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Chapitre I : Dynamique des Fluides Visqueux

Le mouvement d’un fluide est régi par l’équation de Navier Stockes (I.2) ; qui n’est autre que l’équation de
mouvement lorsque le tenseur des contraintes est linéaire au tenseur des déformations.
L’équation de Navier Stockes est donnée par 
 
dV  V     1  
= + (V • grad)V  Fv  gradP   V (I.1)
dt t 
Remarque
- l’équation de Navier Stockes est très difficile à résoudre à cause du caractère non linéaire du terme de
  
convection (V • grad)V .

Termes de l’équation (I.1)


 
dV  V    d(.)  (.)  
- = + (V • grad)V est l’expression de la dérivée particulaire = + (V • grad)(.) appliquée à la vitesse.
dt t dt t
On peut également l’appliquer à la température, il suffit de remplacer (.) par T .

dV
- variation totale ou accélération totale,
dt

V
- variation locale ou accélération locale,
t
  
- (V • grad)V variation convection ou accélération convective,
  
- - Fv est la résultante des forces de volume qui dérivent du potentiel U v , tel que Fv  gradU v . En mécanique
 
des fluides on utilise le champ de pesanteur, soit U v  gz et donc Fv  grad(gz) .
1 
- gradP est la résultante des forces de pression,


-  V résultante des forces visqueuses et  l’opérateur mathématique le Laplacien.

Les deux premiers termes du membre gauche de l’équation (I.1) donnent


 1   1   1  1  1  1 
Fv  gradP = gradU v  gradP = grad(gz)  gradP =  grad(P + gz) =  grad(P + gz) =  gradP *
     
Avec P* la pression motrice
L’équation (I.1) s’écrit alors

 V    1  
+ (V • grad)V   gradP *   V (I.2)
t 

I.1) Écoulement laminaire permanent entre deux pans parallèles 


Pour les écoulements parallèles, une seule composante du vecteur vitesse V est non nulle, soit
u  0
    
V  ui + v j  vk telque  v = 0
w = 0

Figure I.1 Ecoulement entre deux plans parallèles

1
Les particules fluides ont donc des trajectoires parallèles à la direction principale de l’écoulement, qui dans ce

cas est la direction Ox (vecteur unitaire i ).

V
Écoulement permanent =0 (I.3)
t
Dans ce cas, l’équation de continuité est
 u v w u
divV  +   0 (I.4)
x y z x

La composante du vecteur vitesse ne dépend pas donc de la composante x , soit u(x, y,z,t)  u(y,z) = 0 .
Et le terme convectif

 u u u
u  v  w 0
 x  y  z
 0 0 0
    v v v   
(V • grad)V   u  v  w  0 , soit (V • grad)V  0 (I.5)
 x  y  z
 0 0 0
 w w w
u v w 0
 x  y  z
  0 0 0

Tenant compte des équations (I.3), (I.4) et (I.5), l’équation (I.2) s’écrit
1  
 gradP *   V  0 (I.6)

Ou sous la forme développée


 *  P *
  P  u = 0   u = 0
 x  x
 *  P *
 P
  
 v  0   0 P * ne dépend pas de y
  y 0  y
 *  P *
  P  w  0  0 P * ne dépend pas de z
 z   z
 0

Ou
P*  P* (x) (I.7)
La pression motrice ne dépend donc que de la direction Ox
La relation (I.6) s’écrit :

1 P * (x)   2 u(y,z)  2 u(y,z) 


    =0
 x  y 2 z 2 

Ou

1 P * (x)   2 u(y,z)  2 u(y,z) 


    = Constante (I.8)
 x  y2 z 2 

Hypothèses fluide incompressible

Conditions aux limites


La vitesse de la particule fluide est telle que
 u(y = 0) = 0
 u(y = H) = U
 p

2
u(y,z) u(y,z)
Remarque  , et donc la composante z n’intervient pas.
z y

1 P* (x)  2 u(y)


L’équation (I.8) s’écrit : 
 x y 2
Comme la pression motrice P* (x) ne dépend que de x , et la composante u de la vitesse ne dépend que de y , on
obtient :
1 dP * (x) d 2 u(y)
 (I.9)
 dx dy 2
C’est une équation différentielle du second ordre qui va nous permettre de déterminer le profil de vitesses du
dP* (x)
fluide visqueux en écoulement entre les deux plans, et ce pour un gradient de pression constant.
dx
La première intégrale donne :
du(y) 1 dP * (x)
 yA
dy  dx

Rappelons que la relation qui existe entre la viscosité dynamique  , la viscosité cinématique  et la masse
volumique  , est :  = 
La deuxième intégrale donne :
1 dP * (x) 2
u(y)  y + Ay + B (I.10)
2 dx

Les coefficients sont déterminés à l’aide des conditions aux limites.

