Vous êtes sur la page 1sur 66

Les 12 lois de la Vie

 
 

Que sont les lois cosmiques...''les lois de la vie''?

On peut dire que les lois cosmiques ou de la vie proviennent d'un ordre
supérieur; elles sont en quelque sorte imprimées dans l'âme. D'où tirent-elles
leurs origines ? La question est ouverte, c'est selon nos croyances. * En qui ou
en quoi croyez-vous * serait une question plus pertinente.

En fait, l'instigateur de ces lois n'est pas vraiment ce qui nous importe dans le
présent texte; ce qui est important, c'est que ces lois cosmiques ou
universelles s'adressent à tous et que leurs créations remontent à celle de
l'univers. Elles sont aussi vieilles que le cosmos, aussi vieilles que la vie elle-
même. Les lois universelles sont en harmonie avec le monde naturel et ses
tendances vers la vie et la survie.

Ces lois servent à atteindre le bonheur, à être bien avec soi, avec les autres et
en harmonie avec tout ce qui vit. Ce sont des lois d'harmonie universelle. Elles
ressemblent en symbiose tous les éléments pour nous permettre de nous
débarrasser de nos craintes, de nos doutes, de nos peurs, de nos angoisses,
de nos inquiétudes, etc. Petit à petit, elles ouvrent les portes à une spiritualité
plus épanouie, à une grande sérénité et à une acceptation de notre place dans
l'univers.

L'observation de ces lois nous permet d'accéder à des courants d'énergie


reliés à l'univers. Cette énergie, qui nous libère. Guérit aussi notre corps et
notre âme, et nous harmonise avec le reste de la nature. Les lois de la vie nous
permettent d'atteindre graduellement notre plein potentiel spirituel et de
prendre ainsi la place qui nous revient de droit au sein de l'univers.

 
Voici la liste des douze lois de la Vie
Note: Sous chaque loi, j'ai ajouté une affirmation qui
ouvre votre âme au rayon de lumière bénifique qui
correspond au principe universel cité. Répétez
chacunes de ces affirmations matin et soir afin de
bénéficier au maximum de l'énergie cosmique
générée par les loi universelles.
 

La première
Posséder la simplicité d'un enfant
Affirmation:
J'ai la simplicité d'un enfant.
S'exprimer spontanément:
L'enfant est totalement spontané dans ses
paroles; il agit selon ce qu'il ressent et ne se
pose pas de question. Peu importe ce que les
autres autour peuvent penser de lui: il exprime
ce qu'il ressent, au moment où il le ressent. Il vit
totalement et entièrement dans le présent.
Même si on le dispute et que cela l'amène à
bouder un peu , il revient vers nous facilement,
sans rancune et sans haine. Il ne se soucie pas
des apparences. C'est cette simplicité devant
les événements qui lui permet de vivre dans le
présent et de jouir de l'instant sans se soucier
d'avant ou d'après.
Vivre le moment présent:
Il faut se rappeler de rester soi-même lorsqu'on
s'exprime au besoin. Vous ne devez pas vous
transformer pour obtenir ce dont vous avez
besoin. Dites le simplement et n'attendez pas
que la terre cesse de tourner. Exprimer un
besoin ne signifie pas que les autres doivent
tout arrêter pour le satisfaire. Le fait qu'il vous
faille retrouver la simplicité de l'enfant ne veut
pas dire que vous vous devez de retomber en
enfance. l'enfance fut un temps béni où vous
n'aviez pas de responsabilités, où le monde
était la pour satisfaire vos moindres caprices.
Mais ce temps n'est plus. Il vous faut vire dans
le présent, votre enfance est du passé et vous
ne pouvez retourner en arrière.
Vous pouvez toutefois vous inspirer de vos
souvenirs pour vous rappelez comment vous
aviez l'habitude de réagir. Vos souvenir vous
aident à trouver qui vous êtes vraiment, qui
vous étiez avant d'être pris dans l'engrenage de
la société et du conformisme. Laissez-vous aller
à votre première réaction. C'est un peu difficile
au début, mais avec le temps, vous verrez
comme c'est facile et simple. Imaginez pouvoir
exprimer sans remords votre joie ou votre
chagrin, au lieu de les cacher et de les ensevelir
sous le poids du ressentiment. Essayez, c'est
un premier pas dans la bonne direction.
Apprendre des ses expériences du passé:
Cela ne veut pas dire que le passé soit sans
importance, mais il est inutile de le recréer
continuellement ou de vivre dans ses souvenirs.
Il faut tenir compte du passé afin de ne pas
recommencer les mêmes erreurs. Il faut garder
la capacité d'apprendre de nos actions
précédentes afin de réagir mieux si les
circonstances surviennent de nouveau. C'est la
façon dont les enfants font leurs
apprentissages;une fois qu'ils se sont brûlés en
jouant avec le feu, il comprennent le danger et
emmagasinent l,information. En tant qu'adultes,
nous avons l'expérience, il n'est donc pas
nécessaire d'aller toujours au bout de l'erreur
afin de comprendre le danger. Traîner son
passé ou tenter de le recréer est aussi futile que
de vouloir faire arrêter la planète de tourner.
Vivre dans le passé vous empêche d'évoluer,
d'atteindre vos but et de maximiser votre
potentiel. C'est inutile et cela vous cause un tort
irréparable. Vous devez saisir l'instant présent
et le vivre pleinement comme si c'était le dernier
instant de votre vie; cela prend un peu de
pratique, mais cela vaut le coup.
Planifier le futur, oui, mais....
Cela ne veut pas dire de ne pas penser à un
fond de pension ou à une hypothèque, cela
signifie simplement ne pas mettre tous ses
efforts dans un futur probable. Il faut prendre le
temps de vivre au présent, car le futur n'est pas
assuré. Il faut aussi jouir du temps qui passe,
lorsqu'il passe. vivre la tête dans le futur est
aussi nocif que de vivre en regardant en arrière.
Pendant que vous faites l'un ou l'autre, vous ne
voyez pas ce qui se passe autour de vous.
L'enfant acquiert constamment de nouvelles
connaissances:
Un autre des avantages de l'enfant est sa
faculté de s'émerveiller devant ses propres
découvertes ainsi que devant celles des autres.
Il peut découvrir et redécouvrir la beauté ou la
spécificité d'une chose de nombreuse fois sans
se lasser. On dirait que, chaque fois, il découvre
une facette qu'il n'avait pas vue auparavant. En
découvrant ce talent d,émerveillement en nous,
nous réussissons à redécouvrir simplement les
choses qui nous entourent, nous les percevons
sous un jour nouveau et nous sommes de ce
fait capables de trouver la beauté qui réside en
elles. Cette simplicité nous permet aussi de
nous adapter à chaque personne, à chaque
événement et à chaque milieu tout au long de
notre chemin Elle nous permet de garder la tête
que l'instant présent est le plus précieux car ce
n'est que dans le présent que nous pouvons
effectuer des changements.
Une clé pour atteindre facilement cet état de
simplicité:
Le matin, avant de se lever, demander à
l'Énergie universelle de vous centrer dans le
moment présent, de vous diriger là oùvous
devez aller, d'effectuer les tâches qui vous
seront les plus bénéfiques et de rencontrer des
gens positifs qui auront une bonne influence sur
vous. En suivant les préceptes de cette
première loi cosmique ou universelle, j'ouvre
mon âme à l'Énergie universelle qui me permet
d'atteindre mes buts les plus désirés.
 
Que se passe-t-il lorsqu'on ne tient pas
compte de cette loi ?
Ne pas tenir compte de cette loi entraîne
forcément des conséquence. Ce ne sont pas
des pénalités comme telle, mais bien un
blocage d'énergie qui peut avoir des
répercussions sur tout le système physique.
Lorsqu'on ne possède pas la simplicité
invoquée dans cette première loi cosmique, on
projette une image fausse de soi, on dupe les
autres et soi-même, et les contacts avec les
autres sont en partie faux. Cet état cause du
stress qui augmente avec le temps, car plus
nous tentons d,être autre que ce que nous
sommes vraiment, plus il devient difficile de
garder cette position, d'avoir des contacts vrais
avec les gens qui nous entourent.
Ce genre de comportement nous amène à
perdre toute confiance en nous car, petit à petit,
nous avons l'impression que, si les gens nous
connaissaient sous notre vrai jour, ils ne nous
aimeraient pas. l'angoisse de se faire découvrir
s'installe et résulte en une fatigue nerveuse
généralisée; ce n'est pas facile de toujours jouer
un rôle.
Il peut aussi arriver à certains de devenir
comme un volcan qui éclate soudain sous la
pression, sans qu'on connaisse les raisons de
cette éruption. La conséquence finale: ils ne
peuvent jamais rien réaliser. Les efforts qu'ils
doivent déployer pour garder leur masque et
leurs apparences font en sorte qu'une plus
grande confusion s'installe et que les
réalisations auxquelles ils arrivent ne sont pas
satisfaisantes.
De fait, leurs réalisations reflètent leur image, et
non leurs désirs intimes. À force de jouer un jeu,
ils succombent à leur propre rôle et il ne reste
plus de place pour la personne qu'ils sont
vraiment. Ils entravent alors la circulation de
l'énergie cosmique en raison même de la
projection de fausses images.
Lorsque vous commencez à travailler avec les
lois cosmiques, vous devez d'abord laisser
tomber les rôles, les images; vous devez
examiner soigneusement qui vous êtes. Partez
de votre enfance, avant l'âge de sept ans, avant
que l,influence extérieure vous ait façonné.
Regardez des photographies de vous à cet âge,
laissez-vous envahir par les souvenirs, les
impressions, les intuitions. Demandez l'aide de
l'Univers et, surtout, persévérez, faite preuve de
patience; vous arriverez à redécouvrir la
simplicité de l'enfant, et votre vie en sera
transformée pour le mieux.
 

La deuxième
Avoir la joie de vivre
Affirmation:
Je ressens la joie de vivre:
La cours de la consommation:
Pour arriver à la deuxième affirmation, il faut
nécessairement posséder la simplicité de
l'enfant. Il est impossible de posséder la joie de
vivre si on joue un rôle, si on n'est pas soi-
même. La joie de vivre, c,est un état d'être, c'est
une façon de vive, d'apprécier la vie.
simplement, la joie de vivre, c'est trouver la
beauté et la bonté dans notre vie de tous les
jours.
Au début, nous devons parfois faire des efforts
pour arriver à trouver quelque chose de beau et
de bon dans notre vie. Nous avons tous
tendance à penser que nous manquons de
quelque chose. La phrase célèbre ''Jamais trop
mince et jamais trop riche'' est
malheureusement devenue un slogan très
populaire. Des phrases comme celles-là nous
font passer à côté de merveilleux moments de
notre existence, car elles sous-entendent qu'on
manque toujours de quelques chose, qu'on n'en
a jamais assez.
À force de nous nourrir de slogans, de publicité,
à mesure que nous nous laissons emporter par
la production et la consommation, nous nous
éloignons de cette joie de vivre.
Porter attention à ce qui nous entoure:
La joie de vivre, c'est un état d'être, c,est la
faculté de découvrir ce qui est bon et beau dans
le quotidien.
La clé principale de cet exercice est de porter
attention. Cela paraît simple, mais c'est plus
difficile qu'on ne le croit à prime abord. Combien
de fois nous engageons nous dans des activités
de façon automatique, sans y penser vraiment?
Nous nous installons dans une routine
monotone, et notre vie nous paraît grise et sans
saveur. Nous devons porter attention à ce que
nous faisons. Notre vie n'est pas composée
d'événements toujours excitants, c'est bien vrai,
mais elle n'est pas aussi grise que nous le
pensons parfois. Pour le découvrir, il suffit de
prendre le temps de regarder autour de soi et
de bien voir ce qui nous entoure.
La joie de vivre provient de l'intérieur:
Le bonheur et la joie de vivre ne s'achètent pas
dans un magasin, il est impossible de se faire
tailler un bonheur sur mesure. La joie de vivre
provient de l'intérieur, c'est la faculté e
reconnaître la beauté de la nature. De découvrir
de nouveaux horizons, de jouir de la compagnie
d'un ami qui partage ses espoirs, de jouer avec
des enfants dans un parc. La joie de vivre, c'est
une multitude de petites actions qui nous
rendent la vie agréable parce que nous nous
arrêtons pour apprécier une facette différente
de notre univers. La joie de vivre réside dans la
faculté de rire de nos erreurs, car le rire nous
libère du stress.
Le bonheur, une pratique quotidienne:
Une fois que vous exercerez cette seconde loi,
vous vous rendrez compte que même si vous
ne comprenez pas tout ce qui vous arrive dans
la vie, surtout lorsque vous êtes victime de
contretemps et d,injustices, il vous sera plus
facile de l'accepter.
En développant votre joie de vivre, vous serez à
même de regarder objectivement votre façon de
vivre et de prendre conscience des
changements que vous pourrez y apporter.
Vous pourrez aussi vous rendre compte de ce
que vous ne pouvez pas changer, et accepter
vos limites. Il vous sera facile de vérifier à quels
niveaux vous entretenez des attitudes négatives
et d'y remédier pour modifier cet état de choses.
Avec la joie de vivre, vous vous apercevrez que
vous prenez le temps de rire de plus en plus, et
ce, tous les jours. Le bonheur deviendra une
pratique quotidienne, et vous vous sentirez de
mieux en mieux.
 

La troisième
Être miséricordieux
Affirmation:
Je suis miséricordieux
Pardonner pour se libérer:
Cette troisième étape est un peu difficile, car
être miséricordieux implique de pardonner. Il
existe plusieurs raisons pour pardonner, la plus
importante étant de ne pas vous faire de mal à
vous-même en nourrissant des sentiments de
haine, de rancune et de vengeance. Mais
attention! le pardon dont il est question ici ne
demande pas de tendre la joue pour se faire
frapper une seconde fois! Ce genre de pardon
est plutôt utopique; c'est le domaine des âmes
saintes, des êtres exceptionnels qui ont fait un
choix plutôt radical. Il est plutôt question ici du
pardon accessible à tous, avec un peu de
persévérance. disons que c'est le moyen terme
entre la loi du Talion, *oeil pour oeil, dent pour
dent*, qui, lorsqu'on y pense, est catégorique, et
l'acceptation du martyr qui n'est pas à la portée
du commun des mortels.
Les lois cosmiques sont là pour nous aider à
mieux vivre, à nous sentir bien dans notre peau
et à évoluer tout en nous permettant
d'apprendre et de comprendre pourquoi nous
sommes venus sur terre. C'est de cette façon
qu'il faut aborder le pardon. Pardonner nous
permet de nous libérer de sentiments négatifs
qui nuisent à notre évolution.
Pardonner ne veut pas dire approuver les
actions répréhensibles ni oublier. Il ne s'agit pas
non plus de mettre en situation semblable parce
qu'on n'a pas su apprendre ou tirer une leçon
des événement passés. Nous sommes pas
venus ici pour nous faire faire mal et souffrir
sans raison. La souffrance est là pour nous
apprendre quelque chose. Vous n'apprenez rien
si vous vous contentez de recommencer à
souffrir dans les mêmes conditions;
malheureusement, tant que vous ne vous en
rendrez pas compte, vous perpétuerez cet état
de choses. Vous devez comprendre ce qui se
passe et apprendre comment vous tirer de ces
situations qui vous font mal.
Pardonner pour soi:
Pardonner, en fait n'implique que vous-même.
c'est un acte qui vous libère de sentiments
négatifs qui empoisonnent votre âme et votre
conscience. On pardonne non pas pour les
autres, mais bien pour soi. Lorsque nous
pardonnons aux autres le mal ou le tort qu'il ont
pu nous causer, nous nous libérons de la dette
karmique que ces personnes auraient pu
contracter à notre égard. Nous prenons la
décision de ne pas continuer la ronde des
rétributions qui pourraient s'enchaîner. nous
détruisons les sentiments de rancune et de
haine qui pourraient naître à la suite de ces
actes commis contre nous et nous faisons
mourir l'idée de vengeance qui se montrerait
très rapidement. De plus, nous nous
empêchons d'avoir à revivre ces événements
d'un autre point de vue, plus tard dans cette vie
ou dans une autre. Il n'est pas question ici
d'approuver le mal mais de pardonner, de
chercher à comprendre ce qu'il y a derrière
cette action. Il faut voir quelles sont les
circonstances atténuantes afin de ne pas nourrir
de sentiments de haine envers la personne qui
nous a fait du mal.
Le véritable pardon se fait sans condition, sans
reproche. Vous n'avez même pas à le faire de
vive voix, car c'est vous qui pardonnez et vous
ne le faite pas pour épater les autres.
Nous avons vue que les deux première lois
nous apprennent la simplicité et la joie de vivre.
La troisième nous permet d'accéder à une
meilleure compréhension des deux premières.
Pensez à toute l'énergie, à tout le temps que
vous gaspillez en vous rappelant les mauvais
coup qu'on a pu vous faire. Faites le compte du
temps que vous perdez au cours d'une semaine
à nourrir votre ressentiment envers des gens
qui vous ont fait souffrir. Sachez aussi que,
chaque fois que vous vous forcez à revivre ces
événements, vous souffrez de nouveau, car
votre esprit ne fait pas la différence entre
l'action et l'imagination. Prendre conscience de
tout le temps que vous mettez sur des choses
qui sont passées et sur lesquelles vous n'avez
plus de contrôle. Le pardon brise donc cette
chaîne et vous permet d'aller de l'avant, de
passer à autre chose.
Pardonner ne signifie pas que nous soyons des
imbéciles heureux qui ne comprennent pas
lorsqu'on leur fait du mal, des idiots qui ne
ressentent pas de chagrin lorsqu,on agit ainsi
envers eux. Il s'agit plutôt de se conduire en
être responsables qui ont décidé de bâtir leur
vie sur d'autres préceptes que la vengeance et
la rancune. On peut alors voir le pardon comme
un refus d'entrer dans le cercle infernal de la
haine et du ressentiment.
Se pardonner soi-même:
Il existe une autre facette très importante, voire
essentielle, du pardon et de la miséricorde: se
pardonner à soi-même. Se pardonner implique
d'accepter la faute, d'accepter le fardeau de la
responsabilité et, ensuite, de comprendre et de
pardonner tout en continuant à vivre avec soi-
même. Pardonner, c'est prendre conscience
que nous sommes tous humains.
Les deux premières lois nous apprennent la
simplicité et la joie de vivre. La pratique de ces
deux lois permet d'enlever toute contrainte de
notre vie. en devenant miséricordieux, en nous
libérant du poid de la haine et du ressentiment,
nous nous permettons d'avancer sur le chemin
de notre évolution spirituelle. Rappelez-vous
que le pardon, nous le pratiquons d'abord pour
nous et que pardonner ne veut pas dire que
nous sommes demeurés. s'il vous est
impossible, du moins pour l'instant, de
pardonner aux autres ou à vous-même,
demandez l'aide de vos guides spirituels, ou du
Dieu auquel vous adressez vos prières.
Demandez-leur de pardonner à votre place,
pour l'instant`de vous aider à comprendre et à
trouver la force nécessaire pour vous conduire
au pardon. Lorsque vous serez prêt à suivre les
lois cosmiques, tout se mettra en place afin que
vous puissiez les assimiler et les intégrer à vote
vie quotidienne.
 

