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Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

Introduction .............................................................................................................. 41

4.1 Régimes d’écoulement - nombre de Reynolds .................................................. 41

4.2 Pertes de charges .............................................................................................. 43

4.3 Théorème de Bernoulli – cas d’un écoulement sans échange de travail.......... 43

4.4 Théorème de Bernoulli – cas d’un écoulement avec échange de travail………46

4.5 Pertes de charge singulières............................................................................. 49

4.6 Pertes de charges linéaires : .............................................................................. 50

40 Dr. Foued CHABANE


Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

Introduction

Dans le chapitre précédent nous avons supposé que le fluide était parfait pour
appliquer l’équation de conservation de l’énergie. L’écoulement d’un fluide réel est
plus complexe que celui d’un fluide idéal. En effet, il existe des forces de frottement,
dues à la viscosité du fluide, qui s’exercent entre les particules de fluide et les parois,
ainsi qu’entre les particules elles-mêmes. Pour résoudre un problème d’écoulement
d’un fluide réel, on fait appel à des résultats expérimentaux, en particulier ceux de
l’ingénieur et physicien britannique Osborne Reynolds.

Une méthode simplifiée de calcul des pertes de charge basée sur ces résultats
expérimentaux est proposée. Elle est indispensable pour le dimensionnement des
diverses installations hydrauliques (de pompage, de turbines, de machines
hydrauliques et thermiques dans lesquelles est véhiculé un fluide réel…etc.)

Contrairement à un fluide parfait par lequel, le frottement est négligeable,


un fluide réel (ou visqueux) en écoulement est le siège de frottement qui peut être
important. Cette perte d’énergie est due au frottement entre deux couches de
fluide voisines ou entre le fluide et la paroi d’une conduite.

4.1. Les régimes d’écoulement :

Depuis longtemps les hydrauliciens avaient constaté qu’il existe des


différents régimes d’écoulement, mais Osborne Reynolds les a étudié
expérimentalement, et a dégagé les critères permettant de les différencier.

Expérience : Un tube horizontal en verre comportant deux prises de pression est


alimenté par un réservoir en charge. Une vanne placée à l’extrémité permet de faire
varier la vitesse de l’écoulement. Un tube effilé alimenté par un réservoir de colorant
permet d’obtenir un filet fluide coloré au centre du tube. On observe l’allure de
l’écoulement en faisant varier la vitesse.

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Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

Observations :

 Aux faibles vitesses, le filet coloré conserve son individualité jusqu’à


l’extrémité. La perte de pression p est faible, alors le régime est dit laminaire.
 A partir d’une certaine vitesse de l’écoulement, le filet coloré se mélange
brusquement dans l’eau après avoir parcouru une distance.
 Si on augmente encore la vitesse, le filet coloré se mélange à l’écoulement
presque aussitôt après son introduction. On constate une augmentation
brutale de p.

Pour le cas (A) : le fluide s’écoule en couches cylindriques coaxiales. On dit que le
fluide s’écoule en régime laminaire.

Pour le cas (B) : c’est une transition entre le régime laminaire et celui turbulent. On
dit que le fluide s’écoule en régime transitoire.

Pour le cas (C) : formation de mouvement tourbillonnant dans le fluide. On dit que le
fluide s’écoule en régime turbulent.

Cette expérience est faite par Reynolds en faisant varier le diamètre de la conduite,
la température, le débit, etc…, pour des divers fluides. La détermination du régime
d’écoulement est par le calcul d’un nombre sans dimension appelé nombre de
Reynolds (Re).

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 V  D V  D
Re  
 

D : diamètre de la conduite (en m)


V : vitesse moyenne d’écoulement (en m/s)
ρ : masse volumique du fluide (en kg/m3)
μ : coefficient de viscosité dynamique (en Pa.s)
ν : coefficient de viscosité cinématique (en m²/s)

Si Re < 2000 le régime est laminaire


Si 2000 < Re < 3000 le régime est transitoire
Si Re > 3000 le régime est turbulent

Remarque : si la section n’est pas circulaire, on définit le diamètre équivalent

(D) par

4  la section de la conduite
D
le périmètre mouillépar le fluide

4.2 PERTES DE CHARGES

4.3 Théorème de Bernoulli – cas d’un écoulement sans échange de travail

Définition

Considérons un écoulement entre deux points (1) et (2) d’un fluide réel dans une
conduite, tel qu’entre les points (1) et (2) il n’y ait pas de machine hydraulique.

