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Faculté de Génie Industriel
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Département de de Tronc Commun
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Electricité Générale
Niveau 1
Manuscrit de cours
Partie Electrostatique
Les phénomènes de transfert d’électrons et d’ions dans l’espace sont étudiés dans une discipline
de la physique appelée électrostatique. Ces phénomènes sont caractérisés par un échange de
charges qui se fait d’habitude entre deux ou plusieurs milieux, ou encore une migration de
charges dans la matière. Aujourd’hui, la compréhension de ces phénomènes de transfert
d’électrons et d’ions, dit aussi interactions électrostatiques ou coulombiennes dans les
matériaux, est facilitée par l’apparition des nouveaux outils et méthodes scientifiques d’étude.
Pour les industrielles de notre siècle et du futur, on peut aussi dire que l’électrostatique est au
pied de la science des matériaux. Le développement des matériaux futuristes et propres à
l’environnement passe par la maitrise de l’électrostatique.
L’électrostatique étudie aussi principalement les forces d’interaction électriques entre les
particules chargées (interactions coulombiennes). En électronique et en électrotechnique, on
peut distinguer les conducteurs, les isolants et les semi-conducteurs en observant tout
simplement le comportement des charges électriques à l’intérieur d’un matériau. Par ailleurs,
les explications relatives au comportement du ciel pendant les orages se trouvent dans
l’électrostatique.
Il est à retenir, que l'électricité, qui n’est autre qu’un phénomène de transfert de charges
électriques, existe depuis les débuts de l'univers. Selon des principes physiques, cet univers est
composé de « matière ». Ainsi, tout ce qui nous entoure est électrostatique. C’est l'électricité,
présente partout et très discrète la majorité du temps.
Un ciel orageux et effrayant, la foudre qui détruit les installations électriques et cause des
incendies, c’est une manifestation très discrète et désagréable de l’électricité statique. C’est
Benjamin Franklin en 1752, qui a eu la vision théorique que la foudre est un phénomène dû à
l'électricité. La foudre, qui est donc une manifestation naturelle des décharges électriques peut
endommager les appareils électriques et électroniques par son champ électrique et son champ
La xérographie est appliquée de nos jours à la production et reproduction sur papier et à sec des
documents avec du texte et/ou des images.
La peinture électrostatique :
La peinture électrostatique est un procédé de peinture sur tous types de supports, qui utilise une
propriété fondamentale des charges électriques qui veut que deux charges électriques de signes
contraires s’attirent. Les gouttelettes de peinture sont chargées négativement dans un pistolet
électrostatique et propulsées par celui-ci sur le support à peindre, qui présente une surface
chargée positivement. Les peintures peuvent aussi être sous forme de poudre. En principe, la
peinture est ionisée dans un champ magnétique créé dans le pistolet électrostatique selon une
idée originale énoncée en 1947 par Arnold Ransburg.
L’allume-gaz piézoélectrique :
Un allume-gaz un appareil multiforme utilisé pour l’allumage des feux d’un dispositif alimenté
au gaz, par exemple : les cuisinières, machines de soudure et les torches. L’allume-gaz
piézoélectrique est un modèle d’allume-gaz qui créé un petit arc électrique suite à une pression
mécanique exercée sur un cristal. En principe, la pression mécanique sur le cristal produit le
déplacement d’atomes qui va engendrer une réaction brutale des autres atomes du cristal. La
conséquence de cette réaction, est le déplacement rapide des charges associées qui correspond
à l’apparition brève d’un courant électrique très intense. Le résultat est la formation d’un petit
arc électrique, qui peut ainsi permettre l’allumage d’un feu.
Toute matière ou encore chaque substance qui nous entoure est constituée d’autant de charges
positives (protons) que de charges négatives (électrons), elle est donc neutre. L’électricité
statique apparait dans la matière, ou encore un objet constitué de la matière devient une source
d’électricité statique, dès que la matière a perdu sa neutralité électrique. La perte de la neutralité
électrique dans la matière est généralement caractérisée par l’apparition des phénomènes
d’attraction et de répulsion observables par exemple dans un objet. En effet, il y a transfert
d’électrons à l’intérieur de cet objet, et c’est qui engendre un déséquilibre entre les protons et
les électrons. Ce déséquilibre peut être aussi occasionné par un éventuel transfert d’électrons
d’un objet vers un autre objet, et non seulement à l’intérieur d’un objet.