La quatrième
Être compréhensif
Affirmation:
je suis compréhensif
L'incompréhension même à la guerre:
À la base de tous ces conflits, une forme
d'incompréhension engendrant la peur et la
frustration qui, finalement, dégénèrent en
colère. C'est ainsi que cela se passe au niveau
mondial et, malheureusement, c'est aussi ainsi
que les choses se déroulent au niveau
individuel. Si nous procédons par ordre, il faut
avouer qu'avant de tout comprendre ou d'être
compris des autres, il faut se comprendre soi-
même. C'est la base fondamentale de la
compréhension. Faite un petit examen de
conscience: Quelles sont vos croyances? D'où
proviennent-elles? Vos convictions personnelles
sont-elles profondes ou superficielles? Vous
contentez-vous de répéter des phrases toutes
faites, des slogans à la mode ou pensez-vous
avant d'émettre une opinion? Partagez-vous les
mêmes idées que ceux qui vous entourent et
pourquoi? Est-il plus facile pour vous d'adopter
ces idées parce qu'elles sont conformes à votre
entourage ou répondent-elles vraiment à vos
convictions personnelles?Prenez votre temps,
examinez vos pensées, vos idéaux et les
raisons pour lesquelles vous les avez choisis.
C'est un exercice que vous devez effectuer
simplement. Ne tentez pas de justifier vos choix,
contentez-vous de les reconnaître. Par la suite,
vous déciderez ce que cous voulez faire avec
ceux-ci. Une fois que vous saisissez pleinement
la façon dont vous pensez, il est plus facile de
comprendre vos convictions, vos idéaux ou
l'absence de ceux-ci.
Rappelez-vous les trois premières lois
cosmiques: la simplicité, la joie et le pardon. Si
vos croyances et vos idéaux sont trop
compliqués, simplifiez-les, ils seront plus faciles
à mettre en pratique. si vos croyances ne vous
rendent pas heureux, changez-les, éliminez les
contraintes. si vous vous apercevez que vos
idéaux et vos croyances sont plutôt moches,
pardonnez-vous et aller de l'avant. Ce n'est pas
toujours simple, mais une fois le processus est
enclenché, vous verrez que c'est réalisable.
Une question de réciprocité et de réceptivité:
La compréhension n'implique pas que vous
ayez à changer vos positions, particulièrement
lorsque ces idées que vous ne partagez pas
vous semblent négatives. Vous pouvez tenter
d'expliquer à une personne, dont les idées sont
en contradiction avec les vôtres, que,
malheureusement, vous ne pouvez les
accepter. Par contre, vous devez respecter le
choix des autres mêmes si cela vous chagrine
et que vous êtes certain que ce choix est
mauvais. Vous n'avez pas à intervenir, que ce
choix implique le bien ou le mal, car tout le
monde a droit au libre choix et au libre arbitre.
Vous pouvez expliquer votre positon, mais vous
ne pouvez faire le choix pour une autre
personne. C'est cela, faire preuve de tolérance,
surtout lorsqu'on est en complet désaccord
avec les positons des autres.
Avant de porter un jugement sur les idées et les
conceptions des autres, penchez-vous sur les
vôtre et essayez d'imaginer ce qu'ils peuvent en
penser. Au lieu de crier et de tempêter
lorsqu'une opinion diffère de la vôtre, contentez-
vous d'écrire ce qui ne vous convient pas dans
ces propos et laissez mijoter ces idées
quelques heures. Plus tard ou le lendemain,
vous pourrez regarder ces lignes de nouveau et
les voir sou un jour différent.
Mais que faire lorsqu'on ne comprend pas le
pont de vue des autres? Il faut essayer d'ouvrir
une porte, de les écouter tout simplement. Il faut
aussi accepter que ces personnes fassent des
choixs qui nous apparaissent mauvais; c'est
leur droit le plus strict et nous ne pouvons
intervenir, si ce n'est en tentant d'expliquer que
nous pensons différemment. Par contre, nous
n'avons pas à approuver ce choix; il leur
appartient pleinement. Vous n'avez pas non
plus à vous compromettre ni mettre de côté vos
convictions pour légitimer le choix des autres.
 

La cinquième
Posséder la pureté d'intention
Affirmation:
Mes intentions sont pures
Une question d'honnêteté:
Il suffit d'être soi-même, d'être vrai. Quelqu'un
qui possède la pureté d'intention agira sans
égoïste, sans calcul et, surtout sans désir de
tromper les autres; il suit ce qu'il croit être la
vérité, ni plus ni moins. Vous pouvez faire des
erreurs, c'est normal et c'est très humain, mais
si vous avez un coeur, pur, ce ne sera pas par
calcul, pour tromper les gens autour de vous.
Autrement dit, si vous faites des erreurs, ce ne
sera pas voulu. De fait, lorsqu'on agit avec
pureté d'intention, il peut arriver qu'on se trompe
par manque d'informations ou parce qu'on ne
réfléchit pas avant de faire un acte; si vous
tromper les autres à la suite de cette action,
vous le regretterez et vous vous excuserez.
C'est très différent de quelqu'un qui agit pour
duper les autres et pour satisfaire des besoins
égoïstes. L'honnêteté est essentielle pour que
nos intentions soient pures. Être honnête
signifie que je suis aussi honnête avec les
autres qu'avec moi-même.
 

La sixième
Être positif à 100%
Affirmation:
Je suis positif à 100%:
L'acception de soi... et des autres:
Voilà qui semble tout un contrat! Comment
peut-on être positif à 100% lorsqu'on est
réaliste? Il faut procéder par étape. Rome ne
s'est pas bâtie en un jour, et nous ne
deviendrons pas positifs à 100% en trente
minutes. Il faut commencer par comprendre ce
que cela veut dire. Être positif, c'est vivre en
harmonie avec soi-même et les autres. Ce n'est
pas une mince tâche et il faut donc commencer
avec soi. Pour être en harmonie avec soi, il faut
s'accepter tel qu'on est, avec nos forces et nos
faiblesses, nos qualités et nos défauts.
Cela ne veut pas dire s'abstenir de travailler sur
certains défauts ou d'éviter de compenser
certains faiblesses. Cela signifie accepter ce
que vous êtes au point de départ et bâtir à partir
de ce que vous avez maintenant. L'acceptation
de soi est l'étape première de tout changement
Avant de changer votre façon de penser, vous
devez faire la paix de façon parfaite avec ce
que vous êtes. Laissez de côté vos jugements,
vos attentes et tout le reste. L'important, pour
l'instant, c'est d'accepter ce que vous êtes dans
votre totalité; ensuite, vous pourrez penser à
changer ce que bon vous semble.
La pensée négative:
Pour mieux vous entraîner à penser
positivement, il faut savoir reconnaître les
pensées négatives. C'est très simple; toute
pensées qui fait naître en vous de l,inquiétude,
de l'angoisse ou qui suscite un malaise est une
pensée négative. Il faut alors aller à la source
de ces pensées. Certaines sont en elles-mêmes
négatives.
La pensées négatives empoisonnent notre
existence. Apprenez à les transformer en
commentaires positifs qui vous aident à vous
rendre à votre but, que ce soit de perdre du
poids, d'arriver à l'heure au travail, de cesser
d'oublier des choses, etc. La pensée positive
vous remet sur la bonne voie, alors qu'une
pensées négative paralyse, donc vous empêche
d'avancer.
États d'âme et sentiments négatifs :
Une fois que vous êtes en mesure de
reconnaître vos pensées négatives et de les
dissiper, vous êtes prêt pour l'étape suivante:
reconnaître les sentiments et les états d'âme
négatifs. C'est un peu plus compliqué, mais
c'est nécessaire pour arriver à être positif à
100%.
Tout état d'âme ou tout sentiment qui éveille en
vous des idées de haine et de vengeance est
négatif; tout état d'âme ou sentiment qui suscite
en vous de la jalousie et de l'envie est négatif.
Souvent, nous avons l'impression que l'amour
nécessite de la jalousie; il n'en est rien. La
jalousie ne provient pas de l'amour que vous
éprouvez pour une personne. La jalousie
provient de vos insécurités, de votre désir de
posséder cette personne. L'amour ne possède
pas, ne pose pas de limites. Si vous ressentez
de la jalousie, examinez soigneusement vos
sentiments pour la personne en cause; dans
bien des cas, il ne s,agit pas d'amour mais
d,autre choses. Cela peut aller de la peur d,être
seul,jusqu'au désir de posséder exclusivement
cette personne . Une chose est sûre cela n'a
rien à voir avec l'amour.
IL en va de même pour la haine et la
vengeance. Si vous croyez devenir heureux une
fois que les autres auront souffert, vous vous
trompez lourdement. tous ce qui risque de se
passer, c'est qu,ils voudront se venger comme
vous et la ronde infernale recommencera. Vous
ne serez pas libéré en vous vengeant; relisez
plustôt le chapitre au sujet du pardon afin de
briser la chaîne de votre malheur. Une autre
source de négativisme: les jugements qui
mènent à des critiques destructrices. Une
critique destructrice ne sert strictement à rien
d'autre qu'à détruire la personne qui la reçoit.
Ce genre de commentaire n'apporte rien à
personne, sinon de la souffrance. Passer son
temps à critiquer à tort et à travers n'est pas
positif. Il faut s'arrêter et penser avant de réagir
ainsi. si vous avez tendance à critiquer
facilement, prenez le temps de vous demander
quelles sont les raisons qui ont poussé la
personne à agir d'une certaine façon.
Demandez-vous aussi ce qui vous pousse à
critiquer son choix sans savoir de quoi il s'agit
vraiment. Est-ce que vous critiquez les autres
afin qu'ils n'aient pas le temps de vous
critiquez? Pour quelle raison tenez-vous à vous
aliéner la majorité des gens? Lorsque vous
faites l'effort d'agir ainsi, vous changez votre
vision du monde, et votre approche devient
positive.
Être positif à travers le négatif:
Comment être positif lorsque tout va de travers,
lorsque la vie nous écrase et que la malchance
s'acharne sur nous? Voilà une question
intéressante. C'est justement dans de telles
situations qu'une pensée positive peut la plus
vous aider. Cela semble idiot, mais c'est
pourtant vrai. si vous vous laissez entraîner
dans la déprime et le négatif, vous n'arriverez
jamais à vous sortir de votre situation deviendra
pire. La clé se trouve à portée de votre main;
tentez de voir que vous avez appris au cours de
ces expériences? quelle leçon pouvez-vous en
tirer? En vous concentrant sur ce que vous
pouvez apprendre plutôt que sur la misère dans
laquelle vous vous trouvez, vous pouvez tourner
la situation en succès. Vous pouvez trouver des
compensations au milieu de toute situation
malheureuse. en étant positif, je multiplie mes
chances de succès parce que je refuse d'être
vaincu, je persévère et je trouve la solution à
mes problèmes.
Devenir positif à 100% signifie simplement
mettre en pratique les cinq première lois
cosmiques: la simplicité nous permet de voir la
beauté partout; la joie de vivre nous amène à
rire et à jouir de la vie; le pardon nous libère du
ressentiment et de la haine; la compréhension
nous aide à percevoir le point de vue des autres
sans nous sentir attaqués; et la pureté
d'intention nous ouvre la porte de la satisfaction
personnelle tout en aidant les autres. Comme
vous pouvez le constater, c'est une suite
logique et des étapes simples à suivre.
Les personnes négatives:
Une personne qui est toujours un peu négative
finira par ressentir constamment de l'impatience
et du mécontentement envers la majorité des
événements qui surviennent dans sa vie. Même
au cours d'un événement heureux, cette
personne trouvera la petite bête noir qui
confirme son pessimisme. Elle partagera cette
découverte avec tout le monde; si elle n'est pas
heureuse, les autres devront partager son
mécontentement et sa tristesse. Lorsqu'on
devient la proie du négativisme, on met son
système nerveux en péril; l'anxiété et de
l'angoisse perpétuelles mènent à la dépression
nerveuse et aux problèmes psychologiques de
tout genre.
 

La septième
Être généreux de sa personne et de ses biens
Affirmation:
Je suis généreux de ma personne
Au-delà des sous.....:
Ici, nous abordons un sujet délicat, la
générosité. C'est un sujet délicat parce que
nous avons tendance à mêler générosité et
argent. Il est vrai qu'on peut être généreux de
son argent, mais ce n'est qu'une façon parmi
tant d'autres. Combien de fois glissons-nous de
l'argent pour nous débarrasser et avoir la
conscience tranquille? Est-ce vraiment de la
générosité?
La façon d'aborder la générosité est la même
que pour les autres lois cosmiques; cette loi
découle des précédentes. en suivant les
préceptes de ces lois, nous prenons en
considération la nature même de la générosité.
La générosité est complexe; on ne peut se dire
généreux simplement parce qu,on donne des
sous lorsqu'on nous en demande. La
générosité, c'est beaucoup plus que cela. Il
n'est pas non plus question ici de la générosité
de saint François d'Assise qui fit le don de tous
ses biens avant d'aller vivre en campagne.
Encore une fois, il faut faire la différence entre
nous , simples mortels, et ces êtres
exceptionnels qui deviennent des saints. Tout le
monde ne peut pas être mère Thérésa!
Lorsque nous parlons de générosité, nous
spécifions qu'il faut être généreux de sa
personne et de ses biens. Notez que je place *
personne* avant* biens*, parce qu'il est plus
important d'être généreux de soi que de ses
possessions. Le don doit se faire dans la joie et
la simplicité.
Donc, en premier lieu, être généreux de sa
personne n'est pas tributaire des biens qu'on
possède.
Deuxièmement, il faut savoir jauger les besoin
des personnes à qui on donne quelque chose.
souvent, la demande d'argent ou de biens
matériels est en fait une demande d'attention.
Troisièmement, la générosité peut aussi
impliquer le don de son temps pour une cause
ou une autre.
La générosité est aussi.....intellectuelle:
La générosité emprunte toutes les formes de
sentiments, de paroles et de gestes. De fait, la
générosité intellectuelle est aussi très
importante; au lieu de porter un jugement hâtif à
l,égard d'une personne, prenez le temps
d'écouter même si son avis vous déplaît
souverainement. Vous n'avez pas à être
d,accord ou à légitimer ses propos, mais vous
pouvez faire preuve de générosité en écoutant
ce qu'elle a à dire. Il faut aussi savoir
encourager les autres. Redonner du courage,
un sourire, savoir mettre de côté ses propres
problèmes pour sourire aux autres.
On ne peut aider tout le monde, tout le
temps:
La générosité ne vous demande pas d'être au
service vingt-quatre heures par jour non plus. Il
faut faire la différence entre être généreux et
faire abuser de soi. Il ne faut pas se leurrer, il
existe dans notre société des gens qui abusent
de la générosité des autres, ils sont là, comme
des vautours, et il vous sautent dessus la
minute qu'ils vous voient arriver. Bref, être
généreux, c'est partager avec les autres, mais il
ne faut pas devenir fou. Donner de l'argent à
quelqu'un qui a faim, c'est très bien, mais le
faire tous les jours, c'est de l'abus.
Même chose pour l'aide que vous apportez en
temps et en présence. Certaine personnes n'en
ont jamais suffisamment. Quel que soit le temps
que vous passiez avec elles, ou lui, ce n'est
jamais assez, il y a toujours quelque choses
d'autres. Ces personne sont des spécialistes
lorsqu'il s'agit de demander de l'aide et des
services, elles ont toujours besoin.
La générosité s'exprime de bien des façons.
Écouter l'autre est un cadeau précieux parce
que, souvent, dans notre monde, les gens
n'écoutent pas, ils n'ont pas le temps de le faire
ou ils n'ont pas la volonté d'écouter les
problèmes des autres.
en définitive, il faut se rappeler que la
générosité commence avec soi: il faut
apprendre à se donner à soi avant de partager
avec les autres. Si je pense à moi, je pourrai
facilement penser aux autres. C'est une
question de discernement. La générosité est
gratuite, mais il faut avoir quelque chose à
partager pour le faire sans rien attendre en
retour. Le maque de générosité peut conduire à
des problèmes de santé au niveau lymphatique.
 

La huitième
Être totalement libre de préjugés
Affirmation:
Je suis totalement libre de préjugés
Qu'est-ce qu'un préjugé?
Avoir un préjugé, c'est porter un jugement sans
informations pertinentes. C'est un jugement
basé sur des commérages, des on-dit;cela
implique une manière de penser qui est
sélective et discriminatoire. Ce type de pensée
est contraire à toutes les lois cosmiques
précédentes; les préjugés sont à l'opposé de la
générosité, de la justice, du pardon, de la
compréhension, et ainsi de suite. C'est une
façon de penser profondément négatif et
malhonnête.
On peut affirmer sans se tromper que les
préjugés sont issus de l,ignorance ou de la
méconnaissance du sujet dont il est question.
Lorsque vous devez le faire, assurez-vous d'y
mettre une forte dose de miséricorde, de
générosité ainsi que la plus grande
compréhension possible, et évitez de porter des
jugements définitif, sans recours. Vous vous
rendrez service ainsi qu'à la personne que vous
jugez.
Il ne faut jamais oublier que nous pouvons aussi
faire l'objet de préjugés et de jugements hâtifs
de la part des autres, en jugeant le plus
équitablement possible, vous pourrez espérer
que les autres en feront autant à votre sujet.
Pour se libérer des préjugés, il faut d'abord
admettre qu'il est humain d'en avoir et travailler
par la suite à s'en débarrasser. Cela veut dire
qu'il faut comprendre les raisons qui nous font
entretenir des préjugés. Certains préjugés sont
d'origine familiale; nous avons grandi avec eux
et les avons intégrés avant de pouvoir nous
faire une idée personnelle, mais il nous
semblent risible une fois que nous les avons
confrontés à notre réalité personnelle.
Désamorcer les préjugés:
Les préjugés peuvent conduite au terrorisme
dans des extrêmes, mais cette seule possibilité
est effarante. Rien ne peut justifier les préjugés,
aussi bénins semblent-ils à première vue. Nous
devons tout faire ce qui est en notre pouvoir
pour réfuter les préjugés et les faire disparaître.
Il faut naturellement commencer avec soi et
tenter de désamorcer les préjugés des autres
lorsque nous en sommes conscient. Dans la
majorité des cas, les personnes qui véhiculent
des préjugés ne peuvent expliquer de façon
rationnelle, et sérieuse la raison pour laquelle
elles le font.
Lorsqu'on est libre de préjugés, on devient de
plus en plus sage sur le plan des jugements.
Nous cessons d'accuser légèrement et sans
preuve. Pour chercher du doute, cette façon de
voir les choses nous permet d'atteindre un état
de justice plus grand.
Et si c'était vous?:
Il faut aussi se rappeler que les préjugés sont
une arme à deux tranchants. Avant de vous
laisser aller à cette activité très dangereuse, il
serait bon de vous rappeler que les préjugé
peuvent se tourner contre vous. Comment
réagiriez-vous si vous étiez victime de
préjugés? Tentez de vous mettre à la place de
la personne envers laquelle vous entretenez un
préjugé. Lorsque vous êtes tenté de vous
laisser aller à des propos issus de préjugés,
prenez le temps de réfléchir, pensez quelque
instants `à comment vous vous sentiriez si on
tenait des propos de ce genre à votre sujet,
sans vous connaître.
Les conséquences spirituelles et
physiques :
Du pont de vu spirituel, celui de la loi cosmique,
si par un préjugé vous causez du tort à
quelqu'un, les conséquences sont encore plus
lourdes pour vous-même. D'abord, vous faites
un geste profondément négatif qui empoisonne
votre âme de façon sérieuse. À la longue, ce
poison que vous déversez dans votre âme et
votre conscience peut entraîner la
dégénérescence de vos cellules ainsi que
l'affaiblissement de votre intelligence. Vous ne
pouvez vivre de haine sans en subir les
conséquences; et elle sont mortelles.
Puis, d'un point de vue physique, la violation de
cette loi entraîne des problèmes respiratoire,
des infections des poumons et des voie
respiratoires.
 
