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132 LA HOUILLE BLANCHE MARS-AVRIL 1951

L.a détermination du moment d'inertie


de groupe hydra-électrique
M. CUÉNon (1)

INGÉNIEUR E.P.F. ZURICH

The determination of the moment of inertia


of a hydra-power unit
English synopsis, p. 106.

I. - INTRODUCTION

L'équipement des centrales hydro-électriques D'autres fadcurs relcvant des conditions de


nécessite une collaboration judicieuse entre tous marche du groupe doivent être également pris
ceux qui y participent. Une des questions qui, en en considération pour la détermination du PD2
particulier, doit faire l'objet d'une entente entre d'un groupe hydro-électrique, en particulier la
électricien et mécanicien, concerne le choix du survitesse à la suite d'une décharge brusque du
moment d'inertie à donner aux masses tournan- groupe, la stabilitl~ du réglage de vitesse, la te-
tes de l'installation considérée. nue de la fréquence et la répartition de la charge
Considérons que la puissance active et réac- à la suite d'une décharge partielle. Dans beau-
tive, la vitesse nominale, la vitesse d'emballe- coup de cas, le PD2 naturel suffit pour satisfaire
ment, la tension et la frl'quence d'un groupe hy- aux exigences qu'imposent ces conditions de
dro-électrique dont on fait le projet, soient don- marche. Cependant, dans d'autres cas, on peut
nées. Le « PD2 naturel » est celui que le cons- être conduit à choisir un PD2 qui soit un mul-
tructeur du générateur serait amené à choisir tiple du PD2 naturel, soit en augmentant le dia-
de façon à obtenir les condi tions économiques et mètre du rotor ou en le rendant plus massif, soit
techniques les plus avantageuses tant du point en lui accouplant un volant. La première de ces
de vue électrique que mécanique. mesures entre surtout en ligne de compte pour
En première approximation, ce PD2 naturel les groupes tournant relativement lentement,
se laisse déterminer par la formule suivante : tandis que l'adjonction d'un volant doit être en-
visagée pour des groupes tournant relativement
rapidement. La sollicitation mécanique due à la
force centrifuge limite dans ce deuxième cas le
avec diamètre que l'on peut donner au rotor et l'exi-
K=1,5-3. guïté de la place à disposition ne permet pas
de l'alourdir à volonté.
Il = vitesse en t/mn.
L'augmentation du PD2 ne constitue pas en
N puissance électrique k V A. soi une difficulté d'ordre constructif; son incon-
PD2 = en kgm 2. vénient est d'ordre économique : elle augmente
le prix et les pertes de la machine en question
La grandeur du PDznat ne d(lit pas être consi- ~t cela surtout pour les groupes ayant une vi-
dérée comme une valeur absolue; elle peut varier tesse relativement élevée, car d'une façon géné-
dans une assez grande marge selon 'le type de rale, pour une machine électrique, plus le rap-
la construction choisie et selon les construc- port entre la longueur du fer et l'alésage du sta-
teurs. tor est faible, plus cette machine est économique.
L'augmentation du prix est particulièrement
(1) Ingénieur il la Société Ofineo, 2, rue de la Tertasse, rapide à partir d'Une certaine valeur du PlV
Genève (Suisse). correspondant au diamètre maximal admissible

Article published by SHF and available at http://www.shf-lhb.org or http://dx.doi.org/10.1051/lhb/1951032


MA Hs-AvHIL 1951 LA HOUILLE BLANCHE 133

clu rotor par suite de considérations m{'caniques. tent des eonditions hydrauliques partieulière-
Par le fait des perles par ventilation, le rende- ment défavorables, c'est-à-dire avec un temps
ment de la machine diminue lorsque le PD2 aug- caractéristique 0 élevé :
mente, et cela en particulier pour une marche il Il est eonnu en effet que, en première approxi-
chnrge réduite. mation, ces conditions hydrauliques peuvent être
n ressort de ce rapide exposé des différents appréeiées à l'aide du temps caractéristique de
l'ndeuTs dont il faut tenir compte pour le choix la eonduite 0, tel que :
du PD2 d'un groupe hydro-électrique, que ce
choix est une question très complexe qui doit
ôtre envisagée SO).IS tous ees aspects, aussi bien
économiques que techniques. Car, si une aug-
mentation du PD2 permet de diminuer le prix L = Longueur de la conduite (en m).
du côté hydraulique, eUe augmente celui du gé- Pm == Vitesse moyenne de l'eau dans la con-
nb'ateur el s'accolnpagne d'un abaissement de duite à pleine charge (en mis).
son rendelnenL H = Hauteur de chute (en m).
De nombreux travaux, tant de la pari des fi c= Constante d'aeeélération - 9,81 m/s 2 •
constructeurs de générateurs que de la par! des
turbiniers, ont été déjà consacrés à l'examen de Ainsi, plus la longueur de la eonduite et plus
celte question (1). la vitesse de l'eau dans la conduite (propor-
Si nous souhaitons à notre tour apporter une tionnelle au débit) sont élevées, et plus la hau-
eertaine contribution à cette étude, c'est que les teur de ehute est faible, plus les conditions hy-
eonsidérations suivantes nous' y ont engagés : drauliques sont défavorables.
1. - Certaines nouvelles instaUations hydro- Il en résulte que, selon les normes actuelles,
(,leetriques sont prévues actuellement qui présen- on soit eonduît à augmenter considérablement
le PD2 de groupes hydro-électriques en question
au-delà de feur pD2 naturel, ee qui constitue
1) Voir en particulier: au poin t de vue économique une servitude qu'il
-- Contribution à l'étude des régulateurs dc vitcsse. Con-
faut s'efToreer de limiter le plus possible.
sidération sur le problème de la stabilité. 2. --.- Par suite du développement de l'inter-
D. GADEN, Ed. La Concorde, Lausanne, 1945. eonnexion, la marche sur un réseau séparé ap-
-- Influence de certaines caractéristiques intervenant
dans la condition de stabilité. paraît de plus en plus comme un cas exception-
D. GADEN et P. NEESER, La Houille Blanche, mai- nel; nous verrons que, dans le eas de la mar-
juin 1948. ehe en parallèle, la stahilité ne dépend pas en
--- Inl1uenee de l'inertie de l'eau sur la stabilité d'uu premier lieu du choix du PD2 des groupes inter-
groupe hydro-électrique.
P. AL;IlEHAS, La HozLille Blanche, nov. 1945, janv.
eonnectés, et que, d'autre part, pour le cas qui
ID16, mars 1946. tend à devenir de plus en plus rare de marehe
- Drehzahlregelung von \Vasserturbinen. sur réseau séparé, avec charge indépendante de
Th. S'I'EL'i, Schw. Bazlzeitung, sept.-octobre 19'17. la fréquence, ou même diminuant avec la fré-
-. Du choix de quelques caractéristiques des alternateurs. quence, et réglage à tension eonstante, la sta-
J. HICALENS, Bulletin de la Société Française des
Electriciens, juillet 1947. bilité peut être assurée autrement que par une
-- Détermination du PD2 de groupe hydro-élcctrique. augmentation du moment d'inertie ChI groupe,
J. CHENAIS, Bulletin de la Société Francaise des Elec- en réglant la eharge électrique de façon appro-
triciens, novembre 1947. • priée.
Hem arque sur les relations entre survitesse, surpres-
sion et stabilité des groupes hydro-électriques. 3. - Certaines méthodes modernes de calcul
P. ALMEHAS, Blllletin de la Société Française des pour l'{,tude des réglages automatiques permet-
Electriciens. ten t d'obtenir une meilleure approximation des
Sur les alternatcurs de grande puissance pour cen- conditions de stahilité en tenant compte de cer-
trales hydrauliques.
E. GUNTHAHDT, Revue Brown Boveri, juillet-août tains facle).u·s que les méthodes classiques de-
1949, vaient négliger pour ne pas rendre les calculs
- Influence des phénomènes de coups de héliers sur le inextrieables. Il est ainsi possible de réduire le
réglage de la vitesse des turbines hydrauliques. fadeur de sécurité qui devait englober l'ensem-
M. CUÉNOD, La Houille Blanche, mars-avril 1949.
ble de ees facteurs et de serrer le problème de
'- Du choix du moment d'inertie des groupes hydro-
électriques. plus près.
D. GADEN et J. HICALENS, Rapport nO 102, Gigre, lH48.
- L'influence de la vitesse d'emballement et du moment: Nous nous proposons de passer en revue les
de giI'ation sur le poids et le coût des alternateurs différents facteurs qui interviennent pour le
triphasés entraînés par turbine hydraulique il grande ehoix du PD2 de groupe hydro-éleetrique et de
vitesse spécifique et la question de l'essai d'emballe-
ment des roues polaires. faire apparaître certains de ces facteurs sous
lI. SCHULTEN, Happort nO 116, Cigre, 194&'. un jour un peu nouveau.
134 LA HOUILLE BLANCI-IF: MARS-AVRIL 1951