I.1.1) Écoulement de Couette


Dans ce cas la vitesse du plan mobile n’est pas nulle et le gradient de pression nul, soit :
dP* (x)
U p  0 et =0
dx

a) Profil de vitesses
L’équation (I.10) s’écrit :

u(y)  Ay + B
B = 0
 u(y = 0) = 0 
Pour les coefficients A et B , on a :   Up
 u(y = H) = U p A =
 H
Up
Soit : u(y)  y (I.11)
H
- Le profil de vitesses est donc linéaire,
- La vitesse maximale du fluide est égale à celle de la plan mobile (vitesse de la particule fluide en contact
avec le plan mobile) : u max = Up .

b) Débit volumique :
y=H
y=H U p Up y2 Up
Le débit volumique est donné par : Q v =  u(y)dS   yldy  l= Hl
S y=0 H H 2 2
y=0

3
Figure I.2 : Détermination du débit volumique
Up
Généralement, on travail par unité de largeur ( l = 1 ), ce qui donne : Q v = H
2
Q v Q v Q v U p u max
La vitesse moyenne est : u moy = =   
S lH H 2 2

c) profil de la contrainte de cisaillement


La contrainte de cisaillement est donnée par l’équation :
du(y)
(y) =  
dy
Remarque :
du(y) du(y)
- (y) = +  , si 0
dy dy
du(y) du(y)
- (y) = -  , si  0 , dans ce las signe    est posé pour compenser la diminution de la vitesse le long
dy dy
de l’axe Oy
du(y)
Le profil de vitesses montre que le gradient de vitesses est positif  0 , ce qui permet d’écrie :
dy

 Up 
d y
du(y)  H  Up
(y) =  = = = constante
dy dy H

La contrainte de cisaillement est donc constante entre les plans.

Figure I.3 : Profil des vitesses et des contraintes de cisaillement

I.1.2) Écoulement de Poiseuille


Dans ce cas la vitesse du plan mobile est pas nulle et le gradient de pression est non nul, soit :
dP* (x)
U p  0 et 0
dx

a) Profil de vitesses
Considérons ’équation (I.10) :
1 dP * (x) 2
u(y)  y + Ay + B
2 dx

4
B = 0
 u(y = 0) = 0 
Pour les coefficients A et B , on a :   H dP*
 u(y = H) = 0 A = -
 2 dx
Soit :
1 dP *
u(y)   ( yH - y 2 ) (I.12)
2 dx

- Le profil de vitesses est donc parabolique.

b) Vitesse maximale
Pour déterminer la vitesse maximale, annulons la dérivée de la relation (I.12), soit :
du(y) H
0 y =
dy 2

L’expression de la vitesse maximale est :


H 1 dP* H 2
u max = u(y = ) (I.13)
2 2 dx 4

c) Débit volumique :
Le débit volumique est donné par :
H
y=H 1 dP * 1 dP * y 2 y3
Q v =  u(y)dS    ( yH - y 2 )ldy   l( H - )
S y=0 2 dx 2 dx 2 3
0
Soit :
1 dP * H3
Qv   l (I.14)
2 dx 6

d) Vitesse moyenne :
La vitesse moyenne est donnée par :
1 dP * H3
 l
Qv 2 dx 6 1 dP* H 2
u moy =   (I.15)
S lH 2 dx 6

2
Les relations (I.14) et (I.15) montent que : u moy = u max
3

e) profil de la contrainte de cisaillement


La contrainte de cisaillement est donnée par l’équation :
du(y)
(y) =  
dy

Remarque :
du(y) du(y)
- (y) = +  , si 0
dy dy
du(y) du(y)
- (y) = -  , si  0 , dans ce las signe    est posé pour compenser la diminution de la vitesse le long
dy dy
de l’axe Oy .
 1 dP *
 (y = 0) = 
* H
H du(y) du(y) 1 dP  2 dx
- 0 < y < , on a :  0 et donc (y) =   (H - 2y)  
2 dy dy 2 dx (y = H ) = 0
 2

5
 H
*  (y = ) = 0
H du(y) du(y) 1 dP  2
- < y < H , on a :  0 et donc (y) = -   ( H - 2y)   *
2 dy dy 2 dx (y = H) =  1 dP H
 2 dx
La contrainte de cisaillement est dans le sens contraire de l’écoulement.

