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Michel AUBLANC • Dominique MAFRAND

GUIDE PRATIQUE DE LA
HAUTE-FIDÉLITÉ
ÉQUIPEMENT, INSTALLATION,
ÉCOUTE ET MAINTENANCE
Photo de couverture : © Tomasz Jasiewicz – shutterstock.com
Illustrations intérieures : Rachid Maraï

© Dunod, 2017
11 rue Paul-Bert, 92240 Malakoff
ISBN : 978-2-10-076744-1
www.dunod.com
TABLE DES MATIÈRES
Les auteurs XI
Introduction 1

Partie 1 –­Choisir son matériel

1 Les formats de la musique enregistrée 7


1.1 Analogique ou numérique,
comment s’y retrouver ? 7
1.1.1 Historique 7
1.1.2 Quel support choisir ? 9
1.1.3 Analogique ou numérique,
quel format possède la meilleure qualité ? 9
1.2 Le disque vinyle 10
1.2.1 Comment ça marche ? 10
1.2.2 Le retour du vinyle : info ou intox ? 10
1.2.3 Un vinyle avec un son de CD ? 12
1.3 Le support numérique :
CD et musique dématérialisée 12
1.3.1 Le CD est-il vraiment mort ? 12
1.3.2 Quand Internet fait bon ménage
avec la musique 13
1.4 Des formats dématérialisés :
du MP3 à la musique HD 13
1.4.1 Des « bits » et des « kHz » pour définir
la qualité d’un fichier audio 13
1.4.2 Le MP3 : un format pratique,
mais de médiocre qualité 15
1.4.3 Les formats en qualité CD 16
1.4.4 Les formats haute définition 16

2 Les sources 19
2.1 Les platines vinyles 19
2.1.1 Les parties essentielles d’une platine vinyle 19
2.1.2 La cellule 22
2.1.3 L’indispensable préamplificateur phono 23
2.1.4 Faire évoluer sa platine 24

V
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

2.2 Les convertisseurs (DAC) 25


2.2.1 Passerelle indispensable entre votre ordinateur
et votre ampli 25
2.2.2 La notion de « définition » 26
2.2.3 Convertisseur intégré ou séparé 26
2.3 Les lecteurs de CD 27
2.4 Les autres types de sources
(tuners, magnétophones, TV…) 28
2.4.1 La radio 28
2.4.2 Le magnétophone 29
2.4.3 La télévision 30
2.5 Le home-cinéma ou le son multicanal 30

3 L’amplification 33
3.1 Amplification à tubes 34
3.1.1 Les premiers pas de l’amplification 34
3.1.2 Avantages et inconvénients 36
3.1.3 Quelques informations pour faire son choix 36
3.2 Amplification à transistors 37
3.2.1 L’intérêt de la technologie à transistors 37
3.2.2 Le traitement du signal 37
3.2.3 Analogique ou numérique ? 37
3.3 Amplification hybride 39
3.4 Intégrée ou en éléments séparés ? 40
3.5 Asymétrique ou symétrique ? 40
3.6 En quelle « classe » voyagez-vous ? 41
3.6.1 Qu’est-ce qu’une classe d’amplification ? 41
3.6.2 Les différentes classes 41

4 Les enceintes acoustiques 45


4.1 Fonctionnement 45
4.2 Les types d’enceintes 47
4.2.1 Les enceintes compactes ou « bibliothèque » 47
4.2.2 Les enceintes colonnes 47
4.2.3 Les enceintes actives 48
4.2.4 Les enceintes murales ou encastrables 49
4.2.5 Les enceintes à pavillons 50
4.2.6 Les caissons de basse 50
4.2.7 Les enceintes panneaux
(électrostatiques et isodynamiques) 51

VI
Table des matières

4.3 La puissance et le rendement 53


4.3.1 La puissance 53
4.3.2 Le rendement 53
4.4 Un ou plusieurs haut-parleurs :
large bande ou multivoies ? 54
4.4.1 Les enceintes multivoies 54
4.4.2 Le haut-parleur large bande 55

5 Les liaisons 59
5.1 Les liaisons filaires 59
5.1.1 Entre mythes et réalités 59
5.1.2 Les types de câbles 59
5.1.3 Comment choisir un câble ? 63
5.2 Les liaisons sans-fil
(Bluetooth, Wifi, AirPlay) 63
5.2.1 Le Bluetooth 63
5.2.2 Le Wifi 64
5.2.3 Le AirPlay 64
5.2.4 Le réseau (standard UPnP/DLNA)
et les autres 65
5.2.5 Les enceintes sans-fil 66

6 Quand la hi-fi devient mobile 67


6.1 Les casques et les oreillettes 67
6.1.1 Comment choisir le casque qui convient ? 67
6.1.2 Dynamique, électrostatique
ou planar magnétique ? 68
6.1.3 Casque ouvert, casque fermé ou oreillettes ? 69
6.1.4 Un casque à réduction de bruit 70
6.2 Les électroniques nomades pour casques 71
6.2.1 Les lecteurs baladeurs 72
6.2.2 Les amplis pour casque 73

7 Tarifs et qualité 75
7.1 La question des tarifs 75
7.2 La délicate notion de « bon » matériel 77
7.2.1 Fidélité ou musicalité ? 78
7.2.2 Choisir ou partir de sa propre expérience 78

VII
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

Partie 2 –­Installation et maintenance

8 Comment marier des éléments entre eux ?


Règles et méthodes 83
8.1 L’écoute en magasin spécialisé
et ses limites 84
8.2 Le marché de l’occasion 86
8.3 De la méthode 87
8.3.1 Savoir lire une fiche technique 87
8.3.2 Le bras et la cellule d’une platine vinyle 88
8.3.3 L’association entre électronique et enceintes 89
8.3.4 Sensibilité, puissance et impédance 89
8.3.5 Exemple 91

9 Installer son système stéréo 93


9.1 L’ouverture des emballages 93
9.2 La mise en place des électroniques 93
9.3 Installer ses enceintes acoustiques 97
9.3.1 Choisir sa position d’écoute 97
9.3.2 Hauteur et distance des enceintes 97
9.3.3 « N’enfermez » pas vos enceintes ! 98
9.4 Installer sa platine vinyle 98
9.5 La mise sous tension de votre système 99
9.6 Le rodage des électroniques
et des enceintes 99

10 L’acoustique de votre pièce d’écoute 101


10.1 Quelques notions essentielles d’acoustique 101
10.1.1 Bruit, niveau sonore et perception auditive 101
10.1.2 La réverbération : un facteur clé 102
10.1.3 Évaluer rapidement l’acoustique
de votre pièce 102
10.2 Quelques règles simples à respecter 103
10.2.1 L’environnement 103
10.2.2 Correction acoustique électronique 104

11 Utilisation, entretien et pannes fréquentes 107


11.1 Bien utiliser son matériel 107
11.1.1 Utiliser le mode veille ou pas ? 107
11.1.2 Installer et brancher en mode déconnecté
du secteur 107

VIII
Table des matières

11.1.3 Sécuriser les branchements 108


11.1.4 Vérifiez vos fusibles ! 108
11.2 Comment entretenir son matériel 109
11.2.1 L’amplificateur 109
11.2.2 Les haut-parleurs 109
11.3 Les pannes fréquentes :
comment les éviter ? 110
11.3.1 Vérifiez votre circuit électrique 110
11.3.2 Vous avez dit bruit ? 111
11.3.3 Mise en phase des canaux (gauche et droite) 112

12 Améliorer son système existant :


par où commencer ? 115
12.1 Identifier le ou les maillons faibles 115
12.1.1 Faire des choix 115
12.1.2 Procéder étape par étape 116
12.2 Choisir des accessoires 117

Conclusion :
Quel avenir pour la haute-fidélité ? 119

Glossaires 121
Glossaire du mélomane 121
Glossaire du technicien 124
Glossaire numérique 132
Glossaire de la lecture numérique 135
Glossaire du matériel numérique 136

Pour aller plus loin 137

Index 139

IX
LES AUTEURS

Michel Aublanc est un passionné de musique et de repro-


duction sonore. Musicien amateur, il a aussi été agent
artistique et administrateur de tournée pour des musiciens
de jazz européens. En 2013, il crée « la République du
Son », un blog indépendant qui s’efforce de vulgariser le
monde de la haute-fidélité pour le plus grand nombre et
tente une approche intégrée de ce secteur en ne se limitant
pas aux seules problématiques techniques. La République
du Son propose aussi un annuaire très complet des fabri-
cants made in France et un répertoire sélectif des marques
internationales. À l’automne 2016, en complément de son
blog, Michel Aublanc a ouvert le Comptoir du son et de
la musique, une boutique en ligne de matériel de démons-
tration, de fin de série et d’occasion.
Dominique Mafrand est amateur d’électroniques à tubes
et d’enceintes à haut rendement depuis l’adolescence.
Électrotechnicien de formation, il occupe différents postes
de directeur technique dans l’industrie électronique. En
2000, il crée la société Madotec et entreprend de nombreux
partenariats avec des fabricants de composants et de
produits haute-fidélité dans le monde entier pour en
assurer la distribution en France. Il donne naissance à de
nombreux travaux dont quelques systèmes électroniques
selon ses propres schémas originaux et des produits
comme l’Enceinte Bleue ou plus récemment l’enceinte
Echoes. Dominique Mafrand collabore depuis 2003 avec
la presse spécialisée, notamment les mensuels Prestige
Audio  Vidéo, Stéréo Prestige &  Image, Hifi  vidéo, Haute
Fidélité…

XI
INTRODUCTION

La haute-fidélité serait-elle en voie de disparition ? N’en


croyez rien !
Le monde change et nos façons d’écouter de la musique
aussi ! Chez vous ou à l’extérieur, il existe désormais une
solution adaptée à vos envies et à vos besoins. Avec l’ar-
rivée de la musique dématérialisée, les progrès enregistrés
ces dernières années dans le domaine de l’acoustique et
de la miniaturisation de l’électronique, un nouveau monde
sonore est à votre portée.
« Mobilité » et « qualité » ne sont plus aujourd’hui incom-
patibles. Mais c’est sans compter sur ce bon vieux vinyle
qui quitte progressivement nos caves et nos greniers pour
se réinstaller dans notre salon. Nostalgie du son analo-
gique ou engouement rétro chic ? Dans votre salon, les
volumineuses enceintes acoustiques de type « armoire
normande » peuvent être remplacées par des enceintes
dont le format réduit n’est plus nécessairement synonyme
de performances au rabais.
Si les rayons hi-fi des grandes enseignes ont progressive-
ment disparu au profit de boutiques spécialisées et de sites
de vente sur Internet, l’offre de matériel a rarement été
aussi florissante. Mais cette abondance de produits, de
nouveaux formats et de nouvelles technologies a aussi
pour effet de dérouter le consommateur qui souhaite
s’équiper mais manque de repères. Quel produit choisir
pour mon utilisation ? Quel budget dois-je lui allouer ?
Comment dois-je le raccorder ? Je ne comprends rien aux
termes techniques… Bref, ce sont autant de questions que
se pose le consommateur sans qu’il n’arrive à obtenir de
réponses simples et concises.

1
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

Loin d’être exhaustif, ce petit livre tente de vulgariser et


de synthétiser un certain nombre d’informations de base
qui vous aideront à mieux comprendre le rôle de chacun
des maillons d’un système hi-fi de salon ou de poche. Il
vous aidera à faire un choix raisonné de matériel. Le
plaisir est réellement à portée de main et de toutes les
bourses pour peu qu’on fasse le tri entre les idées reçues
et que l’on procède avec un peu de méthode.
Non, il n’est pas nécessaire d’avoir suivi des études en
électronique ou en électroacoustique pour bien choisir son
matériel. Bienvenue dans le monde du beau son et de la
musique… Suivez le guide !

LE SON : UNE HISTOIRE D’AIR


Avant de nous intéresser à la reproduction de la musique,
commençons par comprendre ce qu’est un son et quelle
est son origine. Un son est le résultat de la mise en vibra-
tions des molécules d’air. Ces vibrations se traduisent par
des ondes qui se déplacent jusqu’à nos oreilles, puis à
notre cerveau. Le dictionnaire Larousse propose sans
doute la définition la plus facile à comprendre : « Le son
est une sensation auditive engendrée par une onde
acoustique. »
L’enregistrement et la reproduction du son ont donné lieu
à de très nombreux travaux, mais il faut remonter aux
années 1880 pour retrouver le premier enregistrement
d’un son par un certain Thomas Edison et dont les tout
premiers cylindres de cire sont précieusement conservés
à la Bibliothèque Nationale de France à Paris. Ce cylindre
est l’ancêtre de nombreux supports analogiques qui lui
succéderont comme le disque vinyle, la bande magnétique
ou la cassette audio.

LA HAUTE-FIDÉLITÉ,
OÙ L’ON VEUT, QUAND ON VEUT
La façon d’écouter la musique aujourd’hui a quelque peu
évolué par rapport à ce qui était la norme dans les
années 1970 et 1980, les années folles de la haute-fidélité.
En revanche, la manière de composer un système de
reproduction sonore n’a pas vraiment changé pour autant.

2
Introduction

Certes la technologie a permis aux constructeurs d’aug-


menter le rapport qualité/prix des produits, leur fiabilité
et leurs performances sonores, mais la structure de base
d’un système domestique reste la même. Il faut un support
qui contient la musique, une source pour lire le support,
l’amplificateur pour muscler le signal de la source et les
enceintes pour diffuser la musique amplifiée. Le support
pourra être physique ou virtuel, la source pourra être
mécanique ou électronique, l’amplificateur pourra être à
tubes ou à transistors, et les enceintes petites ou grandes.
Si la place vous manque, il existe des électroniques
compactes combinant source et amplificateur. Si vous êtes
plutôt nomade, vous préférerez des électroniques minia-
tures numériques pour écouter au casque n’importe où et
n’importe quand. La hi-fi d’aujourd’hui offre une infinité
de solutions adaptées à chaque besoin.

Avertissement

Les opérations de contrôle décrites dans ce livre ne de-


mandent aucune compétence particulière, mais seule-
ment de l’attention et du soin. Si vous avez le moindre
doute ou si vous n’êtes pas certain d’y arriver, contactez
votre revendeur et suivez ses recommandations. En au-
cune manière et en aucun cas la responsabilité des au-
teurs de ce guide ne pourra être engagée s’il advenait
quelque problème que ce soit à la suite d’une mauvaise
compréhension, d’une mauvaise interprétation ou d’une
mauvaise manipulation du lecteur.

3
P artie  1

CHOISIR
SON MATÉRIEL
1 LES FORMATS
DE LA MUSIQUE
ENREGISTRÉE
1.1 Analogique ou numérique,
comment s’y retrouver ? 7
1.2 Le disque vinyle 10
1.3 Le support numérique :
CD et musique dématérialisée 12
1.4 Des formats dématérialisés :
du MP3 à la musique HD 13

1.1 ANALOGIQUE OU NUMÉRIQUE,


COMMENT S’Y RETROUVER ?
1.1.1 Historique
La première façon pour qualifier un son d’analogique ou
de numérique est donc de s’intéresser à la manière dont
ce dernier a été enregistré. Les sons que nous entendons
naturellement tous les jours dans la vie courante sont des
sons dits analogiques. Ils se propagent dans l’air jusqu’à
nos oreilles en variant continuellement dans le temps. Le
signal gravé ou enregistré sur tous les supports historiques
comme le vinyle ou la bande magnétique est analogique.
La technologie consiste à reproduire l’onde sonore analo-
gique en recopiant son « image électrique » appelée signal
analogique sur le support. La captation est effectuée par un
micro pendant la prise de son, la copie est une gravure de
type mécanique pour le vinyle et magnétique pour la bande.
En revanche, l’enregistrement numérique utilise une tech-
nique informatique de numérisation du son qui consiste
à convertir l’onde sonore analogique en données numé-
riques. Pour ce faire, l’onde est fractionnée en une
multitude de petits échantillons sonores, cet « échantillon-
nage » permettra donc de définir la résolution du fichier
son. Plus le nombre d’échantillons sera élevé, plus la
qualité sera bonne.

7
Choisir son matériel

La confusion analogique/numérique est souvent répandue


par le fait qu’il convient aussi de prendre en compte le
support de diffusion. Aujourd’hui, il est par exemple
possible de copier et de convertir le contenu d’un support
analogique, par exemple un disque vinyle, vers un support
numérique, comme un disque dur d’ordinateur ou une
clé USB. Dans ce cas, faudra-t-il parler de son analogique
ou numérique ?
Cette question a été au centre de nombreux débats et
notamment lors de l’avènement du CD dans les années 1980
où une codification à trois lettres (A pour analogique, D
pour digital) avait été mise au point en 1984 par la SPARS
(Society of Professional Audio Recording Services). Elle permet-
tait à l’utilisateur de savoir si l’enregistrement avait été
effectué en analogique ou numérique.
Force est de constater que ces codes ont quasiment disparu
des pochettes des CD (Compact Discs), une disparition qui
s’explique notamment par la généralisation des enregis-
trements et des mixages numériques ; l’énorme majorité
des disques enregistrés sont donc aujourd’hui de qualité
de type DDD. Pour les rééditions d’enregistrements analo-
giques, il est regrettable de constater que nombre
d’éditeurs ne se donnent pas la peine de mentionner ADD
ou AAD.
Codification SPARS
AAD : enregistrement et mixage réalisés sur matériels
analogiques, mastering numérique.
ADD : enregistrement sur matériel analogique, mixage
et mastering numériques.
DDD : enregistrement, mixage et mastering réalisés sur
matériels numériques.

Il est aussi légitime de s’interroger sur la qualité des pres-


sages vinyles depuis que ce format est de nouveau « à la
mode ». Compte tenu du matériel d’enregistrement et de
mixage analogique qui a peu à peu disparu à partir des
années 1980, il faut en effet craindre que de nombreuses
rééditions vinyles soient réalisées à partir du master
numérique (fichier original édité par le studio d’enregis-
trement), ce qui signifie peu ou prou l’écoute d’un son de
CD sur un support vinyle ! Dommage qu’à de très rares

8
1
CHAPITRE
CHAPITRE
Les formats de la musique enregistrée

exceptions près, les maisons de disques ne soient pas très


transparentes sur le sujet… Fort heureusement ceci n’en-
lève rien au charme du vinyle, mais à moins de disposer
d’une collection d’anciens vinyles, il faut reconnaître que
le fameux « son vinyle » a de fait un peu perdu de sa
superbe compte tenu des formats d’enregistrement numé-
riques qui s’imposent massivement dans les studios
d’enregistrement et de mixage.

1.1.2 Quel support choisir ?


Si la question peut paraître aussi saugrenue que celle de
choisir entre une grande routière et une voiture de sport,
elle n’en reste pas moins légitime et il convient donc de
dresser un premier bilan des avantages et des
inconvénients.
Si le son analogique d’un disque vinyle (malgré les réserves
évoquées plus haut) possède indéniablement une saveur
particulière que certains mélomanes qualifient de « vivante »,
ce son chaud et doux s’accompagne du plaisir de manipuler
un bel objet. À l’ère de la digitalisation généralisée, un
retour vers l’objet est porteur de sens, ravit les collection-
neurs et semble faire de nouvelles émules chez les jeunes.
Le numérique quant à lui permet de stocker sa musique
facilement sur une clé USB, dans des appareils portatifs
ou dans des smartphones. Gros avantage par rapport à
une collection de vinyles ou de CD, ça n’occupe que très
peu d’espace physique ! Si le son numérique était parfois
qualifié de glacial à son avènement (en comparaison et en
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

opposition avec le son « chaud et doux » d’un disque


vinyle), il offre désormais des performances sonores
inégalées grâce aux progrès de l’échantillonnage. Le
fichier audio numérique a aussi trouvé avec Internet un
formidable allié, nous le verrons un peu plus loin. Cepen-
dant un tel fichier peut aussi être synonyme de médiocrité,
ainsi un fichier compressé de type MP3 est un grand
destructeur d’informations et un bien mauvais allié pour
la recherche d’un son de qualité.

1.1.3 Analogique ou numérique,


quel format possède la meilleure qualité ?
On peut choisir un format plutôt qu’un autre pour les
raisons invoquées précédemment, mais aussi par préfé-

9
Choisir son matériel

rence pour une certaine sonorité. Nous voici donc dans le


domaine du subjectif. Cependant, sans prendre parti pour
un format ou un autre, on pourrait tout de même résumer
le débat en affirmant que le numérique offre indéniable-
ment un niveau de performance très élevé à condition de
se doter d’un format et d’un matériel de qualité. Le son
analogique d’un vinyle offrira quant à lui une saveur déli-
cieuse à celui qui saura l’apprécier.

1.2 LE DISQUE VINYLE


1.2.1 Comment ça marche ?
Composée de polychlorure de vinyle, cette matière plas-
tique a donné son nom aux galettes noires. La forme du
sillon gravé en spirale dans cette surface est comparable
au signal électrique qu’elle reproduit. La pointe de lecture
de la platine vinyle transforme les déviations du micro-
sillon en un signal électrique analogique. Notre galette de
vinyle est donc gravée par un système de pressage. La
qualité de ce bel objet de collection est altérée par le
passage répété d’une cellule dans son microsillon. Le
craquement des vieilles galettes auquel certains collec-
tionneurs trouvent un indéniable charme pourra
rapidement devenir un inconvénient insupportable
lorsque le disque ne sera plus audible.

1.2.2 Le retour du vinyle : info ou intox ?


Les chiffres de ventes des disques vinyles sont en hausse
(plus de 40 % en trois  ans) c’est indéniable, mais à y
regarder de plus près, cette augmentation est sans doute
un peu trompeuse (fig. 1.1). Si le support que l’on pensait
moribond à la fin des années 1990 a certes retrouvé une
nouvelle jeunesse, les chiffres de ventes sont très infé-
rieurs à ceux enregistrés dans les années 1970. Ce format
ne représenterait qu’à peine 3 % des ventes de musique
selon le SNEP (Syndicat national de l’édition phonogra-
phique). Cependant, il faut prendre en compte l’énorme
marché des vinyles d’occasion dont les ventes sont impos-
sibles à chiffrer. L’autre manière de mesurer le retour de
la galette noire est de s’intéresser aux ventes de platines
vinyles qui confirment bel et bien la renaissance de ce
format. Pro-Ject, qui est devenu l’un des principaux fabri-

10
1
CHAPITRE
CHAPITRE
Les formats de la musique enregistrée

cants de platines vinyles au monde, aurait vendu plus de


250 000 platines en seulement deux ans. Autre signe des
temps, depuis quelques années, les disquaires spécialisés
réapparaissent, plus de deux cents d’entre eux ont déjà
participé à l’opération Disquaire Day organisée chaque
année à la mi-avril en France. Cette opération qui a égale-
ment lieu dans de nombreux pays européens et aux
États-Unis connaît un vif succès.

Figure 1.1
Progression
des ventes de vinyles
entre 1975 et 2014.

Vous avez dit 180 g ?


Si vous avez déjà eu un vinyle des années 1970 entre
les mains et si vous achetez un vinyle neuf de qualité
« audiophile », en sortant l’objet de sa pochette, vous
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

remarquerez immédiatement la différence : son épais-


seur et son poids ! Ce type de disque 33 tours pèse
180 g, il est a priori fabriqué à partir de vinyle vierge
non recyclé et est constitué de plus de matière qu’un
vinyle standard qui pèse environ 120 g, voire 150 g
pour certains vinyles de qualité édités par des petits
éditeurs comme le Canadien Standard Vinyl. Il est
devenu le nouveau standard des disques vinyles haute
définition pressés ces dernières années. Indéniable-
ment plus résistant à l’usure et aux chocs, ce format
n’apporte cependant aucune garantie sur la qualité
auditive qui continue de dépendre de la qualité de
l’enregistrement, du mixage et de son pressage.

11
Choisir son matériel

1.2.3 Un vinyle avec un son de CD ?


Il est bien difficile de retracer le parcours d’enregistre-
ment, de mixage et de pressage d’un vinyle fraîchement
publié ou réédité. Les labels sont à vrai dire assez discrets
sur le sujet. Le son analogique ne serait-il devenu que
simple argument marketing dans le cas des nouveaux
enregistrements ? La question mérite d’être posée comme
telle, car l’écrasante majorité des enregistrements et des
mixages sont numériques et pour reprendre les schémas
précédemment utilisés pour le CD, les vinyles neufs sont
donc tous « DDA ». La question est tout aussi légitime sur
les rééditions, à moins de dénicher un album de l’époque
où le numérique n’existait pas ! Ne boudons cependant
pas notre plaisir, car même avec un procédé d’enregistre-
ment et de mixage numérique, la lecture analogique offre
bel et bien une différence auditive très appréciable.

1.3 LE SUPPORT NUMÉRIQUE :


CD ET MUSIQUE DÉMATÉRIALISÉE
La musique en format numérique (y compris en haute
définition ou HD) n’est pas tout à fait une nouveauté, elle
existe depuis la fin des années 1980 avec l’arrivée du CD,
puis d’autres formats supérieurs mais plus confidentiels
comme le SACD et plus récemment le Blu-ray Pure Audio.
En revanche, le développement de ces formats sous forme
de fichiers numériques dématérialisés est plus récent, qu’il
s’agisse de fichiers téléchargés sur votre ordinateur ou de
fichiers stockés dans des serveurs et lus directement
sur Internet (streaming).

1.3.1 Le CD est-il vraiment mort ?


Si la chute vertigineuse des ventes de CD se confirme
trimestre après trimestre, à l’instar du vinyle, nous avons
sans doute enterré un peu vite ce support qui a encore la
préférence de nombreux adeptes. En effet, pour ceux qui
ne souhaitent pas se lancer dans la lecture de musique
dématérialisée, les CD continuent de représenter une solu-
tion simple et qualitative. Certains pays comme le Japon
résistent à cette tentation du tout-numérique et les rayons
des disques CD des enseignes spécialisées nous renvoient
à ceux de la Fnac des années 1980, en plein essor du CD !

12
1
CHAPITRE
CHAPITRE
Les formats de la musique enregistrée

1.3.2 Quand Internet fait bon ménage avec la musique


Pour tous ceux qui en ont assez de déplacer à chaque
déménagement un stock poussiéreux de CD, la musique
dématérialisée va définitivement faire disparaître vos
étagères Ikea remplies de CD. Ainsi, l’utilisation d’un
simple ordinateur vous permet soit de stocker vos fichiers
de musique, soit de les lire directement depuis des
serveurs (stockage déporté) spécialisés sur Internet : c’est
ce qu’on appelle le streaming. Un peu à la manière dont
vous regardez un film sur YouTube, de nombreuses plates-
formes comme iTunes, Deezer ou Spotify proposent un
service de streaming.
Ces services offrent une écoute gratuite de vos disques
préférés mais dans une qualité médiocre (format numé-
rique compressé) et dont les titres sont parfois entrecoupés
de publicité. Il est toutefois possible d’accéder à une meil-
leure qualité moyennant la souscription à un abonnement
payant. La plate-forme française Qobuz est l’une des seules
à proposer des écoutes en qualité CD voire supérieure.
L’utilisation de ces services nécessite une connexion Internet
d’un bon débit, et si vous avez des coupures Internet, vous
n’avez plus de musique en streaming !

1.4 DES FORMATS DÉMATÉRIALISÉS :


DU MP3 À LA MUSIQUE HD
1.4.1 Des « bits » et des « kHz » pour définir
la qualité d’un fichier audio
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Comme nous l’avons évoqué précédemment, la musique


au format numérique a préalablement été « découpée »
afin de pouvoir être lue par un ordinateur. Un signal
numérique est un signal analogique qui a été transformé
en données numériques ou échantillons (fig. 1.2). Cette
transformation appelée numérisation ou conversion analo-
gique vers numérique (ADC ou analog to digital conversion
en anglais) se décompose en trois opérations.
D’abord, on prélève à intervalles réguliers la valeur de
l’amplitude du signal analogique, c’est l’échantillonnage
(fig. 1.3). La fréquence (les intervalles) de ce prélèvement
est appelée la fréquence d’échantillonnage, elle s’exprime
généralement en kilohertz (kHz). On parle par exemple

13
Choisir son matériel

de 44,1 kHz ou 44 100 Hz qui représente 44 100 prélève-


ments par seconde.
Ensuite, la valeur relevée pour chaque échantillon est
traduite en une valeur fixe approchante, c’est la quantifi-
cation qui va définir l’enveloppe numérique du signal
(fig. 1.4).

