Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
i
Chapitre 2
Cinématique du point matériel
1 Introduction
Le mouvement d’un objet correspond à un changement continu de positions occupées
par cet objet. La branche de la physique qui étudie les mouvements est la mécanique qui se
subdivise en deux sous-branches que sont la cinématique et la dynamique.
La cinématique consiste à décrire ce mouvement sans s’attacher aux causes qui le pro-
duisent, alors que la dynamique relie les causes du mouvement, que sont les forces, au mouve-
ment lui-même.
Nous nous limiterons dans tout ce qui suit à l’étude du mouvement des points matériels.
Par définition un point matériel est un objet sans dimensions spatiales. Bien entendu, dans la
plupart des cas, il s’agit d’une approche (approximation), les objets réels occupant généralement
un certain espace. Néanmoins, ce concept est utile dans bon nombre de situations réelles où
on ne s’intéresse pas aux rotations de l’objet sur lui-même ou lorsque les dimensions de l’objet
peuvent être négligées. Par exemple, si nous souhaitons décrire le mouvement de la terre autour
du soleil, nous pouvons considérer la terre comme un point matériel. Nous obtenons ainsi des
données correctes sur son orbite. Cette approximation est justifiée par le fait que le rayon de
l’orbite de la terre est très grand par rapport aux dimensions de la terre et du soleil.
En résumé
21
22 Cinématique du point matériel
“...Toute description d’un lieu où se produit un évènement, ou bien où se trouve un objet,
consiste en ceci qu’on indique le point d’un corps rigide (corps de référence) avec lequel cet
évènement coı̈ncide...”
“...On voit par cette considération qu’on obtient un avantage pour la description des lieux si
l’on réussit à se rendre indépendant des points pourvus de noms qui existent sur le corps rigide
auquel est rapportée l’indication des lieux. C’est ce que atteint la Physique dans ses mesures
par l’emploi du système de coordonnées cartésien. Ce système se compose de trois plans rigides
perpendiculaires deux à deux et liés à un corps rigide...”
Les notions de référentiel et de système de coordonnées sont définies dans le livre de Gruber 2
comme suit :
Définition 1
On appelle référentiel R, un ensemble de N points (N > 4), non coplanaires, immobiles les uns par
rapport aux autres, par rapport auxquels on étudie le mouvement d’un système. Par extension, on appelle
aussi référentiel l’ensemble de tous les points immobiles par rapport aux N points considérés. L’observateur
et ses appareils de mesure sont supposés immobiles par rapport à R.
Définition 2
L’essentiel
La description du mouvement d’un solide se fait relativement à un référentiel, corps solide rigide. Pour
rendre compte quantitativement de la position d’un mobile à tout instant relativement à un référentiel
donné, on choisit un repère rigidement lié à ce référentiel et on lui associe un système de coordonnées.
Exemple
Pour étudier le mouvement d’une planète (que l’on peut considérer comme un point matériel) en orbite
autour du soleil :
Le référentiel choisi est : le soleil et trois étoiles fixes (référentiel héliocentrique).
Le repère choisi : repère orthonormé dont l’origine O est confondue avec le centre du soleil et les
trois axes orthogonaux deux à deux sont orientés vers les trois étoiles fixes.
Le systèmes de coordonnées choisi : système de coordonnées sphériques caractérisées par une
longueur r et deux angles θ et ϕ.
2. Christian Gruber, Willy Benoit Mécanique Générale, nouvelle édition revue et augmentée, Presses poly-
techniques et universitaires romandes, Lausanne (1998).
2. Mouvement d’un point matériel 23
−
→r
u
−
u→
ϕ
−
→θ
u
r
O
ϕ
1.2 Trajectoire
M1
b
M2
On décrit le mouvement d’un point matériel si on connait à t1 b
t2
chaque instant sa position dans l’espace. L’ensemble de ces positions
b
M3
(M1 , M2 , M3 , M4 , ...) constitue la trajectoire. t3
−−→
position OM reliant l’origine O à la position occupée par ce point −−−→
OM1 −−−→ M3
OM2 b
matériel à un instant t quelconque.
−−−→
OM3
b
Le vecteur position varie en module et en direction au cours du temps : O
−−→ −−−→
OM (t1 ) = OM1
−−→ −−−→
OM (t2 ) = OM2
.. .
