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SEMIOLOGIE DE L’EPAULE

L’épaule est rarement le siège d’arthrose, mis à part quelques rares cas d’omarthroses post traumatiques
ou secondaires à des contraintes mécaniques majeures.
La pathologie tendineuse prime, aiguë ou chronique.
Les douleurs d’épaule irradient souvent vers le bras, parfois l’avant bras et le diagnostic différentiel avec
une névralgie cervico-brachiale (NCB) n’est pas toujours facile : l’examen de l’épaule sera donc toujours
couplé à un examen du rachis cervical et un examen neurologique du membre supérieur.

1) Interrogatoire

a) douleur :
il faut savoir que les douleurs tendineuses d’épaule sont très souvent nocturnes, fonction des positions :
ce caractère nocturne ne préjuge pas de leur origine inflammatoire .
Les douleurs sont souvent antérieures ou externes.
Elles irradient fréquemment dans le bras et l’avant-bras et l’on parle d’irradiations pseudo-radiculaires.
Un dysfonctionnement de l’épaule retentit souvent sur la statique du rachis et entraine des douleurs
cervicales associées.
b) Impotence :
L’épaule peut être très enraidie lors d’une omarthrose évoluée ou dans la capsulite rétractile (épaule
gelée). Le malade compense un peu grâce à l’articulation omo-thoracique mais la gêne peut être
importante dans la vie quotidienne : impossibilité de s’habiller, se coiffer.
L’impotence peut être aussi liée à une rupture tendineuse (coiffe des rotateurs) et le malade ne pourra
lever le bras ou réaliser une abduction active (épaule pseudo-paralytique).
Enfin dans les tendinites, seuls certains mouvements seront difficiles.

2) Examen Physique

a) Inspection
Malade torse nu, assis, médecin devant, derrière puis sur le coté. On cherchera les repères habituels :
épine de l’omoplate, acromion, clavicule, vérifiera s’il existe une atrophie musculaire. Un volumineux
épanchement se voit sur la face antérieure. Une rupture du long biceps donne une tuméfaction au milieu
du bras à la « Popeye ».

b) Palpation et recherche des points douloureux


Elle concernera : l’épine de l’omoplate, l’articulation acromio-claviculaire, la clavicule, la zone sous-
acromiale externe, douloureuse en cas de tendinite du supra-épineux ou de bursite sous acromiale, le
tendon du long-biceps, antérieur, qui roule sous les doigts. Chez les sujets minces, un volumineux
épanchement se palpe à la face antérieure de l’épaule.
c) Mobilisation
Les mouvements doivent être impérativement être examinés en actif et en passif : en effet dans certaines
lésions tendineuses la mobilité passive est seule possible .
L'épaule comporte en fait 2 articulations : l’articulation omo-thoracique qui est un plan de glissement
entre l’omoplate et le gril costal et l’articulation gléno-humérale : seule la seconde doit être examinée : il
faut donc bloquer, par une main sur l’omoplate et la clavicule, l’articulation omo thoracique.
Trois mouvements doivent être étudiés : l’abduction ( 90°), la rotation externe (60°), la rotation interne
que l’on juge indirectement par la position de la main dans le dos ( normalement en regard de T7).

Abduction Rotation externe Rotation Interne

Manœuvres particulières
Deux manœuvres tendineuses doivent être connues : le Palm-Test : flexion contrariée de l’avant-bras, qui
peut réveiller une douleur du tendon du long biceps, le Test de Jobe, pour le supra-épineux, qui consiste
à positionner l’épaule à 80 ° d’abduction, le coude tendu, la main en pronation et à demander au malade
de résister contre un pression de bas en haut appliquée sur le bras.

Enfin un conflit acromio-huméral (sensation de frottement ) peut être perçu, par la main de
l’examinateur sur le moignon de l’épaule, le malade réalisant une élévation de l’épaule en cas de lésions
importantes de la coiffe des rotateurs. Le test de Jocum consiste a demander au malade de mettre son bras
en abduction, de fléchir le coude, de mettre la main sur l’épaule opposée. L’examinateur applique une
pression de haut en bas sur le bras. Le malade ne peut résister à cette pression en cas de lésion de la
coiffe.
Cet examen clinique simple permet d’élucider plus de 90% de la pathologie d’épaule.

3) Les maladies les plus frequentes


La Périarthrite calcifiante aiguë
est liée à une inflammation aigüe d’une calcification de la bourse sous-acromiale : brutalement le patient
présente une douleur externe aiguë de l’épaule, immobilisant l’articulation. Il peut avoir un peu de fièvre
et une VS très accélérée.

Les tendinites de l’épaule concernent essentiellement :


- Le supra-épineux , dans plus de 75% des cas ( douleur externe irradiant vers le coude, Jobe +)
- Le long biceps (douleur antérieure, Palm-Test +) .
Ces tendinites peuvent être liées à des contraintes physiques excessives, mais on les rencontre souvent,
chez de femmes peu actives , autour de la ménopause.

Les capsulites rétractiles : L’épaule est tout d’abord douloureuse, puis les douleurs s’estompent, l’épaule
s’enraidit, la malade ne peut ni se coiffer ni agrafer son soutien-gorge, l'abduction est inférieure à 50°, la
rotation quasi nulle.

Les rupture aiguës de la coiffe des rotateurs après une chute ou un effort violent contrarié,
occasionnent un violente douleur suivie de l’ impossibilité d’effectuer une abduction active .

Les ruptures chroniques partielles de la coiffe des rotateurs associent douleurs, conflit acromio
huméral, difficultés pour soulever des objets lourds lorsque l’élévation ou l’abduction de l’épaule dépasse
50 à 60°.
L’Omathrose est rare, elle complique souvent une ancienne fracture de la tête humérale ou une rupture de
la coiffe des rotateurs.
L’épaule est fréquemment atteinte dans la Polyarthrite rhumatoïde.

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