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Chapitre 3

CONDUCTEURS EN EQUILIBRE
ELECTROSTATIQUE

*Les conducteurs sont des matériaux qui contiennent un très grand nombre de charges électriques
libres. Ces charges libres peuvent se déplacer facilement, dans le volume disponible, sous l’action
d’une force aussi faible soit-elle.
Exemples de conducteurs : Cuivre, Aluminium...
Pour les métaux, lorsque certains électrons sont « libres », c’est-à-dire très faiblement liés à leurs
atomes d’origine, ils constituent un « gaz d’électrons » susceptible de se déplacer sous l’action d’un
  
champ électrique E et d’acquérir une vitesse moyenne : v = μ E
où μ est la mobilité des porteurs libres.

*Pour qu’un conducteur soit en équilibre électrostatique il faut que l’ensemble de ses charges libres
ne subisse aucun déplacement.

-I- Propriétés d’un conducteur en équilibre électrostatique

1- Champ à l’intérieur d’un conducteur en équilibre électrostatique

On définit la condition d’équilibre d’un conducteur comme impliquant l’immobilité des charges
libres contenues à l’intérieur de ce conducteur. Cela a pour conséquence qu’en tout point intérieur au
   
conducteur, le champ Eint est nul (de sorte que v = μ Eint  0 ).
 
Le champ électrostatique est nul en tout point intérieur du conducteur : Eint  0

2- Répartition de charge d’un conducteur

Considérons un conducteur (C) en équilibre électrostatique.

Considérons une surface fermée (S), arbitraire, prise toute entière à l’intérieur du conducteur.
  Q (C)
D’après le théorème de Gauss on a : S Eint . dS = int
0
  
Le champ électrostatique Eint étant nul à l’intérieur d’un conducteur S Eint  0 .
en équilibre électrostatique :
  Qint
E
S int . dS = = 0  Qint = 0
0
Ce qui entraine qu’aucune charge ne se trouve dans le volume intérieur du conducteur en équilibre
électrostatique : Qint = 0  int = 0

On peut retrouver ce résultat en utilisant la forme locale du théorème de Gauss : int = 0 div Eint .

La densité volumique de charge  est nulle dans toute la région où le champ E est nul ceci veut dire
qu’il ne peut avoir de charges électriques à l’intérieur du conducteur en équilibre électrostatique.

Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 22 Pr.Boustani


Deux cas peuvent se présenter suivant que le conducteur est neutre ou chargé.
● Conducteur chargé
La condition d’équilibre des porteurs de charge entraîne toujours :
  
Eint  0 et int = 0 div Eint
La charge ne peut se répartir que sur la surface du conducteur.
Conclusion
La charge d’un conducteur chargé homogène en équilibre électrostatique est donc répartie en surface.
La charge Q d’un conducteur chargé en équilibre électrostatique est répartie sur sa surface Σ avec
une densité surfacique de charges  telle que : Q =   d
Σ   σ
Eint  0 .
 0
● Conducteur non chargé (neutre)
On a : ρint = 0 (en volume) et σ = 0 (en surface)
 
Eint  0 .
 0

3- Potentiel dans un conducteur en équilibre électrostatique


  
On a la relation entre le champ et le potentiel Eint = - gradVint  0  Vint = constante

Le potentiel étant une fonction continue, on a alors le potentiel à l’intérieur du conducteur


(Vint= constant) est égal au potentiel à sa surface : Vsurface = Vint = constante
Le volume occupé par la matière conductrice est un volume équipotentiel, et la surface du conducteur
étant au même potentiel que le volume, donc c’est une surface équipotentielle.

Conclusion : le potentiel a la même valeur en tout point d’un conducteur en équilibre électrostatique
qu’il soit chargé ou non.