II

DISCUSSION DES FACTEURS QUI PEUVENT CONDUIRE A UNE AUGMENTAnON


DU PD2 AU-DELA DU PD2 NATUREL

A. Survitesse à la suite d'une décharge est imposée par le danger des coups de bélier. Il
brusque. est connu que la surpression à laquelle est sou-
mise une conduite forcée à la sui te d'une ferme-
ture linéaire de son vannage est caractérisée par
Lorsqu'à la suite du jeu de la protection le
le quotient suivant :
disjoncteur qui accouple le générateur à sa
charge est brusquement ouvert, le couple élec- temps caractéristique de la conduite 0 L VIII
trique s'annule pratiquement instantant'meI1t; temps de fermeture du vannage '1' gH T
par suite de l'inertie de l'eau et du danger des
coups de bélier, il ne peut en être de même du Nous voyons donc que, en ce qui concerne le
couple moteur; en première approximation on danger de sUl'vitesse, le choix du PD2 est lié
peut admettre que la fermeture du vannage s'ef- aux facteurs suivants : vitesse et survÏtesse ad-
fectue linéairement par rapport au temps, ce qui, missibles, puissance unitaire, temps de fermeture
selon M. A. RIBAUX (2), conduit à la formule du servo-moteur T, lui-même impost~ par les li-
suivante pour la détermination du PlV. mites qu'il faut imposer au coup de bélier, pht~­
nomène qui dépend de la disposition dl' la con-
PD2 = (G[OZG)2 TN cos <t duite forcée (hauteur de chutc H, longueur L,
2e + e2 diamètre), et auc!1.lel on petIt obvier par certains
avec: dispositifs de la turbine : orifice compensateur,
déchargeur et déflecteur.
N=puissance unitaire (kVA).
Il = vi tesse (tjmn).
B. Stabilité du réglage de vitesse
e =;j.n = survitesse relative maximale.
Il .
La figure l représente le principe du réglage
T = temps de fermeture du vannage (s). d'un groupe hydro-électrique. Le générateur G
est entraîné par la turbine T, alimentée par une
PD~ en kg m~.
conduite de longueur L et de hautetlr H. Sa
La limite inférieure du temps de fermeture '1' vitesse est mesurée par la course du régleur H.

[0'1(;. 1.

SCl-U:;;\IA DE PHl;\iCIPE
Il
nu HI~CiLAGE nE VITESSE
D'V;..,' GHOU!'E HYDnO-I::LECTHIQUE.

qui commande, par l'intermédiaire du servo-mo- La stabilité du réglage de vitesse c1('pend des
teur S, l'ouverture l de la turbine. facteurs suivants

(2) BillAUX. - Ré(Jlllatelll' de vitesse. Edition « La Mo- Caractéristique du dispositif de réglage (réglem
raine », Genève, 1947, p. 8. +servo-moteur) compte tenu des dispositifs
tvL\ns-AvI\IL 1951 LA HOUILLE BLANCHE 135

de stahilisation (accéléromdre ou statisme pas- l'on ne se contente plus d'une prenllere approxi-
mation. Les difficultés du calcul sont heaucou Il
réduites, si l'on utilise certains procédés moder-
Cu/'ac/éristique du système hydrauliquc (débit, nes de calcul faisant usage des transformations
longueur de la conduite, hauteur de chute, de LAPLACE et du critère de NYQUIST.
(dastieité de la conduite et de l'cau). Les principes théoriques, sur lesquels reposent
ces méthodes modernes de calcul, ont fait l'objet
CIII'actëristiquc de la turbine. de plusieurs publications (:3). Nous voulons rap-
peler seulement que les caractéristiq~1Cs dyna-
Caraetëristique du générateur, compte tenu du miques d'un des éléments du circuit de réglage
genre de la charge et de son excitation (géné- peuvent être définies par une équation différen-
rateur accouplé il un réseau, directement ou tielle, par sa cO~lrhe de réponse ou par sa courbe
par l'intermédiaire d'une longue ligne, marche de NYQUIST.
indépendante avec charge ohmique ou induc-
tive, l"("glage il tension constante ou il tension La coul'bc de l'éponse est donnée par la varia-
dépendan te de la fréquence). tion de grandeur de sortie dudit élément il la
suite d'une variation impulsive de la grandeur
Le nombre et la complexité de ces fadeurs d'entrée.
1't'IHlent l'dude de la stahilité avec la Inéthode La courbc de NYQUIST donne la phase et l'am-
classique de HunwlTz assez malaisée dès que plitude des variations de la grande~lr de sortie

FIG. 2.
CAHACTJ\!\ISTIQUE DYNAMIQUE
DU
DISPOSITIF DE Hl~GL.-\GE.