La neuvième
Comprendre et observer la loi naturelle
Affirmation:
Je comprend et j'observe la loi naturelle
Les civilisations anciennes:
Cette loi cosmique peut nous surprendre un
peu. En effet, nous vivons dans un monde
hautement mécanisé qui, à première vue,
semble très loin de la nature. et ses lois. Nous
pouvons croire toutefois que d'autres ères ont
connu des civilisations très développées - par
exemple, la Lémurie et L'Atlantide dont parle
Platon, le célèbre philosophe grec. Il est fort
possible que ces civilisations aient existé et
qu'après avoir connu de grands sommets
technologiques, elles aient été détruites. Peut-
être furent-elles englouties lors de grands
cataclysmes. Plusieurs pensent que ces
grandes civilisations survécurent dans des
colonies de Mexique et de l'Égypte, et que les
civilisations aztèque et égyptienne descendent
en droite ligne de ces continents perdus. Cette
explication, bien que très fragmentaire,
expliquerait en partie la similitude entre les
pyramides d'Égypte et celle du Mexique. Car,
même si ces peuples ne se connaissaient pas -
un océan immense les séparaient, ils ont érigé
des civilisations remarquables possédant
plusieurs points communs, dont une
connaissance approfondie des mathématiques
et de l'astronomie.
La civilisation suivante naquis sous le signe du
Bélier; nous sommes alors en 2160 av. J.-C. Il
s'agit d'un signe de feu, masculin par essence.
Aux cultes des déesses se substitue une
religion masculine, autoritaire, axée sur la
guerre et le pouvoir armé. C'est la venue de
Jéhovah, de la loi du Talion (oeil pour un oeil,
dent pour dent) ainsi que d'Amon-Rê, Dieu des
Égyptiens. C'est aussi l'instauration graduelle
du monothéisme qui fit une brève apparition en
Égypte. Le patriarcat s'impose, et à une
civilisation agraire succède une civilisation
urbaine, mais tous ces changements se sont
faits graduellement.
L'ère des poissons: Le règne des poissons
symbolise le début d'un nouveau cycle d'environ
2000 ans. Cette ère est marquée par la venue
du Christ et par son message d'amour. Nous en
avions besoin, car le signe des poissons en est
un de dualité et de contradiction. C'est pourquoi
nous avons vécu une époque de contrastes très
affirmés. Qu'on pense au différences entre la
pensée orientale et la pensée occidentale, les
coupures entre la matière et l'esprit, la rupture
entre la nature et la culture. Au cours de cette
ère, l'humanité a lutté contre les forces de la
nature, elle a tenté de la subjuguer, de la faire
répondre à ses besoins avec plus ou moins de
succès. Nous avons connu, depuis le début du
xxe siècle, les massacres les plus grands en
matière d'impact sur la société planétaire; nous
sommes arrivés nombre de fois tout près de
l'anéantissement total.
Ces renseignements sont fournis à titre
d,information. Vous pouvez y croire ou non, cela
n'a aucune importance, car la position des
astres ne fait pas les événements; ce sont les
être humains qui en portent la responsabilité.
Par contre, lorsque nous considérons la loi
naturelle, nous nous devons de regarder tous
les aspects de l'univers qui nous entoure. Nous
devons tenter de comprendre comment tout agit
de concert, comment tout est relié, que ce soit
la roche, l'animal, la planète, l'homme, l'enfant
etc..
Pour en revenir à l'ère du poissons, pensons
maintenant à la guerre froide et à la crainte
d'une attaque nucléaire. Nous sommes toujours
sur la corde raide. Il suffirait d'un seul terroriste
armé d'une arme nucléaire pour susciter une
catastrophe sans précédent. Notre monde est
constitué d'éléments contradictoires qui se
heurtent continuellement. Les guerres de
religions qui continuent de se poursuivre en
Afrique du Nord, notamment en Algérie, et en
Europe, avec la Bosnie, l'illustrent bien. Une
partie du monde vit dans l'abondance, voire
dans l'opulence., alors que le reste de la
planète se couche en ayant faim. À une époque
ou l'information et les connaissances règnent,
des populations complètes sont encore
illettrées. Dans certains coins du monde, des
personnes meurent de maladies que d'autres
contrées ont complètement enrayées.
La fin d'une ère: Il est assez intéressant de
noter qu'à l'aube du XXIe siècles, nous
reprenons conscience de la nature et nous
tentons de réparer le mal des siècles passés ou
l'homme se sentait supérieur a la nature. Il faut
comprendre que cette rupture nature- culture
s'inscrit dans un cycle nature de l'univers. Il était
normal que l'homme agisse de cette façon, qu'il
tente de se dissocier de la nature pour mieux la
connaître et mieux la comprendre. Nous vivons
présentement la fin de l'ère des poissons et ,
comme à chaque changement d'ère, les
anciennes structures, qu'elles soient sociales,
économiques, politiques ou religieuses, plus ou
moins sclérosées par plusieurs siècles d'usage,
sont remises en question afin d'ouvrir la porte à
une nouvelle orientation de la pensée humaine
et de s'adapter à l'ère nouvelle.
Cette transition se fait graduellement. Nous
pouvons le constater car, depuis le début du
siècle, nous en ressentons tout l'impact. Nous
savons que nous devons affronter l'un de ces
tournants critiques qui est marqué par la fin du
siècle, mais aussi par la fin du millénaire. Nous
assistons à une tempête qui passe partout sur
le monde. Les hommes de science avouent que
toutes les théories, qu'elles soient mécanistes,
matérialistes, cartésiennes, s'écroulent comme
autant de châteaux de cartes ou, du moins, sont
ébranlées.
Nouvelle approche, nouvelle voie:
Il nous faut trouver une nouvelle approche pour
comprendre les forces qui gouvernent l'univers.
C'est la raison pour laquelle nous avons
redécouvert les grandes lois cosmiques, que
nous assistons à la recrudescence d'un
mouvement qu'on nomme de Nouvel Âge. Nous
essayons de nous adapter aux changements
qui surviennent autour de nous. Nous
redécouvrons les anciennes connaissances,
nous faisons la lumière sur les sciences
occultes, nous analysons et nous tentons de
faire la synthèse des connaissances acquise
jusqu'à maintenant en espérant trouver la
nouvelle voie.
En principe, l'homme lui-même, plus sûr de lui
parce qu'ayant parachevé son
individualisme,apprendra à reconnaître un frère
ou une soeur en chacun des êtres qu'il
rencontrera au lieu d'y voir un ennemi. Un
sentiment d'appartenance verra le jour; il fera
en sorte que nous aurons le sentiment
d'appartenir à la même planète et de participer
à un même univers.
Malheureusement, cela ne se fera pas du jour
du lendemain. Nous avons du pain sur la
planche et le respect des lois cosmiques nous
prépare à vivre dans l'ère du Verseau, car ses
préceptes sont ceux de l'harmonie, de l'unité
avec la nature. C,est souvent en retournant vers
la nature que nous apprenons à reconnaître
notre place et le rôle que nous avons à jouer
dans l'univers. Depuis quelques décennies, il
existe une courant de conscience de plus en
plus fort afin de redonner à la Terre ce que nous
lui avons pris pratiquement de force. L'écologie
essaie de comprendre les relations entre les
différentes créatures et les plantes qui vivent
dans un écosystème. Cette nouvelle science
étudie aussi l'impact de nos villes sur la planète;
elle examine les dommages que nous avons
causés et cherche des façons de les réparer.
Pour vivre en harmonie:
Celui qui viole sciemment toutes les lois
naturelles refuse l'énergie de l'univers; il se
replie donc sur lui-même et n'a confiance qu'en
ses propres forces. Cet être est profondément
malheureux, il retarde son évolution et prive les
autres d'une aide précieuse. Il se coupe des
autres ainsi que de la nature.
Celui qui contrevient aux lois de la nature cesse
de puiser dans l'énergie de l'univers, il n'est plus
en harmonie avec les énergies du cosmos et sa
vitalité tend à diminuer.
Par contre, la personne qui observe les lois
naturelles est en harmonie avec tous les
éléments du cosmos. Son énergie s'unit avec
toutes les énergies vivantes de l'univers. Cet
individu peut puiser librement dans les réserves
inextinguibles du cosmos. Sa vitalité s'accroît
de façon incroyable, et il vibre au diapason du
reste du monde.
Cette loi cosmique est la seule qui puisse être
appliquée sans tenir compte des autres. chaque
petit geste que nous faisons pour favoriser la
nature, en recyclant, en plantant un arbre ou
simplement des fleurs, élève notre conscience
planétaire et sert à revivifier la planète. Le but
est que chacun d'entre nous vive en harmonie
avec la Terre qui nous nourrit.
 

La dixième
Posséder le sens de la justice
Affirmation:
J'ai le sens de la justice
Quelle justice?
Qu'est-ce que la justice? C'est une question
assez importante. S'agit-il de la justice des
hommes, de celle de dieu ou de celle du
Karma? La justice, c'est un peu comme la
vérité: il faut se méfier des systèmes tous faits,
tout pensés. La justice s'acquiert avec
l,expérience, avec le jugement, avec la
compréhension libre de préjugés. Plusieurs
arriment qu'il faut s'en remettre à la justice
divine. C'est bien beau mais, plus souvent
qu'autrement, la justice divine qui descend du
ciel pour châtier les vilains se fait attendre,
disent les autres.
Les conséquences des actes:
Ce principe explique parfois des situations
familiales apparemment absurdes, ou toutes
sortes de liens réapparaissent dans le présent
parce qu'ils étaient déjà formés dans le passé.
Les grands rendez-vous avec le destin ne sont
que des résurgences. L'impression qu'on a
parfois de connaître quelqu'un depuis toujours
est sans doute plus vraie qu'on ne voudrait bien
le croire lorsqu'on considère la loi du Karma.
Pourtant, il ne faudrait pas penser que la loi du
Karma signifie qu'il faut payer comme tel pour
nos erreurs passées Ce qu'il faut faire, c'est
comprendre les conséquences de nos actes.
Dans la majorité des cas, les êtres doivent
apprendre de la façon difficile. Un peu comme
un enfant qui va recommencer à jouer avec des
allumettes jusqu'à ce qu'il se brûle et constate
que c'est vraiment dangereux pour lui-même.
Chacun est responsable de ses actes:
Je n'ai pas à me rendre complice de sa
négativité. Il me faut donc alors faire une geste,
prendre une décision. Cependant, prendre une
telle décision ne signifie pas que je doive
écraser cet individu. Il faut toutefois faire
attention. dans de telles situations, il est facile
de porte un jugement trop rapide sur les
circonstances entourant ma décision. Il faut
prendre le temps de réfléchir avec l'aide des
autres attributs des lois cosmiques: le pardon
est essentiel afin de ne pas continuer la ronde
karmique, la compréhension me permet
d'évoluer plus rapidement, et ainsi de suite.
Le sens de la justice:
Je n'ai pas tous les torts du monde et je mérite
ma propre compassion. De façon simple,
l'homme qui possède le sens de la justice
donne à chacun ce qui lui revient, parfois même
au détriment de ses propres intérêts. Lorsque
notre sens de la justice est faussé, nous
déplaçons les valeurs, nous changeons un objet
pour un autre en lui attribuant des qualités qui
ne sont pas les siennes. L'autre devient vite
mécontent, car il est victime d,une injustice et ,
finalement, il peut rêver de faire payer cette
injustice à celui qui l'a commise.
Il existe malheureusement des gens
profondément injustes, illogiques, émotifs, très
égoïstes. C'est personnes refusent d'analyser
les faits; elles mélangent tout, rien ne va plus,
tout est déplacé, les valeurs sont inversées.
Pour ces individus, tout ce qui compte sont
leurs intérêts personnels. Leurs seul but dans la
vie est de flouer les autres et tous les moyens
sont bons pour y arriver. Pour eux, la justice
n'est qu'un mot et ne s'applique qu'aux idiots qui
se laissent berner.
L'exercice de la justice n'est pas une tâche
qu'on doit prendre à la légère. En fait, on devrait
le considérer comme une façon de reconnaître
ce qui est équitable pour nous et les autres. Car
il survient des périodes ou nous sommes
litéralement aveugle spirituellement et nous
devons souffrir sans en comprendre la raison,
nous percevons de plus en plus ce qu'est le
véritable sens de la justice. Il est fait
d'acceptation de nos limites et de celles des
autres, tout en reconnaissant le droit
fondamental de chaque individu de suivre son
propre rythme d'évolution, à sa manière.
Notre sens de la justice vient alors nous éclairer
et nous permettre de choisir consciemment
ceux avec qui nous nous associons au cours
d'une incarnation afin que les expériences
acquises puissent profiter à l'avancement de
tous. Notre sens de la justice nous permet aussi
de choisir la meilleure façon d,éviter ceux qui
pourraient entraver notre cheminement ou qui
seraient susceptibles de nous nuire. Nous
pouvons alors, grâce à notre sens parfait de la
justice, cesser d'accumuler des dettes
karmiques qui nous éloignent de notre but
ultime.
 

La onzième
Distinguer le niveau d'évolution des individus
Affirmation:
Je distingue le niveau d'évolution des individus.
L'importance du corps physique:
Comme vous l'avez sans doute constaté à
mesure que nous avançons dans l'étude des
lois cosmiques, le coefficient de difficulté
augmente sensiblement d'une loi à l'autre.
Suivre les lois cosmiques, c'est en fait se
permettre d'évoluer, de progresser
spirituellement, émotivement, intellectuellement
et physiquement. Il ne faut pas faire abstraction
de son corps physique. Comme nous l'avons
remarqué à la fin de chacune des lois, lorsqu'on
ignore les lois cosmiques, ces manquements
finissent par affaiblir certaines parties de notre
corps ainsi que ses différents organes. Il faut
toujours se rappeler que notre être forme un
tout et que toutes les parties qui le composent
sont reliées entre elles.
Percevoir notre propre niveau d'évolution:
La onzième loi s'intéresse au degré, au niveau
d'évolution des être, et la première étape
consiste à percevoir notre propre niveau. Il
serait utopique d'essayer de distinguer celui des
autres sans savoir ou nous sommes sur le plan
évolutif. D'abord, il est important de savoir qu ce
n'est pas un système de palier rigide. On peut
être très avancé sur un sujet et pas du tout
évolué sur d'autres. Certain sujets représentent
nos forces, tandis que d'autres sont les écueils
sur lesquels nous devons travailler sans
relâche. ce n'est pas non plus la petite école ou
il existe une note de passage et ou on passe à
la classe suivante à la fin de l'année( dans le
cas qui nous intéresse, nous devrions dire à la
fin d'une incarnation.) certains sujets, certaines
leçon prennent plusieurs vie pour être intégrés,
véritablement assimilés, alors que d'autres ne
prennent que quelques jours.
L'évolution ne connaît ni de limites ni de
frontières. Une des raisons qui nous motivent à
apprendre à distinguer le niveau d'évolution des
autres, c'est que nous pouvons ainsi choisir, de
façon consciente, avec qui nous nous
associons. En distinguant le degré d'ouverture
d'esprit de notre interlocuteur, nous sommes en
mesure de jauger son degré de réceptivité et,
ainsi, de ne pas le blesser inutilement ni
l'ennuyer avec des sujets qui ne l'intéressent
pas du tout. Nous évitons aussi de nous lier sur
le plan karmique avec des personnes qui
cherchent un gourou ou un maître à penser
pour placer dans ses mains leurs propres
responsabilités.
Pour aider à reconnaître les différents degrés
d'évolution, voici une brève description des
principaux états de spiritualité qu'on rencontre
sur la terre.
Niveau 1
Le premier niveau d'évolution est relativement
primitif au point de vue spirituel. La personne
qui se trouve à ce niveau est essentiellement
matérialiste. elle ne se plaît que dans la
matière, c'est-à-dire dans l'accumulation des
biens et à travers la satisfaction de ses besoins
primaires. Pour cette personne, il n'est pas
question de penser ni de parler de spiritualité;
cela n'existe tout simplement pas, si ce n'est
que pour leurrer le peuple. Les plaisirs des sens
sont les seuls que cet individu juge bon de
satisfaire, souvent avec excès: boire, manger et
s'accoupler sont les passions dirigeantes dans
son existence. Cette personne est de surcroît
convaincue qu'après la mort, il n'existe plus
rien.
Niveau 2
Le deuxième niveau ressemble beaucoup au
premier. Les possessions matérielles sont
encore une force dirigeante, une pierre
angulaire de l'existence. La satisfaction des
sens tient encore la place la plus importante
dans l'existence de ces personnes et elles ont
tendance à croire que la valeur des gens est
proportionnelle aux biens qu'ils possèdent.
Par contre, les personnes à ce niveau croient
en un Être supérieur, en fait, elles ont tendance
à se créer un dieu qui les arrange. Leur
spiritualité est très rudimentaire, tout comme
leur image de Dieu; cet Être suprême vit dans
un endroit situé hors de la portée des hommes,
mais elles ont tendance à y croire au cas ou il
existerait. Ces gens ne comprennent pas
vraiment ce qui se passe à la mort et ils ont
souvent l'impression d'être dépassés lorsqu'ils
pensent à de telles considérations. Ils sont
conscients de leur mortalité et s'en inquiètent
assez pour croire en Dieu et espérer que ce
qu'ils font est bien ce qu'ils doivent faire. Leur
conscience spirituelle n'est pas un sujet dont ils
s'occupent vraiment , sauf en cas de
catastrophe de grande envergure. Ils ont
l'impression que la spiritualité est l'affaire des
autres et ne les touche pas vraiment. Par
contre, ils adoptent ou tentent d'adopter une
ligne de conduite non dénuée de principes; ils
ont une conscience, quoi! Ils adoptent même
parfois une religion, celle de leurs parents.
Niveau 3
À ce niveau, on rencontre des gens qui vivent
encore dans la matière tout en croyant en Dieu.
Ils ont découvrent le rapport entre Dieu et le
reste de l'univers. On peut affirmer sans
vraiment se tromper que la majorité des gens
qu'on rencontre un peu partout appartiennent à
ce niveau d'évolution. Ils sont assis entre deux
chaises, si on peut dire. D'un côté, il jouissent
des plaisirs des sens, ils amassent des biens
matériels, mais sans y mettre l'accent des deux
premiers niveaux. La collecte ou l'accumulation
des possessions matérielles n'est plus le but
essentiel de leur existence. Leur niveau de
spiritualité vacille selon leurs intérêts du
moment. Ils font souvent partie d'une religion
quelconque et empruntent la philosophie de
celle-ci pour ce qui est des considérations
spirituelles, en ce qui a trait aux dogmes et à la
façon de se conduire dans la vie. Ils
comprennent mieux la spiritualité et le concept
d'un Être supérieur. Pour eux, l'au-delà existe
vraiment, bien que sa forme dépende de la
religion qu'ils pratiquent. Ils ont parfois une
certaine curiosité intellectuelle face à la
spiritualité et il leur arrive de se poser certaines
questions. Ils manquent un peu d'imagination et
leur emprise sur le monde matériel les empêche
d'explorer à fond le domaine spirituel. En fait, ils
sont de ceux qui veulent tout avoir, la spiritualité
et le matérialisme, sans trop faire d'effort.
Niveau 4
Le quatrième niveau marque le début d'une
véritable spiritualité dans le sens des lois
cosmiques. Les personnes qui arrivent à ce
degré ne sont plus occupées par l'accumulation
des biens pour prouver leur existence ou leur
importance. Elle apprécient les plaisirs des sens
avec modération, mais elles ne se laissent plus
contrôler par leurs émotions ou leurs passions.
Elles perçoivent la totalité de leur nature et le
ligne qui existe entre le physique, l'intellect, les
émotions et la spiritualité. Ces personnes
deviennent des adultes sur le plan de leurs
actions, c'est-à-dire qu'elles comprennent leurs
responsabilités quant à leurs pensées, à leurs
actes et à leurs sentiments. Elles ont tendance
à trop intellectualiser leur processus et à trop
raisonner, ainsi elles découvrent leur intuition et,
parfois même, d'autre talents extrasensoriels.
C'es gens ont conscience du reste de l'univers
et de leur influence sur les autres. Ils
commencent à rechercher Dieu à travers les
différents textes sacrés, sans se préoccuper
que ceux-ci aient été écrits par des membres
d'une religion différente. Les personnes arrivées
à ce stade ne se soucient guère des différences
de religion; elles ont conscience de la valeur
spirituelle de tous, sans sectarisme. Elles
commencent aussi à s'intéresser grandement
au non invisible; certaines peuvent
communiquer avec les entités supranaturelles.
Niveau 5
À ce niveau, les personnes, son dotées d'une
sensualité très raffinée. Elles perçoivent
l'univers comme un tout et si elles ne
dédaignent pas l'aspect matériel de notre
monde, elles ne s'intéressent plus à
l'accumulation des possessions matérielles.
Elles ont atteint un niveau ou leur intuition est
très grande. Elles arrivent à développer assez
rapidement et facilement leurs dons psychiques
et s'en servent volontier pour aider les autres.
Elles communiquent aisément avec leurs guide
spirituels et ont pleinement conscience de leurs
actions et de leurs effets sur leur évolution.
Ces gens pratiquent généralement plusieurs
techniques comme la méditation et ils
possèdent une très grande ouverture d'esprit
qui leur permet de comprendre et d'aider les
autres. Ils s'orientent vers des occupations qui
les mettront au service du plus grand nombre
de personnes possible sans rechercher d,une
manière forcenée la gloire. Ils ne méprisent pas
leur corps physique, mais ils n'y attachent pas
une importance démesurée. Ils perçoivent
facilement la beauté intérieure des gens et
s'appliquent à se débarrasser de leurs préjugés.
Ils sont conscients des lois cosmiques qui
gouvernent notre univers et tentent de les
respecter le mieux possible.
Niveau 6
L'être qui a atteint ce niveau a réussi à unifier
ses sens à sa spiritualité. Les plaisirs des sens
ne sont plus pour lui qu'une façon différente de
prier. Il est pratiquement libre de ses passions
et de ses émotions. Ses sentiments sont
hautement idéalisés; il pratique l'amour
inconditionnel avec succès dans la majorité des
cas. Sa pensée est aussi devenue universelle; Il
fait partie de la race humaine et ne voit plus les
distinctions entre les races; il est libre de
préjugés. Il communique aisément avec les
entités spirituelles et avec son Être supérieur.
Cette personne sais pourquoi elle est venue
s'incarner dans cette vie et comprend les leçon
qu'elle est venu apprendre. elle développe et
maîtrise ses facultés psychiques et les met au
service des autres. Cet être peut guider
aisément ceux qui ont besoin de ses services
sans pour autant s'immiscer dans leur évolution
personnelle. Il ne porte plus de jugements sur le
niveau d'évolution des autres mais, autant qu'il
le peut,il les aide à se dépasser. Il a bien intégré
le message des lois cosmiques et il met en
pratique de mieux en mieux celles-ci. Il est
conscient de sa propre évolution et tente
toujours de s'améliorer. Bien qu'il soit conscient
et respectueux de son corps physique, il ne
recherche pas les biens matériels ni la
satisfaction de ses sens en tant que tel.
Niveau 7
C'est le niveau spirituel le plus élevé de
l'évolution humaine. L'être a totalement réussi à
spiritualiser la réaction de ses sens; l'horizon de
ses pensées est vaste et sans frontières. En
fait, il se dresse comme une antenne entre la
matière et Dieu. Il n'est plus question pour lui de
suivre les lois cosmiques, car il les a intégrées
et les vit pleinement sans poser de questions;
c'est devenu sa nature. C'est un corps, son
esprit et son âme. Il peut voyager dans l'au-delà
aussi facilement que sur terre, car il est en
constante communion avec l'univers. C'est un
état très rare, car le chemin pour y arriver est
long à parcourir et difficile à atteindre. C'est le
niveau ou l'âme n'a plus besoin de s'incarner et
peut continuer le voyage.
 
