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‫وزارة التعليم العالي والبحث العلمي‬

BADJI MOKHTAR ANNABA-UNIVERSITY ‫جامعت باجي مختارعنابت‬


UNIVERSITE BADJI MOKHTAR ANNABA

FACULTE DES SCIENCES DE L’INGENIORAT


DEPARTEMENT DE GENIE MECANIQUE

MEMOIRE
PRESENTE EN VUE DE L’OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER

INTITULE
Caractérisation d’un matériau composite stratifié à
fibre de verre/époxy en flexion 3 points statique
DOMAINE : SCIENCES ET TECHNOLOGIE

FILIERE : GENIE MECANIQUE

SPECIALITE : MECANIQUE AVANCEE


PRESENTE PAR : BAKHOUCHE BOCHRA

DIRECTEUR DU MEMOIRE : Pr. BEY KAMEL

DEVANT LE JURY

Président : PR. BEY KAMEL UNIVERSITE D’ANNABA


Co-encadreur: Mr. BOULKRA Mohamed URMA/CRTI -ANNABA

Membres : Dr.BENAMIRA Mohamed UNIVERSITE D’ANNABA


Dr. CHEMAMI A/Nacer UNIVERSITE D’ANNABA
Dr.GOUASMI .Sassi UNIVERSITE D’ANNABA

Année : 2017/2018
Résumé

Ce travail a pour but d'abord de recherche route La littérature concernant les matériaux
composites á savoir notamment leurs composants de base avec leurs caractéristiques, leurs
modes de fabrication ainsi que leurs domaines d'utilisation. Le comportement mécanique des
matériaux composites stratifiés sous différentes sollicitations et particulièrement en flexion
trois points statiques ainsi que leur endommagement, sont mis en exergue dans le but d'une
approche expérimentale.

Les résultants expérimentaux du comportement mécanique des stratifiés des fibres de


verre/époxyde désignes [06/902] s sollicités en flexion 3 points statique, ont mis en évidence
comportement linéaire élastique suivi d'une dégradation brusque ce qui dénote fortement La
rigidité de ces stratifiés.

Ainsi, différents mécanisme et mode d'endommagement sont induits: La fissuration


transverse, La fissuration longitudinale et le délaminage entre les plus 0° et ceux à 90°.
Remerciements
Je remercie Allah tout puissant qui m’a donné la force et la volonté pour Pouvoir finir ce
mémoire de fin d’études.
En premier lieu, je tiens aussi à exprimer ma gratitude à mon Directeur de mémoire Pr. BEY
KAMEL pour la confiance, les encouragements, les précieux conseils qu’il m’a accordés
durant ce travail.
Je tiens à remercier vivement Monsieur BOULKRA Mohamed Chercheur permanant à
l’unité de recherche en matériaux avancés URMA/CRTI Annaba ; pour avoir contribué à la
formulation du thème, son assistance son accueil, et le partage de son expérience durant la
durée d’essais. Mes remerciements s’adressent également à toute l’équipe du laboratoire de
recherche en matériaux avancés d’une manière générale.
Je tiens également à remercier le Dr.M. BENAMIRA, Dr.N. CHAMAMI et Mr.S.GOUASMI
pour avoir accepté d’évaluer mon travail.
Mes remerciements les plus s’adressent à ma mère et mon père qui a beaucoup sacrifié pour
que puisse atteindre mon but, celui de réalise ce travail.

Bakhouche Bochra
Dédicaces
Je dédie ce mémoire à :

Mes chers parents pour tous les sacrifices consentis, pour leur soutien durant toutes mes
années d’études,

Toute ma famille, en particulier ma sœur Inese mon frère Souhiab


Et mon fiancé Raouf

Ma reconnaissance est également formulée envers tous mes enseignants et tous les employés
de l’administration de département de Génie Mécanique.
Liste des figures

Figure (I-1) : Matériau composite ……………………………………………………………..2


Figure (I-2) : Diverses formes et origines de renfort.................................................................. 3

Figure (I-3) : Procède d’étiage des fibres de verre ..................................................................... 5

Figure (I-4) : Différentes familles de matrice. ........................................................................... 7

Figure (I-5): principe du moulage au contact ........................................................................... 10

Figure (I-6): Principe du moulage par projection simultanée. ................................................. 10

Figure (I-7): principe de moulage par infusion ........................................................................ 11

Figure (I-8) : principe de moulage par injection de résine ....................................................... 11

Figure (I-9) : Principe de moulage par centrifugation………………………………………..12

Figure (I-10) : Composite monocouche……………………………………………………....12

Figure (I-1) : Composite sandwich .......................................................................................... 13

Figure (I-12) : Modélisation par un système de ressorts des propriétés en traction d’un
composite stratifié………………………………………………………………………….....15

Figure (I-13): Modélisation par un système de ressorts des propriétés en flexion d’un
composite stratifié .................................................................................................................... 15

Figure(I-14) :Modélisation des bornes d’après la Loi des Mélanges………………………...16

Figure (ІI-1) : Flexion 3 points……………......…………...…………………………………17


Figure(ІI-2) : Localisation de la rupture……………………………………………………..18

Figure (ІI-3) : Machine universelle en montage de flexion…………………………………..18


Figure (ІI-4) : Schématisation des résultantes en membrane des actions
exercées sur un élément de stratifié…………………………………………………………..23

Figure (ІI-5) : Schématisation des moments de flexion et de torsion………………………...25

Figure (ІI-6) : Elément poutre………………………………………………………….……..31


Figure (III-1) : Découpage réalise sur une tronçonnasses……………………………………39

Figure (III-2) : Pesage des échantillons………………………………………………………40


Figure (III-3-a) : four à moufle……………………………………………………………….40
Figure (III-3-b) : Défournement des échenillons…………………………………………….40.

Figure (III-3-c) : disposition des fibres…………………………………………………..…..40

Figure (III-4) : Pesage des échantillons après la calcination………………………………....41

Figure (III-5) Eprouvette d’essai …………………………………………………………….46

Figure (III-6) Découpage des éprouvettes……………………………………………………46

Figure (III-7) Machine d’essais MTS 43…………..…………………………………………47

Figure (III-8) Microscope optique………………….………………………………………...47

Figure (III-9) : Dimension des éprouvettes stratifiées solen la norme NF EN ISO 17………47

Figure (III-9) : Mise en place de l’éprouvette…………………………………...……………49

Figure (III-10) Courbes de comportement expérimental charge-déplacement en flexion 3


points statique du stratifié [ ] …………………………………………………………50

Figure (III-11) Courbes moyennes de comportement expérimental charge-déplacement en


flexion 3 points statique du stratifié …………………………………………………...……..50

Figure (III -12) : Faciès du stratifié [06/902] s avant l’essai……………………………......…53

Figure (III-13) : Rupture de la matrice…………………………………………………..……53

Figure (III -14) : Rupteur de la fibre…………………………………………………….……54

Figure (III -15) : Observation des faciès de rupture de la fibre sur le côté tendude
l’éprouvette………………………………………………………………………………...…54
Liste des tableaux

Tableau (I-1) : Caractéristiques mécaniques des fibres de verre…………………………....…7

Tableau (I- 2) : Quelque propriété mécanique des fibres ………………………………..…….5

Tableau (III-1) : Caractéristique mécaniques de la résine époxyde………………………..…38

Tableau (III-2) : caractéristiques des fibres………………………………………………..…38

Tableau (III-1) résultats obtenus de la pyrolyse du stratifié…………………………….……42

Tableau (III-2) : calcul de la fraction volumique………………………………………..……44

Tableau (III-3) : calcul de module de la fibre………………………………………………...45

Tableau (III-4): calcul de module de la matrice………………………………………………45

Tableau (III-5) Caractéristique physiques du matériau étudie………………………………..45

Tableau (III-10) : les valeurs, des , δet leur taux de variation …………………………51

Tableau (III-11) : Contrainte à la rupture et module d’élasticité en flexion 3 points………...52


Sommaire

Chapitre I :Généralités sur les matériaux composites

Introduction général …………………...………………………………………………………1


I.1. Introduction : .................................................................................................................... 2

I. 2. Définition: ......................................................................................................................... 2

I. 3. Constituants des matériaux composites: ........................................................................ 2

I-3-1- Le renfort................................................................................................................................... 3

I-3-1-1- Architecture des renforts ....................................................................................... 3

I-3-2 La matrice:....................................................................................................................... 7

a) Résines thermodurcissables ........................................................................................... 8

a)-1- Les résines époxydes .......................................................................................................... 8

b) Résines thermoplastiques................................................................................................ 8

c) Résines thermostables………………………………………………………………..8
I-3-3- Les charges et les additifs ......................................................................................... 9

