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COURS D’HYDRAULIQUE 1

(HYDRAULIQUE EN CHARGE)
FILIERE : GENIE CIVIL
OPTION : GESTION ET MAÎTRISE DE L’EAU/LICENCE (GME-L2)

proposé par
DENYIGBA KOKOU DONUDENU.
Dipl. Ing. Sciences et techniques de l’Eau & l’Environnement
Ecole doctorale EAU-VILLE-ENVIRONNEMENT (Centre d’Enseignement et de Recherche de L’Ecole Nationale des Ponts et
Chaussées –Paris) - Consultant WASH
mail: gk62.denyigba@gmail.com

ANNEE : 2020-2021
OBJECTIFS DU COURS
Objectifs généraux
A l’issue de ce module, les apprenant sont en mesure de :

OG1 : Comprendre les lois essentielles de la dynamique des écoulements en charge


OG2 : Appliquer les lois de la dynamique des fluides aux écoulements en charge

Objectifs spécifiques
A l’issue de ce cours, les apprenants devront être capables de :
✓ Définir les caractéristiques des écoulements en charge
✓Appliquer les équations de Bernoulli à la compréhension du comportement énergétique des
machines hydrauliques génératrices (pompes) et réceptrices (turbine)
✓ Réaliser une simulation de calcul de réseau hydraulique dans un écoulement en charge (cas
des réseaux ramifiés et maillés) 2
CONTENU

Chapitre 1. Généralités
Chapitre 2. Etude des pertes de charge.
Chapitre 3. Procédés de calcul de l’écoulement en charge
Chapitre 4. Calculs et simulations des réseaux

Prérequis : mécanique des fluides (statique, hydrodynamique, ...)


3
4.2 Equations de Bernoulli

4.2.1 Théorème de Bernoulli

▪ Exprime le principe de conservation de l’énergie mécanique ou le


théorème de l’énergie cinétique en hydraulique (les variations de
température et l’échange de chaleur avec l’extérieur sont négligeables).

▪ Ce théorème exprime ainsi la conservation de l’énergie mécanique totale


Médecin, physicien,
du système lors d’un écoulement au cours duquel, il peut y avoir des mathématicien suisse
apports et des pertes d’énergie.

▪ En rappel, les différentes formes d’énergie rencontrées en hydrodynamique sont :


- Energie cinétique : Ec = ½ mv²
La charge cinétique due à l’écoulement Hc = Ec/F, (F=poids (force) de l’eau)
𝒗²
𝑯𝒄 = 𝟐𝒈

4
- Energie de pression : EP = pression × Volume
La charge de pression due à l’écoulement : HP = EP/F

𝑷
𝑯𝒑 =

- Energie potentielle (de pesanteur) ou énergie de position : EZ =F× Z


F =mg représente toujours le poids de l’eau et Z est la position du liquide par rapport à un niveau de
référence. HZ = EZ/F

𝑯𝒁 = 𝒁

Emécanique = Ecinétique + Epotentielle

La charge (énergie) totale d’un filet de liquide (non visqueux) en mouvement permanent sous
l’cation des seules forces de gravité :
𝒗² 𝑷
𝑯= + +𝐙
𝟐𝒈 
5
4.2.2 Equation de Bernoulli

L’expression simplifiée du théorème de Bernoulli pour un liquide s’écoulant d’un point 1 à un


point 2, stipule que la charge en 1 est égale à la charge en 2 + la variation de charge entre 1 et
2 : H1 = H2 +H1-2

6
▪ Pour un liquide parfait (viscosité nulle), la charge hydraulique H, se conserve pendant
l’écoulement
𝒗² 𝑷
𝑯= + + 𝐙 = 𝐂𝐭𝐞
𝟐𝒈 

▪ Pour un liquide réel,


𝒗² 𝑷
𝑯= + + 𝐙 + 𝑯 = 𝐂𝐭𝐞
𝟐𝒈 

4.2.3 Expression générale

L’expression simplifiée du théorème de Bernoulli pour un liquide s’écoulant d’un point 1 à un


point 2, stipule que la charge en 1 est égale à la charge en 2 + la variation de charge entre 1 et
2 : H1 = H2 +H1-2
𝒗𝟏² 𝑷𝟏 𝒗𝟐² 𝑷𝟐
+ + 𝐙𝟏 = + + 𝐙𝟐 + 𝑯𝟏 − 𝟐
𝟐𝒈  𝟐𝒈 
7
4.2.4 Equation de Bernoulli : cas d’un écoulement sans échange d’énergie

Sous les hypothèses suivants :


