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10 mars 2020
TABLE DES MATIÈRES
1
CHAPITRE 1
MÉCANIQUE DES SOLIDES INDÉFORMABLES
1.1 Introduction :
Définition 1 Solide indéformable
On appelle solide indéformable un système matériel (Σ) dont les distances entre deux points quel-
conques restent invariables au cours du temps : ∀(A, B) ∈ (Σ) ||AB|| = cte
remarque 1 Rappels
• L’ensemble formé par le repère spatial et le repère temporel est nommé référentiel.
• Tout référentiel en translation rectiligne uniforme par rapport à un autre référentiel
réputé galiléen est également galiléen.
→
− →
− →
−
• Loi de composition des vitesses : V (M )/R = V (M )/R0 + V e (R0 /R)
| {z } | {z }
−
→
v a (M ) −
→
v r (M )
• Référentiel du centre de masse : C’est un référentiel très pratique qu’on utilise souvent :
il a pour origine le centre de masse G, et des axes parallèles à ceux du référentiel galilèen
de référence R. Il est donc en translation par rapport à R, mais attention pas en translation
uniforme.
→
− −
→ → −
V (M )/R = V ∗ + V (G/R)
P
• Le barycentre G du système S des points (Pi , mi ) et de masse totale M = i mi est définit
par :
−→ X −−→ X −−→ → −
M OG = mi OPi ou mi GPi = 0
i i
→
− P −−→
• Moment cinétique : L A (M/R) = i OPi ∧ mi →
−
vi
• Dans l’approximation continue :
→
− −−→ −
ZZZ
L A (M/R) = ρ(M )AM ∧ →
v R (M )dτ
τ
2
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• 2e théorème de Koenig :
Définition 2 Tous les points d’un solide en translation possèdent la même vitesse.
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→
− →
−
— Si le point I n’est pas unique, alors, l’ensemble des points I tels que V (I ∈ S1 /R0 ) = 0 forme
l’axe instantanée de rotation. Le mouvement est un mouvement de rotation autour
d’un axe fixe dans le repère d’étude.
— Si le point I est unique alors le mouvement est un mouvement de rotation autour d’un point
(mouvement sphérique).
b)- Propriétés :
♣ Le champ des moments d’un torseur ( : Le torseur {T } est défini en un point, ce même
→
− )
R −
→ −
→ −→ → −
torseur exprimé au point Q s’écrit {T }Q = − → avec M (Q) = M (P ) + QP ∧ R
M (Q) Q
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( −
→ − →
R1 = R2
♣ Égalité de deux torseurs : {T }1 = {T }2 alors −
→ −
→
M 1 (P ) = M 2 (P )
♣ Torseur nul : Un torseur est nul, si ses éléments de réductions en un point sont nuls. Ces
éléments de réduction sont alors nuls en tout point.
♣ Addition de deux torseurs : Soit deux torseurs {T }1 et {T }2 écrits au même point A alors
la somme des torseurs s’écrit : {T } = {T }1 + {T }2 .
( →
− −
→ − → )
R = R1 + R2
{T } = − → −
→ −
→
M (A) = M 1 (A) + M 2 (A)
Attention : la somme des composantes ne peut s’écrire que au même point et dans la même
base.
♣ Multiplication par un scalaire :λ estun scalaire alors
( →
− )
λR
λ{T } = −
→
λM (P )
Le comoment est un scalaire, le résultat ne dépend pas du point de calcul, c’est un invariant.
♣ Torseur couple : Un torseur est dit torseur couple si la résultante du torseur est nulle. Le
moment d’un torseur couple est le identique en tout point.
( →− →
− )
R = 0
{C} = −→
M (P ) ∀P
♣ Torseur glisseur : Un torseur est un torseur glisseur si la résultante d’un torseur n’est pas
nulle et que le moment est nul. Il existe alors un point A tel que :
( →
− )
R
{C} = − → →
−
M (A) = 0 A
remarque 5 Grâce à la relation précédente, on peut, connaissant la vitesse d’un point appartenant à
un solide et son vecteur rotation dans son mouvement par rapport à un repère de référence, déterminer
la vitesse de tous les autres points du solide.
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S’il n’existe qu’un seul point A, alors la rotation se fait autour du point A, le mouvement est sphérique,
s’il existe une infinité de point A alors le mouvement est une rotation autour de la droite formée par
ces points. Ce torseur est un torseur glisseur
→
−
On dit qu’un solide (S1 ) roule sans glisser sur (S2 ) si et seulement si →
−
v g (S1 /S2 ) = 0 .
avec →
−
v (I1 /S2) = →
−
v g (S1 /S2 ) et →
−
v (S2 /R0 ) = →
−
v (I ∈ S2 /R0 )
D’où,
→
−
v g (S1 /S2 ) = →
−
v (I ∈ S1 /R0 ) − →
−
v (I ∈ S2 /R0 )
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Application 1 Soit une roue d’une bicyclette homogène (D) de rayon R roule sur une piste hori-
zontale fixe (Ox0 ) en restant dans le plan (Ox0 y0 )
1. Calculer →
−
v (I ∈ D/R0 )
2. Trouver la condition de non glissement.
3. Calculer →
−
a (I ∈ D/R ) 0
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RRR
avec, J∆0 = M
HM 2 .dm : moment d’inertie du solide /∆0
−−→ −−→
ZZZ
J∆1 = (HK + KP )2 .dm
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remarque 8 De tous les axes parallèles à une direction donnée, celui par rapport auquel le moment
d’inertie est minimum est l’axe passant par G.
