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Calcul des pertes de charges dans les conduites

hydrauliques
1.5. Viscosité
La viscosité caractérise la résistance à l’écoulement d’un fluide. Cette résistance résulte d’une
apposition de déplacement relatif des molécules les unes sur les autres. La viscosité d’un fluide
varie avec la nature du fluide, la température, la pression.

➢ Coefficient de viscosité dynamique « μ » : exprimé dans le système international en


Poiseuille (Pl) ou en Pascal seconde (Pa.s).
➢ Coefficient de viscosité cinématique «ν» : exprimé dans le système international en
mètre carré par seconde (m²/s). On utilise souvent le stokes (St). D’où : 1st=10 m²/s.
➢ Influence de la température sur la viscosité : Pour les liquides : si la température T°
augmente, la viscosité ʋ diminue. Pour les gaz : si la température T° augmente, la
viscosité ʋ augmente aussi.

1.6. Le régime d’écoulement


Le régime d'écoulement fait référence à la façon dont un fluide (liquide ou gaz) se déplace à
travers un conduit ou une canalisation. Il est déterminé par plusieurs facteurs, notamment la
vitesse du fluide, la viscosité, la géométrie du conduit et les conditions aux limites.

Soit un courant d’eau qui circule dans une conduite à section circulaire. On introduit un filet de
colorant dans l’axe de la conduite. Suivant la vitesse d’écoulement de l’eau, on peut observer
les phénomènes suivants

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➢ Écoulement laminaire : Dans un écoulement laminaire, les particules de fluide se déplacent
de manière ordonnée et par couches parallèles. Les interactions entre les particules sont
relativement faibles, et le mouvement global du fluide est régulier. Cet écoulement est
caractérisé par des trajectoires de particules bien définies et une faible turbulence. Il se
produit généralement à des faibles vitesses et dans des conduits de petite taille.
➢ Écoulement turbulent : À des vitesses plus élevées, les interactions entre les particules de
fluide deviennent plus importantes, entraînant des tourbillons et des mouvements
chaotiques. Dans un écoulement turbulent, les particules se déplacent dans différentes
directions et à différentes vitesses. Ce type d'écoulement est généralement observé à des
vitesses élevées ou dans des conduits de grande taille. Il est caractérisé par une agitation
constante et une meilleure mixité du fluide.
➢ Transition entre laminaire et turbulent : Entre les régimes d'écoulement laminaire et
turbulent, il existe une zone de transition où les caractéristiques de l'écoulement peuvent
varier considérablement. Cette transition peut être influencée par des facteurs tels que la
rugosité de la paroi du conduit, la viscosité du fluide et la vitesse d'écoulement.

1.6.1. Le nombre de Reynolds


La détermination du régime d’écoulement se fait par le calcul d’un nombre sans dimensions
appelé nombre de Reynolds Re :

𝑉𝑚 .𝐷 ρ.𝑉𝑚 .𝐷
Re= =
ν μ

Avec :

D : Diamètre de la conduite (en m) ;

Vm : Vitesse moyenne d’écoulement (en m/S)

ρ: Masse volumique du fluide (en kg/m3)

μ : Coefficient de viscosité dynamique (en Pa .S)

ν : Coefficient de viscosité cinématique (en m2/S) (stockes : st)

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Ces valeurs peuvent varier légèrement d’un ouvrage à un autre, mais en pratique, les valeurs ne
laissent pas d’ambiguïté. Elles seront franchement supérieures ou inférieure à ces limites. Dans
les écoulements turbulents, la valeur de Re est très importante et peut atteindre 105 jusqu'à 108.
Le calcul du nombre de Reynolds est basé sur la connaissance du diamètre hydraulique Dhy.

➢ Cas des conduites non-circulaire Dans le cas où la conduite n'est pas circulaire, on
définit ce que l'on appelle le diamètre hydraulique

On peut également définir le rayon hydraulique rH en correspondance avec le rayon de la


conduite :

➢ dans le cas d'une conduite circulaire de diamètre, on retrouve Dhy=d


➢ dans le cas d'une conduite carrée, le diamètre hydraulique n'est autre que le côté du carré.
➢ pour un fluide circulant dans un espace annulaire, on peut montrer que
Dhy = 2.e = Dex-Din où e est l'épaisseur de l'espace annulaire.

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Exemple de diamètres hydrauliques pour quelques géométries standards

1.6.2. Signification physique du nombre de Reynolds «Re »


Le fluide est globalement soumis à 2 forces :

• Celle que subirait le fluide s’il était parfait

• Celle qui résulte des frottements

Le rapport de ces deux forces

Ainsi, si Re est très grand, il y a prédominance des forces d’inertie, par contre, aux faibles
valeurs, c’est la force de frottement qui domaine La distribution des vitesses est une «parabole
aplatie »

Les particules circulent dans toutes les directions (=aléatoire). La variation de quantité de
mouvement est prépondérante. Au voisinage de la paroi, l’écoulement est laminaire : couche
limite. Le régime turbulent est le plus fréquemment rencontré : il est permanent en moyenne.