Une source d’électricité statique se manifeste généralement par l’électrisation des potentiels
« récepteurs ». Cette électrisation peut se faire par :
induction (un champ électrique), dès que le « récepteur » est placé à proximité de la
source ;
conduction (un arc électrique), dès que le « récepteur » est mis en contact avec la
source ;
frottement (l’effet triboélectrique), dès que le « récepteur » se frotte à la source.
Charles Auguste de Coulomb a effectué en 1785 une série de mesures qui lui ont permis de
déterminer avec un certain degré de précision les propriétés de la force électrostatique exercée
par une charge ponctuelle quelconque sur une autre charge ponctuelle , conformément à
la Figure 1.7. Ainsi est née la loi de Coulomb qui forme la base de l’électrostatique.
Plaçons à la Figure 1.7 une charge ponctuelle quelconque en un point O dans l’espace
caractérisé par ε0 (vide électrostatique). Prenons ensuite une seconde charge ponctuelle , que
nous rapprochons prudemment de la première. Si la charge source reste fixe au point O et la
charge test est positionnée maintenant à un point fixe M, va exercer sur une force de
Coulomb :
1
F E 1.1
4πε r
Si et sont de même signe, F est une force de répulsion, et si et sont de signe opposé
F est une force attractive.
Autour d’une particule chargée règne un champ physique appelé champ électrostatique créé par
cette particule. Ce champ est physique parce que la particule chargée a le pouvoir de modifier
les propriétés locales de l’espace dans lequel elle se trouve. Cet espace peut ensuite interagir
avec un corps chargé ou d’autres particules chargées.
Le champ électrostatique E créé par la charge ponctuelle q et palpable au point M, où peut être
située une charge test, conformément à la Figure 1.8, s’écrit par définition :
1 q
E 1.2
4πε r
On considère n particules de charges électriques , situées en des points (Figure 1.9): quel
est le champ électrostatique créé par cet ensemble de charges en un point M ?
Expérimentalement, il est montré que la force totale subie par une charge test située en M est
simplement la superposition des forces élémentaires,
où et ∙u .
E est le champ électrostatique créé par un ensemble discret de charges :
1
E u 1.4
4πε r
Cette propriété de superposition des effets électrostatiques est un fait d’expérience et énoncé
comme le principe de superposition.
En pratique, cette expression est rarement utilisable puisque nous sommes la plupart du temps
amenés à considérer des matériaux comportant un nombre gigantesque de particules. C’est
simplement dû au fait que l’on ne considère que des échelles spatiales très grandes devant les
distances inter-particulaires, perdant ainsi toute possibilité de distinguer une particule de l’autre.
Il est dans ce cas plus habile d’utiliser des distributions continues de charges.
Soit P un point quelconque d’un conducteur et dq la charge élémentaire contenue en ce point,
comme illustré à la Figure 1.10. Le champ électrostatique total créé en un point M par cette
distribution de charges est
1 #
E " 1.5
4πε r
$ %&'
Mathématiquement, tout se passe donc comme une charge ponctuelle dq était située en un point
P de la distribution, créant au point M un champ électrostatique dE, où et ∙
. Il s’agit évidemment d’une approximation, permettant de remplacer une somme presque
infinie par une intégrale.
avec
#
* 1.7
#+
Lorsque l’une des dimensions de la distribution de charges est beaucoup plus petite que les
deux autres (ex : un plan ou une sphère creuse), on peut généralement faire une intégration sur
cette dimension. Le champ électrostatique créé par une telle distribution de charges est
1 5#6
E 4 1.8
4πε r
%/'7891
avec
#
5 1.9
#6
Si deux des dimensions de la distribution sont négligeables devant la troisième (ex : un fil), Le
champ électrostatique créé par une telle distribution de charges est
1 <#=
E " 1.10
4πε r
.- >/1/'
avec
#
< 1.11
#=
Le champ électrique est représenté graphiquement à l’aide des courbes dites lignes de champ.
La ligne de champ électrique présente les caractéristiques suivantes :
le vecteur champ électrique E est tangent en chacun de ses points ;
En coordonnées cartésiennes, #= #BC D #EF D #GH et les lignes de champ sont calculées en
résolvant
#B #E #G
1.13
@I @J @K
En coordonnées cylindriques, #= #* L D *#M N D #G K et on a
#* *#M #G
1.14
@L @N @K
En coordonnées sphériques, #= # L D #M N D OPQM#R S et l’équation des lignes de
champ devient
# #M OPQM#R
1.15
@' @N @S
Soit un contour fermé C tel que le champ électrostatique y soit tangent, c’est à dire tel que
E T #= où #= est un vecteur élémentaire de C. En chaque point de C passe donc une ligne de
champ particulière.
