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CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 515

9) Par analyse dimensionnelle de l’équation de diffusion, on montre que le temps


caractéristique d’établissement du régime stationnaire d’un phénomène de diffusion sur une

distance 7?0 est de l’ordre de vd = . L’hypothèse d’un régime quasi-stationnaire est

donc valable si t » vd, c’est-à-dire si , ce qui est bien vérifié dans le cas

pratique de la question précédente.

3.9 Diffusion d’un parfum


1) On se place dans la zone x < x0 où apparaissent K particules par unité de volume et
par unité de temps. La variation dN du nombre de particules situées entre x et x + dx entre t
et t+ dt fait intervenir les nombres ôNe de particules qui entrent, &V5 de particules qui
sortent et <57Va de particules qui apparaissent pendant dt :
dN - SNe-SNs+SNa A-
c’est-à-dire :
(w(x, t+dt)- n(x, Z)) Sdx = jn (x, t)Sdt - jn (x+dx, f)Sdt + KSdxdt
On effectue un développement limité à l’ordre 1 en dt et en dx :
— Sdxdt = -^- Sdxdt + KSdxdt
dt dx
d’où le bilan :
èi+^Ll=k
dt dx
K apparaît bien comme un terme source dans l’équation locale de conservation.
On applique alors la loi de Fick, projetée sur l’axe Ox :

j = -D—
OX
pour finalement obtenir l’équation différentielle vérifiée par n(x,t) :

2) En empêchant la diffusion en x-x0, les particules qui apparaissent s’accumulent


dans la zone x < x0. La concentration reste alors uniforme dans cette zone, si bien que :

dn d2 n n
— -K car —- = 0
dt dx2
On obtient alors simplement : __________
n(x,t) = Kt

La concentration dans la zone x < x0 augmente linéairement dans le temps.


516 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Pour obtenir un régime stationnaire et maintenir constant le nombre de particules dans cette
zone, il faut que le nombre de particules qui apparaissent soit compensé par le flux de
particules qui sortent en x = x0.
dn
3) Le régime stationnaire impose : — = 0, d’où l’équation vérifiée dans chaque
dt
zone :

pour x > Xo :

; pour x > x0 :
où a, b, cQtd sont des constantes d’intégration.
4) Le profil de concentration est symétrique de part et d’autre de x - 0, ce qui impose
n(~x) = n(x). Dans la zone |x| < x0, cela se traduit directement par a = 0 . On peut
également écrire cette relation au voisinage de x = 0 : *

«(0+) - n{0~) = 0, c’est-à-dire : jn (x = 0) = -D

Aucune particule ne traverse la section x = 0, ce qui implique bien a = 0.


D’après l’énoncé, on pose : «(0) = n0, soit : b = n'o( •
En x = x0, il y a continuité de la concentration : n(xo) = n(x0+) et continuité du flux de
particules : jn(x(d) -jn(^o+\ D’où les deux relations supplémentaires :

n(x0 ) = —— V + b = n(x0+) =cx0+d etj„(xo~) = = j„(x0+) = -De


2D
c’est à dire :
^-Q
et d = n0
D 2D
5) Le profil de concentration dans la zone x<x0 est parabolique, tandis qu’il est
linéaire pour x > x0. Le profil est en outre symétrique de part et d’autre de x = 0.

On retrouve graphiquement les conditions aux limites précédentes :


- Tangente horizontale en x = 0 indiquant un flux particulaire nul du fait de
la symétrie du problème ;
- Raccordement des graphes en x = x0 avec des pentes identiques par
continuité du flux de particules.
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 517

Ce modèle unidimensionnel a l’avantage d’être simple. Cependant, on constate que la


concentration en particules s’annule en x = xmax, alors que le flux particulaire est supposé
non nul afin d’évacuer les particules apportées en régime stationnaire. Le passage à une
étude tridimensionnelle permettrait de lever cette difficulté.
6) Entre t et t + dt, il apparaît globalement KSxodt particules dans la zone comprise
entre x = 0 et x = x0. En régime stationnaire, ces particules traversent la section d’abscisse
x - x0, si bien que l’on a l’égalité :
KSxodt = jn(Xç)Sdt
qui impose :
j„(x0) = Xx0
Cette relation est en fait identique à celle obtenue à la question 4) avec la continuité des
flux particulaires en x = x0 : jn (x0 ) = jn (x0+ ) et aboutit à :
C = _^L
D
7) Deux pulvérisations par jour pendant 6 mois équivalent en fait à 2x6x30 = 360
pulvérisations. Le flacon contient 50 g de parfum, soit 0,5 mol, c’est-à-dire 3,0.1023
particules. Chaque pulvérisation dépose donc JA = 8,3.1020 particules sur la peau. Ces
particules sont ensuite libérées dans l’air pendant At = 5 heures selon la relation :

3N = KVN où V = Lù(2x0 ) est le volume concerné.


Avec les valeurs numériques proposées et en remarquant que 2x0 = L, on obtient :

8) Chaque particule se déplace à la vitesse u, d’où : l=UT ou encore :

9) On évalue la variation du nombre de particules dans la tranche concernée :

dN = (n(x, t + r)- n(x, t)) SI

10) Toutes les particules contenues dans la tranche étudiée sortent entre t et t + t :

âNs — n(x, t)Sl

Elles sont remplacées par les particules provenant des tranches voisines :

11) On en déduit le bilan :


dN = 8Ne—8Ns
c’est-à-dire :

On effectue alors un développement limité à l’ordre 1 en r et à l’ordre 2 en l :


518 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

12) On en déduit l’équation différentielle vérifiée par n(x) :

dn _ l2 ô2n
dt 2r dx2
On retrouve avec ce modèle microscopique l’équation de la diffusion de particules :
dn d2 n
— -D—- , ce qui permet d’identifier le coefficient de diffusion en fonction des
dt dx2
paramètres microscopiques introduits :___________

~ 2t~ 2

13) La vitesse quadratique moyenne s’écrit :

= 6,5.102 m.s1

14) D’après l’équation d’état des gaz parfaits (attention : ici n désigne la densité
volumique en molécules) :

1
15) On peut prendre typiquement : r = 10 10 m, d’où : l -
V2n4;rr2
ul
16) Numériquement: D = — = 7,5.10 5 m2s 1 . Cette valeur correspond bien à

l’ordre de grandeur connu pour de la diffusion dans l’air.


dn d2n
17) On réécrit l’équation de la diffusion —~D—- en ordre de grandeur:
dt dx

— « D—pour obtenir le temps de diffusion : r « —. Numériquement :r~l,3.104s~4h.


t Û D
Ce temps paraît très long. En fait, les mouvements de convection dans l’air vont permettre
un transfert plus efficace des molécules sur de grandes distances.

3.10 Comparaison de vitrages


1) Il existe 3 modes de transferts thermiques :
- conduction : par contact via les liaisons intermoléculaires, il y a existence
d’un flux thermique sans flux de matière.
- convection : flux thermique généré par un flux de matière (pour cela, il
faut une inhomogénéité de l’enthalpie massique).
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 519

- rayonnement : par échange d’énergie lumineuse grâce aux processus


d’émission et d’absorption.

2) La loi de Fourier s’écrit jq =-XgradÇT) , où jQ désigne le vecteur densité de


courant thermique et 2 la conductivité thermique du matériau. « Phénoménologique »
signifie que cette loi a été déduite de séries d’expériences sur le sujet. On peut citer deux
autres lois phénoménologiques : loi d’Ohm (en électromagnétisme) et loi de Fick (dans le
cadre de la diffusion de particules).
3) hj < he car à l’intérieur du bâtiment, le phénomène de convection est moins
prononcé : l’air y est en effet confiné et les « courants d’air » y sont moins nombreux.

4) La loi de Fourier dans le vitrage s’écrit jQ = -A . En régime permanent et

en absence de source thermique à l’intérieur du vitrage, le flux thermique </> vers les x
croissants se conserve, ce qui signifie que 0 — , ÔTV „
J j'q .dS —jQ .Sex — -2 , .
—~S, est le meme
Av
dx *
section
0
quelque soit l’abscisse x. Avec (ps= — , l’intégration de cette relation donne
S
T(x) = ^x + C En écrivant Tv(x = O) = Tvint et Tv(x = é) = Tvext , on en déduit
v 2

5) En régime permanent, </>s correspond également aux flux surfacique entrant dans la
vitre de l’intérieur et aussi au flux surfacique sortant de la vitre vers l’extérieur. En
introduisant les coefficients de transfert thermique, on a donc 0S = hi(Tair,int~Tv,int) et
0S ~ (Tv,ext ~ Tair,ext ) •

En écrivant :

'^'air.int l'air,ext ^air.int ’^'v.int'^'^'v.int ^v,ext ^v,ext Tair,ext Utilisant les trois
1 1 e 1
----- I------ 1------
expressions de tj)s, on aboutit à (j)s = Ugs(Tairint-Tairext), avec . On
Vg,s hi 2 he
trouve bien Ug>s= 5,7 W.m'2.K_1. La formule aurait pu être également déetrminée en utilisant
la notion de résistance thermique. En effet, on peut définir à chaque interface ou entre deux
T —T
plans une résistance thermique Rth définie par Rth = -1—-2-. Ainsi, la résistance thermique
01—>2

en x = 0 entre l’air intérieur et la vitre vaut Rthi =---- , celle en x = e entre la vitre et l’air
S

extérieur vaut Rth e =---- et celle entre les deux côtés de la vitre vaut Rth,vitre = ~ • Le
’ heS ’ /■>
flux thermique traversant successivement les deux interfaces et la vitre, les trois résistances
520 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

thermiques sont associées en série. On en déduit----------=-------- =--------1------------1-------


R-th,totale Ug,sS Rfh,i ^th,vitre ^~th,e

d’où l’expression de U&d.

6) On note hint le coefficient de transfert thermique entre les deux côtés des vitres en
regard à l’intérieur du double vitrage. En appliquant le raisonnement précédent avec
l’association en série des différentes résistances thermiques formant le double vitrage et en
simplifiant par S, on a —-— = — + — + —!— + — + — . Toujours d’après l’association des
Ug td ^int he
résistances, on a pour le triple vitrage:

double vitrage triple vitrage

7) En isolant la résistance thermique de l’interface air intérieur-vitre, on obtient le


schéma électrique équivalent suivant.

• ■
Tair,mt

Rfh,.totale ^th,i

On applique la formule du diviseur de tension Tairint-Tv int - „ tKl ^air.int-Tair.etd) Pour


K~th,totale

obtenir, tout calcul fait, . Les applications numériques

donnent pour du simple vitrage 7^= 9,3°C, du double vitrage Tv>int= 14,8°C et du triple
vitrage : TVj/n/= 16,4°C.
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 521

1) On applique le 1er principe de la thermodynamique appliqué entre t et t+dt à une


tranche de la poêle de longueur l comprise entre x et x+dx : dU = SQX + âQx+dx + <5Qair. En
régime permanent, dU = 0 (la poêle ne change pas d’état), 8QX - +jQ^x)eldt (énergie
thermique reçue par conduction par la face de surface dS\=e*l située en x),
^Qx+dx~~JQ^x + (^e^ (énergie thermique reçue par conduction par la face de surface
dS2=e'*l située en x+dx) et âQair. = he{Tair-T(xj)ldxdt (énergie reçue de l’air par la surface

dS^-ldx). D’où -—(Tair - T(x)). La loi de Fourier s’écrit ici


dx dx e
dT
jo(x) - — • On en déduit l’équation différentielle :
v dx

d 2T
. Puisque T ne dépend que de x, —— - \T .
dx2

2) En géométrie cylindrique où T ne dépend que de r, l’équation différentielle


s’écrit :

1 d
r dr
~ • 2 d2T dT 2 . 2„
En multipliant par r puis en posant u = L/r, on obtient u —y + «-—« T(u) = -u Tai
du du
Il s’agit d’une équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients non constants,
dont une solution particulière avec second membre est T= Tair. En utilisant le formulaire, la
solution générale s’écrit donc :

T(r) = + «*o(£] + Ta,r ,oùAètB sont des constantes quelconques.


522 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

L’équation différentielle devant être homogène, la quantité Z a la dimension d’une


longueur. Il s’agit de la distance caractéristique de variation de 7(r). Concrètement, L
représente la distance sur laquelle la poêle va être chauffée par le brûleur.

3) Du fait que K0(u)—>-too , on en déduit que |Z? = 0| dans la zone [O,tz[


puisqu’une température qui tend vers l’infini au centre de la poêle n’a aucun sens physique.
En notant A’ et B’ les constantes d’intégration dans la zone ]a,b], la continuité de la

température en r = a impose que AIQ + 5'^0 . Par ailleurs, la


JJ
puissance thermique P fournie par le brûleur se dirige en partie vers l’intérieur de la poêle,
valant Pint=-jQ(r = a~ Relira , l’autre partie allant vers l’extérieur, valant

pext = +JQ(r = a+)e2m . Puisque jô(r) =


dT /l
=- -T
\L))
dans la zone

[0,a[ (idem dans la zone ]<7,ù] avec A ’ et B ’), l’égalité P = Pint + P^ fournit :

PL
'Intea

Enfin, puisque e « b, on peut négliger la puissance thermique échangée avec l’air sur la

tranche de la poêle, ce qui revient à écrire ~ 0, d’où

/O(o) -1. En éliminant B on obtient les deux égalités reliant A et A ’ :

Pour qu’il existe d’autres solutions que A = 0 etA’ = 0 (car sinon T(r) = Tair ), il faut que :
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 523

/•
I.1
m
- Ko
m + —- 7
, que l’on peut mettre en
A) ~ m = /< +—
m
Ki V
7
forme pour aboutir à l’égalité indiquée par l’énoncé.
5) On trouve |£ = 5,7 cm.
6) La loi de Fourier indique que le flux thermique surfacique dans la poêle est
proportionnel à la pente de la courbe T(r). Dans les trois graphes, on observe bien une
discontinuité de ce flux pour r- a, c’est-à-dire à l’endroit où se situe le brûleur. De manière
assez logique, on observe que c’est à cet endroit que la température est la plus élevée. On
en déduit donc que la courbe en pointillé correspond à a = 6 cm, celle en trait épais à
a -7,2 cm et celle en trait fin à a = 9 cm.
7) La comparaison des pentes de chaque côté du maximum de température nous
donne accès à la répartition du flux thermique de part et d’autre. Pour a = 7,2 cm, on lit une
pente de +2.103 °C.m'1 à gauche et de -3.103 °C.m'1 à droite. Il y a donc environ 40 % delà
puissance thermique allant vers l’intérieur de la poêle et 60 % allant vers l’extérieur.
8) Le point le plus critiquable du modèle est l’hypothèse que toute la puissance
thermique est apportée par le brûleur sur un cercle uniquement. En pratique, les gaz
chauffés issus de la combustion vont être évacués en longeant le dessous de la poêle.
L’apport thermique ne se fait donc pas seulement en r = a. Par ailleurs, on a négligé les
pertes thermiques de la poêle par rayonnement. Or, pour des températures de l’ordre de
200°C, ceux-ci ne sont pas du tout négligeables. Au contraire, on peut montrer avec la loi
de Stefan qu’ils dominent devant les échanges conducto-convectifs.

3.12 Température dans un tunnel


1) En notant D la diffusivité de la roche, l’équation de diffusion thermique
s’écrit dans un modèle unidimensionnel où la température T ne dépend que de la
profondeur z :

— = D^-^-. Les variations saisonnières de température à la surface A71 se font sur


dt dz2
une échelle de temps de l’ordre de r = 6 mois= 1,5.107 s. Pour savoir jusqu’à quelle
profondeur d elles vont se répercuter, on analyse l’équation de diffusion en ordre de
grandeur. On obtient :
A/1 AT /
— = D—— . On en déduit d « VDt . Avec D = 1 mm2.sf1 = 10’6 m2.s_1, on obtient d
T d2 ------------------

de l’ordre de 4 m. Les variations de température deviennent négligeables sur une


profondeur de quelque fois d, environ 12 m comme on le voit sur les courbes du document
n°l.
2) On applique le 1er principe de la thermodynamique appliqué entre t et t+dt à une
tranche de la croûte continentale de surface S comprise entre z et z+dz (voir schéma suivant)
: t7t7 = <^z+<^z+£fe + ^rat//0. En régime permanent, dU = 0 (la croûte continentale ne
524 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

change pas d’état). Le terme 8QZ = +jQ(x)Sdt est l’énergie thermique reçue par
conduction par la face située en z et dQz+dz = -Jq(z + dz)Sdt est l’énergie thermique reçue
par conduction par la face située en z+dz. L’énergie thermique apportée par la radioactivité
vaut SQradi0 = Pvol(z)Sdzdt.

On en déduit :
je(z + c/z)-Jg(z)
- Po exp(z/h), égalité qui s’intégre en :
dz
jQ (z) = PQh exp(z / Zz) + C. Puisque jg (z = 0) = Poh + C, on a :
Jq = JQ <°) ~ ^(X1 - exP(z / ^)) •

dT
3) La loi de Fourier s’écrit ici jg(z) = -—. Après intégration, on obtient :
dz

T(z) = -^^ z + ^^(z-/2exp(z//z))+C'. Puisque + C1, ona :


_________ A,_____ A______________________ /L
T(z) = T(0) - Xï°2 z + (z + Zz(l - exp(z / /z)))
A A

4) L’épaisseur de la croûte continentale au niveau des Alpes vaut L = 45 km. Le flux


thermique surfacique au niveau du sol jg(z = 0) peut être vue comme le flux thermique
surfacique venant du manteau jQ(z = -L) additionné du flux thermique surfacique
provenant de la radioactivité dans la croûte continentale. Ce dernier vaut donc
= Jq (°) - Jq (-^) = ^(X1 - exp(-À / /z)) ~ PQh puisque L> 4h. Avec
Po = 2,5 pW.m~3, on obtient = 25 mW.m'". On - voit que la radioactivité de la croûte
continentale compte pour 30 à 40 % du flux thermique au niveau du sol. C’est donc une
contribution tout à fait significative.
5) A l’interface entre la croûte continentale et le manteau, la température vaut
T(z = -L)^T(0) + ^~^-L-^^-(L-h) . Les données numériques sont les suivantes:

jo(0) = 70± lOmW.m'2, température à la surface T(0) prise à-10°C (valeur à 3000 m
alors qu’il faudrait prendre à 2500 m, on doit faire une erreur de quelques degrés) et 2 entre
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 525

2,5 et 4 W.m^.K'1. On constate qu’il y a une très grande imprécision sur la valeur de A. De
ce fait, on la prend seule en compte. On trouve une température à l’interface entre le
manteau et la croûte continentale entre 600 et 900°C.
. 6) Le centre du tunnel du Fréjus se situe à l - 1,7 km de profondeur. Puisque l « h,

la température vaut T(-l) » T(0) + Proche de la surface, au niveau de la pointe du


Fréjus à 3000 m d’altitude, la température de la roche vaut T(0) = -10°C. En ne considérant
à nouveau que l’incertitude sur 2, on s’attend à une température entre 20 et 38°C, la
moyenne de l’intervalle se situant à 29°C. On constate que le résultat trouvé est en très bon
accord avec la réalité. On peut penser que l’incertitude trouvée sur la température au centre
du tunnel est surestimée dans la mesure où, sur une distance de 1,7 km, différents types de
roches sont présents, possédant différentes valeurs de conductivité thermique. Ainsi, la
valeur de la température dans le tunnel est due à un ensemble de roches, créant un effet de
moyennage diminuant l’incertitude finale. Mais il est impossible de quantifier cela sans une
connaissance plus précise de la répartition des roches dans le massif du Fréjus et leurs
caractéristiques. - *

3.13 Comment se réchauffer les mains ?


Le problème étant symétrique, on raisonne sur une seule main. On note F la force de
pression qu’exerce une main sur l’autre. Une main glissant sur l’autre, elle subit une force
de frottement de norme T=//F(loi de Coulomb). En notant v la vitesse de la main par
rapport à l’autre, cette force de frottement dissipe une puissance P = Tv. Cette puissance va
sous forme thermique pour moitié dans chaque main. Chaque main reçoit donc au niveau de
la surface de l’épiderme une puissance thermique Pth = pFv/2. Au bout d’un temps r, nous
savons que la chaleur a diffusé dans l’épiderme sur une distance de l’ordre de d = ^Dt ,
/l
où D désigne la diffusivité de l’épiderme valant D------ , avec A la conductivité
PFn
thermique, p la masse volumique et cm la capacité calorifique massique. L’élévation de
température AT que l’on cherche à déterminer a donc lieu sur une distance de l’ordre de d et
donc dans un volume Sd en notant S la surface de la main. Cette élévation de température a
donc nécessité une énergie thermique Eth =Sdpcm\T qui correspond à l’énergie thermique
Pthr reçue par la main pendant le temps r. On en déduit l’élévation de température au bout
d’un temps r après avoir commencé à frotter les mains :

AT-^
2S )J *PCm
1 T
La valeur de p dépend fortement de la quantité de sébum (sécrétion par les glandes sébacées
de la peau) présent sur la main. Puisque AT est proportionnel à //, on comprend pourquoi
une personne ayant les mains sèches (u faible) va difficilement pouvoir se réchauffer les
mains en les frottant par rapport à une personne ayant les mains grasses (// élevé). En
prenant = 0,2, une force de pression F = 30 N (correspondant à la force pour soulever
3 kg) et une vitesse relative v = 30 cm.s’1 (correspondant environ à 4 allers et retours en une
seconde avec une amplitude de 4 cm) et S = 100 cm2 et p = 103 kg.nf3 (épiderme assimilé à
de l’eau), on obtient |AT = 6°C| pour une durée r = 10 s. Ce résultat paraît tout à fait réaliste.
526 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

A noter que les paramètres sont nombreux et qu’il s’agit uniquement d’un ordre de
grandeur. Cependant, on peut remarquer que l’augmentation de température augmente
proportionnellement avec la force de pression exercée sur les mains ainsi qu’avec la vitesse
de déplacement de celles-ci.

3.14 Du gravier pour faire fondre la s *


1) Le rayonnement solaire incident éclaire la projection horizontale de la surface du
caillou, d’aire æ7?2. La puissance absorbée par le caillou correspond à la fraction f de la
puissance reçue et s’écrit donc :

2) La surface de contact du caillou avec l’air correspond à l’aire de la demi-sphère


émergée. La puissance totale transmise à l’air par le caillou vaut ainsi :

C->air,tot

On peut en outre poser :


TC ~ Tçxt + 22ext ) — 22ext

d’où :
z
' rp _ rp \4
t t
y 4 _ rp 4 I I _L___ 1 i 4 c~
1C ~ 1 ext à l’ordre 1 en —...« 1.
k T
1ext J k T
1ext J
T
± ext
La puissance totale transmise à l’air par le caillou peut donc s’écrire :

<fc^,=^R2(Tc-Ta,)(h + 4ar)
On peut bien poser :
avec £ = 2æà2(/z + 4o7J)

3) En régime stationnaire, le flux thermique dans la neige est le même à travers toute
demi-sphère de rayon r. On obtient ainsi :

= 2^2jth(.r)

oùjA(r) est la densité de courant thermique dans la neige à la distance r du centre. Il vient
alors :
dT
jth(r) = —= -2— d’après la loi de Fourier.
2tzt dr
On intègre cette équation entre r = R et r pour déterminer le profil de température dans la
neige au voisinage du caillou :
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 527

4) La température diminue à mesure que l’on s’éloigne du caillou et l’on retrouve la


température Text lorsque r tend vers l’infini :

T —T —
ex,~ c 2M

D’autre part, en régime stationnaire, la température du caillou ne varie pas, si bien que la
puissance thermique absorbée par le caillou est compensée par la puissance thermique
transmise à l’air et à la neige :
^abs ~ air,tôt +

d’où :
= ^abs ~KTC ~Text')

Finalement, la température du caillou à l’équilibre thermique s’écrit :


rp _ rp
p
.________ gbs
c~ WJNk

5) On calcule numériquement Tc - dans les différentes situations proposées. On


choisit un caillou de rayon R = 2 mm et une température extérieure Text = ~3°C - 270 K.
Début de l’hiver (Ps = 200 W.m-2) :
Neige Fraîche Tassée Fraîche Tassée
Vent Nul Nul Fort Fort
Tc-Text(°C) 1,3 0,16 0,95 0,15

Fin de l’hiver (Ps = 600 W.m-2) :


Neige Fraîche Tassée Fraîche Tassée
Vent Nul Nul Fort Fort
Tc-Text(°C) 4,0 0,47 2,8 0,45

Le caillou est le plus efficace lorsque l’ensoleillement est le plus fort, la neige fraîche et le
vent nul : dans ce cas la température du caillou atteint Tc = +l,0°C et sera susceptible de
faire fondre la neige. En présence de vent, la température du caillou tombe à Tc = -0,2°C et
la fonte de la neige n’est plus tout à fait possible.
L’effet est le plus faible pour de la neige tassée car la grande conductivité thermique de la
neige empêche celle-ci de se réchauffer. Le vent n’a d’ailleurs quasiment pas d’influence
dans ce cas car le transfert thermique par conduction dans la neige est plus efficace que
dans l’air.
La présence de vent modifie en revanche beaucoup les résultats pour de la neige fraîche car
les transferts conducto-convectifs dans l’air deviennent cette fois plus efficace que les
transferts conductifs dans la neige isolante.
Cependant, si la température extérieure tombe à Text = ~5°C, la température du caillou
atteint dans le meilleur des cas Tc = -l°C... En conclusion, l’utilisation de gravier pour
faire fondre la neige n’est efficace que dans certaines situations favorables. En pratique, le
but premier de l’épandage de gravier reste une amélioration de l’adhérence des véhicules
roulant sur la neige.
528 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

3,15 Réchauffement planétaire


1) On repère graphiquement la position de chaque maximum selon la température.
Les mesures sont rassemblées dans le tableau suivant :

T(K) 100 300 500 1 000 3 000 5 800 10 000


30 10 6 3 1 0,5 0,3
On peut estimer les incertitudes sur T et Xmax à 5 %.
On trace le graphe de Amax en fonction de MT :

=C
La régression linéaire donne : \'max rp avec C = 3,0.10 3 m.K (avec une incertitude de

l’ordre de 5 % également, soit AC = 0,15.10 3 m.K).

C = -J—— = 2,9.10’3 m.K La valeur


A partir de la loi de Planck, on obtient :
4,965 kB
expérimentale est bien en accord avec la valeur théorique, aux incertitudes de mesure près.
On gardera la valeur théorique dans la suite.
2) On a, d’après la loi de Wien :

4^ =| = °>50 Pm

Le rayonnement incident se trouve dans le domaine visible. Les espèces sur Terre ont
évolué pour s’adapter à ce maximum de rayonnement du Soleil. Si la longueur d’onde avait
été différente, on aurait quand même appelé « visible » la fenêtre spectrale à laquelle les
espèces se sont adaptées...
3) Pour une étoile rouge, kmax > kmaXiSoieii donc T < TSoieii et pour une étoile bleue
^max< ^max,soleil donc T>TSoieii- En astronomie, la loi de Wien permet de déterminer la
température de surface d’une étoile en mesurant son spectre d’émission.

4) Numériquement : c = 5,67.10~8 W.m’2.K-4


CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 529

5) La puissance totale libérée par le Soleil peut s’écrire :


Psm = =3,85.10* W

La constante solaire est définie par la relation :

4=^éL = 1,36.103 W.m'2


4W2

6) La puissance totale reçue par la Terre de la part du Soleil vaut : AqKRt~. Cette
puissance est en moyenne répartie sur toute la surface de la Terre :

4^2 =7^4^2
d’où simplement : ____________________
^=4^=340 w.m-2

7) D’après la courbe d’absorption, l’atmosphère est pratiquement transparente dans le


domaine visible (entre 0,4 pm et 0,8 pm). La puissance surfacique moyenne qui arrive au
sol ne tient donc compte que de l’albédo, si bien que :

=42ll-«) = 239 W.m'2

8) D’après la loi de Stefan :

Psurf,sol d’OÙ:

Avec une atmosphère parfaitement transparente (hormis l’effet d’albédo), la température


sur Terre serait de -18°C ! L’eau liquide ne pourrait pas exister et la vie ne pourrait pas
apparaître telle qu’on la connaît...
9) On détermine Xmax avec la loi de Wien pour la puissance surfacique rayonnée par la
Terre :
r
/lmax = —
rp
= 10 *pm

On se situe cette fois dans le domaine infrarouge.


Dans l’infrarouge (entre 1 pm et 100 pm), l’atmosphère est globalement opaque et va
absorber fortement le rayonnement réémis par la Terre.
10) On calcule la puissance surfacique rayonnée correspondant à la température
mesurée au sol :

Cette puissance surfacique rayonnée est plus grande que la puissance surfacique apportée
par le Soleil au niveau du sol ! A l’équilibre thermique, la Terre rayonne pourtant autant
qu’elle reçoit. Le complément (390 -239) = 151 W.m 2 est en fait renvoyé par
530 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

l’atmosphère vers le sol et contribue ainsi à augmenter sa température. Cet effet, connu
sous le nom d'effet de serre, montre comment l’atmosphère impose une puissance
surfacique supplémentaire sous la forme d’un forçage radiatif.
11) L’atmosphère rayonne également 151 W.m”2 vers l’Espace. Puisque la Terre
reçoit 239 W.m2 de la part du Soleil, le complément (239 - 151) = 88 W.m-2 doit traverser
directement l’atmosphère sans être absorbé.
Dans le domaine infrarouge, on constate une fenêtre de transparence de l’atmosphère entre
8 pm et 12 pm de longueur d’onde. La fraction rayonnée qui traverse directement
l’atmosphère doit appartenir à cette fenêtre spectrale.
12) On complète le schéma avec les valeurs numériques obtenues précédemment.

On vérifie qu’à l’équilibre thermique, la puissance réémise est égale à la puissance reçue :
Au niveau de l’atmosphère : (101 + 88 + 151) = 340 W.m”2
Au niveau du sol : (239 + 151) = 390 W.m”2
13) Le CO2 possède plusieurs bandes d’absorption dans l’infrarouge (aux alentours
de 2-3 pm, de 4-5 pm et surtout entre 12 pm et 20 pm). Il pourra alors absorber et réémettre
le rayonnement provenant du sol.
La formule de Myhre n’est pas linéaire avec la concentration. En effet, la fonction In
montre que le flux radiatif dû au CO2 croît de moins en moins à mesure que la
concentration augmente. Cette saturation est due au fait que le rayonnement traversant
l’atmosphère est absorbé par les premières molécules rencontrées (H2O et CO2
principalement) et ne sera donc pas absorbé davantage, même si on augmente la
concentration.
14) On calcule le forçage radiatif supplémentaire pour la concentration actuelle en
CO2:

F = 1,84 W.m’2
La puissance surfacique rayonnée par la Terre avant l’ère industrielle valait donc :
CORRIGES CHAPITRE 3 Thermodynamique 531

<p A
surf, sol
Psurf'SOi - 390-1,84 = 388 W.m'2, d’où une température = 287,6 K

Cela représente aujourd’hui une variation de température par rapport à l’ère industrielle :
AT = +0,4 K

15) Le forçage radiatif pour un doublement de la concentration en CO2 par rapport à


l’ère industrielle vaut :

F = <7 ln 2 = 3,71 W.m'2


d’où la puissance surfacique :
P^soi =390-1,84 + 3,71 = 392 W.m'2
î
( Psurf, sol y ______________
c’est à dire une température : T = = 288,3 K, soit: AT = +0,7 K par rapport

au début de l’ère industrielle.


De même pour un triplement de la concentration : F = a ln 3 = 5,88 W.m'2
Psurf,sol =390-1,84 + 5,88 = 394 W.m'2

( psuif, sol 4 ----------------


d’où la température : T = = 288,7 K et la variation : AT = +1,1 K .

Le CO2 contribue finalement assez peu au réchauffement de l’atmosphère...


16) La constante solaire dépend directement de la distance d entre le Soleil et la
Terre :
p
1 Soleil

Une variation relative — = 1 % de la distance d va se répercuter sur la valeur de la

constante solaire :
= = 1,4%
4 d
D’autre part :

d’où la variation relative :


= f4 —, c’est-à-dire :
4 T T 2 4,
Cela correspondrait à une variation de température : AT = +2K i
Les paramètres astronomiques ont des conséquences immédiates sur la température de notre
planète.
CORRIGES CHAPITRE 4
MECANIQUE DES
REFERENTIELS NON
GALILEENS

4.1 Risque de basculement d’une caisse


1) On schématise la situation et on introduit les différentes grandeurs du problème >

h
V

oo
Lors du freinage, le camion subit une accélération (en fait une décélération) :
- ___ <
ae = ae ex avec ae =
dt
On en déduit l’évolution de la vitesse du camion : Vx(f) = -E0 +aet. La vitesse est nulle

2ae

On peut ainsi exprimer l’accélération subie pendant la phase de freinage :

On suppose que la caisse ne glisse pas sur son support. On étudie le mouvement de la caisse
dans le référentiel lié au camion, non galiléen puisqu’en accélération par rapport à la route.
Au cours du freinage, la caisse va subir la force d’inertie d’entraînement F — -mae qui
risque de la faire basculer, c’est-à-dire la faire tourner autour du point O. Elle est en outre
534 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

soumise à son poids mg exercé en G, ainsi qu’à la réaction du support exercée en O (non
représentée).
Le théorème du moment cinétique appliqué à la caisse en O dans le référentiel lié au
camion s’écrit :

OG a mg + OG a F

où cro est le moment cinétique en O du système. Le moment en O de la réaction du


support est nul.
On exprime chacun des vecteurs sachant que la caisse est inclinée d’un angle 3 :
ra
— sm 3 — cos 3
2 2
h a
OG=OH+HG= -cos 3 + — sin# F = -mae ex et mg = -mgey
2 2
0 0
< J k )
puis on projette le théorème du moment cinétique précédent sur Oz :
dcrz _jd23
dt dt2
On peut déterminer la valeur de l’accélération ae pour laquelle la caisse serait en équilibre
inclinée d’un angle 3 :
— sm 3 + — cos 3
d23 2 2
- 0 d’où :
dt2 « „ a . ..
— cos 6' +—sm 6*
2 2

Le graphe de — en fonction de l’angle 3 est présenté ci-dessous :


g

La condition ae = 0 permet de trouver l’angle 3 tel que la caisse est en équilibre sur le
point O et au-delà duquel tout équilibre est impossible (car il faudrait ae < 0, c’ est-à-dire
que le camion accélère à nouveau). On constate que l’accélération qui permet l’équilibre
pour un angle 3 diminue à mesure que 3 augmente. Ainsi, puisque l’accélération imposée
durant le freinage est supposée constante, si le basculement de la caisse est réalisé pour
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 535

0 = 0, aucun équilibre ne pourra être réalisé ensuite et le basculement de la caisse est


inévitable.
La condition de basculement pour 9 = 0 s’écrit simplement :
— > — = 0,5
g ù
Cette condition est aussi la condition de basculement de la caisse.
On peut retrouver cette condition en écrivant la condition d’évolution du système lorsque
9 « 1, en développant le théorème du moment cinétique à l’ordre 1 en 9 :
Td2O
Jw=ma-
d’où l’équation différentielle :
020 m / ,x „ m , , x
—--(a,a+gA)0 = -(a,A-ga)

que l’on écrit :

avec :
aea + gh

On intègre cette équation en prenant 0(0) = 0 et — (0) = 0


dt

aea + gh[
La solution est instable (à cause de la fonction hyperbolique) dès lors que :
aeh-ga > 0
Dans ce cas la solution diverge et la caisse bascule irrémédiablement. La solution
aeh-ga<0 conduit en fait simplement à 9(t) = 0 car la caisse repose alors sur toute sa
base et l’analyse précédente n’est plus valable.

Finalement la condition pour que la caisse ne bascule pas s’écrit :


a
ae<~g
n
V02
Avec ci = — cette condition s’écrit aussi :
e 2L

Z> = 13 m
2g a

La distance minimale de freinage est de 13 m, ce qui correspond à un temps de freinage


A/ = 2,3 s. Le chauffeur devra avoir de bons réflexes pour freiner aussitôt que le feu passe
au rouge.
2) Dans le cas du virage, l’accélération d’entraînement est cette fois-ci centripète et la
force d’inertie centrifuge, soit, en utilisant les coordonnées polaires :
536 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

— — — 7 K
F = -mae = +mae
e r avec : ae = 7?Q = —
r
Le basculement se fera dans ce cas vers l’extérieur du virage. L’analyse précédente reste
valable et la condition pour éviter le basculement s’écrit encore :
a
a < —g
h
c’est-à-dire :

r<^ —h gR= 9,9 m.s1


La vitesse maximale pour prendre le virage est de 36 km/h. Le conducteur devra freiner un
peu (partant de la vitesse Vo) avant d’aborder le virage s’il ne veut pas que la caisse bascule.
Le plus simple aurait tout de même été d’attacher la caisse...

4.2 Etude d'un flipper


1) On introduit le référentiel (7? ’) lié au bras du flipper, de repère Oxyz (voir schéma
suivant). Ce référentiel est en rotation autour de Taxe Oz par rapport au référentiel terrestre
supposé galiléen à la vitesse angulaire Q, il n’est donc pas galiléen.

On considère le système formé par la boule seule. Sa vitesse s’écrit v = —er. Elle est
dt
soumise aux forces suivantes :
- le poids mg et la réaction du plateau Np , qui sont selon ez,
- la réaction du bras, qui est selon ê (si Ton néglige les frottements),
- la force d’inertie d’entrainement qui est ici la force axifuge
Fie=+mQ2ÔC,

- la force d’inertie de Coriolis Fic = -2wQ a v , qui est selon ëy.


CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 537

La loi de la quantité de mouvement appliquée à la boule dans le référentiel (Rr)


t/v - _ - - - —
s’écrit m— = N+mg + Np+Fie + Fic . On projette cette relation selon ex :

d2x
• m = mCl2 OC.ex. Or OC.ex = x, on en déduit
dt2

2) Lors d’un déplacement infinitésimal dr du centre C de la boule, le travail de la


force d’inertie d’entraînement s’écrit âfVie -Fie.dr-+mÇl rdr, où r désigne la distance
entre C et l’axe de rotation Oz. Ce travail peut se mettre sous la forme d’une différentielle
totale exacte 8Wi e = ~dEp ie. On en déduit donc l’expression de l’énergie potentielle dont

dérive la force axifuge : (en choisissant une énergie potentielle nulle

sur l’axe Oz).

3) La réaction du bras sur la boule (qui n’est plus selon e du fait des frottement^)
s’applique sur le point de contact I.
Si Ton suppose que la boule ne glisse pas, cela signifie que la vitesse du point I de la boule
est nulle dans le référentiel (R ’) dans lequel le bras est fixe. De ce fait, la réaction du bras
sur la boule ne travaille pas. La force d’inertie de Coriolis étant perpendiculaire à la vitesse,
elle ne travaille pas non plus. Il en est de même pour le poids et la réaction du plateau.
Ainsi, seule la force d’inertie d’entraînement, qui est conservative, travaille. On en déduit
que le système est conservatif et donc que l’énergie mécanique Em se conserve au cours du
mouvement. Puisque r2 - OC2 = (Rq +T?)2 + x2 d’après le théorème de Pythagore :

7 I _aEvŸ
dx
En dérivant cette relation par rapport au temps et en simplifiant par m —, on obtient la
dt

nouvelle équation différentielle

d2x y
4) En la mettant sous la forme —— - co x - 0 avec (O = . -Q , la solution générale
dt2 V7
s’écrit x(0 = Aexp(a>t)+B exp(- at) . On utilise les conditions initiales

x(t = O)-A + B = xo et — (t-O) = at(A-B)=vo pour en déduire A = — |x0+ — et


dt 2y '■
lf
B=— x0 . Au bilan, la position de la boule au cours du temps est donnée par :
2l

< V > exp(W)+|


^4 l
x 0+ —
<o)
exp(- cot)
538 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5) On applique la formule de composition des vitesses du référentiel (R) lié au


plateau du flipper au référentiel (A’) lié au bras du flipper : véj = Vboule/(R') + Vp/(R), où P
désigne le point coïncident au centre de la boule fixe dans (7? ’).

Le bras du flipper arrive en bout de course à la date i telle que Qr = a. A cette date, la
dx (
vitesse de la boule dans le référentiel (*’) vaut Vboulei(R') =~ vX , KVQC

Par ailleurs, le point

coïncident effectuant un mouvement de rotation autour de l’axe Oz de rayon OC à la vitesse


angulaire Q, on peut écrire |vP/(7î) | - OC x Cl.

En introduisant l’angle p (voir figure) et en remarquant que OC cos/? = x(r) , avec

ir
1 c v \
x(r) = — x0 + — exp
/
1f M
+ — x0 —- exp - et OC sin /? = 7?o + R , on en
2 ®J 2
déduit l’angle 3 et la vitesse véj par les relations :
VP/(Æ) c°s P
tan# =-------- --------- '— ----- , c’est-à-dire et
VbouleKR) ~ VP!(R')

2 _ 2 cos2 + (vboum - vP/w sin/rf, d’où


véj = VP/(R') +

6) Lorsque le bras commence sa rotation, le centre de la boule se situe à l’abscisse


xo ~ vSr • H suffit d’appliquer les formules précédentes en y injectant cette relation.

7) R = 13,5 mm. On mesure à la règle graduée les distances correspondant à Ro et L


sur la photo sachant que l’échelle est déterminée par le fait que la distance entre les deux
bras vaut 54 mm. On obtient L = 7,0 cm et Ro = 9 mm.
CORRIGÉS CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 539

8) Les graphes ne sont plus valables si la boule quitte le bras du flipper avant que
celui-ci ait fini sa rotation, ce qui se produit si l’abscisse x de la boule devient supérieure à
L. On en déduit que les graphes ne sont plus valables pour tR > 0,048 s. Quand tR varie entre
0 et 0,048 s, on constate que l’angle d’éjection de la boule varie entre 57,9° et 58,5°, ce qui
correspond à un intervalle de 0,6° seulement. Alors que la vitesse d’éjection varie de
manière assez importante (entre 1,7 et 2,5 m.s'1) suivant la valeur de tR, l’angle d’éjection
varie quant à lui très peu. Cependant, ce résultat n’est valable que pour tR entre 0 et 0,048 s.
En pratique, le joueur peut déclencher la rotation du bras avant que la boule n’atteigne le
bras (0? < 0) ou encore peu de temps avant que la boule n’atteigne l’extrémité du bras (tR
proche de Z/v, = 0,23 s) ce qui permet d’avoir un plus grand choix de direction de renvoi de
la boule.
9) Pour toucher une cible de 2 cm de large à 1 m, il faut viser depuis un endroit donné
avec une précision angulaire de 0,02 rad, c’est-à-dire environ 1°. Cependant, quand on
modifie l’angle d’éjection, on modifie également l’endroit d’où est envoyée la boule. La
figure suivante représente deux trajectoires pour deux lancers séparés d’un temps &tR.
L’écart entre les deux trajectoires à une distance D vaut Ax cos(e) + D\9. Or la lecture de la
pente du graphe x en fonction de tR permet d’écrire Ax = vA^, avec v = 0,5 m.s'1 et celle 'du
graphe 0 permet d’écrire \9 = KAtR, avec K =0,2 rad.s'1. On en déduit une largeur

temporelle de tir A/Â =------- -------- pour avoir une précision d à une distance D.
vcos £• + DK

L’angle que fait le bras avec


l’horizontale avant sa rotation
vaut environ y = 40° (visible sur
la photo). Donc après une
rotation du bras de 70°, on en
déduit s = 30°. Une précision de
d - 2 cm exige une fenêtre de tir
de 0,03 s. Il faut donc appuyer
sur le bouton de déclenchement
du bras du flipper avec une
précision de l’ordre de trois
centièmes de seconde !

10) La relation xQ = vitR écrite à la question 6 suppose une vitesse constante. Or, en
prenant en compte le poids et l’inclinaison du plateau du flipper d’un angle (p, la
conservation de l’énergie mécanique (avant que le bras se mette à tourner) s’écrit :
7 C dx\
Em = Ec+Ep!pesanteur=—m^—^ — mgxsmy/sm<p = cste

On en déduit que la boule, après avoir parcouru une distance x0 le long du bras fixe,
possède une vitesse v2'= Jv? + — gx0 sin^sin^ . En prenant v, = 0,3 m.s \ ^ = 40°, (p = 6°
540 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

et .ï0=i = 7cm, on obtient v;- = 0,4m.s’1. La variation de vitesse n’est donc pas
négligeable. Il faudrait ainsi prendre en compte le poids pour une modélisation plus fine.

4.3 Points de Lagrange


1) Dans le référentiel héliocentrique galiléen RH, La Terre n’est soumise qu’à la force
gravitationnelle exercée par le Soleil rTJso leil-^Terre — GMsMt théorème du
,çr3
moment cinétique appliqué à la Terre au point S dans RH s’écrit :

= = puisque ^oleil-^Terre est COÜnéaire à ST.


dt
On en déduit que LsTerre = ST a Mtvt est un vecteur constant. Le mouvement de la Terre
étant circulaire de rayon D, la vitesse est orthoradiale et s’écrit vr=DQe6 . Ainsi
—► Q *■
Terre = MtD Qez . Puisque D est constant, on en déduit que £1 l’est également.

La loi de la quantité de mouvement appliquée à la Terre dans le référentiel galiléen RH


s’écrit Mt = F , Ü_.T = - GMSMT_ pour un mouvement circulaire uniforme de
dt D2
GM.
rayon D et de vitesse angulaire Q, . On en tire Q =
dt V D3
2) On raisonne dans le référentiel R Par construction de R La Terre et le Soleil sont
fixes dans ce référentiel. La figure ci-dessous représente les positions du Soleil, de la Terre
et du point M sur l’axe Sx

S
—o' —F < «mu,M —►
T erre—>M F-
O

->! i
“soleil-^M
'
D
L__ J d

Le référentiel R’ étant non galiléen car en rotation (uniforme autour de l’axe fixe &’) par
rapport au référentiel galiléen RH, le point M est soumis dans R ’ aux forces d’inertie, en
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 541

plus des forces gravitationnelles exercées par le Soleil et la Terre. Si le point M est à
l’équilibre dans R la force d’inertie de Coriolis est nulle, il ne reste que la force d’inertie
axifuge et la loi de la quantité de mouvement appliquée au point M dans le référentiel R ’
s’écrit :

=0= + pTerr^M + relation (1)

Le point coïncident à M, noté P, a un mouvement de rotation autour de S de rayon D + d et


de vitesse angulaire Q dans RH. On a donc Fi e = -maP = +m(D + d)£l2ëx,. Le point M
étant à une distance d de la Terre et D + d du Soleil, la projection sur de la relation (1)
s’écrit donc 0 = —w. - GMTm + + ^/)q2 puiSqUe d « d, On peut écrire :
(p + d)2 d2
GMS GM*(\ dX2 GM.C d} _ ,
~ 1 + T7 —1-2— .D’où:
(D + d)2 D2' l D) D2 l D)’~
GM.
GMs GMsd GM-r / \ 2 o GM$d GMT . 2 GM$
------ ~ + 2---- f---------z^- + (Z> + JXr =3------ |--------- ^ = 0 puisque Q2 = . On
D2 D3 d2 D3 d2 D3
montre bien que le point M est à l’équilibre dans R’ s’il est situé à une distance
î

d=D
' mt ^3
de la Terre du côté opposé au Soleil.

3) On trouve = 1,5 millions de km.


4) Si le point M était légèrement plus éloigné de la Terre que le point L2, la force
axifuge serait plus importante (rayon du point coïncident plus grand) et les deux forces
gravitationnelles seraient plus faibles (éloignement des masses plus grand). Dans ce cas, la
résultante des trois forces ne serait plus nulle et serait orientée selon +ex,, ce qui aurait
tendance à éloigner d’autant plus le point M du point L2. On en déduit que le point L2 est
instable selon l’axe Sx’.
5) On effectue le même raisonnement en plaçant cette fois-ci le point AL entre la Terre
et le Soleil, à une distance d’ de la Terre.

Fsoleils M Fi e 1
-------------- - --- ,------------------

A l’équilibre du point M dans R’, on a toujours ® = Fsoleil^M + FTerre^M + Fi>e dont la


• x-
projection -r , x •. -x x GM<+n GMTm (_ „v_2
sur e. s écrit maintenant o = ------- h----------------- 3------ vm(D-d ]D. ■
542 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Avec :
GMS 2 GMS
d)
on obtient :
(D-d')2 D2

GMS GMsd' GMT ( GMsd' GMT _ ,


------ tA - 2---- 7— + —+ (£) _ d Yl = -3----- 7— h----- r2- = 0. Finalement, on constate
D2___ D3 d'2 D3 d'2
que 4’ = 4 Les deux points de Lagrange L1 et L2 sont situés à la même distance de la
Terre. A noter que ce résultat n’est vrai que dans l’approximation d«D. Un calcul plus
rigoureux montre que le point L1 est environ 10 000 km plus près de la Terre que ne l'est
L2.

6) Avec les coordonnées cylindriques, la force axifuge s’écrit Fi,e = +m£l2rer , où r


désigne la distance entre le point M et l’axe de rotation Sz’. Lors d’un déplacement
infinitésimal dr du point M, le travail de cette force s’écrit e - Fi,e.dr - +mQdrdr, Ce
travail peut se mettre sous la forme d’une différentielle totale exacte dWi e - —dEp ie avec

une énergie potentielle dont dérive la force axifuge valant (en


choisissant une énergie potentielle nulle sur l’axe &’).
7) Nous savons que la force gravitationnelle subie par une masse mx de la part d’une
Cjyh tÿi
masse m2 est une force conservative dont l’énergie potentielle vaut E av =------ —— , où
R
R désigne la distance entre les deux masses.
On en déduit l’expression de l’énergie potentielle totale du point M dans le référentiel R ’ :
GmMs GmMT 1
p,tot où r désigne la distance entre M et l’axe Sz’ (qui
SM ST 2

est égale à uniquement si le point M est dans le plan Sx y’). Si l’on étudie le
mouvement du point Mdans le référentiel R’, il faut ajouter la force d’inertie de Coriolis
77 c = -2mQ a vm dans le bilan des forces.

8) On repère facilement le Soleil et la Terre puisqu’autour d’eux, les lignes


équipotentielles sont approximativement des cercles.
Les lignes de champ de forces ont été tracées de telle manière à ce qu’elles coupent
orthogonalement les lignes équipotentielles. Elles sont orientées pour être convergentes
vers le Soleil et la Terre. Les points L1 et L2 sont repérés sur l’axe Soleil-Terre aux
endroits où les lignes de champ de forces changent de sens. On constate que dans la
direction perpendiculaire à l’axe Soleil-Terre, les lignes de champ convergent vers L1 et
L2 : cela signifie que ces points sont stables selon cette direction.
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 543

/
4.4 Optimisation d’une montre automatique
1) m = oS, S désignant la surface du morceau de disque. Or 5 est proportionnel à
l’angle a et la surface d’un disque entier vaut nR2. On en déduit S = —7ïR2 , d’où
2zr

m = cr—R2.
2
2) Le plan Oyz est un plan de symétrie, donc G appartient à l’axe Oz. Pour cette
question, il est plus pratique d’orienter Oz vers le bas.

Par définition du barycentre G, mOG - J OMdm. En projetant sur Oz, mOG = J zdm . On
utilise les coordonnées polaires: z = rcos3 et dm = odS = ty(rdO\dr) . On en déduit

— . En remplaçant m par son expression, on tombe


7 3
bien sur la formule de l’énoncé.
3) Dans le référentiel R le morceau de disque est soumis :
- au poids mg = —mgez qui s’applique en G,
- à la réaction R du support de la liaison pivot qui s’applique en O,
544 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

- à la force d’inertie d’entraînement Fi e — -ma0(t')ex qui s’applique en G.

A noter que la force d’inertie de Coriolis est nulle puisque le référentiel R ’ est en translation
par rapport au référentiel terrestre galiléen. On applique la loi du moment cinétique au
morceau de disque par rapport à Taxe Oj’ dans le référentiel non galiléen R ’ :

^~ = MOytPOids + MOyk+MOy^e^-dsin0xmg + OxR + dcos0x(-mao(t)) en

utilisant les bras de levier (voir figure suivante) et en prenant garde au signe des moments.

Le morceau de disque est un solide en rotation autour de l’axe fixe (dans R’) Oy à la vitesse
1 . . , de 4 T T de
angulaire instantanée a> - — . On a donc = Ja - J — . En simplifiant par m, on en
dt dt
déduit l’équation différentielle vérifiée par 3(t) :__________

4) Si l’angle 3 reste petit devant 1, on peut écrire siné» » 6 et cos <9 « 1. On a alors :
d^ 0 2d
—y- =--- y(g6'(/) + £7o(O)- Ainsi, si g0(t) « a0(/) sur [0,r], $(/)est bien proportionnel
dt R
2d
à a0(t) avec un coefficient de proportionnalité valant---- y.
R
0 ^d
5) L’intégration par rapport au temps de la relation ----- = ——«o(0 donne :
dt2 R2
—— =--- vvo(O + G • Or à la date ? = 0,1c poignet et le morceau de disque sont immobiles,
dt R~
d’où C= 0. On en déduit que la vitesse angulaire du morceau de disque à la date r vaut

sin
2d 1 2 8 2 2
û)F =---- -vF . L’énergie cinétique du disque vaut donc Ec = —Ja>p = — aR vp —
R 2 9
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 545

• I O
6) Le graphe suivant représente —sin en fonction de a (en radian). On
a <2)
constate la présence d’un maximum pour a0 ~ 2,33 rad = 133°.

La recherche de ce maximum peut être également effectuée par une méthode numérique en
cherchant le zéro de la dérivée de —sm
1
1 ~-2| a
par rapport à a dans l’intervalle ] 0 , lit [.
a \2>

Cela revient à résoudre l’équation a-tan^—j = 0 , ce qui peut-être fait par une recherche

dichotomique ou la méthode de Newton. A 2° près, l’angle a0 correspond aux trois-quarts


d’un demi-disque. Ainsi, dans le cas d’un mouvement bref du poignet, ce n’est pas la forme
d’un demi-disque qui permet de récupérer un maximum d’énergie cinétique (pour une
masse surfacique tr donnée). Il faut préciser que le demi-disque permet néanmoins de
récupérer 88 % de l’énergie maximale et que ce résultat n’est pas généralisable à n’importe
quel mouvement du poignée. Par ailleurs, les fabricants de montres automatiques ont
sûrement choisi un demi-disque pour l’aspect esthétique final de la montre.
7) A la date r, l’angle 0 est de l’ordre de cûft (pour avoir une formule exacte, il
faudrait connaître l’expression de vo(O)- Puisque d est de l’ordre de R, coF est de l’ordre de
VF

R
La condition 0 « 1 équivaut donc à << 7?|. Cela signifie que le déplacement du poignet
pendant sa phase d’accélération doit être petit devant la taille de la montre. Par ailleurs, la
R R
condition g0 « a0 équivaut, puisque aQ est de l’ordre de — , à t« . Or
T g g
correspond à l’ordre de grandeur de la période des oscillations du morceau de disque en
régime libre (pendule pesant). Il faut donc que la phase d’accélération du poignet soit très
courte devant la période de la masse oscillante.

4.5 Oscillation d’une benne de téléphérique


On va s’attacher à estimer au fur et à mesure les valeurs numériques des différents
paramètres introduits dans la modélisation. On note v0 la vitesse du câble de traction du
téléphérique. Le temps de trajet valant 8 minutes pour une longueur de parcours de 2553 m,
on en déduit que v0 = 5 m.s’1. Pour répondre au problème posé, on étudie la rotation de la
benne autour de son point d’attache O sur le câble de traction pendant la phase où la benne
546 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

se situe sur le pylône. Cette phase commence à t = 0 et finit à t = r = — . Avec L de l’ordre


v0
de 10 m, la phase pendant laquelle la benne est sur le pylône est de l’ordre de r = 2 s. C’est
pendant cette phase que la benne va se mettre à pencher, du fait d’un changement de l’angle
que fait le câble de traction avec l’horizontale. Avant le pylône, cet angle vaut et] et après le
120 + 25-40 50-25
pylône, il vaut oc2- D’après le document, on a tancq = et tan ax - en
230 230
prenant en compte la hauteur des pylônes et en les considérant verticaux, d’où ai = 25° et
a2 = 6°.

On raisonne dans le référentiel R ’ de centre O (le point d’attache) en translation par rapport
au référentiel terrestre galiléen. Ce référentiel n’est pas galiléen lorsque la benne est sur le
pylône, c’est-à-dire dans l’intervalle [0,r]. Dans R’, c’est la force d’inertie d’entraînement
qui est responsable de la mise en rotation de la benne. Pour quantifier cela, on applique le
théorème du moment cinétique à la benne par rapport à l’axe de rotation A orienté (passant
par O et perpendiculaire au plan contenant le câble) dans le référentiel R sachant que la
benne est soumise à :
- son poids mg qui s’applique en G,

- la réaction Rq du câble qui s’applique en O,


- la force d’inertie d’entraînement Fi e qui s’applique en G.

—= + +7^AAe‘ A noter Que la f°rce d’inertie de Coriolis est nulle


puisque le référentiel R ’ est en translation par rapport au référentiel terrestre galiléen. En
notant J le moment d’inertie de la benne autour de A et p l’angle que fait le système
d’attache de la benne avec la verticale (voir figure), on a L^ benne = J/3. On peut donner une
estimation de la valeur de J en ramenant toute la masse m de la benne en G : J « ml2, où
m désigne la masse de la benne et l la distance OG. En s’appuyant sur la photo et en
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 547

considérant que les portes de la benne fassent 2 m de hauteur, on en déduit que l est de
l’ordre de 5 m. Par ailleurs, M^poids = -lsin/?x mg et = 0. Puisque le point O a un

mouvement de rotation de rayon R =--------- à la vitesse angulaire 3 -a)P = —----- - < 0


ax - a2 t

autour du centre C dans le référentiel terrestre (voir figure), la force d’inertie


d’entraînement s’écrit Fie=+m32CO . On en déduit donc que
2
M^^ie-—lsm{3-/3^m32R, c’est-à-dire =-Zm(a1-a2)—sin(z?-/?) . D’où
’ L
l’équation différentielle vérifiée par /?(/) :______________________
2 2
Z = -g sïn0(t) - (tZj - a2 )^- sin(6»(0 - /7(0)
dt L
Avant ou après le passage du pylône, la force d’inertie d’entraînement est absente. L’angle

/3(t) vérifie alors l’équation du pendule pesant : + sin/?(f) = 0 , avec a- — .La


dt2 V Z

période des oscillations est égale à T = dans le cas des faibles amplitudes. Pour la

benne du téléphérique considéré, T vaut 4,4 s. Or le passage sur le pylône dure r = 2 s : il


semble donc qu’il faille prendre en compte l’influence du poids lors du passage sur le
pylône. Les oscillations étant a priori de faible amplitude, on peut linéariser l’équation
différentielle en écrivant sin/? » f3 et 3- f3 ~3- a>Pt+ax. On obtient :

^- + co2/3(t) = -(ax
dt
La solution générale de l’équation sans second membre est /3(t) = Acos(érf)+Z?sin(6v).
On cherche une solution particulière de l’équation avec second membre sous la forme
/?(/) = Csin^pî + cq) , correspondant au régime sinusoïdal forcé. En injectant cette

(^-«2)77
solution dans l’équation, on obtient C = - -— . On utilise les conditions initiales

pour déterminer A et B: = A + C'sina1 = 0 et /3(Ç>) = Ba>+Ca>P(X)sax =0 . On


obtient donc :

sin(®PZ + «1) - sin a, cos(iaz)- — cos a{ sin(ntf)


l ® J

Cette relation se simplifie dans le mesure où co = 1,4 rad.s'1 » |®7>| = 0,17 rad.s’1 :

/?(/) « (a2 ~«1 )“(sin(tu/>Z + ax)-sinax cos(<»z)) valable pour 0 < t < r.
gL
548 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Le graphe ci-après représenté l'angle /? (en °) en fonction du temps (en s).

On constate que la benne part en arrière (/? < 0) tout au long de la traversée du pylône.
A la fin de la traversée du pylône, l’angle et la vitesse angulaire de la benne valent donc :
2
ftF = /3(f) = (a2 -aj—(sin(rz2)-sinrz1 cos(<«r)) et
gL

= j3(r) ~ (a2 - «j)— iysintzj sin(tw z) puisque co » mP.


gL
Après la traversée du pylône, la benne effectue des oscillations libres. En posant t' = t - r,
l'angle s'écrit /?(/) = pF cos(<üZ')+ —sin(taf), compte tenu des conditions initiales à 0,
G)
qui peut s'écrire fi(t) = /3amp cos(çot'+(p\ avec pamp = ^Pr + z • \ 2
Pf_ . Au final, nous avons

montré que la benne oscille à la sortie du pylône avec une amplitude :

Pamp = |«2 — yjsin2 (cq ) + sin2 (a2 ) - 2 sin ax sin a2 cos(æ» t)


gL
Compte tenu des valeurs numériques, on trouve [jamp = 2,5°.
On peut remarquer que la formule est identique en intervertissant et; et a2. Cela signifie que
la benne va osciller avec la même amplitude après le passage d'un pylône que cela soit dans
le sens de la montée ou de la descente. A noter qu’en pratique, un système d’amortissement
permet d’atténuer rapidement ces oscillations.

4.6 Déviation vers l’Est : théorie et


expérience
1) Le référentiel géocentrique a pour centre le barycentre de la Terre et dont le repère
associé pointe trois étoiles lointaines. Il est galiléen pour des expériences de courte durée
comparée à une année. Un référentiel terrestre est un référentiel lié à la Terre. Il est donc en
rotation uniforme autour de l'axe nord-sud par rapport au référentiel géocentrique.
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 549

2) Le vecteur rotation de la Terre dans le référentiel géocentrique est orienté du sud


vers le nord.

3) On applique la loi de la quantité de mouvement à l'objet dans le référentiel


terrestre supposé (dans cette question seulement) galiléen. L'objet n'étant soumis qu'à son
poids (on néglige les frottements), on a :

dv
m — = mg, qui, en projection sur chaque axe, donne
dt dt
puisque le vecteur vitesse est nul à t = 0, on en déduit vx = 0, vy = 0 etvz= -gt. Au final,
on obtient v = -gtez .

4) Le référentiel terrestre n'étant pas galiléen en toute rigueur, il faut introduire les
forces d'inertie d'entraînement et de Coriolis. La première est en réalité déjà prise en
compte dans la modélisation puisqu'elle est intégrée dans la force de pesanteur que subit la
masse. En effet, le champ de pesanteur correspond au champ gravitationnel exercé par la
Terre ôté de l'accélération d'entraînement du référentiel terrestre par rapport au référentiel
géocentrique. La force de Coriolis a pour expression C = -2mQ a v .

Compte tenu que £2 = cos(ç>)ev. + sin(^>)ez , on obtient, avec l'expression de v déterminée à

la question, Fic = +2wïQcos(ç?)g/ex. La loi de la quantité de mouvement devient alors

m— = -mgez+2mQcos(<p)gtex . La projection sur Ov et Oz redonne après intégration


dt
=0 et vz = ~gt . Celle sur Ox donne = 2Qcos(ç?)gî qui s'intégre en
dt
vx = Qcos(ç?)g/2 + 0
550 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5) On intègre encore une fois pour connaître le vecteur position de l'objet au cours du
temps, sachant que celui-ci a pour coordonnées (x = Q,y = 0, z- h) à t = Q. On obtient donc
x(0 = — Qcos($>)g/3, j?(0 = O, etz(t) =. L'objet tombe sur le sol à la date r

^2h
telle que z(t) = 0 , c'est-à-dire à r = — . L'objet a bien été dévié vers l'est, puisque
g
2
x(t) = 0, d'une distance d = x(r) = — Qcos(çj)

6) On trouve une déviation théorique de [aT = 28 mm.


7) L'écoulement de l'air autour des boulets étant de toute évidence turbulent, la force
- 1 2-
de traînée de l'air sur les boulets est de la forme Fair = — CxpairSvzez (la vitesse étant

principalement selon -ez), où S désigne la section maximale du boulet, c'est-à-dire zrT?2


pour un boulet de rayon R. La masse volumique de l'air valant pOir= 1,3 kg.m'3 dans des
conditions standards de température et de pression. On prend un coefficient de trainée Cx de
0,3. On peut calculer le rapport de la force de frottement de l'air sur le poids du boulet, de
masse volumique pacier = 7.103 kg.m'3, à mi-parcours. Avec |vz| = Jgh , on obtient :

Fair = CxPair”R2h
- 0,14 pour les gros boulets et 0,17 pour les petits. On
mg 2m
constate donc que le fait de négliger les frottements de l'air n'est justifié que si l'on se
contente d'une mesure à un, voire deux, chiffres significatifs.
8) On constate qu'environ un tiers des boulets ont un point d'impact au sol décalé vers
l'ouest ! La grande variabilité des résultats peut s'expliquer en partie par les conditions de
lâcher des boulets. On imagine en effet que la pince est susceptible de donner une légère
impulsion de départ aux différents boulets, difficilement reproductible. A titre
d'information, pour son expérience, Reich orienta la pince selon l'axe nord-sud et ouvrit
celle-ci tantôt côté nord, tantôt côté sud. Par ailleurs, les mouvements d'air aléatoires dans
le puits sont peut-être également une cause de dispersion des mesures.
9) On calcule la valeur moyenne et l’écart-type pour les coordonnées (x,y) :
< x > = 25 mm et crx = 60 mm, < y > = -1 mm et oy - 72 mm.
Puisqu’il y a 106 mesures, la valeur vraie de la coordonnée selon x du point d’impact
moyen a une probabilité de 95 % d’être dans l’intervalle [ 13 mm ; 36 mm]. De même, la
valeur vraie de la coordonnée selon y du point d’impact moyen a une probabilité de 95 %
d’être dans l’intervalle [-15 mm; 13 mm]. Donc la valeur vraie de la position du point
d’impact moyen a une probabilité de (95 %)2 ~ 90 % de se situer dans le rectangle défini
par 13mm<x<36 mm et -15mm<y<13 mm, représenté sur la figure suivante. La
position moyenne des points d’impact expérimentaux (<x > = 25 mm, <y> = -l mm) est
indiquée par un triangle et la position prédite par le modèle ( x = 28 mm, y = 0) par une
étoile. L’étoile est bien située dans le rectangle (et même très proche de son centre) ce qui
indique que l’expérience de Reich est bien compatible avec le modèle théorique de Laplace
et Gauss.
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 551

A■r ■ 1
■ 1DrinniHO rl’nn
■ 1 ■■ G 1 |p v U U ■■ 1 U.mûtrO
'IIICilC VlUIdlIl î f* £1 n <f*
..... -........-.............................................. —.... ... -.

1) Dans le référentiel de repère Oxyz galiléen, la masse m est soumise à :


- son poids et la réaction du support, ces deux forces étant selon la verticale
Oz si Ton néglige les frottements (elles se compensent puisque la masse reste dans le plan
Oxy),
- les deux forces de rappel F{ et F2 exercées par les ressorts.

* y
552 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

La loi de la quantité de mouvement appliquée à la masse s’écrit donc :


m^ = F1 + F2,avec ~

^1+%, on a PM = yl(li+xy
Puisque PM- « Zj + x en linéarisant. On en
y
déduit qu’à l’ordre 1 en x et y, EJ ^-kxxêx. On montre par le même raisonnement que
F2 « ~k2yêy. La projection de la loi de la quantité de mouvement sur chaque axe donne :
2
mx = —k]X x + coxx = 0
< , qui s’écrit encore < . Le premier mode propre du système
my = ~^y ÿ + ®2y = 0
correspond à une oscillation de la masse uniquement selon l’axe Ox, à la pulsation

. Le second mode propre correspond à une oscillation de la masse uniquement

selon Taxe Oy, à la pulsation coy

dv — — —
2) La loi de la quantité de mouvement s’écrit maintenant m— = Fx+F2+Fji.ott.

Alors que l’expression de F2 reste la même, celle de Fr change puisque


—» -z4cos(®t)+x z A
PM = , d’où PM x - A cos[ûX)+x (à l’ordre 1 en x et y), on a donc
y
— f3x
F\ « kx{Acos(cui)-x}êx . Puisque Ffrott = , le nouveau système s’écrit
-py

<

3) L’équation différentielle en y(t) ne possède pas de second membre. Du fait de la


présence des frottements, la solution correspond au régime libre disparaîtra à la fin du
régime transitoire, d’où y(t) = 0 en régime forcé. Donc seul le mode de vibration selon Ox
est excité. On met l’équation vérifiée parx(t) sous la forme :

x+~-x + a>xx = û)xAcos(cot)

En régime sinusoïdal forcé, le déplacement de la masse m s’écrit x(j) = X0cos(at + <p).


Pour déterminer Xo et (p, on écrit x(t) = Re(x(Z)) avec x(Z) — XQ exy>(i(cot + <y)) vérifiant

l’équation x + x + û)xx = a>xA. Puisque x = ztux et x = —ru2x , on obtient :


CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 553

A
CO2 . O)
—y + l-----
ax Q®x
Par identification du module et de l’argument,
< y
co

"U
r.=
< 2Ù2
A
/ >2
et cp - -arctan
Qg>x
co
( + 71 si CO > cox)
1 2
11 <
1-------y
G)x)
+ ---------
\Q(OX) L )

4) Le facteur de qualité a été introduit à la question précédente. Il vaut ici Q =


P
. On repère facilement la fréquence du mode propre puisqu’à cette fréquence (c’est-à-dire si
co = cox), le déphasage cp entre P et M vaut -tt/2 ~ 1,57 rad. La fréquence du mode propre
--------- X0 z,
excité vaut donc 30 kHz. Or pour a> = cox, r - ----- = (J. Le graphe indique que log(r) = 5 à
------
30 kHz. On en déduit Q = 105.
5) Le facteur de qualité est très grand devant l’unité. Le maximum de la courbe log(r)
à donc lieu approximativement à la fréquence du mode propre. Le pic est très localisé et
très prononcé : il s’agit du phénomène de résonance. Pour faire vibrer le plus possible la
masse m avec une excitation d’amplitude fixée, le plus efficace est d’exciter le système à la
fréquence du mode propre. Dans toute la suite, co = cox.
6) Le référentiel de repère Oxyz n’étant plus galiléen, la masse m va subir deux forces
supplémentaires :

- La force d’inertie d’entraînement Fie = -mae, où ae est l’accélération du


point coïncident dans le référentiel terrestre. Ici, le point coïncident a un mouvement de
, 2 *■
rotation autour de O à la vitesse angulaire fl. On a donc ae= -Q. OM.

0 x ÿ
La force d’inertie de Coriolis Ft c = -2mQ. a v = -2m 0 A ÿ = 2mCl — x
Q 0 0

dv - - - -
La projection de la loi de la quantité de mouvement m— = Fx+F2 + F^.ott + Fie + Fic sur

chaque axe donne :


< ______________________ :___________________
mx = —flx — kpx + mFFx + 2mflÿ + Â^cos^z)
I mÿ = ~/3ÿ — k2y + mQ. y — 2mFix

En négligeant les termes en fl2, on tombe bien sur le système d’équations de l’énoncé.
554 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7) Le but du gyromètre est de mesurer la valeur de £1. Sans rotation du repère Oxyz,
c’est-à-dire si £1 = 0, seul le mode de vibration selon Ox est excité : il s’agit du mode pilote.
Si £1 0, la composante de la force de Coriolis -ImOx va jouer le rôle de force excitatrice
pour le mode selon Oy, qui est donc le mode détecteur. On accède ainsi à la valeur de £1 en
comparant l’amplitude du mode détecteur à celle du mode pilote.
8) L’amplitude de x(t) a déjà été établie à la question 3. Poury(<h la démarche est la
même : on cherche la solution en régime sinusoïdal forcé de l’équation
ÿ +—ÿ + coyy — -2£lx = +2Qæ>xX0 sin(zat + (p). Grâce à la notation complexe (même calcul
m
qu’à la question 4), on aboutit à une amplitude pour y(z) valant :

9) Les deux pulsations cox et coy sont proches de sorte que ax -ta2 x2a>x\û)x ~a>y).

On calcule le rapport ---—.. ■■■ =-------—------ = =3.10~4«l pour f= 30 kHz,


2g(^-^) 2Qtf
5 G) P Z 1
A/=0,5 kHz et Q = 10 . On peut donc négliger —— devant a>x -aY dans l’expression
m y
de g, ce qui permet d’obtenir la relation g « y———y.
kyv — Z I
| A

10) Diminuer la différence de fréquence entre les deux modes propres, c’est-à-dire
diminuer \<z>x , permet d’augmenter le gain g, et ainsi d’obtenir une amplitude du
mode détecteur plus importante, ce qui permet d’augmenter la sensibilité du gyromètre. Par
contre, diminuer fait diminuer la bande passante. Il ne faut donc pas une
différence de fréquence entre les deux modes propres trop faible si l’on veut que le
gyromètre puisse mesurer des vitesses angulaires rapidement variables. D’où un compromis
entre sensibilité et bande passante du gyromètre.
11) On calcule le rapport entre la force d’inertie d’entraînement selon Ox et la force

de rappel du ressort (RI) 1,ex = = <10 -8«1 Les coordonnées x(t) et y(Z)
Fi kx (o2
x

oscillant à la pulsation œx, le rapport est l’ordre de


kxx
2mQ.coYq 2£1 2£22 6
——— =—g=—|---------- r < 10’° « 1. Les termes éliminés sont effectivement tout à
Mo cox a)x\û)x-a)y\
fait négligeables.
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 555

12) Avec une étendue de mesure de ± 1000 7s et une sensibilité de 2 mV/(7s), la


plage de tension de sortie du gyromètre vaut 2 V|. La vitesse angulaire la plus faible
pouvant être détectée valant 0,057s, la tension minimale de détection est égale à |0,l mV.
v 13) La plus petite amplitude de vibration du mode détecteur mesurable vaut
Yo,min = gmin^o avec Xo = 2 pm, le gain étant calculé P<pour Q = 0,057s. Compte tenu de ces
valeurs, on obtient gmin = 3.10'7 et donc Yço.min = 6.1013 m = 0,006 Âj. Force est de constater
qu’il s’agit là d’une prouesse technologique pour un appareil voué à une production de
masse puisque cette amplitude correspond à un centième de la taille d’un atome !

4.8 Enrichissement par centrifugation


1) On utilise directement les données du tableau :
= 6mF + ^235 = ^49 u = 5,79.10-25 kg
m2 = 6mF + mU233 = 352 u = 5,84.10-25 kg
La différence de masse est très faible entre 235UF6 et 238UFg.
2) Chaque particule de fluide est soumise :

- à son poids : pdr.g


- à la résultante des forces de pression : -gradP dr
- à la force d’inertie d’entraînement : —pdv.ae avec ae=-rCl2er carie
référentiel lié au cylindre en rotation est non galiléen.
On étudie dans la suite l’équilibre des particules de fluide dans le cylindre, c’est pourquoi
on ne fait pas intervenir la force d’inertie de Coriolis.
3) On évalue l’accélération d’entraînement en r = a :

ae=a£l2 =2,7.106 m.s'2


Cette accélération est bien plus grande que l’accélération due à la pesanteur :
a 5
— = 2,8.105» 1
g
Dans la suite, on va donc négliger le poids des particules de fluide devant la force
centrifuge.
4) L’équilibre d’une particule de fluide s’écrit :

-gradP dr- pdv.ae - 0


c’est-à-dire, en projection sur er :

+ prQ2 =0
c/r
Or, d’après l’équation des gaz parfaits, la masse volumique du gaz dépend de la pression
P\
556 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

MP ' dP MCI2 , mTl2


p =-----, d ou : rdr =------ rdr
P RT
On intègre entre r = 0 et r :

P(r) = P(0)e
La densité particulaire s’écrit alors :
NAn NAP(r) P(r)
V RT kBT
c’est-à-dire :

n (r) = n*(0)e2V
On constate que la force d’inertie centrifuge qui s’exerce sur une particule de niasse m peut
s’écrire :
mCl2r2
F = +mrÇl2 er = -grad Ep avec Ep= —
2

Si bien que : n (r) = n (0) e k,,T .

On reconnaît le facteur statistique de Boltzmann e kllT signe d’une compétition entre


l’agitation thermique à la température T et le phénomène d’énergie potentielle Ep: les
particules se répartissent préférentiellement dans les zones de faible énergie potentielle. On
va donc retrouver ici les particules le long de la paroi de la centrifugeuse.
5) On trace directement n\ et 772 avec les données de l’énoncé :
<(0) w2*(°)

r (m)

Les particules sont dans l’ensemble projetées contre la paroi du cylindre. Cependant,
l’uranium 238UF6, plus lourd, subit une force centrifuge plus importante et sa densité
CORRIGÉS CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 557

particulaire est plus importante que celle de l’uranium 235UF6 au voisinage de la paroi. Cette
séparation permettra l’enrichissement du gaz en 235UF6 en ne sélectionnant que le gaz plus
proche du centre.
6) Le nombre de molécules situées dans le volume dt entre les cylindres de rayons r
et r + dr vaut respectivement :
dNx = n( Çr).dt = n( Çr).27trHdr et dN2 — n2 (r).dt - n*(r).27i:rHdr
D’où le nombre total de molécules situées dans le cylindre de rayon r :
Aj (r) = j 7/j* (r)27trHdr et N2 (r) = £ n2 (r).2nrHdr
On remplace alors n/(r) et n2Xr) par leurs expressions et on intègre :
( mfi2r2 A
e 2k°T -1
WjQ
k 7
( m^r2 A
JV2(r) = 2^^<(0) e 2k°T -1
m2Li
k J

7) La fraction d’uranium 235UF6 que l’on va pouvoir récupérer s’écrit :

e B
m^a2
q^t
On pourra en effet vérifier numériquement que l’on peut négliger le 1 devant chaque
exponentielle pour ces valeurs de r et a.
Ainsi :
miQ2(r2 —a2)
N’ ---- -------
_A_ = e 2k‘T = 85 %

Dans cette configuration, on peut récupérer la majorité de l’uranium 235UF6 contenu dans le
cylindre.
8) On a : A = A; + A2, d’où :

et

Avant l’enrichissement, on a les teneurs nature. les :


a = 0,72% et (3 = 99,3 %

9) De la même manière, en posant : N' = N{ '+ N2 ', on obtient :


558 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

10) On a vu précédemment que :

De même :

Si bien que :

N. N2'
d’où simplement :

On pose alors :

On effectue un développement limité à l’ordre 1 en e :


-7771)Q2(
2k,.T
Finalement :

11) D’après l’expression de a ’ :

1 1 1
a
N '
1 + ^- N2 1 1-a 1
Æj 1 + s a 1+s
N B
en remarquant que : —— — — et a + fl = 1.
Nx a
On développe l’expression précédente à l’ordre 1 puisque e « 1 :
a ' — (1 + s)a — sa1

La teneur en 235UF6 reste inférieure à 4 % donc : —2 = — > 25 » 1.


sa a
Finalement, en négligeant m2 devant sa, on obtient bien :
a ' = (1 + s)a
La fraction a’ en sortie de la centrifugeuse est très proche de celle dans le cylindre lui-
même et il faudra passer par un grand nombre de centrifugeuses pour enrichir efficacement
le gaz en 235UF6.
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 559

12) En passant du cylindre n - 1 au cylindre n :

an =(1 + ^X_1 =(l + f)"a


d’où le nombre de centrifugeuses à utiliser :
1
ta
i
n= v y=-ta
ln(l + £•) s J
On impose oc„ = 4 % pour du combustible fissible, sachant qu’à l’entrée la teneur naturelle
vaut a - 0,72 % : ______________

L’enrichissement de l’uranium par centrifugation nécessite une cascade de plusieurs


centaines de cylindres !
13) Avec la consommation mondiale actuelle, l’uranium présent dans les réserves
4 3 106
sera complètement utilisé d’ici —----- — = 77 ans ! A moins de découvrir de nouveaux
56.103
gisements d’uranium, une crise de l’énergie est à craindre dans un futur proche, à moins de
développer d’autres sources efficaces d’énergie n’utilisant pas d’uranium. La fusion
thermonucléaire (et non plus la fission) est une piste sérieuse encore à l’étude...

4.9 A propos du jet stream


.__ ____ _ _________ -______ —_____________ ___ —_ :_ ______ _ ;__ _ ___ -.. .
partie 1
On détermine tout d’abord les temps de vol pour chaque trajet en avion. On a reporté dans
le tableau suivant les horaires de départ et d’arrivée (pour le fuseau horaire de Paris) et la
durée des vols.

Départ Arrivée
Durée
Paris New York
08:20 16:30 8hl0
10:35 18:55 8h20
■H 14:10 22:25 8hl5
16:35 00:55 8h20
19:10 03:20 8hl0

Départ Arrivée
Durée
New York Paris
22:25
23:40
5:30
7:05
7h05
7h25
ü
01:10 8:35 7h25
03:25 10:50 7h25
05:25 12:30 7h05 ■
Le trajet aller Paris - New York dure en moyenne 8hl5, tandis que le trajet retour
New York - Paris dure en moyenne 7hl7, soit pratiquement une heure de moins. En
supposant que la distance parcourue vaut dans chaque cas 5 800 km, la vitesse moyenne
pour le trajet aller vaut environ 700 km/h tandis que la vitesse moyenne atteint environ
800 km/h pour le trajet retour.
560 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Le trajet aller se fait d’est en ouest et doit éviter le courant jet en sens opposé. L’avion se
déplace alors dans un air supposé au repos et la vitesse relative de l’avion par rapport à l’air
vaut donc Vr = 700 km.h'1 (en négligeant le détour effectué par l’avion pour éviter le
courant jet).

Le trajet retour se fait en revanche d’ouest en est, dans le même sens que le courant jet :
l’avion peut bénéficier de la vitesse d’entraînement de ce courant d’air durant la quasi­
totalité du trajet et diminuer ainsi son temps de parcours. La carte météorologique montre
en effet la présence du courant jet au-dessus de l’Océan Atlantique, sur le parcours
New York - Paris. La vitesse absolue de l’avion sur ce trajet vaut : Va — 800 km.h'1.

On peut estimer la vitesse d’entraînement due au courant jet en appliquant la loi de


composition des vitesses :
K=vr+ve
Pour un déplacement dans le même sens que le courant jet (d’ouest en est) :

si bien que :
Ke =Ka-PÇ =100 km.h'1
On retrouve la valeur de la vitesse moyenne des vents dans le courant jet, indiquée dans le
document, et reportée sur la carte météorologique. Le courant jet est effectivement d’une
grande importance pour les trajets aériens transcontinentaux.

4.10 Effets de marées


1) On applique la loi de la quantité de mouvement à la Terre dans le référentiel
galiléen Ro, celle-ci n’étant soumise qu’à l’attraction gravitationnelle de l’astre A :

rr^a^ = mTGA(T} d’où: aT^ = Ga(T)

2) Le référentiel géocentrique RT n’est pas galiléen car son origine T tourne autour de
l’astre A. RT est cependant en translation dans Ro car ses axes gardent des directions fixes,
mais la translation n’est pas rectiligne et uniforme.
3) Dans RT, le point P est soumis :

- à la force de gravitation due à la Terre : mGr (P)


- à la force de gravitation due à l’astre A : itiGa (P)
- à la force f qui le maintient en équilibre dans RT
- à la force d’inertie d’entraînement car RT est non galiléen :
A = -ma? = = -mGa (T)
La force d’inertie d’entraînement n’est rien d’autre que la force centrifuge subie par
l’ensemble des points de la Terre dans son mouvement autour de A.
On ne considère pas de force de Coriolis car P est fixe dans RT.
4) L’équilibre des forces qui s’appliquent sur P s’écrit :
CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 561

f + mGT (P) + mGA (P) - mGA (T) = Ô


La force de marée est due à l’astre A :
f + mGr (P) + F marée - Ô
avec’:
Fmarée — mGA(P)-mGA(T)
5) On représente la force de marée sur le schéma, comme la superposition de la force
de gravitation exercée en P par l’astre A et de la force centrifuge (évaluée en T) due à la
rotation de la Terre autour de A :

Astre

Terre
En Py, la force de gravitation due à l’astre l’emporte sur la force centrifuge. En P3, c’est la
force centrifuge qui l’emporte sur la force de gravitation due à l’astre. Les forces subies en
P; et P3 sont opposées et vont pouvoir déformer la surface des océans.
En P2 et P4, les deux forces se compensent et la force de marée est nulle.
6) La valeur maximale est obtenue aux points Py (6 = 0) et P3 (0 = tt) et vaut :

La forme prise par la surface océanique (et dans une moindre mesure la surface terrestre
également) est représentée en pointillés : on observe une marée haute aux points Py et P3,
tandis qu’il y aura marée basse en P2 et P4.
Puisque la Terre tourne sur elle-même en 24 h, chaque point de la Terre va passer
successivement par les points Py, P2, P3 et P4 et subir deux marées hautes et deux marées
basses par jour. La durée entre deux marées hautes (ou deux marées basses) successives est
de l’ordre de 12h, mais il faut aussi tenir compte du mouvement relatif de l’astre A par
rapport à la Terre...
7) Le champ de pesanteur est défini dans le référentiel terrestre et tient compte de la
rotation de la Terre sur elle-même. Le poids mg est en effet la superposition du champ de
gravitation terrestre et de la force centrifuge.
On peut évaluer le champ de gravitation à la surface de la Terre :

. et le comparer au champ de pesanteur connu : g = 9,81 m.s .


L’écart relatif entre ces deux valeurs vaut :
562 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

GT(P)-g
= 0,3%
Gr(P)
L’écart étant très faible, on peut assimiler le champ de pesanteur au champ de gravitation.
Cela revient en fait à considérer que la Terre ne tourne pas sur elle-même !

La Lune a donc un effet deux fois plus important que celui du Soleil... la Lune est certes
beaucoup plus petite, mais elle est aussi bien plus près. On verra que le diamètre apparent
de l’astre joue un rôle essentiel dans l’effet de marée.
En fait les effets de la Lune et du Soleil se combinent : quand la Terre, la Lune et le Soleil
sont quasiment alignés, les marées sont très importantes (marées de vives-eaux), tandis que
les marées sont plutôt faibles quand la Lune et le Soleil sont observées dans des directions
orthogonales depuis la Terre (marées de mortes-eaux).
9) Diamètre angulaire de la Lune :

27?
sL = —L = 9,0.10“3 rad = 31'
L TL
Diamètre angulaire du Soleil

£s - = 9,3.10 3 rad = 32'

Les diamètres angulaires de la Lune et du Soleil sont pratiquement égaux. Ce qui est
remarquable quand on sait que la Lune s’éloigne petit à petit de la Terre (à cause de la
dissipation d’énergie par les marées justement !). Cette coïncidence nous permet de pouvoir
observer des éclipses de Soleil, la Lune masquant parfaitement le disque solaire lors d’un
alignement. Dans quelques milliers d’années, les éclipses totales de Soleil ne seront plus
visibles sur Terre et seront remplacées par de simples éclipses annulaires !
10) On exprime directement le rapport en fonction de a0 :
_ 3KmART _ 3 KmT
2gTA3 ~4^a°
Or le champ de pesanteur à la surface de la Terre peut être assimilé au champ de gravitation
terrestre :
KmT ,, , KmT
g«Gy(P) = —dou
~gR? =
Il reste simplement :

Rt
11) Les masses volumiques de la Terre et de l’astre A sont définies par :

On introduit en outre le diamètre angulaire de l’astre


CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 563

On remplace dans l’expression de a0 :

On obtient finalement :
=1_P^£ 3
16 pT A

12) L’amplitude de la marée est quantifiée par la variation du niveau océanique a£ •


Nous constatons que celle-ci ne dépend pas que du diamètre apparent de l’astre gravitant
autour de la planète inconnue. La remarque de l’héroïne parait donc hasardeuse. Cependant,
on peut émettre l’hypothèse que l’astre possède une constitution similaire à celle de la
planète (il pourrait provenir de la planète elle-même suite à une collision, comme dans le
cas de notre Lune) et donc que sa masse volumique est comparable à celle de la planète (à
titre de comparaison, la masse volumique moyenne de la Lune vaut 3,3 g.cm'3 contre 5,5
g.cm’3 pour la Terre). Il reste la dépendance de a£ par rapport à RT. Puisque la pesanteur à
la surface de la planète inconnue est à peu près la même que celle sur Terre, on en déduit
que la produit pTRT est le même pour la Terre et la planète inconnue. Avec l’hypothèse
que les planètes telluriques possèdent toutes à peu près la même densité (même processus
de formation du système solaire), on en déduit que la planète inconnue possède à peu près
la même taille que la Terre. Munie de ces deux hypothèses, la remarque de l’héroïne est
alors justifiée. La conclusion reste cependant approximative puisque, à titre de
comparaison, la masse volumique moyenne de Mars, 3,9 g.cm’3, vaut 70% de celle de la
Terre. On peut terminer en précisant que l’étude comparative précédente a été menée avec
un modèle de marée statique. En pratique, les ondes de marée circulent dans les océans :
dans certaines zones du globe, les ondes se focalisent et l’amplitude de la marée peut y être
très élevée, plus de dix fois sa valeur statique. Il faudrait donc connaître précisément la
forme des océans et des continents afin de prédire l’amplitude (et l’horaire) des marées et
conclure.

4.11 Système de freinage des remorques


1) Le PTAC de la remorque, 1500 kg, est inférieur au PV du véhicule, 1700 kg. Le
PTAC de l’ensemble remorque+monospace, valant 4010 kg, est supérieur à 3500 kg et
inférieur à 4250 kg. Le permis B ne suffit donc pas, Monsieur Mille doit posséder un
permis B96 (ou un permis E).
2) Le PTAC de la petite remorque étant égal à 750 kg, Madame Mille peut utiliser le
monospace avec la petite remorque avec un simple permis B. Celle-ci n’a pas besoin d’un
système de freinage car son PTAC est inférieur à la moitié du PV du monospace, à savoir
850 kg.
3) Avec le permis B (et même B96), il est impossible que Monsieur Cent emprunte la
grosse remorque, son PTAC (1500 kg) étant supérieur au PV de sa voiture (1080 kg). Il ne
peut pas non plus emprunter la petite remorque puisque son PTAC (750 kg) dépasse la
moitié du PV de sa voiture (540 kg) : il aurait fallu que la petite remorque soit équipée de
freins.
564 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

4) Dans le référentiel de la voiture (Rv), les roues avant de la voiture tournent autour
de l’axe Cy à la vitesse angulaire notée co. Dans ce référentiel, la vitesse du point I situé en
bas de la roue vaut donc V//(^) = -Ra>ëx. En notant (R) le référentiel terrestre, la loi de
composition des vitesses s’écrit = Vi/fRj +ve . (Rv) étant en translation par rapport à
(R), la vitesse d’entraînement vaut ve = vc/^ = V(f)ex, c’est-à-dire la vitesse de la voiture.
Le fait que les roues ne glissent pas sur le sol se traduit par vz/^ = 0, le sol étant immobile.
La condition de non-glissement s’écrit donc . Par le même raisonnement
appliqué à la remorque, V(f) = Rrcor(t).