"'1+

r(~sulLant d'une oscillation harmonique de la Dispositi!, de réglage


grandeur d'e11 tr{~e.
A l'aide des transformations de LAPLACE, il Par suite de la stabilisation (accéléromètre ou
est aisé de déterminer la courhe de NYQUIsT d'un statisme passager) à la suite d'une variation
élément de circuit de réglage dont on connaît la brusque de la vitesse, le dispositif de réglage
courbe de réponse ou l'équation dill'érentielle. astatique e!Iectue tout d'abord une correction re-
Le l'l'itère de NYQUIST énonce que si la courbe lativement rapide, proportionnelle il l'écart de
de NYQUIST de chaque ('Il'ment du circuit de r('- vitesse, puis continue sa course plus lentement
glage est connue, et que l'on a (kterminé la
courbe de NYQUIST résultante du eircuit de ré- (:1) Voir en particulier:
\L FHEY : « Sur une généralisation des critères de stabi-
glage en faisant le produit des courbes de lité de Nyquist ct de Leonhard».
NYQUIST partielles entre elles, on peut déduire Revue Brown Boveri, mars 1946.
la stabilité du réglage, en considérant la position G. NASSE: « Le circuit de régulation ».
de cette courbe de NYQUIST dessinée dans le Adualité Scientifique el Industrielle, Paris, 1949.
C. GALmcHE : « Servomécanisllle et régulateur ».
plan complexe par rapport au point ; Rev. gén. d'éleetr., janv. 1949.
~J. CUÉNOD: « Etude des propriétés d'un réglage auto-
(-1-- 1, jO) (avec j = \l=--n. ma tique ».
BlllieLin tecllll. de la Suisse Romande, 26 avril, 10 mai
Nous allons déterminer les caractéristiques ID47.
dynamiques des dill'érents organes du circuit de M. DEMONTVIGNIEH ct P. LEFÈVI\E: « Une nouvelle mé-
réglage de la vilesse d'un groupe hydro-élec- thode harmonique d'étude de la stabilité des systèmes
linéaires ».
trique. Reulle Gén. d'Eleetricité, juillet 1949.
j:Hi LA HOUILLE BLANCHE MARS-AVRIL 1951

de façon linéaire, tant que subsiste l'écart de p." = variation relative du couple résistant élec-
vitesse; il en résulte la courbe de réponse repré- trique.
sentée par la figure 2 a, que nous supposons
avoir été relevée expérimentalement et dont nous :J'I = variation relative du couple-moteur
déterminons en preinière approximation l'expres- exercé par la turbine.
sion mathématique
,,1 =
(J,
, ..,
['onstante d acceleraltOl\
/ n)2 -NT....
'-=1 "7(-:-.... 1'1)~
1 \
t \6)6 l COS?
<1'
1'À 0
1- e "'1 / ) +- "l'.)
(n en trs/nm, N en k VA, PD~ en kg m~).

'1 = variation relative de la vitesse.


A titre de référence, nous détenninons la cons-
), = varia tion relative de la cou l'se du van- tante d'accélération qui correspond au 1'1)2 na-
nage. lurel :

o= sta tisme passager résu ltan L n K lOG N = 2,84 ._~


606 N COS? n 2 cos 'fi
Tl = lemps de réaction temps que Illet le
servo-moteur ponr parcourir a %' de
En considérant que K est compris entre 1,5 et
sa course après un écart de vitesse
il, et cos 'fi entre 0,8 et o,n, nous voyons que la
de a % pendant la premi(~re partie de
constante d'accélération se tient pratiquement
son action.'
toujours entre 5 et 10 secondes.
temps d'amortissement ~ .. temps que
met le servomoteur pour parcourir
a % de sa course après un {-carlement
de vitesse de a %, la vi tesse du d{-- Détermination du couple résistant P'C'
placement {-tant constante.
La valeur du couple r{-sistant :J. c d<"pend essen-
La fonction de transfert s'obtient en appli-
tiellement du genre de la charge et de l'exci-
quant la transformation de LAPLACE à l'équa-
lation.
tion de la courbe de r{-ponse
Si le générateur est en marche indépendante,
] 1 la relation entre le couple résistant et la vitesse
? l'A =c= 0 pTt p'1'2 en régime permanent est donnée par les caracté-
ristiques du générateur représentées par la fa-
L'expression de la courbe de NYQUIST s'ob- Illi Ile de courbes : Gl , G'~, G;; ... Gu de la figure il.
tient en remplaçant l'opérateur p par .i~ dans
l'expression de la fonelion de transfert. 101

j=

~ = pulsaiio[] des oscillations.

elle est représentée par la courbe de la figure 2 li


sous forme vectorielle et par les courbes.J l'A
el tjJ l'A des figures 6 et 7 sous forme cartésienne.

Go
GHOUPE TlrHBINE-GI::NI~HATEUH

L'équation difl'érentielle des masses tournantes


du groupe est classique :

d'l FIG. a.
-/- P'o == Y·t
dt CAIUCTI\RISTIQUE STATIQUE DU GJ\NI\HATEun ET DE LA TunBINE
,\L\ I\S-AVlIlL 1HG1 LA HOUILLE BLANCHE 137

Nous obtenons pIe moteur vitesse représentée pal' la famille


'1\, T~, TI' ... , 'l'" de la figure 3.
Les variations de rendement sont données pal'
;I\T"
la courbe de rendement de la turbine.

fonction du transfert du couple résis- Nous obtenons donc :


tant en fonction de la vitesse.

En premiôre approximation, en négligeant les


phé'noml~nes transitoires du réglage de la ten-
sion, on peut remplacer la caractéristique du
gé'nérateur par sa tangente au point de régime.
II en résulte :
:.:>
, À/'f
== fonction de transfert du couple moteur
en fonelion de l'ouverture (la vitesse
'YI'/-le
é,tant constante).
avec:
== fonelion de transfert du couple moteur
19 "Le = -- l réglage à puissance constante.
en fonction de la vitesse (le couple mo-
tg CJ. c === o réglage à puissance augmenlanl teur étant constant).
proportionnellement à la fréquence.
1 réglage à puissance augmen tan t (_cil)
d Mt NI t:=
l
- lIT
l lU
:cc= variation du rendement aux en-

VIrons d u pOin
. t- (e
1 regnne
.,
proportionneIIement au carré de la CiVIl c= MIO)'
fréquence.

