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II.3.

Décantation

La décantation, Procédé qu'on utilise dans pratiquement toutes les usines d'épuration et de
traitement des eaux, a pour but d'éliminer les particules en suspension dont la densité est
supérieure à celle de l'eau. Ces particules sont en général des particules de floc ou des particules
résultant de la précipitation qui a lieu lors des traitements d'adoucissement ou d'élimination
du fer et du manganèse. Les particules s'accumulent au fond du bassin de décantation d'où on
les extrait périodiquement. L'eau clarifiée, Située près de la surface est dirigée vers l'unité de
filtration.

II.3.1.Types de décantation

Selon la concentration en solides et la nature des particules (densité et forme), on distingue


quatre types de décantation : la décantation de particules discrètes, décantation de particules
floculantes, la décantation freinée et la décantation en compression de boue.

II.3.1.1.Décantation de particules discrètes (individuelle)


Ce type de décantation (dite discrète ou individuelle) est caractérisé par le fait que les
particules conservent leurs propriétés physiques initiales (forme, dimension et densité) au
cours de leur chute. La vitesse de chute est indépendante de la concentration en solides ; c'est
pourquoi les lois classiques de Newton et de Stokes s’appliquent ici. On retrouve ce type de
décantation dans les dessableurs.

Lorsqu’une particule chute, sa vitesse augmente jusqu'à ce que les forces de décantation
(poids) équilibrent les forces de frottement. Cette situation, pour laquelle dV p/dt = 0.

FR

Fa

Particule

Fg
Figure 1 . Forces agissant sur une particule qui chute.
𝐹𝑡 = 𝐹𝑔 − 𝐹𝑎 − 𝐹𝑅
On sait que

𝐹𝑔 = 𝜌𝑝 𝑔𝐵
Donc on a :
𝐹𝑎 = 𝜌𝐿𝑔𝐵
𝐶𝐷 𝐴𝑝 𝜌𝐿 𝑉𝑝 2
𝐹𝑅 =
2
𝑑𝑉𝑝
𝐹𝑡 = 𝜌𝑝 𝐵
𝑑𝑡

Fg = force de décantation due à la pesanteur (N)


Fa = poussée d’Archimède
FR = force résultante(N)
ρp = masse volumique de la particule (Kg/m 3)
ρL = masse volumique de l’eau (Kg/m3)
B = volume de la particule (m 3 )
Ap = section de la particule (m2)
CD = coefficient de trainée
Vp = vitesse de chute de la particule (m/s)
t = temp (s)
g = accélération due à la pesanteur (m/s2)
Pour les particules sphériques, on sait que
𝜋𝑑2
𝐴𝑝 =
4
𝜋𝑑3
𝐵=
6
d = diamètre de la particule
En combinant les équations, on obtient

La particule qui chute accéléré jusqu’à ce que dVp/dt = 0, à l’équilibre sa vitesse est alors :
Le coefficient de frottement, CD est fonction du nombre de Reynolds(NR) et de la forme de

la particule, le nombre de Reynolds étant défini par l’expression suivante :


𝜌𝐿𝑉𝑝 𝑑
𝑁𝑅 =
𝜂

a- Nombre de Reynolds inférieur ou égal à 1


24
𝐶𝐷 =
𝑁R

Puis, on obtient la vitesse de chute (l’expression de la loi de stokes)

L’équation de Stocks est valide pour des particules sphériques ayant un diamètre se
situant entre 1µm et 100 µm.

b-Equation de Newton
Pour des nombres de Reynolds supérieurs à 500, Newton a montré que Ct ≈ 0,44.
Dans ce cas, onobtient :
g  d  ( p  L ) Equation de Newton
v

II.3.2. Bassin de décantation idéal


Considérons maintenant un bassin de décantation idéal (fig. 4).Dans un tel bassin, les
paramètres sont les suivants :
A = la section longitudinale de la zone de décantation (L.l)
A’ = la section transversale de la zone de décantation( H.l)
H = profondeur totale de la zone de décantation
H = profondeur partielle de la zone de décantation
L = longueur de la zone de décantation
Q = débit de l’eau
Ve= vitesse horizontal de l’eau (Q/A’)
Vp = vitesse de chute d’une particule
V0 = vitesse de chute (cible) d’une particule
l = largeur de la zone de décantation
zone de décantation

zone d’entrée
VH
Zone de
sortie
V0

VH
h Vp

Zone de boues

Figure 2 . Bassin de décantation idéal

La particule B est soumis à deux vitesse qui sont représentées Veau et Vp.
On a :
𝐻 𝐻
𝑉0 = ⇒𝑡=
𝑡 𝑉0
A’ = H.l ( la surface traversée par l’eau )

𝐿 𝐿 𝐻 𝐿 𝑉𝑒𝑎𝑢 𝑉0 𝐻
𝑉𝑒𝑎𝑢 = ⟹𝑡= ⇒ = ⇒ = ⇒ 𝑉0 = Veau
𝑡 𝑉𝑒𝑎𝑢 𝑉0 𝑉𝑒𝑎𝑢 𝐿 𝐻 𝐿

Il faut considérer tout le flux d’eau et pas seulement le tranche qui contient la particule, en
conséquence, on multiplie par la largeur(l). On a alors ;

𝐻.𝑙. 𝑉𝑒𝑎𝑢
𝑉0 = v

𝐿.𝑙

Exercice

Calculer la vitesse de chute d’une particule de 0.05 mm de diamétre et de densité 2.7, lorsque
la température de l’eau est de 10°C.