5) Dans le référentiel terrestre, la voiture subit son poids, la force de frottement de


l’air, la réaction du sol sur les roues, décomposable en une réaction normale et une réaction
tangentielle (qui correspond à la force de frottement de glissement) et enfin la force exercée

La loi de la quantité de mouvement appliquée à la voiture dans le référentiel terrestre


, . JE - - - - - _ -
s’écrit m — = Nx + N2 + 7j + T2 + F^ott + mg + Frem_^voit. Sa projection sur Ox donne :

-Ffrott + mS^a + F

De la même manière, la loi de la quantité de mouvement appliquée à la remorque s’écrit :


CORRIGES CHAPITRE 4 Mécanique des référentiels non galiléens 565

civ — dV
— = 2Vr + 7; + Tj + mrg + Fvoit_^rem . Selon Ox, mr---- -Tr +mrgsma-F .
dt dt
A noter que l’on a considéré que la remorque possède la même vitesse que la voiture car en
pratique, le fut coulissant ne se déplace que de quelques centimètres tout au plus (voir la
photo).
6) On raisonne dans le référentiel lié à la voiture. Dans ce référentiel, le solide (Si)
possède un mouvement de rotation autour de l’axe Cy à la vitesse angulaire co, donc
LCy =Jû). Il est soumis à son propre poids, à la réaction du sol Nx et 7j et aux forces
exercées par le reste de la voiture.

La loi du moment cinétique appliquée à (Si) dans le référentiel lié à la voiture s’écrit :

& = M()y,poids + ^Oy,Nx + ^Oy,Ty +r, d’où J- = 0 + Q-RTi +T puisque les droites

d’action du poids et de passent par l’axe Cy et le bras de levier de 7] vaut R. En

appliquant la même loi au solide (S2) et (Sr), on obtient J = 0 + 0 - RT2 + 0 (puisque les

roues à l’arrière ne subissent aucun moment de la part du reste de la voiture) et

r r
7) En négligeant les moments d’inertie, on a 7] = —, F - 0 et Tr = —. Le système
R 2 R
de freinage de la remorque étant conçu pour que rr = -KF, la loi de la quantité de
dV_ ( K 'ï
mouvement appliquée à la remorque devient mr = mrgsma-R 1H—- . Cette
dt l Rr)
relation permet d’éliminer F dans la loi de la quantité de mouvement appliquée à la voiture.
On aboutit bien à :

dV _ r
m +------ —
1+—
dt ” R
Ffroti " t" mr
1+^-
g sin a

k &r )
566 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

8) Il suffit d’écrire K = 0 en l’absence de système de freinage de la remorque. D’où :

On constate donc que le système de freinage revient à diminuer la masse apparente de la


K
remorque d’un facteur 1 h----- . En effet, du point de vue de la dynamique de la voiture, tout

mr
se passe comme si la remorque avait une masse < mr. A noter que ceci ne se produit
riz
s.
que si F> 0, c’est-à-dire que si la remorque pousse sur la voiture (condition pour que le
système de freinage s’enclenche). Lorsque la voiture tire sur la remorque (ce qui est le cas
la plupart du temps), la masse apparente de la remorque est bien sa masse réelle ! Au final,
le frein automatique de la remorque va soulager les freins de la voiture et permet de
diminuer la distance de freinage de l’ensemble. t
K ----------- --------------
9) On désire 1 h----- = 3 , d’où K = 2Rr. Numériquement, K = 0,61 m.
CORRIGES CHAPITRE 5
MECANIQUE DES FLUIDES

5.1 Largeur d’un couloir de gradin


1) La largeur d’un couloir de gradin est issue d’un compromis : il doit être
suffisamment large pour que le déplacement des personnes soit fluide (notamment en cas
d’évacuation) mais il doit être le plus étroit possible pour perdre un minimum de places
assises dans le gradin. Pour conserver une bonne fluidité, il faut adapter la largeur des
couloirs en fonction du flux de personnes susceptibles de passer. Notamment, près des
sorties du gradin, le flux de personnes y est inévitablement élevé, d’où la nécessité d’y
augmenter la largeur des couloirs.
2) On constate que la largeur du couloir augmente linéairement avec la distance
depuis le haut du gradin (augmentation de l’équivalent d’un siège toutes les six rangées).
Ceci se justifie en considérant que, pour que la fluidité de circulation dans le couloir soit
uniforme, sa largeur doit être proportionnelle au débit de personnes susceptibles d’y
circuler. En notant DR le débit de personnes par rangée arrivant dans le couloir (cas d’une
évacuation du gradin), le débit de personnes descendant dans le couloir au bout de N
rangées (en partant du haut) vaut donc en régime permanent 2NDR. En notant d la distance
entre deux rangées, la largeur du couloir au bout d’une distance z - Nd depuis le haut du
gradin doit donc bien être proportionnelle à z.

A noter qu’en haut du gradin, la largeur du couloir fait l’équivalent de deux largeurs de
siège pour que les gens puissent se croiser...
568 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5.2 Vortex dans un écoulement


1) Pour une expression homogène, K a la dimension de l’inverse d’un temps.

2) L’écoulement est incompressible si et seulement si : div(v) = —= 0.


ôx dy

1 _ _ 1 ( dv,. dv
—-y_
3) Le vecteur tourbillon vaut a> =—rot(v) = — __ —- ez dans le cas d’un
2 2 \dxdx dy )
x2 + v2
écoulement plan. On obtient œ = -2KL— .
O+y)

4) On complète le tracé, en remarquant que :

- K > 0, donc vx > 0 en dehors du vortex (notamment si x>L), ce qui


oriente les lignes de courant,
- le vortex est délimité par les lignes de courant fermées.
- au niveau du centre du vortex, la vitesse est nulle. La résolution de

zone du vortex en pointillé


CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 569

5) Nous savons que le vecteur tourbillon correspond au vecteur rotation de la


particule fluide située à l’endroit où on le calcule (à noter que la particule fluide, en

plus de tourner, peut se déformer). La période de rotation vaut T = — , co étant la
a>
( L L\
vitesse angulaire au centre du vortex. Puisque d) x = —,y = — = -2Kê.>.z , on en
I 4
n
déduit T =
~K

5.3 Souffle provoqué par le passage d’un


véhicule
...... ■‘‘-''.4 V .... ,-A . . ..

1) Le champ de vitesses U étant uniforme, il est nécessairement irrotationnel. Il


dérive donc d’un potentiel des vitesses Oj . Les projections de Û = grdd{^x ) donne
-LT = ^1.? o = et 0 = ^—L qui s’intégre en CPj = -Ux + C . Avec la condition
dx dy dz
d?! (x = 0) = 0, on obtient dy = -Ux .

2) Par construction des repères, x = rcos3, d’où Oj = —Urcos0 .

3) Ecoulement incompressible: t/zv(v)=0 . Ecoulement irrotationnel: rcù(v) = 0


ayant pour conséquence qu’il existe d>2 tel que v = grad(<t>2). Le potentiel des vitesses
<b2 doit vérifier dw(grad(<I>2))=A<I>2 = 0 •

4) En utilisant les repères de l’énoncé, nous savons que le potentiel électrique créé
par un unique dipôle placé en O de moment dipolaire p = pex vaut V(r,0,<p) = —----- _ .
4-7T£0r2

Or, tout autour du dipôle, il n’y a aucune autre charge, donc l’équation de Maxwell-Gauss
nous indique que div(Ê^=0. Puisque É = -grad(v), le potentiel vérifie autour du dipôle
cos 3
AU = 0. On en déduit que les potentiels proportionnels à —— ont bien un laplacien égal
r
à zéro.
(K
5) Le champ de vitesses dérivant du potentiel d> = «bj + <I>2 = --Ur cos (9 a pour
\r J
ô<D K
= - 2— + U cos d
Vr ~------
dr \ r >
i ao -----K- -U si né? . A proximité
composantes dans le repère sphérique v =
r dd <r3 J
v 1 gO-0
v rsiné? d(p
immédiate de la demi-sphère, la vitesse de l’air doit être tangentielle à la paroi, c’est-à-dire
570 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

que la composante normale doit être nulle donc vr(r = 7?) = 0 . Ceci est possible si
vr » -U cos 0
2^- + U = 0, d’où . Loin de la demi-sphère (pour r»R), v ve *Uw9 ,
T?3
^=0
c’est-à-dire v « U : on retrouve un champ de vitesses uniforme U loin de la voiture
(comparé à sa taille).
6) En pratique, on peut considérer l’air comme incompressible si la voiture possède
une vitesse par rapport à l’air U très inférieure à la vitesse du son c dans l’air. En prenant le
critère usuel U< c/5 et c = 340 nus'1, la condition d’incompressibilité de l’air est valable si
tf< 250 km.h'1.
7) A proximité de la demi-sphère, l’air s’écoule en longeant celle-ci. A grande
distance, les lignes de courant sont peu perturbées. La figure ci-dessous représente les
lignes de courant tracées à l’aide d’un logiciel.

8) On applique la loi de composition des vitesses vairiroute = vairivoiture^vvoitureiroute,


sachant que vvoitureiroute = +Uex = U cos 3er -Usmfë0. Le champ de vitesses de l’air par
rapport à la route s’écrit donc, compte tenu de la valeur de K,
R3 R3
vair/route-vrer+v0ed =—Ucos0er-ï---- -U sinfê0 . Le passage au repère cartésien
r3 2r
X v i---------
s’effectue en écrivant cos# = —, sin# = —, r = -Jx2+y2 ainsi que er =cos$? +sinÆ
r r y
et ee — -sinéE* + cos &y . On trouve :

7?3 7 2 1 2
vair!route = COS ^“-Sin 6 \e‘x +■’ + sin eœs = vA + vA ’ avec

et

9) Dans l’hypothèse où Ay « R, la coordonnée y de la tige reste à peu près égale à d.


Aux dates et t3, le déplacement selon Ox de la tige s’arrête (pour ensuite changer de sens).
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 571

• • O O d
Cela signifie que vx = 0 à cet instant, c’est-à-dire que 2x -d , d’où x -±—r= ■ A la date
■x/2
t2, c’est le déplacement selon Oy de la tige qui s’arrête, c’est-à-dire vy = 0, ce qui se produit
pour x = 0. On résume la position de la voiture aux différentes dates sur le schéma suivant.

4-oo

10) Le déplacement final selon Oy de la tige vaut Ay^Bfl/ = vydt. Or, en prenant la

date t2 comme origine des temps, on peut écrire x « —Ut D’où

final= —- ÿvy(x,y~d)dx = 0 puisque vy(x) est impaire. De même, le déplacement


-00

final selon Ox de la tige vaut :


4-oo +oo 4-oo
x2 dx-d2 J 1
final J dx =0 compte tenu du
k _00(x2+J2)5 /2 (x2+6/2)5/2
—00 —00 J
formulaire. Cela signifie que la tige revient à son point de départ après que la voiture soit
passée.

Compte tenu du

formulaire, le déplacement maximal de la tige vaut

parfaitement visible. A proximité d’une route, le souffle provoqué par le passage des
véhicules est tout à fait perceptible. Ce déplacement d’air peut même s’avérer dangereux
pour une personne (à pied ou en vélo), le phénomène s’accentuant avec des camions (R
grand). L’amplitude de déplacement d’air est indépendant de la vitesse U du véhicule.
Néanmoins, plus la vitesse de ce dernier est grande, plus le déplacement d’air est rapide et
risque donc en pratique de déstabiliser la personne.
572 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5.4 Parapente en bord de mer


1) Loin de la falaise, l'écoulement est peu perturbé : les lignes de courant sont
approximativement horizontales. La présence de la falaises impose à l'air incident d'avoir
un mouvement ascendant, d'où l'allure des lignes de courant :

1/3
Fq cos

[1/3r • (26
De même, Ve fosin ~

3) Ici, le champ de vitesses n'a pas de composante selon Oz (perpendiculaire au plan


de la feuille) ni de dépendance par rapport à z, donc :
(
LL'Acos J f . |
y0 ■ “P d'où
r L 3æ JJ
\l/3 ( 2 _1/3 (W
i_r 4H ■I -r.• cos — _2r-i/3 ( cos (26
— = 0.
r 3æ J 13 U 3 l U
L'écoulement est bien incompressible.
c
dVr\ _ lf4Z/y/3 ! . (26 x J
o - Ism — -r"1/3 — cos ez
r de J z r (3æ y de JJ
ip#Y/3 r 2 _1/3 . (20\ 2
d'où rot' v. - — r sm + —r~1/3
r f 3æ 7 3 UJ 3
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 573

L'écoulement est bien irrotationnel.

7C
4) Sur cette diagonale, 6 - —, d'où a) - — . Le vecteur vitesse de l'air fait donc un
4 4
angle de 45° avec l'horizontale.
5) La parapentiste évoluant toujours à la même altitude, le « taux de chute » de la
polaire des vitesses est égal à l'opposé de la composante verticale de la vitesse de l'air
'z . ri-\l/3 r/ ’ z
P
ascendant, valant Vverticale = à une distance r du sommet de la falaise.
Kosm —
3/zr J
Au mieux, le taux de chute vaut Vchute ~ -1,1 tn/s (point B de la polaire). Le parapentiste ne
3
_ 4H
peut donc pas aller au-delà d'une distance ^max — ~
f K0 de la falaise. Avec
<~^chute'^' >
3zr
Ko = 1,5 m/s, on trouve rmax = 50 m.

6) On applique la loi de composition des vitesses Vparaisoi - Vparatair + Vair/soi. La


figure ci-dessous (qui est une vue depuis le haut) illustre la composition des composantes
horizontales des vitesses, sachant que le parapente longe la falaise.

On en déduit la vitesse du parapente par rapport à la falaise :


- /ïZ2 _ IZ2
Vparai sol ■y ' para!air,horizontal r air!sol,horizontal ’ sachant que:

^air/sokhorizontai^^air/sol,verticale = M m/s, puisque le vent souffle avec une direction


faisant 45° avec l'horizontale à l'endroit où se situe le parapente.

^paraiair,horizonta<} = 30 km/h = 8,3 m/s d'après la polaire des vitesses au point B. On en


déduit que la parapente longe la falaise avec une vitesse de 8,2 m/s, c'est-à-dire environ 30
km/h.

5.5 Etude du rebond flexural


1) Il s'agit d'un problème de statique des fluides.
574 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Le manteau étant fluide, la pression est identique aux points C et E, puisque situés à la
même profondeur. La loi de la statique des fluides appliquée au manteau s'écrit entre B ef C
: Pc = PB + pmgh . En notant Po la pression atmosphérique et S la surface des Alpes,
l'équilibre de la croûte continentale contenant les Alpes et située sous elle implique que
PES = P0S + mg, la force de pression du manteau devant compenser celle de l'atmosphère
additionnée du propre poids de la croûte. Puisque m = pcS(h + e + d) , on obtient
PE -Po+ pcg(h + e+d). Le même raisonnement appliqué à un élément de la croûte à côté
des Alpes permet d'écrire PB =P0 + pcge . En combinant les différentes relations, on

aboutit à d. On trouve h = 13,5 km.

2) La masse linéique de la croûte continentale ne va intervenir que par l'intermédiaire


de son poids linéique = m^g. De même, la masse volumique du manteau ne va intervenir
dans l'équation de Navier-Stokes que dans la force volumique de pesanteur, donc le
deuxième paramètre est B - p„g.

3) On écrit N-DaA^Br et l'on détermine les valeurs de ot, fi et y en imposant le fait


que N soit sans dimension et sachant que D est en N.nf2.m3 = kg.m2.s-2, A en kg.s'2et B en
kg.m’2.s'2. En imposant l'homogénéité de la formule sur chaque unité de base du SI que sont
kg, m et s, on obtient le système :

0 - a + /3 + y
^ = -2/
< 0 = 2a-2y <=> 5
0 = -2a-2/3-2y

On constate que ce système possède bien d'autres solutions que la solution triviale où tous
les coefficients sont nuis. En prenant a = 1, le nombre adimensionné ainsi créé vaut
DS = Dp^
A2 m2g
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 575

4) La longueur recherchée est de la forme L = Da A^îf puisqu'elle ne dépend pas de


B (inutile de mettre un facteur multiplicatif car il disparaîtra dans les facteurs d'échelle).
Puisque L est en m et rj en kg.nf’.s’1, l'homogénéité de cette formule permet d'écrire :

0 = a+ (3 + y a = \!2
< ï = 2a~Y <=></? = -1 / 2. On en déduit
0 = -2a -2/3 - y

Le fait que la viscosité dynamique rj n'apparaisse pas dans le nombre N signifie que la
viscosité du fluide n'est pas un critère pour que le modèle réduit puisse reproduire le cas
réel. Le fait que L ne dépende pas de r] signifie que l'endroit où le rebond flexural va
apparaître ne dépend pas de la viscosité du manteau. La viscosité du manteau intervient
uniquement dans l'échelle de temps du phénomène (comme on va le montrer dans la
question suivante).

5) Le temps recherché est de la forme T -riaA^Br puisqu'il ne dépend pas de D.


Puisque T est en s, l'homogénéité de cette formule permet d'écrire :

0=a+ (3 + y a=1
< 0 --a- 2y <=>* (3 - -1 / 2. On en déduit T 7 7

i = -a-2(3-2Y y = -l/2

DréduitPréduit
6) Il faut que Nréduit = N, d’où une masse linéique mL,réduit = mL
Dp
AN : ^.réduit= 3,4.102 kg.nf1]. Cette valeur élevée limite la largeur de la plaque du modèle
réduit, ce qui peut provoquer des effets de bords...
7) En utilisant la loi d’échelle, le rebond flexural observé au bout d’un temps tréduit
avec le modèle réduit à une distance dréduit de la masse doit se produire dans le cas des
\Dmj_,déduit ?
Alpes à une distance de celle-ci égale à dréd = —r-^— dréduit
^réduit V DréduitL
11
& réduit = 60 km.

La hauteur réelle du rebond correspondant à une hauteur hréduit = 1 mm dans le modèle


réduit vaut hréel = ^réel hréduit = 120 m. Ce rebond doit s’observer dans le cas des Alpes
Lréduit

au bout d’un temps Lée/ après leur naissance tel que :

T 7 mL,réduitPréduit ,
f _ -‘■réel + Avec tréduit = 2,5.104 s, on trouve
Péel ~ rp 1 réduit , ‘‘réduit
■L réduit 7réduit V ™LPm
tréei = 1017 s, c’est-à-dire 3,5 milliards d’années. Ce temps est beaucoup plus grand que
l’âge des Alpes (c’est même en ordre de grandeur l’âge de la Terre...). Si le modèle réduit
donne des résultats vraisemblables en ce qui concerne les échelles de longueur, ceux
concernant l’échelle de temps paraît aberrante. On peut citer différentes origines à cela :
mauvaise estimation des différents paramètres, mauvaise modélisation (hypothèse de
l’invariance du système par translation), problème d’effets de bords dans le modèle
réduit...
576 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5.6 Lévitation d’une balle dans un jet d'air


1) Il faut évaluer le nombre de Reynolds associé à l’écoulement de l’air autour de la
balle :

La longueur caractéristique est le diamètre de la balle : l = 2r = 40 mm.


On connaît la viscosité de l’air : rj = 1,2.10 5 PI et sa masse volumique (en assimilant l’air à
un gaz parfait) :
MP
= 1,2 kg.m'3
RT
La vitesse de l’écoulement en sortie de la soufflerie peut être déterminée grâce au débit
volumique connu à travers la section de sortie de diamètre 2R0 = 5,0 cm :
Dvo = nR/V0 d’où :

On obtient finalement le nombre de Reynolds pour cet écoulement :


^=^(2r)=4i0<
_____ 2______
Cette valeur correspond à celle d’un écoulement turbulent.
L’écoulement présente une zone très perturbée en aval de l’obstacle, comme on peut le voir
sur le schéma ci-dessous.

z
turbulente

La force de traînée associée à cet écoulement turbulent s’écrit alors :


CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 577

où s = m-2 est la surface frontale de la balle. Le coefficient de traînée pour une sphère vaut
C = 0,4- Cette force de traînée est opposée à la vitesse relative de la balle dans l’écoulement
et permettra la lévitation.
2) La lévitation est possible dès lors que la force de traînée exercée par l’écoulement
compense le poids de la balle (en négligeant la résultante des forces de pression exercées
par le fluide, ce qui est légitime dans l’air) :

F+mg=Ô
c’est-à-dire :

pCSV2 - mg
2
On en déduit la vitesse minimale de l’écoulement à cet endroit pour que l’équilibre soit
possible (avec g = 9,8 m.s-2) :

Cette vitesse est inférieure à la vitesse de l’air en sortie de l’écoulement rendant possible la
lévitation de la balle.
3) La vitesse de l’air dans l’écoulement est très inférieure à la vitesse du son (qui vaut
environ 340 m.s-1), l’écoulement d’air peut donc être considéré comme incompressible et il
y a conservation du débit volumique le long d’un tube de courant.
La lévitation de la balle à 20 cm de la soufflerie montre que la vitesse de l’écoulement
diminue quand on s’éloigne de la sortie et donc que le tube de courant s’élargit. On peut
estimer le diamètre du tube de courant à l’endroit de la lévitation par conservation du débit
volumique :
Dvo = Lo^2 = VtcR2
d’où :
T/"

2R = 2R^ — = 5,5 cm
V
Plus le tube de courant s’élargit, plus la vitesse diminue rapidement et plus la hauteur
d’équilibre est faible. Ce calcul reste cependant approximatif car il ne tient compte que
d’une vitesse moyenne dans une section de l’écoulement. L’étude d’un jet d’air libre
turbulent montre en fait que le champ des vitesses reste pratiquement constant dans une
zone de diffusion conique à la sortie de la soufflerie servant de transition vers la zone de
turbulence.
4) On évalue le nouveau débit et la nouvelle vitesse en sortie de la soufflerie :
Py.'

7lR^2

Cette vitesse est cette fois trop faible pour permettre la lévitation.
5) Un réducteur va permettre de diminuer la section de sortie et donc d’augmenter la
vitesse de l’écoulement pour un débit volumique donné. On cherche ainsi le diamètre 27?0’
qui permet de retrouver la vitesse Vo en sortie :
578 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

dK0- = l0^'2
c’est-à-dire :
D '
° =3,5 cm
2R°’A ^0
Le réducteur doit posséder un diamètre de 3,5 cm (à comparer au diamètre initial de la
soufflerie de 5 cm).

5.7 Autour d’un château d’eau


1) Le débit volumique est le volume de fluide A V qui sort en C pendant la durée A/ :

Dv=~ = l,3.10~3 m3 .s4


At

2) L’écoulement étant incompressible (écoulement d’un liquide), le débit volumique


en B est le même qu’en C :

Dv = Ls>ra2 d’où : VB - —nr = 1,0 m.s4

3) La conservation du débit volumique entre les sections en A et en B s’écrit :

VASA = VBSB avec SA = = 83 m2 et SB = na2 = 1,3.1(T3 m2


H
d’où :
SA ~ SB, ce qui implique : VA ~ VB.
La vidange du château est donc lente et l’écoulement est supposé stationnaire. On néglige
en outre la viscosité dans cette partie de l’écoulement.
L’écoulement est ainsi parfait, stationnaire, incompressible et homogène et on peut
appliquer la deuxième relation de Bernoulli entre A et B sur la même ligne de courant :
p +K
~ -Â2- + gH = P V2
^- + -^ + 0
p 2 /? 2
Avec : PA = Po (surface à l’air libre) et VA ~ VB, il reste :

4) On compare l’énergie cinétique volumique et l’énergie potentielle volumique dans


l’expression de PB :

= l,7.10'3 « 1.
PgH 2gH

On peut alors simplifier l’expression de PB :


PB = Po+ pgH
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 579

On retrouve finalement la même expression qu’en statique des fluides !


5) L’écoulement étant incompressible :

donc

L’accélération d’une particule de fluide s’écrit :

Chaque particule de fluide a donc un mouvement rectiligne et uniforme.


6) Equation de Navier-Stokes dans la canalisation :

C’est-à-dire, puisque l’accélération des particules de fluide est nulle :


-gradp+ 77AE = Ô

On projette cette équation sur er :

La projection sur ez fournit l’équation vérifiée par Vz (r) :


^1 d (rdVz\_dp
r dr\ dr ) dz
T) Le terme 77-—^^-^ ne dépend que de r tandis que — ne dépend que de z.
r dr\ dr ) dz
L’égalité de termes dépendant chacun de variables différentes et indépendantes montre
qu’il s’agit en fait d’une constante, notée K.
On a ainsi :

— = K soit: p(z) = Kz + K'


dz
On utilise alors la pression en B et en C :
7
p(O) = PB=K' et p(L) = Pc=KL+K' d’où:

On intègre ensuite l’équation en Vz (r) de 0 à r :


dVz Pç-PB
r rdr soit : r
j° dr 2r]L
puis de nouveau entre a et r :

La condition aux limites en r = a pour un fluide visqueux impose Ez(a) = 0, si bien que :
580 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

8) Le débit volumique à travers une section de la canalisation s’écrit :

r2 ) rdr = 2n ———
' 4î]L
c’est-à-dire :

C’est la loi de Poiseuille.


9) La loi de Poiseuille est analogue à la loi d’Ohm en électrocinétique : U = RI
avec : U PB -Pc et I -o- D^. .On pose alors :

où est la résistance hydraulique de la canalisation.

On peut écrire la puissance dissipée sous forme thermique par effet Joule dans un
conducteur ohmique de résistance R :
Pth=UI = RI2
d’où la puissance thermique dissipée par la viscosité dans la canalisation :
^=Ù8--PC)^=W

La pression en C vaut Po (extrémité ouverte à l’air libre), d’où :


P^c =DrpgH = 3,8.102 W
Pour retrouver cette expression, on applique le premier principe appliqué au fluide en
écoulement entre B et C :

où la variation d’enthalpie s’écrit :


/?c-^ = ^-^+^-^- = ^(^-7^) + ^--^-
P P PP
Le fluide ne subit aucune variation de son énergie cinétique ou de son énergie potentielle, et
aucune puissance mécanique n’est apportée. La puissance dissipée à l’extérieur par la
viscosité peut être obtenue directement en ne considérant aucune variation de température
du fluide AT= 0 :
P P
D (V——-Ï) = 1Pth ~-P 1 vise
P P
On retrouve bien l’expression précédente en remarquant ici que Dm - pDv :

On détermine cette fois la variation de température du fluide dans une canalisation


calorifugée, c’est-à-dire telle que Pth = 0 :
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 581

d’où la variation de température de l’eau :

AT - = 7,0.1(T2 K
Pcv cv
L’échauffement de l’eau dû à la viscosité est tout de même très faible.
10) La pompe amène l’eau depuis le niveau du sol en Aso! jusqu’en A en haut du
château d’eau. On néglige la variation de température du fluide. La puissance thermique
apportée par la viscosité est dissipée vers l’extérieur. L’énergie cinétique du fluide reste
constante. D’après le premier principe précédent, la puissance mécanique apportée par la
pompe sert à augmenter l’énergie potentielle du fluide :

C’est-à-dire :
Pméca^DmSH = DyPgH

On reconnaît la puissance dissipée par la viscosité dans la canalisation entre B et C,


finalement apportée au système par la pompe pour remplir le château d’eau ! *
11) La résistance hydraulique peut s’écrire en fonction du débit volumique et de la
perte de charge :

R = Pb ~Pc.= P&L = 2,3Atf kg.m^.s'1


H Dv Dv

On en déduit la longueur de la canalisation :

l,4.104 m

La canalisation reliant le château d’eau à la maison mesure 14 km.


12) On évalue le nombre de Reynolds correspondant à l’écoulement dans la
canalisation :
9Î = pFb(2^=4.104 >2,1.103
B
Il se trouve que l’écoulement dans la canalisation n’est pas laminaire et donc que le
modèle proposé ne convient pas tout à fait...
13) La population en France est de l’ordre de 60 millions de personnes, ce qui
représente 8,2.106 m3 d’eau consommée chaque jour. En n’utilisant que la moitié de l’eau
des châteaux d’eau, soit un volume de 1,25.103 m3, on a besoin de 6,5.103 châteaux d’eau
pour couvrir les besoins nationaux.
La France a une surface avoisinant 1 000 km par 1 000 km, soit 106 km2, sur laquelle on va
répartir les 6,5.103 châteaux d’eau. La surface couverte par un château d’eau est donc de
1,5.102 km2, soit un carré de 12 km de côté. Les châteaux d’eau sont donc répartis tous les
12 km|. Ce résultat est en accord avec les observations, notamment en campagne. Dans les
zones plus peuplées, il faut augmenter la densité de châteaux d’eau. A noter que ceux-ci
tendent à être remplacés par un pompage adapté à la demande et une régulation en temps
réel du débit et de la pression en différents points du réseau d’alimentation.
582 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

SJîPhénomène de surcote
1) Le phénomène des marées a pour origine les effets conjugués des forces
gravitationnelles exercées par la Lune et le Soleil. Les effets s’ajoutent et provoquent de
fortes marées si la Terre, la Lune et le Soleil sont alignés. Du fait de la rotation de la Lune
autour de la Terre, l’amplitude des marées varie au cours des jours, avec une période de
l’ordre de deux semaines.
2) On raisonne à l’équilibre de l’eau.
zone dépressionnaire à
zone « normale » Pdép<Po
àP0 = 1013 hPa
B

C
mer ---- r —r *
Les points A et C sont à la même altitude, donc PA = Pc. La loi de la statique des fluides
appliquée à l’eau s’écrit Pc =PB + peaugh, où peau désigne la masse volumique de l’eau.

Puisque PA = Po et PB = Pdép, on en déduit h = Pq ~ Pdép


Dans le cas de la tempête Xynthia,
PeauS
avec Pdép= 968 hPa, on trouve [A = 0,46 m.
3) On raisonne sur le schéma suivant.

A la frontière entre la couche limite et la zone où l’on peut considérer l’écoulement parfait,
les termes diffusif et convectif de transport de la quantité de mouvement dans l’air ont le
même ordre de grandeur. Or, le terme diffusif dans la couche limite, qui est la force de
viscosité par unité de volume, est de l’ordre de rj&v ~rj^~. Le terme convectif est de
ô

On en déduit l’épaisseur de la couche limite

. AN : ô = 0,2 mm.
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 583

4) La force tangentielle qu’exerce l’air sur la mer vaut en ordre de grandeur


— = Vair ~ Pair ~ ’ PuisQue & vitesse de l’air varie de la valeur nulle (au contact de la
dS ôy â
mer) à Vo (en dehors de la couche limite) sur une distance de l’ordre de <5.
5) On raisonne sur la zone de mer de longueur D (entre les lignes pointillées
verticales) et de largeur l (perpendiculaire au plan de la feuille).

En négligeant la houle et les courants marins, on peut considérer que l’eau est au repos. La
somme des forces qui s’exercent sur la zone de mer considérée est donc nulle. Sa
projection sur l’horizontale permet d’écrire :

Fp,gauche~>r' Fp,air S^n ® + ^visc,air C08 @ ^p,droite

En introduisant l’axe Oz ascendant ayant pour origine le fond de la mer, la pression de


l’eau à gauche de la zone de mer vaut Pgauchiz) = Pq + PeauS^ ~ z) et celle à droite vaut
Pdroite(z) = Po + Peauëfo + ^'_z) • Les forces de pression s’en déduisent par les expressions
H H+h'

*0
Pp,gauche= \Pgaucdz)ldz et FP,droite = f Pdroite^ldz . Par ailleurs,
COS t/
Fpair=Pol------ -- •
o
Puisque l’inclinaison de la surface de la mer est très faible, on écrit cos 6 « 1. De plus, nous
savons que les termes en Po vont au final s’annuler, on peut donc les éliminer tout de suite.
On aboutit donc à la relation, en ayant simplifié par l :
H H+h'

J PeauS^F ~ Z^dz + Fyistgoir ~ J Peaug^fl + h —Z^dz


0 0
Or, Fviscair « r]air-^lD d’après la question 4. On aboutit à la relation :
584 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Puisque l’on s’attend à ce que h ’ « H, (H + h')2 -H2 *2h'H, ce qui permet d’aboutir à la
relation proposée par l’énoncé. AN : on trouve h’= 0,8 m], Avec l’effet cumulé de la
dépression atmosphérique (h = 0,5 m), on retrouve bien l’ordre de grandeur de la surcote
lors de la tempête Xynthia.

5.9 Une tête de lecture sur coussin d’air


1) La vitesse du disque en périphérie peut s’écrire :
U = RC1 = 3,4.10’ m.s1

La vitesse du son dans l’air est de l’ordre de c - 3,4.102 m.s \ d’où — « — « 1.


c 10
La vitesse de l’écoulement est donc faible devant la vitesse du son. L’écoulement peut être
considéré comme incompressible.
2) Puisque l’écoulement est incompressible :
— dv dv , dv
divE
Vil V T -— XJ0 -—__ - +_ r donc : __—
dx dy dx
v dv„ v,,
A « -A et _Z. ~ __L , d’où v »
p
Or
!x L dy e L

3) Equation de Navier-Stokes en négligeant la pesanteur :

Le terme convectif s’écrit :


p(v.grad^ = ÿjv^x ~ P^ë*

Le terme de viscosité (ou terme diffusif) vaut quant à lui :


d vx Vx Vr -
z/Av =77 ex e car e«L
ôx2 dy2 ? e2
On compare alors le terme convectif et le terme diffusif en effectuant le rapport :
v|_
\p{v.grâd^\ L =pvxee e_
2k 7 L eL
7 e2
On reconnaît alors le nombre de Reynolds pour l’écoulement dans le dièdre. Celui-ci étant
supposé laminaire étant donnée la forme recherchée pour le champ des vitesses, on a :
9îe < 1 d’où :

Le terme convectif est bien négligeable devant le terme de viscosité.


CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 585

4) L’équation de Navier-Stokes devient à présent :

-gradP+?;Av = 0
On projette tout d’abord sur ey :

— = 0 d’où : P(x,y) = P(x)


dy ------------------
On projette ensuite sur ex :
dP(x) f do2 v do2 v X
+ <7 —r H---- z- = 0
dx (dx2 --2
C’est-à-dire, en tenant compte du fait que e«L :
dP(x) d 2v
dx dy2
5) On écrit les conditions aux limites pour le fluide visqueux en contact avec les
parois :
en y — 0 : v(x, O) —U (plateau tournant)

eny = e(x) : v(x, e(x)) = 0 (tête de lecture immobile)

6) On écrit la relation précédente sous la forme :

d2v _ 1 dP(x)
dy2 r/ dx
et on intègre deux fois par rapport à y, à x fixé :
1 dP(x) y2 A o
v(x,y) =----- ------— + Ay + B
rj dx 2
On détermine les constantes d’intégration avec les conditions aux limites :
en y = 0 : v(x, 0) = U = B

en y ~ e(x) : v(x, e(x)) = 0 = - + Ae(x) + U


rj dx 2
d’où :
1 dP z â2 tt X
A = -^ ( -------- e(xy+U
e(x) \2ri dx y
On obtient finalement le champ des vitesses suivant :
v(x,j') = 2-— y 1
2tj dx
Le terme —— (y2 ~e(x)y) correspond à un écoulement de Poiseuille (avec une vitesse
2)
î dxy ’
/ x
qui s’annule en y = 0 et y = e(x)), tandis que le terme U 1—— est le champ des vitesses
k
d’un écoulement de Couette (le fluide étant mis en mouvement par la plaque en y = 0 à la
vitesse L).
586 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7) Le débit volumique à travers une section de l’écoulement (de largeur <2 = L)


s’écrit :

Dv - jj v.d S = | () v(x, y)Ldy

On intègre le champ des vitesses trouvé précédemment pour aboutir sans difficulté à :
(Ue(x) 1 dP z
DV=L e(x)
L 2 1277 dX y
Ce qui permet d’obtenir la relation demandée :
67 ( 2DV x
dP
(e(x))2 t e(x)Z U
dx )

8) e(x) varie linéairement avec x. On impose en outre que e(0) = et e(L) = e2, si
bien que :

e2___
e(x) = x + e}
Z
9) On en déduit :

— = ——— = -tancr = -et cara«l


dx L
Ainsi, on a bien :
dP _dP de _ dP
dx de dx de
dP
d’où l’expression de
de
dP _6ri(2Dv U\
de a f e3Z e2 )
On intègre alors entre x = 0 et x (donc pour e entre e; et e(xj) :

Jx=0
P dp=É2r"«r^
a Jet e3jr de

et on obtient :
P(x) = P(0)+-^-Br fl 1 'ï r 1 n
tzZ e(x)2 ? a e(x) e{ y

10) En x = 0 et x — L, la pression dans l’écoulement est identique à la pression


extérieure Po. Ainsi : P(0) = Po et d’autre part :

P(L) = P„=Pa+^Dr
^2
n O
e/J +
aL a < e2 ei >
ce qui permet d’exprimer le débit volumique D v, en remarquant que
e2 —= (g]+e2)(e2 — Sj) :

Dy =UL-^~
el + e2
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 587

11) On reporte enfin cette relation dans l’expression de P(x) :


fl 1 ( i n
a &I + e2 e, ^C^) y a e(x) ?
C’est-à-dire :
t-
P(r\ = P . 67£/(e(x)-eJ(e;-e(x))
P\X) F) + / \2 / \
a e(x) (ej+e2)

12) Le champ des vitesses doit respecter les conditions aux limites. On repère sur le

graphes les zones correspondant a — > 0, — = 0 et — < 0.


dx dx dx
On en déduit alors l’allure du champ des vitesses dans l’écoulement, comme une
superposition d’un écoulement de Poiseuille et d’un écoulement de Couette :

13) Le champ de pression se raccorde à la pression atmosphérique en x = 0 et x = L et


augmente fortement sous la tête de lecture pour atteindre son maximum au milieu de la
zone d’écoulement. La pression maximale est pratiquement 600 fois plus grande que la
pression atmosphérique ! La pression moyenne sous la tête de lecture est de Tordre de
4.107 Pa. La force de portance exercée vers le haut sur la tête de lecture vaut alors :
F = PmoyL2« 6.10^

Cette force permettrait de porter une masse de l’ordre de 6 kg dans le champ de pesanteur
(alors que la tête de lecture ne pèse que quelques grammes) ! La lévitation est donc tout à
fait possible. Cette force va permettre d’éviter à la tête de lecture de toucher le disque en
rotation et d’abîmer les données, même en cas d’accélération ou de choc (pas trop violent
toutefois).
14) On utilise la forme proposée pour la pression moyenne, en posant e = 0,01 :
rjULs
= 4,1.107 Pa
2e/
D’où la force de portance :
F = PmoyL2 = 5,9.10’N
On retrouve tout à fait l’estimation faite graphiquement.
588 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

15) La tête de lecture d’un disque doit être la plus petite possible afin de lire et écrire
sur des zones très étroites et augmenter ainsi la capacité du disque. La tête de lecture balaye
le disque en fonction des données à enregistrer : lorsque l’on se rapproche du centre, la
vitesse relative entre la tête et le plateau diminue, ce qui diminue le taux de transfert, mais
également la force de portance. Il faudra choisir un rayon minimal d’enregistrement près du
centre pour maintenir une force de portance suffisante.

5.10 Un tube à essai qui ne se vide pas ?


....... -........... ---... . .......... ......................... ................................. -.......... -... -...... ........................................ .......................................................................... ■................ :......................................... *... :....... : :............. .... :.. :

1) On s’appuie sur le schéma suivant.

pression
atmosphérique Po

Lorsque l’on ouvre le robinet, l’écoulement du liquide provoque une augmentation du


volume d’air emprisonné dans le récipient, ce qui a pour effet de diminuer la pression Pint
de l’air à l’intérieur. Si la pression devient trop faible, cela peut stopper l’écoulement. On
peut quantifier cette affirmation en se plaçant en régime quasi-stationnaire et en considérant
l’écoulement parfait, incompressible et homogène. La relation de Bernoulli entre les points
P v2 P v2
A et B (le long d’une ligne de courant) s’écrit alors -S^L + -A. + = — + — . La section
p 2 p 2
de l’évacuation étant très petite devant celle du réservoir, VA « VB . La vitesse

d’évacuation du liquide vaut donc VB = La diminution de Pint accentue

celle de VB lors de la vidange. Si la pression intérieure descend à Pint min = P0- pgh ,
l’écoulement s’arrête, à moins que des bulles d’air arrivent à rentrer par l’évacuation (il faut
pour cela que son diamètre soit suffisant : voir les questions suivantes). On peut noter que si
l’on enlève le bouchon, la pression intérieure vaut constamment Po, de sorte que
VB = yl2gh (théorème de Toricelli) : le réservoir se vide alors entièrement.

2) On sait que l’énergie de tension superficielle vaut ET — yS , où S désigne la


surface de l’interface liquide-air. Quand on passe de la situation A à la situation B, la
surface 5 augmente. La situation B est donc moins favorable que la situation A du point de
vue de la tension superficielle. Celle-ci, tendant à avoir son énergie la plus basse, s’oppose
donc à l’écoulement du liquide.
3) On peut passer de la situation A à la situation B en déplaçant uniquement la zone
de liquide située dans les pointillés dans la situation A. En ordre de grandeur, on peut dire
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 589

que le barycentre G de la masse m de liquide déplacé descend de x. Toujours en ordre de


D x
grandeur, m = p—D—, le dernier facteur Yi étant approché puisqu’il faudrait connaître

précisément la forme de la courbe en pointillé. Le système voit donc son énergie potentielle

varier de &Epes

4-

Par ailleurs, l’énergie de tension superficielle varie de Ær = /(SB —SA), avec SA =D2.
Pour calculer SB, on peut assimiler la courbe en pointillé par deux segments. Le théorème
D_
\2
2
de Pythagore permet alors d’écrire SB &4D + x . Puisque l’on étudie la mise en
4y
mouvement du liquide, aux premiers instants, x « D, de sorte que

i+H . Au final, l’énergie du système varie entre les situation


k J

A et B de &Etot x2 . On peut souligner que les facteurs 8 et % sont des

valeurs approchées, les valeurs exactes dépendant de la forme précise de l’interface liquide-
air dans la situation B.
4) Le système tend naturellement à se mettre dans une configuration de plus basse
énergie. Ainsi, le liquide va spontanément passer de la situation A à la situation B si et
/ 32%
seulement si &Etot < 0 . Le liquide va pouvoir s’écouler si D > Dmin = —- . Remarque :
v ps
en faisant le calcul rigoureux avec une forme sinusoïdal e de l’interface liquide-air, on
i y
aboutit à la condition!)> 2n — . Le calcul en ordre de grandeur précédent donne donc
\PS
quasiment la même expression avec un écart de 10 % seulement.
5) Avec de l’eau pure, le diamètre limite vaut |P„„„ = 15 mm|. Avec un diamètre de
12 mm, il n’est donc pas étonnant que le tube ne se vide pas. Note à ceux qui désirent faire
l’expérience : celle-ci est assez délicate à réaliser, car l’interface initiale doit être bien plane
au départ. Il faut retourner le tube en le bouchant avec le pouce puis enlever ce dernier très
rapidement.
590 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5.11 Intérêt du foc pour un voilier


1) Le foc va créer un courant d’air le long de l’extrados de la grand-voile.

grand-voile

La vitesse plus élevée de l’air circulant derrière la grand-voile induite par le foc provoque
une dépression sur l’extrados. En effet, la relation de Bernoulli (écoulement parfait,
P V2
stationnaire, incompressible et homogène) indique que la quantité —i----- est constante le
p 2
long d’une ligne de courant, ce qui implique que si V augmente, P diminue (il s’agit du
phénomène de Venturi). Rappelons qu’il est légitime de considérer l’écoulement de l’air
autour des voiles comme incompressible puisque la vitesse du vent est très inférieure à la
vitesse du son dans l’air. Au final, la combinaison des deux voiles permet au voilier de
subir une force supérieure à celle où les deux voiles sont séparées.
2) L’élément clé permettant au voilier de remonter le vent est la quille. En effet, la
force exercée par le vent sur les voiles est perpendiculaire à celles-ci (puisqu’il s’agit
essentiellement de forces de pression). Sans quille, le voilier est alors entraîné dans la
direction de cette force et ne peut donc pas remonter le vent. Du fait de sa grande surface, la
quille va empêcher le déplacement du voilier selon la direction perpendiculaire au plan de
l’aileron de quille (grâce à la force de traînée de l’eau circulant autour d’elle). Ainsi, la
force « effective » de poussée du voilier va être uniquement la projection de la force
exercée sur les voiles selon le plan de l’aileron de quille (voir schéma suivant). Avec une
bonne orientation des voiles (c’est le rôle du skipper), on voit donc que cette force permet
au voilier de remonter le vent (comme c’est le cas sur le schéma). A noter que si l’on désire
aller exactement dans la direction opposée au vent, on est obligé de faire des zigzags, c’est-
à-dire de voyager constamment au près du vent en changeant régulièrement de bords.

direction du vent
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 591

5.12 Force de traction d’une aile de kitesurf


1) On calcule le nombre de Reynolds Re associé à l’écoulement. La taille
plU
caractéristique de l’obstacle étant /, il vaut Re =----- . Avec un vent modéré U= 10 m/s
______ 7
(36 km/h), on trouve Re = 106 > 103. L’écoulement est donc turbulent et l’on s’attend à
avoir une force de tramée et de portance proportionnelle au carré de la vitesse.
2) Au point A, la ligne de courant est horizontale. Au point B, elle fait un angle a

avec l’horizontale. L’angle (CA, CB) vaut donc a. D’où R = —.


a
3) Entre A et B, les particules fluides ont un mouvement circulaire uniforme de rayon

R et de vitesse U, donc de vitesse angulaire G) = —. L’accélération est donc centripète


R
1
2 U2
(orientée vers le point C) de norme Ra> = —
R

Dv
4) L’équation d’Euler s’écrit : = p — + (y.grâd)v \ = -grad(p) en négligeant
<5/ )
la force volumique de pesanteur //g.
CB
5) En introduisant le vecteur unitaire èr =---- , l’équation d’Euler appliqué au point
CB
Dv U2
B s’écrit grad{p)--p---- -+P----- . Le gradient de pression sous la toile est donc
Dt R
perpendiculaire à celle-ci et orienté vers elle. La zone sous l’aile est donc une zone de
surpression.
6) Le champ de pression possède une distance caractéristique de variation égale à l,
correspondant à la largeur de l’aile. En effet, à une distance de l’aile grande devant sa
propre taille, l’écoulement n’est pas perturbé. Cela permet d’écrire en ordre de grandeur
grad(p)& ---er, puisque la pression passe de p0 à pB sur une distance de l’ordre de /

U2 2
sur l’axe CB. On en déduit pB-p0 = p—l - ctpü .
R
7) On applique la même démarche sur la ligne de courant entre A’ et B’ situés au
C^ By \ Dv U2 - Po-Pb< -
dessus de l’aile. Avec A =------ , on a grad(p)=-p— = +p—er « —7-----er .
r OB' l
592 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

2
On a donc Pb'~Pq- -ctpU < 0. La zone au dessus de l’aile est en dépression.

8) A grand nombre de Reynolds, il s’agit essentiellement des forces de pression qui


agissent sur l’aile (les forces tangentielles de viscosité s’exerçant sur l’aile sont
négligeables). En considérant la pression uniforme de chaque côté de l’aile, la résultante
des forces de pression s’écrit Fair.__>aile = [pB -pB,)Ser = 2oquU2Ser. On obtient donc la
formule indiquée par l’énoncé à un facteur 2 près. On ne s’attendait pas à trouver le bon
facteur dans la mesure où le gradient de pression a été calculé en ordre de grandeur.
2 1
9) La plage de vent recherchée est [Umin;Umax] tel que Q,7pUminaS =-mg et
2
0,7pUmaxaS = mg . On trouve Umin = 8 m/s ~ 30 km/h ~ 15 nœuds et Umax = 13,5 m/s ~ 50
km/h ~ 26 nœuds.
10) En tirant sur la barre de navigation, le surfeur tire sur les fils accrochés à l’arrière
de l’aile. Sur la figure n°l de l’énoncé, on voit que cela va avoir pour effet d’augmenter
l’angle a que fait la toile avec le vent incident et donc d’augmenter la force de traction de
l’aile. A l’inverse, si le surfeur veut diminuer la force de traction, il doit relâcher la barre de
navigation en tendant ses bras afin de diminuer l’angle a. Nous invitons les lecteurs à
expérimenter tout cela en pratiquant ce sport nautique fantastique qu’est le kitesurf !

5.13 Récupérateur d’eau


1) On considère que l’écoulement de l’eau dans le réservoir est parfait,
incompressible et homogène. Puisque l’écoulement est incompressible, il y a conservation
du débit volumique entre une section en A en haut du réservoir et la sortie en B au niveau
du robinet :
VaSa=VbSb
On suppose que SB « SA de sorte que la vidange soit considérée suffisamment lente pour
que l’écoulement soit quasi-stationnaire (hypothèse que l’on vérifiera a posteriori).
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 593

On applique alors la deuxième relation de Bernoulli entre les points A et B sur la même
ligne de courant :
P +V
^ ^-2 + gH = P^ +V -^ 2 +Q
p 2 p 2
avec Pa = Pb = Po la pression atmosphérique (surfaces à l’air libre) et on néglige devant
rZ d’où :
Ve=JîgH
Le débit volumique de sortie en B s’écrit alors :

On évalue numériquement le débit volumique permettant de remplir l’arrosoir :


Dv = ^ = 5,0.10^ m3.s_1
A/
et on en déduit le diamètre minimal de sortie :

d - — a' = 10 mm
ApgH
On vérifie enfin l’hypothèse de quasi-stationnarité de l’écoulement :
S B = d2
= 4.10’4« 1.
SA 4R2

Le modèle proposé est donc bien applicable.


2) En hiver, l’eau dans le réservoir risque de geler. Puisque le volume massique de la
glace est plus important que celui de l’eau liquide, le réservoir serait soumis à de fortes
contraintes qui l’endommageraient à coup sûr. Il ne faut pas oublier de vidanger (ou de
mettre à l’abri) tout ce qui contient de l’eau (tuyau d’arrosage, pompe, réservoir...).
3) Pour une hauteur h(t) d’eau dans le réservoir à l’instant t, la vitesse de sortie en B
vaut VB = y/2gh(t) . Par conservation du débit volumique, on en déduit :

VA= — VB =-^j2gh(t}
A SA B 4R2V
cZ/z
Cette vitesse est liée à la hauteur h(f) de liquide dans le réservoir par : VA =----- (le signe
dt
- tient compte du fait que h(t) diminue au cours du temps). On en déduit l’équation
différentielle vérifiée par h :

dt ar ^
On sépare les variables et on intègre entre t - 0 et T (donc pour h de H à 0) :
(•o dh d~ r-—pT ,

ce qui conduit au temps de vidange :____________________


„ 8HR2 1cin3„
T ----- . = 1,5.10 s
d2j2gH
594 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Le réservoir mettra près de 25 minutes pour se vider.


Le débit volumique en sortie varie au cours du temps (car la hauteur h diminue), mais on
peut exprimer le temps de vidange en fonction du débit initial obtenu pour la hauteur H :
7 = 2-M_
r

Le débit moyen en sortie vaut donc au cours de la vidange du réservoir.

5.14 Une expérience à faire chez soi !


1) Avec le champ des vitesses proposé, le rotationnel de V en coordonnées
cylindriques s’écrit :
rotV = Ô
L’écoulement est donc irrotationnel.
2) L’écoulement est incompressible, si bien que :

divK = 0 = l^-(r.Kr)+^ = l^-(rX)-^=2^-^


r or oz r or
C’est-à-dire :

On utilise la valeur de la vitesse à la sortie de la paille, en z = D et r = 0 :


V = -V.uz=-K2Duz
d’où :

et par suite

3) Les lignes de courant sont enfermées dans le tube de courant principal et s’écartent
à mesure que la vitesse diminue quand on se rapproche de z = 0 :

O
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 595

4) On suppose que l’écoulement est parfait, stationnaire, incompressible et


homogène. Il est en outre irrotationnel. On applique alors la première relation de Bernoulli
entre la sortie de la paille et le point A :
+ j Aœ-Zo2 = PA + ^ VairVA ~^airSh(r)

d’où la pression en A :
p P^MD+h^+x

La vitesse en A est obtenue en z = ~h(r) à la distance r de l’axe Oz :

=^(r-^+2/z(r)-wJ
d’où:

r/=S(r2+w)2)
On obtient ainsi la pression en A dans l’air :_____________________________
P ,= Po+^g(D+/>(r))+^-(4(Z)2 -»(r)2)-r2)

5) Dans l’eau au repos, on a directement, d’après la statique des fluides


incompressibles :

p(X) + ^gz = C,e


Entre le point A et la surface libre loin du trou :

d’où la pression en A dans l’eau :


\Pa = pX ^gKr')
6) L’égalité des pressions dans l’air et dans l’eau en A s’écrit :
+ *('■)) + ^AA.D1 ~ h(r)1 ) “ ^ ) = + P^h(r)

Cette relation conduit à l’équation du second degré :______________


X
-1 h(r) + -—D2 2gD
eau

4 V
. =0
L) V. Haïr J Fo

permettant d’obtenir A(r).


7) On cherche la valeur VOtmin de la vitesse Vo permettant d’obtenir un trou en r = 0,
c’est-à-dire telle que /z(0) = e. On reporte cette valeur dans la relation précédente :

On obtient alors :
596 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

A
Reau
On constate que pour D > 1 e, il n’existe pas de vitesse minimale possible car on
\ R'air J
ne peut alors pas créer de trou dans la soupe.
Un trou de rayon R est défini par h(R) = e, ce qui conduit cette fois à :
2«D2 ( A
^_p3_2g^=0
e2 + -1 e +
K Rair y 4 V
ro
On introduit la vitesse Vo.mm obtenue précédemment :

(B2-e2)U r 0 / ■
O.min
2-72]

d’où le rayon du trou dans la soupe :

R = 2^1?

En soufflant très fort, on impose Vo » V0,min. Le rayon du trou est alors maximal et vaut :
^=2a/p2 -e2

Le trou de taille maximale est obtenu dès que

5.15 Naissance de s vag u e s


1) A proximité immédiate de l’eau, l’air s’écoule le long des vagues en suivant les
ondulations de la surface libre. A une distance des vagues supérieure à H, l’écoulement
d’air n’est pas perturbé, les lignes de courant sont donc horizontales. D’où l’allure des
lignes de courant sur le schéma page suivante.
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 597

air vent à la vitesse Ko


— ►

Juste au dessus des vaguelettes, on s’aperçoit que les lignes de courant se resserrent, ce qui
signifie que la vitesse y est plus grande. La relation de Bernoulli (en considérant
l’écoulement de l’air parfait, stationnaire, incompressible et homogène) indique qu’il y a
donc une zone de dépression juste au dessus des vaguelettes (il s’agit du phénomène de
Venturi) qui a tendance à aspirer le sommet des vagues et donc à augmenter leur amplitude
(à l’inverse, il y a une surpression dans le creux de la vague). On se doute que le vent doit
être suffisamment soutenu pour que cette aspiration puisse compenser à la fois la pesanteur
et la tension superficielle.
2) En raisonnant au point A, puisque le vecteur vitesse doit être tangent à la surface
y
libre de l’eau, —— correspond à la pente de l’interface air-eau, valant en ordre de grandeur

2h
— (variation de hauteur h sur une distance D/2). Puisque h « D, l’écoulement est peut

perturbé de sorte que Vx » Ko. Au final,

. - dV ÔV
3) L’écoulement étant incompressible, Jz'v(K) - —— H---- - = 0. L’ordre de grandeur
dx dz
QV y _jz
de —— est —------ puisque la vitesse de l’air passe sur une distance D/4 de la valeur Eo
dx D/4
dV V
(milieu de la vague) à la valeur Vc (sommet de la vague). Par ailleurs, en ordre

vc-v,^ - - - -
de grandeur. On a donc — . De plus, l’écoulement est irrotationnel, donc
D/4 ~ H\ * •
H - . ôVx V-Vo ÔVZ V
----- z- = 0 . Puisque —- « —---- - et —- « —— , on a donc
Ôx ) y dz H ôx D/4
k D
. En combinant ces deux relations, on obtient H » —.

4) La relation de Bernoulli entre le point A (milieu de la vague) et le sommet de la

vague s’écrit + — = c’-~- + — (on néglige l’influence de la pesanteur sur l’air),


Pair Pair
598 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

d’0Ù Pq - pc,air = - pai^c ~ ^O2 PairV0 fre ~ ^o) = PairWz = 2PairV0 > Compte tenu

des relations établies aux questions précédentes. Il faut noter que le facteur 2 est
approximatif puisque Ton s’est contenté d’égalités en ordre de grandeur.
5) On applique la loi de la statique des fluides pour l’eau (supposée immobile) entre
h
le point A et le sommet de la vague Pç,-pc,eau ~ Peau8~ , puisque la différence d’altitude
entre ces deux points est égale à Zz/2.

6) Des deux relations précédentes, on a pc,eau - pc,air . La


, y
condition pc eau- pc air > — s’écrit donc, après simplification par h :
______ Rc
n 77"2 pz px _ PeaugD 8/
PaiPO >P^)------ ---- + — 4

7) On calcule la dérivée de F : F' (£>) = _ JL_ , qUj est nu] pOur

I 32/
Dseuil ~ . F(D) tend vers l’infini quand D tend vers zéro ou l’infini. La fonction F
V PeauS
possède un minimum pour D = Dseuih valant Fmin = yl2peaugy . En notant

2
, on voit que si To < Po)Seuii, la quantité pairVo ne pourra

jamais être supérieure à F(D) : le vent n’est pas assez fort pour amplifier les vaguelettes,
quelque soit leur taille. Par contre, si Eo est légèrement supérieur à PoiSeuji, il existera un
intervalle étroit de valeurs de D proches de Dseuii pour lesquelles le vent va amplifier les
vaguelettes. Cette amplification est empêchée par la pesanteur pour les valeurs de D
supérieures à cet intervalle, et par la tension superficielle pour des valeurs inférieures.
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 599

8) Avec pair= 1,3 kg.m-3, on trouve Dseua = 1,5 cm et FQ,seuii = 5,3 m/s ~ 20 km/h|. On
observe sur la photo que les premières vaguelettes qui se forment sont séparées d’une
distance de l’ordre du dixième de la taille de la tige, donc de Tordre de 2 cm, le vent étant
effectivement supérieur à FojSeuib condition d’apparition des vagues à la surface de l’eau.

5.16 Le risque d’aquaplaning


1) On calcule dzv(v) = —— H----- = K(t)—K(t) = Q L’écoulement est
dx dz
incompressible.

rat(v)= —— e = (O + O)?^. L’écoulement est également irrotationnel. A un endroit


k dz ôx ;
donné (x et z fixés), le vecteur vitesse dépend du temps par le facteur K(t) : l’écoulement
n’est donc pas stationnaire.
2) On montre que les lignes de courant sont des hyperboles ayant pour axe de
symétrie la diagonale x = z. Mais l’on pouvait tracer leur allure sans calcul.

3) TL ,, .. , ,, .. Dv
'' _ ’équation
, d’Euler_ s’écrit ,p---- = p----- \-{y.grad^v \ = -grad(p)+ pg . En
Dt \dt )
pratique, la nappe d’eau sur la chaussée fait quelques millimètres d’épaisseur. Sur cette
hauteur, la pression de l’eau varie très peu suivant l’altitude. On peut donc négliger la force
volumique de pesanteur pg exercée sur l’eau. A noter que la pesanteur s’applique
néanmoins sur la voiture : c’est bien elle qui est à l’origine de l’évacuation de l’eau par les
pneus.
4) L’écoulement étant incompressible, parfait et homogène, si l’on suppose de plus
qu’il est quasi-stationnaire, on peut appliquer la relation de Bernoulli entre le point
M(x, z = e(t)) et le point A(L, z = e(/)). En négligeant la pesanteur, elle s’écrit :

+ = 2(/)x2+Æ2(/)z2 et
. Or v^=^1 = K2(t)L2 + K2(t)z2 .
p 2 /z 2
1 2/ 2 2)
On obtient donc p(M,t) = p0 + ~x p qui est formule approchée de l’équation

dK
de l’énoncé dans le cas où ---- « K\ condition validant l’hypothèse d’un régime quasi-
dt
stationnaire (non valable ici).
5) Selon le principe des actions réciproques, l’eau exerce sur le pneu une force par
unité de longueur Ft orientée vers le haut. Elle peut s’exprimer en fonction de la pression de
600 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

L
l’eau le long de l’interface pneu-eau par F, = Jp(M,f)dx . En enlevant le terme dû à la
o
pression atmosphérique, on a donc :
■ F, = 1 Lk2 (/) + j [ (i2 - x2 jfc = | A2 (/) + ^-7.’ .
2 k dt JJ> 5 < dt J

Or la vitesse d’éjection vautVéj(f) = vx(x = L,z) = K(t)L . En remplaçant dans l’expression


de Fi, on aboutit bien à l’équation différentielle demandée.

dvé, 1
6) On effectue une séparation des variables. —-—-— =—dt . En posant
__L _ jz2 d
pL éj
\ pL du 1
u- Véj, on a dt, qui s’intégre en
V 3F, 1-M2 ~ L

3F, (j
Véj = 0 d’où C = 0. Finalement, ^,(0 = tanh , la vitesse en régime permanent
pL LJ

'3F,
valant Vrp ~ ---- . Le graphe suivant représente Véi(t)/VRP en fonction de t/r, avec
pL

, la tangente en 0 et l’asymptote à l’infini étant repérées en pointillé.

7) L’équation de conservation de la masse appliquée à la zone (P) s’écrit :


dm,
—-—~~Dmsortant’ °ù = jdLle^t) est la masse d’eau dans la zone (P), l
dt
désignant la largeur du pneu, et Dm!SOrtant est Ie débit massique d’eau sortant de la zone (P),
c’est-à-dire traversant la surface (S) en x = L repérée en pointillé sur le schéma de l’énoncé.
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 601

e(t)

Puisque Dmsortani = jpv.dS = fj. ^vx(x = L,z,t)ldz=fj.Véj{t)e(t)l, on obtient, en simplifiant


(5) z=0

de de 1 (t>
puxpl: L-— = -Véj(t)e(f) d’où — - — tanh e(0
dt dt t

8) On effectue à nouveau une séparation des variables — = tanhl dt , qui


e t

s’intégre en ln(e) = -ln cosh^j


k 7

e0
obtient e(t) = . Le graphe suivant représente e(t)/e0 en fonction de t/r.
cosh —
W

9) La partie du pneu au contact du sol subit les forces suivantes :


- la force de pression de l’air à l’intérieur du pneu,
- la force de pression de l’air dans toutes les aspérités sous le pneu,
- la force f exercée par le reste du pneu,
- les réactions du sol au niveau des différentes surfaces réelles de contact,
dont la résultante est notée ^Nj = N.
j

La force f étant principalement horizontale et l’air dans les différentes aspérités exerçant
une force de pression sur quasiment toute la surface S (puisque la surface réelle de contact
est négligeable devant S, typiquement 1% pour information), la projection des forces selon
la verticale donne -PiS + poS + N = O en se plaçant à l’équilibre. Par ailleurs, la loi de la
quantité de mouvement appliquée à la voiture entière donne -Mg + 4N = o, puisque la
602 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

voiture a un mouvement uniquement horizontal et elle possède quatre roues ! La


combinaison des deux relations donne bien le résultat de l’énoncé.
10) La voiture entre en contact avec une nouvelle zone de la nappe d’eau lorsqu’elle
L
aura parcouru une distance Z, c’est-à-dire au bout d’un temps r0 = —
U)

1
11) L’aquaplaning se produit si t>Tq , i.e. >— Or

FJ = N = = (p,p0 )S avec S = Ll . Il y a donc risque d’aquaplaning pour

| 3
, i-e. nad>~.
W,-.Po)

Q 7
12) La vitesse maximale vaut . Avec p = 10 kg.m', on trouve

Vmax de l’ordre de |90 km/h.


13) L’étude précédente est valable pour un pneu lisse sans motif et n’a donc pas pris
en compte la présence de rainures à la surface du pneu. Leur rôle est de permettre une
évacuation plus rapide de l’eau et ainsi d’éviter l’aquaplaning. En France, la profondeur
minimale des rainures des pneus de voiture est de 1,6 mm (les pneus possèdent des témoins
d’usure pour vérifier). Dans certains modèles de pneu, les rainures principales sont courbes,
comme c’est le cas sur la photo. Afin d’évacuer efficacement l’eau, la roue doit alors
tourner dans le sens où l’eau est entraînée vers les bords du pneu. En marche avant, la roue
sur la photo doit donc avancer vers nous.

évacuation de
l’eau par les
rainures

5.17 Avancée d’un bouchon


1) Pour respecter les distances de sécurité, le véhicule situé derrière doit mettre un
temps r pour parcourir la distance d{. D’où dt - vtr .

2) On applique la loi de composition des vitesses entre le référentiel et le


* *
référentiel de la route = Vj - Vy et v2 = v2 ~ vf •
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 603

3) En amont de la zone de ralentissement, il y a un véhicule tous les dx+dQ. Les


véhicules entrant dans la zone de ralentissement pendant un temps T sont les véhicules
*
situés en amont de cette zone sur une distance Vj T. Sur cette distance, les véhicules sont au
v^T N
nombre de Nentrant = — ---- . Le débit de véhicules entrant vaut donc —=
Jj+t/o T
*
V2
De même, le débit de véhicules sortant vaut
di+dQ

4) Si le nombre de véhicules est constant dans la zone de ralentissement, la


conservation du nombre de véhicules impose que le débit entrant dans la zone est égal au
* *
vï~vf v2~vf
débit sortant. On a donc ——— = ——— , c’est-à-dire —---- <- = —---- 2_ , en
dx + 6?2 + d^ Vj-r + d0 v2t + d0
d<
Un ---------------------------------
développant et en simplifiant, on aboutit à vf =----- . On note que la zone de
------------------------------------- ;--------------------------------------------------------------------------
T
--------------------------- +
ralentissement remonte la file de véhicules! (vy< 0) à une vitesse qui ne dépend pas de la
densité du trafic (du moment que le trafic est congestionné et que les conducteurs
respectent les distances de sécurité). AN : -Vy= 2 m/s = 7 km/h.

5.18 Usine marémotrice de la Rance


1) L’heure des lignes cotidales augmentant d’ouest en est, l’onde de marée avance
dans la manche d’ouest en est.
2) La France se situant dans l’hémisphère nord, le vecteur rotation de la Terre dans le
référentiel géocentrique possède une composante positive selon la verticale locale. La force
de Coriolis appliquée à une masse m d’eau de vitesse v dirigée vers l’est, d’expression
Fic= -2mQ a v, possède donc une composante horizontale orientée vers le sud. Ainsi, à la
marée montante, la masse d’eau entrant dans la manche et donc allant vers l’est est déviée
vers le sud, c’est-à-dire vers les côtes françaises, ce qui explique un plus fort marnage côté
français qu’anglais.
3) Le site de la Rance possède deux avantages : l’estuaire est large et long (de l’ordre
de 10 km de long sur 2 km de large d’après la photo aérienne). Donc, lors des marées
hautes, l’estuaire, en se remplissant, stocke une grande quantité d’eau. Une partie de
l’énergie potentielle de pesanteur de celle-ci va être prélevée par l’usine marémotrice lors
de la vidange de l’estuaire à travers le barrage. Le second avantage du site est son marnage
très élevé, entre 10 et 11 m pour un coefficient de marée égal à 95 d’après le schéma des
lignes d’iso-mamage. Ceci peut s’expliquer par un effet de focalisation de l’onde de marée
dans le golfe de Saint-Malo : l’onde de marée se propageant à énergie constante sur une
largeur de plus en plus faible, son amplitude augmente au fur et à mesure de son avancée
dans le golfe.
4) L’eau étant incompressible, il y a conservation du débit volumique dans la
conduite. En l’écrivant juste avant et après le bulbe, on a VAS = VBS. La section étant la
même, on en conclut VA-VB.
604 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5) L’écoulement étant parfait, stationnaire, incompressible et homogène, on peut


appliquer la relation de Bernoulli sur une ligne de courant reliant un point M à la surface
T/r2 TT 2
libre de l’eau côté fleuve et un point juste avant la turbine : + -2£ + ghA = +—+0 .
X? 2 2
La section du fleuve étant très grande devant la section de l’ensemble des conduites du

7) A partir du système fixe et ouvert (S) correspondant à l’eau entourant la turbine et


délimité par les traits pointillés, on introduit le système (S*) fermé et mobile qui :
- à la date i, est formé de (S) et de la masse dme d’eau qui rentre dans (S) entre t et
t+dt,
- à la date t+dt, est formé de (S) et de la masse dms d’eau qui sort de (S) entre t et
t+dt.

On applique le théorème de l’énergie cinétique au système (S*) entre les dates t et t + dt :


Ec{S*^ '^c(S'*)(0 ^^pression + ^^lurbine-reau •

1 7 1 7
Or Ec(S^(.t) = Ec(S)(.t)+^clmeEA et Ec(S^)(t + dt) = Ec(S)(t + dt) + -dmsEp • Puisque l’on

s’est placé en régime stationnaire, Ec($j(t + df) = E^Çf) et dms =dme. Comme =Fg,
on en déduit que Ec($*y(t + df)- Ec(S* )(0 = 0. Le travail des forces de pression en amont
vaut ^Epressionamont = +PASEAdt celui en aval vaut ^pressiopava^-PB^B^ ■ Enfin,
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 605

^turbin^eau =-^eau-^turbine^~Pdt si r°n néglige les pertes dues à la viscosité. Ainsi,

1V2 - VAVA L psL* -1 kH qui s’annule pour :

3
(2 V
cette vitesse, la puissance est maximale et vaut pmax=ps
U J
A titre d’information, la courbe ci-après représente P/Pmax en fonction de ^A- , avec
PA,max

En pratique, on peut faire varier la valeur de VA en modifiant l’inclinaison des pales de la


turbine. Une augmentation de l’angle que font les pales avec la section de la conduite
entraîne que l’eau passe plus facilement à travers la turbine et fait donc augmenter VA.
9) En prenant un marnage h — 10 m (voir question 3) et sachant que la section vaut
. 2)2
= 22 m2, on obtient Pmax = 11,6 MW. On trouve donc légèrement plus (de l’ordre
ô — 71------
4
de 15%) que la puissance nominale par bulbe, égale à 10 MW, ce qui est très satisfaisant
dans la mesure où le modèle utilise plusieurs approximations.
10) Le nombre de turbines d’une usine marémotrice est fixé par le volume d’eau que
peut stocker le réservoir en amont du barrage. En effet, pour optimiser l’installation, il faut
la dimensionner pour que le réservoir (ici l’estuaire de la Rance) se vide en environ 6
heures de temps, correspondant à la durée entre une marée haute et une marée basse.

5.19 Résistance au roulement sur sol


mouillé
1) Pour garder le contact avec la chaussée, les pneus avant de la voiture doivent
évacuer l’eau située sur la chaussée. On suppose que l’eau est évacuée essentiellement vers
l’avant (en pratique, elle doit également être évacuée sur les côtés pour que l’eau
s’accumule pas devant le pneu). On raisonne dans le référentiel (Rv) lié à la voiture, en
translation rectiligne uniforme à la vitesse par rapport au référentiel terrestre. Dans ce
référentiel, l’eau sur la chaussée arrive sur le pneu à la vitesse Fq-
606 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

système (S*) à t système (S*) à t+dt

En notant (S) le système ouvert formé par l’eau piégée sous le pneu, on définit le système
(S*) fermé qui :
- à la date t, est formé de (S) et de la masse dme d’eau qui rentre dans (S) entre t et
t+dt,
- à la date t+dt, est formé de (S) et de la masse dms d’eau qui sort de (S) entre t et
t+dt.
On fait deux hypothèses simplificatrices : dans le référentiel (Rv), la vitesse d’évacuation
de l’eau est approximativement horizontale et à peu près égale en norme à la vitesse
d’arrivée de l’eau 70. On applique la loi de la quantité de mouvement au système
(S*) projetée sur l’horizontale Ox dans le référentiel (Rv) galiléen :

Fx,pression+Fx,voiture, ^x,pression désigne la composante horizontale de la


résultante des forces de pression de l’air et de l’eau entourant (S*). Seule l’eau piégée sous
le pneu est en surpression : la pression tout autour de (S*) est égale à la pression
atmosphérique qui est uniforme. On en déduit Fx,pression-^ • De plus,
Fx,voitur^eau = ~Fx,eau-+voiture d’après le principe des actions réciproques. Par ailleurs,
77x(5*)(O = Rx(5)(O + ^e(-Eo) et px^}(t + dt)^px(s)(t + dt)+dmsV0 . Le régime étant

stationnaire dans le référentiel (Rv), px($)(t+df) = p^tf) et dms -dme = pelV^dt, où p


désigne la masse volumique de l’eau, e l’épaisseur de la couche d’eau et l la largeur du
uPx(S*\ 2
pneu. D’où —-— = 2//eZE0 . En prenant en compte les deux pneus avant, on en déduit
dt
que, sur un sol mouillé, l’eau exerce sur la voiture une force résistante (de sens opposé à
2
Ox) égale en norme à Fmouillé -^pelV^ . Avec 1 = 195 mm, e = 3 mm, Pq = 28 m/s et
p = 103 kg.m'3, on obtient = 6.102 N.
2) Avec une nappe d’eau de 1 mm seulement, la résistance au roulement sur sol
mouillé est 12 fois plus grande que sur sol sec ! Pour calculer la force totale de résistance
au déplacement de la voiture, il faut également prendre en compte la force de tramée
exercée par l’air. Le nombre de Reynolds de l’écoulement d’air autour de la voiture vaut
7?e = _ Avec Pair - 1,3 kg.m'3 (peut se retrouver avec la loi des gaz parfaits avec
7air
= 29 g.mof1) et 77=1,6 m, on obtient 7?e = 3.106 > 103. L’écoulement étant donc
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 607

1 2
clairement turbulent, la force de trainée de l’air est de la forme Fair = — CxpairLHVÇ} , où L

désigne la largeur de la voiture. En prenant un coefficient de trainée Cx de 0,3 (valeur


typique pour une voiture), on obtient |Fa;r= 5.102 N|. Fmouiiié est donc du même ordre de
grandeur que Fair : cela signifie que la voiture va consommer nettement plus de carburant
sur sol mouillé, ce qui explique l’importance d’un bon drainage de la chaussée (évitant
également les risques d’aquaplaning).

5.20 Un Ecureuil au plafond...


1) L’écoulement étant incompressible (la vitesse du fluide est très faible devant la
vitesse du son dans l’air), il y a conservation du débit volumique. Le rotor permet
d’augmenter la vitesse de l’air si bien que V2 > Vo, ce qui implique alors que S2 < So. La
section du tube de courant est donc plus faible en aval de l’écoulement qu’en amont,
justifiant le schéma proposé.
En régime stationnaire, le débit massique est le même à travers toute section du tube de
courant. Celui-ci peut s’exprimer par la relation :

2) La viscosité ne peut pas être négligée près du rotor, c’est-à-dire entre les points A
(juste au-dessus du rotor) et B (juste en dessous). On peut cependant supposer que
l’écoulement est parfait entre le point Ao en amont et le point A d’une part, et le point B et le
point Bo en aval d’autre part. L’écoulement est en outre stationnaire, incompressible et
homogène. On applique alors la deuxième relation de Bernoulli sur chaque ligne de courant
(le long de l’axe du tube de courant), en négligeant la différence d’altitude entre les points :

p v2 p v2
entre AoetA : atm + _L_ =
/? 2 2
„ P y2 P y2
entre B et B 0 ; _£. + -1- = atm + _2—
p 2 p 2
On en déduit la différence de pression :

Avec V2 > Vo, on a PB> Pa et la force de portance est dirigée vers le haut, permettant à
l’hélicoptère de voler !
3) On effectue un bilan de quantité de mouvement pour une quantité de fluide dans le
tube de courant que l’on suit entre t et t + dt \

Quantité de mouvement à l’instant t : p(t) = p0(t) + DmdtV0


Quantité de mouvement à l’instant t+ dt\ p(t + dt) = p0(t + dt) + DmdtE,
608 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

d’où la variation de quantité de mouvement du fluide, en remarquant qu’en régime


stationnaire la quantité de mouvement dans le volume commun p0 ne dépend pas du
temps :
dp = o„(v2-v;)dl
On applique alors le théorème de la résultante cinétique à l’air dans le tube de courant à
l’instant t. Le système est soumis aux forces de pression atmosphérique qui s’exercent sur
toute la surface du tube de courant, à son poids et à la force exercée par le rotor sur l’air
(qui n’est autre que -F ). En négligeant la pesanteur sur l’écoulement, il reste (les forces
de pression atmosphérique se compensant complètement) :
dP —
-F -F
JF rotor —> air — JF
dt
d’où :

—► >
C’est-à-dire, en projection sur ez :

En remarquant que Dm — pSVx, on en déduit simplement l’expression de V/ :


y +y
y =FlFFl
1 2
4) La puissance mécanique reçue par l’air est due à la force exercée sur l’air par le
rotor F rotorsair qui met l’air en mouvement à la vitesse :

P — Frotor—>air •
c’est-à-dire :

pFpsy2+r,){v22-y)
5) Le premier principe appliqué à l’air en écoulement unidimensionnel stationnaire
dans le tube de courant s’écrit, en négligeant la pesanteur :
f y2 y2\
D h2-h0+^------ =P x th +Pméca
k 2 27
L’évolution de l’air est supposée adiabatique (les échanges thermiques n’ont pas le temps
de se faire avec l’extérieur) et on néglige l’élévation de la température de l’air au passage
du rotor (l’enthalpie du gaz parfait reste alors inchangée), si bien qu’il reste :

Pmeca
. =Dm
l2 2 J
c’est-à-dire :

p=p^Fpsy+v,)y;-vp
Le bilan thermodynamique nous conduit au même résultat que précédemment.
CORRIGES CHAPITRE 5 Mécanique des fluides 609

6) Les vitesses de l’air étant mesurées dans le référentiel de l’hélicoptère, l’air en


amont a une vitesse :

Pendant la phase ascensionnelle à vitesse constante, la force de portance compense


uniquement le poids de l’appareil et de ses passagers :
F + mg = Ô

d’où, en projection sur ez :

On en déduit :

Enfin, on obtient la vitesse Ey :


V +v
V, = —---- -, c’est-à-dire :
2
La puissance du rotor vaut alors :
1 2 h 2mg + v2
pS J

P = mgVY, c’est-à-dire : P-
2 H 2mg+v2
pS J
7) On constate qu’il faut de plus en plus de temps pour que l’hélicoptère monte en
altitude. On estime ainsi la vitesse ascensionnelle moyenne aux altitudes intermédiaires
1 500 m, 4 500 m et 7 500 m en calculant le temps mis pour monter de 3 000 m à chaque
fois :

Altitude 1 500 m 4 500 m 7 500 m


Vitesse moyenne 21,3 m.s-1 18,2 m.s 1 11,5 m.s-1

La vitesse ascensionnelle diminue à mesure que l’on monte. La diminution de la densité de


l’air avec l’altitude rend en effet le rotor moins efficace pour porter l’appareil. D’autre part,
la raréfaction de l’oxygène diminue le rendement du moteur.
8) Au niveau du sol, on peut considérer la vitesse de décollage maximale
V= 21,3 m.s_1 (puisque c’est un record de vitesse ascensionnelle). La puissance mécanique
maximale utile délivrée par le rotor vaut alors :

p_rFS_
2 H 2mpSs+y2 ) = 352kW
On aura calculé la masse volumique p en considérant l’air comme un gaz parfait
MP0
= 1,3 kg.m-3
RT0
Cette puissance mécanique est inférieure à la puissance annoncée de 623 kW. Il faut en
effet tenir compte des frottements de l’air sur les pales du rotor qui consomment une partie
non négligeable de la puissance du moteur. Le moteur principal alimente également tout
610 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

l’appareil en énergie et ainsi que le rotor de queue. Le rendement du moteur est le rapport
de la puissance mécanique utile sur la puissance dépensée, c’est-à-dire :
352
= 56,5%
consommée 623

Près de 45 % de la puissance totale délivrée par le moteur ne sert pas directement à la


propulsion de l’appareil.
9) Pour un vol stationnaire, l’air en amont de l’appareil est cette fois au repos : K= 0.
La puissance nécessaire pour un vol stationnaire à l’altitude z vaut dans ce cas :

10) Dans le cadre du modèle de l’atmosphère isotherme, l’équilibre d’une particule


de fluide impose :

Mp
— = ~Pg avec p =
dz RT.
d’où l’équation différentielle :
dp ! Mg
p=0
dz RT0
On intègre cette équation en posant p(G) - Po :
Z
p(z) = Poe H où

On en déduit la masse volumique à l’altitude z :


MP --
p(z) =—°-e H
RT0

11) A cette altitude, la puissance mécanique maximale vaut Pmax = 211 kW. On en
déduit la masse volumique par la relation :

= 0,40 kg. m'3

L’altitude maximale vaut alors :


( p(0)^
soit numériquement : zmax =9,4 km

On retrouve tout à fait le bon ordre de grandeur pour un record d’altitude en hélicoptère !
CORRIGES CHAPITRE 6
ELECTROMAGNETISME

——

6.1 Coût d’une ligne électrique


1) Par définition, la résistance du câble est le rapport R =

section 5

f intensité I A
1
1
—!—► 7 >
potentiel VA 1 _ V 1 potentiel VB
1

_______________ V
<---------------------------------------------------------------------- >
L
◄-----------------------------------------------------------------------
tension UR = VA - VB

Le vecteur densité de courant à l’intérieur du câble est tel que Z= J j.dS. Le courant
section

circulant selon la direction du câble, j et dS sont colinéaires. En négligeant les effets de


bords (et l’effet de peau si l’on est en courant alternatif), on peut considérer que j est
uniforme sur une section. On a donc I = J jdS - jS ■ Puisque la section est la même tout
section

le long du câble, on en déduit que le vecteur densité de courant j est uniforme dans tout le
È
câble. Le câble étant conducteur, la loi d’Ohm s’écrit j =— (résistivité p, inverse de la
P
conductivité y). On en déduit la différence de potentiel d’un bout à l’autre du câble
B B I I
UK=VA-VB=jÊxff=j
p — dl = p — L, puisque le champ électrique est colinéaire au
A A

déplacement dï (selon l’axe du câble) et que la quantité à intégrer p— est uniforme le


S
n L
long du câble. On en déduit R ~ p— .
S
612 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

2) La masse des deux câbles valant 2/aSL, le coût de construction de la ligne vaut
2K/J.SL. Pendant une durée r, l’énergie fournie aux utilisateurs vaut P t. Pendant le même
laps de temps, l’énergie dissipée dans les deux câbles par effet Joule vaut 2RI t , ce qui
représente une coût financier de 2cpRI t (on ne fait pas la distinction ici entre coût de
production et prix de vente). Le coût financier total de transport d’énergie dans la ligne par
unité d’énergie transportée vaut donc :
2KpSL + 2cpRI2T
~ Pt

Or la puissance fournie aux utilisateurs vaut P=UI. Avec R = p—, on a donc bien :
S
„ 2KuSL n LP
C =—— + 2c p---- -
Pt p SU2
3) C est une fonction croissante de K et de L : de manière évidente, le coût d’une
ligne augmente avec le prix des matériaux et la longueur de la ligne. C est une fonction
décroissante de r et de U : on diminue le coût d’une ligne en augmentant sa durée
d’utilisation, permettant ainsi de mieux rentabiliser sa construction. D’autre part, le
transport de l’électricité sous très haute tension permet de diminuer l’intensité parcourant
les câbles et ainsi de diminuer les pertes par effet Joule, abaissant le coût de la ligne.

4) En posant x = P/S, on étudie la fonction . La dérivée

vaut :

C'(x) = - _L -|---- p£_ La dérivée est nulle pour xm = U


T X U
minimum puisque C"(xw) > 0. La figure suivante donne l’allure de C(x).

Il existe donc un rapport P/S = xm permettant de minimiser le coût de la ligne C, celle-ci

valant . Pour cette valeur de P/S, le coût de construction ^KpSL est


CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 613

2c pLP1?
bien égal au coût cumulé des pertes par effet Joule —-—-— , ce qui démontre la loi de
St/2
Kelvin.
5) De l’expression de Cmin, on constate que, pour réduire au mieux le coût de la ligne,
il faut choisir le matériau pour lequel la quantité Kpp est minimale. Il faut donc un matériau
de faible résistivité, tout en ayant une masse volumique et un prix d’achat à la tonne faibles.
En prenant en compte uniquement le coût de la matière première constituant les câbles, le
rapport ^AX?)aiuminium vaut 0,13. L’aluminium est donc nettement plus avantageux car,

même s’il est moins bon conducteur d’électricité, il est beaucoup moins dense et moins cher
que le cuivre.

6) Sachant que 1 kWh = 3,6.106 J, on trouve, avec de l’aluminium, Popt = US


CPP^
de l’ordre de |800 MW|. C’est en effet l’ordre de grandeur de la puissance transportée par les
lignes THT de 400 kV. Le coût de 100 km de la ligne vaut Cmin = 2.10’10 €/J, c’est-à-dire
environ 0,08 centimes d’euro par kWh : cela représente de l’ordre du 1% du coût de
production. La chute de tension d’un bout à l’autre de la ligne vaut :
T P
2RI = 2^|—= 3 kV, qui reste une chute faible comparée à 400 kV.

6.2 Risque d’électrocution par le sol


1) On introduit un repère sphérique de centre O, le point d’impact de la foudre.

Le vecteur densité de courant est radial et sa norme ne dépend que de la distance r au point
O. Il s’écrit ainsi / = j(r)ur. Sans accumulation de charges dans le sol (sol supposé neutre),
le courant traversant la demi-sphère (S) de centre O et de rayon r vers l’intérieur correspond
au courant montant dans la foudre. On a donc I = - J j.dS , le vecteur surface dS - dSur
(S)
614 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

9
étant orienté vers l’extérieur. Puisque j(r) est uniforme sur (S) de surface 2nr , on peut

écrire I = -j(r)2m . Au final,

2) La loi d’Ohm locale dans le sol s’écrit j = yÊ, d’où E = -grad(v)=-------- yür.

On en déduit que le potentiel électrique V ne dépend que de r (puisque le gradient est selon

ü ) et que =, d’où K(r) =--- -—l-C. A l’infini, on pose K(oo) = 0 = C ce qui


dr 2ym 2ym

permet d’écrire K(r) =-------- . Les surfaces équipotentielles sont des demi-sphères de

centre O.
3) La différence de potentiel entre les pieds de la personne valant
AK = v(d + p)-V(d) , le courant traversant la personne vaut
_ AK I fl 1 I P
1 travers ~ puisque p « d. La condition I < Imax est
2ynR \^d d + p? 2prR d2

donc équivalente à d > dmin = P I


îmax

4) Avec les valeurs fournies par l’énoncé et en prenantp = 0,3 m,


on trouve \dmin = 15 m. On voit donc bien qu’une personne située à quelques mètres d’un
tronc d’arbre isolé (arbre qui va attirer préférentiellement la foudre par effet de pointe)
risque une électrocution. Même si cela permet d’être à l’abri de la pluie en cas d’orage, il
est très risqué de s’abriter près d’un arbre isolé : il y a réellement danger de mort !

6.3 Prospection par mesure de résistivité


1) Par la même démarche qu’à la première question du problème précédent et en
notant ûx le vecteur unitaire colinéaire à AB, le vecteur densité de courant en P lorsque

seule l’électrode A est au contact du sol vaut jA =---- (le courant rentre dans le sol en
2m
A). Puisque BP = 3d-x et que le courant sort du sol en B, le vecteur densité de courant en
P lorsque seule l’électrode B est au contact du sol vaut jB =——On a donc
2æ(3<7 —x)2

- - I 1 'l
J =Ja+Jb =—

V
2) Le voltmètre mesure U = - F# = | ^-dl ■
M
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 615

D’après la loi d’Ohm locale, Ê = — = ^. D’où :


Y

u= I 4±+
x=2d -\2d
1 , P
Pi1 1 i pL (--
1 C
+ 1 + 1--
dx=—----- 1-
2^%2 (3c/-jc)2? 2k x 3d-x\d 2nd l 2 2
x=d

On obtient bien que p - 2nd^ = papp. La quantité 2nd — correspond bien à la résistivité

du sous-sol si celui-ci est homogène.


3) La résistivité des vestiges étant infinie, le courant ne peut pas passer à travers eux.
On en déduit l’allure suivante des lignes de courant.

La présence des vestiges en pierre réduit la zone dans laquelle le courant peut se répandre
dans le sous-sol entre les électrodes A et B. Le courant devant circuler sur une section
effective plus petite, cela a pour effet d’augmenter la résistance R = UH entre les points A
et B, et donc la résistivité apparente qui lui est proportionnelle.
4) A une distance x >> e de l’électrode A supposée seule, on peut considérer que le
courant injecté dans le sous-sol est réparti de manière uniforme sur la surface latérale du
cylindre de rayon x et de hauteur e (voir schéma suivant). On a donc
I - jA(x)Slatérale = jA(x)2Kex . La nouvelle expression du vecteur densité de courant créé

par l’électrode A est donc jA = —— ux.


2k£x
616 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Par le même raisonnement qu’à la lere question, le vecteur densité de courant total
1 >
(électrodes A et B) vaut j = jA + jB- — Üx. Le voltmètre mesure dans ces
x=1d

conditions U= J X fl ! 1
3d-X;
dx -
2æe
[ln(x) - ln(3<7 - x^f = — ln 2 . La résistivité

x=d

apparente vaut donc papp = 2W — = 21n 2—p .


I e
5) Lorsque d» e, l’expression précédente montre que papp est proportionnelle à d, ce
que l’on observe bien sur le graphe pour les grandes valeurs de d. La mesure graphique du
coefficient directeur de l’asymptote donne environ C= 33 ± 3 Q. Or ce coefficient a pour
expression théorique 21n2 — . Sachant que papp correspond à p pour les faibles valeurs de d
e
(devant e), la lecture du graphe nous indique que p = 60 ± 5 Q.m.

On en déduit l’estimation de la profondeur des vestiges : e = 21n2— = |2,5 ml avec une


C —3
r ACŸ
incertitude telle que — = < C ) (les mesures de p et C étant indépendantes),
e VP)
c’est-à-dire Ae = 0,3 m.

6.4 Electro-érosion par fil


1) On applique le théorème de Gauss à la surface (S) repérée en pointillé. Il s’agit
d’un demi-cylindre de rayon r compris entre d/2 et D/2 et de longueur L.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 617

fil au potentiel
C7> 0

Le milieu étant polarisable, on remplace e0 par le produit e^0 d’où { ËdS = -^=— , où Q est
(5) r 0
+
la charge portée par la partie inférieure du fil (représentée par des + sur le schéma). Sur le
rectangle coupant en deux le fil (surface (5^) représentée sur le schéma), le vecteur surface
est perpendiculaire au champ électrique, comme illustré au point A. Donc ËdS = 0. De
. • . ■ ' O’,)
même, sur les deux demi-disques avant et arrière refermant le demi-cylindre, le vecteur
surface est perpendiculaire au plan de la feuille, donc au champ électrique. Au final,
J ËdS = j ËdS = j EdS = E(r)SB = E(r)7trL , puisque, sur la surface (Sg), le champ
(5) (Vfi) (5S)
électrique est colinéaire au vecteur surface, comme illustré au point B, et il est uniforme (en
norme) sur toute cette surface puisqu’il ne dépend que de r. On en déduit £(r) = ——— .
7isrsQLr
Puisque Q est indépendant de r, le champ électrique est bien de la forme K/r.

