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1-1 Introduction
L'étude de trafic est une partie essentielle de toute étude routière. Du volume de trafic
dépendent, en effet, les caractéristiques essentielles d'une liaison, telles que géométrie,
largeur, gabarit, charges de ponts et structures de chaussées.
De plus, l'entretien des routes, et plus particulièrement l'entretien des structures de
chaussées est largement dépendant du trafic, non seulement pour la fréquence et les
méthodes d'entretien mais aussi pour adapter l'organisation des services techniques aux
différentes demandes d'entretien possibles.
L'étude de trafic peut être plus ou moins détaillée, en fonction du besoin, des moyens,
et du but recherché. Elle peut aller du comptage manuel aux pesées d'essieux dynamiques et
d'une projection simple de trafic aux modèles informatisés de prédiction les plus
compliqués.
Le nombre de véhicules par 24h est exprimé en véhicule par jour ou en unité de
véhicule particulier par jour (v/j ou uvp/j).
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1.2.3 Trafic induit
C’est le trafic créé nouvellement suite à la création de certaines activités (ex :
produits précédemment vendus sur place et qu’on décide exporter etc.) suite à un
aménagement, et qui n'existait pas avant. Il est permanent si aucune route n’existe dans la
zone.
1-3-Etude du trafic
Comme pour toutes les études, la crédibilité du trafic repose sur le sérieux de la
collecte des données. II ne faut jamais oublier qu'un simple comptage manuel sérieusement
mené par du personnel bien formé, vaut mieux qu'une station automatique non calibré ou
mal adaptée. De même, il vaut mieux disposer de peu de données, mais en être sûr, que d'un
éventail très large mais inexploitable.
1.3.1 Données
La donnée essentielle d'une étude de trafic est le volume total de trafic (actuel et
passé) dans chaque sens en tant que ‘’trafic moyen journalier annuel’’ (TMJA). Même si
toutes les autres données sont également importantes aucune étude ne peut se passer d'une
estimation de trafic en TMJA.
La seconde donnée d'importance, et qui est disponible pour la plupart des études est
la répartition des véhicules en catégories ( en particulier, le pourcentage de poids lourds).
Il est utile de disposer de deux ou de plusieurs études de trafic pour déterminer la
croissance moyenne.
D’autres données peuvent être utiles (en fonction du contexte local) :
- Variations horaires (congestion) ;
- Variations saisonnières (capacité} ;
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- Parcours des véhicules (transport alternatif) ;
- Nature et tonnage des marchandises (projection des flux) ;
- Taux d'occupation ou coefficient de chargement des
véhicules(projection des flux)
Pour le calcul du coût de fonctionnement des véhicules d'autres données seront
utilement relevées pendant les comptages :
- le parc de véhicules, son âge et son évolution (surtout pour les
véhicules légers) ;
- la longueur de parcours annuelle moyenne (qui souvent est déduite), et
éventuellement une vitesse moyenne de parcours ;
- la consommation courante de carburant, éventuellement en fonction de
la liaison.
Avant toute collecte de données, il est bien entendu indispensable de recenser les
possibles utilisations des résultats. Un relevé pourra alors servir pour plusieurs projets. Le
plus fréquemment, les données issus des comptages serviront soit dans le cadre d'un
aménagement lourd ou d'une nouvelle construction, soit au suivi périodique du trafic par un
ministère ou une direction locale des transport.
Dans le cas des pesées, il s'agit soit d'une étude statistique, dont le but est d'établir
une agressivité moyenne des Poids Lourds, éventuellement sur un itinéraire, soit d'une
campagne répressive visant à pénaliser les surcharges sur le réseau. Les pesées peuvent être
continues ou avec arrêt du véhicule (qui est obligatoire pour les contrôles répressifs).
Les seuls projets nécessitant une vraie étude détaillée sont alors les aménagements,
dans lesquelles une nouvelle distribution des trafics est à prévoir. De ses applications
dépend le contenu et le détail des données, mais aussi son organisation. II est en effet
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hautement utile de prévoir, pour tous les types de relevé de données, un calendrier détaillant
les charges des intervenants et une carte (ou support équivalent) montrant les endroits de
collecte. De même, toute collecte nécessite l'aménagement de la station de collecte ( en
particulier pour les pesages) et l'information du public (une enquête n'est valable que s'il n'y
a pas de fuite devant les postes de collecte).