Reprenons le schéma de la veine fluide du paragraphe 4 du chapitre 3 avec les


mêmes notations et les hypothèses suivantes:

- Le fluide est réel et incompressible : cela suppose l’existence de forces élémentaire


de frottement visqueux d qui contribue dans l’équation de bilan par un travail négatif
et donner naissance à des pertes de charges.

- L’écoulement est permanent.

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A l’instant t le fluide de masse (dm1 + M) est compris entre S1 et S2. Son énergie
 
mécanique est : Emec t  E p t  Ec t

S1
Emec t  dm1.g.Z1  M .g.Z   1 .v 2 .dm  1 .dm1.v12
S1 2 2

A l’instant (t+dt) le fluide de masse (M+dm2) est compris entre S’1 et S’2. Son
énergie mécanique est : Emec t dt  E p   t  dt
 Ec t dt

S1
Emec t dt  dm2 .g.Z 2  M .g.Z   1 .v 2 .dm  1 .dm2 .v22
S1 2 2

On applique le théorème de l’énergie mécanique au fluide entre t et t+dt : « La


variation de l’énergie mécanique est égale à la somme des travaux des forces
extérieures. » On prendra en considération cette fois ci le travail des forces de
frottement visqueux dτ.

Emec t dt  Emec t  W  forces de pression  W

W  F1.dx1  F2 .dx2

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On peut définir F1 et F2 par la pression et la surface

W  P1 .S1 .dx1  P2 .S 2 .dx2

En remarquant que le produit S fois dx, sont représentés le volume élementaire dV,
donc on obtient :

W  P1.dV1  P2 .dV2

en simplifiant on obtient :

1 1
dm2 .g.Z 2  .dm2 .v22  dm1 .g.Z1  .dm1 .v12  P1 .dV1  P2 .dV2  W
2 2

dm

On tient de compte que dV , donc l’équation devient sous forme finale

1 1 P P
dm2 .g.Z 2  .dm2 .v22  dm1 .g.Z1  .dm1 .v12  1 .dm1  2 .dm2  W
2 2 1 2

Par conservation de la masse : dm1 = dm2 = dm et puisque le fluide est


incompressible : ρ1= ρ2= ρ: On aboutit à l’équation de Bernoulli :

v22  v12 P2  P1
  g.Z 2  Z1  
W
2  dm

L’unité de chaque terme de la relation (4) est le joule par kilogramme (J/kg)
D’après la relation (4) on peut alors écrire :

v22 P2 v2 P
  g.Z 2  1  1  g.Z1 
W
2  2  dm

On définit la perte de charge entre les points (1) et (2) par J 1, 2 


W perte
dm
d’énergie par frottement visqueux par unité de masse qui passe.

v22  v12 P2  P1
  g.Z 2  Z1   J1, 2
2 

L’unité de chaque terme de la relation (4) est le joule par kilogramme (J/kg)
En divisant par g la relation (4) devient homogène à des longueurs en mètre :

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v22 P2 v12 P1 J
  .Z 2    Z1  1, 2
2g  2g  g

4.4 Théorème de Bernoulli – cas d’un écoulement avec échange de travail

Reprenons le schéma de la veine fluide du paragraphe présidente avec les mêmes


notations et les mêmes hypothèses. On suppose en plus qu’une machine
hydraulique est placée entre les sections S1 et S2. Cette machine est caractérisée
par une puissance nette Pnet échangée avec le fluide, une puissance sur l’arbre Pa
et un certain rendement η. Cette machine peut être soit une turbine soit une
pompe.

Dans le cas d’une pompe : le rendement est donné par l’expression suivante :
Pnet

Pa

- Dans le cas d’une turbine : le rendement est donné par l’expression suivante :
Pa

Pnet
Entre les instant t et t’=(t+dt), le fluide a échangé un travail W net = Pnet.dt avec la
machine hydraulique. W net est supposé positif s’il s’agit d’une pompe et négatif s’il
s’agit d’une turbine.

On désigne par F1 et F2 respectivement les normes des forces de pression du


fluide agissant au niveau des sections S1 et S2.

A l’instant t le fluide de masse (dm1 + M) est compris entre S1 et S2. Son énergie
mécanique est

S1
Emec t  dm1.g.Z1  M .g.Z   1 .v 2 .dm  1 .dm1.v12
S1 2 2

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Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

A l’instant (t+dt) le fluide de masse (M+dm2) est compris entre S’1 et S’2. Son
énergie mécanique est :

S1
Emec t dt  dm2 .g.Z 2  M .g.Z   1 .v 2 .dm  1 .dm2 .v22
S1 2 2

On applique le théorème de l’énergie mécanique au fluide entre t et t+dt :« La


variation de l’énergie mécanique est égale à la somme des travaux des forces
extérieures. »,en considérant cette fois ci le travail de la machine hydraulique.