2) On exprime la différence de potentiel entre le fil et la pièce à découper en fonction


p
de la circulation du champ électrique. U = VF -VP = J Ë.dï . On choisit un point F du fil et
F
un point P de la pièce situés sur un même rayon (voir schéma de la question précédente) de
sorte que le déplacement dl soit radial. On a donc :

U= $E(r)dr = j — dr = ^[ln^/f d’où


d!2 d!2
618 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

3) Le champ électrique est le plus faible à proximité de la pièce à découper et vaut


EU
F, , =
bords -—r— . L’arc électrique se produit si Emin > Empt, ce qui impose une différence

de potentiel minimal Umin - Erupt . Avec Erupt = 107 V.m'1, on trouve Umin - 35 V.

4) Le fil va subir, tout comme la pièce, les arcs électriques et va donc également
perdre progressivement de la matière. Lors de la découpe, on doit donc remplacer en
permanence le fil abimé par du fil neuf sous peine de voir le fil être coupé très rapidement.

6.5 Effet couronne


1) La tension maximale du câble Cl vaut [ËÔj. A cet instant, les tensions des câbles C2
Lo
et C3 sont identiques et valent - — .

2) Exploitons dans un premier temps les propriétés de symétrie du câble Cl. Le plan
contenant le point M et l’axe du câble est un plan de symétrie pour les charges que contient
le câble. On en déduit que E(M) doit être contenu dans ce plan. Il en est de même pour le
plan contenant le point M et perpendiculaire l’axe du câble (car considéré comme
infiniment long). On en conclut que E(M) est contenu dans l’intersection de ces plans : il
est donc radial. Par ailleurs, les charges à la surface du câble sont invariantes par translation
selon l’axe du câble et par rotation autour de cet axe. Ces invariances doivent se retrouver
pour le champ électrique créé par le câble Cl qui ne dépend donc que de la distance r au
centre de ce câble. On introduit un cylindre (C) ayant pour axe celui du câble Cl, de
longueur L et de rayon r. La partie du câble à l’intérieur du cylindre (C) (représentée en
gras sur le schéma page suivante) contient la charge Q = AiL. Le théorème de Gauss
appliqué à (C) s’écrit :

{È.dS = —, la surface (S) du cylindre pouvant se décomposer en deux disques de


J
(5)
£-0 0

surface Sdisque = m'2 et une surface latérale Siat = 2nrL . Le vecteur surface dS sur les
disques est selon l’axe du cylindre, donc orthogonal au champ électrique qui est radial.
Ainsi, J ËdS - 0. En revanche, le vecteur surface dS sur la surface latérale est colinéaire
(Sdisque)
au champ électrique, d’où ^EdS = E(r}Siat puisque le champ électrique est
(^) (5ta)
uniforme sur la surface latérale (car r y est constant). Au bilan, on a montré que

^(Ci) - Ur (après avoir simplifié par L).


CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 619

3) Le champ électrique et le potentiel électrostatique créés par le câble Cl sont reliés


par= -gradty\). Du formulaire du gradient, on en déduit que V\ ne dépend que de r
puisque le gradient est selon ûr (on le savait déjà du fait des invariances évoquées à la

question précédente) et que —f- = -—-1— , relation qui s’intégre en


dr

ln(r) + C, où C est une constante quelconque.

4) Le calcul étant le même pour les deux autres câbles, il suffit juste de changer r en
la distance r2 et r3 qui sépare le point M des axes des câbles respectivement C2 et C3.
Puisque le point Mest situé sur l’axe de symétrie (A) et que les câbles forment un triangle
620 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Par ailleurs, la charge des câbles étant proportionnelle à leur tension, compte tenu des

résultats de la lere question, on a A = A ~ ~ ■ On en déduit que les potentiels créés par

les câbles C2 et C3 : E2(M) = V3(M) = +-—— lnf y/d2 +r2 —rdy[3 + C'.
4^£ q
TZ-fin k 7

5) Par le principe de superposition, le potentiel total créé par les trois câbles vaut :
X . — _ r— \

AY) = Vx(AT) + V2(M) + r3(M) = + -A_ln ±d +..r ~rdd3


+ C"
r
k 7
La condition Ktor(Af) -» 0 entraîne C’-0, d’où :
r—>oo
1 ^d2+r2-rd43
K„,(Af) =+A-ln
27VSq r
k 7
6) Si le point M est à proximité immédiate du câble Cl, r-R et Etor(A/)=F0
(potentiel du câble Cl). Par injection dans la relation précédente et puisque d»R,
\ d2 +R2 - Rdj3 ainsi = 2^o A)
lnl

7) Pour une tension sinusoïdale d’amplitude Fo, la valeur efficace de la tension vaut
—X ■ Pour la ligne THT envisagée, 70= 5,7.105 V. A proximité immédiate du câble Cl, le
•v 2
champ électrique créé par ce câble est nettement plus grand que celui créé par les deux
autres câbles (puisque le champ est inversement proportionnel à la distance au centre du
câble et que d » R). En reprenant les résultats des questions 2 et 6, le c ramp électrique à

proximité du câble Cl vaut donc en norme A . AN : on trouve


Esurfac‘

Esurface = 6,2.106 V.nf1 = |62 kV.cnf1.

8) On désire qu’à une distance R + e du centre du câble, le champ électrique ne


y
dépasse pas Emax = 2Q kV.cm . Il faut donc que —y— <Emax , d’où

7p 7
.surface ]
e > emin —«= F
AN : emm - 4,2 cm. Ce résultat semble
k max J
max

correspondre à la photo de l’énoncé.


CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 621

6.6 II y a de l’orage dans l’air...


1) La distribution de charges est invariante par translation le long des axes Ox et Oy,
si bien que le champ électrique ne dépend que de la variable z. Tout plan vertical passant
par le point M est un plan de symétrie de la distribution de charges. Le champ électrique en
M appartient à tous ces plans et est donc porté par ez . On recherche ainsi le champ

électrique sous la forme : = E(z) ez .

2) On applique le théorème de Gauss en utilisant un cylindre vertical de base S,


compris entre z = 0 et z < h. On obtient ainsi :

$ É.û» = avec = psolSz


cylindre
so
Le flux de E à travers la surface du cylindre ne fait apparaître que les flux à travers la
surface S en z = 0 et en z :
$ E.dS = E(z)S - E(O)S = E(z)S car E(0) = 0
cylindre

Finalement, le champ électrique dans la zone 0 < z < h s’écrit : E{z) = ^2Lz

On retrouve ce champ électrique par application de l’équation de Maxwell-Gauss :

et par intégration : E(z) car .Ê'(O) - 0


dz
On connaît la valeur du champ électrique en z ~ : E(h) - 65 kV.m si bien que :

h
La charge totale contenue dans la couche d’épaisseur h près du sol vaut alors :

3) Pour h<z<hi l’équation de Maxwell-Gauss s’écrit, puisque p(M) = 0 :

—= 65 kV.irT1
dz eo

4) La densité volumique de charge varie linéairement dans le nuage :


p(z) = Az +B avec = -pQ et pQt^ = +x?0, si bien que :

p(z) = ^:(2z-(hl+h2))
il

5) On applique l’équation de Maxwell-Gauss dans le nuage <z< '■

(2z-(A1+A2))
dz So £ori
622 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

puis, par intégration :


E(z) = -^(z2 ~(hl+ h2)z^ + K où K est une constante d’intégration
£qH
Le champ électrique étant continu dans l’espace (car la distribution de charges est
volumique), on obtient K à l’aide de la valeur du champ électrique en z = h] :
lf , hJrA
E(h.) = ^-h d’où : K = — Psoih + Pv-7Ë
£0 H )
Finalement, le champ électrique dans le nuage vaut :


Psoih+P0^-^
=A- [z2 -(h^+hjz

+
|
£qH

01
O
6) Le champ électrique est linéaire pour 0 <z<h, constant pour h<z<hi et
parabolique dans le nuage pour hi<z<h2'.

\+h2
correspondant en fait au champ électrique en --------

-^^-ZOOkV.m-1
J
En utilisant la forme obtenue pour le champ électrique dans le nuage, on aboutit à :
A=^(^_+A.,Ù = 1.2.10-’C,m-3

La charge totale portée par chaque moitié du nuage s’écrit :

Q= p(z)Sdz = - f 2 p(z)Sdz c’est-à-dire:

Cette charge semble très faible pour un nuage de cette taille... en fait le Coulomb est une
unité très « forte » !

8) Le potentiel électrostatique 7(z) est défini par la relation : E = -grad L, c’est-à-


dV
dire ici : E(z) =------ . On obtient directement V(z) par intégration dans chaque zone :
dz
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 623

V _ Psol
z donc : E(z) = -^z2 car K(0) = 0
Z 8^ 2^o
= -PjïLh donc: É(z) = -P-s^ z + Cte ■ On détermine la constante
dz £0
t-

par continuité en z = h : E(ù) = -^h2, d’où : E(z) = 2 (*-2z).


2^o
La différence de potentiel entre le sol et le nuage vaut alors :

9) Le champ disruptif de l’air humique vaut Edisruptlf= 10 kV.cm”1 = 1,0 MV.m \ Le


champ électrique maximal est ici obtenu à l’intérieur du nuage et vaut 200 kV.m”1. Près du
sol, le champ électrique maximal vaut 65 kV.m-1. A priori, ces champs sont insuffisants
pour ioniser l’air et provoquer une décharge. Le champ électrique peut cependant être
localement modifié par des obstacles... ■t
10) A l’extérieur d’une sphère portant la charge q, on a :

A(M) = ——— et F(M) = -V—


te0r2 4^or
A la surface de la sphère c largée, on peut donc écrire :

où F(z) est le potentiel de la sphère chargée

11) Pour ioniser l’air, le champ électrique près de la surface doit atteint le champ
disruptif. On en déduit le rayon R de la sphère correspondante :

R IM _ p,„, _2
Fdisruptif 2rc 0'Fc'disruptif
Pour z = 2 m : R = 2,6.10 4 m et pour z - 10 m : R = 6,5.10 m
Plus on monte en altitude, moins les obstacles ont besoin d’être pointus pour ioniser l’air.
12) En restant debout, le corps déforme les lignes de champ électrique et peut
provoquer une ionisation de l’air, propice à une décharge, surtout si l’on se déplace en
altitude. Des traceurs (porteurs de charge libres) peuvent alors créer un chemin pour la
foudre elle-même... En restant près du sol, le potentiel électrostatique diminue (en valeur
absolue) et le risque est moindre.
Les doigts ont une largeur de l’ordre de 2 cm, soit un rayon R = 1 cm. L’ionisation de l’air
peut être provoquée aux bout des doigts écartés pour une altitude z telle que :
2^0-®disruptif R 1o
---------- —— = 12 m
Psol

Des randonneurs en montagne ont déjà vécu l’apparition d’effluves lumineux dus à
l’ionisation de l’air au bout de leurs doigts, voire sur la tête... Mieux vaut ne pas traîner
dans les parages !
624 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

13) On peut estimer l’intensité du courant de décharge en considérant que la charge Q


portée par le nuage est transférée pendant l’intervalle de temps A/ = 500 ps :

/« —= 4,8.103 A
Ar
C’est une intensité... foudroyante !
14) La décharge d’intensité I se fait sous la différence de potentiel U. La puissance
libérée est la même qu’en électrocinétique :

P = tÆ = 5,3.1011 W

et l’énergie libérée pendant l’intervalle de temps A/ vaut : PAZ = 2,6.10s J


Considérons que cette énergie soit libérée sous forme thermique dans un cylindre rempli
d’air (assimilé à un gaz parfait), de hauteur (entre le sol et le nuage) et de rayon
r= 10 cm. La quantité d’air contenue dans ce cylindre (à la pression atmosphérique et la
température ambiante) vaut :
PoV _ P^r2\
= 2,6.103 mol
RT. RT0
D’après le premier principe (pour une évolution sous la pression atmosphérique) :

AH = nCpmM = PM d’où : !

Une élévation aussi brusque de la température provoque une onde de choc sous la forme
d’une onde sonore très intense : le tonnerre.

6.7 Des cheveux électriques !


1) La personne et son environnement vont se comporter comme un condensateur si
Ton impose une différence de potentiel entre eux. Les charges vont s’accumuler au niveau
des pointes des cheveux (qui font office d’armature du condensateur). Etant toutes de même
signe, celles-ci vont se repousser les unes par rapport aux autres de sorte que chaque cheveu
va subir une résultante des forces électrostatiques tendant à l’éloigner des autres. Si cette
force de répulsion est supérieure au poids, les cheveux vont se dresser sur la tête.
2) La densité des cheveux étant grande, on peut considérer que les charges électriques
réparties sur les pointes des cheveux forment une distribution volumique de charges. Par
ailleurs, les cheveux se dressant dans toutes les directions, cette distribution de charges peut
être considérée comme invariante par toute rotation autour du centre O de la tête de la
personne. Ainsi, en prenant un point M quelconque de l’espace, tout plan contenant la
droite OM est plan de symétrie, donc le champ électrique E(M) appartient à l’intersection
de ces plans : il est donc radial. L’invariance des charges par rotation autour de O entraîne
que E(M) ne dépend que de la distance OM = r au point O. Au final, on a donc
i(A0 = E(r)wr
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 625

3) On applique le théorème de Gauss à une sphère (S) de rayon r : §È.dS = QjriL où


(X)
Qint représente la charge totale contenue à l’intérieur de (S). Si r> R+L, la sphère (S)
englobe l’ensemble des charges Qtot contenues dans la chevelure. Par ailleurs, le vecteur
surface dS à la surface de la sphère (S) est colinéaire au champ électrique (puisque tous
deux radiaux), d’où jÊ.dS = JEdS = E(r)47ir2 puisque le champ électrique est uniforme
(X) (X)

On pourrait exprimer la charge de la chevelure Qtot en fonction de la charge d’un cheveu q,


mais l’énoncé demande une expression faisant intervenir Fo mais pas q. On calcule donc la
circulation du champ électrique le long d’un segment qui relie P, situé aux bords de la
N +co

chevelure, à N, situé à l’infini (voir schéma). J É.dî = J E(r)dr = rP-7N=Eo-O. On a


p
+co -|+co
donc Vq = f ------ — dr = Q 1 Q
r+l 4k£0{R + L\
’oL r

A l’intérieur de la chevelure, pour r< R, la sphère (S) ne contient aucune charge (celle-ci
étant répartie à la pointe des cheveux). Donc le champ électrique y est nul.
4) La tranche située entre z et z + dz contient une charge totale dq = p(z)Sdz. Elle
tk .

subit donc une force (dq)Ê = p(z)E(z)Sdzüz . La force totale subie par les charges
h

situées dans (V) vaut donc F = J p(p)E(z)Sdzuz


0

626 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5) L’équation de Maxwell-Gauss s’écrit Jzv(É)=— . Ici, le problème étant

dj? fy(z')
unidimensionnel et le champ étant selon Oz, elle se note —=--- 7 Qn en déduit
dz £q
F = £Qs\E^ — dzu.
J dz 2
o zp
^surface
'surface L _ JF
^surface
électrique à l’intérieur de la chevelure était nul : Eintérieur = 0. On aboutit bien à l’expression
de l’énoncé pour F.

6) Calculons dans un premier temps la force électrostatique Fcheveu que subit un


cheveu. La tête contient Ncheveux- nc^7iR cheveux au total. Le nombre de cheveux par
unité de surface au niveau au niveau des pointes, donc dans le volume (V), vaut donc
nc,pointe= 4^+T)2 =??C (F+z)2 ' 11 y a nc’pointèS cheveux dans le volume (V)- Chaque

cheveu subit donc la force Fcheveu=--------- - = --------- sQE2surfacfz . Cette force est
^c,pointé^ pointe

dirigée vers le haut : il s’agit bien d’une répulsion électrostatique entre les cheveux. Un
cheveu reste dressé sur la tête si Fcheveu est supérieur en norme à son poids, égal à /FLg. Or,
V_!>
d’après le résultat de la question 3, Esurj-ace , puisque r= R + L à proximité
(R + L)
immédiate des cheveux. La condition des «cheveux en hérisson» s’écrit donc
1 L2 ^ncpLg
---------- £q -—y > fÆg, c’est-à-dire Vo> R . AN : nc = 200 cm’2 - 2.106 m’2,
pointe \R + E) <^o
R = 7 cm, L = 30 cm (longs cheveux). Il reste à estimer la masse linéique des cheveux : on
peut écrire // = Fvoi7ircheveu, où //vo/ désigne la masse volumique des cheveux et rcheveu leur
rayon. Avec rcheveu = 0,07 mm, on trouve g = 2.10‘5 kg.m’1. La valeur seuil théorique de la
tension vaut alors 360 kv|. On obtient l’ordre de grandeur de la tension que peut délivrer la
machine électrostatique du Palais de la Découverte. A noter qu’en pratique, dans une
chevelure, de nombreux cheveux sont emmêlés et collés (cela se voit sur la photo du début
d’énoncé où les cheveux forment des paquets par endroit) de sorte que le nombre de
cheveux « libres » est moins important, baissant de manière significative la tension seuil
nécessaire pour hérisser les cheveux.

6.8 Sondage par gravimétrie


1) La version gravitationnelle du théorème de Gauss s’écrit j g.dS = ~^7tGMint, où
(5)
Mint désigne la masse totale présente dans le volume entouré par la surface fermée (5). La
distribution de masse en présence de la cavité peut être vue comme un sous-sol totalement
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 627

homogène de masse volumique pc auqul on retire une sphère de masse volumique pc à


l’endroit où se situe la cavité.

Le principe de superposition permet d’écrire gj=g2-g3 • L’anomalie gravitationnelle


engendrée par l’aquifère vaut donc /\g-gx -g2 = -&, ■ En notant O le centre de la cavité,
tout plan contenant la droite OM est plan de symétrie, donc le champ gravitationnel g3
appartient à l’intersection de ces plans : il est donc radial (ici vertical pour un point M situé
à l’aplomb de O). L’invariance de la répartition sphérique de masse par rotation autour de
O entraîne que g3 ne dépend que de la distance OM- h au point O. On applique la version
gravitationnelle du théorème de Gauss à la sphère de centre O et de rayon h : elle contient
donc le point M. Le vecteur surface dS à la surface de la sphère (S) est colinéaire à g3
(puisque tous deux radiaux), d’où Jg3-dS - Jg3dS = g3(M)4fth2 puisque le champ g3 est
(5) (S)

uniforme sur la sphère (5) de surface 4^ù2 . On a donc g3(JM) =------ , où


h OM
4 3
désigne le vecteur unitaire vertical ascendant. Puisque Mint = pc—7iR , l’anomalie

gravitationnelle en M vaut donc Ag = + 471R-~—üz . L’anomalie gravitationnelle est


________ 3h_____
dirigée vers le haut : elle est donc négative Ag ^p
3h2
2) Quand on ne se situe pas à l’aplomb de la cavité, l’anomalie gravitationnelle est
moins importante du fait d’un facteur projectif (car le gravimètre mesurant |gj, on a accès
en pratique à jgj | - |g21 et non à [gj - g} j ) et du fait que l’on se situe à plus grande distance
du centre de la cavité (OMplus grand).
628 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Un moyen de détecter les cavités est donc de mesurer en différents endroits le champ de
pesanteur et de constater ou non la présence d’anomalies, leurs tailles et leurs amplitudes.
3) Si la cavité est remplie d’eau, la sphère dans le cas 3 n’a plus une masse
volumique pc mais pc - pe (pour que, dans le cas 1, la cavité possède une masse volumique
pe). L’anomalie gravitationnelle vaut alors - G(pc—Pe)
2h2
4) Dans le cas d’une cavité vide avec R = 5 m et h - 10 m, on trouve une anomalie
Ag = - 9.10’7 m.s'2 = [ 90 pGal. Pour la cavité remplie d’eau, pc -pe = 1,6 g.cm'3 d’où
~ P 55 pGal|. Une telle cavité est donc détectable par l’appareil.
Ag = - 5,5.10’7 m.s'2 =
5) On utilise à nouveau le principe de superposition. La variation du champ de
pesanteur due à la présence de l’aquifère est égale au champ gravitationnel g créé par un
parallélépipède de masse volumique pA -pR situé à l’endroit où se trouve l’aquifère. En
considérant l’aquifère de largeur infinie, tout plan contenant Met perpendiculaire au sol est
un plan de symétrie. On en déduit que le champ gravitationnel en M appartient à
l’intersection de ces plans : il est donc vertical, selon Oz. La distribution de masse étant
invariante par n’importe quelle translation perpendiculaire à Oz, le champ gravitationnel ne
dépend que de l’altitude z. On applique le théorème de Gauss gravitationnel à un
parallélépipède (P) de hauteur 2h + H, de section S et dont les faces supérieures et
inférieures sont à égales distances du plan de symétrie (P5) de la distribution (voir figure
page suivante).
La masse contenue dans (P) vaut Mint = (pA - pR )HS . Par ailleurs,
^gÆ = g(M).Si^g(M').SÜI puisque, d'une part, le vecteur surface dS est
(U
perpendiculaire à uz sur les surfaces latérales de (P) et d’autre part, le champ est uniforme
sur la surface supérieure ou inférieure de (P). M’ étant le symétrique de JL par rapport au
plan de symétrie (P5), g(AP) est le symétrique de g(M) par rapport à ce plan, donc
g(AP) = -g(AL). On en déduit que Jg.dS - 2g(M~).Suz = -4ftG(pA - pR )HS, d’où :
(D
g(M) = -2xG(pA -pR)Hûz . L’anomalie gravitationnelle provoquée par l’aquifère vaut
donc Ag = 2nG\pA -pR)H . On constate qu’elle ne dépend pas de sa profondeur.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 629

surface S supérieure
▲ Oz
dS

k
g(X), r
h
f
•TT -C'
. ........< .........
.. .... ....... .............. . .
>k
h
^parallélépipède (P)
f

surface S inférieure

6) L’aquifère étant moins dense que la roche environnante, l’anomalie est négative et
vaut ici Ag = (- 10 mGal[. On constate qu’il s’agit de l’ordre de grandeur de l’échelle de
l’anomalie gravitationnelle présente sur le relevé de terrain indiqué par l’énoncé. Les
anomalies NI, N2 et N3 correspondent peut-être à des aquifères.

6.9 Générateur électrostatique de Kelvin


1) D’après la loi de Coulomb, le champ électrique au point P créé par une charge

Les charges étant uniformément réparties sur l’anneau, tout plan contenant l’axe Oz est un
plan de symétrie pour la distribution de charges. Le champ électrique E sur l’axe Oz créé
par l’anneau chargé est donc selon iïz. On ne garde donc de Et uniquement sa composante
630 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

selon uz. Le champ électrique au point P créé par l’ensemble des charges sur l’anneau vaut

donc É = cos0)£,w, = Vcosfe) — -îL. Or la distance MP est la même pour


i

toutes les charges, à savoir ■Jr2+z2 . Il en est de même pour l’angle 0, on a

cos(#)= , Z . Puisque / <E=Q , on aboutit à E(z)~ Q z 72^ . On


Jr2+z2 4^i> (tf+Pf
i

cherche le maximum de f (z) = . On calcule la dérivée :


(æ2-^2)3 /2

(r2+z2P -z^2z(r2+z2)72 R2 —2z2


... ........... — , qui s’annule pour :

D
zM = —7=r « 0,72?, qui correspond à la distance du point AL au centre O de l’anneau.
V2

Le graphe suivant représente Ez en fonction de z.

2) Le champ électrique étant à flux conservatif dans une zone d’espace vide de
charge, les deux endroits où les flèches semblent partir du même point correspondent à
l’intersection de l’anneau avec le plan de coupe (présence d’une charge en ces deux points).
Puisque le champ électrique est divergent autour de ces points, la charge portée par
l’anneau est positive g > 0.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 631

J J l
\ X XXX\\VA A H r
xxxxxaaa u
Wow H
\\\\W\\\\
\vAw\ur wj / / /y.//

hBw^
XAXXXAA \ \ U
xw-vjxxvvv
X X-\ \ \>A \ \ VI
x<\
>>\y\>\\\vm

yx\XX,X
U-V-
\ t 1 1
X/X X,.<¥'-X WW'
•AZ /XZXa

z^A/7TÎZ_.À44-f-r
f
/Ç V ï Ç ! ’
\\\
\y\
Wmffîi -X-t — , y<\
<\x
Dans une région vide de charges, nous savons que, lorsqu’un tube de champ électrique voit
sa section diminuer, cela signifie que la norme du champ électrique augmente. A partir de
la direction de E autour de l’axe Oz, il est possible de tracer l’évolution d’un tube de
champ vertical (l’anneau chargé étant invariant par rotation autour de l’axe Oz, il en est de
même pour le tube de champ). On peut ainsi repérer la position du point M, correspondant à
l’endroit où le tube de champ est le plus étroit. On peut vérifier à la règle graduée que
zm ~ 0,7 R.

3) Les lignes équipotentielles sont en chaque point orthogonales au champ électrique.


Une quinzaine d’entre elles est représentée en gris sur la figure précédente.
4) L’eau salée contient des ions Na+ et Cf. Si l’anneau est chargé positivement, les
ions chlorure, chargés négativement, vont être attirés par l’anneau et vont ainsi s’accumuler
au fond du récipient. A l’inverse, les ions sodium vont être repoussés par l’anneau. Les
gouttes d’eau qui tombent du récipient A ont donc un excès d’ions Cf et un défaut de Na+ :
elles sont donc chargées négativement (on dit que les gouttes se chargent « par influence »
de l’anneau). L’eau dans le récipient B possède donc une charge négative.
5) La charge portée par chaque goutte sera maximale si |É(<7')| l’est. D’après le
résultat de la lere question, il faut que la distance entre le fond du récipient et l’anneau soit
égale à environ 0,7 fois le rayon de l’anneau.
3
4 Pï
6) Chaque goutte, de volume Vgoutte~~n (en la supposant sphérique), possède

une charge q = -7^~£QEz>max. Or Ez,max = , d’où q = —^^Q. Lorsque


632 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

le récipient A est presque vide, il y aura eu N = —— gouttes tombées. Le récipient B


égoutte

__________
possède alors la charge totale QR =Nq =------- t~Q- AN : -QB/Q - 460. Le récipient se
6nR d
retrouve donc être beaucoup plus chargé que l’anneau.
7) Pour se fixer les idées, on suppose que l’anneau TV possède une charge positive
faible mais non nulle. Les gouttes tombant dans le récipient B vont donc être chargées
négativement, apportant au récipient B des charges négatives. Le récipient B et l’anneau N’
étant reliés par un fil conducteur, une partie de ces charges va aller dans l’anneau N’, ce qui
aura pour effet de charger positivement les gouttes tombant dans le récipient A. Ce dernier
va donc recevoir des charges positives dont une partie va aller dans l’anneau N. Celui-ci va
donc se charger de plus en plus au for et à mesure de la tombée des gouttes. Puisqu’une
goutte possède une charge proportionnelle à celle de l’anneau, les charges que vont porter
les récipients et les anneaux vont croître exponentiellement au cours du temps. Une infime
petite charge initiale sur l’un des anneaux va provoquer au bout d’un moment une
différence de potentiel entre les deux récipients telle qu’une étincelle va apparaître.
8) La tension du récipient B et celle de l’anneau TV’ (par rapport à la masse) sont
égales puisque les deux sont reliés par un fil. On a donc VB = . La charge
C2 Q
C
initiale du récipient B vaut donc QByini =—-Qo ■ Par le même raisonnement,
G

QB',ini ~ ~~ e0.
C1

9) En reprenant les calculs de la question 6, la première goutte tombant dans le


d1
récipient B ’ possède une charge qx = + Qo. Après que la goutte soit tombée, le
12y[ÏR2
système {anneau TV + récipient B ’} possède une charge totale Qo + Qs'jni + (71 • Pour savoir
comment se répartit cette charge entre l’anneau et le récipient, on résout le système suivant,
en notant Q\ la charge de l’anneau TV et QB, i celle du récipient :

G) + QB',ini + c1a~Q\+ Qb,1


< tz _ _ rz _ G ’ On obtient

Par le même raisonnement avec le système {anneau TV + récipient B’}, l’anneau TV’ possède
une charge -Qx .
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 633

10) A chaque goutte tombée, la charge que possèdent les anneaux et les récipients est
d2 I ~ ^1
multipliée par un facteur K = l +
12y[ÏR2( 1 + —
< Ci J
11) On cherche la valeur de z pour laquelle ~ 2,7.104. Le
= 109, d’où z - 9
lnK
nombre de gouttes semble très élevé, mais avec des gouttes de 5 mm de diamètre, cela
correspond à un peu moins de 2 litres d’eau. La machine électrostatique de Kelvin permet
donc d’amplifier des charges initialement infimes au point de créer des arcs électriques
conséquents, comme on le constate expérimentalement sur la vidéo.

6.10 Champ à proximité d’une ligne THT


1) Le potentiel électrostatique au point Mest obtenu par superposition des potentiels
créés par chacun des fils :
7(M) = Vp (M) + 7N (M) = ( ln NM - In PM) + este
2 ns
c’est-à-dire :
Ql 1 -----
7(M} = -N=-\n. NM

2^0 PM

La constante est nulle de sorte qu’à l’infini, NM= PM et 7=0. On constate que dans le
plan médiateur des fils, on a également 7=0.
2) On pose simplement :

NM = NO + OM d’où, en développant à l’ordre 1 en Dlr :


NM = ^r2^ D2 d
r 1-1---- cos#
r
4 l 2r
de la même manière :
PM = ^Jr2 - rD cos 0 + = r^l D n D2
— COS 0 +
r Tr2
Le potentiel en M s’écrit donc :
( D ù
1-i---- cos 0
jz(M) = -^ln 2r
2zf<s,q D cos 0a
11-----
\ 2r J
c’est-à-dire, toujours à l’ordre 1 en Dlr « 1 :

3) Le champ électrique est relié au potentiel électrostatique par :


634 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

1 5V —
-grad V = ------
r 53
d’où les composantes :

et

La norme du champ électrique vaut alors :

La norme du champ électrique varie en 1/r2 et ne dépend pas de 0. La dépendance en 1/r2


diffère de la dépendance en 1/r3 obtenue pour un dipôle électrostatique. On a en fait ici une
géométrie cylindrique avec des fils infinis, ce qui offre une portée plus grande du champ
électrique.
4) Au pied de la ligne électrique, on a simplement r = h (et 0 = -ti/2). La norme du
champ électrique vaut alors :

5) On pouvait prévoir les symétries observées pour les lignes équipotentielles. En


effet, le plan perpendiculaire aux fils est un plan de symétrie de la distribution de charges,
de même que le plan contenant les deux fils. En revanche, le plan médiateur des deux fils
est un plan d’antisymétrie de la distribution de charges.
6) Le champ électrique est en tout point perpendiculaire aux lignes équipotentielles.
Il est en outre dirigé dans le sens des potentiels décroissants. On en déduit l’allure des
lignes de champ électrique au voisinage de la ligne :

On vérifie sur ce schéma que le champ électrique appartient aux plans de symétrie de la
distribution de charge et qu’il est perpendiculaire au plan d’antisymétrie.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 635

Au niveau du sol, au pied de la ligne électrique, le champ électrique peut être estimé en
mesurant la distance entre les lignes équipotentielles. On constate également que ce champ
électrique est horizontal. On mesure environ Ax = 2,2 m entre les lignes équipotentielles -
200 V et + 200 V. Cela représente le champ électrique :

400
= 1,8.102 V.nT1
2,2

On retrouve graphiquement le champ électrique évalué précédemment.


7) Le champ électrique au pied de la ligne est le champ électrique maximal que l’on
peut obtenir au niveau du sol. Celui-ci est bien inférieur à la limite de 5 kV/m autorisée et la
réglementation est bien respectée.
8) A la distance L du pied de la ligne, on mesure un champ électrique dont la norme
vaut :
E_. DV. Eo
27r(/z2+2?)lnf—

La distance L à laquelle la norme du champ vaut E s’écrit alors :

On limite la norme du champ électrique à un centième de la norme au pied :


E - —L si bien qUe • Z = l,5.102m
100
Il faudra construire les bâtiments à au moins 150 m de la ligne électrique.

6.11 Micro-miroirs pour vidéoprojecteurs


1) On considère un point M situé à une distance z au dessus du plan chargé. Le plan
chargé étant supposé de taille infinie, tout plan contenant M et perpendiculaire au plan
chargé est un plan de symétrie. On en déduit que le champ électrique en M appartient à
l’intersection de ces plans : il est donc perpendiculaire au plan chargé. Le plan chargé étant
invariant par n’importe quelle translation perpendiculaire à Oz, le champ électrique ne
dépend que de z. L’étude des symétries et des invariances permet donc d’écrire
E(M) = E(z)üz. On applique le théorème de Gauss à un cylindre (C), représenté en gris sur
la figure suivante, d’axe parallèle à Oz, de section Sg, de hauteur 2z et coupé en deux parties

égales par le plan chargé. Il s’écrit


636 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Ici, Qint représente la charge d’une portion du plan chargé de surface Sg, d’où Qint = oSg.

Sur la surface latérale de (C), le vecteur surface dSlat est perpendiculaire au champ
électrique, d’où E.dSlat = 0 . Sur le disque supérieur, dSx et e sont colinéaires et le
champ électrique y est uniforme, d’où | EdSx = +E(z)Sg . Pour le disque inférieur,
Gi)
compte tenu de l’orientation de dS2 , on a ÈdS^ - -E(—z)Sg . Or, le plan z = 0
G2)
correspondant au plan chargé est un plan de symétrie pour ce dernier. Donc, si M’ est le
symétrique de Mpar rapport au plan z = 0, E(M") est le vecteur symétrique de E(M~) par
rapport à ce plan. Le champ étant selon mz , on en déduit donc que E(-z) - -E(z). On en
déduit que J È.dS = 2E(z)Sg .
(C)
cr
Au bilan, Ê(M) = + si z > 0 et =------- üz siz< 0
2^o 2^o
2) On utilise le principe de superposition (lié à la linéarité de l’équation de Maxwell-
Gauss). Ayant une densité surfacique de charge opposée, les plans (P’) et (/”) créent un
champ électrique de même norme et de sens opposé, sauf entre les deux plans, comme
l’illustre le schéma suivant. On en déduit que le champ électrique créé par les deux plans

chargés vaut Ê(M) = -—ÜZ entre les deux plans et est nul ailleurs.

AZ
i

plan
k ik j kjk ik ik i
I CT CT
T
seul
r 1
ir iMMr ir1r
i
I

i
r ir ii in ir ir r -CT
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 637

3) Par définition de la capacité C du condensateur formé par les deux plans chargés,
QP = -QP< = C(VP -Vp) ■ Le plan (P) possède la charge Qp=gS . Par ailleurs,

f- — dz = +— d. On en déduit C - —— . AN : |C-2,2.10~16 F.
£o £o <7

4) Un élément de surface dS du plan (P) subit de la part du plan (P') une force

La force qu’exerce le plan (P’) sur le plan (P) vaut

s0SU2
donc avec U = VP — Vp, tension entre les deux plans. On peut
2d2
noter qu’il s’agit d’une force attractive, ce qui est normal puisque les deux plans portent
une charge opposée.

. da -d A
5) On a sina = —---- - Puisque sin«~« à l’ordre 1 en a,
’ L L
dA = ^o ~La et db
B~= d0 +La .

6) Le micro-miroir subit trois forces : la force Fj exercée au point A ’ par l’électrode


A, la forceFB exercée au point B’ par l’électrode B et la force de contact r issue de la
liaison pivot autour de l’axe Oz. Le bras de levier de Fd et de FB par rapport à Oz vaut
Z cos rz « L à l’ordre 1 en a. Celui de r est en revanche nul (sa droite d’action passe par
Oz).

électrode B électrode A
au potentiel VB au Potentiel VA

Avec la règle de la main droite pour déterminer le signe des moments, on en déduit que le
micro-miroir subit un moment par rapport à l’axe Oz valant MOz=L{FA-FB), avec

en reprenant le résultat de la question 4 et

en considérant que le micro-miroir et l’électrode A forment un condensateur plan de surface


Sq, de distance entre les armatures égale à dA et que la tension entre le micro-miroir et
l’électrode A vaut VM - VA (la formule pour FB s’obtenant en remplaçant l’indice A par B).

On obtient bien
638 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7) Pour l’état (a), la différence de potentiel est plus grande entre le micro-miroir et
l’électrode B (22 V) qu’entre le micro-miroir et l’électrode A (22 - 5 = 17 V). Donc, à
distance égale, la force d’attraction exercée par l’électrode B est plus importante que celle
exercée par l’électrode A : le micro-miroir a donc tendance à basculer vers la gauche, et
donc en position « 0 ». Par le même raisonnement, lorsque la cellule CMOS est dans l’état
(b), le micro-miroir a tendance à basculer à droite, en position « 1 ».
8) Le raisonnement précédent comparait les forces FA et FB suivant la valeur des
potentiels à distance égale. Or, lorsque le micro-miroir est en position « 1 » ou « 0 », et
dB sont différents. Pour que le micro-miroir puisse basculer lors du changement d’état de la
cellule CMOS, il faut que le moment MOz change de signe. Or le signe de MOz est celui de la

quantité F - . Etudions le cas où la cellule CMOS est dans


t/g La d,Q + La
l’état (a), le micro-miroir en position « 0 » pour t < 0 et que le cellule CMOS passe à l’état
(b) à la date r=0. Pour Z = 0+, on a donc VM ~VA = 'll V, FM-F5 = 17 V et a = -
10° = 0,17 rad (puisque le micro-miroir n’a pas encore eu le temps de bouger juste après le *
changement d’état de la cellule CMOS). On a alors F = -1,7.102 V2. pm'2 < 0. Donc, même
après le changement d’état de la cellule CMOS, le moment MOz reste négatif : le micro­
miroir ne bascule donc pas et reste en position « 0 ».
L’objectif de la phase de lâcher est de diminuer de manière transitoire le potentiel VM du
micro-miroir le temps de le « décoller » de l’électrode située du côté où il est penché
(électrode B pour l’état (a) et électrode A pour l’état (b)). En reprenant l’exemple
précédent, on a donc pour t = 0+, avec la phase de lâcher, VM -VA = 5 V, VM - VB = 0 V et
a = -10° , d’où F = +3 V2. pnf2 > 0. Cette fois-ci, le moment MOz est positif, ce qui a pour
effet de faire basculer le micro-miroir. A noter que la phase de lâcher doit durer un temps
suffisant pour que la rotation du micro-miroir soit suffisante afin que, lors du début de la
phase de capture, le moment MOz reste positif.
9) Les lamelles de butée ont un rôle double : en plus d’empêcher le micro-miroir
d’entrer en contact avec les électrodes A ou B, elles jouent le rôle de ressorts qui vont
permettre de faire partir plus rapidement le micro-miroir lorsqu’il change de position. En
effet, en augmentant la valeur de VM juste avant la phase de lâcher, on plie encore plus les
lamelles qui vont ainsi exercer une force de rappel plus importante lors de la phase de
lâcher : elles vont en quelque sorte « propulser » le micro-miroir et ainsi diminuer le temps
de basculement.

6.12 Energie de fission nucléaire


235
1) Le noyau d’uranium 92U porte la charge ç> = +92e- Celle-ci s’exprime en
fonction de la densité volumique de charge uniforme p :

ou encore :

2) La distribution de charge est invariante par toute rotation autour du centre O, donc
le champ électrique E(M} ne dépend que de r.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 639

Tout plan passant par M et par le centre O est un plan de symétrie de la distribution de
charge. Le champ électrique E(M) appartient à tous ces plans et est donc porté par er. On
cherche alors le champ électrique sous la forme :______
E(M) = E(r)er
On calcule le champ électrique directement par application de l’équation de Maxwell-
Gauss : div£(M) = .

On se place à l’intérieur de la boule chargée (r < d), si bien que p(M) = p. L’équation de
Maxwell-Gauss s’écrit :

r dr ’ s0

On intègre entre 0 et r : j d[r2E(r)} = j —r2dr d’où: r2E(r) = -^-r3


0 0 3^0

c’est-à-dire : £(r) = ^ pour r < a


X
On procède de même à l’extérieur de la boule chargée (r > d) avec p(M) = 0. Ainsi :

ce qui implique :
r2E(r) = Cte = a2E(a) = a2 —

par continuité du champ électrique créé par une distribution volumique de charge.
3
Finalement : E(r) = —- Q
3f0r 47œ0r2
On peut retrouver ces résultats en utilisant le théorème de Gauss :
4 3
-7ir p
Pourr<a : $E.dS = E(p)4nr2 = 0^=3___ _ d’où: £(r) = ^-
s •'0
£ o £0 3£o

Ont =
£0
2. d’0ù : E(r) = 47V£Q0r2
£0

3) L’énergie électrostatique dans tout l’espace vaut par définition :

( A2 .3 A2
T . f+°O Sn
e JJJ
espace
0 2 3r
yJ6oy
+|
2
4^r2 dr
y J fl
4iïr2dr

On procède à l’intégration des deux termes sans difficulté pour aboutir à :

20tt£0 a
On peut ainsi exprimer le rayon du noyau d’uranium étudié :
640 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

—— = 9,0.10"15 m

Ce résultat est en accord avec l’ordre de grandeur connu de la taille du noyau (de l’ordre du
fermi-, soit 10_15m). On a pris pour cela (7e = 810MeY avec 1 eV = 1,6.1019 J
(1 eV = 1 électron-volt correspond à l’énergie acquise par un électron accéléré sous une
différence de potentiel de 1 V).
4 3 r3
4) La charge du noyau en cours construction vaut : <?(r) = — nr p = Q—
3 a

On en déduit le champ électrique créé au point M : E(M) =


47Z£-0r'2

On introduit le potentiel électrostatique V tel que :

= -grad F = - ce qui conduit à : F(M) =


47rsor '

5) La charge dq est répartie entre les sphères de rayons r et r + dr :

dq = p4iïr2 dr
6) Pour amener la charge dq de l’infini jusqu’au rayon r, il faut lui appliquer une
force f qui s’oppose à la force de Lorentz exercée par le noyau en construction :

F = -^.£(Af)
L’énergie fournie au système correspond alors au travail de cette force :
ôW = f F.dï = f -dqE(M).dï- dq\ grad V.dl = dq\ dV = dqV(r)
J+oo J+co J+co J+co

D’où le travail à fournir pour construire tout le noyau :


W = f âW = f V(r)dq=\ ■ p47tr2dr - f r^dr = -—^-—
•'r=0 •'° 4ns0r 4-n:ipa J0 2O^oa
On retrouve l’énergie électrostatique du noyau d’uranium ainsi construit :

20æ£0o

7) On utilise la conservation du nombre de nucléons (protons + neutrons) :


235 +1 = 2A + 2 qui conduit à : |Z = 117|
On invoque en outre la conservation de la charge (due aux protons cette fois) :
92 = 2Z d’où : | Z = 461 (il s’agit du Palladium Pd)
8) En négligeant le volume occupé par les neutrons on peut poser :

4 3 4 3
— na =l. — 7ia' d’où la relation
3 3

9) On exprime l’énergie de constitution d’un noyau fils de charge Q' = Q ! 2 :


CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 641

3(9'2
U '= — = 2”5/3 U = 255 MeV
2O^oa'
L’énergie nécessaire pour construire les deux noyaux fils vaut 2t/e' = 510MeV et est
inférieure à l’énergie contenue dans un noyau père Ue =810 MeV, car les noyaux fils sont
plus petits et plus stables que le noyau d’uranium de départ. Le complément d’énergie
pourra donc être libéré au cours de la réaction de fission nucléaire. L’énergie maximale que
l’on peut récupérer vaut ainsi :

E = Ue - 2Ue ' = 300 MeV = 4,8. ÎCT11 J


10) En réalité, une partie de l’énergie libérée par la fission sert à vaincre l’énergie de
cohésion nucléaire qui maintient les nucléons dans le noyau d’uranium. L’énergie
réellement libérée devient donc :
E = Ue — 2Ue '-Ucohésion
h..

On en déduit l’énergie de cohésion d’un noyau d’uranium :


^to.=V-2V'-£ = 97MeV

6.13 Champ magnétique dans un tokamak


1) La distribution de courant est invariante par rotation autour de l’axe Oz : le champ
magnétique ne dépend donc pas de 0. D’autre part, le plan contenant le point Met l’axe Oz
est un plan de symétrie de la distribution de courant : le champ magnétique B(M') est donc
perpendiculaire à ce plan. On recherche ainsi le champ magnétique sous la forme :
B(M) = B(r,z)7e

2) On applique le théorème d’Ampère sur un contour circulaire d’axe Oz et de rayon


r, situé à la côte z, à l’intérieur du tokamak et orienté selon e6 :

J B.dl Bdenlacé
C
Avec la forme recherchée pour et en remarquant que ie„iaCé = +NI :
B(r, z)27rr=p.0NI
c’est-à-dire :
boni~
2/cr 9

Le champ magnétique dans le tokamak n’est pas uniforme (contrairement au cas du


solénoïde droit) : il dépend de r, mais pas de z.
Le théorème d’Ampère précédent est toujours valable pour un contour circulaire à
l’extérieur du tokamak, avec cette fois : ieniacé = 0. Le champ magnétique à l’extérieur est
donc nul.
642 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

3) Au centre du tore : r0 = 1,95 m. Le courant total NI est alors donné par la relation :

Cette intensité est colossale est nécessite des bobines supraconductrices.

6.14 Détecteur à boucle inductive


1) En notant (S) une section du fil orienté selon les z croissants, on peut écrire
I = J j\ .dS. Le courant se déplaçant dans la direction du fil et étant uniformément réparti
(5)

sur une section, jx est selon uz et uniforme sur (S). Donc

déduit

2) Le plan {M,ur,üz) est un plan de symétrie pour la distribution de courant. Le


champ magnétique en M est donc perpendiculaire à ce plan, c’est-à-dire
5](Àf) = . Puisque la distribution de courant est invariante par rotation autour de
Oz et par translation selon Oz, ne dépend ni de 6, ni de z. Au final, le champ magnétique
est de la forme ^(M) = Bx (r)iïg .

3) On applique le théorème d’Ampère sur un cercle (C) orienté de rayon r > g passant
par M : i Bx .dl = /./0Z . Puisque Bx et dl sont colinéaires et de même sens (tous deux
* enlacé

selon Uq), on a^B^dï Bxdl =Bx(r}^dl = 5(r)2^r, car B est uniforme sur tout le cercle

(C). Pour r > s, le cercle (C) enlace l’ensemble du fil, donc Ieniacé= A d’où = ^Lûe
2nr
pour r > g |. Pour r < s, le cercle (C) enlace uniquement une partie du fil, donc Ieniacé < I-
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 643

Plus précisément, Ieniacé - J j\.dS, où (5”) est un disque de rayon r et de centre O. On a


(5’)

donc Ienlacé j\^" On en déduit l’allure du

graphe B^r) :

4) Une longueur d du couple de fils possède une inductance L = Liind. Si les fils sont
1 2 ■ Cette
parcourus par un courant I, l’énergie magnétique qu’ils possèdent s’écrit Em ~~LI
énergie peut être vue comme étant contenue dans le champ magnétique créé par les fils

dans tout l’espace. La densité volumique d’énergie magnétique valant Emvol =----- ,
2^0
f B2
l’énergie stockée par les fils s’écrit également Em = ----- dV . Ainsi, l’identification
J 2//0
espace

des deux expressions de Em permet de déterminer celle de Liin.


5) Deux raisonnements possibles, en notant L\ l’inductance de la boucle lorsque
N= 1 :
- les N spires parcourues par le courant I sont équivalentes à une seule
par le courant NI. L’énergie magnétique vaut donc ~LI2 =-^Lï(Nl)2 . D’où
parcourue
L=N2Lx.

- On peut raisonner avec le flux traversant une spire parcourue par le


courant I. On sait que = L{I. Pour N spires, le flux à travers une spire est N fois plus
grand (car le courant total a été multiplié par A). Or le flux à travers les N spires vaut N fois
le flux à travers une spire. AU bilan, le flux a été multiplié par N2, il en est donc de même
pour l’inductance.
6) La boucle possède une longueur U 6 m, Le périmètre d’un rectangle de longueur
L l
b et de largeur a valant 2(a+Z>), la longueur de la boucle vaut donc b = --a = 2,5 m.

Puisque b » a, on peut considérer que la boucle est constituée de N couples de fils distants
de a et de longueur b. L’inductance de la boucle vaut donc
644 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

L = N2L,lnb = N2^- l + 41n^— b . D’après le document, N= 3 et le rayon du fil vaut


47T

S 2 , ---------------- n
£= — avec 5=0,75 mm , d’où s = 0,5 mm. La formule précédente donne £ = 64 pH.
71
On obtient donc une valeur inférieure de 20 % à celle affichée par le constructeur. Cet écart
n’est pas surprenant puisque l’hypothèse a « b est grossière dans la mesure où a vaut 20
% de b.
7) Il faut dans un premier temps déterminer l’unité de chaque paramètre en termes
d’unités de base du système international que sont m (mètre), kg (kilogramme), s (seconde)
et A (ampère). 3 est en m. La conductivité cr est en S.m’1 = A.V'.m'1. Or, en faisant
l’analyse dimensionnelle de Ep=qVelec (énergie potentielle d’une charge q dans un
potentiel Kefec), l’unité Volt correspond à J.C'1 = kg.nÂs^.A'1 puisque J = kg.m2.s'2 et
9 T T 1 A*
C = A.s. La conductivité a est donc en A .s .m’ .kg' . La fréquence f est en s . Enfin, la

perméabilité du vide //0 est en H.m'1. Or, par analyse dimensionnelle de U = L— ,


dt
H = V.s.A'1. Donc //0 est en kg.m.s'2.A'2. En imposant l'homogénéité de la formule
3 = Coa/P/j.q sur chaque unité SI de base que sont respectivement kg, m, s et A, on
obtient le système :

a = -l/2
S y = -1/2 . On en déduit . La distance 3 se nomme
0 = 3a-/3-2y
/7 = -1/2
0 = 2a-2y
l’épaisseur de pcan|. Il s’agit de la distance caractéristique de pénétration du champ
électromagnétique à l’intérieur d’un conducteur ohmique.
8) On obtient 3 = 0,9 mm. L’épaisseur de peau est de l’ordre du millimètre. Donc les
courants induits dans le châssis du véhicule restent localisés à proximité de la surface.
9) D’après les données fournies dans le document, la boucle inductive est un fil en
cuivre de section 5 = 0,75 mm2 et de longueur totale //oZ = 2x 15 + 3 x 6 = 48 m. La
résistance électrique de la boucle inductive vaut donc Rboude = ^tot = 1 Q (se référer au

problème 6.1 pour une démonstration de cette formule). La puissance dissipée par effet
Joule dans la boucle inductive valant RbouciJ , celle dissipée sous le châssis du véhicule
s’écrit RchâssiJ > avec Rchâssis = 0,3 mO, Le rapport de la puissance dissipée par les courants
induits sous le véhicule sur celle dissipée dans la boucle inductive vaut donc 3.10'4. On en
déduit donc que la présence du véhicule n’augmente pratiquement pas les pertes par effet
Joule.
10)
• Dans la figure A, les lignes de champ magnétique à proximité des deux câbles de
la boucle tournent autour des câbles dans le même sens. Cela n’est possible que si
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 645

les courants dans les deux câbles sont dans le même sens. Or, ceux-ci sont de sens
opposés (aller et retour du courant).
• Dans la figure C, le champ magnétique à proximité immédiate du châssis lui est
orthogonal. Or, il doit être tangent.
• Dans les figures D et E, les lignes de champ semblent soit converger, soit diverger
à l’endroit où se situent les deux câbles. Ceci n’est pas possible car le champ
magnétique est à flux conservatif : les lignes de champ ne peuvent donc pas toutes
converger en un point (il n’existe pas de charge magnétique négative) ni toutes
diverger depuis un point (il n’existe pas de charge magnétique positive).
11) On dessine un schéma équivalent du filtre constitué par le bloc B à basse
fréquence, puis à haute fréquence.
Ro Ro

comportement asymptotique comportement asymptotique


basse fréquence haute fréquence

On en déduit que le [bloc B est un filtre passe-bande.


12) Calculons dans un premier temps la fonction de transfert du bloc B. D’après la
formule du diviseur de tension, = ——— = —-—, où Zéq désigne l’impédance
Rü+Zéq 1 + 2L
7,éq
équivalente de la mise en dérivation de la résistance R, du condensateur et de la bobine,
1 1 1 ........................ 1 . L’objectif de
= — + jCa> + —— . Ainsi, HK(a>} =-------
zé, R JL<0 1 + ^ +jR°(cû’~Ia)
R
l’oscillateur est de générer des tensions sinusoïdales ayant une certaine pulsation, notée ®0-
Dans ce régime de fonctionnement, en notation complexe, on a donc à la fois V2 = k Vj
(bloc A) et F1 = HB(a>o)V2 (bloc P°ur flue ces ^eux relati°ns puissent être vérifiées, il
faut que £7/5(ft>0) = 1, qui est la condition de bouclage. Le facteur k étant réel, H_b(cüq)

doit l’être également, d’où Ca>0---- — = 0 . La fréquence des oscillations vaut donc

— - ------ ■---- . Le facteur d’amplification doit valoir k -1 +


Ztï 27TylLC R
646 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

-Z~3/21a£- En
13) Les variations relatives étant faibles, Af0
dL 2 J
4/o =_1AL
faisant réapparaitre f0, on obtient
/o 2 L

14) AN : Lorsque la voiture est placée au dessus de la boucle, son inductance varie de
AL = -3 pH. La présence de la voiture a donc pour effet d’augmenter la fréquence de
l’oscillateur de A/p/% = 2 % environ.
15) Les boucles de détection ont donc une sensibilité plus de 100 fois supérieure à
celle nécessaire pour détecter une voiture. Il n’est donc pas étonnant que les boucles
inductives puissent détecter des vélos, dont la carcasse est environ 100 fois plus petite
qu’une voiture, comme la photo le suggère (on y distingue en effet des boucles inductives
enterrées au niveau de la voie réservée aux vélos).
16) Les fils du câble d’alimentation sont torsadés pour limiter l’effet des courants
induits qui peuvent apparaître entre la boucle et la borne de détection (qui proviendraient de+
voitures circulant sur une autre voie par exemple). En effet, le flux du champ magnétique
créé par ces courants à travers le circuit formé par les deux fils d’alimentation est au total
quasi nul, puisque localement positif ou négatif suivant la position des deux fils torsadés,
comme l’illustre la figure suivante.

flux positif flux négatif flux positif

6.15 Disjoncteur magnétique


1) La coupure thermique est activée si le circuit est parcouru par un courant supérieur
de 2 à 5 fois le courant nominal. Son temps de réponse (temps mis au système thermique
pour couper le circuit) varie suivant la valeur de I, typiquement entre 15 min pour I = 2In et
30 s pour I = 5In. La coupure magnétique possède quant à elle un seuil de coupure fixe égal
à I = 5In, avec un temps de réponse de l’ordre de 0,02 s, dépendant très peu de I. Les deux
coupures sont donc complémentaires :
- la coupure thermique empêche une utilisation excessive et prolongée du
circuit (si l’on branche trop d’appareils électriques par exemple) mais peut accepter des pics
d’intensité brefs (démarrage d’un moteur électrique par exemple),
- la coupure magnétique coupe le circuit en un temps très court en cas de
très forte intensité dans le circuit, comme c’est le cas notamment lors d’un court-circuit.
2) En considérant le solénoïde de longueur infinie (d très grand), tout plan
perpendiculaire à l’axe Oz est un plan de symétrie pour la distribution de courant. Le champ
magnétique, perpendiculaire à ces plans, est donc selon üz. Par ailleurs, la distribution de
courant est invariante par translation selon Oz, donc B ne dépend pas de z. On considère le
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 647

contour fermé (C) ayant la forme d’un rectangle dont les longueurs sont parallèles à Oz, une
des longueurs étant à l’intérieur du solénoïde et l’autre à l’extérieur. On applique le
théorème d’Ampère au contour (C) : J B.dl - enlacé ■
(C)
l
<----- =-------- >
dl

Sur une longueur /, il y a ni spires. Le courant traversant le rectangle vaut donc Ieniacé ~ n^-
Sur les deux côtés du rectangle perpendiculaire à Oz, le déplacement dl est
perpendiculaire à üz, donc B.dl = 0. Sur le côté du rectangle parallèle à Oz situé en dehors
du solénoïde, le champ magnétique y est nul : B - 0. Enfin, sur le côté du rectangle situé
dans le solénoïde, | B.dl = Bintl, puisque b et dl sont colinéaires et de même sens et b

ne dépend pas de z. Le champ magnétique à l’intérieur du solénoïde est donc uniforme et


vaut Bint = Bonluz (après simplification par Z).
3) Le flux à travers une spire vaut = ^B.dS = +BintnR2 , compte tenu que b et
section

dS sont colinéaires et de même sens (selon üz ) et b est uniforme sur une section du
solénoïde. Le solénoïde possédant nd spires, le flux total à travers le solénoïde vaut
(j) = nd(/\ = +nd(jLiQnl}7iR2 . Or, par définition de l’inductance propre </) = li , d’où

L = /itfd d7ïR2

4) On peut directement utiliser l’inductance du solénoïde : peut

52
également passer par la densité volumique d’énergie magnétique Em vol - ------ . L’énergie
2^0
magnétique contenue dans le solénoïde vaut

J 2//0 2//0
volume

5) « = —, d’où n = 8,6.1Ô2 m'1. On trouve L = 0,65 pH| et = 32 pj.


d
6) PourZ»S, £(Z)^(1 + 1M=W/5i : on retrouve l’expression du champ

magnétique à l’intérieur du solénoïde considéré de longueur infinie (pas d’effets de bords).


648 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Pour z < 0 et -z»R, B(z) « (l-l)iïz =0. Le champ magnétique loin du bord du

solénoïde tend vers zéro.


B
Le champ magnétique ayant la dimension de /uQnI , la quantité Vc — a la
Ao
dimension de Vcnl, dont l’unité SI est m3.m_1.A = A.m2, qui est bien l’unité SI d’un
moment magnétique.
8) La force subie par le cylindre en fer vaut
___ \
B(z) dB _
F- 'Kc ■grad B(z) = Vc —------ u Z •
Ao jLIq dz
J
2 T2 A
I , z R2
---- 1 H—. avec
1 L h2+z2 J (r2+z2J +

z
u=—
R
La fonction f possède un maximum pour u ~ 0,25 et vaut environ 1,15. On en déduit que la
force subie par le cylindre est maximale lorsque celui-ci est situé à l’intérieur du solénoïde,
à une distance du bord égale au quart du rayon du solénoïde. La force maximale vaut

. Cette force est selon +uz quelque soit le sens du courant, le

cylindre est donc attiré par le solénoïde. AN : Fffim = 0,7mN.


9) Lorsqu’un courant traverse la bobine, celle-ci exerce une force d’attraction sur le
noyau de fer. Si le courant passe de In à 10 /„, la force est multipliée par 100. Le dispositif
est réglé pour que, dans le cas d’une surintensité, cette force soit assez grande pour
rapprocher suffisamment le noyau à l’intérieur de la bobine de manière à ouvrir
l’interrupteur situé sous elle et ainsi couper le circuit.

6.16 Jeu du Rattlesnake


1) La distribution de charges est invariante par rotation autour de l’axe Ox. Le champ
électrique créé par les deux charges possède donc la même invariance : on peut donc se
limiter à l’étude dans le plan Oxy.
+q -q
2) Sans approximation, L(4L) =--- ——- +

~ —- 2 o , —» ► d2 -,
Or PM-22 = PO + OM =PO2+OM2-2OP.OM = — + r-drcos0.
4
En effectuant un développement limité à l’ordre 1 en d/r« 1,
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 649

1 fi d
, puisque (1 + uj* « 1 + au
PM rl 2r )

De même,
1 1_______ 1_______ £ (.1-----d cos# . On en déduit :
NM V \Td a
J1V + —r COS0H-4rT
2
rl 2r )

g d #-^l - “COS#^ qd cos 0


V (M) « —cos d’où qui peut
2r ATUSQr2

Pd.OM
s’écrire avec Pd = qdux= qNP
4^0r3

3) Puisque E = -grdd{V), dK_2^cos# 1 dV_PdsmO


et
dr 4zrzr0r3 r dO

vérifie par ailleurs que E =----------------- 0 : le champ électrique dans le plan Oxy est
v rs\x\.0 dcp
bien contenu dans ce plan, puisqu’il s’agit d’un plan de symétrie pour les charges. Ci-
dessous sont représentées les lignes de champ électrique créé par le dipôle à grande
distance (devant sa propre taille).

4) Pour être sûr que l’aimant que l’on rajoute ne pivote sur lui-même, il faut que le
moment des forces T soit nul à l’endroit où on le place. Cela est le cas si et seulement si
Md est colinéaire à B . Mais pour que la position soit stable, Md doit être dans le même
sens que B . Ainsi, il faut placer l’aimant (l’œuf) de manière à ce que son moment dipolaire
(le grand axe de l’œuf) soit aligné et de même sens que le champ magnétique. La figure
précédente illustre cette règle avec la présence de deux aimants (œufs gris). En se limitant à
l’influence de l’aimant le plus proche, les œufs sur la photo semblent vérifier cette règle,
650 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

comme le montre le dessin suivant où les œufs ont été représentés avec quelques lignes de
champ magnétique qu’ils créent.

5) Lorsque le plateau est incliné d’un angle a, la composante du poids selon le plan
du plateau vaut en norme mg sina .

Etude de la situation A : Dans cette configuration, les aimants ne peuvent se rapprocher


qu’en glissant. Or, pour aA = 15°, un aimant seul glisse. Donc pour deux aimants alignés
distants de r, les aimants commenceront à se rapprocher en glissant si l’un exerce sur
l’autre une force F de norme supérieure à mgsmaA. Les aimants étant alignés, 0= 0 et

F - +Mdgrad{Br^= Md -er, avec Br = d’après le résultat de la question 3 et


or

l’analogie avec le dipôle électrostatique indiquée par l’énoncé. D’où F = -Md ■ er. On
2tzf4
vérifie qu’il s’agit bien d’une force attractive. Les deux aimants vont donc rester sur place
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 651

si Md—(F- <mgsinaA , il faut donc qu’ils soient placés à une distance minimale de
2?zr4
\l/4

^min,A
2fflngsva.aA

situation B
O*
0 — n/2
situation A

Etude de la situation B : Dans cette configuration, les aimants peuvent se rapprocher en


roulant autour de (A). Or, pour aB = 2°, un aimant seul roule. Les aimants commenceront à
se rapprocher en roulant si l’un exerce sur l’autre une force F de norme supérieure à
mgsina5. ici, Q = tc/2 et F = +Mdgrâd(B0)=Md^^er , avec Be=^~ d’après le
or 4^r

résultat de la question 3. D’où F = -Md—. On constate qu’il s’agit toujours d’une


4/zr
force attractive, mais deux fois moins importante que dans le cas où les aimants sont
alignés (à distances égales). Dans cette situation, la distance minimale vaut
\l/4
3/ZoMj
rmm
• . AN : \rminJ! = 4,3 cm.
^A7ungsmaB
Il ne reste plus qu’à jouer au jeu Rattlesnake™ pour confronter la modélisation à la réalité !
On s’attend à un écart notable puisque l’approximation dipolaire n’est pas respectée.

6.17 Collés avec des aimants...


1) Par définition du moment cinétique en O, en remarquant que v = rQo> ee :

Lo — OM/\mev = roer a (wer0<uee) soit : Lo = mer2aez


On applique le théorème du moment cinétique en O à l’électron, soumis à la seule force
d’interaction coulombienne avec le noyau :
^2. = F) = O car la force F est centrale
dt °
Ainsi le moment cinétique en O est une constante du mouvement :
Lo = mer2co ez = Cte , c’est-à-dire : û) = Cte
652 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Le mouvement de l’électron est circulaire uniforme.


On retrouve ces résultats en étudiant le mouvement des planètes autour du Soleil ou celui
des satellites autour de la Terre. Ce modèle du mouvement de l’électron autour du noyau
s’appelle d’ailleurs souvent le modèle planétaire.
cfy -e 2?r
2) L’intensité dans la boucle de courant vaut 7 = — = — ou T = — est la période
dt T G)

de révolution de l’électron autour du noyau. On obtient donc . Le courant

électrique circule dans le sens opposé au mouvement de l’électron.


On exprime alors le moment dipolaire magnétique associé :

3) On peut exprimer le moment dipolaire magnétique en fonction du moment


cinétique de l’électron et identifier le rapport gyromagnétique :

avec :

4) Lz - mer^a> s’exprime en kg.m2.s l, c’est-à-dire aussi en J.s, comme h .

5) Lz est un multiple de h . Puisque mz = yeLz, mz est donc un multiple de yeh. On

posé alors : /lib = -yeh - A.m2 appelé magnéton de Bohr.

6) Le volume de l’aimant vaut: V= 8,0.10 6 m3. On cherche d’abord le nombre


d’atomes de fer présents dans cet aimant :

N = nNA = Na = 4,3.1023
MFe
La densité volumique en atomes de fer dans l’aimant vaut donc :

n* = — = 5,4.1028 m’3
V
On en déduit 1 ’ aimantation dans le matériau : M = n * jllb = 5,0.105 A. m-1

7) Le champ magnétique dans l’aimant vaut : B - /xüM = 0,63 T

8) Les grains de limaille de fer s’alignent le long des lignes de champ magnétique.
Loin de l’aimant, le spectre magnétique obtenu est tout à fait similaire à celui d’un dipôle
unique. Des différences apparaissent en revanche près de l’aimant car celui-ci ne se
comporte pas tout à fait comme un unique dipôle. Il serait plutôt constitué d’un ensemble
de dipôles magnétiques répartis dans le milieu.
9) L’aimant en néodyme est supposé être plus puissant que l’aimant en ferrite. Le
champ magnétique créé à son voisinage est donc plus important. La courbe du dessus
correspond ainsi aux mesures avec l’aimant en néodyme et la courbe du dessous à l’aimant
en ferrite.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 653

Le modèle théorique prévu par le dipôle magnétique s’accorde parfaitement aux mesures
expérimentales et permet bien de rendre compte des observations. Le modèle du dipôle
magnétique peut donc convenir pour étudier le champ magnétique créé par un aimant le
long de son axe.
On estime graphiquement le champ magnétique près de chaque aimant :
Pour l’aimant en ferrite : 0,08 T Pour l’aimant en néodyme : 0,25 T
Ces champs magnétiques sont relativement intenses par rapport aux valeurs usuellement
rencontrées. L’aimant en néodyme fournit un champ magnétique trois fois plus grand que
pour l’aimant en ferrite. Enfin, ces valeurs sont tout de même plus faibles que le champ
magnétique estimé à l’intérieur de l’aimant en ferrite.

10) L’aimantation dans chaque aimant s’exprime par : M - —. On obtient ainsi :

Aimant en ferrite Aimant en néodyme


Af=4,6.105 A.m“' M=2,0.106 A.m-1
Pour l’aimant en ferrite, le champ magnétique rémanent dans l’aimant vaut alors
B = 0,58 T, très proche du champ magnétique obtenu avec le modèle simple précédent.
Le champ magnétique à l’intérieur de l’aimant en néodyme vaut quant à lui 2,5 T !
11) On considère les deux aimants 7 et 2 face à face, de moments dipolaires
magnétiques respectifs n\ = +m ez et m2 = -m ez .

Aimant 2
i-
d
/

n
1 ' m,
Aimant 1

L’aimant 2 est plongé dans le champ magnétique créé par l’aimant 7, assimilé au champ
magnétique créé par un dipôle le long de son axe :

2æ z3
On en déduit l’énergie potentielle du dipôle m2 dans le champ magnétique B} :

Ep = -m2A = +
z2

d’où la force magnétique exercée sur ce dipôle, projetée sur ez :


d( m2 2/a0 m2
dz {A71 y 2n z^
La force magnétique exercée par l’aimant 7 sur l’aimant 2 vaut donc :

Itc ri4 2

C’est une force répulsive (normal puisque les faces Nord sont en regard).
654 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

12) Le modèle de l’interaction entre deux dipôles magnétiques semble bien convenir
a priori car il permet de rendre compte des résultats expérimentaux. Cependant, la valeur
obtenue pour m montre que l’approche par ce modèle simple reste approximative. En
particulier, il est difficile de définir la distance d entre les aimants ou entre les dipôles.
D’autre part, chaque aimant est une superposition de dipôles répartis dans l’espace, et non
un dipôle unique, ce qui modifie la topographie du champ magnétique et donc la force
magnétique ainsi créée.
13) Le travail de la force F pour déplacer l’aimant de la distance £ s’écrit :
W = Fs
On identifie ce travail à l’énergie magnétique contenue dans le volume Se séparant l’aimant
de la surface :
B 2
2Ao
On en déduit la valeur de la force d’arrachement :
p _ Bmoy 2S
2^0

14) La force d’arrachement est égale au poids de la masse à accrocher pour décoller
l’aimant de la surface :
5

d’où le champ magnétique moyen au voisinage de la surface

En considérant M= 7 kg, on obtient :


^=0,46 T

Ce champ moyen est presque deux fois plus grand que le champ magnétique mesuré au
voisinage de l’aimant en néodyme le long de son axe avec le teslamètre.
15) Les simulations numériques permettent de confirmer les résultats précédents. En
effet, le profil du champ magnétique le long de l’axe de l’aimant correspond tout d’abord
aux mesures faites au teslamètre, confirmant que le modèle du dipôle magnétique permet de
rendre compte simplement du champ magnétique créé par un aimant le long de son axe. La
valeur obtenue près de la surface pour l’aimant en néodyme (0,25 T) est en accord avec la
valeur simulée (0,2 T). Seule une petite déformation de la courbe près de la surface met en
défaut le modèle qui devrait alors tenir compte de la distribution spatiale de dipôles.
D’autre part, le profil du champ magnétique le long de la surface montre de grandes
variations spatiales, avec un minimum à 0,2 T (sur l’axe de l’aimant) et des pointes à plus
de 1 T au voisinage des coins. On comprend que le champ magnétique à l’intérieur même
de l’aimant puisse être encore plus grand. Le champ magnétique moyen le long de la
surface est de l’ordre graphiquement de 0,5 T, ce qui correspond bien à la mesure faite avec
le test d’arrachement. Les simulations numériques sont bien en accord avec les mesures
expérimentales et permettent de connaître le champ magnétique lorsque le modèle du
dipôle magnétique ne s’applique pas.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 655

6.18 Champ magnétique créé par une


décharge
iiltuiili.i.'...1111.111111111.. HlniïiiiiH Ilii'r.ii ..■■inn’lliilllS£m ■ ni i. muni I 1n................ i ii.m...... ml Un III iilliin.iai.i.1liii»iiiîiiiMiii..ift1.ailifi

1) Le plan contenant le point Mo et l’axe Oz est un plan de symétrie de la distribution


de courant : est donc orthogonal à ce plan, c’est-à-dire porté par eg. Il y a en outre
invariance de la distribution par rotation autour de l’axe Oz, si bien que B(Mq) ne dépend
pas de 6. On peut donc poser :

B(M^ = B(d)7e
2) Dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires magnétique, le théorème
d’Ampère peut s’écrire B.dl Bdenlacé •
C
On choisit pour contour d’Ampère le cercle d’axe Oz de rayon d passant par Mo et orienté
selon ee si bien que :

B(d}.27vd=]Li0i, c’est-à-dire :

3) Le calcul direct par la loi de Biot et Savait ne considère aucune approximation et


fait apparaître un facteur sin a0 supplémentaire, ce qui rend bien compte du fait que le
champ magnétique créé est d’autant plus faible que la décharge est petite comme on peut
s’y attendre. Le problème réside dans le fait que l’approximation des régimes quasi-
stationnaires magnétique n’est pas valable ici : le courant i est en fait généré par des
charges -q(t) et +q(t) placées en O et en A qui dépendent du temps ! Le théorème d’Ampère
n’est donc pas valable sous cette forme.
4) On applique le théorème d’Ampère généralisé en considérant le champ électrique
variable généré par les charges en O et en A. Avec le même contour circulaire que
précédemment, on obtient :

B.dl = //oz + JJ //0f0 —.dS


c s
On calcule alors le champ électrique total créé en un point P par les charges -q(f) et +q(t)
placées en O et en A. On peut poser d’après les symétries :
E-E.+E
+ — = E_e.
Z Z

i L/2
656 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On exprime alors les champs E+ et E_ grâce à la loi de Coulomb dans l’approximation


des régimes quasi-stationnaires électrique (en négligeant tout retard dû à la propagation) et
on projette sur ez :
£, =--^LcoS)a + ^®-coSZÎ

Or r = Dsin/? = ~tan/i d’où:

$
2tts() r
On intègre sur la surface du disque entre r = 0 et d, en posant dS = 2nrdr ez :
1 dq sin2 B „~ . dq .
---------- —cos p 2nrdr avec — = z
27t£0 dt r dt

En remarquant que dr = —— d/3, on obtient une intégration sur de 0 à :


2cos /?

JJ Ao A, ~ = -Ao4oA SUW = Bd (cos /30 -1)

Finalement :
J B.dï = poi + /z0z(cos (3q -1) = poi cos = pQi sina0
c
On retrouve bien l’expression prévue par la loi de Biot et Savart :

5) On peut utiliser la relation entre la différence de potentiel et le champ électrique


dans un condensateur plan dont les armatures sont séparées de la distance L :

E=—
L
d’où la différence de potentiel au moment de la décharge : U = Edisruptif

6) Pour un condensateur: Q — CU — 7,2.10 5 C . L’intensité du courant dans une


décharge de durée At = 2 ps vaut :

7) A 1 mm de l’étincelle, on obtient a0 = 84°, soit : sin a0 = 0,99. Le champ


magnétique vaut alors :

B= sin an =7,0 mT
2xd 0
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 657

8) A 1 m de l’étincelle, on a cette fois : sin a0 = 1,0.10 2 et le champ magnétique :

5 = -^-sin«0 = 7,3.10“8T
2tzyZ 0

Ce champ magnétique est bien plus faible que le champ magnétique terrestre, dont la
composante horizontale est de l’ordre de 20 pT. C’est la variation rapide de ce champ
magnétique dans le temps qui provoque en fait des perturbations dans les circuits
électroniques, par le phénomène d’induction électromagnétique. Par exemple, le flux de ce
champ magnétique à travers un circuit carré de côté a comportant N spires vaut (en
supposant le champ 'uniforme) : (j) = NBa2. La loi de Faraday fournit la fem induite dans le
circuit lors d’une décharge de durée A? :

di
——sin a,
2nd dt

En prenant a = 10 cm, N = 100 et — » —, on obtient e = 36 mV. Cette valeur est tout à


dt Et
fait mesurable et peut fortement perturber des circuits sensibles.

6.19 Canon à effet de champ partiel


1) Les lignes de champ électrique sont perpendiculaires en tout point aux lignes
équipotentielles. D’où l’allure de quelques lignes de champ en gris à la page suivante. On
constate que les lignes équipotentielles sont plus rapprochées au niveau de l’extrémité de la
pointe, ce qui montre que le champ électrique y est le plus élevé : c’est l’effet de pointe. A
son extrémité, la pointe (à 0 V) et la ligne équipotentielle à 40 V sont distantes d’environ 10
nm. D’où un champ électrique à cet endroit de l’ordre de 40 V/10 nm = 4.109 V.nf1.

2) La force électrique qui s’exerce sur l’électron dérive de l’énergie potentielle


Ep = -eVeiec, où Veiec est le potentiel électrique. En négligeant le poids, la conservation de
l’énergie mécanique de l’électron entre la pointe et l’équipotentielle Vo s’écrit
1 2 1 2
— mO -exO = — mv -sFq, puisque l’électron part de la pointe sans vitesse initiale. La
2 2
2eK0
vitesse acquise par l’électron vaut donc
V m

Pour Eo = 210 V, on obtient v = 8,6.106 nus'1, environ 3 % de la vitesse de la lumière.


658 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

3) Lors de l’extraction des électrons de la pointe, ceux-ci acquièrent une vitesse


colinéaire au champ électrique à proximité de la pointe. Le bout de la pointe étant
approximativement sphérique et le champ électrique radial, les électrons semblent alors
provenir du centre de la sphère, comme l’illustre le schéma suivant. A noter que ce
raisonnement est approximatif puisque les lignes de champ électrique se courbant ensuite, il
en est de même pour la trajectoire des électrons. On comprend cependant que la source
virtuelle peut être très petite devant le diamètre de la pointe.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 659

4) Il s’agit d’une question piège ! Même en faisant se croiser ou se superposer deux


champs électromagnétiques, les évolutions de ces deux champs restent indépendantes, du
fait de la linéarité des équations de Maxwell dans le vide (ce n’est plus forcément le cas
dans la matière). A noter que cela n’empêche pas d’observer des interférences, mais chaque
champ évolue bel et bien indépendamment. On est donc tenté de conclure que les photons,
corpuscules élémentaires de la lumière, évoluent sans aucune interaction entre eux. Mais
c’est faux ! En effet, la notion de photon ressort d’une description quantique de la lumière,
qui sort du cadre de l’électromagnétisme classique. En optique quantique (comme en
mécanique quantique), les photons peuvent être « intriqués » : cela signifie que, même
séparés spatialement, deux photons peuvent faire partie d’une même entité quantique qu’il
est impossible de séparer en deux sous-systèmes indépendants. Cependant, ces phénomènes
d’intrication quantique, qui font l’objet encore actuellement d’intenses recherches à travers
le monde, apparaissent dans des situations bien particulières. Dans le cadre d’une émission
de lumière par une source macroscopique, on peut considérer que les photons évoluent bel
et bien de manière indépendante !
5) Les électrons étant de charge négative, le courant est selon les z décroissants. Le
vecteur densité de courant électronique j - -enev0 étant uniforme sur une section du
faisceau, la norme de l’intensité vaut donc I = enev07iR2

6) On reprend la même démarche qu’à la question 2 dans le problème 6.5. L’étude


des symétries et des invariances du faisceau cylindrique montre que E(M) = E(f)ür. On
applique le théorème de Gauss à un cylindre (C) d’axe Oz, de longueur L et de rayon r :
^É.dS = 0^ . Par les mêmes justifications faites dans le problème 6.5 (s’y référer), on

montre que j E'.dS’ = E(r)2^rZ. On distingue deux cas :


(5)

• Si r>R, le cylindre (C) englobe l’intégralité du faisceau sur une


longueur L, qui contient la charge Qint = -ene7iR L (partie grisée sur le schéma suivant).

Le champ électrique à l’extérieur du faisceau vaut donc

cylindre (C)
660 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Si r < R, le cylindre (C) englobe seulement une partie du faisceau sur une

2 r • • r •
longueur L. Il contient la charge Qint = -ene7tr L. Le champ électrique à l’intérieur du

faisceau vaut donc

7) Il s’agit exactement du même problème qu’à la question 2 du problème 6.14, avec


seulement deux différences : le courant est dans l’autre sens (z décroissant et non croissant)
et le rayon est noté R au lieu de e. On en déduit que le champ magnétique est orthoradial et
vaut :

si r > R, et si r < R,
2w 2nR
8) Un électron en périphérie du faisceau, donc en r = R, subit une force de Lorentz de
r -eneR F
la part des autres électrons valant F = -el•(É + vomz a b)= ■e -----—+ v0±-x-
2s0 2nR
puisque üz /\ue ~-ür. On constate que la force électrique tend à éloigner l’électron du
faisceau alors que la force magnétique a tendance au contraire à le rapprocher. Compte tenu

de l’expression de I et sachant que FçpÇ) = -y, la force peut s’écrire :

. Le rapport entre la force magnétique (attractive) et la force

2
électrique (répulsive) est égal à — , de l’ordre de 10‘3 avec TAN précédente. Tant que les
c2
électrons ne sont pas relativistes, la force magnétique est négligeable devant la force
électrique.
9) On considère que dans le plan z = 0, la vitesse des électrons est selon üz. Pour
z>0, les électrons en périphérie vont s’éloigner progressivement du fait de la force
répulsive qu’ils subissent : le faisceau initialement cylindrique va devenir faiblement
divergent. La loi de la quantité de mouvement appliquée à un électron en périphérie s’écrit
'y
m— = F ~—— ür en supposant que la divergence du faisceau est suffisamment faible
dt 2eQ
pour que les formules établies pour un faisceau cylindrique soit encore valable. Le rayon R
du faisceau variant très faiblement, on peut le considérer comme constant et
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 661

intégrer l’équation du mouvement : si un électron en périphérie du faisceau part du plan


_ fpn R _ _
z = 0 à la date r à la vitesse vQüz, il possède à la date t la vitesse v(r) = —— tur + voüz. En
2ms0
e2neR t2
intégrant selon chaque axe, les coordonnées de cet électron sont donc r(r) = R +
4mSo
et z(/) = v0/ . Ainsi, sur une longueur L, le rayon du faisceau augmente de
( L> A n e\RÛ
r -R, d’où M- e
< vo> 4^ o vo
10) Le rayon initial du faisceau électronique correspond à celui de l’extrémité de la
pointe, donc de l’ordre de 7? = 100 nm. Avec I = 10 pA et v0 = 107 m.s'1 (vitesse acquise par
les électrons sur une distance de L = 1 pm environ, voir question 2), on obtient
ne = 2.1020 m'3 et AK = 0,1 nm. On en déduit que la répulsion entre électrons a une
influence négligeable sur l’évolution du faisceau électronique.

6.20 Déviation d’un filet d’eau


1) La molécule d’eau est H2O, son schéma de Lewis étant H -O-H. D’après la
méthode VSEPR, les deux doublets liants avec les atomes H et les deux doublets non liants
forment un tétraèdre autour de O, l’angle entre les deux liaisons OH valant 109° (en réalité,
l’angle vaut 104°). La géométrie de la molécule d’eau est donc la suivante :

]
doublets non liants

P
L’atome d’oxygène étant plus électronégatif que l’atome d’hydrogène, les liaisons
covalentes ne sont pas symétriques : la densité électronique est plus importante du côté de
O, ce qui entraîne l’apparition de dipôles au sein de chaque liaison OH. Compte tenu de la
géométrie de la molécule, le moment dipolaire de H2O est orienté selon la médiatrice aux
deux atomes H (voir figure précédente).
2) Le moment m a tendance à faire aligner le moment dipolaire p sur le champ Ë .
En notant 0 l’angle orienté entre p et ë , (A) l’axe perpendiculaire à ces vecteurs passant
par le barycentre de la molécule (presque confondu avec l’atome O puisque ce dernier est
16 fois plus massif que l’atome H) et J le moment d’inertie de la molécule par rapport à (A),
la loi du moment cinétique appliquée à la molécule d’eau par rapport à (A) s’écrit :

= JÔ = (p a E\ü^ - -pE sin 6*


dt
662 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On reconnaît l’équation d’un pendule (9 + en2sin# = 0 avec Le moment


V J
dipolaire va donc pivoter en oscillant autour de la direction de e avec une période de
2/r
l’ordre de T = — . L’atome H ayant la masse d’un proton (on néglige la masse de
a>
l’électron), on a J - 2mpr0tOff/2 . On trouve une période des oscillations de 5.10’11 s
autres forces appliquées à la molécule, les oscillations ne s’arrêtent en théorie jamais.
Cependant, l’environnement de la molécule va également agir sur son orientation.
3) On calcule la différence d’énergie potentielle de la molécule entre les deux cas
extrêmes où p est de même sens que E (énergie minimale) et où p est de sens opposé à
E (énergie maximale). On a donc EEp~2pE ~ 10'24 J. Or, à température ambiante
(T =300 K), l’agitation thermique peut fournir à la molécule une énergie de l’ordre de
£gT=4.10"21 J» A£p. Ainsi, les molécules d’eau continuent de changer d’orientation en
permanence du fait de l’agitation thermique, même en présence d’un champ électrique. Ce
dernier a cependant pour effet d’induire une valeur moyenne du moment dipolaire orientée
selon sa direction et qui lui est proportionnelle : au niveau macroscopique, l’eau se polarise
bel et bien sous l’effet d’un champ E .

4) L’autoprotolyse de l’eau impose [-H3O+] = [O7T] = lO ^mol.L1. La densité


volumique des ions hydroxydes et hydroniums vaut donc :

5) On applique la loi de la quantité de mouvement à un ion hydroxyde dans un


référentiel lié à l’eau supposé galiléen où règne un champ électrique E :

m ^0H-
mOH- ~ ^OH-^OH- eE
dt

H3O++
^H,O _ , £
Même chose avec un ion hydronium : >°* ------- ~
dt KH,O-
‘ VH,O-+eE

6) Le vecteur densité de courant J = -enOH_vOH_ + enh3o o+ est proportionnel au


rr3/0+
n+-Eh

champ E si et seulement si vOH_ et vff o+ le sont. Or l’équation vérifiée par v0H_ peut se

^OH- z? _ mOH-
mettre sous la forme t^oh-—;----h voh- = —E~~ ’ avec T °h--~— Si^«l,
koh~ JEOH-
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 663

le terme est tout le temps négligeable devant vOH_ . De même, avec


dt

Ainsi, si TE est grand devant à la fois toh_ et th0 , on obtient la loi d’Ohm locale
Â
nOH_ t n"typ
J 1 | 1
J-yE avec y = e2 ■ H-----
^OH- Kfi-yr , J^OH- Kh3O+

Les conductivités par unité de concentration des ions hydroxydes et hydroniums données
e2 e2
par l’énoncé correspondent respectivement à ------- et-------- . On en déduit :
&OH- ^h3o+
4-
Koh_ = 7,7.10'13 kg.s'1 et KH q+ = 4,4.10'13 kg.s'1 (attention aux unités !).

Puisque mOH_=17mproton et m^o+ = 19mproton, on obtient :

Enfin, la conductivité de l’eau pure vaut y = 5,5.10'6 S.m'1


7) La distribution de charges crée un champ électrique dans le volume d’eau vérifiant
l’équation de Maxwell-Gauss div\E]= —. Ce champ électrique provoque l’apparition d’un

courant quantifié par la loi d’Ohm J = yE . Ce déplacement de charges va entraîner une


modification locale de la densité, régie par l’équation de conservation de la charge
— = -div(/Y En combinant les trois relations, on obtient
dt Y ’

8) En posant , la solution de cette équation est p(M,t)= p0(Af)exp


>

II

?
4*

compte tenu de la condition initiale à t - 0. Pour l’eau, |r;- = 1,6 ps|. Ce temps est très grand
devant toh_ et ?H Q+, ce qui rend légitime l’utilisation de la loi d’Ohm.

9) Lorsque l’on impose un échelon de champ électrique à la goutte,


• les ions mettent un temps de l’ordre de 10’13 s pour se mettre en
mouvement, les cations partant dans le sens de E et les anions dans le sens opposé,
• puis l’eau se polarise : les molécules d’eau acquièrent au bout de 10'11 s
un moment dipolaire moyen dirigé selon E . Cela a pour effet de diminuer (mais pas de
l’annuler) le champ électrique à l’intérieur de la goutte.
• Les cations s’accumulent d’un côté de la goutte et les anions de l’autre
côté. Cette répartition de charges crée un champ électrique supplémentaire dans le sens
664 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

opposé au champ électrique créé par l’extérieur. Tant qu’il restera un champ électrique à
l’intérieur de la goutte d’eau, les ions vont continuer à se déplacer et s’accumuler sur les
bords. Au bout d’un certain temps xéq, cette accumulation d’ions va faire totalement écran
au champ électrique extérieur : le champ électrique total sera alors nul dans la goutte d’eau,
l’équilibre étant atteint.

Egxt

mise en mouvement des ions

10) Le champ électrique créé en Af par la boule est radial et vaut È(M) = ———û
47vs0r2 r
(pour une démonstration de ce résultat, voir les questions 2 et 3 du problème 6.7). La
composante de E(M) responsable de la déviation du filet d’eau est celle perpendiculaire à
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 665

Le graphe suivant représente Ey en fonction de x, le maximum se situant en x = 0.

11) La largeur caractéristique de cette courbe est de l’ordre de 2d. Une goutte d’eau à
la vitesse va donc subir une composante Ev ayant une valeur notable sur une durée de
l’ordre de 2dlV$, c’est-à-dire de l’ordre de [0,1 s|. Ce temps est très grand devant re-? valant
0,1 ms. On en déduit que les ions contenus dans l’eau vont immédiatement faire écran au
champ électrique dès que la goutte va s’approcher de la boule chargée. Le champ électrique
étant alors nul à l’intérieur de la goutte d’eau, la déviation du filet d’eau ne peut pas être
expliquée par le caractère polaire de l’eau (c’est-à-dire par l’orientation du moment
dipolaire des molécules d’eau). C’est bien la présence d’ions dans l’eau qui à est l’origine
de cette déviation !
12) Si la boule est chargée positivement, les anions vont se rapprocher de la boule et
les cations vont s’en éloigner (situation illustrée sur le schéma précédent). Les anions étant
alors plus près de la boule que les cations, la force d’attraction subie par les cations va être
plus grande que la force de répulsion subie par les anions. Au bilan, l’eau va subir une
résultante des forces dirigée du côté de la boule. Le filet d’eau est donc dévié vers la boule.
On obtient la même conclusion si la boule était chargée négativement (ce sont dans ce cas
les cations qui se rapprochent de la boule et les anions qui s’en éloignent). L’attirance du
filet d’eau ne dépend donc pas du signe de Q.
13) On applique la loi de la quantité de mouvement sur une goutte d’eau de rayon a/2
(en considérant que le filet d’eau est une succession de gouttes d’eau). Si l’on suppose que
l’eau s’écoule à vitesse constante (hypothèse de l’énoncé), cela signifie que le poids est
négligé et que la goutte est uniquement soumise à la force électrique exercée par la boule
chargée.
On a donc m — = F = (f 3s0É.grad^E = V 3s0E—ïir=Ve -- ur .
dt x s ' s dr s
1 r U dvy Fy Vg +3Q2 n 2>Q2d
On projette cette relation sur 1 axe (Jy : —= ----- cos 6* =------------ ,
dt m m /jRtFSqF3

puisque iïr.üy=—cos0 et . En appliquant la méthode des perturbations, on

exprime la distance r(t) dans le cas où la goutte d’eau n’est pas déviée : r(z) = y]d2 + V(2t2
en fixant l’origine des temps lorsque la goutte est à l’origine O. Initialement nulle, la vitesse
horizontale acquise par la goutte après le passage à proximité de la boule chargée vaut
donc :
666 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

i dt= 3Q2 +r
7------- ^-du , en
Vy,final
—00
J
^2+r02/2
posant u-—. A noter que l’on a intégré de -00 à +00 puisque le filet d’eau est très long
d
devant d. L’angle de déviation final vaut donc, en supposant que a « 1 :
Vy,final 9Q
a & tan a = —7
Eo 647z-f0Z^ E02
On peut noter que l’angle de déviation ne dépend pas du diamètre a du filet d’eau, ce qui
n’était pas évident a priori.
14) Sur la photo, compte tenu de l’échelle donnée par le diamètre du robinet, la
distance d vaut environ 6 cm. L’hypothèse d’une vitesse constante des gouttes d’eau est très
critiquable puisque l’eau part du robinet avec une vitesse quasi-nulle. L’eau a parcouru
environ h = 7 cm avant d’atteindre le point le plus proche du ballon. Elle possède alors une
--------------- . i

vitesse Eo = ^2gh = 1,2 m.s'. L’angle de déviation vaut environ a = 20° = 0,3 rad. Puisque
// = 103 kg.m’3, on en déduit Q C. Cette charge représente de l’ordre de
1013 électrons (en excès ou en défaut sur le ballon de baudruche, la déviation ne permettant
pas de déterminer le signe de Q). Ceci reste un ordre de grandeur puisque la formule
utilisée suppose une vitesse constante de l’eau, ce qui n’est pas le cas ici du fait de la
pesanteur.

