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Cours d’Hydraulique et Complément

d’hydrologie
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PLAN DU COURS

1ère Partie : Hydraulique

1. Ecoulement en charge en régime permanent


2. Ecoulement a surface libre à l’état permanent
3. Ecoulement en charge à l’état transitoire (coup de Bélier)
4. Ecoulement à surface libre à l’état transitoire (propagation des ondes des crues)
5. Modélisation des écoulements permanents en réseaux

2ème Partie : Complément d’Hydrologie

6. Régime des débits


7. Méthode d’évaluation des débits de pointes et de hydrogramme de ruissellement
8. Laminages des crues

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1ère Partie : Hydraulique

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1 ECOULEMENT EN CHARGE EN RÉGIME PERMANENT

(Cfr Cours d’Hydrologie et Notions d’Hydraulique 3GC)

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2 ECOULEMENT A SURFACE LIBRE EN REGIME PERMENANT


2.1 GENERALITES

L’écoulement est dit à surface libre lorsque celle-ci est soumise à la pression atmosphérique.

fig. 2.1

Dans les problèmes relatifs aux conduites, les surfaces limitant le liquide sont les parois des
canalisations et sont donc imposées. Il n’en est pas de même dans les cours d’eau : la surface
séparant le liquide de l’atmosphère est inconnue et sa détermination constitue l’un des
problèmes principaux de ce chapitre.

Notre étude se limite aux écoulements permanents, c’est-à-dire ceux dont les caractéristiques
hydrauliques (le débit, la vitesse moyenne, la surface mouillée, le périmètre mouillé, …) en un
point donné ne varie pas au cours de temps.

Le régime permanent est dit :

- Uniforme lorsque les caractéristiques hydrauliques restent constantes dans toutes les
sections le long de l’écoulement
- Varié lorsque les caractéristiques hydrauliques varient d’une section à l’autre

Les écoulements variés se classent en deux catégories :

- Les écoulements graduellement variés dans lesquelles les paramètres hydrauliques


varient très progressivement d’une section à l’autre ; on parle de remous
d’abaissement ou d’exhaussement.
- Les écoulements brusquement variés dans lesquels les phénomènes varient plus
rapidement et parfois même de façon discontinue (cas des chutes, des rapides et du
ressaut)

2.2 ENERGIE SPECIFIQUE


DEFINITION

L’énergie spécifique E dans une section transversale mouillée est la valeur moyenne de
l’énergie du liquide de cette section par l’unité de poids du liquide ; cette énergie étant
rapportée à l’axe horizontal passant par le point le bas de la section

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fig. 2.2

Par définition, l’énergie spécifique dans la section S vaut :

𝑈2
𝐸 = ℎ 𝑐𝑜𝑠𝑆𝑜 + 𝛼 2𝑔 (2.1)

Où h : profondeur d’eau mesurée perpendiculairement au fond

So : pente du fond

U : vitesse moyenne du liquide dans la section S de superficie A

g : accélération gravitationnelle

α : 1.02 (coefficient de Coriolis tenant compte de l’inégale répartition de la vitesse à


travers l’aire A)
𝑄
Avec 𝑈 = 𝐴 et 𝑐𝑜𝑠𝑆𝑜 = √1 − 𝑆𝑜2 , l’expression (3.1) devient :

𝑄2
𝐸 = ℎ√1 − 𝑆𝑜2 + 𝛼 2𝑔𝐴2 (2.2)

L’expression (3.2) est une fonction de la forme F (E, h, Q) = 0.

Etudions cette fonction pour E = Constante et Q = Constante

COURBE h(Q) pour E = Constante

Pour E = Constante, le débit est maximal lorsqu’on annule la dérivée de Q par rapport à h dans
l’équation (3.2) :
𝑑𝑄 2 𝑑𝐴
𝛼 2𝑄 𝐴 −2𝐴 𝑄 2
0 = √1 − 𝑆𝑜2 + 2𝑔 ( 𝑑ℎ 𝑑ℎ
)
𝐴4

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𝑑𝐴
Avec 𝑑ℎ = 𝑏 la largeur superficielle de la section, il vient

𝛼𝑄 2 𝑏
√1 − 𝑆𝑜2 = (2.3)
𝑔𝐴3

La figure ci-dessous donne une représentation de la courbe h = h (Q)

fig. 2.3

Cette courbe montre que pour un débit donné Q, il correspond deux profondeurs h 1 et h2
dites profondeurs conjuguées correspondant à la même énergie spécifique. Si le début Q
augmente, les deux profondeurs h1 et h2 se rapprochent l’une de l’autre et tendent vers une
valeur commune hc (profondeur critique) qui est obtenue pour un débit Q max.

Pour Q > Qmax, l’énergie spécifique ne suffise plus pour assurer l’écoulement.

COURBE E(h) pour Q = Constante

De l’expression (2.2), la courbe E = E(h) présente un minimum C qui correspond à :

𝑑𝐸 𝛼𝑏𝑄 2
= √1 − 𝑆𝑜2 − =0
𝑑ℎ 𝑔𝐴3

𝛼𝑏𝑄 2
Ce qui implique √1 − 𝑆𝑜2 = (2.4)
𝑔𝐴3

L’expression (2.4) est identique à (2.3) établie ci haut et qui est la caractéristique du régime
critique.

L’abscisse de C est la profondeur critique hc

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fig 2.4

Pour 𝑄 = 0, 𝐸 = ℎ√1 − 𝑆𝑜2 ≅ ℎ (première bissectrice)

A une même énergie E correspond deux profondeurs h1 et h2 dites profondeurs conjuguées.


Si E décroit, les deux profondeurs conjuguées tendent l’un vers l’autre et deviennent égales à
hc lorsque l’énergie spécifique prend sa valeur minimale pour le débit considéré. Cette énergie
spécifique minimale Ec est l’énergie spécifique critique.

Dans une section transversale, un débit donné ne peut être assuré que si l’énergie spécifique
est au moins égale à cette valeur minimale.

2.3 ETABLISSEMENT DE L’EQUATION DIFFERENTIELLE DU MOUVEMENT


GRADUELLEMENT VARIE
HYPOTHESES

- Le canal considéré est suffisamment long, prismatique et évasé vers le haut. Le lit est
donc cylindrique et conserve la même nature physique d’une section à l’autre, un tel
canal est dit uniforme
- L’axe du canal est relativement rectiligne
- Le courant est rectiligne et parallèle ; et le liquide s’écoule en bloc, c’est-à-dire que
toutes les vitesses des filets liquides sont supposées égales à la vitesse moyenne de
cette section
- La pente du lit est suffisamment faible : sin 𝑆𝑜 ≈ 𝑆𝑜 ≈ 𝑡𝑎𝑛𝑆𝑜

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EQUATION DIFFERENTIELLE DE BRESSE

Soit la figure ci-dessous

fig. 2.5

Appliquons l’équation de Bernoulli entre les deux sections S1 et S2 du canal :

𝑈2 𝑈2
𝑍1 + ℎ1 𝑐𝑜𝑠𝑆𝑜 + 𝛼1 2𝑔1 = 𝑍2 + ℎ2 𝑐𝑜𝑠𝑆𝑜 + 21𝐹 + 𝛼2 2𝑔2 (2.4a)

Ou 𝑍1 + 𝐸1 = 𝑍2 + 𝐸2 + 21𝐹 (2.4b)

Avec

𝑍2 − 𝑍2 = −𝑆𝑜 (𝑠2 − 𝑠1 ) = −𝑆𝑜 ∆𝑠

2 𝑠
1𝐹 = ∫𝑠 2 𝑆𝑓 𝑑𝑠 = 𝑆𝑓 ∆𝑠 Perte de charge totale entre les sections 1 et 2
1

𝑆𝑓 : perte de charge linéaire par frottement ou perte d’énergie ou pente hydraulique

L’expression (2.4b) sous forme de différence finie devient :

∆𝐸 = 𝐸2 − 𝐸1 = (𝑆𝑜 − 𝑆𝑓 )∆𝑠

Δ𝐸
Ou Δ𝑠 = (𝑆𝑜 − 𝑆𝑓 ) (2.5a)

A la limite, lorsque Δ𝑠 tend vers zéro :


𝑑𝐸
= (𝑆𝑜 − 𝑆𝑓 ) (2.5b)
𝑑𝑠

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𝑑𝐸 𝑑𝐸 𝑑ℎ 𝛼𝑏𝑄 2 𝑑ℎ
Mais 𝑑𝑠 = 𝑑ℎ 𝑑𝑠 = (√1 − 𝑆𝑜2 − ) 𝑑𝑠 (2.6)
𝑔𝐴3

Il vient :

𝑑ℎ (𝑆𝑜 −𝑆𝑓 )
= 𝛼𝑄2 𝑏
(2.7)
𝑑𝑠
√1−𝑆𝑜2 −
𝑔𝐴3

L’équation (2.7) est l’équation différentielle de BRESSE de la ligne d’eau en mouvement


graduellement varié pour un écoulement en régime permanent. Elle est aussi appelée courbe
de remous ou axe hydraulique.

EVALUATION DE LA PENTE HYDRAULIQUE Sf

La pente d’énergie ou la pente hydraulique Sf est établie par les formules empiriques et semi
– empirique.

a) Formule de Darcy

8𝑔 𝑓 𝑈2
𝑈2 = 𝑅 𝑆𝑓 , ce qui implique 𝑆𝑓 = 8𝑔 (2.8)
𝑓 𝑅

f : coefficient adimensionnel de rugosité de Darcy-Weisbach

b) Formule de Chézy

1 𝑈2
𝑈 2 = 𝐶 √𝑅 𝑆𝑓 , ce qui implique 𝑆𝑓 = 𝐶 2 (2.9)
𝑅

C : coefficient de rugosité de Chézy

c) Formule de Bazin

Dans la formule (3.9), le coefficient C est remplacé par


87
𝐶= 𝛾 (2.10) où 𝛾 est le coefficient de Bazin
1+
√𝑅

d) Formule de Manning

1 1/2 𝑛2 𝑈 2
𝑈 = 𝑛 𝑅 2/3 𝑆𝑓 , ce qui implique 𝑆𝑓 = (2.11)
𝑅 4/3

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e) Formule de white-Colebrook-Thysse

La formule de White – Colebrook initialement dérivée pour les conduites circulaires est
légèrement modifiée par Thysse pour le cas des écoulements à surface libre :

1 3.033 𝑘𝑠
= −2.03 log ( + 12.20 ) (2.12)
√𝑓 𝑅𝑒 √𝑓 𝑅

4𝑈𝑅
Avec 𝑅𝑒 = : le nombre de Reynolds
𝛾

Sur base de la théorie de Prandth Von Karman, la formule (2.12) peut s’écrire :

1 0.45 𝑅
= −2.03 log ( ) (2.13)
√𝑓 𝑦𝑜

𝛾 𝛿
Avec 𝑦𝑜 = 10𝑢 = 116 Pour les parois hydrauliques lisses

(2.14)
𝑘
𝑦𝑜 = 33𝑠 Pour les parois hydrauliques rugueuses

𝑘 𝛾
𝑦𝑜 = 33𝑠 + 10𝑢 Pour le régime transitoire

Où 𝛿 est l’épaisseur de la couche limite laminaire

𝑦𝑜 La distance du fond du lit pour laquelle u=0

𝑢∗ La vitesse de frottement

8𝑔
Ainsi, le coefficient de Chézy 𝐶 = √ 𝑓 peut s’exprimer par :

48𝑅
𝐶 = 18 log ( ) (2.15) pour les parois lisses (𝛿 ≫ 𝑘𝑠 )
𝛿

12.2𝑅
𝐶 = 18 log ( ) (2.16) pour les parois rugueuses (𝛿 ≪ 𝑘𝑠 )
𝑘𝑠

En général, la formule de White – Colebrook s’écrit :

12.2𝑅
𝐶 = 18 log ( 𝛿 ) (2.17)
+𝑘𝑠
4

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ANALYSE DE L’EQUATION DIFFERENTIELLE DE BRESSE

1) Régime uniforme
𝑑ℎ
Nous avons un régime uniforme lorsque 𝑑𝑠 = 0

C’est-à-dire 𝑆𝑜 = 𝑆𝑓 (la perte d’énergie est égale à la pente de fond du canal)

La hauteur d’eau correspondant au régime uniforme est dite hauteur uniforme ou hauteur
normale (hu).

Pour un canal trapézoïdal avec comme largeur de fond bo, angle de talus 𝜃 et faisant usage de
la formule de Manning pour l’évaluation de la pente hydraulique (figure ci-dessous)

𝑃 = 𝑏𝑜 + 2ℎ𝑢 /𝑐𝑜𝑠𝜃 : Périmètre mouillé


𝜃
𝐴 = (𝑏𝑜 + ℎ𝑢 𝑡𝑎𝑛𝜃)ℎ𝑢 : surface mouillée

fig. 2.6

On obtient comme expression de la hauteur uniforme :


0.4

𝑛0.6 (𝑏𝑜 +2 𝑢⁄𝑐𝑜𝑠𝜃) 𝑄0.6
ℎ𝑢 = (𝑏+ℎ𝑢 tan 𝜃) 𝑆𝑜0.3
(2.18)

La hauteur uniforme se détermine donc itérativement.

2) Régime critique

𝛼𝑏𝑄 2
Nous avons un régime critique lorsque = √1 − 𝑆𝑜2
𝑔𝐴3

La hauteur d’eau correspondant au régime critique est appelée hauteur critique h c

Pour le canal trapézoïdal ci-dessus, la hauteur critique se détermine itérativement par la


formule :

𝑄 2/3 (𝑏𝑜 +2ℎ𝑐 tan 𝜃)1/3


ℎ𝑢 = 1/6 (2.19) (𝛼 ≈ 1)
𝑔1/3 (1−𝑆𝑜2 ) (𝑏𝑜 +ℎ𝑐 tan 𝜃)

3) Forme de la ligne d’eau

La forme de la ligne d’eau est basée sur la comparaison entre la hauteur uniforme et la
hauteur critique pour un débit donné et la géométrie du canal connue.

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Fig. 2.7 Régime d’écoulement fluvial (hu > hc) ou écoulement à faible pente

Fig. 2.8 Régime d’écoulement torrentiel (hu < hc) ou écoulement à forte pente

4) Comparaison de l’écoulement à surface libre et de l’écoulement en charge

Soient la figure ci-dessous d’un écoulement à surface libre et d’un écoulement en charge

fig. 2.9

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La ligne d’énergie dans le canal ouvert correspond à la ligne de charge dans la conduite en
charge. De même, l’axe hydraulique dans le canal ouvert correspond à la ligne piézométrique
dans la conduite en charge.

2.4 INTEGRATION NUMERIQUE DE L’EQUATION DIFFERENTIELLE DE BRESSE

L’équation différentielle de Bresse peut se mettre sous la forme :

𝑑ℎ (𝑆𝑜 −𝑆𝑓 ) 𝐴
= 𝛼𝑄2 𝑏
= 𝐹(ℎ) = 𝑓(ℎ) (2.20)
𝑑𝑠
√1−𝑆𝑜2 − 3
𝑔𝐴

Δℎ ℎ𝑖+1 −ℎ𝑖 𝐹𝑖+1 +𝐹𝑖


= =
Δ𝑠 𝑠𝑖+1 −𝑠𝑖 2

2(ℎ𝑖+1 −ℎ𝑖 )
Ce qui implique 𝑠𝑖+1 ≈ 𝑠𝑖 + (2.21)
𝐹𝑖+1 +𝐹𝑖

1
Ou 𝑠𝑖+1 ≈ 𝑠𝑖 + 2 (𝑓𝑖+1 + 𝑓𝑖 )(ℎ𝑖+1 − ℎ𝑖 )

L’équation différentielle de Bresse étant une équation différentielle ordinaire d’ordre 1, elle
est complément résolue lorsqu’on connait une condition aux limites.

CONDITIONS AUX LIMITES POSSIBLES

Si l’on envisage un canal ou une rivière, le tronçon de cours d’eau à étudier est limité tant à
l’amont qu’à l’aval par des dispositifs qui peuvent être très variés : réservoir, vanne, déversoir,
autre cours d’eau, …

a) En amont

Fig. 2.10a. Affleurement ∆ℎ = 𝑐 − 𝑎

𝑎𝑐 Fig. 2.10b. Inflexion ou chute dans le réservoir ∆ℎ = 𝑐 − 𝑎𝑚

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Fig. 2.10c. Ressaut dénaturé

Fig. 2.10d. Submersion

b) En aval

Fig. 2.11a. Déversement h(L)>HA

Fig. 2.11b. Raccordement h(L)=HA

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Fig. 2.11c. Ressaut à la dernière section h(L)˂HA

Fig. 2.11d. Ressaut dans le réservoir h(L)<HA

DETERMINATION DE L’AXE HYDRAULIQUE PROBABLE

Condition en amont

Chaque condition en amont peut être modélisé par un réservoir infiniment grand avec une
vanne à seuil mince.

La levée de la vanne est déterminée par la hauteur a mesurée verticalement au fond du lit
tandis que le niveau de l’eau dans le niveau de l’eau dans le réservoir est déterminé par C. HS
est la hauteur de la vanne mesurée perpendiculairement au fond du lit de telle sorte que :
𝑎 = 𝐻𝑆√1 − 𝑆𝑂2 (2.22)

La veine s’échappant du réservoir amont touche l’arrête inférieure de la vanne et ne se relève


pas brusquement immédiatement après son passage sous la vanne.

Le débit à travers l’ouverture de la vanne est donné par


la formule des vases communicants :

𝑄 = 𝜃 𝐴 √2𝑔(𝑐 − 𝑎) (2.23)

Si nous admettons un évasement parfait 𝜃 ≈ 1, on


constate que 𝑄 = 0 pour 𝐴 = 0 c’est-à-dire pour une
levée de vanne nulle et pour a = c.

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La courbe représentant la variation de Q en fonction de « a » présente par conséquent un


𝑑𝑄
maximum Q lorsque 𝑑𝑎 = 0, c’est-à-dire :

2𝑔 𝑑ℎ
- 𝐴 + √2𝑔(𝑐 − 𝑎) 𝑏 𝑑𝑎 = 0
2√2𝑔(𝑐−𝑎)
𝑔 1
- 𝐴 𝑢 + 𝑢𝑏 =0
2
√1−𝑆𝑂

𝑢2 𝑏 𝑄2 𝑏
On a = √1 − 𝑆𝑂2 (3.24) ou = √1 − 𝑆𝑂2 (3.25)
𝑔𝐴 𝑔𝐴3

L’expression (2.25) est identique à celle de (2.3) caractéristique du régime critique.

La hauteur am pour laquelle le débit est maximum est donc une hauteur critique

Reprenons l’expression (2.24) sous la forme :

𝑢2 𝐴
= √1 − 𝑆𝑂2 𝑏 ,
𝑔

Pour Q = Qmax, 𝑢 = √2𝑔(𝑐 − 𝑎𝑚 ) , nous avons

𝐴
2(𝑐 − 𝑎𝑚 ) = √1 − 𝑆𝑂2 𝑏 (2.26)

Avec √1 − 𝑆𝑂2 ≈ 1 et pour un canal rectangulaire, nous trouvons

𝑎𝑚 𝑏 2
2(𝑐 − 𝑎𝑚 ) = = 𝑎𝑚 ce qui donne 𝑎𝑚 = 3 𝑐 (2.27)
𝑏

𝑎𝑚
En général, le rapport est dépendant de la géométrie de la section droite du canal :
𝑐

Section 𝑎𝑚
𝑐
Rectangulaire 2/3
Triangulaire 0.80
Parabolique 0.75
Trapézoïdal Α
(4 tan 𝜃−3𝛽)+√(4 tan 𝜃−3𝛽)2 +40𝛽 tan 𝜃
𝛼= (2.28)
10 tan 𝜃

Où β = b/c (b étant la petite base du trapèze)

Le calcul de am = f(c) n’est nécessaire que lorsque la hauteur d’eau dans le réservoir amont est
𝑎
connue avec ℎ(0) = 𝐻𝑆 =
√1−𝑆𝑜2

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A) Si le débit Q est connu

- Calculer hu et hc
- Déterminer le régime d’écoulement
- Rechercher l’axe hydraulique amont possible

(i) Si l’axe hydraulique amont existe


- Le calculer d’abord
- Puis le tester avec la condition aux limites en aval
 Si cet axe est compatible avec cette condition en aval,
Cet axe est accepté
 Si un ressaut est probable dans le canal (c’est-à-dire en une
section, on h = hc, déterminer et calculer les axes hydrauliques
amont et aval
(ii) Si l’axe hydraulique amont n’est pas possible
- Calculer l’axe hydraulique aval
- Calculer la hauteur d’eau dans le réservoir amont par la formule
𝑄2
𝑄 = 𝐴𝑜 √2𝑔∆ℎ ou ∆ℎ = 𝐴22𝑔 (2.30)
(∆ℎ est définie ci-dessus)
- Formuler la conclusion

B) Si le niveau d’eau du réservoir amont est connu

- Calculer am
- Calculer le débit 𝑄 = 𝐴√2𝑔∆ℎ
- Rechercher l’axe hydraulique possible
- Calculer le débit 𝑄 = 𝐴√2𝑔∆ℎ
- Si l’axe hydraulique amont n’est pas possible, calculer l’axe hydraulique aval
- Calculer le débit Q
- Formuler la conclusion

C) Si h (0) = HS < hc ou a < am ou Q< Qmax

Axes hydrauliques amont possibles (A.H.AM) : A3, B2, Bu, B3

D) Si h (0) = HS = hc ou a = am ou Q = Qmax

Axes hydrauliques amont possibles (A.H.AM) : B2

E) Si h (0) = HS > hc ou a > am ou Q> Qmax


Pas d’axes hydrauliques amont

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Inflexion ou chute dans le réservoir amont

A) L’axe hydraulique amont possible (A.H.AM) est du type B2 avec h (0) = hc pour un
écoulement torrentiel

B) Pour tout axe hydraulique aval (A.H. AV), l’inflexion est possible

Ressaut dénaturé

h(0) > hc , seul l’axe hydraulique aval (A.H.AV) est probable

Submersion

h(0) > hc , seul l’axe hydraulique aval (A.H.AV) est probable

PROCEDURE DE CALCUL DE L’AXE HYDRAULIQUE

Pour déterminer le type d’axe hydraulique approprié, l’on fait usage du théorème de BOUDIN
– TISON : il faut rechercher premièrement l’existence de l’axe hydraulique amont.

2.5 LE RESAUT HYDRAULIQUE


DESCRIPTION DU PHENOMENE

𝑑ℎ
Jusqu’à présent, nous avons supposé, pour établir l’équation donnant , que la hauteur h
𝑑𝑠
variait d’une façon continue avec s.

Supposons maintenant que, dans une section, la hauteur passe brusquement d’une valeur à
une valeur plus grande. Il y a ressaut dans la section considérée lorsque précisément l’on
observe une brusque surélévation de la hauteur de courant passant du régime torrentiel au
régime fluvial.

fig. 2.12a

Le ressaut hydraulique est un dissipateur d’énergie et peut être considéré comme une onde
stationnaire. Il constitue un des phénomènes les plus caractéristiques du mouvement varié. Il
peut être provoqué volontairement par des dispositifs spéciaux du lit du cours d’eau afin de
réduire l’énergie cinétique d’une nappe liquide (la lame déversant d’un barrage par exemple)
afin qu’elle ne provoque pas l’érosion du lit.
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Fig 2.12b

EQUATION DE BELANGER

Considérons un ressaut très localisé (la hauteur h varie en une section) et choisissons 2
sections 1 et 2 respectivement juste avant et juste après le ressaut (figure ci-dessous)

fig. 2.13

L’application du théorème de la conservation de la quantité de mouvement entre les 2


sections conduit à :

(𝑚𝑈)𝑡+∆𝑡 −(𝑚𝑈)𝑡 ∆𝑚𝑈


= = ∑ 𝐹𝑎𝑝𝑝𝑙 (2.31)
∆𝑡 ∆𝑡

𝜌𝐴2 𝑈2 ∆𝑡𝑈2 𝜌𝐴1 𝑈1 ∆𝑡𝑈1


− = 𝑝1 𝐴1 − 𝑝2 𝐴2 + 𝑊 + 𝑅
∆𝑡 ∆𝑡

Avec W le poids du liquide et R la réaction des parois

𝜌𝑄𝑈2 − 𝜌𝑄𝑈1 = 𝜌𝑔𝜂1 𝐴1 − 𝜌𝑔𝜂2 𝐴2 + 𝑊 + 𝑅

Lorsque ∆𝑠 → 0, les termes W et R deviennent négligeables.

𝜂 est la distance entre le centre de gravité de la section mouillée et la surface libre


𝑄𝑈1 𝑄𝑈2
+ 𝐴1 𝜂1 = + 𝐴2 𝜂2 (2.32)
𝑔 𝑔

𝑈𝑄
En posant 𝜁 = + 𝐴𝜂 (2.33)
𝑔

Nous avons 𝜁1 = 𝜁2 (2.34)

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L’équation (3.34) est l’équation de ressaut de Bélanger ; elle s’écrit encore

𝑄2
𝜁 = 𝑔𝐴 + 𝐴𝑦𝑜 √1 − 𝑆𝑜2 (2.35)

𝜁 (en m3) est la force spécifique, impulsion du courant ou force par unité de poids d’eau

La fonction 𝜁 = 𝜁(ℎ) présente un minimum pour une certaine valeur de h donnée par

𝑑𝜁 𝑄2𝑏
= 0, ce qui conduit à √1 − 𝑆𝑜2 − 𝑔𝐴3 = 0, c’est-à-dire 𝜁 est minimum pour h=hc (hauteur
𝑑ℎ
critique caractéristique du ressaut).

Soit la figure ci-dessous

Fig. 2.14

Les hauteurs h1 et h2 pour lesquelles l’on a la même impulsion sont dites conjuguées. Le
ressaut établit le passage de l’axe hydraulique amont à l’axe hydraulique aval.

CALCUL DE LA HAUTEUR CONJUGUEE

a) Méthode graphique

On trace la courbe 𝜁 = 𝜁(ℎ), on reporte la hauteur h1 sur la courbe 𝜁 et l’on détermine la


hauteur h2.

b) Méthode numérique de Croley

Nous suivons les étapes suivantes :

- Calcul de 𝜁(ℎ1 )
- Calcul de 𝐴(ℎ2 ) et 𝑌𝐺 (ℎ2 )
𝑄2
𝜁(ℎ1 )−
𝑔𝐴(ℎ2 )
- Calcul de ℎ2′ par la relation : ℎ2′ = ℎ2 √ (2.36)
√1−𝑆𝑜2 𝑌𝐺 (ℎ2 ) 𝐴(ℎ2 )

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- Itérations jusqu’à avoir ℎ2′ = ℎ2

Pour un canal rectangulaire large et en posant 1 − 𝑆𝑜2 ≈ 1, nous obtenons

ℎ1 ℎ 3
ℎ2 = [−1 + √1 + 8 (ℎ𝑐 ) ] (2.37)
2 1

CALCUL DE PERTE DE CHARGE ET DE LA LONGEUR DU RESAUT

Tout comme dans le cas d’une conduite fermée s’élargissant brusquement, le ressaut
provoque une perte de charge qui vaut d’après de Bernoulli

𝑈2 𝑈2
𝐹 = ℎ1 + 2𝑔1 − (ℎ2 + 2𝑔2 ) Qu’après transformation s’écrit :

(𝑈1 −𝑈2 )2 (ℎ2 −ℎ1 )2


𝐹= − (2.38) (Formule d’Exande)
2𝑔 2ℎ2

(ℎ2 −ℎ1 )3
Ou encore 𝐹 = (2.39)
4ℎ2 ℎ1

La larguer du ressaut lr quant à elle, n’a pu être déterminé que par voie expérimentale. Sa
détermination est très importante au point de vue des applications ; le ressaut est au fond le
meilleur procédé pour amortir la force vive d’un courant, mais la destruction considérable
d’énergie à laquelle il donne lieu exige une protection sérieuse contre les affouillements de
l’aire sur laquelle il s’étend. De là la nécessité d’avoir la précision sur sa longueur.

Selon :

- Safranez : 𝑙𝑟 = 6ℎ1 𝐹𝑟 = 1.95𝑈1 ℎ1 = 4.5ℎ2 (2.40)


𝑈1
Où 𝐹𝑟 = nombre de foudre
√𝑔ℎ1

- Smetana: 𝑙𝑟 = 6(ℎ2 − ℎ1 ) (2.41)

ℎ2
- Woycicki: 𝑙𝑟 = (8 − 0.05 ⁄ℎ ) (ℎ2 − ℎ1 ) (2.42)
1

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2.6 DEVERSOIRS
DEFINITIONS

Un déversoir est une construction par-dessus de laquelle l’eau coule ou un orifice superficiel
ouvert à sa partie supérieure et pratiquement dans une paroi généralement vertical (fig ci-
dessous)

Les déversoirs sont conçus soit pour la mesure du débit d’un cours d’eau soit pour relever le
niveau aval d’un système

Fig. 2.15

On distingue les déversoirs

a) Selon les formes

fig. 2.16a Chute

Fig. 2.16b

Déversoir à mince paroi (le dimensionnement de la partie du seuil qui touche l’eau sont
négligeables vis-à-vis de la hauteur de la nappe déversant)

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- 23 -

Fig. 2.16c Déversoir à seuil épais

fig. 2.16d Barrage déversoir

b) Selon leurs propriétés hydrauliques

- Déversoir à nappe déversant libre : le débit ne dépend pas du niveau aval


- Déversoir à nappe déversant noyée : pour un niveau amont donné, le débit dépend
du niveau aval ou pour un débit donné, le niveau amont dépend du niveau aval

Il existe en fait plusieurs formes de nappes déversant allant de la nappe libre à la nappe noyée

Fig. 2.17

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- 24 -

DEVERSOIR RECTANGULAIRE EN PAROI MINCE SANS CONTRACTION LATERALE DIT


DE BASIN

2 3⁄
Le débit est donné par l’expression : 𝑄 = 3 𝐶𝑑 𝑏√2𝑔ℎ 2

Où : 𝐶𝑑 Coefficient de débit à déterminer expérimentalement

b largeur du réservoir

h charge, c’est-à-dire la différence de niveau entre la surface libre en amont, loin de la


zone d’approche, et le seuil déversant.

Plusieurs autres expressions ont été proposées pour évaluer 𝐶𝑑 , parmi lesquelles nous citons
la formule de BAZIN, de REHBOCK, etc.

DEVERSOIR RECTANGULAIRE EN PAROI MINCE AVEC CONTRACTION LATERALE

2 3⁄
Le débit est calculé à partir de la formule : 𝑄 = 3 𝐶𝑑 𝑏√2𝑔ℎ 2

fig. 2.18

DEVERSOIR RECTANGULAIRE A SEUIL EPAIS, DIT DE BELANGER

3⁄
Le débit est donné par l’expression : 𝑄 = 4.429 𝐶𝑑 𝑏 √2𝑔ℎ 2 où 𝐶𝑑 = 0.385

DEVERSOIR LATERAL

Un déversoir latéral est celui ménagé dans la paroi latérale d’un canal ou d’un collecteur ; son
seuil est donc parallèle à l’axe de l’écoulement principal

fig. 2.19

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- 25 -

Coleman et Engels ont proposé les formules suivantes :

- Formule de Coleman :
- Formule d’Engels

Où L : largeur du canal

b : largeur du déversoir

h : hauteur de la lame déversant au-dessus du seuil (Coleman) ou hauteur de la lame


déversant à l’aval (Engels)

DEVERSOIR A SEPARATION

Cet ouvrage se rencontre dans les réseaux d’égouts et est destiné à décharger dans une
canalisation latérale (C1) les eaux usées de faible débit (en temps sec) tout en permettant aux
débits plus importants (lors des orages) de passer dans la conduite (C2) allant à la rivière ; les
eaux usées étant alors fortement diluées et sans danger de pollution pour la rivière.

fig. 2.20

L’équation permettant de dimensionner la chute est celle proposée par Dubosch par la
trajectoire du filet liquide inférieur du jet rapporté au système OXY :

0.563𝑥 2
𝑦=

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- 26 -

DEVERSOIR TRIANGULAIRE ET TRAPEZOIDAL

a) Déversoir triangulaire

Fig. 2.21

8 𝛼 5⁄
𝑄 = 15 √2𝑔 tan 2 𝐶𝑑 ℎ 2

Formule de Thomson

𝐶𝑑 = 0.593 Pour 𝛼 = 90° et 0.05m ˂ h ˂ 0.18m

b) Déversoir trapézoïdal

Fig. 2.22

3⁄
𝑄 = 1.85 𝑏𝑜 ℎ 2 0.08m ˂ h ˂ 0.60m

e ≥ 2h ; b ≥ 3h ; p ≥ 3h

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- 27 -

DEVERSOIR CIRCULAIRE

Fig. 2.23

𝑡
5
𝑄 = 2 𝐶𝑑 √2𝑔 𝐷 ⁄2 ∫ √𝑥 ′ (𝑡 − 𝑥 ′ )(1 − 𝑥 ′ ) 𝑑𝑥
0

𝑥 ′ = 𝑥⁄𝐷 ; t = ℎ⁄𝐷

Les valeurs des intégrales elliptiques sont données dans les tables

𝐶𝑑 ≈ 0.6

DISSIPATEUR D’ENERGIE

Le dissipateur d’énergie est un ouvrage conçu à la fin d’un collecteur pour assurer la
transmission entre le collecteur et l’émissaire (où les eaux canalisées sont rejetées). Le rejet
des eaux dans l’émissaire ne devrait pas engendrer l’affouillement de ce dernier.

Fig. 2.24a

Fig. 2.24b

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- 28 -

Le calcul du dissipateur (de même que celui de la longueur d’un palier) se fait suivant les
résultats expérimentaux (empiriques) de Moore, Bakhmeteff, Feodoroff et Rand.

On distingue trois zones du dissipateur :

- Zone d’écoulement super critique (torrentiel) Ld


- Zone du ressaut LR
- Zone d’écoulement fluvial Lf

Les symboles utilisés dans le calcul dit de déversoirs (« drop spillway ») désignent
respectivement :
𝑄
𝑞= : Débit par unité de largeur b du collecteur
𝑏

∆ℎ : Hauteur de chute (ou du gradin) du collecteur

𝐿𝑑 : Distance entre le pied du gradin et la hauteur minimale de l’eau h1 à la sortie de la chute

𝐿𝑅 : Longueur de ressaut

𝐿𝑓 : Longueur (forfaitaire) où s’établit l’écoulement fluvial

ℎ1 , ℎ2 : Hauteurs conjuguées du ressaut

ℎ𝑝 : Hauteur du cousin dans le bassin

On calcule les différents paramètres partant d’un nombre adimensionnel appelé « nombre de
chute » ou « drop number » D :

𝑞2
𝐷=
𝑔∆ℎ3

𝐿𝑑
= 4.30𝐷0.27
∆ℎ
ℎ1
= 0.54𝐷0.425
∆ℎ
ℎ𝑓
= 1.00𝐷0.22
∆ℎ

Pour un canal rectangulaire large, les deux hauteurs conjuguées h1 et h2 sont liées par la
ℎ 3
−1+√1+8( 𝑐 )
ℎ1

relation : ℎ2 =
1 2

Si ℎ2 < 1.66𝐷0.27 ∆ℎ , le ressaut se produira plus loin en aval, dans le cas contraire, on aura
un ressaut dénaturé ou noyé
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- 29 -

3 ETUDE DU COUP DE BELIER


3.1 GENERALITES SUR LES ONDES ELASTIQUES

Les ondes élastiques se propagent dans un milieu isotrope infini, mais sont susceptibles de
réflexion et de réfraction quand elles rencontrent une surface séparant deux milieux
différents.

Deux cas importants sont à envisager :

a) Quand une onde plane se propageant dans un fluide, rencontre normalement un


solide rigide, elle se réfléchit sans changer de signe, ainsi une onde de compression se
réfléchit en une onde de surpression
b) Quand une onde plane se propageant dans un fluide, rencontre normalement une
surface où la pression est constante, il y a réflexion avec changement de signe, ainsi
une onde de compression se réfléchit en une onde de dépression

3.2 DEFINITION DU COUP DE BELIER

Le coup de bélier est un phénomène oscillatoire causé par toute modification brutale de
régime d’écoulement du liquide dans une canalisation provoquant des variations de débit et
de pression non seulement dans le temps mais tout le long de la canalisation. Cette
modification brutale se propage sous forme d’une onde depuis la section où elle a été
produite jusqu’à l’extrémité de la conduite ou une bifurcation, un changement de section où
elle est réfléchie totalement ou partiellement en changeant de signe ou de sens.

L’onde de choc revient alors vers la section d’origine qui la réfléchit à son tour. La conduite
est ainsi parcourue successivement par des ondes de surpression et de dépression.

3.3 EQUATIONS DIFFERENTIELLES DES CONDUITES

Considérons que la conduite ci-dessous (fig 3.1) a une caractéristique unique c’est-à-dire un
diamètre d constant, une densité de masse 𝜌 constante, l’épaisseur de la conduite constante
e = cte, la vitesse moyenne U(x,t) et la pression p(x,t) sont des variables de x et t.

Hypothèse

Dans cette conduite considérée, nous pouvons dire que :

- Les frottements sont négligeables


- Il n’y a pas de système élastique dans la conduite (c’est-à-dire des poches d’air,
surface libre)

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- 30 -

Equation du mouvement de Navier-Stockes

fig. 3.1

Considérons x la direction de l’écoulement des particules du fluide newtonien dans la conduite


et écrivons l’équation simple de la quantité de mouvement Fx = m ax où m (masse des
particules du fluide considéré en kg), ax (accélération de l’élément considéré en m/s²).