Figure I.4 : Profil des vitesses et des contraintes de cisaillement

I.1.3) Écoulement de Couette généralisé


Dans ce cas la vitesse du plan mobile est pas nulle et le gradient de pression est non nul, soit :
dP* (x)
U p  0 et 0
dx
a) Profil de vitesses
Pour déterminer la vitesse maximale, annulons la dérivée de la relation (I.12), soit :
du(y) H
0 y =
dy 2

L’expression de la vitesse maximale est :


H 1 dP* H 2
u max = u(y = ) (I.13)
2 2 dx 4

Considérons l’équation (I.10)


1 dP * (x) 2
u(y)  y + Ay + B
2 dx

B = 0
 u(y = 0) = 0 
Pour les coefficients A et B , on a :   U p 1 dP*
 u(y = H) = U p  A = - H
 H 2 dx
Soit :

1 dP* 2  U p 1 dP* 
u(y)  y  - H  (I.16)
2 dx  H 2 dx 
 
- Le profil de vitesses est donc parabolique.

b) Vitesse maximale
L’équation (I.16) peut se mettre sous la forme :

1 dP* 2 H  dP* 2U p 


u(y)  y   -  y (I.17)
2 dx 2  dx H 2 

Pour déterminer la vitesse maximale, annulons la dérivée de la relation (I.17), soit :

6
H  dP* 2U p 
 - 
du(y) 1 dP* H  dP* 2U p  2  dx H2 

= y  - 0 y
dy  dx 2  dx H2 
 1 dP*
 dx

Ou :
 2U p 
 
y0 
H
1 H2  (I.18)
2 dP* 
 
 dx 

avec y0 , la valeur y de qui annule la dérivée


La vitesse maximale a pour expression :
2
 2U p 
 
H 2 dP*  H 2  (I.19)
u max  u(y  y0 )   1
8 dx  dP* 
 
 dx 

2U p
2
Remarque : dans les équations (I.18) et (I.19), le terme H * représente le rapport entre les forces visqueuses
dP
dx
2U p dP*
et les forces de pression . Ces deux types de force joue un grand rôle sur l’allure du profil de vitesses
H2 dx
(sur la concavité de la parabole) ainsi que la position de la vitesse maximale.

c) Débit volumique
Le débit volumique est donné par :

y=H  1 dP* 2 H  dP* 2U p  


Q v =  u(y)dS    y   -  y  ldy
S y=0
 2 dx 2  dx H2  
 

Soit :
 H3 dP* U p H 
Qv     l (I.20)
 12 dx 2 

Ou par unité de largeur ( l = 1 ) des deux plans :
 H3 dP* U p H 
Qv      (I.21)
 12 dx 2 

Remarque :
Cette dernière équation montre que le débit dans le cas de l’écoulement de Couette généralisé est la somme du
débit de Couette simple et de celui de Poiseuille :
H3 dP* Up H
Qv   
 12 dx 2
écoulement de   
Couette généralisé écoulement écoulement
de Poiseuille de Couette

c) Vitesse moyenne

La vitesse moyenne est donnée par :

7
Q v Q v 1  H 2 dP* U p 
u moy =      (I.22)
S lH l  12 dx 2 

Ou par unité de largeur ( l = 1 ) des deux plans :


 H 2 dP* U p 
u moy =     (I.23)
 12 dx 2 

Remarque :
Cette dernière équation montre que la vitesse moyenne dans le cas de l’écoulement de Couette généralisé est
la somme de la vitesse moyenne de Couette simple et de celui de Poiseuille :
H 2 dP* Up
u moy   

  12 dx  2

écoulement de 
écoulement écoulement
Couette généralisé de Couette
de Poiseuille

d) Allure du profil de vitesses


1 dP*
Le profil des vitesses est parabolique, mais la direction de sa concavité dépend du signe du coefficient
2 dx
1 dP* dP*
attribué à y 2 . On remarque que le signe de dépend de celui du gradient de pression .
2 dx dx
Pour l’étude de ‘allure du profil des vitesses, on utilise les équations (I.18) et (I.19)
 2U p 
 
y0 
H
1 H 2  (I.18) : position de la vitesse maximale
2 dP* 
 
 dx 
2
 2U p 
2 * 
u max  u(y  y0 )  
H dP 
1 H 2  (I.19) : valeur de la vitesse maximale
8 dx  dP* 
 
 dx 

dP*
d-1) Cas 0
dx
dP*
Dans ce cas, on dit le gradient de pression s’oppose à l’écoulement. La parabole tourne sa concavité vers
dx
les x négatifs.
dP* 2U p
d-1-1) Cas où les forces visqueuse sont égales aux forces de pressions 
dx H2
La relation (I.18) donne y0  0
La relation (I.19) donne u max  0