II- Champ au voisinage immédiat de la surface chargée d’un conducteur en


équilibre Electrostatique - Théorème de Coulomb
Considérons un point M, placé dans le vide, au voisinage immédiat de la surface chargée d’un
conducteur en équilibre
 électrostatique.
Evaluons le champ E (M) au point M en appliquant le théorème de Gauss . Tube de
La surface de Gauss choisie est une surface (S) constituée par : champ
- un tube de champ s’appuyant sur le contour de l’aire 
élémentaire d de la surface  du conducteur.  
  ds σ > 0 n n E
- une surface dS’ parallèle à d et passant par M (dS’ n = d n ). M
- une surface (ds) quelconque à l’intérieur du conducteur. d dS’

La surface  du conducteur est une équipotentielle (car Vsurface = Vint = constante), et sachant que les

lignes de champ sont normales aux équipotentielles : le champ E (M) est donc porté par la normale n
 
à  en tout point M voisin de  : E ( M )  E n n

En appliquant le théorème de Gauss, le flux sortant de E à travers la surface fermée (S) est :
  d
dsortant = E dS’ = d = 
0 0  σ>0 E
E  
Avec dS’ = d et  est la densité superficielle de charges. E int  0
V  cste
Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 23   0 Pr.Boustani
   
On en déduit que : E = soit E (M )  n
0 0
Cette relation est appelée théorème de Coulomb.
A l’équilibre électrostatique le champ électrique extérieur à proximité du conducteur est partout
perpendiculaire à la surface du conducteur en équilibre électrostatique.
Le champ électrostatique au voisinage immédiat d’un conducteur chargé en équilibre électrostatique
ne dépend que de la densité superficielle de charge sur le conducteur (si  est positive le champ est
 
dans le même sens que n , si  est négative le champ est de sens opposé à n ) .
Remarque : dans le cas d’un conducteur non chargé et seul, le champ est nul au voisinage de celui-ci

III- Champ dans des cavités sans charges à l’intérieur d’un conducteur en
équilibre électrostatique
Les propriétés établies pour un conducteur plein restent valables pour un conducteur ayant une cavité
ne contenant pas de charges.

Considérons un conducteur présentant une cavité creuse, et supposons qu’il n’y a pas de charges
électriques à l’intérieur de la cavité (figue ci-dessous)
Les surface externe et interne du conducteur sont des équipotentielles : Vint =VΣint = VΣext = cste.
Les points M et M’ pris sur la surface interne (Σint) sont donc au même potentiel :
   Σex
VM – VM’ = − MM ' Ecavité . d = 0 ⇒ E cavité  0 quelque soit la courbe MM’ t
Σint
On en déduit que :
Le champ est nul à l'intérieur de la cavité sans charges M’ M
• S •
⇒Le potentiel est constant dans le volume du conducteur et dans la cavité.

Si le conducteur est chargé toute sa charge sera répartie sur sa surface extérieure Σext.
Il n y a pas de charges sur la surface intérieure 1.
En effet, comme le champ électrostatique est nul à l’intérieur de la cavité et dans le conducteur, le
flux à travers une surface fermée (S), comme c'est indiqué sur la figure ci-dessus, est nul (sortant = 0).
Q
Or d'après le théorème de Gauss : sortant = int = 0 d’où Qint= 0 ,
0
Il n'y a pas de charges à l’intérieur du conducteur, il n’y a pas de charge dans la cavité (par
hypothèse) donc la surface interne int ne porte pas de charges non plus.

Conclusion : la charge totale du conducteur chargé en équilibre électrostatique est répartie


uniquement sur la surface extérieure qu’il soit plein ou creux (sans charges dans sa cavité).

-IV- Capacité électrique d’un conducteur isolé


Considérons un conducteur isolé en équilibre électrostatique. Soit Q sa charge et V son potentiel.
1  ( P) d
Q    d et V ( M )  
4 0 PM
P est un point quelconque à la surface du conducteur isolé et M un point du conducteur.
Supposons qu'au lieu de , la densité de charges soit ' = α . Alors la charge et le potentiel
1  ' ( P) dS
deviennent : Q '  S  ' dS  a Q et V ' ( M )  S  aV (M )
4 0 PO
Q Q
On en déduit que le rapport C  = ne dépend que de la géométrie du conducteur.
V V

Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 24 Pr.Boustani


Le coefficient de proportionnalité C, indépendant de Q et de V, est appelé capacité du conducteur. Il
se mesure en farad (F), si Q est en coulomb et V en volt. La capacité C est toujours positive. Et on
écrit : Q = CV

Dans la pratique, le Farad est trop grand, on utilise ses sous multiples :1F=10-6F ; 1nF= 10-9F et
1pF=10-12F