Les lignes de champ peuvent être matérialisées visiblement par des grains ou une poudre de
matière plastique grâce à l'effet de polarisation diélectrique.
Prenons un scalaire V défini en tout point M de l’espace (on dit un champ scalaire). Une
variation dV de ce champ lorsqu’on passe d’un point M à un point M’ infiniment proche est
alors fourni par la différentielle totale
W
VU
#U #B X Y# U ∙ #OM 1.16
VB
VU VU VU
#U
#B D #E D #G 1.17
VB VE VG
d’où l’expression suivante pour le gradient en coordonnées cartésiennes
VU
_ b
^ VB a
^VU a
X Y# U ^ a 1.18
VE
^ a
VU
^ a
] VG `
En coordonnées cylindriques on
VU
_ b
^ V* a
^1 VU a
X Y# U ^ 1.19
* a
^ VM a
^ VU a
] VG `
De même, le gradient en coordonnées sphériques est
VU
_ b
^ V a
^ 1 VU a
X Y# U ^ 1.20
VM a
^ 1 VU a
^ a
] OPQM VR`
E −X Y# V 1.21
#U −E ∙ #= 1.22
où V défini le potentiel créé au point M situé dans l’espace par une charge électrique localisée
au point O. Ainsi, dV est le potentiel élémentaire ou la variation du potentiel pour un
déplacement infinitésimal #= quelconque autour du point M. Si le déplacement #= se fait
rigoureusement le long d’une ligne de champ électrique pour un contour d’un point A vers un
point B, on parle de la circulation du champ électrique. En intégrant les deux côtés de l’équation
(1.22), on obtient la différence de potentielle électrique :
f f
" #U − " E ∙ #= Vf − Vg 1.23
g g
La différence de potentiel peut aussi s’écrire, en inversant les bornes de l’intégrale de l’équation
1.23) :
g
Vf − Vg " E ∙ #= 1.24
f
Nous venons de voir l’interprétation géométrique du gradient d’une fonction scalaire et le lien
avec la notion de potentiel électrostatique. Nous voulons maintenant prouver que le champ
électrostatique peut aussi effectivement se déduire d’un potentiel V.
∙# #
#U −E ∙ #\ − − 1.25
4πε r 4πε r
c’est à dire, après intégration suivant r,
1
U D U 1.26
4πε r
→ " # 1.28
où P est un point courant autour duquel se trouve une charge « élémentaire » dq. Le potentiel
électrostatique créé par une distribution de charges continue est alors
1 #
U " D U 1.29
4πε
1 5#6
U 4 D U 1.31
4πε
1 *#+
U ) D U 1.32
4πε
Nous avons vu au paragraphe 1.2.1. qu’un champ électrique E peut exercer une force
électrostatique F sur une charge ponctuelle q2 dans l’espace (ici, on considère le vide).
Maintenant, considérons que sous l’effet de la force F, la charge ponctuelle q2 se déplace d’un
point A vers un point B situé un peu plus loin. Puisque pendant le déplacement la force agissante
ne reste pas évidemment constante, on s’oblige de calculer avant tout le travail élémentaire dW
effectué par cette force sur une distance élémentaire #= :
dW F ∙ #= 1.33
En remplaçant la force de Coulomb F par son expression donnée à l’équation (1.1), le travail
élémentaire s’écrit:
dW E ∙ #= 1.34
Il est à noter, que la circulation du champ électrique le long d’une courbe allant de A vers B est
par définition l’intégrale
f
" E ∙ #= . 1.36
g
Le travail W peut être positif ou négatif, selon le sens de déplacement de qklmk par rapport au
sens de la force F. De même il est à noter, que le travail de F ne dépend que de la position des
points A et B et est indépendant du chemin suivi pour aller de A à B.
Nous pouvons ainsi définir l’énergie électrostatique d’une particule chargée (q2) placée dans un
champ électrique (E) comme étant égale au travail qu’il faut fournir pour amener de façon quasi-
statique cette particule de l’infini à sa position terminale (M).
