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TPTF-Chapitre 4 : Pertes de charge dans les écoulements diphasiques


en conduite

Presentation · November 2021


DOI: 10.13140/RG.2.2.26851.68640

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1 author:

Jamel Chahed
University of Tunis El Manar
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Ecoulements Turbulents
Multiphasiques
Chapitre 4 : Pertes de charge en écoulement
diphasique en conduite

2021-2022
Jamel Chahed
Université de Tunis El Manar
École Nationale d’Ingénieurs de Tunis

Laboratoire de Modélisation en Hydraulique et


Environnement
4.1- Rappel des équations du modèle à
deux fluides intégrées dans la section
Ecoulement permanent sans transfert de masse
Conservation de la masse
 
 k k U k   0  m   k  k U k  Ct
z
Conservation de la quantité de mouvement

  k Pk L pk
 k k U k    k k g z sin( ) 
2
  pk 
L Ik
 Ik
z z S S



z
  
 k  kzz   k  u kz2    ~
u kz2  
3
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4.1- Rappel des équations du modèle à
deux fluides intégrées dans la section
Ecoulement permanent établi sans transfert de masse
• Conservation de la masse

d
 k k U k   0  m k   k  k U k  Ct
dz
QG QL
 G G U G  cte  G  G J G  L L U L  cte   L  L J L
S S
JG et JL représentent les vitesses superficielles (ou vitesses débitantes)
du gaz et du liquide respectivement, également notées (UkS)
• Conservation de la quantité de mouvement
dPk L pk L Ik
k   k  k g z sin( )   pk   Ik
dz S S 4
4.1- Rappel des équations du modèle à
deux fluides intégrées dans la section
Ecoulement permanent sans transfert de masse
P  P  P  P 
      
z z  Accélération z  Gravité z  Frottement
De la même manière qu’en écoulement monophasique, la variation de
pression en écoulement diphasique peut être écrite comme la somme de
trois composantes :
- variation due à l'accélération
- variation de la pression hydrostatique
- variation associée à la perte de charge.

5
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4.2- Pertes de charge en écoulements
diphasiques permanents établis en conduite
La variation de pression due à l’accélération est nulle en écoulement
établi. La variation de la pression hydrostatique (associée à la gravité) est
nulle en écoulement horizontal. Dans ce cas, la chute de pression est
égale à la perte de charge en écoulement établi.
En écoulement à deux phases, la fraction volumique change au fur et à
mesure que le mélange progresse le long de la conduite notamment
lorsque l’écoulement est soumis à des phénomènes thermiques qui
engendrent des changements de phase. Ce changement engendre
nécessairement l'accélération ou la décélération des fluides.
Il en résulte qu’il est en général il difficile de parler d’établissement de
l’écoulement gaz-liquide. L’hypothèse de l'établissement de l'écoulement
adoptée dans les méthodes de calcul des pertes de charge est discutable
en écoulement gaz-liquide notamment dans les régimes transitoires
6
écoulement à poches-bouchons.
4.2- Pertes de charge en écoulements
diphasiques permanents établis en conduite
Dans un écoulement à deux phases, la perte de charge due au frottement
est beaucoup plus complexe à prédire qu’en écoulement monophasique
en raison des interactions interphase qui ont des effets significatifs sur les
champs moyens et fluctuants.
On trouve dans la littérature de nombreuses corrélations plus ou moins
empiriques utilisées pour le calcul de la perte de charge en écoulement
diphasique supposé établi. Dans leur ensemble ces corrélations
considèrent qu’on est en situation de négliger les phénomènes relatifs
aux changements dans les masses volumiques des fluides de sorte que
les vitesses de fluide restent invariantes, du moins sur la longueur sur
laquelle on effectue le calcul des pertes de charge. Ce faisant, on admet
que l’écoulement diphasique s’établit sur des distances relativement
faibles pour considérer que la perte de charge linéaire reste constante.
7
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.2- Pertes de charge en écoulements
diphasiques permanents établis en conduite
Les méthodes de calcul des pertes de charge en écoulement diphasique
supposent que sur les distances de calcul (suffisamment courtes), la
variation de pression reste faible et donc de peu d’effets sur le propriétés
physiques des fluides. Ces méthodes s’appuient sur des données
expérimentales obtenues pour différentes situations diphasiques et pour
différentes configurations des écoulements.
Compte tenu de la disparité de ces corrélations, il est souvent difficile de
choisir celle qui serait la plus précise pour une situation donnée ; d’autant
plus que compte-tenu des complexités propres aux écoulements
diphasiques, les formulations sont la plus part du temps adaptées à une
certaine gamme de paramètres d'écoulement.
On s’attache dans la suite à préciser les aspects essentiels des principes
de calcul des pertes de charge en écoulement diphasique. Celles-ci 8
s’appuient sur les méthodes utilisées en écoulements monophasiques
4.2- Pertes de charge en écoulements
diphasiques permanents établis en conduite
Ecoulement monophasique en conduite lisse