Figure 1.2
Exemple de signal
analogique.

Figure 1.3
Échantillonnage
du signal analogique.

Le nombre de « marches d’escalier » dépend du nombre


de bits (on parle communément de 16, 24 ou 32 bits) de la
quantification. Plus le nombre de bits est élevé, plus le
nombre de marches d’escalier est élevé, plus la quantifi-
cation est précise et plus la forme du signal quantifié se
rapproche de celle du signal analogique original.
Enfin, le signal quantifié est codé pour devenir le signal
numérique définitif, le fameux fichier audio. Plus les deux
valeurs bits/kHz sont élevées, plus les données seront
précises et plus la qualité du fichier sera élevée. Le revers
de la médaille est que la taille d’un tel fichier va s’accroître
et occuper de la place sur votre disque dur. Pour tous ceux

14
1
CHAPITRE
CHAPITRE
Les formats de la musique enregistrée

qui souhaitent donc stocker de très nombreux fichiers de


musique, il est recommandé d’utiliser un disque dur
externe à votre ordinateur ou un espace de stockage en
réseau appelé NAS. Cette dernière solution est intéres-
sante car elle est compatible avec le streaming et la lecture
en réseau ; cet espace dédié vous dispensera par ailleurs
d’utiliser votre ordinateur personnel.

Figure 1.4
Quantification
du signal après
échantillonnage.

1.4.2 Le MP3 : un format pratique, mais de médiocre qualité


Si le MP3 connaît un certain succès, c’est essentiellement
pour ses aspects pratiques  : ce format de fichier peu
encombrant permet de stocker et de « transporter » sa
musique partout sur de nombreux supports tels que clés
USB, smartphones, ordinateurs portables, etc.
La compacité recherchée des fichiers audio MP3 s’explique
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

par la compression des informations d’origine, en quelque


sorte une simplification de la numérisation. Il s’agit en
réalité d’une véritable perte d’informations, un peu à la
manière d’une photographie numérique dont on aurait
réduit la définition par un nombre inférieur de pixels. Pire
encore, dans le cas de cette compression numérique, une
partie des informations est de fait devenue inaudible. Il
existe cependant différents formats de fichier MP3 mais
le meilleur d’entre eux n’égalera jamais la qualité d’un
CD. Pour réellement apprécier cette différence de qualité,
la clé se trouve dans votre matériel hi-fi car il vous sera
probablement très difficile d’en juger à partir d’un ordi-
nateur équipé d’une carte son médiocre et de haut-parleurs
de pacotille.

15
Choisir son matériel

Faites le test en ligne proposé sur le site de la NPR, la radio


publique américaine, pour vous en convaincre :
http://www.npr.org/sections/therecord/2015/06/02/
411473508/how-well-can-you-hear-audio-quality

1.4.3 Les formats en qualité CD


Ces formats dits lossless (littéralement sans perte de
qualité) sont supposés être strictement similaires au
contenu d’un CD. Comme nous l’avons vu, la qualité d’un
fichier audio (on parle également de résolution d’un
fichier) est mesurée à l’aide de deux variables qui sont
toujours associées : les bits et les kHz (tableau 1.1). La réso-
lution standard d’un CD est de 16  bits/44,1 kHz, les
formats les plus répandus dans cette résolution sont les
fichiers FLAC, WMA, ALAC, WAV ou AIFF. Le meilleur
compromis de ces formats est probablement le fichier
FLAC qui possède à la fois une vraie qualité CD et qui
occupe moins d’espace mémoire qu’un fichier WAV.

Tableau 1.1 NIVEAU Qualité Qualité


Qualité des Qualité CD Qualité HD
DE QUALITÉ médiocre moyenne
formats de fichiers.
MP3 encodés MP3 encodés 24 bits/44,1 kHz
ENCODAGE 16 bits/44,1 kHz
à 128 Kbits/s à 230 Kbits/s à 24 bits/192 kHz
MP3 FLAC FLAC
MP3
WMA WMA AIFF
FORMATS WMAAAC
AAC ALAC ALAC
POSSIBLES OGG
OGG WVF WAV
ORBIS
ORBIS AIFF WMA

1.4.4 Les formats haute définition


Faut-il craquer ?
Un fichier audio de haute qualité ou de haute résolution
est aussi appelé un fichier HD (pour « haute définition »).
Avant de se lancer dans le téléchargement ou la lecture
en streaming de fichiers HD (qui est désormais possible
comme sur la plate-forme française Qobuz), il convient de
vérifier la compatibilité de votre convertisseur car nombre
d’entre eux ne peuvent lire que des fichiers de résolution
inférieure. Tenter de lire des fichiers HD avec de tels
convertisseurs reviendrait alors à lire une vidéo HD à
l’aide d’un magnétoscope VHS.

16
1
CHAPITRE
CHAPITRE
Les formats de la musique enregistrée

On reconnaît un fichier HD à son format qui doit être


quantifié sur 24 bits avec une fréquence d’échantillonnage
au moins équivalente à 44,1 kHz et pouvant atteindre
jusqu’à 192 kHz, correspondant dans ce dernier cas à un
fichier audio 24/192. Attention toutefois aux sirènes des
fichiers HD car leur résolution élevée n’est pas forcément
signe de haute qualité sonore. Il est parfois un peu
complexe d’y retrouver son latin. Si, par exemple, l’enre-
gistrement original est médiocre, sa numérisation en haute
résolution n’apportera pas d’amélioration fondamentale
sur le résultat final qui sera, au mieux, aussi médiocre que
l’enregistrement original…

Les supports physiques HD


Il convient de noter que des supports physiques existent
même s’ils sont assez peu répandus. Le Super Audio CD
(SACD) développé par Sony et Philips dans les années 1980
utilise une technique de numérisation appelée DSD (Direct
Stream Digital). Ce format nécessite d’avoir un lecteur
compatible, une contrainte qui, en plus d’un catalogue
d’œuvres assez réduit, explique le succès assez confiden-
tiel de ce format. Notons toutefois que le DSD est
désormais disponible en fichier HD.
Plus récemment, en 2013, la maison de disques Universal
a lancé le Blu-ray Pure Audio, un support qui propose des
fichiers audio numérisés jusqu’au format 24/192, mais
dont le catalogue peine à se développer (fin 2016 le cata-
logue ne comptait qu’à peine plus de 200 références). Ce
support nécessite un lecteur Blu-ray dont l’usage habituel
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

est plutôt dédié au cinéma, le choix de ce support et le peu


d’appareils Blu-ray véritablement audiophiles sont sans
doute autant de raisons qui expliquent le développement
timide de ce nouveau format. Il faudra donc vous munir
du meilleur matériel, et compatible de surcroît, pour
pouvoir entendre et profiter de la différence qualitative.

17
2 LES SOURCES

2.1 Les platines vinyles 19


2.2 Les convertisseurs (DAC) 25
2.3 Les lecteurs de CD 27
2.4 Les autres types de sources
(tuners, magnétophones, TV…) 28
2.5 Le home-cinéma
ou le son multicanal 30

2.1 LES PLATINES VINYLES


2.1.1 Les parties essentielles d’une platine vinyle
Une platine vinyle est composée de cinq éléments essen-
tiels : un châssis, un axe avec le roulement, un plateau, un
moteur et un bras de lecture. Nous évoquerons la cellule
de lecture un peu plus loin (§ 2.1.2), car elle représente
aussi un élément essentiel.

Le châssis
Le châssis est la plate-forme qui va supporter l’axe, le
plateau, le moteur d’entraînement et le bras de lecture.
L’une des fonctions du châssis est de protéger le bras des
vibrations émises par le moteur et par l’axe d’entraîne-
ment. C’est pour cette raison que les châssis doivent être
les plus rigides et les plus inertes possible. Généralement
en bois, certains châssis sont construits avec différents
matériaux absorbants parfois assemblés en sandwich.

Figure 2.1
Platine vinyle Music Hall,
modèle MMF 5.3 se.

19
Choisir son matériel

L’axe et le roulement
L’axe et le roulement à billes sont les éléments mécaniques
autour desquels le plateau repose et tourne. Ils sont usinés
avec une très grande précision pour éviter tout jeu méca-
nique et doivent être huilés au moment du montage,
certains fabricants fournissent parfois un petit flacon
d’huile avec leur platine. Le roulement à billes peut être
inversé, la bille se trouvant alors vers le haut de l’axe
(entre le plateau et l’axe).

Le plateau
Le plateau peut être fabriqué dans divers matériaux
comme l’aluminium, le verre, l’acrylique, le méthacrylate
ou la céramique. La qualité recherchée est le minimum de
résonance. Si son diamètre est dans la plus grande majo-
rité des cas celui d’un disque vinyle, l’épaisseur et le poids
peuvent varier dans des proportions considérables, ce qui
se traduit par des variations tout aussi considérables de
prix. Pour les platines d’entrée de gamme, on préférera
un plateau en acrylique ou en verre qui apportera plus de
clarté et de dynamique. Les plateaux lourds en aluminium
amagnétique qui apportent densité et masse sont parmi
les plus performants.
L’ensemble plateau et bras peut être désolidarisé du socle
afin d’éviter tous problèmes vibratoires, ce montage dit
« suspendu » est réalisé avec un système de suspensions
à ressorts. Ce système apparu dans les années 1960 a fait
le succès de platines légendaires comme la Thorens TD160.

Le moteur
Il existe trois types d’entraînement du plateau par le
moteur :
• L’entraînement par courroie a l’avantage d’être simple,
efficace et générant très peu de vibrations. Sa simplicité
ne nécessite aucune pièce mécanique et donc limite le
risque de pannes. Seule la courroie pourra éventuelle-
ment nécessiter un remplacement après plusieurs années.
Les moteurs sont souvent installés sur le châssis ou
déportés à proximité, permettant à l’utilisateur d’ins-
taller lui-même la courroie d’entraînement.

20
2
CHAPITRE
CHAPITRE
Les sources

• L’entraînement direct confond l’axe du plateau avec celui


du moteur, mais ce dernier doit être performant et doit
notamment posséder un couple important. Ce système
assez répandu dans les années 1970 est aujourd’hui
surtout utilisé pour les platines de DJ. La plus célèbre des
platines à entraînement direct reste la Technics SL1200.
• Le système d’entraînement par galet développé dans les
années  1950 a fait le succès de la fameuse platine
anglaise Garrard 401, mais ce système n’est pratique-
ment plus utilisé aujourd’hui.

Figure 2.2
Platine vinyle
à entraînement
direct Technics
modèle SL 1200.

Manuelle ou automatique ?
Si l’utilisation d’une platine vinyle automatique est
pratique, car il suffit d’appuyer sur play pour que le
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

bras se positionne automatiquement sur la première


plage, ce système est en réalité peu répandu. En plus
de la complication mécanique du système de position-
nement du bras, cette automatisation dénature
quelque peu le côté rituel de la pose du vinyle sur le
plateau et de la délicate manipulation du bras pour
placer la pointe de lecture sur le vinyle.

Le bras
Élément essentiel d’une platine vinyle, le bras supporte
la cellule et la relie mécaniquement au châssis. Il ne devra
donc pas transmettre de vibrations à la cellule pour qu’elle

21
Choisir son matériel

conserve la plus grande précision de lecture du micro-


sillon. Il devra répondre à un double défi : celui de la
légèreté et de la rigidité. C’est pour cette raison que la
plupart des bras sont généralement construits en alumi-
nium, en bois ou plus récemment en carbone, afin de
bénéficier de ces deux avantages. Cet élément technique
est un véritable outil de précision dont les détails de fabri-
cation rappellent parfois ceux de la précision horlogère.
Il existe deux sortes de bras. Le bras pivotant traditionnel
tourne autour d’un roulement, son profil peut être droit,
coudé ou en « S ». La cellule décrit un arc de cercle entre
le début et la fin du sillon. L’autre bras, le bras tangentiel,
concerne les platines haut de gamme. Il glisse parallèle-
ment à l’axe du disque le long d’un rail, la cellule se
déplace en ligne droite entre le début et la fin du sillon.
Toutes les platines sont livrées avec un bras à l’exception
de quelques modèles haut de gamme, permettant à l’uti-
lisateur d’y adapter le bras de son choix.

Figure 2.3
Bras pour platine
vinyle SME,
modèle M2-9.

2.1.2 La cellule
Ultime élément de lecture du fameux microsillon, c’est
aussi le plus petit, mais sans doute le plus technologique.
Il convient d’abord de distinguer deux types de cellules.

Les cellules MM
Les cellules MM (Moving Magnet) sont des cellules à
aimants mobiles (fig. 2.4). Ce sont les plus simples à fabri-
quer. Leur diamant peut être changé s’il est cassé ou trop

22
2
CHAPITRE
CHAPITRE
Les sources

usé. Grâce à un niveau de sortie supérieur à 2 mV, elles


peuvent s’adapter à la plupart des préamplificateurs
phono du marché. Ce sont aussi les moins coûteuses avec
des tarifs d’entrée de gamme qui débutent à 25 €.

Figure 2.4
Cellule pour platine
vinyle de type
MM. Goldring,
modèle 2500.

Les cellules MC
Les cellules MC (Moving Coil) sont des cellules à bobine
mobile (fig. 2.5). Il en existe deux versions. L’une, dite
« bas niveau », a une tension de sortie extrêmement basse.
Leur conception repose sur une technologie avancée et
beaucoup plus complexe. Leurs performances et la qualité
de restitution audio sont indéniablement supérieures.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

L’autre cellule appelée « haut niveau » a une tension de


sortie proche de celle d’une cellule à aimant mobile. Les
prix débutent aux alentours de 200 € et peuvent grimper
jusqu’à plusieurs milliers d’euros.

2.1.3 L’indispensable préamplificateur phono


Compte tenu des caractéristiques du signal délivré par une
cellule (très faible niveau de sortie et correction de la
réponse en fréquence selon la norme RIAA), l’utilisation
d’un préamplificateur « phono » est indispensable (fig. 2.6).
On trouve des petits préamplificateurs (parfois pas plus
grand qu’une grosse boîte d’allumettes) à partir d’une
cinquantaine d’euros. Il convient cependant de vérifier la

23
Choisir son matériel

compatibilité avec le type de cellules utilisées. Tous


conviennent pour les cellules MM. En revanche, si vous
utilisez une cellule MC et en fonction de son niveau de
sortie (bas niveau ou haut niveau), il faudra vérifier la
compatibilité du préamplificateur que vous envisagez
d’acheter avec votre cellule.

Figure 2.5
Cellule pour platine
vinyle de type MC.
Ortofon, modèle
Quintet Black.

Il existe cependant deux solutions si vous souhaitez


échapper à l’achat de ce préamplificateur : vous équiper
d’un amplificateur qui dispose d’une entrée « Phono », de
nombreux fabricants proposent souvent cette entrée en
option. Quelques fabricants de platines ont aussi eu la
bonne idée d’embarquer le fameux préamplificateur dans
les platines, ces dernières disposent alors d’un niveau de
sortie parfaitement compatible avec votre amplificateur
comme la platine Teac TN 300.
D’autres modèles (comme la platine Pro-Ject Essential
phono II) proposent aussi d’enregistrer vos vinyles sur
votre ordinateur grâce à une sortie USB.

2.1.4 Faire évoluer sa platine


Il y a trois manières de faire évoluer sensiblement la
qualité de sa platine. La première est de remplacer sa
cellule. Il faudra préférer un modèle MC. La seconde
consiste à remplacer le bras mais son changement tout à
fait possible va nécessiter les conseils éclairés d’un vrai
spécialiste. La troisième pourra être le changement du
plateau pour un modèle plus lourd et plus performant.
C’est aussi une option sérieuse à envisager mais il faudra
impérativement interroger aussi un professionnel car

24
2
CHAPITRE
CHAPITRE
Les sources

l’opération nécessitera de vérifier que l’axe et le roulement


de la platine conviennent au nouveau plateau. Moins
onéreux et esthétiquement valorisant, les couvre-plateau
représentent un accessoire abordable et efficace notam-
ment pour absorber les vibrations. Enfin, vous pourrez
aussi améliorer le rendu sonore de votre platine en vous
procurant un préamplificateur phono de meilleure qualité.

Figure 2.6
Préamplificateur
phono pour platine
vinyle. Sugden,
modèle « Stage ».

Quels tarifs ?
Il faut compter investir à partir de 250 € pour acquérir
une platine d’entrée de gamme de qualité minimum.
N’attendez pas de performances exceptionnelles de
ce genre de produit qui vous permettra tout de même
de (re)découvrir vos vinyles. Attention, certaines
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

marques vendent leurs platines sans cellule et il faudra


vous assurer que votre système est compatible avec la
lecture d’une platine vinyle (préamplificateur phono
externe ou intégré à votre amplificateur).

2.2 LES CONVERTISSEURS (DAC)


2.2.1 Passerelle indispensable entre votre ordinateur
et votre ampli
La conversion des informations numériques en signaux
analogiques s’effectue au moyen d’un convertisseur
appelé communément DAC (Digital to Analog Converter)

25
Choisir son matériel

afin qu’ils puissent être correctement interprétés par votre


amplificateur. Si cet appareil a fait son apparition en tant
que tel avec le développement de la musique dématéria-
lisée il y a quelques années, il existe en réalité depuis bien
longtemps. En effet votre lecteur CD possède à l’intérieur
un DAC et c’est pour cette raison qu’il peut se raccorder
directement à l’entrée d’un amplificateur.

2.2.2 La notion de « définition »


L’information essentielle qu’il convient de vérifier avant
d’acquérir un DAC est son niveau de définition, en compa-
raison cela revient à s’intéresser au nombre de pixels d’un
appareil photo. Comme nous l’avons évoqué précédem-
ment, si le format équivalent à la qualité CD
(16 bits/44,1 kHz) est le standard minimum, il n’est peut-
être pas absurde de s’équiper d’un appareil pouvant lire
une résolution supérieure voire HD afin d’avoir la possi-
bilité d’évoluer vers ces formats de meilleure qualité sans
avoir à changer de DAC.
Par ailleurs, il convient de vérifier les formats de sortie.
Si le format USB est standard du côté de votre ordinateur,
vous pouvez aussi opter pour une entrée optique ou
coaxiale dans un câble adapté. Nous reviendrons sur ce
point dans la deuxième partie « Installation et
maintenance ».

2.2.3 Convertisseur intégré ou séparé


Les premiers DAC en boîtier indépendant sont proposés à
une centaine d’euros sur le marché, les progrès de l’électro-
nique et de la miniaturisation ont permis aux constructeurs
de proposer des produits très peu encombrants parfois pas
plus grands qu’une grosse clé USB (comme le modèle
Audioquest Dragon Fly). De plus en plus de constructeurs
proposent néanmoins des amplificateurs intégrés qui
embarquent un DAC et grâce à leur entrée USB, ils peuvent
se connecter directement à votre ordinateur (fig. 2.7).
D’autres fabricants (comme le Français Micromega et son
enceinte MySpeaker BT) ont eu la bonne idée de proposer
des enceintes amplifiées qui intègrent aussi un DAC, ce qui
permet de les brancher directement sur votre ordinateur en
toute tranquillité sans passer par la case ampli.

26
2
CHAPITRE
CHAPITRE
Les sources

Figure 2.7
Trois solutions
possibles
pour intégrer
un DAC dans
un système hi-fi.

2.3 LES LECTEURS DE CD
Comme évoqué précédemment, un lecteur de CD possède
une partie « mécanique » dont la fonction est la lecture en
elle-même des CD, et une partie « convertisseur DAC »
qui décode le signal numérique du CD. La majorité des
lecteurs de CD du marché intègre un convertisseur. Dans
le cas contraire, les simples lecteurs (sans convertisseur
intégré) sont appelés « drive » ou « mécanique de trans-
port », une solution qui permet de disposer d’un
convertisseur DAC externe de meilleure qualité.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Les fabricants se sont aussi attachés à apporter des amélio-


rations à la qualité des composants du convertisseur et à
celle de l’alimentation, deux circuits qui jouent également
un rôle prépondérant dans la qualité sonore d’un appareil.
Les matériaux utilisés pour la fabrication du châssis d’un
lecteur de CD représentent enfin des critères importants
afin de supprimer autant que possible les vibrations
produites par les parties mécaniques.
À moins d’opter pour un drive et un convertisseur séparé,
on trouve de bons lecteurs CD à moins de 900 €, le fabri-
cant britannique Rega a par exemple développé un très
grand succès avec sa platine Apollo vendue à plus de
20 000 exemplaires à travers le monde, elle représente
parmi de très nombreux modèles un excellent choix.

27
Choisir son matériel

2.4 LES AUTRES TYPES DE SOURCES


(TUNERS, MAGNÉTOPHONES, TV…)
2.4.1 La radio
Il faut bien reconnaître que les tuners FM se sont franche-
ment raréfiés des étals des enseignes spécialisées, mais
quelques marques subsistent comme l’Américain Magnum
Dynalab (fig. 2.8).

Figure 2.8
Tuner Magnum
Dynalab, modèle
MD 109T.

Les Français n’écouteraient-ils donc plus la radio ? À en


croire les sondages Médiamétrie, il n’en est rien ! Certes
la radio est mobile depuis longtemps et s’écoute à partir
d’appareils portatifs. Le développement d’Internet a
permis aussi de disposer des radios du monde entier à
partir d’un simple smartphone. Ces radios Internet sont
aussi disponibles depuis votre système hi-fi à partir de
streamers ou d’appareils tout-en-un.
La plupart des fréquences de la bande FM (y compris le
groupe Radio France) diffuse avec une qualité de son
compressé qui est souvent équivalente au format MP3. Si
les radios Internet diffusent de facto des signaux numé-
riques, leurs formats ne sont pas toujours d’une qualité
équivalente à celle d’un fichier FLAC par exemple. Mais
la radio HD existe bel et bien et elle est hertzienne (par
une simple antenne), c’est la radio numérique terrestre
(RNT). Comme la TNT, ces radios nécessitent deux condi-
tions : être localisé dans une zone de réception et avoir un
récepteur compatible. Par ailleurs, le développement de
la RNT en France est une sorte d’arlésienne et de « patate
chaude » qui a passé de gouvernement en gouvernement.
Le projet a été repoussé année après année, il est le sujet
d’imbroglios politiques et financiers entre l’État et les
grands groupes de radio. Il est aujourd’hui navrant de
constater par exemple que Radio France n’a pas choisi ce

28
2
CHAPITRE
CHAPITRE
Les sources

format de diffusion. Au même titre que la TNT, ce format


était supposé (comme c’est le cas chez un grand nombre
de nos voisins européens) remplacer à terme la bande FM.
Cependant, la qualité de diffusion du signal numérique
ne garantit aucunement que les programmes ne soient pas
diffusés en MP3.

2.4.2 Le magnétophone
Il fut un temps où on enregistrait le son sur des bandes
magnétiques par l’intermédiaire d’un magnétophone à
bandes, ce même magnétophone servait ensuite à la
lecture. Les studios d’enregistrement du monde entier
utilisaient des magnétophones pour enregistrer les prises
de son. Aujourd’hui encore, les bandes « master » conte-
nant les enregistrements originaux analogiques sont très
prisées par les audiophiles qui continuent d’utiliser le
magnétophone en tant que source, comme le célèbre
magnétophone Revox B77, dans leurs installations.
La miniaturisation a également touché les magnétophones
analogiques avec l’invention du magnétophone portable
par la société suisse Nagra. Compact, léger et alimenté par
batterie, ce type de magnétophone a très longtemps été
utilisé par les reporters radio du monde entier. Le magné-
tophone à cassettes (ou K7) a vu le jour dans les
années 1970 grâce à Philips. La cassette est une bande
magnétique miniature intégrée dans un petit boîtier en
plastique qui s’insère simplement dans un magnétophone,
lui aussi miniature. Quelques nostalgiques de la cassette
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recherchent encore ce type d’appareil, le Japonais Naka-


michi a fabriqué quelques-uns des plus performants
magnétophones à cassettes du marché.
Le numérique est apparu vers la fin des années 1980 avec
la bande magnétique numérique DAT (Digital Audio Tape)
développée par Sony. Aujourd’hui les nouvelles généra-
tions d’enregistreurs sont numériques à 100 %, à
commencer par votre smartphone ! Il existe des enregis-
treurs de haute qualité très compacts et équipés de
mémoire interne, comme le Tascam DR-40 par exemple.
Ils sont essentiellement utilisés pour la prise de son, mais
il est tout à fait possible de les connecter en tant que source
dans un système, pour précisément écouter les enregis-
trements mémorisés.

29
Choisir son matériel

2.4.3 La télévision
Beaucoup de téléviseurs sont de nos jours équipés d’une
sortie numérique, généralement optique, qui offre la
possibilité d’être raccordé en tant que source audio à un
système haute-fidélité. La qualité sonore dépend de la
qualité des circuits audio de la télévision et de la qualité
du programme retransmis. Il faut aussi noter que certaines
marques intègrent à leurs télévisions un système de trans-
mission sans fil propriétaire compatible uniquement avec
les ensembles audio du même fabricant.

2.5 LE HOME-CINÉMA OU LE SON MULTICANAL


Le home-cinéma désigne les installations nécessaires à la
reproduction des conditions d’une salle de cinéma. En
complément d’un indispensable écran de qualité, il s’agit
de s’équiper d’un système 5.1 qui comprend cinq enceintes
(une enceinte avant gauche, une enceinte avant droite,
une enceinte [ou voie] centrale et deux enceintes à l’ar-
rière) plus un caisson de basse. Cet ensemble d’enceintes
est un minimum et peut se compléter d’enceintes supplé-
mentaires latérales et arrière. La disposition des cinq
enceintes doit être précise par rapport aux auditeurs afin
que ces derniers puissent bénéficier au maximum des
effets de spatialisation. Seul le caisson de basse peut se
placer librement dans la pièce, en général sur un côté
(fig. 2.9).
Ce système nécessite cependant un amplificateur spéci-
fique dit AV (audio vidéo) capable d’alimenter au
minimum les six enceintes du système 5.1. Cet amplifica-
teur AV doit être capable de reconnaître les nombreux
formats vidéo multicanal (Dolby, DTS ou THX) transmis
par votre lecteur vidéo Blu-ray connecté.
Pour ceux qui ne souhaitent pas transformer leur salon en
salle de cinéma avec six enceintes et autant de câbles, la
barre de son est une alternative qui va considérablement
améliorer le son de votre téléviseur avec des fonctions de
spatialisation plus ou moins efficaces mais qui ne rempla-
cera jamais un vrai système  5.1. Le compromis
encombrement/qualité reste cependant très intéressant.

30
2
CHAPITRE
CHAPITRE
Les sources

Figure 2.9
Disposition
des enceintes
dans une
installation
home-cinéma 5.1.

La musique en 5.1 ?
Si l’on voit bien l’intérêt d’un système multicanal pour
le cinéma, certains supports ou sites de diffusion
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multicanal en ligne (comme Radio France avec son site


Hyper radio : http://hyperradio.radiofrance.fr/
son-3d/) proposent des enregistrements dans ce
format. L’écoute peut être ludique, mais son intérêt
est à notre avis assez limité, car lorsque vous allez
écouter un concert de rock ou un orchestre philhar-
monique, vous êtes rarement immergé au milieu des
musiciens. L’expérience peut être divertissante, mais
assez peu réaliste.

