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GUIDE DES TRAVAUX PRATIQUES D’HYDROELECTRICITE


I. OBJECTIFS GENERAUX
Au terme de ces travaux pratiques, l’étudiant devra être capable de :
- Décrire et comprendre le fonctionnement d’une centrale hydroélectrique ;
- Identifier et connaitre les éléments majeurs constituants une centrale
hydroélectrique ;
- Mener les études nécessaires à la détermination des potentiels hydroélectriques
dans un projet de construction d’une centrale hydroélectrique.

II. OBJECTIFS SPECIFIQUES


De manière plus concrète, l’étudiant devra être capable au terme de ces travaux
pratiques de :
- Jauger les différents débits d’un cours d’eau ;
- Comprendre la notion de perte de charge ;
- Déterminer le potentiel hydroélectrique naturel et disponible d’un site
d’aménagement hydroélectrique ;
- Caractériser le bassin versant d’un cours d’eau ;
- Estimer les différentes crues d’un projet d’aménagement hydroélectrique.

III. ACTIVITES D’APPRENTISSAGE

- Exercices dirigés
- Illustration vidéo
- Visite de quelques centrales hydroélectriques

IV. MODE D’EVALUATION

- Travaux dirigés séance tenante


- Travaux à domicile (Exercices d’application)
- Rapport de la visite

V. PLAN
Chapitre I : Généralités sur les aménagements hydroélectriques
1. Introduction
2. Perspectives de la production hydroélectriques mondiale
3. Approvisionnement et demande en énergie
4. Quelques définitions
5. Type d’aménagements hydroélectriques
6. Quelques équipements des centrales hydroélectriques
7. Microcentrale hydroélectrique.
8. Autres types d’énergie hydraulique.

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Chapitre II : Etudes préalables pour un projet d’aménagement Hydroélectrique


1. Phase de préfaisabilité
2. Phase de faisabilité
Chapitre III : Etude du Potentiel Hydroélectrique d’un site d’aménagement
hydroélectrique
1. Caractérisation du bassin versant (Etude topographique)
2. Etudes hydrologiques
A. Mesure des débits
B. Bilan hydrologique du Bassin versant
C. Estimation des crues
3. Estimation du potentiel hydroélectrique d’un cours d’eau
A. Potentiel naturel du site
B. Potentiel disponible d’un site
Chapitre IV : Visite de quelques centrales hydroélectriques.

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Chapitre I : GENERALITES SUR L’AMENAGEMENT DES CENTRALES


HYDROELECTRIQUES

1. Introduction
La filière hydroélectrique constitue non seulement une des filières renouvelables de
production d’électricité au monde mais également la première à être exploitée par
l’homme. Elle valorise les cours d’eau (fleuves et rivières) existants moyennant des
aménagements allant du plus simple au plus complexe.
Environ le quart de la production mondiale en électricité est hydroélectrique. L’énergie
hydraulique était, il y a encore quelques décennies, l’une des principales sources
d’énergie des pays industrialisés.
Tout projet hydroélectrique devrait considérer sérieusement les implications
environnementales, sociales et économiques en les comparant aux autres sources
d’énergie. Et ce, au niveau initial du projet.
Dans le long terme, il a été démontré que l’hydroélectricité est économiquement plus
avantageuse si et seulement si elle est incorporée dès la conception initiale à plusieurs
projets alternatifs en y prévoyant des expansions futures en vue de satisfaire à la
demande en utilisant de nouvelles générations des unités turbines-alternateurs
(générateurs) plus performant.
2. Perspectives de la production hydroélectrique mondiale
En 1981, l’ONU a estimé que seulement 17% du potentiel hydroélectrique mondial
était utilisé. Ce chiffre devrait atteindre 80% en 2020. En outre, les statistiques au
niveau mondial estiment la puissance installée des centrales hydrauliques de moins de
10MW à environ 47 000 MW, le potentiel technique et économique avoisinant
180 000 MW.
La plupart des pays dans le monde exploite des capacités hydroélectriques très limitées
par rapport à leur potentiel. C’est le cas notamment de l’Australie (28%), l’Inde
(42%), la Corée (15%), le Royaume-Uni (32%), les USA (13%) et la Russie (21%).
Aujourd’hui, la RDC n’a développé qu’environ 5% de tout son potentiel
hydroélectrique estimé à environ 100 000 MW.
3. Approvisionnement et demande d’énergie
L’énergie électrique peut être générée à partir des centrales thermiques,
thermonucléaires et hydroélectriques.
La production de l’hydroélectricité est contrôlée par les turbines à eau.
Les centrales thermiques utilisent des turbines à vapeur, du carburant fossile (fuel)
comme le pétrole ou encore des minerais radioactifs (cas du nucléaire).

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a) Demande en énergie électrique


La demande d’énergie électrique se définit comme la charge totale que les
consommateurs choisissent à un moment donné à connecter sur une grille/réseau de
distribution d’énergie.
Cette demande en énergie varie d’heure en heure durant la journée, de jour en jour et
d’année en année. Donc, le système de distribution doit avoir une capacité suffisante
pour satisfaire la demande en plus des imprévus telles que les coupures brusques et les
arrêts pour maintenance.
Figure 1. Courbe de demande typique
- La charge de base (peak load) : c’est la demande minimale d’énergie électrique.
Elle est continuellement dépassée.
- La charge moyenne : elle est obtenue en divisant l’aire limitée par la courbe par
le temps.
- Le coefficient de charge pour un temps donné : c’est le rapport charge
moyenne/charge de pointe. Il est exprimé en pourcentage et représente la
valeur journalière, hebdomadaire, mensuelle ou annuelle de la demande en
électricité.
Il est à souligner que ces coefficients de charge représentent en fait un certain degré
d’inefficacité à satisfaire la demande. Il faudrait donc prévoir une machinerie
génératrice du surplus d’électricité pour les heures de pointe car en moyenne une
bonne partie des machines est aux arrêts.
b) Choix du type de système d’énergie
Le choix du type de système de production d’énergie dépend de la nature du fuel
disponible, son coût, la disponibilité des d’aménagements, son impact sur
l’environnement, la capacité à répondre à la demande en croissance continue, etc.
 Hydroélectricité
Le coût du fuel pour l’hydroélectricité est virtuellement nul. Cependant, les coûts des
travaux du génie civil du barrage lui-même et des structures associées telles que les
conduites forcées, les lignes de transmissions, etc. coûtent plus que les systèmes
thermiques.
 Electricité des centrales thermiques
Les centrales thermiques sont plus performantes pour opérer à charge maximale et par
conséquent sont donc appropriées pour continuellement générer à quasi-capacité
l’énergie nécessaire pour satisfaire à la charge de base.
Remarque : Il faut au moins 30 minutes pour démarrer et charger un système
thermique. Alors qu’il ne faut que quelques secondes à 5 minutes pour démarrer et
opérer une centrale hydroélectrique.