Si le générateur est accouplé à un ré'seau infi- 1--


niment puissant, il est connu que le couple syn-
chronisant est, en première approximation, pro-
portionnel au déphasage interne du générateur,
c'est-à"dire à l'intégrale de l'écart de vitesse, plus En prenlIere approximation, nous pouvons de
un facteur d'amortissement (4) nouveau remplacer la caraeléristique de la tur-
~ IJ
bine par sa tangente aux environs du point de
régime, ainsi (lue le présente la figure il : nous
'1"1 obtenons, en négligeant les phé~nomônes transi-
avec: toires dans la turbine
u~ pulsation propre du générateur.
l'IL!
'l'y ,= constante d'amortissement du gé~né'ra­ (;j

teur.
d'oi! La fonction de transfert <.'J,
l i\/Lt
du COUIlle mo-

~T
teur à vitesse constante est égale à la fonction
+ du transfert de la puissance de la turhine; ellc
est conditionnée pal' la caractéristique dynami-
que du systôme hydraulique, c'est-à-dire par les
phénomônes de coups de hélier. Ce qui conduit
Détermination du couple moteur !J.t.
à la relation suivante (5) :
Le couple moteur est dépendant du débit, de
la pression de l'eau, de la vitesse, de la carac- POli/' une conduite cl haute et moyenne chIIte
téristique et du rendement de la turbine. Débit
et pression dépendent des variations de l'ouver- = l 3 ?2.o _
ture. La relation entre la vitesse et le couple
moteur est donnée par la caraeléristique cou- ? , + co tl
AU 1 P 'l',.
2

(4) Voir 1\1. CUJ;NOil : « Etudes des propriétés d'un ré- (5) Voir M. CUÉNOIl: « Influence des phénomènes de
glage automatique ». coup de bélier sur le réglage de la vitesse des turbines
Blllletin techniqlle cie la S. R., 26 avril 1947. hydrauliques ». La HOllille Blanehe, 1949, n° 2.
LA HOUILLE BLANCHE MAHS-AvHIL 1951

avec : Pour avoir une iJllage concrète de cc que si-


gnifie eeUe fonction de transfert, nous en calcu-
a_~'!l. = chifl're caractéristique de ]'1 lons la courbe de réponse et la courbe de
~= 2g H
NYQUIST.
conduite.
),U =charge relative.
Pour une conduite ci haule el li/ouenne chute
'1' t
r =emps .
de resonance de I d Ule
a con ' t ), = -
21.-
a
<II = l -
a (1 l') l'''
1. =longueur de la conduite. Àl't 2
avec :
a =vitesse de propagation des ondes de
pression. n T,. <t< (n + 1) 'l',.
0, 1, 2 ... %)(n =

=vitesse Jlloyenne de l'eau dans la conduite l' = facteur de réflexion = l-


Vin
à pleine ouverture. l ~ ),u +-
Les figures 4 a, b, c représentent cette courbe
POUl' une conduite ci j'câble chule
de réponse pOlIr différentes valeurs du facteur l'.
= l _ ... ;~J)Tc_ Pour une conduite ci basse chule (2 -7 x), cette
1+ pTe courbe de réponse dégénère en une exponentielle
avec: représ(~ntée par ]'1 figure 4 d :

T,_. = constante de teml)s de la conduite =


o
2

~I

t -
t
17 -t

-,
®
FIG. '1. .- COUHBE IlE H1\pONSE IlU COUPLE MOTEUH DE LA TUHBINE l'AH HAppOHT A U:"E
VAHIATIO:" DE SON OUVERTUHE.

POUl' une conduite ci haule et moyenne chule, genere en un demi-cercle, ainsi que le présen te
la courbe de NYQUIST est un cercle, ainsi que le la figure 5 b
présente la figure 5 a, cercle dont l'expression
mathématique est la suivante

3
En introduisant les fonctions de transfert des
couples, nous déterminons la j'onction de lmns-
j'cri de la vitesse en j'onction des variations d'ou-
POUl' une turbine ci basse chute, ce cercle dé- verture.

+ J '" + j (I)

FIG. 5.
COUHBE IlE NYQUIST
DU
COUPLE MOTEUH DE LA TURBINE
PAn HAPPORT
A UNE
VARIATION DE SON OUVEHTUHE.
rVlAl\S·AVl\IL 1()51 LA HOUILLE BLANCHE 13!)

---,---
le produit des deux courbes de NYQUIST partiel-
__-1
'1 les. Nous obtenons donc pour un groupe, en mar-
- - - 1---- '-"-
che indépendante

---1 J n = .J 1'\ • .J \v
1 1
"" ~ ..... -7\ ~
J\ 1

l
~
2.r ,\ '1[
~ 1".-::: i"--
\>--,

~ r--
0, , ... _-- r1 o~
~0-'4"
J v\

~I
1
et pour lln groupe qui marche en parallèle avec
~R un réseau infiniment puissant

"" ~1
1

0, l - --
1

, , ,
1 jÇT 1 +
0, 1
0,1
,
1 5
-r-
; ç ô .J
\
,"0 .
'\. JVÀ La Figurc ri représente ces courbes de NYQUIST
---
k:::::: \< 1'-- sous forme vectorielle pour des valeurs numéri-

- t---. "'" \ \ --- -


-~

r--- ques correspondant à un grollpe d'une centrale


O'
% \ 1
à haute chute en marche indépendante, en ad-
r---..

1------ - -I~--
~ \...- 't>:;'
- 90 '1---" f\ 1-'

- - _ . --- \
j--- - - --

FIG, li. CO\'HllE DE NYQ\'IST DE I\I:;(;LAGE l'OI'H \'~E


CE~THALE A HA\'TE CH\'TE E~ ~IAHCHE I~[)I~I'E~[)A~TE,

Pour un groupe en marche individuelle, nous


obtenons :

Q
, \1'
tg ':Le - S tg!J..t
et la courbe de NYQUIST des variatiolls de la vi-
tesse en j'onction des variations de l'olwerture

,l\ lJ =
1 ] ·r'l'.l
S t
--r-g
(f !J..
c -----"- S - t g ,'J~t

pour un groupe en marche parallèle, nous ob-


tenons :

9 \1'

·90 r
1\
' t - - - t - - t - - t - - - - j - r\++---j---t----t---t--

J \v -
1'0 CD2 - ~2) +g (2 T a
T {I
- dg (kt)
\ , FIG.ï;n=:ll/s T G =2s
COUl\llE DE NYQUIST DE l\ÉGLAGE POÜl\ UNE CEXTRALE A
la cOllrbe de NYQUIST de réglage est donnée par HAUTE CHUTE ~IARCHANT EN PAl\ALLÈLE.
LA HOUILLE BLANCHE MAHs-AvmL 1951
14()

NYQUIST en marche en para]1(~le; nous voyons


mettant (lue :
(fue la stabilité est largement assurée pour une
(tg Ut - - c tg Ut) = 0 et s = 1 constante d'accélération de 8 secondes :
ce qui correspond à une approximation défavo-
rahCe : nous obtenons une constante d'accéj('rn-
(avec 0 = 3 l/s) (tg Ut = 0; T" = 2 s)
tion limite: Dans la conclusion, nous reviendrons sur la
T,,=8s. (fuestion de l'influence du PD2, sur ln tcnue de la
fréquence et de la répadition de la charge en
l.a /iyuJ'e Î repr('sente ces mêmes courbes de cas de décharge par/ielle.

