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THESE DE DOCTORAT
Présentée par
Ahlem SDIRI
Préparée au sein du laboratoire de génie civil de l’Ecole Nationale
D’Ingénieurs de Tunis
pour l’obtention du
La réalisation de cette thèse a été possible grâce au concours de plusieurs personnes à qui je
voudrais témoigner toute ma gratitude.
Je voudrai tout d’abord adresser toute ma reconnaissance à mon directeur de thèse Monsieur
Atef DAOUD, pour sa patience, sa disponibilité et surtout ses judicieux conseils, qui ont
contribué à alimenter ma réflexion.
Je désire aussi remercier mon encadreur Monsieur Slim KAMMOUN pour son aide, sa
patience et ses conseils qui m’ont aidé à atteindre les objectifs de la thèse.
Un grand merci à mes chers parents Sassi et Yamna , ma sœur et mon frère qui m’ont fourni
le support moral, la patience pendant mes cinq années de la thèse.
Je voudrai exprimer ma reconnaissance envers mes chères amies Jihen MALLEK, Sabra
BOUGOUFFA qui m’ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de ma
démarche.
Ahlem SDIRI
i
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
RESUME
Ce travail porte sur une étude numérique et analytique de l’interaction entre le béton au jeune
âge et les armatures en Polymères renforcées par des fibres de verre PRFV et en acier. La
modélisation de processus d’hydratation est établie par un schéma de calcul numérique
thermo-chimio-mécanique. Ce schéma est implémenté sur le code de calcul par éléments finis
ABAQUS. Trois routines d’ABAQUS sont appliquées : d’une part HETVAL qui permet
d’implémenter l’équation de la chaleur qui régit la réaction d’hydratation du béton. Cette
routine nous permet d’extraire le degré d’hydratation. Le béton est considéré comme un
matériau élastique endommagable. La loi d’endommagement de Mazars est implémentée aussi
numériquement par la routine UMAT. L’évolution des caractéristiques mécaniques durant le
durcissement du béton est contrôlée par les formules proposées par De Schutter. Ces
paramètres sont implémentés numériquement par UMAT. Les retraits thermiques et endogènes
sont exprimés comme des fonctions de degré d’hydratation et de la température. Ils sont
appliqués numériquement par la routine UEXPAN. L’acier est considéré élastique et isotrope.
Quant aux armatures en PRFV, elles ont un comportement élastique et isotrope
transversalement. La liaison armature /béton est considérée parfaite dans cette modélisation.
On a tenu en compte dans les diverses simulations numériques de deux conditions aux limites
mécaniques : étude de retrait libre et étude de retrait empêché. La validation du modèle
numérique est faite selon des résultats expérimentaux de Sule et Van Breugel. Ces expériences
portent sur l’étude de l’interaction entre l’acier et le béton au jeune âge. Une extrapolation la
modélisation numérique sur des modèles des poutres en béton au jeune âge armées en PRFV a
été effectuée. Une comparaison entre les résultats numériques des armatures en PRFV et en
acier est ainsi déduite. On a pu mettre en évidence que les barres en PRFV empêchent moins
les déformations dans le béton que l’acier. De plus, pour l’étude de retrait empêché, le béton
au jeune âge armé en PRFV développe des contraintes (compression et traction) moins
importante que le béton armé par l’acier. De plus, il est prouvé selon cette étude numérique
que la présence des armatures en PRFV au sein du béton retarde l’apparition de la fissuration
tout en la comparant avec le cas de renforcement en acier. Ceci présente un avantage majeur
pour les renforcements en PRFV.
Une étude de la liaison d’interface a été menée à partir des essais mécaniques d’arrachement
de type Pull-out, qui ont permis par la suite d’évaluer l’influence de différents paramètres (âge
ii
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
du béton, diamètre, longueur d’ancrage et rugosité des barres (sablé ou nervuré) sur le mode
de rupture et le mécanisme de transfert d’effort à l’interface armature/béton.
Une identification analytique des modèles BPE et CMR, initialement utilisés pour décrire
l’adhérence entre l’acier et le béton, a été réalisée pour les armatures en PRFV. Une prédiction
analytique de la fissuration d’une membrure tendue (tirants) en béton armé en acier, PRFV
sablé et PRFV nervuré a été ensuite entreprise. Ainsi on a pu déterminer la longueur de
transfert, les contraintes dans le béton et dans les armatures, les espacements et les ouvertures
des fissures.
Mots clés :
Béton jeune âge, hydratation, PRFV, modélisation éléments finis, béton haute performance,
fissuration, membrure tendue.
iii
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
ABSTRACT
This work deals with a numerical and analytical study of the interaction between early age
concrete and Steel/ glass fiber reinforced polymer GFRP rebars. Concrete hydration process
was simulated by a numerical scheme implemented in ABAQUS software. Three main user
subroutines of ABAQUS were used in this scheme: (1) HETVAL for the implementation of the
heat law induced by the reactions of the hydration process; (2) UMAT for the assessment of the
early age concrete proprieties, based on De Schutter formulas and (3) UEXPAN feature for the
evaluation of the early age concrete strains, the thermal strain and the shrinkage versus
hydration degree. Mazars model was also used to describe the concrete damage. The concrete
was considered as a damaged–elastic material while steel rebars were assumed to elastic and
isotropic materials. Surprisingly, the GFRP were elastic and transversally isotropic. No bond
model was introduced to the GFRP/steel reinforcement concrete interface. Only damage
variable related to concrete was used to evaluate rebars/concrete bond strength evolution.
Numerical simulations were applied to free and restrained mechanical boundary conditions.
The obtained results proved that, according to the free deformation study, the GFRP rebars
restrain less the concrete than steel. This was not the case of the restrained deformations where
GFRP reinforced concrete developed less stress (i.e., compression and tension) than steel
reinforced concrete elements. We observed that GFRP rebars delayed the appearance of cracks
better than steel reinforcements, suggesting the favorable use of GFRP rebars over steel.
The bond behavior was established based on the pull-out test to evaluate the effects of various
parameters (i.e., concrete age, rebar diameter, roughness and the embedded length) on the
failure mode and the bond strength transfer at the rebar/concrete interface. Furthermore, an
analytical identification of the BPE and the CMR models was established. They well described
initially the bond behavior between the steel and the concrete. An analytical prediction of the
cracks in a tension tie was deduced. The tension ties were reinforced with GFRP (SHA) and
steel rebars. The transfer length, concrete and rebars stresses and cracks width and spacing
were finally highlighted.
Keywords:
Early age concrete; hydration process; GFRP; finite element Modeling; High-strength concrete;
iv
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
Introduction .................................................................................................................... 7
Revue bibliographique sur les Barres en polymères renforcés de fibres de verre PRFV
31
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
Introduction .............................................................................................................. 45
Implémentation numérique....................................................................................... 48
Conclusion ................................................................................................................ 63
Conclusions .............................................................................................................. 86
Introduction .............................................................................................................. 90
IV.3.3 Identification des paramètres des modèles d’adhérence BPE et CMR ............ 106
Etude de la fissuration dans le béton : modèle d’un tirant en béton armé en acier
/PRFV 110
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
Tableau IV-7 : Valeurs des coefficients 𝛿 en fonction dus barres et des longueurs d’ancrage à
28 jours. .................................................................................................................................... 99
Tableau IV-8 : Variation de rapport 𝛿 en fonction de la longueur d’ancrage. ...................... 100
Tableau IV-9 : Valeurs expérimentales de δ. ......................................................................... 101
Tableau IV-10 : Expressions analytiques de la contrainte d’adhérence maximale ................ 103
Tableau IV-11 : Valeurs des coefficients α et β à 7 jours. ..................................................... 106
Tableau IV-12 : Valeurs des coefficients α et β à 28 jours. ................................................... 106
Tableau IV-13 : Paramètres de la loi d’adhérence pour PRFV-HA Φ=16 mm et PRFV-S
Φ=14mm................................................................................................................................. 107
Tableau IV-14 : Valeurs des contraintes dans l’armature, ouverture de fissurations et longueur
de transfert pour chacune des armatures : PRFV (HE16, 14S) et acier. ................................ 116
Tableau IV-15 : Paramètres d’un tirant en béton armé en acier. ............................................ 120
Tableau IV-16 : Paramètres d’un tirant en béton armé en PRFV. ......................................... 120
Tableau IV-17 : Calcul des déformations et des contraintes des courbes contraintes-
déformations du tirant en BA en PRFV et en acier. ............................................................... 121
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
Figure II-8 : Validation du modèle numérique par rapport aux essais expérimentaux de la
variation de la résistance à la traction du béton en fonction du temps. .................................... 57
Figure II-9 : Validation du modèle numérique par rapport aux essais expérimentaux de la
variation du module d’Young du béton en fonction du temps. ................................................ 58
Figure II-10 : Validation du modèle numérique de la variation de degré d’hydratation ξ en
fonction du temps. .................................................................................................................... 58
Figure II-11 : Variation numérique de l’affinité chimique en fonction du temps. ................... 59
Figure II-12 : Evolution de la température semi-adiabatique en fonction du temps. ............... 60
La figure II-13 illustre les variations de la déformation longitudinale totale libre (thermique et
endogène) que ce soit expérimentale ou numérique. Cette évolution est subdivisée en deux
parties : pendant ses 35 premières heures, le béton subit une dilatation qui est causée par la
domination du retrait thermique. Parallèlement à la diminution de la température (Figure II-13),
le béton se raccourcit. Ceci est causé par l’effet de retrait endogène d’une part et par la chute
de la température d’autre part. .................................................................................................. 60
Figure II-14 : Evolution de la déformation totale dans la condition semi-adiabatique pour une
poutre ADTM non-armée. ........................................................................................................ 61
Figure II-15 : Evolution de la déformation totale dans la condition isotherme pour une poutre
ADTM non-armée. ................................................................................................................... 62
Figure II-16 : Validation du modèle numérique par rapport aux résultats expérimentaux de la
contrainte dans le béton non armé. ........................................................................................... 63
Figure III-1 : Modèle de retrait libre ADTM : poutres non armée et armées (une barre et 4barres)
Sule.M [27]............................................................................................................................... 67
Figure III-2 :Modèle de retrait empêché TSTM (renforcement une seule barre (a) et 4barres
(b)) Sule.M [27]....................................................................................................................... 67
Figure III-3 :Etude paramétrique : effet de nombre des éléments finis sur l’évolution de la
déformation longitudinale. ....................................................................................................... 70
Figure III-4 : Evolution de la déformation totale dans la condition semi-adiabatique pour une
poutre ADTM armée avec 1HA25 en acier.............................................................................. 70
Figure III-5 : Validation du modèle numérique par rapport aux résultats expérimentaux de la
contrainte dans le béton armé en 1HA16 acier. ....................................................................... 71
Figure III-6 : Validation du modèle numérique par rapport aux résultats expérimentaux de la
contrainte dans le béton armé en 4HA 8 acier. ........................................................................ 72
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
Figure III-7 : Variations de déformations libres dans le béton pour béton non armée, béton armé
1HA25 PRFV et béton armé avec 4HA12 PRFV. ................................................................... 73
Figure III-8 : Variations de déformations libres dans le béton pour béton non armée, béton armé
4HA12 PRFV/4HA12 acier. .................................................................................................... 75
Figure III-9 : Évolution de la déformation longitudinale en fonction du temps sous différentes
configurations de ferraillage en acier (a) et en PRFV (b) sous condition semi-adiabatique. ... 76
Figure III-10 : Répartition de l’endommagement à 5 heures dans une section transversale à 5
heures pour un taux de renforcement (3.2 %): 1Φ25 PRFV(à gauche) 1Φ25 acier (à droite).77
Figure III-11 : Répartition de l’endommagement à 10 heures dans une section transversale à 10
heures pour un taux de renforcement (3.2 %): 1Φ25 PRFV(à gauche) 1Φ25 acier (à droite).77
Figure III-12 : Répartition de l’endommagement dans une section transversale à 20 heures pour
un taux de renforcement (3.2 %): 1Φ25 PRFV(à gauche) 1Φ25 acier (à droite). ................... 78
Figure III-13 : Répartition de l’endommagement dans une section transversale à 60 heures pour
un taux de renforcement (3.2 %): 1Φ25 PRFV(à gauche) 1Φ25 acier (à droite). ................... 78
Figure III-14 : Répartition de l’endommagement radial autour de la barre en acier à t=20 heures
dans une section longitudinale. ................................................................................................ 79
Figure III-15 : Répartition de l’endommagement radial autour de la barre en PRFV à t=20
heures dans une section longitudinale. ..................................................................................... 79
Figure III-16 : Validation du modèle analytique Zaidi.A et al. [70] par rapport aux résultats de
la déformation radiale numérique à l’interface PRFV/béton jeune âge en fonction du temps. 81
Figure III-17 : Variation de la contrainte thermique circonférentielle maximale en fonction du
temps. ....................................................................................................................................... 82
Figure III-18 : Variations de la contrainte longitudinale dans le béton en fonction du temps :
4HA12PRFV/4HA12 ACIER. ................................................................................................. 83
Figure III-19 :Champs d’endommagement dans une poutre armée en 4HA12 en PRFV à 40
heures (temps de fissuration du béton). ................................................................................... 86
Figure III-20 : Champs d’endommagement dans une poutre armée en 4HA12 en acier à 35
heures (temps de fissuration du béton). ................................................................................... 86
Figure IV-1 : A :PRFV-HA[64] B: PRFV-S [83] ..................................................... 91
Figure IV-2 : Dispositif de l'essai d'arrachement via la presse Perrier 250 kN........................ 93
Figure IV-3 : Mode de rupture par arrachement. ..................................................................... 94
Figure IV-4 : Mode de rupture par éclatement. ........................................................................ 95
xiii
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
Figure IV-5 : Courbes type force –déplacement pour PRFV-HA ( Φ=16 mm , L=5Φ) et PRFV-
S ( Φ=14 mm , L=5Φ) à 7 jours. .............................................................................................. 96
Figure IV-6 : Variation de 𝛿 en fonction du diamètre à 7 jours (l=10Φ). ............................. 100
Figure IV-7 : Valeurs expérimentales [61,85,86,87,88,89] de δ pour des barres en PRFV-HA.
................................................................................................................................................ 103
Figure IV-8 : Valeurs expérimentales [85,88,87,90,91,92] de δ pour des barres en PRFV-S.
................................................................................................................................................ 103
Figure IV-9 : Variation de glissement à la contrainte maximale en fonction du rapport
𝜏𝑚𝑎𝑥fc pour des barres en PRFV-HA à partir des essais expérimentaux de la littérature
[61,85,86,87,88,89]. ............................................................................................................... 105
Figure IV-10 : variation du glissement à la contrainte maximale en fonction du rapport
𝜏𝑚𝑎𝑥fc pour des barres en PRFV-S à partir des essais expérimentaux de la littérature
[85,88,87,90,91,92]. ............................................................................................................... 105
Figure IV-11 : Comparaison entre les courbes expérimentale et analytique (modèle BPE et
CMR) (PRFV-HA Φ=16 mm -28 jours) . .............................................................................. 108
Figure IV-12 : Comparaison entre les courbes expérimentale et analytique (modèle BPE et
CMR (PRFV-S Φ=14mm -28 jours). ..................................................................................... 108
Figure IV-13 : Comparaison entre les courbes analytiques du modèle BPE à 7 jours et à 28
jours, PRFV-HA Φ=16 mm ................................................................................................... 109
Figure IV-14 : Comparaison entre les variations des contraintes d’adhérence en fonction du
glissement PRFV-HA Φ=16 mm ; PRFV-HA Φ=8 mm ........................................................ 109
Figure IV-15 :Développement de la contrainte dans le béton et dans la barre dans un élément
en béton armé au voisinage d’une fissuration [27]. ............................................................... 111
Figure IV-16 : Modèle d’un tirant en béton armé. ................................................................. 111
Figure IV-17 : Variation de la contrainte dans le béton en fonction du x PRFV-HA Φ=16 mm).
................................................................................................................................................ 115
Figure IV-18 : Variation de la contrainte dans les armatures en acier, PRFV S et PRFV HW en
fonction du x........................................................................................................................... 115
Figure IV-19 : Courbe explicative du modèle multilinéaire [96]........................................... 117
Figure IV-20 : Courbes contrainte déformation et lois de comportement de l'acier et du PRFV.
................................................................................................................................................ 120
xiv
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
k (t) fonction qui caractérise le taux de conversion de la phase dans le modèle d’Avrami.
C : matrice de Hook .
Ca(OH) 2 : le portlandite.
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Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
F : effort (kN)
I : Tenseur unitaire.
̅̅̅̅̅
m∞ : la masse des hydrates formées à un temps infini (g).
Ear
nar = .
E
xviii
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
s : glissement( mm).
T : température (° C) .
t : temps (heures) .
tn : instant n (h).
Ve : volume absolu des produits initiaux qui sont l´eau et ciment anhydre (m3).
∆T : variation de la température (° C) .
xx
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
ε̂ : déformation équivalente.
ξ : degré d’hydratation.
̃
A: affinité chimique normalisée (1/h).
xxi
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
ε̃ : deformation équivalente.
ρ : le taux de renforcement.
kg
ρc : densité de béton (m3).
ν : coefficient de Poisson .
ξ : degré d’hydratation .
τmax
δ= .
√fc
xxii
Thèse de doctorat : Etude de l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton à jeune âge
σ̅i r : le critère de rupture selon le signe des contraintes principales pour le modèle
d’endommagement anisotrope.
̃
σri : est la contrainte équivalente dans le béton pour le modèle d’endommagement anisotrope.
η : permeabilité du béton.
σ : Tenseur de contraintes.
xxiii
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
1. Introduction et généralités
Les performances des structures massives en béton, en particulier les ouvrages maritimes, les
dallages industriels, etc., dépendent du comportement de béton au jeune âge et de l’évolution
de ses propriétés thermomécaniques au cours du temps. Dès le malaxage avec l’eau, le béton
subit des complexes réactions chimiques à l’échelle microscopique qui définissent le processus
de son hydratation. Ce processus est caractérisé par différentes réactions chimiques qui se
manifestent entre les composants chimiques du ciment et l’eau. En outre, Ces réactions ont un
caractère thermoactif et exothermique là où la température de l’hydratation du béton peut
atteindre une valeur de 70°C. Le processus d’hydratation du béton est défini aussi par un
paramètre fondamental qui est le degré d’hydratation ξ. Ce paramètre décrit l’évolution et le
comportement du béton pendant son durcissement. Les réactions chimiques qui se déroulent
pendant le processus de l’hydratation s’accompagnent par certaines variations volumiques qui
se présentent sous forme de retrait (thermique, endogène) et de fluage propre. Ces réactions
sont les sources, en plus du dégagement de chaleur, de l´augmentation progressive des
résistances du matériau, de l´affinement, de la porosité et les variations volumiques. Ainsi,
pendant les premières heures de l’âge du béton, ses propriétés thermomécaniques se
développent rapidement. Selon certaines études, ces propriétés peuvent être exprimées au jeune
âge comme des fonctions du degré d’hydratation. Au niveau de cette phase certaines conditions
externes comme la température, la géométrie de la structure ou même les conditions aux limites
engendrent de fortes contraintes internes de traction au sein du matériau. Cependant, le
dépassement des résistances instantanées de traction peut mettre en danger le matériau même
avant sa mise en service. Dans ce cas, des fissurations apparaissent dans le béton (Figure A).
Elles menacent la durabilité des structures massives.
1
INTRODUCTION GENERALE
Parmi les types du béton utilisé dans les constructions en génie civil, on cite le béton ordinaire
et le béton à haute performances BHP. Le béton BHP a été largement utilisé dans la construction
des ponts, des grandes structures. Plus précisément, le recourt à ce type de béton est expliqué
par sa forte résistance ainsi que la bonne durabilité des structures. Cependant, certains essais
effectués sur le BHP ont prouvé que son faible rapport E/C engendre une réduction remarquable
du volume du béton et une sensibilité plus prononcée à la fissuration. En fait, le BHP est affecté
par le phénomène de retrait endogène qui se produit dans le béton au jeune âge. Afin de bien
maitriser l’apparition des fissures et de contrôler leurs distributions dans le béton au jeune âge,
il est indispensable d’ajouter des barres d’armatures à l’intérieur de la structure. Toutefois, les
barres utilisées sont généralement de l’acier. A cause de la naissance des fissures dans le béton,
l’ouvrage devient exposé à des agents environnementaux agressifs tels que le dioxyde de
carbone, les ions chlore, les sulfates etc. Parmi les ouvrages qui sont exposés à des tels risques,
on cite les ouvrages maritimes, les piles des ponts, les plateformes pétrolières etc. Cette
problématique engendre généralement la corrosion des barres en acier ce qui menace la
durabilité de ces ouvrages.
