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THEORIES DE LA HOULE

Modèle de houle au premier ordre

1. hypothèses générales
2. équations
2.1 équation fondamentale
2.2 conditions aux limites
2.3 linéarisation du problème
3. solution
3.1 modes propagatifs
3.2 modes évanescents
4. types de houle
4.1 houle en grande profondeur
4.2 houle en faible profondeur
4.3 houle en profondeur intermédiaire
5. cinématique
5.1 champ de vitesse
5.2 lignes de courant
5.3 trajectoires
6. champ de pression
7. énergie
7.1 énergie cinétique
7.2 énergie potentielle associée à la pesanteur
7.3 flux d’énergie à travers un plan vertical
8. réfraction
8.1 fond cylindrique avec houle frontale
8.2 déferlement
8.3 fond variable dans les deux directions, méthode des rayons
8.4 équation de Berkoff
9. diffraction
10. réflexion
11. flexion totale frontale
11.1 réflexion partielle
11.2 conservation de l’énergie
11.3 réflexion sur un talus

1
1. Hypothèses générales
r
z

r
x

.M

h
r r r
• écoulement bidirectionnel : VM = u ( x , z, t ) x + w ( x , z, t )z
r r
• extension du domaine infinie dans les 2 directions x et - x

• hauteur d’eau h, entre le fond et la surface libre au repos, constante

• fluide incompressible (eau)

• fluide parfait : viscosité négligeable ⇒ pas d’adhérence aux parois ⇒ pas de couches
limites au fond ou à la surface

2. Equations
2.1. Equation fondamentale

Pas de couches limites ⇒ pas de production de rotationnel aux interfaces et s’il n’y a pas de
r r
tourbillons convectés alors l’écoulement est irrotationnel : rot V = 0 ∀M et t 1.
⇒ il existe une fonction scalaire φ(x,z,t) dite potentiel des vitesses telle que :

∆φ( x , z, t ) = 0 ∀x, z, t 2 (1)

r r r r r ∂w ∂v r ∂u ∂w r ∂v ∂u r
1
En cartésien si V = ux + vy + wz , rotV = ( − )x + ( − ) y + ( − )z
∂y ∂z ∂z ∂x ∂x ∂y
r ∂u ∂v ∂w
2
fluide incompressible ⇒ divV = + + = 0 (divergence du champ de vitesse nulle), si
∂x ∂y ∂z
r r r
rot V = 0 ∃ φ : V = gradφ (gradient de φ) alors
r
divV = div(gradφ) = 0 or div(gradφ) = ∆φ (laplacien de φ)

2
∂φ
u=
avec ∂x .
∂φ
w=
∂z
L’équation fondamentale à résoudre est l’équation (1) (équation de Laplace).En coordonnées
cartésiennes elle s’écrit :
∂ 2φ ∂ 2φ
+ = 0 ∀x , z, t .
∂x 2 ∂z 2
Cette équation a une infinité de solutions parmi lesquelles il faut retenir celles qui vérifient les
conditions aux limites particulières associées à la propagation de la houle.

2.2 Conditions aux limites


2.2.1 Conditions cinématiques
• au fond, soit en z = -h, le champ de vitesse doit vérifier :
r r
VM // x soit w(x,z = -h,t) = 0 ∀x,t, soit :

 ∂φ 
  =0 (2)
 ∂z  z = − h

• à la surface libre, c’est plus compliqué car celle ci n’est pas connue a priori, elle sera
déduite de la solution du problème. Cette particularité conduit à un problème non
linéaire. r
Notons η(x,t) l’équation de la surface libre. z
Cette surface est aussi une surface fluide.
La condition cinématique à la surface libre
consiste à dire qu’en x donné la vitesse
verticale de déplacement de la surface libre est r
x
η

égale à la vitesse de la particule fluide située


sur la surface libre, d’où :
x

= (w ) z=η
dt
dη ∂η ∂η
or = + u z =η (dérivée particulaire 3).
dt ∂t ∂x
Hypothèse supplémentaire (fondamentale pour le modèle de Stokes) : faible cambrure soit
a
<< 1 où a est l’amplitude de la houle et λ sa longueur d’onde.
λ
∂η ∂η ∂η
⇒ pente de surface libre très faible ⇒ = tan α très petit ⇒ u << car U a une
∂x ∂x ∂t
valeur finie. D’où la condition cinématique à la surface libre :

 ∂φ  ∂η
en z = η w ( x , z = η, t ) =   = (3)
 ∂z z = η ∂t

3
dérivée totale par rapport à t d’une fonction composée f[x(t),y(t),z(t),t].

3
L’approximation précédente (houle de faible amplitude) revient à dire :

à t + dt
surface libre 
 àt r
VM dt

négligé
r
w M dt z

2.2.2 Condition dynamique

Hypothèses supplémentaires :
• tension superficielle négligée (longueur d’onde de la houle >> 1 cm)
• pression uniforme (Pa) partout au dessus de la surface libre. La surface libre est une
surface isobare ⇒ P(x,z = η,t) = Pa = cte

On applique le théorème de Bernoulli généralisé à tous le domaine fluide (écoulement


irrotationnel et incompressible) ⇒ à chaque t :
∂φ 2
ρ + 12 ρ gradφ + P + ρgz = cte / espace
∂t
2
avec, en cartésien, gradφ = u 2 + w 2 .
A la surface libre la relation de Bernoulli devient :
 ∂φ 
ρ  + 12 ρ gradφ  + Pa + ρgη = cte / espace
2

 ∂t  z = η   z=η
or le potentiel est défini à une constante près et en adaptant les conditions initiales on peut
écrire :

 ∂φ 
ρ  + 12 ρ gradφ  + ρgη = 0
2
en z = η (4)
 ∂t  z = η   z=η

Bilan : le problème consiste à trouver des solutions de l’équation (1) satisfaisant les
conditions (2), (3) et (4).
L’équation (1) est linéaire, de même la relation (2).
Les conditions (3) et (4) ne sont pas linéaires puisqu’on ne connaît pas la forme de la surface
2
libre η = η(x,t). De plus (4) n’est pas linéaire à cause du terme grad φ .
On cherche maintenant à linéariser le problème.

4
2.3 Linéarisation du problème

Hypothèses : η << h et η <<λ.