8
dP* 2U p
Figure I.5 : Profil des vitesses cas 
dx H2

dP* 2U p
d-1-2) Cas où les forces visqueuse sont inférieure aux forces de pressions 
dx H2
La relation (I.18) donne y0  0
La relation (I.19) donne u max  0
Seule la partie du profil, tel que 0  y0  H , a un sens physique.

dP* 2U p
Figure I.6 : Profil des vitesses cas 
dx H2

dP* 2U p
d-1-3) Cas où les forces visqueuse sont inférieure aux forces de pressions 
dx H2
La relation (I.18) donne y0  0
La relation (I.19) donne u max  0
Remarque :
Dans ce cas, la contre pression est assez grande pour faire refluer une partie du liquide visqueux en arrière.
L’équation (I.2) :
 H3 dP* U p H 
Qv     
 12 dx 2 

dP*
montre que si augmente le débit Q v diminue et peut s’annuler, soit :
dx

 H3 dP* U p H  dP* 6U p


Qv  0      , ou 
 12 dx 2  dx H2

H
La position de la vitesse maximale (relation (I.18)) est y0  .
3
Up
La valeur de la vitesse maximale (relation (I.19)) est u max   .
3

9
dP* 2U p
Figure I.7 : Profil des vitesses cas 
dx H2

dP*
d-1) Cas 0
dx
dP*
Dans ce cas, on dit le gradient de pression favorise l’écoulement. La parabole tourne sa concavité vers les
dx
x positifs.

dP* 2U p
d-1-1) Cas où les forces visqueuse sont égales aux forces de pressions 
dx H2
La relation (I.18) donne y0  H
La relation (I.19) donne u max  0

dP* 2U p
Figure I.8 : Profil des vitesses cas 
dx H2

dP* 2U p
d-1-2) Cas où les forces visqueuse sont inférieure aux forces de pressions 
dx H2
La relation (I.18) donne y0  H
La relation (I.19) donne u max  0
Ce cas de figure a un sens physique uniquement pour 0  y0  H

10
dP* 2U p
Figure I.9 : Profil des vitesses cas 
dx H2

dP* 2U p
d-1-3) Cas où les forces visqueuse sont inférieure aux forces de pressions 
dx H2
La relation (I.18) donne 0  y0  H
La relation (I.19) donne u max  0

dP* 2U p
Figure I.10 : Profil des vitesses cas 
dx H2

Conclusion : L’écoulement est soumis ici à deux moteurs : le déplacement de la paroi et le gradient
dP*
de pression. Admettons que U p est dans le sens des x. Si  0 (pression plus élevée en amont), les deux
dx
moteurs agissent dans le même sens. S’il est positif, la pression agit comme un frein par rapport au mouvement
de la paroi. Un gradient de pression suffisamment grand peut même engendrer un écoulement de retour u(y)  0
, courbe la
plus à gauche sur la figure I.11) ; dans ce cas, il y a coexistence de deux écoulements de sens
contraire : on parle alors « d’écoulement cisaillé ». La limite d’apparition de l’écoulement de
du(y)
retour correspond à la valeur du gradient de pression pour laquelle on a = 0 sur la paroi fixe (courbe de
dy
gauche en pointillés)

Figure I.11 : Profil de vitesse dans un écoulement de Couette


dP*
Généralisé en fonction du gradient de pression
dx

11
I.2) Écoulement laminaire permanent dans un tube de section droite circulaire ‘’ Loi de Poiseuille’’

Dans ce cas de figure et à cause de la géométrie de l’écoulement, l’équation de Navier Stokes sera développée
en coordonnées cylindriques  r, , z  .

Figure I.12 Écoulement laminaire permanent dans


un tube de section droite circulaire

Dans ce cas d’écoulement, seule la composante u z du vecteur vitesse, suivant la direction Oz , est non nulle.

L’équation de continuité, s’écrit

1 1 V Vz
 rVr  + + = 0 (II.1)
r r r  z

Vz
Comme Vr = 0 et V = 0 , l’équation de continuité donne =0,
z
La composante u z du vecteur vitesse ne dépend donc pas de la composante z .