1 Laminaire
1
2
3 } Turbulent

100

Re 9
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4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent et établi en conduite circulaire
Ecoulement monophasique en conduite rugueuse
Écoulement laminaire
- - P R e  2300

Q=<U> A -P :   64Re 1


Poiseuille (courbe 1)

dp  1 2 P
P
   U  Écoulement turbulent
dx d 2
dp d 1 4103  Re  105
P    cf   U 2
dx 4 2 Blasius :  0.3164Re 0.25 (courbe 2)

cf  Re  105
4
1
Prandtl:  2log(Re )  0.8 (courbe 3)

10
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Ecoulement monophasique en conduite rugueuse
Écoulement laminaire
- - P R e  2300

Q=<U> A -P :   64Re 1


Poiseuille (courbe 1)

2 P
Écoulement turbulent rugueux
 
dp  1
 U 
P
dx d 2 R e  2300 ks: rugosité en m
dp d 1
P    cf   U 2 Formule de Haalland (1983):
dx 4 2 . k s

c 
la formule
f explicite de Haaland est
4
largement utilisée comme une Formule de Colebrook-White (1938):
.
approximation précise de la formule ks
implicite de Colbrook-white. 11
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Diagramme de Moody (formule de Colebrook-White)

12
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques
Rappelons l’expression de la perte de charge :
dP   J 4Cf  J
2 2

  
dz d 2 d 2
dP 4Cf  J
2

Qu’on peut mettre sous une forme plus générale  


dz d H 2
4A A : surface mouilée
Où dH est le diamètre hydraulique: dH 
P P : périmètre mouillé
Dans le cas de l’écoulement diphasique, on écrit par analogie:
2
4Cf2 ~ J 4Cf2 G
2 2
dP 
    
dz  d 2 d 2~ 2
~
Où  est la masse volumique du milieu diphasique et f le coefficient
C
de frottement correspondant ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
13
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques

2
dP  4Cf 2 G 2
  
dz  d 2~ 

Allure générale de la
courbe des pertes de charge
en écoulements gaz-liquide

14
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques

2
dP  4Cf 2 G 2
  
dz  d 2~ 

Allure générale de la
courbe des coefficients
de pertes de charge en
écoulements diphasiques

15
B.A. Shannak / Nuclear Engineering and Design 238 (2008) 3277–3284
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques
Coefficients de pertes de
charge en écoulements
diphasiques eau-vapeur
en conduite verticale

16
B.A. Shannak / Nuclear Engineering and Design 238 (2008) 3277–3284
B.A. Shannak / Nuclear Engineering and Design 238 (2008) 3277–3284
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques

Coefficients de pertes de
charge en écoulements
diphasiques eau-vapeur
en conduite horizontale

17
B.A. Shannak / Nuclear Engineering and Design 238 (2008) 3277–3284
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques
2
dP  4Cf 2 G 2
  
dz  d 2~ 
Coefficients de frottement pour un
écoulement liquide-particules en
conduite horizontale. Les coefficients
de frottement sont calculés en
considérant la pression cinétique de
la phase liquide (eau) et représentés
en fonction du nombre de Reynolds.

diamètre de la conduite: d=5.2 cm


diamètre des grains de sable: 0.18 mm
Température de l'eau: 21 °C
Lazarus et Neilson 1978. 18
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques
2
dP  4Cf 2 G 2
  
dz  d 2~ 
Coefficients de
frottement pour un
écoulement liquide-
particules en conduite
horizontale. Diagramme
obtenu à partir de
données relatives à quatre
mélanges eau-particules
de sable,
Lazarus et Neilson 1978.
19
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.2- Pertes de charge en écoulements
permanent établi en conduite circulaire
Pertes de charge en écoulements diphasiques
2
dP  4Cf 2 G 2
  
dz  d 2~ 
Rapport du coefficient de frottement
en écoulement eau-particules Cf (α),
au coefficient de frottement en
simple phase liquide Cf (0).

Diamètre de la conduite: d=5.2 cm


Diamètre des grains de sable: 0.18 mm
Température de l'eau: 21 °C
Établi à partir des données de Lazarus
et Neilson 1978.
20
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.3- Les multiplicateurs diphasiques
Les méthodes de calcul des pertes de charge en écoulement diphasiques
utilisent la notion de multiplicateur diphasique (Two-Phase Frictionnal
Multiplier) sensé lier de manière analogique les pertes de charge en
écoulements diphasiques à des écoulements monophasiques de référence
qui leurs sont associés. Il existe deux types de multiplicateur diphasique:
- Le premier considère des écoulements monophasiques (gaz ou
liquide) avec le débit massique total de l’écoulement diphasique.
2 L0 G0
dP  2  dP  2  dP 
   L0     G 0  
dz   dz   dz 
- Le deuxième considère des écoulements monophasiques (gaz ou
liquide) avec les débits massiques spécifiques à chacune des phases.
2 L G
dP   dP   dP 
   2L     G2  
dz   dz   dz 
21
4.3- Les multiplicateurs diphasiques
2
dP  4Cf 2 G 2 4C G 2
4C G 2

