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les affligés
© Copyright 2012 par Sheila Walsh
ISBN : 978-2-84700-256-0
Sauf indication contraire, les textes bibliques sont tirés de la version Louis Segond révisée,
dite « à la Colombe ».
Aucune partie de ce livre ne peut être reproduite ou transmise sous quelque forme que ce
soit ou par n’importe quel procédé, y compris la photocopie, l’enregistrement ou tout autre
moyen de stockage ou de récupération des données, sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
Dieu aime
les affligés
À la mémoire
de Ruth Bell Graham
qui m’a appris
à rechercher la beauté
que Dieu cache
dans nos souffrances
S
’il m’avait été donné de n’écrire qu’un seul livre dans ma
vie, j’aurais demandé à Dieu que ce soit celui-ci, l’ouvrage
même que vous tenez à présent entre vos mains.
Le message de ce livre est la passion de ma vie. J’ai en moi
cette conviction profonde que Dieu aime tous ceux dont le cœur
est meurtri et dont la vie est brisée et qui, à un moment donné,
au cours même du processus douloureux de leur brisement et de
leur affliction, trouvent le moyen de l’accueillir dans leurs té-
nèbres et y découvrent son amour comme jamais auparavant ils
ne l’avaient ressenti ni ne l’auraient imaginé. Et cela, mes amis,
ce n’est pas une petite expérience.
Le jour où s’écroulèrent les murs de la cage de verre dans
laquelle je m’étais confinée durant tant d’années fut pour moi le
début d’une nouvelle vie. Il me fut alors impossible de compter
sur la sécurité que ces murs m’avaient procurée dans le passé.
Cela n’avait rien de bon pour moi, absolument rien. Au début,
rien non plus ne pouvait me rassurer. Cependant, c’était la réalité.
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—!,!—
INTRODUCTION
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—!./!—
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Je ne suis pas
en train de faire signe,
je me noie !
Quand dans les eaux profondes
l’amour est encore plus profond
D
epuis sa plus tendre enfance elle avait lutté contre un
sentiment de tristesse qui ne la quittait jamais. Devenue
adulte, cet état persistait en elle.
La poétesse britannique Stevie Smith attribue son com-
bat à une enfance difficile et à la détresse qui s’abattit sur elle
après que son père eut abandonné sa famille. Le plus célèbre de
ses poèmes emprunta son titre à une collection qu’elle publia en
1957. Elle l’intitula simplement : « Je ne suis pas en train de faire
signe, je me noie ! »
Son court poème de douze vers décrit un homme sur le
point de se noyer, se débattant dans les vagues et agitant déses-
pérément les bras. Il ne réussit pas à attirer l’attention des pas-
sants sur la plage afin qu’ils puissent lui venir en aide. Certes, les
—!..!—
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gens le voient, mais ils pensent que cet homme leur fait simple-
ment signe. Ils poursuivent alors leur chemin, et peut-être même
qu’ils le saluent à leur tour… Le poème se termine par ces lignes
de désolation :
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—!.6!—
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Barry était resté chez ces amis plus longtemps que prévu,
afin de partager avec eux une tempête qui s’était abattue dans
leur propre vie. Il avait aussi pensé que j’apprécierais de passer
un peu de temps seule après un week-end fatigant… Quelle iro-
nie, alors que je rentrais d’une conférence où je venais de dire
à une dizaine de milliers de femmes que Jésus nous donnait sa
paix au milieu des tempêtes les plus dévastatrices… Voilà que je
me laissais frapper par mes propres paroles !
Non ! Je ne fais pas signe, je suis bel et bien en train de me
noyer !
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N’oubliez pas ceci : Dieu voit vos bras battre l’air, il sait
très bien que ce n’est pas un salut de votre part et que c’est la
troisième fois que vous coulez. En tant que suprême Sauveteur,
il a vu bien des bras s’agiter au-dessus de la surface de la vie :
—!.-!—
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Morceaux brisés
Très tôt le matin, j’aime prendre une tasse de bon café bien cor-
sé dans le patio et regarder le soleil se lever. L’arrière de notre
maison donne sur un lac et ce paysage magnifique change avec
les saisons. Cependant, et malgré toute la splendeur et les cou-
leurs de l’environnement, mon regard revient immanquablement
se poser sur une certaine pierre… une pierre en mosaïque en
bordure de notre pelouse. Avec ses coloris vifs un tant soit peu
criards et ses formes inégales, vous pourriez penser qu’elle n’a
pas franchement sa place dans ce cadre. Pourtant, à mes yeux,
elle représente un trésor inestimable.
