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Centre de recherches routières

Code de bonne pratique


Centre de recherches routières pour la pose des
Etablissement reconnu par application de l'Arrêté-loi du 30 janvier 1947
boulevard de la Woluwe 42
1200 Bruxelles
égouts et collecteurs
Tél. : 02 775 82 20 - fax : 02 772 33 74

Code de bonne pratique pour la pose des égouts et collecteurs

CRR Recommandations
R 76 / 06
La rédaction du présent code de bonne pratique a été dirigée par un groupe de travail WGW1 composé de
membres tant du secteur public (administrations) que privé (entrepreneurs, industrie). Nous mentionnons ci-
après l’ensemble des personnes qui ont fait partie du groupe de travail plénier et/ou des sous-groupes
depuis le début des activités.

Président: Monsieur J.-M. Kindermans (IBrA)

Secrétaires rapporteurs: A. Leuridan (CRR)


F. Poelmans (CRR)
R. Tombelle (CRR)
J. Vera Y Dominguez (CRR)

Membres: J.-C. Adam (AIVE)


M. Beguons (Fonds de la formation de la construction – FFC)
J. Bleus (KUMPEN nv)
P.-P. Brichant (CRR)
L. Botteldoorn (WANTY sa)
M. Chomis (MRW-Infrastructures routières subsidiées)
C. Colin (CRR)
M. Daenen (BETONAC nv)
G. Delruelle (Albert Delruelle sprl)
J.-M. Hiver (MRW-Laboratoire de recherches hydrauliques)
A. Jasienski (FEBELCEM)
A. Jourion (BAGECI sa)
W. Meheus (LIN-AWV West-Vlaanderen)
C. Moraux (CRR)
G. Pineur (PINEUR-SOBELTRA)
C. Ployaert (FEBELCEM)
F. Poelmans (CRR)
L. Rens (FEBELCEM)
E. Van den Kerkhof (CRR)
F. Van Vyve (Bureau VIVACE)
J. Vera Y Dominguez (CRR)
W. Volders (Fonds voor Vakopleiding in de Bouwnijverheid)
D. Windels (INASEP).

Nous remercions tout particulièrement pour l’aide qu’ils ont apportée à l’élaboration et à l’illustration de ce
code de bonne pratique, les firmes et organismes suivants: De Kock nv, FeBe, Febelcem, Franki nv, I.T.D.V.,
Keramo Steinzeug nv, Kurio nv, Pineur-Sobeltra sa, Pont-à-Mousson, G. Smeyers, Technum nv, Van Gorp nv,
Wimag.
Code de bonne pratique pour la pose
des égouts et collecteurs

Recommandations R 76/06

Edité par le Centre de recherches routières


Etablissement reconnu par application de l'Arrêté-loi du 30 janvier 1947
Boulevard de la Woluwe 42 - 1200 Bruxelles

Tous droits de reproduction réservés


Table des matières
Avant-propos

1 Travaux préliminaires 1
1.1 Documents d’adjudication 1
1.2 Reconnaissance du terrain par l’entreprise 2
1.3 Dispositions à prendre dès la notification du chantier 2
1.3.1 Piquetage: implantation des ouvrages et de la zone de travail 2
1.3.2 Etats des lieux 2
1.3.3 Impétrants 3
1.3.4 Signalisation 3
1.3.5 Installation de chantier 4
1.3.6 Sécurité du chantier 4

2 Commande – Manutention – Transport 5


2.1 Commande 5
2.2 Transport 6
2.3 Conditionnement 6
2.3.1 Par unité (tuyaux en béton, en fonte de diamètre > 300 mm, etc.) 6
2.3.2 Par fardeau (tuyaux en grès, en fonte de diamètre < 300 mm, en PRV, etc.) 7
2.4 Réception à la livraison 7
2.5 Déchargement - Levage 9
2.5.1 Choix du matériel de levage 9
2.5.1.1 Choix de l’engin de levage 9
2.5.1.2 Choix des accessoires et équipements spécifiques au levage 9
2.5.1.2.1 Généralités 9
2.5.1.2.2 Manutention des tuyaux conditionnés par unité 10
2.5.1.2.2.A Méthodes de levage des tuyaux 10
2.5.1.2.2.B Choix des accessoires de levage en fonction du matériau à manutentionner 13
2.5.1.2.3 Manutention des fardeaux 15
2.5.1.2.3.A Manipulations préventives: resserrement des feuillards 15
2.5.1.2.3.B Méthode de levage des fardeaux 16
2.5.1.2.4 Manutention des regards de visite et autres regards 17
2.5.1.2.4.A Méthode de levage des regards de visite et autres regards 17
2.5.1.2.4.B Applicabilité des méthodes de levage aux différents matériaux 18
2.5.2 Soin à apporter dans les manipulations 18
2.6 Stockage et bardage 19
2.6.1 Choix de l’aire de stockage 19
2.6.2 Conditions de stockage des bagues de joint en vrac 19
2.6.3 Conditions de stockage des tuyaux en matière plastique 19
2.6.4 Géométrie du stockage des tuyaux 19
2.6.4.1 Stockage des tuyaux conditionnés individuellement 19
2.6.4.1.1 Cas des tuyaux en béton 20
2.6.4.1.2 Cas des tuyaux en matière plastique (PVC, PEHD,…) 20
2.6.4.1.3 Cas des tuyaux en fonte 20
2.6.4.1.4 Cas des tuyaux en grès 21
2.6.4.2 Stockage des tuyaux conditionnés par fardeaux 21
2.6.4.2.1 Cas des tuyaux en matière plastique (PVC, PEHD,…) 21
2.6.4.2.2 Cas des tuyaux en grès 21
2.6.5 Stockage des regards de visite et des éléments de fût 22
2.6.6 Bardage 22

3 Lutte contre les arrivées d’eau 25


3.1 Généralités 25
3.2 Pompage en fond de tranchée 25
3.3 Rabattement de la nappe 27

i
3.3.1 Méthode des puits filtrants 27
3.3.2 Méthode des cannes filtrantes 28
3.3.3 Epuisement horizontal 29
3.3.4 Mise hors service 29
3.4 Techniques spéciales 29
3.4.1 Puits havés 29
3.4.2 Jet grouting 29
3.4.3 Injection 30
3.4.4 Congélation 30

4 Exécution de la tranchée 31
4.1 Travaux préalables 31
4.2 Excavation 31
4.3 Précautions 34
4.4 Dimensions de la tranchée 36
4.5 Talutage 37
4.6 Blindage 38
4.6.1 Caractéristiques d'un bon blindage 38
4.6.2 Poussée des terres sur un blindage 38
4.6.3 Poussée des terres sur rideaux de palplanches 39
4.6.4 Types de blindages 39
4.6.4.1 Blindage de sécurité 39
4.6.4.2 Blindage par caissons métalliques 39
4.6.4.2.1 Description 39
4.6.4.2.2 Mise en oeuvre 40
4.6.4.3 Blindage par cadre à glissières et panneaux métalliques 41
4.6.4.3.1 Description 41
4.6.4.3.2 Mise en oeuvre 41
4.6.4.4 Blindage par pré-dalles berlinoises 41
4.6.4.5 Blindage par rideaux de palplanches 42
4.6.4.5.1 Description 42
4.6.4.5.2 Mise en oeuvre 43
4.6.4.6 Blindage par panneaux de palfeuilles 43
4.6.4.6.1 Description 43
4.6.4.6.2 Mise en oeuvre 44
4.7 Situations particulières 44
4.7.1 Conduites transversales diverses – impétrants 44
4.7.2 Phénomène du renard 44

5 La pose des tuyaux 45


5.1 Généralités 45
5.2 Préparation du fond de tranchée 46
5.2.1 Généralités 46
5.2.2 Fond de tranchée stable 46
5.2.3 Fond de tranchée instable 47
5.3 Exécution du lit de pose 47
5.3.1 Pose sur le sol naturel en fond de tranchée 47
5.3.2 Pose sur un matériau d'apport 48
5.4 Mise en oeuvre des tuyaux 48
5.4.1 Généralités 48
5.4.2 Préparation des tuyaux à poser 48
5.4.2.1 Examen des canalisations avant pose 48
5.4.2.2 Adaptation de la longueur des tuyaux 49
5.4.2.3 Préparation de l'assemblage 49
5.4.2.3.1 Généralités 49
5.4.2.3.2 Emboîtement des manchons ou des coudes 49
5.4.2.3.3 Placement des joints non précollés 49

ii
5.4.2.4 Manchage 51
5.4.3 Vérification et préparation du tuyau précédent 52
5.4.3.1 Alignement 52
5.4.3.2 Dégagement du tuyau précédent 52
5.4.3.3 Nettoyage et vérification de l’extrémité 52
5.4.4 Pose du tuyau 53
5.4.4.1 Descente du tuyau 53
5.4.4.2 Préparation de l’about mâle 53
5.4.4.2.1 Cas des tuyaux en fonte et en PRV 53
5.4.4.2.2 Cas des tuyaux en grès 53
5.4.4.3 Application du lubrifiant 53
5.4.4.3.1 Cas des tuyaux en béton 54
5.4.4.3.2 Cas des tuyaux en PRV 54
5.4.4.3.3 Cas des tuyaux en fonte 54
5.4.4.3.4 Cas des tuyaux en grès 54
5.4.4.4 Alignement 55
5.4.4.4.1 En hauteur 55
5.4.4.4.2 En direction 56
5.4.4.5 Réglage du tuyau 57
5.4.4.5.1 Tracé et profil en long 57
5.4.4.5.2 Emboîtement 57
5.4.4.5.3 Méthodes d'emboîtement 58
5.4.4.5.4 Tolérances pour l'emboîtement 61
5.4.4.6 Réglage du niveau 63
5.4.5 Obturation et blocage des tuyaux 63
5.4.6 Ancrage des tuyaux 64

6 Enrobage et remblai proprement dit 65


6.1 Généralités 65
6.2 Enrobage 67
6.2.1 Matériaux utilisés pour l’enrobage 67
6.2.2 Exécution de l’enrobage 68
6.3 Remblai proprement dit 69
6.3.1 Matériaux utilisés pour le remblai proprement dit 69
6.3.1.1 Sol d’origine 69
6.3.1.2 Matériau d’apport 70
6.3.2 Exécution du remblai proprement dit 70
6.3.2.1 Remblai sous espace vert 70
6.3.2.2 Remblai sous voirie 70

7 Raccordements 71
7.1 Généralités 71
7.2 Méthodes 74
7.2.1 Raccordement par forage sur chantier 74
7.2.1.1 Règles pour toutes les méthodes de forage sur chantier 75
7.2.2 Raccordement avec culotte par forage sur chantier (p.ex. PVC) 78
7.2.3 Raccordement au moyen de raccords préfabriqués 79
7.2.3.1 Pose des raccords préfabriqués 79
7.2.3.2 Manchon de serrage en PVC: 80
7.2.3.3 Pose de raccords en T ou en Y (applicables sur tout les diamètres)) 80
7.2.3.4 Insertion de raccords en T ou en Y après la pose en cas d’absence de raccordements
d’attente (uniquement pour des petits diamètres) 81
7.2.3.5 Insertion de raccords sans manchon après la pose en cas d’absence de raccordements
d’attente 81
7.2.3.6 Insertion d’un raccord avec manchon après pose en cas d’absence d’un raccordement
d’attente 81

iii
8 Regards de visite 83
8.1 Généralités 83
8.1.1 Structure possible 83
8.1.2 Règles 84
8.1.3 Types 84
8.2 Excavation et fondation 85
8.2.1 Mesures de sécurité 85
8.2.2 Dimensions 85
8.2.3 Mise à niveau de la couche de fond 85
8.3 Mise en place de regards de visite préfabriqués 86
8.4 Mise en place de regards construits in situ 86
8.4.1 Regards de visite en béton coulé sur place 86
8.4.1.1 Terrassement et fondation 86
8.4.1.2 Dalle de fond 86
8.4.1.3 Parois latérales 87
8.4.1.4 Cunette 8
8.4.1.5 Dalle de couverture (du tampon) et/ou dalle de réduction 87
8.4.2 Regards de visite maçonnés sur place 87
8.4.2.1 Terrassement et fondation 87
8.4.2.2 Dalle de fond 87
8.4.2.3 Parois latérales 87
8.4.2.4 Cimentage 88
8.4.2.5 Protection des parois extérieures 88
8.4.2.6 Cunette 88
8.4.2.7 Dalle de couverture (du tampon) et/ou dalle de réduction 88
8.5 Critères 89

Liste des figures 91

Sources des figures 94

Références bibliographiques 95

iv
AVANT-PROPOS
Actuellement, le secteur industriel de l’eau en Belgique est en pleine restructuration et fait l’objet
d’importants programmes d’investissement pluriannuel accompagnant la politique d’assainissement des
Régions. Ces programmes comportent non seulement des travaux de pose d’égouts et collecteurs, mais
également d’autres travaux de construction – entre autres génie civil (stations d’épuration, locaux
techniques). L’ampleur des volumes d’activité annoncés invite les entreprises disposant du savoir-vivre
spécifique nécessaire, ou décidées à l’acquérir, à se développer dans cette branche.

Les réseaux d’égouts constituent une part non négligeable du patrimoine communal et régional. Dans la
plupart des centres urbains, le réseau d’égouts est plus que centenaire, avec localement des problèmes
importants de vétusté se traduisant en termes de pertes hydrauliques et de risques de pollution des sols.
Il convient donc de les gérer le mieux possible en maintenant les ouvrages, canalisations, regards de visite,
etc., en bon état de fonctionnement, mais aussi en apportant un soin tout particulier à la qualité des
nouvelles réalisations. C’est pour répondre à ce dernier point, ainsi qu’au renforcement des législations
environnementales, que le Comité technique CT2 «Environnement» du CRR a exprimé dès 2001 la volonté
de rédiger un code de bonne pratique; volonté qui a été réaffirmée par le Comité technique CT5 «Gestion
du patrimoine routier» du Centre, auquel a été rattaché par la suite le secteur de l’égouttage.

Le code de bonne pratique s’adresse directement aux entrepreneurs spécialisés en pose de réseaux
d’égouttage, aux bureaux d’études et autres acteurs industriels (fournisseurs de matériel, etc.), ainsi
qu’indirectement, aux maîtres d’ouvrages (privés et publics). S’il se limite à la technique de pose «en
tranchées», le présent document met tout particulièrement l’accent sur des recommandations techniques
pratiques, pour les différentes phases de la réalisation d’un tel projet d’égouttage, c’est-à-dire les aspects
de pose proprement dite des canalisations, mais également l’étude préliminaire, les travaux de
terrassement et les contrôles de qualité. Il intègre également les changements, notamment
terminologiques, induits par l’entrée en vigueur de la norme européenne NBN EN 1610 à laquelle les
maîtres d’ouvrage publics sont tenus de se référer.

Afin d’en faciliter la lecture, le document est subdivisé en chapitres correspondant chacun à une phase
particulière d’un projet d’égouttage en tranchées:
- travaux préliminaires;
- commande – manutention – transport;
- lutte contre les arrivées d’eau;
- exécution de la tranchée;
- pose des tuyaux;
- enrobage et remblai;
- raccordements;
- réalisation des regards.

Ce document n’est certainement pas définitif, et fera sans doute l’objet d’une révision ultérieure. C’est
pourquoi les membres du groupe de travail qui ont élaboré ce document comptent sur votre collaboration
pour leur faire part de vos remarques, critiques et/ou suggestions constructives qui viendraient se
manifester à l’occasion de la mise en application de ce code de bonne pratique.

v
1

Chapitre 1
Travaux préliminaires

1.1 Documents d’adjudication


Le présent chapitre, destiné à l'auteur de projet, a pour objectif de rappeler la liste des documents qui
doivent faire partie du dossier d'adjudication et d'exposer une méthode pour l'élaboration des différents
plans.

Le dossier d'adjudication doit comprendre:


- le CSC (cahier spécial des charges), comprenant les clauses administratives, les clauses techniques et
le métré descriptif;
- un modèle de soumission;
- le métré récapitulatif;
- les plans;
- les avis rectificatifs.

Les plans doivent être établis avec précision en opérant de la manière suivante:

avant projet:
- situer les différents bassins hydrographiques;
- répertorier sur carte au 1/10 000 l’ensemble des réseaux existants, cours d’eau, rejets et stations
éventuelles;
- réaliser un tracé provisoire sur les plans cadastraux;

projet:
- établir le nivellement général du projet en partant d’un repère IGN - DNG (nivellement général de
Belgique);
- inscrire les cotes des cours d’eau (étiage, basses eaux normales, hautes eaux normales et plus hautes
eaux prévisibles);
- demander aux impétrants les plans de situation de leurs câbles et canalisations (collecteurs, égouts,
eau, électricité, gaz HP et BP, téléphone, etc.) et situer ces infrastructures existantes sur les plans
(voir § 1.3.2);
- établir les plans terriers des nouvelles canalisations (échelle 1/500 souhaitable) et leur profil en long
(échelle 500/50);
- établir les plans des différents ouvrages d’art et raccordements aux ouvrages existants.

La zone de travail mise à la disposition de l'entrepreneur (zone d'emprise) doit être déterminée lors de
l'étude et ce en fonction des contraintes d'environnement (habitations, rivières, etc.), de la nature du
terrain et des travaux à exécuter (mode de travail prescrit, profondeur des terrassements).

Les plans d’emprise font partie du dossier d'adjudication ou, du moins, sont consultables auprès de
l'administration avant adjudication. Ils contiennent les indications suivantes:
- les limites des parcelles ainsi que leur numéro cadastral;
- les noms et adresses des propriétaires;
- la zone de travail.

Chapitre 1 1
Travaux préliminaires
1.2 Reconnaissance du terrain par l’entreprise

Avant adjudication, il est conseillé à l'entrepreneur de faire une première visite du site où vont se
dérouler les travaux de manière à:
- inventorier les zones d'accès possible;
- répertorier les obstacles;
- prévoir les lieux d'entreposage des matériaux et les bureaux de chantier (raccordements
téléphoniques, électricité et sanitaires);
- vérifier l'état des bâtiments, de la voirie et des clôtures (du point de vue de la stabilité);
- vérifier la nature du terrain (sol, niveau de la nappe, etc.) en complément des essais géotechniques
fournis.

1.3 Dispositions à prendre dès la notification du chantier

1.3.1 Piquetage: implantation des ouvrages et de la zone de travail

A ce stade, l'entrepreneur doit avoir pris connaissance des plans d'emprise.


La reconnaissance du tracé avec l'implantation des ouvrages et de la zone de travail (opérations de
piquetage et de jalonnement) est à réaliser avant la commande des ouvrages préfabriqués et
contradictoirement avec le fonctionnaire dirigeant.

Chaque ouvrage à construire (regard de visite, déversoir d'orage, station de pompage, etc.) est matérialisé
sur place au moyen de piquets repères (jalons) reprenant les niveaux afin de vérifier le profil en long du
projet. Il est conseillé d’implanter des repères de nivellement provisoire à des emplacements stables où
ils ne risquent pas d’être déplacés même involontairement.

Ces opérations permettent également de:


- prendre en compte les impératifs de raccordements des riverains;
- détecter les éventuels problèmes (obstacles aériens et superficiels, manque d'accessibilité sur le site,
zone d'emprise insuffisante, etc.);
- reporter la position sur le terrain de tous les ouvrages enterrés existants;
- faciliter l'établissement des états des lieux (voir § 1.3.2).

Le schéma d'implantation doit reprendre les limites de la zone d'emprise et les niveaux des ouvrages,
reportés perpendiculairement à l'axe du tracé.

Si l'entrepreneur estime que la zone de travail est insuffisante pour réaliser les travaux ou s'il désire
accéder aux lieux d'exécution en dehors de la bande de terrain mise à sa disposition, il doit obtenir
l'accord écrit des propriétaires ou exploitants, en informer le fonctionnaire dirigeant, indemniser les
propriétaires ou exploitants si nécessaire pour la durée de l'utilisation et supporter les frais de remise en
état des parcelles suivant les états des lieux préalables.

Au cas où la reconnaissance des installations souterraines existantes par sondage fait apparaître
l’impossibilité de réaliser le projet prévu, l’entrepreneur doit se conformer aux instructions du
fonctionnaire dirigeant et procéder à l’implantation des nouvelles dispositions: le tracé de l’égout ou du
collecteur peut donc subir des modifications.

1.3.2 Etats des lieux


Le fonctionnaire dirigeant remet à l’entrepreneur la liste des propriétaires et des locataires concernés par
la réalisation des travaux et ce pour lui permettre d'établir (tant sur le domaine public que privé) les états
des lieux.

