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1. Introduction et généralités
Comment réguler les protéines suivant les besoins et l’environnement (et donc la fonction de
génome) ?
- Au niveau génique, l’activité transcriptionnelle. L’ADN est transcrit, et ARN messager doit être
traduit pour produire la protéine.
Le brin d’ADN transcrit est le brin codant (et pas celui traduit).
Unité de transcription : synthétisé et transformé en ARN. Un brin matriciel transcrit et l’autre non
transcrit donc codant.
Chez les procaryotes, le facteur cible l’ARN polymérase sur les promoteurs. S’il n’est pas là, il n’y a
pas de fixation spécifique de l’ARN polymérase.
La seule forme capable d’initier la transcription est l’holoenzyme (core enzyme + facteur sigma).
Deux boite, deux séquences : - 10 (premier nucléotide transcrit +1) dix nucléotides en amont de +1,
et la boite -35. Ce sont les séquences reconnues par le facteur sigma qui permettent de recruter
spécifiquement l’ARN polymérase.
Séquence consensus déterminée pour les deux (basée sur la fréquence d’apparition des diff
nucléotides), et toute dérivation rend la compatibilité moindre. La distance entre les différentes
boites est un élément important également : si on a le bon écartement (16-19pdb), les deux
composantes vont pouvoir être reconnues simultanément. Sinon, le promoteur ne pourra plus fixer
qu’une seule des deux boites. Donc deux choses importantes : séquences et distance.
L’ARN polymérase vient couvrir environ 60 nucléotides autour du point d’initiation (40 en amont, 20
en aval). Le positionnement du facteur sigma va positionner le site au niveau du premier nucléotide
transcrit. Il permet donc de positionner le site actif et la spécificité.
Les deux brins peuvent servir mais ne codent pas pour les mêmes unités de transcription.
On définit ensuite un promoteur fort (les séquences -10 et -35 sont proches du consensus, donc très
facilement et très efficacement recruter l’ARN polymérase, il se suffit à lui même) et un promoteur
faible (les séquences sont éloignées du consensus et il aura du mal a recruter l’ARN polymérase et le
facteur sigma, il a besoin d’activateurs transcriptionnels pour l’aider).
Le facteur sigma :
Il y a une seule ARN polymérase mais plusieurs facteurs sigmas, ce qui permet un basculement rapide
de l’expression d’un gène à l’autre (reprogramme et oriente et fonction des changements
d’environnement qui apparaissent). Le facteur sigma de base est le 70 exprimé dans les conditions
normales. Un autre spécifique de changement d’environnement peut prendre sa place.
Exemple : on soumet E. Coli à un choc thermique. Le facteur sigma de base est le 70 à 37°C. Si on
chauffe jusqu’à 42°C, il faut que la bactérie s’adapte : les protéines du choc thermique sont
exprimées en changeant le facteur sigma (-> 32). On peut ainsi reconnaitre des promoteurs
spécifiques de gènes pour l’adaptation au choc thermique.
-> formation d’un complexe fermé et ouverture de la double hélice d’ADN qui dépend de la fixation
de l’ADN sur l’ARN polymérase. Démarrage de la transcription avec synthèse d’un hybride ADN-ARN.
Elongation
Synthèse continue de l’ARN. Pour passer de l’initiation à l’élongation, il y a perte du facteur sigma.
Sinon, l’ARN polymérase ne peut quitter le promoteur. Passage le long de l’ADN, canal qui sépare le
double hélice et canal qui le reforme … On obtient un hybride d’ADN/ARN de l’ordre de 8pdb.
On induit des tensions topologiques qui se traduisent par l’apparition de supertours positifs devant la
fourche de transcription et de supertours négatifs derrière. Pour les enlever, on a besoin des ADN
topoisomérases.
Il existe un deuxième mode de termination : quand les AU ne font pas suite à la structure tige-boucle
(terminaison rho-dépendante), il faut la protéine rho qui entre sur l’ARN et se déplace le long afin de
rattrapper l’ARN polymérase, en séparant l’hybride ADN-ARN. Il faut que l’ARN polymérase
ralentisse, donc au niveau de sites rho-dépendants.
