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THESE DE DOCTORAT
Spécialité : Entomologie
Présentée par :
I. Articles parus
1. Ould Ahmedou Salem M.S., Mint Lekweiry K., Mint Hasni M., Konate L., Briolant
S., Faye O., Ould Mohamed Salem Boukhary A. 2013.Characterization of larval
anopheline (Dipte ra: Culicidae) habitats in Nouakchott, Mauritania. J Vector
Borne Dis, 50:302–306.
2. OuldAhme dou Salem MS, Ndiaye M., OuldAbdallahi M., Mint Lekweiry K.,
Bogreau H., Konaté L., Faye B., Gaye O., Faye O., Mohamed Salem Boukhary A.
2014. Polymorphis m of the merozoite surface protein-1 block 2 region in
Plasmodium falciparum isolates from Mauritania. Malaria Journal 13: 26.
II. Article soumis
- Ould Ahme dou Sale m M.S, Basco L., Ouldabdellahi M., Lekweiry K., Konaté L.,
Faye O., Ould Mohamed Salem Boukhary A.Malaria-associated morbidity during
the rainy season in Saharan and sahelian zones in Mauritania. Acta tropica
III. Communications orales:
1. Ould Ahmedou Salem M.S, Ouldabdellahi M., Lekweiry K., Konaté L., Faye O.,
Ould Mohamed Salem Boukhary A. Malaria increase in Mauritania and its
expansion to non-ende mic regions. 7th European congress on Tropical
Medicine and Inte rnational health. October-3-6-2011. Barcelone- Spain.
2. Mohamed Salem Ould Ahmedou Salem, Khadijetou Mint Lekweiry, Eve
Pradines, Bruno Pradines, Lassana Konaté, Ousmane Faye, Ali Ould Mohamed
Salem. Inventaire de la faune anophelienne dans la région de Hodh Elgharbi
en Mauritanie. Journées de la recherche et d’échanges scientifiques. ISET-
Rosso, le 12 et 13 Décembre 2012.
3. OuldAhme dou Salem M.S., Lekweiry K., Hasni M., Konaté L., Faye O., Ould
Mohamed Salem Boukhary Ali. Caractérisation préliminaire de gites larvaires
d’anophèles à Nouakchott, Mauritanie. Congrès de SOAP, Dakar, 18-20
Décembre 2012
i
Résumé :
ii
Abstract
In Mauritania, the epidemiology of malaria is not clear although the disease is
considered the main motive for consultation and hospitalization after diarrhea and respiratory
infections. To improve knowledge about the epidemiology of malaria in Mauritania, several
aspects of this disease should be further elucidated.
The present study was conducted to establish a reliable database on malaria morbidity,
allelic polymorphism of P. falciaprum populations and identify and characterize anopheline
fauna in Nouakchott situated in the saharan zone, and Hodh El Gharbi in the Sahelian zone.
Assessment of malaria morbidity during two successive peak transmission periods (2009 and
2010) in 1,161 febrile patients (498 in Nouakchott and 663 in Hodh Elgharbi region) showed
malaria prevalence of 50.8%(253/498) in Nouakchott (83% P. vivax monoinfections and 17%
P. falciparum monoinfection). In Hodh Elgharbi, 378 of 663 patients (57.0%) were smear-
positive, mostly due to P. falciparum monoinfections (96.6%).
The characterization of the anopheline fauna in Hodh el Gharbi and Nouakchott, and
evaluation of its involvement in malaria transmission and the identification and
characterization of larval Anopheles habitats in Nouakchott showed the presence of An
gambiae sl complex represented by An. arabiensis and An. gambiae ss, An. rufipes, An.
funestus and An. pharoensis in Hodh el Gharbi and only An. arabiensis in Nouakchott. In
Hodh el Gharbi, no infected female was found while in Nouakchott a P. vivax sporozoite rate
of 1.72% in An. Arabiensis was recorded. Furthermore, the search of anopheline larval
habitats in Nouakchott showed that water discharged from public standpipes and household
drinking water tanks were the prefered habitats for the rpoduction and the develpment of
laraval stages of An gambiae s.l.
iii
Remerciements
Les travaux de recherche objet de cette Thèse sont le fruit d’une collaboration fructueuse
entre l’Unité de Recherche ‘Génomes et milieux’ a la Faculté des Sciences et Techniques de
l’Université des Sciences de Technologie et de Médecine (Mauritanie), le Laboratoire
d’Ecologie Vectorielle et Parasitaire de la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar (Sénégal),le Service de Parasitologie-Mycologie de la Faculté de
Médecine, de Pharmacie et d’Odonto-Stomatologie de l’Université Cheikh Anta Diop
(Sénégal), et l’Unité de Parasitologie de l’Institut de Recherche Biomédicale des Armées de
Marseille (France).
Les stages et les sorties sur le terrain sont supportés par le Programme National de Lutte
contre le Paludisme (PNLP) et le Service de Coopération et de l’action culturelle (SCAC) de
l’Ambassade de France à Nouakchott que je remercie.
Au terme de ce travail, c’est avec une particulière satisfaction que j’accomplis l’agréable
devoir de remercier tous ceux qui m’ont apporté leur soutien. Je voudrais remercier en
particulier:
Monsieur le Professeur Ous mane Faye, responsable du Laboratoire d’Ecologie Vectorielle et
Parasitaire de la Faculté des Sciences et Techniques –UCAD et de la Formation doctorale
Entomologie, Co-directeur de ma thèse, qui a toujours été disponible quand j’avais besoin de
lui, pour mes nombreuses questions par mail, pour me stimuler scientifiquement, pour
corriger les articles malgré ses innombrables obligations. Ile m’a montré comment travailler
efficacement, rigoureusement, en restant toujours ouvert à de nouvelles idées scientifiques. Ile
a été d’une aide inestimable pour rédiger, pour me remettre en question et pour réfléchir au
sens de mon travail. Avec son attitude dynamique et enthousiaste, il m’a donné du courage
pour aller jusqu’au bout de ma thèse.
Monsieur le Professeur Ali OULD MOHAMED SALEM BOUKHARY, enseignant
chercheur a la Faculté des Sciences et Techniques de l’Université des Sciences, de
Technologie et de Médecine (USTM) de Nouakchott, responsable de l’Unité de Recherche
Génome et milieux, et co-directeur de ma thèse. Grâce à qui j’ai eu cette superbe occasion de
travailler dans son équipe et d’y réaliser ma thèse, il m’a montré un bel exemple de création et
de gestion d’une jeune équipe qui en quelques années a été distinguée, a décroché des projets
et multiplié ses contacts, qui a su établir de nombreux contacts de confiance avec plusieurs
partenaires, qui m’a toujours poussé à faire ce qui m’intéresse, qui m’a permis de participer à
des congrès, qui m’a donné des responsabilités, tout en me laissant une liberté d’action et en
iv
me faisant confiance, tout en veillant à la qualité scientifique du travail, des résultats, des
articles et de la thèse. J’ai appris beaucoup grâce à lui, au point de vue technique, scientifique
et au point de vue humain.
Monsieur Ngor FAYE, Professeur au Département de Biologie, pour l'honneur que vous m'a
fait en acceptant de participer au jury de cette thèse en tant que rapporteur malgré vos
innombrables obligations. Vous trouverez ici, l’expression de ma reconnaissance, de mon
profond respect et de ma grande estime.
v
C’est vous qui a guidé mes pas vers la recherche. Vous trouverez ici, l’expression de ma
reconnaissance, de mon profond respect et de ma grande estime.
vi
A
Mes parents, mes amis et mon pays
Je dédie ce travail
vii
TABLE DES ILLUSTRATIONS
FIGURES
Figure 1 :Cycle Pré-érythrocytaire du Plasmodium chez l’homme…………………………...4
viii
Tableaux
Tableau 1. Caractéristiques générales de la population objet de l’étude ……………………58
Tableau 2. Proportions des gouttes épaisses positives chez les patients fébriles durant la
saison des pluies dans deux zones en Mauritanie…………………………………………….60
Tableau 3. Les espèces plasmodiales rencontrées dans les deux zones en 2009 et 2010…..61
Tableau 4. Distribution des densités parasitaires chez les patients positifs selon l’espèce
plasmodiale dans les deux régions en 2009 et 2010………………………………………….63
Tableau 8. Distribution des familles alléliques du gène Msp1 en fonction de l’âge chez des
sujets infectés par P. falciparum en Mauritanie. …………………………………………….76
Tableau 9. Distribution des familles alléliques du gène Msp-1 selon les classes de parasitémie
chez des sujets infectés par P. falciparum en Mauritanie…………………………………….77
Tableau 12. Résultats de la recherche des formes sporozoaires chez les Anopheles………..93
Tableau 16: Analyse bivariée par régression de Poisson de la densité larvaire dans les gîtes
larvaires au niveau des différents sites à Nouakchott……………………………………….101
ix
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE ..................................................................... 1
PREMIERE PARTIE : REVUE DES CONNAISSANCES SUR LE PALUDISME ....... 3
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE PALUDISME ................................. 3
1. Définition ................................................................................................... 3
2. Agents pathogènes ...................................................................................... 3
3. Cycle évolutif du Plasmodium..................................................................... 4
4. Les vecteurs du paludisme .......................................................................... 6
5. Répartition mondiale du paludisme ............................................................. 7
6. Facteurs favorisant la transmission .............................................................. 8
7. Symptomatologie du paludisme................................................................... 9
8. Diagnostic du paludisme ........................................................................... 10
9. Lutte contre le paludisme .......................................................................... 15
9.1. Lutte contre le Parasite .................................................................... 16
10. Diversité parasitaire de P. falciparum : mécanismes et méthode de mise en
évidence....................................................................................................... 17
10.1. Le polymorphisme allélique ........................................................... 17
10.2. La variation antigénique ................................................................. 20
CHAPITRE II : VECTEURS ET TRANSMISSION...................................... 21
1. LE VECTEUR DU PALUDISME ............................................................. 21
1.1. Biologie des anophèles ..................................................................... 20
1.2. Comportement des anophèles adultes ................................................ 23
1.3. Les principaux anophèles vecteurs du paludisme en Afrique .............. 24
2. La lutte anti vectorielle ............................................................................. 27
2.1. La lutte contre les anophèles au stade adulte .................................... 27
x
2.2. Lutte contre les anophèles au stade larvaire ...................................... 29
3. Méthodes de mesure de l’efficacité de la lutte anti vectorielle..................... 28
xi
DEUXIEME PARTIE : TRAVAUX PERSONNELS..................................... 49
CHAPITRE 4 : SAISONNALITE DU PALUDISME .................................... 49
1. Introduction.............................................................................................. 49
2. Matériels et méthodes ............................................................................... 51
2.1. Zones d’études ................................................................................. 51
2.2. Sites d’étude .................................................................................... 54
2.3. Patients et collecte des données parasitologiques ............................... 54
2.4. Réalisation du TDR.......................................................................... 54
2.5. Goutte épaisse (GE) ......................................................................... 55
2.6. Frottis sanguin ................................................................................. 55
2.7. Lecture des lames............................................................................. 56
2.8. Détermination de la densité parasitaire .............................................. 56
3. Analyse statistique .................................................................................... 57
4. Résultats .................................................................................................. 58
4.1. Caractéristiques de l’échantillon ....................................................... 58
4.2. Résultats parasitologiques enregistrés à Nouakchott en 2009 et 2010 . 59
4.3. Résultats parasitologiques enregistrés au Hodh El Gharbi en 2009 et 2010 64
5. Discussion................................................................................................ 65
6. Conclusion ............................................................................................... 67
CHAPITRE 5 : POLYMORPHISM E DU GENE MSP-1 DES ISOLATS DU P. FA LCIPA RUM ...... 68
1. INTRODUCTION.................................................................................... 68
2. Matériels et Méthodes............................................................................... 69
2.1. Zones d’études ................................................................................. 69
2.2. Patients et échantillonnage ............................................................... 70
xii
2.3. Etude du polymorphisme allélique de gène Msp1 .............................. 70
3. Résultats .................................................................................................. 73
xiii
INTRODUCTION GENERALE
Malgré les différents programmes mis en place depuis plus de 50 ans pour éradiquer le
paludisme d’abord, et ensuite plus modestement pour le contrôler, cette maladie affecte
encore de nos jours plus de 40% de la population mondiale (Hay et al., 2004). Dans de
nombreux pays du monde, le paludisme représente un obstacle majeur au développement
économique et à l’amélioration du niveau de santé des populations.
1
L’augmentation inhabituelle de la pluviométrie en particulier dans la partie saharienne
du pays occasionnant des inondations dans le Hodh El Gharbi, notamment celle survenue
dans la ville de Tintane en 2007 constitue l’un des facteurs responsables des modifications de
l’écosystème, susceptibles d’influer la transmission et l’incidence du paludisme au cours de
ces dernières années.La survenue d’accès palustres présumés autochtones à Nouakchott,
considérée jusqu’ici comme une zone indemne du paludisme a également été notée (Mint
Lekweiry et al.,2009). Les connaissances actuelles disponibles sur la situation du paludisme
en Mauritanie sont encore très fragmentaires. Pour améliorer les connaissances sur
l’épidémiologie du paludisme en Mauritanie, plusieurs aspects de la maladie doivent être
davantage élucidés.
2
PREMIERE PARTIE :
GENERALITES SUR LE
PALUDISME
1. Définition
Le paludisme (du latin palus = marais) ou malaria (de l'italien mal’aria = mauvais air)
est une parasitose causée par un hématozoaire du genre Plasmodium, propagée par la piqûre
de certaines espèces de moustiques du genre Anopheles.
2. Agents pathogènes
Dans la classification de Garnham, ce sont surtout des caractères morphologiques et
des particularités du cycle biologique qui ont été utilisés comme critères taxonomiques.
Aujourd’hui, le Plasmodium prend place dans le règne des Protistes et appartient au Phylum
des organismes parasites obligatoires, les Apicomplexa, à la classe des Aconoidasida, à l’ordre
des Haemosporida, à la famille des Plasmodiidae et enfin au genre Plasmodium.
- P. vivax très répandue dans le monde (mais moins que P. falciparum), il est
responsable de la fièvre tierce bénigne. Il évolue par des accès de reviviscence, variables selon
la souche. Les accès sont en général bénins mais des cas graves ont été signalés (Mahgoub et
al., 2012). P.vivax a la particularité de ne pas reconnaître les globules rouges sans antigène
Duffy, circonstance extrêmement fréquente (85%) chez les populations d’Afrique Centrale et
Occidentale, ce qui procure une certaine protection contre P.vivax chez ces populations.
Cependant cette particularité a été récemment remise en question (Mercereau-Puijalon et al.,
2010 ; Wurtz et al., 2011).
- P. ovale est moins fréquent que P. falciparum et P. vivax. Elle a une incubation de 15
jours à quatre ans. Les rechutes tardives sont possibles jusqu'à cinq ans. En général sa forme
est une fièvre tierce bénigne.
- P. malariae a une incubation de trois semaines environ. Sa longévité est de trois ans
au moins et jusqu'à 20 ans. Sa forme est également bénigne et est responsable des fièvres dites
3
quartes (l’intervalle qui sépare deux accès fébriles est de 72 heures).
Après une piqûre infectante, les sporozoïtes qui ont été injectés dans les capillaires
cutanés atteignent rapidement le foie. Pendant ce court laps de temps, ils sont vulnérables aux
effecteurs du système immunitaire et aux cellules phagocytaires. Seuls ceux ayant réussi à
pénétrer dans les hépatocytes pourront continuer leur maturation/réplication.
Le parasite se trouve alors dans une phase de réplication intra-hépatique (figure 1).
Celle-ci est totalement asymptomatique. Elle dure six à quinze jours et se termine par
l’éclatement des hépatocytes infectés permettant la libération d’un grand nombre de
mérozoïtes dans la circulation sanguine. P. falciparum présente une spécificité importante lors
de cette phase : il ne présente pas de persistance hépatique appelée hypnozoïte. Cette
caractéristique explique entre autre que les rechutes pouvant être observées avec Plasmodium
vivax et Plasmodium ovale ne soient pas observées dans les cas de P.falciparum.
4
Libérés dans le sang, les mérozoïtes envahissent des globules rouges et le cycle de
réplication érythrocytaire peut ainsi commencer (figure 1). C’est un processus cyclique, allant
de l’invasion d’un globule rouge à son éclatement, permettant ainsi la libération d’une
trentaine de nouveaux mérozoïtes qui pourront coloniser d’autres globules rouges. Pendant ce
cycle qui dure 48h pour P.falciparum, le parasite initialement présent sous la forme d’un
mérozoïte libre passe après invasion par différentes phases : anneau, trophozoïte, schizonte et
rosace. La rosace est le stade de maturation ultime qui correspond à un schizonte sur le point
d’éclater pour libérer de nouveaux mérozoïtes. L’éclatement des globules rouges, provoquant
l’anémie est à l’origine des nombreux symptômes cliniques du paludisme. Pour alimenter le
cycle de l’hôte vecteur, certains anneaux vont se différencier en gamétocytes mâles et
femelles. Ces formes non pathogènes pour l’homme circuleront dans le sang jusqu’à plusieurs
semaines après la fin de l’infection. Ces gamétocytes ingérés par un vecteur lors d’un repas
sanguin, pourront poursuivre leur développement chez l’anophèle vecteur et favoriser ainsi la
propagation de la maladie.
Un repas sanguin sur un hôte humain infecté est nécessaire à l’anophèle femelle pour
ingérer le parasite sous forme de gamétocytes mâles et femelles et le cycle sexué de
5
reproduction du parasite peut commencer. Les gamétocytes parviennent dans l’estomac du
moustique et se transforment en gamètes. Le gamétocyte mâle subit un processus d’ex-
flagellation, générant ainsi huit gamètes mâles haploïdes. La fécondation d’un gamète femelle
produit un zygote qui se transforme en ookinète diploïde. Ce dernier traverse activement la
paroi stomacale du moustique et forme à la surface externe de cette paroi, un oocyste. Cet
oocyste, après maturation se rompt et libère plusieurs milliers de sporozoïtes qui gagnent
préférentiellement les glandes salivaires du moustique d’où ils pourront être injectés avec la
salive lors d’une piqûre. Chez le moustique, l’ensemble de ce cycle se déroule entre 10 et 40
jours, suivant la température extérieure et les espèces en cause.
6
En Afrique tropicale les vecteurs majeurs du paludisme sont :
Anopheles gambiae s.l., un complexe d’espèces jumelles, qui comprend en son sein
trois des majeurs vecteurs du paludisme présents en Afrique subsaharienne ; Anopheles
arabiensis, Anopheles melas, Anopheles gambiae s.s. A ce complexe s’ajoutent, les groupes
Anopheles funestus, Anopheles moucheti et Anopheles nili. La plupart des anophèles ne
s’éloignent guère de leur lieu d’émergence; ils sont parfois entraînés sur de grande distance
par les avions, les automobiles et à un moindre degré par les vents car les anophèles sont très
fragiles.
7
Figure 4 : Répartition du paludisme dans le monde
La répartition géographique des espèces plasmodiales parasites de l’homme peut se
résumer ainsi:
P. knowlesi n’a, pour l’instant, identifié chez l’homme que dans le sud-est
asiatique.
8
La température : le cycle sporogonique des Plasmodium nécessite une température
optimale qui se situe autour de 27 °C.
L’eau et l’humidité : les eaux stagnantes constituent des gîtes larvaires potentiels et
l’humidité relative influe sur la longévité du vecteur qui diminue quand elle baisse.
7. Symptomatologie du paludisme
- Accès palustre simple
Les accès de primo- invasion ils correspondent aux premiers cycles de développement
endo-érythrocytaire du parasite. Une hépatomégalie peut parfois être retrouvée associée ou
non à une oligurie (une raréfacation de volume des urines chez l’individu).
9
7.1. Paludis me viscéral évolutif
L'apparition de la chloroquino-résistance, l'inobservance fréquente de la prophylaxie et
l'automédication en zone d'endémie sont responsables de l'apparition du paludisme viscéral
évolutif. Les signes cliniques sont généralement frustres et la gravité tient au retard
diagnostique. Les symptômes sont limités à une anémie, une asthénie et une splénomégalie
inexpliquées. Pour les cas où le diagnostic est rapide, le traitement permet une sédation des
symptômes et une normalisation des paramètres biologiques sans séquelles. Rarement, le
paludisme viscéral évolutif peut être responsable d'une situation clinique plus précaire où la
notion de terrain préalablement débilité revêt une importance toute particulière.
8. Diagnostic du paludisme
Le diagnostic du paludisme est l’un des piliers de la lutte contre la maladie, qu’il
s’agisse d’un indicateur pour l’organisation des actions de lutte, ou d’un diagnostic individuel
dans une structure de santé pour identifier et soigner la maladie. Différentes approches de
diagnostic peuvent être adoptées : soit on se contente d’évaluer les symptômes cliniques de
l’individu, soit on recherche la présence du parasite. Chacune de ces approches de diagnostic
présente des avantages et des inconvénients mais actuellement, le diagnostic biologique avec
le Test de Diagnostic Rapide (TDR) ou avec la microscopie est recommandé par l’OMS pour
le traitement avec les combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine (CTA).
10
il en résulte souvent une consommation excessive d’antipaludiques et donc une mise sous
pression médicamenteuse importante des parasites.
11
- Microscopie
La goutte épaisse
Elle est la technique de référence. Sa réalisation consiste à prélever par piqûre au doigt
à l’aide d’un vaccinostyle sur une lame porte-objet, une goutte de sang périphérique et à
défibriner immédiatement par un mouvement en spirale à l’aide d’un coin d’une autre lame.
Le mouvement aura aussi pour effet d’étaler le sang sur une surface d’environ un centimètre
de diamètre. C’est une technique de concentration des parasites.