31
3 L’AMPLIFICATION

3.1 Amplification à tubes 34


3.2 Amplification à transistors 37
3.3 Amplification hybride 39
3.4 Intégrée ou en éléments séparés 40
3.5 Asymétrique ou symétrique ? 40
3.6 En quelle « classe »
voyagez-vous ? 41

L’amplification est une étape indispensable pour l’envoi


du signal musical vers les enceintes acoustiques. L’ampli-
ficateur transforme le signal musical de faible puissance
transmis par la source en un signal plus puissant afin de
pouvoir mettre en mouvement les haut-parleurs des
enceintes acoustiques. Tel un bras de levier sur lequel on
appliquerait un effort minimal pour soulever un poids
important. L’amplificateur est en quelque sorte un bras
de levier électronique entre la source et les enceintes. Les
« amplis », comme on les surnomme, existent sous diffé-
rentes formes, tailles, puissances et technologies.
Les plus courants sont les amplificateurs intégrés. On les
appelle ainsi car leurs circuits électroniques incluent une
étape de pré-amplification, qui amplifie dans un premier
temps le signal musical avant de l’envoyer vers l’étape
d’amplification (ou amplification de puissance). Comme
on le voit, ce type d’électronique intègre plusieurs fonctions
dans un même boîtier, d’où son nom. C’est une formule
« tout-en-un » qui présente l’énorme avantage de simplifier
la composition d’une installation et de réduire le budget
qu’on va lui consacrer.
Une autre possibilité qui s’adresse plus aux mélomanes
convaincus est celle des éléments séparés, à savoir, les
étapes de sélection des sources et de pré-amplification
d’une part et celle d’amplification d’autre part sont traitées
indépendamment par des circuits électroniques placés dans
des boîtiers séparés. Cette configuration plus coûteuse est

33
Choisir son matériel

généralement réservée aux électroniques de haute qualité


dont les circuits exigent des solutions techniques plus
sophistiquées, donc plus de place. Selon les besoins ou les
envies, on pourra choisir une amplification délivrant plus
ou moins de puissance en sortie, plus ou moins de watts.
Nous reviendrons sur les éléments à prendre en considé-
ration pour raisonnablement choisir la puissance la mieux
adaptée à son système.
Enfin, se pose la question de la technologie au moment de
l’achat d’un amplificateur. Ampli à transistors ? Ampli à
tubes ? Ampli à tubes et à transistors ? Schéma en classe
A, AB, B, D ou que sais-je encore ? Tous ces termes aux
sonorités barbares ont déjà dû décourager le plus vaillant
des consommateurs soudain dubitatif devant la vitrine
d’un magasin spécialisé… Pas de panique, nous allons
essayer d’apporter les éclaircissements nécessaires afin
que vous puissiez reprendre sereinement la quête du
matériel qu’il vous faut.

3.1 AMPLIFICATION À TUBES


3.1.1 Les premiers pas de l’amplification
Le tube est le premier composant actif à avoir été utilisé
pour la fabrication des amplificateurs de reproduction
sonore à l’époque du cinéma parlant. C’est une technologie
ancienne qui n’a jamais vraiment disparu et qui connaît
toujours un véritable intérêt de la part des mélomanes.
Certaines références célèbres de tubes sont à nouveau
fabriquées en Chine et dans l’est de l’Europe, de nouvelles
références ont même vu le jour, ce qui permet aux fabri-
cants de proposer des électroniques à tubes fiables et
réparables. Cependant les plus férus de tubes ne jurent que
par les tubes anciens neufs (tube NOS pour New Old Stock)
dont de nombreux stocks sont disponibles un peu partout
dans le monde, à des prix parfois très élevés.
Il existe trois familles fondamentales de tubes : les valves
redresseuses (ou diode à vide) utilisées dans les alimenta-
tions, les triodes et les pentodes, avec lesquelles nous
incluons les « beam tétrodes » ou tétrodes à faisceau dirigé,
utilisées dans les étages de pré-amplification et d’amplifi-
cation. Un tube est un bulbe de verre au sein duquel règne
le vide (ou un gaz comme le xénon ou la vapeur de mercure
notamment dans certaines valves redresseuses) et circulent

34
3
CHAPITRE
CHAPITRE
L’amplification

les électrons (le courant électrique). Dans ce vide sont


placées des électrodes (deux pour la valve ou diode à vide,
trois pour la triode, cinq pour la pentode). Elles organisent
le flux du courant électrique (intensité) entre elles en fonc-
tion des signaux appliqués sur chacune d’elles, à savoir un
signal permanent dit « de polarisation » qui définit la plage
de fonctionnement du tube, auquel va s’ajouter le signal
musical. Imaginez une vanne avec une entrée, une sortie
et un robinet. Ce sont les trois électrodes d’un tube triode.
On ajuste le débit permanent de la vanne en tournant le
robinet d’un certain angle. C’est l’équivalent du signal
permanent de polarisation. Ensuite, si l’on veut plus ou
moins d’eau qui coule en sortie de la vanne, on va modifier
l’ouverture du robinet. C’est l’équivalent du signal musical.

Figure 3.1
Amplificateur
McIntosh modèle
MC 275.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Figure 3.2
Valve GZ34,
triode 300B
et pentode KT88.

35
Choisir son matériel

3.1.2 Avantages et inconvénients


Le tube apporte un sentiment de sérénité et de plénitude
à la reproduction musicale ; c’est ce qui le rend inégalable
aux oreilles des amateurs de salles de concert. Pour fonc-
tionner, un tube a besoin d’être mis en température. Il
dispose d’un filament (un peu comme une ampoule) qui
doit être alimenté pour chauffer l’atmosphère dans le tube.
Selon le métal avec lequel il a été fabriqué, le filament
alimenté peut devenir orangé ou blanc vif. Donc un tube
dégage un peu (petits tubes de pré-amplification) à beau-
coup (tubes d’amplification) de chaleur et consomme un
peu à beaucoup d’énergie, même en absence de musique.
Ce n’est assurément pas un composant écologique, mais
les lueurs qu’il diffuse sont un spectacle irremplaçable.
La durée de vie d’un tube est limitée à quelques milliers
d’heures, ce qui représente néanmoins quelques années
d’écoute sans souci. La bonne nouvelle est qu’on peut
facilement le remplacer quand il est arrivé en fin de vie,
une fin de vie qui se traduit rapidement par une baisse
très sensible de la qualité sonore. C’est donc un budget à
prévoir qui dépendra du nombre et du type de tubes à
remplacer.

3.1.3 Quelques informations pour faire son choix


Il existe globalement deux grandes familles d’amplifica-
teurs à tubes, celle des amplis single ended (ou simple
étage) et celle des amplis push-pull. Ces appellations font
référence à la configuration du circuit à tubes en sortie de
l’ampli. Dans un circuit single ended (SE), le signal musical
est amplifié au travers d’un seul tube. Un ampli simple
push-pull (PP) utilise deux tubes pour amplifier le signal
musical, chaque tube gère schématiquement une alter-
nance du signal. Historiquement le SE a vu le jour avant
le PP dont l’intérêt principal est d’obtenir plus de puis-
sance en sortie d’un ampli. Le SE généralement de faible
puissance nécessite par conséquent des enceintes à haut
rendement (voir § 4.3 dans le chapitre 4 sur les enceintes
acoustiques) alors que le PP fonctionne parfaitement avec
des enceintes conventionnelles. Le SE est apprécié pour
sa musicalité très fluide et très naturelle particulièrement
adaptée aux musiques classiques, lyriques et acoustiques.
Le PP produit des graves profonds, il est moins raffiné
mais beaucoup plus universel que le SE.

36
3
CHAPITRE
CHAPITRE
L’amplification

3.2 AMPLIFICATION À TRANSISTORS


3.2.1 L’intérêt de la technologie à transistors
Le tube a progressivement laissé la place au transistor à
partir des années 1960, dans les électroniques grand public
notamment. Le transistor, contraction de l’anglais transfer
resistor, a été inventé en 1947. Il comporte trois électrodes
placées dans un matériau semi-conducteur qui remplace
le vide du tube. Par rapport au tube, il est plus petit, plus
léger, fonctionne quasiment instantanément sans chauf-
fage préalable, peut être alimenté par des tensions très
basses et coûte bien moins cher à fabriquer. Tout l’inverse
des tubes en quelque sorte. Il existe sous différentes
formes (boîtier en plastique, boîtier en métal, circuit
intégré, etc.) et différentes technologies dont les plus
connues sont la technologie bipolaire (on parle de tran-
sistor PNP et NPN) et la technologie à effet de champ à
laquelle appartiennent les transistors MOSFET. C’est à
partir du transistor qu’est fabriquée la grande majorité
des électroniques d’amplification actuelles dont certaines
délivrent plusieurs centaines de watts.

3.2.2 Le traitement du signal


À quelques rares exceptions près, les schémas des amplis
à transistors sont majoritairement configurés en push-pull,
ce qui permet d’obtenir beaucoup de puissance à moindre
coût. Cependant, pour fournir cette puissance, il est néces-
saire que l’alimentation dispose d’un réservoir d’énergie
important au sein de l’ampli. C’est pour cette raison que
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

ces électroniques embarquent soit un transformateur et


un circuit de filtrage, soit une alimentation à découpage
(dans le cas d’un amplificateur dit numérique, à décou-
page ou classe D) dont la taille augmente en fonction de
la puissance délivrée par l’ampli. Les amplis à transistors
se caractérisent par un son très détaillé et très défini avec
des graves puissants.

3.2.3 Analogique ou numérique ?


L’amplification à transistors agit de façon similaire à l’am-
plification à tubes sur le signal de la source. Celui-ci est
amplifié progressivement en plusieurs étapes afin de créer
le « bras de levier électronique » le plus efficace pour déli-

37
Choisir son matériel

vrer la puissance en sortie de l’ampli. Cette opération est


« analogique » en ce sens que le signal est traité dans sa
forme originale du début à la fin du schéma de l’amplifi-
cateur, à l’inverse de la méthode d’amplification « à
découpage » apparue dans les années 1990 à bord des
électroniques grand public. Ce processus découpe le
signal analogique en une série d’impulsions d’amplitude
identique mais de durées différentes. Ces impulsions sont
ensuite reconverties par filtrage en un signal analogique
à la sortie de l’ampli, juste avant qu’il soit envoyé aux
enceintes acoustiques.

Les watts tubes et les watts transistors


La puissance de sortie d’un amplificateur n’est qu’une
indication concernant la puissance électrique nominale
que son étage de sortie peut fournir aux enceintes
acoustiques. À l’usage, il apparaît que la puissance
ressentie à l’écoute, la puissance « subjective », ne
correspond pas toujours aux chiffres annoncés. C’est
le cas notamment pour les amplificateurs à tubes et les
amplificateurs à transistors polarisés en classe A qui
donnent l’impression d’être plus puissants que ne l’in-
diquent leurs spécifications. Cela tient au fait que la
distorsion harmonique de ce genre d’électroniques
arrive en douceur, contrairement aux montages push-
pull en classe AB qui distordent plus franchement et
plus brutalement. Quand l’ampli en classe A dépasse
sa puissance nominale, soit en écoute à fort niveau, soit
sur un transitoire puissant, le signal audio se déforme
très progressivement sans générer de distorsion
audible gênante et agressive, donnant ainsi à l’auditeur
l’impression que l’amplificateur est plus puissant.

Cette façon d’opérer permet d’améliorer l’efficacité globale


du circuit car le circuit d’amplification de puissance est
utilisé comme un interrupteur, ouvert en absence de signal
musical (pas d’impulsion) et fermé plus ou moins long-
temps selon la largeur de l’impulsion qui se présente.
L’ampli ne consomme qu’en présence de musique, ou
presque. Alléchante sur le papier, cette technologie

38
3
CHAPITRE
CHAPITRE
L’amplification

présente toutefois le même inconvénient que la conversion


analogique vers numérique d’un DAC, à savoir que la
qualité musicale de l’ampli dépendra de la qualité du
découpage du signal analogique (nombre d’impulsions
directement lié à la fréquence de découpage en kHz ou en
MHz). Plus il y aura d’impulsions, plus le signal en sortie
d’ampli sera proche du signal analogique original.

3.3 AMPLIFICATION HYBRIDE


Il existe sur le marché quelques constructeurs proposant
des solutions d’amplification dites « hybrides » qui
consistent à mélanger les technologies entre elles pour
tenter d’obtenir « le meilleur des deux mondes musicaux ».
On trouve principalement des électroniques hybrides à
tubes (étage de pré-amplification) et transistors (étage de
puissance), mais l’inverse est également disponible notam-
ment chez des constructeurs comme Nagra (gamme 300B)
ou KR  Audio (gamme Kronzilla). Sont apparus plus
récemment des intégrés hybrides tubes et découpage à
l’image des réalisations suédoises Primare. Quelle que soit
la formule d’hybridation adoptée par les constructeurs,
les résultats obtenus dans tous les cas ouvrent des pistes
sonores très intéressantes.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Figure 3.3
Amplificateur intégré
à tubes Nagra,
modèle 300I.

39
Choisir son matériel

3.4 INTÉGRÉE OU EN ÉLÉMENTS SÉPARÉS ?


Le choix d’une amplification intégrée ou en éléments
séparés est d’entrée de jeu dicté par le budget que vous
souhaitez consacrer, puis par la qualité sonore que vous
recherchez et éventuellement par la place allouée dans
votre pièce d’écoute. Un amplificateur intégré est généra-
lement bien moins coûteux et prend beaucoup moins de
place qu’un préampli et un bloc d’amplification stéréo en
châssis séparés, voire qu’un préampli et deux blocs d’am-
plification mono (chaque voie gauche et droite dispose de
son propre amplificateur de puissance, le nec plus ultra).
Sans compter qu’un intégré vous dispense aussi des câbles
de liaison entre préampli et ampli(s). C’est pour ces
raisons que les fabricants d’électroniques ont développé
le concept de l’intégré qui offre le bon compromis entre
prix et performances. Avec le succès de la haute-fidélité
dans les années 1970, les fabricants imaginèrent des élec-
troniques très sophistiquées, puissantes et très musicales
dont ils se servirent pour promouvoir leur savoir-faire.
Ce fut la genèse des éléments séparés dotés de circuits
électroniques et de solutions technologiques sans
compromis. Aujourd’hui encore, les électroniques les plus
en vue des constructeurs sont celles en éléments séparés.
Il faut noter que certains constructeurs comme le Japonais
Accuphase ou le Suisse Dartzeel réalisent désormais des
intégrés dont les circuits sont directement issus de leurs
modèles les plus haut de gamme ; on obtient ainsi une
électronique certes coûteuse, mais dont les performances
musicales et techniques sont de très haut niveau.

3.5 ASYMÉTRIQUE OU SYMÉTRIQUE ?


Dans la plupart des situations domestiques, le signal
musical analogique est transmis d’appareil en appareil
par un câble composé de deux conducteurs électriques.
Le signal transite dans un conducteur et se reboucle dans
l’autre une fois passé par le circuit d’amplification. Il
effectue ainsi un aller-retour dans une liaison appelée
asymétrique. Sur les électroniques plus qualitatives, une
autre possibilité de raccordement est proposée avec un
câble composé de trois conducteurs électriques. Ce type
de liaison appelée symétrique est utilisé par les profession-

40
3
CHAPITRE
CHAPITRE
L’amplification

nels car elle immunise le signal musical contre les


perturbations électriques. En revanche, elle n’est efficace
que si les électroniques raccordées ont des circuits eux
aussi symétriques.

3.6 EN QUELLE « CLASSE » VOYAGEZ-VOUS ?


3.6.1 Qu’est-ce qu’une classe d’amplification ?
Vos premières démarches à la recherche d’un amplificateur
vous ont sans doute amené à tenter de déchiffrer des indi-
cations du genre « appareil fonctionnant en classe AB » ou
« puissance de sortie de X watts en pure classe A ». Ces
indications alphabétiques donnent des renseignements sur
la façon dont le travail des composants actifs, tubes ou
transistors, au sein de l’amplificateur est organisé. Le terme
de polarisation est souvent utilisé à l’égard des classes
d’amplification (polarisation en classe AB, par exemple).

3.6.2 Les différentes classes


La question des classes d’amplification est une des notions
les plus complexes à comprendre. Nous avons donc tenté
de simplifier son exposé technique en procédant par
analogie afin que vous compreniez les différents avan-
tages et inconvénients des trois principales classes
d’amplification en tant qu’utilisateur.

La classe A
La classe A présente probablement autant d’avantages
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

que d’inconvénients qu’il convient de connaître. Dans


cette classe, tous les transistors d’amplification sont actifs
en permanence. L’étage de puissance produit constam-
ment du courant, même lorsque l’amplificateur ne reçoit
pas de signal musical. Ce principe d’amplification a pour
effet de réduire les distorsions. En revanche, il possède
un rendement très faible, en théorie autour de 25 %, soit
4  W consommés par l’ampli pour 1  W envoyé aux
enceintes. La classe A nécessite une réserve importante
d’énergie. Il faut donc noter que sa conception est onéreuse
et qu’un ampli en classe A chauffe et consomme beaucoup
d’énergie. Parmi les constructeurs d’électroniques en
classe A, le Britannique Sugden est l’un des plus réputés
(fig. 3.4).

41
Choisir son matériel

Figure 3.4
Amplificateur
intégré en classe A.
Sugden, modèle
A21 SE.

La classe B
À l’opposé, la classe B repose sur une technologie où il
n’y a pas de circulation de courant lorsque les transistors
de sortie sont au repos. Dans une conception push-pull
classe B, les transistors de sortie produisent chacun la
moitié du signal. Cette classe d’amplification n’est pas
utilisée en haute-fidélité.

La classe AB
La classe AB est la plus répandue aujourd’hui et se résume
en un compromis et une combinaison entre la classe A et
la classe B. Un amplificateur de classe AB se comporte
comme un de classe A sur les signaux de faible intensité
et comme un de classe B pour la gestion des signaux plus
forts.
Par analogie, on pourrait tenter de comparer l’utilisation
de l’énergie de la classe A ou de la classe AB à la gestion
d’une réserve d’eau. Un amplificateur de classe A utilise-
rait l’énergie disponible avec un débit maximum, continu
et immédiat, un peu à la manière d’une immense citerne
qui serait dotée d’un petit robinet à sa base. La classe AB
pourrait plutôt se comparer à un système de pompe pour
aller chercher le volume d’eau nécessaire mais tout en
bénéficiant d’un certain débit naturel à faible ouverture.

La classe D
La classe D quant à elle utilise une technologie où les tran-
sistors de sortie sont actionnés comme des interrupteurs,
en « tout ou rien ». Dotée d’un excellent rendement, cette
technologie peut s’affranchir de volumineux transforma-
teurs. Parmi les produits actuels en classe  D, citons
l’amplificateur intégré One du Britannique Cyrus ou le
PMA-50 du Japonais Denon.

42
3
CHAPITRE
CHAPITRE
L’amplification

Le cas Devialet
Dans le domaine de l’amplification hybride, le
constructeur français Devialet a mis au point un prin-
cipe qu’il a breveté et qu’il a baptisé ADH pour
amplification hybride en classe A et en classe D. Cette
technologie tire profit d’un fonctionnement en paral-
lèle de deux circuits contrôlés en boucle par traitement
numérique, un amplificateur en tension qui travaille
en classe A en sortie du convertisseur au cœur du trai-
tement du signal audio, et un amplificateur en courant
qui travaille en classe D fournissant le courant de puis-
sance nécessaire aux étages de sortie de l’ampli-
ficateur.

Figure 3.5
Amplificateur
Devialet, modèle
Expert 130.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

43
4 LES ENCEINTES
ACOUSTIQUES
4.1 Fonctionnement 45
4.2 Les types d’enceintes 47
4.3 La puissance et le rendement 53
4.4 Un ou plusieurs haut-parleurs :
large bande ou multivoies ? 54

4.1 FONCTIONNEMENT
Les enceintes acoustiques représentent incontestablement
l’un des éléments les plus importants d’un système
haute-fidélité car elles sont le dernier maillon de cette
grande chaîne de restitution sonore avant nos oreilles. Une
enceinte acoustique a pour objectif de transformer le
signal électrique envoyé par l’amplificateur en sons à
l’aide d’un ou de plusieurs haut-parleurs.
Si ce système acoustique qui consiste à activer la membrane
d’un ou de plusieurs haut-parleurs est très ancien (prin-
cipe du haut-parleur électrodynamique), il faut cependant
noter les progrès et les avancées technologiques de ces
dernières années. L’amélioration de la qualité des aimants,
des membranes comme des saladiers (le châssis qui
supporte le haut-parleur) a permis aux fabricants de
proposer des produits très performants sans être néces-
sairement volumineux. C’est pour cette raison que la taille
n’est plus systématiquement proportionnelle à la qualité
et que certains constructeurs (comme le fabricant français
Atohm et son enceinte GT1) réussissent à concevoir des
enceintes de format compact qui rivalisent de puissance
et de performances avec leurs aînées.

45
Choisir son matériel

Figure 4.1
Les principaux
éléments d’une
enceinte passive.

Figure 4.2
Vue en coupe
d’un haut-parleur.

La question des fréquences graves


La reproduction des fréquences graves dans une
enceinte acoustique est traitée par un (ou plusieurs)
haut-parleurs dits « de grave » (boomer ou woofer en
anglais) qui agissent en résonance avec le volume d’air
emprisonné dans l’enceinte. Sur l’immense majorité
des enceintes actuelles, les constructeurs utilisent
deux principes parmi de nombreux autres existants
pour conjuguer l’action du haut-parleur de grave à
celle de l’air dans l’enceinte. Le plus répandu s’appelle
bass reflex, le volume d’air est accordé par un (parfois
plusieurs) tunnel appelé évent d’accord, placé sur la
face avant ou arrière de l’enceinte, pour entrer en réso-
nance et produire plus de graves. La « charge close »
quant à elle emprisonne totalement l’air dans l’en-
ceinte. Le volume d’air agit alors comme une
suspension dont la mise en résonance augmente le
niveau de grave de l’enceinte.

46
4
CHAPITRE
CHAPITRE
Les enceintes acoustiques

4.2 LES TYPES D’ENCEINTES


4.2.1 Les enceintes compactes ou « bibliothèque »
Elles sont supposées (comme leur nom l’indique) être
placées sur une bibliothèque. Ce terme désigne en réalité
plus une petite taille, un petit volume qu’un placement
qui reste toujours préférable sur des pieds afin d’avoir le
haut-parleur à hauteur des oreilles. Si l’espace occupé au
sol est équivalent à celui d’une enceinte colonne, on
apprécie sa taille plus transportable qui facilite grande-
ment son déplacement.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

4.2.2 Les enceintes colonnes Figure 4.3


À gauche, enceinte
Les enceintes colonnes ont un avantage non négligeable bibliothèque Proac,
sur les compactes : une installation plus facile ! Si elles sont modèle Tablette.
de facto plus imposantes que leurs petites sœurs « biblio- À droite, enceinte
thèque », il suffit en effet de les poser au sol. Elles sont colonne Focal,
généralement équipées de plus de haut-parleurs et leur modèle Aria 936.
charge acoustique (le volume) est plus conséquente afin
de délivrer un son pas nécessairement plus puissant, mais
plus ample et avec plus de fréquences basses. Elles sont
généralement conseillées pour diffuser dans des pièces
supérieures à 25 m2.

47
Choisir son matériel

4.2.3 Les enceintes actives


Les enceintes acoustiques classiques (reliées à un amplifi-
cateur) sont dites « passives » ; elles ont en effet besoin
d’être alimentées par un signal électrique fourni par un
amplificateur. À l’inverse, une enceinte dite « active »
embarque un amplificateur (placé en interne dans l’en-
ceinte) et nécessite donc d’être raccordée au secteur.
L’avantage de ce type d’enceintes est de pouvoir se
dispenser d’utiliser un amplificateur externe, elles pour-
ront donc se raccorder directement sur une source comme
un DAC ou un lecteur CD, quelques modèles possèdent
même un DAC intégré (voir § 2.2 sur les convertisseurs).
Ces modèles sont à l’origine surtout utilisés par les studios
d’enregistrement professionnels. Généralement au format
« bibliothèque », ils nécessitent une écoute de proximité
contrairement aux enceintes passives, posées par exemple
sur un bureau ou sur un poste de travail. Cependant
quelques références très haut de gamme, comme l’enceinte
allemande Avantgarde Zero 1, sont de véritables enceintes
actives de salon. Attention, les prix de ce type d’enceintes
sont souvent indiqués à l’unité.

Figure 4.4
Enceinte active
Genelec, modèle G2.

48
4
CHAPITRE
CHAPITRE
Les enceintes acoustiques

4.2.4 Les enceintes murales ou encastrables


Faire disparaître le matériel au profit de la musique, voilà
un choix parfois bien légitime pour tous ceux qui veulent
se « débarrasser » des câbles qui traînent sur le sol et des
imposantes enceintes colonnes. L’intégration est donc une
solution intéressante et quelques fabricants proposent des
enceintes à intégrer dans le mur, qu’il s’agisse de solutions
stéréo ou home-cinéma. À moins d’être un bricoleur très
averti, il est vraiment conseillé de faire appel à un inté-
grateur professionnel.
Il existe cependant une solution alternative pour tous ceux
qui ne souhaitent pas se lancer dans l’encastrement des
enceintes : ce sont les enceintes murales. Ces enceintes
assez plates ont été conçues pour être accrochées au mur
comme un tableau, ce qui va libérer tout votre espace au
sol. Parmi quelques fabricants qui proposent ces modèles,
il faut citer le Français Jean-Marie Reynaud avec son
enceinte EMP Nano (fig. 4.5) ou le Canadien Totem avec
sa gamme d’enceintes Tribe.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Figure 4.5
Enceinte murale
Jean-Marie Reynaud,
modèle EMP Nano.

49
Choisir son matériel

4.2.5 Les enceintes à pavillons


Ce type d’enceinte spécifique, généralement de grande
dimension et assez encombrante, s’adresse à ceux qui
recherchent une très grande efficacité. Le pavillon est un
principe qui remonte aux débuts du cinéma parlant, quand
il s’agissait de sonoriser des salles de cinéma avec des
amplis à tubes de quelques watts seulement. Le pavillon
est un transformateur de pression qui transforme un faible
mouvement de membrane en un puissant mouvement
d’air. Un fabricant comme Avantgarde est un spécialiste
reconnu de l’enceinte à pavillons (fig. 4.6). Ces enceintes
nécessitent des pièces de grand volume pour s’exprimer.

Figure 4.6
Enceinte à pavillons
Avantgarde, modèle
Trio Classico.

4.2.6 Les caissons de basse


Utilisé initialement dans le cadre de configurations de
home-cinéma, le caisson de basse peut parfaitement venir
en complément d’un système stéréo dont les basses pour-
raient être jugées insuffisantes (fig. 4.7). Dans cette
configuration, le positionnement du caisson de basse doit
être soigneusement étudié en fonction de l’aménagement

50
4
CHAPITRE
CHAPITRE
Les enceintes acoustiques

et de l’acoustique de votre pièce. Il est à noter que certains


caissons nécessitent de disposer d’une sortie SUB (signal
ne contenant que les sons graves) sur votre ampli­-
ficateur.

Figure 4.7
Caisson de basse
Klipsch, modèle
R 110SW.

4.2.7 Les enceintes panneaux


(électrostatiques et isodynamiques)
La transformation d’un signal électrique en son peut aussi
s’effectuer à l’aide de haut-parleurs électrostatiques ou
isodynamiques.
Le haut-parleur électrostatique utilise une membrane
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

ultrafine chargée électriquement qui est installée entre


deux grilles métalliques. Sous l’effet du champ électros-
tatique créé entre les grilles au rythme du signal musical,
la membrane se déplace pour émettre un son. Ce type
d’enceintes nécessite une double connexion, une à votre
amplificateur (signal musical) et une seconde au secteur
à l’aide du transformateur fourni (création de la charge
électrique de la membrane). Une des marques les plus
emblématiques de ce type d’enceinte est Martin Logan qui
est devenu un véritable spécialiste (fig. 4.8).
À noter que ces enceintes sont hybrides et possèdent
également un haut-parleur de grave pour reproduire les
basses fréquences.

51
Choisir son matériel

Figure 4.8
Enceintes
de type panneau
électrostatique
Martin Logan,
modèle Expression
ESL13A.