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Les centrales hydroélectriques sont donc plus appropriées pour satisfaire aux variations
de demande avec perte minimale d’énergie. Un système idéal consisterait à utiliser un
couple centrale thermique pour générer l’énergie jusqu’au maximum de la charge de
base, et l’hydroélectricité fournissant l’énergie de pointe.
 Energie des centrales nucléaires
Les centrales nucléaires ne sont pas aussi appropriées pour satisfaire aux variations de
demandes parce que les réacteurs ne sont pas facilement contrôlables pour répondre
rapidement aux variations de charge. Ainsi, les centrales nucléaires sont utilisées pour
satisfaire les besoins de base avec un coefficient de charge de 80%.
Parce que non volumineux, le coût du transport du fuel nucléaire (combustible
nucléaire) est négligeable. Donc, les centrales nucléaires sont avantageuses là où les
combustibles fossiles traditionnels et l’hydroélectricité sont inexistants.
Les centrales nucléaires contrairement aux centrales thermiques à combustibles fossiles
ne nécessitent pas l’installation de système coûteux de contrôle de la pollution de l’air
et de l’atmosphère. Seuls les problèmes de sécurité empêchent la prolifération des
centrales nucléaires.
4. Quelques définitions

a) La hauteur efficace ou hauteur nette : c’est la hauteur disponible pour la


production énergétique après déduction des pertes liées au système de
transport (canal d’amené ou conduite forcée) jusqu’à la centrale de production.
L’eau tombe d’une source élevée jusqu’aux turbines dont elle permet le
fonctionnement. Les turbines à leur tour entrainent les alternateurs qui
finalement produisent le courant électrique.
b) La puissance hydraulique : P = ñ
c) Efficacité/Rendement hydraulique : c’est le rapport H/H0 où H est la hauteur
effective et H0 la différence entre le niveau d’eau entre celui du réservoir créé
par le barrage et le niveau d’eau dans le canal d’amené.
d) Efficacité/Rendement de la centrale : est égale à l’efficacité/Rendement
hydraulique multiplié par l’efficacité/Rendement de la turbine et alternateurs.
e) La capacité installée de la centrale hydroélectrique correspond à la puissance
maximale qui peut être produite par les alternateurs à la hauteur d’eau normale
avec débit maximum.
L’unité de la puissance électrique est le Kilowatt (KW) et celle de l’énergie
électrique définie comme la puissance livrée par unité de temps est le
Kilowattheure (KWh).
f) La puissance primaire ou ferme : c’est la puissance qui est toujours disponible et
qui correspond au débit minimal du cours d’eau sans considération de stockage.
g) La puissance secondaire ou surplus : est l’énergie en surplus. Il n’est pas
disponible à tout moment. Ce surplus d’énergie est seulement utile s’il peut être
consommé pour renforcer d’autres stations. Il permet aussi des économies de

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fuel pour le cas des stations thermales ou d’eau pour le cas d’une autre centrale
hydroélectrique avec système de stockage.

5. Types d’aménagements hydroélectriques

a) Station hydroélectrique au fil de l’eau (sur la rivière)


Ici, le barrage est construit sur la rivière et la petite hauteur d’eau créée est utilisée
pour la production d’énergie. La centrale de production y est souvent partie intégrante
de la structure du barrage. Ce type de structure a une capacité limitée de stockage et
ne peut seulement utiliser l’eau que lorsqu’elle est disponible.
La capacité primaire/ferme de la station est petite à cause de la non-uniformité d’eau
au cours de l’année. Néanmoins, elle peut servir comme une station de charge de
base.
Certaines stations peuvent avoir assez de stockage d’eau en amont pour satisfaire aux
demandes de pointe du jour. Les figures ci-dessous montrent deux aménagements
typiques pour une telle station hydroélectrique.
(1) Station à bloc unique
(2) Station à blocs jumeaux

b) Station hydroélectrique avec canal de diversion


Parfois les conditions topographiques, géologiques, hydrologiques, environnementales
et économiques sont en faveur d’une station de type diversion.
Dans ce cas, les eaux retenues en amont du barrage sont orientées dans un canal de
diversion/tunnel de diversion pour rejoindre la rivière en aval. La centrale de
production est soit juste à côté de la prise, soit dans le canal ou encore à la sortie du
canal. Une section rectiligne de la rivière contenant des rapides où la régulation peut
être difficile devrait convenir à ce type d’aménagement.
Par contre, une chute d’une considérable hauteur peut être développée/créée grâce à
un canal de diversion dans une vallée de rivière avec pente relativement forte.
Figure 2. Station avec Canal de diversion
Figure 3. Coupe d’une station de stockage avec centrale éloignée
Figure 4. Vue en plan de la station de stockage
c) Station de stockage (emmagasinement)
Pour ce type d’aménagement, la centrale de production électrique est séparée du
barrage par une distance considérable. L’eau est amenée à la centrale généralement
par un tunnel ou pipeline pour atteindre des niveaux d’eaux moyens et surtout très
élevées à destinations.