- fluide parfait et incompressible : 1= 2 = 
- écoulement permanent
- écoulement dans une conduite parfaitement lisse
- conservation de masse
𝒗²𝟐 − 𝒗𝟏² 𝑷𝟐 − 𝑷𝟏
+ + 𝒈(𝒁𝟐 − 𝒁𝟏) = 𝟎
𝟐 

4.2.5 Equation de Bernoulli : cas d’un écoulement avec échange d’énergie (pompe,
turbine)

𝒗²𝟐 − 𝒗𝟏² 𝑷𝟐 − 𝑷𝟏 𝑷𝒏𝒆𝒕 Pnet : puissance net


+ + 𝒈(𝒁𝟐 − 𝒁𝟏) =
𝟐  𝒒𝒎 qm : débit massique

8
4.2.6 Equation de Bernoulli : cas d’un écoulement sans échange d’énergie

Sous les hypothèses suivants :


- fluide parfait et incompressible : 1= 2 = 
- écoulement permanent
- écoulement dans une conduite parfaitement lisse
- concersation de masse
𝒗²𝟐 − 𝒗𝟏² 𝑷𝟐 − 𝑷𝟏
+ + 𝒈(𝒁𝟐 − 𝒁𝟏) = 𝟎
𝟐 

4.2.7 Equation de Bernoulli : cas d’un écoulement avec échange d’énergie (pompe,
turbine)

𝒗²𝟐 − 𝒗𝟏² 𝑷𝟐 − 𝑷𝟏 𝑷𝒏𝒆𝒕 Pnet : puissance net


+ + 𝒈(𝒁𝟐 − 𝒁𝟏) =
𝟐  𝒒𝒎 qm : débit massique

9
4.2.8 Représentation graphique

▪ Ligne de charge (H) ou ligne d’énergie

Courbe représentant la ligne des niveaux de la charge totale H le long d’une conduite, suivant
le sens de l’écoulement, ie H =f(x), x:distance de la section par rapport à la section initiale.

𝑃 (𝑥) 𝑉²(𝑥)
H(x) = Z(x)+ 𝑔 +  2𝑔

▪ Ligne piézométrique (H*)

Courbe représentant sur la verticale la ligne des niveaux de la charge statique H* en fonction
de x (le long d’une conduite ou d’une canalisation, suivant le sens de l’écoulement)/

𝑃 (𝑥)
H*(x) = Z(x)+
𝑔

10
11
12
Conclusion

▪ L’équation de Bernoulli est souvent utilisée dans les différentes branches de l’Hydraulique,
elle est la base des formules de calcul et permet de résoudre des problèmes pratiques
importants.

▪ Pour y arriver, il faut choisir le niveau de référence d’une manière judicieuse et de même
pour les deux points 1 et 2 : ceci permet concrètement de minimiser le nombre d’inconnues.

▪ Si l’on introduit dans l’équation de Bernoulli deux inconnues, il faut également appliquer
l’équation de continuité.

▪ Pour transporter un débit Q sur une certaine distance, il faut déterminer les caractéristiques
de la conduite par un calcul économique tenant compte de sa résistance mécanique, de la
pression du fluide et des pertes de charges.

13
CHAPITRE 2
ETUDE DES PERTES DE CHARGE

Sommaire

1. Vue d’ensemble

2. Perte de charge linéaire

3. Perte de charge singulière

4. Calcul de l’écoulement en charge

5. Calcul et simulation des réseaux

6. Ecoulement non permanent : le coupe de bélier

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1. VUE D’ENSEMBLE

▪ Lors de mouvement d’un fluide, il se passe un processus de dissipation par frottement, de


l’énergie mécanique (transformation irréversible de l’énergie mécanique en chaleur). Cette
transformation d’énergie est due à la viscosité moléculaire et turbulente du fluide en
mouvement.

▪ L’écoulement d’un fluide réel dans une conduite représente ainsi une des applications
classiques de l’hydrodynamique théorique et expérimentale. La maîtrise de ces écoulements
pour le calcul du fonctionnement des réseaux d’eau potable est indispensable.

▪ Le terme de perte de charge (pdc) est souvent utilisé pour quantifier la perte de pression
générée au sein d’une canalisation par les frottements du fluide sur celui-ci. Donc, tout fluide
réel qui s’écoule perd de l’énergie :

- par frottement contre les parois de la section d’écoulement


- par l’action des forces de viscosité, de turbulence, ou des obstacles induisant une courbure
prononcée des lignes de courants.
15
▪ On distingue 2 types de perte de charge :

- pertes de charge régulières (ou linéaires ou systématiques) : elles sont dues aux
frottememts sur les parois, la viscosité du fluide, la turbulence, ... ;

- pertes de charge singulières ou locales : elles sont dues à la déformation des filets de
fluide du fait de singularités géométriques (coudes, bifurcations, rétrécissements,
élargissement, ...)