Pour linéariser les conditions aux limites on va approximer la surface libre par une surface
plane confondue avec la surface libre au repos. Les conditions de vitesse et de pression à la
surface libre réelle (en z = η) seront estimées égales à celles régnant à la côte z = 0. D’où :

 ∂φ  ∂η
• l’équation (3) devient : w ( x, z = η, t ) = w ( x, z = 0, t ) =   = soit la condition à
 ∂z  z =0 ∂t
vérifier par le potentiel :

 ∂φ  ∂η
  = (5)
 ∂z  z = 0 ∂t

 ∂φ   ∂φ 
et  gradφ  =  gradφ 
2 2
• l’équation (4) on écrit :   =  
 ∂t  z = η  ∂t  z =0   z =η   z =0
On néglige les termes non linéaires d’accélération convective (hypothèse de vitesse assez
faible) ⇒ 12 ρ gradφ  ≈ 0 d’où la nouvelle condition dynamique que doit vérifier le
2

  z=η
potentiel :

 ∂φ 
  + gη = 0 (6)
 ∂t  z = 0

Bilan : on a à résoudre le problème :


∆φ( x , z, t ) = 0 (1)
 ∂φ 
  =0 ( 2)
 ∂z z = − h
 ∂φ  ∂η
avec   = (5)
 ∂z  z = 0 ∂t
 ∂φ 
  + gη = 0 ( 6)
 ∂t z = 0

5
3. Solution

L’observation conduit à chercher une solution périodique de pulsation ω (ω en rd/s ;



ω= = 2 πf où T est la période et f la fréquence).
T
On suppose par ailleurs que les variables sont séparables (si cette hypothèse sera confirmée si
on trouve effectivement une solution pour φ vérifiant les conditions aux limites).
On écrit donc φ sous la forme :

φ = F( x ) G( z ) e iωt (7)
iωt
et η = H(x) e (8)

⇒ on cherche à exprimer les fonctions F(x), G(z) et H(x).

(1) ⇒ F’’(x) G(z) + F(x) G’’(z) = 0


F' ' G' '
⇒ + =0
F G
F' '

⇒ F α peut être positif ou négatif.
G' '
= −α
G

6
3.1 Modes propagatifs

Ces modes correspondent au cas : α < 0.

Soit α = -k2 ⇒ 2 équations différentielles à résoudre :

• F’’+k2F = 0 ⇒ F(x) = ε eikx + δ e-ikx


⇒ φ = G (ε eikx + δ e-ikx) eiωt = G (ε ei(ωt+kx) + δ ei(ωt-kx))

onde progressive dans onde progressive dans


r r
la direction − x la direction + x

r
Retenons seulement l’onde progressive dans la direction + x ⇒
F = δ e-ikx (9)

k est le nombre d’onde, on a k = où λ est la longueur d’onde.
λ
ω λ
La célérité de l’onde progressive est C = = .
k T
• G’’-k G = 0 ⇒
2
G(z) = ν e + µ e
kz -kz
(10)
cette solution doit vérifier les conditions aux limites :
 ∂φ   ∂φ 
pour la condition (2)   (
= 0 ⇒   z = − h = F(νke kz − µke − kz )e iωt )
z=−h
 ∂z  z =− h  ∂z 
− kh
⇒ νe − µe = 0 kh
(11)
 ∂φ  ∂η
pour la condition (5)   = ⇒ F(νk − µk )e iωt = iωHe iωt

  z=0
z ∂ t
k
⇒ H( x ) = − iF( x )(ν − µ) (12)
ω
 ∂φ 
pour la condition (6)   + gη = 0
 ∂t  z = 0
⇒ iωF( x )G (z = 0) + gH ( x ) = 0
ν−µ
or G(z = 0) = ν + µ et (12) ⇒ ω2 = gk
ν+µ
avec (11) on obtient la relation dite de dispersion :

ω2 = gk tanh( kh) (13)

Cette relation indique que le nombre d’onde k (ou la longueur d’onde λ) est déterminé par la
pulsation ω (ou la période T) et la hauteur d’eau h.

7
µ
De (10) et (11) on déduit: G (z) = 2 − kh
cosh[ k (h + z)] (14)
e
δµ
De (7), (9) et (14) on exprime le potentiel4 : φ = 2 cosh[k (h + z)]e i ( ωt − kx ) (15)
e − kh
k e kh
De (9), (11) et (12) on déduit : H( x ) = −i δµ( − kh
− 1)e −ikx (16)
ω e

k e kh
De (8) et (16) on déduit : η( x, t ) = −i δµ( − 1)e i ( ωt − kx )
ω e − kh
k e kh
et en notant a = δµ( − kh − 1) = cte (17)
ω e
on obtient : η( x , t ) = −i a e i(ωt −kx )
en prenant la partie réelle de cette dernière expression on obtient la cote de la surface libre :

η( x, t ) = a sin(ωt − kx ) (18)

a est l'amplitude de la houle.


ω cosh[k (h + z )] i ( ωt − kx )
L'expression de a par la relation (17) et (15) donne : φ = a e
k sinh[ kh ]
dont la partie réelle, avec la relation de dispersion (13), donne l'expression du potentiel des
vitesses :
g cosh[ k (h + z)]
φ( x , z, t ) = a cos(ωt − kx ) (19)
ω cosh[kh ]

e x + e− x ex − e−x
4
cosh[ x ] = sinh[ x ] =
2 2

8
3.2 Modes évanescents

Ces modes correspondent au cas : α > 0.

Soit α = m2 2 équations à résoudre :

• F’’- m2F = 0 ⇒ F(x) = ε emx + δ e-mx

• G’’+ m2G = 0 ⇒ G = ν eimz + µ e-imz

⇒ φ = (ν eimz + µ e-imz)(ε emx + δ e-mx) eiωt

Cette solution doit vérifier les conditions aux limites :

 ∂φ 
pour la condition (2)   =0 ⇒ νe −imh − µe imh = 0
 ∂z  z = − h
ou (ν − µ) cos mh − i(ν + µ) sin mh = 0
ν+µ cos mh
ou = −i (20)
ν −µ sin mh

 ∂φ  ∂η m
pour la condition (5)   = ⇒ H( x ) = F( x ) (ν − µ ) (21)
 ∂z  z =0 ∂t ω

 ∂φ  m
pour la condition (6)   + gη = 0 ⇒ (avec (21)) i (ν + µ ) + g (ν − µ ) = 0
 ∂t  z =0 ω2

ν+µ m
ou i +g 2 = 0 (22)
ν −µ ω
cos mh m
qui avec la relation (20) donne +g 2 =0
sin mh ω
soit :
⇒ ω 2 = −gm tan mh (23)
il y a une infinité de valeurs mn de m vérifiant cette relation de dispersion pour des valeurs
données de ω et h :

9
15
tanmh

10
-w²/gm

0
0 2 4 6 8 10 12

-5

-10

-15

La fonction G(z) peut s’écrire :


G = νe iz + µe −iz = (ν + µ) cos mz + i(ν − µ) sin mz et avec la relation (20) on obtient :
ν+µ
G= cos[m(z + h )]
cos mh

On a η( x , t ) = H( x )e iωt ; η a une valeur finie donc H(x) aussi ⇒ dans (21) F(x) a aussi une
valeur finie ; donc l’expression F(x) = ε emx + δ e-mx est telle que ε = 0 ; donc
F = δe − mx
m δ(ν − µ)ω − mx
et (21) ⇒ H = δe − mx (ν − µ) = − e
ω g tan mh
On obtient une infinité de modes tel que le nième a pour expression :
δ(ν − µ)ω − m n x iωt
ηn = − e e
g tan m n h

ηn ( x , t ) = a n e − m n x e iωt où an est l’amplitude du mode n.

