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Université Grenoble Alpes

Microfluidique - M2 GDP FTPA - TD n◦ 5

25 novembre 2020

1 Questions à choix multiples


Indiquer clairement la réponse (A, B ou C) et justifier par quelques lignes de calcul
1. On met en parallèle deux canaux connectés aux mêmes réservoirs de pression à l’entrée
et à la sortie (différence de pression ∆P ) et parcourus par un fluide de viscosité η. Le
premier canal est de section rectangulaire avec une épaisseur a et une largeur 10a, et
le deuxième est cylindrique de rayon a. Quel doit être le rapport L1 /L2 entre les longueurs
des deux canaux pour qu’ils soient parcourus par un débit identique ?
L1 L1 L1
(A) L 2
= 160 20
3π ; (B) L2 = 3π ; (C) L2 = 4

Réponse B : écrire la relation débit-pression pour un canal rectangulaire et un canal cylin-


drique et écrire l’égalité des pressions.
2. Le canal représenté en figure 1 a une entrée (0) où on impose une pression P et trois sorties
(1, 2, 3) libres (pression nulle). Les différentes branches ont toutes la même longueur L et
la même épaisseur h. Les largeurs des branches 0, 1, 2, 3 valent respectivement 10w, w,
2w, 4w. Quelle est la résistance totale du circuit ?
102 ηL 47 ηw 111 ηL
(A) 35 wh3 ; (B) 5 Lh3 ; (C) 5 wh3

L L
w 1
2 w 2
10 w
0 4 w 3

Figure 1 – Circuit à 3 sorties

Réponse A : la résistance d’un canal de largeur w et épaisseur h est 12ηL/(wh3 ), en déduire


R0 , R1 , R2 , R3 puis Rtot = R0 + 1/(1/R1 + 1/R2 + 1/R3 )
3. On veut mettre au point un système de séparation de particules par application d’une
force constante d’intensité F dans la direction perpendiculaire à l’écoulement dans un
canal 2D d’épaisseur 2h et de longueur L (fig. 2). Les particules sont donc transportées

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par l’écoulement dans la direction x (on suppose que les particules sont petites et suivent
le champ de vitesse du fluide) et simultanément sont attirées dans la direction y vers la
paroi du bas située en y = −h (on place l’origine des coordonnées à l’entrée du canal en x
et au centre en y). Les particules ont un rayon R, la viscosité du fluide est η, une différence
de pression ∆P est appliquée entre l’entrée et la sortie du canal.

2h
F

Figure 2 – Séparation de particules par FFF

Quelle est la vitesse de dérive des particules dans la direction y ?


(A) dy/dt = F/(6πηR) ; (B) dy/dt = −F/(6πηR) ; (C) dy/dt = −6πηRF
Réponse B : Force de Stokes sur la sphère + Force F = 0 (attention au signe)
4. (suite) Quelle est la vitesse de transport des particules dans la direction x de l’écoulement ?
(A) dx/dt = π∆P 2 2 ∆P 2 2 ∆P
8ηL (h − y ) ; (B) dx/dt = 2ηL (h /4 − y ) ; (C) dx/dt = 2ηL (h − y )
2 2

Réponse C : résoudre Stokes en 2D avec conditions aux limites dx/dt = 0 en y = ±h


5. (suite) Si les particules sont injectées au centre du canal à l’entrée, au bout de quelle
longueur de canal auront-elles atteint la paroi du bas (y = −h) ?
23 πR∆P h3 6πR∆P h3 23 ∆P h3
(A) Lmax = 8 FL ; (B) Lmax = FL ; (C) Lmax = 8 6πRη 2 F L
Réponse B : à partir des deux réponses précédentes, écrire dx/dy = (dx/dt)/(dy/dt) et en
déduire la trajectoire x(y) par intégration. Puis Lmax = x(y = −h)

2 Concentration par évaporation dans un microcanal


Le polydiméthylsiloxane (PDMS), matériau utilisé pour fabriquer de nombreux dispositifs
microfluidiques est légèrement perméable aux gaz et à l’eau. Cette perméation d’eau est mise
à profit pour réaliser des dispositifs de concentration en soluté (fig. 3). Le canal contenant le
soluté a une longueur L = 10mm, une largeur w = 200 µm et une hauteur h = 20 µm. Il est
fermé à une extrémité et raccordé à un réservoir à l’autre extrémité. Il est séparé par une fine
membrane d’épaisseur e = 2µm d’un autre canal de longueur L0 < L dans lequel circule de
l’air. L’eau passe à travers la membrane poreuse avec une vitesse moyenne ve . Le soluté a une
concentration c0 dans le réservoir.
1. Montrer que la vitesse de l’eau, moyennée sur l’épaisseur h du canal est donnée par :
x
< vx (x) >= −ve
h

