Vous êtes sur la page 1sur 15

RÉSUMÉ

Retour, analyse et réflexion sur J-J Rousseau, ses


idées, sa vie et ses travaux.

Simon Van Damme


Littérature-Linguistique 3

ROUSSEAU
Je forme une entreprise qui n'eut jamais d'exemple, et
dont l'exécution n'aura point d'imitateur. Je veux
montrer à mes semblables un homme dans toute la
vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi.
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

Table des matières


1) Introduction.........................................................................................................................2
2) Rousseau, sa vie...................................................................................................................3
3) Ses ouvrages........................................................................................................................7
4) Son époque, son décalage....................................................................................................8
5) Ses idées en 3 points..........................................................................................................10
 La nature humaine..........................................................................................................10
 Le contrat social.............................................................................................................10
 Romantique anachronique.............................................................................................11
6) Son influence.....................................................................................................................12
7) Pourquoi Rousseau ?.........................................................................................................13
Bibliographie.............................................................................................................................14

1
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

1)Introduction
Jean-Jacques Rousseau est l’un des philosophes les plus remarqués de son temps. Mais,
qu’est-ce qui transparait à travers ce nom ? Quelle est sa place dans la mémoire collective ?
J’ai, à cet effet, utilisé l’outil Google Trends, permettant de connaître le nombre de recherches
effectuées sur un terme, et c’est avec surprise que j’ai découvert que la France ne faisait que
très peu de recherches sur ce philosophe. J’ai alors tenté de trouver une raison à ce si petit
nombre de recherches avant de me rendre compte que ce n’était pas le sujet qui m’intéressait.
Je me suis alors demandé ce qu’évoquait dans mon entourage le nom « Rousseau », on m’a
cité principalement des titres d’ouvrages, sans forcément en savoir plus. Si, dans la mémoire
collective, Rousseau reste avant tout l’auteur du contrat social et de Emile, mais, également la
cause principale lorsque l’on tombe le nez dans un ruisseau. Qu’en est-il du reste ? Qui est
donc ce philosophe de lumières nommé Jean-Jacques Rousseau ? J’ai tenté de répondre à ces
questions du mieux possible dans le travail qui suit. Cependant, l’exhaustivité n’était pas de la
partie, cependant ; comme vous pourrez le voir, le texte est conséquent. En tant que personne
en marge de la société et grand fan de la marche, Rousseau a énormément voyagé et vécu. Il
vous parlera sans doute mieux que moi de sa vie, que vous pouvez retrouver dans ses
Confessions. Mais, attaquons le cœur du sujet, attaquons-nous à ce « monstre sacré », pour
reprendre l’expression de Cocteau, de la philosophie, à cet auteur à la sensibilité exacerbée, à
ce penseur visionnaire.

2
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

2)Rousseau, sa vie
Jean-Jacques Rousseau est né lors de la belle journée du 28 juin 1712 à Genève, qui est
alors encore une république indépendante. Orphelin de mère dès sa naissance, le jeune
Rousseau aura une éducation particulière, en tête-à-tête avec un père qui verra en lui le
fantôme de sa défunte épouse. Il sera chéri, mais, jamais gâté, bien entouré d’êtres aimants qui
auront sur lui toute l’influence qui le fera grandir et s’épanouir, devenant ainsi l’être doté
d’une extrême sensibilité.

L’éducation de Rousseau se fait principalement par la lecture, il dévorera toute la