Ecrivons l’équation différentielle de l’élément des particules aux différentes faces (1 et 2)

𝜕𝑃 𝑑𝑢
P.S. − (𝑃 + 𝜕𝑥 𝑑𝑥) 𝑆 − 𝜌𝑔𝑆𝑑𝑥 sin 𝛼 − 𝜏𝜋𝑑 𝑑𝑥 = 𝜌𝑆𝑑𝑥 (3.1)
𝑑𝑡

Où 𝑃 : Pression en N/m²

𝜌 : Densité de masse du fluide en kg/m3

𝑔 : Accélération gravitationnelle en m/s²

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- 31 -

𝛼 : Angle d’inclinaison de la tranche d’eau considérée en rad

𝜏 : Contrainte tangentielle sur la paroi en N/m²

d : Diamètre de la conduite en m

U : Vitesse moyenne dans une section de la conduite en m/s

S : Section de la conduite

Divisons cette équation par 𝜌𝑆𝑑𝑥 et après simplification nous avons :

𝑃𝑆 𝑃𝑆 1 𝜕𝑃 𝜌𝑔𝑆𝑑𝑥 𝜏𝜋𝑑 𝑑𝑥 𝜌𝑆𝑑𝑥 𝑑𝑢


− 𝜌𝑆𝑑𝑥 − 𝜌 𝜕𝑥 − sin 𝛼 − = 𝜌𝑆𝑑𝑥
𝜌𝑆𝑑𝑥 𝜌𝑆𝑑𝑥 𝜌𝑆𝑑𝑥 𝑑𝑡

1 𝜕𝑃 4𝜏 𝑑𝑢
− 𝑔 sin 𝛼 − 𝜌𝑑 + 𝑑𝑡 = 0 (3.2)
𝜌 𝜕𝑥

L’équation de la vitesse peut s’écrire :

𝑑𝑢 𝜕𝑢 𝜕𝑢
= 𝑈 𝜕𝑥 + 𝜕𝑡 : Dérivée substantielle de la vitesse (3.3)
𝑑𝑡

Considérons l’équation de la perte de charge dans une conduite suivant Darcy-Weissback qui
peut s’écrire :

∆𝑃 𝑈2 𝐿
𝐽 = 𝜌𝑔 = 𝜆 2𝑔 𝑑 (3.4)

Où L : Longueur de la conduite en m

d : Diamètre de la conduite en m

𝜆 : Coefficient de frottement ou résistance à l’écoulement du fluide

∆𝑝 : Variation de la pression dans la conduite en N/m²

∆𝑝 𝑈2 𝐿
=𝜆
𝜌𝑔 2 𝑑

𝑈2 𝐿
∆𝑝 = 𝜆 𝜌 (3.5)
2 𝑑

L’équilibre horizontal dans la conduite étant

∆𝑝 𝑆 = 𝜏𝜋𝑑𝐿

𝜋𝑑2
∆𝑝 = 𝜏𝜋𝑑𝐿
4

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- 32 -

∆𝑃𝑑 𝑈2 𝐿
𝜏= or ∆𝑝 = 𝜆 𝜌
4𝐿 2 𝑑

4𝐿𝜏 𝜌𝜆𝑈 2 𝐿
=
𝑑 2𝑑

4𝜏 𝜆𝑈 2 𝜆𝑈|𝑈|
= = (3.6)
𝜌𝑑 2𝑑 2𝑑

La pression dans la conduite est donnée par l’expression : 𝑃 = 𝜌𝑔(ℎ − 𝑍)

Ensuite, calculons la dérivée partielle de la pression par rapport à x

𝜕𝑃 𝜕ℎ 𝜕𝑍 𝜕𝑍
= 𝜌𝑔 (𝜕𝑥 − 𝜕𝑥 ) Or 𝜕𝑥 = sin 𝛼
𝜕𝑥

𝜕𝑃 𝜕ℎ
Ce qui implique 𝜕𝑥 = 𝜌𝑔 (𝜕𝑥 − sin 𝛼) (3.7)

En introduisant les équations (3.3), (3.6) et (3.7) dans l’équation (3.2) on aura :

1 𝜕ℎ 𝜆𝑈|𝑈| 𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝜌𝑔 (𝜕𝑥 − sin 𝛼) + 𝑔 sin 𝛼 + + 𝑈 𝜕𝑥 + 𝜕𝑡 = 0
𝜌 2𝑑

𝜕ℎ 𝜆𝑈|𝑈| 𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝑔 𝜕𝑥 + + 𝑈 𝜕𝑥 + 𝜕𝑡 = 0 (3.8)
2𝑑

Cette équation est l’équation différentielle de mouvement qui est indépendante de l’angle
d’inclinaison de la tranche d’eau dans la conduite (cas de régime non permanent)

Equation de continuité

Considérons une particule élémentaire d’eau de volume Sdx circulant dans la conduite.
Pendant la période dt, il y a un brusque changement dans la conduite de vitesse et de
pression, cela entraine également un changement de volume

Cette variation de volume est donnée par :

𝜋𝐷2 𝜕𝑢
∆𝑉 = 𝑑𝑧 𝑑𝑡
4 𝜕𝑥

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- 33 -

Fig.3.2

Ce changement de volume est dû à la compressibilité du fluide et à l’élasticité de la conduite.


Ces deux phénomènes contribuent dans l’évaluation de la variation de volume total : ∆𝑉 =
∆𝑉𝑐 + ∆𝑉𝑒 (3.9)

Où ∆𝑉𝑐 : Variation du volume du fluide compressible

∆𝑉𝑒 : Variation du volume de l’élasticité de la conduite

Pendant cet intervalle de temps dt, la pression pourra changer de P à (P+dP/dt) dt


𝜎
Cette compressibilité se détermine d’après la loi élastique de Hooke 𝐸 = et le module
𝜀
volumétrique d’élasticité du fluide est déterminé par :

∆𝑃
𝐸𝑉 = ∆𝑉 Où ∆𝑃 : variation de pression
𝑉

∆𝑉 𝑑𝑃
∆𝑃 = 𝐸𝑉 = 𝑑𝑡 (3.10)
𝑉 𝑑𝑡

1
Or ∆𝑉𝑐 = 𝑉 𝐸 ∆𝑃
𝑉

𝜋𝑑2 1 𝑑𝑃
∆𝑉𝑐 = 𝑑𝑥 𝐸 𝑑𝑡 (3.11)
4 𝑉 𝑑𝑡

La variation de volume due à l’élasticité de la conduite (avec module d’élasticité e) peut être
calculée en fonction de la formule dit de chaudière :
∆𝑃 𝑑
∆𝜎 = (3.12)
2𝑒

Où ∆𝜎 : Variation de la contrainte

d : diamètre de la conduite

e : épaisseur de la conduite

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- 34 -

Cette variation va provoquer une dilatation de la conduite, c’est-à-dire :

∆𝜎 = 𝐸 𝜀(Loi de Hooke)
∆𝜎 ∆𝑅 ∆𝑑
𝜀= = =
𝐸 𝑅 𝑑

∆𝑑
∆𝜎 = 𝐸 𝑑

Avec ∆𝜎 de la formule (3.12)

𝑑 ∆𝑃 𝑑 ∆𝑃 𝑑2
∆𝑑 = 𝐸 =
2𝑒 2𝑒𝐸

𝑑2 𝑑𝑃
∆𝑑 = 2𝑒𝐸 𝑑𝑡 𝑑𝑡 (3.13)

La variation de volume due à l’élasticité de la conduite est donnée par :


∆𝑑
∆𝑉𝑒 = 𝜋𝑑 𝑑𝑥
2

𝑑2 1 𝑑𝑃
∆𝑉𝑒 = 𝜋𝑑 𝑑𝑡 𝑑𝑥 (3.14)
4 𝑒𝐸 𝑑𝑡

En remplaçant les équations (3.11) et (3.14) dans (3.9), on aura :

∆𝑉 = ∆𝑉𝑐 + ∆𝑉𝑒

𝜋𝑑2 𝜕𝑈 𝜋𝑑2 1 𝑑𝑃 𝜋𝑑2 𝑑 𝑑𝑃


− 𝑑𝑥 𝑑𝑡 = 𝑑𝑥 𝑑𝑡 + 𝑑𝑥 𝑑𝑡
4 𝜕𝑥 4 𝐸𝑉 𝑑𝑡 4 𝑒𝐸 𝑑𝑡

𝜕𝑈 1 𝑑𝑃 𝑑 𝑑𝑃
− 𝜕𝑥 = 𝐸 + 𝑒𝐸 𝑑𝑡
𝑉 𝑑𝑡

𝜕𝑈 1 𝑑 𝑑𝑃
− 𝜕𝑥 = (𝐸 + 𝑒𝐸) 𝑑𝑡 (3.15)
𝑉

Nous pouvons remarquer que le terme dP/dt est seulement dû à la variation de la pression
dynamique ; c’est l’équation de la pression dynamique

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- 35 -

Considérons la conduite de la figure 3.3 ci-dessous

Fig 3.3

𝑃′ = 𝑃 − 𝑃𝑜 = 𝜌𝑔 (ℎ − ℎ0 − 𝑍) (3.16)

Dérivons partiellement cette équation (3.16) par rapport à x et t.

𝜕𝑃 ′ 𝜕ℎ 𝜕ℎ𝑜 𝜕𝑍
= 𝜌𝑔 (𝜕𝑥 − − 𝜕𝑥 )
𝜕𝑥 𝜕𝑥

𝜕ℎ𝑜
Où = − sin 𝛼
𝜕𝑥

𝜕𝑍
= sin 𝛼
𝜕𝑥

𝜕𝑃 ′ 𝜕ℎ
= 𝜌𝑔 (𝜕𝑥 + sin 𝛼 − sin 𝛼)
𝜕𝑥

𝜕𝑃 ′ 𝜕ℎ 𝜕𝑃 ′ 𝜕ℎ 𝜕ℎ𝑜 𝜕𝑍
= 𝜌𝑔 𝜕𝑥 et = 𝜌𝑔 ( 𝜕𝑡 − − 𝜕𝑡 )
𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑡

𝜕ℎ𝑜 𝜕𝑍
Le mouvement transversal dans la conduite étant empêché = =0
𝜕𝑡 𝜕𝑡

𝜕𝑃 ′ 𝜕ℎ
Alors = 𝜌𝑔 𝜕𝑡 (3.17)
𝜕𝑡

𝜕𝑝 𝜕ℎ 𝜕ℎ
= 𝜌𝑔 ( 𝜕𝑡 + 𝑈 𝜕𝑥 ) (3.17a)
𝜕𝑡

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- 36 -

L’équation (3.15) devient :

𝜕𝑈 1 𝑑 𝑑𝑃
− 𝜕𝑥 = (𝐸 + 𝑒𝐸) 𝑑𝑡
𝑉

𝜕𝑈 1 𝑑 𝜕ℎ 𝜕ℎ
+ 𝜌𝑔 (𝐸 + 𝑒𝐸) ( 𝜕𝑡 + 𝑈 𝜕𝑥 ) = 0
𝜕𝑥 𝑉

1 𝑑 1
En posant 𝜌 (𝐸 + 𝑒𝐸) = 𝑎2 (3.17b)
𝑉

Il vient :

𝑎2 𝜕𝑢 𝜕ℎ 𝑈𝜕ℎ
+ 𝜕𝑡 + =0 (3.18)
𝑔 𝜕𝑥 𝜕𝑥

C’est une autre forme d’équation de la continuité pour le cas général du fluide compressible

En considérant que cette équation est indépendante du temps, et que la conduite est non
𝜕ℎ
élastique et le fluide incompressible, c’est-à-dire : dP/dt = 0, 𝜕𝑡 = 0 , et que si a tend vers
l’infini, alors 1/a² = 0.

On aura alors :

𝑈 𝜕ℎ 1 𝜕𝑢 𝑈 𝜕ℎ
+ 𝑔 𝜕𝑥 = 0 Alors 𝑎2 𝜕𝑥 = 0
𝑎2 𝜕𝑥

𝜕𝑢
=0 (3.19)
𝜕𝑥

C’est l’équation de la continuité du fluide incompressible d’écoulement permanent.

De la relation (3.17b), nous aurons :

1 𝑑 1
𝜌 (𝐸 + 𝑒𝐸) = 𝑎2
𝑉

1
𝜌
𝑎2 = 1 𝑑
( + )
𝐸𝑉 𝑒𝐸

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- 37 -

On aura

1
𝑎=√ (3.20)
1 𝑑
𝜌 (𝐸 + 𝑒𝐸 )
𝑉

On démontre que « a » représente la célérité ou la vitesse de propagation des ondes


de vitesse et de pression à l’intérieur du liquide ou du fluide limité par la conduite.

Où a: Célérité ou vitesse propagation des ondes en (m/s)

𝜌 : Densité de masse du fluide en kg/m3

E : Module d’élasticité du matériau constituant la conduite en N/m²

d : Diamètre intérieur de la conduite en m

e : Epaisseur de la conduite en m

Ev : Module de compressibilité du fluide véhiculé en N/m²

Nous donnons ci-après :

- Tableau I : Densité et Module volumétrique élastique en N/m3 pour une pression


P = 1 bar
- Tableau II : Module d’élasticité du matériau constituant la conduite
- Tableau III : Ordre de grandeur de la célérité ou de la vitesse de propagation des
ondes en m/s

La relation (3.10) donne pour le cas de l’eau :

9900
𝑎= (3.21)1
√48,3 + 𝐾𝑜 𝐷
𝑒

L’expression (3.21) est dite formule d’ALLIEVI

a : Vitesse de propagation des ondes.

KO : Coefficient qui dépend de la nature de la conduite

1
ENSIVAL, Pompes industrielles, Tome 1, Liège, Atelier de construction d’Ensival S.a 44B – 4860.

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- 38 -

KO = 1/E

E : Modèle d’élasticité du matériau

KO =

0.5 pour l’acier

1 pour la fonte

5 pour béton et plomb

4 pour P.V.C. (Chlorure de Polyvinyle)

70 pour PEHD (Polyéthylène à haute densité)

E = 2.1 1010 kg/m² pour une conduite en acier

TABLEAU I, II et III2

TABLE I : EAU

TABLE I : EAU

Densité ρ en kg/m3 et Module d'élasticité volumétrique en N/m2 (p = 1 bar)

to C 0 4 10 15 20 40 60 100
ρ 999,9 1000 999,4 998,8 998,2 992,2 983,2 958,4

EV 1,95.109 1,98.109 2,03. 109 2,07.109 2,11 .109 2,11.109 2,11.109 2,11.10 9
Tab 3.1.

2
Prof. Dr. Ir. R. Verhoeven et Ir. M. Huygens, Civil Engineering European Courses, Design of pumping stations
and pipe systems. Ed. Gent, 16-18 November 1995, p. 21-22

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- 39 -

TABLE II : MATERIAUX

Module d'élasticité en N/m2


Aluminium 68 - 75.109
Eternit 24 - 30.109
Béton 20 - 40.109
Acier 80 - 170.109
Granite 24 - 50.109
Cuivre 115 - 130.109
Plomb 4,8 - 17.109
"Brass" 80 - 106. 109
Plexiglass 2,6 - 3,2.109
Polyéthylène 0,2 - 1,6.109
Polystyrène 1,2 - 3,3.109
Pvc 2,4 - 3,0. 109
Fer 200 - 212.109
Tab 3.2.

TABLE III : ORDRE DE GRANDEUR DE LA CELERITE a (m/s)

Eternit. 800 - 1000 m/s


Béton 1000 - 1200 m/s
Polyéthylène, PVC 400 - 600 m/s
Polyéthylène à haute densité 300 - 400 m/s
Acier ductile, Fer 1250 - 1350 m/s
Tab 3.3.

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- 40 -

3.4 EQUATIONS DE PROPAGATION DES ONDES


Expression générale de la pression et de la vitesse

Le terme de frottement de Darcy-Weisbach peut être négligé par le système formé par les
équations générales (3.8) et (3.18)

Ce système, dont les équations sont réduites au premier ordre, peut s’écrire :

𝜕ℎ 𝜕𝑈
𝑔 𝜕𝑥 = − 𝜕𝑡 (3.22a)

𝑔 𝜕ℎ 𝜕𝑈
= − 𝜕𝑡 (3.22b)
𝑎2 𝜕𝑡

La dérivée seconde par rapport à x et à t donne respectivement :

𝜕2 ℎ 𝜕2 𝑈
𝑔 𝜕𝑥 2 = − 𝜕𝑡𝜕𝑥

𝑔 𝜕2 ℎ 𝜕2 𝑈
= − 𝜕𝑡𝜕𝑥
𝑎2 𝜕𝑡 2

𝜕2 ℎ 1 𝜕2 ℎ
D’où = 𝑎2 𝜕𝑡 2
𝜕𝑥 2

𝜕2 ℎ 1 𝜕2 ℎ
− 𝑎2 𝜕𝑡 2 = 0 (3.22c)
𝜕𝑥 2

Nous venons de démontrer que « a » représente la vitesse de propagation des ondes (m/s) de
vitesse et de pression à l’intérieur du liquide limité par la conduite.

Donc la pression et la vitesse sont fonction de x et t.

𝜕2 ℎ 𝜕2 ℎ 𝜕2 ℎ 𝜕2 ℎ
= 𝑎2 𝜕𝑥 2 ⇒ − 𝑎2 𝜕𝑥 2 = 0
𝜕𝑡 2 𝜕𝑡 2 (3.22d)
𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈 𝜕2 𝑈
= 𝑎2 𝜕𝑥 2 ⇒ − 𝑎2 𝜕𝑥 2 = 0
𝜕𝑡 2 𝜕𝑡 2

Les équations (3.22d) sont dénommées équations des ondes.

Où U et h sont liées aux variables x et t par une même équation différentielle qui est l’
équation de la corde vibrante ou l’équation de D’Alembert

En opérant une transformation affine du type :

Y = (t ± x/a) sur les variables (Z = t – x/a et W = t + x/a) les équations hyperboliques (3.11d)
donnent comme solution :

𝑥 𝑥
𝑌 = 𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎) + 𝑐𝑡𝑒 (3.22e)

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- 41 -

La solution générale de l’équation défférentielle est donnée par :

𝑥 𝑥
ℎ(𝑥, 𝑡) = ℎ𝑜 + 𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎) (3.22f)

𝑔 𝑥 𝑥
𝑈(𝑥, 𝑡) = 𝑈𝑜 − 𝑎 [𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎)] (3.22g)

Avec F et f représentant deux fonctions à déterminer par la loi de fermeture ou d’ouverture


de la vanne ou encore les conditions aux limites.

ho et Uo sont respectivement la pression et la vitesse sous les conditions de l’écoulement


permanent.

De la solution donnant la valeur de la pression nous pouvons tirer :

𝑥 𝑥
ℎ − ℎ𝑜 = 𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎) avec h – ho représentant la suspension, c’est le coup de
Belier.

𝑥 𝑥
Posons 𝜉 = 𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎) (3.22i)

𝑔 𝑥 𝑥
𝑈 − 𝑈𝑜 = − 𝑎 [𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎)] (3.22j)

Fatigue

Le coup de Bélier est un phénomène ondulatoire qui est susceptible de créer des vibrations
dans le Reseau.

Ces sollicitations alternées fatiguent les conduites qui, à la longue, peuvent se rompre.

Ce phénomène est d’autant plus accentué dans les conduites à appuis localisés ayant
à leur extrémité un robinet pouvant provoquer la résonnance dans les conduites.

C’est ce qui arrive dans beaucoup de bâtiments à plusieurs niveaux où les conduites longent
les murs.

Par contre l’amplitude de vibration de la conduite ainsi que sa période diminuent lorsque la
conduite est enfouie dans le sol.

L’analyse qualitative montre que le coup de Bélier est un phénomène qui se répète dans le
temps avec une période égale au temps mis par l’onde pour effectuer deux aller – retour à
travers la conduite.

La période théorique du mouvement de l’onde est donne par :


4𝐿
𝑇𝑡ℎ = 𝑎
(3.23a)

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- 42 -

Et la pulsation :
𝜋𝑎
𝜔𝑡ℎ = 𝑔 𝐿 (3.23b)

Si on rapporte ces valeurs dans les équations (3.22d) on trouve que le phénomène périodique
dans l’espace :

𝑥 𝑥
ℎ(𝑥, 𝑡) = ℎ𝑜 + 𝑅𝑒 {𝐾1 exp [𝑗𝜔𝑡ℎ (𝑡 − )] + 𝐾2 [exp 𝑗𝜔𝑡ℎ (𝑡 + )]}
𝑎 𝑎
𝑔 𝑥 𝑥
𝑈(𝑥, 𝑡) = 𝑈𝑜 − 𝑅𝑒 {𝐾1 exp [𝑗𝜔𝑡ℎ (𝑡 − )] + 𝐾2 [exp 𝑗𝜔𝑡ℎ (𝑡 + )]}
𝑎 𝑎 𝑎

Avec Re = partie réelle du nombre complexe

Les équations (3.23c) ne sont que pour une étude qualitative du phénomène car on ne peut
affirmer que le phénomène ait une répartition sinusoïdale.

Par contre l’expression montre que la propagation suit une loi périodique non sinusoïdale. Ces
équations ne seront utilisables en pratique que lorsque l’on considérera les harmoniques
d’ordres supérieurs.

Cavitation

Le danger le plus imminent dans une conduite est l’érosion par cavitation. En effet, des baisses
importantes de pression sont enrégistrées aussi bien lors d’une fermeture que lors d’une
ouverture de la conduite.

Le phénomène de cavitation est lié à l’augmentation de la pression du fait que la somme de


la pression initiale et de la dépression due au marteau peut être inférieure à la tension des
vapeurs d’eau à la température ambiante.

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- 43 -

3.5 Conditions aux limites


Arrêt instantané (brusque) du débit

Considérons une conduite horizontale d’une longueur L où un phénomène peut être décrit :
en amont de la conduite il y a un réservoir et en aval une vanne (3.4)

Fig 3.4

Calculons l’amplitude maximum atteinte par l’onde de pression à cet effet. Ce maximum est
obtenu au moment où l’onde incidente F(t – x/a) est à sa valeur maximale c’est-à-dire avant
qu’elle ne s’interfère avec l’onde réfléchie f(t + x/a).

Prenons comme unité de temps la valeur L/a, a étant la célérité des ondes ; L/a le temps mis
par une onde pour aller de R à A.

Imaginons un observateur se déplacant le long de la conduite avec une loi de mouvement


donnée par t – x/a = constante cela implique que x = at+b, le déplacement se fait suivant une
loi uniforme de vitesse V = a et en sens inverse de l’écoulement.

Pour cet observateur F(t – x/a) garde la même valeur en tout point de la conduite.

Donc F(t – x/a) représente une onde qui se propage dans la conduite avec une vitesse a en
sens inverse de U.

Si on raisonne en sens inverse, on aura que f(t + x/a) représente une onde se propageant dans
la conduite avec une vitesse V = - a dans le même sens que U.

Donc la surpression ou la dépression à chaque point de la conduite résulte de la superposition


en ce point de deux ondes F et f se propageant dans la conduite en sens inverse avec la même
vitesse absolue.

On constate que les fonctions F, f et leurs sommes ξ sont indépendantes de la pression de la


pression statique. Elles dépendent uniquement de x et t.

En d’autres termes la surpression sera d’autant plus dangereuse que la pression statique de
départ ( = ho) est faible.

h – ho = ↗ si ho ↘

1° Admettons que le reservoir soit très grand c’est-à-dire qu’au point O la surpression est
nulle (pas de variation de po) on a

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- 44 -

𝐿 𝐿
𝐹 (𝑡 − 𝑎) + 𝑓 (𝑡 + 𝑎) = 0

𝐿 𝐿
𝑓 (𝑡 + 𝑎) = −𝐹 (𝑡 − 𝑎)

C’est-à-dire que l’onde se refléchit au point O en chageant de signe f = - F d’où l’onde de retour
f est constamment égale et opposée à l’onde incidente F.

2° Si l’on considère l’instant t – L/a on aura :

2𝐿 2𝐿
𝑓(𝑡) = −𝐹 (𝑡 − ) = 𝐹(𝑡 − 𝜃) 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝜃 =
𝑎 𝑎

𝜃 représente la durée correspondant à un aller – retour de l’onde le long de la conduite

3° Si l’on considère t = t + x/a on aura :

𝑥 2𝐿+𝑥
𝑓 (𝑡 + 𝑎) = −𝐹 (𝑡 − )
𝑎

La surpression dans ce cas devient :

𝑥 2𝐿−𝑥
𝜉 = ℎ − ℎ𝑜 = 𝐹 (𝑡 − 𝑎) − 𝐹 (𝑡 − )
𝑎

𝑔 𝑥 2𝐿−𝑥
𝑈 = 𝑈𝑜 − 𝑎 [𝐹 (𝑡 − 𝑎) − 𝐹 (𝑡 − )]
𝑎

Le problème se trouve donc à la determination de la seule fonction F.

Pour t1 = 0, au niveau de la vanne en x = 0

2𝐿
𝜉1 = ℎ1 − ℎ0 = 𝐹(𝑡1 ) − 𝐹 (𝑡1 − ) ; mais à cet instant, il n’y a qu’une seule onde 𝐹(𝑡1 )
𝑎

𝜉1 = ℎ1 − ℎ0 = 𝐹(𝑡1 ) = 𝐹1

Comme la vanne est complètement fermée, l vitesse est nulle.

𝑔 2𝐿
0 = 𝑈𝑜 − 𝑎 [𝐹(𝑡1 ) − 𝐹 (𝑡1 − )]
𝑎

F(t1 - 2L/a) = 0 car l’onde n’a pas encore eu le temps de faire un aller – retour.
𝑔 𝑔
D’où 0 = 𝑈0 − 𝑎 [𝐹(𝑡1 )] = 𝑈0 − 𝑎 𝐹1

𝑎𝑈0⁄
𝐹1 = 𝑔
𝑎𝑈0
𝜉1 = 𝑔

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𝑎𝑈0
Ainsi 𝜉1 = ℎ1 − ℎ0 = 𝑔

2𝐿
A l’instant t2 = 𝜃 = 𝑎

2𝐿
𝜉2 = ℎ2 − ℎ0 = 𝐹 ( 𝑎 ) − 𝐹(0) = 𝐹2 − 𝐹1

𝑔
Cette situation doit continuer lorsque 0 = 𝑈0 − 𝑎 (𝐹2 + 𝐹1 )

𝑎
𝐹2 + 𝐹1 = 𝑈0 𝑔 ⟹ 𝐹2 = 0

𝑎
Car 𝐹1 = 𝑈0 𝑔

𝑎𝑈0
Ainsi 𝜉2 = ℎ2 − ℎ0 = − (3.25)
𝑔

Pour t3 = t2 + 𝜃 = 2𝜃

𝜉3 = 𝐹3 − 𝐹2 = 𝐹3
𝑎𝑈0
D’où = 𝐹3
𝑔

𝑎𝑈0
𝜉3 = 𝐹3 = 𝑔

𝑎𝑈0
Ainsi 𝜉3 = ℎ3 − ℎ0 = (3.26)
𝑔

𝑥
L’amplitude maximum est atteinte au moment où l’onde incidente 𝐹1 (𝑡 − 𝑎) est à sa valeur
maximale, c’est-à-dire avant qu’elle ne s’interfère avec l’onde refléchie.
𝑎𝑈
(Lors d’une ouverture instantanée de la vanne, 𝑔 0 devient négatif et représente alors le
maximum en valeur absolue de la depression atteinte)

On constate donc que les resultats se déduisent les uns des autres à partir de la surpression
𝜉1 à l’instant t1 = 0.

Le diagramme de la pression enreigistrée par un manomètre placé en amont de la vanne V a


donc l’aspect de la figure ci – dessous.

Le phénomène de surpression qui accompagne une fermeture brusque est donc un


4𝐿
phénomène périodique de période 𝑇 ′ = 2𝜃 = 𝑎 où 𝑇 ′ est la période d’oscillation de la
conduite.

Si la fermeture est telle que le débit varie linéairement dans le temps, la pression variera
𝑎𝑈
linéairement de ℎ0 à ℎ0 ± 𝑔 0
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Fig. 3.5

Arrêt total progressif et lent du débit (Tf > 2L/a)

La fermeture est dite lente lorsque le temps de fermeture Tf de la vanne est supérieur à un
aller et retour de l’onde. Dans ce cas l’onde incidente est attenué par la reflexion d’une autre
onde incidente qui a été produite plus tôt. Le maximum du marteau de l’eau est réduit à cause
des interférences entre les ondes reflechies et les ondes déphasées les unes par rapport aux
autres.

Pour t1 < θ alors :

𝑥 2𝐿−𝑥
𝜉 = ℎ − ℎ𝑜 = 𝐹 (𝑡 − 𝑎) − 𝐹 (𝑡 − ) (3.27a)
𝑎

𝑔 𝑥 2𝐿−𝑥
𝑈 = 𝑈𝑜 − 𝑎 [𝐹 (𝑡 − 𝑎) − 𝐹 (𝑡 − )] (3.27b)
𝑎

Du fait que nous envisageons une fermeture lente, le débit ne doit pas s’arrêter
instantanement. Il faudra définir une loi de la variation du débit en fonction du temps de
fermeture.

Géométriquement, on suppose que cette variation est linéaire. Enssuite on suppose que le
coup de Bélier (la surpression) n’a pas d’effet sur la variation du débit.

𝑡
𝑄 = 𝑄0 (1 − 𝑇) (3.28)

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- 47 -

Fig. 3.6

A l’instant t1 < θ, 𝜉1 = ℎ1 − ℎ0 = 𝐹(𝑡1 ) = 𝐹1


𝑔 𝑔
𝑈1 − 𝑈0 = − 𝑎 𝐹1 = − 𝑎 𝜉1

𝑡
𝑄1 = 𝑄0 (1 − 𝑇1 )

𝑡
𝑈1 = 𝑈0 (1 − 𝑇1 )

𝑈0 𝑡1 𝑔
𝑈1 − 𝑈0 = − = − 𝜉1
𝑇 𝑎

𝑎 𝑈0 𝑡1
𝜉1 = 𝑔 (3.29)
𝑇

On en déduit que la surpression croît linéairement avec le temps de fermeture de la vanne et


atteint une valeur maximale lorsque t1 atteint sa limite maximale soit t1 = θ.
𝑎 𝑈0 2𝐿 2𝑈0 𝐿
𝜉1 𝑚𝑎𝑥 = 𝑔 = (3.30) (Formule de Michaud)
𝑇 𝑎 𝑔𝑇

Pour x = 0 ( à la vanne) les équations nous permettent d’écrire :

𝜉2 = ℎ2 − ℎ0 = 𝐹(𝑡2 ) − 𝐹(𝑡1 ) = 𝐹2 − 𝐹1
𝑔 𝑔
𝑈2 − 𝑈0 = − 𝑎 [𝐹(𝑡2 ) + 𝐹(𝑡1 )] = − 𝑎 (𝐹2 + 𝐹1 )

𝑡
𝑈2 = 𝑈0 (1 − 𝑇2 )

𝑈0 𝑡2 𝑔
𝑈2 − 𝑈0 = − = − 𝑎 (𝐹2 + 𝐹1 )
𝑇

𝑎𝑈0 𝑡2
𝐹2 + 𝐹1 = (1)
𝑇

𝐹2 − 𝐹1 = 𝜉2 (2)

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𝑎 𝑈0 𝑡1
𝐹1 = 𝜉1 = 𝑔 (3)
𝑇

En éliminant F1 et F2 de (1), (2), (3) on a :

𝑎 𝑈0 2𝐿
𝜉2 = 𝑔 ( 𝑎 − 𝑡1 )
𝑇

Si 0 < t1 ≤ 2L/a

0 < 2L/a – t1 ≤ 2L/a


𝑎𝑈0 2𝐿 2𝑈0 𝐿
0 < 𝜉2 ≤ ⟹ 𝜉2 ≤ (3.31)
𝑔𝑇 𝑎 𝑔𝑇

Fig. 3.7

A l’abscisse x = 0, la surpression maximale s’entretient s’il n’y a pas de frottement et est


2𝑈 𝐿
donnée par 𝑔𝑇0 . Elle diminue à partir de ce point jusqu’à zéro.

Fig 3.8

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Conclusion

2𝐿
a) Si 𝑡≤ , le coup de Bélier a pour valeur maximale (en mètres d’eau):
𝑎

𝑎𝑈0
𝐵= (3.32a)
𝑔

Dans ce cas d’arrêt brusque, le coup de bélier maximal près de la pompe (conduite de
refoulement) ou près du robinet de reglage d’extrêmité (conduite d’adduction) conserve sa
𝑎𝑈 𝑎𝑡
valeur maximale 𝑔 0 jusqu’à une distance égale à (𝐿 − 2 ), puis decroît paur devenir nul à
l’autre extremité.

Nous remarquons que si la conduite de refoulement présente un point haut il y a risque de


cavitation c’est-à-dire formation d’une poche de vide.

2𝐿
b) Si 𝑡 > , le coup de Bélier est moins important et a pour valeur (en mètres d’eau):
𝑎

2𝐿.𝑈0
𝑏= (3.32b)
𝑔𝑡

2𝐿.𝑈0
Et décroit depuis sa valeur maximale jusqu’à zero à l’autre extremité.
𝑔𝑡

A cet effet, un robinet-vanne ordinaire n’est efficace qu’en fin de course de fermeture
ou qu’en début d’ouverture. Pratiquement un robinet peut se fermer assez rapidement à
condition de ralentir beaucoup la manoeuvre en fin de fermeture, manoeuvre don’t la durée
2𝐿
devra en tout état de cause, être nettement supérieure à 𝑎 .

Par ailleurs, nous constatons que le coup de Bélier est :

- proportionnel à la vitesse de l’eau dans la conduite;

- proportionnel à la longueur de la conduite indépendant de la pression statique.

Si ho est la pression avant l’apparition du coupde Bélier :


𝑎𝑈0
- cas de la surpression (valeur maximale) ℎ0 + 𝐵 ou encore ℎ0 + ;
𝑔

𝑎𝑈0
- cas de la dépression (ou valeur minimale) ℎ0 − 𝐵 ou encore ℎ0 − .
𝑔

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3.6 Calcul du coup de bélier

Les méthodes analytiques de calcul du coup de bélier et les formules auxquelles elles
aboutissent n’ont, en définitive, qu’un champ d’application assez restreint.

Notamment, elles ne tiennent pas compte de l’influence des pertes de charge ni des
caractéristiques très variées des conduites indusrtrielles et des conditiond très variables des
manoeuvres de fermeture ou d’ouverture.

En particulier, en cas de fermeture lente, la seule formule pratiquement et dont l’expression


analytique soit simple est celle de Michaud que repose sur l’hypothèse de la variation linéaire
du débit en fontion du temps, hypothèse qui n’est pratiquement jamais réalisé.

Fig. 3.9

Methode graphique de SCHNYDER – BERGERON

La méthode graphique permet d’aboutir d’une manière très élégante et relativement simple
à une solution générale des problèmes qui, à première vue, paraissent les plus compliquées

Schnyder (1929) et Bergeron (1931) ont proposé une méthode graphique de calcul des coups
de bélier dans les conduites de refoulement des pompes qu’ils ont ensuite étendu aux
systèmes en charges quelconques, en particulier aux conduites forcées.

A. Principe de la methode

La théorie d’Alliévi a montré que la surpression existant en un point quelconque d’une


conduite à caractéristique unique à un instant déterminé résulte de la superposition à la
pression statique de deux ondes F et f se déplaçant, le long de la conduite, en sens inverse
l’une de l’autre avec une même vitesse a.

Dans les équations d’Alliévi, avec F = F(t+x/a) et f = f(t+x/a), on a :

𝜉 = ℎ − ℎ0 = 𝐹 + 𝑓
𝑔 (3.33)
𝑈 = 𝑈0 − (𝐹 − 𝑓)
𝑎

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𝐹
𝑀 𝑈

𝐴 𝑓 𝐵 Fig 3.10

En introduisant le débit Q = US, les équations s’écrivent :

ℎ − ℎ0 = 𝐹 + 𝑓
(3.34)
𝑎
(𝑄0 − 𝑄) = 𝐹 − 𝑓
𝑔𝑆

Considérons un point M de la conduite et portons sue un graphique les valeurs de Q en


abscisses et les valeurs de h en ordonées ; QM et hM sont respectivement le débit et la pression
(en hauteur d’eau) au point M à l’instant t.

Supposons un observateur partant de M au temps t où l’onde F passe en M et se déplace le


long de la conduite avec la vitesse a, en sens inverse de la vitesse d’écoulement, c’est à dire
de M vers A. Cette observateur verra l’onde F conserver sa valeur F = F M et en tout lieu où il
passera, il constatera que :

ℎ − ℎ0 = 𝐹𝑀 + 𝑓
(3.35)
𝑎
(𝑄0 − 𝑄) = 𝐹𝑀 − 𝑓
𝑔𝑆

Alors qu’au départ , en M, on avait:


𝑎
(𝑄0 − 𝑄𝑀 ) = 𝐹𝑀 − 𝑓𝑀
𝑔𝑆
(3.36)
ℎ𝑀 − ℎ0 = 𝐹𝑀 + 𝑓𝑀

En éliminant 𝑄0 et ℎ0 entre ces quatre équations, on obtient :


𝑎
(𝑄𝑀 − 𝑄) = 𝑓𝑀 − 𝑓
𝑔𝑆
(3.37)
ℎ𝑀 − ℎ = 𝑓𝑀 − 𝑓

Et en éliminant 𝑓𝑀 − 𝑓, on a :
𝑎 (3.38)
ℎ − ℎ𝑀 = 𝑔𝑆 (𝑄 − 𝑄𝑀 )

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- 52 -

Fig. 3.11

Sur le diagramme (h,Q), cette équation est représentée par une droite Φ qui passe par le point
𝑎
M (hM, QM) et de coefficient angulaire 𝑔𝑆. Si l’observateur se dédplace en sens inverse, c’est-
à-dire de M vers B, avec la vitesse a, en quittant M en même temps que l’onde f, c’est cette
onde qui restera constante et égale à fM.