Le prélèvement est séché puis coloré, sans fixation préalable, à l’aide d’une solution
de Giemsa diluée à 10% pendant 20mn, qui aura une double action de déshémoglobinisation
et de coloration. Après coloration, seule resteront sur la lame les leucocytes et les parasites
éventuels. L’examen se fait au microscope optique, à l’objectif 100X en utilisant de l’huile à
immersion. La numération se fait en comptant les parasites rapportés au nombre de
leucocytes.
Le frottis sanguin
C’est l’étalement mince d’une goutte de sang prélevée au doigt sur une lame de verre.
L’examen se fait après fixation à l’alcool et coloration au Giemsa. I l permet un diagnostic
d’espèce plus précis mais ne permet pas de dépister des parasitémies faibles ( Brenier-Pinchart
et al., 2002).
12
- Le QBC (Quantitative Buffy Coat)
Cette méthode consiste à rechercher à l’aide d’un microscope à fluorescence les
parasites dans un prélèvement de sang contenu dans un tube capillaire et coloré à l’acridine
orange (AO) qui est le marqueur fluorescent. Cette technique a une sensibilité élevée mais ne
permet pas une identification précise des espèces plasmodiales ni une numération parasitaire
(Moody, 2002). Sa réalisation est simple et rapide mais nécessite un microscope à
fluorescence qui est onéreux.
Cette technique d’amplification enzymatique in vitro a été décrite en 1985 par Kary
Mullis (Saiki et al., 1988). Différentes techniques d’amplification ont été décrites dont la PCR
classique, PCR de type nichée ou semi - nichée. Elles sont généralement basées sur
l’amplification d’un fragment d’ADN codant pour l’ARN ribosomal 18S (Kimura et al.,
1997).
La PCR nichée, mise au point par G. Snounou et collaborateurs, est aujourd'hui encore
considérée comme la technique de diagnostic moléculaire de référence. Cette technique
permet la distinction entre les différentes espèces plasmodiales (Snounou et al., 1993 et
2002).
Une PCR primaire puis secondaire est réalisée avec des amorces spécifiques de
séquences du gène ARNr 18S hautement conservées dans le genre Plasmodium (zones
«blanches » dans le schéma du gène ARNr 18S), permettant ainsi un criblage rapide de tous
les prélèvements. Pour les échantillons positifs, le produit de la PCR primaire est ensuite
utilisé pour quatre réactions secondaires séparées, avec quatre couples d’amorces situées dans
une zone variable du gène (zones « roses » dans le sc héma du gène, notées V1 à V9) et
spécifiques de chacune des quatre espèces P. falciparum (ARNr 18S de type S), P. vivax
(ARNr 18S de type A), P. malariae et P. ovale. Les produits des PCR secondaires sont
analysés par électrophorèse sur gel d’agarose et co loration au BET.
13
Figure 7 : Diagnostic des Plasmodiums par PCR nichée
Malgré ses avantages, la biologie moléculaire ne peut remplacer en pratique les
méthodes de diagnostic de routine du paludisme en raison du temps de réalisation
relativement long, non compatible avec l’urgence du diagnostic du paludisme et le coût élevé
d’une manipulation (Siala et al., 2010).
- Immunofluorescence indirecte
C’est la mise en évidence de l’anticorps anti-parasitaire grâce à des immunoglobulines
conjuguées à une substance fluorescente (Anne-Marie et al., 1998).
- Hémagglutination indirecte
Diverses dilutions de sérum étudié sont mises en présence d’hématies jouant le rôle de
particules inertes à la surface desquelles les antigènes sont fixés (Anne-Marie et al., 1998).
14
- Les tests de diagnostic rapide (TDR)
Les TDR ou tests immunochromatographiques pour le diagnostic du paludisme sont
de développement plus récent. La première évaluation sur le terrain d’un test rapide, le
Parasight F, date du début des années 1990 (Shiff, 1993). Les tests rapides permettent de
détecter des antigènes parasitaires dans le sang circulant des malades (Moody, 2002, Murray
et al., 2003, Parra et al., 1993) Ils utilisent des bandelettes de nitrocellulose: après
reconnaissance des antigènes par des anticorps monoclonaux marqués, les complexes
antigéniques sont capturés par d'autres anticorps fixés sur une membrane pour former des
bandes visibles à l'œil nu. Les antigènes ciblés sont essentiellement la protéine HRP-2
(histidine-rich protein 2), spécifiquement rencontrée chez P. falciparum, et l'enzyme LDH
(lactate deshydrogenase) présente sous différentes isoformes chez les quatre Plasmodium
humains. (Parra et al., 1993 ; Makler et al.,1998) Enfin, un nouveau test récemment
développé peut spécifiquement détecter P. vivax, mais l’antigène ciblé n’est pas décrit
(Forney et al., 2003). Des problèmes de spécificité ont été rapportés avec la protéine HRP-2 :
des résultats faussement positifs peuvent être produits par des réactions croisées avec le
facteur rhumatoïde, alors que le polymorphisme de la protéine HRP-2 peut être à l’origine de
faux résultats négatifs. (Iqbal et al., 2000, Baker et al., 2005). La chaleur et l’humidité
affectent la stabilité de nombreux tests rapides, ce qui pose un problème pour leur transport,
leur stockage et leur utilisation dans les conditions climatiques sur le terrain. Par ailleurs, les
fabricants de plus en plus nombreux n’assurent pas tous les mêmes standards de fabrication, il
est fréquent d’observer des performances variables d’un lot à l’autre, et il existe
potentiellement des copies illégales de tests rapides sur le marché.
L’OMS veut promouvoir l’utilisation des tests rapides afin de remplacer le fréquent
diagnostic présomptif par un diagnostic parasitologique simple et rapide. Ceci permettrait de
limiter au strict nécessaire la distribution des traitements CTA recommandés par l’OMS, plus
coûteux que les traitements classiques (chloroquine, sulfadoxine-pyriméthamine). Dans ce
contexte, une fiabilité absolue des tests rapides est nécessaire : un diagnostic erroné peut
retarder la prise d’un traitement et donc avoir des conséquences dramatiques pour le malade.
9. Lutte contre le paludisme
La lutte antipaludique a été définie comme l'ensemble des mesures destinées à
supprimer, ou tout au moins à réduire la mortalité et la morbidité dues au paludisme (OMS,
1974). Elle comporte des actions curatives, basées sur la chimiothérapie des malades, et des
actions préventives, basées sur la prophylaxie et/ou sur la lutte ou la protection contre les
15
vecteurs. La place d'une prévention par la vaccination n'est pas actuellement déterminée,
faute de vaccin opérationnel.
Dans cette situation, il convient de bien connaître les quelques produits encore
utilisables afin de tirer le meilleur profit de leur qualité. Il est possible de classer les
antipaludiques en fonction de leur nature chimique (amino-4-quinolé ines, amino- 8-
quinoléines, amino-alcools, sesquiterpènes lactones...), de leur point d'impact sur l'un des
stades du cycle évolutif du parasite (gamétocytocides, schizonticides, sporontocides) et en
fonction de leur origine (naturelle, synthèse). De façon générale, les antipaludiques jusque là
mis à disposition par les firmes pharmaceutiques sont tous des schizonticides sanguins, actifs
sur les formes asexuées du parasite. Néanmoins, certains exercent une action inhibitrice sur
les gamétocytes immatures de P. falciparum (Bryskier & Labro, 1988). Les schizonticides
intra-érythrocytaires peuvent être divisés en trois classes selon leur lieu d'action : les
lysosomotropes, les antimétabolites et les antibiotiques.
16
9.1.2. Traite ment préventif intermittent (TPI) che z la fe mme enceinte
Le TPI chez la femme enceinte consiste à administrer une dose thérapeutique d’un
antipaludique efficace au cours des visites systématiques dans les services de consultation
prénatale en commençant dès l’apparition des mouvements actifs du fœtus. Actuellement, le
médicament utilisé dans la plus grande partie de l’Afrique est la sulfadoxine-pyriméthamine
(SP). Deux doses thérapeutiques de SP sont administrées durant la grossesse : la première est
faite à la seizième semaine d’aménorrhée ; la deuxième se fait au deuxième trimestre entre la
vingt-huitième et la trente-quatrième semaine d’aménorrhée. Une troisième dose à un mois
d’intervalle de la deuxième sera administrée à la femme enceinte séropositive au VIH.
L’administration est faite sous observation directe lors des consultations prénatales par
l’agent de santé. La SP est bien tolérée pendant la grossesse si elle est administrée à partir du
deuxième trimestre. Cependant, elle est contre- indiquée pendant le premier trimestre de la
grossesse. Par ailleurs, compte tenu de sa durée de vie longue, la SP ne doit pas être
administrée plus d’une fois par mois.
10. Diversité parasitaire de P. falciparum : mécanismes et méthode de mise
en évidence
Les études d’épidémiologie moléculaire ainsi que de nombreux travaux de laboratoire
sur P.falciparum ont mis en évidence le polymorphisme parasitaire remarquable de cette
espèce, dont il faut tenir compte dans l’étude des relations hôte/parasite. De nombreux
antigènes parasitaires sont polymorphes. Trois éléments majeurs contribuent à la diversité des
populations parasitaires: à savoir le polymorphisme allélique, la variation antigénique et la
recombinaison sexuée.
17
de zone d’endémie palustre par PCR ainsi que le séquençage de plusieurs allèles de certains
gènes comme MSP-1 et MSP-2.
Le parasite est sous forme haploïde tout au long de son cycle chez l’Homme. Cette
haploïdie permet au parasite une sélection aisée des mutants, une plasticité importante et une
adaptation parasitaire facilitée.
L’analyse des iso-enzymes ainsi que celle des résistances aux antipaludiques ont
permis aux études de polymorphisme de mettre en évidence la grande diversité des
populations de P.falciparum (Kemp et al., 1990).
Les mérozoïtes, en entrant dans le globule rouge, expriment des antigènes à sa surface
très variables comme PfEMP1. Certaines parties des antigènes variables de la surface du
mérozoÏte (MSP) sont conservées dans la plupart des souches de Plasmodium. Ces peptides
ont été retenus pour préparer un vaccin ayant pour but de bloquer le cycle érythrocytaire le
plus étudié de ces peptides c’est l’MSP1.
Le MSP-1 est de nature polymorphe et plusieurs spécificités ont été mis en évidence
au sein d’un même isolat. D’une part, il existe des variations ponctuelles d’acides aminés et
d’autre part, des familles alléliques ont été mises en évidence. En effet, les différentes formes
de l’antigène peuvent être regroupées en trois familles alléliques : K1, MAD20 (Mcbride et
18
al., 1985 ; Tanabe et al.,1987 ; Weber et al., 1986) et RO33 (Certa et al.,1987 ; Kimura et
al.,1990 ; Peterson et al.,1988).
Plusieurs études montrent que les antigènes variants PfEMP1 exposés à la surface des
globules rouges infectés par P. falciparum, appartiennent à une famille de protéines
impliquées dans la cytoadhérence (Leech et al., 1984 ; Magowan et al., 1988).
19
10.3. La recombinaison sexuée
La reproduction sexuée dans le moustique constitue une étape obligatoire du cycle
biologique du parasite et contribue à la diversité génétique des populations de P. falciparum.
La recombinaison sexuée a pu être étudiée grâce au clonage, procédure essentielle en
génétique, aboutissant à l’obtention de lignées parasitaires génétiquement pures que l’on peut
croiser et dont on peut analyser la progéniture après clonage (Zwetyenga, 1998).
20
CHAPITRE II :
VECTEURS ET TRANSMISSION
1. Le vecteur du paludisme
Les moustiques comprennent la plus grande famille de vecteurs d’agents pathogènes.
Ils ont une vie aquatique au stade larvaire puis aérienne au stade adulte. Seuls les moustiques
du genre Anopheles assurent la transmission du paludisme.
Il existe environ 400 espèces d’anophèles, parmi lesquelles seule une cinquantaine
joue actuellement un rôle dans la transmission et environ 20 espèces assurent l’essentiel de la
transmission dans le monde (Pages et al., 2007). Ainsi, la reconnaissance des espèces est
capitale pour mesurer le rôle joué par chacune d’elle dans la transmission. Presque tous les
vecteurs majeurs de Plasmodium appartiennent à des groupes (espèces très proches
morphologiquement mais qui présentent de petites différences à un stade au moins de leur
développement) ou complexes d'espèces (espèces morphologiquement identiques à tous les
stades). A l'intérieur de chaque complexe, certaines espèces sont des vecteurs avec une
anthropophilie marquée et/ou une grande longévité, alors que d'autres espèces ne transmettent
pas de Plasmodium (Carnevale et Robert, 2009).
Les espèces du genre Anopheles font partie de la famille des Culicidae et à l’ordre des
Diptères (Knight et Stone., 1977). Seules les femelles piquent et peuvent transmettre le
paludisme. Elles ont besoin de protéines pour assurer le développement de leurs oeufs; elles
les puisent dans le sang des vertébrés, dont l’Homme. C’est ainsi qu’elles peuvent transmettre
le paludisme (Mouchet et Carnevale, 1991). Les mâles se nourrissent exclusivement du nectar
des fleurs.
21
Au terme de la quatrième mue, la cuticule de la larve se fend dorsalement et laisse
échapper une nymphe qui sera le siège de profonds remaniements morphologiques (Carnevale
et Robert, 2009). A la fin de ce stade nymphal, qui dure en général moins de 48 heures,
l’adulte émerge et gagne le milieu aérien.
Il faut signaler qu'une même espèce peut coloniser d ifférents types de biotopes
(exemple : Anopheles gambiae s.l peut se retrouver dans des petites flaques d'eau temporaire
mais aussi dans des grands casiers à riz) et qu'un même biotope peut abriter plusieurs espèces
anophéliennes (Carnevale et Robert, 2009).
22
doit alors trouver une collection d’eau pour y pondre les œufs ainsi formés. Après la ponte,
elle part à la recherche d’un nouveau repas de sang.
Le cycle biologique qui débute par la piqûre d’un vertébré, se poursuit par la digestion
du sang, puis par la ponte et la recherche d’un no uvel hôte, s’appelle cycle gonotrophique.
Dans les régions tropicales, il dure de 48 à 72 heures selon les espèces et la température. Dans
les zones tempérées et froides, il peut durer plus d’une semaine (Mouchet et al.,2004).
Les anophèles sont des moustiques souvent ruraux et se rencontrent en théorie moins
en ville. Mais l’adaptation de certaines espèces au milieu urbain et la pratique du maraîchage
appliquée dans ou à la périphérie des grandes villes sont responsables de la persistance de
populations anophéliennes en milieu urbain. En dehors de l’Asie du sud-est, le paludisme
urbain est une réalité. Le risque de transmission du paludisme est hétérogène et varie au cours
du temps. Ce risque a une grande variation au sein d’un même pays, d’une même zone voire à
seulement quelques kilomètres de distance. Selon les saisons mais aussi selon les années, en
fonction du niveau des événements climatiques, la transmission palustre varie au cours du
temps (Pages et al., 2007)
23
1.3. Les principaux anophèles vecteurs du paludisme en Afrique
La transmission du paludisme est assurée par différentes espèces anophéliennes selon
les régions. En Afrique Sub-saharienne la population vectrice est dominée par le complexe
An. gambiae et le groupe An. funestus qui interviennent pour 90 % de la transmission
(Carnevale et Robert, 2009).
An. gambiae, An. arabiensis et An. coluzzii sont des vecteurs majeurs de Plasmodium
en Afrique, An. melas, An. merus, An. bwambae, An. quadriannulatus et An. amharicus, ont
un rôle faible ou nul dans l’épidémiologie de la transmission du paludisme.
Leur distribution est localisée. En revanche An. gambiae, An. coluzzii et An. arabiensis
ont une aire de répartition extrêmement vaste sur tout le continent Africain, An. gambiae étant
plutôt adapté aux zones de forêt et de savane humide alors qu'An. arabiensis peuple les
environnements plus secs jusqu'en bordure du Sahara (Coetzee et al., 2000). La zone de
recouvrement de ces deux espèces est cependant très importante et on les trouve souvent en
sympatrie. De plus, elles apparaissent extrêmement bien adaptées à l'homme et son
environnement, d'une part en termes de préférences trophiques, puisqu'elles présentent toutes
les deux un très fort taux d'anthropophilie, sauf si l’abondance du bétail (bœufs surtout) à
proximité des habitations favorise la zoophilie (Mouchet et Gariou, 1957; Robert et
Carnevale, 1984).
24
Figure 10: Anopheles gambiae s.l.
25
1.3.2. Le groupe Funestus
Depuis les années 1930 on sait que le groupe Funestus est composé de plusieurs
espèces proches qui ne peuvent être différenciées que par de très discrets caractères sur les
larves ou sur les adultes. Le développement pré- imaginal est relativement long (20 à 30 jours)
et se fait dans des gîtes d’eau profonde et claire, ombragés à caractère plus ou moins
permanent avec une végétation émergente ou flottante, à faible salinité et peu riche en
matières organiques.
Ce sont généralement les marécages herbeux, les rizières enherbées, les bords des lacs,
des ruisseaux et des rivières (Hamon et al., 1956) et exceptionnellement dans les réserves
d’eau à usage domestique. La densité de la population imaginale varie avec la pluviosité, avec
un certain retard par rapport à An. gambiae s.l. Ce retard est dû à deux facteurs : d’une part, la
création des gîtes d’eaux profondes et d’autre part le développement pré-imaginal
relativement long (Gillies & De Meillon, 1968,). Dans le sahel, il a considérablement
régressé, de plus de 100 km vers le sud, au Sénégal et au Niger (Faye et al., 1995a). Il faut
cependant mentionner la réapparition de An. funestus dans la vallée du fleuve Sénégal, après
une absence de plusieurs décennies (Konaté et al.,2001).
Tout comme An. gambiae s.l., An. funestus préfère piquer l’homme mais on observe
parfois une déviation trophique en faveur du bétail, lorsque celui- ci est accessible en quantité
(Robert & Carnevale, 1984)
Le Groupe Funestus est très répandu dans toute l’Afrique subsaharienne et il est
considéré comme le second vecteur majeur de Plasmodium humain après les membres du
complexe Gambiae (Gillies et De Meillon, 1968; Gillies et Coetzee, 1987). Ce groupe est
composé de plusieurs espèces. Il s’agit de An. funestus et ses sous espèces, An. confusus, An.
leesoni, An. rivulorum et An. brucei. Parmi ce groupe seul An. funestus est considéré comme
un bon vecteur du paludisme. Dans les zones de coexistence avec An. gambiae s.l,
l’apparition tardive d’An. funestus lui permet d’assurer la continuité de la transmission
(Hamon et Coz, 1966).
26
les savanes humides et les zones rurales forestières (Carnevale, 1974;Carnevale et al., 1992;
Dia et al., 2003) .
Les résultats des campagnes de lutte anti vectorielle doivent être évalués sur leur
impact en santé publique. Une évaluation entomologique est cependant indispensable pour
vérifier et surveiller l’efficacité des interventions anti vectorielles.
Les stratégies de lutte contre les vecteurs doivent être établies et adaptées localement.
Leur mise en place dépend non seulement des conditions écologiques et épidémiologiques
mais aussi des capacités socio-économiques de chaque pays et de chaque région.
Toutefois, lorsqu’elles ne sont pas imprégnées d’insecticide, elles ont une efficacité
limitée dès qu’elles sont mal bordées, trouées ou plus fréquemment, lorsqu’une partie du
corps touche le voilage permettant ainsi aux moustiques de piquer à travers les mailles.
L’imprégnation des moustiquaires, avec un insecticide de la famille des pyréthrinoïdes,
permet de compenser ces limitations. L’insecticide a plusieurs effets simultanés (Darriet et al.,
1991). A son contact, il repousse les moustiques (effet excito-répulsif), les éloignant ainsi du
dormeur. L’insecticide irrite les moustiques, les empêchant de rester posés sur la moustiquaire
27
à la recherche d’un orifice pour y pénétrer ou d’une partie du corps en contact avec le voilage.
L’insecticide a aussi une action de choc (knock down : KD) qui les tue ou les neutralise
immédiatement avant même qu’ils n’aient pu piquer le dormeur.
Lorsque les moustiques sont restés suffisamment à son contact, l’insecticide peut enfin
les tuer dans un délai plus ou moins long (effet insecticide). Un contact avec des doses non
mortelles d’insecticide contribue à raccourcir la durée de survie des adultes et, ainsi, à
diminuer la transmission en diminuant la probabilité qu’un anophèle infecté par des
plasmodiums devienne potentiellement infectant, avec des sporozoites dans les glandes
salivaires. Quel que soit l’endroit choisi pour dormir (à l’intérieur ou l’extérieur d’une
habitation), l’utilisation d’une MII protège son utilisateur. Le double effet, insecticide et
excito-répulsif, entraîne une diminution du nombre de moustiques dans les chambres où elles
sont installées, et confère donc une protection partielle à l’utilisateur lorsqu’il sort de sa
moustiquaire ou aux personnes dormant sans moustiquaire dans la même pièce. Ces
moustiquaires sont recommandées par l’OMS (http://www.who.int/whopes/en/).
28
2.2. Lutte contre les anophèles au stade larvaire
Les moyens de lutte contre les larves permettent d’empêcher la prolifération des
moustiques. La lutte contre les larves peut prendre plusieurs formes :
- Les modifier pour que les larves ne puissent plus s’y développer (curage des
canaux pour que l’eau n’y soit pas stagnante),
29
3.2. Effet de masse
Lorsque les moyens de lutte anti vectorielle sont utilisés de façon constante dans une
zone assez étendue contre un vecteur anthropophile, les moustiques femelles risquent la mort
chaque fois qu’ils essaient de se gorger à travers une moustiquaire imprégnée ou de se poser
sur un support traité par insecticide. Dans ces cas, la densité de la population de moustiques
locale peut diminuer, tout comme l’âge moyen des femelles (mesuré par leur taux de
parturité) et l’indice sporozoïtique. Cet effet peut être mesuré par des méthodes classiques
utilisées en entomologie.