Patience et persévérance:
Pour arriver à reconnaître les niveaux
d'évolution des autres, il faut de la patience et
de la persévérance. Il faut reconnaître sans
juger et la distinction n'est pas facile à faire,
surtout au début. Il faut aussi avoir toujours
conscience de sa propre évolution. Chaque
étape, chaque niveau a ses raisons d'être. Nous
devons tous passer par tous les niveaux et il ne
faut pas oublier que certains effets karmiques
peuvent nous faire retourner en arrière parce
que nous n'avons pas bien intégré certaines
leçons.
Les personnes qui savent distinguer le degré
d'évolution des autres sont de nature
compréhensive; elles sont aussi justes et
miséricordieuses. Elles pardonnent facilement,
sans faire porter le blâme. Elles comprennent
qu'une personne qui se situe au niveau 6;
comme il est impossible pour une personne du
niveau 3 de comprendre, ou même d'accepter,
les préceptes qui dirigent la vie d'une personne
du niveau 5. Lorsqu'il est question d'évolution, il
faut savoir qu'une personne peut avoir
conscience du niveau directement au-dessus
d'elle parce que c'est le niveau auquel elle
accédera; mais il lui est souvent impossible de
comprendre vraiment une personne située à
deux niveaux supérieurs.
Plus l'individu est évolué, plus il sait faire la part
des choses. Il trouve beaucoup de joie et de
bonheur en se donnant aux autres.
 

La douzième
Comprendre le sexe opposé
Affirmation:
Je comprends le sexe opposé au mien.
L'évolution des femmes:
Il est assez évident qu'un homme et une femme
pensent différemment, et de nombreux livres en
expliquent les raisons. Mais nous vivons
présentement dans l'ère des Poissons et,
comme nous l'avons fait remarquer
précédemment, c'est une période de très
grande dualité et de contrastes. Tout au long du
20ième siècle, nous avons assisté à une
véritable guerre des sexes. Cette lutte était
inévitable: depuis très longtemps, le patriarcat
régnait en maître et les femmes n'avaient
pratiquement aucun droit. Nous avons donc fait
l'expérience d'un côté et de l'autre de l'impact
de ces revendications qui, bien qu'elles soient
justifiées, ont laissé des traces parfois
douloureuses dans un camp comme de l'autre.
Le yin et le yang:
La douzième loi cosmique est particulièrement
importante afin de combler le fossé qui s'est
établi entre les sexes au cours des siècles
précédents. Nous savons qu'il existe des
différences marquées entre les hommes et les
femmes, et nous devons en tenir compte afin de
comprendre ce qui se passe dans la tête et
dans le coeur d'une personne du sexe opposé.
La théorie du yin et du yang symbolise la
mutation perpétuelle de l'énergie. Dans le yin se
trouve toujours un peu de yang et dans le yang,
toujours une touche de yin. Le yin et le yang se
définissent par opposition l,un à l'autre. Ainsi, le
yang représente la force dynamique, le soleil,
l'été, le feu, la lumière, la chaleur, le ciel, le
haut, le principe masculin, l'activité, le positif et
le dur. Le yin,, quant à lui, est à l'opposé; il
représente l'inertie, la lune, l'hiver, l'eau,
l'obscurité, le froid, la terre, le bas, le principe
féminin, la passivité, le négatif et le mou. C'est
en quelque sorte un guide qui nous permet de
comprendre le principe fondamental de ces
deux forces et nous fait prendre conscience de
la complémentarité de celles-ci. L'une ne peut
exister sans l'autre.
Langage et intérêts différents:
On pourrait continuer longuement sur ce sujet
qui illustre la complémentarité et l'opposition
des sexes. Mais opposition ne signifie pas
systématiquement conflit. L'opposition existe
pour faire avancer l'autre, non pour le détruire.
La dualité permet la complémentarité, ce qui
nous ramène à la compréhension, à
l'acceptation et, finalement, à l'entente.
De façon générale, on peut dire que l'homme et
la femme sont différents sur pratiquement tous
les plans, y compris le langage. En général,
l'homme s'exprime avec autorité, de façon
consiste, parfois même incisive. La femme tend
plutôt à nuancer ses propos, ce qui parfois les
rend moins clairs mais plus enveloppants,
sécurisants même. Ce sont des généralités,
bien sûr. Il existe des femmes brusques et des
hommes qui parlent doucement, mais on peut
comprendre que dans ces circonstances, ces
hommes et ces femmes empruntent leur façon
de s'exprimer à la partie opposée de leur
nature. Tout comme dans le principe du yin et
du yang on trouve un peu de masculin chez la
femme et un peu de féminin chez l'homme.
Se comprendre soi et comprendre son sexe,
d'abord:
Il faut cesser de voir les différences comme des
défauts et tenir plutôt compte des qualités de
chacun des sexes pour en tirer le meilleur parti
possible. Les différences sont là et il est
important de le reconnaître de façon implicite,
sans se sentir constamment attaqué par le sexe
opposé.
Mais comment comprendre ce sexe opposé? La
première étape: comprendre et accepter son
propre sexe. Cela vous semble peut-être niais,
mais c'est essentiel. Avant de pouvoir
comprendre et accepter ce qui nous est opposé,
nous devons comprendre et accepter ce que
nous sommes. Il ne s'agit pas ici de grands
principes qui répondent à toutes les questions. Il
faut partir de soi, de son expérience
personnelle. Il faut arriver à une compréhension
totale de soi et , par la suite, de son sexe, ce qui
implique une acceptation globale, donc sans
jugement défavorable, du rôle qui nous a été
confié pour cette vie.
Mais l'acceptation de son sexe peut s'avérer
difficile. Faites preuve de miséricorde envers
vos frères ou vos soeurs, selon le cas. Mettez
en pratique les principes des lois cosmiques
précédentes et vous verrez la situation sous un
jour différent. Ce n'est pas par hasard que cette
loi est la dernière de la série. Elle représente
d'abord l'acceptation de son rôle au cours de
notre incarnation présente ainsi que
l'acceptation du rôle du sexe opposé. Les
préjugés, les jugements hâtifs, les sentiments
de mépris, parfois même de haine, foisonnent à
profusion entre les sexes. C'est aussi la nature
de l'opposition, lorsqu'on la voit sous un jour
négatif, sous forme de conflits et de
mésententes.
Comprendre l'autre, ensuite:
Les deux sexes sont faits pour se compléter; il
est donc normal qu'ils ne soient pas identiques
et que, par conséquent, leurs façons de voir les
choses soient aussi différentes.
Faire l'effort de regarder à travers les yeux de
l'autre, en fouillant à l'intérieur de nous-même
pour confirmer ce que nous pensons, permet
d'atteindre rapidement une connaissance très
enrichissante de l'autre. On peut aussi avoir
recours à une ou à plusieurs personne du sexe
opposé afin d'échanger et de vérifier nos
concepts, nos idées. Après tout, ils ou elles sont
des experts sur leur propre sexe.
La démarche est très simple:
Prendre le temps de l'écouter vraiment, sans
faire de commentaire;
Ne pas présumer ou interpréter ce que l'autre
dit. Au besoin, demander une explication ou des
informations supplémentaires;
Ne pas décider pour l'autre avant de le ou la
consulter;
Ne prendre de décision que pour soi.
Une fois que vous suivez ces règles, vous ne
pouvez vous tromper.
Une des meilleurs preuves d'évolution est la
capacité de se servir des qualités inhérentes
aux deux sexes et de les intégrer en soi afin de
pouvoir s'en servir lorsque le besoin s'en fait
sentir.
Du respect et .... de l'eau dans son vin:
Les niveaux de subtilité dans la façon de
communiquer de l'homme et de la femme son
différents, il faut s'en rendre compte et cesser
de voir de l'hypocrisie lorsqu'il s'agit souvent
simplement de ménager les sentiments d'un
tiers. Par exemple, la dureté verbale d,un
homme est parfois nécessaire afin de sortir
quelqu'un d'un état d'inertie qui lui fait du tort. Il
faut faire la différence entre de l'abus verbal et
un désir d'éveiller quelqu'un.
Il est aussi vrai que l'acceptation du sexe
opposé au point de vue social est plus facile
que l'acceptation de son conjoint lorsqu'il ou elle
est du sexe opposé. L'incompréhension
complète est ici beaucoup plus dangereuse, car
elle finit par détruire les sentiments d'amour qui
pouvaient être partagés au pont de départ. Il
faut mettre de l'eau dans son vin... Mais
attention! il n'est pas question ici que l'un boive
du vin alors que l'autre se contente d'eau....
Le respect des autres implique qu'on doive se
respecter en premier lieu. Lorsque l'homme et
la femme comprennent et acceptent pleinement
les différences qui existent entre leur nature
respective sur les plans de l'expression de leur
sentiment, de leur langage, de leur
tempérament, de leur psychologie même, ils
arrivent à former un couple harmonieux pour qui
il est facile d'être fidèle et de progresser
ensemble.
Découvrir quelqu'un du sexe opposé avec qui
vous pouvez faire un bout de chemin est une
expérience merveilleuse dont les répercussions
dans le temps et l'espace sont aussi très
bénéfiques.
 

Le mot de la fin

Nous venons d'énoncer les douze loi cosmiques et nous avons élaboré
quelque peu sur chacune d'entre elles. Lorsqu'on s'arrête quelque instants, on
constate l'enchaînement qui existe de l'une à l'autre. Chacune de ces lois nous
permet d'évoluer, d'avancer dans notre compréhension des êtres humains et
de leurs motivations profondes.

Soyons heureux tout en évoluant.

Les 3 lois qui gouvernent tout l’univers !


 12 mai 2012


  Envoyer cet article à une relation

 Encore des fadaises derrière un titre trompeur fait pour attirer les
mouches ! Vous pouvez le penser, mais une fois que vous serez
arrivé à la fin de cet article, vous vous direz : « je ne pensais pas
que cela était aussi simple !« 

Mais oui, car pour mieux vous contrôler, des flopées d’egos démesurés se sont
relayées pendant des siècles pour vous faire tourner en rond en utilisant la
technique de noyer le poisson dans l’eau. L’expression en elle-même est connue
mais rarement véritablement comprise.

La première pensée qui nous vient à l’esprit est que l’autre nous inonde de plein
d’autres choses afin que nous perdions le fil principal de la discussion. Cette
technique est utilisée quand on perd pied, c’est-à-dire que l’on sent qu’il vaut mieux
changer de sujet avant que l’autre ne découvre nos limites, ou notre incompétence, à
avoir une réponse correcte et viable.

C’est donc une technique fortement répandue ce qui explique que tout le montre la
connaît sauf que si on reprend les termes employés et que l’on analyse cela au
second degré avec un peu plus de recul cette technique nous dit tout simplement
: « Je vais t’asphyxier avec ton propre oxygène ! »

Devant l’absolutisme des religieux qui proféraient « les voies du seigneur sont
impénétrables », il y a eu quelques rebelles notoires pour essayer de contrer le
bourrage de crâne qui rendaient les gens si « mouton », et donc obéissants. C’est
d’ailleurs pourquoi on assimilait la connaissance au pouvoir. Qui savait dominait !

Aujourd’hui, on pourrait presque dire que moins on en sait et plus on a de chance de


s’en sortir. C’est notre différence qui fera que l’on se fera repérer, car être
l’anonyme de service dans les bataillons de petits soldats de plomb sortis du même
moule cela passe de moins en moins bien…

Alors, quelles sont ces 3 lois qui régissent le monde ? Je m’en vais vous raconter
une petite histoire dont j’ai le secret…

Le bon Dieu, dans son ultime sagesse et connaissance, s’est dit un jour : « Si je suis
le tout puissant qui sait tout, qui est tout, alors pourquoi je m’emmerde autant ? A
quoi servent l’éternité, la puissance et le pouvoir si je me les glande à ne rien faire ?

Mais comment faire pour me connaître sans pour cela créer ce qui n’existe pas?
Comment puis-je être quelque part puisque je suis partout ? L’idée (et je pense qu’il
a dû y passer quelques éternités) a été de pouvoir se localiser parmi l’inlocalisable.
Comment ? En appliquant la première loi :

La loi de la gravitation

Cela a consisté à créer, en un point d’abord, une force suffisante qui compenserait la
non-force tout autour. Rappelez-vous, tout doit être en équilibre, et c’est ainsi que
naquit la première notion de dualité.

C’était génial, mais comme d’habitude, l’opérationnel a montré des insuffisances


conceptuelles. En effet, comment était-il possible de faire la différence entre une
force et une force complémentaire et opposée ? Il fallait forcément qu’il y ait une
frontière quelque part ! Il fallait qu’il y ait un espace identifiable afin de savoir celui qui
ne l’était pas !

L’idée donc de l’intérieur fit émerger celle de l’extérieur. La première dualité


identifiable était née, mais un autre problème est apparu rapidement : Comment
peut-on séparer ce qui n’existe pas ? Bien oui, tout cela était conceptuel, de la
théorie, du virtuel, alors à l’évidence il a fallu aller au stade 2 : créer ce qui n’est pas
virtuel – en clair créer la matière.
Mais comment créer la matière puisque je suis énergie pure ? C’est là que la solution
suivante arriva : Séparons mon énergie en deux polarités égales et opposées
comme j’ai fait pour le vide et le non-vide ! Lumineux, n’est-ce pas? Oui, mais pas
encore suffisamment !

Parce que où vais-je créer cette matière puisque l’espace n’existe pas ? Il faut donc
associer l’espace à un champ d’énergie polarisé. Je vais donc partir du point central
où je vais pouvoir concentrer mon énergie, il va falloir qu’à une certaine distance il se
trouve une quantité équivalente d’énergie mais polarisée inversement à celle du
centre.

C’est ainsi que naquit la notion de l’épaisseur, du dedans et du dehors.

Pour résumer, vous imaginez l’atome d’hydrogène. Un noyau simple au centre


(polarisé positif) maintenant dans une orbite sphérique sa contrepartie énergétique
(polarisée négative) que l’on appellera électron. Le premier atome était né !

Mais cela était encore très insuffisant mais pour vous faire grâce des détails
techniques et historiques, il s’avéra que pour éviter un bordel monstre, il fût
« convenu » qu’il fallut mettre en place la notion de temps afin de comprendre qu’une
réaction en entraînait une autre.

Donc dans les univers matériels, la notion de temps est présente, alors qu’en dehors
de ces sphères de matière, le temps n’existe pas (puisqu’il n’y a pas de matière !).
Donc la loi de gravitation est la première loi cosmique qui dit : Chaque particule de
matière (ou atome) sera plus ou moins proche du centre de gravitation selon sa
densité, c’est-à-dire le poids électronique (tableau de Mendeleïev) et donc
incidemment du volume d’espace qu’il occupe.

Un atome est dit lourd quand il possède de nombreux électrons (et leurs
contreparties dans le noyau). Voici pourquoi les métaux sont dits lourds alors que les
gaz sont plutôt légers.

Pour éviter des tonnes de commentaires par des lecteurs outrés de mes
connaissances physiques, je leur rappellerai seulement que je suis un physicien
essayant d’expliquer simplement et que les raccourcis pris sont plus que
castrateurs ! (je supprimerai donc tous les commentaires scientifiques en
conséquence – merci de votre compréhension).

La seconde loi est celle de l’attraction

Elle découle du principe de dualité mis en place ci-dessus. Ne seront attirés l’un vers
l’autre que les atomes ayant à partager quelque chose et appartenant à la même
« famille ». On n’essaiera donc pas de marier, à ce niveau, la carpe (poisson dans
l’élément eau) et le lapin (animal terrestre évoluant dans l’élément air).

La troisième loi est celle de la résonance


Cela veut dire que le mouvement de l’énergie de l’un va accélérer le mouvement de
l’énergie de l’autre lui donnant ainsi une énergie supplémentaire sans pour autant
que l’autre perde de l’énergie. C’est donc le style de formule 1+1=3 mais pouvant
aller jusqu’à l’infini, c’est-à-dire matériellement jusqu’à l’autodestruction du système
lui-même. Ce phénomène est connu sous le nom populaire de l’éclatement).

Bien, mais dans tout cela, en quoi cela me sert-il dans la vie de tous les
jours ? Eh bien, voilà en gros comment cette trinité de lois (connue sous le nom de
la justice de Dieu) fait son job afin de régler les problèmes majeurs du chaos
généralisé.

Petite parenthèse, si vous croyez qu’un dieu vous regarde, note tout ce que vous
faites ou pensez, croyez-moi qu’il a d’autres chats à fouetter et que virtuellement
c’est totalement ingérable. C’est pourquoi ces 3 lois sont appelés la justice de Dieu.
Ce sont simplement ces lois qui gouvernent de l’infiniment petit à l’infiniment grand !

Si vous contrevenez à ces 3 lois en faisant des mélanges sans respecter la


hiérarchie, vous serez tout simplement broyés. On ne peut être plus fort que
l’univers lui-même. Cela rappelle une citation de quelqu’un de très célèbre qui a dit :
« Qui n’est pas avec moi est contre moi ».

Ce n’était que pour dire, entre autres, que la création n’aime pas les tièdes et les
non-déterminés. Vous êtes obligé de faire un choix car, en n’en faisant pas, vous ne
pouvez continuer à exister. L’univers est duel tout comme le 0 et le 1, le oui ou le
non. Si vous ne vous décidez pas, la mécanique décidera pour vous !

En revenant au quotidien, par les lois de la gravitation vous serez sur le plan
correspondant à votre densité. Puis sur ce plan, vous serez attiré ou non par des
entités compatibles à votre densité. Une fois attiré, la loi de résonance pourra rentrer
en action avec un nombre encore moins grand qu’avant. Regardons cela par
l’exemple sur un plan professionnel.

Si votre secteur d’activité est l’électricité, vous chercherez du boulot dans ce secteur.
Vous y rencontrerez des gens parlant le même langage que vous et pourtant il n’y
aura qu’une minorité vers lesquels vous vous sentirez attiré. Puis enfin, parmi ceux-
là, vous aurez peut-être l’opportunité de rentrer en résonance et ressentir des
affinités réelles (en clair, vous faire des copains/copines de première.)

Maintenant si vous essayez d’attirer quelqu’un qui fait dans le littéraire, vous ne vous
sentirez pas à la bonne place et il ne faudra pas espérer avoir de l’attraction et
encore moins de la résonance.

En gros, l’être humain étant un tout petit peu plus compliqué qu’un atome dans sa
conception, il existe des tas de possibilités que je ne peux aborder pas ici. Mais les
symptômes sont clairs :

Si vous n’êtes pas à la bonne place et avec les bonnes personnes, vous allez le
payer cash: d’abord en termes énergétiques (la santé), en termes émotionnels
(frustration, colère, amertume, et j’en passe), en termes professionnels (donc
financiers), en termes intellectuels et en termes philosophiques.