Les enceintes isodynamiques sont des panneaux très peu


épais constitués d’une membrane très fine généralement
en mylar et recouverts d’un maillage conducteur élec-
trique. Elle est placée devant des aimants permanents en
forme de barreaux dont l’ensemble génère le champ
magnétique qui permettra le déplacement de cette
membrane quand elle est parcourue par le signal musical.
Le constructeur américain Magnepan est devenu le prin-
cipal constructeur de ce type d’enceintes.
Ces deux types d’enceintes possèdent chacune à leur
manière une qualité : celle d’offrir une sonorité non direc-
tive et un grand réalisme et une impression de proximité
avec les interprètes. Il convient de noter que ces enceintes
nécessitent cependant une amplification d’une puissance
soutenue (prévoir un amplificateur d’une puissance de
2 × 100 W minimum).

52
4
CHAPITRE
CHAPITRE
Les enceintes acoustiques

4.3 LA PUISSANCE ET LE RENDEMENT


4.3.1 La puissance
Se focaliser uniquement sur la puissance d’une enceinte
acoustique est une erreur, ce critère est néanmoins à
prendre en compte, surtout si vous disposez d’une très
grande pièce et d’un ampli puissant. Il convient de noter
que la puissance d’une enceinte correspond à la puissance
maximum que celle-ci peut supporter. Il faudra donc
rester particulièrement vigilant si vous utilisez un ampli-
ficateur de puissance supérieure à celle admissible par les
enceintes (voir, chapitre 8, § 8.3.3 « L’association entre
électronique et enceintes »).

Enceinte « bibliothèque » ou enceinte « colonne » ?


La taille de votre enceinte va d’abord dépendre de la
taille de votre pièce d’écoute. Si le choix d’une très
grande enceinte dans un petit espace ne paraît pas
franchement raisonnable, comme nous l’avons vu
précédemment, des enceintes au format « biblio-
thèque » pourront parfois « sonoriser » une grande
pièce. D’une manière générale, une paire d’enceintes
« bibliothèque » ou de petites colonnes pourra convenir
dans un espace inférieur ou égal à 30 m2. Les grandes
colonnes méritent plus de recul et plus d’espace pour
les apprécier pleinement. Il faut aussi inévitablement
se poser la question de l’alimentation et de la puis-
sance de votre amplificateur afin de lui associer des
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enceintes cohérentes, mais nous reviendrons sur ce


point dans la deuxième partie de ce livre.

4.3.2 Le rendement
La notion de puissance est un peu l’arbre qui cache la
forêt. Le rendement est le critère qui va réellement vous
apporter des informations sur la performance de votre
enceinte, quelles que soient sa taille et sa puissance. En
comparaison avec le monde automobile, le rendement
correspond au couple d’un moteur, c’est-à-dire la puis-
sance acoustique (indiquée en dB) qu’elle peut délivrer
pour la puissance électrique fournie par un amplificateur

53
Choisir son matériel

(indiquée en watts). Le rendement également appelé sensi-


bilité correspond à l’efficacité de votre enceinte, il est
indiqué en décibels (dB). Plus ce nombre est élevé, meil-
leur est le rendement. Une enceinte d’un bon rendement
(supérieur à 90 dB) peut être alimentée par un amplifica-
teur de faible puissance (par exemple 2 × 30  W). À
l’inverse, une enceinte avec un rendement faible a néces-
sairement besoin d’une amplification plus puissante pour
délivrer la même puissance acoustique.

4.4 UN OU PLUSIEURS HAUT-PARLEURS :


LARGE BANDE OU MULTIVOIES ?
Vous avez probablement remarqué que la très grande
majorité des enceintes acoustiques destinées à la haute-fi-
délité comportent plusieurs haut-parleurs. La raison en
est simple. Il est très difficile pour un seul et unique haut-
parleur de reproduire toutes les fréquences audibles, du
grave à l’aigu.
En réalité, il existe quelques modèles spécifiques et
capables d’une telle prouesse (nous y reviendrons plus
loin), mais leur fabrication est compliquée et coûteuse, et
leurs performances (dont une puissance admissible
limitée) ne répondent pas à tous les besoins. De plus, il
est beaucoup plus économique pour un constructeur d’uti-
liser des haut-parleurs spécialisés dans chaque bande de
fréquence, généralement grave, médium et aigu, puis de
les associer dans une enceinte avec un filtre qui sépare et
adresse les fréquences à reproduire à chaque haut-parleur.
Ce genre d’enceinte s’appelle une enceinte multivoies.
4.4.1 Les enceintes multivoies
Généralement les enceintes compactes et certaines petites
enceintes colonnes sont des enceintes à deux voies. Un
haut-parleur de diamètre habituellement compris entre
13 et 17 cm reproduit le grave et le médium, un second
appelé tweeter doté d’une membrane en forme de dôme
restitue les sons aigus. Les enceintes colonnes de taille
plus imposante sont des trois voies et reprennent ces trois
types de haut-parleurs : un haut-parleur appelé boomer et
de diamètre pouvant atteindre 25 cm s’occupe du grave,
un autre plus petit appelé médium traite les fréquences
médianes et le tweeter prend en charge l’aigu.

54
4
CHAPITRE
CHAPITRE
Les enceintes acoustiques

Figure 4.9
Enceinte multivoies
Scansonic, modèle
MB6.

Quand on monte en gamme, les constructeurs peuvent


augmenter le nombre de voies et séparer l’extrême grave
du grave ; on passe alors en quatre voies avec des haut-
parleurs de grand diamètre, jusqu’à 38 cm, pour
reproduire l’extrême grave. Il y a également quelques
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exceptions comme les enceintes colonnes deux voies et


demie équipées de deux boomers et d’un tweeter. Les deux
boomers travaillent de concert dans le grave, puis un est
filtré et s’arrête de fonctionner pour ne laisser que l’autre
travailler en tant que médium.

4.4.2 Le haut-parleur large bande


Il existe un type de haut-parleur capable de reproduire à
lui tout seul la totalité ou la quasi-totalité du spectre de
fréquences audibles par l’homme, comprises entre 20 Hz
et 20 kHz. Il s’agit du haut-parleur dit « large bande »
(fig. 4.10). L’avantage fondamental de ce principe est qu’il
permet de s’affranchir du filtre de séparation de fréquences

55
Choisir son matériel

des enceintes multivoies qui n’est jamais exempt de


défauts. Le haut-parleur est alors en prise directe avec
l’amplificateur, le signal musical ne rencontre plus d’obs-
tacles (les composants du filtre) et les sons graves à aigus
sont émis d’un seul et unique point, ce qui est très favo-
rable à une reproduction cohérente de l’espace sonore.
Deux inconvénients se présentent néanmoins. La puis-
sance admissible est limitée du fait que la membrane très
légère et très fine doit reproduire à la fois les fréquences
élevées et les sons graves avec un minimum de distorsion.
Dans le cas de certains haut-parleurs large bande « premier
prix », la membrane de qualité médiocre se déforme et le
son devient alors distordu, criard. Par ailleurs, la présence
d’un second cône appelé bicône, dont le rôle est de repro-
duire les sons aigus, au centre de la membrane de la
plupart des haut-parleurs large bande, provoque chez
certains un son caverneux et peu agréable. La réalisation
d’un tel haut-parleur est par conséquent complexe et seuls
quelques fabricants continuent à ce jour de produire des
modèles de haute qualité. On peut citer entre autres
Supravox et Fertin en France, ainsi que Fostex au Japon.

56
4
CHAPITRE
CHAPITRE
Les enceintes acoustiques

Figure 4.10
Enceinte
avec haut-parleur
large bande
Madotec, modèle
« L’Enceinte Bleue ».
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57
5 LES LIAISONS

5.1 Les liaisons filaires 59


5.2 Les liaisons sans-fil
(Bluetooth, Wifi, AirPlay) 63

5.1 LES LIAISONS FILAIRES


5.1.1 Entre mythes et réalités
Un câble est composé de conducteurs électriques (sauf le
câble numérique « optique » qui est en fibre optique). Il
transmet le signal musical entre deux électroniques du
système. S’il existe un débat des plus animés, c’est bien
celui des câbles, les uns affirmant qu’un câble à plusieurs
milliers d’euros est inutile et les autres argumentant
parfaitement le contraire. Tentons ici d’élever le débat en
donnant raison (en partie) à nos deux détracteurs. Oui,
définitivement un câble va modifier le son d’un système,
mais plus votre système sera qualitatif, plus cette percep-
tion sera audible et pertinente. Investir cinq fois le prix de
son amplificateur ou de ses enceintes dans l’achat d’une
paire de câbles est sans doute une pratique rare et bien
peu raisonnable. À l’inverse, quand on vient de s’offrir un
beau système audio, se contenter de câbles de premier
prix serait franchement dommage.

5.1.2 Les types de câbles


Les câbles secteur
Les câbles secteur sont souvent les grands oubliés et il est
assez curieux de constater que la majorité des fabricants
d’électroniques haut de gamme fournissent des câbles
secteur de qualité « standard ». Il est intéressant de faire
l’expérience d’un câble secteur de qualité qui apporte
indéniablement une amélioration à l’écoute (fig. 5.1). La
qualité de la conductivité des matériaux, le type d’isolant
autour des conducteurs ou encore l’éventuel blindage
utilisé pour immuniser le câble contre les parasites sont
quelques-unes des différentes techniques utilisées qui
peuvent apporter un gain qualitatif audible.

59
Choisir son matériel

Figure 5.1
Câble secteur
Nordost, modèle
TYR 2.

Ampérage d’un câble secteur


Les câbles secteur standards livrés avec n’importe
quelle électronique utilisent des conducteurs multi-
brins de section 1,5  mm 2 ou 2,5  mm 2 pour les
électroniques de puissance. La norme électrique
indique qu’un conducteur de 1,5 mm2 peut accepter
un courant d’intensité de 10 A en permanence et un
de 2,5 mm2 un courant de 20 A. Grâce à la formule du
calcul de la puissance électrique (voir le glossaire du
technicien en fin d’ouvrage), on en déduit qu’un câble
standard peut supporter une puissance maximale de
2 300 W (1,5 mm2) et de 4 600 W (2,5 mm2). En consi-
dérant par exemple la puissance consommée par un
DAC (entre 10 et 100 W selon les modèles) et par un
amplificateur intégré 2 × 100 W (environ 500 W à
pleine puissance de sortie), soit une consommation
maximale totale de 600 W, on s’aperçoit que les câbles
standards fournis par les constructeurs sont en théorie
largement suffisants. En théorie seulement, car hormis
la puissance, d’autres facteurs entrent en ligne de
compte comme nous l’avons évoqué. Ceci étant dit, il
n’est jamais mauvais d’utiliser des câbles surdimen-
sionnés en puissance.

60
5
CHAPITRE
CHAPITRE
Les liaisons

Les câbles de modulation


Les câbles de modulation permettent de relier les sources
(CD, DAC, platine vinyle…) à l’amplificateur. Le format
le plus courant et généralisé sur tous les amplificateurs
est le format Cinch (encore appelé RCA). À noter sur
certains appareils, la présence du format XLR est à privi-
légier si vous avez le choix (il apporte une meilleure
protection contre les bruits électriques).

Figure 5.2
Formats des câbles
de modulation
RCA et XLR.

Les câbles de liaison numérique


Les câbles de liaison numérique assurent le lien entre
votre source numérique (ordinateur par exemple) et votre
DAC ou l’entrée DAC de votre amplificateur. Le format
le plus courant à partir d’un ordinateur est l’USB. Dans le
cadre d’une liaison entre un transport de CD et un DAC,
il existe d’autres formats : le format optique appelé Toslink
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

limité en qualité, le format coaxial S/PDIF qui est le plus


couramment utilisé, et le format AES/EBU qui offre la
meilleure qualité et qui est donc à privilégier s’il est
disponible.

Figure 5.3
Formats des câbles
numériques USB,
S/PDIF, AES/EBU.

61
Choisir son matériel

Les câbles d’enceintes


Les câbles d’enceintes relient votre amplificateur à vos
enceintes acoustiques. Il faut veiller à bien respecter les
canaux droit et gauche, certains câbles vous indiquent
également le sens de raccordement à l’aide d’une flèche
qui pointe toujours en direction de l’enceinte (fig. 5.4). Il
existe deux types de connecteurs, la prise banane ou la
fourche, très pratiques pour raccorder les câbles au dos
de l’amplificateur (fig. 5.5). Il faut cependant noter que
certains amplificateurs anciens possèdent des borniers de
connexion d’ancienne génération qui nécessitent d’enfiler
le fil à nu de vos câbles haut-parleurs. Cette configuration
peut paraître basique ou rétro, mais elle offre néanmoins
un contact électrique d’excellente qualité.

Figure 5.4 
Schéma
de raccordement
des enceintes
à un amplificateur.

Figure 5.5
Format des fiches
de raccordement
des câbles
d’enceinte :
banane et fourche.

62
5
CHAPITRE
CHAPITRE
Les liaisons

5.1.3 Comment choisir un câble ?


Le bon sens reviendrait à affirmer qu’il convient d’écouter
un câble avant de l’acheter, mais compte tenu de la
complexité multifactorielle d’un système audio, il est
assez impératif de le tester chez vous avec votre propre
installation. Certaines boutiques acceptent le prêt de
câbles. Il existe des câbles de tous types à tous les tarifs,
il est assez sage de consacrer un budget d’au moins 10 %
à 20 % du coût de votre système pour vos câbles. Plus
vous allez disposer d’un système de qualité et plus vous
pourrez apprécier le bond qualitatif apporté par vos
câbles.

5.2 LES LIAISONS SANS-FIL


(BLUETOOTH, WIFI, AIRPLAY)
Des gros câbles qui traînent dans le salon n’ont-ils pas
déjà entraîné des disputes au sein de la famille ? Tentons
cependant de dépasser un peu le cliché de Madame qui
refuse les câbles et de Monsieur dont le plaisir serait
proportionnel aux diamètres de ses câbles. Il faut bien
reconnaître que le développement des normes concernant
la transmission sans-fil et l’utilisation du Wifi a rendu
possible le pilotage de votre chaîne hi-fi à partir de votre
smartphone, avec de surcroît une réelle mobilité de l’au-
diteur. Mais les constructeurs ont tenté d’aller plus loin
avec des enceintes sans-fil. Nous ne parlons pas ici des
petites enceintes nomades, mais de véritables enceintes
de salon. Cependant, il faut aussi admettre que cette
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

promesse du sans-fil est vaine, car tout système audio


nécessite à un moment ou à un autre un raccordement au
secteur, donc un câble secteur, ou un adaptateur secteur,
ne serait-ce simplement que pour recharger la batterie de
votre smartphone…

5.2.1 Le Bluetooth
Créée en 1994 par le fabricant de téléphones suédois
Ericsson, cette norme sans-fil est devenue un véritable
standard dans le monde de la téléphonie, de l’informa-
tique et de l’audio. Ce type de liaison est aujourd’hui
généralisé dans de très nombreux produits nomades et les
fabricants d’électroniques haute-fidélité l’intègrent de

63
Choisir son matériel

plus en plus au sein de leurs produits. Il est le mode de


transmission le plus simple sans pour autant être la meil-
leure connexion sans-fil car les données sont toujours
compressées. Le Bluetooth aptX reste la version la plus
satisfaisante en termes de qualité audio. Si votre amplifi-
cateur n’est pas compatible avec cette fonctionnalité, nul
besoin d’en changer, il vous suffira de l’équiper d’un petit
récepteur appelé dongle qui se branchera directement sur
une entrée auxiliaire et il ne vous en coûtera que quelques
dizaines d’euros.

5.2.2 Le Wifi
Ce sont les entreprises NCR Corporation et AT&T Corpo-
ration qui ont été accréditées de l’invention du Wi-Fi (ou
Wifi) en 1991. Le protocole de transfert sans-fil des
données numériques avec le Wi-Fi est beaucoup plus
rapide que celui du Bluetooth, ce qui explique les meil-
leures performances en qualité et en distance de
transmission du Wi-Fi. Il s’agit ici d’utiliser la connexion
Wifi de votre installation domestique pour transmettre
des fichiers audio avec une qualité supérieure à une
connexion Bluetooth. De nombreux streamers et certains
DAC, y compris de très haut de gamme, disposent désor-
mais de cette option. Dans le cas contraire, Google a
récemment commercialisé une petite galette (Google
Chromecast Audio) qui fait la passerelle entre votre réseau
Wifi et votre amplificateur. Ce petit accessoire de quelques
dizaines d’euros s’intègre facilement à votre interface de
streaming comme iTunes, Qobuz ou Spotify. Sans nul
doute, le Wifi représente aujourd’hui la meilleure option
pour une transmission sans-fil de qualité.

5.2.3 Le AirPlay
Précurseur dans le monde de l’audio-informatique, le
fabricant Apple propose une liaison sans-fil basée sur la
norme Wifi depuis de très nombreuses années. La fonction
AirPlay permet de connecter vos appareils Apple (ou
d’autres marques compatibles AirPlay) en utilisant votre
réseau domestique Wifi comme passerelle d’accès. La
connexion de votre ordinateur Mac ou de votre iPhone
par exemple à votre amplificateur sera alors possible à

64
5
CHAPITRE
CHAPITRE
Les liaisons

l’aide d’une borne Apple AirPort Express raccordée à une


entrée auxiliaire de l’amplificateur. À noter que la fonction
AirPlay est parfois proposée par certains fabricants qui
l’intègrent à leurs amplificateurs ou à leurs streamers.

5.2.4 Le réseau (standard UPnP/DLNA) et les autres


L’organisation DLNA créée en 2003 par un ensemble de
constructeurs d’électroniques grand public a mis en place
une certification DLNA qui distingue les produits son,
image ou vidéo accessibles principalement par réseau de
n’importe quel endroit d’une maison ou d’un appartement
par leur utilisateur. Un protocole de transfert de données
numériques en réseau baptisé UPnP a vu le jour en 2004.
De plus en plus d’électroniques répondent désormais à
l’appellation UPnP DLNA ; cela signifie que les appareils
se reconnaissent automatiquement entre eux quand ils
sont raccordés au même réseau. La connexion à un réseau
s’effectue généralement par un câble Ethernet à connec-
teurs RJ45 (fig. 5.6). De plus, les fabricants proposent des
applications de contrôle à télécharger sur un smartphone ;
par conséquent l’utilisateur pourra contrôler tous les
appareils depuis son smartphone.
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Figure 5.6
Câble Ethernet avec
connecteur RJ45.

D’autres procédés existent comme la technologie sans-fil


Kleer. Créée en 2006, elle fait la promesse d’une transmis-
sion en qualité CD lossless sur une longue distance jusqu’à
100 m et d’une très faible consommation, mais elle néces-

65
Choisir son matériel

site un émetteur et un récepteur propriétaires aux deux


extrémités de la transmission. Cette technologie est utilisée
par exemple pour gérer les connexions sans-fil des
enceintes Focal Easya ou des casques Sennheiser RS220.

5.2.5 Les enceintes sans-fil


Sympathiques, portables et peu chères, les enceintes
sans-fil permettent de diffuser la musique depuis votre
smartphone, généralement grâce à une connexion Blue-
tooth. Ce segment de marché s’est quelque peu
« embourgeoisé » depuis quelques années pour tenter de
proposer des produits plus volumineux et plus qualitatifs
à l’instar de marques qui sont devenues de véritables
spécialistes comme Sonos, Bose ou Geneva.
Quelques marques traditionnelles de haute-fidélité ont
bien compris le développement de ce nouveau marché et
proposent elles aussi ce type d’appareils. Mais compte
tenu du nombre de fonctions offertes, elles sont devenues
de véritables stations « tout-en-un » comme l’enceinte
Naim mu-so (fig. 5.7) ou le modèle RS100 de McIntosh.

Figure 5.7
Enceinte sans-fil
Naim, modèle
mu-so.

66
6 QUAND LA HI-FI
DEVIENT MOBILE
6.1 Les casques et les oreillettes 67
6.2 Les électroniques nomades
pour casques 71

6.1 LES CASQUES ET LES OREILLETTES


Partenaires incontournables d’une utilisation nomade, les
oreillettes et les casques sont depuis longtemps les compa-
gnons nocturnes des mélomanes qui souhaitent préserver
notamment la tranquillité de leur entourage ! Il y a une
dizaine d’années, il était correct d’affirmer que les oreil-
lettes étaient plutôt destinées à accompagner les lecteurs
MP3 et autres smartphones, et que les casques étaient
principalement réservés à une écoute sédentaire et soli-
taire d’un système hi-fi ou d’un amplificateur pour casque
dédié.
Si cette affirmation un peu clichée reste néanmoins d’ac-
tualité, l’arrivée de la musique dématérialisée en qualité
CD et nomade change considérablement la donne et il est
aujourd’hui facile et pas forcément très onéreux de faire
rimer exigence de qualité avec mobilité. Par exemple, le
développement du streaming en qualité CD avec une
application (et un abonnement) à Qobuz à partir d’un
smartphone associé à un bon casque peut changer la
nature de vos déplacements ! Pour les plus exigeants, on
trouve ainsi des amplis DAC portatifs de grande qualité
qui permettent de faire encore un bond en avant en termes
de qualité.

6.1.1 Comment choisir le casque qui convient ?


Il est indispensable de se poser quelques questions essen-
tielles sur ses besoins et la façon dont vous envisagez de
l’utiliser avant tout achat. Vous recherchez une écoute
ultime en appartement ? Vous êtes intransigeant sur la

67
Choisir son matériel

qualité de fabrication ? Vous envisagez d’utiliser votre


casque uniquement pour votre jogging ? Vous souhaitez
absolument un casque de couleur rouge, sinon rien ?
Filaire ou sans-fil ? Une fois votre « cahier des charges »
défini, il ne vous restera plus qu’à étudier l’offre des très
nombreuses marques de casques et d’oreillettes qui vous
proposent des centaines de modèles à tous les tarifs.
Simple, non ?
De très nombreux casques conçus pour la mobilité ont un
défaut majeur : l’excès de basse pour compenser l’envi-
ronnement sonore extérieur. Si, malgré la lecture des
chapitres précédents, vous avez décidé coûte que coûte
de persister dans l’écoute de musique en qualité MP3,
autant le dire tout de suite : inutile de dépenser des
fortunes pour un casque. Acheter un casque haut de
gamme à plusieurs centaines d’euros pour écouter de la
musique en format compressé est un non-sens. Le premier
des conseils est d’éviter les marques qui ne sont pas fran-
chement spécialistes de l’audio et dont les casques sont
d’abord des accessoires de mode.

6.1.2 Dynamique, électrostatique ou planar magnétique ?


Il existe trois types de technologies pour reproduire le son
dans un casque. La plus répandue est celle des casques
dynamiques qui, à l’instar des enceintes traditionnelles,
utilisent des transducteurs électrodynamiques (comme
une sorte de haut-parleur miniature). Il convient de noter
que les casques dynamiques peuvent être de type ouvert
ou fermé (voir § 6.1.3).
Les casques électrostatiques sont équipés en lieu et place
du haut-parleur d’un diaphragme en feuille de mylar qui
baigne dans un champ électrostatique intense généré par
deux électrodes auxquelles sont appliquées des tensions
extrêmement élevées. Le Japonais Stax est le premier fabri-
cant à avoir développé cette technologie au début des
années 1960. Ce type de casque a cependant besoin d’être
alimenté par un amplificateur spécifique (développé par
la marque).
Enfin, les casques planar magnétiques (appelés aussi
orthodynamiques) proposent une sorte de synthèse entre
les deux technologies précédentes. Une très fine membrane
recouverte par de très fins conducteurs électriques est

68
6
CHAPITRE
CHAPITRE
Quand la Hi-Fi devient mobile

encadrée par deux puissants aimants qui génèrent un


champ magnétique permanent. Cette technologie (plus
récente) a fait le succès de fabricants comme Audeze ou
Hifiman (fig. 6.1), et ces casques ont l’avantage de pouvoir
être utilisés avec un ampli casque traditionnel comme
pour un casque dynamique.

Figure 6.1
Casque planar
magnétique
Hifiman HE1000.

6.1.3 Casque ouvert, casque fermé ou oreillettes ?


Il existe deux grandes familles de casques traditionnels
également appelés circum ou supra-auriculaires (qui
recouvrent totalement les oreilles), à savoir les casques
dits « ouverts » et les casques dits « fermés » (fig. 6.2),
auxquelles il convient d’ajouter la famille des oreillettes
ou écouteurs intra-auriculaires dont les qualités de
confort, d’isolation avec l’extérieur et sonore ont fait de
très sérieux progrès ces dernières années.
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Les casques « fermés » sont surtout utilisés en tant que


casques nomades, car ils sont supposés posséder des carac-
téristiques d’isolation phonique afin de vous protéger de
l’environnement sonore extérieur.
A contrario, les casques « ouverts » plutôt réservés à un
usage en intérieur permettent aux transducteurs de ne pas
être enfermés dans un volume clos. La bonne circulation
de l’air offre ainsi une sonorité très aérée et une belle sensa-
tion stéréophonique, mais ces casques n’offrent pas une
réelle « étanchéité » avec votre environnement sonore.
Quant aux oreillettes, elles s’insèrent plus ou moins
profondément dans le conduit auditif avec un confort
accru depuis que les fabricants ont redoublé d’efforts pour

69
Choisir son matériel

proposer des embouts convenant au plus grand nombre :


embouts en silicone, en caoutchouc ou en mousse à
mémoire de forme par exemple. Et l’isolation à l’environ-
nement extérieur est devenue tellement efficace qu’on
arrive à ne presque plus rien entendre du monde sonore
qui vous entoure.

Figure 6.2
Deux types
de casques :
ouvert et fermé.

Si vous souhaitez optimiser au maximum la qualité de


votre écoute, on ne saurait trop vous conseiller de préférer
un casque filaire plutôt qu’un casque sans-fil Bluetooth
ou Wifi qui sera forcément limité par la qualité même de
la transmission sans-fil. Il faudra aussi veiller à la qualité
des cordons de raccordement du casque. Certains modèles,
y compris des modèles bon marché, offrent l’intéressante
option de cordons déconnectables permettant à l’utilisa-
teur de changer facilement de cordons en cas de rupture
ou d’évoluer vers un câble de meilleure qualité.

6.1.4 Un casque à réduction de bruit


Certains casques dits « à réduction de bruit » sont des
casques fermés qui isolent des bruits extérieurs par leur
conception « fermée » (fig. 6.3), mais ils possèdent en plus
des éléments électroniques qui, à l’aide de microphones
embarqués, captent les sons dans votre environnement
extérieur puis les compensent par des fréquences oppo-
sées afin de les annuler. Ce système sera particulièrement
apprécié pour les voyages en train ou en avion afin de

70
6
CHAPITRE
CHAPITRE
Quand la Hi-Fi devient mobile

vous préserver du bruit de fond des turbines ou du roule-


ment sur les rails. Vous pourrez ainsi pleinement profiter
de votre musique sans être obligé d’augmenter le volume
pour couvrir votre environnement sonore, ce qui provoque
inéluctablement une fatigue auditive.

Quid du confort ?
La notion de confort est fondamentale quand on utilise
un casque pendant plusieurs heures. Elle l’est a fortiori
encore plus avec l’utilisation d’écouteurs intra-auri-
culaires qui peuvent devenir rapidement désagréables
s’ils ne sont pas bien adaptés à vos conduits auditifs.
Pour choisir un casque confortable, il convient d’abord
de s’intéresser à son usage. Cela vous conduira à vous
intéresser à la taille (enveloppante ou effleurante) et
à la souplesse des coussinets pour un casque supra-
auriculaire, ou à la forme, au matériau et à la quantité
d’embouts proposés avec des oreillettes afin de
garantir la plus grande compatibilité possible avec vos
oreilles. Il faut noter enfin que les porteurs de lunettes
n’apprécieront pas forcément les casques traditionnels
dont les coquilles appuient avec une certaine vigueur
sur les oreilles et sur les branches de lunettes, pouvant
provoquer un véritable inconfort.

