Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1- RIZICULTEURS
2- TECHNICIENS
L’objectif visé par le réseau APM – Bénin, initiateur de la présente mission, est
une meilleure connaissance par les producteurs des initiatives économiques des
OP dans la filière riz, c’est pourquoi il a été choisi de parcourir tous les
départements pour rentrer en contact avec les producteurs et leurs organisations
sur leurs lieux de travail, connaître leurs difficultés, analyser l’organisation du
travail et le fonctionnement des organes de décision et de gestion mis en place,
puis les initiatives qui sont développées. Tout ceci devant permettre d’analyser et
de comparer ces initiatives (points forts, points faibles) d’en tirer des leçons pour
bâtir par des producteurs une "politique filière riz" au Bénin, à soumettre et à
discuter avec les acteurs de développement (administration publique, acteurs
professionnels, représentants des bailleurs de fonds, …).
Au bout de cette dernière étape dans l’Alibori nous avons constaté que du Nord au
Sud et de l’Est à l’Ouest, la culture du riz tient une place non négligeable après le
coton au point de vue structuration. En effet, la culture du riz est à l'origine de la
création de nombreux groupements de producteurs et de productrices et même
d'unions de groupements. Mais, aujourd’hui, deux gros problèmes se posent à
savoir :
- l’approvisionnement en intrants agricoles (semences améliorées, engrais,
produits phytosanitaires, …)
- l’organisation de la transformation et de la commercialisation
1- ETAPE DE MALANVILLE
2
Au sein du CA deux (2) producteurs sont élus responsables chargés à
l’hydraulique et deux (2) autres à l’agronomie.
Des 516 ha que couvre le périmètre, 285 ha sont en culture dont 180 ha réhabilités
et 105 ha sommairement aménagés dont 30 depuis juin 2001.
La réhabilitation a tenu compte du fait (contrairement aux aménagements
sommaires) que les casiers sont plus bas que les canaux d’irrigation qui sont de
4 types : Principal ; secondaire, tertiaire et arroseur.
Parmi les membres du CA, certains jouent un rôle essentiel en ce qui concerne la
production : les responsables chargés de l'hydraulique veillent à la régulation de
l'eau (amenée ou arrêt) sur tout le périmètre. Ceux chargés de l'agronomie
s'occupent des problèmes agronomiques notamment de besoins d'eau ou de son
excès.
3
Une visite du périmètre nous a permis de constater qu’il existe une station de
pompage, des groupes électrogènes, 3 au total, et des casiers de 25 x 100m et ceux
de 50m x 50m.
Le producteur qui a le plus grand nombre de casiers sur le périmètre dispose de 6
casiers.
L’union prend des initiatives cherchant elle-même des partenaires. Elle a déclaré
ne rencontrer jusqu'à présent aucun problème de commercialisation.
L’approvisionnement en intrants est fait avec la caution de l’USPP. Il existe un
lien de collaboration entre l’UGPPM et l’USPP de Malanville. L’union a pu payer
au comptant cette année (2002) 92 tonnes d’engrais et 100 tonnes à crédit soit au
total (192 tonnes d'engrais).
Le nouveau CA a hérité en juin 2001 d'une dette de 70 000 000 F CFA. Il en a
remboursé 10 000 000 F CFA et obtenu un échéancier de remboursement sur
deux ans pour les 60 000 000 F CFA restant. Pour éviter qu’une telle situation se
répète, deux comptes sont ouverts dont un à la CLCAM et le second à
ECOBANK respectivement pour le fonctionnement et le remboursement du crédit
engrais.