Exemple : soit une sphère conductrice isolée de centre O, de rayon R et de charge totale Q, placée
dans le vide. Le potentiel de la sphère conductrice est:
1  ( P) dS sphère  ( P) dS Q S
V V (O)     •O
4 0 sphère PO 4 0 R 4 0 R
R •P
Q
sa capacité est C   4 0 R .
V
Une sphère de capacité 1F aurait un rayon R = 9.109 m donc un rayon de 9millions de km.
1
Une sphère de rayon R=1cm a une capacité C = ( .10-9)10-2 F donc C#1,1 10-12F =1,1pF
9
'
V- Influences électrostatiques

1- Théorème des éléments correspondants

Considérons un système de deux conducteurs chargés A1 et A2 en équilibre électrostatique.


On rapproche les deux conducteurs. S’ils ne sont pas au même potentiel, un champ électrique apparaît
entre les deux.
Considérons un tube de lignes de champ qui découpe, respectivement, sur A1 et sur A2 les
éléments de surface dΣ1 et dΣ2.
Tube de
champ
Soit (S) une surface fermée constituée par :
- les parois du tube de lignes de champ entre A1 et A2 dΣ1 dΣ2
S1 S2
- deux surfaces S1 et S2 de forme quelconque
(S1 est intérieure à A1 et S2 est intérieure à A2). A1 A2

Le flux sortant du champ électrostatique à travers la surface (S): dsortant = 0



Aucun flux ne sort de la paroi latérale du tube de champ car E est tangent à la paroi du tube de

champ, ni des surfaces S1 et S2 étant donné que le champ E est nul à l’intérieur des deux conducteurs
en équilibre électrostatique.
1
Appliquons le théorème de Gauss : dsortant = ( dq1 + dq2 ) = 0  dq1 = - dq2
0
avec dq1 et dq2 les charges portées, respectivement, par les surfaces dΣ1 et dΣ2.

On conclut que les éléments de surface dΣ1 et dΣ2 portent des charges égales mais de signe
opposé. Les éléments de surface dΣ1 et dΣ2 sont appelés éléments correspondants. C’est le
théorème des éléments correspondants.

2- Répartition des lignes de champ

- Les lignes de champ sont normales aux surfaces des conducteurs en équilibre électrostatique
- Les lignes de champ vont des charges positives vers les charges négatives.
- Le potentiel décroît le long d’une ligne de champ (le champ est dirigé vers les potentiels
décroissants).

Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 25 Pr.Boustani


- Une ligne de champ ne peut se refermer sur un même conducteur en équilibre électrostatique (sinon
les deux points aux extrémités de cette ligne de champ ne seraient pas au même potentiel).
- Une ligne de champ partant d’un conducteur va soit à l’infini (où V(∞) = 0), soit sur un autre
conducteur de potentiel inférieur à celui du conducteur considéré.
- Un conducteur seul dans l'espace a une charge d'un seul signe sur toute sa surface

3- Influence partielle
Définition : deux corps conducteurs sont en influence partielle lorsque les lignes de champ partant de
l’un n’arrivent pas toutes sur l’autre.

L’influence partielle peut être facile à analyser dans le cas d’un conducteur initialement isolé et
neutre ; et dans le cas d’un conducteur maintenu à un potentiel constant.

3.1- Conducteur isolé.

Considérons un conducteur A1 isolé et neutre (Q1 = 0 et V1inial=0) en équilibre électrostatique.


On approche du conducteur A1 un corps A2 chargé, portant une charge Q2 positive (donc V2 >0).
A1 est appelé l'influencé et A2 est l'influençant.

+ +
+ +
+ - +
+ V2 + + - V1
+ - +
+ - +
+ +
A2 A1

A l’équilibre électrostatique :
*Il apparait sur la surface de A1 faisant face à A2 des charges négatives et des charges positives sur la
partie opposée. Les lignes de champ ont l’allure indiquée sur la figure ci-dessus : des lignes de champ
partent de A2 perpendiculairement à la surface et aboutissent sur A1 également perpendiculairement
à la surface.
*Des lignes de champ partent de A2 et arrivent sur A1  Le potentiel V1 est inférieur à V2 (car les
lignes de champs sont toujours dirigées vers les potentiels décroissants)
*Des lignes de champ partent de A1 vers l’infini  Le potentiel V1 est supérieur à V∞ (V∞ = 0V)
D’où : V2 > V1 > 0

Conclusion : l’influence partielle conserve la charge totale d’un conducteur isolé (qu’il soit chargé ou
neutre) mais elle change la répartition des charges et la valeur du potentiel du conducteur considéré.