L’harmonie d’une personne n’est en fait que l’harmonie de ces 5 plans


primordiaux non seulement entre eux mais aussi en fonction de l’extérieur. Il s’agit
donc de ressentir, dans un premier temps sur chaque plan, si on est dans la bonne
« densité » afin de faire les bonnes rencontres et d’obtenir quelques résonances
« jouissives » (qui apportent de la joie).

Et puis dans un second temps, de voir si chaque plan est compatible vibratoirement
avec votre structure génétique. Car à chaque fois que vous essaierez d’être à une
fréquence qui n’est pas prévue pour vous, il s’ensuivra inévitablement une perte
d’énergie et donc une autodestruction plus rapide.

Être en paix veut dire tout simplement être à l’écoute de chacun de ses plans et
de faire en sorte qu’ils coïncident avec ce qui a été prévu pour votre
véhicule. On ne donne pas un 4×4 ou une 4L à celui qui veut expérimenter la
formule 1.

Il vous faudra donc écouter votre corps (ressenti, instincts), votre coeur
(émotions, pulsions) et vos intuitions afin que votre mental puisse accorder
ces différentes demandes.

Alors, arrêtez de croire que c’est votre mental qui décide de tout et que c’est le
grand chef qui ordonne. Non, il n’est que celui qui enregistre, se rappelle et
coordonne afin d’être au service d’un corps, d’une âme et d’un esprit dans un
environnement en perpétuelle évolution.

Votre mental est votre pire ennemi. Ceux qui sont à l’extérieur ne sont que des
amis qui vous veulent du bien mais, à croire le contraire, on appelle à nous ceux qui
pensent la même chose (loi 1, loi 2 et puis malheureusement la 3 quand vous y
croyez fort).

Vous attirez à vous ce que vous craignez le plus, alors maintenant que vous
connaissez les 3 lois, vous n’aurez plus l’excuse du « je ne savais pas ». Si vous
voulez ne plus vous prendre des claques, allégez-vous pour changer de densité. En
avion, l’épée du gladiateur ne peut rien vous faire !

Si vous ne savez pas nager, n’essayez pas de vous prendre pour un poisson.
Essayez le lapin, le cheval et puis si cela ne roule toujours pas alors prenez-vous
pour une mouche, une coccinelle ou un aigle. Ne cherchez pas à vivre dans un
milieu qui n’est pas fait pour vous car vous allez y laisser votre peau ! C’est le niveau
de la densité.

Après, si vous êtes un poisson d’eau douce dans le genre de l’ablette ou du gardon,
vous ne vous sentirez pas attiré par le brochet ou le sandre (loi n° 2 – l’attraction). Et
puis enfin, si vous êtes un parmi les autres dans le nuage de poissons, vous
trouverez bien une résonance avec un autre afin d’échanger ce qui vous tient à
coeur (loi n°3).
Mais si vous l’ablette, vous essayez de copuler avec le brochet ou la carpe,
vous comprendrez que c’est difficile mais si en plus vous voulez vous faire le
lapin ou l’oiseau qui se désaltère à votre mare, on peut comprendre que vous
allez au devant de graves problèmes existentiels !

Alors prêts à régulariser quelques situations qui vous viennent à l’esprit ?

Laurent DUREAU

Popper et le problème du corps et de l’âme

Le problème de l’âme et du corps est une question centrale de la philosophie contemporaine. Tenant compte de
l’échec du cartésianisme, l’immense majorité des philosophes contemporains adopte une ontologie matérialiste.
Selon Popper, toutefois, ce matérialisme est incapable de rendre compte de l’argumentation, de la liberté humaine
ainsi que de la nature des qualia ; le matérialisme ne peut non plus donner une explication satisfaisante de
l’implémentation des normes logiques. C’est pourquoi, comme Popper l’explique dans The Self and its Brain, les
conceptions matérialistes de l’esprit tombent dans l’épiphénoménalisme ou l’éliminativisme. Popper estime que
l’ensemble de ces critiques permet de concevoir la possibilité de la non-matérialité de l’âme

Plan

I La critique du monisme
1 Matérialisme et rationalité
a. Liberté, rationalité et possibilité du discours
b. L’argument de la machine : peut-on naturaliser les normes ?
c. Les fonctions supérieures du langage et l’impossible naturalisation de l’homme
2 L’irréductibilité de la subjectivité de l’expérience
3 Critique de l’alternative panpsychiste
4 Conséquence de la critique du monisme : la théorie des trois mondes
II Philosophie de l’émergence, pluralisme ontologique et problème de
l’âme et du corps
1.a. Le rejet du principe physicaliste de la clôture du Monde  matériel
1. b Difficultés de l’interactionnisme et théorie cartésienne de la causalité
physique
1. c Causalité descendante et incomplétude de la science
2 L’approche biologique de la conscience ou les modalités de l’émergence de
l’esprit
3 “Learning to be a self” : la théorie poppérienne du développement de l’esprit

Texte intégral
PDF 407kSignaler ce document
1Depuis un peu plus d’une cinquantaine d’années, s’est développé un courant que l’on appelle
communément « philosophie de l’esprit » dont l’objet est essentiellement d’étudier la nature et les
fonctions de la conscience. Ce courant regroupe un ensemble de théories souvent divergentes mais
qui s’accordent toutes sur un point commun : une approche cohérente de l’esprit (c’est-à-dire une
approche en phase avec les données de la science) doit être matérialiste ; l’esprit ou la conscience
est une réalité matérielle, certes complexe, mais dont la physique, la chimie, la biologie voire les
technologies informatiques doivent pouvoir nous livrer les secrets. Certes, il existe de nombreuses
façons d’être matérialiste et la nébuleuse des thèses en philosophie de l’esprit (darwinisme neural-
mental, théorie de l’identité, éliminativisme, fonctionnalisme, monisme anomal) est là pour
témoigner de la multitude d’approches possibles. Mais, quel que soit l’angle d’étude choisi, la
question qui oriente la recherche reste toujours la même : quelle est la nature des processus
matériels caractérisant —étant à l’origine de — ce que nous désignons par le terme de
« conscience » ou d’« esprit » ? On comprend donc que, dans un tel contexte intellectuel, le
dualisme et l’interactionnisme, notamment, soient tenus pour des théories obscurantistes, voire
idéologiques parce que liées à l’idée religieuse d’âme. La science moderne aurait eu raison de telles
théories qui appartiendraient désormais à un passé révolu, un Monde fait de superstitions avec
lequel la science a définitivement rompu. Pour reprendre certains mots de Daniel Dennett, dans La
Conscience expliquée,  être dualiste aujourd’hui ce serait un peu comme affirmer que « la terre est
plate », ou encore « se vautrer dans le mystère » ; au mieux, ce serait « renoncer ».

1  Knowledge and the Body-Mind Problem a été publié en 1994 mais regroupe, en fait, des conférences q (...)

2Karl Popper se situe à contre-courant de cette tendance : il s’oppose ouvertement à ce qu’il


appelle le « programme de recherche matérialiste » et défend une conception dualiste, voire
pluraliste, des rapports de l’âme et du corps. Il a consacré à ce sujet un certain nombre d’articles
regroupés sous le titre de Knowledge and the Body-Mind Problem 1 et surtout un livre, The Self and
its Brain,  dont le titre, déjà, peut heurter les oreilles matérialistes.

3Ceci étant dit, la position de Popper ne laisse pas a priori d’étonner : pourquoi ce philosophe,
qu’on ne saurait accuser d’ignorer ou de mépriser la science, qu’on ne saurait non plus soupçonner
d’un quelconque parti-pris religieux (il est agnostique) défend-il une approche interactionniste du
corps et de l’esprit ?

4On trouve, dans l’introduction de la conférence intitulée « Sur l’esprit objectif » un début de
réponse à ces questions. Popper y fait la remarque suivante : « Notre principale tâche de
philosophes, c’est, je pense, d’enrichir notre image du Monde en contribuant à produire des
théories inventives qui soient en même temps argumentatives et critiques et, autant que possible,
intéressantes du point de vue méthodologique. La philosophie occidentale consiste essentiellement
en images du Monde qui sont des variations sur le thème du dualisme corps-esprit, et en
problèmes méthodologiques qui y sont liés. Par rapport à cette thématique dualiste occidentale, les
principales déviances furent des tentatives pour y substituer telle ou telle forme de monisme. Ces
tentatives, me semble-t-il, ont échoué et, derrière le voile des protestations monistes, reste
toujours caché le dualisme du corps et de l’esprit. » [Popper 1972, 245] A suivre Popper, cela
signifie donc que le monisme (quelle qu’en soit la forme : spiritualisme, matérialisme, monisme
neutre) est un dualisme caché. En d’autres termes, il serait impossible, pour des raisons de droit,
d’adopter une ontologie se fondant sur la réduction de l’esprit au corps, du corps à l’esprit, ou de
l’esprit et du corps à une réalité plus primitive (spinozisme, monisme neutre). Si nous voulons
rendre compte de l’humanité de l’homme, nous devons tenir pour réels le corps aussi bien que
l’esprit (et même, selon Popper, accorder une forme d’autonomie au Monde de la culture, en ce
sens non réductible à des processus ou états subjectifs ou psychiques).
5Je voudrais montrer ici que les objections formulées par Popper, à l’encontre du monisme, et
notamment du matérialisme, sont des plus sérieuses et que sa thèse, même si on ne peut
prétendre qu’elle résout de fait le problème du corps et de l’âme, constitue une alternative philoso -
phique fructueuse au monisme en général. Je commencerai par exposer les principales objections
que Popper adresse au monisme. Ensuite, je passerai aux arguments visant à légitimer la
philosophie de l’émergence, que Popper présente comme l’alternative au monisme, et exposerai,
dans ses grandes lignes, la théorie poppérienne de l’esprit proprement dite. Je conclurai sur ce qui
me paraît constituer l’intérêt philosophique majeur de la contribution poppérienne au problème du
corps et de l’âme.

I La critique du monisme
6Le principe de la critique du monisme est extrêmement simple i une représentation moniste de
l’humanité de l’homme est rigoureusement impossible. La cible privilégiée de Popper est le
matérialisme, courant aujourd’hui largement dominant. J’insisterai principalement sur la critique
qu’en fait Popper et ne dirai que quelques mots des objections qu’il formule à l’encontre du
panpsychisme.

1 Matérialisme et rationalité

7Tout un ensemble de critiques porte sur l’idée que le matérialisme est incompatible avec le
rationalisme. Cela signifie que si le Monde n’est composé que de matière, alors il ne peut y avoir,
dans ce monde, de place pour des choses telles que des arguments, des motifs, des raisons, bref
aucune des choses que nous tenons pour des caractéristiques de la rationalité.

a. Liberté, rationalité et possibilité du discours

8Le premier type d’argument consiste à partir du point de vue matérialiste dans le but de montrer
qu’il ne constitue pas une philosophie à dimension humaine. En effet, si le matérialisme est vrai,
nous devons alors supposer qu’il n’y a qu’un Monde et un seul, que ce Monde est causalement clos
et qu’il est régi par les lois de la physique, de la chimie ou de la biologie. Tout ce qui appartient à
ce Monde doit donc s’inscrire dans le réseau nomologique de ces sciences. Puisque l’homme lui-
même n’est que matière, nous devons admettre que son comportement obéit aux lois des sciences
de la matière au même titre que toutes les choses dont se compose le monde.

2  S’il n’y a qu’un seul Monde et que ce Monde est matériel (et causalement clos puisqu’il est unique (...)

9C’est contre cette idée que porte, en premier lieu, la critique poppérienne du matérialisme. Dans
« Des nuages et des horloges » [Popper 1972, 319-382] et « L’indéterminisme n’est pas suffisant »
[Popper 1982, 93-107] notamment, Popper commence par exposer cette difficulté dans le cadre
d’une problématique sur la liberté, notion qui engage toute une conception quant à la nature de
l’argumentation et quant au statut ontologique des normes, en bref quant à la rationalité en
général. En effet, « selon le déterminisme [physique]2, souligne Popper, toute théorie, y compris le
déterminisme, est défendue à cause d’une certaine structure physique du défenseur (de son
cerveau peut-être). En conséquence, nous nous trompons nous-mêmes (et sommes ainsi
physiquement déterminés à nous tromper nous-mêmes) chaque fois que nous croyons qu’il existe
des choses comme des arguments ou des raisons qui nous font accepter le déterminisme. En
d’autres termes, le déterminisme physique est une théorie telle que, si elle est vraie, il est
impossible d’argumenter en sa faveur, puisqu’elle doit expliquer toutes nos réactions, y compris
celles que nous tenons pour des raisons fondées sur des arguments, comme étant dues à des
conditions physiques. » [Popper 1972, 342] Ce que le déterminisme physique ne peut expliquer,
c’est le fait que nous choisissions telle ou telle thèse pour tel ou tel motif, raison ou argument. En
voulant expliquer le comportement humain à l’aide des seules lois causales qui régissent le
Monde physique, nous nous mettons dans l’incapacité de rendre compte de l’argumentation.

3  On sait que Popper est indéterministe (même la physique classique l’est, selon lui) mais ce qui m’ (...)

10De ce point de vue, il semble que l’adoption d’une théorie indéterministe du Monde physique ne
nous permette pas de sortir de l’impasse 3 : « Supposons que notre Monde physique soit un
système physiquement clos incluant des éléments aléatoires. De toute évidence, il ne serait pas
déterministe ; pourtant, dans un tel monde, les projets, les idées, les espoirs et les désirs ne
sauraient avoir aucune influence sur les événements physiques ; en supposant qu’ils existent, ils
seraient complètement redondants : ils seraient ce qu’on appelle des « épiphénomènes ». »
[Popper 1972, 335] Si, donc, Popper reconnaît que « le modèle du saut quantique peut être un
modèle pour des décisions brusques » [Popper 1972, 347], il souligne, en revanche, que « ce que
nous cherchons à comprendre, ce n’est pas comment nous pouvons agir d’une manière
imprévisible et fortuite, mais comment nous pouvons agir délibérément et
rationnellement. » [Popper 1982, 104] Ce dont le matérialiste, qu’il soit déterministe (comme dans
l’hypothèse du démon de Laplace) ou indéterministe (tous les événements sont soumis au hasard),
ne peut rendre compte, c’est de la créativité (qui suppose, en droit, que quelque chose de
nouveau, et donc d’imprévu, mais, en même temps, voulu et raisonné, au moins en partie,
apparaît ou émerge) ou encore du processus que Popper nomme « l’influence de l’univers des
significations abstraites sur le comportement humain » [Popper 1972, 350]. Ainsi, une théorie
cohérente de la liberté doit pouvoir trouver sa place entre le déterminisme strict de Laplace et le
hasard absolu de la physique quantique (en brisant le caractère causalement clos du Monde
matériel) : nos choix se fondent sur des raisons, des arguments qui ne sont pas réductibles à des
causes physiques et qui peuvent rompre les chaînes causales du Monde matériel. Matérialiser les
raisons ou les normes (qui guident notre comportement sans le déterminer : toute norme peut être
critiquée), c’est, pour Popper, perdre leur caractère normatif.

b. L’argument de la machine  : peut-on naturaliser les normes ?

11Ce premier argument est toutefois insuffisant. D’abord, il ne montre pas que le matérialisme est
faux mais simplement que son partisan peut très difficilement rendre compte de la rationalité de
son propre discours. Ensuite, il semble que le matérialiste puisse se tirer d’affaire en adoptant une
approche computationnelle de l’esprit. Jusqu’ici, en effet, la critique de Popper s’est fondée sur la
supposition selon laquelle la logique est extrinsèque à la physique. Or, c’est précisément ce genre
d’objection que la théorie computationnelle de l’esprit semble permettre d’éviter. « On peut
considérer, reconnaît Popper, qu’un ordinateur est déterminé dans son fonctionnement par les lois
de la physique ; mais il peut néanmoins fonctionner en plein accord avec celles de la logique. »
[Popper 1977, 75-76] Dans un ordinateur digital, une machine de Turing, les lois logiques sont en
effet elles-mêmes implémentées ; ce ne sont donc pas les lois de la physique qui s’appliquent
directement aux symboles. Popper estime, toutefois, que cette objection, bien que sérieuse, ne
résiste pas à l’analyse. L’idée d’une implémentation des lois de la logique suppose la possibilité de
naturaliser ces lois. Or, selon Popper, une loi logique possède un caractère normatif du fait qu’elle
n’est pas naturalisable. Le modèle de l’ordinateur est donc un mauvais modèle de l’esprit et l’onto-
logie physicaliste est incompatible avec l’idée d’une rationalité humaine.

12Cet argument est développé dans la section 21 de The Self and its Brain. Cette section est de la
dernière importance puisque, en conclusion de son ouvrage, Popper la cite comme étant « la
critique du matérialisme » [Popper 1977, 209]. Celle-ci est présentée sous la forme d’un dialogue
entre un partisan du dualisme interactionniste (qui pourrait être Popper lui-même) et un partisan
du physicalisme (par exemple un cognitiviste).

4  Ceci selon la théorie darwinienne de l’évolution que Popper accepte bien qu’il y apporte quelques(...)

13Au début du dialogue, l’interactionniste rappelle que, contrairement à l’homme, les ordinateurs
sont des artefacts, ils sont des productions de l’intelligence et de la technique humaines. «  Il me
semble important de rappeler, souligne l’interactionniste, que l’ordinateur, qui, on l’admet,
fonctionne selon les principes de la physique et, en même temps, selon ceux de la logique, a été
élaboré par nous, par les esprits humains, dans le but de fonctionner ainsi. En effet, on utilise une
somme considérable de théories mathématiques et logiques pour construire un ordinateur. Ceci
explique pourquoi il fonctionne selon les lois de la logique. » [Popper 1977, 76] Cependant, une
telle remarque, sous sa forme présente, n’entame pas la position du physicaliste car, si l’ordinateur
est un produit (intentionnel) du cerveau humain, le cerveau humain est lui-même un produit
(inintentionnel) de la sélection naturelle et, par conséquent, la logique l’est également 4. C’est
pourquoi, pour un tenant de l’évolutionnisme, la distinction entre nature et artifice n’est peut-être
pas aussi tranchée qu’elle n’y paraît au premier abord.

14Mais Popper va plus avant dans son étude et arrive au nerf de sa critique : les ordinateurs et les
esprits peuvent se tromper et, s’ils se trompent, de quoi s’écartent-ils ? Evidemment, ils s’écartent
des normes de la logique. Dans ce cas, la seule réponse possible du physicaliste semble être la
suivante : les normes existent « en tant qu’états ou dispositions du cerveau des gens : états ou
dispositions qui font que les gens acceptent les standards adéquats. » [Popper 1977, 77-78] Mais,
une telle explication, selon Popper, ne résout pas correctement le problème soulevé par la question
précédente car elle revient, d’une part à confondre la norme avec son inscription matérielle ou
implémentation (matérialisme) et, d’autre part, à considérer les normes comme des états ou des
dispositions appartenant à un esprit (psychologisme). De ce point de vue, il me semble possible, et
même nécessaire, de distinguer deux arguments dans la suite de la critique de Popper.

15(1) Le premier argument est le suivant : « La propriété du mécanisme cérébral ou du


mécanisme computationnel qui fait fonctionner le cerveau ou l’ordinateur selon les standards de la
logique n’est pas une propriété purement physique, bien que je sois prêt à admettre qu’elle soit, en
quelque sens, connectée avec, ou basée sur, des propriétés physiques. Car deux ordinateurs
peuvent différer physiquement autant que vous le voulez tout en opérant tous les deux selon les
mêmes standards de la logique. Et vice versa, ils peuvent différer physiquement aussi peu que
vous pouvez le spécifier, mais cette différence peut être si amplifiée que l’un fonctionne selon les
standards de la logique et l’autre pas. Cela semble montrer que les standards de la logique ne sont
pas des propriétés physiques. » [Popper 1977, 79] Cet, argument, ce pour quoi je tiens à le
distinguer nettement du suivant, n’est pas concluant, du moins tel que Popper le présente. En
effet, il ne constitue une véritable objection que pour le partisan de la théorie de l’identité mais
certainement pas pour celui du fonctionnalisme qui, en soutenant la thèse de la réalisabilité
multiple des états mentaux, s’accommode très bien de l’objection de Popper. Cela, toutefois,
permet de souligner le fait que le fonctionnalisme paraît reposer sur une ontologie abstraite, peut-
être difficilement compatible avec un physicalisme même minimal.