I-3-3-1- les charges……...………………………………………………………………………9

I-4- Mise en œuvre et architecture des matériaux composites ............................................. 9

I-4-1- Moulage au contact ................................................................................................................... 9

I-4-2- Moulage par projection simultanée ......................................................................................... 10

I-4-3- Moulage sous vide .................................................................................................................. 10

I-4-4- Moulage par projection de résine ........................................................................................... 11

I-4-5- Moulage par centrifugation: .................................................................................................... 12

I- 5- Structure des matériaux composites ............................................................................ 12

I-5-1- Les monocouches ..................................................................................................................... 1

I-5-2- Les Stratifiés ........................................................................................................................... 12

I-5-3-Sandwichs ................................................................................................................................ 13

I. 6. Les domaines d’utilisation ............................................................................................. 14

I-7- La loi de mélange pour les composites stratifiés : ........................................................ 14


Chapitre II : Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

II-1Théorie des poutres stratifiées sollicitées en flexion 3 points

ІI-1-1 Introduction ................................................................................................................ 21

ІI-1-2 Principe d’essai de flexion 3 points: .......................................................................... 21

ІI-1-2-1 Mécanisme de rupture: .................................................................................. 21

ІI-1-2-2 Machines de flexion: ..................................................................................... 22

ІI-1-3-1 Comportement dans les axes du matériau: ......................................................... 23

II-1-3-2 Etat de contraintes planes


…………………………………………………………………………………………..23

II-1-3-3 champ des déformation


……………………………………………………………………………………………
….24

ІI.1.3.4 Champ des contraintes : ...................................................................................... 26

ІI-1-4 Expression des résultantes et des moments ................................................................ 26

ІI-1-4-1-Résultantes en membrane : ................................................................................. 26

ІI-1-4-2 Moments de flexion et de torsion............................................................................ 28

ІI-1-5 Equation constitutive .................................................................................................. 30

ІI-1-6 Matrice de rigidité: ..................................................................................................... 30

ІI-1-7 Théorie classique des stratifiés : .................................................................................... 31

ІI-7-1 Expressions générales ............................................................................................. 31

ІI.1.7.2 Application à la flexion 3 points....................................................................... 34

ІI-1-8 Conclusion .......................................................................................................... 37

II-2 Mécanismes d'endommagement .................................................................................... 37

II-2-1 Introduction ................................................................................................................. 37

II-1-2 Les divers mécanismes de rupture dans un composite unidirectionnel………………..37


Chapitre III : étude expérimental (flexion 3poits statique) d’un matériau composite

III-1-Position du problème : .................................................................................................. 43

III-2- Etude expérimentale (flexion 3 points statique)……..………………………………...43

III-2-2 Pyrolyse…………………………………………………………………………..…44

III-2-1 Découpage des échantillons avant pesage…………………………………..…... 44

III-2-3 Pesage des échantillons avant la


calcination………………………………..….…44

III-2-4 Calcination des échantillons……………………………………..…..…….…. …45

III-3 Préparation et découpage des éprouvettes d’essai ................................................... 51

III-3-1 Géométrie des éprouvettes : ...................................................................................... 51

III-3-2 Bancs d’essai/conditions expérimentales :................................................................ 52

III-3-3 Mise en place des éprouvettes ................................................................................... 53

III-3-4 Courbes de comportement en flexion 3 points statique :……………………………………………55

III-3-5 Interprétation des résultats obtenus : ........................................................................ 56

III-3-6 Analyse des résultats au point de vue comportement ............................................... 57

III-3-7 Observations des faciès de rupture après essais en flexion 3 points statique .......... 57
Introduction générale
Introduction générale

Le développement des matériaux composites est né de la volonté d'allier les qualités


techniques au besoin d'allégement dans un même matériau, qui par la suite doit s'adapter aux
solutions technologiques des problèmes à résoudre.

Un matériau composite résulte de l'association de deux matériaux différents aussi bien par
leur forme que par leurs propriétés mécaniques ou chimiques pour tenter d'accroître leurs
performances. Les deux constituants du composite sont la matrice et le renfort, qui en se
combinant donnent un matériau hétérogène souvent anisotrope, c'est-à-dire dont les propriétés
diffèrent suivant les directions. Les matériaux constituant le composite sont généralement
choisis en fonction de l'application que l'on souhaite en faire par la suite. Les critères de choix
peuvent être, par exemple, les matériaux composites sont formés de plusieurs couches de
fibres liées par une matrice, qui est souvent une résine polymérique. Cette structure sous
forme d'empilement permet de maximiser certaines propriétés mécaniques dans les directions
voulues. Ainsi, le ratio rigidité/poids de la structure peut être fortement amélioré si on le
compare aux métaux comme l'aluminium ou l'acier, ce qui fait des composites, une classe de
matériaux de plus en plus prisée dans le domaine aéronautique propriétés mécaniques
requises, la résistance à la chaleur ou à l'eau, ou même la méthode de mise en œuvre.

Il n'est plus à démontrer l'engouement et l'innovation créés par les matériaux composites dans
les secteurs de la construction et du transport. Les matériaux composites répondent
parfaitement à ces critères, et le large choix des constituants nécessaires à leur élaboration
ouvre un vaste spectre de propriétés mécaniques.

Cependant, les stratifiés sont particulièrement sensibles aux chargements, comme les impacts
à basse vitesse, qui peuvent créer des dommages internes invisibles à l'œil nu (délaminage,
rupture de matrice et de fibres). Beaucoup de travaux de recherche ont été dédiés à
l'amélioration des propriétés des composites.

Ce mémoire comporte en plus d’une recherche bibliographie, un travail expérimental en


statique de stratifié [06/902]s à fibre de verre/ époxyde sollicités en flexion 3 points statique.
Ainsi une observation des faciès de rupture du matériau étudié.

1
Chapitre I
Généralité sur les matériaux
composites
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

I.1. Introduction :
Il existe différentes familles de matériaux : les métaux, les plastiques, les composites…
Les matériaux composites ne sont pas une nouveauté, ils ont été utilisé par l’homme depuis
très longtemps, citons par exemple le bois, le béton. [1]
La première partie de ce chapitre est consacré à la présentation des différents
constituants des matériaux composites. Dans la deuxième partie, on va présenter le procédé de
fabrication de ce type de matériaux et leurs structures.

I. 2. Définition:
Un matériau composite est constitué de l’assemblage de deux matériaux de natures
différentes, se complétant et permettant d’aboutir à un matériau dont l’ensemble des
performances est supérieur à celui des composants pris séparément[2]. Les matériaux
composites disposent d’éventualités importantes par apport aux matériaux traditionnels. Ils
possèdent de nombreux avantages fonctionnels :
 légèreté
 résistance mécanique et chimique
 maintenance réduite
 liberté de forme et une bonne isolation électrique

I. 3. Constituants des matériaux composites :

En général les constituants principaux d’un matériau composite sont :

 La matrice.
 Le renfort.
 Les charges et les additifs.

Charge

Figure (I-1) : Matériau composite [1].

2
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

I-3-1-Le renfort :

C’est le principal porteur constitutif dans le composite (forme, volume). Il confère aux

composites leurs caractéristiques mécaniques : rigidité, résistance à la rupture, dureté.

Les renforts peuvent être d’origine minérale (verre, bore, céramique…) ou organique
(carbone ou aramide). Les plus employées sont les fibres de verre. Les fibres de carbone sont
privilégiées [3].

Figure (I-2) : Diverses formes et origines de renforts

I-3-1-1-Architecture des renforts : [4]


Il existe différentes géométries et textures de renforts

 Les unidirectionnels (UD) :

Dans une nappe UD, les fibres sont assemblées parallèlement les unes par rapport aux autres à
l'aide d'une trame très légère. Taux de déséquilibre très grand.

Les tissus se composent de fils de chaîne et de trames perpendiculaires entres eux. Le mode
d’entrecroisement ou armure les caractérise.

3
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

 Toile ou taffetas : Chaque fil de chaîne passe dessus puis


dessous chaque fil de trame, et réciproquement. Le tissus présente une bonne
planéité et une relative rigidité, mais est peu déformable pour la mise en
œuvre. Les nombreux entrecroisements successifs génèrent un embuvage
important et réduisent les propriétés mécaniques.