Le développement de l’équation de Navier Stokes en coordonnées cylindriques donne

suivant n

  Vr Vr V Vr V2 Vz  P   1  2
 1  Vr 2 V  Vr 
2
 
  t + Vr  - + Vz  = X r    
 r  r r
 rV r  
 2   
 
r r  r z  r   r 2 r 2  z 2 
suivant t

   1 2 2
  V V V V Vr V V  1 P  1  V 2 Vr  V  (II.2)
   + V r  - + Vz  =  X      
 r  r
 rV       
 
t r r  r z  r    r 2 2 r 2  z 2 
suivant z

  V V V Vz V  P  1   Vz  1  2 Vz  2 V 
  z + Vr z   + Vz z  = X z    r   
  t r r  z  z  r r  r  r 2 2  z 2 
 

Avec :
  
- X r , X et X z les composantes de la résultante des forces de volume Fv = X r n  X  t  X z k ,

V  Vr (t, r, , z)
  r
- V V  Vr (t, r, , z) le vecteur vitesse ou vitesse de la particule fluide,
V  V (t, r, , z)
 z r

- P  P(r, , z) la pression en un point du fluide ou de la particule fluide.


12
I.2.1) Hypothèses 

- L’écoulement est permanent  toutes les variations (dérivées partielles) des propriétés scalaires et vectorielles
 (.)
par rapport au temps sont nulles 0.
t

- A cause de la symétrie du problème, toutes les variations (dérivées partielles) des propriétés scalaires et
 (.)
vectorielles par rapport à la composante  sont nulles, soit  0.


Le système (II.2) s’écrit :

suivant n

X r  P  0
 r
suivant t

X  1 P  0 (II.3)
  r 

suivant z
 P 1   Vz 
X z   r
 z r r  r 

Les forces de volume dérivent d’un potentiel U v , et en mécanique des fluides ce potentiel est représenté par le
champ de pesanteur, soit U v  gz .

Dans ce cas

X r  0

Fv = X   0 (II.4)
X  g
 z

Ce qui donne 
  
Fv = -gradU v  -grad(gz) (II.5)

Tenant compte des relations (II.4) et (II.5), le système (II.3) s’écrit 

suivant n
 P
 0
 r
suivant t

 P  0 (II.6)
 

suivant z
 P P P  (P  gz) P * 1   Vz 
X z   g     r
 z z z z z r r  r 

Le système (II.6) montre que la pression motrice ne dépend que de la composante Oz qui représente le sens de
l’écoulement.

Le profil des vitesses sera donc tiré à partir de la composante suivant Oz du système (II.3)

13
P * 1   Vz 
  r (II.7)
z r r  r 

Remarque Pour la suite de ce cours, on préfère remplacer Oz par Ox . L’équation (II.7) s’écrit alors 
P * 1   Vx 
  r (II.8)
x r r  r 

Cette relation est valable mathématiquement si ses deux membres sont égaux à une ê constante, soit :

P * 1   Vx 

x
 r
r r  r   Cte (II.9)

Et comme la pression motrice et la vitesse ne dépendent respectivement que la direction suivant x , et du rayon x
du tube, l’équation (II.9) peut se mettre sous la forme :

dP * 1 d  dVx 
  r  Cte (II.10)
dx r dr  dr 

Cette dernière relation, va nous permettre de déterminer le profil des vitesses dans le tube.

Dans ce qui suit, Vx sera noté V .

a) Profil des vitesses


L’équation (II.10) permet de déterminer le profil des vitesses.
L’intégrale de (II.10) :
dV 1 dP * 2
r  r A
dr 2 dx
Ou
dV 1 dP * A
 r  (II.11)
dr 2 dx r
L’intégrale de (II.11)
1 dP * r 2
V(r)    A ln r  B (II.12)
2 dx 2

Les coefficients A et B sont déterminés par les conditions aux limites :

Première condition aux limites

1 dP * r 2
V(r = 0)     A ln r B
2 dx 2 tend
   vers l'infini,
car ln r tend vers l'infini

0  

Ce résultat est physiquement impossible, car la vitesse est tend vers l’infini. On doit donc poser A  0 , et
l’équation (II.12) s’écrit :

1 dP * r 2
V(r)    B (II.13)
2 dx 2

Deuxième condition aux limites

1 dP * R 2
V(r = R)  0   B
2 dx 2
14
1 dP * R 2
Soit : B 
2 dx 2

Le profil des vitesses dans le tube aura équation :