En principe, l’énergie électrostatique c'est le travail qui a été fourni à la charge ponctuelle q2
pendant le déplacement de A vers B. Ainsi, on voit qu'au cours du déplacement, l'énergie
électrostatique a varié de la quantité :
f
∆W qf −qg − " E ∙ #= 1.38
g
Par définition, un conducteur électrique est un milieu dans lequel des charges électrique sont
libres de se déplacer. En effet, ces charges mobiles qui sont des électrons ou des ions se
répartissaient uniformément dans le milieu conducteur par répulsion mutuelle. La particularité
des matériaux conducteurs est que les électrons de leurs couches atomiques périphériques sont
faiblement liés aux noyaux. L’agitation thermique favorise l’ionisation des atomes et conduit à
l’existence d’un milieu rempli de charges quasi libres. Ces charges se déplacent toutes de
manière aléatoire autour d’un point d’équilibre et la somme des vitesses de déplacement est
nulle
Les conducteurs peuvent prendre la forme d’un solide, un liquide ou un gaz. Les milieux
conducteurs classiques sont : les métaux, les électrolytes et les gaz ionisés.
Dans son existence, le conducteur électrique peut être en équilibre ou hors équilibre
électrostatique. A l’état d’équilibre électrostatique, aucune charge électrique ne se déplace de
manière ordonnée à l’intérieur du conducteur électrique, le conducteur n’est pas parcouru par
un courant. Pendant le mouvement des charges électriques à l’intérieur du conducteur
électrique, celui-ci peut se retrouver dans un état de déséquilibre (hors équilibre) électrostatique.
Plaçons le morceau de fer dans le champ électrostatique. Nous constatons que le morceau de
métal perd l’équilibre électrostatique et rentre dans un régime transitoire : l’état hors équilibre
électrostatique. Le régime transitoire est caractérisé ici par la mise en mouvement des électrons
mobiles de conduction par l’action d’une force électrostatique. Ces électrons vont se déplacer
rapidement dans le sens contraire du champ @ vers les parois du morceau de métal et
s’accumuler là-bas. Le champ créé par l’accumulation de charges aux parois du morceau de
métal compense le champ externe non nul @ . Les électrons étant stoppées dans leur course et
les ions qui n’ont pas du tout bougés (l’électron est 2000 fois plus léger) au niveau des parois
du morceau de métal, avec le temps toutes les charges contenues dans le morceau de métal se
retrouvent immobiles au niveau de ces parois. Ce qui nous amène à dire que le champ
électrostatique auquel les électrons et les ions de conduction sont soumis est nul. Ainsi, le
morceau de métal est de nouveau en état d’équilibre électrostatique.
Nous remarquons à travers la Figure 1.14, que les électrons de conduction se répartissent ainsi
sur la surface à l’entrée des lignes de champ, laissant en arrière des ions positifs sur la surface
du côté de la sortie des lignes de champ. On note aussi une discontinuité des lignes de champ à
la surface du morceau de métal.
A retenir:
le champ électrique à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique est toujours
nul ;
un conducteur en équilibre électrostatique est chargé en surface ;
le champ électrique en tout point de la surface d’un conducteur en équilibre électrostatique
est toujours normal à la surface.
Le potentiel électrique Vint à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique est obtenu
en considérant que la totalité des charges contenues dans le conducteur présente une distribution
superficielle de charge σ (en C/m2) en surface. Ainsi, pour une origine O choisie à l’intérieur
du conducteur et située à une distance r d’un élément de surface dS chargé de celui-ci :
1 σ
Vuvk " dS 1.39
4πε r
~
A retenir :
Le potentiel électrique à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique (conducteur
parfait) est contant.
Un conducteur au repos ou qui n’est pas soumis à un champ électrique ne conduit pas de
courant électrique.
La différence de potentiel aux bornes d’un dipôle électrique parfait qui ne conduit de
courant électrique est toujours nulle.
a) Le champ électrique en tout à l’intérieur du conducteur est nul (voir paragraphe 1.5.2.1) :
Euvk 0 1.40
c) Si le conducteur est chargé, toutes les charges sont localisées sur la surface du conducteur
et aucune charge ne se trouve à l’intérieur. Le conducteur présente alors une distribution
superficielle de charge σ en C/m2.
d) La composante tangentielle du champ électrique à la surface du conducteur est nulle :
Ek•v 0 1.42
Supposons maintenant que le champ électrique extérieur Euvk dans lequel baigne le morceau de
métal à la Figure 1.14 change, les charges vont se déplacer à l’intérieur du morceau de métal.
