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Université de Douala

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Faculté de Génie Industriel
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Département de de Tronc Commun
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Electricité Générale
Niveau 1
Manuscrit de cours

Partie Electrostatique

Année académique 2019-2020

Cours d’Electricité Générale, FGI, niveau 1, 2019/2020 0


Sommaire
Chapitre 1 : Electrostatique
1.1. Introduction
1.1.1. Généralités sur l’électrostatique
1.1.2. Applications technologiques de l’électrostatique
1.1.3. Sources de l’électricité statique
1.1.4. Risques de l’électricité statique
1.2. Champ électrostatique
1.2.1. Loi de Coulomb
1.2.2. Champ électrostatique créé par une charge ponctuelle
1.2.3. Champ électrostatique créé par un ensemble de charges
1.2.4. Lignes de champ électrostatique
1.3. Potentiel électrostatique
1.3.1. Notion de potentiel et de différence de potentiel électrostatique
1.3.2. Potentiel électrostatique créé par une charge ponctuelle
1.3.3. Potentiel électrostatique créé par un ensemble de charges
1.4. Energie potentielle électrostatique
1.4.1. Travail de la force de Coulomb
1.4.2. Energie électrostatique
1.5. Champ électrique dans un milieu conducteur
1.5.1. Définition d’un conducteur électrique
1.5.2. Conducteur en équilibre électrostatique
1.5.2.1. Champ électrique dans un conducteur en équilibre électrostatique
1.5.2.2. Potentiel électrique d’un conducteur en équilibre électrostatique
1.5.2.3. Conducteur électrique parfait
1.5.3. Conducteur électrique hors équilibre électrostatique
1.5.3.1. Apparition du courant électrique dans le conducteur
1.5.3.2. Intensité et densité de courant électrique dans le conducteur
1.5.3.3. Champ électrique à l’intérieur d’un conducteur parcouru par un courant
1.5.3.4. Différence de potentiel entre les extrémités d’un conducteur parcouru par un courant
1.5.3.5. Loi d’Ohm et résistance d’un conducteur électrique
1.6. Champ électrique dans un milieu non conducteur
1.6.1. Définition du milieu non conducteur
1.6.2. Effet du champ électrique sur un diélectrique
1.6.2.1. Dipôle électrostatique
1.6.2.2. Polarisation d’un diélectrique
1.6.2.3. Champ de déplacement et théorème de Gauss
1.6.2.4. Champ électrique et champ de déplacement à l'intérieur d'un diélectrique
1.6.3. Milieu couvert par deux conducteurs en équilibre électrostatique
1.6.3.1. Différence de potentiel entre conducteurs
1.6.3.2. La capacité formée par le système de conducteurs

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Bibliographie

1. Emile Amzallag, Joseph Cipriani, Jocelyne Ben Aïm et Norbert Picciolo, La


physique en Fac : Electrostatique et Electrocinétique, Cours et exercices
corrigés, 2e édition, EdiScience 2006.

2. Michel Saint-Jean, Janine Bruneaux et Jean Matricon, Electrostatique et


Magnétostatique, Belin 2002.

3. Evgeni Popov, Notes de cours d’Electrostatique et de Magnétostatique, 2013

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Chapitre 1 : Electrostatique
1.1. Introduction

1.1.1. Généralités sur l’électrostatique

Les phénomènes de transfert d’électrons et d’ions dans l’espace sont étudiés dans une discipline
de la physique appelée électrostatique. Ces phénomènes sont caractérisés par un échange de
charges qui se fait d’habitude entre deux ou plusieurs milieux, ou encore une migration de
charges dans la matière. Aujourd’hui, la compréhension de ces phénomènes de transfert
d’électrons et d’ions, dit aussi interactions électrostatiques ou coulombiennes dans les
matériaux, est facilitée par l’apparition des nouveaux outils et méthodes scientifiques d’étude.
Pour les industrielles de notre siècle et du futur, on peut aussi dire que l’électrostatique est au
pied de la science des matériaux. Le développement des matériaux futuristes et propres à
l’environnement passe par la maitrise de l’électrostatique.

Figure 1.1 : phénomène de transfert d’électrons et d’ions

L’électrostatique étudie aussi principalement les forces d’interaction électriques entre les
particules chargées (interactions coulombiennes). En électronique et en électrotechnique, on
peut distinguer les conducteurs, les isolants et les semi-conducteurs en observant tout
simplement le comportement des charges électriques à l’intérieur d’un matériau. Par ailleurs,
les explications relatives au comportement du ciel pendant les orages se trouvent dans
l’électrostatique.
Il est à retenir, que l'électricité, qui n’est autre qu’un phénomène de transfert de charges
électriques, existe depuis les débuts de l'univers. Selon des principes physiques, cet univers est
composé de « matière ». Ainsi, tout ce qui nous entoure est électrostatique. C’est l'électricité,
présente partout et très discrète la majorité du temps.

1.1.2. Applications technologiques de l’électrostatique

Un ciel orageux et effrayant, la foudre qui détruit les installations électriques et cause des
incendies, c’est une manifestation très discrète et désagréable de l’électricité statique. C’est
Benjamin Franklin en 1752, qui a eu la vision théorique que la foudre est un phénomène dû à
l'électricité. La foudre, qui est donc une manifestation naturelle des décharges électriques peut
endommager les appareils électriques et électroniques par son champ électrique et son champ

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magnétique. Par ailleurs, toucher à la main un composant électronique très sensible peut
l’endommager par effet triboélectrique. Les charges statiques constituent aussi un danger
industriel par l’effet triboélectrique.
Les « décharges électriques » ne représentent pas seulement des risques pour les êtres humains
ou des risques industriels, mais nous rencontrons aujourd’hui des applications technologiques
qui démontrent que l’électrostatique est aussi au service des hommes. Les applications les plus
populaires sont : la photocopie électrostatique, la peinture électrostatique, l’allume-gaz
piézoélectrique, les filtres électrostatiques et les séparateurs électrostatiques des matériaux.