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Le réservoir créé en amont du barrage accroît la capacité primaire de la station de


façon significative. En fonction du ruissellement annuel et de l’énergie exigée
(demande), la station peut être utilisée comme une installation de charge de base ou
de charge de pointe.
d) Station de stockage avec pompage
Quand le ruissellement naturel est insuffisant pour justifier une installation
hydroélectrique conventionnelle et s’il est possible de créer des réservoirs au niveau
amont et aval alors l’eau est pompée du réservoir de basse élévation vers celui
surélevé. Ce type de station génère de l’énergie pour les charges de pointe. En dehors
de la période de pointe, l’eau est pompée dans le réservoir surélevé pour une
utilisation future.
Durant les périodes qui ne sont pas de pointe, l’excès d’énergie disponible dans
d’autres stations du système (souvent une station sur la rivière, station thermale ou
marémotrice) est utilisée pour pomper l’eau du réservoir du bas.
Figure 6. Station de stockage avec pompage
Une station de stockage avec pompage est une addition économique à un système qui
accroît le coefficient de charge des autres systèmes. Elle fournit aussi une capacité
additionnelle pour satisfaire les demandes de pointe.
Ces stations sont très utilisées en Europe et environ 50 stations de ce genre ont été
répertoriées aux USA avec une capacité totale de 6 700MW.
Actuellement, les unités réversibles pompe-turbine et alternateur-moteur sont utilisées
réduisant ainsi le coût de la station en éliminant le coût de l’équipement additionnel
de pompage ainsi que la chambre de la pompe.
6. Quelques équipements des centrales hydroélectriques

a) Turbines hydrauliques
Les turbines hydrauliques sont en fait des moteurs hydrauliques ou mobilisateurs
principaux dans un système de production d’énergie à partir de l’eau.
Les turbines convertissent l’énergie hydraulique en énergie mécanique utilisée
directement par un générateur d’électricité couplé à l’arbre de la turbine produisant
ainsi de l’énergie électrique.
Une turbine hydraulique est une machine rotative actionnée par l’impulsion et/ou la
réaction du courant d’eau attaquant le rotor qui consiste en une série de godets,
d’aubes courbées ou lames.
 Types de turbines hydrauliques
Les turbines sont classifiées en turbines à impulsion et turbines à réaction.

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- Dans les turbines à impulsion, toute l’énergie potentielle disponible est


convertie en énergie cinétique grâce à un bec contractant installé à la sortie de
la conduite forcée. Les turbines à impulsion les plus utilisées sont les roues
PELTON.
- Il existe deux types de turbines à réaction : les turbines FRANCIS et les turbines
à hélice (aussi connues comme turbine KAPLAN).
Dans les turbines à réaction, seulement une partie de l’énergie disponible de
l’eau est convertie en énergie cinétique.
Les turbines peuvent aussi être classifiées selon la direction principale de l’eau entrant
et circulant dans le système en turbine à écoulement tangentiel (Roue PELTON),
turbine à écoulement radial (FRANCIS, THOMPSON, GIRAD), turbine à écoulement
mixte (type moderne FRANCIS) et turbine à écoulement axial de lames fixes ou
mouvantes (KAPLAN).
Figure 7. Turbine à réaction
Les turbines peuvent également fonctionner en tant que pompe à condition que
l’énergie électrique puisse être produite par une autre source.
La vitesse spécifique (Ns) est la caractéristique la plus importante d’une turbine pour sa
conception.

Ns =

Où : N = Vitesse de rotation en révolution par minute ; P = Puissance développée


(KW) et H = Hauteur effective.
Si les turbines doivent faire tourner des générateurs d’électricité alors leurs vitesses
doivent correspondre à près de la vitesse synchronisée des machines à courant
alternatif et la vitesse correcte physiquement possible pour les machines à courant
continu.
Pour un fonctionnement synchrone, la vitesse de rotation se calcule par N = 120 f/p.
Où : f =la fréquence du courant alternatif fourni en Hertz (Hz) (50 à 60 Hz) et p =
nombre de pôles du générateur/alternateur. Il est divisible par 4 pour des hauteurs
jusqu’à 200m ou par 2 pour des hauteurs supérieures à 200m).
Ainsi, les vitesses normales recommandées pour les machines fournissant 50Hz de
courant alternatif sont : 3000, 1500, 1000, 750, 600, 500, 375, 300, 250, 214, 188,
167, 150, 125, 107, 94, 83, 75 et 60 révolution par minute.
 Nombre de turbines/alternateurs installés
Pour une capacité totale installée de la centrale, les coûts totaux vont généralement
s’accroître avec l’augmentation du nombre d’unités.

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Les rendements des larges unités turbine/alternateurs sont généralement plus élevés
que ceux de petites unités du même type.
Si la demande d’énergie est raisonnablement uniforme, c’est pratique d’installer un
petit nombre de larges unités.
Comme le rendement des turbines hydrauliques décroit avec le débit, il est prudent
d’utiliser un grand nombre de petites unités pour de conditions d’opérations variant
largement.
La variation de charge est satisfaite en mettant les machines en opération et en arrêt
de telle façon que les unités ne soient pas soumises à de larges variations de charge et
par conséquent opérer aussi efficacement que possible.
b) Conduites forcées
Les conduites forcées sont des tubes de large diamètre généralement en acier ou en
béton utilisées pour conduire l’eau de la source (réservoir ou baie amont) jusqu’à la
centrale.
c) Contrôleur de turbines
C’est un mécanisme contrôlant la vitesse rotationnelle de l’unité turbine/alternateur.
Une vitesse constante doit être maintenue pour obtenir du courant alternatif avec une
fréquence constante. Comme la turbine et donc le générateur/alternateur qui lui est
couplé tendent à décroître ou à accroître la vitesse et comme la charge est variable
alors la maintenance d’une vitesse quasi-constante exige le contrôle et la régulation de
la quantité d’eau qui doit être permise de s’écouler dans la turbine en fermant ou en
ouvrant les vannes de la turbine automatiquement grâce au « contrôleur ».
d) Alternateurs/générateurs
Un alternateur/générateur est une machine électrique couplée à l’arbre de la turbine
horizontalement ou verticalement. Le générateur à courant alternatif synchronisé est le
plus utilisé dans la production de l’hydroélectricité.
Il comprend :
- Un champ magnétique consistant en un assemblage d’électroaimants (pôles) qui
tournent (rotor) dans un stator (unité stationnaire) qui est un système de
conducteurs (armature de bobinage). C’est le déplacement relatif entre rotor et
stator qui produit une force alternative et électromotrice.
- La turbine est contrôlée à opérer à une vitesse constante et
l’alternateur/générateur est conçu avec un nombre approprié de pôles pour
produire la fréquence appropriée à la vitesse indiquée.