La valeur réelle est : ηn ( x , t ) = a n e − m n x cos ωt .

Ces modes sont oscillatoires (pulsation temporelle ω) mais ne sont pas propagatifs (modes
stationnaires) et leur amplitude décroît exponentiellement avec x.
Ces modes sont dits « évanescents ».
Ces modes doivent être pris en compte pour traiter les conditions aux limites présentant des
discontinuités ; par exemple : r
z
r
x

10
L’expression du potentiel associé à ce nième mode est :
ν+µ
φ n = Fn G n e iωt = δ cos[m n (z + h )]e − m n x e iωt
cos m n h
qui, avec (22) et en fonction de an donne :

g cos[m n (z + h )] − m n x iωt
φ n ( x , z, t ) = ia n e e
ω cos m n h

g cos[m n (z + h )] − m n x
La partie réelle est : φ n = −a n e sin ωt .
ω cos m n h

Bilan :
Loin d’une singularité géométrique la solution du problème au premier ordre est :
η( x , t ) = a sin(ωt − kx ) (24)
g cosh[k (z + h )]
φ( x , z, t ) = a cos(ωt − kx ) (25)
ω cosh[kh ]

au voisinage d’une singularité géométrique, la solution est une combinaison linéaire de toutes
les solutions particulières, soit :


η( x , t ) = a sin(ωt − kx ) + ∑ a n e − mx e iωt
n =1

g cosh[k (z + h )] ∞
g cos[m n (z + h )] − m n x
φ( x , z, t ) = a cos(ωt − kx ) − ∑ a n e sin ωt
ω cosh[kh ] n =1 ω cos[m n h ]

avec les équations de dispersion :


ω2 = gk tanh[kh ]
ω2 = −gm n tan[m n h ] avec n = 1, 2, ......

11
4. Types de houle
en fonction de kh

4.1 Houle en grande profondeur ou onde courte


Si kh = h est assez grand alors tanh[kh ] ≈ 1 , l’équation de dispersion devient :
λ
ω 2 = gk tanh[kh ] = gk
ω g
La célérité devient : C = = et ne dépend plus de la profondeur h..
k k

h
Exemple : si = 0,5 , tanh[kh] = 0,996, donc à 4 10-3 près, tanh[kh] = 1.
λ

h
On admet souvent que si > 0,5 , donc λ < 2h, on a propagation en profondeur infinie.
λ

ω g
L a houle est dispersive dans le sens où la célérité C = = dépend de la longueur d’onde
k k
ω g g
ou encore C = = = T ; la célérité est proportionnelle à la période T.
k ω 2π
Ces conditions sont réalisées au large des côtes dans les mers et océans de profondeur
supérieure à environ 100m pour des houles dues au vent.

4.2 Houle en faible profondeur ou onde longue


Si kh = h est petit devant 1 le développement limité de tanh[kh] donne :
λ
tanh[kh ] = kh −
(kh ) 3
3
( )
+ O (kh ) 5 , donc au premier ordre tanh[kh ] = kh
h
Exemple : si = 0,05 , kh ≈ 0,31 et tanh[kh] ≈ 0,30
λ

ω
L’équation de dispersion devient : ω 2 = gk tanh[kh ] = gk 2 h et la célérité : C = = gh .
k
La célérité ne dépend pas de la longueur d’onde de la houle, ni de sa période ; tous les modes,

tels que kh = h assez petit devant 1, se propagent à la même vitesse.
λ
Ces conditions sont réalisées dans les zones littorales de faible profondeur.

12
4.3 Houle en profondeur intermédiaire

relation de dispersion
35

h = 10 m
C = g T / 2π
h = 15 m

30 h = 30 m
h = 50 m h = 200 m
h = 75 m h = 150 m
h = 100 m h = 125 m
h = 125 m h = 100 m
25
h = 150 m
h = 200 m h = 75 m
C = g/2pi T
célérité C (m/s)

20 h = 50 m

h = 30 m
15

h = 15 m
10 h = 10 m

période T (s)

0
2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

180

160
longueur d'onde L (m)

140

120
100
exemple : T = 10 s
80
60

40
20

0
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7

λ
profondeur relative h/λ

13
5. Cinématique

5.1 Champ de vitesse

Les composantes du champ de vitesse sont déduites de l’expression du potentiel des vitesses
g cosh[k (z + h )]
φ( x , z, t ) = a cos(ωt − kx ) .
ω cosh[kh ]

∂φ g cosh[k (z + h )]
u= =a k sin(ωt − kx )
∂x ω cosh[kh ]
∂φ g sinh[k (z + h )] (26)
w= =a k cos(ωt − kx )
∂z ω cosh[kh ]


(z + h )]
cosh[
T λ 2π 2π
u = ag sin( t − x)
λ 2πh T λ
cosh[ ]
ou λ

sinh[ (z + h )]
g λ 2π 2π
w=a k cos( t − x)
ω 2πh T λ
cosh[ ]
λ

u et w décroissent exponentiellement avec la profondeur.

propagation

pour la composante
horizontale :

Ondes courtes
e kh + e − kh e kh
kh → ∞ cosh[kh ] = ≈ →∞
2 2
cosh[k (z + h )] 1
en z = -h = →0
cosh[kh ] cosh[kh ]
⇒ u z=−h → 0
pas d’influence de la houle sur le fond.

14
Ondes longues
kh petit cosh[kh] →1
cosh[k (z + h )]
en z = 0 =1
cosh[kh ]
cosh[k (z + h )]
en z = -h →1
cosh[kh ]
agk
⇒ u≈ sin(ωt − kx ) ⇒ u n’est pas fonction de z (distribution de vitesse uniforme sur
ω
la verticale).

