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Norme comptable internationale IAS 39

Instruments Financiers :
Comptabilisation et Evaluation
La présente Norme est en vigueur pour les états financiers des exercices
ouverts à compter du 1er janvier 2001. Une application anticipée est autorisée
pour les exercices se terminant après le 15 mars 1999, date de publication de
IAS 39. Une application rétrospective n'est pas autorisée.

En octobre 2000, cinq révisions limitées de IAS 39 et d’autres Normes


comptables internationales liées (IAS 27, IAS 28, IAS 31 et IAS 32) ont été
approuvées pour améliorer des paragraphes spécifiques et aider à
l’application cohérente des Normes.

En mars 2000, une approche consistant à publier des commentaires de mise en


œuvre sur IAS 39 sous forme de questions-réponses a été approuvée par
l’IASC. Par la suite, une série de questions-réponses a été publié sur IAS 39
par le Comité de commentaires de mise en œuvre (IGC), établi par le Conseil
dans cet objectif. Les commentaires de mise en oeuvre n’étaient pas étudiés
par l’IASC et ils ne représentent pas nécessairement ses positions.

L’interprétation du SIC suivante fait référence à l’IAS 39 :

• SIC-33 Consolidation et méthode de la mise en équivalence – Droits de


vote potentiels et répartition des pourcentages d’intérêt

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IAS 39 IAS 39
5. La deuxième phase du projet consiste en un examen approfondi des
Introduction questions de comptabilisation, d'arrêt de la comptabilisation
("décomptabilisation"), d'évaluation et de comptabilité de couverture. La
1. La présente Norme (IAS 39) établit les principes de comptabilisation, présente Norme traite de ces questions.
d'évaluation et d'informations à fournir concernant les actifs et les passifs
financiers. La présente Norme complète les dispositions en matière 6. En juillet 1995, l'IASC est parvenue à un accord avec l'Organisation
d’informations à fournir d IAS 32 Instruments financiers : informations à internationale des commissions de valeurs (OICV) sur le contenu d'un
fournir et présentation. programme de travail pour finaliser un ensemble de Normes comptables
internationales essentielles que l'OICV pourrait approuver pour les
opérations transfontalières de levées de capitaux et d'admission en Bourse
Rappel historique sur tous les marchés mondiaux. Parmi ces normes essentielles figurent les
normes sur la comptabilisation et l'évaluation des instruments financiers,
2. En 1989, l'IASC s’est engagé avec l'Institut canadien des comptables les éléments hors bilan, les instruments de couverture et les placements.
agréés dans un projet conjoint d’élaboration d’une Norme globale Les dispositions normatives de IAS 32 en matière de fourniture
relative à la comptabilisation, l'évaluation et la fourniture d'informations d'informations ne satisfont pas pleinement à l'engagement pris par l'IASC
sur les instruments financiers. En septembre 1991, l'IASC a publié vis-à-vis de l'OICV concernant les normes essentielles minimum.
l’Exposé-sondage E40 pour commentaires. Sur la base des nombreux
éléments d'information reçus, les différentes propositions ont été 7. En mars 1997, l'IASC et l'Institut canadien des comptables agréés ont
réexaminées et un nouvel Exposé-sondage (E48) a été publié pour publié conjointement un Document de travail global intitulé « La
commentaires en janvier 1994. comptabilisation des actifs et des passifs financiers » et appelé à
commentaires sur les propositions de ce document. L'IASC a organisé,
3. Au vu des critiques formulées à l'encontre de E48, de l'évolution des dans de nombreux pays, une série de réunions consultatives spéciales sur
pratiques en matière d'utilisation des instruments financiers et des modes ces propositions avec les différents groupes d'intérêts nationaux et
de pensée de certaines autorités nationales de normalisation comptable, internationaux. Ces réunions et l'analyse des commentaires reçus sur le
l'IASC a décidé de diviser le projet en phases, en commençant par les Document de travail confirment que l'IASC est confrontée à de
informations à fournir et la présentation des états financiers. nombreuses controverses et complexités pour progresser. S'il existe un
certain consensus sur le point de vue avancé dans le Document de travail,
4. La première phase a été finalisée en mars 1995 avec l’approbation par le à savoir que l’évaluation de tous les actifs et passifs financiers à leur juste
Conseil de l'IASC de IAS 32 Instruments financiers : informations à valeur est nécessaire pour parvenir à la cohérence et la pertinence pour
fournir et présentation. IAS 32 traite de : les utilisateurs, l'application de ce concept à certaines activités et à
certaines catégories d'actifs et de passifs financiers continue à poser des
(a) la classification, par les émetteurs, des instruments financiers en difficultés. Le malaise général est également évident pour ce qui concerne
dettes ou en capitaux propres, et la classification des intérêts, la perspective d'inclure dans les résultats les profits latents, en particulier
dividendes et profits et pertes correspondants. Cette classification les profits sur les dettes à long terme, comme le propose le Document de
inclut la ventilation de certains instruments composés en une travail. La résolution de ces difficultés ne sera ni facile ni rapide. En
composante passif et une composante capitaux propres ; outre, si plusieurs autorités nationales de normalisation comptable se sont
lancées dans des projets d’élaboration de normes nationales sur les
(b) la compensation des actifs et des passif financiers ; et
différents aspects de la comptabilisation et de l'évaluation des instruments
(c) la fourniture d'informations sur les instruments financiers. financiers, aucun pays n'a mis en place ou n'a proposé de normes
analogues aux propositions contenues dans le Document de travail.

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IAS 39 IAS 39
8. Imaginer qu’il était possible d’élaborer, sur la base du Document de puisse mettre en place des dispositions normatives reflétant pleinement
travail, une Norme comptable internationale unique et globale sur les ces propositions. L'IASC considère également qu'un programme de
instruments financiers et de l’inclure avant la fin de l'année 1998 dans les travaux de développement, d'essais sur le terrain, de préparations de
Normes essentielles à soumettre à l'OICV, n'était pas réaliste. Il est commentaires et de formation sera nécessaire pour permettre une mise en
néanmoins urgent, tant pour les investisseurs que pour les entreprises, de œuvre effective de ces principes. Le Conseil de l'IASC s'est engagé à
pouvoir utiliser des Normes comptables internationales dans leurs travailler avec les autorités nationales de normalisation comptable des
décisions de placement et de crédit ainsi que pour les opérations différents pays afin que ces objectifs soient atteints dans un délai
d'émission de titres et de cotation en Bourse. De plus, si la détention et raisonnable. En attendant, la présente Norme améliorera sensiblement la
l’utilisation d’instruments financiers sont très répandues dans le monde, présentation des instruments financiers.
seul un très petit nombre de pays disposent actuellement de Normes
nationales de comptabilisation et d'évaluation des instruments financiers. Exposé-sondage E62

9. Lors de sa réunion de novembre 1997, le Conseil de l'IASC a donc décidé 11. La présente Norme a été établie à partir de l'Exposé-sondage E62 publié
que : pour commentaires par l'IASC le 17 juin 1998. La date limite officielle
(a) l'IASC se joindrait aux autorités nationales de normalisation fixée pour la réception des commentaires était le 30 septembre 1998 mais
comptable pour élaborer une Norme comptable internationale le Conseil a annoncé qu'il ferait tout son possible pour examiner les
intégrée et harmonisée sur les instruments financiers. Cette Norme commentaires reçus jusqu'au 25 octobre, ce qu'il a fait. Les points de vues
s'appuierait sur le Document de travail de l'IASC, sur les normes du public sur les propositions d’E62 ont été également sollicités au cours
nationales existantes et naissantes ainsi que sur les réflexions et d’une série de plus de vingt séminaires organisés de par le monde par le
recherches les plus pertinentes conduites sur la question dans le responsable du projet et via la publication de résumés d’E62 dans les
revues professionnelles. Une copie d’E62 a été diffusée sur le site
monde ; et que
Internet de l'IASC pour donner au public de l'IASC le plus de temps
(b) devant l'urgence du problème, l'IASC devrait parallèlement possible pour étude et élaboration de commentaires.
s'employer à élaborer courant 1998 une Norme internationale
provisoire sur la comptabilisation et l'évaluation des instruments 12. Les questions soulevées par le processus de commentaires ont été
financiers. En attendant que soit élaborée une norme globale examinées par un Steering Committee de l'IASC qui a fait des
intégrée, cette norme provisoire sera utilisée ainsi que la recommandations au Conseil, puis par le Conseil lui-même lors de ses
Norme IAS 32 sur les informations à fournir et la présentation des réunions de novembre et décembre 1998.
instruments financiers et plusieurs autres Normes comptables
internationales existantes qui traitent de questions relatives aux
instruments financiers.
Utilisation accrue de la juste valeur pour les instruments
financiers
10. Un Groupe de travail conjoint, composé de représentants de l'IASC et
d'un certain nombre d'autorités nationales de normalisation comptable, a 13. La présente Norme accroît sensiblement l'utilisation de la juste valeur
commencé à travailler à la première des deux étapes ci-dessus. L’objectif dans la comptabilisation des instruments financiers, ce qui est conforme à
de la présente Norme est d’accomplir la deuxième étape. L'IASC l'instruction donnée par le Conseil au Groupe de travail conjoint, de
reconnaît que les propositions exposées dans son Document de travail de poursuivre plus avant l'étude d'une comptabilisation de tous les actifs et
mars 1997 représentent des changements d'une grande portée par rapport passifs financiers à leur juste valeur intégrale. La présente Norme modifie
aux pratiques comptables traditionnelles en matière d'instruments la pratique actuelle en imposant la comptabilisation à la juste valeur
financiers et qu'un certain nombre de problèmes techniques délicats de :
(discutés dans le Document de travail) devront être résolus avant que l'on

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(a) la quasi totalité des actifs et passifs dérivés ; 15. Le Groupe de travail conjoint examine également si l'on peut estimer de
façon fiable la juste valeur des instruments de capitaux propres non cotés
(b) tous les titres d'emprunt, titres de capitaux propres et autres actifs
et si oui, comment. La plupart des passifs ne sont pas évalués à leur juste
financiers détenus à des fins de transaction ;
valeur en vertu de la présente Norme, bien que tous les passifs dérivés
(c) tous les titres d'emprunt, titres de capitaux propres et autres actifs (sauf ceux indexés sur un instrument de capitaux propres non coté dont la
financiers qui ne sont pas détenus à des fins de transaction mais sont juste valeur ne peut être évaluée de manière fiable) et tous les passifs
néanmoins disponibles à la vente ; détenus à des fins de transaction soient évalués à leur juste valeur.
L’évaluation à la juste valeur des passifs fait l'objet de plusieurs études
(d) certains dérivés qui sont incorporés à des instruments non dérivés ; actuellement conduites par le Groupe de travail conjoint.
(e) des instruments financiers non dérivés contenant des instruments
Résumé de la présente Norme
dérivés incorporés qui ne peuvent être dissociés de manière fiable de
l'instrument non dérivé ; 16. En vertu de la présente Norme, tous les actifs et passifs financiers, y
compris tous les dérivés, doivent être comptabilisés au bilan. Ils doivent
(f) des actifs et passifs non dérivés dont le risque de juste valeur est
être initialement évalués au coût, qui est la juste valeur de la contrepartie
couvert par des instruments dérivés ; donnée ou reçue pour acquérir l'actif ou le passif financier (majorée de
(g) des placements à échéance fixée que l'entreprise ne désigne pas certains profits et pertes de couverture).
comme "étant détenus jusqu'à leur échéance" ; et
17. Après leur comptabilisation initiale, tous les actifs financiers doivent être
(h) des prêts et créances achetés que l'entreprise ne désigne pas comme réévalués mà la juste valeur, à l'exception des actifs ci-dessous qui
étant "détenus jusqu'à leur échéance". doivent être comptabilisés au coût amorti, sous réserve d'un test de
dépréciation :
14. Les trois catégories d'actifs financiers qui demeurent comptabilisés au
coût dans la présente Norme sont les prêts et les créances émis par (a) les prêts et créances émis par l'entreprise qui ne sont pas détenus à
l'entreprise, les autres placements à échéance fixée que l'entreprise a des fins de transaction ;
l’intention et la capacité de détenir jusqu'à leur échéance, et les (b) les autres placements à échéance fixée tels que les titres d’emprunts
instruments de capitaux propres non cotés dont la juste valeur ne peut
et les actions de préférence obligatoirement remboursables que
être évaluée de manière fiable (y compris les dérivés qui sont liés à ces
l'entreprise a l’intention et la capacité de détenir jusqu'à leur
instruments et qui doivent être réglés par remise de ces instruments de
échéance ; et
capitaux propres non cotés). Le Conseil a décidé de ne pas imposer pour
l'instant l'évaluation à la juste valeur des prêts, des créances et autres (c) les actifs financiers dont la juste valeur ne peut être mesurée de façon
placements à échéance fixée, ceci pour un certain nombre de raisons. fiable (ces actifs se limitent à certains instruments de capitaux
L'une de ces raisons est l'importance du changement que cela impliquerait propres pour lesquels on ne dispose pas de prix cotés sur un marché
dans de nombreuses juridictions par rapport à la pratique actuelle. Une et à certains dérivés qui sont liés à ces instruments et qui doivent être
autre de ces raisons est le lien de portefeuille existant dans de nombreuses réglés par remise de ces instruments de capitaux propres non cotés).
activités entre les prêts, créances et autres placements à échéance fixée et
les passifs qui, dans la présente Norme, seront évalués pour leur montant 18. Après acquisition, la plupart des passifs financiers doivent être évalués
d'origine amorti. Certains s'interrogent en outre sur la pertinence de la pour leur montant comptabilisé à l'origine net des amortissements et des
juste valeur pour les placements à échéance fixée qu’on envisage de remboursements du montant en principal. Seuls les dérivés et les passifs
détenir jusqu'à leur échéance. Le Groupe de travail conjoint étudie ces détenus à des fins de transaction doivent être réévalués à la juste valeur.
différentes questions.

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19. Pour les actifs et passifs financiers réévalués à la juste valeur, l'entreprise 22. La présente Norme autorise la comptabilité de couverture dans certaines
aura le choix unique et général entre : circonstances sous réserve que la relation de couverture soit clairement
définie, mesurable et véritablement efficace.
(a) comptabiliser l'intégralité de l'ajustement en résultat net de
l’exercice; ou
23. La présente Norme s'applique aux entreprises d'assurance excepté pour
(b) ne comptabiliser en résultat net de l’exercice que les variations de la les droits et obligations découlant des contrats d'assurance. La présente
juste valeur relatives aux actifs et passifs financiers détenus à des Norme s'applique aux dérivés qui sont incorporés aux contrats
fins de transaction, les variations de valeur des instruments non d'assurance. Un projet distinct sur la comptabilisation des contrats
détenus à des fins de transaction étant comptabilisées en capitaux d'assurance est à l'étude au sein de l'IASB.
propres jusqu'à la vente de l'actif financier, à compter de laquelle le
profit ou la perte réalisé est comptabilisé en résultat net. A cet effet,
les dérivés sont toujours considérés comme détenus à des fins de
transaction à moins qu'ils ne s'inscrivent dans une relation de
couverture répondant aux conditions requises pour une comptabilité
de couverture.

20. La présente Norme établit les conditions pour déterminer la date à


laquelle le contrôle d'un actif ou d'un passif financier a été transféré à un
tiers. Dans le cas d'actifs financiers, un transfert sera normalement
comptabilisé si (a) le cessionnaire a le droit de vendre l'actif ou de le
donner en nantissement et si (b) le cédant n'a pas le droit de racheter les
actifs transférés à moins que cet actif puisse facilement être obtenu sur le
marché ou que son prix de rachat soit égal à sa juste valeur à l'époque du
rachat. En ce qui concerne la décomptabilisation des passifs, le débiteur
doit être juridiquement dégagé de sa responsabilité première à l’égard du
passif (ou d'une partie de celui-ci) par voie judiciaire ou par le créancier.
Si une partie d'un actif ou d'un passif financier est vendue ou éteinte, sa
valeur comptable est ventilée sur la base des justes valeurs relatives. Si
les justes valeurs ne peuvent être déterminées, on adopte pour la
comptabilisation du profit une approche de recouvrement du coût.

21. En matière comptable, la couverture consiste à désigner un instrument


financier dérivé ou (dans un nombre limité de cas) un instrument
financier non dérivé pour compenser, en totalité ou en partie, la variation
de juste valeur ou de flux de trésorerie d'un élément couvert. Un élément
couvert peut être un actif, un passif, un engagement ferme ou une
transaction future prévue qui est exposé(e) à un risque de variation de
valeur ou de variations de flux de trésorerie futurs. La comptabilité de
couverture comptabilise de manière symétrique les effets qui se
compensent au niveau du résultat net.

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IAS 39 IAS 39
Décomptabilisation 35 - 65
Sommaire
Décomptabilisation d’un actif financier 35 - 43
Décomptabilisation d’une partie d’actif financier 47 - 50
Norme Comptable Internationale IAS 39 Décomptabilisation d’un actif associé
à la création d'un actif ou passif financier 51 - 56
Instruments Financiers : Comptabilisation et Evaluation Décomptabilisation d’un passif financier 57 - 64
Décomptabilisation d’une partie de passif financier ou
OBJECTIF décomptabilisation associée à
CHAMP D’APPLICATION Paragraphes 1–7 la création d'un actif ou passif financier 65
DEFINITIONS 8 - 26 EVALUATION 66 - 165
Tirées de IAS 32 8-9 Evaluation initiale d’actifs et de passifs financiers 66 - 67
Définitions complémentaires 10 Evaluation ultérieure d’actifs financiers 68 - 92
Définition d’un dérivé 10 Placements détenus jusqu’à leur échéance 79 - 92
Définition des quatre catégories d’actifs financiers 10 Evaluation ultérieure de passifs financiers 93 - 94
Définitions relatives à la comptabilisation et à l’évaluation 10 Considérations relatives à l’évaluation à la juste valeur 95 – 102
Définitions relatives à la comptabilité de couverture 10 Profits et pertes sur actifs et passifs financiers
non réévalués à la juste valeur 103-107
Autres définitions 10
Réévaluation à la juste valeur 108
Développements sur les définitions 11 - 21
Dépréciation et irrécouvrabilité d’actifs financiers 109-119
Instrument de capitaux propres 11 - 12
Actif financiers comptabilisés au coût amorti 111-115
Dérivés 13 - 16
Comptabilisation de produits financiers
Coûts de transaction 17 après une dépréciation 116
Passif détenu à des fins de transaction 18 Actifs financiers réévalués à leur juste valeur 117-119
Prêts et créances émis par l’entreprise 19 - 20 Comptabilisation à la juste valeur dans certaines
Actifs financiers disponibles à la vente 21 activités de services financiers 120
Dérivés incorporés 22 - 26 Couverture 121-165
COMPTABILISATION 27 - 65 Instruments de couverture 122-126
Comptabilisation initiale 27 - 29 Eléments couverts 127-135
Date de transaction / date de règlement 30 - 34 Comptabilité de couverture 136-145

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IAS 39 IAS 39
Appréciation de l’efficacité de la couverture 146-152
Norme comptable internationale IAS 39
Couvertures de la juste valeur 153-157
Couvertures des flux de trésorerie 158-163
Instruments Financiers : Comptabilisation et
Couvertures d’un investissement net dans une entité étrangère 164
Evaluation
Cas des couvertures ne répondant pas aux conditions requises
pour une Comptabilité de couverture 165
La norme comptable internationale 39 Instruments Financiers :
INFORMATIONS A FOURNIR 166-170 Comptabilisation et Evaluation (IAS 39) est exposée dans les paragraphes 1-
172. Tous les paragraphes sont assortis de la même force normative, mais
DATE D’ENTREE EN VIGUEUR ET TRANSITION 171-172
conservent le format de l’IASC, tel qu’adopté par l’IASB. La norme IAS 39
doit être lue dans le contexte de son objectif, ainsi que dans le contexte de la
Préface aux Normes Internationales d’Information Financière et du Cadre
pour la préparation et la présentation des états financiers. Ceux-ci
fournissent une base permettant de sélectionner et d’appliquer des politiques
comptables en l’absence de disposition explicite.

Objectif
L'objectif de la présente Norme est d'établir les principes de comptabilisation,
d'évaluation et de fourniture d'informations sur les instruments financiers dans
les états financiers des entreprises.