Figure B : Exemple de corrosion sévère des armatures en acier dans des piles d’un pont.
2
INTRODUCTION GENERALE
Les barres en PRF présentent une alternative prometteuse dans le but de résoudre le problème
de corrosion de l’acier. Le PRF est un matériau composite ayant deux composants : des fibres
de haute résistance incorporées dans une matrice de polymère. Différents types d’armatures en
PRF existent sur le marché notamment les armatures en polymères renforcés par des fibres de
verre PRFV, fibres de carbone (PRFC) et fibres de Basalte (PRFB). Plusieurs textes
réglementaires sont utilisés dans certains pays comme Canada, Japon, USA. Ces règlements
permettent de définir les principes de dimensionnement des structures en PRF. Ces armatures
sont caractérisées par leurs aspects non corrosifs et leurs légèretés en les comparant avec l’acier.
Il a été prouvé aussi selon certaines études que l’usage de ces armatures n’est permis qu’aux
climats ayant une température qui ne dépasse pas les 60°C. Durant le processus d’hydratation,
la température peut dans certains cas (certains ouvrages, certains ciments, certaines conditions
environnementales) dépasser cette valeur. Par ailleurs, les barres en PRF ont un comportement
linéaire élastique jusqu’à sa rupture différemment à l’acier qui présente une plasticité bien
définie. De plus, les structures renforcées par le PRF possèdent une tolérance vis-à-vis des
flèches plus importantes. Ceci est dû essentiellement par leur module élastique qui plus faible
que celui de l’acier. A l’état durci, différents travaux expérimentaux, analytiques et numériques
se sont retournées vers l’étude de l’adhérence entre les armatures en PRF, en particulier en
PRFV, et le béton. Les modèles analytiques qui définissent l’adhérence entre le PRF et le béton
sont nombreux. A titre d’exemple, on cite le modèle de Malvar, BPE et le modèle CMR. Les
propriétés d’adhérence entre le PRFV et le béton jouent un rôle majeur dans le transfert d’effort
à l’interface PRFV-béton à l’échelle local. De plus, elles peuvent affecter les performances
mécaniques des structures renforcées en PRFV. La loi d’adhérence dépend de plusieurs
paramètres notamment la résistance à la compression de béton, le diamètre de la barre, sa
longueur d’ancrage et sa rugosité (sablé, nervuré).
2. Problématique
La corrosion des armatures de renforcement en acier est induite par la naissance des fissures
dans le béton. Ces fissures sont engendrées par les différents types de retrait provoqués dans le
béton au jeune âge (retrait thermique, endogène etc.). Ainsi, afin de prévenir le problème de
corrosion des armatures en acier, on observe une tendance, durant ces dernières décennies, à
substituer les armatures en acier par des armatures en matériaux composites en particulier les
Polymères renforcés par des Fibres PRF. En effet, ces armatures ont un aspect non corrosif et
elles sont caractérisées par leur bonne résistance dans les milieux alcalins. Cependant, plusieurs
3
INTRODUCTION GENERALE
3. Objectifs
Le but de ce travail est d’étudier l’interaction entre les armatures en PRFV et le béton au jeune
âge. D’une part, la prédiction du risque des fissurations dans le béton au jeune âge nous a mené
à développer un modèle thermo-chimio-mécanique. Ce modèle permet de décrire
numériquement le comportement d’une structure même avant sa mise en œuvre. En deuxième
lieu, on s’intéresse à étudier le comportement d’une poutre en béton armé par des armatures en
PRFV pendant la phase de jeune âge. Cette étude dépend des conditions aux limites mécaniques
et thermique. L’objectif étant de comparer les comportements à jeune d’une poutre en béton
armé par des barres en PRFV et des barres en acier. Vers la fin, on cherche à établir une étude
expérimentale et analytique sur les lois d’adhérence entre les armatures en PRFV (de type sablé
ou nervuré) et le béton à l’état durci. En conséquence, on cherche à prédire les propriétés des
fissures d’une membrure tendue (tirants) en béton armé en acier, PRFV sablé et PRFV nervuré.
4. Plan de la thèse
Ce manuscrit est composé de quatre chapitres principaux qui sont décrits comme suit :
Le premier chapitre de ce manuscrit présente une revue bibliographique qui décrit le
comportement du béton au jeune âge du béton en définissant le processus chimique de
l’hydratation. On a mis l’accent sur les variations volumiques qui se produisent au sein d’un
4
INTRODUCTION GENERALE
élément en béton au jeune âge notamment le retrait thermique et le retrait endogène. Les
propriétés thermomécaniques du béton au jeune âge sont aussi définies. On a mis l’accent sur
les différentes modélisations microscopiques et macroscopiques qui décrivent le processus
d’hydratation du béton. La présentation des travaux de la littérature qui concernent l’interaction
entre le béton jeune âge et l’acier est aussi abordée dans ce chapitre. Ensuite on a présenté les
armatures composites en PRFV et les différentes études de la littérature qui sont effectuées sur
l’interaction entre les PRFV et le béton à l’état durci. Les modèles analytiques qui décrivent
l’adhérence entre le PRFV et le béton sont aussi détaillés dans ce chapitre.
5
Chapitre I : Etude bibliographique
6
Chapitre I : Etude bibliographique
Introduction
Hydratation du ciment
I.2.1 Introduction
Le béton est constitué de différents composants tels que le sable, l´eau, le ciment et les agrégats.
Parmi ces composants on cite le ciment qui est décrit comme étant le liant hydraulique du béton
puisqu´il se durcit suite au contact avec de l´eau. Par définition, l´hydratation des matériaux
cimentaires est définie comme l´ensemble des changements qui se produisent quand le ciment
anhydre ou une de ses phases constitutives est mélangée avec l´eau. Afin de mieux comprendre
le phénomène d´hydratation de béton, on doit mettre l´accent sur ses composants qui sont plus
au moins réactifs avec l´eau. Il se compose principalement par : le clinker, le sulfate de calcium,
les ajouts éventuels (laitiers, cendres volantes, pouzzolanes ou fillers et les fumées de silice).
Dans la composition minéralogique du clinker on distingue les quatre phases majoritaires
consignées dans le tableau I-1
7
Chapitre I : Etude bibliographique
C3S Ca3SiO5
Silicate tricalcique (alite)
C2S Ca2SiO4
Silicate bicalcique (bélite)
C 3A Ca3Al2O6
Aluminate tricalcique
C4AF Ca4Al2O10Fe2
Ferroaluminate tétracalcique
L’hydratation du béton se produit lorsque les éléments qui constituent le ciment (tels que l’alite
C3S ; belite C2S ; l’aluminate tricalcique C3A et l’aluminoferrite tricalcique C4AF) se
manifestent simultanément et entrent en réactions chimiques différentes avec l’eau. La pâte
mélangée par l´eau se rigidifie progressivement et devient solide. Ceci est appelé le phénomène
de prise du ciment qui est le résultat de la réaction d’hydratation. Ainsi les silicates, les alites et
les belites, réagissent avec l’eau pour produire des calciums hydratés (C-S-H) et le portlandite
(Ca(OH) 2). Ces éléments contribuent à la durabilité. Pour les aluminates (C3A et C4AF), ils
réagissent avec l´eau et les sulfates contenus dans le gypse afin de former dès le premier contact
eau-ciment l’ettringite primaire AFt (tri-sulfoaluminate). Ensuite ce dernier devient la source
des ions sulfates pour les aluminates (C3A et C4AF) non encore hydratés après que le gypse soit
totalement consommé. Concernant la fumée de silice, elle réagit avec le portlandite déjà libéré
pour intervenir dans la formation des silicates de calciums hydratés (C-S-H). La fumée de silice
agit d´une manière favorable sur la cinétique d´hydratation tout en formant des sites de
nucléation aux hydrates formés [1]. La réaction d´hydratation des silicates peut être divisée en
cinq périodes successives, comme le montre la figure I-1, et son progrès peut être suivi par des
mesures de conductivité et de calorimétrie.
8
Chapitre I : Etude bibliographique
Période1 : Elle caractérise les réactions initiales d´hydratation. Elles sont des réactions quasi-
instantanées ayant un dégagement de chaleur assez important qui se traduit par le pic comme
l´indique la figure I.1. Elle consomme généralement moins de 1% de C3S [2] .Quand les
silicates entrent en contact avec l´eau, les ions (SiO4)4- qui se trouvent en surface des grains du
ciment passent en solution soit sous la forme complexes (H2SiO4) 2- ou (H3SiO4)-). Ces ions
favorisent l´augmentation de la conductivité du milieu. Ensuite une couche protectrice de C-S-
H se forme autour des grains du ciment et plus précisément autour de la surface deC 3S tout en
empêchant la réaction entre l´eau et les silicates.
9
Chapitre I : Etude bibliographique
Période 4 : c´est la période de décélération. L´eau se diffuse dans le matériau pour atteindre les
composants anhydres du système ce qui ralentit considérablement la cinétique d´hydratation.
En conséquence, la chaleur dégagée décroit. Donc la couche d´hydrates formés ne permet
qu´une réaction d´hydratation par diffusion. Comme la période précédente, plus que les
hydrates se forment, moins il y a d´ions dans la solution interstitielle c´est à dire la conductivité
diminue.
Période 5 : Elle est nommée la période de consolidation. Elle peut arriver à des mois ou même
des années. Le béton peut atteindre ses valeurs maximales de ses caractéristiques mécaniques
(au terme de résistance, de durabilité) et la microstructure continue de se densifier. Les C-S-H
et les cristaux de portlandite continuent leur formation et ils remplissent la porosité.
Afin de suivre l’évolution de l’hydratation de béton, on peut quantifier les quantités des chaleurs
dégagées, les quantités de réactifs (ciment hydraté, eau, silices ayant réagi) [3]. L´évolution de
la réaction d´hydratation peut être caractérisée par le degré d´hydratation (ξ). Ce degré est un
indice fondamental pour évaluer le comportement du béton durant son durcissement. La
détermination de ce paramètre est faite selon plusieurs méthodes expérimentales.
Le degré d’hydratation est défini comme étant le rapport entre la masse de ciment ayant réagi à un
instant t m(t) et la masse de ciment anhydre mcan selon Van Breugel [4]. Cette relation est
exprimée dans l’équation I-1.
𝒎(𝐭)
𝛏=𝐦 (Equation I-1)
𝐜𝐚𝐧 (𝐭=∞)
Le degré d´hydratation est défini comme étant le rapport entre la quantité de chaleur dégagée
à un instant t et la chaleur totale dégagée à la fin de réaction [3]. Il est exprimé dans l’équation
I-2.
𝐐(𝐭)
𝛏(𝐭) = 𝐐(𝐭=∞) (Equation I-2)
10
Chapitre I : Etude bibliographique
La figure I-2 illustre la variation du degré d’hydratation final comme fonction du rapport E/C.
Figure I-2 Variation du degré d´hydratation final d´un CEM I en fonction du rapport E/C [5].
L´eau représente le milieu de dissolution du ciment ainsi il influe sur la cinétique d´hydratation.
Il joue un rôle important dans l´hydratation de la pâte du ciment. Dans les mélanges présentant
un grand rapport E/C, les niveaux de concentration ionique de la solution interstitielle sont plus
grands, la solution devient sursaturée rapidement vis-à-vis du C-S-H et de la portlandite. Ceci
engendre une précipitation plus rapide de ces espèces avec un taux d´hydratation plus élevée
dans la période initiale [6].
11
Chapitre I : Etude bibliographique
Effet de la température
L´énergie d´activation
Tableau I-2 : Valeurs des énergies d´activation des constituants du ciment [1].
EA/R (°K)
6000 3000 6500 3000
12
Chapitre I : Etude bibliographique
Modélisation microscopique
Le modèle de Hymostruct
Le modèle de Hymostruct a été élaboré par Van Breugel [16] au sein de groupe de recherche
Hydratation, Morphologie and developpement Structural. Il permet de modéliser les particules
de la matrice cimentaire en tant que des sphères 3D et des formes circulaire 2D qui sont
équidistantes. Les paramètres d’entré de ce modèle sont le rapport E/C et la température.
Lorsque la réaction d’hydratation commence, les couches concentriques des hydrates se
forment autour des grains de ciment en entrainant des particules qui augmentent et qui entrent
en contact entre eux-mêmes . Il se produit ainsi une expansion des grains de ciment. On classe
deux types d’hydrates dans ce modèle : les hydrates qui se forment autour de grain initial sont
appelé « outer product » et ceux qui se forment au sein de grain initial après la consommation
d’une couche de grains anhydre sont appelés « inner product ».
Le modèle de CEMHYD3D
13
Chapitre I : Etude bibliographique
des espèces diffusantes. Ainsi, elles peuvent se déplacer aléatoirement dans la microstructure
comme des ions en solution. Lorsqu’elles se trouvent avec autres espèces avec lesquelles elles
sont susceptibles de réagir selon les équations de l’hydratation, il se forme les produits de la
réaction à l’endroit de la collision. Le résultat de la simulation est donc une microstructure
générée aléatoirement sous forme de voxels.
Figure I-3 : Microstructure 3D 50 x 50 x 50 µm initiale (gauche) d’une pâte de ciment E/C = 0.25 et à un
degré d’hydratation (droite) 𝝃 = 0.63. (Rouge = C3S, Vert = C3A, Jaune = C4AF, Noir = porosité, violet =
C-S-H, Bleu = CH).
La figure I-3 présente une microstructure initiale d’une pâte de ciment ayant un rapport
E/C=0 ,25 avant le début de l’hydratation (à gauche) et la microstructure correspondante à un
degré d’hydratation 𝛼 = 0.63. CEMHYD3D est couplée récemment avec des codes en éléments
fini afin de simuler numériquement le comportement des matériaux. A titre d’exemple on cite
l’étude établie par Bernard et al [18]. En effet, le modèle CEMHYD3D est utilisé pour générer
les volumes élémentaires représentatifs de la pâte de ciment et du mortier dans une approche
de type multi-échelle.
Modélisation macroscopique
Les modèles macroscopiques se basent essentiellement sur des lois empiriques et qui ont
comme objectifs de décrire globalement le phénomène d´hydratation. Ces modèles sont
différents des modèles microscopiques. Ils s’intéressent à la bonne prédiction des indicateurs
moyens de l’évolution des réactions d’hydratation. Parmi ces indicateurs, on cite le degré
d’hydratation et la quantité de chaleur dégagée. Afin de tenir en compte du phénomène de la
thermo activité, des modèles endogènes analytiques ont été développés afin d’évaluer
macroscopiquement la réaction d’hydratation.
14
Chapitre I : Etude bibliographique
Modèle de Buffo-Lacarrière
Ce modèle permet de prévoir la fissuration du s bétons au jeune âge. En premier lieu, une
première modélisation de l’hydratation est établie et qui tient en compte des liants composés et
des consommations hydriques. En deuxième lieu Buffo-Lacarrière [19,20] a intégré le couplage
entre le fluage et la fissuration dans un modèle mécanique non linéaire du béton au jeune âge.
Plus précisément, la modélisation mécanique tient compte des effets de l’hydratation qui sont
basés sur une formulation viscoélastique et non linéaire combinée avec un modèle anisotrope
et régularisé. Dans un premier temps, ce modèle permet de choisir les compositions du béton
ainsi que les techniques de construction afin de réduire les risques de fissuration. A ce niveau
l’équipe des chercheurs a établi une approche multiphasique. Elle décrit les différentes phases
solides tels que le ciment et les additions à tester sous différentes conditions environnementales.
Théoriquement ce modèle est basé sur la méthode des éléments finis afin de prévoir l’évolution
de l’hydratation non seulement sous les conditions endogènes mais aussi sous des conditions
réelles. Ces conditions se présentent comme suit : l’effet de l’échange de l’eau, la pénétration
des radiations solaires, etc. Les résultats de ce modèle comme le degré de l’hydratation, la
température et la teneur en eau sont exploités dans la modélisation mécanique pour évaluer la
fissuration du s structures massives au jeune âge. Le principe de ce modèle analytique est
détaillé dans la figure I-4.
15
Chapitre I : Etude bibliographique
Le modèle d´Avrami
Le modèle d´Avrami [21] représente un des modèles les plus utilisés dans les modélisations
macroscopiques de l´hydratation des matériaux cimentaires. Il a été proposé en 1940 par
Avrami [21]. Il se base principalement sur la description de la cinétique de changement de phase
pour un matériau homogène donné. Dans son modèle on cite la considération du système
assujetti au changement de phase qui se compose de « germes » de la nouvelle phase. Par
définition les germes sont des arrangements de molécules transitoires qui sont distribués
aléatoirement et identiques à ceux existant dans la nouvelle phase. Ces arrangements se
partagent en ceux qui se forment et disparaissent et d´autres qui restent à un état latent sans
croitre. Ainsi avec le commencement de la nouvelle phase ces germes primaires commencent à
croitre et ils deviennent stables après avoir atteint une taille critique. La théorie d’Avrami
dépend du degré d’hydratation comme il est indiqué dans l’équation I-5 [21].
Les paramètres du modèle d’Avrami sont identifiés à partir des mesures calorimétriques [21].
On peut dériver le degré de la réaction d’hydratation à partir de la courbe tout en supposant que
la quantité de chaleur dégagée au cours du processus d’hydratation est toujours proportionnelle
à la fraction du ciment anhydre. La variation du degré d’hydratation par rapport au temps est
exprimée dans l’équation I-6.
𝒅𝛏(𝐭) 𝛏 𝒎−𝟏
= 𝒎 𝒌(𝒌) 𝒎 (Equation I-6)
𝒅𝒕
Par définition, l´affinité chimique est le terme qui caractérise au jeune âge la différence entre
les potentiels chimiques de l´eau libre et de l´eau combinée avec le solide. Certes l’utilisation
des modélisations qui prennent en considération la notion de l´affinité chimique est due au fait
que les modèles microscopiques d´hydratation sont complexes. Ulm et Coussy [15] ont établi
deux lois constitutives qui décrivent l´hydratation en étudiant le problème d´un point de vue
thermodynamique. La première équation décrit, tout en reliant le taux m de la masse actuelle,
des hydrates avec l´affinité Am de la réaction. Elle est exprimée dans l’équation I-7 :
𝒅𝒎 𝑬𝒂
𝑨𝒎 = 𝝁(𝒎). 𝐞𝐱𝐩(𝑹𝑻) (Equation I-7)
𝒅𝒕
16
Chapitre I : Etude bibliographique
μ(m) décrit l´effet de l´augmentation de l´épaisseur de la couche des hydrates formés sur le
temps de micro-diffusion de l´eau libre pour atteindre le ciment anhydre. Parlons de la
deuxième loi constitutive, elle présente l´équation d´état qui relie l´affinité chimique Am avec
la masse actuelle des hydrates m par unité de volume. Cette loi peut s´écrire sous la forme
suivante, selon l’équation I-8, tout en prenant le cas de faible influence du développement des
propriétés mécaniques élastiques sur le processus chimique :
̅̅̅̅̅)
𝑨𝟎 = 𝒂(𝒎 ∞ (Equation I-9)
Quant au degré d´hydratation, Il est décrit comme étant le rapport entre la masse des hydrates
formée et 𝑚
̅̅̅̅̅
∞ (équation I-10).
𝐦
𝛏 = ̅̅̅̅̅̅ (Equation I-10).