 Serge : Chaque fil de chaîne flotte au-dessus de plusieurs


(n) fils de trame et chaque fil de trame flotte au-dessus de (m) fils de
chaîne. Armure de plus grande souplesse que le taffetas ayant une bonne
densité de fils. Ci-contre, un sergé 2/2.

 Satin : Chaque fil de chaîne flotte au-dessus de plusieurs


(n-1) fils de trame et réciproquement. Ces tissus ont des aspects différents de
chaque côté. Ces tissus sont assez souples et adaptés à la mise en forme de
pièces à surfaces complexes. Ce type de tissus présente une forte masse
spécifique.

a)Fibre de verre : Elle constitue le renfort essentiel des composites de grande diffusion. Elle
est obtenue à partir de sable (silice) et d'additifs (alumine, carbonate de chaux, magnésie,
oxyde de bore). On distingue trois types de fibres [4] :
 E : pour les composites de grande diffusion et les applications courantes ;
 R : pour les composites hautes performances ;
 D : pour la fabrication de circuits imprimés (propriétés diélectriques).
Les caractéristiques mécaniques des fibres de verre décrites ci-dessus sont résumées
dans le Tableau (I-1).

4
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

Caractéristiques Type E Type D Type C Type R Type S


Contrainte à la 3500 2450 2800 4650 4650
rupture (Mpa)
Module 73,5 52,5 70 86,5 86,5
d’Young
(Gpa)
Allongement à 4,5 4,5 4 5,3 5,3
la rupture (%)
Tableau (I-1) : Caractéristiques mécaniques des fibres de verre[4]

Fabrication des fibres de verre :

Oxyde de calcium Oxyde de Bore Alumine


Silice SiO2
B2O3

Doseurmélangeur

Four (1300ᵒ c)

Filière

Ensimage

Bobinage

Four de séchage (600-700ᵒc)

Figure (I-3) : Procédé d’étirage des fibres de verre [1]

5
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

b)Fibre de carbone

C'est la fibre la plus utilisée dans les applications hautes performances. Elle est
obtenue à partir de PAN (PolyAcryloNitrile) ou à partir de Brai.

c) Fibre d'aramide
Souvent appelée KEVLAR, la fibre d'aramide est issue de la chimie des
polyamides aromatiques. Il est possible de trouver deux types de fibres d'aramide
de rigidités différentes :

■ Les fibres à bas module : utilisées pour les câbles et les gilets pare-balles
■ Les fibresà haut module : employées dans le renforcement pour les composites
àhautes performances.
d) Fibre de bore:

Fibre de haut module et insensible à l'oxydation à hautes températures, elles sont obtenues par
dépôt en phase gazeuse sur un substrat en tungstène [2].

e)Fibres de silicium:

Ellessont produites comme le verre, par fusion, et sont essentiellement utilisées pour leur
haute tenue chimique et thermique dans les tuyères pour moteur de fusée [2].

6
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

Densité Diamètre Charge de Charge de Allongent à Module


du rupture en rupture en la rupture d’élasticité
Fibre filament traction compression (en %) (Mpa)
(mm) (Mpa) (Mpa)

Verre E
2.25 3-30 3400 1200 4.8 73000

Verre R
2.48 3-30 4400 1300 5.4 86000

Aramide bas
module 1.45 12 3100 500 2 70000

Aramide haut
module 1.45 12 3100 500 1 130000

Carbone haut
module 1.8 8 2800 1800 0.5 200000
Bore
2.63 100-200 3500 3500 0.8 400000

Tableau(I- 2) : Quelque propriété mécanique des fibres [1].

I-3-2 La matrice :
La matrice est l'élément qui lie et maintient les fibres. Elle répartit les efforts (résistance à la
compression ou à la flexion) et assure la protection chimique des fibres.
Laclassification des types de matrices couramment rencontrées est donnée sur la figure (I-4)

Matrice

Organique Minérale

Thermodurcissable Thermoplastique Elastomère Céramique Métallique

Borures Carbures Nitrures

Figure (I-4) : Différentes familles de matrice.

7
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

Les résines les plus employées dans les matériaux composites sont les résines
thermodurcissables et les résines thermoplastiques

a)Résines thermodurcissables
Les résines thermodurcissables ont des propriétés mécaniques élevées (traitement thermique
ou physico-chimique). Ces résines ont donc la particularité de ne pouvoir être mises en forme
qu’une seule fois.Les principales résines thermodurcissables utilisées dans la mise en œuvre
des matériaux composites sont par ordre décroissant en tonnage : les résines polyesters
insaturées, les résines de condensation, les résines époxydes.

a) -1- Les résines époxydes [5]


Les résines les plus utilisées après les résines polyesters insaturées sont les résines époxydes.
Elles ne représentent cependant que 5 % du marché composite, à cause de leur prix élevé (de
l'ordre de cinq fois plus que celui des résines polyesters) [1].
Du fait de leurs bonnes caractéristiques mécaniques, les résines époxydes, généralement
utilisées sans charges, sont les matrices des composites à hautes performances (constructions
aéronautiques, espace, missiles, etc.).
Les caractéristiques mécaniques générales des résines époxydes sont les suivantes :
■ Masse volumique1 100 à 1 500 kg/m3
■ Module d'élasticité en traction3 à 5 GPa
■ Contrainte à la rupture en traction60 à 80 MPa
■ Contrainte à la rupture en flexion100 à 150 MPa
■ Allongement à la rupture2 à 5 %
■ Résistance au cisaillement30 à 50 MPa
■ Température de fléchissement sous charge290 °C

b) Résines thermoplastiques
Ce sont des polymères pouvant être alternativement ramollis par chauffage et durcis par
refroidissement dans un intervalle de température spécifique du polymère étudié. Les résines
thermoplastiques présentent l'aptitude à l'état ramolli, de se mouler aisément par plasticité [1].
c) Résines thermostables
Ce sont des polymères présentant des caractéristiques mécaniques stables sous des pressions
et des températures élevées (>200°C) appliquées de façon continue. Cette propriété est
mesurée en déterminant la température que peut supporter la résine durant 2000h sans perdre
la moitié de ses caractéristiques mécaniques. [1]

8
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

I-3-3- Les charges et les additifs [2] :


I-3-3-1-les charges: [1]
 Charges renforçantes
L'objet de l'incorporation de charges renforçantes est d'améliorer les caractéristiques
mécaniques de la résine. Ces charges peuvent être classées suivant leur forme géométrique en
■ Charges sphériques
■ Charges non sphériques
 Charges non renforçantes :
Les charges non renforçantes ont pour rôle soit de diminuer le coût des résines en
conservant les performances des résines, soit d’améliorer certaines propriétés des résines.
Parmi ces classes on trouve :
■ Charges de faible coût.
■ Charges ignifugeantes.
■ Charges conductrices et antistatiques

I-3-3-2-Les additifs :
Les additifs se trouvent en faible quantité (quelques % et moins) et interviennent comme : [1]
■ Lubrifiants et agents de démoulage,
■ Pigments et colorants,
■ Agents anti-retrait,
■ agents anti-ultraviolets

I-4- Mise en œuvre et architecture des matériaux composites :


I-4-1- Moulage au contact:[ ]
 Principe
Procédé manuel pour la réalisation de pièces à partir de résines thermodurcissables, à
température ambiante et sans pression. Les renforts sont déposés sur le moule et imprégnés de
résine liquide, accélérée et catalysée. Après durcissement de la résine, la pièce est démoulée
etdétourée.

9
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

Figure (I-5): Principe du moulage au contact[ ]

I-4-2- Moulage par projection simultanée :

 Principe[ ]
Procédé manuel ou robotisé permettant la réalisation de pièces à partir de résines
thermodurcissables à température ambiante et sans pression. Les matières premières sont
mises en œuvre à l'aide d'une machine dite "de projection" comprenant :
un dispositif de coupe - projection du renfort (fibre)
■ un ou deux pistolets projetant simultanément la résine

Figure (I-6): Principe du moulage par projection simultanée[ ].

II-4-3- Moulage sous vide:


 Principe [ ]
Le moulage sous vide s'effectue entre moule et contre-moule rigide, semi-rigide ou souple
suivant la technologie de mise en œuvre.

01
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

Le renfort (mat, tissu, préforme) est placé à l'intérieur du moule ; la résine catalysée est versée
sur le renfort. On utilise la pression qui s'exerce sur le moule lors de la mise sous vide pour
répartir la résine et imprégner le renfort.
La résine peut également être injectée par l'aspiration consécutive au vide.

Figure (I-7): Principe de moulage par infusion[1].