La photocopie électrostatique ou l’électrocopie :


Les photocopieurs utilisent depuis 1960 le procédé d’impression électrostatique appelé
xérographie. La xérographie est un procédé inventé en 1948 par le physicien Chester Floyd
Carlson (1906-1968), qui elle-même est une évolution du concept de l'électrophotographie
présentée en 1938 par le même physicien américain.

Figure 1.2 : la xérographie

La xérographie est appliquée de nos jours à la production et reproduction sur papier et à sec des
documents avec du texte et/ou des images.

La peinture électrostatique :
La peinture électrostatique est un procédé de peinture sur tous types de supports, qui utilise une
propriété fondamentale des charges électriques qui veut que deux charges électriques de signes
contraires s’attirent. Les gouttelettes de peinture sont chargées négativement dans un pistolet
électrostatique et propulsées par celui-ci sur le support à peindre, qui présente une surface
chargée positivement. Les peintures peuvent aussi être sous forme de poudre. En principe, la
peinture est ionisée dans un champ magnétique créé dans le pistolet électrostatique selon une
idée originale énoncée en 1947 par Arnold Ransburg.

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Figure 1.3 : principe de la peinture électrostatique

L’allume-gaz piézoélectrique :
Un allume-gaz un appareil multiforme utilisé pour l’allumage des feux d’un dispositif alimenté
au gaz, par exemple : les cuisinières, machines de soudure et les torches. L’allume-gaz
piézoélectrique est un modèle d’allume-gaz qui créé un petit arc électrique suite à une pression
mécanique exercée sur un cristal. En principe, la pression mécanique sur le cristal produit le
déplacement d’atomes qui va engendrer une réaction brutale des autres atomes du cristal. La
conséquence de cette réaction, est le déplacement rapide des charges associées qui correspond
à l’apparition brève d’un courant électrique très intense. Le résultat est la formation d’un petit
arc électrique, qui peut ainsi permettre l’allumage d’un feu.

Figure 1.4 : allume-gaz piézo

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Les filtres électrostatiques :
Les usines ont pour obligation de ne pas polluer l’atmosphérique par rejet des particules fines.
Par exemple les cimenteries dans les villes comme Douala, doivent utiliser des dispositifs
adéquats de filtrage pour éviter de polluer sur un rayon de plusieurs kilomètres des quartiers
habitables (ne pas provoquer un problème de santé publique). La plupart des filtres industriels
utilisés sont des filtres électrostatiques. Les filtres électrostatiques sont des précipitateurs
électrostatiques. Le principe de fonctionnement de ces précipitateurs est assimilable à un
condensateur qui traque des charges électriques négatives dans l’air libre, et les accumulent
ensuite sur l’une de ces plaques chargées positivement. Les charges traquées ne sont autres que
des particules polluantes.

Figure 1.5 : principe des filtres électrostatiques

Les séparateurs électrostatiques des matériaux :


Le recyclage de certains déchets oblige les entreprises en charge de l’assainissement public de
s’équiper des machines ou engins capables de classer les déchets à recycler par type ou catégorie
(plastiques, papiers, boites métalliques, …). Certains de ses machines utilisent des procédés de
séparation électrostatique des matériaux, qui exploitent les différences de conductivité
électrique des particules après leur mise en charge par frottements intensifs entre elles. La
séparation des particules chargées positivement et négativement est obtenue à l’aide d’un
système d’attraction ou de répulsion. Ces séparateurs électrostatiques dits triboélectriques
permettent trier des déchets plastiques secs.

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Figure 1.6 : principe de séparation électrostatique des matériaux

1.1.3. Sources de l’électricité statique

Toute matière ou encore chaque substance qui nous entoure est constituée d’autant de charges
positives (protons) que de charges négatives (électrons), elle est donc neutre. L’électricité
statique apparait dans la matière, ou encore un objet constitué de la matière devient une source
d’électricité statique, dès que la matière a perdu sa neutralité électrique. La perte de la neutralité
électrique dans la matière est généralement caractérisée par l’apparition des phénomènes
d’attraction et de répulsion observables par exemple dans un objet. En effet, il y a transfert
d’électrons à l’intérieur de cet objet, et c’est qui engendre un déséquilibre entre les protons et
les électrons. Ce déséquilibre peut être aussi occasionné par un éventuel transfert d’électrons
d’un objet vers un autre objet, et non seulement à l’intérieur d’un objet.
Une source d’électricité statique se manifeste généralement par l’électrisation des potentiels
« récepteurs ». Cette électrisation peut se faire par :
induction (un champ électrique), dès que le « récepteur » est placé à proximité de la
source ;
conduction (un arc électrique), dès que le « récepteur » est mis en contact avec la
source ;
frottement (l’effet triboélectrique), dès que le « récepteur » se frotte à la source.

1.1.4. Risques de l’électricité statique

Les risques de l’électrostatique sont prioritairement humains et industriels. Ainsi, il faut


maitriser et contrôler toutes les sources possibles d’électricité statique pour éviter les
éventuelles catastrophes. La manifestation dangereuse de l’électricité statique a déjà été abordée
dans le paragraphe 1.1.2, qui présente quelques applications technologiques de l’électricité
statique.
L’analyse des risques électrostatiques dans installations industrielles est devenue une discipline
dans le domaine des techniques industrielles. L’analyse en question, consiste pour une
installation industrielle ou pour un poste de travail spécifique à:
connaître l’origine de la formation des sources d’électricité statique ;
détecter l’accumulation des charges électriques ;
analyser les modes d’évacuation de charges électriques.