bibliothèque que sa mère lui a laissée, puis s’est attaqué à celle de son père. Celui-ci finira par
laisser son fils à son beau-frère, qui lui-même, le confiera à quelqu’un d’autre, et ce plusieurs
fois de suite. Jean-Jacques finira par atterrir, après de nombreux changements, chez Madame
Françoise-Louise de Warens, baronne, qui s’entichera de ce jeune vagabond à la soif
d’apprentissage débordante. Cet attachement, réciproque, participera en grande partie à
l’éducation du futur philosophe émérite.
La baronne initie donc le jeune Rousseau à la musique, à l’amour, et lui donne accès à sa
bibliothèque. Cette rencontre le marquera tout au long de sa vie. À l’âge de vingt-neuf ans,
Rousseau devient, grâce à l’appui de la baronne, précepteur auprès des enfants du prévôt
général de Lyon1, M. de Mably. C’est alors une grande opportunité pour le jeune philosophe,
car cette rencontre lui permettra de côtoyer les plus grands de Lyon. Rousseau monte dans les
sphères de la société, le rapprochant petit à petit des salons mondains et surtout… de Paris.
Après avoir passé une année en tant que précepteur, il décide de quitter la fonction pour
tenter, grâce à ses nouveaux contacts, sa chance à Paris.
C’est à cette période que Rousseau rencontre de nombreuses personnes qui le marqueront
fortement, positivement comme négativement. On peut citer, par exemple, Réaumur2, qui
l’aidera à proposer à l’académie des sciences sa Dissertation sur la musique moderne, où il
crée tout un système chiffré de notation musicale. Le Père Castel, un savant de l’époque,
ainsi que des dames tenant des salons telles que mesdames de Beserval3 et Dupin4, qui lui
trouveront une nouvelle place en tant que précepteur, mais qui sera vite délaissée pour une
autre fonction. Il y rencontre aussi un futur ami proche, le très célèbre, mais, pas encore à
cette époque, Denis Diderot.
C’est la même année de 1743 que Rousseau partira en voyage, grâce à sa nouvelle profession,
celle pour laquelle il a abandonné sa charge de précepteur, celle de secrétaire pour
l’ambassadeur de France à Venise, Pierre-François de Montaigu. Bien que court, ce voyage
lui permettra d’observer de nombreuses caractéristiques de la société vénitienne, qui est alors
une république indépendante. Cela aura pour effet d’éveiller son intérêt pour les affaires
1
Le prévôt général est une haute fonction administrative de l’Ancien Régime, à la tête d’une branche avec pour
rôle d’appliquer la loi et la discipline
2
Entomologiste, physicien, naturaliste, météorologue et mathématicien français (1683-1757)
3
Savante du siècle des Lumières, elle tient un salon littéraire
4
Savante, personnalité du siècle des Lumières, elle tient un des célèbres salons littéraires (1706-1799)

3
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

politiques et lui donner l’idée d’une œuvre conséquente qui marquera sa vie, et celle de
nombreux autres penseurs par la suite. Cette œuvre, il la débutera à son retour de voyage, une
fois ses valises posées à Paris, et se nomme Du contrat social. C’est également à cette époque
qu’il composera son premier ballet héroïque, Les Muses galantes, donné en représentation à
Venise, mais qui sera un échec critique selon le grand compositeur Rameau5.

C’est lors de son retour à Paris que Rousseau rencontrera sa femme, Marie-Thérèse
Le Vasseur, ils ne se marieront cependant pas avant une trentaine d’année. De cette union
non officielle, naitront, entre 1747 et 1751, cinq enfants qui seront tous placés, sans exception,
à l’orphelinat. Rousseau apportera diverses explications à cet acte dans Les confessions. Ce
placement à l’assistance sera souvent pointé du doigt par la plupart de ses détracteurs, en
raison de l’opposition entre son discours de pédagogue dans bon nombre de ses ouvrages et ce
geste d’abandon répété.
Selon lui, il était nécessaire d’abandonner ses enfants à l’assistance publique, en bon geste
républicain, selon ses propres propos. Étant trop occupé que pour les élever et ne voulant pas
les laisser à sa femme, trop peu cultivée et élevée d’après ses propos, il les abandonna pensant
leur confier un meilleur avenir. Il n’accepta pas les propositions d’adoption de la part de ses
amies, pensant qu’il était mieux pour eux de ne pas connaître leurs vrais parents, évitant alors
toute colère contre cette ascendance démissionnaire.
Pendant cette période, il continuera d’exercer le métier de précepteur auprès de la famille
Dupin, métier qui lui permet alors de subvenir à tous ses besoins. Il se liera d’amitié avec le
patriarche ce qui lui permettra de faire de nouvelles rencontres, parmi celles-ci Louise
d’Epinay6, Condillac 7et D’Alembert.