5.2 Lignes de courant

Pour un écoulement 2D les lignes de courant (courbes tangentes aux vecteurs vitesse) sont les
équifonctions de courant ψ = cte.
∂ψ
u=
La fonction de courant est définie par : ∂z .
∂ψ
w=−
∂x
En intégrant ces 2 expressions on trouve :
g sinh[k (z + h )]
ψ=a sin(ωt − kx ) + cte
ω cosh[kh ]
Chaque équi fonction de courant est obtenue en cherchant les coordonnées (x,z) telles que ψ
garde une même valeur.

15
5.3 Trajectoires

Soit à t = 0 les coordonnées (x0,z0) d’une particule fluide.


Soit, à t, les coordonnées (lagrangiennes) X et Z de cette particule que l’observateur suit dans
son mouvement au cours du temps. Les composantes de vitesse à t sont :
dX
U[ x ( t ), z( t ), t ] =
dt
dZ
W[ x ( t ), z( t ), t ] =
dt
Les trajectoires seront déduites de l’intégration des composantes de vitesse précédentes.
Le problème est qu’on connaît le champ de vitesse eulérien 5(expression (26) où (x,z) sont les
coordonnées fixes de l’observateur). En toute rigueur on ne peut pas intégrer le système (26)
pour trouver les trajectoires car x et y dans ce système ne sont pas les coordonnées de la
particule suivie dans son mouvement, c'est-à-dire que x et z ne sont pas fonction du temps.
Le problème est non linéaire.
On peut le résoudre numériquement par itération ou analytiquement en choisissant une
approximation qui permet de linéariser le problème.

Hypothèse :les déplacements des particules sont très petits devant la longueur d’onde
X( t ) ≈ x 0

Z( t ) ≈ z 0

dX g cosh[k (z 0 + h )]
≈ U( x 0 , z 0 ) = a k sin(ωt − kx 0 )
dt ω cosh[kh ]

dZ g sinh[k (z 0 + h )]
≈ W(x 0 , z 0 ) = a k cos(ωt − kx 0 )
dt ω cosh[kh ]

g cosh[k (z 0 + h )]
X ( t ) = −a k cos(ωt − kx 0 ) + cte
⇒ ω2 cosh[kh ]
g sinh[k (z 0 + h )]
Z( t ) = a 2 k sin(ωt − kx 0 ) + cte
ω cosh[kh ]

Les trajectoires sont des ellipses de :


g cosh[k (z 0 + h )] cosh[k (z 0 + h )]
• grand axe : 2a 2 k = 2a
ω cosh[kh ] sinh[kh ]
g sinh[ k (z 0 + h )] sinh[k (z 0 + h )]
• petit axe : 2a 2 k = 2a
ω cosh[kh ] sinh[kh ]

5
la vitesse eulérienne est la vitesse observée par un observateur ou un capteur gardant une position fixe dans
l’espace.

16
Onde courte : l’ellipse se rapproche d’un cercle.

6. Champ de pression

L’équation de Bernoulli généralisée (écoulement à potentiel de vitesse pour un fluide


incompressible en négligeant les termes de vitesse) est :
∂φ
ρ + p + ρgz = cte ∀M (27)
∂t
 ∂φ 
A la surface libre p = pa ⇒ ρ  + p a + ρgη = cte ∀M ∈ surface libre (28)
 ∂t  zz ==η0 en linéarisant
 ∂φ   ∂φ 
(27)-(28)⇒ ρ  − ρ  + p − p a + ρgz − ρgη = 0 ∀M
 ∂t   ∂t  z =0
la constante dans (28) vaut pa

l’expression du potentiel (25) dans (27) ⇒

cosh[k (z + h )]
p = p a − ρgz + ρga sin(ωt − kx ) (29)
cosh[kh ]
composante
hydrostatique composante
due à la houle

Application : mesure des caractéristiques de la houle en plaçant des capteurs de pression au


fond.

17
7. Energie

7.1 Energie cinétique

On cherche l’énergie cinétique6, à un instant t, « contenue » dans un domaine fluide


limité par la surface libre et deux plans verticaux distants d’une longueur d’onde.

dz

dx

Remarques :
• ∀t l’énergie cinétique contenue dans le domaine de longueur égale à la longueur
d’onde est la même, on peut choisir t = 0
• avec l’hypothèse de houle de faible amplitude la quasi-totalité de l’énergie cinétique
est contenue entre la surface libre linéarisée (z = 0) et le fond z = -h.

λ 0
1
⇒ par unité de largeur : E c = ∫ ∫
x =0 z = − h
2
ρ(u 2 + w 2 )dz dx

L’expression du champ de vitesse (26) donne :


1 1
E c = ρga 2 λ = ρgH 2 λ avec H = 2a
4 16

6
énergie associée à la vitesse des particules fluides

18
7.2 Energie potentielle associée à la pesanteur7

L’énergie potentielle associée à la houle n’est due qu’à la déformation de la surface


libre (l’état de référence est donc la surface libre au repos, voir autre démonstration en
remarque en fin de paragraphe).

z dz

Pour une longueur d’onde à t = 0 par exemple :

λ η

Ep = ∫ ∫ ρgz dz dx
x =0 z =0

1 1
soit : Ep = ρga 2 λ = ρgH 2 λ = Ec
4 16

1 1
L’énergie mécanique (totale) est donc : E = E c + E p = ρga 2λ = ρgH 2λ
2 8

On peut définir une énergie mécanique par unité de longueur (dans la direction x) et par unité
de largeur par :
1
E = ρga 2
2
qui est une densité surfacique d’énergie appelée énergie spécifique.

Remarque : si on considère tout le domaine fluide sur une longueur d’onde

z z
λ η
1 1
Ep = ∫ ∫ ρgzdzdx = 4 ρga λ − 2 ρgh λ
2 2

x =0 z=−h

énergie potentielle du fluide au


repos :

λ
h

qu’il faut retrancher si l’état de référence est le fluide


au repos.

7
énergie associée à l’altitude des particules fluides par rapport à une référence

19
7.3 Flux d’énergie à travers un plan vertical

r
r x
V

(S)

r
A une date t le flux d’énergie mécanique au travers la surface verticale de normale x est :
r r
F( t ) = ∫ e(z, t ) V • x ds
(S)

où e(z,t) est l’énergie mécanique par unité de volume.