e) Transformateurs et ligne de transmission


Les transformateurs connectent la source du courant (alternateur/générateur) au circuit
receveur (lignes de transmission) en modulant le voltage de transmission. Ils réduisent

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ainsi la perte d’énergies et permettent donc l’utilisation des petits conducteurs (câbles)
sur la ligne de transmission.
Les transformateurs sont habituellement placés à l’extérieur dans la cours des
commutateurs adjacents à la centrale de production afin d’éviter les dangers éventuels
tels que le survoltage.
f) Centrale de production d’énergie (Power house)
La centrale de production est constituée de :
- Une infrastructure contenant les équipements hydrauliques et électriques. Elle
est généralement un bloc en béton avec toutes les voies d’eau nécessaire en son
sein ;
- Une superstructure qui contient les unités génératrices, les exciters, le tableau de
commande et la salle des opérations.
Dans certains cas, lorsque les conditions topographiques sont compliquées (canyon
étroit), la centrale est alors construite en souterrain. Il est important d’équiper une
centrale d’une grue pour l’installation et la maintenance des équipements. Les grues
mouvantes sur toute la longueur du building sont généralement utilisées.
g) Canal de fuite (Tail race)
C’est une voie d’eau dans laquelle l’eau en provenance des turbines est déchargée. Il
peut être court et si la centrale est proche du cours d’eau alors l’eau y peut être
déchargée directement.
h) Tanks de suppression (Trop plein)
Ils ont pour objectif principal la protection du long tunnel de pression (dans les
stations à hauteur moyenne et élevée) contre les hautes pressions de coup de bélier
(water hammer) causées par une soudaine réflexion ou réception de charge. Ces trop
pleins convertissent ces oscillations rapides de pression (coup de bélier) en fluctuations
de pression lente à cause des oscillations de masse dans le tank.
7. Stations/centrales micro-hydroélectrique (Microcentrale)
Les microcentrales hydroélectriques sont souvent utilisées pour l’électrification des
milieux ruraux. Ce système est indépendant, sûr et permet d’économiser le « fuel »
type pétrole pour d’autres utilisations.
En pratique, le système injecte la technologie dans les milieux ruraux.
La chine par exemple a aménagé un nombre très important de microcentrale
hydroélectrique avec une capacité installée d’à peu près 300kw par unité.
Certaines microcentrales hydroélectriques peuvent également incorporer des canaux
d’irrigation pour les cultures hors-saison.

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Chapitre 2 : ETUDES PREALABLES POUR UN PROJET D’AMENAGEMENT


HYDROELECTRIQUE

1. Introduction
Lors de la conception d’un barrage, comme dans tout projet de génie civil, on peut
distinguer 3 phases bien caractéristiques qui sont :
- Les études préliminaires ou Avant-Projet Sommaire (APS) ;
- Les études d’Avant-Projet Détaillé (APD), et ;
- Les études de réalisation des ouvrages (dossier d’exécution).

2. Première Phase : Etudes préliminaires (APS)


Elle concerne les reconnaissances et études générales de la zone choisie en vue de :
- Etablir l’inventaire des réalisations susceptibles de satisfaire des besoins soit déjà
exprimés soit répertoriés dans la zone ;
- Apprécier l’intérêt économique de la réalisation de ces aménagements.
Elle comprend les étapes suivantes :
- Collecte des données disponibles : documents cartographiques, données
climatiques, informations géologiques, données relatives aux besoins agricoles
et aux besoins en eau ;
- Inventaire des sites potentiels et critère de choix : études topographiques,
géologiques et géotechniques, hydrologique, proximité des lieux d’utilisation,
critères économiques (reconnaissances des lieux, reconnaissances géologiques et
géotechniques, examen des sites topographiques rapides, reconnaissance du
périmètre irrigable et/ou des agglomérations rurales).
Les études préliminaires à réaliser sont : les études topographiques, les études
hydrologiques, les études géologiques, l’évaluation des besoins, l’évaluation des
caractéristiques de l’aménagement à construire, choix des sites, schémas des
aménagements + estimations des coûts, enquête sanitaire et sur le milieu, programme
de réalisation, établissement du rapport de synthèse.
3. Deuxième Phase : Etudes d’Avant-Projet Détaillé (APD)
Il s’agit des études des variantes présélectionnées lors de la phase préliminaire. Ces
études d’APD permettront la réalisation des aménagements.
Elles comprennent : Les levés et études topographiques, les études hydrologiques, les
investigations géologiques et géotechniques, l’évaluation des besoins en eau, les études
de régularisation, les études d’impact du projet, le choix des types, caractéristiques et
dimensionnement des ouvrages, les prescriptions techniques, l’avant-métré et détail
estimatif.

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4. Troisième Phase : Etudes de réalisation des ouvrages (dossier d’exécution)


Elle concerne les conditions d’organisation, les prescriptions techniques pour une
bonne exécution des travaux et les contrôles qui doivent être mis en œuvre pendant la
construction des ouvrages.
Pour ces études, on a les aspects suivants :
- Moyens pour la réalisation du projet (engins, matériaux, matières
consommables, le personnel, etc.) ;
- Organisation du chantier, et ;
- Exécution des travaux (séquence des opérations, principaux travaux, contrôle
des travaux).