Commentaires :
Avant de débuter une campagne, et afin d'en minimiser les coûts, les objectifs doivent donc
clairement être fixés :
Les catégories de véhicules à prendre en compte pour l'enquête
Ce nombre de catégories doit être suffisant et être limité aux catégories nécessaires. L'enquête la
plus simple (ou parfois une pré-étude) peut alors commencer en ne distinguant que les poids lourds des
véhicules légers.
Pour plus de détails, on pourra relever les 2-roues, les cars et bus, les différents types de PL (en
fonction du nombre de leurs essieux) et les transports agricoles (tracteurs, charrette...). II ne faut pas oublier
que trop de catégories peuvent créer la confusion chez les agents et augmente dans tous les cas leur nombre,
donc le coût de l'opération.
Souvent, on pourra retenir la ‘’classification de Genève’’, mise au point par un groupe de travail
ONU/CEE pour l’étude de la circulation :
Catégories Définitions
a Bicyclettes sans moteur
b Bicyclette avec moteur
c 2-roues lourds à moteur
d Véhicules particuliers et commerciaux avec ou sans remorque
e Camionette (CU < 1.5t) avec ou sans remorque
f Camions lourds (1.5t < CU < 5t) sans remorque
g Camions lourds (CU > 5t) sans remorque
Camions lourds avec une ou plusieurs remorques, Tracteurs avec semi-
h
remorque ou une ou plusieurs remorques, Engins spéciaux
i Tracteur agricoles
j Autocars et Autobus
En effet, les dommages des différents types de Poids Lourds sur la chaussée ne sont pas les mêmes.
Les essieux tridems (type 5) sont plutôt responsables de l'orniérage, alors que les essieux jumelés (type 4)
créent plus de dommage structurel.
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Pour faciliter le comptage manuel, des définitions précises devront être retenues. Si possible, les
silhouettes stylisées, telles que représentées ici, devront être représentées sur les fiches de comptage, ou à
proximité des agents, de telle manière à ce que le personnel puisse à tout instant s'y référer en cas de doute.
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Une étude sérieuse nécessite des enquêtes de durée continue d'environ une semaine à raison d'une
par trimestre minimum. Ceci pourra se faire sur plus d'une années budgétaire. D'une manière générale, il
vaut mieux faire une étude complète et fiable sur un axe majeur que plusieurs bout d'études sur des
itinéraires différents, si le budget est limité. L'incertitude de l'étude de trafic se paye cher, en effet, car
l'ingénieur est obligé d'affecter un coefficient de sécurité de 10 à 20% à l'étude s’il la juge incomplète et
risquée.
1.3.3- Comptages
Si le comptage permet d'appréhender différents flux de trafic (horaires, journaliers et
saisonniers), il ne permet en aucun cas d'avoir une indication sur la charge, la cargaison ou
l'origine et la destination des véhicules. En général, le comptage, manuel ou automatique, se
fait sans l'arrêt des véhicules.
Les comptages manuels
C'est la méthode la plus simple, mais souvent aussi la plus efficace. L(es)
opérateur(s) enregistrent chaque véhicule sur son passage en l'affectant à une catégorie.
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Ceci peut être fait entièrement manuellement (crayon et papier), en utilisant un compteur à touches
(qui distingue au maximum 5-6 catégories) ou plus récemment en utilisant un logiciel ou un tableur sur un
micro-ordinateur. II est alors important que la définition des catégories soit simple telle qu'aucune
hésitation de l'agent soit possible.
La réussite des comptages ne dépend alors que de sa préparation et des équipes en place.
Dans les cas de faible trafics (moins de 500 véhicules/jour) un seul agent suffira; entre 500 et 2000 véhicules
par jours un agent par sens est le minimum ; au delà, plusieurs agents, en général spécialisés par catégories,
sont minimum; au delà, plusieurs agents, en général spécialisés par catégories, sont nécessaires, sans
inclure le ‘’chef c de poste’’
Tous les jours, les fiches résumées doivent être remises à l’autorité responsable et/ou au
coordonnateur fiches seront indiquées les coordonnées du poste (liaison, sens, PR, date) et les comptages
regroupés, par heures éventuellement des véhicules par catégorie. Les études de trafic portent alors sur de
ces fiches. Des contrôles réguliers des postes et des fiches sont à prévoir, un contrôle inopiné des postes est
même indispensable.