Ce document, qui met l'entrepreneur à l'abri des problèmes futurs, doit contenir les indications suivantes:

2
1

en milieu rural:
- la qualité des clôtures;
- l'épaisseur de la terre arable;
- le type de clôture, la description du sol (ex. terre, terre et pierres, etc.);

en milieu urbain:
- la description de la voirie et des trottoirs avec le propriétaire de la voirie;
- la description des immeubles, des ouvrages, etc.

Avant l’exécution des travaux, l’entrepreneur remet au fonctionnaire dirigeant une copie de tous les états
descriptifs des lieux approuvés par les pouvoirs publics, les propriétaires et exploitants intéressés.

Lorsque le CSC ne le spécifie pas, il est conseillé à l’entrepreneur, dans certains cas comme le passage à
proximité d’habitations ou d’ouvrages d’art, de faire établir l’état des lieux par un «géomètre – expert -
immobilier», légalement assermenté.

Des photos ou même une cassette vidéo des différentes façades peuvent être utiles.

Un état de recollement signé par les propriétaires ou les locataires «Bon pour remise en état» sera réalisé
après l’exécution des travaux au plus tard pour la réception provisoire.

1.3.3 Impétrants
Se référer aux codes de bonne pratique «impétrants» de chaque région.

Dès l’attribution du marché, une réunion préalable au commencement des travaux est organisée par le
fonctionnaire dirigeant avec les impétrants concernés et l’entrepreneur. Les différents problèmes liés à la
spécificité des travaux projetés et des installations souterraines existantes dans la zone du chantier
doivent être traités lors de cette réunion.

Un examen attentif de tous les plans d’impétrants et des sondages de vérifications doivent être exécutés
afin de prévoir éventuellement le déplacement des impétrants le plus rapidement possible, ceci afin de
ne pas entraver l’avancement des travaux.

Dans tous les cas et avant le début des travaux, l’entrepreneur est tenu de prendre connaissance auprès
des sociétés concessionnaires ou exploitantes, des régies ou des administrations intéressées, des plans au
dernier indice renseignant l’emplacement des divers câbles et canalisations et de les posséder sur
chantier. Il s’informe auprès de tous les concessionnaires d’installations souterraines et aériennes des
personnes responsables à contacter en cas d’accident.

L’entrepreneur impose également à tout sous-traitant auquel il fait appel, de respecter les dispositions
reprises ci-dessus. Il veille à ce que tous les sous-traitants entrent, en temps opportun, en possession de
tous les plans nécessaires au bon déroulement des travaux.

L’adjudicataire doit se soumettre aux prescriptions des règlements communaux, provinciaux et


régionaux relatifs à l’exécution des travaux sur les domaines publics concernés.

1.3.4 Signalisation
La signalisation du chantier doit être:
- adaptée au chantier afin d’assurer la sécurité du personnel et des usagers;
- cohérente pour ne pas donner des instructions contradictoires avec celles de la signalisation
permanente;
- crédible. La nature et la position des panneaux doivent évoluer en fonction des risques et de
l’avancement du chantier;
- lisible afin d'éviter la concentration de panneaux;
- stable afin de supporter notamment les effets des conditions atmosphériques et de la circulation.

Chapitre 1 3
Travaux préliminaires
La circulation routière ne peut être interrompue sans autorisation écrite préalable des gestionnaires de
celle-ci, ni sans l’avis, le cas échéant, des sociétés de transport en commun.

Le plan de signalisation établi par l’entreprise ainsi que sa mise en place doivent recevoir l’aval des
services de police locaux.

L’entretien de cette signalisation et des accès doit être assuré pendant toute la durée du chantier.

1.3.5 Installation de chantier


Un plan suivant les prescriptions du CSC, doit être soumis à l’approbation du fonctionnaire dirigeant.

1.3.6 Sécurité du chantier


Se référer au plan de coordination sécurité.

4
2

Chapitre 2
Commande – Manutention – Transport

2.1 Commande
Il est de la plus haute importance, et ce dans l'intérêt de toutes les parties concernées, à savoir le maître
d'ouvrage, l'entrepreneur et le fabricant, que la commande soit conforme au cahier des charges.

L'entrepreneur veille à passer sa commande par écrit et à temps afin de faciliter et de respecter les délais
de fabrication et de livraison.

Commande correcte et rapide: livraison correcte et rapide.

Afin d'obtenir une fourniture correcte et rapide, la commande doit mentionner clairement les éléments
repris ci-après.

En ce qui concerne la livraison:


- la localisation exacte de livraison (dénomination correcte du chantier);
- la date et l'heure de la livraison;
- le mode de transport en fonction de l'accès (camion 15T, semi-remorque, etc.);
- l'ordre de déchargement.

En ce qui concerne les caractéristiques (géométriques et mécaniques) des produits et les quantités:

tuyaux:
- le matériau;
- le diamètre nominal des tuyaux (diamètre intérieur ou extérieur selon le matériau);
- le type de tuyau (pose en tranchée ou fonçage);
- les séries de résistance (dans le cas de tuyaux en béton armé, en fonte, etc.) ou de rigidité (polyester
renforcé de fibres de verre (PRV), etc.) et le cas échéant de pression;
- les caractéristiques géométriques du tuyau (la déviation angulaire maximale autorisée, le
déplacement axial maximal autorisé aux raccordements);
- les quantités;

regards de visite (repérés par un numéro):


- le matériau;
- les caractéristiques géométriques des regards (diamètre, hauteur du fil d'eau, angle de déviation,
chute);
- les caractéristiques des raccordements (nature des tuyaux à raccorder, diamètre des raccordements,
hauteur du radier des raccordements, angle positionnant les raccordements);
- les caractéristiques des cunettes, des revêtements intérieurs et éventuellement extérieurs;
- le type d'échelons ou d'échelle;
- le type de fermeture;
- les quantités;

bagues d'étanchéité:
- le type (encastré, non encastré);
- la matière (SBR: Styrene Butadiene Rubber, NBR: Acrylonitrile Butadiene Rubber);

Chapitre 2 5
Commande – Manutention – Transport
lubrifiant:
- la pâte lubrifiante appropriée (pâte fournie par le fabricant de tuyaux en quantité calculée d'après le
nombre et le diamètre des tuyaux);

pièce de piquage:
- le matériau (de préférence le même type de matériau que la paroi du tuyau);
- le type: raccord à un trou à forer dans la paroi du tuyau (foré en place ou préforé en usine) ou à une
ouverture préfabriquée avec joint);
- le diamètre, compte tenu du diamètre du tuyau principal;
- l'angle éventuel.

En ce qui concerne les normes et autres documents auxquels les produits doivent être conformes:
- les normes auxquelles les tuyaux doivent satisfaire et le plus fréquemment l'exigence de matériaux
BENOR;
- l'exigence de la transmission par le fournisseur des certificats ou de l'ensemble des documents
attestant de la conformité aux normes;
- le cahier des charges type auquel les produits doivent répondre.

Pour les ouvrages tels que les regards de visite, il est conseillé que le fabricant confirme, au moyen de
fiches techniques ou de plans d'exécution, la possibilité d'honorer la commande suivant les spécifications
du cahier spécial des charges.

2.2 Transport
Il est nécessaire d'observer quelques règles simples de calage ou d'arrimage pour minimiser les risques
d'incidents et garantir la bonne tenue du chargement au cours du transport.

Les véhicules doivent être appropriés au transport des tuyaux et des accessoires.

En particulier, il est conseillé:


- d’arrimer la charge à l'aide de sangles textiles et de systèmes de tendeurs à levier;
- d’intercaler entre les tuyaux des bandes de caoutchouc de protection des abouts mâles et femelles;
- de veiller également à ce que les tuyaux soient bien calés lors du chargement, à l'aide de cales en
bois par exemple;
- de transporter séparément les tuyaux et les autres matériaux éventuels de manière à ce que les
tuyaux ne puissent pas être endommagés.

2.3 Conditionnement

2.3.1 Par unité (tuyaux en béton, en fonte de diamètre > 300 mm, etc.)

Les tuyaux de diamètres supérieurs à 300 mm sont conditionnés par unité.

Figure 2.1 Conditionnement des tuyaux par unité

6
2

2.3.2 Par fardeau (tuyaux en grès, en fonte de diamètre < 300 mm, en PRV, etc.)

Les tuyaux sont stabilisés en usine grâce à des intercalaires en bois et cerclés de feuillards métalliques.

Ecarteurs verticaux

Intercalaire en bois
Base en bois

Figure 2.2.a Figure 2.2.b


Conditionnement des tuyaux par fardeau

2.4 Réception à la livraison


Avant déchargement, l’entrepreneur désigne un responsable qui sera chargé de réceptionner les
matériaux afin de vérifier les trois éléments suivants:

Concordance entre la commande, dont il possède une copie,


et le bon de livraison (qualité et quantité).

Conformité du marquage.

Absence d'avaries encourues par les fournitures pendant le transport


ou lors de la fabrication.

Cette vérification comprend donc trois étapes:

1. Vérification par inventaire à l’aide du bon de commande et du bon de livraison de la concordance


quantitative et qualitative entre commande et livraison (notamment diamètre, classe de résistance,
etc.).

2. Vérification du marquage: les composants et les matériaux doivent être conformes aux normes
nationales, transposant les normes européennes lorsqu’elles existent, ou aux agréments techniques
européens ou nationaux.

N.B.: Le marquage correspondant doit être conforme (BENOR, EC, etc.). Il mentionne le numéro de la
norme qui est d’application. Pour les produits ne disposant pas de la marque BENOR, il faut contrôler que
les différents documents attestant de la conformité à la norme soient bien livrés en même temps
(résultats satisfaisants pour tous les essais permettant de contrôler que le lot considéré satisfait bien aux
exigences performantielles de la norme).

3. Examen visuel de chaque matériau figurant sur le bon de livraison. Il s’agit de contrôler en
particulier:
- les bonnes conditions de transport;
- l’état de l’emballage éventuel;
- l’état des dispositifs de protection (protection des joints et/ou des abouts mâles);

Chapitre 2 7
Commande – Manutention – Transport
- l’état des abouts mâles et femelles;
- l’état du joint et son adéquation au tuyau;
- l’absence de fissuration, de déformations, etc;
- l’état du dispositif de manutention, la protection des équipements (pour éviter d’endommager
le matériau à décharger) servant au déchargement et à la manutention des marchandises;
- le respect des tolérances (diamètre, ovalisation, rectitude,…);
- etc.

En fonction du type de tuyau, on contrôlera aussi:

- pour le béton:
- l’absence de nid de gravier;
- l’absence de fissuration;
- l’absence d’ovalisation (hors tolérances);
- le respect du délai de fabrication (âge du béton);
- l’état de la protection du joint s’il est en nitrile;

- pour le PRV:
- l’absence d’ovalisation de l'about mâle;

- pour la fonte:
- l’intégrité du revêtement intérieur;
- l’intégrité du revêtement extérieur;
- l’absence de déformations;
- l’absence d’ovalisation (hors tolérances);

- pour le grès:
- l’absence de fissuration (en cas de doute, le contrôle de fissures éventuelles s’effectue en
saupoudrant de talc les deux extrémités intérieures du tuyau);
- l’absence d’éclat dans le revêtement intérieur et extérieur;
- l’absence d’ovalisation (hors tolérances);

- pour le PVC:
- la variation de couleur;
- l’absence de rayures;
- déformations.

Chaque défaut ou manquement constaté sera mentionné correctement sur le bon de livraison (tous les
exemplaires) destiné au fournisseur.

Seules les plaintes relatives à des carences, dégâts visibles ou autres défauts
mentionnés sur le bon de livraison pourront être prises en compte
par le fournisseur.

8
2

2.5 Déchargement - Levage

Le choix des aires de levage et de manutention ainsi que l'aménagement et la


maintenance des pistes d'accès doivent être pris en charge par l'entrepreneur.
Les responsabilités qui découlent de ces choix incombent à l'entrepreneur.

Celui-ci veillera entre autres à ce que les éventuelles béquilles de stabilisation du camion puissent se
déployer correctement, qu’aucun endommagement ne puisse être occasionné aux propriétés riveraines
ou aux ouvrages lors du déchargement.

L’entrepreneur prend entre autres en charge l’obtention des autorisations nécessaires, les dispositifs de
signalisation et les dispositions nécessaires pour assurer la sécurité du déchargement et du stockage.

2.5.1 Choix du matériel de levage


Le matériel doit être approprié aux opérations de déchargement des tuyaux.

Il convient de respecter les règles de base reprises ci-après.

2.5.1.1 Choix de l’engin de levage

Utiliser lors du chargement et de la manipulation un élévateur


de capacité et de précision suffisantes.

L’entrepreneur s’assure que les règles de sécurité sont respectées.


Pendant le chargement et le déchargement, les mouvements doivent être réguliers. Il faut éviter
d’heurter d’autres objets.

S’il effectue lui-même le levage, il prend connaissance du poids et des dimensions des matériaux à
manutentionner, tient compte des portées nécessaires et s’assure que l’engin de levage est adapté et a
été vérifié par un organisme agréé conformément à la réglementation.

2.5.1.2 Choix des accessoires et équipements spécifiques au levage

2.5.1.2.1 Généralités

Les accessoires et équipements spécifiques de levage sont les organes amovibles permettant de saisir la
charge. Sont considérés comme accessoires de levage les chaînes, les crochets, les élingues, les dispositifs
de préhension de tuyaux, etc.

Ils doivent également faire l’objet de contrôles et de vérifications. Leur utilisation doit être compatible
avec les engins de levage et les charges à manutentionner. Il faut toujours tenir compte des spécifications
du fabricant:

- les dispositifs de levage, élingues, baudriers, pinces et godets doivent être protégés pour éviter
d’endommager les tuyaux;
- ne jamais passer de chaînes ou d'élingues au travers du tuyau ou des ouvertures des regards de
visite;
- évitez de soulever et transporter les tuyaux dans le godet de la grue;
- il est interdit de lever un regard ou une chambre de visite par ses tubulures ou orifices de
raccordement;

Chapitre 2 9
Commande – Manutention – Transport
- en cas de levage sous vide, l’accord préalable du fabricant est requis;
- faciliter le chargement et le déchargement des tuyaux dans de bonnes conditions de sécurité.

Figure 2.3 Méthode de déchargement inadaptée

Afin d’assurer la sécurité, il faut:


- rendre impossible la retombée de la charge (lorsqu’elle heurte un obstacle: parois, blindage, etc.);
- utiliser des accessoires à liaison positive c’est-à-dire capables de retenir la charge par leur forme
particulière;
- utiliser des accessoires conformes à la réglementation en vigueur et agréés par des organismes de
contrôle.

2.5.1.2.2 Manutention des tuyaux conditionnés par unité

2.5.1.2.2.A Méthodes de levage des tuyaux

a) Levage par les ancrages

Levage par câbles et élingues

Des élingues de manutention appropriées seront utilisées pour les tuyaux pourvus d’un système
d’ancrage.

Les câbles et les chaînes terminés par des boucles doivent être amarrés par anneaux, manilles ou
crochets. L’élinguage par noeud coulant autour de la charge ainsi que l’élinguage par deux câbles en
anse de panier est déconseillé.

min. 60 °

Figure 2.4 Déchargement de tuyaux au moyen d’élingues

Il y a lieu de suivre les recommandations du fournisseur entre autres en ce qui concerne l’angle de levage
minimum (souvent 60°).

10
2

b) Levage par le fût

Levage sur sangle

Les éléments de canalisation courts peuvent être amarrés à une sangle. On utilisera toujours des sangles
permettant un contrôle permanent du bon état de conservation.

Figure 2.5 Manutention de tuyaux au moyen d’une sangle

Les sangles seront plates et larges.

Afin d'éviter l’usure prématurée de la sangle, il est conseillé de conserver, sous le tuyau mis en place, un
dégagement permettant un minimum de frottement.

Les charges seront amarrées pour éviter tout basculement durant le levage.

Le guidage doit être assuré à distance.


En cas d’utilisation d’une sangle textile unique, la prise doit se faire au centre de gravité du tuyau en
étranglant celui-ci afin d’éviter son glissement.

En cas d’utilisation de plusieurs sangles, les sangles doivent être maintenues écartées par un palonnier
afin d’empêcher leur glissement accidentel.

Levage à l’aide de câbles et d’élingues

Les câbles et chaînes terminés par des boucles doivent être amarrés par anneaux, manilles ou crochets
de sécurité.

L’élinguage par noeud coulant autour de la charge ainsi que l’élinguage par deux câbles en anse de
panier est déconseillé.

Levage par dispositif automatique

Ce système a été spécialement mis au point pour la manutention de canalisations lourdes. Il présente
l’avantage d’épouser parfaitement la forme du tuyau en réalisant un serrage efficace.

La manutention des éléments doit être guidée.

Il ne faut pas approcher les mains du système de verrouillage automatique.

Remarque importante: le levage des tuyaux par le fût à l’aide d’un grappin à pince simple est interdit.

Chapitre 2 11
Commande – Manutention – Transport
Figure 2.6.a Figure 2.6.b
Levage par dispositif automatique

Figure 2.7 Levage par pinces autoserrantes pour la pose des tuyaux

c) Levage par les extrémités

Levage sur crochet à tuyau (pour tuyau court)

Ce système ne permet pas l’emboîtement des tuyaux.


Un dispositif interdisant tout décrochage accidentel doit être prévu.

Ce système est déconseillé pour les tuyaux longs (plus de 1 m).

Figure 2.8.a Figure 2.8.b


Crochet pour levage de tuyaux

12
2

Levage sur crochets pour tuyaux

Le levage par les extrémités nécessite l’emploi de crochets de forme adaptée (fournis par le fabricant)
revêtus d’une protection.

Il présente l’avantage de faciliter la manutention dans des espaces restreints. Tous les dispositifs doivent
comporter une chaîne munie d’un crochet empêchant la charge de glisser ou de tomber.

La charge doit être uniformément répartie sur toutes les ancres.

Figure 2.9 Crochets pour tuyaux en fonte ou acier Figure 2.10 Crochets pour tuyaux avec sécurité

Levage par fourche

En cas de transport individuel de tuyaux avec une fourche ou à l'aide d'un chariot élévateur, des
précautions spéciales sont prises pour éviter toute dégradation, par exemple en recouvrant les dents
avec des profils en caoutchouc.

Figure 2.11 Levage par fourche au moyen d’un chariot élévateur

2.5.1.2.2.B Choix des accessoires de levage en fonction du matériau à manutentionner


Pour les tuyaux en béton

Etant donné la robustesse du matériau, l’ensemble des accessoires autorisés pour le levage de tuyaux
convient à condition que la manutention soit exécutée avec soin.
- Levage par les extrémités:
- crochets.

- Levage par ancrages:


- élingues;
- palonnier.

- Levage par le fût:


- dispositif automatique;
- sangle textile unique ou plusieurs sangles;

Chapitre 2 13
Commande – Manutention – Transport
- chaîne unique ou plusieurs chaînes;
- élingue unique ou plusieurs élingues;
- pince.

Pour les tuyaux en PRV

- Levage par le fût:


- sangles textiles au milieu du fût.

Il est interdit:

- de placer des crochets aux extrémités des tuyaux;


- d'utiliser un palonnier;
- d'utiliser des élingues ou des chaînes en acier;
- d'utiliser des dispositifs automatiques.

Pour les tuyaux en fonte ductile

- Levage par les extrémités:


- crochets appropriés (voir fabricant).

- Levage par le fût:


- sangles textiles.

Il est interdit:

- de placer des élingues ou des chaînes métalliques qui risquent


d'endommager les revêtements;
- d’utiliser des palonniers;
- d’utiliser des dispositifs automatiques.

Pour les tuyaux en grès

- Levage par ancrages:


- palonnier.

- Levage par le fût:


- dispositif automatique;
- sangle textile unique ou plusieurs sangles;
- pinces.

Il est interdit:

- d’utiliser des crochets aux extrémités (endommagement des joints);


- d’utiliser des chaînes et élingues en acier.

Figure 2.12 Matériel de déchargement inadapté

14
2

2.5.1.2.3 Manutention des fardeaux

2.5.1.2.3.A Manipulations préventives: resserrement des feuillards


Directement avant le chargement, les feuillards métalliques sont resserrés parce que l’intercalaire en bois
peut se rétracter après un stockage temporaire. Après entreposage, par exemple chez le négociant, il est
parfois nécessaire de répéter cette manutention pour un transport ultérieur.