Les moustiques capturés doivent ensuite être identifiés et les femelles des vecteurs
doivent être disséquées pour l’analyse d’une part des ovaires pour l’estimatio n du taux de
parturité et d’autre part des glandes salivaires pour l’identification microscopique directe des
sporozoites et l’estimation de l’indice sporozoïtique . Les femelles infectées peuvent aussi être
dépistées par la technique ELISA de détection de l’antigène circumsporozoïtique (Burkot et al., 1984
modifié par Wirtz et al., 1987).
4. Resistance des anophèles aux insecticides
Pour pouvoir employer efficacement les insecticides dans la lutte anti vectorielle, il
faut que les populations du vecteur ciblée soit effectivement sensibles à ces produits dans les
conditions d’utilisation sur le terrain. Les essais de laboratoire ont permis d’observer
couramment des résistances aux insecticides dans de nombreuses populations de vecteurs
partout dans le monde. Ces résistances peuvent être dues à la détoxification naturelle des
insecticides par des enzymes ou à une mutation de la cible de l’insecticide.
4.1. Définition
Selon le comité d’experts des insecticides de l’OMS (1957), la résistance aux
insecticides definie par l’apparition, chez une souche d’insectes, de la faculté de tolérer des
doses de substances toxiques qui exerceraient un effet létal sur la majorité d’individus
composant une population normale de la même espèce. Alors que l’expression résistance due
30
au changement de comportement désigne l’apparition d’une aptitude de l’insecte à éviter une
dose qui serait létale pour lui.
La surproduction des ces enzymes chez les moustiques résistants par rapport aux
moustiques sensibles leur permettent de métaboliser ou de dégrader les molécules
d’insecticide avant qu’elles n’exercent un effet toxique sur leur cible. Cette surproduction
peut être due à une modification d’un gène régulateur contrôlant le degré d’expression de
l’enzyme (Rooker et al., 1996) ou à une augmentation du nombre de copies des gènes qui
codent ces enzymes (Djogbénou, 2009). Ce type de mécanisme de résistance communément
trouvé chez les insectes est du à la modification de la cible de l’insecticide. Les principales
cibles des insecticides sont des récepteurs ou des enzymes du système nerveux :
- l’acétylcholinestérase (AChE),
31
Plusieurs formes mutées de cette enzyme ont présenté une affinité diminuée pour ces
insecticides. La mutation retrouvée chez An. gambiae, principal vecteur du paludisme en
Afrique intertropicale, résulte d’une substitution de la glycine en position 119 par une sérine
conférant une résistance croisée aux carbamates et aux organophosphorés (Weill et al., 2004).
Les organochlorés du groupe des cyclodiènes ont leur site d’action au niveau des
récepteurs de l’acide gamma-aminobutyrique (GABA) du GABA du système nerveux central.
Une seule mutation ponctuelle sur les récepteurs GABA est responsable de la résistance aux
cyclodiènes chez plusieurs espèces d’insectes. Cette mutation entraîne une modification
structurale du site d’action réduisant ainsi la fixation des cyclodiènes (Djogbénou, 2009).
32
- Le paludisme stable qui se trouve dans les zones de transmission élevée
(de l'ordre d'une centaine à quelques centaines de piqûres d'anophèles infectés par
personne et par an) et régulière, la morbidité et la mortalité sont concentrées chez les
jeunes enfants,
La morbidité et la mortalité touchent alors des enfants jeunes et les plus âgés;les
adultes sont plus souvent malades. Dans les conditions où la transmission est très
basse ou interrompue pendant plusieurs années, le paludisme peut se manifester sur le
mode épidémique. La morbidité et la mortalité concernent alors indistinctement toutes
les classes d'âge de la population (Saïssy, 2001).
En Afrique, Mouchet et al., (1993) ont défini six faciès épidémiologiques, qui se
superposent globalement aux grandes régions naturelles existantes dans le continent. Il s’agit
de faciès équatorial, tropical, sahélien, désertique, austral et montagnard (figure12).
33
5.2. Les régions naturelles de l'Afrique
L'Afrique présente une juxtaposition de grandes régions naturelles en prenant comme
points de repère les blocs forestiers du Centre et de l'Ouest (figure 13) (Mouchet et al., 1993)
A l'Est du bloc forestier centrafricain, les zones s'orientent d'Ouest en Est, avec des
savanes post-forestières tendant à supplanter la forêt en Ouganda ainsi que des savanes
humides souvent modifiées par l'altitude au Soudan, en Ethiopie, au Kenya, en Ouganda, en
Tanzanie, prolongées par des steppes arborées puis désertiques au Soudan, en Ethiopie, en
Somalie, à Djibouti. Le long de la côte qui borde l'Océan Indien, du Kenya au Mozambique,
la végétation revient à un type forestier très dégradé.
34
Les zones de montagne d'Afrique de l'Est, initialement couvertes de forêt d'altitude,
ont été en grande partie défrichées pour l'élevage, la culture des bananes et les plantations de
thé (Mouchet et al., 2004).
Dans ces zones, une forte immunité de prémunition se développe : elle apparaît vers
l'âge de cinq ans. Avant cinq ans, 30 à 50 % des fièvres sont attribuées au paludisme; les
accès graves concernent surtout cette tranche d'âge (Baudon, 2010).
On trouve comme vecteurs An. gambiae s.s., An. funestus , An. nili et An. moucheti
(Mouchet et al.,2004).
35
élevée : 100 à 350 piqûres d'anophèles infectés par individu et par an (Carnevale et Robert,
2009). Le paludisme est stable.
La prémunition est atteinte plus tardivement, vers l'âge de 10 ans. On observe une
morbidité plus importante en saison des pluies. Les formes graves du paludisme sont décrites
jusqu'à un âge plus avancé (Baudon, 2010).
La transmission est assurée par An. gambiae s.s., An. arabiensis et An. funestus. En
persistant plus ou moins longtemps en saison sèche, ce dernier allonge la période de
transmission (Mouchet et al., 1993). Dans certaines régions, An. nili est associé aux autres
vecteurs.
La prémunition apparaît d'autant plus tard que la période annuelle de transmission est
courte, d'où l'existence de nombreux cas de neuropaludisme chez les adolescents et les adultes
(Baudon, 2010). Il peut y avoir des poussées épidémiques lorsque de fortes pluies succèdent à
des épisodes de sécheresse (Carnevale et Robert, 2009). Au niveau de ce faciès Les vecteurs
sont An. arabiensis, An. gambiae s.s. et An. funestus.
36
al., (2009) les relient à l'ouverture de la route transsaharienne qui a d'une part occasionné des
déplacements importants des populations du Sahel vers le sud de l'Algérie (avec propagation
des vecteurs) et d'autre part donné vie aux oasis enclavées, qui sont autant de gîtes larvaires.
Les populations courent le risque d’apparition des epidemies mortelles à cause de l’absence
de la prémunition.
Du fait de l'altitude, les plateaux africains du faciès austral connaissent une baisse de
température au cours de la saison sèche. La transmission est complètement interrompue soit
par absence de vecteurs soit par leur incapacité à transmettre Plasmodium falciparum en
dessous d'un seuil de température moyenne de 18-20°C. Les vallées jouent un rôle important
car elles servent alors de refuges hivernaux à la faune anophélienne. Au Zimbabwe, An.
gambiae s.l. et An. funestus disparaissent des hautes terres durant l'hiver mais pullulent dans
les vallées basses d'où ils remontent en altitude pendant l'été (Mouchet et al., 1993).
6. Modifications anthropiques de l'environnement
Au sein des faciès précédemment décrits, les activités de l'homme modifient
l'environnement et, par là même, les conditions de transmission et peuvent déterminer des
faciès secondaires. A ce sujet, Mouchet et Carnevale (1991) attirent l'attention sur quelques
phénomènes.
6.1. La déforestation
En Afrique, elle favorise l'extension des espèces héliophiles du complexe An. gambiae
dans les régions originellement forestières (Mouchet et al., 2004). En Asie du Sud-Est, elle
peut être favorable à la réduction du paludisme transmis par An. dirus, anophèle forestier ;
toutefois, cette diminution doit être tempérée car An. minimus s.l. peut prendre le relais de la
transmission dans ces zones déboisées (Carnevale et Robert, 2009).
37
6.2. La riziculture irriguée
L'accroissement démographique ainsi que les irrégularités de la production agricole
sous pluies incitent le développement d'aménagements hydrauliques, notamment la riziculture
irriguée (Doannio et al., 2002). Les rizières sont un milieu évolutif où se succèdent différents
types de biotopes plus ou moins favorables aux anophèles. Ainsi, aux premières phases de la
culture, elles profitent aux espèces héliophiles. Puis, la montaison des plants de riz
s'accompagnant d'une diminution de l'ensoleillement, les casiers servent de gîtes aux espèces
recherchant l'ombre et la protection de la végétation dressée (Doannio et al., 2002 ; Mouchet
et al., 2004). De façon générale, il résulte de cette pratique une forte augmentation de la
densité anophélienne, s'accompagnant ou non d'une accentuation de la transmission du
paludisme en fonction des conditions entomologiques et épidémiologiques initiales de la zone
concernée (Carnevale et Robert, 2009).
En zones de paludisme stable, les rizières accroissent la surface des gîtes favorables
aux anophèles et, par là même, les densités de piqûres sans que cela ne se traduise
automatiquement par une augmentation particulière de la transmission et de la morbidité
palustre (Carnevale et Robert, 2009 ) comme cela a été observé dans le périmètre rizicole de
la vallée du Kou au Burkina Faso (faciès tropical) Robert et al., 1991 et dans la vallée du
fleuve Sénégal (faciès sahélien) où l'usage généralisé des moustiquaires a réduit le contact des
vecteurs avec les hôtes humains de sorte que ces vecteurs présentent une déviation zoophile
avec prise des repas sanguins sur des hôtes alternatifs, principalement des bœufs (Faye et al.,
1993a & 1995a)). Cependant, le rythme de la transmission peut être influencé par les phases
de la riziculture, en plus des variations saisonnières classiques : à Bouaké (Côte d'Ivoire), un
pic au moment de la maturation et de la récolte du riz a été observé (Dossou-Yovo et al.,
1998).
6.3. L'urbanisation
L'urbanisation entraîne une occupation du sol par des maisons ou des infrastructures et
donc diminue les surfaces disponibles pour les gîtes. De plus, les eaux de surface, souvent
polluées par des effluents domestiques et industriels, peuvent devenir impropres au
développement des anophèles. Le paludisme, ou tout au moins sa transmission, diminue de la
périphérie au centre de la ville. Deux exceptions à cette règle toutefois : pendant la
construction des villes, en Affrique notamment, les fosses d’emprunt d’argile entrainent la
pullulation de vecteur comme An. gambiae s.l, t une augmentation du nombre de cas de
38
paludisme. En Inde, les citernes au-dessus des maisons sont d'excellents gîtes à An. stephensi,
à l'origine d'un paludisme strictement urbain.
39
CHAPITRE III :
SITUATION ACTUELLE DU
PALUDISME EN MAURITANIE
1. Présentation de la Mauritanie
La Mauritanie est caractérisée, en général, par un climat chaud et sec. La saison des
pluies est très hétérogène dans le temps et dans l’espace. Elle s’étend sur une période de
quatre mois, de juin à octobre, selon un gradient nord-sud et ouest-est de quelques millimètres
à 500 mm/an (ONS, 2011).
Le seul cours d’eau permanent est le fleuve Sénégal qui reçoit sur la rive
mauritanienne divers affluents à régime temporaire dont les plus importants sont le Gorgol et
le Karakoro. Dans le reste du pays, les rares pluies alimentent des Oueds temporaires qui
disparaissent par infiltration et évaporation, excepté dans l’extrême sud.
La saison sèche est fraiche d’octobre à mars et chaude de mars à juin (Soule, 2003).
Les moyennes annuelles minimales et maximales des températures varient respectivement de
21,9 à 35,6°C et l’humidité moyenne de 23,2 à 59,2% (ONS, 2006).
‐ La zone sahélienne de la vallée du fleuve Sénégal, zone agricole caractérisée par des
précipitations annuelles qui peuvent atteindre 300 à 500 mm. La construction de plus de 500
petits/micro barrages dans cette zone a contribué à l'extension des activités agricoles, avec un
potentiel de terres cultivables estimé à 135.000 hectares,
40
‐ La zone sahélo-saharienne, située au Sud Est, le long de l’axe Nouakchott Néma,
caractérisée par des précipitations annuelles de 100 à 300 mm. C'est une zone de pâturage où
l'on pratique l'élevage et l’agriculture,
Les points d'eau y sont rares, en dehors de quelques oasis où le développement des pal
meraies et du maraîchage saisonnier a favorisé l'établissement de populations autochtones
41
Des prospections entomologiques effectuées le long d’un transect vallée du fleuve
/plateau du Tagant ont permis de noter des similitudes dans la composition de la faune
anophélienne sur les deux rives du fleuve Sénégal (Molez & Faye, 1996). Cette enquête a
montré la présence saisonnière d’An. rhodesiensis dans le Tagant. Récemment des
prospections entomologiques effectuées au cours des mois d’octobre et de novembre 2003 par
Dia et collaborateurs au niveau de 21 localités dans les régions du Sud-est (Assaba et Hodh El
Gharbi), Sud-ouest (Trarza et Brakna) et du Centre-est (Tagant) de la Mauritanie, ont montré
qu’à l’exception de la localité de Moudjéria au Tagant, où aucun moustique n’a été capturé,
An. gambiae s.l. était non seulement présent dans toutes les autres localités visitées mais aussi
l’espèce la plus fréquemment rencontrée (92%) suivie par les espèces An. pharoensis (5%) et
An. funestus (3%). L'identification moléculaire des espèces du complexe An. gambiae dans le
pays a révélé la prédominance d’An. arabiensis, et la présence de An. gambiae forme
moléculaire M (Mint Lekweiry et al., 2009 ; Dia et al., 2009). Selon l’étude des facies
épidémiologiques du paludisme en Mauritanie réalisé au cours de la saison sèche froide de
2011, l’espèce anophélienne prédominante est Anopheles gambiae s.l. (Rapport enquête faciès
2011).
2. L’épidémiologie du paludisme
Le paludisme à P. falciparum sévit, d’une manière endémique, dans 8 régions sur 13
du pays, essentiellement au Sud et à l’Est. Chaque année, le Ministère de la Santé enregistre
entre 150 000 et 320 000 cas de paludisme présomptif, ce qui en fait la première cause de
morbidité et de mortalité, ainsi que le premier motif de consultation et d’hospitalisation, dans
les régions au Sud et au Sud- Est du pays, et le troisième motif de consultations médicales
dans les formations sanitaires au niveau national, après les infections respiratoires aigues et
les diarrhées ( PNLP, 2009). Durant la saison de transmission, 60 % des hospitalisations sont
dues au paludisme.
42
Figure 15: Evolution du nombre de cas de paludisme de 2003 à 2010. (Source PNLP)
Selon le même rapport officiel, au niveau national, P. falciparum est l’espèce la plus
fréquemment diagnostiquée (80 à 90 %), suivie par P. malariae (environ 10 %), P. vivax (3
%) et P. ovale (0,1 %).
43
ont été répertoriés en saison sèche (0.38%) et il n’y avait aucun anophèle dans les environs
(Baudon et al., 1986).
A Nouakchott, capitale du pays, une étude conduite en 1996 sur 446 patients, a montré
que 77 patients étaient porteurs de parasites ce qui représentait un taux d’infection de 18,5%.
La répartition des cas positifs selon l’espèce plasmodiale montre que 61,85% ont été infectés
par P. falciparum contre 35.5% par P. vivax (Cortes et al., 2003). Cependant, en 2007 une
prédominance de P. vivax a été rapportée par Mint Lekweiry et al., (2009), sur un total de 61
sujets fébriles présentant des formes asexuées de Plasmodium, ces auteurs ont trouvé que
70,5% des infections étaient dues à P. vivax suivi par P. ovale 24,6 % et P. falciparum 1,6%.
44
aux oasis. Une étude séro-épidémiologique suggère une prévalence entre 8 et 15 % des
antécédents d’une infection à P. falciparum au Nord du pays (Nouahdibou, Akjoujt, Atar,
Ksar-Torchane, Chinguetti, Ouadane) (Monjour et al., 1984) ;
La région zone sahélienne du Sud dans la vallée du fleuve Sénégal (l’unique cours
d’eau permanent du pays ; précipitations annuelles jusqu’à 300–500 mm), une zone agricole,
notamment la riziculture, caractérisée par la présence des barrages, où la transmission est
stable (méso-endémique) mais il existe une différence importante de prévalence entre la
saison des pluies et la saison sèche. C’est dans la zone sahélienne que se concentre la majeure
partie de la population mauritanienne.
45
4. Prise en charge et stratégies nationales de lutte contre le paludisme
Suite à l’émergence de la résistance à la chloroquine chez P. falciparum en Afrique de
l’Ouest particulièrement dans le bassin du fleuve Sénégal, le gouvernement Mauritanien a
opté, depuis 2006, pour l’utilisation d’un nouveau traitement des cas palustres pour remplacer
la chloroquine. En effet, quelque soit l’espèce plasmodiale en cause, la prise en charge des
cas de paludisme est actuellement assurée par Artésunate-Amodiaquine comme traitement de
premier choix pour le paludisme simple, Artemether- Luméfantrine comme traitement de
deuxième choix du paludisme simple et les sels de quinine comme médicament de troisième
choix (PNLP, 2006).
Les stratégies de lutte contre le paludisme en cours sont focalisées sur la prévention et
la prise en charge appropriée du paludisme, en particulier chez les jeunes enfants de moins de
5 ans et chez les femmes enceintes (PNLP, 2009).
la prise en charge précoce et correcte des cas de paludisme avec des CTA.
Pour le traitement des cas de paludisme simple, les CTA recommandées sont
Artésunate/Amodiaquine ou Arthémeter/Luméfantrine. Pour le traitement des cas de
paludisme grave et chez la femme enceinte au cours du premier trimestre de la grossesse,
la quinine (voie parentérale) est recommandée
46
En mai 2011, la Mauritanie a révisé pour la 2 ème fois sa politique nationale de lutte
contre le paludisme sur le paludisme pour prendre en compte les nouvelles recommandations
de l’OMS en rapport avec la confirmation biologique du paludisme et les orientations
stratégiques sur l’élimination du paludisme.
5. Chimiorésistance du paludisme
La Mauritanie enregistre un retard considérable par rapport aux autres pa ys de la sous-
région, comme le Sénégal et le Mali, dans l’évaluation de l’efficacité clinique des
médicaments antipaludiques (aussi pour les données moléculaires sur la chimiorésistance). En
1990, la Mauritanie était le seul pays de l’OCCGE (Organisation de Coopération et de
Coordination pour la lutte contre les Grandes Endémies ; Côte d’Ivoire, Dahomey [Bénin],
Haute-Volta [Burkina Faso], Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Togo) qui n’a pas encore été
touché par la chloroquino-résistance (Guiguemde et al., 1991).
En 1994, une étude in vivo menée à Kiffa (au Sud du pays) chez 37 patients (dont 6
perdus de vue) avec un suivi de 7 jours montre que 3 patients sur 31 ont toujours une goutte
épaisse positive à J7 et 1 patient est fébrile à J7 (Gasquet et al., 1995). Deux études cliniques
ont été réalisées sur l’efficacité de la chloroquine en 1998 à Aioun et Kobeni (province de
Hodh El- Gharbi), avec des taux d’échec clinique de 36,3 % et 11,6 %, respectivement, qui
sont corrélés à la mutation du gène pfcrt (P. falciparum chloroquine résistance transporter),
marqueur génétique pour la chloroquino-résistance (Jelinek et al., 2002 ; OMS, 2005). La
plupart de ces isolats de P. falciparum ont des codons sauvages sur les gènes dhfr et dhps
(Eberl et al., 2001). Seuls 23 et 29 isolats sur 162, soit 14,2 % et 17,9 %, ont respectivement
des triples mutations sur le gène dhfr et une mutation Gly-437 sur le gène dhps. La moitié des
isolats comportent au moins 2 populations distinctes de parasites (Jordan et al., 2001).
Les trois études citées ci-dessus (Eberl et al., 2001 ; Jordan et al., 2001 ; Jelinek et al.,
2002) ont été réalisées par des chercheurs allemands, financées par le GTZ/Université de
Munich et effectuées sur les mêmes isolats de P. falciparum provenant des patients prélevés
lors d’une épidémie en 1998. L’efficacité clinique d’autres médicaments n’a pas été évaluée
entre 1999 et 2010 (OMS, 2010). De ce fait, la politique nationale d’utilisation des
médicaments antipaludiques en Mauritanie est alignée sur celles du Sénégal et du Mali.
L’évaluation de la situation de la chimiorésistance du paludisme n’est pas inscrite parmi les
besoins du pays pour la lutte contre le paludisme, bien qu’elle soit indispensable pour toute
stratégie de lutte contre le paludisme (PNLP, 2009).
47
6. La diversité génétique du plasmodium
La seule et unique étude sur le polymorphisme allélique des souches de Plasmodium
en Mauritanie, a été réalisée en 1998 par Jordan et al., (2001) sur des isolats de P. falciparum
collecté dans la région du Hodh El Gharbi (Sud-est de la Mauritanie). Des prélèvements de
sang sur papier Wathman ont été recueillis chez des patients fébriles aux centres de santé
d'Aioun et de Kobeni. Les gènes qui codent les protéines de surface de mérozoïtes (MSP1et
MSP2) et GLURP (Glutamate rich protein) ont été génotypés chez les isolats collectés. Avec
le gène GLURP, l’analyse a montré que tous les isolats présentent un génotype unique,
cependant avec MSP1 et MSP2 une différence entre les isolats a été remarquée surtout au
sein de la famille FC27 pour les échantillons de Kobeni, une différence qui révèle le niveau
endémique dans les régions touchées par cette maladie.