. = ..
−−→ −−→
OM (ti ) = OMi
24 Cinématique du point matériel
que :
−−−−→ −−−→ −−−→ b
M1 M2 = OM2 − OM1 O
M1 −
→
v1
b
M2
b
v−
→
2
−
→
am
−→
△v v−
→
2
−−
→
v1
→
− ∆→ −
v
a = lim
∆t−→0 ∆t
−
→
k −
→
j y
−
→
i
O
Les composantes, fonction du temps, x (t), y (t) et z (t) sont appelées équations paramé-
triques du mouvement en coordonnées cartésiennes.
26 Cinématique du point matériel
x1
Si le point matériel M subit un déplacement élémentaire de la position M1 y1 vers une
z1
x1 + dx
position très proche M2 y1 + dy , le vecteur déplacement élémentaire est donné par :
z1 + dz
−−→ −−−→ −−−→ →
− →
− →
−
dOM = OM2 − OM1 = dx i + dy j + dz k
Remarque
→
− →
− →
− →
−
v (t) = ẋ i + ẏ j + ż k
avec :
dx
ẋ =
dt
dy
ẏ =
dt
dz
ż =
dt
Le module de →
−
v est :
k→
−
q p
vk= vx2 + vy2 + vz2 = ẋ2 + ẏ 2 + ż 2
soit :
→
− →− →
− →
−
a (t) = ax (t) i + ay (t) j + az (t) k
Les composantes de l’accélération sont données par :
dvx d2 x
ax = dt = dt2
2
ay = dv y
dt
= ddt2y
a = dvz = d2 z
z dt dt2
Remarque
→
− →
− →
− →
−
a (t) = ẍ i + ÿ j + z̈ k
avec :
d2 x
ẍ =
dt2
d2 y
ÿ =
dt2
d2 z
z̈ =
dt2
Le module de →
−
a est :
k→
−
q p
ak= a2x + a2y + a2z = ẍ2 + ÿ 2 + z̈ 2
Exemple : Mouvement à deux dimensions
Les équations paramétriques du mouvement d’un point matériel M sont données en fonction du temps
par :
x (t) = 4t
y (t) = −5t2 + 2t + 1
−−→ →
− →
−
Le vecteur position s’écrit alors : OM = (4t) i + −5t2 + 2t + 1 j
dx →
− dy →
− →
− →
−
Le vecteur vitesse a pour expression : → −
v = i + j = 4 i + (−10t + 2) j
dt dt
dvx →
− dvy →
− →
−
Le vecteur accélération est donné par : →
−
a = i + j = −10 j
dt dt
À l’instant t1 = 1s, on aura :
−−−→ →
− →
−
OM1 = 4 i −2 j
→
− →
− →
−
v 1 = 4 i −8 j
→
− →
−
a1 = −10 j
28 Cinématique du point matériel
Les vecteurs déplacement, vitesse moyenne et accélération moyenne entre les instants t1 et t2 auront pour
expression :
−−−−→ −−−→ −−−→ →
− →
−
M1 M2 = OM2 − OM1 = 4 i − 13 j
−−−−→ →
− →
−
→
−v =M 1 M2
= 4 i − 13 j
m t2 −t1
→
− →
− →
− →
−
am = vt22 − v1
−t1 = −10 j
x
Mb
→
−
O i
3.1.1 Définitions
Un mobile, que l’on considèrera comme un point matériel, effectue un mouvement rectiligne suivant l’axe
Ox. L’équation horaire du mouvement est donnée par :
−
→
v (t = 0) −
→
v (t = 1)
b b
−
→ x=2 x=4
i b b
O t=0 t=1 X
b b
−−−→ −−−−→
OM1 M1 M2
b
−−−→
OM2
Remarques
Il ne faut pas confondre le module du vecteur déplacement entre deux positions M1 et M2 avec la
distance parcourue entre ces deux positions.
Si l’on considère le mouvement rectiligne suivant le trajet M1 → O → M2 sur l’axe Ox, le
30 Cinématique du point matériel
−−−−→
module du vecteur déplacement est M1 M2 = |x2 − x1 |, tandis que la distance parcourue est
−−−→ −−−→
d = M1 O + OM2 = |x1 | + |x2 |.