Méthode:

Couper les feuillards trop détendus, par exemple dans le cas ou des tuyaux ont été retirés de la palette.
Sinon, il suffit de retendre directement les feuillards métalliques sur la partie supérieure du cerclage en
veillant à ce que les intercalaires et les blocs écarteurs soient présents.

Ouvrir le tendeur et insérer le feuillard double


dans l’appareil.

Verrouiller en actionnant le levier de blocage de


la main gauche.

Relâcher le tendeur et enlever l’appareil.

Figure 2.13 Resserrement des feuillards détendus

Chapitre 2 15
Commande – Manutention – Transport
2.5.1.2.3.B Méthode de levage des fardeaux

L’emploi de chaînes ou l’insertion de sangles à travers les tuyaux est à proscrire.

Levage par sangle textile

Il convient d’utiliser des sangles encerclant la palette dans sa totalité.

Mauvais
Chaîne

Tuyau
inférieur

Figure 2.14 L’emploi de chaînes ou insertion de sangles à travers les


tuyaux intérieurs est à déconseiller

Bon
Sangle

Tuyau
inférieur

Figure 2.15.a Figure 2.15.b


Déchargement approprié des fardeaux (par sangles textiles)

Levage au moyen d’un chariot élévateur à fourches

Figure 2.16 Levage inadapté d’un fardeau au moyen des fourches d’un chariot élévateur

16
2

2.5.1.2.4 Manutention des regards de visite et autres regards

2.5.1.2.4.A Méthode de levage des regards de visite et autres regards


Levage au moyen de câbles et d’élingues

Les câbles et chaînes terminés par des boucles doivent être amarrés par anneaux, manilles ou crochets.

Des élingues de manutention appropriées seront utilisées pour les regards de visite pourvus de
dispositifs de levage.

La charge doit être uniformément répartie sur toutes les ancres.

min. 60 °

Figure 2.17 Manipulation des regards de visite au moyen de câbles et d’élingues

Il y a lieu de suivre les recommandations du fournisseur, entre autres en ce qui concerne l’angle de levage
minimum (souvent 60°).

Levage par griffes

Pour la manutention des éléments préfabriqués, de puits et regards de visite, il existe des dispositifs à
griffes. Ce système n’offre pas toujours une sécurité absolue, c’est pourquoi il doit être utilisé avec
précaution.

Levage par pinces de levage appropriées

Figure 2.18 Levage d'un regard par pinces

Levage par barres traversantes (PRV)

Chapitre 2 17
Commande – Manutention – Transport
2.5.1.2.4.B Applicabilité des méthodes de levage aux différents matériaux

Pour les regards de visite en béton:


- levage par ancrage: élingues;
- levage par les bords: par griffes.

Pour les regards en PRV:


- levage par les bords:
- pinces de levage appropriées à la nature du regard de visite (fournies par le fabricant);

Figure 2.19 Levage d'un regard en PRV par pinces de levage appropriées

barres de levage: barres passées au travers des trous de levage forés près du bord supérieur du
regard. Trous à refermer avec la matière enlevée lors du forage fixée avec un enduit polyester
pour reconstituer une paroi parfaitement étanche à l’eau;
- autres (selon les spécifications du fabricant).

2.5.2 Soin à apporter dans les manipulations


a) Ne jamais laisser tomber les tuyaux sur le sol (même en interposant des pneus ou du sable).
b) Guider le levage au départ et à l’arrivée.
c) Manoeuvrer en douceur.
d) Eviter les balancements, chocs ou frottements des tuyaux avec les parois, le sol et les ranchers des
camions.
e) Eviter de cogner les tuyaux l’un contre l’autre.
f ) Veiller à ne pas endommager, lors du
déchargement et de la manipulation, les
abouts mâles et femelles de branchements
ou raccordements de tuyaux ou de regards
de visite.

Ces précautions sont d’autant plus importantes


lorsque les tuyaux sont de grandes dimensions
ou qu’ils comportent des revêtements spéciaux
comme dans le cas de la fonte.

Figure 2.20 Guidage du levage à l’arrivée dans la


tranchée

18
2

2.6 Stockage et bardage

Il faut toujours suivre les instructions particulières du fabricant.

2.6.1 Choix de l’aire de stockage


L’aire de dépôt doit être adéquate et sûre. Elle doit être désignée par et sous la responsabilité de
l’entrepreneur effectuant les travaux de pose.

Les tuyaux ne peuvent être déposés sur de grosses pierres ou en porte-à-faux.

L’entrepreneur prévoit les dispositifs de calage adéquats.

Il convient d’éviter les empilages adossés aux clôtures et aux murs.

2.6.2 Conditions de stockage des bagues de joint en vrac


Du fait des caractéristiques des élastomères, certaines précautions doivent être prises pour le stockage
des bagues de joint.

On doit protéger les bagues d’étanchéité en vrac contre la lumière et, plus particulièrement, les huiles et
les graisses contre l’ensoleillement direct.

Les bagues de joint à base d’élastomères vulcanisés doivent être stockées dans un milieu d’humidité
moyenne. La température de stockage doit être inférieure à 25°C.

2.6.3 Conditions de stockage des tuyaux en matière plastique


Les tuyaux en matière plastique (PVC, PEHD, etc.) doivent être protégés de la chaleur et de la lumière.

2.6.4 Géométrie du stockage des tuyaux

2.6.4.1 Stockage des tuyaux conditionnés individuellement


Il y a lieu d’éviter de superposer des tuyaux de grand diamètre (D ≥ 400 mm).

Si cela s’avérait cependant indispensable, la couche inférieure doit reposer uniformément sur un appui et
être bloquée par des cales afin d’éviter le roulement des tuyaux. La largeur des poutres de support en
bois doit être adaptée à l’état du sol.

Les collets ou emboîtures des tuyaux ne peuvent se toucher.

Les abouts mâles et femelles des tuyaux seront donc posés en tête-bêche, de manière à éviter des
contacts directs entre les collets.

Chapitre 2 19
Commande – Manutention – Transport
2.6.4.1.1 Cas des tuyaux en béton

Pour les tuyaux en béton, le nombre de tuyaux superposés sur chantier ne peut en aucun cas excéder
deux.

Figure 2.21 L’entreposage des tuyaux

2.6.4.1.2 Cas des tuyaux en matière plastique (PVC, PEHD, etc.)

2,00 m 1,00 m
Détail: voir figure 2.23

Figure 2.22 Superposition des tuyaux en matière plastique

Si le sol n’est pas plat, poser des poutres de support en bois pour former une base plane. Ces poutres
doivent avoir au moins les dimensions de celles utilisées pour le transport. Leur largeur doit être
éventuellement adaptée à l’état du sol. Les cales en bois doivent être placées au bon endroit.
≥100 m

≥150 m

Figure 2.23 Utilisation de cales en bois pour la stabilisation de tuyaux

2.6.4.1.3 Cas des tuyaux en fonte

La configuration la plus connue est la pile continue de tuyaux disposés tête-bêche.

Le premier lit repose sur deux madriers placés en deux lignes parallèles situés à 1m de l’extrémité du
collet et du bout mâle. Les collets se touchent et ne sont pas en contact avec le sol.

Les tuyaux extrêmes sont calés côté bout mâle avec des coins de faibles dimensions.

Les abouts femelles d’une rangée débordent les abouts mâles de la rangée inférieure de la longueur du
collet plus 10 cm pour éviter la déformation des abouts mâles. Les fûts de ces deux rangées consécutives
sont en contact.

20
2

Pratiquement, cette méthode est la plus intéressante du point de vue de la sécurité, du coût du matériel
de calage, et du rapport du nombre de tuyaux stockés sur le volume de stockage. Cette méthode
implique en revanche un levage par les extrémités à l’aide de crochets à moins que des cales ne soient
insérées entre tuyaux.

Deux alternatives existent: la pile continue à emboîture de même côté et le stockage au carré.

Pile continue, Pile continue, Stockage au carré


tuyaux tête-bêche collets du même côté

Figure 2.24 Entreposage de tuyaux en fonte

S’assurer périodiquement de la stabilité générale des piles.

2.6.4.1.4 Cas des tuyaux en grès

Les tuyaux stockés individuellement doivent être disposés de telle sorte que le marquage soit
directement visible pour un transport ultérieur.

Il faut veiller à ne pas poser l’about mâle directement sur le sol afin d’éviter toute dégradation du joint.

Mauvais Bon

Figure 2.25 Stockage de tuyaux en grès

2.6.4.2 Stockage des tuyaux conditionnés par fardeaux


S‘assurer périodiquement de l’état des fardeaux, en particulier de l’état et de la tension des feuillards ainsi
que de la stabilité générale des piles.

2.6.4.2.1 Cas des tuyaux en matière plastique (PVC, PEHD, etc.)

Si les tubes ont été déformés durant le transport, il faut alors retirer les bandes en acier cerclant les lots et
replacer les cales en bois aux bons endroits.

2.6.4.2.2 Cas des tuyaux en grès

Les tuyaux doivent rester dans leur conditionnement jusqu’au moment de la pose.

Chapitre 2 21
Commande – Manutention – Transport
Il faut laisser un espace suffisant entre les palettes que l’on pose sur le sol afin d’éviter des dégradations
aux collets et aux bouts mâles.

Au cas où les fardeaux doivent malgré tout être défaits, il faut procéder à un réemballage des tuyaux en
réutilisant les intercalaires. Il convient de veiller à ne pas faire poser le joint de l’about mâle sur le fût ou
sur le chanfrein du collet du tuyau contigu.

Mauvais Bon

Figure 2.26 Superposition de tuyaux en grès

2.6.5 Stockage des regards de visite et des éléments de fût


En cas de superposition de regards de visite, on doit intercaler deux chevrons en bois.

2.6.6 Bardage
Dès la première livraison d’éléments de canalisation, l’entrepreneur peut effectuer l’opération de
bardage. Cette manipulation consiste à disposer les matériaux le long du tracé de manière à réduire au
maximum le déplacement de engins de pose. Les tuyaux destinés aux raccordements doivent être
disposés à l’emplacement adéquat afin d’éviter toute erreur durant la pose.

Figure 2.27 Bardage

Sur chantier, les tuyaux sont disposés le long de la fouille du côté opposé aux déblais. Sauf instructions
contraires, les bouts mâles sont dirigés vers l’aval (point bas, départ du chantier).

Les tuyaux ne peuvent être superposés.

Les tuyaux doivent être bardés à une distance suffisante des parois de la fouille afin de ne pas apporter
des charges superflues sur ces parois (voir § 4.2).

Les tuyaux ne peuvent être bardés dans des endroits donnant lieu à de fréquents passages d’engins, ni là
où des risques de projection de pierres existent suite à l’utilisation d’explosifs pour les déblais
(spécialement pour les tuyaux avec revêtement de protection).

22
2

Les tuyaux ne peuvent être traînés ou roulés sur le sol, ces mouvements risquant de dégrader le
revêtement extérieur.

Il y a lieu d’éviter que les bagues d’étanchéité ne soient endommagées par de la boue.

Dans le cas de terrains en pente, il convient de prévoir le calage des tuyaux.

L’entrepreneur prend toutes les précautions nécessaires permettant d’éviter:


- le roulement des tuyaux;
- des dommages aux produits après déchargement (notamment endommagement du revêtement
pour les tuyaux en fonte);
- l’endommagement de la tranchée, du puits de travail, des bermes, etc.;
- l’endommagement des propriétés.

Chapitre 2 23
Commande – Manutention – Transport
3

Chapitre 3
Lutte contre les arrivées d’eau

3.1 Généralités
La pose à sec est obligatoire. En effet, la présence d'eau (eau de pluie, infiltrations, nappes phréatiques,
etc.) dans le fond de la fouille déstabilise la fondation, altère le compactage et diminue la qualité des lits
de pose (lavement des bétons maigres et des sables stabilisés). Il s'avère donc nécessaire d'éliminer les
eaux, soit par pompage soit par l'exécution d'un rabattement de la nappe afin de pouvoir travailler dans
un sol stable.

Le choix de la technique est complexe et dépend des caractéristiques du terrain (essais géotechniques,
présence d'une nappe phréatique), de la stabilité de la zone environnante et de la présence d'ouvrages
ou d'habitations.

Des précautions doivent être prises pour empêcher l'entraînement de matériaux fins lors de l'élimination
des venues d'eau; la migration des particules fines hors du terrain naturel peut provoquer un
affaissement du sol.

Figure 3.1 Lutte contre les arrivées d’eau en fond de tranchée

3.2 Pompage en fond de tranchée


Il s'agit de la méthode la plus simple: elle consiste à pomper l'eau directement dans le fond de tranchée
au moyen d'une pompe (submersible ou non), l'eau extraite étant rejetée vers un lieu désigné par le
maître de l'ouvrage.

Les deux types de pompes les plus employées dans les travaux de tranchée sont:

- pompe immergée;
- pompe aspirante refoulante auto-amorçante.

Chapitre 3 25
Lutte contre les arrivées d’eau
Le choix de la pompe doit être adapté à la nature et à la quantité de l’eau à extraire (débit):

Figure 3.2 Lutte contre les arrivées d’eau, contrôle des débits extraits

- pompe à eau claire;


- pompe à eau chargée (sable, matière organique);

Figure 3.3 Lutte contre les arrivées d’eau, pompe à eau claire

- pompe à boue.

La pompe est déposée aux environs du regard de visite aval sur un lit de pierrailles exempt de fines et
dont le calibre peut aller jusqu'au 20/40.

Dans le cas où le terrain est susceptible d’être entraîné par l'eau (migration des particules fines),
l'enrobage des pierrailles par un géotextile est nécessaire.

Si ce n'est pas suffisant, la réalisation de drain(s) provisoire(s) enrobé(s) ou non d'un dispositif
anticolmatage peut être une solution pour éviter ces problèmes.

Voici quelques recommandations pratiques supplémentaires:

- Après 1 heure de pompage au maximum, il faut vérifier si l'eau à la sortie est bien claire. En
cas de doute, cette vérification peut se faire par la prise d'un échantillon (par exemple une
bouteille transparente permettant de contrôler les dépôts au fond du récipient).
- Il est souhaitable que le tuyau de refoulement, généralement vertical, soit rigide et que les
changements de direction soient réalisés avec des coudes rigides. Cela afin d'éviter des
pertes de charge et de forcer la pompe.
- La crépine de la pompe doit être inspectée au minimum 1 fois par jour.
- Disposer d'une pompe de réserve.
- Adapter la pompe au débit à pomper.
- A chaque regard de visite, le drainage doit obligatoirement être interrompu pour éviter que
le drainage partiel dans la tranchée ne se transforme en drainage permanent provoquant
un afflux d'eau important à l'aval.

26
3

3.3 Rabattement de la nappe

Dans le cas où le fond de fouille se trouve en dessous de la nappe phréatique, il convient de rabattre la
nappe jusqu’à un niveau inférieur à celui du fond de fouille et de maintenir ce rabattement durant toute
la durée des travaux jusqu'au remblai complet de la tranchée.

Un abaissement important de la nappe peut gêner l’extraction de l’eau pour un autre usage (par
exemple un captage) ou bien encore provoquer des tassements (risque pour les constructions
avoisinantes), le rayon d'influence d'un rabattement peut atteindre des centaines de mètres.

Il s’agit donc de faire preuve d’un maximum de prudence lors de l’exécution d’un rabattement: une
étude géotechnique préalable (nature du sol et perméabilité) est nécessaire lors des grands
rabattements.

La vérification du niveau de rabattement est réalisée par piézomètres ou par puits.

3.3.1 Méthode des puits filtrants


Cette méthode, basée sur le principe des vases communicants, est adaptée dans les terrains composés en
partie de couches perméables et permet des rabattements à de grandes profondeurs (jusqu’à 7 mètres).

Elle implique la création de puits jusqu'en dessous du fond de fouille:


- par lançage d'eau sous pression et tubage de tuyau en PVC (ou autre matériau) de diamètre allant
de 250 à 300 mm, muni à la base d'une crépine avec section filtrante ou une paroi perforée.
Le pompage s'effectue en fond de tubage au moyen d'une pompe immergée à fort débit;

Figure 3.4.a Figure 3.4.b


Pompage par lançage d’eau
- par havage. Les puits (anneaux perforés) sont installés sans rabattement. Ensuite, le pompage
s'effectue progressivement en descendant la pompe au fur et à mesure de la descente de la nappe
en évitant d'atteindre une trop grande vitesse de l'eau, ce qui pourrait provoquer l'entraînement de
particules fines et des tassements de sol.

La distance entre chaque puits est déterminée par sondage (piézomètres, creusement de trous au moyen
de la pelle de la grue) et ce en fonction de la perméabilité des couches.

Figure 3.5.a Figure 3.5.b


Détermination des possibilités de drainage

Chapitre 3 27
Lutte contre les arrivées d’eau
3.3.2 Méthode des cannes filtrantes

La méthode des cannes filtrantes, basée sur le principe du vide, est la plus employée en assainissement
(pose de canalisations). Elle permet le rabattement à des profondeurs jusqu’à 6 m dans des terrains
perméables.

Les cannes sont des tubes perforés en partie basse et entourés de sable à gros grains agissant comme un
filtre. Elles sont mises en place par fonçage sous haute pression d'eau. Elles sont installées de part et
d'autre de l'axe de la tranchée (réseau longitudinal) et espacées de 0,6 à 3 m en fonction du sol et des
caractéristiques de la nappe. Elles sont ensuite raccordées à une pompe à vide.

Cette installation de pompage sous vide permet de rabaisser le niveau de la nappe phréatique à
l'intérieur de la surface ceinturée.

Un contrôle régulier de chaque canne est conseillé.

Le danger se manifeste lors d'une interruption, même temporaire, du rabattement.

Figure 3.6 Rabattement de nappe au moyen de cannes filtrantes

tuyau translucide permettant


d'observer le passage de l'eau

pompe à vide
cannes filtrantes

tranchée

0,5 m
collecteur

courbe
caractéristique de la
nappe phréatique

Figure 3.7 Disposition des cannes filtrantes dans un sable boueux

28
3

3.3.3 Epuisement horizontal

Cette méthode consiste à poser des drains horizontaux en PVC (enrobés de coco ou de géotextile) plus
bas que le fond de fouille et parallèlement à la future tranchée. Ils sont mis en place dans le sol au moyen
d'une trancheuse (grande profondeur) ou selon un procédé de forage dirigé. Les extrémités des drains
sont raccordées à une pompe à vide comme dans le cas des cannes filtrantes.

La longueur continue du drain horizontal dépend de la perméabilité des terrains et de la quantité d'eau à
évacuer.

La distance entre pompes est fonction du terrain et peut atteindre des valeurs de l'ordre de 80 à 100 mètres.

drain

Figure 3.8 Epuisement horizontal

3.3.4 Mise hors service


La mise hors service des appareils de rabattement doit se faire de façon à ce que la nappe remonte
lentement.

3.4 Techniques spéciales


Dans le cas où le rabattement de la nappe devient impossible à mettre en oeuvre, il existe des techniques
particulières qui demandent d'être réalisées par des spécialistes.

3.4.1 Puits havés


Une technique intéressante est celle des puits havés qui permet d’éviter de rabattre la nappe dans les
terrains difficiles.

Elle consiste, tout d’abord, à enfoncer dans le sol des anneaux verticaux à emboîtements étanches en
excavant sans pompage, à l’intérieur de ceux-ci, au fur et à mesure de la descente des anneaux. L’anneau
inférieur est muni d’une trousse coupante et est descendu jusqu’à un niveau permettant de bétonner
sous eau un bouchon étanche en béton. Les eaux sont ensuite pompées dans le puits sans influence
extérieure.

Un grand avantage de ce procédé est que le puits peut ensuite servir de futur regard de visite.

Variante: enceinte coulée en place.

3.4.2 Jet grouting


Le «jet grouting» consiste à forer des puits à l’aide d’un lançage à haute pression d’eau.

Le tubage est ensuite remonté tout en injectant sous pression un coulis de ciment qui permet d’étancher
les terrains traités.

Chapitre 3 29
Lutte contre les arrivées d’eau
Figure 3.9.a Figure 3.9.b
Jet grouting

Applications:
- Réalisation de massifs consolidés à l’abri ou à l’intérieur desquels on peut travailler à sec sans
déconsolider les constructions avoisinantes.
- Travail en ville à proximité d’habitations.

3.4.3 Injection
L’injection consiste à forer le terrain pour y disposer des gaines crépinées à partir desquelles on injecte
sous pression un coulis de ciment dans le terrain pour y constituer des massifs étanches.