Solution :
On suppose que le nombre d Reynolds est inférieur à 1 ; et on calcule la vitesse de chute en
utilisant l’équation de Stokes :

( 𝜌𝑝 - 𝜌𝐿)d2
𝑉𝑝 =
18𝜂

On sait que 𝜂 = 𝜈,

𝜈 : étant la viscosité cinématique de l’eau (m2/s),


𝜂 ∶ la viscosité dynamique de l’eau (Pa.s)
ρL = masse volumique de l’eau (Kg/m3)
On a donc

𝑉𝑝 = ( 𝜌𝑝 - 𝜌𝐿)d2
18𝜂

Alors : 9.81(2,7 − 1)
𝑉𝑝 = (0.05 × 10−3)2
18 × 1,306 × 10−6

= 1.77 × 10−3 m/s


Vérifions si NR≤1.

𝑉𝑝 𝑑 1.77 × 10−3 × 0.05 × 10−3


𝑁𝑅 = = = 0.07
𝑣 1.306 × 10−6
II.3.3.La décantation diffuse des particules floculées :

Ce type de décantation est caractérisé par l'agglomération des particules au cours de leur
chute. Les propriétés physiques de ces particules (forme, dimension, densité et vitesse de
chute) sont donc modifiées pendant le processus. En pratique, on a surtout affaire à la
décantation des particules floculantes caractérisées par l’agglomération des particules
durant leur chute. Les particules qui résultent de cette agglomération sont à la fois plus
grosses et moins denses que les particules initiales et leur sédimentation se fait avec une
vitesse croissante.

II.3.3.1.Essai de décantation en colonne

La modification continue des caractéristiques des particules au cours de leur chute rend
la conception d’un modèle mathématique beaucoup plus complexe. On doit donc, dans la
plupart des cas procéder à des essais de laboratoire. Grâce à l’essai de décantation en
colonne, on peut simuler en laboratoire les conditions de décantation d’une solution
diluées des particules floculantes.

La réalisation de ces essais se fait dans une colonne de décantation de diamètre 15 cm


et d’une hauteur égale à la profondeur du décanteur (entre 1,8 et 2,4 m). Des prises
d’échantillons sont effectuées à des distances d1, d2, d3,...de la surface, à intervalles
réguliers (généralement à 0,6 m, 1,2 m et 1,8 m).
15cm

Figure 3 : Colonne de décantation


Le prélèvement d’échantillons permet de tracer des courbes de mêmes pourcentages
d’élimination des particules. Celles-ci permettent d’évaluer le pourcentage des
particules éliminées dans le bassin idéal de décantation en fonction du temps de
rétention à des diverses profondeurs.

Figure 4 : Courbes de mêmes pourcentage d’élimination des particules

A partir de ces résultats, on peut évaluer le pourcentage d’élimination des particules


éliminées par un bassin idéal de décantation, en fonction de divers temps de rétention et
de divers profondeurs, à l’aide de l’équation suivante :


- R : pourcentage total des particules éliminées dans un bassin idéal
(rendement)
- Ri : pourcentage de particules éliminées dans un bassin de décantation
idéal à uneprofondeur hi et après un temps t.
- ∆hi : hauteur moyenne entre deux courbes de même pourcentage
d’élimination desparticules.

- H : la hauteur totale de la colonne.

Application

Un essai de décantation en colonne est réalisé au laboratoire a donné les résultats


présentés dans letableau suivant :
Tableau 1 .Pourcentage des particules éliminées en fonction du temps et de la
profondeur
Temps (min) Pourcentage d’élimination (%)
0,60 m 1,20 m 1,80 m
10 31 18 20
20 59 49 40
30 63 60 55
40 69 65 60
70 73 69 68

Quel est le pourcentage des particules éliminées dans un bassin dont la profondeur
utile est 1,8 met de période de rétention de 25 min ?
Solution

a- On trace le graphique des courbes d’isorendement


b- On calcule le rendement en utilisant l’équation donnée dans le paragraphe
précédant

II.4. Décantation lamellaire

La décantation lamellaire repose sur le principe qu’en décantation libre, la rétention d’une

particule grenue est indépendante de la hauteur de l’ouvrage. Il est donc possible

d’augmenter de manière très importante la surface disponible à la décantation en

superposant sur la hauteur de l’ouvrage un grand nombre de cellules de séparation

eau/boue. Si on repartit le débit (Q) sur n lamelles parallèles de surface unitaire SL =S/n,

on obtient décantation théoriquement identique à celle obtenue dans le bassin de la

figure. Afin de pouvoir extraire en continu les solides décantés, et pour des raisons

pratiques de fonctionnement et d’exploitation, les lamelles sont inclinées d’un angle 𝛼,

compris entre 30° et 60° par rapport à l’horizontale selon le type de décanteur.

VH = Q/nS cosϴ
n = nombre de lamelles
ϴ = angle d’inclinaison de la lamelle par rapport à l’horizontale
S = surface d’une lamelle (l*L)

Figure 5. Coupe d’un décanteur à lamelles planes

1- Entrée de l’eau floculée


2- Zone de distribution
3- Récupération de l’eau décantée
4- Sortie de l’eau décantée
5- Fosse à boues
6- Evacuation des boues

Figure 6. Décanteur à contre-courant

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