𝒎 ∞
𝒎∞ ≪ ̅̅̅̅̅
𝒎∞ 𝒅𝒐𝒏𝒄 𝛏∞ ≪ 𝟏
𝛏
𝜶=𝛏 𝒆𝒕 𝟎 ≤ 𝜶 ≤ 𝟏(Equation I-11)
∞
17
Chapitre I : Etude bibliographique
La loi cinétique de Ulm [15] s´écrit sous la forme suivante présentée dans l’équation I-13 :
𝑬𝒂 𝑨(𝛏) 𝑬𝒂
𝑨(𝛏) = 𝝁(𝒎)𝛏 ̇ 𝐞𝐱𝐩 (𝑹𝑻) équivalent 𝛏 ̇ = 𝝁(𝒎) 𝐞𝐱𝐩 (− 𝑹𝑻) (Equation I-13).
Dans cette équation on tient en compte du terme relatif à la loi d´Arrhenius. La détermination
de l’affinité chimique normalisée présente une condition nécessaire et suffisante pour tenir en
compte des cinétiques d’hydratation. Rappelons que cette affinité est une fonction intrinsèque
de la cinétique c'est-à-dire elle est indépendante de tout champ particulier et des conditions aux
limites qui lui sont associées.
Parmi les moyens de la détermination de l´affinité chimique, on cite l´utilisation des essais
calorimétriques adiabatiques et les courbes d´évaluation de la température au cours de
l´hydratation [3,23]. Elle est déterminée par la relation suivante (équation I-15) :
𝒅𝑻𝒂𝒅 (𝒕)
𝐄
̃ (𝐭) =
𝐀 𝒅𝒕
𝐞𝐱𝐩(𝐑 𝐓𝐚𝐝𝐚 (𝐭)) (Equation I-15).
𝑻∞ −𝑻𝒐
Les réactions successives de processus d’hydratation du béton sont les sources, en plus de
dégagement de chaleur, de l´augmentation progressive des résistances du matériau,
l´affinement de la porosité et les variations plus ou moins de volume. Ces variations volumiques
se partage en retraits (thermique, endogène et plastique) et fluage.
Retraits
Définition
Par définition, le retrait est une diminution d’une ou plusieurs dimensions du matériau suite à
un refroidissement, solidification ou de transformation chimique. En plus, ce concept traduit
18
Chapitre I : Etude bibliographique
Retrait endogène
i. Le retrait chimique
Le retrait chimique a été découvert par Le Chatelier cité par Zreiki.J [3]. Il est intitulé aussi la
composante chimique de retrait endogène. La contraction se fait dans les premières heures de
l’hydratation.
Ce phénomène a été mis en évidence par le fait que le volume absolu des hydrates formées Vh
est inférieur au volume absolu des produits initiaux qui sont l´eau Ve et ciment anhydre Va .
Ceci est le résultat d´un bilan volumétrique à un instant donné de l´hydratation. Ce retrait est le
résultat à la fois de l´hydratation directe des composants principaux du clinker et des réactions
secondaires avec le gypse [23]. Au niveau de cette phase, la formation de l´Ettringite est incluse.
La diminution de volume est donnée par la relation détaillée dans l’équation I-16 :
19
Chapitre I : Etude bibliographique
La contraction de Chatelier a été mise en évidence par la mesure des variations du niveau d’eau
dans un tube capillaire surmontant un récipient étanche. Ce dernier contient une pâte de ciment
désaérée et de l’eau dans ce qui reste de volume. Lorsque l’hydratation a lieu, le niveau de l’eau
dans le capillaire commence à diminuer avec la diminution de l’humidité interne. Ainsi le
volume des hydrates formés compense la quantité d’eau consommée. Certes ces tensions vont
provoquer également avec la présence des granulats une microfissuration et une redistribution
interne des contraintes.
ii. L’auto-dessiccation
Une fois le matériau est rigidifié, la poursuite de l´hydratation a comme conséquence directe le
remplissage de la porosité de la pâte par les hydrates. Le retrait endogène est accompagné par
la diminution de la teneur en eau dans les pores [3]. Ceci nécessite une condition isotherme tout
en supposant qu’il n’y a pas d’échange hydrique avec l’extérieur. Cette diminution du volume
absolu devient incompatible avec les déformations mécaniquement admissibles par le squelette
minéral naissant. Ainsi dans la porosité de la pâte qui est initialement saturée, il y a eu une
apparition des interfaces liquide-gaz appelées ménisques [3]. Ensuite il se produit une
diminution de la pression de vapeur d´eau en équilibre interne avec la pâte. Ce phénomène est
une conséquence directe de la contraction. Dès la fin du gâchage, l´association de la mesure de
la contraction Le Chatelier et des déformations d´auto-dessiccation permet de définir d’une
manière précise l’échéance marquant le passage d’un état de suspension à un état d’un solide
rigide poreux. Cette échéance est appelée transition suspension–solide [3,25]. Elle est plus
connue sous le nom de la prise. Théoriquement, le retrait endogène est directement lié à
l’évolution du degré d’hydratation. Certaines études dans la littérature indiquent que le retrait
endogène est quasiment linéaire au degré d’hydratation ξ. Selon Ulm et Coussy [26], le retrait
endogène est exprimé dans l’équation I-17 comme suit :
ξ−ξ
Avec : ξ̅ = 〈ξ −𝜉0 〉+ 〈. 〉+ l’opérateur partie positive.
∞ 0
Selon Sule.M [27] le retrait endogène croit linéairement en fonction du degré d’hydratation et
la température (équation I-18).
20
Chapitre I : Etude bibliographique
Retrait plastique
Le retrait plastique peut avoir lieu avant la procréation de la phase solide déjà expliquée dans
le paragraphe précédent [3,23,25]. En effet, il a été montré que le retrait endogène commençait
dès le gâchage du ciment et continuait longtemps après la prise. Elle se déroule dans un matériau
poreux avec des phases solide et gazeux connectées. Ce retrait est relatif à l’évaporation de
l’eau à la surface du béton encore frais. Il est considéré aussi comme étant le résultat d’un
déséquilibre entre le flux d’eau provenant d’eau évaporée à la surface et l’apport d’eau qui
provient de la masse de béton en dessous. Ce déséquilibre induit alors à une forte contraction
de la pâte qui engendre des fissurations sur la surface externe. Elles sont très ouvertes en surface
et assez fermées en profondeur. Notons aussi que des telles déformations plastiques sont
directement liées aux cinétiques d’hydratation. Dans ce cas la réaction génère rapidement
encore plus des hydrates qui diminuent à leur tour la quantité d’eau ressuée.
Retrait thermique
Le retrait thermique est causé par les gradients de la température qui se manifestent dans le
béton lorsqu’il y a un déséquilibre calorifique [1,3,9,25]. Ces variations de température sont
généralement engendrées soit par le caractère exothermique des réactions successives
d’hydratation soit par une source de chaleur externe (naturelle, climatique ou industrielle par
traitement thermique ou cure) [11,28,29]. Dans le cas des ouvrages massifs, comme les barrages
et bloc de fondations, la quantité de la chaleur interne produite par l’hydratation est assez
importante. Ces ouvrages ont la capacité de conduction thermique du béton faible par rapport
aux cinétiques d’hydratation. Cette différence conduit à un fort gradient entre le cœur de béton
(ayant la température très élevée) et l’extérieur qui a commencé à se refroidir. Le moment où
le béton devient rigide, la compétition entre la dilatation thermique à l’intérieur et la contraction
à l’extérieur mène à avoir des contraintes supplémentaires en traction. Ainsi, il y a la possibilité
d’avoir des fissurations si les contraintes en traction dépassent la résistance limite du matériau.
Théoriquement, le retrait thermique est défini comme étant le produit de coefficient de
dilatation thermique de béton et la variation de la température due par l’hydratation de béton
(équation I-19).
𝜺𝑻 = 𝜶𝒃 × ∆𝑻 𝑰 (Equation I-19)
21
Chapitre I : Etude bibliographique
Retrait de dessiccation
Ce retrait aura lieu lors du séchage du béton. La diminution de la teneur en eau dans le cas de
l’auto-dessiccation dépend de la consommation interne de l´eau par l´hydratation. Cependant
dans ce cas cette diminution est liée au départ de l´eau vers l´extérieur par évaporation
[3,23,30]. En fait, ce retrait est attaché à la différence d’hygrométrie entre le cœur du béton et
l’ambiance extérieur. Ce fort gradient hydrique tend à créer des déformations de retrait
différentielles incompatibles entre elles. Lorsque le retrait de dessiccation apparait, il y a une
diminution de la pression de vapeur interne et elle est causée par le changement dans l’humidité
relative externe. Cette humidité est initialement plus faible que celle à l’intérieur. Cette
diminution de la pression engendre également une diminution de la pression de la phase liquide
par évaporation (changement de phase liquide vapeur).
Fluage
Définition
Le fluage est une déformation qui se produit lorsqu´il y a des chargements mécaniques
extérieurs appliqués. Il s’additionne aux retraits déjà mentionnés précédemment. Avec
l´application mécanique d´un chargement sur un élément cimentaire, une déformation
instantanée aura lieu [26,31–36]. Le fluage se décompose en deux parties :
Pour une humidité constante (séchage ou tout échange d´eau avec le milieu ambiant
empêchée et démarrage de l´essai après équilibre hygrométrique) et avec une
sollicitation constante, le béton contient plus d´eau évaporable et il a une moindre
tendance à se fluer. La déformation résultante de ce type d´essai est intitulée fluage
propre ou basique.
Pour une humidité décroissante, c´est à dire il y a une perte d´eau pendant l´essai de
fluage, le béton à tendance à se fluer beaucoup plus que s´il reste à humidité initiale.
Cette déformation est appelée fluage de dessiccation.
Fluage propre
Le fluage propre est défini comme étant la déformation mesurée sur des éprouvettes chargées
et protégées de l’échange hydrique avec l’extérieur (dessiccation externe). On ne peut pas
obtenir directement par la mesure des déformations d´une éprouvette de béton chargée vue que
cette dernière présente de variation volumique même sans chargement (Figure I-6). Ainsi il est
22
Chapitre I : Etude bibliographique
Le mécanisme à court terme se base sur la diffusion de l’eau par la porosité capillaire. La figure
I-7 illustre le détail de ce mécanisme. Il se produit une transmission de contraintes à travers les
produits d’hydratation qui sont localisés autour des pores capillaires. Ce transfert d’effort
engendre un déséquilibre thermodynamique local entre les molécules d’eau avec l’adsorption
libre dans ces zones de transmission et celles qui sont plus loin. Afin de restituer l´équilibre, il
se produit une diffusion des molécules d´eau dans les couches d´eau adsorbée vers la porosité
capillaire. De ce fait le squelette solide subit une déformation. En effet, lorsqu’on applique un
chargement externe en traction, il se produit une ouverture de la porosité d’une part et une
absorption de l´eau libre contenue dans les pores les plus larges d’autre part. Ainsi le matériau
subit une expansion [37].
23
Chapitre I : Etude bibliographique
Le fluage propre au jeune âge peut être décrit de façon phénoménologique à l’aide de plusieurs
chaînes de Kelvin-Voigt vieillissantes en série. Le modèle le plus simple de fluide
viscoélastique consiste à additionner les contraintes d’origine élastique𝝈𝒆𝒍𝒂𝒔𝒕 et les contraintes
d’origine visqueuse 𝝈𝒗𝒊𝒔𝒒 [7,25] (équation I-20):
𝒌𝒊 ̇ (𝛏) ̃̇
𝝈
𝝉𝒊 𝒃𝒄 𝜺̈ 𝒊 𝒃𝒄 + (𝝉𝒊 𝒃𝒄 𝒌𝒊 𝒃𝒄 (𝛏) + 𝟏) 𝜺𝒃𝒄̇ = 𝒌𝒊 (Equation I-21).
𝒃𝒄 𝒃𝒄 (𝛏)
Le développement des propriétés mécaniques du béton au jeune âge est modélisé selon
l’évolution d’une seule valeur moyenne de son degré d’hydratation [38]. Elles sont déterminées
à partir des degrés d’hydratation de chaque phase de liant ou bien à partir de l’âge du béton
[39]. Au jeune âge, le béton subit des grands changements microstructuraux. Le transfert de
l’état fluide à l’état solide nécessite une transmission des contraintes qui sont les résultats de
l’hydratation progressives des composantes anhydres [40]. Ceci donne la naissance à un solide
cohérent. Afin de modéliser ce changement de phase un seuil de percolation est définie. Il
présente un degré d’hydratation critique [27,41]. Pour mesurer ce seuil, des essais
expérimentaux sur l’évolution des propriétés mécaniques sont établis (module d’élasticité,
module d’Young). Selon De Schutter [38] les propriétés élastiques du béton au jeune âge
(module d’Young, coefficient de Poisson ), la résistance à la traction et compression et l’énergie
24
Chapitre I : Etude bibliographique
𝛏−𝛏𝟎
𝐟𝐭 (𝛏) = 𝐟𝐭 (𝛏 )𝐟 (Equation I-22)
∞ −𝛏𝟎
𝛏−𝛏𝟎
𝑬(𝛏) = 𝐄𝐜 (𝛏 )𝐞 (Equation I-23)
∞ −𝛏𝟎
𝛏−𝛏𝟎
𝐆𝒇 (𝛏) = 𝐆𝐟(𝛏 )𝐠 (Equation I-24)
∞ −𝛏𝟎
e, f et g sont des paramètres qui dépendent du béton. Les variations des paramètres mécaniques
du béton au jeune âge sont déterminées expérimentalement en utilisant des essais de
compressions simples sur des éprouvettes de béton à différents âges : 8 heures, 12 heures, 48
heures et 28 jours. Parallèlement, le degré d’hydratation correspondant à chaque paramètre
mécanique du béton est déduit expérimentalement par la méthode de chaleur dégagée au temps
donné t de l’âge du béton. Les coefficients e, f et g sont ainsi déduits à partir des courbes
expérimentales déjà déterminées en fonction du temps. Le coefficient de Poisson ν s’écrit en
fonction du degré d’hydratation selon la formule de l’équation I-25:
𝛑𝛏
𝛎(𝛏) = 𝟎, 𝟏𝟖 𝐬𝐢𝐧 + 𝟎, 𝟓 𝐞𝐱𝐩(−𝟏𝟎𝛏) (Equation I-25).
𝟐
Ils existent différents modèles qui décrivent l’endommagement dans la matrice de béton. On
peut citer des modèles isotropes: comme celui développé par Mazars.J [42] et des modèles
anisotropes: modèle de Sellier [43] et de Leroux [44].
Modèle anisotrope
Sellier [43] a établi un modèle d’endommagement anisotrope. Ensuite, ce modèle a été mis à
jour afin d’être compatible avec la modélisation récente. En fait, ce modèle justifie la validité
thermodynamique des approches proposées. La modélisation de fissuration au jeune âge est
basée sur une variable qui représente la densité des fissurations dans un volume élémentaire du
matériau (tenseur de second ordre en traction pour tenir en compte de l’anisotropie du béton et
un scalaire en compression). Sellier et al. [43] a proposé un modèle anisotrope dans lequel la
loi d’endommagement est déterminée comme suit :
25
Chapitre I : Etude bibliographique
𝝈𝒓𝒊 = (𝟏 − 𝒅𝒊 𝒓 )𝝈
̃𝒓𝒊 (Equation I-26)
𝒎𝒓
𝟏 ̅̅̅𝒓
𝝈
𝒅𝒊 𝒓 = 𝟏 − 𝐞𝐱𝐩(− 𝒎𝒓 (𝝈̃𝒊 𝒓) )( Equation I-27)
𝒖
Modéle isotrope
Le modèle isotrope le plus adopté dans la modélisation de l’endommagement de béton est celui
de Mazars.J [42] qui reste une base pour la modélisation d’endommagement. Il se présente
comme un modèle élastique linéaire. La principale difficulté reste, à partir de ce type de modèle,
d’accéder aux ouvertures de fissures. Analytiquement, dans ce modèle d’endommagement la
relation entre la contrainte apparente 𝜎, la contrainte effective 𝜎̃ et la variable
d’endommagement d (figure I-9) est définie dans l’équation I-28 :
𝝈 = (𝟏 − 𝒅)𝝈
̃ [42] (Equation I-28)
D’un point de vue physique, la variable d’endommagement d est définie comme étant le rapport
entre la surface des microfissures et celle de la section totale du matériau.
Figure I-9 Schéma explicatif des notions d’aires apparente et effective [25].
26
Chapitre I : Etude bibliographique
contrainte non nulle lorsque la déformation tend vers l’infini. Ceci est défini si les paramètres
qui contrôlent la branche adoucissante sont mal choisis. Fichant [45] a intégré dans le facteur
d’endommagement définie par Mazars l’énergie de fissuration du béton [42] afin d’éliminer
la dépendance au maillage. La formule de la variable d’endommagement d est exprimée dans
l’équation I-29.
𝛆𝐝𝟎 𝒍 𝒇
𝐝=𝟏− 𝐞𝐱𝒑( 𝑮𝒄 𝒕(𝜺𝒅𝟎 − 𝜺̃)) [45] (Equation I-29)
𝛆̃ 𝒇
Quelle que soit la loi d’évolution de la variable d’endommagement, elle fait référence à une
déformation élastique équivalente. Selon Mazars [42], cette déformation équivalente ne doit
prendre en compte que des déformations d’extensions principales du matériau comme il est
détaillé dans l’équation I-30.
I.3.1 Définition
L’adhérence entre l’armature et le béton est primordiale pour l’existence du composite « béton
armé ». En effet, les caractéristiques de la liaison entre les deux matériaux sont responsables du
transfert des efforts entre le béton et les armatures. Par définition, l’adhérence présente les
forces de liaison qui s’opposent aux glissements des armatures par rapport au béton qui les
enrobe [50].
Ce glissement est essentiellement dû aux :
Forces d’origine chimique correspondant à un collage. Elles sont faibles.
27
Chapitre I : Etude bibliographique
Il s’agit d’une éprouvette en traction une barre entourée par une éprouvette de béton avec un
dispositif expérimental approprié. Cet essai permet d’obtenir des courbes reliant le déplacement
du bout de la barre à l’effort de traction appliquée F.
Dans cet essai, on utilise une éprouvette prismatique ou cylindrique dans laquelle on fait
l’intégration d’une barre au centre de l’éprouvette. Ensuite, on applique deux forces de traction
sur les deux extrémités de la barre. Cet essai est utilisé afin de déterminer les propriétés
spécifiques des fissurations dans le béton tels que l’ouverture, la distribution des fissures,
l’espacement etc.
Essai de poutre
28
Chapitre I : Etude bibliographique
Rupture de la barre
Dans certains cas des structures, on peut utiliser un béton rigide ayant un renforcement très
important. Ceci engendre une forte liaison. Cette dernière permet d’imposer la plastification de
la barre de renforcement. On parle ainsi de la rupture de la barre.
Fissuration du béton
Arrachement de la barre
Lorsque la barre est soumise à l’essai d’arrachement, elle pourra être arrachée si la force
d’extraction dépasse la résistance par frottement de la liaison. Cette rupture a pour avantage de
caractériser le mieux de dégradation de la liaison barre-béton.
La loi d’adhérence acier-béton jeune âge est décrite dans certaines études de la littérature par
des relations empiriques. On cite en premier lieu la loi établie par Rostray et Honning cité
par Sule.M [27] . Elle relie la contrainte d’adhérence τ avec le glissement à l’interface
armature-béton s(x) et la résistance à la compression de béton à jeune age fcm (ξ). Cette loi
est exprimée dans l’équation I-31.
29
Chapitre I : Etude bibliographique
En 2016, Dejian Shen [52] a établi dans une étude expérimentale une loi d’adhérence qui
définit la contrainte d’adhérence comme une fonction du glissement s et de l’âge de béton t.
Elle est exprimée comme une fonction du l’âge du béton t selon l’équation I-32. Quant à la
résistance d’adhérence maximale est présentée dans l’équation I-33.
𝒔 𝟎,𝟑𝟖
𝛕𝐦𝐚𝐱 (𝒔 )
, 𝟎 < 𝒔(𝒕) < 𝒔𝒎𝒂𝒙 (𝒕)
τ(𝐱, 𝐭) = { 𝒎𝒂𝒙 ( Equation I-32)
𝛕𝐦𝐚𝐱 + 𝒌(𝒕)(𝒔(𝒕) − 𝒔𝒎𝒂𝒙 (𝒕)) 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒔(𝒕) ≥ 𝒔𝒎𝒂𝒙 (𝒕)
Avec k(t) est une function empirique déterminée expérimentalement en fonction du temps.
