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Commentaire philosophie Rousseau

L’extrait, issu des Rêveries du promeneur solitaire, rédigé par Jean-Jacques Rousseau
dans les dernières années de sa vie et publié en 1778, fait par du mal-être de Rousseau dans
la société qui le poussa à la rédaction de ses rêveries. Dans cet extrait, il tente de répondre à
la question suivante : Comment trouver le bonheur ? Rousseau défend la thèse que pour
arriver à atteindre le bonheur il faut réaliser une introspection de soi nous permettant d’être
en accord avec nous-même puisque nous sommes notre propre source de bonheur.

Afin de défendre sa thèse, Rousseau organise son propos en trois moments : Tout
d’abord (l.1-9), il réalise un constat de sa situation dans la société où il est exclu et isolé à
l’échelle planétaire. Ainsi, après avoir fait son constat il se concentre sur lui, à une échelle
plus réduite, en décrivant son environnement proche (l.9-19). Par la suite, Rousseau
développe le but de l’écriture de ses rêveries lui apportant une certaine paix intérieure (l19-
37).

Tout d’abord, Rousseau expose clairement sa situation chaotique dans notre monde
et notre société face à ses semblables (l.1-9). En effet, Rousseau commence par nous
expliciter sa situation qu’il juge « fini sur la terre ». Rousseau est fataliste. On comprend que
selon lui son sort est scellé sur notre monde, il n’attend plus rien. Toutefois, Rousseau étant
protestant, la vie sur terre n’est pas la fin de tout, tout n’est pas fini pour lui sauf sur la
Terre. C’est alors que Rousseau va nous expliquer qu’après avoir touché le fond, on ne peut
pas tomber plus bas ce qui nous empêche de ressentir une quelconque peur puisque le pire
est déjà passé. Par ces mots, Rousseau nous fait part de toute la souffrance qu'il a vécu au
cours de sa vie, il souligne la brutalité du monde dont il a souffert par le passé. Sa situation
paraît alors désespérée, pourtant malgré cela il arrive à atteindre le Graal « impassible
comme Dieu même ». En se comparant à Dieu, il se compare au Père, au Fils et au Saint-
Esprit, c’est-à-dire Jésus-Christ, celui qui s'est fait persécuter tout au long de son existence
sur Terre, se faisant crucifier, alors qu'il était le fils de Dieu. Rousseau tend à dire que comme
lui, il se fait persécuter par l'humanité corrompue de façon injuste puisqu'il est innocent.
Rousseau on ne peut plus compter que sur lui-même. Comme il l'avait fait plus haut dans
son récit, il nous énumère les différents liens brisés avec la société (. l7-8) : « je n'ai plus en
ce monde ni prochain, ni semblables, ni frères » . Rousseau est alors dans une extrême
solitude, seul, se sentant comme un étranger puisqu'il n'y a plus une personne qu’il
considère comme son semblable puisque ses propres « frères » l'ont rejeté. Tout au long de
sa vie, Rousseau entretiendra des relations complexes avec la société pour de multiples
facteurs étant à l'origine de sa mise à l’écart. Par exemple, le fait qu’il soit un intellectuel qui
n'appartient pas à la noblesse est considéré comme quelque chose d'inédit, de mal vu à
l'époque ce qui créa un mal-être chez Rousseau ne se sentant pas appartenir à la noblesse ni
totalement intégré chez les protestants. Ainsi, Rousseau est alors un exclu de la société, il
n’entre pas dans les normes de l’époque.

Nous avons donc établi que dans ce début d'extrait, Rousseau nous fait part de sa
solitude en ce monde, nous faisant part de son exclusion de la société. Après nous avoir
exposer cela, Rousseau va alors se concentrer sur une échelle plus petite plus proche de lui
puisqu'il ne se concentre plus sur le monde de façon général mais sur des éléments qui
l’entoure au quotidien. Après nous avoir décrit son mal-être dans la société avec les autres, il
nous décrit son mal-être concernant les objets matériels qui l'entourent.

En effet, Rousseau va alors nous faire part de son mal-être vis-à-vis des objets
matériels qui l’entourent. Rousseau va alors nous décrire son mal-être permanent qui est
rappelé par ces objets. En plus des hommes qui l'ont rejeté, les objets palissent également à
son bonheur. Pour Rousseau, les objets techniques qui s'éloignent de la nature sont des
choses artificielles et non essentielles à l’homme qui au lieu d'améliorer son quotidien lui
nuisent. Ces objets lui nuisent à tel point que des objets matériels peuvent nuire à son esprit
pourtant immatériel Rousseau demandant (l.14-16) : « Ecartons donc de mon esprit tous les
pénibles objets dont je m'occuperais aussi douloureusement qu’inutilement ». Rappelons
que Rousseau faisant partie du siècle des lumières avait des idéologies allant à l'encontre de
celles progressistes des lumières qui se base sur la technique et s'éloignent donc de l'état de
nature qu'apprécie tant Rousseau, ce qui causa en partie son exclusion de la société. Ces
objets lui rappellent la société qu'il l’a fait tant souffrir par le passé. Rousseau va alors se
concentrer sur lui-même puisqu’il ne lui reste que lui-même.
Nous avons donc établi que Rousseau est victime d'un sentiment de mal-être ayant
pour cause les objets qui l'entourent lui rappelant son passé. Ainsi, n'existe-t-il pas un moyen
de pallier son mal-être et ainsi atteindre le bonheur ?

