Vous êtes sur la page 1sur 3

Mécanique des Fluides

Écoulements dans les canaux

1 Ondes de pesanteur
∂ϕ ∂2ϕ
On note ϕx la dérivée première de ϕ par rapport à x. Ainsi ϕx = . De même ϕtt = 2 .
∂x ∂t
On considère l’écoulement plan, irrotationnel,
  continu et non permanent d’un fluide isovolume, pesant et idéal.
ωh ωc
On a ϕtt + gϕz = 0 en z = 0. De plus th = .
c g
2πc
La solution est une onde progressive de vitesse de propagation c et de pulsation ω. On introduit la longueur d’onde λ = .
  ω
gλ 2πh
On a alors c2 = sh .
2π λ
Deux cas se présentent :  
2πh 2πh
– si λ  h (petite profondeur ou grande longueur d’onde) alors th → et c2 ' gh. Cas des cannaux.
  λ λ
2πh gλ
– si λ  h (grande profondeur : mer et océan) alors th → 1 et c2 ' . On parle alors de houle.
λ 2π

2 Écoulement de rivière et écoulement de torrent


p
On considère un écoulement permanent à la vitesse u. Par rapport au fluide, une onde se propage à la vitesse c = gh.
Par rapport au sol on a des ondes u + c et u − c.

u
On définit le nombre de Froude par F = √ .
gh
On a trois cas :
– si u < gh, ie. F < 1 :
p

– l’onde u + c se propage dans le sens des x positifs (amont)


– l’onde u − c se propage dans le sens des x négatifs (aval)
Les ondes peuvent remonter le courant.
Il s’agit d’un écoulement de rivière (on parle aussi d’écoulement fluvial ou subcritique).

– si u > gh, ie. F > 1 :


p

– l’onde u + c se propage dans le sens des x négatifs (aval)


– l’onde u − c se propage dans le sens des x négatifs (aval)
Les ondes ne peuvent pas remonter le courant.
Il s’agit d’un écoulement de torrent (on parle aussi d’écoulement torrentiel ou supercritique).

– si u = gh, ie. F = 1 :
p

On parle alors de nombre de Froude critique, de vitesse critique ainsi que de profondeur critique. Pour une largeur b
 2 1/3  q g 1/3
qv v
on a : hc = 2
et uc = .
gb b

1
3 Discontinuités et écoulements rapidement variés
Dans le cas d’une discontinuité fixe, on parle de ressaut. Pour une discontinuité mobile on parle de mascaret.

Ressaut :
On considère un écoulement permanent. Soit h la hauteur en amont et h0 la hauteur en aval. On a h < h0 .
h2 h02
– Équation de l’impulsion : hu2 + g = h0 u02 + g .
2 2
h + h0 h0 h + h0 h
– Expressions des vitesses : u2 = g et u02 = g .
2 h 2 h0
h0 p
– Relation entre les hauteurs et le nombre de Froude amont : 2 = 1 + 8F 2 − 1.
h
∆H (h0 − h)3
– Différence de charge au passage d’un ressaut : =g .
ρ 4hh0
L’amont d’un ressaut est toujours torrentiel. L’aval d’un ressaut est toujours fluvial.

Mascaret :
On note ω la vitesse de propagation du mascaret. On suppose ω constante. Les résultats établis pour le ressaut sont valable
dans le repère relatif. Il suffit de faire les changements suivants : u → u − ω et u0 → u0 − ω.

4 Écoulements graduellement variés et sans frottement


On considère un fluide idéal. Un écoulement est dit graduellement varié ou lentement varié lorsque les pentes sur le fond et
à la surface libre sont faibles. On a un écoulement par tranche, permanent, irrotationnel et continu.
On note z = ξ(x) l’équation du fond, z = s(x) l’équation de la surface libre et h = s − ξ l’épaisseur d’eau.
u2 u2
On peut établir que + gs = cte ou encore + h + ξ = cte. De plus hu = cte. Enfin :
2 2g

dξ dh

 = (F 2 − 1)
dx dx







 ds dh dξ dh
= + = F2

 dx dx dx dx


F2
    

 ds dξ 1 dξ
= −1 =


dx dx F − 12 F − 1 dx
2

Etude de tous les cas possibles :


– si F < 1 écoulement de rivière :
dξ dh ds
– si > 0 le fond monte et h & u % s & F2 − 1 < 0; < 0 donc h & donc u % ; < 0 donc s &
dx dx dx
dξ dh ds
– si < 0 le fond descend et h % u & s % F2 − 1 < 0; > 0 donc h % donc u & ; > 0 donc s %
dx dx dx

– si F > 1 écoulement de torrent :


dξ dh ds
– si > 0 le fond monte et h % u & s % F2 − 1 > 0; > 0 donc h % donc u & ; > 0 donc s %
dx dx dx
dξ dh ds
– si < 0 le fond descend et h & u % s & F2 − 1 > 0; < 0 donc h & donc u % ; < 0 donc s &
dx dx dx


– si = 0 la pente du fond est nulle on alors deux cas, soit F = 1 soit un maxima de vitesse :
dx
– cas du creux (en amont le fond descend, en aval le fond monte) :
– si en amont F < 1 (rivière), alors on a un minimum de vitesse dans le creux.
– si en amont F > 1 (torrent), alors on a un maximum de vitesse dans le creux.

– cas de la bosse (en amont le fond monte, en aval le fond descend) :


– si en amont F < 1 (rivière), alors on a un maximum de vitesse dans la bosse.
– si en amont F > 1 (torrent), alors on peut avoir F = 1 sinon, on a un minimum de vitesse dans le creux.

2
Le passage d’un régime fluvial à un régime torrentiel, ou le passage d’un régime torrentiel à un régime fluvial en écoulement
continu, ne peut s’effectuer que sur une bosse.

5 Déversoirs à seuil épais


Le seuil est similaire à une bosse. Avant le seuil on a un régime fluvial F < 1 et après le seuil un régime torrentiel F > 1.
U2 3hk 2H
L’écoulement est continu. On a +H = . Si l’eau est au repos (cas des lacs) on a U = 0 et hk = .
2g 2 3

6 Écoulements graduellement variés avec frottements


On considère un canal de section rectangulaire de largeur b constante.
4S
Le diamètre équivalent s’écrit D = .
Pmouille

On pose i = − .
dx
Le coefficient de perte de charge ψ dépend de la hauteur des matériaux qui forment le lit des canaux.
 ε 1/3
Nous avons le formule de Manning : ψ = 0, 3 .
D
u2 ψ
Si l’écoulement est uniforme nous avons u et h constante et on définit la pente normale : i = i0 = .
2gD
dh
Si l’écoulement n’est pas uniforme on a (F 2 − 1) = i0 − i. On obtient la même formule qu’en fluide idéal avec i → i − i0 .
dx
u2 ψ q2 ψ
Les frottements correspondent à une modification de la pente d’un angle i0 = = où q est le débit par unité de
2gD 2gh2 D
largeur.

Vous aimerez peut-être aussi