Je me souviens parfaitement du jour où mon fils Christian,
âgé alors de sept ans, m’a offert cette pierre. Je m’en souviens
pour deux raisons : la première est que ce merveilleux cadeau
réalisé de ses propres mains venait tout droit du cœur de mon
petit garçon ; la seconde, parce qu’il a bien failli écraser mes
poumons en me le donnant !
Alors que mon anniversaire approchait, Christian dit à son
papa qu’il voulait me faire un cadeau très spécial. Après avoir
passé en revue quelques idées, leur choix se porta sur un projet
dont Christian avait vu la publicité dans un magazine – un kit de
mosaïque en pierre.
Une très belle photo représentait l’œuvre une fois terminée
et je pense que Christian avait imaginé que c’était ce qu’il allait
recevoir. C’est pourquoi, quand le kit arriva et après qu’il l’eût
ouvert, il fut très déçu.
« Regarde, papa ! C’est juste une boîte pleine de morceaux
brisés… je ne peux pas donner ça à maman ! »
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—!5.!—
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Où est Dieu ?
J’étais de nouveau assise ce matin-là à contempler ma mosaïque
et à prier pour certains de mes amis dont le lot est la souffrance,
la peine et le brisement. Parmi eux, deux personnes sont aux
prises avec une douloureuse affaire de divorce : l’une le souhaite
et l’autre pas. J’y vois tant de douleur et de rancœur. Je me sou-
cie beaucoup de chacune d’elles, mais ne peux rien faire pour
les aider. Je les écoute, pleure et prie le Seigneur, mais ne peux
régler leurs problèmes. Je n’ai pas la capacité de restaurer leur
mariage, de défaire les mauvais plis qui ont été pris au cours de
leur parcours, ni d’apporter la guérison à leurs cœurs.
Tout au long des années, j’ai parlé à de nombreux couples
en péril. Ils m’ont si souvent posé cette question :
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saurons sans doute jamais. Pour une raison ou pour une autre,
alors que Jésus prenait sur lui tous les péchés du monde, le Père
regardait ailleurs – ce qui poussa notre Sauveur à crier sa douleur
d’avoir été abandonné tandis qu’il plongeait dans des ténèbres
que nous ne connaîtrons jamais.
Puis ce moment passa, comme tous les moments le font.
Et, alors que les fers de lance des Romains lui perçaient
encore les mains et les pieds, et que son sang coulait encore et
tachait le bois de la croix et la poussière de la terre, la véritable
agonie – spirituelle et émotionnelle – s’apaisa. Dans ses derniers
moments, Jésus pardonna à l’un des voleurs et laissa ses ins-
tructions pour qu’on prenne soin de sa mère. Il s’écria enfin :
« Tout est accompli ! ». Il avait alors bu la coupe de colère de
Dieu jusqu’à la dernière goutte et ensuite, il recommanda son
esprit aux soins de son Père céleste.
Où trouva-t-il la force de se remettre ainsi ? Bien que je
ne puisse le prouver, je crois qu’il fit davantage que ce que nous
pouvons lire à la seconde ligne du Psaume 22, à l’heure la plus
sombre de sa vie (une heure bien plus noire que la plus noire des
nuits que nous avons connue et ne connaîtrons jamais). Selon
moi, il a dû mentalement se tracer le chemin tout au long du
Psaume.
Quand nous nous penchons sur le Psaume 22, beaucoup
parmi nous se focalisent sur les étonnantes prophéties qui se sont
révélées avec autant d’authenticité à la crucifixion de Jésus : son
cri de désespoir et son sentiment d’abandon (v. 2), les railleries et
les huées de ses cruels ennemis (vv. 7, 8), la description de l’état
physique d’un crucifié (vv. 15-16), les mains et les pieds percés
du Christ (v. 17), le partage de ses vêtements et le tirage au sort
de sa tunique (v. 19). Nous poussons alors un soupir de stupéfac-
tion, puis nous tournons la page.