Avantages et inconvénients :
 Avantages :
■ Taux de renfort pouvant atteindre 65 %.
■ Bon compactage des tissus
■ Bonne imprégnation
 Inconvénients :
■ Difficulté de mise en œuvre et de la gestion des paramètres
■ Matériel non réutilisable

II-4-4- Moulage par projection de résine :


 Principe :

Le moulage par injection de résine RTM (Résine Transfert Molding).Une nappe de fibre
(tissus, mats) est déposée dans un moule fermé étanche et la résine est injectée à basse

Figure (I-8) : Principe de moulage par injection de résine[1].

00
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

II-4-5- Moulage par centrifugation:


 Principe :[ ]
Procédé de moulage limité aux enveloppes cylindriques. Le renfort (fibres longues
coupées) et la résine sont déposés dans un moule cylindrique chauffé tournant à grande
vitesse.

Figure (I-9) : Principe de moulage par centrifugation [1].

I- 5- Structure des matériaux composites :

Les structures des matériaux composites peuvent être classées en trois types
■ Les monocouches
■ Les stratifiées
■ Les sandwiches

I-5-1- Les monocouches:


Les monocouches sont les éléments de base des structures composites. Des fibres
unidirectionnelles placées dans le plan médian sont emprisonnées dans une matrice polymère.
Ils sont caractérisés par le type de renfort utilisé : des fibres longues (unidirectionnelles ou
non), courtes, sous forme de tissus, de rubans[6]

Figure(I-10) : Composite monocouche.

02
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

I-5-2- Les Stratifiés :

On appelle stratifié un matériau composé d’un ensemble ordonné de couches d’orientation


etd’épaisseur données, constituées de divers matériaux (figure I-12). Une couche d’un stratifié
est souvent appelée une strate. Le type de stratifié est défini généralement par sa
séquenced’empilement, information qui fournit de manière synthétique l’orientation des
diverses couches d’un stratifié. L’avantage que présentent les composites stratifiés est de
permettre de créer des matériaux aux propriétés mécaniques orientées de manière optimale
afin de mieux répondre aux sollicitations de la structure [7]

Figure (I-11):Plaque stratifiée.

I-5-3-Sandwichs:

Matériaux composés de deux semelles (ou peaux) de grande rigidité et de faible


épaisseur enveloppant une âme (ou cœur) de forte épaisseur et faible résistance. L'ensemble
forme une structure d'une grande légèreté. Le matériau sandwich possède une grande légèreté
isolant en flexion et c'est un excellent
thermique [4].

Figure (I-12): Composite sandwich.

I. 6. Les domaines d’utilisation :

Les matériaux composites de nos jours prennent une place prépondérante dans
différents domaines :

■ Électricité et électronique,
■ Bâtiment et travaux publics ,

03
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

■ Transports routiers, ferroviaires, maritimes, aériens et spatiaux (notamment militaire,)


■ Santé (instrumentation médicale),[9].

I-7- La loi de mélange pour les composites stratifiés :


Les déformations des matériaux homogènes et isotropiques peuvent être décrites assez
simplement à l’aide des modules d’élasticité et des contraintes de déformation, qui sont les
propriétés de base des matériaux bruts. Dans le cas des composites, chaque élément joue un
rôle différent et c’est l’association de ces propriétés qui confère au matériau final ses
caractéristiques propres. Bien que ces caractéristiques finales soient le résultat d’interactions
complexes entre le renfort et la matrice, il est possible d’en donner une estimation simple à
l’aide de la Loi des Mélanges [8] appliquée aux composites stratifiés :

𝑷𝒄 = ρc*Vc =ρ𝒇∗𝑽𝒇 + ρ𝒎∗𝑽𝒎où𝑽𝒇+ 𝑽𝒎 = 1…… (I-1)


Avec :
 Vf = fraction volumique de fibres
 Vm = fraction volumique de matrice
 Pc = poids estimé du composite
 ρf = masse volumique de la fibre
 ρm = masse volumique de la matrice

Il s’agit de valeurs théoriques, en réalité la présence de vides fait que Vf + Vm ≤ 1. Par


exemple, le module d’élasticité en traction peut être estimé en se basant sur les modules
respectifs de la fibre et de la matrice. Cette équation peut être modélisée par un système de
ressorts associés en parallèle Figure (I-13).

𝑬𝒄,t = 𝑬𝒇,t∗𝑽𝒇+ 𝑬𝒎,𝒕∗𝑽𝒎………………………………….(I-2)

Avec :
Ec,t = module d’élasticité en traction estimé du composite
Ef,t = module d’élasticité en traction de la fibre
Em,t= module d’élasticité en traction de la matrice
Vf = fraction volumique de fibres
Vm = fraction volumique de matrice

04
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

Figure (I-12): Modélisation par un système de ressorts des propriétés en traction d’un
composite stratifié.

Dans le cas du module d’élasticité en flexion, le modèle correspond à une association en série
des ressorts (Figure 13). L’équation correspondante serait alors (I-3)

𝑬𝒇 𝒇 ∗𝑬𝒎𝒇
(I-3)…………………
𝑬𝒇𝒇 ∗ 𝑽𝒎 𝑬𝒎𝒇 ∗ 𝒇

Avec :

 Ec,f = module d’élasticité en flexion estimé du composite


 Ef,f = module d’élasticité en flexion de la fibre
 Em,f= module d’élasticité en flexion de la matrice
 Vf = fraction volumique de fibres
 Vm = fraction volumique de matrice

Figure(I-13): Modélisation par un système de ressorts des propriétés en flexion d’un


composite stratifié

Ces deux équations permettent de déterminer les bornes supérieure (Ec,t) et inférieure (Ec,f)
au module d’élasticité du composite, modélisées respectivement par une courbe linéaire et par

05
Chapitre I Généralités sur les matériaux composites

une hyperbole (FigureI-14). Le module réel du composite se situe alors entre ces deux
courbes.

Figure(I-14) :Modélisation des bornes d’après la Loi des Mélanges.

06
Chapitre II
Théorie des poutres
stratifiées et mécanismes
d’endommagement
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

II-1Théorie des poutres stratifiées sollicitées en flexion 3 points :


ІI-1-1 Introduction:

Le type d’essais le plus employé pour déterminer les caractéristiques mécaniques et le


comportement des matériaux composites est en fait la flexion. Ce choix correspond souvent
aux sollicitations auxquelles sont soumises les pièces réelles, mais surtout offre l’avantage de
diminuer considérablement les difficultés de réalisation de l’essai par l’utilisation
d’éprouvettes simples sans avoir la difficulté du collage des étalons ni le problème rencontré
lors du serrage des mors dans le cas des essais de traction (sur contraintes locales conduisant à
des ruptures prématurées de l’éprouvette). De plus, selon que l’opérateur travaillera en flexion
3 points ou 4 points et, suivant la distance entre appuis, il pourra privilégier un mode de
rupture en traction-compression ou en cisaillement [10].

ІI-1-2 Principe d’essai de flexion 3 points:


L’essai de flexion est un test mécanique qui fait partie de la famille des essais indépendants
du temps comme le choc et la dureté [7]. Il consiste à placer une barre rectangulaire sur deux
appuis et d’appliquer un effort ponctuel au centre [11], comme illustré à la figure (II-1)

Figure (ІI-1) : Flexion 3 points

ІI-1-2-1 Mécanisme de rupture:


Dans cet essai normalisé, trois types d’endommagement peuvent être rencontrés, dont deux
seulement sont recevables : endommagement en traction et endommagement en compression.
Ils sont liés à l’effet d’une flexion et donc permettent de quantifier la contrainte maximale. Si

71
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

un endommagement de cisaillement est observé, alors cette quantification n’est plus possible,
et on constate que les hypothèses de l’essai ne sont pas remplies.

La rupture est due à la création et à la propagation de fissures, généralement localisées sur la


fibre externe la plus sollicitée en extension (figure ІI-2). Quand une contrainte locale devient
égale à la résistance de cohésion de la matière, les liaisons interatomiques de cette région se
rompent [5].

Figure (ІI-2) : Localisation de la rupture.

ІI-1-2-2 Machines de flexion:


La plupart des machines de flexion sont aujourd’hui dites universelles (traction, flexion,
compression, fluage…), voir figure (II-3).

Figure (ІI-3) : Machine universelle en montage de flexion

71
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

ІI-1-3 Comportement élastique d’une couche de matériaux orthotropes:

ІI-1-3-1 Comportement dans les axes du matériau:


Le comportement élastique d’un matériau composite orthotrope, rapporté à ses axes
principaux est décrit en introduisant soit sa par matrice de rigidité [1].