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Maîtriser les risques de l’électrostatique dans les installations électriques, c’est aussi respecter
certaines règles et normes relatives à la maitrise du transfert de charges électriques dans un
milieu isolant ou conducteur. C’est ainsi aussi qu’en Compatibilité Electromagnétique (CEM),
il est proposé des méthodes et moyens de protection contre les décharges électrostatiques. On
peut par exemple lire dans certains extraits de normes, que l'utilisation d'outils ou de boîtiers
spécifiques est normalement nécessaire pour manipuler ou transporter des cartes ou composants
électroniques (processeurs, mémoires, modules analogiques, etc.) qui sont sensibles aux
décharges électrostatiques.
D’autres solutions relatives à la maîtrise des risques en usines sont aussi proposées pour les
postes de travail:
interconnecter tous les conducteurs au même potentiel et les mettre à la terre ;
équiper les opérateurs de vêtements, de chaussures ou bracelets antistatiques;
mettre en place un revêtement de sol conducteur au poste de travail.

1.2. Champ électrostatique

1.2.1. Loi de Coulomb

Charles Auguste de Coulomb a effectué en 1785 une série de mesures qui lui ont permis de
déterminer avec un certain degré de précision les propriétés de la force électrostatique exercée
par une charge ponctuelle quelconque sur une autre charge ponctuelle , conformément à
la Figure 1.7. Ainsi est née la loi de Coulomb qui forme la base de l’électrostatique.

Figure 1.7 : illustration de la loi de Coulomb

Plaçons à la Figure 1.7 une charge ponctuelle quelconque en un point O dans l’espace
caractérisé par ε0 (vide électrostatique). Prenons ensuite une seconde charge ponctuelle , que
nous rapprochons prudemment de la première. Si la charge source reste fixe au point O et la
charge test est positionnée maintenant à un point fixe M, va exercer sur une force de
Coulomb :

1
F E 1.1
4πε r

Si et sont de même signe, F est une force de répulsion, et si et sont de signe opposé
F est une force attractive.

Enoncé de la loi de Coulomb : L'intensité de la force électrostatique entre deux charges


électriques est proportionnelle au produit des deux charges et est inversement proportionnelle
au carré de la distance entre les deux charges. La force est portée par la droite passant par les
deux charges.

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1.2.2. Champ électrostatique créé par une charge ponctuelle

Autour d’une particule chargée règne un champ physique appelé champ électrostatique créé par
cette particule. Ce champ est physique parce que la particule chargée a le pouvoir de modifier
les propriétés locales de l’espace dans lequel elle se trouve. Cet espace peut ensuite interagir
avec un corps chargé ou d’autres particules chargées.

Figure 1.8 : champ électrostatique créé par une charge ponctuelle

Le champ électrostatique E créé par la charge ponctuelle q et palpable au point M, où peut être
située une charge test, conformément à la Figure 1.8, s’écrit par définition :

1 q
E 1.2
4πε r

L’intensité du champ électrostatique E s’exprime v/m. est un vecteur unitaire orienté de q


vers le point M, et r est la distance OM.

1.2.3. Champ électrostatique créé par un ensemble de charges

On considère n particules de charges électriques , situées en des points (Figure 1.9): quel
est le champ électrostatique créé par cet ensemble de charges en un point M ?

Figure 1.9 : illustration du principe de superposition des effets électrostatiques

Expérimentalement, il est montré que la force totale subie par une charge test située en M est
simplement la superposition des forces élémentaires,

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1 1
F F u u E 1.3
4πε r 4πε r

où et ∙u .
E est le champ électrostatique créé par un ensemble discret de charges :

1
E u 1.4
4πε r

Cette propriété de superposition des effets électrostatiques est un fait d’expérience et énoncé
comme le principe de superposition.
En pratique, cette expression est rarement utilisable puisque nous sommes la plupart du temps
amenés à considérer des matériaux comportant un nombre gigantesque de particules. C’est
simplement dû au fait que l’on ne considère que des échelles spatiales très grandes devant les
distances inter-particulaires, perdant ainsi toute possibilité de distinguer une particule de l’autre.
Il est dans ce cas plus habile d’utiliser des distributions continues de charges.
Soit P un point quelconque d’un conducteur et dq la charge élémentaire contenue en ce point,
comme illustré à la Figure 1.10. Le champ électrostatique total créé en un point M par cette
distribution de charges est

1 #
E " 1.5
4πε r
$ %&'

Figure 1.10 : illustration des distributions continues des charges

Mathématiquement, tout se passe donc comme une charge ponctuelle dq était située en un point
P de la distribution, créant au point M un champ électrostatique dE, où et ∙
. Il s’agit évidemment d’une approximation, permettant de remplacer une somme presque
infinie par une intégrale.

a) Cas d’une distribution volumique de charges

Le champ électrostatique créé par une distribution volumique de charges est

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1 *#+
E ) 1.6
4πε r
,-./01

avec
#
* 1.7
#+

la densité volumique de charges (unités : Cm−3 ), et dv un élément de volume.

b) Cas d’une distribution surfacique de charges

Lorsque l’une des dimensions de la distribution de charges est beaucoup plus petite que les
deux autres (ex : un plan ou une sphère creuse), on peut généralement faire une intégration sur
cette dimension. Le champ électrostatique créé par une telle distribution de charges est

1 5#6
E 4 1.8
4πε r
%/'7891

avec
#
5 1.9
#6

la densité surfacique de charges (unités : Cm−2), et dS un élément de surface.

c) Cas d’une distribution linéique de charges

Si deux des dimensions de la distribution sont négligeables devant la troisième (ex : un fil), Le
champ électrostatique créé par une telle distribution de charges est

1 <#=
E " 1.10
4πε r
.- >/1/'

avec
#
< 1.11
#=

la densité linéique de charges (unités : Cm−1), et dl un élément de longueur.

1.2.4. Lignes de champ électrostatique

Le champ électrique est représenté graphiquement à l’aide des courbes dites lignes de champ.
La ligne de champ électrique présente les caractéristiques suivantes :
le vecteur champ électrique E est tangent en chacun de ses points ;

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une ligne de champ est perpendiculaire à la surface de la source du champ électrique E ;
elle s’éloigne des sources chargées positivement, et se dirige vers les sources chargées
négativement ;
il passe une seule ligne de champ par chaque point de l'espace ;
on oriente chaque ligne de champ dans le sens du vecteur E.

