Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
CONDUCTEURS EN EQUILIBRE
ELECTROSTATIQUE
*Les conducteurs sont des matériaux qui contiennent un très grand nombre de charges électriques
libres. Ces charges libres peuvent se déplacer facilement, dans le volume disponible, sous l’action
d’une force aussi faible soit-elle.
Exemples de conducteurs : Cuivre, Aluminium...
Pour les métaux, lorsque certains électrons sont « libres », c’est-à-dire très faiblement liés à leurs
atomes d’origine, ils constituent un « gaz d’électrons » susceptible de se déplacer sous l’action d’un
champ électrique E et d’acquérir une vitesse moyenne : v = μ E
où μ est la mobilité des porteurs libres.
*Pour qu’un conducteur soit en équilibre électrostatique il faut que l’ensemble de ses charges libres
ne subisse aucun déplacement.
On définit la condition d’équilibre d’un conducteur comme impliquant l’immobilité des charges
libres contenues à l’intérieur de ce conducteur. Cela a pour conséquence qu’en tout point intérieur au
conducteur, le champ Eint est nul (de sorte que v = μ Eint 0 ).
Le champ électrostatique est nul en tout point intérieur du conducteur : Eint 0
Considérons une surface fermée (S), arbitraire, prise toute entière à l’intérieur du conducteur.
Q (C)
D’après le théorème de Gauss on a : S Eint . dS = int
0
Le champ électrostatique Eint étant nul à l’intérieur d’un conducteur S Eint 0 .
en équilibre électrostatique :
Qint
E
S int . dS = = 0 Qint = 0
0
Ce qui entraine qu’aucune charge ne se trouve dans le volume intérieur du conducteur en équilibre
électrostatique : Qint = 0 int = 0
On peut retrouver ce résultat en utilisant la forme locale du théorème de Gauss : int = 0 div Eint .
La densité volumique de charge est nulle dans toute la région où le champ E est nul ceci veut dire
qu’il ne peut avoir de charges électriques à l’intérieur du conducteur en équilibre électrostatique.
Conclusion : le potentiel a la même valeur en tout point d’un conducteur en équilibre électrostatique
qu’il soit chargé ou non.
La surface du conducteur est une équipotentielle (car Vsurface = Vint = constante), et sachant que les
lignes de champ sont normales aux équipotentielles : le champ E (M) est donc porté par la normale n
à en tout point M voisin de : E ( M ) E n n
En appliquant le théorème de Gauss, le flux sortant de E à travers la surface fermée (S) est :
d
dsortant = E dS’ = d =
0 0 σ>0 E
E
Avec dS’ = d et est la densité superficielle de charges. E int 0
V cste
Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 23 0 Pr.Boustani
On en déduit que : E = soit E (M ) n
0 0
Cette relation est appelée théorème de Coulomb.
A l’équilibre électrostatique le champ électrique extérieur à proximité du conducteur est partout
perpendiculaire à la surface du conducteur en équilibre électrostatique.
Le champ électrostatique au voisinage immédiat d’un conducteur chargé en équilibre électrostatique
ne dépend que de la densité superficielle de charge sur le conducteur (si est positive le champ est
dans le même sens que n , si est négative le champ est de sens opposé à n ) .
Remarque : dans le cas d’un conducteur non chargé et seul, le champ est nul au voisinage de celui-ci
III- Champ dans des cavités sans charges à l’intérieur d’un conducteur en
équilibre électrostatique
Les propriétés établies pour un conducteur plein restent valables pour un conducteur ayant une cavité
ne contenant pas de charges.
Considérons un conducteur présentant une cavité creuse, et supposons qu’il n’y a pas de charges
électriques à l’intérieur de la cavité (figue ci-dessous)
Les surface externe et interne du conducteur sont des équipotentielles : Vint =VΣint = VΣext = cste.
Les points M et M’ pris sur la surface interne (Σint) sont donc au même potentiel :
Σex
VM – VM’ = − MM ' Ecavité . d = 0 ⇒ E cavité 0 quelque soit la courbe MM’ t
Σint
On en déduit que :
Le champ est nul à l'intérieur de la cavité sans charges M’ M
• S •
⇒Le potentiel est constant dans le volume du conducteur et dans la cavité.
Si le conducteur est chargé toute sa charge sera répartie sur sa surface extérieure Σext.
Il n y a pas de charges sur la surface intérieure 1.
En effet, comme le champ électrostatique est nul à l’intérieur de la cavité et dans le conducteur, le
flux à travers une surface fermée (S), comme c'est indiqué sur la figure ci-dessus, est nul (sortant = 0).
Q
Or d'après le théorème de Gauss : sortant = int = 0 d’où Qint= 0 ,
0
Il n'y a pas de charges à l’intérieur du conducteur, il n’y a pas de charge dans la cavité (par
hypothèse) donc la surface interne int ne porte pas de charges non plus.