1
or e(z, t ) = ρ(u 2 + v 2 ) + p + ρgz
2
Énergie Énergie
cinétique potentielle
et l’équation de Bernoulli généralisée (sans négliger les termes de vitesse) précise :
∂φ 1  ∂φ   ∂φ 
2 2
2 2
ρ + ρ gradφ + p + ρgz = cte / espace = p a avec gradφ =   +   = u 2 + w 2
∂t 2  ∂x   ∂z 
∂φ
d’où : e(z, t ) = p a − ρ
∂t
En linéarisant la surface libre (η << h) le flux d’énergie à travers (S), par unité de largeur
devient :
∂φ ∂φ
0
F( t ) = ∫ (p a − ρ ) dz
z=−h
∂t ∂x
8
qui avec l’expression du potentiel (25) donne :
g 1 g2 1  1  2
F( t ) = a p a tanh[kh ] sin(ωt − kx ) + ρ a 2 k  sinh[2kh ] + h  sin (ωt − kx )
ω 2 ω cosh [kh ]  2k
2

En moyennant sur une période, on obtient le flux, par seconde, d’énergie traversant le plan
vertical :
T
1
F( t ) = ∫ F( t ) dt
T t =O
avec la relation de dispersion (13) on obtient :

1 + cosh[2x ]
8
cosh 2 [ x ] =
2

20
1 1 ω 2kh 
F= ρga 2 1+ (30)
2 2 k  sinh[ 2kh ] 

E : énergie 1  2kh 
vitesse de groupe : C g = C 1 +
spécifique 2  sinh[2kh ] 

Globalement la houle peut être considérée comme la propagation d’une énergie E à une
vitesse Cg dans le sens de propagation.
ATTENTION : cette vitesse est différente et plus faible que la vitesse de propagation
ω λ
C = = de la déformation de la surface libre.
k T

1
ondes courtes : kh >> 1 Cg = C
2
ondes longues : kh << 1 Cg ≈ C
∂ω 1 ω  2kh 
Remarque : équation de dispersion (13) : ω2 = gk tanh[kh ] ⇒ = 1+ = Cg
∂k 2 k  sinh[2kh ] 

21
8. Réfraction

La réfraction correspond à la modification des caractéristiques de longueur d’onde,


d’amplitude et de direction de propagation de la houle due à une variation de la bathymétrie.

8.1 Fond cylindrique avec houle frontale (shoaling)

Dans ce cas la direction de propagation n’est pas modifiée, c’est un problème de


réfraction 1D.
r
x

h = h(x)

Hypothèses :
• réflexion négligée (acceptable si pente < 10%)
• hors zone de déferlement
• houle au premier ordre
• dissipation d’énergie négligée
• les observations montrent que la période se conserve : T = cte ∀x
• l’équation de dispersion est toujours acceptable (si pente faible)

ω2 = gk tanh[kh ] ⇒ si h(x) , ω = cte ⇒ k ⇒ λ


a 2a H
la houle devient plus cambrée (cambrure : γ = ou = ).
λ λ λ
Comment varie l’amplitude a ?

dissipation d’énergie négligée ⇒ le flux d’énergie au travers un plan vertical se conserve :


1 1 ω 2kh 
(30) ⇒ F = ECg = cte ou F = ρga 2 1+ = cte .
2 2 k  sinh[2kh ] 

Problème :
• on connaît (au « large ») : a0, h0, ω0 ⇒ k0, E 0 , Cg0
• on connaît la bathymétrie h = h(x)
• on cherche a(x) et k(x) (ou λ(x))
• 2 équations :

ω 2 = gk ( x ) tanh[k ( x )h ( x )]
1 1 ω 2k 0 h 0 
1 1 ω  2k ( x )h ( x )  = E 0 C g 0 = ρ ga 02 1 + 
E C g = ρga 2 ( x ) 1 +
2 k ( x )  sinh[ 2k ( x )h ( x )] 
2 2 k 0  sinh[2k 0 h 0 ] 
2

22

 2k 0 h 0 
2 1 + sinh[2k h ] 
 a (x)  k(x)  0 0 
  =
 a0  k0  2k ( x ) h ( x ) 
1 + sinh[2k ( x )h ( x )] 
 

Réfraction
données au large : T = 10 s et h0 = 100 m

1.4

1.3

1.2
a/a0

1.1

0.9

0.8
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
profondeur h (m)

2
 a (x )  k (x ) 1
Si grande profondeur au large (ondes courtes) :   =
 a0  k0  2k ( x )h ( x ) 
1 + sinh[2k ( x )h ( x )] 
 

Quand la profondeur décroît l’amplitude décroît un peu puis en zone de faible profondeur
(plage) elle croît très vite.

La longueur d’onde, elle, décroît continûment quand la profondeur décroît :


180

160
longueur d'onde λ (m)

140

120

100
80

60

40
20

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

profondeur h (m)

23
8.2 Déferlement

a (x )
Quand la profondeur décroît, la cambrure γ ( x ) = croît très vite ⇒ déferlement
λ(x )

Du point de vue théorique le déferlement est une singularité correspondant, suivant les
modèles utilisés, à soit :
• la condition de pression p = pa à la surface libre n’est pas vérifiée
• la vitesse des particules à la crête (sommet) de la vague dépasse la célérité C
• l’accélération sur la crête est plus grande que l’accélération de pesanteur
• la surface libre devient verticale.

On a l’habitude de classer le déferlement suivant trois types en fonction du profil du fond :

D’après R. Bonnefille, -Cours d’hydraulique maritime- Ed. Masson

Le déferlement a pour effets :


• de dissiper l’énergie de la houle
• de mettre en suspension les sédiments
• de provoquer un courant vers le rivage (cross shore flow) si le déferlement est
parallèle à la côte et un courant littoral (long shore flow) si le déferlement est oblique.

Pour prédire l’apparition du déferlement on utilise le plus couramment le critère de Miche9.


Ce critère est assez bien adapté car dans les zones de déferlement le rotationnel est
particulièrement intense dans la couche fluide à proximité de la surface libre. Ce critère
précise que le déferlement apparaît lorsque la cambrure atteint la valeur limite :

H  2a 
γ lim . =   =   = 0,14 tanh[kh ]
 λ  lim .  λ  lim .

9
Le modèle de houle dit de Miche suppose que le rotationnel des vitesses n’est pas nul dans le domaine fluide.

24
grande profondeur (ondes courtes) : kh >>1 ⇒ γlim. = 0,14

H 2a
faible profondeur (ondes longues) : kh << 1 ⇒ tanh[kh] ≈ kh ⇒ = ≈ 0,88
h h
c’est cette dernière valeur qu’on retient en général dans les zones littorales.