…………….(II-1)

[ ] [ ]

Soit sa matrice de souplesse

…………….(II-2)

[ ] [ ][ ]

ІI-1-3-2 Etat de contraintes planes:

Dans le cas de la théorie des stratifiés, on est amené à considérer un état de contraintes planes
défini par :

( ) [ ]………………..……………(II-3)

Dans ce cas, les relations d’élasticité sont explicitées à partir de la matrice de rigidité réduite
Q du matériau :

[ ] [ ] [ ] …………………….(II-4)

Où les constantes de rigidité s’expriment en fonction des rigidités suivantes :

71
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

……… .(II-5)

Les constantes de rigidité s’expriment en fonction des modules de l’ingénieur :


module deYoung longitudinal module d’Young transversal, coefficient de poisson
et module de cisaillement, suivant les expressions :

……….(II-6)

ІI-1-3-3 Champ des déformations :

On écrit le champ des déplacements, en se basant sur la théorie classique des stratifiés, sous la
forme suivante :

u( ) ( ) ( )

u( ) ( ) ( ) …………………. (II-7)

w( ) ( )

Le champ de déformations se déduit des déplacements (u, v, w) et s’écrit sous la forme :

……..(II-8)

{ } { }

Ce champ des déformations est celui d’un schéma du 1er degré avec cisaillement transverse.
02
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

Dans la théorie classique des stratifiés, on émet une hypothèse supplémentaire qui consiste à
négliger le cisaillement transverse et à considérer, dans ce cas, les déformations en
cisaillement transverse nulles, soit :
Et ……………………………….…(II-9)
D’après (ІI.9), cette hypothèse implique :

( ) et ( ) ………………… (II-10)

Le tenseur des déformations en un point M est :

( ) [ ] …………………………… ..(II-11)

Le champ des déformations est la superposition :


-Des déformations en membrane :

( ) [ ] ………………………….(II-12)

[ ]

-Des déformations en flexion et en torsion :

( ) [ ] ……………….. (II-13)

[ ]
S’écrivant en fonction des angles de rotation de la déformée du plan moyen et de la cote z du
point M. Généralement, les déformations en flexion et torsion s’expriment suivant la relation :
( ) ( ) ……………. (II-14)

Ou bien ( ) [ ] ……………...….(II-15)

[ ]

07
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

( ) ( ) ( ) …………………………(II-16)

[ ] [ ] [ ] ……………………….(II-17)

ІI-1-3-4 Champ des contraintes :


L’état de contraintes en un point M du stratifié s’exprime en fonction du champ des
déformations.
Les schémas de déformation les plus simples et les plus utilisés sont ceux du premier degré de
la forme :

( ) ( ) ( )

( ) ( ) ( ) …………………(II-18)
( ) ( )
Le tenseur des contraintes au point M est donc de la forme :

( ) [ ] …….……………………………...(II-19)

Le champ de contrainte se réduit aux seules contraintes en membrane :

ІI-1-4 Expression des résultantes et des moments

ІI-1-4-1-Résultantes en membrane :
Le champ des résultantes en membrane, noté N(x, y) est défini par :


[ ( )] ∫ [ ( )] …..………………………………(II-20)

où (M


[ ( )] [ ] ∫ [ ]dz ….. ………………..(II-21)

sont respectivement les résultantes, par unité de longueur, des contraintes


normales suivant les axes x et y et des contraintes de cisaillements, dans le plan (x, y) . Elles
sont schématisées symboliquement à la figure (II-4):

00
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

Figure (ІI-4) : Schématisation des résultantes en membrane des actions


exercées sur un élément de stratifié

La discontinuité des contraintes en passant d’une couche à l’autre conduit à réécrire la relation
(II-20) sous la forme :

[ ] ∑ ∫ [ ] ……………………………………………...(II-22)

( ) ∑[ ( ) ( ) ( )]

( ) ∑ ∫ * ( )∫ + ∑ * ( )∫ + (II-23)

( ) [∑( ) ] ( ) [ ∑( )]

Soit en définitive :

( ) ( ) ( )………..………………………………...(II-24)

02
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

En introduisant les matrices :

∑( )

[ ] …………………….(II-25)

Avec : ∑ ( )

∑ ( )

[ ] …….(II-26)

Avec : ∑ ( )( )

( ) ( )

Ces équations montrent que dans le cas d’un stratifié, les résultantes en membrane ne sont pas
seulement fonctions des déformations en membrane comme dans le cas de plaques
homogènes, mais sont également fonction des courbures en flexion et en torsion

ІI-1-4-2 Moments de flexion et de torsion :


Les relations fondamentales des stratifiés font intervenir les moments résultants des
contraintes exercées sur un élément du stratifié. Les moments de flexion et de torsion sont
définis par :

[ ( )] [ ] ∑ ∫ [ ] …………….(II-27)

et sont les moments de flexion et le moment de torsion. Ils sont schématisés à la


figure (II-5)

02
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

Figure (ІI-5) : Schématisation des moments de flexion et de torsion

Le champ des moments s’explicite comme suite

( ) ∑ ∫ [ ( ) ( )]

……(II-28)

( ) * ∑ ( ) + ( ) * ∑ ( ) + ( )

Soit :

( ) ( ) ( ) …………………………………….. (II-29)

en introduisant les matrices :

D= ∑ ( )

……..(II-30)

Avec : [ ] ∑ ( )( ) ( ) ( )

Les moments de flexion et de torsion sont donc fonctions des courbures en flexion et en
torsion, mais sont également fonction des déformations en membrane.

02
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

ІI-1-5 Equation constitutive:

L’équation constitutive d’une plaque stratifiée exprime les résultantes et moments en


fonctions des déformations en membrane et des courbures

= ……………(II-31-a)

[ ] [ ][ ]

Ou sous la forme contractée :

[ ] [ ][ ] ……………(II-31-b)

Les termes des matrices introduites donnés par les expressions (ІI.25), (ІI.26) et (ІI.30) sont
également exprimés en introduisant l’épaisseur k e et la cote k z an centre de la couche k, sous
la forme :

∑ ( )

∑ ( ) ……………(II-32)

∑ ( )( )

ІI-1-6 Matrice de rigidité:


La matrice intervenant dans l’expression (ІI.30) est la matrice de rigidité du stratifié décrivant
le comportement élastique macroscopique du stratifié au point ( ) ( )
La matrice A est la matrice de rigidité en membrane, D est la matrice de rigidité de flexion et
B la matrice de couplage membrane-flexion-torsion. Ce couplage existe même si les
matériaux des couches sont isotropes. Il résulte de la structure en couches de matériaux de
caractéristiques mécaniques différentes.
Le couplage est nul (B=0) seulement dans le cas où le stratifié est symétrique.

02
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

La symétrie implique une symétrie de propriétés des couches, de leurs côtes et de leurs
Orientations.

Divers couplages sont observés et mis en évidence. Le couplage torsion cisaillement provient
des termes . Le couplage membrane-flexion résulte des termes alors
que le couplage membrane-torsion résulte des termes . Enfin, le couplage flexion-
torsion résulte des coefficients

ІI-1-7 Théorie classique des stratifiés :


ІI-7-1 Expressions générales:
Dans le cas d’une flexion pure d’un stratifié symétrique, l’équation constitutive (ІI-31-a) se
réduit à :

[ ] [ ][ ]……………….……..(II-33)

Où sont définis dans les relations :

…………….…(II-34)

L’équation (ІI.33) s’écrit sous la forme inverse suivante :

[ ] [ ][ ]…………………..(II-35)

Où sont les éléments de la matrice inverse de [ ]


La théorie des poutres fait l’hypothèse que, dans le cas d’une flexion suivant l’axe x , les
moments sont nulles :
.………………………….(II-36)

Les relations (II-34) et (II-35) conduisent donc à :

………………………….(II-37)

01
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

Enfin, la théorie des poutres fait l’hypothèse supplémentaire que la flèche n’est fonction que
de x :

( )……..……………………………………….(II-38)

La plus grande attention doit toutefois être apportée à cette dernière hypothèse. En effet, les
équations (ІI -34) et (ІI-35) montrent que les courbures sont fonctions du moment de
flexion soit :

……………………………..(II-39)

Ces relations montrent que la flèche 0 w dépend a priori de la variable y.


Cet effet est particulièrement important dans le cas d’éprouvettes de flexion de laboratoire, de
forme plus proche d’une lame que d’une poutre. Il en résulte que la flexion et la torsion
induite par les termes dans les équations (ІI.39) tendent à produire un
décollement partiel de la poutre sur ses supports.
Cet effet est toutefois négligeable dans le cas où le rapport de la longueur à la largeur
(L/b) est suffisamment élevé.