     2 fL0
  2 fG 0
d 2~  d 2L d 2G
L0 G0
dz 
2
dP  4Cf 2 G 2 2
2 4C fL G L
2
2 4C fG G G
   ~  L  G
dz  d 2 d 2L d 2G
On en déduit: Cf 2 L Cf 2  G
  2
  2

CfL0 ~ CfG0 ~ 
G0

L0


2

2
C G C G
 2L  f 2 ~L 2  G2  f 2 ~G 2
CfL  G L C  G fG G
On a d’autre part :
GG G u G
 G  (1  ) L u L  G u G  ~
((1  )u L  u G )
G G
GL ~  G
 1 X (1  )u L  u G 22
G
4.3- Les multiplicateurs diphasiques
Cf 2 L C f 2  L 1
 2
  
2

CfL0 ~ C fL ~  (1  X) 2
L

L0

Cf 2  G C f 2  G 1
G0 
2  
2

C fG ~  X2
G
CfG0 ~  ~  G
(1  )u L  u G
Le calcul des multiplicateurs diphasiques demande des modèles pour :
1. Déterminer les rapports des coefficients de frottement en écoulement
diphasique et en écoulement monophasique.
2. Déterminer la masse volumique du milieu diphasique. Celle-ci dépend
des masses volumiques de chacune des phase, de leurs taux de présence
et de leurs vitesses. Ces derniers dépendent de la cinématique du milieu
diphasique en relation avec de la configuration et du régime de
l’écoulement diphasique. ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
23
4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Pour des raisons de commodité, on admet que le coefficient de
frottement peut le mettre sous la forme générale:
m
C  J d Le coefficient m dépendent du régime de
Cf  m  C   l’écoulement (Laminaire (1) – Turbulent (0.25)).
Re    Le coefficient C pouvant dépendre de la rugosité
Si on admet que le coefficient de frottement en écoulement diphasique
s’exprime avec la même loi qu’en simple phase liquide ou gazeuse on a:
m m m
C f 2  CR m
  2  C f 2  CR e2m  G L  2    2 

e 2
        (1  X) 
m 
C fL0 CR eL 0   L 
m
C fL CR eL  G L 
 m  
 L 
Le problème revient donc à exprimer la viscosité du milieu diphasique.
Plusieurs travaux se sont consacrés à déterminer la viscosité du mélange
diphasique C f 2  en fonction des caractéristiques des phases en présence.
24
4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Viscosité en milieu diphasique
Formule d’Einstein (1906)
On peut admettre, en toute première approximation, que la viscosité en
écoulement gaz-liquide est égale à celle de la phase liquide, Owens
(1961). L’une des plus anciennes corrélations exprimant la viscosité du
milieu diphasique est la formule d’Einstein, établie pour les écoulements
à phase dispersée solide à faible taux de présence de particules:
5
 2d   c (1  )
2
Où c est la viscosité de la phase continue et  le taux de présence de la
phase dispersée. L’extension de la formule d'Einstein pour les émulsions
avec des gouttelettes de viscosité, μD, s’écrit :
 5  D  2 c / 5 
 2d   c 1  ( ) 
 2  D  c  25
4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Viscosité en milieu diphasique
Formule de Mc Adams et al. (1942)
McAdams et al. (1942) ont défini la viscosité diphasique en écoulement
gaz-liquide en fonction de du taux de vide et de la viscosité de chacune
des phases: 1  1 
 
 2 G L

Où X est le titre massique, L est la viscosité de la phase liquide et μG


celle de la phase gazeuse. Avec cette définition de la viscosité du milieu
diphasique, Mc Adams et al. 1942 préconisent de calculer le coefficient
de frottement en écoulement turbulent à l’aide de la formule suivante:
C
Cf 2  m avec C=0.046 et m=0.2
R e 2 26
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4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Viscosité en milieu diphasique
Formule de Davidson et al. (1943)
Davidson et al. (1943) ont conduit des expériences en écoulement
diphasique eau-vapeur à haute pression (3.6 MPa jusqu'à 23.9 MPa) et
ont proposé l’expression suivante de la viscosité de milieu diphasique:
  L  
 2   L 1  X  1 
  G  
Où X est le titre massique, L est la viscosité de la phase liquide et μG
celle de la phase gazeuse. Il est intéressant de remarquer que la
corrélation de Davidson et al (1943) ne fournit pas la viscosité du gaz
lorsque le titre massique de l'écoulement s’approche de l’unité (X=1)
correspondant à l’écoulement monophasique en simple phase gazeuse.
27
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4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Viscosité en milieu diphasique
Formule de Weinig (1953)
Weinig (1953) a proposé la formule suivante pour la viscosité en milieu
gaz liquide: L
 2  1
 J  2
1  X G 
 JL 
James et Silberman (1958) ont recommandé la formule de Weinig
(1953) pour les écoulements gaz-liquide à bulles. Il indiquent d’autre
part que le coefficient de frottement en écoulement à bulles est
approximativement égal ou légèrement supérieur au coefficient de
frottement en écoulement monophasique en simple phase liquide. Il
convient là encore de noter que la formule de Weinig donne des résultats
erronés quand la qualité de l’écoulement tend vers l’unité (X=1). 28
4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Viscosité en milieu diphasique
Formule de Cicchitti et al. (1960)
Cicchitti et al. (1960) ont étudié les écoulements gaz-liquide où la phase
continue est le gaz. La phase dispersée (phase liquide) se trouvant sous
forme de gouttes ou de fines gouttelettes. L’expression proposée pour le
calcul de la viscosité du milieu diphasique s’écrit:
 2   D  (1  ) c
Où X est le titre massique de la phase dispersée, c est la viscosité de la
phase continue et μD celle de la phase dispersée.
Formule de Dukler et al. (1964)
Dukler et al. (1964) ont proposé une formule similaire à la formule de
Weinig à ceci près que la pondération est cette fois calculée en
considérant les titres volumiques des phases au lieu des titres massiques:
 2   D  (1  ) c 29
4.4- Coefficient de frottement en
écoulement diphasique
Viscosité en milieu diphasique
Formule de Beattie et Whalley (1982)
Beattie et Whalley (1982) ont proposé une corrélation pour le calcul de la
viscosité diphasique gaz-liquide en fonction des viscosités et des titres
massiques des phases. Celle-ci s’écrit:

 2  (1  )(1  2.5) L   G

X L

X L  (1  X)G

X étant le titre massique de la phase gazeuse


30
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Calcul des pertes de charge en
écoulements diphasiques
En utilisant la notion de multiplicateurs diphasiques, la perte de charge
en écoulement gaz-liquide s’écrit :
2
dP  4Cf 2 G 2 4C G 2
4C G 2

     2 fL0
  2 fG 0
d 2~  d 2L d 2G
L 0 G 0
dz 
2
dP  4Cf 2 G 2 2
2 4C fL G L
2
2 4C fG G G
   ~  L  G
dz  d 2 d 2L d 2G
On en déduit: Cf 2 L Cf 2  G
 2
  2

CfG0 ~ 
G0
CfL0 ~
L0


2

2
C G C G
 2L  f 2 ~L 2  G2  f 2 ~G 2
CfL  G L CfG  G G
31
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Calcul avec le modèle homogène
Les vitesses massiques en écoulement diphasique s’écrivent :
G  (1  ) u   u  ~
L L ((1  )u  u )
G G L G

G G  L  G
~   ( )u G  (1  )u L  u G
 L L
GG G u G GL (1  )L u L
X  1 X 
G G G G
Avec le modèle homogène (uL=uG ), on obtient :
~
  (1  ) L  G Cf 2 L Cf 2    L  G 
 L0 
2
~  1   
et CfL0  CfL0  G 
L   L  G 
 
 1   
 C f 2  G 2
Cf 2    L  G  1
~
  G  L 
2
~
L
 
 1   32
CfL  G L CfL0 
2
G  (1  X) 2
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Calcul avec le modèle homogène
m m m
Cf 2 CR m
  2  Cf 2 CR m
 G L 2    2 
 e 2
   e 2
   (1  X) 
m

C fL0 CR m   C fL CR m  G   
eL 0  L eL  L   L
Il vient alors: m m
Cf 2 L L   2  Cf 2 L G L   2  2
1
 L0 
2
~   et   2
~  
C fL0     L 
~ C fL  G L    L  (1  X) 2 m
~
L 2

De sorte que: 1
 L   L0
2 2

(1  X) 2m
Avec l’hypothèse du modèle homogène, les multiplicateurs s’écrivent :
m m
  2    L  G    2      1
  
2
1    et  2
 1   L G 
 
L0
G   
L
  2 m
 L   L  G  (1 X
33)
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Calcul avec le modèle homogène
2 m
dP    2    L  G  4C fL0 G
2

    1   
dz    G  d 2 L
 L  
2 m
dP    2   L  G  1 4C fL G 2L
    1   
dz       2 m
d 2 L
 L   G  (1 X )
Si en première approximation on considère que la viscosité du milieu
diphasique est égale à la viscosité du liquide (Owens 1961),  2    L
on obtient : 2
 L  G  4CfL0 G
2
dP 
   1   
dz   G  d 2L
2
dP    L  G  1 4CfL G 2L
   1    2 m
dz    G  (1  X ) d 2L 34
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Calcul avec le modèle homogène
Comparaison des prédictions du
modèle homogène avec les données
expérimentales (couple eau-air),
Owens (1961).
La figure montre d’ importantes
différences entre les résultats du
modèle homogène et les
données expérimentales ; en
particulier pour les écoulements
à forts titres gazeux pour
lesquels l’hypothèse du modèle
homogène n’est pas appropriée
(écoulements poches-bouchons,
35
écoulements annulaires…)
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Martinelli et Nelson (1948)
Martinelli et Nelson (1948) ont proposé une représentation graphique de
la perte de charge en écoulement Eau-Vapeur basée sur des données
expérimentales. Les auteurs supposent que l’écoulement diphasique est
turbulent-turbulent considérant que c’est le cas le plus fréquent dans les
applications industrielles notamment en thermo-hydraulique. Ces
considérations rendent la corrélation bien adaptée aux écoulements
annulaires.
Les abaques proposées permettent de déterminer le multiplicateur
diphasique  2L 0 en fonction du titre massique de l’écoulement
diphasique. Ce qui permet de calculer la perte de charge en écoulement
diphasique pour une débit massique donnée à partir du calcul de pertes
de charge de l’écoulement en simple phase liquide avec le même débit
36
massique. ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Martinelli et Nelson (1948)
La méthode de Martinelli-Nelson exprime le gradient de pression (perte
de charge) en écoulement gaz-liquide en fonction de celui d’un
écoulement monophasique (liquide ou gaz) circulant avec le même débit
massique total, on écrit ainsi.
2 L0 G0
dP  2  dP  2  dP 
   L0    G0  
dz   dz   dz 
L0 2 G0 2
dP  4CfL0 G dP  4CfG 0 G
     