8.4 Méthode analytique – Equation de Berkoff

Reprenons le système d’équations linéarisées (1), (2), (5) et (6) du paragraphe 2.3. Les
modifications à apporter proviennent du fait que les grandeurs physiques sont, en plus de x, z
et de t, aussi fonction de la variable y. La condition d’imperméabilité au fond est différente à
cause de la variation de la bathymétrie en fonction de x et y.
Les équations à résoudre sont :
∆φ( x , y, z, t ) = 0 ∀ x , y, z , t
∂φ ∂η
= en z = 0
∂z ∂t
∂φ
et conditions aux limites : + gη = 0 en z = 0
∂t
∂φ ∂h ∂h
= −u −v en z = − h ( x , y)
∂z ∂x ∂y
∂φ ∂φ ∂h ∂φ ∂h
La dernière condition au fond s’écrit aussi : =− − en z = − h ( x , y)
∂z ∂x ∂x ∂y ∂y
Distinguons les variations en fonction de x et y de celles en fonction de z en écrivant :
∂ 2φ ∂ 2φ ∂ 2φ ∂ 2φ
∆φ = 2 + 2 + 2 = ∆ H φ + 2
∂x ∂y ∂z ∂z

De façon semblable à la relation (7) on écrit une solution de la forme :


φ = F( x , y) G (z, h ( x , y) ) e iωt (31)
En associant à la profondeur h(x,y) un nombre d’onde local k(x,y) de (19) on déduit
cosh[k (h + z)]
l’expression de G : G= . (32)
cosh[kh ]
0
Intégrons la quantité : ∫−h
G ∆φ dz , celle-ci est nulle car ∆φ = 0 ∀ M . Ou encore :
0 0 ∂ 2φ
∫−h G ∆ H φ dz + ∫−h G ∂z 2 dz = 0 (33)

0
(a) calcul de : ∫ −h
G ∆ H φ dz
2
 ∂ 2 h   ∂ 2 h   ∂h   ∂h 
2

Avec (31) et en négligeant les termes en  2  ,  2  ,   et   , on trouve :


 ∂x   ∂y   ∂x   ∂y 
0  2  ∂ 2F ∂ 2F  ∂G  ∂F ∂h ∂F ∂h  iωt
∫−h G ∆ H φ dz = ∫  ∂x 2 ∂y 2 
 G  +  + 2 G  +
∂h  ∂x ∂x ∂y ∂y 
 e dz

∆HF non non fonction
fonction de z de z

25
0  0
 ∂F ∂h ∂F ∂h  0 ∂G 2  iωt
⇒ ∫−h H∆ φ =  H ∫
∆ +  +  ∫
2
G dz F G dz dz  e
 −h  ∂x ∂x ∂y ∂y  − h ∂h 
0 ∂G ∂ 0 2
( )
2
Or la formule de Leibnitz, (ou dérivation sous ∫ ) ⇒ ∫ dz = ∫ G dz − G 2 z=−h
− h ∂h ∂h − h
0
∫−h
G ∆ H φ dz =
  ∂F ∂h ∂F ∂h  ∂ 0 2  ∂F ∂h ∂F ∂h  iωt (34)
( )
0

∆ H F ∫ G dz +  +  ∫ G dz − G 2  +  e
2
z=−h
 −h  ∂x ∂x ∂y ∂y ∂
 −h
h  ∂x ∂x ∂y ∂y 

∂ 2φ 0
(b) calcul de : ∫ G 2 dz
−h ∂z
En intégrant par partie deux fois :
∂ 2φ  ∂φ   ∂G  ∂ 2G
0 0
0 0
∫−h ∂z 2
G dz = G
 ∂z 
−h
− φ
 ∂z 
−h
+ ∫−h ∂z 2 dz
φ

∂ 2G
et en déduisant de (14) que = k 2G :
∂z 2
∂ 2φ  ∂φ   ∂G 
0 0
0 0
∫−h ∂z 2 = − φ + ∫−h φ G dz
2
G dz G
 ∂z   ∂z  k
−h −h

∂φ ∂G ∂G ∂G
or (31) ⇒ G = G (F )e iωt = (F G e iωt ) =φ
∂z ∂z ∂z ∂z
z =0 z =0
 ∂φ   ∂G 
⇒ G  − φ  =0
 ∂z   ∂z 
∂ 2φ
0  ∂φ   ∂G  iωt
0
alors ∫ G 2 dz = G  − φ  + k 2
Fe ∫ G 2 dz
−h ∂z  ∂z  z = − h  ∂z  z = − h − h

 ∂G   ∂G 
Or (32) ⇒   = 0 ⇒ φ =0
 ∂z  z = − h  ∂z  z = − h
Il reste :
0 ∂ 2φ  ∂φ  iωt
0
∫− h ∂z 2 dz = −G ∂z  z = − h + k Fe ∫− h G dz
2 2
G

∂φ ∂φ ∂h ∂φ ∂h
La condition d’imperméabilité au fond ( =− − en z = − h ( x , y) ) permet
∂z ∂x ∂x ∂y ∂y
d’écrire :
 ∂φ    ∂φ ∂h ∂φ ∂h     ∂F ∂h ∂F ∂h  
G ∂z  = − G  +  = − G 2  +  e iωt
  z=−h   ∂x ∂x ∂y ∂y   z = − h   ∂x ∂x ∂y ∂y   z = − h
 ∂F ∂h ∂F ∂h  iωt
( )
= − G2 z=−h  ∂x ∂x + ∂y ∂y  e
 
d’où :
∂2φ  ∂F ∂h ∂F ∂h  iωt

0
G ( )
dz = G 2 z=−h 
∂ ∂
+
∂ ∂
iωt
0
 e + k Fe ∫− h G dz
2 2
(35)
−h ∂z 2  x x y y 

26
La relation (33) devient, avec (34) et (35) :
0
 ∂F ∂h ∂F ∂h  ∂ 0 2 0
∆ H F ∫ G 2 dz +  +  ∫ G dz + k 2 F∫ G 2 dz = 0
−h  ∂x ∂x ∂y ∂y  ∂h − h −h

Or :
 ∂F ∂h ∂F ∂h  ∂ 0 2 ∂ 2F   ∂F ∂  0 2  ∂h
0 0
∆ H F ∫ G dz + 
2
+  ∫ G dz = 2  ∫ G dz  +
 2
 ∫ G dz 
  ∂x
−h  ∂x ∂x ∂y ∂y ∂
 −h
h ∂x  −h  ∂x ∂h  −h 
∂ 2F   ∂F ∂  0 2  ∂h
0
+ 2  ∫ G dz  +
 2
 ∫ G dz 
  ∂y
∂y  − h  ∂y ∂h  −h 
∂ 2F   ∂F ∂  0 2 
0
= 2  ∫ G dz  +
 2
 ∫ G dz 
 