Mais cette page, nous la tournons trop vite !
Pendant que Jésus était encore sur la croix, je pense qu’il
a dû se transporter dans la suite de ce Psaume, dont les versets
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Agneaux rejetés
et moutons noirs
Un berger qui part à la recherche des victimes
mais aussi des méchants
I
l m’arrive parfois d’être sollicitée pour lire les manuscrits
d’autres auteurs afin d’y écrire quelques phrases de recomman-
dation. J’accepte bien volontiers lorsque je connais personnel-
lement celui ou celle qui a écrit l’ouvrage, et c’est avec un réel
plaisir que je découvre sa nouvelle œuvre avant de rédiger un
commentaire, d’autant qu’au cours de la lecture, il me semble en-
tendre sa voix quand nous prenions ensemble une tasse de café.
Mais de temps à autre, il m’arrive de recevoir le manuscrit
d’une personne qui m’est inconnue – que jamais je n’ai rencon-
trée, et dont je n’ai même jamais entendu parler. Dans ce cas, s’il
m’arrive d’être attirée par le livre, c’est que je suis interpellée par
le sujet traité, ou aussi peut-être par un titre qui me surprend et
m’intrigue. C’est ce qui s’est passé le jour où mon assistant m’a
tendu la copie d’un livre intitulé Heaven Has A Blue Carpet (Le
ciel a un tapis bleu).
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AGNEAUX!REJETÉS!ET!MOUTONS!NOIRS
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AGNEAUX!REJETÉS!ET!MOUTONS!NOIRS
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AGNEAUX!REJETÉS!ET!MOUTONS!NOIRS
Cette personne qui n’avait pas été invitée et qui était loin
d’être la bienvenue, s’agenouilla aux pieds de Jésus, y déversant
d’abondantes larmes de gratitude – véritable fontaine qui ne ta-
rissait pas – et essuya les pieds de son Sauveur avec sa cheve-
lure. Des murmures circulaient de toutes parts et les doigts se
pointaient vers elle. Combien cela a dû être dérangeant ! Simon,
l’hôte de la maison était vraiment indigné par cette situation,
mais Jésus se tournant vers lui, lui présenta son hypocrisie sur
un plateau :
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A
u beau milieu de cette journée-là, le ciel s’obscurcit
comme en pleine nuit.
Non pas qu’il fût noir comme la nuit. Mais, dans mon
souvenir, je vois comme un vert très foncé, tirant sur le noir…
On aurait plutôt dit un vert militaire, mais tout à fait inhabituel.
La couleur inquiétante du ciel poussait les voitures à se garer
promptement au bord de la route, laissant les conducteurs dé-
semparés. Ils ne savaient quelle décision prendre.
Je garde le souvenir d’un incident plutôt singulier, aussi
clairement que s’il s’était produit hier. Avant qu’une pluie tor-
rentielle ne vienne s’abattre sur nous et que les éclairs ne nous
forcent à nous précipiter tant bien que mal vers des abris impro-
visés, un calme inquiétant avait envahi l’atmosphère environ-
nante. Même les oiseaux semblaient s’être immobilisés, perchés
sur les branches, comme présageant un événement de mauvais
augure.
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toujours désiré être forte. J’ai toujours souhaité être de celles qui
rassemblaient les âmes égarées pour les aider à regagner le bon
chemin. Mais là, mon âme brisée était une faiblesse, et celle-ci
me terrifiait. Être faible, c’était aussi être vulnérable.
Bien sûr, je sais à présent que, déjà dès mon plus jeune âge,
de telles peurs étaient gravées au plus profond de mon âme. Il est
à déplorer que les vieilles blessures aient hélas bonne mémoire,
mais également une sérieuse incompétence pour les interpréter.
Tandis que la douleur entretient notre mémoire qui demeure
ainsi vivante et fraîche – en tout cas, comme peut l’être un au-
tomate – celle-ci obscurcit aussi la vérité et nous empêche d’en
comprendre véritablement la cause. L’analogie la plus proche qui
me vienne à l’esprit est la manière dont les enfants ont la faculté
d’entendre et de voir tout ce qui se passe autour d’eux, sans tou-
tefois en comprendre véritablement le sens.