16(2) Le deuxième argument, bien que Popper ne fasse pas nettement cette distinction, est, à mon
avis, autrement plus pertinent car il rejette la théorie computationnelle de l’esprit au nom de son
psychologisme, autrement dit au nom d’une conception, selon Popper, épistémologiquement
erronée de la normativité des normes. Sur ce point, voilà ce que l’interactionniste rétorque au
physicaliste : « Votre ordinateur peut tomber en panne. Pour ainsi dire, vous pourriez tout aussi
bien choisir la copie particulière d’un livre de logique. Cependant, celui-ci peut contenir des erreurs,
aussi bien des erreurs d’impressions que d’autres. […] Si vous admettez que la conformité aux
standards logiques est utile pour la survie, vous admettez l’utilité des standards logiques et donc
leur réalité. Si vous niez leur réalité, pourquoi la similitude entre ordinateurs utiles et la différence
entre ordinateurs utiles et inutiles ne se trouvent pas dans leur similitude ou différence physique
mais dans leur aptitude ou inaptitude à fonctionner en accord avec les lois de la logiques. »
[Popper 1977, 79] Dans ce nouvel argument, un élément fondamental, qui était absent du premier
argument, apparaît. L’argument que j’expose ici ne se fonde plus exclusivement —bien qu’il s’y
réfère — sur l’absence de relation identitaire entre une norme logique et son implémentation
physique, mais insiste sur le rapport entre la norme et le mauvais, ou bon, fonctionnement d’un
ordinateur. Il me semble que l’on peut ainsi interpréter l’argument de Popper : quand un individu
commet une erreur de raisonnement, on lui indique, par exemple, que son raisonnement n’est pas
valide, et cette non-validité, c’est en fonction d’une norme ou d’un principe logique qu’on la
découvre. S’il en est ainsi, cela montre, semble-t-il, que la logique ne constitue pas la loi de la
pensée, c’est-à-dire de l’esprit, et ceci précisément parce qu’elle est ce en fonction de quoi nous
découvrons que nous commettons des erreurs de logique. Il faut que le système de référence (la
logique) soit différent de ce à quoi il se réfère (les processus de l’esprit) pour être un système de
référence. Il faut donc radicalement distinguer, le psychologique du logique : le second n’est
absolument pas réductible au premier. C’est pourquoi l’argument de Popper constitue à la fois une
critique du matérialisme et une critique du psychologisme, le dernier étant un élément nécessaire
du premier puisque celui-ci s’inscrit dans un cadre ontologique moniste. Du point de vue de la
critique du matérialisme, il faut admettre qu’un ordinateur peut tomber en panne parce que son
programme comporte des erreurs mais que ce même ordinateur est incapable de corriger son
erreur. En revanche, le programmeur peut trouver ce qui ne marche pas dans le programme. Cela
montre que la machine ne connaît pas les normes de la logique. Elle peut être programmée en
fonction de ces normes et on peut imaginer toutes les formes d’implémentation que l’on voudra,
mais cela ne signifiera jamais que la machine connaît, maîtrise les règles élémentaires de la
logique. Conclusion antipsychologiste de l’argument : les normes de la logique sont abstraites
(elles sont immatérielles et n’appartiennent pas à l’esprit) et réelles (puisqu’elles peuvent
influencer notre comportement et notre raisonnement). Cela veut dire évidemment que le
matérialiste adopte une ontologie complètement erronée mais qu’en plus, quand il tente de
naturaliser l’esprit, il adopte une conception épistémologiquement fausse de celui-ci.
Rétrospectivement, on peut comprendre ce qui n’allait pas dans le premier argument de Popper  : il
y affirmait, en effet, que, puisqu’il peut y avoir plusieurs machines différentes fonctionnant selon
les mêmes lois logiques, alors les normes logiques sont abstraites. Mais, en réalité, c’est la
réciproque qui est vraie : puisque les normes sont abstraites, alors plusieurs machines différentes
peuvent fonctionner selon les mêmes normes. Les normes de la logique constituent ainsi un
système de référence ontologiquement différent des processus psychologiques. Le monisme
(matérialisme comme spiritualisme) ne peut pas rendre compte de la nature d’une norme (de sa
normativité).

c. Les fonctions supérieures du langage et l’impossible naturalisation de l’homme

17Plus généralement, l’idée que le matérialisme est incompatible avec le rationalisme trouve son
origine dans la conception poppérienne du langage. Ce dernier possède au moins quatre fonctions  :
les fonctions d’expression, de communication, de description et d’argumentation. Les deux
premières caractérisent le langage animal et sont dites inférieures, les deux secondes, le langage
humain, et sont dites supérieures. Ce sont ces dernières qui permettent aux hommes d’accéder à
la rationalité en inventant des théories qui, en tant que produits exosomatiques, rendent possible
la discussion critique. Or, l’une des thèses importantes de Popper est que les fonctions supérieures
du langage ne sont pas naturalisables.

18Il établit ce point dans un article initulé « Le langage et le problème corps-esprit », datant de
1953, et réédité dans Conjectures et réfutations.

19Popper y envisage le fonctionnement d’un thermomètre mural ou de n’importe quel autre


mécanisme aussi complexe soit-il. Un dispositif tel que celui du thermomètre sert à signaler  la
température qu’il fait (il la communique, donc, selon la deuxième fonction du langage) mais on ne
saurait imputer au thermomètre l’intention de décrire la température qu’il fait. Cette intention de
décrire, c’est uniquement au constructeur du thermomètre que l’on peut l’attribuer. Autrement dit,
un mécanisme peut avoir « une fonction de description et de signal » [Popper 1963, 434] mais il
n’a pas l’intention de décrire quoi que ce soit.

20Or, s’il en est ainsi, c’est parce qu’il ne saurait y avoir «  d’effectuation causale de la relation de
nomination » [Popper 1963, 436]. Pour démontrer cela, Popper envisage « l’exemple d’une
machine qui, à chaque fois qu’apparaîtrait un chat roux, dirait « Catine ». » [Popper 1963, 436]
« On pourrait dire à la rigueur, souligne notre auteur, que le dispositif opère une sorte de « liaison
causale » entre des événements associant Catine (l’animal lui-même) à « Catine » son nom. Mais
un certain nombre de raisons nous empêchent de voir dans cet enchaînement causal une
représentation ou une effectuation de la relation existant entre un objet et son nom.  » [Popper
1963, 436] En effet, la nomination, exemple le plus simple de l’emploi descriptif du langage, n’est
pas, en tant que telle, causée par la présence de Catine dans l’environnement physique, car «  c’est
l’interprétation à laquelle nous nous livrons qui constitue le chat et son nom comme termes
extrêmes de l’enchaînement causal, ce n’est pas le fait de la situation physique « objective ». »
[Popper 1963, 437] Or, cette interprétation, comme la conscience que j’ai de la présence physique
de Catine, ne sont pas matérialisables pour la simple et bonne raison qu’elles ne sont pas
causalement représentables (pour qu’elles le soient, il faudrait que la présence physique objective
de Catine constitue la cause de la nomination de Catine, ce qui vient d’être nié).

21C’est pourquoi, « on ne peut formuler une théorie physique qui rende compte selon un mode
causal des fonctions descriptive et argumentative du langage » [Popper 1963, 438] : nommer,
découvrir une contradiction au sein d’un raisonnement ne sont pas des événements physiques
(bien qu’il puisse y avoir une manifestation physique de ces événements) ; il n’y a pas de cause
purement physique à la prise de conscience d’une contradiction car « je n’ai pas besoin d’entendre
ou de voir les termes de l’énonciation pour m’assurer du fait qu’une théorie (quel qu’en soit
l’auteur) est contradictoire. » [Popper 1963, 437-438] Nous retrouvons ici, d’une certaine
manière,  la critique (anticipée) de Searle selon laquelle la sémantique n’est pas réductible à la
syntaxe. Mais, d’une certaine manière seulement,  car, si l’on admet les arguments développés
précédemment, il faut reconnaître que c’est essentiellement au sein du Monde des normes que
nous découvrons des contradictions ou des problèmes, autrement dit au sein d’un
Monde ontologiquement différent de celui de l’esprit. La sémantique est certes pour Popper
extrinsèque à la syntaxe, ce pour quoi il rejette la théorie computationnelle de l’esprit, mais il y a
par ailleurs, chez notre auteur, la thèse essentielle, impliquée par sa conception de la normativité
des normes, d’« un réalisme du sens » [Boyer 1995, 86].
22Soit dit en passant, cela permet de comprendre pourquoi Popper considère le test de Turing
comme un piège intellectuel. Les fonctions inférieures du langage permettent de tout imiter mais le
comportement verbal d’une machine n’est pas le signe qu’elle possède un quelconque accès à la
signification. La question « Une machine peut-elle réussir au jeu de l’imitation ? » revient
simplement à demander aux adversaires de la théorie computationnelle de l’esprit de spécifier un
type de comportement qu’une machine soit incapable de réaliser. Mais, comme le souligne Popper,
« spécifier un type de comportement revient à établir une spécification pour la construction d’une
machine. » [Popper 1972, 343]

2 L’irréductibilité de la subjectivité de l’expérience

23Popper développe un second type d’objection à l’encontre du matérialisme. Son partisan ne peut
rendre compte de l’objectivité des faits subjectifs. Autrement dit, l’ontologie de la science, et par
conséquent celle du matérialisme, est une ontologie à la troisième personne, alors que celle du
mental est une ontologie à la première personne. Je passerai assez rapidement sur ce type
d’argument car on le retrouve chez de nombreux auteurs comme Nagel, Jackson et Kripke. Ceci
étant dit, l’un des exemples favoris de Popper est celui de la rage de dents  : « Une rage de dents
est un bon exemple d’état à la fois mental et physique. Si vous souf frez d’une mauvaise rage de
dents, il se peut que cela devienne une bonne raison d’aller chez le dentiste ; ce qui implique
certaines actions et mouvements de votre corps. La carie dans votre bouche —processus physico-
chimique, matériel — engendrera ainsi des effets physiques ; mais cela se fera de la sorte par le
truchement des sensations de douleur, et par votre connaissance de l’existence d’institutions, tel
que le cabinet de dentiste. (Aussi longtemps que vous ne ressentez pas la douleur, vous pouvez ne
pas avoir conscience de vos caries et ne pas aller chez le dentiste ; ou vous pouvez devenir méfiant
pour d’autres raisons et aller chez lui sans attendre la douleur : dans les deux cas, c’est
l’intervention d’états mentaux —de quelque chose comme une conjecture, comme une
connaissance — qui explique votre action et les mouvements de votre corps. » [Popper 1977, 36]
L’argument fait évidemment penser à Descartes : il s’agit de distinguer l’aspect physique de la
douleur (la blessure, la plaie qui est un fait objectif du Monde physique) de ma sensation de
douleur, de mon vécu subjectif (qui est un fait subjectif du Monde mental) : un médecin aura beau
analyser dans le détail la nature de la plaie, il n’aura pas commencé à dire quoi que ce soit quant à
ma manière de ressentir la douleur. C’est pourquoi, on peut parler d’une objectivité des faits
subjectifs sans qu’il y ait la moindre contradiction dans cette idée : la douleur est un fait subjectif
en tant qu’elle est un fait mental et donc personnel, mais elle est également objective dans le sens
où elle existe réellement. Pour parler comme Thomas Nagel, ici très proche de Popper, on ne
saurait confondre la réalité physique de la rage de dents avec « l’effet que cela fait » d’avoir une
rage de dents ; d’où l’idée d’une irréductibilité de la subjectivité de l’expérience. Mais, comme le
souligne Popper, « il y a d’autres types d’états mentaux qui explique les actions humaines. Un
alpiniste peut poursuivre son ascension, « forcer son corps à continuer », quand bien même son
corps serait exténué : nous parlons de son ambition, de son désir d’atteindre le sommet, et de sa
détermination comme d’états mentaux qui peuvent le pousser à poursuivre son ascension. »
[Popper 1977, 36-37]

3 Critique de l’alternative panpsychiste

24Le matérialisme ne peut rendre compte ni de la rationalité ou de la logique, ni de la nature de


l’expérience subjective. Cela implique, aux yeux de Popper, qu’il ne saurait constituer un cadre
ontologique adéquat pour une éventuelle résolution du problème de l’âme et du corps. Toutefois, le
rejet du matérialisme n’implique pas celui du monisme en tant que tel. Il est, en effet, toujours
possible d’adopter une ontologie pan-psychiste. D’un point de vue philosophique, le panpsychisme
(que l’on retrouve chez des philosophes comme Spinoza, Leibniz et Nagel) permet d’éviter un
certain nombre de difficultés difficilement surmontables au sein du matérialisme. Alors que ce
dernier semble tout bonnement éliminer l’esprit, le panpsychisme suppose, quant à lui, que l’esprit
a toujours été là, depuis l’origine du Monde : il y est considéré soit comme la réalité essentielle
(spiritualisme de Leibniz), soit comme l’aspect interne d’une substance originelle dont la matière
constitue alors l’aspect externe (spinozisme et théorie du double aspect). Le principal argument
contre le panpsychisme est développé dans la section 19 de The Self and its Brain. Il s’agit de
montrer en quoi il est impossible d’attribuer une forme quelconque de conscience (même
embryonnaire) à un atome ou à n’importe quelle autre particule élémentaire. Pour ce faire, Popper
tente de montrer que toute forme de conscience suppose l’existence de la mémoire : il utilise à
cette fin une expérience de pensée. Imaginons que, par l’usage d’une drogue, nous parvenions à
faire perdre la mémoire à un individu donné. Admettons ensuite que nous répétions l’opération
toutes les p-secondes, la mémoire ne fonctionnant pas pendant une durée de q-secondes.
Si p =  q, il est évident que l’individu en question ne se souviendra de rien. En revanche, si  p > q, il
y aura des séquences de mémoire d’une durée égale à p — q. Admettons maintenant
que  p — q devienne très court. Popper suggère alors que, dans ce cas, la perte de conscience sera
totale pendant toute la durée de l’expérience car, après chaque perte de mémoire, il faut un certain
temps avant que nous puissions redevenir pleinement conscients. Si ce temps nécessaire pour
reprendre conscience est supérieur à p — q, alors l’individu ne recouvrera pas ses esprits. C’est
pourquoi, une certaine durée dans le continuité de la mémoire est nécessaire pour que la
conscience survienne. L’atomisation de la mémoire rend donc impossible l’existence de la
conscience. Aussi ne peut-on prétendre que les atomes ou les électrons sont doués de conscience,
puisque l’on sait qu’ils ne possèdent pas de mémoire. Le panpsychisme (leibnizien, spinoziste) est
donc, selon Popper, erroné.

4 Conséquence de la critique du monisme : la théorie des trois


mondes

25Le rejet du monisme, tant dans sa forme physicaliste que panpsychiste, implique l’adoption
d’une ontologie pluraliste. Il conduit à la triple distinction du physique, du psychologique et du
logique. La distinction du physique et du psychologique repose à la fois sur l’idée d’irréductibilité
des faits subjectifs et sur le rejet du panpsychisme. La distinction du psychologique et du logique
résulte, quant à elle, de la nature abstraite des normes : la logique ne peut être considérée comme
la loi de la pensée au risque, sinon, de ne pouvoir rendre compte de la normativité des normes.

26Popper appelle le Monde physique, Monde 1. C’est le Monde qu’étudient les sciences de la


nature. Le Monde 2 est le Monde des états et processus subjectifs, c’est le Monde qu’étudient les
psychologues. Le Monde 3 est le Monde de la culture : il contient les lois de la logique mais aussi
les théories scientifiques, ou religieuses, les œuvres d’art, etc.

27Le rapport entre ces trois mondes n’est pas seulement statique (distinction de niveaux de
réalité). Il est également et surtout dynamique (émergence d’un niveau de réalité à partir de ceux
qui lui sont inférieurs). Le réalisme de Popper est un réalisme émergentiste  : le Monde 2 émerge
du Monde 1 sans lui être réductible, et le Monde 3 émerge du Monde 2 sans lui être non plus
réductible. Cette philosophie de l’émergence est au fondement de la conception poppérienne des
rapports de l’âme et du corps. Je vais en exposer les grands principes dans les paragraphes qui
suivent.

II Philosophie de l’émergence, pluralisme ontologique et


problème de l’âme et du corps

1.a. Le rejet du principe physicaliste de la clôture du Monde matériel

28La philosophie de l’émergence et de l’interaction que Popper tente d’élaborer se fonde d’abord
sur le rejet de ce qu’il appelle « le principe physicaliste de la clôture du Monde matériel ». Ce
principe suppose que le Monde matériel « se contient lui-même et est clos. Cette position, poursuit
Popper, est intrinsèquement convaincante. La plupart des physiciens inclinerait à l’accepter sans
plus de questions. Mais est-elle vraie ? Et sommes nous capables, si nous l’acceptons, de fournir
une alternative adéquate à notre dualisme prima facie ? » [Popper 1977, 51] Cette alternative, on
le sait, n’est pas adéquate aux yeux de Popper. C’est d’ailleurs précisément le principe physicaliste
qui justifie la volonté d’expliquer la causalité du mental et la subjectivité de l’expérience en termes
physiques. En bref, c’est ce principe dont la validité et le bien fondé doivent être interrogés et c’est
précisément ce que les matérialistes font rarement. Cette attitude est, par exemple, très nette
chez Putnam dont on peut ici comparer la position à celle de Popper. Dans un passage de  Raison,
vérité et histoire,  Putnam rapporte en effet qu’ « au XVIIesiècle, les grands philosophes, Descartes,
Spinoza et Leibniz se sont aperçus que le rapport entre l’esprit et le corps matériel posait un grave
problème. Dans une certaine mesure, c’était déjà un problème pour Platon et aussi pour les
philosophes qui sont venus après lui ; mais le développement de la physique moderne avait
aggravé les choses. Au XVII e siècle, il est devenu à peu près clair que le Monde physique est, de
manière remarquable, causalement clos.  » [Putnam 1981, 89]
29Bien entendu, si l’on admet ce principe, on voit mal comment une action de l’âme sur le corps
(et vice versa) pourrait être possible : cela reviendrait à nier le caractère causalement clos du
Monde physique. Bref, on ne peut admettre en même temps la clôture du Monde physique et
l’interaction mais on peut reconnaître également que l’admission tacite de ce postulat est une
manière pratique de montrer que seul le matérialisme constitue une approche plausible de l’esprit.
Toutefois, le fait que le partisan du matérialisme ne puisse rendre compte de la rationalité, de
l’expérience subjective et de la liberté semble montrer que le principe physicaliste de la clôture du
Monde matériel doit être abandonné, autrement dit que le Monde matériel doit être ouvert sur les
autres mondes, c’est-à-dire qu’il interagit avec eux.

1. b Difficultés de l’interactionnisme et théorie cartésienne de la


causalité physique

30Le rejet nécessaire du principe physicaliste ne rend toutefois pas l’idée d’interaction plus claire et
plus acceptable pour autant. Or, sur ce point, l’une des thèses fondamentales de Popper est que les
difficultés relatives à l’interaction corps-esprit viennent en grande partie de la manière cartésienne
de poser le problème et de la solution qui en découle. Dans le dernier chapitre de The Self and its
Brain,  « Historical Comments on the Body-Mind Problem », Popper commence par faire deux
observations capitales, qui, d’un point de vue purement factuel, rejoignent les propos de Putnam
que je viens de citer. D’abord, il remarque que « les Pythagoriciens, Socrate, Platon et Aristote ont
essayé de transcender la manière matérialiste de parler de l’esprit : ils reconnaissaient le caractère
non matériel de la psyche et tentaient de rendre sensée cette nouvelle conception. » [Popper 1977,
152] Ensuite, il souligne que « les alternatives à l’interactionnisme virent le jour juste après
Descartes. Elles apparurent à cause des difficultés particulières de l’interactionnisme élaboré par
Descartes et de sa rupture avec sa théorie de la causalité physique. » [Popper 1977, 153]

31Une question importante se pose donc : pourquoi l’interactionnisme qui ne posait pas de
problèmes cruciaux avant Descartes en pose-t-il après lui ? Certes, il ne s’agit pas pour Popper de
soutenir que l’interactionnisme et le dualisme étaient des options qui allaient de soi avant
Descartes. Mais toujours est-il que c’est après ce dernier que les alternatives à l’interactionnisme
commencent à foisonner avec les théories de Malebranche, de Spinoza et de Leibniz notamment,
alors que le dualisme était loin de faire, auparavant, l’objet d’un rejet unanime. Doit-on, pour
rendre compte de ce fait, accepter la lecture matérialiste ? Ce serait l’émergence des sciences
physiques, en particulier d’une physique en rupture totale avec le Monde « qualitatif » des
médiévaux, qui serait à l’origine du problème ?