Champ d'application
1. La présente Norme doit être appliquée par toutes les entreprises à tous
les instruments financiers excepté 1 :

(a) les participations dans des filiales, entreprises associées et


coentreprises qui sont comptabilisées selon IAS 27 Etats financiers
consolidés et comptabilisation des participations dans des
filiales; IAS 28 Comptabilisation des participations dans des
entreprises associées et IAS 31 Information financière relative
aux participations dans des coentreprises. Toutefois, une
entreprise applique la présente Norme dans ses états financiers
consolidés, pour comptabiliser une participation dans une filiale,
entreprise associée ou coentreprise qui (a) est aquise et détenue

1 Voir aussi IGC 13-1 et IGC 13-2

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IAS 39 IAS 39
exclusivement en vue de sa sortie ultérieure dans un avenir proche contraire, les contrats de garantie financière sont assujettis à la
ou (b) est soumise à des restrictions durables fortes qui limitent de présente Norme s'ils stipulent l’exécution de paiements en réponse
façon importante sa capacité à transférer des fonds à l’entreprise. à des variations d'un taux d'intérêt spécifié, du prix d’un titre, du
Dans ces cas-là, les dispositions en matière d’informations à prix d'une marchandise, de la notation d'un crédit, d’un cours de
fournir de IAS 27, IAS 28, et IAS 31 s’ajoutent à celles de la change, d’un indice de prix ou de taux ou d’une autre variable
présente Norme.2 (parfois appelé le "sous-jacent"). La présente Norme impose
également la comptabilisation des garanties financières assumées
(b) les droits et obligations générés par des contrats de location,
ou conservées du fait des normes de décomptabilisation énoncées
auxquels s'applique IAS 17 Contrats de location ; toutefois, (i) les
aux paragraphes 35 à 65 ;5
créances résultant de contrats de location qui sont comptabilisées
au bilan du bailleur sont soumises aux dispositions de (g) les contrats au titre d'une contrepartie éventuelle dans un
décomptabilisation de la présente Norme (paragraphes 35-65 et regroupement d'entreprises (voir paragraphes 65-76 de IAS 22
170(d)) et (ii) la présente Norme s'applique aux dérivés qui sont Regroupements d'entreprises).
incorporés aux contrats de location (voir paragraphes 22-26) ;
(h) les contrats qui imposent d'effectuer un paiement sur la base de
(c) les actifs et passifs des employeurs, détenus dans le cadre de plans variables climatiques, géologiques, ou autres variables physiques
d’avantages au personnel auxquels s'applique IAS 19 Avantages (voir paragraphe 2) mais la présente Norme s'applique à d'autres
du personnel ; types de dérivés incorporés à ces contrats (voir paragraphes 22-
26)6.
(d) les droits et obligations découlant de contrats d'assurance tels que
définis au paragraphe 3 de IAS 32 Instruments financiers :
informations à fournir et présentation mais la présente Norme 2. Les contrats qui imposent un paiement fondé sur des variables
s'applique aux dérivés qui sont incorporés aux contrats climatiques, géologiques, ou d’autres variables physiques, sont
d'assurance (voir paragraphes 22-26) ;3 communément utilisés en tant que contrat d’assurance. (Ceux qui
reposent sur des variables climatiques sont parfois qualifiés de dérivés
(e) les instruments de capitaux propres émis par l'entreprise qui climatiques). Dans ce cas, le paiement effectué est calculé sur la base d'un
présente les états financiers, y compris les options, warrants et montant de perte pour l'entreprise. Les droits et obligations découlant de
autres instruments financiers qui sont classés dans les capitaux contrats d'assurance sont exclus du champ d'application de la présente
propres de l'entreprise qui présente les états financiers (toutefois, Norme par le paragraphe 1(d). Le Conseil reconnaît que la somme versée
le porteur de ces instruments est tenu d'appliquer la présente en vertu de certains de ces contrats n'est pas liée au montant de la perte
Norme à ces instruments) ;4 pour l’entreprise. Si le Conseil a envisagé de maintenir ces dérivés dans
(f) les contrats de garantie financière, y compris les lettres de crédit, le champ d'application de la Norme, il en a conclu qu'une étude
qui prévoient de procéder à des paiements en cas de défaillance du complémentaire était nécessaire pour élaborer des définitions
débiteur à la date d'exigibilité d’un paiement (IAS 37 Provisions, opérationnelles faisant une distinction entre les contrats "de type
passifs éventuels et actifs éventuels contient des commentaires sur assurances" et les contrats de "type dérivés".
la comptabilisation et l'évaluation des garanties financières, des
obligations de garantie et autres instruments similaires). Au 3. La présente Norme ne modifie pas les dispositions relatives à :

2 Voir aussi IGC 1-4


3 Voir aussi IGC 1-3-a et IGC 1-3-b 5 Voir aussi IGC 1-1 ; IGC 1-2 ; IGC 1-5-a et IGC 1-5-b.
4 Voir aussi IGC 23-11. 6 Voir aussi IGC 1-6.

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(a) la comptabilisation par une société mère des participations dans 6. La présente Norme doit s'appliquer aux contrats reposant sur des
des filiales dans ses états financiers individuels comme indiqué aux marchandises qui donnent le droit à l'une ou l'autre des parties de
paragraphes 29-31 de IAS 27 ; régler en trésorerie ou à l'aide d'un autre instrument financier, à
l’exception des contrats sur marchandises (a) qui ont été conclus pour
(b) la comptabilisation par un investisseur des participations dans des satisfaire et continuent de satisfaire aux contraintes auxquelles s’attend
entreprises associées dans ses états financiers individuels comme l'entreprise en matière d'achat, de vente ou d'utilisation, (b) qui ont été
indiqué aux paragraphes 12-15 de IAS 28 ; désignés à cet effet dès le départ et (c) pour lesquels on s'attend à ce
(c) la comptabilisation par un coentrepreneur ou un investisseur des qu'ils soient réglés par livraison7.
participations dans des coentreprises dans ses états financiers
individuels, comme indiqué aux paragraphes 35 et 42 de IAS 31 ; 7. Si une entreprise conclut régulièrement des contrats se compensant dans
ou lesquels le règlement est effectivement réalisé sur une base nette, ces
contrats ne sont pas conclus pour satisfaire aux contraintes auxquelles
(d) des plans d'avantages du personnel conformes aux dispositions de s’attend l'entreprise en matière d'achat, de vente ou d'utilisation.
IAS 26 Comptabilité et rapports financiers des régimes de retraite.

4. Une entreprise prend parfois ce qu'elle appelle une "participation


stratégique" dans des titres de capitaux propres émis par une autre
entreprise, dans l'intention d'établir ou de maintenir sur le long terme une
relation opérationnelle avec l'entreprise dans laquelle une participation est
prise. L'entreprise qui prend la participation applique IAS 28
Comptabilisation des participations dans des entreprises associées pour
déterminer si la méthode de comptabilisation par mise en équivalence est
appropriée pour cette participation du fait que l'investisseur exerce une
influence notable sur l'entreprise associée. De même, l'entreprise qui
effectue l’investissement utilise IAS 31 Information financière relative
aux participations dans des coentreprises pour déterminer si le mode de
comptabilisation approprié pour cette participation est l'intégration
proportionnelle ou la mise en équivalence. Si ni la méthode de la mise en
équivalence ni l'intégration proportionnelle n'est appropriée, l'entreprise
applique la présente Norme à cette participation stratégique.

5. La présente Norme s'applique aux actifs et passifs financiers des


entreprises d'assurance autres que les droits et obligations résultant des
contrats d'assurance, qui sont exclus par le paragraphe 1(d). Un projet
distinct sur la comptabilisation des contrats d'assurance est actuellement à
l’étude au sein de l'IASC ; il traitera des droits et obligations résultant des
contrats d'assurance. Pour des commentaires sur les instruments
financiers incorporés aux contrats d'assurance, se reporter aux
paragraphes 22-26.

7 Voir aussi IGC 14-1 ; IGC 14-2 ; et IGC 14-3.

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IAS 39 IAS 39
9. Aux fins des définitions ci-dessus, IAS 32 précise que le terme
Définitions "entreprise" inclut les personnes physiques, les sociétés de personnes, les
sociétés de capitaux et les organismes publics.
Tirées de IAS 32
Définitions complémentaires
8. Dans la Norme, les termes suivants sont utilisés avec la signification 10. Dans la présente Norme les termes suivants ont la signification
indiquée dans IAS 32 : indiquée ci après :

Un instrument financier désigne tout contrat qui donne lieu à la fois à


un actif financier pour une entreprise et à un passif financier ou à un Définition d'un dérivé
instrument de capitaux propres pour une autre.8
Un dérivé est un instrument financier 9 :
Un actif financier désigne tout actif qui est :
(a) dont la valeur fluctue en fonction de l'évolution d'un taux
(a) de la trésorerie ; d'intérêt, du prix d’un titre, du prix d'une marchandise, d'un cours
(b) un droit contractuel de recevoir d'une autre entreprise de la de change, d'un indice de prix ou de cours, d'une notation de
trésorerie ou un autre actif financier ; crédit ou d'un indice de crédit, ou de toute autre variable analogue
(parfois appelée le "sous-jacent") ;10
(c) un droit contractuel d'échanger des instruments financiers avec
une autre entreprise dans des conditions potentiellement (b) qui ne requiert aucun placement net initial ou un placement net
favorables ; ou initial faible par rapport à d'autres types de contrats réagissant de
manière similaire aux évolutions des conditions du marché11 ; et
(d) un instrument de capitaux propres d'une autre entreprise.
Un passif financier désigne tout passif correspondant à une obligation (c) qui est réglé à une date future12.
contractuelle :
Définition des quatre catégories d'actifs financiers
(a) de remettre à une autre entreprise de la trésorerie ou un autre actif
financier ; ou Un actif ou un passif financier détenu à des fins de transaction est un
(b) d'échanger des instruments financiers avec une autre entreprise actif qui a été acquis ou un passif qui a été assumé dans le but
dans des conditions potentiellement défavorables. principal de dégager un bénéfice des fluctuations à court terme de son
prix ou de la marge d’un arbitragiste13. Un actif financier doit être
Un instrument de capitaux propres désigne tout contrat mettant en classé comme actif détenu à des fins de transaction si,
évidence un intérêt résiduel dans les actifs d'une entreprise après indépendamment des raisons pour lesquelles il a été acquis, il fait
déduction de tous ses passifs (voir paragraphe 11). partie d'un portefeuille pour lequel une indication d'un rythme effectif
La juste valeur est le montant pour lequel un actif pourrait être
échangé, ou un passif réglé, entre des parties bien informées et 9 Voir aussi IGC 10-1, IGC 10-4-a, IGC 10-4-b, IGC 10-5, IGC 10-8, IGC 14-1, IGC 14-2, et
consentantes dans le cadre d’une transaction effectuée dans des IGC 14-3..
conditions de concurrence normale. 10 Voir aussi IGC 10-6..
11 Voir aussi IGC 10-3, IGC 10-10, IGC 15-1, et IGC 15-2
12 Voir aussi IGC 10-2 et IGC 10-18.
8 Voir aussi IGC 8-1. 13 Voir aussi IGC 10-9, IGC 10-15, IGC 18-1 et IGC 18-2.

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récent de prise de bénéfices à court terme existe (voir paragraphe réduction pour dépréciation ou non recouvrabilité (opérée directement
21)14. Les actifs financiers dérivés et les passifs financiers dérivés sont ou par le biais d'un compte de correction de valeur).17
toujours considérés détenus à des fins de transaction à moins d'être
désignés et de constituer effectivement des instruments de couverture. La méthode du taux d'intérêt effectif est une méthode de calcul de
(Pour un exemple de passif détenu à des fins de transaction, voir l'amortissement à l'aide du taux d'intérêt effectif d'un actif ou d'un
paragraphe 18). passif financier.18 Le taux d'intérêt effectif est le taux qui actualise
exactement le flux attendu des sorties de trésorerie futures jusqu'à
Les placements détenus jusqu'à leur échéance sont des actifs l'échéance ou jusqu'à la date la plus proche de refixation du prix au
financiers à paiements fixés ou déterminables et à échéance fixée, taux du marché, à la valeur comptable nette actuelle de l'actif ou du
autres que des prêts et créances émis par l'entreprise, que l'entreprise passif financier. Ce calcul doit inclure l'intégralité des commissions et
a l'intention expresse et la capacité de conserver jusqu'à leur échéance des points payés ou reçus entre les parties au contrat. Le taux d'intérêt
(voir paragraphes 80-9215). effectif est parfois appelé le rendement moyen jusqu'à l'échéance ou
jusqu’à la date la plus proche de refixation ; il est le taux de
Les prêts et créances émis par l'entreprise sont des actifs financiers rendement interne de l'actif financier ou du passif financier pour cet
émis par l'entreprise du fait de la remise directe à un débiteur exercice. (Voir IAS 18 Produits des activités ordinaires, paragraphe 31
d'argent, de biens ou de services, autres que les actifs financiers émis et IAS 32, paragraphe 61).
dans l'intention d'être vendus immédiatement ou à court terme,
lesquels doivent être classés en actifs détenus à des fins de transaction. Les coûts de transaction sont les coûts marginaux directement
Les prêts et créances émis par l'entreprise ne sont pas inclus dans les imputables à l'acquisition ou à la sortie d'un actif ou d'un passif
placements détenus jusqu'à leur échéance mais plutôt classés financier (voir paragraphe 17).
séparément selon la présente Norme (voir paragraphes 19-20)16.
Un engagement ferme est un accord irrévocable d'échange d'une
Les actifs financiers disponibles à la vente sont des actifs financiers quantité spécifiée de ressources pour un prix spécifié, à une ou
autres que (a) des prêts et des créances émis par l'entreprise, (b) des plusieurs date(s) future(s) spécifiée(s).
placements détenus jusqu'à leur échéance ou (c) des actifs financiers
détenus à des fins de transaction (voir paragraphe 21). Le contrôle d'un actif est le pouvoir d'obtenir les avantages
économiques futurs procurés par cet actif.
Définitions relatives à la comptabilisation et à l'évaluation
Décomptabiliser signifie sortir du bilan d'une entreprise tout ou partie
Le coût amorti d'un actif ou d'un passif financier est le montant d'un actif ou d'un passif financier.
auquel l’actif ou le passif financier a été évalué lors de sa
comptabilisation initiale diminué des remboursements en principal et Définitions relatives à la comptabilité de couverture
majoré ou diminué de l'amortissement cumulé de toute différence
entre ce montant initial et le montant à l'échéance, et diminué de toute En comptabilité, procéder à une opération de couverture signifie
désigner un ou plusieurs instruments de couverture de sorte que leur
variation de juste valeur compense, intégralement ou en partie, la
variation de juste valeur ou de flux de trésorerie d'un élément couvert.
14 Voir aussi IGC 10-21.
15 Voir aussi IGC 10-16, IGC 10-17, IGC 83-1, IGC 83-2, IGC 83-3, IGC 83-4, IGC 83-5, IGC
83-6, IGC 83-7, IGC 86-1, IGC 86-2, IGC 87-1, et IGC 83-8. 17 Voir aussi IGC 10-12 ; IGC 10-13 ; IGC 10-14 ; IGC 10-19 ; IGC 73-1 ; et IGC 76-1.
16 Voir aussi IGC 10-7, IGC 10-11-a, IGC 10-11-b, et IGC 10-20. 18 Voir aussi IGC 10-12 ; IGC 10-13 ; IGC 10-14 ; IGC 10-19 ; IGC 73-1 ; et IGC 76-1.

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Un élément couvert est un actif, un passif, un engagement ferme ou l'obligation varie en fonction de l'évolution de leur juste valeur de sorte
une transaction future prévue qui (a) expose l'entreprise à un risque que la juste valeur totale des titres de capitaux propres payés est
de variation de juste valeur ou de variation de flux de trésorerie futurs toujours égale au montant de l'obligation contractuelle, le porteur de
et qui (b) est désigné, en comptabilité de couverture, comme étant l'obligation n'est pas exposé à un profit ou à une perte résultant de
couvert (les paragraphes 127-135 développent la définition des fluctuations du prix des titres de capitaux propres. Une telle obligation
éléments couverts). doit être comptabilisée en tant que passif financier de l'entreprise et par
conséquent, n'est pas exclue du champ d'application de la présente
En comptabilité de couverture, un instrument de couverture est un Norme par le paragraphe 1(e).19
dérivé désigné ou (dans des circonstances limitées) un autre actif ou
12. Une entreprise peut avoir un contrat à terme, une option ou autre
passif financier dont on s'attend à ce que la juste valeur ou les flux de
instrument dérivé dont la valeur varie en fonction d'éléments autres que
trésorerie compensent les variations de juste valeur ou de flux de
le prix cotés sur un marché de ses propres titres de capitaux propres mais
trésorerie d'un élément couvert désigné (les paragraphes 122-126
que l'entreprise peut choisir de régler, ou qu'elle est tenue de régler, au
développent la définition d'un instrument de couverture). Selon la
moyen de ses propres titres de capitaux propres. Dans ce cas, l'entreprise
présente Norme, un actif ou un passif financier non dérivé ne peut
comptabilise l'instrument en instrument dérivé et non pas en instrument
être désigné comme instrument de couverture en matière de
comptabilité de couverture que s'il couvre les risques de fluctuation de capitaux propres car la valeur d’un tel instrument n'est pas liée aux
des cours de change. variations des capitaux propres de l'entreprise.

L'efficacité d'une couverture est le degré de compensation par Dérivés


l'instrument de couverture des variations de juste valeur ou de flux de
trésorerie attribuables au risque couvert (voir paragraphes 146-152). 13. Les contrats à terme normalisés et de gré à gré (« futures » et
« forwards »), les swaps et les contrats d'option sont des exemples types
Autres définitions de dérivés. Un dérivé a habituellement un montant notionnel qui est un
montant en devises, un nombre d'actions, un nombre d'unités de poids ou
La titrisation est le processus de transformation d’actifs financiers en de volume, ou d'autres unités spécifiées dans le contrat. Mais un
titres. instrument dérivé n'impose pas au porteur ou au souscripteur d'investir
ou de recevoir le montant notionnel au commencement du contrat. Un
Un engagement de rachat est un engagement de transfert d'un actif dérivé peut également imposer le paiement d'un montant fixé à la suite
financier à un tiers en échange de trésorerie ou autre contrepartie et d’un événement futur non lié à un montant notionnel. Un contrat peut
une obligation simultanée de rachat de l'actif financier à une date imposer, par exemple, le paiement d’un montant fixé de 1 000 si le
future pour un montant égal à la trésorerie ou autre contrepartie LIBOR à six mois augmente de 100 points de base. Dans cet exemple,
reçue en échange majorée des intérêts. aucun montant notionnel n'est spécifié.20

Développement sur les définitions 14. Les engagements d'achat ou de vente d'actifs et de passifs non financiers
que l'entreprise présentant les états financiers envisage d’exécuter en
effectuant ou en prenant livraison dans le cadre de son activité normale
Instrument de capitaux propres
et pour lesquels la pratique ne consiste pas à régler un montant net (avec
la contrepartie ou par le biais de contrats de compensation) ne sont pas
11. Une entreprise peut avoir une obligation contractuelle qu'elle peut comptabilisés en tant que dérivés, mais plutôt en tant que contrats non
acquitter soit par un paiement en actifs financiers, soit par un paiement
sous forme de ses propres titres de capitaux propres. Dans un tel cas, si 19 Voir aussi IGC 11-1.
le nombre des titres de capitaux propres requis pour acquitter 20 Voir aussi IGC 10-6 ; IGC 13-1 ; IGC 13-2 ; et IGC 23-9.

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entièrement exécutés21. On entend par règlement net le fait d'effectuer un une entreprise qui vend des titres qu'elle ne possède pas encore)26. Le
paiement en trésorerie sur la base de la variation de la juste valeur. fait qu'un passif soit utilisé pour financer des activités de transaction ne
signifie pas que ce passif soit détenu à des fins de transaction.
15. L'une des conditions qui définit un dérivé est le fait d'imposer un
placement net initial faible par rapport à d'autres contrats qui réagissent Prêts et créances émis par l'entreprise27
22
de façon analogue aux conditions de marché. Un contrat d'option
répond à cette définition parce que la prime est sensiblement inférieure 19. Un prêt acquis par une entreprise par le biais d'une participation à un
au placement qu'il faudrait effectuer pour obtenir l'instrument financier prêt d'un autre prêteur est considéré émis par l'entreprise à la condition
23
sous-jacent auquel l'option est liée. d'être financé par l'entreprise à la date à laquelle le prêt est émis par
l'autre prêteur. Mais le fait d'acquérir une participation dans un pool de
16. Si une entreprise passe contrat pour l'achat d'un actif financier dans des prêts ou de créances, à l’occasion par exemple d'une titrisation, constitue
termes qui lui imposent la livraison de cet actif dans le délai établi un achat et non pas une émission car il n'y a pas eu de la part de
généralement par la réglementation ou par une convention sur le marché l'entreprise remise directe d'argent, de biens ou de services aux débiteurs
concerné (ce type de contrat est parfois appelé contrat "normalisé "), sous-jacents ou prise de participation avec un autre prêteur à la date à
l'engagement de prix fixé entre la date de la transaction et la date du laquelle les prêts ou les créances sous-jacents ont été émis. De même,
24
règlement est un contrat à terme qui répond à la définition d’un dérivé. une transaction qui est en substance un achat d'un prêt émis
La présente Norme prévoit pour ces contrats normalisés un mode spécial antérieurement, par exemple d’un prêt consenti à une entité ad hoc non
de comptabilisation (voir paragraphes 30-34). consolidée pour lui permettre de financer ses achats de prêts émis par
d'autres, n'est pas un prêt émis par l'entreprise. Un prêt acquis par une
Coûts de transaction entreprise dans le cadre d'un regroupement d'entreprises est considéré
émis par l'entreprise acheteuse à la condition d'avoir été classé de la
17. Les coûts de transaction englobent les honoraires et commissions versés sorte par l'entreprise rachetée. Le prêt est évalué à l’acquisition, selon
aux agents, conseils, courtiers et arbitragistes, les montants prélevés par IAS 22 Regroupements d'entreprises. Un prêt acquis par le biais d'une
les agences réglementaires et les bourses de valeur ainsi que les droits et syndication est un prêt émis car chacun des prêteurs participe à
taxes de transfert. Les coûts de transaction n'incluent ni la prime de l’émission du prêt et remet directement de l'argent au débiteur.
remboursement ou d'émission de la dette, ni les coûts de financement ni
les affectations des coûts internes d'administration ou des frais de 20. Les prêts ou créances qui sont achetés par une entreprise au lieu d’être
siège.25 émis sont classés, selon le cas, comme détenus jusqu'à leur échéance,
disponibles à la vente ou détenus à des fins de transaction.
Passifs détenus à des fins de transactions
Actifs financiers disponibles à la vente
18. Les passifs détenus à des fins de transaction incluent (a) les passifs
dérivés qui ne sont pas des instruments de couverture, et (b) l'obligation 21. Un actif financier est classé comme disponible à la vente, s'il n'appartient
de remettre les titres empruntés par un vendeur à découvert (c'est-à-dire pas de façon appropriée à l'une des trois autres catégories d'actifs
financiers, à savoir : actifs détenus à des fins de transaction, actifs
détenus jusqu'à leur échéance et prêts et créances émis par l'entreprise.
21 Voir aussi IGC 14-1 ; IGC 14-2 ;et IGC 14-3. Un actif financier est classé comme détenu à des fins de transaction
22 Voir aussi IGC 10-3 ; IGC 15-1 ; et IGC 15-2. plutôt que comme disponible à la vente, s'il fait partie d'un portefeuille
23 Voir aussi IGC 10-10.
24 Voir aussi IGC 16-1 ; IGC 16-2 ; IGC 16-3 ; et IGC 16-4. 26 Voir aussi IGC 18-1 ; IGC 18-2.
25 Voir aussi IGC 66-2. 27 Voir aussi IGC 10-7 ; IGC 10-11 ; IGC 10-11-b ; et IGC 10-20.