Les pertes de charge totales lors d’un écoulement sont donc la somme des deux types de
pertes de charge.

16
2. PERTES DE CHARGE LINÉAIRES

▪ Expérience 2 : Considérons un fluide dans une canalisation ; 2 situations se présentent :


- Le fluide est au repos = pas d’écoulement ; il subira le principe de l’hydrostatique pure. La
ligne piézométrique est confondue à la ligne de charge et elle est horizontale (a).

(b)
(a)

- Le fluide est en mouvement = il y a écoulement ; les frottements du fluide contre les parois
de la conduite vont induire une perte d’énergie qui vient en diminution de l’énergie initiale.
Cette perte d’énergie est définie comme étant la perte de charge, noté H (b).
17
▪ Ces pertes de charge linéaires dépendent de - la forme – des dimensions – et de la rugosité
de la canalisation – de la vitesse d’écoulement – et de la viscosité du liquide écoulé.
La rugosité des conduites est définie par la hauteur des aspérités inégalement distribuées des
parois intérieures des conduites. Cette rugosité des parois joue un rôle important dans
l’écoulement en charge de l’eau dans la conduite.

▪ Les pertes de charges linéaires, sont des pertes de charge réparties régulièrement le long
des conduites. En chaque point d’un écoulement permanent, les caractéristiques de
l’écoulement sont bien définies et ne dépendent pas du temps. La représentation graphique de
l’écoulement prend l’allure ci-dessous :

18
▪ La turbulence étant mesurée par le nombre de Reynolds, dans le cas des conduites
circulaires le domaine laminaire et turbulent est différencié par une valeur de Reynolds suivant
la fig. ci-desous.

▪ Commentaire
La variation du débit ou de la vitesse dans un
tuyau de diamètre constant provoque une perte
de charge hr. Cette dernière varie en fonction de
la vitesse :
- à peu près linéairement, quand l’écoulement
reste laminaire ;
- quadratiquement quand l’écoulement est
turbulent.
- Entre les deux types d’écoulement, il y a une
zone de transition, c’est-à-dire une zone
d’incertitude où il faut faire preuve de beaucoup
de réserve!
▪ La vitesse étant constante, la ligne piézométrique et la ligne de charge sont parallèles. La
variation de hauteur piézométrique, évaluée en hauteur de liquide est égale à la perte de
charge linéaire entre les deux points de mesure. 19
2.1) Expression de la perte de charge linéaire

Compte tenu des difficultés pour résoudre l’équation de Navier-Stokes (cf. mécanique des
fluides), la formulation générale des pertes de charge linéaires se met sous la forme empirique:

𝑳 𝑽𝟐
𝑯 = 𝝀 𝑫 𝟐𝒈 perte de charge (éq. 1)

∆𝑯 𝑽𝟐
J𝑳 = =  perte de charge linéique (éq.2)
𝑳 𝟐𝑫×𝒈

 : coefficient de perte de charge linéaire –sans dimension (dépend du régime d’écoulement et


notamment du nombre de Reynolds Re et de la rugosité de la paroi )- parfois écrit f ou fD
L : longueur de la conduite (m)
D : diamètre de la conduite (m)
V : vitesse moyenne d’écoulement dans la conduite (m/s)
JL : perte de charge linéique (perte de charge par unité de longueur)
Les pertes de charge linéaires sont exprimées soit par des équations empiriques, soit par
des formules expérimentales
20
PLUSIEURS AUTEURS ONT PROPOSÉ DES FORMULES DE CALCUL DES PDC.

a) Formule de Chézy

𝑽𝟐
𝑱𝑳 = 𝑪𝟐.𝑹𝒉

C : coeff de rugosité de Chezy (m0,5/s)


Rh : rayon hydraulique de l’écoulement (m) = (D/4)
V : vitesse débitante (m/s)
JL : perte de charge linéaire (mCE/m)

21
b) Formule de Darcy-Weisbach
La formulation moderne de l’expression générale de la perte de charge linéaire
(éq.1 et éq.2) résulte de l’analyse dimensionnelle et des résultats
expérimentaux obtenus pour divers régimes d’écoulement et divers fluides
par Darcy et Weisbach et ayant permis d’identifier la fonction .
𝜺
= 𝒇(𝑫 , 𝑹𝒆)

❖ Détermination du coefficient de perte de charge ( )