−
→
i b
M1 M2
b
O x1 x2 x
b b b
−−−→ −−−−→
M1 O M1 M2
b b
−−−→
OM2
À partir du diagramme des espaces, on peut déterminer la vitesse moyenne entre deux instants t1
et t2 , correspondant aux positions M1 et M2 , en calculant la pente de la droite passant par les
points A1 (t1 , x1 ) et A2 (t2 , x2 ) (voir figure ci-dessous) :
x2 − x1 4x
vx m = =
t2 − t1 4t
À partir du diagramme des espaces, on peut aussi déterminer la vitesse instantanée à un instant
donné
ti en calculant la pente de la tangente à la courbe x (t) au point Ai (ti , xi ) et d’équation
dx
x= (t − ti ) + x (t = ti ) (voir figure ci-dessous) :
dt t=ti
dx
vx (t = ti ) =
dt t=ti
x(t) e
x(t) ent
ng
Ta
A2
x2 b
Ai
xi b
△x
A1
x1 b
△t
t1 t2 t ti t
Vitesse moyenne Vitesse instantanne
De même, on peut, à partir du diagramme des vitesses, déterminer l’accélération moyenne entre
deux instants t1 et t2 , correspondant aux positions M1 et M2 , en calculant la pente de la droite
passant par les points (t1 , v1x ) et (t2 , v2x ) :
vx 2 − vx 1 4vx
axm = =
t2 − t1 4t
Nous avons vu dans ce qui précède comment passer, par dérivation, de la position vers
la vitesse et de la vitesse vers l’accélération. Dans cette partie, nous montrerons le passage en
sens inverse par intégration.
soit :
dx = vx (t) dt
soit :
dvx = ax (t) dt
Si la vitesse vx0 du mobile à un instant particulier t0 est connue, il est ainsi possible de déter-
miner la vitesse à n’importe quel instant t selon l’expression :
ˆ t
vx (t) = vx0 + ax (t) dt
t0
32 Cinématique du point matériel
Remarques
´t
Graphiquement, le déplacement 4x = x (t2 ) − x (t1 ) = t12 vx (t) dt représente l’aire algébrique
(négative si elle se trouve au dessous de l’axe des temps et positive si elle est au dessus) délimitée
par la courbe de vx (t), l’axe des temps et les droites verticales t = t1 et t = t2 .
Graphiquement, la distance parcourue entre deux instants donnés représente la somme des valeurs
absolues des aires algébriques délimitées par la courbe de vx (t), l’axe des temps et les droites
verticales correspondant à ces instants.
´t
De même, graphiquement, la variation de vitesse 4vx = vx (t2 ) − vx (t1 ) = t12 ax (t) dt représente
l’aire algébrique (négative si elle se trouve au dessous de l’axe des temps et positive si elle est
au dessus) délimitée par la courbe de ax (t), l’axe des temps et les droites verticales t = t1 et t = t2 .
vx (t) ax (t)
△x
△vx
t1 t2 t t1 t2 t
Exemple 1
Sachant qu’à l’instant t = 0 s, la vitesse est vx0 = 1 m · s−1 , déterminons l’équation horaire de la vitesse :
ˆ t ˆ t
vx (t) = vx0 + ax (t) dt = 1 + 2t dt
0 0
2
= 1+t
ˆ t ˆ t
1 + t2 dt
x (t) = x0 + vx (t) dt = 2 +
0 0
t3
= 2+t+
3
3. Étude du mouvement en coordonnées cartésiennes 33
Exemple 2
S1 3 4
2
S2 t(s)
S3
-2
(−2) × 1
d = |aire S2 | + |aire S3 | = + |((−2) × 1)| = 3 m
2
le mouvement rectiligne étudié est résumé dans la figure ci-dessous.
