Licence de Mécanique – Mécanique des fluides

Statique des fluides - TD 7

Exercice 1 : Jet d’eau contre une plaque

Soit un jet d’eau de largeur h, arrivant à une vitesse U sur une plaque à un angle
α. Il se divise en deux flux de vitesse U1 et U2 , de hauteurs respectives h1 et h2 . On
considère que l’écoulement est incompressible, stationnaire, et que l’eau est un fluide
→
−
parfait. On veut calculer la force F que l’eau applique sur la plaque. On appelle L la
largeur (arbitraire) du problème.
On négligera l’influence de la gravité (cela revient à se placer suffisament proche
du point d’impact pour que la gravité n’ait pas d’influence).

U
A B

h1
U1

U2
F h2
α
Figure 1 – Schéma de la situation étudiée. Les flèches rouges en pointillés représentent
les lignes de courant sur lesquelles on appliquera l’équation de Bernoulli.

Questions
1. Établir la conservation du débit à travers le rectangle grisé sur le schéma. En
déduire une relation entre les vitesses et les hauteurs.
 2. Appliquer Bernoulli sur les lignes de courant identifiées sur le schéma. En
déduire deux équations sur les vitesses.
3. En déduire que h = h1 + h2 .
4. À l’aide d’un bilan de quantité de mouvement sur l’écoulement, calculer les
forces exercées par le fluide sur la plaque.
5. En déduire les valeurs des hauteurs h1 et h2 en fonction de h et α.

Correction

Question 1 :
On utilise d’abord la conservation du débit volumique parce qu’on est en régime
stationnaire. On l’applique au rectangle grisé de la Fig. 1 :
— Le débit entrant par le haut est ρhLU,
— Le débit sortant par la gauche est ρh1 LU1 ,
— Le débit sortant par la droite est ρh2 LU2 .
On peut donc écrire :

ρhLU = ρh1 LU1 + ρh2 LU2

⇒ hU = h1 U1 + h2 U2

Question 2 :
On applique deux fois l’équation de Bernoulli entre un point au bord de l’écoule-
ment vertical et un point à la surface de l’écoulement horizontal, une fois de chaque
côté :

PA + ρghA + 2 ρU2 = P1 + ρgh1 + 2 ρU12

 1 1

PB + ρghB + 21 ρU2 = P2 + ρgh2 + 12 ρU22




Toutes les pressions sont égales à la pression atmosphérique et on néglige l’effet de

la gravité.
Alors on en déduit :


Patm + 2 ρU2 = Patm + 21 ρU12

 1

Patm + 21 ρU2 = Patm + 21 ρU22




U2 = U12


⇒
U2 = U22


Question 3 :
Comme les vitesses sont positives, on en déduit U = U1 = U2 , et avec la conservation
de la masse, on obtient :
 h = h1 + h2

Question 4 :
On fait maintenant un bilan de quantité de mouvement pour déterminer la force
ressentie sur la plaque. On appelle →
−
e∥ et →
−
e⊥ les vecteurs parallèles et perpendiculaires à
la plaque respectivement.
On rappelle que le flux de quantité de mouvement d’un écoulement fluide s’écrit :
dp/dt = Débit massique × Vitesse = ρSV 2
On a alors :
— La quantité de mouvement de l’écoulement 1 : ρh1 LU12 −→
 −
e∥
→
− 
— La quantité de mouvement de l’écoulement 2 : ρh2 LU22 e∥
— La quantité de mouvement de l’écoulement vertical : ρhLU2 − cos(α)→ −
e⊥ + sin(α)→
−
 
e∥
On peut alors projeter les expressions sur les deux vecteurs. On utilise de plus la
seconde loi de Newton pour calculer la force subie par la plaque, avec l’expression :

pini − p f in = F

F∥

 = −ρh1 LU12 + ρh2 LU22 − ρhLU2 sin(α)
= ρhLU2 cos(α)

F⊥


On a donc notre réponse : la force subie par la plaque est F⊥ .

Question 5 :
Par ailleurs, un fluide parfait ne frotte pas, donc il n’applique aucune force parallèle
à son écoulement. On a donc F∥ = 0, d’où :

0 = −ρh1 LU12 + ρh2 LU22 − ρhLU2 sin(α)

⇒ 0 = −h1 + h2 − h sin(α)
⇒ h1 − h2 = −h sin(α)

On a donc deux équations pour les deux inconnues qui nous restaient, h1 et h2 :


h1 + h2 = h


h1 − h2 = −h sin(α)



1−sin(α)
h1 = h 2


⇒
h2 = h 1+sin(α)

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