6.21 Etude d’un câble pour la TNT partie 1


1) Les signaux électriques dans le câble coaxial ont des fréquences élevées (de
l’ordre de 500 MHz pour la TNT). Le phénomène d’induction électromagnétique va alors
imposer un effet de peau dans les conducteurs et le courant ne circulera qu’au voisinage de
la surface. On modélise ici ce courant par une distribution surfacique.
2) Les équations de Maxwell dans le milieu diélectrique sont les mêmes que dans le
vide, en remplaçant s0 par ^(pas de charges ni de courants libres):
dB QE
divA = 0
rotA = -— rotA = ]u0£0£r —
dt dt
On procède alors comme dans le vide pour obtenir les équations de propagation :
~ - —( dB'\ d~ 8 dE^
rotrot A = grad div E — AE = rot
l ------ = ^ £ o £ r
dt dt dt ?
d’où :
AP ^A-
AA fj.Q£QEr 2 0

De même pour b :
_ ._ ____ r / qe^ "_dB^
rotrotA = graddiv A - AA = rot jU0£0£r — = < 8t >
l 8t J
on obtient :
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 667

Les champs e et b dans le milieu sont solutions de l’équation de d’Alembert.


3) La distribution de courant est invariante par rotation autour de Taxe Oz. Le champ
magnétique 5 ne dépend donc pas de 0. Il n’y a pas d’invariance par translation le long de
Oz à cause de la propagation du signal le long du câble (brisure de symétrie par rapport au
cas statique). Le plan passant par un point M et l’axe Oz est un plan de symétrie de la
distribution de courant. Le champ b en M est donc porté par ee. On recherche ainsi le
champ magnétique sous la forme :

B(M) = B(r,z,t)e0
4) D’après l’équation de Maxwell-Ampère sous sa forme intégrale (théorème
d’Ampère généralisé), pour un contour circulaire d’axe Oz :

B. dl jjq ien jac^ + JJ /z0£q£r


c s
(en prenant cr= 1 dans le conducteur et er dans le milieu diélectrique)
Le courant de déplacement est nul car e et dS = dS ez sont orthogonaux, d’où :

J B.dl =2nrB(r, z, t) = jLioienlacé


c
Pour r< a, le contour n’enlace aucun courant donc ieniacé = 0 et |B = 0
Pour r > b, le contour enlace les courants aller et retour : ien!acé = +i~i = 0 et 1# = 0
Enfin, pour a <r< b, entre les deux conducteurs, on a : ieniacé= d’où :

5) D’après l’équation de Maxwell-Ampère :

—- dE , . , ,. dB dE
rotB = juo£o£r —, c est-a-dire : - — = p0£0£r —
ot oz ot
Il vient alors E-Q par intégration pour r < a et r > b (pas de champs statiques).
D’autre part, pour a < r < b, et pour l’onde de courant harmonique progressive :
dE 1 dB 1 dz+(z,t) 1 7. . , . , .
dt Bo£o£r £z dz
On intègre enfin par rapport à t :

6) L’énoncé ne donne pas l’expression (assez ardue) du laplacien vectoriel en


coordonnées cylindriques, c’est pourquoi on ne peut pas utiliser l’équation de propagation.
On utilise donc l’équation de Maxwell-Faraday couplant e et b :
668 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

ÔE dB
c’est-à-dire (en projection sur eg ) :
dz dt
SE 1 k dB .... .
or : — -------- inksm(a>t-kz) et — —----- —i0CDSin(cDt—kz)
■dz 2a£0£rr cd° dt 2w
l k2 œ2
ce qui impose :--------- = /-/0® soit encore : k - £r — .
£0£r CD c
Pour une propagation selon +ez , k > 0 et on aboutit à la relation de dispersion :

c
La vitesse de propagation de l’onde harmonique progressive étudiée dans le milieu
diélectrique est la vitesse de phase :

7) La différence de potentiel u+ entre les deux conducteurs est donnée par la relation :

V(a)-V(b) = f —gradK.J/—[ E.di =—-— — z0 cos(<®t — kz) F —dr


Jr=a Jr=a 27T£0£r a> Ja r
On introduit la relation de dispersion et on évalue l’intégrale pour obtenir :
1 (b\
u+ (z, 0 =---------= ln — z0 cos(<yt - kz)
27T£0Cyl£r w
On peut aussi écrire :
u+ (z, 0 =------ln I - | i+ (z, 0
27œ0cJ£r

d’où l’impédance caractéristique du câble (définie pour une onde progressive) :

8) Pour l’onde régressive, on peut reprendre le calcul précédent en changeant k en -k.


Le champ électrique de l’onde correspondante devient :
1 H)
i0 cos(a>t + kz) er
27C£ç£rr (D
d’où la nouvelle différence de potentiel :
1 (b\ 1
L(z,0

c’est-à-dire :
u_ (z, t)
i(z,t)

9) La loi des nœuds dans le circuit s’écrit :


CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 669

i(z,t) = i(z + dz,t) + — avec q = Tdz u(z + dz,t)


dt
A l’aide d’un développement limité, on obtient :
di(z, t) rdu(z,t)
(car dz « z)
dz dt
La loi des mailles s’écrit quant à elle :

c’est-à-dire :
du(z,t) _
dz dt

10) On dérive chaque relation précédente par rapport à z :

|_PA a ^dd>,t)
dt }
dz
dt }
= rA_d f âw(z,t)
dz2
On obtient finalement les équations différentielles vérifiées par z et z/ :
d2i(z,t) rAd2z(z,t) d2u(z,t) _ rA d2u{z,t) = Q
= 0 et
dz2 dt2 dz2 dt2

On retrouve l’équation de d’Alembert dans chaque cas (avec V = ).


•y AT
11) On reporte i(z, t) = i+ (z, t) = i0 cos(&>/ - kz) et u(z, t) = u+ (z, t) - u(J cos(cot - kz)
dans une des équations couplées :
didz.t) ^du.(z,t) . , . , , x
—------ = -r —±------- soit : /<z0 sm(or—kz) = +rcm0 sm(a>t - kz)
dz dt
On obtient alors : ki0 = raru0 c’est-à-dire aussi : ki+(z,t) — T'cùu+(z,t) . En introduisant la
relation de dispersion :
U+(z,t)
i+{z,t) Te
, . du. (z,t) . di,(z,f) . , , zz+(z,î) Ac
La relation —1------ = -A—------- aboutit quant a elle a : —-—- = -7=
dz dt i+(zd) sjsr
U (z t)
12) On peut identifier le quotient +v ’ précédent à l’impédance caractéristique

zc:
Ac ,, , , . . ATc2
Z - = -y= d ou la relation : ------- = 1
c rc

c 1
On reconnaît la vitesse de propagation de l’onde : L - —- --j—=
VAT
670 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

ce qui permet d’écrire :

On en déduit les relations : L2 = et Zc" = — qui permettent d’obtenir A et T :

r,. 2^(A
et
lu

13) L’amplitude de tension u(zj) = u0cos(o)t~kz) + r.u0cos(eût+kz) est la


superposition de l’amplitude d’une onde incidente ujnc(z,t) = u0 cos(eot-kz) et de celle
d’une onde réfléchie Urefl (z,f) - r-U0 cos(tût+kz). Le coefficient r apparaît donc comme le
coefficient de réflexion en amplitude de tension.
On détermine l’amplitude de courant associé à chaque onde incidente (harmonique
progressive) et réfléchie (harmonique régressive) :
1 1
Le (Z, *)= — Uinc (Z, 0 et Lfl (Z> = Urefl (Z> 0 S1 bæn =
Un
i(z, f) = —cos(cût -kz')-r—cos(a>t+kz)

14) ation entre z/(O,z) et z(O,Z) est imposée par le dipôle d’impédance

Z = ^ = Z1±T d’où:
” z(0,0 c 1 —r

15) On obtient r = 0 lorsque Zu -Zc. L’onde réfléchie n’existe pas et l’onde dans le
câble est harmonique progressive.
Le vecteur de Poynting vaut alors :
n=^ 1
-z02 cos2(®t-Az) ez
Ao 4æ soc^Jsrr
La puissance électromagnétique transférée à travers une section du câble s’écrit :
P = f f n.t/5 = f —-— .— z02 cos2 (eot — kz) Znrdr
s Ja 4^- soc^r
soit encore :
_ i02 cos2 (eût - âz)
27V£QC^Jsr

Finalement : P — Zci02 cos2 (eût—kz)

On reconnaît en fait : P = Zci■22 = u(z,t)-i(z,t). La puissance électromagnétique transférée


est la même qu’en électrocinétique.
CORRIGES CHAPITRE 6 Electromagnétisme 671

p 1
La puissance moyenne transférée vaut : 1 moy 2 wozo -
2 c0 -~ en posant U - et

I = -7= les valeurs efficaces de tension et d’intensité. La puissance moyenne est la même
V2
en tout point. La puissance injectée dans le câble est donc aussi celle qui est transférée au
dipôle.
16) Au niveau du dipôle (en z = 0), on a :

w(0,r) = w(?cos(a>Z)(l + r) et z(O,r) = —cos(<»r)(l-r)

La puissance transférée au dipôle s’écrit alors :


2
Pdipôie = w(°> *)z(°, 0 = y- cos2 (û>0 (1 - r2 )
c
c 2\
rzU -Zc
Pmoy, dipôle
On en déduit la puissance moyenne reçue : +Zc )
k J
où UI est la puissance moyenne injectée dans le câble.
La puissance moyenne reçue par le dipôle est nulle pour Zu - 0 et Zu = +œ : l’onde incidente
est alors totalement réfléchie et rien n’est transféré au dipôle. La puissance reçue est en
revanche maximale lorsque Zu = Zc : il y a alors adaptation d’impédances.
CORRIGES CHAPITRE 7
ONDES MECANIQUES

7.1 Fil de jardinier


1) On introduit le repère Oxz (voir figure suivante) et l’on raisonne sur un tronçon de
fil compris entre les abscisses x et x + dx.

x x+dx

La loi de la quantité de mouvement appliquée à ce tronçon dans le référentiel terrestre


supposé galiléen s’écrit :
dv _
dm— = 0 = Fg + Fd + dmg puisque le tronçon est immobile.

En notant T(x) la tension du fil et ut(x) le vecteur unitaire tangent au fil à l’abscisse x, la
force qu’exerce la partie gauche du fil sur le tronçon s’écrit Fg = —T(x)ut(x). De même,

la partie droite du fil exerce sur le tronçon une force Fd =FT(x + dx')ut(x + dx') . On
projette la loi selon Ox :
0 = -7’(x)cos a(x) + T(x+dx)cosa(x+dx) + Q

Puisque h « L, l’angle a que fait la tangente au fil avec l’horizontale est très petit devant 1,
on peut donc effectuer tous les calculs à l’ordre 1 en a. D’où cos« « 1. On en déduit que
674 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

T(x) - T(x + dx) , c’est-à-dire que la tension du fil est uniforme le long de celui-ci, notée
T pour la suite. La projection de la loi selon Oz donne :
0 = -T sina(x) + T sina(x + dx) - dm.g
, dx
A l’ordre 1 en a, Sltltz « a et dm = /jds — //------- « /jdx . D’où :
co s a
a(x + dx) - a(x) ^da
T----------- ------ — = T— = /jg
dx dx
dz
Or la pente de la tangente au fil correspond à la dérivée de la courbe z(x) : tan a - — « a à

l’ordre 1 en a. On en déduit —= — , qui aboutit, après deux intégrations, à :


dx2 T
z(x) = —x2 +Cx + D.
2T
La fixation du fil sur les deux poteaux impose z(0) = 0 et z(L) = 0 . D’où D = 0 et
ug
C = -—L. L’équation de la courbe est donc :
2T
z(x) = — x(.L-x)
2T
Le fil est le plus éloigné de l’horizontale joignant les deux poteaux à l’abscisse x = L!2
(minimum de la fonction z(x)), c’est-à-dire au milieu du fil (on pouvait s’y attendre). La
z«i2
condition \z(L / 2)1 = h < hmax impose une tension supérieure à Tmin■ QZ,

2) On trouve Tmin = 24 N, ce qui correspond au poids d’une masse de 2,5 kg.


3) Exiger un écart 10 fois plus petit impose une tension 10 fois plus grande, donc le
jardiilier va devoir tirer sur le fil avec une force égale à celle nécessaire pour soulever une
masse de 25 kg, alors que les 10 m de fil utilisé ne pèsent que 20 g !

7.2 Compression d’une balle de golf


1) On calcule la dérivée première et seconde de Ep(x) :
6 ( 12 6A

127+127 = 12L7 — P?! et---- J~(x) = U


,^(1
-4-1 SA
CA a
84
\ A AJ x dx2 X XJ

La dérivée s’annule pour x = a, il s’agit d’un minimum d’énergie puisque


d2E u
---- “-(zz) =+72—— > 0 , valant E (a) =-U . Par ailleurs, E„(x)------ —>+oo et
Pv 7 x->0
dx--------------- a~
Ep(x)—% >!<» >0 • en déduit le graphe Ep(x) :
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 675

La position x = a est une position d’équilibre stable des atomes (minimum de Ep). La
quantité a représente donc la distance entre les atomes à l’équilibre.

2) La force F dérive de l’énergie potentielle d’interaction par la formule :

d’où F = nu(a12 . Le premier terme, étant

positif, correspond à une force répulsive, celle-ci étant prédominante pour x < a. Le
deuxième terme, négatif, correspond à une force attractive, prédominant pour x> a. Pour
x = a, les deux forces se compensent, il y a équilibre.
3) On peut appliquer la loi de l’énergie cinétique aux deux atomes entre l’état initial
(dans lequel ils sont distants de à) et l’état final où ils sont séparés d’une très grande
distance D » a. L’atome A étant immobile, si l’on exerce sur l’atome B une force Fop
pour l’éloigner de A, la loi s’écrit Ec^nal-Ec^inital = W^ + W^ . Or, les atomes sont

initialement au repos, d’où Ec>initiai= 0 et la force F étant conservative,


WF=Ep,initial-Ep,fmal = -U-^ ■ On en déduit WFop = Ec,final+ U ■ Puisque Ecfinal>Q , le
travail minimal à fournir pour séparer les deux atomes vaut \Eiiaison = U.

4) Si x reste proche de a, on peut effectuer un développement de Taylor de F (ordre


1) :

F = F(x)üx ~ F (a) +—(a) x (x - afyx =------ (fl) x (x - a)iïx - -k(x - a)iïx , puisque
dx dx
F(ci) = 0.
Il s’agit bien de l’expression de la force de rappel d’un ressort de longueur à vide a et
d2Ep U
de constante de raideur k - ----- (fl) = 72— .
dx2 a2
5) Pour U = 1 eV = 1,6.10’19 J et a = 0,3 nm, on trouve k = l,3.102 N.nf1
6) Il y a N - L/a ressorts en série sur toute la longueur de la barre. Chacun de ses
ressorts, orientés dans la direction de la force de traction, s’allonge de Al=/\L/N. Une
section S de la barre contient M= Sla2 ressorts en parallèle. Ces ressorts exercent donc une
force de rappel totale de norme F = M (kM), correspondant à la force de traction exercée
676 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

31
, , , 5 , AI F E=*

faq
sur la barre. On a donc F = — k------, que l’on peut écrire , avec . La

II
a L/a S L a

proportionnalité entre y et — se nomme la loi de Hooke, le coefficient de


L
proportionnalité étant le module d’Young E. Ici, Pa.
4,3.101112

M
7) L’allongement relatif — est égal à l’allongement az divisé par sa longueur à

\l _d^
l’équilibre l. Ici l = dx et A/ = Ç(x + dx,t) — <^(x,t). On a donc
l dx
8) Le tronçon entre x et x + dx subit la force de traction sur sa partie droite, située à
l’abscisse x + dx + Ç(x + dx,t) , dont l’expression est donnée par la loi de Hooke

Fd=E—(x + dx + Ç(x + dxptd^S . Il subit également la force de traction sur sa partie


dx
dd
gauche, située à l’abscisse x + £(x, Z), valant F = -E—(x + <^(x,Z))A . La loi de la quantité
dx
de mouvement appliquée au tronçon projeté sur Ox s’écrit :

dm—- = F~+Fd , avec dm=pSdx et vx =---- «— dans l’approximation


Dt 8 P x Dt dt
acoustique (de même, on néglige l’accélération convective). Par ailleurs, dans le cadre de
-E—(x)g .D’où :
cette approximation, Fd » E—(x + dx)S et F = -E
dx dx
pSdx^ = E ''^(x+<fc)-^(x)>=£ d2d
-^-Sdx, d’où P . Il s’agit
dt2 k dx dx J ■ d 2x dt2 d2x
d’une équation de d’Alembert.
r 1 n E
9) Cette équation se met sous la forme —x------ x----- x- = U , avec c = . — . La
d2x c2 dt2 VP
quantité c représente la célérité des ondes acoustiques longitudinales (ondes de
compression) dans le solide.
10) Puisqu’à t = 0, le driver, se déplaçant à la vitesse constante VD, se situe en x = 0,
on a xD(f) = VDt. De même, = -

11) A la date t, la partie mobile de la balle de golf, notée (M), est comprise entre les
abscisses xD(t) et xc{Z). Pour calculer la masse de cette partie de la balle, on raisonne quand
la balle n’est pas encore comprimée. En effet, La partie comprimée possède une masse
volumique supérieure à p ! La partie (M) est celle située entre les abscisses x = 0 et Vct
avant l’impact. Elle possède donc une masse = pSVct. Les points de (M) allant à la
vitesse VD et l’autre partie de la balle étant immobile, la quantité de mouvement de la balle
de golf vaut donc PbalieW = P^^c^d^x ■

12) La partie mobile comprimée (M) de la balle possède un allongement négatif à la


date t égal à -xD. Sa longueur sans compression valant xc, son allongement relatif vaut
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 677

. D’après la loi de Hooke, la force de compression (opposée de la force de


xc(0 Vc
77
traction) qu’exerce le driver sur (M) vaut donc 1 driver-yballe

13) La loi de la quantité de mouvement appliquée à la balle de golf (dans le


référentiel terrestre supposé galiléen) projetée sur Ox s’écrit :

dPx£“lle = Fx driver^balle, d’où pSVcVD = E^-.S , se simplifiant en


Clt 'C

On retrouve l’expression de la vitesse des ondes de compression établie dans la 2eme partie.
14) Le taux de compression est égal à la diminution relative de la longueur de la
balle. Lorsque l’onde de compression atteint l’extrémité de la balle de golf, (M) représente
la totalité de la balle. En reprenant le résultat de la question 12, le taux de compression vaut

donc Vp . Ce taux est nécessairement inférieur à 1 (cas limite où la balle est une crêpe !),
Vc
donc le modèle donne un résultat incohérent si VD > Vc. En réalité, pour être valable, le
modèle exige même que VD « Vc, puisque la loi de Hooke n’est valable que si
l’allongement relatif est très petit devant 1.
15) Une fois l’onde de compression arrivée au bout de la balle de golf, une onde de
décompression repart vers le driver. La fin du contact entre la balle et le driver se produit
lorsque cette onde revient sur le driver. En notant d le diamètre de la balle, le contact dure
donc un temps v = — . Sachant que r = 4 ms et d = 43 mm, on en déduit Vc = — = 22
Uc r
m.s'1. Or la vitesse VD du driver peut être déduite des photos en remarquant que celui-ci
s’est déplacé d’environ 35 mm (la balle de golf permettant d’avoir l’échelle des photos)
entre la 2eme et la dernière photo, correspondant approximativement à la durée de contact
entre le driver et la balle, c’est-à-dire 4 ms. On en déduit VD = 8,8 m.s'1. Le taux de
compression déduit du modèle devrait valoir — = 40 %. Or, on mesure sur la 3eme et 4eme

photo que la balle comprimée a un diamètre d’environ 30 mm, ce qui fait un taux de
compression de (43-30)/43 = 30 %. Le modèle semble donc surestimer le taux de
compression. Il ne fallait cependant pas attendre une adéquation parfaite dans la mesure où
la balle n’est pas cylindrique, mais sphérique.
16) En négligeant la masse de la coque de la balle, la masse volumique du cœur de la
m 3 2
balle de golf vaut p - ----- 3 = 1,1 kg.m' . Son module d’Young vaut donc Eballe = pVc
4 ' d'y ---------------
3
—Æ
UJ
= 5.105 Pa. On remarque que le module d’Young du cœur de la balle est très faible devant
celui du driver, ce qui justifie que l’on puisse considérer que seule la balle de golf se
comprime lors du contact avec le driver, ce qui semble bien le cas d’après les photos.
678 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7,3 Autour de la guitare,..


1) On raisonne sur un tronçon de corde compris entre les abscisses x et x + dx.

La loi de la quantité de mouvement appliquée à ce tronçon dans le référentiel terrestre,


supposé galiléen s’écrit, en négligeant la pesanteur :

En notant F(x,f) la tension de la corde et ùj(x,/) le vecteur unitaire tangent à la corde à


l’abscisse x, la force qu’exerce la partie gauche de la corde sur le tronçon s’écrit
Fg = -F(x, t)ut (x, t) . De même, la partie droite de la corde exerce sur le tronçon une force

Fd = +F(x + dx,t)ut(x + dx,t). Puisque le déplacement de la corde s’effectue uniquement


_ dy _
selon Oy (approximation de l’énoncé), on peut écrire v = -—u La projection de la loi de
ôt
la quantité de mouvement selon Ox donne donc :
0 = -F(x,t) cos a(x,f)+F\x+dx,f)cosa(x+dx,f)& -F\x,t) + F(x+dx,f) à l’ordre 1

en a. On en déduit que —— = 0, c’est-à-dire que la tension de la corde est bien uniforme le


dx
long de celle-ci.
2) La projection selon Oy donne :

-F sina(x,t) + F sina(x + dx,t).

Or la pente de la tangente à la corde correspond à la dérivée de la courbe y(x,t) par rapport à


2 2
x, d’où tan a = — « a à l’ordre 1 en a. On en déduit que u—~ = F—— , qui est une
dx 8t2 dx2
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 679

d 2y 1 d2 y F

O
équation de d’Alembert de la forme . La quantité c

II
= 0 avec
dx2 c2 dt2 F
représente la vitesse des ondes transversales se propageant le long de la corde tendue.
3) La corde étant bloquée par les sillets, le déplacement de la corde doit être nul aux
extrémités de celle-ci. Pour une onde progressive, le profil du déplacement transversal de la
corde se déplace le long de celle-ci, ce qui entraîne que le déplacement serait non nul à un
moment donné aux extrémités. Une onde stationnaire permet au contraire l’existence de
points nodaux au niveau desquels le déplacement est en permanence nul. On retient donc ce
type de solution particulière.
4) Le champ d’une onde stationnaire possède une dépendance spatiale et temporelle
découplée. Pour une onde stationnaire harmonique de pulsation eu, le déplacement
transversal de la corde s’écrit :
y(x,t) = /(x)cos(dX+(£>)
Pour déterminer^), on injecte cette solution dans l’équation de d’Alembert :
/"(x)cos(d)t + ^)—y/(x)(-a>2)cos(tat + ^)=0, d’où /"(x) + -^-/(x) = 0.
c c2
On reconnaît l’équation d’un oscillateur harmonique, de solutions générales :

/(x) = t!cos — x + i// .La fixation de la corde sur les sillets impose l’immobilité de la
J
corde en x = 0 et x = L, d’où /(0) = Jcos(y) = 0 : sans perte de généralité, on choisit
71
= 0 : pour que A # 0 (sinon, la corde reste immobile), il est

nécessaire que — L = n7i, avec n entier non nul. La pulsation du mode propre de rang n
c
H71C
vaut donc

5) Pour le mode de rang 1 (appelé le mode fondamental), le déplacement s’écrit :

COS^t + )

A un instant donné, la forme de la corde correspond à une demi-sinusoïde, s’annulant aux


extrémités, le déplacement transversal étant dans le même sens tout le long de la corde.

mode propre de rang 1

Pour le mode de rang 2, le déplacement s’écrit y2(x,t) = A2 sin


680 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

A un instant donné, la forme de la corde correspond à une période d’une sinusoïde,


s’annulant aux extrémités, le déplacement transversal étant dans un sens sur la lere moitié
de la corde et dans l’autre sens sur la 2eme moitié. Il y a présence d’un nœud de vibration au
milieu de la corde.

<3Æ
Pour le mode de rang 3, le déplacement s’écrit y3(x,r) = A3 sin —x cos (u^ + ^3).
lL 7
A un instant donné, la forme de la corde correspond à une période et demie d’une
sinusoïde, s’annulant aux extrémités. Il y a présence de 2 nœuds de vibration.

mode propre de rang 3


6) Sauf exception (voir question 16), lorsque l’on tire sur une corde de guitare, la
note perçue par l’oreille est celle du mode propre fondamental, de fréquence

. La dépendance de cette fréquence par rapport à :

• la masse linéique [i est illustrée par le fait que les six cordes de la guitare,
de même longueur et tendues à peu près de la même manière, produisent des notes
différentes du fait de leur différence de masse.
• la tension F de la corde par le fait qu’un joueur peut accorder la guitare en
jouant sur la tension de chaque corde grâce au système de vis sans fin.
• la longueur L par le fait que le joueur pince les cordes sur les différentes
frettes placées le long du manche afin de faire varier la longueur sur laquelle elles peuvent
vibrer et ainsi jouer toutes les notes possibles de la gamme.

7) Le joueur doit compenser les deux forces de tension Fg et Fd qui s’exercent sur
l’endroit de la corde qui est pincé. Avant que le joueur ne lâche la corde, il y a équilibre qui
se traduit par Fg + Fd + Fj = 0. On projette cette relation selon Qy :
d . . d y
Fsinag +Fsinad-Fj = 0, avec smaa » aa ~ tan aa - — et sinœ,, ~------. D ou :
8 g 8 l d L-l

F,- = Fd\- +
J V
CORRIGES CHAPITRE 7 Oncles mécaniques 681

8) On veut d- 12 mm. A l’aide de la photo et sachant que L - 65 cm, on mesure une


distance entre le sillet du chevalet et le centre de la rosace Z = 17 cm. Le mi aigu (E4) a une
fréquence f - 329,6 Hz. Pour déterminer la tension de la corde, il faut connaître sa masse
linéique. Un tirant de 30 correspond à un diamètre de la corde égal à D = 0,75 mm, d’où

une masse linéique // = pn---- = 5,5.10'4 kg.m1 puisque la corde est en nylon de masse
4
T . . 7 7 ?
volumique p = 1240 kg.m . On en déduit la tension de la corde F = 4pL =1,0.10 N.
Le joueur doit alors exercer une force |FZ- = 10 N|. Cela correspond à soulever 1 kg avec un
seul doigt : cela demande une certaine force. En pratique, lorsqu’un guitariste joue, il fait
vibrer les cordes avec une amplitude beaucoup plus petite, de l’ordre du mm.

L'= Jl2+d2 + yl(L-tf+d2 , c’est-


9) Une fois tirée, la longueur de la corde vaut
, T, T d2(l 1
a-dire ----- - + puisque d« l. D’après la loi de Hooke, l’allongement relatif
2 <Z
de la corde, de module d’Young E, provoque une augmentation de tension égale à
D2 L'—L
AF « n---- E------- . Compte tenu des différentes valeurs numériques, l’allongement relatif
4 L
L'—L --------------------------- 3
vaut ------ = 9.10‘4, qui entraîne |AF = 1 N « E| : on peut donc bien négliger
L
l’augmentation de la tension lorsque l’on pince la corde.
10) La corde ne se déformera de manière irréversible que si la force de traction par
F
unité de surface ----- — dépasse la limite d’élasticité du nylon égale à 70 MPa. Or, pour le
D2
71----
4
mi aigu, celle-ci dépasse 200 MPa ! Cela signifie que, lorsque l’on met des nouvelles
cordes à une guitare classique, la tension que l’on impose est telle que le nylon se détend de
maniéré irréversible. Ceci explique pourquoi la guitare se désaccorde très vite après avoir
installé de nouvelles cordes : il faut attendre un certain temps pour que la déformation
plastique du nylon s’arrête. A noter que, une fois les cordes en place, il n’y a plus vraiment
de risque de les déformer de manière irréversible compte tenu de la très faible augmentation
de la tension lorsque l’on pince les cordes.
11) Une solution y(x,f) de l’équation de d’Alembert, quelle qu’elle soit, peut être
décomposée en somme d’ondes harmoniques stationnaires (ou d’ondes harmoniques
progressives, mais cela est moins adapté ici compte tenu des conditions aux limites). Le
mouvement général de la corde peut donc être vu comme une superposition des différents
682 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

mouvements élémentaires que sont les modes propres. Mathématiquement, cela revient à
faire une décomposition en série de Fourier de la forme initiale de la corde, en prenant en
compte la vitesse initiale de celle-ci, afin de déterminer la valeur de l’amplitude An et des
phases (pn du mode propre de rang n pour n allant de 1 à l’infini dans le cas général
(superposition d’une infinité de modes).
L’onde n’est ni progressive, ni stationnaire. Son évolution temporelle comporte toutefois
une similitude avec une onde stationnaire d’une part puisqu’elle possède deux nœuds de
vibration à chaque extrémité et avec une onde progressive d’autre part puisque la
déformation (en forme de Z) semble se propager de gauche à droite.
12) On raisonne sur l’une des figures pour comprendre comment avoir accès à Fy.

La force transversale Fy qu’exerce la corde sur le sillet du chevalet est le projeté selon Oy
de la force Fcorde, donc Fy = Fsina0 « Fa0. La tension F de la corde étant constante, Fy
est donc proportionnel à l’angle a0 que fait la tangente à la corde avec l’axe du manche au
niveau du sillet de chevalet. En s’appuyant sur les figures, les valeurs de a0 sont dans
l’ordre : -4,7° ; -0,8° ; 0° ; +0,7° ; +0,9° ; +1° et +1,1°. Sachant que les figures sont prises à
intervalles réguliers de temps et que la demi-période suivante, la corde va parcourir le
chemin inverse, on peut donner l’allure de Fy(t), sachant que le maximum de la norme de Fy
vaut Fy max = F|cr0 max^ = 8 N. On retrouve l’ordre de grandeur de la force transversale
appliquée par le doigt au départ. Le graphe suivant représente Fy(t)/Fymax en fonction de t/T
(le tracé étant fait sur deux périodes). On remarque un pic prononcé à chaque période.

0.4 ------ —*......... . ....... ! ......... . . ........... —


0.2 -......... • • • ‘ ...... • •••••*.......
0.0
-0.2 ...................... ........... « ... ...•......... •
-0.4
-0.6
-0.8
-1.0
--------- —--- —,— —w————------ i
0.0 0.5 1.0 1.5 2.0

13) On peut avoir accès à la fréquence en mesurant la période du signal sur la courbe
donnant la tension en fonction du temps : 3 périodes du signal durent 37,1 ±0,4 ms, donc
une période vaut T= 12,4 ±0,1 ms. D’où une fréquence /= 1/7’= 80,6 ± 0,9 Hz, ce qui
correspond à un écart relatif avec la fréquence du mi!, égale à 82,4 Hz, entre l,10~2et 3.10'2.
La précision de la mesure permet donc d’affirmer que la guitare n’est pas accordée. On
peut également avoir accès à la valeur de f en mesurant directement la position des pics du
spectre du signal, sachant que ceux-ci correspondent aux différents modes propres de la
corde. Ainsi, la fréquence du «-ième pic vaut nf. On mesure la position du 6eme pic
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 683

(permettant d’avoir une meilleure précision) à 482 ± 3 Hz, d’où y = 80,3 ± 0,4 Hz). On
remarque que la précision est meilleure.
14) On remarque que la tension V(t) enregistrée par le microphone possède un pic
assez prononcé à chaque période, comme la courbe Fy(t). Ce n’est pas étonnant dans la
mesure où le micro enregistre un son qui a été émis par la table d’harmonie de la guitare
excitée par la force Fy(t). Cependant, on ne s’attend pas à ce que F(t) soit simplement
proportionnel à Fy(t). En effet, la table d’harmonie possède des modes propres de
vibration : si l’une des fréquences des modes propres de la corde est proche de celle d’un
des modes propres de la table d’harmonie, cette dernière va entrer en résonance et ainsi
amplifier cette fréquence. En fait, c’est l’ensemble de la chaîne qu’il conviendrait
d’étudier : vibration de la table, émission du son dans l’air, sensibilité du micro, en
introduisant des fonctions de transfert.
15) Une fois mise en vibration, la corde pincée va faire vibrer le sillet de chevalet qui
va lui-même faire vibrer les autres cordes. Une des cinq autres cordes initialement
immobiles peut entrer en résonance si la fréquence d’excitation est proche de la fréquence
de son mode propre fondamental. A l’aide de la photo, on mesure que la distance entre le
sillet de chevalet et la 5eme frette (sous-entendu en partant du sillet de tête) vaut L5 = 49 ± 1
cm. En pinçant la corde mil coincée sur la 5eme frette, celle-ci vibre à la fréquence

/5 =—fmiy = 109 ± 2 Hz puisque la fréquence est inversement proportionnelle à la


^5

longueur de la corde (voir question 6). Cette fréquence est très proche de la fréquence du
la,. Puisque^ ~fal, la 2eme corde de la guitare va entrer en résonance grâce à la lere corde :
on dit qu’elle vibre « par sympathie ». A noter que cette concordance n’est pas du tout une
coïncidence, puisque la position des différentes frettes est faite pour qu’il y ait un demi-ton
entre chaque frette et que les notes mil et lax sont séparés de 5 demi-tons (voir problème
7.4).
16) Lorsque l’on place un doigt sur la corde pour l’empêcher de vibrer, on impose un
nœud de vibration à cet endroit. La 5eme frette est à une distance de 16 ± 1 cm du sillet de
tête (d’après la photo), correspondant au quart de la longueur totale de la corde entre les
deux sillets (65 cm). Ainsi, lorsque l’on pince la corde du la! tout en la touchant juste au
dessus de la 5eme frette, on ne peut mettre en vibration que les modes propres ayant un nœud
à cet endroit (voir figure suivante). L’oreille perçoit alors la note du mode de plus basse
fréquence excité, c’est-à-dire celui de rang 4. La fréquence vaut donc 4fïal, c’est-à-dire
440,0 Hz (il s’agit d’un la4).

on place un doigt pour


y imposer un nœud

c’est le mode propre de rang 4 qui est le premier excité

De même, la 7ème frette est à une distance de 21 ± 1 cm du sillet de tête, correspondant au


tiers de la longueur totale de la corde. Lorsque l’on pince la corde du ré2 tout en la touchant
juste au dessus de la 7eme frette, la note émise par la corde a une fréquence égale à 3 fré2,
684 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

c’est-à-dire 440,4 Hz. En effectuant la méthode indiquée par l’énoncé pour accorder la
corde ré2 à partir de la corde lab on commet une erreur systématique puisque la fréquence
de la corde ré2 vaut alors 440/3 = 146,7 Hz au lieu de 146,8 Hz, mais l’écart relatif des
fréquences, égal à 7.10’4, correspond à moins d’un trentième de ton (voir question 13) : on
peut donc considérer que cette méthode d’accordage est efficace.
17) Le microphone capte le son émis par chaque corde, vibrant à des fréquences
voisines l’une de l’autre : on observe un phénomène de battement. Alternativement, les
signaux issus des deux cordes vont être en phase (on a alors un maximum local du signal
total) puis en opposition de phase (le signal total passera alors par un minimum
d’amplitude).
signaux en phase :
maximum local signaux en opposition de phase :

too 200 ÎOO 500 600 700 «00 900

Par lecture de la courbe, la mesure de la période des battements donne Tb = 240 ±30 ms,
d’où une fréquence fb = 4,2 ± 0,5 Hz. Or, on sait que le battement possède une fréquence
égale à la différence des fréquences entre les deux signaux. Ces dernières sont directement
mesurables sur le spectre puisqu’il s’agit des deux principaux pics : 430 ± 1 Hz et
435 ± 1 Hz, d’où un écart fféquentiel de 5 ± 2 Hz (l’incertitude vaut en fait V2 «1,4 Hz).
On constate que les résultats issus des deux graphes expérimentaux sont compatibles.
En pratique, l’oreille perçoit le phénomène de battement par une variation dans le temps de
l’amplitude du son avec une période Tb. Ainsi, pour accorder une corde par rapport à
l’autre, on doit changer sa tension de manière à augmenter la période des battements
jusqu’à ne plus du tout les entendre (on entend alors un son d’amplitude constante, qui n’est
plus modulée dans le temps). A noter que les cordes ne seront cependant pas accorder de
manière absolue, puisqu’aucune des deux fréquences ne vaut 440 Hz... Mais pour que le
son de la guitare soit harmonieux, seul compte un accordage des cordes entre elles.
18) Le coefficient de dilatation linéique du nylon valant aTinyion= 1.10’5 K'1, cela
signifie qu’une corde en nylon sans contrainte de longueur L voit sa longueur diminuer de
8.10‘5 L quand elle passe de 28°C à 20°C. La diminution de température fait se contracter
également le bois du manche de la guitare, mais d’une plus faible quantité, le coefficient de
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 685

dilatation linéique du bois aTfbois étant plus faible. D’après la loi de Hooke, cette contraction
du nylon plus importante que celle du bois va provoquer une augmentation de la tension de

la corde de diamètre D égale à AFS PT,nylon ^T,bois , avec ^T- -8°C.

Compte tenu de l’incertitude sur aTtbois, on trouve avec la corde mi3 de tirant 30 (cf.
question 8) /^sup compris entre 7.10'2 N et 4.10’2 N. Cela entraîne une augmentation de la
fréquence de la corde (celle-ci étant proportionnelle à la racine carrée de la tension) de
0,1 Hz au pire, ce qui représente un écart relatif en fréquence de 4.10'4 « 4.10'3 (critère de
la question 13). L’instrument ne se désaccorde donc pas du seul fait de la contraction
thermique des cordes. Le reste de la guitare (caisse, manche, tête) va également
« travailler » du fait du changement de température, mais également de l’hygrométrie. En
effet, le bois est très sensible au taux d’humidité (celui-ci étant assez faible dans une pièce
climatisée). Enfin, la contraction des rouleaux autour desquels sont entourées les cordes
doit avoir une grande influence sur la tension de celles-ci.

7.4 Tuyaux d’orgue


1) Chaque extrémité du tuyau débouche à l’air libre. Il n’est donc pas possible de
comprimer la dernière tranche d’air car les particules de fluide sont libres de sortir. La
pression reste égale à Po et il y a un nœud de surpression à chaque extrémité.
2) La surpressionp(x,f) dans le tuyau est solution de l’équation de d’Alembert :

d2p
dx2
-cid2p
2 dt2
-o dVCL
1
\IPoXs

On considère une onde stationnaire de surpression :


p(x, t) = A cos (or + p) cos(kx + ^)

En reportant cette solution dans l’équation de d’Alembert on obtient sans difficulté :

-k2 + ^- = 0 c’est-à-dire (en choisissant k > 0).


c c

3) L’onde stationnaire doit vérifier les conditions aux limites, c’est-à-dire :


p(0, r) = 0 et p(L, r) = 0

>
Cela impose :
p(0, f) = A cos (or + <p) cos(^) = 0 , soit : cos(^) = 0, c’est-à-dire :(/) = +tv 12.

> On choisit ^ = -rz72 pour simplifier les calculs suivants.


p(L,t') = Acos^oX + (p)copkL+ (/))-Acos^ojt+ (p)copkL-~7i: / 2)-Ç) ,
encore : sin(LL) = 0
soit
686 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On obtient ainsi : kL = pn avec p entier. Or : k = — =------ , si bien que les modes propres
c c

sont caractérisés par leur pulsation propre : tu, = ou leur fréquence propre :
(avec p entier).
4) Le son joué par un tuyau d’orgue est la superposition de tous les modes propres
possibles. Le spectre du signal fait donc apparaître toutes les fréquences propres,
proportionnelles à la fréquence/ du mode propre fondamental.

amplitude

La fréquence la plus basse du spectre définit la fréquence fondamentale /; qui donnera à la


note son nom, les autres fréquences étant appelées harmoniques. L’amplitude des
différentes harmoniques dépend de la forme de l’instrument et des matériaux utilisés, et
donnera au son joué le timbre caractéristique de l’instrument.

5) On a simplement : /(n) = 2I/12 /(”_1) = (21/12 ) /(" \ /(0), d’où :


y(«) _ 2«/12 y(°)

6) On utilise cette relation entre le la3 (n = 9) et le do3(n = 0) :


A =/7 8(9) = 29/12/(0) =29/12/^ d’où: fdOi =2~9'nfla3

par suite : fdOï =

Numériquement on obtient .4 =65,5 Hz

7) La longueur du tuyau d’orgue prise entre la bouche et l’extrémité permet


d’imposer un nœud de surpression à ces deux extrémités ouvertes. Cette longueur
correspond ainsi à la longueur L du modèle de tuyau étudié.
C
8) La fréquence fondamentale du son s’écrit : / = — • La note la pins grave (de
fréquence la plus basse) est donc obtenue pour la longueur L la plus grande. Le fa2, de
fréquence fondamentale = 25/12 fdo_ = 175 Hz , est donc joué par le tuyau le plus grand
(à gauche sur la photo), de longueur :
CORRIGES CHAPITRE 7 Oncles mécaniques 687

A.=—= 0,97 m
2A,

9) La fréquence fondamentale du son joué par le tuyau n s’écrit :

ce qui permet d’obtenir :

10) La longueur des tuyaux diminue effectivement lorsque l’on augmente la fréquence
des notes. On peut mesurer expérimentalement la longueur Ln des tuyaux sur le cliché et
tracer Ln en fonction du numéro n de la note jouée (on a choisi le facteur d’échelle pour
avoir Lo = 0,97 m). L’incertitude relative sur Ln est de 5 %.

4 ■ (m) r
i
:
i
L
!
1
1
i .
i 1 ,J I:
!
.1

i.......t j t....... i........


..... 1............ ~
■o
r î r î
"i...... r |

... M......... ! i 1 i î 1
T* 1 . 1 i i 1 F
’ » iF i . ... 1 .. J. ...... î . .......... J. L........
1••i, 1 1 i 1
1 ‘
-------- ~--------- —.................. , i \
--------------------r

j 1 1 • t * • *. f....,
i
.1.... ,..... ■
£
, , .. -......,......,.... -T-....
$
-y.L L .,t........... ........1t.........
... ...>
36-
, ;
,........
4
f ...L.
L . ......
2S
.............. r... 1.....
36 '
, 3.....,.__
1. .... ,t.... __________
3$
....___ __
<
n

Afin de vérifier la relation théorique liant Ln et n, on trace ln(Z„) en fonction de n :

La relation est linéaire : ln(Ln) = -a.n + b . La régression linéaire fournit la valeur de la


pente :
<z = 6,2.10~2
688 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

D’après le modèle théorique : Ln = 2'”/12Lo, si bien que :


ta(L,) = ta(Z,)-^L

Numériquement : = 5,8.10“2 est assez proche de a obtenu expérimentalement. On peut

ln2
aussi évaluer : ---- = 11,2 (à 0,2 près) au lieu de 12 attendu. On peut estimer que la relation
a
théorique obtenu est plutôt bien vérifiée expérimentalement avec les tuyaux d’orgue.

7.5 A propos du niveau sonore


............. . .................,7, , ...... ........................ . ... B-, . ......... nH.ndi............... .I_7-Ill.«........................ —..—«.hYn.i ldi..... .. ......... N I.,. , Iril..

1) La valeur efficace peffde la pression acoustique qui est à proprement parler la


surpression, est par définition la racine carrée de la valeur moyenne du carré de p\(f). La
valeur moyenne se calcule en pratique sur un intervalle [r0;r0 +71] de durée finie T, de sorte
que la définition de s'écrit :

h
Par définition, l'intensité acoustique I correspond à la norme de la valeur moyenne du
vecteur densité de puissance sonore II = py (/)v(7), où v (/) désigne le champ de vitesse de
l'air déplacé. Or pour une onde plane progressive, la relation de structure d'une onde sonore
s'écrit v(7) = — n , où u désigne le vecteur unitaire orienté selon la direction de
^air
propagation de l'onde. On a donc :

. Pour pejf=prif, on obtient bien 1 = 1.10'12 W.m’2.

2) Dans l'approximation acoustique, on linéarise les équations servant à décrire


l'évolution des champs de vitesse v(t) , de pression péq + p^t) et de masse volumique
Péq + P i(0 associés à l'onde sonore, péq et péq représentant respectivement la pression et la
masse volumique de l'air à l'équilibre (sans perturbation sonore). Du point de vue
mathématique, on effectue un développement limité à l'ordre 1 des équations en considérant
v(Z), /?i(0 et p\(t) comme infiniment petits d'ordre 1. L'approximation acoustique est
légitime si v(r) « c, px(f) « l//5 et pi(t) « péq(t), sachant que l'une de ces inégalités
entraîne les deux autres. La valeur efficace de la pression acoustique au seuil de douleur est
(
Peff, douleur
telle quel20 = 201og , d'où peff,douleur = ^Préf, cette valeur correspond à une
k ^réf d
valeur efficace du champ de vitesses veff,douleur - 5.10'2 m.s' '«c. Il y a presque 4 ordres de
grandeur entre v(t) et c : l'approximation acoustique est parfaitement justifiée.
3) L'oreille humaine est la plus sensible aux environs de 3 kHz, c'est en effet pour
cette fréquence que les courbes d'isosonie sont minimales (et donc où la sensibilité de
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 689

l'oreille est la plus grande). Au seuil d'audition, la valeur efficace du champ de vitesse de
Peff,seuil
l'air vaut , avec l = 201og (le seuil d'audition étant à 1
air < Préf ;
phone). D'où veff:Seuii= 5,5.10'8 m.s'1. Pour une onde sonore harmonique de fréquence / le
déplacement des tranches d'air est de la forme t) = Acos(2/ft + , d'où une valeur
O

algébrique du champ de vitesses » — = 2^4cos(2^Z + ç?(Àf)) (on néglige


dt
27ifA
l'accélération convective dans l'approximation acoustique). On a donc ' . Au seuil
v2
d'audition à 3 kHz, l'amplitude de vibration de l'air vaut 4,107T7 m|. Il s'agit d'un
dixième du rayon de Bohr, c'est-à-dire de la taille d'un atome ! Le système auditif humain
possède une très grande sensibilité. A noter que beaucoup d'espèces animales ont une acuité
auditive encore meilleure !
4) En France, le courant du réseau de distribution d'électricité est alternatif avec une
fréquence de 50 Hz. A l'intérieur des transformateurs, les noyaux de fer, servant à canaliser
les lignes de champ magnétique, s'aimantent sous l'action du courant et subissent des
contraintes mécaniques. L'aimantation étant approximativement proportionnelle au courant,
les contraintes sont proportionnelles au carré du courant (voir problème 6.15) et donc sont
oscillantes avec une fréquence de 100 Hz, ce qui explique les vibrations de la structure à
cette fréquence.
A 100 Hz, la pondération A vaut -19 dB (par lecture de la courbe). Le niveau sonore réel
vaut donc Lp = 35 + 19 = 54 dB (SPL). La valeur efficace de la pression acoustique vaut
ainsi peÿ = préf 10^ '20 = |10 mPa.

5) Pour que la pondération A puisse prendre en compte la sensibilité à 40 phones de


manière plus précise, il faut que la courbe de pondération soit l'opposée de la courbe
isosonique à 40 phones à une translation près. La translation est choisie pour que la
pondération soit égale à 0 dB pour 1 kHz (fréquence servant de référence pour le phone).
D'où l'allure page suivante de la pondération A « améliorée », superposée avec celle en
vigueur actuellement. On constate que les courbes se ressemblent, la pondération officielle
ayant un profil plus simple.
6) Les différentes courbes d'isosonie ne sont pas identiques à une translation près, ce
qui montre que la sensibilité de l'oreille en fonction de la fréquence dépend du niveau
sonore. Il faudrait donc une pondération dépendant elle-même du niveau sonore absolu
(SPL). A titre d'illustration, sur la courbe précédente est représentée en pointillé la
pondération à donner en se basant sur la sensibilité à 80 phones selon la norme
IS0226:2003. On constate bien que la pondération à 80 phones ne devrait pas être la même
qu'à 40 phones.
690 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7.6 Imagerie photo-acoustique


Partie I : Cas unidimensionnel
1) Dans l'approximation acoustique, on linéarise les équations vérifiées par les
champs de vitesse, de pression et de masse volumique associés à l'onde acoustique. On
effectue pour cela un développement limité à l'ordre 1 des équations en considérant vx,px et
px comme infiniment petits d'ordre 1. L'approximation acoustique est valable si vi « c, p\
« l//s (et non/?0) et « p0, sachant que l'une de ces inégalités entraîne les deux autres.
2) L'équation locale de la conservation de la masse s'écrit à 1D :
ô G
— = -t/zv(//v1) =----- (z^i) • Puisque //0 est constant et uniforme et que le terme p\vx
dt dx
dux dvx
est un infiniment petit du 2ème ordre, l'équation linéarisée s'écrit
dt dx
On néglige la pesanteur en considérant que la pression à l'équilibre est uniforme. Le fluide
n'étant donc soumis qu'aux forces de pression (pas de force de viscosité car le fluide est
supposé parfait), l'équation d'Euler (loi de la quantité de mouvement locale du fluide) s'écrit
Dvx ^ + (vl.grdd^i = -grad(j\) . Puisque pQ est uniforme et que
donc u------- p
Dt
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 691

l’accélération convective (v1.gr5t7)v1 ainsi que p—- sont des infiniment petits du 2ème
ôr
dvx dpx
ordre, l'équation linéarisée et projetée selon Ox s'écrit
0 dt dx (II).
1 (d
Enfin, la compressibilité isentropique du fluide vaut, par définition %s = — — . Dans le
s
cadre d’un fluide parfait, on néglige les transferts thermiques à l’intérieur du fluide. Une
particule fluide subit donc au passage de l’onde acoustique une transformation adiabatique
et réversible, donc isentropique. On effectue un développement de Taylor à Tordre 1 de la
fonction //(p) en/?0 à S fixé :

A = Ao +1 Ü7 ~ A))> d’où =AoZ^i| (III).

Z-)
ÔVi
3) En utilisant (I) et (III), on en déduit %s —-. On dérive (II) par rapport à
dt dx ♦
x:
d2p} d2v} d2v} d( dp,}
—~ -~ L = ~Ao , d’où Il s’agit
dx2 dxdt 0 dtdx 0 ot\ dt J
d2 p, 1 d2 px
d’une équation de d’Alembert, de forme canonique —z------- z------ z- = 0 , avec
d2x c2 dt2
1
cs ■, —■ . Nous savons que la solution générale de cette équation est :

P\ (x, t) = f(x—cst) + g(x 4- cst) , où/'et g sont deux fonctions quelconques.

4) AN:|c,= l,5.103 m.s'1.


5) On est dans le cadre d’un régime de confinement de contraintes si la durée r de
l’impulsion lumineuse est très petite devant le temps tp mis par Tonde acoustique pour
traverser le vaisseau sanguin de diamètre D. t= — = 67 ns » t. La condition est vérifiée.

6) Avec O =10 mJ.crrf2 = 100 J.rn2, on trouve une surpression initiale


pA = 1,1.103 Pa « l//s = 2,2.109 Pa. L’approximation acoustique est largement vérifiée.
7) Les champs de surpression et de vitesse d’onde plane harmonique homogène et
progressive se déplaçant vers les x croissants ont une dépendance spatio-temporelle de la
forme exp(z(û# - Ax)) en notation complexe. L’équation (II) s’écrit alors :

//ozmy1 =+z'A:p»1. Or la vitesse de phase de l’onde vaut v(p=^- = cs En retournant à

la notation réelle, on a donc Cette formule se généralise à une onde

progressive vers les x croissants de forme quelconque puisque celle-ci peut toujours être
vue comme la somme d’ondes harmoniques progressives vers les x croissants (par une
692 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

décomposition de Fourier), chacune de ces ondes vérifiant la même formule : il en est donc
de même pour leur somme.
8) De la même manière, les champs de surpression et de vitesse d’onde plane
harmonique homogène et progressive se déplaçant vers les x décroissants ont une
dépendance spatio-temporelle de la forme exp(z(ûtf+ Ax)) en notation complexe. On a

alors //ozæ>Vi = -ikp^, de sorte que

9) On reprenant la solution générale vue à la question 3, il reste à chercher les


fonctions/et g qui permettent à pi et vj de vérifier les bonnes conditions initiales. Compte
tenu des deux questions précédentes et puisque la solution f(x-cst) correspond à une
onde progressive se déplaçant selon les x croissants et g(x+csf) selon les x décroissants, le
champ de vitesse associé au champ de surpression 1p1(x,/) = f(x-csf) + g(x+cst) vaut

v1 (x,t) = —-— (/(x -csf)~ g(x + c/)) . Or, Vj (x, Z = 0) = 0 (le fluide est initialement

immobile), d’où /(x)-g(x) = 0 pour tout x: les fonctions / et g sont identiques. Par
Pa si -a/2<x<a/2
ailleurs, px (x,t - 0) = 2f (x) = - . En conclusion :
0 ailleurs
Pa/2 si -a/2<x<a/2
Pi (x, t) = /(x - c/)+/(x + c/) avec /(x) =
0 ailleurs

Le champ de surpression peut donc être vu comme la superposition de deux ondes planes
progressives, de forme rectangulaire, se superposant à la date t = 0, l'une allant selon les x
croissants et l'autre selon les x décroissants. Ces deux se chevauchent jusqu'à la date
t= . D'où l'allure suivante depi(x,z).

A Pi(V)

2CS r“ 1
1
i 1
i
i <=> 1
1
i 1
i
i
y^/2 1 vitesse cs
i
1
---/>
i 1

-a/2 a/2
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 693

-cz/2 a!2

10) L'énergie cinétique initiale est nulle. La densité volumique d'énergie acoustique

t-> 1 2c
uniforme à t- 0 sur un volume Sa, l'énergie acoustique initiale vaut donc 4) ~^%sPA^a ■
AN : avec a = 100 gm, g0 = S.IO'0"].
11) Le vecteur densité de courant énergétique vautfLc = pp\üx . Pour x > a/2, seule
l'onde se propageant selon les x croissants traverse la section S à l'abscisse x. Compte tenu
, 2
de la relation de structure (question 7), on a donc n ac — -^—üx , avec p1 = pA/2
Ms
2
(question 9). La section considérée voit donc passer une puissance Pac = ?A S pendant
4Aocs
un temps a/cs (temps que met l'onde progressive pour traverser la section). L'énergie
2 2
acoustique totale traversant la section vaut donc Eac = ?A S— = ^S^A-Sa . Il s'agit de
4Aocs cs 4
la moitié de l'énergie acoustique initiale contenue dans la zone comprimée, l'autre moitié
étant transportée par l'onde allant selon les x décroissants: il y a bien conservation de
l'énergie acoustique.
Partie II : Cas d’une symétrie sphérique
2F(r\ \pa si r<R
12) Initialement,pAr,t-G) =---- —, d'où px(r,t = 0) = < . . On a bien
r 0 si r> R
une surpression uniforme égale à pA dans la sphère de rayon R et nulle ailleurs.
13) Le champ de surpression est à nouveau la superposition de deux ondes, l’une se
propageant selon les r croissants et l’autre selon les r décroissants, toutes les deux se
propageant à la vitesse cs. On note cependant deux différences majeures :
• Il y a une décroissance du champ de surpression en 1/r : Tonde va
diminuer d’amplitude au fur et à mesure qu’elle s’éloignera du centre.
• A un endroit donné, la forme des ondes progressives est triangulaire et
non plus rectangulaire !
A priori, on devrait tracer p\(r,t) uniquement pour r > 0, puisque la distance r au centre de
la sphère est une grandeur positive. Afin de pouvoir comparer au cas 1D (question 9), il est
possible de tracer p\(r,f) pour r>0 et r<0 puisque la fonction pi(r,t) est paire en r, la
694 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

courbe p\(r,t) est alors une vue en coupe de la surpression selon une droite passant par le
centre de la sphère. Tant que t < —, les deux ondes progressives se chevauchent : dans la
cs
sphère de rayon R-cst , la pression n’a pas varié, toujours égale à pA, puisque
jj (j*_ et] H-1 Z* “F C t )
px(r,ty~ — ~------ ' v------------~ = Pa Pour ~R + cst <0<r< R-c t . Par ailleurs, pour
2 r
jj yy — Ct) 7?
R-cst <r < R + cst <2R, px(r,f) = — ------ — . Un fait remarquable : pour t >---- , il
2 r 2cs
apparait une zone de dépression, c’est-à-dire une zone dans laquelle px < 0. Ceci est plutôt
7?
inattendu puisqu’initialement, la zone est entièrement en surpression ! Pour t> — , les
Cs
deux ondes progressives sont spatialement séparées, mais n’oublions pas qu’il s’agit en
réalité d’une seule onde sphérique ! Les courbes ci-dessous représentent le champ de
surpression p\(r,t) à différents instants t, l’échelle en abscisse étant exprimée en multiples
de R et l’échelle des ordonnées en fractions de pA.
Pa
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 695

A une distance r » R, la quantité 1/r est à peu près uniforme sur la longueur IR de l’onde
sphérique divergente : celle-ci a donc approximativement une forme triangulaire, avec une
première moitié de Tonde en surpression et une seconde moitié en dépression. Ce résultat
est radicalement différent du cas 1D où Tonde progressive gardait la même forme
rectangulaire initiale.
14) Loin du centre, c’est-à-dire pour r»R, la courbure de Tonde sphérique est
négligeable (par rapport à sa propre taille) de sorte que Ton puisse l’assimiler localement à
une onde plane. On a donc (question 7) Vj ür (le déplacement étant radial). Or,

( Ct\
R , plf(r,t) = —
pour t> — Pa
si cst- R < r < cst + R , d’où :
cs 2 <___ r )
= P2
a CP y
ür si cst—R < r < cst + R
4p0cs L r )
La puissance acoustique instantanée traversant la sphère de rayon r» R à la date t
nsxA Pac(t)~ ^nac(r,t).dS-Tïac(r,t)47ir2 puisque le vecteur densité de courant

sphère
énergétique est radial et qu’il est uniforme sur la sphère de rayon r. L’énergie acoustique
traversant cette sphère vaut donc :
r+R r+R
+00 \2 2 2
2 „2
1_£Z 1 r i_£ZY cs

r ; «A 3 cs r ,
r-R
—00 r-R

JtpAr
2 3 f r-7?V \3
1- d’où Eac = -7T%spAR3 . On
^ac
3Aoc5 V r ; ^>Pqcs

constate que cette énergie ne dépend pas du rayon r de la sphère considérée. Cela signifie
que l’énergie acoustique transportée par Tonde se conserve au cours de la propagation, ce
qui est logique car nous n’avons considéré aucun phénomène dissipatif. Ce résultat est lié
au fait que le champ de surpression décroît en 1/r. En effet, puisqu’à une distance r,
l’énergie s’étale sur une sphère de surface proportionnelle à r2, la densité de courant
énergétique, proportionnelle au carré de la surpression, décroit en 1/r2 par conservation de
cette énergie : la surpression décroît donc bien en 1/r.
Par ailleurs, on remarque que Eac correspond à l’énergie acoustique contenue initialement
3
dans la sphère de rayon R à la surpression pA puisque le volume d’une sphère est —-— et

1 2
la densité volumique d’énergie acoustique vaut — %spA (pas de vitesse initiale). Comme
dans le cas 1D, il y a bien conservation de l’énergie acoustique : l’énergie contenue au
départ dans la sphère comprimée se retrouve dans Tonde acoustique sphérique divergente
qu’elle a générée.
696 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

, . / r-RdÙ
15) A une distance r, la surpression maximale vaut plrnax \H = P\ r,t =------ (il
l cs J
s’agit de la surpression « sur le devant » de l’onde sphérique), c’est-à-dire
„ M-PaR
Pljnax. V) ~ . AN : jp>i max= 11 Pa. Il s’agit d’une surpression très faible, mais qui
2 r
peut être mesurée.

7.7 La technique des Dalton


1) Il y a une confusion avec la situation où le train émet une impulsion sonore brève.
Dans ce cas, si la personne est située loin en amont sur les voies, le son guidé dans le rail va
effectivement arriver avant celui se propageant dans l’air. La personne a donc intérêt à
écouter le son émis par le rail si elle veut atteindre le plus rapidement possible l’impulsion
émise. Mais, lorsqu’un train roule, il émet un son de manière continue ! Le raisonnement ne
tient donc plus. En réalité, la personne entendra le train en écoutant les rails parce que la
propagation du son dans ces derniers est guidée (comme de la lumière dans une fibre
optique). De ce fait, l’intensité acoustique du son dans le rail va faiblement décroître au
cours de la propagation de l’onde (c’est l’objet de ce problème). Ce n’est pas le cas du son
émis dans l’air par le train qui prend la forme d’une onde sphérique (le son se propage dans
toutes les directions). Par un raisonnement énergétique, on montre que le champ de
surpression est alors inversement proportionnel à la distance à la source (voir question 14
du problème 7.6). Ainsi, l’intensité sonore du son dans l’air, celui-ci n’étant pas guidé, va
très rapidement décroître. C’est pour cela que l’on entendra le train arriver de beaucoup
plus loin si l’on écoute le son émis par la vibration des rails.

2) Par définition, où p et v désignent respectivement la surpression et la


v
vitesse algébrique du fluide selon Ox dans le cas d’une onde acoustique plane progressive
se déplaçant selon les x croissants. A noter que si le fluide est dispersif ou absorbant, il faut
raisonner sur une onde harmonique et utiliser la notation complexe : Z est alors un nombre
pouvant être complexe et pouvant dépendre de la pulsation co. En reprenant le raisonnement
de la question 7 du problème 7.6, on montre que Z = pc ,

3) On raisonne sur le schéma suivant.


CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 697

L’onde acoustique émise d’un côté du rail possède une densité de courant énergétique
2
instantané valant IIaZr = pv - Zairv . Or, le déplacement de l’air à proximité immédiate du
3 £

rail est imposé par ce dernier, ainsi v - — = -û)A(x)sm(a>t -kx) à l’abscisse x. On a donc

La puissance acoustique moyenne émise dans l’air par le tronçon de rail situé entre x et
x+dx vaut donc dPair = (\AaPjdS ,o\xdS = 2hdx est la surface de contact entre ce tronçon et
l’air (facteur 2 puisque le rail émet selon les deux côtés). On a ainsi

4) Le vecteur densité de courant énergétique de l’onde dans le rail s’écrit


lirai/ = Zacierv2ux en appliquant la formule pour une onde longitudinale (même si elle est
transversale dans le rail), d’où ^Vlraii^ =—Zacierû)2A2(x)ûx . La puissance acoustique

moyenne traversant une section S = hl du rail à l’abscisse x vaut donc


Prall = = |zœ(o.®2^2(x)A/ .
section

5) On effectue un bilan d’énergie acoustique sur le tronçon du rail entre x et x+dx.

x x+dx
O

dPair

En valeur moyenne, ce tronçon possède une énergie acoustique constante. La puissance


acoustique moyenne entrante est donc égale à la puissance acoustique moyenne sortante.
On a donc Praii<x) = Praii(x +dx) + dPair, d’où :

d^rail = P™i(x+PraiiW = = _ZairO)2A2(x)h . En utilisant le résultat de la


dx dx dx
^Prail 7 Prail(p)
question 4, on en déduit l’équation différentielle 2 air
7 . l
acier

6) On reconnaît une équation différentielle linéaire du 1er ordre à coefficients


Prail(^ = Prail,O^\-j\
constants. La solution est donc avec

acier Pacier^acier
. On constate une atténuation exponentielle de la puissance
2 ^air
7 Pair^air
698 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

acoustique se propageant dans le rail avec une distance caractéristique d’atténuation L, ce


qui correspond à une chute linéaire de l’intensité acoustique en décibels en fonction de la
distance.
7) AN : |L = 2 kmj. L’onde acoustique émise par le train et guidée dans le rail peut
donc se propager sur de grandes longueurs (plusieurs kilomètres) en étant faiblement
atténuée. A noter que le modèle comporte plusieurs approximations critiquables (onde
émise dans l’air par le rail supposée plane, absence d’amortissement dû notamment à la
présence des boulons d’attache du rail), mais l’ordre de grandeur trouvé paraît cohérent et
justifie la fameuse technique des Dalton.

7.8 Modélisation d’un rebond


1) Pour t> 0, l’objet subit les forces de pression de la part de l’air environnant mais
aussi du matériau élastique. La pression du matériau étant égale à la pression
atmosphérique p0 additionnée de la surpression, la résultante des forces de pression
appliquée à l’objet se limite au terme lié à la surpression p exercée sur la surface S, égal à
^pression = , en notant <f(t) le déplacement de l’objet rigide depuis l’origine O.

O
La loi de la quantité de mouvement appliquée à l’objet rigide projetée sur Ox s’écrit :
= t)S = -pcSv(£(t), t)
dt
Or la vitesse v(^(i),0 représente la vitesse du matériau élastique à proximité immédiate de
l’objet rigide. Tant que l’objet est en contact avec le matériau, elle est égale à la vitesse de
dV pcS .
l’objet V(t). La vitesse vérifie donc l’équation différentielle _------- L (t) .La solution
dt m
(
générale est F(i) = B exp — . Comme V(t = 0) = Lo = B, on a donc V(t) = Fo exp -
k ^7 k ?)
2) On peut directement exprimer le temps t\ : il s’agit du temps mis par l’onde de
compression se propageant dans le matériau élastique à la vitesse c pour parcourir une
L
distance L, d’où ^ = — . L’onde de compression se déplaçant selon les x croissants, le
c
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 699

champ de vitesse est de la forme v(x,Z) - F(x-ct). La fonction F est déterminée en


écrivant v(£(f),0 = F(t) (voir question précédente). Dans l’approximation acoustique, on
néglige le déplacement de la matière devant la longueur caractéristique de Tonde
acoustique, qui est ici ct (car l’émission de Tonde dure un temps caractéristique r et Tonde
se propage à la vitesse c). Dans le cadre de cette approximation, on peut écrire

si t > 0 (= 0 sinon).

A insi, v(x, r) = Fo exp pour 0 < x < ct (=0 sinon). D’où l’allure suivante de v(x,/)

en fonction de x à une date t fixée comprise entre 0 et F

3) La masse du matériau élastique vaut pSL. La condition pSL»m entraîne

ct - — « L . L’onde de compression occupe donc seulement une petite partie du volume


P?

du matériau élastique. L’inégalité T« — = tï montre que l’objet est quasiment à l’arrêt


c
quand Tonde de compression atteint le support fixe F(q) ~ 0 (plus précisément 7(ti) « 70).
4) Pout t > t\, Tonde de compression incidente sur le support rigide et massif, donc
fixe, donne naissance à une onde réfléchie. Celle-ci se propageant selon les x décroissants,
le champ de vitesse associé à cette onde réfléchie est de la forme G(x + cr) . Pour
déterminer la fonction G, on écrit que le champ de vitesse total (incident et réfléchi) doit
(L-ct\
être nul en x = L (support immobile). Donc Ko exp + G(L + ct) = 0 pour t > Lie (=0
V cr ;

si u > 2£ (=0 sinon). Une fois l’onde complètement

réfléchie (en pratique, 4 à 5 r après la date îj), le champ de vitesses vaut :

2L — x — ct
pour x>2L - ct (=0 sinon).
CT

De manière très concrète, l’onde de compression a été entièrement réfléchie par le support
fixe, le champ de vitesse ayant été simplement « retourné ». A la date 2q, l’onde revient
après un aller-retour au niveau de l’objet qui l’a créée.
700 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5) Le champ de vitesse dans le matériau élastique résultant de la superposition de


l’onde incidente et de l’onde réfléchie vaut v,(x7) + vr(x,t). En x = 0 (en toute rigueur en
x = Ç(t) ~ 0 avec l’approximation acoustique), le matériau est au contact avec l’objet, il doit
donc avoir la même vitesse, d’où |vf(0,/) + vr(0,Z) = 7(t).
6) L’onde incidente se propageant selon les x décroissants et l’onde réfléchie selon
les x croissants, le champ de surpression associé à chaque onde vaut respectivement
Pi{x,f) ~ - pc Vi(x,f) et pr(x,t) - +pc vr(x,f). le champ total vaut donc :
p(x, t) = pc(vr (x, t) - v{ (x, Z))

7) On procède comme à la 1ere question. La loi de la quantité de mouvement appliqué


à l’objet et projeté sur Ox (référentiel terrestre galiléen) s’écrit :

= -p(0, t)S = -pcS (vr (0, Z) - v; (0,Z)) •


dt

Or, de la question 4, vz(x,Z') = -Fo exp , d’où


f Z’>
= ~Lo exp — . D’autre
CT

part, de la question 5, vr(0,f) = V(f) - Vj(O,t). En injectant ces deux relations, on aboutit bien
dV ( t'\
à la nouvelle équation différentielle t------- F V(t') = -2E0 exp —
dt' \ T)

8) En injectant la solution 7(t') = At'exp — dans l’équation, on obtient :


k ?)

( . ( t'\ A ,
^4 exp —---- z exp + At'exp
< zq
= -2E0exp — , d’où A =—( A
2K
l k r L 4/ L d k ?) T

Il s’agit bien de la solution recherchée puisqu’elle vérifie l’équation différentielle ainsi que
la condition initiale E(Z’=O) = 0 (au retour de l’onde, l’objet est immobile, voir question 3).
9) Le contact entre l’objet et le matériau élastique est maintenu tant que la force
exercée par le matériau élastique sur l’objet est réellement une force de pression, c’est-à-
dire tant que p(0,L) > 0. En effet, le matériau élastique n’est pas accroché à l’objet et ne
peut donc pas exercer sur lui une force de traction, mais seulement de compression. De la
dV
loi de la quantité de mouvement, on en déduit que le contact sera rompu dès que — > 0,

c’est-à-dire pour Z’ > r. L’objet se détache donc du matériau élastique à la date f = t. Pour
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 701

cette date, la vitesse de l’objet vaut Vrebond = V(t) = ~2exp(-ï)V0 . La vitesse est bien
entendu négative puisque l’objet repart dans le sens opposé après le rebond et vaut environ
2/2,7 ~ 0,74 fois la vitesse avant le rebond. On constate que le matériau élastique restitue
environ (2e'1)2 ~ 54 % de l’énergie cinétique de l’objet rebondissant, le reste de l’énergie
étant piégé dans le matériau élastique (en pratique, l’onde de compression va être atténuée
au bout de plusieurs allers et retours, provoquant réchauffement du matériau). Il est
remarquable de voir que ce coefficient de restitution est indépendant des différents
paramètres, du moment que la masse du matériau élastique est grande devant celle de
l’objet rebondissant.
10) Lâchée sans vitesse initiale d’une hauteur H, la bille arrive sur le caoutchouc avec
une vitesse Vo = ^2gH (formule déduite de la conservation de l’énergie mécanique de la
bille). Elle repart après le rebond avec une vitesse Vrebond ~ 0,74 Vo et remonte donc à une
j/2
hauteur H'= « (2/e-1)2//, c’est-à-dire |//’a= 0,5477], à peine plus que la moitié de
2g
la hauteur initiale.
11) Si la pièce du circuit permettant le rebond de la bille est posée sur de la moquette,
la pièce va subir un effet de recul lorsque l’onde de compression dans le caoutchouc va
faire demi-tour à l’intérieur de la pièce en bois (à t = t\ dans le modèle). La pièce
s’enfonçant dans la moquette, on ne peut plus considérer le support en x = L comme
immobile : l’onde de compression ne va pas se réfléchir entièrement, ce qui a pour
conséquence que l’onde de retour qui ensuite renvoie la bille possède une amplitude moins
grande, ce qui a pour effet de diminuer le coefficient de restitution du dispositif. Pour ne
pas avoir cet effet de recul, il faut poser le circuit sur un support le plus rigide et massif
possible (carrelage par exemple).
12) Le modèle précédent n’est applicable que si le système peut être ramené à un
problème à une dimension. Dans le cas d’une bille, la surface de contact entre la bille et le
caoutchouc va augmenter au fur et à mesure de l’enfoncement de la bille dans le
caoutchouc. L’utilisation du modèle à 1D est donc très critiquable : il faudrait mener une
étude en 3D, mais cela ne peut se faire en pratique que par la résolution numérique des
équations de propagation. Par ailleurs, la masse du caoutchouc n’est certainement pas très
supérieure à celle de la bille dans le cas du cugolino pop®.

7.9 Rôle de l’oreille moyenne


1) Par définition de l’impédance, pour une onde acoustique plane progressive
harmonique homogène se déplaçant selon la direction a, le champ de vitesse v s’exprime
- T’­
en fonction du champ de surpression p par la relation v - — u . L’unité dans le système

international de Z est iPa.s.m'401! ou encore [kg.m .s' en unités de base. A noter que si le
milieu n’est pas dispersif (Z ne dépend pas de la pulsation), la formule se généralise à une
onde plane progressive de forme quelconque.
2) Les champs de vitesse et de surpression sont notés respectivement :
• Vj(x,f) etPi(x,f) pour l’onde incidente, valable pour x < 0,
• vr(x,t) etpr(x,f) pour l’onde réfléchie, valable pour x < 0,
702 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

• vt(x, t) etpt(x, t) pour l’onde transmise, valable pour x > 0.

Le coefficient de réflexion en vitesse est par définition rv = -Vr—’ . Le coefficient de


vz(0,0
, , . (0,0
transmission en vitesse vaut quant a lui tv =-------- . Pour déterminer ces deux
(0,0
coefficients, on écrit la continuité du champ de vitesse au niveau de la membrane, justifiée
par le fait que les deux fluides que sont l’air et l’eau restent en contact permanent avec
celle-ci. Dans l’approximation acoustique, on néglige le déplacement de la membrane par
rapport à la longueur caractéristique des ondes sonores (longueur d’onde dans le cas
harmonique), de sorte que l’on écrit la continuité des champs en x = 0. Puisque, pour x < 0,
il y a superposition des ondes incidente et réfléchie :

Par ailleurs, la membrane ayant une masse négligeable, les forces de pression qui s’exercent
de part de d’autre de celle-ci se compensent. En notant S la surface de la membrane, on a
donc :
p(x = G~,t)S = p(x = 0+,t)S, qui s’écrit pi(0,t) + pr(0,f) = pt(0,t).

En appliquant la relation rappelée à la 1ere question à chacune des trois ondes compte tenu
de leurs sens de propagation et des milieux dans lesquels elles évoluent, on a :

La seconde condition aux limites donne donc ZAvi(Q,t)—ZAvr(Q,t) - ZLvt(0,t) . On résout


donc le système de deux équations à deux inconnues rv et tv :

l + rv =tv Za~ZL
, d’où rv et t -
ZA(l~rv)=ZLt1V ZA +ZL V ZA+ZL

3) La puissance sonore transportée par l’onde incidente et traversant une section S a


pour expression 7- = Jnz-.<75 = n/.wx5 avec 11/ = pp^ =ZAv^üx, d’où P- = ZAvfS. De
section

même, la puissance sonore transportée par l’onde transmise dans l’eau vaut Pt =ZLvt S . La
fraction de puissance sonore passant de l’air à l’eau vaut donc :

Z^2(<V) = Z±t2 D’0Ù T = 4Z,Z,


.AN : 1,1.10 3.
ZAv^,t)
I ZA v

L’intensité sonore en décibels de l’onde incidente vaut lOlog , celle de l’onde

réfléchie valant lOlog , la variation d’intensité en décibels du fait du passage de


CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 703

la quasi-totalité (99,9 %) de l’énergie sonore est réfléchie et donc perdue, ce qui confirme
l’indication du document.
4) La chaîne ossiculaire étant considérée comme un unique solide en rotation autour
de (A) à la vitesse angulaire Q et l’étrier relié à la fenêtre ovale étant à la distance Z2 de (A),
la vitesse de la fenêtre ovale vaut donc Z2Q, correspondant à la vitesse de l’eau à proximité
immédiate de la fenêtre ovale, donc à vt. De même, la liaison entre le tympan et le marteau
étant à la distance lx de (A), la vitesse du tympan vaut ZjQ , correspondant à la vitesse de
l’air à proximité immédiate du tympan, donc à v» + vr, puisqu’il y a la superposition de
l’onde incidente et de l’onde réfléchie.

Au bilan, vi 1 Vvr
V- +

5) On applique la loi du moment cinétique à la chaîne ossiculaire par rapport à Taxe


(A) orienté. Celle-ci subit :
• la force de pression de l’air exercée sur le tympan valant
Pair,tympar^\ ~ (Pi+ Pr)$i dont le bras de levier par rapport à (A) vaut Zls
• la force de pression de l’eau exercée sur la fenêtre ovale valant
Peaujenêtr^i = PtS2 dont le bras de levier par rapport à (A) vaut Z2.
En notant J le moment d’inertie de la chaîne ossiculaire et compte tenu du signe des
moments selon la règle de la main droite, on a donc :
(Pi + Pr X ~hPtSz, d’où, puisque J ~ 0, k(Pi+Pr)S\ ~l2Pt^2
at
6) En écrivant, comme à la question 2, le lien entre les champs de vitesse et de
surpression, les coefficients de réflexion et de transmission vérifient le nouveau système
/2(1 + a) = /iL d’où
(1 - rv ) = ZLl2S2tv

2 2
En reprenant la démarche de la question 3, on a maintenant Px = ZAViSx et Pt -ZLvtS2
(les sections du canal auditif externe et de l’oreille interne étant différentes). La fraction de
puissance sonore passant de l’oreille externe à l’oreille interne vaut donc :

Pt ZTv?S2 ZTS2 2 <. u-


p= -L = L 1. A = L p, on trouve bien
Pi ZAv]Sx ZASX v

7) On remarque que la formule donnant T est identique à celle de T en remplaçant ZA


'y •
par WA =ZAlxSx et ZL par WL = ZLl2S2 . Le système mécanique de l’oreille moyenne
revient à pondérer les impédances acoustiques par le produit du bras de levier au carré et de
la surface de la membrane. Les quantités W peuvent être vues comme des impédances
« effectives ». Pour compenser la faible valeur de ZA par rapport à ZL, la fenêtre ovale
704 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

possède une petite surface par rapport au tympan et le bras de levier du marteau possède un
plus grand bras de levier que l’étrier.
En posant e = , on peut écrire T'= —. D’après le document, — - — et =—
(1 + zr)2 A 20 «SÏ 60
, d’où |g = 0,5|. On constate que les éléments de l’oreille interne sont tels que les impédances
« effectives » de l’oreille externe et de l’oreille interne ont le même ordre de grandeur :
l’oreille interne effectue bien une adaptation d’impédance afin d’avoir un transfert quasi-
maximal de puissance sonore de l’oreille externe vers l’oreille interne. En effet, on trouve
T = 0,86, ce qui représente une chute de 0,6 dB seulement.

7.10 Instabilité de flambage


1) Nous savons que, pour une corde sans raideur tendue par une force de traction F,
le déplacement transversal vérifie l’équation aux dérivées partielles (voir problème 7.3) :
^2 q2
/z—%- = F—F-, où p désigne la masse linéique de la corde. Dans le cas présent, il faut
dt2 ôx2
prendre en compte la raideur de la poutre d’une part, faisant apparaître le terme
d3
4v
supplémentaire en —ÿ-. D’autre part, la poutre subit une force de compression et non une
dx4
force de traction. Il suffit de passer d’un cas à l’autre en changeant le signe de F. On en
F F
déduit donc par identification que Kx = —, c’est-à-dire Kx =
A 7lR2 p
__________
2) La condition y(x = 0,t) = 0 impose sin(y?) = 0. Puisque la fonction/(/) est au choix,
on peut prendre \<p = 0|. La condition y(x = L,t) = 0 impose sin(icZj = 0. Lors du flambage, la
forme de la poutre est une demi-sinusoïde entre x = 0 et x = L d’après la figure. On a donc

3) On injecte la solution y(xA) = /(0sin — dans l’équation aux dérivées


k 7
partielles :

(A
/”(0+ y K2 -
\L
/(O = o

4) On distingue deux cas de figure :

r)
l’équation prend la forme /"(?) + Q /(f) = 0, ayant

pour solution générale f(t) = Aoo^Çlt + i//). Il s’agit de solutions oscillantes, ce qui
signifie que la poutre se met à vibrer. En pratique, les oscillations s’amortissent au cours du
temps (phénomènes dissipatifs) : à la suite d’une légère courbure de la poutre, celle-ci tend
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 705

à revenir à sa position initiale. L’équilibre est donc stable et la poutre ne flambe pas sous
l’effet de la force de compression.

: l’équation prend alors la forme f"(t)—y/(0 = 0,

ayant pour solution générale f(t) - A exp — +£exp < 'Z’J . La solution contient un terme
w
explosif : si la poutre possède une très légère courbure initiale, la force de compression va
amplifier cette courbure et la poutre va ainsi se mettre à flamber.
p
En conclusion, le flambage de la poutre se produit si ——— >
TCR2 p

pour F>FC avec

5) Pour une poutre pleine à section circulaire de rayon R, I =----- = 8.10’5 m4 ici. La
4 *
charge critique de flambage vaut alors Fc = 1,4.10 N, ce qui représente une masse de 1500
tonnes environ. Il s’agit de la masse que peut supporter une seule poutre verticale. Pour
supporter le poids de plusieurs dizaines d’étages d’un gratte-ciel, il faut donc correctement
dimensionner le nombre et la taille des poutres formant l’ossature de l’immeuble.
6) La forme optimale d’une poutre est issue d’un compromis entre deux contraintes :
• avoir un moment quadratique I le plus grand possible pour que la charge
critique de flambage soit la plus élevée possible (poutre « solide »),
• avoir une masse linéique p la plus faible possible afin d’utiliser un
minimum d’acier (et donc minimiser les coûts de construction). Cela permet également de
diminuer la masse totale de la structure.
La forme en H est un bon compromis entre ces deux impératifs. En effet, la contribution
d’une partie de la poutre à la valeur du moment quadratique est pondérée par la distance au
carré au plan médian. Pour augmenter la valeur de I sans trop augmenter celle de p, il faut
donc répartir la masse le plus loin possible de (P), d’où la présence des deux semelles. Bien
entendu, celles-ci doivent être solidaires, d’où la présence de l’âme. Cette dernière ne doit
pas être trop fine pour ne pas elle-même flamber.
7) Les caractéristiques d’un rayon de roues de vélo dépendent de la marque et du
modèle. On peut cependant donner les ordres de grandeur suivants : longueur L = 0,3 m,
rayon R = 1 mm. En supposant que les rayons sont en acier et à section circulaire (c’est le
cas pour les vélos grand public, mais pas pour certains vélos de compétition), la charge
critique de flambage d’un seul rayon vaut Fc = 17 N, c’est-à-dire qu’un rayon flambe s’il
subit la force de compression d’une masse de moins de 2 kg. Ainsi, même une dizaine de
rayons situés sur la partie inférieure de la roue ne pourra pas supporter plus de 20 kg sans se
tordre (et a fortiori supporter le poids d’Alexandre...) : le vélo est donc bien maintenu par
les rayons situés sur la partie supérieure. A noter que ceux-ci subissent une force de traction
et ne risquent donc pas de flamber. C’est donc Stéphane qui a raison.
706 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7.11 Pavillon acoustique d’un


soubassophone
1) La forme particulière du soubassophone permet une meilleure adaptation
d’impédance entre l’intérieur de l’instrument et le milieu extérieur, afin de transmettre plus
efficacement l’énergie sonore : la section de l’instrument varie en effet progressivement
afin de limiter le retour de l’onde vers l’intérieur.
2) Dans l’approximation acoustique, on considère que l’onde sonore perturbe peu le
fluide par rapport à la situation de repos. La masse volumique, la pression et la vitesse des
particules de fluide (et leurs dérivées) admettent ainsi des variations d’ordre 1 par rapport à
leurs valeurs au repos. Tous les calculs dans l’approximation acoustique sont menés à
l’ordre 1 en négligeant tous les termes d’ordre supérieur. D’autre part, le fluide est en
écoulement parfait si bien que l’évolution des particules de fluide est supposée isentropique
(adiabatique et réversible).
+
3) L’équation d’Euler s’écrit, pour un fluide en écoulement parfait (en négligeant le
terme de pesanteur) :

C’est-à-dire, avec la forme des champs proposée :


Y âvj ( dd
(Ao+M) -77+ H— Vj = -—(a0+A)
y Ot y OX J J OX

On limite alors les calculs à l’ordre 1, si bien qu’il reste simplement :

„ _ aA
0 dt dx
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 707

Vf-V,
5) L’accroissement relatif de volume est défini par : S - --------- . Le volume de la

tranche de fluide au repos vaut simplement : E = S(x)dx. Au passage de la perturbation, ce


volume devient :
( d£\
= S(x + £(xJ))(x +Jr + £(x +Jrj)-x-^(xj)) = S(x + £(xj)) 1h----- dx
k Sv?
D’autre part, en effectuant un développement limité à l’ordre 1 :

S (x + g(x, t)) = S(x) + Ç(x, t)


dx
On simplifie alors l’expression de l’accroissement relatif :

SX-l < d^\ 1 JS


dx

soit encore, en limitant les calculs à l’ordre 1 :

6) Le coefficient de compressibilité isentropique s’écrit :

reconnaît la variation relative de volume, ainsi que la surpression :

J
Xs =—
A
On dérive alors pi par rapport au temps :
3Pl = __L dâ 1 JS
_i-----------------
dt x. dt S dx

On introduit la vitesse de la tranche de fluide à l’abscisse x : v, (x, t) = — :


dt
dp{ _ 1 Jvj 1 JS
1 + v]------
% xX & S dx
On dérive à nouveau par rapport au temps :
d f dv, 1 dS
x IaI ,
_i-----------------
dt2 dt S dx
et on utilise l’équation d’Euler, pour aboutir à la relation demandée :

a2 a | idsdPx î a2P1 Q 1
en posant :
dx2 S dx dx c1 dt2 J^Xs
La constante c, homogène à une vitesse, correspondrait à la vitesse de propagation du son
dans le cas d’une section S constante.
1 dS . ,, , 1 JS
7) Pour le pavillon exponentiel, on a simplement : — = MS (x) d ou :---- — = M .
dx S dx
708 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On reporte alors la forme de la surpression dans l’équation de propagation :


2\
jkM + — Px(x, 0 = 0
c 7
Pour que cette solution soit valable, il faut donc vérifier la relation de dispersion :

<®2 = c2 + jkM )

8) Avec k -k'-jk”, la surpression devient (x,r) = p10 e k’x k , c’est-à-dire


en partie réelle :

p (x, Z) = pw e~k'x cos (eût -k'x)

Le terme o~k x contient les propriétés d’amortissement (ou d’amplification) de l’onde,


tandis que le terme cos(a>Z-&'x) contient les propriétés de propagation de l’onde.

9) La relation de dispersion précédente peut aussi s’écrire :

(k'2-k”2+k''M) + j(k'M-2k'k”) = ^

En identifiant la partie réelle et la partie imaginaire, on aboutit au système :

< c
k'(M-2kn) = Q
La solution k' = O étant à rejeter (absence de propagation), il vient alors :

2
Puis, en remplaçant dans la deuxième relation :

2 M2c2
G)---------

On pose alors : de sorte que :

k' étant réel, la propagation de l’onde ne peut exister que si a>>a>c : le pavillon
exponentiel se comporte comme un filtre passe-haut, de pulsation de coupure coc. On
remarquera que le signe de k" est imposé alors que le signe de k’ va définir le sens de
propagation de l’onde. Pour k'>0, l’onde sortant du soubassophone est amortie (car
l’énergie de l’onde est répartie sur une surface de plus en plus grande). En revanche, pour
k' <Q , l’onde qui rentre dans le pavillon exponentiel est amplifiée : c’est le cas du
sonotone du professeur Tryphon Tournesol dans Tintin !
CORRIGES CHAPITRE 7 Ondes mécaniques 709

10) D’après l’équation d’Euler: -= = -jkp} = -p0 —=■ = -poj covx , avec la
dx — dt —
surpression /?i(x,/) = pwe'^~, d’où l’expression de la vitesse en notation complexe :

_ k—jk_ , pUjs en partie réelle :


m
Vj (x, t) = e k'x (k 'cos(û# -k'x) + k "sin(<z>t - k 'x))

On en déduit alors le vecteur densité de courant de puissance sonore :


n(x, t) = p}(x, t)vl(x,t)ex

avec : II(x,Z) = -^-e 2k'x cos(cot-k'x)(k'cos(cot-k'x) + k”sm(cot-k'x)} et sa moyenne

temporelle :

La conservation de la puissance sonore moyenne dans le pavillon exponentiel (dans


l’approximation acoustique) impose alors :

k'pl02 q (M-2k”)x
= Cte, soit encore : (n(x,?)}50 ôo e
2cop0
c’est-à-dire simplement :

On retrouve bien la valeur de k" obtenue précédemment.

CO c
11) La vitesse de phase vaut : v,p k'
1_<
2
V CO

„ dco co2
La vitesse de groupe s écrit quant a elle : vg = f = ■
dk ^■SO1,: v = c. 1-^r
ë CO
^dco )

Dans le pavillon exponentiel, l’onde ne se propage pas à la vitesse c !