5  L’idée de force était, selon Descartes, une qualité occulte, un mélange de spirituel et de corpore (...)

32Popper s’oppose à une telle lecture. Le point porte notamment sur la conception cartésienne de
la matière. On sait que Descartes considère l’étendue comme étant l’attribut principal du corps pris
en général, et que sa conception aboutit à une déspiritualisation totale du Monde  physique, d’où la
forme de dualisme ensuite adoptée. Popper résume donc ainsi la position cartésienne : « Descartes
définissait le corps comme quelque chose qui était spatialement (tridimensionnellement) étendu.
Ainsi, l’extension était l’essence de la corporéité ou matérialité.  (Ceci n’était pas très différent de la
théorie platonicienne de l’espace dans le Timée et de la théorie aristotélicienne de la matière
première). Descartes partageait avec de nombreux penseurs du passé (Platon, Aristote, Saint
Augustin) le point de vue selon lequel l’esprit et la conscience de soi étaient incorporels. Acceptant
l’idée que l’extension était l’essence de la matière, il était forcé de dire que la substance
incorporelle, l’âme, était « inétendue » (cela conduisit Leibniz à identifier les âmes avec des points
euclidiens, c’est-à-dire des monades). l’essence de la substance spirituelle consistait, selon
Descartes, en ce qu’elle était une substance « pensante ». « Pensante » est ici clairement
synonyme de « consciente ». La définition de la matière ou corps comme étendue conduisit
Descartes à sa conception personnelle d’une théorie mécaniste de la causalité à la théorie selon
laquelle toute causalité dans le Monde 1 [le Monde matériel] se fait par poussée. » [Popper 1977,
177]5

33Or, c’est cette dernière conception qui, selon Popper, fait problème : « Si on accepte la théorie
cartésienne essentialiste de la causalité physique, avec en plus le point de vue cartésien
essentialiste sur l’âme et le corps, alors il semblera, en fait, difficile de comprendre comment cette
interaction peut avoir lieu. Ceci explique le rejet général de l’interac-tionnisme dans l’école
cartésienne. » [Popper 1977, 182] En effet, de là naît une difficulté fatale, selon Popper, à l’idée
d’interaction : « Les esprits animaux (qui sont étendus) meuvent le corps par poussée et, à leur
tour, sont mus par poussée : ceci est une conséquence nécessaire de la théorie cartésienne de la
causalité. Mais, comment une âme inétendue peut-elle exercer quelque chose comme une poussée
sur un corps étendu ? C’est bien là qu’est l’inconsistance. » [Popper 1977, 180] L’âme ne peut pas
agir sur le corps car on voit mal comment elle pourrait exercer une quelconque poussée
mécanique. Cela revient à dire que, d’une certaine manière, le Monde matériel doit être
causalement clos (ou le Monde spirituel si l’on adopte une forme de panpsychisme de type
leibnizien). Qu’il faille donc reconnaître ici une inconsistance, une grave difficulté, de la thèse
cartésienne, c’est là un « point historique » mais « ce qui, peut-être, est surprenant, souligne
Popper, c’est que la méfiance à l’égard de l’interactionnisme, sur la base de l’incommensurabilité
des deux substances, existe encore. l’argument contre l’interactionnisme fondé sur la dissemblance
de l’âme et du corps est pris au sérieux même par les philosophes contemporains de très grand
renom. » [Popper 1977, 181] Ce qui est clair, en revanche, c’est que « la théorie de l’interaction
esprit-corps ne se marie pas avec une cosmologie entièrement mécaniste. » [Popper 1977, 178]

34Ceci explique pourquoi Popper suggère que « c’est uniquement l’idée cartésienne de causalité


physique (dérivée par Descartes, comme c’est admis, de la propriété essentielle de la substance
physique) qui crée un problème sérieux, et non l’idée d’une différence essentielle entre les sub-
stances. Même si nous étions amenés à présupposer l’idée d’explications ultimes fondées sur les
substances essentialistes ultimes,  même alors la dissimilarité des substances ne créerait pas
nécessairement un argument contre la possibilité de leur interaction ; mais du point de vue de
l’explication conjecturale,  cette difficulté, simplement, ne se présente pas. » [Popper 1977, 181-
182] L’idée d’interaction ne peut donc devenir plausible qu’à compter du moment où l’on passe
d’une approche essentialiste à une approche conjecturale, c’est-à-dire de la formulation de
question de type « Qu’est-ce que ? » [« What is questions »] à la formulation d’hypothèses
soumises à la critique. Or, le point de vue de l’explication conjecturale permet, selon Popper, de
souligner le fait que « nous ne savons pas ce qu’est la matière bien que nous en sachions un peu
sur la structure physique. Ainsi, nous ne savons pas, par exemple, si les «  particules
élémentaires » qui entrent dans cette structure sont ou ne sont pas « élémentaires » dans tous les
sens pertinents de ce terme. » [Popper 1977, 185] Ce faisant, cela doit (devrait) nous rendre
moins dogmatique en ce qui concerne la nature de l’esprit : « De manière similaire, bien que nous
ne sachions rien de son essence, nous en savons un peu sur la structure de l’esprit. Nous savons
certaines choses sur le sommeil et la veille. Nous en savons davantage sur son activité dirigée vers
un but ; sur son activité de résolution de problèmes. » [Popper 1977, 175]

1. c Causalité descendante et incomplétude de la science

35Le rejet du principe physicaliste et le refus d’identifier, comme le font la plupart des
matérialistes, interactionnisme et philosophie essentialiste de Descartes, ne suffisent pas encore à
légitimer l’idée d’émergence. Celle-ci se heurte en effet à l’idée, peut-être faudrait-il dire au
dogme, réductionniste. Aussi, dans la section 7 de The Self and its Brain,  « Nothing New Under the
Sun. Reductionism and Downward Causation », Popper discute-t-il la thèse réductionniste en
s’opposant notamment aux conceptions défendues par Putnam et Oppenheim dans « l’unité de la
science : une hypothèse de travail ». Etonnamment, d’ailleurs, alors que Popper cite Putnam et
Oppenheim, il ne fait jamais mention de la réponse de Fodor alors qu’il aurait sans doute pu faire
un bout de chemin avec lui. L’article de Fodor ne figure même pas dans la bibliographie de Popper.
Toutefois, si la réfutation poppérienne du réductionnisme implique évidemment la thèse fodorienne
de la particularité des sciences, elle s’enracine, également et surtout, dans la critique et le rejet du
principe physicaliste de la clôture du Monde matériel. Il existe ainsi des degrés dans
l’antiréductionnisme : c’est pourquoi celui de Popper ne doit pas être mis sur le même plan que
celui de Fodor. Dans une certaine mesure, ce dernier est également l’une des cibles de Popper tout
simplement parce que le computationalisme implique une conception physicaliste de la normativité
des normes et, en ce sens, une forme de réductionnisme ou, plus exactement, un
antiréductionnisme physicaliste et donc un réductionnisme du point de vue dualiste et, a
fortiori,  pluraliste. Il faut donc bien se pénétrer de l’idée que l’antiréductionnisme de Popper est
radical, cette radicalité découlant en droite ligne de la distinction tranchée que l’auteur de The Self
and its Brain  opère entre le physique, le psychologique et le logique.

6  C’est exactement cette conception de la causalité que Putnam et Oppenheim ont en tête quand ils éc (...)

36Ceci étant dit, le réductionnisme se fonde sur deux préjugés, largement intuitifs, en faveur
desquels il paraît y avoir des arguments assez forts : l’un peut être qualifié d’ontologique car il
ressortit à la vision du monde, autrement dit à une certaine manière de considérer la structure du
cosmos ; l’autre peut être qualifié d’épistémologique car il a davantage trait à la méthode propre
de la science, bien qu’évidemment une certaine conception de la science implique certaines thèses
quant à l’ontologie. Ontologiquement, le réductionnisme se fonde sur une certaine conception de la
causalité que Donald Campbell et Popper à sa suite nomment la « causalité ascendante » [upward
causation]. Cette conception implique que « toutes les possibilités qui se sont réalisées au fil du
temps ont dû être, potentiellement, préformées ou préétablies depuis le commencement. » [Popper
1977, 15]6 Une telle conception implique donc qu’« il n’y a rien de nouveau sous le soleil » comme
Popper, citant l’Ecclésiaste, aime à le répéter, montrant par là que le réductionnisme est « l’un des
plus vieux dogmes philosophiques » [Popper 1977, 14]. l’origine mythique et religieuse de la
pensée réductionniste ne saurait toutefois servir d’argument contre cette pensée elle-même. La
science elle-même procède du mythe et c’est d’abord en racontant des histoires que l’on cherche à
comprendre la nature des choses. En outre, ce n’est certes pas par le biais d’une investigation sur
l’origine d’une idée que nous pouvons juger de sa pertinence mais simplement en en testant la
validité, les qualités critiques et la portée heuristique. Et de ce point de vue, le propos général des
partisans du réductionnisme est particulièrement intuitif puisqu il repose sur l’idée, a priori  plutôt
convaincante, selon laquelle « si l’univers consiste en atomes ou en particules élémentaires de telle
sorte que toutes les choses sont des structures de telles particules, alors tout événement dans
l’univers doit être explicable et en principe prédictible en terme de structure de particules ou
d’interaction de particules. » [Popper 1977, 17] Autrement dit, les niveaux de réalité supérieurs
(en complexité) peuvent être intégralement expliqués à partir de ceux qui leur sont inférieurs (plus
simples).

37D’un point de vue épistémologique, il semble en outre que la pratique de la science justifie les
principes de base du réductionnisme. L’antiréductionnisme qui se traduit souvent par l’affirmation
de l’existence de totalités irréductibles à la simple somme de leurs parties ne semble en effet pas
faire bon ménage avec les pratiques scientifiques : les notions telles que celles d’« esprit des
peuples » (Hegel) d’ « entéléchie » (Aristote) sont, si l’on peut dire, ontologiquement étranges et
s’apparentent davantage à des termes visant à voiler notre ignorance qu’à fournir de véritables
explications des phénomènes en question. l’explication, véritablement scientifique, semble donc
supposer la possibilité de la réduction, comme celle, par exemple, consistant à expliquer les
phénomènes biologiques dans les termes de la chimie et les phénomènes chimiques dans les
termes de la physique. Une telle réduction, pour peu qu’elle soit possible, constituerait un gain
considérable en compréhension et aboutirait ainsi à un accroissement non négligeable de notre
savoir.

38Popper apporte une réfutation à chacun de ces arguments. d’un point de vue ontologique, la
causalité peut être descendante. En effet, si tout pouvait être expliqué dans les termes du niveau
inférieur, cela signifierait que la totalité ou la complexité de niveau supérieur n’est rien d’autre
qu’une totalité numérique : une totalité ne serait qu’un composé d’êtres de niveau inférieur mais
elle n’aurait pas, en tant que telle, une nature ou des propriétés dont on ne puisse rendre compte
par la simple analyse de ses parties. Il n’y aurait donc pas, si l’on peut dire, de propriétés
« holistiques ». Or, c’est précisément ce que Popper nie quand il affirme qu’il existe une causalité
descendante, et il n’est nul besoin d’être un vitaliste du siècle passé ou un hégélien jargonnant
pour en montrer l’existence. « Les exemples les plus intéressants de causalité descendante, avance
Popper, sont à trouver chez les organismes, leurs systèmes écologiques et les sociétés
d’organismes. Il se peut qu’une société continue à fonctionner même si un grand nombre de ses
membres meurent ; mais une grève dans une industrie essentielle, comme la production
d’électricité, peut causer de grandes souffrances à beaucoup d’individus. Il se peut qu’un animal
survive à la mort d’un grand nombre de ses cellules et à la perte d’un organe comme une jambe
(avec pour conséquence la mort des cellules qui composent l’organe) ; mais la mort de l’animal
conduit à terme à la mort de ses parties constitutives, les cellules y compris. » [Popper 1977, 20]
Autrement dit, l’évolution a créé des structures irréductibles aux éléments préexistants. Un être
vivant est, par exemple, une totalité, une structure qui contrôle rétroactivement les éléments dont
il est composé, mais il n’y a rien dans les composants qui rende compte des propriétés de cette
structure.

7  Ces propos permettent de relativiser l’exemple que Popper donne dans The Self and its Brain  de la (...)

39D’un point de vue épistémologique, il faut distinguer, de manière tranchée, le réductionnisme


scientifique ou méthodologique du réductionnisme philosophique (celui que défendent des auteurs
tels que Putnam et Oppenheim) et reconnaître que le « procès » même de la science rend
impossible l’idée d’une réduction au sens philosophique du terme. En effet, la notion de causalité
descendante implique une distinction importante. Celle-ci porte sur la différence entre le
réductionnisme « scientifique » ou « méthodologique » et le réductionnisme « philosophique ».
Selon Popper, « en tant que philosophie, le réductionnisme est un échec. Du point de vue de la
méthode, les tentatives de réduction ont connu d’étonnantes réussites mais leurs échecs aussi ont
été très fructueux pour la science. » [Popper 1982, 122] En effet, « comme programme de
recherche, le réductionnisme est non seulement important, mais il est une partie du programme de
la science dont le but est d’expliquer et de comprendre. » [Popper 1977, 18] Il consiste en « une
identification de l’inconnu et du connu » [Popper 1982, 110] par laquelle on tente de réduire tous
les phénomènes complexes (que l’on connaît mal) aux lois élémentaires (que l’on maîtrise). c’est
pourquoi, « à chaque fois que nous pouvons expliquer des entités ou événements d’un niveau
supérieur par ceux d’un niveau inférieur, nous pouvons parler d’un grand succès scientifique et dire
que nous avons accru notre compréhension du niveau supérieur. » [Popper 1977, 18] Il ne s’agit
donc pas de nier la portée heuristique et l’intérêt des tentatives réductionnistes en science mais de
souligner à quel point les thèses d’auteurs comme Putnam et Oppenheim, caractéristiques du
réductionnisme philosophique, dépassent le cadre de la simple recherche scientifique. « Paul
Oppenheim et Hilary Putnam, écrit Popper, ont prétendu que nous avions de bonnes raisons non
seulement d’accepter un programme de recherche  réductionniste et d’espérer des succès
futurs  dans cette voie (ce avec quoi je m accorde parfaitement) mais aussi de s’attendre à ce que,
ou de croire que, le programme finira par réussir. Sur ce dernier point, je ne suis pas d’accord : je
ne pense pas qu’il y ait le moindre exemple de réduction complète et réussie (à l’exception peut-
être de la réduction des optiques de Young et de Fresnel à la théorie du champ électromagnétique
de Maxwell). » [Popper 1977, 18] Et, s’il en est ainsi, indépendamment de l’idée d’évolution
émergente impliquée par celle de causalité descendante qui ruine à elle seule les espoirs du parti-
san du réductionnisme philosophique, c’est parce que la méthode de la science consiste également
en une explication du connu par l’inconnu. Alors que la réduction est « une
compréhension théorique  : la pénétration théorique  de la nouvelle discipline par l’ancienne »
[Popper 1972, 50], « par opposition à une réduction, [...] une explication à l’aide d’une théorie
nouvelle explique le connu —le problème connu— par quelque chose d’inconnu : une conjecture
nouvelle. » [Popper 1982, 110] Il faut donc distinguer deux types d’explication : la réduction de
l’inconnu au connu, et l’explication proprement dite du connu par l’inconnu 7. Or, ceci marque la
nature nécessairement incomplète de toute science : chaque conjecture ou hypothèse formulée
engendre de nouveaux problèmes qui nous conduisent à formuler de nouvelles conjectures ou
hypothèses. c’est ce surgissement incessant de nouveautés qui rend le réductionnisme phi -
losophique ou, comme Popper l’appelle également « le programme de recherche matérialiste »,
impossible à mener. Aussi notre auteur peut-il conclure, contre les grands principes du
physicalisme, que « non seulement le réductionnisme philosophique est une erreur mais il semble
que c’est également une erreur que de croire que la méthode de réduction puisse amener à des
réductions ultimes. Ainsi nous vivons dans un Monde d’évolution émergente : de problèmes dont
les solutions, quand elles sont trouvées, engendrent de nouveaux problèmes encore plus profonds.
Nous vivons dans un univers de nouveautés surgissantes ; nouveautés qui, d’habitude, ne sont
complètement réductibles à aucun des états précédents. » [Popper 1982, 136] L’esprit est l’une de
ces nouveautés. C’est le point, sans doute le moins clair de la thèse de Popper sur ce sujet, que je
vais maintenant aborder.

2 L’approche biologique de la conscience ou les modalités de


l’émergence de l’esprit

40Résumons : nous savons déjà qu’il est impossible, pour des raisons de droit, de fournir une
théorie matérialiste de l’âme ; nous savons également que l’univers doit être émergent et que la
causalité n’est pas seulement ascendante mais, aussi, descendante ; nous savons en outre que
l’hypothèse panpsychiste n’est absolument pas satisfaisante et qu’il est complètement erroné
d’attribuer un embryon d’esprit à une particule élémentaire. Il faut donc, par élimination des autres
réponses possibles au problème de l’âme et du corps, tenter d’expliquer comment l’esprit peut
émerger de la seule matière (en elle-même non spirituelle). Ceci étant dit, les difficultés théoriques
semblent s’abattre sur les épaules du dualiste. D’abord, une telle tentative d’explication paraît
d’autant plus problématique qu’une conception aussi essentielle que la théorie darwinienne de
l’évolution semble incontestablement apporter de l’eau au moulin matérialiste. S’il est, en effet,
possible, comme l’implique l’évolutionnisme, de rendre compte de la finalité à l’œuvre dans le
vivant à partir des seules propriétés mécaniques de mutation et de sélection, le spiritualisme
semble perdre l’un des derniers arguments (l irréductibilité de la téléologie à des processus
mécaniques) qu’il pouvait revendiquer en sa faveur. Une théorie émergentiste de l’évolution est
cependant la seule option philosophiquement consistante que Popper puisse adopter : le
matérialisme est faux et il semble impossible de faire l’impasse sur un siècle et demi de biologie
pour retomber dans un fixisme de type aristotélicien ; on voit donc mal quelle autre option
philosophique adopter si ce n’est celle consistant à développer, autant que faire se peut, une
conception évolutionniste ayant pour vocation (entre autres choses) d’expliquer l’émergence de
l’esprit. Cette théorie apparaît donc, en premier lieu, comme une hypothèse nécessaire.