∂x  − h  ∂x ∂x  −h 
∂ 2F   ∂F ∂  0 2 
0
+ 2  ∫ G dz  +
 2
 ∫ G dz 
 
∂y  − h  ∂y ∂y  −h 
∂  ∂F   ∂  ∂F  0 2 
0
  +   ∫ G dz 
∂x  ∂x  −∫h
=  G 2
dz  ∂y ∂y  
   −h 
 0 2  
= div  ∫ G dz  grad F
 −h  
De (32) on déduit que :
1
(cosh[k (h + z)])2 dz = 1  h + 1 sinh[2kh ]
0 0
∫−h = ∫
2
G dz 2 − cosh[kh ]  2 4k
cosh [kh ] h

sinh[2kh ]  2kh  2 sinh[kh ] cosh[kh ]  2kh 
= 2  + 1 = 2  + 1
4k cosh [kh ]  sinh[2kh ]  4k cosh [kh ]  sinh[2kh ] 
tanh[kh ]  2kh  ω2  2kh  ω  1 ω  2kh 
=  + 1 = 2 
+ 1 =   + 1 
2k  sinh[2kh ]  2gk  sinh[2kh ]  k  2 k  sinh[2kh ]  
= C Cg
ω
compte tenu de l’équation de dispersion (13). Rappelons que C = est la vitesse de
k
1 ω  2kh 
propagation (ici fonction de x et y) et C g =  + 1 est la vitesse de groupe (aussi
2 k  sinh[ 2kh ] 
fonction de x et y).

La relation (33) devient donc :

[ ]
div C C g grad F + k 2 C C g F = 0 (36)

c’est l’équation dites de Berkoff ou « mild slope equation ».


Rappelons que cette équation est valable pour une houle linéaire (faible cambrure) et des
fonds lentement variables.

27
En écrivant la fonction F, complexe, sous la forme : F = A( x , y)e iϕ( x , y ) où A(x,y) est
l’amplitude et ϕ(x,y) la phase et en séparant les parties réelle et imaginaire on obtient :
[ ]
div C C g grad (A cos ϕ) + k 2 C C g A cos ϕ = 0

[ ]
div C C g grad (A sin ϕ) + k 2 C C g A sin ϕ = 0
r r r
sachant que div(αV) = αdivV + V ⋅ grad α et en multipliant la première relation par cosϕ et la
deuxième par sinϕ, on obtient :

( ) 2
grad ϕ = k 2 +
[
div C C g grad A]. (37)
A C Cg

dû à la dû à la
réfraction diffraction

Pour une profondeur constante, k, C et Cg gardent une valeur constante d’où :


( )
2
grad ϕ = k 2 +
∆A
A
. Donc une variation d’amplitude (par exemple entre une zone abritée et

une zone non abritée) va engendrer une variation de direction de la houle ; c’est le phénomène
de diffraction (voir paragraphe 9 suivant).

L’équation (36) est dite de type elliptique, sa résolution numérique nécessite de


résoudre le problème sur tout le domaine « simultanément », c'est-à-dire que le calcul fait en
un point nécessite de connaître la solution dans tout le reste du domaine d’où des procédures
itératives sur un maillage plus ou moins dense en fonction des variations bathymétriques et
des frontières. L’avantage est qu’on peut traiter un problème combinant les phénomènes de
réfraction, de diffraction et de réflexion.

Une simplification consiste à « parabolisiser » l’équation de Berkoff en négligeant la réflexion


r
et en considérant que la direction de la houle dévie peu par rapport à une direction générale x .
La résolution de l’équation parabolique obtenue consiste, à partir des conditions « au large »,
à progresser dans la direction de propagation pas à pas de façon tout à fait analogue à celle de
la méthode des rayons exposée précédemment. Les méthodes pour paraboliser l’équation de
Berkoff consistent à développer au deuxième ou troisième ordre le cosinus de l’angle entre la
r
direction de propagation de la houle et la direction générale privilégiée x ; ce sont les
méthodes de Radder ou de Kirby. Ces modèles gardent une précision suffisante tant que cet
angle ne dépasse pas 30 à 45°.

Remarque
On trouve sur internet des logiciels libres de calcul de diffraction-réfraction ; par
exemple : REFDIF 1 de Kirby et Dalrymple – University of Delaware – USA
http://chinacat.coastal.udel.edu/~kirby/programs/refdif.html

28
10. Réflexion

10.1 Réflexion totale frontale (clapotis total)

Imaginons un ouvrage (digue imperméable par exemple) réfléchissant totalement la


houle incidente dont la direction de propagation est orthogonale à l’ouvrage.
r
z
houle incidente
r
x

houle réfléchie

houle incidente : ηi = a i sin(ωt − kx )

houle réfléchie : ηr = a r sin(ωt + kx + ϕ)

Le nombre d’onde k est le même pour les houles incidente et réfléchie car les conditions de

dispersion sont les mêmes (même profondeur h et pulsation ω). les directions de propagation

sont opposés d’où les signes – et + devant le terme kx.

Hypothèses :
• on se situe assez loin de l’obstacle ⇒ pas de modes évanescents
• les amplitudes sont faibles ⇒ le problème est linéaire ⇒ superposition des modes
incident et réfléchi sans couplage (pas d’harmoniques de pulsation ω, 2ω, …) ⇒ on
écrit que la déformation résultante de la surface libre est : η = ηi + ηr

réflexion totale ⇒ les amplitudes incidente et réfléchie sont les mêmes (même intensité du
flux d’énergie) ⇒ η = a[sin(ωt − kx ) + sin(ωt + kx + ϕ)]

Problème : détermination de ϕ en fonction des conditions aux limites en x = 0.

Hypothèse : l’ouvrage se comporte comme un miroir parfait :

29
repliement
à un instant t :

houle réfléchie houle incidente

x=0

⇒ les ondes incidente et réfléchie ont la même phase en x = 0, seul le sens de propagation est
opposé ⇒ ϕ = 0 en x = 0


η = a[sin(ωt − kx ) + sin(ωt + kx )] = a[sin ωt cos kx − cos ωt sin kx + sin ωt cos kx + cos ωt sin kx ]

⇒ η = 2a cos kx sin ωt
Globalement le système d’ondes est équivalent à une onde stationnaire (c'est-à-dire sans
propagation).
La surface libre oscille entre 2courbes sinusoïdales (2acoskx) avec une pulsation ω.
On peut écrire η = A ( x ) sin ωt .
π λ λ
• nœuds d’oscillation : A( x ) = 0 ⇒ kx = + nπ ou x= +n avec n = 0, 1,....
2 4 2
• ventres d’oscillation : A(x) atteint des valeurs maximales pour coskx = 1 soit
λ
kx = 0 + nπ ou x = n avec n = 0, 1,...
2
Aux ventres l’amplitude des oscillations est 2a.