Certaines études expérimentales et analytiques ont été établies dans le cadre d’évaluer
l’interaction entre les armatures en acier et la fissuration du béton au jeune âge. SuleM et Van
Breugel [27,47] ont effectué des essais de retrait libre ADTM et de retrait empêché TSTM . Les
poutres étudiées ont été armées par des barres en acier avec différentes configurations de
ferraillages. Sule.M [27,47] a pris en compte deux conditions thermiques différentes (isotherme
et semi-adiabatiques). Il a pris en considération aussi le retrait thermique et le retrait endogène
pour le béton BHP. Dans l’essai ADTM, le retrait libre consiste à bloquer une seule face de la
poutre et à laisser l’autre libre. Quant au dispositif de retrait empêché, ça consiste à bloquer les
deux faces de la poutre en question. Cette étude a permis de déterminer les contraintes dans le
béton jusqu’au moment de l’apparition de la fissure pendant la période du jeune âge. Sule.M
[27] a évalué expérimentalement l’effet du taux de renforcement en acier sur l’apparition des
fissurations de béton. La figure I-10 illustre les variations des contraintes longitudinales dans
le béton armé et non armée dans la condition thermique semi-adiabatique. Selon les résultats
expérimentaux de Sule.M et Van Breugel [47], on remarque que l’augmentation de taux de
renforcement permet de retarder l’apparition des fissurations dans le béton.
30
Chapitre I : Etude bibliographique
Figure I-10 : Variation des contraintes longitudinales dans le béton armé et non armé en
fonction du temps [27].
Parmi les avantages majeurs de ces matériaux, on cite leur aspect non corrosif [59–61]. De plus,
certains types d’armatures notamment les armatures en PRFV (Polymères renforcés par des
fibres de verre) [59] et les PRFB Polymères renforcés par des fibres de Basalte [62,63] résistent
mieux dans les milieux alcalins. Les matériaux composites PRF sont constitués par :
31
Chapitre I : Etude bibliographique
Les fibres
Les fibres sont des éléments principaux et elles fournissent la résistance au matériau composite.
Il existe d’autre type des fibres tels que les fibres d’aramide, les fibres de carbone, les fibres de
bore et les fibres céramiques [51]. Pour le domaine de génie civil seulement les fibres de verre,
les fibres d’aramide et de carbone sont fréquemment utilisées. Concernant les fibres en verre,
elles sont produites par un processus intitulé la fusion directe où les fibres sont formées par un
étirement rapide et continue du verre en fusion. Parmi les performances de ces armatures on
cite leur haute résistance, leur faible masse volumique et leur faible conductivité thermique. On
peut classer les fibres de verre selon leur application spécifique :
Les matrices
La matrice a comme rôle d’assembler les fibres. En fait, elle combine les fibres sous la forme
désirée. La matrice en polymère est un composé organique constitué de longues chaines
moléculaires formées par assemblage répétitif de plus petits unités appelées monomères. Elle
permet de transférer et répartir les charges aux fibres. Elle protège aussi ces fibres de l’abrasion,
des problèmes chimiques et physiques causées par l’environnement. Il existe dans l’industrie
les résines polyesters, vinylesters et époxydes [64,65]. Ils ont une bonne stabilité thermique,
une bonne résistance chimique et avec des contraintes faibles de fluage et de relaxation.
32
Chapitre I : Etude bibliographique
72,4 86,9 69 70
Module d’élasticité (GPa)
0,2 0,22 - -
Coefficient de Poisson
10 10 4,5 -
Diamètre de la fibre (µm)
2,9 7,2 -
CET longitudinal (10-5 /°C ) 5
Propriétés physiques
La densité
La densité des PRF dépend principalement du pourcentage de fibres utilisé. Elle est faible par
rapport à celle de l’acier (7,9 g/cm³) et elle varie entre 1,25 et 2,10 g/cm3. Le tableau I-4 présente
quelques valeurs de la densité des barres d’armatures en PRF de carbone (PRFC) et de verre
PRFV comparées à celle de l’acier [64].
Tableau I-4 : Valeurs des densités des barres en acier, PRFV et PRFC.
33
Chapitre I : Etude bibliographique
Contrairement aux armatures en acier, les PRF ont des coefficients d’expansion thermique CET
différents suivant les deux directions (transversale et longitudinale) [66–68]. La différence entre
les coefficients thermiques de fibres et de la matrice engendre cette différence. La différence
entre les coefficients thermiques de fibres et de la matrice engendre ce phénomène. En fait le
CET transversal est suffisamment élevé par rapport au CET du béton. A cause des gradients
thermiques importants, la dilatation différentielle transversale du PRF par rapport au béton
engendre des contraintes de tension à l’interface du béton. Ces contraintes peuvent
éventuellement dépasser la résistance à la traction du béton. Ceci engendre la naissance des
microfissures dans le béton autour de la barre [66,69]. Concernant les fibres de verre, elles sont
caractérisées par des coefficients d’expansion thermique longitudinal positifs cependant les
fibres de carbone et d’aramide ont des coefficients négatifs. Ces valeurs sont détaillées dans le
tableau I-5. Elles différent selon le fabriquant de PRFV.
Cette température est une propriété spécifique aux polymères. C’est la température à partir de
laquelle le polymère transite de la phase du verre à une phase de caoutchouc. La valeur de la
température de transition vitreuse varie généralement entre 65 et 150 °C [51,54]. De plus, le
coefficient d’expansion thermique des polymères augmente significativement dans cette zone
de transition.
34
Chapitre I : Etude bibliographique
Tableau I-5 : valeurs des coefficients d’expansion thermique selon le fabricant des armatures en
PRFV [51].
Isorod
Verre Polyester 12,7 0,9 5
Pulltral.inc
15,9 0,88 5,5
19,1 0,88
LEADLINE
Mitsubishi
Verre Epoxyde 8 0,07 2,6
Kasei
BRITEN
Carbone Vinylester N/D 0 -
British Ropes
ARAPREE
Aramide Epoxyde 10 -2 6,6
Akzo
TECHNORA
Aramide Vinylester 3à8 -15 -
Teijin
35
Chapitre I : Etude bibliographique
Propriétés mécaniques
Le module d’élasticité des barres d’armatures en PRF dans le sens des fibres, El est déterminé
par l’équation de mélange [51] comme il est exprimée dans l’équation I-34.
Pour le coefficient de Poisson transversal des PRF, il présente la déformation dans la direction
transversale de composite due par une force appliquée dans la direction transversale. Ce
coefficient est plus proche à celui de la résine. Il est exprimé dans l’équation I-35.
Les PRF sont des matériaux linéaires élastiques. La différence entre ces matériaux et l’acier
c’est qu’ils n’affichent pas le comportement plastique tel qu’observé lors des essais faits sur
l’acier et elles ne donnent qu’un léger avertissement avant la rupture.
La fatigue
La fatigue concerne la dégradation ou la rupture d'un matériau ou d'un élément structural après
des cycles répétés de chargement et de déchargement. La plupart des matériaux en PRF
unidirectionnels utilisés en génie civil affichent un bon comportement en fatigue
comparativement à l'acier. En plus certains matériaux en PRF (PRF de carbone en particulier)
affichent des caractéristiques supérieures en fatigue [65].
Fissuration thermique
Selon certaines études expérimentales et analytiques de la littérature, il est prouvé que des
pressions radiales d’origine thermique peuvent engendrer l’apparition des fissures radiales à
l’interface béton/PRFV [66,67,69,70].Ceci revient à la différence entre l’expansion thermique
de béton et celui de PRFV. Ces pressions sont les causes principales des fissurations du béton.
Elles affaiblissent l’adhérence armature/béton [61,66]. Zaidi et al [66,70] ont développé un
modèle analytique basé sur la théorie d'élasticité de Timoshenko appliquée sur un cylindre en
36
Chapitre I : Etude bibliographique
béton armé de barre en PRFV (figure I-11). La barre est centrée à l’axe de l’éprouvette. Cette
dernière n’est soumise qu’aux charges thermiques.
Figure I-11 : Modèle analytique de l’éprouvette cylindrique en béton armé avec une barre en
PRFV [70].
La déformation de l’élément en béton est induite par la pression radiale interne P qui est exercée
par la barre en PRF sur le béton. La contrainte dans le béton se décompose d’une contrainte
radiale variable le long du rayon de la surface cylindrique et une contrainte circonférentielle
constante le long du périmètre de rayon de cette surface. Les expressions de la contrainte radiale
𝜎𝑢 et de la contrainte circonférentielle 𝜎𝑡 dans le béton dues à la pression radiale P sont
exprimées successivement dans l’équation I-36 et l’équation I-37 :
𝒓𝒂 𝟐 𝑷 𝒓𝒃 𝟐
𝝈𝒖 = 𝒓 𝟐 −𝒓 𝟐 𝑷(𝟏 −
) ( Equation I-36)
𝒃 𝒂 𝒖𝟐
𝒓𝒂 𝟐 𝑷 𝒓𝒃 𝟐
𝝈𝒕 = 𝒓 𝟐 −𝒓 𝟐 𝑷(𝟏 +
) ( Equation I-37)
𝒃 𝒂 𝒖𝟐
𝑏
Soit 𝑟 = 𝑎 , 𝜎𝑡 devient donc la contrainte maximale 𝝈𝒕 𝒎𝒂𝒙 (équation I-38) :
𝒓𝟐 +𝟏
𝝈𝒕 𝒎𝒂𝒙 = 𝒓𝟐 −𝟏 𝑃( Equation I-38)
A l’interface entre le renforcement béton / PRF, la déformation induite dans le béton par la
pression radiale P et la variation de la température est exprimée dans l’équation I-39 :
𝑷 𝒓𝟐 +𝟏
𝜺𝒄𝐭 = 𝑬 (𝒓𝟐 −𝟏 + 𝒗𝑹 ) + 𝜶𝒃 ∆𝑻( Equation I-39)
37
Chapitre I : Etude bibliographique
Afin de déterminer la performance d’une structure en béton armé par des barres en PRFV et en
tenant en compte des propriétés d’adhérence, il faut définir un modèle analytique de la loi
d’adhérence. Cependant très peu de modèles analytiques sont établis pour la loi d’interface
entre les barres en PRFV et le béton à l’état durci. Parmi ces modèles on cite :
Modèle Malvar
C’est le premier modèle qui présente l’interface entre le béton et les armatures en PRFV [71,72].
Malvar a proposé un modèle global de l’interface entre le béton et les armatures en PRFV. En
fait, il a proposé deux constantes empiriques (F et G) qui sont déterminées par des courbe 𝜏 =
𝑓(𝑠) issues des essais expérimentaux. Ce modèle se traduit par l’équation I-41 :
𝒔 𝒔
𝝉 𝑭( )+(𝑮−𝟏)( )𝟐
𝒔𝒎𝒂𝒙 𝒔𝒎𝒂𝒙
= 𝒔 𝒔 ( Equation I-41)
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝟏+(𝑭−𝟐)( )+𝑮( )𝟐
𝒔𝒎𝒂𝒙 𝒔𝒎𝒂𝒙
Ce modèle est bien connu pour la loi d’adhérence et de glissement pour l’acier. Il est appliqué
également pour les armatures en PRFV. Il a été développé par Eligehausen [73].Ce modèle
exprime la branche ascendante (s<s1) comme suit (équation I-42) :
38
Chapitre I : Etude bibliographique
𝝉 𝒔
= (𝒔 )𝜶 ( Equation I-42)
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝒎𝒂𝒙
𝛼 est un paramètre compris entre 0 et 1. Selon la figure I-12, ce modèle est caractérisé par trois
branches : une phase ascendante, une phase constante (𝜏 = 𝜏𝑚𝑎𝑥 ) jusqu'à un glissement 𝑠 = 𝑠2
, une branche linéaire de (𝑠2 , 𝜏2 ) jusqu’à (𝑠3 , 𝜏3 ) , puis une branche horizontale pour s>𝑠3 .
Pour𝜏 = 𝜏3 , le frottement de la barre et de la matrice de béton se produit.
Le modèle de BPE modifié a la même branche ascendante que le modèle initial BPE mais
l’allure descendante de la courbe suit l’équation I-43 :
𝝉 𝒔
= 𝟏 − 𝒑[𝒔 − 𝟏]𝜶 ( Equation I-43)
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝒎𝒂𝒙
𝒔 𝒔 𝒔 𝝉𝒎𝒂𝒙 .𝒔𝒎𝒂𝒙
𝑨𝝉𝒍 = ∫𝟎 𝒎𝒂𝒙 𝝉(𝒔)𝒅𝒔 = ∫𝟎 𝒎𝒂𝒙 𝝉𝟏 (𝒔 )𝜶 𝒅𝒔 = ( Equation I-44)
𝒎𝒂𝒙 𝟏+𝜶
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝒔𝒎𝒂𝒙
Ainsi, on déduit le coefficient α selon l’équation I-45. 𝜶 = − 𝟏( Equation I-45)
𝑨𝝉𝒍
39
Chapitre I : Etude bibliographique
Très peu d’études existent dans la littérature qui décrivent l’interaction entre le renforcement
en ¨PRFV et le béton au jeune âge. A titre d’exemples, Ghatefar et al. [75] et Chen et al. [76]
ont établi des expériences sur des modèles des dalles des ponts armés par des armatures en
PRFV. Ceci est effectué dans le but d’évaluer l’effet de renforcement en PRFV sur la fissuration
du béton au jeune âge. Ces fissurations sont causées essentiellement par les retraits thermique
et endogène. Ghatefar et al. [75] a prouvé que le taux de renforcement en PRFV présente un
effet majeur sur sur le développement des fissures dans le béton. En outre, en augmentant le
taux de renforcement en PRFV, les ouvertures de fissures dans le béton sont réduites. Idem,
dans cette étude Ghatefar.A [75] a montré que plus le taux de renforcement en PRFV est
important plus la déformation interne de béton est moins importante comme le montre la figure
I-13. L’augmentation de taux de renforcement permet donc d’empêcher plus les déformations
dans le béton au jeune âge.
40
Chapitre I : Etude bibliographique
Dans le même cadre, des autres recherches ont été établies dans la littérature qui permet de
décrire l’effet de renforcement par les armatures en PRFV sur la contrainte thermique et la
contrainte induite par le retrait endogène de béton. Chen et al. [76] a établi une étude analytique
en prenant comme modèle une simple poutre prismatique armée longitudinalement par une
armature en PRFV. Il a appliqué son modèle sur une autre poutre armée par une armature en
acier comme le montre la figure I-14. Le modèle est assimilé à une poutre cylindrique de
longueur H et de rayon R exprimé dans l’équation I-47 :
𝑯𝑩
𝑹 = √ 𝝅 (Equation I-47)
Figure I-14 : (a) Modèle prismatique de la poutre armée (b) modèle cylindrique de la poutre armée
[76].
Cette étude analytique est appuyée sur la théorie Cox [76] en respectant les conditions
suivantes :
41
Chapitre I : Etude bibliographique
𝑳
𝒕 𝒄𝒐𝒔𝒉𝜷( −𝒙)
𝟐
𝝈𝒔𝒉 = 𝝆 𝟑𝟓+𝒕 𝒌 [𝟏 − 𝑳 ](Equation I-48)
𝒄𝒐𝒔𝒉𝜷
𝟐
𝑳
𝒄𝒐𝒔𝒉𝜷( −𝒙)
𝟐
𝝈𝒕𝒉 = −𝝆𝑬𝒓 ∆𝑻(𝜶𝒄 − 𝜶𝒓 )[ 𝟏 − 𝑳 ] (Equation I-49)
𝒄𝒐𝒔𝒉𝜷
𝟐
Comme résultats, Chen et al. [77] a prouvé que la contrainte totale (thermique et endogène)
dans la poutre armée par une armature en PRFV est beaucoup moins faible que celle trouvée en
acier. Ceci revient au fait que le module d’Young longitudinal de PRFV est moins faible que
celui d’acier.
Ensuite, on a tenu en compte des modèles analytiques qui décrivent les déformations dans béton
(retraits thermique, endogène et fluage). Ces déformations sont les sources de l’apparition des
fissures dans le béton au jeune âge ce qui menace la durabilité des structures surtout les
42
Chapitre I : Etude bibliographique
ouvrages qui sont exposés à des conditions agressives (les ouvrages maritimes, les piles de pont,
etc.).
Une troisième partie est consacrée à la présentation des études de la littérature qui décrivent
l’interaction entre le béton au jeune âge et les armatures en acier. Les lois d’adhérence acier-
béton au jeune âge sont ainsi définies. Ensuite, on a présenté les armatures composites en
Polymères renforcés par des fibres de verre PRFV qui présentent une alternative intéressante
aux armatures en acier notamment dans des conditions environnementales agressives. Par la
suite, on a présenté les recherches existantes dans la littérature qui décrivent la liaison PRFV-
béton que ce soit à l’état durci ou au jeune âge. Ces recherches sont relativement peu
nombreuses et nécessitent une investigation plus approfondie.
43
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
44
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Introduction
Après avoir défini dans le premier chapitre le processus d’hydratation du béton, les différentes
variations volumiques qui se manifestent pendant son durcissement ainsi que la définition des
armatures en PRFV, ce chapitre est consacré à la présentation en premier lieu des équations
constitutives de modèles numérique à implémenter. Ces équations se basent sur l’équation de
chaleur et la loi chimique d’Arrhenius. D’autre part, une partie analytique est consacrée à la
détermination du degré d’hydratation de béton. Ensuite, on va définir les déformations du béton
au jeune âge. Elles se décomposent en déformation thermique et endogène. La modélisation de
la fissuration du béton au jeune âge est faite selon le modèle élastique d’endommagement de
Mazars. Une deuxième partie de ce chapitre décrit l’implémentation numérique de modèle
analytique de béton jeune âge déjà défini dans la première partie de ce chapitre. La
programmation du modèle est faite à travers différentes routines du code de calcul par éléments
finis ABAQUS. Dans une troisième partie de ce chapitre, on cherche à valider le modèle
thermo-chimio-mécanique de béton au jeune âge en adoptant des essais expérimentaux de la
littérature. Ces travaux portent sur l’étude expérimentale thermo-chimio-mécanique du béton
au jeune âge.
Le modèle thermochimique étudié est basé sur l’approche macroscopique proposée par Ulm et
Coussy [22] . Ils ont établi deux lois constitutives qui décrivent l´hydratation tout en étudiant
le problème d´un point de vue thermodynamique.
45
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
La résultante de ces deux lois se traduit par l’affinité chimique normalisée qui s’écrit dans l’
équation II-2. Cette affinité chimique normalisée caractérise l’évolution macroscopique de
chaque réaction d’hydratation du béton au jeune âge. Puisque la réaction d’hydratation est
thermo-activée, son évolution est décrite par la loi d’Arrhenius. La variation du degré
d’hydratation en fonction du temps est ainsi exprimée selon l’équation I-13.
L’expression de η décroit avec l’augmentation du degré d’hydratation ξ. Elle est écrite sous la
forme suivante selon Faria et al. (équation II-2) [79]:
𝟏 ̅𝛏
𝐧
𝛈 = 𝐧 𝐞𝐱𝐩(− 𝛏 ) (Equation II-2).
𝟎 ∞
𝑨
𝑨 = 𝒌𝒃 (𝒌𝛏𝟎 + 𝛏) (𝛏∞ − 𝛏) (Equation II-3).
∞
𝐤𝒃 𝐀𝟎 ̅𝛏
𝐧 𝐄𝐚
𝛏̇ = ( + 𝛏) (𝛏∞ − 𝛏)𝐞𝐱𝐩(− ) 𝐞𝐱𝐩 (− ) (Equation II-4).
𝐧𝟎 𝐤𝛏∞ 𝛏∞ 𝐑𝐓
Le béton subit, au jeune âge, certaines variations volumiques qui sont causées principalement
par le retrait thermique et le retrait endogène. On les a adoptés dans ce modèle comme des
déformations du béton. Le retrait thermique et le retrait endogène sont exprimés respectivement
dans l’équation I-19 et l’équation I-18.
