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Comsol
Introduction
Les codes aux éléments finis sont beaucoup plus adaptés pour résoudre les problèmes du
premier gradient plutôt que ceux du second gradient. Ces problèmes nécessitent par
conséquent un nouveau code adapté à la résolution d’un problème de second ordre ou une
autre approche basée sur la théorie des milieux micromorphes qui consiste en la réduction
de l’ordre du problème en introduisant des champs cinématiques supplémentaires.
Dans le cadre de notre PIRD, nous avons plutôt opté pour cette approche d’ajout des
champs cinématiques car elle nous ramène à un problème du premier ordre qui est facile à
manipuler.
Dans notre cas, nous allons utiliser la définition d’un milieu micromoprhe afin de modéliser
les effets de second gradient. En effet, nous allons imposer la contrainte suivante au champ
cinématique P : P → ∇ u
L’intérêt d’utiliser un milieu micromorphe avec contrainte est que la résolution numérique est
plus aisée qu’en utilisant un modèle de second gradient. Cette définition d’un milieu de
second gradient permet en effet, d’abaisser l’ordre des équations, ainsi les équations
différentielles à résoudre sont d’ordre 2 au lieu d’être d’ordre 4.
3. Milieu micromorphe avec contrainte dans le cas du BET
Dans le cadre du BET, nous avons un problème 2D, le champ de déplacement a donc deux
composantes suivant les deux directions : (u(X), v(X))
Par ailleurs, nous avons postulé que l’énergie de déformation pouvait s’écrire comme étant
la somme de l’énergie du premier gradient et celle du second gradient:
Afin de réduire l’ordre du problème, nous allons donc enrichir le problème avec un champ
cinématique supplémentaire ψ tel que cela est indiqué dans la partie 2. Pour le cas
particulier du Bias Test, on se limitera à la définition d’un champ scalaire.
Ce champ est identifié comme la variation d’angle entre les directions des mèches du tissu.
Pour simuler ce phénomène nous imposerons que ψ tend vers i8 et ∇ ψ tend vers ∇ i8 . Cet
enrichissement nous permet de travailler avec le premier gradient du champ cinématique ψ
au lieu de travailler avec le second gradient du champ cinématique u, puisque ∇ i 8 ∼∇ 2 u .
Afin de formuler cette condition : ψ → i8, il faut introduire une formulation grâce aux multiplicateurs
de Lagrange. En effet, le problème se résume alors à un problème d’optimisation dont l’objectif est de
minimiser l’énergie interne avec une contrainte supplémentaire : ψ = i8.
En tenant compte du champ scalaire supplémentaire ψ, l’énergie interne s’écrit :
W =W (i 8 ,ψ , ∇ ψ )
Afin d’intégrer notre contrainte, nous allons intégrer le paramètre λ de sorte que l’énergie
interne devient : W '=W ' (i 8 ,ψ , ∇ ψ , λ)=W (i8 , ψ , ∇ ψ)+ λ (ψ−i 8)
L’intégration de cette énergie sur le domaine doit être nulle, quelque soit λ , ce qui impose :
ψ−i 8=0, soit la condition ψ=i 8.
Nous avons utilisé la formulation de Ferreti qui choisit une forme quadratique de l’énergie
afin de toujours garantir une solution.
L’énergie de déformation s’écrit:
avec:
Modélisation de l’essai Bias extension test sur Comsol
Paramètres d’étude
Cela étant fait, Comsol propose de choisir la dimension de l’espace adaptée au modèle puis
les paramètres de calcul.
Nous avons choisi en ce qui nous concerne un problème 2D, une formulation faible de
l’énergie pour la résolution des équations à dérivée partielle, et un calcul de type stationaire.
Notre problème
étant à 2
dimensions, le champ cinématique contient donc deux composantes u et v orienté suivant le
repère global.
Cela fait, il est ensuite possible de démarrer notre étude où il faudra définir les paramètres
du matériau, sa géométrie, le cas de charge, les conditions aux limites ainsi que le maillage.
Définitions globales
Dans cette partie, nous allons définir tous les paramètres que nous utiliserons dans le
codage de notre modèle. Dans notre cas, il s’agira essentiellement de la rigidité, le
déplacement imposé, et la longueur du renfort.
Définition de la géométrie
En faisant un clic droit sur la géométrie, Comsol présente plusieurs choix possibles à
l’utilisateur entre autre le carré, le rectangle, le cercle, etc.
Dans notre cas, il s’agit du rectangle.
Nous avons ensuite rentrer les données de largeur et de hauteur correspondant à notre
modèle.
Le choix de la base de la figure concerne l’emplacement de notre modèle dans le repère.
Ceci peut être important lorsqu’on dispose des plusieurs objets qu’il faut représenter.
Dans notre cas, la position n’a pas d’incidence car on ne dispose que d’un seul objet.
La rotation quant à elle peut être importante en orientant par exemple le renfort de manière
à ce que la direction de la chaîne et de la trame correspondent au repère global du système.
Formulation faible de l’énergie de déformation
Maillage
En faisant un clic droit sur le maillage, Comsol nous propose différents types tels que
triangle libre, quadrangle libre, etc. Nous avons choisi des éléments triangulés libres dont
nous avons personnalisé la taille.