-Il est usuel d’écrire cette équation sous la forme :

……………………(II-40)

En introduisant :
 Le module de flexion E I x de la poutre :
………………..(II-41)

 Le moment quadratique I de la section droite de la poutre par rapport au plan


(x, y) :

………………….(II-42)

 Le moment M de flexion

01
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

……………….…..…(II-43)

L’équation de flexion des plaques se réduit ici à :

…………………..(II-44)

En tenant compte de (ІI-40), cette équation s’écrit :

…………………………….(II-45)

Avec : p b.q

’équation différentielle (ІI.45) en 0 w a la même forme que l’équation différentielle

obtenue dans le cas de la flexion cylindrique. Les deux équations diffèrent par les

coefficients introduits : dans la flexion de poutre et (stratifié symétrique) dans le cas

de la flexioncylindrique.
Dans le problème statique, les déplacements sont indépendants du temps. On a alors :

…………………………………......(II-46)

En posent : ………………..……………….…….(II-47)

Les contraintes dans la couche k du stratifié s’écrivent :

01
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

[ ] [ ][ ] ………………(II-48)

En notant, pour simplifier, les coefficients de rigidité de la couche k rapportés aux

axes de la plaque, d’où :

( )
( ) (II-49)

( )

Les expressions de ces contraintes sont réécrites en introduisant M et I sous la forme :

……………………………………………(II-50)

Avec :

( )

( ) ……………(II-51)

( )

Les expressions précédentes des contraintes ne sont correctes qu’à une distance assez
éloignée(h) des bords de la poutre. Les résultats précédents ne sont donc pas applicables qu’au
cas des poutres ayant un rapport b h assez élevé. D’autre part, dans le cas de poutres en
matériaux homogènes, les relations (ІI-51) deviennent :

22
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

ІI.1.7.2 Application à la flexion 3 points:


Considérons une poutre en flexion 3 points, la symétrie du problème conduit à ne considérer
qu’une moitié de poutre, comme illustré à la figure (ІI-6) :

Figure (ІI-6) : Elément poutre

Le moment de flexion s’exprime par la relation :

……………(II-52)

Où P est la charge totale exercée au milieu de la poutre.


En rapportant cette expression dans (ІI.40), il vient :

……………(II-53)

Dans le cas d’appuis simples, les conditions aux frontières sont, pour x 0 :

M ……………(II-54)

D’autre part, la symétrie impose, pour x  :

…………(II-55)

L’intégration de (ІI .53) associée à (ІI .54) et (ІI.55) conduit à :

[ ( ) ]……………………..…………(II-56)

27
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

La flèche au centre de la poutre (x = )s’écrit :

…………………………….(II-57)

Cette relation est utilisée pour déterminer soit le module de flexion de la poutre, soit le
coefficient , connaissant la flèche au centre pour la charge P :

………………………… (II-58)

Les contraintes de la couche k s’écrivent d’après (ІI.50) :

………………………………………….….(II-59)

Ces contraintes sont maximales pour x  , soit :

(II-60)

La contrainte de traction maximale est atteinte sur la face inférieure (z=-h/2) et s’exprime
suivant :

20
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

……………………..…(II-61)

ІI-1-8 Conclusion:

La théorie des stratifiés permet de calculer les contraintes et les déformations dans chaque
pli d’une structure composite après avoir donné les étapes principales pour mener le calcul.

II-2 Mécanismes d'endommagement


II-2-1 Introduction :
Par mécanisme de rupture, il faut comprendre tout processus mécanique produisant au sein
d'un matériau une “discontinuité” locale de matière appelé fissure. Il est usuel de parler
d'initiation de la rupture et de propagation de la rupture
L'initiation de la rupture peut être considérée comme la création de microfissures à l'échelle
microscopique (celle des constituants) à partir d'un défaut.
On parlera de microfissuration. La propagation de la rupture est le résultat de la
Création de nouvelles surfaces de rupture à l'échelle macroscopique (plusieurs fois
Celle des constituants), à partir des microfissures existantes. On parlera également
De microfissuration. Dans le cas des matériaux composites, l'initiation de la rupture se produit
généralement bien avant l'observation d'un changement du comportement macroscopique
II-1-2 Les divers mécanismes de rupture dans un composite unidirectionnel :
La rupture finale d'un composite unidirectionnel est le résultat de l'accumulation
de divers mécanismes élémentaires :
 La rupture des fibres,
 La rupture transverse de la matrice,
 La rupture longitudinale de la matrice,
 La rupture de l'interface fibre-matrice.
Généralement, un mécanisme n'est pas isolé, mais divers mécanismes coexistent.
Ces mécanismes se développent suivant la nature des matériaux et les conditions de
sollicitations mécaniques imposées.

II-2-2 Microfissuration matricielle :


Dans les cas des CMC (composites à matrice céramique). Ce mécanisme intervient en premier
lieu du fait d'une faible déformation à la rupture de la matrice fragile et constitue l'un de leurs
mécanismes de dégradation prépondérant.

22
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

Figure (II-7) : Rupture transverse de la matrice [1]

Les fissures matricielles s'initient généralement aux zones de concentration des contraintes
telles que les hétérogénéités du matériau.

Figure (II-8) : Rupture longitudinal de la matrice [1]

Elles se propagent ensuite suivant l'orientation du chargement, notamment


perpendiculairement à l'axe de traction ou parallèlement à la sollicitation dans le cas d'un
cisaillement.

22
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

On notera que certains auteurs distinguent la fissuration matricielle suivant sa localisation


inter et intra torons.

II-2-3 Décohésion fibre matrice :

Pour les résines plastiques pressentant une importante déformation a rupture, l'interface fibre-
matrice constitue le point plus faible à l'intérieur des plis.
Ces ruptures d'adhérence, généralement induites par des contraintes de cisaillement locales,
se propagent le long des fibres jusqu’à former des fissure transverses (traversant l'intégralité
d'un pli) dans le cas des stratifies unidirectionnels ou longitudinales dans le plan des plis dans
le cas de composites tissés.

Figure (II-9) : Décohésion fibre-matrice [1]

En ce qui concerne les CMC en revanche, ce mécanisme et associé a la fissuration matricielle


lorsque ces défauts atteignent une zone de renfort.

La nature de l'interface joue dans ce cas un rôle majeur qui conditionne la progression de
l’endommagement :

 Si l'interface est forte, elle peut limiter voir stopper l'extension les fissures en
assurant un transfert charge vers les parties seines.
 Si l'interface et faible, la fissuration matricielle est déviée a l'interface amenant
comme auparavant des fissurations transverses (suivant le conteur des renforts

22
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

perpendiculaires à la sollicitation). Ou longitudinales (à l'interface des renforts


parallèles a la sollicitation

II-2-4 Rupture de fibre :


Ci des cassures de fibres peuvent survenir dans le prolongement des décohésions fibres
matrice la rupture des fibres intervient, par définition du renfort, a un stade avancé de
l'endommagement de la structure et de maniéré brutale (comportement fragile).

Figure (II-10) Rupteur fibre [1]

Elles interviennent essentiellement au sein des plis les mois désorientés par rapport à la
direction de la sollicitation pour lesquels les fibres reprennent le plus d'efforts.

II-2-5 Délaminage :

Si les trois mécanismes présentés ci-avant peuvent être considérés comme diffus au sein du
pli, le délaminage ou décohésion inter-plis correspondant en revanche a une dégradation
d'ordre macroscopique dans la mesure où il est visible a l'œil nu.

Ce décollement s'amorce généralement dans les zones de forts gradients de contrainte comme
les bords libres de la structure ou près des défauts macroscopiques pour progresser ensuite en
séparant les couches constituent évidement des facteurs aggravants pour ce phénomène.

Notons que dans le cas de structure impacté, le délaminage est fortement couplé avec la
fissuration matricielle.

22
Chapitre II Théorie des poutres stratifiées et mécanismes d’endommagement

Figure (II-11) Mécanisme d'endommagement observe dans [1]

21
Chapitre III
Etude expérimentale (flexion
3 points statique) du
matériau composite
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

III-1-Position du problème :
Un matériau composite stratifié à base de fibre de verre et de résine époxyde est caractérisé en
flexion 3 points statique en vue de déterminer son module d’élasticité et sa contrainte à la rupture.