Même si ce déplacement est effectué de manière que le champ électrique à l’intérieur du
morceau de métal reste nul, il y a apparition d’un courant électrique dans le morceau de métal.
Ce courant est généré dans le morceau de métal par l’accélération des électrons sous l’effet du
champ électrique Euvk .
Le déplacement des charges dans un conducteur est caractérisé par le mouvement des électrons
dans le sens contraire du champ électrique Euvk (puisque la charge d’un électron est négative).
En moyenne, les électrons se déplacent à une vitesse + liée au champ électrique par la relation :
+ μEuvk 1.45
avec µ la mobilité des électrons libres.
Remplaçons le morceau de métal de la Figure 1.14 par un morceau de cylindre à base d’un
matériau conducteur donné à la Figure 1.15, pour faciliter la compréhension. Les électrons dans
ce morceau de conducteur cylindrique vont subir une force électrique, qui va les amener à se
déplacer à une vitesse v dans la direction du champ (et dans le sens inverse) pendant un instant
t. Pendant un temps élémentaire dt, une quantité de charge élémentaire dQ va parcourir une
distance élémentaire dl à travers la section S du conducteur à la vitesse v. Le rapport de la
quantité de charge élémentaire sur le temps élémentaire est appelé l’intensité du courant
électrique.
Par définition, l’intensité du courant électrique dans le conducteur est la variation de la quantité
de charge par unité de temps :
dQ
I 1.46
dt
dI
J 1.47
dS
exprimée en Am−2. La densité du courant dans le conducteur est liée à la vitesse de déplacement
des charges à l’intérieur du morceau de conducteur cylindrique par
J nq+ 1.48
où n est le nombre de porteurs de charge par unité de volume S⋅dl, et q la charge élémentaire.
Ainsi le vecteur densité J évolue dans la même direction que la vitesse des charges.
A partir des équations (1.45) et (1.48), la densité du courant et le champ électrique sont liée par
l’expression
J nqμEuvk 1.49
avec
1
nqμ κ 1.50
*
Le champ électrique Euvk à l’intérieur du morceau de conducteur cylindrique peut donc s’écrire :
J
Euvk 1.51
κ
Pour deux (ou plusieurs) morceaux de conducteurs électriques de matériaux différents
assemblés dans la direction du champ électrique, le comportement du champ électrique interne
dans les deux morceaux est donné par les expressions
Euvk χ
J J ; 1.52
Euvk χ
1.5.3.4. Différence de potentiel entre les extrémités d’un conducteur parcouru par
un courant
et est donnée en volt (V). Ainsi, on dit que : la tension électrique U est la circulation du champ
électrique Euvk le long d'un circuit électrique. Puisque nous somme en régime stationnaire, la
notion de tension électrique est confondue à cette de différence de potentiel.
U
R 1.55
I
R12 est obtenue à partir du calcul de U12, et à partir des équations (1.47), (1.51) et (1.54). Dans
de la Figure 1.15, la densité peut s’écrire :
I I
J 1.56
π S
I I = 1= =
U " #= • * • 1.57
κπ κπ κπ π
On obtient
U = =
R * * 1.58
I π S
Par définition, un milieu non conducteur électrique est un milieu dans lequel des charges
électrique sont à mobilité réduite. C’est-à-dire que les électrons présents ne peuvent pas se
déplacer sur des grandes distances. De préférence, les charges électriques sont localisées dans
leurs zones de production (Figure 1.16), et ceci s’explique par le fait que les électrons dans un
milieu non conducteur sont solidement liés aux atomes. Les électrons qui sont supposés être
2000 fois plus légers que les charges positives se déplacent donc aussi difficilement, et la
densité des électrons libres est quasi-nulle dans l’ensemble du milieu.
Un milieu non conducteur, c’est-à-dire diélectrique, peut prendre la forme d’un solide, un
liquide ou un gaz. Les milieux diélectriques les plus connus sont : l’air, l’isolant des câbles
électriques, le bois sec, les huiles isolantes, les verres et les céramiques.
D’habitude, on peut isoler un conducteur en le plaçant dans un milieu diélectrique (un fil
électrique isolé ou un câble unipolaire). De même, isoler deux conducteurs électriques l’un par
rapport à un autre, c’est intercaler un diélectrique entre les deux conducteurs.