Résultat
Il est nécessaire dans cette partie de définir le type de résultat que nous voulons obtenir.
Dans notre cas, il s’agira essentiellement de l’élongation et de la variation d’angle. Pour
l’élongation, nous savons à priori qu’elle est quasi nulle à cause de la très grande rigidité du
tissu en traction.
En faisant donc un clic droit sur résultat, Comsol nous propose différents types de
graphique. Selon le résultat que nous voulons visualiser on choisira le graphique 1D, 2D ou
encore 3D.
Elongation
Ayant choisi un type de graphique 2D que nous avons appelé élongation, on a précisé de
visualiser sur la surface en faisant un clic droit. Ensuite on a précisé la grandeur I1el dans
l’expression de la surface.
Il est à noter qu’une partie déformation suivant u et v doit être ajoutée afin de visualiser
l’élongation sur un modèle déformé.
Variation de l’angle de cisaillement dans le domaine
Ce graphique 2D se définit de la même manière que celui de l’élongation sauf qu’on entre la
gradeur asin(Icp)*180/3.14 (degré) dans l’expression de la surface.
Cela étant fait, il est alors possible de créer un graphique 2D utilisant ce jeu des données.
Comme procéder précédemment il suffira d’entrer la grandeur que l’on veut obser
(asin(Icp)*180/3.14 dans notre cas) dans l’expression de la ligne de coupe.
Cette courbe indique une épaisseur de la couche de transition de 1.5 cm.
Cette épaisseur semble être trop petite par rapport à celle observée expérimentalement (25
cm environ).
La modélisation du premier gradient ne permettant pas de prendre en compte la flexion
locale de la mèche, il n’est donc pas possible d’effectuer des manipulations jusqu’à obtenir
une épaisseur de la couche de transition égale à celle observée.
Nous allons donc passer à la modélisation du second gradient afin de prendre en compte
cette flexion locale.
Pour modéliser l’énergie du second gradient, nous allons recourir au principe des milieux
micromorphes décrits précédemment.
Ainsi, le champ cinématique aura 3 composantes (u, v, f).
Sur Comsol, la démarche restera la même que lors de la modélisation de l’énergie du
premier gradient. Des modifications ont été successivement apportées au niveau de la
fonctionnelle d’action et au niveau de la formulation faible de l’énergie de déformation.
Définitions globales
Nous avons ajouté ici le paramètre de rigidité Km issu de l’expression de l’énergie de
déformation du second gradient.
Dans la formulation, il faudra introduire la contrainte f tend vers i8 en tout point du modèle en
utilisant le multiplicateur de Lagrange.
Pour cela, nous avons ajouté une contrainte faible f-i8 dans tout le domaine du modèle. les
fonctions de forme utilisées sont linéaires.
Résultat
Variation de l’angle de cisaillement dans le domaine
Ce graphique laisse constater que l’introduction du terme de second gradient fait varier les
courbures au niveau des zones qui étaient beaucoup plus triangulaires avec seulement le
terme du premier gradient.
Il a été constaté que lorsque ce terme devient de plus en plus petit, la modélisation du
second gradient tend vers une modélisation du premier gradient. Et lorsqu’il est de plus en
plus prépondérant, il a été constaté que les courbures des zones deviennent très
accentuées et s’éloignent de la déformée expérimentale. la couche de transition devient
également beaucoup plus grande lorsque ce terme augmente.
Ci-dessous, un tableau donnant les épaisseurs des couches de transition en fonction de la
rigidité du terme du second gradient Km.
Rigidité Km Couche de transition Lc(mm)
102 15
103 20
104 25
105 indéfinie
Déformée du domaine et variation de l’angle de cisaillement sur une ligne de coupe pour Km=10 2
Déformée du domaine et variation de l’angle de cisaillement sur une ligne de coupe pour Km=10 5
➢ la formulation faible : c’est une formulation intégrale qui peut être résolue par
intégration par partie ou par approximation par éléments finis. Cette formulation se
passe de la condition de continuité de la formulation forte. On l’utilise lorsqu’on
postule que la solution du problème existe mais qu’on ne sait pas si elle est continue
sur le domaine. C’est également une formulation globale.
La théorie du second gradient autorise et prend en compte des forces externes sur les ligne
du bord du domaine (3D) et les forces concentrées aux angles du domaine (2D), ce que ne
permet pas la théorie de premier gradient. On peut donc prendre en compte des
phénomènes locaux que n’intègrent pas le premier ordre, notamment par exemple la
variation de la force exercée le long du bord du tissu qui admet un maximum aux angles du
domaine. La théorie de premier gradient ne permet pas de définir ce maximum et suppose
une force infinie aux angles.
De plus, le second gradient permet de prendre en compte les déformations liées à la
microstructure (ψ) et l’énergie interne d’un point de coordonnée X dépend de l’énergie
interne du voisinage des points proches de X. La définition de cette énergie en chaque point
du domaine est donc plus précise puisque l’approximation faite prend en compte d’une part,
une plus grande partie du milieu et d’autre part tient compte des effets de second gradient.