Notre matériau composite étant désigné[ ] qui signifie une superposition, symétriquement,
de 6 plis orientés a 0 et 2 plis orientés a 0 tout en connaissent les caractéristiques mécanique et
physiques de la fibre de verre et de la résine époxyde.

III-2-Méthode expérimentale (flexion 3 points statique) :

III-2-1 Elaboration et caractéristiques du matériau composite :

Le matériau composite[ ] est un stratifié obtenu par le moulage sous vide qui est appelé
aussi moulage en sac.

Leur caractéristique principale de cet stratifiés sont données dans les tableaux (III-1) et (III-2).

Module d’Young Résistance à la traction Résistance à la flexion


(G Pa) (MPa) (MPa)
2.8 74 15
Tableau (III-1) : Caractéristique mécaniques de la résine époxyde

Masse Masse Module Module de Coefficient Contrainte Allongement


Surfacique volumique d’élasticité cisaillement de poisson de rupture à la rupture
longitudinal en traction
sur mèche
2 3
(g/m ) (kg/m ) (G Pa) (G Pa) (MPa) (%)

300 2540 73 30 0.22 2500 4.8


Tableau (III-2) : caractéristiques des fibres

83
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

III-2-2-Pyrolyse :

La pyrolyse est la décomposition thermique de matières organiques en l'absence d'oxygène ou en


atmosphère pauvre en oxygène.

Les propriétés mécaniques des composites dépendent principalement des quantités de fibre
constituants les composites d’où la nécessité de vérifier les quantités des fibres et résine après leurs
fabrications.

La norme NF EN ISO 1172 nous donne une méthode de vérifier ces quantités par pesée des
échantillons de ce stratifié avant et après calcination.

Les échantillons sont enfournés dans un four a renouvellement d’air enflammé portés à une
température de 600°c pendant 10 heures.

La teneur en matière non combustible est obtenue par pesée de l’échantillon avant et après
calcination et on obtient les fractions massiques de la fibre et de la résine nécessaire pour calcul des
modules de l’ingénieur.

III-2-1 Découpage des échantillons avant pesage :

Figure (III-1) : Découpage réalise sur une tronçonnasses

III-2-3 Pesage des échantillons avant la calcination :

L’opération de pesage se déroule au niveau du l’unité de recherche en matériaux avancés (URMA/CRTI).


On utilise pour cette opération une balance électronique d’une précision de quatre chiffres après la virgule.

83
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Les échantillons découpés et numérotés sont pesés l’un après l’autre.

Figure (III-2) : Pesage des échantillons [13]

III-2-4 Calcination des échantillons :


L’opération se déroule au niveau du l’unité de recherche en matériaux avance (URMA/CRTI)

On utilise pour cela un four à moufle. La température a été réglée à 600°c

La durée de séjour des échantillons sera de 10 heures ce qui permettra la calcination totale de la
résine composite.

Figure (III-3-a) : four à moufle [13] Figure (III-3-b) : Défournement des échenillons

Figure (III-3-c) : disposition des fibres

04
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Les échantillons pesés et numérotés seront enfournés et défournés selon un même ordre pour
pouvoir faire la différence de masse de chaque échantillon.

La durée de calcination étant fixée à 10 h.

Le défournement des échantillons s’est fait après refroidissement.

On utilise une balance pour obtenue la masse des échantillons après la calcination

Figure (III-4) : Pesage des échantillons après la calcination [13]

 Les premières observations nous confirment la calcination totale de la résine


(matrice organique)

 Elle nous permettra aussi de déterminer les séquences d’empilement du stratifiés


Avant la calcination l’échantillon est pesé une masse M₁ en gramme

Après refroidissement le résidu de fibre de verre est pesé et a une masse totale masse notée

M₂ en gramme.

La perte de résine par calcination est :

M=M₁-M₂ …………………………………..…..(III-1)
Le taux de fibre de verre en pour cent est donc


……………………………………..(III-2)

Le taux de fibres de verre en pour cent est


04
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

F% 100-R ………………………………………(III-3)

Les résultats obtenus sont représentés sur le tableau (III-1)

Poids(g) Fraction massique


Matériau N°
Avant Après Masse Masse Fibre Moyen Résine Moyen
Echnt
Pyrolys Pyrolys de fibre de fibres résine
e e résine
1 1 ,637 1,062 1,062 0,575 0,649 0,351

2 2,071 1,320 1,320 0,751 0,637 0,363


[ ] 0.653 0,346
3 1,507 1,046 1,046 0,461 0,694 0,306

4 1,455 0,932 0,932 0,523 0,641 0,359

5 1,507 0,973 0,973 0,534 0,646 0,354

Tableau (III-1) résultats obtenus de la pyrolyse du stratifié

III-2-5 Détermination de la fraction volumique :

Le taux de fraction volumique se calcule avec la formule suivante

(III-4)
⁄ ⁄

o : le taux volumique de fibre de verre dans le composite


o : la masse de fibre
o : la masse volumique de fibre
o : la masse de résine
o : la masse volumique de la résine

III-2-6 Détermination des modules d’élasticités :


A partir de la fraction volumique des fibres Vf les propriétés mécaniques des couches constituant ce
stratifié par des modèles micromécaniques (la loi de mélanges chapitre 1 page18). En utilisant les

04
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

expressions (I-1) et (I-2) et (I-3) et en sachant que le module d’élasticité et le coefficient de poisson
de fibre et de la matrice époxyde sont respectivement

Ef=73 Gpa Em= 2.8Gpa vf= 0.22 vm=0.3

III-2-7 Module des fibres et de la matrice :

 Pour les fibres :

Module de cisaillement

( )
………………………………………….(III-5)

Module de compressibilité

……………………………………………………………..(III-6)

Module de la compression latéral

…………………………………………...(III-7)

 Pour la matrice :

Module de cisaillement :

…………………………………………………………………..(III-8)

Module de compression latérale :

……………………………………………………………………..(III-9)
[ ]

Module de compression latérale :

……………………………………….……(III-10)

a)module d’élasticité longitudinal EL

…..(III-11)

08
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

b) Coefficient de Poisson vLT

( )( )
( )

……………………………………………(III-12)

c)module de cisaillement GLT :

…………………………………………………(III-13)

d)Module de compression latéral :

........................................... (III-14)
( )

e)Module de cisaillement transversal GTT :

……………………….(III-15)
( )

f) Module d’élasticité transversal ET:

………..…………………..……………..(III-16)

 Calcul de la fraction volumique :

⁄ ⁄

0.8166 2600,000000 2,51× 0,4333 1200,000000 2,88× 0,47

Tableau (III-2) : calcul de la fraction volumique

00
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

 Calcul du module de la fibre


Module de Module de Module de
cisaillement compressibilité compression
La fraction
(Gpa) latérale
volumique (Gpa)
(Gpa)

0,47 28,08 60,83 70,19

Tableau (III-3) : calcul de module de la fibre

 Calcule du module de la matrice

Module de Module de
compressibilité
La fraction cisaillement Module de
volumique (Gpa) compression latérale
(Gpa)
(Gpa)

0,53 1,15 1,66 2,15

Tableau (III-4): calcul de module de la matrice

Les résultats obtenus pour ce type de stratifié et illustrés dans le tableau (III-5)

Fraction
volumique
Matériau EL ET GLT GTT' KL VLT
de fibre
(GPa) (GPa) (GPa) (GPa) (GPa) (GPa)

[06/902] 0.47 35.794 3.009 0.746 1.158 2.15 0.258

Tableau (III-5) Caractéristique physiques du matériau étudie

04
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

III-3 Préparation et découpage des éprouvettes d’essai :

III-3-1 Géométrie des éprouvettes :


Les éprouvettes sont découpées sous forme parallélépipédique selon la norme NF EN ISO 178 à partir de
plaques stratifiées.

L =100mm longueur de l’éprouvette [mm]


b =15 mm largeur de l’éprouvette[mm]
h =4 mm L’épaisseur de l’éprouvette [mm]

Figure (III-5) Eprouvette d’essai

Les éprouvettes sont découpe à l’aide d’un disque selon les normes ASTM D7 0 pour la flexion
Elles sont découpées à l’aide d’un disque diamanté sous un jet d’eau. Après la découpe, les
éprouvettes sont ébavurées un léger ponçage, puis nettoyées.

