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‫اﻟﻤﻌﮫﺪ اﻟﻌﺎﻟﻲ ﻟﻠﺪراﺳﺎت اﻟﺘﻜﻨﻮﻟﻮﺟﯿﺔ ﺑﺼﻔﺎ ﻗﺲ‬

INSTITUT SUPERIEUR DES ETUDES TECHNOLOGIQUES DE


SFAX
DEPARTEMENT GENIE CIVIL ‫ﻗﺴﻢ اﻟﮫﻨﺪﺳﺔ اﻟﻤﺪﻧﯿﺔ‬

Préparé par : wissem Zouari – Samir Ellouze – Yosri Werda


Version LMD L1- S2
janvier 2014
LES EFFETS CLIMATIQUES
Selon le règlement neige et vent NV65 modifié 99 et N84 modifié 96

1. EFFET DE LA NEIGE SUR LES CONSTRUCTIONS.


2. L’EFFET DU VENT SUR LES CONSTRUCTIONS.
3. EFFET DU VENT SUR CONSTRUCTIONS PRISMATIQUES A BASE
QUADRANGULAIRE.

Chapitre 1 :
EFFET DE LA NEIGE
SUR LES CONSTRCTIONS (selon NV65)
1. LES VALEURS DES SURCHARGES NORMALES ET SURCHARGES
EXTREMES:

Elles sont fixées en fonction de la région et de l’altitude. Jusqu’à deux cents mètres d’altitude, les
surcharges verticales normales pn0 et extrêmes p’n0 uniformément réparties dues à la neige, ont pour
valeurs en projection horizontale celles indiquées par le tableau suivant.

SURCHARGES NORMALES SURCHARGES EXTRËMES


pn0 p’n0
Région A 45 daN/m2 75 daN/m2
Région B 35 daN/m2 60 daN/m2
Les régions sont définies par la carte (ANNEXE 1).

ANNEXE 1

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 2
2. INFLUENCE DE L’ALTITUDE :

Au delà de 200 m d’altitude et quelle que soit la région considérée, la loi de variation des
surcharges en fonction de pn0 ou de p’n0 et de l’altitude A est donnée par le tableau suivant :

Altitude pn (daN/m2) P’n (daN/m2)


(A  200) (A  200)
Pn 0  P' n 0 
200 m ≤ A ≤ 500 m 10 6
(A  500) (A  500)
500 m ≤ A ≤ 1500 m Pn 0  30  P' n 0  50 
4 2 .4
(A  1500) (A  1500)
1500 m ≤ A ≤2000 m Pn 0  280  P' n 0  467 
2 .5 1 .5

3. INFLUENCE DES CARATERISTIQUES DE LA TOITURE :

Les surcharges de neige par mètre carré de projection horizontale restent égales aux valeurs
fixées dans les paragraphes 1 et 2 quand l’inclinaison de la surface du toit sur l’horizontale ne
dépasse pas 25°.
Ces surcharges sont réduites de 2 % par degré d’inclinaison supplémentaire sur toute partie de
couverture dont l’inclinaison dépasse 25°, lorsque rien ne s’oppose au glissement de la neige sur le
versant considéré.

4. COMBINAISON DES EFFETS DE LA NEIGE ET DU VENT :

Les effets de la neige et du vent sont considérés simultanément lorsque leur combinaison produite
dans la construction des actions plus défavorables que si la neige ou le vent agissait seul.
Lorsque la répartition de la neige sur la toiture est sensiblement uniforme on prend :
 La surcharge normale ou extrême du vent soufflant dans les différentes directions est prise en
totalité ;
 La surcharge normale ou extrême de la neige est réduite de moitié.

V + 0.5 Sn

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 3
EFFET DE LA NEIGE
SUR LES CONSTRCTIONS (selon N84)
1. Surcharge minimale de neige

Pour les règles Neige84 modifiées 95 et pour les zones dont l'altitude est inférieure à 200m, la
valeur s0min de surcharge minimale de neige est égale à:

zone charge de neige sur le sol Charge accidentelle


s0 (N/m2) s0A (N/m2)
1A 450 -
1B 450 1000
2A 550 1000
2B 550 1350
3 650 1350
4 900 1800

2. Pour les régions en altitude supérieure à 200m, les charges de neige sont majorées:

Surcharges minimales
Altitude A(m)
Neige84, N95 (N/m2)
200 < A < 500 s0 + (1.5 A - 300)
500 < A < 1000 s0 + (3 A - 1050)
1000 < A < 2000 s0 + (4.5 A - 2550)

Les majorations de charge de neige en fonction de l'altitude sont de :

 +450 Pa à 500m,
 +1950 Pa à 1000m,
 +6540 Pa à 2000m.

Nota : l'effet de l'altitude ne s'applique pas à la charge accidentelle.

Au-delà de 2 000 m, le marché doit préciser la valeur de charge de neige à prendre en compte.

3. charge de neige sur les toitures ou autres surfaces

La charge de neige s par unité de surface en projection horizontale de toitures

s = μ s0 + s1

s0 : est la valeur de la charge de neige sur le sol

s1 : est une majoration : cette majoration ne vise que les difficultés d'évacuation des eaux de pluie
en présence de neige.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 4
-s1 = 200 N/m² lorsque la pente nominale du fil de l'eau de la partie enneigée de toiture (noue
par exemple) est inférieure ou égale à 3%.
- s1 = 100 N/m² lorsque cette pente est comprise entre 3 et 5%.
La zone de majoration s'étend dans toutes les directions sur une distance de 2m au-delà de la partie
de toiture enneigée.

μ : est un coefficient nominal fonction de la forme de la toiture

Ces paramètres vont jouer sur l'accumulation de la neige, et sont caractérisés par le coefficient de
forme μ.

Ci-dessous un tableau récapitulatif de calcul de ce coefficient pour une toiture à 2 versants :


Toiture simple à 2 versants
Valeurs de μ en fonction de l'angle β de la
Cas Mode de répartition plans
toiture
(sans dispositifs de retenue)

0 ≤ β ≤ 30° --> μ1 = μ2 =0.8


Charge de neige répartie
I sans redistribution par le 30° < β < 60° --> μ1 = μ2 = 0.8 - 0.8( β-30)/30
vent (vent faible)
β ≥ 60° --> μ1 = μ2 = 0

0 ≤ β ≤ 15° --> μ1 = μ2 = 0.8

15° < β ≤30° --> μ1 = 0.8 - 0.4( β-15)/15


Charge de neige répartie μ2 = 0.8 + 0.4( β-15)/15
après redistribution par le ( μ2 = 1 pour 22.5° < β<35°)
II
vent (vent modéré à partir
de 6 m/s) 30°< β ≤ 60° --> μ1 = 0.4 - 0.4( β-30)/30
μ2 = 1.2 - 1.2( β-30)/30

β > 60° --> μ1 = μ2 = 0

Charge de neige répartie


μ1 = 0
après redistribution et
III enlèvement partiel par le
β ≤ 15° --> μ2 = 0
vent (vent fort à partir de
β > 15° --> cf cas II
20 m/s)

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 5
L’EFFET DU VENT SUR LES CONSTRCTIONS

I. DEFINITIONS ET PRINCIPES GENERAUX.

Si on éclaire la construction par un faisceau de rayons lumineux parallèles à la direction d’ensemble


du vent :
 Les surfaces éclairées (exposées au vent) sont dites au vent.
 Les surfaces non éclairées (non exposées au vent) ou sous incidence rasante (parallèles à la
direction du vent) sont dites sous le vent.

Surpression

Dépression
II. PRESSION DYNAMIQUE :

1. Définition

La pression dynamique q en (daN/m²) est donnée en fonction de la vitesse v du vent en mètres par

seconde par la formule suivante : q
16.3

2. Pression dynamique normale et pression dynamique extrême.

On doit envisager dans les calculs une pression dynamique normale et une pression dynamique
extrême ; le rapport de la seconde à la première est pris égal à 1,75.

3. Pression dynamique de base.

 Définition

Par convention, les pressions dynamiques de base normale et extrême sont celles qui s’exercent à
une hauteur de 10 m au-dessus du sol, pour un site normal sans effet de masque sur un élément dont
la plus grande dimension est égale à 0,50 m.

 Valeurs

Elles varient avec les régions et à une altitude inférieure ou égale à 1 000 m sont données par le
tableau suivant.
Pression dynamique Pression dynamique
De base normale de base extrême

Région I 50 daN/m² 87.5 daN/m²


Région II 70 daN/m² 122.5 daN/m²
Région III 90 daN/m² 157.5 daN/m²
Les régions sont définies par la carte (ANNEXE 2).

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 6
Remarque :

Une modification a été adoptée, aulieu des régions le reglement a adopté des zones

4. Modifications des pressions dynamiques de base.

a. Effet de la hauteur au-dessus du sol

Soit qH la pression dynamique agissant à la hauteur H au-dessus du sol exprimée en mètres.


Pour H compris entre 0 et 500 m, le rapport entre qH et q10 est défini par la formule :
qH H  18
 2 .5
q10 H  60

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 7
 Pour les constructions en bordure immédiate du littoral, on adopte une pression constante entre
0 et 10 m égale à celle régnant à 10 m.

b. Effet de site ks :

Les Règles considèrent trois types de sites :


 Site protégé : Fond de cuvette bordé de collines sur tout son pourtour et protégé ainsi pour
toutes les directions du vent.
 Site normal : Plaine ou plateau de grande étendue pouvant présenter des dénivellations peu
importantes, de pente inférieure à (vallonnements, ondulations).
 Site exposé : Au voisinage de la mer : le littoral en général (sur une profondeur d’environ 6
km) ; le sommet des falaises ; les îles… A l’intérieur du pays : les vallées étroites les
montagnes isolés ou élevées…

Région I Région II Région III Région IV


Site protégé 0 ,80 0,80 0,80 Pas de site protégé
Site normal 1,00 1,00 1,00 1,00
Site exposé 1,35 1,30 1,25 1,20

c. Effet de masque km :
L’effet de masque peut se traduire généralement par une réduction des actions du vent de 25%,
donc km = 0.75.

d. Effet des dimensions :

Les pressions dynamiques s’exerçant sur les éléments constitutifs d’une construction (panneaux,
potelets, lisses, poutres, poteaux, etc.) doivent être affectées d’un coefficient de réduction fonction 
de la plus grande dimension (horizontale ou verticale) de la surface offerte au vent intéressant
l’élément considéré, et de la cote H du point le plus haut de cette surface.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 8
q = Kh.Ks.Km..q10
e. Pression dynamique modifiée :

III. CLASSEMENT DES CONSTRUCTIONS EN CATEGORIES :

Les Règles définissent les constructions d’après leur:

1. Forme d’ensemble : Les Règles distinguent

 Les constructions prismatiques à base quadrangulaire.