48
DEUXIEME PARTIE :
TRAVAUX PERSONNELS
CHAPITRE 4 :
SAISONNALITE DU PALUDISME
1. Introduction
En Mauritanie, la situation réelle du paludisme reste jusqu’ici méconnue même si la
maladie est considérée comme étant le premier motif de consultation et d’hospitalisation après
la diarrhée et les infections des voies respiratoires dans dix des treize régions du pays où il
représente 18% des consultations externes dans les formations sanitaires (PNLP, 2011).
En effet, si dans certaines partie de la zone sahélienne comme celles situées le long de
la vallée du fleuve Sénégal, la situation est similaire à celle de la rive sénégalaise où les
espèces du complexe gambiae sont les principaux responsables d’une transmission
saisonnière courte (Faye et al., 1993a ; 1995a ; Dia et al., 2009), l’existence d’une
transmission ainsi que les vecteurs anophéliens impliqués restent respectivement quasi
incertains et inconnus dans la partie saharienne du pays. Sur le plan parasitologique, le faible
nombre de structures sanitaires mais surtout le manque de personnel qualifié pour un
diagnostic biologique sûre constitue des limites pour une évaluation fiable de la situation de la
maladie dans le pays (Cortes et al., 2003).
Quoiqu’il en soit, il est clair que le paludisme connait une progression marquée en
Mauritanie. En effet, selon les données publiées par l’OMS, le nombre de cas enregistré s qui
n’était que de 26 000 en 1990 sur une population totale de 2 024 000 habitants (soit une
prévalence de 1,3%) a atteint en 2012, environ 200 000 cas cliniques (présomptifs) pour une
population estimée à environ 3 000 000 d’habitants soit une prévalence globale de 6,6%. Le
développement de projets agricoles dans le sud, la revitalisation des oasis du nord et la
résistance médicamenteuse ont été avancés pour expliquer la recrudescence du paludisme
(Cortes et al., 2003). L’augmentation inhabituelle de la pluviométrie, les cas d’inondation
dans le Hohd El Gharbi notamment celle survenue dans la ville de Tintane en 2007, sont
également autant de facteurs responsables de modifications sensibles de l’écosystème
susceptibles d’influer sur la transmission et l’incidence du paludisme au cours de ces
dernières années.
49
Sahélienne) afin d’évaluer la transmission du paludisme dans les deux régions et la
saisonnalité de cette transmission.
50
2. Matériels et méthodes
2.1. Zones d’études
L’étude a été effectuée dans la ville de Nouakchott et dans la région du Hohd El
Gharbi (figure 18). La ville de Nouakchott capitale du pays (18°.11'N; 16°.16'W) est située
dans la zone saharienne, en bordure de l’Océan atlantique. Le centre ville de Nouakchott est
situé à une altitude de 7m au dessus du niveau de la mer. Administrativement, Nouakchott est
découpé en neuf Moughata’a (Arrondissements) en l’occurrence Teyarett, Ksar, Sebkha,
Elmina, Dar Naïm, Arafat, Riyadh, Toujounin et Tevragh Zeina.
51
Le climat est de type saharien avec une saison sèche longue relativement froide de
décembre à février et relativement chaude entre mars et juin, et une saison des pluies courte
tiède qui s’étend de juillet à septembre. La pluviométrie moyenne annuelle est de 88 mm avec
un maximum de précipitation en Août. Les températures annuelles moyennes minimales et
maximales sont respectivement de 20,5°C et 33°C.
Selon l’Office National des statistiques, la population de Nouakchott s’élève à 843 511
habitants, soit 25,6 % de la population générale du pays avec un taux de croissance de 3,75%
par an (ONS, 2013). La tranche d’âge de 15 à 44 ans représente 49,7% de la population de
Nouakchott, suivie par celle des enfants de moins de 15 ans avec un pourcentage de 37,1% et
les adultes des plus de 45 ans avec 13,2% (ONS, 2013).
Les infrastructures de santé sont composées de cinq hôpitaux, onze centres de santé,
quarante-deux postes de santé et trois unités de santé de base (PNLP, 2011). La ville de
Nouakchott dispose d’un réseau d’eau potable limité et d’un écoulement faible et discontinu,
ce qui a généré suite à la forte extension spatiale de la ville, des indisponibilités de l’eau dans
de nombreux quartiers de la capitale. Pour faire face à cette situation, des bassins de stockage
seuls où couplés à des bornes fontaines ont été construits un peu partout dans la ville. Il en est
de même pour les habitants branchés au réseau qui ne représentent, par ailleurs, que 21% des
Nouakchottois (Chateau et al., 2007).
Face à l’arrivée irrégulière de l’eau, la plupart des habitations disposent de cuves pour
le stockage d’eau potable. Le réseau d’assainissement est quasi- inexistant. La végétation à
Nouakchott se compose de jardins où on cultive, essentiellement, le palmier-dattier, la
menthe, les légumes, et la luzerne. Une ceinture verte au Nord et au Nord-est de Nouakchott a
été crée récemment par les autorités mauritaniennes pour protéger la ville contre l’avancée du
désert.
Située approximativement entre les 15ème et 17ème parallèle nord et les 9ème et
10ème méridiens ouest, la Wilaya du Hodh-el-Gharbi couvre une superficie d’environ 53 400
km2, soit 5,4% du territoire national. Elle est bordée à l’ouest et au nord par les escarpements
de l’Assaba et du Tagant qui forment ses limites géographiques avec ces deux Wilayas, au
nord-est et à l’est par la Wilaya du Hodh Echargui et au sud par la République du Mali. Elle
est traversée d’Est en Ouest par la « route de l’Espoir » et reliée à Nioro du Sahel au Mali par
une route goudronnée (Figure 18).
52
Figure 18 : Carte administrative du Hodh el Gharbi
Le découpage administratif de la région, s’appuyant sur 27 communes, distingue
quatre moughaatas: Tamchekett et Aïoun couvrent la moitié Nord, tandis que Tintane et
Kobeni se partagent le Sud de la région. La Wilaya est caractérisée par l’absence de toute
influence océanique. Les températures y sont élevées, du fait d’une forte insolation. La
constance des alizés continentaux boréaux chauds et secs induit une forte évaporation d'où un
dessèchement des sols ainsi qu'un flétrissement rapide de la végétation. La moyenne des
températures peut atteindre 36°C durant les mois les plus chauds (mai et juin), et descendre
jusqu’à 15°C en janvier.
Le Hodh el Gharbi reste cependant l’une des régions les plus arrosées du pays avec
une variabilité très prononcée entre le nord désertique (pluviométrie inférieure à 200 mm) et
les zones méridionales (près de 450 mm).
53
2.2. Sites d’étude
Pour la région du Hohd El Gharbi, les mêmes structures sanita ires ont servi de sites
d’étude pendant les deux années: il s’agit du Centre Hospitalier d’Aioun, du Centre de Santé
de Kobeni et de celui de Tintane.
Elle se situe dans une zone aride, classée non endémique en situation normale.
Tous les patients venus en consultation pour un syndrome fébrile et ayant consenti ont
été inclus dans l’étude. Pour chaque patient, un prélèvement sanguin sur tube EDTA a été
effectué et un questionnaire a été rempli. A partir de ce prélèvement, un test de diagnostic
rapide (TDR), une goutte épaisse et un frottis sanguin et un prélèvement sur papier buvard ont
été réalisés. Le test de diagnostic rapide (TDR) utilisé a été SD Bioline.
54
Le sang prélevé est mis dans le premier puits et dans le deuxième puits
on met 3gouttes de la solution tampon et on laisse réagir pendant 30 minutes,
Les éléments du sang sont concentrés sur une surface beaucoup plus petite que dans le
frottis, ce qui accélère la recherche. La destruction des érythrocytes rendra la reconnaissance
des parasites plus difficile. Le gain de sensibilité par rapport au frottis est d'environ 20 fois.
Le séchage de la goutte épaisse est fait immédiatement par agitation à l’air à l’abri de
poussière et des mouches ou par sèche-cheveux. L’identification doit être faite en écrivant sur
la tête de la lame le nom du patient ou le code d’identification et la date du prélèvement.
Réaliser ensuite la déshémoglobinisation de la goutte épaisse en utilisant quelques gouttes
d’eau distillée.
Pour cela, l'étalement doit se faire d'un mouvement régulier, ni trop lent (frottis trop
mince), ni trop rapide (frottis court et épais). Pour les frottis, la sensibilité est estimée à 200
hématies parasitées par μL de sang.
55
à pH7, 2 - Préparer pour 3 ml de solution finale/lame
-Déshémoglobiniser les gouttes épaisses jusqu'à obtention d'une teinte blanchâtre (2-3
minutes)
- Sécher en inclinant.
Le nombre de parasites par microlitres de sang est ensuite calculé sur la base d’une
leucocytémie moyenne de 8 000 globules blancs/μl de sang selon la formule suivante :
56
Parasitémie = nombre de parasite comptés x 8000/nombre de leucocytes comptés. Pour
l’expression des résultats, 5 classes de densité parasitaire ont été retenues.
Un contrôle de qualité des lames a été effectué au hasard sur 10% des lames.
3. Analyse statistique
Les taux de lames positives est défini comme étant la proportion de patients présentant
des lames (gouttes épaisses) positives parmi les sujets fébriles. Ces derniers ont été
arbitrairement classés en cinq groupes d’âges regroupant les catégories suivantes : la première
catégorie comprend les moins de 5 ans, les sujets de 5 à 9 ans sont classés dans la deuxième
catégorie, le troisième groupe comprend les patients de 10 à 14 ans, les sujets de 15 à 19 ans
forment la quatrième catégorie de classe d’âge, et enfin les patients dont l’âge est supérieur à
20 ans sont regroupés dans la cinquième catégorie.
Le taux de lames positives a été déterminé pour chaque groupe d'âge afin d’apprécier
la prévalence du paludisme en fonction et en relation avec l'âge des patients.
Les données (variables continues) ont été comparées en utilisant soit le test t de
Student si les variables présentent une distribution normale ou le test non paramétrique de
Mann-Whitney U.
Les proportions ont été comparées en utilisant le test exact de Fisher pour des tableaux
de contingence 2 x 2 et le test du chi-2 des tendances pour les tableaux de contingence
contenant un plus grand nombre d'entrées. Le seuil de signification a été fixé à P <0,05.
57
4. Résultats
4.1. Caractéristiques de l’échantillon
Au total, 1161 sujets fébriles (498 à Nouakchott et 663 au Hodh El Gharbi) ont été
inclus dans l’étude en 2009 et 2010 (Tableau 1). A Nouakchott les sujets de sexe masculin
représentent 58.03% (289/498) alors que les sujets de sexe féminin représentent 41.97%
(209/498). Le test chi-2 montre des différences significatives au seuil de probabilité de 5%
entre les effectifs des deux sexes (2 = 6,15 ; P = 0,013). Au Hodh El Gharbi les sujets de
sexe masculin représentent 55.96% (371/663) alors que les sujets de sexe féminin
représentent 44.04% (292/663). Le test chi-2 montre des différences significatives au seuil de
probabilité de 5% entre les effectifs des deux sexes (2 = 4,49 ; P = 0,034). Le groupe d’âge
de 20 ans et plus est le plus représenté à la fois à Nouakchott 55.33% (275/498) et au Hodh El
Gharbi 37.41% (248/663). Le groupe d’âge le moins représenté est celui des enfants âgés de
moins de 5 ans au Hodh El Gharbi 8.75% (58/663) par contre à Nouakchott c’est le groupe
des enfants âgés de 5 à 9 ans avec 9.24% (46/498).
Sexe
Groupe d’age
n: nombre d’individus
58
4.2. Résultats parasitologiques enregistrés à Nouakchott en 2009 et 2010
Des 192 et 306 sujets fébriles respectivement inclus dans l’étude en 2009 et 2010, 56
et 197 sujets ont été confirmés positifs soit des taux de prévalence respectifs de 29.2% et de
64.4% (Tableau 2). La proportion de sujets fébriles avec goutte épaisse positive a été
significativement plus élevée en 2010 (P<0.05).
En ne tenant compte que des deux Centres Hospitaliers qui ont servi de site d’étude en
2009, le taux de prévalence enregistré en 2010 de 52.94% (54 / 102 goutte épaisses
examinées) a été significativement plus élevé que celui noté en 2009 (29.16%) des 192
gouttes épaisses examinées (P < 0.0001). La prévalence plasmodiale moyenne a été plus
importante au niveau du Centre de Santé de Teyarett avec 70,1 (143/204 Goutte épaisses
examinées) qu’au niveau des deux hôpitaux suivis (P = 0,0031).
Plasmodium vivax et P. falciparum ont été les seules espèces plasmodiales rencontrées
à Nouakchott avec une prévalence respective de 18.22% (35/192) et 10.93% (21/192) en 2009
(P = 0,04) contre 57.18% (175/306) et 7.18% (22/306) en 2010 (Tableau 3) (P‹ 0,0001).
59
Tableau 2. Proportions des gouttes épaisses positives chez les patients fébriles durant la saison de pluie dans deux zones en Mauritanie
Nombres des patients porteurs des différentes espèces plasmodiale en 2009 et 2010 (% en 2009 et 2010)*
Centre de Santé de Teyarett ND, 6 (-, 2.9) ND, 137 (-, 67.2) 0 0 0
Hôpital d’Aioun
21, 56 (30.9, 80.0) 0, 0 1, 0 (1.5, 0) 0, 1 (0, 0.9) 0, 1 (0, 0.5)
Centre de Santé de Kobeni
56, 117 (39.2, 65.0) 0, 0 1, 0 (0.7, 0) 1, 1 (0.7, 0.3) 0, 2 (0, 1.1)
Centre de Santé de Tintane
23, 92 (28.0, 76.7) 2, 1 (2.4, 0.3) 0, 0 0, 1 (0, 0.3) 0, 1 (0, 1.3)
Total
365 (96.6) 3 (0.8) 2 (0.5) 4 (1.0) 4 (1.0)
* Pourcentage: c’est le nombre de patients positives/ le nombre total des patients. **P. falciparum-P. vivax : infection mixte. ND, non déterminé.
(étude non effectuée au Centre de Santé de Teyarett en 2009).
La tranche d’âge des 0-4 ans a présenté un taux de prévalence parasitaire
significativement plus faible que pour les autres classes d’âge à la fois en 2009 (P = 0.016)
qu’en 2010 (P =0.0004) (Figure 19).
En moyenne, les charges parasitaires comprises entre 500-4 999 parasites/ µl de sang
prédominent dans les infections plasmodiales (P < 0,001 à la fois pour 2009 et 2010). La
même observation a été notée dans les infections à P. falciparum (P<0,001) que dans celles à
P. vivax (P<0,001) où la proportion d’infection de classe 2 (50-499 parasites/ µl) et 3 (500-
4 999 parasites/ µl) n’a pas été significativement différente en 2010(Tableau 4).
62
Tableau 4. Distribution des charges parasitaires chez les patients positifs selon l’espèce plasmodiale dans les deux régions en 2009 et
2010.
Densité parasitaire (formes Nombre des patients à Nouakchott (%) Nombre des patients au Hodh El Gharbi (%)
asexue /µL) P. falciparum P. vivax P. falciparum Infection mixte P. falciparum/P. vivax
2009
< 50 0 0 0 0
2010
< 50 0 0 0 0
Les tranches d’âge de plus de 14 ans ont présentés des taux de prévalence parasitaire
significativement plus faibles que les autres classes d’âge en 2009 (P = 0.0012) par contre en
2010 seule la tranche de 20 ans et plus a présenté des taux de prévalence parasitaire
significativement plus faibles que les autres classes d’âge (P <0.0001) (Figure 19).
En moyenne, les charges parasitaires comprises entre 500-4 999 parasites/ µl de sang
et de 5000-4 9999 parasites/ µl de sang prédominent dans les infections plasmodiales
(P<0,001 à la fois pour 2009 et 2010) (Tableau 4).
64
5. Discussion
Nouakchott et Hodh El Gharbi ont été sélectionnées comme sites d’étude pour
plusieurs raisons :(i) elles appartiennent à deux zones géo-climatiques différentes, (ii)
Nouakchott était considéré comme une zone indemne du paludisme alors que la région du
Hodh El Gharbi est une zone de forte transmission saisonnière, (iii) l’existence des
mouvements de populations entre ses deux régions qui s’intensifie en début d’hivernage de
Nouakchott vers le Hodh El Gharbi et dans la sens inverse à la fin de l’hivernage.
Les résultats obtenus lors de cette étude montrent une forte recrudescence du
paludisme en 2010 dans les deux régions en comparaison à 2009 comme en témoignent les
taux d’infection obtenus à Nouakchott (64.37% en 2010 contre 29.16% en 2009) et au Hodh
El Gharbi (73.78% en 2010 contre 35.83% en 2009).
65
pour le nettoyage des tuyaux qui amènent l’eau du fleuve Sénégal jusqu’à Nouakchott, puis
fin Septembre 2010 par l’alimentation du réseau hydrographique de Nouakchott. Ainsi, vu la
vétusté du réseau, la pression de l’eau a été telle que bon nombre de tuyaux formant ce réseau
n’ont pas pu la supporter entrainant ainsi l’éclatement quasi-quotidien des tuyaux partout dans
les différents quartiers de la ville ce qui a crée des conditions favorables à la multiplication de
gites larvaires.
D’autre part, comme la ville de Nouakchott était considérée indemne du paludisme, les
mesures de prévention du paludisme d’ordre général sont dérisoires et les Nouakchottois
n’ont pas l’habitude de se protéger en dormant sous moustiquaire.
Deux espèces plasmodiales ont été identifiées à Nouakchott lors des saisons de pluies
de 2009 et 2010. Il s’agit de P. vivax qui prédomine parmi les consultants fébriles au Centre
de santé de Teyarett (95,8%) et P. falciparum (4,2%). La prédominance quasi-totale de P.
vivax chez les consultants fébriles à Teyarett s’explique par le fait que la structure sanitaire de
cet arrondissement reçoit des patients venant en plus de Teyarett, de l’arrondissement
limitrophe de Dar Naim. En effet, les résidents de ces deux arrondissements représentaient 65
% des consultants fébriles inclus au niveau des deux hôpitaux qui ont servis de sites d’étude
en 2009 et 2010. Par ailleurs, plus de 90% des consultants fébriles présentant une goutte
épaisse positive enregistrés lors de cette étude dans les urgences de ces deux hôpitaux
venaient de ces deux arrondissements.
66
spécificité de déclencher des accès palustres par re viviscence assurés par les hypnozoïtes
(formes dormantes du parasite) qui ne sont pas pris en compte dans le schéma thérapeutique
adopté pour le traitement des accès palustres à P. vivax. En effet, la primaquine, seule
antipaludique capable d’éliminer les formes hypnozoites responsables des rechutes n’est pas
commercialisée en Mauritanie.
Au Hodh El Gharbi, les quatre espèces plasmodiales sont présentes avec une
prédominance quasi-totale de P. falciparum dans plus de 96% des cas.
6. Conclusion
67
CHAPITRE 5 :
POLYMORPHISME DU GENE
MSP-1 DES ISOLATS DU P.
FALCIPARUM
1. Introduction
Plasmodium falciparum constitue le principal agent responsable du paludisme dans le
monde. En Mauritanie, cette espèce est responsable de plus de 90% des cas du paludisme
enregistrés. C’est un organisme eucaryote avec un génome d’une taille d’environ 28 Mpb
réparti en 14 chromosomes (de 0,7 à 3,4 Mpb), On estime par ailleurs que le génome de P.
falciparum contient 6000 à 7000 gènes (Gardner, 1998).
Il est aujourd’hui admis que P. falciparum est une espèce très polymorphe. Trois
facteurs majeurs sont à l’origine de cette diversité parasitaire : le polymorphisme allélique, le
cycle de reproduction sexuée et la variation antigénique. Cette particularité a constitué une
contrainte sérieuse pour les stratégies de lutte contre le paludisme dans le Monde, notamment
pour la mise au point d’un vaccin et le contrôle de la maladie.
Le gène msp- l, localisé sur le chromosome 9, code pour un antigène majeur de surface
du mérozoïte. Les données de la littérature indiquent que le domaine variable localisé près de
l'extrémité 5' du gène, appelé bloc 2, est particulièrement polymorphe (Miller et al., 1993).
L'amplification des séquences du bloc 2 est utilisée pour le typage des isolats de
Plasmodium (Contamin et al., 1995). Les allèles msp- l sont classés en 3 grandes familles
alléliques: KI, MAD20 et Ro33.
68
de Nouakchott et de la région du Hodh El Gharbi, pendant la saison de transmission du
paludisme, en utilisant le gène codant pour la protéine de surface des mérozoïtes (MSP-1).
2. Matériels et Méthodes
2.1. Zones d’études
Le génotypage du gène Msp1 a été effectué pour des isolats de P. falciparum collectés
à l’Hôpital d’Aioun, le Centre de Santé de Kobeni et celui de Tintane pour la région du Hodh
el Gharbi et au Centre Hospitalier National, Centre Hospitalier Cheikh Zayed et Centre de
Santé de Teyarett pour la ville de Nouakchott.(Figure 21)
La ville de Nouakchott et la région du Hodh el Gharbi sont précédemment présentés
au chapitre 4
69
2.2. Patients et échantillonnage
L’étude a été effectuée sur 113prélèvements de sang collectés sur papier buvard chez
113 sujets porteurs symptomatiques de Plasmodium falciparum échantillonnés par tirage au
sort à partir de 276 (114 isolats de Koubeni, 89 isolats de Tintane, 55 isolats d’Aioun et 18
isolats de Nouakchott) porteurs symptomatiques du Plasmodium falciparum recrutés en 2010
au Hodh el Gharbi (Aioun, Tintane et Kobeni) et à Nouakchott selon la méthodologie
précédemment décrite dans le chapitre 4.