O →
− x=1 x=3
i b b
t=2 x
t=4 t=0
b b M
M2 b
1
−−−−→
M1 M2
ˆx(t) ˆt
dx = v0 dt =⇒ x (t) = x (t0 ) + v0 (t − t0 )
x(t0 ) t0
34 Cinématique du point matériel
L’allure des diagrammes des accélérations, vitesses et espaces est illustrée dans les figures ci-
dessous :
v0 > 0
>0
si v 0
x0
t
si v
v0 < 0 0 <0
ax = 0
t t
Diagramme des accélérations Diagramme des vitesses Diagramme des espaces
vˆx (t) ˆt
dv = a0 dt =⇒ vx (t) = vx (t0 ) + a0 (t − t0 )
vx(t0 ) t0
ˆx(t) ˆt ˆt
1
dx = vx (t0 ) dt+ a0 (t − t0 ) dt =⇒ x (t) = x (t0 ) + vx (t0 ) (t − t0 ) + a0 (t − t0 )2
2
x(t0 ) t0 t0
À partir des équations horaires x (t) et vx (t), on tire une troisième expression en éliminant
(t − t0 ) :
vx2 (t) − vx2 (t0 ) = 2a0 [x (t) − x (t0 )]
L’allure des diagrammes des accélérations, vitesses et espaces est illustrée dans les figures ci-
dessous :
3. Étude du mouvement en coordonnées cartésiennes 35
a0 < 0
a0 > 0 si vx > 0
>0
si a 0
vx0
a >0
si v 0 >
t si a x 0
vx0 0 < x0
0
a0 < 0
t t
Diagramme des accélérations Diagramme des vitesses Diagramme des espaces
x(t) T
+A
−A
d2 x
+ ω2x = 0
dt2
Pour un point matériel M en mouvement, dans un plan, sur une trajectoire curviligne,
les vecteurs vitesse et accélération peuvent parfois être exprimés d’une façon plus commode
dans une base orthonormée dite base de Frenet. Cette base, liée au point M , est formée des
vecteurs :
→
−
ut : Vecteur unitaire tangent à la trajectoire à tout instant et orienté dans le sens du
mouvement.
−
→ : Vecteur unitaire normal à →
u −
ut dirigé vers l’intérieur de la concavité et tel que
n
d →
−
u
−
→=ρ
u
t
(relation qui sera démontrée plus tard).
n
ds
ρ est appelé rayon de courbure et s est appelée abscisse curviligne.
Remarques
La base de Frenet, étant liée au point M , les directions des vecteurs unitaires →−
ut et −
u→n peuvent
varier au cours du temps.
En un point donné M de la trajectoire curviligne, le rayon de courbure ρ est la longueur définie
telle que les normales à la trajectoire en ce point et en un autre point très proche M 0 se coupent
en un point C, centre d’un cercle tangent à la trajectoire et localement confondu avec elle au
voisinage du point M . Si ρ est constant en tout point de la trajectoire, le mouvement est alors
circulaire de rayon ρ.
→
−
u
M M′ t
b b
→n
−
u ρ
−
→
un
→
−
ut
4. Étude du mouvement dans le plan 37
Lorsqu’un point matériel M est en mouvement dans un plan, sur une trajectoire curviligne, on
peut repérer sa position par son abscisse curviligne. Celle-ci est définie comme suit :
On oriente la trajectoire dans le sens du mouvement.
On choisit un point fixe O comme origine des abscisses curvilignes.
L’abscisse curviligne est alors la mesure algébrique s de l’arc de la trajectoire parcourue
_
par le point matériel : s = OM .
t) −v
→
s( −−→ −
→
dOM u t
b b
M M′
dθ ρ
b
O ⊕
Complément
sachant que :
dθ 1
ds = ρ dθ =⇒ =
ds ρ
d→
−
ut
=−
u→
n
dθ
38 Cinématique du point matériel
alors :
d→
−
ut 1→
= −un
ds ρ
a (t) = = (v (t) →
−
ut ) →n
−
dt dt u
−a
→
dv →− d→−
ut →n
−
a
= ut + v
dt dt
dv → d →
−
ut ds
= −
ut + v
dt ds dt
soit :
→
− dv →
− v2 →
a (t) = ut + − un = at →
−
ut + an −
→
un
dt ρ
avec :
a dv
t = dt
a v2
n = ρ
Un point matériel se déplace sur une trajectoire circulaire de rayon R = 6 m. Son abscisse curviligne est
donnée par : s (t) = t2 + 2t.