III. - DISCUSSIONS DES MESURES PERMETTANT DE LIMITER


LA VALEUR DU PD2 AU PD2 NATUREL

A. Survitesse à la suite d'une décharge hrusque. TI paraîtrait logique de prévoir diffé-


brusque. rentes valeurs limites selon le genre de b cons-
truction de la turbine; cela ineiler:l prohnhle-
ment les électrieiens à l'l'viser les nlesures per-
Selon les formules crue nous avons indiquées mettant d'éviter le danger des surtensions occa-
donnant le PD2 naturel (PD2 ""1) et le PD2 n'sul- sionnées par ces SUl·vitesses. Il est en effet pos-
tant du danger de survitesse (PD2 s!, le rotor du sible d'y-remédier par une action judicieuse
groupe doit être surdilllensionné si l'inégalitr sui- du système (l'exl'itation du gènérateur en l'as
vante n'est pas satisfaite de décharge brusque.
Pour les turhinesFnANcls qui ne sont pas
PD2 s 0,367 T cos mllnie~ de déchargeurs, et les turhines KAPLAN,

K 2 e-I' e 2 le temps de fermeture T dépend des caraetéris-


PD\"I
tic!ues dn systèllie hydraulique. Une diminution
du temps earactc\ristique, et partant du temps
Celte condition est d'autant mieux reluplic' (llle
de fermeture T, peut être ohtenue soit par un
le facteur K et la survitesse admissible son!
l':ll'l'ourcisS{)IllC'nt -de la conduite alimentant la
grands, et que le temps de fermeture Test
turbine, sail par une diminution de la vitesse
faible.
moyenne d'écou!emc.,nl de l'eau en agrandissant
Le facteur K est en gén(~ral grand pour les le diamètre de la conduite. Pour les centrales à
générateurs de faible puissance (E: env. :'3\ cl basse chute, la longueur de la conduite est impo-
diminue avec l'augmentation de la puissance uni- sée par les dimensions de l'instaIIation ou par
taire (K env. 1,5). Cependant, pour des raisons les conditions géographiques du canal d'amenée
d'ordre économique, il y a intérêt à réduire le de l'eau. Il n'est pas possible de les modifier il
nombre des unités d'une eentrale. volontc'. L'n agrandissement du diamètre de la
La réduction du PD2 par une diminution de eonduite conduirait il un coùt supérieur à celui
la puissance unitaire des groupes d'une centrale d'une augmentation dtl PD2 que cet agrandisse-
n'entre pas pratiquement en ligne de compte. ment permettrait (l'économiser. Pour les centra-
Un calcul très simple montre qu'une cmgmen- Ics à haute chute, la conàuite foreée pourrait être
tation de la Slll'vitesse admissible de 30 % (va- raccourcie artificiellement en eonstruisant des
leur usuelle) à 40 %, toute chose restant égale, chambres d'équilibre intermédiaires. La sUl'pres-
permettrait de réduire le moment d'inertie de sion admissible peut être élevée par un renfor-
28 %' Celte mesure apparaît donc comme lr('s cement des parois de la conduite. La vitesse
efficace. Les générateurs son t construits de fa- d'écoulement de l'eau peut être diminuée par
çon à pouvoir résister aux sollicitations résultant une augmentation du diamètre de la conduite.
d'une vitesse d'embalIement égale à 1,8 fois 1:1 Il semble cependant que dans ce cas également,
vitesse normale pour les turbines PELTON, et jus- l'économie du PD2 ne compenserait pas l'aug-
qu'à 3,5 fois la vitesse nominale pour les turhi- mentation du coùt de la conduite. En conclu-
nes KAPLAN. Aussi, il ne semhle pas qu'il y ait sion, il ne paraît pas que, d'tme façon générale,
des raisons d'ordre mécanique qui s'opposent la diminution du temps de /ermetllre soit un
à une élévation modérée de la valeur admissi- moyen efficace pour diminuer le moment
hIe de la survitesse à la suite d'une cJ('charge d'inertie.
MAHS-AVI\lL ln51 - - - - - - - - LA HOUILLE BLANCHE Hl

La situation se présente difTéremment pour vitesse. Cette mesure paraît d'autant plus rai-
les installations il chute moyenne équip(~es de sonnable que les groupes de ce genre sont cons-
turbines FHANCIS avec déchargeur ou orifice COIll- truits de façon à pouvoir supporter des sUl'vites-
pensateur. Lors d'une fermeture de la turbine, ses plus élevées que celles qui ont été admises
l'eau peut s'échapper en contournant la turbine, généralement jusqu'à aujourd'hui.
de sorte que les aubes de l'appareil directeur Ces quelques remarques ne doivent être eonsi-
peuvent être actionnées rapidement sans qu'il dé rées que comme une orientation généra le. l<':lles
y ait il redouter des surpressions. ne peuvent ni ne doivent remplaeer 'une étude
Les turbines PELTON pOUl' les installations à eomparée des difTéren tes mesures auxquelles
haute chute sont actuellement toujours équipées nous avait fait allusion pour chaque cas parti-
d'un déflecteur qui peut intervenir rapidement culier en les considérant surtout sous leur angle
en cas de décharge brusque sans aucun incon- <"conomique, lors du projet de nouvelles instal-
vénient pour la conduite forcée. Par contre, la lations.
vitesse de réaction du pointeau dont il faut tenir
compte pour le r<'~glage de la vitesse est limitée
par l'inertie de l'eau dans la conduite. B. Stabilité du réglage de vitesse.
Il apparaît donc que pour les installations à
L'application du critère de NVQUIST montre
haute chute il n'est pratiquement jamais néces-
e1airement l'influence très défavorable des phé-
saire d'augmenter artiftciellement Je PlV pour
nomènes de coup de bélier sur la stabilité du
obvier au danger de survitesse au cas de- d<"-
réglage de vitesse, et cela d'autant plus que la
charge brusque. Pour les installations il chute
charge du groupe, le temps de résonance '1',. on
moyenne, une étude comparative de prix per-
la constante de temps Tc de la eonduitc sont
mettra de déterminer quelle est la solution la
élevés. Il ressort que l'on ne peut espérer dimi-
plus avantageuse : augmentation du PD" ou
nuer d'une façon appréeiable le PD" nécessaire
construction d'un orifice compensateur ou d'un
à la stabilité du réglage de vitesse par un per-
déchargeur.
feetionnement du disposi tif de réglage, par exem-
Comme mesure pour limiter la survilesse, il a
ple par une diminution du temps de réaetion '1']
èté proposé d'enclencher aux bornes du généra-
ou par un régleur ou accéléromètre à fréquence
teur une résistance hydmulique en cas de d<"-
propre très élevée, car cela n'a pratiquement au-
charge brusque (6). La valeur de cette résistance
e~lIle influence sur la cause même de l'instabi litt;.
serait ensuite a-ngmentée progressivement en
qui est l'inertie de l'cau dans la conduite.
sorte que le générateur soit déchargé peu il peu
Nous devons distinguer les conditions de mar-
de façon que, même avec un temps de fermeture
elle suivantes :
peu élevé et sans augmentation artificielle du
PD" tout danger de surpression et de survitesse
soit éliminé. 1. MARCHE EN PAHALLi,LE AVEC UN m',SEAU
Cependant, il ne semble pas que l'équipement INFINIMENT PUISSANT
des générateurs avec des résistanees hvdrauli-
ques revienne beaucoup meilleur mar~hé que
a) Générateur accouplé directement au réseau
l'adjonetion d'un volant. Cette dernière mesure
a en outre l'avantage d'ofTrir une plus grande Il peut se produire un phénomène de réso-
sécurité de marehe. nance si la fréquenee propre du générateur co'in-
Nous tirons des eonsidérations précédentes les eide avec celle des ondes de pression de la con-
cone!usions suivantes : duite, ce qui peut expliquer le fait que certains
Une augmentation du PlV, eu égard au danger générateurs stables en marehe individuelle de-
de survitesse en cas de d<"eharge brusque, ne pa- viennent instables en marche parallèle. Mais ce
raît pas entrer en ligne de compte pour les grou- eas est relativement rare, et d'une façon géné-
pes entraînés par une turbine PELTON, ou une rale, on peut conclure que le PD" naturel est
turbir~e FIUNCIS avec déchargeur automatique
toujours suffisant pour assurer dans ce cas la
ou OrIfice compensateur. Il senlble de façon gé- slabilité du réglage de vitesse.
nérale qu'il est plus avantageux au point de
vue économique d'éviter également une telle aug-
h) Le générateur est accouplé par l'intermé-
mentation pour les turbines FHANCIS sans dé-
chargeur et pour les turbines KAPLAN ou à hé- diaire d'une longue ligne :
lice, en tolérant une marge plus grande de sur- Le problème de la stabilité électrique qui se
pose alors doit être soigneusement distingué du
p~'o~lèl11e de la stabilité du réglage de vitesse;
(6) F. CAHEN: « Le freinage des groupes hydro-élee-
triques ». chfTerentes mesures, telles que l'excitation série,
Revue fjénérale d'Eleclricité, juin 1947. le réglage de l'excitation ou du couple moteur
142 LA HOUILLE BLANCHE MAns-A VIUL HJ51