Brièvement, des gouttes épaisses et des frottis minces ont été confectionnés che z tous
les sujets recrutés. Une goutte de sang est également prélevée sur papier buvard pour l’analyse
moléculaire. Les étalements sanguins sont colorés au Giemsa et lus au microscope au
grossissement 100. La densité parasitaire a été calculée à partir de la goutte épaisse par une
formule présentée au chapitre précédent:
2.3. Etude du polymorphisme allélique de gène Msp1
Le polymorphisme allélique de gène MSP-1 a été mis en évidence par Nested-PCR ou
PCR nichée. Cette technique correspond à une succession d e deux PCR. La première
amplification est réalisée avec des amorces dites externes qui bornent la séquence à amplifier.
La seconde PCR est à l’intérieur de la première et utilise un second couple d’amorces dites
internes. Cette technique permet une amplification plus importante et plus spécifique que la
PCR classique.
Les différents allèles amplifiés ont été déterminés par leur taille sur gel d’agarose.
Brièvement, 500ul de méthanol a été mis dans un tube Eppendorf de 1,5 ml contenant
3 à 4 morceaux de papier buvard. Après une incubation à température ambiante pendent 15
minutes. Le méthanol a été complètement enlevé et un volume de 50-70ul d’eau distillé stérile
a été ajouté sur les morceaux de papier buvard, une incubation à 95-100c a été effectuée
pendant 15 minutes durant cette incubation le tube a été vortexé chaque 5 minutes. Enfin les
échantillons ont été centrifugés et les extraits de l’ADN ont été conservés au -20 avant d’être
utilisé pour les réactions d’amplifications.
70
2.3.2. Génotypage
Brièvement les régions polymorphes du bloc 2 du gène MSP-1 de P. falciparum ont
été amplifiées par Nested-PCR (Ariey et al., 1999). Dans une première PCR, des couples
d’amorces correspondant aux séquences variables de MSP-1 ont été utilisés et dans une
deuxième PCR, des amorces spécifiques aux différentes familles sont utilisées pour amplifier
les familles alléliques : K1, MAD20, et RO33 du gène MSP-1.
Les amplifications sont réalisées dans un volume final de 25µl contenant 1µl d’ADN,
200µM de dNTP (déoxynuclèotides triphosphatés), 1µM de chaque amorce, 0,5 U de Taq
polymérase, 15mM de MgCl2. (Annexe 1)
PCR sécondaire
K1F 5’AA GAAATTACTACAAAA GGTG3’ Famille specifique K1
71
2.3.3. Visualisation et analyse des produits de PCR
Dans un milieu liquide, les acides nucléiques se déplacent à la même vitesse
(Charlionet & Rivat, 1990) donc ils ne peuvent y être séparés en fonction de leur taille. Les
milieux utilisés en PCR sont ceux qui freinent les molécules en fonction de leur taille, c’est le
cas des gels.
Avant le dépôt des échantillons dans les puits du gel ; ceux-ci sont mélangés avec un
tampon de charge contenant notamment du glycérol et du bleu de bromophénol. :
Les produits de PCR sont révélés après marquage. La méthode de marquage que nous
avons utilisée au laboratoire est celle du Bromure d’Ethidium (BET). Ce bromure est une
molécule qui s’intercale entre les bases de la molécule d’ADN double brin. Ce bromure donne
72
une fluorescence orange en présence de rayons ultra- violets (UV). Cette fluorescence est
prononcée dans les zones où sont concentrées les molécules d’ADN. Cependant, il faudrait
beaucoup d’attention lors de la manipulation de ce produit car il est très cancérigène. Il est
conseillé de toujours porter des gants et des masques pour le manipuler.
La révélation se fait par exposition du gel d’agarose aux radiations UV. Les fragments
d’ADN se présentent sous forme de bandes fluorescentes. La taille des bandes a été estimée
en utilisant un marqueur de poids moléculaire qu’on dépose dans un puits du gel en même
temps que les échantillons.
3. Résultats
3.1. Caractéristique général de l’échantillon
Au total 113 échantillons ont été génotypés. La répartition de ces échantillons selon le
site d’étude est comme suit : 31.8% (36/113) de Koubeni, 34.5% (39/113) de Tintane, 17.7%
(20/113) d’Aioun et 16% (18/113) de Nouakchott (Tableau 6).
Groupes d’age
n: nombre d’individus
73
3.2. Polymorphisme allélique du gène MSP1
Le genotypage a montré un polymorphisme allélique élevé du gène Msp1 chez les
isolats du P.falciparum en Mauritanie.
Les familles alléliques K1, Mad 20 et Ro33 du gène Msp1 ont été identifiées.
Au total 27 allèles différents ont été retrouvés chez notre échantillon pour les trois
familles alléliques. Parmi eux, 9 allèles de K1 qui varient entre 160 et 360pb ,12 allèles de
Mad20 qui varient entre 140 et 400pb et 6 allèles de Ro33 qui varient entre 160 et 360pb. Les
fréquences de différents allèles de Msp1, leur combinaison et la complexité des infections
sont présentées dans le tableau 7.
La fréquence, des échantillons qui ont seulement la famille allélique K1, Mad20 et
Ro33, est de 10,6% (12/113), 2,6% (3/113) et 4,4% (5/113) respectivement.
Les combinaisons K1/Mad20, K1/Ro33 et Mad20/Ro33 représentent, dans notre
échantillon, 21.2% (24/113), 16.8% (19/113) et 2.6% (3/113) respectivement et 41,6%
(47/113) d’entre elles possèdent les trois familles alléliques à la fois. Les prévalences des
familles alléliques K1, Mad20 et Ro33 ont été de 90 % (102/113), 68,1% (76/113) et 65,5%
(74/252) respectivement. Les infections à multiple clones représentent 82,3% (93/113) avec
un minimum de 72,2% (13/18) à Nouakchott et un maximum de 90.0% (18/20) à Aïoun.
La complexité de l’infection (MOI) est plus élevée chez les patients infectés par P.
falciparum à Aioun (4,3 clones/infection) et plus basse chez les sujets Nouakchottois
(2.3clones/infection). Cependant les différences entre la complexité de l’infection MOI
obtenues n’étaient pas statistiquement significatives (p=0,56). La complexité de l’infection
(MOI) globale est estimée à 3,2 génotypes par infection.
74
Tableau 7. Fréquence des allèles de la région du bloc 2 du gène Msp-1 et la multiplicité
d’infection chez des isolats de P. falciparum de différents sites d’étude en Mauritanie.
75
Tableau 8. Distribution des familles alléliques du gène Msp1 en fonction de
l’âge chez des sujets infectés par P. falciparum en Mauritanie.
K1/Ro33
Cette étude a révélé que la distribution individuelle de K1, Mad20 et Ro33 n'était pas
significativement différente selon les groupes de parasitémie (p = 0,94).
76
Tableau 9. Distribution des familles alléliques du gène Msp-1 selon les classes de
parasitémie chez des sujets infectés par P. falciparum en Mauritanie.
Parasitémie*
Familles alléliques 50-499 500-4999 5000 Total
n(%) n (%) n(%)
77
4. Discussion
Une meilleure compréhension de la structure génétique de la population de P.
falciparum peut être un élément important pour la mise en œuvre des stratégies de lutte contre
le paludisme dans notre pays.
Des résultats similaires ont été trouvés par Jordan et al., (2003) ces auteurs ont noté
11, 8 et 2 allèles de tailles différentes, respectivement de K1, Mad20 et Ro33 chez des isolats
de P. falciparum prélevés chez des patients atteints de paludisme recrutés à Aïoun et à Kobeni
zone située au sud-est du pays.
Le nombre de différents allèles de msp-1 observé chez les isolats de P. falciparum est
également comparable à celui rapporté par Konaté et al., (1999) à Dielmo (une zone
holoendémique) du Sénégal où 33 allèles de MSP-1 ont été mis en évidence, mais moins que
celui rapporté par Soulama et al., (2009) qui a trouvé 41 allèles de taille différente pour msp-1
chez des isolats de P. falciparum recueillis auprès des enfants atteints d’accès palustre simple
au Burkina Faso.
La majorité des isolats ont présenté des infections mixtes (82,3%) qui abritaient plus
d'un type d'allèles. Toutefois, la prévalence des patients présentant des infections mixtes était
similaire dans tous les sites étudiés.
Une grande majorité d’infections comportant plus d’un clone a été notée et les
infections à 2 et 3 clones par isolat ont été les plus fréquentes parmi les isolats polyclonaux
obtenus dans toutes les localités. De nombreuses études ont rapporté une majorité d’infections
polyclones indépendamment de la saison et du statut clinique des porteurs de parasites
(Issifou et al.,2001; Aubouy et al., 2003; Joshi et al.,2007; Zhong et al.,2007).
78
Nous avons noté également que les infections qui contenaient le KI (KI/Mad20/Ro33,
KI/Mad20, KI/Ro33) étaient les plus fréquemment rencontrées (82, 3%) avec les infections
KI/Mad20/Ro33 à la plus forte fréquence (41,6%). Nous avo ns par contre constaté que les
infections mixtes qui ne contenaient pas le KI, notamment les infections avec Mad20 /Ro33
étaient très faiblement représentées (2,6%). Cette tendance des infections mixtes a également
été confirmée dans une étude conduite au Gabon (Fousseyni et al., 2007).
Une multiplicité d'infections (MOI) relativement élevé e a été observée chez les
patients porteurs des isolats de P. falciparum soit au niveau de sites d'étude (2,33 à 4,25) ou
sur l'ensemble des sites d'étude (3.22) ce qui suggère une intensité de transmission élevée du
paludisme au cours de la période d'étude.
La multiplicité d'infection chez un patient infecté peut être due à un taux important
d’inoculation entomologique comme indiqué dans le village de Dielmo où les patients
reçoivent un grand nombre de piqûres infectantes (Konate et al., 1999), ou par un seul
moustique porteur de plusieurs clones des parasites dans son inoculum (Druilhe et al., 1998).
Dans notre étude, il est difficile de spéculer sur l'influence du nombre de piqûres sur la
multiplicité d'infection, car aucune donnée sur les piqûres infectées de vecteur n’est
disponible pour les sites d'étude.
Les valeurs de MOI rapportées dans notre étude sont similaires à celles observées dans
les régions qui ont un niveau d’endémicité palustre élevé (Babiker et al., 1997). En outre, il
n'y avait pas d'association entre MOI et l'âge des patients. Au Sénégal, chez des porteurs
asymptomatiques, la complexité et la distribution des allèles sont dépendantes de l’âge à
Dielmo où la transmission anophélienne est pérenne. Par contre, dans le village voisin de
79
Ndiop où la transmission est saisonnière, il n’a pas été noté de lien entre la complexité des
infections et l’âge des porteurs (Zwetyenga et al., 1998).
Des études antérieures concernant la variation de MOI sur l'âge ont suggéré que
l'influence de l'âge sur la multiplicité d'infection est fo rtement affectée par l'endémicité
palustre qui est probablement le reflet de l'évolution de l'immunité spécifique anti-parasite
(Vafa et al., 2008).Toutefois, ce résultat contraste avec les rapports d'autres endroits (Soulama
et al., 2009, Konate et al., 1999, Smith et al., 1999).
Notre étude a utilisé des isolats de P. falciparum prélevés chez des patients
symptomatiques, de sorte que la MOI peut être inférieure à celle observée chez les patients
asymptomatiques (Magesa et al., 2002).
De nombreux études ont montré que MOI refléterait que la personne infectée jouit de
l'immunité contre le paludisme (Konate et a.l, 1999). Ainsi, MOI devrait être étudiée dans la
population asymptomatique de P. falciparum infectée en Mauritanie en outre, en particulier
chez les enfants.
La présente étude est la deuxième de son genre après l’étude menée par Jordan et al., à
Aïoun et à Kobeni du Hodh el Gharbi et la première de son genre pour l’arrondissement de
Tintane et la ville de Nouakchott, capitale du pays. Elle démontre que les populations de
P.falciparum, à Kobeni et à Aioun, avaient maintenu un niveau élevé de polymorphisme.
80
Des études utilisant un plus grand nombre d'échantillons de sang prélevés en différents
endroits géographiques du pays sont nécessaires non seulement pour déterminer
l'hétérogénéité du parasite à l'échelle nationale et l'épidémiologie du paludisme détaillée, mais
aussi de mettre en œuvre des programmes de contrôle dans notre pays contre ce fléau qui est
le paludisme.
5. CONCLUSION
Les résultats de genotypage du gène Msp1 chez les isolats de P.falciparum montrent
que ces isolats présentent un haut degré de polymorphisme allélique et que la plupart des
patients porteurs des isolats de P.falciparum portent plusieurs clones de parasites à la fois ce
qui reflète un niveau d’endémicité palustre élevé dans les sites d’étude durant cette saison qui
correspond à la transmission palustre.
81
CHAPITRE 6 :
FAUNE ANOPHÉLIENNE AU
HODH EL GHARBI ET À
NOUAKCHOTT
1. Introduction
Au Hodh el Gharbi des espèces (An. pharoensis, An. rhodesiensis, An. rufipes) ont été
rapportées par Nabeth et al., (2001), suite à une épidémie de la vallée du Rift dans cette
région.
82
2. Matériels et Méthodes
2.1. Les zones prospectées
Les prospections entomologiques ont été effectuées en 2010 dans deux zones géo-
climatiques différentes du pays. Deux arrondissements de la région de Hodh el Gharbi située
dans la zone Sahélienne et trois arrondissements de Nouakchott qui est située en zone
Saharienne.
- Arrondissement de Teyarett
Cet arrondissement est situé dans la partie nord de la capitale. Il compte environ
50 748 habitants. Teyarett se caractérise par la présence de nombreuses bornes
fontaines servant à alimenter les habitants en eau potable.
- Arrondissement d’Arafat
Cet arrondissement, situé au Sud de Nouakchott, se caractérise par une densité
démographique très élevée (102 000 habitants) et l’absence totale d’activités agricoles.
83
Aioun, capitale de la Wilaya, au Sud-ouest par Kenkoussa (Wilaya de l’Assaba) et à l’Ouest
par Kiffa, la capitale de la Wilaya de l’Assaba. A vocation agropastorale, cette Moughataa
constitue aussi un grand centre commercial dans cette zone.
- Arrondissement de Kobeni
La commune se caractérise par ses deux entités : une première entité urbaine est
constituée par la ville de Kobeni et la deuxième entité correspond à celle de la zone rurale où
ont été recensés 16 villages.
Kobeni est soumise à des vents chauds et secs soufflant du Nord et du Nord-Est
pendant les mois de mars à juillet. Ces vents connaissent un refroidissement pendant les
saisons hivernales et post hivernales qui vont du mois d’août au mois de février.
84
Le caractère urbain n’est pas suffisamment marqué dans la commune de Kobeni.
Même si les populations ne pratiquent plus la transhumance comme par le passé, il n’en
demeure pas moins que les habitants de la commune ont encore leurs animaux qui, le soir,
envahissent les rues et ruelles des localités. L’habitat se résume à quelques hangars construits
en matériaux locaux ou des huttes en paille. Les habitations sont construites de manière
anarchique et ne répondent à aucun critère, ni à aucune norme urbaine. L’assainissement et
l’hygiène sont souvent absents dans la plupart des habitations.
L’essentiel des activités agricoles de la commune de Kobeni concerne les cultures sous
pluies, les cultures derrière barrages et le maraîchage. Les spéculations pratiquées sont le
sorgho et le maïs ; elles sont le plus souvent associées avec des légumineuses telles que le
niébé et l’arachide.
Dans chaque localité, 10 chambres ont été prospectées lors de chacune des deux
enquêtes. Les récoltes ont été effectuées à Tintane et Koubeni pour la région du Hodh el
Gharbi et à Teyarett pour la ville de Nouakchott en 2010. La pulvérisation à été faite chaque
15 jours pendant la saison des pluies (Juillet, Aout, Septembre et Octobre).
85
2.3.3. Conservation des moustiques adultes
Les femelles d'An. gambiae s.l. sont placées dans des micro tubes contenant un
dessiccateur (silica gel) et portant un numéro correspondant à celui du moustique sur la fiche
de terrain. Les têtes et thorax serviront pour la recherche de l'antigène circumsporozoïtique
par la technique ELISA et le reste de la femelle pour l'identification de l'espèce par la
technique PCR (pour le complexe An. gambiae)
C’est une caractérisation basée sur l’ADN ribosomal (Scott et al., 1993) qui permet
d’identifier l’espèce où la forme moléculaire à laquelle appartenait chaque spécimen.
- Amorces utilisés
Cette PCR fait intervenir quatre amorces (Eurogentec) de 20 nucléotides dont un est
appelé universelle (UN), les trois autres sont spécifiques d’une des espèces du complexe An.
Gambiae. Les séquences de ces amorces sont les suivantes :
An. gambiae s.s. (AG) : 5’ CTG GTT TGG TCG GCA CGT TT 3’ ;
An. melas et An. merus (ML) : 5’ TGA CCA ACC CAC TCC CTT GA 3’
Ces amorces sont conditionnées en solution, dans l’eau ultra-pure à une concentration
de 100µM. Elles sont utilisées à 10µM, après une dilution de la solution mère.
- Extraction de l’ADN
- Procédures de la PCR
La PCR est effectuée dans un volume final de 25 µl du milieu réactionnel composé de:
8,4µl d’eau, 5µl du Tampon Taq, 1,5µl de MgCl2 (25 mM), 1 µl de la solution dNTPs
(20mM), 1 µl de chaque amorce (10µM), 5µl de l’ADN extrait (dilué1/10 dans l’eau ultra
pure) et 0,1 µl du Taq polymérase (Go Taq Flexi, 500 unités).
86
Le programme de l’amplification utilisé est le suivant : une étape de dénaturation à
94°C pendant 3 minutes, suivies de 40 cycles comportant chacun : une étape de dénaturation
pendant 30 secondes à 94°C, une hybridation pendant 30 secondes à 50°C et une étape
d’élongation pendant 30 secondes à 72°C. Une élongation finale à 72°C pendant 5 minutes a
été programmée à la fin du dernier cycle.
Les produits de la PCR sont visualisés par une électrophorèse sur gel d’agarose à 2%
Les tailles attendues des bandes sont : 315 pb pour An. arabiensis; 390 pb pour
2.3.5. Recherche des formes sporozoites dans les glandes salivaires des moustiques
Pour chercher la présence de formes sporozoïtes du Plasmodium dans les glandes
salivaires des anophèles, nous avons utilisés la technique ELISA ou Enzyme-Linked
Immunosorbent Assay.
La technique que nous avons utilisée est celle de " L’ELISA sandwich " indirecte de
Burkot et al., (1984) modifiée par Wirtz et al.,, (1987). Elle consiste à capturer l'antigène
87
circumsporozoïtique (CSP) grâce à un anticorps monoclonal anti-CSP (fixé sur les parois de
la plaque) et un autre anticorps monoclonal anti-CSP conjugué à la peroxydase.
Procédures d’ELISA
La tête et le thorax de chaque anophèle sont récupérés dans les tubes d’une plaque de
96 puits adapté au tissus lyser (Qiagen, 19560et 19566), puis sont ramollis avec 20µl de la
solution BB/Igepal et laissés à température ambiante pendant au moins une Heure. A l’aide
d’un broyeur automatique (Tissus lyser), les préparations sont broyées dans 190 µl de BB puis
compléter à 380 µl avant d’être conservées à – 20 C°.
Les puits des plaques d’ELISA sont sensibilisés, toute une nuit à température
ambiante, avec des solutions d’anticorps monoclonaux anti- CSP de capture (Pf2A10-CDC-
01, Pv-210-CDC ou Pv-247-CDC) à raison de 50µl par puits.
Le lendemain, les puits des plaques sont vidés sans lavage puis 200 µl de BB sont
distribués par puits pour saturer les sites non occupés par les anticorps anti- CSP de capture
puis laisser incuber pendant 1heure. En fin d’incubation les plaques sont vidées sans lavage.
Cinquante µl de broyat des anophèles sont distribués à raison d’un moustique par
puits. Pour les témoins positifs, 50 µl d'une solution d'antigène CSP synthétique est ajouté (en
ordre de 2pg/µl pour P.falciparum, 182pg/µl pour P. vivax 210 ou 91pg/µl pour P. vivax 247)
et pour les témoins négatifs on ajoute 50 µl de BB par puits.
Après deux heures d’incubation à la température ambiante, les puits des plaques sont
vidés puis lavés deux fois par le tampon phosphate salin (PBS) additionné au Tween 20.
Après lavage, les puits des plaques sont remplis à raison de 50 µl du mélange
d’anticorps monoclonaux anti-CSP conjugués à la peroxydase (Peroxidase labeled Pf2A10
Protéine A, Peroxidase labeled Pv-210-CDC ou Peroxidase labeled Pv-247-CDC).
Après une heure d’incubation à température ambiante, les puits des plaques sont vidés
puis lavés quatre fois au PBS-Tween 20. Après ce lavage, 100 µl de substrat de peroxydase
88
sont déposés par puits. Les plaques sont gardées à l’obscurité pendant 30 minutes puis 50 µl
d'acide sulfurique 4N sont ajoutés par puits pour arrêter la réaction enzymatique.
- Lecture
La lecture des plaques est faite à l’aide d’un lecteur ELISA à 450 nm. Le seuil de
positivité est défini en calculant le double de la moyenne des densités optiques des témoins
négatifs. Chaque échantillon positif a été vérifié par un deuxième test ELISA puis par une
PCR.
Ce constat nous a orientés vers la prospection des collections d’eau artificielles dont
les collections issues des eaux déversées de bornes fontaines (figure 22) et les cuves de
stockage d’eau potable dans les maisons.
En même temps que l'échantillonnage des larves, les dimensions des gîtes (Longueur,
largueur et profondeur) ont été mesurés à l'aide d'une règle métallique et les cordonnées GPS
ont été prises à l’aide d’un appareil type Garmin,).
89
Les paramètres physico-chimiques tels que le PH, la température, la turbidité, la
salinité, la conductivité et l’oxygène dissous ont été déterminés pour les eaux des gîtes
larvaires.
- Un thermomètre
Pour mesurer la densité des larves nous avons appliqué la méthode préconisée par
l’OMS. L’équipement de base de cette technique comprend:
- Des pipettes en plastique souple avec un réservoir pour prélever les larves.