 Les constructions prismatiques à base polygonale régulière ou circulaire.
 Les panneaux pleins et les toitures isolées.
 Les constructions ajourées et les constructions en treillis.
 Les constructions diverses ne rentrant pas dans les catégories précédentes.

2. Perméabilité des parois :

Une paroi a une perméabilité au vent de μ % si elle comporte des ouvertures de dimensions
quelconques dans la somme des aires représente μ % de son aire totale.

surface des ouvertures


% 
surface totale de la paroi

D’après le degré de perméabilité des parois, les règles considèrent trois types de constructions Une
construction est dite :

 fermée : si ses parois présentent des fuites et des petites ouvertures uniformément réparties, la
perméabilité moyenne de ces parois ≤ à 5%. Si toutes les parois ont une perméabilité nulle,
c’est à dire si elles ne laissent absolument pas passé l’air même de façon accidentelle, la
construction est dite fermée étanche.
 Partiellement ouverte : si l’une des parois au moins présente ou peut présenter à certains
moments une perméabilité moyenne comprise entre 5 et 35% ;
 Ouverte : si l’une des parois au moins présente ou peut présenter à certains moments une
perméabilité ≥ à 35%.

IV. ACTIONS STATIQUES EXERCEES PAR LE VENT :

1. Actions extérieures et actions intérieures :

 Quelle que soit la construction, la face extérieure de ses parois est soumise à des actions dites
actions extérieures Ce.

 Dans les constructions fermées, ouvertes ou partiellement ouvertes, les volumes intérieurs
compris entre les parois peuvent être dans un état de surpression ou de dépression. Il en résulte
sur les faces intérieures des actions dites actions intérieures Ci.

2. Actions sur les parois

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 9
 On rappelle que l’action élémentaire unitaire du vent sur une face est donnée par l’expression
(C.q)
 L’action résultante unitaire p sur une paroi : est la combinaison des actions élémentaires sur
chacune des faces de la paroi : p = (Ce – Ci) q
 L’action résultante totale P sur une paroi : est la résultante P sur une paroi plane de surface S
est : P=pS

3. Action d’ensemble sur une construction.


 
C’est la résultante géométrique R de toute les actions P sur les différentes parois de la construction
peut être décomposée :
 Suivant la direction horizontale du vent en une composante T (traînée) produisant un effet
d’entraînement et de renversement.
 Suivant une verticale ascendante en une composante U (portance) produisant un effet de
soulèvement et éventuellement de renversement.

V. ACTIONS DYNAMIQUES EXERCEES PAR LE VENT :

Aux effets statiques précédemment définis, s’ajoutent des effets dynamiques qui dépendent
des caractéristiques mécaniques et aérodynamiques de la construction.

 Cas des surcharges normales.

Les pressions dynamiques normales servant au calcul de l’action d’ensemble, sont multipliées à
chaque niveau par un coefficient de majoration au moins égal à l’unité. Ce coefficient  est
donné par la formule  (1 ) dans laquelle :

 : Coefficient de réponse, est donné en fonction de la période T du mode fondamental


d’oscillation et pour des ouvrages de divers degrés d’amortissement.
τ: coefficient de pulsation.
θ: coefficient global qui dépend du type de construction.

 Pour les constructions prismatiques à base polygonale régulière ou circulaire à l’exception


des constructions à usage d’habitation ou de bureau ou pour les ensembles prismatiques des
constructions ajourées ou des constructions en treillis θ = 1.
 Pour les autres cas θ est donné en fonction de Hs de leur sommet par :
o θ = 0.7 pour Hs ≤ 30 m.
o θ = 0.7 + 0.01 (Hs –30) pour 30 m ≤ Hs ≤ 60 m.
o θ = 1 pour Hs ≥ 60 m.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 10
Coefficient de réponse Coefficient de pulsation

 Cas des surcharges normales extrêmes.

Les pressions dynamiques extrêmes servant au calcul de l’action d’ensemble sont multipliées
 
par l’expression 0.5 . au moins égale à l’unité.
2

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 11
EFFET DU VENT SUR CONSTRUCTIONS
PRISMATIQUES A BASE QUADRANGULAIRE

1. CONSTRUCTIONS PRISMATIQUES A BASE RECTANQULAIRE REPOSANT


SUR LE SOL

a. Rapport de dimensions λ :

Pour une direction de vent donnée, le rapport de dimensions λ est le rapport de la hauteur h
de la construction à la dimension horizontale de la face frappée :

h h
a  et  b 
a b f
a
h
b

b. Caractéristiques :

 leur forme générale en plan est un rectangle de dimensions a et b (a≥b) ;


 leur hauteur totale est désignée par h et la flèche de leur toiture par f ;
 leur couverture est :
- soit une toiture-terrasse,
- soit une toiture à un, deux ou plusieurs versants plans,
- soit une toiture en voûte,
- soit unique,
- soit multiple,

c. Coefficient γ0 :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 12
2. ACTIONS EXTERIEURES

 Parois verticales
- Vent normal
Face au vent Ce= +0.8 (quel que soit  o)
Face sous le vent Ce= - (1.3  o 0.8)

 Toitures uniques

Les coefficients de pression Ce, applicables à la toiture seule sont déterminées comme suit :
h
- Dans le cas de toitures à versants plans dont la flèche f  ; les coefficients de pression Ce
2
sont déterminés par le diagramme en fonction de l’angle d’inclinaison α (en degrés) du versant
considéré sur la direction du vent et du coefficient  o .

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 13
h
Versants plans. Coefficient ce pour f
2
4h
-  f  h ; les coefficients de pression
Dans le cas de toitures à versants plans dont la flèche
5
Ce sont considérés comme indépendants des coefficients o de la construction et sont
déterminés par le diagramme en fonction de l’angle d’inclinaison α (en degrés) du versant
considéré sur la direction du vent.

4h
Versants plans. Coefficient ce pour f h
5

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 14
h 4h
- Dans le cas de toitures à versants plans dont la flèche f  ; les coefficients de pression
2 5
Ce sont déterminés par interpolation linéaire entre les Valeurs lues pour les deux autres cas en
f
fonction du rapport .
h
- Dans le cas de toitures en voûte à directrice circulaire parabolique ou en chaînette dont la flèche
2
f est comprise entre le dixième et la moitié de la corde a ou b (plein cintre) et inférieur aux de
3
la hauteur h de la construction, les coefficients de pression Ce sont déterminés par le diagramme
en chaque point de la voûte en fonction de l’angle d’inclinaison α (en degrés) de la tangente en
ce point sur la direction du vent, et du coefficient  o .

2h
Toitures en voûte. Coefficient ce pour f 
3

3. ACTION INTERIEURES Ci.

Les actions intérieures sont déterminées par des coefficients Ci calculés au moyen de formules
variables pour chaque cas. Lorsque ces déterminations conduisent à des coefficients compris entre –
0.20 et 0, on prend – 0.20, et lorsqu’ils sont compris entre 0 et + 0.15, on prend + 0.15.

 Constructions fermées
Les parois ont une perméabilité   5 %.
On applique simultanément sur les faces intérieures de tous les compartiments :
 soit une surpression avec Ci= + 0.6 (1.8 – 1.3  o ).
 Soit une dépression avec Ci = - 0.6 (1.3  o - 0.8).
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 15
 Constructions ouvertes comportant une paroi ouverte

La paroi ouverte a une perméabilité   35%, les autres parois y compris les versants de
toiture ont des perméabilités   5 %.

On applique :
 Lorsque la paroi ouverte est au vent :
- Une surpression avec Ci =+ 0.8 sur la face intérieure des parois fermées y compris les
versants de toiture.
- Une dépression avec Ci = - 0.6 (1.3  o - 0.8) sur la face intérieure de la paroi ouverte.
 Lorsque la paroi ouverte est sous le vent :
- Une dépression avec Ci = - (1.3    0.8) sur la face intérieure des parois fermées y
compris les versants de toiture.
- Une surpression avec Ci = + 0.6 (1.8 – 1.3  o ) sur la face intérieure de la paroi ouverte.

 Constructions ouverte comportant deux parois opposées ouvertes.

Les parois ouvertes ont une perméabilité   35%, les autres parois ont des perméabilités  5 %.
Vent normal aux parois :

Parois situées dans le courant d’air : on calcule les parties de la paroi ou de constructions
intérieures situées dans le courant d’air, comme si elles étaient isolées dans l’espace abstraction
faite des autres parties de la construction.

Paroi située hors du courant d’air : on applique à toutes les parties de parois ou de
constructions intérieures situées hors du courant d’air.

 Lorsque les parois de perméabilité   35% sont normales au vent :


- Soit une surpression Ci =+ 0.6 (1.8 – 1.3   ) ;
- Soit une dépression Ci = - 0.6 (1.3    0.8) ;

 Lorsque les parois de perméabilité   35% sont parallèles au vent :


- Soit une surpression Ci = + 0.6 (1.8 – 1.3   ) :
- Soit une dépression Ci = - (1.3    0.8).