Il en existe en réalité 2 :
• le coefficient de perte de Darcy,  (généralement utilisé par les français) ;
• le coefficient de perte de Fanning, fF (appelé aussi coefficient de frottement,
car il définit la contrainte de cisaillement  à la paroi ; ce coeff est généralement
𝑽²
utilisé par les anglo-saxons).  = 𝒇𝑭
𝟐

Mais ces 2 coef expriment la même réalité physique et sont reliés par la relation suivante :

 = 4 fF
22
❖ Plusieurs méthodes parmettent ainsi de calculer le coefficient de perte de charge. L’une des
plus connues, recourt au diagramme de Moody = abaque permettant de déterminer  à partir
de Re et de  (rugosité de la conduite). Il est également possible de calculer ce paramètre à
partir de corrélations qui sont à la base du diagramme de Moody :

• Dans un régime d’écoulement laminaire (Re < 2000), seules les forces de viscosité
interviennent. La vitesse est très faible et l’état de surface de la paroi n’intervient pas dans le
calcul du coefficient λ ; on obtient l’expression de  par identification avec la loi de Hagen-
Poiseuille :
𝟔𝟒 𝟏𝟔
= 𝑹𝒆
𝒇𝑭 = 𝑹𝒆

• Dans un régime d’écoulement turbulent (Re > 4000), une surface rugueuse implique un
état de surface, telle que ses irrégularités ont une action directe sur les forces de frottement,
c’est-à-dire qu’au delà d’un certain degré de rugosité, la configuration géométrique de la
surface exerce une influence bien déterminée sur l’écoulement.
▪ Dans le cas des écoulements en charge appliqués au domaine de l’ingénieur, la rugosité va
jouer un rôle très important : une surface rugueuse peut être considérée comme étant
constituée par une série de protubérances élémentaires. Elles sont caractérisées par une
certaine hauteur k (désignée parfois par ε). 23
▪ Cette rugosité peut être mesurée
par rapport au diamètre de la
conduite. On parle alors de
𝜺
rugosité relative : 𝒌 = ( est la
𝑫
rugosité absolue)
▪ Si la rugosité est ondulée,
le film laminaire pourra, dans une
certaine mesure, se modeler
sur les ondulations.
▪ Si au contraire elle présente des arêtes vives, le film sera aisément écorché puis déchiré par
les aspérités, l’influence de la
viscosité dans la couche limite sera diminuée et la turbulence fortement augmentée. Ceci se
traduit par une vitesse moyenne réduite (fig).

24
▪ Dans la pratique, les surfaces auxquelles on a affaire (béton, acier, fonte) ne présentent pas
des caractéristiques de rugosité uniforme :
- les protubérances de la surface sont inégales et irrégulièrement distribuées ;
- proviennent du rivetage, des recouvrements, des joints, des défauts sur la paroi, de
corrosion, d’incrustations...

▪ On définit ainsi deux types de rugosité : lisse et rugueuse. La différence entre les deux
dépend du nombre de Reynolds (Re). – voir annexe pour qq valeurs indicatives de 

▪ Dans un régime d’écoulement turbulent donc, Il existe un grand nombre de corrélations ;


nous en retiendrons les plus usités :

- Corrélation implicite de Blasius, 1911 (2000< Re < 5.105) :


c’est la plus simple, mais validité réduite aussi aux
conduites parfaitement lisses (verre, PVC, ...) :
 = 𝟎, 𝟑𝟏𝟔𝟒 Re-(0,25)

25
- Corrélation de Prandtl-Von Karman (Re > 5.105)

Le régime d’écoulement est turbulent, mais les effets de la rugosité de la conduite sont
négligeables : « tuyau lisse ». 𝜆 est exprimé par la formule de Prandtl-Von Karman :
𝟏 𝟐,𝟓𝟏
= −𝟐𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎
 𝑹𝒆 𝝀

- Corrélation de Nikuradse (Re >5.105)

Ici, les effets de la rugosité de la conduite sont prédominants. 𝜆 est exprimé


par la formule de Nikuradse :

𝟏 𝜺Τ
𝑫
= −𝟐𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎
 𝟑,𝟕𝟏

 est la hauteur des aspérités = rugosité absolue, en [mm].

26
- Corrélation de Colebrook, également connue sous le nom d’équation de Colebrook-White :

Colebrook et White proposent une généralisation des formules de


Prandtl-Von Karman et Nikuradse en 1839, applicable aux régimes
transitoires et turbulents pour 4000 <Re < 108

𝟏 𝜺Τ 𝟐,𝟓𝟏
𝑫
= −𝟐𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎 +
 𝟑,𝟕𝟏 𝑹𝒆 𝝀

Cette relation implicite est difficile à exploiter analytiquement et est le plus


souvent représentée sur un graphique (voir diagramme de Moody).