Utilisation de la louche
90
- On note les références du gîte sur les contenants des larves et sur une fiche.
- On calcule la densité larvaire qui est égale au nombre de larves de 3ème et 4ème stades,
récoltées pour n louchées par gîte, rapporté à un litre d’eau du gîte.
De chaque gîte positif, jusqu'à cinq larves d'anophèles ont été recueillies et conservés
dans de l'éthanol 70° pour une identification ultérieure et les autres ont été placés dans des
cristallisoirs recouverts de moustiquaire et conservées vivantes jusqu'à l'émergence des
imagos. Les moustiques adultes émergents des ces échantillons ont été récoltés et identifiés
morphologiquement sous une loupe binoculaire à partir de clés de détermination (Gillies &
De Meillon, 1968 ; Gillies & Coetzee, 1987). Les spécimens adultes sont conservés
individuellement dans du Silicagel, à – 20°C, pour d’éventuelles analyses ultérieures.
Toutes les variables qualitatives ont été construites pour avoir des effectifs équilibrés
dans les groupes.
Pour chaque collection d’eau positive, La présence de larves a été analysée en étant
une variable dépendante en utilisant un modèle de régression logistique.
Tout d'abord, une analyse descriptive des variables indépendantes a été réalisée puis
une analyse bivariée a été réalisée en introduisant chaque variable indépendante dans un
modèle de régression logistique.
La densité des larves pour chaque habitat a été analysée comme une variable
dépendante en utilisant une régression de Poisson. Tant pour la regression logistique que pour
le modèle de regression de Poisson, les variables ont été retenus pour l'analyse multivariée
lorsque leur effet a une valeur de p < 0,25.
91
3. Résultat
3.1. Faune anophélienne
3.1.1. Richesse spécifique de la faune anophélienne au Hodh el Gharbi et à Nouakchott.
Au total 1095 anophèles ont été récoltés dans tous les sites prospectés. L’identification
morphologique de ces anophèles a montré la présence de quatre espèces : An. rufipes qui
représente 52,79% (578/1095), An. gambiae s.l. qui représente 46,48% (509/1095) An.
pharoensis et An. funestus qui représente respectivement 0,46% (5/1095) et 0,27% (3/1095).
(Tableau10). Ces quatre espèces sont présente au niveau de deux sites du Hodh el Gharbi
(Kobeni et Tintane) par contre au niveau de site prospecté à Nouakchott (Teyarett) la seule
espèce rencontrée est An. gambiae s.l.
3.1.2. Distribution des membres du complexe An. gambiae selon le site d’étude
Au total 506 spécimens appartenant au complexe An. gambiae s.l ont été identifiés par
la biologie moléculaire. Les résultats, de cette identification moléculaire, présentés dans le
tableau 11 montrent la présence de deux sous-espèces du complexe An. gambiae. Il s’agit
d’An. arabiensis qui prédomine (486/506) et An. gambiae s.s. qui est minoritaire (20/506). Ils
montrent aussi que ces deux espèces coexistent au niveau de deux sites de la région de Hodh
el Gharbi. Par contre à Nouakchott la seule espèce rencontrée est An. arabiensis (76/76).
92
Tableau 11: Distribution des membres de complexe gambiae du Hodh el Gharbi et de
Nouakchott selon le site.
Les résultats de l’ELISA montre aussi qu’aucun anophèles testé du Hodh el Gharbi
n’était trouvé porteur de l'antigène circumsporosoïtique de P. falciparum ni de P. vivax.
Nouakchott
Teyarett 76 1 (1.72%) 0 1
93
3.2. Gîtes larvaires d’anophèles à Nouakchott
Au total 51 collections d’eau (40 collections d’eau issues des pluies et 11 collections
issues des créations humaines dont 8 issues d’eau déversée des bornes fontaines et 3 cuves de
stockage d’eau potable ont été prospectées au niveau des arrondissements de Teyarett, Dar
Naim et Arafat. Aucune des 40 collections d’eau de pluies n’a été trouvé positive. Par contre
8/11 collections artificielles d’eau (issue des créations humaines) ont été trouvées positives
dont 7 issues des eaux déversées des bornes fontaine (Figure 21) et une cuve de stockage
d’eau potable.
94
3.2.1. Caractéristiques générales des gîtes larvaires d’anophèles positifs
Au total 132 anophèles gambae s.l ont émergés a partir des larves collectées de ces
gites positives à Nouakchott.
95
Tableau 13 : Localisation géographique, abondance et stade larvaire de gîtes larvaires d’anophèles au niveau de trois
arrondissements de Nouakchott.
Arrondissement Sites Type d’habitat Longitude Latitude Altitude (m) Abondance des larves Stades larvaires
Dar Naim Ould Badou Eau déversée de borne fontaine 18°06’60’’N 15°55’20’’W 2 50 3rd , 4th
Hay Saken Eau déversée de borne fontaine 18°07’27’’N 15°55’60’’W 6 80 3rd , 4th
Teyarett Mgueizira Eau déversée de borne fontaine 18°06’59’’N 15°56’21’’W 4 30 3rd , 4th
Lycée Teyarett (1) Eau déversée de borne fontaine 18°07’37’’N 15°56’13’’W 2 20 3rd , 4th
Lycée Teyarett (2) Eau déversée de borne fontaine 18°07’36’’N 15°56’12’’W 1 25 3rd , 4th
Dar el Barka Eau déversée de borne fontaine 18°08’22’’N 15°55’29’’W 3 40 3rd , 4th
Arafat Mallah Eau déversée de borne fontaine 18°04’08’’N 15°56’50’’W 5 25 3rd , 4th
3.2.2. Caractéristiques physico-chimiques des gîtes positifs à Nouakchott.
Le tableau 14 représente les caractéristiques physico-chimiques des gîtes larvaires
positifs. Les profondeurs des gîtes, largeurs et longueurs variaient de 25 à 150, 60 à 170 et 30
à 250 cm respectivement. La température des gîtes larvaires lors de la collecte des larves a
varié de 25° C à 29° C. Les résultats d’analyses chimiques montrent que le pH varie peu entre
les gîtes larvaires (7,41 à 8,22). La salinité de l'eau a varié entre 0,07 g / l pour le gite d’El
Mechroue et 0,2 g / l pour les gîtes du Lycée Teyarett 1 et 2. La conductivité des échantillons
d'eau testés est généralement faible. La conductivité la plus élevée (1949μs/cm), par rapport
aux autres gîtes larvaires d’anophèles positifs, a été enregistré au niveau de gite larvaire Ould
Badou située à Dar Naim
L’échantillon d'eau d’El Mechroue (réservoir d'eau potable des ménages) était cla ir
(turbidité = 0,98 NTU) suivi des échantillons de Hay Saken et Mgueizira (eau déversée de
bornes fontaines) qui sont légèrement troubles avec une turbidité de 24 et 25 NTU
respectivement et les échantillons restants, toutes les eaux évacuées de bornes fontaines
publiques, étaient troubles avec une turbidité allant de 70 à 157 NTU.
Toutes les collections d’eau échantillonnées, sauf celle d'El Mechroue, avaient un
ensoleillement partiel ou total.
97
Tableau 14. Caractéristiques physico-chimique des gîtes larvaires positives à Nouakchott.
Oxygène
Largeur Longueur Conductivité Turbidité Température
Sites Profondeur (cm) Salinité (g/l) pH dissous Situation d’ensoleillement
(cm) (cm) (µsec/cm) (NTU) (°C)
(mg/l)
Hay Saken 110 170 30 252 24 25 0.10 7.61 7.1 Ensoleillement total
Lycée Teyarett 130 150 150 437 70 29 0.20 7.60 7.20 Ensoleillement partiel
(1)
Lycée Teyarett 65 150 250 378 157 28 0.20 7.69 7.50 Ensoleillement partiel
(2)
Dar el Barka 80 150 150 182 80 25 0.10 8.04 7.05 Ensoleillement partiel
El Mechrou 150 150 200 135 0.95 26 0.07 8.22 0.90 Ombragé
Une analyse bivariée par régression de Poisson appliquée aux gîtes positifs pour
modéliser la densité larvaire (tableau 16) montre que les paramètres relatifs à la profondeur du
gîte (p = 0,0009), la conductivité (p = 0,0001), la température (p < 0,0001), la salinité (p <
0,0001), le pH (p = 0,0001), l’oxygène dissous (p = 0,0001), l’ensoleillement du gite (p <
0,0001) et la turbidité (p = 0,0257) sont significativement corrélés à la densité larvaire.
99
Tableau 15 : Analyse bivariée par régression logistique de la positivité larvaire des
collections d’eau dans la ville de Nouakchott.
N = total ; P = collections d’eau positives. ORb = Odd ratio brut (rapport des cotes) ;
IC95% = intervalle de confiance à 95%.
100
Tableau 16: Analyse bivariée par régression de Poisson de la densité larvaire dans les
gîtes larvaires au niveau des différents sites à Nouakchott.
N = total. ORb = Odd ratio brut (rapport des cotes) ; IC95% = interva lle de confiance
à 95%.
101
4. Discussion
Les investigations entomologiques avaient pour objectifs de caractériser la faune
anophélienne au Hodh el Gharbi et à Nouakchott, d’évaluer son implication dans la
transmission du paludisme et d’identifier et caractériser les gîtes larvaires d’anophèles à
Nouakchott. Les méthodes de collecte de moustiques utilisées s'inscrivent dans cette optique.
En l'absence des classiques captures nocturnes sur homme volontaire, nous avons
préférentiellement ciblé les espèces endophiles collectées après pulvérisation intra-
domiciliaire de pyréthrinoîdes en 2010. Cependant, en 2012 les prospections ont été
consacrées à la recherche des gîtes larvaires d’anophèles à Nouakchott.
Par contre An. gambiae s.l est présent dans les deux régions mais elle est la seule
espèce rencontrée à Nouakchott. La présence d’An. gambiae s.l à Nouakchott (Zone
Saharienne) a été signalée pour la première fois lors d’une enquête de l’OMS (Coulibaly,
1997). Cette présence a été confirmée 12 ans plus tard par Mint Lekweiry et al., (2009) qui
ont identifiés An. arabiensis et An. pharoensis dans l’arrondissement de Dar Naim.
L'identification par PCR des espèces du complexe An. gambiae a révélé la présence
d'An. arabiensis et d'An. gambiae s.s. à Kobeni et à Tintane, dans la région du Hodh el Gharbi
avec prédominance d'An. arabiensis. A Teyarett, arrondissement de Nouakchott,
102
l'identification An. gambiae s.l. a révélé la présence uniquement d'An. arabiensis. La
prédominance d’An. arabiensis au sein du complexe An. gambiae était attendue en
Mauritanie. Elle confirme les observations faites sur la distribution des espèces du complexe
An. gambiae (Coetzee et al., 2000).
Deux (An. gambiae s.s. et An. arabiensis) des trois espèces ouest africaines du
complexe An. gambiae ont été identifiées en sympatrie dans les sites du Hodh el Gharbi. Ces
deux espèces sont des vecteurs majeurs du paludisme en Afrique de l’ouest (Mouchet et
Carnevale, 1991, Faye et al., 1993, 1995a & b ; Konaté et al., 1994). .
Selon Coz (1973), la zone de recouvrement de ces deux vecteurs est très importante et
on les trouve souvent en sympatrie.
Aucune femelle infectée n’a été trouvée au Hodh el Gharbi. Un indice sporozoïtique
de l’ordre de 0,45% (2/444) avait été enregistré par Hamon et al., (1964). Cet indice avait été
trouvé après dissection des glandes salivaires des femelles. L’indice sporozoïtique nul
enregistré dans notre cas pourrait être expliqué par l’effet que son évaluation a été effectuée
sur un effectif moins nombreux et collecté par une seule technique et à un seul moment.
Cependant une meilleure évaluation de l’indice sporozoïtique dans une zone comme la notre
où la transmission du paludisme est supposée être saisonnière courte nécessite de tester un
grand effectif d’An. gambiae s.l. collecté à différents moments et par différentes techniques.
Toutes les collections d’eau issue de pluies prospectées ont été trouvées négatives.
L'absence de larves d'anophèles dans les collections d'eau issues des pluies dans la ville de
Nouakchott (milieu urbain) pourrait être expliquée par : i) la texture sableuse du sol des sites
prospectés qui ne sont pas en mesure de préserver les eaux des précipitations sur la surface. ii)
l'absence à Nouakchott d'un réseau d'évacuation des eaux usées, d'un enlèvement régulier des
ordures domestiques et déchets divers, les collections d’eau dans la ville sont fréquemment
sales, fortement polluées: les larves ne peuvent s'y développer.
103
En revanche, toutes les collections d’eau artificielles prospectées ont été productives
pour les larves d'anophèles. Ces créations humaines sont constitués de deux types : les eaux
déversées des bornes fontaines et les cuves de stockage d’eau potable dans les maisons.
D’après plusieurs auteurs, les anophèles appartenant au complexe An. gambiae sont
connus pour leur capacité d’utiliser des collections d’eau de types variés comme des gîtes
larvaires, notamment les mares résiduelles ensoleillées, eaux saumâtres, etc. ( Mouchet et al.,
2004, Kiszewki et al., 2004 et Gimonneau et al., 2012).
A. gambiae s.l. utilise de façon préférentielle des mares résiduelles des surfaces
stagnantes ensoleillées dans plusieurs régions d’Afrique (Mouchet et al., 2004 ; Diabaté et al.,
2013).
La présence des larves d’anophèles dans les collections d'eau résultant des activités
humaines a également été signalée (Gimning , 2001, Fillinger et al.,2009).
L'importance d’An. gambiae (s.l.) dans la ville de Nouakchott est clairement établie
par notre étude. L’An. gambiae (s.l) semble être la seule espèce endophile responsable de la
transmission du paludisme dans cette ville.
La même situation a été observée dans d’autres villes à Kinshasa (Coene et al., 1993),
au Cameroun (Manga et al., 1997), en Gambie (Jawara et al., 2008) et au Sénégal, ou les
céanes (puits sans margelle utilisés pour les activités maraîchères) de la région de Dakar
constituent des gîtes hébergeant les stades pré imaginaux d’An. arabiensis (Awono-Ambene,
1996).
Les larves de complexe An. gambiae, en particulier An. arabiensis et An. gambiae s.s.
sont généralement associées à des petites et peu profondes collections d'eau douce (Gilles MT
et Coetzee MA., 1987). Les femelles du complexe An. gambiae sont connues pour préférer les
milieux ensoleillés ouverts, sans végétation pour la ponte et souvent avec de l'eau trouble et
de basses conductivités (Edillo et al., 2002, Shililu et al., 2003).
La présence de l’An. gambiae s.l. dans la ville de Nouakchott a été clairement associée
à la productivité et à la permanence des gîtes larvaires, qui sont liés aux activités anthropiques
et l’urbanisation.
104
D’autre part, un autre phénomène peut contribuer à la propagation et l’installation du
vecteur dans la ville de Nouakchott qui profite de la dégradation du réseau d’eau potable, mal
entretenu pour venir pondre dans les flaques d’eau temporaire ou les diverses petites mares
créées par les fuites (Karch et al.,1992 ; Gimonneau et al., 2012). Cependant, depuis la mise
en service du projet Aftout Sahli (projet d’alimentation de la ville de Nouakchott en eau
potable à partir du fleuve Sénégal) en 2010, vu la vétusté du réseau, la pression de l’eau a été
telle que bon nombre de tuyaux formant le réseau n’ont pas pu la supporter entrainant ainsi
l’éclatement quasi-quotidien des tuyaux partout dans les différents quartiers de la ville.
Ces gîtes larvaires diffèrent dans leurs caractéristiques physiques ainsi que chimiques
et biologiques, qui influent directement sur la répartition et l'abondance de populations
larvaires dans la nature.
La densité larvaire dans les gîtes positifs est corrélée avec les paramètres relatifs à la
profondeur du gite, sa conductivité, sa température, sa salinité, son pH, sa turbidité,
l’ensoleillement du gite et sa teneur en oxygène dissous.
105
5. CONCLUSION
Il ressort des investigations entomologiques entreprises à Nouakchott et au Hodh el
Gharbi, la présence de deux (An. gambiae ss et An. arabiensis) des trois espèces ouest
africaines du complexe An. gambiae ont été identifiées en sympatrie au Hodh elgharbi. Ces
deux espèces sont des vecteurs majeurs du paludisme en Afrique de l’ouest (Mouchet et
Carnevale, 1991, Faye et al., 1993 ; 1995a & b ; Konaté et al.,1994 ). Ces deux espèces sont
impliquées dans la transmission palustre dans cette région prédominée par P. falciparum.
106
CONCLUSION GENERALE
ET PERSPECTIVES
L’étude de la morbidité palustre, du polymorphisme allélique des isolats de P.
falciparum ainsi que les investigations entomologiques effectuées à Nouakchott (Zone
Saharienne) et au Hodh el Gharbi (Zone Sahélienne) en Mauritanie a permis de dégager les
conclusions suivantes :
Les eaux déversées de bornes fontaines et les cuves de stockage d’eau potable
des habitations sont les principaux gîtes d’anophèles à Nouakchott.
107
Pour mieux approfondir les connaissances sur la transmission du paludisme en Mauritanie,
il conviendrait de :
Conduire des recherches entomologiques approfondis en utilisant plusieurs
techniques et méthodes (capture sur appât humain, la dissection, Elisa repas du sang,
faune résiduelle…….) pour déterminer les principaux paramètres entomologiques liés
à la transmission,
108
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ANNEXES
Annexe 1 : Matériels, réactifs et mélange réactionnel pour l’amplification
de MSP1.
I -Matériel et réactifs
2- dNTPs
3- Taq polymérase
6- Gants,
13- Thermocycleur
14- Blouses
15- Poubelle
II : Mélange réactionnel pour un volume final de 25 µL (MSP1) pour la première
amplification
Total 24
Couple d’amorces
100 µM 1µM 0.25
N1N2
Total 24.5
Mauritanie; 2Laboratoire d’Ecologie Vectorielle et Parasitaire, Faculté des Sciences et Techniques, Université Cheikh Anta Diop, Dakar,
Sénégal; 3Institut de Recherche Biomédicale des Armées, Direction Interarmées du Service de Santé, Laboratoire de Parasitologie, CNR du
Paludisme région Antilles-Guyane, Institut Pasteur de la Guyane, Cayenne cedex, France
ABSTRACT
Background & objectives: Despite the increasing number of reported autochthonous malaria cases in Nouakchott
and the identification of Anopheles arabiensis as the major malaria vector in this Saharan city, anopheline larval
habitats have never been identified so far. The objective of this study was to identify and characterize anopheline
larval habitats in Nouakchott.
Methods: During September and October 2012, samples from pools of rainwater, water discharged from standpipes
and household drinking water tanks in the districts of Dar Naim, Teyarett and Arafat were analyzed for the presence/
absence of anopheline larvae and physicochemical characterization of breeding habitats.
Results: Of the 51 prospected water bodies, eight consisting of seven water discharged from standpipes and one
household drinking water tank were productive for Anopheles sp. All emerged anopheline mosquitoes from the
positive dipping were morphologically identified as members of the An. gambiae complex. Multivariate regression
analyses showed that a salinity up to 0.1 g/l and a shaded situation were respectively protective factors against
high larval density in breeding sites (adjusted odds ratio = 0.62, 95% CI [0.44–0.87], p = 0.0052 and adjusted
odds ratio = 0.56, 95% CI [0.44–0.71, p <0.0001] and a pH up to 7.61 was a risk factor for high larval density in
breeding sites (adjusted odds ratio = 1.56, 95% CI [1.25–1.95], p = 0.0001).