Les mêmes calculs que ceux effectués précédemment montreraient que pour cette
observateur, on a alors :
𝑎
ℎ − ℎ𝑀 = − 𝑔𝑆 (𝑄 − 𝑄𝑀 ) (3.39
)
𝑎
qui est l’équation de la droite ϕ passant par M et de coefficient angulaire − 𝑔𝑆, c’est-à-dire
symétrique de la droite Φ par rapport à une horizontale passant par M.

En définitive, le principe de base de la méthode graphique peut s’énoncer comme suit : “ Si


un observateur part d’un milieu M au temps t où le régime est (h M, QM) (point figuratif tM) et
s’il se déplace le long de la conduite avec une vitesse a, il constate qu’en tout lieu au moment
où il passe, la pression h et le débit Q sont liés l’un à l’autre par la même loi linéaire qui ne
dépend que des constantes a et S de la conduite, du régime (h M, QM) existant à l’instant t et
au lieu de son départ et du sens de son déplacement.

B. Application à un cas général

Supposons un tronçon de conduite de longueur L et de section S dans lequel la célérité des


ondes est a, terminé à ses extrêmités par des appareils A et B quelconques (vanne, turbine,
pompe, réservoir d’air, etc…) don’t les courbes caractéristiques h(Q) sont respectivement ϕA
et ϕB et sont variables dans le temps et connues à chaque instant.

Supposons que la vitesse de la canalisation soit dirigée de A vers B.


𝐿
Choisissons comme unité de temps 𝜏 = 𝑎 = 1, temps mis par l’observateur pour se déplacer
entre A et B.

Prenons comme origine des temps l’instant où le premier des appareils, A p.e., commence à
varier et suppossons que le second appareil B commence à varier au temps 𝜀 tel que 0<
𝜀 < 1.

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Avant le temps 0, le point figuratif du régime en tout lieu de A à B est 0M, point d’intersection
des courbes caractéristiques ϕA(0) et ϕB(0)= ϕB(𝜀 ) de deux appareils à l’instant 0.

Ce temps 0M reste valable pour tout observateur partant de B à temps antérieur à 𝜀 et pour
tout observateur partant de A à un temps antérieur à 0. D’autre part, le temps – 1 est le
dernier instant pour lequel l’observateur parti du B trouve encore en A le régime initial
puisqu’il y arrive au temps 0. Enfin 𝜀 − 1 est le dernier instant pour lequel l’observateur parti
de A trouve encore en B le régime initial puisqu’il y arrive au temps 𝜀.

Soient ϕA(𝜀 +1) et ϕB(1) les coubes caractéristiques ϕA à l’instant 𝜀 + 1 et ϕB à l’instant 1.

Fig. 3.12

Supposons l’observateur parti de B au temps limite 𝜀. Le régime en B à son départ étant


encore le régime initaial défini par le point 0M = 𝜀𝐵 , la droite caractéristique pour cet
𝑎
observateur sera la droite Φ passant par le point 𝜀𝐵 et de coefficient angulaire 𝑔𝑆 car il se
déplace en sens contraire de la vitesse d’écoulement. A son arrivé en A au temps (𝜀 + 1), le
point figuratif du régime sera sur cette droite Φ et sur la courbe caractéristique ϕA(𝜀 + 1) de
l’appareil A à cet instant, il sera donc à leur point d’intersection (𝜀 + 1)A.

Si maintenant l’observateur rebrousse chemin A vers B, la droite caractéristique du régime en


tout lieu où il passe sera pour lui la droite ϕ passant par le point connu (𝜀 + 1)A et de
𝑎
coefficient angulaire − 𝑔𝑆 puisqu’il se déplace dans le même sens que la vitesse
d’écoulement. En arrivant en B au temps (𝜀 + 2), le point figuratif du régime sera sur cette
droite ϕ et sur la courbe caractéristique ϕB(𝜀 + 2) de l’appareil B à cet instant ; il sera donc à
leur point d’intersection (𝜀 + 2)B.

En faisant repartir l’observateur vers A, on déterminerait successivement les régimes :

- En A à l’instant 𝜀 + 3 soit le point (𝜀 + 3)A


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- En B à l’instant 𝜀 + 4 soit le point (𝜀 + 4)B, etc…

Supposons maintenant l’observateur parti de A au temps limite 0.

Le régime en A à son départ étant encore le régime initial défini par 0M = 𝜀𝐵 = 0A, la droite
caractéristique pour cet observateur sera la droite ϕ passant par le point 0A et de coefficient
𝑎
angulaire − 𝑔𝑆 car il se déplace maintenant dans le même sens que la vitesse d’écoulement.

A son arrivé en B au temps 1, le point figuratif du régime sera sur l’intersection de la droite ϕ
et la courbe caractéristique ϕB(1) de l’appareil B à cet instant ; il sera donc à leur point
d’intersection 1B.

Si maintenant l’observateur rebrousse chemin B vers A, la droite caractéristique du régime en


tout lieu où il passe sera la droite Φ passant par le point connu 1B et de coefficient angulaire
𝑎
puisqu’il se déplace en sens inverse de la vitesse d’écoulement. En arrivant en A au temps
𝑔𝑆
2, le point figuratif du régime sera sur cette droite Φ et sur la courbe caractéristique ϕA(2) de
l’appareil A à cet instant ; il sera donc à leur point d’intersection 2A.

En faisant repartir l’observateur vers B, on déterminerait successivement les régimes :

- En B à l’instant 3 soit le point 3B


- En A à l’instant 4 soit le point 4A, etc…

Methode des caractéristiques

A. Principe

Dans cette méthode, les équations de De Saint Venant sont transformées en des équations
différentielles totales valables le long des courbes appelées caractéristiques. Les équations
obtenues peuvent alors être intégrées numériquement le long de ces courbes.

L’avantage de cette méthode réside dans le fait que les solutions (Q,h) des équations De Saint
Venant sont obtenues facilement à partir d’un système d’équations algébriques linéaires. Ce
qui exige une grande capacité de mémoire de l’ordinateur.

Considérons les équations décrivant le phénomène du coup de bélier dans une conduite de
diamètre D :

𝜕ℎ 𝜕𝑈 𝜕𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
𝐿1 = 𝑔 𝜕𝑥 + 𝑈 𝜕𝑥 + + (3.40)
𝜕𝑡 2𝐷

𝜕ℎ 𝜕ℎ 𝑎2 𝜕𝑈
𝐿2 = 𝑈 𝜕𝑥 + 𝜕𝑡 + (3.41)
𝑔 𝜕𝑥

Etant donné que la solution générale de ce système d’équations aux dérivées partielles,
hyperboliques et quasi-linéaires n’existe pas, la formulation numérique s’impose. La méthode
des caractéristiques permet de transformer les expressions L1 et L2 en une série des équations
différentielles totales lesquelles peuvent être résolues analytiquement.

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B. Equations caractéristiques

Les équations (3.40) et (3.41) contiennent chacune deux grandeurs inconnues h et U, et deux
variables indépendantes x et t.

Elles peuvent être combinées linéairement par un multiplicateur inconu ξ tel que :

𝐿 = 𝐿1 + 𝜉𝐿2 ou

𝜕ℎ 𝑔 𝜕ℎ 𝜕𝑈 𝑎2 𝜕𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
( + 𝑈) + 𝜉 𝜕𝑡 + 𝜕𝑥 (𝑈 + 𝜉 )+ + =0 ou
𝜕𝑥 𝜉 𝑔 𝜕𝑡 2𝐷

𝜕ℎ 𝑔 𝜕ℎ 𝜕𝑈 𝑎2 𝜕𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
𝜉 [𝜕𝑥 (𝜉 + 𝑈) + 𝜕𝑡 ] + [ 𝜕𝑥 (𝑈 + 𝜉 )+ ]+ =0 (3.42)
𝑔 𝜕𝑡 2𝐷

En posant :

𝑔 𝑎2 𝑑𝑥
+𝑈 =𝑈+𝜉 = (3.43)
𝜉 𝑔 𝑑𝑡

Les termes entre crochet, sont des dérivées totales, ainsi (3.42) peut s’ecrire:

𝑑ℎ 𝑑𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
𝜉 𝑑𝑡 + + =0 (3.44)
𝑑𝑡 2𝐷

La solution de l’equation (3.43) donne :


𝑔
𝜉 = ± ⁄𝑎 (3.45)

Introduisant la valeur de 𝜉 dans l’expression (3.43), on a :


𝑑𝑥
=𝑈±𝑎 (3.46)
𝑑𝑡

Les deux solutions pour 𝜉 peuvent être mises dans l’équation (3.44) ; d’où :

𝑔 𝑑ℎ 𝑑𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
+ + =0 (3.47)
𝑎 𝑑𝑡 𝑑𝑡 2𝐷 +
C
𝑑𝑥
Si 𝑑𝑡 = 𝑈 + 𝑎 (3.48)

et

𝑔 𝑑ℎ 𝑑𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
− 𝑎 𝑑𝑡 + + =0 (3.49)
𝑑𝑡 2𝐷 -
C
𝑑𝑥
Si 𝑑𝑡 = 𝑈 − 𝑎 (3.50)

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Les deux groupes d’équations sont appelées caractéristiques d’équations C+ et C-.

Les équations différentielles partielles originales ont été transformées et reformulées en deux
équations différentielles totales (3.47) et (3.49) lesquelles peuvent être résolues seulement à
l’aide des expressions (3.48) et (3.50).

Les équations (3.48) et (3.50) décrivent des courbes dans le plan x,t le long desquelles (3.47)
et (3.49) sont valables. Ces courbes sont appelées « caractéristiques ». On peut remarquer
que durant la transformation des équations différentielles partielles, aucune approximation
mathématique n’a été faite. Dès lors, chaque solution des équations C+ et C- sera aussi une
solution des équations originales. Cependant, les variables indépendantes x et t sont
maintenant liées par les expressions (3.48) et (3.50). Les pentes de ces courbes sont U+a et
U-a. Etant donné qu’en pratique U ≤ 2m/s et a > 200m/s (célérité des ondes), on néglige le
terme U devant a.

Ainsi, les équations (3.47) à (3.50) s’écrivent :

𝑔 𝑑ℎ 𝑑𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
+
+ + =0 (3.51)
C 𝑎 𝑑𝑡 𝑑𝑡 2𝐷

𝑑𝑥
=𝑎 (3.52)
𝑑𝑡

et

𝑔 𝑑ℎ 𝑑𝑈 𝜆𝑈|𝑈|
− 𝑎 𝑑𝑡 + + =0 (3.53)
𝑑𝑡 2𝐷
C-
𝑑𝑥
= −𝑎 (3.54)
𝑑𝑡

Elles forment des équations caractéristiques simplifiées pour des écoulements transitoires
dans les conduites et sont résolues dans un maillage rectangulaire x, t sans interpolation entre
les nœuds des mailles.

𝑑𝑥
Les équations 𝑑𝑡 = ±𝑎 définissent des lignes droites dans le champs x, t et les équations
correspondantes C+ et C- peuvent être résolues le long de ces lignes.

L’axe de la conduite sera subdivisé en un nombre d’intervalles chacun ayant une longueur ∆𝑥
et sur l’axe des t perpendiculaires les intervalles ∆𝑡 sont définis de sorte que ∆𝑥 = 𝑎∆𝑡. Ceci
𝑑𝑥
nous aidera à construire des grilles rectangulaires x, t définissant les lignes 𝑑𝑡 = ±𝑎, lesquelles
commencent d’un nœud de la grille pour couper l’autre nœud.

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Supposons que les caractéristiques de l’écoulement Q et H sont connues à un instant donnée


(P.e. à l’instant initial où régime est permanent), l’étape initial de calcul sera aussi connue. Les
𝑑𝑥 𝑑𝑥
lignes caractéristiques 𝑑𝑡 = 𝑎 et 𝑑𝑡 = −𝑎 commenceront respectivement aux points A et B et
se couperont en P.

Fig. 3.13

L’équation C+ est intégrée le long de la ligne entre les points A et P tandis que l’équation C - le
long de la ligne entre les points B et P. On obtient deux intégrales avec la pression et la vitesse
(ou le débit) comme inconnues ou point P (HP et UP). Ceux qui signifie qu’au point P, les deux
équations peuvent être résolues.

Ainsi, partant de la ligne où t = 0, les valeurs de Q et H sont calculées dans les nœuds antérieurs
au temps t = ∆𝑡.

C. Equations aux différences finies

Remplaçons la vitesse U par le débit Q tel que U = Q/A (A est la section transversale de la
conduite)

En divisant les équations (3.47) et (3.49) par g/a ces dernières deviennent :

𝑑ℎ 𝑎 𝑑𝑄 𝜆𝑄|𝑄|
+ 𝑔𝐴 𝑑𝑡 + 𝑎 2𝑔𝐷𝐴2 = 0 pour C+ (3.55.a)
𝑑𝑡

𝑑ℎ 𝑎 𝑑𝑄 𝜆𝑄|𝑄|
Et − 𝑑𝑡 + 𝑔𝐴 𝑑𝑡 + 𝑎 2𝑔𝐷𝐴2 = 0 pour C- (3.55.b)

Intégrons (3.55.a) entre A et P le long de la ligne caractéristique C+ et (3.55.b) le long de la


ligne caractéristique C- entre B et P d’où
𝐻𝑃 𝑃 𝑎 𝑄 𝑃 1 𝑄
∫𝐻 𝑑ℎ + 𝑔𝐴 ∫𝑄 𝑑𝑄 + 2𝑔𝐷𝐴2 ∫𝑄 𝜆𝑄|𝑄|𝑑𝑥 = 0 (3.55c)
𝐴 𝐴 𝐴

Avec dx = a.dt
𝐻 𝑎 𝑄 1 𝑄
Et − ∫𝐻 𝑃 𝑑ℎ + 𝑔𝐴 ∫𝑄 𝑃 𝑑𝑄 − 2𝑔𝐷𝐴2 ∫𝑄 𝑃 𝜆𝑄|𝑄|𝑑𝑥 = 0 (3.55d)
𝐵 𝐵 𝐵

Avec dx = - a.dt

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L’unique terme obstruant la solution analytique des équations (3.55.c) et (3.55.d) est le
troisième terme car ce terme n’est pas linéaire d’où une solution aproximative du premier
ordre est requise.

Pour résoudre ce problème nous allons passer par un résultat approximatif du premier ordre.
A cet effet l’intégrale de la fonction entre un point x1 et x1 + ∆𝑥 est calculée ne vue de trouver
le résultat approximatif du premier ordre.

On sait que pour une fonction continue f(x) :

𝑥1 +∆𝑥
∫𝑥 𝑓(𝑥)𝑑𝑥 = (𝑥1 + ∆𝑥 − 𝑥1 )𝑓(𝑥1 ) = ∆𝑥𝑓(𝑥1 )
1

Fig 3.14

Dans ce cas les équations aux différences finies deviennent :

∆𝑥 = 𝑎∆𝑡
C+ (3.55.e)
𝑎 𝜆∆𝑥
𝐻𝑃 = 𝐻𝐴 − 𝑔𝐴 (𝑄𝑃 − 𝑄𝐴 ) − 2𝑔𝐷𝐴2 𝑄𝐴 |𝑄𝐴 |

∆𝑥 = −𝑎∆𝑡
-
C (3.55.f)
𝑎 𝜆∆𝑥
𝐻𝑃 = 𝐻𝐵 + 𝑔𝐴 (𝑄𝑃 − 𝑄𝐵 ) + 2𝑔𝐷𝐴2 𝑄𝐵 |𝑄𝐵 |

Avec ∆𝑥 > 0

Regroupons les inconnues des expressions (3.55.e) et (3.55.f) ; les équations deviennent :

𝐻𝑃 = 𝐻𝐶𝑃 − 𝐵𝑄𝑃 C+ (3.55.g)

𝐻𝑃 = 𝐻𝐶𝑁 + 𝐵𝑄𝑃 C- (3.55.h)


𝑎
Avec 𝐵 = 𝑔𝐴

𝜆∆𝑥
𝑅 = 2𝑔𝐷𝐴2

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𝐻𝐶𝑃 = 𝐻𝐴 + 𝐵𝑄𝐴 − 𝑅𝑄𝐴 |𝑄𝐴 |

𝐻𝐶𝑁 = 𝐻𝐵 − 𝐵𝑄𝐵 + 𝑅𝑄𝐵 |𝑄𝐵 |

D’où
𝐻𝐶𝑃+𝐻𝐶𝑁
𝐻𝑃 = (3.55.i)
2

𝐻𝑃 +𝐻𝐶𝑁
𝑄𝑃 = (3.55.j)
𝐵

Une conduite de diamètre D, alimentée par un réservoir à l’amont ; permanent à l’instant


initial, l’écoulement est contrôlé par le fermeture graduelle d’une vanne placée à l’aval de
ladite conduite.

La solution explicite se présente de la manière suivante :

a) A l’amont

Si les pertes de charge singulières à l’entrée de la conduite sont évaluées au


moyen de leur coefficient ζ, la hauteur piézométrique HP à l’entrée sera définie en fonction
de la hauteur d’eau dans le réservoir amont YR par cette équation :

(1+𝜁)
𝐻𝑃 = 𝑌𝑃 − 𝑄𝑃2 (3.55.k)
2𝑔𝐴2

Avec YR = hauteur d’eau dans le réservoir amont.

Ainsi donc les grandeurs (HP, QP) à la section amont de la conduite seront déterminées par la
résolution du système d’équations (3.55.k) et (3.55.h). En somme cela revient tout
simplement à résoudre l’équation (3.55.l)

𝐶1 𝑄𝑃2 + 𝐶2 𝑄𝑃 + 𝐶3 = 0 (3.55.l)

(1+𝜁)
Avec 𝐶1 = 2𝑔𝐴2

𝐶2 = 𝐵

𝐶3 = 𝐻𝐶𝑁 + 𝐵𝑄𝑃

La solution à l’amont sera donc :

0.5(−𝐶2 +√∆1 )
𝑄𝑃 = 𝐶1
(3.55.m)
𝐻𝑃 = 𝐻𝐶𝑁 + 𝐵𝑄𝑃

Où ∆1 = discriminant de l’équation (3.55l)

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b) A l’aval

Si Cv est le produit du coefficient du débit θ par la section d’ouverture de la


conduite A, la hauteur piézométrique HP se calculera suivant l’équation (3.55.n)

𝑄2
𝐻𝑃 = 2𝑔𝐶𝑃 2 (3.55.n)
𝑣

Les grandeurs (HP, QP) à la section aval de la conduite seront déterminées par la résolution du
système d’équations (3.55.g) et (3.55.n). En somme cela revient tout simplement à résoudre
l’équation (3.55.o) ci-dessous :

𝑄 2 + 2𝐶4 𝑄 + 2𝐶5 = 0 (3.55.o)

Avec 𝐶𝐷 = 𝑔 × 𝐶𝑣2

𝐶4 = 𝐵 × 𝐶𝐷 et 𝐶5 = 𝐶𝑃 × 𝐶𝐷

La solution à l’aval sera donc :

𝑄𝑃 = −𝐶4 + √∆2
(3.55.p)
𝐻𝑃 = 𝐻𝐶𝑃 − 𝐵𝑄𝑃

Où ∆2 = discriminant de l’équation (3.55.o)

c) Sections intérieures

Les grandeurs (HP, QP) se calculent par la résolution du système d’équations


(3.55.i) et (3.55.j). La solution s’obtient aisément comme étant :
𝐻𝐶𝑃+𝐻𝐶𝑁
𝐻𝑃 = 2

𝐻𝑃 +𝐻𝐶𝑁
𝑄𝑃 = 𝐵

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D. Ordinogramme du coup de Bélier par la méthode des caractéristiques

a) Ordinogramme principal

Schéma 3.1

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Schéma 3.2

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b) Ordinogramme principal

Le présent programme est dénommé, en sélectionnant les fichiers

C : \QB \ CARACT. BAS et lancé RUN ou F5. Il apparait alors le titre du programme.

Ci-dessous l’ensemble de onze modules :

Module 1 : Titre du programme

L’ordinateur affiche comme titre : Calcul du coup de Bélier d’une station de Pompage
par la méthode des caractéristiques

Il signale également l’auteur du programme, etc…

Module 2 : Fichier impression

L’ordinateur demande si les résultats seront affichage sur l’écran ou enregistrement


sur fichier.

Module 3 : Données préliminaires

L’ordinateur pose ensuite toute une série des questions dont les réponses constituent
les données préalables aux calculs du coup de Bélier par la méthode des caractéristiques.

Module 4 : Test d’erreurs

Après introduction de toutes les données, l’ordinateur demande s’il y a erreur dans la
saisie des paramètres et en répondant par : Oui l’ordinateur retourne au module 3 en vue de
recommencer l’introduction des données et Non il passe au module 5.

Module 5 et 6 : Temps t = 0 et Etat initial

Le calcul démarre par l’état initial écoulement en charge à l’état permanent.

Module 7 : Temps t = t + dt

t = dt ou on doit incrémenter le temps.

Module 8 : Temps t ≤ TT

Nous faisons un test pour voir au temps total de simulation dans le cas où on n’a pas
encore épuisé le temps (période de simulation).

Module 9 : Caractéristique

Nous appliquons la méthode des caractéristiques de l’amont vers l’aval en tenant


compte de différentes conditions et balayant tous les nœuds.

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Module 10 : Résultat.

Affichage à l’écran ou impression des résultats sur fichier sous forme d’un tableau à
trois colonnes.

Module 11 : Sortie du programme.

NB. En éclatant le module 9 on a les sous modules ci-après :

c) Ordinogramme de sous module caractéristique

Schéma 3.3
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- 65 -

Module 1 : Compteur mineur

Lorsque i = 1 on calcul Q0 et h0 en régime permanent et fur et à mesure qu’on se


déplace on doit faire intervenir la perte de charge correspondant au débit Q 0 et à la pression
h0 (h(i,0) = h0 – dh).

Module 2 : Conduite amont

On exécute la condition en amont puis on passe au nœud suivant.

Module 3 : Le nœud i = i + 1.

Nous allons vérifier si i coïncide avec un nœud qui a une condition interne.

Module 4 : Le nœud i = Ci.

Nous passons au nœud i = Ci, le nœud où existe une condition interne :

Module 5 : si oui on applique la condition interne.

Module 6 : quand c’est non on calcul des paramètres B, R, CP, CN, hP, QP.

Module 7et 8 : Nœud i = 1 et condition aval

Nous allons tester si nous sommes au nœud aval. Quand c’est oui on passe au module
8, si non on incrémente sur le nœud en passant au nœud suivant. Après la condition aval on
incrémente sur le temps et on rentre au module 7 du programme principal.

c) Ordinogramme principal

Le langage QUICK BASIC est un langage sous-entendu qu’il travaille directement avec
les séquences d’instructions machines.

Comme conséquence directe :

- La rapidité c’est-à-dire l’accès direct aux ressources mémoires de la machine,


- La flexibilité immédiate) pas besoin de compilateur,
- Pas d’interface pour la des instructions comme le cas d’un compilateur,
- Langage qui se prête aux calculs scientifiques du fait qu’il sollicite les ressources
propres et internes de l’ordinateur.

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3.7 Les systèmes de protection

Tous les systèmes de protection sont basés sur les mêmes principes :

- éviter toute variation brutale d’un ces paramètres du système

- lorsqu’il est impossible d’empêcher cette variation brutale, c’est le cas des ruptures
accidentelles d’alimentation électrique, prévoir un accumulateur d’énergie sous forme
mécanique ou hydraulique qui va servir de tampon énergétique

Cheminée d’équilibre et réservoir d’air

Ces deux systèmes reposent sur le même principe : ils accumulent une réserve d’eau qui est
restituée lorsque les pompes s’arrêtent ; l’alimentation de la conduite de refoulement est
ainsi prolongée artificiellement après l’arrêt des pompes.

a) Cheminée d’équilibre

Fig. 3.15 Protection par cheminée d’équilibre

La cheminée d’équilibre est un réservoir à ciel ouvert elle doit être dimensionnée pour qu’à
aucun moment l’eau ne déborde hors de cette cheminée. Elle doit donc avoir une cote de
trop plein supérieure à la hauteur manométrique de la pompe. Pour cette raison elle ne peut
être utilisée pour les station de pompage que si la hauteur manométrique est faible ou dans
certains cas particuliers pour protéger un point haut.

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Elle est plus souvent utilisée dans les installations hydroélectriques

Fig. 3.16 Station hydroélectrique

b) Réservoir d’air

Si la cheminée constitue un réservoir d’eau à air libre le réservoir d’air est constitué d’une
chambre métallique fermée enferrant une réserve d’air comprimé.

Fig. 3.17

Au moment de l’arrêt de la pompe par coupure d’alimentation électrique, le clapet au


refoulement de la pompe se ferme et la conduire est alimentée par de l’eau venant du
réservoir d’air. Le volume disponible pour l’air comprimé augmente et celui-ci se détend, la
pression dans le réservoir diminue la colonne d’eau est donc soumise à une différence de
pression qui tend à freiner l’écoulement. La vitesse de l’eau diminue et finie par s’annuler puis
changer de sens, il y a alors retour de l’eau vers le réservoir. L’air enfermé dans le réservoir
commence alors à se recomprimer, lorsque la pression dans le réservoir devient supérieure à
la pression dans le réservoir de stockage, la colonne d’est est soumise à la force qui tend à
freiner son mouvement, la vitesse diminue puis s’annule. Le réservoir d’air est aussi soumis à
une série de phases de dépression puis compression qui s’amortissent en raison des pertes
de charge dans les tuyauteries.

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La dimension du réservoir d’air doit être calculée pour que lors de la phase de dépression, la
pression minimum soit acceptable : pas vaporisation dans la conduite dans la conduite, pas
de risque d’implosion des tuyauteries, et pour que lors de la phase de recompression la
pression maximum reste inférieure aux valeurs maximum admissibles. Il faut encore que le
niveau d’eau dans le réservoir soit réglé pour éviter toute rentrée d’air dans la conduite lors
de la phase de dépression.

Il est absolument nécessaire de limiter au maximum les pertes de charge entre le réservoir
d’air et la conduite pour que le réservoir soit parfaitement efficace lors de la phase de
dépression. L’alimentation en eau du réservoir d’air vers la conduite soit se faire le plus
librement possible. Par contre on peut diminuer la surpression en prévoyant une perte de
charge dissymétrique qui assure une force de dissipation d’énergie pendant le retour d’eau,
ces dispositifs de dissipation sont nombreux comme tuyères dissymétriques, clapets à battant
percé, clapet avec tuyauterie de by – pass

Fig. 3.18

Le calcul de la protection par réservoir d’air se fait en résolvant les équations de conservation
de la masse et de la quantité de mouvement et en introduisant les conditions limites
adéquates au réservoir d’air.

Ces conditions limites expriment :

1) que la variation du volume d’air est liée au débit quittant ou entrant dans le réservoir

𝑑𝑉0
=𝑄
𝑑𝑡

2) que la pression et le volume d’air sont liés entre eux par la loi des gaz parfaits.

En fait l’évolution de l’air ne suit ni une loi purement isotherme pV = cte, ni une loi purement
adiabatique pV1,4 = cte mais plutôt une loi intermédiaire de la forme pV1,2 = cte

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c) Problèmes spécifiques aux protections par réservoir d’air

- Dissolution de l’air

Le fonctionnement du réservoir est lié à la quantité d’air introduite à la mise en service de


l’installation. L’air ayant tendance à se dissoudre dans l’eau il faut donc exercer une
surveillance et regonfler périodiquement le réservoir à l’aide d’un compresseur. Ce contrôle
et la mise en route du compresseur peuvent être automatiques.

Pour éviter la dissolution de l’air dans l’eau, une solution intermédiaire consiste à munir le
réservoirs d’une vessie dilatable en matière synthétique étanche réalisant la réparation eau-
air (ou azote)

- Clapet principal

Il est absolument nécessaire que le clapet situé entre le refoulement de la porte et le réservoir
se ferme correctement le plus vite possible avant que l’eau ne s’écoule du réservoir à travers
la pompe sinon il risque de provoquer un coup de Bélier au moment où il va couper ce débit
négatif. Le clapet étant alors brutalement appliqué sur siège et provoquant ce qu’on appelle
un coup de clapet.

Un des moyens d’éviter les problèmes au niveau des clapets est d’utiliser des clapets à très
faible inertie ou des clapets ayant une certaine élasticité. Les clapets à membrane en
matériaux synthétiques sont particulièrement bien adaptés.

- Pompage de produits chargés

Dans le cas de pompage de produits chargés, avec le temps il peut y avoir accumulation de
saletés dans le réservoir avec risque de bouchage.

Pour ces différentes raisons, les réservoirs d’air sont surtout utilisés pour la protection
des réseaux de distribution d’eau potable. Pouvant être installés à n’importe quel endroit du
système hydraulique, ils sont d’ailleurs particulièrement bien adaptés à la protection des
réseaux complexes.

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Volant d’inertie

Le volant d’inertie est une réserve d’énergie mécanique qui permet de prolonger
l’alimentation de la conduite après coupure de l’alimentation électrique. A ce moment, il
restitue l’énergie qu’il a accumulée et augmente le temps d’arrêt du groupe de pompage.

Dans le cas du volant d’inertie, les conditions limites à utiliser sont :

- la loi de décélération du groupe muni de son volant d’inertie

𝑑 𝐼.𝜔 2
𝐶. 𝜔 = − 𝑑𝑡 ( ) qui peut aussi s’écrire
2

𝑑𝑁 −91.2×103 ∗𝑃𝑒
=
𝑑𝑡 𝑁.𝐼

Où I est l’inertie en kgm²

Pe la puissance pompe en kW

N la vitesse pompe en tr/min

- les courbes caractéristiques de la pompe en fonction de la vitesse.

Le volant d’inertie présente un avantage incontestable sur le réservoir d’air parce qu’il ne
nécessite aucun entretien ni réglage. Par contre, il doit évidemment être située à la station
de pompage et doit alors être dimensionné pour protéger l’entièrement de la conduite.

Il peut parfois être associé avec des protections comme soupape de sécurité ou clapet de by–
pass disposés correctement le long de la conduite.

L’utilisation des volants d’inertie est cependant limitée par des considérations d’ordre
mécanique (poids du volant, vitesse limite de rotation des pièces mécaniques) ou d’ordre
électrique (intensité du curant lors du démarrage).

Les volants d’inertie sont surtout utilisés comme protection dans les installations
d’évacuation d’eaux usées. Ils ne nécessitent ni surveillance, ni entretien.

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Autres systèmes

A. Clapet by – pass

Fig. 3.19

Un by – pass est placé entre l’aspirateur et le refoulement de la pompe.

Il est muni d’un clapet fermé lorsque la pompe fonctionne normalement.

Au moment de l’arrêt brusque de la pompe, la dépression dans la conduite provoque


l’ouverture du clapet et la conduite peut ainsi être alimentée sans passer par la perte que
constitue la pompe. Il existe d’autres systèmes destinés à permettre à l’eau de retourner vers
le puisard d’aspiration lors du retour l’onde.

L’utilisation de ce type de protection est limitée à des cas très particuliers.

B. Protection sur soupapes de sécurité

Il existe de nombreuses sortes de soupapes de sécurité dont les rôles sont :

- diminuer les dépressions en s’ouvrant lorsque la pression atteint une valeur minimum
(inférieur ou égale à la pression atmosphérique).

En s’ouvrant la soupape laisser pénétrer de l’air dans la conduite, elle doit être prévue pour
permettre à l’air de s’échapper lors de la phase de recompression.

- éviter les surpressions en s’ouvrant lorsque la pression atteint une valeur maximum. En
s’ouvrant elle permet à une partie du liquide de s’échapper vers l’extérieur.

- permettre d’évacuer l’air hors des conduites lors du premier démarrage et éviter
l’accumulation d’air aux points hauts des conduites en fonctionnement normal.

En exploitation normale, ces soupapes sont inactives. Elles ne fonctionnent que lorsque
survient un incident. Pour cette raison il est absolument nécessaire de prévoir des inspections
régulières pour s’assurer de leur efficacité.

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Les systèmes de soupapes de sécurité sont essentiellement utilisés pour les pompages
sur très longue distance car dans ce cas ils deviennent les seuls systèmes de sécurité
économiquement utilisables, les dimensions des réservoirs d’air ou des volants devenant trop
importantes.

Lorsque les soupapes fonctionnent sur le principe d’admission d’air dans la conduite, des
précautions particulières doivent être prises lors du démarrage de l’installation. En effet, la
présence de poches d’air dans la conduite peut toujours être source de recompression brutale
au moment du démarrage.

3.8 Données à fournir pour le calcul du coup de Bélier


Réseaux maillés

Dans le cas des réseaux maillés de distribution d’eau, il est évidemment nécessaire de
connaître l’ensemble du réseau.

Le calcul exact ne peut alors se faire qu’au moyen d’un programme complexe de calcul sur
ordinateur. En général, on se contente de simplifier fortement le réseau au moyen
d’hypothèse allant toujours dans le sens de la sécurité de manière à revenir à un schéma de
calcul simplifié plus facile à calculer.

Réseaux non maillés

Le schéma hydraulique le plus classique est le suivant :

𝐻 = 𝐻𝑠𝑡 + ∆𝐽

Fig. 3.20

Caractéristiques de la conduite : Diamètre C (mm)

Epaisseur e (mm)

Module d’élasticité E (kg/m²)

Et il faut calculer le coup de Bélier lors d’un arrêt brutal des pompes dû à une coupure
d’alimentation électrique.
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Il faut connaître :

- Le point de fonctionnement : débit, hauteur, vitesse et puissance au point de


fonctionnement nominal
- L’inertie de la pompe et du moteur
- La répartition entre hauteur statique et perte de charge
- Les caractéristiques de la conduite : longueur, diamètre, épaisseur, module
d’élasticité
- Le profil en long de la conduite.

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4 ECOULEMENT NON PERMANENT A UNE DIMENSION DANS UNE RIVIERE A


FOND FIXE3
4.1 Introduction

Les écoulements d’eau à surface libre dans les rivières sont d’une grande importance pour la
gestion des ressources en eau, pour la maîtrise de l’environnement dans le but de la
protection et du bien-être de la population, pour l’aménagement des rivières en vue de la
production de l’énergie, du transport, de la lutte contre les inondations et pour l’entretien
des ouvrages implantés dans les rivières considérées (barrages, écluses, vidanges de fond,
piles de pont, batardeaux, canaux d’irrigation, etc…).

Nous avons étudié au second chapitre de notre cours les écoulements permanents à surface
libre. Ces écoulements sont rares dans la nature. L’on y rencontre généralement des
écoulements non permanents, dont les caractéristiques hydrauliques (profondeur d’eau,
vitesse de l’écoulement, débit, …) varient avec le temps.

Le caractère non permanent de ces écoulements peut être dû soit des causes naturelles, soit
à des activités humaines.

4.2 Causes des écoulements non permanents

Les causes des écoulements transitoires peuvent être accidentelles ou planifiées. Les
caractéristiques hydrauliques se rapportent entre autre à la profondeur d’eau et à la vitesse
de l’écoulement. Si le débit varie rapidement ou si la paroi du canal accuse un coefficient de
frottement peu élevé, une onde de surface peut prendre naissance durant les phénomènes
transitoires.

Les cas typiques au cours desquels des écoulements transitoires se produisent sont les
suivants :

a) Ondes de transitions produits


- Au démarrage, à l’arrêt d’une turbine dans un canal ou une conduite forcée d’une
centrale hydro – électrique
- Lors de l’ouverture ou de la fermeture d’une vanne de régulation du débit à
l’entrée d’une turbine
b) Ondes de translation en aval ou en amont d’un canal produites
- Par le démarrage ou l’arrêt des pompes
- Lors de l’ouverture ou de la fermeture d’une vanne
c) Houle générée par le passage d’un bateau dans un canal de navigation
d) Ondes de crue dans les rivières, les collecteurs de drainage, les égouts suite aux orages
ou à la fonte des neiges.
e) Phénomènes de marée dans les estuaires et océans liés à l’attraction lunaire

3
A fond fixe : Pas de transport des sédiments

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f) Ondes générées par le glissement des terrains ou par des avalanches dans les rivières,
canaux, réservoirs et lacs.
g) Ondes générées par la rupture d’un barrage, d’une digue ou d’une autre structure de
contrôle
h) Circulation ondulatoire dans les lacs et réservoirs produite par le vent, la température
ou un courant de densité.
i) Ondes de translation dans les lacs, réservoirs, estuaires, et océans engendrées par la
tempête, des cyclones et des séismes

4.3 Equations de base de l’écoulement non permanent à une dimension


dans une rivière à fond fixe

L’écoulement non permanent dans une rivière est analysée comme une propagation d’onde
de surface (onde de translation) gouvernée par les équations différentielles de De Barré de
Saint Venant à savoir : l’équation de continuité et l’équation de mouvement.

Les hypothèses pour l’établissement de ces équations sont les suivantes :

- le canal est à ciel ouvert

- le fluide est incompressible et il règne la pression atmosphérique à la surface libre ;

- l’écoulement est à une dimension, c’est-à-dire que la vitesse est uniforme et que le niveau
d’eau est horizontal dans la section transversale de l’écoulement ;

- l’écoulement se fait en filets fluides parallèles au fond comme dans le cas du mouvement
uniforme, ce qui nous permet de considérer la distribution de pression comme étant
hydrostatique ;

- les pertes de charge générales sont les mêmes que dans le cas d’un écoulement permanent
et uniforme de même profondeur ;

- la pente du fond est faible de telle manière que le cosinus de l’angle formé avec l’horizontale
puisse être pris égal à l’unité.

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Equation de continuité

Considérons une tranche élémentaire de rivière de longueur dx.