5. Application

a) Représentez graphiquement chacune des figures mises en surbrillance au


chapitre 1 et donnez en les parties constitutives
b) Parlez brièvement des autres ressources d’énergies renouvelables

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Chapitre 3 : ETUDE DU POTENTIEL HYDROELECTRIQUE D’UN SITE


D’AMENAGEMENT HYDROELECTRIQUE

I. INTRODUCTION
Etudier le potentiel hydroélectrique d’un site d’aménagement hydroélectrique revient
à déterminer sa puissance. Cette détermination est tributaire des études hydrologiques
qui sont à mener à l’échelle du bassin versant du cours d’eau choisi pour
l’implantation du projet.
Ces études techniques sont à réaliser en coordination étroite avec les études
environnementales et l’analyse financière du projet. Toutes ces études vont donc
toujours s’influencer mutuellement.
II. CARACTERISATION DU BASSIN VERSANT (ETUDES TOPOGRAPHIQUES)
Les travaux topographiques portent essentiellement sur le bassin versant et le site du
barrage.
Une bonne connaissance de la topographie de la région permet de déterminer toutes
ses caractéristiques : son réseau hydrographique et sa couverture végétale.
1. Caractéristiques physiques du bassin versant
a) L’ordre :
Déterminer l’ordre d’une rivière, cours d’eau, c’est hiérarchiser ses différents affluents
afin de déterminer son confluent principal.
L’ordre de classification de SCHUMM s’énonce comme suit :
- Tout cours d’eau dépourvu d’affluents est d’ordre 1 ;
- Au confluent de deux cours d’eau de même ordre n, le cours d’eau résultant est
d’ordre n+1 ;
- Le cours d’eau formé par la confluence de deux cours d’eau d’ordre différent
prend l’ordre du plus élevé des deux.
b) La forme :
L’étude la forme d’un bassin versant dépend des paramètres suivants :
- L’indice de compacité ;
- Le rapport de relief ;
- La pente moyenne du bassin versant ;
- Le rectangle équivalent.

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b.1. Indice de compacité


Selon Gravelius (1914), c’est le rapport du Périmètre (P) du bassin à la circonférence
(C) d’un cercle de même superficie (A) que le bassin.

G= Sachant que C = 2 et √

On a ainsi : G =
√ √

Dans la pratique, on considère comme indice de compacité d’un bassin versant, la


valeur de son coefficient de GRAVELIUS (G).

b.2. Rapport de relief

C’est un facteur proposé par SCHUMM (1958) pour caractériser la topographie du


bassin versant. C’est le quotient du relief total du bassin sur la longueur maximale
mesurée dans le sens de l’écoulement.

RR =

Où : RR est le rapport de relief ; RB est le relief total du bassin versant (m) et LB est la
longueur maximale du bassin versant (m). La longueur maximale du bassin versant est
évaluée en mesurant la distance entre l’exutoire et le point le plus éloigné.

b.3. Rectangle équivalent

Il s’agit d’une transformation purement géométrique, dans laquelle le contour du


bassin versant devient un rectangle de même périmètre, les courbes de niveau de
droites parallèles aux petits côtés du rectangle, et l’exutoire, un des petits côtés du
rectangle

A partir des relations suivantes :

G= ; P = 2 (L + l) et A = L x l

On obtient :

√ √
[ ( ) ]

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√ √
[ ( ) ]

Où : L est la longueur ; l est la largeur ; G est l’indice de compacité de GRAVELIUS, A


est la superficie du rectangle équivalent et P le périmètre du rectangle équivalent.
N.B : Le rectangle équivalent ne peut être calculé que pour G>1,12 (condition pour
avoir une racine dans R).

b.4. Pente moyenne du cours d’eau

La pente moyenne du cours d'eau détermine la vitesse avec laquelle l'eau se rend à
l'exutoire du bassin donc le temps de concentration.

Le calcul des pentes moyennes et partielles de cours d'eau s'effectue à partir du profil
longitudinal du cours d'eau principal et de ses affluents. La méthode la plus
fréquemment utilisée pour calculer la pente longitudinale du cours d'eau consiste à
diviser la différence d'altitude entre les points extrêmes du profil par la longueur totale
du cours d'eau :

Pmoy

Pmoy : Pente moyenne du cours d'eau [%] ;


ΔHmax : Dénivellation maximale de la rivière [m] (différence d'altitude entre le point
le plus éloigné et l'émissaire) ;et
L : Longueur du cours d'eau principal [m].
c) Répartition hypsométrique

La répartition des superficies entre les courbes de niveau est appelée « Répartition
hypsométrique ». Elle est visualisée par une courbe appelée « courbe hypsométrique ».
Celle-ci fournit une vue synthétique de la pente du bassin et représente la répartition
de la surface du bassin versant en fonction de son altitude. Elle porte en abscisse la
surface (ou le pourcentage de surface) du bassin qui se trouve au-dessus (ou en-
dessous) de l’altitude représentée en ordonnée. La courbe hypsométrique du bassin
donne ainsi le pourcentage de la superficie S du bassin versant situé au-dessus d'une
altitude donnée H.

d) Indices de pente et relief

Le relief joue un rôle prépondérant dans l’aptitude au ruissellement des terrains. Son
appréhension peut être faite à l’aide de l’indice de pente global (Ig).
L’indice de pente globale se calcule d’après la formule suivante :

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D = Dénivelée Za% - Zb% définie sur la courbe hypsométrique entre 95% et 5% ou


à l'œil nu sur la carte topographique. Ce sont les cotes des courbes de niveau pour
lesquelles les surfaces d’altitude inférieure correspondent respectivement à 95% et 5%
de la superficie totale du bassin.
L = Longueur du rectangle équivalent.
Pour ce qui est des altitudes caractéristiques du bassin, on a :
- Altitude moyenne : Étant utile dans l’évaluation de certains paramètres
hydrométéorologiques ou dans la mise en œuvre de modèles hydrologiques,
l’altitude moyenne au sein d’un bassin, se déduit directement de la courbe
hypsométrique.
- Altitude médiane : C’est l’altitude lue au point d’abscisse 50 % de la surface
totale du bassin versant, sur la courbe hypsométrique.
- Altitude modale : C’est l’altitude la plus fréquente du bassin.

Pour permettre une comparaison plus poussée des bassins entre eux, du point de vue
relief, on détermine la dénivelée spécifique (Ds) à partir de l’indice de pente globale.


Il existe une relation entre l'indice de pente globale et l'indice de pente de roche du
bassin :

Ir : Indice de pente de Roche

e) Densité de drainage

La densité de drainage représente la longueur totale des cours d’eau par unité de
surface du bassin versant. C’est un facteur qui dépend surtout de la géologie et des
caractéristiques du bassin versant.