Une campagne devant durée une semaine, il peut être judicieux d’investir deux équipes en milieu
de semaine, pour pouvoir comparer les deux équipes à titre de contrôle. Dans la pratique, les équipes ont
souvent un décalage systématique si on les compare, qu’il est utile de connaître. L’agent de comptage est
l’élément clé de réussite d’une campagne, il doit donc être correctement formé et motivé. En général, une
formation d’une ou de deux journées, ainsi qu’un suivi de l’agent au début doivent être prévus.
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Le risque d’erreur est élevé dans ce cas lorsque le trafic est important.
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Ces opérations doivent donc être réduites au minimum, être situées aux endroits stratégiques et être
préparées le mieux possible.
Les bascules portables sont le plus couramment utilisées, avec impression d'un ticket ou lecture
d'une valeur sur un écran. Ce matériel, comme déjà mentionné plus haut, doit être choisi en pensant au
contexte (température, humidité, environnement) d'utilisation. Cette méthode nécessite l'arrêt des véhicules,
il est donc intéressant de la grouper avec les interviews décrits plus loin. De même, s'il s'agit d'une étude
statistique et non d'un contrôle répressif, il est important de peser des camions à vide, aussi bien que
chargés pour avoir la représentation correcte du trafic.
Les pesées dynamiques, utilisables sans l'arrêt du conducteur, ne peuvent servir que dans le cadre
d'études statistiques. Les techniques employées sont délicates mais très fiables, si bien posés, et tout comme
les boucles de comptage, pour des problèmes de dégradations, ces stations ne devraient pas rester sans
surveillance. Cette technique est donc très contraignante, et pas toujours adaptée aux pays en
développement.
Questions utiles
L'interview consistera invariablement en une liste de questions auxquelles le conducteur du
véhicule doit répondre. La présentation de la fiche peut prendre diverses formes, mais sera toujours faite
pour faciliter le dépouillement. II est conseillé de faire lire les questions par l'interrogateur à l'interrogé, qui
se contentera de répondre verbalement. L'agent remplira alors la fiche. Les questions binaires de type `OUI-
NON' sont toujours plus faciles à dépouiller que les questions nécessitant une certaine explication phrasée.
La pratique a montré qu'il n'est pas aisé, de définir une origine et/ou destination claire pour le
trafic de marchandises à multiples escales et le trafic de voyageurs groupés. Un découpage en zones
géographiques précises et limitées, assez nombreuses, est très utile. Si l'on rencontre alors un problème dans
la définition des tracés, le fait de les situer sur une carte ou de cocher les dernières villes passées peut être
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une solution. De toutes les manières, ces notions resteront un peu floues, et des résultats contradictoires ou
inexploitables sont toujours possibles.
La fiche d'enquête la plus simple comprendra alors, outre la description de l'enquête (lieu, date)
- le type de véhicule (catégorie) ;
- l'origine (ville ou région) ;
- la destination (ville ou région) ;
- l'objet du déplacement (travail, loisir, études, achats, vente...) ;
- le nombre de personnes
Mise en place
Dans le cas de routes à faible trafic (moins de 100 véhicules/jour), que peu de personnel est
nécessaire : une personne pour arrêter les véhicules, une pour les interviewer. Un agent peut interroger
entre 10 et 20 véhicules par heure, en fonction du questionnaire. Alors, sur ces routes, on peut en général
arrêter tous les véhicules pendant toute la campagne.
Les trafics importants nécessitent une organisation spécifique, car l'on est obligé de n'arrêter
qu'une fraction des véhicules et de compter le volume total de trafic. Le faux d'échantillonnage est alors la
fraction de véhicules arrêtée pendant un laps de temps fixé. Ce taux d'échantillonnage est fixé par le trafic,
la précision demandée à l'étude et le budget disponible.