En 1749, Diderot invite Rousseau à participer à l’écriture de l’Encyclopédie qu’il est


en train d’élaborer avec son ami D’Alembert. Rousseau acceptera avec joie, et ce, sans
rompre avec la tradition des encyclopédistes, qui est de s’occuper de la partie dont on est
spécialiste. Il rédigera dès lors l’article : « musique ».
La même année, l’académie de Dijon lance un appel à un concours qui porte sur la question
suivante : « Le progrès des sciences et des arts a-t-il contribué à corrompre ou à épurer les
mœurs ? ». Rousseau y participera, poussé par son entourage, tout particulièrement Diderot, et
obtiendra le premier prix pour le célèbre Discours sur les sciences et les arts : c’est le succès
immédiat qui l’attend. Le prix le propulse au rang de star, si le terme était d’époque. Il reçoit
alors de nombreuses réponses à son discours des quatre coins du monde européen. Des
aristocrates et autres dirigeants veulent soulever quelques points qui lui permettront, au fur et
à mesure, d’affiner son argumentation. Cette popularité est due en partie au fait que la
conclusion de son discours va à l’encontre de tout ce qui se dit chez Les lumières à cette
5
Compositeur français d’exception à l’origine des Indes galantes (1683-1764)
6
Aristocrate et femme de lettre, elle profitera de cet argent pour tenir des salons accueillant les plus brillantes
des Lumières (1726-1783)
7
Abbé, écrivain, philosophe et économiste, Condillac est le plus grand représentant de la doctrine philosophique
empirique (1714-1780)

4
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

époque. En effet, selon Rousseau, le progrès des sciences et des arts n’aide pas l’homme, au
contraire, il l’éloigne de la vertu. Or, à l’époque, le progrès était encensé, voir porté aux nues.
C’est le début de la popularité pour Rousseau, mais cela ne rime pas forcément avec gaité.
Nous le verrons plus tard. Ce discours est alors le début de l’âge d’or pour le philosophe. Il
abandonne alors ses fonctions de secrétaires pour se consacrer entièrement aux arts que sont
la musique et la philosophie en vivant de travaux de transcription de partitions. C’est durant
cette période qu’il commencera à s’habiller, se comporter et discourir en adéquation avec la
philosophie qu’il commence à développer.
Trois ans plus tard, en 1752, se donne une représentation devant le roi Louis XV à
Fontainebleau d’un intermède, composé par Rousseau, intitulé Le devin du village. Cet
intermède recevra un accueil chaleureux de la part du roi et du public.

En 1754, le succès est à nouveau au rendez-vous pour Rousseau : un nouveau


concours de l’académie de Dijon est lancé. Cette fois-ci, le sujet porte sur : l'origine de
l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle. Le Genevois y
répondra par le célèbre Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes. Discours qui enfoncera un peu plus le clou dans sa pensée alternative. Rousseau
commence à s’adresser à un plus grand panel de personnes, plus uniquement la bourgeoisie
comme il était de bon ton à l’époque, mais aussi au peuple. Par cette démarche, on comprend
un des éléments qui caractérise le plus Rousseau : être à contrecourant. Pour tout ce qu’il
proposera à son époque, il se démarquera de la concurrence, à la limite de l’anachronisme.
Malheureusement, cela amènera, petit à petit, ses amis à s’éloigner de lui et cela lui attirera
aussi les foudres de Voltaire.

C’est à partir de ce moment-là que tout commence à basculer pour lui. La


célébrité n’est pas faite pour une personne aussi sensible que lui, il dira même dans la
préface d’une édition corrigée de son premier discours « Qu’est-ce que la célébrité ? Voici le
malheureux ouvrage à qui je dois la mienne. Il est certain que cette pièce qui m'a valu un prix
et qui m'a fait un nom est tout au plus médiocre et j'ose ajouter qu'elle est une des moindres
de tout ce recueil. Quel gouffre de misères n'eût point évité l'auteur, si ce premier livre n'eût
été reçu que comme il méritait de l’être ? Mais il fallait qu'une faveur d'abord injuste
m'attirât par degrés une rigueur qui l'est encore plus. ». Les amis s’éloignant, la place devient
libre pour la paranoïa. Rousseau vit mal toute cette nouvelle situation et décide alors de se
replier dans la campagne, à l’abri du brouhaha constant et de l’agitation de la capitale. C’est le
début de sa période naturelle, enclenchée par les deux discours publiés précédemment. Grâce
à Mme d’Épinay qui lui laisse son ermitage, Rousseau est maintenant à l’abri de tout et se
consacre à l’écriture de sa prochaine publication, Julie ou la nouvelle Héloïse. Les tensions
avec Diderot se font alors plus vives encore, alors qu’il perçoit une des répliques de celui-ci
dans son nouvel ouvrage comme une attaque personnelle. Des histoires de triangles amoureux
entre lui, ses amis et leurs maitresses le pousseront à quitter l’ermitage pour Montmorency,
sous la protection du Maréchal de Luxembourg.
C’est là que Rousseau achèvera la rédaction de trois de ses plus grandes œuvres, Julie ou la
nouvelle Héloïse, Du contrat social et Émile ou De l’éducation. Nous sommes alors en 1762