Selon De Schutter [38], les propriétés mécaniques de béton au jeune âge (résistance à la traction
𝒇𝒕 , le module d’Young E et l’énergie de fissuration 𝑮𝒇 ) sont exprimées respectivement selon
46
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
l’équation I-22,1’équation I-23 et l’équation I-24. Le coefficient de Poisson ν, il s’écrit en
fonction du degré d’hydratation selon l’équation I-25.
La loi de comportement mécanique du béton au jeune âge utilisé est celle de Mazars [42] qui
est déjà présentée dans le chapitre 1. Analytiquement, la contrainte du béton 𝝈, est définie
comme une fonction de la matrice d’élasticité 𝑪 et la déformation élastique 𝜺𝒆𝒍 (équation II-6).
𝜺𝒆𝒍 (𝛏) = 𝜺𝑻𝑺 (𝛏) − (𝜺𝑻 (𝛏) + 𝜺𝒔𝒉 (𝛏)). (Equation II-7)
Le seuil d’endommagement est défini selon Fichant et al. [45] dans l’équation I-19.
Selon Mazars.J [42], la déformation équivalente ne doit prendre en compte que les déformations
d’extensions principales du matériau qui sont responsables de sa dégradation (équation II-8).
Avec 〈. 〉+ est l’opérateur partie positive dans les directions principales. La valeur de seuil
d’endommagement est déterminée en fonction de la résistance en traction et du module
d’Young. Au jeune âge, ces deux caractéristiques du matériau ont des cinétiques d’évolution
différentes, créant ainsi une troisième cinétique d’évolution pour le seuil d’endommagement
(équation II-9):
𝐟𝐭 (𝛏) 𝐟
𝜺𝒅𝟎 (𝛏) = = 𝐄𝐭 𝛏̅𝒇−𝒆 (Equation II-9)
𝐄(𝛏)
𝝃−𝝃
𝛏̅ = 𝝃 −𝝃𝟎 (Equation II-10)
∞ 𝟎
47
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Implémentation numérique
Toutes les variables sont implicitement discrétisées dans un intervalle de temps [𝑡𝑛 , 𝑡𝑛+1 ] en
utilisant la loi d’Euler. Seulement les propriétés mécaniques de béton sont implémentées
implicitement sur ABAQUS comme les fonctions de degré d’hydratation 𝜉𝑛 .
Dans ce chapitre, la discrétisation du temps des dérivées sont exprimées sous cette forme
𝛥(•)
(•̇ ) = . Et 𝛥(•) ≡ (•)𝑛+1 − (•)𝑛 .
𝛥𝑡
𝛏𝐧+𝟏 −𝛏𝐧
𝛏̇ = (Equation II-11)
∆𝐭
On déduit ainsi l’ équation II-12 , non linéaire , qui relie ξn+1 et ξn en introduisant l’équation
II-11 dans l’équation II-4.
𝐤 𝑨 ̅𝛏𝐧+𝟏
𝐧 𝑬𝒂
𝛏𝐧+𝟏 − 𝛏𝐧 − 𝐧 (𝒌𝛏𝟎 + 𝛏𝐧+𝟏 ) (𝛏∞ − 𝛏𝐧+𝟏 )𝐞𝐱𝐩(− ) 𝐞𝐱𝐩 (− 𝑹 𝐓 ) = 𝟎 (Equation II-12)
𝟎 ∞ 𝛏∞ 𝐧+𝟏
48
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
dégagée pendant l’hydratation 𝑄(𝑡𝑛+1 ) est déterminé. Ainsi, la dérivée de la chaleur dégagée
𝜕𝑄(𝑡𝑛+1 )
par rapport à la température est calculée dans l’équation II-13.
𝜕𝑇𝑛+1
𝝏𝑸(𝒕𝒏+𝟏 ) ̃
𝝏𝑨 𝑬 ̃
𝝏𝑨 𝑬 𝑬𝒂 𝑬
= [𝜟𝒕 × (𝝃) 𝐞𝐱𝐩 (− 𝒂 ) (∆𝒕 × (𝝃) 𝐞𝐱𝐩 (− 𝒂 ) + ̃ (𝝃) (
𝟏) + 𝟏] 𝑨 ) 𝐞𝐱𝐩(− 𝒂 )
𝝏𝑻𝒏+𝟏 𝝏𝝃 𝑹𝑻 𝝏𝝃 𝑹𝑻 𝑹𝑻𝟑 𝑹𝑻
(Equation II-13)
Une fois le degré d’hydratation de béton est déterminé par la routine HETVAL, les
déformations du béton au jeune âge (retrait thermique ∆𝜀𝑇 et retrait endogène ∆𝜀𝑠ℎ ) sont
implémentées en utilisant la routine UEXPAN comme des fonctions de degré d’hydratation
associées au temps tn. On déduit ainsi l’incrément de la déformation totale (équation II-14).
∆𝜺𝑻𝑺
La dérivée est calculée dans l’équation II-15 comme une matrice Jacobéenne
𝝏𝜟𝑻
thermomécanique.
49
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation numérique
50
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
51
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Le tableau II-1 illustre les propriétés thermomécaniques de béton à l’état durci selon Gargouri
.A[78].
paramètres jusqu’à avoir une variation numérique de ξ (t) proche de celle trouvées par l’étude
expérimentale comme le montre la figure II-3. Le tableau II-2 illustre les paramètres de modèle
numérique.
Tableau II-2 : Paramètres de modèle de béton jeune âge pour le béton autoplaçant.
𝛏𝟎 𝐤𝒃 ̅
𝐧 𝑨𝟎 𝑬𝒂 𝑸𝛏 𝛏∞
𝐤𝒃
𝐧𝟎 𝑹
52
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
0,8
0,7
0,6
0,5
0,4
ξ
0,1
0
0 50 100 t (h) 150 200 250
53
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Modèle et paramètres
Dans ses travaux expérimentaux, Sule.M [27] a cherché à étudier l’effet du taux de
renforcement en acier sur la fissuration du béton à hautes performances BHP au jeune âge. Il a
tenu en compte dans son étude du retrait thermique et du retrait endogène. Ça consiste à mesurer
dans un premier temps les déformations libres de béton jeune âge non armé. Ces essais
expérimentaux sont réalisés sur un dispositif de type ADTM machine « Autogenous
Deformation Testing Machine » (Figure II-5). Dans cet essai, on bloque une seule facette
transversale de la poutre en question et on laisse l’autre section libre. Il s’agit à mesurer dans
un premier temps les déformations libres du béton non armé au jeune âge. La figure II-5 illustre
les dimensions de la poutre à modéliser pour l’essai ADTM. Elle se présente comme une poutre
prismatique de dimensions 1000mm×150mm ×100 mm.
Les conditions aux limites sont considérées libres. Elles sont définies comme suit : Ux=0
imposé pour les nœuds de la face (x=0), Uy =0 pour la face (y=0) et Uz=0 pour la face (z=0).
En deuxième lieu, Sule.M [27] a étudié expérimentalement le retrait empêché dans le béton à
jeune age. Le modèle expérimental en question est nommé TSTM machine « Temperature
54
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Stress Testing Machine ». La figure II-6 illustre la forme de la poutre ainsi que ses dimensions.
Les conditions aux limites pour l’étude de retrait empêché sont définies comme suit : Ux =0
pour les nœuds de la face (x=0) et Ux=0 pour la face (x=1500 mm).
Les conditions aux limites thermiques sont considérées semi adiabatiques avec un coefficient
de convection thermique h=0.92 w m–2 °K–1. Ce coefficient est appliqué sur la surface extérieure
de la poutre. Le type de maillage adopté dans la modélisation numérique de modèle
expérimentale de Sule.M [27] est C3D8T. On a tenu en compte du retrait thermique et endogène
ainsi que le modèle d’endommagement de Mazars adapté au cas du béton au jeune âge. Les
propriétés thermomécaniques du béton BHP sont illustrées dans le tableau II-3.
ρ 𝑬 𝑮𝒇 𝒇𝒕 e f=g kb c α a b
(1/°C)
2400 40600 210 6,65 0.4 0,921 1,3 970 1 3,3 3,75
55
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Les paramètres de modèle de l’hydratation de béton sont déterminés à partir d’une méthode
d’identification inverse en s’appuyant sur la variation de degré d’hydratation ξ(t). Ces
paramètres dépendent principalement du type de béton. Ils sont présentés dans le Tableau II-4.
𝛏𝟎 𝐤𝒃 ̅
𝐧 𝑨𝟎 𝑬𝒂 𝑸𝛏 𝛏∞
𝐤𝒃
𝐧𝟎 𝑹
L’extraction des résultats numériques est faite dans un point nodal situé au centre de la section
médiane de la poutre. En effet, le choix de ce point est issu de la démarche expérimentale établie
par Sule.M [27] : on mesure les déplacements Uz en deux points ayant une distance de 375 mm
de part et d’autre de la section médiane de la poutre et situés sur l’axe Z. Ensuite, à partir ces
déplacements la déformation longitudinale manuellement comme étant le rapport entre la
différence de deux déplacements et la distance des deux points en question. On a trouvé ensuite
que la déformation déjà calculée est la même que la déformation extraite dans le centre de la
section médiane de la poutre comme le montre la figure II-7.
La figure II-8 et la figure II-9 décrivent respectivement des comparaisons déduites entre les
variations numérique et expérimentale de la résistance à la traction et le module d’Young en
fonction du temps. On peut noter que les courbes numériques se coïncident avec les points
expérimentaux issues des travaux de Sule.M [27].
56
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
0,0002
0,0001
ε_long (mm/m)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
-0,0001
t (h)
-0,0002
-0,0003
-0,0004
Figure II-8 : Validation du modèle numérique par rapport aux essais expérimentaux de la
variation de la résistance à la traction du béton en fonction du temps.
57
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Figure II-9 : Validation du modèle numérique par rapport aux essais expérimentaux de la
variation du module d’Young du béton en fonction du temps.
0,6
ξ
0,4
Simulation HYMOSTRUCT
0,2 Simulation ABAQUS
0
0 50 100 t (h) 150 200
58
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Tableau II-5 : Détails des compositions chimiques du ciment utilisé [27].
Pourcentage%
Composant chimique
64,4
CaO
20,36
SiO2
4,96
Al2O3
3,17
Fe2O3
0,64
K2O
0,14
Na2O
2,57
SO3
2,09
MgO
0,35
TiO2
0,14
Mn3O4
0,18
P2O5
600000
400000
A (1/h)
200000
t (h)
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
59
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Validation par rapport à la variation de la température semi-adiabatique
Après avoir validé le modèle numérique avec la variation extraite du degré d’hydratation, on
cherche ensuite à le valider selon la variation de la température semi-adiabatique en fonction
du l’âge du béton. La figure II-12 présente la variation de la température semi-adiabatique issue
de la simulation numérique d’une part et celle expérimentale d’autre part. La validation du
modèle adopté est bien notée selon le calcul de l’erreur quadratique moyenne (RMSE=0,03).
On remarque aussi que la température maximale atteinte à 20 heures de l’âge de béton est de
l’ordre de 55 °C. Ceci traduit le caractère exothermique du processus de l’hydratation de béton.
A partir de cet âge, la température décroit jusqu’à revenir à la température initiale (20°C).
L’échange de chaleur avec le milieu extérieur est faible dans la condition semi-adiabatique. On
remarque ainsi une variation importante de la température.
40
35
30
25
20
0 20 40 60 80 100 120 140 160
t (h)
La figure II-13 illustre les variations de la déformation longitudinale totale libre (thermique et
endogène) que ce soit expérimentale ou numérique. Cette évolution est subdivisée en deux
parties : pendant ses 35 premières heures, le béton subit une dilatation qui est causée par la
domination du retrait thermique. Parallèlement à la diminution de la température (Figure II-13),
le béton se raccourcit. Ceci est causé par l’effet de retrait endogène d’une part et par la chute
de la température d’autre part.
60
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
0,15
0,05
t (h)
-0,15
-0,25
-0,35
Figure II-14 : Evolution de la déformation totale dans la condition semi-adiabatique pour une
poutre ADTM non-armée.
La figure II-14 illustre la validation du modèle numérique selon la déformation endogène pour
une poutre non armée (RMSE=0,12). Dans ce cas, la condition thermique est isotherme. Cette
variation définit la déformation due au retrait endogène vue que le retrait thermique est nul dans
ce cas (ΔT=0). On constate que pour un temps donné inférieur à 8 heures de l’âge du béton, le
retrait endogène est nul. En outre, pour t= 8 heures, ξ = 0,1 : ça désigne le seuil de percolation
mécanique. Au-delà de cette valeur, la variation de retrait endogène augmente.
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
Time (h)
-0,05
ε_long (×10-3)
-0,1
-0,15
-0,2
61
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Figure II-15 : Evolution de la déformation totale dans la condition isotherme pour une poutre
ADTM non-armée.
Dans la figure II-15, on illustre les variations numérique et expérimentale de la contrainte dans
le béton non armé dans la poutre. En fait, la naissance de la fissure dans le béton se traduit par
l’intersection entre la variation de la résistance à la traction du béton en fonction du temps et la
variation de la contrainte dans le béton. Cette intersection permet de déduire ainsi l’âge de la
fissure du béton. Numériquement, on a déterminé la contrainte longitudinale du béton en
respectant la méthode expérimentale de calcul citée par Sule.M [27]. Ça consiste à mesurer les
réactions nodales dans la face (x=1500) de la poutre TSTM. La contrainte est déduite ainsi
comme étant le rapport entre la résultante des réactions nodales et la section associée à (x=1500
mm). On constate que la variation numérique est proche de la variation expérimentale
(RMSE=0,35). Ceci traduit la validation du modèle numérique par rapport aux résultats
expérimentaux TSTM appliqués dans le cas du béton non armé [27]. Par ailleurs, on remarque
que pendant les 20 premières heures d’âge le béton subit une contrainte de compression qui
résulte de la dilatation thermique. A partir de 20 heures, le béton est en traction jusqu’au
atteindre la résistance à la traction associée à l’âge t= 33 heures. Ceci présente le temps de
l’apparition de la première fissure dans le béton.
62
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Figure II-16 : Validation du modèle numérique par rapport aux résultats expérimentaux de la
contrainte dans le béton non armé.
Conclusion
Dans ce chapitre, le modèle analytique de béton au jeune âge est développé tout en déterminant
en premier lieu les équations constitutives. Ces lois permettent d’extraire la variation de degré
d’hydratation à partir d’une équation différentielle résolue. On a défini ensuite les déformations
thermique et endogène générées dans le béton au jeune âge. Une fois déterminées, les propriétés
thermomécaniques du béton pendant l’hydratation sont définies selon les expressions de De
Schutter [38] comme des fonctions de degré d’hydratation ξ. Quant à la modélisation analytique
de la fissuration dans le béton, on a opté pour le modèle de Mazars.J [42] modifié par Fichant
et al. [45] qui permet d’éliminer la dépendance aux maillages suite à une régularisation
énergétique. Il présente un modèle d’endommagement élastique en tenant compte de l’énergie
de fissuration du béton jeune âge. Les différents paramètres de ce modèle comme le facteur
d’endommagement et la déformation élastique résultante sont déduites à partir des propriétés
mécaniques du béton au jeune âge. Une dernière partie de chapitre est consacrée au détail de
l’implémentation numérique du modèle de béton au jeune âge. Trois différentes routines
d’ABAQUS sont utilisées dans la programmation numérique. La première routine HETVAL
est utilisée afin d’extraire le degré d’hydratation ξ. Ensuite, les déformations du béton au jeune
âge, thermique et endogène, sont implémentées numériquement par la routine UEXPAN. La
routine UMAT permet d’implémenter les propriétés mécaniques de béton et de modèle
d’endommagement comme des fonctions de degré d’hydratation qui est déjà résolu par la
première routine HETVAL. On a appliqué ensuite le modèle thermo-chimio-mécanique déjà
défini numériquement afin de le valider avec des résultats expérimentaux de Gargouri.A [78]
et ceux de Sule.M [27] pour le béton non-armé. Pour chaque exemple, on a identifié les
paramètres associés au béton. Par la suite, on a présenté les modèles de poutres à simuler. Dans
un premier temps, on a déterminé les paramètres du modèle de l’hydratation. Ils sont
déterminés à partir d’une méthode d’identification inverse en s’appuyant sur les évolutions
expérimentales du degré d’hydratation ξ(t) que ce soit pour les essais de Gargouri.A [78] ou
pour ceux de Sule.M [27]. On remarque que ces paramètres dépendent de type de béton (béton
normal ou béton BHP). La validation du modèle est établie ensuite par rapport aux résultats
expérimentaux de la température adiabatique établis par Gargouri.A [78]. Pour les essais de
63
Chapitre II : Modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge et implémentation
numérique
Sule.M [27], on a validé le modèle numérique en faisant l’extraction de la variation de degrés
d’hydratation en fonction du temps dans un premier temps. Ensuite, cette validation est déduite
à partir de la variation de la température semi-adiabatique et des déformations libres ADTM en
fonction du temps. Vers la fin, on est arrivé à valider le modèle numérique en question par
rapport aux résultats expérimentaux des essais TSTM de Sule.M [27]. La variation
expérimentale de la contrainte dans le béton non armé est proche de la variation issue de
l’extraction numérique.
64
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
65
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Introduction et objectifs
Après avoir développé les équations constitutives du comportement thermo-chimio –mécanique
du béton jeune âge ainsi que son implémentation numérique dans le chapitre 2, ce chapitre
s’intéresse à l’application de ce modèle sur des éléments en béton armés par des armatures en
acier et en PRFV. Dans un premier temps, on a validé dans le chapitre 2 le modèle numérique
de la partie thermo-chimio-mécanique, déjà décrit avec les résultats expérimentaux issus de
Gargouri .A [78] et de Sule.M [27]. Les simulations numériques établies dans le chapitre 2 sont
appliquées sur des éléments de béton non armés. On cherche dans ce chapitre à valider le
modèle numérique complet avec les résultats expérimentaux de Sule.M [27]. Ces résultats sont
relatifs au béton à hautes performances BHP au jeune âge armé avec des barres en acier. Deux
conditions aux limites mécaniques sont prises en considération dans les simulations
numériques : les essais de retrait libre ADTM et les essais de retrait empêchés TSTM. On a pris
en compte deux conditions aux limites thermiques : semi-adiabatique et isotherme (20°C). Afin
d’évaluer l’effet de l’interaction entre les armatures en Polymères renforcés par des fibres de
verre PRFV, des simulations numériques sont établies sur les mêmes éprouvettes de béton au
jeune âge selon les travaux de Sule.M [27]. Une étude comparative est déduite dans ce chapitre
entre les armatures en acier et en PRFV en évaluant leurs interactions avec la fissuration du
béton jeune âge. Il s’agit de déterminer numériquement le temps de l’apparition des fissurations
dans le béton à partir de l’évolution de la résistance à la traction du béton. On tient en compte
de différentes configurations de renforcement en PRFV. On cherche aussi à évaluer le taux de
déformations empêchées par les armatures en PRFV. On cherche ensuite à évaluer
analytiquement et numériquement l’effet de la différence entre le coefficient d’expansion
thermique radial de PRFV et celui du béton. On s’appuie sur l’analyse analytique établie par
Zaidi.A et al. [70] qui a mis en évidence analytiquement cette problématique en l’appliquant
dans le cas de béton durci armé en PRFV.
Figure III-1 : Modèle de retrait libre ADTM : poutres non armée et armées (une barre et
4barres) Sule.M [27].
(a) (b)
Figure III-2 :Modèle de retrait empêché TSTM (renforcement une seule barre (a) et 4barres (b))
Sule.M [27].
La condition aux limites thermiques considérée est semi adiabatique (20°C) avec un coefficient
de convection thermique h=0,92 (w m–2 °K–1) appliquée sur la surface extérieure de la poutre. On
67
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
a tenu en compte de retrait thermique et endogène ainsi que de modèle d’endommagement de
Mazars modifié
68
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Tableau III-2: Propriétés thermomécanique de l’acier [27] et de PRFV[64].
