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Simulation numérique de l’écoulement d’un fluide pseudoplastique dans une


cuve mécaniquement agitée

Article · January 2011


Source: OAI

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20ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août2009

Simulation numérique de l’écoulement d’un fluide


pseudoplastique dans une cuve mécaniquement agitée
M. BOUZIT, H. AMEUR

Faculté de Génie Mécanique USTO-MB, BP 1505 El Mnaouar Oran Algérie

Résumé :
Cette étude est menée en vue de déterminer par voie numérique l’ensemble des
caractéristiques hydrodynamiques ainsi que la puissance nécessaire d’un mélange de fluides visqueux
newtoniens et non newtonien (pseudoplastique). L’agitation est assurée par un mobile de type bipale
dans une cuve cylindrique à fond plat, plusieurs autres géométries de bipale ont été étudiées. La
résolution des équations de mouvement repose sur la méthode de discrétisation par volumes finis. Les
fluides simulés suivent la loi d’Ostwald de Waele ou la loi de Carreau. Les résultats obtenus à l’aide
du code de calcul CFX, donne un aperçu général sur les paramètres hydrodynamiques et rhéologiques
au sein de la cuve agitée.
Abstract :
This study aims to determine by numerical means the hydrodynamic characteristics, also the
necessary power for the mixing of viscous Newtonian and non Newtonian fluid (pseudoplastic).The
mechanical agitation is assured in a cylindrical flat bottom tank. The tank was equipped with a two-
blade stirrer. Study of flow is developed using finite volumes method. The fluids simulated follow
either the Ostwald de Waele law or the Carreau’s one. The results obtained using a CFX software,
gives an outline on the hydrodynamic and rheological parameters within the agitated tank.

Mots-clés : Agitation, bipale, fluide pseudoplastique, simulation 3-D

1 Géométrie du système d’agitation


Le tableau suivant représente les différentes configurations géométriques réalisées pour notre
étude
h/T 0.1 0.25 0.45 0.8 1.0
H/D 1 1 1 1 1
0.35
nombre de pales D/T 0.5 0.5 0.5 0.5 0.5
=2 0.65
0.8
0.07
D/T = 0.5 0.2
c/T 0.07 0.07 0.07 0.07
0.35

0.47

La géométrie simulée est composée d’une cuve cylindrique à fond plat de diamètre intérieur T
= 300 mm et de hauteur de cuve et de liquide H, l’agitateur a un diamètre D, une hauteur h est
constitue d’un axe et de deux pales planes verticales. Cet agitateur est placé à une distance c/T de
façon à ne pas racler le fond de la cuve.
20ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août2009

2 Considérations théoriques
La rotation de l’agitateur introduit un régime hydrodynamique périodique. Pour arriver à obtenir un
régime permanent et pour simplifier l’écriture des conditions aux limites, nous avons choisi un repère
tournant lié à l’agitateur. Ces conditions aux limites sont faites de tel façon à ce que les vitesses sont
nulles sur la pale et l’axe et que la vitesse angulaire est égale à la vitesse de rotation à la paroi de la
cuve.
Nous avons rendu adimensionnelles toutes les grandeurs caractérisant l’état hydrodynamique. Les
vitesses adimensionnelles sont obtenues en prenant comme grandeurs de référence la vitesse de
rotation de l’agitateur selon l’équation V* =V/πNT. Avec N la vitesse de rotation de l’agitateur.(R*=
2R/T) et (Z* = Z/T). Les développements théoriques des champs de vitesse sont présentés en détail
dans certain articles [1, 2, 3]

3 Simulation numérique
La simulation numérique utilisée dans cette étude utilisant le code CFX version 11.0 pour lequel la
résolution des équations de Navier Stokes régissant les phénomènes de transfert de quantité de
mouvement sont résolues par une méthode de discrétisation aux volumes finis.

4 Résultats et discussion

4.1 Composantes de vitesse

Fig 1 : Vitesse tangentielle pour h/T = 0.25, D/T = 0.5 et Re = 20

La figure 1 donne les contours de vitesse tangentielles pour les cas d’un bipale et d’une turbine bipale
et montrent évidement l’importance des vitesses tangentielles aux bords des pales.