De manière fondamentale, les lignes de champ ne se croisent jamais, sauf :


là où le champ est nul ;
là où le champ n’est pas défini (par exemple sur les charges).
Ces point sont appelés points singuliers. Une ligne de champ sans point singulier ne peut pas
être une courbe fermée.

Figure 1.11 : lignes de champ électrique

Considérons un déplacement élémentaire #= le long d’une ligne de champ électrique


conformément à la Figure 1.11. Le fait que le champ @ soit en tout point de la ligne de champ
parallèle à #= s’écrit :
0 E ∧ #= 1.12

En coordonnées cartésiennes, #= #BC D #EF D #GH et les lignes de champ sont calculées en
résolvant
#B #E #G
1.13
@I @J @K
En coordonnées cylindriques, #= #* L D *#M N D #G K et on a

#* *#M #G
1.14
@L @N @K
En coordonnées sphériques, #= # L D #M N D OPQM#R S et l’équation des lignes de
champ devient
# #M OPQM#R
1.15
@' @N @S

Soit un contour fermé C tel que le champ électrostatique y soit tangent, c’est à dire tel que
E T #= où #= est un vecteur élémentaire de C. En chaque point de C passe donc une ligne de
champ particulière.

Les lignes de champ peuvent être matérialisées visiblement par des grains ou une poudre de
matière plastique grâce à l'effet de polarisation diélectrique.

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1.3. Potentiel électrostatique

1.3.1. Notion de potentiel et de différence de potentiel électrostatique

On va démontrer ci-dessous qu’il existe un scalaire V, appelé potentiel électrostatique, définit


dans tout l’espace et qui permet de reconstruire le champ électrostatique @ . Outre une
commodité de calcul (il est plus facile d’additionner deux scalaires que deux vecteurs),
l’existence d’un tel scalaire traduit des propriétés importantes du champ électrostatique. Mais
tout d’abord, est-il possible d’obtenir un champ de vecteurs à partir d’un champ scalaire ?

Prenons un scalaire V défini en tout point M de l’espace (on dit un champ scalaire). Une
variation dV de ce champ lorsqu’on passe d’un point M à un point M’ infiniment proche est
alors fourni par la différentielle totale
W
VU
#U #B X Y# U ∙ #OM 1.16
VB

où le vecteur X Y# U, est le gradient du champ scalaire V et constitue un champ de vecteurs


défini partout. Ses composantes dans un système de coordonnées donné sont obtenues très
simplement. Par exemple, en coordonnées cartésiennes, on a #\ #BC D #EF D #GH et

VU VU VU
#U
#B D #E D #G 1.17
VB VE VG
d’où l’expression suivante pour le gradient en coordonnées cartésiennes

VU
_ b
^ VB a
^VU a
X Y# U ^ a 1.18
VE
^ a
VU
^ a
] VG `
En coordonnées cylindriques on
VU
_ b
^ V* a
^1 VU a
X Y# U ^ 1.19
* a
^ VM a
^ VU a
] VG `
De même, le gradient en coordonnées sphériques est

VU
_ b
^ V a
^ 1 VU a
X Y# U ^ 1.20
VM a
^ 1 VU a
^ a
] OPQM VR`

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Un déplacement #\ ′ le long d’une courbe (ou surface) définie par V = Constante
correspond à dV=0, ce qui signifie que X Y# U est un vecteur qui est perpendiculaire en tout
point à cette courbe (ou surface).
Une variation élémentaire dV du potentiel entre deux points situés chacun sur une ligne
équipotentielle différente infiniment proche l’une par rapport à l’autre, est décrite à travers ses
composantes dans un système de coordonnées donné. Le potentiel électrique V est relié au
champ électrique @ par la relation :

E −X Y# V 1.21

La définition du potentiel à travers l’équation (1.21) a pour conséquence la relation :

#U −E ∙ #= 1.22

où V défini le potentiel créé au point M situé dans l’espace par une charge électrique localisée
au point O. Ainsi, dV est le potentiel élémentaire ou la variation du potentiel pour un
déplacement infinitésimal #= quelconque autour du point M. Si le déplacement #= se fait
rigoureusement le long d’une ligne de champ électrique pour un contour d’un point A vers un
point B, on parle de la circulation du champ électrique. En intégrant les deux côtés de l’équation
(1.22), on obtient la différence de potentielle électrique :
f f
" #U − " E ∙ #= Vf − Vg 1.23
g g

La différence de potentiel peut aussi s’écrire, en inversant les bornes de l’intégrale de l’équation
1.23) :
g
Vf − Vg " E ∙ #= 1.24
f

On dit, que la différence de potentiel ou la tension électrique Uf − Ug est la circulation du champ


électrique @ le long du circuit électrique A-B mesurée en volt (symbole: V).

1.3.2. Potentiel électrostatique créé par une charge ponctuelle

Nous venons de voir l’interprétation géométrique du gradient d’une fonction scalaire et le lien
avec la notion de potentiel électrostatique. Nous voulons maintenant prouver que le champ
électrostatique peut aussi effectivement se déduire d’un potentiel V.

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Figure 1.12 : illustration d’un potentiel créé par une charge ponctuelle

Considérons donc une charge ponctuelle q située en un point O. En un point M de l’espace,


cette charge crée un champ électrostatique @ . Le potentiel électrostatique est alors donné par

∙# #
#U −E ∙ #\ − − 1.25
4πε r 4πε r
c’est à dire, après intégration suivant r,
1
U D U 1.26
4πε r

1.3.3. Potentiel électrostatique créé par un ensemble de charges

Considérons maintenant un ensemble de n charges ponctuelles distribuées dans tout l’espace.


