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La Méthode Rex 

Rex complète l'approche Merex par une modélisation du domaine de connaissance, elle offre
en outre la possibilité de répondre à une question par un dossier regroupant plusieurs points de
vue. Rex peut être utilisé pour constituer la mémoire d'un projet (construction d'une centrale
nucléaire ou d'un TGV). Développée par P.Prieur au CEA en 1993, dans le but de préserver
les savoirs et savoir-faire acquis pendant les phases de conception et de mise en route des
réacteurs nucléaires Super-Phenix, Rex est une méthode de formalisation des « Retours
d'EXpérience » qui comprend une méthodologie de formalisation de l'expérience et un
logiciel de gestion des éléments de connaissance formalisés. Le procédé Rex est matérialisé
par onze procédures et couvre toutes les étapes du cycle de la capitalisation de l'expérience,
depuis la capture jusqu'à la mise à disposition. Il comprend :
-une méthode d'analyse des besoins et d'identification des sources du domaine d’activité.
-une procédure pour construire les éléments de connaissance à partir d'interviews de
spécialistes et d'analyse de documents du fonds documentaire, ou de consultation de bases de
données.
-une procédure pour alimenter le système en éléments de connaissance.
-une procédure pour construire et intégrer le modèle du domaine dans une base afin de
constituer une structure d'accueil des éléments de connaissance.
-des procédures pour évaluer, exploiter et faire évoluer le système.
-une procédure pour effectuer le transfert de technologie Rex.

Les connaissances sont restituées par une description textuelle, dénommée élément de
connaissance (EC), qui se présente sous la forme d'une fiche structurée en blocs de texte assez
courts, et qui comprend une partie contextuelle, une partie factuelle, une partie analytique. Il
existe trois types d'EC :

- l'ECD (documentaire) qui est produit à partir du fonds documentaire et correspond au


résumé d'un document.

- l'EEX (Élément d'EXpérience) qui renvoie à l'expérience acquise par une personne de
l'entreprise et qui est formalisée au cours d'un entretien.

- l'ESF (Élément de Savoir-Faire) qui renvoie au savoir-faire acquis par une personne en

On peut aussi créer de nouveaux EC répondant au contexte spécifique d'une application :


fiche compétence, fiche affaire, fiche outil…

Les objets du domaine sont organisés sous forme de réseaux, modèle du domaine. Cette
organisation peut être constituée de trois réseaux : descriptif, lexical, contextuel :

- Le réseau descriptif. Il reprend les points de vue (donc nombreux) décrivant le domaine
concerné, c'est-à-dire une représentation schématique, partielle et structurée du domaine.

- Le réseau lexical. Pour permettre au système de répondre aux questions en langage naturel,
un réseau lexical lui est adjoint. Il établit des liens entre les mots et les groupes nominaux du
domaine considéré, c’est un thesaurus.

- Le réseau contextuel. Il reprend l'ensemble des points de vue décrivant le contexte du


domaine (qui, quand, quoi, pour qui…) et y ajoute des critères qualitatifs
(confidentialité,pérennité... ) et des critères techniques hérités du domaine (métiers, phases du
projet... ).

Accès aux connaissances : La base Rex gérant les fiches de connaissance est gérée par un
SGBD-O et fonctionne dans l'environnement intranet ce qui permet un enrichissement
collaboratif autour de nouveaux éléments de connaissance, des discussions informelles dans
les forums, puis une capitalisation au fil de l'expérience et l'organisation d'une véritable
mémoire technique active. Les requêtes du système Rex sont effectuées en langage libre. A
partir des termes d’une requête, l'outil exploite les réseaux descriptif et lexical du modèle et
collecte les EC, présentés sous forme d'un dossier ordonnés par pertinence décroissante par
rapport à la requête, avec des liens typés. Il permet la consultation par butinage (browsing) de
fiches d'expériences plus ou moins liées au centre d'intérêt, ou présentant des éclairages
différents sur une même question. La somme des points de vue confère le caractère
pédagogique à la présentation du concept.