- Corrélation de Blench. Dans un régime d’écoulement turbulent rugueux :



Re > 105 ;  = 𝟎, 𝟕𝟗
𝑫
avec
 : rugosité relative de la surface interne de la conduite (mm)
D : diamètre intérieure de la conduite (mm)
On lit parfois la valeur de  sur l’abaque de Moody
27
28
Calcul de 𝜆 : diagramme de Moody et Stanton (1944)

29
Tableau 2.1 : Récapitulatif des différentes lois de corrélation en fonction du
nombre de Reynolds et du type de rugosité
Conduite Régime Loi de corrélation
d’écoulement
Lisse Rugueuse Rugueuse 
homogène hétérogène
Laminaire 𝟔𝟒
Hagen-Poiseuille :  =
𝑹𝒆
+ Re < 2000

+ Turbulent Blasius :  = 𝟎, 𝟑𝟏𝟔𝟒 Re- (0,25)


2000< Re < 5.105
+ Turbulent 𝟏 𝟐,𝟓𝟏
Prandtl-Von Karman : = −𝟐𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎
Re > 5.105  𝑹𝒆 𝝀

+ + Turbulent rugueux 𝟏 𝒌
Nikuradse : = −𝟐𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎
 𝟑,𝟕𝟏 𝑫

+ Transitoire et turbulent Colebrook ou bien Colebrook-White


(Turbulent rugueux et 𝟏 𝒌 𝟐, 𝟓𝟏
semi-rugueux) = −𝟐𝒍𝒐𝒈𝟏𝟎 +
 𝟑, 𝟕𝟏 𝑫 𝑹𝒆 𝝀
4000 <Re < 108
Turbulent rugueux 
Corrélation de Blench :  = 𝟎, 𝟕𝟗
𝑫
30
Tableau 3.3 : Rugosité absoule () en fonction de la nature du matériau de la conduite

31
❖ Il existe de nombreuses formules pour déterminer les pdc linéiques. Elles sont pour la
𝒂 𝑸𝒏
plupart sous la forme : . Les plus utilisées sont :
𝑫𝒎

c) Formules empiriques de Gauckler-Manning-Strickler

Plus couramment appelée « formule de Manning-Strickler » - Très employée


dans l’étude des écoulements à surface libre

▪ Reécriture du coefficient de Chézy

Initialement proposée par Philippe Gauckler (1867)

𝟏 𝟏/𝟔
Redécouverte par Manning (1885) : 𝑪 = 𝒏
𝑹𝒉

Puis par Strickler : 𝑪 = 𝑲𝒔𝑹𝒉𝟏/𝟔

𝟏𝟎 𝟐 𝟐
𝑸
𝟒𝟑 𝟏𝟎,𝟐𝟗 × 𝑸
Pour une conduite en charge, on a :  = 𝑱𝑳𝑳 = 𝑳 𝑳 32
𝝅𝑲𝟐𝒔 𝑫𝟏𝟔/𝟑 𝝅𝑲𝟐𝒔 𝑫𝟏𝟔/𝟑
d) Formules empiriques de Hazen et Williams
Très employée aux USA
Introduction d’un coefficient de rugosité noté 𝐶𝐻𝑊 (dit coef de Hazen-Williams)

𝑸𝟏,𝟖𝟓𝟐
 = 𝑱𝑳𝑳 = 𝟏𝟎, 𝟔𝟕𝟓 𝑳
𝑪𝟏,𝟖𝟓𝟐
𝑯𝑾 𝑫
𝟒,𝟖𝟕

Coefficient de Hazen et Williams fonction de k (cf tableau).

e) Formules empiriques de Calmon et Lechapt (1965)


Formule de type monôme d’expression simplifiée
Traduit les influences relatives des paramètres 𝑄,𝐿,𝐷 sur la perte de charge
Le triplet de coefficients {𝑎,𝑛,𝑚} représente la rugosité de conduite

𝑸𝒏
∆𝑯=𝒂 𝑳
𝑫𝒎

Note : Les formules de Calmon et Lechapt sont une simplification de la formule de Colebrook – White et
permettent à l’aide de coefficients (fonctions de la rugosité), de calculer les pertes de charges linéaires avec une
précision relativement bonne (maximum 3 % d'écart relatif) dans leur domaine d’application (fluide = eau,33 vitesses
comprises entre 0,4 m/s et 2,0 m/s).
3. PERTES DE CHARGE SINGULIÈRES

▪ Quand la conduite subit de brusque variation de section ou de direction, il se produit des


pertes de charges dites singulières ; elles sont généralement mesurables et font partie des
caractéristiques de l’installation.