ER EA G R A R A k c
PRFV 15.8 60 GA=9 0,3 0,22 2.2.10-5 0,6.10-5 0,5 1310 2200
Les propriétés thermomécaniques de béton sont illustrées dans le tableau II-3. Les paramètres
de modèle de l’hydratation de béton sont détaillés dans le tableau II-4.
Dans cette partie, Le type de maillage adopté dans la modélisation numérique est C3D8T. La
taille des éléments de maillage a été défini suivant deux critères:
Le maillage au voisinage de la barre doit être suffisamment fin permettant une bonne
qualité du maillage (éviter la distorsion des éléments).
On assure l'indépendance des résultats par rapport au maillage que ce soit pour le
comportement élastique linéaire ou le comportement élastique endommageable
(couplé avec la méthode de régularisation énergétique Gf).
Une étude paramétrique est établie à propos l’effet de maillage sur l’évolution des résultats
numérique. A titre d’exemple on a choisi le modèle d’une poutre ADTM 4HA8 acier. La
figure III-3 illustre la variation de la déformation longitudinale en fonction du temps en
variant le nombre des éléments finis de la poutre renforcée maillée (3168 éléments et
11770 éléments). On remarque que le maillage n’a pas un effet sur les résultats
numériques.
69
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Figure III-3 :Etude paramétrique : effet de nombre des éléments finis sur l’évolution de la
déformation longitudinale.
0,15
0,05
-0,25
-0,35
Déformation totale expérimentale [27] Déformation totale numérique
Figure III-4 : Evolution de la déformation totale dans la condition semi-adiabatique pour une poutre
70
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Validation du modèle selon les résultats TSTM
Dans cette partie, la validation du modèle est effectuée par rapport aux résultats expérimentaux
des essais TSTM appliqués sur des éléments en béton armé longitudinalement par des barres en
acier. Ces résultats présentent les variations des contraintes en fonction du temps. La
détermination des contraintes numériques suit la procédure de démarche expérimentale de
Sule.M [27] . La figure III-5 et la figure III-6 illustrent successivement les validations du
modèle numérique des contraintes longitudinales dans le béton armé par une barre HA16 et par
4 barres HA8 (pour un taux de renforcement de 0,76%). Cette validation est déduite à partir des
erreurs RMSE pour chaque configuration de renforcement. RMSE(1HA16) = 0,31 et
RMSE(4HA8) =0,56.
Le temps tcr correspond à l’âge de la naissance de la fissure dans le béton issu des simulations
numériques. L’âge correspond à la fissuration dans le béton pour une poutre armée en 4HA8
est de 38 heures alors que celui d’une poutre avec 1HA16 est de 30h (Tableau III-4). On déduit
que l’augmentation de nombre des barres de renforcement permet de retarder l’apparition de la
première fissuration dans le béton pendant son hydratation.
Figure III-5 : Validation du modèle numérique par rapport aux résultats expérimentaux de la contrainte
dans le béton armé en 1HA16 acier.
71
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
2
σ_long (MPa)
0
0 10 20 30 40 50
823
-1
-2
-3
Figure III-6 : Validation du modèle numérique par rapport aux résultats expérimentaux de la contrainte
dans le béton armé en 4HA 8 acier.
Tableau III-3 : Temps de l’apparition de fissuration pour béton non armé, béton armé en acier
(1HA16 et 4HA8).
armé
𝒕𝒄𝒓 (h) 33 30 38
72
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Figure III-7 : Variations de déformations libres dans le béton pour béton non armée, béton armé 1HA25
PRFV et béton armé avec 4HA12 PRFV.
73
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
III.3.2 Taux de déformations empêchées par les armatures en PRFV
Le tableau III-4 présente les taux de déformations empêchées calculés à 140 heures de l’âge du
béton. Les modèles sont armés par 4Φ12 PRFV d’une part et 1Φ25 PRFV d’autre part. La
détermination de ce taux est effectuée selon l’équation III-1.
Tableau III-4 : Taux de déformations empêchées pour béton armé avec 4Φ12 PRFV /1Φ25
PRFV.
On constate que le taux de déformation empêché par 4 armatures en PRFV est beaucoup plus
important que le taux calculé pour une seule barre. Ceci prouve que l’augmentation du nombre
d’armatures empêche plus le béton de se déformer.
La figure III-8 présente une comparaison entre le renforcement en 4HA12 PRFV et 4HA12 en
acier. On remarque que la déformation longitudinale dans le béton non armé est plus importante
que celle trouvée dans le béton armé que ce soit en PRFV ou en acier. En effet, la présence des
armatures dans le béton permet d’empêcher les déformations dans le béton au jeune âge.
Pendant le raccourcissement du béton, la déformation longitudinale dans le béton armé en
4HA12 PRFV est plus importante que celle dans le béton armé avec l’acier.
Selon le tableau III-5, le taux de déformation empêchée par les armatures en acier est plus
important que celui calculé pour le cas de renforcement en PRFV (à 140 heures).
74
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Figure III-8 : Variations de déformations libres dans le béton pour béton non armée, béton armé 4HA12
PRFV/4HA12 acier.
Tableau III-5 : Taux de déformations empêchées pour béton armé avec 4Φ12 PRFV /4HA12
acier.
4 Φ 12 Acier 4 Φ 12 PRFV
La figure III-9 décrit l’évolution des déformations longitudinales en fonction du temps pour des
éléments ADTM armés en acier et en PRFV. On varie le taux de renforcement. On remarque
que les allures des courbes sont similaires pour les deux cas de renforcement. Il est remarquable
aussi que l’effet de taux de renforcement en acier est plus prononcé que celui en PRFV. Ceci
est dû au fait que le module d’Young longitudinal de PRFV est plus faible que celui de l’acier.
75
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Pour les essais de retrait libre, le béton est empêché seulement par la présence des armatures à
l’intérieur de béton. Un endommagement radial majeur est localisé autour de la barre de
renforcement en PRFV. Les figure III-10, 3-11, III-12 et III-13 illustrent successivement les
répartitions d’endommagement autour de renforcement en acier et en PRFV pour des âges
différents de béton : 5 heures, 10 heures, 20 heures et 60 heures. Ces répartitions sont illustrées
dans la section médiane en 2D de la poutre ADTM renforcé en 1HA25 en 3D. Il est noté en
premier lieu que la valeur de taux d’endommagement autour de la barre en PRFV est très élevée
par rapport à celle de l’acier pour les différents âges du béton. De plus, l’endommagement
autour de la barre en PRFV varie significativement en fonction du temps ainsi en fonction de
la variation de la température résultante de la réaction d’hydratation de béton. En fait,
l’endommagement radial est beaucoup plus prononcé à 20 heures là où la température dans le
béton atteint une valeur maximale de 50°C. Par contre, pour le cas de renforcement en acier, on
n’a pas noté une large différence entre les champs d’endommagement quelques soient l’âge du
béton.
76
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Ce résultat peut être expliqué par la différence entre le coefficient de dilatation thermique dans
le sens radial du béton et des armatures en PRFV, comme l’a souligné Zaidi.A et al. [70]. Ce
coefficient est pratiquement le même pour le béton et l’acier.
77
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Figure III-12 : Répartition de l’endommagement dans une section transversale à 20 heures pour
un taux de renforcement (3.2 %): 1Φ25 PRFV(à gauche) 1Φ25 acier (à droite).
Figure III-13 : Répartition de l’endommagement dans une section transversale à 60 heures pour
un taux de renforcement (3.2 %): 1Φ25 PRFV(à gauche) 1Φ25 acier (à droite).
78
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
En effet, la déformation thermique radiale est induite par une différence importante entre le
coefficient d’expansion thermique radiale de PRFV et celui de l’acier.
Figure III-14 : Répartition de l’endommagement radial autour de la barre en acier à t=20 heures
dans une section longitudinale.
Figure III-15 : Répartition de l’endommagement radial autour de la barre en PRFV à t=20 heures
dans une section longitudinale.
79
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
armée au centre par une armature en PRFV. A l’interface béton / PRFV, la déformation induite
dans le béton par la déformation thermique radiale est définie dans l’équation III-2 :
𝑷 𝒓𝟐 +𝟏
𝜺𝒄𝒕 = 𝐄(𝝃) (𝒓𝟐 −𝟏 + 𝛎(𝝃)) + 𝜶𝒃 ∆𝑻 (Equation III-2)
Avec : 𝑟 = 𝑟𝑟𝑐 avec 𝑟𝑟 est le diamètre de l’armature, 𝑟𝑐 est le diamètre de l’élément cylindrique de
𝑟
béton. La pression radiale exercée par le PRFV autour du béton et causée par la variation de la
température. Elle est déterminée en utilisant l’équation de comptabilité entre les déformations
transversales dans l’interface béton/PRFV. Afin de tenir compte de l’hydratation de béton, on
considère que les propriétés élastiques de béton (modules d’Young E et coefficient de Poisson
𝛎 ) sont des fonctions de degré d’hydratation ξ. La pression radiale dans le béton s’écrit comme
le montre l’équation III-3 :
𝑷(𝝃) 𝒓 𝟐
𝝈𝒕 (𝝃) = 𝒓𝟐 −𝟏 (𝟏 + ( 𝐮𝒃𝟐 )) (Equation III-4)
La contrainte circonférentielle maximale due à la pression radiale est exprimée dans l’équation
III-5. Elle est déduite en remplaçant dans l’équation III-7 le rayon ρ avec le rayon de l’armature
PRFV 𝒓𝒓 .
𝒓𝟐 +𝟏
𝝈𝒕 𝒎𝒂𝒙 (𝝃) = 𝒓𝟐 −𝟏 𝑷(𝝃) (Equation III-5)
La section transversale de la poutre simulée numériquement pour les essais ADTM est prise
rectangulaire ayant comme dimensions (150 mm×100mm). Afin d’appliquer le modèle
analytique de Zaidi.A et al. [70] sur le modèle développé numériquement, on a estimé une
section circulaire de rayon 𝑟𝑐 = 70 𝑚𝑚 qui est équivalente à la section réelle rectangulaire de
80
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
la poutre en ADTM . La poutre est armée par une armature 1HA25 en PRFV. La condition
thermique prise en compte dans cette section est semi-adiabatique. Seulement le retrait
thermique est tenu en compte dans cette simulation (c’est la déformation prépondérante lors des
35 premières heures). La figure III-16 illustre la variation de la déformation radiale 𝛆𝐜𝐭 en
fonction du temps. On déduit que le modèle est bien validé par rapport à l’expression analytique
établie par Zaidi.A et al. [70].
0,00035
déformation radiale analyitque
0,0003
déformation radiale numérique
0,00025
ε ct
0,0002
0,00015
0,0001
0,00005
0 t (h)
0 50 100 150 200
Figure III-16 : Validation du modèle analytique Zaidi.A et al. [70] par rapport aux résultats de
la déformation radiale numérique à l’interface PRFV/béton jeune âge en fonction du temps.
A 20 heures de l’âge du béton, la température du béton atteint une valeur maximale de 50 °C.
Ainsi, la valeur maximale de la pression est calculée en utilisant l’équation III-3. Pour t=20
heures, ξ =0.48. Le tableau III-5 présente les données nécessaires pour l’application de modèle
analytique.
La pression radiale à l’interface PRFV/béton est déduite ainsi en appliquant l’équation III-5
relative à la contrainte circonférentielle 𝜎𝑡 𝑚𝑎𝑥 . Cette contrainte atteint la résistance à la traction
dans le béton relatif à ξ = 0.48. Ceci permet de prédire l’apparition des fissurations radiales
dans le béton autour la barre en PRFV.
𝑃(ξ = 0.48) = 4.11 𝑀𝑃𝑎 et 𝜎𝑡 𝑚𝑎𝑥 = 5,58 𝑀𝑃𝑎 > 𝑓𝑡(ξ = 0.48) = 5 𝑀𝑃𝑎.
81
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
La variation de la contrainte circonférentielle maximale (ρ= 𝑟𝑐 ) en fonction du temps est
présentée dans la figure III-17.
7
6
𝜎_t 𝑚𝑎𝑥, ft (MPa)
5
4
3
2
1
0
0 20 40 60 80 100 120 140 160
t(h)
σ_tmax ft
Une étude comparative numérique est établie dans cette section entre le renforcement en PRFV
et l’acier dans l’étude de retrait empêché (essais TSTM). La figure III-18 illustre les variations
82
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
de la contrainte longitudinale dans le béton pour le béton non armé, béton armé en 4 HA12 en
PRFV et béton armé en 4 HA12 en acier.
2
σ_long (MPa)
0
0 10 20 30 40 50
-1 t (h)
-2
-3
Selon le tableau III-7, on constate que le renforcement en PRFV, que ce soit avec une seule
armature ou 4 armatures, permet de retarder la fissuration dans le béton en le comparant avec
l’acier. Une estimation analytique du temps de l’apparition des fissures est déterminée par
l’intersection entre la variation de la contrainte de traction en fonction du temps et la variation
de la résistance à la traction de béton en fonction du l’âge du béton. Cependant, on a trouvé une
légère différence entre la contrainte numérique σ_crk associée à l’initiation de
l’endommagement dans le béton et la résistance à la traction au temps tcr. En moyenne, une
correspondance de 94% entre la résistance à la traction du béton et la contrainte dans le béton
à t = tcr a été observée.
83
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Tableau III-7 : Etude comparative entre les temps de fissuration et la contrainte relative à la
première fissure de béton entre le renforcement acier et en PRFV.
𝒕𝒄𝒓 (𝒉) 30 40 36
Selon la figure III-18, la contrainte à la compression dans le béton armé en PRFV, dans
l’intervalle de temps [0,22h], est moins importante que celle trouvée dans le béton armé en
acier. On explique la différence entre le renforcement en PRFV et l’acier par l’effet dominant
d’une force thermique dans l’armature, 𝑵𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓 𝒆𝒕 𝑵𝑷𝑹𝑭𝑽 , générée dans la section transversale
du béton armé. La force totale est exprimée dans l’équation III-6. La force thermique générée
dans la barre est exprimée dans l’équation III-7. Quant à la contrainte 𝜎𝑇 dans la section totale
est détaillée dans l’équation III-8.
𝑵𝑻
avec 𝑵𝒂𝒓 = 𝜶𝑨 ∆𝑻𝑬𝑨 𝑨𝒂𝒓 (Equation III-7) 𝝈𝑻 = 𝑨 (Equation III-8)
𝒕𝒐𝒕𝒂𝒍
84
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
𝑁𝑐 et 𝑁𝑎𝑟 présentent respectivement les efforts normaux dans le béton et dans l’armature. En
comparant les module d’Young et les coefficient d’expansion thermique longitudinal de l’acier
avec celui de PRFV, on trouve :
𝑬𝑨 𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓 > 𝑬𝑨 𝑷𝑹𝑭𝑽 𝒆𝒕 𝜶𝑨𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓 > 𝜶𝑨𝑷𝑹𝑭𝑽 Ainsi 𝑵𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓 > 𝑵𝑷𝑹𝑭𝑽
Avec 𝑵𝑻𝒂𝒄𝒊𝒆𝒓 𝒆𝒕 𝑵𝑻𝑷𝑹𝑭𝑽 sont successivement les efforts totaux déduits dans des éléments en
béton renforcés en acier et en PRFV.
Les figures III-19 et III-20 décrivent respectivement les répartitions des endommagements issus
des simulations numériques. Elles sont appliquées sur des éprouvettes TSTM armées en 4HA12
PRFV et 4HA12 acier. Le maillage adopté est de type C3D8T. On constate que la distribution
d’endommagement dans le béton au jeune âge n’est pas uniforme sur toute l’éprouvette. On
peut noter ça essentiellement pour le cas de renforcement en PRFV (figure III-19) contrairement
pour le cas de poutre armé en acier (Figure III-20). La valeur maximale d’endommagement
pour le cas de renforcement en PRFV ; pendant la naissance de la fissuration dans le béton, est
moins importante que celle de l’acier. On déduit donc que le renforcement en PRFV permet de
mieux répartir les contraintes dans le béton et ça permet ainsi de réduire la fissuration du béton
au jeune âge. En effet, la naissance de la fissure dans le béton reste inévitable (que ce soit des
fissures dus aux retrait thermique ou endogène). Cependant, la mise en place des armatures
dans le sens perpendiculaire de la fissure de béton permet de répartir les fissurations en
nombreuses microfissures transversales.
85
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
Figure III-19 :Champs d’endommagement dans une poutre armée en 4HA12 en PRFV à 40
Figure III-20 : Champs d’endommagement dans une poutre armée en 4HA12 en acier à 35
heures (temps de fissuration du béton).
Conclusions
86
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
chapitre présente la validation du modèle numérique sur les différentes poutres en béton BHP
armées avec l’acier. Deux conditions aux limites différentes sont appliquées : libre (essai
ADTM) et empêchée (essai TSTM). On a adopté aussi les mêmes conditions thermiques
appliquées sur ces essais expérimentaux : semi adiabatique et isotherme (20°C). Pour l’essai de
retrait libre ADTM, on a déterminé les variations de la déformation totale libre dans le béton
non armé et armé avec l’acier. Les résultats numériques pour le béton armé en acier sont proches
des résultats expérimentaux de Sule.M [27]. Ainsi, le modèle thermo-chimio-mécanique du
béton au jeune âge est bien validé par rapport aux béton armé en acier. Ensuite, des simulations
numériques sont appliquées pour le cas de retrait empêché (essai TSTM). On a extrait les
variations des contraintes longitudinales dans le béton (non armé et armé en 1HA16, 4HA8
acier). Le modèle est bien validé selon les résultats expérimentaux pour chaque type de
configuration de renforcement. On a noté dans ce cas que l’augmentation de nombre des barres
de renforcement en acier permet de retarder l’apparition des fissurations dans le béton jeune
âge.
Une fois le modèle est validé par rapport aux résultats expérimentaux de Sule.M [27], on l’a
appliqué sur des modèles ADTM et TSTM pour les poutres armés en PRFV. On a adopté la
condition thermique semi-adiabatique (20 °C) d’une part, et on a gardé les mêmes
configurations de ferraillages que l’acier, d’autre part.
Pour le cas d’étude de retrait libre ADTM, on est arrivé à prouver numériquement que le
renforcement en PRFV permet d’empêcher moins les déformations du béton au jeune âge
(thermique et endogène) que l’acier. Ceci revient à la détermination analytique de taux de
déformation empêchée. En effet, on a trouvé que le taux de déformations empêchées par le
renforcement en acier est supérieur au taux de déformations empêchées par les armatures en
PRFV. En conséquence, les armatures en PRFV empêchent moins le béton que l’acier. La
différence entre les coefficients d’expansion thermique radiale de PRFV et celui du béton durci
provoque la naissance des microfissures radiales autour de la barre. Ainsi, on a évalué
numériquement et analytiquement cette hypothèse sur le béton au jeune âge en s’appuyant sur
l’étude analytique établie par Zaidi.A et al. [70]. On a considéré le modèle ADTM armé par
1HA 25 PRFV dans cette évaluation. En premier lieu, on a déterminé d’une part les variations
des déformations radiales numériquement à l’interface PRFV/béton en fonction du temps.
D’autre part, on a déterminé selon le modèle analytique de Zaidi.A et al. [70] la pression radiale
ainsi que la contrainte circonférentielle maximale atteinte dans le béton comme des fonctions
87
Chapitre III: Application numérique de modèle thermo-chimio-mécanique du béton au jeune âge
sur des poutres armées en acier /PRFV
de degrés d’hydratation ξ. On a déduit une validation du modèle analytique par rapport à la
courbe numérique de la déformation thermique radiale comme fonction du temps. Comme
résultats, on a trouvé que la valeur de la contrainte circonférentielle dépasse la résistance à la
traction dans le béton à un temps donné t de l’âge du béton. Cette contrainte atteint son pic à 20
heures de l’âge de béton c’est-à-dire le temps relatif à l’augmentation de la température
d’hydratation. Ceci traduit la naissance des fissurations radiales à l’interface PRFV/béton. Les
résultats numériques relatifs au renforcement en PRFV indiquent aussi qu’ils présentent un
endommagement très élevé par rapport à celui de l’acier autour de la barre.