Application 3 Soit une barre métallique caractérisée par une densité massique linéique λ de lon-
gueur l qui tourne autour de l’axe (∆). Justifier le théorème de Huygèns.
Application 4 Montrer que l’énergie cinétique est le produit d’un torseur cinétique et d’un torseur
cinématique :
1
Ec = {Tv }.{Tc }
2
M→
− →
−
RRR
a (G/R0 ) = M ∈S
γ (M )dm
{TD } =
→
− −−→ →
AM ∧ −
RRR
D A (M ) = γ (M/R)dm A
M ∈S
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— Résultante M →
−
a (G/R0 ) : C’est l’accélération de mouvement du solide.
→
−
— Moment en A D A (M ) : C’est le moment dynamique .
→
−
→
− d L A (M/R)
Application 5 préciser les conditions pour lesquelles : D A (M/R) =
dt
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−
→ −
→ −→ → −
On a bien sûr la relation générale : M(B) = M(A) + AB ∧ F
remarque 9
P →− −−→
• Le travail : δW = i F i .dOM i
P →− −
• La puissance : P = i F i .→v i (Mi )
remarque 10
On peut montrer que pour un système matériel discret composé de N points : la résultante et le
moment du torseur des actions intérieures sont nuls,
[Fint ] = [0]
Pour un solide indéformable, le travail sera nul. Mais pour un solide déformable, ce n’est pas le cas !
On peut distinguer dans ce torseur des forces plusieurs contributions : forces d’inertie , forces
intérieures et forces extérieures.
remarque 11
→
− −
• Le travail : δW = f m .→
v (M/R)dmdt
→
− →
• La puissance : dP = f .− mv (M/R)dm
Page 12
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Choisissons un point I appartenant au domaine surfacique de contact ; les actions résultantes au point
I peuvent s’écrire :
composante normale comp. tangentielle
→
− →
− →
−
la rsultante : R S2 →S1 = R n (I) + R t (I)
| {z } | {z }
contact f rott. gliss.
−
→ −
→ −
→
le moment resultant en I : MI = MIt + MIn
|{z} | {z }
moment de roulement moment de pivotement
remarque 12
−→ −→ →
−
• Si le contact en I est ponctuel : MIt = MIn = 0
• On se limitera au cas des solides en translation càd pas de pivotement et pas de rou-
−
→ −
→ →
−
lement donc même si le contact en I est non ponctuel alors : MIt = MIn = 0
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→
−
R t2/1 et →
−
v g (S1 /S2 ) étant de sens opposé, la puissance des actions de contact est toujours négative.
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remarque 14
→
− →
−
Si le glissement est parfait, le coefficient de frottement sera nulle µ = 0 ⇒ R t2/1 = 0 : Pcont gliss parf =0
a)- Problématique :
Dans le cas des contacts surfaciques, on ne peut pas appliquer la loi de Coulomb (elle s’applique
pour un contact ponctuel).Ceci nous oblige à considérer des liaisons surfaciques parfaites càd le
→
− →
− −−→ →
−
coefficient de frottement soit nul à tout point de contact.(µ = 0 ⇒ R t2/1 = 0 et MI (2/1) = 0 )
Avec,
→− →
− P →
− RRR →
−
M a (G/Rg )
F = iFi+ M ∈S
f m dm
{TD } = et {F} =
→− −
→ P −−→ → − RRR −−→ →−
D A (M )
A M(A) = i AM i ∧ F i + M ∈S
AM ∧ f m dm A
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→
−
−
→ →
− d L A (M/R) →
MA (S −→ S) = D A (M/R) = +−
v (A/R) ∧ m→
−
v (G/R)
dt
remarque 15 Théorème du moment cinétique pour un solide :
I En un point fixe O :
→
−
−
→ d L O (M/R)
MO (S −→ S) =
dt
Forme utile : toujours pour un solide en rotation autour d’un axe fixe ∆O passant par O, il
est très avantageux de donner une formulation scalaire au TMC par simple projection du TMC
vectoriel sur cet axe :
dω(S/R)
M∆O (ext) = J∆O
dt
I En un point A ≡ G :
→
−
−
→ d L G (M/R)
MG (S −→ S) =
dt
Forme utile : par ailleurs, si la rotation se fait autour d’un axe de symétrie (axe principal
→
−
d’inertie), on a (MPSI) : L ( G/R) = JG .→−
ω (S/R) donc :
dω(S/R)
M∆G (ext) = J∆G
dt
I Cas de translation d’un solide :
→
−
−
→ d L A (M/R) →
−
MA (S −→ S) = puisque v (A/R) = →
−
v (G/R)
dt
Application 6
Le mouvement d’une voiture est à priori paradoxal puisque son moteur exerce des forces intérieurs,
qui n’interviennent pas dans les théorèmes généraux et semblent a priori sans effets sur son mouve-
ment .pour lever ce paradoxe, on considère l’exemple suivant :
Aux extrémités d’une barre homogène C1 C2 de masse M et de longueur 2a sont fixées deux roues
de masse m dont la liaison est pivote parfaite en C1 et en C2 et dont le moment d’inertie vaut
J = mR2 /2.