12) La section du pavillon exponentiel vérifie la relation 5(x) = 50 e , c’est-à-dire

encore : ln(S(x)) = ln5'0 + Mx . On trace alors ln en fonction de x (le diamètre D et

l’abscisse x sont exprimés en mètres) :


710 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

La relation est linéaire : le pavillon du soubassophone peut être considéré comme un


pavillon exponentiel. La régression linéaire permet d’obtenir la valeur de M :
Àf = (16,2±1,3) m-1

G) Mc *
13) La fréquence de coupure vaut alors : fc = . En prenant pour c la valeur
2æ 4tz-
usuelle de 340 m.s \ on obtient : fc =(438 ±35) Hz Cette fréquence de coupure
correspond à peu près à un la3 (440 Hz, la fréquence d’un diapason). On constate donc que
l’ensemble des notes jouées par le soubassophone a une fréquence inférieure à la fréquence
de coupure du pavillon : cela signifie que les ondes vont être principalement réfléchies à
l’embouchure du tube. Il va donc se créer des ondes stationnaires à l’intérieur du
soubassophone, le joueur modifiant la longueur du tube par un jeu de pistons afin de jouer
la note qu’il désire. Le pavillon n’est donc pas une parfaite adaptation d’impédance, car les
ondes restent principalement réfléchies à l’embouchure, mais il permet d’augmenter le
coefficient de transmission de l’intérieur vers l’extérieur de l’instrument et ainsi augmenter
le volume sonore émis. Il est possible de faire deux analogies de ce phénomène. D’une part,
le pavillon acoustique est l’équivalent du miroir de sortie d’un laser, ce dernier devant être
suffisamment réfléchissant afin d’obtenir l’effet laser dans la cavité tout en restant
partiellement transparent pour que de la lumière puisse néanmoins en sortir. D’autre part, le
pavillon peut être vu comme une barrière de potentiel à l’intérieur de laquelle l’onde
acoustique est évanescente : une partie du son situé dans l’instrument réussit alors à
s’échapper à travers le pavillon par effet tunnel.
14) Le modèle présenté considère un instrument rigide et une solution sous la forme
d’une onde plane. En réalité, il y a un couplage supplémentaire entre les modes de vibration
de l’instrument (qui dépendent de la forme de l’instrument et des propriétés d’élasticité du
matériau) et l’onde sonore elle-même, dont le profil n’est plus celui d’une onde plane.
CORRIGES CHAPITRE 8
ONDES
ELECTROMAGNETIQUES
— — ------------ ------------------------- ----- —. _ — ry"77 ~”! : ;----------------------- -,;t ;------------------------------ -- -------- ;—■

8.1 Emetteur de la Barillette


1) Pour que l’approximation des régimes quasi-stationnaires (ARQS) soit valable, il
faut que le temps r que met le champ électromagnétique pour se propager sur toute la
longueur L de l’antenne soit négligeable, c’est-à-dire très petit devant le temps
caractéristique de variation des grandeurs électriques (courant, tension). Pour le canal 34 de
la bande V, ce dernier correspond à la période de la porteuse, égale à T- \/f= 1,7.10’9 s. Le
champ électromagnétique se propageant à la vitesse c, . D’après le document,
t=—
c
L = 120 m, d’où r = 4.10’7 s. L’ARQS n’est donc pas du tout applicable.
2) L’indicatrice de rayonnement est la courbe polaire Ps(0) où Ps désigne la puissance
surfacique émise par la source à une distance donnée dans une direction faisant un angle 0
par rapport à une direction de référence.
3) La fenêtre angulaire est l’ensemble des directions pour lesquelles la puissance
rayonnée (en dB) est supérieure à la puissance maximale (en dB) ôtée de 3 dB. Par tracé
(page suivante), on constate que la fenêtre à - 3 dB a une largeur de 55° environ.
4) En superposant l’indicatrice de rayonnement et la carte suisse (page suivante), on
constate que l’antenne émet très peu du côté français (au nord et à l’ouest). La présence
d’un lobe secondaire vers le sud permet de couvrir la région de Genève. Enfin, la grande
majorité du rayonnement de l’antenne se fait en direction de l’est et du nord-est, afin de
couvrir toute la partie ouest de la suisse (au nord du lac Léman).
On voit bien que l’antenne a été conçue pour avoir une indicatrice de rayonnement
parfaitement adaptée à la zone de couverture de l’antenne, en évitant de rayonner dans des
directions « inutiles » dans la mesure où la SRG S SR doit couvrir le territoire suisse et non
français.
712 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

BESANCON

DOLE

DIJON

BAUNE

fenêtre
CHALONS/S angulaire
à 3 dB

AIXLB GENEVE
CHAMBERY ANNECY
GRENOBLE

5) D’après l’indicatrice de rayonnement, la puissance rayonnée en direction de Dijon


est plus faible d’environ 15 dB que la puissance rayonnée vers l’est (maximum d’émission).
La puissance est donc plus faible d’un facteur K tel que lOlogK = 15, d’où K= 32. Compte
tenu de la précision de lecture, on peut dire que l’antenne rayonne une trentaine de fois
moins dans la direction de Dijon que vers l’est.
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 713

6) Les habitants suisses proches de la frontière française aux alentours de Genève


sont à environ dx = 30 km de l’antenne d’après la carte. Dans cette direction, l’antenne émet
une puissance moins grande de 4 dB de la puissance maximale. Or, la puissance émise par
l’antenne s’étalant sur une portion de sphère (onde sphérique), la puissance surfacique
décroît par rapport à la distance d en l/c/2 (puisque la surface d’une sphère est en </ et que
l’énergie électromagnétique se conserve lors de la propagation). Ainsi, dans la direction du

maximum d’émission, le signal pourra être capté à une distance J2 telle que lOlog -y = 4,
K J
d’où d2 = 48 km, c’est-à-dire une cinquantaine de kilomètres compte tenu de la précision
limitée.
7) A une distance d de l’antenne vers l’ouest, le champ électromagnétique émis par le
( d , i à
fil A est proportionnel à IA t — , puisque le champ met un temps — pour parcourir une
k c c
distance d h la vitesse c. Celui émis par le fil B est proportionnel à + , puisque le
k c )
champ doit parcourir une distance a supplémentaire. Le champ total est la superposition de
ces deux champs. Si d » a, la décroissance des champs due à la distance étant à peu près la
même, le champ total est donc proportionnel à :
<
cos CO t----
( A d + a^
+ /2COS G) t ---------
Iouest A
k l CZ/ k k C ) )
De la même manière, à une distance d de l’antenne vers l’est, le champ est proportionnel à :
c <
G) r t—
( d-a\
+ I2 co s G) t---------
k l c)) k < c ) 7
A Ix fixé, le but est de trouver I2, a et (p afin d’annuler Iouest et de rendre maximal Iest. Pour
que IOuest= 0, il faut que les deux sinusoïdes s’annulent constamment : il est nécessaire que
a
/2 -1\ d’une part et (p - co~ - n modulo 2it d’autre part. On a alors :

c 7 d} 2a^
cos a t — r <4 -Ix cos G) t — + û)—
k < cZ k k c) c J

(
(
A^=Asin G)— cos G) l t----c))
k c) k
a n
Choisir a tel que a>— - — + nn avec n entier permet de rendre maximal le signal émis vers
c 2
l’est à I\ fixé. En prenant la plus petite distance entre les deux fils (pour minimiser la taille

de l’antenne), on a donc a =----- . Ceci impose le déphasage (p = 3^/4, c’est-à-dire -tt/4. Au


a 2

bilan, des valeurs possibles sont


714 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

En choisissant ces valeurs, les deux ondes émises par les deux fils vont interférer de
manière destructive vers l’ouest et constructive vers l’est, permettant ainsi de diriger le
rayonnement de l’antenne préférentiellement selon une direction. Pour le canal 34 de la
bande V,/= 578 MHz, d’où a = 13,0 cm.
8) L’antenne doit être le plus haut possible afin d’éviter que les montagnes situées sur
la ligne de visée entre l’antenne émettrice et les antennes réceptrices ne fassent écran aux
ondes électromagnétiques, même si en pratique, une antenne peut capter du rayonnement
autre que celui venant directement de l’antenne (par les réflexions contre des obstacles
notamment).

8.2 Portée d’un talkie-walkie


1) En fonctionnement, le talkie-walkie consomme au minimum la puissance qu’il
émet, c’est-à-dire 0,5 W. La tension d’alimentation valant 3,6 V (les 3 piles étant en série),
le courant nécessaire pour faire fonctionner l’appareil vaut au moins 0,5/3,6 = 0,14 A. Les
piles ayant une charge de 0,8 Ah, l’autonomie du talkie-walkie, en utilisation permanente
ne peut pas dépasser 5,7 h.
2) Dans une transmission de signal par modulation de fréquence (d’acronyme FM),
on génère un signal x(t) dont on fait varier la fréquence instantanée/(z) suivant la valeur du
signal s(Z) à transmettre. Dans le cas d’une modulation de fréquence analogique, on choisit
une dépendance affine de la forme fit) =fi0 + K s(t), où K est un facteur de proportionnalité
et fi la fréquence de la porteuse (fréquence du signal généré lorsque le signal à transmettre
est nul).

signal modulant s(t)


(à transmettre)

signal modulé x(Z)


(émis par l’antenne)

3) La figure ci-après représente le spectre d’un signal correspondant à la


superposition des signaux émis par deux talkies-walkies, chacun fonctionnant sur un canal
différent, l’un de fréquence fi et l’autre de fréquence Pour pouvoir isoler le signal émis
par l’un des deux talkies-walkies (en choisissant l’un des deux canaux), il ne faut pas que
les spectres se chevauchent. Ceci impose que Kf + 2fm< et donc nécessairement

Jm
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 715

Puisque fm est la fréquence maximale du signal modulant, donc correspondant au son de la


voix, le non recouvrement des spectres nécessite que la largeur spectrale de la voix soit
inférieure à la moitié de l’écart fréquentiel entre les canaux. D’après le document, l’écart
fréquentiel entre les 8 canaux est toujours le même, égal à 12,5 kHz. D’où une fréquence
maximale de 6 kHz environ : ceci est amplement suffisant pour la voix humaine. Par contre,
cela ne couvre pas l’intégralité du spectre audible de l’oreille humaine, allant typiquement
jusqu’à 17 kHz : on ne peut pas transmettre des sons très aigus avec les talkies-walkies.
4-

4) On note P la puissance émise par le talkie-walkie. Celui-ci émet une onde


électromagnétique sur une demi-sphère de surface 2Æ> à une distance D (la partie
rayonnée sur le sol étant supposée être réfléchie). En supposant l’émission isotrope, la
puissance surfacique de l’onde électromagnétique à une distance D du talkie-walkie vaut
P
donc Ps =------. Or, loin du talkie-walkie (plus précisément à une distance grande devant

la longueur d’onde valant ici c/f= 67 cm), on peut assimiler l’onde sphérique à une onde
plane progressive. La fréquence du signal restant proche de celle de la porteuse, on peut
considérer l’onde harmonique. Or, la structure d’une onde plane progessive harmonique
électromagnétique se propageant dans l’air (assimilé à du vide) est connu : la direction de
propagation «, le champ électrique et le champ magnétique forment un trièdre direct et
u ~È/\BE2-
B = ~ a E . On en déduit le vecteur de Poynting II =--------=------u .

Puisque la valeur moyenne de sa norme est égale à Ps, on peut écrire (e2^ = BqcPs . Or,

pour une onde harmonique d’amplitude Eamp, nous savons que \E2' 'j - amp-.
2
716 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

1) L’énergie qui traverse la section S pendant dt vaut simplement PSWfSdt ■ Cette


énergie est en fait située à l’instant t dans les photons contenus dans le cylindre de base S et

de longueur cdt : P^Sdt -n*Scdt hv, si bien que :

2) Pour un photon incident se déplaçant selon ez, la quantité de mouvement vaut :


—• hv — — hv —
pt = — ez . Pour le photon réfléchi se déplaçant selon -ez : pr =----- ez .
c c
On applique la loi de la quantité de mouvement au photon pendant la durée ôt du choc. Le
photon n’est alors soumis qu’à la force exercée par la plaque :

— — Fpiaque Aphoton c est-a-dire . - — F plaquer photon


dt ôt
d’où la force exercée par la plaque sur ce photon :

3) La force exercée sur la plaque par un unique photon s’écrit tout d’abord :
— — hv
F1photont plaque — F plaquer! photon —&z
CÔt
Pendant la durée ôt, la plaque va subir en fait n * Scôt chocs dus aux photons dans le
faisceau, si bien que la force totale exercée par le faisceau sur la plaque vaut :

F = n* Scôt Fiphoton^pi^ue, c’est-à-dire F = 2n*hvS ez

La force est proportionnelle à la surface éclairée, si bien que l’on peut écrire :

F = < p> S ez avec la pression de radiation :


__n __ q

Psurf s’exprime en W.m , donc Psurj/c en J.m , c’est-à-dire aussi en Pa : c’est bien la
dimension d’une pression.
4) Les équations de Maxwell dans le vide s’écrivent :

dE
div E = 0 div B = 0 rot B = posQ
dt
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 717

On procède alors comme dans le cours pour obtenir l’équation vérifiée par e :
f dBy c dE^\
S w d
rotrotZs = grad div E - AE - rot —----- rôti? = -
dt dt dt J
d’où :
— ë2 E -
A£-//o£o-^r = o

De la même manière pour le champ magnétique en développant rotrotZ? :

5) On reporte la forme du champ électrique dans l’équation de propagation :


CO
(-k2 + /20£0co2^E = 0, ce qui impose la relation de dispersion: k = , en choisissant
c 4-

k>Q pour une propagation selon +ez et en posant =1•

6) L’onde réfléchie se propage selon -ez . On recherche alors le champ électrique


réfléchi sous la forme : Er = EOr cos(cot +kz). La continuité des champs tangentiels en
z = 0 s’écrit :
A- (0, Z) + Er (0, t) = Ô, d’où : EOr = -Eo ex
On en déduit le champ électrique de l’onde réfléchie :
Er = -Eo cos(û# + kz) ez

7) L’équation de Maxwell-Faraday couple simplement le champ électrique et le


champ magnétique de l’onde incidente :

L’onde incidente étant plane progressive harmonique, en notation complexe, ces champs
sont proportionnels à fe) = e7(a*~*’r). L’équation de Maxwell-Faraday devient alors :

-jkc\Et =-jcùBi, soit encore : Bt = — /\Et


co
On exprime enfin les champs réels, en introduisant la relation de dispersion et le vecteur
d’onde k = kez de l’onde incidente :

On obtient alors le champ magnétique des ondes incidente et réfléchie :


—- e a E. En , , . —* Br = 6z '''E'- — cosÇcot + kz) e
= —----- - = — cos(it>/ - Æz) e et
c c c c
718 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

8) Le champ électrique total vai : E~Ei+Er soit: E(z,f) = 2E0 sinaitsmkz ex

— E —
De même : B = Bt + Br, c’est-à-dire : B(z, Z) = 2— cos (ot cos kz e
c

L’onde totale, superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie, est une onde plane
stationnaire.
9) La force exercée sur un élément de surface dS de la plaque s’écrit :

dF = dS7z= dS cos2 (mZ)


2//0 BaP
d’où la moyenne temporelle : < dF > = sQE2dS ez=< p> dS ez.

Il s’exerce bien une pression de radiation moyenne qui vaut : < p> — £oEo
10) La densité volumique d’énergie s’écrit, pour l’onde incidente

s E2 B2
w. = -i—— = s^E2 cos2 (at - kz)
2 2//0
s0Ep < p>
en moyenne temporelle : < > =------- =-------- , d’ou : <j9> = 2<vy>

11) Le vecteur de Poynting de l’onde incidente vaut :

n _ _ ^o_cos2e

AocAo
_. e 2 — s cE2 — —
en moyenne temporelle : < 1TZ > = —— ez - ——— ez = Psurfez
2p{jc 2

-, _
On
—— obtient ainsi : Ksurf
—*------------

2Psutf
On peut alors réécrire la pression de radiation moyenne : < p>- —— . On retrouve le
c
résultat obtenu avec le modèle corpusculaire.
12) Avec Psurf — Àq , on calcule numériquement : <p> - 9,1.10-6 Pa

Cette pression de radiation est beaucoup plus faible que la pression atmosphérique.
Autant dire que sur Terre, la pression de radiation solaire n’a aucun effet visible, et il faut
se placer dans le vide spatial pour espérer pouvoir la ressentir.
13) On évalue la force de pression de radiation moyenne F = <p>s dans chaque
F
cas, ainsi que l’accélération a = — qui en découle :
m

Cosmos-1 : S = 7,1.102 m2, F = 6,5.10"3 N et a = 5,9.10"3 m.s’2


CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 719

Ikaros : S = 2,0.102 m2, F = 1,8.1(T3 N et a = 5,7.10“6 m.s’2

Avec une voile plus petite et une masse plus grande, Ikaros subit une accélération 10 fois
plus faible que Cosmos-1. Il faut généralement trouver un compromis entre les
performances de vol et le nombre d’instruments à embarquer.
14) La force de pression de radiation s’exerçant sur ce vaisseau vaut : f = 1,0 N ■ La
GtnM
force de gravitation exercée par le Soleil vaut : -----— - 0,59 N (au niveau de la Terre).
d
La force de gravitation terrestre vaut, pour une orbite géostationnaire (à h = 36.103 km
d’altitude, sachant que R?= 6,4.103 km) : ■ _ 22 N ! La force de gravitation
(Ar + h)
terrestre l’emporte largement sur les deux autres à cette distance. Pour négliger la force de
gravitation terrestre devant celle du Soleil, il faut imposer :

GmMT 1 GmM
{RT+h)2<\Q d2 soit : RT+h> d = 8,2.105 km (soit 5,5.10 3 UA)

Cela représente environ 2 fois la distance Terre-Lune. A partir de cette distance, seules
s’exercent sur le vaisseau la force de gravitation du Soleil et la force de pression de
radiation, à peu près du même ordre de grandeur.
15) La force totale exercée par le Soleil en O sur le vaisseau en Ms’écrit :
/ GmMs
<p>S-
&
Il s’agit donc d’une force centrale, qui impose la conservation du moment cinétique en O
du vaisseau et donc un mouvement plan :
^ = ÔÏÏaF = Ô d’où: = OM/\mV = C^
dt
Le mouvement de M se fait dans le plan perpendiculaire à Lo et passant par O.
En utilisant les coordonnées polaires de centre O dans ce plan, on peut aussi écrire :
Lo = mr2Ô ez = md20o ez =0 car le vaisseau est lâché sans vitesse initiale au point Mo, qui
entraîne que Ôo = 0 ). Ainsi, 3 = 0 et le mouvement est rectiligne, le long de la droite
(OM0\
On applique alors la loi de la quantité de mouvement (dans le référentiel héliocentrique de
Copernic) au vaisseau, soumis à la seule force centrale F :
- — — GmMs —
ma = F = < p> S er--------—er avec ici a = r er .
r
_ ~ d2r < p> S GMS
On projette la relation sur er : —- ------------------—
F J r dt2 m r2
2Psurf 'lA.^d2 2Æd2 ,
La pression de radiation a la distance r vaut. < p> =------- =---------- y— =---- y— d ou :
c c 47rr cr
720 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

d2r _ 2A^d2S GMS a


~ mer2 ~ avec
dt2 r____ r 2
2
Numériquement: a = 1,01.1020 m3.s-2. Ainsi a>0 et la force de pression de radiation
l’emporte bien sur la force de gravitation du Soleil : le vaisseau va pouvoir s’éloigner du
Soleil et partir à l’aventure spatiale...
—* —- ----------------- *

16) La force subie par le vaisseau F = -r- er = -grad E dérive de l’énergie


r
_ ma
potentielle Ep - ----- (en choisissant Ep - 0 à l’infini).
Le vaisseau n’est soumis à aucune force non conservative, si bien que son énergie
mécanique est une constante du mouvement :
1 2 ma
E=E+En=-mV +----
m c p 2 r
On égalise alors l’énergie mécanique initiale avec celle obtenue à l’infini:__________
ma 1 2a
0H------ = — mV2 + 0 d’où la vitesse maximale, atteinte à l’infini : Vmax = <A
d 2 ” d
Numériquement : — 3,7.104 m.s 15 soit environ 130 000 km/h, c’est-à-dire plus de 2,2
fois la vitesse actuelle de Voyager-1 !
17) On constate sur la résolution numérique que la vitesse maximale est atteinte assez
rapidement, après environ 0,2 année de trajet (soit 2,5 mois). Le vaisseau est alors à 1,5 UA
du Soleil et croise l’orbite de Mars (il a fallu plus de 8 mois à la sonde contenant Curiosity
pour atteinte Mars en 2012). Le vaisseau poursuit alors à vitesse pratiquement constante et
croise l’orbite de Saturne après 1,5 année de trajet (contre plus de trois ans pour Voyager-1)
et celle de Neptune après 4 années de trajet (contre environ 12 ans pour Voyager-2). Le
vaisseau atteindra les limites du Système Solaire (à 120 UA du Soleil) après 16 années de
trajet. A titre de comparaison, Voyager-1 aura mis plus de 36 ans pour quitter notre
Système Solaire. La comparaison avec Voyager-1 ou -2 n’est bien sûr qu’indicative,
puisque leurs trajectoires n’ont pas toujours été rectilignes.
En assimilant les 16 années de trajet de la voile solaire à un mouvement rectiligne et
uniforme sur 120 UA, on peut estimer graphiquement la vitesse du vaisseau :
120x1,5.1011
V= = 3,6.104 m.s-1
16x365x24x3600
On retrouve bien la vitesse maximale estimée précédemment.
L’étoile la plus proche du Soleil (a-centauri) est à 4 années-lumière de la Terre, soit
2,5.105 UA. Notre voile solaire mettrait quand même plus de 32 000 ans pour l’atteindre !
Les voyages interstellaires ne seront possibles à l’échelle humaine que si les vaisseaux se
déplacent à des vitesses beaucoup plus élevées...

8.4 Etude d’un câble pour la TNT partie 2


1) La première impulsion correspond au signal délivré par le générateur à l’entrée du
câble. Cette impulsion se propage le long du câble coaxial. Après un parcours de longueur
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 721

L l’impulsion se réfléchit à l’extrémité, au niveau du dipôle d’impédance Zu et se propage à


nouveau dans le câble sur une longueur L. La deuxième impulsion observée à l’oscilloscope
correspond donc à l’impulsion réfléchie après un aller-retour de longueur totale 2L. On
déduit de la durée de l’aller-retour r = 1,02 ps la vitesse L de propagation de l’impulsion :
?T
V = — = 1,96.108 m.s'1
T
^ = ^ = 2%
Les incertitudes relatives sur V et t sont égales : . On en déduit alors
V T

l’incertitude absolue sur la vitesse : AL = —— E = 4.1067m.s-1 ■


V
L’incertitude absolue sur la vitesse paraît très grande, mais il faut la comparer à la vitesse
elle-même. L’incertitude relative de 2 % montre que la mesure est tout à fait valable.
L’impulsion se propage à environ 2/3 de la vitesse de la lumière dans le vide !

2) Pour Zu — +oo, le coefficient de réflexion à l’extrémité du câble vaut : lr = +1 .


L’impulsion réfléchie est bien dans le même sens que l’impulsion incidente, mais ôn
remarque que u2 < u2 car il faut en fait tenir compte de l’absorption dans le câble.
3) L’impulsion incidente se propage sur une longueur L - elle est donc atténuée d’un
facteur a(L) - se réfléchit à l’extrémité en subissant le coefficient de réflexion r, et se
propage à nouveau sur la longueur L (en étant atténuée à nouveau) :

w, =------ r------- u,, c’est-à-dire :


2 «(L) «(L)
On détermine numériquement «(L) et adB en se plaçant dans le cas où Zu = +co :
ET = 1,45
«CQ = A (à 1 % près) et = 3,2 dB/100 m
V «2

4) Cette troisième impulsion est séparée de la deuxième par un intervalle de temps r


identique au précédent : après un premier aller-retour, l’impulsion se réfléchit en fait à
nouveau (sur le générateur d’impulsions) et fait un aller-retour supplémentaire dans le
câble. Son amplitude est encore plus petite puisqu’elle subit une absorption supplémentaire
dans le câble mais surtout parce que le coefficient de réflexion sur le générateur
d’impulsions doit être faible (cette 3eme impulsion est en effet à peine visible).

5) Avec Zu = 0, on a cette fois : F = —1 . L’impulsion 2 est cette fois renversée : son


amplitude est exactement l’opposé de celle obtenue précédemment. En revanche, la
troisième impulsion reste droite puisque celle-ci subit deux retournements.
6) Pour Zu = 50 Q, on constate que l’impulsion réfléchie n’existe pas (son amplitude
est nulle à la précision de la mesure près) : cela se traduit en fait par r = 0 , ce qui permet
d’obtenir l’impédance caractéristique du câble : Zc = 50 Q

7) Dans le cas Zu = 75 £2, le coefficient de réflexion peut être obtenu à partir des
mesures expérimentales :
722 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Z/
rexp ~ -j--0,21 (valeur obtenue à 9 % près)

Z -Z
à comparer au coefficient de réflexion théorique : r - ——— = 0,20 . Ces mesures sont
+ Zc

tout à fait en accord, aux incertitudes de mesures près.


8) En assemblant deux câbles de caractéristiques différentes, une partie du signal
retourne ainsi dans le premier câble, contribuant à diminuer l’amplitude du signal transmis.
Dans une installation TNT, il faut minimiser toutes les pertes et utiliser des câbles
identiques.

9) La vitesse de propagation du signal vaut : d’où

D’autre part, à partir des résultats de la partie 1, on peut établir que :


Z
Zc
(soit environ 100 pF/m) et A = —^ = 2,5.10 7 H.m 1 .
V
Enfin, le rapport des diamètres des conducteurs est donné par la relation

10) Afin de minimiser les pertes dues à la réflexion au niveau du raccord entre les
deux câbles, il faut choisir un câble d’impédance caractéristique identique à celle du câble
existant, c’est-à-dire Zc = 50 £2. On prendra donc le câble de référence RG-58/U. Sa
capacité linéique est d’ailleurs très proche de celle obtenue expérimentalement
précédemment. La valeur de VIc permet en outre de retrouver sr = 2,3 pour un diélectrique
en PE (polyéthylène).
1 l)Pour une installation neuve, on s’oriente de préférence vers des câbles provoquant
une atténuation minimale du signal. Parmi les câbles proposés, on choisira ainsi la référence
RG-59A/U qui donne un coefficient adB le plus petit aux différentes fréquences
d’utilisation. C’est un câble d’impédance caractéristique 75 £2 comme c’est le cas en
pratique sur la plupart des installations TNT.
12) On considère le câble choisi précédemment, de référence RG-59A/U. Les
signaux TNT ayant des fréquences voisines de 500 MHz, le coefficient d’absorption à
considérer ici vaut adB = 23 dB/100 m (donné en fait à 400 MHz). Il reste à établir la
dépendance du coefficient d’absorption avec la longueur de câble.
Le câble a les mêmes propriétés d’absorption en tout point. On appelle ainsi K le coefficient
d’absorption par unité de longueur, de sorte que l’amplitude du signal en z + dz s’exprime
en fonction de l’amplitude en z par la relation :
du
u(z + dz) = u(z)-Kdz u(z) c’est-à-dire encore :-----F Ku = 0
dz
On obtient alors par intégration : u(z) = w(0)e~& . Cette relation est en fait similaire à la loi
de Beer-Lambert en chimie.
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 723

w(0)
Après un parcours de longueur L, on a ainsi: u(L) = u(Q)e , d’où par
«(Z)
identification : a(L) = eKL . Pour un parcours de longueur d, on aura donc :

a(d) = cKd -(a(L))dlL s°it en dB : adB^ ~ adB^P) . Cette expression en dB est donc

simplement linéaire avec la longueur de câble.


La valeur du tableau est donnée pour 7 = 100 m de câble. On en déduit alors le coefficient
d’absorption pour d = 25 m de câblage adB(25m) = 5,7 dB.

13) Pour négliger la propagation dans le câble, il faut que le temps de propagation sur
un aller-retour de longueur 27 soit très faible devant la période du signal :

V
27

Dès lors que f> 100 kHz, on ne peut plus négliger le phénomène de propagation.
14) On observe à l’entrée du câble la superposition des amplitudes de l’onde
incidente et de l’onde réfléchie après un aller-retour dans le câble. On obtient ainsi un
phénomène d’interférences entre les deux ondes, avec des interférences constructives
(signal maximal) et des interférences destructives (signal minimal).
Puisqu’il n’a pas de déphasage due à la réflexion (r > 0), la condition d’interférences
constructives entre les deux ondes s’écrit :
S = pA avec p entier (ordre d’interférences)
La différence de marche entre l’onde réfléchie et l’onde incidente vaut 3 = 2nL (où
C
n = — est « l’indice » du milieu), tandis que la longueur d’onde (dans le vide) vaut :

C
-On obtient donc les fréquences pour lesquelles il y a interférences constructives

avec p entier.

On mesure graphiquement les fréquences pour lesquelles on obtient un maximum : 950 kHz
V
et 1,8 MHz, d’où un écart de fréquence: A/ = — = 950 kHz (à 50 kHz près). On en
déduit alors la vitesse de propagation dans le câble :
V = 2L\f = 1,9.108 m.s 1 avec une incertitude relative de 5 %

On retrouve la valeur obtenue précédemment.


15) La valeur minimale de Uo est obtenue lorsqu’il y a interférences destructives
entre les ondes. L’amplitude résultante serait nulle si les deux ondes avait la même
amplitude. Ici le coefficient de réflexion vaut r = +l, mais l’absorption dans le câble
modifie l’amplitude de l’onde réfléchie. On constate d’ailleurs que le coefficient
d’absorption est plus important quand la fréquence augmente (car l’amplitude minimale est
724 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

de plus en plus grande), ce qui est confirmé par les valeurs de adB à 100 MHz et 400 MHz
dans le tableau des caractéristiques des câbles : «^(400 MHz) > 0^(100 MHz).

16) Avec Zu = 0, on aurait r = -1, c’est-à-dire un déphasage de ±k supplémentaire


/l
à la réflexion. La différence de marche devient alors ô' = <5± — : les interférences qui
étaient constructives avec Zu = +oo deviennent maintenant destructives et inversement.
17) Un signal d’amplitude constante est obtenu en annulant l’onde réfléchie :
l’amplitude du signal devient alors l’amplitude du signal sinusoïdal incident. Cette situation
est obtenue en imposant Zu = Zc. On parle d’« adaptation d’impédance ».
18) Pour une installation TNT de qualité il faut donc choisir les câbles pour avoir le
moins d’atténuation possible lors de la propagation, et soigner les raccords pour éviter les
pertes par réflexion.

8.5 Pouvoir rotatoire


1) La polarisation étant rectiligne selon Oy, le champ électrique est selon u. L’onde
se propageant selon les z croissants, la dépendance spatio-temporelle du champ est de la
forme cos(<2^-âz + ç?). La condition de l’énoncé sur la phase impose ep = 0. Au bilan, le
champ électrique s’écrit :

JË(z,f) = £'0cos(ûy-Az)i/j;, avec k = — et <w = cÆ (propagation dans le vide).


A)
2) L’expression générale d’une OPPHH de polarisation circulaire droite, d’amplitude
E\, est ,t) = Elcos(cjt-kz+ (pD^êy + E1sin(cût-kz+ <pD)ûx .
Celle d’une OPPHH de polarisation circulaire gauche, d’amplitude E2, est :
Eg (z, t) = E2 cos(fttf - kz + cpG )u - E2 sin(nX -kz + (pGfix.

Pour que Æ'Z)(z,/) + £G(z,f) = É(z,Z1) , il faut choisir (po = <pG et EX=E2 pour annuler la
composante selon ux. L’identification de la composante selon uy impose E\ = E2 = E0/2 et
<Pd~ <Pg = 0- L’onde de polarisation rectiligne peut donc bien être vue comme la
superposition d’une onde de polarisation circulaire droite et d’une onde de polarisation
circulaire gauche.
3) L’onde de polarisation circulaire droite se propage pour 0 < z < L à la vitesse
vD - dnD. Dans le plan z = L, le champ électrique de cette onde vaut donc :
p ( 2 k
ZJL
A) cos cot- — _ „ En . ( 2k r _
Ef)(L,t)~ E& 0,/ — nDL uy+-^-sva G)t-——nDL ux.
k vd ) 2 V A ) < A >
De même, l’onde de polarisation circulaire gauche se propage pour 0 < z < L à la vitesse
vG - c/nG. D’où :
L 2k ■ f X
eût------ nrL u,,■ - stn eût------ nGL ux .
j yy 2 k A J
k vg)
CORRIGES CHAPITRE 8 Oncles électromagnétiques 725

Le champ électrique totale s’en déduit en écrivant E(L, t) = ED(L,t)+EG(L,t) = ....

4) Le polariseur laisse passer uniquement la composante du champ électrique selon


son axe. En notant uP le vecteur unitaire dirigé selon l’axe du polariseur, le champ
électrique à la sortie du polariseur vaut Esortie = {Eentrée.üPYP . Ainsi aucune onde ne

traverse le polariseur si Eentrée est perpendiculaire à uP.


Compte tenu de la définition de l’angle /?, on a ûP — cos(J3)iïy -sin(j3)iïx .

— +

Puisque Eentrée.iïP =Eyms{/3')-Exsm(JE) , aucune lumière ne traverse le polariseur si


£.n < 2/r
/.JL , En f ~
2n A
— cos eut------nnAL— +-^-cos œt- --- nG^
Ev 2 < A)- 7
2 . A> 2
tan( A) = — = — A
Ex Et ( 2n E, 2æ _?
— sm û)t--—nriL —-sm œt- --
2 l A> J 2 y )

5) Si la lumière ne traverse pas le polariseur, cela signifie que l’onde est polarisée
rectilignement selon l’axe perpendiculaire à celui du polariseur. La direction de polarisation

de l’onde fait donc un angle a = /3-— par rapport à l’axe Oy. Puisque

tan(a) = -tan --P


U
=- 1
tan /?
tan ^-(nD-nG)L , on en déduit l’angle duquel a
IA) y
TT /
tourné la polarisation de l’onde en traversant la cuve : a = — \nD nG)L (l’angle donnant
A)
la direction de polarisation étant défini à zr près).
6) Attention : dans les calculs menés jusqu’ici, l’angle a est orienté par l’axe Oz (sens
trigonométrique). Or la convention choisie pour le signe de l’angle de rotation d’une
solution optiquement active est l’opposé (sens horaire) ! Donc si nD < nG, l’angle a est
négatif avec l’orientation par l’axe Oz, mais positive selon la convention du pouvoir
rotatoire : la solution est donc |dextrogyre|. La formule démontrée dans la question
précédente montre que l’angle de rotation est proportionnel à la longueur L de la cuve. Pour
que cette formule aboutisse à la loi de Biot, il faut que les indices nDetnG soient
proportionnels à la concentration de la substance active. Ceci n’est vrai en pratique que si la
solution n’est pas trop concentrée.
7) On écrit le tableau d’avancement volumique de l’hydrolyse du saccharose, en
notant c0 sa concentration initiale.
726 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

saccharose eau glucose fructose

à/=0 co excès 0 0

àt Co-ç/E excès e/c 4/E

Le pouvoir rotatoire de la solution contenant initialement que du saccharose vaut


a0 = lalsacc/iarose^cO ■ Pour un avancement de la réaction, le pouvoir rotatoire vaut :

«(#) = [«LtoA - f / r)+ [a\glucoseL^ ! V + [a \fructosJ~‘^ V ’ d OU •


~ &0 "P ]g/wco.se[&l/ructose~~ [.^IsaccharosJ^^V

Ç/V
En introduisant le taux d’avancement £r —------ , on a donc :
co
fc%lsaccharose~t~ ^P^lÿ/ucose~^~ l^lfrucfose [P'Isaccharos^.R » 0 est-à-dire .
a(^) = (67-lO7^Xco en utilisant les unités indiquées par l’énoncé.

On constate donc que le pouvoir rotatoire de la solution change de signe pour un taux

d’avancement égal à

En dessous de cette valeur, la solution est dextrogyre et elle devient lévogyre au-delà, d’où
le terme d’« inversion » du pouvoir rotatoire.

8.6 Dispositif optique d’un lecteur CD


1) Le métal étant considéré comme un conducteur parfait, l’épaisseur de peau est
nulle. Le champ électrique est alors nul à l’intérieur du métal. Par continuité de la
composante tangentielle du champ électrique à l’interface air-métal, on en déduit que la
composante tangentielle de la somme du champ électrique de l’onde incidente Et et celui
de l’onde réfléchie Er est nulle. Puisqu’une onde électromagnétique dans l’air est
transversale et que les ondes incidentes et réfléchies ont une direction de propagation
perpendiculaire à la surface, les champs sont nécessairement tangents à l’interface air-
métal. On en déduit que Er = —Et à proximité immédiate de la surface réfléchissante du
CD. Cela signifie que l’onde est totalement réfléchie et subit un déphasage de tt lors de la
réflexion. De plus, l’onde réfléchie possède la même polarisation que l’onde incidente, en
changeant néanmoins de sens de rotation dans le cas d’une polarisation elliptique ou
circulaire (puisque c’est le point de vue de l’observateur qui change).
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 727

A noter que la réflexion métallique se fait en pratique dans le plastique du CD


(polycarbonate) et non dans l’air, protégeant ainsi la surface métallisée contre d’éventuelles
rayures. Les conclusions sur l’état de polarisation restent cependant les mêmes.
2) L’orientation de la lame 2/4 est telle que Tonde incidente sur la lame venant de la
diode laser possède une polarisation à 45° des lignes neutres. Les composantes du champ
électrique selon chaque ligne neutre sont donc de même amplitude et en phase à l’entrée de
la lame. Celle-ci déphasant une composante par rapport à l’autre de tc/2, les deux
composantes se retrouvent en quadrature à la sortie de la lame. Puisqu’elles ont la même
amplitude, l’onde émergeant de la lame possède donc une polarisation circulaire. Après
réflexion sur le CD, les deux composantes du champ électrique traversent une nouvelle fois
la lame. Après ces deux traversées, les deux composantes sont déphasées de id2 + id2 = it.
L’onde revenant sur le cube séparateur possède donc une polarisation rectiligne dans le plan
perpendiculaire à la feuille : elle est donc réfléchie par le cube et envoyée vers les
photodiodes.

L’intérêt du système {cube séparateur + lame 2/4} est donc de pouvoir utiliser le même
système optique à l’aller comme au retour tout en dirigeant la lumière suivant son sens de
propagation afin de récolter l’intégralité de la lumière réfléchie. En effet, avec une simple
lame séparatrice (comme celle utilisée dans l’appareil de Michelson), une partie de la
lumière reviendrait sur la diode laser.
La figure page suivante représente la polarisation de l’onde le long du trajet. Après le
premier passage de la lame, la polarisation est circulaire droite si l’axe rapide de la lame est
selon la lere diagonale (voir figure précédente).
728 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

polarisation polarisation
circulaire circulaire
gauche droite

lentille de focalisation

□ lame 2/4

P
retour

cube séparateur de
polarisation ♦

système de lecture
(ensemble de ► Ealler
photodiodes)
lentille collimatrice

diode laser

8.7 Du chocolat à la vitesse de la lumière !


1) A proximité des parois verticales, le champ électrique, porté par ez , est tangent à
la surface, donc nul. On en déduit les conditions aux limites à respecter :
£ = 6 en x - 0 et x = a d’une part, et en y = 0 et y = b d’autre part.
Les conditions en x = 0 et y = 0 sont naturellement respectées avec le champ électrique
proposé. Les conditions en x = a ety = b imposent quant à elles :
sin(/77r) = 0 et sin/zwTr) = 0

On en déduit que n et m sont des entiers.


Les ventres de champ électrique selon Ox sont les positions qui vérifient :
'nnx\ n7tx a a
sin
< a J <7 2
= ±1 c’est-à-dire : ----- — = —I-pu soit : x
217/7
---- f-p— (p entier)

a a
La distance entre deux ventres consécutifs selon Ox vaut : Ax = x x -x = —
n
. b
De même, la distance entre deux ventres consécutifs selon Oy vaut : Ay = —
m
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 729

2) Dans la cavité on se trouve dans le vide. Les équations de Maxwell s’écrivent :

—- dB dE
divÆ' = 0 div5 = 0 rotE - ------- rotS = —
dt 0 0 dt
On procède alors comme dans le cours pour obtenir l’équation vérifiée par E :
_____________ , _ . __ . d d d ( dE^
rotrotE = grad div E - AE = rot - -— M-
V" " dt,
d’où :

Il s’agit de l’équation de d’Alembert.


3) On reporte la forme proposée pour E dans l’équation de propagation :
7/ n7r \1 2
+ E + //0£0ft>2 E = Ô
a ) b >>
ce qui impose, en remarquant que /ioso et en prenant co > 0 :

7 nn''2 7 mn''2
G) = C^
laJ \ b )
4) Les clichés montrent que, même si le détecteur de champ (chocolaté !) est réparti
de façon uniforme au départ, seules certaines zones du plan sont affectées par le champ
dans la cavité. Le chauffage n’est donc pas uniforme. Les zones fondues correspondent en
fait aux ventres de champ électrique dans la cavité et cette méthode permet de cartographier
grossièrement le champ dans le four. En pratique, le chauffage doit être uniforme et on
utilise un plateau tournant pour répartir dans la mesure du possible la puissance dans tout le
matériau.
5) On mesure directement sur le cliché (à l’aide de l’échelle fournie) :
Ax = 6,9 cm et Ay = 9,8 cm (à 0,2 cm près)

On peut remarquer que les trois zones fondues supérieures ne sont pas tout à fait alignées
(cela est encore plus marqué pour les trois zones inférieures). En réalité, on observe dans la
cavité du four une superposition de modes propres qui va compliquer la structure du champ
total, ce qui explique vraisemblablement le non-alignement de ces zones.
a b
6) On déduit de la mesure précédente les valeurs de n et m : n = — et m - — .En
Ax A_y
arrondissant à l’entier le plus proche on obtient
D’autre part, la relation de dispersion s’écrit :

C0 = ?.7rf — C,
730 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

d’où la vitesse de la lumière dans le vide :

7 wrY +kJ
U 7

On retrouve la valeur connue, à moins de 5 % près. On a bien mérité un morceau de


chocolat !

8.8 Ecrantage d’une porte de four à micro­


ondes ■ -.'.T.-... 'H.

1) En supposant que le champ électrique dans le four à micro-ondes est uniforme


(vrai à l’échelle de quelques fois à), le champ électrique à l’extérieur, issu du champ à
l’intérieur et de celui créé par les courants induits à la surface de la grille possède donc les
même symétries et invariances que la grille. La grille, infinie, est invariante par translation
selon Oy. Elle possède une structure périodique selon Ox de période a. De plus, le plan Oyz
est un plan de symétrie pour la grille. De ces trois propriétés, on en déduit respectivement
que E(x,y,z,t) ne dépend pas dey, que Eq(x) est une fonction périodique de période a et
qu’elle est paire. Sa périodicité permet de la décomposer en somme de sinusoïdes de
fréquences spatiales fn multiples de sa propre fréquence spatiale Ma. D’où

. Nous savons que EQ correspond à la composante continue de

Eq(x) , donc à sa valeur moyenne égale à — E0(x)t& .D’où, ici,


a•
o
2) A l’extérieur (z > 0), on assimile l’air à du vide. La combinaison des équations de
Maxwell permet d’aboutir à l’équation de propagation vérifiée par le champ électrique (voir
problème 8.7) :

- 1 d 2£ - 1
AL —r-—— = 0 , avec c = , , vitesse de la lumière dans le vide.
c dt

On injecte la solution èn(x,y,z,t) = ^n{z)cos{jE.n^^{j(jüi}u dans cette équation :

a2£„ a2£„ î a2£„


dx2 dz2 c2 dt2

valable pour tout x et t, donc


CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 731

„ (O
si Kn< — , la solution générale est de la forme
c
' I O)2
E„(z) = ^cos x\—--K2z + cp . Cette fonction est oscillante et son amplitude ne décroît
J
pas quand on s’éloigne de la porte (z tend vers l’infini). Dans cette configuration, cela
signifie qu’une partie du champ électromagnétique traverse la porte du four : à éviter !
co 1
si Kn >-, en posant G - , la solution générale est de la

I
s
c L2

forme :
(
f„(z)=AexP -4- +5«exP + z . Une solution où Bn 0 correspondrait à un champ
k dnJ k dn J
dont l’amplitude croît exponentiellement au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la porte,
ce qui est manifestement à rejeter puisque le champ provient de la porte et que le vide n’est
pas un milieu amplificateur. On impose donc que Bn - 0 . La condition aux limites en z = 0+
entraîne que F_n (z = 0) = A„ = En,amp.
Au final, ________
c zk
En(z) = En>ampexp
k dn)
Pour que le champ électrique s’atténue lorsque l’on s’éloigne de la porte, il faut que les
r- / x r_ 2# eu ,
fonctions soit toutes décroissantes, donc que Kn ~n—>— pour tout n, c est-a-
a c
2nc
dire que « <---- = A . Il faut donc que le pas a de la grille soit inférieur a la longueur
eu
CD
d’onde. En dehors de la porte, le champ électrique est alors constitué d’un ensemble
d’ondes évanescentes E_n.

3) On ne peut pas appliquer la relation de structure classique d’une OPPHH car le


champ Ên correspond à une onde plane harmonique mais non progressive et non
homogène. Il faut donc repartir de l’une des équations de Maxwell. La plus commode est
l’équation de Maxwell-Faraday :
Ô
SEn
ÔX 0
d
n dz
{
rot' e )= — 4=2i_ ici rot'fe„)=VAË,= ■----- A En(x,z,t) = 0
-n’ ôt àEn
ô 0
ôx
ôz
732 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Ao
la notation réelle des champs ! Avec En,amp - En amp exp{j(p^ :

Puisque cos(®Z + ^„)sin((yZ + ^w) = ^-sin(2(mZ + 组)), sa valeur moyenne sur une période

est nulle. Donc = 0 . Une onde évanescente ne transporte pas en moyenne d’énergie.
A chaque période, une partie de l’énergie électromagnétique sort de la porte du four sur une
distance de l’ordre de dn, puis retourne dans le four.

* ...... est une fonction décroissante de n. Dans la


4) La distance dn -

<4)2 A c2
décomposition de Fourier, le champ électrique sortant le plus loin de la porte du four est
donc , qui s’étend au-delà de la porte sur une longueur caractéristique d{. Or, pour/= 2,5

= 0,3 mm.
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 733

5) A une distance de D = 10 mm, le champ est atténué d’un facteur de l’ordre de


r » exp(-30), c’est-à-dire de l’ordre de 1O‘B On en déduit que l’atténuation est
l ^1J
très efficace. Cependant, la composante continue E0>aw/) ne subit aucune atténuation. En
pratique, un four à micro-ondes peut comporter des fuites d’ondes électromagnétiques (voir
problème 8.11). Il est fortement conseillé de changer l’appareil si la structure a été
endommagée (suite à un choc notamment), du fait du risque de fort rayonnement en dehors
du four.

8.9 Dispersion dans les fibres optiques


1) A chaque bit « 1 » correspond une impulsion lumineuse. Deux impulsions
consécutives sont séparées d’une durée \/f D’où l’allure suivante de l’intensité lumineuse
I(f).
/(/)

2) La de phase
vitesse vaut
c

3) La vitesse de groupe vaut vg = dk da>


z x
dk j
. Or la relation de dispersion dans la

^da)

fibre optique s’écrit vm = — = —, d’où k = n —. Ainsi, v„ =----------- -— .


V v k ne e c s ne ! û) dne
c c dû)
'l.UjC
Or, 20 étant la longueur d’onde dans le vide (et non dans la fibre optique), Aq - ------
co
D’où :

dne _ dÂ$ dne _ 'Inc dne _ Âq dne


- _ _ .On obtient bien
da> dco d^Q a2 dÂç m d^Q

4) En format ASK, les données numériques sont transmises en modulant l’intensité


lumineuse, un bit « 1 » étant repéré par une impulsion qui peut être vue comme un paquet
d’ondes. Or, nous savons que la vitesse de groupe correspond à la vitesse de propagation de
l’enveloppe du paquet d’ondes. La vitesse de transmission des données est donc égale à la
734 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

vitesse de groupe (en fait, cela n’est plus vrai si le matériau est fortement dispersif, voir
problème 8.10).
5) Le temps que met une impulsion allant à la vitesse vg pour parcourir une distance
L vaut — . D’après les indications de l’énoncé, le délai différentiel vaut donc :
vg

Ar = £

avec F(Z0) = we-x0^- . Puisque AA « ÂQ , F(^+\X/2)-F(^-^/2)~—^,

dF dn dn d2n
avec —— = ————/Iq —— ■ En remplaçant, on tombe bien sur la formule demandée.
U/Lq uX() u/lq

6) Il faut additionner les temps de trajet sur chaque portion de fibre optique. Avec les
deux portions de fibre indiquées par l’énoncé, le temps de trajet total d’une impulsion vaut'
. La suite du calcul étant identique, on aboutit à un délai différentiel :
Vg,l Vg,2

Ar = (pcXL[ + Dc>2L2)a2|

7) Si le délai différentiel est de l’ordre de grandeur de la durée entre les impulsions,


les différentes impulsions successives vont se chevaucher et il deviendra impossible de les
distinguer, l’intensité lumineuse ne revenant plus à zéro entre les impulsions en format RZ,
comme l’illustre le schéma suivant.

impulsions cas où Ar « 1// cas où Ar ~ 1//


initiales

8) La règle pratique impose que Ar soit inférieur à — =iœ“ s = 10 ps. Sachant


10/
2
que AT = AZ= 8.10’11 m = 0,08 nm, la longueur maximale de fibre optique que l’on peut
c
utiliser sans compenser la dispersion vaut Lmax = 10/17/0,08 km, d’où 'max = 7'
fibres optiques de type G652 ne semblent donc pas très adaptées pour des liaisons longues
distances (plusieurs centaines de km) à très haut débit (plusieurs dizaines de Gbits/s),
puisque leur utilisation exigerait une lourde correction de la dispersion.
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 735

9) Compte tenu du schéma de la route emprunté par la fibre optique, les points 1
(France) et 14 (Bangladesh) sont séparés d’environ 15 000 km de fibres optiques. Il faut
donc une trentaine de régénérateurs optoélectroniques. Entre chaque régénération du signal,
il faut un certain nombre d’amplificateurs optiques. En effet, sur 500 km, la chute de
l’intensité lumineuse vaut 0,2*500 = 100 dB. Or une amplification est nécessaire quand
l’intensité descend à 1 % de sa valeur initiale, ce qui correspond à une variation de
10 log(l/l00) = -20 dB. Il faut donc 4 amplificateurs EDFA entre chaque régénérateur. Au
total, environ 120 amplificateurs optiques sont nécessaires pour assurer la liaison entre la
France et le Bangladesh.
10) Sur une distance L = 500 km et avec une fibre optique de type G655, le délai
différentiel vaut Ar = 120 ps à 10 Gbits/s, ce qui est de l’ordre de la période des impulsions
(l// = 100 ps). Il faut donc absolument compenser cette dispersion avant de régénérer le
signal. Il suffit pour cela d’intercaler une longueur L ’ de fibre DCF pour que Ar redescende
à zéro. A l’aide de la formule établie à la question 6, il faut une longueur
j Dc,fibreG655
— [300 m|. A noter que, lors de leur passage à travers la fibre à
^c,flbreDCF

compensation de dispersion, les impulsions lumineuses vont se recomprimer :


contrairement à l’étalement d’un pic de température par diffusion thermique par exemple,
l’étalement du paquet d’ondes électromagnétiques par dispersion n’est pas un phénomène
irréversible, comme l’illustre le schéma suivant où est représentée l’allure du champ
électrique de l’onde en fonction du temps avant et après la fibre DCF. La fibre DCF permet
aux grandes longueurs d’onde de rattraper leur retard et ainsi d’arriver (presque) en même
temps que les courtes longueurs d’onde.
736 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

8.10 Une impulsion supraluminique ?


1) Dans un milieu d’indice n, la relation de dispersion s’écrit k = n— .
c
k
2) Dans un milieu d’indice n, la relation de structure s’écrit B- — /\E (déduite des
a
équations de Maxwell). La propagation de l’onde étant selon les x croissants, £ = kïlx.

Donc B = =ex]:p(/(Èx _
c

-n"—x cos ri—x — a>t üyv .


\ c ) '
— n'+ in" ( f G)
B(x, t) - ——— Eo exp j ri— ri'—x üz, d’où :
c c J

-n —x
. -( .m -n sm ri—x-GJt îlU
; z
c A < c vc A

Nous constatons que les champs E et B oscillent en phase si et seulement si n ” = 0, c’est-


à-dire si le milieu n’est pas absorbant (ni amplificateur). La vitesse de phase vv est la vitesse
co c
à laquelle il faut se déplacer pour que la phase ri—x-aiï reste constante. D’où .
c ri
4) Calculons le vecteur de Poynting de l’onde :
X
cos 2
h'
™x
7

L’énergie électromagnétique transportée par l’onde se propage donc selon ûx. La puissance
surfacique de l’onde selon ux vaut :

Puisque
/
COS
2 CO
n' -x--tût
?l\ J.
et 2ri—x-2(üt = 0 , sa valeur moyenne à
\ c J/ 2 \ c J

l’abscisse x vaut donc exp On observe une décroissance


2Aoc
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 737

exponentielle de la forme avec une distance caractéristique d’atténuation

D
att
= _£_ = A_
2ri'a> ri'Aïr

5) Les longueurs d’onde étant entre 3 et 50 pm, on se situe dans le moyen infra­
rouge.
,-i et
6 pm.
,-i
et
Datt = 2 [im.
Force est de constater que, dans les deux cas, la lumière est très rapidement atténuée. Le fait
que la vitesse de phase soit supérieure à c ne pose pas de paradoxe de causalité, puisqu’elle
ne correspond pas à la vitesse de propagation d’information. »
6) On note deux pics d’absorption prononcée : à 9 pm et 22 pm environ. Autour de
ces deux longueurs d’onde, l’indice réel varie très rapidement en fonction de 20 et l’indice
imaginaire y possède des valeurs élevées. Cela signifie que la silice est fortement dispersive
et absorbante aux alentours de ces deux longueurs d’onde. L’absorption de la silice semble
être très faible en dessous de 7,5 pm. Rappelons que, dans le domaine du visible, la silice
est quasi-transparente, le minimum d’atténuation étant dans le proche infra-rouge, aux
alentours de 1,5 pm (voir problème 8.9).
7) Avec n ” = 0, le champ électrique de chaque onde s’écrit :
x ^2
-G\t x — co^t
J C J

D’où le champ total E(x,t) = £)(x,/) + £2(x,/) = 2£0cos '.qX — ÛJqî), où

<u2
Ea>=a>2-o\ , A£ = /7'(m2)—-«'(m^— •> et £0=-
---------------- c c 0 2

( bk txcù
8) Puisque les deux pulsations sont voisines, le terme cos — x------ 1 oscille plus
l 2 2 )
lentement que cosÇt0x-m0/). L’onde peut être vue comme une onde plane progressive
harmonique de pulsation m0 dont l’amplitude Eo est modulée par l’enveloppe
f M Aa> Am
COSI — x------ 1 t . Cette enveloppe se propage à la vitesse ^env
2 2 J AÆ
738 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

2^c
Il reste à effectuer le changement de variable a>0 =
T

dn' _ dAq dn' _ 17tc dn' A$ dn' c


On obtient donc
d(OQ da)Q dA$ coq dA$ (Oq dA$
dÀ^

dn' n'{A^)-\
10) L’inégalité vg > c est équivalente à n^A^-Aç-----< 1, i.e.
dA^
r Cfal' ,
11) La quantité---- représente la pente de la tangente en un point de la courbe. La

quantité ' correspond à la pente du segment reliant les points de coordonnées

A(0 ; 1) et M(20 ; w’(Â0)). La vitesse de groupe est plus grande que la vitesse de la lumière
en tous points de la courbe où la tangente est plus pentue que le segment reliant A et ces
points. En pratique, on se rend compte (voir graphe page suivante) que la condition revient
à écrire approximativement ----- > 0 (on dit alors que la dispersion est « anormale »).
dA^
Il y a donc au total 4 intervalles où la vitesse est supraluminique :
• intervalle n°l : [ 8 pm; 8,5 pm], n”~0,7, d’où £>a/z~0,9 pm. La
x
puissance lumineuse subissant une décroissance en exp-------- (question 4), celle-ci a
\ Datt
diminué d’un facteur 100 au bout d’une distance ln(100)L>a« ~ 4,6 Datt, donc ici environ 4
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 739

• intervalle n°2 : [ 9 pm; ~10 pm], n” monte à 2,4, d’où Datt~ 0,3 pm. Il
ne reste alors que 1% de l’intensité lumineuse au bout de 1,4 pm.
• intervalle n°3 : [ 12 pm; 13 pm], n”~0,3, d’où Datt~?> pm. Il ne reste
que 1% de l’intensité lumineuse au bout de 15 pm.
• intervalle n°4 : [ ~20 pm; 23,5 pm]. n ” monte à 2, d’où Datt ~ 0,9 pm. Il
ne reste que 1% de l’intensité lumineuse au bout de 4 pm.

On constate que l’onde est très vite atténuée lorsque la vitesse de groupe est supérieure à la
vitesse de la lumière dans le vide. Exit l’idée de faire propager un signal plus vite que c !

8.11 A propos du débit d’absorption


spécifique
1) On calcule la puissance moyenne d’émission pour chacun des modèles proposés :
GSM 900 GSM 1800 UMTS 2100
Pmov = 0,250 W = 0,125 W Pmov = 0,125 W
Les puissances moyennes sont toutes du même ordre de grandeur. Un téléphone à
impulsions pourra se révéler gênant lors d’une utilisation prolongée car la puissance
instantanée en communication est relativement grande. La puissance moyenne reste non
négligeable, même hors communication, surtout dans les cas d’exposition prolongée
(téléphone dans la poche ou sous l’oreiller...).
740 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

2) Pour une émission isotrope, la puissance P du signal est répartie sur une sphère de
rayon d. La puissance surfacique reçue s’écrit alors :

A 100 m de l’antenne, on obtient ainsi = 8.10’4 W.m'2


A 10 cm du téléphone, on obtient : \Psurf = 1 W.m~2|. La puissance surfacique dans le cas du
téléphone est bien plus grande qu’avec l’antenne. On pourrait même négliger l’effet de
l’antenne par rapport au rayonnement émis par le téléphone.
3) On peut écrire les champs électrique et magnétique d’une onde électromagnétique
plane progressive harmonique polarisée selon èx sous la forme :

E= cos(cot -kz)ex et B = — cos(otf - kz) e


c

d’où le vecteur de Poynting : n - -------- = —cos2 (a>t - kz) ez


Ao Aoc
_ e2 — —
En moyenne temporelle : < If > = —— e, - Psurf ez . On obtient la même formule quelque
2Aoc '
soit la polarisation. La puissance P de l’émetteur est répartie sur la sphère de rayon d :
E2
P = P Arud2, c’est-à-dire : P - ——^nd2 .On en déduit l’amplitude du champ
2//0c
électrique :
E = pŸ JÊ
soit encore : avec = 7 7 v.W_1/2
0 y 2n d 2/r

4) Pour un téléphone portable de type UMTS à 2 100 MHz, le champ électrique


maximal imposé vaut Emax = 61 V.m”1. La distance minimale pour respecter la norme vaut
alors :

= 4,5 cm

Attention : dans les calculs de la question 3, on a supposé que l’onde était plane. Ceci n’est
le cas que si d » k (on ne peut assimiler l’onde sphérique à une onde plane que si l’on se
place à une distance grande devant sa période spatiale, c’est-à-dire sa longueur d’onde). Or,
pour/= 2 GHz, 2 = c //= 15 cm. La valeur de la distance minimale calculée précédemment
est donc fausse. Pour répondre à la question, il faudrait connaître précisément la structure
du champ électromagnétique à proximité immédiate de l’antenne, ce que propose des
logiciels de calcul numérique. On peut cependant conseiller d’éviter de mettre le téléphone
contre l’oreille pendant la communication ou de le laisser dans une poche en continu.
Le même calcul mené dans le cas de l’antenne donne : d = 1,3 m. Cette condition est très
facile à réaliser en pratique. Les normes imposées ne paraissent pas très restrictives, surtout
s’il ne s’agit que d’expositions temporaires...
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 741

5) On reprend le calcul précédent avec cette fois Emax = 0,06 V.m”’ pour éviter un
impact fort sur l’organisme. La distance minimale à maintenir pour une exposition
prolongée devient :
dans le cas du téléphone : d = 45 m ; dans le cas de l’antenne : d = 1,3 km !

Il devient difficile d’éviter l’impact du champ électromagnétique sur l’organisme.


6) On considère les différentes situations :
> Wifi dans une pièce : avec d = 5 m, le champ électrique vaut 0,3 V.m”1
conduisant à un impact fort sur l’organisme. Avec <7=2 m, le champ électrique passe à
0,9 V.m”1 et l’impact devient même très fort.
> Wifi dans une école : pour un émetteur dans la salle de classe, les valeurs
sont les mêmes que pour le cas précédent. Pour les salles de classe voisines, à 20 m de
l’émetteur, le champ électrique vaut encore 0,09 V.m”1 et l’impact reste fort sur
l’organisme des enfants qui passent leurs journées exposés à ce champ électromagnétique.
On obtient le même champ électrique qu’avec une antenne de 100 W placée à 500 m de
l’école !
> Oreillette Bluetooth: le dispositif, placé contre l’oreille à d= 1 cm du
cerveau, impose un champ électrique de 40 V.m”1 ! Même si ce champ électrique reste dans
la norme européenne, l’impact sur un organisme aussi sensible que le cerveau est très fort !
> Téléphone portable : à d- 1 cm du téléphone, le champ électrique bat
tous les records et vaut 272 V.m”1 ! L’impact est vraiment très fort !
Il est difficile d’éviter toute exposition aux champs électromagnétiques, mais il convient de
limiter dans le temps les expositions aux champs les plus intenses.
7) On applique le premier principe à la masse m d’eau dans le verre, recevant
l’énergie thermique Q avec la puissance thermique Pth pour augmenter sa température de
AT pendant la durée Et :
meET -Q-PthEt
On en déduit le DAS, comme étant la puissance thermique massique transférée :
P ET
DAS = -^- = c— = 5,6 kW/kg
m Et
(en prenant c - 4,18 kJ.kg” .K” , ET= 80 K et Et = 60 s)
Ce débit d’absorption spécifique équivaut à celui de 2 800 téléphones ! Un DAS aussi élevé
s’explique par le fait que le four à micro-ondes, contrairement aux téléphones, est
spécialement conçu pour chauffer la matière.
8) Le champ électrique s’écrit, sous forme complexe :

2(z,0 = ^ e”r'ze7W”Vz) avec k' = et F =


y c c 2
D’où le champ électrique réel :__________________________
2i(z,f) = EOt Q~k"z cos(a>t -k'z)ex

L’onde se propage selon e2 (car Æ’>O ), donc le terme e~k'z est responsable de
l’absorption de Tonde dans le milieu au cours de la propagation. Ainsi le coefficient fi qui
742 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

apparaît dans k" s’interprète comme un coefficient d’absorption. La distance caractéristique


d’amortissement peut s’écrire :

9) On considère la tranche de matériau de section S comprise entre z et z + dz,


traversée par l’onde électromagnétique. L’onde entre en z avec la puissance moyenne
< n(z,t) >S et ressort en z + dz avec la puissance <Yl(z + dz,t)> S . La puissance
moyenne absorbée par la tranche correspond ainsi à la différence :
dPth =< II(z, t) > S— < II(z + dz,t)> S
c’est-à-dire :
d < ü(z, t) >
Sdz
dz
On intègre sur tout le volume du matériau pour obtenir la puissance thermique moyenne
totale absorbée :

p.„ = <T =-h n(z’f) > ,s’l»


c’est-à-dire :
^ = < ri(o, z) > 5 - < n(£,o > 5

La puissance thermique totale absorbée par le milieu apparaît simplement comme la


différence entre la puissance qui entre dans le milieu en z = 0 et celle qui ressort en z - L.
10) La dispersion dans le milieu est caractérisée par la vitesse de phase :

On constate que la permittivité diélectrique relative des différents milieux dépend de la


fréquence, si bien que tous ces milieux sont dispersifs. La moelle osseuse et la graisse sont
les moins dispersifs (avec une variation relative de de 9 % entre 900 MHz et 5,2 GHz),
tandis que l’os est le milieu le plus dispersif (avec une variation relative de 25 %).

La longueur d’onde dans le milieu est définie par

On évalue enfin B - = —=— dans les différents cas.

A 900 MHz : pour le cerveau (matière blanche) : p - 0,35


pour la graisse : /? = 0,19
A 5 200 MHz : pour le cerveau : ^ = 0,31
pour la graisse : /? = 0,18
On a bien L L’approximation /3« 1 est un peu juste mais sera supposée valable dans
la suite pour ne pas compliquer les calculs. La relation de dispersion proposée peut donc
être utilisée avec les données proposées.
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 743

11) La distance caractéristique d’amortissement <5 mesure le mieux l’absorption de


l’onde dans le milieu. On a reporté les valeurs de ô pour les différents tissus en fonction de
la fréquence sur le graphe suivant.

L’absorption la plus importante a lieu pour les valeurs de <5 les plus faibles, c’est-à-dife
pour le cerveau (substances grise et blanche) et les muscles. C’est d’autant plus gênant que
le cerveau est l’organe à la fois le plus sensible et le plus exposé au rayonnement
électromagnétique (notamment dans le cas du téléphone).
Quel que soit le tissu considéré, <5 diminue lorsque la fréquence augmente : les ondes sont
d’autant plus absorbées par les tissus que la fréquence est grande. Les signaux Wifi et
Bluetooth sont donc potentiellement les plus dangereux.
12) La poussée d’Archimède qui s’exerce sur un cerveau plongé dans l’eau est plus
faible que son poids, alors qu’elle est supérieure au poids dans le formol. Cela conduit à
l’inégalité : peau < p< pformol ■ On peut ainsi estimer la masse volumique du cerveau :
o = 1,04 ± 0,04 kg.nf3.

13) En notant D le diamètre du cerveau, la puissance thermique absorbée par le


milieu vaut :
E 2 S Is
pth=<n(o,o>s-<n(L,t)>s= ot *- l-e 45
r -2navec O5 =------ et L = D
'IPqC k 7 4
Dans le cas du cerveau, pour les différents rayonnements étudiés, on a : D » <5/2 si bien
que l’onde est totalement absorbée dans le milieu. La puissance totale absorbée par le
cerveau s’écrit alors simplement :

2 47T £„2 „
14) Avec Eot =----- =E0 , on obtient: Pt/l = ------ -y----- ô , que Ion peut
1 + 7^ (1+7^7) 2/z°c

exprimer en fonction de la puissance P de l’émetteur de l’onde incidente :


4^ P xD2
7 ^d2 4
(1+7?)
744 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

La puissance totale absorbée vaut finalement la puissance de l’onde incidente traversant la

section du cerveau, atténuée d’un facteur 7’ = coefficient de


(i+77)2
transmission en puissance à l’interface entre le vide et le cerveau. La fraction (1-7) de
l’onde incidente est en effet réfléchie à l’interface.
15) Le DAS concerne la partie du milieu qui absorbe l’onde, c’est à dire sur la
distance caractéristique ô. La masse de cerveau irradiée par l’onde peut ainsi être estimée
à: = pSS . On définit alors le DAS par la relation :

D\S- P'> - P 1

16) On calcule le DAS dans chacune des situations proposées. On ne considère que
les caractéristiques de la substance blanche du cerveau. Pour le four à micro-ondes, on
remplace directement la puissance surfacique de l’onde incidente par la puissance

surfacique perdue à travers la porte du four : DAS =

P d J DAS
Appareil /(GHz)
(mW) (cm) (cm) (W/kg)
Téléphoné
2,1 125 1,0 36,6 3,1 L5
UMTS
Emetteur
2,45 50 50 36,2 2,6 2,8.10 4
Wifi™
Emetteur
5,2 50 50 33,2 1,0 7.4.10 4
Wifi™
Oreillette 2,45
Bluetooth®
2,5 1,0 36,2 2,6 0,035
Four
micro-ondes 2,45 Psiuffuite = 50 W.m"2 36,2 2,6 0,88
ancien
Four
micro-ondes 2,45 1Psurf,fuite = 5,0 W.m"2 36,2 2,6 0,088
récent

Le DAS permet de comparer les conséquences thermiques d’une exposition au


rayonnement électromagnétique. Les valeurs obtenues sont toutes inférieures à la norme de
2 W/kg.
Le téléphone portable a le DAS le plus important, juste en dessous de la norme, à cause de
sa puissance élevée et de sa proximité du cerveau. Il faut limiter dans le temps son
utilisation ou utiliser un kit « main libre » fîlaire qui permet d’éloigner l’émetteur du
cerveau (ce sont alors des ondes sonores sans danger qui arrivent dans les oreilles).
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 745

Le four à micro-ondes possède un DAS pratiquement équivalent à celui du téléphone


portable. Il faudra éviter de placer sa tête près de la porte du four en marche. Les fours les
plus récents ont un blindage qui réduit cette exposition.
L’oreillette Bluetooth a un DAS à peu près équivalent à celui d’un four à micro-ondes
récent, malgré sa faible puissance. Certains modèles proposent des oreillettes longues
portées avec des puissances pouvant aller jusqu’à 100 mW, correspondant à un DAS de
l,4W/kg, aussi élevé que pour le téléphone. L’utilisation de l’oreillette Bluetooth est
cependant beaucoup plus gênante que pour le téléphone car l’émission du signal est
continue, même en l’absence de communication.
Les signaux Wifï ont les DAS les plus faibles, dus à l’éloignement supposé de l’émetteur.
On remarque que les signaux dans la bande à 5,2 GHz sont bien plus absorbés qu’à
2,45 GHz.
Enfin, il est encore difficile à l’heure actuelle de mesurer tous les effets à long terme sur
l’organisme d’une exposition prolongée aux champs électromagnétiques.

8.12 Influence de l’ionosphère sur les


transmissions GPS
1) L’onde électromagnétique, lors de sa propagation dans l’ionosphère, met en
mouvement les électrons libres. Le courant électrique ainsi généré interagit avec l’onde et
modifie sa vitesse (dans le domaine de transparence, voir plus loin). Les ondes émises par
les satellites vont alors subir un retard lors de leur traversée dans l’ionosphère. Puisque la
localisation par le système GPS est basée sur la mesure des temps de trajet, l’ionosphère va
provoquer des erreurs sur l’estimation de la distance entre les satellites et l’appareil GPS et
donc une erreur de localisation. Guidés par l’énoncé, menons l’enquête pour quantifier cette
erreur !
2) Prenons le cas de l’ion He+ (remarque : en haute atmosphère, l’hélium est en
proportion beaucoup plus grande que dans la basse atmosphère car il est beaucoup plus
léger que l’azote ou l’oxygène). Son isotope le plus répondu contient 4 nucléons. Or, un
proton ou un neutron pèse environ 2000 fois plus qu’un électron. Il y a donc environ 4
ordres de grandeur entre la masse des ions et des électrons. La force électrique provoquant
la mise en mouvement d’un ion He+ et d’un électron étant la même au signe près, la loi de
la quantité de mouvement indique que l’accélération de l’ion, inversement proportionnelle à
la masse, sera très faible devant celle de l’électron. Leur densité et leur charge étant les
mêmes (au signe près), les ions vont donner une contribution négligeable au courant
électrique en comparaison des électrons. On peut donc négliger leur mouvement, du fait de
leur plus grande inertie.
3) Les collisions/frottements étant négligés, l’électron ne subit que la force de
Lorentz. La loi de la quantité de mouvement s’écrit :

m— = -e(É + v /\b\ En assimilant les électrons libres à un fluide, la dérivée


dt V 7
• . „ , . dv dv .
intervenant dans cette loi est une dérivée particulaire. On peut ecnre —•- = —- si 1 on
dt dt
néglige l’accélération convective. Par ailleurs, si l’ionosphère influe peu sur la propagation
de l’onde (à vérifier a posteriori), la relation de structure permet d’écrire en ordre de
746 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

£ v /\B
grandeur B . Donc ~ — « 1 si les électrons restent non relativistes (à vérifier a
c É c

posteriori également). On a alors


dt

4) Le vecteur densité de courant électronique dans le plasma s’écrit j = -enev , d’où


ôj en —
— =+---- -E . En régime forcé par l’onde électromagnétique et en notation complexe,
dt m
— = xia>. La relation entre j et E peut alors se mettre sous la forme j = qE, avec une

n c2
conductivité complexe a = -i ——

5) La puissance volumique instantanée cédée aux électrons par le champ


électromagnétique vaut ?vol ~ j.E. Il s’agit d’un produit de fonctions sinusoïdales, il faut
donc revenir à la notation réelle avant de le calculer. En notant É = Éamp cos(rrf + (p), on a

nee2
j = Re -z —— exp (/(&»? + <£>)) Êampsin(at + (p) . D’où une puissance volumique
ma ma
2 j
Pvol = E2 cos(at + <p)sin(mt + <z>). Puisque cos(æ>Z + ç?)sin(dX + (p) = - sin(2(®Z + ç?)),
mm p 2
on en déduit -0- En moyenne, l’onde électromagnétique ne cède pas de puissance
aux électrons. Cela signifie qu’elle ne va pas être absorbée par l’ionosphère : elle sera donc
réfléchie ou transmise sans atténuation.
6) On combine les équations de Maxwell en prenant en compte le courant
électronique. On calcule le rotationnel de l’équation de Maxwell-Faraday :
r dB_
rot(rot(Ë)j= rot - , d’après l’équation de
k ôt >
Maxwell-Ampère. Or rot(rot(É))= grad(div(ê))-A£ =-AÊ , puisque div(É)=0 d’après
l’équation de Maxwell-Gauss, l’ionosphère étant localement neutre. D’où :

Pour une onde plane progressive harmonique de vecteur d’onde k et de pulsation m, on sait
Ô . -2
que — = xzo et A = V = xl -k2 -HqSqa2J-/z0---- - É = Ô . Le
dt k
m
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 747

champ étant non nul, en posant c = , - (vitesse de la lumière dans le vide) et


a/Ao^o

, on obtient

7) Si a < coc, k est imaginaire pur. Il s’agit d’une onde stationnaire atténuée appelée
« onde évanescente ». Le champ électrique oscille dans tout l’espace en phase et son
amplitude décroît exponentiellement à l’intérieur du plasma. Ce résultat n’est pas en
contradiction avec la remarque faite à la question 5 puisqu’une onde évanescente ne
transporte pas en moyenne d’énergie : celle-ci rentre et ressort en permanence de
l’ionosphère. Une onde électromagnétique en incidence sur l’ionosphère est donc
entièrement réfléchie si co < coc. A l’inverse, si co > coc, k est réel : Tonde est homogène et se

propage sans atténuation. A noter que si co » coc, alors k : l’ionosphère se comporte


c
comme le vide, le champ électrique oscillant trop rapidement pour mettre en mouvemjent
les électrons. Au final, l’ionosphère se comporte comme un filtre passe-haut avec une
pulsation de coupure coc.

G) c
8) Pour co > coc, la vitesse de phase vaut V ———— . La vitesse de groupe
(p k
U
Icodco
peut s’obtenir en différenciant la relation de dispersion: 2kdk = —-—, puisque coc est
c2

constante. D’où . On en déduit l’allure des graphes.

On retrouve bien que ~ vg ~ c si co » coc. L’ionosphère perturbe alors très peu l’onde.
9) En plein jour, la densité d’électrons libres ne monte à 1012 m'3 d’après le document

Jc
n°l. On a alors f C /->
9 MHz. En pleine nuit, ne descend à 3.1010 m’3 environ. La
2tc
fréquence de coupure diminue à environ |1,5 MHz. On constate donc que les ondes de la
bande AM, autour de 100 kHz, sont en dessous de la fréquence de coupure, et donc sont
réfléchies par l’ionosphère. Un seul émetteur permet alors de couvrir tout le territoire
748 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

français car les ondes subissent des réflexions multiples entre le sol et l’ionosphère et
peuvent donc être captées à de grandes distances. Les ondes de la bande FM, autour de
100 MHz sont bien au-delà de la fréquence de coupure et ne bénéficie pas de ce phénomène
de guidage entre le sol et l’ionosphère. La portée des ondes est de ce fait beaucoup plus
faible, ce qui oblige d’utiliser des émetteurs régionaux.

10) Une onde électromagnétique met un temps — pour parcourir une distance L dans
c
le vide. Dans le système GPS, les signaux sont intégrés dans l’onde électromagnétique sous
forme d’une modulation de phase. Comme pour une modulation d’amplitude, ces signaux
se propagent à la vitesse de groupe c dans l’ionosphère (vitesse de propagation de la
modulation). Lors de la traversée d’une longueur L d’ionosphère, l’onde subit donc un
retard cumulé égal à :

L L _L £ L f2
y
retard -1 —. CQFD !
c c c J clf2

Le développement limité est tout à fait légitime dans le cas des signaux GPS puisque
/ 9 -3
— =------ = 7.10 « 1 même dans le cas le plus défavorable.
f 1227 F

11) On s’appuie sur le schéma suivant.

En négligeant la distance entre le sol et le bas de l’ionosphère, le théorème de Pythagore


s’écrit (triangle «presque » rectangle) : (Æj+e)2 = T?72+£2. Puisque e«RT, on a donc

L » peRT , où e désigne l’épaisseur de l’ionosphère et R? le rayon de la Terre. D’après le


profil de la densité électronique en fonction de l’altitude, on peut approximer l’ionosphère
par une couche ionisée de manière uniforme sur une épaisseur de l’ordre de e = 200 km.
D’où une longueur d’ionosphère à traverser L = 1600 km. Cela reste un calcul d’ordre de
grandeur puisque la densité électronique n’est en réalité pas uniforme et que la distance
entre le sol et le bas de l’ionosphère est de l’ordre de 200 km. Retenons que L est de l’ordre
du millier de km.
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 749

12) Le cas le plus défavorable est pour la bande L2 (de plus basse fréquence) et se
produit quand le satellite est à l’horizon (L grand) et que l’on est en pleine journée (ne
grand). On a alors Tretard de l’ordre de 10'7 s. Ce retard correspond à une distance de
parcours dans le vide de CTretard = 30 m|. Cette distance est l’erreur que l’on commet en ne
prenant pas en compte le fait que les ondes électromagnétiques se propagent moins vite lors
de la traversée de l’ionosphère. Il s’agit d’une erreur importante puisqu’avec une telle
erreur, une voiture guidée par un appareil GPS pourrait se tromper de rues en ville ! Cette
erreur de distance ne peut pas être compensée de manière automatique car elle est fonction
de la densité électronique de l’ionosphère qui varie d’heure et heure (suivant l’exposition
du soleil) et sur plus long terme (suivant l’activité solaire). Il est possible cependant de
créer des modèles qui estiment le retard ionosphérique à considérer dans le calcul de
localisation, compte tenu des informations connues (heure de la journée par exemple).
13) Il est possible de calculer le retard ionosphérique en exploitant le caractère
dispersif de l’ionosphère. En effet, le retard Tretard dépend de la fréquence du signal. Ainsi,
en comparant le temps ri mis par une onde de la bande L1 pour aller du satellite au
récepteur GPS avec le temps r2 mis par une onde de la bande L2, on peut remonter à Tretard
en écrivant : +

L- fc 1 1
---------- c
——-----— puisque, sur le reste du trajet, les ondes vont à la même
c 1^/2 f J
vitesse (en négligeant la dispersion de la basse atmosphère). Pour la bande Ll, il faut donc
J_

retrancher à ri le retard ionosphérique vretard\ - (t2 ~ ri


’ 1 1
fl fl

14) Dans le cas d’une densité électronique ne uniforme sur une longueur L, le retard
L f2 e2
ionosphérique vaut Tretard =----- =—5------------ ^neL . Dans le cas d’une densité ne qui
c 2/ Sx cms^f
dépend de l’altitude z, on peut découper l’ionosphère en tranche d’épaisseur dz, appliquer la
formule du retard pour chaque tranche, puis sommer le retard cumulé sur toutes les
e2 $ne(z)dz . Or la quantité Çne(z)dz
tranches. On a donc Tretard-—--------- -
8æ cm snu f ,,
ionosphère
,,
ionosphère

représente le nombre d’électrons par unité de surface sur toute la hauteur de l’ionosphère, il
e2 TEC
TF . Le retard ionosphérique est
s’agit donc du TEC. D’où rretard
f
proportionnel au TEC. Une mesure de ce retard grâce à deux bandes distinctes (question
précédente) permet donc de mesurer le TEC.
750 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

8.13 Phénomène d’iridescence


1) Un indice réel signifie que le milieu n’est pas absorbant. Il agit uniquement sur la
vitesse de propagation de Tonde électromagnétique, mais pas sur son amplitude.
2) La structure d’une OPPH dans un milieu d’indice n est la suivante : la direction de
propagation «, le champ électrique et le champ magnétique forment un trièdre direct et
- n_
B = —u/\E . Remarque: dans un métamatériau (voir problème 8.10), le trièdre est
c
indirect (indice négatif) !
3) On introduit un axe Ox orthogonal au dioptre, situé en x - 0.

onde transmise
onde incidente

onde réfléchie

milieu d’indice milieu d’indice


------w2£------ ►
----------- x

Pour x < 0, les champs des ondes incidente et réfléchie se superposent E = Ei+Er et
B = Bl+Br. Pour x>0, il n’y a que Tonde transmise. En admettant la continuité des
champs E et B au niveau du dioptre (ils sont bien tangents à celui-ci), on a (tous les
champs suivants sont sous-entendu calculés en x = 0) :

Ei + Er —Et et B- + Br — Bt

Yl —* —> Y! —► i Yi
«2 - ■
Or Bi=—Ûx/\Ei , Br -—-üx/\Er et Bt-~üx/\Et (relation de structure pour
c c c
chacune des 3 ondes. D’où \—n2Êt^=0 . Puisque les ondes sont

transversales (les champs électriques sont orthogonaux à ûx ), on a nécessairement

donne bien
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 751

— E a B nE
4) Le vecteur de Poynting de l’onde incidente vaut nz=—----- '- = 1 iïx . Sa
Ao Aoc
n E2
norme d>5 incident = 1 1 correspond à la puissance surfacique transportée par cette onde et

donc incidente sur le dioptre. La puissance surfacique émergeant du dioptre est quant à elle
égale à la somme de celles transportées par les ondes réfléchie et transmise, valant :

\2 \2>
^E2 1 n2Et E2 ^i~w2
d> s,émergeant
, .= 1 e>s,t.
s,r +< «1 + n2 avec
7
les expressions de rE et tE, d’où :
n o n 9
nxEi nx +n2 -2nxn2 -F_ niEi
O s,émergeant s,incident •
Moc («i+t^)2 Aoc

Il y a donc bien conservation de la puissance lumineuse lors de la séparation de l’oride


incidente en deux ondes, une réfléchie et une autre transmise (il était inutile de calculer des
valeurs moyennes puisque le dioptre est immatériel et ne peut stocker d’énergie).
5) Il est légitime de considérer localement la lame d’eau comme plane si son rayon de
courbure est très grand devant la distance caractéristique de variation du champ
électromagnétique, c’est-à-dire devant la longueur d’onde.
6) A chaque interface (air-eau ou eau-air), ils se créent une onde réfléchie et une onde
transmise. On a donc une infinité d’ondes réfléchies par la lame de savon.

7) On calcule l’amplitude relative des champs électriques des différentes ondes


réfléchies par la lame, en prenant comme référence l’amplitude de l’onde incidente. Pour
cela, on utilise les coefficients de réflexion et de transmission établis à la question 3.
1-h
L’amplitude relative de l’onde RI vaut : rx = ----- = - 0,142.
\+n
752 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

2
Celle de R2 vaut : r2 - 1 + n L1 + n J 1 + n = 0,139.
(1 + z?)3

Celle de R3 vaut : r, = —— ; ——- — = 2,8.10’3.


1 + 77 l 1 + 77 1 + 72

On constate donc que la 3eme onde réfléchie possède une amplitude de l’ordre de 2 % de
celle des deux premières ondes réfléchies. On peut donc négliger cette 3eme onde. Les ondes
(n-\ A2
suivantes ont une amplitude qui décroît très vite, puisque rk+\ = rk = 0,02rk : elles

4-co

peuvent donc être toutes négligées (pour être rigoureux, il faudrait montrer que
k=3
pour pouvoir négliger l’ensemble des autres ondes : c’est bien le cas ici puisque
+oo y
= 3.10’3). Au bilan, on ne considère en réflexion que les ondes RI et R2.
k=3

8) L’onde R2 effectue un aller et retour dans la lame d’indice n et d’épaisseur e.

Donc le déphasage entre les deux ondes vaut . A noter qu’il faut rajouter n

puisque l’onde RI subit une réflexion sur un milieu d’indice plus élevé (ri < 0), ce qui n’est
pas le cas pour R2 (r2 > 0). Attention : ne pas l’introduire si l’on garde les valeurs
algébriques pour les amplitudes des champs car il est déjà pris en compte dans ce cas.
L’indice n dépend assez peu de 20 (eau peu dispersive) : on voit donc que Aç> est
inversement proportionnel à 20. Ainsi, pour une lame d’épaisseur donnée, la nature de
l’interférence entre les deux ondes réfléchies va fortement dépendre de la longueur d’onde.
Certaines couleurs du spectre du visible ne vont pas apparaître en réflexion (interférence
destructive) : l’œil percevra alors une lumière colorée (couleur complémentaire de ce qui
n’est pas réfléchi). Cependant, si l’épaisseur e est beaucoup plus grande que Âo, un grand
nombre de longueur d’onde sera éteinte en réflexion ; on dit que le spectre est cannelé. Les
longueurs d’ondes réfléchies (interférence constructive) sont alors très nombreuses dans le
spectre visible, reconstituant alors une lumière blanche : l’œil ne distinguera plus de
couleurs dans ce cas. En conclusion, si l’on distingue des couleurs à la surface d’une bulle
de savon, cela signifie que le film d’eau est de l’ordre du micromètre.
9) Nous savons que l’intensité lumineuse est proportionnelle au carré du champ
électrique. Lorsque les deux ondes sont en interférence constructive, les deux champs
Il I I II2 -2
s’ajoutent et l’intensité maximale est proportionnelle à |ri| + |r2| =8.10 . Lorsque les
deux ondes sont en interférence destructive, les deux champs s’opposent et l’intensité
minimale descend à Il|r1I|-|7'
I
2II| 2 =9.10 -6 . D’où un contraste des franges c = 1 ----
-I ™2_ =
^max + Anin
0,9998 1. Les franges sont donc très contrastées.
10) On calcule les nouvelles valeurs des amplitudes des ondes réfléchies :
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 753

L’amplitude de RI vaut : q = -—— = - 0,184.


l + «e
2 ne~n 2ne
Celle de R2 vaut : = 0,042.
l + «e ^e + «Jl + we
2 2
D’oùImax proportionnelle à ||/i| + |r2|| =5.10-2, et Imin proportionnelle à ||fi|-p2|| =2.10-2.
Le contraste vaut alors 0,43. Les franges sont donc beaucoup moins contrastées avec une
nappe d’essence sur de l’eau qu’avec un film d’eau savonneuse. On justifie bien la
constatation indiquée en début d’énoncé.

8.14 Une feuille d’aluminium comme écran ?


.......................................................... .............. .......................................................-.................... —.. -..... ■... —......... —

lère partie
1) On applique la loi de la quantité de mouvement à un électron soumis à la force de
Lorentz et à la force de frottement fluide :

dv <7v h ~_ e
m—- = -eE(j-hv d’où l’équation du mouvement :
dt dt m m

dv v e— m
2) Cette équation différentielle peut s’écrire : —- + — Eo avec
dt m

intégration, on obtient la vitesse de l’électron : v =------(1-e ,/ri)^o • Celle-ci tend vers


m

une vitesse limite quand t » (— = 0) :

- ne t-i - .
Le vecteur densité de courant électrique vaut alors : j = -ewvlim =-------EQ . On obtient
m
ne2 ne 2----------

ainsi la loi d’Ohm locale J = /o E o avec r0 =------ = —
------------ m n

3) La masse d’un atome d’aluminium s’écrit : m., — —— . La masse d’un échantillon


Na
d’aluminium de volume Jr vaut alors : dm - nAlmAldz - pAldv ,d’où la densité volumique

en atomes d’aluminium: n„, = — = = 6,0.1028 m 3 . La densité d’électrons est


MAl
trois fois plus grande : m = =l,8.1029 m’3 . On en déduit alors
777 _ 4 zx—15
= —= 1,2.1( 16 kg.s 1, puis : r = — = 7,6.10 15 s
1 h
/o
754 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

4) On recherche la vitesse sous la forme complexe : v = y0 ejcot . L’équation du


( 1v g —„
mouvement devient, en notation complexe : JCO + — V ----- EqqjM , d’où la vitesse
k J m
-* C.T —*
complexe : y =---------- ------ Eo eja‘ et le vecteur densité de courant complexe :
m(l + J corJ
ne\ — -=■ n
7=--------- ----- E = yE avec la conductivité électrique
~ m(l + jat-rj
complexe du milieu.

5) Numériquement : œrx -27ifTx =5.10 5 «:1. On néglige donc cotx devant 1 dans
la conductivité électrique complexe, si bien que :

6) On compare le courant de déplacement et le courant de conduction dans l’équation


de Maxwell-Ampère :

sqcdE SQÛ)
l,5.10’9 «1
Ao7 yoe
n■
Le courant de déplacement est négligeable devant le courant de conduction. On se trouve
alors dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires magnétique si bien que dans le
milieu conducteur l’équation de Maxwell-Ampère devient :

rot8 =/y

7) Numériquement: =7,6.10“15 s«T = y = 10“9 s . A l’échelle de temps des

signaux considérés, la densité volumique de charge peut toujours être considérée comme
nulle : p = o et le milieu reste localement neutre à chaque instant.

2ème partie
8) Le champ électrique garde la direction constante ex : Tonde est polarisée
rectilignement selon ex.

9) On considère que p = o, j = YQEQ et Ton néglige le courant de déplacement


devant le courant de conduction. D’où les équations de Maxwell :

div TT = 0 div 7? = 0

10) On établit tout d’abord l’équation véri

rotrotA = grad div E - AL = rot


CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 755

d’où :
dE n
AE-voro — = o
dt
On reporte alors la forme complexe de Tonde E(z,t) = Eo e7^ “z^ ex

jat/j^y^E - 0, ce qui impose la relation de dispersion : k? - -jBüYo®

r"2
11) 8 = i-------- est l’épaisseur de peau : c’est la distance caractéristique
V Ao/o®
d’amortissement de Tonde dans le milieu conducteur.