R 2 dP *  r2 
V(r)    1  2  (II.14)
4 dx  R 

Le profil des vitesses est donc parabolique.

b) Vitesse maximale

En annulant la dérivée de l’équation (II.14), on obtient :

V(r)
 0  2r  0 et donc r  0 (axe de symétrie du tube.
dr

R 2 dP *
Vmax = V(r = 0)   (II.15)
4 dx

c) Débit volumique

R R 2 dP *  r2  R 2 dP * R  r2 
Q v =  V(r)dS    1  2 2rdr = 2 1  rdr
4 dx 0  R 2 

S 0 4 dx  R 

R 4 dP *
Qv = - (II.16)
8 dx

d) Vitesse moyenne

Qv Q R 2 dP *
Vmoy = = v =- (II.17)
S R 2 8 dx

On remarque que la vitesse maximale est égale à deux la vitesse moyenne (équations (II.15) et (II.17)) :

Vmax = 2Vm oy (II.18)

e) Contrainte de cisaillement

dV(r) R 2 dP * 2r 2r dP * r dP *
(r)       ( ) (II.19)
dr 4 dx R 2 4 dx 2 dx

Remarque :
La coordonnée r étant orientée à partir de l’axe vers la paroi, et non à partir de la paroi comme l’était l’ordonnée
dV(r)
y dans l’écoulement plan), le gradient de vitesse est négatif  0 et donc :
dr
r dP *
(r)   (II.20)
2 dx

Contrainte de cisaillement à la paroi

Elle est définie par :

15
dV(r) r dP * R dP *
p  (r = R)     (r)    (II.21)
dr r  R 2 r  R dx 2 dx

 (r = 0)  0

 R dP * (II.22)
 (r = R)   2 dx

f) Perte de charge linéaire PL

L’application du théorème de Bernoulli entre les sections (1) et (2) donne :

V12 V2
  P1 + gz1 =  2  P2 + gz 2  PL (II.23)
2 2

S1 = S2    V1 = V2
 Qv  cte S1V1 S2 V2

 z1 = z 2  0 (axe de symétrie)

L’équation (II.23) s’écrit :

P1  P2  P  PL (II.24)

La perte de charge est égale à la différence de pression

Le gradient de pression motrice :

dP* P2*  P1* P  gz 2  P1  gz1 P P P


  2  2 1  (II.25)
dx x 2  x1 L L L
z 2  z1

En injectant (II.24) et (II.25) dans (II.17), on obtient :

Qv R 2 P
Vmoy = =
R 2 8 L

Ou
R 4 P D4 P
Qv =  (II.26)
8 L 128 L

Attention : dans ce cas de figure la conduite est horizontale, ce qui a permis d’avoir une égalité entre la perte
de pression et la perte de charge linéaire (relation II.24). Cette équation n’est pas valable lorsque la conduite est
inclinée.
Perte de pression linéique :
P P1  P2 128Q v 8Vmoy N m
   ( ) (II.27)
L L D4 R2 m

Perte de charge linéique :


H P P1  P2 32Vmoy m
   ( ) (II.28)
L gL gL gD2 m

16
C’est l’équation de Poiseuille utilisée en pratique pour mesurer la viscosité dynamique des fluides visqueux.
Jean Léonard Marie Poiseuille naît à Paris en 1797 et meurt en 1869.
Diplômé de l’Ecole Polytechnique, il était à la fois physicien et médecin.
Il a écrit différents mémoires sur le cœur et la circulation du sang dans les vaisseaux et a
établi, dans un ouvrage intitulé « Le Mouvement des liquides dans les tubes de petits diamètres », les lois de
l’écoulement laminaire des fluides visqueux dans des tuyaux cylindriques.
Son objectif était de comprendre la dynamique de la circulation sanguine chez l’homme
sachant que le plasma sanguin se comporte comme un fluide newtonien, c’est-à-dire un fluide dont la viscosité ne
dépend pas des forces extérieures qui agissent sur lui.
Il précisa notamment, dans les années 1840, la forme analytique du profil des vitesses d'écoulement, dépendant
du rayon du tuyau et de la viscosité du fluide.
Les écoulements de ce type sont présents tout autour de nous, comme par exemple dans :
- les canalisations d’eau entre le château d’eau et les habitations,
- les canalisations qui transportent le pétrole sur de longues distances,
- le circuit d’eau irrigant les radiateurs d’une maison,
- les imprimantes à technologie jet d’encre,
- l’utilisation des seringues,
- ou encore dans le transport la sève dans les végétaux.