6.2 LES ÉLECTRONIQUES NOMADES POUR CASQUES


© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

Le niveau de qualité de la musique numérique dématéria-


lisée n’a jamais été aussi élevé. Que les fichiers audio soient
stockés dans la mémoire d’un ordinateur ou d’un smart-
phone, ou qu’ils soient écoutés au fil de l’eau en streaming,
ils sont désormais accessibles dans toutes les qualités, de
la plus basse (MP3) à la plus haute (haute définition 32/384
et DSD). D’autre part, les progrès incessants de la techno-
logie ont ouvert la voie au développement de produits de
plus en plus compacts voire miniatures capables d’une très
haute musicalité comme les lecteurs baladeurs de dernière
génération. Enfin, l’écoute de musique avec des oreillettes
à partir d’un smartphone peut prendre une dimension
haute-fidélité si on couple ce smartphone à un ampli DAC
nomade qui se glisse dans la poche.

71
Choisir son matériel

Figure 6.3
Casque à réduction
de bruit Audio-
Technica, modèle
ATH ANC9.

6.2.1 Les lecteurs baladeurs


Le marché du lecteur baladeur numérique est en évolution
permanente et en progression constante. Un lecteur bala-
deur vous permet d’emporter des fichiers numériques
(audio, mais également vidéo et photo) lors de tous vos
déplacements. Ces fichiers sont stockés dans la mémoire
propre de l’appareil ou sur une carte mémoire (appelée
mémoire flash) insérée dans l’appareil, et il vous suffit
d’un casque ou d’une paire d’oreillettes pour écouter
votre musique.
Il existe aujourd’hui des baladeurs de toutes sortes, très
compacts, capables de lire des fichiers en haute définition,
équipés d’un récepteur sans-fil Bluetooth ou plus tradi-
tionnellement filaires, sans parler du fait que certains sont
même pourvus d’un écran pour visionner des fichiers
vidéo, entraînant par la même occasion une augmentation
de leur capacité mémoire. Vu l’offre aussi variée que les
prix pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros, la même
question refait surface : que souhaite-t-on faire avec son
baladeur ? Est-ce que je veux un appareil qui me permet

72
6
CHAPITRE
CHAPITRE
Quand la Hi-Fi devient mobile

d’écouter de la musique en haute définition ou simplement


un baladeur d’agrément ? Filaire ou sans-fil ? Si vous
recherchez la qualité qui correspond en général aux bala-
deurs les plus coûteux, il faudra alors vous renseigner sur
la puissance disponible, la distorsion et la consommation
du produit convoité selon le casque que vous lui
raccorderez.

Figure 6.4
Baladeur Astell
& Kern, modèle
AK Jr.

6.2.2 Les amplis pour casque


Comme nous l’avons vu précédemment, les smartphones
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et les tablettes sont devenus des sources audio à part


entière. Mais bien souvent, leur DAC et leur amplificateur
ne sont pas forcément performants, ce qui se traduit par
une restitution sonore de piètre qualité. Heureusement, il
existe désormais des amplificateurs pour casques d’une
part, et des amplificateurs avec DAC pour casques tota-
lement compatibles avec les médias iOS et Android
d’autre part.
Les amplis seuls, comme le FiiO Mont Blanc  E12, se
connectent au média par un cordon à fiches mini-jack, et
le casque se raccorde à l’ampli. On bénéficie ainsi d’une
réserve de puissance et d’une qualité de restitution
supérieures.

73
Choisir son matériel

Quant aux amplis DAC, comme le Oppo HA-2 (fig. 6.5),


ils disposent d’un convertisseur numérique vers analo-
gique de qualité hi-fi et d’un amplificateur nettement plus
performant que celui de votre smartphone ou de votre
tablette. Il vous sera ainsi possible de récupérer les fichiers
numériques du média qui les convertira avant de les
amplifier pour envoi vers votre casque. Un véritable
système hi-fi de poche dont on ne manquera pas de véri-
fier l’autonomie de la batterie en fonction de l’utilisation
recherchée.

Figure 6.5
Ampli casque
portable (avec
DAC) Oppo,
modèle HA-2.

74
7 TARIFS ET
QUALITÉ
7.1 La question des tarifs 75
7.2 La délicate notion
de « bon » matériel 77

7.1 LA QUESTION DES TARIFS


Au cours des chapitres précédents, nous avons évoqué ici
et là la différence des tarifs des matériels haute-fidélité qui
s’étalent sur une très grande échelle. Il nous a semblé inté-
ressant de nous arrêter un instant sur ce sujet car ces
différences peuvent s’expliquer selon plusieurs critères.
Un DAC par exemple peut coûter 50 € pour un modèle
d’entrée de gamme, 3 000 € pour un modèle de haut de
gamme voire beaucoup plus selon les technologies
employées. Pour quelles raisons ? Un appareil audio haut
de gamme coûte cher à fabriquer du fait de la faible produc-
tion, du coût de la recherche et du développement, du
choix de ses composants et de ses matériaux, de son lieu
et de la méthode artisanale ou industrielle de production,
des investissements parfois importants réalisés (incluant
l’outillage, la modernisation de la production, les éventuels
dépôts de brevet, etc.), des frais de marketing et de commu-
nication, des frais de douanes s’il y a importation de
matière première, des frais d’emballage et de transport, du
coût de la masse salariale et des marges commerciales.
Autant de raisons qui font qu’un appareil produit en Chine
coûtera toujours moins cher que le même produit en France
ou au Japon.
Choisir une marque connue et bien distribuée est un autre
critère qui peut avoir son importance. Le monde de la hi-fi
a hélas connu de nombreuses petites entreprises qui n’ont
pas toujours rencontré le succès commercial escompté, et
leur disparition a pu handicaper les utilisateurs qui ne
savaient plus vers qui se tourner en cas de problème. La
réputation d’une marque pourra également s’avérer très

75
Choisir son matériel

utile en cas de remplacement d’un appareil par un autre,


car sa revente à un particulier ou sa reprise par un profes-
sionnel seront plus faciles. Cependant, faire confiance à
une marque de renom n’est pas toujours une garantie de
la bonne fiabilité de ses produits. De même, la provenance
d’un produit et son origine de fabrication ne sont pas
nécessairement des critères de qualité ou de médiocrité.
On peut ainsi trouver des produits médiocres fabriqués
en Europe et d’autres d’excellente qualité fabriqués en
Chine, et réciproquement.
Si les conseils sont toujours bons à prendre, n’oubliez
jamais que c’est vous qui achetez le produit. En résumé,
faites-vous confiance, faites confiance à vos oreilles, à
votre impression et à votre ressenti. Ne vous sentez jamais
frustré si le produit dont vous rêvez vous est inaccessible.
Il y a et il y aura toujours une alternative qui vous donnera
entière satisfaction. Soyez patient dans vos recherches,
prenez le temps de la réflexion et de l’écoute.
Nous vous proposons ici un tableau avec quelques indi-
cations de tarifs pratiqués sur le marché.

Tableau 7.1 ENTRÉE MOYEN HAUT


Gammes de prix PRODUITS
DE DE DE
des différents D’EXCEPTION
GAMME GAMME GAMME
éléments hi-fi.
350 à 700 1 500 €
Amplificateur 5 000 € et plus
700 € à 1 500 € à 5 000 €
200 1 000 
DAC 70 à 200 € 4 000 € et plus
à 1 000 € à 4 000 €
300 à 700 1 500 €
Lecteur CD 5 000 € et plus
700 € à 1 500 € à 5 000 €
300 à 600 1 300
Platine vinyle 4 000 € et plus
600 € à 1 300 € à 4 000 €
400 1 500 3 500 à
Enceintes 8 000 € et plus
à 1 500 € à 3 500 € 8 000 €
Câble HP
25 à 80 € 80 à 200 € 200 à 450 € 450 € et plus
(tarif au mètre)
Câbles
de modulation 25 à 60 € 60 à 150 € 150 à 350 € 350 € et plus
(paire de RCA)
100
Câble secteur 40 à 100 € 250 à 500 € 500 € et plus
à 250 €

76
7
CHAPITRE
CHAPITRE
TARIFS ET QUALITé

7.2 LA DÉLICATE NOTION DE « BON » MATÉRIEL


La technologie a sensiblement progressé ces dernières
années et le niveau de qualité des produits a suivi. Il est
désormais extrêmement rare qu’un matériel soit mauvais
au sens technique du terme comme au sens musical. Il y
a inévitablement des différences objectives (spécifications
techniques, finition, prix, etc.) et subjectives (rendu
sonore) entre les produits, mais aucun d’entre eux ne peut
être considéré comme fondamentalement « mauvais ».
Contrairement à une idée reçue qui voudrait qu’il faille
être un spécialiste pour juger des différences sonores entre
deux systèmes ou deux produits, n’importe qui peut
percevoir si un système sonne différemment d’un autre
sans pour autant être un expert ès matériel hi-fi. Peu
importe que vous ne sachiez pas définir précisément pour-
quoi, les heures d’écoute que vous allez entamer seront là
pour forger votre sens critique. L’important est de savoir
si ce que vous entendez vous plaît, ou pas. Nous ressen-
tons les choses à notre façon selon notre humeur, notre
âge, notre culture, nos connaissances, nos envies, bref
selon notre personnalité. Que ce soit un film, un livre, une
peinture, un plat, chacun apprécie selon ses repères et ses
propres expériences qui évoluent au fil de la vie. C’est
exactement la même chose avec la musique et a fortiori
avec un système de reproduction sonore.
Il se peut même que le produit que vous appréciez ne le
soit pas forcément par les magazines spécialisés ou par
d’autres sources d’information (blogs, forums de discus-
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

sions…) qui complètent très souvent leurs commentaires


par des mesures techniques. Le relevé de la courbe de
réponse d’une enceinte acoustique et l’évaluation du taux
de distorsion d’une électronique sont des exemples de
mesures techniques. Elles sont des informations ration-
nelles, objectives, tout aussi importantes que des
impressions d’écoute qui sont des avis à caractère
personnel, donc de fait subjectifs, un peu à la manière
d’une critique d’un film jugé bon ou mauvais. Tout cela
est parfaitement recevable, sauf qu’aucun d’entre eux n’a
écouté votre système avec vos oreilles dans votre pièce.
Ce qui fait de votre installation, comme n’importe quelle
autre installation, un système absolument unique que
personne d’autre que son propriétaire ne connaît mieux.

77
Choisir son matériel

7.2.1 Fidélité ou musicalité ?


Le terme de musicalité est régulièrement utilisé pour quali-
fier et vanter les mérites d’un matériel. Cette notion
serait-elle un abus de langage ? Faut-il la distinguer de la
fidélité ?
En effet, si le terme de fidélité peut certainement être
associé à une notion de performance mesurable et quanti-
fiable comme le rendement d’une enceinte acoustique, la
musicalité est par définition ce qui est propre à la musique
et son expression.
Nous rentrons ici dans le débat qui oppose les mesures et
les notions de perception auditive qui sont propres à
chacun d’entre nous. De quoi parlons-nous lorsque nous
évoquons la musicalité ? Cela fait référence à la musique
et à son expressivité ; nous pourrions commencer un petit
« inventaire à la Prévert » sur ce sujet comme le respect de
l’équilibre tonal, le naturel et la précision des timbres, la
richesse harmonique, l’appréciation des nuances, les
qualités dynamiques… Certaines de ces notions sont de
fait assez subjectives et font appel à notre propre percep-
tion et à nos souvenirs d’écoute qui constituent une sorte
de banque de références et qui nous permettent sans doute
à un instant t de nous sentir émus par une écoute.
Ainsi, nous serions tous dotés d’une sorte de cinquième
sens comme le constatait il y a quelques années le journa-
liste Jean Hiraga dans un article très documenté publié
par la Revue du Son (Le mystère de la «  musicalité  »,
décembre 2000) : « L’oreille humaine, malgré bien des défi-
ciences et des imperfections, est dotée d’une sensibilité
redoutable… elle peut par exemple détecter nombre d’in-
formations qui passent totalement inaperçues par les
appareils de mesure. »

7.2.2 Choisir ou partir de sa propre expérience


Éternelle et bien légitime interrogation du consommateur
avant l’achat : « est-ce un bon matériel ? » Il y a plusieurs
manières d’aborder cette question. Commençons par
affirmer que tous les matériels vendus en Europe et qui
bénéficient de la norme CE, c’est-à-dire 99 % des appareils,
fonctionnent. Autrement dit, ils produisent un son de
bonne qualité. Certains d’entre eux pourront être qualifiés

78
7
CHAPITRE
CHAPITRE
TARIFS ET QUALITé

de performant au regard des points évoqués jusqu’ici (la


fonctionnalité, la qualité de fabrication, la renommée de
la marque, l’évolutivité…). Enfin, certains appareils vous
plairont plus que d’autres pour des considérations qui
seront de facto très subjectives : musicalité, intérêt pour
certaines fonctionnalités ou caractéristiques techniques
(comme un ampli de classe A ou une enceinte à haut
rendement) ou aspects esthétiques (finition, matériau) et
de design (par exemple ligne galbée d’une enceinte).
La seule et unique façon de s’interroger sereinement sur
le sujet est précisément d’observer votre passé d’auditeur
et de définir vos besoins. Nous avons tous une culture dite
musicale et des expériences très diverses avec la musique.
Il en est de même de votre relation avec elle et de la façon
dont vous l’avez écoutée ces dernières années. Si votre
dernière chaîne a été achetée à la Fnac en 1979 avec un
budget modeste, il ne devrait sans doute pas être très
compliqué de réaliser un saut qualitatif. Si en revanche
depuis des années vous êtes attaché à une marque en
particulier, il vous faudra sans doute faire de nombreuses
écoutes pour tenter d’avoir des éléments de comparaison.
Il vous faudra aussi inévitablement vous interroger sur
votre pièce d’écoute pour faire un choix cohérent entre le
système que vous souhaiteriez et celui qui conviendrait
le mieux (voir le chapitre 8 à propos de l’acoustique de
votre pièce d’écoute).
Ainsi, toutes ces interrogations seront croisées, l’essentiel
étant de partir de votre propre expérience. L’évolution se
fait pas à pas, plus vous allez enrichir vos expériences
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

d’écoute, plus vous aurez une idée précise de ce que vous


souhaitez et ne souhaitez pas, le choix par l’élimination
étant aussi une option qui n’est pas à exclure.

79
Partie 2

INSTALLATION
ET MAINTENANCE
8 COMMENT
MARIER
DES ÉLÉMENTS
ENTRE EUX ?
RÈGLES
ET MÉTHODES
8.1 L’écoute en magasin spécialisé
et ses limites 84
8.2 Le marché de l’occasion 86
8.3 De la méthode 87

Vous avez fait votre choix et êtes sur le point de faire votre
achat. Tout d’abord, il est conseillé que vous fixiez votre
fourchette de budget. Puis, dans un second temps et au
regard des chapitres précédents, vous devez définir le
type de matériel qui conviendra le mieux à votre espace
et à votre utilisation. Envisager d’écouter de la musique
plus de deux heures par jour ou une heure par semaine
ne va pas conduire à faire les mêmes choix. Enfin, vos
expériences d’écoute et le matériel que vous avez possédé
par le passé seront des facteurs déterminants dans votre
décision ; ils vous permettront de réaliser un investisse-
ment que vous pourrez apprécier réellement.
Si vous recherchez une vraie qualité d’écoute, un conseil :
évitez de connecter la sortie casque de votre smartphone
ou de votre ordinateur à votre système haute-fidélité. Si
cette utilisation est tout à fait possible, la qualité du son
obtenu sera médiocre en raison de la mauvaise qualité de
la carte son embarquée au sein de ces appareils. Par
exemple, l’utilisation et la sélection d’un DAC connecté à
la sortie USB de votre ordinateur permettent de neutra-
liser les sections carte son et DAC pour n’utiliser que le
transfert de fichiers.

83
installation et maintenance

La fragilité d’un système


Le système que vous allez constituer ou que vous
venez de constituer est une association d’électro-
niques, d’enceintes acoustiques et de câbles que vous
allez ou que vous avez installés dans votre pièce. On
s’aperçoit que beaucoup d’éléments rentrent en ligne
de compte dans la constitution de ce système, soit
directement (tous les maillons), soit indirectement
(l’acoustique de la pièce, la qualité de votre installa-
tion électrique, etc.). Il y a donc une grande
interdépendance entre tous ces éléments, et en modi-
fier un ou plusieurs va inévitablement avoir une
répercussion sur le son du système tout entier. C’est
là toute la fragilité d’un système haute-fidélité qui
mérite de la réflexion et de la méthode dans sa mise
en œuvre. Il est donc important de réfléchir avant de
se lancer tête baissée dans un achat qui, s’il semble
judicieux sur le papier, pourra se révéler mauvais une
fois mis en place dans votre système.

8.1 L’ÉCOUTE EN MAGASIN SPÉCIALISÉ


ET SES LIMITES
Si vous avez fait le choix de vous rendre dans une boutique
spécialisée, n’oubliez pas d’apporter quelques-uns de vos
disques (CD ou vinyle) car vous les connaissez bien pour
les avoir écoutés sur votre système précédent. Et peu
importent les genres musicaux pourvu qu’ils corres-
pondent aux vôtres. Ce sera votre repère, celui qui vous
servira de base de réflexion. Les capacités d’écoute de
votre vendeur seront essentielles pour favoriser un
échange constructif et fructueux. Le refus de vous accorder
une écoute de vos propres disques n’est généralement pas
un signe très encourageant. À quoi bon en effet écouter
un système avec une playlist de musique classique si vous
n’écoutez que de la pop ? Moralité, insistez pour écouter
aussi vos disques ou votre playlist ! Vous ne devrez
prendre une quelconque décision qu’après avoir audi-
tionné vos morceaux choisis. Dans tous les cas, faites
confiance à vos oreilles et à votre ressenti.

84
8
CHAPITRE
CHAPITRE
Comment marier des éléments entre eux ? Règles et méthodes

Figure 8.1 
Auditorium
d’écoute.

Il conviendra par la suite d’être vigilant sur la composition


du système écouté : il est de bonne guerre que le vendeur
utilise une excellente source ou de très bons câbles (mais
parfois très onéreux) pour mettre en valeur un amplifica-
teur par exemple. Là encore, il vous faudra lui demander
courtoisement s’il est possible de faire une écoute avec un
système dont tous les maillons correspondent réellement
à votre budget.
Une écoute en auditorium, aussi instructive soit-elle, ne
sert donc qu’à donner certaines indications sur les capa-
cités musicales d’un ou de plusieurs maillons haute-fidélité.
En effet, la plupart des boutiques spécialisées mettent leurs
systèmes de démonstration en œuvre dans des pièces qui,
dans le meilleur des cas, ont été traitées acoustiquement
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

ou, dans le pire, sont surchargées d’autres appareils audio.


Par exemple, écouter une paire d’enceintes dans un endroit
où une bonne dizaine d’autres enceintes attendent sage-
ment en rang d’oignons n’est pas la panacée car leurs
haut-parleurs risquent de vibrer au rythme de ceux en
démonstration, et le son que vous entendrez sera une
conjugaison des sons de tous les haut-parleurs dans la
pièce. Autrement dit, aucune pièce ni aucune installation
d’auditorium ne correspondent vraiment à votre pièce et
à votre système présent ou futur d’écoute. Donc ce que
vous avez entendu dans l’auditorium n’a aucune chance
d’être reproduit de la même façon chez vous. Sachez-le
avant toute décision hâtive, à moins que vous n’ayez un
véritable coup de foudre pour le matériel que vous avez

85
installation et maintenance

entendu en magasin. Dans le cas contraire, ce que vous


avez entendu dans le magasin vous permettra tout de
même d’évaluer si la puissance délivrée par l’amplificateur
sera suffisante chez vous ou si les fréquences aiguës resti-
tuées par les enceintes seront à votre goût. Vous aurez ainsi
plus de repères avant de prendre votre décision.

8.2 LE MARCHÉ DE L’OCCASION


Acheter un matériel d’occasion peut s’avérer une bonne
affaire à condition de veiller à respecter quelques règles
simples. Il convient d’abord de distinguer la nature des
offres, les modèles d’exposition ou de démonstration
peuvent être parfois de bonnes affaires car ces matériels
proposés par des professionnels sont par nature dans un
état très proche du neuf et bénéficient d’une garantie.
Mieux encore, les appareils de fin de série n’ont parfois
jamais été déballés et il n’est pas toujours pertinent de
vouloir acquérir le tout dernier modèle avec lequel les
utilisateurs ne bénéficient d’aucun recul. Nombre de maté-
riels dans leurs nouvelles versions se sont avérés ne pas
proposer de réelles avancées ou pire encore, possédaient
quelques défauts de jeunesse. S’il peut être utile d’avoir
l’année de fabrication d’un matériel d’occasion, en
revanche, l’âge d’un matériel n’apporte pas de réelles
garanties. En effet, un matériel ancien a peut-être « dormi »
dans un carton pendant de longues années, tandis qu’un
matériel très récent a peut-être été utilisé de manière très
intensive…
La démarche d’une acquisition de matériel d’occasion
peut avoir un sens, particulièrement pour les enceintes
acoustiques, car le temps impacte beaucoup moins le fonc-
tionnement d’un haut-parleur ou d’un filtre d’une enceinte
que les composants d’un amplificateur par exemple. Des
enceintes d’occasion auront probablement passé leur
période de rodage (voir chapitre 9 § 9.6) et vous pourrez
ainsi profiter immédiatement de leurs qualités acous-
tiques. Mieux encore, à la manière d’un bon vin, il peut
être généralement admis qu’une bonne paire d’enceintes
acoustiques se bonifie avec le temps. Cette remarque doit
être cependant toute relative, car il n’existe pas de « grand
cru » dont la qualité deviendrait exceptionnelle après une
très grande longévité.

86
8
CHAPITRE
CHAPITRE
Comment marier des éléments entre eux ? Règles et méthodes

Les points à vérifier si vous achetez à un particulier :


• Faites un examen cosmétique minutieux.
• Essayez l’appareil, l’idéal est de tester toutes les fonctions
et toutes les entrées.
• Examinez à l’aide d’une loupe les vis de serrage et de
fermeture des boîtiers pour vérifier si l’appareil n’a pas
été ouvert ; si tel est le cas, cela signifie que l’appareil a
peut-être été réparé ou modifié.
• Exigez les factures d’origine et les éventuelles factures
de réparation.
• Demandez les cartons d’emballage d’origine, ce sera un
plus au moment d’une revente éventuelle.

8.3 DE LA MÉTHODE
Il existe des relations privilégiées entre certains compo-
sants d’une chaîne haute-fidélité, des relations dont il va
falloir tenir compte au moment d’un achat car elles sont
régies par certaines règles. Par exemple, dans le cas d’une
platine vinyle, l’association entre le bras et la cellule exige
une compatibilité entre ces deux éléments. De même, l’as-
sociation entre un amplificateur et des enceintes
acoustiques demande de respecter certaines règles
techniques.

8.3.1 Savoir lire une fiche technique


Chaque électronique et chaque enceinte acoustique sont
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

accompagnées d’une fiche technique où figurent les carac-


téristiques et les spécifications techniques. Au-delà de tous
les chiffres indiqués et éventuellement des graphes et des
courbes qui attireront la curiosité du technicien, le mélo-
mane n’aura besoin de se concentrer que sur quelques-unes
de ces indications.
Pour un DAC, il sera important de savoir s’il dispose
d’une entrée USB, la seule à être facilement utilisable avec
un ordinateur, et éventuellement d’un port Ethernet RJ45
permettant une insertion au sein d’un réseau (une
box Internet par exemple), et quelle est sa compatibilité
avec les fichiers haute définition (PCM 32/384 et DSD256
par exemple). Pour un amplificateur intégré ou des

87
installation et maintenance

éléments séparés, le fait que la puissance annoncée pour


une charge de 4 Ω double par rapport à une charge de
8 indique que l’alimentation de l’appareil est bien dimen-
sionnée, un gage de grande stabilité de fonctionnement.
De même, un rapport signal sur bruit supérieur à 100 dB
indiquera que l’appareil est très silencieux. Quant au taux
de distorsion, c’est un leurre qui n’a qu’un rapport extrê-
mement éloigné avec la qualité de restitution d’une
électronique. Nous en voulons pour preuve les taux de
distorsion très mauvais des électroniques à tubes pourtant
très prisées par les mélomanes. Pour une enceinte acous-
tique, la sensibilité de préférence supérieure à 90 dB/W/m,
l’impédance de préférence supérieure à 6 Ω et une bonne
tenue en puissance seront des facteurs d’universalité
d’utilisation.

8.3.2 Le bras et la cellule d’une platine vinyle


De plus en plus de fournisseurs de platines vinyles entrée
et moyen de gamme fournissent la platine avec une cellule
adaptée. Le problème est donc résolu, vous pouvez passer
au paragraphe suivant.
Si en revanche vous achetez une platine équipée d’un bras
sans cellule, il vous faut connaître les caractéristiques du
bras et de la cellule envisagée pour évaluer leur compati-
bilité. En effet, il va falloir trouver le bon équilibre entre
la masse totale du bras de lecture (bras, porte-cellule et
cellule) et la souplesse de la suspension de la cellule, une
souplesse qui s’exprime par la compliance, pour éviter la
mise en résonance du couple bras-cellule qui doit assurer
un maintien rigoureux de la pointe dans le sillon. Si le
bras est lourd et que la suspension est trop souple
(compliance élevée), des résonances à très basses
fréquences peuvent apparaître et les membranes des haut-
parleurs de grave vont se mettre à vibrer lentement. À
l’inverse, avec un bras léger équipé d’une cellule raide
(basse compliance), la pointe ne lira pas correctement le
sillon, voire elle sortira du sillon, et des distorsions
audibles pourront apparaître. Donc un bras lourd doit être
équipé d’une cellule à basse compliance, et un bras léger
doit être équipé d’une cellule à forte compliance. La
compliance s’exprime en cm/dyne ou um/mN, une

88
8
CHAPITRE
CHAPITRE
Comment marier des éléments entre eux ? Règles et méthodes

compliance est basse en deçà de 10, moyenne entre 10 et


20 et élevée au-delà.
Attention également au poids de la cellule car tous les bras
de lecture n’acceptent pas forcément les cellules lourdes.
Une telle cellule montée sur un bras léger va rendre très
compliqué, voire impossible, l’équilibrage du bras, et
l’usure de la pointe risque de s’accélérer.

8.3.3 L’association entre électronique et enceintes


Ce mariage est l’une des clés de la réussite de votre instal-
lation et voici quelques règles qu’il est indispensable de
vérifier et de respecter. Comme pour le bras et la cellule,
une enceinte nécessite d’un amplificateur qu’il présente
certaines caractéristiques pour que leur union aboutisse
à un son de qualité.
Les fabricants d’enceintes acoustiques indiquent la plupart
du temps une plage de puissances d’amplificateur recom-
mandée pour utiliser leurs enceintes. Nous vous
conseillons bien entendu de respecter cette indication et
nous vous suggérons même de coller à la valeur haute de
cette plage. Vous disposerez ainsi d’une puissance confor-
table qui vous permettra d’écouter à bon niveau sans
aucun risque de distorsion ou de saturation de votre
amplificateur, la saturation du signal pouvant entraîner
la destruction des haut-parleurs des enceintes. Si vous ne
disposez pas de cette information de « puissance recom-
mandée », nous réitérons notre conseil de choisir un
amplificateur de puissance au moins égale à la puissance
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

nominale des enceintes, voire à la puissance maximale


qu’elles peuvent encaisser.