en fonction du déphasage interne, permetten t même peut diminuer lorsque la fréquence aug-
d'assurer artificiellement la stabilité électrique; mente, le coupIe décroît avec la vitesse; ce cas
la valeur du PD2 n'intervient que pour la déter- est partinIlièrement défavorable pour la stabi-
mination de la fréquence propre des oscillations lité du réglage de vitesse. Le PlV nécessaire
mais n'a pratiquement qu'une faible inl1uence pour obtenir un réglage stable dans ce cas peut
sur la stabilité proprement dite. On peut remar- atteindre lIIl multiple du PD2 naturel. L'aug-
quer cependant qu'un faible PD2 rend plus dif- mentation du PD2 telle qu'elle peut entrer en
ficile un réencIenchement rapide; en effet, une ligne de compte pratiquement s'avère insuffi-
rupture du synchronisme, le glissement prend sante pour garantir un réglage stable.
alors une valeur qui risque de devenir trop
élevée.
Réglage fréquence-tension (7) :

c) Le générateur est accouplé au Il/oyen d'un" En insérant la résistance de réglage d'un r';-
ligne ayant une forte résistance ohmique: gulateur de fréquence statique dans le eircuit
de mesure du régulateur de tension, la tension
Ce cas est particulièrement défavorable pour est rendue linéairement dépendante de la fré-
la stabili té électrique; pour une eertaine yaleul' quence, c'est-à-dire qu'il est possible de fixer à
critique de la résistance, le générateur se met :'> volonté la pente de la caractéristique du généra-
osciller sans qu'il soit possible de le stahilisr'r teur et d'obtenir un réglage stahle ayec un PlV
artificiellement. Une augrnentation artificielle du relativement trop faible, ainsi que cela a été
moment d'inertie n'améliore pratiquement pas confirmé par l'expérience dans les centrales de
la stahi lité dan s ce cas particulier. Ryburg-Schworstadt et de Reckingen en Suisse.
Cette stabilisation est obtenue aux dépens du
maintien rigoureux de la tension. Si l'on veut
2. ---- MAnCHE INDIVIDUELLE éviter les écarts permanents de tension qui se-
raient la conséquence d'écarts permanents de fré-
quence, et si l'on craint en particulier, en cas de
a) Charge auec des moteurs : marche en parallèle, que ce dispositif ne con-
duise à des variations de charge rblctive, il suffit
Pour la détermination de la stabilité, on peu t de rendre le statisme du régulateur de fréquence
considérer que le PD2 des masses tournantes passager et faire en sorte que son action s'an-
s'additionne au PIF du générateur et que, d'au- nule en régime permanent, ce qui peut être
tre part, les moteurs ont souvent une charge ohten u par différents artifices.
qui augmente avec leur vitesse, par exernple
ceux qui entraînent les compresseurs ou les Yen-
tilateurs. II résulte que, dans ce cas, le PD2 na-
tru'el est suffisant pour assurer la stabiliU' du il. -- MAnCHE EN PAnALLf.:LE AVEC UN nJ~SEAU
r('glage à condition que l'accouplement entre DE PUISSANCE LIMITÉE
motcur et générateur soit suffisamment rigide.

h) Charge à caractère ohmique et inductif. Ce cas comprend tous les cas intermédiaires
Sans réglage de tension : entre les cas 1 et 2 et nécessite une étude par-
ticulière dans les différents cas concrets selon
La tension augmente avec la fréquence, en la structure dIl réseau en question. Cependant,
particulier si les excitatrices principales et auxi- on peut remarquer que plus l'interconnexion sr'
liaires sont en bout d'arbre; il en résulte que la développe, plus les points d'interconnexion sont
charge augmente également, In stabilité est assu- nombreux, plus on se rapproche du cas 1. LI'
rée sans qu'il soit nécessaire d'augmenter dans cas 2 est toujours plus défavorable que le cas 3.
une grande marge le PD2 par rapport au PD2 n est légitime de se limiter en première approxi-
naturel; cependant, les variations de tension peu- mation à l'étude de la stabilité en marche indi-
vent être trop éleyées pour être admissibles pour vidueIIe, tout en faisant la réserve que cela re-
la pratique. présente dans certains cas des concÎitions trop
défavorables pour servir de norme.
Réglage à tension constante :

En admettant que le réglage de la tension s'ef- (7) R. KELLER: « La stallilisation du réglage de la vi-
tesse de groupes générateurs à charge indépendante de la
fectue . instantanément, la puissance active élec- fréquence ».
trique consommée est maintenue constante ou ReUlle Brown Boueri, juin-juillet 1947, pages 99-104.
lVLms-AvRIL 1951 LA HOUILLE BLANCHE 1'13