Remarque : cas de paroi partiellement ouverte

Lorsqu’on est en présence de paroi partiellement ouverte les coefficients de pression Ci sont
déterminés par interpolation linéaires à partir des cas correspondants aux constructions fermées et
constructions ouvertes.
Ci(35)  Ci (5)
Ci ()  Ci(5)  .(  5)
35  5
On fait interpolation entre valeurs de même signe

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 16
4. ACTIONS RESULTANTES. (Ce – Ci)

Pour chaque élément, on combine de la façon la plus défavorable les actions extérieures moyennes
et les actions intérieures moyennes.
Lorsque cette combinaison conduit à des coefficients compris entre –0.30 et 0, on prend –0.30 et
lorsqu’ils sont compris entre 0 et +0.30, on prend +0.30.

L’action résultante unitaire p sur une paroi : p = (Ce – Ci) q

Avec q la pression dynamique modifiée q = Kh.Ks.Km..q10

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Notes de cours de charpente métallique 17
BASES DE CALCULS DU REGLEMENT EUROCODE

1. INTRODUCTION

Les Eurocodes constituent un ensemble intégré de normes européennes pour la conception des
structures de bâtiments et ouvrages de Génie Civil. Ils ont une importance essentielle à la fois pour
le secteur de la conception des ouvrages et pour l'industrie du bâtiment et des Travaux Publics.
L’objet des Eurocodes est de codifier des méthodes communes de vérification des structures qui,
mises à la disposition des États membres de l’Union Européenne, constitueront une référence
technique et commerciale dans le domaine du génie civil.
L’application des Eurocodes permet de bénéficier d’une présomption favorable du respect des
prescriptions de sécurité, de stabilité et de durabilité des constructions en service, ainsi que d’une
sécurité au feu, dans la mesure où ils permettent de déterminer les performances des structures ou
des éléments structuraux vis-à-vis de toutes ces exigences.

2. LES DIFFERENTS EUROCODES


Les Eurocodes se décomposent en 58 normes regroupées en 10 groupes de normes : (NF EN 1990 à
NF EN 1999) :

 NF EN 1990 Eurocode 0 : Bases de calcul des structures


 NF EN 1991 Eurocode 1 : Actions sur les structures
 NF EN 1992 Eurocode 2 : Calcul des structures en béton
 NF EN 1993 Eurocode 3 : Calcul des structures en acier
 NF EN 1994 Eurocode 4 : Calcul des structures mixtes acier-béton
 NF EN 1995 Eurocode 5 : Calcul des structures en bois
 NF EN 1996 Eurocode 6 : Calcul des structures en maçonnerie
 NF EN 1997 Eurocode 7 : Calcul géotechnique
 NF EN 1998 Eurocode 8 : Calcul des structures pour leur résistance aux séismes
 NF EN 1999 Eurocode 9 : Calcul des structures en alliages d'aluminium

Liens entre les Eurocodes

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Notes de cours de charpente métallique 18
3. L’EUROCODE 3 :

L’Eurocode 3 qui définit les exigences de résistance, d’aptitude au service et de durabilité des
structures en acier est subdivisé en différentes parties :

 EN 1993-1 Règles générales et règles pour les bâtiments ;


 EN 1993-2 Ponts métalliques ;
 EN 1993-3 Pylônes, mâts et cheminées ;
 EN 1993-4 Silos, réservoirs et canalisations ;
 EN 1993-5 Pieux et palplanches ;
 EN 1993-6 Chemin de roulement.

Les Eurocodes sont publiés par les Organismes Nationaux de Normalisation et complétés dans
chaque pays, par une Annexe Nationale. L’Annexe Nationale contient des informations relatives à
des paramètres qui sont à déterminer au niveau national (par exemple, les données climatiques).

Les prévisions de mise en application varient, en pratique, entre les différents pays. Certains pays
les ont déjà adoptés. Par exemple, la plupart des structures en acier construites pour les jeux
olympiques de 2004 à Athènes ont été calculées selon les Eurocodes. Un premier ensemble
d’Eurocodes a été publié en avril 2005. Les Annexes Nationales pour cet ensemble de normes
devraient être publiées en avril 2007. Il y aura une période de trois ans de coexistence avec les
règles nationales, après la publication des Annexes Nationales. Toutes les règles nationales dont le
champ d’application couvrirait celui des Eurocodes, devront être retirées vers avril 2010.

4. NOTION D'ETAT LIMITE


La méthode de calcul « aux états limites » se fonde sur une approche semi-probabiliste et l’usage de
coefficients partiels de sécurité associés, d’une part aux résistances et d’autre part aux actions, qui
traduisent les différentes incertitudes liées aux propriétés des matériaux et à la réalisation de
l’ouvrage.
Ce type de calcul permet de dimensionner une structure de manière à offrir une probabilité
acceptable de ne pas atteindre un « état limite », qui la rendrait impropre à sa destination.
Un ouvrage doit présenter durant toute sa durée d’exploitation des sécurités appropriées vis-à-vis :
- de sa ruine ou de celle de l’un de ses éléments,
- d’un comportement en service pouvant affecter sa durabilité, son aspect ou le confort des usagers.
La vérification des structures se fait par le calcul aux états limites : les vérifications doivent être
faites pour toutes les situations de projet et tous les cas de charges appropriés.
On distingue deux états limites :
- ELU : ÉTATS LIMITES ULTIMES
- ELS : ÉTATS LIMITES DE SERVICE
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 19
a. États limites ultimes

L’état limite ultime qui correspond à un cas de charge exceptionnel ultime (par exemple neige
trentenaire, crue centenaire…) pour le quel la stabilité de l’ouvrage doit être garantie bien qu’étant à
la limite de la ruine. Un état limite est atteint lorsque l’on constate une perte d’équilibre, une
instabilité de forme, une rupture d’élément, une déformation plastique exagérée…

b. États limites de service

L’état limite de service qui correspond à l’utilisation courante et quotidienne de l’ouvrage et qui
limite les déformations de la structure afin d’éviter des désordres secondaires et garantir la pérennité
de l’ouvrage (limitation de la flèche, de la fissuration du béton…).

5. REPRESENTATION DES ACTIONS

Les actions sont, généralement, classées en actions permanentes, actions variables et actions
accidentelles.

a. Les actions permanentes (notées G) sont des actions dont la durée d’application est égale à
la durée de vie de la structure ; elles peuvent être constantes ou connaître de faibles
variations au cours du temps.
b. Les actions variables (notées Q) sont des actions plus ou moins ponctuelles dans le temps:
par exemple.

- Charges d’exploitation (I)


- Neige (Sn)
- Vent (Wn)
- Température (T)
- Actions Accidentelles (A)

Les principales valeurs représentatives d’une action variable qui peuvent intervenir dans les
combinaisons d’actions sont :

 la valeur caractéristique, notée Q;


Actions variables considérée Valeur caractéristique de l’action
Charge d’exploitation Valeur tirée de la norme NF P 06-001
Charge de la neige Valeur tirée de la norme DTU 06-006 N84)
Charges de vent 1,2 fois la valeur «normale» du DTU P06-002 (NV65)
 la valeur de combinaison, notée ψ0Qk;
 la valeur fréquente, notée ψ1Qk;
 la valeur quasi permanente, notée ψ2Qk;

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 20
Les coefficients ψ dépendent de la nature de la charge (exploitation, neige ou vent) et sont fixés
dans l’Eurocode 1.

Actions variables ψ0 ψ1 ψ2
considérée
Charge 0.87 fois la valeur tirée de la valeur tirée de la norme valeur tirée de la norme
d’exploitation norme NF P 06-001 NF P 06-001 NF P 06-001
Charge de la neige 0.87 fois la valeur tirée de la valeur tirée de la norme valeur tirée de la norme
norme DTU 06-006 N84) DTU 06-006 (N84) DTU 06-006 (N84)
Charges de vent 0.67 0.2 0

c. Les actions accidentelles (notées A) qui sont parfois de courte durée d’application
(explosions, chocs, incendie par exemple).

6. COMBINAISONS D’ACTIONS

 Coefficients partiels de sécurité :

Actions variables Actions variables


Actions permanentes
de base d’accompagnement
Effet défavorable  G  1.35  Q  1.50  Q  1.50
-  G  1.00
-Lorsqu’une seule action permanente
Effet favorable peut avoir simultanément un effet Q  0 Q  0
favorable et un effet défavorable, on
doit prendre :  G  1.10

Combinaisons d’actions à L’ELU.

Q1 : une action variable de base avec sa valeur nominale


Qi : actions variables d’accompagnement avec leurs valeurs de combinaison  0Q

 Situations de projet durables et transitoires (Combinaison fondamentale):

 G .G   Q1 .Q1   Q . 0 .Qk

1.35 G(1) + 1.5 Q1(2) + [1.5x 0.87 I + 1.5x0.87 Sn + 1.5x 0.67 (1.2 Wn) ] (3)
(1)
Si G est une action favorable, on remplacera 1.35 par 1
(2)
Q 1 (action variable de base) peut être I ou Sn ou (1.2 Wn)
(3)
L’action variable prise comme action variable de base ne doit pas figurer dans la somme entre
crochets.

Exemple : Supposons 2 actions variables à considérer : une surcharge d’exploitation I et le vent Wn


Les combinaisons d’action à considérer seront :
- Action variable de base I
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 21
1.35 G + 1.5 I + 1.5x0.67 (1.2 Wn) G défavorable
G + 1.5 I + 1.5x0.67 (1.2 Wn) G favorable
- Action variable de base Wn
1.35 G + 1.5 (1.2 Wn) +1.5x0.87 I G défavorable
G + 1.5 (1.2 Wn) +1.5x0.87 I G favorable

 Situations de projet accidentelles :

 G .G  A   1.Q1  . 2 .Qk Dans ce cas généralement  G  1.00

 Combinaisons d’actions à L’ELS.

Elles servent exclusivement pour le calcul et la vérification des déformations (flèches et


déplacements).