En vertu du principe de superposition, le champ électrostatique total @ est la somme vectorielle
des champs @ créés par chaque charge . On peut donc définir un potentiel électrostatique
total V tel que E −X Y# U soit encore vérifié. En utilisant l’expression 1.26 du potentiel créé
par une charge unique, on obtient
1
U D U 1.27
4πε r

où ri est la distance entre la charge et le point M.


Lorsqu’on s’intéresse à des échelles spatiales qui sont très grandes par rapport aux distances
entre les charges , on peut faire un passage à la limite continue et remplacer la somme discrète
par une intégrale

→ " # 1.28

où P est un point courant autour duquel se trouve une charge « élémentaire » dq. Le potentiel
électrostatique créé par une distribution de charges continue est alors

1 #
U " D U 1.29
4πε

où r = PM est la distance entre le point M et un point P quelconque de la distribution de charges.

Pour des distributions de charges linéique λ, surfacique σ et volumique ρ, on obtient


respectivement

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1 <#=
U " D U 1.30
4πε

1 5#6
U 4 D U 1.31
4πε

1 *#+
U ) D U 1.32
4πε

Avec λ, σ et ρ respectivement les densités linéique, surfacique et volumique de charges.

1.4. Energie potentielle électrostatique

1.4.1. Travail de la force de Coulomb

Nous avons vu au paragraphe 1.2.1. qu’un champ électrique E peut exercer une force
électrostatique F sur une charge ponctuelle q2 dans l’espace (ici, on considère le vide).
Maintenant, considérons que sous l’effet de la force F, la charge ponctuelle q2 se déplace d’un
point A vers un point B situé un peu plus loin. Puisque pendant le déplacement la force agissante
ne reste pas évidemment constante, on s’oblige de calculer avant tout le travail élémentaire dW
effectué par cette force sur une distance élémentaire #= :

dW F ∙ #= 1.33

En remplaçant la force de Coulomb F par son expression donnée à l’équation (1.1), le travail
élémentaire s’écrit:
dW E ∙ #= 1.34

Pour un déplacement fini de q2 entre les points A et B, on obtient le travail :


f
W " E ∙ #= 1.35
g

Il est à noter, que la circulation du champ électrique le long d’une courbe allant de A vers B est
par définition l’intégrale
f
" E ∙ #= . 1.36
g

Le travail W peut être positif ou négatif, selon le sens de déplacement de qklmk par rapport au
sens de la force F. De même il est à noter, que le travail de F ne dépend que de la position des
points A et B et est indépendant du chemin suivi pour aller de A à B.

1.4.2. Energie électrostatique

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Considérons que la charge ponctuelle q2 est mobile dans le champ électrique E. Pour déplacer
lentement q2 de l’infini vers un point fixe M dans le champ électrique E, nous devons fournir
une force qui s’oppose à la force électrostatique F. Le travail à fournir est alors :
n
Wn − " E ∙ #= 1.37
o

Nous pouvons ainsi définir l’énergie électrostatique d’une particule chargée (q2) placée dans un
champ électrique (E) comme étant égale au travail qu’il faut fournir pour amener de façon quasi-
statique cette particule de l’infini à sa position terminale (M).

En principe, l’énergie électrostatique c'est le travail qui a été fourni à la charge ponctuelle q2
pendant le déplacement de A vers B. Ainsi, on voit qu'au cours du déplacement, l'énergie
électrostatique a varié de la quantité :
f
∆W qf −qg − " E ∙ #= 1.38
g

1.5. Champ électrique dans un milieu conducteur

1.5.1. Définition d’un conducteur électrique

Par définition, un conducteur électrique est un milieu dans lequel des charges électrique sont
libres de se déplacer. En effet, ces charges mobiles qui sont des électrons ou des ions se
répartissaient uniformément dans le milieu conducteur par répulsion mutuelle. La particularité
des matériaux conducteurs est que les électrons de leurs couches atomiques périphériques sont
faiblement liés aux noyaux. L’agitation thermique favorise l’ionisation des atomes et conduit à
l’existence d’un milieu rempli de charges quasi libres. Ces charges se déplacent toutes de
manière aléatoire autour d’un point d’équilibre et la somme des vitesses de déplacement est
nulle

Figure 1.13 : charges électriques libres dans un conducteur

Les conducteurs peuvent prendre la forme d’un solide, un liquide ou un gaz. Les milieux
conducteurs classiques sont : les métaux, les électrolytes et les gaz ionisés.
Dans son existence, le conducteur électrique peut être en équilibre ou hors équilibre
électrostatique. A l’état d’équilibre électrostatique, aucune charge électrique ne se déplace de
manière ordonnée à l’intérieur du conducteur électrique, le conducteur n’est pas parcouru par
un courant. Pendant le mouvement des charges électriques à l’intérieur du conducteur
électrique, celui-ci peut se retrouver dans un état de déséquilibre (hors équilibre) électrostatique.

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Nous pouvons noter, que dans un conducteur électrique en équilibre électrostatique, le champ
électrostatique total auquel est soumise chaque charge élémentaire est nul.

1.5.2. Conducteur électrique en équilibre électrostatique

1.5.2.1. Champ électrique dans un conducteur en équilibre électrostatique

Supposons un morceau de métal (conducteur électrique en équilibre électrostatique) et une


région de l’espace où règne un champ électrostatique @ parfaitement uniforme.

Plaçons le morceau de fer dans le champ électrostatique. Nous constatons que le morceau de
métal perd l’équilibre électrostatique et rentre dans un régime transitoire : l’état hors équilibre
électrostatique. Le régime transitoire est caractérisé ici par la mise en mouvement des électrons
mobiles de conduction par l’action d’une force électrostatique. Ces électrons vont se déplacer
rapidement dans le sens contraire du champ @ vers les parois du morceau de métal et
s’accumuler là-bas. Le champ créé par l’accumulation de charges aux parois du morceau de
métal compense le champ externe non nul @ . Les électrons étant stoppées dans leur course et
les ions qui n’ont pas du tout bougés (l’électron est 2000 fois plus léger) au niveau des parois
du morceau de métal, avec le temps toutes les charges contenues dans le morceau de métal se
retrouvent immobiles au niveau de ces parois. Ce qui nous amène à dire que le champ
électrostatique auquel les électrons et les ions de conduction sont soumis est nul. Ainsi, le
morceau de métal est de nouveau en état d’équilibre électrostatique.