* *
Vθ Vθ
0,30 Simulation ( notre travail )
0,5 Simulation ( Bertrand )
Simulation (notre travail)
0,25
Simulation (Bertrand)
0,4
0,20
0,3
0,15
0,2

0,10
0,1

0,05
0,0

0,00
-0,1
* 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 *
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 R R

Figure 2 Figure 3
20ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août2009

Les figures 2 et 3 donnent une confrontation des résultats numériques obtenus et ceux des expériences
de J. Bertrand [4] pour un fluide pseudoplastique (n = 0.7). Ces résultats concernent, la répartition des
vitesses tangentielles, d’une part, sur la pale et son prolongement et d’autre part, sur la médiane pour
Re = 0.1, h/T = 1, D/T = 0.508

4.2 Fonction rotationnel


* *
ω ω
3
2 0
θ=0
0 0
0 θ = 90
-3
-2
-6
-4 -9

-6 -12
D /T = 0.35
-8 -15 D /T = 0.50
D /T = 0.65
-18
-10 D /T = 0.80
-21
-12
-24
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 * 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 *
R R

Figure 4 Figure 5

Dans la figure 4 est présentée la distribution de la fonction rotationnel pour un Reynolds Re = 10 et n


= 0.7, h/T = 1 , D/T = 0.508 , Z* = 0.503 (modèle d’Ostwald). Cette fonction présente de très
importantes variations au bout des pales là ou sont concentrées les variations de vitesse les plus
grandes. Dans le prolongement des pales et au niveau de la paroi cette fonction est minimum.
La figure 5 montre pour Re = 10, n = 0.7, h/T = 0.25, c/T = 0.07, Z* = 0.195 (modèle d’Ostwald),
l’influence du diamètre de la pale sur la fonction rotationnel, la relation est linéaire et le maximum est
toujours au bout des pales.

4.3 Contraintes de cisaillement

*
τ rθ *
τ rθ
4 Simulation ( notre travail ) D / T = 0.35
Simulation (Bertrand ) 6 D / T = 0.50
D / T = 0.65
3 D / T = 0.80
4

2
2

1
0

0
-2
-1
-4
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 * 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 *
R R

Figure 6 Figure 7

La figure 6 représente pour Re = 0.1, n = 0.7, h/T = 1, D/T = 0.508, Z* = 0.503(modèle d’Ostwald). La
variation de la contrainte de cisaillement en fonction de la position radiale au niveau de la pale et son
prolongement. On remarque une variation lente dans toute ligne sauf au niveau du bout de la pale où
cette variation est accentuée et plus grande. Nous remarquons une bonne concordance entre nos
résultats et ceux obtenus par J. Bertrand.
Dans le cas d’une turbine bipale, pour Re = 10, n = 0.7, c/T = 0.007, h/T = 0.25, Z* = 0.195
(modèle d’Ostwald), la figure 7 montre l’influence de la largeur de la pale sur les contraintes
20ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août2009

de cisaillement ; il n’y a pas de variation assez importante sauf pour la pale la plus large à
cause de l’effet de la paroi

4.4 Dissipation visqueuse et puissance d’agitation


La fonction de dissipation visqueuse s’exprime comme suivant :
(
Qv = 2τ rr + 2τ θθ + 2τ zz + τ rz + τ rθ + τ zθ / η
2 2 2 2 2 2
) 2
(1)
Avec :
τ rr = − η 2 ∂vr / ∂r (2)
τ rθ = − η  r ∂ ( vθ / r ) / ∂r + (1/ r ) ∂vr / ∂θ  (3)
τ rz = − η [ ∂vr / ∂z + ∂vz / ∂r ] (4)

*
Q v
250

D /T = 0 .3 5
200
D /T = 0 .5 0
D /T = 0 .6 5
150

100

50

0 ,0 0 ,2 0 ,4 0 ,6 0 ,8 1 ,0 *
R

Figure 8 : variations de la dissipation visqueuse (Qv*) en fonction du rayon R* pour


Re = 10, n = 0.7, θ = 0o

Dans cette figure nous montrons l’influence de la largueur de la pale sur la dissipation visqueuse et la
figure montre bien que la dissipation visqueuse est maximale au bouts des pales et montre son
augmentation avec la largeur de la pale.
L’expression de la puissance est donnée par la formulation suivante :
P =η ∫ Qv dv (5)
volumedelacuve

Où dv = r dr dθ dz (6)
Le nombre de puissance et calculé suivant cette équation
P
NP = (7)
ρ N 3 D5

4.4.1 Fluide newtonien (Glycerol)


Re Abid (sim 3D) Nagata Bertrand (Exp) Bertrand (Sim2D) Présent travail
1 200 180 --- 175 203.24
11 25 18 17.4 10 18.49
32 12 9 8.1 7 6.47
Tableau 1: Nombre de puissance pour agitateur bipale cadre D/T = 0.7 ; H/T = 1 ; h/T = 1

Re Abid (sim 3D) Nagata Présent travail


10 7.2 8 7.22
61 4.7 2 1.31
Tableau 2: Nombre de puissance pour agitateur turbine bipale D/T = 0.5 ; H/T = 1 ; h/T = 0.25
20ème Congrès Français de Mécanique Marseille, 24-28 août2009

Re D/T = 0.6 D/T = 0.7 D/T = 0.9


1 44.53 71.80 184.53
10 4.47 7.22 18.59
30 1.54 2.49 6.41
60 0.82 1.33 3.42
Tableau 3 : Nombre de puissance pour différentes largeurs de pales (turbine bipale)
H/T = 1 ; h/T = 0.25 ; c/T = 0.05

Dans les tableaux 1 et 2 nous montrons une confrontation de nos résultats avec ceux obtenus par
[3,4,5,6]. Dans le tableau 3 nous montrons la variation du nombre de puissance en fonction de trois
différentes largeurs de la pales de la turbine.