Interpretation & conclusion: The study demonstrated in Nouakchott that despite an arid and dry climate, human
practices have contributed to the establishment of favourable environmental conditions for the development of
anopheline mosquitoes and, therefore, maintaining malaria transmission in this Saharan city. The core malaria
vector control intervention as the use of long-lasting insecicidal nets (LLINs) could be complemented in Nouakchott
by larval source control. In this area, appropriate larval control measures may be recommended in line with an
integrated vector management (IVM) approach.
control programme. Usually urbanization has a great im- household drinking water tanks in Teyarett district, and
pact on the composition of the vector system and malaria eight tanks of discharged water from public standpipes
transmission dynamics. In regard to breeding require- spread over the three districts. To determine the occur-
ments, every Anopheles species has its preferred water rence of anopheline mosquito larvae at each site, a dip
bodies for oviposition. These preferences depend on the was made with a 350 ml of standard dipper and exam-
physical geography and human activities. Breeding sites ined for the presence or absence of mosquito larvae. From
can be natural or man-made, of various sizes, shaded or each positive dipping, up to five anopheline larvae were
sunny and permanent or temporary. This study reports, collected and preserved in 95% ethanol for morphologi-
for the first time, the existence of An. gambiae s.l. larval cal identification. Furthermore, water samples of 350
habitats in Nouakchott and describes some of their eco- ml were obtained from each site for adult anopheline
logical and physicochemical characteristics. mosquitoes’ collection. Water samples were placed in
crystallizers at room temperature and covered with a
MATERIAL & METHODS bednet. Emerged adult mosquitoes were then collected
every two days. Larval (III and IV instars) and adult mos-
Study area quitoes identification were performed with a stereo mi-
Nouakchott (18°11' N–16°16' W) is situated in the croscope (Optika, Italy) using the keys of Gilles and
Sahara zone, near the Atlantic coast, at an altitude of seven Coetzee11.
meters above sea level as measured at the centre of the
city. It comprises of nine districts and houses 743,511 Physicochemical characteristics of larval habitats
inhabitants corresponding to one fourth of the whole popu- Simultaneously with larval sampling, the environmen-
lation of the country4. The wet season is short, extending tal characteristics of each larval habitat were measured.
from August to September, with little annual variation in Habitat length, width and depth were measured using a
the amount of rainfall (50 to 80 mm). The average annual metal ruler. Water pH and temperature were determined
temperature ranges from 20.7 to 33.3°C, and the average using hand-held pH meter HM-20P (DKK-TOA Corpo-
relative humidity from 33.4 to 79.1%. The vegetation ration, Japan), and turbidity was measured using a TB-
consists of intra- and peri-urban orchards with multiple 25A portable turbidity meter (DKK-TOA Corporation,
crops (date palm, Prosopis, legumes, mint and alfalfa). Japan). Salinity and conductivity were determined using
Due to the extension of informal urbanization and the the EC-21P conductivity meter (DKK-TOA Corporation,
lack of efficient drinking water network, most houses are Japan). Dissolved oxygen was determined using the hand-
supplied with drinking water either through public held DO meter DO-24P (DKK-TOA Corporation, Japan).
standpipes or building water tanks at home and only 21% Light/shadow of the sampled water from natural and arti-
of households are connected to the drinking water net- ficial collections and the presence or absence of vegeta-
work10. The study sites were in Teyarett, Dar Naim and tion was also noted. All samples and measurements were
Arafat districts. Teyraett and Dar Naim districts were cho- taken between 1200 and 1400 hours.
sen due to the high incidence of malaria infections among
their inhabitants and the presence of An. arabiensis as Statistical analysis
malaria vector compared to other Nouakchott districts4,10 Data were recorded using Excel and were checked
while report from Arafat district revealed little or no ma- for consistency before statistical analysis by using R-soft-
laria infection and malaria vector has never been found. ware (version 2.10.1). All qualitative variables were con-
structed to have equilibrated effectives in the groups. The
Larval sampling and identification larval positivity of water collections was analyzed as a
Larval collections (once every two weeks) were con- dependent variable according to individual water collec-
ducted in September and October of 2012, correspond- tions characteristics using a logistic regression model.
ing to the end of the rainy season and the peak of malaria First, a descriptive analysis of the independent variables
transmission. Three types of water bodies within the study was performed and bivariate analysis was conducted by
sites were prospected in the following order: first, 40 pools entering each independent variable in a logistic regres-
of water collection from rainfalls were sampled and ex- sion model. The larval density of breeding site was ana-
amined for the presence/absence of mosquito larvae. Then lyzed as a dependent variable according to individual
after two surveys, the absence of mosquito larvae in this breeding site characteristics using a Poisson regression.
natural water collections was observed, we became inter- First, a descriptive analysis of the independent variables
ested with the artificial water collections including three was performed, and bivariate analysis was conducted by
304 J Vector Borne Dis 50, December 2013
entering each independent variable in a Poisson regres- (mean of five samples per breeding site). III and IV instar
sion model. In both logistic and Poisson regression mod- larvae were found in all the positive habitats except the
els, variables were retained for the multivariate analysis EI mechrou breeding site where only I and II instar lar-
when their effect had a p-value <0.25. A backward vae were isolated. All the sampled anopheline larvae and
stepwise selection procedure with a minimization of 132 adult mosquitoes emerged from positive water col-
Akaike Information Criterion was applied to retain the lections were morphologically identified as members of
significant (p <0.05) independent variables and their in- An. gambiae s.l. Table 2 summarizes the characteristics
teractions in the final model. of positive anopheline larval habitats in Nouakchott. Habi-
tat depth, width and length ranged from 25–150, 60–170
RESULTS and 30–250 cm respectively. Temperature of breeding
sites during the larval collection ranged from 25–29°C.
During the study period, in September and October Chemical analysis showed that anopheline larvae toler-
2012, 51 water collections (40 rainfall water and 11 man- ate wide range of conditions. The pH varied little between
made) were prospected in Teyarett, Dar Naim and Arafat habitats (7.41–8.22). Water salinity ranged from 0.07 g/l
districts. None of the 40 rainfall water collections were for El mechrou samples to 0.2 g/l for samples from Lycée
found positive for mosquito larvae, while eight out of the Teyarett 1 and 2. The conductivity of tested water samples
11 man-made water collections consisting of seven wa- is generally low with Ould Badou breeding site from Dar
ter discharged from standpipes and one household drink- Naim district showed the highest conductivity level (1949
ing water tank were productive for Anopheles sp. Table 1 μs/cm) compared to other positive anopheline larval habi-
presents the names, habitat type, geographical position, tats. Water sample from EI mechrou (household drinking
larvae abundance and instar stages of the artificial habi- water tank) was clear (turbidity = 0.98 NTU), Hay Saken
tats in Nouakchott. The altitude of these sites ranged be- and Mgueizira samples (water discharged from public
tween one and six meters above the sea level. Only one standpipes) were slightly turbid (24 and 25 NTU respec-
surveyed water collection discharged from standpipes in tively) and the remaining samples, all water discharged
Arafat district was found positive for anopheline larvae. from public stand-pipes, were trouble with a turbidity
Larval abundance ranged from 20 to 80 collected larvae ranging from 70 to 157 NTU. The lowest dissolved oxy-
Table 1. Geographical location and larval abundance and instar stages of anopheline breeding sites in three districts of Nouakchott
Dar Naim Ould Badou Water discharged from standpipes 18°06′60″N 15°55′20″W 2 50 III, IV
Hay Saken Water discharged from standpipes 18°07′27″N 15°55′60″W 6 80 III, IV
Teyarett Mgueizira Water discharged from standpipes 18°06′59″N 15°56′21″W 4 30 III, IV
Lycée Teyarett (1) Water discharged from standpipes 18°07′37″N 15°56′13″W 2 20 III, IV
Lycée Teyarett (2) Water discharged from standpipes 18°07′36″N 15°56′12″W 1 25 III, IV
Dar el Barka Water discharged from standpipes 18°08′22″N 15°55′29″W 3 40 III, IV
EI Mechrou Household drinking water tanks 18°08′05″N 15°55′58″W 3 50 I, II
Arafat Mallah Water discharged from standpipes 18°04′08″N 15°56′50″W 5 25 III, IV
Sites Depth Width Length Conductivity Turbidity Temp. Salinity pH Dissolved Sunlight
(cm) (cm) (cm) (μsec/cm) (NTU) (°C) (g/l) oxygen (mg/l) situation
Table 3. Multivariate logistic regression analysis of larval density in Nouakchott city. A salinity up to 0.1 g/l and a
positivity in water collections in Nouakchott city shaded situation were respectively protective factors
Characteristics N P OR 95% CI p-value against high larval density in breeding sites (OR = 0.62,
95% CI [0.44–0.87], p = 0.0052 and OR = 0.56, 95% CI
Depth [0.44–0.71, p <0.0001] and a pH up to 7.61 was a risk
≤ 25 cm 32 1 1 1.39–354.42 0.0282
factor for high larval density in breeding sites (OR= 1.56,
> 25 cm 19 7 22.22
pH 95% CI [1.25–1.95], p = 0.0001).
< 7.7 24 6 1 0.0–1.11 0.0587
≥ 7.7 27 2 0.06 DISCUSSION
Sunlight
Full sunlight 42 2 1 1.71–346.47 0.0185
Shaded 9 6 24.34 This study was undertaken to identify and char-
acterize larval habitats of anopheline mosquitoes in
N = Total; P = Larvae positive water collections; OR = Adjusted odds Nouakchott. As a Saharan city with arid and dry climate,
ratio; 95% CI= Confidence interval 95% of OR.
Nouakchott has been regarded malaria-free for many
years. Results revealed the presence of anopheline larvae
gen concentration (0.9 mg/l) was observed in El mechrou
in all prospected water collections except those created
water sample originated from a house-hold drinking wa-
from rains. The absence of anopheline larvae in such water
ter tank and the highest oxygen content (8.01 mg/l) was
pools could be explained by the sandy texture of the soil
scored in Mgueizira sample. All sampled water collec-
of prospected sites which are not able to preserve the pre-
tions, except that of El mechrou, were with partial or full
cipitation as surface water. In contrast, all sampled hu-
sunlight and free from vegetation. In order to determine
man made water pools were productive for anopheline
key factors governing larvae positivity of prospected water
larvae and emerged adult mosquitoes were morphologi-
bodies from one hand and larvae density of breeding sites
cally identified as An. gambiae s.l. Their specific identi-
from another hand, obtained data were subjected to re-
fication will be done using the polymerase chain reaction
gression analyses. The multivariate logistic regression
method. Malarial vectors in the An. gambiae complex are
analysis (Table 3) has shown that the depth and the sun-
known to use diverse water bodies as larval habitats. These
light situation of the water collections in Nouakchott city
habitats differ in physical as well as chemical and bio-
were independently associated with the larvae positivity.
logical characteristics, which directly influence the dis-
A water collection pH ≥ 7.61 showed a tendency to be a
tribution and abundance of mosquito larval populations
protective factor (adjusted odds ratio—OR = 0.06, 95%
in nature. Physicochemical characteristics of the evi-
CI [0.0–1.11], p = 0.0587) and the shaded situation of the
denced anopheline breeding sites generally agree with es-
water collection and a depth >25 cm were risk factors
tablished habitat description for Anopheles larvae. Lar-
(OR = 24.34, 95% CI [1.71–346.47], p = 0.0185 and OR
vae of An. gambiae complex, particularly An. arabiensis
= 22.22, 95% CI [1.39–354.42], p = 0.0282). The multi-
and An. gambiae s.s. are usually associated with small
variate Poisson regression analysis (Table 4) has shown
and shallow freshwater pools11. They are known to pre-
that the salinity, pH and the sunlight situation of the breed-
fer open sunlit habitats without vegetation for oviposi-
ing sites were independently associated with the larval
tion and often with turbid and low conductive water12–13.
Table 4. Multivariate Poisson regression analysis of larval Their presence in water collections resulting from human
density in breeding sites in Nouakchott city activities has also been reported14–15.
It is, therefore, clear that in Nouakchott, the develop-
Characteristics N OR 95% CI p-value ment of public standpipes and the households’ use of water
Salinity storage tanks have generated favourable conditions for
≤ 0.1 g/l 6 1 0.44–0.87 0.0052 the development of aquatic stages of anopheline mosqui-
> 0.1 g/l 2 0.62 toes in this Saharan city. Further investigations are nec-
Sunlight essary to better understand how females select habitats
Full sunlight 2 1 0.44–0.71 < 0.0001
Shaded 6 0.56 for oviposition and what environmental factors influence
pH 2 the production of adults from those habitats. In summary,
< 7.61 4 1 1.25–1.95 0.0001 this study has established for the first time, habitat char-
≥ 7.61 4 1.56 acteristics of An. gambiae s.l. in the city of Nouakchott.
N = Total; OR = Adjusted odds ratio; 95% CI = Confidence interval It demonstrates that in Nouakchott, despite an arid and
95% of OR. dry climate unfavourable for the development of mos-
306 J Vector Borne Dis 50, December 2013
quitoes, human practices consisting of the construction 4. Lekweiry KM, Abdallahi MO, Ba H, Arnathau C, Durand P,
of tanks to retain water discharged from public stand- Trape JF, et al. Preliminary study of malaria incidence in
Nouakchott, Mauritania. Malar J 2009; 8: 92.
pipes or to store drinking water in households have con- 5. Lekweiry KM, Basco LK, Salem MS, Hafid JE, Marin-Jauffre
tributed to the establishment of environmental conditions A, Weddih A, et al. Malaria prevalence and morbidity among
favourable for anopheline mosquitoes breeding and, there- children reporting at health facilities in Nouakchott, Mauritania.
fore, maintaining malaria transmission in this Saharan city. Trans R Soc Trop Med Hyg 2011; 105: 727–33.
6. Hamon J, Maffi M, Ouedraogo CS, Djime D. Notes
Results provide useful information that can be used as a
sur les moustiques de la République Islamique de Mauritanie
guide for selection and implementation of adequate lar- (Diptera: Culicidae) (1ère partie). Bull Soc Entomol 1964; 69:
val control interventions with regard to these unexpected 233–53.
artificial anopheline habitats. The core malaria vector 7. Hamon J, Maffi M, Grenier P, Ouedraogo CS, Djime D. Notes
control intervention like use of LLINs could be comple- sur les moustiques de la République Islamique de Mauritanie
(Diptera: Culicidae) (2ème partie). Ann Soc Entomol 1966;
mented in Nouakchott by larval source control. In this 2: 371–83.
area, appropriate larval control measures may be recom- 8. Dia I, Ba H, Mohamed SAO, Diallo D, Lo B, Diallo M. Distri-
mended in line with an IVM approach. Finally, future bution, host preference and infection rates of malaria vectors in
research in this field should focus on mapping the ma- Mauritania. Parasit Vectors 2009; 2: 61.
9. Lekweiry KM, Basco L, Ould Ahmedou Salem MS, Hafid JE,
laria risk in order to spatially focus malaria control in the
Marin-Jauffre A, Bouchiba H, et al. Malaria prevalence, mor-
areas that are at greater risk levels. bidity and drug resistance in Nouakchott, Mauritania. Trop Med
Int Health 2011; 16 (Suppl 1): 136–7.
ACKNOWLEDGEMENTS 10. Chateau B, Perrin N, Samba D, Diarra T. The distribution of
drinking water in Nouakchott, Mauritania. Analysis of water sale
Authors thank the owners of standpipes and house- outlets [in French] CUN, IDF, GRET 2007; p. 1–26.
holds in the districts of Teyarett, Dar Naim and Arafat 11. Gilles MT, Coetzee MA. A supplement to the Anophelinae of
Africa south of the Sahara (Afro Tropical Region). Publication
for their excellent cooperation. Special thanks are ex- of the South African Institute of Medical Research 1987; 55:
tended to Doctors Hansi O. Tfeil from ONISPA and 1–143.
Mohamed el Kory O. Cheikh from INRSP for their help 12. Edillo FE, Toure YT, Lanzaro GC, Dolo G, Taylor CE. Spatial
in physicochemical analysis. and habitat distribution of Anopheles gambiae and Anopheles
arabiensis (Diptera: Culicidae) in Banambani village, Mali. J
REFERENCES Med Entomol 2002; 39: 70–7.
13. Shililu J, Tewolde G, Fessahaye S, Mengistu S, Fekadu H, Mehari
1. National policy and strategies for malaria control (2006–10) [in Z, et al. Larval habitat diversity and ecology of anopheline lar-
French]. Mauritania: National Malaria Control Programme, vae in Eritrea. J Med Entomol 2003; 40: 921–9.
Ministry of Health 2005; p. 1–31. 14. Gimning JE. Characteristics of larval anopheline (Diptera: Culi-
2. World malaria report 2011. Geneva: World Health Organiza- cidae) habitats in western Kenya. J Med Entomol 2001; 38: 282–
tion 2011. 8.
3. Cortes H, Morillas-Marquez F, Valero A. Malaria in Mauritania: 15. Fillinger U, Sombroek H, Majambere S, Loon Ev, Takken W,
The first cases of malaria endemic to Nouakchott. Trop Med Int Lindsay SW. Identifying the most productive breeding sites for
Health 2003; 8: 297–300. malaria mosquitoes in the Gambia. Malar J 2009; 8: 62
Correspondence to: O. Mohamed Salem Boukhary Ali, Department of Biology, Faculty of Sciences and Techniques, University of Sciences,
Technology and Medicine, Nouakchott, Mauritania.
E-mail: alimedsalem@gmail.com
Abstract
Background: The genetic diversity of Plasmodium falciparum has been extensively studied in various parts of the
world. However, limited data are available from Mauritania. The present study examined and compared the genetic
diversity of P. falciparum isolates in Mauritania.
Methods: Plasmodium falciparum isolates blood samples were collected from 113 patients attending health
facilities in Nouakchott and Hodh El Gharbi regions. K1, Mad20 and RO33 allelic family of msp-1 gene were
determined by nested PCR amplification.
Results: K1 family was the predominant allelic type carried alone or in association with Ro33 and Mad20 types
(90%; 102/113). Out of the 113 P. falciparum samples, 93(82.3%) harboured more than one parasite genotype. The
overall multiplicity of infection was 3.2 genotypes per infection. There was no significant correlation between
multiplicity of infection and age of patients. A significant increase of multiplicity of infection was correlated with
parasite densities.
Conclusions: The polymorphism of P. falciparum populations from Mauritania was high. Infection with multiple
P. falciparum clones was observed, as well as a high multiplicity of infection reflecting both the high endemicity
level and malaria transmission in Mauritania.
Keywords: Plasmodium falciparum, Malaria, Genetic diversity, Multiplicity of infection, msp-1 gene, Mauritania
© 2014 Ahmedou Salem et al.; licensee BioMed Central Ltd. This is an open access article distributed under the terms of the
Creative Commons Attribution License (http://creativecommons.org/licenses/by/2.0), which permits unrestricted use,
distribution, and reproduction in any medium, provided the original work is properly cited.
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[1]. Despite the enormous efforts that have been directed the N-terminal of MSP-1, is the most polymorphic part
toward malaria control and prevention [10], multiple fac- of the antigen and appears to be under the strongest
tors including insecticide resistance in anopheline vectors, diversifying selection within natural populations [21].
the lack of effective vaccines, and the emergence and rapid The genetic diversity of P. falciparum has been exten-
spread of drug-resistant strains are the major problems for sively studied in various parts of the world, but limited
controlling and preventing malaria. data are available from Mauritania. The only study on
Therefore, the development of an effective malaria vac- P. falciparum population genetic structure using msp-1,
cine continues to be urgently needed. However, extensive msp-2 and glurp markers date back 15 years [4]. The
genetic diversity in natural malaria parasite populations present study examined and compared the genetic di-
is a major obstacle for the development of an effective versity of P. falciparum isolates among febrile patients
vaccine against these parasites, because antigenic diversity attending health facilities in Nouakchott and Hodh El
limits the efficiency of acquired protective immunity to Gharbi region in Mauritania, during the peak of malaria
malaria [11,12]. Many P. falciparum proteins have been transmission, using the polymorphic gene encoding for
proposed for use as vaccine candidate antigens, but the the merozoite surface protein-1 (MSP-1).
merozoite surface protein-1 (MSP-1) has been most
studied [13,14]. Extensive genetic polymorphism of the Methods
msp-1 gene has been identified in P. falciparum isolates Study sites
worldwide [15-17]. It is important to investigate the The study was conducted in Hodh El Gharbi (HG),
diversity of msp-1 gene, in different geographic areas for south-east Mauritania, and in Nouakchott, the capital
the further development of effective malaria vaccine. The city of Mauritania during the rainy season in September–
gene coding the merozoite surface protein 1 (msp-1) has October 2010 (Figure 1). HG region (latitude 16° 13′
been widely used as a marker for genotyping parasite 02″ N, longitude 9° 54′ 44″ W) covers a surface area of
populations [18-20]. In P. falciparum, the surface protein 53,000 km2 with four departments, (Aïon, Kobeni, Tintane
MSP-1 (around 190 kDa) plays an important role in and Tamchekett). The population of HG is approximately
erythrocyte invasion by the merozoite [21]. The protein 212,156 inhabitants [25]. Most residents are subsistence
is a principal target of human immune responses [22] animal breeders and farmers. The climate in HG region is
and is a promising candidate for a blood stage subunit Sahelian characterized by a long dry season, lasting from
vaccine [14,23]. The msp-1 gene occurs as one of three October to June, and a rainy season extending from July
distinct allelic families: K1, MAD20 and Ro33 [24]. It to September. It receives between 200-300 mm of annual
has 7 variable blocks that are separated either by con- rainfall. The monthly mean temperature ranges from 24
served or semi-conserved regions. Block 2, a region near to 37°C. A transmauritanian highway of 1,200 km from
Nouakchott to Nema in the far south-eastern region of cell count of 8,000 cells per μl [26]. Absence of malaria
the country passes through HG from west to east. HG parasites in 200 high power ocular fields of the thick
region can also be reached on a paved road from Nioro du film was considered as negative. Obtained data were
Sahel in Mali. The region is poorly served by health ser- graded according to parasitaemia: 1, patients with 50-499
vice facilities. There is only one hospital in Aïoun and one parasites/μl; 2, patients with 500-4,999 parasites/μl; 3,
health centre in each department. Nouakchott (18°.11′N; patients with more than 5,000 parasites/μl.
16°.16′W), is situated in a Saharan zone, near the Atlantic
coast at an average altitude of 7 m. It comprises nine Plasmodium falciparum DNA extraction
districts and houses 743,511 inhabitants corresponding to Parasite DNA was extracted, from blood samples blotted
one fourth of the whole population of the country [25]. The on filter paper by methanol method described by Djimde
wet season is short, extending from July to September, with et al. [27]. Briefly, 500 μl of methanol was added to a
little annual variation in the amount of rainfall (50-80 mm). 1.5 ml microcentrifuge tube containing three or four
The monthly mean temperatures in Nouakchott varied pieces of filter paper and incubated at 15 min at room
from 21°C to 30.5°C. Nouakchott is served by five hospi- temperature. The methanol was poured off and the papers
tals and nine health centres spread across the city. HG heated at 95-100°C in 50-70 μl of sterile distilled water
and Nouakchott exhibit every year high level of human for 15 minutes of incubation, during which the tube was
migration with Nouakchott residents traveling and staying gently vortexed every five minutes. The samples were
in Hodh El Gharbi during the months of July, August, centrifuged twice and the final supernatant was stored
September corresponding to the school vacations, and at −20°C until used for the amplification reaction. All PCR
returning to Nouakchott in October and November. analyses were conducted in the ‘Service de Parasitologie’
at the Faculty of Medicine, Université Cheikh Anta Diop,
Patients and blood samples collection Dakar.