Dans la pratique, le Farad est trop grand, on utilise ses sous multiples :1F=10-6F ; 1nF= 10-9F et
1pF=10-12F
Exemple : soit une sphère conductrice isolée de centre O, de rayon R et de charge totale Q, placée
dans le vide. Le potentiel de la sphère conductrice est:
1 ( P) dS sphère ( P) dS Q S
V V (O) •O
4 0 sphère PO 4 0 R 4 0 R
R •P
Q
sa capacité est C 4 0 R .
V
Une sphère de capacité 1F aurait un rayon R = 9.109 m donc un rayon de 9millions de km.
1
Une sphère de rayon R=1cm a une capacité C = ( .10-9)10-2 F donc C#1,1 10-12F =1,1pF
9
'
V- Influences électrostatiques
On conclut que les éléments de surface dΣ1 et dΣ2 portent des charges égales mais de signe
opposé. Les éléments de surface dΣ1 et dΣ2 sont appelés éléments correspondants. C’est le
théorème des éléments correspondants.
- Les lignes de champ sont normales aux surfaces des conducteurs en équilibre électrostatique
- Les lignes de champ vont des charges positives vers les charges négatives.
- Le potentiel décroît le long d’une ligne de champ (le champ est dirigé vers les potentiels
décroissants).
3- Influence partielle
Définition : deux corps conducteurs sont en influence partielle lorsque les lignes de champ partant de
l’un n’arrivent pas toutes sur l’autre.
L’influence partielle peut être facile à analyser dans le cas d’un conducteur initialement isolé et
neutre ; et dans le cas d’un conducteur maintenu à un potentiel constant.
+ +
+ +
+ - +
+ V2 + + - V1
+ - +
+ - +
+ +
A2 A1
A l’équilibre électrostatique :
*Il apparait sur la surface de A1 faisant face à A2 des charges négatives et des charges positives sur la
partie opposée. Les lignes de champ ont l’allure indiquée sur la figure ci-dessus : des lignes de champ
partent de A2 perpendiculairement à la surface et aboutissent sur A1 également perpendiculairement
à la surface.
*Des lignes de champ partent de A2 et arrivent sur A1 Le potentiel V1 est inférieur à V2 (car les
lignes de champs sont toujours dirigées vers les potentiels décroissants)
*Des lignes de champ partent de A1 vers l’infini Le potentiel V1 est supérieur à V∞ (V∞ = 0V)
D’où : V2 > V1 > 0
Conclusion : l’influence partielle conserve la charge totale d’un conducteur isolé (qu’il soit chargé ou
neutre) mais elle change la répartition des charges et la valeur du potentiel du conducteur considéré.
Considérons un conducteur A1 relié au sol (maintenu au potentiel Vsol = 0V). La charge initiale de A1
est nulle : (Q1initial = 0).
On approche un corps A2 chargé positivement de A1 (Q2 > 0 et V2intial >0).
+ + -
+ V 0 + -
+
2
+ - V10
- Vsol = 0
+ +
A2 A1
Notes de cours: électricité 1/S2(print2018) 26 Pr.Boustani
A l’équilibre électrostatique on constate que :
Toutes les lignes de champ arrivant sur A1 sont issues de A2 (car V1 = Vsol = 0V < V2).
Aucune ligne de champ ne part de A1 (car V1= Vsol = V∞ = 0V).
Conclusion : on ne peut avoir que des charges négatives sur la surface de A1 faisant face à A2
(conformément au théorème des éléments correspondants) bien que son potentiel soit nul.
Le potentiel de A1 reste maintenu égal à zéro mais sa charge devient négative.
4- Influence totale.
Définition : On dit que l’influence est totale lorsqu’un conducteur entoure complètement un autre
conducteur.
-VI- Condensateurs
1- Définition
On écrit : Q = Q1 = C ( V1 – V2 )
Q
Le rapport C est appelé capacité du condensateur.
V1 V2
La capacité C est toujours positive et ne dépend que de la géométrie du condensateur
(V1 – V2) est la différence de potentiel (ddp) appliquée entre A1 et A2.
Si on applique le théorème de Gauss à une surface sphérique de centre O, de rayon r tel que R1 r R2 ,
Q
on obtient alors : = E 4r2 =
0
On en déduit l’intensité du champ électrostatique sur toute la sphère de rayon r :
Q
E 2
( E E er )
4 0 r
dV
Le champ électrostatique E étant radial, la relation E gradV devient E
dr
V2 R2
Q R 2 dr
On en déduit : V2 – V1 = dV E dr
V1 R1 4 0 R r 2
1
Q 1 1 Q R2 R1
V1 – V2 = ( )
4 0 R1 R2 4 0 R1 R2
R1 R2
La charge du condensateur est : Q = 40 (V1 – V2)
R2 R1
Q RR
Sa capacité est : C = 4 0 1 2
V1 V2 R2 R1
Remarque : si R2 est voisin de R1
On pose R1 = R , R2 = R + e avec e R.