Figure 1.14 : morceau de métal en équilibre électrostatique dans un champ électrostatique E

Nous remarquons à travers la Figure 1.14, que les électrons de conduction se répartissent ainsi
sur la surface à l’entrée des lignes de champ, laissant en arrière des ions positifs sur la surface
du côté de la sortie des lignes de champ. On note aussi une discontinuité des lignes de champ à
la surface du morceau de métal.

A retenir:
le champ électrique à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique est toujours
nul ;
un conducteur en équilibre électrostatique est chargé en surface ;
le champ électrique en tout point de la surface d’un conducteur en équilibre électrostatique
est toujours normal à la surface.

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1.5.2.2. Potentiel électrique d’un conducteur en équilibre électrostatique

Le champ électrique dans un conducteur en équilibre électrostatique (conducteur parfait) étant


toujours nul, le potentiel électrique est le même en tout endroit de ce conducteur. Car, à partir
de l’équation (1.38), on peut déduire que la différence de potentiel entre deux points A et B
situées dans le conducteur est VB – VA = 0, et que le potentiel VA est égal au potentiel VB. Ce
qui signifie que le potentiel électrique Vint à l’intérieur du morceau de métal à la Figure 1.14 est
contant.
Vf − Vg 0 ⟹ Vs Vt Vuvk contante

Le potentiel électrique Vint à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique est obtenu
en considérant que la totalité des charges contenues dans le conducteur présente une distribution
superficielle de charge σ (en C/m2) en surface. Ainsi, pour une origine O choisie à l’intérieur
du conducteur et située à une distance r d’un élément de surface dS chargé de celui-ci :
1 σ
Vuvk " dS 1.39
4πε r
~

A retenir :
Le potentiel électrique à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique (conducteur
parfait) est contant.
Un conducteur au repos ou qui n’est pas soumis à un champ électrique ne conduit pas de
courant électrique.
La différence de potentiel aux bornes d’un dipôle électrique parfait qui ne conduit de
courant électrique est toujours nulle.

1.5.2.3. Conducteur électrique parfait

Un conducteur électrique parfait est un conducteur en équilibre électrostatique, c’est-à-dire


qu’il présente les caractéristiques principales citées ci-dessous.

a) Le champ électrique en tout à l’intérieur du conducteur est nul (voir paragraphe 1.5.2.1) :

Euvk 0 1.40

b) Le potentiel électrique à l’intérieur du conducteur est contant (voir paragraphe 1.5.2.2) :

Vuvk constante 1.41

c) Si le conducteur est chargé, toutes les charges sont localisées sur la surface du conducteur
et aucune charge ne se trouve à l’intérieur. Le conducteur présente alors une distribution
superficielle de charge σ en C/m2.
d) La composante tangentielle du champ électrique à la surface du conducteur est nulle :

Ek•v 0 1.42

e) Le champ électrique à la surface du conducteur se ramène à sa composante normale :

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Em‚ƒ„ Ev…ƒ† D Ek•v Ev…ƒ† 1.43
avec
σ
Em‚ƒ„ Ev…ƒ† 1.44
ε

1.5.3. Conducteur électrique hors équilibre électrostatique

1.5.3.1. Apparition du courant électrique dans le conducteur

Supposons maintenant que le champ électrique extérieur Euvk dans lequel baigne le morceau de
métal à la Figure 1.14 change, les charges vont se déplacer à l’intérieur du morceau de métal.
Même si ce déplacement est effectué de manière que le champ électrique à l’intérieur du
morceau de métal reste nul, il y a apparition d’un courant électrique dans le morceau de métal.
Ce courant est généré dans le morceau de métal par l’accélération des électrons sous l’effet du
champ électrique Euvk .
Le déplacement des charges dans un conducteur est caractérisé par le mouvement des électrons
dans le sens contraire du champ électrique Euvk (puisque la charge d’un électron est négative).
En moyenne, les électrons se déplacent à une vitesse + liée au champ électrique par la relation :

+ μEuvk 1.45
avec µ la mobilité des électrons libres.

1.5.3.2. Intensité et densité de courant électrique dans le conducteur

Remplaçons le morceau de métal de la Figure 1.14 par un morceau de cylindre à base d’un
matériau conducteur donné à la Figure 1.15, pour faciliter la compréhension. Les électrons dans
ce morceau de conducteur cylindrique vont subir une force électrique, qui va les amener à se
déplacer à une vitesse v dans la direction du champ (et dans le sens inverse) pendant un instant
t. Pendant un temps élémentaire dt, une quantité de charge élémentaire dQ va parcourir une
distance élémentaire dl à travers la section S du conducteur à la vitesse v. Le rapport de la
quantité de charge élémentaire sur le temps élémentaire est appelé l’intensité du courant
électrique.

Figure 1.15 : courant électrique dans un conducteur cylindrique

Par définition, l’intensité du courant électrique dans le conducteur est la variation de la quantité
de charge par unité de temps :

dQ
I 1.46
dt

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L’intensité de courant est donnée en Ampère (A). Il a déjà été expliqué, que dQ est la quantité
de charge qui traverse la section S du conducteur cylindrique par unité de temps, et on peut
définir la densité du courant électrique par unité de surface

dI
J 1.47
dS

exprimée en Am−2. La densité du courant dans le conducteur est liée à la vitesse de déplacement
des charges à l’intérieur du morceau de conducteur cylindrique par

J nq+ 1.48

où n est le nombre de porteurs de charge par unité de volume S⋅dl, et q la charge élémentaire.
Ainsi le vecteur densité J évolue dans la même direction que la vitesse des charges.