Où : Dd = densité de drainage (km/km2) ; L = longueur totale des cours d’eau (km) ;


A = superficie du bassin versant (km2).

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III. ETUDES HYDROLOGIQUES

L’étude hydrologique a pour objet la détermination des conditions de remplissage de


la réserve d’une part et d’autre part d’estimer la crue contre laquelle il est nécessaire
de protéger le barrage.

a) Mesure du débit

Il existe plusieurs bonnes méthodes pour jauger le débit d’un cours d’eau selon le
matériel utilisé, le volume d’eau présent dans le cours d’eau et la précision recherchée.

Nous résumons dans le tableau ci-dessous, les principales méthodes utilisées :

Méthode Débit Précision Remarques Matériel


Rapide et Faible Approximative Pour estimation Aucun
grossière Rapide
Du seau Très faible Très grande La plus précise Barrage, tuyau,
de toutes seaux, bouteilles,
les méthodes montre.
Du flotteur Faible à fort Faible à La meilleure Flotteur, piquets,
moyenne pour courant cordeau, latte
calme calibrée en cm,
montre.
Du flotteur et de Moyenne Flotteur, piquets,
la section cordeau, latte
mouillée calibrée en cm,
fiches
d’enregistrement,
montre.
Du colorant et Colorant, piquets,
de la section cordeau, latte
mouillée calibrée en cm,
fiches
d’enregistrement,
montre.
Déversoir Varie peu et ne Grande Pour mesurer Planches, tôles
triangulaire dépasse pas 114 régulièrement le métalliques ou tôles
l/s ou bien varie débit pendant ondulées de toiture,
beaucoup une certaine outils de menuiserie
Déversoir Varie peu mais période ou de, ferronnerie,
rectangulaire supérieur à 114 pelle, pioche,
l/s cordeau, niveau à
bulle, latte calibrée
en cm.

a.1. Calcul du débit par la méthode des flotteurs et de la section mouillée

C’est une méthode simple pour mesurer les débits, faibles ou grands, avec un peu plus
de précision que la méthode du flotteur. Comme pour cette dernière, il vaut mieux

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l’utiliser en eaux calmes et par beau temps, avec peu de vent : s’il y a trop de vent et si
la surface de l’eau est agitée, le flotteur risque de se déplacer anormalement.

 Procédure :

- Calcul de la section mouillée (A) : déterminer la superficie de chaque figue


constituant la section mouillée et faire la somme des valeurs ;
- Calcul de la vitesse (V) : Pour estimer la vitesse moyenne de l’eau dans le cours
d’eau, un coefficient de correction de 0,85 doit être ajouté à la formule de la
vitesse, ce qui donne : V =
- Calcul du débit (Q) : Q = AxV

b) Bilan hydrologique annuel du bassin versant

 Procédure

- Etude de la pluviométrie (P) : Le but de cette étude est de trouver une


estimation de la hauteur de pluie annuelle pour une période d’au moins 10ans.
- Détermination de l’évapotranspiration : (Formule de THORNTHWAITE)

( )

( )

Avec : t = est la température moyenne mensuelle ;


ETP = est l'évapotranspiration potentielle du mois considéré (en mm d'eau) ;
k = est un coefficient d'ajustement mensuel. Il est fonction de la latitude et du mois
donné.
- Détermination de l’évapotranspiration réelle (ETR) : Nous allons recourir à la
formule que TURCK a proposé permettant d'évaluer directement l'ETR annuelle
moyenne d'un bassin à partir de la hauteur annuelle de pluie et de la
température moyenne annuelle :

avec :

- Détermination du Ruissellement (R) : Le ruissellement vaut environ 5% des


précipitations.

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- Détermination de la lame d’eau infiltrée (I) :

L’infiltration est évaluée à partir de:

Avec:
I: lame d’eau infiltrée (mm); P: pluviométrie (mm); ETR: évapotranspiration réelle
(mm); R: lame d’eau ruisselée (mm); ΔS : variation du stock d’eau ; : temps de
mesure.

N.B : A l’échelle du cycle hydrologique annuel, les variations de stock (ΔS) s’annulent
sur un grand bassin.

c) Estimation des crues

 Méthode empirique de prédétermination des crues en Afrique

La prédétermination du débit d'une crue consiste à associer au dépassement d'un


certain débit une probabilité d'occurrence.
- Evolution du débit avec la surface : Les paramètres essentiels qui influent sur le
débit de crue de fréquence donnée pour un bassin versant sont : « La surface ; la
pluviométrie ; la nature géologique du bassin. »

Dans une région restreinte où on peut supposer que "géologie" et surtout


"pluviométrie" varient peu, il est possible d'étudier l'évolution du débit de crue
de fréquence F en fonction de la surface du bassin. La quasi-totalité des études
montrent qu'en première approximation, le débit QF de fréquence F varie
comme une fonction puissance de la surface : QF = a Sb

Le terme b est inférieur à 1, ce qui traduit l'amortissement du débit de pointe de


crue en fonction de la surface. Le coefficient "a" est lui une variable régionale
intégrant essentiellement « pluviométrie » et « géologie», il est de l’ordre de
0,45 en moyenne et il est compris entre 0,25 et 1,0.

 Approche déterministe : les débits de crues décennales en Afrique (par RODIER


et AUVRAY de l'O.R.S.T.O.M.)

- Détermination de l'averse décennale : Pour passer de la pluie ponctuelle à la


pluie sur le bassin versant de surface S, on applique un coefficient d'abattement
K qui, en Afrique, varie avec la surface S (en km2), la hauteur de pluie annuelle
Pan (en mm) et la période de retour T (en années) de l'averse :

K = 1 - 0,001 (9 log T - 0,042 Pan + 152) log S

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L'averse étant généralement très brève devant le temps de concentration, on peut


considérer qu'elle est unitaire et que son intensité est quasi-constante.