Applications:
- Réalisations de massifs injectés sous lesquels ou à l’abri desquels le travail à sec est possible sans
déstabiliser les constructions avoisinantes.
- Réalisation de bouchons injectés à l’extérieur d’enceintes étanches permettant le percement de
celles-ci en toute sécurité.

Exemple: démarrage d’un fonçage à partir d’un puits de départ

3.4.4 Congélation
La congélation consiste à faire circuler dans le terrain, dans un réseau de conduites, un fluide réfrigérant
qui va congeler l’eau présente dans le sol, et de ce fait étancher et consolider celui-ci.

Une variante consiste à utiliser de l’azote liquide pour bloquer des circulations d’eau.

Cette technique est très coûteuse et n’est utilisée que très localement dans des cas bien particuliers où
l’emploi de techniques plus classiques est rendu impossible par la nature des terrains rencontrés.

30
4

Chapitre 4
Exécution de la tranchée

4.1 Travaux préalables


L'entrepreneur est tenu d'effectuer une série de travaux préalablement à la réalisation des terrassements:
- le repérage avec matérialisation sur le terrain des emplacements des installations souterraines
existantes (voir § 1.3.1);
- les tracés et piquetages (voir § 1.3.1);
- en terrain de culture ou prairies, la vérification avec le maître de l'ouvrage de l'épaisseur de la
couche de terre arable et son enlèvement sur toute la zone d'emprise (voir § 1.3.2); elle est
obligatoirement stockée séparément des autres matériaux de remblais en vue de sa réutilisation;
- en terrain boisé, le débroussaillement et, si ceci est prévu au cahier spécial des charges, le
déboisement (abattage des arbres et dessouchage);
- en milieu urbain, le relevé de la constitution de la voirie (épaisseur et composition de chaque
couche);
- le démontage des revêtements, y compris:
a. le sciage du revêtement de la voirie sans dégât de la partie adjacente à conserver;
b. le démontage ou la démolition des pavés, des trottoirs, des îlots, des pistes cyclables, des
éléments linéaires, etc. et de leur fondation;
c. le démontage ou la démolition des clôtures, des dispositifs de signalisation et de sécurité;
- en cas de doute sur la portance du sol, l'exécution d'essais à la plaque au niveau du fond de coffre
de la voirie avant le début des travaux;
- l'approvisionnement des matériaux, tuyaux, assises, etc. (voir § 2.6).

4.2 Excavation
Les travaux en tranchée exposent les ouvriers à de nombreux dangers, en particulier le danger de
décompression du sol. C'est pourquoi il est impératif de blinder ou de taluter les parois afin de protéger
les travailleurs contre les risques d'éboulement, d'assurer la stabilité des constructions voisines et de
permettre l'exécution des travaux dans des conditions optimales.

La présence d'un homme dans une tranchée ayant plus de 1,20 m de profondeur est interdite
(Règlement général pour la protection du travail) si des moyens de protection ne sont pas envisagés: la
stabilité de la fouille doit être assurée par un système de blindage (parois verticales) ou en talutant les
parois si la nature du terrain et les caractéristiques du site le permettent.

La cohésion du terrain, la zone d'emprise et les contraintes d'environnement sont des éléments majeurs
quant au choix du mode de protection.

Lors du projet, la reconnaissance du site et les différentes études du terrain sont indispensables afin de
permettre à l'entrepreneur de choisir le mode de blindage ad hoc pour exécuter son terrassement.

Figure 4.1.a Figure 4.1.b


Eboulement des parois de la tranchée
Chapitre 4 31
Exécution de la tranchée
Cependant, aussi complètes et approfondies que puissent être ces opérations, des variations locales et
brutales de la nature du sol et/ou du régime hydraulique, des conditions atmosphériques défavorables,
des obstacles imprévus, etc. peuvent survenir lors du chantier et demandent d’adopter rapidement les
mesures qui s’imposent.

Le creusement de la tranchée s’effectue toujours de l’aval vers l’amont (sauf cas particuliers) en utilisant
un laser pour vérifier en continu la cote de terrassement et éviter ainsi tout remaniement du fond de
tranchée, en particulier en cas de sols sensibles (voir § 5.2).

En terrains rocheux, les engins et les méthodes de terrassement (désagrégation, etc.) diffèrent en
fonction de la nature de la roche:
- brise roche (roche dure, tendre ou fissurée);
- raboteuse (roche schisteuse ou tendre);
- explosif (roche très dure);
- produits expansifs (roche compacte).

L'inclinaison des couches rocheuses ainsi que l'existence de couches dites «savon» (banc schisteux par
exemple) augmentent le risque d'éboulement. Dans de tels cas, il faut prévoir un blindage adapté ou un
ancrage par cloutage du rocher douteux afin d'éviter tout glissement d'une couche sur une autre.

La disposition et le nombre de barres d'ancrage sont déterminés par calcul au cisaillement.

L'emplacement idéal des charges (déblais, matériel, véhicules, etc.) se trouve en dehors du cône
d'affaissement (angle de frottement interne du terrain naturel).

Roche saine

Figure 4.2 Cloutage des bancs schisteux

Éviter les charges à ces endroits !

Blindage
Cône d'affaissement

Figure 4.3 Zones de chargement à éviter

32
4

Dans le cas d'un manque d'espace (proximité de bâtiments, etc.), les déblais non évacués du chantier
doivent être stockés en bord de fouille en ménageant une berme d'une largeur de 1 m au minimum
(sécurité et déplacement).

déblais

distance de min. 1m
blindage

Figure 4.4 Stockage des déblais en bord de fouille dans le cas d'un manque d'espace

En milieu rural, lorsque la zone de travail le permet, les tranchées peuvent être terrassées en talus
(voir § 3.5).

Les recommandations pour le terrassement des regards de visite sont identiques.

En résumé, voici quelques règles à retenir:

- Prendre les dispositions nécessaires pour éviter la décompression du sol et l'éboulement.


- Repérer la nappe aquifère compte tenu des variations saisonnières des niveaux d'eau.
- Ne pas rabattre la nappe sans précautions dans les terrains compressibles.
- Terrasser de l'aval vers l'amont sous contrôle laser.
- Exécuter un talutage approprié à la nature du sol.
- Adapter le type de blindage.
- Respecter les dimensions de la tranchée.
- Protéger les installations souterraines afin de ne pas les endommager.
- Respecter le cône d'affaissement pour les diverses charges.
- Ménager un espace d'au moins 1 mètre entre le bord de fouille et les déblais non évacués
dans le cas d'un manque de place.

Chapitre 4 33
Exécution de la tranchée
4.3 Précautions

Le tableau ci-dessous résume les situations à risques, ainsi que leurs causes et les précautions à prendre
(source principale: CNAC, Notes de Sécurité Construction – Exécution de fouilles en tranchée – fascicule 38).

RISQUES CAUSES PRECAUTIONS


- Manque de cohésion du terrain naturel, - Talutage ou blindage adapté.
remblais trop frais, degré d'humidité
important.
- Talutage ou blindage inadaptés. - Correction du choix.
- Hétérogénéité du terrain. - Adaptation des moyens et des phases
d'exécution.
- Eviter d'ouvrir sur de trop grandes
longueurs.
- Poussée provoquée par les - Soutènement plus rigide des parois,
constructions voisines: étaiement.
- murs de clôtures;
- constructions;
- fondations;
- pylônes ou arbres.
Eboulement
- Surcharges provoquées par les - Ecarter les stockages, modifier le tracé
des parois stockages existants ou ceux du ou en tenir compte dans le calcul de
chantier. stabilité.
(décompression
- Circulation d'engins. - Ménager un espace suffisant entre le
du sol) bord de fouille et le passage des
engins.
- Plateau ou couverture de sable.
- Action des équipements mécaniques - Limitation de l'énergie.
de l'entreprise ou étrangers (battage de - Engin conçu de telle façon qu'il ne
pieux, palplanches, etc.). provoque pas de composante
horizontale.
- Actions des agents atmosphériques tels - Protection des bords de fouilles
que des pluies abondantes, un (plinthes), des talus (feuilles
dessèchement, une alternance gel- imperméables).
dégel dans la roche. - Blindage adapté.
- Existence de drains parallèles à la - Repérage et blindage de sécurité.
tranchée.
- Proximité d'anciennes fouilles. - Recherche préalable d'informations.
- Nappe phréatique ou artésienne. - Rabattement adéquat, pompage et/ou
blindage.
Présence - Accumulation d'eau dans la fouille. - Détourner les eaux de ruissellement.
d’eaux
- Fuite dans les canalisations. - Essai de détection de la provenance.
souterraines - Voir compagnie des eaux pour
connaître le rendement et l'existence
de fuites.
- Présence de canalisations (eau, gaz, - Avant l'ouverture des fouilles, repérer
Canalisations électricité, égouts, etc.) traversant la et baliser les réseaux existants.
tranchée. - Assurer un soutènement de ces
diverses canalisations pendant les travaux.
- Respecter les règles signalétiques.

34
4

RISQUES CAUSES PRECAUTIONS


- Désordre sur le bord de la tranchée. - Aménager une berme dégagée et de
largeur suffisante.
- Protection formant une plinthe en
Chute de bord de fouille.
matériaux dans - Stockage inadéquat. - Stockage stable et suffisamment
la fouille éloigné du bord de fouille.
- Mauvaises manipulations. - Organisation des manipulations.
- Contrôle des engins et des élingues.
- Circulation et déplacement inadaptés. - Installation de moyens de
Chute de franchissement au-dessus de la
personnes, fouille… les signaler.
matériels ou - Balisage des travaux.
engins - Difficulté d'évolution et/ou - Choix des moyens d'exécution.
manipulations difficiles.
- Exiguïté et/ou encombrement du lieu - Extension de la zone protégée.
de travail. - Utilisation de moyens adéquats.
Accidents en
fond de - Difficulté d'accès et de circulation. - Accès en nombre suffisant et en bon
tranchée état (échelles).
- Enlèvement de tout matériel non
indispensable.
- Perméabilité du sol aux gaz. - Surveiller l'atmosphère et les parois de
la fouille (appareil respiratoire
Emanations ou autonome).
accumulation
- Fuite de canalisations proches. - Essai de détection de la provenance.
de gaz nocifs
- Gaz d'échappement produit par des - Ventilation forcée.
(parfois plus engins et des moteurs thermiques. - Evacuation des gaz de combustion à
l'extérieur de la fouille.
lourds que l'air:
manque - Accrochage d'un raccordement - Repérage des raccords et, en cas de
d'oxygène) particulier avec désemboîtement dans doute, rentrer dans la cave avec une
la cave. lampe de poche et couper l'arrivée de
gaz et l'électricité au compteur.
- Mélanges détonants en présence d'air. - Contrôle de l'air ambiant.

Danger
d'explosion

Figure 4.5 Appareil de contrôle de l’air


ambiant

Chapitre 4 35
Exécution de la tranchée
4.4 Dimensions de la tranchée

Les dimensions maximales et contractuelles de la tranchée sont déterminées par le CCT et reprises dans
le CSC.

La largeur de tranchée est fonction:


- de la profondeur de fouille;
- du type de tuyau;
- du diamètre du tuyau.

Dans la définition de largeur de tranchée du CSC, l'épaisseur des blindages (non négligeable pour
certains types de blindage) n'est pas prise en compte.

La largeur maximale de la tranchée en fond de fouille ne doit pas dépasser la valeur prise en
considération pour le calcul de résistance du tuyau, sinon cela peut engendrer une augmentation de la
charge sur le tuyau. En cas d'exécution de tranchées d'une largeur supérieure à la largeur maximale
prévue, il faut envisager une modification du type de pose et/ou de la résistance du tuyau et en référer à
l'auteur de projet.

Pour permettre une pose correcte des canalisations et pour faciliter le damage du remblai latéral
notamment sous les reins du tuyau, un espace de travail minimal entre le tuyau et la paroi de la tranchée
ou, en cas de parois blindées, du blindage doit être prévu.

Le tableau ci-dessous donne les largeurs minimales de part et d'autre du tuyau en fonction de la
profondeur de tranchée:

Espace de travail minimal de part


Profondeur de tranchée et d'autre du tuyau
De 0,00 à 0,50 m X = 0,20 m
De 0,50 à 1,00 m X = 0,30 m
De 1,00 à 2,00 m X = 0,40 m
Plus de 2,00 m X = 0,50 m

Jusqu’à 0,50 m (Y) au-dessus de l’extrados du tuyau, les parois de la tranchée sont verticales. Plus haut,
elles peuvent être en biseau, mais la pente doit toujours être au minimum de 70 °.
Profondeur de la

espace minimal
tranchée

y
X X

Figure 4.6 Minimale werkruimte aan weerszijden van de buis

36
4

Pour l'espace minimal de travail de part et d'autre de la tranchée au niveau des regards de visite, il est
conseillé qu'il soit de:
- 0,30 m pour les regards de visite préfabriqués;
- 0,50 m pour les regards de visite en béton coulés en place et en maçonnerie.

4.5 Talutage
En milieu rural et/ou peu encombré, le talutage est une technique régulièrement employée afin d'éviter
un éboulement.

Cette méthode exige une zone de travail large, un mode de remblayage adapté et la non-présence
d'ouvrages dans les environs.

Il est recommandé de limiter l'ouverture de la tranchée à maximum 4 m de profondeur et ce sur de


faibles longueurs.

L'inclinaison des parois dépend des caractéristiques mécaniques du sol, de la durée d'ouverture de la
tranchée et des charges exercées sur les parois de la fouille.

L'angle de talutage à donner aux parois doit être proche de l'angle de frottement interne (ϕ) du terrain. Il
varie donc en fonction de la nature du sol rencontré:

Angle de frottement interne (ϕ) Pente de talutage


Nature du terrain en terrain sec correspondante
Roche dure 75 à 90 ° 1/4
Roche tendre > 55 ° 3/4
Débris rocheux 45 ° 4/4
Terre végétale 45 ° 4/4
Mélange sable + argile 45° 4/4
Argile + marne 40 ° 6/4
Gravier 35 ° 6/4
Sable fin 30 ° 8/4

Une pente de 3/4 signifie un déplacement latéral de 3 m du bord de fouille pour 4 m de profondeur.

Lorsque le terrain devient fort humide, l'angle ϕ diminue, ce qui implique une réduction de la pente de
talutage.

Dans le cas des tranchées réalisées sur des terrains en forte pente, le danger se manifeste lorsque la
fouille avec talus présente des poussées différentielles. Une vérification de la stabilité, par calcul, en
fonction du coefficient de frottement du terrain est alors recommandée.

Chapitre 4 37
Exécution de la tranchée
4.6 Blindage

4.6.1 Caractéristiques d'un bon blindage


Le choix de la méthode de blindage et du matériel employé dépend:
- de la nature du terrain;
- de l'encombrement du sous-sol;
- du type de travaux à exécuter;
- du rendement à assurer;
- de l'environnement.

Quel que soit le blindage adopté, il doit satisfaire aux conditions suivantes:
- tenir en place les parois verticales et éviter ainsi la décompression du terrain;
- être correctement mis en place sans exposer les travailleurs au risque d'éboulement;
- être suffisamment résistant pour s'opposer sans déformation ou rupture à la pression des terres sur
les parois et être bien bloqué contre le terrain. Tout vide important entre le blindage et les parois
doit être comblé;
- être conçu de façon à constituer un ensemble ne risquant pas de se disloquer sous l'effet d'une
poussée oblique par rapport aux parois de la fouille;
- pouvoir protéger les constructions voisines;
- etc.

Dans le cas de sols fluents ou susceptibles de le devenir, le blindage doit être jointif.

4.6.2 Poussée des terres sur un blindage

0,2 H Paroi de la tranchée

q
H: hauteur de la tranchée (m)
q: pression des terres (kg/m2)
H 0,6 H

Répartition de la poussée des


terres
0,2 H (d'après Terzaghi)

Figure 4.7 Poussée des terres sur un blindage

Si l'on ne tient pas compte de la cohésion du terrain, on a:

π ϕ
q = 0.75 γ H tg2 ( )
4 2

Avec:
γ = poids spécifique du terrain (kg/m3);
ϕ = angle de frottement interne du terrain.

38
4

4.6.3 Poussée des terres sur rideaux de palplanches

Voir note d'information technique 84: le blindage des fouilles au moyen de rideaux de palplanches
métalliques (CSTC).

4.6.4 Types de blindages

4.6.4.1 Blindage de sécurité

Un blindage de sécurité est installé lorsque la tranchée atteint plus de 1,20 m même si l'on sous-entend
que les parois sont stables: un éboulement peut arriver à tout moment (phénomène aléatoire).

Le blindage de sécurité le plus souvent utilisé est le blindage par caissons métalliques.

4.6.4.2 Blindage par caissons métalliques

4.6.4.2.1 Description

Il s'agit de la technique la plus utilisée pour la pose des canalisations à des profondeurs pas trop
importantes.

Le caisson (cage, drag-box, etc.) est un ensemble monolithique formé par deux panneaux latéraux
(constitués de profilés métalliques) reliés entre eux par des étrésillons. Ils sont renforcés par des
montants verticaux (parfois au nombre de un) sur lesquels sont fixés les étrésillons. Leur base est
biseautée pour faciliter la pénétration dans le sol.

Les étrésillons sont de robustes vérins hydrauliques ou à vis. Leur fixation sur le panneau est articulée
permettant ainsi de légères déformations du caisson qui facilitent sa mise en place. La fixation du vérin
inférieur est réglable en hauteur afin de pouvoir disposer d'espace suffisant pour la pose des tuyaux.

Des demi-queues d'aronde soudées aux extrémités du panneau et sur toute la hauteur permettent, si
nécessaire, de réaliser un blindage jointif.

Un caisson métallique permet de blinder des tranchées ayant jusqu'à 4 m de profondeur et une largeur
variant de 0,90 à 1,60 m.

Figure 4.8 Beschoeiing met metalen caissons

Chapitre 4 39
Exécution de la tranchée
Il existe aussi des caissons spéciaux pour la réalisation de puits et de regards de visite.

Figure 4.9 Blindage spécial pour regard de visite

4.6.4.2.2 Mise en oeuvre

Dans les terrains cohérents, il est possible de terrasser la tranchée jusqu'à sa profondeur définitive et,
ensuite, de poser le caisson au fond à l'aide d'un engin de levage. La manipulation de ce box peut
s'avérer dangereuse.

Dans les terrains sans cohésion, les caissons sont mis en place par havage. Le nombre restreint
d'étrésillons permet à la pelle de creuser à l'intérieur du blindage qui s'enfonce sous son propre poids. Si
celui-ci est freiné par la poussées des terres, le conducteur de la pelle le fait descendre en appuyant
alternativement sur chacun des panneaux (et non sur les vérins) avec son godet.

Le blindage doit impérativement être coulissant aussi bien au déblai qu'au remblai.

Le nombre de caissons à utiliser simultanément dépend de la longueur des tuyaux à poser.

La progression du blindage peut s'effectuer de plusieurs manières:


- soit en tirant le(s) caisson(s) avec la pelle quand le terrain est cohérent;
- soit en opérant un déplacement consistant à prendre systématiquement le caisson situé à l'arrière
pour le placer juste devant la pelle en terrain non cohérent.

Le machiniste veille à ce que tous les ouvriers soient sortis de la tranchée avant de manipuler le caisson.

Il convient d'employer des cages dont la hauteur est légèrement supérieure à la profondeur de la
tranchée en utilisant si nécessaire des rehausses.

Si on ne peut blinder la tranchée sur toute la hauteur, il est préférable de bloquer le caisson dans la partie
supérieure et de laisser non blindé le fond de tranchée sur une petite hauteur. Dans cette partie, à
proximité du fond, un éboulement est peu probable, et de toute façon d'une importance limitée.

En terrain cohérent, il peut être intéressant de laisser non blindée la partie inférieure de la fouille jusqu'à
l'extrados du tuyau. En effet, si cette possibilité se présente:
- les matériaux du lit de pose et d'enrobage peuvent être mis en place sans laisser de vides lors de la
montée du blindage;
- le relevage du blindage s'effectue sans perturber la pose qui vient d'être réalisée.

40
4

4.6.4.3 Blindage par cadre à glissières et panneaux métalliques

4.6.4.3.1 Description

Le matériel utilisé permet de constituer des caissons à l'aide de cadres verticaux (échelles) et de
panneaux métalliques.

Les échelles sont composées de deux montants à glissières réunis par des vérins à vis et des allonges
dont la longueur est conditionnée par la largeur de la tranchée à creuser. Les panneaux métalliques,
biseautés à la base, coulissent dans ces glissières.