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d'actifs analogues pour lesquels il existe un rythme de transactions comptables internationales appropriées s'il n'est pas un instrument
effectuées dans le but de dégager un bénéfice des fluctuations à court financier.31
terme du prix ou de la marge de l’arbitragiste.28
24. On ne considère pas que les caractéristiques économiques et les risques
Dérivés incorporés d'un dérivé incorporé soient étroitement liés au contrat hôte (paragraphe
23(a)) dans les exemples qui suivent. Dans ces circonstances, en
supposant que les conditions énoncées aux paragraphes 23(b) et 23(c)
22. Un dérivé peut parfois être une composante d'un instrument financier soient également satisfaites, l'entreprise comptabilise le dérivé incorporé
hybride (composé) qui inclut à la fois dérivé et un contrat hôte, ce qui a séparément du contrat hôte selon la présente Norme :
pour effet de faire varier une partie des flux de trésorerie de l'instrument
composé d'une manière analogue à celle d'un dérivé autonome29. Ces (a) une option de vente d'un instrument de capitaux propres détenu par
dérivés sont parfois appelés " dérivés incorporés". Un dérivé incorporé a une entreprise n'est pas étroitement liée à l'instrument de capitaux
pour effet d’affecter, sur la base d'un taux d'intérêt, d'un prix de titre, d'un propres hôte ;
prix de marchandise, d'un cours de change, d'un indice de prix ou de taux
(b) une option d'achat incorporée à un instrument de capitaux propres
ou d'une autre variable spécifié, tout ou partie des flux de trésorerie qui
détenu par une entreprise n'est pas étroitement liée à l'instrument de
autrement seraient imposés par le contrat.
capitaux propres hôte du point de vue du porteur (du point de vue de
23. Un dérivé incorporé doit être séparé du contrat hôte et comptabilisé en l'émetteur, l'option de vente est un instrument de capitaux propres de
tant que dérivé selon de la présente Norme, si toutes les conditions l'émetteur si ce dernier est tenu ou s'il est en droit d’exécuter le
règlement en actions, auquel cas l'option est exclue du champ
suivantes sont réunies :30
d'application de la présente Norme) ;
(a) les caractéristiques économiques et les risques du dérivé incorporé
(c) une option ou une disposition automatique de report du terme (date
ne sont pas étroitement liés aux caractéristiques économiques et
d'échéance) de la dette n'est pas étroitement liée au contrat d'emprunt
aux risques du contrat hôte ;
hôte détenu par une entreprise, à moins qu'il n’existe à l'époque du
(b) un instrument séparé comportant les mêmes conditions que le report un ajustement simultané au taux d'intérêt du marché ;
dérivé incorporé répondrait à la définition d'un dérivé ; et
(d) les paiements en intérêts ou principal indexés sur les capitaux
(c) l'instrument hybride (composé) n'est pas évalué à la juste valeur propres, par lesquels le montant des intérêts ou du principal est
avec enregistrements des variations de la juste valeur en résultat indexé sur la valeur des actions, ne sont pas étroitement liés à
net. l'instrument d'emprunt hôte ou au contrat d'assurance, car les risques
inhérents au contrat hôte et au dérivé incorporé sont dissemblables ;32
Si un dérivé incorporé est séparé du contrat hôte, le contrat hôte (e) les paiements en intérêts ou principal indexés sur des marchandises,
proprement dit doit être comptabilisé (a) selon la présente Norme s'il c'est-à-dire les paiements pour lesquels le montant des intérêts ou du
est lui-même un instrument financier, et (b) selon d'autres Normes principal est indexé sur le prix d'une marchandise, ne sont pas
étroitement liés à l'instrument d'emprunt hôte ou au contrat

28 Voir aussi IGC 107-1 ; IGC 107-2 ; et IGC 10-21.


29 Voir aussi IGC 22-1 ; et IGC 22-2.
30 Voir aussi IGC 23-1 ; IGC 23-2 ; IGC 23-3 ; IGC 23-4 ; IGC 23-5 ; IGC 23-6 ; IGC 23-7 ; 31 Voir aussi IGC 22-1 et IGC 22-2.
IGC 23-8 ; IGC 23-9 ; IGC 23-10 ; IGC 23-11 ; et IGC 23-12. 32 Voir aussi IGC 80-1 ; IGC 80-2 et IGC 23-12.

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d'assurance car les risques inhérents à l'instrument hôte et au dérivé marché lorsque l'instrument est émis, et s’il n'y a pas d'effet de levier
incorporé sont dissemblables ;33 entre le taux plafond ou plancher et l'instrument hôte ;37
(f) une faculté de conversion en capitaux propres incorporée à un
(c) le dérivé incorporé est un flux de paiements des intérêts ou du
instrument d'emprunt n'est pas étroitement liée à l'instrument
principal libellés dans une monnaie étrangère. Ce dérivé n'est pas
d'emprunt hôte ;34
dissocié du contrat hôte car IAS 21 Effets des variations des cours
des monnaies étrangères impose de comptabiliser en résultat net les
(g) une option d'achat ou de vente sur un emprunt qui est émis avec une
profits et pertes de change sur l'élément monétaire hôte dans son
prime d'émission ou de remboursement importante n'est pas
entièreté ;38
étroitement liée à l'emprunt sauf dans le cas d'un emprunt (telle
qu’une obligation à coupon zéro) achetable ou cessible pour son (d) le contrat hôte n'est pas un instrument financier et il impose des
montant après capitalisation ;35 et paiements libellés (i) dans la monnaie de l'environnement
économique principal dans lequel opère une partie importante au
(h) les arrangements connus sous la désignation de dérivés de crédit qui
contrat, ou (ii) dans la monnaie dans laquelle le prix du bien ou du
sont incorporés à un instrument d'emprunt hôte et qui autorisent l'une
service correspondant acquis ou livré est habituellement libellé dans
des parties (le "bénéficiaire") à transférer sur un tiers (le "garant") le
les échanges internationaux (par exemple, le dollar US pour les
risque de crédit d'un actif qu'elle peut ou non posséder effectivement,
transactions de pétrole brut).39 Autrement dit, ce type de contrat n'est
ne sont pas étroitement liés à l'instrument d'emprunt hôte. Ces
pas considéré comme un contrat hôte comportant un dérivé incorporé
dérivés de crédit permettent au garant d'assumer le risque de crédit
en monnaie étrangère ;
associé à un actif de référence sans acheter directement cet actif.
(e) le dérivé incorporé est une option de remboursement anticipé
25. En revanche, les caractéristiques économiques et les risques d'un dérivé
comportant un prix d'exercice qui ne créerait pas de profits ou de
incorporé sont considérés être étroitement liés aux caractéristiques
pertes importants ;
économiques et aux risques du contrat hôte dans les exemples suivants.
Dans ces conditions, l'entreprise ne comptabilise pas le dérivé incorporé (f) Le dérivé incorporé est une option de remboursement anticipé qui est
séparément du contrat hôte selon la présente Norme : incorporée soit aux seuls intérêts soit au seul principal qui (i) a
résulté initialement de la séparation du droit de percevoir les flux de
(a) le dérivé incorporé est lié à un taux d'intérêt ou à un indice de taux trésorerie contractuels d'un instrument financier qui en soi ne
d'intérêt qui peut faire varier le montant d'intérêts qui autrement comportait pas des dérivés incorporés et qui (ii) ne contient aucun
serait payé ou reçu sur le contrat d'emprunt hôte (c'est-à-dire que la terme ne figurant pas dans le contrat d'emprunt hôte d'origine ;
présente Norme ne permet pas de traiter un emprunt à taux variable
comme un emprunt à taux fixe comportant un dérivé incorporé) ;36 (g) par rapport à un contrat hôte qui est un contrat de location, le dérivé
incorporé est (i) un indice lié à l'inflation comme un indice de loyers
(b) un taux plancher ou plafond (« floor » ou « cap ») incorporé est lié à l’indice des prix à la consommation (sous réserve que le contrat
considéré comme étroitement lié au taux d'intérêt d'un instrument de location ne soit pas soumis à un effet de levier et que l'indice soit
d'emprunt si le plafond est égal ou supérieur au taux d'intérêt du lié à l'inflation dans l'environnement économique propre à
marché ou si le plancher est égal ou infbérieur au taux d'intérêt du l'entreprise), (ii) des loyers éventuels calculés sur la base du chiffre
d’affaires correspondant et (iii) des loyers éventuels calculés sur la
base de taux d'intérêt variables ; ou
33 Voir aussi IGC 23-5 et IGC 80-2.
34 Voir aussi IGC 23-2 ; IGC 23-9 et IGC 23-11. 37 Voir aussi IGC 25-8.
35 Voir aussi IGC 23-10. 38 Voir aussi IGC 25-3.
36 Voir aussi IGC 25-1. 39 Voir aussi IGC 25-2 ; IGC 25-4 ; IGC 25-5 ; IGC 25-6 et IGC 25-9.

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(h) le dérivé incorporé est un taux d'intérêt ou un indice de taux d'intérêt des parties au moins n'a pas exécuté ses obligations contractuelles de
qui ne modifie pas les paiements d'intérêts nets qui autrement manière à être soit en droit de recevoir un actif soit tenue de
seraient effectués au titre du contrat hôte de sorte que le porteur ne débourser un actif. Par exemple, une entreprise qui reçoit une
recouvrerait pas la quasi totalité de son placement enregistré ou commande ferme ne comptabilise pas un actif (et l'entreprise qui
(dans le cas d'un dérivé constitué par un passif) l'émetteur paierait à passe la commande ne comptabilise pas un passif) à la date de
l'émission un taux plus de deux fois supérieur au taux du marché.40 l'engagement ; la comptabilisation n'intervient qu'une fois que les
biens ou services commandés ont été expédiés, livrés ou rendus ;
26. Si une entreprise est tenue par la présente Norme de séparer de son
contrat hôte un dérivé incorporé mais qu’elle se trouve dans (c) toutefois, contrairement à ce qui est dit au (b) ci-dessus, un contrat à
l'incapacité d'évaluer séparément le dérivé incorporé à la date de son terme de gré à gré (« forward »), c'est-à-dire un engagement d'achat
acquisition ou à une date ultérieure de clôture, elle doit traiter ou de vente d'une marchandise ou d'un instrument financier spécifié
l'intégralité du contrat composé comme un instrument financier assujetti à la présente Norme, à une date future et pour un prix
détenu à des fins de transaction.41 spécifié, est comptabilisé en tant qu’actif ou passif à la date de
l'engagement et non pas à la date de règlement à laquelle la
Comptabilisation transaction se produit effectivement. Lorsqu'une entreprise devient
partie à un contrat à terme de gré à gré, les justes valeurs du droit et
de l'obligation sont souvent identiques de sorte que la juste valeur
Comptabilisation initiale
nette du contrat à terme de gré à gré est nulle, et seule la juste valeur
nette du droit et de l'obligation est comptabilisée en tant qu’actif ou
27. Une entreprise doit comptabiliser un actif ou un passif financier dans
passif. Toutefois, chacune des parties est exposée au risque de prix
son bilan lorsque, et seulement lorsque, elle devient partie aux
dispositions contractuelles de l'instrument. (Voir paragraphe 30 pour qui constitue l'objet du contrat à partir de cette date. Ce type de
contrat à terme de gré à gré (« forward ») satisfait au principe de
ce qui concerne les achats "normalisés " d'actifs financiers).42
comptabilisation énoncé au paragraphe 27, tant du point de vue de
l'acheteur que du point de vue du vendeur, au moment où les
28. Il découle du principe énoncé au paragraphe précédent qu'une entreprise
comptabilise en tant qu’actif ou passif dans son bilan tous ses droits ou entreprises deviennent parties au contrat, même si sa valeur nette à
obligations contractuels découlant de dérivés. cette date est nulle. La juste valeur du contrat devient dans le futur
un actif ou un passif net en fonction notamment de la valeur temps de
29. Exemples d'application du principe énoncé au paragraphe 27 : l'argent et de la valeur de la marchandise ou de l'instrument sous-
jacent qui fait l'objet du contrat à terme de gré à gré (« forward ») ;
(a) des montants inconditionnels à recevoir et à payer sont comptabilisés (d) les options financières sont comptabilisées en tant qu’actifs ou
en tant qu’actifs ou passifs lorsque l'entreprise devient partie au passifs lorsque leur porteur ou leur émetteur devient partie au
contrat et qu’en conséquence elle a un droit de recevoir de la contrat; et
trésorerie, ou une obligation juridique de payer en trésorerie ;
(e) quel que soit leur degré de probabilité, les transactions futures
(b) dans la pratique comptable actuelle, les actifs devant être acquis et planifiées ne sont pas des actifs et des passifs d'une entreprise dans la
les passifs assumés par suite d'un engagement ferme d'achat ou de mesure où celle-ci n'est pas devenue, à la date de clôture, partie à un
vente de biens ou de services ne sont pas comptabilisés tant que l'une contrat imposant la réception ou la livraison future d'actifs résultant
des transactions futures.
40 Voir aussi IGC 25-7.
41 Voir aussi IGC 70-3 et IGC 23-10.
42 Voir aussi IGC 27-1 ; IGC 27-2 et IGC 35-4.

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Date de transaction / date de règlement comptabilisée pour les actifs comptabilisés au coût ou au coût amorti ;
elle est comptabilisée en résultat net pour les actifs classés en tant
30. Un achat ou une vente "normalisé" d'actifs financiers doit être qu’actifs détenus à des fins de transaction et elle est comptabilisée en
comptabilisé soit à la date de transaction soit à la date de règlement résultat net ou en capitaux propres (selon le cas, selon le
comme décrit aux paragraphes 32 et 33. La méthode utilisée doit être paragraphe 103) pour les actifs classés comme actifs disponibles à la
appliquée de manière cohérente pour tous les achats ou ventes d actifs vente.
financiers appartenant à la même categorie d'actifs financiers définie
au paragraphe 10.43 34. L'exemple ci-après est une illustration de l'application des paragraphes
30-33 et des parties ultérieures de la présente Norme qui spécifient
31. Un contrat d'achat ou de vente d'actifs financiers qui impose la remise des comment évaluer et comptabiliser les variations de juste valeur pour
actifs dans le délai généralement fixé par la réglementation ou par une différents types d'actifs financiers. Le 29 décembre 20x1, une entreprise
convention sur le marché concerné (parfois appelé contrat "normalisé ") s'engage à acheter un actif financier pour 1000 (y compris les coûts de
est un instrument financier tel que décrit dans la présente Norme.44 transaction), qui est sa juste valeur à la date de l'engagement (de
L'engagement de prix fixé entre la date de transaction et la date de transaction). Le 31 décembre 20x1 (clôture de l'exercice) et le 4 janvier
règlement répond à la définition d'un dérivé : il s'agit d'un contrat à 20x2 (date de règlement), la juste valeur de l'actif est respectivement de
terme de gré à gré (« forward »). Toutefois, étant donné la brève durée 1002 et 1003. Les montants à comptabiliser au titre de l'actif dépendront
de l'engagement, un tel contrat n'est pas comptabilisé comme un de sa classification et de son mode de comptabilisation à la date de la
instrument financier dérivé selon la présente Norme. transaction ou à la date du règlement, comme indiqué dans les deux
tableaux ci-après. 45
32. La date de transaction est la date à laquelle l'entreprise s'engage à acheter
ou vendre un actif. La comptabilisation à la date de transaction fait
référence (a) au fait de comptabiliser un actif à recevoir et le passif à
payer à la date de transaction et (b) au fait de décomptabiliser un actif
vendu et de comptabiliser une créance sur l’acheteur pour le paiement à
la date de transaction. En règle générale, l'intérêt ne commence à courir
sur l'actif et le passif correspondant qu'à partir de la date de règlement
qui est la date à laquelle il y a transfert du titre de propriété.

33. La date de règlement est la date à laquelle un actif est livré à ou par
uneentreprise. La comptabilisation à la date de règlement fait référence
(a) au fait de comptabiliser un actif le jour de son transfert à une
entreprise et (b) et au fait de décomptabiliser un actif le jour où il est
transféré par l’entreprise. Lorsqu'on applique le mode de
comptabilisation à la date de règlement, l'entreprise doit, selon le
paragraphe 106, comptabiliser toute variation de la juste valeur de l'actif
à recevoir au cours de la période allant de la date de transaction à la date
de règlement de la même manière qu'elle comptabilisera l'actif acquis,
selon la présente Norme. Autrement dit, la variation de valeur n'est pas

43 Voir aussi IGC 27-1 ; IGC 30-1 et IGC 30-2.


44 Voir aussi IGC 16-1 ; IGC 16-2 ; IGC 16-3 ; IGC 16-4 et IGC 30-1. 45 Voir aussi IGC 34-1.

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IAS 39 IAS 39

COMPTABILISATION A LA DATE DU REGLEMENT COMPTABILISATION A LA DATE DE LA TRANSACTION


Actifs disponibles Actifs détenus à des Actifs détenus à des
fins de transaction fins de transaction
à la vente ---
et actifs disponibles Actifs disponibles et actifs disponibles
réévalués à la juste Placements à la vente – à la vente –
Placements à la vente –
détenus jusqu'à valeur avec réévalués à la juste détenus jusqu'à réévalués à la juste réévalués à la juste
leur échéance – variations en valeur avec leur échéance – valeur avec valeur avec
comptabilisés au variations en comptabilisés au variations en variations en
capitaux propres Soldes coût amorti capitaux propres résultat
Soldes coût amorti résultat
29 décembre 20x1 29 décembre 20x1
Actif financier Actif financier
Passif -- -- -- Passif
-- -- -- 1000 1000 1000
31 décembre 20x1 (1000) (1000) (1000)
Créance 31 décembre 20x1
Actif financier -- 2 2 Créance
Passif -- -- -- Actif financier -- -- --
Capitaux propres -- -- -- Passif
(ajustement de juste Capitaux 1000 1002 1002
valeur) propres (1000) (1000) (1000)
Résultats non (ajustement de
distribués (via le -- (2) -- juste valeur)
résultat net) Résultats non
distribués (via
-- -- (2) le résultat net) -- (2) --
4 janvier 20x2
Créance -- -- --
Actif financier 1000 1003 1003
Passif -- -- --
Capitaux propres -- -- (2)
(ajustement de juste 4 janvier 20x2
valeur) Créance -- -- --
Résultats non -- (3) -- Actif financier
distribués (via le Passif 1000 1003 1003
résultat net) Capitaux -- -- --
-- -- (3) propres
(ajustement de
juste valeur)
Résultats non
distribués (via -- (3) --
le résultat net)

-- -- (3)