▪ La perte de charge singulière est localisée dans une section de la conduite et provoquée
par un changement de direction et d’intensité de la vitesse

▪ L’écoulement uniforme est ainsi perturbé et devient localement un écoulement non


uniforme. La turbulence joue un rôle considérable, alors que les forces de viscosité sont
négligeables.

▪ La perte de charge n’a donc lieu qu’en régime turbulent. Une telle non-uniformité de la
vitesse peut être provoquée par :
- un branchement de section de la conduite,
- un changement de direction (coude, té),
- un branchement ou raccordement,
- un dispositif de mesure et contrôle de débit.... 34
▪ Comme pour les pertes de charge linéaire, les pertes de charges singulières se traduisent
par la relation :

𝑽𝟐
𝑯 = 𝑲 𝟐𝒈

K : coefficient de pertes de charge - dépend des caractéristiques géométriques et du nombre de


Reynolds. Les valeurs de K sont données par les constructeurs dans leurs catalogues.

Si les vitesses sont différentes de part et d’autre de la singularité, prendre la vitesse la plus
grande.

35
Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir – valeurs de K pour
quelques singularités 1/3)

36
Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir – valeurs de K pour
quelques singularités 1/3)

37
Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir – valeurs de K pour
quelques singularités 1/3)

38
Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir – valeurs de K pour
quelques singularités (2/3)

39
Raccordement d’une conduite avec un grand réservoir – valeurs de K pour
quelques singularités (3/3)

40
▪ Dans la pratique, prenons l’exemple du circuit représenté dans la figure ci-dessous :
- les tronçons BC, DE, FG, HI et JK sont des coudes de différents angles, donc elles
présentent des pertes de charge singulières.

- les tronçons AB, CD, EF, GH, IJ et KL sont des conduites rectilignes, donc elles présentent
des pertes de charge linéaires

▪ En conclusion partielle de ce chapitre, les formules exposées et relatives aux pertes de charge,
constituent un outil de calcul grossier permettant d’obtenir des valeurs approximatives. Même s’il
demeurerait grossier, il serait néanmoins très utile pour une tâche de conception où l’on privilégie la
41
simplicité et la rapidité d’exécution - quitte à perdre un peu de précision.
Tableau 3.1 Correspondances entre facteurs de rugosité

Correspondances entre 𝐾𝑠,𝑘,𝐶𝐻𝑊 Correspondances entre k et {a,n,m}

42
Tableau 3.2 Correspondances entre les formules de perte de charge

43
4. COURBES CARACTERISTIQUE DES INSTALLATIONS HYDRAULIQUES
CHARGE

4.1 Courbe caractéristique d’une conduite en charge

4.1.1 Définition et principe


La courbe caractéristique d’une conduite est la courbe qui relie la perte de charge ou la
charge totale au débit qui passe dans cette conduite. Elle permet d’étudier le fonctionnement
de la conduite en fonction du débit qui s’écoule dans celle-ci. C’est une courbe de type
parabolique du fait de l’expression des pdc en fonction du débit :

𝑸𝒏 𝑽𝟐 𝑸𝒏 𝑸𝟐
𝑱 = 𝑱𝑳 + 𝑱𝒔 = 𝒂 𝑫𝒎
𝐋+ 𝐊 𝟐𝒈 = 𝐚 𝑫𝒎 𝐋 + 𝐊 𝟐𝒈𝑺𝟐

Pour la plupart des formules de pdc, le coef n est souvent proche de 2. On pourrait donc
approcher la relation par une relation de la forme :

𝟏 𝟏
𝑱 ≈ 𝒂 𝑫𝒎 𝑳 + 𝑲 𝟐𝒈𝑺𝟐 𝑸𝟐
44
4.1.2 Constructions graphiques

Exemple 1 : conduite de longueur L, L’ et de Exemple 2 : conduite de longueur L, et de diamètre D


diamètre D et D’

45
Exemple 3 : association de courbes en série Exemple 4 : association de courbes en parallèle pour
pour 2 conduites en série 2 conduites en parallèle

46
Exemple 5 : conduite issue d’un réservoir
élevé – conduite gravitaire

47
4.2 Courbe caractéristique d’une pompe

4.2.1 Rappel théorique

▪ Pompe = générateur d’énergie permettant de déplacer le fluide d’un point d’énergie plus
faible à un point d’énergie plus élevé = transfert d’énergie entre donc entre le fluide et un
dispositif mécanique (réservoir par exemple).
o En fonction des conditions d’utilisation, ces pompe vont communiquer au fluide soit :
- principalement de l’énergie potentielle par accroissement de la pression en aval,
- principalement de l’énergie cinétique par la mise en mouvement du fluide.

o La pompe doit vaincre entre les deux extrémités d’un circuit :


- une différence de pression
- une différence d’altitude
- une perte de charge due à la longueur de la canalisation et à ses divers accidents (coudes,
vannes, turbines, etc.)