Pour des profondeurs supérieures à 3 m, il existe des cadres à double glissière permettant de mettre en
place deux panneaux côte à côte et d'atteindre ainsi des profondeurs de 5 à 7 m.

Figure 4.10 Blindage par cadre à glissières

4.6.4.3.2 Mise en oeuvre

Les principes de base de mise en oeuvre sont les suivants:


- une pré-fouille à une profondeur de 1 m est terrassée sur une longueur de 6 - 7 m;
- la première échelle est plantée dans le sol perpendiculairement à l'axe de la pose;
- les panneaux extérieurs sont placés dans les glissières;
- la deuxième échelle est enfilée sur les panneaux;
- la «cage» est enfoncée par havage.

Le creusement de la tranchée ne doit jamais se terminer plus bas que les panneaux de blindage.

Au remblayage, il est important que le matériau de remblai soit toujours au-dessus de la partie inférieure
des panneaux afin d'éviter l'apparition de vides laissés lors du relevage des panneaux. Si des vides se
créent, ils doivent être rapidement comblés au moyen d'un matériau pulvérulent.

4.6.4.4 Blindage par pré-dalles berlinoises


Il est impératif que le personnel soit qualifié.
Les conduites et obstacles souterrains constituent une entrave pour les parois.

Les étais constitués de profilés en I en acier doivent être parfaitement verticaux, avec une entredistance
de maximum 3 m. Entre ces étais sont introduits des poutres en bois ou des panneaux métalliques.
L’introduction de ces poutres se fait par le haut pendant l’excavation. Ces poutres ou panneaux
descendent à mesure que l’excavation progresse.

Obligation d'être à sec.

Chapitre 4 41
Exécution de la tranchée
Les différentes étapes de l’exécution:

1 Forage pour la mise en place des profilés


2a/2b Introduction du profilé par forage ou battage
3 Première phase du terrassement et du blindage
4 Ancrage de la paroi
5 Deuxième phase du terrassement, pose du second
blindage

Figure 4.11 Blindage berlinois

4.6.4.5 Blindage par rideaux de palplanches

4.6.4.5.1 Description

Ce procédé est utilisé dans le cas où la pose de canalisations se fait à de très grandes profondeurs, pour
un sol sans cohésion ou quand l'épuisement de la nappe est impossible. Ce type de blindage est mis en
place préalablement à la fouille.

Les palplanches sont des profilés métalliques laminés à froid ou à chaud qui peuvent s'emboîter l'un
dans l'autre pour former un rideau continu et étanche.

Figure 4.12.a Figure 4.12.b


Blindage par rideaux de palplanches

Le blindage est constitué d'un double rideau de palplanches, de filières et d'étançons dont le nombre
dépend de la nature du terrain et de la profondeur à atteindre. Mais, dans la plupart des chantiers, la pose
d'une robuste ceinture en tête est suffisante.

La tranchée est ainsi peu encombrée et la pose des canalisations plus aisée.
Le rideau de palplanches est maintenu dans la partie inférieure par fichage en fond de fouille ou en
plaçant une ceinture supplémentaire.
Il est important de vérifier, par calcul, le module de résistance (I/v) des palplanches ainsi que

42
4

l'étançonnement, en considérant une longueur de fiche minimum afin de perturber le moins possible
l'ouvrage lors de l'enlèvement du blindage.

4.6.4.5.2 Mise en oeuvre

Le choix du type de mise en place doit être pris en fonction du terrain et de l'environnement: il faut éviter
d'endommager les habitations voisines, les câbles, conduites, tuyaux des impétrants, etc.

Les rideaux de palplanches sont enfoncés, avant terrassement, par battage ou par vibration, en s'assurant
de la planéité de la surface de battage.

Afin d'éviter la décompression du terrain, il est souhaitable de placer du sable fin (ou un matériau
équivalent) entre le rideau de palplanches et la paroi.

4.6.4.6 Blindage par panneaux de palfeuilles

Figure 4.13 Blindage par panneaux de palfeuilles

4.6.4.6.1 Description

Le blindage est constitué de minces panneaux indépendants (palfeuilles) de faible largeur avec étançons
et filières.

Les ceintures utilisées peuvent être de natures diverses. Très simples, de fabrication artisanale et
construites aux dimensions des fouilles à creuser si le travail est répétitif, elles peuvent également être
constituées de profilés métalliques en alliage léger, reliés entre eux par des vérins permettant d'adapter
leurs dimensions.

4.6.4.6.2 Mise en oeuvre

Dans une pré-fouille d'une trentaine de centimètres, on dépose la ceinture qui va servir d'appui supérieur
aux palfeuilles.

L'enfoncement se fait au fur et à mesure de la progression de l'excavation en laissant une fiche dans le
terrain d'une quinzaine de centimètres pour le blocage de la partie inférieure de la palfeuille.

Chapitre 4 43
Exécution de la tranchée
4.7 Situations particulières

4.7.1 Conduites transversales diverses – impétrants


Lorsque des conduites inattendues croisent la tranchée, il y a lieu de rechercher une solution en
collaboration avec les instances responsables et les impétrants. La sécurité doit toujours être prioritaire.

Figure 4.14.a Figure 4.14.b


Difficultés liées à la présence d’impétrants

4.7.2 Phénomène du renard


Dans les terrains contenant des éléments fins et gorgés d'eau (limon saturé ou sable saturé), les parties
situées de part et d'autre du blindage exercent une poussée verticale qui peut avoir pour effet de faire
refluer le sol dans le fond de tranchée. Ceci a pour effet de mettre en péril la stabilité de l'égout et de
provoquer des affaissements des deux côtés de la tranchée.

Ce phénomène s'appelle phénomène du renard.

Palplanches

Nappe
phréatique

Figure 4.15 Exemple du phénomène du renard Figure 4.16 Phénomène du renard

Deux solutions peuvent être envisagées:


- augmenter la fiche des panneaux de blindage. La surprofondeur à donner est fonction de la
profondeur de tranchée, de la nature et la granulométrie du sol et du niveau de la nappe;
- éliminer la pression de l'eau sur les parois de la tranchée.

44
5

Chapitre 5
La pose des tuyaux

5.1 Généralités
L'appui est la partie de l'ouvrage qui soutient le tuyau entre le fond de tranchée et le remblai latéral ou le
remblai initial.

Le CSC précise le type d'appui, la nature des matériaux utilisés et les épaisseurs des couches d'enrobage
selon le type de tuyau (dimension, matériau), le type de sol et les caractéristiques mécaniques à obtenir.

Remblai proprement dit

c Remblai initial

Remblai latéral
OD
b Assise

Lit de pose
Fond de tranchée
Sol naturel

OD = Diamètre extérieur du tuyau (fût)


b = Epaisseur de l'assise (varie entre 0 et OD)
c = Epaisseur du remblai initial
Appui = Lit de pose + Assise
Enrobage = Appui + Remblai latéral + Remblai initial

= Encombrement du collet du tuyau

Figure 5.1 Définitions de l'appui et de l'enrobage (NBN EN 1610)

Au droit des collets, des niches doivent être aménagées avec une dimension convenable afin d'éviter que
les tuyaux reposent sur le manchon et de garantir ainsi une répartition uniforme des charges (poids des
remblais, des tuyaux, des ouvrages, etc.) sur toute la longueur du tuyau.

En d'autres termes, il faut que le corps du tuyau repose sur toute la longueur du fût en évitant un appui
trop ponctuel sur sa génératrice inférieure dans le cas d'un sol trop dur.

La longueur et la profondeur de ces niches dépendent des dimensions et du mode d'assemblage des
joints. Les niches permettent également de faciliter la réalisation des assemblages et leur contrôle. Une
fois ces deux actions terminées, les niches sont comblées d'un matériau de même nature que celui
prescrit pour l'appui.

Chapitre 5 45
La pose des tuyaux
NON OUI

Figure 5.2 Réalisation de niches dans le lit de pose pour les collets

5.2 Préparation du fond de tranchée


5.2.1 Généralités

Arrivé en fond de tranchée, l'entrepreneur vérifie si:


- la profondeur est atteinte;
- la pente prévue est respectée;
- le fond de tranchée:
- est parfaitement nivelé et uniforme;
- est suffisamment sec;
- possède une portance suffisante.

Il convient de ne pas remanier le fond de tranchée (surprofondeur, etc.). Si c'est le cas, la portance initiale
doit être rétablie par toute méthode appropriée et approuvée par le maître d’ouvrage.

5.2.2 Fond de tranchée stable


Le fond de fouille doit être arasé à la pente prévue par le projet.

Quand le fond de tranchée n'est pas uniforme, les terres composant le fond de fouille doivent être
ratissées et, si la nature du sol le permet, damées afin que le tuyau repose sur toute la longueur de son fût
et sur un sol de qualité homogène.

Tout corps en saillie tel que des pierres, de la roche, des racines, des matières organiques, etc., doit être
enlevé proprement jusqu'à 10 cm au moins sous le tuyau.
Les irrégularités ou trous qui en résultent sont alors remplis à l'aide d'un matériau approprié identique à
celui du lit de pose.

Dans le cas où le problème se généralise sur tout le tronçon, lors du creusement, la profondeur prescrite
est augmentée d'une surprofondeur de 10 à 20 cm sur toute la largeur de la tranchée.

Remblai proprement dit

c Remblai initial

Remblai latéral
OD
b Assise

Lit de pose
Fond de tranchée

Figure 5.3 Approfondissement en fond de tranchée d'une épaisseur de 10 à 20 cm

46
5

5.2.3 Fond de tranchée instable

Il se peut que le fond de tranchée n'ait pas la portance nécessaire et soit impropre à constituer une
bonne assise (sol compressible, panse de vache, etc.).

Ce manque de portance peut être observé par l'essai de pénétration dynamique à l’aide de la sonde de
battage type CRR (CME 50.03).

Il faut dès lors utiliser une des techniques suivantes permettant d'établir une portance suffisante; le
procédé à mettre en oeuvre dépend du terrain rencontré et de la portance à atteindre:

- par remplacement du sol impropre.

Le mauvais terrain est remplacé par un matériau de substitution de qualité mécanique susceptible
de fournir la portance désirée.

Le terrassement doit être réalisé jusqu'au niveau où le sol est suffisamment portant et
l'approfondissement doit être remblayé conformément au CSC:
- empierrement enrobé de géotextile;
- sable stabilisé;
- béton maigre;
- matériau de sous-fondation voire tout venant;

- par supportage de la canalisation (pieux, etc.).

En cas d'arrivée d'eau importante, prévoir en supplément un lit de pose drainant afin de mettre en place
le lit de pose dans les meilleures conditions.

Exemple: empierrement 20/40 ou similaire enrobé de géotextile. Le géotextile est important car il évite
l'entraînement des fines et des affaissements futurs.

5.3 Exécution du lit de pose

5.3.1 Pose sur le sol naturel en fond de tranchée

Lorsque le fond de tranchée naturel est stable et constitué d'un sol homogène suffisamment meuble et à
granularité assez fine (sable, matériau peu cohésif ), les tuyaux peuvent être posés directement sur ce
type de sol pour autant que l'on puisse travailler à sec.

Dans ce cas, le fond de tranchée constitue le lit de pose.

Remblai proprement dit

c Remblai initial

Remblai latéral
OD
b Assise
Fond de tranchée
= lit de pose

Figure 5.4 Pose en fond de tranchée

Chapitre 5 47
La pose des tuyaux
5.3.2 Pose sur un matériau d'apport

Si le fond de tranchée ne convient pas à la pose (par exemple un sol rocheux, etc.), le sol en place est
remplacé par un matériau d'apport qui constitue le lit de pose et qui a pour but de bien répartir les
charges (poids propre, remblai, trafic, etc.) sur toute la longueur du tuyau.

Remblai proprement dit

c Remblai initial

Remblai latéral
OD
b Assise

Lit de pose
Fond de tranchée

Figure 5.5 Pose sur un matériau d'apport

Les matériaux utilisés pour le lit de pose dépendent de la stabilité des terrains rencontrés et des
contraintes mécaniques.

Les matériaux gelés ne peuvent être employés.

Le lit de pose peut être constitué d’un matériau de remblai rendu propre à cet effet, de sable ou de sable-
ciment. Sauf mention contraire dans les documents d’adjudication, le lit de pose est réalisé avec du sable.

5.4 Mise en oeuvre des tuyaux

5.4.1 Généralités

RAPPEL: en règle générale, on pose les tuyaux de l'aval vers l'amont. Le sens de pose est tel que
l'écoulement se fait de l'emboîtement vers l’about mâle (collets tournés vers le haut) non pour une
question d'étanchéité, mais parce que cela permet un emboîtement aisé des tuyaux.

Le tuyau est emboîté par l'about mâle dans l'about femelle du précédent tuyau ou dans un manchon
auparavant emboîté dans ce même tuyau.

Dans les cas très rares où l'on est amené à orienter les tuyaux avec l'about mâle dans le sens de pose, il
faudra veiller plus particulièrement à la propreté de l'assemblage (mise en place en fond de fouille d'un
morceau de toile ou de polyéthylène sous la jonction).

5.4.2 Préparation des tuyaux à poser

5.4.2.1 Examen des canalisations avant pose

Avant de procéder à la pose d’un tuyau, il convient de s’assurer que, durant le bardage et autres
manipulations (transport, stockage, etc.):
- le tuyau et ses extrémités n’ont pas subi de dommages;
- le joint est toujours en place et n’a pas été abîmé.

48
5

Contrôler chaque tuyau et chaque bague d'étanchéité.


Collet et about mâle doivent être propres et secs.

Il est interdit de poser des tuyaux fissurés, des tuyaux présentant des défauts au collet ou à l’about mâle
ou encore dont la bague en caoutchouc est endommagée.

Les zones suspectes doivent être abondamment mouillées pour que toute fissure d'extrémité, épaufrure
ou autre, soit détectée. Les tuyaux endommagés doivent être clairement marqués afin d'éviter d'être
posés avant que les mesures nécessaires soient prises.

Les irrégularités ou rayures mineures pouvant affecter l'étanchéité du joint doivent être éliminées par un
ponçage soigné ne provoquant pas de méplat local. Si ces défauts sont trop prononcés, l'extrémité du
tuyau doit être réusinée.

Pour certains matériaux tels que le PVC, le PE et le grès, si l'on détecte des traces de choc, il peut être
nécessaire de prendre l'avis du fabricant. La récupération éventuelle de la partie saine du tuyau pourra
être prise en considération. Dans le cas d'extrémités écrasées ou fissurées, on peut généralement
recouper et réusiner le tuyau en éliminant une longueur suffisante. Les tuyaux ayant fait l'objet d'une
intervention doivent être repérés. Ces tuyaux seront ainsi facilement identifiés lors des essais.

5.4.2.2 Adaptation de la longueur des tuyaux


L’utilisation de tuyaux de longueur hors standard est souvent nécessaire pour respecter le tracé du plan
terrier (regard de visite implanté précisément par exemple) ou pour réaliser un raccordement.

Il convient de couper les tuyaux avec les outils appropriés, suivant les recommandations du fabricant. Les
coupes doivent être telles que le joint résultant donne toute satisfaction. La réparation des revêtements
intérieurs et extérieurs doit être effectuée en conformité stricte avec les instructions du fabricant.

5.4.2.3 Préparation de l'assemblage

5.4.2.3.1 Généralités

L'assemblage est fonction du type de tuyaux et se réalise suivant les recommandations du fabricant.

5.4.2.3.2 Emboîtement des manchons ou des coudes

Lorsque les tuyaux ne sont pas munis de collets femelles, des manchons sont emboîtés sur l’about mâle
avant que le tuyau ne soit descendu dans la tranchée.

5.4.2.3.3 Placement des joints non précollés

En cas de joints non précollés, on procède à leur placement après:


- vérification de l’état de la bague;
- ébavurage de l’about mâle (cas où la bague est placée sur l’about mâle);
- nettoyage de la cavité de réception (cas où la bague est placée dans le collet).

N'utiliser que des bagues fournies par le fabricant !

Chapitre 5 49
La pose des tuyaux
La bague doit reposer uniformément sur l’about mâle ou dans l’about femelle.

Figure 5.6 Positionnement de la bague dans l’about femelle

Dans le cas où la bague doit reposer sur l’about mâle, on peut, par exemple, relever la bague en 4 points
uniformément répartis sur le périmètre (voir ci-dessus).

Dans le cas où la bague doit s’insérer dans une cavité prévue dans le collet:
- pour les petits diamètres, on lui donne une forme de coeur, les lèvres étant dirigées vers le fond du
collet;
- pour les grands diamètres, il est préférable de déformer la bague de joint en croix pour la mettre en
place.

A. Bague roulante à appliquer sur l’about mâle (de moins en moins courant)

Figure 5.7 Mise en place d’une bague roulante

La bague roulante est tirée vers l’extrémité de l’about mâle. Si la bague est en forme de goutte, la
languette est orientée vers l’about mâle.

B. Bague glissante à appliquer dans une encoche dans l’about mâle (de moins en moins courant)

Figure 5.8 Mise en place d’une bague glissante

Veillez surtout à ce que l’encoche soit parfaitement propre. Placez la bague uniformément dans
l’encoche.

50
5

C. Bague glissante à appliquer contre un rebord de l’about mâle

Figure 5.9 Mise en place d’une bague glissante

Placez la bague exactement contre le rebord. Orientez la pointe (ou la languette) de la bague vers
l’extrémité de l’about mâle.

D. Bague glissante à appliquer dans une encoche du collet

Entrez la bague dans l’encoche et pressez-la des deux côtés sur l’entièreté du périmètre de l’encoche.
Veillez à ce que l’encoche soit parfaitement propre.

Figure 5.10 Mise en place d’une bague glissante

5.4.2.4 Manchage
Dans certains cas de corrosivité élevée des sols, certains matériaux, dont la fonte, doivent être
«emmanchés» dans un film afin de leur conférer une durée de vie acceptable.

La manche polyéthylène est un film polyéthylène basse densité, enfilé et plaqué sur la canalisation au
moment de la pose. Elle est utilisée comme complément du revêtement de base des canalisations dans
certains cas de corrosivité élevée des sols ou d’existence de courants vagabonds.

Consignes de base

Avant manchage, les tuyaux et raccords doivent être aussi secs et propres que possible. Il faut éviter en
particulier la présence de terre entre le tuyau et la manche.

Le lit de pose, ainsi que le terrain naturel ne doivent comporter que des éléments fins, de façon à ne pas
endommager la manche polyéthylène au cours de la pose ou en service (charge des terres, poids de la
conduite pleine, charges roulantes).

La manche polyéthylène doit être plaquée au mieux sur la canalisation (importance du pli de
rabattement et des ligatures).

Les recouvrements entre manche de fût et manche de joint doivent assurer une continuité totale de la
protection.

Chapitre 5 51
La pose des tuyaux
5.4.3 Vérification et préparation du tuyau précédent

5.4.3.1 Alignement

Avant d’emboîter le tuyau, on vérifie si le dernier tuyau n’a pas été déplacé.

5.4.3.2 Dégagement du tuyau précédent


Le tuyau précédent est bien dégagé et l’obturation provisoire éventuelle est enlevée.
Il convient que les protections d'extrémités des tuyaux ne soient enlevées qu'au moment de
l'assemblage. Il faut éviter que des matériaux n'entrent dans les tuyaux; tout matériau qui y serait entré
doit être enlevé.

5.4.3.3 Nettoyage et vérification de l’extrémité

Nettoyer soigneusement l'intérieur du collet.

Dans le cas où la bague de joint se situe dans le collet:

- la nettoyer également; aucune petite pierre ou autre matière ne peut rester entre les lèvres et les
rainures;
- vérifier que la bague est correctement plaquée sur toute sa périphérie.

Spécifiquement pour les tuyaux sans bague de joint incorporée:

- veiller à nettoyer le logement de la bague de joint (éliminer notamment tout dépôt de terre, sable,
etc.).

Figure 5.11 Nettoyage du logement de la bague de Figure 5.12 Mauvais nettoyage du logement
joint de la bague de joint

52
5

5.4.4 Pose du tuyau

5.4.4.1 Descente du tuyau


Les vérifications étant terminées, on descend le tuyau jusqu’au lit de pose à l’aide d’un engin et d’un
matériel de levage adaptés et réceptionnés.

Figure 5.13 Descente du tuyau dans la tranchée

Les tuyaux, joints et raccords doivent être descendus avec soin dans la tranchée par les moyens
appropriés en fonction de leur poids (voir 2.5) et de la profondeur de la tranchée.

On pose le tuyau sur le lit de pose dans l’alignement.