5
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

et ces ouvrages font tant et si bien de bruit que l’auteur se doit maintenant de fuir la France,
accusé d’idées religieuses contraires. Il se réfugie alors en Suisse, qui finira par le chasser à
son tour pour ses idées, cette fois-ci politiques, contraires à celles qui prévalaient alors. Il
termine alors sa course à Neufchâtel, sur les territoires de son ami et correspondant Frédéric
II.
Déjà affaibli par une maladie qui le suivait depuis quelque temps, ces voyages n’amélioreront
pas son état de santé. Ses reins ne fonctionnent plus correctement et il doit alors subir
régulièrement des interventions médicales afin de faire partir les pierres se formant à
l’intérieur. Cela ne l’empêche cependant pas de continuer à écrire.
Et ce n’est malheureusement pas la fin des malheurs pour lui. Il est chassé à de nombreuses
reprises de ses divers abris, on le met à l’index, on publie des articles contre ses idées
novatrices, Voltaire ira jusqu’à signer une lettre sous un faux nom, mettant au jour l’abandon
des cinq enfants du grand pédagogue. Tout cela additionné à sa grande sensibilité et sa
pathologie le faisant énormément souffrir, Rousseau commencera, petit à petit, à devenir
paranoïaque. Toujours chassé et pourchassé, il est invité par le philosophe Hume à s’exiler en
Angleterre, exil qui ne durera qu’une année et prendra fin en 1767. Il aura cependant le mérite
de lui avoir laissé la possibilité d’écrire le premier chapitre des Confessions. La paranoïa
l’ayant envahi, il décidera de retourner tour à tour en France, en Suisse et de nouveau à Paris.
C’est lors de ces nombreux voyages qu’il reconnaitra officiellement sa compagne.
De retour à Paris en 1770, Rousseau essaye tant bien que mal de survivre malgré la censure et
les agressions verbales ou écrites de ses adversaires. Ses seuls revenus étant tirés des travaux
de copiste de partition, des quelques cours de botanique, nouvelle discipline pour laquelle il
éprouve un intérêt, et les quelques lectures organisées des Confessions qui troubleront les
spectateurs. Ses derniers ouvrages, Confessions, Rousseau juge de Jean-Jacques ou encore
Les rêveries d’un promeneur solitaire tenteront de justifier, auprès du peuple, ses positions.
La publication lui étant interdite, il ira jusqu’à distribuer dans la rue des extraits de ces dernier
écrits.

Rousseau finira sa vie en dehors de Paris, accueilli comme à son habitude par un des rares
amis encore présents à ses côtés, le 2 juillet 1778. Selon certaines personnes de l’époque, il
s’agirait d’un suicide ; officiellement, c’est un AVC qui a eu raison du grand génie. Quelques
temps après, durant la période révolutionnaire, le 11 octobre 1794, le corps de Rousseau sera
déplacé au Panthéon. Son corps sera placé en face de celui de Voltaire. L’Histoire est parfois
cynique.