Combinaisons rares. G  Q1   0 .Qk

G+ Q1(1) + [0.87 I +.87 Sn + 0.67 (1.2 Wn)] (2)


(1)
Q1 (action variable de base) peut être I ou Sn ou (1.2 Wn) ou T
(2)
L’action variable prise comme action variable de base ne doit pas figurer dans la somme entre
crochets

Combinaisons fréquentes. G   1.Q1   2 .Qk

Combinaisons quasi-permanentes. G   2 .Qk

Combinaisons simplifiées : dont le but de simplifier ces combinaisons et pour les structures de
bâtiment, on remplace ces dernières par celle des combinaisons ci-après qui ce révèle la plus
contraignante.
ELS
Nombre d’actions variables ELU
(vérification des déformations)
Avec prise en compte uniquement de  G .G   Q .Q G+Q
l’action variable la plus défavorable Q
Avec prise en compte de toutes les  G .G  0.9 Q .Qk G + 0.9 ΣQk
actions variables défavorables Qk

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 22
ETATS LIMIES DE SERVICE

I. DEFORMATIONS :

En général, les critères portant sur les déformations maximales à ne pas dépasser sont fournis par le
cahier des charges ou la spécification du maître d’ouvrage dans la mesure où ils dépendent
étroitement de l’usage auquel est destinée la structure.

1. Valeurs limites des déformations :

 Flèches verticales

L’Eurocode distingue les différentes flèches suivantes :




max


 : pré cintrage (contre flèche) de la poutre non chargé.


 : variation de la flèche de la poutre due aux charges permanentes immédiatement appliquées
après la mise en charge.
 : variation de la flèche de la poutre due aux charges variables.
L : portée.

max : flèche dans l’état final, par rapport à la droite reliant les appuis d’une poutre.
 max  1   2   0 .

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 23
 Flèches horizontales

Le tableau donne les valeurs limites recommandées pour les flèches horizontales d’un bâtiment
classique en présence ou non de charge de vent.

poteaux de portiques avec un pont h


roulant 180

2. Effets dynamiques

Les constructions, d’une manière générale, doivent être protégées contre les effets des
vibrations et les amplifications dynamiques dues aux phénomènes de résonance. A la source de ces
effets, on trouve, par exemple, des machines installées dans les bâtiments, les effets du vent sur les
structures élancées, les déplacements des occupants à l’intérieur des bâtiments. Les vibrations sont à
éviter absolument. Le principe de base consiste à avoir des fréquences propres fp de la structure ou
de certaines parties critiques suffisamment différentes de celles des sources d’excitation fe afin
d’éviter les phénomènes de résonance.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 24
CLASSIFICATION DES SECTIONS
TRANSVERSALES

Une nouvelle notion a été mise en place dans l'Eurocode 3, afin de classifier les sections suivant 4
classes. Les critères de classement sont :
 L'élancement des parois,
 La résistance de calcul,
 La capacité de rotation plastique,
 Le risque de voilement local etc.

Le voilement local des parois d’une section est un phénomène d’instabilité géométrique analogue,
dans son principe, à celui du flambement : à partir d’un certain niveau de contrainte, une paroi de la
section fléchit brutalement. Cette contrainte critique dépend du rapport largeur sur épaisseur de la
paroi, assimilable à un élancement. À la différence du flambement, cette instabilité n’affecte qu’une
petite partie de l’élément.

Comportement des sections suivant la classification de l’Eurocode 3

Voilement local d'une semelle de poutre Voilement local d'une âme de poutre

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 25
L’Eurocode 3 distingue quatre classes de section transversale, allant de la section de classe 1 (la
plus performante) à la section de classe 4 (la plus fragile) selon leur comportement vis-à-vis de
l’apparition du phénomène du voilement local.

Nous n’envisagerons pas, dans ce travail, l’utilisation des sections de classe 4 dont l’usage
industriel, dans le domaine du bâtiment, est encore limité à des cas précis.

Capacité Modèle Résistance Capacité


Classe des sections de De de rotation
transversales comportement calcul plastique
Plastique sur section
Les sections de classe 1 peuvent complète
former une rotule plastique avec
une capacité de rotation
1 Importante
importante.

Plastique sur section


Les sections de classe 2 complète
peuvent former une rotule
2 plastique mais avec une
Limitée
capacité de rotation limitée.

Les sections de classe 3 ne Elastique sur section


peuvent pas former une rotule complète
plastique. Le moment
fléchissant les sollicitant peut
atteindre le moment élastique
Mel mais le voilement local est
3 susceptible d’empêcher le
Aucune
développement du moment
plastique Mpl.
Elastique sur section
Les sections de classe 4 ne efficace
peuvent pas former une rotule
plastique. le voilement local est
susceptible d’empêcher le
4
développement du moment Aucune
élastique Mel.

Remarques :

- Les différentes parois comprimées d’une section transversale (âme ou semelle) sont souvent de
classes différentes. La classe de la section sera, en ce cas, la classe (la plus défavorable).
- Le fait de déterminer la classe d’une section permet de choisir la méthode de calculs (analyse
plastique ou élastique).
- Dans le cas de sections uniformément comprimées, les élancements limites de parois pour les
classes 1 et 2 sont identiques à ceux de la classe 3 car aucune capacité de rotation plastique n’est
alors nécessaire (pas de rotule plastique) pour assurer une redistribution des sollicitions dans
l’élément considéré.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 26
- Les tableaux suivants permettent de déterminer la classe d’une section. Les parois présentant un
élancement supérieur à l’élancement limite de la classe 3 sont de classe 4.
- Lorsque l'une quelconque des parois comprimées d'une section ne satisfait pas la limite de la classe
3, la totalité de la section est classifiée en classe 4 (appelée "section élancée"), et il convient de
prendre en compte le voilement local dans le calcul en utilisant une section transversale efficace.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 27
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 28
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 29
Les profils laminés courants (I ou H), sollicités soit en compression seule, soit en flexion simple, les
tableaux suivants donnent directement les classes.

Acier : Fy = 235 MPa

Type du profil Classe des sections


Référence du profil
laminé Compression seule Flexion seule
PA 80 à 160 1 1
180 à 240 2 1
IPEA 270 à 330 3 1
360 à 600 4 1
80 à 240 1 1
270 à 360 2 1
IPE
400 à 500 3 1
550 et 600 4 1

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 30
Acier : Fy = 275 MPa

Type du profil Classe des sections


Référence du profil
laminé Compression seule Flexion seule
80 à 140 1 1
PA
160 2 1
180 2 1
IPEA 200 à 240 3 1
270 à 600 4 1
80 à 220 1 1
240 à 300 2 1
IPE
330 à 400 3 1
450 à 600 4 1

Acier : Fy = 355 MPa

Type du profil Classe des sections


Référence du profil
laminé Compression seule Flexion seule
100 et 120 1 1
140 2 1
PA 160 3 1
180 3 1
200 à 270 4 1
IPEA
300 4 2
330 à 600 4 1
80 à 160 1 1
180 à 240 2 1
IPE
270 3 1
300 à 600 4 1

Acier : Fy = 235 MPa

Type du profil Classe des sections


Référence du profil
laminé Compression seule Flexion seule
100 à 240 1 1
260 à 300 2 2
HEA 320 à 500 1 1
550 et 600 2 1
HEB 100 à 600 1 1
HEM 100 à 600 1 1

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 31
Acier : Fy = 275 MPa

Type du profil Classe des sections


Référence du profil
laminé Compression seule Flexion seule
100 à 160 1 1
180 à 240 2 2
260 à 300 3 3
HEA 320 2 1
340 à 450 1 1
500 et 550 2 1
600 3 1
100 à 550 1 1
HEB
600 2 1
HEM 100 à 600 1 1

Acier : Fy = 355 MPa

Type du profil Classe des sections


Référence du profil
laminé Compression seule Flexion seule
100 et 120 1 1
140 et 160 2 2
180 0 340 3 3
HEA 360 2 2
400 et 450 2 1
500 3 1
550 et 600 4 1
100 à 450 1 1
HEB 500 et 550 2 1
600 3 1
HEM 100 à 600 1 1

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 32
Caractéristiques de la section efficace des sections transversales de classe 4

Méthode de détermination des sections efficaces :

Le calcul des caractéristiques de la section efficace des sections transversales de classe 4 doit être
fondé sur les largeurs efficaces des parois comprimées.

Les largeurs efficaces des parois comprimées sont données dans les tableaux suivants.

De façon approchée le coefficient de réduction  peut être obtenu de la manière suivante

 Lorsque  p  0.673 =1

( p  0.22)
 Lorsque  p  0.673 
p
2

 f 
0.5 b
 p est l’élancement de la paroi donné par : p   y   t
 cr  28.4 k
t : est l’épaisseur de la paroi ;
cr : est la contrainte critique de voilement ;
K : est le coefficient de voilement correspondant au rapport de contraintes ψ tiré du tableau ;
b : est la largeur de la paroi à considérer défini comme suit :
b = d pour les âmes
b = b pour les parois internes
b = b-3t pour les semelles de sections creuses laminées
b = c pour les parois de semelles en consoles
b = (b+h)/2 pour les cornières à ailes égales
b = h ou (b+h)/2 pour les cornières à ailes inégales

2
t 
La contrainte critique de voilement  cr  k
 2E
 12 (1 2 ) b 
 

fy b
b t
D’où  p  12(1   )
2

t k E 28.4 k

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 33
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 34
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 35
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 36
JUSTIFICATION DES SECTIONS
TRANSVERSALES

Il est nécessaire de vérifier les sections pour les différentes sollicitations qu'elles subissent, en
termes d'efforts et de moments :
 la traction simple ;
 la compression simple ;
 la flexion simple suivant un seul moment ;
 les efforts tranchants ;
 le combiné flexion simple + efforts tranchants
 la flexion composée (effort axial traction ou compression + flexion, qui représente
finalement le cumul des contraintes longitudinales)
 la flexion déviée seule ou composée (2 moments de flexion agissant, cumulés ou non avec
l'effort axial).