48
▪ Caractéristiques importante d’une pompe

- débit volumique qv : volume refoulé pendant l’unité de temps (m3/h ou m3/s))

- hauteur manométrique Hm : énergie fournie par la pompe par unité de poids du liquide qui
la traverse (m). La Hauteur manométrique varie avec le débit et est représentée par la courbe
caractéristique H=f(qv) de la pompe considérée (donnée constructeur)

- puissance hydraulique Ph : la puissance hydraulique communiquée au liquide pompé est


liée au 2 grandeurs précédentes. Si qv est le débit volume du fluide,  sa masse volumique
et Hm la hauteur manométrique de la pompe, la puissance hydraulique Ph est donnée par

𝑷𝒉 = qv  g Hm
[W] [m3/s] [m]

49
▪ Qu’est-ce que la hauteur manométrique d’un circuit?

o D’abord la pompe est choisie en fonction des caractéristiques du circuit de circulation


(aspiration, refoulement) et du débit de liquide dans ce circuit.

o Pour traduire numériquement les caractéristiques d’un circuit, on calcule sa hauteur


manométrique totale (HMT).

o La charge d’un liquide en un point représente la quantité d’énergie « contenue » par le


liquide en ce point. Lorsqu’elle est exprimée en mètre de liquide, on l’appelle « hauteur
manométrique ».

o La HMT d’un circuit est donc la différence de charge entre l’entrée et la sortie du circuit. La
HMT est liée à la puissance hydraulique que la pompe doit fournir :
𝑷𝒉
𝑷h = 𝒒𝑽 × 𝝆 × 𝒈 × 𝑯𝑴𝑻 HMT=𝒒
𝒗 𝝆𝒈

50
En appliquant le théorème de Bernoulli, la HMT devient :

𝑃ℎ 1
- p = (p2-p1) + g(z2-z1) + (v22-v12)
𝑞𝑣 2

En divisant les 2 membres de l’équation par g, on fait apparaître la HMT :

𝑝 𝑝 −𝑝 1
HMT − g = 2g 1 + (z2-z1) + 2 (v22-v12)

𝑝
Avec : g= h (pertes de charge, m)

Pour un fluide parfait et incompressible, avec une conduite de section identique (amont/aval
de la pompe, : v1=v2, la relation devient alors :

𝒑𝟐−𝒑𝟏
HMT =
g + (z2-z1) + h

51
4.2.2 Hauteur manométrique totale (HMT) d’une pompe associée à une canalisation

Lorsqu'une pompe est associée à une canalisation, la HMT est la somme de trois
phénomènes physiques :

1) la hauteur géométrique totale (différence d’altitude entre l'entrée du liquide et sa sortie à


l'atmosphère) ;

2) des pertes de charge ;

3) la pression de refoulement à la sortie.

C’est la somme des hauteurs et des pdc « vaincus » par la pompe

52
▪ HMT = hauteur géométrique (HgA-B) + pdc «vaincus» par la pompe

Refoulement
Lr, Dr

Aspiration
(La, Da)

▪ Cette charge fournie est aussi = l’énergie à la sortie de la pompe (2) – charge à l’entrée
de la pompe (1) : HMT = H2 - H1
53
MT
HMT

54
4.2.3 Courbes caractéristiques et point de fonctionnement d’une installation

▪ Courbe caractéristique de la pompe : c’est la courbe donnant l’énergie fournie par la pompe
(Hp=HMT) en fonction du débit (en rose)

▪ Courbe caractéristique du réseau :


représente la caractéristique du réseau en
fonction du débit : cr (Q) = Hsortie pompe – Hentrée pompe
et les charges totales à l’aspiration et au
refoulement. La courbe représentative du HMT
réseau est donnée par la relation
cr (Q) = H ref – Hasp +  (pdcasp + pdcref)

▪ Point de fonctionnement de l’installation :


correspond à l’intersection de la courbe
caractéristique de la pompe considérée et
Q
la courbe caractéristique du réseau.
Différence de Perte de charge
niveau

55
Exercices d’application-1/

Exercice 1
Déterminer le poids volumique de l’essence sachant que sa densité d=0,7.
On donne : g=9,81 m/s2 ; masse volumique de l’eau :1000 kg/m3

Exercice 2
Déterminer la viscosité dynamique d’une (huile d’olive par exemple) sachant que sa densité est 0,918
et sa viscosité cinématique est 1,089 Stockes.