IV. - DISCUSSION DE QUELQUES CAS CONCRETS

L'augrnentation du PIF qu'il est nécessaire tif que cela nécessite (interrupteur, conduite élec-
de prévoir est parfois du môme ordre de gran- trique, résistance hydraulique, relais, ete.), il
deur que celui du PD~ naturel. Voici, il titre n'en résulte pas une économie appréciable par
d'exemple, ce qu'il en est pour quelques cen- rapport il une limitation de la survitesse il l'aide
trales de petite et moyenne puissance et il d'une augmentation du PI)'!, Ce second moyen
moyenne et grande vitesse : othe l'avantage de garantir une plus grande se~­
curité de marche.
A litre de référence, nous avons détermine' les
Centrales ABC D conditions de stabilité dans trois cas, pour une
centrale il haute chute, une centrale il chute
moyenne el une centrale il basse ehute.
pD~ du rotor.......... tm 2 22 30 1,2 12 Les ealeuls ont été faits en admettant une
puissanee consommée constante, ee qui suppose
PD2 du volant tm~ 113 3G 1,3 10 une eharge indépendante de la fréquence el un
réglage il tension eonstante infiniment rapide.
Cela repr6sente des conditions de réglage parti-
Si l'on veut supprimer le danger de survitesse culièrement défavorables. Les résultats auxquels
par l'enclenchement de résishînces hydrauliques, ces caleuls conduisent sont indiqu6s dans l~ ta-
ct si l'on tient compte de l'ensemble du disposi- bleau ci dessous :

TABLEAU DES DONNÉES TECHNIQUES DES THOIS CENTIlALES CHOISIES ctHnIE HI~ld;nENCE

'l'VIle de eenlrale
J
l' Halltc chllte \Chllte
A
1
mO.IICllnCII liasse chute
BIC
11--------------- -----\ I 1
11
Débit Q (à pleine charge) '., (Ill::/S)! 3 1 17 255
i
Longueur de la conduite L (lll») 858
li
i 70
i 'tYP{' l'aspirateur
Hauteur de chute H.............. . . . . .. (m) 996 185 7-10
Section moyenne S.................... (Ill:!) 0,G6 4,7 32
Vitesse moyenne (m/s)
VIII • • • • • • • • • • • • • • • • • • 4,5 3,7 fi
Période propre de la conduite T,,,....... (s) 3,8 1,7
Constante de temps de la con.duite '1'".... (s) 1 2,8
Grandeur caractéristique de la condl1i te 9 . 0,23 1,0:3
Genre de turbine . l'ELTON FnANClS KAPLAN
Puissance de la turbine................ (PS) 36000 7500 24800
Vitesse .. , (I/mn) 500 500 75
pD2 (tm2) 202 110 8800
Puissance du génératem' N........... (kVA) 30000 G 500 22000
pD2 n 2
K = N 103 .••.................•.......••• 1,7 1,65 2,26
Constante d'accélération '1'".............. (s) 5,2 5,8 7,5
Réglage instable '1'" .... , . . . . . . . . . . . . . . . .. (s) Il 5 4 8
Réglage stable T". . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. (s) 8 5 13

LÉGENDE Â Li = longuenr des différents tronç.ons (Ill).

IJ", = vitesse moyenne de l'eau dans la con- Si = section des difTérents tronçons (m2 ).
duite forcée :
am = vitesse moyenne de propagation des on-
Q ÂL-
Vm = - - I: --' (mis). des de pression (mis) :
L Si
Q = débit (m3 /s).
L = longueur totale de la conduite (m).
144 LA HOUILLE BLANCHE MARS-AvlUL 1951

ai = vitesse de propagation dans les différents 'l


r =" ' d e propre eIe l a coneluIte
perlO ' = ._-
2L() s .
tronçons (mis). am
? = grandeur caractéristique de la conduite Tc = constante de temps de la conduite
o === ~lJl~ __Z!!!.?' - J::~II (s)
, 2gH 2gB 0

B = hauteur de chute (m). Il ressort de cette étude cOlnparative qu'avec

/°/1 'le
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J'::.)'
0 o'

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BROWN BOVERI
.,...
Ln

FIG. 8.... ])IAGHA)IME DE Fl\I\QUENCE ET DE PUISSANCE D'UN ALTEHNATEUl\ THIPHASI\ DE


:2:2 000 I(VA, 11 000 V, 75 THS/MN, 50 Hz, ALBlENTANT UN FOUH f.:LECTHlQUE, AVEC
E'r SANS STABILISATEUH I\LECTHIQUE:

a) avance lente de la bande enregistreuse, c) sans stabilisation éleelrique,


b) avance rapide de la bande enregis- d) avec stabilisation électrique,
treuse.
e) ct f) variations brusques de charge.
MARs-A VRIL 1951 LA HOUILLE BLANCHE 145