L’expression du vecteur vitesse est :
→
− ds →
−
v (t) = ut = (2t + 2) →
−
ut
dt
4. Étude du mouvement dans le plan 39
→
− dv →
− v2 −
a (t) = ut + u→
n
dt ρ
2
d (2t + 2) →
− (2t + 2) −
= ut + u→
n
dt R
2
(2t + 2) −
= 2→
−
ut + u→n
R
2
(2t + 2) −
= 2→
−
ut + u→n
6
2
2 (t + 1) −
= 2→
−
ut + u→
n
3
La vitesse du mobile à l’instant t = 2 s est : v = 6 m.s−1
Les composantes intrinsèques de l’accélération à l’instant t = 2 s sont :
a
t = 2 m.s−2
a = 6 m.s−2
n
Lorsqu’un point matériel M est en mouvement dans un plan, on peut repérer sa position par
ses coordonnées polaires r (t) et θ (t) telles que :
r est la coordonnée radiale (également appelée rayon). Elle exprime la distance du point
M à un point central appelé pôle. Ce dernier est équivalent à l’origine O des coordonnées
cartésiennes (r ≥ 0).
θ est la coordonnée angulaire (également appelée angle polaire ou azimut). Elle exprime
−−→
la mesure, dans le sens trigonométrique (sens positif), de l’angle entre le vecteur OM
et la demi-droite d’angle 0◦ , appelée axe polaire et équivalente à l’axe des abscisses en
coordonnées cartésiennes (0 ≤ θ ≤ 2π).
M′
−
→θ
u b
−
→r
u
rd b
r sin θ θ dr
M
r+dr
r
dθ
θ
O r cos θ x
40 Cinématique du point matériel
→
− −−→
ur est dans la même direction et le même sens que le vecteur OM .
→
−
uθ est perpendiculaire à →
−
ur dans le sens trigonométrique, soit, d’après les propriétés de
de dérivation du vecteur unitaire tournant :
d→−
ur d→−
uθ
ur ⊥ →−
uθ , →
−
uθ = , →
−
ur = −
dθ dθ
Relation entre coordonnées et base cartésiennes et coordonnées et base polaires
x = r cos θ
y = r sin θ
soit :
p
r= x2 + y 2
et :
→
− →
−
→
−ur = cos θ i + sin θ j
→− →
− →
−
uθ = − sin θ i + cos θ j
Le vecteur déplacement élémentaire est représenté sur la figure ci-dessus où dr représente
le déplacement dans la direction de → −
ur et le déplacement résultant de l’accroissement dθ de
l’angle polaire θ s’effectue sur un arc de longueur r dθ et tangent à →
−
uθ .
Ainsi :
−−→ −−−→
dOM = M M 0 = dr →
−
ur + r dθ →
−
uθ
dr
vr = : est la composante radiale du vecteur vitesse.
dt
dθ
vθ = r : est la composante transversale du vecteur vitesse.
dt
Il vient alors :
" 2 #
d2 r d2 θ →
→
− dθ →
− dr dθ
a (t) = 2
−r ur + 2 · +r 2 − uθ = ar →
−
u r + aθ →
−
uθ
dt dt dt dt dt
2
d2 r dθ
ar = 2 − r : est la composante radiale du vecteur accélération.
dt dt
dr dθ d2 θ
aθ = 2 · + r 2 : est la composante transversale du vecteur accélération.
dt dt dt
Remarques
Pour les vecteurs vitesse et accélération, on utilise souvent la notation simplifiée suivante :
→
−
v (t) = ṙ −
→ + rθ̇ −
u →
u
r θ
→
− 2 − → + 2ṙθ̇ + rθ̈ −→
a (t) = r̈ − rθ̇ u r uθ
avec :
dr
ṙ =
dt
d2 r
r̈ =
dt2
dθ
θ̇ =
dt
d2 θ
θ̈ =
dt2
Exemple
π
r (t) = 2 + t (ten secondes et ren mètres) , θ (t) = t (en radians)
4
42 Cinématique du point matériel
π
r (t = 1 s) = 3 m , θ (t = 1 s) = rad.
4
π
r (t = 2 s) = 4 m , θ (t = 2 s) = rad.