J’étais toujours surprise par mon fils Christian assis à l’ar-
rière de la voiture, apparemment très absorbé par un jeu, qui,
quelques instants plus tard, alors que je venais de parler à voix
basse à l’attention de son père, disait :
« Maman, c’est pas comme ça que c’est arrivé ! »
Je me demandai alors comment il avait bien pu entendre
nos propos.
Les enfants, c’est vrai, semblent tout voir et tout entendre,
mais, bien souvent, ils ont une mauvaise interprétation de l’in-
formation donnée. Leurs conclusions ne sont pas les bonnes. Par
exemple, quand le mariage de leurs parents prend malheureu-
sement fin, c’est toujours le même schéma, ils intériorisent et
personnalisent ce qui s’est passé.
« Est-ce que papa serait resté si j’avais tenu ma chambre
plus propre ? »
« Est-ce que maman est partie parce que je ne l’aidais pas
à la maison ? »
« Qu’aurais-je pu faire ? Mais, qu’ai-je donc bien pu faire ?
C’est sûrement de ma faute. »
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Mon père est mort alors que je n’avais que cinq ans. J’avais
toujours été « la petite fille à son papa », mais en 1961 après
une hémorragie cérébrale, il devint partiellement paralysé et fi-
nit même par perdre l’usage de la parole. Je me tenais toujours
auprès de lui et lui servais d’interprète, mais rapidement sa per-
sonnalité se mit à changer. Il s’assombrit et devint menaçant. Un
jour, alerté par le grognement de mon chien, j’évitai de justesse
un coup de canne que s’apprêtait à m’asséner mon père. Il pro-
jeta même violemment ma mère contre un mur et il fallut quatre
hommes pour le maîtriser et le conduire à l’hôpital psychiatrique.
Quelque temps après il s’échappa et son corps fut retrouvé dans
la rivière. Il n’avait que trente-quatre ans.
Pour moi, la violence de mon père, bien que provoquée par
une défaillance de son cerveau, montrait que ce qu’il voyait en
moi était tellement mauvais qu’il avait décidé de mettre un terme
à ma vie.
La dernière fois qu’il me regarda dans les yeux, ce que je
vis dans son regard n’était que pure haine.
J’aimais mon papa, et dans mon esprit d’enfant, il ne pou-
vait pas avoir tort – ce qui pour moi voulait dire qu’une chose
terrifiante devait forcément m’habiter. Après sa mort, je fis en
sorte de ne jamais plus laisser qui que ce soit s’approcher trop
près de moi, de peur que ce que mon père avait vu en moi ne soit
découvert.
Cette sinistre stratégie éclaboussait ma relation avec Dieu.
C’est ainsi que je pris la résolution de devenir « la » chrétienne
parfaite afin que le Seigneur ne découvre jamais rien en moi qui
puisse le pousser à détourner son regard de moi avec dépit, et à
ne plus m’aimer.
Comment aurais-je pu supporter le même regard que celui
de mon père dans ses yeux ?
Sombre chemin, me direz-vous. Oui, assurément. Mais de
nos jours, nombreux sont ceux qui l’empruntent.
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Honte et culpabilité
Voici ce qu’écrit Lewis Smedes dans son excellent ouvrage
Shame and Grace (Honte et grâce) :
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les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour cou-
vrir de honte les fortes » (1:27, VERSION SEMEUR POUR LES CARAC-
TÈRES DROITS). Le terme grec traduit par honte signifie : « mettre
la honte, humilier ».
Ah, vraiment ? Savez-vous qui « met la honte » ici ? C’est
Dieu lui-même !
Notre Seigneur plein de miséricorde – qui nous aime au
point d’avoir envoyé son Fils unique dans le monde pour mourir
pour nos péchés, afin que nous puissions avoir la vie éternelle
avec lui – se sert parfois de la honte comme d’un outil pour ra-
mener des personnes à lui.