Lorsque l'orientation des tuyaux est spécifiée, on doit s'y conformer (par exemple, un marquage
indiquant la partie supérieure du tuyau). Ceci est nécessaire dans le cas:
- de certains tuyaux en béton armé avec treillis ovale;
- des tuyaux en grès: pour limiter les irrégularités du radier dues à la cuisson du matériau.

5.4.4.2 Préparation de l’about mâle


Nettoyer l'about mâle du tuyau.

5.4.4.2.1 Cas des tuyaux en fonte et en PRV

Vérifier la présence du chanfrein (en cas de coupe, rétablir impérativement le chanfrein).

Vérifier la présence du marquage sur l'about mâle du tuyau. Dans la négative, tracer sur le fût du tuyau à
poser un repère, à une distance de l’extrémité de l'about mâle égale à la profondeur de l’emboîtement
diminuée de 10 mm.

5.4.4.2.2 Cas des tuyaux en grès

Nettoyer également la bague de joint présente sur l'about mâle.

5.4.4.3 Application du lubrifiant


Il convient de faciliter l’emboîtement des tuyaux par l’application d’un gel lubrifiant: il divise la force
d’emboîtement par plus de trois.

Cette opération nécessite le plus grand soin.

Une part importante des problèmes rencontrés sur chantier provient d’un manque de soin dans
l’application du gel lubrifiant. Faire des économies sur le lubrifiant constitue une énorme erreur.

Chapitre 5 53
La pose des tuyaux
Utiliser uniquement le lubrifiant fourni par le fabricant de tuyaux !
respecter les quantités prévues par le fabricant.

Veillez à garder le lubrifiant propre. Le produit doit être appliqué sur toute la circonférence (360°) de la
partie à lubrifier.

Veillez particulièrement à ce que la partie inférieure de l’emboîtement soit également enduite.

Veillez à maintenir propre la partie de l’emboîtement lubrifiée.

5.4.4.3.1 Cas des tuyaux en béton

Le lubrifiant n’est appliqué que sur une seule extrémité du tuyau (sur l’about dépourvu de joint).

Appliquez le lubrifiant en grosse couche, à l’aide d’un gant. L’utilisation d’une brosse pour l’application
du gel lubrifiant est à proscrire.

Lubrifier le collet, si la bague se trouve sur l'about mâle.


Lubrifier l'about mâle, si la bague se trouve sur le collet.

5.4.4.3.2 Cas des tuyaux en PRV


Le lubrifiant doit être appliqué sur les deux abouts de tuyaux.

Enduire de pâte lubrifiante:


- la surface apparente de la bague de joint (collet du tuyau à emboîter);
- le chanfrein et l’about mâle du tuyau déjà en place.

La pâte lubrifiante est déposée au pinceau en quantité appropriée.

5.4.4.3.3 Cas des tuyaux en fonte

Le lubrifiant doit être appliqué sur les deux abouts du tuyau.

Enduire de pâte lubrifiante:


- la surface apparente de la bague de joint;
- le chanfrein et l’about mâle du tuyau à emboîter.

La pâte lubrifiante est déposée au pinceau en quantité raisonnable.

5.4.4.3.4 Cas des tuyaux en grès

Le lubrifiant doit être appliqué sur les deux abouts du tuyau.

Enduire de pâte lubrifiante:

54
5

a. la surface de la bague de joint b. le collet du tuyau déjà posé

Figure 5.14.a Figure 5.14.b


Enduisage de lubrifiant sur les abouts du tuyau

Figure 5.15 Lubrifiant

5.4.4.4 Alignement
La pente prévue et l'alignement sont respectés par l'utilisation correcte des appareils de mesure (niveau
à bulle, nivelette, laser). Il est dangereux de prêter une confiance aveugle au laser car celui-ci aura pu être
cogné, bougé ou être défaillant. En cas de doute, un contrôle du laser est conseillé.

La vérification de la pente peut également être réalisée en effectuant le relevé des niveaux de chaque
regard de visite.

Chaque matin, on doit veiller à vérifier si le regard de visite dans lequel est déposé le laser n'a pas subi de
mouvement (remontée, gonflement, etc.).

5.4.4.4.1 En hauteur

Pour la détermination du niveau correct du tuyau


(pente), on dispose des moyens suivants:
- appareil laser (recommandé): le rayon laser est
positionné dans le sens vertical de telle sorte
qu'il concorde avec la pente à réaliser. Le
rayon est projeté sur une règle graduée ou sur
une mire;

Figure 5.16 Contrôle du niveau par appareil laser

Chapitre 5 55
La pose des tuyaux
- niveau ou théodolite: la différence de
niveau entre la ligne de visée et la
génératrice du tuyau est d'abord
relevée. Le niveau du tuyau est
ensuite contrôlé par rapport au
repère de nivellement à l'aide d'un
appareil de nivellement;

- planches et règles de visée


(nivelettes): des planches de visée
(3 au minimum) sont placées sur une
distance d'au moins 50 m. Les
différences de niveau entre les
nivelettes extrêmes sont calculées à Figure 5.17 Contrôle du niveau à l’aide d’un
théodolite
partir de la pente prescrite. La
distance entre ces nivelettes
extrêmes est connue et on peut ainsi contrôler le niveau.

5.4.4.4.2 En direction

La direction correcte d'alignement des tuyaux est vérifiée par des jalons, règles de visée graduées ou
avec l'appareil laser.

Figure 5.18.a Figure 5.18.b


Contrôle d’alignement

Figure 5.19 Contrôle de la pente au Figure 5.20 Point de mire pour le laser
moyen d’un laser

56
5

5.4.4.5 Réglage du tuyau

5.4.4.5.1 Tracé et profil en long

Les tuyaux sont placés au niveau adéquat suivant le tracé et dans la direction indiquée, dans la limite des
tolérances prescrites par le projet.

Avant d’emboîter le tube, vérifiez si l’assise est au bon niveau et si le tube est soutenu régulièrement sur
toute sa longueur.

5.4.4.5.2 Emboîtement

Evitez de déplacer des tuyaux déjà assemblés !

Figure 5.21 Epaufrure d’un raccord

Il convient de bien centrer l’about mâle dans le collet en le faisant reposer sur le diamètre d’entrée. Pour
cela on place légèrement l’extrémité du tuyau dans l’emboîtement du tuyau précédent. Dans le cas des
grands diamètres l’opération de centrage est facilitée par un calage provisoire en bois.

Le positionnement du tuyau, placé vis-à-vis du tuyau précédent, est de la plus grande importance. En
effet:
- le centrage des tuyaux doit être très précis afin d’éviter l’arrachage du joint incorporé;
- le tuyau doit être bien axé afin d’éviter lors de l’emboîtement un éclatement du collet.

Lors de l'emboîtement, il est préférable, surtout pour les grands diamètres, que le tuyau à emboîter reste
suspendu au grappin de la grue. Avant d'emboîter un tuyau dans le précédent (soit en le tirant, soit en le
poussant), l'ouverture de joint entre l'about mâle et l'about femelle doit être égale sur tout le périmètre.

Le tuyau est placé devant le collet du


tuyau précédemment posé
et tiré (ou poussé) axialement et
uniformément dans le collet sans
contraintes excessives de manière à
ne pas abîmer le joint.

Figure 5.22 Emboîtement de tuyaux

Chapitre 5 57
La pose des tuyaux
Veillez à ce que le matériau de remblai ne pénètre pas dans les joints lors de l'emboîtement.

Placez toujours les tuyaux en ligne droite et évitez les déviations angulaires. Si nécessaire, la déviation
n'est effectuée qu'après emboîtement des tuyaux en ligne droite.
Tenez compte dans ce cas du maximum indiqué par le fabricant.

5.4.4.5.3 Méthodes d'emboîtement

L’emboîtement peut être réalisé suivant une des méthodes ci-après dont le choix dépend:
- du type de tuyau;
- du diamètre du tuyau;
- du poids du tuyau;
- de la longueur du tuyau;
- de la profondeur de pose.

Les forces d’assemblage nécessaires dans des conditions normales (tubes alignés, extrémités lubrifiées)
diffèrent en fonction du matériau.

A. A l’aide de dispositifs de traction

Une des méthodes recommandées consiste en l'utilisation de dispositifs de traction. Ces dispositifs
consistent en l’utilisation d’un ou plusieurs tire-fort ou d’ensemble pour emboîtement. Cette méthode
présente l’avantage de garantir l’application d’une poussée dans l’axe et l’absence de mouvements
incontrôlés.

Elle permet une excellente répartition de l’effort d’emboîtement ainsi qu’une avancée bien en ligne du
tuyau à emboîter.

Figure 5.23 Emboîtement de tuyaux à l’aide de tire-fort et madriers (coupe)

Pince Treuils Poutre

Figure 5.24 Emboîtement de tuyaux à l’aide de tire-fort

58
5

Le tire-fort est mis sous tension entre un point de départ fixe (collet ou madrier dans un regard de visite
situé en aval) et un madrier ou crochets d'extrémité placés au bout femelle du tuyau. Plus le diamètre est
grand, plus le nombre de tire-fort doit être important.

Le madrier aura 15 cm de large au minimum.

Figure 5.25 Dispositifs pour emboîtement

Figure 5.26 Emboîteur

B. A l’aide d’un vérin hydraulique

On peut également avoir recours à une poussée axiale à l'aide d’un vérin hydraulique. La force
d’assemblage est fournie par un vérin hydraulique horizontal, qui prend appui sur un support rigide et
repousse le bout de bois contre l’extrémité du tube.

1 1

2 3 4

1 Etançon
2 Vérin
3 Poutre en bois
4 Sangle

Figure 5.27 Assemblage de tuyaux à l’aide d’un vérin hydraulique

Par exemple, une force axiale peut être exercée par un vérin placé entre la pelle immobilisée et le tuyau
protégé par un madrier.

Ici également, une garantie peut être donnée sur l’axialité de la poussée.
Cette méthode est notamment utilisée pour les fonçages.

Chapitre 5 59
La pose des tuyaux
C. A l’aide du godet d’une grue

La troisième méthode (la plus courante) consiste en un montage à l'aide du godet d’une grue.

Dans ce cas, la plus grande précaution est de rigueur ! Des mouvements et des forces incontrôlées
peuvent facilement provoquer des dommages.

Toujours prévoir une poutrelle en bois entre le tuyau


et la force appliquée.

Figure 5.28 Assemblage de tuyaux à l’aide du godet d’une grue

2 3

1
1 Godet
2 Bois
3 Sangle

Figure 5.29 Assemblage de tuyaux à l’aide du godet d’une grue et d’une sangle

Figure 5.30 Assemblage de tuyaux: mauvaise utilisation du godet


de la grue

Cette technique est toutefois acceptée pour la pose d’éléments en grès.

60
5

D. A la main

La dernière méthode consiste en un montage à la main. Elle est surtout utilisée pour les petits diamètres
(≤ 200 mm). Pour ce faire, deux techniques sont utilisées:

- par levier: on place une pièce en bois entre le tuyau et le levier (barre à mine) planté dans le sol et
on exerce une poussée;
- par appareil d'emboîtement: le levier est placé derrière le collet du tuyau précédent; le collier est fixé
à l'emboîtement du tuyau à placer. Par l'intermédiaire d'une chaîne, la poussée exercée au levier est
transmise au collier.

Figure 5.31 Emboîtement manuel par levier

5.4.4.5.4 Tolérances pour l'emboîtement

Veillez à toujours laisser un jeu minimum (selon le diamètre du tuyau) entre deux tuyaux, afin qu'ils
puissent reprendre sans dommages d'éventuels mouvements.
Le jeu entre les abouts mâle et femelle doit rester dans les tolérances indiquées par le fabricant. Il y a un
jeu maximal admis. Consultez à ce sujet le fournisseur des tuyaux.

Exemple pour les tuyaux en béton:

Min. ≥ 5 mm

Max.

Figure 5.32 Tolérance pour l’espacement entre 2 tuyaux

Chapitre 5 61
La pose des tuyaux
Pour les tuyaux avec bague glissante, veillez à ce que les bagues prennent leur place exacte, en roulant
correctement. L’anneau glissant ne peut sortir de l’encoche ou être poussé par-delà le rebord lors de
l’emboîtement. En cas de doute, vérifiez toujours que la bague se trouve à l’endroit correct.

Figure 5.33 Vérification de l’emplacement de la bague de joint

Il convient de vérifier que la bague de joint en élastomère est toujours placée correctement dans son
logement en passant dans l’espace annulaire compris entre l'about mâle et l’entrée du collet l’extrémité
d’un réglet métallique que l’on fera buter contre la bague de joint: en tous les points du pourtour, le
réglet doit s’enfoncer à la même profondeur.

Bon Mauvais

Figure 5.34.a Figure 5.34.b


Déplacement axial

Mauvais: hors tolérance

Figure 5.35.a Figure 5.35.b


Déplacement radial

Mauvais: hors tolérance

Figure 5.36.a Figure 5.36.b


Déviation angulaire
62
5

Le déplacement axial et la déviation angulaire maximaux autorisés dépendent du type de matériau ainsi
que du type de tuyau. Il convient de toujours se baser sur les données du fabricant.

Attention: lors d'une combinaison de déplacement axial et de déviation angulaire, les tolérances ne sont
plus d'application, car dans ce cas, le joint sera plus ouvert que permis d'un côté de l'about mâle.

Les déplacements radiaux > 10 mm ne sont pas admis.

5.4.4.6 Réglage du niveau


Les réglages de niveau éventuellement nécessaires doivent être réalisés en relevant ou en baissant le
niveau de l'appui, en s'assurant à chaque fois que le tuyau repose sur toute sa longueur. Le réglage ne
doit jamais être réalisé en utilisant de façon permanente un calage ponctuel.

Si la pente n’est pas correcte, un réglage du lit de pose s’impose par un retrait ou un ajout de matière, en
soulevant légèrement le tuyau avec le moyen de levage utilisé pour la pose, tout en respectant l’angle de
déviation préconisé par le fabricant.

Il est interdit de corriger le niveau du tuyau en appuyant, poussant


ou tapant sur le tuyau a l'aide du godet de la grue sans placer
une poutrelle en bois.

La marge d’adaptation du niveau est faible. En cas de différences importantes de niveau, il y a lieu de
procéder à un réglage du lit de pose.

Figure 5.37 Correction du niveau: mauvaise utilisation du godet


de la grue

5.4.5 Obturation et blocage des tuyaux


Il convient de prendre en compte la nécessité,
lorsque l'exécution est interrompue d'une
façon significative, d'avoir à obturer
provisoirement les extrémités des tuyaux.

Figure 5.38 Conséquence de l’absence d’obturation des


tuyaux en attente

Chapitre 5 63
La pose des tuyaux
5.4.6 Ancrage des tuyaux

Un ancrage des tuyaux n’est nécessaire que dans le cas de tuyaux «légers».

Quand les travaux sont interrompus pour un temps plus ou moins prolongé, ces tuyaux risquent de
remonter par flottaison. Ce risque se présente quand les tranchées sont inondées par de fortes pluies ou
suite à une panne de l’installation de pompage. Les tubes ont en effet tendance à flotter parce que leurs
extrémités sont obturées pour empêcher l’introduction d’eau et de terre.

Pour éliminer ce risque, il faut toujours prévoir une couverture suffisante.


La hauteur de cette couverture peut être calculée avec la formule: H = 0,7 . OD
Cette formule offre une sécurité suffisante.

Si cette hauteur ne peut pas être respectée, il convient de procéder à un calcul plus précis.

Par ailleurs, si les tuyaux sont posés à faible profondeur, la présence d’eau dans le sol peut produire le
même effet, même si la tranchée a été remblayée.

Si le sol peut durablement ou occasionnellement être gorgé d’eau, il convient dès lors de procéder à un
calcul plus précis et si nécessaire de prendre des mesures «d’ancrage» particulières.

64
6

Chapitre 6
Enrobage et remblai proprement dit

6.1 Généralités
Le remblayage de la tranchée est à éviter en période de gel ou en cas de forte pluie.

Etant donné que l’exécution du lit de pose a été traitée dans le chapitre précédent, le terme enrobage
utilisé dans ce chapitre fait référence à l’assise, au remblai latéral et au remblai initial.

Remblai proprement dit

c Remblai initial

Remblai latéral
OD
b Assise

Lit de pose
Fond de tranchée
Sol naturel

Figure 6.1 Enrobage et remblai proprement dit

Avant de procéder aux opérations de remblayage, il faut veiller à laisser apparents au moins deux tuyaux.

a‘

Figure 6.2 Comblement de tranchée

Afin d’éviter tout risque de poinçonnement de la partie supérieure de la canalisation, il est conseillé que
l’épaisseur minimale c du remblai initial soit de 200 mm (voire 300 mm) au-dessus de la génératrice
supérieure du tuyau.

Une différence concernant le mode de remblaiement peut être faite suivant le type de surface
rencontrée (voirie, trottoir ou espace vert).

Chapitre 6 65
Enrobage et remblai proprement dit
L/2 L L/2
6

4 7
4

3 5
3

2 2 2

1 1 1

1. Lit de pose
2. Enrobage
3. Partie inférieure du remblai proprement dit
4. Partie supérieure du remblai proprement dit
5. Remblai proprement dit
6. Chaussée
7. Terre arable

Figure 6.3 Figure 6.4 Figure 6.5


Tranchée sous chaussée Tranchée sous trottoir Tranchée sous espace vert

Le choix du matériel de compactage, le nombre de passages et l’épaisseur des couches à compacter


doivent tenir compte:
- du matériau à compacter;
- du matériau du tuyau (résistance, rigidité, etc.);
- de la distance entre la partie active de l’engin de compactage et le tuyau;
- de l’espace disponible entre le tuyau et la paroi de la tranchée.

Le passage des compacteurs doit être réalisé à une distance d raisonnable de la conduite, recommandée
par les fabricants: de 25 cm à 1 m selon la capacité des engins (légers ou lourds) et la nature du tuyau. Si
nécessaire, le compactage se fait à la main (dame) dans les zones situées près du tuyau.

d
d
Partie active du
compacteur

Figure 6.6 Définition de la distance d minimale

Le remblaiement de la tranchée s’effectue uniformément sur toute la largeur de la tranchée par couches
successives d’épaisseur appropriée de 10 à 40 cm (voir figure 6.7).

Le compactage de ces couches doit être exécuté de façon régulière de manière à obtenir une compacité
homogène.

L’enrobage est une zone importante pour la stabilité future de l’ouvrage: elle assure le calage du tuyau et
la transmission régulière de l’effet de poussée latérale des terres.

66
6

Exemple: compacteur tandem


à deux cylindres vibrants

Min. 1 m
Min. 30 cm

Béton
Grès

Figure 6.7 Utilisation de compacteurs


Si l’enrobage est mal exécuté, c’est-à-dire que le matériau entourant la canalisation n’a pas été compacté
soigneusement et/ou qu’il existe des cavités sous le tuyau, des problèmes d’ovalisation (tuyaux semi-
rigide tels que PRV, PVC, PE, etc.) ou des problèmes de fissurations, voire d’effondrements (tuyaux rigides)
peuvent survenir.

Charges Fissurations

Compacité
insuffisante

Ovalisation

Figure 6.8.a Figure 6.8.b


Conséquences d’un enrobage mal exécuté

Le compactage à hauteur et à proximité des branchements latéraux aux tuyaux doit être effectué avec le
plus grand soin. Il faut veiller à ne pas les endommager.

Le blindage, quant à lui, est remonté au fur et à mesure du remblayage de la tranchée tout en assurant la
stabilité des parois. Il convient que l’enlèvement du blindage soit réalisé soigneusement: une mauvaise
manipulation peut entraîner des conséquences graves pour la capacité portante, le tracé et le profil en
long.

6.2 Enrobage

6.2.1 Matériaux utilisés pour l’enrobage


L’enrobage est réalisé à partir de matériaux non susceptibles d’être entraînés hydrauliquement lorsque
ce risque existe. Dans certaines circonstances, il est parfois nécessaire d’utiliser une structure géotextile
pour confiner l’enrobage du tuyau, en particulier en présence d’une nappe phréatique.

Le choix des matériaux d’enrobage dépend:


- du diamètre du tuyau;
- du matériau du tuyau;
- de la nature du terrain.

Chapitre 6 67
Enrobage et remblai proprement dit
Leur fonction est d’assurer la stabilité permanente et la tenue mécanique de la canalisation.

Ces matériaux doivent être définis au CSC et conformes aux spécifications du projet.