3.2- Conducteur maintenu à un potentiel constant

Considérons un conducteur A1 relié au sol (maintenu au potentiel Vsol = 0V). La charge initiale de A1
est nulle : (Q1initial = 0).
On approche un corps A2 chargé positivement de A1 (Q2 > 0 et V2intial >0).

+ + -
+ V 0 + -
+
2
+ - V10
- Vsol = 0
+ +
A2 A1
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A l’équilibre électrostatique on constate que :
 Toutes les lignes de champ arrivant sur A1 sont issues de A2 (car V1 = Vsol = 0V < V2).
 Aucune ligne de champ ne part de A1 (car V1= Vsol = V∞ = 0V).
Conclusion : on ne peut avoir que des charges négatives sur la surface de A1 faisant face à A2
(conformément au théorème des éléments correspondants) bien que son potentiel soit nul.
Le potentiel de A1 reste maintenu égal à zéro mais sa charge devient négative.

4- Influence totale.

Définition : On dit que l’influence est totale lorsqu’un conducteur entoure complètement un autre
conducteur.

Considérons un système de deux conducteurs A1 et A2 de charges respectives Q1 et Q2.


Le conducteur A1 est placé dans la cavité creuse de A2. on suppose que V1 > V2.
Considérons un tube de lignes de champ partant du conducteur A1 pour aboutir sur la face interne du
conducteur A2.
Le théorème des éléments correspondants permet d’écrire : 1dΣ1 = - 2dΣ2,int.
1 est la surface du conducteur A1 et 1 sa densité surfacique de charges
2,int est la surface interne du conducteur A2 on écrit : Q2+ Q1
Q1
  1d1     2 d 2 int soit Q1= - (Q2)interne. A1
1  2 int
A2
-Q1
Conclusion :
 La charge sur la surface interne du conducteur A2 est égale mais de signe opposé à celle du
conducteur A1: (Q2)interne = - Q1
 La charge totale du conducteur A2 : Q2 = (Q2)interne+ (Q2)externe
Comme (Q2)interne = - Q1 alors (Q2)externe = Q2 + Q1.

Exemple 1 : Conducteur C2 isolé (charge constante)


Considérons un conducteur A2 isolé, initialement neutre, et présentant une cavité sans charge. Plaçons
un conducteur A1 chargé positivement dans la cavité creuse de A2. +
Soient : + - +
- -
Q1 la charge de A1 (supposée positive). + + + - +
+ - +
(Q2)interne la charge sur la face interne de A2. + A1 +
(Q2)externe la charge sur la face externe de A2. - ++ + - +
D’après le théorème des éléments correspondants on a : (Q2)interne = - Q1 + - - + -
- +
Le conducteur A2 reste neutre : Q2 = (Q2)interne+ (Q2)externe = 0 d’où (Q2)externe= Q1 + A2
+ +
Exemple 2 : Conducteur à potentiel constant relié au sol.
La charge de la face interne de A2 est : (Q2)interne = -Q1. -
La charge de la face externe A2 est nulle car le potentiel V2 = 0=V∞ - + + + -
( aucune ligne de champ ne part de A2 pour aller à l’infini) - + A1 + - A2
(Q2)externe = 0 d’où la charge totale de C2 est Q2 = (Q2)interne = - Q1 . - + ++ - V2  0
-

-VI- Condensateurs

1- Définition

Un condensateur est un ensemble de deux conducteurs en influence totale.

Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 27 Pr.Boustani


2- Charge et capacité d’un condensateur

Considérons deux conducteurs A1 et A2 en influence totale. Le conducteur A2 entoure complètement


le conducteur A1, on constitue ainsi un condensateur. Le conducteur A1 est appelé armature interne du
condensateur et le conducteur A2 l’armature externe.
Soient les charges Q1 et Q2, et les potentiels V1 et V2 des conducteurs respectifs A1 et A2.
On définit la charge Q du condensateur par la charge Q1 de son armature interne A1.