1.5.3.3. Champ électrique à l’intérieur d’un conducteur parcouru par un courant

A partir des équations (1.45) et (1.48), la densité du courant et le champ électrique sont liée par
l’expression

J nqμEuvk 1.49
avec
1
nqμ κ 1.50
*

où κ est la conductivité donnée en (Ωm)−1 et * la résistivité donnée en en Ωm du matériau


utilisé. En effet, la résistivité est l’inverse de la conductivité.

Le champ électrique Euvk à l’intérieur du morceau de conducteur cylindrique peut donc s’écrire :

J
Euvk 1.51
κ
Pour deux (ou plusieurs) morceaux de conducteurs électriques de matériaux différents
assemblés dans la direction du champ électrique, le comportement du champ électrique interne
dans les deux morceaux est donné par les expressions

Euvk χ
J J ; 1.52
Euvk χ

1.5.3.4. Différence de potentiel entre les extrémités d’un conducteur parcouru par
un courant

En tout point M du morceau de conducteur cylindrique donné à la Figure 1.15 et en considérant


l’équation 1.10, le potentiel électrique peut s’écrire

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Vn " Euvk ∙ #= 1.53
n

Entre les extrémités 1 et 2 du morceau de conducteur, la différence de potentiel ou la tension


électrique est

U V − V " Euvk ∙ #= 1.54

et est donnée en volt (V). Ainsi, on dit que : la tension électrique U est la circulation du champ
électrique Euvk le long d'un circuit électrique. Puisque nous somme en régime stationnaire, la
notion de tension électrique est confondue à cette de différence de potentiel.

1.5.3.5. Loi d’Ohm et résistance d’un conducteur électrique

La résistance électrique entre les extrémités 1 et 2 du morceau de conducteur à la Figure 1.15,


est donnée par la loi d’Ohm :

U
R 1.55
I

R12 est obtenue à partir du calcul de U12, et à partir des équations (1.47), (1.51) et (1.54). Dans
de la Figure 1.15, la densité peut s’écrire :

I I
J 1.56
π S

et U12 s’écrit pour I circulant perpendiculaire à la section droite du conducteur

I I = 1= =
U " #= • * • 1.57
κπ κπ κπ π

On obtient
U = =
R * * 1.58
I π S

1.6. Champ électrique dans un milieu non conducteur

1.6.1. Définition du milieu non conducteur

Par définition, un milieu non conducteur électrique est un milieu dans lequel des charges
électrique sont à mobilité réduite. C’est-à-dire que les électrons présents ne peuvent pas se
déplacer sur des grandes distances. De préférence, les charges électriques sont localisées dans
leurs zones de production (Figure 1.16), et ceci s’explique par le fait que les électrons dans un
milieu non conducteur sont solidement liés aux atomes. Les électrons qui sont supposés être
2000 fois plus légers que les charges positives se déplacent donc aussi difficilement, et la
densité des électrons libres est quasi-nulle dans l’ensemble du milieu.

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Figure 1.16 : charges électriques localisées dans un milieu non conducteur

Un milieu non conducteur, c’est-à-dire diélectrique, peut prendre la forme d’un solide, un
liquide ou un gaz. Les milieux diélectriques les plus connus sont : l’air, l’isolant des câbles
électriques, le bois sec, les huiles isolantes, les verres et les céramiques.
D’habitude, on peut isoler un conducteur en le plaçant dans un milieu diélectrique (un fil
électrique isolé ou un câble unipolaire). De même, isoler deux conducteurs électriques l’un par
rapport à un autre, c’est intercaler un diélectrique entre les deux conducteurs.

1.6.2. Effet du champ électrique sur un diélectrique

Sous l’effet d’un champ électrique, les électrons présents dans un milieu diélectrique peuvent
vibrer ou se déplacer sur de petites distances, de manière à être à l'origine de nombreux
phénomènes relatifs à la création de nombreux dipôles électrostatiques dans le milieu
diélectrique.

1.6.2.1. Dipôle électrostatique

Un dipôle électrostatique est un système formé de deux charges ponctuelles de même valeur
mais de signes opposés et séparées par une distance non nulle d (Figure 1.17). Ce dipôle peut
être induit par un nuage d’électrons qui se déforme sous l'influence d'un champ électrique
extérieur.

Figure 1.17 : dipôle électrostatique composé par deux charges ponctuelles opposées

Quand la charge électrique totale dans un milieu diélectrique localisé est nulle (nombre de
charges négatives -qi égale au nombre de charges positives +qi), le dipôle électrostatique est
caractérisé par le moment dipolaire :
d ru 1.59

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Pour le cas précis de la Figure 1.17, le moment dipolaire pour les deux charges opposées situés
aux points repérés par et est donné par l’expression :

d r − r 1.60

1.6.2.2. Polarisation d’un diélectrique

Dans un milieu diélectrique parfait, un champ électrique @ appliqué ne provoque pas de courant
électrique. Mais les charges électriques localisées sont susceptibles de se déplacer sur de petites
distances ou de vibrer en donnant naissance à la polarisation du milieu. La polarisation sous
l’influence d’un champ électrique externe est la propriété la plus importante d’un
diélectrique.
Considérons un nombre fini de dipôles électrostatiques contenus dans un diélectrique d’un
volume + fini limité par une surface fermée. Dans un volume élémentaire d+, en principe
infinitésimal mais supposé tout de même assez grand pour contenir un nombre élevé de dipôles,
on peut définir la polarisation P comme étant la densité de moment dipolaire d:

#d
P 1.61
#+

Sur le plan macroscopique, la polarisation est souvent proportionnelle au champ électrique E &
qui l'a créée :
P ‘ ’E & 1.62

’ est la susceptibilité électrique, une grandeur qui caractérise la polarisation créée par un champ
électrique. E & est le champ électrique à l’intérieur du milieu diélectrique. Par ailleurs, le
module de P se ramène à la densité de charge apparaissant à la surface du diélectrique (la charge
accumulée sur la surface des électrodes, Figure 1.18).