La méthode Merex
Merex, Mise En Règle de l'EXpérience, est une méthode de capitalisation de l'expérience
mise au point par J.C. Corbel en 1995, à la suite d'un benchmark avec l'Aérospatiale, pour
l'amélioration des processus de l'ingénierie des véhicules de Renault. Elle est fondée sur
quatre principes de base:

a. Chaque narration d’expérience est limitée à une fiche A4.


b. Les détails sont capitalisés.
c. Le rédacteur se limite à des faits simples et précis.
d. La méthode doit être utilisable par tous.
La méthode REX est une méthode tournée vers le retour d’expérience. Elle ne se concentre
pas sur d’autres aspects du capital intellectuel d’une organisation. Elle a été utilisée dans
plusieurs projets notamment: Aérospatial (projet COTREX), EDF, Usinor (projet SACHEM),
Renault, Peugeot Citroën1.

Merex vise à capitaliser et échanger des expériences acquises sur le terrain, au fil de l'eau ;
Merex se veut une méthode simple et facile à mettre en oeuvre dans un contexte comme celui
d'une usine. L’enjeu de Merex est clairement centré sur l'optimisation QCD (qualité-coût-
délai), mais son véritable intérêt réside dans son côté participatif : peu à peu, la capitalisation
devient un réflexe chez les agents et ils en comprennent les bénéfices. Cette méthode est mise
en œuvre dans les contextes produit/process, c'est-à-dire dans les départements d'ingénierie
véhicule, de mécanique, et dans les ateliers de montage.

Les fiches d'expérience Merex doivent apporter une réponse concrète et rapide à un problème.
Les rubriques principales sont :
- le titre, signifiant car il sert ultérieurement à la réalisation des checklists.
1
- Jimmy MALKOUN, « Le transfert des connaissances d’énergie à travers une plateforme appuyée par une
ontologie produit-processus-organisation », MONTRÉAL LE 24 MAI 2011, page 24
- un énoncé (15 lignes) ou un croquis, opérationnel (non théorique), applicable et validé.
- le jalon, qui indique les dates ou points de repères auxquels ce savoir-faire doit être
éventuellement intégré dans le process.
- le contexte qui précise le champ d'application de la solution proposée (ou ses limites) ;
- la solution de retouche qui propose une solution opérationnelle et éventuellement une
deuxième solution, en cas d'échec de la première.
- Trois rubriques complémentaires témoignent de la validité et de la valeur de la fiche :
- les conséquences du non-respect indiquent les enjeux économiques (coût, délai, qualité) liés
à la solution.
- le support de vérification de la règle explique comment la solution a été trouvée
(prototype, laboratoire, essai...).
- les éléments de validation apportent des preuves de l'efficacité de la solution (expériences
réussies, paramètres physiques...).
La fiche respecte les règles de rédaction des démarches ISO 9001/9002, avec l'indication des
sources, des informations complémentaires, et le nom des acteurs ayant participé à son
élaboration.
Merex utilise également des check-lists : fiches processus, fiches résultats de validation,
fiches formation de technicien en atelier, présentées sous forme de questionnaire interactif :

L’objectif principal de Merex étant l'efficacité, le nombre maximum de fiches mémorisées par
métier doit être de cent, sinon, la création d'une nouvelle fiche impose un travail de tri. La
rédaction de ces fiches implique la participation de trois principaux acteurs :
- Les rédacteurs sont des opérationnels de chaque métier (chefs d'équipes). La
rédaction des fiches est en principe laissée à l'initiative personnelle.
- Les validateurs du réseau d’experts métiers de l’organisation ; un consensus d'au
moins 3 experts est nécessaire pour valider une fiche.
- Les gestionnaires ont la charge de l'administration de la base Merex, métier par
métier.

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