g) Coefficient de la perte de charge linéaire 


La relation de la perte de charge linéaire H L ( PL  gH L ) dans une conduite est fonction :
- des propriétés thermophysiques du fluide (, ) ,
- de la vitesse moyenne de l’écoulement Vmoy ,
- du diamètre D , de la longueur L et de la rugosité absolue  de la conduite.
L’analyse dimensionnelle permet de trouver une relation entre ces propriétés physiques (scalaires et
vectorielles), soit :
2 2
 Vmoy L Vmoy L
H = f (Re, )  (II.29)
D 2gD 2gD
Avec :
Vmoy D
- Re  le nombre de Reynolds qui permet de déterminer le régime d’écoulement (laminaire Re  2100 ,

transitoire Re  2100 ou turbulent Re  2100 )

- la rugosité relative qui dépend de l’état de surface interne de la conduite (fonte, acier, verre, PVC…).
D
L’équation (II.29) s’écrit :
2
H Vmoy
 (II.30)
L 2gD

Les équations (II.28) et (II.30) permettent d’obtenir :

2
H 32Vmoy Vmoy
 
L gD2 2gD

Ou

64  64 64 64
    (II.31)
Vmoy D  V D  Vmoy D Re
moy
 

C’est la droite de Poiseuille dans le diagramme de Moody

17
RAPPEL SUR LE DIAGRAMME DE MOODY Le diagramme de Moody est la représentation sur un diagramme unique de

l'expression générale du coefficient de perte de charge   f ( Re,) . Ce dernier a été établi à partir des études théoriques
D
de Blasius et Prandtl, des nombreuses et célèbres expériences effectuées par Nikuradse (rugosité variable) et des mesures
faites sur des conduites industrielles.

Le diagramme universel de Moody est représenté sur la figure (I.13). Il donne les courbes   f ( Re) pour chaque valeur de

la rugosité relative ( ).
D

La courbe A correspond à la relation de Poiseuille lorsque le régime est laminaire.

Les courbes B et C correspondent aux relations de Blasius et Prandtl - Nikuradse lorsque le régime turbulent lisse (tableau
2.3).

La zone comprise entre les courbes C et G correspond au domaine de transition entre les écoulements hydrauliquement lisses
et hydrauliquement rugueux. Dans ce domaine, le coefficient de la perte de charge linéaire  dépend à la fois du nombre de

Reynolds Re et de la rugosité relative ( ) .
D

Les courbes E, appelées harpe de Nikuradse, ont été obtenues expérimentalement par Nikuradse en faisant varier à la fois le
diamètre et la rugosité de la conduite.

La rugosité était obtenue par collage de grains de sable de granulométrie bien déterminée sur les parois de la conduite. Il
s'agissait donc d'une rugosité uniforme et bien régulière, tant en dimension qu'en répartition. Cela explique la différence que
l'on constate avec les courbes F obtenues par Colebrook à partir d'expériences réalisées avec des conduites industrielles, pour
lesquelles la rugosité est très hétérogène. Il a apporté d'importantes contributions à la mécanique des fluides. Il est surtout
connu pour l'abaque portant son nom, et qui donne la rugosité des conduites.


Figure I.13 Diagramme de Moody   f (Re, )
D

h) Contrainte de cisaillement à la paroi  p

Des équations (II.22), (II.25) et (II.27), on obtient

R P R 8Vmoy 4Vmoy 8Vmoy


p  (r = R)     (II.32)
2 L 2 R2 R D

18
Figure I.14 : Profils des vitesses et de la contrainte de cisaillement dans une conduite
horizontale à section droite circulaire en écoulement permanent et laminaire

J) Coefficient de frottement C F
Le coefficient de frottement est le rapport entre la contrainte de cisaillement à la paroi p et la pression
1
2
dynamique Vmoy :
2
8Vmoy
p D 16 16 16
CF      (II.33)
1 2 1 2   Re
Vmoy Vmoy Vmoy D Vmoy D
2 2  
Cette relation est dite relation de Darcy.
La relation entre le coefficient de la perte de charge linéaire et le coefficient de frottement (relations II.31 et
II.33) est :

  4CF (II.34)

Note : Le coefficient de frottement CF est appelée aussi coefficient de frottement globale car, il est déterminé
sur toute la longueur de la conduite. On peut aussi déterminer le coefficient de frottement local qui correspond à
une position quelconque x de la conduite.