6
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

3)Ses ouvrages8
 Discours sur les sciences et les arts (1750)
 Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes
(1755)
 Discours sur l'économie politique (1755)
 Julie ou la Nouvelle Héloïse (roman, 1761)
 Du contrat social (1762)
 L'Emile ou De l'éducation (1762)
 Lettres écrites de la montagne (1764)
 1767 : Dictionnaire de musique — Écrit à partir 1755, il paraît en 1767.
 Les Confessions (1765-1770, publication posthume en 1782)
 Pygmalion (1770)
 Rousseau, juge de Jean-Jacques ou Dialogues (1772-1776 publication
posthume en 1780)
 Les Rêveries du promeneur solitaire (1776-1778, publication posthume en
1782)

8
[ CITATION LaT20 \l 2060 ] Complété par [ CITATION Wik20 \l 2060 ]

7
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

4)Son époque, son décalage9


Si l’on veut mieux saisir l’importance de la pensée de Rousseau et à quel point il était en
marge de ce qui se faisait à l’époque, il est important de connaitre justement cette époque.
L’époque des Lumières. Dans ce point, je présenterai les caractéristiques principales de la
philosophie de son époque et du décalage qu’il avait avec celles-ci.
La philosophie qui se plaçait au-dessus de toute autre à l’époque était donc celle des
Lumières, avec ses grands représentants comme Voltaire, Diderot, D’Alembert… Tous ces
philosophes ont permis l’émergence de ce courant qui rayonnait sur l’Europe à l’époque. Mais
quelles sont leurs caractéristiques ? On peut déjà commencer par le principal, c’est-à-dire
l’amour du progrès. C’est ce fameux progrès technologique, scientifique, artistique et moral
qui était mis sur un piédestal. Il fallait encenser le progrès, tout ce qui n’était pas progrès était
à proscrire, aller de l’avant, encore et toujours.
Rousseau se place à l’opposé de tout cela, selon lui, et il le développe bien dans son
Discours sur les sciences et les arts, le progrès est néfaste. Ce qui est une idée assez étrange
pour l’époque, quand on sait que tout était tourné vers et pour le progrès.
D’un point de vue religieux, la tendance était au déisme, une forme hybride entre
un athéisme passif et une chrétienté douteuse. On croit au « grand horloger », maitre de
mécanique de l’univers, qui, faisant confiance à sa machine, la laisse travailler. Selon le
dictionnaire philosophique, le déisme c’est l’affirmation, en dehors de toute révélation
religieuse, de l’existence d’un être suprême dont la nature et les propriétés restent
inconnaissables.
En opposition à cela, une fois de plus, Rousseau était catholique, classique, simple et
efficace. Étant né à Genève, république historiquement protestante, sa conversion au
catholicisme se fera bien après son enfance, chez madame de Warens, qui l’enverra au
catéchisme et se fera alors baptiser le 23 avril 1728. Si l’on voulait pousser la réflexion un peu
plus loin, on pourrait qualifier Rousseau de théiste, terme utilisé pour parler des croyants qui
cherchent à démontrer l’existence de Dieu par la raison.
D’un point de vue politique, on est loin de donner le plein pouvoir au peuple. L’idéal
est au despote éclairé, une sorte de version monarchique autoritaire de la république de
Platon. Le dirigeant, autoritaire, prend les meilleures décisions pour son peuple, mais ne peut
être remis en question. Une sorte de gentille dictature si l’on peut dire. Les dirigeants font
beaucoup pour la culture à l’époque, on construit des théâtres, des musées, des opéras. On
organise des conquêtes, des colonies. L’Europe voit petit à petit naitre un sentiment
nationaliste. Le despotisme c’est un « État où la volonté d’un seul vaut comme loi et où règne
par conséquent l’arbitraire. » Cette vision sera, déjà à l’époque, fort décriée, et ses plus
grands partisans, comme Voltaire, qui était un grand ami de Frédéric II de Prusse, despote,
finiront par changer d’avis, se rendant compte que tout despotisme était à absoudre.
Encore et toujours en opposition, Rousseau prône le contrat social, ainsi que la
souveraineté du peuple. Mais le peuple ne gouverne pas. La différence vient du fait que le
peuple promulgue les lois, qui ne peuvent l’être que par le peuple. Une fois ces lois décidées,
le gouvernement les met en application, officialise des décrets , etc. La meilleure forme de
9
[ CITATION Han11 \l 2060 ]

8
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

gouvernement selon lui est l’aristocratie élective, mais il en propose d’autres formes en
fonction de la taille de l’état. Ainsi, un petit état sera plus propice au développement d’une
démocratie directe.