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IAS 39 IAS 39
Décomptabilisation de l'actif transféré.51 Un rendement de prêteur est un rendement qui
n'est pas différent de façon significative de celui qui pourrait être
Décomptabilisation d'un actif financier obtenu sur un prêt consenti au cédant et pleinement garanti par l'actif
transféré ; ou
35. Une entreprise doit décomptabiliser un actif financier ou une partie
(c) on ne peut facilement se procurer l'actif transféré sur le marché et le
d'actif financier lorsque, et seulement lorsque, elle perd le contrôle des
cédant a conservé la quasi-totalité des risques et des rendements liés
droits contractuels constituant l'actif financier (ou une partie de l'actif
à la propriété de l'actif par un système de swap global de rendement
financier). Une entreprise perd ce contrôle si elle réalise les droits aux
avec le cessionnaire ou il a conservé la quasi-totalité des risques liés
avantages spécifiés au contrat, si les droits arrivent à expiration ou si
à la propriété de l'actif au moyen d’une option de vente
l'entreprise renonce à ces droits.46
inconditionnelle sur l'actif transféré détenue par le cessionnaire (un
swap global de rendement assure à l'une des parties les rendements
36. Si un actif financier est transféré à une autre entreprise mais que le
transfert ne satisfait pas aux conditions de décomptabilisation énoncées du marché et les risques liés au crédit en échange d'un indice d'intérêt
au paragraphe 35, le cédant comptabilise la transaction comme un pour l'autre partie, par exemple d’un paiement du LIBOR).52
emprunt garanti. Dans ce cas, le droit du cédant de racheter l'actif n'est 39. Selon le paragraphe 38(a), un actif transféré n'est pas décomptabilisé si
pas un dérivé.47 le cédant a le droit de racheter l’actif à un prix fixé et si l'on ne peut
facilement se procurer l’actif sur le marché car le prix fixé n'est pas
37. La détermination de la perte par une entreprise du contrôle d'un actif nécessairement la juste valeur de l'actif à la date du rachat. A titre
financier dépend de la situation de l'entreprise et de celle du d'exemple, un transfert d'un groupe de prêts hypothécaires qui donne au
cessionnaire. En conséquence, si la situation de chacune des cédant le droit de racheter ces mêmes prêts à un prix fixé ne donnera pas
entreprises indique que le cédant a conservé le contrôle de l’actif, le lieu à décomptabilisation.
cédant ne doit pas sortir l'actif de son bilan.48
40. Un cédant peut être à la fois autorisé et obligé de racheter ou de
38. Un cédant n'a pas perdu le contrôle d'un actif financier transféré et en rembourser un actif (a) soit par un contrat d'achat à terme de gré à gré,
conséquence, l'actif n'est pas décomptabilisé si, par exemple :49 (b) soit par une option d'achat détenue et une option de vente émise pour
un prix d'exercice pratiquement identique, (c) soit de diverses autres
(a) le cédant a le droit de racheter l'actif transféré à moins que (i) ou façons. Mais, ni le contrat d'achat à terme de gré à gré visé au (a), ni la
bien l'on puisse facilement se procurer l’actif sur le marché, (ii) ou combinaison des options visé au (b), n'est en soi suffisant pour conserver
bien son prix de rachat soit la juste valeur à la date du rachat ;50 le contrôle d’un actif transféré si le prix de rachat est la juste valeur à la
date du rachat.
(b) le cédant est à la fois en droit et obligé de racheter ou de rembourser
l'actif transféré selon des modalités qui assurent effectivement au 41. En règle générale, un cédant n'a perdu le contrôle d'un actif financier
cessionnaire un rendement de prêteur sur les actifs reçus en échange transféré que si le cessionnaire a la capacité d'obtenir les avantages de
l'actif transféré.53 Cette capacité est démontrée, par exemple, si le
cessionnaire :
46 Voir aussi IGC 35-1 ; IGC 35-2 ; IGC 35-3 ; IGC 35-4 ; IGC 35-5 et IGC 103-2.
47 Voir aussi IGC 27-2 et IGC 36-1.
48 Voir aussi IGC 37-1. 51 Voir aussi IGC 38-3.
49 Voir aussi IGC 35-2 ; IGC 35-5 ; IGC 36-1 et IGC 41-1. 52 Voir aussi IGC 38-2 et IGC 38-4.
50 Voir aussi IGC 38-1 et IGC 38-5. 53 Voir aussi IGC 35-1 et IGC 35-2.

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(a) est libre de vendre ou de nantir l'actif transféré pour la quasi-totalité valeur comptable de l'actif financier doit être attribuée à la partie
de la juste valeur ; ou vendue et le profit ou la perte comptabilisé doit être égal à la
différence entre (a) les produits et (b) la valeur comptable antérieure
(b) est une entité ad hoc dont les activités autorisées sont limitées et si de l'actif financier majorée ou minorée de tout ajustement antérieur
l'entité ad hoc elle-même ou les détenteurs de parts d’intérêt dans comptabilisé en capitaux propres pour refléter la juste valeur de cet
cette entité ont la faculté d'obtenir la quasi-totalité des avantages de actif (approche "du recouvrement du coût").
l'actif transféré.54
Cette capacité peut être démontrée d’autres façons. 48. des exemples du paragraphes 47 sont :

42. Ni le paragraphe 38 ni le paragraphe 41 n'est considéré de manière (a) le fait de séparer pour une obligation les flux de trésorerie en
isolée. Par exemple, une banque transfère un prêt à une autre banque, principal et en intérêts et de vendre certains d'entre eux à un tiers tout
mais afin de préserver la relation existant entre la banque cédante et son en conservant le reste ; et
client, la banque acquéreuse n'est pas autorisée à vendre le prêt ou à le (b) le fait de vendre un portefeuille de créances tout en conservant le
nantir. Bien que cette incapacité de vendre ou de donner en nantissement mandat de gérer ces créances en échange d’honoraires générant un
laisse à penser que le cessionnaire n'a pas obtenu le contrôle de l'actif profit, ce qui constitue un actif au titre du mandat de gestion (voir
transféré, dans cet exemple la cession est une vente à la condition que le paragraphe 50).57
cédant n'ait ni le droit ni la capacité de racheter l'actif transféré.55
49. Pour illustrer l'application du paragraphe 47, supposons que des
43. Lors de la décomptabilisation, la différence entre (a) la valeur créances d'une valeur comptable de 100 soient vendues pour 90.
comptable d'un actif (ou d'une partie d'actif) transféré à un tiers et L'entreprise qui vend les créances conserve le mandat de les gérer
(b) la somme (i) des produits reçus ou à recevoir et (ii) de tout moyennant un montant d'honoraires qui devrait être supérieur aux coûts
ajustement antérieur pour refléter la juste valeur de cet actif qui avait de gestion mais la juste valeur du mandat de gestion ne peut être évaluée
été comptabilisé en capitaux propres doit être incluse dans le résultat de façon fiable. Dans ce cas, il faut comptabiliser une perte de 10 et
net de l’exercice. enregistrer le mandat de gestion pour une valeur nulle.

44 – 46. [Supprimés] 50. Cet exemple illustre comment un cédant comptabilise une vente ou une
titrisation dans laquelle il conserve un mandat de gestion.58 Une
Décomptabilisation d'une partie d'actif financier entreprise initie des prêts pour 1000 qui produisent un intérêt de 10 pour
cent sur une durée de vie estimée de 9 ans. L'entreprise vend pour 1 000
47. Si une entreprise transfère à des tiers une partie d'un actif financier à une autre entreprise le montant en principal (1000) majoré du droit de
mais en conserve une partie, la valeur comptable de cet actif financier percevoir des intérêts à 8 pour cent. Le cédant continuera à gérer les
doit être ventilée entre la partie conservée et la partie vendue sur la prêts et le contrat dispose que sa rémunération à ce titre est le droit de
base de leurs justes valeurs respectives à la date de la vente.56 Un recevoir la moitié des produits financiers non vendus (c'est-à-dire 100
profit ou une perte doit être comptabilisé sur la base des produits sur les 200 points de base). La moitié restante des produits financiers
relatifs à la partie vendue. Dans les rares cas où la juste valeur de la non vendus est considérée comme une créance sur suite unique
partie de l'actif conservée ne peut être mesurée de façon fiable, cet d'intérêts. A la date du transfert, la juste valeur des prêts, gestion
actif doit être comptabilisé pour une valeur nulle. La totalité de la comprise, est de 1100 ; sur cette somme 40 correspondent à la juste
valeur de l'actif de gestion et 60 à la juste valeur de la créance sur les
54 Voir aussi SIC-12, IGC 35-3 ; et IGC 41-1.
55 Voir aussi IGC 35-1 et IGC 35-2. 57 Voir aussi IGC 50-1.
56 Voir aussi IGC 35-1 ; IGC 35-2 ; IGC 47-1 ; IGC 47-2 et IGC 50-1. 58 Voir aussi IGC 50-1.

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seuls intérêts. La valeur comptable de 1000 de l'emprunt est répartie de (a) le fait de vendre un portefeuille de créances tout en assumant une
la manière suivante : obligation de dédommager l'acheteur des créances si les montants
recouvrés sont inférieurs à un niveau fixé ; et
Juste valeur Pourcentage de la Valeur
juste valeur totale comptable (b) le fait de vendre un portefeuille de créances tout en conservant le
affectée mandat de gérer ces créances moyennant des honoraires, les
honoraires à recevoir étant inférieurs aux coûts de gestion, ce qui
Prêts vendus 1000 91,0% 910 génère un passif au titre du mandat de gestion.59
Actif de gestion 40 3,6 36 53. L'exemple suivant illustre l'application du paragraphe 51. A transfère à
Créance des seuls B certaines créances contre un paiement fixé en trésorerie et en une
intérêts 60 5,4 54 seule fois. A n'est pas tenu d’acquitter des intérêts à une date future sur
Total 1100 100,0% 1000 la trésorerie qu'il a reçue de B. Toutefois, A garantit B contre toute perte
sur les créances à la suite de défaillances jusqu'à concurrence d'un
montant spécifié. Les pertes effectives subies au-delà du montant garanti
Le cédant comptabilisera sur la vente du prêt un profit de 90 (différence seront supportées par B. Du fait de la transaction, A a perdu le contrôle
entre le produit net de 1 000 et la valeur comptable allouée de 910). Il des créances et B l’a obtenu. B a désormais le droit contractuel de
comptabilisera également à son bilan un actif de gestion de 36 et une recevoir de A la trésorerie relative à ces créances ainsi qu'une garantie.
créance sur les seuls intérêts de 54. L’actif de gestion est une Selon le paragraphe 51 :60
immobilisation incorporelle soumise aux dispositions de IAS 38
Immobilisations incorporelles. (a) B comptabilise les créances à son bilan et A les sort de son bilan,
puisqu'elles ont été vendues à B ; et
Décomptabilisation d'un actif associée à la création d’un actif ou passif (b) la garantie est traitée comme un instrument financier distinct, créé du
financier fait du transfert et devant être comptabilisé par A en tant que passif
financier et par B en tant qu’actif financier. En pratique, B peut
51. Si une entreprise transfère le contrôle de l’intégralité d'un actif inclure l'actif donné en garantie dans ses créances.
financier mais que, ce faisant, elle crée un nouvel actif financier ou
assume un nouveau passif financier, l’entreprise doit comptabiliser ce 54. Dans les rares cas où la juste valeur du nouvel actif financier ou du
nouvel actif ou passif financier à sa juste valeur et elle doit enregistrer nouveau passif financier ne peut être évaluée de façon fiable :
un profit ou une perte sur la transaction égal à la différence entre :
(a) si un nouvel actif financier est créé mais que celui-ci ne peut être
évalué de façon fiable, il doit être comptabilisé initialement pour
(a) les produits de la vente ; et une valeur nulle et le profit ou la perte comptabilisé doit être égal à
(b) la valeur comptable de l'actif financier vendu augmentée de la la différence entre (i) les produits de la vente et (ii) la valeur
juste valeur de tout nouveau passif financier assumé, diminuée de comptable antérieure de l'actif financier décomptabilisé
la juste valeur de tout nouvel actif financier acquis et augmentée augmentée ou diminuée de tout ajustement antérieur comptabilisé
ou diminuée de tout ajustement comptabilisé antérieurement en en capitaux propres pour refléter la juste valeur de cet actif ; et
capitaux propres pour refléter la juste valeur de cet actif.

52. Des exemples du paragraphes 51 sont : 59 Voir aussi IGC 50-1.


60 Voir aussi IGC 37-1.

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IAS 39 IAS 39
(b) si un nouveau passif financier est assumé mais qu'il ne peut être 59. En l'absence d'une libération juridique, un paiement effectué à un tiers, y
mesuré de façon fiable, il doit être comptabilisé initialement pour compris à une fiducie (parfois appelé "défaisance de fait") ne suffit pas
une valeur telle que la transaction ne génère pas de profit et si à libérer le débiteur de son obligation première vis-à-vis du créancier.
IAS 37 Provisions, passifs éventuels et actifs éventuels impose la
comptabilisation d'une provision, une perte doit être comptabilisée. 60. Alors qu'une libération juridique (par voie judiciaire ou par le créancier)
entraîne la décomptabilisation d'un passif, l'entreprise peut devoir
Les paragraphes 95 à 102 fournissent des commentaires sur les comptabiliser un nouveau passif si les critères de décomptabilisation
nombreux cas dans lesquels la juste valeur peut être évaluée de façon énoncés aux paragraphes 35-57 ne sont pas satisfaits pour les actifs
fiable. financiers autres que trésorerie qui ont été transférés. Si ces critères ne
sont pas satisfaits, les actifs transférés ne sont pas sortis du bilan du
55. Pour illustrer le paragraphe 54 (b), l'excédent du produit de la vente sur
cédant et ce dernier comptabilise un nouveau passif au titre des actifs
la valeur comptable n'est pas comptabilisé en résultat net. Il est en
transférés qui peut être égal au passif décomptabilisé.
revanche comptabilisé en tant que passif au bilan.
61. Un échange entre un emprunteur et un prêteur existants
56. Si une garantie est comptabilisée en tant que passif en vertu de la d'instruments d'emprunt dont les termes sont substantiellement
présente Norme, elle continue d'être comptabilisée en tant que passif différents constitue une extinction de la dette ancienne qui doit
du garant, évaluée à sa juste valeur (ou au montant le plus élevé entre aboutir à la décomptabilisation de cette dette et à la comptabilisation
le montant comptabilisé à l'origine et toute provision imposée par IAS d'un nouvel instrument d'emprunt. De même, une modification
37, si la juste valeur ne peut être évaluée de façon fiable), jusqu'à la substantielle des termes d'un instrument d'emprunt existant (due ou
date de son expiration. Si la garantie implique un grand nombre non aux difficultés financières du débiteur) doit être comptabilisée
d'éléments, elle doit être évaluée en pondérant tous les résultats comme une extinction de la dette ancienne.
possibles par la probabilité associée à chacun.
62. Aux fins du paragraphe 61, les conditions sont substantiellement
Décomptabilisation d'un passif financier différentes si la valeur actualisée des flux de trésorerie selon les nouvelles
conditions, y compris les frais versés nets de ceux reçus, est différente
57. Une entreprise doit sortir un passif financier (ou une partie de passif d'au minimum 10 pour cent de la valeur actualisée des flux de trésorerie
financier) de son bilan si et seulement si il est éteint, c'est-à-dire restants de l'instrument d'emprunt d'origine.62 Si un échange
lorsqu'elle est dégagée de l'obligation précisée au contrat, que celle-ci d'instruments d'emprunt ou une modification des termes est
est annulée ou qu’elle arrive à expiration.61 comptabilisé(e) comme une extinction de la dette, tous les coûts ou frais
encourus sont comptabilisés dans le profit ou la perte enregistré(e) lors de
58. La condition du paragraphe 57 est satisfaite lorsque : l'extinction de la dette. Si l'échange ou la modification n'est pas
comptabilisé(e) comme une extinction de la dette, tous les coûts ou frais
(a) soit le débiteur acquitte le passif en payant le créancier, normalement encourus constituent un ajustement de la valeur comptable du passif et
en trésorerie, ou autres actifs financiers, biens ou services ; sont amortis sur la durée résiduelle de l’emprunt modifié.
(b) soit le débiteur est juridiquement dégagé de la responsabilité 63. La différence entre la valeur comptable d'un passif (ou d'une partie
première du passif (ou d'une partie du passif) soit du fait de la loi, d'un passif) éteint ou transféré à un tiers, y compris les coûts connexes
soit par le créancier (le fait que le débiteur ait pu donner une garantie non amortis, et le montant payé pour ce passif, doit être comptabilisée
ne signifie pas nécessairement que cette condition n'est pas dans le résultat net de l’exercice.
satisfaite).

61 Voir aussi IGC 57-1 ; IGC 57-2 et IGC 57-3. 62 Voir aussi IGC 62-1.

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64. Dans certains cas, un créancier libère un débiteur de son obligation
actuelle de paiement mais le débiteur assume une obligation de payer en
Evaluation
cas de défaillance de la partie assumant la responsabilité première. Dans
ce cas, le débiteur : Evaluation initiale d'actifs et de passifs financiers
(a) comptabilise un nouveau passif financier pour un montant fondé sur
66. Lors de la comptabilisation initiale d'un actif ou d'un passif financier,
la juste valeur de son obligation au titre de la garantie ; et il
une entreprise doit l’évaluer à son coût, qui est la juste valeur de la
(b) comptabilise un profit ou une perte pour un montant fondé sur la contrepartie donnée (dans le cas d'un actif) ou reçue (dans le cas d'un
différence entre (i) les produits et (ii) la valeur comptable du passif passif) en échange63. Les coûts de transaction sont inclus dans
financier d'origine (y compris les coûts non amortis connexes) l'évaluation initiale de tous les actifs et passifs financiers.64
diminuée de la juste valeur du nouveau passif financier.
67. La juste valeur de la contrepartie donnée ou reçue peut normalement
être déterminée par référence au prix de la transaction ou à d’autres prix
Décomptabilisation d'une partie de passif financier ou
de marché. Si ces prix de marché ne peuvent être déterminés de façon
décomptabilisation associée à la création d’un actif ou d’un passif fiable, la juste valeur de la contrepartie est estimée égale à la somme de
financier toutes les entrées et sorties futures de trésorerie, actualisés si l'incidence
de l'actualisation est significative, par application du ( ou des) taux
65. Si une entreprise transfère à des tiers une partie d'un passif financier d'intérêt prévalant sur le marché pour un instrument similaire (quant à la
mais en conserve une partie ou si elle transfère l’intégralité d'un
monnaie, la durée, le type de taux d'intérêt et autres facteurs) d'un
passif financier et si, ce faisant, elle crée un nouvel actif financier ou
émetteur ayant une notation semblable (voir IAS 18 Produits des
assume un nouveau passif financier, elle doit comptabiliser cette
activités ordinaires, paragraphe 11). A titre d'exception au paragraphe
transaction de la manière indiquée aux paragraphes 47-56.
66, le paragraphe 160 impose d'inclure certains profits et pertes de
couverture dans l'évaluation initiale du coût de l'actif couvert
correspondant.

Evaluation ultérieure d’actifs financiers

68. Pour l'évaluation d'un actif financier postérieurement à sa


comptabilisation initiale, la présente Norme classe les actifs financiers en
quatre catégories :

(a) les prêts et créances émis par l'entreprise qui ne sont pas détenus à
des fins de transaction ;
(b) les placements détenus jusqu'à leur échéance ;
(c) les actifs financiers disponibles à la vente ; et

63 Voir aussi IGC 66-3 et IGC 110-1.


64 Voir aussi IGC 66-1 et IGC 66-2.

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IAS 39 IAS 39
(d) les actifs financiers détenus à des fins de transaction. 72. Si un actif financier doit être évalué à la juste valeur et si la juste valeur
est négative, il est comptabilisé en tant que passif financier de la
69. Après leur comptabilisation initiale, une entreprise doit évaluer les manière indiquée au paragraphe 93.
actifs financiers, y compris les dérivés qui sont des actifs, à leur juste
valeur, sans aucune déduction au titre des coûts de transaction qui 73. Les actifs financiers qui sont exclus de l'évaluation à la juste valeur
peuvent être encourus lors de leur vente ou d’une autre forme de sortie, selon le paragraphe 69 et qui ont une échéance fixée doivent être
sauf en ce qui concerne les catégories suivantes d'actifs financiers qui évalués au coût amorti à l'aide de la méthode du taux d'intérêt
doivent être évaluées selon le paragraphe 73 : effectif.66 Les actifs financiers qui n'ont pas d'échéance fixée doivent
être évalués au coût. Tous les actifs financiers doivent être soumis à
un test de dépréciation, comme indiqué aux paragraphes 109 - 119.
(a) les prêts et créances émis par l'entreprise et non détenus à des fins
de transaction ;
74. Les créances à court terme sans taux d’intérêt déclaré sont généralement
(b) les placements détenus jusqu'à leur échéance ; et évaluées au montant de la facture d’origine à moins que l’application
d’un taux intérêt implicite n’aît un effet significatif.
(c) tout actif financier qui n’a pas de prix coté sur un marché actif et
dont la juste valeur ne peut être évaluée de façon fiable (voir 75. Les prêts et créances émis par une entreprise et non détenus à des fins
paragraphe 70). de transaction sont évalués au coût amorti quelle que soit l'intention de
Les actifs financiers qui sont désignés en tant qu’éléments couverts l’entreprise de les conserver ou non jusqu'à leur échéance.
sont soumis à l’évaluation selon les dispositions de la comptabilité de
couverture aux paragraphes 121-165 de la présente Norme. 76. Pour les instruments financiers à taux variable, une réestimation
périodique des flux de trésorerie que l’on peut déterminer afin de
70. La juste valeur de la plupart des actifs financiers classés comme actifs traduire l'évolution des taux d'intérêt du marché modifie le rendement
disponibles à la vente ou détenus à des fins de transaction. est effectif d'un actif financier monétaire. Ces variations de flux de
présumée déterminable de façon fiable. Toutefois, cette présomption trésorerie sont comptabilisées sur la durée résiduelle de l'actif ou à la
peut être infirmée pour un placement dans un instrument de capitaux date de nouvelle fixation du prix de l'actif si la valeur de l’actif est
propres (y compris un placement constituant en substance un refixée au prix du marché.67 Dans le cas d'un actif financier à taux
instrument de capitaux propres, voir paragraphe 71) pour lequel on variable comptabilisé initialement pour un montant égal au montant du
ne dispose pas de prix coté sur un marché sur un marché actif et pour principal à rembourser à l'échéance, le fait de réestimer les paiements
lequel les autres méthodes d'estimation raisonnables de la juste valeur futurs d'intérêts n'a normalement pas d’effet important sur la valeur
sont manifestement inappropriées ou ne fonctionnent pas. La comptable de l'actif.
présomption peut également être infirmée pour un dérivé qui est lié à
cet instrument de capitaux propres non coté et qui doit être réglé par 77. L'exemple qui suit illustre comment les coûts de transaction affecte
remise de cet instrument. Pour des commentaires relatifs à l'évaluation initiale et postérieure d'un actif financier détenu à des fins
l'estimation de la juste valeur, se reporter aux paragraphes 95-102.65 de transaction.68 Un actif est acquis pour un montant de 100 auquel
vient s'ajouter une commission d'achat de 2. Il est comptabilisé
71. Des droits particuliers de participation sans échéance spécifiée dont le initialement pour un montant de 102. A la date du rapport financier
rendement est lié aux performances d'une entreprise sont un exemple de suivant, le prix de l'actif coté sur un marché demeure de 100. Si l'actif
placement constituant en substance un instrument de capitaux propres.
66 Voir aussi IGC 10-12 ; IGC 10-13 ; IGC 10-14 ; IGC 73-1 et IGC 76-1.
67 Voir aussi IGC 76-1.
65 Voir aussi IGC 70-1 ; IGC 70-2 ; IGC 70-3 et IGC 23-10. 68 Voir aussi IGC 66-1 et IGC 66-2.