Fig. 4.1

Pendant l’intervalle de temps dt, le débit et la section mouillée varient. La variation du volume
de cette tranche élémentaire est égale à la différence entre les volumes résultant du débit
entrant et du débit sortant pendant l’intervalle du temps dt :

𝜕𝑄 𝜕𝑄
𝑉𝑖 − 𝑉0 = 𝑄𝑑𝑡 − (𝑄 + 𝜕𝑥 𝑑𝑥) 𝑑𝑡 = − 𝜕𝑥 𝑑𝑥𝑑𝑡

Pendant ce même intervalle de temps dt, le volume emmagasiné vaut :

1 𝜕𝐴 𝜕𝐴 𝜕𝐴 1 𝜕𝐴 𝜕𝐴
𝑉𝑡+𝑑𝑡 − 𝑉𝑡 = 2 (𝐴 + 𝜕𝑡 𝑑𝑡 + 𝐴 + 𝜕𝑥 𝑑𝑥 + 𝜕𝑡 𝑑𝑡) 𝑑𝑥 − 2 (𝐴 + 𝐴 + 𝜕𝑥 𝑑𝑥) 𝑑𝑥 = 𝑑𝑡𝑑𝑥
𝜕𝑡

𝜕𝐴 𝜕𝑄
Ainsi 𝑑𝑡𝑑𝑥 = − 𝜕𝑥 𝑑𝑥𝑑𝑡
𝜕𝑡

𝜕𝑄 𝜕𝐴
Ou encore + 𝜕𝑡 = 0 (4.1a)
𝜕𝑥

𝜕𝐴 𝜕ℎ
Avec 𝜕𝑡 = 𝐵 𝜕𝑡 où B est la largeur superficielle de la section mouillée, il vient :

𝜕𝑄 𝜕ℎ
+ 𝐵 𝜕𝑡 = 0 (4.1b)
𝜕𝑥

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- 77 -

Equation de mouvement (Equation dynamique)

L’écoulement étant considéré unidimensionnel, l’équation de Bernoulli appliquée à une ligne


de courant entre les sections A et B distantes de dx donne :

Fig. 4.2

𝐵 𝑝 𝑈2 1 𝑥+𝑑𝑥 𝜕𝑈
𝐴∆ (𝑧 +
𝜌𝑔
+𝛼
2𝑔
+ ∫𝑥
𝑔 𝜕𝑡
𝑑𝑥 + 𝐹 ) = 0 (4.2a)

Les lignes de courant étant supposées rectilignes et parallèles, pour chaque section
transversale, la distribution de la pression est considérée hydrostatique.
𝑝
Ainsi, pour tout point de la section transversale : 𝑧 + 𝜌𝑔 = 𝐶𝑡𝑒.

Cela est aussi valable pour un point situé à la surface libre où règne la pression atmosphérique
p = pa = 0.

Le coefficient de Coriolis 𝛼 qui tient compte de l’inégalité répartition de la vitesse à travers


une section transversale, peut être pris égal à l’unité.

A la surface, l’équation (4.2a) devient :

𝐵 𝑈2 1 𝑥+𝑑𝑥 𝜕𝑈
𝐴∆ (𝑧 + 2𝑔 + 𝑔 ∫𝑥 𝜕𝑡
𝑑𝑥 + 𝐹 ) = 0 (4.2b)

A l’instant donné t, en divisant cette équation par ∆𝑥 et en la faisant tendre vers zéro,
l’équation différentielle résultante a comme expression :

𝜕𝑧 𝜕 𝑈2 1 𝜕𝑈
+ 𝜕𝑥 (2𝑔 ) + 𝑔 𝜕𝑡 + 𝑆𝑓 = 0 (4.3)
𝜕𝑥

𝜕𝐹
Où 𝑆𝑓 = , la pente hydraulique ou la perte de charge par unité de longueur à l’instant t.
𝜕𝑥

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Avec z = h + y

𝜕𝑧 𝜕ℎ 𝜕𝑦
= 𝜕𝑥 + 𝜕𝑥
𝜕𝑥

𝜕𝑦 𝑑𝑦
= 𝑑𝑥 = −𝑠𝑖𝑛𝛿 = −𝑆0, la pente du fond
𝜕𝑥

Il vient :

𝜕ℎ 𝜕 𝑈2 1 𝜕𝑈
−𝑆0 + 𝜕𝑥 + 𝜕𝑥 (2𝑔 ) + 𝑔 𝜕𝑡 + 𝑆𝑓 = 0 (4.4)

Cette équation du mouvement peut maintenant être exprimée en fonction des variables
dépendantes (Q et h) et de l’équation de continuité.

Avec Q = U.A ou U =Q/A, il vient :

1 1 𝜕 𝑄2 𝜕 𝑄 𝜕ℎ
[ ( ) + 𝜕𝑡 (𝐴 )] = 𝑆0 − 𝑆𝑓 − 𝜕𝑥
𝑔 2 𝜕𝑥 𝐴2

2 𝜕𝑄 2 𝜕𝐴 𝜕𝑄 𝜕𝐴
1 𝜕 𝑄2 𝜕 𝑄 1 2𝑄𝐴 𝜕𝑥 −2𝐴𝑄 𝜕𝑥 𝐴
𝜕𝑡
−𝑄
𝜕𝑡 1 𝑄 𝜕𝑄 𝑄 2 𝜕𝐴 𝜕𝑄 𝑄 𝜕𝐴
( ) + 𝜕𝑡 (𝐴 ) = 2 + = 𝐴 (𝐴 𝜕𝑥 − 𝐴2 𝜕𝑥 + − 𝐴 𝜕𝑡 )
2 𝜕𝑥 𝐴2 𝐴4 𝐴2 𝜕𝑡

𝜕𝑄 𝜕𝐴
Sachant de l’équation de continuité que − , il vient :
𝜕𝑡 𝜕𝑡

1 𝜕 𝑄2 𝜕 𝑄 1 2𝑄 𝜕𝑄 𝑄 2 𝜕𝐴 𝜕𝑄 1 𝜕 𝑄2 𝜕𝑄
( ) + 𝜕𝑡 (𝐴 ) = 𝐴 ( 𝐴 − 𝐴2 𝜕𝑥 + ) = 𝐴 [𝜕𝑥 ( 𝐴 ) + ]
2 𝜕𝑥 𝐴2 𝜕𝑥 𝜕𝑡 𝜕𝑡

L’équation du mouvement devient donc :

𝜕𝑄 𝜕 𝑄2 𝜕ℎ
+ 𝜕𝑥 (𝐴2 ) = 𝑔𝐴 (𝑆0 − 𝑆𝑓 − 𝜕𝑥 ) (4.5)
𝜕𝑡

L’équation de continuité (4.1b) et l’équation de mouvement (4.5) forment ensemble le


système d’équations de De Saint Venant.

𝜕𝑄 𝜕ℎ
+ 𝐵 𝜕𝑡 = 0 (4.1b)
𝜕𝑥

𝜕𝑄 𝜕 𝑄2 𝜕ℎ
+ 𝜕𝑥 (𝐴2 ) = 𝑔𝐴 (𝑆0 − 𝑆𝑓 − 𝜕𝑥 ) (4.5)
𝜕𝑡

Où la largeur superficielle de B et la section mouillée A sont fonction de la hauteur d’eau et


donc aussi de l’instant t donné.

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Equations de De Saint Venant en régime permanent

Dans le cas du régime permanent, l’équation de continuité devient :

𝜕𝑄
=0 → 𝑄 = 𝐶𝑡𝑒 dans l’espace
𝜕𝑥

𝜕ℎ
et 𝜕𝑡 = 0 → ℎ = 𝐶𝑡𝑒 dans le temps

𝜕𝑄
Par contre, l’équation de mouvement, avec = 0, devient :
𝜕𝑡

𝜕 𝑄2 𝜕ℎ
( ) = 𝑔𝐴 (𝑆0 − 𝑆𝑓 − 𝜕𝑥 )
𝜕𝑥 𝐴2

𝜕𝑄 𝜕𝐴
1 𝐴2𝑄 −𝑄 2 𝜕ℎ
𝜕𝑥 𝜕𝑥
( ) = 𝑆0 − 𝜕𝑥 − 𝑆𝑓
𝑔𝐴 𝐴2

𝜕𝑄 𝜕𝐴 𝜕ℎ
Avec 𝜕𝑥 = 0 et 𝜕𝑥 = 𝐵 𝜕𝑥, il vient :

𝐵𝑄 2 𝜕ℎ 𝜕ℎ
− 𝑔𝐴3 𝜕𝑥 + 𝜕𝑥 = 𝑆0 − 𝑆𝑓

𝜕ℎ 𝑆0 −𝑆𝑓
Ou = 𝐵𝑄2
(4.6)
𝜕𝑥 1−
𝑔𝐴3

Nous retrouvons donc l’équation différentielle de Bresse pour un écoulement stationnaire


unidimensionnel à fond fixe utilisé dans le traitement de la théorie des axes hydrauliques.

Prise en compte d’un affluent

Si entre deux sections A et B, il y entre un débit latéral q (où q est un débit par unité de
longueur exprimé en m3/s.m et compté positif pour un débit entrant), les équations de Saint
Venant deviennent :

Fig. 4.3

𝜕𝑄 𝜕ℎ
+ 𝐵 𝜕𝑡 = 𝑞 (4.7)
𝜕𝑥

𝜕𝑄 𝜕 𝑄2 𝜕ℎ 𝑄
+ 𝜕𝑥 ( 𝐴 ) = 𝑔𝐴 (𝑆0 − 𝑆𝑓 − 𝜕𝑥 ) + 𝑞 𝐴 (4.8)
𝜕𝑡
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Formules des pentes hydrauliques

La pente hydraulique 𝑆𝑓 peut s’exprimer partant de diverses formules connues (Chézy,


Manning, White – Colebrook,…). La formule la plus répandue est celle de Manning (ou de
Gauckler – Strickler) :
1 1/2
𝑈 = 𝑛 𝑅 2/3 𝑆𝑓

𝑛 2
D’où 𝑆𝑓 = 4 𝑄 (4.9)
𝐴2 𝑅 ⁄3

Etant donné que l’écoulement transitoire peut aussi changer de sens (Q ˂ 0) et avec R = A/P,
la formule (4.9) s’écrit d’une façon générale :

𝑃 4/3
𝑆𝑓 = 𝐴10/3 𝑛2 𝑄|𝑄| (4.10)

Où 𝑆𝑓 prend ici le signe du débit

4.4 Méthodes de résolution des équations de DE SAINT VENANT


Aperçu sur les différentes méthodes de résolution

Les équations de De Saint Venant forment un système d’équations différentielles non linéaires
aux dérivées partielles et du type hyperbolique avec des coefficients variables.

Une solution analytique du système entier n’existe pas encore à l’heure actuelle, mais grâce
à l’avènement de l’ordinateur, la solution numérique du système (modèle dynamique) a pu
être rendue possible.

Toutefois, il existe plusieurs cas pour lesquels l’on peut se contenter des équations simplifiées.
Ainsi, l’équation du mouvement peut par exemple être linéarisée en négligeant les termes
moins important ayant des ordres de grandeurs réduits. Ce qui conduit à réduire la complexité
des méthodes de résolutions numériques et donc à un calcul rapide et simple à effectuer.

Une simplification plus poussée de l’équation de mouvement peut rendre possible une
résolution analytique du problème, utile juste pour se faire une idée ou une opinion sur le
phénomène de la propagation des ondes (équation de diffusion – convection du type
parabolique, onde cinématique, …)

Les différentes méthodes de résolution numérique des équations de De Saint Venant portent
le nom de laminage hydraulique des crues, tandis que dans certains cas, lorsque l’équation
dynamique est remplacée par une expression simple empirique déduite des observations sur
terrain, sa résolution portant le nom de laminage hydraulique des crues peut aboutir à de
bons résultats.

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Modèles dynamiques (numériques) basés sur les équations complètes de De Saint


Venant

Il existe quatre techniques ou méthodes numériques pour résoudre les équations non
linéaires aux dérivées partielles des écoulements non permanents à surface libre :

- la méthode harmonique

- la méthode des caractéristiques

- la méthodes des différences finies

- et la méthode des éléments finis

A. La méthode harmonique

Cette méthode part de la linéarisation des équations de De Saint Venant de facon que les
solutions analytiques obtenues de ce système d’équations différentielles aux dérivées
partielles soient harmoniques et décrivent la propagation des ondes.

B. La méthode des caractéristiques

Le système des équations de De Saint Venant est transformé en système équivalent


d’équations différentielles totales valables le long des courbes dites caractéristiques. Ce
système est alors résolu grâce à l’usage de la méthode des caractéristiques appliquée à un
système d’axes rectangulaires (x, t) (maillage).

C. La méthode des différences finies

Les équations aux dérivées partielles originelles sont discrétisées ou transformées en


quotients de différences finies sans chercher à les intégrer. Cette transformation peut se
réaliser suivant plusieurs méthodes. La résolution se fait avec la méthode des différences
finies dans le système d’axes rectangulaires x, t.

D. La méthode des éléments finis

La méthode des éléments finis est une méthode variationnelle approchée. Physiquement, elle
revient à décomposer le milieu continu en éléments des formes triangulaires, quadrilatères
ou quelconques, lesquels sont étudiés séparément, puis assemblés suivant certaines lois.

La résolution par l’une des méthodes susmentionnées requiert des conditions aux limites (en
amont et en aval de la rivière) et des conditions initiales connues (à l’instant t = 0,
correspondant généralement à l’état permanent). L’évolution de Q et de h dans le temps se
calcule par incrémentation des pas de temps ∆𝑡 suivant le maillage (x, t) des points discrets.

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Fig. 4.4

La nécessité des simplifications extrêmes des équations que requiert la méthode harmonique
d’une part, et l’accumulation des erreurs de calcul (erreurs de troncature) dans les sections
successives d’autre part, rendent peu approprié pour un usage général.

La méthode des caractéristiques est complexe et plus coûteuse que celle des différences finies
et n’améliore pas pour autant l’exactitude des résultats.

Le principal avantage de cette méthode semblerait être sa capacité de traiter facilement


l’écoulement supercritique, phénomène cependant rare dans les problèmes de modélisation
d’écoulement des rivières. Une exception concerne l’étude de rupture de barrage pour
laquelle la méthode est souvent utilisée.

La méthode des éléments finis se prête bien aux problèmes à deux ou à trois dimensions.
Cependant, pour l’écoulement unidimensionnel d’une rivière, la méthode ne montre aucun
avantage par rapport aux autres et la légitimité de son application à des problèmes fonction
du temps n’est pas toujours claire.

Dans le cadre de ce cours, nous nous limitons à la méthode des différences finies qui a fait ses
preuves par rapport aux autres méthodes pour être une méthode très efficace pour la
résolution des problèmes des écoulements non permanents à une dimension dans les rivières.

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4.5 Méthode des différences finies

Considérons un maillage type de calcul suivant la méthode des différences finies pour un
écoulement à une dimension donné dans la figure ci – apres.

Figure 4.5 Maillage en différences finies

Principe

L’expression d'une dérivée d'une fonction continue f (x, t) est par définition :

𝜕𝑓 𝑓(𝑥+∆𝑥,𝑡)−𝑓(𝑥,𝑡)
= lim (4.11)
𝜕𝑥 ∆𝑥→0 ∆𝑥

Dans la méthode des différences finies, ∆𝑥 n'est jamais infiniment petit ; en fait il représente
une longueur physique finie.

Soit trois points consécutifs xj-1, xj et xj+1 d'un maillage uniforme avec un pas d' espace ∆𝑥
constant au pas de temps tn (figure 4.5).

Afin d’approximer la dérivée définie par l'équation (4.11) au point j, on peut utiliser les
relations suivantes :

- Pour la différence finie avant :


𝑛
𝜕𝑓 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗𝑛 𝜕𝑓
≈ = (𝜕𝑥 ) (4.12)
𝜕𝑥 ∆𝑥 ℎ

- Pour la différence finie arrière :

𝜕𝑓 𝑓𝑗𝑛 −𝑓𝑗−1
𝑛
𝜕𝑓
≈ = (𝜕𝑥 ) (4.13)
𝜕𝑥 ∆𝑥 ℎ

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- Pour la différence finie centrale :


𝑛 𝑛
𝜕𝑓 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗−1 𝜕𝑓
≈ = (𝜕𝑥 ) (4.14)
𝜕𝑥 2∆𝑥 ℎ

Où 𝑓𝑗𝑛 représente la valeur de la fonction f au point xj et à l’instant tn et (𝜕𝑓⁄𝜕𝑥)ℎ symbolise


l’ approximation discrète de la dérivée.De la même façon, les dérivées par rapport au temps
peuvent être écrites comme les équations précédentes.

Le remplacement des expressions différentielles par des expressions en différences finies est
une approximation, due à l'erreur de troncature ou à l’ordre d’approximation.
On considère une fonction analytique f(x, t) et ses dérivées, en utilisant le développement en
séries de Taylor pour trouver la valeur de la fonction f au point 𝑥𝑗 + ∆𝑥 à l'instant tn
connaissant ses valeurs au point xj à l’instant tn :

𝜕𝑓 𝜕 2 𝑓 ∆𝑥 2 𝜕3 𝑓 ∆𝑥 3
𝑓(𝑥𝑗 + ∆𝑥, 𝑡𝑛 ) = 𝑓(𝑥𝑗 , 𝑡𝑛 ) + 𝜕𝑥 ∆𝑥 + 𝜕𝑥 2 + 𝜕𝑥 3 + 0 (∆𝑥 4 ) (4.15)
2 3!

Où 0 (∆𝑥 4 ) regroupe tous les termes de quatrième ordre et plus.

A partir de cette dernière équation, l'expression de la dérivée de f (xj, tn) = 𝑓𝑗𝑛 par rapport à x
est
𝑛
𝜕𝑓 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗𝑛 𝜕2 𝑓 ∆𝑥 𝜕3 𝑓 ∆𝑥 2
= − 𝜕𝑥 2 + 𝜕𝑥 3 + 0 (∆𝑥 3 ) (4.16)
𝜕𝑥 ∆𝑥 2 3!

En comparant l’équation (4,12) et l'équation précédente, on a

𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕2 𝑓 ∆𝑥 𝜕3 𝑓 ∆𝑥 2 𝜕𝑓
(𝜕𝑥 ) = 𝜕𝑥 + 𝜕𝑥 2 + 𝜕𝑥 3 + 0 (∆𝑥 3 ) = 𝜕𝑥 + 0 (∆𝑥) (4.17)
ℎ 2 3!

On a alors une approximation du premier ordre, c'est-à-dire que le premier des termes
négligés, 0 (∆𝑥), est une dérivée multiplié par ∆𝑥. L’expression de l'équation (4.14) est une
approximation de second ordre de (𝜕𝑓/𝜕𝑥) . L'ordre de l’approximation dépend aussi de
l'uniformité du maillage de calcul.

Schémas en différences finies

Dans la méthode des différences finies, on distingue les schémas explicite et implicite.

(i) Schéma explicite

Les variables de l'écoulement en n'importe quel point j au temps tn+1 sont calculées à partir
des valeurs connues aux points adjacents au tempe tn.

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Les équations ne sont pas transformées en un système d’équations algébriques, puisque


chaque point est calculé séparément. Néanmoins, les méthodes explicites sont rarement
utilisées dans les modélisations de rivières pour des raisons de stabilité numérique. Elles sont
cependant utiles pour quelques cas spéciaux, et pour des éclaircissements sur des concepts
numériques. Le schéma est stable si de faibles erreurs introduites au temps tn (erreurs de
troncature par exemple) ne sont pas amplifiées, le plus souvent de façon exponentielle, au
fur et à mesure des calculs de telle sorte que la partie valide de la solution en devienne
masquée. Pour assurer la stabilité on utilise la condition de Courant-Friedrichs-Levy ou
condition CFL [3] et [6] qui exprime une restriction sur le pas de temps ∆𝑡 en fonction du pas
de discrétisation ∆𝑥, de la vitesse moyenne u et de la célérité c :

∆𝑥
∆𝑡 ≤ |𝑢±𝑐| (4.18)

Avec :

𝐴
𝑐 = √𝑔 𝐵 (4.19)

Les schémas explicites les plus connus sont ceux de Lax, de Lax – Wendroff et de Saute –
mouton (leap – frog).

(ii) Schéma implicite [3] et [6]

Dans ce schéma, les variables de l’écoulement sont exprimées en terme de différences finies
évaluées au temps tn + dt. Les inconnues apparaîtront implicitement dans les équations
algébriques non linéaires. La résolution du système de ces équations sera dès lors plus
complexe.

Le principal avantage de schéma est qu’il n'y a pas de contrainte sur le pas de temps ∆𝑡.

II y a différents schémas implicites suivant la définition des dérivées de f par rapport à x et à


t. On peut citer les schémas suivants :

- Schéma de Vasiliev [3]

Développé en 1963 dans l’ex-URRSS par Vasiliev et al [3] et [6], les expressions utilisées sont
les suivantes :

𝑑𝑓 𝑓𝑗𝑛+1 −𝑓𝑗𝑛
≈ (4.20)
𝑑𝑡 ∆𝑡

𝑛+1 𝑛
𝑑𝑓 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗−1
≈ (4.21)
𝑑𝑥 2∆𝑥

𝑛
𝑓(𝑥, 𝑡) = 𝑓𝑗+1 (4.22)

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Cette discrétisation appliquée à l’équation de continuité originale et à l’équation dynamique


transformée fournit le système suivant :

∆𝑡
𝐴𝐽𝑛+1 − 𝐴𝑗𝑛 + 2∆𝑥 (𝑄𝑗+1
𝑛+1 𝑛+1
− 𝑄𝑗−1 )=0 (4.23)

∆𝑡 ∆𝑡
𝑄𝐽𝑛+1 − 𝑄𝑗𝑛 + 𝑢 ∆𝑥 (𝑄𝑗+1
𝑛+1 𝑛+1
− 𝑄𝑗−1 𝑛+1
) + (𝑐 2 − 𝑢2 )𝐵 2∆𝑥 (𝑧𝑗+1 𝑛+1
− 𝑧𝑗−1 )=0 (4.24)

1
avec 𝑐 = (𝑔ℎ)2

Le système des équations (3.23) et (3.24) appliqué pour tous les points de l’écoulement
fournit un système linéaire d'équations algébriques quand les conditions aux limites sont
considérées.

Ce système comme celui résultant du schéma de Preissmann ou de Abbot, est résolu par la
méthode de double balayage.

- Schéma de Abbott-Ionescu (1967) [3] et [6]

Une forme légèrement différente intervient dans les équations puisqu'une distinction est faite
entre la « largeur de stockage » utilisée dans l’équation de continuité et la largeur de « calcul »
utilisée dans l’équation dynamique.

Les variables de l’écoulement sont calculées en des points différents, de telle sorte que les
approximations ne sont pas appliquées dans la même section.

La difficulté de ce schéma est l’application des conditions aux limites.

- Schéma du Laboratoire Hydraulique de Delft (DHL) [3] et [12]

Le schéma de Delft décrit par Vreugdenhil en 1973 [11] est basé sur le concept de nœuds, ou
sur le calcul au centre de cellules auxquels les niveaux d’eau sont calculés et qui sont liés par
la gauche et la droite selon les lois d’écoulement. L’équation de continuité est écrite pour
chaque cellule avec des débits entrant et sortant calculés avec l’équation dynamique. Il y a Z
points et Q points dans le maillage de calcul, les premiers correspondent aux nœuds et les
seconds lient les points entre eux. La dérivée de f par rapport à l’espace x pondérée de θ a
pour expression :
𝑛+1 𝑛+1 𝑛 𝑛
𝜕𝑓 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗−1 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗−1
≈𝜃 + (1 + 𝜃) (4.25)
𝜕𝑥 2∆𝑥 2∆𝑥

Avec : 0.5 ≤ 𝜃 ≤ 1.0

Le schéma de Delft est identique à celui de Abbott-Ionescu, des différences apparaissant au


niveau de la définition de coefficients dans l'équation, du coefficient θ et de l’algorithme de
résolution.

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- Schéma de Preissmann [3] et [6]

Le schéma de Preissmann utilisé pour la résolution du système algébrique des équations


linéarisées (4. 46) et (4. 64) est expliqué en détail dans le paragraphe suivant.

(iii) Comparaison des schéma explicite et implicite

Quelques avantages et inconvénients des schémas explicite et implicite sont résumés dans le
tableau suivant :

SCHEMA EXPLICITE SCHEMA IMPLICITE

Limitation du pas de temps dt par un Pas de restriction sur le pas de temps


critère de stabilité dt

Facilement programmable Equations plus complexes et


résolution plus difficile
Espace mémoire de l’ordinateur Nécessite une capacité de stockage
suffisant plus grande, mais le temps de calcul
est moins long

Schéma implicite de Preissmann

4.5.3.1. Introduction

Les méthodes implicites des différences finies ont été développées à la suite des limitations imposées
au pas de temps ∆𝑡 utilisé dans les calculs de schéma explicite. La première description détaillée d'un
schéma implicite, appliqué à des problèmes de propagation de chaleur, a été publiée par Richtmyer
en 1957 [6]. Les schémas implicites des écoulements transitoires dans des canaux ouverts n'ont été
développés qu'à partir de 1960 par Preissmann [3] et [6].

4.5.3.2. Equations d'écoulement

Les équations d'écoulement en régime transitoire par rapport à un axe de référence


horizontal (Z = O) sont :

𝜕𝑍 1 𝜕𝑄
+ 𝐵 𝜕𝑡 = 0 (4.26)
𝜕𝑡

𝜕𝑢 𝜕 𝛼𝑢2 𝜕𝑍
+ 𝜕𝑡 ( ) + 𝑔 𝜕𝑥 + 𝑔𝑆𝑓 = 0 (4.27)
𝜕𝑡 2

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Avec :

𝑄|𝑄|
𝑆𝑓 = (4.28)
𝐾2

K est une mesure de la capacité de transport du canal (conveyance) [10].

- pour Chézy, on a

𝐾 = 𝐶. 𝐴. √𝑅 (4.29)

- pour Manning, on a :

𝐴.𝑅 2/3
𝐾= (4.30)
𝑛

𝐴
𝑅=𝑃 (4.31)

Où R est le rayon hydraulique, égal au rapport de la section mouillée A au périmètre mouillé


P.

4.5.3.3. Transformation de l’équation dynamique

A partir de :

𝑄
𝑢=𝐴 (4.32)

On tire que :

𝜕𝑢 𝜕 𝑄 1 𝜕𝑄 𝑄 𝜕𝐴
= ( )= − (4.33)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 𝐴 𝐴 𝜕𝑡 𝐴2 𝜕𝑡

𝜕 𝑢2 𝜕𝑢
(𝛼 ) = 𝛼𝑢 𝜕𝑥 (4.34)
𝜕𝑥 2

𝜕𝑢 𝜕 𝑄 1 𝜕𝑄 𝑄 𝜕𝐴
= 𝜕𝑥 (𝐴 ) = 𝐴 𝜕𝑥 − 𝐴2 𝜕𝑥 (4.35)
𝜕𝑥

Avec les expressions (4.33), (4.34) et (4.35), l’équation dynamique (4.27) devient :

𝜕𝑄 𝑄.𝐵 𝜕𝑍 𝑄 𝜕𝑄 𝑄 2 𝜕𝐴 𝜕𝑍 𝑄|𝑄|
− + 𝛼 𝐴 𝜕𝑥 − 𝛼 𝐴2 𝜕𝑥 + +𝑔𝐴 𝜕𝑥 + 𝑔𝐴 =0 (4.36)
𝜕𝑡 𝐴 𝜕𝑡 𝐾2

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4.5.3.4. Schéma implicite de Preissmann

La figure 4.6 et les équations (4.37), (4.38) et (4.39) représentent la discrétisation des variables
dépendantes f (x, t) et de ses dérivées par rapport à t et à x suivant le schéma implicite de
PREISSMANN [3] et [6].

Fig. 4.6 Schéma de Preissmann

𝜃
𝑛+1 (1−𝜃)
𝑓(𝑥, 𝑡) ≈ 2 (𝑓𝑗+1 + 𝑓𝑗𝑛+1 ) + 𝑛
(𝑓𝑗+1 + 𝑓𝑗𝑛 ) (4.37)
2

𝑛+1
𝜕𝑓 (𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗𝑛+1 ) 𝑛
(𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗𝑛 )
≈𝜃 + (1 − 𝜃) (4.38)
𝜕𝑥 ∆𝑥 ∆𝑥

𝑛+1
𝜕𝑓 𝑓𝑗+1 −𝑓𝑗𝑛+1 +𝑓𝑗+1
𝑛
−𝑓𝑗𝑛
≈ (4.39)
𝜕𝑡 ∆𝑡

Où θ est un coefficient de pondération compris entre 0 et 1 servant à accélérer les solutions


numériques

4.5.3.5. Discrétisation des équations de De Saint-Venant

On suppose que toutes les fonctions f (Z, Q) dans les équations algébriques non linéaires
discrétisées sont connues à l’instant 𝑛∆𝑡 et sont différentiables par rapport à Z et Q. Alors on
peut évaluer une telle fonction à l’instant (𝑛 + 1) ∆𝑡 en utilisant l’équation de Taylor dont la
forme est la suivante :

𝜕𝑓 𝜕𝑓 𝜕2 𝑓𝑗 ∆𝑍𝑗
𝑓𝑗𝑛+1 = 𝑓𝑗𝑛 + ∆𝑓𝑗 ≈ 𝑓𝑗𝑛 + 𝜕𝑍𝑗 ∆𝑍𝑗 + 𝜕𝑄𝑗 ∆𝑄𝑗 + +⋯ (4.40)
𝑗 𝑗 𝜕𝑍𝑗2 2

∆𝑍𝑗 et ∆𝑄𝑗 sont les accroissements de Z et Q au point j durant le pas de temps ∆𝑡.
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On posera :

∆𝑓𝑗 = 𝑓𝑗𝑛+1 − 𝑓𝑗𝑛 = 𝑓 𝑛+1 − 𝑓 𝑛 (4.41)

(i) Discrétisation de l'équation de continuité

En appliquant les équations (4.37), (4.38), (4.39) et (4.41), on a :


𝑛+1
𝜕𝑍 𝑍𝑗+1 𝑛
−𝑓𝑗+1 +𝑍𝑗𝑛+1 −𝑍𝑗𝑛 ∆𝑍𝑗+1 +∆𝑍𝑗
≈ = (4.42)
𝜕𝑡 2∆𝑡 2∆𝑡

𝑛+1 𝑛+1 𝑛 𝑛
1 𝜕𝑄 2 𝜃(𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 )+(1−𝜃)(𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 )
≈ ∆𝑥 𝑛+1 +𝐵 𝑛+1 )+(1−𝜃)(𝐵 𝑛 +𝐵 𝑛 )
𝐵 𝜕𝑥 𝜃(𝐵𝑗+1 𝑗 𝑗+1 𝑗

Soit :

𝑛
1 𝜕𝑄 2 (∆𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗 ) (𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗𝑛 )
≈ 𝑛 +𝐵 𝑛 )]
[𝜃 + ] (4.43)
𝐵 𝜕𝑥 [𝜃(∆𝐵𝑗+1 +∆𝐵𝑗 )+(𝐵𝑗+1 𝑗
∆𝑥 ∆𝑥

L’équation de continuité (4.26) est linéarisée en développant les termes des équations (4.42)
et (4.43) en séries de puissance où seuls les termes de premier ordre sont conservés. Ainsi le
dénominateur de l’équation (4.43) a pour expression :

−1
2 2 ∆𝐵𝑗+1 +∆𝐵𝑗 2 ∆𝐵𝑗+1 +∆𝐵𝑗
𝑛 +𝐵 𝑛 )
=𝐵 (1 + 𝜃 ) ≈𝐵 (1 − 𝜃 )
𝜃(∆𝐵𝑗+1 +∆𝐵𝑗 )+(𝐵𝑗+1 𝑗 𝑗+1 +𝐵𝑗 𝐵𝑗+1 +𝐵𝑗 𝑗+1 +𝐵𝑗 𝐵𝑗+1 +𝐵𝑗

(4.44)

Avec :

𝑑𝐵𝑗 𝑑𝐵𝑗+1
∆𝐵𝑗 = ∆𝑍𝑗 et ∆𝐵𝑗+1 = ∆𝑍𝑗+1 (4.45)
𝑑𝑍𝑗 𝑑𝑍𝑗+1

L’équation de continuité (4.26) linéarisée est de la forme :

𝑯𝑪(𝒋). ∆𝒛(𝒋 + 𝟏) + 𝑩𝑪(𝒋). ∆𝑸(𝒋 + 𝟏) = 𝑪𝑪(𝒋). ∆𝒛(𝒋) + 𝑫𝑪(𝒋). ∆𝑸(𝒋) + 𝑮𝑪(𝒋)


(4.46)

Avec :

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𝑛 𝑛
∆𝑡 (𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 ) 𝑑𝐵𝑗+1
𝐻𝐶(𝑗) = 1 − 4𝜃 ∆𝑥 2 (4.47)
(𝐵𝑛 +𝐵𝑛 ) 𝑑𝑍𝑗+1
𝑗+1 𝑗

∆𝑡 1
𝐵𝐶(𝑗) = 4𝜃 ∆𝑥 𝑛
(4.48)
(𝐵𝑗+1 +𝐵𝑗𝑛 )

𝑛 𝑛
∆𝑡 (𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 ) 𝑑𝐵𝑗
𝐶𝐶(𝑗) = −1 + 4𝜃 ∆𝑥 2 (4.49)
𝑛 +𝐵 𝑛 ) 𝑑𝑍𝑗
(𝐵𝑗+1 𝑗

∆𝑡 1
𝐷𝐶(𝑗) = 4𝜃 ∆𝑥 𝑛 +𝐵 𝑛 )
= 𝐵𝐶(𝑗) (4.50)
(𝐵𝑗+1 𝑗

𝑛 𝑛
∆𝑡 (𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 )
𝐺𝐶(𝑗) = −4 ∆𝑥 𝑛 +𝐵 𝑛 )
(4.51)
(𝐵𝑗+1 𝑗

(ii) Discrétisation de l'équation dynamique

On procède de la même façon que précédemment.

𝜕𝑄 ∆𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗
≈ (4.52)
𝜕𝑡 2∆𝑡

𝑄.𝐵 𝜕𝑍 𝜃 (𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗+1 )(𝐵𝑗+1 +∆𝐵𝑗+1 ) (𝑄𝑗 +∆𝑄𝑗 )(𝐵𝑗 +∆𝐵𝑗 ) (1−𝜃) 𝑄𝑗+1 .𝐵𝑗+1
= {2 [ + ] + ( +
𝐴 𝜕𝑡 𝐴𝑗+1 +∆𝐴𝑗+1 𝐴𝑗 +∆𝐴𝑗 2 𝐴𝑗+1
𝑄𝑗 .𝐵𝑗 ∆𝑍𝑗+1 +∆𝑍𝑗
)} . ( ) (4.53)
𝐴𝑗 2∆𝑡

𝑄 𝜕𝑄 𝜃 (𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗+1 ) (𝑄𝑗 +∆𝑄𝑗 ) (1−𝜃) 𝑄𝑗+1 𝑄 ∆𝑄𝑗+1 −∆𝑄𝑗 𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗
= {2 [ + ]+ (𝐴 + 𝐴𝑗)} . (𝜃 + )
𝐴 𝜕𝑥 𝐴𝑗+1 +∆𝐴𝑗+1 𝐴𝑗 +∆𝐴𝑗 2 𝑗+1 𝑗 ∆𝑥 ∆𝑥
(4.54)

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2 2 2
𝑄 2 .𝐵 𝜕𝑍 𝜃 (𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗+1 ) (𝐵𝑗+1 +∆𝐵𝑗+1 ) (𝑄𝑗 +∆𝑄𝑗 ) (𝐵𝑗 +∆𝐵𝑗 ) (1−𝜃) 𝑄𝑗+1 .𝐵𝑗+1
= {2 [ 2 + 2 ]+ ( +
𝐴2 𝜕𝑥 (𝐴𝑗+1 +∆𝐴𝑗+1 ) (𝐴𝑗 +∆𝐴𝑗 ) 2 𝐴2𝑗+1
𝑄𝑗2 .𝐵𝑗 ∆𝑍𝑗+1 −∆𝑍𝑗 𝑍𝑗+1 −𝑍𝑗
)} . (𝜃 + ) (4.55)
𝐴2𝑗 ∆𝑥 ∆𝑥

𝑑𝑍 𝜃 1 𝜃(∆𝑍𝑗+1 −∆𝑍𝑗 )+(𝑍𝑗+1 +𝑍𝑗 )


𝑔𝐴 𝑑𝑥 = 𝑔 [ 2 (∆𝐴𝑗+1 + ∆𝐴𝑗 ) + 2 (𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗 )] . [ ]
∆𝑥
(4.56)

𝑄|𝑄| 𝜃 (𝐴𝑗+1 +∆𝐴𝑗+1 )(𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗+1 )|𝑄𝑗+1 +∆𝑄𝑗+1 | (𝐴𝑗 +∆𝐴𝑗 )(𝑄𝑗 +∆𝑄𝑗 )|𝑄𝑗 +∆𝑄𝑗 |
𝑔𝐴 = 𝑔 {2 [ 2 + 2 ]} +
𝐾2 (𝐾𝑗+1 +∆𝐾𝑗+1 ) (𝐾𝑗 +∆𝐾𝑗 )
(1−𝜃) 𝐴𝑗+1 .𝑄𝑗+1 |𝑄𝑗+1 | 𝐴𝑗 .𝑄𝑗 |𝑄𝑗 |
𝑔 ( 2 + ) (4.57)
2 𝐾𝑗+1 𝐾𝑗2

Les équations précédentes (4.52) à (4.57) sont également développés en séries de puissance
dans lesquelles les termes de second ordre et plus sont négligés, pour ne retenir seulement
que les termes dans lesquels les accroissements ∆𝑍 et ∆𝑄 sont de première puissance.