Figure 1.18 : phénomène de polarisation macroscopique dans un diélectrique

La polarisation peut être considérée comme un mouvement élastique. Quand l’effet du


champ électrique externe disparaît, les charges reviennent à leur position initiale. Ce qui
veut dire, que la polarisation ne se produit que lors de l’application ou de la suppression du
champ électrique. La polarisation est assimilable à un courant capacitif, qui n’existe pas dans

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le cas d’un champ électrique continu ou tension continue, mais plutôt dans le cas d’un champ
électrique variable, à l’exemple d’un champ alternatif ou d’une tension alternative.

1.6.2.3. Champ de déplacement et théorème de Gauss

Un ensemble de charges qi enveloppées dans un diélectrique présentant une surface fermée S,


créé à travers une surface élémentaire dS (Figure 1.19) un champ de déplacement D défini par
l’expression du théorème de Gauss:

" ”D ∙ dS• " ”D ∙ n#6•#6 " ”D ∙ n•#6 1.63


~ ~ ~

n est un vecteur unité perpendiculaire à S et dirigé vers l'extérieur, comme décrit sur la Figure
1.19.

Figure 1.19 : phénomène de polarisation macroscopique dans un diélectrique

Il est à noter, que dans l’ensemble du diélectrique la charge totale est nulle, et que par
conséquent l’ensemble charges qi sont contenues dans la surface fermée S (l’enveloppe). On
aussi définir le module de D comme étant la densité de la charge totale Q accumulée par unité
de surface

dQ
D 1.64
dS

1.5.2.4. Champ électrique et champ de déplacement à l'intérieur d'un diélectrique

L'effet d'un ensemble de charges qi dans l’espace peut non seulement être mesuré par le champ
de déplacement D, mais aussi par le champ électrique E & . Si l’espace considéré est le vide, le
champ de déplacement et le champ électrique sont donc liés par la relation:

D ‘ E & 1.65

En considérant qu’un diélectrique est un assemblage de dipôles et charges ponctuelles placés


dans le vide, sachant aussi, que par convention :
le champ de déplacement dans un diélectrique n'est dû qu'aux charges réalisées,
le champ électrique à l'intérieur d'un diélectrique résulte de la présence de la polarisation
P et de celle des charges réalisées,
la relation entre champ électrique et le champ de déplacement est donnée par l’expression

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D ‘ E & D P 1.66

A partir de l’équation (1.62), on peut écrire :

D ‘ E & D ‘ ’E & ‘ 1D’ E & ‘ ‘' E & 1. 67

ε0 est la permittivité diélectrique absolue et εr la permittivité diélectrique relative par rapport au


vide. Le champ électrique entre deux conducteurs en équilibre électrostatique séparés par un
milieu diélectrique peut donc s’écrire sous la forme :

D
E & 1.68
‘ ‘'

1.6.3. Milieu couvert par deux conducteurs en équilibre électrostatique

Considérons deux conducteurs en équilibre électrostatique, comme donné à la Figure 1.20.


Toutes les lignes de champ issues du conducteur (1) aboutissent sur le conducteur (2), ce qui
veut aussi dire que les deux conducteurs sont en influence totale. Les deux conducteurs sont
aussi souvent appelé électrodes.

Figure 1.20 : système de deux conducteurs en équilibre électrostatique

1.5.3.1. Différence de potentiel entre conducteurs

En tout point M du milieu diélectrique du système de deux conducteurs donné à la Figure 1.20
et en considérant l’équation 1.68, le potentiel électrique peut s’écrire

Vn " Euvk ∙ #d 1.69


n

Entre les deux conducteurs 1 et 2, la différence de potentiel est

U V − V " Euvk ∙ #d 1.70

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et est donnée en volt (V). Si le système de deux conducteurs se ramène à un condensateur plan,
avec un champ électrique rigoureusement homogène, alors la différence de potentiel peut
s’écrire :

U E & d 1.71

Eint en V/m est l’intensité du champ électrique entre les deux conducteurs séparés par une
distance d (souvent c’est l’épaisseur du diélectrique).

1.6.3.2. La capacité formée par le système de conducteurs

La capacité entre les deux conducteurs 1 et 2 de la Figure 1.20 est donnée par la relation


C 1.72
U

où Q est charge totale accumulée sur la surface interfaciale conducteur/diélectrique. C12 est
obtenue à partir du calcul de U12 et à partir des équations (1.64), (1.68) et (1.70). De manière
simplifiée, l’intensité de champ de déplacement est liée à l’intensité du champ électrique à
l’intérieur du diélectrique par l’expression :

dQ Q
D ‘ ‘' Euvk 1.73
dS S

et U12 est calculée en fonction de la configuration du système de deux conducteurs en équilibre


électrostatique.

a) Cas de la capacité d’un condensateur plan :

Figure 1.21 : condensateur plan

Les équations (1.71) et (1.73) nous permettent de calculer U12 à partir de la Figure 1.21 :

d
U E &d Q 1.74
‘ ‘' S

On a alors l’expression dimensionnelle de la capacité d’un condensateur plan :

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Q Q S
C ‘ ‘' 1.75
U d d
Q‘ ‘ S
'

b) Cas de la capacité d’un câble coaxial :

Figure 1.22 : câble coaxial

A partir de l’équation (1.73), l’intensité du champ électrique dans le diélectrique du câble


coaxial peut s’écrire :
Q Q
Euvk 1.76
‘ ‘' S r ‘ ‘' 2π =

Les équations (1.70) et (1.73) nous permet de calculer U12 à partir de la Figure 1.20 pour un
câble de longueur l, avec un conducteur interne de rayon r1 et un conducteur extérieur de rayon
interne r2 :

Q '˜
# Q
U " ln › œ 1.77
‘ ‘' 2π= '™ ‘ ‘' 2π=

On obtient :
Q Q 2π=
C ‘ ‘' 1.78
U Q ln • ž
=Q • ž
‘ ‘' 2π=

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