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était vendu, une commission de 3 devrait être versée. Dans ce cas, l'actif et le rendement dégagé sur des placements alternatifs, à des
est évalué pour 100 (sans se préoccuper de l’éventuelle commission de changements dans les sources de financement et dans les modalités
vente) et une perte de 2 est comptabilisée dans le résultat net de de ces financements ou les risques sur monnaies étrangères ; ou
l’exercice.
(c) l'émetteur a le droit de régler l'actif financier pour un montant
sensiblement inférieur à son coût amorti.
78. Une entreprise applique IAS 21 Effets des variations des cours des
monnaies étrangères aux actifs financiers qui constituent des éléments 80. Un titre de créance à taux d'intérêt variable peut répondre aux critères
monétaires en vertu de IAS 21 et qui sont libellés dans une monnaie d'un placement détenu jusqu'à son échéance. La plupart des titres de
étrangère. Selon IAS 21, tous les profits et pertes de change sur les capitaux propres ne peuvent être des placements détenus jusqu'à leur
actifs monétaires sont comptabilisés en résultat net sauf dans le cas où échéance, soit parce qu'ils ont une durée de vie indéfinie (comme les
l'élément monétaire est désigné comme instrument de couverture dans actions ordinaires), soit parce que les montants que leur détenteur peut
une couverture de flux de trésorerie (voir paragraphes 121-165). Toute recevoir peuvent varier d'une manière qui n’est pas déterminée à
variation de juste valeur de cet élément monétaire autre que les profits et l'avance (comme dans les cas d'options d'achat d'actions, de bons de
pertes de change est comptabilisée selon le paragraphe 103. En ce qui souscription et de droits). En ce qui concerne les placements détenus
concerne les actifs financiers qui ne constituent pas des éléments jusqu'à leur échéance, on entend par paiements d'un montant fixe ou
monétaires selon IAS 21 (par exemple, les instruments de capitaux pouvant être déterminé et par échéance fixée un accord contractuel qui
propres), toute variation comptabilisée de la juste valeur, y compris définit les montants et les dates des paiements au porteur, tels que les
toute composante de cette variation pouvant être liée à des variations de paiements en intérêts et principal sur la créance.70
cours de change, est comptabilisée selon le paragraphe 103. Selon les
dispositions de la présente Norme (paragraphes 121-165) en matière de 81. Un actif financier qui peut être racheté par l'émetteur satisfait aux
comptabilité de couverture, s'il existe une relation de couverture entre critères d'un placement détenu jusqu'à son échéance si le porteur a
un actif monétaire non dérivé et un passif monétaire non dérivé, les l'intention et la capacité de conserver cet actif jusqu'à son
variations de la juste valeur de ces instruments financiers sont remboursement ou son échéance et si le porteur devrait recouvrer la
comptabilisées en résultat net.69 quasi-totalité de sa valeur comptable. Si elle est exercée, l'option d'achat
accélère simplement l'échéance de l'actif. Toutefois, si l'actif financier
Placements détenus jusqu'à leur échéance peut être racheté dans des conditions telles que le détenteur ne
recouvrerait pas la quasi-totalité de sa valeur comptable, l'actif financier
79. Une entreprise n'a pas l'intention manifeste de conserver jusqu'à son n'est pas classé en tant qu’actif détenu jusqu'à son échéance. Pour
échéance un placement dans un actif financier ayant une échéance déterminer si la valeur comptable sera pour l'essentiel recouvrée,
fixée si l'une quelconque des conditions suivantes est satisfaite : l'entreprise prend en compte toutes primes versées et tous coûts de
transaction incorporés.
(a) l'entreprise n'a l'intention de conserver l'actif financier que pour
une période indéfinie ; 82. Un actif financier qui peut être vendu (le porteur est en droit d'exiger
que l'émetteur rembourse ou rachète ledit actif avant son échéance) n'est
(b) l'entreprise est prête à vendre l'actif financier (autrement que dans
classé en tant que placement détenu jusqu'à son échéance que si le
le cas d'une situation qui n'est pas appelée à se reproduire et que
détenteur a l'intention manifeste et la capacité de conserver l'actif
l'entreprise n'aurait pu raisonnablement anticiper) en réponse à
des variations affectant les taux d'intérêt du marché ou les risques, jusqu'à son échéance et de ne pas exercer son option de vente.71
à des besoins de liquidités, à des changements dans la disponibilité
70 Voir aussi IGC 80-1 et IGC 80-2.
69 Voir aussi IGC 78-12 ; IGC Autre-3, IGC Autre-5 et IGC Autre-6. 71 Voir aussi IGC 83-3.

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83. Une entreprise ne doit pas classer des actifs financiers comme actifs 86. Des ventes avant l'échéance pourraient satisfaire à la condition énoncée
détenus jusqu'à leur échéance si durant l'exercice en cours, ou durant au paragraphe 83 et par conséquent ne pas remettre en question
les deux exercices précédents, elle a vendu, transféré ou exercé avant l'intention d’une entreprise de conserver ses autres placements jusqu'à
l’échéance une option de vente sur un montant non négligeable de leur échéance si ces ventes sont dues à :
placements détenus jusqu'à leur échéance (non négligeable par
rapport à l'ensemble du portefeuille de placements détenus jusqu'à (a) une dégradation importante de la qualité du crédit de l'émetteur ;73
leur échéance) sauf lorsque :72
(b) une modification de la réglementation fiscale supprimant ou
(a) les ventes sont conclues à une date suffisamment proche de la date réduisant de façon importante l'exonération fiscale dont bénéficient
d'échéance ou de la date à laquelle l'option d'achat a été exercée les intérêts sur les placements détenus jusqu'à leur échéance (mais
pour que les variations du taux d'intérêt du marché n'aient pas un pas une modification de la réglementation fiscale révisant les taux
effet important sur la juste valeur de l’actif financier ; d'impôt marginaux applicables aux produits financiers) ;
(b) les ventes sont survenues après que l'entreprise ait encaissé la
quasi-totalité du montant en principal d'origine de l'actif financier (c) un regroupement d'entreprises majeur ou une sortie majeure(telle que
dans le cadre de l'échéancier prévu ou du fait de paiements la vente d'un secteur) nécessitant la vente ou le transfert de
anticipés ; ou placements détenus jusqu'à leur échéance pour maintenir la situation
existante de l'entreprise en matière de risque de taux d'intérêt ou sa
(c) les ventes sont dues à un événement isolé, indépendant du contrôle politique de risque de crédit (bien que le regroupement d'entreprises
de l'entreprise, qui n'est pas appelé à se reproduire et que constitue en soi un événement dépendant de la volonté de
l'entreprise n'aurait pu raisonnablement anticiper. l'entreprise, les modifications de son portefeuille de placements pour
Les paragraphes 90-92 traitent des reclassements entre juste valeur et maintenir sa situation de risque de taux d'intérêt ou sa politique en
coût amorti. matière de risque de crédit peuvent être induites plutôt que
prévues);74
84. Selon la présente Norme, la juste valeur constitue pour la plupart des
actifs financiers une évaluation plus adaptée que le coût amorti. Les (d) un changement des dispositions statutaires ou réglementaires
placements détenus jusqu'à leur échéance sont une exception mais modifiant de façon importante ce qui constitue un placement
uniquement si l'entreprise a l'intention manifeste et la capacité de admissible ou le montant maximum de certains types de placement,
conserver le placement jusqu'à son échéance. Lorsque les actes d'une amenant ainsi l'entreprise à se séparer d’un placement détenu jusqu'à
entreprise ont jeté un doute sur son intention et sa capacité à conserver son échéance ;
lesdits placements jusqu'à leur échéance, le paragraphe 83 interdit
l'exception pendant un laps de temps raisonnable. (e) un renforcement important des prescriptions des autorités de
réglementation en matière de capitaux propres qui amène l’entreprise
85. L’hypothèse d’un « scénario catastrophe » très peu probable tel qu’un à se restructurer en vendant des placements détenus jusqu'à leur
retrait massif des dépôts bancaires ou une situation similaire affectant échéance ; 75ou
une entreprise d’assurance n’est pas retenue par une entreprise pour
décider ou non si elle a l’intention manifeste et la capacité de détenir un
placement jusqu’à son échéance.
73 Voir aussi IGC 10-16 ; IGC 83-7 et IGC 83-8.
72 Voir aussi IGC 10-16 ; IGC 10-17 ; IGC 83-1 ; IGC 83-2 ; IGC 83-3 ; IGC 83-4 ; IGC 83-5 ; 74 Voir aussi IGC 86-1.
IGC 83-6 ; IGC 83-7 ; IGC 86-1 ; IGC 86-2 ; IGC 87-1 et IGC 83-8. 75 Voir aussi IGC 86-2.

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(f) une aggravation importante de la pondération des risques des 92. S’il devient approprié de comptabiliser un actif financier au coût
placements détenus jusqu'à leur échéance utilisée dans le cadre de la amorti plutôt qu'à la juste valeur, du fait que l'intention ou la capacité
réglementation prudentielle fondée sur les capitaux propres. de l’entreprise a changé ou dans les rares cas où l'on ne dispose plus
d'une évaluation fiable de la juste valeur ou encore parce que les
87. Une entreprise ne démontre pas sa capacité à conserver jusqu'à son "deux exercices antérieurs" visés au paragraphe 83 sont désormais
échéance un placement dans un actif financier à échéance fixée si écoulés, la valeur comptable de l'actif financier évalué à la juste
l'une des deux conditions suivantes est satisfaite : valeur à cette date devient son nouveau coût amorti. Tout profit ou
perte comptabilisé antérieurement en capitaux propres au titre de cet
(a) elle ne dispose pas des ressources financières nécessaires pour actif, selon le paragraphe 103, doit être comptabilisé comme suit :
continuer à financer son placement jusqu'à échéance ; ou
(b) elle est assujettie à une contrainte existante, juridique ou autre, qui (a) dans le cas d'un actif financier à échéance fixée, le profit ou la
pourrait remettre en cause son intention de conserver l'actif perte comptabilisé antérieurement en capitaux propres au titre de
financier jusqu'à échéance (toutefois, le fait que l’émetteur ait une cet actif doit être amorti sur la durée de vie résiduelle du placement
option d'achat ne remet pas nécessairement en cause l'intention détenu jusqu'à échéance. Toute différence entre le nouveau coût
qu'a l'entreprise de conserver un actif financier jusqu'à son amorti et le montant à l'échéance doit être amortie sur la durée de
échéance – voir paragraphe 81).76 vie restante de l'actif financier comme un ajustement du
rendement d’une façon similaire à l’amortissement d’une décote et
88. Des circonstances autres que celles décrites aux paragraphes 79-87 d’une surcote ; et
peuvent indiquer qu'une entreprise n'a pas l'intention manifeste ou la (b) dans le cas d'un actif financier n'ayant pas d’échéance fixée, le
capacité de conserver un placement jusqu'à son échéance. profit ou la perte antérieurement comptabilisé directement en
capitaux propres au titre de cet actif doit y être maintenu jusqu'à
89. Une entreprise évalue son intention et sa capacité de conserver jusqu'à ce que l'actif financier ait été vendu ou sorti de toute autre façon.
la date d’échéance ses placements détenus jusqu'à leur échéance, non Le profit ou la perte doit alors entrer dans la détermination du
seulement lors de l'acquisition initiale de ces actifs financiers mais résultat net.
également à chaque date de clôture.

90. S’il n'est plus approprié de comptabiliser au coût amorti un Evaluation ultérieure des passifs financiers
placement détenu jusqu'à son échéance, du fait que l'intention ou la
capacité de l’entreprise a changé, il convient de réévaluer le 93. Après leur comptabilisation initiale, une entreprise doit évaluer au
placement à la juste valeur et de comptabiliser la différence entre sa coût amorti tous les passifs financiers autres que les passifs détenus
valeur comptable et sa juste valeur selon le paragraphe 103.77 des fins de transaction et les dérivés constituant des passifs. Après leur
comptabilisation initiale, une entreprise doit évaluer à la juste valeur
91. De même, si l'on dispose d'une évaluation fiable d'un actif financier, les passifs détenus à des fins de transaction et les dérivés constituant
pour lequel on n'en disposait pas auparavant, l'actif doit être réévalué des passifs, à l’exception d’un passif dérivé lié à et devant être réglé
à la juste valeur et la différence entre sa valeur comptable et sa juste par remise d’un instrument de capitaux propres non coté dont la juste
valeur doit être comptabilisée selon le paragraphe 103. valeur ne peut être mesurée de façon fiable ; un tel passif doit être
évalué au coût. Les passifs financiers qui sont désignés en tant
qu’éléments couverts sont évalués selon les dispositions des

76 Voir aussi IGC 87-1.


77 Voir aussi IGC 83-4.

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paragraphes 121-165 de la présente Norme en matière de comptabilité que l'utilité d'une estimation unique de la juste valeur s'en trouve
de couverture.78 niée.
96. La juste valeur est évaluable de façon fiable dans le cas : (a) d'un
94. Une entreprise applique IAS 21 Effets des variations des cours des instrument financier pour lequel il existe une cotation publiée sur un
monnaies étrangères aux passifs financiers qui constituent des éléments marché actif organisé de titres pour cet instrument ; (b) d’un
monétaires selon IAS 21 et qui sont libellés dans une monnaie étrangère. instrument d'emprunt qui a été noté par une agence de notation
Selon IAS 21, tous les profits et pertes de change sur des passifs indépendante et dont les flux de trésorerie peuvent être
monétaires sont comptabilisés en résultat net, sauf dans le cas d'un raisonnablement estimés et (c) d’un instrument financier pour lequel
élément monétaire désigné comme instrument de couverture dans une il existe un modèle d'évaluation approprié et dont les données entrées
couverture de flux de trésorerie (voir paragraphes 121-165). Toute dans le modèle peuvent être évaluées de façon fiable car elles sont
variation de la juste valeur de cet élément monétaire autre que les profits tirées de marchés actifs.
et pertes de change est comptabilisée selon le paragraphe 103. Pour ce
qui concerne les passifs financiers qui ne sont pas des éléments 97. La juste valeur d'un actif ou d'un passif financier peut être déterminée
monétaires selon IAS 21 (tels que certaines actions de préférence par l'une des différentes méthodes généralement admises. Les
obligatoirement remboursables émises par l'entreprise), toute variation techniques d'évaluation doivent intégrer les hypothèses que les
de la juste valeur comptabilisée, y compris toute composante de cette intervenants sur le marché utiliseraient dans leurs estimations des justes
variation pouvant être liée à des variations de cours de change, est valeurs, y compris les hypothèses relatives au taux de paiement
comptabilisée selon le paragraphe 103. Selon les dispositions de la anticipés, au taux de pertes estimées sur créances et au taux d'intérêt ou
présente Norme en matière de comptabilité de couverture d'actualisation. Le paragraphe 167(a) impose de fournir des
(paragraphes 121-165), s'il existe une relation de couverture entre un informations sur les méthodes et les hypothèses importantes retenues
actif monétaire non dérivé et un passif monétaire non dérivé, les pour l'estimation des justes valeurs.
variations de la juste valeur de ces instruments financiers sont
comptabilisées en résultat net.79 98. La définition de la juste valeur repose sur une présomption de poursuite
de l'activité de l'entreprise sans aucune intention ou nécessité de la
Considérations relatives à l'évaluation à la juste valeur liquider, de réduire de façon importante l’étendue de ses activités ou de
s'engager dans une transaction à des conditions défavorables. La juste
valeur n'est donc pas le montant qu'une entreprise percevrait ou paierait
95. La juste valeur d'un instrument financier est évaluable de façon fiable dans le cadre d'une transaction forcée, d'une liquidation imposée ou
si (a) les estimations raisonnables de la juste valeur pour cet d'une vente en catastrophe. Mais une entreprise prend en compte sa
instrument ne varient pas dans un intervalle important ou (b) si les situation actuelle dans la détermination des justes valeurs de ses actifs et
probabilités des différentes estimations dans l’intervalle peuvent être passifs financiers. A titre d'exemple, la juste valeur d'un actif financier
raisonnablement appréciées et utilisées pour estimer la juste valeur. qu'une entreprise a décidé de vendre pour obtenir de la trésorerie dans
Souvent, une entreprise sera en mesure de faire une estimation de la un futur immédiat est déterminée par le montant qu'elle s'attend à retirer
juste valeur d'un instrument financier suffisamment fiable pour être de cette vente. Le montant de la trésorerie à retirer d'une vente
utilisée dans les états financiers. Il arrive que les estimations immédiate sera affecté par des facteurs tels que la liquidité et la
raisonnables de la juste valeur varient dans un intervalle si grand et
profondeur actuelles du marché pour cet actif.80
que les probabilités des différents résultats soient si difficiles à évaluer

78 Voir aussi IGC 93-1.


79 Voir aussi IGC 78-1, IGC Autre-3, et IGC Autre-5. 80 Voir aussi IGC 100-1 et IGC 106-1.

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99. L'existence de cotations publiées sur un marché actif constitue courir jusqu'au remboursement du principal et la monnaie dans laquelle
normalement la meilleure indication de la juste valeur.81 Le prix cotés les paiements doivent être effectués, sont pour l’essentiel identiques.
sur un marché approprié d'un actif détenu ou d'un passif à émettre est
généralement le cours acheteur du jour et ; pour un actif à acquérir ou 101. S'il n'existe pas de prix de marché pour un instrument financier pris dans
un passif détenu, c’est le cours vendeur du jour Lorsqu'on ne dispose ni sa totalité mais s'il existe des marchés pour ses différentes composantes,
du cours acheteur ni du cours vendeur, le prix de la transaction la plus la juste valeur de l'instrument est construite à partir des prix de marché
récente peut fournir une indication de la juste valeur du jour, sous pertinents. S'il n'existe pas de marché pour un instrument financier mais
réserve que le contexte économique n’ait pas changé de manière qu'il en existe un pour un instrument financier similaire, la juste valeur
importante entre la date de la transaction et la date de clôture. de l'instrument est construite sur la base du prix de marché de
Lorsqu'une entreprise a des positions actives et passives symétriques, il l'instrument financier similaire.
peut être approprié de prendre comme base d'établissement de la juste
valeur les cours milieu de marché.82 102. Il existe de nombreuses situations, autres que celles énumérées aux
paragraphes 95-101, dans lesquelles l’amplitude des estimations
100. Si le marché d'un instrument financier n'est pas un marché actif, un raisonnables de la juste valeur n’est probablement pas importante. Il est
ajustement des prix cotés publiés peut être nécessaire pour parvenir à normalement possible d'estimer la juste valeur d'un actif financier qu'une
une évaluation fiable de la juste valeur.83 Si l'activité sur ce marché est entreprise a acquis auprès d'un tiers. Il n'est guère probable qu'une
peu soutenue, si le marché est mal établi (cas par exemple de certains entreprise achète un instrument financier pour lequel elle ne s'attend pas
marchés hors cote) ou si les volumes négociés sont faibles par rapport à pouvoir obtenir une évaluation fiable de sa juste valeur après
au nombre d'unités de transactions d'un instrument financier à évaluer, acquisition. Le Cadre de l’IASC affirme que : "Dans bon nombre de
les prix cotés sur un marché peuvent ne pas être représentatifs de la juste cas, le coût ou la valeur doit être estimé ; l'utilisation d'estimations
valeur de l’instrument. Dans certains cas, lorsque le volume des titres raisonnables est un élément essentiel de la préparation des états
négociés est relativement faible, une cotation de cet instrument pour un financiers et ne diminue en rien leur fiabilité".
bloc plus important peut être obtenue du teneur de marché de cet
instrument Dans d'autres circonstances, et lorsqu'un prix coté sur un Profits et pertes de réévaluation à la juste valeur
marché n’est pas disponible, il est possible de recourir à des techniques
d'estimation pour déterminer la juste valeur avec une fiabilité suffisante 103. La comptabilisation d'un profit ou d'une perte généré par une
pour se conformer aux dispositions de la présente Norme. Parmi les variation de juste valeur d'un actif ou d'un passif financier qui ne fait
techniques bien établies sur les marchés financiers, on peut citer la pas partie d'une opération de couverture (voir paragraphes 121-165)
référence de la valeur de marché actuelle d'un autre instrument identique doit s’effectuer comme suit :84
en substance, l'analyse de la valeur actualisée des flux de trésorerie et
les modèles d'évaluation des options. En appliquant l’analyse de la (a) un profit ou une perte réalisé sur un actif ou un passif financier
valeur actualisée des flux de trésorerie, une entreprise utilise le(s) taux détenu à des fins de transaction doit être inclus dans le résultat net
d'actualisation égal(aux) au taux de rendement prévalant pour des de l’exercice au cours duquel il se produit (à cet égard, un dérivé
instruments financiers dont les termes et les caractéristiques, notamment doit toujours être considéré comme détenu à des fins de transaction
en ce qui concerne la qualité de crédit du débiteur, le terme résiduel sur sauf s'il est désigné en tant qu’instrument de couverture – voir
la base duquel est fixé le taux d'intérêt contractuel, le terme restant à paragraphe 122) ;