DEMARCHE DU CA
4
Les charges liées à l’étuvage d’un sac de 80 kg se résument comme suit :
Eau = 100 F
Bois = 500 F
Décorticage = 750 F
Transport riz blanc 100 F
Un sac de paddy donne entre 49 et 51 tongolos de riz blanc vendus entre 200 F et
300 F pièce.
2- ETAPE DE BANIKOARA
Pour être membre du groupement il faut libérer par hectare (ha) exploité 4000 F
par an représentant une cotisation pour le fonctionnement du groupement soit
1000 F par ¼ ha ou 500 F par 1/8 ha par an. La superficie du bas-fond cultivée
était de 17,5 ha dont 11 ha sommairement aménagés par le projet cellule bas-
fond financé par la BOAD. Il n’est plus exploité depuis 1998, année où la
production a baissé totalement au niveau du bas-fond ; parce que les producteurs
ne trouvaient plus de tracteur pour les aider à faire le labour (le fils du village qui
les aidait à en trouver a obtenu un travail en ville et a quitté) et de plus la
commercialisation n’est pas organisée. Néanmoins le marché existe, les
commerçants imposent leurs prix.
Les digues faites à la main par les producteurs avec l'aide du tracteur ne sont plus
entretenues, le tracteur n'étant plus disponible chaque année. Les activités de
1
Cette appellation de "cellule bas-fonds" semble avoir été introduite par des agents du CARDER. Il s'agit d'un
regroupement des producteurs qui cultivent un même bas-fond.
5
production de riz ont cessé dans le bas-fond à cause entre autre des difficultés de
labour.
Il faut noter que l’aménagement est entrain de perdre sa valeur avec la disparition
des diguettes. Les vannes semblent très basses ne pouvant plus maîtriser l’eau.
COMMERCIALISATION
La mesure du riz blanc est autour de 200 F à 400 F pour une mesure de 2,100 kg
(mesure locale appelée NOMBAYIROU),
APPROVISIONNEMENT EN INTRANTS
Des entretiens ont été menés avec des personnes ressources notamment Monsieur
BIO TOUROU BANI, ancien secrétaire de l'Union des producteurs de riz de la
sous-préfecture de Banikoara et Monsieur BAGOUDOU Orou Guessou
2
Les chiffres de rendement ont été donnés par les personnes rencontrées. Ces données n'ont pas pu être vérifiées et
sont nettement supérieures aux données fournies par le CARDER (cf. infra).
6
(Technicien spécialisé en Technologie Agroalimentaire et Commercialisation du
projet PADSA).
Les producteurs individuels aussi n’ont pas vendu très tôt leur production espérant
la montée du prix de vente sur le marché local.
Dans le stock au magasin, il a été enregistré une perte de 36 sacs sur les 733 sacs
stockés (soit 5% environ). Cette perte serait due entre autre aux rats, aux mesures
non justes à l'achat, à l'éventuelle perte de poids du riz... Ce qui a entraîné pour
l’union des impayés. L’USPP de Banikoara en tant qu’avaliseur de l’union a dû
verser le montant de 1.031.000 F en plus de 714.000 F de pénalité soit au total
1.745.000 FCFA.
7
Actuellement les producteurs ne veulent plus prendre de crédit à la CLCAM : les
fonds seraient disponibles mais sans preneurs.
Monsieur BAGOUDOU, le TS-TAC, a fait part à la mission de l'expérience
d'étuvage de riz à Banikoara dans le cadre du PADSA.
Ladite expérience consiste à améliorer le système d'étuvage utilisé par les femmes
à Banikoara. Dans un premier temps deux demi-tonneaux ont été testés. Cette
formule n'a pas été retenue car les tonneaux s'oxydaient très rapidement.
Actuellement, les essais ont été faits avec l'utilisation des marmites en aluminium
qui seraient bientôt diffusées.
VISITE AU RDR
8
Identification des groupements
- 1/16 ha (625 m2) par personne au départ et aujourd’hui 1/8 ha (1.250 m2) sur
GARAGORO
- idem pour BAH YOROU et TENGOU
- Signalons l’existence d’autres superficies exploitées par certains producteurs
en dehors des 4 bas-fonds précités.
Les variétés de riz cultivées sont l’INARIS au départ (semences qui provenaient
du village SONSORO) mais, aujourd’hui, d'autres variétés sont utilisées.