The samples of this study were collected from 676 febrile
patients attending Kobeni, Tintane and Aïoun health facil- PCR amplification of the P. falciparum msp-1 gene
tities in HG region and the ‘Centre Hospitalier National’, The highly polymorphic locus, msp-1 block 2, was used
‘Centre Hospitalier Cheikh Zayed’ and ‘Centre de Santé de for the genotyping of the P. falciparum population using
Teyarett’ in Nouakchott. Before blood sample collection, the nested polymerase chain reactions (PCR) technique.
informed consent was obtained from all participants or The msp −1 primers sequences used in this study are
in case of children from their parents/legal guardians shown in Table 1 [28]. For the primary amplifications
prior to their enrolment. The study was approved by (outer PCR), primer pairs corresponding to the flanking
‘the Direction Régionale de l’Action Sanitaire, DRAS, under sequence of the conserved regions of msp −1 was used
the authority of the Mauritanian Ministry of Health. (Table 1). The second amplification reactions (nested
During the study, if patient presented to health facilities
with symptoms consistent with mild malaria, including Table 1 Sequences of oligonucleotide primers used to
fever, chills, headache, and a positive slide, they were of- genotype msp-1 block 2 allelic types of Plasmodium
fered standard ACT as first-line treatment. Among the pa- falciparum isolates from Mauritania
tients enrolled, 276 (40.8%) were microscopically confirmed Amplification/ Sequence Polymorphism
Primer
as P. falciparum infection. Out of these 114 (40.7%) pa-
Outer PCR
tients were from Kobeni, 89(31.7%) from Tintane and
55(19.6%) from Aïoun in HG region and 18(6.5%) pa- Msp1F 5′AAGCCTTAGAAGATGCAGTATTGAC3′ Conserved
tients from Nouakchott. A total of 113 patients were Msp1R 5′ATTCATTAATTTCTTCATATCCATTATC3′
randomly selected from the 276 P. falciparum positives Nested PCR
patients by microscopy. A finger prick blood sample K1F 5′AAGAAATTACTACAAAAGGTG3′ K1 family
was taken from each consenting patient for thick and specific
thin blood film and 2-3 drops were collected on What- K1R 5′TGCATCAGCTGGAGGGCTTGCACCAC3′ K1 family
man® No. 3 filter paper, dried and stored in individual specific
plastic bag until used for DNA extraction. Ro33F 5′AGGATTTGCAGCACCTGGAGATCT3′ Ro33 family
specific
Malaria parasite identification Ro33R 5′GAGCAAATACTCAAGTTGTTGCA3′ Ro33 family
Thick and thin smears were stained with Giemsa. Parasite specific
density was determined by counting the number of Mad20F 5′TGAATTATCTGAAGGATTTGTACGTC3′ Mad20 family
specific
asexual parasites per 200 white blood cells, and calcu-
lated per microlitre using the following formula: num- Mad20R 5′GAACAAGTCGAACAGCTGTTA3′ Mad20 family
specific
ber of parasites x 8,000/200, assuming a white blood
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PCR) were based on the primary products using allelic- Table 2 Population characteristics of P. falciparum
specific primers sets corresponding to K1, RO33 and infected patients from different study sites in Mauritania
Mad20 families of msp-1. The primers for msp −1 used Characteristics Kobeni Tintane Aïoun Nouakchott Total
in this study are shown in Table 1. All outer and nested n (%) n (%) n (%) n (%) n (%)
PCR reactions were done in 25 μl final volume. For each Gender
reaction, 200 μM each of deoxyribonucleoside triphos- Male 20(55.6) 27(69.2) 12(6) 11(61.1) 70(61.9)
phate (dNTP), 1 μM of each primer, 0.5U of Taq DNA
Female 16(44.4) 12(30.8) 8(4) 7(38.9) 43(38.1)
polymerase and PCR Buffer 10X containing 100 mM
Tris–HCl, pH 8.3, 500 mM KCl, 15 mM MgCl2 and Age group
0.01% gelatin were used. The outer and the nested amp- <5 1(2.8) 1(2.56) 2(10.0) 0 4(3.5)
lification were performed on an Applied Biosystem 2720 5-19 21(58.3) 23(59.0) 13(65.0) 6(33.3) 63(55.8)
and PTC-100 Peltier Thermal Cycler respectively using 20-39 13(36.1) 7(17.95) 4(20.0) 8(44.5) 32(28.3)
the following conditions: initial denaturation for 3 min ≥ 40 1(2.8) 8(20.5) 1(5.0) 4(22.2) 14(12.4)
at 94°C, followed by 30 cycles of 25 s denaturation at
Total 36(31.8) 39(34.5) 20(17.7) 18(16.0) 113(100)
94°C, 35 s annealing at 50°C, and 2 min 30 extension at
n: number of individuals.
68°C. Final extension was carried out at 72°C for 3 min.
Nested PCR products were visualized by electrophoresis
on 2% agarose gel (Gibco-BRL) for various lengths of time Allelic polymorphism of msp-1
depending of the predicted size of the PCR products and Allele typing revealed highly polymorphic nature of
visualized under UV trans-illumination. Mauritanian P. falciparum isolates with respect to msp-1
gene. K1, Mad20 and Ro33 MSP1 allele’s types were
identified. The total number of different sized alleles de-
Allelic distribution and multiplicity of infection tected in this sample was 27. Among them, nine for K1
The msp-1 alleles were categorized by their molecular (160-400 bp), 12 for Mad20 (140-400 bp) and six for
weights and considered the same if their molecular weights Ro33 (160-360 bp) allele families were noted. Frequen-
were approximately within 10 bp [29]. The multiplicity of cies of different msp-1 alleles and their combinations
infection (MOI), or complexity of infection, was estimated and multiplicity of infection are shown in Table 3. The
by the average number of PCR fragments per infected frequency of samples with only K1, Mad20 and Ro33
individual, as described by Zwetyenga et al. [30]. were 10.6% (12/113), 2.6% (3/113) and 4,4% (5/113) re-
spectively. K1/Mad20, K1/Ro33 and Mad20/Ro33 com-
Statistical analyses binations were found in 21.2% (24/113), 16.8% (19/113)
Statistical analyses were performed using MedCalc for and 2.6% (3/113) of samples respectively and 41.6% (47/
Windows, version 12.3.0.0 (MedCalc Software, Mariakerke, 113) of them harbored all three allelic types. Prevalence
Belgium). Proportions were compared for significance of K1, Mad20 and Ro33 allelic types was 90.0% (102/113),
using the χ2-test. Spearman’s rank correlation coeffi- 68.1% (76/113) and 65.5% (74/252) respectively. Multiple
cients were calculated to assess associations between clones infections over all study sites was 82.3% (93/113)
multiplicity of infection, parasite densities and age groups with a minimum of 72.2% (13/18) in Nouakchott and a
of patients under study. A P value of ≤ 0.05 was considered maximum of 90.0% (18/20) in Aïoun. Multiplicity of infec-
indicative of a statistically significant difference. tion (MOI) was highest in P. falciparum infected patients
enrolled in Aïoun health facility (4.3 genotypes per infec-
tion) and lowest in those from Nouakchott health facilities
Results (2.3; mean of three health facilities). However, obtained
Characteristics of the study population MOI values were not statistically different from each other
Out of the 113 randomly selected P. falciparum patients (p = 0.56). The estimated MOI of all studied area was 3.2
attending health facilities in study sites, 31.8% (36/113) genotypes per infection.
were from Kobeni, 34.5% (39/113) from Tintane, 17.7%
(20/113) from Aïoun and 16% (18/113) from Nouakchott Relationship between multiplicity of infection, age groups
(Table 2). Males (70/113; 61.9%) were significantly and parasite densities
higher (χ2 = 6.4; p = 0.01) than females (43/113; 38.1%). Age group distribution of P. falciparum-infected patients
Patients belonging to the age group 5-19 years were the and msp-1 block 2 allelic types is shown in Table 4. The
most represented with 55.8% (63/113) followed by those prevalence of K1, Mad20, Ro33 and their different combi-
of 20-39 years of ages with 28.3% (32/113), patients nations was significantly higher among patient aged 5-
whose ages ≥ 40 years with 12.4% (14/113) and children 19 years compared to other age groups (p < 0.05) (Table 4).
under five years representing 3.5% (4/113). However, no significant correlation between multiplicity
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Table 3 Msp-1 block 2 allelic type frequencies and multiplicity of infection of P. falciparum isolates from different
study sites in Mauritania
Allelic type Kobeni Tintane Aïoun Nouakchott Total
n (%) n (%) n (%) n (%) n (%)
K1 4(11.1) 6(15.4) 1(5.0) 1(5.5) 12(10.6)
Mad20 1(2.8) 0 1(5.0) 1(5.5) 3(2.6)
Ro33 0 2(5.1) 0 3(16.7) 5(4.4)
K1/Mad20 7(19.4) 10(25.6) 6(30.0) 1(5.5) 24(21.2)
K1/Ro33 9(25.0) 4(10.2) 0 6(32.3) 19(16.8)
Mad20/Ro33 2(5.5) 0 0 1(5.5) 3(2.6)
K1/Mad20/Ro33 13(36.1) 17(43.6) 12(60.0) 5(27.8) 47(41.6)
Total 36(100.0) 39(100.0) 20(100.0) 18(100.0) 113(100.0)
Total K1 33(91.6) 37(94.9) 19(90.0) 13(72.2) 102(90.0)
Total Mad20 23(63.8) 27(69.2) 19(90.0) 7(38.8) 77(68.1)
Total Ro33 24(66.6) 23(58.9) 12(60.0) 15(83.3) 74(65.5)
Multiclonal isolates 31(86.1) 31(79.5) 18(90.0) 13(72.2) 93(82.3)
MOI 3.1 3.2 4.3 2.3 3.2
n: number of individuals; MOI: multiplicity of infection.
of infections and age groups of patients (Spearman and multiplicity of P. falciparum infection was signifi-
rank coefficient = 0.2; p = 0.8) was noted. The distribu- cantly correlated (Spearman rank coefficient = 1; p < 0.01).
tion of K1, Mad20 and Ro33 according to parasitaemia
is shown in Table 5. This study found that the individ- Discussion
ual distribution of K1, Mad20, Ro33 was not signifi- This study was undertaken to assess the polymorphism
cantly different among parasitaemic groups (p = 0.94). of the merozoite surface protein-1 block 2 allelic types
Multiclonal isolates was not significantly different nei- in P. falciparum isolates from different study sites in
ther between 50-499 parasites/μl and ≥ 5000 parasites/μl Mauritania. Plasmodium falciparum is thought to be
(p = 0.09), or between 50-499 parasites/μl and 500-4999 responsible of nearly 80% of diagnosed malaria cases in
parasites/μl (p = 0.08). However, estimated parasitaemia the country [1]. A better understanding of population
structure of P. falciparum genotypes may be an important
Table 4 Distribution of P. falciparum msp-1 block 2 allelic element for implementing malaria control strategies in the
type among age groups of P. falciparum infected patients
country. Data showed a relatively high polymorphic nature
from Mauritania
of K1, Mad20 and Ro33 msp-1 allelic types according to
Age group (years)
the number of band sizes (27 different PCR products: 9 K1,
Allelic type <5 5-19 20-39 ≥40 Total 12 Mad20 and 6 Ro33) among Mauritanian P. falciparum
n (%) n (%) n (%) n (%) n (%) isolates. Comparable results were found by Jordan et al.
K1 1(0.9) 8(7.1) 1(0.9) 2(1.8) 12(10.6) [4]; authors noted 11, 8 and 2 different sized alleles re-
Mad20 0 1(0.9) 2(1.8) 0 3(2.6) spectively for K1, Mad20 and Ro33 in P. faliparum isolates
Ro33 0 2(1.8) 2(1.8) 1(0.9) 5(4.4) from malaria patients in Aïoun and Kobeni area located in
K1/Mad20 1(0.9) 17(15.0) 6(5.3) 0 24(23.0)
southern Mauritania. The number of different msp-1
alleles observed among P. falciparum isolates is also
K1/Ro33 1(0.9) 10(8.8) 6(5.3) 2(1.8) 19(16.8)
comparable to that founded by Konate et al. [31] in the
Mad20/Ro33 0 2(1.8) 1(0.9) 0 3(2.6) holoendemic area of Dielmo (Senegal) where 33 msp-1
K1/Mad20/Ro33 1(0.9) 23(20.3) 14(12.4) 9(7.9) 47(41.6) alleles were evidenced, but less than that reported by
Total 4(3.5) 63(55.7) 32(28.4) 14(12.4) 113(100.0) Soulama et al. [29] who founded 41 different sized al-
Total K1 4(100.0) 58(92.1) 27(84.3) 13(92.8) 102(90.3) leles for msp-1 block 2 region in P. falciparum isolates
Total Mad20 2(50.0) 43(68.2) 23(71.8) 9(64.3) 77(68.1)
collected from children with uncomplicated malaria
infection living in Burkina Faso. The study also re-
Total Ro33 2(50.0) 37(58.7) 23(71.8) 12(85.7) 74(65.5)
vealed the predominance of K1 type alleles either at
Multiclonal isolates 3(2.6) 52(46.0) 27(23.9) 11(9.7) 93(82.3) study site level or throughout the parasite population
MOI 3.25 3.21 3.03 3.37 3.2 compared to Mad20 and Ro33. Similar finding have
n: number of individuals; MOI: multiplicity of infection. previously reported among P. falciparum isolates from
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Table 5 Distribution of Msp-1 block 2 allelic types among parasitaemic groups of P. falciparum infected patients from
Mauritania
Allelic type Parasitaemia*
50-499 n (%) 500-4999 n (%) ≥5000 n (%) Total
K1 1(0.9) 6(5.3) 5(4.4) 12(10.6)
Mad20 1(0.9) 2(1.8) 0 3(3.5)
Ro33 0 2(1.8) 3(2.6) 5(4.4)
K1/Mad20 1(0.9) 10(8.8) 13(11.5) 24(21.2)
K1/Ro33 6(5.3) 9(7.9) 4(3.5) 19(16.8)
Mad20/Ro33 0 1(0.9) 2(1.8) 3(2.6)
K1/Mad20/Ro33 2(1.8) 22(19.5) 23(20.3) 47(41.6)
Total 11(9.7) 52(46.0) 50(44.3) 113(100.0)
Total K1 10(90.9) 47(90.4) 45(90.0) 102(90.3)
Total Mad20 4(36.4) 35(67.3) 38(76.0) 77(68.1)
Total Ro33 8(72.7) 34(65.4) 42(84.0) 74(65.5)
Multiclonal isolates 9(7.9) 42(37.2) 42(37.2) 93(82.3)
MOI 2.6 3.4 3.6 3.2
(*) parasite/μl of blood; n: number of individuals; MOI: multiplicity of infection.
Aïoun and Kobeni [4]. In Dakar, P. falciparum isolates have suggested that the influence of age on the multiplicity
from 48 Senegalese patients hospitalized for malaria of infection is highly affected by endemicity of malaria
showed a prevalence of 68% for K1 alleles [32]. Most of which is probably a reflection of the development of
the isolates were mixed infections (82.3%) which har- anti-parasite specific immunity [36]. However, this finding
bored more than one allele type. However, prevalence contrasting with reports from other locations [29,31,37]. A
of patients with multiclonal infection was similar in all positive correlation between multiplicity of infection and
study sites. A relatively high multiplicity of infections parasite densities was observed in this study (MOI = 2.6-
(MOI) was observed among P. falciparum patients ei- 3.6). This is consistent with many reports demonstrating
ther at study site level (2.33-4.25) or over all the study that higher parasite densities increase the probability of
sites (3.22) reflecting the high intensity level of malaria detecting concurrent clones in an individual [18,38]. This
transmission during the study period. When they com- study used P. falciparum isolates from patients with clin-
pared 63 P. falciparum positve samples taken from fe- ical symptoms, so that the MOI may be lower than that
brile patients in Aïoun and 110 positive samples from reported in asymptomatic patients [39]. Many reports
Kobeni, Jordan et al. [4] reported a multiple infections showed that MOI would reflect that infected individual
of 1.57 and 2.34, respectively. It is reported that the has immunity against malaria [31]. Thus, the MOI should
multiplicity of infection in an infected patient may be be studied in asymptomatic P. falciparum-infected popu-
due to an important entomological inoculation rate as lation in Mauritania further, particularly in children. The
shown in the Senegal village of Dielmo where patients similarity between P. falciparum strains could be ex-
receive a large number of infective bites [31], or by a plained by population migration between study sites that
single mosquito carrying several parasitic clones in his may allow for exchanges of parasite population. Similar re-
inoculums [33]. In the context of the present study, it sults were noted in many malaria endemic areas [40-42].
is difficult to speculate on the influence of mosquito The present study is the second report based on molecular
inoculum on the multiplicity of infection because no epidemiology of P. falciparum following the work con-
such data is available for the study sites in Mauritania. ducted by Jordan et al. [4] in Aïoun and Kobeni Depart-
The MOI values reported in this study are consistent ment of HG region and the first with respect to Tintane
with those reported from regions with high malaria en- department in the same region and Nouakchott, the cap-
demicities [34]. Furthermore, there was no association ital city of Mauritania. It demonstrates that P. falciparum
between MOI and age of patients. Investigations con- populations, at leat in Kobeni and Aïon, had maintained
ducted in Senegal (Ndiop village where malaria is mesoen- a high level of polymorphism in the msp-1 block 2 re-
demic and seasonal) and Benin (Cotonou), founded that gion. Studies using a larger number of blood samples
MOI was not affected by age of malaria patients [31,35]. collected from different geographic areas in Mauritania
Previous studies regarding the variation of MOI over age are required not only to determine the nationwide
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parasite heterogeneity and detailed malaria epidemiology 7. Lekweiry KM, Basco LK, Salem MS, Hafid JE, Marin-Jauffre A, Weddih AO,
but also to implement malarial control programmes in this Briolant S, Bogreau H, Pradines B, Rogier C, Trape JF, Boukhary AO: Malaria
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neglected malaria country. in Nouakchott, Mauritania. Trans R Soc Trop Med Hyg 2011, 105:727–733.
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Conclusions
9. Monjour L, Richard-Lenoble D, Palminteri R, Daniel Ribeiro C, Alfred C,
Plasmodium falciparum isolates from Mauritania exhib- Gentilini M: A seroepidemiological survey of malaria in desert and
ited a high degree of genetic polymorphism in msp-1 gene semi-desert regions of Mauritania. Ann Trop Med Parasitol 1984, 78:71–73.
and most of the infected patients carried multiple clones 10. World Health Organization: http://www.who.int/malaria/publications/
country-profiles/2011/profile_mrt_en.pdf.
of parasites reflecting the high level of malaria endemicity 11. Genton B, Betuela I, Felger I, Al-Yaman F, Anders RF, Saul A, Rare L, Baisor M,
in study sites during malaria transmission season. Lorry K, Brown GV, Pye D, Irving DO, Smith TA, Beck HP, Alpers MP: A
recombinant blood-stage malaria vaccine reduces Plasmodium
Competing interests falciparum density and exerts selective pressure on parasite populations
The authors declare that they have no competing interests. in a phase 1-2b trial in Papua New Guinea. J Infect Dis 2002, 185:820–827.
12. Takala SL, Escalante AA, Branch OH, Kariuki S, Biswas S, Chaiyaroj SC, Lal AA:
Authors’ contributions Genetic diversity in the block 2 region of the merozoite surface protein1
MSOAS conceived of the study, carried out molecular study and performed (MSP-1) of Plasmodium falciparum: additional complexity and selection
statistical analysis; MN, BF, OG conceived and supervised molecular analyses and convergence in fragment size polymorphism. Infect Genet Evol 2006,
and participated in the paper drafting; KML, OAM, carried out the 6:417–424.
microscopic analysis and participated in statistical analyses; HB, LK, OF, 13. Genton B, Al-Yaman F, Betuela I, Anders RF, Saul A, Baea K, Mellombo M,
AOMSB conceived of the study, participated in its design and helped to draft Taraika J, Brown GV, Pye D, Irving DO, Felger I, Beck HP, Smith TA, Alpers
and critically analysed the manuscript. All authors read and approved the MP: Safety and immunogenicity of a three-component blood-stage
final manuscript. malaria vaccine (MSP1, MSP2, RESA) against Plasmodium falciparum in
Papua New Guinean children. Vaccine 2003, 22:30–41.
Acknowledgements 14. Reed ZH, Kieny MP, Engers H, Friede M, Chang S, Longacre S, Malhotra P,
This study was supported by the national malaria control program (PNLP) of Pan W, Long C: Comparison of immunogenicity of five MSP1-based
Mauritania. MSOAS also received a scholarship from the ‘Service de la malaria vaccine candidate antigens in rabbits. Vaccine 2009, 27:1651–1660.
Coopération et de l’Action Culturelle, SCAC’ of the France embassy in 15. Kang JM, Moon SU, Kim JY, Cho SH, Lin K, Sohn WM, Kim TS, Na BK:
Nouakchott. Authors thank all health staffs in Tintane, Aioun, Kobeni and Genetic polymorphism of merozoite surface protein-1 and merozoite
Nouakchott for the appreciated efforts to facilitate the field work. Many surface protein-2 in Plasmodium falciparum field isolates from Myanmar.
thanks for all malaria patients for their help and cooperation. Malar J 2010, 9:131.
16. Joshi H, Valecha N, Verma A, Kaul A, Mallick PK, Shalini S, Prajapati SK,
Author details Sharma SK, Dev V, Biswas S, Nanda N, Malhotra MS, Subbarao SK, Dash AP:
1
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Box 5026, Nouakchott, Mauritanie. 2Laboratoire d’Ecologie Vectorielle et 17. Noranate N, Prugnolle F, Jouin H, Tall A, Marrama L, Sokhna C, Ekala MT,
Parasitaire, Faculté des sciences et techniques, Université Cheikh Anta Diop, Guillotte M, Bischoff E, Bouchier C, Patarapotikul J, Ohashi J, Trape JF, Rogier C,
Dakar, Sénégal. 3Service de Parasitologie-Mycologie, Faculté de Médecine, Mercereau-Puijalon O: Population diversity and antibody selective pressure
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doi:10.1186/1475-2875-13-26 • Thorough peer review
Cite this article as: Ahmedou Salem et al.: Polymorphism of the
merozoite surface protein-1 block 2 region in Plasmodium falciparum • No space constraints or color figure charges
isolates from Mauritania. Malaria Journal 2014 13:26. • Immediate publication on acceptance
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