dz  d 2L dz  d 2G

37
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Martinelli et Nelson (1948)
Abaques de Martinelli et Nelson.

38
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
La méthode de Lockhart et Martinelli (1949) de calcul de la perte de
charge en écoulement diphasique s’appuie sur des données recueillies à
partir de plusieurs expériences sur les écoulement gaz-liquide en
conduite (diamètre allant de 1.5 mm à 25 mm). Ces expériences
recouvrent plusieurs types de couples gaz-liquide où divers liquides sont
considérés: eau, benzène, diesel, kérosène et diverses huiles et explorent
une gamme de pression allant de 110.3 kPa à 358.5 kPa.
La méthode de Lockhart et Martinelli conserve les mêmes hypothèses
employées dans la méthode de Martinelli-Nelson : la pression est par
définition égale dans les deux phases et le modèle d'écoulement est
supposé ne pas changer (écoulement établi) du moins sur la longueur sur
laquelle s’effectue le calcul des pertes de charge.
39
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
A partir de données expérimentales sur les écoulements horizontaux eau-
air adiabatiques à basse pression, Lockhart et Martinelli ont établi des
corrélations en introduisant la notion de multiplicateur (two-phase
frictionnal multiplier).
Le gradient de pression par frottement s’exprime sous la forme:
2 L G
dP  2  dP  2  dP 
  L    G  
dz   dz   dz 
L G
dP  4C fL G2
dP  4C fG G G2
   L
  
dz  d L 2 L dz  d G 2 G
Les multiplicateurs diphasiques  2L et  G2 sont appelés «multiplicateurs
de Lockhart et Martinelli», dL et dG désignent les diamètres hydrauliques
relatifs aux écoulements du liquide et du gaz respectivement 40
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
A la différence du modèle de Martinelli-Nelson, la méthode de Lockart-
Martinelli prend comme référence les gradients de pression du liquide et
du gaz supposés circuler seuls dans la conduite avec leurs débits
respectifs GL et GG et non avec le débit total G
Les points expérimentaux sont corrélés à l’aide du paramètre sans
dimension appelé paramètre de Martinelli
Les corrélations utilisent les résultats relatifs aux pertes de charge pour
chacun des fluides pris à part pour déterminer la perte de charge de
l’écoulement diphasique L
 
dP
 
 dz   G2
 
2
 2
 dP 
G
L
 
 dz 
41
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Les relations monophasiques sont utilisées pour les écoulements gaz-
liquide co-courant de la façon suivante. Tout d'abord, on définit des
diamètres hydrauliques, dL et dG, pour chacune des deux phases et définir
les rapports de surface correspondantes
4A A : surface mouilée
4A L 4A G d H 
L  et  G  P P : périmètre mouillé
d L
2
d G
2

Où A L  (1  )A et A G  A
κL et κG sont des paramètres qui dépendent de la géométrie et de la
configuration d'écoulement. En l'absence d'informations spécifiques, on
peut choisir les valeurs (κL = κG = 1). La formulation de base de
Lockhart-Martinelli emploie ces valeurs. La décomposition des
42
diamètres hydraulique a été introduite par Chisholm (1973).
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Les relations générales 4A L 4A G
L  et G 
d 2L d G2
Où A L  (1  )A et A G  A
d 2L d G2
Permettent d’exprimer la rétention gazeuse   1  L 2  G 2
d d
La configuration de l’écoulement diphasique a un effet sur cette
formulation, considérons le cas d'un écoulement annulaire dans lequel la
phase liquide se trouve sur la paroi de la conduite sous forme d'un film
d'épaisseur uniforme et le gaz s'écoulant dans un noyau cylindrique. On a
dans ce cas:
1
 L  (1  ) et  G  1 43
2
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Les coefficients de pertes de charge sont alors déterminés par analogie à
l’écoulement monophasique par:
mL  mG
 L J Ld L   G J G d G 

CfL  C L  
 et CfG  CG  
 L   G 
Etant donné que les gradients de pression doivent être les mêmes dans
les deux phases, on obtient la relation suivante
 mL  mG
dp 4CfL  L J L d L  J 2
4CfG  G J G d G  J G2
    L L
  G
dz d L   G  2 d G  G  2