Avec :

𝑑𝐴
∆𝐴𝑗 = 𝑑𝑍𝑗 . ∆𝑍𝑗 (4.58)
𝑗

𝑑𝐾𝑗
∆𝐾𝑗 = . ∆𝑍𝑗 (4.59)
𝑑𝑍𝑗

−1
1 1 ∆𝐴𝑗 1 ∆𝐴𝑗
= 𝐴 (1 + ) = 𝐴 (1 − ) (4.60)
𝐴𝑗 +∆𝐴𝑗 𝑗 𝐴𝑗 𝑗 𝐴𝑗

−2
1 1 ∆𝐴𝑗 1 ∆𝐴𝑗 1 𝐵
2 = 𝐴2 (1 + ) = 𝐴2 (1 − 2 ) = 𝐴2 (1 − 2 𝐴𝑗 . ∆𝑍𝑗 ) (4.61)
(𝐴𝑗 +∆𝐴𝑗 ) 𝑗 𝐴𝑗 𝑗 𝐴𝑗 𝑗 𝑗

2
(𝑄𝑗 + ∆𝑄𝑗 ) = 𝑄𝑗2 + 2𝑄𝑗 ∆𝑄𝑗 (4.62)

(𝑄𝑗 + ∆𝑄𝑗 )|𝑄𝑗 + ∆𝑄𝑗 | = 𝑄𝑗 |𝑄𝑗 | + 2|𝑄𝑗 |∆𝑄𝑗 (4.63)

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L’équation dynamique linéarisée est de la forme :

𝑯𝑫(𝒋). ∆𝒛(𝒋 + 𝟏) + 𝑩𝑫(𝒋). ∆𝑸(𝒋 + 𝟏) = 𝑪𝑫(𝒋). ∆𝒛(𝒋) + 𝑫𝑫(𝒋). ∆𝑸(𝒋) + 𝑮𝑫(𝒋)


(4.64)

Où les coefficients BD (j), HD (j), CD(j), DD (j) et GD (j) ont respectivement pour expression :

∆𝑡 (𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 ) 𝑄 𝑄 𝑄 𝐴𝑗+1 |𝑄𝑗+1 |


𝐵𝐷(𝑗) = 1 + 𝛼𝜃 ∆𝑥 [ + (𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗) − 2 𝐴2𝑗+1 (𝐴𝑗+1 − 𝐴𝑗 )] ± 2𝑔𝜃∆𝑡 2
𝐴𝑗+1 𝑗+1 𝑗 𝑗+1 𝐾𝑗+1
(4.65)

1 𝑄𝑗+1 𝐵𝑗+1 𝑄𝑗 𝐵𝑗 ∆𝑡 𝑄𝑗+1 𝐵𝑗+1 𝑄2 𝑄2


𝐻𝐷(𝑗) = − 2 ( + ) − 𝜃 ∆𝑥 {(𝑄𝑗+1 − 𝑄𝑗 ) − 2𝐵𝑗+1 (𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗2 ) +
𝐴𝑗+1 𝐴𝑗 𝐴2𝑗+1 2
𝑗+1 𝑗
2
𝑄𝑗+1 𝐵𝑗+1 𝑄𝑗+1 |𝑄𝑗+1 | 𝐴𝑗+1 𝑑𝐾𝑗+1
2 (𝐴𝑗+1 − 𝐴𝑗 ) + 𝑔(𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗 ) + 𝑔𝜃∆𝑡 [ (𝐵𝑗+1 − 2 ) 𝑑𝑍 ]}
𝐴3𝑗+1 2
𝐾𝑗+1 𝐾𝑗+1 𝑗+1

(4.66)

1 𝑄𝑗+1 𝐵𝑗+1 𝑄𝑗 𝐵𝑗 ∆𝑡 𝑄𝑗 𝐵𝑗 𝑄2 𝑄2
𝐶𝐷(𝑗) = 2 ( + ) − 𝛼𝜃 ∆𝑥 [(𝑄𝑗+1 − 𝑄𝑗 ) + 𝐵𝑗 (𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗2 ) −
𝐴𝑗+1 𝐴𝑗 𝐴2𝑗 2
𝑗+1 𝑗
𝑄𝑗2 𝐵𝑗 ∆𝑡
(𝐴𝑗+1 − 𝐴𝑗 ) ] − 𝑔𝜃 ∆𝑥 [𝐵𝑗 (𝑍𝑗+1 − 𝑍𝑗 ) − (𝐴𝑗+1 ± 𝐴𝑗 )]
𝐴3𝑗
𝑄𝑗 |𝑄𝑗 | 𝐴𝑗 𝑑𝐾𝑗
∓𝑔𝜃∆𝑡 [ (𝐵𝑗 − 2 )]
𝐾𝑗2 𝐾𝑗 𝑑𝑍𝑗
(4.67)

∆𝑡 (𝑄𝑗+1 −𝑄𝑗 ) 𝑄 𝑄 𝑄 𝐴𝑗 |𝑄𝑗 |


𝐷𝐷(𝑗) = −1 − 𝛼𝜃 ∆𝑥 [ − (𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗) − 2 𝐴2𝑗 (𝐴𝑗+1 − 𝐴𝑗 )] ∓ 2𝑥𝑔𝜃∆𝑡
𝐴𝑗 𝑗+1 𝑗 𝑗 𝐾𝑗2
(4.68)

2
∆𝑡 𝑄𝑗+1 𝑄𝑗 𝑄𝑗+1 𝑄𝑗2
𝐺𝐷(𝑗) = − 𝛼 ∆𝑥 [(𝑄𝑗+1 − 𝑄𝑗 ) (𝐴 + 𝐴 ) − (𝐴𝑗+1 − 𝐴𝑗 ) (𝐴2 + 𝐴2 )] −
𝑗+1 𝑗 𝑗+1 𝑗

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∆𝑡 𝑄𝑗+1 |𝑄𝑗+1 |𝐴𝑗+1 𝑄𝑗 |𝑄𝑗 |𝐴𝑗


𝑔 ∆𝑥 (𝑍𝑗+1 − 𝑍𝑗 )(𝐴𝑗+1 + 𝐴𝑗 ) ∓ 𝑔∆𝑡 ( 2 + )
𝐾𝑗+1 𝐾𝑗2
(4.69)

4.5.3.6. Résolution du système des équations linéarisées

Le système linéaire obtenu des équations de SAINT-VENANT est représenté par les
équations (4.46) et (4.64)

𝑯𝑪(𝒋). ∆𝒛(𝒋 + 𝟏) + 𝑩𝑪(𝒋). ∆𝑸(𝒋 + 𝟏) = 𝑪𝑪(𝒋). ∆𝒛(𝒋) + 𝑫𝑪(𝒋). ∆𝑸(𝒋) + 𝑮𝑪(𝒋)


(4.46)

𝑯𝑫(𝒋). ∆𝒛(𝒋 + 𝟏) + 𝑩𝑫(𝒋). ∆𝑸(𝒋 + 𝟏) = 𝑪𝑫(𝒋). ∆𝒛(𝒋) + 𝑫𝑫(𝒋). ∆𝑸(𝒋) + 𝑮𝑫(𝒋)


(4.64)

Les coefficients HC(j), BC(j), CC(j), DC(j) et GC(j) de l’équation de continuité linéarisée et les
coefficients HD(j), BD(j), CD (j), DD (j) et GD (j) de l’équation dynamique linéarisée peuvent
être calculés à n’importe quel temps tn si les valeurs de 𝑍𝑗𝑛 , 𝑄𝑗𝑛 , 𝑍𝑗+1
𝑛 𝑛
et 𝑄𝑗+1 sont connues
puisque les variables 𝐵𝑗 , 𝐴𝑗 et 𝐾𝑗 sont fonction du niveau d'eau 𝑍𝑗 .

Les équations (4.46) et (4.64) peuvent être écrites pour n’importe quelle paire de points (j, j
+1) mais ne sont pas suffisantes pour trouver les valeurs de ∆𝑍𝑗 , ∆𝑄𝑗 , ∆𝑍𝑗+1 et ∆𝑄𝑗+1 étant
donné qu' il n'y a que deux équations disponibles pour quatre inconnues.

S'il y a N points de calcul dans le modèle (j = 1, 2, …, N-1, N), on peut écrire 2 (N-1) équations
pour 2N inconnues. Si deux conditions aux limites sont disponibles, on aura alors un système
de 2 (N-1) + 2 = 2N équations algébriques à 2N inconnues (∆𝑄𝑗 , ∆𝑍𝑗 ) . Alors ce système pourra
être résolu à n’importe quel pas de temps ∆𝑡.

Il faut remarquer que la linéarisation des équations différentielles non linéaires de SAINT-
VENANT n'est justifiée que lorsque ∆𝑓 << 𝑓. Quand cette condition n'est pas satisfaite, la
solution du système linéarisé des équations (4.46) et (4.64) ne peut pas être considérée
comme une bonne approximation du système non linéaire. Cependant, si ∆𝑓 est du même
ordre de grandeur que f dans les équations discrètes non linéaires de SAINT-VENANT pour un
pas de temps ∆𝑡 choisi, on peut touj ours, ou presque toujours, diminuer le rapport ∆𝑓/𝑓 en
diminuant le pas de temps ∆𝑡 et par conséquence satisfaire la condition que ∆𝑓 << 𝑓.

Les équations (4.46) et (4.64) doivent être résolues pour tous les points du domaine de calcul
et pour n’importe quel pas de temps ∆𝑡 de la période de calcul considérée. Elles forment un
système linéaire des équations algébriques et si les conditions aux limites sont aussi
linéarisées en fonction de ∆𝑍 et ∆𝑄.
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N’importe quelle méthode standard de résolution pourrait être appliquée. Mais il est
préférable d'utiliser une méthode de résolution la plus économique du point de vue temps
de calcul dans la programmation. La méthode de "DOUBLE BALAYAGE" réalisée par
Preissmann [3] et Cunge [6] appliquée dans ce présent travail est décrite ci-dessous en détail.

4.5.3.7. Méthode de double balayage (double sweep)

On suppose que pour un point j, il existe une relation du type :

∆𝑄𝑗 = 𝐸𝑗 . ∆𝑍𝑗 + 𝐹𝑗 (4.70)

Si c'est vrai, on démontre qu'une relation linéaire analogue existe aussi pour le prochain point
j +1 :

∆𝑄𝑗+1 = 𝐸𝑗+1 . ∆𝑍𝑗+1 + 𝐹𝑗+1 (4.71)

L’équation (4.71) est substituée dans les équations (4.46) et (4.64) pour donner :

𝑯𝑪(𝒋). ∆𝒁𝒋+𝟏 + 𝑩𝑪(𝒋). ∆𝑸𝒋+𝟏 = (𝑪𝑪(𝒋) + 𝑫𝑪(𝒋). 𝑬𝑗 )∆𝒁𝒋 + 𝑮𝑪(𝒋) + 𝑫𝑪(𝒋). 𝑭𝒋


(4.72)

𝑯𝑫(𝒋). ∆𝒁𝒋+𝟏 + 𝑩𝑫(𝒋). ∆𝑸𝒋+𝟏 = (𝑪𝑫(𝒋) + 𝑫𝑫(𝒋). 𝐸𝑗 )∆𝒁𝒋 + 𝑮𝑫(𝒋) + 𝑫𝑫(𝒋). 𝑭𝒋


(4.73)

A partir de l’équation (4.72) , on peut trouver une relation entre ∆𝑍𝑗 et les accroissements des
variables dépendantes . ∆𝑍 et . ∆𝑍 au point j +1 :

𝐻𝐶(𝑗) 𝐵𝐶(𝑗) 𝐺𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐹


∆𝑍𝑗 = 𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸 . ∆𝑍𝑗+1 + 𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸 . ∆𝑄𝑗+1 − 𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 (4.74)
𝑗 𝑗 𝑗

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Cette dernière équation est sous la forme :

∆𝑍𝑗 = 𝐿𝑗 . ∆𝑍𝑗+1 + 𝑀𝑗 . ∆𝑄𝑗+1 + 𝑁𝑗 (4.75)

Avec :

𝐻𝐶(𝑗)
𝐿𝑗 = 𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸 (4.76)
𝑗

𝐵𝐶(𝑗)
𝑀𝑗 = 𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸 (4.77)
𝑗

𝐺𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐹
𝑁𝑗 = − 𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 (4.78)
𝑗

En éliminant ∆𝑍𝑗 entre les équations (4.46) et (4.64) et en exprimant ∆𝑄𝑗+1 en fonction de
∆𝑍𝑗+1 , il en résulte :

[𝐶𝐷(𝑗) + 𝐷𝐷(𝑗). 𝐸𝑗 ] × (4.72) − [𝐶𝐶(𝑗) + 𝐷𝐶(𝑗). 𝐸𝑗 ] × (4.73) = 0

{𝐻𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗) + 𝐷𝐷(𝑗). 𝐸𝑗 ] − 𝐻𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗) + 𝐷𝐶(𝑗). 𝐸𝑗 ]}∆𝑍𝑗+1

+{𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗) + 𝐷𝐷(𝑗). 𝐸𝑗 ] − 𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗) + 𝐷𝐶(𝑗). 𝐸𝑗 ]}∆𝑄𝑗+1

= [𝐺𝐶(𝑗) + 𝐷𝐶(𝑗). 𝐹𝑗 ][𝐶𝐷(𝑗) + 𝐷𝐷(𝑗). 𝐸𝑗 ] − [𝐺𝐷(𝑗) + 𝐷𝐷(𝑗). 𝐹𝑗 ][𝐶𝐶(𝑗) + 𝐷𝐶(𝑗). 𝐸𝑗 ]

𝐻𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ]−𝐻𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ]
∆𝑄𝑗+1 = ∆𝑍𝑗+1
𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ]−𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ]

[𝐺𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐹𝑗 ][𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ] [𝐺𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐹 ][𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸 ]


− 𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸 𝑗]−𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸
𝑗
+ 𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸
𝑗 ]−𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ] 𝑗 𝑗]

(4.79)

∆𝑄𝑗+1 = 𝐸𝑗+1 . ∆𝑍𝑗+1 + 𝐹𝑗+1 (4.80)

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C’est évidemment la relation linéaire de la forme indiquée par l’équation (4.71) où l’on a des
expressions 𝐸𝑗+1 et 𝐹𝑗+1 :

𝐻𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ]−𝐻𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ]
𝐸𝑗+1 = (4.81)
𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ]−𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ]

[𝐺𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐹𝑗 ][𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ] [𝐺𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐹𝑗 ][𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ]


𝐹𝑗+1 = −
𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ]−𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ] 𝐵𝐷(𝑗)[𝐶𝐶(𝑗)+𝐷𝐶(𝑗).𝐸𝑗 ]−𝐵𝐶(𝑗)[𝐶𝐷(𝑗)+𝐷𝐷(𝑗).𝐸𝑗 ]

(4.82)

Il est donc montré que si la relation (4.45) existe pour n’importe quel point du domaine, ça
sera également vrai pour tous les points suivants. Mieux encore, il y a quelques relations de
récurrence définies par les équations suivantes :

𝐸𝑗+1 = 𝑓(𝐸𝑗 , 𝐻(𝑗), … )

Et 𝐹𝑗+1 = 𝑓(𝐸𝑗 , 𝐹𝑗 , 𝐻(𝑗), … ) (4.82)

Les deux coefficients 𝐸𝑗+1 et 𝐹𝑗+1 peuvent être calculés pour n'importe quel point j + 1 si les
coefficients analogues 𝐸𝑗 et 𝐹𝑗 du point précédent sont connus.

La troisième relation (équation (4.75)) où les coefficients 𝐿𝑗 , 𝑀𝑗 et 𝑁𝑗 sont déterminés par les
équations (4.76), (4.77) et (4.78) permettent de calculer ∆𝑍𝑗 lorsque les accroissements ∆𝑍 et
∆𝑄 sont connus pour le point j+1.

Ces relations de récurrence suggèrent la méthode de calcul de 𝑍 𝑛+1 et 𝑄 𝑛+1 pour tout point
j = 1, 2, … , N – 1, N d' une longueur donnée d'un domaine. La méthode de calcul qui nécessite
la connaissance des conditions aux limites à l’amont au point j = 1 et à l’aval au point j = N est
expliquée dans l’organigramme de la figure (4.7). Les conditions aux limites doivent être aussi
linéarisées localement, c'est-à-dire que l’on doit les exprimer sous la forme suivante :

- Sur la limite amont où j = 1, on doit connaître la relation

∆𝑄1 = 𝐸1 . ∆𝑍1 + 𝐹1 (4.83)

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C’est-à-dire que les coefficients E1 et F1 doivent être connus.

- Sur la limite aval où j = N, on doit connaître la valeur de ∆𝑍𝑁

La signification pratique de l’algorithme décrit est que le nombre d'opérations élémentaires,


par conséquence de temps de calcul, nécessaire à la résolution du système est proportionnel
au nombre des points N, tandis que le nombre d'opérations nécessaire à la méthode standard
d'inversion d'une matrice est proportionnel à N3.

II est évident que n'importe quelle méthode telle celle de Newton-Raphson peut être
appliquée aux équations non linéaires discrètes.

Actuellement la solution ∆𝑍 et ∆𝑄 des équations linéarisées (4.46) et (4.64) peuvent être


considérées comme la première itération de la méthode de Newton. Au lieu de considérer
que 𝑍𝑗𝑛 + ∆𝑍𝑗 , 𝑄𝑗𝑛 + ∆𝑄𝑗 sont les solutions du système, on peut continuer les itérations.
Cependant, aucun avantage ne peut être obtenu dans une telle procédure que de diminuer la
valeur du pas de temps ∆𝑡 et d' effectuer un seul calcul.

4.5.3.8. Linéarisation des conditions aux limites extérieures

Les conditions aux limites sont de trois types :

(i) Z = Z (t)
(ii) Q = Q (t) : hydrogramme
(iii) Q = f (Z)

Conditions aux limites à l'amont

(i) 𝑍1 = 𝑍1 (𝑡) est donné. On veut déterminer les coefficients 𝐸1 et 𝐹1 dans la formule
(4.83).

Le niveau d'eau au temps 𝑛∆𝑡, 𝑍1𝑛 est connu aussi bien que le niveau d'eau au temps
(𝑛 + 1)∆𝑡, 𝑍1𝑛+1 = 𝑍1 (𝑡𝑛 + ∆𝑡). Par conséquence, la valeur de ∆𝑍1 est connue.

A partir de l'équation (4.83), on a :

∆𝑄1 𝐹
∆𝑍1 = − 𝐸1 (4.84)
𝐸1 1

∆𝑍1 doit être indépendant de ∆𝑄1 puisque le but est d'avoir ∆𝑍1 égal à sa valeur
imposée quelle que soit la valeur de ∆𝑄1. Pour réaliser ceci, on pose que :

𝐸1 = 𝜉

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𝐸1 = 𝜉{𝑍1 [(𝑛 + 1)∆𝑡] − 𝑍1𝑛 } (4.85)

Où 𝜉 >> ∆𝑄1

Le coefficient est très grand, de l’ordre de 104 à 106. Ainsi, quand les calculs sont faits :

∆𝑍1 = 0 + 𝑍1 [(𝑛 + 1)∆𝑡] − 𝑍1𝑛 = ∆𝑍1

(ii) 𝑄1 = 𝑄(𝑡) est donné. 𝐸1 et 𝐹1 doivent déterminés tel que ∆𝑄1 = 𝑄1 (𝑡𝑛 + ∆𝑡) −
𝑛
𝑄1 . En se référant à l’équation (4.83), ∆𝑄1 dépend de ∆𝑍1 , mais devrait être indépendante
de ∆𝑍1 pour une utilisation arbitraire de la condition limite.

On pose que :

𝐸1 = 0 (4.86)

𝐹1 = 𝑄1 (𝑡𝑛 + ∆𝑡) − 𝑄1𝑛

Donc, quelle que soit la valeur calculée de ∆𝑍1 , ∆𝑄1 sera toujours égal à valeur de la
condition limite.

(iii) 𝑄1 = 𝑓(𝑍) est donné, où f(Z) peut être une fonction polynomiale ou une fonction
tabulée. Les coefficients à déterminer 𝐸1 et 𝐹1 sont tirés de l’équation (4.83).

On a :

∆𝑄1 = 𝑄1𝑛+1 − 𝑄1𝑛 (4.87)

Et à partir de la condition donnée :

𝑑𝑓
𝑄1 (𝑡𝑛 + ∆𝑡) = 𝑓(𝑍 𝑛 ) + 𝑑𝑍 . ∆𝑍1 (4.88)
1

La comparaison entre les équations (4.87) et (4.88) donne :

𝑑𝑓
𝑄1𝑛 + ∆𝑄1 = 𝑓(𝑍 𝑛 ) + 𝑑𝑍 . ∆𝑍1 (4.89)
1

C’est-à-dire que :

𝑑𝑓
∆𝑄1 = 𝑓(𝑍 𝑛 ) − 𝑄1𝑛 + 𝑑𝑍 . ∆𝑍1 (4.90)
1

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D’où l’on tire à partir des équations (4.83) et (4.90) que :

𝑑𝑓
𝐸1 = 𝑑𝑍 (4.91)
1

𝐹1 = 𝑓(𝑍 𝑛 ) − 𝑄1𝑛 (4.92)

II est évident que f1 est un facteur correctif à cause d’erreurs, notamment de troncature.

Conditions aux limites à l'aval

Le problème est de déterminer ∆𝑍𝑁 suivant trois cas.

(i) 𝑍𝑁 = 𝑍(𝑡) est donné, donc :

∆𝑍𝑁 = 𝑍(𝑡𝑛 + ∆𝑡) − 𝑍𝑁𝑛 (4.93)

(ii) 𝑄𝑁 = 𝑄(𝑡) est donné, à partir de l’équation (4.83) on en déduit que :

∆𝑄𝑁 −𝐹𝑁
∆𝑍𝑁 = (4.94)
𝐸𝑁

(iii) 𝑄𝑁 = 𝑓(𝑍𝑁 ) est donné, donc :

𝑛 𝑛
𝑓(𝑍𝑁 )−𝐹𝑁 −𝑄𝑁
∆𝑍𝑁 = 𝑑𝑓 (4.95)
𝐸𝑛 −
𝑑𝑍

4.5.3.9. Organigramme de la méthode de double balayage

L’organigramme de résolution du système des équations linéarisées de Saint -Venant avec


la méthode de double balayage (Double Sweep), suivant le schéma implicite de
Preissmann, est donnée dans la figure 4.7

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4.5.3.10. Caractéristiques numériques du schéma de Preissmann

Introduction

Un problème réel ne peut être approximé par la méthode numérique des différences finies
que si le schéma est stable et convergent. La convergence signifie que les solutions discrètes
des équations principales devraient approcher la solution exacte des équations dans le
maillage de calcul raffiné, c'est-à-dire que lorsque ∆𝑡 → 0 et ∆𝑥 → 0 la différence entre les
résultats numériques et analytiques devrait être nulle. Cependant pour la majorité des
écoulements réels, la solution analytique du système des équations différentielles partielles
(4.26) et (4.27) est inconnue. La convergence d'un système d’équations linéaires pour des
problèmes dépendant du temps est assurée si les conditions du fameux théorème de Lax [3]
sont satisfaites :

Etant donné un problème à valeurs initiales correctement posé et une approximation en


différences finies à ce problème qui satisfait la condition de consistance, la stabilité est la
condition nécessaire et suffisante pour la condition de convergence.

Le problème est bien posé si les conditions aux limites et les conditions initiales sont fournies
au modèle.

Consistance

Le terme CONSISTANCE appliqué à un certain schéma en différences finies, signifie que ce


schéma devrait approximer la solution d'un problème à valeurs initiales. Dans ce cas le schéma
est dit être consistant avec l’équation différentielle partielle qu’il approxime.

Pour expliquer rapidement la condition de CONSISTANCE, on considère l’équation


différentielle suivante :

𝜕𝑢 𝜕𝑢
𝐿𝑢 = + 𝜕𝑥 = 0 (4.96)
𝜕𝑡

𝜕 𝜕
Où 𝐿 = 𝜕𝑡 + 𝜕𝑥 es tun opérateur différenciel et son analogue

𝑢𝑗𝑛+1 −𝑢𝑗𝑛 𝑛
𝑢𝑗+1 𝑛
−𝑢𝑗−1
𝐿𝑗 𝑢𝑗 = + (4.97)
∆𝑡 2∆𝑥

𝑢𝑗𝑛 est une fonction satisfaisant l’équation (4.71). On suppose que les fonctions
𝑢𝑗𝑛+1 , 𝑢𝑗+1
𝑛 𝑛
, 𝑢𝑗−1 peuvent être développées en série de Taylor autour du point (𝑛∆𝑡, 𝑗∆𝑥) telles
que :

𝜕𝑢𝑗𝑛 𝜕2 𝑢𝑗𝑛
𝑢𝑗𝑛+1 = 𝑢𝑗𝑛 + ∆𝑡 + ∆𝑡 2 + ⋯ (4.98)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 2

𝑛 𝜕𝑢𝑗𝑛 𝜕2 𝑢𝑗𝑛
𝑢𝑗−1 = 𝑢𝑗𝑛 − ∆𝑥 + ∆𝑥 2 + ⋯ (4.99)
𝜕𝑥 𝜕𝑥 2

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103

La substitution dans l’équation (4.97) donne :

𝜕𝑢𝑗𝑛 𝜕2 𝑢𝑗𝑛 ∆𝑡 𝜕𝑢𝑗𝑛 𝜕3 𝑢𝑗𝑛 ∆𝑥 2


𝐿𝑗 𝑢𝑗 = + + + + 0(∆𝑡 2 , ∆𝑡 4 ) (4.100)
𝜕𝑡 𝜕𝑡 2 2 𝜕𝑥 𝜕𝑡 3 6

Par définition 𝑢𝑗 est tel que 𝑢𝑗𝑛 = 𝑢(𝑥 = 𝑗∆𝑥, 𝑡 = 𝑛∆𝑡), ainsi on a :

𝜕2 𝑢𝑗𝑛 ∆𝑡 𝜕3 𝑢𝑗𝑛 ∆𝑥 2
|𝐿𝑗 𝑢𝑗 − 𝐿𝑢| = + + ⋯ = 0(∆𝑡, ∆𝑥 2 ) (4.101)
𝜕𝑡 2 2 𝜕𝑡 3 6

Lorsque ∆𝑡 et ∆𝑥 → 0, la différence |𝐿𝑗 𝑢𝑗 − 𝐿𝑢| tend aussi vers 0. Ainsi la différence finie
analogue (4.97) est consistante avec le prototype différentiel ; l’équation en différences
finies approxime l’équation différentielle et l’ordre de l’approximation est 0 (∆𝑡, ∆𝑥 2 ).
Ceci ne veut pas dire que la solution en différences finies approche l’équation
différentielle. Au contraire, il est possible que la séquence divergera, c'est-à-dire que les
solutions de l’équation (4.97) obtenues pour ∆𝑡 et ∆𝑥 de plus en plus petits sera de plus
en plus différente pour les solutions de l’équation (4.96) , tandis que l’erreur dans
l’équation (4.101) sera de plus en plus petite. II est impossible d'étudier ce paradoxe sans
étudier les conditions de stabilité.

Stabilité numérique

II n'y a pas de théorie générale donnant une estimation de la stabilité numérique d'un
système non linéaire. Seule l’analyse linéaire donne des résultats qui sont généralement
transposables directement aux équations complètes.

On considère un système linéaire simple à deux équations différentielles [6] :


𝜕𝑢 𝜕ℎ
+ 𝜕𝑥 = 0 (4.102)
𝜕𝑡

𝜕ℎ 𝜕𝑢
+ 𝜕𝑥 = 0 (4.103)
𝜕𝑡

Avec : u(x,0) = u0 et h(x,0) = 0 (4.104)

On suppose une solution de la forme d'une série de Fourier :

ℎ = ℎ ∗ 𝑒 𝑖(𝜆𝑡+𝜍𝑥) = ℎ ∗. 𝑒 𝑖𝜆𝑡 . 𝑒 𝑖𝜍𝑥 (4.105)

𝑢 = 𝑢 ∗ 𝑒 𝑖(𝜆𝑡+𝜍𝑥) = 𝑢 ∗. 𝑒 𝑖𝜆𝑡 . 𝑒 𝑖𝜍𝑥 (4.106)

Avec ℎ ∗ = constante, 𝑢 ∗ = constante et i² = -1

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104

Les équations (4.105) et (4.106) représentent des ondes sinusoïdales telles que :

𝜆 corresponde au nombre d'ondes 𝜆 = 2𝜋/𝑙

𝜍 corresponde à la fréquence de l’onde 𝑓𝑤 = 𝑐/𝑙 = 𝜍/2𝜋 = 1/𝑇𝑤 où l est la longueur, Tw


la période et c célérité de l’onde . La substitution des équations (4.105) et (4.106) dans les
équations (4.77) et (4.78) donne un système de deux équations homogènes.

Le déterminant donne alors la condition 𝜆 = ±𝜍, c'est-à-dire que c = ± 1.

𝜆 étant un nombre réel puisque 1 est réel, les équations (4.105) et (4.106) montrent que
les solutions u (x,t), h(x,t) ne sont ni amplifiées ni amorties avec le temps. En effet, le facteur
d'amplification du temps est |𝑒 𝑖𝜆𝑡 | pour 𝜆 réel.

Si 𝜆 est complexe, tel que :

𝜆 = 𝑅(𝜆) + 𝑖𝐼(𝜆) (4.107)

Alors :
𝐼𝑡 𝑅𝑡 𝐼𝑡
|𝑒 𝑖𝜆𝑡 | = |𝑒 −𝜆 |. |𝑒 𝑖𝜆 | = |𝑒 −𝜆 | (4.108)

aurait été le facteur d'amplification de la solution. Ce facteur pourrait induire soit un


amortissement de la solution si 𝜆𝐼 > 0, soit une amplification si 𝜆𝐼 < 0.

Puisque la célérité est constante, il n'y a pas de dispersion c'est-à-dire que toutes les
composantes de Fourier similaires aux équations (4.102) à (4.104) se propageront avec la
même vitesse. Le schéma de Preissmann appliqué aux équations (4.102) et (4.103) donne
le système suivant :

𝑛+1
𝑛+1
𝑢𝑗+1 𝑛
−𝑢𝑗+1 +𝑢𝑗𝑛+1 −𝑢𝑗𝑛 𝜃(ℎ𝑗+1 −ℎ𝑗𝑛+1 )+(1−𝜃)(ℎ𝑗+1
𝑛
−ℎ𝑗𝑛 )
+ =0 (4.109)
2∆𝑡 ∆𝑥

𝑛+1
𝑛+1
ℎ𝑗+1 𝑛
−ℎ𝑗+1 +ℎ𝑗𝑛+1 −ℎ𝑗𝑛 𝜃(𝑢𝑗+1 −𝑢𝑗𝑛+1 )+(1−𝜃)(𝑢𝑗+1
𝑛
−𝑢𝑗𝑛 )
+ =0 (4.110)
2∆𝑡 ∆𝑥

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105

On suppose que la solution des équations (4.108) et (4.109) est de la forme d'une série de
Fourier :

ℎ𝑗𝑛 = ℎ ∗ 𝑒 𝑖(𝜆𝑛∆𝑡+𝜍𝑗∆𝑥) (4.111)

𝑢𝑗𝑛 = 𝑢 ∗ 𝑒 𝑖(𝜆𝑛∆𝑡+𝜍𝑗∆𝑥) (4.112)

La substitution de cette solution dans les équations (4.109) et (4.110) donne la relation
suivante :

4𝜃𝑅 2 2𝑅
𝑒 𝑖𝜆∆𝑡 − 1 = − 1+4𝜃2 𝑅2 ± 𝑖 1+4𝜃2 𝑅2 (4.113)

∆𝑡 𝜍∆𝑥
𝑅 = ∆𝑥 tan ( ) (4.114)
2

En posant 𝜆 = 𝜆𝑅 + 𝑖𝜆𝐼 , l’équation (4.113) donne deux équations :

𝐼 4𝜃2 𝑅 2
𝑒 −𝜆 ∆𝑡 . cos(𝜆𝑅 ∆𝑡) − 1 = − 1+4𝜃2 𝑅2 (4.115)

Et
𝐼 2𝑅
𝑒 −𝜆 ∆𝑡 . 𝑠𝑖𝑛(𝜆𝑅 ∆𝑡) = ± 1+4𝜃2 𝑅2 (4.116)

La résolution des équations (4.115) et (4.116) par rapport à 𝜆𝑅 ∆𝑡 et à 𝜆𝐼 ∆𝑡 mène à :


∆𝑡 𝜍∆𝑥
2tan( )
𝑅 ∆𝑥 2
tan(𝜆 ∆𝑡) = ± ∆𝑡 2 𝜍∆𝑥
(4.117)
1−4𝜃(1−𝜃)( ) 𝑡𝑎𝑛2 ( )
∆𝑥 2

Et

∆𝑡 2 𝜍∆𝑥
1+4𝜃2 ( ) 𝑡𝑎𝑛2 ( )
−𝜆𝐼 ∆𝑡 ∆𝑥 2
𝑒 = (4.118)
∆𝑡 2 𝜍∆𝑥
√4𝑅 2 +[1−4𝜃(1−𝜃)( ) 𝑡𝑎𝑛2 ( )]
∆𝑥 2

Pour θ = 1/2, la dernière équation vaut 1, ainsi il n'y a pas d’amortissement pour la
solution avec le temps. Pour θ < 1/2, l’équation (4.118) est supérieure à 1 et par
conséquence le schéma est toujours instable, tandis que lorsque θ > 1/2, il y a un
amortissement artificiel de la solution.

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106

La valeur de θ = 1/2 n'est valide seulement que pour les amplitudes de la solution et
non pas pour les célérités. En effet, pour θ = 1/2 l’équation (4.117) devient :

𝜆𝑅 ∆𝑡 ∆𝑡 2 𝜍∆𝑥
𝑡𝑎𝑛2 ( ) = (∆𝑥) 𝑡𝑎𝑛2 ( ) (4.119)
2 2

En posant que 𝜛 est la solution numérique de la célérité, on trouve à partir de l’équation


(4.119) que :

𝜆𝑅
𝜛= =𝑐=1 (4.120)
𝜍

excepté pour le cas très spécial où ∆𝑡 /∆𝑥 = 1. La résolution numérique de l’équation (4.119)
en fonction de 𝜆𝑅 pour différentes valeurs de 𝜍∆𝑥 produit les courbes 𝜛 = 𝑓(𝜍∆𝑥), (voir
figure 4.7.a) et montre que les célérités calculées numériquement diffèrent de la célérité c =
1.

Des calculs analogues ont été faits pour θ = 2/3 à l’aide de l’équation (4.119) et les résultats
sont donnés dans la figure (4.7.b). Dans les deux cas, les calculs ont été exécutés pour
différentes valeurs du rapport r = ∆𝑡 /∆𝑥.

Avec 𝜍∆𝑥 = 2𝜋 ∆𝑥/𝑙, les figures (4.7.a) et (4.7.b) mènent à la conclusion que la célérité de la
composante d'une série de Fourier dépend des rapports ∆𝑥/𝑙 et ∆𝑡/𝑙 et aussi de la valeur du
coefficient de pondération θ. Quand la composante est grande, (ou quand ∆𝑥/𝑙 est petit), sa
célérité ne sera pas trop différente de la célérité analytique, particulièrement dans le cas où
∆𝑡 /∆𝑥 ≈ 1. La situation est inversée pour des petites ondes avec ∆𝑡 /∆𝑥 << 1 ou ∆𝑡 /∆𝑥 >
> 1. Ainsi on pourrait prévoir une dispersion des composantes qui tend à être amplifiée
quand ∆𝑡 /∆𝑥 est très petit ou très grand par rapport à 1. Ceci a été vérifiée en calculant la
propagation d'une onde positive décrite par l’équation (4.105) et (4.106) avec les conditions
suivantes :

(a) Conditions initiales :

𝑢(𝑗∆𝑥, 0) = 0

ℎ(𝑗∆𝑥, 0) = 1.0 ; 𝑗 = 0, 1, … , 𝑁

(b) Conditions aux limites

- A l’amont
𝑡
ℎ(0, 𝑡) = 1.0 + 60 pour 0 ≤ t ≤ 60 secondes

ℎ(0, 𝑡) = 2.0 pour t > 60 secondes

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107

- A l’aval
𝑢(𝑁∆𝑥, 𝑡) = 0

La solution analytique est connue pour ce cas, c’est la propagation de l’onde initiale avec une
célérité c = 1.0 m/s sans aucune déformation.

Les solutions numériques ont été déterminées pour ∆𝑥 = 10.0 m avec différentes valeurs de
∆𝑡 et θ. Deux séries de solutions sont données aux figures (4.8. a) et (4.8.b). La première
correspond à ∆𝑡/∆𝑥 = 1.0 et montre l’influence du coefficient. Quand θ = 1/2, la solution
numérique coïncider avec la solution analytique. Pour θ = 1/2, l’atténuation de
l’amortissement des différentes composantes est importante. Pour ∆𝑡 = 20 secondes, on a ∆𝑡
/∆𝑥 = 2.0 et la dispersion des différentes composantes est donnée dans la figure (4.7),
particulièrement pour θ = 0.50 et θ = 0.55. La cause est que devenant grand un amortissement
artificiel intervient, faisant disparaître toute trace de dispersion. Des oscillations parasites
apparaissent pour des valeurs de θ proches de 1/2 et disparaissent pour θ > 0.66. Ainsi il est
apparent que θ valant 1/2, valeur théoriquement " idéale" est inadéquate du point de vue
pratique. En effet, quand ces oscillations parasites dues à la caractéristique de dispersion du
schéma sont amorties, par conséquence elles disparaissent et l’allure de la courbe est
meilleure. Elles peuvent être amorties soit artificiellement lorsque θ > 1/2, soit naturellement
si les équations contiennent un terme de résistance. Donc, pour des équations complètes
d'écoulement et pour de grands coefficients de résistance, on ne doit pas avoir de
perturbation même si θ = 1/2. Cependant, si la résistance est faible et θ = 1/2, des oscillations
apparaîtront et pourront même dans quelques cas, provoquer une instabilité numérique. En
définitive, il est préférable de prendre

0.60 ≤ θ ≤ 1.00

Pour ces raisons les schémas implicites sont plus flexibles quand on utilise le coefficient de
pondération θ. Quelques auteurs utilisent dans le schéma de Preissmann la valeur de e
fixée à 1/2. Chaque fois que l’écoulement varie plus rapidement que prévu, des oscillations
parasites apparaissent et sont qualifiées « d’instabilités non linéaires ». La prise en compte
de e permet l’application du schéma de Preissmann directement au calcul d' écoulement
rapidement varié (onde à front raide) comme montré par Cunge [3] et [6]

Les conclusions concernant la stabilité et la précision d’un système linéarisé sont les suivants :

(i) Le système des équations en différences finies est une approximation des équations
différentielles. Cette approximation est du premier ordre par rapport à ∆𝑥 pour une valeur
arbitraire de θ, sauf pour θ = 1/2 où elle est du second ordre.