La crue décennale est donnée par la formule tirée par la méthode ORSTROM de
RODIER et AUVRAY (1965) :

RODIER et AUVRAY proposent de passer de l'averse à la pluie nette par un coefficient


de ruissellement Kr(%) qui dépend à la fois de la perte et de la maîtrise du sous-sol.
Evaluation de Kr avec la géologie :
 Granite : Kr = 2.300 Pan-0,67
 Grès : Kr = 300 Pan-0,375
 Sable : Kr = 210 Pan2,2
 Argiles et Marnes : Kr = 300 Pan-0,3
 Schistes : Kr = 370 Pan-0,375

RODIER et AUVRAY proposent d'admettre que la pluie est suffisamment brève pour
que la réponse à une averse soit unitaire.

L'hydrogramme unitaire est alors défini par trois paramètres dont seuls les deux
premiers sont nécessaires à l'évaluation du débit de pointe de crue décennale :

 tb (ou te) : Temps de base (ou temps de concentration) généralement exprimé


en heures ;
 : Coefficient de pointe, rapport du débit de pointe de crue au débit moyen
sur la durée t ;
 tm : Temps de la montée de la crue.

Le coefficient pour un bassin versant situé en régime tropical et tropical de transition


quel que soit la superficie de ce dernier vaut toujours 2,5 (RODIER et AUVRAY, 1965).

Dans les régions tropicales et équatoriales, le temps de base ou temps de concentration


a fait l’objet de régression multivariable et il en est ressorti la formule suivante
(Méthode IBIZA, 1987) :

Avec : tb = temps de concentration en minutes ; S = Superficie du bassin versant en


km2 ; Ig = Indice de pente global de DUBREUIL en m/km.

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IV. DETERMINATION DES DIFFERENTS POTENTIELS HYDROELECTRIQUES


D’UN COURS D’EAU.

Une centrale hydroélectrique peut être subdivisée en 3 parties :

- Les travaux de génie civil ;


- Les équipements mécaniques, et ;
- Les équipements électriques.

Le choix de la turbine, des équipements électriques et des travaux de génie civil


dépend du potentiel du site et de la puissance électrique requise.

Le potentiel hydroélectrique dépend de la chute et du débit du cours d’eau.

Les cours d’eau peuvent être classés en fonction de la hauteur de leur chute :
- Faible chute (<15m)
- Moyenne chute (entre 15 et 100m)
- Haute chute (>100m)

a) Paramètres de caractérisation d’un site hydroélectrique

La caractérisation d’un site repose sur un certain nombre de paramètres dont le régime
de la rivière, le bassin versant, la longitude, la latitude, les apports moyens, les cotes
amont, les côtes aval et bien d’autres.

La longitude et la latitude permettent de localiser le site, les côtes amont et aval


déterminent la hauteur de chute et l’apport moyen la quantité exploitable.

Le dimensionnement d’une microcentrale hydroélectrique comprend plusieurs étapes :

- Evaluation de la puissance requise, suite à une analyse de la demande


potentielle dans la localité à électrifier ;
- Evaluation du potentiel disponible sur le site. Le potentiel disponible sur un site
dépend du débit d’eau et de la hauteur de chute. Le meilleur site est celui avec
une régularité de débit durant toute l’année et une chute importante sur une
courte distance.

b) La chute

Lors de l’étude de potentialité d’un site, on peut considérer que la hauteur de chute
brute ou dénivellation correspond à la différence d’altitude entre les niveaux de la
prise d’eau et la sortie de la turbine ou plus simplement entre les plans d’eau amont et
aval de l’aménagement envisagé.

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Pour le calcul de la puissance exploitable, c’est la hauteur de chute nette qui est
décisive. Elle tient compte de la réduction de la hauteur brute (dénivellation) due à
toutes les pertes de charges (frottements dans la conduite forcée, les coudes et les
vannes et éventuellement aux pertes de charge liées au type de turbine utilisée).
Plusieurs auteurs estiment les pertes de charge de parcours et les pertes de charge
localisées à 7,5% de la hauteur de l chute brute.

Hb = Zamont – Zaval et Hn = 0,925xHb

Où : Hb : Hauteur de chute B=brute ; Hn : Hauteur de chute nette ; Zamont et Zaval :


Côtes amont et aval.

c) Débit moyen (Qm en m3/s)

La connaissance de la quantité d’eau disponible pour l’exploitation d’une centrale


hydroélectrique est primordiale. Elle s’obtient grâce à la courbe des débits instantanés
généralement mesurés une fois par jour par an.

Qm = xAxV

d) Débit nominal (Qn)

C’est le débit qui permet à la centrale de produire sa puissance nominale. Son choix
dépend de l’utilisation de l’installation. Si la centrale est la seule source
d’approvisionnement du consommateur ou du mini-réseau, le débit nominal est celui
atteint pendant au moins 250 jours sur l’année. Dans le cas contraire, la production
doit être le facteur le plus important et le débit nominal optimal se situe autour d’un
débit atteint entre 50 et 90 jours par an.

e) Débit turbinable (Qt)

Le débit turbinable Qt s’obtient en soustrayant des débits mesurés instantanément la


valeur du débit réservé au tronçon de la rivière court-circuité, valeur constante sur
l’année et égale à au moins 1/10 du débit interannuel du cours d’eau.

Qt = Q – Qres

f) Potentiel exploitable

- La puissance hydraulique (PH) est


- La puissance brute exploitable (P) sur le site est fonction du produit du débit
turbinable (Qt) dans la conduite par la hauteur de chute (H).