Avec k = k'+ jk”, la relation de dispersion devient : k'2-k"2 + 2jk'k" = -j/j.QyQa>


k'2-k”2=0
soit encore : « . On en déduit que k' et k" sont de signes opposés,tet
2k'k" = -//0/0o
puisque k' > O pour une propagation selon ez, on obtient finalement :

r = _Æ„ = 1
V 2 8
Le champ électrique de l’onde vaut ainsi : E(z,f) = EQ e+k z ej^M~k z>> ex, soit en partie réelle :

É(z,t) = Eoe z/ô cos(mt -z/ 8) ex


__Qp
12) D’après l’équation de Maxwell-Faraday: rot£ =------ d’où pour l’OPPH :
dt
— k —
B = — ^E.Le champ magnétique complexe vaut ainsi :
co
- E° LeL g _ IzZ e+k"z e>(®z_A:'z) g
~ a 8 y G) 8 y
d’où la partie réelle :_________________________________________

B(z,t) = — e z,â [cos(atf-z/ 3) + sin(&y-z/8)]ey


a>8

13) Le vecteur de Poynting s’écrit par définition : Il =------- , c’est-à-dire :


Ao
_* r2
TI = —5— e~2z,s cos(cot-z/3)[cos(æ>/-z/ 3) + sin(a>t-z/3)]ez
BqCOÔ

dont la moyenne temporelle vaut :

<n>=
756 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Le vecteur de Poynting moyen décroît exponentiellement avec la distance caractéristique


J/2 car l’onde est absorbée au cours de la propagation.
3ème partie

14) Dans le vide, le champ électrique vérifie l’équation de propagation de


d’Alembert :

En reportant la forme proposée de l’onde, il vient: -k0 2 + —= 0 soit :


c
prenant k0>0 pour une propagation selon ez )

D’après la relation de structure de l’onde plane progressive harmonique dans le vide :

15) Par continuité du champ électrique à l’interface en z = 0 :

Et+Er -Et , d’où: EOi +EOr = E^ , c’est-à-dire : 1 + r = t


E
Le champ magnétique de l’onde réfléchie vaut : Br = —-—— - -=^e^o>t+k^ e
c c y
La continuité du champ magnétique à l’interface en z = 0 s’écrit alors :

B. +Br =Bt soit encore : — - ===■ = = (1 - j) d’où :


— — — ce a>ô
On combine alors les deux équations obtenues pour obtenir r et t :

et

16) Le coefficient de réflexion en puissance est défini comme le rapport de la


puissance moyenne de l’onde réfléchie sur la puissance moyenne de l’onde
incidente (à travers une section S) :

Pour l’onde incidente : fl, - cos2 (a>t - koz) e2, d’où la moyenne temporelle :
CORRIGES CHAPITRE 8 Ondes électromagnétiques 757

Pour Tonde réfléchie : £r(z,f) = rEOj QJ^t+^ ex et Br =----- e d’où


— c
1 |r|2 E 2
directement : < TI > =----- Re(£ A Br *) = ———— e
2//0
Le coefficient de réflexion en puissance s’écrit alors :
2
l--^(l-J)
ao v a>8 ) \coô)
1 r soit encore :
r \2 / \2
l + ^(l-7)
a>8
(i+—) +p_)
a>8 ) o>8 )

17) La conservation de l’énergie impose: Pincidente =Préfléctue + + Pabsorbée. Or à


proximité immédiate de l’interface, l’onde n’a pas eu le temps d’être absorbée, si
bien que cette relation devient : = Préfléchie +Ptransmise, c’est-à-dire : 1 = /?+T
. Le coefficient de transmission en puissance vaut alors simplement :
t = i-t?|

18) Lorsque J—>0 (cas d’un conducteur parfait), le coefficient de réflexion en


amplitude du champ électrique devient : r = -1 . L’onde réfléchie subit un
déphasage de par rapport à l’onde incidente et la réflexion est totale : R = 1 et
T = 0.

Epilogue

19) On détermine dans un premier temps l’épaisseur e de la feuille d’aluminium, en


exprimant le volume d’aluminium dans le rouleau de largeur f et de longueur totale L :
/r(r2 — F2 )
K = Lfe = Æ(r22-r12)^ d’où: e = -^—^ = 2,4.10’5 m

Afin de calculer le coefficient de transmission en puissance T à une interface, on évalue le


C
terme X - — : pour les fréquences proposées x « io4 » 1 . On effectue alors un
o>8
développement limité de T = 1-7? en ne gardant que les termes en X de plus grande
2coô
puissance, pour obtenir : T «------ .
c
Pour que l’onde incidente puisse traverser la feuille d’aluminium, il faut traverser
l’interface air-métal (avec le coefficient de transmission T en puissance), se propager sur
l’épaisseur e dans le métal (en subissant une atténuation d’un facteur e“2e/‘5 ), puis traverser
l’interface métal-air (avec à nouveau le coefficient de transmission T). La puissance Pt
transmise s’écrit alors en fonction de la puissance P, incidente sous la forme :

Pt-T2 c~2els P. = T^Pt slnqc le coefficient de transmission total :


758 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On peut alors exprimer le coefficient de transmission en fonction des données :

\ c ) e~2e/s
On a reporté dans le tableau suivant les valeurs de T, de e~2e/<y et de Ttotai pour les
différentes fréquences du réseau 4G :

Fréquence T e-2e/<y Tfotal


0,8 GHz 9,7.10-5 6,0.10’8 5,6.10“16
1,8 GHz 1,4.10-4 l,5.10—11 3,1.10"19
2,6 GHz 1,7.10-4 9,6.10-14 2,9.10-21

Au delà de 1 GHz, c’est l’absorption dans le métal qui affecte le plus la puissance de sortie.
L’atténuation globale est extrêmement grande et il est inespéré de pouvoir mesurer le signal
derrière une feuille d’aluminium. Le téléphone enveloppé dans la feuille d’aluminium est
donc complètement isolé d’un point de vue électromagnétique. Une simple feuille
d’aluminium réalise donc un écran électromagnétique très efficace.
CORRIGES CHAPITRE 9
MECANIQUE QUANTIQUE

9.1 Délocalisation d'un neutron


................................... ' ................................................................................................................................ ................ ..................... ■ - • -—

1) En électrodynamique classique ou relativiste, l’évolution spatio-temporelle du


champ électromagnétique est régie par les équations de Maxwell. En combinant celles-ci,
on montre que les champs électrique et magnétique vérifient l’équation de propagation
commune :

1 ô2É 1
= 0 , avec c = . Idem pour B .
2 dt2 yl Bo£O

Pour une onde plane progressive harmonique homogène, la relation de dispersion qui en

découle est k = — . La vitesse de phase de Fonde est donc constante et vaut v = — = c.


c k
La vitesse de la lumière dans le vide c ne dépendant pas de la pulsation, le vide n’est pas
dispersif.
2) On injecte la solution proposée dans l’équation de Schrôdinger :

ih(- ia>)A exp(i(kx - art)) = —— k2)A exp(i(kx - art)), d’où . La vitesse de


2m
a> hk
phase vaut donc = — = —— . On constate que celle-ci dépend de k, donc de œ : les
/C ÀAtl

ondes harmoniques ne se déplacent pas toutes à la même vitesse suivant leur pulsation, le
vide est donc dispersif pour le neutron, et de manière générale pour une particule massive.
O
3) Pour ^(x,r)=^exp(z(Âx-ft/)), on a zTz-^- = hoi//. Puisque Hip = Eyf d’après

l’énoncé, on obtient donc E = ha>\, appelé la relation de Planck-Einstein.

4) La particule évoluant dans le vide, son énergie correspond à sa seule énergie


2
cinétique, égale à Ec = —-, où p désigne la quantité de mouvement de la particule. En
2m
p2 h2k2
combinant les différentes relations entre elles, on obtient — = ha> =------ , d’où p-hk,
2m 2m
760 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

h
qui s’écrit également on retrouve la relation de de Broglie reliant la quantité de

mouvement de la particule (description corpusculaire) et sa longueur d’onde (description


ondulatoire).
5) Nous savons que la densité linéique de probabilité de présence du neutron à
l’abscisse x et à la date t vaut \i//(x,t^, ce qui impose la normalisation de la fonction
4-oo

d’onde : J\y/(x,t^2dx-1, puisque la somme des probabilités de présence doit être égale à
l’unité (on est sûr de trouver une et une seule fois le neutron quelque part dans l’espace, ici
sur l’axe Ox). Pour un état quantique dont la fonction d’onde vaut
i//(x,t) = Aexp(j(kx -at)), la densité de probabilité vaut \A\2 , quantité constante pour tout
x : ce type de fonction d’onde est impossible à normaliser. En pratique, cela signifie que le
neutron ne peut pas potentiellement se trouver dans tout l’espace : sa probabilité de t
présence doit être localisée dans une certaine portion finie d’espace.
6) Par construction du paquet d’ondes, la fonction A(x) a la forme d’une cloche de
largeur Ax0 centrée en x = 0. La fonction Re(i//(x,t = 0)) = Æx)cos(L0x) est une sinusoïde

de longueur d’onde Ao = — (souvent appelée la « porteuse ») modulée par l’enveloppe

A(x) (trait pointillé). La fonction |^(x,t = û)|2 = (^4(x))2 ne possède quant à elle aucune

oscillation. Sachant que \y/(x,t = 0)|2 représente la densité linéique de probabilité de


présence initiale, le neutron a la plus grande probabilité de se trouver en x = 0, avec une
incertitude de position Ax0.

7) L’inégalité d’Heisenberg spatiale impose un lien entre l’incertitude sur la position


h
Ax d’une particule et celle sur sa quantité de mouvement A/?x et s’écrit AvA/?x > — . Puisque

p = px = hk , elle devient AxM > . Cette relation, souvent appelée « inégalité de

Fourier », n’est pas propre à la mécanique quantique : elle s’applique à toute décomposition
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 761

d’une fonction en somme de sinusoïdes. A t = 0, il s’agit d’une égalité en ordre de

grandeur, d’où
2Ax0

8) Nous savons que la vitesse de déplacement de l'enveloppe du paquet d'ondes vP est

égale à la vitesse de groupe v = — calculée au centre du spectre du paquet d’ondes.


s dk
tikQ
Compte tenu de la relation de dispersion, on a donc Vp =---- . Or, d’après la relation de de
m
X) Tik
Broglie, la vitesse du neutron selon Ox vaut — = —-. On retrouve donc que la vitesse du
m m
neutron correspond à la vitesse de l’enveloppe du paquet d’ondes le décrivant, ce qui est
logique puisque le neutron est localisé dans l’espace par sa densité de probabilité de
présence, qui est le carré de cette enveloppe.
9) Le point B, étant le sommet de l’enveloppe du paquet d’ondes PB dont le spectre
h( AÀr'l
spatial est centré sur k0 - Ak/2, se déplace à la vitesse vB = — k0------ . De même, le
m\ 2 )
point C, sommet de l’enveloppe du paquet d’ondes Pc dont le spectre spatial est centré sur
h (, AÆÙ
k0 + Ak/2, se déplace à la vitesse vc = - k0+~ . A la date t, la distance entre B et C
m\ 2 y
h
vaut donc BC = (vc - v5 t, d’où BC = --------- 1
m 2m/Xx0

10) Le paquet d’ondes a doublé de largeur quand Ax(r) = ^/Axq + Bc2 = 2Ax0 , d’où
2y[3m\xQ
BC = V3Ax0 = t , c’est-à-dire au bout d’un temps r =
2mAx0 ___ h
11) La courbe de Ax(/) = ^Ax02 + r
—t
h V possède deux asymptotes :
2m/XxQ y
• si t « r, Ax(z‘) « Ax0,
A Z X
• si t » t, Ax(Z) »--------- 1.
2mAx0
On constate que plus la zone de localisation du neutron au départ est petite (Ax0 petit) :
• plus cette précision de localisation sera perdue rapidement (r petit),
• et plus la zone ultérieure de localisation du neutron va s’étaler rapidement

(vitesse d’étalement vE =--------- grande).


2mAx0
Ces deux phénomènes sont illustrés par le réseau suivant de courbes Ax(t) dessinées pour
différentes valeurs Ax0.
762 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Résumé de manière succincte, on peut dire que meilleure sera la précision de localisation
du neutron au départ et pire elle le sera par la suite ! Ce phénomène tout à fait paradoxal est
le reflet de l’inégalité d’Heisenberg spatiale. En effet, plus l’incertitude sur la position
initiale du neutron sera faible et plus l’incertitude sur sa quantité de mouvement, et donc sur
sa vitesse sera grande : ainsi, il sera difficile par la suite de savoir où il se trouve.

12) La vitesse d’agitation thermique est telle que Pour


T = 350°C = 623 K, on trouve |vg = 4 km/s.

La durée moyenne entre deux chocs vaut tx = —, avec L de l’ordre de 1 cm, d’où Ti = 2

ps. Or, avec Jx0 = 1 nm et d’après la question 10, le temps caractéristique au bout duquel la
fonction d’onde du neutron « s’étale » vaut r = 6.1011 s. Puisque Ti » r, l’incertitude sur la
h
position du neutron au bout d’un temps Ti vaut Axj =-------- tx , d’où dx, de l’ordre
2/wAx0
de 0,1 mm. A l’échelle du libre parcours moyen, il s’agit d’une incertitude assez modeste
(de l’ordre de 1 %), mais c’est une incertitude énorme à l’échelle atomique. Il faut
impérativement utiliser la mécanique quantique pour modéliser correctement l’interaction
entre les neutrons et les noyaux des atomes.

9.2 De la mécanique quantique relativiste ?


1) En notant v la vitesse de la particule, sa quantité de mouvement a pour expression
p = mv dans le cas classique (i.e. non relativiste) où v « c. On peut alors écrire :
r2 2 4. 2 2
E = m c + p c =m c
2 4 r, -21
k 7y
l’on peut mettre sous la forme E — Erepos + Ec ? avec l’énergie au repos E,repos
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 763

1 2
l’énergie cinétique classique Ec-—mv . A noter que, dans le cas relativiste, les

2
expressions rigoureuses sont E = ymc et p = ymv, avec y -

2) On injecte la solution ip(x, r) = (p{x)%(t) dans la relation n°2 :

ih —— - Hip(x, t) donne ih — = E%(t) en ayant simplifié par cp(x). La solution générale


dt dt
(E ( E \
de cette équation différentielle est Z(0 = ^exp —t | = ^exp — i—t . Le module de %(t)
) < h ;
reste donc constant et son argument oscille à la pulsation a> telle que Cette
dernière relation se nomme la relation de Planck-Einstein.
3) La probabilité de présence par unité de longueur vaut alors \iy(x,t^2 =|y4|2, ne
dépendant pas de x. Cela signifie que la particule décrite par la fonction d’onde y/(x,t) a
une probabilité de se trouver n’importe où dans l’espace : elle est complètement
délocalisée. Par contre, sa quantité de mouvement est parfaitement déterminée et vaut
h
p = hk (relation de de Broglie). A noter que l’inégalité de Heisenberg txx/kpx > — est bien
AJ
vérifiée puisque Ax = œ (même si Apx=0 ). On injecte la fonction d’onde
y/(x,t)= Aexp(i(kx — c#)) dans l’équation de Klein-Gordon :
/ . 2 2A 2 2 2
\2 1 ( . \2 TW C ' me

1e h J C2 Hfe2
û)
4) Pour une particule sans masse, m = 0, la relation de dispersion devient k = ±— .
c
G)
Cela signifie que l’onde possède une vitesse de phase selon Ox valant v(p= — = ±c .
K
Puisqu’elle ne dépend pas de la pulsation co, c est aussi la vitesse de groupe et donc la
vitesse de la particule (les deux signes possibles pour k signifient que la particule peut aller
selon les x croissants ou les x décroissants). On retrouve l’invariance de la vitesse de la
lumière, constituée de photons de masse nulle.
2 2
5) Si E~mc , cela veut dire que ----- , c est-a-dire m =------- (1 + s), avec
h h
0 < s « 1. On peut alors approximer la relation de dispersion :
YYIC I--
— V 2s en négligeant e2 devant 2s.
h
764 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

En exprimant s en fonction a>, on aboutit à k2 =..... - 2 —1 , d’où la relation de


h2 pnc2 J
, hk2 me2 dco hk
dispersion approchée co~ —-----1—:— . La vitesse de groupe vaut alors v = —— = —
2m h dk m
Sachant que la vitesse de la particule correspond à la vitesse de l’enveloppe de la fonction
d’onde, donc à la vitesse de groupe, on retrouve que la quantité de mouvement de la
particule classique vaut p = mvg = hk , qui est la relation de de Broglie faisant le lien entre
une description corpusculaire et une description ondulatoire de l’unique objet quantique
qu’est la particule.
6) La quantité p(x,t)dx représente la probabilité que la particule se trouve à la date t
entre les abscisses x et x + dx. Celle-ci peut varier au cours du temps du fait d’un
« déplacement de la probabilité », cette dernière étant alors vue comme un fluide. La
direction de J(x,t) indique dans quelle direction se déplace la probabilité et la quantité
J(x,t) = J(x,t).ûx correspond à la probabilité traversant l’abscisse x selon les x croissants
par unité de temps.

7) Dans le cas classique, p(x,t) = \\p{x,t\~ . Pour un état stationnaire d’énergie E et

de vecteur d’onde k = kux , le courant de probabilité vaut J(x,0 = |^|2—— , qui peut
m
s’écrire encore J(x,t)-pvg . On reconnaît la relation classique : vecteur densité de
courant d’une grandeur = densité de la grandeur * vitesse de déplacement de la grandeur,
relation que l’on retrouve en électromagnétisme ou en mécanique des fluides. Ici, la vitesse
de déplacement de la probabilité correspond à la vitesse de déplacement de la particule vue
comme un corpuscule.
dp _ a- rA
Dans le cas à trois dimensions, elle s’écrit — - - aivu J. Dans le cas monodimensionnel,
dt x 7
dp _ dJ
elle devient . On peut remarquer que la densité de probabilité varie dans le
dt CzA-

temps si le courant de probabilité n’est pas uniforme.

9.3 Des couleurs électroniques


1) Un matériau apparaît de la couleur complémentaire de celle qu’il absorbe. Ainsi,
un matériau absorbant le bleu apparaîtra rouge-orange car dans le spectre de la lumière
qu’il réfléchit on retrouve toutes les longueurs d’onde du visible exceptées celles qui se
trouvent au voisinage du bleu. En absorbant le vert, il reste le bleu et le rouge qui
produisent une couleur violette. Les plantes vertes contiennent de la chlorophylle qui
absorbe essentiellement la lumière dans le rouge : il reste alors le bleu et le vert qui
forment.. .surtout du vert car notre œil est plus sensible dans le vert que dans le bleu.
2) Les modes propres de la corde vibrante sont les ondes stationnaires possédant un
nœud à chaque extrémité.
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 765

On représente l’allure des 3 premiers modes propres :

0 L n=1

Chaque mode propre possède un nombre entier de fuseaux sur la longueur L de la corde. La
distance entre deux nœuds consécutifs vaut Â/2. Pour le mode propre n on a donc la
2L
relation : L = n— si bien que : \ .
2 ___ n_
3) L’amplitude de l’onde de matière est liée à la probabilité de présence de la
particule dans l’espace. Les électrons étant confinés dans la molécule, ils ne peuvent sortir
de la chaîne principale et ne peuvent pas dépasser les atomes d’azote. La probabilité de
présence aux extrémités de la chaîne est donc nulle. On retrouve les mêmes conditions aux
limites que sur la corde fixée à ses extrémités, ce qui permet d’utiliser efficacement cette
analogie.
4) Un électron de masse me possédant la quantité de mouvement p se déplace à la
’ i / y 2
vitesse —. Son énergie cinétique s’écrit donc : Ec = — me — = .
2 {mj 2me
En identifiant la longueur d’onde de de Broglie de l’électron à la longueur d’onde du mode
propre n il vient :

On en déduit l’énergie de l’électron dans le niveau n : En


ZmeL2

5) L’énergie des électrons varie avec n2 et les niveaux sont de plus en plus écartés.
On peut les représenter sur le diagramme page suivante (diagramme de gauche).

h2
Le niveau d’énergie la plus basse est le niveau fondamental, d’énergie Ey ------- -
8meZ2
correspondant à n = 1. Cette énergie est non nulle, même s’il s’agit du niveau fondamental.
Cette propriété est due au confinement spatial des électrons. D’après l’inégalité de
Heisenberg spatiale, on a en effet : Ap Ex > h. Le confinement d’un électron le long de la
molécule impose une valeur maximale à Ex qui impose à son tour une valeur minimale non
nulle à Ep, donc à l’énergie de l’électron, même dans l’état fondamental.
766 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

E E

n=6 n—m+3=6

E5 n=5 E5 n=m+2=5

e4 n=4

Es n=3 n-3
E2 n=2 n=2
Es n=1 n= 1

6) On compte 4 électrons it dans les deux doubles liaisons de la chaîne principale, en


dehors du motif répété, auxquels s’ajoutent 2 électrons n supplémentaires pour chaque
motif répété. Avec m motifs dans la cyanine-w, on obtient ainsi 277?+ 4 électrons
délocalisés dans la molécule.
En vertu du principe d’exclusion de Pauli, deux électrons ne peuvent occuper la même case
quantique, définie par un niveau d’énergie En et un spin ±1/2 de l’électron : chaque niveau
d’énergie En peut donc être occupé par deux électrons possédant des spins antiparallèles
(+1/2 pour l’un et -1/2 pour l’autre). Le remplissage des couches commençant par les
niveaux les plus bas en énergie, on obtient le diagramme d’occupation ci-dessus
(diagramme de droite, en prenant par exemple m = 3). Les 2m + 4 électrons délocalisés de
la molécule remplissent donc les m + 2 premiers niveaux d’énergie.
7) Les m + 2 premiers niveaux d’énergie étant occupés, la seule transition possible
pour un électron est le passage du niveau m + 2 au niveau m + 3 en absorbant un photon
d’énergie :
A£ = = E, = ((m + 3)2 - (m + 2)2 )
v 7 z>meL
c’est-à-dire :

AE = (2m + 5)------ -
8meL2
Cette variation d’énergie est liée à la fréquence v du photon par la relation d’Einstein :

AE = hv = — . On en déduit ainsi la longueur d’onde de la lumière absorbée par la


A
cyanine-72? lors de cette transition :
8meL2c
(2m + 5)h

8) La longueur d’onde de la lumière absorbée dépend, entre autres, de la longueur L


de la chaîne moléculaire dans laquelle les électrons sont confinés. En appelant l0 la
longueur moyenne d’une liaison, on peut écrire simplement : L = (2m + 4) l0 (en comptant
le nombre de liaison dans la cyanine-zw), si bien que la longueur d’onde absorbée par la
cyanine-7w s’exprime finalement par la relation :
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 767

(2m+ 4)2 8mec^ 2


2m + 5 h 0

On trace alors le graphe de 2 en fonction de + :


2m + 5

L’évolution est bien linéaire, aux incertitudes près, ce qui montre que le modèle proposé
convient, malgré son extrême simplicité.
Une régression linéaire permet d’obtenir :
Æ=a +4)„ avec a _ iq-s m à 14 % près.
2m+ 5
On en déduit la valeur de la longueur moyenne d’une liaison :
ah =l,5.1O"lom AZn 1 An _ .. ,, ,
Z„ = avec —- =------ = 7 % , d ou : AZ0 -=0,1.10 '° m
8mgc Zo la
La longueur totale de la chaîne moléculaire principale (entre les deux atomes d’azote)
s’écrit alors : L = (2m+ 4) Zo et peut être calculée dans les différents cas :

cyanine-m m=1 m=2 m=3 m=4


L (nm) 0,90 1,2 1,5 1,8
AL (nm) 0,06 0,1 0,1 0,1

Les molécules de cyanine sont bien des objets nanométriques qui interagissent directement
sur la lumière. Ces molécules de cyanine apparaissent respectivement de couleur orange
(m = 1), rouge (m = 2), bleue (m = 3) et verte (m = 4).
9) On calcule cette fois directement la longueur totale de la chaîne moléculaire
principale de la cyanine-m en tenant compte des différentes liaisons :

L — dc_N + dcc + m
On rassemble les résultats numériques pour les différentes molécules dans le tableau
suivant.
768 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

cyanine-m m= 1 m=2 m=3 m-4


L (nm) 0,843 1,13 1,41 1,70
On retrouve bien les résultats expérimentaux précédents, en tenant compte des incertitudes
de mesure.
10) On peut à présent utiliser notre modèle pour prévoir la longueur d’onde absorbée
par la molécule de cyanine m - 5 :

2 = (2m+ 4)2 8mec/2


= 9,7.102 nm
2m + 5 h 0
A/ 2 A/o
avec l’incertitude = 14 %, c’est-à-dire : AA = 1,3.102 nm. La valeur assez
A /0
élevée de cette incertitude est certainement due à la simplicité du modèle.
La molécule de cyanine m = 5 absorbe dans l’infrarouge : elle restera donc parfaitement
transparente dans le visible et ne fera apparaître aucune couleur. Elle ne peut donc pas
servir de colorant.

1) La solution générale de la partie spatiale de l’équation de Schrôdinger

E(/>(x)~---------- s’écrit ^(x) = ^cos(Ax)+2?sin(Ax), avec k =-------------. La présence des


2m dx1 k
plaques impose les conditions aux limites ^(0) = 0 et ^(L) = 0 dans un modèle de puits de
profondeur infinie. On en déduit A = 0 et 2?sin(AL) = 0. Pour que B 0 (sinon, la fonction
d’onde serait partout nulle), il faut que kL = Y17T, avec n entier non nul. La quantification de
n 2 n 2*2
n
k entraîne celle de l’énergie de la particule qui vaut donc En = % avec n entier non

nul.
2) Dans la description corpusculaire, l’énergie de la particule est uniquement sous
2 2
forme cinétique (en prenant l’énergie potentielle du puits comme référence). E = — = —
2m 2m
en se limitant à des mouvements uniquement selon Ox. Si l’on cherche l’énergie minimale,
il faut déterminer la plus faible quantité de mouvement que la particule peut avoir. Sachant
qu’elle est confinée entre les deux plaques, sa position est connue avec une précision
ti
Ex = L. L’inégalité de Heisenberg spatiale AxApx > — implique que la distribution de

h
quantité de mouvement de la particule possède un écart-type A/?r au moins égal à —.
2L
Puisque, par définition, (Apx)2 = ^(px et que {px} = 0 puisque la particule doit

en moyenne rester sur place (car piégée entre les deux plaques), on a (px ) = (â/?x )2. On en
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 769

déduit que l’énergie de la particule vaut au moins Eseuil = -—- =---- — . On retrouve la
2m 8mZ

dépendance de l’énergie minimale en —— . Cependant, le facteur numérique de E\ est


mZ2
significativement plus élevé que celui de Eseuii(n'l'2 contre 1/8). Le raisonnement précédent
donne donc simplement un ordre de grandeur.
3) La fonction d’onde doit être normalisée puisque son module carré représente la
densité linéique de probabilité de présence de la particule. On doit donc avoir
L
x)|2<& = 1 (on est sûr de trouver la particule entre les deux plaques), ce qui impose la
o
L
valeur de B. Puisque J B2 sin U Jdx = B 2 —L = 1, la partie spatiale de la fonction d’onde
o
x [2 . ( æt')
pour l’état fondamental s’écrit ^(x) = i vsin Entre les deux plaques, ^(x)
VZ lLJ
correspond bien à une demi-période d’une sinusoïde. Quand L augmente, la fonction
d’onde s’étale en s’élargissant d’une part et en s’aplatissant d’autre part, ce que l’on
observe bien sur le schéma.
4) Quand la plaque mobile se déplace de x = L à x = L + dL , l’énergie de la
7t2h2
particule, toujours dans son état fondamental, passe de £'1(Z) =----- - à
2mZ

Ex(L + dL) =—-------- — . La loi de l’énergie cinétique appliquée à la particule entre les
2m(L + dL)
deux positions de la plaque s’écrit :

Ex(L + dE) Z](Z) EpiagUe_mobiie_*partiCUiedl EpartiCUie_^piaqUe_rnobue.dl FdL d apres


le principe des actions réciproques. On en déduit :

r_ E^L + dLï-E^L) _ dEx d,QÙ


dL dL ’
force dirigée selon +üx : les plaques ont tendance à se repousser du fait de la présence de la
particule.
5) On utilise une description corpusculaire de la particule : celle-ci fait des allers et
retours entre les deux plaques à la vitesse v. Avant un rebond de la particule sur la plaque
située en x = Z, la quantité de mouvement de la particule vaut +mvüx . Après le rebond, elle
vaut —mvüx. Lors du rebond, le système constitué par la particule et la plaque étant isolé,
sa quantité de mouvement est constante. La plaque reçoit donc de la particule à chaque
rebond une quantité de mouvement Ap = 2mvüx . Puisque la particule met un temps
2Z
Af = — pour effectuer un aller et retour, la plaque en x = L subit de la part de la particule
v
770 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

une force moyenne égale à F = — = ^—ïix . Or, par le même raisonnement qu’à la
\t L
question 2, l’inégalité de Heisenberg spatiale permet d’écrire en ordre de grandeur
2 (px) h2 ~ h2
mv - ------- «------ - pour l’état fondamental. On aboutit à F « h------- -üx. On retrouve
m 4mL2 4mL3
une expression identique à celle issue du calcul rigoureux de la question précédente, à un
facteur numérique près.

6) Chaque particule exerce la même force F = +


7l2tl2
sur la plaque située en

71
x = L. Cette dernière subit donc la force totale Ftot =+nsS-----—îix. La pression exercée
mL3

par le gaz de particules sur les plaques vont donc . On constate une

dépendance en 1/ZJ : si les plaques sont deux fois plus éloignées, la pression diminue d’un
facteur 8. Pour un gaz parfait classique, la loi des gaz parfaits pSL = nRT aboutit à une

pression valant p-ns On remarque une dépendance moins forte par rapport L
(pression en 1/Z). Par ailleurs, en se rapprochant du zéro absolu, la pression d’un gaz
classique tend vers zéro, mais ce n’est pas le cas en réalité car la mécanique quantique
intervient, comme on le voit avec les questions précédentes.
7) Compte tenu des conditions aux limites, on cherche une onde de type stationnaire.
Le champ électrique d’une onde plane stationnaire harmonique de pulsation co se
propageant selon Ox a pour expression générale E(x,t) = 2J0(x)cos(ü#4-$>) • Le champ

électrique devant vérifier l’équation de d’Alembert A£—-—z- = 0 , on a donc


c2 ôt2
E ( ^\ ( A
+—É0 = 0 , de solution générale ÈQ(x) = ^4cosl — x i + £sinf — x I . Une onde

plane électromagnétique dans le vide étant transversale, le vecteur Eo est nécessairement


tangent aux plaques. La présence de ces dernières imposent donc E(}(0) = 0 et E0(L) = 0.

Comme à la question 1, on a donc  = Ô et ^-L = nn. Les pulsations des modes valent
c
n7ic
donc (On = — avec n entier non nul.

, nhnc
_ ha>n
8) L’énergie du mode vide de pulsation con vaut E, . Par le même
2L
raisonnement qu’à la question 4, ce mode exerce une force sur la plaque située en x = L

valant Fnfi = Fnfiëx =


CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 771

9) Lorsqu’il y a N photons, l’énergie du mode vaut EnN = d’où une

rihnc rihrüc -
force La force exercée par un seul photon vaut

Cette expression peut s’établir avec le même raisonnement qu’à la question 5. Un photon de
vecteur d’onde k possède une quantité de mouvement p = hk (relation de de Broglie)

avec k - (relation de dispersion dans le vide pour le mode de pulsation co„). A chacun
c
de ses rebonds sur la plaque en x = L, il donne à cette dernière la quantité de mouvement

A/5 = 2h—üx . Puisqu’il effectue un rebond tous les —, le photon exerce une force sur la
c c
, , , , - A3 h<o„ _ rïhTtc , a • /
plaque égalé a F = — = -—— ex = —— ex • On retrouve bien la meme expression (cette
A/ L A
fois-ci exacte car la vitesse du photon est parfaitement connue, contrairement à la particule
massive). On peut noter que la présence du photon entre les plaques a tendance à faire se
repousser celles-ci. On parle de pression de rayonnement.
10) Fcas/mzr < 0 signifie que les plaques s’attirent. Cela est dû au fait que les modes
situés entre les plaques sont moins nombreux que ceux situés à l’extérieur. En effet, pour
x < 0 et en x > L, il n’y a pas de quantification de la pulsation : celle-ci peut avoir n’importe
quelle valeur, contrairement au cas où 0 < x < L (cf. question 7). Ainsi, la pression des
modes à l’extérieur est plus grande que celle des modes situés entre les plaques, et cela,
même s’il n’y a (en moyenne !) aucun photon, c’est-à-dire que l’espace est parfaitement
vide ! L’existence surprenante de la force de Casimir est liée aux fluctuations quantiques du
vide auxquelles on peut associer des photons virtuels.
11) Avec 5= 100 pm2 et L = 1 pm, on trouve FCaSimir = 1,3.10’13 N. Le poids d’une
plaque en silicium d’épaisseur e = 0,2 pm vaut P - p$jSeg = 4,5.10'13 N. On voit donc que
la force de Casimir correspond environ au tiers du poids des plaques. Sachant que la force
est très sensible à la distance entre les plaques (diminuer L d’un facteur 2 fait augmenter
Fcosimir d’un facteur 16 !), on comprend que cette force d’attraction doit être prise en
compte dans certains MEMS.
12) On calcule la force due au rayonnement à température ambiante
T = 20°C = 293K. On trouve Fray = 2.10'16 N. On constate que Fray« FCaSimir- On peut
donc négliger l’effet du rayonnement des plaques et calculer la force d’attraction comme si
l’on était au zéro absolu. Pour que Fray soit plus grand que FCasimir> il faudrait que la
température des plaques soit supérieure à 1200 °C environ.

9.5 Corail quantique


1) En mécanique quantique, l’électron, comme tout autre particule, est représenté par
une fonction d’onde dépendant de l’espace et du temps. L’électron peut ainsi se
trouver partout où la fonction est non nulle puisque |^| représente la densité de probabilité
de présence de l’électron. La pointe du microscope à effet tunnel capte un courant dont
772 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

l’intensité est proportionnelle à la densité moyenne d’électrons en face d’elle (voir


problème 9.8) donc à |^|2.

2) Pour un état stationnaire de l’électron, la fonction d’onde se factorise en


. Dans le puits, c’est-à-dire pour 0 < x < 2R, le potentiel V est constant
et même nul puisqu’il est pris comme origine. L’équation de Schrôdinger s’écrit alors :

z/zç?(x)—=. On sépare les variables: ------ È—. Le


dt 2m dx2 ^(0 dt 2mcp(x) dx2
membre de gauche ne dépend que de / et pas de x alors que le membre de droite ne dépend
que de x et pas de t. On en déduit donc que les deux membres sont des constantes, que l’on
note co. La solution générale de = est </>(t) = Aexp(-icot) . Les états
0(f) dt
stationnaires ont donc une énergie E fixée puisque la densité électronique
|^(x,/)|2 =A2cp2(x) ne dépend pas du temps. L’énergie est fournie par la relation de ,
Planck-Einstein E = hco . Il reste à déterminer la partie spatiale cp(x) de la fonction
d’onde. Des résultats précédents, celle-ci vérifie l’équation différentielle
d2(P , - j- d2<p 2mE . . . , , , .
---------------y- = -m, c est-a-dire —^- + —— ç?(x) = 0, dont la solution generale s écrit
2mcp(x) dx----------------------------- dx h
yl2mE ^2mE
cp(x) = B cos X + Csin X (l’énergie E est nécessairement positive pour
k
h J h 7
que <p(x) puisse vérifier les conditions aux limites). Le puits étant de profondeur infinie et
situé entre 0 et 2R, on doit avoir </?(0) = 0 et cp(2R) - 0 , ce qui entraîne que B = 0 et
f 41mE
Csin ——— 2R =0 . Pour que C# 0 (sinon, la fonction d’onde serait nulle partout), il
l h J

faut que —-—— 2R-n7t, avec n entier. On en déduit les différentes énergies possibles
h
2 2+2
n 7t n
des états stationnaires de l’électron L - -------- — avec n entier.
8mR2

3) Pour l’état stationnaire d’énergie En, la fonction d’onde électronique est de la


( n7i 7 E
forme ^/(x,t) = cpQ sin — x [exp -i—^-t , la valeur de étant déterminée en normalisant
\2R
'27? ) < h )
la fonction d’onde (inutile ici). La densité de probabilité associée à cet état est donc
proportionnelle à sin2f-|^xj. Il s’agit d’une fonction oscillant entre 0 et 1 avec une

période spatiale égale à 2R/n. Sur la photo, on peut compter neuf oscillations de la densité
électronique selon un diamètre 2R du cercle. En supposant applicables les calculs
précédents, on en déduit que les électrons sont dans l’état n = 9 et donc possèdent une
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 773

. Avec R = 7,1 nm, on trouve g = 2,4.1O~20

J = 0,15 eV|. A noter qu’il faudrait remplacer dans la formule la masse réelle m de l’électron
par une masse effective m pour prendre en compte l’interaction entre l’électron et les
atomes de cuivre (ceci est du ressort de la physique du solide et dépasse largement le cadre
du programme de CPGE).
4) Il s’agit d’une question piège car la réponse est non ! D’après la photo, la densité
électronique semble invariante par rotation autour du centre O du cercle. Cela signifie que
|ç/(r,<9)|2 ne dépend pas de 9, mais on ne peut rien dire sur y/(r,0) ! En effet, à l’instar de
la dépendance temporelle d’un état stationnaire (voir question 2), ^(r,#) peut avoir une
dépendance angulaire de la forme exp(zF(é?)), avec F une fonction quelconque à valeurs
réelles : dans ce cas, |^(r,0)|2 est bien indépendant de 9. A noter que l’on montre qu’en
symétrie circulaire, la dépendance spatiale des états stationnaires est de la forme
*
'^mE,n,l £-n,lr
(p(r,9)=AJl exp(z7<?) , l étant un entier appelé le nombre quantique
~h R
\ 2
secondaire (angular momentum quantum number) et £„,/ le zz-ième zéro de la fonction de
Bessel de lere espèce Ji du /-ième ordre. On montre que 7/(0) = 0 sauf pour 1 = 0. Puisque,
sur la photo, la densité électronique présente une bosse au centre du cercle, on en déduit
qu’il s’agit d’un état stationnaire tel que 1 = 0 qui n’a donc pas de dépendance angulaire.
Dernière remarque : le mouvement général d’un électron piégé dans le cercle est décrit par
une fonction d’onde y/(r,O,t) qui est une combinaison linéaire des fonctions d’onde des
différents états stationnaires. La dépendance par rapport à 9 de certaines de celles-ci était
prévisible afin que la densité de probabilité |^(r,6*7)|2 puisse avoir une dépendance par
rapport à 9 et à t, modélisant par exemple un électron faisant le tour du cercle en longeant
les atomes de fer.
5) Pour un état stationnaire de l’électron, on cherche une fonction d’onde de la forme
( E \
0,t) — <p(r)^(0 • Par Ie même raisonnement qu’à la question 2, </>(t) = Aexp — i—t
l h )
et la partie spatiale doit vérifier l’équation différentielle :

2mE 2mE , . d2m 1 d(p 2mE . . _


Aç? + —^-ç?(r) + —^^) = -rr + —r +'------- T
----- "I------------------- =0 •
7z n dr r dr h
/O 77’

En posant u =------ —r et ç?(r) = F{u), on aboutit à l’équation vérifiée par la fonction F :


/z
d2F 1 dF
——4------------ + F(u) = 0. D’après le document, la solution qui ne diverge pas en 0 est de la
du u du
"y[2mË
forme F(ü) = AJ0(ü). On en déduit que ç>(r) est proportionnel à Jo -------- r et donc
774 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

( /
que la densité électronique est proportionnelle à Jo ■-------- r . Compte tenu du graphe
k h JJ
de (/0(«))2 et du nombre d’oscillations de la densité électronique entre le centre et les
bords du cercle d’atomes, on peut estimer que 15 pour r = R (cinquième zéro de la
„ 225S2
fonction en partant du centre). On en déduit l’énergie de l’électron E »------ - , d’où
2mR
E = 0,17 eV|. On constate que le calcul approché de la question 3 (qui se ramenait à un
problème unidimensionnel) fournit un résultat similaire avec un écart relatif de l’ordre de
10 %. Il donnait donc un très bon ordre de grandeur.

.
9.6 Effet isotopique cinétique
.m.,—,,,..,,,. ——... iiiiiiii i i iiimiin iniiiiiiminiiii muni .un , mimi ..i.ii, i

1) Sans prendre en compte l’agitation thermique, l’atome, immobile à l’équilibre, est


situé aux minima locaux de l’énergie potentielle (position d’équilibre stable d’après la
mécanique classique). Ici, le seul minimum de Ep(x) est pour x = x0. Au repos, l’atome n’a
pas d’énergie cinétique. Son énergie vaut donc Eo.
2) En mécanique quantique, l’atome n’est pas un corpuscule localisable à tout
moment : il est décrit par une fonction d’onde. A ce titre, il peut se trouver potentiellement
à plusieurs endroits en même temps. L’atome doit vérifier (entre autres) l’inégalité de
h
Heisenberg spatiale AxApx > —, où Ax désigne l’écart-type de sa position et Apx = 0 celle
de sa quantité de mouvement. On voit donc que l’atome ne peut pas rester immobile, même
dans son état de plus basse énergie. En effet, l’immobilité de l’atome impliquerait que
px = 0 et donc A/?x =0, ce qui signifierait que Ax = +oo, c’est-à-dire que l’atome peut se
trouver partout dans l’espace. Il ne peut donc pas rester localisé en x = x0. L’atome, confiné
dans la cuvette d’énergie potentielle centrée en x0, possède nécessairement (au moins
potentiellement) une quantité de mouvement px. Son énergie totale (cinétique et potentielle)

vaut donc E = — + EQ + — À?0(x-x0)2 .


2m 2
Puisque, par et que ^px^-Q dans la mesure où

l’atome doit en moyenne rester sur place (car piégé dans la cuvette), on a
D’autre part, puisque l’énergie potentielle est symétrique par rapport à x0, on s’attend à ce
que la position moyenne de l’atome soitx0, d’où (Ax)2 = /(x-(x^)2 ) = /(x-x0)2\.

Pour un état stationnaire de l’atome d’énergie E, on peut écrire :


CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 775

On étudie les variations de Emin en fonction de Ax :

— h2
—-—— + Kq&x . La dérivée est nulle pour
4m(Ax)
= r^Lï'4
d2E ■ 3^ 2
Puisque / m —cr + Kn = 4À?0 > 0, Æ’min est donc minimal pour Ax = Ax< et vaut
j(Ax)2 4w(Ax)4

. On a donc <u0 = . La

quantité <n0 représente la pulsation des oscillations de l’atome dans le potentiel parabolique.
En effet, en mécanique classique, la force que subit l’atome s’écrit
F = -grâd(Ep)=-K0(x-x0)îix. La loi de la quantité de mouvement appliquée à l’atome
et projetée sur Ox s’écrit mx =-K0(x-Xq) , qui est bien l’équation d’un oscillateur
harmonique de pulsation co0.
Attention : on a simplement montré que l’énergie de l’état fondamental de l’atome
(celui de plus basse énergie) doit être nécessairement plus grande que Ezpe, mais cela ne
veut pas forcément dire qu’elle soit égale à Ezpe. En fait, la résolution exacte de l’équation
de Schrôdinger montre que Ezpe est bien l’énergie de l’état fondamental.
3) Pour de telles réactions, en notant To la température ambiante et AT
l’accroissement de température, cela signifie que :

= 2 puisque AT « To.
V0 + ^T kB T} ,

rji2

L’énergie d’activation vaut donc Ea = ln(2)&s —— . Avec To = 293 K, on trouve


AT
£’fl = 8,2.10'2°J~0,5 eV~ 50 kJ.mol . Il s’agit d’une valeur moyenne puisque les réactions
chimiques font intervenir différents mécanismes (rupture de liaison, création de ponts,
mésomérie...) nécessitant une énergie propre aux fonctions et aux liaisons impliquées.
4) Du fait de son confinement imposé par son environnement, un atome possède une
énergie dans son état fondamental dépendant de sa masse m. En effet, dans l’état initial,
l’atome, plongé dans un puits parabolique de potentiel minimal Eo et de constante de
= Eo + — .I— . Cette
raideur équivalente Ko, possède une énergie du point zéro Ezpe q
2 V m
énergie est une fonction décroissante de la masse. Ainsi, pour un même environnement, un
atome de masse mL possède une énergie du point zéro inférieure à celle de l’un de ses
isotopes plus massif mM> mL. Il en est de même dans l’état de transition pour lequel
776 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

état de transition

^£’ZP£7pour l’atome L
'~~EzpE,tpour l’isotope M

état initial
EZpe,opour l’atome L
^zpA.oPour l’isotope M

Sauf dans le cas particulier où Kt - Ko, on voit donc que l’énergie d’activation, qui est la
différence des énergies du point zéro entre l’état de transition et l’état initial, dépend de la
masse de l’atome : il y a bien un effet isotopique cinétique.
5) La plupart du temps, dans l’état de transition, l’atome subit des forces de liaison
moins importantes. Cela signifie que Kt < Ko. La différence entre les énergies du point zéro
entre l’atome L et son isotope M est donc moins importante dans l’état de transition que
dans l’état initial. On en déduit que EaL < EaM. D’après la loi d’Arrhenius, la constante de
vitesse k est une fonction décroissante de l’énergie d’activation. On obtient donc kL > kM,
c’est-à-dire KIE> 1. Dans la majorité des cas, l’effet isotopique cinétique est plus grand
que 1, d’où le qualificatif « normal » quand c’est effectivement le cas.
6) En remplaçant l’atome Et par l’atome D, on double la masse, alors que remplacer
12C par 14C revient à augmenter la masse seulement de (14-12)/12 = 17 %. L’effet
isotopique cinétique va donc être beaucoup plus important en remplaçant l’hydrogène au
lieu du carbone.
7) La donnée issue de la spectroscopie IR permet de connaître la pulsation co0 des
vibrations de la liaison C-H. Une fois la liaison rompue, on peut estimer que l’atome H est
suffisamment séparé du reste de la molécule pour pouvoir le considérer comme libre : on a
donc Kt = 0, d’où Ezpe t H = Ezpe t D. On en déduit la différence d’énergie d’activation
entre l’atome H et l’atome D :

puisque
V2J2
mD = 2 mH. D’après la loi d’Arrhenius et en supposant que le facteur pré-exponentiel A est
identique pour les deux réactions (vrai en pratique tant qu’il n’y a pas d’effet tunnel), on
obtient :

2tzc
En notant Zo la longueur d’onde d’absorption de la liaison C-H, on a ®0 = . Avec
Ào
T =293 K et Âo = 3,3 pm, on trouve KIE ~ 9. En pratique, le KIE est au mieux de l’ordre de
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 777

7 pour ce type de réaction (sans effet tunnel). Le modèle est donc assez satisfaisant, compte
tenu de sa très grande simplicité.
8) D’après la loi d’Arrhenius et l’expression des énergies du point zéro, on a :
( r X Z7a,P
E Z? _ a-
kl k
ln , d’où :
kBT 2kBT
k 7

(k "l A
1 1
ln kH / . De même,
\ ^D J
mD J
(k "i Eg,T ~Eg,H 1 1
ln Kt . On obtient bien :
\.kT J kBT mT

(k 1 1 mH
ln 1-
k^ J
k^r mT mT
. Puisque mD = 2 mH etmT=3 mH, on en déduit
(k ù 1 \mH
ln 1-
J^D ; mD

kh Y
(k
avec a =---- Y- « 1,44 . On peut noter que la valeur de l’exposant ne
kjr \kD J

dépend pas de la réaction. Néanmoins, les valeurs expérimentales s’écartent de cette loi
lorsque des processus de transfert par effet tunnel interviennent.
9) En mécanique classique, l’atome, qui est un corpuscule, est constamment localisé
en un endroit précis de l’espace. L’atome peut alors franchir la barrière uniquement s’il
possède une énergie cinétique initiale supérieure à la hauteur de la barrière (différence
d’énergie potentielle entre le bas et le haut de la barrière). En mécanique quantique, l’atome
est décrit par une fonction d’onde qui peut occuper toute une zone de l’espace (on dit
parfois qu’il est « délocalisé »). Dans le cas où l’atome possède une énergie inférieure à
l’énergie potentielle au niveau de la barrière, l’onde décrivant l’atome est évanescente à
l’intérieur de la barrière : la fonction d’onde va décroitre exponentiellement dans la
barrière, mais elle n’est pas nulle. Par ailleurs, la largeur finie de la barrière entraîne
l’apparition d’une seconde onde évanescente de l’autre côté, ce qui a pour conséquence que
le courant de probabilité de passage à travers la barrière est faible mais non nul (il aurait été
nul avec une seule onde évanescente, ce qui est le cas si la largeur de la barrière est infinie).
Au bilan, une partie de l’onde décrivant l’atome arrive à franchir la barrière. En revenant à
une description corpusculaire, même si l’atome a une très grande probabilité d’être réfléchi,
il est possible qu’il franchisse la barrière : c’est l’effet tunnel.
10) Avec Eq = 15 kJ.mof1 = 2,5.1O~20 J (qui correspond à une énergie d’activation
assez faible) et d= 0,4 Â, on trouve TH = 1.10'3. La probabilité est faible, mais avec un
nombre répété de fois, l’atome a au final une chance significative de franchir la barrière.
Pour le deutérium, TD =(7^)^, d’où |Td = 5.10'5]. Le deutérium a donc une probabilité
presque 20 fois plus faible de franchir la barrière. Si dans l’étape cinétiquement
778 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

déterminante, le transfert de proton s’effectue en grande partie par effet tunnel, on s’attend
à ce que le KIE hydrogène-deutérium soit très grand devant 1.
11) Dans le cas précédent, le rapport TH/TD est nettement différent de 1 et ne dépend
pas de la température. On peut en déduire que, dans le cas où l’effet tunnel entre en jeu
dans l’étape cinétiquement déterminante (il ne faut pas en pratique que 7# soit trop petit), le
rapport des facteurs pré-exponentiels AH/AD dans la loi d’Arrhenius est alors différent de 1.
C’est un des moyens expérimentaux de voir si l’effet tunnel est impliqué dans l’effet
isotopique cinétique.

9.7 Lasers à cascade quantique


1) Cette question est identique à la lere question du problème 9.9. S’y référer. Le «eme
2 2*2
n n lï
état stationnaire a pour énergie En = ——— et pour fonction d’onde spatiale normalisée
2mL

2) La densité linéique de probabilité de présence du weme état stationnaire (souvent


appelé « niveau ») vaut \(/)n (x)|2 . D’où les graphes pour les deux premiers niveaux.

4) Pour pouvoir considérer le potentiel AlInAs comme infini, il faudrait que l’énergie
E du niveau que l’on étudie soit très petit devant la profondeur du puits, c’est-à-dire
Lo = 0,55 eV. Même pour l’état de plus basse énergie E{, ce n’est pas le cas pour le puits
large puisque Ei/V0 = 0,3 (à moins de se contenter d’un modèle très approximatif) et encore
moins pour le puits étroit puisque EJVq = 3, à qui le modèle du puits de profondeur infinie
est inapplicable.
5) Un état lié signifie que la densité de probabilité de présence de l’électron possède
des valeurs significatives que dans une certaine zone fixe de l’espace. Au delà de cette
zone, elle tend rapidement vers zéro. Concrètement, cela signifie que l’électron est alors
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 779

confiné dans un (ou plusieurs) puits. Dans le semi-conducteur AlInAs, l’équation de


Schrôdinger s’écrit :

d2d) 2m / \ j2m(E — Ko )
—~ + —-(E-Vq)0(x) = O . Si E>70, en posant K'=----------------- , la solution
dx h
générale est ^(x) = /4cos(ÀT'x)+ Bsin(À?'x). Ces solutions ne correspondent pas à un état
lié puisque la densité de probabilité ne tend pas vers zéro quand x tend vers l’infini. Un état
lié vérifie donc E < 70.

j2m(V0 -E)
En posant K = , la solution générale de l’équation de Schrôdinger dans
h
AlInAs à droite du puits, c’est-à-dire dans la zone x>L/2, s’écrit
(/>{x) = ^'exp(Xx)+5'exp(-Xx) . La fonction d’onde ne devant pas diverger quand
x on a nécessairement A’ = 0. De même, dans la zone x < -L/2, la fonction d’onde
ne devant pas diverger quand x —> -oo, elle est de la forme ^(x) = J'exp(Æx). A noter que
dans la zone occupée par AlInAs, théoriquement inaccessible pour l’électron d’après la
mécanique classique (puisque E < Eo), la fonction d’onde n’est pas nulle (on parle d’ondes
« évanescentes ») : d’après la mécanique quantique, l’électron a une probabilité de s’y
trouver. Bilan :

A' exp (Xx) si x < -L/2


^(x) = < ,/4cos(Ax)+Æsin(Âx) si -L/2<x<+£/2
B' exp(- Kx) si x > +L / 2

6) On impose que ^(x) et ^'(x) soient continus en x = -L/2 d’une part et en x = +L/2
d’autre part. On obtient le système :

yl'exp^-À?^ =?lcos^iy^ < m ( Ly f M


-Ssin k — B'exp K— =Acos\k— + Æsin k—
l 2y 5
l 2j l 2, k 2J

A' K exp^- K y = Ak sin^Æy , - B' K exp^À" ~J = -Ak sin ÆyJ+5A:cos^ •fl

Il s’agit d’un système linéaire de quatre équations à quatre inconnues que sont A, B, A’ et
B’. Puisque A=B = A,=B, = 0 est une solution particulière, on en déduit que le
déterminant de ce système doit être nul afin qu’il existe d’autres solutions non nulles. Cela
entraîne une relation entre k, K et L. Puisque k et K dépendent de l’énergie, le confinement
de l’électron (recherche d’un état lié) implique une condition sur la valeur de son énergie E
: celle-ci ne va prendre que les valeurs pour lesquelles le déterminant du système est nul. Le
nombre de valeurs possibles étant fini (en fait dénombrable dans le cas général), on parle de
« quantification » de l’énergie.
7) Si E>Vq, les solutions générales de l’équation de Schrôdinger dans chaque
domaine s’écrivent :
780 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

x < -Z / 2
-Z/2<x<+Z/2.
x > +L ! 2

Les conditions de raccordement en x = -LU et x = +Z/2 impose quatre relations pour six
inconnues. Il y a donc une infinité de solutions possibles : il existe un état (et même
plusieurs) pour toutes les énergies E supérieures à Eo. Lorsque l’électron n’est pas confiné
dans le puits (état dit « de diffusion »), il n’y a pas quantification de son énergie.

8) On constate que la droite y ------- x coupera uniquement le premier arc si sa pente
k0L

est supérieure à 1. Il n’y aura donc qu’un seul état lié possible si L<Lm avec Lm- —,
ko

c’est-à-dire . AN : \Lm = 0,8 nm|. On peut faire l’analogie avec les fibres

optiques. Si le cœur de la fibre est suffisamment petit, il n’existe qu’un seul mode de
propagation confiné possible : la fibre est dite « monomode ». Utilisés notamment pour les
réseaux de télécommunications longue distance, les fibres monomodes permettent de
limiter la dispersion des signaux lors de leur propagation et ainsi d’obtenir des hauts débits
sur de grandes distances (voir problème 8.9).
9) Pour le puits étroit, L < Lm, il n’y a donc qu’un seul état lié. On trace la droite
d’équation y = 1,65 x. Par lecture graphique, l’intersection se situe autour de x = 0,45. On
en déduit k = 2,8.109 m'1, d’où une énergie E\ = 0,31 eV.

Dans le semi-conducteur AlInAs, les ondes évanescentes ont une longueur caractéristique
d’atténuation UK = 0,4 nm, ce qui correspond presque à la largeur du puits. Concrètement,
cela signifie que la fonction d’onde « déborde » de manière notable de chaque côté du puits.
Cela se voit sur la densité de probabilité de présence, représentée sur la figure suivante, où
l’abscisse est en nm et l’ordonnée en unité arbitraire. A noter qu’à l’intérieur du puits, la
fonction d’onde, qui est un cosinus, ne s’annule pas puisque k<jdL. On constate un écart
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 781

conséquent avec la densité de probabilité obtenue en supposant le puits de profondeur


infinie (question 2).

Pour le puits large, on trace la droite d’équation y = 0,55 x. On constate qu’elle coupe deux
arcs : le puits possède donc deux états liés.
• lere solution : x = 0,74, d’où k = l,5.109 m’1, d’où une énergie Ei = 0,09
eV|. Dans le semi-conducteur AlInAs, les ondes évanescentes ont une longueur
caractéristique d’atténuation \/K= 0,3 nm. Dans le puits, ^(x) est en cos(Ax).

• 2eme solution : x = 1,43, d’où k = 3,0.109 m'1, d’où une énergie E2 = 0,34
eV. Dans le semi-conducteur AlInAs, les ondes évanescentes de cet état ont une longueur
caractéristique d’atténuation l/À?=0,4nm. Dans le puits, ^(x) est en sin(Ax), qui ne
s’annule qu’en x = 0 puisque k < 2n!L.
Comme précédemment, les densités de probabilités des deux états sont représentées sur les
figures suivantes (abscisse est en nm et ordonnée en unité arbitraire).

A nouveau, on observe un écart significatif avec le modèle du puits de profondeur infinie


(question 2), surtout pour le deuxième niveau d’énergie E2.
10) Nous avons vu que la valeur finie de la profondeur du puits impliquait la
présence d’ondes évanescentes de part et d’autre de lui. Pour un niveau d’énergie E’n « Vo,
j2mVQ r ' '
s ——-— = k^ . Les ondes evanescentes étant présentes sur une
h
782 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

distance caractéristique 1/Æo «L (conséquence de E\ ~ E\<E’„ « Lo), on peut remplacer


le puits de profondeur finie de largeur L par un puits de profondeur infinie de largeur
L ’ = L+2/k^ (voir figure suivante). Avec cette approximation, l’énergie du neme niveau vaut
donc environ :

F' ~ - 1 +----- En« puisque k^L » 1.


n / \2
1 2|
2m L-\----

11) Nous voyons que la présence des ondes évanescentes revient à élargir la largeur
effective sur laquelle est présent l’électron. Cela fait donc diminuer T écart-type de sa

position Ax. D’après l’inégalité d’Heisenberg spatiale AcApx > — , cet élargissement a pour
conséquence une diminution de T écart-type de la quantité de mouvement de l’électron et
donc de son énergie cinétique moyenne. L’énergie de l’état lié s’en trouve donc abaissée :
F’ <F
12) On constate que, pour tous les états liés, les densités de probabilité ont une valeur
significative sur deux, voire trois puits quantiques. C’est une des subtilités de la mécanique
quantique : un seul électron peut se trouver dans plusieurs puits à la fois !
13) On mesure sur la figure (page suivante) la différence d’énergie entre les niveaux
3 et 2, sachant que l’échelle des énergies est donnée par la différence des énergies de bande
de conduction Ko = 0,55 eV des deux semi-conducteurs, correspondant à l’amplitude des
créneaux du graphe V(x). On obtient E3 - E2 = 0,19 eV. Cette énergie sert à créer le photon,
la relation de Planck-Einstein permettant d’en déduire sa longueur d’onde :

E ,n = ha>-h — .Ontrouve 2 = 6,5 pm . On se situe bien dans l’infrarouge moyen.


CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 783

14) Le niveau 2 se situe en majorité dans le puits quantique placé au milieu de la


zone active. La présence du champ électrique rend le potentiel non uniforme dans le puits.
En première approximation, on peut remplacer le potentiel par sa valeur moyenne Vpuits
(voir figure précédente). On peut alors mesurer par lecture graphique l’énergie E^rei=E2-
Vpuits du niveau 2 par rapport au potentiel du puits. On trouve |£’2->.e/:= 0,13 eV|. A partir de
cette valeur, il existe plusieurs stratégies pour en déduire la largeur du puits. Nous les
présentons de la plus simple à la plus aboutie :
• hypothèse de la non influence des puits voisins et d’une profondeur du
puits infinie : on utilise la formule déduite des questions 1 et 2. Puisque la densité de
probabilité présente un seul maximum dans le puits, il s’agit de l’état fondamental n = 1. La
rth
largeur du puits est donc donnée par L = - [1,7 nm|. Cependant, Ez^ei n’est pas

négligeable devant (rapport d’environ !4) : il faut prendre en compte la profondeur finie
du puits.
• prise en compte approchée de la profondeur finie du puits : on peut tenter
d’utiliser la formule déduite de la question 10 qui tient compte, de manière approchée, de
l’effet des ondes évanescentes. On obtient une équation implicite en L qui fait intervenir
cette fois-ci la profondeur du puits :

E2,rel U ^hy2 , avec k, 0 =---- ;---- = 3,8.10 m .


k0L J 2mL‘ h
784 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Une résolution numérique montre que cette équation ne possède pas de solution. L’énergie
E2,rei n’est pas suffisamment petite devant Eo pour que cette formule approchée de l’énergie
soit valable. On peut cependant essayer d’utiliser la formule avant de faire le
développement limité en \!küL (voir question 10). On obtient alors la formule explicite
rth 2 --------
L= , - ------ = 1,2 nm. On constate que la prise en compte de la profondeur finie
y]2mE2,rel k0

du puits change de manière importante l’estimation de sa largeur.


• prise en compte exacte de la profondeur finie du puits : on utilise les
'2/7'11!'2 rel o 1

résultats sur le puits de profondeur finie, avec k - ———-— =1,9.10 m' (c’est bien E2rei
h
qu’il faut considérer car le potentiel du puits avait été choisi comme référence dans la
£
modélisation). Le paramètre y vaut donc —= 0,5. La densité de probabilité du niveau 2

dans le puits a la forme d’une bosse simple. En comparant avec les graphes déduits de la,
question 9, on peut affirmer que le niveau 2 correspond à l’état lié de plus basse énergie du
puits. Dans la courbe fournie y en fonction de x, Il faut donc regarder le premier arc de
sinusoïde. Graphiquement, on trouve x = 0,67. On en déduit la largeur estimée du puits

. On observe un léger écart avec la méthode approchée précédente.

• prise en compte de l’influence des puits voisins (modèle très élaboré) :


autant le puits de gauche, très étroit, paraît avoir une influence négligeable (la densité de
probabilité y est quasi nulle), autant le puits de droite paraît jouer un rôle important. En
effet, la densité de probabilité dans ce puits, même si elle est plus petite, est non négligeable
devant celle dans le puits central. On remarque que les deux puits ont à peu près la même
largeur, notée L. En négligeant l’influence du champ électrique, on a donc à faire avec un
double puits rectangulaire symétrique. Nous savons du cours que les deux premiers états
stationnaires sont l’un symétrique et l’autre antisymétrique (comme c’est le cas pour la
molécule H2+ : voir problème 9.10). Les figures page suivante représentent l’allure de la
partie spatiale de la fonction d’onde et de la densité de probabilité pour ces deux états.
En comparant avec les graphes fournis par l’énoncé des densités de probabilité, on constate
que le niveau 2 correspond à l’état antisymétrique et le niveau 1 à l’état symétrique. En
effet, la densité de probabilité pour le niveau 2 descend à zéro entre les deux puits ce qui
n’est pas le cas pour le niveau 1. On peut noter que dans les niveaux 1 et 2, les maxima de
la densité de probabilité dans chacun des deux puits ne sont pas les mêmes alors qu’ils
devraient l’être dans le modèle du double puits symétrique. Deux raisons justifient cet
écart : les puits n’ont pas tout à fait la même largeur et le champ électrique décale les
fonctions d’onde (voir question 4 du problème 9.9). Pour le niveau 2, la fonction d’onde
étant quasi-nulle au niveau de la barrière étroite entre les deux puits, on peut éliminer cette
barrière : on se retrouve alors avec un puits de largeur L’ ~ 2L. Puisque la fonction d’onde
du niveau 2 possède un « nœud » au milieu de cet unique puits fictif, il s’agit du deuxième
état de plus basse énergie de ce puits. Dans la courbe fournie y en fonction de x, Il faut donc
maintenant regarder le deuxième arc de sinusoïde. Graphiquement, on trouve x = 1,7. On en

déduit la largeur estimé du puits fictif L'- — = 2,8 nm. Au final, la prise en compte
k
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 785

simultanée des deux puits aboutit à L = |1,4 nm|. Il s’agit de l’estimation la plus précise. A
noter que les densités de probabilité des différents états liés dans l’hétérostructure du QCL
ont été obtenues en résolvant numériquement l’équation de Schrôdinger avec prise en
compte de Vensemble des puits. Cette résolution est nécessaire pour déterminer les
épaisseurs des différentes couches de semi-conducteurs afin d’obtenir l’effet laser dans la
zone active.
état symétrique = niveau 1 état antisymétrique - niveau 2

<----------------- >
L’~2Z

15) Mise à part les créneaux dus aux différentes couches de semi-conducteurs, le
potentiel V(x) diminue linéairement quand x augmente. La force F que l’électron subit de
dV _
la part du champ électrique est donc orientée selon les x croissants, puisque F =------ üx.
dx
La charge de l’électron étant négative, F = -eE : le champ électrique est donc orienté
selon les x décroissants. L’estimation de la largeur du puits quantique au centre de la zone
active permet de connaître l’échelle des abscisses. Le potentiel L(x) décroît de Lo sur une
distance d’environ 20 nm. La norme du champ électrique vaut donc E = V.nm'1, d’où

. Il s’agit d’une valeur élevée, environ dix fois le champ disruptif de l’air.
Nous savons que, pour obtenir un effet laser, il faut un système de pompage capable de
générer une « inversion de population ». Ici, cela signifie qu’il faut que le niveau 3 soit
constamment plus peuplé que le niveau 2. C’est pour cela que le temps de transfert par effet
tunnel pour alimenter le niveau 3 doit être petit devant le temps de vie de ce niveau, afin
qu’il puisse suffisamment se peupler. A l’inverse, la structure est conçu pour vider le plus
rapidement possible le niveau 2, grâce à la présence du niveau 1 (d’où le système 3QW).
786 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

9,8 Microscope à effet tunnel


1) L’onde incidente, étant dans le demi-espace x<0, se propage dans un potentiel
nul. On injecte la fonction $(x) = Atfexp(+zÂx) dans l’équation de Schrôdinger, sachant
que E(x) = 0 :
. h2 d2^ h2k2 ... , yjZmE
E(/)i{x) =----------- y- = +------ , on en déduit k - . La relation de de
2m dx2 2m ___ h
Broglie relie la quantité de mouvement p de l’électron (dans une description
corpusculaire) au vecteur d’onde k (dans une description ondulatoire de l’électron) :
2
p = hk . L’énergie de l’électron vaut donc E = : on retrouve l’expression classique de
2m
l’énergie cinétique (le potentiel étant nul).
2) L’onde réfléchie se propage dans le même milieu que l’onde incidente, mais dans
le sens opposé. D’où kr=-k. Son amplitude, qui est une grandeur complexe, n’est pas
forcément la même.

3) Dans le demi-espace x > 0, JAx) = 70. La fonction (x) doit donc vérifier :

*2 /2 /
------ -y+ (JE,-L0)^(x) = 0 . Puisque E<Vq, on l’écrit —y-À?2^(x) = 0. Les solutions
2m dx2 dx2
générales sont ^(x) = exp(—Àx)+2?z exp(+Àx). On élimine la solution divergente
quand on s’éloigne de la marche ( x —> °o ) qui n’a aucun sens physique (la densité de
probabilité augmenterait indéfiniment après la traversée de la barrière). Au final,
$ (*) = 4 exp(-Æx) . Il s’agit d’une onde évanescente

4) Pour x < 0, il y a superposition de l’onde incidente et de l’onde réfléchie. La


fonction d’onde totale s’écrit donc ^(x) = ^z(x) + ^r(x). Pour x>0, il n’y a que l’onde
transmise. La continuité de la fonction d’onde en x = 0 donne ainsi 4+4 = 4 • Pour
x<0, ^’(x) — ikAt exp(+ikx)-ikAr exp(-z'Ax) . Pour x>0, ^'(x) — —KAj exp(-Àx) . La
continuité de la dérivée en x = 0 s’écrit donc ik^ - Ar ) = -KAt . Les deux relations
encadrées forment un système linéaire pour les inconnues Ar et At, que l’on résout
£-zÆ
facilement pour obtenir 4 = 7—777 4 ■ On aboutit bien à la relation demandée.
k + iK
5) En mécanique quantique, la localisation spatiale de l’électron (ou plus
généralement d’une particule) est représentée (à 1D) par la densité linéique de probabilité
égale à p(x) = |^(x)|2 . A l’image d’un corpuscule qui peut être en mouvement, la densité
de probabilité de présence peut se déplacer dans l’espace. Pour une fonction d’onde plane
progressive harmonique homogène (analogue d’une particule à vitesse constante V ), le

vecteur densité de courant de probabilité vaut J = pV = 1^1 — par la relation de de


m
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 787

Broglie. Le sens de J donne le sens de déplacement de la probabilité et sa norme


correspond à la probabilité traversant un plan x = cste par unité de temps. Ici,
2 hk _
J7incident . Pour l’onde réfléchie, Jréfléchie
~ . Puisque
m ux
^x
m k + iK
on constate que Jincident et Jréfléchie sont égaux en norme (et de signes opposés ce qui est
normal car l’électron réfléchi repart selon les x décroissants).
6) Par définition, le coefficient de réflexion R est le rapport du courant de probabilité
Jréfléchie
de l’onde réfléchie sur celui de l’onde incidente R= . D’après la remarque
Jincident

précédente, il vient immédiatement |Æ = 1|. Cela signifie que l’électron en incidence sur la
marche de potentiel est certain d’être réfléchi. Par conservation du flux de probabilité, le
coefficient de transmission doit être nul |T = 0|. Que dit la mécanique classique ? l’énergie E
de l’électron se conservant au cours du temps (la force qui crée la barrière est conservative
car elle dérive du potentiel F), on doit avoir à tout instant Ec + F= E = este. Puisque E < Eo
et que l’énergie cinétique est nécessairement positive, la zone x > 0 est inaccessible pour
l’électron : il est donc forcément réfléchie (puisqu’il garde sa vitesse pour x < 0). Nous
voyons donc que la mécanique quantique et la. mécanique classique donnent la même
conclusion dans cette situation. Il y a une différence notable cependant : la présence de
l’onde évanescente de longueur caractéristique d’atténuation \IK est lié au fait que
l’électron pénètre dans la zone x > 0 sur une distance de l’ordre de MK avant d’être réfléchi
(on pourra trouver dans la question 16 du problème 10.18 une analogie électromagnétique
de ce phénomène) alors qu’en mécanique classique, l’électron est réfléchi en x - 0.
7) On note Ai l’amplitude de la fonction d’onde incidente. Du fait de la marche de
potentiel située en x = 0, l’onde incidente crée pour 0 < x < d une onde évanescente telle
2À:
que </)t (x) = Af exp(- Kx), avec At = — ------A: d’après les calculs de la question 4. En
k + iK
x = d, il y a une nouvelle marche : sans refaire les calculs, on sait que l’amplitude de la
fonction d’onde ^(x) de l’onde transmise après la barrière (x > d) va être proportionnelle
à , le coefficient de proportionnalité ne faisant intervenir que k et K (comme pour At
et Ai même si ce n’est pas le même coefficient). On en déduit que la dépendance de (x)
vis-à-vis de la distance d est en exp(-ÀzZ). Puisque les ondes possèdent le même vecteur
d’onde avant et après la barrière, le coefficient de transmission de la barrière vaut

Sa dépendance en d est bien en exp(-2Àx/)

8) Une marche de potentiel peut être vue comme une barrière de largeur infinie. Si
d ->oo, Tb tend vers 0, ce qui est cohérent avec 7=0 de la question 6. Le résultat peut
quand même surprendre dans une description corpusculaire : si l’électron était un
corpuscule, il « verrait » la marche de potentiel avant de « s’apercevoir » qu’il s’agit en
réalité d’une barrière. Il serait donc totalement réfléchi par la marche d’après la question 6.
Or s’il peut passer la barrière, il peut passer la marche ! On voit donc bien qu’il faut
abandonner l’idée d’une description corpusculaire pour expliquer l’effet tunnel. Dans une
788 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

description ondulatoire, on montre (hors-programme) que le courant de probabilité d’une


onde évanescente est nul. Ceci est en accord avec les résultats de la question 6, mais en
total désaccord avec le fait que Tb ± 0 ! En réalité, l’onde évanescente ^(x) se réfléchit en
partie en x-d en créant une seconde onde évanescente (de dépendance en exp(+Xx)).
C’est la combinaison de ces deux ondes évanescentes qui assure l’existence d’un courant de
probabilité non nul à travers la barrière. Au bilan, l’électron a une probabilité (faible mais
non nulle) de traverser la barrière alors qu’il n’a pas l’énergie nécessaire d’après la
mécanique classique. D’un point de vue imagé, l’électron crée un « tunnel » dans la barrière
d’où le terme employé.
9) La différence de potentiel imposée entre la pointe et l’échantillon donne naissance
à un champ électrique E entre eux deux. Les électrons situés entre la pointe et l’échantillon
subissent une force électrique F — -eE. Il y a donc une différence de potentiel (attention :
d’énergie potentielle) entre la pointe et l’échantillon valant
d d
f
E(x = Q)-E(x = d) = j[ F.dî = -e È.dl = +eD.D’où la figure complétée.

10) D’après le principe d’exclusion de Pauli, les électrons passant de l’échantillon


vers la pointe ne peuvent pas être dans un niveau déjà occupé. On en déduit que seuls les
électrons dans l’échantillon ayant une énergie entre EF- eU et EF peuvent passer dans la
pointe. Du fait du travail de sortie, ils peuvent franchir la barrière uniquement par effet
tunnel (l’agitation thermique est totalement insuffisante).
11) Avec les données fournies, on a eU « Ws. On peut donc assimiler la barrière à
une barrière rectangulaire de hauteur Ws. D’autre part, puisque eU«EF, les électrons
susceptibles de traverser la barrière par effet tunnel ont une énergie comprise dans une
bande très étroite de sorte que leur nombre par unité de volume peut s’écrire

nbande= Jp(E)dE « p(EF)eU . On peut noter que la quantité nbande correspond à l’aire
EF-eU

de la partie grisée sur le graphe de la densité d’états (voir page suivante).


CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 789

L’intensité du courant tunnel I est égale à la densité de courant tunnel j allant de


l’échantillon vers la pointe multipliée par la section efficace S de la pointe. Les électrons
susceptibles de passer par effet tunnel ayant à peu près tous la même énergie (car
eU« Ep), ils possèdent tous à peu près la même vitesse vF en norme. Seule une fraction f
de ces électrons possède une vitesse dans la direction de la pointe. De ces électrons, seule
une fraction Tb arrive à franchir la barrière par effet tunnel. D’après le cours
d’électromagnétisme et de ce qui vient d’être dit, j =f Tb e nbande vF. Puisque Tb est

proportionnel à exp(-2À2/) avec K= (barrière approximativemènt


h
rectangulaire) et que nbande= p(Ep)eU , on montre bien que l’intensité du courant tunnel
c EmWs d
est de la forme I - este x p(EF )U exp - 2
h
k 7
12) I est une fonction décroissante de d. Le dispositif est capable de détecter une
variation ôd de la distance d telle que _ qj c’est-à-dire
I(d)

/(rf+az) ( 1
d’où 3d= -------- ln — = 5.10‘12m
z(a) ’ p 2^2mWs \0,9j
s J
0,005 nm. On retrouve l’ordre de grandeur de la résolution en profondeur du microscope
indiquée en début d’énoncé.
13) La résolution latérale est limitée par la taille de la pointe. Au mieux, il y a un seul
atome à son extrémité, il est impossible de faire plus petit (rappelons que le terme
« atome » vient du grec ancien atomos qui signifie « qui ne peut être divisé »). L’atome
ayant une taille nanométrique, il ne pourra pas sélectionner une zone beaucoup plus petite
que sa propre taille : 0,1 nm paraît une limite infranchissable avec cette technologie.
14) Le mode à hauteur constante a l’avantage de ne pas devoir déplacer verticalement
la pointe lors du balayage, qui va donc pouvoir se faire plus rapidement. Son inconvénient
est que, l’intensité variant très rapidement suivant la distance d, il ne sera pas possible de
scanner des surfaces ayant des reliefs trop marqués (distance creux-bosse trop grande).
Pour le mode à courant constant, la pointe va pouvoir suivre le relief, qui peut donc
être très prononcé. Le prix à payer est un balayage moins rapide de la surface, du fait du
système d’asservissement en position verticale de la pointe.
15) L’énoncé soulève un point important. Il y a deux dépendances de l’intensité I du
courant tunnel par rapport aux propriétés de la surface : sa LDOS à l’énergie de Fermi p(Ep)
d’une part, et son relief d’autre part (par la distance d). Il faut donc être vigilant sur
790 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

l’interprétation des images issues d’un STM. Pour pouvoir accéder aux autres valeurs de
p(E), il suffit de faire varier la tension U avec une plus grande amplitude. La mesure du

courant tunnel permet de mesurer les variations de nbande en fonction de U


EF-eU
et donc d’accéder à celles de p(E) sur l’intervalle [EF- eU; EF] par un traitement
mathématique approprié (on peut aussi appliquer une tension négative pour étudier la
LDOS au-delà du niveau de Fermi).

9.9 Canon à effet de champ partie 2


1) Puisque V(x) = 0 pour 0 < x < L, la solution générale de l’équation de Schrôdinger
^2 d^“(b y/
dans le métal E0(x) =---------- est </>(x) - Acos(kx)+Bsin(kx), avec k------------- . Pour
2m dx2
x < 0 etx > L, E(x) est infini. D’après l’équation de Schrôdinger, (/)(x) doit donc être nul en
dehors du métal (afin d’annuler le terme infini). La fonction d’onde étant continue, on a
donc ^(0) = 0 et = 0 . On en déduit A = 0 et Bsvn.(kL) = 0. Pour que B # 0 (sinon, la
fonction d’onde serait partout nulle), il faut que kL = n/c, avec n entier non nul. La
n 2 n2 h 2
quantification de k entraîne celle de l’énergie de l’électron qui vaut donc
2mL2
avec n entier non nul. Chaque fonction d’onde doit être normalisée puisque son module
carré représente la densité linéique de probabilité de présence de l’électron. On doit ainsi
L
avoir ||^„(x)|2ûir = 1 (on est sûr de trouver une et une seule fois l’électron dans le métal),
o
L
ce qui impose la valeur de Bn. Puisque J B2 sin2 . On choisit
o

pour respecter la condition de l’énoncé (^„(x) positif pour x proche de 0). La

partie spatiale de la fonction d’onde pour l’état d’énergie En s’écrit

2) Attention à ne pas confondre U (potentiel électrique) et V (énergie potentielle),


tous deux étant souvent désignés par le terme « potentiel » ! Le champ électrique dérive du
potentiel électrique U par la formule :

É = -grad{ü}. Dans un modèle à 1D, la relation s’écrit Ê = -Eüx dU- R


---- ur . En
dx
fixant L/(0) = 0, on a donc U(x) = Ex . Plongé dans le champ électrique, l’électron possède
une énergie potentielle E(x) = -eU(x) dont dérive la force électrique F = -eE. On obtient
donc E(x) = -eEx . La d.d.p. entre les deux bords du métal vaut AZ7 — EL .
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 791

2
3) La constante de normalisation fi doit être choisie pour que dx = 1. Or,
o

et on a
7

4) Les graphes demandés sont représentés ci-dessous. A noter que la valeur de K


choisie peut être considérée comme la valeur limite au-delà de laquelle le modèle
perturbatif utilisé n’est plus applicable.

Sans champ électrique, la densité linéique de probabilité |^(x)|2 est symétrique par rapport
au plan x - LU, c’est-à-dire au milieu de la bande métallique. On observe que le champ
électrique a tendance à décaler cette densité de probabilité vers le bord droit de la bande
métallique. Ceci est cohérent avec le fait que l’électron subisse une force électrique
F = -eE dirigée selon +ux qui tend à entraîner l’électron vers les x croissants. Du point
de vue énergétique, la fonction d’onde tend à se localiser dans la zone d’énergie la plus
basse. Cependant, alors que dans une description classique, l’électron serait à l’équilibre au
point de plus basse énergie potentielle, ici en x = L, on constate que, dans la description
quantique, l’électron reste quand même localisé près du centre tant que le champ électrique
n’est pas trop élevé.

5) Sans champ électrique, on retrouve puisque A 17=0. A l’ordre 1,

l’énergie de l’état perturbé vaut Ex « E} -, ce qui était prévisible puisque la


position moyenne de l’électron dans l’état non perturbé est x = £/2. A cet endroit, le
7S2 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

fL eEL eAU
potentiel perturbatif vaut V — = 2 A l °rdre ü ^aut Pren^re en compte la

modification de la densité de probabilité. L’électron se décalant vers la droite, la valeur


(L
moyenne du potentiel ressenti par l’électron est plus faible que V — . D’où le signe
<2 J
négatif pour le terme du 2erae ordre.
6) Le traitement perturbatif n’est valable que si K est très petit devant 1, Or
32 mlEe&U , .
K =----- ------------- « 1 équivaut a
, 27tf47z2 - in_i3 V. Cette tension est.
«-------- — =7.10
27^4 A2 • 32ml?e
infiniment plus petite que celle intervenant dans les canons à effet de champ, de l’ordre du
millier de volt (voir partie 1). On en conclut que le modèle perturbatif n’est pas du tout
applicable. On peut néanmoins prédire ce qu’il va se produire : pour K»\, la fonction
d’onde va être complètement décalée vers la droite, l’électron étant confiné tout près de la
surface x-L (voir figure suivante). Dans cette situation, on retrouve le résultat proche de
celui prédit par la physique classique (cf. question 4). +

7) Le commentaire précédent concerne un seul électron. Or le métal contient un très


nombre d’électrons ! Ceux-ci ne vont cependant pas tous être plaqués contre la surface :
seul un très petit nombre d’entre eux vont l’être. En effet, quand les premiers électrons vont
commencer à s’accumuler près de la surface, ils vont eux-mêmes créer un champ électrique
qui va avoir tendance à diminuer le champ électrique total à l’intérieur du métal : on dit
qu’il y a un phénomène d’« écrantage » (voir figure suivante). A l’équilibre, le champ
électrique à l’intérieur du métal est alors nul.

défaut d’électrons
champ extérieur E champ extérieur E
4.. ................ ....... ◄-------------------------

9 e
9 ^intérieur ~ ® G excès

O-*®-* e—►
9
champ créé par les charges
» e d’électrons
9

mise en mouvement des électrons équilibre final


CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 793

8) Le travail de sortie correspond à l’augmentation d’énergie potentielle lorsque


l’électron sort du métal en x - 0. Pour x > 0, compte tenu de la présence du champ
électrique, V(x) est de la forme -eEx + C (voir question 2). La pente vaut donc -eE. Par
ailleurs, compte de l’origine choisie, on a V(x)-Ef =-eEx+<&. Le potentiel retombe à

9) Connaissant l’expression de V(x) -Ef, on peut calculer l’intégrale présente dans T,


sachant que la barrière est comprise entre 0 et xb :

1 __ 2 -il
2 O>
Puisque j Vl-wriw = - —(1-w)3/2
’ = — et xh = — on trouve :
o 3 eE
o
/
d>3/2^
T = exp -b avec b =-------
k 3 eh

10) L’électron subit de la part de la charge image la force électrique dont l’expression
-e2 _
est donnée par la loi de Coulomb FE&C =------ -—— wx, puisque la distance séparant les
4^0(2x)
deux charges vaut 2x si l’électron à l’abscisse x. Lorsque l’électron se déplace de la quantité
dx selon les x croissants, il reçoit un travail de la force FE&C valant
- — e2
ôfflE&c = FE&c.dxux =--------- -dx . Il s’agit d’une différentielle exacte, que l’on peut
167r£0r
mettre sous la forme -dVE&c. Par intégration, l’énergie potentielle à l’abscisse x est donc de
-e2
la forme VE8lC(x)------------ + C. Par définition du travail de sortie, le potentiel V(x) -Ef
I6æ<£qX
doit tendre vers O quand x tend vers l’infini (l’électron est sorti loin du métal) en l’absence
794 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

de champ électrique. Cela impose que VE&C(X ->°o) = 0 et donc C = 0. Au bilan, on

obtient bien

11) En prenant en compte l’effet E&C, on a V(x)-Ef=<b-eEx---------- , dont

l’allure est représentée ci-dessous. On peut remarquer que l’effet E&C arrondit et surtout
abaisse la hauteur (OSN < <E>) ainsi que la largeur (x2-*i < xh) de la barrière. L’effet E&C va
donc accentuer l’effet tunnel.

12) Pour un électron venant du métal, la barrière disparaît dès que O&v devient nul ou
e2
négatif. Or ®SN est le maximum de la fonction F(x) = V(x)-Ef =<I>-eEx---------- . On
J 167T£qX
e2 e
calcule F'(x) = -eE +-------- - • Le maximum de F se situe en xM -—et vaut
16æ-£qX2 4yl7T£0eE

= F(xM) = ^-eE
e
4.J^£0eE
4yl7ï£0eEe2

16ît£^e
1 PI
2 y h£q
. La barrière disparaît donc si

r _ 4^0O2
E > Esn avec bSN~ 3
e
13) Pour savoir si l’effet E&C doit être pris en compte, on calcule le facteur correctif
f. Avec O = 4,5 eV = 7,2.10’19 C, on trouve ESN= 1,4.1010 V.m'1. Pour E = 4.109 V.m'1, on
trouve 0,65|. Or T£<êC= Tf, où T désigne le coefficient de transmission sans prise en
compte de l’effet E&C. Puisque f est très différent de l’unité, l’effet E&C joue un rôle
majeur dans l’effet tunnel en ce qui concerne les canons à effet de champ. On trouve
Te&c = 2,5.10~5 (sans effet E&C, on aurait eu T= 8.10’8).

D’après l’équation de Fowler-Nordheim, on trouve j = 1,4.108 A.m'2. D’après le schéma de


la partie 1, la pointe de la cathode possède un diamètre de l’ordre de D = 0,2 pm. Le
D2 ------
courant émis par le canon à effet de champ, I = jn— est donc de l’ordre de 4 pA. Ce
4
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 795

chiffre correspond à l’ordre de grandeur du courant indiqué dans la partie 1 (une dizaine de
microampères).

1) A l’échelle atomique, la force gravitationnelle est négligeable devant la force


électromagnétique. En supposant l’électron non relativiste, la force électrique qu’il subit est
-e2 _
donnée approximativement par la loi de Coulomb F =-------- — ur , où ür désigne le
^7isQr
vecteur unitaire reliant le noyau à l’électron et r la distance entre eux. Cette force dérive de
-e2
l’énergie potentielle V = ——
4^0r
h2 -e2
2) D’après l’énoncé, les termes ----- Açz et -------- y/ ont le même ordre de
2m e A7i£Qr ¥
grandeur. En notant A l’amplitude caractéristique et a0 le rayon caractéristique de la
^2 A e2
fonction d’onde, on peut donc écrire-------- y ~--------- A . On en déduit que la taille des
2me 4^0a0
_ Insoh2
orbitales atomiques de l’atome H a pour ordre de grandeur «0 ~~

3) D’après l’énoncé, les termes ih---- et-------- y/ ont le même ordre de grandeur.
dt
En notant t le temps caractéristique d’évolution de la fonction d’onde, on peut donc écrire
A e2 ~ ,, ,
h— «--------- A . On en déduit t =------- -— , d ou T~ 4 . AN : on trouve t de
t AksqCIq e
l’ordre de 10~17 s = 10 attosecondes. Les fonctions d’onde évoluent très rapidement. A noter
que ces variations ne sont pas visibles dans le cas où l’électron est dans un état stationnaire,
mais elles le seront sinon, comme nous allons le voir dans la suite du problème avec
l’exemple de l’ion H2.