Ils peuvent être:

- soit le sol d’origine, si celui-ci convient: aptitude au compactage, présence d’une certaine
homogénéité, absence de matériaux dommageables pour le tuyau (éléments de dimensions
excessives, matières organiques, etc.);
- en cas de portance insuffisante, le sol d’origine peut être amélioré par l’ajout d’additifs comme de la
chaux ou du ciment;
- soit des matériaux d’apport, par exemple: du sable, du sable stabilisé, du béton maigre, etc.

6.2.2 Exécution de l’enrobage


Avant de remblayer les tuyaux, il y a lieu de contrôler visuellement une dernière fois l’étanchéité, la
hauteur, la pente et les raccordements.

Le mode d’exécution de l’enrobage dépend en grande partie du diamètre du tuyau:

- pour les petits diamètres (< 400 mm), l’enrobage peut être réalisé en une seule fois;

Blindage 200

Lit de pose

Figure 6.9 Exemple d’enrobage pour tuyaux de diamètre 200 mm

Figure 6.10.a Figure 6.10.b


Compactage de l’enrobage autour des tuyaux

68
6

- pour les grands diamètres, l’enrobage doit être réalisé en plusieurs couches.

Plus le diamètre est grand, plus il est difficile de compacter les parties inférieures du tuyau. Il est d’ailleurs
conseillé d’utiliser des matériaux tels que du sable stabilisé, du béton maigre, etc.

Pendant l’exécution de l’enrobage, il convient de veiller particulièrement aux points suivants:

- placer le matériau d’enrobage uniformément de part et d’autre du tuyau;


- compacter symétriquement en ne provoquant pas de déplacement latéral du tuyau;
- réaliser une mise en place soigneuse de l’assise pour s’assurer que les espaces vides sous le tuyau
soient bien remplis par un matériau bien compacté.

Le contrôle du compactage s’effectue, en 4 points pour chaque couche, à la sonde de battage légère.
L’enfoncement moyen doit être inférieur ou égal à 40 mm par coup.

Si la portance imposée n’est pas atteinte, les couches seront recompactées.

Quelques règles supplémentaires à retenir:

Ne pas cogner la canalisation avec un engin de compactage


(fissuration du tuyau).

Ne pas endommager les collets saillants.

Ne pas oublier de compacter le volume libéré par le blindage.

N’utiliser en aucun cas le godet de la grue pour le compactage.

Le compactage à l’aide de masses tombantes est interdit.

6.3 Remblai proprement dit


Le remblai proprement dit doit être mis en place conformément au projet en limitant les tassements de
surface.

6.3.1 Matériaux utilisés pour le remblai proprement dit


Le remblaiement de la tranchée s’effectue avec des matériaux conformes au CSC.

6.3.1.1 Sol d’origine


Les déblais utilisés en remblai doivent être de bonne qualité et exempts de pierres de dimensions
supérieures à 1/3 de la hauteur d’une couche de compactage.

Comme dans le cas de l’enrobage, le sol peut être amélioré à la chaux ou au ciment.

S’il n’y a pas de route prévue au-dessus de la conduite, on peut, en règle générale, utiliser le sol excavé
comme remblai.

Chapitre 6 69
Enrobage et remblai proprement dit
6.3.1.2 Matériau d’apport

Les matériaux suivants entrent en ligne de compte: sable, sable stabilisé, tout-venant, etc.

6.3.2 Exécution du remblai proprement dit

6.3.2.1 Remblai sous espace vert


Le remblai est composé du matériau de déblai sauf si celui-ci n’est pas conforme.

Le remblaiement de la tranchée s’effectue jusqu’au niveau inférieur des terres arables ou jusqu’à la cote
fixée selon le cas, par couches successives et régulières.

Le compactage doit être réalisé de manière à ne pas avoir de tassement ultérieur.

6.3.2.2 Remblai sous voirie


La portance de la partie supérieure du remblai proprement dit doit être équivalente à celle de la couche
adjacente: il faut éviter de créer des points durs dans la voirie.

70
7

Chapitre 7
Raccordements

7.1 Généralités
1. Un raccordement sur un tuyau ou un regard doit être effectué avec le plus grand soin afin de
prévenir les dégradations du tuyau ou du regard en question.

Figure 7.1 Dégradation structurelle: fissures autour du raccordement du tuyau

2. Les raccordements mal effectués peuvent sérieusement influencer l’étanchéité, l’écoulement et/ou
la stabilité du tuyau.

Figure 7.2 Raccordement mal effectué, avec risque futur d’entrée de sol et/ou d'infiltration

3. Il existe différentes méthodes pour réaliser les raccordements, en fonction du matériau du tuyau à
perforer, du type de raccordement et du diamètre du tuyau.

4. Tailler ou disquer des ouvertures dans un tuyau ou dans un regard afin de pouvoir réaliser des
raccordements et les ajuster par après avec du mortier est inadmissible et ce pour tous les types de
matériaux. Il est impossible de réaliser un raccordement flexible et étanche avec de telles méthodes.

Chapitre 7 71
Raccordements
Figure 7.3.a Figure 7.3.b
Scellements mal effectués, avec risque futur d’entrée de sol et/ou d’infiltration

5. Le milieu du raccordement doit toujours se situer dans la partie supérieure du tuyau. L’angle de
raccordement idéal est de 45° (voir figure 7.6).

Figure 7.4 Raccordement mal effectué: position erronée sur la circonférence et


mauvaise inclinaison du raccordement

6. Le perçage d’un tuyau doit toujours se faire perpendiculairement à l’axe longitudinal.

Figure 7.5 Perçage incorrect, avec risque futur d’entrée de sol et/ou d’infiltration

7. Tout comme lors de la pose de tuyaux, il est nécessaire que les joints et les pièces de raccord, les
manchons, les tuyaux, etc., utilisés soient toujours propres, si nécessaire ébarbés, et sans corps
étrangers tels que du sable, des gravillons, de la terre, etc. et ce pour chaque type de raccordement.
Les matériaux à utiliser ne peuvent présenter aucun défaut. Seul le bon type de joints, proposé par le
fabricant (voir documentation technique) peut être utilisé. Tout cela est nécessaire pour garantir une
étanchéité maximale.

72
7

0° Le point central du trou


45° 45°
foré doit se trouver dans la
zone orange.

45°

Figure 7.6 Raccordement dans la partie supérieure d’un collecteur

Les raccordements doivent satisfaire aux critères suivants:

1. L’étanchéité du raccordement entre le tuyau et le manchon de piquage doit être optimale.

2. L’étanchéité entre le manchon de piquage et le tuyau raccordé doit être optimale.

3. La capacité nominale du tuyau raccordé doit être prise en compte.

4. L’ouverture de raccordement dans le tuyau correspond aux dimensions du tuyau à raccorder.

5. Le tuyau raccordé ne peut en aucun cas dépasser la paroi intérieure du tuyau et ce pour ne pas
diminuer la capacité du tuyau.

Figure 7.7 Raccordement pénétrant

6. Le tuyau raccordé doit avoir une inclinaison minimale.

7. La stabilité doit être assurée en adaptant l’enrobage du tuyau raccordé.

8. La stabilité du tuyau doit toujours être préservée.

9. En cas de raccordements multiples sur un seul et même tuyau, l’espace entre deux raccordements
doit être aussi grand que possible, afin de ne pas mettre en péril la stabilité du tuyau.

Chapitre 7 73
Raccordements
Figure 7.8 La distance entre les raccordements est trop petite, ce qui a pour
conséquence une diminution de la résistance structurelle

10. Il faut également respecter une distance minimale entre l’endroit d’assemblage de deux tuyaux et
le raccordement à réaliser afin de garantir une étanchéité et une stabilité optimales.

11. Dans le cas de réseaux séparatifs, il convient de s’assurer que le raccord est fait sur la canalisation
correcte (eaux pluviales, eaux usées ou dispositif d’infiltration).

Figure 7.9 Canalisation d’évacuation des eaux usées reliée à une canalisation
d’évacuation des eaux de pluie

12. Une canalisation entrant (ou sortant) d’un regard se termine (ou débute) avec un morceau de
tuyau court, et ce pour pouvoir reprendre d’éventuels tassements entre la canalisation et le
regard.

7.2 Méthodes
Les nombreux types de raccordements combinés aux différents types de tuyaux rendent impossible une
description détaillée pour chaque sorte de raccordement. Les exemples qui suivent servent uniquement
d’illustration pour les différentes techniques et méthodes présentées. C’est pourquoi il est toujours
nécessaire de rassembler au préalable une documentation technique suffisante (qui doit naturellement
être à jour) et de suivre les directives qui y figurent. C’est la seule manière de réaliser un raccordement de
qualité.

7.2.1 Raccordement par forage sur chantier


Cette méthode permet de réaliser des raccordements aussi bien sur des nouveaux tuyaux que sur des
anciens, et ce avec une grande précision, sans devoir raccourcir le tuyau ou utiliser des tuyaux plus courts
à l’endroit du raccordement à réaliser.

74
7

7.2.1.1 Règles pour toutes les méthodes de forage sur chantier

1. Utilisez toujours le diamètre de forage prescrit par le fabricant et respectez les tolérances autorisées.

Figure 7.10 Raccordement par forage


sur chantier

2. Le trou doit toujours être foré perpendiculairement au tuyau.

90° °
90

Figure 7.11 Raccordement par forage


sur chantier

3. Dans le cas où plus d’un raccordement est prévu sur un seul tuyau et donc que plusieurs trous
doivent y être forés, il convient de s’assurer que l’on a soigneusement déterminé au préalable la
position de chaque raccordement sur la circonférence, et ce pour éviter de devoir placer par la suite
des coudes inutiles sur le tuyau à raccorder afin d’obtenir l’angle souhaité.

4. Il est conseillé de respecter une distance minimale d’un mètre entre les différents raccordements.

5. Il est conseillé de réaliser l’ouverture à 0,5 mètre au minimum de l’extrémité du tuyau.

Figure 7.12 Ouverture parfaitement forée mais trop proche du joint du tuyau

Chapitre 7 75
Raccordements
6. Les bords de l’ouverture forée doivent être ébarbés.

Figure 7.13 Ebarbage de l’ouverture forée

7. Il faut immédiatement se débarrasser de la carotte.

Figure 7.14 Carotte laissée sur place, qui diminue la capacité d’écoulement, avec dans le futur
possibilité d’accumulation de saletés et même d’obstruction

8. Employez toujours les manchons prescrits par le fabricant en fonction du raccordement à réaliser.

Figure 7.15 Utilisation de manchons de raccordement

76
7

9. Suivez toujours les directives du fabricant en ce qui concerne le lubrifiant à utiliser et son
application.

Figure 7.16 Application du lubrifiant Figure 7.17 Conséquence d’un emploi insuffisant de lubrifiant:
le joint en caoutchouc est poussé à l’intérieur

10. L’introduction du manchon doit également se faire selon les directives du fabricant.

Figure 7.18 Insertion du manchon à l’aide d’une pièce en bois ou d’un appareil

11. Dans des conditions difficiles (placement à une profondeur plus importante ou sous le niveau de
la nappe phréatique), il faut redoubler d’attention lors du raccordement afin de pouvoir en assurer
l’étanchéité.

12. Les contraintes provenant de travaux sur le chantier et les déplacements axiaux, radiaux ainsi que
les déviations angulaires qui en découlent doivent être réduits autant que possible.

13. Pour le raccordement de matériaux différents (le tuyau à raccorder et celui de l’égout ne sont pas
de même nature), il faut toujours utiliser les pièces de raccord du fabricant. En cas de doute ou
d’incertitude, n’hésitez pas à contacter le fabricant pour éviter les problèmes qui n’apparaîtront
qu’ultérieurement (lors d’une inspection ou d’un contrôle d’étanchéité).

Chapitre 7 77
Raccordements
Paroi béton Collecteur
dn1
Joint caoutchouc

Tube
PVC

Manchon Piquage
mâle - femelle dn2

Figure 7.19.a Figure 7.19.b


Détails de pièces de piquage

7.2.2 Raccordement avec culotte par forage sur chantier (p.ex. PVC)

1. Le tuyau de raccordement est monté sur la culotte dans la tranchée. L’ensemble est placé dans la
position dans laquelle le raccordement doit se faire. Des repères sont ensuite tracés sur le tuyau et
sur la culotte.

2. L’ensemble est démonté et la culotte est positionnée selon les repères apposés. L’ouverture à forer
peut maintenant être tracée le long de l’intérieur de la culotte.

Repère

Figure 7.20.a Figure 7.20.b


Raccordement avec culotte par forage sur chantier: repérage

3. Une ouverture est ensuite forée dans le tuyau selon les règles de l’art (voir § 7.2.1.1.).

4. Après cela, la culotte et l’endroit où celle-ci sera collée sur le tuyau sont dégraissés avec le plus
grand soin à l’aide des produits prescrits par le fabricant et la colle est ensuite apposée selon les
prescriptions du fabricant.

Adhésif

Figure 7.21 Raccordement par culotte:


préparation des surfaces

78
7

5. La culotte est ensuite collée sur la partie externe du tuyau. Celle-ci doit être alignée parallèlement à
l’axe du tuyau (grâce aux repères posés), et également centrée par rapport à l’ouverture forée dans
le tuyau. De cette manière, on obtient un raccordement étanche entre la culotte et le tuyau.

Repère

Figure 7.22 Raccordement par culotte: collage et alignement de la culotte

6. Avant d’utiliser l’adhésif, il faut contrôler si la date de conservation n’est pas dépassée. Le cas
échéant, le produit ne peut plus être utilisé.

7. La tolérance en matière de température ainsi que le temps de durcissement de l’adhésif, donnés par
le fabricant, doivent toujours être respectés afin d’obtenir une adhérence maximale.

8. Après collage, la culotte est fortement pressée à la main contre le tuyau. Une fois apposée, il faut
veiller à empêcher qu’elle ne bouge pendant le durcissement de la colle.

7.2.3 Raccordement au moyen de raccords préfabriqués

7.2.3.1 Pose des raccords préfabriqués

Une pièce de raccord préfabriquée est posée entre deux tuyaux afin de permettre des raccordements.
Cette pièce doit satisfaire au diamètre souhaité, nécessaire au raccordement, et doit aussi être
positionnée selon l’angle de raccordement souhaité.

Il est préférable d’utiliser ce type de raccords car ils sont toujours confectionnés dans des conditions
idéales, d’où une qualité supérieure à celle des raccordements forés sur chantier.

Figure 7.23 Exemples de raccords préfabriqués

Chapitre 7 79
Raccordements
7.2.3.2 Manchon de serrage en PVC

Ici aussi, il convient de suivre à la lettre les prescriptions du fabricant afin de garantir l’étanchéité
(diamètre de forage, épaisseur de la paroi du tuyau sur lequel il est raccordé).

dn2

Collecteur
dn1

Figure 7.24 Figure 7.25


Pose d’un manchon de serrage en PVC Manchon de serrage

7.2.3.3 Pose de raccords en T ou en Y (applicables sur tous les diamètres)


Les raccords en T ou en Y sont mis en place pendant la pose, en tenant compte de l’angle souhaité pour
un raccordement dans le rayon prescrit.

Figure 7.26 Pose d’un raccord en Y

80
7

7.2.3.4 Insertion de raccords en T ou en Y après la pose en cas d’absence de raccordements d’attente


(uniquement pour des petits diamètres)

A la hauteur du raccordement à réaliser, le tuyau existant est raccourci du côté mâle selon les règles de
l’art. La manière d’effectuer cette opération et la longueur effective à raccourcir diffèrent dans la pratique
pour chaque type de matériau. Il est donc recommandé de suivre rigoureusement la documentation
fournie par le fabricant à cet effet. Le raccord choisi est inséré entre deux tuyaux.

Pour obtenir un raccordement parfait, le raccord doit satisfaire à l’angle souhaité et au diamètre requis
pour le raccordement, et doit également être placé au bon angle pour réduire l’utilisation de coudes.

Figure 7.27 Insertion d’un raccord en Y

7.2.3.5 Insertion de raccords sans manchon après la pose en cas d’absence de raccordements d’attente
Tuyaux en grès

DN2 = 150 ou DN 200


2
DN

DN1

Figure 7.28 Insertion d’un raccord sans manchon au moyen de manchettes thermorétractables

7.2.3.6 Insertion d’un raccord avec manchon après pose en cas d’absence d’un raccordement d’attente
Tuyaux en grès

1 x KR

1 3 4

Figure 7.29 Insertion d’un raccord au moyen d’une manchette


thermorétractable

Chapitre 7 81
Raccordements
Tuyaux en PVC

Découpez une longueur L correspondant à l’encombrement du raccord majorée d’une valeur égale à
deux fois le diamètre nominal de la canalisation (figure 7.30).

2 x dn

Figure 7.30 Pose d’un raccord PVC - Découpes

Les extrémités découpées doivent être chanfreinées et ébarbées.

Mettez le raccord en place (figure 7.31).

Figure 7.31 Pose d’un raccord PVC – Culotte et manchons

Mesurez l’espace entre le raccord et l’extrémité du tuyau et découpez un tronçon de tuyau de cette
longueur (culotte).

Chanfreinez et ébarbez les extrémités du tronçon de tuyau.

Tracez au crayon les repères de positionnement des manchons (figure 7.32).

Figure 7.32 Pose d’un raccord PVC – Positionnement des manchons

Lubrifez les parties à raccorder.

Mettez en place un manchon sur le tronçon de tube et un autre sur la canalisation.

Faites coulisser les manchons pour réaliser l’assemblage jusqu’aux repères tracés précédemment.

82
8

Chapitre 8
Regards de visite

8.1 Généralités

8.1.1 Structure possible


La figure 8.1 représente les différentes parties possibles d’un regard de visite.

1
2
1
3
2
5
3
4

6
5
7
7
8
8

9
9

10 10

11
11

12 13

13 12

1 Niveau du tampon 8 Echelon


2 Partie supérieure du regard (tampon et cadre) 9 Dalle de réduction
3 Construction de réglage 10 Elément du regard
4 Dalle de couverture 11 Banquette
5 Cheminée 12 Cunette
6 Cône de réduction 13 Radier
7 Paroi du regard

Figure 8.1 Structure possible d’un regard de visite

Chapitre 8 83
Regards de visite
8.1.2 Règles

1. L’étanchéité du regard doit être identique à l’étanchéité prescrite de l’ensemble du système.

2. L’inclinaison de la canalisation ne peut pas varier à la hauteur d’un regard de visite; en d’autres mots,
il ne peut y avoir de déviation angulaire supérieure à ce qui est autorisé par le fabricant, aussi bien
horizontalement que verticalement. Si le joint ouvert (conséquence de la déviation angulaire, du
déplacement axial ou d’une conjonction des deux) est totalement ou partiellement rempli de
mortier de ciment, l’égout ne sera jamais étanche. Seuls les joints flexibles sont autorisés.

Mauvais raccordement d’un tuyau à un regard de visite:


déviation angulaire verticale (considérablement plus
grande que ce qui est autorisé), avec entrée de sol,
infiltration, exfiltration et problèmes futurs de stabilité
comme conséquences possibles

Figuur 8.2 Mauvais raccordement d’un tuyau à un regard de visite: déviation angulaire verticale

Déplacement axial:
l’écart est ici aussi plus important que celui autorisé par le
fabricant, avec toutes les conséquences futures possibles
qui en découlent

Figuur 8.3 Mauvais raccordement d’un tuyau à un regard de visite: déplacement axial

3. Les regards de visite doivent toujours être manipulés avec les dispositifs prévus par le fabricant et
selon ses prescriptions afin de prévenir les dégâts. Cela permet de limiter considérablement les
risques d’accident.

4. Les regards de visite doivent être mis en place et remblayés de telle sorte qu’ils ne sont par la suite
plus soumis à des déplacements par tassement ou dus à des forces externes lors de l’exécution de la
suite des travaux sur le chantier.

8.1.3 Types
On distingue:

- les regards de visite préfabriqués: en béton, en grès, en polyéthylène (PE) ou en résine de polyester
renforcée de fibres de verre;
- les regards de visite construits sur place: en béton coulé sur place ou maçonnés.

84
8

8.2 Excavation et fondation

8.2.1 Mesures de sécurité


Voir les §§ 4.2 et 4.3.

8.2.2 Dimensions
La fouille est creusée verticalement. La distance minimale recommandée entre la paroi de la fouille et le
regard de visite est de:

- 30 cm pour les regards préfabriqués;


- 50 cm pour les regards construits sur place.