2
b M (t = 2)
b M (t = 1)
1m
π
4
O X
vr (t = 1 s) = dr
(t = 1 s)
dt = 1 m · s−1
3π
m · s−1
dθ
vθ (t = 1 s) = r · dt (t = 1 s) =
4
h i 3π 2
ar (t = 1 s) = r̈ − rθ̇2 (t = 1 s) = − m · s−2
16
h i π
aθ (t = 1 s) = 2ṙθ̇ + rθ̈ (t = 1 s) = m · s−2
2
−
→
ut
b M
−
u→
n
−
→r
u
−
→θ R
u θ θ=0
O
4. Étude du mouvement dans le plan 43
s (t) = R · θ (t)
−−→
OM = R →
−
ur
Le vecteur vitesse est donné dans la base polaire par l’expression suivante :
−−→
→
− dOM d→
−
ur dθ →
−
v (t) = =R =R uθ
dt dt dt
Le vecteur vitesse est donné dans la base de Frenet par l’expression suivante :
→
− ds → dθ →
v (t) = v →
−
ut = −
ut = R −
ut
dt dt
dθ
Dans les deux systèmes de coordonnées, le module de la vitesse est v = R · ω où ω =
dt
représente la vitesse angulaire (son unité est le rad · s−1 ).
Le vecteur accélération est donné dans la base polaire par l’expression suivante :
d→
− dθ d→ −
→
− v d dθ → − uθ
a = =R uθ + R
dt dt dt dt dt
sachant que :
d→
−
uθ d→
−
uθ dθ dθ −
= =− → ur
dt dθ dt dt
il vient : 2 2
→
− dθ →
− d θ→
a = −R ur + R 2 −
uθ
dt dt
Le vecteur accélération est donné dans la base de Frenet par l’expression suivante :
2
v2 −
→
− dv →
− → d dθ → − 1 dθ −
→
a = ut + un = R ut + R u n
dt R dt dt R dt
soit : 2
2
→
− d θ− dθ
a =R 2 →
ut + R −
→
un
dt dt
√
Dans les deux systèmes de coordonnées, le module de l’accélération est a = R ω 4 + α2 où
dω d2 θ
α= = 2 représentent l’accélération angulaire (son unité est le rad · s−2 ).
dt dt
44 Cinématique du point matériel
Complément
Si l’accélération angulaire est connue à chaque instant, il est possible de connaitre par intégration la vitesse
angulaire et la position angulaire :
ˆ t
dω
α = θ ¨= =⇒ ω (t) − ω (t0 ) = α dt
dt t0
ˆ t
dθ
ω = θ̇ = =⇒ θ (t) − θ (t0 ) = ω dt
dt t0
Graphiquement, la variation de la vitesse angulaire ∆ω = ω (t2 ) − ω (t1 ) est déterminée par la mesure de
l’aire algébrique délimitée par la courbe de l’accélération angulaire α (t), l’axe des temps et les droites
verticales t = t1 et t = t2 .
Graphiquement, la variation de la position angulaire ∆θ = θ (t2 ) − θ (t1 ) est déterminée par la mesure
de l’aire algébrique délimitée par la courbe de la vitesse angulaire ω (t), l’axe des temps et les droites
verticales t = t1 et t = t2 .
On peut aussi déterminer la vitesse angulaire à un instant donné ti en calculant la pente de la tangente à
la courbe θ (t) en cet instant, comme on peut aussi déterminer l’accélération angulaire à un instant donné
ti en calculant la pente de la tangente à la courbe ω (t) en cet instant.
Exemple
Une particule, assimilable à un point matériel M , est en mouvement sur un cercle de rayon R = 5 m. Sa
vitesse angulaire est donnée par :
soit :
θ (t) = t3
s (t) = R · θ (t) = 5 · t3 =⇒ s (t = 2) − s (t = 0) = 40 m
θ (t = t0 + T ) − θ (t0 ) = 2π
ainsi :
2π 2πR
T = =
ω v
z M
b
−
→
O k
ρ −
u→
ϕ
ϕ −
→ρ
u
− d→
−
uρ →
− →
u→
ϕ = , −
u→ −
ϕ = k × uρ
dϕ
→
−
k est le vecteur unitaire de l’axe Oz du repère cartésien.
x = ρ cos ϕ
y = ρ sin ϕ
soit :
p
ρ= x2 + y 2
et :
→
− →
−
→−
uρ = cos ϕ i + sin ϕ j
− →
− →
−
u→
ϕ = − sin ϕ i + cos ϕ j
5. Étude du mouvement dans l’espace - Coordonnées cylindriques 47
Le vecteur vitesse s’obtient par dérivée du vecteur position par rapport au temps :
−−→
→
− dOM dρ →− d→−
uρ dz → −
v (t) = = uρ + ρ + k
dt dt dt dt
sachant que :
d→
−
uρ d→−
uρ dϕ dϕ −
= · = u→
ϕ
dt dϕ dt dt
il vient :
→
− dρ →
− dϕ − dz →
− →
−
v (t) = uρ + ρ u→
ϕ+ k = vρ →
−
uρ + vϕ −
u→
ϕ + vz k
dt dt dt
dρ
vr = : est la composante radiale du vecteur vitesse.