On écrit : Q = Q1 = C ( V1 – V2 )
Q
Le rapport C  est appelé capacité du condensateur.
V1  V2
La capacité C est toujours positive et ne dépend que de la géométrie du condensateur
(V1 – V2) est la différence de potentiel (ddp) appliquée entre A1 et A2.

3- Capacité des condensateurs usuels

3.1- Condensateur sphérique.

On considère un condensateur sphérique formé par deux sphères concentriques de centre O et de


rayons respectifs R1 et R2 (R2  R1).
L’armature interne de rayon R1, de charge Q (positive), est portée au potentiel V1. L’armature externe
est portée au potentiel V2. Les charges sont réparties de façon uniforme.

Si on applique le théorème de Gauss à une surface sphérique de centre O, de rayon r tel que R1  r  R2 ,
Q
on obtient alors :  = E 4r2 =
0
On en déduit l’intensité du champ électrostatique sur toute la sphère de rayon r :
Q  
E 2
( E  E er )
4 0 r
   dV
Le champ électrostatique E étant radial, la relation E   gradV devient E  
dr
V2 R2
Q R 2 dr
On en déduit : V2 – V1 =  dV    E dr   
V1 R1 4 0 R r 2
1

Q 1 1 Q R2  R1
V1 – V2 = (  )
4 0 R1 R2 4 0 R1 R2
R1 R2
La charge du condensateur est : Q = 40 (V1 – V2)
R2  R1
Q RR
Sa capacité est : C =  4 0 1 2
V1  V2 R2  R1
Remarque : si R2 est voisin de R1
On pose R1 = R , R2 = R + e avec e  R.
R2  0S
C  40  c’est la capacité d’un condensateur plan
e e

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Exemple : un condensateur formé par la terre entourée par la couche supérieure de l’atmosphère à une
altitude h = 50 km. Sachant que le rayon de la terre RT = 6400km. La capacité de ce condensateur
R2
est : C  40 T d’où C  0.092 F = 92 mF.
h

3.2- Condensateur cylindrique

On considère un condensateur cylindrique formé de deux cylindres conducteurs A1 et A2 , coaxiaux,


de rayons respectifs R1 et R2 (R1  R2). Les surfaces en regard des deux cylindres portent les charges
Q (supposée positive) et (- Q ) réparties uniformément. Les conducteurs A1 et A2 sont portés,
respectivement, aux potentiels V1 et V2. On suppose que la longueur des cylindres est assez grande
par rapport aux rayons R1 et R2 de telle sorte que l’on puisse négliger les effets de bord.

Le théorème de Gauss, appliqué à une surface cylindrique de même axe, de hauteur h et de rayon r
Q
compris entre R1 et R2, donne :  = E.2rh =
0

R1

h r er
R2

Sur toute la surface cylindrique de Gauss, de rayon r, l’intensité du champ électrostatique est :
Q  
E ( E  Ee r )
2 0 rh

   dV
Le champ E est radial, et E   gradV conduit à écrire E   soit dV = - Edr.
dr
R Q Q R2 dr
Il en résulte : V1 – V2 =  dr  
R1 2 rh 2 0 h R1 r
0

Q R
V1 – V2 = Ln 2
2 0 h R1

On en déduit l’expression de la capacité du condensateur cylindrique :


2 0 h
C
R
Ln 2
R1
e
Si R2 est voisin de R1, on écrit R2 = R1 + e = R1 (1 + )
R1
R e e 2 0 R1h
D’où : Ln 2  Ln(1  )  et C  avec e  R1.
R1 R1 R1 e

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 0S
On trouve l’expression de la capacité d’un condensateur plan C  avec S = 2R1h
e

3.3- Condensateur plan.