des PD:: tels qu'ils ont été choisis, la marche hilHé, il semble que cette deuxième alternative
du groupe dans ces condilions particnlières est apparaît en règle générale comme étant In plus
stable pour la centrale B (à moyenne chute), économique.
à la limite de la stabilité pour la centrale A Cependant, une étude plus approfondie des
(à haute chute), instable ponr la centrale 13 conditions de survitesse montre qu'elles n'impo-
(à bassc chute). Dans ce dernier cas, ce sent aucune augmentation du moment d'inertie
résultat est confirmé par des essais (8) dont pour les turbines l'ELTON et que, pour les hu-
la figure 8 donnc le résultat; lorsque le hines FRANCIS, munies de déchargeur automati-
groupe est en marche indépendante et ali- que ou d'orifice compensateur, une étude com-
mente une usine chimique, le diagramme des parative des coûts des dispositifs de stabilisation
vitesses indique des oscillations de réglage est nécessaire pour déterminer la solution la plus
très caractéristiques. Cependant, un réglage de {~conomique.
vitesse parfaitement stable apu être obtenu par Dans les autres cas, en particnlier pour les
une action en fonction de la fréquence sur le turbines KAPLAN, ce !te- augmentation peut être
réglage de tension, ainsi que le montre la fi- réduite, sinon supprimée, en admettant à la suite
gure 8. d'une décharge brusque une sUl'vitesse légère-
L'étude de ces quelques cas particuliel's ment supérieure à celle qui est prévue générale-
prouve que le PD" choisi est à la limite de celui ment. Si l'on tient compte de la vitesse d'embal-
qui est nécessaire pour assurer un réglage de lement relativement {'Ievée pour laquelle ces ma-
vitesse stable dans le cas défavorable d'une mar- chines sont calculées, une augmentation mod{'rée
che à tension constante sur une charge indépen- de la sUl'vitesse admissihle il la suite d'une dé-
dante de la fréquence. Mais,' d'autre part, elle a charge hrusque et totale apparaît comme rai-
confirmé cc qne des considérations théoriques sonnable.
avaient laissé prévoir, à savoir qu'une stabilisa-
tion obtenue par nn réglage adéquat de la ten- Si l'on fait exception de certains cas d'insta-
sion peut être plus économique que celle obtenue hilité lors d'une marche en parall(~lc avec un r{~­
par une augmentation du PlY, sans comprennet- seau puissant en faveur desquels une augmen-
tre la sécurité de l'installation : si le réglage de tation du PD" ne serait que d'Un faible secours,
la tension fait défau t, les oscillations du réglage le cas le plus critique pour la stabilitè du r{~glage
de vitesse ne mettent pas en danger l'installa- de vitesse est celui d'un générateur chargé sur
tion tout en étant intolérables pour un régime une résistance ohmique, avec réglage à tension
permanent. constante. Cependant, comme la théorie et la
pratique l'ont montré, il est possible de remèd ier
il l'instahilité qui peut se produire dans ce
V. - Conclusion cas, sans augmenter artificiellement le moment
d'inertie, par un réglage judicieux de la tension
en fonction de la fréquence.
Les constructeurs de généra teurs se trouven t
souvent placés devant l'exigence de pr{~voir pour Il n'est peut-être pas superflu de préciser qu'il
leur machine un moment d'inertie supérieur il ne faut pas espérer une diminution de la survi-
celui auquel les conduit leur propre critère, soit tesse ou une amélioration de la stabilité par un
pour limiter le danger de survitesse il la suite raffinement ou une plus grande rapidité d'action
d'une brusque décharge, soit pour assurer un r{'- du dispositif de réglage de la turbine. Le temps
glage de vitesse stable. Dans ces deux cas, ce qui de fermeture est en effct imposé par les caracté-
est déterminant, c'est la vitesse d'action du servo- ristiques du système hydraulique.
moteur, celle-ci étant limitée elle-même par la Nous avons négligé d'examiner jusqu'à pr{.-
nécessité de tenir compte de l'inertie de l'eau sent, dans notre exposé, l'influence du PD" sur
dans la conduite alimentant la tu l'bine. le comportement du groupe lors de variation
Si l'on considère les deux possihilités suÎ\'an- de charge partielle. En marche en parallèle, la
tes : réduire le temps de fermeture de façon à répartition de la charge entre les différents grou-
rendre superflue une augmentation du PD" en pes interconnectés à la suite de brusques varia-
changeant la disposition du sysU'me hydrauli- tions de la consommation s'opl're passagèrement,
que, ou bien, accepter le temps de fermeture im- avant que le dispositif de réglage des turbines ait
posé et élever le moment d'inertie de façon il le tenIps d'intervenir, en raison des constantes
satisfaire aux conditions de survitesse et de sta- d'accélération des groupes. Si ces constantes sont
trop divergentes et que l'un des groupes se trouve
à la limite de sa stabilité électrique, il peut se
(1) Voir R. KEf.LEll: « La stabilisation du réglage de produire un décrochement intempestif à la suite
la vitesse de groupes générateurs à charge indépendante
de la fréquence ". d'une variation brusque de charge. A ce point
Revzze Brown Bover;, juin-juillet 1947, page 103. de vue, les moments d'inertie devraient être ehoi-
146 LA HOUILLE BLANCHE MARS-AvRIL 1951

sis de façon à unifonniser ces constantes d'accc'- la tenue de la fréquence peut être amélioréc, en
lération. Cependant, dans certains cas, lors de cas de nécessité, par lIn réglage judicieux de la
l'interconnexion de réseaux de même puissance, tension en fonction de la frc'quence.
un moyen très efJlcace pour parer aux troubles Ainsi, il apparaît que, pour parer aux incon-
causés par un à-coup de charge est dOIlné par le vénients résultant d'Une variation de charge par-
réglage j'réquencc-puissance direct, qui contrôle tielle soit en marche en parallèle, soit en mar-
automatiquement la répartition de la charge en- che individuelle, il n'y a pas lieu, d'une façon
tre réseaux interconnectés et en assure la stabi- générale, d'élever la valeur du moment d'inertie
lité. Les expériences l'ai tes à la centrale de 1:1 du groupe.
Dixence confirment cette conclusion que la théo- En résumé, ainsi que le déclare la Reuue
rie laissait prévoir. Brown Boueri (10) : « On peut conclure que,
En marche sur réseau séparé, ainsi que l'a ftüt dans de nombreux cas, il serait opportun, au
remarquer J. CHENAIS eÇ), la valeur PlY a une in- point de vue écononüque, d'admettre une valeur
fluence dirccte SIIr la tenue de fréquenee lors des plus élevée de sm'vitesse lors de suppression
variations de eharge partièlle. Plus le PD~ est de la charge totale pour pouvoir si possible ré-
faible, plus les variations de fréquenee ü la duire le moment d'inertie. De même, il est pos-
suite d'un à-coup de charge seront imporhmtes. sible, sans faire appel à une augmentation du
Cependant, cet inconvénicnt est en partie COIll- moment d'inertie, de résoudre le problèrne de la
pensé par Je fait que les écarts de frc'quence stabilité du réglage de vitesse dans le cas criti-
sont alors de plus courtes durc~es. D'autre part, que d'une charge in dépend an te de la fréquence
avec le développement de J'interconnexion, la en prenant des dispositions pour agir passagère-
marche SUl' réseau séparé apparait de plus en ment sur le réglage de la tension de manière à
plus comme exceptionneIle. Elle peut cependant faire varier la charge avec la frc~quence, solu-
se produire en particulier pour l'alimentation tion qui est en génc~ral beaucoup plus écono-
d'usines chimiques, 0).1 de fours électriques, qui mique. »
n'exigent pas une tenue rigoureuse de la fré- Ainsi, l'électricien oll're des moyens de ré-
qence ou du fait de l'éloignement entre les cen- glage permettant souvent de réduire le PD2 con-
tres de production dectrique. Lorsque le ré- sidéré comme nécessaire par le turbinier. Il est
seau alimente un réseall industriel comportant donc souhaitable que turbiniers ct éleetriciens
des moteurs plus sensibles aux variations de fré- audient ensemble le problème de la détermina-
quence, leur moment d'inertie s'ajoute à celui lion du PD2 pour être ensuite en mesure de met-
du générateur et limite lui aussi les variations tre il disposition de l'exploitant la solution la
de fréquence. Enfin, de mi'~me que la stabilitc" plus satisfaisante tant au point de vue c~eonomi­
que que technique.

(D) .J. CHENAIS: « Détermination du 1'D2 de groupc


hydl'o-éleet rique ». (lO) E. GUNTHAHDT: « Sur lcs allernatcurs de grande
Bulletin de la Sociélé Prllll(:aise des Electriciens, nov. puissance pour centrale hydrauliquc ».
1(,47. Reulle Brown Dovel"i, juiIIct-aoùt 1940.

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