9
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

5)Ses idées en 3 points


 La nature humaine
La vision que Rousseau a de la nature humaine, comme la plupart de ses idées,
n’appartient qu’à lui. Une fois de plus, il se démarque de ses collègues par une vision plus
poussée. Selon Rousseau, l’homme est naturellement bon, c’est la société qui l’a
corrompu. C’est ce que l’on appelle le mythe du bon sauvage. On ne parle pas ici des
cultures moins avancées technologiquement que la sienne, on parle d’un temps que les moins
de 20 000 ans de peuvent pas connaître (et encore). Rousseau remonte aux fondements de
l’humanité et estime que c’est à ce moment que l’homme était bon. Pour mieux comprendre
sa pensée, voici un extrait de son discours sur le fondement de l’inégalité parmi les hommes :
« Tant que les hommes se contentèrent de leurs cabanes rustiques, tant qu'ils se bornèrent à
coudre leurs habits de peaux avec des épines ou des arêtes, à se parer de plumes et de
coquillages, à se peindre le corps de diverses couleurs, à perfectionner ou à embellir leurs
arcs et leurs flèches, à tailler avec des pierres tranchantes quelques canots de pêcheurs ou
quelques grossiers instruments de musique, en un mot tant qu'ils ne s'appliquèrent qu'à des
ouvrages qu'un seul pouvait faire, et qu'à des arts qui n'avaient pas besoin du concours de
plusieurs mains, ils vécurent libres, sains, bons et heureux autant qu'ils pouvaient l'être par
leur nature, et continuèrent à jouir entre eux des douceurs d'un commerce indépendant : mais
dès l'instant qu'un homme eut besoin du secours d'un autre; dès qu'on s'aperçut qu'il était
utile à un seul d'avoir des provisions pour deux, l'égalité disparut, la propriété s'introduisit,
le travail devint nécessaire et les vastes forêts se changèrent en des campagnes riantes qu'il
fallut arroser de la sueur des hommes, et dans lesquelles on vit bientôt l'esclavage et la
misère germer et croître avec les moissons. »10 Cette idée, il la développera plus en
profondeur dans le Contrat social, mais, elle sera un élément phare de son arsenal à idées et
souvent ressortie dans d’autres ouvrages.
Selon Rousseau, étant donné que l’Homme est naturellement bon mais, que la société l’a
corrompu, il faut que l’éducation se centre sur un apprentissage par l’expérience, au cœur
même de la nature. Toute sa vie, Rousseau s’est promené dans les bois, les parcs et jardins à
observer plantes, oiseaux et autres animaux en tout genre. Selon lui, une bonne éducation
passe obligatoirement par cette partie naturelle, qui permet un bon équilibre moral et
intellectuel chez l’étudiant.

10
[ CITATION Rou18 \l 2060 ]