dt
dϕ
vϕ = ρ : est la composante transversale du vecteur vitesse.
dt
dz
vz = : est la composante axiale du vecteur vitesse.
dt
Le vecteur accélération est obtenu en dérivant le vecteur vitesse :
→
− d→−
v d2 ρ − dρ d→
−
uρ dρ dϕ − d2 ϕ − −→ 2
→ + ρ dϕ duϕ + d z →−
a (t) = = 2→ uρ + + u→
ϕ + ρ uϕ k
dt dt dt dt dt dt dt2 dt dt dt2
sachant que :
d→−
uρ d→
−
uρ dϕ dϕ − d−
u→ d− u→
ϕ dϕ dϕ →
u→ −
ϕ
= · = ϕ et = · =− uρ
dt dϕ dt dt dt dϕ dt dt
il vient :
" 2 #
d2 ρ d2 ϕ − d2 z →
− →
−
→
− dϕ →
− dρ dϕ
a (t) = −ρ uρ + 2 · + ρ 2 u→ ϕ+ k = aρ →
−
uρ + aϕ −
u→
ϕ + az k
dt2 dt dt dt dt dt 2
2
d2 ρ dϕ
aρ = 2 − ρ : est la composante radiale du vecteur accélération.
dt dt
dρ dϕ d2 ϕ
aϕ = 2 · + ρ 2 : est la composante transversale du vecteur accélération.
dt dt dt
d2 z
az = 2 : est la composante axiale du vecteur accélération.
dt
48 Cinématique du point matériel
Exemple
− −→ → + bt →−
OM = a − u ρ k
a, b et c constantes positives
ϕ (t) = c t2
soit :
→
− →
−
v (t = 1 s) = 2 a c −
u→
p
ϕ + b k =⇒ v (t = 1 s) = 4 a2 c2 + b2
d→
−
→
− v −→ dϕ −
uρ = 2 a c −
→ →
a (t) = = 2 a c uϕ − t uϕ − 2 c t2 −
→
uρ
dt dt
soit :
→
−
a (t = 1 s) = 2 a c [−
u→ −
→
p
ϕ − 2 c uρ ] =⇒ a (t = 1 s) = 2 a c 1 + 4 c2
) ′ M
(R b
(R)
−′
→
k
′−
→′
O j
→
−
i′
−
→
k
→
−
i
O→
−
j
On appellera :
6. Mouvement relatif - Changement de repère 49
→
− → − → −
O, i , j , k le repère absolu
→
− → − → −
O0 , i0 , j 0 , k 0 le repère relatif
Les vecteurs position, vitesse et accélération du point M sont :
Dans le repère absolu :
−−→ →
− →
− →
−
OM = x i + y j + z k
−−→
→
− dOM dx → − dy → − dz →
−
va = = i + j + k
dt dt dt dt
−−→
→
− d2 OM d2 x →− d2 y →
− d2 z →
−
aa = 2
= 2
i + 2
j + 2
k
dt dt dt dt
Dans le repère relatif :
−− → →
− →
− →
−
O0 M = x0 i0 + y 0 j 0 + z 0 k 0
−−→
→
− dO 0 M dx0 →−0 dy 0 →−0 dz 0 →
−0
vr = = i + j + k
dt dt dt dt
−−→
→
− d2 O0 M − 0 d2 y 0 →
d2 x0 → − 0 d2 z 0 →−
ar = 2
= 2
i + 2
j + 2 k0
dt dt dt dt
−−→ −−→0 −− → →
− →
− →
− −−→ → − →
− →
−
OM = OO + O0 M =⇒ x i + y j + z k = OO0 + x0 i0 + y 0 j 0 + z 0 k 0
→
−
va = →
−
vr + →
−
ve ou →
−
v M/R = →
−
v M/R0 + →
−
v R0 /R
où : −−→
→
− dOM
va = : est la vitesse absolue du point M par rapport au repère absolu R, notée
→
− dt
aussi v M/R .