2
Figure 3 – Dispositif de concentration de soluté. En haut, vue de dessus. En bas, vue de côté.

Bilan de masse pour le fluide sur une tranche de largeur dx :

h(vx (x) − vx (x + dx)) − ve dx = 0

d’o −h(dvx /dx) − ve = 0 intgrer avec la condition vx (x = 0) = 0


2. Quelles sont, en toute rigueur, les conditions aux limites pour les composantes vx et vz de
la vitesse ? (on admettra que vy est nul).
4 conditions vx (z = 0) = 0 ; vx (z = h) = 0 ; vz (z = 0) = 0 ; vz (z = h) = ve
3. En admettant que la concentration c en soluté ne dépend pas de la coordonnée verticale
z (le canal est suffisamment mince pour que la diffusion soit très rapide dans l’épaisseur),
montrer qu’elle obéit à l’équation
 
∂c ∂ ∂c
+ c < vx > −D =0
∂t ∂x ∂x

où D est le coefficient de diffusion du soluté.


L’quation est un bilan de masse pour le solut faisant intervenir la divergence du flux
convectif c(x) < vx (x) > h et celle du flux diffusif −D(∂c/∂x)h
4. On cherche des solutions stationnaires de cette équation de transport et en particulier
les solutions pour lesquelles le flux total de soluté est nul en tout point. Montrer qu’une
longueur caractéristique du problème apparaı̂t et est donnée par :
r
Dh
l=
ve

En stationnaire, on a quilibre diffusion-convection. Le terme convectif est de l’ordre de


cve /h et le terme diffsif de l’ordre de Dc/l2 o l est l’chelle typique des p
gradients de con-
centration dans le systme. En quilibrant les deux termes on trouve l ∼ Dh/ve

3
5. Quelle est valeur de l lorsque D = 10−9 m2 /s et ve = 20 nm/s et comment se compare
cette valeur à la longueur L du canal ?
l ' 1mm  L
6. Déterminer le profil de concentration stationnaire lorsque le flux total est nul.

x2 − L20
 
c = c0 exp
2l2

7. Donner l’expression du rapport de concentration entre l’extrémité gauche du canal c(x = 0)


et le réservoir c0 = c(x = L0 ) et entre la concentration moyenne dans le canal et la
concentration dans le réservoir.

−L20
 
c(x = 0)
= exp
c0 2l2
Z L0  2
x − L20

<c> 1
= exp dx
c0 L0 0 2l2

3 Test immunologique sur ficelle et capillarité


On étudie la possibilité de réaliser des tests immunologiques par un système de microfluidique
sur matériau absorbant, à base de ficelle. Pour cela, on étudie l’écoulement par capillarité dans
une ficelle en contact avec un réservoir.
La figure 4 présente des illustrations de cette expérience et des mesures sur des ficelles ayant
reçu un traitement hydrophile (rouge) ou brutes (vert).
1. Si on remplaçait la ficelle par un tube capillaire en verre (cylindrique) et parfaitement
hydrophile, déterminer quel devrait être son diamètre pour que la progression du fluide
dans le tube soit exactement la même que dans la ficelle hydrophile. On supposera que
la tension interfaciale est celle de l’eau γ = 72 mN/m et que l’angle de contact est nul
(mouillage parfait). Ce diamètre représente le diamètre efficace équivalent entre les fibres
de la ficelle.
La vitesse moyenne sur la section dans un tube de rayon R = D/2 est < u >= −∆pR2 /(16ηL).
Ici ∆p = −γ/(2R) d’o < u >= γD/(64ηL). Par ailleurs < u >= dL/dt soit
s
γDt
L=
32η

Sur le graphe on a L2 = 24.5t (en mm2 ) soit L2 = 24.5 × 10−6 t en m2 . On trouve


D = 10.88µm.
2. Si on plaçait maintenant la ficelle vers le haut (réservoir en bas), quelle serait la hauteur
maximale atteinte par le liquide ? En fonction du résultat, expliquer si la gravité est un
facteur à considérer ou non dans des tests immunologiques faits sur des ficelles de moins
de 10 cm de long.

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Figure 4 – Mesures de la longueur L(t) de fluide absorbée par le fil en fonction du temps.

On remplace dans la solution de la question prcdente −δP/L par −δP/L − ρg = γ/D − ρg,
donc il suffit de remplacer γ par γ − ρgD. La hauteur maximale est atteinte quand la
pression hydrostatique ρgLmax quilibre la pression de Laplace γ/D soit Lmax = 72 cm.
On n’a donc pas se soucier de cette limite.

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