I. CARACTERISTIQUES DES SECTIONS TRANSVERSALES :

a. Section brute A : Les caractéristiques de la section brute sont déterminées en utilisant les
dimensions nominales sans déduction des trous éventuels.
b. Aire nette : L’aire nette (Anet) d’une section transversale est égale à son aire brute diminuée des
aires des trous.

II. COEFFICIENTS PARTIELS DE SECURITE :

Les coefficients partiels de sécurité pour vérifier la résistance des sections sont donnés dans le
tableau suivant :

Classe des sections 1,2 et 3 4

γM0 = 1 si l’acier agréés


Section brute γM1 = 1.1
γM0 = 1.1 si l’acier non agréés

Section nette au droit des trous γM2 =1.25

III. RESISTANCE DES SECTIONS TRANSVERSALES :

1. Effort axial de traction (NSd):

Dans un élément sollicité en traction axiale, l’effort de traction N dans chaque section transversale
doit satisfaire la condition :

NSd ≤ Nt.Rd

Avec Nt.Rd = min (Npl.Rd ; Nu.Rd ; Nnet.Rd) définie dans le tableau suivant :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 37
A. f y
N pl . Rd  Résistance plastique de calcul de la section brute
M0
0.9 Anet . fu Résistance ultime de calcul de la section nette au droit des trous de
N u . Rd 
M2 fixation
Anet . f y Résistance plastique de calcul de la section nette pour les assemblages
N net .Rd 
M0 par boulons précontraints à l’ELU

fy : limite d’élasticité d’un acier.


fu: contrainte de rupture d’un acier.

1. Détermination de l'aire nette


L'aire nette d'une section transversale est l'aire brute diminuée des trous de fixation et autres ouvertures. Pour chaque trou de
fixation, la déduction est l'aire de section transversale brute du trou (do.t).
Lorsque les trous sont alignés transversalement, l'aire totale à déduire de toute section transversale perpendiculaire à l'axe de
l'élément (1-1) est la somme maximale des aires de section des trous.
Exemple pour deux files de trous alignés :

Exemple pour trois files de trous en quinconce :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 38
Remarque :
Des règles particulières s'appliquent aux cornières assemblées par une seule aile, ainsi qu'aux profils en T et en U assemblés
par leurs ailes. Elles seront détaillées dans le chapitre sur les éléments tendus.

2. Effort axial de compression (NSd) :

Dans un élément sollicité en compression axial, l’effort de compression NSd dans chaque section
transversale doit satisfaire la condition :

NSd ≤ Nc.Rd
Avec NR défini dans le tableau suivant

Classes Nc.Rd
A. f y
1,2 et 3 N Pl . Rd  Résistance plastique de calcul de la section brute
M0
Aeff . f y
4 N 0 .Rd  Résistance de calcul de la section brute au voilement local
 M1

Aeff = aire efficace de la section.

Remarque
Sauf dans le cas de trous oblongs ou surdimensionnés, il n'est pas nécessaire de prendre en compte les trous de
fixation dans les sections comprimées à condition qu'ils soient remplis par les fixations (boulons ou rivets).

3. Moment fléchissant :

En l’absence d’effort tranchant, le moment fléchissant M dans chaque section transversale doit
satisfaire la condition :

MSd ≤ Mc.Rd

Avec Mc.Rd défini dans le tableau suivant

Classes Mc.Rd Résistance au moment fléchissant


Wpl . f y
1 ou 2 M Pl . Rd  Moment de résistance plastique de calcul de la section brute
M0
W .f
3 M el . Rd  el y Moment de résistance élastique de calcul de la section brute
M0
W .f Moment de résistance de calcul de la section brute au
4 M 0. Rd  eff y
 M1 voilement local

Wel : module de résistance élastique


Wpl : module de résistance plastique
Weff : module de résistance efficace

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 39
4. Effort tranchant (VSd) :

L’effort tranchant V dans chaque section transversale doit satisfaire la condition :

VSd  V pl. Rd

0.58 f y . Av
Vpl . Rd 
M0

(Av : Aire de cisaillement qui peut être déterminé à partir du tableau suivant.)

Vpl.Rd : La valeur de calcul de résistance plastique au cisaillement

Type de profilés Av = aire de cisaillement (effort parallèle à l’âme)


Profils laminés I ou H Av =A- 2 b tf +(tw+2r) tf
Profils laminés U Av =A- 2 b tf +(tw+r) tf
Profils reconstitués soudés I ou H Av = (h- 2 tf ) tw
La distribution élastique des contraintes de cisaillement dans un profil en « double Té » soumis à un effort tranchant
parallèle à l'âme, montre que la contrainte maximale de cisaillement a lieu, dans l'âme, au niveau de l'axe neutre.
On peut également constater que cette contrainte varie peu sur la hauteur de l'âme.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 40
L'aire de cisaillement Av dépend de la forme de la section transversale et de la direction de l'effort : l'EC3 propose les
formules suivantes :

5. Moment fléchissant et effort tranchant :

Le moment de résistance plastique d’une section transversale est réduit par l’existence de
cisaillement.

- Si l’effort tranchant est faible VSd ≤ 0.5 Vpl.Rd cette réduction est négligeable (et compensée
par l’écrouissage du matériau).

MSd ≤ Mc.Rd

- Mais, lorsque l’effort tranchant VSd > 0.5 Vpl.Rd il faut prendre en compte son interaction sur le
moment de résistance plastique

MSd ≤ MV.Rd

MV.Rd : moment résistant plastique réduit du fait de l’effort tranchant, déterminé en utilisant une
limite d’élasticité réduite fred pour l’aire de cisaillement seule, soit :
2
 2V 
fred = (1-ρ) fy ρ =  Sd  1
V pl .Rd 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 41
Pour les sections transversales à semelles égales et fléchies suivant l’axe de forte inertie, on
obtient :
 A ²  f
M v  Wpl  v  y
 4tw   M 0

6. Moment fléchissant + effort axial:

A. Sections de classe 1 et 2 :

On doit vérifier que MSd ≤ MN.Rd

MN.Rd = moment résistant plastique de calcul réduit du fait de l’effort axial ;

  N 
2

- Pour un plat : M N . Rd  M p lRd 1   Sd  
  N pl .Rd 
 
 

2
 M Sd   N Sd 
On doit donc vérifier :    1
 M pl . Rd   N pl . Rd 

- Pour une section comportant des semelles :

L’aire de l’âme : Aw = A – 2 b tf

a. Si l’effort normal est faible N ≤ min [0.25 Npl.Rd ; 0.5 Aw fy / γM0]

alors MN.Sd = Mpl.Rd

b. Si l’effort normal est important N > min [0.25 Npl.Rd ; 0.5 Aw fy / γM0], les valeurs de MN.Rd
sont données au tableau suivant :

Mode de flexion Valeur de MN


 1  n  
Autour de yy M Ny . Rd  M Ply . Rd  
1  0.5a 
  n  a   2 
Autour de zz M Nz . Rd  M Plz . Rd 1    
  1  a  
 
 M y .Sd   M z .Rd 
Flexion bi axiale pour des sections     1
 M Ny .Rd   M Nz . Rd 
en I ou H
( α = 2 et β = 5n (β ≥1)
a = min ( AW/A ; 0.5 ) ; n = NSd / Npl.Rd

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 42
B. Sections de classe 3 :

Les sections de classes 3 sont considérées comme satisfaisante, si la contrainte normale maximale
N M M f
σ vérifier la condition :   Sd  y.Sd  z .Sd  y
A Wely Welz M0

C. Sections de classe 4 :

Les sections de classe 4 sont considérées comme satisfaisante, si la contrainte normale maximale σ
calculée en utilisant les largeurs efficaces des parois comprimées, vérifier la condition :

N Sd M y.Sd  N Sd .ey  M z .Sd  N Sd .ez  f y


   
Aeff Wely ( eff ) Welz ( eff )  M1

- Aeff = aire de la section transversale supposée soumise à une compression uniforme (M=0);
- Weff = module de résistance de la section efficace, la section transversale étant supposée
soumise uniquement à un moment fléchissant suivant l’axe concerné (N = 0) ;
- e = décalage de l’axe neutre concerné, la section transversale étant supposée soumise à une
compression uniforme (M = 0).

7. Flexion bi axiale (déviée) (My.Sd + Mz.Sd) :

A. Sections de classe 1 et 2 :

 
 M y .Sd   M z . Rd 
On doit vérifier que     1
 M ply . Rd   M plz . Rd 

 Flexion bi axiale pour des sections en I ou H α = 2 et β = 5n (β ≥1)


n = NSd / Npl.Rd
 Profils creux circulaire α = 2 et β = 2
1.66
 Profils creux rectangulaire    
1  1.13n ²
 Barres rectangulaires et plats     1.73  1.8n ²

B. Sections de classe 3 et 4:

Ces sections devant faire l'objet d'un calcul élastique, les formules de l'Eurocode s'y rapportant peuvent
être considérées comme des cas particuliers (effort normal nul) des formules plus générales de la flexion
composée bi-axiale.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 43
8. Moment fléchissant +effort tranchant + effort axial (M + N + V) :

- Si l’effort tranchant est faible VSd ≤ 0.5 Vpl.Rd On fait comme si l’effort
tranchant n’existe pas

- Mais, lorsque l’effort tranchant VSd > 0.5 Vpl.Rd il faut prendre en compte son
effet, ainsi que celui de l’effort axial, pour calculer le moment résistant plastique réduit.

La résistance de calcul de la section transversale aux combinaisons de moment et effort axial doit
être calculée en utilisant une limite d’élasticité réduite fred pour l’aire de cisaillement Av.

2
fred = (1-ρ) fy ρ =  2V  1
 Vpl 

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 44
LES PHENOMENES D’INSTABILITE
ELASTIQUE
Le calcul d’une structure exige que, sous toutes les combinaisons d’actions possibles, définies
réglementairement, la stabilité statique soit assurée,

- tant globalement, au niveau de la structure


- qu’individuellement au niveau de chaque élément.