Sous l’effet d’un champ électrique, les électrons présents dans un milieu diélectrique peuvent
vibrer ou se déplacer sur de petites distances, de manière à être à l'origine de nombreux
phénomènes relatifs à la création de nombreux dipôles électrostatiques dans le milieu
diélectrique.
Un dipôle électrostatique est un système formé de deux charges ponctuelles de même valeur
mais de signes opposés et séparées par une distance non nulle d (Figure 1.17). Ce dipôle peut
être induit par un nuage d’électrons qui se déforme sous l'influence d'un champ électrique
extérieur.
Figure 1.17 : dipôle électrostatique composé par deux charges ponctuelles opposées
Quand la charge électrique totale dans un milieu diélectrique localisé est nulle (nombre de
charges négatives -qi égale au nombre de charges positives +qi), le dipôle électrostatique est
caractérisé par le moment dipolaire :
d ru 1.59
d r − r 1.60
Dans un milieu diélectrique parfait, un champ électrique @ appliqué ne provoque pas de courant
électrique. Mais les charges électriques localisées sont susceptibles de se déplacer sur de petites
distances ou de vibrer en donnant naissance à la polarisation du milieu. La polarisation sous
l’influence d’un champ électrique externe est la propriété la plus importante d’un
diélectrique.
Considérons un nombre fini de dipôles électrostatiques contenus dans un diélectrique d’un
volume + fini limité par une surface fermée. Dans un volume élémentaire d+, en principe
infinitésimal mais supposé tout de même assez grand pour contenir un nombre élevé de dipôles,
on peut définir la polarisation P comme étant la densité de moment dipolaire d:
#d
P 1.61
#+
Sur le plan macroscopique, la polarisation est souvent proportionnelle au champ électrique E &
qui l'a créée :
P ‘ ’E & 1.62
’ est la susceptibilité électrique, une grandeur qui caractérise la polarisation créée par un champ
électrique. E & est le champ électrique à l’intérieur du milieu diélectrique. Par ailleurs, le
module de P se ramène à la densité de charge apparaissant à la surface du diélectrique (la charge
accumulée sur la surface des électrodes, Figure 1.18).
n est un vecteur unité perpendiculaire à S et dirigé vers l'extérieur, comme décrit sur la Figure
1.19.
Il est à noter, que dans l’ensemble du diélectrique la charge totale est nulle, et que par
conséquent l’ensemble charges qi sont contenues dans la surface fermée S (l’enveloppe). On
aussi définir le module de D comme étant la densité de la charge totale Q accumulée par unité
de surface
dQ
D 1.64
dS
L'effet d'un ensemble de charges qi dans l’espace peut non seulement être mesuré par le champ
de déplacement D, mais aussi par le champ électrique E & . Si l’espace considéré est le vide, le
champ de déplacement et le champ électrique sont donc liés par la relation:
D ‘ E & 1.65
En tout point M du milieu diélectrique du système de deux conducteurs donné à la Figure 1.20
et en considérant l’équation 1.68, le potentiel électrique peut s’écrire
Eint en V/m est l’intensité du champ électrique entre les deux conducteurs séparés par une
distance d (souvent c’est l’épaisseur du diélectrique).
La capacité entre les deux conducteurs 1 et 2 de la Figure 1.20 est donnée par la relation
—
C 1.72
U
où Q est charge totale accumulée sur la surface interfaciale conducteur/diélectrique. C12 est
obtenue à partir du calcul de U12 et à partir des équations (1.64), (1.68) et (1.70). De manière
simplifiée, l’intensité de champ de déplacement est liée à l’intensité du champ électrique à
l’intérieur du diélectrique par l’expression :
dQ Q
D ‘ ‘' Euvk 1.73
dS S
Les équations (1.71) et (1.73) nous permettent de calculer U12 à partir de la Figure 1.21 :
d
U E &d Q 1.74
‘ ‘' S
Les équations (1.70) et (1.73) nous permet de calculer U12 à partir de la Figure 1.20 pour un
câble de longueur l, avec un conducteur interne de rayon r1 et un conducteur extérieur de rayon
interne r2 :
Q '˜
# Q
U " ln › œ 1.77
‘ ‘' 2π= '™ ‘ ‘' 2π=
On obtient :
Q Q 2π=
C ‘ ‘' 1.78
U Q ln • ž
=Q • ž
‘ ‘' 2π=