Enveloppes de la surface libre :

30
λ/2 surface libre à t
quelconque

4a

ventres nœuds x=0

31
Champ de vitesse :

Le principe de superposition (linéarité) ⇒ φ = φi + φ r

g cosh[k (z + h )] g cosh[k (z + h )]
soit : φ = a [cos(ωt − kx ) + cos(ωt + kx )] = 2a cos kx cos ωt
ω cosh[kh ] ω cosh[kh ]

∂φ
u=
dont on peut déduire le champ de vitesse : ∂x
∂φ
w=
∂z
Les lignes de courant sont stationnaires :

⇒ il apparaît des zones d’érosion et des zones d’accumulation si le fond marin est
constitué de sédiments, d’où l’apparition possible de dunes dont la longueur d’onde est
la moitié de celle de la houle.

Pression :

De l’expression de la pression (29) on déduit :


cosh[k (z + h )]
p = p a − ρgz + 2ρga cos kx sin ωt
cosh[kh ]

l’amplitude des oscillations de


pression au pied de la digue (x=0)
est le double de celle de la houle

32
10.2 Réflexion partielle (clapotis partiel)

Un ouvrage, une côte, une barre sous marine, etc…peuvent réfléchir une partie de
l’énergie incidente, transmettre une autre part vers l’aval et dissiper. Loin de l’obstacle en
amont si l’amplitude des oscillations de la surface libre est faible on aura superposition
linéaire de l’onde incidente et de l’onde réfléchie qui auront des amplitudes différentes :
η = η i + η r avec a r < a i

soit : η = a i sin( ω t − kx ) + a r sin( ω t + kx )


(remarque : on peut toujours choisir l’origine des x telle que le déphasage entre les 2 modes
soit nul à cet origine).

ar
On définit le coefficient de réflexion : R= .
ai
Cherchons η sous la forme : η = A( x ) sin(ωt + ϕ)

η = A ( x ) sin ωt cos ϕ + A ( x ) cos ωt sin ϕ = a i sin(ωt − kx ) + a r sin(ωt + kx )
= a i sin ωt cos kx − a i cos ωt sin kx + a r sin ωt cos kx + a r cos ωt sin kx
= (a i + a r ) sin ωt cos kx − (a i − a r ) cos ωt sin kx
A( x ) cos ϕ = (a i + a r ) cos kx
Par identification on obtient :
A( x ) sin ϕ = −(a i − a r ) sin kx
⇒ A 2 ( x ) = (a i + a r ) 2 cos 2 kx + (a i − a r ) 2 sin 2 kx = a i2 + a 2r + 2a i a r cos 2kx
∂A
optima de A(x) : 2A( x ) = −4ka i a r sin 2kx = 0 ⇒ 2kx = 0 + nπ
∂x
• pour 2kx = 0 (x = 0) ⇒ A 2 ( x ) = a i2 + a 2r + 2a i a r = (a i + a r ) 2 maximum ⇒ ventre
λ
• pour 2kx = π ( x = ) ⇒ A 2 ( x ) = a i2 + a 2r − 2a i a r = (a i − a r ) 2 minimum ⇒ noeud
4
λ
• pour 2kx = 2π ( x = ) ⇒ A 2 ( x ) = a i2 + a 2r + 2a i a r = (a i + a r ) 2 maximum ⇒ ventre
2
• etc….

⇒ aux ventres Amax = ai + ar


⇒ aux nœuds Amin = ai - ar (32)

33
Enveloppes de Amax
Amin
la surface libre

λ
2

34
Mesure du coefficient de réflexion :
Dans un canal à houle on peut mesurer les amplitudes à un ventre et à un noeud
A max + A min
(32) ⇒ Amax+Amin = 2ai ⇒ a i =
2
A max − A min
⇒ Amax-Amin = 2ar ⇒ a r =
2

A max − A min
d’où : R= c’est la méthode des ventres et des nœuds.
A max + A min

Remarques :
• bons résultats si la houle est monochromatique (une seule fréquence et harmoniques
négligeables)
• difficultés de trouver avec précision les nœuds et les ventres (tangentes des enveloppes
horizontales).

Autres méthodes de mesure :


• avec deux sondes fixes → méthode de Goda : Goda Y., Suzuki Y.. 1976. Estimation on
incident and reflected waves in random wave experiments. 15th Coastal Engineering
Conference, Hawaï, pp. 828-845.
• avec une ou deux sondes mobiles (effet Doppler) → Brossard J., Hémon A.,
Rivoalen E.. 2000. Improved analysis of regular gravity waves and coefficient of
reflexion using one or two moving probes. Coastal Engineering, 39, pp. 193-212.

35
10.3 Conservation de l’énergie

Imaginons un obstacle partiellement réfléchissant comme une digue submergée par


exemple.

Une partie de l’énergie incidente va être réfléchie et une autre transmise. Si on néglige les
modes évanescents et la dissipation et en considérant une même profondeur de part et d’autre
de l’ouvrage, l’équation de conservation d’énergie va se traduire par :

Fi = Fr + Ft où les indices i, r et t sont relatifs à l’onde incidente, réfléchie et transmise


respectivement.

De (30)

1 1 ω 2kh 
F= ρga 2 1+ (30)
2 2 k  sinh[ 2kh ] 

E : énergie 1  2kh 
vitesse de groupe : C g = C 1 +
spécifique 2  sinh[2kh ] 

on déduit : la relation R2 + T2 = 1 où R et T sont les coefficients de réflexion et de


transmission.

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10.4 Réflexion sur un talus

Miche a établi le seuil de déferlement


pour une cambrure
2a 2α sin α
2
γ lim = = ≈ 0,254 α sin 2 α
λ π π

si γ0 (cambrure au large) < γlim il y a


réflexion partielle.

D’après R. Bonnefille,
-Cours d’hydraulique maritime-
Ed. Masson

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Dissipation par une digue :
On note L : La longueur d’onde.

Par définition les coefficients de réflexion et de transmission sont respectivement :

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