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108

(ii) Le schéma est numériquement stable pour 0.50 ˂ θ ˂ 1.00 et est toujours instable pour
θ < 1/2.

Cette analyse est extrêmement importante pour interpréter des résultats numériques.
Cunge en 1966 [6] a montré que ces conclusions sont aussi valables pour des équations
complètes non linéaires.

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109

5 MODELISATION DES ECOULEMENTS (PERMANENTS) EN RESEAUX


5.1 Calcul des réseaux de distribution d’eau
Généralités

Dans plusieurs applications, la distribution d’eau effectue par des conduites à partir
d’un même réservoir. L’ensemble des canalisations qui font suite au réservoir est dit réseau
de distribution. Très souvent, l’eau sort du réservoir par une seule conduite, qui se prolonge
à travers l’agglomération en formant conduite maitresse (principale ou primaire) et sur
laquelle sont branchées des conduites de diamètres moindres dites secondaires, tertiaires
etc…

On distingue trois types des réseaux : le réseau ramifié, le réseau maillé et le réseau hybride.

Fig. 5.1

Le réseau ramifié, bien qu’étant le plus économique, présente un grave défaut : l’écoulement
ne s’effectue que dans le même sens. Un arrêt de l’écoulement en un point quelconque du
réseau prive de l’eau toutes les conduites situées en aval du point.

On pallie à cet inconvénient en adoptant un réseau un réseau maillé où un point peut être
desservir par plus d’un chemin. Le réseau maillé est le plus coûteux que ramifié. Pour des
raisons économiques, on adopte parfois un réseau hybride composé de deux premiers

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Réseau ramifié

Considérons une conduite composée de


tronçons (compris entre 2 bifurcations ou entre
une bifurcation et un orifice) et présentant n
orifices.

Partant de l’origine et aboutissant à un orifice,


nous faisons choix d’une conduite principale
ABCD par exemple, BF et CI sont alors des
branchements secondaires, EG et HJ tertiaires
etc…

Fig. 5.2

Si chaque bifurcation ne laisse partir q’un branchement d’ordre inférieur à celui sur lequel elle
est établie, il y aura 2n – 1 tronçons et n – 1 bifurcations pour n orifices.

A chacun des tronçons, nous pouvons appliquer l’équation des conduites simples (5.13) :
𝐵
- 𝐴∆ℎ = 𝐾1 𝑄12 𝐿1 + 𝜁1 𝐾1′ 𝑄12
𝐶
- 𝐵 ∆ℎ = 𝐾2 𝑄22 𝐿2 + 𝜁2 𝐾2′ 𝑄22 (5.1)
𝐷
- 𝐶 ∆ℎ = 𝐾3 𝑄32 𝐿3 + 𝜁3 𝐾3′ 𝑄32 , etc…

Ces équations nous permettraient de trouver les hauteurs piézométriques h des bifurcations
si les débits et les diamètres étaient connus. Mais si nous cherchons les débits et les
diamètres, il est préférable d’éliminer ces hauteurs intermédiaires. L’addition membre à
membre des équations ci – dessous donne :
𝐷
- 𝐴∆ℎ = 𝐾1 𝑄12 𝐿1 + 𝐾2 𝑄22 𝐿2 + 𝐾3 𝑄32 𝐿3 + 𝜁1 𝐾1′ 𝑄12 + 𝜁2 𝐾2′ 𝑄22 + 𝜁3 𝐾3′ 𝑄32 (5.2)

Deux problèmes distincts se posent alors :

1° Problème des débits

On donne : - les h des orifices

- les 2n – 1 diamètres des tronçons

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On demande : de trouver les débits

On peut écrire autant d’équations (5.2) qu’il y a d’orifices ; soit n équations de mouvement.
De plus, à chaque bifurcation, on peut appliquer l’équation de continuité :

𝑄1 = 𝑄2 + 𝑄4

𝑄2 = 𝑄3 + 𝑄7 , … (5.3)

Nous trouvons n – 1 équations des nœuds qui jointes aux n équation de mouvement
fournissent 2n – 1 équations entre les 2n – 1 débits inconnus.

2° Problème des diamètres

On donne : - les h des orifices

- les débits

On demande : de déterminer les diamètres

Les n équations de mouvements subsistent mais les n – 1 équations des débits ou des nœuds
deviennent des identités. Le problème est théoriquement indéterminé.

On peut écrire autant d’équations (5.2) qu’il y a d’orifices ; soit n équations de mouvement.
De plus, à chaque bifurcation, on peut appliquer l’équation de continuité :

𝑄1 = 𝑄2 + 𝑄4

𝑄2 = 𝑄3 + 𝑄7 , … (5.3)

Nous trouvons n – 1 équations des nœuds qui jointes aux n équation de mouvement
fournissent 2n – 1 équations entre les 2n – 1 débits inconnus.

En pratique on imposera n – 1 conditions supplémentaires, par exemple minimum des


dépenses, ou encore égalité des vitesses dans les tronçons appartenant un même
branchement. Si nous nous imposons ces dernières n – 1 conditions (une à chaque
bifurcation), nous aurons notamment U1 = U2 = U3, ce qui permettra d’écrire l’équation (5.2)
sous la forme :

𝐿 𝑄 1/2 𝐿 𝑄 1/2
𝐷
- 𝐴∆ℎ = 𝐾3 𝑄32 𝐿3 [𝐿1 (𝑄3) + 𝐿2 (𝑄3 ) + 1] + 𝐾3′ 𝑄32 ∑ 𝜁𝑖 (5.4)
3 1 3 2

Car

𝑈 𝐿 2
𝐿
𝐾1 𝑄12 𝐿1 𝜆1 1 1 𝜆1 1 𝐿 𝐷 𝐿 𝑄 1/2
2𝑔 𝐷1 𝐷1
 = 𝑈2
= 𝐿 ≈ 𝐿1 𝐷3 = 𝐿1 (𝑄3 )
𝐾3 𝑄32 𝐿3 𝐿 𝜆3 3
𝜆3 3 3 𝐷3
3 1 3 1
2𝑔 𝐷3

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𝜆1 ≈ 𝜆3 Comme 𝑈1 = 𝑈3

1 𝑈2 𝑈2
 𝐾1′ 𝑄12 𝜁1 = 2𝑔𝜔2 𝜔12 𝑈12 𝜁1 = 2𝑔1 𝜁1 = 2𝑔3 𝜁1 = 𝐾3′ 𝑄32 𝜁1
1

L’équation (5.4) ne contient plus que 2 inconnues 𝐾3′ et 𝐾3 qui ne dépendent que de la seul
inconnue D3, on déduit celle de D1 et de D2 par les formules :

𝐷1 𝑄 1/2 𝐷 𝑄 1/2
= (𝑄1) ; 𝐷2 = (𝑄2 ) (5.5)
𝐷3 3 3 3

Remarque

1. Généralement, les pertes de charges locales sont trouvées négligeables devant celles dues
au frottement.
2. Dans les distributions d’eau, les tronçons faisant le service de ville possédant un grand
nombre des branchements très rapprochés reliant la conduite proprement aux habitants.
Un calcul branchement par branchement ne peut pratiquement pas être envisagé

On procède de la manière suivante :

Soit un tronçon ABC alimenté dans le sens


AC avec service en route.

Fig. 5.3

Appelons Q le débit total distribué sur le tronçon AB et P le débit d’extrémité de ce tronçon.


Puisque Q est uniformément réparti sur le tronçons AB, la perte de charge de charge à
l’extrémité de ce tronçon est la même que si ledit tronçon était parcouru par un débit fictif q
ayant pour valeur

q = P + 0.55Q (5.6)

Réseau maillé

A. Introduction

Le calcul itératif des réseaux maillés de distribution d’eau a connu un progrès considérable
depuis l’apparition des ordinateurs grâce auxquels les calculs itératifs peuvent être exécutés
rapidement.

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113

Le calcul est basé sur les deux lois de Kirchhoff suivantes :

- L’équation de continuité en chaque nœud


- L’équation des pertes de charge qui doit être vérifiée pour un circuit fermé (maille) du
réseau et qui exprime que le long d’un tel circuit, la somme algébrique des pertes de
charges (compté positivement dans le sens du courant, et négativement en sens
inverse) est nulle.

On distingue plusieurs méthodes de calcul du réseau maillé :

- La méthode de Hardy – Cross


- La méthode de Newton – Raphson
- La méthode linéaire (ou méthode des éléments finis)
- La méthode des gradients

Les une utilisent la formulation maillée où les inconnues sont les débits dans les branches, les
autres la formulation nodale dont les inconnues sont les pressions.

Ce cours se limitent seulement à exposer les méthodes de Hardy – Cross et de Newton –


Raphson.

B. Méthode de HARDY – CROSS

Formulation maillée

Considérons une maille ABCD formée par quatre conduites.

Le réseau est supposé être alimenté au point A et aux


autres points B, C et D, on soutire des débits.

Le sens positif de l’écoulement choisi est horlogique.

Fig. 5.4

Nous pouvons appliquer l’équation de mouvement à chaque conduite de la maille :

- ∆ℎ = ∑ 𝐾 𝑄 2 𝐿 + ∑ 𝐾 ′ 𝑄 2 𝜁

- ∆ℎ ≈ ∑ 𝐾 𝑄 2 𝐿 (Nous négligeons les pertes de charges locales)

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Ainsi, nous aurons :


𝐵
- 𝐴∆ℎ = 𝐾1 𝑄12 𝐿1 (Écoulement de A vers B)
𝐶
- 𝐵 ∆ℎ = 𝐾2 𝑄22 𝐿2 (Écoulement de B vers C)
𝐷
- 𝐶 ∆ℎ = −𝐾3 𝑄32 𝐿3 (Écoulement de D vers C)
𝐴
- 𝐷 ∆ℎ = −𝐾4 𝑄42 𝐿4 (Écoulement de A vers D)

0 = ∑𝐾 𝑄|𝑄| 𝐿 (5.7a)

𝑜𝑢

0 = ∑𝐾𝑖 𝑄𝑖2 𝐿𝑖 − ∑𝐾𝑗 𝑄𝑗2 𝐿𝑗 (5.7b)

Avec Qi = débit s’écoulant dans le sens horlogique

Qj = débit s’écoulant dans le sens anti – horlogique.

En pratique, les débits ne sont pas connus à priori. On commence généralement à estimer la
répartition des débits en respectant la continuité dans chaque nœud. Par ajustements
successifs, on obtient le débit « exact » (selon le degré de précision voulue) qui circule dans
chaque conduite est le sens de la circulation du débit.

Soit ∆𝑄 la correction à apporter à la dernière estimation des débits, on aura 𝑄 + ∆𝑄 pour les
débits positifs et 𝑄 ′ − ∆𝑄 pour les débits négatifs, l’expression (6.7b) devient :
2 2
∑𝐾𝑖 (𝑄𝑖 + ∆𝑄) 𝐿𝑖 − ∑𝐾𝑗 (𝑄𝑗′ − ∆𝑄) 𝐿𝑗 = 0 (5.8a)

∑𝐾𝑖 (𝑄𝑖2 + 2∆𝑄 𝑄𝑖 + ∆𝑄 2 )𝐿𝑖 − ∑𝐾𝑗 (𝑄𝑗′2 − 2∆𝑄 𝑄𝑗 + ∆𝑄 2 )𝐿𝑗 = 0 (5.8b)

Le terme ∆𝑄 étant petit devant Q et Q’, nous pouvons négliger ∆𝑄 2.

D’où , en résolvant l’équation en ∆𝑄, nous obtenons :

∑𝐾𝑖 𝑄𝑖2 𝐿𝑖 − ∑𝐾𝑗 𝑄𝑗′2 𝐿𝑗 + 2(∑ 𝐾𝑖 𝑄𝑖 𝐿𝑖 + ∑ 𝐾𝑗 𝑄𝑗′ 𝐿𝑗 )∆𝑄 = 0

∑𝐾𝑖 𝑄𝑖2 𝐿𝑖 −∑𝐾𝑗 𝑄𝑗′2 𝐿𝑗


∆𝑄 = −
2(∑ 𝐾𝑖 𝑄𝑖 𝐿𝑖 +∑ 𝐾𝑗 𝑄𝑗′ 𝐿𝑗 )

Ou

∑𝐾 𝑄|𝑄| 𝐿
∆𝑄 = − 2∑𝐾 |𝑄| 𝐿 (5.9)

Dans d’autres littératures, l’expressions (5.9) s’écrit aussi :


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115

∑𝐽
∆𝑄 = − 𝐽 (5.10)
2∑
𝑄

Formulation nodale

Au lieu d’estimer le débit de chaque conduite de manière à satisfaire l’équation de


continuité aux nœuds (∑ 𝑄 = 0) et de corriger ces débits pour satisfaire l’équation des
pertes de charge (∑ 𝐾 𝑄 2 𝐿 = 0) pour chaque maille, nous pouvons procéder à partir des
hauteurs piézométriques aux nœuds. Nous corrigeons ces hauteurs jusqu’à ce que ∑ 𝑄 = 0
en chaque en chaque nœuds et débits dans chaque conduite est calculé par la relation

∆ℎ = 𝐾 𝑄 2 𝐿

Pour le calcul du réseau, nous estimons les hauteurs piézométriques dans tous les nœuds.
Soit h la hauteur piézométrique d’un nœud quelconque du réseau et h i celle d’un nœud
voisin lui relié par une conduite. Par convention, le débit entrant dans le nœud est positif,
celui sortant du nœud est négatif.

Fig. 5.5

Pour une conduite dans laquelle l’écoulement s’effectue vers le nœud de hauteur
piézométrique (h), nous avons :
2
ℎ𝑖𝑗 − ℎ = 𝐾𝑖𝑗 𝑄𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗 (5.11)

Si l’écoulement s’éloigne du nœud, nous avons :


2
ℎ − ℎ𝑖𝑗 = 𝐾𝑖𝑗 𝑄𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗 (5.12)

Tenant compte de convention de signes susmentionnée, les équations (5.11) et (5.12)


s’écrivent d’une façon générale :

ℎ𝑖𝑗 − ℎ = 𝐾𝑖𝑗 𝑄𝑖𝑗 |𝑄𝑖𝑗 |𝐿𝑖𝑗 (5.13)

Partant des valeurs estimées des hauteurs piézométriques, les débits sont calculées dans
toutes les conduites grâce à l’équation (5.13). Ces débits ne vont pas à priori satisfaire les
équations de continuité.

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116

De l’expression ℎ𝑖𝑗 − (ℎ + ∆ℎ) = 𝐾𝑖𝑗 (𝑄𝑖𝑗 + ∆𝑄𝑖𝑗 )|𝑄𝑖𝑗 + ∆𝑄𝑖𝑗 |𝐿𝑖𝑗 ,

2
Nous tirons : −∆ℎ = 2𝐾𝑖𝑗 |𝑄𝑖𝑗 |∆𝑄𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗 (en négligeant le terme ∆𝑄𝑖𝑗 )

−∆ℎ
∆𝑄𝑖𝑗 = 2𝐾 (5.14)
𝑖𝑗 |𝑄𝑖𝑗 |𝐿𝑖𝑗

Combinée avec l’expression (5.13), (5.14) devient

−∆ℎ 𝑄𝑖𝑗
∆𝑄𝑖𝑗 = (ℎ ) (5.15)
2 𝑖𝑗 −ℎ

𝑄𝑖𝑗
Remarquons que le terme ℎ reste positif
𝑖𝑗 −ℎ

Les débits corrigés doivent satisfaire aux équations de continuité :

∑ 𝑄𝑖𝑗 = 𝑄𝑒 (5.16)

∑(𝑄𝑖𝑗 + ∆𝑄𝑖𝑗 ) = 𝑄𝑒

∆ℎ 𝑄𝑖𝑗
∑ 𝑄𝑖𝑗 − ∑ = 𝑄𝑒
2 ℎ𝑖𝑗 −ℎ

2(∑ 𝑄𝑖𝑗 −𝑄𝑒 )


∆ℎ = 𝑄𝑖𝑗 (5.17)

ℎ𝑖𝑗 −ℎ

Les itérations sur h se poursuivent jusqu’à un degré de précision voulue.

Le calcul du réseau suivant la formulation nodale converge moins vite que suivant la
formulation maillée. La méthode de la formulation nodale est très indiquée pour le calcul de
réseaux comportant plusieurs nœuds (réservoir à hauteurs constantes.

C. Méthode de NEWTON – RAPHSON

Exposé de la méthode

La méthode de Newton – Raphon est une méthode numérique utilisé pour résoudre un
système d’équations implicites aux solutions réelles.

Soit une fonction f(x) continue, dérivable dans le voisinage de α, une racine réelle de la
fonction. Soit x0 une approximation de la racine α telle que :

α = x0 + h avec h comme correction exacte

f(α) = f(x0 + h) = 0 (5.19)


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117

Cette fonction peut être développée au voisinage de x0, en une série de Taylor de la forme :

1
𝑓(𝑥0 + ℎ) = 𝑓(𝑥0 ) + ℎ𝑓 ′ (𝑥0 ) + (2!) ℎ2 𝑓 ′′ (𝑥0 ) + ⋯ = 0 (5.19)

𝑑𝑓
Avec 𝑓 ′ = 𝑑𝑥 etc.

Si f(𝑥0 ) est une bonne approximation de f(α), alors nous pouvons négliger les termes en h² et
les autres d’ordre supérieur

𝑓(𝑥0 + ℎ) = 𝑓(𝑥0 ) + ℎ𝑓 ′ (𝑥0 ) ≈ 0 (5.20)

Soit h1 une approximation du terme correctif h, Ainsi nous aurons :

𝑓(𝑥0 ) + ℎ1 𝑓 ′ (𝑥0 ) = 0 (5.21)

𝑓(𝑥 )
h1 = − 𝑓′ (𝑥0 ) Si 𝑓 ′ (𝑥0 ) ≠ 0 (5.22)
0

Le terme correctif h1 associé à x0 donne une nouvelle approximation de α.

𝑥1 = 𝑥0 + ℎ1
𝑓(𝑥0 )
𝑥1 = 𝑥0 − (5.23)
𝑓 ′ (𝑥0 )

Ou d’une façon générale :

𝑓(𝑥 )
𝑥𝑛+1 = 𝑥𝑛 − 𝑓′ (𝑥𝑛 ) (5.24)
𝑛

L’interprétation géométrique de la relation de récurrence (5.23) est reprise sur la figure ci –


dessous :

𝑥1 𝑥0 Fig. 5.6

Du triangle ABC : AB = BC tan γ

𝑓(𝑥0 ) = (𝑂𝐵 − 𝑂𝐶) tan 𝛾

𝑓(𝑥0 ) = (𝑥0 − 𝑥1 )𝑓 ′ (𝑥0 )

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118

𝑓(𝑥 )
Ainsi 𝑥1 = 𝑥0 − 𝑓′ (𝑥0 )
0

La méthode de Newton – Raphson est un procédé qui accuse une vitesse convergence
quadratique. L’erreur relative à la (n+1) n ième itération est proportionnelle au carré de
l’erreur relative à la n ième itération. Par exemple si l’erreur relative à la n ième itération est
20%, on aura aux prochaines itérations, successivement 4%, 0.16% 0.0003%, …

Application de la méthode de Newton – Raphson à un système de n équations

Faisant usage de la notation vectorielle, nous pouvons écrire :

𝑋⃑𝑛+1 = 𝑋⃑𝑛 − 𝑍⃑𝑛 (5.25)

Avec 𝐽 𝑍⃑𝑛 = 𝐹⃑𝑛 (5.26)

Où J représente la matrice jacobienne de la transformation à n ième itération.

(1)
𝑋𝑛
(2)
𝑋⃑𝑛 = 𝑋𝑛 Est le vecteur dont les composantes sont la n ième approximation de la

(𝑁)
[𝑋𝑛 ]
solution

𝜕𝐹1 𝜕𝐹1 𝜕𝐹1



𝜕𝑥 (1) 𝜕𝑥 (2) 𝜕𝑥 (𝑁)
𝜕𝐹2 𝜕𝐹2 𝜕𝐹2
𝐽= 𝜕𝑥 (1) 𝜕𝑥 (2)
… 𝜕𝑥 (𝑁)
⋮ ⋮ ⋱ ⋮
𝜕𝐹𝑁 𝜕𝐹𝑁 𝜕𝐹𝑁
[𝜕𝑥 (1) ⋯
𝜕𝑥 (2) 𝜕𝑥 (𝑁) ]

𝐹1
𝐹
𝐹⃑ = [ 2 ] Est le vecteur dont les éléments sont, soit les erreurs de conversion des débits

𝐹𝑁
aux différents nœuds (formulation nodale), soit les erreurs des fermetures des mailles
(formulation maillée). On appelle vecteur des résidus.

a. Formulation maillé

Les équations des mailles sont de la forme :

∑ ±𝐾𝐿(𝑄 + ∆𝑄)2 = 0 (5.27)

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119

Ainsi

∆𝑄1
∆𝑄
⃑⃑ = [ 2 ]
𝑋⃑ = ∆𝑄 (5.28)

∆𝑄𝑁

A titre illustratif, considérons le réseau à 2 mailles suivant :

Fig. 5.7

K1L1 = 2.07 [s²/m5] K5L5 = 14.94

K2L2 = 3.78 K6L6 = 30.33

K3L3 = 60.65 K7L7 = 5.04

K4L4 = 11.20 (5.29)

Dans les deux mailles, les sens positifs sont indiqués. Les débits initiaux sont choisis de
manière intuitive et satisfaisant aux équations de continuité aux nœuds.

10 = Q1 + Q4 Q1 = 5 m3/s
Q2 = 2
Q5 = 2.5 + Q6 Q3 = 2.5
Q4 = 5 (5.30)
Q4 = Q3 + 2.5 Q5 = 3
Q6 = 0.5
Q6 + Q7 = 5 Q7 = 4.5

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120

Comme le réseau a deux mailles, le vecteur résidu 𝐹⃑ a deux composantes :

𝐹
𝐹⃑ = [ 𝐼 ] (5.31)
𝐹𝐼𝐼

Avec

𝐹𝐼 = 𝐾1 𝐿1 (𝑄1 + ∆𝑄𝐼 )2 + 𝐾2 𝐿2 (𝑄2 + ∆𝑄𝐼 − ∆𝑄𝐼𝐼 )2 − 𝐾3 𝐿3 (𝑄3 − ∆𝑄𝐼 )2 − 𝐾4 𝐿4 (𝑄4 − ∆𝑄𝐼 )2

𝐹𝐼𝐼 = 𝐾5 𝐿5 (𝑄5 + ∆𝑄𝐼𝐼 )2 − 𝐾2 𝐿2 (𝑄2 − ∆𝑄𝐼𝐼 + ∆𝑄𝐼 )2 + 𝐾6 𝐿6 (𝑄6 + ∆𝑄𝐼𝐼 )2


− 𝐾7 𝐿7 (𝑄7 − ∆𝑄𝐼𝐼 )2

Le jacobien dans ce cas est une matrice 2 × 2 :

𝜕𝐹𝐼 𝜕𝐹𝐼
𝜕∆𝑄 𝜕∆𝑄𝐼𝐼
𝐽= [ 𝜕𝐹 𝐼 𝜕𝐹𝐼𝐼
] (5.32)
𝐼𝐼
𝜕∆𝑄𝐼 𝜕∆𝑄𝐼𝐼

Avec

𝜕𝐹𝐼
= 2𝐾1 𝐿1 (𝑄1 + ∆𝑄𝐼 ) + 2𝐾2 𝐿2 (𝑄2 + ∆𝑄𝐼 − ∆𝑄𝐼𝐼 ) − 2𝐾3 𝐿3 (𝑄3 + ∆𝑄𝐼 )
𝜕∆𝑄𝐼
− 2𝐾4 𝐿4 (𝑄4 − ∆𝑄𝐼 )

𝜕𝐹𝐼 𝜕𝐹𝐼𝐼
= −2𝐾2 𝐿2 (𝑄2 + ∆𝑄𝐼 − ∆𝑄𝐼𝐼 ) =
𝜕∆𝑄𝐼𝐼 𝜕∆𝑄𝐼

𝜕𝐹𝐼𝐼
= 2𝐾5 𝐿5 (𝑄5 + ∆𝑄𝐼𝐼 ) + 2𝐾2 𝐿2 (𝑄2 − ∆𝑄𝐼𝐼 + ∆𝑄𝐼 ) + 2𝐾6 𝐿6 (𝑄6 + ∆𝑄𝐼𝐼 )
𝜕∆𝑄𝐼𝐼
+ 2𝐾7 𝐿7 (𝑄7 − ∆𝑄𝐼𝐼 )

A la première itération, on considère les débits initiaux estimés.

Ainsi

⃑⃑ (1) = [0]
𝑋⃑1 = ∆𝑄
0

L’équation vectorielle 𝐽 𝑍⃑1 = 𝐹⃑1 s’écrit sous forme matricielle :

(1)
451.07 −15.12 𝑍1 −592.19
[ ][ ]=[ ]
−15.12 180.45 𝑍 (1) 24.86
2

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Ainsi

(1)
𝑍1 −1.312
[ (1)
]=[ ]
𝑍2 0.02784

⃑⃑ (2) = ∆𝑄
De ∆𝑄 ⃑⃑ (1) − 𝑍⃑ (1) , nous avons :

(2)
∆𝑄 1.312
∆𝑄 ⃑⃑ (2) = [ 1(2) ] = [ ]
∆𝑄2 −0.028

Poursuivant les itérations, l’on obtient :

⃑⃑ (3) = [1.728] ;
∆𝑄 ⃑⃑ (4) = [1.781] ;
∆𝑄 ⃑⃑ (5) = [1.782]
∆𝑄
0.064 0.073 0.072

Les corrections étant suffisamment petites à la 5e itérations, les débits définitifs sont :

Q1 = 6.782 m3/s ; Q2 = 3.710 ; Q3 = 0.718 ; Q4 = 3.218


Q5 = 3.072 ; Q6 = 0.572 ; Q7 = 4.428

b. Formulation nodale

Lorsqu’on a estimé en chaque nœud la hauteur piézométrique, on écrit l’équation de


mouvement pour chaque conduite ij :
2
∆ℎ𝑖𝑗 = 𝐾𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗 𝑄𝑖𝑗 (5.33)

𝑖 𝑒𝑡 𝑗 sont respectivement nœuds amont et aval de al conduite :

2 ∆ℎ𝑖𝑗
𝑄𝑖𝑗 =𝐾
𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗

1
|ℎ𝑖 −ℎ𝑗 | 2
𝑄𝑖𝑗 = ± ( 𝐾 ) (5.34)
𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗

Le signe positif est adopté lorsque ℎ𝑖 > ℎ𝑗 et le négatif pour ℎ𝑖 < ℎ𝑗 .

L’équation de continuité aura pour expression :


1
|ℎ𝑖 −ℎ𝑗 | 2
∑±( ) − 𝑄𝑒 = 0 (5.35)
𝐾𝑖𝑗 𝐿𝑖𝑗

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A titre illustratif, considérons le réseau ci – après :

Fig. 5.8

K12L12 = 1.622 [s²/m5]

K13L13 = 2.432

K23L23 = 0.667 (5.36)

Le sens de tous les débits sont indiqués de façon intuitive. Les hauteurs piézométriques
estimées sont les composantes du vecteur 𝑋⃑1.

(1)
𝐻
⃑⃑ (1) = [ 2 ] = [95]
𝑋⃑1 = 𝐻 (5.37)
(1) 85
𝐻3

Comme le réseau comporte deux hauteurs piézométriques inconnues, le vecteur résidu a


donc 2 composantes :

𝐹
𝐹⃑ = [ 2 ] (5.38)
𝐹3

Avec
1 1
100−ℎ 2 ℎ −ℎ 2
𝐹2 = ( 𝐾 𝐿 2) ± (𝐾2 𝐿 3 ) − 1.5 = 0
12 12 23 23

1 1
100−ℎ3 2 ℎ −ℎ3 2
𝐹3 = ( 𝐾 ) ± (𝐾2 ) − 3.0 = 0
13 𝐿13 23 𝐿23

Le jacobien dans ce cas est une matrice 2 × 2 :

𝜕𝐹2 𝜕𝐹2
𝜕ℎ 𝜕ℎ3
𝐽= [ 𝜕𝐹2 𝜕𝐹3
] (5.39)
3
𝜕ℎ2 𝜕ℎ3

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Avec
1 1
𝜕𝐹2 0.5 100 − ℎ2 −2 0.5 ℎ2 − ℎ3 −2
=− ( ) − ( )
𝜕ℎ2 𝐾12 𝐿12 𝐾12 𝐿12 𝐾23 𝐿23 𝐾23 𝐿23
1
𝜕𝐹2 0.5 ℎ2 − ℎ3 −2 𝜕𝐹3
= ( ) =
𝜕ℎ3 𝐾23 𝐿23 𝐾23 𝐿23 𝜕ℎ2
1 1
𝜕𝐹3 0.5 100 − ℎ3 −2 0.5 ℎ2 − ℎ3 −2
=− ( ) − ( )
𝜕ℎ3 𝐾13 𝐿13 𝐾13 𝐿13 𝐾23 𝐿23 𝐾23 𝐿23

Ainsi, l’équation vectorielle 𝐽 𝑍⃑1 = 𝐹⃑1 s’écrit sous forme matricielle :

(1)
−0.369 0.194 𝑍2 −3.616
[ ] [ (1) ] = [ ]
0.194 −0.276 𝑍 3.356
3

Ainsi

(1)
𝑍2 5.404
[ (1)
]=[ ]
𝑍3 −8.361

⃑⃑ (2) − 𝐻
Sachant que 𝐻 ⃑⃑ (1) = 𝑍⃑ (1) , nous obtenons :

(2)
𝐻2 89.596
⃑⃑ (2) = [
𝐻 ]=[ ]
(2) 93.361
𝐻3

A la deuxième itération :

(2) (2)
−0.437 0.316 𝑍2 3.409 𝑍 −3.497
[ ] [ (2) ] = [ ] Ce qui implique [ 2(2) ] = [ ]
0.316 −0.440 𝑍 −3.724 𝑍 5.952
3 3

(3)
𝐻2 93.089
⃑⃑ (3) = [
𝐻 ]=[ ]
(3) 87.405
𝐻3

Poursuivant les itérations, l’on obtient :

⃑⃑ (4) = [89.708] ;
𝐻 ⃑⃑ (5) = [91.535] ;
𝐻 ⃑⃑ (6) = [90.005] ;
𝐻 ⃑⃑ (7) = [90.512]
𝐻
91.228 88.415 90.261 89.496

⃑⃑ (8) = [90.288] ;
𝐻 ⃑⃑ (9) = [90.315]
𝐻 (en m)
89.745 89.721

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124

La méthode de Newton – Raphson est utilisé pour résoudre un système d’équations non
linéaires en résolvant par itérations un système d’équations linéaires.

La méthode exige, à chaque itération, une inversion de matrice 𝑁 × 𝑁 avec N comme nombre
d’inconnues ( ∆𝑄 𝑜𝑢 ℎ). La méthode se prête bien au calcul sur ordinateur. Cependant, pour
des réseaux importants, la taille de la matrice devient prohibitive pour la mémoire de
l’ordinateur.

Pour cette raison, la méthode de Hardy Cross où les équations sont résolues une à une et non
simultanément est avantageuse.

Comme la méthode de Hardy Cross, la méthode de Newton – Raphson requiert des valeurs
initiales raisonnablement proches de la solution autrement elle peut ne pas converger.

Le schéma itératif de Newton – Raphson est efficient et converge rapidement

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125

5.2 Ecoulement à surface libre


Généralités

Le schéma ci – dessous donne un aperçu sur les différentes théories de la propagation des
ondes de crue (ou marée) et leurs méthodes de résolution.

Schéma 5.1

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Modèle unidimensionnel

(Cfr Chapitre 4)

Modèle quasi – bidimensionnel

Fig. 5.9

a. Ecoulement autour d’une île

Fig. 5.10

Supposons que l’axe hydraulique est aval et le débit Q connu.

Ainsi, on peut calculer cet axe de l’aval jusqu’à B. Pour déterminer l’axe hydraulique amont à
partir de A, la hauteur d’eau hA en A doit être connue. hA se détermine partant de l’axe
hydraulique du canal 1 ou du canal 2 connaissant à priori la répartition des débits dans les
canaux 1 et 2.

On procède pour ce faire, par approximations successives sur Q1 et Q2 jusqu’à l’obtention de


la même hauteur hA par l’axe 1 et l’axe 2.

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127

Remarque

Il en est de même, en itérant jusqu’à l’obtention de la même hauteur d’énergie en A via 1 ou


2.

Fig. 5.11

A partir de l’axe hydraulique, on a :

𝑈 2′ ′
En 1 : 𝐸𝐴′ = ℎ𝐴′ + 𝐴
Et 𝐸𝐴 = 𝐸𝐴′ + 𝐴𝐴∆𝐹
2𝑔

𝑈 2′′ ′′
En 2 : 𝐸𝐴′′ = ℎ𝐴′′ + 𝐴
Et 𝐸𝐴 = 𝐸𝐴′′ + 𝐴 𝐴∆𝐹
2𝑔

Le terme ∆𝐹 comprend les pertes par frottement et les pertes spéciales.

Ces dernières sont difficiles à évaluer. On prendra par exemple

𝑈𝐴2 𝑈 2′
𝐴
0.10 |2𝑔 − | (5.40)
2𝑔

Si la hauteur relative à la vitesse est petite, on retrouvera le même résultat que


précédemment.

Par exemple

Fig. 5.12
On donne : L1 = L2 = 1000m
S0 = 0.0005
n = 0.01 sm-1/3
Qtot = 50 m3/s
hB = 2 m

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En 1 la largeur du fond 6 m, talus 45°

En 2, largeur du fond 8.5 m, talus 45°

On donne la répartition des débits

Essai Q1 Q2 h1 par 1 h2 par 2


1 10 40 1.523 1.706
2 20 30 1.597 1.610
3 25 25 1.656 1.575
4 20.5 29.5 1.602 1.606

Q1 = 20.5 hA = 1.747

Q2 = 29.5 hB = 1.775

b. Cas de deux rivières qui se rencontrent

Fig. 5.13

Supposons que l’axe hydraulique est aval, ainsi sont connus le débit Q et les débits Q1 et Q2.
On peut donc calculer l’axe hydraulique jusqu’à la section O, juste en aval de deux confluents.

𝑈2
L’énergie spécifique en O en 𝐸𝑜 = ℎ𝑜 + 2𝑔𝑂

𝑈2
En 1 : 𝐸1 = 𝐸𝑜 + 𝑜1∆𝐹𝑙 + 𝑜1∆𝐹𝑠 = ℎ1 + 2𝑔1

𝑈2
En 2 : 𝐸2 = 𝐸𝑜 + 𝑜2∆𝐹𝑙 + 𝑜2∆𝐹𝑠 = ℎ2 + 2𝑔2 (5.42)

𝑈2 𝑈2 𝑈2 𝑈2
En posant 𝑜1∆𝐹𝑠 = 0 ; 𝑜2∆𝐹𝑠 = 0.10 |2𝑔2 − 2𝑔𝑂 |, la première approximation de 2𝑔1 et 2𝑔2 donne :

2 2
𝑈12 𝑈𝑂 𝑄1 𝑈22 𝑈𝑂 𝑄2
= ; = (5.43)
2𝑔 2𝑔 𝑄1 +𝑄2 2𝑔 2𝑔 𝑄1 +𝑄2

D’où l’on peut calculer h1 et h2.

Avec ces hauteurs d’eau correspondant à Q1 et Q2, une nouvelle approximation pour U1 et U2
peut se faire et donc une meilleure approximation de h1 et h2 ; etc

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129

c. Cas d’un cours d’eau qui se scinde en deux

Fig. 5.14

Considérons que l’axe hydraulique est aval. On procèdera par itération successives : on choisit
Q1 et Q2 et on calcul les axes hydrauliques dans les deux canaux et l’on détermine la hauteur
d’eau et la vitesse en 1 et 2.

𝑈2 𝑈2
𝐸1 = ℎ1 + 2𝑔1 ; 𝐸2 = ℎ2 + 2𝑔2 (5.44)

Via 1 : 𝐸𝑜 = 𝐸1 + 𝑜1∆𝐹

Via 2 : 𝐸𝑜 = 𝐸2 + 𝑜2∆𝐹 (5.45)

La répartition des débits sera juste lorsqu’on aura la même valeur EO via 1 et 2.

𝑈2 𝑈2
Moch (1960) donne 𝑜1∆𝐹 = 𝜁𝑎′ 2𝑔𝑂 ; 𝑜2∆𝐹 = 𝜁𝑑′ 2𝑔𝑂 Où 𝜁𝑎′ et 𝜁𝑑′ sont fournies par une abaque
pour 40° < β < 100°

Le calcul est itératif car UO ne sera connue que lorsque hO et EO connues.