La dernière partie de ce chapitre met l’accent sur l’étude numérique de retrait empêché TSTM
pour les cas de renforcement en PRFV et en acier. Une étude comparative est déduite à partir
des résultats numériques de renforcement en acier et en PRFV. On a fait l’extraction
numériques des variations des contraintes longitudinales dans le béton en fonction du temps
pour les différents taux de renforcement que ce soit en acier ou en PRFV. Les résultats des
simulations numériques prouvent que le renforcement en PRFV permet de retarder l’apparition
des fissurations dans le béton jeune âge en le comparant à l’acier. Quant à l’évolution de la
contrainte dans le béton, on a noté que le béton armé en PRFV présente des valeurs de
contraintes longitudinales moins importantes que celles trouvées dans le béton armé en acier.
Ceci revient au fait que le module d’Young longitudinale de PRFV est très faible par rapport à
celui de l’acier. On a vérifié l’effet des propriétés thermomécaniques des armatures en PRFV
par une étude analytique. Vers la fin, on a évalué numériquement les répartitions
d’endommagement dans deux modèles de poutres TSTM armés successivement en PRFV et en
acier. En somme, on a remarqué que la valeur maximale de l’endommagement pour le cas de
renforcement en PRFV est moins importante que celle trouvée pour le cas d’étude de béton
armé en acier. Cette constatation nous permet de déduire que le renforcement en PRFV permet
de mieux répartir les contraintes dans le béton au jeune âge que le renforcement en acier
88
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
89
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Introduction
Dans ce chapitre, on va étudier la loi d’interface entre les armatures en PRFV et le béton à l’état
durci. On a défini dans le premier chapitre les différents modèles analytiques existants dans la
littérature qui décrivent la loi d’adhérence entre les armatures PRFV et le béton. On va identifier
dans un premier temps les différents paramètres de chaque modèle analytique (BPE, CMR) en
exploitant des résultats expérimentaux qui ont été réalisés à l’Université de Cergy Pontoise, au
sein du Laboratoire de Mécanique et Matériaux du Génie Civil (L2MGC). Ces essais portent
sur la caractérisation expérimentale d’adhérence entre l’armature en PRFV en utilisant l’essai
d’arrachement Pull-out test et en s’appuyant sur les préconisations du guide ACI 440-3R [82].
C’est l’essai le plus répondu et le plus simple qui caractérise mieux la résistance de la liaison
armature/béton ainsi que l’évolution des glissements locaux en fonction de la contrainte
d’adhérence. On a tenu compte pendant l’expérimentation de la variations de certains
paramètres notamment l’âge de béton (7 jours, 28 jours), le type de barres PRF (PRFV-S-
VROD [83], PRFV-HA-COMBAR [64]) [84]. Une fois on a identifié les paramètres des
modèles analytiques déjà définis (BPE, CMR) [74], on va exploiter le modèle BPE dans une
étude analytique établie sur un modèle d’un tirant en béton armé en PRFV. On va déterminer
par la suite les contraintes déduites dans l’armature, le béton et l’espacement des fissures dans
le béton. Une étude comparative sera établie dans cette partie entre des éléments en béton armé
en acier, PRFV-S et PRFV-HA. Dans une seconde partie, on va définir la relation multilinéaire
contrainte –déformation d’un tirant en béton armé en PRFV et en acier.
Etude expérimentale
IV.2.1 Matériaux
Caractérisation du béton
Le béton utilisé dans cette compagne expérimentale est auto-plaçant BAP ayant une classe de
résistance de C35/45. Des essais de compression simple, des essais de fendage sont réalisés afin
de déterminer les résistances à la compression et la résistance à la traction de béton à 7 jours et
à 28 jours. Le tableau IV-1 résume les propriétés mécaniques du béton utilisé
90
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Tableau IV-1 :Propriétés mécaniques de béton auto plaçant issues des essais
expérimentaux [84].
7 jours 28 jours
35,79 50,04
Résistance à la compression
fc(MPa)
3,2 4,36
Résistance à la traction ft
(MPa)
- 34,16
Module d’élasticité E (GPa)
Deux types de barres en PRFV sont utilisés dans cette étude expérimentale :Schöck COMBAR
[64] (de diamètres 8 et 16 mm) et VROD [83](de diamètre 14 mm). Les barres de COMBAR
[64] sont nervurés par contre les barres de VROD sont sablées. Le tableau IV-2 résume les
propriétés mécaniques dans le sens longitudinal des barres utilisées dans cette étude.
91
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
1100 60
COMBAR
𝑭
𝝉 = 𝝅 𝑫 𝐥 (Equation IV-1).
92
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Figure IV-2 : Dispositif de l'essai d'arrachement via la presse Perrier 250 kN.
Différents paramètres sont pris en compte dans cette étude expérimentale. Ils sont détaillés dans
le tableau IV-3.
Age (Jours) 7J et 28 J
Diamètre D (mm) 8 et 14 et 16 mm
93
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Pendant le déroulement des essais d’adhérence, deux modes de rupture du système ont été
constatés. Le premier est la rupture par glissement de la barre au sein du béton comme l’indique
la figure IV-3. Le deuxième type est la rupture par éclatement du bloc du béton. Cette rupture
est causée essentiellement par les grandes longueurs intégrées d’une part et par l’insuffisance
d’enrobage du béton autour de la barre. La rupture par éclatement provoque la naissance des
microfissures dans le béton (Figure IV-4).
Pour les barres nervurées, l’endommagement a eu lieu dans la surface extérieure des
verrous de l’armature et le corps du béton. Un cisaillement du béton entre les verrous
est observé. C’est une rupture similaire au cas de l’acier.
Pour les barres sablées, il y a eu une décohésion totale de la surface extérieure sablée
de la barre. En fait, l’endommagement se produit dans la barre elle-même.
94
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Une première partie ascendante. Elle se présente comme une courbe quasi linéaire sur
un domaine dans lequel le glissement correspondant est quasiment nul jusqu’à l’atteinte
d’une force critique.
En augmentant la force, le glissement augmente jusqu’à l’atteinte du pic
correspondante à la force maximale. Cette force présente l’arrachement de la barre de
l’éprouvette en béton.
Après avoir atteint la force maximale, les variations du glissement relatif présentent
une branche descendante. Ceci exprime la fragilité du comportement de la rupture
armature-béton. La pente décroissante s’adoucit jusqu’à elle devient constante.
95
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
60
50
40
Fmax
30
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12
s (mm)
Figure IV-5 : Courbes type force –déplacement pour PRFV-HA ( Φ=16 mm , L=5Φ) et PRFV-S (
Φ=14 mm , L=5Φ) à 7 jours.
Contraintes d’adhérence
Les tableaux IV-4 et IV-5 résument successivement les valeurs expérimentales des contraintes
d’adhérence maximales en fonctions du diamètre et de la longueur d’ancrage à 7 jours et à 28
jours calculées en utilisant l’équation IV-1.
96
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
nominal (mm)
Ø 8 HA 10 Ø 1 20,80 10,5
2 22,45 11,16
3 22,15 11,02
MOY 21,8 10,84
±2,3
Ø 14 S 5Ø 1 50,98 16,56
2 - (perte d’ancrage) -
3 - (perte d’ancrage) -
MOY 50,98 16,56
±2,3
10 Ø 1 66,10- (perte d’ancrage) 10,73
2 59,95- (perte d’ancrage) 9,73
3 69,22 (perte d’ancrage) 11,24
MOY 65,09 10,57
±2,3
Ø 16 HA 5Ø 1 51,59 12,83
2 54,86 13,64
3 48.98 12,18
MOY 51,81 12,88
±2,3
10 Ø 1 - (perte d’ancrage) -
2 66,42 Eclatement 8,26
3 84,84 10,55
MOY 84,84 10,55
±2,3
97
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Ø 8 HA 10 Ø 1 30,51 15,17
2 29,57 14,7
3 27,23 13,54
MOY 29,1 14,37
±2,17
Ø 14 S 5Ø 1 63,87 20,75
2 55,86 (perte d’ancrage) 18,14
3 61,53 19,99
MOY 60,42 19,63
±2,17
10 Ø 1 77,45 Eclatement -
2 110,65 13,76
3 - (perte d’ancrage) -
MOY 110,65 13,76
±2,17
98
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Dans cette section, on s’intéresse à évaluer l’effet des paramètres suivants sur l’adhérence
entre les barres en PRFV et le béton : diamètre de la barre, longueur d’ancrage et l’âge du
béton. Selon le code modèle CM2010 de la fib [58], la contrainte d’adhérence maximale est
une fonction de la résistance à la compression du béton, elle est exprimée selon l’équation
IV-2 :
Pour le cas de l’adhérence béton-acier, δ = 2,5 [58]. Les tableaux IV-6 et IV-7 résument les
valeurs expérimentales du coefficient δ que ce soit à 7 jours ou à 28 jours.
Tableau IV-6 : Valeurs des coefficients 𝜹 en fonction dus barres et des longueurs d’ancrage à 7 jours.
Tableau IV-7 : Valeurs des coefficients 𝜹 en fonction dus barres et des longueurs d’ancrage à 28 jours.
99
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
i. Effet de diamètre
En fixant l’âge du béton, à 7 jours, et en tenant en compte des longueurs d’ancrage comparables
(l=10Φ), on a évalué la variation de 𝜹 en fonction du diamètre selon la figure IV-6. On constate
que cette variation légèrement décroissante avec l’augmentation du diamètre de la barre.
2
𝜹
1
Φ8 Φ14 Φ16
0
5 7 9 11 Φ (mm) 13 15 17
- 1,81 - 2,4
PRFV-HA Φ 8
100
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Pendant le déroulement des essais d’adhérence, il a été constaté que la rugosité de la barre
intervient dans le mode de rupture. Il est indispensable ainsi d’évaluer le mécanisme
d’adhérence en tenant en compte du type de la barre. Pour chaque type de barre en PRFV
(nervuré ou sablé), une valeur moyenne de paramètre 𝛿 peut être déterminée à partir des valeurs
de 𝛿𝑒𝑥𝑝. En conclusion, le tableau IV-9 résume les valeurs expérimentales de δ pour chaque
type de barre.
2 2,38 2 ,5
On conclut que les barres en PRFV-S présentent une meilleure adhérence avec le béton en les
comparant avec les barres en PRFV-HA. On peut affirmer que le traitement de surface par
sablage semble plus performant que celui que par des verrous.
Afin d’évaluer l’effet de l’âge du béton, on a comparé les valeurs moyennes de coefficient δ à
7 jours avec les valeurs moyennes de ce coefficient à 28 jours. On a trouvé que la résistance
d’adhérence augmente de 6% en passant de 7 jours à 28 jours. Ceci nous permet de conclure
que l’âge du béton n’a pas une influence majeure sur le mécanisme d’adhérence.
101
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
IV.3.1 Objectifs
Dans cette partie, on s’intéresse à déterminer à partir des résultats expérimentaux les paramètres
liés à chacun deux modèles analytiques : BPE et CMR [74] . Cette modélisation concerne la
partie ascendante de la courbe contrainte-glissement. En effet, toutes les structures en béton
armé sont conçues pour travailler dans cette zone [51]. Les modèles BPE et CMR sont définis
successivement par les équations IV-3 et IV-4 :
𝝉 𝒔
= (𝒔 )𝜶 (Equation IV-3)
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝒎𝒂𝒙
𝝉
= (𝟏 − 𝒆𝒙𝒑(−𝒔/𝒔𝒎𝒂𝒙 ) )𝜷 (Equation IV-4)
𝝉𝒎𝒂𝒙
Selon le code modèle établi par fib [58], la contrainte d’adhérence maximale est une fonction
de la résistance à la compression du béton (équation IV-2). Pour le cas de l’adhérence béton-
acier, δ = 2,5 [58]. La figure IV-7 illustre la variation des coefficients 𝛿 pour différents résultats
expérimentaux issus de la littérature [61,86–90]. Ils résultent des essais d’adhérence Pull-out
appliqués sur des armatures en PRFV-HA. On constate que les valeurs de 𝛿 déterminés
expérimentalement [51,86,88,91] sont proches de la valeur déterminée analytiquement (𝛿
=2).Cette valeur est issue de tableau IV- 9. De même , la figure IV-8 présente la validation des
résultats expérimentaux [86,88,91–93] par rapport à la valeur estimée analytiquement pour les
PRFV-S (𝛿 =2,5).
102
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
2,5
1,5
δ
1
[61] [84] [86] [87] [88] [89] [90]
0,5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
numéro d'essai
3,5
2,5
1,5
Analytique [93] [92]
[91] [89] [88]
1
[86]
0,5
0
0 2 4 6 8 10
On a prouvé donc que la loi liée analytiquement aux armatures en PRFV-S est proche de celle
déterminée pour l’acier. Par contre, les armatures en PRFV-HA fournissent une résistance
inférieure de 20 % par rapport à l’acier. Cette étude nous permet de conclure ainsi que les barres
103
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
en PRFV-S et en acier présentent une meilleure résistance à l’adhérence en les comparant avec
les armatures en PRFV-HA.
Détermination de 𝒔𝒎𝒂𝒙
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝐥
𝐬𝐦𝐚𝐱 = ( ) × (𝒄). (Equation IV-8)
𝐟𝐜
Dans cette étude, on cherche à déterminer une relation empirique qui définit le glissement à la
contrainte maximale pour chaque type de barre. On s’appuie dans cette identification sur des
essais d’adhérence issus de la littérature [61,86,87,88,89,90]. La figure IV-9 illustre le nuage
des points expérimentaux qui désignent le glissement à la contrainte maximale en fonction du
104
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
𝜏𝑚𝑎𝑥
rapport . Ces essais sont relatifs aux armatures en PRFV nervuré. En faisant la moyenne
fc
entre ces résultats, on peut déduire ainsi une expression moyenne qui résulte des différentes
données expérimentales [86,89,88,91,92,93]. La figure IV-10 est relative aux résultats
analytiques pour les barres en PRFV-S.
4,5
y = 12,156x
4
[84]
3,5
[55]
3
[92]
2,5
[94]
2
[96]
1,5 [93]
1 [95]
0,5
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4
𝝉𝒎𝒂𝒙
Figure IV-9 : Variation de glissement à la contrainte maximale en fonction du rapport pour
𝐟𝐜
2,5
Analytique
2 y = 4,7928x
[86]
[89]
1,5 [84]
[88]
1 [91]
[92]
0,5
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45
𝜏𝑚𝑎𝑥
Figure IV-10 : variation du glissement à la contrainte maximale en fonction du rapport pour
fc
105
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
On déduit à partir des figures 4-9 et 4-10 les expressions relatives au glissement à la contrainte
maximale pour chaque type de barre en PRFV :
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝐥
Pour PRFV-HA, 𝐬𝐦𝐚𝐱 = ( ) × (𝟔,𝟓). (Equation IV-9).
𝐟𝐜
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝐥
Pour PRFV-S, 𝐬𝐦𝐚𝐱 = ( ) × (𝟏𝟓). (Equation IV-10).
𝐟𝐜
106
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Dans cette partie, on cherche à valider les modèles analytiques (BPE et CMR) déjà identifiés
dans la partie précédente avec les courbes expérimentales τ = f(s) des essais d 'adhérence entre
le PRFV et le béton. Comme exemple, on a choisi PRFV-HA Φ=16 mm et la barre PRFV-S
Φ=14mm. Les résultats des essais d’adhérence sont pris à 28 jours de l’âge du béton. Les
paramètres des deux lois d’adhérence (BPE et CMR) sont illustrés dans le Tableau IV-13.
En comparant les barres en PRFV-HA avec les barres en PRFV-S, on remarque que la
contrainte maximale atteinte pour l’étude d’adhérence de PRFV-HA est inférieure à celle
trouvée pour le cas d’étude de PRFV-S. Par contre, le glissement à la contrainte maximale de
la barre PRFV-S est très inférieur à la valeur de glissement calculée pour le cas de PRFV-HA.
La figure IV-11 et la figure IV-12 illustrent successivement les validations des modèles
analytiques (BPE et CMR) par rapport aux courbes expérimentales. On constate que le modèle
CMR est plus proche aux variations expérimentales que le modèle BPE.
107
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
16
14
12
10
τMPa)
8
BPE HA16 28 JOURS
6
4 Experimentale HA16 28jours
2 CMR
0 s(mm)
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Figure IV-11 : Comparaison entre les courbes expérimentale et analytique (modèle BPE et
CMR) (PRFV-HA Φ=16 mm -28 jours) .
10
5
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
s(mm)
Figure IV-12 : Comparaison entre les courbes expérimentale et analytique (modèle BPE et CMR
(PRFV-S Φ=14mm -28 jours).
108
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
16
14
12
10
τ(MPa)
8
6 28Jours
4 7 jours
2
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
s(mm)
Figure IV-13 : Comparaison entre les courbes analytiques du modèle BPE à 7 jours et à 28 jours,
PRFV-HA Φ=16 mm
16
14
𝜏 (MPa)
12
10
8 HA16
6 HA8
4
0 s (mm)
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Figure IV-14 : Comparaison entre les variations des contraintes d’adhérence en fonction du
glissement PRFV-HA Φ=16 mm ; PRFV-HA Φ=8 mm
109
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
IV.4.1 Introduction
Pendant la naissance des fissures, la contrainte dans le béton atteint la résistance à la traction.
Dans un élément en béton armé, les contraintes sont transférées par la loi d’adhérence vers la
barre [51,94,97]. Une longueur de transfert est définie dans ce cas [27].Elle est définie comme
étant la distance au bout de la quelle une novelle fissure peut apparaitre [27,96]. Il est supposé
qu’à la fin de cette longueur, la distribution de la contrainte est uniforme [97]. Dans ce cas, une
nouvelle fissuration dans le béton peut apparaitre.
Comme objectif de cette étude, on cherche à déterminer l’évolution de la contrainte dans le
béton et dans la barre de renforcement en acier, PRFV sablée, PRFV nervurée. Ainsi on cherche
à prédire analytiquement les caractéristiques de la fissuration dans éléments tendus en béton
armé (tirants).
110
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Figure IV-15 :Développement de la contrainte dans le béton et dans la barre dans un élément en béton
armé au voisinage d’une fissuration [27].
Pour des raisons de simplicité du calcul, on a adopté le modèle BPE dans cette modélisation
analytique. L’équation analytique de modèle BPE est définie dans l’équation IV-11. La
contrainte maximale d’adhérence est exprimée dans l’équation IV-12.