( r
4) La dépendance spatiale de la fonction d’onde est en exp — , qui décroît avec
V a)
une distance caractéristique a. La densité de probabilité de présence de l’électron valant
|^(r)|2, l’électron a le plus de chance de se trouver au niveau du noyau, la probabilité de
présence diminuant au fur et à mesure que l’on s’éloigne de celui-ci.
5) La constante K sert à normaliser la fonction d’onde afin que la somme des
probabilités de présence dans tout l’espace soit égale à l’unité (on est sûr de trouver une et
une seule fois l’électron quelque part).
796 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

f r ( iEx 'j
6) On injecte la solution ip\M, t) = K exp — exp----- dans l’équation de
a h ) l
a d2
Schrôdinger, sachant que A^a = K----- - rexp — ' 1 2" ( A
exp —
2
r dr k 1 a),/ \a ar ) 1 a)

y/-\--------- y/ . Dans la mesure où cette égalité doit être


4^f0r
vérifiée partout, donc pour toute valeur de r, on peut identifier les termes en 1/r d’une part
et les autres d’autre part :

h1 A2 e2
et----- ------ . On en déduit et
lmea2 mea 4^£q

On constate que l’analyse par ordre de grandeur de la question 2 avait permis d’obtenir le
rayon de l’orbitale à un facteur 2 près. Ici, il s’agit d’un calcul exact du rayon, appelé le
«rayon de Bohr», valant a = 0,53 Â. L’énergie de l’électron est négative, ce qui était
prévisible puisque, le proton attirant l’électron vers lui (la force électrique étant attractive),
l’atome (électron localisé autour du proton) est plus stable que si proton et électron étaient
infiniment éloignés. AN : on trouve [£) = -2,3.10~7W18 J - -14 eV[. On retrouve une valeur bien
connue... A noter que les énergies des autres états stationnaires valent EJn2, où n est un
nombre entier (nombre quantique principal).
7) <pA (respectivement cpB ) représente la partie spatiale de la fonction d’onde si
l’électron était dans l’état fondamental autour du proton A (respectivement B) en l’absence
du proton B (respectivement A).
8) Si les deux protons sont très éloignés l’un de l’autre (d grand devant à), l’énergie
des deux états stationnaires tend vers E\, comme si l’électron était dans l’orbitale ls autour
de l’un des deux protons : il n’y a pas d’interaction entre les deux noyaux, ce qui est
logique s’ils sont loin l’un de l’autre. Lorsque les deux protons se rapprochent, l’état p
gagne en stabilité puisque est inférieur à E\, sauf si les protons deviennent trop proches
(d inférieur à 0,8 a environ, ceci est dû à leur répulsion électrostatique). La configuration où
2,5 a permet à l’ion H2 d’avoir une énergie minimale dans l’état p : il s’agit de la
distance d’équilibre des deux protons. Le système tendant à prendre la configuration
d’énergie minimale, un atome H et un ion ET vont donc s’assembler pour former l’ion H2+,
qui est bien un agencement énergétiquement plus favorable. L’électron se trouve alors dans
l’étatp, d’énergie minimale, qui est appelé l’état liant car à l’origine de la stabilité de l’ion.
Au contraire, l’état i est énergétiquement défavorable puisque Et est supérieur à E^ quelque
soit la distance d : si l’électron restait dans cet état, la distance d aurait tendance à
augmenter (pour diminuer l’énergie du système) et l’ion H2 se dissocierait, d’où le nom
d’état non-liant pour l’état i.
D’après ce modèle simplifié, la distance entre les deux protons vaudrait <7- 2,5 a = 1,3 Â,
qui surestime d’environ 25 % la valeur réelle. En réalité, les états p et i ne sont pas une
simple combinaison linéaire des deux orbitales 15 : l’attraction électrique simultanée des
deux protons modifie la forme des fonctions d’onde. D’où la nécessité de résoudre
l’équation de Schrôdinger numériquement (car l’équation possède des solutions analytiques
pour l’atome H, comme on l’a vu à la question 6, mais pas pour Æ2+).
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 797

9) Au départ, l’ion Hf possède une énergie correspondant au minimum Epmiri de la


courbe Ep. Une fois l’ion dissocié, il reste un ion tf et un atome H, possédant une énergie
E\ s’ils sont suffisamment éloignés. L’énergie minimale à fournir pour dissocier l’ion 772+
vaut donc Ex - Epmin ~ - 0,13 E} d’après le graphe, c’est-à-dire environ 1,7 eV. Cette énergie
provient de l’absorption d’un photon du champ électromagnétique. Pour une onde de
h
fréquence f, on sait que l’énergie d’un photon vaut ha> = — cù - hf . Un photon d’énergie
2n
1,7 eV possède une fréquence égale à 4.1014 Hz, qui correspond à une longueur d’onde de
l’ordre de 0,7 pm. On est à la limite entre le domaine visible et l’infrarouge. Mais il s’agit
d’une valeur approximative, puisque nous avons vu que le modèle donnait une distance
entre les protons sensiblement différente dans la réalité.
10) Nous savons que la densité de probabilité de présence de l’électron pour l’état p
vaut \(pp\ , elle est représentée en trait plein sur la figure suivante. Celle pour l’état z,

valant |^-|2, est visible en trait pointillé. On constate que, dans l’état p, l’électron a une
probabilité de présence significative entre les deux noyaux alors que dans l’état z, il existe
un plan nodal, le plan médian aux deux protons, où l’électron ne peut pas se trouver. Il y a
un plus grand confinement de l’électron autour des noyaux pour l’état z par rapport à l’état
P-

11) Dans l’état p (état stable de l’ion), on constate que la probabilité de présence est
significative sur une longueur de l’ordre de 4 a (intervalle dans lequel la probabilité de
présence est supérieure à 25 % de sa valeur maximale). L’ion H2+ a donc une longueur
d’environ 2 Â. La largeur de l’orbitale moléculaire est de l’ordre de celle de l’orbitale
atomique, pour laquelle la probabilité de présence est supérieure à 25 % du maximum

jusqu’à une distance l telle que 0,25 = d’où Z~ 1,4 a. La largeur de l’ion Hf

est donc de l’ordre 21 =


12) L’état correspondant à la fonction d’onde spatiale k{(pA+s(pB) n’est pas un état
stationnaire du système. Pour déterminer son évolution, on écrit cet état comme étant une
combinaison linéaire d’états stationnaires. Ici, les seuls états accessibles sont les états p et z.
On cherche donc les coefficients Kp et Kt tels que :
798 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

k{(pA+s(pB)=Kp(pp+Ki(pi . En remplaçant (pp et (pt par leurs expressions en

fonction de <pA et (pB , on tombe sur un système linéaire à résoudre dont les solutions sont
Kp - ^2^1 +S)k^~ et Kj = ^(l-'S'X—• Puisque l’équation de Schrôdinger est

linéaire, la fonction d’onde qui vérifie la condition initiale = O) = Kp(pp+Ki(pi est la


fonction i//(t) = KpVp (0 + (0 pour t > 0. On en déduit :

r
1+^ r_ÏÏL? +

*
^(0 = ^ fe+çjjexp k ~ (<Pa ^s)exp
» ;

1
L

-x
y
D’où la densité de probabilité p(t) -1^(0|2 Qui s’écrit :

AO = y (! + £)2(<Pa +<Pb)2 + (1 - £)2 (<Pa -<Pb)2+ 2(1 - £2\<Pa -<Pb)


Icos
l * JJ
13) Au départ (à la date t = 0), on constate que l’électron est essentiellement localisé
autour du proton de gauche (qui est le proton A puisque la densité initiale vaut
= 0)|2 = k2(cpA + £(pB)2 ~ k2(p\ si e « 1). Ensuite, entre t = 0 et t = 772, la densité de
probabilité augmente progressivement autour du proton B. A la date t = TI2, l’électron est
même essentiellement localisé autour du proton B, la probabilité qu’il soit resté autour de A
étant très faible. Pour t compris entre 772 et T, l’électron revient petit à petit autour du
proton A. Le temps T correspond donc à la période des oscillations de l’électron entre les
|deux protons. Cette oscillation de la densité de probabilité est visible sur la formule établie
à la question précédente : p(t) comporte un terme sinusoïdal ayant pour période
h
T = 2n—-— =—-—
E^Ep Ei-Ep

14) L’exemple traité utilise du deutérium et non de l’hydrogène. Du point de vue de


la seule dynamique des fonctions d’onde électronique, cela ne change pratiquement rien à
une distance d fixée puisque le potentiel électrique V dans lequel est plongé l’électron est le
même (seule change très faiblement la masse réduite du système, mais il s’agit d’une notion
hors-programme). Cependant, on constate sur le schéma que la distance d entre les deux
protons augmente suite au passage de la 2eme impulsion. Les noyaux de deutérium étant
environ deux fois plus massifs que les noyaux d’hydrogène, la dynamique de l’ion D2+ sera
donc différente de celle de H2. Pour simplifier, on peut omettre le processus de séparation
des deux noyaux (variation de la distance d) pour n’étudier que le processus d’évolution de
la fonction d’onde électronique entre les deux noyaux (on cherche seulement un ordre de
grandeur et non la résolution exacte du problème). On voit sur la question précédente que
l’électron ne reste localisé autour d’un seul des deux noyaux qu’une petite fraction de la
période, de l’ordre de 7710 (puisqu’à la date 778, on voit que l’électron commence déjà à
avoir une probabilité non négligeable d’être autour du noyau B). Or, d’après les graphes de
Ep et Et en fonction de d, la différence d’énergie Ep - Et vaut environ -0,55 E{ -7,7 eV pour
la position d’équilibre des noyaux. On en déduit que la précision sur les paramètres
temporels de la 3eme impulsion doit être de l’ordre de 7710 = |5.10 ï7s| pour espérer contrôler
CORRIGES CHAPITRE 9 Mécanique quantique 799

la localisation de l’électron lors de la séparation des noyaux. On retrouve l’ordre de


grandeur estimé en tout début de problème. C’est environ 100 fois moins que la propre
durée des impulsions : on comprend donc que la mise en forme de celles-ci doit être
extrêmement précise. A noter que la 3eme impulsion doit être bien synchronisée avec la 2eme
pour continuer le phénomène de résonance permettant de casser la liaison (la fréquence
d’oscillation en élongation de la liaison D-D entre les deux atomes se situe dans l’infra­
rouge). Pour finir, on peut préciser que les calculs effectués n’ont pour ambition que
d’estimer un ordre de grandeur puisque l’on a calculé 7710 en prenant une distance entre les
deux noyaux correspondant à la distance d’équilibre, ce qui est inexact puisque l’ion n’est
pas dans un état stationnaire du fait de la 2eme impulsion : pour connaître précisément les
valeurs des paramètres, il est nécessaire de résoudre numériquement l’équation de
Schrôdinger en considérant d variable. On comprend que l’outil informatique est
indispensable pour la chimie moléculaire moderne afin de résoudre ce type de
problématique de contrôle de réactions chimiques.
CORRIGES CHAPITRE 10
PROBLEMES MULTICHAPITRES

—— —— ~ " "’.j '! . .■ .n.. , .n.— ,,,, "ir?l :

10.1 Etude spectrale d’un faisceau laser


1) La longueur de cohérence temporelle lc est liée au temps de cohérence tc par la
relation : lc = ctc , et la largeur spectrale Av est telle que : rcAv -1. On a ainsi :

2) Les interférences entre deux ondes (provenant de la même source !) ne sont


possibles que si la différence de marche vérifie 3 <lc. Lorsque la différence de marche 3
augmente et se rapproche de lc, le contraste de la figure d’interférences diminue et la figure
se brouille petit à petit. A partir du moment où 3>lc, il y a brouillage des franges et la
figure d’interférences n’existe plus : ce sont des trains d’onde différents qui se superposent
et le terme d’interférences est nul.
3) Pour un interféromètre de Michelson en lame d’air : 3 -2e cos i. Au centre de la
figure : i = 0 et d’autre part : e = x-x0, si bien que : 3 = 2(x-x0)

4) Le facteur de contraste vaut par définition : y = . Le déplacement du


^max ^min

miroir M2 permet de passer d’une frange brillante à une frange sombre et ainsi de suite. On
mesure l’éclairement maximal et l’éclairement minimal à l’aide de la photodiode :
^max - 4,5 V et = 0,5 V, si bien que y = 0,80 au voisinage de x = 14,03 mm.

5) On reporte les données du tableau dans le graphe ci-dessous :

7
802 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

6) Le graphe expérimental précédent est très similaire au graphe théorique proposé.


Le modèle semble donc bien convenir. On en déduit graphiquement les valeurs numériques
suivantes :
Aj = 2(19,12-11,53) = 15,2 mm (largeur totale du graphe)
A2 = 2,5 mm (écart moyen entre deux pics)

A3 = 0,82 mm (largeur moyenne des pics)

7) La décroissance globale du facteur de contraste est due à la largeur spectrale d’une

seule raie. On peut donc écrire : Aj = — , d’où : <7v = —= 2,O.1O910 Hz


ôv A,
A l’inverse, la décroissance rapide du facteur de contraste est due à une raie de plus grande

largeur spectrale Av : A3 = —, d’où : Av = —= 3,7.10“ Hz


Av A3

8) Les modes propres d’une corde fixée à ses deux extrémités sont constitués d’un
nombre entier de fuseaux de longueur 2/2. De même, le champ électrique dans la cavité
électromagnétique s’annule aux extrémités et la condition d’existence d’un mode propre
dans la cavité de longueur optique nL s’écrit :

2
nL = p — slncc p entier
d’où les fréquences propres possibles :
c
v„ = p----- avec p entier
p 2nL
Q
L’intervalle spectral libre vaut alors par définition : 7SZ = v +l - v =-----
2nL

9) Pour avoir interférences constructives à la sortie de l’interféromètre pour la


radiation correspondant au mode propre p, la différence de marche doit vérifier la
condition :

avec k l’ordre d’interférences entier


c 2nL 6
Avec /L =— =----- , l’ordre d’interférence s’écrit aussi : k = p------ . Pour que k soit
P vp p 2nL
g
entier quel que soit le mode propre p considéré (avec p entier), la quantité q - ------ doit
2nL
être un entier également. Il y a donc interférences constructives entre tous les modes
propres dès que 5 = q2nL (avec q entier). L’écart entre les pics observés
C
expérimentalement s’écrit donc : A2 = 2nL, soit encore : A2 =
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 803

On en déduit ainsi l’intervalle spectral libre : Hz et la longueur de la

A,
cavité laser : L = — = 0,35 mm
2w
10) Le spectre du faisceau laser étudié contient environ 5 ou 6 raies de largeur dv. Le
faisceau laser n’est donc pas monochromatique. La largeur spectrale totale Av est imposée
par la bande passante du milieu amplificateur. En dehors de cette bande passante, le
faisceau n’est pas suffisamment amplifié pour compenser les pertes. Pour obtenir un laser
monomode, on adapte les caractéristiques de la cavité pour qu’un seul mode propre puisse
exister dans la bande passante du milieu amplificateur. On choisira ainsi un intervalle
spectrale libre plus grand que la bande passante du milieu : ISL > Av .

1) Le verre de silice est extrêmement cassant. Sous l’effet d’un choc, une vitre se
brise en un très grand nombre de morceaux coupants et donc dangereux. La couche de PVB
n’empêche pas la vitre de se fissurer mais évite que les morceaux ne soient projetés tout
autour d’elle, ces derniers restant collés à la couche plastique (d’où le non « pare-brise »).
2) La pression de vapeur saturante est égale à la pression partielle de vapeur d’un
corps lorsque celle-ci est en équilibre thermodynamique avec la phase liquide de ce corps.
3) A une température de 20°C = 293 K, la pression de vapeur saturante de l’eau vaut
2,4.10’2 bar d’après la formule de Rankine. Avec un taux d’humidité de 60%, la pression
partielle de vapeur d’eau dans l’habitacle de la voiture vaut donc Pvap = 1,4.10 2 bar. Or la
température de la paroi intérieure du pare brise vaut Tint = 9,3 °C d’après la formule. A cette
température, Psat = 1,2.102 bar. Puisque Pvap > Psat{Tin^ la vapeur d’eau n’est pas stable à la
température de la vitre : de l’eau liquide va apparaître sur le pare-brise. Attention danger : il
faut éliminer cette buée afin de garder la visibilité nécessaire à la conduite du véhicule.
4) Le chauffage permet directement d’augmenter la température de la vitre Tint. La
ventilation permet d’une part d’apporter de l’air provenant de l’extérieur souvent moins
chargé en vapeur d’eau et d’autre part d’augmenter la convection aux bords des vitres
augmentant la valeur de ht et donc de Tint. Dans les deux cas, cela permet d’augmenter
Psat(Tinù, la buée disparaissant quand Psat(Tmt) devient supérieur à Pvap. La climatisation
génère quant à elle de l’air froid sec (une grande partie de l’eau s’étant liquéfiée dans
l’échangeur), baissant le taux d’humidité dans l’habitacle et donc Pvap.
5) Nous savons qu’au bout d’un temps r, la diffusion thermique est significative sur
une distance de l’ordre de L « J Dr , où D désigne la diffusivité du verre, définie par
p = -A_ = 456.10‘7 m2.s_1. Le délai pour que l’énergie thermique parvienne entre deux
PCm
a2
lignes résistives vaut donc r « — , de l’ordre de 8 minutes. Une plus grande valeur de a
4D
donne un temps de diffusion qui risquerait de devenir trop grand. Une trop petite valeur de
a (pour avoir une disparition de la buée plus rapide) risquerait de diminuer de manière
804 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

importante la visibilité à travers la vitre arrière. La valeur choisie est donc un bon
compromis.
6) Le système est invariant par translation selon Oy : la température ne dépend donc
que de x. La fonction T(x) est paire et périodique de période a (compte tenu de la symétrie
des lignes résistives par rapport au plan Ozy et de leur périodicité).
7) La démonstration est exactement la même que dans la question 1 du problème
3.11 : s’y référer.

1 1
8) La solution générale de l’équation différentielle — ----- -T(x) = ——Te s’écrit :
dx b b

T(x) = /Icosh — + 7? sinh + Te. La fonction T(x) étant paire, B = 0. En x = a/2, une

longueur / de pare-brise reçoit de la ligne résistive une puissance thermique PLl. Celle-ci se
sépare équitablement dans la vitre de chaque côté (voir figure suivante), donc
Pl
jQ{x = a/2~)exl- —~ (signe - car le transfert thermique se fait vers les x décroissants

\ Pi A . ,
du côté gauche de la ligne, d’où —lx = a/2 - L = — sinh d’après la loi de
’ 2e2 b
Fourier.

On en déduit

La quantité b représente la longueur caractéristique sur laquelle se produit le chauffage de


la vitre.
9) On a.PL = 200/15 = 13,3 W.nT1 et b = 12,2 mm. Le point le plus froid est l’endroit
le plus éloigné des résistances chauffantes, donc en x = 0 (modulo à).

—____ __ ------------------+ T
/ a \ 1e = 13,7°C.
2jhee sinh —
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 805

Le point le plus chaud se situe au niveau des résistances.

PjaX13,7°C) = 1,6.10'2 bar > Pvap, donc la buée disparaît.


10) On reprend la démonstration de la question 7 en se plaçant en régime variable. On
applique le premier principe appliqué entre t et t + dt à une tranche de pare-brise de
longueur l comprise entre x et x + dx : dU - ôQx + dQx+dx + 5Qair (approximation des corps
condensés : on néglige la variation de volume, donc pas de travail reçu). Cette tranche
possède une masse dm = peldx . Sa variation d’énergie interne vaut :

dU = dmcm (T(x, t+df)-T(x, t))~ dmcm — dt


dt
Par ailleurs, SQX = +jQ(x)eldt (transfert thermique reçu par conduction en x),
ôQx+dx =~jQ(x+dx)eldt (transfert thermique reçu par conduction en x + dx) d’où
P’
=---- —eldxdt . Par ailleurs, dQair=he{j'e—T{xyjldxdt (attention aux
ôx
signes). En injectant ces différentes expressions et en simplifiant par Idxdt, on obtient :

fXCm = + he^Te ~ ’
Ot OX
(yT
En utilisant la loi de Fourier projetée sur Ox : jo(x,t) = , on obtient bien l’équation
ôx
aux dérivées partielles indiquée par l’énoncé avec la diffusivité thermique (ou coefficient
de diffusion) D =----- déjà introduite à la question 5.

11) Il s’agit d’une décomposition en série de Fourier de la fonction périodique T(x).


La fonction étant paire, il n’y a que les termes en cosinus.
12) On injecte la solution proposée et l’on identifie chaque terme de la décomposition
(celle-ci étant unique).
4?r2«
F„(0 , d’où ^„(0 = exp
( a puisque F„(0)=l,
X U)

avec

13) Sur les quelques premières dizaines de secondes après l’extinction, la température
aux points les plus froids reste constante et seules les zones proches des résistances
refroidissent. Pendant cette première phase, il y a homogénéisation de la température au
sein du pare-brise. Cela correspond à la disparition de tous les termes oscillants dans
l’expression de T(x,t). La durée caractéristique de cette phase dure donc
806 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

1 a2
50 s (la fondamentale met plus de temps pour disparaître
M he 4tt2 ~4^2D
+D
pecm a2
que les harmoniques). On retrouve le résultat de la question 10 avec une estimation plus
précise du temps de diffusion. Dans une seconde phase, la température décroît
uniformément pour tendre vers Te (équilibre thermique avec l’air extérieur) du fait des
échanges conducto-convectifs. Le temps caractéristique de ce retour à l’équilibre vaut
min. Cette valeur correspond bien à l’évolution temporelle de la

température du pare-brise visible sur les courbes.

-
10.3 Régulateur de vitesse
’.............................. /. .... .......................................... F....

1) Lorsque la roue roule sans glisser sur le sol, la voiture avance simplement de 2æÆ à
^ttR +
chaque tour de roue, de durée T. La vitesse de la voiture vaut alors : V = , c’est-à-dire :

K(f) = 7?Q(Z) .

2) La loi de la quantité de mouvement appliquée à la voiture s’écrit :

dV
m---- = mg + N + F air + F m
dt
où N est la réaction normale de la route et Fm est la force de frottement exercée par la
route sur les roues avant (entraînées par le moteur). C’est cette force de frottement qui fait
avancer la voiture ! On projette cette relation sur Ox :
tZF
m^dt= Fpoids’x +Fair +Fm aV6C Fpoids’x = ~mgsina
On applique alors la loi du moment cinétique à l’essieu avant, assimilé à un solide, par
rapport à un point de Taxe de rotation, en projection sur cet axe, dans le référentiel lié à la
voiture, sachant que l’essieu n’est soumis qu’au couple exercé par le moteur et au moment
de force exercé par la route (les moments du poids et de la force exercée par le reste de la
voiture sont nuis car ces deux forces ont leur droite d’action passant par l’axe de rotation) :

— rr-
J dV
l—J----- 1 r
' r? T dFi
dou:7L.=
m
, que l’on reporte dans la loi de la quantité de
Ry dt J R R1 dt
mouvement pour obtenir la relation demandée :

__-—+F +F
dt R air poids’x

3) Evaluons le nombre de Reynolds pour un écoulement d’air, de viscosité


rjair = 10~5 PI et de masse volumique pair= 1,3 kg.nT3, * autour d’une voiture de taille
L = 1 m, roulant à V= 50 km/h.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 807

R --- = 2.106>10’
Rair
L’écoulement d’air autour d’une voiture est donc pratiquement toujours turbulent ! La force
de traînée s’exprime ainsi par la relation :______________

F. =--p.CSV2
air 2'^ X

avec un coefficient de traînée Cx constant.


t/r
4) La variation temporelle du couple s’écrit : — = -K(F(t) - Ko) . Lorsque la vitesse
dt
V de la voiture est inférieure à la vitesse de consigne, le couple exercée par le moteur doit

augmenter pour accélérer la voiture. Il faut donc imposer K > O de sorte que — > 0. De
dt

même, si V > Fo, on obtient — <0 et la voiture ralentit. Dès que la vitesse de consigne est
dt
atteinte, le couple moteur ne varie plus.

5) On pose: £ = V(t)-V0 (appelé signal d’erreur), de sorte que: V(t) = V0+£. La


force de frottement exercée par l’air s’écrit alors, à l’ordre 1 en £/V0 :

( Ÿ x
zo2 1 + —

i -
On pose ainsi : fi - PairFxS et on obtient : Fair ~ ~ (F-Fo) .
2
6) La loi du mouvement obtenue ci-dessus devient :

On dérive cette relation par rapport au temps (a étant constant) et on injecte la formule du
correcteur de vitesse :
—''I dJ2 _ _jjy _—(y_y\ d’où l’équation différentielle
R2 ) dt2 dt R
d2V /3V0 dV
T ' T V.
dt , J dt
m-\—-r
R2

7) On voudrait que la variation de vitesse pour atteindre la consigne soit la plus


rapide possible, sans cependant effectuer d’oscillations de part et d’autre de la consigne. On
cherche donc le régime apériodique critique, défini par | A = 0| :

IX2 4K
= 0 , ce qui impose
( 7Y R(m+i}
808 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

8) On se place à un instant t quelconque, la voiture étant sur la route montante. On


considère à présent J<ë:mR 2. L’équation différentielle vérifiée par la vitesse s’écrit,
compte tenu de la condition sur K obtenue précédemment :

d2V | 0VO dV | ]32v2 v fv2 v


dt2 m dt Am2 4m2 0
L’équation étant linéaire, la solution générale s’écrit :
HO=^B(O+^=7raw(O+7o
La solution sans second membre s’obtient en résolvant l’équation caractéristique :
BV B2V2 Y
r + —-- r + 7- °. = 0 soit encore : =o
m Am2
BV 1
dont l’unique racine vaut : r - ------ - = — en posant :
2m t

La solution sans second membre s’écrit donc : ^(0 - (A + Bt)e tlT, d’où la forme
générale de la solution : V(f) = (A+ Bf) e t/T +
On obtient les constantes d’intégration A et B grâce aux conditions initiales :
> à t = 0, 7(0) = Vo car la vitesse de la voiture n’a pas eu le temps de
changer, d’où : V(G) = A + Vo =V0, ce qui impose : A = O.

> on reprend l’équation du mouvement :

Pour t < 0, la voiture a la vitesse constante Vo sur une route horizontale, donc :
0 = -1 BV2 + -, c’est-à-dire : - = - -BV2
2 0 R R 2 0
(le couple moteur permet simplement de compenser les frottements de l’air)
Pour t = 0+, le couple n’a pas eu le temps de changer en abordant la montée :
1 I-"
m = —mg sin a — fiV^ 4— = —mg sin a d’où :
<=o 2 R
^lv-gsiaa

D’autre part: — = Be ‘ T-B—e t/T d’où: = B = -g sin a .


dt t Z=0

Finalement, le profil de vitesse s’écrit, à partir du moment où la voiture aborde la montée :

avec

dV
9) La vitesse minimale est obtenue lorsque — = 0 :
dt
dV . _t/T - 1^ = 0 ce qui impose :
— = g sm a e t=T .
dt
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 809

Celle-ci vaut alors :

^nin = E(r) = Eo ~gsin(a) re’1 = Eo -gsin(a)-— e-1


P^o
Avec les valeurs numériques proposées :
,-i
= Paircxs = °>78 kg.nT1, d’où : r = l,0.102 s et = -39 m.s i

Ce résultat est absurde car, en abordant la montée, la voiture s’arrêterait puis reculerait
jusqu’à atteindre une vitesse de 140 km/h... en marche arrière !!! En fait le temps de
réaction du régulateur est beaucoup trop long et le couple moteur ne permet pas de
maintenir efficacement la voiture sur la pente. En outre, avec un tel écart par rapport à la
vitesse de consigne Vo, le traitement fait plus haut n’est plus valable...
V -V ■ 2m
L’écart relatif maximal par rapport à la consigne vaut : 0 = gsina^2 e

1 PV2 e
Pour un écart inférieur à 10 %, il faudrait : m <---------2---- = 39 kg !
10 2g sin a

Cet asservissement n’est pas utilisable avec une voiture...

10) Avec cette nouvelle correction, on a cette fois : — = -À?(E-E0)-X’'—, que


dt dt
l’on reporte dans l’équation du mouvement pour obtenir la nouvelle équation différentielle :

</2e +^
m_ r_TZo+
R dt R R
que l’on écrit simplement :
t/2E „,rz dV K K o, a K'
dt2 dt R R ° RV0
La condition pour avoir un régime apériodique critique devient alors :
K ^,2e02
Am
et le profil de vitesse s’écrit :
E(O = ro-gsintz/e z/r avec

On peut comparer les temps de réaction : — - --------- — . En choisissant K' > 0


r' PVO
, on obtient bien |t’ < r| : le système d’asservissement répond plus rapidement que dans le
cas précédent.
Tz, TZ • 2m -1

La vitesse minimale vaut maintenant : E 'minin = K(J - g sm a-------


j jy e et l’écart relatif par

rapport à la consigne est maintenant réduit :


E0-E’min . 2m _! . 2m _j
—----- — = g sin a-------- e < g sin a------ e
Eo s P'V? s M
810 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Il reste à choisir K ' pour obtenir le fonctionnement souhaité.

11) On choisit : — = 100 = 1 + ——— d’où: K' = 99RfiV0 et B' = B + -^— = 100/7.
r' RpVü RV0

Numériquement : ^=87,7km/h et = 2,6%


^0

On trace l’allure du profil de vitesse sur le graphe ci-dessous :

Les valeurs obtenues sont tout à fait réalistes. Au début de la montée, la vitesse diminue, le
temps que le couple moteur augmente. Après une petite dizaine de secondes, la voiture a
retrouvé sa vitesse de consigne Vo.
12) On considère que la voiture monte à la vitesse constante Vo- L’équation du
mouvement s’écrit :
1 2 T
0 = -mgsina — BVn H—
2 0 7?
1 2
Le moteur doit imposer le couple : T = mgRsm.a + -^/3RV0 et donc fournir la puissance

1
mgRsina + ^-/77?K 02^Q = mgVQ sin a +-|/7K03.
mécanique : Pmoteur
2
1 3
On résout numériquement l’équation: -/?F0 + mS sin a^o ~ ^moteur ~ 0 • ^n prenant la

puissance maximale PmoteUr = 66 kW, on obtient : = 114 km/ h


Si la consigne était plus élevée, cela ne changerait rien : le moteur tournerait à plein régime
et la vitesse de la voiture resterait à sa vitesse maximale de 114 km/h. On aurait dans ce cas
un écart permanent de vitesse par rapport à la consigne.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 811

En fait, lors du changement de pente de la route, la puissance du moteur devient


temporairement plus grande que la puissance obtenue en régime stationnaire, afin de
corriger l’écart à la consigne le plus rapidement possible. Dans ce dernier cas, on atteindra
avant la puissance maximale du moteur et il faudra plus de temps pour rejoindre la vitesse
de consigne.
Les performances d’un système d’asservissement sont donc étroitement liées aux
performances du moteur lui-même, notamment sa puissance et son temps de réaction.

10.4 Projection d’eau d’une descente en


bûche
1) On écrit la conservation de l’énergie mécanique Em, puisque seul le poids travaille
(on néglige les frottements), le poids étant une force conservative, entre le début et la fin de
la descente :
1 2
Em ~ Ec + Ep,pes — este — Em^n^ai — 0 + tngH — Em^nai — wFq +0 , d dù

AN : on trouve Vo = 14 m.s'1 = 50 km/h.


2) Soyons francs : cette question est clairement hors-programme, puisqu’elle traite le
cas d’un système ouvert en régime non stationnaire et un écoulement à trois dimensions
alors que le programme officiel de CPGE (filière MP-PC-PSI-PT) se limite à un système
ouvert en régime stationnaire et un écoulement unidimensionnel. Dans le cadre d’un parc
d’attractions, on peut bien se permettre une question hors-programme (mais pas dans le
cadre d’un sujet de concours !).
On raisonne dans le référentiel terrestre entre deux instants t et t+ dt. En notant (S) le
système ouvert formé par la bûche et l’eau située sous sa partie avant (en pointillé sur le
schéma), on définit le système (S*) fermé qui :
• à la date t, est formé de (S) et de la masse dme d’eau qui rentre dans (S) entre t et t+dt,
• à la date t+dt, est formé de (S) et de la masse dms d’eau qui sort de (S) entre t et t+dt.

système (S*) à t = système (S*) à t + dt =


(S) en pointillé + dme en gris (S) en pointillé + dms en gris

O L l
x
812 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On applique la loi de la quantité de mouvement au système (S*) projetée sur l’axe Ox :

- Fx,pression °ù désigne la composante horizontale de la résultante des

forces de pression de l’air et de l’eau entourant (S*). Seule l’eau située sous l’avant de la
bûche est en surpression, mais elle fait partie de (S*) de sorte que l’on puisse considérer
que les forces de pression autour de (S*) se compensent selon l’horizontale : Fx>pression = 0.
Par ailleurs, px(s*)(t) = Px(S)(f) + dme x 0 ~ MV(f) puisque la masse dme est immobile dans
le référentiel terrestre et que l’on peut négliger la masse d’eau située sous l’avant de la
bûche devant la masse A/de la bûche.
dms
De même, px(S*^t + dt) = MV(t + dt) +
T
Pour connaître la vitesse d’éjection de l’eau par la bûche dans le référentiel terrestre, on
effectue une loi de composition des vitesses :
Véj- ~ Véj/bûche+Vtt + • Or l’énoncé indique que Véj-/bûche est perpendiculaire à Ox. D’où
vx,éj,g=vx,éj,d=v(t+dtY

Le système (S) n’accumulant pas de masse, on a nécessairement dms = dme. Puisque


dme = plhVdt, la loi de la quantité de mouvement à (S*) devient :
Px(S*)(t + dt)-Px(S*)(f) = MdV_ + y^yÿ + =
dt dt

La quantité dt étant un infinitésimal, on obtient l’équation différentielle

La loi de la quantité de mouvement appliquée à la bûche seule selon Ox s’écrit

M---- = Feau^bûche- L’eau exerce bien sur la bûche une force de trainée selon Ox de la
dt
forme - plhV2.
......................................... dV plh J ,
3) On effectue une séparation des variables : —y = —> QU1 s mteSre en :

^-t + C. Or, à t = 0, V= Vo, d’où C = ——


On a donc
V M Vo
M'

dV _ plhrf Vo
La décélération initiale de la bûche vaut avec
dt M t

4) Si la bûche flotte sur l’eau, la poussée d’Archimède compense son poids. D’où
K2 -------- 3
plhL -M. On en déduit t = — . La décélération initiale vaut alors -V- = 96 m.s , c’est-
L ----------
à-dire de l’ordre de 10g ! Le freinage est beaucoup trop brutal. Cette valeur de décélération
peut provoquer de graves séquelles pour l’organisme. La bûche doit absolument être
« soulagée » par des rails pour diminuer le freinage de l’eau.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes liiultichapitres 813

plhVl 2Mg _ M
5) On désire avoir - 2g, d’où = 4 cm
M fdv£ ~ /JlH
6) En négligeant les frottements de l’air, les gouttes d’eau effectuent une chute libre
(vol parabolique) après leur éjection par la bûche. La loi de la quantité de mouvement
appliquée à une goutte d’eau dans le référentiel terrestre s’écrit simplement :
dvgoutte
mgoutte = mgoutté ’ relation que l’on projette sur la verticale ascendante Oz :
dt

—z’8°utte = -g , qUi s’intégre en vz OttZte(Z) = -g/ + C . On considère une goutte


dt
éjectée à la date t’: d’après les hypothèses de l’énoncé, elle part de la bûche avec une
vitesse E(L) faisant un angle a avec l’horizontale. Donc vz,goutt^') = ^)sina. On en
déduit vz gout(/t) = V(t')sina — g(t — t'). Puisqu’il s’agit d’une chute libre, nous savons que
la goutte d’eau retombe dans le bassin lorsque sa vitesse verticale sera l’opposé de'sa
vitesse initiale (pour le démontrer, on peut déterminer z(t) puis résoudre z(t”) = 0 ou bien
utiliser la conservation de l’énergie). Donc la goutte d’eau retombe dans le bassin à la date
„ , 2F(Z')sintz
t ’ ’ telle que vz> go«^") = -^')sma,d’où Z"= t'+---- —------
g
7) On désire que les gouttes d’eau retombent toutes en même temps. On impose donc
dt" 2 sin# dV
que t” ne dépende pas de t’, c’est-à-dire que — = 0 = 1 +--------------. Il faut donc que la
dt' g dt'
g
bûche subisse une décélération constante égale à . Par exemple, pour un angle
2 sin a
d’éjection de 45° (ce qui semble être le cas sur la photo du début d’énoncé), la décélération

doit valoir « 0,7g.


•v 2
LdhV1
8) La décélération de la bûche sur rail vaut-------- . Or la vitesse de la bûche vaut
M
J?
V(t) = V0-----------1 . Pour exprimer h en fonction de l’abscisse x, il faut connaître
2 sin a
P- 2 2 2 S
l’équation horaire de la bûche : x(i) = f0Z---------- 1 . On a donc V = V0--------- x . La
4 sin a sin a
hauteur du rail en fonction de l’abscisse x doit donc être de la forme :

L/.A ... MZ
hÇx) — , y
2sin(aW E02---- x
f sintz J

La profondeur des rails doit donc augmenter avec l’abscisse x afin que la bûche subisse une
décélération constante. A noter que h devient très grand (plus besoin de rails) quand la
bûche est presque arrêtée, c’est-à-dire au bout d’une distance de l’ordre de
814 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

K2 sin a . .
%arrêt ~ 14 Hl dans le cas où a = 45°. La valeur trouvée semble tout à fait
g
réaliste.

10.5 Puissance d’un sèche-cheveux


............................................................ ............................ ‘ - ' ............................ ' - --- - •- ■- :

Il faut dans un premier temps calculer la vitesse d’entrée VE de l’air dans le sèche cheveux.
On raisonne sur le schéma suivant en se plaçant en régime stationnaire. On note S la section
d’entrée et de sortie (identique) du sèche-cheveux. En régime stationnaire, il y a
conservation du débit massique. En notant // la masse volumique de l’air,
Dm,E - - Dm,S ~ PsVS$ . Puisque la température de l’air augmente à la traversée
du sèche-cheveux, sa masse volumique varie. En assimilant l’air à un gaz parfait, on peut
écrire = ^air^E et u? = airPs . q faut jonc esqmer ]es pressions pE et ps en entrée
£ RTe RTs

et en sortie du sèche-cheveux.

Compte tenu de l’allure des lignes de courant, on peut dire que ps ~ pA (sinon, il y aurait un
gradient de pression et l’air n’aurait pas une trajectoire rectiligne). Dans la zone entourant
A, on peut considérer l’air quasiment au repos, la pression étant égale à la pression
atmosphérique pQ. Par ailleurs, on applique la relation de Bernoulli entre les points O (situé
loin en amont du sèche-cheveux) et E en considérant l’écoulement d’air parfait et
incompressible (cette dernière hypothèse étant légitime puisque l’air n’est pas encore
chauffé entre O et E : pE ~ po) :
pz-2
— + —— - + —. Le point O étant loin du sèche-cheveux et compte tenu de
Ao 2 Ao 2
l’évasement des lignes de courant, on peut considérer la vitesse en O quasi-nulle. D’où

Pe ~ Po

PqTe
En combinant la loi des gaz parfaits en entrée et en sortie, on a Ps =
Pe?s
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 815

En utilisant les trois relations encadrées, on aboutit à l’équation implicite permettant de

déterminer VE : VsPqTe . Cette équation peut être résolue de

manière numérique. On peut également l’approximer en supposant que la dépression


1 2
engendrée à l’entrée du sèche-cheveux est faible, c’est-à-dire que — pQVE « p(). On a
2
T>
alors VE Vs ■ Avec TE = 293 K et Ts = 393 K, on a |Fg=0,75 Vs = 45 km/h|. Avec
7c
po = 1,3 kg.m'3 (masse volumique de l’air à température et pression ambiante), on vérifie a
1 9 S
posteriori que — PqVe = 100 Pa «p$ = 10 Pa.
A partir du système fixe et ouvert (S) correspondant à l’air contenu dans le sèche-cheveux,
on introduit le système (S*) fermé et mobile qui :
- à la date t, est formé de (S) et de la masse dmc d’air qui rentre dans (S) entre t et t+dt,
- à la date t+dt, est formé de (S) et de la masse dms d’air qui sort de (S) entre t et t+dt.
On applique la loi de l’énergie cinétique au système (S*) entre les dates r et t + df.
+dt) Ec(s*y(t) dïVpressjon+fifVfJéiiCe_tair.

^c(5*)(0 = ^c(S) (0 + “ dmeVE et Ec^(t + dt) = E

s’est placé en régime stationnaire, Ec(^(t + dt) = Ec^(t) et dms =dme -Dmdt. Le travail
des forces de pression en amont vaut dWpreSsionamont~+PEEVEdt, celui en aval vaut
dWpressioriavai = -psSVsdt . Enfin, dWhélice^air = Pmécadt . On en déduit la puissance
mécanique fournie par l’hélice à l’air :___________

Pmeca
.

Compte tenu de ces valeurs, la formule peut s’approximer par Pméca ~ Povs ~VE)S }
puisque pE ~ p0.
Pour calculer la puissance thermique dégagée par le moteur et les résistances chauffantes,
on applique le premier principe au système (S*) :

Par le même raisonnement précédent, U^(t+dt)-U^(f) = Dmdt{ps-uE) en régime


stationnaire, où u représente l’énergie interne massique de l’air. L’air étant considéré
5 R
comme un gaz parfait diatomique (diazote et dioxygène), us-uE =--------- (Ts -Te). Avec
816 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

SQsèche-ch-^air ~ et en utilisant l’expression de PméCa, la puissance thermique Pth


fournie à l’air par le sèche-cheveux a pour expression :________________________
Po Po
^Ps Pe J

AN : On trouve |Pffle'ca = 0,5 kW| et pth = 1,3 kW|. Le sèche-cheveux consomme donc une
meca
puissance de 1,8 kW. Pour information, la notice technique indique 1,6 kW, d’où un écart
de l’ordre de 10 %, ce qui est satisfaisant puisque les valeurs fournies par l’énoncé (vitesse
et diamètre) ne sont sûrement pas données avec un meilleur niveau de précision.

10.6 Origine du jet stream


1) La pression varie selon la latitude. On peut ainsi représenter localement les lignes
isobares comme des droites parallèles à ex. Le gradient horizontal de pression est dirigé des
faibles pressions vers les hautes pressions, c’est-à-dire dans l’hémisphère Nord du Nord
vers le Sud (selon -e ). Les particules de fluide de volume dr subissent alors la résultante

des forces de pression dF = -grad P dr, dirigée selon +ev , comme représentée sur le
schéma ci-dessous :

lignes isobares
y
basse pression 7
grad P

f...............

haute pression
Z 0..... ......... X
2) On applique l’équation d’Euler à une particule de fluide dans le référentiel
terrestre non galiléen :

=pG-gro7P+/te+/fc

où G est le champ local de gravitation exercé par la Terre et fie et fic sont les forces
volumiques d’inertie d’entraînement et de Coriolis, c’est-à-dire :
> pour la force volumique d’inertie d’entraînement : fie = ~pae
> pour la force volumique d’inertie de Coriolis : fe - -pac = -2pQ. /\ v
La force d’inertie d’entraînement est la force centrifuge due à la rotation de la Terre sur
elle-même. On la rassemble généralement avec la force de gravitation pour former le
poids : plG-a^dr = pgdr, où g est le champ local de pesanteur.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 817

On obtient finalement :

La force d’inertie de Coriolis rajoute un terme dans l’équation d’Euler qui va dévier les
particules de fluide. C’est cette force de Coriolis qui explique les enroulements des masses
d’air autour des dépressions et des anticyclones, et qui explique aussi en partie la formation
des ouragans.
3) Pour l’atmosphère au repos, l’équation d’Euler devient :

0 = Pg - gradPrepos, soit en projection sur ez : dPrepos = -pgdz

Or pour un gaz parfait, la masse volumique dépend de la pression : p = . On aboutit

alors à l’équation différentielle :


dPrepos Mg p _
dz RT0 repos
On intègre entre z = 0 et z, pour obtenir le champ de pression dans l’atmosphère :
Z
prePoAx’y’z)=p0e H avec H = —— = 8,4km
Mg
La hauteur H de l’atmosphère est telle que H« RT, c’est une couche très fine qui entoure
notre planète.

4) Par définition du nombre de Rossby : Ro = , c’est-à-dire, en ordre de


\2pPl av

grandeur : Ro soit encore :


2p£lU

5) La vitesse de rotation de la Terre vaut : Q = — = 7,27.10 5 6rad.s 1


T
> Pour la vidange d’une baignoire, on considère : L = 1 m et [7= 1 m.s-1, ce
O

qui donne un nombre de Rossby Ro = 7.10 » 1


> Pour l’écoulement d’air atmosphérique : L = 103 km et t/= 50 km/h, d’où
un nombre de Rossby Ro = 0,1 « 1
Dans le cas de la vidange de la baignoire, l’écoulement est dominé par la convection et,
contrairement aux idées reçues, la force de Coriolis est parfaitement négligeable et n’est pas
la cause de la mise en rotation de l’eau. En revanche, dans un écoulement d’air
atmosphérique, la force de Coriolis l’emporte sur la convection !
O

6) On se place en régime stationnaire — = 0. Avec Ro« 1, l’équation d’Euler se


dt
simplifie en : 0 - pg - gradP -2pQ. a v
On introduit la pression de l’atmosphère au repos P(x,yp) =p(x,y,z) + Prepos(x,y,z) :
0 = pg - gyadp - gradPrepos - 2pQ a v
818 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On a vu précédemment que pour l’atmosphère au repos : 0 = pg - gradPrepos.


Il reste finalement :
0 =-g/Wp-2/?Q a v

7) Avec l’égalité: lp£l av = -gradp, on constate que le vent géostrophique est


cette fois orthogonal au gradient de pression : le vent géostrophique souffle le long des
lignes isobares. On peut préciser le sens de déplacement selon que l’on soit dans
l’hémisphère Nord ou l’hémisphère Sud :

Hémisphère Nord
y
basse pression
v
.. .............. .............>
grad P

ir

haute pression
z& •>
x

Hémisphère Sud
y ♦
haute pression
v
j k......................

... grad.P.

basse pression
z& +■
x

Le vent géostrophique est dirigé dans le même sens, que Ton soit dans l’hémisphère Nord
ou l’hémisphère Sud, ce qui explique le schéma des vents à l’échelle de la Terre présenté
dans le document sur le courant-jet.

8) La vitesse de rotation de la Terre admet une composante selon ey et une

composante selon ez en fonction de la latitude 2 du lieu :

Q = Qcos A ey + Qsin A ez

On considère une vitesse des vents dirigée selon les lignes isobares : v = Vex . La
projection de la relation 2/?Q a v = -gradp sur ey donne simplement :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 819

1 dp
2/?JzQsin2 = soit encore :
dy 2pKQsin dy

Pour A = 45° de latitude Nord, on peut estimer le gradient de pression à l’aide du graphe
fourni (quasi-linéaire). A la surface de la Terre : AywT^AA . Ainsi, en considérant les
valeurs de pression en A = 30° (1 035 hPa) et A = 60° (995 hPa) :

On obtient ainsi : L-lOm.s1

La vitesse du vent géostrophique est de l’ordre de 40 km/h en moyenne. Cela correspond


assez bien aux mesures faites dans l’atmosphère. Concernant le jet-stream, la structure
locale de l’atmosphère, et notamment le profil vertical de température, va renforcer la
vitesse des vents et lui donner ses caractéristiques si particulières.

10.7 Champagne ! partie 1 .......... ........ ’........... —

pco2
1 CO-, i r A 1 -3
1) D’après la loi de Henry: PCOi =He c; d’où: c,:=——— = 15,4 kg.m .Lorsque
He

l’on ouvre la bouteille, la pression en CO2 à la surface libre chute brutalement à a pression
partielle de CO2 dans l’atmosphère, soit environ 0,037 % de la pression atmosphérique.
D’après la loi de Henry, la concentration en CO2 à l’équilibre est alors très faible :
p
ce9 - - 7,1-lû-4 kg.m3. Pour atteindre cette concentration d’équilibre, il s’opère un

dégazage brutal du CO2 de la bouteille.


La quantité de CO2 contenu initialement dans la bouteille de volume f* - 75 cl vaut :
c.V
nco =------ — = — ' b - 0,26 mol
mCO2 mCO2
2 Af m. M,

co2
d’où le volume de gaz (à To = 293 K etP0 = 1,0.105 Pa) : V = = 6,3L .

2) On peut déterminer la pression dans un verre de hauteur typique h = 10 cm. Au


niveau de la surface libre, la pression dans le liquide est la pression atmosphérique :
PÇiw;/ = • Au fond du verre, la pression est donnée par la loi de l’hydrostatique :
Pfond =Po+ PZh ■ La variation relative de pression entre la surface et le fond vaut alors :

On peut donc négliger la variation de pression due à la pesanteur et considérer que la


pression vaut Po dans tout le liquide.
820 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

3) D’après la loi de Laplace-Young, la pression d’équilibre dans la bulle vaudrait :

Pu=Pa+ — =^+“=95bars !
r r
La pression à atteindre pour former cette bulle au sein du liquide est beaucoup trop grande,
c’est pourquoi la nucléation homogène n’est pas facilement réalisable.
4) On reprend la loi de Laplace-Young pour évaluer l’écart de pression entre
l’intérieur et l’extérieur de la bulle :

^,-^=~=9,4.102Pa
r

Cela correspond à un écart relatif : ---- - = 0,9 % . On peut ainsi considérer que la

pression à l’intérieur de la bulle vaut simplement Po et négliger le phénomène de tension


superficielle. La bulle étant uniquement formée par le dégazage de CO2 présent dans le
liquide, il s’agit en fait d’une pression Po de CO2 !
5) On applique la loi de Henry dans le liquide, au voisinage de la bulle, où la pression
en CO2 vaut Po La concentration en CO2 près de la bulle vaut ainsi :

c = ^- = 1,9 kg.m’3

On constate que c<c0=c/ = 15,4 kg.m 3. Il existe donc un gradient de concentration en


CO2 entre le liquide et le voisinage de la bulle : le CO2 va alors diffuser du liquide vers la
bulle qui va grossir au cours du temps. La concentration c0 en CO2 dans le liquide va ainsi
diminuer au cours du temps. L’effervescence s’arrête dès lors que ce gradient de
concentration disparaît. La concentration dans le liquide est alors égale à celle au voisinage
de la bulle : cœ=c — 1,9 kg.m”3. Le reste du dégazage se fera par la surface libre.

6) La masse de CO2 qui traverse une surface dS pendant dt s’écrit :

<^mco2 ~~ J co2 dSdt

Cette masse vaut aussi : dmco^ = McadnCOi où dnco^ = jndSdt. On en déduit la relation
entre les densités de courant massique et de courant particulaire :
J co2 ^co2 Jn

La loi de Fick pour la diffusion de particules s’exprime par : jn --Dgcadn . On peut


aussi l’écrire: j co =-MCO D gtad n =-D gtad c où c — MCCkn est la concentration
massique en CO2.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 821

c — c —*
7) Avec un gradient de concentration constant, on peut poser : jco = -D—---- er ,

que Ton identifie à jca - -K(c0 -c)er , si bien que :

8) Le courant massique diffüso-convectif s’écrit: Jtot =K(c0-c) , tandis que le


courant de diffusion sur une distance caractéristique L vaut, en ordre de grandeur :
Jdtff = ||_jD &ad cll ~

itot
Le nombre de Sherwood vaut donc Sh - soit : (en
D

prenant L = 0,5 mm le diamètre d’une bulle). On peut ainsi considérer que Sh » 1, c’est-à-
dire : jdiff jtot = jdiff -I- jcow . Le transport de CO2 au voisinage de la bulle en mouvement
est donc dominé par la convection.
9) La variation de masse de CO2 contenu 2 dans la bulle pendant la durée dt est due au
transfert de particules à travers la surface 47tf de la sphère de rayon r :

mCÛ2 (t + dZ) - mCOi (f) = jCOi Wdt, d’où :

10) L’équation d’état des gaz parfaits appliquée au CO2 dans la bulle de rayon r
s’écrit :

4 3
RT d’où : mCOï = — Tir ----- -—
3 RT
On reporte cette expression dans le bilan précédent, pour obtenir :
dr__ ■ RT
dt ~Jc°> Mcofi

On intègre alors en considérant un rayon r0 à l’instant initial (car dans le processus de


nucléation hétérogène, il existe une bulle au départ, piégée dans les fibres), le courant
massique de particules jco étant supposé constant sur la durée d’évolution d’une bulle :

KO = r0+jCO1
MCOP.
Le rayon de la bulle augmente linéairement avec le temps.
11) A l’aide des données expérimentales, on trace le rayon r de la bulle en fonction
du temps :
822 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

L’évolution linéaire du rayon de la bulle avec le temps est bien vérifiée expérimentalement,
ce qui confirme le modèle proposé. Une régression linéaire permet d’obtenir la pente de la
droite : « = 1,35.1 (T4 m.s-1 (avec une incertitude relative de 7 %). On identifie cette pente
avec celle obtenue avec le modèle, pour en déduire le courant massique de CO2 à travers la
bulle, avec la même incertitude relative de 7 % :______________
c 1 r\~4 i

Jco 2 =a R2-— = o2,5.10 kg.m“2 .s ~~1

D’autre part : jco =K(c0 -c) , d’où la concentration en CO2 dans le liquide au moment
de l’expérience :
_ o
(avec une incertitude de 0,1 kg.m )

La concentration en CO2 dans le liquide environ 15 minutes après l’ouverture de la


bouteille a déjà bien diminué par rapport à la concentration initiale, ce qui explique que
l’effervescence s’atténue avec le temps.

12) La bulle est soumise à son poids mg , à la résultante des forces de pression,
assimilée à la poussée d’Archimède Tï = -m* g (avec m* la masse de liquide déplacé) et la
force de traînée, donnée par la formule de Stokes F = -bnr/ry.

On compare le poids et la poussée d’Archimède en évaluant leur rapport :


mg m _ Pco2 MqoPo
= l,9.10“3 «1
m* g m* p RTp
On peut donc négliger le poids de la bulle devant la poussée d’Archimède.
jn* m*
13) La masse de la bulle vaut à présent m-\----- « —, d’après les ordres de grandeur
évalués précédemment. La bulle équivalente apparaît ainsi plus lourde, puisqu’elle met en
mouvement le liquide autour d’elle. On applique alors la loi de la quantité de mouvement à
la bulle :
m* dv ,
-------- = —m g — bnrjrv, que l’on projette sur
2 dt
dv2
dt
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 823

14) On suppose que r est constant. On écrit l’équation du mouvement sous la forme :

dv„ v, v,- pr2 etV]im = 2£^


—- + —= avec T - —-----
lim n
dt T T 977 9 7
t est le temps caractéristique d’évolution de la vitesse de la bulle.

Numériquement, en prenant r - 0,25 mm, on obtient : r — 4,3.10 3 S.


Ainsi r est bien plus petit que le temps d’évolution du rayon de la bulle (de l’ordre de 0,1 s
d’après le graphe précédent), si bien que l’on peut considérer que la bulle atteint sa vitesse
limite avant même que le rayon de la bulle ait le temps de changer de manière significative,
2 O
d’où U =vIim- =- — —— . Ceci étant valable à chaque instant, on obtient la vitesse de la
7
bulle à l’instant t :
W = |—r’».
9 77
dz dz dr 2 pg . ,, , dr
15) On a : vz
dt dr dt 9 r] dt
. . dz 2 pg ? . y , ■
Ainsi : — = —-T-2-r . On mtegre cette équation entre r0 et r, de sorte que :
dr 9 rja
. / 3 3 \
z(r)-z(r0) = 2pg (Z '"____ ro
9 T]a 3 3 ?

En prenant z(r0) - 0, on obtient ainsi z(r) = ar3 + /3 avec a-2 pg


. La position de la
21 r/a
bulle varie linéairement avec r3. On peut ainsi exprimer la position de la bulle au cours du
temps sous la forme : 2(0 - ^(ro + at)3 + fl

16) A l’aide des données expérimentales, on trace z en fonction de r3 :

La relation est bien linéaire aux incertitudes près, comme le prévoit le modèle étudié. Une
régression linéaire permet alors d’obtenir la pente de la droite :
a = (1,8 ±0,4) m-2 (soit une incertitude relative de 24 %).
824 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On déduit de cette pente la valeur de la viscosité du champagne :

7 = — — = 2,8.10~3 PI
27 aa___________
L’incertitude relative sur cette valeur s’exprime en fonction des incertitudes relatives sur a
et sur a :
A77
= 25 %
77
On retrouve le bon ordre de grandeur pour la viscosité du champagne, tabulée a
7 = 1,6.1(T3 PI. L’incertitude obtenue, relativement grande, provient de la difficulté à
mesurer le rayon des bulles avec précision. Une prise de vue rapprochée avec une caméra
ultra-rapide permettrait de meilleurs clichés.
D’autre part, on peut caractériser le régime d’écoulement du liquide autour de la bulle en

évaluant le nombre de Reynolds, défini par où U est la vitesse de la bulle dans


7
l’écoulement et L la taille caractéristique de ’écoulement (ici le diamètre de la bulle).
On trace alors la position de la bulle au cours du temps :

On estime graphiquement la vitesse U de la bulle en mesurant la pente de la courbe :


U = 60.10"3 m.s’1.

En prenant L = 2r = 0,5 mm, le nombre de Reynolds vaut : 7?e=2.101


On constate que ce nombre de Reynolds est un peu élevé pour pouvoir supposer
l’écoulement laminaire autour de la bulle (obtenu lorsque Re < 1 ). Ainsi la formule de
Stokes n’est en principe pas tout à fait valable dans cette situation, ce qui explique
vraisemblablement les écarts observés.
Cependant, le modèle proposé, bien que basé sur quelques approximations simples, rend
bien compte des résultats expérimentaux et permet d’obtenir un ordre de grandeur pertinent
de la viscosité du champagne.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 825

10.8 Désintégration d’un noyau atomique


1) Chaque proton va subir au départ une force radiale de la part des autres (voir
justification plus loin). Ces forces étant toutes égales en norme (invariance du système par
rotation autour du centre O), ils vont tous acquérir une vitesse radiale identique en norme et
vont donc bien se trouver sur une sphère de rayon a(t) augmentant au cours du temps.
Soit un proton en un point M. Puisqu’il y a un grand nombre de protons, on peut considérer
que tout plan contenant la droite OM est un plan de symétrie. Donc B(M), devant être
perpendiculaire à tous ces plans, est nécessairement nul. Par ailleurs, E(M) doit appartenir
à tous ces plans, il est donc radial. L’invariance de la distribution des protons par rotation
autour de O permet d’écrire E(M) = E(r)ür.

2) On applique le théorème de Gauss à une sphère (S) de rayon r : où


£o
Qint représente la charge totale contenue à l’intérieur de (S). Si r> a(f), la sphère (S)
englobe l’ensemble des protons, donc Qint = Ne. Par ailleurs, le vecteur surface dS à la
surface de la sphère (S) est colinéaire au champ électrique (puisque tous deux radiaux),
d’où JÊ.dS = JEdS - £'(r)4^r2 puisque le champ électrique est uniforme sur la sphère de
(5) (5)
Ne
rayon r. On a donc E(M) =------- -Ür si r > a(0

Si r < a(f), la sphère (S) ne contient aucun proton, donc Qint = 0, d’où É(M) = Ô si r < a(t)

3) Considérons un des protons, par exemple celui représenté en gris sur la figure. Le
champ qu’il crée E^ côté extérieur est l’opposé du champ Eint qu’il crée côté intérieur (à
la même distance). Or le champ créé par l’ensemble des protons est la superposition du
826 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

champ créé par le proton et du champ Eautres créé par les autres protons. En écrivant cette
superposition côté intérieur et côté extérieur, on a donc :

E{r ci ) Eint + Eautres et E(r a ) E^+E^^.


Puisque E^^-E^ et que Eautres ne subit pas de discontinuité entre l’intérieur et
l’extérieur (car, en l’absence du proton grisée, il y a un « trou » dans la sphère des protons),
F É(r = a+} + È(r = a ) Ne
on aboutit bien à autres ---------- 2U'
&7t£0a

4) On applique la loi de la quantité de mouvement à un proton de masse m dans le


référentiel terrestre supposé galiléen. Puisque le champ magnétique est nul, le proton subit
uniquement la force électrique de répulsion des autres protons.

dv _ Ne2
m—■ = +eE . Projeté sur ur, on obtient donc =+
dt 8tt£q<7 (r)
5) On multiplie l’équation par à{f) puis on intègre par rapport au temps.
Ne2 a(0 +- 1 -2zx Ne2 ( 1 ï
ma{f)a(t) =--------- ~~ donne apres intégration : — ma (t) =----- - + C.
a (t) 2 h l «(Oj
Ne2
A t = 0, a-aQ et <â = 0 (vitesse initiale nulle) d’où C =--------- . La vitesse d’éjection à
8^f0<70

l’infini ( a -» oo) des protons vaut donc Véj = , d’où Véj = e

6) Compte tenu de l’expression de ri(t) , la vitesse ne varie plus de manière


significative si a » a0. La vitesse Véj est donc acquise sur une distance de l’ordre de aQ, et

235
7) L’uranium 92U possède N =92 protons. En les imaginant répartis à la surface
d’une sphère, celle-ci possède un rayon a0 tel que 4tzzz0 = N*4r ton s’ils sont agencés en
structure carrée (de côté 2rproton pour qu’ils soient collés les uns aux autres). On trouve alors
a0 = 5 fm, Véi = 5.107 m.s'1 et r= 10' s.
8) Dans une centrale nucléaire, la fission d’un noyau d’uranium est provoquée par le
bombardement d’un neutron. Le neutron incident permet de casser le noyau et le scinder en
des noyaux fils et des neutrons (provoquant ainsi une réaction en chaîne). Il est très
hasardeux d’identifier directement la vitesse d’éjection calculée précédemment à celle des
neutrons (ceux-ci n’étant pas chargés !), mais ces derniers étant entrainés par les noyaux
chargés positivement, il n’est pas étonnant de trouver le même ordre de grandeur de vitesse.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 827

10.9 Lentille à focale commandable


1) On obtient une lentille sphérique de focale -f en accolant deux lentilles
cylindriques de focale -f orientées à 90° Tune de l’autre. Sachant que deux lentilles
sphériques accolées, de focale f et sont équivalentes à une seule lentille sphérique de
focale féq telle que —!—= —+ — (on additionne les vergences 1/^), on rajoute à la
féq f fi
suite de deux lentilles cylindriques divergentes à focale variable -f une lentille sphérique
convergente de focale fixe f0. On obtient bien une lentille sphérique de focale variable qui
est convergente dès lors que f<f
2) L’œil est un parfait exemple de lentille sphérique à focale variable. L’Homme peut
augmenter la vergence de l'œil par variation de celle du cristallin en commandant la
contraction des muscles ciliaires. La contraction de la pupille ainsi engendrée permet
l’accommodation, c’est-à-dire la mise au point sur des distances variables (du ponctum
proximum à l’infini). A noter que le système proposé ici permet de faire varier la focale
beaucoup plus rapidement que l’œil.
3) La couche de germanium étant soumise de chaque côté à une différence de
potentiel, chaque moitié de la couche est traversée par un courant d’intensité I avec
I = Jj.t/S (voir figure suivante).
section

L’épaisseur eGe de la couche étant très faible et le système étant de grande dimension selon
Oz (longueur L), on peut considérer que le vecteur densité de courant est uniforme sur une
section. D’où I = j(x)eGeL . La section eGeL étant la même quelque soit l’abscisse x, et le
courant I étant le même en régime stationnaire, on en déduit que j est uniforme pour x > 0
d’une part, et x < 0 d’autre part. D’après la loi d’Ohm locale j=YGeE > YCe étant la
conductivité du germanium, le champ électrique est donc uniforme de part et d’autre de la

couche. Puisque E =----- ~ux ici, on en déduit que VGe(x) est une fonction affine (de la
dx
828 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

forme ax + b) pour x>0 d’une part, et x<0 d’autre part. Les conditions aux limites
EGe(x = 0) = 0 et EGe(x = ±<7/2) = /z0 permettent de déterminer a et b et l’on
2x
obtient VGe (x > 0) = Ko et qui peut s’écrire de manière plus
~d

compacte

4) Dans un condensateur plan, le champ électrique est perpendiculaire aux armatures,


donc ici E = E(x, y)ûy . Le PLZT étant neutre, l’équation de Maxwell-Gauss s’écrit ici
SE 0
- — . On en déduit que E - E(x)u . On calcule la circulation du champ
Sy
B
électrique entre A et B :J
A

champ électrique dans le PLZT vaut E = - uv .


e zi
2tt
5) Le retard de phase le long du rayon lumineux entre S et M vaut (poc -—-(SM).
A
Le milieu de propagation n’est pas précisé, on suppose qu’il s’agit du vide ou de l’air,
1 f xY^
assimilé à du vide. Donc (SM) = SM = ^[f2 à
ft 1 + -
Af)—
7

/+—
J r\ r
Z 2/J-

6) Le retard de phase subi par un rayon traversant la pastille de PLZT de A à B vaut


Q
2k f 1 3 2
(p(x) = —(AB) - — ndy .Or n = n0 +—n0RE et les calculs précédents ont montré que
Z Z * 2
o
le champ électrique ne dépendait que de x, il en est donc de même pour l’indice n du PLZT.
On en déduit :

2k (
2K 1 1 n ( 1 3 V2 4x2^
Ç’(x) = — 0RE(x)2 e = ■2k
I «o + ~ n3 e
Z ZZ ( 2 e2 d )

7) En sortie de la lame, le plan y = e n’est plus une surface d’onde puisque la phase
de l’onde, dépendant de x, n’y est pas uniforme. La dépendance du retard de phase <p(x) par
rapport à x étant la même que celle de (pocfa) (dépendance en x2), l’onde en sortie a la
structure d’une onde cylindrique divergente. En identifiant les coefficients en x2 (les termes
constants n’ayant aucun effet sur la forme de l’onde), on en déduit que :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 829

,, , f ed2
2 e dt*2 J min• ’
2f “ 4„03ÂK02

8) AN : avec Fo = 300 V, on trouve ymin = 95 cm|. La lentille ainsi créée est donc
faiblement divergente. Pour diminuer fmin, on peut augmenter la tension Ko appliquée aux
électrodes. Cependant, il ne faut pas que le champ électrique dans le PLZT atteigne la
valeur seuil du champ disruptif, sinon le PLZT devient conducteur et un éclair traverse la
pastille, détruisant la cellule (le courant très élevé entraînant l’évaporation des couches
métalliques formant les électrodes).

'' • :t
10.10 Circuits électriques domestiques
1) La résistance du conducteur cylindrique s’écrit : R - —r

2) Numériquement : 3?-l,1.102Q.

2
La puissance dissipée par effet Joule vaut : P - PI" = 2,8 W

3) La puissance volumique libérée par le câble vaut simplement :


P RI2 , + Z2
Ao/=-i7 = —T7’cest'a-dire: Pw/ =
V 7ia L Zc»^2)2

On reconnaît l’expression de la densité volumique de courant j, de sorte que :


f _ . _
pvol = — = j.E avec j = yCuE (loi d’Ohm locale)
Ycu

4) En régime stationnaire, le câble n’accumule pas de chaleur (son énergie interne est
constate). La puissance thermique libérée dans le cylindre par effet Joule traverse donc
intégralement la surface latérale par conduction.

Puissance thermique libérée dans le cylindre : pvol7ir2L


Puissance thermique traversant la surface latérale du cylindre : jth(ryinrL

On égalise les deux termes : pvol7rr2L = jth(r)27irL d’où :

5) D’après la loi de Fourier : jth = -kCugrad T, soit en projection sur er :

dT(r)
jth^ = -^cu
dr
dT (/*} T)
On en déduit : —— = —, que l’on intègre entre r et a :
dr 2XCu

T(r) = T(a) + -^(a2-r2)

La température maximale est obtenue au centre du câble et s’écrit alors :


830 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

T(0) = T(a) +

6) Le rayon a du câble est fourni par la section 5 : a = 0,69 mm .

Ainsi : soit T(0) = 20°C

Le câble dissipe très efficacement toute la puissance thermique due à l’effet Joule et sa
température est pratiquement uniforme, égale à la température extérieure. Le câble ainsi
utilisé ne pourra jamais fondre ! L’intensité maximale qui permettrait d’atteindre la
température de fusion du cuivre est extrêmement grande :_______
Tfusion,Cu -Text > = 22kA
'A 4^ Yofcu®
7) On utilise un fusible pour couper le circuit dès que l’intensité du courant devient
trop importante. L’étain présente plusieurs avantages par rapport au cuivre pour une
utilisation dans un fusible : sa conductivité thermique et sa conductivité électrique sont plus
faibles que celles du cuivre, si bien que la température au centre du fil d’étain sera plus
élevée. La température de fusion de l’étain étant également plus basse que celle du cuivre,
le fusible pourra jouer son rôle de coupe circuit en fondant dès que l’intensité requise est
atteinte. Le fil d’étain est protégé par une capsule de verre qui minimise les perturbations
extérieures.
8) Le rayon du fil d’étain permettant d’atteindre la température de fusion au centre
s’écrit :
I
ci — —
^YsAsn Tfusion,Sn -Text ,
•J
d’où le diamètre maximal à utiliser pour le fusible : 2a = 14 /m ,

9) En régime stationnaire, la puissance thermique reçue par la gaine en r = a,


correspondant à la puissance dissipée par effet Joule dans le câble électrique, est égale à la
puissance thermique transmise par conduction à travers la surface du cylindre de rayon r :

Â(r)2^--^2 avec jzA(r) = ^)d,où:^)=__ÆL


dr dr InfLr
On intègre alors cette relation entre r et en considérant que T(ag) Text :

rr t t te —
27cXgL
KJ
10) La gaine est un isolant électrique qui sert également d’isolant thermique. Elle
impose alors une nouvelle température à la surface du conducteur en r = a :
n«) = +r^lnf = 20,4° C
ZiTCA'gl-j f a y

si bien que la température au centre du conducteur est légèrement augmentée :


CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 831

7’(0) = 7’(a) = 20,4°C

En utilisation normale, cet effet n’a heureusement aucune incidence, sur la sécurité de
l’installation domestique.

11) La puissance totale de tous les appareils vaut : Ptot = 4,2kW, ce qui nécessite,

sous une tension de 220 V, la circulation d’un courant d’intensité :

Cela explique pourquoi le disjoncteur de 16 A disjoncte alors que celui de 20 A ne


disjoncte pas.

12) Le conducteur électrique a maintenant un rayon a' = a/5 = 0,14mm. On peut


évaluer la nouvelle différence de température entre le centre du câble et sa surface (pour un
courant 1= 19 A) :

r(0)-r(a> 1 2 —i,9.io~2 k
4® rcA.“
La température dans le conducteur reste toujours pratiquement uniforme, égale à la
température de surface. En revanche, la température de surface vaut maintenant :
d i r2 (ag 4
T(a'} extz+ —----
\ s =T r
ln avec R '
ZttA. L Ycu^a'2

c’est-à-dire :
PgJ
= 87°C

La température dans le fil est maintenant supérieure à la température de fusion du


polyéthylène constituant la gaine = 85°C) : l’isolant risque de fondre localement,
provoquant un court-circuit entre les câbles électriques, à l’origine d’un possible incendie
électrique !
En laissant le fusible de 16 A, la température maximale atteinte dans le fil aurait été de
68°C, sans risque pour le matériau isolant.
Il ne faut jamais remplacer un fusible par un fusible de calibre supérieur !

10.11 Une poêle en lévitation ?


1) Pour être dans l’approximation des régimes quasi-stationnaires, il faut pouvoir
négliger le retard dû à la propagation des champs devant le temps caractéristique du
problème, c’est-à-dire, en comparant le temps de propagation sur la distance h et la période
du signal :
h/c c
1 ce qui impose : h y = 6.103 m !

Cette condition sera toujours réalisée dans le problème posé et l’approximation des régimes
quasi-stationnaires est bien vérifiée.
2) On calcule la divergence du champ magnétique au voisinage de l’axe :
832 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

dBy dB0 .
k dz dz j

Le champ magnétique proposé vérifie l’équation de Maxwell-flux et est donc à flux


conservatif.
3) La spire de rayon a est le siège d’un phénomène d’induction car le circuit fixe est
plongé dans un champ magnétique variable. La loi des mailles dans le circuit électrique
équivalent s’écrit simplement :

n. 7^
e = Ri + L—
dt

où e est la fem induite dans le circuit. D’après la loi de Faraday : e =----- où le flux

magnétique à travers le circuit vaut, avec l’orientation choisie :


</) = B.dS = Bq (h)na2 sin cot
s
On en déduit l’équation différentielle vérifiée par z(Q :______
di R Bn(h)ama2
— + — z = —------------ cos cot
dt L L
On reporte alors la forme proposée pour z(0 dans l’équation différentielle :
(Lbco+Ra) cos cot + (Rb - Lato) sin cot = -7?0 (tycona2 cos cot
ce qui conduit au système : | Lbto + Ra = -Bdjï)co7ca2 , .
u dont les solutions valent :
Rb - Lato = 0
a=et b_
R+Ûco2 R2+L2 2
co
Finalement, l’intensité du courant dans la spire vaut, en régime établi :
Bdh)ccma2 , T . .
z(Z) = —2---------T~Fcos + sm M)
R + L co
On aurait pu obtenir directement ce résultat en travaillant en notation complexe, avec une
solution de la forme 1 = ■ L’équation différentielle s’écrit dans ce cas :

(R + jLco)i — -BAh)co7t:a: eJC0t d’où: z = —------- -eJM . La partie réelle de cette


' R + jLco

solution aboutit ainsi à : Re(z) = i(t) - - a~~ (r cos tôt + Lco sin tôt)
R2 + L2 co2
4) La force de Laplace élémentaire s’exerçant sur un élément de circuit vaut :

dF = idl a B = -idlBr ez + idïBz er


On en calcule alors la résultante en intégrant sur toute la spire, les composantes radiales de
la force se compensant deux à deux : F = ^>dF = -tlnaBrez, d’où :
c
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 833

BAtyco/da* , T . x . 'dB£
F = —— ( R cos cot + Lcû sm cot sm cot
R2+L2a>2 v ’ x dz Jz—h
On obtient ainsi en moyenne temporelle :

I z=h

Avec la forme du champ magnétique proposé, B0(z) diminue lorsque z augmente (pour
'dB£
z > 0), si bien que < 0 . La force de Laplace moyenne est donc dirigée vers le
d2
haut : (Fz } > 0 et peut permettre a priori la lévitation.

5) Lorsque a> -> 0, la force de Laplace est nulle : \FZ ) —> 0 (en régime statique, il
n’y a pas d’induction !). En revanche, tend vers sa valeur maximale lorsque a> -» -ko .
Plus précisément, la valeur maximale est atteinte dès que Lo)»r\ (en fait Z2 co~ » R2
suffit), et on a alors :

l dz J z-h
6) On peut réécrire la force en introduisant l’expression du champ magnétique :

-> 2 a4 P,,q2 Iro 2 h/


3/r A
4

Le graphe de ---------- en fonction de h/r0 est représenté ci-dessous :


(1+*2)

La courbe présente effectivement un maximum au voisinage de X= 0,38. On peut préciser


la position de ce maximum en annulant la dérivée :
834 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

= 0, ce qui impose : 72f2 = 1, c’est-à-dire : X =

^max
Le maximum de la force de lévitation est ainsi atteint pour : et la force

correspondante vaut :

7) La puissance moyenne dissipée par effet Joule dans la spire de résistance R


s’écrit : P = (Ri2), que Ton développe avec l’expression de /(/) :

' Bo (tyama2
P=R ([R cos eut + Lasin a>tf
k R2+L2a2 ,
c’est-à-dire, en remarquant que Ton a toujours La>»R et en évaluant les moyennes
temporelles : __________________________________

8) On peut alors exprimer la force (^z)niax obtenue précédemment en fonction de la


puissance dissipée par effet Joule :

9) Pour le conducteur filiforme de longueur l, la résistance s’écrit :


À = —= —= 2,9.10“3 Q.
yS yes

10) Le champ magnétique au centre de la spire de rayon a s’écrit, d’après la formule


de l’énoncé, en prenant z = 0 :

Le flux propre magnétique à travers la surface de la spire, en supposant ce champ


magnétique uniforme, vaut alors :

ÿp = B(0, tyna2 = —z

Or, d’après la définition de l’inductance propre du circuit : ÿp = Li, si bien que :

z=a^=1810-7h
2
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 835

11) On évalue le rapport : = —Æ = 19 , c’est-à-dire encore = 4.102 »1.


R R
On est bien dans le cadre de validité des approximations précédentes.
12) On utilise alors les valeurs obtenues pour calculer numériquement la force de
lévitation :

(F) = 8,2.10_1N

Cette force permettrait de maintenir en équilibre une poêle de masse m = 84 g ! Sachant


qu’une poêle de cuisine pèse facilement 1,5 à 2 kg, il ne semble pas possible d’observer la
lévitation d’une poêle dans une cuisine, ce qui est somme toute assez rassurant... La
lévitation magnétique nécessite en fait des champs magnétiques très intenses produits par
des bobines supraconductrices et des courants d’intensité très élevée.

10.12 Capacité membranaire d'une cellule


1) En régime stationnaire, les cations possèdent une vitesse constante. La résultante
des forces s’appliquant à chaque cation est donc nulle. Ici, un cation subit la force
_ eE_
électrique et la force de frottement. D’où + eE - fEiim>cation = 0. Ainsi, Vlim,cation ~~

2) Pendant un intervalle de temps dt, les cations traversant une section S sont ceux
situés en amont de la section sur une distance Vnm,cationdt. Pour une section à l’abscisse x, il y
iondt.
en a donc n+(x)SviimtCation< Le flux moléculaire, c’est-à-dire le nombre de cations traversant
la section vers les x croissants par unité de temps vaut donc |^+(x)5v/;m.cari0J. Cette grandeur
est algébrique : le flux est positif si les cations vont effectivement selon +Ox et négatif s’ils
se déplacent selon -Ox.
3) On applique la loi de Fick : le vecteur densité de flux diffusif de cations vaut

= -Dgrfic/(w+) = -£>—puisqu’ici, le problème est stationnaire et


dx
unidimensionnel : n+ ne dépend que de x. Le flux diffusif à travers la section S selon les x

croissants vaut donc diff,cation^) ~~


p_
J —
Jcation’^ ~
section
dn.
— S (algébrique comme

précédemment).
4) En régime stationnaire, le flux total des cations est nul. Sinon, le déplacement des
cations entraînerait une accumulation ou une perte de cations (suivant le sens de
déplacement) près de la membrane, ce qui modifierait le champ électrique. Or le flux total
est la somme du flux de conduction et du flux de diffusion (ici, conduction électrique et
diffusion des particules entrent en jeu simultanément). On en déduit

n+(x)vlim catior£ - D—-5 = 0 . On utilise le résultat de la question 1 d’une part et le lien


dx
entre champ et potentiel électriques d’autre part Ê = -grad(E) = ——-ux, d’où :
dx
836 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

-m+(x)—— -D—= 0, qui s’écrit fiD-*- = ~edV, que l’on intègre :


fi dx dx n+

fiD\xv(n+)--eV + C. Or, loin de la membrane, n+ = n0 et V= 0, d’où C = fiDln(n0).


'-eV(xŸ
On en déduit n+ (x) = «o exP . On retrouve la loi de Boltzmann : la concentration
l 2.
C_ F ù
des cations est proportionnelle à exp , où Ep est l’énergie potentielle d’un cation,
^B? ;
ici, l’énergie potentielle électrique +e'E, puisque chaque cation, de charge +e, est soumis à
un potentiel électrique V. Par identification, on a :

5) Les anions sont soumis à la force électrique - eE . On en déduit :

' + eV(xÿ
«_(x) = n0 exp . Puisque la densité volumique de charges vaut :
K y

' + eV{xŸ
/?(x) = +en+ (x) - en_ (x), on obtient p(x) = -2en0 sinh

6) Le problème étant unidimensionnel, l’équation de Maxwell-Gauss s’écrit :

d2V 2en0 . , 'eV(xŸ


— ----- —_y_smh =0
dx ^r,eau^ü
< y

7) Si le potentiel de la paroi de la membrane est tel que « 1, on peut effectuer

d2V 2e2n0
un développement limité. A l’ordre 1, on a donc , rF(x) = °-
dx &r ,eaub (P B

En introduisant d, la solution générale s’écrit E(x) = Aexp +— + Bexp - — , valable


< d) \ d)
dans le milieu extracellulaire, c’est-à-dire pour x < 0. On utilise les conditions aux limites
V(x = 0) = —VQ (potentiel de la paroi de la membrane) et F(x -> -oo) = 0 (potentiel loin de
la membrane). On a donc B = 0 et A = -Fo. On en déduit :

V(x) - -Eo exp + —


l d)
8) AN : la concentration molaire des cations vaut 0,15 mol.f1, d’où une concentration
particulaire no = 9.1O25 m’3 (même chose pour les anions). Pour T=308 K, on trouve
<7= 0,8 nm.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 837

9) Le document indique que la bicouche phospholipidique possède une forte


imperméabilité aux ions. On peut donc la considérer comme localement neutre. L’équation
dE d2V
de Maxwell-Gauss indique alors que — =------— = 0 '■ Ie potentiel V(x) est donc une
dx dx2
fonction affine à l’intérieur de la membrane.
10) Le champ électrique ainsi que la densité volumique de charges se déduisent du
dV dE
potentiel par les formules E(x) =------ et p(x) = sr£0 —.
dx dx

le2 n0
vaut p(x) = dans le milieu extracellulaire x < 0. Cette densité décroît de

manière exponentielle en s’éloignant de la membrane avec une distance caractéristique d,


de l’ordre du nanomètre, correspondant environ à un dixième de l’épaisseur de la
membrane. Sur cette distance, la solution est chargée positivement à l’extérieur de la cellule
(excès de cations et défaut d’anions) et négativement à l’intérieur (excès d’anions et défaut
de cations). Par contre, à quelques nanomètres de la membrane, on peut considérer que
/?(%)» 0, c’est-à-dire que le milieu est localement neutre. Les deux dernières phrases du
document sont donc justifiées.
12) Ici, le champ électrique est normal aux deux parois de la membrane. La relation
de continuité indiquée par l’énoncé s’écrit pour la paroi extérieure :
838 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

£r,eauE{X = 0 ) = £r,lipE(X = °+) •

Or, puisque le champ électrique est uniforme à l’intérieur de la membrane, on a :


cytoplasme L
fÉ.dï = jEmembran!dx = EmembraneL = E(0)-E(L)--Eo -(- AL + Vo), d’où :
extérieur 0

E(x = 0+) = Emembrane = 2K° . Par ailleurs, E(x) =


pour x < 0,
L dx d

d’où : E(x = 0 ) = — . On en déduit la relation s1


d
13) L’excédent de charges algébrique par unité de volume n’est autre que la densité
volumique de charges p (simple question de vocabulaire) ! Dans le milieu extracellulaire,
un volume dV contient un excédent de charges égal à pdV. Pour obtenir l’excédent de
charges dQ en face d’une surface dS de la membrane, il suffit de sommer les excédents de '
charges pdV=pdSdx situés en face de dS, d’où :
o
dQ
. Puisque Qs - par définition, on en déduit
dS —00

volume (E) volume dV


__L_
—► surface dS

L O x
-------------------------- >

membrane
cellulaire
milieu extracellulaire
En utilisant les résultats précédents,

14) On applique le théorème de gauss au volume (E) représenté sur la figure


précédente, sachant que le vecteur surface dS n’est colinéaire au champ électrique que sur
les surfaces dS situées en x = -D et x — (T. On a donc :

J Ê.dS = J
d@int , avec É.dS = +E(x = Q~)dS - E(x = ~D)dS .
(S) £r,eau£0 (jS)

En faisant tendre D vers l’infini, —représente Qs par définition, qui vaut donc :
JS

Qs ~ £r,eau£oE(x = 0~) • On retrouve bien l’expression précédente puisque E(x = 0_) = .

15) De la relation déduite à la question 12, on peut écrire :


CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 839

^r,eau

On en déduit Qs = s0 = CSAF, avec ’ = go


£r,eau 2 £rJiP
L 2d
-------------- 1---------------

d L ^r,lip ^r,eau

D’après le document, on prend L = 7,5 nm. On remarque que la quantité ------- est environ

T/ # # e &y lip&0
50 fois plus petite que------ . On peut donc écrire en bonne approximation Cs « —’------ .
£r,lip

A noter qu’il s’agit de la formule de la capacité surfacique d’un condensateur-plan dont les
armatures, séparées par un diélectrique de permittivité relative sr:iip, sont distantes de L.
On trouve Cs = 9.10'3 F.m'2 ~ |1 pF.cm~2|, compte tenu de la faible précision sur l’épaisseur
de la membrane.
16) Avec AE=50mV (d’après le document), t/=0,8nm (à T=308 K) et
£ = 7,5 nm, on trouve Fo = O,5mV et donc = 2.10'2 « 1. L’approximation est

légitime.
9
17) La surface de la membrane d’une cellule de rayon R vaut AtpR . L’excès de
2
charges accumulées à proximité de la paroi dans le cytoplasme vaut donc —^,4^7?
(négatif car il y a un excès d’anions et un défaut de cations de ce côté de la membrane),
avec Qs = Cs AK=5.10'4 C.m'2, d’où un excès de charges impliquées dans la d.d.p.
transmembranaire de l’ordre de 2.10'15 C. Or la cellule contient environ n0 — kR3

= 5.107 cations (et autant d’anions), ce qui représente une charge de 8.10’12 C. A l’intérieur
de la cellule, il y a donc une fraction de l’ordre de 1 pour 10 000 ions impliqués dans la
d.d.p. transmembranaire, ce qui reste donc une très faible proportion.
AK-2K AK 6 ,
18) On a vu que Emembrane =---------- ~~~~T = 7.10 V.m . C’est un champ
L L
électrique très élevé. A titre de comparaison, il s’agit du double du champ disruptif de l’air
(36 kV.cm'1) ! En reprenant les notations de la question 13, l’excès de charge dQ dans le
volume dV subit la force :

d2F = dQxE(x)üx = p(x)E(x)dxdSûx=£reau£0E(x) — dxdSux , d’après l’équation de


’ dx
Maxwell-Gauss. D’où une force subie par l’ensemble des charges situées en face d’une
surface dS de la paroi du côté extracellulaire valant :
840 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

ce qui correspond à une

pression exercée sur la membrane égale à

AN -.p = 1,4.102 Pa, ce qui correspond à une «pression » (poids équivalent par unité de
surface) de 14 kg.m'2. Cette pression semble peu élevée pour un drap, une nappe ou une
serviette, mais il faut avoir en tête que la membrane possède une épaisseur de moins de 100
millièmes de millimètres !

10.13 Choix du site d’implantation d’une


eolienne
d
dx 0 y
[â)~V/\A= d dy/ v Ôy/ dy/
----- A 0 = ---- -.D’où — ------ et Vy dx
ay ày
d 0
dz
2) L’écoulement étant irrotationnel, on a rot(v)=0.

0
Or rot(v) = Vav = SVy
0 D’où
dvx dx dx2 dy2
dx dy

3) Sur une ligne de courant, un déplacement infinitésimal dl le long de cette ligne


est par définition tangent au champ de vitesses v .
dx 0
On a alors v /\dl = 0 = A dy = 0
0 0 v^-vy<&
o O

Lors de ce déplacement, w varie de dy/=---- dx-\------ dy = -v dx + vxdy = Q . On en


dx dy
conclut que ip est constant le long d’une ligne de courant, qui est donc bien une
équipotentielle de ip.

4) Dans le cas réel, les conditions imposées au champ de vitesse sont les suivantes :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 841

• Loin de la chaîne de montagnes, l’écoulement de l’air n’est pas perturbé


(vitesse voüx ). Notamment, à l’altitude H» h, la ligne de courant est horizontale.
• A proximité immédiate du sol, l’air doit posséder une vitesse tangente à
celui-ci. Cela signifie que le relief de la chaîne doit correspondre à une ligne de courant.
• L’écoulement incompressible et irrotationnel implique que
aV aV _
a%2 dy2 ’

Dans le cas électrostatique, les conditions imposées au potentiel sont les suivantes :
• En y ~ H, le potentiel vaut U (équipotentielle horizontale).
• A proximité immédiate du conducteur à la masse, le potentiel est nul.
L’équipotentielle Jz= 0 suit donc la forme de la chaîne de montagnes.
• Entre les deux conducteurs, il y a du vide, donc div(É^-Q d’après

d2V a2E
l’équation de Maxwell-Gauss. On a donc div(gràd(v}) = AV = —— H---- 7- = 0.
dx2 dy2

Ainsi, dans les deux cas (réel et électrostatique), y et V vérifient la même équation aux
dérivées partielles et des conditions aux limites identiques à un facteur de proportionnalité
près. peut donc se déduire de V par une relation du type i//(x,y) - KV(yc,y). L’allure
des équipotentielles est représentée sur la figure suivante.

5) Dans le plan x = 0, on se situe loin en amont de la chaîne, le champ de vitesses


n’est pas encore influencé par la présence des montagnes, on a donc v « vQüx . Puisque

v - —t—, on en déduit après intégration i/j(x - 0,y) = voy + C. Les conditions aux limites
ôy
sur le potentiel V impose y/(x = 0,y — 0) — 0 et i//(x = 0,y = H) = KU. On en déduit que

C=0et

6) On constate une chute du vent entre les deux sommets (moins de 20 km/h) et une
vitesse maximale au niveau du plus haut sommet, de l’ordre de 70 km/h. Ces positions du
842 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

minimum et du maximum de vitesse étaient prévisibles puisque l’écoulement étant


incompressible, la vitesse du vent augmente lorsque les lignes de courant se resserrent. Il y
a en quelque sorte un « effet de pointe » au niveau du sommet. La simulation numérique
permet de quantifier cette augmentation de vitesse engendrée par le relief et permet de
déterminer le site d’implantation optimale de l’éolienne dans le cas d’un relief plus
complexe en 3D pour lequel une simple analyse qualitative ne suffit pas.

10.14 Etude d’un trampoline


1) Le segment dl contient ndl cos(a) fils de trame (parallèles à Ox). Sur ce segment,
la partie extérieure de la toile exerce donc sur la partie intérieure par l’intermédiaire de ces
fils une force dF^^ = Tx ndlcos(cr)«%. De même, le segment dl contient ndl sin(rz) fils
de chaîne (parallèles à Oy). Sur ce segment, la partie extérieure de la toile exerce donc sur
la partie intérieure par l’intermédiaire de ces fils une force dFchaîne = T xndlsin(a)uy . La
force totale vaut donc :
r/F = dFlrame + dFchaîne = 7Wz(cos(aX + sin(éz^ ) = T x ndlur

l\
I \
I \

La force dF est donc radiale et de norme Tndl ne dépendant pas de a : l’orientation du


tissage de la toile n’a donc pas d’importance.
2) On raisonne sur le morceau de toile circulaire de rayon r. La toile étant supposée
sans masse, la somme des forces s’exerçant sur elle est nulle. Or elle subit de la part de la
personne la force -Fzûz (principe des actions réciproques) et la force F = J dF de la part
(C)
du reste de la toile, où (C) représente le cercle de rayon r. Compte tenu de la symétrie du
problème, la résultante F est selon Oz : on ne garde donc de dF que sa projection selon
wz, valant dFsinO= nTsïn6dl. Puisque la quantité «Tsiné* est uniforme sur le cercle
(C), de périmètre 2nr, on a donc F = nTsin($ )2m/z. On aboutit bien à InrnT sin 0 = Fz
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 843

3) Si 6 « 1, on peut écrire sin(éZ)~ 0. Par ailleurs, tan(#) = — « 3 (la pente de la


dr
dz F 1
tangente à la courbe z(r) est égale à la dérivée). L’intégration de — = —----- donne bien
dr 2mT r

. Dans la limite des petits angles, la forme prise par la toile tendue

orsqu’une personne se trouve au milieu, que l’on peut voir sur la deuxième photo de
l’énoncé, est un logarithme !
4) On considère l’un des ressorts entourant la toile, accroché à celle-ci au point P
(voir figure précédente). Il exerce sur la toile une force Fressort de norme £AZ et orientée

selon PT. Comme précédemment, la symétrie du problème autour de l’axe Oz entraîne


que la force exercée par l’ensemble des N ressorts sur la toile est verticale et vaut
7VAA/sin(é?p)wz. Or, d’après la question 2, la toile exerce sur les ressorts une force égale à
NkM
-'InbnTsm6püz . Le principe des actions réciproques permet donc d’écrire
2jtbn

bF
5) En utilisant le résultat des deux questions précédentes, on a z- lnr + este,

,, , . 7 bF7 , bFz , , ,, ,
que I on écrit en r—a et r = b: zP— —Ina + cste et zK- — mb + este , d ou
4 P NkM R NkM

— In — +z■R . En négligeant zR devant zP, la force qu’exerce la toile sur la


P NkM W

personne est une force de rappel de la forme Fz = -Kéqzp avec

6) A l’équilibre, la force Fz qu’exerce la toile sur la personne compense son poids


Mg -Mnf-]
Mg. Chaque ressort exerce alors sur la toile une force Fressort kM = —
N ZP,éq

On compte environ N= 80 ± 3 ressorts sur la photo. L’échelle indiquée sur la photo permet
de mesurer a = 8 ± 1 cm, b = 2,0 ± 0,1 m ainsi que l’enfoncement de la personne sur le
844 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

trampoline \zP éq = 45 ±5 cm. Les incertitudes relatives sur a et \zP éq étant très grandes
devant les autres, l’incertitude sur la force est telle que :
/ Ÿ
ressort Ÿ (Azz)2 , d’où :
dF C cF
AF2 = ressort
ressort
d\z \ da 7
P,éq\ J
k I '
k2 c Ÿ
Mg b
AFressort
2 - (Atf)2
k N\ZP,éq
Nz w a
______ kp,®?
_________ 7 7
On obtient ressort = (1,0 ±0,l).102N. A noter qu’en comparant les deux termes de la
formule de l’incertitude composée, l’incertitude sur Fressort est principalement due à celle
aI^9|
sur \zp,éci et l’on a finalement MFressort « Frassor/
\ZP,éq

7) Il faut que r soit très petit devant le temps caractéristique de variation de zXO-
Dans le référentiel terrestre galiléen, la loi de la quantité de mouvement appliquée à la
personne, soumise à son poids et à la force du trampoline s’écrit en projection sur Oz :

Il s’agit de l’équation d’un oscillateur harmonique de période Tp = 2k . Par ailleurs,

nous savons que la vitesse de propagation des ondes transversales le long d’un fil tendu par

la tension T vaut c = 1— , g étant la masse linéique du fil. Les ondes mettent un temps
VA

t = — pour passer du centre du trampoline vers les bords. L’ARQS est donc valable si
c
7 ZZ 7 M
t « Td, équivalent à b — «4/r ---- — . Puisque T =------ , cette inégalité
p T NkM 2?rbn
npb2 2 2
s’écrit M » Or la masse de la toile, de surface nb , vaut Mtoiie - nfj,7ib . En

M» Mtojj_e .
conclusion, l’ARQS est valable si . Puisque ln est de l’ordre de
27r2lnm

w
quelques unités, l’ARQS est valable du moment où la personne est beaucoup plus lourde
que la toile, ce qui est le cas en pratique. Par contre, si l’on fait rebondir une petite balle ou
un ballon au milieu du trampoline, l’ARQS ne sera pas légitime.
8) Si zP < 0, la personne est en contact avec la toile et l’on a vu que zP(t) vérifie :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapîtres 845

9) Des oscillations isochrones signifient que la période est identique pour toutes les
conditions initiales. Ceci est le cas tant que l’enfant ne décolle pas du trampoline. En effet,
si zP est en permanence négatif, l’équation du mouvement correspond à celle d’un
oscillateur harmonique, dont la période ne dépend pas de l’amplitude. Par contre, si la
vitesse initiale est trop élevée (en norme), l’enfant effectue un vol en chute libre dès lors
que zP devient positif et le temps de cette phase de décollement du trampoline dépend de
l’amplitude : les oscillations ne sont plus isochrones, ce que l’on vérifie sur les courbes z>(0
dès lors que celles-ci dépassent la ligne en pointillé.
10) La courbe zP(t) monte au mieux jusqu’à +0,22 m environ. L’enfant décolle du
trampoline à 22 cm maximum de lui.
11) Quand l’enfant part de zP = -0,27 m sans vitesse initiale, il reste à cet endroit (zP
constant). C’est donc une position d’équilibre. En reprenant l’équation du mouvement, cette
position est à l’abscisse zP>éq telle que Kéqzp,éq = -Meg. Or, il a été mesuré zP:éq= -0,45 m
pour M = 55 kg (cf. question 6), donc la masse de l’enfant vaut :
0 27 -------
M. = ——M = 33 kg (avec une incertitude de 10 % due à celle sur zPéa).
e 0,45 ----- ’q

12) On lit sur les courbes zAO une période Tp = 1,05 ± 0,03 s. Or la période dans le
\m
cas des faibles amplitudes (pas de décollement du trampoline) vaut T = 2k I—- , avec

_—_ 55x9,8 _ p 2 ± 0,l).103 N.m'1, d’où T= 1,04 ± 0,05 s. Les résultats sont
e<? zp,eq, 045
donc compatibles (ce qui est rassurant).
13) Quand zP est inférieur à zPtéq, la force exercée par le trampoline est supérieure au
poids ce qui fait augmenter la vitesse dzP/dt. Les courbes tournent donc dans le sens horaire
dans l’espace des phases. L’asymétrie vient du fait que l’équation du mouvement devient
différente dès lors que zP> 0. Dans cette partie, l’enfant n’étant soumis qu’à son poids, la
' dzP
y
conservation de l’énergie mécanique s’écrit + MegzP = este . La courbe dans
k dt j
l’espace des phases est donc une parabole d’axe celui des abscisses pour zP > 0|. Pour
zP < 0, la solution générale de l’équation du mouvement est de la forme
c k J r, ( \
CîZ p 2-.TC • r\ !
zp(t) = A cos 2k— + (b +zP^ . On en déduit ----- = -A—sm — + (p . D’ou la
’q dt Tp T„ \
K ) k ~p 7

relation \zP(t)-zp>éq = este (que l’on aura pu également déterminer par la


846 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

conservation de l’énergie). La courbe dans l’espace des phases est une ellipse de centre
(zP^, 0) pour^<0.
14) Si l’amplitude des oscillations est trop élevée, on ne peut plus négliger
l’augmentation de l’allongement des ressorts situés tout autour de la toile. La force Fz va
alors être plus grande que -KéqzP. Pour une vitesse de descente donnée, cela signifie que
l’enfant va moins s’enfoncer dans le trampoline. Les courbes dans l’espace des phases vont
avoir tendance à se rapprocher les unes des autres au fur et à mesure que l’on se déplace à
gauche (~zP grand). D’où l’allure de l’espace des phases ci-après (les courbes, étant
allongées à droite et resserrées à gauche, ont la forme d’un œuf...).