Dans le cas des condensateurs usuels, si les armatures sont à une distance suffisamment faible devant
les rayons de courbure on peut les assimiler, localement, à des armatures planes parallèles. Les lignes
de champ sont des droites parallèles et normales aux armatures. Le champ est uniforme entre les

armatures : E =
0
Q
où  = est la densité surfacique de charge ( Q et S sont respectivement la charge et la surface
S
d’une armature
S O
V1 + + + + + + + ++ ++ ++(+)
+ + + + + + +
e
+ + + + + + + + + +
- - - - - - - - - -
- - - - - - E- - - -
V2 - - - - - - - - - -(-)
x

  V2 e Q e
On a E   gradV soit dV = - E dx   dV = -  dx  V1- V2 =  dx
V 0 0
1
 0S 0
Qe  0S
C’est à dire : V1 - V2 = et par conséquent C =
 0S e
 0S
Ordre de grandeur : pour S=1m2 et e= 0,5mm ,(0  8,84 10-12 SI) : C =  17,8 nF
e

4- Groupement de condensateurs

On représente schématiquement par deux traits parallèles :

symbole

On appelle condensateur équivalent d’un groupement de condensateurs, le condensateur unique,


lorsqu’il est chargé sous la même différence de potentiel il emmagasine la même charge. Cette charge
est restituée lors de la décharge.

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4.1- Groupement en parallèle.

Des condensateurs sont groupés en parallèles si toutes les armatures internes sont reliées à un même
point A et toutes les armatures externes à un même point B.
Regroupons n condensateurs en parallèle. C1
.
Soit V=(VA-VB) la différence de potentiel entre les points A et B. .
Le condensateur de capacité C1 a pour charge Q1 = C1V C
.i
A B
C2 Q2 = C2V .
. .
. .
. Cn
Cn Qn = CnV V

n n n
La charge de l’ensemble des condensateurs est : Q =  Qi   CiV  V  Ci
i 1 1
n
Q
Donc le groupement se comporte comme un condensateur unique de capacité C =   Ci
V 1
4.2- Groupement en série.

Des condensateurs sont groupés en série si l’armature interne de l’un est reliée à l’armature externe
du précédent.

Considérons un groupement de n condensateurs en série. Soit V la d.d.p aux bornes A et B de


l’ensemble des condensateurs initialement neutres.

C1 C2 Ci Cn
A … … B
A1 A2 A3 A4
V

L’armature A1du condensateur1 prend la charge +Q, par influence l’armature A2 du condensateur1
prend la charge (–Q). A2 forme avec l’armature A3 du condensateur suivant un conducteur neutre ;
l’armature A3 porte la charge +Q. Ainsi, tous les condensateurs ont la même charge Q.
Q 1
On écrit : V =  Vi   i  Q 
Ci Ci
Donc le groupement est équivalent à un condensateur unique de capacité :
n
Q 1 1 1
C=  d’où 
V 1 C 1 Ci
i C
i

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Exercices.

A- on applique une différence de potentiel de 200 V à un système de deux condensateurs de


capacités respectives C1= 2F et C2= 4 F, placés en série.
1) Trouver la capacité équivalente
2) Calculer la charge prise par l’ensemble des deux condensateurs.
3) Calculer la différence de potentiel aux bornes de chaque condensateur.
4) Calculer l’énergie emmagasinée dans les condensateurs(voir chapitre sur l’énergie électrostatique).

Solution :
1 1 1 CC 8
1)    C s  1 2   1,33F
C s C1 C 2 C1C 2 6
-4
2) Q = Cs V  2,66 10 Coulomb
Q Q
3) Q1 = Q = C1V1  V1 =  133 Volt et Q2 = Q = C2 V2  V2 =  66,5 Volt
C1 C2
On vérifie bien que V = V1 + V2 = 200 Volt
QV1 QV 2
4) W1 =  177. 10-4 J et W2 =  87 10-4 J
2 2
QV
L’énergie totale de l’ensemble des deux condensateurs : WT = W1+W2 =
2

B- les deux condensateurs de capacités C1= 2F et C2= 4 F sont, maintenant, connectés en
parallèles. La différence de potentiel aux bornes de chacun est de 200 Volt.
Calculer :1) La charge prise par chacun des condensateurs.
2) La charge du condensateur équivalent.
3) La capacité du condensateur équivalent.
Solution :
1) Q1 = C1 V  Q1 = 4 .10-4 Coulomb.
Q2 = C2 V  Q2 = 8.10-4 Coulomb.
2) Q = Q1 + Q2 = (C1 + C2 ) V  Q = 12. 10-4 Coulomb.

3) Cp = C1 + C2 = 6F

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