Re h/T = 0.16 h/T = 0.6 h/T = 1


1 52.83 140.16 203.24
10 5.31 14.07 20.33
30 1.84 4.80 6.89
60 0.98 2.52 3.59
Tableau 4: Nombre de puissance pour différentes hauteurs de pales (turbine bipale)
H/T = 1 ; D/T = 0.7 ; c/T = 0.05

L’augmentation du nombre de puissance avec l’augmentation de la hauteur de la pale de la turbine est


montrée dans le tableau 4 et on peut modéliser ce nombre en fonction de la géométrie de la pale.

Re c/T = 0.05 c/T = 0.2 c/T = 0.375


1 71.80 60.32 57.83
10 7.22 6.06 5.81
30 2.49 2.08 2.02
60 1.33 1.11 1.09
Tableau 5 : Nombre de puissance pour différentes hauteurs c (turbine bipale)
H/T = 1 ; D/T = 0.7 ; h/T = 0.25

Dans le tableau 5 nous montrons l’influence de la position de l’agitateur sur le nombre de puissance et
plus l’agitateur est très proche du fond de la cuve plus le nombre de puissance est important.

4.4.2 Fluide non newtonien


Np
n = 0 .7
n = 0 .8
10 00 n = 0 .9
n = 1 .0

1 00

10

0 .1 1 10
Re

Figure 9 : Variations du nombre de puissance Np en fonction du nombre de Reynolds Re (modèle


d’Ostwald de Waele)

Selon Metzner et Otto [7] l’agitation de tels fluides est caractérisée par un gradient de vitesse moyen
.
γ a représentatif du cisaillement sur l’ensemble de la cuve, qui permet de calculer la puissance
consommée. Ce gradient de vitesse moyen est proportionnel à la vitesse de rotation de l’agitateur :
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.
γ a = K .N (8)
K est la constante de Metzner et Otto qui dépend uniquement de la géométrie de l’ensemble cuve-
agitateur. Une conséquence de l’équation (3.19) est que la viscosité apparente du fluide définie par
l’équation (3.2) s’écrit :
.
γ a = m. ( K .N )
n −1
(9)
et le nombre de Reynolds qui lui est associé dit nombre de Reynolds apparent ou d’agitation est :
ρ ND 2
Re a = (10)
m. ( K .N )
n −1

Il découle de ces définitions que :


Re a = Re' .K 1− n (11)
Et :
Np.Re a = B ou Np Re' = B.K 1− n (12)

Pour un fluide pseudoplastique, le produit Np.Re est égal à B(K)n-1


Avec K constante de Metzner et Otto.
D’après l’équation (3.23), on a trouvé K = 7.01
Le tableau suivant résume les valeurs du coefficient K pour différents auteurs

Hiraoka et Coll Bertrand et Couderc Youcefi Présent travail

K 6.8 - 7.9 7.3 7.54 7.01

Tableau 6: Constante de Metzner et Otto

References
[1] C Yu, S. Gunasekaran. Performance evaluation of different model mixers by numerical
simulation. Journal of Food Engineering, 71, 295-303 (2005).
[2] S. Hiraoka, I. Yamada. Journal of Chemical Engineering of Japan, vol. 11, n° 6 487-493
(1978).
[3] M.Abid, C. Xuereb, J. Berrtrand. Modeling of the 3-D Hydrodynamics of 2-Blade
Impellers in Stirred Tanks Filled with a Highly Viscous Fluid. The Canadian Journal of
Chemical Engineering, Vol. 75 184-193 (1994).
[4] Bertrand J. et Couderc J. P. Agitation de fluides pseudoplastiques par un agitateur bipale.
The Can. J. Chem. Eng., 60, 738-747, (1982).
[5] Youcefi A. Etude expérimentale de l’écoulement d’un fluide viscoélastique autour d’un
agitateur bipale en cuve agitée. Thèse de Doctorat Institut National Polytechnique Toulouse
(1993).
[6] Nagata Shinji. Mixing : Principals and applications.Kodansha LDT. Tokyo, (1975).
[7] Metzner A.B. Otto R.E. Agitation of non newtonian fluids. A.I.Ch.E. journal vol 3, N°1,
3-10 (1957)

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