10
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

 Le contrat social
Le contrat social est le concept phare de Rousseau. Il consiste en l’élaboration d’un
contrat tacite entre le citoyen et l’autorité. Le citoyen est citoyen , car il fait partie intégrante
de la société, et cette société existe, car elle compte des citoyens. Nous faisons face ici à une
relation complémentaire, égale. L’un ne peut pas exister sans l’autre. Dans ce contrat social,
on assure au citoyen ses droits, et sa liberté. Il échange , s’offre à la société, peu importe ses
biens, sa personnalité ou autre, chaque participant de ce contrat se doit de s’offrir entièrement.
C’est par cette offrande que l’égalité est alors atteinte. Dans les faits, si tout le monde se
donne entièrement à la société, et que la société en échange offre protection et liberté, alors
nous vivons en égalité. Aucun participant au contrat ne peut se décider à aller à son encontre,
car cela causerait alors un déséquilibre et permettrait aux autres de faire de même. « Agis de
telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée par ta volonté en une loi universelle
» comme disait Kant, influencé d’ailleurs par les idées du Contrat social entre autres.
Cette idée peut paraitre absurde au regard de notre politique actuelle, mais elle fait sens
lorsque l’on prend en compte toutes les idées de Rousseau. Le Contrat social, c’est un idéal à
atteindre, une utopie philosophique, pas la vision du monde politique à un instant T.
 Romantique anachronique
Rousseau était un romantique avant l’heure. Sa façon d’aborder la vie, de placer la
nature au cœur de sa réflexion… Nombreuses sont les caractéristiques que l’on retrouvera
plus tard chez les romantiques comme Hugo. Dans ses Confessions, Rousseau nous dit que
son penchant pour une vision romanesque de la vie et des choses vient de sa passion précoce
pour la lecture, qui s’est traduite par de longues heures, parfois des nuits entières, passées à
dévorer les romans issus de la bibliothèque de sa mère : « Ces émotions confuses, que
j’éprouvai coup sur coup, n’altéroient point la raison que je n’avois pas encore ; mais elles
m’en formèrent une d’une autre trempe, et me donnèrent de ma vie humaine des notions
bizarres et romanesques, dont l’expérience et la réflexion n’ont jamais bien pu me guérir »
Annonciateur du romantisme, donc, mais par quels aspects ? Eh bien tout d’abord, ses longues
balades dans la nature lui permettant de réfléchir et de philosopher inspirent directement les
romantiques dans leur façon de se rapprocher de la nature, des forêts, des montagnes… C’est
ce contact rapproché avec la nature et cet éloignement de la civilisation, caractéristique de
Rousseau, que l’on retrouvera plus tard dans le besoin des romantiques de s’isoler de tout.
En plus de cela, son expression exacerbée du moi, ce besoin d’exprimer ce qu’il
ressent et pas seulement ce qu’il pense, au travers de l’écriture peut être lui aussi annonceur
du mouvement. En effet, qui de mieux que l’auteur de la première autobiographie pour
représenter le courant poétique le plus personnel ? Rousseau parle de lui pour se justifier,
certes, mais aussi pour tenter de comprendre ce qui a créé Jean-Jacques, le personnage public,
comme une introspection. Mais cela ne va pas s’arrêter qu’à lui. Il va aussi tenter de
comprendre, « d’expliquer les gens », pourquoi, comment en sont-ils arrivés-là ?
De plus, selon tout ce que nous savons sur lui, il est évident que la sensibilité de cet auteur
était extrêmement développée, sans pour autant parler d’hypersensibilité, Rousseau était une
personne à fleur de peau, sensible autant dans la perception des gens que dans ses rapports
avec eux. Il vivait intensément, et c’est en partie ce pourquoi il vécut si mal la discorde qui le
séparait de ses amis. Le monde s’était retourné contre lui, ou, du moins, c’est l’impression

11
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

qu’il en avait. La folie le guettait, comme de nombreux poètes par la suite. Et comme l’un des
plus célèbres d’entre eux, Rousseau était ce jeune vagabond que l’on accueillait de bon cœur.

6)Son influence
Si la mort nous arrêtera toutes et tous dans notre élan, celle-ci aura un effet moindre sur
Rousseau. En effet, bon nombre de ses ouvrages ont été publiés à titre posthume, ce qui lui
permet d’éviter en partie la censure ou les peines de prisons et amendes qui y sont liées. Ses
idées continuent alors de se répandre un peu partout en Europe et influenceront une grande
partie des philosophes de la génération suivante, principalement les philosophes allemands et
révolutionnaires. Mais également d’autres penseurs plus modernes comme Marx, Sartre ou
encore Lévi-Strauss.
Dans le cas des philosophes allemands, c’est surtout le Contrat social, qui les influencera.
Kant ayant fort apprécié ses ouvrages, il se basera dessus pour élaborer certaines théories,
comme mentionné plus haut. Il en va de même pour les idées des révolutionnaires français,
qui s’inspireront de sa vision politique pour élaborer ce que deviendra la première république
de France.
Vous imaginez donc bien que les théoriciens du Marxisme et autres formes de politiques de
gauche, comme les mouvements anarchistes, se sont fortement inspirés d’un philosophe qui
prône le pouvoir au peuple. Évidemment, le Contrat social entre encore en compte, mais le
Discours sur le fondement et l’origine de l’inégalité parmi les Hommes a également pu
fortement inspirer ces révolutionnaires dans leur lutte contre l’asservissement étatique.
Pour ce qui est de Lévi-Strauss, cela provient d’une citation où il explique que Rousseau,
invitant les gens à voyager pour rencontrer les peuples et pas seulement les animaux exotiques
et les belles plantes, posait là les bases de l’anthropologie. La curiosité et l’ouverture aux
peuples étrangers, considérés comme inférieurs à l’époque, est une preuve de plus de son
anachronisme.