Figure (III-6) Découpage des éprouvettes

04
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

III-3-2 Bancs d’essai/conditions expérimentales :


Les essais de flexion sont effectués au niveau du l’unité de recherche en matériaux avance
(UBMA/CRTI) de l’université Badji- Mokhtar Annaba sur une machine universelle MTS
43 dotée d’un capteur de force et pilotée par ordinateur .4 essais au mois sont réalisés pour ce
type de stratifie ;avec une vitesse d’essai 5 mm/min a une température ambiante de 20°c.la
cellule de charge(dynamomètre) est reliée à une chaine d’acquisition qui permet
l’enregistrement simultané du temps du déplacement ,de la charge ,et la déformation. Les
informations sont stockées et traitées par ordinateur à l’aide du logiciel Testxpert V9.01.

Figure (III-7) Machine d’essais MTS 43 [13] Figure (III-8) Microscope optique [13]

04
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Les éprouvettes testées ont dimension suivante :

Éprouvette Longueur Largeur Epaisseur Distance Vitesse de


L (mm) b(mm) h(mm) entre déformation
appui (mm/min)
l(mm)
1 92,23 14,92 3,74

2 90,36 14,91 3,70

3 91,48 14,88 3,9 60 5

Figure (III-9) : Dimension des éprouvettes stratifiées solen la norme NF EN ISO 1172.

03
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

III-3-3Mise en place des éprouvettes :

Les éprouvettes sont placées sur un disque équipant la machine d’essais de flexion 3point
MTS43 figure (III-9). La distance entre appuis et choix selon la norme ASTM. Tous les essais
sont réalisés dans les mêmes conditions nombre d’éprouvette température d’essai, vitesse et de
charge.

Figure (III-9) : Mise en place de l’éprouvette [13]

III-3-4 Courbes de comportement en flexion 3 points statique :


Les courbes de comportement mécanique charge-déplacement obtenues en flexion 3points statique
pour le type de matériau sont représentées sur les figures

1,8
Ep 1
1,6 Ep 2
Ep 3
1,4
Courbe moyenne
1,2
Charge (KN)

1,0

0,8

0,6

0,4

0,2

0,0
0 1 2 3 4 5 6 7 8

Déplacement au milieu (mm)

Figure (III-10) Courbes de comportement expérimental charge-déplacement en flexion 3 points


statique du stratifié [ ]

03
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

1,4

1,2

1,0

Charge (KN)
0,8

0,6 COURBE MOYENNE

0,4

0,2

0,0
0 1 2 3 4 5

Déplacement au milieu (mm)

Figure (III-11) Courbes moyennes de comportement expérimental charge-déplacement en flexion 3


points statique du stratifié

Courbe contrainte-déformation en flexion 3 points statique du stratifié [06/902]s

44
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Courbe moyenne contrainte-déformation en flexion 3 points statique du stratifié [06/902]s

III-3-5 Interprétation des résultats obtenus :


Le calcul des caractéristiques mécaniques en flexion 3 points statique est basé sur la relation (III-1)
pour déterminer les valeurs des contraintes à la rupture en flexion 3 et sur la relation (III-2) pour
déterminer les valeurs du module d’élasticité en flexion .

F : la charge de rupture applique [ ]

l : longueur entre appui [ ]

b : largeur de l’éprouvette[ ]

h : L’épaisseur [ ]

Variation de la force sur la partie rectiligne de la courbe charge-déplacement.

∆δ: Variation de la fléché en mm, correspondante a la variation de la force.

44
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Eprouvette

1 (0.00672719,7.27100135)

(0.02071495,11.5246164)

2 (0.106596047,11.627191)

(0.108435748 ,11.9305091)

3 (0.03429648,11.9783633)

(0.03807419,12.945409)

Tableau (III-10) : les valeurs, des , δet leur taux de variation

Tableau (III-11) : Contrainte à la rupture et module d’élasticité en flexion 3 points

44
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

III-3-6 Analyse des résultats au point de vue comportement :

Les résultats obtenus ont mis en évidence un comportement linéaire élastique pour ce matériau,
suivi une rupture brutale provoquée par la coalescence des microfissures menant directement à la
ruine des éprouvettes.

La variation de la pente des courbes de comportement relevées sur ce matériau dénote une variation
de la rigidité du module d’élasticité en flexion, engendrant par la même occasion une dispersion de la
contrainte. Ceci est dû surtout aux défauts d’élaborations de ce stratifié (bulles porosités) et aussi à la
réalisation des éprouvettes (erreurs dans leur dimensionnement).

III-3-7 Observations des faciès de rupture après essais en flexion 3 points statique :

Les faciès de rupture des éprouvettes testées ont été observés par microscope optique pour étudier
les mécanismes d’endommagement. Ces observations montrent que la propagation de la fissure se
produit dans la matrice entre les plis de ce stratifié composite. Le mécanisme de rupture de ce
matériau se caractérise par ;

 Un délaminage des plis du stratifié ;


 Rupture transversale et longitudinale de la matrice ;
 Rupture des fibres ;

(Plis à 90°)

(Plis à 0°)

Figure (III -12) : Faciès du stratifié [06/902] s avant l’essai

48
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Rupture de la
matrice

Figure (III-13) : Rupture de la matrice

Rupture de fibre

Figure (III -14) : Rupteur de la fibre

40
Chapitre III Etude expérimentale (flexion 3 points statique) du matériau composite

Figure (III -15) : Observation des faciès de rupture de la fibre sur le côté tendue de l’éprouvette

44
Conclusion générale
Conclusion générale

L’objectif assigné à ce travail est d’abord une initiation à la recherche concernant un thème
bien précis qui se rapporte aux matériaux composites. De ce fait, la plus grand partie de ce
travail est réservée à la littérature relative au domaine de matériaux composites et
particulièrement les composites stratifiés.

La pyrolyse effectuée de ce stratifié a fait ressortir les taux de fibre et de résine qui sont
environ de 47% fibre et 53% résine.

Les courbes de comportements mécaniques expérimentales obtenues sont linéaires élastiques


avec des pentes différentes dénotant une variation légère des modules d’élasticité à la flexion
des éprouvettes testées. Une dispersion des résultats a été observée pour les valeurs des
contraintes à la rupture et des modules d’élasticité en flexion. Elle est liée principalement au
mode de mise en œuvre des stratifiés, au taux de fibre et à leur disposition dans la structure
des matériaux.

Les caractéristiques mécaniques et calculées sont très proches des caractéristiques


mécaniques expérimental

L’examen du faciès de rupture a fait ressortir un délaminage des plis avec rupture des fibres
fissuration accompagnée de rupture de la matrice.

60
Conclusion générale
Références bibliographiques

[1]Jean Marie. Berthelot, Matériaux composites « comportement mécanique et analyse des


Structures », édition TEC et DOC, 1999.

[2]V.Pauchard, H.Boulharts, F.Grosjeani, P.Odru, A.Chateau Minois, « Développement


d’un modèle de durabilité de poutres composites unidirectionnelles renforcées par des fibres
de verre »,Rev, IFP, Vol.56, No.6, pp.581-595, 2001.

[3]A. BOUDENNE, "Etude expérimentale et théorique des propriétés thermophysiques

d’matériaux composites à matrice polymère," Université PARIS XII, 2003.

[4] CARMA « Glossaire des matériaux composites » Actualisation octobre 2006

[5] P. BARDONNET, "Résines époxydes (EP)," Techniques de l’Ingénieur, vol. A346

[6] Nadia Behlouli, « les matériaux composites », cours des matériaux composites, Université
de Strasbourg.

[7] JoelCugnoni, « Identification par recalage modal et fréquentiel des propriétés


constitutives de
coques en matériaux composites », Thèse, Ecole Polytechnique fédérale de Lausanne, 2005.

[8] GURIT, «Guide to Composites,» 1 Janvier 2013.

http://www.gurit.com/guide-to-composites.aspx. [Accès le 1 Novembre 2013].

[9]L. Berreur, B. d. Maillard, and S. Nösperger, "L’industrie française des matériaux

[10] Abderrazak Bezazi, « Etude théorique et expérimentale du comportement mécanique


en statique et en fatigue des matériaux composites stratifiés et sandwiches en flexion 3 points
», Thèse de doctorat, Construction Mécanique, Université Annaba, 2003

[11] J.Molimard, « Cours de mécanique expérimentale », Ecole nationale supérieure des


mines de Saint-Étienne, 2005.

[12] E. J. JULES, "Couplages entre propriétés thermiques, réactivité chimique et viscosité


des matériaux composites thermodurcissables en relation avec les conditions de leur

61
élaboration fondée sur l’hystérésis diélectrique." ECOLE NATIONALE SUPERIEURE
D’ARTS ET METIERS, 2001.

[13] Unité de recherche en matériaux avancés URMA/CRTI-Annaba

62

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