Ces équations constituent les relations de base utilisées pour construire la


44
corrélation Lockhart-Martinelli.
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
 mL  mG
dp 4CfL  L J Ld L  2
J 4CfG  G J G d G  J G2
    L 
L
  G
dz d L   G  2 d G  G  2
Les coefficients mL et mG dépendent du régime d’écoulement (m=1 en
écoulement laminaire et m=0,25 en écoulement turbulent lisse (Re <105)
; m=0,2 en écoulement turbulent lisse (Re >105). Il en résulte qu'il y a
quatre permutations à savoir:
• Les deux flux sont laminaires de telle sorte que mL=mG=1 ; notée par le
double indice (LL ou vv)
• La phase liquide en écoulement laminaire et la phase gazeuse en
écoulement turbulent mL=1 et mG=0.25 (ou 0.20) (LT ou vt)
• La phase liquide en écoulement turbulent et la phase gazeuse en
écoulement laminaire mL=0.25 (ou 0.20) et mG=1 (TL ou tv)
• Les deux phases en écoulements turbulents mL=mG=0.25 (ou 0.20) 45 (TT)
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Lockhart et Martinelli (1949) fournissent une représentation graphique
permettant de déterminer les multiplicateurs diphasiques L et G en
fonction du paramètre sans dimension  (paramètre de Martinelli). Ce
dernier est le même pour les quatre régimes d'écoulement. Le paramètre
de Martinelli est donné par:
 2
 2  G2
L
On montre aisément que
le paramètre de Martinelli
peut se mettre sous la forme:
m 2 m
  L   1  X)   G 
    
2
  

 G  X   L  46
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)

L  G  1 L  1   / 2 G  1 47
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
La figure montre là encore
des écarts importants entre
les résultats de la méthode
L&M et les données
expérimentales. Ces écarts
pouvant atteindre un
rapport de 1/10 pour les
cas les plus défavorables.
Ces derniers correspondent
aux écoulements à faibles
Comparaison de la corrélation de Lockhart-Martinelli paramètres de Martinelli;
(G-TT) avec des données expérimentales. donc aux écoulements G/L
48
Adapté de Turner et Wallis (1965). à titres massiques élevés
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Corrélations de Chisholm (1967)
Chisholm (1967) a procédé à une analyse théorique du multiplicateur
diphasique de Lockhart et Martinelli en incluant l'effet interfaciaux via
une modélisation des diamètres hydrauliques des phases. Ses travaux ont
permis d’établir des corrélations pour le calcul des multiplicateurs
diphasiques de Lockhart et Martinelli. Ces corrélations s’écrivent:
C 1
L  1  2
2
 G2  1  C   2
 
Les valeurs de C dépendent des régimes d’écoulement (voir tableau):

49
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Corrélations de Chisholm (1967)
Les corrélations de Chisholm (1967) sot complétées par une corrélation
pour le calcul du taux de vide:
1
  1
1  C   2
L'utilisation des graphiques de Lockhart et Martinelli pose des difficultés
relatives notamment à la précision de la lecture des graphes souvent
tracés en coordonnées logarithmiques. Les corrélations de Chisholm, par
la simplicité de leur formulation, sont faciles à programmer ; elles
permettent par ailleurs de prendre en compte certains aspects de
l’écoulement diphasique par la définition de rayons hydrauliques
spécifiques pour les phases en présence. Elles s’avèrent d’utilisation
50
pratiques pour le calcul des écoulements diphasiques.
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Lockhart et Martinelli (1949)
Chenoweth et Martin (1955) ont analysé des données de pertes de
charge en écoulements gaz-liquide dans des conduites de diamètres allant
de 15,2 mm à 77,9 mm avec des pressions allant jusqu’à 689,4 kPa. Ils
indiquent que la précision de la corrélation de Lockhart et Martinelli
(1949) se dégrade pour les diamètres les plus et pour les pressions les
plus élevées.

Chenoweth et Martin (1955) rapportent des écarts importants entre les


résultats donnés par la corrélation de Lockhart et Martinelli (1949)
lorsque le diamètre du tuyau ou la densité du gaz augmentent au-delà de
la plage des données que Lockhart et Martinelli (1949) ont utilisées pour
développer leur corrélation.
51
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017) ont développé une procédure permettant de
transformer les données graphiques de Martinelli-Nelson (eau-vapeur) en
formules analytiques mettant en jeu des paramètres sans dimensions.
Outre les titres massiques, le paramètre de Martinelli, la formulation
introduit de nouveaux paramètres adimensionnels.
Des formules analytiques simples dont déduites à partir de considérations
semi-empiriques. Elles permettent d’exprimer le multiplicateur L0 et la
fraction de vide ont été obtenues. Les auteurs ont appliqué leur méthode
à différents couples (liquide-vapeur), ce qui permet d’étendre la méthode
de Martinelli-Nelson (eau-vapeur) à différents fluides en phase liquide-
vapeur. Outre l’aspect pratique, cela constitue un important apport de la
de la formulation proposée.
52
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017) reprennent l’expression du paramètre de Martinelli
m m 1
sous la forme: 1
  L  2  1  X)  2  G  2
       