8.3.4 Sensibilité, puissance et impédance


L’oreille est stimulée par la pression acoustique qui, pour
un amplificateur donné, dépend directement de la sensi-
bilité et du rendement de l’enceinte acoustique. Cette
sensibilité exprimée en dB/W à 1 m est le nombre de déci-
bels produits par l’enceinte pour 1 W électrique appliqué
à ses bornes, mesure effectuée avec un micro placé à 1 m
dans l’axe de l’enceinte.
Prenons le cas de deux enceintes de même impédance 8 Ω
ayant respectivement une sensibilité de 93 et de

89
installation et maintenance

96 dB/W/m, soit une différence de 3 dB. Quand on double


la puissance électrique aux bornes d’une enceinte, on
augmente de 3 dB la pression acoustique délivrée. Dans
notre cas, la première enceinte devra donc recevoir deux
fois plus de puissance que la seconde pour délivrer la
même pression sonore.
Second cas : les deux enceintes ont la même sensibilité de
93 dB/W/m, mais la première a une impédance de 4 Ω et
la seconde de 8 Ω. Pour obtenir la même pression sonore
à l’écoute, il va falloir alimenter la première avec deux fois
plus de puissance que la seconde, car son impédance est
deux fois plus faible.
Troisième cas : la première enceinte a une impédance de
4 Ω et une sensibilité de 93 dB/W/m, la seconde fait 8 Ω
et délivre 96 dB/W/m. Si on veut une pression sonore
identique avec les deux enceintes, il faudra alimenter la
première enceinte avec quatre fois plus de puissance que
la seconde…
D’où l’importance de la bonne sensibilité et d’une impé-
dance plutôt élevée des enceintes acoustiques pour
solliciter le moins possible l’amplificateur qui produira
ainsi moins de distorsion et respectera les écarts dyna-
miques du signal.
La plupart des enceintes actuelles ont un rendement
moyen et des haut-parleurs de grave de petit diamètre. Il
sera préférable de les associer à un amplificateur à transis-
tors en classe AB ou en classe D qui rendra le grave plus
ferme et plus solide. Si vous préférez les amplificateurs à
tubes, optez pour un amplificateur push-pull de bonne
puissance (plus de 50 W). Dans le cas d’amplificateurs à
tubes de petite puissance (moins de 30 W), nous vous
conseillons de choisir des enceintes de sensibilité supé-
rieure à 92 dB/W/m et d’impédance au moins égale à 8 Ω.
Les câbles haut-parleur ont également une influence non
négligeable sur le son. Évitez de préférence d’utiliser des
câbles haut-parleurs trop longs. Comme tout câble, ils ont
des caractéristiques électriques qui viennent s’additionner
à celles des enceintes pour constituer une charge supplé-
mentaire pour l’amplificateur. Les différences sonores
entre deux câbles sont très faciles à entendre, n’hésitez
donc pas à tester différents câbles quand vous aurez
trouvé l’association ampli-enceintes qui vous convient.

90
8
CHAPITRE
CHAPITRE
Comment marier des éléments entre eux ? Règles et méthodes

Figure 8.2
Positionnement
idéal de l’auditeur
par rapport aux
enceintes
acoustiques.

8.3.5 Exemple
Le constructeur Focal indique précisément une plage de
puissance recommandée pour l’amplificateur comprise
entre 25 W, valeur minimale nécessaire pour obtenir un
bon rendu de l’enceinte Sopra 1.0, et 150 W, valeur maxi-
male à ne pas dépasser. Notre conseil est de vous diriger
vers cette valeur de 150 W de manière à ne brider aucune
information musicale transitoire en provenance de votre
amplificateur, et à permettre à l’amplificateur de travailler
en toute sérénité, sans ne jamais forcer.
Jetez un œil à la sensibilité et à l’impédance de vos
enceintes. La sensibilité, appelée aussi rendement, indique
si l’enceinte nécessite beaucoup de puissance électrique
pour délivrer de l’intensité sonore. Cette sensibilité s’ex-
prime en décibels et apparaît dans les caractéristiques des
enceintes sous la forme « dB/W/m » ou « dB/2,83 V/m » ;
autrement dit « quelle puissance faut-il pour produire
x décibels à 1 m de distance ».
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L’impédance est l’équivalent de la résistance électrique


de l’enceinte raccordée en sortie de l’amplificateur. Les
enceintes actuelles ont des impédances oscillant entre 4 et
8 Ω. Il faut faire attention à la fois à la sensibilité et à l’im-
pédance de l’enceinte car elles vont être déterminantes
dans le choix de la puissance de l’amplificateur. Le
tableau 8.1 donne quelques indications très instructives.
À sensibilité équivalente, une enceinte de 4 Ω a besoin de
deux fois plus de puissance qu’une enceinte de 8 Ω pour
produire la même intensité sonore. Pour augmenter l’in-
tensité sonore de 3 dB, il faut injecter deux fois plus de
puissance à une enceinte. Cela signifie qu’une enceinte de
4 Ω et 89 dB/W/m a besoin de quatre fois plus de puis-
sance qu’une enceinte de 8 Ω et 92 dB/W/m pour délivrer

91
installation et maintenance

la même intensité sonore. On mesure avec ces quelques


chiffres l’importance de la sensibilité et de l’impédance
d’une enceinte vis-à-vis de la puissance de l’amplificateur
qu’on va lui associer.

Tableau 8.1 BIBLIOTHÈQUE
Données de la fiche TYPE
2 VOIES BASS REFLEX
technique éditée
Grave-médium W 16,5 cm
sur la brochure
avec suspension TMD, moteur NIC,
de l’enceinte Haut-parleurs
tweeter IHL à dôme inverse
compacte Focal en béryllium pur de 27 mm
Sopra 1.0.
Réponse en fréquence (± 3 dB) 45 Hz - 40 kHz
Réponse à – 6 dB 41 Hz
Sensibilité (2,83 V/1 m) 89 dB
Impédance nominale 8Ω
Impédance minimum 3,9 Ω
Fréquence de filtrage Haut-parleurs
Puissance ampli recommandée 25 - 150 W
Dimensions (H × L × P) 425 × 279 × 396 mm
Poids 19 kg (pied : 18,5 kg)

92
9 INSTALLER
SON SYSTÈME
STÉRÉO
9.1 L’ouverture des emballages 93
9.2 La mise en place des électroniques 93
9.3 Installer ses enceintes acoustiques 97
9.4 Installer sa platine vinyle 98
9.5 La mise sous tension
de votre système 99
9.6 Le rodage des électroniques
et des enceintes 99

9.1 L’OUVERTURE DES EMBALLAGES


Au moment du déballage, votre impatience ne doit pas se
transformer en urgence. On ne saurait que trop vous
conseiller de prendre le temps d’ouvrir chaque carton et
d’en faire un minutieux inventaire afin de vérifier que
l’appareil possède bien la bonne référence et que tous les
accessoires sont présents. Prenez aussi le temps de lire
attentivement la notice, notamment son chapitre sur l’ins-
tallation. De nombreux fabricants ont la bonne idée de
proposer des guides ou des chapitres d’installation rapide.
N’oubliez pas non plus de retourner le bon de garantie
dûment rempli (numéro de série de l’appareil, date de
l’achat, cachet du revendeur, etc.) et fourni par le construc-
teur, il est généralement inséré dans la notice de
l’utilisateur. Il est également conseillé de ne pas jeter les
emballages et les cartons qui vous seront très utiles dans
le cas d’un retour sous garantie, pour une réparation ou
dans le cas d’une revente qui sera facilitée si vous possédez
tous les accessoires et l’emballage d’origine.

9.2 LA MISE EN PLACE DES ÉLECTRONIQUES


Il est recommandé de ne pas trop éloigner les électroniques
des deux enceintes acoustiques de manière à ne pas avoir
à installer des câbles haut-parleurs de très grandes

93
installation et maintenance

longueurs. Les électroniques se posent généralement sur


les étagères d’un meuble de la pièce d’écoute. Si vous
recherchez d’emblée le must en matière de chasse aux
vibrations et que vous disposez d’électroniques haut de
gamme, ce meuble pourra éventuellement être un modèle
spécifique pour l’audio, équipé d’étagères et de tablettes
isolées et découplées mécaniquement de leur support.
Quelques précautions basiques d’installation sur
l’étagère :
1. Évitez de poser les électroniques les unes sur les autres,
installez-les séparément ou côte à côte sur chaque
étagère. Les électroniques chauffent plus ou moins, il
faudra laisser de l’espace entre chaque boîtier pour
assurer une ventilation naturelle et une bonne évacua-
tion des calories, notamment pour les amplificateurs.
2. Évitez de les installer près d’une source de chaleur
(radiateur ou fenêtre exposée plein sud, par exemple).
3. Raccordez les câbles audio entre les éléments constitu-
tifs du système.
4. Rassemblez les cordons secteur sur une ou plusieurs
barrettes secteur de bonne qualité, que vous raccor-
derez à une ou deux prises murales proches du meuble.
Cela permet de séparer l’électricité qui alimente votre
système de celle qui alimente tout ce qui ne concerne
pas votre système (lampes, prise de courant pour l’as-
pirateur, etc.). Choisissez de préférence des barrettes à
embases de type Schuko (fig. 9.1 & 9.2) qui vous permet-
tront d’inverser le cas échéant le sens de branchement
des cordons qui seront raccordés.

Figure 9.1 
Embase secteur
de type Schuko.

94
9
CHAPITRE
CHAPITRE
Installer son système stéréo

Figure 9.2 
Barrette secteur
à embases
de type Schuko.

Avertissement
La mise en service et l’utilisation d’équipements élec-
troniques connectés au secteur 230  VAC (Volt
Alternating Courant), plus communément appelé
230 V, demandent un minimum de précautions. Il est
donc impératif de suivre à la lettre les instructions
d’installation préconisées dans les notices et les
manuels des appareils. D’une manière générale, le
raccordement ou le retrait des câbles audio d’un appa-
reil doit être effectué quand l’appareil est éteint. Les
opérations de contrôle décrites dans ce livre ne
demandent aucune compétence particulière, mais
seulement de l’attention et du soin. Si vous avez le
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

moindre doute ou si vous n’êtes pas certain d’y


arriver, contactez votre revendeur et suivez ses recom-
mandations. En aucune manière et en aucun cas la
responsabilité des auteurs de ce guide ne pourra être
engagée s’il advenait quelque problème que ce soit à
la suite d’une mauvaise compréhension, d’une
mauvaise interprétation ou d’une mauvaise manipu-
lation du lecteur.

Vérifiez que vous disposez de tous les câbles nécessaires


au raccordement des appareils entre eux. Les électroniques
d’entrée et de milieu de gamme des constructeurs grand
public sont souvent livrées avec un jeu de câbles de qualité

95
installation et maintenance

très standard comprenant un câble secteur bien entendu,


mais aussi un câble de modulation dans le cas d’un lecteur
de CD ou d’une platine vinyle, un câble USB dans le cas
d’un DAC, un câble d’antenne FM dans le cas d’un tuner,
voire d’une antenne Wifi, et un câble Ethernet dans le cas
d’une électronique compatible avec la lecture en réseau et
le streaming. Les enceintes acoustiques passives sont géné-
ralement livrées sans câble, donc pensez à vous procurer
des câbles haut-parleurs si vous n’en avez pas déjà. Notez
aussi que le matériel électronique, même haut de gamme,
n’est livré à de très rares exceptions près, qu’avec un câble
secteur ordinaire, et c’est un peu regrettable compte tenu
du prix de vente et des qualités potentielles. Vous pouvez
tout à fait commencer à installer votre système avec les
câbles qui auront été fournis avec les appareils.
Quand tous vos éléments sont raccordés, vérifiez une
seconde fois que tout est en ordre, et notamment le raccor-
dement du câble secteur de chacun de vos appareils audio.
Il existe une manipulation très simple et sans danger pour
vérifier qu’un câble secteur est raccordé dans le « bon »
sens. Pour cela, il faut vous procurer un outil de test appelé
« tournevis témoin », que vous trouverez dans n’importe
quel magasin de bricolage pour quelques euros (fig. 9.3).

Figure 9.3
Tournevis témoin.

Les câbles secteur des appareils sont raccordés au secteur.


Il vous suffit d’insérer la pointe du tournevis dans la fente
phase du connecteur femelle (appelé connecteur  IEC
femelle) de chaque câble (fig. 9.4).

Figure 9.4 
Connecteur IEC.

96
9
CHAPITRE
CHAPITRE
Installer son système stéréo

Posez ensuite votre index à l’extrémité métallique du


tournevis. Le tournevis doit s’illuminer.
Cela donne une indication du sens « correct » de la tension
secteur qui va alimenter votre appareil. Si le tournevis ne
s’illumine pas, il faut inverser la prise de courant du
cordon soit dans la prise murale soit dans la barrette
Schuko (retirez la prise du mur ou de la barrette, tour-
nez-la d’un demi-tour et insérez-la à nouveau). Renouvelez
la procédure pour chaque appareil.

9.3 INSTALLER SES ENCEINTES ACOUSTIQUES


Que vous ayez choisi des enceintes bibliothèque ou des
enceintes colonnes, vous devez respecter quelques règles
élémentaires d’installation et de positionnement dans
votre pièce.

9.3.1 Choisir sa position d’écoute


Pour bénéficier de tous les effets formidables offerts par
la stéréo, vous devez former avec les deux enceintes un
triangle équilatéral (trois côtés de même longueur), voire
isocèle (deux côtés de même longueur), les deux enceintes
et vous-même étant les trois sommets du triangle. Vous
devez quoi qu’il en soit caler votre position d’écoute à
équidistance des deux enceintes. Plus vous serez proche
de celles-ci, plus vous devrez être précisément centré entre
les enceintes pour obtenir l’effet stéréo. En revanche, s’il
vous est possible de reculer votre point d’écoute par
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

rapport aux enceintes, vous obtiendrez l’effet stéréo


depuis une position plus large, ce qui permettra de
partager une écoute vraiment stéréo avec votre conjoint(e)
et vos ami(e)­s.

9.3.2 Hauteur et distance des enceintes


Question trop souvent négligée, il est souhaitable que le
pavillon de votre oreille soit situé à la même hauteur que
celle du tweeter de votre enceinte pour des raisons de
directivité des sons aigus. Le positionnement vertical
d’une enceinte bibliothèque peut être ajusté soit en chan-
geant de support ou de pied, soit par le jeu de pointes
réglables qui équipent la plupart des pieds. En ce qui
concerne les enceintes colonnes, celles-ci peuvent généra-

97
installation et maintenance

lement être inclinées grâce aux mêmes systèmes de pointes


réglables en hauteur.
Si ces deux possibilités s’avèrent insuffisantes, il existe
aussi deux alternatives : rehausser votre assise ou vous
éloigner un peu de vos enceintes de manière à réduire
l’angle entre le tweeter et vos oreilles.
Comme indiqué dans le chapitre 4, s’il convient d’adapter
la taille des enceintes à celles de la pièce, il convient
ensuite d’adapter la distance d’écoute à vos enceintes en
fonction de leur taille.

9.3.3 « N’enfermez » pas vos enceintes !


L’une des règles de base d’installation de vos enceintes
pourrait se résumer ainsi : écartez-vous des murs ! Cela
concerne autant les murs latéraux que le mur situé derrière
vos enceintes. Concevez vos enceintes un peu à la manière
d’un organisme vivant qui a besoin d’espace pour respirer.
Des enceintes trop proches du ou collées au mur du fond
vont générer un excès de fréquences graves et passable-
ment dénaturer le message musical. Un inconvénient qui
pourra toutefois devenir un avantage dans le cas où vous
trouvez que vos enceintes manquent de grave. Il suffira
alors de les rapprocher progressivement du mur du fond
jusqu’à obtenir le grave qui vous satisfasse.

9.4 INSTALLER SA PLATINE VINYLE


Une platine vinyle doit être installée sur un support stable
et parfaitement horizontal. La stabilité est importante, car
si le support est instable ou vibre (par exemple, parquet
qui « bouge » quand on marche), la cellule pourra capter
une partie de ces vibrations et alors introduire du rumble,
sorte de bruit très basse fréquence qui va entraîner les
haut-parleurs de grave à remuer brutalement. Quant à
l’horizontalité, elle nécessitera que vous utilisiez un
niveau à bulle, que certains fabricants incluent dans l’em-
ballage de leurs platines.
Posez toujours votre platine de manière à pouvoir monter
la cellule et manipuler le bras sans encombre. Attention à
la proximité avec les électroniques ! Évitez de positionner

98
9
CHAPITRE
CHAPITRE
Installer son système stéréo

la cellule à proximité de l’arrivée secteur d’un appareil


sous peine de capter du bruit.
Dans tous les cas, suivez à la lettre les recommandations
que le constructeur donne dans la notice d’installation.

9.5 LA MISE SOUS TENSION DE VOTRE SYSTÈME


Les raccordements sont terminés, les enceintes position-
nées, vous allez enfin pouvoir mettre votre système sous
tension et commencer à écouter de la musique. Vous venez
de vous offrir une belle paire d’enceintes flambant neuves
et une superbe électronique, vous écoutez mais vous êtes
pris d’un doute : les fréquences médium et graves
manquent véritablement de clarté, le son des basses vous
apparaît sourd et « caverneux ». Pas de panique, vos élec-
troniques et vos enceintes sont neuves, elles ont tout
simplement besoin d’être rodées ! Comme une voiture
neuve ! Cela signifie qu’il faut quelques dizaines d’heures
d’écoute avant que les composants et les haut-parleurs
soient dans leur phase optimale de fonctionnement.

9.6 LE RODAGE DES ÉLECTRONIQUES


ET DES ENCEINTES
Le rodage est une étape indispensable qui concerne tous
les composants d’une électronique, comme les résistances
et les condensateurs, toutes les parties flexibles du haut-
parleur comme la suspension périphérique (généralement
en caoutchouc) et la suspension arrière appelée spider, et
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

même les ingrédients d’un câble comme les conducteurs


et les isolants. Le passage du courant électrique va « mettre
en place » les matériaux des différents composants d’une
électronique et d’un câble. Dans le cas d’un haut-parleur,
ce sont les parties en mouvement qui vont avoir besoin
de trouver une certaine souplesse avec le temps. Le rodage
va par exemple consister à « casser » les fibres textiles du
spider pour qu’elles puissent être en mouvement plus
librement.
Dans tous les cas, il est généralement convenu qu’une
cinquantaine d’heures est un minimum pour réaliser un
rodage (il convient cependant de se référer aux recom-
mandations du fabricant). Il s’agit donc de faire tourner

99
installation et maintenance

en boucle votre playlist favorite (en veillant à une certaine


diversité avec des niveaux et des fréquences variés) à un
volume normal. Nous vous conseillons de positionner vos
enceintes dans leur position d’écoute finale, vous serez
ainsi plus à même d’apprécier la différence sans avoir à
les déplacer à nouveau. Rappelez-vous notamment qu’une
enceinte collée à un mur arrière génère un niveau de grave
plus important. Cette étape de rodage est réalisée une
seule fois et pour la vie ! Alors bon rodage et si vous faites
cette opération pendant la journée en votre absence, n’ou-
bliez pas de prévenir… vos voisins !

100
10 L’ACOUSTIQUE
DE VOTRE PIÈCE
D’ÉCOUTE
10.1 Quelques notions essentielles
d’acoustique 101
10.2 Quelques règles simples
à respecter 103

Depuis le début de la reproduction de la musique, les


professionnels de l’acoustique et les mélomanes sont tous
d’accord sur le fait que notre perception et notre appré-
ciation d’un système haute-fidélité sont influencées autant
par la qualité du matériel utilisé que par les caractéris-
tiques acoustiques de notre local d’écoute.
Ce chapitre vous conduira peut-être à expérimenter
quelques modifications simples pour apprécier immédia-
tement les changements de sonorité de votre système.

10.1 QUELQUES NOTIONS ESSENTIELLES


D’ACOUSTIQUE
10.1.1 Bruit, niveau sonore et perception auditive
Dans le domaine de l’acoustique, le « bruit » se caractérise
essentiellement par son niveau et par sa fréquence. Le
niveau correspond au volume sonore, il est exprimé en
décibels (dB). La fréquence correspond à la hauteur du son,
plus la fréquence d’un son est élevée, plus le son est aigu.
La fréquence est exprimée en Hertz (Hz).
La perception d’un son dans une pièce est complexe car
nous percevons le son de manière directe mais aussi par
réflexion. En effet, avant d’arriver jusqu’à nos oreilles, le
son se reflète aussi sur les murs, sur le sol et sur le plafond.
Ce son réfléchi parvient jusqu’à nos oreilles toujours avec
un temps de retard par rapport au son direct. De plus, la
perception de toutes ces informations peut être passable-
ment altérée en fonction des surfaces sur lesquelles le son
se réfléchit (fig. 10.1).

101
installation et maintenance

Figure 10.1 
Schéma de la
réflexion des ondes
sonores émises par
un haut-parleur
dans une pièce
d’écoute.

10.1.2 La réverbération : un facteur clé


Il s’agit en réalité de trouver le juste équilibre entre un
excès de réverbération (persistance du son) et un amor-
tissement excessif (non-propagation du son) des ondes
sonores. Une paire d’enceintes posée sur du carrelage va
induire inévitablement une forte réverbération, un ultime
confinement va au contraire provoquer une impression
de son totalement étouffé.
Le temps de réverbération moyen dans une pièce se situe
entre 0,7 et 0,8 s. Si le temps de réverbération est trop long,
vous avez un sentiment de réflexion un peu comme dans
une salle de bains ou dans une grande pièce vide. En
revanche, si le temps de réverbération est trop court, vous
percevez un son confiné, sourd, comme dans un petit dres-
sing rempli de vêtements.
Il s’agit en réalité de trouver un compromis entre ces deux
situations extrêmes pour apprécier les qualités de votre
système, et il faut admettre une fois pour toutes que le
meilleur matériel au monde ne pourra jamais s’épanouir
dans un environnement présentant des défauts acous-
tiques majeurs. Malgré certaines limites, les correcteurs
acoustiques passifs et actifs parviennent à corriger effica-
cement une bonne partie de ces problèmes de propagation
du son dans une pièce.

10.1.3 Évaluer rapidement l’acoustique de votre pièce


Commencez donc par rassurer votre conjoint(e). Non,
vous n’allez pas transformer votre salon en auditorium,
mais bien composer avec le principe de réalité, car votre
pièce d’écoute est souvent aussi une pièce à vivre. Pour

102
10
CHAPITRE
CHAPITRE
L’acoustique de votre pièce d’écoute

trouver ce fameux « juste milieu » entre un excès ou un


trop peu de réverbération, un moyen simple de faire une
première évaluation sommaire du comportement acous-
tique de votre pièce consiste à frapper dans ses mains et
à écouter ce qui se passe… Alors ? Salle de bains ou
dressing ?

10.2 QUELQUES RÈGLES SIMPLES À RESPECTER


10.2.1 L’environnement
La première règle consiste à vous préoccuper du revête-
ment de votre sol et de vos murs qui doivent préférablement
posséder des caractéristiques d’amortissement plutôt
absorbantes : moquette, tapis, sisal au sol par exemple. Le
carrelage ou les linos durs sont franchement à éviter.
Attention aux parquets anciens qui ont une fâcheuse
tendance à vibrer. La mise en place de tapis épais amélio-
rera sensiblement les choses. Concernant les murs, les
parois en plaques de Placoplâtre, les fenêtres et autres
baies vitrées, par exemple, constituent autant de surfaces
réfléchissantes. Les fenêtres et baies de générations
récentes (structures jointées à double voire triple vitrage)
peuvent être considérées comme tout à fait acceptables,
car il ne faut pas tomber dans l’excès inverse d’un confi-
nement acoustique.
La deuxième règle consiste à vous interroger sur la
manière dont vous allez occuper l’espace. Là encore, il
s’agit de trouver le bon compromis entre une grande pièce
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

très peu meublée et un bureau surchargé de mobilier et


de tapis. Il faudra donc disposer à la fois d’objets amor-
tissants, comme un canapé ou des rideaux, en complément
de surfaces réfléchissantes, comme les murs, les meubles
et les vitres.
Il conviendra par ailleurs de faire la chasse aux vibrations.
Repérez dans votre pièce tous les objets qui pourraient
émettre des vibrations ou qui pourraient être affectés par
l’émission sonore de vos enceintes, notamment par les
basses fréquences : instruments à cordes, bibelots posés,
objets divers suspendus, etc. Dans le cas où ceux-ci
« réagissent » à la musique de votre système, il sera préfé-
rable de les exiler dans une autre pièce.

103
installation et maintenance

Les panneaux acoustiques


Il existe sur le marché de nombreux panneaux de
corrections acoustiques qui ont pour vocation d’amortir
(panneau absorbant) ou au contraire de réfléchir
(panneau diffuseur) le son. À l’origine conçus pour les
salles de concert et les studios d’enregistrement, ces
produits sont aujourd’hui disponibles pour le grand
public. Si vous souhaitez vous lancer dans l’achat et
l’installation de ces produits, nous vous conseillons
vivement l’accompagnement d’un spécialiste depuis
la phase d’étude jusqu’à la mise en place des solutions
techniques. Par ailleurs, ces panneaux ne sont pas
toujours esthétiquement très valorisants et leurs tailles
sont souvent imposantes. Néanmoins, les fabricants
ont redoublé d’efforts et proposent désormais des
produits adaptés à l’environnement domestique.

Figure 10.2 
Panneau
de correction
acoustique.

10.2.2 Correction acoustique électronique


Quelques fabricants comme le Danois Lyngdorf proposent
des électroniques qui intègrent des solutions de correction
acoustique plus ou moins efficaces. Ces appareils
embarquent de puissants logiciels qui corrigent la courbe
de réponse du système haute-fidélité en fonction de
l’acoustique de la pièce d’écoute de manière à en gommer
les principaux défauts.

104
10
CHAPITRE
CHAPITRE
L’acoustique de votre pièce d’écoute

Une série de mesures est effectuée à l’aide d’un micro-


phone qu’il convient de placer dans la pièce à l’endroit du
point d’écoute. Ces mesures sont enregistrées puis analy-
sées par le logiciel qui détecte les « accidents » et les
différences par rapport à une courbe de réponse de réfé-
rence avant de les supprimer par calcul électronique. Le
Français Trinnov est un des leaders mondiaux dans ce
domaine et l’efficacité de ses systèmes de correction est
redoutable en toutes circonstances.
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

105
11 UTILISATION,
ENTRETIEN
ET PANNES
FRÉQUENTES
11.1 Bien utiliser son matériel 107
11.2 Comment entretenir son matériel 109
11.3 Les pannes fréquentes :
comment les éviter ? 110

11.1 BIEN UTILISER SON MATÉRIEL


11.1.1 Utiliser le mode veille ou pas ?
Depuis quelques années, de nombreuses campagnes d’in-
formation nous invitent à faire autant que possible des
économies d’énergie et, parmi les mesures suggérées,
nous sommes tous invités à ne pas laisser nos appareils
en veille pour ne pas consommer inutilement de l’électri-
cité. Quelques constructeurs, comme le Britannique Naim,
recommandent pourtant le contraire, alors que faire ?
Si vous allumez et éteignez totalement votre amplificateur
plusieurs fois par jour, certains composants (par exemple
les condensateurs qui stockent et libèrent l’énergie élec-
trique de l’alimentation) se fatiguent inutilement et, de
fait, cela risque de diminuer leur durée de vie. Dans ce
cas, il nous paraît de bon sens d’éviter les mises sous et
hors tension répétées, et de préférer la mise en veille.
Ainsi, un minimum de circuits est alimenté dans l’appareil
qui retrouvera rapidement toute son efficacité quand on
l’allumera. Si en revanche vous partez quelques semaines
en vacances, nous vous recommandons de tout éteindre.
C’est une question de bon sens et il vous faudra décider
en fonction de votre usage.

11.1.2 Installer et brancher en mode déconnecté du secteur


D’une façon générale, quand vous installez un appareil
ou quand vous souhaitez vérifier un raccordement au sein

107
installation et maintenance

de votre système, pensez d’abord et avant tout à l’éteindre.


C’est bien évidemment la règle de sécurité numéro 1 qui
s’applique à tout appareil raccordé au secteur, mais c’est
aussi un gage de sécurité contre toute manipulation
malencontreuse qui risquerait d’avoir des répercussions
irréversibles sur votre matériel.