Le semis se fait à la volée au départ et en ligne actuellement pour GARAGORO –
en ligne au départ et à la volée actuellement pour BAH YOROU et uniquement en
ligne pour TENGOU.
9
La consommation de l’engrais varie : - un sac au ¼ d’ha soit 200 kg/ha pour
GARAGORO – ½ sac au ¼ d’ha pour Bâh YOROU – idem pour TENGOU et le
4ème groupement, soit 100 kg/ha.
Les rendements varient : selon les femmes, elles obtiendraient 4 sacs et demi de
80 kg de paddy par 1/16 d’ha pour GARAGORO ; 5 sacs et demi de paddy par
1/16 d’ha (pour les femmes) et 25 sacs par ¼ d’ha (pour les hommes) dont le
décorticage donne 25 tongolos de riz blanc par sac. Pour TENGOU, les hommes
obtiennent 23 sacs paddy par ¼ d’ha. Ces rendements n'ont pu être vérifiés et
paraissent très élevés.
Les femmes acceptent des avances sur culture à condition d'acheter leur
production le moment venu au même prix que celui proposé par les autres
commerçants.
Ces productrices ont pu bénéficier au départ d’un crédit PADEC de la SNV pour
un montant de 20.000 à 25.000F CFA / femme, mais aujourd’hui elles n’en
bénéficient plus, ce qui a entraîné la chute de leur production.
Elles ont enfin souhaité une aide par rapport à l’équipement, au tri de cailloux
toujours persistants dans le riz décortiqué et à l’organisation d’un marché
d’écoulement du riz.
10
Pour devenir membre du groupement, l’adhérent doit accepter les clauses des
statuts et règlement intérieur du groupement puis verser une part sociale de
1.500F et un droit d’adhésion de 1.000F. Officiellement enregistré au CARDER,
le groupement dispose des documents de gestion, disponibles chez le secrétaire
général.
Le groupement travaille dans un bas-fond qui serait étendu sur 32 km, dont 20 ha
exploités et aménagés par un projet avec forage de puits. Les producteurs ont
participé à l’aménagement par l’élévation des diguettes.
La superficie occupée dans le bas-fond est de 1/8 d’ha par femme et de ¼ d’ha par
homme. Le labour se fait soit à la charrue, à la main ou au tracteur. Les variétés
de semences sont l’INARIS et l’ADNY11 obtenues à la station de recherche
d’INA, pour 2 campagnes d’utilisation.
Le semis est direct, en ligne, avec un espacement de 20 cm entre les poquets et les
lignes.
11
Par rapport aux avantages tirés du crédit obtenu, il ressort que ce dernier a permis
aux producteurs de rentabiliser la culture du riz et de rembourser leurs dettes.
Certains ont acheté des bœufs de trait à l’image du président du groupement.
On constate dans le village des avances aux producteurs faites et entretenues par
les commerçants qui se font rembourser parfois même jusqu’à 1 sac de riz en
paddy de 80 kg pour 5 000 F reçus.
Par rapport aux difficultés rencontrées par les producteurs, ils souhaitent :
EN CONCLUSION
Il faut noter que les problèmes sont les mêmes dans tout le département avec
quelques particularités dans certaines localités.
12
matériels de labour et de transformation, et enfin de trouver un déboucher sûr
pour la commercialisation du riz à un prix rémunérateur.
Cette ambition des riziculteurs ne peut trouver sa réponse que dans les
concertations, les rencontres des riziculteurs, les échanges d’expériences en
matière d’organisation afin d’aboutir à une formule d’organisation qui serait plus
efficace.
EN RECOMMANDATIONS
_________________________
Voici une proposition de recette pour lutter contre la sangsue : enduire les pieds
de jus de citron ou de beurre de karité ; pour que le produit tienne, il est souvent
nécessaire d'enduire les pieds puis de passer des chaussettes par dessus.
13