−−→0 " →
−0 →
−0 →
−0 #
→
− dOO di dj dk
ve = + x0 · + y0 · + z0 · : est la vitesse d’entrainement du repère
dt dt dt dt
relatif R0 par rapport au repère absolu R, notée aussi →−v R0 /R .
→
− dx0 →−0 dy 0 →
−0 dz 0 →
−0
vr = i + j + k : est la vitesse relative du point M par rapport au repère
dt 0 dt →
−dt
relatif R , notée aussi v M/R0 .
50 Cinématique du point matériel
Remarques
dx0 dy 0 dz 0 →
−
= = = 0 =⇒ →
− v M/R0 = 0 =⇒ →
vr = →
− −
va = →
−
ve
dt dt dt
Si R0 est en mouvement de translation par rapport à R , alors :
→
− →
− →
− −−→
d i0 d j0 d k0 →
− dOO0
= = = 0 =⇒ →
−
ve = →
−
v R0 /R =
dt dt dt dt
Si R0 est fixe par rapport à R, alors :
→
− →
− →
− −−→
d i0 d j0 d k0 dOO0 →
− →
−
= = = = 0 =⇒ →
−
ve = →
−
v R0 /R = 0 =⇒ →
−
va = →
−
vr
dt dt dt dt
→
−
aa = →
−
ar + →
−
ae + →
−
ac
où : −−→
→
− d2 OM
aa = : est l’accélération absolue du point M par rapport au repère absolu R.
dt2
→
− d2 x0 →
− d2 y 0 →
− d2 z 0 →
−
ar = 2 i0 + 2 j 0 + 2 k 0 : est l’accélération relative du point M par rapport au
dt dt dt
repère relatif R0 .
−−→ →
− →
− →
−
→
− d2 OO0 2 0
0 d i
2 0
0 d j
2 0
0 d k
ae = +x +y +z : est l’accélération d’entrainement du repère
dt0 2 dt2 dt2 dt2
relatif R par rapport au repère absolu R.
"
0
→−0 0
→
−0 0
→
−0 #
→
− dx d i dy d j dz d k
ac = 2 · + · + · : est une accélération complémentaire dite
dt dt dt dt dt dt
accélération de Coriolis.
6. Mouvement relatif - Changement de repère 51
Remarques
d→
−ve
L’accélération d’entrainement n’est pas la dérivée de la vitesse d’entrainement : → −
ae 6=
dt
Si le point matériel M est fixe par rapport à R0 , alors :
0 0 0
dx dy dz →
− →
− →
− −
→ →
−
= = = 0 =⇒ ar = ac = 0 =⇒ aa = ae
dt 0 dt dt
Si R est en mouvement de translation pure par rapport à R , alors :
→ − →
− →
− −−→0
d2 i0 = d2 j 0 = d2 k0 = →−
0 =⇒ →− 2
ae = d dtOO −−→
d2 OO0
dt2
→
−
dt2 dt2 2
=⇒ −
→=→
a −
a +
→
− →
−
d i0 = d j 0 = d k 0 = →− →
− a r
dt dt dt 0 =⇒ →−
a = 0 c
dt2
Exemple
Des gouttes de pluie tombent verticalement avec une vitesse de 40 Km · h−1 par rapport au sol.
Déterminons la vitesse avec laquelle ces gouttes de pluie frappent le pare-brise d’une voiture roulant
avec une vitesse de 60 Km · h−1 :
Les gouttes de pluie : mobile.
Le sol : repère absolu.
La voiture : repère relatif (en mouvement de translation par rapport au sol).
La loi de composition des vitesses s’écrit :
→
−
va = →
−
vr + →
−
ve ou →
−
v g/sol = →
−
v g/voiture + →
−
v voiture/sol
→
−
vr = →
−
va − →
−
ve
Déterminons la direction des gouttes de pluie par rapport à la verticale dans le repère relatif, c.à.d.
l’angle θ tel que :
ve
tan (θ) = = 0.66 =⇒ θ ' 33.7◦
va
Ainsi, vu de la voiture, les gouttes de pluie paraissent avec une vitesse de 72 Km · h−1 avec un angle de
33.7° par rapport à la verticale.
−
→
vr −
→
va
θ
-−
→
ve −
→
ve