II faut un personnel plus important, dont, en plus des précédents, des agents pour recenser le trafic
total, un ou plusieurs agents pour interroger le nombre de véhicules correspondants à l'échantillon et un
agent pour relevé le nombre de véhicules arrêtés. Bien évidemment, les postes d'enquêtes doivent se situer
sur des routes, sur lesquelles une signalisation adéquate a été mise en place et où les véhicules peuvent
s'arrêter sans danger.
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Exploitation des résultats
L'enquête par interview est certainement la plus souple des méthodes, qui peut être détaillée au
plus fin. La précision des enquêtes est souvent bonne, même si l'échantillonnage est souvent inférieur aux
limites statistiques recommandées, et que l'exploitation des fiches est difficile.
Ainsi, le traitement des fiches doit se faire journalièrement, pour constater d'éventuelles dérives et
de les corriger et pour traiter les informations en continu sans jamais en amasser un trop grand nombre à
exploiter. L'information à retenir dans une étude sera toujours sous forme de trafic total, il faut donc d'abord
se ramener de l'échantillon interrogé à l'ensemble des véhicules.
I-4-Charges à l’essieu
Par pays, la charge à l'essieu autorisée varie de 8t à 13t; de même manière, le PTC
varie de 35t à 45t en fonction du type de Poids Lourds.
Comme la charge à l'essieu est une des données de base de tous les
dimensionnements de chaussées, l'effet d'une surcharge se sent immédiatement et met en
danger la pérennité d'une structure.
En effet, le dommage occasionné par une charge roulante unique est évalué par la
notion d'agressivité. La chaussée est toujours dimensionnée de telle sorte qu’elle puisse
supporter un nombre de passages limités avant de ‘’rompre’’. Ce n'est donc pas une seule
surcharge qui crée 1a rupture, mais le passage successif de surcharges.
La loi donnant l'effet des surcharges est du type :
P
A k avec k et dépendant de la structure et du type d'essieu
Po
Po est la charge de référence (13t en France, 10t en GB,)
Pour les chaussées souples, = 4 (alors que pour les chaussée avec graves
hydrauliques = 8 ou en béton = 12).
Ceci veut dire qu'une surcharge de 10% crée 1.5 fois plus de dommage que la charge
réglementaire, une surcharge de 20% crée 2 fois plus de dommages (comme si le trafic était
doublé!), et 50% de surcharge équivaut même à 5 Poids Lourds réglementaires !
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I-5-Calcul de trafic cumulé
Pour calculer le trafic cumulé, il faut d'abord décider du nombre d'années de service
pour lesquelles l'on veut faire un investissement. Mais il faut surtout disposer du taux de
croissance du trafic, c'est à dire de la variation du volume total de trafic d'une année sur
l'autre. Comme ce taux est susceptible de varier d'une année sur l'autre, le mieux est de
disposer de deux études de trafic faites dans un intervalle d'au moins 5 ans. On utilise alors
le taux moyen de croissance. Le taux de croissance peut aussi différer fortement entre les
catégories de véhicules, qu'il faudra alors distinguer au moment des comptages.
Deux approches sont possibles pour le taux de croissance :
* la croissance géométrique, où le trafic augmente tous les ans d’un pourcentage
fixe par rapport à l'année précédente. Pour l'année N, on a alors :
S N To *
(1 r ) 1
N
* 365
(1 r ) 1
Par exemple avec les mêmes données, mais une croissance linéaire, on a
TN =100 * ( 1 + 15*0.04) =160 véhicules, et le trafic cumulé est de
0.04 *15
S N 15 *100 * 1 * 365 711750 passages.
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Conclusion
Le trafic est un élément fondamental de toute étude, et intervient largement dans la
justification des projets dans le modèle HDM. II est donc indispensable de connaître son
volume et sa composition. Certains aménagements avec faible trafic doivent aussi pouvoir
se justifier autrement, et le coût pour la collectivité de l'absence d'une route est souvent
élevé, même si le trafic potentiel serait faible. II faut donc avoir en tête les deux principes
(parfois contradictoires) suivants :
à trafic élevé, plus d'usagers profitent d'un aménagement ;
à trafic faible, une route peut être le ‘’fil de la vie’’ d'une région
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