C'est à cette question que répond Rousseau dans les lignes qui suivent (. l 19-37).
Pour pallier son mal-être, Rousseau va alors réaliser une introspection de lui-même puisque
le bonheur tant espéré ne se trouve pas dans les autres mais en lui. Rousseau nous explique
donc qu'il a déjà entrepris ce travail pour trouver le bonheur dans son œuvre s’appelant Les
Confessions. On observe alors que c’est un travail sur soi qui est long et complexe et que de
plus c’est un travail en évolution puisque Rousseau est passé de confession à rêverie, il ne
souhaite plus se confesser aux autres, il n’attend plus de pardon puisqu’il ne fait dorénavant
ni bien ni mal, il souhaite grandir et s’accomplir dans sa solitude. La poursuite de ses
confessions a donc pour principe de se concentrer sur soi et de tirer un bilan de sa vie avant
le dernier bilan, c'est à dire sa mort qui ne tarde à arriver. Par la phrase : « Livrons-nous tout
entier à la douceur de converser avec mon âme puisqu'elle est la seule que les hommes ne
puissent m’ôter » ligne 23-25, On comprend que la société lui à tout prix à tel point que la
seule chose qu'il lui reste c'est lui-même, c'est son âme, la seule chose immatérielle qui ne
peut pas être pris à l'homme. C’est dans cette même âme que se trouve le bonheur selon
Rousseau. Par la suite, Rousseau par l’expression suivante : « Si à force de réfléchir sur mes
dispositions intérieures je parviens à les mettre en meilleur ordre et à corriger le mal qui
peut y rester, mes méditations ne seront pas entièrement inutiles », Rousseau cherche à
donner une justification à ses rêveries. En effet, elles lui permettraient de partir le cœur
léger de cette terre. Pour réaliser ses rêveries Rousseau s’est aidé de ses promenade
quotidiennes, où il écrivait sur des cartes à jouer ce qui lui venait à l'esprit durant ses
promenades qu’il fixera par l’écriture. Toutefois, Rousseau a oublié de nombreux souvenirs
concernant ses promenades qui étaient pourtant des moments de plaisir pour lui alors qu’il
ressasse les moments tristes de sa vie. Il a tellement été marqué par des choses négatives
qu'il en a du mal à s'en rappeler les bons. Ses rêveries, qui seront inspirées de ses loisirs se
destinent à une lecture personnelle, il les destine à sa propre consommation, il n'écrit que
pour lui puisqu’il nous dit (. l 34-35) : « chaque fois que je les relirai m'en rendra la
jouissance. J’oublierai mes malheurs, mes persécuteurs, mes opprobres, en songeant au prix
qu'avait mérité mon cœur ». C'est dans cette contemplation de soi que se trouve le bonheur
selon Rousseau.

Nous avons donc établi que pour Rousseau, le bonheur se trouve dans l’introspection
de soi, il nécessite un travail sur soi. D’autres auteurs que Rousseau ont traité cette question
n’ayant pas la même conception ni les même moyens mis en œuvre pour y parvenir.

Si nous prenons du recul par rapport à ce texte, on peut voir que Rousseau à trouver
comme moyen de parvenir au bonheur de réaliser une introspection de soi. D’autres auteurs
de son siècle ont essayé d'apporter une réponse à cette même question mais ont trouvé un
moyen tout autre pour parvenir à cette fin. Nous pouvons alors comparer la méthode de
Rousseau à la méthode de Voltaire, son principal ennemi. En effet, contrairement à
Rousseau Voltaire trouve le bonheur dans le présent et ne regrette pas le passé. Dans son
œuvre Le Mondain, poème critiquant la religion, Voltaire nous dit : « Regrettera qui veut le
bon vieux temps », regrettera qui veut mais pas lui puisque selon lui le bonheur tient dans le
présent mais aussi dans l’avenir. Dans son œuvre, Voltaire critique le siècle d'or, ainsi que
Adam et Ève qu’il juge comme sales, des périodes de l'histoire où l'homme était proche de la
nature, loin d'un monde technique, ce que désire Rousseau. Ainsi, Voltaire dit : «. Ainsi
Voltaire dit : « O le bon temps que ce siècle de fer ! Le superflu, chose très nécessaire A réuni
l’un et l’autre hémisphère. (…) Mon cher Adam, mon gourmand, mon bon père, Que faisais-
tu dans les jardins d’Éden ? Travaillais-tu pour ce sot genre humain ? Caressais-tu madame
Ève, ma mère ? Avouez-moi que vous aviez tous deux Les ongles longs, un peu noirs et
crasseux, La chevelure un peu mal ordonnée, Le teint bruni, la peau bise et tannée. Sans
propreté l’amour le plus heureux N’est plus amour, c’est un besoin honteux. (…) Le paradis
terrestre est où je suis » Voltaire lui trouve le bonheur dans tout ce qui est technique
permettant d’améliorer le confort de l’homme. En effet, Voltaire fait parti des philosophes
des lumières en quête de progrès, combattant l’obscurantisme. Il trouve le bonheur dans
tout ce qui est matériel lorsque Rousseau va faire une introspection de son âme pour
pouvoir trouver ce bonheur. Voici 2 thèses différentes pour avoir accès au bonheur.
En définitive, nous avons établi, avec Rousseau son mal être profond dans la société
en compagnie de ses semblables mais aussi dans son environnement général puisque
Rousseau a été rejeté de la société. Seul, Rousseau a trouvé le moyen de se satisfaire de sa
situation et de trouver le bonheur. En effet, Rousseau a alors réalisé une introspection de soi
lors de son écriture de ses rêveries pour trouver un sentiment de plénitude intérieure et
ainsi le bonheur. D’autres auteurs se sont penchés sur la question du bonheur ayant une
vision tout autre d’y parvenir tel que Voltaire qui pour parvenir au bonheur se concentre sur
l’instant présent et se projette dans l’avenir.

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