Les actions développent diverses sollicitations, qui génèrent des contraintes au sein du matériau et
des déformations des éléments.

Il s’agit donc, afin de garantir le degré de sécurité souhaité ou souhaitable, de vérifier que les
contraintes et les déformations restent en deçà des limites admissibles.
Deux cas de figures se présentent :
 le cas des petites déformations : Tant que l’on reste dans le domaine des petites
déformations les sollicitations ne varient pas (ou peu) sous l’effet des déformations, on
vérifie que les contraintes restent inférieures aux contraintes de ruines.
 le cas des grandes déformations : dans ce cas les déformations modifient considérablement
les sollicitations ;
Les grandes déformations affectent les zones comprimées des pièces, qui peuvent présenter trois
types de comportements, dénommés phénomènes d’instabilité, qui sont :
Le flambement, qui affectent les barres simplement comprimées (flambement simple) ou
comprimées et fléchies (flambement flexion).
Le déversement qui affecte les semelles comprimées des pièces fléchies.
Le voilement, qui affecte les âmes des pièces fléchies ;

I. LE FLAMBEMENT

1. Théorie d’EULER.

a. Hypothèses de l’étude :

- La poutre a une section constante et une ligne moyenne rigoureusement droite avant la
déformation.
- Le poids de la poutre peut être négligé.
- Les liaisons avec l’extérieur sont supposées parfaites.

b. La force critique :

La force critique à partir de laquelle apparaît le phénomène de flambement est définie par Euler de
la manière suivante :
 ² EI
Fk 
Lc ²

Fk: force critique d’EULER.


E : module d'élasticité longitudinale, caractéristique du matériau.
I : moment quadratique de la section de la pièce.
Lk : longueur libre de flambement dépendant de la longueur réelle de la pièce et du mode de fixation
des extrémités.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 45
Conditions Elément Elément bi
Elément bi Elément libre- Elément bi
d’appuis articulé - encastrée
articulée encastrée encastrée
encastré avec translation

Flambement
simple

Lk L 0.7L 2L L/2 L
 ² EI 2 ² EI  ² EI 4 ² EI  ² EI
Fk Fk  Fk  Fk  Fk  Fk 
L² L² 4L² L² L²

On remarquera que la force critique dépend de :


- La géométrie de la section à travers le moment quadratique ;
- La longueur de la pièce ;
- et du mode de fixation des extrémités.

Iz Iy
 Rayon de giration : iz  iy 
S S

Lk
Elancement : Soit  élancement  
i

 ²E
D’où la contrainte critique k 
²

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 46
2. Aspect réglementaire du flambement

La théorie d’Euler, établie pour des structures idéales, est très insuffisante, en regard des
imperfections de centrage, de rectitude, de verticalité et de la présence de contraintes résiduelles.

Il est donc nécessaire de prendre en compte ces imperfections ou leurs effets. Les règlements ont
notamment défini un facteur d’imperfection.

A. Flambement simple :

Le risque de flambement n’est à considérer que si   0,2 ; dans ce cas, la sollicitation NSd de
compression doit satisfaire à :
N Sd  N B.Rd

f
N b.Rd   .  . A. y
A
 M1

Avec :
- A  1: pour les sections transversales de classe 1, 2 ou 3
- A  A eff : pour les sections transversales de classe 4
A
-  : est le coefficient de réduction pour le mode de flambement à considérer.

Pour les éléments à section transversale constante, sollicités en compression axiale constante, la
valeur de  pour l’élancement réduit  , peut être déterminée par la formule :

 1 mais  1
0,5
     2
 2
 

Où :

-   0,51    0,2    2 
-  : est un facteur d’imperfection
0,5
-    .A. f y       0,5
 A    A
 Ncr   1 
-  : est l’élancement pour le mode de flambement à considérer.
0,5
-  
1    E   93,9 .
 f y 
0,5
 
-    235  f y en N / mm 2 
 f y 
- Ncr : est l’effort axial critique élastique pour le mode de flambement approprié.
Le facteur d’imperfection  correspondant à la courbe appropriée de flambement vaut :

Courbe de flambement a b c d
Facteur d’imperfection  0,21 0,34 0,49 0,76

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 47
Les courbes de flambement sont les
courbes donnant le coefficient de
réduction  en fonction de l’élancement
réduit 

Plus simplement et plus rapidement,  peut être obtenu en fonction de l’élancement réduit  , au
moyen du tableau suivant :

Coefficients de réduction
Valeurs de  pour la courbe de flambement

a b c d
0,2 1,0000 1,0000 1,0000 1,0000
0,3 0,9775 0,9641 0,9491 0,9235
0,4 0,9528 0,9261 0,8973 0,8504
0,5 0,9243 0,8842 0,8430 0,7793
0,6 0,8900 0,8371 0,7854 0,7100
0,7 0,8477 0,7837 0,7247 0,6431
0,8 0,7957 0,7245 0,6622 0,5797
0,9 0,7339 0,6612 0,5998 0,5208
1,0 0,6656 0,5970 0,5399 0,4671
1,1 0,5960 0,5352 0,4842 0,4189
1,2 0,5300 0,4781 0,4338 0,3762
1,3 0,4703 0,4269 0,3888 0,3385
1,4 0,4179 0,3817 0,3492 0,3055
1,5 0,3724 0,3422 0,3145 0,2766
1,6 0,3332 0,3079 0,2842 0,2512
1,7 0,2994 0,2781 0,2577 0,2289
1,8 0,2702 0,2521 0,2345 0,2093
1,9 0,2449 0,2294 0,2141 0,1920
2,0 0,2229 0,2095 0,1962 0,1766
2,1 0,2036 0,1920 0,1803 0,1630
2,2 0,1867 0,1765 0,1662 0,1508
2,3 0,1717 0,1628 0,1537 0,1399
2,4 0,1585 0,1506 0,1425 0,1302
2,5 0,1467 0,1397 0,1325 0,1214
2,6 0,1362 0,1299 0,1234 0,1134
2,7 0,1267 0,1211 0,1153 0,1062
2,8 0,1182 0,1132 0,1079 0,0997
2,9 0,1105 0,1060 0,1012 0,0937
3,0 0,1036 0,0994 0,0951 0,0882

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 48
II. Flambement flexion

Les éléments sollicités simultanément en flexion et en compression axiale, doivent satisfaire à


diverses conditions, selon la classe de leur section transversale.

- Sections de classe 1 et 2 : N Sd

k .M
y y . Sd
 kz
. M z .Sd
1
 N pl . Rd M ply. Rd M plz . Rd

 min
M1
 M1
 M1

Avec :
- N  A. f
pl . Rd y

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 49
- M pl .Rd  W pl . f
y

-  N Sd
1  1,5
y
k y
 . A. f
avec k y
y y

- y
 y 2
My
4 
W ply  W ely 
 W ely


 avec  y
 0,9

-  . N Sd
k z  1   z. A f avec k z
 1,5
z y

   2  
W plz  W elz 
-
z
4   avec   0,9
 W elz 
z Mz z

-  min
: est la plus petite des valeurs de  et 
y z

-  et  : sont les coefficients de réduction définis précédemment.


y z

-  et  : sont les facteurs de moment uniforme équivalent pour le


My Mz

………flambement par flexion ;

Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également vérifier :

N Sd

k .M LT ySd
 k .M z zSd
1
 .N pl . Rd
 .M ply . Rd M plz . Rd

 z
M1

LT
M1
 M1

Avec :
- 1
 LT
N Sd
1
k LT
 A f
avec k LT
z y

-  LT
 0,15  z 
MLT
 0,15 avec  LT
 0,9

-  MLT
:est un facteur de moment uniforme équivalent pour le déversement.

- Sections de classe 3 :

Les formules établies pour les sections 1 et 2, que ce soit avec ou sans risque de déversement,
restent valables à la condition de remplacer M pl  W pl . f y par M el  W el . f y .

- Sections de classe 4 :

Les formules deviennent, en introduisant les sections et modules efficaces :

N Sd k .M  N . eNy k .M  N . eNz
  1
y ySd z zSd

f f f
 .A . y
W
y
W
y

min eff
M1
eff . y
 M1
eff . z
 M1

Si le déversement représente un mode potentiel de ruine, il faut également vérifier :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 50
N Sd k .M  N . eNy k .M  N . eNz
 LT ySd
 z zSd
1
f f f
 .A . y
 .W y
W
y
z
 eff
M1
LT eff . y
M1
eff . z
 M1

Les facteurs de moment uniforme équivalent  ,  et  doivent être calculés en fonction de


My Mz MLT

l’allure du diagramme des moments fléchissant entre points de maintien. (Voir tableau suivant)

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 51
II- LE DEVERSEMENT

Le déversement des pièces fléchies est le second phénomène d’instabilité élastique, après le
flambement, avec lequel il présente une analogie certaine.

I.3- Aspect réglementaire du déversement : Vérification selon l’EUROCODE 3


Le moment de flexion maximal Mf doit être inférieur au moment ultime de déversement :

f
M   .  .W . y
f LT W pl . y
 M1

tel que :

 w
1 Pour les sections de classe 1 ou 2

W Pour les sections de classe 3


  el . y
w
W pl . y

W Pour les sections de classe 4


  eff . y
w
W pl . y

 LT
est le coefficient de réduction pour le déversement, qui est fonction de l’élancement réduit  LT

de l’élément vis-à-vis du déversement et qui a pour valeur :

 
1 mais  LT
1
  
LT 2

2
LT T LT

avec  LT
 0,5[1   LT ( LT  0,2)   LT ]
2

et  LT
 0,21 pour les profils laminés

 LT
 0,49 pour les sections soudées

Calcul de l’élancement  LT
(voir annexe)

L’élancement  LT
a pour valeur :

  W
f y
   LT
LT w pl . y
M cr  1
w

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 52
où E
 1

f
 93,9.
y

235 [fy en N/mm2 ]



f y

Mcr : est le moment critique élastique de déversement.