Une fois EO et hO connues, le calcul de l’axe hydraulique peut se poursuivre vers l’amont.

Dans le cas où la hauteur relative à la vitesse est petite vis – à – vis de h (cas courants en
pratique), l’itération se fait sur Q1 et Q2 jusqu’à avoir h1 = h2 (= hO).

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Une procédure étape-par-étape pour calculer 𝐲𝟐 en employant Newton-Raphson

Pour employer la méthode de Newton -Raphson dans le calcul du profil de surface, nous
suivons les étapes suivantes :

1. Calculer H1 à la section 1 pour les valeurs connues y1 et z1 .


2. Estimer le tirant d'eau à la section 2.
3. En employant la valeur estimée du tirant d'eau, y ∗ 2 à la section 2, on calcul, A∗ 2 , R∗ 2 ,
et S ∗ f2 . La valeur de Z2 peut être indiquée dans les données disponibles où elle peut
être calculée à partir des valeurs connues de la pente du fond de canal et Z1 .
4. Calculer la valeur de F(y ∗ 2 ) en fonction dey ∗ 2 ,B∗ 2 ,A∗ 2 ,R∗ 2 , S ∗ f2
dF
5. Calculer dy équation en y ∗ 2 en employant les valeurs correspondantes de
2

B∗ 2 ,A∗ 2 ,R∗ 2 ,S ∗ f2 .

6. Puis, une meilleure évaluation pour y2 peut être calculée de l'équation


F(y∗ )
y2 = y2∗ − dF
2
∗ (5.46)
( )
dy2

7. Si |y2 − y ∗ 2 | ≤ ϵ où ϵ spécifie la tolérance indiquée pour la convergence de la solution


itérative (par exemple 0.001m), alors y ∗ 2 est le tirant d’eau à la section 2.

Autrement y ∗ 2 =y2 , ainsi on répète les étapes ci-dessus de 3 à 7 jusqu’à ce que


la condition soit satisfaite.

Procédé simultané de solution

Les procédures présentées dans les sections précédentes conviennent simplement à des
canaux en série. Cependant pour calculer les conditions d’écoulement dans des canaux
parallèles ou dans le réseau des canaux, des méthodes manuelles d'essais et d’erreur doivent
être utilisées en même temps que l'utilisation d’un programme machine pour le calcul des
profils d'eau de surface.

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Considérons la figure ci-dessous :

Fig. 5.15 : Canaux en parallèles

Supposons d'abord une distribution des débits Q1 et Q2 dans les deux canaux de sorte que
l'équation de continuité soit satisfaite Q= Q1 +Q2 .

Puis, les profils de surface de l'eau sont calculés dans le canal 1 pour Q1 et dans le canal 2
pour Q2 du point de séparation (point E) au point d'union (point F).

L'altitude de la ligne d’eau dans les trois canaux à la jonction E doit être la même pour les
vitesses correspondantes calculées. Ceci correspond aux niveaux d'eau identiques dans tous
les canaux à la jonction.

5.2.5.1 Equations du système

Dans les équations, nous emploierons deux indices inférieurs pour indiquer des
variables à différentes sections de canal :

 Le premier indice inférieur se rapporte au numéro du canal


 Le second indice inférieur se rapporte au numéro de section sur ce canal.

yi,j , se réfère au tirant d'eau à la section j du canal i.

La seule exception à cette règle est le terme principal de perte,hfj,j+1 qui


implique les pertes entre les sections j et j + 1.

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En référence au profil longitudinal dans la figure ci-dessous, l’équation d'énergie pour la


longueur du canal entre des sections j et j + 1 du canal i est :

Fig. 5.16 Profil longitudinal

Q2 Q2
Zi,j + yi,j + 2gAi,j2 = Zi,j+1 + yi,j+1 + 2gAi,j+1
2 + hfj,j+1 (5.47)
i,j i,j+1

Par approximation, les pertes principales entre les sections j et j+1 du canal i
peuvent être calculées en employant la moyenne des pentes de frottement aux sections j et
Q
j+1. Sachant que V=A , l’équation dévient :

Q2 Q2 1 Q2 n2i,j+1 Q2 n 2
Zi,j + yi,j + 2gAi,j2 =Zi,j+1 + yi,j+1 + 2gAi,j+1 +2 (xi,j+1 − xi,j )(Co2i,j+1 i,j i,j
+ )
i,j
2
i,j+1 A2 R1.333 Co2 A2 R1.333
i,j+1 i,j+1 i,j i,j

(5.48)

La deuxième équation est l'équation de continuité

Qi,j =Qi,j+1 (5.49)

Cette équation de continuité est valide s'il n'y a aucun apport ou sortie latérale entre les
sections j et j+1.

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133

5.2.5.2 Canaux simples en série

Dans un système de canalisation en série, un certain nombre de canaux sont


reliés tels que la sortie d'un canal coïncide avec le début du prochain. Chaque canal peut avoir
les différentes propriétés, par exemple la section transversale, le coefficient de Manning,
pente du fond.

Considérons un réseau de canal subdivisé en Ni tronçons, où i se rapporte au


nombre de canal. Si la première section est numéro 1, alors la dernière section sera Ni+1 .

Fig. 5.17 : Canaux en séries

Qi,1 = Qi,2 = ⋯ = Qi,Ni+1 = Qi (5.50)

En écrivant l'équation d'énergie pour chacun de Ni tronçons, nous obtenons


le système suivant des équations.

1 Q2i Q2i
Fi,1 = yi,2 − yi,1 + Zi,2 − Zi,1 + ( 2 − 2 )
2g Ai,2 Ai,1
1 Q i 2 ni 2 Q i 2 ni 2
+ (xi,2 − xi,1 ) ( 2 + )=0
2 Co Ai,2 2 R i,21.333 Co 2 Ai,1 2 R i,11.333

1 Q2i Q2i
Fi,2 = yi,3 − yi,2 + Zi,3 − Zi,2 + ( 2 − 2 )
2g Ai,3 Ai,2

1 Q i 2 ni 2 Q i 2 ni 2
+ (xi,3 − xi,2 ) ( 2 + )=0
2 Co Ai,3 2 R i,31.333 Co 2 Ai,2 2 R i,21.333

.... ....

.... ....

.... ....
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134

1 Q2i Q2i
Fi,Ni = yi,Ni+1 − yi,Ni + Zi,Ni+1 − Zi,Ni + ( 2 − 2 )
2g Ai,Ni+1 Ai,Ni

1 Qi 2 n i 2 Qi 2 ni 2
+ 2 (xi,Ni+1 − xi,Ni ) (C 2 2 1.333 +C 2 )=0 (5.51)
o Ai,Ni+1 Ri,Ni+1 o Ai,Ni 2 Ri,Ni 1.333

A et R sont fonctions des propriétés de section du canal et du tirant d'eau. On


se retrouve devant un système de Ni équations pour Ni+1 inconnues. Par conséquent, une
équation de plus est nécessaire pour obtenir une solution unique du système des équations.

Cette équation additionnelle est fournie par des conditions de l’écoulement, la


valeur du tirant d’eau aux extrémités du canal c’est-à-dire l’état de fin et le tirant d’eau
indiqué.

Fi,Ni+1=yi,Ni+1-yd =0 (5.52)

Ces équations non-linéaires peuvent maintenant être résolues simultanément


en utilisant la méthode de Newton-Raphson tout en y apportant quelques corrections.

Δyi,j, yi,j (1) =yi,j (0) + Δyi,j , (5.53a)

(5.53b)

Dans cette équation, l'indice supérieur 0 dans les parenthèses indique que des
(0)
fonctions Fi,j, et leurs dérivées partielles sont évaluées pour estimer le tirant d'eau, yi,j .La
matrice de Jacobian (matrice des dérivées partielles) du système précédent a des
caractéristiques importantes. Pour chaque équation d'énergie, toutes les dérivées partielles
sont zéro, excepté la dérivée partielle par rapport à la profondeur de l'écoulement à la section
à l'étude et par rapport à la profondeur à la prochaine section. Par exemple, seulement les
dérivées partielles par rapport à yi,j et yi,j+1 de l'équation d'énergie pour la section j entre la
section j et j + 1 ne sont pas zéro. Ces dérivées partielles différant de zéro sont :

∂Fi,j αB 2n2 (xi,j+1−x ) dR n2 Bi,j (xi,j+1−x )


= -1 + Q2i (gA3i,j - i,j i,j i,j
- ) (5.54)
∂yi,j i,j 3C2 A3i,j R2.33
i,j dyi,j C2 A3i,j R2.33
i,j

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135

∂Fi,j αB 2n2 (xi,j+1−x ) dR n2 Bi,j+1 (xi,j+1−x )


= -1 + Q2i (gA3i,j+1 + 3C2 A3 i,j i,j+1 i,j
2.33 - ) (5.55)
∂yi,j+1 i,j+1 i,j+1 Ri,j+1 dyi,j+1 C2 A3i,j+1 R2.33
i,j+1

dR
La valeur dépend de la forme de la section de canal,
dy

D’où la matrice résultante :

(5.56)

L'algorithme de solution est comme suit : Les fonctions Fi,jet les dérivées
partielles du Jacobian réunies sont calculées pour les tirants d'eau estimés, et le système est
résolu avec les corrections.

Δyi,j , (j=1,2,..., Ni+1).

Puis, les meilleures évaluations des tirants d'eau sont :

yi,j (1) =yi,j (0) + Δyi,j (5.57)

Si la valeur absolue de chacune de ces corrections,∆yi,j , est au plus égale à la


tolérance, les tirants d'eau, y (1) i,j sont la solution désirée. Autrement, y (0) i,j sont remplacés
par y1 i,j , et le procédé précédemment décrit est répété jusqu'à ce qu'une solution acceptable
soit obtenue.

Les bonnes évaluations des tirants d'eau initiaux sont nécessaires pour une
convergence rapide des itérations.

La profondeur indiquée comme condition en aval peut être l’évaluation initiale


pour les tirants d'eau à différentes sections du système de canal.

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136

5.2.5.3 Système des canaux en série

Considérons un système en série ayant M canaux comme montré dans la figure


ci-dessous.

Fig. 5.18 Système de canaux en série

D'abord, nous écrivons les équations régissantes pour tous les M canaux et les
résoudre alors simultanément par le procédé précédent.

Nous avons ∑M i=1(Ni +1) sections pour M canaux. Par conséquent, nous avons
besoin d'autant d’équations pour déterminer les profondeurs à ces sections.

Puisque le débit est le même dans toutes les sections, nous ne l’avons pas inclus
comme inconnue, d’où l’absence de l’équation de continuité dans les équations régissantes.

En écrivant l'équation d'énergie pour toutes les extensions du système, nous


aurons ∑M
i=1 Ni équations. En outre, il y a M -1 jonctions dans le canal. Pour chacune de ces
jonctions, nous pouvons aussi bien écrire l'équation d'énergie.

Pour la jonction du canal i et i + 1 on a :

V2i,Ni+1 V2i+1,1
Zi,Ni+1 + yi,Ni+1 + = Zi+1,1 + yi+1,1 + (1 + k) (5.58)
2g 2g

Dans lequel k est le coefficient de pertes principales à la jonction. Si les pertes


dans la jonction et la variation de vitesse à la jonction sont petites, elles peuvent être
négligées dans cette équation.

Ainsi, les équations d'énergie pour tous les tronçons de M canaux, pour les M-1 jonctions du
canal, et la condition à la fin fournissent le nombre nécessaire des équations. Celles-ci peuvent
être résolues simultanément pour déterminer les profondeurs à toutes les sections du
système.

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137

5.2.5.4 Système des canaux en parallèle

En plus des tirants d'eau, les débits dans les différents canaux ne sont pas aussi
bien connus. Par conséquent, l'équation de continuité pour chaque tronçon du canal est
également incluse pour obtenir le nombre d'équations nécessaire.

En écrivant l'équation d'énergie et l'équation de continuité pourNi sections de


canal, le système résultant des équations est :

1 Q2i Q2i
Fi,1 = yi,2 − yi,1 + Zi,2 − Zi,1 + ( 2 − 2 )
2g Ai,2 Ai,1
1 Q i 2 ni 2 Q i 2 ni 2
+ (xi,2 − xi,1 ) ( 2 + )=0
2 Co Ai,2 2 R i,21.333 Co 2 Ai,1 2 R i,11.333

Fi,2 = Qi,2 − Qi,1 =0

1 Q2i Q2i
Fi,3 = yi,3 − yi,2 + Zi,3 − Zi,2 + ( 2 − 2 )
2g Ai,3 Ai,2
1 Qi 2 ni,3 2 Qi 2 ni,2 2
+ (xi,2 − xi,1 ) ( 2 + )=0
2 Co Ai,3 2 R i,21.333 Co 2 Ai,2 2 R i,11.333

Fi,4=Qi,3 -Qi,2=0

.... .... .....

.... .... .....

.... .... .....

1 Q2i Q2 1
Fi,2Ni−1 = yi,Ni+1 − yi,Ni + Zi,Ni+1 − Zi,Ni + 2g (A2 − A2i ) + 2 (xi,Ni+1 −
i,Ni+1 i,Ni
2 2 2 2
Qi ni,Ni+1 Qi ni,Ni
xi,Ni ) (C 2 +C )=0
o Ai,Ni+1 2 Ri,Ni+1 1.333 o
2
Ai,Ni 2 Ri,Ni 1.333

Fi,2Ni =Qi,Ni+1-Qi,Ni =0 (5.59)

L’application de ces méthodes de calcul donnera comme résultat l'allure de la ligne d’eau à
une constante près. Il est toutefois évident que la position de cette ligne par rapport au fond
du canal est unique, elle n’est pas arbitraire. Pour lever l’indétermination, il faudra
obligatoirement connaître l’un de ces points appelé point de repère, ou de contrôle. Il sera

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généralement calculable à partir des propriétés hydrauliques de la singularité qui est à


l’origine du mouvement graduellement varié considéré.

Répartition du débit

Considérons le cas ci-dessous (fig. 5.19)

Le problème ici est de connaître tout d'abord la loi de répartition du débit dans
les deux bras en fonction de la géométrie qui existe. Ainsi nous pouvons faire des simulations
pour comprendre comment nous pouvons modifier la géométrie déjà existante pour
améliorer le débit dans l'un des bras.

En effet, supposons que l'axe hydraulique est aval et le débit Q connu. Ainsi, on
peut calculer cet axe de l'aval jusqu'à E. Pour déterminer l'axe hydraulique amont à partir de
E, la hauteur d'eau hE en E doit être connue, hE se détermine partant de l'axe hydraulique du
canal 1 ou du canal 2 connaissant à priori la répartition du débit dans les canaux 1 et 2. On
procède pour ce faire, par approximations successives sur Q1 et Q2 jusqu'à l'obtention de la
même hauteur hE par l'axe 1 et l'axe 2.

VE′ 2
En 1: EE′ = hE′ + et EE = EE′ +∆E′
E F (5.60)
2g

VE′′ 2
En 2:EE′′ = hE′′ + et EE = EE′′ +∆E′
E F (5.61)
2g

Le terme ∆E′
E F comprend les pertes par frottement

Fig. 5.19 : Canaux en parallèle

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139

Exemple du calcul du profil de surface par la méthode de pas-à-pas standard (Excel)

 Q=95.748m3/sec
 B=30
 So=0.0005
 n=0.013
 y=4.754m
 D=200m

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X y(m) A(m^2) P(m) R(m) R^(4/3) V(m/s) Z H Sf(m/m) Sf barre dx Hf H* H*- H


0 4,754 142,62 39,51 3,61 5,54 0,67 200 204,777 0,000014
50 4,779 143,37 39,56 3,62411527 5,57 0,67 199,975 204,777 0,000014 0,000014 50 0,0007 204,7763 -0,0007
100 4,803 144,09 39,61 3,63771775 5,59 0,66 199,95 204,775 0,000013 0,0000135 50 0,000675 204,774325 -0,000675
150 4,828 144,84 39,66 3,65204236 5,62 0,66 199,925 204,775 0,000013 0,000013 50 0,00065 204,77435 -0,00065
200 4,853 145,59 39,71 3,6663309 5,65 0,66 199,9 204,775 0,000013 0,000013 50 0,00065 204,77435 -0,00065
250 4,834 145,02 39,67 3,65565919 5,63 0,66 199,875 204,731 0,000013 0,000013 50 0,00065 204,73035 -0,00065
Tableau 5.1 : calcul du profil de surface par la méthode de pas-à-pas standard

Tableau 5.2 : calcul du profil de surface par la méthode de variation des profondeurs

Y A P R Q V Sf Sf barre S0-Sfbarre E ΔE Δx x2
5 100 32,3606798 3,09016994 30 0,3 3,39E-06 5,0046 0
4,5 85,5 30,1246118 2,83821085 30 0,35088 5,2E-06 4,294E-06 9,957E-04 4,5063 -0,4983 -5,0046E+02 -5,005E+02
4 72 27,8885438 2,58170525 30 0,41667 8,31E-06 6,753E-06 9,932E-04 4,0088 -0,4974 -5,0081E+02 -1,001E+03
3,66 63,3912 26,3680176 2,40409427 30 0,47325 1,18E-05 1,005E-05 9,900E-04 3,6714 -0,3374 -3,4086E+02 -1,342E+03
3,33 55,4778 24,8922127 2,22872111 30 0,54076 1,7E-05 1,440E-05 9,856E-04 3,3449 -0,3265 -3,3128E+02 -1,673E+03
3 48 23,4164079 2,04984472 30 0,625 2,54E-05 2,122E-05 9,788E-04 3,0199 -0,3250 -3,3204E+02 -2,005E+03
2,75 42,625 22,2983739 1,91157437 30 0,70381 3,54E-05 3,039E-05 9,696E-04 2,7752 -0,2447 -2,5233E+02 -2,258E+03
2,5 37,5 21,1803399 1,77050983 30 0,8 5,06E-05 4,298E-05 9,570E-04 2,5326 -0,2426 -2,5352E+02 -2,511E+03
2 28 18,9442719 1,47801933 30 1,07143 0,000115 8,299E-05 9,170E-04 2,0585 -0,4741 -5,1702E+02 -3,028E+03
1,8 24,48 18,0498447 1,35624435 30 1,22549 0,000169 1,423E-04 8,577E-04 1,8765 -0,1820 -2,1216E+02 -3,240E+03
1,6 21,12 17,1554175 1,23109799 30 1,42045 0,000259 2,139E-04 7,861E-04 1,7028 -0,1737 -2,2098E+02 -3,461E+03
1,4 17,92 16,2609903 1,1020239 30 1,67411 0,000416 3,374E-04 6,626E-04 1,5428 -0,1600 -2,4147E+02 -3,703E+03
1,3 16,38 15,8137767 1,03580569 30 1,8315 0,000541 4,786E-04 5,214E-04 1,4710 -0,0719 -1,3786E+02 -3,841E+03
1,2 14,88 15,3665631 0,96833624 30 2,01613 0,000717 6,290E-04 3,710E-04 1,4072 -0,0638 -1,7194E+02 -4,013E+03

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Tableau 6 : Calcul du profil de surface pour direct step method avec représentation de la courbe de remous

Sf Szero-
m ou s h ou y B P S Rh V V²/2g Hs ∆Hs Sf barre Sfbarre ∆X X
1,5 1,08472 10,254 10,911 9,35797 0,85766 2,99210 0,45630 1,54102 0,00687 0
1,5 1,1 10,300 10,966 9,515 0,86767 2,94272 0,44137 1,54137 0,00034 0,00654 0,00670 -0,00570 -0,0601 -0,0601
1,5 1,12 10,360 11,038 9,7216 0,88072 2,88018 0,42281 1,54281 0,00144 0,00614 0,00634 -0,00534 -0,2696 -0,3297
1,5 1,13 10,390 11,074 9,82535 0,88722 2,84977 0,41392 1,54392 0,00112 0,00595 0,00605 -0,00505 -0,2215 -0,5512
1,5 1,14 10,420 11,110 9,9294 0,89371 2,81991 0,40529 1,54529 0,00137 0,00577 0,00586 -0,00486 -0,2818 -0,8330
1,5 1,15 10,450 11,146 10,03375 0,90018 2,79058 0,39691 1,54691 0,00161 0,00560 0,00569 -0,00469 -0,3443 -1,1773
1,5 1,2 10,600 11,327 10,56 0,93231 2,65152 0,35833 1,55833 0,01143 0,00482 0,00521 -0,00421 -2,7128 -3,8901
1,5 1,3 10,900 11,687 11,635 0,99553 2,40653 0,29518 1,59518 0,03684 0,00364 0,00423 -0,00323 -11,3963 -15,2864
1,5 1,4 11,200 12,048 12,74 1,05746 2,19780 0,24619 1,64619 0,05102 0,00280 0,00322 -0,00222 -22,9619 -38,2483
1,5 1,5 11,500 12,408 13,875 1,11820 2,01802 0,20756 1,70756 0,06137 0,00219 0,00250 -0,00150 -40,9777 -79,2261
1,5 1,6 11,800 12,769 15,04 1,17786 1,86170 0,17665 1,77665 0,06909 0,00174 0,00197 -0,00097 -71,4316 -150,6577
1,5 1,7 12,100 13,129 16,235 1,23653 1,72467 0,15160 1,85160 0,07495 0,00140 0,00157 -0,00057 -131,2463 -281,9040
1,5 1,8 12,400 13,490 17,46 1,29429 1,60367 0,13108 1,93108 0,07947 0,00114 0,00127 -0,00027 -294,2034 -576,1074
1,5 1,86603 12,598 13,728 18,28532 1,33197 1,53128 0,11951 1,98554 0,05447 0,00100 0,00107 -0,00007 -780,6249 -1356,7323
courbe de remous 2

0
-1600 -1400 -1200 -1000 -800 -600 -400 -200 0
Fig. 5.20 Courbe de remous

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Procédure de calcul sur Excel pour standard step method ou méthode des tronçons

Colonne 1 : On spécifie la distance (le pas) à laquelle on veut calculer le tirant d'eau.

Colonne 2 : On estime le tirant d'eau à cette section.

Colonne 3 : Calculer la section à cette distance.

Colonne 4 : Calculer le périmètre mouillé à cette section.

Colonne 5 : Calculer le rayon hydraulique.

Colonne 6 : Calculer le rayon hydraulique puissance 4/3 (Rh^ (4/3)).

Colonne 7 : Calculer la vitesse (V=Q/A).

Colonne 8 : Calculer l'élévation Z

𝑉2
Colonne 9:Calculer la charge totale H (H= z+ y +2𝑔 ).

𝑛2 𝑉 2
Colonne10:Calculer la pente Sf = 4
( )
𝑅3

Colonne 11 : Calculer la moyenne des pentes entre les deux sections qui se suivent.

Colonne 12 : Calculer dx, l’entre distance entre les deux sections qui se suivent.

Colonne 13 : Calculer les pertes de charge entre les deux sections qui se suivent.

Colonne 14 : Calculer la différence entre la charge totale à cette section et les pertes de charge
entre cette section et la section avant.

H ∗ = H (n-1) -H(n)

Colonne 15:Calculer l'erreur entre H ∗ et la charge totale dans la section avant.

Erreur = H ∗ - H, si cette erreur est inférieur à la tolérance choisie, on arrête l’itération.

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Procédure de calcul sur Excel pour direct step method ou méthode de variation de
profondeur

Colonne 1, Y

Nous employons d'abord de grands incréments de changement de y, c.-à-d.,


0.5 m et diminuons ensuite leur taille, c.-à-d., 0.1 m, comme taux de variation de y avec x
devenant petite.

Colonne 2, A

C'est la section mouillée pour le tirant d'eau de la colonne 1.

Colonne 3, P

C’est le périmètre mouillé pour le tirant d’eau de la colonne 1.

Colonne 4, R

Rayon hydraulique, R = A/P, où P est le périmètre mouillé pour le tirant d'eau


de la colonne 1.

Colonne 5, V

La vitesse d'écoulement est calculée en divisant le taux indiqué du débit, Q, par


la section mouillée, A, de la colonne 2.

Colonne 6, Sf

En employant la valeur indiquée de n, et les valeurs calculées de V de la colonne


4 et R de la colonne 3, cette colonne est calculée au moyen de l'équation,

Sf= n2V 2 / (Co2 *R1.33).

Colonne 7, 𝑺−
𝒇

C'est la moyenne de Sf pour la profondeur courante et pour la profondeur


précédente.

Cette colonne est laissée vierge pour la première ligne puisqu'il n'y a aucune
profondeur précédente quand nous commençons les calculs.

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Colonne 8,𝒔𝟎 -𝑺−


𝒇

Ceci est obtenu en soustrayant de la pente de fond S0 la pente moyenne 𝑺−


𝒇
indiquée de la colonne 6.

Colonne 9, E

L'énergie spécifique, E, est calculée pour la valeur choisie de y de la colonne 1


et la valeur calculée correspondante de V de la colonne 4, c.-à-d., E = y + 𝝰V 2/ (2g).

Colonne 10, ΔE = E2 - E1

Cette colonne est obtenue en soustrayant E de la profondeur courante à la


profondeur précédente.

Colonne 11, Δx = x2 -x1

L'incrément de distance est calculé de l'équation Δx = (E2 - E1 /

𝒔𝟎 -𝑺−
𝒇 ), c.-à-d en divisant la colonne 9 par la colonne 7.

Colonne 12, x2

C'est la distance où la profondeur y se produira. Elle est obtenue en ajoutant le


Δx de la colonne 10 à la valeur x2 pour la profondeur précédente.

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2ème Partie : Compléments d’Hydrologie

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6 REGIME DES DEBITS


6.1 Introduction

Le grand nombre d’observations hydrologiques (précipitations, hauteurs d’eau, et débits)


relevées dans une station ne peut se traiter que suivant les méthodes statistiques.

Le limnigraphe permet l’enregistrement continu du niveau d’eau au courant de la journée


dans une station donnée. Pour une station de moindre importance, on peut installer une
échelle limnimétrique et la lecture du niveau d’eau se fait une fois par jour. Pour une station
plus importante, on recourt parfois à un appareil de mesure à distance. La courbe de tarage
permet la conversion des hauteurs d’eau en débits.

6.2 Classement par ordre chronologique

En vue de calculer les moyennes ou établir un classement chronologique à partir des données
disponibles sur une courte ou une longue période d’observations, il est intéressant de se faire
idée globale sur le régime d’un cours d’eau. Les paramètres les plus utilisés à cet effet sont :

- La courbes des débits moyens journaliers, obtenue en reportant sur un graphique la


moyenne des 24 débits relevés pendant les 24 heures du jour considéré.

- La courbes des débits moyens mensuels, on reporte sur un graphique pour le mois
considéré, la moyenne des débits moyens journaliers.

- Le débit moyen de l’année est appelé module annuel. Il est calculé en additionnant les
débits moyens journaliers et en divisant le global par le nombre de jours de l’année.

- La moyenne, sur une période d’observation (par exemple 15 ans), des débits en un
mois déterminé donne le débit moyen interannuel de ce mois.

En classant les débits mensuels d’un mois donné, on peut déterminer la fréquence de
ces débits ou le débit correspondant à une fréquence donnée.

- On appelle module interannuel, le véritable module de la rivière à la station


considérée, calculé sur un nombre infini d’années.
En pratique, il se calcule d’après les débits moyens interannuels en affectant chaque
mois d’un coefficient proportionnel au nombre de jour du mois.

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147

6.3 Courbe de débits classés

La classification des débits ne se fait pas suivant l’ordre chronologique, mais plutôt par ordre
croissant (ou décroissant). En ordonnée, on porte le débit égal ou dépassé pendant un certain
nombre de jours porté en abscisse (fréquence d’apparition du débit).

A partir de la courbe des débits classés, on peut déterminer quelques débits caractéristiques :

- Le débit caractéristique d’étiage (DCE) est le débit égalé ou non dépassé pendant 10
jours dans l’année, que ces jours se suivent ou non ;
- Le débit caractéristique de crue (DCC) est le débit journalier égalé ou dépassé pendant
10 jours dans l’année ;
- Le DC 9 est le débit égalé ou dépassé pendant 9 mois dans l’année ;
- Le DC 6 ou le débit médian, est le débit égalé ou dépassé 6 mois dans l’année ;
- Le DC 3 est le débit égalé ou dépassé pendant 9 mois dans l’année ;
- Le DC 1 peut présenter quelque intérêt pour des problèmes de crue et Le DC 11 est
souvent utilisé dans l’étude des basses.

Notes de Cours d’Hydraulique et Compléments d’Hydrologie 2018

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150

6.4 Le débit spécifique

Le débit spécifique d’un cours d’eau est le quotient de son débit par la superficie de son bassin
versant. Il s’exprime en l/s/km². L’expérience montre que les émissaires de 2 bassins de
formes, de reliefs, de sous – sols, de végétations et de régimes météorologiques comparables
ont pratiquement le même débit spécifique pour les mêmes hauteurs de pluie sur une même
superficie de bassin versant.

On peut donc évaluer les débits de crue d’un cours d’eau à partir de ceux, mieux connus, d’un
cours d’eau voisin, lorsqu’ on ne connaît pas suffisamment bien l’hydrologie de la région.

6.5 Courbe de distribution des fréquences

Cette courbe donne la possibilité de représentation mathématique des courbes de débits


classés en fonction de la distribution de fréquence.

Généralement la distribution des fréquences ne suit pas la loi de Gauss qui est symétrique. On
utilise d’autres lois comme Galton et Gibrat, Gumbel, …

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151

7 LES METHODES D’EVALUATION DES DEBITS DE POINTE ET DES


HYDROGRAMMES DE RUISSELLEMENT
7.1 Introduction

Pour la mise sur pied de divers projets de drainage et de protection contre les crues, il est
nécessaire de prédéterminer la courbe Q(t) des débits en fonction du temps à partir de celles
I(t) de l'intensité en fonction du temps, des précipitations relevées en divers points du bassin.
Ce passage d'une série de hyétogrammes à l'hydrogramme correspondant met en jeu toutes
les caractéristiques hydrologiques et météorologiques du bassin versant intéressé et l'on
conçoit que l'établissement d'une relation analytique rigoureuse entre les pluies et les débits
soit pratiquement impossible.

Toutefois, la comparaison minutieuse de la série des hyétogrammes relevés sur un bassin au


cours d'une même averse avec l'hydrogramme correspondant, permet de recueillir de
nombreuses informations sur la fonction de transfert pluie-débit propre audit bassin. C'est à
partir d'analyse de ce genre que les hydrologues des Etats-Unis ont mis au point une méthode
approchée dite méthode de ('hydrogramme unitaire qui, moyen nant certaines hypothèses
simplificatrices, permet de calculer approximativement la courbe des débits en fonction du
temps, afférente à une averse donnée.

La partie de l'hydrogramme la plus importante en ce qui concerne l'étude des dimensions à


donner aux ouvrages hydrauliques est la pointe ou le débit maximal fourni par une averse.
L'un des objectifs principaux de l'analyse hydrologique consiste précisément à développer des
méthodes permettant, à l'aide de certaines averses enregistrées et de leurs hydrogrammes
correspondants, d'établir des relations fixes précipitations-débits pour n'importe quel type
d'averse sur un bassin particulier.

A < 25 km2 : Méthodes rationnelles, formules empiriques.

A < 250 km 2 : Méthodes rationnelles, formules empiriques,


Hydrogramme unitaire.

A < 5000 km 2 : Hydrogramme unitaire, fréquence d'inondation


(Méthode statistique).

A > 5000 km 2 : Hydrogramme unitaire, Fréquence d'inondation,


Laminage des crues.

Dans ce chapitre, nous aborderons quelques méthodes empiriques, statistiques et


rationnelles.

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152

7.2 Méthodes empirique


Méthode basée sur le débit de grandes crues « historiques » et de choix d'un
coefficient de sécurité

Il est souvent possible de connaître, avec plus ou moins d'exactitude, les niveaux atteints par
les plus grandes crues. On recherchera à cet effet les repères, officiels ou non, indiquant les
hauteurs d'eau atteintes par la rivière au cours des crues catastrophiques antérieures. On
dépouillera les vieilles archives et les chroniques locales ; enfin et surtout, on fera l'examen
critique de toutes ces données de valeurs très diverses en les comparant aux observations
faites sur d'autres cours d'eau de la région.

Le débit de « la plus grande crue observée » ayant été ainsi plus ou moins évalué, on admettra
pour celui de la « crue maximum à craindre » ce même chiffre multiplié par un « coefficient
de sécurité » dont l'estimation demeure toujours subjective.

Le coefficient de sécurité doit varier suivant le régime du cours d'eau et la durée des
observations disponibles. On s'efforcera de recouper les résultats des recherches historiques
par les formules basées sur les caractéristiques du bassin (surface, altitude, etc.), la
distribution statistique des pluies et des débits et plus généralement par les diverses
méthodes d'analyse exposées plus loin

Formules empiriques utilisant les caractéristiques principales du bassin

Ces formules sont basées sur l'analyse des données recueillies par les spécialistes sur des bassins
particulièrement bien étudiés et sur une schématisation plus ou moins sommaire des mécanismes
hydrologiques. Elles comportent un ou plusieurs coefficients représentatifs des caractéristiques de
l'impluvium qui doivent être estimés au mieux, par comparaison avec les données fournies par le
promoteur de la formule. On ne peut, sans vérification, les extrapoler à des régions différentes de
celles pour lesquelles elles ont été établies.

Formules utilisant uniquement l'aire A du bassin versant

Le débit spécifique q = Q/A (en l/s/km 2) d'un cours d'eau est fonction, au premier chef, de
l'étendue de son bassin versant et atteint des valeurs d'autant plus élevées, toutes choses
restant égales d'ailleurs, que la superficie de ce dernier est plus réduite. Les débits maxima Q
observés en fonction de l'aire A du bassin versant ont conduit à des formules dont le prototype
est celle de Meyer

𝑄 = 𝐶 𝐴𝛼 (7.1)

α est en général pris égal à 1/2 (mais il varie de 0,4 à 0,8) et le coefficient C est fonction des
caractéristiques du bassin et en particulier de la pente moyenne de ses versants.

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153

Les débits maxima de crues relevés par le Service Hydrographique Italien ont été interprétés
par des formules hyperboliques, telles que les suivantes, qui donnent le débit spécifique de la
crue maximum q, en m3/s/km 2 en fonction de la surface A du bassin en km² :

600
𝑞 = (𝐴+10) + 1 (7.2)

Valable pour A ˂ 1000 km²

2900
𝑞 = (90+𝐴) (7.3)

Valable pour 20 ˂ A ˂ 1000 km²

500
𝑞 = 3,25 + 0,5 (7.4)
125+𝐴

500
𝑞 = 2,35 + 0,5 (7.5)
125+𝐴

Les formules (7.4) et (7.5) s'entendent pour des bassins montagneux de surface inférieure à
1000 km2 recevant des précipitations maxima de l'ordre de 400 mm par 24 heures pour la
formule (7.4) et de l'ordre de 200 mm par 24 heures pour la formule (7.5).

Signalons, pour terminer, la formule de Gherardelli qui s'écrit avec les unités admises dans les
formules ci-dessus :

𝐴 −𝑛
𝑞 = 𝑞100 (100) (7.6)

Avec :

𝑞100 = débit spécifique de crue maximum pour un bassin de 100 km2 ; il est compris entre 2,8
et 20,5 m3/s/km2 (pour les bassins « en majeure partie imperméable ») et entre 0,2 et 9.5
m/s/km2 (pour ceux « en majeure partie » perméable) ;

n = prend une valeur comprise entre 0,5 (pour un bassin « en majeure partie perméable ») et
0,17 (pour un bassin « en majeure partie imperméable »).

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154

Formules faisant intervenir le régime pluviométrique du bassin versant

Certains auteurs ont établi des formules donnant le débit maximum de crue en fonction du
régime pluviométrique du bassin. On peut penser, en effet, que le débit de la crue maximum
à craindre est en corrélation avec le module pluviométrique moyen annuel.

Iskowski, Chef du Service Hydrologique Autrichien, a tiré en 1 884, de l'analyse des crues
observées sur quelques 300 cours d'eau européens (spécialement transalpins) la formule
suivante :

𝑄 = 𝜆𝑚𝐻𝐴 (En m3/s) (7.7)

Avec :

H La moyenne des pluies tombées chaque année sur le bassin.

m Un coefficient variable de 10 à 1 lorsque l'étendue du bassin versant passe de

1 à 25 000 km2

𝜆 Coefficient caractérisant la morphologie du bassin et variant de 0.017 à 0 080 d'après


des tableaux établis par l'auteur.

D'autres formules visent à fournir une relation directe entre le débit maximum et l'intensité
de la pluie qui le détermine. C'est le cas de celle tirée par Possenti de l'étude des crues des
rivières de quelques bassins montagneux italiens :

𝜆𝐻𝑚 𝐴𝑝
𝑄= (𝐴𝑚 + ) (en m3/s) (7.8)
𝐿 3

Avec :

Hm Hauteur (en m) du maximum de précipitations en 24 heures ;

L Longueur du thalweg principal en km ;

𝐴𝑚 Aire (en km2 ) de la partie montagneuse » du bassin ;

𝐴𝑝 Aire (en km2) de la partie « plane » du bassin ;

𝜆 Coefficient compris entre 700 et 800 et d'autant plus grand que L est plus
petit

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155

Nous ne saurions trop insister sur les dangers d'une extrapolation inconsidérée de ce genre
de formules qui ne représentent qu'une adaptation mathématique des données recueillies
pendant une durée limitée sur une région climatique donnée.

Formules faisant intervenir la fréquence des crues

Les formules données plus haut ne précisent pas la fréquence du débit de crue qu'elles
permettent de calculer. Or, il est bien évident que, statistiquement parlant, la crue maximum
à craindre au cours d'une période de deux années est sensiblement inférieure à celle qui
peut survenir durant un siècle.

Pourtant dès 1913, Füller avait introduit la notion fondamentale de la variation du débit
maximum probable q(T) en fonction de la durée 'I' de la période d'observation.