 G   X   L 
Ils considèrent par ailleurs la relation entre les multiplicateurs
diphasiques  L et  L 0 : 1
 L   L0
2 2

(1  X) 2m
valable pour des écoulements gaz-liquide ; en particulier pour le couple
liquide-vapeur dans les conditions thermodynamiques où la pression est
égale à la pression au point critique. Rappelons que la pression critique
est définie comme étant la valeur de la pression au-dessus de laquelle la
vapeur et le liquide ne peuvent coexister quelque soit la température. On
a dans ce cas :  L0  1 53
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
Au point critique, le multiplicateurs diphasiques  L s’écrit :
1
 Lcr  m
1
(1  X) 2
valable pour le couple liquide-vapeur dans les conditions
thermodynamiques relatives au point critique. Rappelons que la pression
critique est la pression au-dessus de laquelle la vapeur et le liquide ne
peuvent coexister quelque soit la température. Dans ces conditions, les
propriétés physiques des phases vapeur et liquide sont les mêmes et le
paramètre de Martinelli réduit à:
m
1
 1  X  2 Le titre massique s’écrit alors: X  1
 cr    2
 X  1   cr
2m
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017) 1 1
 Lcr  m
X  2
1
(1  X) 2 1  2m
cr

En substituant le titre de vapeur X, on obtient la valeur critique du


multiplicateur diphasique au point critique en fonction du paramètre du
paramètre de Martinelli: 2
 2m m 1
m
1 1
 Lcr  ( )  (1  2 )
2
2
2
1   2m  2 m 2

Ceci conduit à définir un nouveau paramètre de Martinelli  0  


2 m
dont
l’expression est donnée par:
m 1
 L  2m
 1  X)   G  2 m
1
2 m

 0        de sorte que  Lcr  (1  )


2

 G   X   L  0
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
Trela et al. proposent une relation qui relie ΦL et sa valeur critique ΦLcr à
la même valeur du paramètre de Martinelli. Cette relation s’écrit:
L
 L  D  Lcr
n
ou encore D n
 Lcrt
où (n) est la pente de la droite log(ΦL) et D est un coefficient. Les auteurs
affirment que cette relation est valable dans la gamme du titre de vapeur
allant de 0.03 à 0.99. Il vient alors: n ( 2 m )
1 2
 L  D  nLcr  D (1  )
0
On obtient ainsi l’expression analytique suivante du multiplicateur de
Martinelli-Nelson: 1
 2L 0  (1  X) 2m  2L  D 2 (1  X) 2m (1  ) n ( 2m )56
0
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
2 m 1 n ( 2 m )
2 m
  (1  X)   D (1  X) (1  )
2 2 2

0
L0 L

La formule ci-dessus remplace le diagramme de Martinelli-Nelson


L0=f(X,p) relatif au couple eau-vapeur. Les paramètres D et n sont
définis en fonction d’un nouveau paramètre adimensionnel K (paramètre
de propriété), défini par:  
dP
G0

  m
 dz   G  L
 
K     
  L   G
L0
 dP  
 
 dz 
Il convient de noter que le paramètre K est égal au multiplicateur L0
lorsque X → 1. Les paramètres D et m sont corrélés au paramètre K sur
la base de données expérimentales (voir figure). 57
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
Les paramètres D et m
sont assez bien corrélés
à l’aide de fonctions
trigonométriques
inverses :
 K 3
D  1.18  0.8 arctg 
 9 
 K 1 
m  1.18  0.085 arctg 
 6 

Trela et al. (2017) E3S Web of Conférences 13, 0200 (2017) 58


ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
DOI: 10.1051/e3sconf/2017130200
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
Les auteurs procèdent de la même démarche pour fournir une
formulation analytique du taux de vide. Ils rappellent à cet égard que l’on
peut écrire:
1  cr  1  X cr m
1
1 X  2
Rappelons qu’au point critique, on a :  cr   
 X 
1
X  2
On obtient ainsi:
1 1   cr
2m

 1
1   cr  1  
 0 
59
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
Trela et al. proposent une relation qui relie (1-) et sa valeur au point
critique. Cette relation s’écrit:
L
(1  )  E(1  ) cr
k
ou encore D n
 Lcrt
où (k) est la pente de la droite log() et D est un coefficient. Il vient
alors: 1 k
(1  )  E (1  )
0
On obtient ainsi une expression analytique du taux de vide en fonction
du nouveau paramètre de Martinelli. Les paramètres E et k sont corrélés
au paramètre K sur la base de données expérimentales (voir figure).
60
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
Trela et al. (2017)
Les paramètres E et k
sont assez bien corrélés
à l’aide des fonctions
hyperboliques
suivantes:

E  1  0.42 tanh 0.11(K  1) 

k  1  0.08 tanh 0.05(K  1) 

61
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Lockhart et Martinelli versus Martinelli et Nelson
La formulation de Trela et al (2017) permet d’exprimer le multiplicateur
L0 et la fraction de vide. La figure montre une comparaison des résultats
obtenus pour le couple (eau-vapeur) aux données de Martinelli-Nelson.