Le moment critique élastique de déversement Mcr doit être calculé avec les caractéristiques de la
section brute. Pour les sections de classe 4, le calcul de Mcr sera fait sans considérer l’inertie de
torsion uniforme de l’élément (It=0).

Les valeurs du coefficient  peuvent être obtenues à partir du tableau des coefficients de
LT

réduction de flambement, en faisant    LT et    LT


, et en utilisant :

- pour les profils laminés, la courbe a (   0,21 ).


- pour les profils soudés, la courbe c (   0,49 ).

Enfin, lorsque  LT
 0,4 , il est inutile de prendre en compte le déversement.

Pour les poutres à section transversale constante et doublement symétriques, notamment les séries
de profils laminés I et H, l’élancement  LT
peut être déterminé par la formule suivante

approximative, qui place en sécurité :


L
i
 LT


z

 
2

 L
  
 1  i  
c1 1  20  hz 



  
 tf 

Calcul du moment critique élastique : Mcr

Pour une poutre à section transversale constante, le moment critique élastique de déversement est
donné par la formule générale :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 53
 1


kL G I t    2
2
2
EIZ   k  Iw
2 
  
2

2    
 c1  c 2 z g  c3 z j 
(kL)  k w  I z
M c2 z g c3 z j
 2E I z
cr


 

 

Où :
- c1, c2 et c3 : facteurs dépendant des conditions de charge et d’encastrement (voir annexe)
- k et kw : facteurs de longueur effective
- zg=za-zs
- za : coordonnée du point d’application de la charge
- zs : coordonnée du centre de cisaillement.

 z y  z dA
2 2

- 
z z 
j s
2I
A

E
- G
21   
- It : moment d’inertie de torsion
- Iz : moment d’inertie de flexion suivant l’axe de faible inertie

 h t f
2

-  : facteur de gauchissement
I  I 
w z 
 2 
- L : longueur de la poutre entre points latéralement maintenus.

Les facteurs de longueur de flambement k et kw varient de 0,5 pour une fixation parfaite à 1,0 pour
des appuis simples, avec 0,7 pour une extrémité encastrée et l’autre simplement appuyée.
l
Le facteur k concerne la rotation de l’extrémité en plan. Il est analogue au rapport d’un élément
L
comprimé.

Le facteur kw concerne le gauchissement d’extrémité. A moins d’avoir pris des mesures spéciales
d’encastrement vis-à-vis du gauchissement, kw doit être pris égal à 1,0.

Poutres à section transversale constante mono-symétrique et à semelles inégales :

Pour une section en I à semelles inégales :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 54
I  (1   ) I z h s
2
w f f

Où  
I fc
f
I fc  I ft

- I fc
: moment d’inertie de flexion de la semelle comprimée suivant l’axe de faible inertie de

la section ;
- I ft
: moment d’inertie de flexion de la semelle tendue suivant l’axe de faible inertie de la

section ;
- hs : distance entre les centres de cisaillement des semelles.

Poutres à section transversale constante et doublement symétrique

Puisque zj=0 pour les sections transversales doublement symétriques, alors :

 1

 k 
kL G I t   2
2
2 2 
 c1 
2
E I2z   I w 
 
 c2 z g 
kL  k w  I z
 
M c2 z g
 2E I z
cr


 

 

Dans le cas de chargement par moments d’extrémité (c2=0) ou de charges transversales appliquées
au centre de cisaillement (zg=0), la formule devient :


E I  k  I w kL  G I t

2
2 2

2

M c    2 z

kL  k w  I z  E I z 
cr 1 2

Lorsque k=kw=1 (pas d’encastrement aux extrémités) :

E I Iw L G It 
2
2

2

 
L  I z  2 E I z 
z
M c cr 1 2

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 55
ASSEMBLAGE PAR BOULONS

Précautions constructives.

Les assemblages constituent des zones particulières plus fragiles que les zones courantes des
pièces, car les sections sont réduites du fait des perçages ou la nature de l’acier affaiblie par la
chauffe du soudage. En outre, les assemblages sont soumis à des sollicitations qui peuvent
s’inverser et les contraintes peuvent changer de sens (une poutre de charpente peut fléchir dans le
sens positif sous charge de neige et dans le sens négatif sous soulèvement par le vent).

C’est pourquoi il faut être particulièrement vigilant dans la conception et le calcul des assemblages,
afin de se prémunir contre tout risque de rupture brutale.

Il faut assurer, au travers de l’assemblage la transmission parfaite des forces, afin de ne pas créer
d’effort ou de moments secondaires parasites .Pour cela, quelques précautions élémentaires sont à
prendre :

1. il faut proscrire tout assemblage par recouvrement simple (figure6) et utiliser un assemblage
symétrique par double couvre –joint (figure 7).

En effet, dans le cas de la figure 6, la dissymétrie crée un moment de flexion parasite et


l’assemblage se déforme, comme le montre la figure 8.

La contrainte maximale de traction vaut, pour une largeur b de tôle :

 
 S  b.e 
N M.v  e 
  Avec M  N. 
S I  2
 I be ² 
 v 6 
La valeur de la contrainte est donc :

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 56
4 .N
- dans le cas de la figure 1 :  
b.e
N
- dans le cas de la figure 2 :  
b.e

La contrainte est donc quadruplée et les têtes de boulons risquent l’arrachement.


Il faut par ailleurs s’assurer que les axes neutres des barres soient concourants aux nœuds des
treillis, dans les systèmes réticulés .Ce n’est souvent pas le cas pour les treillis réalisés en cornières.

Assemblages boulonnés :

Le fonctionnement mécanique des assemblages boulonnés sollicités au cisaillement diffère selon le


mode de boulonnage utilisé.
 Les boulons ordinaires
 Les boulons précontraints.

Caractéristiques des boulons :


 Caractéristiques géométriques :

 Caractéristiques mécaniques :
-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 57
Caractéristiques mécaniques des boulons selon leur classe d’acier

Valeur de la limite d’élasticité fyb et de la résistance à la traction fub des boulons

Classe de qualité 4.6 4.8 5.6 5.8 6.6 6.8 8.8 10.9

fyb(N/mm2) 240 320 300 400 360 480 640 900

fub (N/mm2) 400 400 500 500 600 600 800 1000

La classe est défini par deux nombres X.Y sachant que : f yb  10XY et f ub  100X en MPa.

Assemblages par boulons ordinaires :

1. Coefficients partiels de sécurité :

- Résistance des boulons au cisaillement :  Mb  1.25


- Résistance des boulons à la traction :  Mb  1.50

2. Assemblages sollicités au cisaillement

Critère de vérification : Il faut vérifier : V1  min ( Fv , FB )

-
d’une part la résistance au cisaillement des boulons Fv,
-
d’autre part la résistance à la pression diamétrale des pièces FB.
V
V1 : effort de cisaillement appliqué à un boulon ( V1  ) ; n : nombre de boulons.
n

 Résistance au cisaillement d’un boulon Fv:

Si le plan de cisaillement passe par la partie fileté

A s .m
- Pour les classes de qualité 4.6 – 5.6 – 6.6 et 8.8 : Fv  0.6 f ub
 Mb
A s .m
- Pour les classes de qualité 4.8 – 5.8 - 6.8 et 10.9: Fv  0.5 f ub
 Mb
A.m
Si le plan de cisaillement passe par la partie non fileté : Fv  0.6 f ub
 Mb
m : nombre de sections cisaillées par boulon

t
 Résistance à la pression diamétrale des pièces assemblées FB: FB  2.5  f u d
 Mb

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 58
Où  est la plus petites des valeurs suivantes.   min e1 , P1  1 , f ub , 1
 3d 0 3d 0 4 fu 

3. Assemblages sollicités à la traction :

Critère de vérification : T1  FT

T : effort de traction appliqué à un boulon.

As
La résistance à la traction des boulons vaut FT: FT  0.9 f ub
 Mb

4. Assemblages sollicités simultanément au cisaillement et à la traction :

Critère de vérification : Les boulons sont soumis à des efforts combinés de cisaillement V et de
V1 T
traction T, doivent satisfaire aux conditions suivantes :  1 1
Fv 1.4FT

V : effort de cisaillement appliqué à un boulon.


T : effort de traction appliqué à un boulon.

Le plan de les classes de qualité A s .m


Résistance de cisaillement passe par 4.6 – 5.6 -6.6 et 8.8 Fv  0.6 f ub
 Mb
cisaillement par plan la partie filetée du
les classes de qualité A s .m
de cisaillement Fv boulon
4.8 – 5.8 - 6.8 et 10.9 Fv  0.5 f ub
 Mb  1.25  Mb
m : nombre de Le plan de cisaillement passe par la partie non A.m
filetée du boulon Fv  0.6 f ub
sections cisaillées par  Mb
boulon

Résistance à la où  est la plus petites des valeurs suivantes. FB  2.5  f u d t


 Mb
  min l1 , P1  1 , f ub , 1
pression diamétrale
des pièces  3d 0 3d 0 4 fu   Mb  1.25
assemblées :

La résistance à la traction des boulons FT  0.9 f ub As


 Mb  1.5  Mb
Assemblages sollicités simultanément au cisaillement et à la V1 T
 1 1
traction Fv 1.4 FT

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 59
Assemblages par boulons précontraints (HR) :

Si Fp est l’effort de précontrainte axial dans un boulon et Fs l’effort de cisaillement transmis


par l’assemblage et sollicitant ledit boulon, il faut vérifier que l’interface des pièces en contact
puisse transmettre l’effort tangent, sans glissement, soit :

Fp
Fs

Fp

Axe du boulon

Fs   Fp

Le coefficient de frottement  doit correspondre à sa valeur de calcul. Cela nécessite une


préparation des surfaces, par brossage ou grenaillage, pour éliminer toute trace de rouille et de
calamine, de graisse, etc…

Classement Description du traitement 


Surfaces décapée par grenaillage ou sablage et métallisées par
projection d’aluminium.
classe A Surfaces décapée par grenaillage ou sablage et métallisées par   0.50
projection d’un revêtement à base de zinc, garanti d’assurer un
coefficient de glissement qui ne doit pas être inférieur à 0.5
classe B Surfaces décapée par grenaillage ou sablage et peintes   0.40
classe C Surfaces nettoyées par brossage métallique ou à la flamme
avec enlèvement de toutes les plaques de rouille non
adhérentes.   0.30
classe D Surfaces non traitées.   0.20

Caractéristiques mécaniques des boulons HR

Il existe deux classes de boulons HR, définies en fonction de leur contrainte limite d’élasticité fyb et
de leur contrainte de rupture fub.
 Les boulons HR1 ou HR 10.9
 Les boulons HR2 ou HR 8.8

Repère fub (MPa) fyb (MPa) L/L (%)


Appellation
HR 1 HR 10.9 1000 900 8
HR 2 HR 8.8 800 640  12

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 60
1. Assemblages résistant au glissement.