11.1.3 Sécuriser les branchements


L’une des erreurs les plus fréquentes est le court-circuit
de la sortie haut-parleur de votre amplificateur. L’appareil
est resté allumé et connecté aux enceintes et vous avez par
malchance mis en contact les deux fils du câble haut-
parleur… C’est l’étincelle avec le risque d’un court-circuit
susceptible d’avoir endommagé les transistors de puis-
sance qu’il faudra inévitablement faire remplacer par un
réparateur agréé.
Toute intervention concernant les branchements impose
de couper l’alimentation des électroniques pour éviter ce
genre de désagrément ! Ce geste simple vous évitera
quelques sueurs froides.
La précipitation est aussi mauvaise conseillère, et on ne
saurait que trop vous recommander de bien vérifier vos
branchements avant de remettre vos appareils sous tension.
11.1.4 Vérifiez vos fusibles !
Vous venez d’allumer votre électronique et rien ne se
passe. Le câble secteur est pourtant raccordé mais le
voyant de votre appareil ne s’allume pas. Le tableau élec-
trique ne signale rien d’anormal, le fusible de votre
électronique a peut-être fondu. Même s’il est parfois un
peu dissimulé, votre ampli, votre DAC ou votre lecteur
est très probablement équipé d’un fusible situé à proxi-
mité de l’embase d’alimentation secteur de l’appareil
(appelée embase IEC). Il permet de protéger votre matériel
contre les courts-circuits. Le logement le plus courant se
situe dans l’embase elle-même.
Il s’agit d’un petit tiroir qui est clipsé dans l’embase et qui
pourra être ouvert en faisant levier à l’aide d’un simple
tournevis (fig. 11.1). Si vous souhaitez vérifier et/ou devez
changer un fusible, éteignez d’abord votre appareil et
déconnectez-le du secteur. Il faudra impérativement le
remplacer par un fusible identique. Reportez-vous au
manuel d’installation de l’appareil pour en connaître toutes

108
11
CHAPITRE
CHAPITRE
Utilisation, entretien et pannes fréquentes

les caractéristiques. Une fois le fusible remplacé, avant de


raccorder votre appareil au secteur et de le rallumer, vérifiez
que tous les câbles sont correctement connectés.

Figure 11.1
Embase
de type IEC avec
tiroir à fusible.

Si l’appareil ne fonctionne toujours pas après remplace-


ment du fusible, ou si vous n’avez pas accès au fusible de
l’extérieur, n’intervenez pas vous-même et faites appel à
votre revendeur ou à un réparateur agréé.

11.2 COMMENT ENTRETENIR SON MATÉRIEL


11.2.1 L’amplificateur
Si votre amplificateur a vingt-cinq ans et que vous avez la
chance que ce dernier ne soit jamais tombé en panne, il
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

pourrait être sage de le porter dans un atelier de réparation


pour procéder au minimum à un petit nettoyage de toute
la poussière accumulée dans son boîtier. Cette opération
ne devrait vous coûter que quelques dizaines d’euros et
va prolonger considérablement la vie de votre appareil. Il
est en est de même pour toutes vos électroniques.

11.2.2 Les haut-parleurs
Du côté des enceintes acoustiques en revanche, il n’y a
pratiquement rien à faire. Si vos enceintes sont très âgées,
vous pourrez tenter de procéder à une désoxydation des
borniers si ceux-ci sont en métal. S’ils ne sont pas rouillés,
procurez-vous une bombe de nettoyant lubrifiant pour
contact, comme le Kontakt 60 du fabricant Kontakt Chemie

109
installation et maintenance

(disponible pour moins de 10 € chez tout spécialiste en


électronique). S’ils sont piqués, n’hésitez pas à frotter légè-
rement avec une petite brosse métallique avant d’appliquer
du nettoyant lubrifiant.
En revanche, il est formellement déconseillé de tenter un
démontage de vos haut-parleurs, une opération périlleuse
qui ne sert à rien et qui risque de vous causer plus d’en-
nuis qu’autre chose. Seul le nettoyage de la membrane des
haut-parleurs de grave et de médium peut être envisagé.
Ne jamais intervenir sur des haut-parleurs à dômes
(médium et aigu) ! Il consiste simplement à ôter la pous-
sière éventuellement accumulée à l’aide d’un chiffon doux
et non pelucheux ou d’un pinceau à poils longs et très
souples. Cette opération nécessite une grande délicatesse,
elle pourra s’effectuer tous les deux ans et c’est tout ! Une
enceinte acoustique passive tombe très rarement en panne
dans le cadre d’une utilisation pour laquelle elle a été
conçue, mais si tel est le cas, l’intervention d’un spécialiste
est absolument indispensable.

11.3 LES PANNES FRÉQUENTES :


COMMENT LES ÉVITER ?
11.3.1 Vérifiez votre circuit électrique
L’arrivée secteur sur vos prises de courant est composée de
trois conducteurs électriques appelés phase (L pour line en
anglais), neutre (N pour neutral) et terre (GND pour ground).
L’achat d’un petit testeur de prise d’une dizaine d’euros
permet de savoir immédiatement si vos prises électriques
sont bien reliées à la terre et si la phase n’est pas inversée.
La terre représente une sécurité indispensable et obligatoire
pour vos appareils et pour vous-même. Si le testeur indique
que la phase et/ou la terre de votre prise électrique ne sont
pas respectées, faites intervenir un électricien ou une
personne expérimentée qui remettra tout en ordre !
Si le testeur confirme le bon branchement de la terre du
secteur, la possible inversion entre la phase et le neutre
alimentant vos appareils peut aussi avoir d’après certains
fabricants une influence sur le son. Reportez-vous au
chapitre  9 §  9.2 pour vérifier l’arrivée secteur sur les
cordons d’alimentation des appareils.
Si vous avez le moindre doute, faites intervenir un élec-
tricien ou une personne expérimentée !

110
11
CHAPITRE
CHAPITRE
Utilisation, entretien et pannes fréquentes

11.3.2 Vous avez dit bruit ?


Après avoir allumé tous vos appareils, vous entendez un
petit bruit permanent dans les enceintes acoustiques. Ce
bruit peut se traduire par une sorte de ronronnement
appelée ronflette ou par un faible bruit plus aigu appelé
buzz. Le problème, plus fréquent qu’il n’y paraît, peut être
la conséquence d’une « boucle de terre » ou d’une « boucle
de masse », d’une connectique encrassée ou défectueuse,
d’une électronique à problème ou d’un produit voisin
perturbateur qui agit comme un émetteur de bruit.

Le côté délicat de la platine vinyle


Le niveau du signal en sortie d’une cellule phonocap-
trice est extrêmement faible et par conséquent, ce signal
peut être facilement perturbé. Le câble qui connecte la
sortie d’une platine vinyle à l’entrée phono d’une élec-
tronique (on l’appelle parfois « câble phono ») est en
général pourvu d’un petit conducteur supplémentaire
souvent terminé par une fourche. Ce conducteur est
raccordé au blindage interne du câble phono et doit être
relié à la petite vis GND qui se trouve à proximité des
connecteurs de l’entrée phono de votre électronique
(préampli phono ou ampli intégré). Si un buzz ou une
ronflette apparaît quand vous raccordez votre platine,
cela peut provenir d’une boucle de masse, de la cellule
phono elle-même ou de votre câble.
Vérifiez que le conducteur supplémentaire du câble est
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

également raccordé côté platine. Si le problème persiste,


assurez-vous que le câble n’est pas endommagé. Il peut
également provenir du fait que certains des maillons
du système, comme la platine elle-même ou le préampli
phono par exemple, disposent d’une alimentation à
courant continu sans mise à la terre électrique. Un
accessoire comme le Pro-Ject Hum Block crée un point
de raccordement à la terre pour les produits qui en sont
dépourvus. Enfin, la cellule qui agit comme une antenne
peut être trop proche d’une électronique (proximité
d’un transformateur, d’une box Internet, etc.). La seule
solution consiste alors à éloigner la source de rayonne-
ment de la platine vinyle.

111
installation et maintenance

Le raccordement de deux électroniques à deux prises


murales différentes peut créer une boucle de terre et être
à l’origine de ronflette. La solution consiste alors à
raccorder toutes les électroniques à une seule prise murale
avec éventuellement l’utilisation d’une barrette multi-
prise. Attention à ce propos aux enceintes amplifiées et
aux caissons actifs de basses qui seront raccordés eux aussi
au secteur.
Préférez une ligne secteur dédiée à votre installation
haute-fidélité à partir du tableau électrique. Si ce n’est pas
le cas, la prise de courant que vous utilisez peut être
raccordée à la même ligne électrique de la prise de courant
de votre réfrigérateur, par exemple, et celui-ci pourra
générer des parasites et du bruit dans vos électroniques.
Évitez que les câbles d’alimentation de vos électroniques
soient proches et parallèles aux câbles audio. Par effet de
magnétisme, ils peuvent introduire du bruit qui va être
amplifié par le système.
Un raccordement de mauvaise qualité peut être une cause
de bruit. Un connecteur bon marché qui va s’oxyder, une
soudure mal exécutée, les brins d’un conducteur qui
commencent à se couper, tous ces exemples introduisent
une mauvaise conduction qui peut entraîner un bruit dans
les enceintes.

11.3.3 Mise en phase des canaux (gauche et droite)


Les câbles destinés à raccorder les électroniques entre elles,
ceux prévus pour connecter les enceintes acoustiques à un
amplificateur et les connecteurs situés à l’arrière des élec-
troniques analogiques sont repérés par des couleurs. En
général, le code couleur du canal gauche, ou left en anglais,
est blanc pour les câbles de modulation et pour les connec-
teurs RCA d’entrée et de sortie. Quant au canal droit, ou
right en anglais, il est quasiment systématiquement de
couleur rouge. Pour les câbles haut-parleurs et les borniers
haut-parleurs en sortie d’ampli et en entrée d’enceinte, le
conducteur « + » est repéré en rouge et le conducteur « – »
en noir pour les deux canaux.
Quand tout est correctement raccordé, la restitution
remplit uniformément l’espace sonore devant l’auditeur.
Si on se déplace légèrement à gauche ou à droite, l’effet
stéréo reste stable et en place.

112
11
CHAPITRE
CHAPITRE
Utilisation, entretien et pannes fréquentes

En revanche, si on inverse par inadvertance deux câbles


entre deux appareils (par exemple, sortie gauche d’une
électronique sur l’entrée droite de la suivante) ou les
conducteurs d’un câble haut-parleurs, on crée une inver-
sion soit de canaux soit de phase qui va créer un espace
sonore très instable. On n’arrive plus à précisément visua-
liser les sources sonores, le niveau de grave va baisser et
si on se déplace légèrement de gauche à droite, on va avoir
l’impression que tout se déplace devant soi. Si vous êtes
confronté à ce genre de problème, il vous faudra vérifier
tous les raccordements audio analogiques effectués sur
votre système.
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113
12 AMÉLIORER
SON SYSTÈME
EXISTANT :
PAR OÙ
COMMENCER ?
12.1 Identifier le ou les
maillons faibles 115
12.2 Choisir des accessoires 117

Une fois votre système rodé, écoutez, écoutez encore, habi-


tuez-vous à lui, à la sonorité qu’il délivre. Si vous êtes
satisfait, alors il n’y a pas de raison de modifier quoi que
ce soit. Profitez. En revanche, si vous commencez à déceler
que certaines sonorités que vous n’aviez pas forcément
notées au début vous déplaisent, il est peut-être temps
d’envisager quelques améliorations.

12.1 IDENTIFIER LE OU LES MAILLONS FAIBLES


Cohérence, voilà bien le maître mot. Cohérence de tarifs,
mais aussi de type d’association parce qu’il est difficile,
voire impossible, d’avoir tous les appareils à disposition
dans son salon pour tenter de nouvelles combinaisons.
L’essai de nouveaux câbles semble en revanche plus facile,
emprunter un câble contre une caution est aujourd’hui
une pratique devenue courante qui peut s’avérer bien utile
si vous avez un doute sur la qualité ou la cohérence d’un
câble dans votre système.

12.1.1 Faire des choix


Votre système fonctionne et vous voulez essayer de l’amé-
liorer. Il va donc falloir cibler le ou les éléments que vous
souhaitez changer.
Nous l’avons vu, des essais de câbles peuvent s’avérer
intéressants. Les améliorations sont en général plus

115
installation et maintenance

sensibles en amont du système, là où le signal est de très


faible amplitude et où le rapport signal sur bruit (voir le
glossaire technique en fin d’ouvrage) revêt beaucoup
d’importance. Par exemple, un bon câble secteur sur un
convertisseur peut apporter un gain plus sensible à
l’écoute qu’un bon câble secteur sur un amplificateur.
Néanmoins, un câble bien adapté à sa fonction (d’où l’in-
térêt des prêts sous caution) peut réellement faire
progresser la qualité de la restitution.
Tout maillon d’un système peut être remplacé par un plus
performant, mais comme nous l’écrivions juste avant, il
faut rester cohérent dans le remplacement. Toutefois,
certaines exceptions peuvent être envisagées. Par exemple,
une enceinte acoustique s’accommodera toujours mieux
d’un amplificateur raisonnablement plus puissant que ne
le recommande son fabricant, que l’inverse. Autrement
dit, passer à un modèle supérieur d’enceinte en conservant
votre amplificateur adapté au modèle inférieur dont vous
voulez vous séparer a peu de chance d’aboutir à des résul-
tats supérieurs.
Pour une électronique à tubes, il existe un moyen simple
(mais parfois coûteux) de faire évoluer l’appareil et qui
consiste à remplacer les tubes par d’autres plus perfor-
mants. Cela nécessite de s’adresser à un professionnel
spécialiste des tubes qui va vous recommander les réfé-
rences adaptées. C’est une excellente méthode pour
améliorer sensiblement les qualités sonores d’un appareil
à tubes sans passer par l’achat d’un nouveau produit. Il
faut tout de même rappeler qu’un tube a une durée de vie
limitée à quelques milliers d’heures, temps d’utilisation
au-delà duquel il faudra le remplacer.

12.1.2 Procéder étape par étape


Si vous vous lancez dans un processus d’évolution, d’amé-
lioration (upgrade) ou de remplacement, évitez d’intervenir
à plusieurs endroits du système à la fois, à moins bien
entendu que vous n’ayez décidé de tout remplacer. Si
vous remplacez plusieurs choses simultanément, vous ne
saurez pas déterminer « qui fait quoi », autrement dit quel
produit apporte réellement au système, quel produit est
vraiment utile, et ce, quel que soit le résultat final, mieux
ou pire qu’auparavant. Procédez donc pas à pas, produit
par produit, écoutez et constatez le résultat avant de
passer à l’étape suivante.

116
12
CHAPITRE
CHAPITRE
Améliorer son système existant : par où commencer ?

12.2 CHOISIR DES ACCESSOIRES


Les accessoires restent un sujet toujours controversé de la
haute-fidélité. Si certains ont un effet réel et quantifiable
au point d’en devenir incontournable, comme les pointes
de découplage sous les enceintes par exemple, d’autres
font plus appel à la subjectivité voire à la méthode Coué.
Introduire un accessoire au sein de son système exige
qu’on puisse l’écouter au sein de son système auparavant
pour juger de ses effets.

Pointes (et cônes) de découplage


De forme soit longiligne soit conique, elles se positionnent
sous les enceintes acoustiques afin de les découpler du sol
en les surélevant légèrement. Elles disposent en général
d’un contre-écrou qui permet d’ajuster la hauteur et l’ho-
rizontalité (ou l’inclinaison) de l’enceinte. Leur fonction
est de rendre le registre grave plus ferme et moins opulent.

Pieds et supports antivibratoires


Ils sont utilisés sous les électroniques et parfois sous les
enceintes acoustiques. Ils peuvent prendre des formes très
variées (en yo-yo pour les modèles Aktyna, plats pour les
modèles HRS, cylindriques pour les modèles Neodio, etc.),
être fabriqués dans différents matériaux ou assemblages
de matériaux (aluminium, acier inoxydable, céramique,
bois, etc.) et utiliser des principes physiques très divers
(sustentation magnétique, mélange de matériaux, billes,
etc.). Leur fonction est de stopper la transmission et la
propagation des vibrations. Certains fabricants comme
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

HRS ou Bassocontinuo fabriquent des meubles pour élec-


troniques intégrant ces technologies.

Palet presseur
Ce cylindre lourd en métal s’insère dans l’axe du plateau
d’une platine vinyle afin de peser sur le disque vinyle. On
obtient ainsi un couplage mécanique efficace et une meil-
leure captation du signal par la pointe de lecture.

Couvre-plateau
Il se pose sur le plateau d’une platine vinyle et sert d’ab-
sorbeur de vibrations entre le disque et le plateau.

117
installation et maintenance

Transformateur d’isolement
Ce transformateur est utilisé en tête d’installation, entre
le secteur 230 V et le système pour isoler le système des
parasites électriques circulant sur le secteur.
Filtre secteur
Ce filtre passif à base d’inductances, de condensateurs et
parfois de résistances, placé en tête d’appareil, parfois en
tête de système, est destiné à supprimer les parasites hautes
fréquences (radiofréquences RFI et électromagnétiques EMI).
Conditionneur secteur
Ce circuit électronique placé en tête d’un système nettoie la
tension d’alimentation secteur de ses déformations et autres
parasites pour lui redonner une forme sinusoïdale.
Régénérateur secteur
Plus qu’un conditionneur, un régénérateur recrée entiè-
rement une tension d’alimentation 230 V parfaitement
sinusoïdale et exempte de tous bruits et parasites à partir
de la tension secteur.
Alimentation externe
La très grande majorité des électroniques ont une alimen-
tation placée dans le même châssis que les circuits audio.
Le transformateur secteur de l’alimentation est une source
potentielle de rayonnement parasite. Pour diminuer ces
risques, certains fabricants proposent des modèles dont
l’alimentation est placée dans un châssis séparé, on parle
alors d’alimentation externe. Parmi ces constructeurs, le
Britannique Naim propose des améliorations de ses élec-
troniques en remplaçant l’alimentation de base par des
modèles plus performants avec une meilleure régulation
de tension et un filtrage additionnel. D’autres, comme
l’Allemand Octave, fournissent en option des banques
additionnelles de condensateurs de filtrage qui s’ajoutent
à celles en place dans l’appareil afin d’augmenter l’énergie
disponible pour les circuits.
Resynchronisation USB (USB Reclocker)
Ces petites électroniques permettent au signal numérique
envoyé du port USB d’un ordinateur d’être remis en forme
et d’être recalé dans le temps afin de diminuer les risques
d’erreur de lecture et de correction une fois arrivé dans
un DAC.

118
CHAPITRE

CONCLUSION :
QUEL AVENIR
POUR LA
HAUTE-FIDÉLITÉ ?
Le monde de la reproduction de la musique ne cesse
d’évoluer et les progrès enregistrés ces dernières années
dans le domaine de l’acoustique et de l’électronique vont
sans aucun doute se poursuivre. Ces avancées permettent
aux marques de se renouveler afin de proposer des appa-
reils toujours plus performants, même si nous avons à
plusieurs reprises constaté que c’est parfois dans « les plus
vieux pots que l’on fait les meilleures soupes », à l’instar
de l’amplification à tubes dont la technologie est pourtant
très ancienne.
L’avenir se dessine aussi à travers nos usages qui évoluent ;
le succès des normes sans-fil témoigne par exemple de la
volonté d’une partie des consommateurs de disposer d’un
matériel plus facile à utiliser et de pouvoir s’affranchir de
matériels et de câbles encombrants. Il est en effet
aujourd’hui possible de disposer de solutions sans-fil de
© Dunod – Toute reproduction non autorisée est un délit.

grande qualité. Comme nous l’avons vu au cours de ce


livre, la musique en mobilité (à condition d’opter pour
une écoute au casque) peut aussi réellement rivaliser en
termes de qualité avec des systèmes dits sédentaires.
S’il fallait faire un peu de prospective, nous pourrions
nous risquer à affirmer que l’amplificateur en tant que tel
sera peut-être l’un des éléments d’un système hi-fi qui
« disparaîtra » à long terme. En effet, ce dernier est de plus
en plus intégré dans des appareils tout-en-un qui ampli-
fient, convertissent et « streament » la musique. Par
ailleurs, les enceintes amplifiées dites actives, autrefois
réservées au seul monde professionnel, se démocratisent,
comme celles de la marque finlandaise Genelec qui a lancé
il y a quelques années une gamme grand public. Ces

119
QUEL AVENIR POUR LA HAUTE-FIDÉLITÉ ?

enceintes prêtes à l’emploi n’ont besoin que d’une source


pour fonctionner. Ces systèmes intégrés ont l’avantage
d’être moins encombrants mais ils ne sont en revanche
pas évolutifs comme un système hi-fi traditionnel, dont
les éléments, un peu à la manière d’un Lego, peuvent être
changés indépendamment les uns des autres.
Nous espérons que ce guide vous permettra d’être plus
serein au moment de faire des choix et qu’il vous permettra
d’être un peu plus familier avec le jargon technique
souvent utilisé par les fabricants. Vous l’aurez compris,
un ensemble de haute-fidélité s’inscrit dans une sorte
« d’écosystème » complexe qui englobe les composantes
matérielles, les aspects acoustiques de votre pièce d’écoute
autant que votre propre expérience d’auditeur. La quête
d’un son de qualité est une activité des plus passion-
nantes. Ce travail de réflexion pourrait se comparer à
l’enquête d’un détective qui procède étape après étape,
relevant ainsi des indices, établissant des faisceaux de
convergences en faisant des choix aussi par élimination.
Les conseils de cet ouvrage compléteront, nous l’espérons,
votre capital d’expérience d’écoute afin de vous permettre
de faire des choix éclairés pour renouveler votre plaisir
de l’écoute de la musique.

120
GLOSSAIRES

Le monde de la haute-fidélité utilise un grand nombre de


termes et d’expressions qui n’évoqueront pas forcément
grand-chose au débutant. Nous avons compilé au sein de
plusieurs petits glossaires non exhaustifs ceux qui
reviennent fréquemment dans les conversations et les
bancs d’essai des revues spécialisées.

GLOSSAIRE DU MÉLOMANE
Aération : traduit la sensation d’espace et de détachement
distinct entre les différentes sources sonores, entre les
musiciens d’un orchestre.
Analytique : se dit d’un produit qui révèle une grande
quantité de détails sonores.
Charpenté : traduit l’impression de matière et d’épaisseur
d’un son, d’un instrument, notamment dans les fréquences
graves. On parle alors du « corps » d’un instrument.
Dégraissé : fait référence à la plage de fréquences graves
à bas médium pour indiquer le côté tendu, précis et
détouré des notes.
Délié : terme caractérisant un enchaînement évident,
fluide et en harmonie des sons.
Démonstratif : se dit généralement d’une électronique,
d’une enceinte ou d’un système qui grossit le trait.
Détouré : traduit le fait qu’une source sonore apparaisse
de manière précisément délimitée dans l’espace. On parle
également de « contour » de note.
Dureté : comme le nom l’indique, évoque un son manquant
de grâce, de souplesse.
Dynamique : évoque la faculté à reproduire les signaux
de toute amplitude, à bas niveau comme à haut niveau
d’écoute.
Équilibre (sonore) : juste répartition entre les différentes
fréquences reproduites.

121
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

Étagement (par extension, étagement des plans sonores) :


évoque la position et le détachement en profondeur des
différentes sources sonores.
Fermeté : traduit un son grave tendu et puissant.
Fluide : se dit d’une restitution naturelle et harmonieuse.
Fruité : traduit la richesse et la grande variété de timbres
d’un message sonore.
Holographique : voir Spatialisation.
Image (par extension, image stéréo) : évoque la largeur
virtuelle du spectacle sonore. On parle de « stabilité de
l’image stéréo » pour qualifier le positionnement précis et
stable des interprètes devant l’auditeur.
Impact : traduit la franchise et l’énergie d’un son
transitoire.
Legato : lien harmonieux et ininterrompu entre une
succession de notes.
Linéarité : caractéristique d’un produit ou d’un système
qui ne privilégie aucun groupe de fréquences.
Lisibilité : aptitude d’un produit ou d’un système à distin-
guer précisément chaque détail sonore d’un ensemble de
notes.
Luminosité : accentuation plus ou moins exagérée du
registre aigu.
Matière : traduit la consistance d’un son.
Neutralité : se dit d’un produit ou d’un système qui repro-
duit très fidèlement le signal musical qu’il traite, sans
ajouter sa propre signature sonore.
Ouverture : traduit l’aptitude d’un système à installer un
paysage sonore ample devant l’auditeur.
Profondeur : évoque la profondeur virtuelle du spectacle
sonore.
Registre : zone de fréquences. On considère généralement
trois registres principaux : grave, médium et aigu.
Relief sonore : traduit la composition à la fois hologra-
phique et dynamique d’une restitution.
Sécheresse : impression laissée par un message dont les
notes s’interrompent trop rapidement.
Spatialisation : évoque l’effet d’espace en trois dimen-
sions d’une restitution. On parle de « scène sonore
holographique ».

122
GlossaireS

Spectre audible : ensemble des fréquences que l’oreille


humaine peut percevoir.
Subjectivité : appréciation individuelle bâtie sur ses
propres expériences, son propre ressenti et ses propres
quêtes. À l’inverse de l’objectivité (d’une mesure, par
exemple) qui est essentiellement fondée sur la reproduc-
tibilité et sur les faits.
Texture : se dit de la structure du message musical, c’est-
à-dire la qualité « d’assemblage » entre la hauteur,
l’intensité, la durée et le timbre des notes entre elles.
Timbre : désigne l’ensemble des caractéristiques sonores
(la fréquence fondamentale, les fréquences harmoniques
et les variations de leurs amplitudes respectives) permet-
tant d’identifier une source sonore d’une autre.
Traînage : concerne principalement les fréquences graves,
traduit une restitution mal contrôlée dans le bas du spectre
avec des sonorités lourdes.
Transitoire : désigne un signal variant soudainement. La
musique n’est essentiellement constituée que de signaux
« transitoires ». L’attaque d’une note peut être considérée
comme un signal transitoire.
Transparence : caractérise un produit ou un système qui
laisse libre cours au signal musical qu’il traite, sans le
modifier, sans le déformer, sans y apposer sa propre signa-
ture sonore. À l’inverse, on évoque la « coloration » d’un
message sonore.

123
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

GLOSSAIRE DU TECHNICIEN
Aigu : se dit des fréquences situées au-delà de 1 500 Hz.
Ampère : unité de l’intensité du courant électrique
(symbolisée par la lettre A).
Antiskating : réglage de la force centripète sur une platine
vinyle équipée d’un bras de lecture autre que tangentiel.
Asymétrique : désigne un circuit ou un câble au travers
duquel le signal audio évolue entre un point de potentiel
variable (point chaud) et un point de potentiel fixe de réfé-
rence (masse).
Baffle plan : principe de charge le plus basique d’un haut-
parleur dont la face avant et la face arrière ne sont séparées
que par une paroi. On parle de charge « ouverte » ou
« dipolaire » (émission de l’onde sonore par l’avant et par
l’arrière de la membrane).
Bande passante : gamme de fréquences reproduites par
un produit ou par un système. Peut largement dépasser
ce qu’on appelle les possibilités théoriques maximales de
l’oreille humaine (20 Hz à 20 000 Hz).
Bass reflex : principe de charge qui utilise une ébénisterie
dotée d’un orifice appelé évent d’accord. L’air enfermé dans
le coffret prolonge la reproduction du grave d’une
enceinte acoustique par effet de résonance.
Bi-amplification : utilisation d’amplificateurs séparés
pour reproduire le grave d’une part, et le médium et l’aigu
d’autre part. On parle de bi-amplification passive quand
le filtrage de fréquences reste celui des enceintes acous-
tiques qui doivent disposer d’un bornier séparant le grave
des autres registres, et de bi-amplification active quand le
filtrage est effectué par une électronique externe.
Bi-câblage : utilisation de deux câbles séparés pour chaque
enceinte depuis la sortie de l’amplificateur pour repro-
duire le grave d’une part, et le médium et l’aigu d’autre
part. Il est nécessaire que les enceintes disposent d’un
bornier séparant le grave des autres registres.
Bias : voir Polarisation.
BNC : acronyme de Bayonet Neill-Concelman du nom des
deux inventeurs ayant breveté ce type de connecteur
coaxial à l’origine utilisé dans le domaine de la
radiofréquence.