Emec t dt  Emec t  W  forces de pression  Pnet .dt  W

W  F1.dx1  F2 .dx2  Pnet .dt  W

En simplifiant on obtient :

1 1
dm2 .g.Z 2  .dm2 .v22  dm1 .g.Z1  .dm1 .v12  P1 .dV1  P2 .dV2  Pnet .dt  W
2 2

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Chapitre 4 : Dynamique des Fluides Incompressibles Réels

1 1 P P
dm2 .g.Z 2  .dm2 .v22  dm1 .g.Z1  .dm1 .v12  1 .dm1  2 .dm2  Pnet .dt  W
2 2 1 2

Par conservation de la masse : dm1 = dm2 = dm et puisque le fluide est


incompressible : ρ1 = ρ2 = ρ, on aboutit à l’équation de Bernoulli :

1 1 P P dt W
g.Z 2  .v22  g.Z1  .v12  1 .  2 .  Pnet . 
2 2   dm dm

v22  v12 P2  P1 Pney


  g.Z 2  Z1    J 1, 2
2  qm

Elle peut être interprétée graphiquement de la manière suivante :

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Portons sur la verticale, à partir du centre de gravité G1 de la section S1 une


P1
distance égale à . Le lieu de toutes les extrémités de ces segments s’appelle ligne

piézométrique

Portons sur la verticale au-dessus de la ligne piézométrique la quantité


v12
. Le lieu de toutes les extrémités de ces segments représente la ligne de charge.
2g
En l’absence de pertes de charge, la ligne de charge est confondue avec le plan
de charge. Ce plan de charge donne une représentation graphique de la
constance tirée de l’équation de Bernoulli pour un fluide parfait. La perte de
charge totale exprimée en hauteur de liquide depuis le début de l’écoulement, est
égale à la distance entre la ligne de charge et le plan de charge, mesurée sur la
verticale passant par le point G1. La perte de charge entre deux points G 1 et G2 de
l’écoulement est donnée par la différence de cote de la ligne de charge sur les
verticales passant par les points précédents.

La perte de charge J12 peut être due à une perte de charge linéaire et une perte de
charge singulière : J1, 2  J L  J S

4.5 Pertes de charge singulières

Quand la conduite subit de brusque variation de section ou de direction, il se


produit des pertes de charges dites singulières, elles sont généralement mesurable
et font partie des caractéristiques de l’installation.

On les exprime par :


J s  K s 
2

où s : indice de l’accident de forme de la conduite.

Ks : Coefficient (sans unité) de pertes de charge. Il dépend de la nature et de la


géométrie de l’accident de forme.

Les valeurs de Ks sont données par les constructeurs dans leurs catalogues.

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4.6 Pertes de charges linéaires :

Les pertes de charges linéaires, sont des pertes de charge réparties régulièrement
le long des conduites. En chaque point d’un écoulement permanent, les
caractéristiques de l’écoulement sont bien définies et ne dépendent pas du temps.
La représentation graphique de l’écoulement prend l’allure ci-dessous.

La vitesse étant constante, la ligne piézométrique et la ligne de charge sont


parallèles. La variation de hauteur piézométrique, évaluée en hauteur de liquide
est égale à la perte de charge linéaire entre les deux points de mesure.

Les pertes de charge linéaires sont proportionnelles à la longueur L de la


conduite, inversement proportionnelles à son diamètre d, proportionnelle au carré
de la vitesse débitante V du fluide.

v² L
J L    
2 d

- v : vitesse moyenne d’écoulement dans la conduite (m/s)

- L : longueur de la conduite (m)

- d : diamètre de la conduite (m)

- λ : coefficient de perte de charge linéaire. Il dépend du régime d’écoulement et


notamment du nombre de Reynolds Re.
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Dans un régime d’écoulement laminaire : Re < 2000

Formule de Poiseuille

64

Re

Dans un régime d’écoulement turbulent lisse : 2000 < Re < 105

Formule de Blasius

  0.316  Re 0.25

Dans un régime d’écoulement turbulent rugueux : Re > 105

Formule de Blench


  0.79 
d

avec :

- ε : rugosité de la surface interne de la conduite (mm)

- d : diamètre intérieur de la conduite (mm) Parfois, on lit la valeur de λ sur un


abaque établie par Moody.

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