Critère de vérification : Il faut vérifier : V1  min ( Fs , FB )

Résistance au glissement.
Fp
La résistance au glissement Fs d’un boulon HR précontraint vaut : Fs  k s .m..
 MS
Avec :
 Fp : l’effort de précontrainte autorisé dans les boulons vaut : Fp  0,7.f ub .A s
 m : nombre d’interfaces de frottement,
 Ks : est un coefficient de la dimension des trous de perçage et vaut :

Types de trous ks
Trous normalisés (tolérances normales) 1
1 mm pour les boulons d12 et d14
2 mm pour les boulons d16 à d 24
3 mm pour les boulons d27 et plus
Trous circulaires surdimensionnés et les trous oblongs 0.85
courts
Trous oblongs longs 0.7

  MS Coefficients partiels de sécurité :

Trous normalisés et oblongs dont l’axe de la fente ELU 1.25


est perpendiculaire à la direction de l’effort ELS 1.1
Trous circulaires surdimensionnés et oblongs dont ELU 1.40
l’axe de la fente est parallèle à la direction de
l’effort

2. Assemblages sollicités à la traction :

Critère de vérification : T1  Fp

3. Assemblages sollicités simultanément au cisaillement et à


la traction :

Si un assemblage résistant au glissement est soumis à un effort de traction T concomitant à un effort


de cisaillement V, qui tend à provoquer le glissement.
La résistance au glissement par boulon doit être calculée selon la formule ci-après.

( FP  0,8.T1 )
V1  FS avec Fs  k S .m. .
 MS

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 61
V

F T

4. Assemblages par platines sollicités par un moment fléchissant, un effort tranchant.

M>0

 Résistance de l’assemblage à l’effort tranchant V :

Il faut vérifier l’effort admissible V1 par boulon et par plan de glissement :

Fp
V1  Fs Fs  k s .m.. si l’assemblage est par boulons précontraints
 MS

V1  Fv si l’assemblage est par boulons ordinaires

V
V1  n: nombre de boulons.
n

 Résistance de l’assemblage au moment fléchissant:

Le moment résistant MR de l’assemblage est obtenu par la somme des produits des efforts de
traction dans les boulons situés dans la zone tendue par la distance des boulons respectifs à la face
intérieure de la semelle comprimée:

MR=N1.d1+N2.d2+…….= ΣNi.di

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 62
V

N1

N2
N3 d1
N2 M d2
d3
N1 d4
d5

Efforts Ni dans les boulons :

N1  N 2  N3  .....
d1 d 2 d3
Soit n’: nombre de files verticales de boulons.

MR= [N1. d1 + N2. d2 + N3 .d3 + …].n’

=n’. N1 .[d12  d 22  d32  ... ]


d1

=n’. N1 . di2
d1

M .d M .d
N1 
1
D’où : Ou bien encore N  n '.Fp
i

n '. d
2
d
i 2
i i

N1  Fp si l’assemblage est par boulons précontraints

N1  FT si l’assemblage est par boulons ordinaires

La condition de résistance de l’assemblage doit vérifier que M ≤ MR.

.
2

MR F d P i
n' si l’assemblage est par boulons précontraints
d1

FT . di
2

MR  n' si l’assemblage est par boulons ordinaires


d1

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 63
LES ASSEMBLAGES PAR SOUDURES

I. DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES

1. Soudures bout à bout

 Jusqu’ à des épaisseurs de pièces de 5 à 6 mm, les soudures peuvent être effectuées sur des
pièces non chanfreinées, affranchies d’équerre (A).
 Au-delà de 6 mm, il faut réaliser des chanfreins sur les rives d’assemblage, le talon C devant
être inférieure à la plus petite des 2 valeurs : 3 mm ou t/5
- Les chanfreins en V (B) et en U (C) permettent de souder sans retourner la pièce, mais donnent
lieu, lors du refroidissement, à des déformations angulaires fortes. Le chanfrein en U est plus
onéreux, du fait de l’usinage.
- Les chanfreins en double U (D ) ou en double V (E ), symétriques, éliminent les phénomènes de
déformations ou de contraintes internes , si les cordons sont exécutés simultanément sur les 2
faces ,par tronçons alternés .En outre , ils permettent une économie sur le métal d’ apport et sur
le temps de main- d’ œuvre,( nombre de passes).
- Les chanfreins en K (F) constituent une solution intermédiaire.

60°
t<6
t =5 à 15
A B
d =1 à 3 c

t/2 t = 30 à 60
t = 10 à 25
D
t /2
C
c
c

60° 50°
t = 12 à 40 t = 12 à 40
E F

2. Soudures d’angle

Les cordons peuvent être plats et / ou bombés.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 64
c. Soudures en T

t  25mm t  25mm

t  12 mm

t (mm) 4 6 7 8 10 12 14 16 18
a (mm) 3 4 5 6 7 8 10 11 13
t

II. Calculs des cordons de soudures

1. Les soudures bout à bout :


Les soudures bout à bout ne se calculent pas. On admet qu ‘il y a continuité de matière, donc
continuité des pièces. Deux conditions doivent être vérifiées :
- l’épaisseur de la soudure soit au moins égale à l’épaisseur de la plus faible des pièces
assemblées
- que le métal d’apport ait des caractéristiques mécaniques au moins égale à celle du métal de
base.

2. Soudures d’angle :

Notations

- a : épaisseur utile ou gorge, distance minimale de la racine à la surface du cordon (figure 32)
- l : longueur utile du cordon.
- N: effort pondéré appliqué à chaque cordon, il est supposé centré au milieu de la longueur du
cordon.
- ,  ,  : sont les composantes de la contrainte moyenne rapportée à la section de la gorge du
cordon, al. Soit :
  : composante perpendiculaire à la section.
  : composante dans le plan de la section perpendiculaire à l’axe longitudinal du
cordon.
  : composante dans le plan de la section parallèle à l’axe longitudinal du
cordon.

a a a a

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 65
3. Formule fondamentale

Les dimensions du cordon de soudure doivent satisfaire à la condition :

. 
2
 3.(   ) 
2 2 f u
w
 Mw

Les coefficients w et  Mw sont variables selon la nuance d’acier :

Nuances d’acier  Mw w w .  Mw
f y (MPa) f u (MPa)
235 360 1,25 0,80 1,00
275 430 1,30 0,85 1,10
355 510 1,35 0,90 1,20

Nous allons établir ci-après des formules de calculs pour des cordons reliant :

- soit des pièces orthogonales


- soit des pièces obliques.

5. Cordons reliant des pièces orthogonales

Les cordons peuvent être frontaux, N N/2


l

Latéraux et obliques.

 Cordons frontaux
N/2
N
N/2

l
N

N N
l

N N
Nn =N 2 , d’ou   N n  N. 2
2 a.l 2.al

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 66
N  N 2 , d’où  = N  N. 2
2 a.l 2.a.l

N = 0, d’où  =0

La formule fondamentale s’écrit :

2 2

 .
2. N

6. N
 f u
w
4. a . (l)
2 2
4. a . (l)
2 2

Mw

a.l   . 
N. 2
Soit : .
w Mw
f u

 Cordons latéraux
N N
 = =0

N
 =
a.l
N
N
La formule s’écrit :
N/2
N N/2
l
a.l  w .  Mw . N. 3
fu

 Cordons obliques 
N
 l
2

 = = N. sin 
2.a.l

 = N. cos 
a.l
l

N. 3  sin 
2

D’ou : a.l   .  .  N
w Mw
f u

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 67
5. Cordons reliant des pièces obliques

 : Désignant l’angle d’une des faces d’assemblage avec la perpendiculaire à l’autre face, on
distingue de la même façon des cordons frontaux, latéraux et obliques.

 Cordons frontaux

Pour l’angle obtus :

  N cos(   )
a.l 4 2

 = N sin(   )
a.l 4 2

 =0

N. 2  sin 
D’ou a.l   . 
w Mw
f u

Pour l’angle aigu :

N. 2  sin 
Un calcul analogue conduit à : a.l   . 
w Mw
f u

 Cordons latéraux

De la même façon que pour des pièces orthogonales, on vérifie quel que soit l’angle, obtus ou
aigu, que :

a.l   . 
N. 3
w Mw
f u

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 68
 Cordons obliques

Dans le cas de cordons obliques, faisant un angle  avec la direction de l’effort, on a :

N 3  (1  sin ). sin 


2
Pour un angle obtus a . l   . 
w Mw
f u

N 3  (1  sin ). sin 


2
Pour un angle aigu a.l   . 
w Mw
f u

6. Formule enveloppe :

Il existe une formule enveloppe, qui dispense de tous les calculs précédents, qui place en sécurité,
quelle que soit l’orientation de l’effort et du cordon de soudure :

a.l   . 
N 3
w Mw
f u

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Notes de cours de charpente métallique 69

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