Bien entendu, Dieu ne va pas systématiquement – ni même
souvent – employer le moyen de la honte, et certainement pas à
l’aveuglette. Ses serviteurs ne le font pas non plus. Ainsi Paul
dira un peu plus tard : « Ce n’est pas pour vous faire honte que
j’écris cela ; mais je vous avertis comme mes enfants bien-ai-
més » (4:14). Le mot grec ici traduit par honte diffère du terme
employé en 1 Corinthiens 1:27, mais pas tant que cela en fait. Il
signifie : rendre quelqu’un honteux. À ce stade de la lettre, Paul
ne souhaitait pas utiliser le mot honte afin qu’un changement
bénéfique puisse s’opérer chez ses amis : il espérait qu’un simple
avertissement ferait l’affaire.
Pourtant, deux chapitres plus loin, l’apôtre change de ton.
Il pouvait à peine croire que des membres de son Église avaient
pris la décision de plaider contre des frères pour des questions
d’argent. Nous pourrions presque l’entendre dire : « Vous vous
moquez de moi ? Vous êtes sérieux, là ? Vous seriez prêts à le
faire ? Vous traîneriez vos amis chrétiens en justice devant des
infidèles ? Je n’y crois pas ! À quoi donc pensez-vous ? »
« Mais pourquoi donc, se disait-il, n’ont-ils pas l’idée de
trouver des médiateurs au sein de leur propre église ? Il y a
sûrement parmi vous un homme sage qui puisse prononcer un
jugement entre ses frères » (6:5).
Que se passe-t-il ici ?
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Honte et cholestérol
Je pense que la honte a beaucoup de points en commun avec le
cholestérol. Le cholestérol est une substance grasse produite par
notre foie ou nos intestins que notre corps utilise pour fabriquer
la vitamine D, certaines hormones ainsi que d’autres substances
nécessaires à la formation de membranes cellulaires saines. On
ne peut s’en passer et notre sang le transporte à travers tout notre
organisme.
Les docteurs nous disent cependant que nous avons à la
fois du « bon » et du « mauvais » cholestérol. Le bon appelé
HDL, ou lipoprotéines de haute densité – qui nous maintient en
bonne santé en protégeant notre système cardiovasculaire. Le
mauvais cholestérol – le LDL, ou lipoprotéines de basse densité –
source de problèmes pour notre organisme, pouvant par exemple
boucher nos artères et ainsi déclencher des crises cardiaques.
Malheureusement, d’une manière générale, notre organisme a
tendance, dans nos temps modernes, à fabriquer davantage de
cholestérol du type LDL que du bon cholestérol. Ceci est dû en
partie au fait que nous ingurgitons trop d’aliments gras.
Quelles raisons me font donc penser que honte et cholesté-
rol puissent avoir des points en commun ?
J’en vois deux. La première, parce qu’ils s’introduisent
dans notre vie sous deux aspects : le bon et le mauvais. Et la
seconde, le mauvais tend généralement à surpasser en nombre le
bon et à en triompher.
Un grand nombre de femmes auxquelles je m’adresse
viennent vers moi épuisées et décontenancées par la honte qui
les envahit. Elles vivent avec ce sentiment (si toutefois on peut
parler ici de « vivre ») et finissent par tomber plus bas que terre.
Dans la majorité des cas, ces femmes sont aux prises avec la
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« Tout cela est très bien, répondit Sue, c’est juste que je ne
me sens pas pour autant purifiée. »
Luis lui expliqua que Dieu demeurait fidèle quand bien
même nous ne le resterions pas. Puis il lui posa cette question :
« Sue, est-ce que vous voulez être pardonnée, ou bien
préférez-vous continuer à vous complaire dans cette misère tout
au long de votre vie ?
– Si, si ! Je veux être pardonnée ! » répliqua Sue.
Ensuite, Luis pénétra au cœur du sujet – pour Sue, et pour
chacun de nous, quels que soient les péchés commis :
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Du désespoir à l’espérance
Lorsqu’il était jeune homme, le grand-père de mon mari fut
victime d’un terrible cambriolage. Les voleurs firent irruption
dans l’épicerie où il travaillait, le frappèrent, le clouèrent dans
un énorme tonneau de whisky où ils le laissèrent pour mort. Le
lendemain, des collègues le découvrirent… vivant, mais terri-
blement changé.
Jusqu’à la fin de sa vie, cet homme vécut dans la peur,
tourmenté par les voix de ses agresseurs qui résonnaient toujours
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