124
GlossaireS

Boomer (ou woofer) : haut-parleur destiné à la reproduc-


tion des fréquences graves.
By-pass : désigne un chemin de raccourci entre une entrée
et une sortie d’un appareil.
Charge close (ou infinie) : principe de charge fermée sépa-
rant complètement les faces avant et arrière d’un
haut-parleur.
Chambre de compression : nom attribué à un principe de
haut-parleur de médium ou d’aigu dont le fonctionnement
nécessite que sa membrane soit couplée à un « pavillon »,
sorte de conduit ouvert qui agit en transformateur de pres-
sion acoustique. Le faible mouvement de la membrane se
traduit par une pression acoustique élevée dans la pièce.
Cinch (ou RCA) : probablement le plus connu et le plus
populaire des connecteurs pour l’audio et la vidéo. Lancé
par la société RCA, ce connecteur coaxial est apparu dans
les années 1940. L’appellation « Cinch » est dérivée du mot
anglais pour indiquer que ce connecteur est extrêmement
simple à utiliser.
Coaxial : désigne la structure d’un câble où le conducteur
principal (point chaud) est placé au centre d’un blindage
externe (masse audio). S’utilise avec des connecteurs BNC.
Compliance : désigne la souplesse du cantilever (levier au
bout duquel est placée la pointe de lecture) d’une cellule
MM ou MC.
Condensateur : composant passif constitué de deux arma-
tures conductrices séparées par un matériau isolant. Il est
utilisé pour filtrer (un signal, une tension pour en
supprimer les variations), pour stocker (l’énergie dans une
alimentation) ou pour relier (liaison entre deux étages
d’un circuit). Il est utilisé dans les filtres d’enceintes acous-
tiques pour séparer et canaliser les fréquences d’un signal
vers les haut-parleurs. Désigné par la lettre  C. Unité
exprimée en farad (lettre F) et tous les sous-multiples,
notamment le microfarad (symbole µF).
Contre-réaction : action de renvoyer une partie du signal
de sortie en amont d’un circuit afin d’en corriger certains
défauts et d’en améliorer les spécifications (distorsion,
bande passante, etc.). On parle très souvent de contre-
réaction négative car la portion de signal renvoyé est sous-
traite du signal original.

125
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

Courant (électrique) : déplacement de porteurs de charge


électrique (les électrons) dans un conducteur électrique.
Unité exprimée en ampère (lettre A) et tous les sous-mul-
tiples, notamment le milliampère (symbole mA).
Courbe de réponse : graphique montrant l’évolution de
l’amplitude du signal en fonction de la fréquence.
Concerne tous les appareils d’un système audio.
Décibel (dB) : unité de grandeur sans dimension définie
comme dix fois le logarithme décimal du rapport entre
deux puissances. Le Bel (en l’honneur d’Alexandre
Graham Bell) fut utilisé à l’origine dans les télécommuni-
cations pour quantifier l’atténuation d’un signal transmis.
En acoustique, le décibel exprime le rapport entre une
grandeur mesurée et une valeur de référence (dB/W/m
ou dB/2,83  V/m), on parle aussi de rendement et
d’efficacité.
Diaphonie : quantifie le taux d’interférence d’un canal sur
un autre (en anglais crosstalk). Les constructeurs évoquent
plus fréquemment la « séparation des canaux » et indiquent
une valeur en décibels qui doit être la plus élevée possible.
Différentiel : par extension « mode différentiel », voir
Symétrique.
Distorsion : déformation du signal exprimée en pourcen-
tage par rapport au signal original. On parle de distorsion
harmonique quand le signal se déforme par non-linéarité
d’un circuit, et de distorsion par intermodulation d’un
circuit quand le contenu complexe d’un signal en entrée
se retrouve modifié en sortie (apparition de signaux de
fréquences différentes).
Drive : voir Mécanique.
Dynamique : plage de variation de l’amplitude d’un
signal au-dessus du niveau de seuil de bruit généré par
le produit.
Efficacité : voir Décibel.
Électronique : terme générique pour désigner un appareil
en boîtier indépendant qui fonctionne à partir d’un circuit
électronique passif ou actif (alimenté par le secteur ou un
autre type d’alimentation). Ça peut être un préamplifica-
teur, un DAC, un amplificateur, un serveur, etc. Une
enceinte amplifiée n’est cependant pas considérée comme
une électronique.

126
GlossaireS

Énergie : désigne la réserve de courant de l’alimentation


d’un circuit électronique. Parfois indiquée en joules, unité
de mesure de l’énergie (symbolisée par la lettre J).
Évent : voir Bass reflex.
Facteur d’amortissement : résultat du quotient entre l’im-
pédance de la charge (enceinte acoustique) d’un
amplificateur et l’impédance de sortie de l’amplificateur.
Plus la valeur est élevée, plus le déplacement des
membranes des haut-parleurs sera contrôlé.
Gain : c’est le coefficient d’amplification d’un circuit.
Grave : se dit des fréquences situées en dessous de 400 Hz.
Haut-parleur : composant qui transforme l’énergie élec-
trique en pression acoustique (mise en mouvement des
molécules d’air) au moyen d’une membrane.
Impédance : désigne la valeur résistive en ohms (Ω) d’un
circuit complexe constitué de résistances, de bobinages et
de condensateurs. On parle de l’impédance « nominale »
d’une enceinte acoustique qui correspond approximati-
vement à la valeur résistive moyenne qu’elle présente tout
au long de sa bande passante.
Inductance (ou self) : composant passif constitué d’un
enroulement de fil autour d’un support virtuel (air) ou
matériel (ferrite, circuit magnétique, etc.). Dans le domaine
de l’audio, il est essentiellement utilisé pour filtrer (filtre
d’enceinte acoustique, cellule de filtrage d’alimentation
d’amplificateur à tubes). Désigné par la lettre L, unité
exprimée en henry (lettre H) et tous les sous-multiples,
notamment le milli-henry (symbole mH).
Infragrave : désigne les fréquences situées sous 20 Hz.
Loudness : compensation de la perte plus ou moins
prononcée de sensibilité de l’oreille humaine dans les
fréquences graves et aiguës selon le niveau d’écoute. Plus
le niveau est faible, plus il faut relever le niveau des graves
et des aigus pour percevoir le spectre audible de façon
linéaire.
Mécanique : désigne uniquement la partie mécanique qui
reçoit, met en rotation et lit le CD.
Médium : se dit des fréquences situées entre 400 et
1 500 Hz. Également nom donné au haut-parleur chargé
de reproduire ce registre ; existe en différentes techno­

127
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

logies : à cône, à dôme, à chambre de compression et


pavillon.
Ohm (Ω) : unité de mesure de la résistance ou de l’impé-
dance, du nom du physicien Georg Simon Ohm. 1 kΩ
= 1 000 Ω, 1 MΩ = 1 000 000 Ω.
Ondes stationnaires : phénomène résultant de la propaga-
tion simultanée et en sens opposé de plusieurs ondes de
même fréquence et de même amplitude dans un même
milieu (enceinte acoustique, pièce d’écoute), générant des
nœuds de pression qui se traduisent par des « toniques »
sonores (pointes d’amplitude).
Pavillon : conduit de longueur, de forme et de dimensions
variables utilisé pour « charger » acoustiquement une
chambre de compression (pavillon avant) ou un haut-
parleur de grave adapté (pavillon arrière), afin d’en
améliorer l’efficacité.
Phase : indique le degré de synchronisation entre deux
signaux. Ça peut être l’écart de temps entre le passage par
zéro de la tension et du courant d’un signal électrique,
l’écart de temps entre l’arrivée de deux signaux acoustiques
(grave et médium par exemple) à nos oreilles dans le cas
d’une enceinte. S’exprime en degré, la phase « absolue » est
égale à 0°, l’inversion de phase est égale à 180°.
Pleurage (et scintillement) : déformation du son d’origine
à la suite d’un enregistrement sur un support (bande
magnétique, vinyle). Se traduit par une variation lente de
l’harmonie, de la hauteur du son, soit à cause d’une varia-
tion de la vitesse du lecteur, soit à cause d’une déformation
du support. Le scintillement est un pleurage rapide.
Polarisation (ou bias) : se dit d’un courant en particulier
ou d’un réglage en général établissant le point de fonc-
tionnement d’un composant actif (transistor, tube, etc.) au
sein d’un circuit. On évoque souvent le « réglage de pola-
risation » ou le « réglage de bias » (mot anglais pour
polarisation) pour les électroniques à tubes.
Potentiel : voir Tension.
Puissance : elle est généralement exprimée en watt, unité
de puissance électrique purement résistive (symbolisée par
la lettre W) pour quantifier la puissance de sortie d’un
amplificateur par exemple. Mais elle peut aussi être indi-
quée en volt ampère, unité de puissance d’une installation
électrique (symbolisée par les lettres VA) où il est tenu

128
GlossaireS

compte du facteur de puissance. En effet, une électronique


n’est pas une résistance pure, la puissance en « watts »
qu’elle absorbe est inférieure à la puissance réelle en VA
qu’elle puise du secteur. Parce que le courant qu’elle
consomme n’est jamais en phase avec la tension du secteur,
d’où la notion de facteur de puissance qui quantifie ce dépha-
sage, et qu’il n’est jamais sinusoïdal. Ce dernier point peut
même être la source de perturbations (fréquences parasites
harmoniques) renvoyées aux autres maillons du système.
La solution pourra alors consister à installer un filtre secteur
digne de ce nom en tête de l’installation.
Rapport signal sur bruit : quantifie l’écart de niveau entre
la valeur maximale du signal audio pour laquelle le taux
de distorsion reste inférieur à une valeur limite, et le bruit
de fond d’un appareil. Exprimé en dB, il doit être le plus
élevé possible.
Rendement : voir Décibel.
Résistance : composant passif dont la propriété est de
s’opposer au passage du courant électrique. Désigné par
la lettre R. Unité exprimée en ohm (symbole Ω) et tous les
multiples et sous-multiples.
Réverbération : persistance d’un son dans un lieu après
l’interruption de la source sonore, due au mélange de
réflexions primaires et secondaires.
Saturation : dépassement du niveau maximal d’un signal
qui génère beaucoup de distorsion harmonique.
Self : voir Inductance.
Sensibilité (d’un circuit) : valeur nominale de la tension
du signal en entrée d’une électronique pour obtenir le
niveau nominal de tension en sortie.
Sensibilité (d’une enceinte acoustique) : voir Décibel.
Subwoofer : enceinte acoustique passive (haut-parleur et
filtre passif) ou active (haut-parleur, filtre actif et ampli-
ficateur) dédiée à la reproduction de l’extrême grave
généralement en dessous de 120 Hz.
Symétrique : désigne la topologie d’une alimentation qui
délivre deux tensions « symétriques » (une positive et une
négative) et la masse (le 0 V de référence), d’un circuit qui
travaille en « mode différentiel » (différence de potentiel
entre deux signaux) ou d’un câble où le signal se propage

129
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

entre trois conducteurs appelés point chaud, point froid


et masse audio. On parle de fonctionnement « différentiel »
car le signal résultant est issu de la différence entre le point
chaud et le point froid en opposition de phase. Cette topo-
logie améliore l’immunité du circuit et du câble aux bruits.
Temps de montée : le temps de montée (exprimé en µs)
indique le temps nécessaire à un amplificateur pour resti-
tuer le front d’onde vertical d’un signal rectangulaire. En
général, plus le temps de montée est bref pour un ampli-
ficateur, plus l’appareil est en mesure de restituer sans
déformation les signaux transitoires les plus rapides.
Tension (électrique) : circulation d’un champ électrique
le long d’un circuit. Unité exprimée en volt (V) et tous les
sous-multiples, notamment le millivolt (mV).
Transducteur : élément qui transforme un phénomène
physique en un autre. En haute-fidélité, il s’agit soit d’un
mouvement mécanique en signal électrique (cellule MM
ou MC), soit d’un signal électrique en mouvement méca-
nique (haut-parleur).
Transformateur : composant électronique passif constitué
d’un circuit magnétique (assemblage de tôles en matériau
magnétique) autour duquel sont enroulées des bobines de
fil de cuivre. Ces bobines appelées « enroulements » sont
divisées en deux catégories : l’enroulement primaire qui
reçoit le signal électrique, et l’enroulement secondaire dans
lequel est créée une tension électrique. Le principe physique
qui conduit à cette création de tension s’appelle l’induction
magnétique. Si ce « secondaire » est raccordé à un circuit, alors
il se crée également un courant électrique.
Transport : voir Mécanique.
Tweeter : haut-parleur destiné à la reproduction des
fréquences aiguës. Il existe différentes technologies de
tweeter : à cône, à dôme, à ruban, électrostatique, à chambre
de compression et pavillon, ionique.
Volt : unité de tension électrique (symbolisé par la
lettre V).
Watt : unité de puissance électrique (symbolisé par la
lettre W). Selon la formule mathématique P (puissance
électrique) = U (tension) × I (courant), un watt est égal au
produit d’un volt par un ampère.

130
GlossaireS

Woofer : voir Boomer.


XLR : désigne un connecteur à trois broches utilisé dans
les applications (circuits, câbles) symétriques. Inventé
initialement pour les professionnels par James Cannon
dans les années 1950.

131
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

GLOSSAIRE NUMÉRIQUE
AES/EBU : Audio Engineering Society/European Broadcasting
Union. Ces deux associations ont donné leur nom à un
standard d’échange de signaux stéréo numériques de type
PCM entre matériels professionnels. C’est une transmis-
sion symétrique à trois conducteurs à partir de
connecteurs XLR.
Aliasing : forme de distorsion d’un signal qui apparaît
durant la conversion d’une fréquence d’échantillonnage
donnée vers une plus faible.
Anti-aliasing (anti-repliement) : filtrage fréquentiel
évitant le repliement de spectre. Quand on convertit un
fichier vers une fréquence d’échantillonnage inférieure
(par exemple de 48  kHz vers 44,1 kHz), certaines
fréquences situées au-delà de la fréquence de Nyquist
(voir Fréquence d’échantillonnage) ne seront plus acceptées.
Le filtre anti-aliasing les supprimera.
Asynchrone : se dit d’une liaison informatique entre un
émetteur et un récepteur dont les horloges ne sont pas
synchronisées.
Baud : unité de vitesse de transmission de signaux numé-
riques. 1 Baud = 1 bit/s.
Baud rate : vitesse du débit numérique.
Bit : contraction de binary digit. Le bit est la plus petite
unité d’information traitée dans le domaine numérique.
Il ne prend que deux valeurs, 0 ou 1.
bps (bits par seconde) : unité de définition de la vitesse
de transfert de données numériques. Comme 1 octet équi-
vaut à 8 bits (voir plus bas), 1 Ko/s correspond à 8 Kbps.
1 Kbps équivaut à 1 024 bps, 1 Mbps à 1024 Kbps.
Byte (octet) : ensemble de 8 bits.
Codec : algorithme permettant de compresser et de décom-
presser des fichiers audio avec plus ou moins de perte de
définition selon le codec. Une fois qu’un fichier a été
compressé, il est plus petit et plus facile à transmettre.
Débit binaire : flux en nombre de bits par seconde décri-
vant chaque son dans un fichier audio. Le débit binaire
standard est de 128 Kbit/s.
DSD (Direct Stream Digital) : méthode d’encodage par
densité de modulation d’impulsions déposée par Sony et

132
GlossaireS

Philips. La séquence de numérisation utilise la technique


delta-sigma à partir d’un seul bit échantillonné à très haute
fréquence, soit au minimum 2,8224  MHz (64  fois la
fréquence d’échantillonnage du CD).
DSD over PCM (DoP) : standard ouvert développé à l’ori-
gine pour les liaisons USB qui permet de transférer un
format DSD natif selon un processus PCM.
Échantillonnage : découpage d’un signal analogique en
bits.
Fréquence d’échantillonnage : périodicité à laquelle un
signal audio est transformé en une suite de bits en vue de
sa numérisation. Elle doit être supérieure à deux fois la
fréquence du signal audio la plus élevée à reproduire
(fréquence de Nyquist). Plus cette fréquence est élevée,
plus l’analyse est fine car le nombre de bits de la transfor-
mation augmente. Par exemple, la fréquence
d’échantillonnage utilisée pour les CD audio est de
44,1 kHz et permet une restitution théorique du signal
sonore jusqu’à une fréquence de 22,05  kHz. Quand
l’échantillonnage est effectué à 192 kHz (cas d’un fichier
audio haute définition), la fréquence théorique reproduc-
tible est de 96 kHz.
FIR (Finite Impulse Response) : filtre numérique à réponse
impulsionnelle finie.
Horloge (Clock) : circuit oscillateur qui synchronise les
opérations effectuées par plusieurs équipements ou par
plusieurs éléments dans un même équipement.
Jitter : fluctuation temporelle affectant un signal numé-
rique. Le jitter décale de manière variable dans le temps
les transitions d’un état binaire à un autre (0 à 1 ou 1 à 0),
créant une imprécision dans la détermination du moment
exact de la transition et par conséquent une perte de défi-
nition dans la numérisation du signal.
Kbps (kilobits par seconde) : unité de mesure en milliers
de bits par seconde du flux de transfert numérique.
Noise shaping : principe utilisé durant la conversion
numérique-analogique qui permet de réduire la percep-
tion du bruit.

133
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

Oversampling (suréchantillonnage) : principe de conver-


sion analogique/numérique consistant à convertir
plusieurs fois la fréquence d’échantillonnage de base.
PCM (Pulse Code Modulation) : modulation codée par
impulsion. Ce format n’est autre qu’une suite de données
audio non compressées, généralement stockée en fichiers
.WAV sous Windows ou .AIFF sous Mac OS.
Quantification : procédé qui permet d’approcher l’enve-
loppe d’un signal analogique par les valeurs d’amplitude
d’un ensemble d’échantillons. C’est le principe de la
conversion analogique vers numérique.
RAM (Random Access Memory) : mémoire vive sur
laquelle l’écriture et la lecture sont possibles un nombre
de fois quasiment illimité. Elle permet de stocker tempo-
rairement les informations numériques en cours de
traitement.
S/PDIF (Sony/Philips Digital Interface) : format standard
utilisé pour transférer des données entre deux appareils
audio numériques via un câble numérique à connecteurs
RCA ou un câble optique à connecteurs Toslink.
Toslink : standard de connexion audio par fibre optique.
USB (Universal Serial Bus) : norme de port informatique
qui permet en particulier une reconnaissance automatique
et immédiate du périphérique (plug & play).
Wi-Fi : Wireless Fidelity ou fidélité sans-fil par analogie à
Hi-Fi (High Fidelity) dans le domaine de l’audio. Norme
de réseau sans-fil définie par l’IEEE (Institute of Electrical
and Electronics Engineers), les plus connus et utilisées sont
802.11b et 802.11g.
Word clock : signal numérique destiné à synchroniser et
à faire coïncider les horloges mères d’appareils numé-
riques raccordés entre eux.

134
GlossaireS

GLOSSAIRE DE LA LECTURE NUMÉRIQUE


AAC (Advanced Audio Coding)/MPEG-2 AAC : fichier
codé à un débit binaire de 96 Kbit/s. Il offre une qualité
audio légèrement meilleure que celle des MP3 codés à
128 Kbit/s.
AIFF (Audio Interchange File Format) : format de fichier
développé par Apple. Les informations sont encodées au
format PCM sans compression. Une version compressée
existe (AIFF-C ou AIFC).
FLAC (Free Lossless Audio Codec) : codec libre de
compression sans perte. Il ne retire aucune information
du flux audio. À qualité équivalente, taille de l’ordre de
50 % de celle d’un fichier au format PCM.
MP3 (MPEG-2 Audio Layer III) : codec audio à compres-
sion de données avec perte de qualité. L’échantillonnage
est réduit, c’est un format parfaitement adapté à l’écoute
en streaming ou sur baladeur.
Podcast : contraction d’iPod et broadcast (diffusion), le
podcasting est une technologie de diffusion par abonne-
ment de contenus audio accessibles sur des sites web.
Streaming : technologie qui permet d’écouter des fichiers
sans les télécharger. Le principe repose sur la mise en
tampon (buffer) par un serveur des données téléchargées
vers l’auditeur, gardant quelques secondes d’avance sur
ce qu’entend l’auditeur puis les effaçant. Il permet une
lecture au fur et à mesure du téléchargement du fichier
sans possibilité de copie.
UPnP (Universal Plug and Play) : ensemble de protocoles
de réseau qui permet une mise en réseau simplifiée d’ap-
pareils et de périphériques sans-fil. Le standard UPnP AV
pour audio et vidéo est supervisé par le DLNA (Digital
Home Working Group) qui attribue une certification aux
produits qui respectent les recommandations du groupe.
WAV : extension de fichier audio non compressé que l’on
retrouve principalement sur les plateformes Windows.
Conteneur capable de recevoir différents formats dont le
PCM.
WMA (Windows Media Audio) : technologie de compres-
sion de données audio développée par Microsoft, conçue
pour concurrencer le MP3.

135
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

GLOSSAIRE DU MATÉRIEL NUMÉRIQUE


ADC : convertisseur analogique vers numérique.
AirPlay : protocole propriétaire de transmission sans-fil
de fichiers développé par Apple. Capable de transmettre
en qualité CD.
Bluetooth : technologie sans-fil par ondes radio UHF pour
échanger des données numériques entre deux appareils.
Développée par le Bluetooth SIG, le rayon d’action est limité.
DAC : convertisseur numérique vers analogique.
Dongle : clé à raccorder sur le port USB d’une électronique
qui, dans notre domaine audio numérique, peut se
connecter à un réseau sans-fil.
Driver (pilote) : logiciel permettant à un ordinateur de
contrôler des éléments périphériques. Les fabricants de
périphériques fournissent des drivers permettant d’ex-
ploiter les spécificités de leurs produits.
Ethernet : protocole de réseau local à commutation « par
paquets » (les données sont regroupées, reconnues et
distribuées selon leur destination) reliant plusieurs appa-
reils par le biais de câbles à paires torsadées et terminaisons
par connecteurs RJ.
Fibre optique : fibre de verre très fine ou de plastique très
fin et flexible, pouvant supporter des signaux numériques
et analogiques sous forme d’impulsions lumineuses.
NAS (Network-attached Storage) : unité de stockage à disque
dur de fichiers audio, généralement raccordée en réseau.
NUC (Next Unit of Computing) : ordinateur de poche de
type PC renfermant un processeur et son alimentation. En
y ajoutant un peu de mémoire, on crée un serveur
minimaliste.
Périphérique : désigne généralement un appareil de trai-
tement du son qui vient s’insérer dans la chaîne de
reproduction.
Serveur : conçu pour stocker et partager des fichiers audio
au travers d’un réseau domestique. Il est souvent équipé
d’un disque dur interne de forte capacité et supporte diffé-
rents protocoles de partage afin d’offrir une compatibilité
en lecture pour les lecteurs audio réseau, les ordinateurs,
les électroniques certifiées DLNA, les amplis home-ci-
néma, les smartphones ou les tablettes.

136
POUR ALLER
PLUS LOIN

Des revues et des sources d’information en kiosque et


sur Internet en français.
Nous n’avons pas répertorié les très nombreuses revues
et sites web en anglais.

Revues spécialisées papier


• Haute Fidélité (certains articles sont aussi disponibles sur
www.hautefidelite-hifi.com)
• Vumètre (sur abonnement http://vumetre.com)
• Hifi vidéo
• What Hi-Fi (version française)

Revues musicales en kiosque ayant une rubrique hi-fi


• Classica
• Diapason
• Jazz news

Revues hi-fi & audio online


• Culture HD (www.cultureHD.Com)
• HD Fever (www.hdfever.fr)
• HIFI-Lab (www.hifi-lab.fr)
• Magazine audio (Canada) (www.magazine-audio.com)
• ON Magazine (https://www.on-mag.fr)
• Qobuz et sa rubrique hi-fi (www.qobuz.com/fr-fr/
info/-MAGAZINE-HIFI297)

137
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

Sites web high-tech ayant une rubrique audio


• Les numériques (www.lesnumeriques.com/audio-c13.
html)
• Clubic (www.clubic.com/mag/)
• 01 Net (www.01net.com/audio/)
• Cnet France (www.cnetfrance.fr)

Blogs
• Audio dynamics info (www.audiodynamics.info/)
• Audiophile.fr (http://audiophilefr.com)
• L’Audio Experience (www.laudioexperience.fr)
• Digit-Hall (www.digit-hall.com)

Blog & annuaires des fabricants


• La République du Son (www.larepubliqueduson.com)

Livres
Guide pratique de home studio et MAO, Chris Middleton,
Dunod, 3e éd., 2017
Le Grand Livre du home studio, Denis Fortier et Franck
Ernould, Dunod, 2015
Construire ses enceintes acoustiques, René Besson et Franck
Ernould, Dunod, 2013

138
INDEX

A casque 67, 70
acoustique 101 cassette 29
AES/EBU 61 CD 8, 9, 12
AIFF 16 codification à trois lettres 8
AirPlay 64 cellules 88
ALAC 16 MC (Moving Coil) 23
alimentation 118 MM (Moving Magnet) 22
amélioration 115 classe d’amplification 41
amplificateur 30, 41, 91 compatibilité 24
entretien 109 compliance 88
intégré 33 conditionneur secteur 118
pour casque 72 convertisseur 25
amplification 33 correction acoustique 104
à transistors 37 couvre-plateau 117
à tubes 34
hybride 39 D
asymétrique 40 DAC 25, 72, 83, 87
auditorium 85 décibel 101
Deezer 13
B disque vinyle 8, 9, 10
bande magnétique 29 DSD (Direct Stream Digital) 17
numérique 29
barre de son 30 E
barrette secteur 94 échantillonnage 7, 9
Bluetooth 63 électronique 89, 93
Blu-ray Pure Audio 12, 17 embase secteur 94
bras de lecture 88 enceinte 89
bruit 111 acoustique 45, 97, 109
buzz 111
active 48
C à pavillons 50
câble 59, 95, 116 bibliothèque 47, 53
caisson de basse 50 colonne 47, 53

139
GUIDE PRATIQUE DE LA HAUTE-FIDÉLITÉ

disposition 97 matériel d’occasion 87


entretien 110 MP3 9, 13, 15
isodynamique 52 musicalité 78
multivoies 54
murale 49 N
passive 48 NAS 15
encodage 16 neutre (électrique) 96, 110
enregistrement 2, 7, 12 niveau 101
entretien 109 niveau de définition 26
Ethernet 65 NOS (New Old Stock) 34

F O
fiche technique 87, 92 occasion 86
fichier HD 16 onde 7
fidélité 78 oreillettes 67
filtre secteur 118
FLAC 16 P
format 9, 16 palet presseur 117
de sortie 26 phase électrique 96, 110
haute définition 16 phase (mise en) 111
fréquences 101 pièce d’écoute 101
graves 46, 98 platine vinyle 19, 88, 98
fusible 108 axe 20
bras 21, 88
H bruit 111
haut-parleur 45, 109 cellule 22, 88
électrostatique 51 châssis 19
large bande 55 entraînement 20
installation 98
I moteur 20
IEC (connecteur secteur) 96 plateau 20
impédance 89 roulement à billes 20
installation 94, 97 pointe de découplage 117
intégré 40 préamplificateur phono 23
iTunes 13 pressage 8, 11
puissance 53, 89
L
lecteur baladeur 71 Q
lecteur de CD 27 Qobuz 13
lossless 16
R
M radio 28
magasin 84 régénérateur secteur 118
magnétophone 29 rendement 53
Revox B77 29 resynchronisation USB 118
réverbération 102

140
INDEX

RNT (radio numérique ter- tube 34


restre) 28 pentode 34
rodage 99 push-pull (PP) 36
single ended (SE) 36
S triode 34
SACD 12, 17 valves redresseuses 34
Schuko 94, 95 tuner FM 28
secteur (câble) 60
secteur EDF 84, 107 U
sensibilité 89 UPnP/DLNA 65
signal analogique 7, 10 USB 26, 118
son
analogique 7, 9 V
numérique 7, 9 veille (mode) 107
S/PDIF 61
Spotify 13 W
stéréo 93 Watt 38
support antivibratoire 117 WAV 16
support numérique 12 Wifi 64
système 5.1 30 WMA 16

T X
télévision 30 XLR 61
terre (électrique) 96, 110
Toslink 61
transformateur 118
transistor 37
MOSFET 37
NPN 37
PNP 37

141

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