Exercice 3
On considère un réservoir remplie d’eau à une hauteur H=3m , muni d’un petit orifice à sa base de
diamètre d= 10mm.
1) En précisant les hypothèses prises en comptes, appliquer le théorème de Bernouilli pour calculer la
vitesse V2 d’écoulement d’eau.
2) En déduire le débit volumique qv en (l/s) en sortie de l’orifice.
On prendra g=9,81 m/s²

56
Exercices d’application-2/

Exercice 4
Un fluide parfait incompressible s’écoule d’un orifice circulaire situé sur le coté d’un réservoir avec un
débit volumique qv=0,4 L/s. Le diamètre de l’orifice est d=10 mm.
1) Déterminer la vitesse d’écoulement au niveau de l’orifice.
2) Enoncer le théorème de Bernoulli.
3) A quelle distance de la surface libre se trouve l’orifice ?

57
Exercices d’application-2/

Exercice 5
On considère un réservoir cylindrique de diamètre intérieur D = 2 m
rempli d’eau jusqu’à une hauteur H = 3 m. Le fond du réservoir est
muni d’un orifice de diamètre d = 10 mm permettant de faire
évacuer l’eau (voir fig.).
Si on laisse passer un temps très petit dt, le niveau d’eau H du
réservoir descend d’une quantité dH. On note V1=dH/dt la vitesse de
descente du niveau d’eau et V2 la vitesse d’écoulement dans l’orifice.
On donne g = 9,81 m/s2.
1) Ecrire l’équation de continuité. En déduire l’expression de V1 en fonction de V2, D et d.
2) Ecrire l’équation de Bernoulli. On suppose que le fluide est parfait et incompressible.
3) A partir des réponses aux questions 1) et 2), établir l’expression de la vitesse d’écoulement V2 en
fonction de g, H, D et d.
4) Calculer la vitesse V2. On suppose que le diamètre d est négligeable devant D, c'est-à-dire d/D<<1.
5) En déduire le débit volumique qV.

58
Exercices d’application-2/

Exercice 6
La figure suivante représente une buse connectée à un tuyau dans lequel est acheminée de l’eau à une
pression P1=2,875 bars. Le fluide subit un étranglement : sa section S1 de diamètre d1=20 mm est réduite
à une section de sortie S2 de diamètre d2=10 mm.
On suppose que le fluide est parfait et la buse est
dans une position horizontale. On donne la masse
volumique de l’eau ρ=1000/kg m3 et la pression
de sortie P2=Patm=1 bar.
1) 1) Déterminer le rapport V2/V1
2) En appliquant l’équation de Bernoulli, calculer la
vitesse d’écoulement V2.

59
Corrigés

Exercice 1
 = d..g
AN : 0,7×1000×9,81 = 6867 N/m3

Exercice 2
 = .

AN :  = 918×1,089.10-4 = 0,1 Pa.s

Exercice 3
1) Vitesse d’écoulement V2 ?
On applique le théorème de Bernoulli avec les hypothèses suivantes : V1≈0 car le niveau dans le
réservoir varie lentement et P1=P2=Patm.
𝑉22 −𝑉12 𝑃22 −𝑃12
+ + g Z2 − Z1 = 0
2 
On obtient V2 = 2𝑔𝐻 AN. 𝐕𝟐 = 𝟐 × 𝟗, 𝟖𝟏 × 𝟑 = 𝟕, 𝟔𝟕𝒎/𝒔
60
Corrigés
Exercice 3 (suite)

2) Débit volumique
qv = V2 × S, avec S = d²/4

AN: qv = 0,6 l/s

61
Corrigés
Exercice 4
1)Vitesse d’écoulement
𝒒 𝟒𝒒𝒗
D’après l’équation de continuité, V= 𝒗=
𝑺 𝒅²
▪ AN. V = 5,1m/s

2) Théorème de Bernoulli
𝑉12 𝑃1 𝑉22 𝑃2
2𝑔
+ Z1+  = 2𝑔
+ Z2+ 

3) On a : Z1 – Z2 = h et P1=P1= Patm ; V1=0, donc :

𝑽𝟐𝟐
h= 𝟐𝒈
AN: h = 1,32 m

62
Corrigés
Exercice 5

63
Corrigés
Exercice 6

64

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