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I. Le Romantisme français s’ouvre par une période de préparation, le préromantisme (1800-1820). Les
initiateurs en sont Mme de Staël, qui fait découvrir aux Français le romantisme allemand, et René de
Chateaubriand. Ce courant s’explique par le contexte historique et social. Pour les préromantiques, le
début du siècle se présente comme un paysage de ruines: celles qu’ont laissées les guerres
napoléoniennes, mais surtout l’effondrement d’un ordre ancien parfois regretté. Une sensibilité nouvelle
trouvera son identité dans la nostalgie et dans le repli sur soi. Le refuge dans le passé, la nature, le voyage
deviennent les moyens par lesquels les préromantiques reconstruisent les significations et les valeurs de
leur monde. Paru en 1802, René, roman autobiographique de Chateaubriand, témoigne de l’esprit de la
génération du premier Romantisme : l’affirmation du Moi et le refus de l’existence sociale. Incertitude,
inquiétude, conscience des imperfections de la modernité et de la fracture historique et sociale causée par
la Révolution : tels sont les symptômes du fameux «mal de siècle» éprouvé par la génération de
Chateaubriand. Si les préromantiques se font remarquer par la recherche de l’émotion, la subjectivité, la
sensibilité et l’imagination, il existe parfois chez eux un décalage entre le sentiment et son expression.
Leur lyrisme est encore teinté d’une rhétorique classique et dissimulé par la maîtrise de soi. Le
préromantisme est une période plutôt doctrinaire, pauvre en œuvres originales. Madame de Staël et René
de Chateaubriand offrent les préfaces théoriques du nouveau courant : De la littérature considérée dans
ses rapports avec les institutions sociales, De l’Allemagne, Le Génie du christianisme.
II. La période comprise entre 1820-1830 est l’étape nommée aussi «le romantisme flamboyant» ou «le
romantisme de combat», une époque de polémiques littéraires, où prend naissance le mythe de l’homme
de lettres, mais aussi une époque où l’on aborde les genres les plus variés et où l’on assiste à la parution
d’une série de chefs-d’œuvre.
En 1820, la publication des Méditations poétiques de Lamartine marque l’avènement du
romantisme français, à une époque où déjà ce courant prend fin en Angleterre et en Allemagne. À
l’inverse de ces deux pays, la France possède une longue tradition classique avec laquelle il lui a fallu
rompre.
En 1827, Victor Hugo publie la Préface de Cromwell, qui traduit les aspirations de tous ceux qui
veulent se libérer du classicisme. Il devient le chef de file de l’école romantique. La représentation de son
drame romantique Hernani (1830) oppose partisans et adversaires de la nouvelle école, et assure le
triomphe du romantisme.
III. Après la victoire de 1830 («la bataille d’Hernani»), commence la troisième étape du romantisme
français (1830-1850). L’individuel cède la place au social et le romantisme côtoie de plus en plus le
réalisme. Hugo, Lamartine et Vigny sont conquis par l’action politique et par l’idée de la mission
civilisatrice du poète. Il y a une volonté des écrivains d’agir dans le sens de l’émancipation sociale.