R2 0S
C 40 c’est la capacité d’un condensateur plan
e e
Le théorème de Gauss, appliqué à une surface cylindrique de même axe, de hauteur h et de rayon r
Q
compris entre R1 et R2, donne : = E.2rh =
0
R1
h r er
R2
Sur toute la surface cylindrique de Gauss, de rayon r, l’intensité du champ électrostatique est :
Q
E ( E Ee r )
2 0 rh
dV
Le champ E est radial, et E gradV conduit à écrire E soit dV = - Edr.
dr
R Q Q R2 dr
Il en résulte : V1 – V2 = dr
R1 2 rh 2 0 h R1 r
0
Q R
V1 – V2 = Ln 2
2 0 h R1
Dans le cas des condensateurs usuels, si les armatures sont à une distance suffisamment faible devant
les rayons de courbure on peut les assimiler, localement, à des armatures planes parallèles. Les lignes
de champ sont des droites parallèles et normales aux armatures. Le champ est uniforme entre les
armatures : E =
0
Q
où = est la densité surfacique de charge ( Q et S sont respectivement la charge et la surface
S
d’une armature
S O
V1 + + + + + + + ++ ++ ++(+)
+ + + + + + +
e
+ + + + + + + + + +
- - - - - - - - - -
- - - - - - E- - - -
V2 - - - - - - - - - -(-)
x
V2 e Q e
On a E gradV soit dV = - E dx dV = - dx V1- V2 = dx
V 0 0
1
0S 0
Qe 0S
C’est à dire : V1 - V2 = et par conséquent C =
0S e
0S
Ordre de grandeur : pour S=1m2 et e= 0,5mm ,(0 8,84 10-12 SI) : C = 17,8 nF
e
4- Groupement de condensateurs
symbole
Des condensateurs sont groupés en parallèles si toutes les armatures internes sont reliées à un même
point A et toutes les armatures externes à un même point B.
Regroupons n condensateurs en parallèle. C1
.
Soit V=(VA-VB) la différence de potentiel entre les points A et B. .
Le condensateur de capacité C1 a pour charge Q1 = C1V C
.i
A B
C2 Q2 = C2V .
. .
. .
. Cn
Cn Qn = CnV V
n n n
La charge de l’ensemble des condensateurs est : Q = Qi CiV V Ci
i 1 1
n
Q
Donc le groupement se comporte comme un condensateur unique de capacité C = Ci
V 1
4.2- Groupement en série.
Des condensateurs sont groupés en série si l’armature interne de l’un est reliée à l’armature externe
du précédent.
C1 C2 Ci Cn
A … … B
A1 A2 A3 A4
V
L’armature A1du condensateur1 prend la charge +Q, par influence l’armature A2 du condensateur1
prend la charge (–Q). A2 forme avec l’armature A3 du condensateur suivant un conducteur neutre ;
l’armature A3 porte la charge +Q. Ainsi, tous les condensateurs ont la même charge Q.
Q 1
On écrit : V = Vi i Q
Ci Ci
Donc le groupement est équivalent à un condensateur unique de capacité :
n
Q 1 1 1
C= d’où
V 1 C 1 Ci
i C
i
Solution :
1 1 1 CC 8
1) C s 1 2 1,33F
C s C1 C 2 C1C 2 6
-4
2) Q = Cs V 2,66 10 Coulomb
Q Q
3) Q1 = Q = C1V1 V1 = 133 Volt et Q2 = Q = C2 V2 V2 = 66,5 Volt
C1 C2
On vérifie bien que V = V1 + V2 = 200 Volt
QV1 QV 2
4) W1 = 177. 10-4 J et W2 = 87 10-4 J
2 2
QV
L’énergie totale de l’ensemble des deux condensateurs : WT = W1+W2 =
2
B- les deux condensateurs de capacités C1= 2F et C2= 4 F sont, maintenant, connectés en
parallèles. La différence de potentiel aux bornes de chacun est de 200 Volt.
Calculer :1) La charge prise par chacun des condensateurs.
2) La charge du condensateur équivalent.
3) La capacité du condensateur équivalent.
Solution :
1) Q1 = C1 V Q1 = 4 .10-4 Coulomb.
Q2 = C2 V Q2 = 8.10-4 Coulomb.
2) Q = Q1 + Q2 = (C1 + C2 ) V Q = 12. 10-4 Coulomb.
3) Cp = C1 + C2 = 6F