1.6.3. Théorème de Bernoulli pour un fluide réel


Lorsque le fluide est réel la viscosité est non nulle, alors au cours de déplacement du fluide,
les différents couches frottent les unes contre les autres et contre les parois qui n’est pas
parfaitement lisses d’où il y a une perte sous forme de dégagement d’énergie; cette perte est
appelée perte de charge.

La relation de Bernoulli s’écrit sous la forme suivante :

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1.6.4. Les pertes de charges
Les pertes de charges linéaires

Appelées aussi pertes de charges régulières ou systématiques, elles sont dues à la perte
d’énergie nécessaire pour vaincre les forces de frottement internes (viscosité / turbulence).
L’expérience montre que la perte de charge dans un tube est :

• proportionnelle à la longueur L du tube ;

• inversement proportionnelle au diamètre D du tube ;

• proportionnelle au carré de la vitesse moyenne débitante Vm du fluide;

• proportionnelle à un coefficient sans dimension noté λ. Le coefficient sans dimension λ dépend


du type d’écoulement

2
𝐿 𝑉𝑚 𝐿 2
𝑉𝑚 2
𝐿 𝑉𝑚
𝐽𝑙 = λ. . 𝛥𝑃𝑙 = λ. . 𝜌. 𝛥𝐻𝑙 = λ. .
𝐷 2 𝐷 2 𝐷 2𝑔

(en Joule / kg) (en Pascal) (en Mètre de fluide)

Pour déterminer le coefficient de perte de charge régulière, on fait souvent appel à des formules
empiriques [3], tel que :

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Remarque :

Pour les rugosités et les conditions de fonctionnement courantes en hydraulique


industrielle, ce coefficient de perte de charge se situe dans une fourchette de 0,02 à 0,04,
avec une moyenne de l'ordre de : λmoy ≈ 0,025

On peut utiliser cette valeur pour un calcul en avant-projet. Cette valeur doit être vérifiée
à partir de la détermination des composants à l'aide des relations précédentes. On peut
également utiliser le diagramme de Moody, représentation graphique de l'évolution du
coefficient de perte de charge sous forme d'un abaque :
Le régime d'écoulement n'a à priori pas d'importance en hydraulique industrielle.
Cependant, on privilégie les écoulements turbulents car les écoulements laminaires
présentent quelques inconvénients :

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diagramme de Moody

Les pertes de charge singulières (localisées)

Appelées aussi pertes de charges localisées, elles sont dues aux formes des tuyaux (raccords ,
coudes , robinets , filtres …) et aux variations brusques de sections et de direction . elles sont
données par les relations : On exprime une perte de charge singulière en fonction de la vitesse
moyenne V avant la singularité

2
𝑉𝑚 2
𝑉𝑚 2
𝑉𝑚
𝐽𝑠 = ξ 𝛥𝑃𝑠 = ξ. 𝜌. 𝛥𝐻𝑠 = ξ.
2 2 2𝑔

(en Joule / kg) (en Pascal) (en Mètre de fluide)

𝛏 noté aussi K = coefficient de perte de charge localisée sans dimension = f (formes, diamètres
…) . Il est donné sous forme d’abaques, de tableaux ou de relations empiriques :

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Le coefficient de perte de charge ξ (KSI) dépend uniquement de la singularité. Il est
indépendant du fluide, de sa température et de son débit.

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Pertes de charges totales dans un circuit hydraulique

C’est la somme des pertes de charges linéaires et des pertes de charges singulières dans tout le
circuit.

2 𝐿𝑖 2 𝜌 2 𝐿𝑖 2 1
𝛥𝑃𝑡 = [ ∑ ξ𝑗 . 𝑉𝑚𝑗 + 𝜆𝑖 . . 𝑉𝑚𝑖 ] 𝛥𝐻𝑡 = [ ∑ ξ𝑗 . 𝑉𝑚𝑗 + 𝜆𝑖 . . 𝑉𝑚𝑖 ]
𝐷𝑖 2 𝐷𝑖 2𝑔

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Résistance hydraulique

La résistance hydraulique est une grandeur caractérisant une conduite et permettant de calculer
la perte de charge (ces deux notions sont distinctes) subie par un fluide s'écoulant dans la
conduite :

𝛥𝑃
𝑅ℎ =
𝑄

Q est le débit volumique du fluide,

∆P la différence de pression amont-avale dans la conduite.

Exemple : Cas d'un écoulement de Poiseuille

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