Toutes les ARN polymérases sont sensibles à la rifampicine : elle vient inhiber l’ARN polymérase en se
localisant sur le site catalytique de la sous-unité β et bloque l’incorporation de nucléotides au niveau
de l’extrémité 3’.
Notion de gène : un segment d’ADN qui constitue l’unité d’expression menant à la formation d’un
produit fonctionnel diffusible qui peut être sous la forme d’ARN ou de polypeptide. Un gène est donc
un segment d’ADN codant pour :
- un ARNt
- un ARNr
- un ARN régulateur
Les définitions de gène et d’unité de transcription sont chevauchantes mais pas équivalentes.
Chez les procaryotes, une unité de transcription peut contenir un ou plusieurs gènes. A partir d’un
même codon d’initiation, il peut donc y avoir plusieurs protéines synthétisées : ARN messager
polycistronique.
Le cas de l’opéron lactose : on peut coordoner d’un seul coup la production des enzymes
responsables de l’utilisation du lactose, avec un seul promoteur lorsqu’il est activé. On peut ainsi
réguler facilement une chaine métabolique.
Chez E. Coli, les deux brins servent de support aux gènes donc servent à la synthèse d’ARN
messagers.
Grande caractéristique : les courbes de dioxy. Si les bactéries sont en milieu lactose-glucose, on
obtient ces courbes :
On observe une phase de latence, puis exponentielle de croissance, et de nouveau de latence qui
correspond au changement de machinerie cellulaire.
Si on met une bactérie en présence de deux sucres dont l’un est le glucose, elle utilise en priorité le
glucose. En effet, la machinerie pour utiliser le glucose est toujours présente et toujours synthétisée.
On parle de répression catabolique. Le lactose induit la transcription de l’opéron, le glucose
l’empêche.
Une cellule cherche toujours à économiser l’énergie : elle ne synthétise un composant que si elle en a
besoin (comme la β-galactosidase). Le glucose peut être directement assimilé, ce qui n’est pas le cas
des autres sucres. Les autres sucres sont transformés en glucose.
Même lorsque la répression est mise en place, on observe un peu de synthèse de l’ARNm de l’opéron
lactose. Porté par cet ARN, on a un peu de perméase qui permet de laisse entrer le lactose et ainsi
d’initier le système.
Le lac I est un répresseur transcriptionnel, un gène en dehors de l’opéron lactose mais à proximité.
L’unité de transcription est exprimée de manière constitutive. On obtient une protéine Lac Ip qui se
fixe sur le site O (opérateur) entre le site opérateur et l’unité de transcription : empêche la
transcription de l’opéron lactose.
Changement de conformation qui empêche la protéine lac I de se fixer et initiation puis traduction.
Lac I exerce un contrôle négatif (répressif) sur l’opéron lac, et l’activation de la transcription de cet
opéron résulte de la levée d’une répression en présence de l’inducteur.
Importance d’un bruit de fond de transcription : en absence de lactose, l’opéron lactose n’est pas
totalement réprimé.
L’unité de transcription eucaryote : les ARN messagers sont monocistroniques en général, sur un seul
gène (et pas plusieurs comme dans le cas de l’opéron lactose), et un grand nombre de régions
régulatrices.
- ARN polymérase I, qui transcrit les ARN ribosomiques (ARNr) -> dans les nucléoles
- ARN polymérase II, transcrit les ARN messagers (ARNm) et certains ARN régulateurs.
- ARN polymérase III, transcrit les ARN de transfert (ARNt) et d’autres ARN régulateurs.
Les ARN polymérases eucaryotes ne peuvent pas démarrer la transcription seules : elle nécessite des
cofacteurs (+ extraits nucléaires), des protéines nécessaires à l’initiation de la transcription. Chez les
eucaryotes, c’est TFIID responsable de la reconnaissance du promoteur. Elle donne la protéine TBP
qui vient reconnaitre le site. -> TFIIB et vient recruter différentes protéines, et enfin vient se rajouter
l’ARN aussi associée à d’autres cofacteurs, et le tout forme le complexe d’initiation. Les facteurs sont
spécifiques de l’ARN polymérase II.