La formule initiale de Fuller est la suivante :

𝑞(𝑇) = 𝑞1 (1 + 0.8 𝑙𝑜𝑔10 𝑇) (7.9)

Füller adoptait pour la moyenne des débits maxima de chaque année (crue annuelle) calculée
d'après les conservations disponibles. Si l'on considère que cette moyenne (li est la valeur la
plus probable de la crue maximum lorsque l'on borne son horizon à une seule année, la
formule ci-dessus conduit à assigner comme débit le plus probable aux crues de fréquences
respectives 1/10, 1/100, 1/1000 les valeurs suivantes :

1.8 𝑞1 à la crue décennale (Temps de récurrence T = 10 ans)

2.6 𝑞1 à la crue centenaire (T = 100 ans)

3.4 𝑞1 à la crue millénaire (T = 1000 ans)

4.2 𝑞1 à la crue 10 fois millénaire (T = 10000 ans)

Notons que les valeurs de q et ci-dessus sont des débits moyens journaliers.

Pour passer de ces derniers aux débits instantanés de pointe correspondants 𝑞𝑚 , Füller donne
la formule :

2.66
𝑞𝑚 = 𝑞 (1 + 𝐴0.3 ) (7.10)

A étant la surface du bassin versant en km².

De nombreuses formules du type de celle de Füller ont été utilisées. La plus simple est de
remplacer le coefficient 0.8 par un coefficient de crue β variable d'un bassin à l'autre.

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156

Ainsi M. Coutagne, étudiant graphiquement la corrélation entre q(T) et log (T), a obtenu les
formules suivantes (q en l/s/km2 et T en années) pour différents bassins :

𝑞(𝑇) = 200(1 + 0.8 𝑙𝑜𝑔 𝑇) (7.11)

𝑞(𝑇) = 83(1 + 1.7 𝑙𝑜𝑔 𝑇) (7.12)

𝑞(𝑇) = 140(1 + 1.1 𝑙𝑜𝑔 𝑇) (7.13)

Selon M. Coutagne, le coefficient de crue β, généralement de l'ordre de 0.7 à 0.8, est d'autant
plus grand que le bassin est plus petit et plus irrégulièrement arrosé.

Méthodes des "courbes enveloppes"

La méthode "des courbes enveloppes" n'est qu'un procédé graphique pour condenser et
utiliser les renseignements disponibles sur les crues, survenues dans le passé, sur un
ensemble de bassins autant que possible homogènes ; elle a le mérite de concrétiser la
dispersion naturelle des résultats et de donner directement leur ordre de grandeur.

Figure 7.1 Superficie des bassins versants (en sq²)

La méthode consiste à porter sur un graphique à échelles logarithmiques les débits des plus
fortes crues observées dans une région hydrologiquement homogène en fonction de l'aire des
bassins versants. Le nuage des points ainsi présentés ne dépasse pas une certaine zone du

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157

plan que l'on peut limiter supérieurement par une "courbe enveloppe", celle-ci est souvent
une droite avec le système de coordonnées choisi.

Divers auteurs ont ajusté une formule analytique sur cette courbe qui donne le débit de la
crue maximum observée en fonction de la superficie du bassin versant.

La méthode des courbes enveloppes soulève les critiques suivantes :

- Elle ne donne pas d'indication précise sur la probabilité de la crue maximum admise et
elle ignore toutes les caractéristiques physiques du bassin autres que sa superficie ;
- Il arrive qu'au fur et à mesure que les années passent, des crues catastrophiques d'une
ampleur encore jamais observée surviennent et obligent à déplacer la "courbe
enveloppe" sans que l'on puisse savoir si l'on a ainsi atteint la "limite supérieure" des
cataclysmes hydrologiques possibles.

7.3 Méthodes statistiques basées sur l'analyse de la fréquence des crues

Les méthodes exposées jusqu'ici reposent sur l'emploi d'informations globales provenant d'un
certain nombre de bassins réputés plus ou moins analogues hydrologiquement, à celui faisant
l'objet de l'étude ou du projet envisagé. Elles sont donc particulièrement adaptées aux cours
d'eau sur lesquels on ne possède que peu de données. Une autre façon d'aborder le problème
est de s'attacher à utiliser au maximum les seuls relevés de débits de la station pour laquelle
on cherche à évaluer la plus forte crue à craindre. On est ainsi conduit à faire l'emploi,
notamment, de la technique statistique d'analyse des crues. Celle-ci permet de résoudre le
problème suivant calculer la probabilité pour qu'un débit supérieur à une valeur donnée
survienne un nombre de fois donné pendant une durée donnée.

Le débit de la crue annuelle peut être effectivement considéré comme une variable aléatoire
continue et illimitée, dont on peut se proposer d'étudier la distribution statistique. Cette
distribution étant ajustée sur une des lois théoriques de probabilité connues de façon à
interpréter aussi fidèlement que possible les observations disponibles. On admet que cette
même loi est valable en deçà et au-delà de la période d'expérimentation et permet donc de
calculer le débit ayant une probabilité donnée, même très petite (comme celui de la crue
millénaire par exemple).

On ne perdra pas de vue que l'extrapolation des courbes de distribution « expérimentales »


qu'impliquent les méthodes statistiques entraîne un certain aléa, du fait de l'inadéquation
possible des courbes de distribution théoriques qui sont supposées pouvoir leur être
substituées. Cet aléa grandit lorsque le nombre des crues effectivement observées est faible
(erreur d'échantillonnage)

Aussi, sera-t-il prudent de comparer les chiffres qu'elles fournissent, aux estimations données
par d'autres méthodes utilisant des informations de nature différente. Il appartiendra au
jugement de l'ingénieur de choisir, en définitive, la valeur la plus probable de la crue maximum
cherchée

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Lois de probabilité utilisées pour l'ajustement de la courbe des fréquences de crue

La courbe de fréquence de la crue annuelle, résultant des observations sélectionnées comme


il est dit ci-dessus, étant tracée, le problème est de lui ajuster une loi de probabilité théorique
qui la représentera aussi fidèlement que possible. En pratique, on choisit a priori l'une de ces
lois et l'ajustement consiste à déterminer au mieux, graphiquement ou par un calcul
numérique, les coefficients qui figurent dans celle-ci. Si quelles que soient les valeurs données
à ces coefficients, la loi théorique initialement choisie paraît s'écarter sensiblement de la
courbe expérimentale, on recommence l'opération avec une autre et on retient en définitive
la loi théorique qui s'avère la mieux adaptée.

De nombreux types de lois de probabilité sont effectivement utilisés pour représenter la


courbe cumulée des fréquences de crue. Nous allons passer en revue les plus usuelles :

Loi de Gauss ou de distribution normale

On dit qu'une variable appartient à la distribution normale, lorsque sa fonction de densité de


probabilité est de la forme suivante :

1 𝑥−𝜇 2
1
𝑓(𝑥) = 𝜎√2𝜋 𝑒 −2( )
𝜎 (7.14)

−∞ ≤ 𝑥 ≤ +∞

x= la variable observée

𝜇= la moyenne

𝜎= l’écart – type

La fonction de distribution correspondante se calcule par intégration de la fonction de densité


de probabilité dans le domaine de la variable :

1 𝑡−𝜇 2
𝑥 1
𝐹(𝑥) = ∫−∞ 𝜎√2𝜋 𝑒 −2( )
𝜎 𝑑𝑡 (7.15)

Ce théorème dit que si une variable est composée par l'addition d'un grand nombre
d'éléments indépendants, dont chacun contribue faiblement l'ensemble, alors cette variable
tend vers la distribution normale.

La fonction normale est une fonction de densité de probabilité très importante en hydrologie
parce qu'une grande partie des phénomènes hydrologiques suivent une loi sensiblement
semblable à la loi normale. Cependant, on constate le plus souvent que la distribution des
fréquences de crue (constituée d'un échantillon de maximums annuels) est dissymétrique et
suit plutôt les lois de Gibrat-Gauss, Galton, etc.

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Loi de Gibrat-Gauss ou de l' effet proportionnel

La fonction de distribution a pour expression :


𝑢²
1 𝑢 −
𝐹(𝑞) = ∫ 𝑒 2 𝑑𝑢 (7.16)
√2𝜋 −∞

𝑢 = 𝑎 log(𝑞 − 𝑞0 ) + 𝑏 (7.17)

Les coefficients a, b et 𝑞0 sont ajustés par la méthode du maximum de vraisemblance.

Loi de Gumbel ou des valeurs extrêmes

Considérons par exemple, une suite S d'observations, en nombre infini, représentant des
valeurs statiquement indépendantes d'une même variable aléatoire « a ». Prélevons dans
cette série un grand nombre n d'échantillons comportant chacun m observations et dans
chaque échantillon, classons ces dernières par ordre de grandeur décroissant. Quelle sera la
loi de distribution statistique de la série de n termes constituée par la plus grande valeur x, de
chacun des n échantillons extraits de la série complète S des observations ?

Les études de divers statisticiens tels que Fréchet, Gumbel, etc... ont montré que,
moyennant des hypothèses très peu restrictives concernant la loi de probabilité de la
variable aléatoire « a » dans la série complète S, la distribution statistique de la série des
plus grandes valeurs afférentes aux n échantillons susvisés tend asymptotiquement vers une
loi simple de probabilité indépendante de celle régissant la variable aléatoire « a » dans la
suite S

Cette propriété est particulièrement intéressante dans le cas qui nous occupe. Elle signifie
en effet, que quelle que soit la forme de la loi de probabilité des débits journaliers observés
à une station, la série des valeurs dont chacune représente le débit maximum de l'année
sera distribuée suivant une « loi limite des valeurs extrêmes »

On a pu déterminer tous les types possibles de ces lois limites qui se ramènent à trois dont
la loi de Gumbel qui a fait l'objet d'assez nombreuses applications à l'étude des débits des
crues maximales. Celte loi limite correspond à une fonction de densité de probabilité de la
forme :
−𝛼(𝑥−𝑥0 )
𝑓(𝑥) = 𝑒 −𝑒 (7.18)

On en obtiendra très simplement des valeurs approchées à partir des relations suivantes qui
lient α et x0 à x et σ, respectivement moyenne et écart-type de la distribution expérimentale :

1 0.577
= 0.780𝜎 et 𝑥0 = 𝑥 − (7.19)
𝛼 𝛼

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160

Pour une estimation plus précise, on emploie des méthodes graphiques analogues dans leur
principe à celles utilisées pour l'adaptation d'une loi de Gibrat – Gauss à la courbe des débits
classés.

Malgré certaines insuffisances de justification théorique, l'utilisation de la loi de Gumbel pour


l'étude des crues maximales a connu un certain succès. Pour les plus forts débits
correspondant à des durées de retour de plus en plus importantes, on peut montrer que la loi
de Gumbel tend asymptotiquement vers la formule de Fuller qui reçoit ainsi une justification
théorique imprévue par son auteur

7.4 Méthodes hydrométéorologiques

Nous désignerons ainsi les méthodes basées sur une relation de cause à effet, qui visent à
calculer le débit maximum auquel donnera lieu l'averse la plus dangereuse pouvant tomber
sur le bassin considéré à partir de l'étude du mécanisme hydrométéorologique de
l'écoulement. Leur application suppose donc que l'on a acquis au préalable, une bonne
connaissance de la distribution spatiale et temporelle des averses sur le bassin, afin de pouvoir
définir l'averse critique qui donnera la plus forte crue. Il serait en outre souhaitable de
connaître la probabilité de ladite averse et aussi celle de la crue subséquente pour passer de
l'averse ainsi définie à l'hydrogramme de crue correspondant. La technique la plus adéquate
est sans doute celle de l'hydrogramme unitaire, mais surtout dans le cas de grands bassins, on
doit souvent se contenter de procédés plus expéditifs et moins précis.

De trois méthodes disponibles dans la littérature (méthode de l'hydrogramme unitaire,


méthode rationnelle, méthode de l'hydrogramme synthétique), nous nous contentons
d'exposer la méthode dite rationnelle.

Méthodes rationnelles

Longtemps avant la mise sur pied de la méthode de l'hydrogramme unitaire, on a employé


pour le calcul de la courbe des débits correspondant à une averse donnée, la méthode
rationnelle. Cette dernière est en fait une approximation de la méthode de l'hydrogramme
unitaire et conduit à une formule très simple donnant un débit approché par excès. Elle est
d'ailleurs encore utilisée notamment dans le cas où la zone drainée est peu étendue
(aéroports, voiries, réseaux de collecteurs urbains, etc.).

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Méthode rationnelle américaine

Le débit maximum ruisselé Q (en Vs) pour un bassin versant est donné par la relation :

𝑄 = 𝜓𝜑𝑖𝐴 (7.20)

Avec :

i : intensité de précipitations relevée sur les courbes intensité-durée- fréquence (l/s/m2) ;

A : superficie du bassin versant (m2) ;

𝜑 : coefficient moyen de ruissellement dépendant de l'état du sol (-) ;

𝜓 : coefficient de réduction tenant compte de la répartition spatiale de la pluie sur le bassin


versant (-).

Le coefficient moyen de musellement 𝜑 est le rapport entre le volume de ruissellement et le


volume de précipitations. Il vaut environ :

𝜑= 0.9 pour une surface totalement imperméable (toitures, chaussées et trottoirs


modernes) ;
0.8 pour une surface bâtie 70% imperméable ;
0.6 pour un passage à larges joints ;
0.6 pour un terrain montagneux planté d’arbres ;
0.5 pour un terrain cultivé argilo – limoneux ;
0.2 pour un terrain plat cultivé, terrain sableux ;
0.2 pour les allées en graviers ;
0.05 pour des plaines boisées.

𝜓 = 1 − 0.005√𝐷𝑒𝑞 (Coefficient de Frühling) (7.21)

4𝐴
𝐷𝑒𝑞 = √ 𝜋 (Diamètre équivalent) (7.22)

Dans certaines littératures, on remplace le diamètre équivalent par la longueur maximale du


bassin versant.

Le débit maximum Q est provoqué par l'intensité maximale moyenne sur la durée du temps
de concentration tc du bassin. Il s'ensuit que ce débit est indépendant des variations

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162

d'intensité durant la période de pluie intense. Ainsi, le volume de pluie tombé à l'instant t
arrivera à l'exutoire au temps t + tc.

Le temps de concentration tc est défini comme le temps mis par les gouttes de pluie tombant
sur la partie la plus hydrauliquement éloignée pour atteindre l'exutoire du bassin. Il peut être
estimé par ces différentes formules empiriques :

- Selon Kerby (1959)

𝐿𝑛
𝑡𝑐 = 4.3√ (en minutes) (7.23)
𝑔√𝑆0

L: plus grande longueur du bassin en m (L < 400 m)


g: 9.81 m/s²
𝑆0 : la pente du terrain
𝑛 = Coefficient retardateur
= 0.02 pour une superficie imperméable
= 0.40 pour un terrain cultivé
= 0.80 pour la forêt

- Selon Temes (1978)

𝑡𝑐 = 0.105𝐿0.76 𝑆0−0.19 (en minutes) (7.24)

- Selon Kirpich

𝑡𝑐 = 0.01947𝐿0.77 𝑆0−0.385 (en minutes) (7.25)

L :la longueur totale du cours d’eau en (m)


∆𝐻
𝑆0 = : la pente du terrain
𝐿

Où ∆𝐻 est la différence entre deux élévations extrêmes du bassin.

Dans certaines littératures, pour un réseau de collecteurs existant, on calcule le temps de


concentration par la formule ci-après dans laquelle la vitesse d'écoulement U dans les
collecteurs est estimée :
𝐿
𝑡𝑐 = 𝑈 Où L est la longueur du collecteur reliant l’amont et l’exutoire du bassin.

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En Belgique, on admet comme choix des périodes de retour T (fréquences de pluie), les
valeurs suivantes :

Type d'ouvrage T (ans)


Canalisations élémentaires, 5
collecteurs ruraux
Aérodromes, autoroutes, collecteurs 10
secondaires
Collecteurs principaux 25
Grands collecteurs, voûtement de 50
rivières urbaines, déversoirs

On peut résumer comme suit les critiques que soulève l'emploi de la méthode rationnelle :

- Le coefficient de ruissellement (P est supposé constant sur tout le bassin et pendant toute
la durée de l'averse, ce qui est souvent loin de la réalité.

- La méthode rationnelle américaine ne tient pas compte du stockage de l'eau de


ruissellement sur le bassin, lequel a pour effet d'étendre la durée de base de
l'hydrogramme de ruissellement élémentaire.

Pour tenir compte du stockage du réseau, on a développé d'autres méthodes dont certaines
sont dérivées de la méthode rationnelle américaine. Nous nous contentons de les citer ici eu
égard au temps légal limité qui nous a été imparti. Il s'agit de :

- La méthode de Caquot ;
- La méthode de HaufT-Vicari ;
- La méthode HVM

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164

8 LAMINAGE DES CRUES


8.1 Définitions

Le changement brusque de débit d’une rivière ou les modifications de ses caractéristiques


physiques en particulier des zones d'emmagasinement sont souvent à l'origine d’in
changement du régime d'écoulement ; celui-ci peut passer de permanent à non-permanent.
Dans ce dernier cas, la relation entre le niveau d’eau et le débit n'est pas univoque, elle
diffère en fonction du temps et des autres caractéristiques de l'écoulement.

Dans le cas d’une modification du débit, la non-prévenance de l’écoulement est due à


l’apparition des vagues d'accélération ou de refoulement dont la célérité est différente de la
vitesse moyenne de l’écoulement. Prenons par exemple, le cas d’une augmentation brusque
du débit entre deux sections S1 et S2 (figure 8.1) avec débits, superficies et vitesses Q1, A1, v1
et Q2, A2, v2. Cette augmentation produit une onde de célérité u, et d’après l’équation de
continuité :

𝑢(𝐴2 − 𝐴1 ) = 𝐴2 𝑣2 − 𝐴1 𝑣1 (8.1)

Alors,
𝐴2 𝑣2 −𝐴1 𝑣1 𝑄 −𝑄
𝑢= = 𝐴2−𝐴1 (8.2)
𝐴2 −𝐴1 2 1

On voit que la célérité de l’onde est définie par le rapport entre le changement de débit et le
changement de section, soit :
𝑑𝑄 1 𝑑𝑄
𝑢= = 𝑏 𝑑ℎ (8.3)
𝑑𝐴

b = largeur moyenne du cours d’eau

h = profondeur moyenne du cours d’eau

Fig. 8.1 Augmentation brusque du débit

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D’après la formule de Chézy, pour des rivières larges :


1 1
𝑣 = 𝐶 ℎ2 𝑖 2 (8.4)

Et

3 1
𝑄 = 𝐴 𝑣 = 𝑣 𝑏ℎ = 𝐶 𝑏 ℎ2 𝑖 2 (8.5)

Où i = pente de la ligne d’eau

La dérivée de (8.5) donne :

1 1
𝑑𝑄 3 3
= 2 𝐶 𝑏 ℎ2 𝑖 2 = 2 𝑏𝑣 (8.6)
𝑑ℎ

Et l’équation (8.3) devient :

3
𝑢 = 2𝑣 (8.7)

Cette équation indique que la célérité de l’onde est supérieure à la vitesse de l’eau dans des
conditions d’écoulement permanent. L'aménagement rationnel des ressources hydriques ou
des plaines inondables dépend très souvent de la solution des problèmes reliés aux
écoulements non permanents des cours d’eau. Parmi ces problèmes, considérons-en deux
qui sont particulièrement Importants :

1) La prédiction de la ligne d'eau dans un tronçon de rivière pour des conditions


prédéfinies de débit ;
2) La prédiction de l’hydrogramme dans une section de rivière lorsqu’on connait
l'hydrogramme dans une autre section du cours d'eau.

Dans le premier cas, nous nous intéressons au problème de courbe de remous du tronçon
à l’étude et dans le deuxième cas, à celui du laminage d'un hydrogramme.

La solution des deux problèmes requiert la connaissance des caractéristiques physiques


de la rivière (section transversale, pente, périmètre mouillé, rugosité, volume
d’emmagasinement. etc.) ainsi que des conditions hydrodynamiques des sections de
démarrage de la courbe de remous.

Outre les cas typiques de construction de barrages-réservoirs, digues, dérivations. etc., au


Canada, le problème des écoulements non permanents est particulièrement important au
moment de la débâcle des rivières au printemps. En effet, bien souvent il arrive que lors de la
rupture de la couche de glace, le cheminement des glaçons s’arrête brusquement en certains
endroits particuliers (rétrécissement, hauts fonds, etc.) et accumulation de blocs de glace crée

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de véritables barrages dont le refoulement amont occasionne des inondations parfois


catastrophiques. Ces barrages temporaires s'appellent des embâcles.

De plus la rupture de ces embâcles, si elle est causée par la pression hydrostatique et non pas
par une augmentation graduelle de la température, peut engendrer une onde de crue se
déplaçant vers l’aval jusqu’à la rencontre du prochain embâcle. On voit aisément l’intérêt de
la prédiction des niveaux d'eau probables aux différents endroits des cours d’eau et en
particulier, près des sites d’habitation et des endroits économiquement importants.

8.2 Laminage des crues


Définition

On appelle laminage d'une crue la réduction du débit de pointe de son hydrogramme


moyens naturels ou artificiels. Cela consiste aussi à la prédiction de l’intensité, de la durée et
de l’instant d’une survenue d’une onde de crue dans une section B donnée d’une rivière
partant de l’observation de cette onde dans une section A située en amont de cette rivière.

Fig. 8.2

La prédiction d’une onde de crue en A peut aussi se faire à partir des mesures des
précipitations sur le bassin versant correspondant (pour un bassin peu étendu avec des
caractéristiques plus ou moins homogènes)

Cela se complique pour des vastes bassins versants avec des caractéristiques géographiques,
géologiques non homogènes (par exemple le bassin du fleuve Congo).

Le déplacement d’une onde de crue est accompagné d’une perte d'énergie due
principalement aux forces de friction du fond et des berges, ce qui produit une réduction de
la pointe de son hydrogramme. Ce type d’atténuation s'appelle laminage naturel.

Si l’onde de crue trouve sur son passage un réservoir muni d'un système de vidange
quelconque, un certain volume de la crue servira à remplir le réservoir jusqu'à la cote de
déversement. Ensuite, le débit sortant suivra la courbe caractéristique du réservoir et/ou des
vannes de fond et l’hydrogramme de sortie présentera une pointe plus faible et décalée dans
le temps par rapport à celle de l’hydrogramme d’entrée (figure 8.4)
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Modèle de laminage dynamique (Propagation d’onde de crue)

La propagation d’une onde de crue est décrite par les équations différentielles de De Barré de
Saint Venant.

𝐵𝜕ℎ 𝜕𝑄
- Equation de continuité : + 𝜕𝑥 = 0
𝜕𝑡
𝜕𝑄 𝜕 𝑄2 𝜕ℎ
- Equation de mouvement : + 𝜕𝑥 ( 𝐴 ) = 𝑔𝐴 (𝑆𝑜 − 𝑆𝑓 − 𝜕𝑥 )
𝜕𝑡

L’intégration de ces équations est complexe et n’a pu être faite analytiquement que
moyennant de nombreuses hypothèses simplificatrices.

Laminage hydrologique

Dans ce cas, l’équation dynamique est remplacée par une expression simple empirique,
déduite des observations sur terrain (par exemple le modèle de boite noire) :

𝑑𝑆
𝐼−𝑂 = (8.8)
𝑑𝑡

𝐼1 +𝐼2 𝑂1 +𝑂2
2
∆𝑡 − 2
∆𝑡 = 𝑆2 − 𝑆1 (8.9)

∆𝑡 𝐼1 +𝐼2 ∆𝑡
𝑆2 + 𝑂2 2
= 2
∆𝑡 − 𝑂1 2
+ 𝑆1 (8.10)

Laminage à travers un réservoir


8.2.4.1 Solution tabulaire et graphique

Supposons un réservoir ayant un stockage S défini par une fonction analytique de la


profondeur h :

𝑆 = 𝑓(ℎ) (8.11)

Ce réservoir est muni d'un système d'évacuation dont le débit total est aussi fonction de la
profondeur.

Soit I = f(t), l'hydrogramme d’une crue enregistrée à l’entrée du réservoir, et soit O = g(t),
l'hydrogramme de sortie.

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L'équation de continuité peut être exprimée sous la forme suivante :


𝑑𝑄
𝐼−𝑂 = (8.12)
𝑑𝑡

Fig. 8.3 Exemple typique de laminage par un réservoir

Ou bien

𝑡 𝑡
∆𝑆 = 𝑆2 − 𝑆1 = ∫𝑡 2 𝐼 𝑑𝑡 − ∫𝑡 2 𝑂 𝑑𝑡 (8.13)
1 1

Si on appelle I1 et I2 ainsi que O1 et O2 les débits d'entrée et de sortie aux temps t1 et t2


respectivement, on peut écrire l'équation de continuité en termes des valeurs moyennes :

𝐼 +𝐼 𝑂1 +𝑂2
[ 12 2 − ] ∆𝑡 = 𝑆2 − 𝑆1 = ∆𝑆 (8.14)
2

Cette équation implique que le changement de l’hydrogramme d'entrée est linéaire pendant
la période de laminage ∆𝑡. Il faut donc s'assurer que t est suffisamment court pour que cette
hypothèse soit réaliste.

La solution de l’équation (8.16) en termes de O requiert une connaissance préalable des


fonctions suivantes :

1) La fonction du volume du réservoir par rapport à l'élévation ;


2) La fonction du débit de sortie par le déversoir et/ou les vannes de fond par rapport à
l'élévation ;
3) La fonction de l'hydrogramme d'entrée discrétisé à chaque intervalle t.

Deux méthodes peuvent être employées pour résoudre l'équation (8.14), selon les
hypothèses imposées à la fonction d’emmagasinement par rapport au débit.

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8.2.4.2 Méthode graphique de PULS

Cette méthode suppose que la fonction d'emmagasinement par rapport au débit est
invariable pendant toute la durée de la crue. Pour résoudre l'équation (8.16), on commence
𝑂∆𝑡 𝑂∆𝑡
par tracer les courbes 𝑆 + 2 et 𝑆 − 2 en fonction du débit (figure 8.5).

On suppose que la valeur initiale du débit de sortie 𝑂1 est connue (on peut considérer que
𝑂1 = 𝐼1 ).

𝑂∆𝑡
Avec la valeur de départ, on obtient sur la courbe (𝑆 − ) le point A. L'horizontale O1A
2
𝐼1 +𝐼2
est prolongée d'une distance égale ∆𝑡, et la verticale passant par l'extrémité de cette
2
𝑂∆𝑡
prolongation coupe la courbe 𝑆 + 2 au point B qui définit le débit de sortie O2. Pour la
période t suivante, O2 devient le débit initial de sortie O1 et on recommence le processus.

L'ensemble des valeurs de O permet de construire l’hydrogramme laminé.

8.2.4.3 Méthode du coefficient d'emmagasinement

Cette méthode émet l'hypothèse que le débit de sortie O est proportionnel à


l'emmagasinement S :

Volume emmagasiné (m3/s) h

Fig. 8.4 Détermination graphique du débit de sortie O2 à la


fin d’un intervalle de temps ∆𝑡, le débit initial O1
étant connu

Ainsi, l’équation du laminage (8.16) devient :

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𝐼 +𝐼 𝑂1 +𝑂2
[ 12 2 − ] ∆𝑡 = 𝐾(𝑂2 − 𝑂1 ) (8.15)
2

Ou bien
1
𝑂2 = 𝑂1 + 𝐶(𝐼1 − 𝑂1 ) + 2 (𝐼2 − 𝐼1 ) (8.16)


∆𝑡
𝐶 = 𝐾+1/2∆𝑡 (8.17)

Si on trace ta courbe de S en fonction de O, K représente l’inverse de la pente de chacun


des points de la courbe. Alors pour calculer les valeurs successives de O dans l'équation (8.16),
il faut franchir les étapes suivantes :

1) Tracer la courbe de S en fonction de O ;


2) Tracer par ajustement analytique, par dérivation graphique ou par discrétisation, la courbe
de K (ou 1 /K) en fonction de O ;
3) Tracer les courbes de C et 1/2 C à l'aide de l'équation (8.17) ;
4) Calculer successivement les différentes valeurs de O d'après l'équation (8.16)

Laminage dans un tronçon de rivière par la méthode de Muskingum


8.2.5.1 Principe

Cette méthode, développée par G.T McCarthy en 1934, est basée sur le principe
qu’une onde de crue se déplaçant dans une rivière est amortie par la friction du fond et des
berges, ainsi que par l’emmagasinement dans le lit d’inondation.

Fig. 8.5

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8.2.5.2 Equation de Muskingum

Pendant la période de crue, le débit d’entrée dans une section amont st supérieur au
débit de sortie dans une section aval. L’emmagasinement prend la forme d’un prisme dont un
coin a la pente vers l’amont. Pendant la période de décrue, la situation est renversée. Le coin
d’emmagasinement a la pente vers aval (figure 8.6)

Fig. 8.6 Période de crue et décrue dans un tronçon de lit de rivière, méthode de Muskingum

L’emmagasinement total est :

𝑆 = 𝐾𝑂 + 𝐾𝑥(𝐼 − 𝑂) (8.18)

Cette relation s’appelle « équation de Muskingum »

Si l’on considère un intervalle de temps ∆𝑡, on a :

𝑆2 − 𝑆1 = 𝐾[𝑥(𝐼2 − 𝐼1 ) + (1 − 𝑥)(𝑂2 − 𝑂1 )] (8.19)

L’équation de continuité est :


1 1
(𝐼1 + 𝐼2 )∆𝑡 − (𝑂1 + 𝑂2 )∆𝑡 = 𝑆2 − 𝑆1 (8.20)
2 2

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8.2.5.3 Détermination des coefficients K et x

D’après Cunge : 0 ≤ x ≤ 0.5 ; pour une rivière x ≈ 0.2

Δ𝑆
Lorsqu’il y a un affluent, l’équation de continuité devient : 𝐼 − 𝑂 + 𝑞∆𝑥 = Δ𝑡

I. Hydrogramme d’entrée et de sortie connues

a) Méthode graphique

On choisit une valeur de x1 pour x et l’on construit S en fonction de 𝑂 + 𝑥1 (𝐼 − 𝑂) pour


plusieurs pas de temps. On obtient une courbe sous la forme d’une boucle. On répète
l’opération, en changeant les valeurs de x jusqu’à avoir une courbe sensiblement assimilable
à une droite. Le coefficient angulaire est la constante K

Fig. 8.7

b) Méthode analytique

Cette méthode est analogue à la méthode graphique. Du choix de x1 chaque intervalle de


temps ∆𝑡 = 𝑡𝑗+1 − 𝑡𝑗 , on calcule la valeur de K.

De 𝑆 = 𝐾[𝑂 + 𝑥(𝐼 − 𝑂)]

𝑆1 = 𝐾[𝑂𝑗 + 𝑥1 (𝐼𝑗 − 𝑂𝑗 )] (8.21)

𝑆2 = 𝐾[𝑂𝑗+1 + 𝑥1 (𝐼𝑗+1 − 𝑂𝑗+1 )] (8.22)

𝑆2 − 𝑆1 = 𝐾[(𝑂𝑗+1 − 𝑂𝑗 ) + 𝑥1 (𝐼𝑗+1 − 𝐼𝑗 − 𝑂𝑗+1 + 𝑂𝑗 )] (8.23)

𝐼1 +𝐼2 𝑂1 +𝑂2
De ∆𝑡 − ∆𝑡 + 𝑞∆𝑥∆𝑡 = 𝑆2 − 𝑆1
2 2

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0.5∆𝑡[(𝐼𝑗+1 +𝐼𝑗 )−(𝑂𝑗+1 +𝑂𝑗 )+2𝑞∆𝑥] 𝑁


𝐾 = (𝑂 =𝐷 (8.24)
𝑗+1 −𝑂𝑗 )+𝑥1 [(𝐼𝑗+1 −𝐼𝑗 )−(𝑂𝑗+1 −𝑂𝑗 )]

Pour chaque intervalle de temps, on construit graphiquement la courbe N en fonction de D.


On obtient de nouveau une boucle et par ajustements successifs, on obtient la vraie valeur de
x pour laquelle la boucle se réduit sensiblement à une droite.

Fig. 8.8 Détermination des paramètres x et K de l’équation de Muskingum

c) Méthode estimative

L’estimation de K et x part de deux points d’intersection de l’hydrogramme d’entrée avec celui


de sortie.

En ces points I = O et aussi S = KO = KI

Fig. 8.9

𝑆1 = 𝐾𝐼1 au temps t1

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𝑆2 = 𝐾𝐼2 au temps t2

∆𝑆 = 𝑆2 − 𝑆1 = 𝐾(𝐼2 − 𝐼1 ) = 𝐾∆𝐼 (8.25)


∆𝑆
Ou 𝐾 = et de 𝑆 = 𝐾[𝑂 + 𝑥(𝐼 − 𝑂)] (8.26)
∆𝐼

𝑆−𝐾𝑂
On obtient 𝑥 = 𝐾(𝐼−𝑂) (8.27)

II. Hydrogramme d’entrée et de sortie non connus


a) Méthode directe de Muskingum – Cunge

Cette méthode détermine directement les coefficients K et x des relations :


𝐿
𝐾= (8.28)
𝐶

̅

𝑥 = 0.5 − 2𝑆 ̅ 𝐶𝐿
(8.29)
0𝑏

Où L = longueur du tronçon de rivière

𝐶 = √𝑔ℎ Célérité de l’onde

ℎ̅ = hauteur d’eau moyenne

𝑏̅ = largeur superficielle moyenne

𝑆0 = volume d’emmagasinement au temps t = t0

8.2.5.4 Application lorsque K et x connues

De l’équation ( ), on obtient les expressions pour deux instants t1 et t2

De là, on obtient :

𝑆2 − 𝑆1 = 𝐾[𝑂2 − 𝑂1 + 𝑥(𝐼2 − 𝐼1 − 𝑂2 + 𝑂1 )] (8.30)

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La combinaison de cette équation à celle de continuité donne :


𝐼1 +𝐼2 𝑂1 +𝑂2
𝐾(𝑂2 − 𝑂1 ) + 𝐾𝑥(𝐼2 − 𝐼1 ) − 𝐾𝑥(𝑂2 − 𝑂1 ) = ∆𝑡 − ∆𝑡 + 𝑞∆𝑥∆𝑡 (8.31)
2 2

Ou

1 1 1 1
𝑂2 (𝐾 − 𝐾𝑥 + 2 ∆𝑡) = 𝐼2 (−𝐾𝑥 + 2 ∆𝑡) + 𝐼1 (𝐾𝑥 + 2 ∆𝑡) + 𝑂1 (𝐾 − 𝐾𝑥 − 2 ∆𝑡) + 𝑞∆𝑥∆𝑡
(8.32)

Ainsi

𝑂2 = 𝐶0 𝐼2 + 𝐶1 𝐼1 + 𝐶2 𝐼1 + 𝐶3 (8.33)

Avec

−𝐾𝑥+0.5∆𝑡
𝐶0 = (8.34)
𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡

𝐾𝑥+0.5∆𝑡
𝐶1 = 𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡 (8.35)

𝐾(1−𝑥)−0.5∆𝑡
𝐶2 = 𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡 (8.36)

𝑞∆𝑥∆𝑡
𝐶3 = 𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡 (8.37)

S’il n’y a pas d’affluent, l’expression devient :

𝑂2 = 𝐶0 𝐼2 + 𝐶1 𝐼1 + 𝐶2 𝐼1 (8.38)

Remarquons que 𝐶0 + 𝐶1 + 𝐶2 = 1 et ces trois coefficients sont tous positifs.

𝐾 et ∆𝑡 étant positifs et 0 ≤ x ≤ 0.5, tous les numérateurs sont positifs car le dénominateur est
positif.

Avec −𝐾𝑥 + 0.5∆𝑡 ≥ 0

𝐾(1 − 𝑥) + 0.5∆𝑡 ≥ 0

2𝐾𝑥 ≤ ∆𝑡 ≤ 2𝐾(1 − 𝑥) : On obtient l’intervalle dans lequel on devra prendre le pas


de temps ∆𝑡.
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8.2.5.5 Exemple

K = 11h ; ∆𝑡 = 6ℎ ; 𝑥 = 0.13

−𝐾𝑥+0.5∆𝑡 −11∗0.13+0.5∗6 1.57


𝐶0 = 𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡 = 11(1−0.13)+0.5∗6 = 12.57 = 0.125

𝐾𝑥+0.5∆𝑡 4.43
𝐶1 = 𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡 = 12.57 = 0.352

𝐾(1−𝑥)−0.5∆𝑡 6.57
𝐶2 = 𝐾(1−𝑥)+0.5∆𝑡 = 12.57 = 0.523

On constate que l’expression 𝑂2 = 𝐶0 𝐼2 + 𝐶1 𝐼1 + 𝐶2 𝐼1 + 𝐶3 est une équation algébrique


linéaire simple. Il transparaît que la méthode de Muskingum est un exemple de la résolution
des équations du type parabolique de De Barré de Saint Venant par la méthode des
différences finies.

Autres modèles

Les autres modèles de laminage de crue que l’on peut trouver dans la littérature sont ceux de KALININ
– MILJUKOV et de « Streamflow Synthesis and Reservoir Regulation ». Ces modèles sont équivalents à
∆𝑥
celui de MUSKINGUM lorsque 𝐾 = 𝐶 et x = 0 pour le premier et lorsque x = 0 pour le second.

a) Modèle de Kalinin – Miljukov

𝑂𝟐 = 𝑂1 + (𝐼1 − 𝑂1 )𝐾1 + (𝐼2 − 𝐼1 )𝐾2 (8.39)


∆𝑡
𝐾1 = 1 − 𝑒 −𝐶∆𝑥 (8.40)
∆𝑡
𝐾2 = 1 − 𝐾1 𝐶∆𝑥 (8.41)

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