10.15 Evolution d’un tsunami


1) L’équation d’Euler s’écrit : -//g-gradp

En ordre de grandeur : v ~ —, d’où : et On en déduit


T L T2L

Ç
(v.gradjv
T2L %
le rapport : <£ 1 car l’amplitude de l’onde est faible devant sa
Ôv L
dt T2
longueur. On peut ainsi négliger l’accélération convective devant l’accélération locale et
ôv - —-,
l’équation d’Euler devient : A— = /zg-grad/?
CT

■— dp
2) On projette l’équation d’Euler précédente sur ez : 0 = -pg----- .On mtegre cette
dz
relation selon z à x et t fixés : p(x,z,t) - -pgz + K(x,f). On évalue alors la pression à la
surface libre à l’abscisse x et z = £(x,t) : p0 = —pgÇ(x,t) + K(x,t) . On en déduit
K(x,f) - p0+ pg%(x,f), puis le champ de pression dans l’eau :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 847

p(x, z, t) = p0 + pg(Ç(x, t) - z)

GV Ô
3) On projette cette fois l’équation d’Euler sur ex : p— =----- -~(tg— si bien
dt dx dx
ôv__ d^_
que l’on obtient la relation demandée dt & dx

4) La masse d’eau comprise dans la tranche entre x et x + dx s’écrit, à l’instant t :

m(x, t) = p(( h(x) + £(x, t)}dx


De même à Z + dt : m(x, t + dt) = p((h(x) + £(x, t + dt)}dx
dd
On en déduit la variation de masse : dm = u(— dtdx
dt
Cette variation de masse est due à la masse de fluide qui entre en x et à la masse de fluide
qui sort en x + dx pendant dt :
dm = //v(x, t) ( ù(x) + £(x, t) ) (dt - pv(x + dx, t) ( /z(x + dx) + ^(x + dx, t) ) (dt

c’est-à-dire : dm = -p(—{v(x,t){h{x) + ^(x,t)}}dxdt. On en déduit le bilan :

|| = -|^(v(V)(M*)+£(V)))

Sachant que ^(x,t) << A(x), on obtient finalement :

dt

dh dv
5) On dérive le bilan précédent par rapport au temps
dt2 (3 dx dt
dh( df}
et on injecte l’équation d’Euler dx t & dx) soit encore :
dt2

dh
6) Avec une profondeur constante : — = 0 , on obtient : . La
dt
d2d 1 d2d
déformation est en fait solution de l’équation de d’Alembert : —------ - —=- = 0 avec
dx2 c2 dt2
c = \[gh la célérité de la vague.

Numériquement : pour h = 1 km, c - 1,0.102 m.s-1 = 360 km/h pour h = 10 m, c = 10 m.s .


On retrouve bien au large des côtes, où la profondeur de l’eau est importante, une vitesse
des vagues de plusieurs centaines de km/h. La vitesse des vagues diminue lorsque la
profondeur diminue. Cela correspond bien au fait que « à l’approche des côtes, les vagues
perdirent en vitesse ».
848 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7) A l’approche du rivage, les vagues les plus en avant ralentissent et se font rattraper
par les vagues à l’arrière, plus rapides. La distance entre deux vagues successives diminue
donc à l’approche des côtes. Pour une succession sinusoïdale de vagues, la longueur d’onde
c _ Jgh
peut s’écrire : . La longueur L de la vague varie ainsi avec la profondeur en
f f

8) a est la pente du sol marin, à l’approche du rivage. On a en effet :


A -h
tanrz = —---- « a.
x
9) En reportant la forme de l’onde dans l’équation de propagation, on obtient :
? 2
-a> = -ghk~ + jkag
En posant localement c = Jgh , on a la relation de dispersion: ®2 = c2 k2 -jkag

10) On y injecte k-k'+jk" : (D2=c\k'2-k"2 + 2jk'kn)-jag(k'+jk'j et on


identifie le système suivant :

fc2
<

, ., ag a
On obtient tout d’abord : k = —— - — (d’ordre 1 en à). En reportant dans la première
2c2 2h

relation et en négligeant les termes d’ordre supérieur à 1, on aboutit à :

choisissant k' > O pour une propagation selon .

La vitesse de phase de l’onde vaut alors : - — - c - Jgh .


K

11) La déformation s’écrit ainsi : = 4o e+* * k , d’où la partie réelle :

L’amplitude vaut alors : A = £0 e2A . Elle augmente à mesure que x croît, c’est-à-dire que
l’onde se rapproche du rivage et rencontre des profondeurs plus faibles.
/ A
ax . . .
Avec h(x) = A -ax, on peut ecnre a 1 ordre 1 en a : — «---- 1 + — »---- , si bien
0 2h 2h0 h0 J 2ù0

,, r a , . adx . dh ,, , dA jdh
que : dA - ç0 e ---- dx = A-^— = -Azz-, d ou :
27z0 27?o 2h 0 A 2 h0
dA dh 1
c’est-à-dire finalement : ----- = 8------ avec 8 —-----
A h 2
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 849

-1/2
On intègre cette dernière relation: lnA--~ln/i + Cte, soit encore: A = K2E . La

hauteur de la vague varie donc avec la profondeur en 1 / -Jjh .

12) L’amplification de Tonde s’arrête dès lors que : Çf~hf, si bien que :

^1/2=^V/2~^3/2 , d’où la hauteur finale de la vague : = ^2/3/2(l/3 = 10 m

13) On reprend l’analyse précédente avec la relation A — K2'h 1/4, d’où cette fois :
~ ^y5/4 . On obtient la nouvelle hauteur finale de la vague :
=^4/5V/5 = 4,0m

14) A l’arrivée des côtes, les vagues font plusieurs mètres de hauteur. On peut
cependant rencontrer de façon exceptionnelle des vagues beaucoup plus grandes, comme
dans le document avec un « mur d’eau de 30 m de hauteur ». Dans ce cas, les vagues qui se
rencontrent peuvent en plus se superposer et additionner leurs amplitudes par un
phénomène d’interférences ou en étant focalisées par les côtes (cas d’un estuaire par
exemple), en produisant de façon localisée des énormes vagues aux effets destructeurs.
Dans la centrale nucléaire japonaise de Fukushima, les installations avaient été
dimensionnées pour résister à une vague de 4 m à la construction en 1967, puis
redimensionnées en 2002 pour une vague de 5,7 m. Lors du tsunami du 11 mars 2011 qui
provoqua un accident majeur dans la centrale, la plus haute vague faisait 14 m de hauteur.

10.16 Restauration de monuments par laser


1) Avec 20 impulsions par seconde, une impulsion de 1,0 J dure en moyenne
A/ = 50 ms. La puissance moyenne du faisceau vaut donc :

P = -^- 1 impulsion _ 2Q
moy Et
Chaque impulsion dure en fait ùf = 10 ns, d’où la puissance instantanée :
p_ E1 impulsion __1 Q 2 Q&
Ôt ~ ‘

Cette puissance instantanée de 100 MW est bien plus grande que la puissance moyenne. En
travaillant avec des impulsions très courtes, la puissance transférée au matériau permettra
une abrasion superficielle efficace des dépôts.
2) Le champ de température dans le dépôt est solution de l’équation de la diffusion
thermique :

ôt pc
En considérant la diffusion sur une distance caractéristique L pendant la durée ôt d’une
impulsion, on peut écrire, en ordres de grandeur :
T 2 T ,, , lA „
ôt pc Z2 y pc
850 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On obtient numériquement L=ï um. profondeur atteinte par l’énergie thermique contenue
dans l’impulsion.
3) On se propose d’évaluer la variation de température du dépôt suite au passage de
l’impulsion. On applique le premier principe à la masse de dépôt contenue dans le cylindre
de section 5* et de hauteur L, en supposant que celui-ci reste solide et que l’évolution se fait
sous la pression atmosphérique constante :
AH = Q avec AH =mcAT et EUmpulsion
d’où la variation de température :
AT = EumPulsion avec m = pSL = 2.10"7 kg
me

On obtient numériquement : AT = 7.103 K . La température finale est bien supérieure à la


température de sublimation du dépôt (de 4,1.103 K). Une partie du dépôt pourra donc être
sublimée, puis éliminée.
4) Soit s l’épaisseur de dépôt sublimé par une impulsion. L’énergie apportée par
l’impulsion va permettre de chauffer le dépôt jusqu’à la température de sublimation puis
d’effectuer la transition de phase. Le premier principe s’écrit, en négligeant cette fois-ci la
diffusion thermique :
AH = mcM + mlsubl = E} impulsion
où AT = Tsui,i -T0,m= pSs et lsM est l’enthalpie massique de sublimation.
Il vient alors (en prenant T0 = 20°C) :_____________________

s =—— = 15.10~7m
pS(cAT + lsubl)

5) Chaque impulsion enlève (après soufflage) £ = 0,15 pm de dépôt. Le nombre


d’impulsions nécessaire pour retirer la couche d’épaisseur e vaut : et s = 6,7.102. A raison
2
de 20 impulsions par seconde, il faudra 33 s pour retirer le dépôt sur la surface de 1 cm
éclairée par le faisceau, et donc 3,3.105 s pour nettoyer une surface de 1 m2. Cela
représente environ 12 jours de travail (à raison de 8 heures par jour) ! La restauration par
laser est un travail long et fastidieux.
6) On applique le premier principe de la thermodynamique à la tranche de matériau
(solide) comprise entre z et z + dz entre les instants tett + dr.
dU = 8Q soit: pSdzcdT — jlh(zd)Sdt-jth(z+dz,t)Sdt

c’est-à-dire : pSdzcdT = - — Sdzdt en développant à l’ordre 1 en dz.


dz
d?
D’autre part, la loi de Fourier s’écrit : jth(z,t) = -2—, ce qui conduit à :
dz
dT 2 d2T
dt pc dz2
On pose: T(z,t) = Tmoy + 8T(z,t) (Tmoy est supposée constante dans ce modèle), d’où
l’équation vérifiée par la modulation de température dans le milieu :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 851

d(ôT) _ 2 d2(ôT)
dt pc dz2

retrouver la modulation de température en surface (en z = 0).


On injecte ensuite cette solution dans l’équation différentielle précédente. Le calcul de la
dérivée première temporelle et de la dérivée double spatiale aboutit à la condition :

eo =------ - qui permet d’obtenir :


pc 5

ô est la distance caractéristique d’amortissement de l’onde thermique. Celle-ci est donc très
vite atténuée dans la pierre.
8) On peut estimer la variation de température dans la pierre selon la profondeur :
> pour z = 0,5 mm, on pratiquement ÔT = 44 K
> pour z = 1 mm, on obtient : ÔT = 0,9 K
La variation de température dans le matériau est très faible dès que l’on s’éloigne un peu de
la surface si bien que le faisceau laser n’abîmera pas le monument. D’autre part, la pierre
blanche absorbera beaucoup moins les impulsions que le dépôt noir. Enfin, l’utilisateur
change de zone à traiter dès que le dépôt noir est retiré. La technique de restauration par
laser est donc sans danger pour les œuvres d’art en pierre.

10.17 Modulateur électro-optique


1) Sans tension appliquée aux bornes de l’entrée RE, les deux ondes lumineuses
parcourent le même chemin optique entre les deux voies de l’interféromètre. Elles se
recombinent alors de manière constructive : on code alors un bit « 1 ». Pour coder un bit
« 0 », il faut que les deux ondes arrivent en sortie avec un déphasage de n entre elles de
manière à ce qu’il y ait interférence destructive. VK est donc la tension à appliquer pour que
l’onde passant entre les électrodes subisse un déphasage induit par le champ électrique égal
à TT.
2) L’ARQS n’est valable que si le temps de propagation r des ondes
électromagnétiques le long des électrodes est négligeable devant le temps caractéristique T
de variation la tension RF appliquée. A une fréquence de 10 GHz (fréquence des signaux
avec un débit de 10 Gbits/s au format RZ), la période de la tension RF vaut 7"= 0,1 ns.
Puisque r = où vrf désigne la vitesse des ondes électromagnétiques le long des

électrodes, il faut, pour être dans l’ARQS, que la longueur L des électrodes soit inférieure
kvRFT. Avec vrp de l’ordre de c, vitesse de la lumière, la condition s’écrit £«3 cm.
Puisque le modulateur fait 11 cm de long, la condition précédente n’est sûrement pas
vérifiée : on ne peut donc pas se placer dans l’ARQS, c’est-à-dire qu’il faut prendre en
compte la propagation du signal RF le long des électrodes. Pour que le dispositif puisse
moduler efficacement la lumière, il faut que l’onde lumineuse « voit » un indice constant au
cours de sa propagation dans le guide. Ceci est le cas si la tension RF se propage à la même
852 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

vitesse qu’elle. Puisque la variation d’indice est très faible (n ~ n0), il faut donc que
vRF= — = 1,4.108 nus’1.
«o
3) Une fois que le signal RF arrive au bout des électrodes, que se passe-t-il ? L’idéal
est qu’il y ait une résistance de charge égale à l’impédance de la ligne : l’onde RF est alors
entièrement absorbée par la résistance (on dit qu’il y a « adaptation d’impédance », voir
problème 8.4). Si ce n’est pas le cas, une partie de l’onde RF est réfléchie et revient vers
l’entrée. De retour à l’entrée, une partie de cette onde ressort de l’appareil, l’autre partie
effectuant encore un aller et retour. Ces ondes réfléchies expliquent que le coefficient de
réflexion Sll est non nul d’une part, et dépend fortement de la fréquence d’autre part. En
effet, les différentes ondes réfléchies vont former une onde de grande amplitude (Sll élevé)
si elles interfèrent de manière constructive. En faisant varier la fréquence, ceci se produit
périodiquement à chaque fois que le retard de phase sur un aller et retour varie de 2zr.
2L
Puisque \(p = 27if----- , la courbe Sll en fonction de f présente des maxima espacés de
VRF

4) Une onde lumineuse de longueur d’onde (dans le vide) 2 traversant une longueur L
2k
dans un milieu d’indice n subit un retard de phase \(p = ——nL . Les électrodes pouvant être
x
localement assimilable à un condensateur-plan, le champ électrique entre les électrodes
V
soumises à une tension V vaut E = —. Du fait de l’effet Pockels, l’onde lumineuse passant
d
par la voie où se trouvent les électrodes subit un déphasage supplémentaire (par rapport à
2k f r&rE
.'îorE'
l’autre voie) égal à &(p = — L . Pour la tension d’extinction Vm ce déphasage
Æ
< 2 >
valant zr (cf. question 1), on a donc la relation :

QrV„.
2k ( n 3
L = k . On en déduit . AN : avec 2 = 1310 nm, on trouve
2 2d
= 0,04 . Le résultat est donné à seul chiffre, comme l’est VK. Cette largeur paraît
petite, mais c’est l’ordre de grandeur du diamètre du cœur des fibres optiques (environ
10 pm pour les fibres mono modes).
5) Si les deux ondes avaient exactement la même intensité, il y aurait en sortie une
absence totale de lumière lorsque V = V„. Or, le document indique un taux d’extinction de
20 dB : cela signifie que l’intensité minimale Imin (pour F= VJ vaut 10'2 Imax. En notant J
et Z2 les intensités des ondes lumineuses passant par chaque voie, la formule de Fresnel
(interférence à deux ondes) donne :
= A + h ~ 2^JË et Imax =I{+I2 + 2^Ë . En introduisant k = -2, le rapport
A
des deux égalités s’écrit :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 853

1 + L.. 2.^ = io-2, d’où 0,99£ - 2,02a/^ + 0,99 = 0.


Imax
1 + k + 2y k
Les solutions sont \jc= 1,5| et = 0,67|. On ne peut pas savoir laquelle des intensités
parmi Ix et Z2 est la plus grande, on sait juste qu’il y a un rapport environ 3/2 entre elles.

............ ——— — — ............... " —— — ; ~

10.18 Suivi des ondes sismiques par


sondage ionosphérique
lère partie
1) Dans le cas d’une onde de Rayleigh de pulsation to, d’amplitude A, se propageant
selon les x croissants à la vitesse vR, l’altitude du sol prend la forme
( x Yi
WV) = ^C0S t----- (0 Cette onde sismique provoque une onde infrasonore dans
k < VRJ)
l’air de même pulsation, quantifié par un déplacement de l’air en un point M(x,y,z) de
l’espace de la forme ^(x,z,t) — ^ampcos(at-k.OM + où k désigne le vecteur d’onde

de l’onde infrasonore. En notant 0 l’angle que fait k avec la verticale (voir figure
suivante), on a Æ = &sin(é?)wx + £cos(/?)mz . L’onde infrasonore se déplaçant dans l’air à la

vitesse vair, la relation de dispersion s’écrit k =----- .


V •
v air

onde infrasonore

vitesse vR
onde de Rayleigh
L’air à proximité du sol suit les mouvements verticaux de celui-ci, d’où la condition aux
limites £(x, z = 0, /) = zsol(x, f), d’où :
854 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

6 ( V Ÿl
%amp CO S cot------- sin($)x + ç> = A co s CO , valable pour tout t et x. On obtient
< vair J
s^n(^) _ _L et = o. Puisque vajr«v/?, on en déduit
donc par identification Çamp — A ,
Vair VR

« 1. Sachant que vair= 0,34 km/s et que vR est compris entre 3 et 4 km/s, on en

déduit que l’angle |0 est compris entre 5° et 8°|. La propagation des infrasons est donc en
effet quasiment verticale, comme le précise le document.
2) En assimilant le champ de pesanteur au champ gravitationnel et en supposant que
la Terre possède une répartition de masse à symétrie sphérique, le champ de pesanteur g
est radial et ne dépend que de la distance r au centre de la Terre. En notant MT la masse de
la Terre, le théorème de Gauss gravitationnel appliqué à une sphère de rayon r> RT de
même centre que la Terre s’écrit :

J g.dS - 47zr2g(r) = -A7iGMT, d’où g = GMt


r
~Ur
(5)

On peut alors calculer le rapport entre la pesanteur au niveau du sol et celle à niveau de

l’ionosphère une altitude h = 400 km : ëiono =------ L---- = 89 %. On commet donc une
gsoi (RT+hy
erreur de l’ordre de 10 % en considérant que la pesanteur est uniforme.
3) On applique la loi de la statique des fluides. Ici, les seules forces sont celles de
pression et de pesanteur. On a donc, à l’équilibre, -grad^Po)+pog = 0 . Projetée sur l’axe
dp0
Oz ascendant, elle s’écrit--------- //0g = 0. Cfr l’air étant considéré comme un gaz parfait
<7Z
, dpQ Mg . . .
de masse molaire M, on a =------ . D’où l’équation différentielle------- 1------ po(z) = O ,
RT dz RT

dont la solution est Po^') = Psol^V RT .


, avec H - -----
< H) Mg

Compte tenu de la valeur de la pression au sol notée psop On en déduit


rt,(z) = ^exp
Kl l H)

AN : |H= 8 kmj. La hauteur caractéristique de l’atmosphère terrestre est de l’ordre de la


dizaine de kilomètres.
4) Sur le document, l’échelle donnant la masse volumique est logarithmique. On
constate que sur les 100 premiers kilomètres, la courbe est approximativement une droite :
la masse volumique a donc une décroissance exponentielle suivant l’altitude. On mesure
une pente d’environ -16 ± 1 km/décade. On en déduit la valeur expérimentale de H en
écrivant :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 855

On observe un léger écart, qui peut être expliqué par le fait que la température de l’air
d’une part et le champ de pesanteur d’autre part ne sont en réalité pas uniformes.

masse volumique g/cm3

Entre 100 et 150 km, on observe un léger écart, puis, au-delà de 150 km d’altitude, la
décroissance de la masse volumique ne suit plus du tout une loi exponentielle. Cela est dû
au fait que la température augmente fortement avec l’altitude et que la constitution de l’air
n’est plus la même à très haute altitude (pour information, au-delà de 150 km, le constituant
majoritaire est l’oxygène atomique). '
5) Une évolution isentropique d’un gaz parfait homogène est nécessairement
adiabatique et réversible. Le gaz vérifie alors la loi de Laplace p P = este, notée C. On a
donc :
1 1

A une altitude z, le coefficient de compressibilité isentropique vaut

6) En utilisant l’expression précédente et le lien entre p0 et /z0 d’un gaz parfait

(question 3), la célérité des ondes infrasonores vaut . Donc, même si la densité

de l’air décroît au fur et à mesure de la montée dans l’atmosphère, la vitesse des ondes est
constante tant que la température et la constitution de l’air le sont. On voit sur le document
que ceci est à peu près le cas pour une altitude inférieure à 100 km. Au-delà, les ondes
infrasonores vont de plus en plus vite. Il est normal de retrouver le même seuil d’altitude
qu’à la question 4 puisque H et c dépendent tous deux du rapport T/M, qui est, d’après les
courbes, constant jusqu’à 100 km d’altitude.
856 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

7) L’énoncé indique que l’onde infrasonore garde son énergie cinétique au cours de
1 2
la montée. Or l’énergie cinétique volumique à une altitude z vaut %0/=-Ao(2>i • A
énergie cinétique constante, la vitesse vi de l’air lors du passage de l’onde évolue donc en
: l’amplitude de l’onde (du champ de vitesse et donc du déplacement de l’air)
VAo(^)
augmente donc bien au fur et à mesure de son ascension de manière inversement
proportionnelle à la racine carrée de la masse volumique de l’air.

• 1 2 1 2
8) La densité volumique d’énergie sonore s’écrit ^v0/=-Ao(^>i +-zX2)A • Si
chaque terme se conserve au cours de la propagation (l’énergie cinétique et l’énergie
interne), cela entraîne que la surpression associée à l’onde évolue en . - - —■■■, c’est-à-dire

en -JPq (z) . La surpression décroît quant à elle au fur et à mesure de l’ascension de l’onde.

9) Sur les 100 premiers kilomètres, la vitesse de l’onde vaut 340 m/s, elle met donc
environ 5 minutes pour les parcourir. Entre 100 et 200 km, la vitesse croît progressivement
pour atteindre environ 600 m/s d’après le graphe du document. En prenant une vitesse
moyenne de 500 m/s, l’onde met environ 3 minutes pour parcourir les 100 km restants.
Durée totale de la montée jusqu’à 200 km : environ 8 minutes (le temps que met la lumière
pour parcourir la distance Soleil-Terre !).
10) Si l’on considère un séisme provoquant un déplacement du sol d’amplitude A
égale à 1 cm et une période T d’oscillation de 10 s (en se basant sur le document), la vitesse
2/r
de l’air près du sol a une amplitude de l’ordre de = 6 mm/s. Or, au niveau du sol, la
masse volumique de l’air vaut 1,3 kg/m3. A 200 km d’altitude, on lit sur le graphique que la
masse volumique chute à 10’ g/cm =10' kg/m environ. Elle a donc été divisée par un
facteur 1010. L’amplitude du champ de vitesse a donc été multipliée par un facteur 105 ! A
200 km, elle est donc de l’ordre de plusieurs centaines de m/s ! La période temporelle étant
la même, cela signifie que le déplacement vertical de l’air à 200 km d’altitude provoqué par
le séisme a une amplitude de l’ordre de plusieurs centaines de mètres ! L’amplification est
impressionnante, mais les résultats précédents sont approximatifs car l’approximation
acoustique n’est plus légitime puisque la vitesse de déplacement de l’air devient du même
ordre de grandeur que la vitesse des ondes à cette altitude (600 m/s).
2ème partie
11) On combine les équations de Maxwell en prenant en compte la conductivité du
plasma d’une part et le fait que, pour l’OPPH de vecteur d’onde k - kuz et de pulsation co,
ô
on a — = xiû) et V = x-/Æ . L’équation de Maxwell-Faraday s’écrit :
dt
rotfe)= VaÊ = -— , d’où k /\È -aB.
y ' ôt - - -
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 857

L’équation de Maxwell-Ampère s’écrit : d’où

- A Æ = AofT— + en utilisant la loi d’Ohm locale.


Le plasma étant neutre, l’équation de Mawxell-Gauss s’écrit divÇë)= V.Ê = 0, donc pour

l’OPPH, k.E = 0 . L’onde est donc transversale.

En combinant les relations et en utilisant l’expression de a fournie, on obtient :


- — J a fc a Æ ) = +—^2 É =-z>0 i + z «//q •
cd cd ma
Puisque É 0 (sinon, il n’y aurait pas d’onde), sachant que c =.. .... - et en introduisant
vAo^o

, on aboutit bien à

12) Si œ < cop, k est imaginaire pur, pouvant s’écrire k = ±—. Le champ électrique
5

réel s’écrit donc : Ê(z,t) - Re(É(^,t))= Eo exp ±— cos(crf)z/x. L’onde venant du sol, son
k <5 J
amplitude ne peut pas croître exponentiellement quand z augmente. On garde donc la

solution k =----
£ l S)
k
Nous avons vu que B- — /\E, d’où ici :
CD
B = ——uz /\E = —1—Eq exp - — exp(z<u/)z7 . On en déduit le champ magnétique réel :
ôcd &d \ 8) y

B(z, t) - Re
h.'))=Jexp LL sin(a>t)fi?
On peut calculer le vecteur de Poynting :_______
- ÉaB El
n =------- = —— exp
Ao Bg^co
M
i s)
sin(®z)cos(a>î)z7z .

Sa valeur moyenne est le vecteur nul, puisque sin(û>/)cos(tu/) = —sin(2<^), de valeur

moyenne nulle sur une période. Cela signifie que de l’énergie électromagnétique pénètre
dans l’ionosphère sur une profondeur caractéristique ÔH et puis ressort intégralement, ce
processus d’aller et retour étant périodique de période zr/œ. L’onde ne transporte pas en
moyenne d’énergie, on parle d’« onde évanescente ».
13) Dans le vide, la relation de structure pour les ondes incidente (indice z) et réfléchie
(indice r) s’écrit respectivement, compte tenu de leur sens de propagation :
858 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

14) Tous les champs suivants sont sous entendu calculés en z = 0. Le coefficient de
g
réflexion complexe vaut par définition rE = . La continuité du champ électrique, qui est
- Ef
tangentiel à l’interface ionosphère-atmosphère, s’écrit Etotal(z = 0“) = Etotal(z - 0+), d’où
où l’indice t désigne l’onde transmise dans l’ionosphère. La continuité du
champ magnétique s’écrit quant à lui :

qui devient — - Er ) = —— Et , compte tenu des


c OCÙ
deux questions précédentes. Les deux relations encadrées peuvent être vues comme un
système de deux équations à deux inconnues que sont et E_t . La résolution de ce

1+z—
rE^ ôco , que l’on peut mettre sous la forme rE - exp(-z^r ) 5
système aboutit à

5a>

avec le retard de phase cpr =-2arctan — 2arctan . (pr est bien le retard de

phase puisque la dépendance temporelle des champs est en exp(+zcut). On constate un


retard de phase négatif, ce qui signifie que l’onde subit une avance de phase lorsqu’elle se
réfléchit sur l’ionosphère, comme si l’onde était réfléchie avant son arrivée sur
l’ionosphère ! Cependant cette dernière remarque n’a pas de sens puisqu’il faut se rappeler
que les ondes incidentes et réfléchies ont une extension spatiale infinie est que la notion de
déphasage est définie à 2zr près.
15) Le coefficient de réflexion en puissance R est le rapport des puissances
surfaciques moyennes des ondes réfléchies et incidentes. On les calcule à partir du vecteur
de Poynting.
----------

M
TC?

R= , compte tenu de la relation de structure.


i
1

C4

Or, puisque Er = exjp\-i<pr)Ei au niveau de l’interface, le champ électrique de l’onde


réfléchie possède la même amplitude que celle de l’onde incidente (il y a juste un
déphasage à la réflexion), on a donc = . On en déduit que 2? = 1. L’onde
réfléchie repart avec la même puissance que l’onde incidente. Ceci était prévisible puisque
nous avons vu à la question 12 que l’onde transmise dans l’ionosphère ne transportait pas
d’énergie en moyenne : l’énergie électromagnétique est donc intégralement réfléchie par
l’ionosphère si co < cop.
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 859

16) Partant de l’expression de cpr et sachant que on obtient :

d(pr 2
Tg —
T
dco 'co^-coo

On constate que le retard est cette fois-ci bien positif. L’enveloppe du paquet d’ondes subit
un retard ig lors de sa réflexion à l’interface. On peut interpréter ce retard en disant que le
paquet d’ondes pénètre en partie dans l’ionosphère avant d’être réfléchi (justifié par le fait
qu’il existe bel et bien une onde dans l’ionosphère). Tout se passe comme si l’onde était

réfléchie non pas en z = 0, mais en z = = ô(g)q) , correspondant à la longueur de

pénétration dans l’ionosphère de l’one évanescente de pulsation a>0.


17) En l’absence d’onde transmise, la continuité du champ électrique à l’interface
atmosphère-ionosphère située en z = Vt s’écrit :

( G)\( z')
Le champ électrique de l’onde incidente est de la forme - EOi cos t—c) H0i
7
za 7
Celui de l’onde réfléchie est de la forme Er(z,t) = EOr cos a' t + — , l’onde se
k c) 7
propageant selon les z décroissants. La relation de passage impose donc :

COS co' c1+—


/

< C) 7
pour tout t.

Les fonctions sinusoïdales formant une famille libre, l’identification amène à écrire

et <pr=<pi+7r . On montre ainsi que l’onde est

entièrement réfléchie avec un déphasage de n et une pulsation f®


1+-
c
18) Si F « c, on peut faire un développement limité à l’ordre 1 en V/c :

ty'-<y 2
aj-co =----- —a « -2—-co, d’où une variation relative de pulsation
l+£ co c
c
On remarque que si l’ionosphère monte, et donc s’éloigne du sol, l’onde réfléchie possède
une fréquence inférieure à celle de l’onde incidente, ce qui est bien le sens attendu de l’effet
Doppler.
860 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

19) La fréquence plasma f = — à l’endroit de plus forte ionisation va de 3 à


p In
13 MHz suivant les valeurs extrêmes de densité électronique dans l’ionosphère indiquées
dans le document. La plage d’utilisation du sondage Doppler est de 1 à 15 MHz. Les deux
intervalles sont donc presque identiques. On imagine que la fréquence utilisée pour le
sondage Doppler est adaptée suivant la fréquence plasma à l’endroit et au moment où l’on
effectue la mesure. En effet, en se plaçant légèrement en dessous de fp, l’onde va être
réfléchie le plus tard possible par l’ionosphère, proche de l’endroit où l’ionisation est la
plus forte (vers 350-400 km d’après le document). L’intérêt de provoquer la réflexion de
l’onde le plus haut possible est d’augmenter la sensibilité du dispositif puisque l’on a vu
dans la première partie que l’amplitude des oscillations de l’ionosphère provoquées par le
séisme augmente avec l’altitude.
20) D’après le document, pour suivre un séisme de magnitude supérieure ou égale à
7, il faut que le sondeur Doppler puisse mesurer des vitesses verticales de quelques dizaines
de cm/s. En prenant V-30 cm/s, on trouve un écart relatif de fréquence dû à l’effet
F —9
Doppler = 2— = 2.10 . Pour une fréquence de 10 MHz, l’écart de fréquence vaut
c
0,02 Hz. Sachant que la fréquence des oscillations dues au séisme sont de l’ordre de 0,05 à
0,1 Hz, on comprend que l’on soit à la limite de sensibilité de la méthode.

10.19 Expérience de complémentarité


1) La double traversée à travers la lame à retard doit faire tourner la polarisation
rectiligne de l’onde de 90°. Ceci est réalisé si les lignes neutres de la lame sont à 45° de la
polarisation incidente et que le double passage à travers la lame induise un déphasage entre
les deux composantes selon les lignes neutres de ic. Il faut donc que chaque passage induise
un déphasage de zr/2 : il faut ainsi une lame 2/4.

2) Il s’agit d’une interférence à deux ondes monochromatiques. La formule de


Fresnel s’écrit :

-71 +/2 cos —£ où ô désigne la différence de marche entre le rayon


^2 J
réfléchi par (M2) et celui réfléchi par (Mi). La propagation se faisant dans l’air assimilé à
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 861

du vide, on a ô = Ax2 -xJ, correspondant à la différence des chemins optiques. La lame


séparatrice étant parfaite, elle possède des coefficients de réflexion et de transmission en
intensité égaux à 50 %. Chaque rayon étant réfléchi et transmis une fois par la lame, on a
Zo
—. Au bilan, l’intensité reçue par la photodiode B vaut :

3) Par conservation de l’énergie lumineuse (la lame séparatrice étant parfaite),


l’intensité émise par la source doit se retrouver répartie sur les photodiodes A et B, d’où :
aA
fdZT/ %i) .
Zo -1a + Ib • On en déduit I “ 2
JJ

En identifiant avec la formule de Fresnel appliquée au niveau de la photodiode A, le


déphasage entre les deux rayons vaut “7“(x2 • Puisque la différence de marche ejst

la même, on constate que la lame séparatrice induit un déphasage de n entre les deux rayons
allant vers la photodiode A.
4) Le photon a une probabilité de 50 % d’être réfléchi sur le miroir (M2). Ensuite, il a
une probabilité de 50 % de traverser la lame. Ainsi, le photon a une probabilité de 25 %
d’arriver sur la photodiode B en ayant été réfléchi par miroir (M2). De même, le photon a
une probabilité de 25 % d’arriver sur la photodiode B en ayant été réfléchi par miroir (Mi).
Puisque, dans une description purement corpusculaire, le photon ne peut pas passer à la fois
par (M2) et (Mi), la probabilité qu’il arrive à la photodiode B quelque soit le chemin suivi
n 1
vaut 25 % + 25 % = 50 %. Bilan PB = ~ . En moyenne, la moitié des photons partant de la

T _70
source arrive à la photodiode B. On aurait donc JB dans une description purement

corpusculaire de la lumière. La mécanique quantique nous explique qu’il ne faut pas


sommer des probabilités, mais des amplitudes de probabilité, représentées par les fonctions
d’onde qui sont des grandeurs complexes. En notant yq et i//2 les amplitudes de probabilité
au niveau de la photodiode B de l’onde passant respectivement par les miroirs (MO et (M2),
on a :
PB =\^tot 2 +2|W2|æS(^gfcZ2)-argW)-

Cette formule est maintenant compatible avec celle déduite d’un modèle
ondulatoire en faisant apparaître un terme d’interférences qui dépend des trajets :
aA
P =^-= —1C
1 l + cos I
B A) 2 JJ
2 1 ... ,
L’identification permet d’écrire |^| =^2! = —. On retrouve bien que la probabilité que

le photon passe par le miroir (Mj) puis arrive à la photodiode B vaut 25 %, idem avec le
miroir (M2).
862 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

5) La relation de Louis De Broglie quantifie le lien entre la description corpusculaire


et la description ondulatoire d’une entité quantique. En notant p sa quantité de mouvement
(description corpusculaire) et 2 sa longueur d’onde (description ondulatoire), elle s’écrit :

h
p-—,oùh désigne la constante de Planck, égale à 6,6.10r34 J.s.
Z
Lorsqu’un photon est réfléchi par un miroir dans la configuration du schéma suivant, la
conservation de la quantité de mouvement du système isolé formé par le miroir et le photon
s’écrit :

-ux+Q = --ux+pmiroir.

miroir miroir
immobile mobile
photon / photon y
/ ◄------------ Pmiroir
/
/
/
h „
-------- Ux
17/ »
/ 2 * /
s /

X x
avant réflexion après réflexion

Le rebond du photon apporte donc au miroir une quantité de mouvement égale en norme à
h
2—. Pour de la lumière visible, 2 est de l’ordre de 0,5 pm. En prenant un petit miroir de
2
2^
masse M = 1 mg = 10'6 kg, la vitesse acquise par celui-ci est de l’ordre de mir°ir =-----
M MA
= 3.10'21 m/s = 0,1 Â/siècle. En un siècle, le miroir se serait déplacé d’un dixième de la
taille d’un atome ! Ce déplacement paraît impossible à mesurer.

h
6) L’inégalité d’Heisenberg spatiale s’écrit ArApx > où Ax et Apx représentent
2
l’incertitude (plus précisément l’écart-type) respectivement sur la position et sur la quantité
h
de mouvement selon Ox. ti est la constante de Planck réduite égale à —. Pour être sûr de
2rc
détecter le rebond du photon, il faut que la quantité de mouvement acquise par le miroir lors
de ce rebond soit supérieur à 3Apx. Cela entraîne que :

d’où une incertitude sur la position du miroir

7) Si l’on arrive à créer un dispositif suffisamment sensible pour mesurer la quantité


de mouvement acquise par l’un des miroirs lors du rebond de chaque photon, la différence
de marche ô = 2(x2 _xi) présent dans l’expression de PB fluctue, du fait des fluctuations de
32 2
la position du miroir, de la quantité 2Ax > — » — . L’ordre d’interférence fluctue donc

d’environ 1/4. Or nous savons que si l’ordre d’interférence varie de 1/2, on passe d’une
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichàpitres 863

interférence constructive à une interférence destructive : au lieu d’être détectés


systématiquement par la photodiode B, les photons seraient détectés systématiquement par
la photodiode A. Sans détailler les calculs, on imagine donc qu’avec des fluctuations de
l’ordre d’interférence de Tordre de 1/4, les photodiodes vont recevoir à peu près la même
intensité et donc vont recevoir à peu près le même nombre de photons. Dans ce cas,

Le fait d’avoir réussi à savoir par où passent les photons fait brouiller les franges

d’interférence. Ceci montre bien que si l’on tente d’effectuer une mesure montrant le
caractère corpusculaire du photon, on ne peut plus dans la même expérience montrer son
caractère ondulatoire, ce qui illustre bien le principe de complémentarité de Bohr.

10.20 Sur la taille d’un atome... —......

1) En considérant un point M à l’intérieur de l’atome, tout plan contenant la droite


OM est plan de symétrie pour la distribution de charges positives. On en déduit que le
champ électrique créé en Mpar cette distribution est contenu dans tous ces plans, il est donc
radial £(M) = E(M)ür. La distribution de charges positives étant invariante par toute
rotation autour du centre O, on en déduit que E(M) ne dépend que de la distance au centre
r = OM. D’où É(M) = E(r)ur.

r _ _ Q.
On applique le théorème de Gauss à une sphère (S) de rayon r < a : Kt/S = —, où Qint
J G) G)0
représente la charge positive contenue à l’intérieur de (S). Puisque r < a, la sphère (S)
n’englobe pas la totalité des charges positives. En notant p la densité volumique de charges
positives, on peut écrire + e = p^m3 car la répartition de charges positives de l’atome est

4 r3
homogène dans la sphère de rayon a. On a donc Qint= p—nr3 =+e—. Par ailleurs, le
3 a5
vecteur surface JS est colinéaire au champ électrique (puisque tous deux radiaux), d’où
J É.dS = JEdS - E(r)Mtr2 puisque le champ électrique est uniforme sur la sphère (S) de
(S) (S)
864 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

+er
rayon r. Le champ électrique créé par la charge positive vaut donc

pour r < a, c’est-à-dire à l’intérieur de l’atome.


2) A l’échelle atomique, on néglige l’influence de la pesanteur. L’électron n’est donc
soumis qu’à la force électrique exercée par le nuage de charges positives. La loi de la
quantité de mouvement appliquée à l’électron s’écrit :

m~ ~ ~eE ■ Si l’électron reste sur Taxe Ox, la projection de cette loi sur Ox donne :

e2 x e
/TVL — , que l’on met sous la forme x + G) x = Q, avec CU — ■■ r— —................ - -

47T£oa
s’agit de l’équation d’ un oscillateur harmonique, de solution générale :
x(t) = x0 cos(<# + (p), où x0 représente l’amplitude des oscillations.

3) Le principe d’incertitude d’Heisenberg stipule que Ton ne peut pas connaître


simultanément la position et la quantité de mouvement de l’électron. Plus précisément,
l’incertitude sur sa position Ax et celle sur sa quantité de mouvement Apx sont reliées par
h
l’inégalité d’Heisenberg spatiale AxApx > Or, dans le cadre du modèle de Thomson et
des calculs précédents, la quantité de mouvement selon Ox vaut
px(f) = mx{t} = -m(nxQsin{a)t + (p). Si l’amplitude x0 des oscillations est trop petite, les
variations de x(7) et px(t) vont être suffisamment faibles pour que Ton puisse connaître
précisément à la fois la position et la quantité de mouvement de l’électron. Pour respecter
l’inégalité d’Heisenberg, les amplitudes de x(t) et px(f) doivent être au moins de l’ordre de
A A h 2 h
kx et kpx devant vérifier AxApx > —. Il faut donc que . Puisque x0< a pour que
2 2
l’électron reste dans l’atome, le rayon de celui-ci doit vérifier :

5
Il s’agit d’un ordre de grandeur, car le

principe d’Heisenberg ne s’applique en toute rigueur qu’à des quantités déterminées par la
fonction d’onde de l’électron et non à des grandeurs issues de la physique classique.
4) A priori, la rayon de Bohr a, en m, dépend des grandeurs m, e, e0 et ti. Pour
effectuer une analyse dimensionnelle prédictive, on écrit a = kmae^ti5 , où k est un
facteur sans dimension, en pratique de l’ordre de l’unité. La masse m est en kg, la charge e
en C = A.s, la constante de Planck réduite h en J.s = kg.m2.s_1. Pour déterminer l’unité SI
de base de la permittivité du vide, on peut faire l’analyse dimensionnelle de l’expression de
a> de la question 2 : on trouve e0 en A2.s4.m'3.kg'!. En imposant l'homogénéité de la formule
a = m ae sur chaque unité SI de base que sont respectivement m, kg, s et A, on
obtient le système :
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichàpitres 865

a = -l
Z? = -2 g
. On obtient donc a = k---- y- . L’analyse dimensionnelle
y=l
J=2
ne permet pas d’obtenir la valeur numérique de la constante k.

5) Avec a =-------- -, on trouve a - 0,5 Â. On retrouve que le diamètre de l’atome


me2
d’hydrogène est de l’ordre de l’angstrôm.

10.21 Interférence avec des atomes ultra


froids ;______________________
1) L’atome de néon (masse m) étant en chute libre (c’est-à-dire soumis qu’à son
poids), la conservation de l’énergie mécanique entre l’instant où il sort du piège et où ‘il
traverse les fentes (une des deux ? les deux en même temps ? C’est ce que l’on va voir par
la suite...) s’écrit :

Em = Ec+Ep=0 + mgd = : Vy = 1,2 m/s


2) En réalité, les atomes de néon possèdent une vitesse initiale non nulle du fait de
l’agitation thermique. On sait que la vitesse quadratique moyenne d’agitation thermique vq
1 2 3 1^-= Pour des
à la température T est telle que ~mvq ~~^be , d’où vq =
v m \MNe
atomes de néon à T= 2,5 mK, on trouve vq = 1,7 m/s. C’est donc une vitesse importante
que l’on ne peut pas négliger ! Statistiquement, la vitesse d’agitation thermique des atomes
prend toutes les directions, mais les atomes qui vont passer dans les fentes sont ceux pour
lesquels la vitesse d’agitation thermique est (presque) verticale en sortant du piège. Sachant
1 2 1
que la vitesse quadratique moyenne verticale est telle que — mvqz = —kBT , elle vaut
jE Z*
environ 1 m/s, qui reste de l’ordre de v5. Les atomes de néon ne vont donc pas arriver tous
en même temps sur le détecteur, comme on peut le vérifier sur les relevés expérimentaux
présentés à la fin de l’énoncé.
3) La longueur d’onde de de Broglie (prononcer « de breuil ») associée à l’atome de
h
néon de vitesse ys vaut &DB = . Avec m = = 3,3.10’26 kg, = 1,6.10'8 m|. A la
mvs NA
sortie de chaque fente, l’onde associée à l’atome va difffacter, avec une largeur angulaire de
Z
l’ordre de —, où b = 2 pm désigne la largeur des fentes. Les ondes provenant de chaque
b
zl
fente ont donc une largeur ——D = 0,9 mm au niveau du détecteur MCP. Cette largeur est
b
très grande devant la distance entre les fentes, ce qui permet d’obtenir un champ
d’interférence sur le MCP. En supposant que l’atome possède une vitesse constante, on se
866 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

trouve dans le cas d’un dispositif classique de type fentes d’Young, pour lequel

l’interfrange sur le MCP vaut (formule classique à connaître, mais à savoir


a
aussi retrouver, voir problème 1.6). L’interfrange vaudrait 0,3 mm, largeur correspondant à
environ 15 fois la résolution du MCP. Les franges d’interférence vont donc être détectables.
Remarque : on vérifie sur les relevés expérimentaux qu’un interfrange est bien composé
d’une quinzaine de points.
4) Avec des atomes à température ambiante, la vitesse quadratique moyenne verticale
est de l’ordre de 350 m/s, ce qui correspond à une longueur d’onde de de Broglie de l’ordre
de 6.10'1! m et donc un interfrange de l’ordre de 1 pm. Avec une telle température, les
franges d’interférence ne seraient donc pas visibles, la résolution étant insuffisante. A noter
que la loi de probabilité des vitesses des atomes dues à l’agitation thermique fait qu’une
proportion des atomes ont une vitesse verticale initiale presque nulle, mais ces atomes ne
représentent qu’une très faible proportion et le signal serait sûrement trop faible pour être
détecté par la caméra CCD.
5) L’orientation du faisceau laser éclairant le nuage d’atomes modifie la largeur de la
zone de l’espace d’où vont être « émis » les atomes. Un faisceau vertical entraîne une
largeur de la source de 5 = 20 pm, alors qu’un faisceau horizontal entraîne une largeur
s = 1 mm (voir schéma d’illustration ci-dessous).

II I I

cas d’un faisceau vertical cas d’un faisceau horizontal

Or, si la source est trop large, cela entraîne le brouillage des franges. Le critère de

brouillage étant où Ap est la variation de l’ordre d’interférence p évaluée sur la


moitié de l’étendue spatiale de la source, un calcul de chemin optique entre la source et les
fentes (ce calcul est fait en détail dans le problème 1.6 : s’y référer), montre que le
^r)D d
brouillage se produit si s > - = 0,2 mm. On en conclut que les franges n’auraient pas
a
été visibles si le faisceau avait été horizontal.
6) On raisonne dans le référentiel (R’) en translation rectiligne par rapport au
référentiel terrestre (R) galiléen, ayant une accélération constante g par rapport à (R), de
vitesse initiale par rapport à (R) nulle et dont l’origine O ’ coïncide au centre O de la fente à
la date t = 0. Dans (R’), l’atome est soumis à son poids ainsi qu’à la force d’inertie
d’entraînement Ft = -mae (la force d’inertie de Coriolis étant nulle car (R’) n’est pas en
CORRIGES CHAPITRE 10 Problèmes multichapitres 867

rotation par rapport à (R)). La loi de la quantité de mouvement appliquée à l’atome dans le
référentiel (R’) s’écrit donc :
dv'
m— = mg + Fie. Or, par construction de (R’), l’accélération d’entraînement vaut ae = g.
dt
dv' -
On en déduit — = 0. Dans (R’), l’atome possède donc une trajectoire rectiligne uniforme,
i/r
Dans ce référentiel, il part de la fente à la vitesse :
v'(? = 0) = v(t = O)—ve(t = 0) (formule de composition des vitesses).

Or, par construction de (R’), la vitesse d’entraînement à t - 0 est nulle. On en déduit que
l’atome part de la fente à la vitesse vs dans (R’). Ainsi, les différentes positions possibles de
l’atome, et donc le front d’onde, forment à la date t un cylindre (C) d’axe parallèle à celui

de la fente passant par O’ et de rayon vst. Puisque - = ve(t) = +gt, l’axe du cylindre
dt
1 7
(C) est à une distance OO'= — gt de la fente. CQFD.
7) La partie la plus basse du front d’onde (à la verticale de la fente) a parcouru à la
1 2
date t une distance vst + ~gt . Elle atteint donc le détecteur à la date tf telle que

Jvj +2Dg -vs


1 7
V/+-g^=£>,d’OÙ Zy -------------------- (on ne garde que la solution positive), c’est-
S
V, (ï/l + a -1). A cette date, la vitesse de l’atome proche de la verticale de la
à-dire

fente vaut Vy = vs, + gtf, d’où Vy =vs>!\ + a (formule qui aurait pu être déterminée par
conservation de l’énergie mécanique, comme à la question 1).
8) La figure ci-dessous représente le front d’onde à la date tf ainsi que le vecteur
vitesse d’un atome situé en un point M du front d’onde. La loi de composition des vitesses
appliquée à l’atome entre (R) et (R’) s’écrit :
v(Af) = v' (AT) + ve qui prend ici la forme v(Af) = vsür + gtfüz, où Oz est la verticale
868 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On constate que la trajectoire de l’atome, tangent à v(M), n’est pas perpendiculaire au


front d’onde : |le théorème de Malus n’est donc pas vérifié| entre les trajectoires des atomes
(équivalent de la trajectoire des rayons lumineux) et les fronts d’onde.
9) On émet l’hypothèse que, lorsque les atomes arrivent sur le détecteur, tout se passe
comme s’ils ont été émis depuis O” à la vitesse constante Vf. Cette hypothèse sera vérifiée a
posteriori si la distance D” ne dépend pas de 0. Les relations trigonométriques dans les
triangles formant l’addition vectorielle des vitesses permettent d’écrire :

vy s sin 6* V
tan#'=----- ----------- . Puisque les angles sont faibles, on a 0'^-------—0. Or, dans
g//+v5cos# gtf+vs

les triangles O”HM et O’HM, on peut écrire tan#'=----- ~0' et tan# = — « 0. On en


Z>' v,tf
0 f1
déduit £)'=—v / , = 1 + —— vJ f ■ On obtient bien
s J
0' J

10) On s’est donc ramené à une situation où les atomes, de vitesse constante sont
émis depuis deux fentes sources fictives espacées de a et situées à une distance D’ du
^DB fD'
détecteur. On peut appliquer la formule donnant T interfrange i =------ — , avec
a
h v^yjl + a 71 +a -1) h D2(yll + a-l)
3 - h a-
^DB f ~ , d OU , i.e.
’ mvf mvs71 + « ag mvs a a
v2 2D
puisque — =---- . Lorsque g tend vers 0, a tend vers 0. La quantité
g oc
a
2^71 + CK - 2 1 + ~ï -1
h D
—- tend vers 1. On retrouve i = ? formule de l’interfrange
a a mvs a
lorsque les atomes, de vitesse constante vs (puisque l’on néglige la pesanteur) sont émis
depuis les deux fentes. Rappelons que vs ne tend pas nécessairement vers 0 quand g tend
vers 0 car la vitesse d’agitation thermique doit être prise en compte (cf. question 2). Si les

atomes partent du piège à vitesse nulle, a = — = 1,53. On trouve alors |z = 0,24 mm.
d
11) Les atomes partant sans vitesse initiale du piège mettent une durée T telle que
1 2
— gT =d + D pour arriver jusqu’au détecteur, d’où T = = 0,20 s. Cette durée
2
fait partie de l’intervalle correspondant à la figure (b)|. Sur cette figure, on lit un interfrange
égal à |0,22 ± 0,02 mm|. La mesure expérimentale est donc compatible avec la valeur
théorique. Cette expérience montre le caractère ondulatoire des atomes : le phénomène
d’interférences observé montre que chaque atome est passé par les deux fentes en même
temps, comme peut le faire une onde !
CORRIGES CHAPITRE 11
RESOLUTION DE PROBLEMES

11.1 Dimensions d’une boîte de conserve


1) La surface totale de la boîte de conserve s’écrit : S = 7iDh + 2 Son volume,

nD 4L
supposé fixé, vaut quant à lui: VQ - h d’où: h - que l’on reporte dans

l’expression de S :

D 2

Pour minimiser la surface on résout : = 0, c’est-à-dire : + = 0 . On obtient


dD D2
1/3
ainsi le diamètre D = , puis la hauteur : h =
4^o
7lD2
fM/3
< n ) k Æ y

On vérifie qu’il s’agit bien d’un minimum de la surface

La surface minimale est donc obtenue lorsque!h = D\. Cela permet d’utiliser le moins de
métal pour fabriquer les boîtes et donc de minimiser les coûts de production.
2) Les boîtes a) (grains de maïs petit format), c) (macédoine de légumes) et d) (grains
de maïs grand format) vérifient la condition précédente. Elles contiennent des aliments en
grains qui vont occuper efficacement tout le volume de la boîte. La surface est bien
optimisée pour un volume donné en fonction de la quantité à stocker.
La boîte b) contient des cœurs de palmiers, qui ont la forme de bâtonnets allongés. On
privilégie dans ce cas la forme du produit à conditionner pour ne pas l’abîmer.

La boîte e) contient du thon, souvent compacté dans la boîte. La boîte a cette fois un
diamètre plus grand que sa hauteur pour faciliter à la fois la mise en boîte et le déballage du
produit.
870 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Comme nous le savons, il existe de multiples formats de boîtes de conserve. Outre sa


contenance, le choix de ses dimensions peut dépendre d’autres paramètres : maniabilité (un
diamètre trop grand empêche l’utilisateur de la prendre d’une seule main), résistance au
gerbage (empilement) et problème de sertissage (soudage) notamment.
3) La forme qui minimise la surface pour un volume donné est la sphère. On retrouve
cette forme dans les bulles de savon : la forme sphérique permet en effet de minimiser
l’énergie de tension superficielle et donc de rendre la forme plus stable. Des boîtes de
conserve sphériques ne seraient pas faciles à fabriquer, à remplir, à ouvrir et surtout à
ranger !

11.2 Champagne!
........... 1 - - - -
partie 2
-- - - : -

On suppose que les bulles de champagne sont émises régulièrement au niveau du site de
nucléation hétérogène, avec la fréquence f. On appelle T= 1/fla période d’émission des
bulles. Le cliché montre ainsi la position zn de la bulle n à l’instant nT.
On peut déterminer directement la distance dn parcourue par la bulle n pendant la période T
en évaluant zn+1 - zn. On remplit alors le tableau suivant :

n Zn (mm) dn = Zn+l - Zn (mm) Az„ (mm)


1 9,5 4,6 2,3
2 14,1 5,2 2,6
3 19,3 5,7 2,9
4 25,0 5,9 3,2
3
6
30,9
37,5
6,6
7,3
3,5
3,8

44,8 7,8 ■■■ ■■■■I
8 52,6 4,6

La distance dn parcourue par la bulle n pendant la durée T vaut également, en première


approximation, le produit de sa vitesse v„ par T: dn- vnT.
Cette vitesse peut en outre être obtenue grâce à la longueur de la trace laissée sur le cliché
Az
avec le temps de pose ôt = 1/15 s : vn - .

K
On obtient ainsi la relation: dn =-~-T . On trace alors dn en fonction de ôzn (page
ôt
suivante). La relation est bien linéaire. Une régression linéaire permet d’écrire : dn = aôzn
avec la pente qui vaut numériquement: a = 1,91 ±0,05 (soit une incertitude relative de

2,6 %). Cette pente vaut en fait : a- —, si bien que :


ôt
A/' ôa
L’incertitude relative sur f vaut : 2,6 %, soit : A/= 0,2 Hz
f «
CORRIGES CHAPITRE 11 Résolution de problèmes 871

La fréquence de libération des bulles vaut ainsi 7,8 ± 0,2 Hz. Cette valeur est une donnée
essentielle à l’étude de la croissance et l’ascension des bulles dans le verre (voir partie 1).

11.3 Un pique-nique au Soleil


On se propose dans un premier temps de modéliser les transferts thermiques entre la
bouteille d’eau et l’extérieur pour, d’une part, caractériser les pertes thermiques, et, d’autre
part, évaluer la puissance apportée par le Soleil par rayonnement.
La bouteille est tout d’abord placée à l’ombre. Sa température varie de 7) = 5°C à 7) = 19°C
en = 90 minutes. La puissance thermique échangée avec l’extérieur est proportionnelle à
l’écart de température (T- Text). Le premier principe appliqué à l’eau liquide dans la
bouteille s’écrit ainsi, entre les instants t et t + dt :
mcdT = -k(T-Text')dt
Le signe - traduit le fait que l’énergie thermique est reçue par le système (Text > T et le
milieu extérieur réchauffe la bouteille). On en déduit l’équation différentielle vérifiée par la
température de l’eau :
------ T = T avec T - -----
dT 1_ _ me
dt t T k
On intègre cette équation en tenant compte de la condition initiale 7(0) = 7) :

Au bout de la durée A/7, la température de l’eau atteint T(Ar7) = 77, si bien que l’on peut en
déduire la valeur de la constante de temps caractéristique des pertes thermiques :

P 'T1 'T'
soit pratiquement 33 minutes.
ext ~t

La bouteille est ensuite laissée au soleil. En appelant Pchauff la puissance thermique apportée
à l’eau par le Soleil sous forme de rayonnement, on peut réécrire le premier principe en
tenant compte à la fois des pertes thermiques (toujours présentes) et du chauffage :
mcdT = -k(T - Text )dt+Pchauffdt
ce qui conduit à la nouvelle équation différentielle :
dT _i_ -|- ^chauff
dt t t me
872 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On résout cette équation avec la condition initiale T(0) = 7/ :

T(f) = « -Ta -—P^^'+T^ ext + — Pch^


me me
Au bout de la durée Az2, la température atteint cette fois T(AZ2) = T2. On en déduit la
puissance apportée par le Soleil pour chauffer la bouteille :_________

En remarquant que Az2 « 3r , on aurait pu estimer que la température maximale de la


dT me
bouteille était atteinte : — = 0 et obtenir directement : Pchauff « —(T2 -7^) = 22 W.

On peut supposer que le Soleil chauffe la bouteille en incidence normale sur sa surface
frontale latérale S = hxd - 2,4.10~3 m2 si bien que la puissance surfacique apportée par le
Soleil au niveau du sol vaut :
Psurf =5^ = 15O.1O3 W.m’2
ù
La puissance surfacique apportée par le Soleil en haut de l’atmosphère, appelée constante
solaire, est alors obtenue en tenant compte de la partie a - 30 % réfléchie par l’atmosphère
par effet d’albédo :
p
Psurf = (l-a)4> d’où la constante solaire : - surf -1,4.103 W.m~2 .
1-a

La puissance totale rayonnée par le Soleil est répartie sur une sphère de rayon d, la distance
séparant la Terre du Soleil :
^Soleil ~ A)^d

Puisque la lumière met un peu plus de 8 minutes pour parcourir cette distance :
tZ = cAz‘ = l,5.10li m
(arrondi par excès pour rendre compte du « un peu plus »)
La puissance rayonnée par le Soleil vaut finalement :
p
rSoleil =4 0 1026 W
VV

L’étude des réactions de fusion thermonucléaire dans le noyau du Soleil va maintenant


permettre d’évaluer l’énergie totale que peut rayonner le Soleil.
La réaction de fusion de l’hydrogène en hélium s’écrit :
4177->4He+2e++2v+2y
L’énergie libérée par cette réaction est directement reliée au défaut de masse entre les
noyaux d’hydrogène de départ et le noyau d’hélium créé :
EWbérée = 4mHc2 -mHec2 =-Amc2 =4,36.1U12 J
Une réaction de fusion comme celle-ci consomme 4 noyaux d’hydrogène, correspondant à
une masse m = 4mff = 6,69.10~27 kg d’hydrogène.
CORRIGES CHAPITRE 11 Résolution de problèmes 873

L’énergie massique libérée par le Soleil vaut donc : ll,beree = 6,52,1014 J/ kg.
m
La fusion thermonucléaire a lieu dans le noyau, de masse Àf = 10 % = 2,0.1029 kg.
En supposant que le noyau soit entièrement formé d’hydrogène, la consommation de tout
l’hydrogène contenu dans le noyau libérerait l’énergie totale :
£to/=^é*Àf = l,3.1044 J
m

Le Soleil va libérer cette énergie avec la puissance Psoieii calculée précédemment pendant sa
durée de vie \tSoieii :
Rtot = RSoleil^Soleil

d’où la durée de vie du Soleil, obtenue dans le cadre de ce modèle :


^=-^- = 3,25.10'’s
_____________ * Soleil____________________

Cette durée correspond à environ 10 milliards d’années, qui est bien en accord avec lès
résultats de mesures plus précises et de modèles plus élaborés fournis par l’astrophysique
solaire. Avec ses 4,5 milliards d’années, notre Soleil est à peu près à la moitié de sa vie,
qu’il terminera d’abord en géante rouge puis en naine blanche...

Les données fournies dans le texte permettent également d’évaluer assez précisément la
taille actuelle de notre Soleil. La puissance totale rayonnée par le Soleil, obtenue
précédemment, peut en effet s’exprimer à l’aide de la loi de Stefan sur le rayonnement du
corps noir :
^Soleil ~ ^RS

où a = 5,67.108 W.m^.K”4 est la constante de Stefan, 7s=6.103K la température à la


surface du Soleil et Rs son rayon.
Il vient alors :
PsoleilA -6,6.108 m
Rs = >
N 4^7/
Des recherches sur internet donnent pour le Soleil un rayon moyen de 6,96.10 m, ce qui
correspond bien à la valeur obtenue.

11.4 Vol stationnaire d’un rapace


On peut être tenté de développer un modèle de mécanique des fluides, à l’instar de l’étude
du vol d’un hélicoptère (voir problème 5.20). Mais il est aussi possible de résoudre le
problème plus simplement en estimant la masse mair d’air brassé par le faucon à chaque
battement d’ailes. En notant A l’amplitude et f la fréquence des battements, les ailes, à
chaque battement, expulsent l’air situé sous elles à la vitesse vaiie - A2nf (en supposant un
mouvement sinusoïdal des ailes). L’épaisseur d’air expulsé sous l’aile étant de l’ordre de la
largeur l de l’aile, le volume d’air expulsé est donc de l’ordre de Z2Z, où L désigne
l’envergure de l’oiseau (environ le double de la longueur d’une aile). La masse d’air
expulsé à chaque battement vaut donc mair = pairl2L, avec pair la masse volumique de l’air.
874 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Lors d’un battement d’ailes, le système formé par le faucon et l’air qu’il expulse peut être
considéré comme un système isolé : sa quantité de mouvement se conserve donc. L’air
expulsé par le faucon vers le bas lui fournit donc une quantité de mouvement vers le haut
égale en norme à mairvaiie, et ceci à chaque battement d’ailes. Or, entre chaque battement,
c’est-à-dire pendant une période T, le poids du faucon apporte à ce dernier une quantité de
mouvement vers le bas égale à MgT = Mg/f. Lorsque le faucon est en vol stationnaire, sa
quantité de mouvement doit rester nulle en moyenne. Ceci est le cas si mairvaiie= Mg/f, c’est-

à-dire pairl LAlrf = Mg / f, d’où une fréquence

Pour l’application numérique, on choisit une masse M = 0,22 kg (masse moyenne d’un
mâle) et une envergure L = 0,7 m. On peut estimer la largeur l des ailes d’après la photo. En
considérant que le faucon mesure 34 cm de long (taille moyenne de l’espèce), ses ailes ont
une largeur Z=13cm environ. Nous savons qu’à pression et température ambiantes,
pair = 1,3 kg.m'3. Il ne reste plus qu’à estimer l’amplitude des battements d’ailes. Le
document ne nous fournit aucune indication à ce propos. L’observation d’un tel rapace
laisse penser à une valeur A de l’ordre de 0,2 m. La formule issue de notre modèle indique
une fréquence ]f= 11 Hz. La valeur trouvée semble cohérente. A noter que le record de
battements d’ailes chez les oiseaux est détenu par le colibri, dont la fréquence de battement
peut atteindre 80 Hz !

11.5 Le Tour de France


Il faut dans un premier temps connaître la cause de l’effort que le cycliste devra fournir
pour faire une échappée. Sur une zone de plat, le cycliste doit pédaler pour maintenir sa
vitesse afin de contrer la force de frottement de l’air (la résistance de roulement étant
négligeable). A vitesse constante, la puissance mécanique P qu’il doit fournir au vélo (par
l’intermédiaire du pédalier) doit compenser la puissance Pf dissipée par les frottements de
l’air. Introduisons les paramètres :
• V : la vitesse du vélo,
• pair : la masse volumique de l’air,
• S : la surface projetée du cycliste et du vélo dans un plan perpendiculaire
à la route,
Nous savons du cours de mécanique des fluides qu’à nombre de Reynolds supérieur à 103,
l’écoulement est turbulent et la force de traînée de l’air sur le cycliste s’écrit :
CORRIGES CHAPITRE 11 Résolution de problèmes 875

1 2
Fxair ~ CxPait-SV , °ù G désigne le coefficient de trainée. En position aérodynamique,
Cx est de l’ordre de 0,3 comme pour une sphère. Ainsi, la puissance que doit fournir le

cycliste pour maintenir sa vitesse sur une zone de plat vaut

On peut effectuer une application numérique pour vérifier la cohérence du modèle. En


prenant pair = 1,3 kg.m’3, S = 1 m2 et .F= 40 km/h, on trouve Ppiat de l’ordre de 270 W, ce
qui correspond bien à un effort physique assez important.
Dans le cas d’une forte montée, le poids doit être pris en compte. En notant Alla masse du
cycliste et de son vélo, la projection du poids selon l’axe de déplacement du vélo vaut en
norme Fx poids-Mgsm.6, avec 0 l’angle que fait la route avec l’horizontale. Cette force de
résistance due au poids devient supérieure à celle due à l’air si la route est suffisamment
'c^sv 2^
pentue, plus précisément à partir d’un angle 3m tel que = arcsin . En
J *
reprenant les valeurs précédentes et avec M= 80 kg, on trouve 0m = 1,8°, c’est-à-dire une
pente de tan(Pm) = 3 %. Lors des étapes de montagne, il est fréquent d’avoir des pentes de
15%: la force de trainée devient alors négligeable devant le poids. Lors des fortes
montées, le cycliste doit donc fournir une puissance PmOntée ~ Mg sin(é?)K pour garder une
vitesse V.
Considérons un ensemble de coureurs fournissant une puissance P. Un des coureurs tente
une échappée : pour cela, il fournit une puissance supplémentaire AP pendant un temps r
donné. Cela lui permet, après son effort, de prendre une avance temporelle Az sur les autres
coureurs. Calculons A/ dans les deux cas :
•Cas d’une échappée lors d’une forte montée : la vitesse des coureurs vaut
P P + AP
V =--------- 7-v . Celle du coureur échappé vaut Véch =-------- y-r. Au bout d’un temps r,
À/gsin(Pj y A^sin(P)
il aura distancé les autres coureurs de L = [Féchap - et aura donc une avance temporelle

L . _AP
sur eux de A/ = — . Tout calcul fait, il vient ^montée
V
• Cas d’une échappée sur une zone de plat : la vitesse des coureurs vaut
Ÿ/3
( 2P
V= . Celle du coureur échappé vaut :
\CxPairS ;

_ "2(p+AP)y/3 c
^échap
< CxPair$ y
vl1+ 31 AP^
PJ
en supposant que l’effort,

même s’il est soutenu, n’augmente que faiblement la puissance fournie par le coureur qui
tente l’échappée. Le calcul est ensuite identique au cas précédent : au bout d’un temps r, il
876 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

aura distancé les autres coureurs de L = - Pjr et aura donc une avance temporelle

a # ~1 _ ^montée
sur eux de A/ = — . On a donc
K
On constate donc qu’il est trois fois moins rentable de faire une échappée sur du plat que
lors d’une forte montée : à puissance donnée des coureurs et à énergie supplémentaire
fournie par le coureur échappé, celui-ci va gagner une avance trois fois plus faible sur du
plat qu’en montée. Ce calcul d’ordre de grandeur explique donc pourquoi les échappées les
plus efficaces se font dans les étapes de montagne car l’effort y est mieux récompensé.
A titre documentaire, on pourra trouver à l’adresse suivante un petit logiciel de calcul de la
puissance que doit fournir un cycliste :
http://sportech.online.fr/sptc_idx.php?pge=spfr_esy.html
On peut y noter que les frottements de roulement, que l’on a négligés dans notre modèle
représentent environ 20 % de la force de trainée dans la configuration prise dans la zone de
plat.

11.6 Faut-il courir sous la pluie ?


Une chose évidente s’impose immédiatement : si l’on marche vraiment lentement (à la
limite, on reste pratiquement sur place), on va se faire beaucoup mouiller ! Mais cela veut-il
dire que l’on doit courir le plus vite possible ? Pas forcément ! Imaginons en effet que les
gouttes d’eau tombent très lentement (quelques millimètres par seconde pour se fixer les
idées). En courant très vite, les gouttes paraissent immobiles : on ne va presque pas se
mouiller les cheveux, mais l’on va récupérer toutes les gouttes d’eau situées devant soi
entre le point de départ et le point d’arrivée. On pourrait se dire que les gouttes d’eau
situées juste devant nous vont nous mouiller quoi qu’il en soit, que l’on aille vite ou
lentement puisqu’on a le même chemin à parcourir, mais ce n’est pas forcément le cas si la
pluie tombe avec une certaine inclinaison (c’est-à-dire lorsqu’il y a du vent). Si l’on marche
(ou court) en « accompagnant » les gouttes d’eau, on a peut être la possibilité de moins se
faire mouiller. Mais comment le savoir ? Il faut modéliser la situation et faire une étude
quantitative de l’eau que l’on reçoit.
Pour simplifier, on raisonne à deux dimensions, où la verticale, la direction du marcheur
(ou coureur ?) et la trajectoire des gouttes d’eau forment un seul plan Oxy. Cette situation
modélise un vent de face ou de dos, mais pas de travers. Par ailleurs, on assimile le
marcheur à un parallélépipède rectangle de hauteur h, de longueur L et de largeur l (selon
Oz). La pluie tombe avec un angle 0 (compris entre -7r/2 et + 7t/2) par rapport à la verticale,
avec la convention 0 > 0 pour un vent de dos (voir schéma). On note n le nombre de gouttes
d’eau par unité de volume et Vp la vitesse des gouttes. Le marcheur avance selon les x
croissants à la vitesse V > 0.
Dans le référentiel lié au marcheur, le vecteur-vitesse vg/m des gouttes d’eau vaut, d’après
la loi de composition des vitesses :
Vg/m = Vgoutte-^marcheur = sin^ ~ V^x - Vp COS .
CORRIGES CHAPITRE 11 Résolution de problèmes 877

L
Dans toute la suite du raisonnement, on se place dans le référentiel lié au marcheur. Celui-ci
peut recevoir des gouttes sur sa tête, représenté par le haut du parallélépipède, qui est un
rectangle de longueur L et de largeur /. Par le même lien existant entre le débit massique à
travers une surface (S) et le champ de vitesse d’un fluide Dm = Jpiv.dS ou bien encore
(5)

celui entre le courant et la vitesse des porteurs de charge I = Jpv.dS, le nombre de gouttes
G?)

dNtête f -
d’eau tombant sur la tête par unité de temps vaut ———= nvg/m.dStête . Sur la tête,
dt
tête

dStête est selon -ü (signe - puisque l’on regarde le nombre de gouttes qui descendent),

d’où - = [nF cos(o)dS = nV cos(d)lL . Le marcheur peut également recevoir des


dt J
tête
gouttes d’eau devant lui ou derrière lui. Cela dépend du signe de vgim.ux = Vpsin0-V.

• Si Vp sin# < V, les gouttes tomberont sur le devant du marcheur, avec un


nombre de gouttes par unité de temps égal à :

—, puisque dSdevant est selon -iïx


devant
et que la surface exposée est un rectangle de hauteur h et de largeur l.

• Si V sin 0 > V, les gouttes tomberont dans le dos du marcheur, avec un

nombre de gouttes par unité de temps égal à —-“• = \n^gim-^dos~n^p^^>


dt J
dos

puisque dSdos est selon +ùx .


878 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

On peut regrouper les deux cas de figure en une formule unique donnant le nombre de
gouttes d’eau reçues par unité de temps soit par devant, soit dans le dos
—sin#-E|/7z. Ainsi, le marcheur reçoit sur son corps un nombre de gouttes

= nl^Vp sin#- v\h + Vp cos(#)l).


d’eau par unité de temps
dt dt
Admettons que le marcheur doit parcourir une distance D sous la pluie. Le problème est de
savoir quelle doit être sa vitesse V afin qu’il reçoive un nombre N de gouttes le plus petit
possible. Il faut donc trouver la valeur de V qui minimise :_____________
y _ ^tot V
—sin#-l h +—cos(#)£ = nlD*F(V)
dt V V V V 7
/

m
On pose 6q = arctan
w
grandeur qui est

forcément négative, puisque V <VpSY£L0 impose que #>0. La fonction F est donc
décroissante pour V < Vp sin#. Il faut donc dans tous les cas de figure aller au moins à la
vitesse E sin# pour recevoir un minimum de gouttes.

fonction décroissante. Donc plus V augmente, plus N diminue. Cela signifie qu’il faut
courir le plus vite possible. Par contre, si 0 > #0 , F est une fonction croissante pour
V >Vpsin0. Sachant qu’elle est décroissante pour V <Vpsin0, elle est donc minimale
pour V -Vp sin#.

En conclusion, lorsqu’il pleut sans vent (# = 0) avec un vent de face (# < 0), il faut
systématiquement courir le plus vite possible pour être le moins mouillé. Par contre,
lorsqu’il y a un vent de dos et que la pluie est suffisamment inclinée (# > #0), il faut
avancer à une vitesse égale à la vitesse horizontale des gouttes d’eau (dans cette situation,
on est seulement mouillé de la tête). Pour un individu standard, avec h = 1,7 m et
L = 0,2 m, l’angle limite est de l’ordre de 7°.
Le cas d’une pluie tombant de travers est plus complexe à résoudre. On montre qu’il existe
également un critère indiquant la façon optimale de courir suivant la valeur des différents
paramètres. Les lecteurs intéressés par la question trouveront tous les détails dans
l’article très complet (plus de 10 pages !) :
Franco Bocci, Whether or not to run in the rain, Eur. J. Phys. 33 (2012) pp. 1321-1332

11.7 Des rayons suivant l’horizon


Il faut en premier lieu quantifier le gradient d’indice permettant aux rayons lumineux de se
courber (comme dans le phénomène de mirage) afin de raser la surface de la planète. On
CORRIGES CHAPITRE 11 Résolution de problèmes 879

raisonne pour cela sur deux rayons situés l’un au dessus de l’autre et distants de h. D’après
le théorème de Malus, les surfaces d’ondes, perpendiculaires aux rayons lumineux, sont
donc selon la verticale locale. Nous savons que le chemin optique est identique selon deux
rayons différents rejoignant deux mêmes surfaces d’ondes. En s’appuyant sur les notations
de la figure suivante et en notant w(z) l’indice à l’altitude z, cette propriété s’écrit ici :
(AB) = (A ’B ’) d’où w(0) x Rp0 = n(h) x [Rp + hft.

On en déduit que le gradient vertical d’indice près du sol doit valoir :


dn n(h) - n(0) _ n(G) (A-l
r A 0) 77
«-------- = —— en faisant tendre h vers 0.
dz h h ^Rp+h
Or, le gradient d’indice est dû au gradient de la concentration particulaire np des molécules
constituant l’atmosphère de la planète (plus on monte, plus l’atmosphère se raréfie). En
pratique, l’indice atmosphérique est proche de l’unité, on peut ainsi écrire :

= ^ï + npa «1 + —. Il faut donc que l’atmosphère possède un gradient de


n—

concentration égal à —— = - . Or, ce gradient peut être obtenu en écrivant la


dz aRp aRp
relation de la statique des fluides traduisant l’équilibre de l’atmosphère. L’air étant
uniquement soumis aux forces de pression et au poids, la relation s’écrit :
- grad(p)+ /.ig = 0, qui, projetée sur la verticale, devient ju(z)g = 0, où /j.
dz
désigne la masse volumique.
En traitant le gaz constituant l’atmosphère comme un gaz parfait de masse molaire Mair, on
a //(z) = M__airP(z) _^atr_n / La concentration moléculaire vérifie donc l’équation
PT AT ? ’

dnD M s f z
différentielle —— 4---- np(z) = 0, dont la solution est np(z) = np soiexp\ —— , avec
dz RT k H)
RT
. La distance H est la hauteur caractéristique de l’atmosphère de la planète. Le
M airg
880 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

^p sol
gradient de concentration au niveau du sol vont donc —— = ——— . En conclusion, les
dz H
rayons lumineux sont guidés (comme dans une fibre optique) en restant proche de la
2//
surface de la planète si la concentration de molécules près du sol vaut n sol =----- , qui
aRp

peut s’écrire aussi nsol-\ =— . On peut noter que cette égalité fait intervenir de

nombreuses caractéristiques de la planète : pression atmosphérique au niveau du sol,


constitution de l’atmosphère, température et pesanteur à la surface.
• Commençons par notre bonne vieille Terre : nsoJ -1 = 2,9.10'4 d’après le
H t 1 H
document. Par ailleurs, —= 1,3.10 . On a donc n , -1«------ : l’atmosphère terrestre
Rp 5 Rp
n’est pas suffisamment dense pour permettre de guider les rayons. Cependant, la condition
est « proche » d’être réalisée à moins d’un ordre de grandeur près : cela signifie que, sur*
Terre, il faut prendre en compte la réfraction atmosphérique pour l’étude du trajet de la
lumière sur de longues distances. En particulier, cette réfraction permet d’observer, malgré
la rotondité de la Terre, les plus hauts sommets des Alpes depuis certains endroits du Jura
situés à 250 km (voir l’article de Daniel Joly, Voir les Alpes depuis la Franche-Comté, paru
dans le n° 42 de la revue « Images de Franche-Comté », décembre 2010).
• La planète Mercure ne dispose pas d’atmosphère : les rayons s’y
propagent donc en ligne droite, il n’y a aucun phénomène de réfraction atmosphérique. A
noter l’existence de la réfraction gravitationnelle, qui est due à la déformation de l’espace-
temps provoquée par la masse de la planète, comme le décrit la théorie de la relativité
générale. Sur Terre, cet effet, même s’il est très faible, doit être pris en compte dans la
localisation GPS.
• L’atmosphère de Vénus est principalement constitué de CO2. Le
document indique que, pour le CO2, n-l = 4,5.10'4 pour p = 105 Pa et T= 273 K. Puisque
np et donc n-1 est proportionnel au rapport p!T, on en déduit qu’à la surface de Vénus
(p = 9,3.106 Pa et T= 735 K), wso/-1 = l,5.10’2. Par ailleurs, — = 2,6.10’3. On a donc
RP
H
nsol-\~6— : l’atmosphère de Vénus produit donc des phénomènes de mirage: un

nombre important de rayons est emprisonné par l’atmosphère de Vénus, ce qui explique en
partie pourquoi il fait si chaud sur cette planète, accentuant l’effet de serre.
• Pour Mars, dont l’atmosphère est également constitué de CO2, étant
donné les conditions à sa surface (p = 6.102 Pa et 77=210K), nsol-1= 3,5.10‘6. Puisque

= 3,2.10’3, la réfraction atmosphérique sur Mars est tout à fait négligeable.


CORRIGES CHAPITRE 11 Résolution de problèmes 881

11.8 A propos du Jet stream partie 2


L’objectif est d’évaluer un ordre de grandeur de l’influence d’un tel écoulement d’air sur le
mouvement de rotation de la Terre. On peut considérer dans une modélisation simple que
les vents en altitude (comme le courant-jet) entraînent l’ensemble de l’atmosphère dans un
écoulement de type Couette.

Le champ des vitesses dans l’atmosphère peut alors s’écrire en régime stationnaire, en
tenant compte des conditions aux limites en z = 0 et z = H pour l’air de viscosité rj :

L = tZ—
H x
La force surfacique de viscosité exercée par l’écoulement d’air atmosphérique sur le sol en
z = 0 s’exprime alors par :
- dVx — U
dF = 77 —- dS er~ ri — dS er
Ôz H

La force totale s’exerçant sur toute la surface de la Terre, de norme F = rj —S, exerce un
H
moment de force par rapport à Taxe de rotation que l’on peut assimiler à :
U a
=F.Rr = r/—47rRr

On applique alors la loi du moment cinétique à la Terre par rapport à son axe de rotation :

dt A dt A
Le moment d’inertie de la Terre, assimilée à une boule homogène de masse MT et de rayon
2 ,
Rt vaut : JA = (on pourrait omettre le terme 2/5, qui est issu d’un calcul intégrale,

puisque l’on cherche seulement un ordre de grandeur) si bien que la relation précédente
Aa>
devient : où Atu est la variation de la vitesse de rotation de la Terre
A7 mth
pendant la durée A?.
ht
La période de rotation de la Terre est liée à la vitesse de rotation par : T - — si bien que
(O
les variations relatives de la période et de la vitesse de rotation sont égales en norme :
882 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

. On en déduit la variation de période de rotation pendant la durée Ai :


T G)
T2
AT - —Aa>, soit encore :

ST^UR,
AT = At
MtH

Pour l’application numérique, on considère les valeurs suivantes :


T=24 h,rj = 10~5 PI, U= 100 km/h, H= 10 km, RT= 6,4.103 km et MT = 6.1024 kg
On obtient :

At________
Cette valeur (exprimée en seconde/seconde) est extrêmement faible. On peut évaluer AT sur
une période de 100 millions d’années : ________
AT = 3s
L’effet serait donc imperceptible, d’autant que c’est bien sûr la rotation de la Terre qui est à
l’origine des vents dans l’atmosphère. L’intérêt de ce problème réside en fait dans la
modélisation
Index

électrostatique, 220, 239, 252


magnétique, 236, 239, 241
A dispersion, 287, 308, 310, 318, 327, 329, 399
absorption, 313 disruptif (champ), 209
aimantation, 241 Doppler, 408
analyse dimensionnelle, 163
ARQS, 248, 291, 323, 395, 405 E
atténuation, 278, 298, 308,310, 313
effet tunnel, 339, 348, 352
électromagnétisme, 199
B énergie
battements, 263 acoustique, 275, 278, 287
Bernoulli, 167,177,182,183,184,186,190, cinétique, 125,132
194 de confinement, 333, 339
bilan de constitution, 226
de masse, 186, 399 de tension superficielle, 175
de particules, 101,102,105,106, 376 électromagnétique, 256, 293, 306, 310,
thermique, 87, 95, 111,115,117,118, 313, 323, 402
119, 365, 384, 402 équation
Boltzmann, 389,417 de diffusion, 98,106, 115,117, 402
de Maxwell, 252, 256, 323, 387
de propagation, 256, 304, 399
C d'Euler, 178, 374, 399
chemin optique, 25, 27,41,49, 381 espace des phases, 395
cinématique d'un fluide, 157,158,161 état stationnaire, 327, 329, 333
cinématique des fluides, 393
coefficients d'Einstein, 73 F
cohérence temporelle, 37, 41,44, 56, 361
composition des vitesses, 125,147,161,189 faisceau
condensateur, 216, 222, 381, 389, 405 forme, 82
conditions d'oscillation, 76, 78 gaussien, 81
contraste, 33 filtrage spatial, 69
corde, 259, 263, 285, 395 force
couche limite, 170 centrale, 129
critère de Shannon, 27 de Laplace, 387
de pression, 171, 178,186, 371
de traînée, 135,166, 368, 376
D de viscosité, 167, 170,171
de Broglie, 327, 331, 414, 417 d'inertie de Coriolis, 125,135,139, 374
débit, 157,182,189 d'inertie d'entraînement, 125,129,132,
diagrammes thermodynamiques, 89 134,144,150
diffraction, 29, 38, 67, 81, 82 électrique, 211, 222, 352, 380, 416
dipôle force centrale, 294
884 LA PHYSIQUE EN APPLICATIONS

Fourier, 64, 67, 69, 306, 365 N


niveaux d'énergie, 331, 337
G niveaux d'énergie, 343, 352
gravitation, 150, 214
O
H onde
Heisenberg, 333, 339,414, 416 acoustique, 259, 275, 278, 280, 282, 287,
408
électromagnétique, 291
I évanescente, 306, 348, 408
impédance mécanique, 259
acoustique, 282 progressive, 275, 298
électrique, 256 sphérique, 275
indicatrice de rayonnement, 291 stationnaire, 285, 405
inductance, 230, 236, 387 OPPHH, 294
intensité acoustique, 271 optique géométrique, 23, 47, 63
interface, 282, 298, 321, 323, 408 optique ondulatoire, 23
interférence à deux ondes, 31, 35, 37, 38, oscillateur, 139, 230, 339, 395
41, 44, 54, 291, 321, 405, 414
interférence à N ondes, 62, 63, 76 P
interféromètre de Michelson, 47, 56, 78,
414 paquet d'ondes, 308, 327, 355,408
photon, 294, 333, 414
plan de Fourier, 64, 67, 69
L plasma, 318, 323, 408
lame à retard, 301, 303, 414 polarisation, 301, 303
lame d'air, 51 potentiel des vitesses, 158
laser, 73, 343, 361 puits de potentiel, 333, 337, 343, 355
lignes de champ, 161, 216, 220, 230, 239,
249, 393 R
loi
de Coulomb, 216, 248 rayonnement, 119
de Fick, 101, 102, 105, 376, 389 récepteurs, 29, 41, 63, 76
de Fourier, 109,111, 115,118, 365, 384, référentiel non galiléen, 125, 417
402 régime stationnaire, 118,189, 389
d'échelle, 163 résistance
d'Ohm, 199, 200, 201, 252 électrique, 199, 384
du moment cinétique, 132 thermique, 109
lumière polychromatique, 54 résistivité, 201
Reynolds, 166
M
S
machine thermique, 89
mécanique des fluides, 157 spectre cannelé, 49, 51
mécanique quantique, 327 stabilité, 129
microscopique (approche), 106 statique des fluides, 144,163,170,183,194,
modes propres, 263, 270, 304 374,408
modulation, 293 statistique (étude), 135
module d'Young, 259, 263 superposition, 207, 220
Index 885

surfaces d'ondes, 23, 25, 27, 33, 381,417 trous d'Young, 33, 35,417
symétrie, 214, 256, 380
système ouvert, 85, 87, 89, 95,190,194,
371, 373
V
vapeur saturante, 105, 365
T vecteur
courant de probabilité, 329, 348
théorème densité de courant, 200, 201
d'Ampère, 228, 230, 236, 248, 249 tourbillon, 157
de Gauss, 204, 207, 209, 211, 214, 222, véhicule à roues, 152, 368
226, 249, 380, 389, 416 vitesse de groupe, 310
La physique en applications
Cet ouvrage présente une approche moderne de phénomènes phy­
siques usuels et d'applications technologiques actuelles. Des bulles
de champagne au kite-surf, de la couleur d'une plume de paon au
projet spatial USA, de l'étude d'une mousse à la VMC double-flux, des
disjoncteurs magnétiques aux détecteurs dé véhicules ou éncore des
vldéoprojecteurs aux lasers à cascade quantique, les 150 problèmes pro­
posés, pour la grande majorité originaux, ainsi que leurs corrigés^étaillés,
permettent au lecteur de tester et d'approfondir ses connqtsfecés en
physique dans des situations très variées.
L'ouvrage est principalement destiné aux étudiants de classes prépara­
toires scientifiques aux grandes écoles ou en filières scientifiques universi­
taires. Il est un excellent moyen de préparer efficacement les concours
et a été rédigé pour couvrir l'intégralité du nouveau programme de la
filière PC-PC*, sachant que la moitié des problèmes peut être traitée en
filière MP-MP* et PSI-PSI* et 40 % en filière PT-PT*. Les nombreuses illustra­
tions ainsi que les études expérimentales proposées offriront également
aux étudiants et aux enseignants une source d'idées originales pour la
préparation des travaux pratiques, des TIPE et d'études documentajrês,
ainsi que pour la préparation aux concours d'enseignement (CAPES,
Agrégation).

Renaud Carpentier, ancien élève de l'ENS Cachan, diplômé de l'institut d'Optique]


Graduate School, est professeur agrégé en deuxième année de çlqssefp>répai
ratoire aux grandes écoles (CPGE) au lycée Victor Hugo dè Besànç^n^La gfé
membre de différents jurys de concours et a participé à plusieurstyéb&ratlôhs}
à l'agrégation de physique (interne et externe).

BenoîtDépret, ancien élève du Magistère de Physique fondamentale de l'uiïiyëh


sité Paris-Sud, Docteur en Physique atomique de l'université Lille ), est professeur
agrégé en deuxième année de classe préparatoire auxgrandés écoles (CPGE)
au lycée Jean Bart de Dunkerque et membre de jurys de concours.

Avertissement : ce livre contient de la physique et peut entraîner des dépendances.

www.editions-ellipses.fr

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