Figure 8.4 Profondeur et fondation de la fouille

Si le sol présente de bonnes caractéristiques mécaniques, une fondation de sable-ciment d’au moins 20
cm doit être posée; si ce n’est pas le cas, le type et les caractéristiques de fondation doivent alors être
précisés dans les documents d’adjudication. La fondation doit être plane.

Un mélange sec de sable-ciment ou de béton maigre ne peut pas être utilisé comme matériau de
fondation. Les fondations mal réalisées sont souvent la cause d’affaissements, avec les problèmes qui en
découlent: perte d’étanchéité, déviations angulaires verticales, déplacements radiaux, etc.

8.2.3 Mise à niveau de la couche de fond


La couche de fond est mise au niveau souhaité à la hauteur souhaitée à l’aide du matériau de remblai
adapté. Il faut tenir compte de l’effet de compactage.

Lors du compactage, il faut tenir compte de la différence de tassement entre le regard de visite et les
canalisations raccordées. Cette différence est due au poids des différentes parties dont est constitué le
regard.

Le compactage est contrôlé en quatre points différents à l’aide d’une sonde de battage légère. La
pénétration moyenne par coup ne peut pas dépasser 40 mm.

Chapitre 8 85
Regards de visite
8.3 Mise en place de regards de visite préfabriqués

Avant de soulever un regard, il faut contrôler si celui-ci ne présente pas de défauts visibles tels que
des fêlures, des fissures, des raccordements qui s’effritent, etc. Si cela est le cas, le regard doit être
changé.

Le regard doit être placé dans la tranchée avec la plus grande précaution, afin d’éviter
d’endommager le tuyau, de modifier la couche de fond et de s’assurer que le raccordement entre le
tuyau et le regard est étanche. Plusieurs choses doivent être contrôlées après la descente, car il est
encore possible d’effectuer des corrections.

Les méthodes de manipulation des regards de visite diffèrent en fonction du matériau dont ils sont
constitués (voir § 2.5.1.2.4).

Figure 8.5 Mise en place d’un regard de visite préfabriqué

S’il s’avère lors du placement du regard que la hauteur de la couche de fond n’est pas correcte, il convient
d’adapter celle-ci selon les recommandations figurant au § 8.2.3.

8.4 Mise en place de regards construits in situ

8.4.1 Regards de visite en béton coulé sur place

8.4.1.1 Terrassement et fondation

Pour les dimensions requises, veuillez vous référer au § 8.2.2.

8.4.1.2 Dalle de fond


Les dimensions, le type et l’agencement des armatures sont déterminés dans les documents
d’adjudication.

La dalle de fond est coulée dans un coffrage sur un sol sec et est convenablement compactée. Il est
également permis d’utiliser une dalle préfabriquée, avec une armature pour l’ancrage des parois.
L’ouvrage en béton ne peut ensuite être réalisé que lorsque la résistance mécanique de la dalle est
suffisante.

Avant que cette étape ne puisse débuter, il faut éliminer les saletés et les impuretés dans la dalle de fond,
afin d’obtenir une bonne adhérence. Ceci permet d’éviter l’infiltration d’eau ainsi que l’entrée de sol.

86
8

8.4.1.3 Parois latérales

Les parois latérales sont en béton armé. Le type et l’agencement des armatures sont déterminés dans les
documents d’adjudication.

L’espace entre les parois est au minimum de 1 x 1 m.

Le raccordement avec le système d’égouttage peut être réalisé avec des pièces de raccord spéciales. Ces
éléments sont intégrés dans la paroi quand le béton est coulé.

Lors de l’utilisation de tuyaux en béton, les deux sections courtes situées aux extrémités du regard
peuvent être remplacées par un tuyau en béton continu d’une longueur de 2,5 m sur lequel le regard est
posé, exactement au milieu du tuyau. On scie alors une section en forme de coquille dans la partie
supérieure du tuyau, selon les dimensions intérieures du regard.

8.4.1.4 Cunette
La cunette (une transition graduelle d’une canalisation vers l’autre) est réalisée en béton de ciment.
Jusqu’à la moitié de la hauteur du tuyau, celle-ci a une section circulaire; à partir de la moitié, elle a,
jusqu’à la paroi du regard, la forme d’une rampe plane («banquette») avec une inclinaison ascendante
d’au moins 15 °.

8.4.1.5 Dalle de couverture (du tampon) et/ou dalle de réduction


La dalle est en béton armé et a une épaisseur minimale de 15 cm. Les dimensions, le type et
l’agencement des armatures sont déterminés dans les documents d’adjudication.

Une dalle préfabriquée en béton armé peut également être utilisée. Celle-ci est posée sur les parois après
la pose d’une couche égale de mortier, afin qu’elle repose parfaitement partout.

8.4.2 Regards de visite maçonnés sur place

8.4.2.1 Terrassement et fondation

Pour les dimensions requises, veuillez vous référer au § 8.2.2.

8.4.2.2 Dalle de fond


Les dimensions, le type et l’agencement des armatures sont déterminés dans les documents
d’adjudication.

La dalle de fond est coulée dans un coffrage sur un sol sec et est convenablement compactée. Il est
également permis d’utiliser une dalle préfabriquée, avec une armature pour l’ancrage des parois. La
maçonnerie ne peut être réalisée que lorsque la résistance mécanique de la dalle est suffisante.

8.4.2.3 Parois latérales


Les parois latérales sont érigées en maçonnerie.

L’espace entre les parois est au minimum de 1 x 1 m.

Le raccordement avec le système d’égouttage peut être réalisé avec des tuyaux spéciaux. Ces éléments
sont maçonnés dans la paroi.

Chapitre 8 87
Regards de visite
Lors de l’utilisation de tuyaux en béton, les deux sections courtes situées aux extrémités du regard
peuvent être remplacées par un tuyau en béton continu d’une longueur de 2,5 m sur lequel le regard est
posé, exactement au milieu du tuyau. On scie alors une section en forme de coquille dans la partie
supérieure du tuyau, selon les dimensions intérieures du regard.

8.4.2.4 Cimentage
La maçonnerie du regard de visite est cimentée. Les matériaux utilisés à cet effet sont du mortier lié
hydrauliquement et des adjuvants pour béton et mortier.

S’il y a risque de gel, un antigel ou un accélérateur de prise doit être ajouté pour protéger le cimentage
frais du gel pendant les premières quarante-huit heures.

L’épaisseur du cimentage est d’au moins 1 cm.

8.4.2.5 Protection des parois extérieures


Les surfaces à enduire doivent être bien propres; si ce n’est pas le cas, elles doivent être soigneusement
nettoyées.

Une protection constituée de trois couches de produit à base de bitume est apposée. Les documents
d’adjudication précisent si une alternance de couleur des couches doit être respectée.

Le temps d’attente entre la pose de deux couches successives est au moins de vingt-quatre heures.

Le produit à base de bitume ne peut pas être apposé lorsque la température est inférieure à 5 °C ou
lorsque la surface à traiter est humide.

8.4.2.6 Cunette
La cunette (une transition graduelle d’une canalisation vers l'autre) est réalisée en béton de ciment.
Jusqu’à la moitié de la hauteur du tuyau, celle-ci a une section circulaire; à partir de la moitié, elle a,
jusqu’à la paroi du regard, la forme d’une rampe plane («banquette») avec une inclinaison ascendante
d’au moins 15 °.

8.4.2.7 Dalle de couverture (du tampon) et/ou dalle de réduction


La dalle est en béton armé et a une épaisseur minimale de 15 cm. Les dimensions, le type et
l’agencement des armatures sont déterminés dans les documents d’adjudication.

Une dalle préfabriquée en béton armé peut également être utilisée. Celle-ci est posée sur les parois après
la pose d’une couche égale de mortier, afin qu’elle repose parfaitement partout.

88
8

8.5 Critères

Lors de la mise en place d’un regard de visite, il faut satisfaire aux critères suivants:

1. L’étanchéité entre le tuyau et le regard doit être optimale.

2. L’étanchéité entre l’élément de base, la dalle de réduction, les éléments de cheminée et la dalle de
couverture proprement dite doit être optimale.

Figure 8.6 Infiltration via un joint entre les éléments de la cheminée

3. Une distance minimale doit être respectée entre les raccords de la cheminée et un raccordement à
effectuer afin de garantir une étanchéité et une stabilité maximales.

4. Un raccordement sur un regard doit être réalisé avec le plus grand soin afin d’éviter d’endommager
le regard. Les raccordements mal effectués peuvent sérieusement influencer l’étanchéité et la
stabilité du regard.

Figure 8.7 Raccordement improvisé

Différentes méthodes s’appliquent pour réaliser le raccordement en fonction du type de matériau du


regard à percer, du type de raccordement et du diamètre du tuyau. Consultez donc toujours les
prescriptions du fabricant.

Tailler ou disquer des ouvertures dans un regard afin de pouvoir réaliser des raccordements et les ajuster
par après avec du mortier est inadmissible et ce pour tous les types de matériaux. Il est impossible de
réaliser un raccordement flexible et étanche avec de telles méthodes.

Chapitre 8 89
Regards de visite
Les joints et les pièces de raccord, les manchons, les tuyaux, etc., utilisés doivent toujours être
propres, si nécessaire ébarbés, et sans corps étrangers tels que du sable, des gravillons, de la terre,
etc. et ce pour chaque type de raccordement. Les matériaux à utiliser ne peuvent présenter aucun
défaut. Tout cela est nécessaire pour garantir une étanchéité maximale.

La stabilité doit être assurée en adaptant l’enrobage du tuyau raccordé.

En cas de raccordements multiples sur un seul et même tuyau, l’espace entre deux raccordements
doit être aussi grand que possible, afin de ne pas mettre en péril la stabilité du tuyau.

Le raccordement sur le regard doit être réalisé avec un joint élastique qui se situe tout au plus à 75
cm de la paroi intérieure du regard; pour les tuyaux de diamètre ≤ 600 mm, une deuxième jointure
élastique est réalisée avec une courte section de tuyau, à 1 m de la première.

Un manchon de raccordement flexible peut également être utilisé. Ce manchon est constitué d’une
manchette de liaison conique qui est inséré à l’extrémité du tuyau à raccorder et qui procure un
raccordement étanche et élastique au regard de visite.

La courte section de tuyau peut également être remplacée par un tuyau en béton de longueur
standard, à condition que celui-ci soit renforcé de fibres d’acier.

5. Un regard de visite en construction doit toujours être couvert afin d’éviter que de la boue ne
s’écoule à l’intérieur en cas de fortes pluies. Il est également recommandé de recouvrir le regard
pour des raisons de sécurité, ainsi que pour éviter l’introduction d’objets qui peuvent par la suite
causer des problèmes.

Figure 8.8.a Figure 8.8.b


Conséquence du non recouvrement d’un regard en construction après une forte averse

6. Le tuyau entrant et le tuyau sortant doivent toujours avoir l’inclianison prescrite. Il ne peut se
produire aucune déviation angulaire; si cela est toutefois le cas, elle ne peut dépasser les limites
autorisées par le fabricant.

90
Liste des figures
2.1 Conditionnement des tuyaux par unité 6
2.2 Conditionnement des tuyaux par fardeau 7
2.3 Méthode de déchargement inadaptée 10
2.4 Déchargement de tuyaux au moyen d’élingues 10
2.5 Manutention de tuyaux au moyen d’une sangle 11
2.6 Levage par dispositif automatique 12
2.7 Levage par pinces autoserrantes pour la pose de tuyaux 12
2.8 Crochet pour levage de tuyaux 12
2.9 Crochets pour tuyaux en fonte ou acier 13
2.10 Crochet pour tuyaux avec sécurité 13
2.11 Levage par fourche au moyen d’un chariot élévateur 13
2.12 Matériel de déchargement inadapté 14
2.13 Resserrement des feuillards détendus 15
2.14 L'emploi de chaînes ou insertion de sangles à travers les tuyaux intérieurs est à déconseiller 16
2.15 Déchargement approprié des fardeaux (par sangles textiles) 16
2.16 Levage inadapté d'un fardeau au moyen des fourches d'un chariot élévateur 16
2.17 Manipulation des regards de visite au moyen de câbles et d’élingues 17
2.18 Levage d'un regard par pinces 17
2.19 Levage d'un regard en PRV par pinces de levage appropriées 18
2.20 Guidage du levage à l’arrivée dans la tranchée 18
2.21 L’entreposage des tuyaux 20
2.22 Superposition des tuyaux en matière plastique 20
2.23 Utilisation de cales en bois pour la stabilisation des tuyaux 20
2.24 Entreposage de tuyaux en fonte 21
2.25 Stockage de tuyaux en grès 21
2.26 Superposition de tuyaux en grès 22
2.27 Bardage 22

3.1 Lutte contre les arrivées d’eau en fond de tranchée 25


3.2 Lutte contre les arrivées d’eau, contrôle des débits extraits 26
3.3 Lutte contre les arrivées d’eau, pompe à eau claire 26
3.4 Pompage par lançage d’eau 27
3.5 Détermination des possibilités de drainage 27
3.6 Rabattement de nappe au moyen de cannes filtrantes 28
3.7 Disposition des cannes filtrantes dans un sable boueux 28
3.8 Epuisement horizontal 29
3.9 Jet grouting 30

4.1 Eboulement des parois de la tranchée 31


4.2 Cloutage des bancs schisteux 32
4.3 Zones de chargement à éviter 32
4.4 Stockage des déblais en bord de fouille dans le cas d'un manque d'espace 33
4.5 Appareil de contrôle de l'air ambiant 35
4.6 Espace de travail minimal de part et d'autre du tuyau 36
4.7 Poussée des terres sur un blindage 38
4.8 Blindage par caissons métalliques 39
4.9 Blindage spécial pour regard de visite 40

91
4.10 Blindage par cadre à glissières 41
4.11 Blindage berlinois 42
4.12 Blindage par rideaux de palplanches 42
4.13 Mise en ouvre des palplanches 43
4.14 Blindage par panneaux de palfeuilles 43
4.15 Difficultés liées à la présence d’impétrants 44
4.16 Exemple du phénomène du renard 44
4.17 Phénomène du renard 44

5.1 Définitions de l'appui et de l'enrobage 45


5.2 Réalisation de niches dans le lit de pose pour les collets 46
5.3 Approfondissement en fond de tranchée d'une épaisseur de 10 à 20 cm 46
5.4 Pose en fond de tranchée 47
5.5 Pose sur un matériau d'apport 48
5.6 Positionnement de la bague dans l’about femelle 50
5.7 Mise en place d’une bague roulante sur l'about mâle 50
5.8 Mise en place d’une bague glissante dans une encoche dans l'about mâle 50
5.9 Mise en place d’une bague glissante contre un rebord de l'about mâle 51
5.10 Mise en place d’une bague glissante dans une encoche du collet 51
5.11 Nettoyage du logement de la bague de joint 52
5.12 Mauvais nettoyage du logement de la bague de joint 52
5.13 Descente du tuyau dans la tranchée 53
5.14 Enduisage de lubrifiant sur les abouts du tuyau 55
5.15 Lubrifiant 55
5.16 Contrôle du niveau par appareil laser 55
5.17 Contrôle du niveau à l’aide d’un théodolite 56
5.18 Contrôle d’alignement 56
5.19 Contrôle de la pente au moyen d’un laser 56
5.20 Point de mire pour le laser 56
5.21 Epaufrure d’un raccord 57
5.22 Emboîtement de tuyaux 57
5.23 Emboîtement de tuyaux à l’aide de tire-fort et madriers (coupe) 58
5.24 Emboîtement de tuyaux à l’aide de tire-fort 58
5.25 Dispositifs pour emboîtement 59
5.26 Emboîteur 59
5.27 Assemblage de tuyaux à l’aide d’un vérin hydraulique 59
5.28 Assemblage de tuyaux à l’aide du godet d’une grue 60
5.29 Assemblage de tuyaux à l’aide du godet d’une grue et d’une sangle 60
5.30 Assemblage de tuyaux: mauvaise utilisation du godet de la grue 60
5.31 Emboîtement manuel par levier 61
5.32 Tolérance pour l’espacement entre 2 tuyaux 61
5.33 Vérification de l’emplacement de la bague de joint 62
5.34 Déplacement axial 62
5.35 Déplacement radial 62
5.36 Déviation angulaire 62
5.37 Correction du niveau: mauvaise utilisation du godet de la grue 63
5.38 Conséquence de l’absence d’obturation des tuyaux en attente 63

6.1 Enrobage et remblai proprement dit 65


6.2 Comblement de tranchée 65
6.3 Tranchée sous chaussée 66
6.4 Tranchée sous trottoir 66
6.5 Tranchée sous espace vert 66
6.6 Définition de la distance d minimale 66
6.7 Utilisation de compacteurs 67
6.8 Conséquences d’un enrobage mal exécuté 67
6.9 Exemple d’enrobage pour tuyaux de diamètre 200 mm 68
6.10 Compactage de l’enrobage autour des tuyaux 68

92
7.1 Dégradation structurelle: fissures autour du raccordement du tuyau 71
7.2 Raccordement mal effectué, avec risque futur d’entrée de sol et/ou d'infiltration 71
7.3 Scellements mal effectués, avec risque futur d’entrée de sol et/ou d'infiltration 72
7.4 Raccordement mal effectué: position erronée sur la circonférence et mauvaise inclinaison du
raccordement 72
7.5 Perçage incorrect, avec risque futur d’entrée de sol et/ou d’infiltration 72
7.6 Raccordement dans la partie supérieure d’un collecteur 73
7.7 Raccordement pénétrant 73
7.8 La distance entre les raccordements est trop petite, ce qui a pour conséquence une
diminution de la résistance structurelle 74
7.9 Canalisation d’évacuation des eaux usées reliée à une canalisation d’évacuation des
eaux de pluie 74
7.10 Raccordement par forage sur chantier 75
7.11 Raccordement par forage sur chantier 75
7.12 Ouverture parfaitement forée mais trop proche du joint du tuyau 75
7.13 Ebardage de l'ouverture forée 76
7.14 Carotte laissée sur place, qui diminue la capacité d’écoulement, avec dans le futur possibilité
d’accumulation de saletés et même d’obstruction 76
7.15 Utilisation de manchons de raccordement 76
7.16 Application du lubrifiant 77
7.17 Conséquence d’un emploi insuffisant de lubrifiant: le joint en caoutchouc est poussé à l’intérieur 77
7.18 Insertion du manchon à l’aide d’une pièce en bois ou d’un appareil 77
7.19 Détails de pièces de piquage 78
7.20 Raccordement avec culotte par forage sur chantier: repérage 78
7.21 Raccordement par culotte: préparation des surfaces 78
7.22 Raccordement par culotte: collage et alignement de la culotte 79
7.23 Exemples de raccords préfabriqués 79
7.24 Pose d’un manchon de serrage en PVC 80
7.25 Manchon de serrage 80
7.26 Pose d’un raccord en Y 80
7.27 Insertion d’un raccord en Y 81
7.28 Insertion d’un raccord sans manchon au moyen de manchettes thermorétractables 81
7.29 Insertion d’un raccord au moyen d’une manchette thermorétractable 81
7.30 Pose d'un raccord PVC - Découpes 82
7.31 Pose d'un raccord PVC - Culotte et manchons 82
7.32 Pose d'un raccord PVC - Positionnement des manchons 82

8.1 Structure possible d’un regard de visite 83


8.2 Raccordement erroné d’un tuyau à un regard de visite: déviation angulaire verticale 84
8.3 Raccordement erroné d’un tuyau à un regard de visite: déplacement axial 84
8.4 Profondeur et fondation de la fouille 85
8.5 Mise en place d’un regard de visite préfabriqué 86
8.6 Infiltration via un joint entre les éléments de la cheminée 89
8.7 Raccordement improvisé 89
8.8 Conséquence du non recouvrement d’un regard en construction après une forte averse 90

93
Sources des figures

Centre de recherches routières


De Kock nv
FeBe
Febelcem
Franki nv
I.T.D.V.
Keramo Steinzeug nv
Kurio nv
NBN EN 13 508-2
NBN EN 1610
Pineur-Sobeltra sa
Pont-à-Mousson
G. Smeyers
Technum nv
Van Gorp nv
Wimag

94
95
Dépôt légal: D/2006/0690/1
ISSN 1376 - 9340
Centre de recherches routières
Code de bonne pratique
Centre de recherches routières pour la pose des
Etablissement reconnu par application de l'Arrêté-loi du 30 janvier 1947
boulevard de la Woluwe 42
1200 Bruxelles
égouts et collecteurs
Tél. : 02 775 82 20 - fax : 02 772 33 74

Code de bonne pratique pour la pose des égouts et collecteurs

CRR Recommandations
R 76 / 06

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