81 Voir aussi IGC 100-1.


82 Voir aussi IGC 99-1.
83 Voir aussi IGC 100-1. 84 Voir aussi IGC Autre-3 et IGC Autre-5.

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(b) un profit ou une perte réalisé sur un actif financier disponible à la 107. La désignation d'un actif financier en tant qu’actif détenu à des fins
vente doit :85 de transaction se fondant sur l'objectif pour lequel il a été acquis
initialement, l'entreprise ne doit pas reclasser ses actifs financiers
(i) soit être inclus dans le résultat net de l’exercice au cours qu’elle réévalue à la juste valeur dans une catégorie autre que celle
duquel il se produit ; des actifs détenus à des fins de transaction, tant qu'ils sont détenus.
(ii) soit être comptabilisé directement en capitaux propres dans le Une entreprise ne doit reclasser un actif financier dans la catégorie
tableau de variation des capitaux propres (voir IAS 1 des actifs détenus à des fins de transaction que si une indication
Présentation des états financiers paragraphes 86-88) jusqu'à attestant d'un rythme actuel récent de prise de bénéfices à court terme
ce que l'actif financier soit vendu, recouvré ou transféré de justifie un tel reclassement (voir paragraphe 21).87
toute autre façon, ou jusqu'à ce qu’il soit considéré comme
s’étant déprécié (voir paragraphes 117-119). Le profit ou la Profits et pertes sur actifs et passifs financiers non réévalués
perte cumulé préalablement comptabilisé en capitaux propres
doit alors être inclus dans le résultat net de l’exercice.
à leur juste valeur

104. Pour définir sa méthode comptable, l'entreprise doit choisir entre les 108. Pour les actifs et passifs financiers comptabilisés au coût amorti
dispositions du paragraphe 103(b)(i) et celles du paragraphe (paragraphes 73 et 93), un profit ou une perte est comptabilisé en
103(b)(ii) et elle doit appliquer cette méthode à tous ses actifs résultat net lorsque l'actif ou le passif financier est décomptabilisé ou
financiers disponibles à la vente (excepté pour les opérations de déprécié, ainsi que pendant la durée du processus d'amortissement.
couverture – voir paragraphe 121). Toutefois, s'il existe une relation de couverture entre ces actifs ou
passifs financiers (les éléments couverts) et un instrument de
105. IAS 8 Résultat net de l’exercice, erreurs fondamentales et changements couverture tel que décrit aux paragraphes 121-152, la
de méthodes comptables ne permet un changement volontaire de comptabilisation du profit ou de la perte doit suivre les modalités
méthodes comptables que si le changement permet une présentation plus énoncées aux paragraphes 153-164.
appropriée des événements ou des transactions dans les états financiers
de l'entreprise. Le Conseil pense qu'il est hautement improbable qu'il en Dépréciation et irrécouvrabilité d’actifs financiers
soit ainsi, si l'on choisit d'appliquer le paragraphe 103(b)(ii) au lieu du
paragraphe 103(b)(i). 109. Un actif financier est déprécié si sa valeur comptable est supérieure à
sa valeur recouvrable estimée. A chaque date de clôture, une
106. Si une entreprise comptabilise des achats d'actifs financiers à la date entreprise doit apprécier s'il existe une indication objective de
de leur règlement (voir paragraphe 30), aucune variation de la juste dépréciation d'un actif ou d'un groupe d'actifs financiers. S'il existe
valeur (autre que les pertes de valeur) de l'actif à recevoir au cours de une indication de dépréciation, l'entreprise doit estimer la valeur
la période entre la date de la transaction et la date du règlement ne recouvrable de l’ actif ou groupe d'actifs et comptabiliser toute perte
doit être comptabilisée pour les actifs comptabilisés au coût ou au de valeur selon le paragraphe 111 (pour les actifs financiers
coût amorti.86 Mais pour les actifs réévalués à la juste valeur, la comptabilisés au coût amorti) ou au paragraphe 117 (pour les actifs
variation de juste valeur doit être portée en résultat net ou en capitaux financiers réévalués à la juste valeur).88
propres, selon le cas, conformément au paragraphe 103.

85 Voir aussi IGC 103-1 ; IGC 130-2 ; IGC 107-1 ; IGC Autre-6 ; IGC 117-3 et IGC 144-3. 87 Voir aussi IGC 107-1 ; IGC 107-2 et IGC 10-21.
86 Voir aussi IGC 106-1 et IGC 106-2. 88 Voir aussi IGC 109-1.

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IAS 39 IAS 39
110. Est considérée comme une indication objective de dépréciation ou est égal à la différence entre la valeur comptable de l'actif et la valeur
d'impossibilité de recouvrer un actif ou un groupe d'actifs financiers actualisée des flux de trésorerie futurs attendus déterminée au taux
toute information attirant l'attention du détenteur de l'actif sur :89 d'intérêt effectif d'origine de l'instrument financier (valeur
recouvrable).92 Les flux de trésorerie liés à des valeurs recouvrables à
(a) des difficultés financières importantes de l'émetteur ; court terme ne sont pas actualisés (voir paragraphe 74). La valeur
comptable de l'actif doit être ramenée à sa valeur recouvrable estimée
(b) une rupture de contrat effective telle qu'un défaut de paiement des soit directement, soit via l'utilisation d'un compte de correction de
intérêts ou du principal ; valeur. Le montant de la perte doit être inclus dans le résultat net de
l'exercice.
(c) l’octroi par le prêteur à l'emprunteur, pour des raisons économiques
ou juridiques liées aux difficultés financières de l'emprunteur, d'une 112. La dépréciation et l'irrecouvrabilité sont évaluées et comptabilisées
facilité qu'autrement le prêteur n'aurait pas envisagée ; individuellement pour les actifs financiers qui sont importants pris
(d) une forte probabilité de faillite ou autre restructuration financière de isolément. La dépréciation et l'irrecouvrabilité peuvent être évaluées et
l'émetteur ; comptabilisées sur une base de portefeuille pour un groupe d'actifs
financiers similaires, non identifiés individuellement comme
(e) la comptabilisation d'une perte de valeur sur cet actif lors d'un dépréciés.93
exercice financier antérieur ;
(f) la disparition d'un marché actif pour cet actif financier, suite à des 113. La dépréciation d'un actif financier comptabilisé au coût amorti est
difficultés financières ; ou évaluée à l'aide du taux d'intérêt effectif d’origine de l'instrument
financier car une actualisation au taux d'intérêt actuel du marché
(g) un historique de recouvrement de créances indiquant que le montant imposerait en fait une évaluation à la juste valeur d'actifs financiers
nominal d'un portefeuille de créances ne sera pas recouvré qu’autrement la présente Norme évaluerait au coût amorti. Si un prêt,
intégralement. une créance, ou un placement détenu jusqu'à son échéance a un taux
d'intérêt variable, le taux d'actualisation à utiliser pour évaluer la valeur
La disparition d'un marché actif du fait que les titres d'une entreprise ne
recouvrable selon le paragraphe 111 est le(s) taux d'intérêt effectif(s)
sont plus négociés sur un marché organisé ne constitue pas une
actuel(s) déterminé(s) selon le contrat. En substitution de ce calcul de la
indication de dépréciation. Une baisse de la notation d'une entreprise ne
juste valeur, un créancier peut évaluer la dépréciation sur la base de la
constitue pas en soi une indication de dépréciation même si associée à
juste valeur d'un instrument calculée à l'aide d'un prix disponible sur un
d'autres informations disponibles elle pourrait effectivement être une
marché.94 Si un actif est garanti et si une saisie est probable, le détenteur
indication de dépréciation.90
de l'actif évalue la dépréciation sur la base de la juste valeur de
l’instrument de garantie.95
Actifs financiers comptabilisés au coût amorti
114. Si, au cours d’un exercice ultérieur, le montant de la dépréciation ou
111. S'il est probable qu'une entreprise ne sera pas en mesure d’encaisser
de la perte sur créances douteuses diminue et si cette diminution peut
tous les montants dus (en intérêt et principal) conformément aux
être objectivement liée à un événement survenant après la
termes contractuels des emprunts, créances ou placements détenus
dépréciation (par exemple à une amélioration de la notation du crédit
jusqu'à leur échéance et comptabilisés au coût amorti, il y a
du débiteur), doit être reprise soit directement, soit par ajustement
dépréciation ou perte sur créance douteuse.91 Le montant de la perte

92 Voir aussi IGC 111-2 ; IGC 111-3 et IGC 111-4.


89 Voir aussi IGC 110-1. 93 Voir aussi IGC 112-1 et IGC 112-2.
90 Voir aussi IGC 109-1. 94 Voir aussi IGC 113-3.
91 Voir aussi IGC 111-1. 95 Voir aussi IGC 113-1 et IGC 113-2.

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IAS 39 IAS 39
d'un compte de correction de valeur. La reprise ne doit pas aboutir à et comptabilisée dans le résultat net de l’exercice même si l'actif
une valeur comptable de l'actif financier supérieure au coût amorti financier n'a pas été décomptabilisé.97
qui aurait été obtenu à la date de reprise de la dépréciation de l’actif
financier, si la dépréciation n'avait pas été comptabilisée. Le montant 118. Le montant de la perte qui doit être sortie des capitaux propres et
de la reprise doit être inclus dans résultat net de l’exercice. comptabilisée en résultat net est égal à la différence entre le coût
d'acquisition (net de tout remboursement en principal et de tout
115. La valeur comptable de tout actif financier qui n'est pas comptabilisé amortissement) et la juste valeur courante (pour les instruments de
à la juste valeur parce que celle-ci ne peut être évaluée de façon fiable capitaux propres) ou la valeur recouvrable (pour les instruments
(paragraphe 69(c)) doit être revue à chaque date de clôture pour d'emprunt) diminuée de toute perte de valeur sur cet actif
établir l'existence d'une indication de dépréciation sur la base d'une préalablement comptabilisée en résultat net. La valeur recouvrable
analyse des flux de trésorerie nets attendus. S'il existe une indication d'un instrument d'emprunt réévalué à la juste valeur est la valeur
de dépréciation, le montant de la perte de valeur de cet actif financier actualisée des flux de trésorerie futurs attendus déterminée par
est égal à la différence entre sa valeur comptable et la valeur application au taux d'intérêt courant du marché pour un actif
actualisée des flux de trésorerie futurs attendus déterminée au taux financier similaire.
d'intérêt courant du marché pour un actif financier similaire (valeur
recouvrable).96 119. Si, au cours d’un exercice ultérieur, la juste valeur ou la valeur
recouvrable d'un actif financier comptabilisé à la juste valeur
Comptabilisation de produits financiers après dépréciation augmente et si cette augmentation peut être objectivement reliée à un
événement survenant après comptabilisation de la perte en résultat
116. Lorsqu’un actif financier a été ramené à sa valeur recouvrable estimée, net, la perte doit être reprise et le montant de la reprise doit être inclus
le produit d’intérêt est comptabilisé sur la base du taux d'intérêt qui a été dans le résultat net de l’exercice.
utilisé pour actualiser les flux de trésorerie futurs afin d'évaluer la valeur
recouvrable. De plus, après avoir initialement comptabilisé une perte de Comptabilisation à la juste valeur dans certaines activités de
valeur, l'entreprise réexaminera cet actif lors des dates de clôture
services financiers
ultérieures (voir paragraphe 110(e)) pour évaluer une dépréciation
complémentaire. Le paragraphe 30 de IAS 18 fournit des commentaires
120. Dans certains pays, du fait de la législation nationale ou de pratiques
pour la comptabilisation de produits financiers sur des actifs financiers
admises dans un secteur d’activité, les entreprises opérant dans certaines
non dépréciés.
activités de services financiers évaluent la quasi totalité de leurs actifs
financiers à la juste valeur. Les fonds communs de placement, les
Actifs financiers réévalués à la juste valeur
OPCVM, les courtiers et arbitragistes en valeurs mobilières et les
entreprises d'assurance sont des exemples de telles activités dans
117. Si une perte sur un actif financier comptabilisé à la juste valeur
certains pays. Selon la présente Norme, ces entreprises peuvent
(valeur recouvrable inférieure au coût d'acquisition d'origine) a été
continuer à évaluer leurs actifs financiers à la juste valeur s’ils sont
comptabilisée directement en capitaux propres selon le paragraphe
classés en actifs disponibles à la vente ou en actifs détenus à des fins de
103(b)(ii) et s'il existe une indication objective (voir paragraphe 110)
transaction.
de dépréciation de l'actif, la perte nette cumulée comptabilisée
directement en capitaux propres doit être sortie des capitaux propres

96 Voir aussi IGC 115-1. 97 Voir aussi IGC 117-1 ; IGC 117-2 et IGC 117-3.

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Couverture 124. Une opération de couverture implique une compensation symétrique au
niveau du résultats les variations de juste valeur de l'instrument de
121. S'il existe une relation de couverture entre un instrument de couverture ou les flux de trésorerie imputables à l'instrument de
couverture et un élément correspondant couvert comme décrit aux couverture et l'élément couvert. La perte potentielle sur une option
paragraphes 122-152, le profit ou la perte doit être comptabilisé selon émise par une entreprise pourrait être sensiblement supérieure à la plus-
les paragraphes 153-164.98 value potentielle d’un élément couvert connexe. Autrement dit, une
option émise n'a pas pour effet de réduire le risque sur le résultat net.
Instruments de couverture Par conséquent, une option émise n'est pas un instrument de couverture
sauf à être désignée comme compensant une option achetée, y compris
122. La présente Norme ne comporte aucune restriction quant aux une option incorporée à un autre instrument financier, par exemple une
circonstances dans lesquelles un dérivé peut être désigné comme un option émise utilisée en couverture d'une dette qui peut être achetée par
instrument de couverture, en matière de comptabilité de couverture, si anticipation.102 Au contraire, une option achetée comporte des gains
les conditions du paragraphe 142 sont satisfaites, excepté pour certaines potentiels égaux, voire supérieurs aux pertes et par conséquent a la
options émises (voir paragraphe 124).99 Toutefois, en matière de capacité de réduire l'exposition à un profit ou une perte par suite de
comptabilité de couverture, un actif ou un passif financier non dérivé ne variations de juste valeur ou de flux de trésorerie. En conséquence, elle
peut être désigné comme instrument de couverture que pour couvrir un peut être qualifiée d'instrument de couverture.
risque de change.100 Cette limitation est liée à l’existence de bases
d'évaluation différentes pour les dérivés et pour les non dérivés. Selon la 125. Les placements détenus jusqu'à leur échéance et comptabilisés au coût
présente Norme, les dérivés sont toujours considérés comme détenus à amorti peuvent être des instruments de couverture efficaces contre les
des fins de transaction ou à des fins de couverture et par conséquent (à risques de variations des cours de change.
moins d’être liés à un instrument de capitaux propres non coté dont la
juste valeur ne peut être mesurée de façon fiable et de devoir être réglés 126. Un actif ou un passif financier dont la juste valeur ne peut être évaluée
par remise de cet instrument), ils sont réévalués à la juste valeur et les de façon fiable ne peut pas être un instrument de couverture excepté
variations de juste valeur sont incluses en résultat net ou en capitaux dans le cas d'un instrument non dérivé (a) qui est libellé dans une
propres si l'instrument est un instrument de couverture de flux de monnaie étrangère, (b) qui est désigné en couverture d'un risque de
trésorerie. En revanche, les non dérivés sont parfois évalués à la juste change et (c) dont la composante en monnaie étrangère peut être évaluée
valeur, les variations de juste valeur étant alors incluses en résultat net ; de façon fiable.
parfois ils sont évalués à la juste valeur, les variations de juste valeur
étant comptabilisées en capitaux propres et parfois ils sont évalués au Eléments couverts
coût amorti. Le fait d'autoriser que des non dérivés soient désignés
comme instruments de couverture dans un nombre de circonstances plus 127. Un élément couvert peut être un actif ou un passif comptabilisé, un
que limité entraîne des incohérences d'évaluation. engagement ferme non comptabilisé ou une transaction future attendue
ne faisant pas l'objet d'un engagement mais hautement probable
123. Les titres de capitaux propres d'une entreprise ne sont pas pour elle des ("transaction prévue"). L'élément couvert peut être (a) un actif, un
actifs ou des passifs financiers de l'entreprise et par conséquent, ce ne passif, un engagement ferme ou une transaction prévue pris isolément
sont pas des instruments de couverture.101 ou (b) un groupe d'actifs, de passifs, d'engagements fermes ou de
transactions prévues présentant des caractéristiques de risque

98 Voir aussi IGC 121-1 ; IGC 121-2, IGC Autre-1 et l’Annexe IGC de 121-2.
99 Voir aussi IGC 122-1 ; IGC 137-5 et IGC 137-15.
100 Voir aussi IGC 122-2 et IGC 122-3.
101 Voir aussi IGC 137-16. 102 Voir aussi IGC 122-1 ; IGC 124-1 ; IGC 127-5 et IGC 144-1.

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analogues.103 Contrairement aux prêts et créances émis, un placement 132. Si des actifs ou des passifs similaires sont agrégés et couverts en tant
détenu jusqu'à l'échéance ne peut être un élément couvert quant au que groupe, les différents actifs ou passifs du groupe partagent
risque de taux car le fait de désigner un placement comme détenu l'exposition aux risques pour lesquels ils sont désignés comme
jusqu'à son échéance suppose de ne pas comptabiliser les effets des couverts.108 De plus, on s’attend à ce que la variation de juste valeur
variations de taux d'intérêt y afférent. Toutefois, un placement détenu attribuable au risque couvert pour chacun des éléments du groupe soit à
jusqu'à son échéance peut être un élément couvert quant aux risques de peu près proportionnelle à la variation globale de juste valeur
variations des cours de change et du risque de crédit.104 attribuable au risque couvert du groupe.109

128. Si l'élément couvert est un actif ou un passif financier, il peut être 133. Parce que l'efficacité d'une couverture doit être appréciée en comparant
couvert quant aux risques y associés pour une partie seulement de ses la variation de valeur ou de flux de trésorerie d'un instrument de
flux de trésorerie ou de sa juste valeur, si l’efficacité peut être couverture (ou d'un groupe d'instruments de couverture similaires) et
évaluée.105 d'un élément couvert (ou d'un groupe d'éléments couverts similaires), le
fait de comparer un instrument de couverture à une position nette
129. Si l'élément couvert est un actif ou un passif non financier, il doit être globale plutôt qu'à un élément couvert spécifique (par exemple au
désigné en tant qu’élément couvert soit (a) pour les risques de change, montant net de tous les actifs et passifs à taux fixe dont l’échéance est
soit (b) dans son intégralité pour tous les risques en raison de la similaire) ne le qualifie pas pour une comptabilité de couverture.110
difficulté d'isoler et d'évaluer la partie appropriée des variations des Mais on peut obtenir approximativement le même effet sur le résultat
flux de trésorerie ou des variations de juste valeur attribuable aux net qu'avec une comptabilité de couverture pour ce type de relation de
risques spécifiques autres que les risques de change.106 couverture en désignant comme position couverte une partie des
éléments sous-jacents. Par l'exemple une banque ayant un montant
130. Etant donné que les variations du prix d'un élément ou d'une d'actifs de 100 et un montant de passifs de risques et de termes similaire
composante d'un actif ou d'un passif non financier n'ont généralement de 90, qui souhaite couvrir l’exposition nette de 10 peut désigner un
pas d’incidence prévisible et mesurable séparément sur le prix de montant de 10 dans ces actifs. Elle pourrait recourir à ce processus de
l'élément qui est comparable, disons, à l'effet d'une variation des taux désignation ces actifs et passifs étaient des instruments à taux fixe,
d'intérêt du marché ou du prix d'une obligation, un actif ou un passif non auquel cas il s'agirait d'une couverture de juste valeur ou si tous deux
financier n'est un élément couvert que dans son intégralité. étaient des instruments à taux variable, auquel cas il s'agirait d'une
couverture de flux de trésorerie. De même, si une entreprise a un
131. Un instrument de couverture pris isolément peut être désigné comme engagement ferme d'achat en monnaie étrangère de 100 et un
instrument de couverture de plusieurs types de risques sous réserve que : engagement ferme de vente en monnaie étrangère de 90, elle peut
(a) les risques couverts puissent être clairement identifiés, (b) que couvrir la différence nette de 10 en achetant un dérivé et en le désignant
l'efficacité de la couverture puisse être démontrée et (c) qu'il soit comme instrument de couverture associé à un montant de 10 sur un
possible de s’assurer que l'instrument de couverture et les différentes engagement ferme d'achat de 100.
positions de risques soient spécifiquement désignés.107
134. En matière de comptabilité de couverture, seuls les dérivés qui
impliquent une partie externe à l'entreprise peuvent être désignés comme
103 Voir aussi IGC 121-2-1 ; IGC 127-1 ; IGC 127-5 ; IGC 137-2 ; IGC 137-3 ; IGC 137-4 ; instruments de couverture. Bien que les différentes sociétés d'un groupe
IGC 137-5 ; IGC 137-7 ; IGC 137-8 ; IGC 137-11 ; IGC 137-12 ; IGC 137-13 ; IGC 137-14 ;
consolidé ou les différentes divisions d'une entreprise puissent s’engager
IGC 137-16 ; IGC 142-5 ; et IGC 149-1.
104 Voir aussi IGC 127-2 ; IGC 127-3 ; IGC 127-4 ; IGC 127-6 et IGC 137-1. dans des transactions de couverture avec d'autres sociétés du groupe ou
105 Voir aussi IGC 121-2-k ; IGC 128-1 ; IGC 128-2 ; IGC 128-3 ; IGC 128-4 ; IGC 137-11 et
Annexe IGC de 121-2. 108 Voir aussi IGC 121-1 et IGC 127-1.
106 Voir aussi IGC Autre-4. 109 Voir aussi IGC 132-1.
107 Voir aussi IGC 131-1 ; IGC 131-3 et Annexe IGC de 121-2. 110 Voir aussi IGC 121-1 ; IGC 121-2 ; IGC 127-1 et Annexe IGC de 121-2.