Initialement l’automobile est au repos. A partir de t=0 le moteur exerce sur la roue avant (2) un
couple Γ constant. On note f le coefficient de frottement des roues sur la route. On néglige la résis-
tance de l’air. On modélise les liaisons roue-barre par des pivotes parfaites.
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Analyse cinématique :
1. Déterminer la condition de non glissement des deux roues ?
2. Exprimer l’énergie cinétique du véhicule, l’exprimer après en utilisant la condition de non
glissement ?
3. Exprimer le moment cinétique barycentrique du véhicule, l’exprimer après en utilisant la condi-
tion de non glissement ?
Analyse dynamique :
→
− →
− −−→
v (M/R) = →−
(
v (A/R) + Ω (S/R) ∧ AM
→
− →
− −−→
v (Mi /R) = →
−
v (A/R) + Ω (S/R) ∧ AMi
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remarque 16
I Cas de translation :
→
− →
− →
−
Pext = F ext .→
−
v (A/R) puisque Ω (S/R) = 0
I Cas de Rotation autour d’un axe fixe : Considérons un solide indéformable (S) de masse
m et de centre d’inertie G animé d’un mouvement de rotation autour d’un axe (∆) = (A; → −
u)
→
− →
−
fixe par rapport à un repère galiléen R, à une vitesse angulaire Ω (S/R) = θ̇(t) u , et notons J
le moment d’inertie de (S) par rapport à (∆).
→
− −
→ →
− →
−
Pext = Ω (S/R).MA (ext) puisque v (A/R) = 0
−
→
Pext = θ̇(→
−
u .MA (ext)) = θ̇.M∆ (ext)
I Puissance des forces interieures :
( →
− →
−
F int = 0
−
→ →
− ⇒ Pint = 0
Mint = 0
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Pour des liaisons surfaciques parfaites , le coefficient de frottement est nul à tout point de
→
− →
− −−→ →
−
contact.(µ = 0 ⇒ R t2/1 = 0 et MI (2/1) = 0 ). D’où,
Pcontact = 0
dEc
= Pext + Pint
dt
dEm nc nc
= Pext + Pint
dt
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Rt + mg sin α = 0 ⇒ Rt = −mg sin α
Rn − mg cos α = 0 ⇒ Rn = mg cos α
La condition de non glissement s’écrit :
|Rt |
= tan α < µ = tan ϕs
|Rn |
1
x = g sin α(1 − µ cotan(α))t2
2
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→
−
dLI −→ −−→ L− h−
= (IH + HG) ∧ m→
−
g = (− →ex+ →e z ) ∧ (mg sin α→
−
e x − mg cos α→
−
e z)
dt 2 2
soit : →
−
dLI h L
= mg sin α − mg cos α → −
ey
dt 2 2
→
− dω h L
Soit en projection sur e y : J(y) = mg sin α − mg cos α
dt 2 2
dω L
Si le basculement s’opère, on a : >0 soit : tan α > = tan αl
dt h
Ainsi, l’angle limite pour avoir basculement sans glissement vérifie :
L
tan αl = < tan ϕS
h
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Question : quelle sont les différentes phases du mouvement du colis sur le monte-charge ?
A t = 0, le colis est à l’arrêt alors que le tapis avance ⇒ Phase de glissement.
Le TRC appliqué au colis donne :
mẍ = −mg sin α + µRn ⇒ ẍ = g(µ cos α − sin α)
mz̈ = Rn − mg cos α = 0 ⇒ Rn = mg cos α
1
donc : x = g(µ cos α − sin α).t2
2
La vitesse de glissement est :
→
−
vg=→
−
v (col/tapis) = →
−
v (col/R) − →
−
v (tap/R) = (ẋ − vt )→
−
e x = [g(µ cos α − sin α).t − vt ]→
−
ex
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→
− vt2 1 sin α
Wt1 ( P ) = −mg sin α.x1 = −mg sin α. = − mvt2
2g(µ cos α − sin α) 2 (µ cos α − sin α)
t21
→
−
Wt1 ( R t (tot)) = µmg cos α g(µ cos α − sin α) − vt .t1
2
En remplaçant t1 par son expression, on obtient :
→
− 1 µ cos α
Wt1 ( R t (tot)) = − mvt2
2 (µ cos α − sin α)
1 µ cos α + sin α 1
W (moteur) = mvt2 > mvt2 > 0
2 (µ cos α − sin α) 2
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