𝝉(𝒙) 𝒔(𝒙) 𝜶
= (𝒔 ) (modèle BPE) Equation IV-11, 𝝉𝒎𝒂𝒙 = 𝜹√𝒇𝒄 Equation IV-12
𝝉𝒎𝒂𝒙 𝒎𝒂𝒙
𝜹√𝒇𝒄
𝝉(𝒙) = 𝒔 𝜶
𝒔(𝒙)𝜶 Equation IV-13
𝒎𝒂𝒙
𝜹√𝒇𝒄
Soit 𝑨= Equation IV-14 𝑎𝑖𝑛𝑠𝑖 𝝉(𝒙) = 𝑨𝒔(𝒙)𝜶 . Equation IV-15
𝒔𝒎𝒂𝒙 𝜶
111
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
𝑵𝒂𝒓
La contrainte dans l’armature : 𝝈𝒂𝒓 (𝒙) = Equation IV-16
𝑨𝒂𝒓
A l’équilibre pour l’élément dx, la relation pour l’armature se traduit par l’équation IV-19 :
𝜱𝟐 𝜱𝟐
𝝅 𝝈𝒂𝒓 − 𝝅 (𝝈𝒂𝒓𝒙 + 𝒅𝝈𝒂𝒓𝒙 ) + 𝝅𝜱 𝝉 𝒅𝒙 = 𝟎 Equation IV-19
𝟒 𝟒
𝟒
Donc 𝐝𝛔𝐚𝐫𝐱 = 𝐃 𝛕(𝐱)𝐝𝐱 Equation IV-20
𝟒
𝐝𝛔𝐚𝐫𝐱 = 𝐃 𝑨𝒔(𝒙)𝜶 𝒅𝒙 Equation IV-21
𝟒
𝐝𝛔𝐛𝐱 = − 𝐃 𝛒𝛕(𝐱)𝐝𝐱 Equation IV-22
𝟒
𝐝𝛔𝐛𝐱 = −𝛒 𝐃 𝑨𝒔(𝒙)𝜶 𝒅𝒙 Equation IV-23
Le glissement entre la barre et le béton dans une section donnée située à une distance x est
définie par la différence entre la déformation induite par l’armature et celle du béton. Ces
déformations sont considérées à l’interface [98] . La variation du glissement par rapport à x est
définie ainsi dans l’équation IV-24 :
𝐝𝟐 𝐬 𝟒 (𝟏+𝐧𝛒)
=𝜱 𝐀𝒔(𝒙)𝜶 (Equation IV-25)
𝐝𝐱 𝟐 𝑬𝒂𝒓
𝐸𝑎𝑟
Avec n𝑎𝑟 = (Equation IV-26)
𝐸
112
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
𝐴𝑎𝑟
et ρ = (Equation IV-27)
𝐴𝑏é𝑡𝑜𝑛
La solution générale de l’équation différentielle non linéaire est donnée selon Noakowski et
Krips [97] par l’équation IV-28:
𝟏
(𝟏−𝜶)𝟐 𝟏−𝜶 𝟐
𝟐(𝟏+𝐧𝛒)
𝑠(𝒙) = [ 𝑨 ] 𝒙𝟏−𝜶 (Equation IV-28)
𝑬𝒂𝒓 𝑫 𝟏+𝜶
𝜶
𝜹√𝒇𝒄 𝟐(𝟏+𝐧𝛒) (𝟏−𝜶)𝟐 𝟏−𝜶 𝟐𝜶
Ainsi, 𝛕(𝐱) = 𝒔 𝜶 ×[ 𝑨 ] 𝒙𝟏−𝜶 (Equation IV-29)
𝒎𝒂𝒙 𝑬𝒂𝒓 𝑫 𝟏+𝜶
Les distributions des contraintes dans le béton et dans la barre aux voisinages de la fissure sont
déduites en faisant l’intégration des équations 4-21et 4-23 sur la longueur de transfert lt. La
contrainte dans le béton et la contrainte dans l’armature s’écrivent successivement comme les
montrent les équation IV-30 et équation IV-31 :
𝒙 𝟏+𝜶
𝛔𝐛𝐱 = 𝛔𝐛 𝐜𝐫 [𝟏 − (𝒍 )𝟏−𝜶 ] Equation IV-30.
𝒕
Avec 𝛔𝐚𝐫 𝟏 = n𝑎𝑟 𝛔𝐛 𝐜𝐫 (Equation IV-32) . Où σar 1 est la contrainte dans l’armature relative
à la naissance de la première fissure dans le béton.
𝟏
𝝈𝒂𝒓𝟐 = (𝝆 + n𝑎𝑟 )𝛔𝐛 𝐜𝐫 (Equation IV-33).
Le déplacement relatif à la fissuration dans le béton est exprimé dans l’équation IV-34 :
113
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
𝟏
(𝟏+𝜶) ∅ 𝝈𝒂𝒓 𝒄𝒓 𝟐
𝒔𝒄𝒓 = [ ] 𝟏+𝜶 (Equation IV-34).
𝟐 𝟒 𝑨 𝑬𝒂𝒓 (𝟏+ n𝑎𝑟 𝝆)
L’ouverture de la fissuration 𝒘𝒄𝒓 est déduite à partir de 𝒔𝒄𝒓 selon l’équation IV-35 :
𝒄𝒓𝒘 𝑬
𝒂𝒓
𝒍𝒕 = (𝟏−𝜶) (Equation IV-36)
𝝈 𝒂𝒓 𝒄𝒓
La contrainte dans le béton σb cr est égale à la résistance à la traction effective. La figure IV-
17 présente l’évolution de la contrainte dans le béton en fonction de la position x qui appartient
à l’intervalle [0, lt]. La contrainte commence de la résistance à la traction maximale de béton
jusqu’à elle décroit vers 0 (x=lt).
114
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
5
4
σ bx (MPa)
3
2
1
0
0 50 100 x (mm) 150 200 250
Figure IV-17 : Variation de la contrainte dans le béton en fonction du x PRFV-HA Φ=16 mm).
La figure IV-18 présente l’évolution des contraintes déduites dans les armatures de
renforcement que ce soit en acier, en PRFV-HA et en PRFV-S. Les trois variations des
contraintes commencent d’une valeur initiale σar 1 jusqu’à qu’elles atteignent la valeur de la
contrainte dans l’armature au moment de la fissure σar 2 .On constate que pour une même valeur
de l’abscisse x, les contraintes atteintes dans les armatures en PRFV sont plus importantes que
dans l’acier. Par contre, les fissures dans un tirant armées en PRFV (PRFV-HA et PRFV-S)
présentent des longueurs de transfert plus faibles que celle trouvée dans le cas de l’acier.
200
150
σ ar (MPa)
100 PRFV S
50 PRFV HA
Acier
0
0 50 100 150 200 250 300
x (mm)
Figure IV-18 : Variation de la contrainte dans les armatures en acier, PRFV S et PRFV HW en
fonction du x.
Selon le tableau IV-14, on a trouvé que les contraintes dans les armatures en PRFV sont plus
faibles que dans le cas de l’acier. En deuxième lieu, les fissures dans le béton armé en PRFV
sont très ouvertes en les comparant avec les ouvertures des fissures dans le béton armé en acier.
De plus, la longueur de transfert pour le tirant en béton armé en acier est plus grande que celle
115
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
trouvée pour le cas de renforcement en PRFV (HA et S). C’est à dire les fissures dans le béton
armé en acier sont plus espacées que les fissures trouvées dans le béton armé en PRFV.
Tableau IV-14 : Valeurs des contraintes dans l’armature, ouverture de fissurations et longueur
de transfert pour chacune des armatures : PRFV (HE16, 14S) et acier.
δ 2 2,5 2,5
116
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
La première phase dans laquelle le tirant se comporte d’une manière élastique-linéaire. Cette
phase se termine jusqu’à l’apparition de la première fissure : Phase homogène. La contrainte
dans l’armature est définie dans l’équation IV-39.
𝟏+(𝒏𝒂𝒓 −𝟏)𝝆
𝝈𝒂𝒓𝟐 = 𝑬𝟏 𝜺𝒄𝟏 = 𝑬𝒂𝒓 𝜺𝒄𝟏 (Equation IV-39)
𝒏𝒂𝒓 𝝆
Deuxième phase qui désigne l’apparition des fissures dans le béton jusqu’au atteindre le point
B pendant lequel la dernière fissure apparait. Dans la deuxième phase, la contrainte dans
l’armature est exprimée selon l’équation IV-40.
117
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
𝝈𝒔𝒓𝒏− 𝝈𝒔𝒓𝟏
𝒂𝒗𝒆𝒄 𝑬𝟐 = 𝜺 (Equation IV-41)
𝒔𝒓𝒏 −𝜺𝒔𝟏𝒓𝟏
Une troisième partie qui présente la phase de la fissuration stabilisée. Elle commence par le
point B (Figure IV-16). Ce point caractérise l’apparition de la dernière fissure. Elle est
caractérisée par le fait que les fissures gardent un espacement constant. La contrainte dans
l’armature suit la formule de l’équation IV-42.
La détermination de cette relation passe par la détermination des cordonnées des points A
(𝜀𝑠1,𝑟1 , 𝜎𝑠𝑟1 ), B (𝜀𝑠𝑟𝑛 , 𝜎𝑠𝑟𝑛 ). Le point A défini analytiquement la naissance de la première
fissure dans le béton. La contrainte 𝜎𝑠𝑟1 définit la résistance effective à la traction du béton 𝑓𝑡
lorsque la première fissure dans le béton apparait. La contrainte dans l’armature en phase de
formation de la fissure est définie par un coefficient δ exprimé dans l’équation IV-44 :
𝛔
𝜹 = 𝛔𝐬𝐫𝐧 (Equation IV-44)
𝐬𝐫𝟏
𝛔𝐜 𝟏
𝜺𝒄,𝒓𝟏 = (Equation IV-46)
𝑬
118
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Les déformations dans l’armature relative à la première et la dernière fissure sont exprimées
respectivement comme par les équations 4-47 et 4-48 :
𝜹𝒇𝒕 (𝟏+(𝒏−𝟏)𝝆)
𝜺𝒔𝟐,𝒓𝒏 = (Equation IV-48)
𝝆𝑬𝒂𝒓
𝐧𝛃 (𝟏−𝛒)
𝛆𝐬𝐫𝐧 = (𝛅 − 𝟏+(𝐧−𝟏)𝛒 )𝛆𝐬𝟐,𝐫𝐧 (Equation IV-49)[96].
Avec 𝛽𝑛 définit la contribution du béton tendu relative à la contrainte σsrn . Selon Farra [96],
ce coefficient s’écrit sous la forme suivante (équation IV-50) :
𝜹(𝟏+𝜶)(𝟑+𝜶)
𝜷𝒏 = (Equation IV-50)
𝟖
Dans cette section, on s’intéresse à déterminer la courbe contrainte-déformation pour le cas des
tirants en béton armé successivement par 1HA16-PRFV en premier lieu et en 1HA16 acier en
deuxième lieu. Les tableaux IV-15 et IV-16 illustrent respectivement les paramètres calculés
pour chaque type de barre en acier et en PRFV. Les calculs effectués des déformations
𝜀𝑎𝑟2,𝑟1 , 𝜀𝑎𝑟2,𝑟𝑛 et 𝜀𝑎𝑟𝑟𝑛 et pour les contraintes σarr1 et σarn sont détaillés dans le tableau IV-17.
119
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
Les diagrammes des contraintes déformations des tirants en béton armé en acier et en PRFV
sont illustrés sur la figure IV-20. On constate que les tirants armés en PRFV présentent une
déformation plus grande que ceux en acier. Ceci est dû au faible module d’Young des barres en
PRFV. La participation du béton tendu entre les fissures est plus importante dans les tirants en
béton armé en acier que ceux en PRFV. Ceci est principalement due au glissement important
entre les armatures en PRFV et le béton en comparaison avec le cas de l’acier. Pour le cas
d’acier, le diagramme atteint la résistance à la plastification de l’acier. Contrairement au PRFV,
la courbe reste quasiment linéaire en tenant compte du comportement élastique jusqu’à la
rupture de ces armatures.
2000
Tirant Acier Tirant PRFV
1500 diagr acier diagr PRFV
𝛔_ar2 (MPa)
1000
500
0
0 0,005 0,01 0,015 ε 0,02 0,025 0,03 0,035
Tableau IV-17 : Calcul des déformations et des contraintes des courbes contraintes-déformations
du tirant en BA en PRFV et en acier.
PRFV Acier
Φ (mm) 16 16
8,23E-05
𝜺𝒔𝟏,𝒓𝟏 8,23E-05
0,0028 0,00088
𝜺𝒔𝟐,𝒓𝟏
0,0047 0,0014
𝜺𝒔𝟐,𝒓𝒏
0,0035 0,00066
𝜺𝒔𝒓𝒏
285
𝝈𝒔𝒏 (MPa) 305
1700
fy (MPa) 500
Conclusions
Ce chapitre présente une étude analytique des lois d’adhérence entre les armatures en PRFV et
le béton à l’état durci. Cette étude s’appuie sur des résultats issus des essais expérimentaux qui
ont été élaboré au sein du Laboratoire de Mécanique et Matériaux du Génie Civil (L2MGC) de
l’Université de Cergy Pontoise. Des essais d’adhérence ‘pull out test’ ont été réalisés sur des
éléments en béton armé en PRFV. Différents modes de rupture ont été constatés pendant les
essais d’adhérence : mode de rupture par arrachement de la barre et par éclatement de la matrice
121
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
en béton. On a évalué ensuite l’effet de certains paramètres spécifiques au béton (son âge) et à
l’armature (rugosité, diamètre, longueur d’ancrage). On note que la variation de diamètre de la
barre et l’âge du béton sont deux paramètres qui n’avaient pas une influence significative sur le
phénomène de liaison d’interface. De plus, il parait que la contrainte de liaison est sensible à la
variation des longueurs d’ancrage, elle est plus élevée pour les petites longueurs d’ancrage de
5Ø. le traitement de surface des barres par sablage ou présence de verrous constitue un facteur
dominant dans le phénomène d’adhérence. De plus, les barres sablées sont plus performantes
que les barres possédant des verrous à leurs surfaces.
Dans une deuxième partie de ce chapitre, on a étudié le cas d’un tirant en béton armé en PRFV.
On a adopté le modèle BPE dans cette modélisation analytique pour des raisons de simplicité
de calcul. Une fois la contrainte dans le béton atteint la résistance à la traction maximale, la
première fissure apparait dans le béton. La méthode analytique élaborée par Farra [96] permet
de déterminer le développement de la contrainte dans le béton et dans l’armature au moment de
la naissance de la fissure dans le béton. On a déterminé pour chaque cas de renforcement,
PRFV-HA, PRFV-S et acier, les ouvertures de la première fissure dans le béton, les variations
des contraintes développées au moment de la fissuration dans l’armature. La longueur de
transfert est ainsi déterminée pour chaque modèle de tirant armé en acier, PRFV-HA et en
122
Chapitre IV: Modélisation analytique de la loi d’adhérence PRFV-béton à l’état durci
123
Conclusion générale
Conclusion générale
Le travail présenté dans ce manuscrit porte sur une étude numérique de l’interaction entre la
fissuration du béton au jeune âge et le renforcement en PRFV, d’une part et sur une étude
expérimentale et analytique du comportement de la liaison PRFV-béton à l’état durci, d’autre
part.
Dans un premier temps, on a étudié le comportement du béton au jeune âge en s’appuyant sur
une revue bibliographique détaillée. On a étudié le processus chimique de l’hydratation du
béton. Elle s’opère pendant différentes périodes et sous forme de différentes réactions
chimiques. On a présenté le degré d’hydratation qui présente un paramètre fondamental pour la
description de ce processus chimique. Ensuite, on a étudié les phénomènes majeurs qui se
manifestent pendant l’hydratation de béton notamment les variations volumiques (retrait
thermique et endogène) et le comportement mécanique de béton (module d’Young, résistance
à la compression/traction, coefficient de Poisson). Ces paramètres sont exprimés comme des
fonctions du degré d’hydratation ξ. On a mis l’accent dans le chapitre bibliographique sur les
études de la littérature effectuées sur l’interaction entre les fissurations dans le béton au jeune
âge et les armatures en acier. Des études analytiques et expérimentales sont établies dans ce
contexte. En fait, il a été prouvé que l’ajout des armatures de renforcement permet de retarder
l’apparition des fissures. Une deuxième partie du premier chapitre porte sur la présentation des
armatures en PRFV ainsi que leurs caractéristiques thermomécaniques. En plus de leur
caractère non corrosif, ces barres composites ont un comportement isotrope transverse. On a
mis l’accent essentiellement dans cette étude bibliographique sur l’effet du coefficient
d’expansion thermique radial sur le béton autour de la barre. En fait, il est plus important que
celui du béton. Il est prouvé, selon les études de Zaidi et al, que cette différence provoque la
naissance des fissures radiales dans le béton autour de la barre en PRFV.
Le deuxième chapitre est consacré à la définition dans une première partie du modèle thermo-
chimio-mécanique relatif au processus de l’hydratation du béton. Les réactions chimiques de
l’hydratation du béton ont été définies selon deux lois principales qui sont : la loi d’Arrhenius
et l’équation de chaleur. L’endommagement du béton est modélisé par le modèle
124
Conclusion générale
125
Conclusion générale
expérimentaux de Sule.M, on a fait ensuite l’extrapolation des résultats numériques sur le béton
armé en PRFV. Par la suite, on a trouvé que les armatures en PRFV empêchent moins les
déformations du béton au jeune âge que l’acier. Ceci a été prouvé à partir du calcul de taux de
déformations empêchée. D’ailleurs, le renforcement avec 4 barres en PRFV permet d’empêcher
plus les déformations dans le béton que le renforcement avec une seule barre. Les simulations
numériques des éléments en béton armés en PRFV prouvent la naissance des fissurations
radiales autour la barre en PRFV. Ces fissures sont causées par des pressions thermiques
radiales exercées par le renforcement en PRFV sur le béton. Elles sont induites, en fait, par la
température importante lors de la phase d’hydratation et par la différence du coefficient
d’expansion thermique radial de PRFV par rapport à celui du béton. On a mis en évidence le
fait que le champ d’endommagement radial dans le béton armé en PRFV présente une valeur
maximale lorsque la température dans le béton atteint son maximum pendant le processus
d’hydratation. Une validation du modèle numérique développé est ainsi déduite avec le modèle
analytique établi par Zaidi.A et al adapté pour le béton au jeune âge. Contrairement au cas de
l’acier, le béton présente un endommagement longitudinal et radial plus important dans le cas
de renforcement en PRFV. Pour l’étude de retrait empêché TSTM, on a remarqué que pour un
même taux de renforcement, les armatures en PRFV permettent de retarder l’apparition des
fissurations dans le béton jeune âge en les comparant avec les armatures en acier à travers
l’estimation du temps de la naissance de la fissure dans le béton au jeune âge. Quant à
l’évolution de la contrainte dans le béton, on a trouvé qu’elle est moins importante avec le
renforcement en PRFV qu’avec l’acier. Ceci revient au fait que le module d’Young longitudinal
de PRFV est très inférieur par rapport à celui de l’acier. Les simulations numériques sur les
éprouvettes en béton empêchés TSTM indiquent que la valeur maximale de l’endommagement
pour le cas de renforcement en PRFV est très faible par rapport au cas d’acier. L’utilisation des
armatures en PRFV permet ainsi de réduire l’apparition des fissures dans le béton au jeune âge
et de mieux répartir les contraintes dans le béton.
Le quatrième chapitre de ce rapport porte sur l’étude de l’adhérence entre le béton à l’état durci
et les barres en PRFV. Une campagne expérimentale a été entreprise en réalisant des essais
d’adhérence de type Pull-out test. Ces essais sont appliqués sur des armatures en PRFV-HA et
PRFV-S. On a évalué expérimentalement l’effet de l’âge de béton, de diamètre de la barre, la
longueur d’ancrage et la rugosité sur la résistance de la liaison PRFV-béton. Il est prouvé que
le diamètre de la barre et l’âge de béton n’ont pas un effet majeur. Par contre, les barres sablées
126
Conclusion générale
sont plus performantes que les barres nervurées. De plus, l’évolution de la résistance
d’arrachement est plus performante dans le cas des petites longueurs d’ancrage.
On a identifié les paramètres des modèles analytiques BPE et CMR. Des relations empiriques
qui relient la contrainte d’arrachement maximale et la résistance à la compression de béton sont
développées. Pour les barres en PRFV-S, elles ont un comportement d’adhérence proche de
celui de l’acier. Par contre pour les barres en PRFV nervurées, la résistance à l’arrachement
maximale est moins de 20% que celle trouvée pour le cas de l’acier. Le glissement
correspondant à la résistance d’adhérence maximale est exprimé par une loi empirique comme
une fonction de la contrainte d’adhérence maximale et la résistance à la compression de béton.
Après avoir identifié les paramètres pour chacun des modèles analytiques, on a utilisé le modèle
BPE dans une étude analytique pour prédire le comportement à la fissuration d’une membrure
tendue. Le modèle utilisé est le modèle multilinéaire développé par Veer Dee VEEN. On a
déterminé pour chaque cas de renforcement PRFV-HA, PRFV-S et en acier les ouvertures de
la première fissure, les contraintes développées au moment de la fissuration dans l’armature de
renforcement et la longueur de transfert. Les calculs effectués montrent que les ouvertures des
fissures dans un élément de béton armé en acier sont moins importantes que celles trouvées
dans le cas de renforcement en PRFV. On a déterminé les diagrammes des contraintes
déformations –contraintes relatives aux renforcements en PRFV et en acier. Ces diagrammes
décrivent analytiquement le comportement d’un élément en béton armé pendant l’apparition
des fissures. Il se décompose de différentes parties linéaires. Les résultats analytiques montrent
que le tirant armé en PRFV se déforment longitudinalement beaucoup plus que celui en acier,
et il présente des fissures moins espacées et plus ouvertes.
127
Perspectives
Perspectives
128
Bibliographies
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