Un cofacteur important : TFIIH qui a l’activité catalytique hélicase : c’est lui qui est responsable de
l’ouverture de l’ADN et qui permet de commencer la transcription. Protéine kinase responsable de la
phosphorylation qui favorise un changement de conformation de l’enzyme qui permet de passer
d’initiation à élongation.
Le promoteur : boite TATA, concensus avec différentes fréquences et variations, à la hauteur -30.
La TBP vient se fixer dans le petit sillon sous forme de dimère de la double hélice d’ADN. Elle
recherche une région riche en pdb AT ou TA. Elle recrute alors tout le facteur de transcription TFIID.
Trois difficultés :
Il faut que l’ADN soit montré de manière ouverte ; la transcription est donc potentiellement toujours
inhibée in vivo chez les eucaryotes, faute d’accessibilité. D’où la nécessite de cofacteurs pour ouvrir
la chaine. Tous les résidus présents sur les histones peuvent être modifiés de manière post-
traductionnelle. On obtient ainsi une chromatine soit ouverte, soit fermée.
Recrutement d’histones acétylases et acétylation des histones. On casse l’interaction forme entre le
nucléosome et l’ADN -> ouverture, déplacement voir suppression des histones.
Histone D-acétylase : ferme l’ADN.
Les séquences régulatrices de la transcription peuvent être éloignées des promoteurs. Enhancer :
activateurs qui accroissent la transcription au niveau du promoteur. Silencer : séquence réduisant le
niveau de transcription du promoteur.
Ils peuvent agir loin car la chromatine est flexible et peut former une boucle.
- l’épissage (les gènes sont morcelés et contiennent des exons et des introns)
ARNm sensibles aux nucléases, donc ajout d’un GTP à l’extrémité 5’ de manière co-transcriptionnelle,
catalysée par la guanine transférase.
Les deux premiers nucléotides de l’ARNm ont une modification sur leur ribose, l’ARNm devient
résistant aux nucléases. Cette coiffe joue un rôle important dans la traduction des ARNm chez les
eucaryotes.
En 3’ : queue de polyA qui fait entre 80 et 250nucléotides. Elle n’est pas codée par le génome, c’est
une modification post-transcriptionnelle.
L’extrémité 3’OH sera reconnue et il y aura synthèse d’une queue polyA sans matrice. Ces
modifications de l’ARN doivent se faire dans le noyau, car l’ARNm ne peut être exporté hors du
noyau sans ça.
Epissage : souvent, mais pas toujours. Perte d’information entre l’ADN et l’ARNm : certaines parties
dans le transcrit primaires disparaissent dans la transcrit final qui sert à la traduction. On retrouve les
exons dans l’ARNm final, et pas les introns. Il y a une étape qui a permis d’évincer tous les introns, un
concensus détermine la force des sites d’épissage au niveau des introns. Des protéines viennent
activer ou réprimer l’épissage : alternatif, car à partir d’un même ARN on peut générer plusieurs
ARNm. Les sites forts sont systématiquement épissés, et certains exons faibles sont activés dans
certains cas ou réprimés (exon optionnel), comme les introns qui peuvent être optionnels (codon
stop qui bloque la traduction -> protéines tronquées), et exons mutuellement exclusifs (qui ne
peuvent pas être ensemble sur le même ARNm, donc plusieurs ARNm donc plusieurs protéines).
Les ARNm ne pourront être exportés que si ils ont les trois modifications, grâce aux protéines fixées
sur eux. Le couplage direct transcription/traduction est impossible chez les eucaryotes,
contrairement aux procaryotes.
Rappels :
L’ARN polymérase d’E Coli n’a pas besoin d’amorce pour débuter la synthèse, n’a pas d’activité
3’exonucléasique, se lie spécifiquement au promoteur grâce à sa sous-unité sigma, couvre 60
nucléotides lorsqu’elle est fixée au promoteur.