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P = Qt x H x 9807 où : H est en m, Qt en m3/s et P en Watts (W, kW ou


MW)
N.B : Le meilleur site de production est celui avec une régularité de débit durant
toute l’année et une chute importante sur une courte distance.
- La puissance nette (Pn) fournie au réseau électrique dépend des rendements de la
turbine, de l’alternateur et du reste des équipements électriques.
Pnette = P x ∂turbine x ∂générateur x ∂syst.élec.
Le rendement de la turbine (∂turbine) dépend de la construction et varie autour
de 0,9. Si c’est une pompe qui fonctionne comme turbine, le rendement est
moins élevé et varie entre 0,6 et 0,8.
Le rendement du générateur (∂générateur) est généralement supérieur ou égal à
0,9. Les autres systèmes électriques (∂syst.élec.) ont un rendement équivalent
généralement supérieur ou égal à 0,95, ou moins si des convertisseurs ou de
longues lignes de transport sont utilisés.
Dans les centrales à faible chute, lorsque le débit devient plus grand que le débit
nominal, le niveau d’eau aussi bien à la prise d’eau qu’au bief d’aval augmente à des
proportions différentes de manière à ce que la hauteur de chute nette peut
considérablement baisser ou augmenter. Si une turbine est exploitée avec un débit plus
grand que son débit nominal avec une hauteur de chute H1 diminuée par rapport à la
hauteur Hn correspondant au débit nominal Qn, le débit admissible à la turbine est
donnée par l’équation :

Il vient pour la puissance électrique fournie au réseau :



( )

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Chapitre 4 : EXERCICES D’APPLICATION


Problème 1 : Le Gouvernement provincial du Kongo Central désire créer de nouvelles
industries au sein de son territoire. Pour cela, il compte développer des micro-barrages
sur les principaux affluents du fleuve Congo qui draine la province afin de créer une
indépendance énergétique vis-à-vis des barrages en fonction dans la province. A cet
effet, un premier projet est mis sur pieds dans le district des cataractes sur le principal
affluent de la rivière INKISI, La rivière M’FIDI. Une équipe est dépêchée sur terrain
pour les analyses préliminaires.
Le bassin versant de la rivière présente les caractéristiques suivantes :
- Une géologie plus ou moins uniforme composée des roches de la famille des
grès ;
- Une hauteur de chute sur le site probable d’implantation du barrage de 16m ;
- Périmètre P = 170,729653km et superficie A = 1001,110573km2.
- Les tableaux ci-dessous nous donnent respectivement les valeurs de la
répartition hypsométrique.
Classe d'altitude pourcentage de la surface du
[m] bassin [%]
530-580 0
580-630 1,052
630-680 1,669
680-730 11,7309
730-780 17,542
780-830 19,541
830-880 19,418
880-930 15,925
930-980 13,119
somme 99,9969
Pourcentage de la surface du bassin
pourcentage cumulé de la altitude
surface du bassin [m]
[%]
100 530
98,948 580
97,279 630
85,5481 680
68,0061 730
48,4651 780
29,0471 830
13,1221 880
0,0031 930
Pourcentage cumulé de la surface du bassin

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La revue des données météorologiques de l’INERA sur une période de 10 ans a donné
les résultats suivants :

- Les précipitations annuelles évaluées sur une période de 10 ans (de 2008 à
2017) sont de (1611,8 ± 188,2) mm (moyenne ± écart type). Ainsi, P10 =
1611,8mm

Années 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
P (mm) 1500 1333 1767 1800 1667 1867 1433 2167 1433 1633

- Les données de températures pour l’année de référence (2017) sont les


suivantes :

Mois Janv. Fev. Mars Avril Mai Juin Juillet Aout Sept. Oct. Nov. Dec.
T° (°C) 25,5 25,8 26,3 26,0 25,4 23,2 22,1 22,8 24,2 25,0 25,3 25,2

Les informations sur le cours d’eau sont les suivantes :


- Un débit de 42,5m3/s pendant la période de crue et un débit de 9,05 m3/s
pendant la période d’étiage.
- Une mesure instantanée du débit a tout de même été faite suivant la méthode
de la section mouillée combinée avec des flotteurs. Voici les données
recueillies : « 3 différents flotteurs ont été lâchés sur une distance (d) de 20m. Le
temps de parcours de chaque flotteurs se présente comme suit : 27,07s pour le
flotteur vide ; 24,37s pour le flotteur à moitié plein et 27,37s pour le flotteur
rattaché à une masse de poids quelconque ».

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1,20m 6,80m 5,50m 2,40m


A B C

S1 S4
S2
S3

1,24m

1,30m
1,50m

On demande de :
- Faire une étude morphométrique exhaustive du bassin versant de la rivière
M’FIDI ;
- Etablir la courbe hypsométrique ;
- Faire le bilan hydrologique du bassin et déterminer la crue décennale et la crue
de projet sachant que cette dernière est prise sur une période de 20 ans ;
- Calculer le débit moyen instantané du cours d’eau ;
- Calculer les différents potentiels hydroélectriques que pourra fournir ce cours
d’eau.

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Carte du bassin versant de la rivière M’FIDI

Carte du bassin versant de la rivière M’FIDI

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Problème 2 : La Commission Nationale de l’Energie voudrait alimenter la cité de


Tshela et ses environs en courant électrique. Une équipe d’ingénieurs est envoyée pour
une descente prospective sur le terrain. Elle choisit la rivière LUBUZI qui présente les
caractéristiques suivantes :
a) Détermination du débit moyen instantanée et des différents potentiels
hydroélectriques du site.
 Un débit de 31,7m3/s pendant la crue et un débit de 2,5 m3/s pendant la
période d’étiage.
 Toutefois, une mesure instantanée du débit a été faite sur un tronçon de la
rivière pendant la période de baisse des eaux. Les données récoltées sont les
suivantes :
 Trois flotteurs ont été lancés sur une distance de 30m. Le premier flotteur a
pris 56,9s, le deuxième 46,9s et le troisième 52,5s.
 Le schéma de la section mouillée du tronçon du cours d’eau choisi se
présente comme suit :

 Déterminer le débit moyen instantané du cours d’eau.


 Pendant la période de la montée des eaux, une autre mesure du débit a été
effectuée à l’aide d’un moulinet hydromécanique. Le débit recueilli sur le
même tronçon a été de 30,5m3/s.
- En sachant que la dénivellation du point choisi pour la construction du barrage
est 11m.

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On demande de déterminer les différents potentiels hydroélectriques que le site


pourrait fournir suivant le régime de la rivière LUBUZI.
b) Etude du bassin versant

Le bassin versant de la rivière LUBUZI présente les caractéristiques suivantes :


 La longueur de la rivière (De la source à l’exutoire) est de 20,106km, son
périmètre est de 90,871km et sa superficie est de 307,565km2.
 On demande de déterminer son coefficient de Gravelius, son rectangle
équivalent et sa densité de drainage.

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