19
I.3 Ecoulement laminaire permanent entre deux cylindres coaxiaux en rotation

Considérons l’écoulement d’un fluide entre deux cylindres coaxiaux en rotation, de longueur suffisante pour
pouvoir admettre que l’écoulement est plan.

Figure I.15 : Ecoulement laminaire permanent


entre deux cylindres coaxiaux en rotation

- La coordonnée z (  au plan de la figure I.15) n’intervient pas , et la composante Vz de la vitesse est nulle
(mouvement en rotation).

- D’autre part, compte tenu de la symétrie de l’écoulement, toutes les variables sont indépendantes de la
variable angulaire  .

I.3.1 Conditions aux limites :

 r  r1  Vr  0 et V  1r1

 r  r2  Vr  0 et V  2 r2

L’équation de continuité (voir équation II.1), s’écrit :


 rVr  = 0 (III.3)
r

Soit : rVr = Cte

Or Vr = 0 à cause des conditions aux limites, donc Vr est nulle en tout point de l’écoulement. Seule la
composante V est non nulle.

Le système d’équations (II.2) ou équation de Navier Stockes s’écrit :

dP V2
  (III.2)
dr r

d 1 d 
 (rV )   0 (III.3)
dr  r dr 

La première intégrale de l’équation (III.2) donne :

1 d d
(rV )  A ou (rV )  Ar
r dr dr

20
La deuxième intégrale :

rV  Ar 2  B

Ou

B
V (r)  Ar  (III.4)
r

Les conditions aux limites permettent de déterminer les coefficients A et B , soit :

2 r22  1r12 (1  2 )r12 r22 1


V (r)  r (III.5)
r22  r12 r22  r12 r

   
A B

Cette équation permet de déterminer le profil des vitesses du fluide (particules fluides) entre le cylindre
intérieur (ou rotor) et le cylindre extérieur (ou godet). Connaissant le profil des vitesses, on peut alors déterminer
le profil (ou répartition) radiale des pressions dû à l’écoulement.

Remarque : V (r) est indépendante de la viscosité dynamique  , il en sera de même pour la pression.

I.3.2 Configurations possibles de l’écoulement :

Trois cas se présentent pour la résolution de l’équation (III.5)

a) r1  0 (Pas de cylindre intérieur)

Il n’y a pas de cylindre intérieur, il s’agit du cas où le fluide qui est contenu dans un cylindre en rotation, voir
l’application de la statique des fluides à un fluide contenu dans un réservoir en rotation.

L’équation (III.5) donne :

V (r)  2 r (III.6)

En injectant cette équation dans (III.2), on obtient :

dP
 22 r , ou après intégration :
dr

r2
P(r)  22  Cte (III.7)
2

Cette équation peut être obtenue en appliquant la loi de la statique des fluides à un fluide contenu dans un
réservoir en rotation. La constante peut être déterminée au niveau de la surface libre du fluide. Les surfaces isobars
sont des paraboles dans le plan ou des paraboloïdes dans l’espace.

b) 1  0 : cas du cylindre intérieur fixe

L’équation (III.5) s’écrit :

V (r) r1 r2  r r1 
    (III.8)
2 r2 1  (r1 r2 )2  r1 r 

21
Figure I.16 : Profil des vitesses dans le cas du cylindre intérieur fixe

r1 V (r) r r 
On remarque pour les différentes valeurs de , le profil de vitesses adimensionnel   f   1  reste
r2 2 r2  r1 r 
près de la variation linéaire.

La contrainte de cisaillement à la paroi est :

 d  V (r)  
p    r     (III.9)
 dr  r  r  R 2

La force de frottement totale exercée par le fluide sur le cylindre extérieur est :

F  pSlatérale du cylindre  (2r2 H)p (III.10)

Le couple résistant exercé par le fluide sur le cylindre :

r2 r2
M  Fr2  2r22 Hp  4H 1 2 (III.11)
r22  r12

c) r2   : pas de cylindre extérieur

Ce cas correspond à un cylindre tournant dans un milieu infini.

L’équation (III.5) s’écrit :

r12
V (r)  1 (III.12)
r

Cette équation représente le champ des vitesses crée par un filet de tourbillon (voir chapitre cinématique des
fluides) de circulation   21r12 .

La répartition de la pression est obtenue en injectant l’équation (III.12) dans (III.2) :

(1r1 )2 r1
P  P  (III.13)
2 r

22
Avec P est la pression du fluide loin du cylindre intérieur.

23
Annexe
Equations de mouvement et de Navier Stockes écrites en
Coordonnées cartésiennes, cylindrique et polaires

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