L0

62
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Wallis (1969)
Wallis (1969) a indiqué que, pour un titre X donné, la valeur du
multiplicateur diphasique du L0 diminue lorsque la pression du système
augmente. Il a proposé une corrélation pour les écoulements turbulents
(ReL>2000) dans les conduites lisses, donnée par:
1

  L  G  L  G  4
 2
 1  X 1  X 
G  G 
L0

Wallis rapporte que la corrélation proposée donne de bons résultats pour


l’écoulement eau-vapeur même si des écarts significatifs sont relevés
dans la prédiction des écoulements annulaires

63
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Sun et Mishima (2009)
Sun et Mishima (2009) ont proposé une nouvelle corrélation basée sur le
paramètre de Chisholm (C). Celle-ci exprime le multiplicateur
diphasique L en fonction du titre massique et des nombres de Reynolds
relatifs aux vitesses superficielles des phases liquide et gazeuse.
0.4
 R eG   1  X 
0.5
Csm 1
 L  1  1.19  2
2
Csm  1.79    
   R eL   X 
Les auteurs ont rapporté que la corrélation proposée améliore les
prédictions notamment pour les fluides frigorigènes.

64
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
4.5- Méthodes de calcul des pertes de
charge en écoulements diphasiques
Méthode de Awad et Muzychka (2010)
Awad et Muzychka (2010) ont étudié la perte de charge dans des mini et
micro tubes dans une approche similaire à celle de Sun et Mishima
(2009) qui tente d’améliorer l’expression du multiplicateur diphasique de
Chisholm (1973). Ce dernier est modifié en introduisant un facteur
associé au frottement interfacial :
1 CA
 L  1   L,I  2
2 2
 L,I  m
2
 
Les coefficients CA et m sont données pour différents débits massiques et
pour différents types d'écoulement diphasiques. La méthode pourrait
donc être adaptée à des applications spécifiques, mais l'utilisation de ce
type de corrélations empiriques avec de nombreuses valeurs des
constantes demande une compréhension des conditions d’application
65
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
Conclusion - Morale

Les écoulements diphasiques sont bien plus complexes que les


écoulements monophasiques en raison des multitudes de configurations
des écoulements et de leurs possibles évolutions ainsi que des divers
types d’interactions interphases: mécaniques, thermiques, transferts

Les nombreuses données expérimentales et les multitudes de corrélations


empiriques et semi-empiriques développées ont des domaines
d’applications restreints aux conditions de leurs développement.

L’analyse des écoulements diphasiques nécessite une bonne


compréhension des phénomènes physiques. Elle demande également des
efforts de modélisation
66
ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
TPLD
Colonnes de dégazage des lacs méromictiques
Dans les lacs stratifiés (lacs qui ont des couches d'eau qui ne se
mélangent pas), les matières dissoutes dont les gaz sont piégées dans les
couches inférieures au fond. L'accumulation de grandes quantités de gaz
dissous dans les couches inférieures des lacs peut parfois provoquer des
éruptions, également appelées (retournement de lac), qui pourraient avoir
des conséquences désastreuses.
Le dégazage artificiel est apparu comme une solution pour sécuriser ces
lacs. Le principe de dégazage est assez simple : un tuyau vertical est
installé dans le lac puisant le liquide riche en gaz au fond. En montant à
travers la colonne, le liquide atteint des zones de pressions plus basses et
en dessous de la pression partielle du gaz dissous, l'exsolution se produit
formant une sorte de gas-lift. La différence de pression due au dégazage
provoque l'écoulement gaz-liquide à travers la conduite et son expulsion
à la sortie formant généralement une « fontaine » à la surface du lac
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ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
TPLD
Colonnes de dégazage des lacs méromictiques
Données: conditions à la sortie de la colonne (eau+CO2): QL débit eau,
pression atmosphérique en Atm et hauteur du jet gaz-liquide.

1. Calculer la vitesse du mélange, le taux de vide et la concentration de


l'eau en CO2 à la sortie. Quelle est la concentration de l'eau en CO2 à
l'entrée de la colonne ?

2. Construire un modèle 1D pour le calcul de l’écoulement gaz liquide :


en partant de la sortie et en procédant par tronçon, le modèle devrait
permettre calculer : la pression, la vitesse du mélange, le taux de vide, et
la concentration de l'eau en CO2 dans la partie diphasique de
l'écoulement

3. Donner des indications sur les régimes d'écoulements gaz-liquide


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ENI-Tunis 2021-2022 Jamel Chahed
TPLD
Colonnes de dégazage des lacs méromictiques

Références
Chahed, J. (2019). Modelling gas–liquid
flows in degassing risers used in extracting
gases from gas-bearing volcanic lakes.
Modeling Earth Systems and Environment,
5(4), 1221-1230.

Chahed, J. (2021). Assessment of one-


dimensional models used in the simulation
of gas-liquid flows in vertical degassing
columns. Journal of African Earth
Sciences, 178, 104123.

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