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IAS 39 IAS 39
d'autres divisions de l'entreprise, les profits et pertes enregistrés sur ces comptabilisée comme une couverture de flux de trésorerie même si
transactions sont éliminés en consolidation. Par conséquent, ces l’entreprise est exposée à un risque de juste valeur ; et
transactions de couverture intra groupe ou intra-entreprise ne
remplissent pas les conditions requises pour un traitement de (c) la couverture d’un investissement net dans une entreprise
comptabilité de couverture en consolidation.111 étrangère, telle que définie dans IAS 21 Effets des variations des
cours des monnaies étrangères.
135. Un engagement ferme d'acquisition d'une entreprise dans le cadre d'un
regroupement d'entreprises ne peut être un élément couvert sauf quant 138. La couverture de l’exposition aux variations de la juste valeur d'une
au du risque de change y associé car les autres risques couverts ne dette à taux fixe par suite de variations des taux d'intérêt est un exemple
peuvent être spécifiquement identifiés et évalués. Il s'agit d'une de couverture de juste valeur. Cette opération de couverture peut être
opération de couverture d'un risque général d’activité. montée soit par l'émetteur, soit par le porteur.

Comptabilité de couverture 139. Des exemples de couverture de flux de trésorerie sont :


136. Une comptabilité de couverture comptabilise de manière symétrique les (a) une couverture du risque de change futur dans un engagement
effets de sens inverse sur le résultat net des variations de justes valeurs contractuel non comptabilisé d'une compagnie aérienne relatif à
de l'instrument de couverture et de de l'élément couvert. l'achat d'un avion pour un montant fixé en monnaie étrangère ;
(b) une couverture de la variation du prix du combustible dans un
137. Il existe trois types de relations de couverture :112
engagement contractuel non comptabilisé d'une entreprise
(a) la couverture de juste valeur : couverture de l'exposition aux d’électricité relatif à un achat de combustible à un prix fixé, avec
variations de la juste valeur d'un actif ou d'un passif comptabilisé, paiement dans sa monnaie nationale ; et
ou d'une partie identifiée de cet actif ou de ce passif, qui est (c) l'utilisation d'un swap pour changer un emprunt à taux variable en
attribuable à un risque particulier et qui affectera le résultat net emprunt à taux fixe (ce qui constitue une couverture de transaction
présenté ;113 future ; les flux de trésorerie futurs couverts sont les paiements futurs
d'intérêt).
(b) la couverture de flux de trésorerie : couverture de l'exposition aux
variations de flux de trésorerie qui (i) sont attribuables à un risque 140. Une couverture d'un engagement ferme libellé dans la monnaie de
particulier associé à un actif ou à un passif comptabilisé (par présentation des états financiers d'une entreprise n'est pas une
exemple, à tout ou partie des paiements d'intérêts futurs sur une couverture d’une exposition des flux de trésorerie mais plutôt une
dette à taux variable) ou à une transaction prévue (par exemple couverture d’une exposition à une variation de juste valeur. Néanmoins,
une vente ou un achat attendu) et qui (ii) affectera le résultat net cette couverture est comptabilisée en couverture de flux de trésorerie
présenté.114 Une couverture d'un engagement ferme non selon la présente Norme plutôt qu'en couverture de juste valeur pour
comptabilisé d'achat ou de vente d'un actif pour un prix fixé dans éviter de comptabiliser en tant qu'actif ou en tant que passif un
la monnaie de présentation des états financiers de l'entreprise est engagement qui autrement ne serait pas comptabilisé en tant qu’actif ou
en tant que passif selon les pratiques comptables actuelles.

111 Voir aussi IGC 134-1 ; IGC 134-1-a ; IGC 134-1-b ; IGC 134-2 ; IGC 134-3 ; IGC 134-4 ; 141. Telle que définie dans IAS 21, une entité étrangère est une activité à
IGC 137-13 ; IGC 137-14 ; IGC 172-9 ; et Annexe IGC de 134-1-b.
112 Voir aussi IGC 121-2 ; IGC 137-3 ; IGC 137-6 ; IGC 137-9 ; IGC 137-13 et IGC 137-15.
l’étranger dont les opérations ne font pas partie intégrante de l'entreprise
113 Voir aussi IGC 111-2 ; IGC 137-1 ; IGC 137-11 et IGC 137-12. qui présente les états financiers. Selon IAS 21, toutes les différences de
114 Voir aussi IGC 137-4 ; IGC 137-5 ; IGC 137-7 ; IGC 137-8 ; IGC 137-10 ; IGC 137-14 et change qui résultent de la conversion des états financiers de l'entité
IGC 137-16.

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IAS 39 IAS 39
étrangère dans la monnaie de présentation des états financiers de la mère
sont classées en capitaux propres jusqu'à la sortie de l’investissement (e) la couverture a été évaluée sur une base de poursuite de l'activité et
net. elle a été effectivement hautement efficace durant tout l’exercice
couvert par les états financiers.119
142. Selon la présente Norme, une relation de couverture est qualifiée pour
l’application de la comptabilité spéciale de couverture telle que décrite 143. Dans le cas du risque de taux, l'efficacité de la couverture peut être
aux paragraphes 153-164 si, et seulement si, toutes les conditions appréciée en établissant un échéancier qui montre une réduction de tout
suivantes sont réunies : ou partie du risque de taux, pour chaque tranche de l’échéancier,
résultant de l'agrégation des éléments dont la position nette est couverte,
(a) à l'origine de la couverture, il existe des documents formalisés sous réserve que cette exposition nette puisse être associée à un actif ou
décrivant la relation de couverture, l'objectif de l'entreprise en à un passif à l'origine de cette exposition nette et que la corrélation
matière de gestion des risques et sa stratégie de couverture.115 Ces puisse être appréciée par rapport à cet actif ou à ce passif.120
documents doivent identifier l'instrument de couverture, la
transaction ou l'élément connexe couvert, la nature du risque 144. Pour un instrument de couverture dans son intégralité, il existe
couvert et la manière dont l'entreprise évaluera l'efficacité de normalement une évaluation unique de la juste valeur et les facteurs à
l'instrument de couverture à compenser l’exposition aux variations l’origine des variations de juste valeur sont co-dépendants. Ainsi, une
de juste valeur de l'élément couvert ou de flux de trésorerie de la relation de couverture est désignée par une entreprise pour un
transaction couverte qui est attribuable au risque couvert ; instrument de couverture dans son intégralité.121 Les seules exceptions
admises sont (a) la dissociation de la valeur intrinsèque et de la valeur
(b) on s'attend à ce que la couverture soit hautement efficace (voir temps d'une option et la désignation comme instrument de couverture de
paragraphe 146) pour parvenir à compenser les variations de juste la seule modification de la valeur intrinsèque d'une option en excluant la
valeur ou de flux de trésorerie attribuables au risque couvert, en composante restante de l'option (sa valeur temps) et (b) la dissociation
accord avec la stratégie de gestion des risques décrite à l'origine de l'élément intérêts et du prix au comptant sur un contrat à terme de gré
pour cette relation de couverture particulière ;116 à gré. 122Ces exceptions reconnaissent que la valeur intrinsèque de
l'option et la prime sur le contrat à terme de gré à gré peuvent
(c) pour les couvertures de flux de trésorerie, une transaction prévue généralement être évaluées séparément. Une stratégie de couverture
qui fait l'objet de la couverture doit être hautement probable et doit dynamique qui évalue à la fois la valeur intrinsèque et la valeur temps
comporter une exposition aux variations de flux de trésorerie qui d'une option peut remplir les conditions requises pour une comptabilité
pourrait in fine affecter le résultat net comptabilisé ;117 de couverture.123

(d) l'efficacité de la couverture peut être évaluée de façon fiable, c'est- 145. Une proportion de l'instrument de couverture en entier, par exemple
à-dire que la juste valeur ou les flux de trésorerie de l'élément 50 pour cent du montant notionnel, peut être désignée dans une relation
couvert et la juste valeur de l'instrument de couverture peuvent être de couverture. Toutefois, une relation de couverture ne peut être
évalués de façon fiable (voir au paragraphe 95 les commentaires désignée pour une partie seulement de la période pendant laquelle un
sur la juste valeur) ;118 et instrument de couverture est en cours.124

115 Voir aussi IGC 121-2 ; IGC 142-4 ; IGC 142-7 ; IGC 142-8 et IGC 172-8. 119 Voir aussi IGC 147-1.
116 Voir aussi IGC 121-2-d ; IGC 137-6 ; IGC 142-2 ; IGC 146-1 ; IGC 146-2 ; IGC 146-3 et 120 Voir aussi IGC 121-1 ; IGC 121-2 et Annexe IGC de 121-2.
IGC 144-3. 121 Voir aussi IGC 144-1.
117 Voir aussi IGC 121-2-e ; IGC 121-2-f ; IGC 128-1 ; IGC 137-4 ; IGC 142-1 ; IGC 142-5 et 122 Voir aussi IGC 164-1 ; IGC 144-3 et IGC 158-5.
IGC 158-3. 123 Voir aussi IGC 144-2.
118 Voir aussi IGC 121-2-f ; IGC 142-6 ; IGC 146-1. 124 Voir aussi IGC 121-2-i ; IGC 128-1 ; IGC 128-2 ; IGC 145-1 et IGC 158-3.

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Apprécier l'efficacité de la couverture 149. Pour remplir les conditions requises pour la comptabilité de couverture,
l'opération de couverture doit être liée à un risque spécifique identifié et
146. Une couverture est normalement considérée comme hautement efficace désigné, et non pas simplement à l’ensemble des risques liés à l’activité
si, au début de la couverture et pendant toute sa durée, l'entreprise peut d'une entreprise et elle doit au bout du compte affecter le résultat net de
s'attendre à ce que les variations de juste valeur ou de flux de trésorerie l'entreprise.127 Une opération de couverture du risque d'obsolescence
de l'élément couvert soient presque intégralement compensées par les d'un actif physique ou du risque d'expropriation d'un bien par les
variations de juste valeur ou de flux de trésorerie de l'instrument de pouvoirs publics ne remplirait pas les conditions requises pour une
couverture, et si les résultats réels se situent dans un intervalle compris comptabilité de couverture ; en effet, son efficacité ne peut être évaluée
entre 80 et 125 pour cent.125 Si, par exemple, la perte enregistrée sur dans la mesure où ces risques ne sont pas évaluables de façon fiable.
l'instrument de couverture est de 120 et le profit réalisé sur l'instrument
de trésorerie de 100, la compensation peut être mesurée par le ratio 150. Une participation mise en équivalence ne peut être un élément couvert
120/100, soit 120 pour cent ou 100/120, soit 83 pour cent. L'entreprise dans une couverture de juste valeur car la méthode de mise en
en conclura que la couverture est grandement efficace. équivalence comptabilise en résultat net la part de l'investisseur dans le
résultat net de l'entreprise associée plutôt que les variations de juste
147. La méthode adoptée par une entreprise pour apprécier l'efficacité d'une valeur. S'il s'agissait d'un élément couvert, celui-ci serait ajusté pour
couverture dépend de sa stratégie de gestion des risques. Dans certains tenir compte à la fois des variations de la juste valeur et des résultats
cas, une entreprise adopte des méthodes différentes pour différents types comptabilisés, ce qui aboutirait à une double comptabilisation car les
de couverture. Si les principaux termes de l'instrument de couverture et variations de juste valeur incluent ces résultats. Pour une raison
de l'actif ou du passif couvert en entier ou de la transaction prévue analogue, une participation dans une filiale consolidée ne peut être un
couverte sont les mêmes, les variations de juste valeur et de flux de élément couvert dans une couverture de juste valeur car la consolidation
trésorerie attribuables au risque couvert s’annulent totalement tant à comptabilise en résultat net la part de la mère dans le résultat net
l’initiation de l'opération de couverture qu’à son achèvement.126 Ainsi, comptabilisé par la filiale plutôt que les variations de juste valeur. La
un swap de taux d'intérêt est vraisemblablement une couverture efficace couverture d’un investissement net dans une filiale étrangère est
si le montant notionnel et le montant en principal, les conditions, les différent. Dans ce cas, il n'y a pas double comptabilisation car il s'agit de
dates de refixation du taux, les dates d'encaissement et de paiement des la couverture de l’exposition au risque de change et non pas d'une
intérêts et du principal et la base d'évaluation des taux d'intérêt sont les couverture de juste valeur de la variation de valeur de l’investissement.
mêmes pour l'instrument de couverture que pour l'élément couvert.

148. En revanche, il arrive parfois que l'instrument de couverture ne 151. La présente Norme ne spécifie pas une méthode unique d'appréciation
compense que partiellement le risque couvert. Ainsi, une opération de de l'efficacité d'une opération de couverture. Les documents d'une
couverture n’est pas totalement efficace si l'instrument de couverture et entreprise traitant de sa stratégie de couverture englobent ses procédures
l'élément couvert sont libellés dans des monnaies différentes et si les d'appréciation de l'efficacité de la couverture.128 Ces procédures
deux n'évoluent pas en tandem. De même, une opération de couverture indiquent si l'appréciation inclut l'intégralité du profit ou de la perte sur
d'un risque de taux utilisant un dérivé n’est pas pleinement efficace si un instrument de couverture ou si la valeur temps de l'instrument est
une partie de la variation de la juste valeur de du dérivé est due au exclue. L'efficacité est appréciée, au minimum, lors de l’élaboration par
risque de crédit de la contrepartie. l'entreprise de son rapport financier annuel ou de situations
intermédiaires. Si les termes critiques de l'instrument de couverture et de
l'actif ou du passif couvert intégral (par opposition à certains flux de

125 Voir aussi IGC 121-2-d ; IGC 137-6 ; IGC 142-2 ; IGC 142-3 ; IGC 146-1 ; IGC 146-2 ;
IGC 146-3 et IGC 144-3. 127 Voir aussi IGC 149-1.
126 Voir aussi IGC 147-1. 128 Voir aussi IGC 142-2 et IGC 142-3

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trésorerie) ou de la transaction prévue couverte sont identiques, (a) le profit ou la perte résultant de la réévaluation de l'instrument de
l'entreprise pourrait en conclure que les variations de juste valeur ou de couverture à la juste valeur doit être comptabilisé immédiatement
flux de trésorerie attribuables au risque couvert devraient se compenser en résultat net ;131 et
totalement au départ et de façon continue. Une entité peut supposer, par
exemple, que la couverture d'un achat prévu de marchandise par un (b) le profit ou la perte sur l'élément couvert attribuable au risque
contrat à terme de gré à gré sera hautement efficace et qu'aucune couvert doit ajuster la valeur comptable de l'élément couvert et être
inefficacité ne sera à comptabiliser en résultat net si :129 comptabilisé immédiatement en résultat net. Cette disposition
s'applique même si l'élément couvert est par ailleurs évalué à la
(a) le contrat à terme de gré à gré porte sur l'achat de la même quantité juste valeur et si, les variations de la juste valeur sont
de la même marchandise au même moment et au même lieu que comptabilisées directement en capitaux propres, selon le
l'achat prévu couvert ; paragraphe 103(b). Elle s'applique également si l'élément couvert
est évalué au coût.
(b) la juste valeur du contrat à terme de gré à gré au démarrage est nulle
; et si 154. L'exemple qui suit montre comment le paragraphe 153 s'applique à une
couverture du risque de variations de la juste valeur d’un placement
(c) soit la variation de la prime (négative ou positive) du contrat à terme dans une dette à taux fixe par suite de variations des taux d'intérêt. Cet
de gré à gré est exclue de l'évaluation de l'efficacité et incluse exemple est présenté du point de vue du porteur. Au cours de l'année 1,
directement en résultat net, soit la variation de flux de trésorerie un investisseur achète pour 100 un titre d'emprunt qui est classé en tant
attendue sur la transaction prévue est basée sur le prix à terme de la que titre disponible à la vente. A la fin de l'année 1, la juste valeur
marchandise. actuelle du titre est de 110. L'augmentation de 10 est donc comptabilisée
en capitaux propres (en supposant que l'investisseur a choisi cette
152. Pour apprécier l'efficacité d'une couverture, une entreprise doit méthode) et la valeur comptable du titre au bilan est portée à 110. Pour
généralement considérer la valeur temps de l'argent. Le taux fixe préserver cette valeur de 110, le porteur du titre fait l'acquisition d'un
applicable à un élément couvert ne doit pas correspondre exactement au dérivé de couverture. A la fin de l'année 2, le dérivé enregistre un gain
taux fixe applicable à un swap désigné comme couverture de juste de 5 et le titre d'emprunt une baisse correspondante de sa juste valeur.
valeur. Le taux variable applicable à un actif ou un passif portant intérêt
ne doit pas nécessairement être identique au taux variable applicable à
un swap désigné comme couverture de flux de trésorerie. La juste valeur Comptabilité de l'investisseur pour l’année 1 Débit Crédit
d'un swap résulte de ses règlements nets. Les taux fixe et variable d’un
swap applicables à un swap peuvent être modifiés sans affecter le Placement en titre de créance 100
règlement net, si tous deux sont modifiés du même montant. Trésorerie 100
Pour Refléter l'achat du titre de créance.
Couvertures de juste valeur
Placement en titre d'emprunt 10
153. Si une couverture de juste valeur satisfait aux conditions du Accroissement de la juste valeur
paragraphe 142 durant l’exercice couvert par le rapport financier, (inclus en capitaux propres) 10
elle doit être comptabilisée comme suit :130 Pour refléter l'accroissement de la juste valeur du titre.