12
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

7)Pourquoi Rousseau ?

Pourquoi avoir choisi Jean-Jacques Rousseau pour ce travail ? Question que tout lecteur
ou auditeur est en droit de se poser et à laquelle je vais répondre ici.
J’ai choisi Jean-Jacques Rousseau pour 3 raisons principales. La première, la plus
importante, est que je ne connaissais pas grand-chose de ce philosophe, si ce n’était qu’il était
le penseur du contrat social, qu’il était contemporain des lumières et auteurs de nombreux
ouvrages comme Les confessions, Du contrat social, Julie ou la nouvelle Héloïse, Emile ou
De l’éducation ainsi que son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les
hommes. Ce dernier n’étant dû qu’à ma lecture de Candide de Voltaire et aux notes de bas de
page. En choisissant cet auteur, j’ai donc choisi d’en apprendre plus sur un des philosophes
les plus important de sa génération.
La deuxième raison est toute simple et rejoint en partie la première, comme je l’ai dit dans
le paragraphe précédent, je ne connaissais pas grand-chose si ce n’était quelques titres. Je
voulais en apprendre plus. Ce qui m’y a motivé étant Du contrat social, que je ne connaissais
qu’en surface. J’ai donc voulu approfondir mes connaissances sur le sujet. Ce contrat social
me paraissait être une clé intéressante pour comprendre notre monde et une partie du système
politique en place. Or, comprendre la politique, c’est comprendre, en grande partie, les
rouages de notre monde.
La troisième raison est un peu moins sérieuse mais, tout aussi valable selon moi. Rousseau
est le philosophe préféré de notre regretté Thibault, j’ai voulu, en choisissant cet auteur,
rendre hommage en quelques sortes à ce camarade qui nous manque. (Coucou Thibault)

13
Van Damme Simon Rousseau Litt-Lng 3

Bibliographie
André, V. (2020). Jean-Jacques Rousseau nous parle-t-il encore ? (RTBF, Éditeur) Consulté
le Octobre 2020, sur RTBF La Première :
https://www.rtbf.be/lapremiere/emissions/detail_tendances-
premiere/accueil/article_jean-jacques-rousseau-nous-parle-t-il-encore?
id=10538411&programId=11090
Benjamin. (s.d.). Julie ou la nouvelle Héloïse. Consulté le Novembre 5, 2020, sur
bacdefrançais: https://www.bacdefrancais.net/nouvelle-heloise-rousseau-synthese.php
Hansen-Love, L., Demonque, C., Demonque, C., & Kahn, P. (2011). La philosophie de A à Z.
(C. Dupuis, Éd.) Paris, France: Hatier. Consulté le Novembre 2020
Kant. (2016). Le Monde. Consulté le Novembre 2020, sur dicocitations.lemonde:
https://dicocitations.lemonde.fr/citation_auteur_ajout/88101.php
La Toupie. (s.d.). Biographie Jean-Jacques Rousseau. Consulté le octobre 2020, sur
toupie.org: http://www.toupie.org/Biographies/Rousseau.htm
Les philosophes.fr. (s.d.). Rousseau. Consulté le octobre 2020, sur Les philosophes.fr:
https://www.les-philosophes.fr/auteur-rousseau.html
Rousseau, J.-J. (1886). Les confessions. Paris, France: Garniers Frères. Consulté le 2020
Rousseau, J.-J. (2011, avril). Discours sur les sciences et les arts. (L. é. Maquis, Éd.) Consulté
le Novembre 2020, sur philosophie.cegeptr: https://philosophie.cegeptr.qc.ca/wp-
content/documents/Discours-sur-les-sciences-et-les-Arts-1750.pdf
Rousseau, J.-J. (2018). Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les
hommes. Librio. Consulté le novembre 2020
Wikipédia. (2020). Jean-Jacques Rousseau. Consulté le Octobre 2020, sur Wikipédia:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Jacques_Rousseau
Wikipédia. (2020). Lumières (philosophie). Consulté le 2020, sur Wikipédia.org:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lumi%C3%A8res_(philosophie)#Libert
%C3%A9_individuelle_et_contrat_social

14

Vous aimerez peut-être aussi