129 Voir aussi IGC 147-1.


130 Voir aussi IGC Autre-5 et IGC 144-3. 131 Voir aussi IGC 153-1.

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Comptabilité de l'investisseur pour l’année 2 Débit Crédit cesse d'être ajusté pour prendre en compte les variations de sa juste
133
valeur attribuables au risque couvert. L'ajustement doit être
Actif dérivé 5 totalement amorti à l'échéance.
Profit (inclus en résultat net) 5
Pour refléter l'accroissement de la juste valeur de l'actif dérivé. Couvertures des flux de trésorerie

Perte (incluse en résultat net) 5 158. Si une couverture de flux de trésorerie satisfait aux conditions du
Placement en titre de créance 5 paragraphe 142 durant l’exercice couvert par le rapport financier, elle
Pour refléter la diminution de la juste valeur du titre de créance. 134
doit être comptabilisée comme suit :

(a) la partie du profit ou de la perte réalisée sur l'instrument de


La valeur comptable du titre de créance est de 105 à la fin de l'année 2 et
couverture que l'on détermine être une couverture efficace (voir
la valeur comptable du dérivé est de 5. Le profit de 10 est comptabilisé
paragraphe 142) doit être comptabilisée directement en capitaux
en capitaux propres jusqu'à ce que le titre de créance soit vendu, et il est propres via le tableau de variation des capitaux propres (voir
amorti selon le paragraphe 157. 135
IAS 1, paragraphes 86-88) ; et
155. Si seuls certains risques attribuables à un élément couvert ont été (b) la partie inefficace doit être :
couverts, les variations comptabilisées de la juste valeur de l'élément
couvert non lié à la couverture sont présentées selon l'une des deux (i) comptabilisée immédiatement en résultat net si l'instrument de
132 couverture est un dérivé ; ou
méthodes énoncées au paragraphe 103.
(ii) traitée selon le paragraphe 103 dans le nombre de cas limité où
156. Une entreprise doit cesser de manière prospective de pratiquer la l'instrument de couverture n'est pas un dérivé.
comptabilité de couverture énoncée au paragraphe 153 si l'un
quelconque des événements suivants survient :
159. Plus spécifiquement, une couverture de flux de trésorerie est
comptabilisée comme suit :
(a) l'instrument de couverture arrive à expiration ou est vendu, résilié
ou exercé (à cet effet, le remplacement d'un instrument de
(a) la composante distincte de capitaux propres associée à l'élément
couverture ou son renouvellement en un autre instrument de
couvert est ajustée au plus faible (en valeur absolue) des montants
couverture n'est pas considéré constituer une expiration ou une 136
résiliation si un tel remplacement ou un tel renouvellement suivants :
s'inscrit dans la stratégie documentée de couverture de (i) profit ou perte cumulé sur l'instrument de couverture nécessaire
l'entreprise) ; ou pour compenser la variation cumulée de flux futurs de trésorerie
(b) la couverture ne satisfait plus aux critères du paragraphe 142 pour attendue sur l'élément couvert à partir du commencement de la
être qualifiée de comptabilité de couverture.

157. Un ajustement de la valeur comptable d'un instrument financier


133 Voir aussi IGC 157-1.
couvert portant intérêt doit être amorti par le résultat net.
L'amortissement doit démarrer au plus tard lorsque l'élément couvert 134 Voir aussi IGC 121-2 ; IGC 146-2 ; IGC 158-1 ; IGC Autre-5 ; IGC 158-3 ; IGC 158-4 et
IGC 158-5.
135 Voir aussi IGC 78-1.
132 Voir aussi IGC 144-3. 136 Voir aussi IGC 158-1et IGC 158-2.

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IAS 39 IAS 39
couverture à l'exclusion de la composante inefficace évoquée au 162. Pour toutes les couvertures de flux de trésorerie autres que celles
paragraphe 158(b) ; et couvertes par le paragraphe 160, les montants comptabilisés
directement en capitaux propresdoivent être inclus dans le résultat net
(ii) la juste valeur de la variation cumulée de flux futurs de trésorerie
du ou des exercice(s) au cours desquels l'engagement ferme couvert
attendue sur l'élément couvert depuis le commencement de la
ou la transaction prévue couverte affecte le résultat net (par exemple,
couverture ;
lorsqu'une vente prévue se réalise effectivement).
(b) tout profit ou perte résiduel sur l'instrument de couverture (qui n'est
pas une couverture efficace) est inclus en résultat net ou directement 163. Une entreprise doit cesser de manière prospective d'appliquer la
en capitaux propres selon le cas, conformément aux paragraphes 103 comptabilité de couverture prévue aux paragraphes 158-162 si l'un
138
et 158 ; et des événements suivants intervient :
(c) si la stratégie de gestion des risques de l'entreprise dûment
documentée pour une relation de couverture particulière exclut de (a) l'instrument de couverture arrive à expiration, est vendu, résilié ou
l'évaluation de l'efficacité de la couverture une composante exercé (à cet effet, le remplacement ou le renouvellement d'un
spécifique du profit ou de la perte ou des flux de trésorerie connexes instrument de couverture en un autre instrument de couverture
sur l'instrument de couverture (voir paragraphe 142(a)), la n'est pas considéré constituer une expiration ou une résiliation si
un tel remplacement ou un tel renouvellement s'inscrit dans la
composante exclue est comptabilisée selon le paragraphe 103.
stratégie de couverture documentée de l'entreprise). Dans ce cas,
le profit ou la perte cumulé dégagé sur l'instrument de couverture
qui avait été initialement comptabilisé directement en capitaux
160. Si l'engagement ferme couvert ou la transaction prévue couverte
propres alors que la couverture était efficace (voir paragraphe
conduit à comptabiliser un actif ou un passif, alors au moment où
158(a)) doit être maintenu séparément en capitaux propres tant
l'actif ou le passif est comptabilisé, les profits ou les pertes associés qui
que la transaction prévue ne s'est pas produite. Lorsque la
ont été comptabilisés directement en capitaux propres selon le
transaction se produit, les paragraphes 160 et 162 s'appliquent ;
paragraphe 158 doivent être sortis des capitaux propres et intégrés
dans l'évaluation initiale du coût d'acquisition ou dans toute autre (b) la couverture ne satisfait plus aux critères de qualification pour la
137
valeur comptable de l'actif ou du passif. comptabilité de couverture du paragraphe 142. Dans ce cas, le
profit ou la perte cumulé dégagé sur l'instrument de couverture qui
161. Le profit ou la perte sur l'instrument de couverture pris en compte dans avait été initialement comptabilisé directement en capitaux
l'évaluation initiale du coût d'acquisition ou dans toute autre valeur propres, alors que la couverture était efficace (voir paragraphe
comptable de l'actif ou du passif est ultérieurement porté en résultat net 158(a)) doit être maintenu séparément en capitaux propres tant
lorsque l'actif ou le passif affecte le résultat net (par exemple, au cours que l'engagement pris ou la transaction prévue ne s'est pas
des exercices au titre desquels on comptabilise une dotation aux produite. Lorsque la transaction se produit, les paragraphes 161 et
amortissements, un produit ou une charge financière ou le coût des 162 s'appliquent ; ou
ventes). Les dispositions d'autres Normes comptables internationales (c) on ne s'attend plus à ce que l'engagement ou la transaction prévu
concernant la dépréciation des actifs (voir IAS 36 Dépréciation d’actifs) se produise. Dans ce cas, tout résultat net cumulé correspondant
et les valeurs nettes de réalisation des stocks (voir IAS 2 Stocks) qui avait été comptabilisé directement en capitaux propres doit être
s'appliquent aux actifs résultant d'opérations de couverture des 139
comptabilisé dans le résultat net de l’exercice.
transactions prévues.

138 Voir aussi IGC 121-2-h et Annexe IGC de 121-2.


137 Voir aussi IGC 121-2-j et IGC 160-1. 139 Voir aussi IGC 163-1.

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IAS 39 IAS 39
Couvertures d’un investissement net dans une entité étrangère Cas des couvertures ne présentant pas les conditions requises pour la
comptabilité de couverture
164. Les instruments de couverture d’un investissement net dans une entité
étrangère (voir IAS 21 Les effets des variations des cours des
165. Si une couverture ne présente pas les conditions requises pour la
monnaies étrangères) doivent être comptabilisés de la même manière
140 comptabilité de couverture car elle ne satisfait pas aux critères du
que les couvertures de flux de trésorerie : paragraphe 142, les profits et pertes résultant des variations de la juste
valeur d'un élément couvert évalué à la juste valeur après sa
(a) la partie du profit ou de la perte sur l'instrument de couverture qui comptabilisation initiale sont comptabilisés selon l'un des deux modes
est considéré constituer une couverture efficace (voir paragraphe énoncés au paragraphe 103. Si l'instrument de couverture est un dérivé,
142) doit être comptabilisée directement en capitaux propres, via le les ajustements de juste valeur doivent être comptabilisés en résultat net.
tableau de variation des capitaux propres (voir IAS 1, paragraphes
86-88) et
(b) la partie inefficace doit être comptabilisée :
(i) immédiatement en résultat net si l'instrument de couverture
est un dérivé, ou
(ii) selon le paragraphe 19 de IAS 21, dans le nombre limité de
cas où l'instrument de couverture n'est pas un dérivé.

Le profit ou la perte sur l'instrument de couverture lié à la partie


efficace de l’instrument de couverture doit être classé de la même
manière que le résultat de change.

140 Voir aussi IGC 164-1, IGC Autre-2 et IGC Autre-3.

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IAS 39 IAS 39
Dans le cas, par exemple, de couvertures de risques relatifs à des
Informations à fournir ventes futures, cette description doit indiquer la nature des risques
couverts, le nombre approximatif de mois ou d'années de ventes
166. Les états financiers doivent contenir toutes les informations exigées futures attendues couverts et le pourcentage approximatif des ventes
par IAS 32, sauf en ce qui concerne les dispositions relatives à la de ces mois ou années futurs ;
fourniture d'informations complémentaires relatives à la juste valeur
(paragraphes 77 et 88) qui ne sont pas applicables aux actifs et passifs (b) fournir séparément les informations suivantes pour les couvertures
financiers comptabilisés à la juste valeur. désignées comme des couvertures de juste valeur, des couvertures
de flux de trésorerie et des couvertures d’un investissement net
141
167. Les informations suivantes doivent figurer dans les informations dans une entreprise étrangère :
fournies sur les principes comptables de l'entreprise comme l'impose
le paragraphe 47(b) de IAS 32 : (i) une description de la couverture ;
(ii) une description des instruments financiers désignés comme
(a) les méthodes et hypothèses importantes appliquées pour instruments de couverture et leur juste valeur à la date de
l'estimation de la juste valeur des actifs et passifs financiers qui clôture ;
sont comptabilisés à la juste valeur, séparément pour les catégories
importantes d'actifs financiers (Le paragraphe 46 de IAS 32 (iii) la nature des risques couverts ; et
fournit des commentaires pour la détermination des catégories (iv) pour les couvertures de transactions prévues, les exercices au
d’actifs financiers) ; cours desquels on s'attend à ce que les transactions
(b) indiquer si les profits et pertes résultant de variations de la juste interviennent, les exercices au cours desquels on s'attend à ce
valeur des actifs financiers disponibles à la vente qui sont évalués à qu'elles entrent dans la détermination du résultat net, et une
la juste valeur après leur comptabilisation initiale sont inclus dans description de toute transaction prévue pour laquelle on
le résultat net de l'exercice ou comptabilisés directement en appliquait antérieurement une comptabilité de couverture
capitaux propres jusqu'à ce que l'actif financier soit sorti ; et mais qu'on ne s'attend plus à ce qu’elles interviennent ; et

(c) pour chaque catégorie d'actifs financiers définies au paragraphe (c) si un profit ou une perte sur des actifs et passifs financiers dérivés
10, établir si les achats ou ventes « normalisés » d'actifs financiers et non dérivés désignés comme instruments de couverture dans des
sont comptabilisés à la date de transaction ou à la date de couvertures de flux de trésorerie a été comptabilisé directement en
règlement (voir paragraphe 30). capitaux propres via le tableau de variation des capitaux propres,
indiquer :

168. Pour l'application du paragraphe 167(a), l'entreprise indiquera les taux (i) le montant qui a été comptabilisé en capitaux propres durant
de remboursements anticipés, les taux de pertes estimées sur créances l'exercice en cours ;
ainsi que les taux d'intérêt ou d'actualisation. (ii) le montant qui a été sorti des capitaux propres et comptabilisé
dans le résultat net de l'exercice ; et
169. Les états financiers doivent comporter toutes les informations (iii) le montant qui a été sorti des capitaux propres et ajouté à
complémentaires suivantes concernant les opérations de couverture : l'évaluation initiale du coût d'acquisition ou autre valeur
comptable de l'actif ou du passif dans une transaction prévue
(a) décrire les objectifs et la politique de l'entreprise en matière de couverte, durant l'exercice en cours (voir paragraphe 160).
gestion du risque financier, y compris sa politique de couverture
pour chaque type important de transaction prévue (voir
paragraphe 142(a)) ;
141 Voir aussi IGC 131-1.

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IAS 39 IAS 39
170. Les états financiers doivent contenir en outre toutes les informations (ii) en ce qui concerne les actifs financiers disponibles à la
complémentaires suivantes concernant les instruments financiers :142 vente et ajustés à la juste valeur après leur acquisition initiale,
le montant total des profits et pertes résultant de la
(a) si un profit ou une perte résultant de la réévaluation à la juste décomptabilisation de ces actifs inclus dans le résultat net de
valeur d'actifs financiers disponibles à la vente (autres que des l'exercice doit être présenté séparément du total des profits et
actifs liés à des couvertures) a été comptabilisé directement en pertes générés par les ajustements de la juste valeur des actifs et
capitaux propres via le tableau de variation des capitaux propres, passifs comptabilisés inclus dans le résultat net de l'exercice (il
indiquer : n’est pas exigé de ventilation analogue des profits et pertes
réalisés et des profits et pertes latents pour les actifs et passifs
(i) le montant ainsi comptabilisé en capitaux propres durant financiers détenus à des fins de transaction) ;
l'exercice en cours ; et
(iii) l'entreprise doit indiquer le montant des produits financiers
(ii) le montant sorti des capitaux propres et comptabilisé dans le courus sur les prêts dépréciés selon le paragraphe 116, qui n'a
résultat net de l'exercice ; pas encore été encaissé ;

(b) si la présomption que la juste valeur peut être évaluée de façon (d) si l'entreprise a passé un accord de titrisation ou de rachat, elle
fiable pour tous les actifs financiers disponibles à la vente ou doit indiquer, séparément pour les transactions qui sont
détenus à des fins de transaction a été infirmée (voir paragraphe intervenues pendant l'exercice en cours et pour la partie résiduelle
70) et si, par conséquent, l'entreprise évalue de tels actifs des participations conservées relatives aux transactions intervenues
financiers au coût amorti, mentionner le fait et fournir une au cours d’exercices antérieurs :
description des actifs financiers, de leur valeur comptable, une
explication de la raison pour laquelle la juste valeur ne peut être (i) la nature et l'étendue de ces transactions, y compris une
évaluée de façon fiable et, si possible, l’intervalle des estimations à description des garanties données et fournir des informations
l'intérieur de laquelle il est hautement probable que se situe la quantitatives sur les principales hypothèses retenues pour le
juste valeur. En outre, si des actifs financiers dont la juste valeur calcul de la juste valeur des participations nouvelles et des
ne pouvait auparavant être évaluée de façon fiable sont vendus, ce participations conservées ;
fait doit être indiqué ainsi que la valeur comptable des actifs
financiers au moment de la vente et le montant du résultat
(ii) si les actifs financiers ont été décomptabilisés
comptabilisé ;
(e) si l'entreprise a reclassé un actif financier dans les actifs devant
(c) indiquer les éléments importants de produits, charges, profits ou
être comptabilisés au coût amorti et non pas à la juste valeur (voir
pertes générés par des actifs ou des passifs financiers, qu'ils aient
été inclus en résultat net ou dans une rubrique distincte des paragraphe 92), indiquer la raison de ce reclassement ;
capitaux propres. A cet effet :
(f) indiquer la nature et le montant de toute dotation ou reprise de
(i) le total des produits financiers et le total des charges d'intérêts perte de valeur comptabilisée au titre d'un actif financier, en
distinguant séparément chaque catégorie importante d'actifs
(tous deux déterminés sur la base du coût historique) doivent
financiers (le paragraphe 46 de IAS 32 fournit les informations
être indiqués séparément ;143
nécessaires pour la détermination des catégories d’actifs
financiers) ;
142 Voir aussi IGC 170-1.
143 Voir aussi IGC 170-2.

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IAS 39 IAS 39
(g) un emprunteur doit indiquer la valeur comptable des actifs (b) en ce qui concerne les transactions désignées par l'entreprise
financiers donnés en garantie de passifs ainsi que (en cohérence comme des opérations de couverture et conclues avant le début de
avec IAS 32. paragraphe 47(a) et IAS 32 paragraphe 49 (g)) tous l'exercice au cours duquel la présente Norme est appliquée pour la
les termes et conditions d’importance significative relatives aux première fois, les disposition relatives à la comptabilisation, la
actifs donnés en garantie ; et décomptabilisation et l'évaluation de la présente Norme doivent
être appliquées de façon prospective.146 Par conséquent, si
(h) Un prêteur doit indiquer : l'opération de couverture désignée antérieurement ne satisfait pas
aux conditions d'une couverture efficace énoncées au paragraphe
(i) La juste valeur d’un instrument de garantie (à la fois pour les 142 et si l'instrument de couverture est toujours détenu, la
actifs financiers et non financiers) qu’il a accepté et qu’il est comptabilité de couverture n’est plus appropriée à compter du
autorisé à vendre ou redonner en garantie en l’absence de début de l'exercice au cours duquel la présente Norme est
défaut ; appliquée pour la première fois. Le mode de comptabilisation des
exercices antérieurs ne doit pas être modifié de façon rétrospective
(ii) La juste valeur d’un instrument de garantie qu’il a vendu ou pour se conformer aux dispositions de la présente Norme. Les
redonné en garantie ; et paragraphes 156 et 163 expliquent comment cesser la comptabilité
de couverture ;
(iii) (en cohérence avec IAS 32 paragraphe 47(a) et IAS 32
paragraphe 49(g)) tous les termes et conditions importants (c) à l'ouverture de l'exercice au cours duquel la présente Norme est
associés à son usage d’un instrument de garantie. appliquée pour la première fois, l'entreprise doit comptabiliser tous
les dérivés dans son bilan en tant qu’actif ou passif et les évaluer à
Date d'entrée en vigueur et période transitoire la juste valeur (sauf dans le cas d'un dérivé lié à un instrument de
capitaux propres non coté dont la juste valeur ne peut être évaluée
de façon fiable et qui doit être réglé par remise de cet instrument).
171. La présente Norme comptable internationale prend effet pour les états
Du fait que tous les dérivés autres que ceux désignés comme
financiers des exercices ouverts à compter du 1er janvier 2001. Son
instruments de couverture sont considérés détenus à des fins de
application anticipée n'est autorisée qu'à compter du début de
transaction, la différence entre la valeur comptable antérieure (qui
l'exercice clos après le 15 mars 1999 (date de publication de la
peut avoir été nulle) et la juste valeur des dérivés doit être
présente Norme). Une application rétrospective de la Norme n'est pas
comptabilisée en ajustement du solde des résultats non distribués à
autorisée.
l’ouverture de l'exercice au cours duquel la présente Norme est
appliquée pour la première fois (sauf dans le cas d'un dérivé
172. Les dispositions transitoires applicables à la présente Norme doivent
désigné comme instrument de couverture) ;
être :144
(d) à l'ouverture de l'exercice au cours duquel la présente Norme est
(a) les principes suivis en matière de comptabilisation, de
appliquée pour la première fois, une entreprise doit appliquer les
décomptabilisation, d'évaluation et de comptabilité de couverture
critères énoncés aux paragraphes 66-102 pour identifier les actifs
dans les états financiers des exercices antérieurs à la date d'entrée
et passifs financiers qui doivent être évalués à la juste valeur et
en vigueur de la présente Norme ne doivent pas être modifiés et par
ceux qui doivent être évalués au coût amorti, et elle doit réévaluer
conséquent ces états financiers ne doivent pas être retraités ;145
ses actifs de façon appropriée. Tout ajustement de la valeur
comptable antérieure doit être comptabilisé comme un ajustement
du solde des résultats non distribués à l'ouverture de l'exercice au
144 Voir aussi IGC 172-8.
145 Voir aussi IGC 172-5. 146 Voir aussi IGC 172-5 ; IGC 172-6 et IGC 172-9.

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IAS 39 IAS 39
cours duquel la présente Norme est appliquée pour la première
fois;147

(e) à l'ouverture de l'exercice au cours duquel la présente Norme est


appliquée pour la première fois, les positions bilantielles des
couvertures de la juste valeur d'actifs et de passifs existants doivent
être comptabilisées en ajustant leur valeur comptable pour refléter
la juste valeur de l'instrument de couverture ;

(f) si les principes de comptabilité de couverture appliqués par


l'entreprise antérieurement à l'application initiale de la présente
Norme incluaient la comptabilisation différée en tant qu’actif ou
passif de profits ou de pertes sur des couvertures de flux de
trésorerie, à l'ouverture de l'exercice au cours duquel la présente
Norme est appliquée pour la première fois, ces profits ou pertes
différés doivent être reclassés dans une rubrique distincte des
capitaux propres dans la mesure où les transactions satisfont aux
critères du paragraphe 142 et doivent être par la suite
comptabilisés comme indiqué aux paragraphes 160-162 ;148

(g) les transactions conclues avant l'ouverture de l'exercice au cours


duquel la présente Norme est appliquée pour la première fois ne
doivent pas être désignées rétrospectivement comme opérations de
couverture ;

(h) si une titrisation, un transfert ou toute autre opération de


décomptabilisation a été engagé avant l'ouverture de l'exercice au
cours duquel la présente Norme est appliquée pour la première
fois, le mode de comptabilisation de cette transaction ne doit pas
être modifié de façon rétrospective pour se conformer aux
dispositions de la présente Norme ;149 et

(i) à l'ouverture de l'exercice au cours duquel la présente Norme est


appliquée pour la première fois, une entreprise doit classer un
instrument financier en capitaux propres ou en tant que passif
selon le paragraphe 11 de la présente Norme.

147 Voir aussi IGC 172-1 ; IGC 172-3 ; IGC 172-6 ; IGC 172-7 et IGC 172-10.
148 Voir aussi IGC 172-2.
149 Voir aussi IGC 172-4.

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