41Ces seules difficultés expliquent pourquoi Popper reconnaît qu’ « il est difficile d’avancer quoi
que ce soit concernant l’émergence de la conscience » [Popper 1977, 29] et souligne, en outre, que
sa propre théorie est « quelque peu difficile » voire « effroyablement spéculative » [Popper 1994,
120], expression qui nous semble davantage appropriée. La nécessité de l’hypothèse émergentiste
ne la rend donc pas en elle-même claire mais c’est, en définitive, la seule à ne pas contourner le
problème puisque son acceptation résulte, en même temps, du refus de toute concession à
l’éliminativisme quelle qu’en soit la forme. Cela explique ainsi pourquoi, selon Popper, « le point de
vue le plus raisonnable semble être celui selon lequel la conscience est une propriété émergente
des animaux apparaissant sous la pression de la sélection naturelle. » [Popper 1977, 29] c’est par
le biais de l’analyse de la structure générale de l’organisme que l’on pourra, si ce n’est expliquer,
du moins avoir une idée de la façon dont la conscience a pu émerger au sein du Monde du vivant.
Dans le cadre d’une conception évolutionniste du cosmos, comprendre comment émerge la
conscience consiste donc, en premier lieu, à donner, à titre de conjecture, « la signification
biologique de la conscience ». [Popper 1994, 112]

8  C’est moi qui souligne.

42L explication de l’émergence de la conscience est étroitement liée, chez Popper, à sa conception
de l’organisme comme « explorateur actif de son environnement » [Popper 1977, 29-30] ou encore
comme « résolveur » de problèmes. Tout organisme, tout être vivant, est engagé dans un
processus incessant de résolution de problèmes. « Tous les animaux capables de se mouvoir
possèdent des systèmes élaborés d’avertissement [elaborate warning systems] tels que les yeux
ou les tentacules. [...] Ce système d’avertissement est très spécialisé. Il prévient des dangers,
comme celui de finir sa course contre un arbre ou d’un ennemi qui s’approche. Il peut également
avertir qu’une opportunité va se présenter, comme celle d’une chose qui pourrait faire office de
nourriture. Qualifions les dangers et les choses dangereuses de « biologiquement négatifs » et les
opportunités de « biologiquement positives ». Les organes de la plupart des animaux sont conçus
afin de distinguer ces deux classes. Autrement dit, ils interprètent et décodent les stimuli qu’ils
rencontrent. Mais ce système d’interprétation et de décodage —qui est basé sur l’anatomie et donc
sur les gènes— est d’abord plus rigide que plastique et il ne tient pas compte des situations
inhabituelles comme le montre l’exemple des insectes volants se cognant contre une vitre. Ma
conjecture est la suivante : par évolution émergente apparaissent d’abord de vagues sentiments
qui reflètent l’attente de l’animal relative aux événements négatifs ou positifs, ou aux avantages et
inconvénients naissants, et, ensuite, ces sentiments, par des étapes supplémentaires dans
l’évolution émergente, deviennent des sentiments de peine et de plaisir. Ils sont dans l’ensemble
de nature anticipatrice. A leur tour, ils deviennent la base d’un système supplémentaire, ou de
niveau supérieur, d’interprétation ou de décodage des signaux qui parviennent à l’animal —c’est-à-
dire d’un système d’interprétation ou de décodage supérieur au système que les organes sensoriels
eux-mêmes fournissent. Ainsi, le deuxième Monde  peut émerger du premier. » [Popper 1994,
112]8

9  C’est moi qui souligne. La notion de système de contrôle a quelque chose de cybernétique, mais il(...)

43On voit ainsi à l’œuvre la notion d’émergence et celle de causalité descendante qui lui est
étroitement liée. Les sentiments de plaisir ou de peine émergent du système préalable de
décodage et d’interprétation, et, ce faisant, peuvent exercer un contrôle rétroactif et plastique sur
ce système préalable. S’engendre ainsi « une hiérarchie de contrôles » [Popper 1994, 112] qui
rend compte des différentes étapes de l’émergence ou de la naissance, en soi imprédictible parce
que non réductible aux éléments de niveau inférieur, des différents degrés de conscience. Le
principe de la conception émergentiste de l’esprit est donc le suivant : « La relation entre les états
mentaux et les états physiques est […] fondamentalement la même que celle qui existe entre les
systèmes de contrôle et les systèmes contrôlés, en particulier quand il y a une rétroaction des
systèmes contrôlés aux systèmes de contrôle. Autrement dit, c’est une interaction. » [Popper
1994, 114]9
44En conclusion : la conscience exerçant un contrôle plastique sur le système de mouvement de
l’organisme, elle doit, par conséquent, être conçue comme une forme de processus, de système de
contrôle dont le but est d’« intégrer » « toutes les activités de l’animal individuel. » [Popper 1977,
127] Elle n’est donc pas une substance ; elle a émergé au cours de l’évolution et c’est, une fois
émergée, qu’elle exerce un contrôle rétroactif (par causalité descendante) sur les activités de
l’organisme. c’est pourquoi, souligne Popper, « nous pouvons conjecturer, de manière quelque peu
triviale, que la conscience ou l’esprit n’aurait pas émergé sans l’individuation biologique. » [Popper
1977, 113] Il faut, en effet, que « l’organisme individuel —l’animal— constitue une unité » [Popper
1977, 128], le rôle de la conscience consistant à centraliser et à diriger le comporte ment de
l’organisme dans son activité de contrôle et d’aménagement de l’environnement extérieur. c’est
pourquoi, d’un point de vue darwinien, « l’avantage biologique d’un processus de ce genre semble
clair, et peut conduire à un niveau où les différentes lignes possibles de comportement, et leur
adaptation à la situation, peuvent être essayées, jusqu à un certain point, sans courir le risque de
procéder à des mouvements effectifs. » [Popper 1994, 113]

3 “Learning to be a self” : la théorie poppérienne du développement


de l’esprit

45Quoi qu’il en soit des modalités de l’interaction, au sujet desquelles Popper est plutôt avare en
explications, l’idée d’émergence implique la nécessité de concevoir l’esprit comme un processus
actif ouvert à la fois sur le troisième Monde des objets culturels et sur le Monde matériel. Or,
l’adoption d’une tel cadre ontologique conduit Popper à développer une théorie de l’esprit qui se
distingue radicalement des psychologies classiques qu’elles se fondent sur des théories
rationalistes, empiristes voire criticistes de la connaissance. En effet, les notions de substance, de
courant de conscience et même de sujet transcendantal manquent l’essentiel : à des niveaux
différents, elles échouent à rendre compte à la fois du caractère processuel de la conscience, de sa
fonction intégrante ainsi que de sa genèse. En d’autres termes, ces théories ne parviennent pas à
concilier l’idée selon laquelle « la conscience est requise pour sélectionner, de manière critique, de
nouvelles attentes ou théories » [Popper 1977, 126] avec la perspective évolutionniste qui nous
contraint à penser la conscience comme une donnée émergente de l’univers. De ce point de vue, la
théorie poppérienne de l’esprit humain constitue une troisième voie possible entre les psychologies
rationalistes et empiristes.

46Aux psychologies rationalistes (essentiellement cartésienne et kantienne), Popper reproche leur


point de vue fixiste sur le moi. Ces théories envisagent toujours le moi comme étant déjà constitué
sans se soucier de la question de sa genèse psycho-sociale. Ce sont des théories du «  soi pur »
[ pure self  ] : « Le terme philosophique « pur » est d’origine kantienne et suggère quelque chose
comme « antérieur à l’expérience » ou « exempt de toute (contamination avec l’) expérience » ; et
ainsi le terme « soi pur » implique une théorie […] erronée : celle selon laquelle le moi existe avant
toute expérience de telle sorte que l’ensemble de nos expériences est, dès le départ, accompagné
par le « je pense » kantien ou cartésien (ou peut-être par un « je suis en train de penser » ; en
tout cas, par une « aperception pure » kantienne). » Sur ce point, Popper fait référence au passage
bien connu de la « déduction transcendantale » (le § 16 de la deuxième édition) où Kant affirme
que « le je pense  doit (muss) pouvoir  accompagner toutes mes représentations ; car autrement
serait représenté en moi quelque chose qui ne pourrait pas du tout être pensé, ce qui revient à dire
ou que la représentation serait impossible, ou que, du moins, elle ne serait rien pour moi.  » [Kant
1787, 110] Or, objecte Popper, « lorsque Kant suggère que la pensée « je pense » doit pouvoir
accompagner toutes nos représentations, il ne semble pas avoir songé à un enfant (ou à lui-même)
à son stade pré-linguistique ou pré-philosophique. » [Popper 1977, 49-50]

47En éludant la question de savoir comment nous apprenons à être des consciences de soi,
comment l’esprit peut se constituer en moi, les psychologies rationalistes passent ainsi à côté du
caractère dynamique de l’esprit humain ; elles manquent l’idée, d’« une importance considérable »
de l’avis de Popper, selon laquelle « nous ne sommes pas nés en tant que sois » : « nous avons à
apprendre que nous sommes des sois ; en fait, nous avons à apprendre à être des sois. » [Popper
1977, 109] Une théorie de l’esprit humain se doit donc d’étudier « ce processus d’apprentissage »
au sein duquel, selon Popper, « nous apprenons des choses à propos du Monde 1, du Monde 2 et
en particulier du Monde 3. » [Popper 1977, 109] Il s’agit donc pour Popper, et cela est rendu
nécessaire par son approche darwinienne, d’esquisser ce que l’on pourrait appeler une psycho-
sociologie du développement. Une théorie de l’esprit humain ne peut se contenter de l’étude
exclusive de l’homme à l’état adulte : le sujet, le soi ne sont pas d’emblée donnés mais se
constituent au cours d’un long processus d’apprentissage dont il s’agira de déterminer les
conditions de possibilité.

48Les psychologies empiristes commettent l’erreur inverse des psychologies rationalistes. En effet,
l’erreur de Descartes et de Kant consistait à supposer l’existence d’un « je pense » accompagnant
toutes nos représentations, c’est-à-dire que ces auteurs centraient, à tort, leur étude sur le soi
déjà constitué. A l’inverse, les philosophes empiristes, en général, tentent de rendre compte de la
genèse de l’entendement mais leur approche génétique et sensualiste les conduit à douter de
l’existence du moi, conclusion que Popper juge inacceptable comme il le souligne au début de la
section 29 de The Self and its Brain  : « Avant de procéder à mes remarques sur le soi, je
souhaiterais affirmer clairement et sans ambiguïté que je suis convaincu de l’existence des sois. Il
se peut qu’une telle affirmation semble quelque peu superflue dans un Monde  où la surpopulation
constitue l’un des problèmes sociaux et moraux les plus graves. Evidemment les gens existent ; et
chacun d’entre eux est un soi individuel avec des sentiments, des espoirs et des craintes, des
peines et des joies, des cauchemars et des rêves dont nous pouvons seulement supposer
l’existence puisqu ils ne sont connus que de l’homme ou de la femme qui les éprouve. Tout ceci
semble presque trop évident pour être couché sur le papier. Mais cela doit être dit car certains
grands philosophes l’ont nié. David Hume fut l’un des premiers à être conduit à douter de
l’existence de son propre moi, et nombreux sont ceux qui l’ont suivi sur cette voie. » [Popper 1977,
101-102]

49On sait que c’est l’adoption d’un empirisme radical qui conduit Hume à contester l’existence du
moi. Certes, Popper est d’accord avec Hume, et les empiristes en général, pour affirmer que
qualifier le moi de substance n’a rien d’ « éclairant » [Popper 1977, 103] mais l’erreur de ces
derniers est d’adopter « le point de vue du sens commun selon lequel l’ensemble de notre
connaissance est le résultat d’expériences sensorielles. » [Popper 1977, 102] Or, une telle
conception est fausse en fait et en droit. D’un point de vue factuel, le cas de Helen Keller réfute,
selon Popper, la conception empiriste de l’esprit (la théorie de l’esprit comme collection
d’impressions ou d’images) : « Selon la psychologie empiriste ou sensualiste, notre connaissance et
peut-être même notre intelligence dépendent de l’entrée sensorielle d’information [the sensory
input of information]. Cette théorie est, à mon avis, réfutée par un cas tel que celui de Helen Keller
dont l’entrée sensorielle d’information —elle était aveugle et sourde— était certainement bien
inférieure à la normale, mais dont les capacités intellectuelles se sont merveilleusement
développées à partir du moment où l’opportunité lui a été donnée d’aquérir un langage symbo-
lique. » [Popper 1977, 124] Le fait d’éprouver des expériences conscientes, et, par conséquent, le
fait d’être un esprit, ne dépendent donc pas, en tant que tels, du bon fonctionnement des organes
sensoriels. Cela ne signifie évidemment pas que les sens n’ont aucun rôle à jouer dans la
constitution et le développement de l’esprit, mais cela suffit à réfuter, selon Popper, le point de vue
empiriste.

50Mais, cela suppose également, en droit, qu’il est erroné d’associer conscience et perception :
« Je pense, souligne Popper, que c’est une mauvaise habitude philosophique, établie sous
l’influence de l’empirisme traditionnel de sens commun, que de tenir les perceptions sensorielles, et
en particulier la perception visuelle, pour un exemple standard d’expérience consciente. La tradition
est assez compréhensible. Je sais que je suis conscient ; mais comment puis-je l’établir pour moi-
même ? Le problème est résolu, très simplement, en regardant à l’entour des objets et en le
faisant consciemment. C’est tout ce qu’il y a de plus simple. En fait, c’est trop simple. Cela pourrait
me faire oublier que je n’ai pas seulement fait l’expérience d’une sensation, mais que j’ai
consciemment résolu un problème  ; jusqu’à ce que je sois confronté au problème consistant à
savoir comment établir pour moi-même que je suis conscient, j’avais probablement tout le temps
eu des sensations visuelles (mais peut-être uniquement inconscientes ; en tout cas, pas totalement
conscientes). Ce sont la saisie intellectuelle du problème et sa solution consciente qui ont
réellement illustré pour moi-même le fait d’être conscient ; et l’expérience visuelle consciente
n’était qu’un moyen commode, utilsé comme partie de la procédure. » [Popper 1977, 124]

51Ainsi, la critique du parallélisme abusivement établi entre l’étude de la conscience et celle de la


perception implique que l’observation de soi n’est pas une voie conduisant à la compréhension de
la nature de l’esprit : « On a beaucoup écrit (Hume, Kant, Ryle et beaucoup d’autres) sur la
question de savoir si l’on pouvait s’observer soi-même. Je considère que la question est mal
formulée. Nous pouvons —et c’est important— connaître un peu nos sois ; mais, comme je l’ai
indiqué précédemment, la connaissance n’est pas toujours (comme de nombreuses personnes le
croient) basée sur l’observation. La connaissance préscientifique comme scientifique se fonde pour
une bonne part sur l’action et la pensée : sur la résolution de problème. On admet que les
observations jouent un rôle, mais ce rôle consiste à faire en sorte que nous nous posions des
problèmes, à mettre à l’essai et à éliminer nos conjectures. » [Popper 1977, 109] Il n’y a donc rien
d’étonnant à ce que l’observation de soi ne nous livre que si peu de choses : cela ne tient pas
essentiellement à la nature du moi, mais au fait que ce n’est pas en observant que nous
connaissons. En bref, comprendre la nature du moi ne consiste pas à étudier les processus
subjectifs du Monde 2 ; le psychologisme, en insistant sur l’observation de soi, manque l’essentiel
car le moi est ancré dans le Monde 3. c’est grâce à la connaissance au sens logique du terme que
nous apprenons à nous connaître et que nous sommes des consciences de soi, des mois.

52Contre les approches purement psychologiques du développement de l’homme, il s’agit donc de


privilégier une approche plus sociologique. Aussi une des thèses centrales de Popper sur ce point
est-elle qu’« un enfant humain, dans une situation d’isolation sociale, échouera à atteindre une
pleine conscience de soi. » [Popper 1977, 111] En effet, la connaissance de soi ne passant pas par
l’observation de soi, mais, au contraire, par le développement de théories sur nous-mêmes, Popper
peut avancer que « la pleine conscience du moi ne peut se faire jour qu’à travers le langage. »
[Popper 1976, 268] Les fonctions supérieures du langage (descriptive et argumentative) propres à
l’homme ont, en effet, un rapport essentiel au Monde 3 : « Sans le développement d’un langage
descriptif exosomatique, d’un langage qui, comme un outil, se développe à l’extérieur du corps, il
ne saurait exister aucun objet  pour notre discussion critique. Mais, avec le développement d’un
langage descriptif (et, plus tard, d’un langage écrit), un troisième Monde linguistique peut émerger,
et c’est uniquement par ce moyen, et uniquement dans ce troisième monde, que les problèmes et
les normes de la critique rationnelle peuvent se développer. » [Popper 1972, 200] Le langage est
ainsi la condition de possibilité de l’objectivation et de la constitution des théories. Il y a, en effet,
« une grande différence entre penser simplement une idée et la formuler  dans un langage (ou
encore mieux, l’écrire ou la faire imprimer). Aussi longtemps que nous ne faisons que penser une
idée, elle ne peut être critiquée objectivement. Elle fait partie de nous-mêmes. Pour être
critiquable, elle doit être formulée en un langage humain et ainsi devenir un objet : un objet du
Monde 3. Les pensées formulées dans un langage font partie du Monde 3. » [Popper 1982, 97] Le
langage étant, selon Popper, l’instrument de la critique, c’est par son biais que nous allons pouvoir
développer des théories sur nous-mêmes et ainsi apprendre à nous connaître, apprendre à devenir
des consciences de soi à part entière. Autrement dit, c’est au « développement du langage que
nous devons notre humanité, notre raison. Car nos pouvoirs de raisonner ne sont rien d’autre que
les pouvoirs de l’argumentation critique. » [Popper 1972, 200] Parce que les fonctions supérieures
du langage sont le signe de l’humanité de l’homme, parce que c’est par elles qu’un troisième
Monde peut émerger, elles constituent par là-même le facteur essentiel de la constitution du soi.

10  Comme le note Popper, il n’est pas évident que l’on puisse, même dans le cas des abeilles, parler (...)

53Cette conjecture permet d’éclairer sous un jour nouveau la distinction entre la conscience
animale et la conscience humaine. En effet, la « suggestion essentielle [de Popper] en ce qui
concerne la « pleine conscience de soi » est que, tout comme le Monde 3 est un produit du
Monde 2, le Monde 2 spécifiquement humain (la pleine conscience du moi) est le produit rétroactif
de la construction de théories. » [Popper 1976, 268] Or, une telle conception rend possible une
distinction entre « les états de conscience en général et ces états qui semblent caractéristiques de
l’esprit humain, du Monde 2 humain, du moi humain. » [Popper, 1976, 268] Autrement dit, on peut
avancer l’hypothèse que, si les animaux sont doués de conscience, ils n’ont pas de moi,
simplement parce que la conscience animale s’arrête au Monde 2. Ceci s’explique en même temps
par le fait que les animaux ne possèdent que les deux premières fonctions du langage, les
fonctions d’expression et de communication 10. Ne possédant pas les fonctions descriptive et
argumentative, les animaux ne peuvent, au même titre que l’homme, développer des théories sur
eux-mêmes, ils peuvent certes éprouver du plaisir ou de la peine, ce en quoi ils sont conscients,
mais ils ne disposent pas de cette aptitude à l’autotranscendance qui est le signe de l’humanité.

54L’acquisition du langage est donc capitale dans le processus de constitution du moi humain.
Certes, le bébé ne maîtrise pas le langage dès sa naissance mais, dès son plus jeune âge, son
développement suppose une interaction avec le Monde 3 . « Même avant que l’enfant n’acquiert la
maîtrise du langage, il apprend à être appelé par son nom ainsi qu’à être approuvé ou
désapprouvé. Et, puisque l’approbation ou la désapprobation sont des actes de nature largement
culturelle ou relatifs au Monde 3, on peut aller jusqu à dire que la réponse, apparemment innée et
qui apparaît très tôt dans la vie de l’enfant, à un sourire contient déjà les prémices prélinguistiques
de son ancrage dans le Monde 3. » [Popper 1977, 110] Ainsi, « devenir un être humain à part
entière dépend d’un processus de maturation au sein duquel l’acquisition du discours joue un rôle
énorme. » [Popper 1977, 49]

11  On trouve la même remarque dans [Popper 1977, 48] : « Il apparaît que la capacité à apprendre un l (...)

55Ces considérations s’intègrent parfaitement avec l’approche biologique et évolutionniste qui est
celle de Popper. En effet, « le langage semble être le seul de nos instruments exosomatiques à
posséder une base génétique spécifique. » [Popper 1994, 89]11 « Bien entendu, aucune langue
humaine particulière n’est héréditaire ; toute langue et toute grammaire sont traditionnelles. Mais,
l’instinct, le besoin, l’aptitude ou la capacité d’acquérir une grammaire sont tous héréditaires  : nous
n’héritons que de la potentialité. » [Popper 1994, 88-89] Or, le point de vue darwinien nous oblige
à nous demander quels sont les avantages biologiques émergeant avec la fonction descriptive du
langage. Le plus important de ces avantages est, selon Popper, « le développement de
l’imagination » qui nous sert à « créer des mythes et à raconter des histoires. » [Popper 1994, 89]
Il ne s’agit évidemment pas, pour Popper, de nier qu’on puisse trouver une forme d’imagination
chez les animaux supérieurs mais l’imagination humaine, impliquée par la possession d’un langage
descriptif et manifeste dans l’aptitude à raconter des histoires, surpasse radicalement l’imagination
animale. Une telle thèse n’est pas sans importance pour l’anthropologie. En effet, « pour autant
que nous sachions, dans toutes les communautés humaines, aussi peu évoluées soient-elles
culturellement, on raconte des histoires. » [Popper 1994, 90] C’est pourquoi, on peut affirmer que
« l’invention des outils, ainsi que la variété des différents outils que l’homme peut inventer, est lié
au fait de raconter des histoires. Et ces anthroplogues qui croient que la main humaine, qui peut
tenir un baton et se saisir d’une pierre, est la chose la plus importante pour l’homme [...] se
trompent. Le cerveau est [...] tout aussi important. » [Popper 1994, 90]

56Cette attention portée au rôle du cerveau, sur lequel les anthropologues n’insistent pas assez,
permet de « ressusciter […] le vieux problème cartésien du siège de la conscience, jusques et y
compris cette partie de son raisonnement qui l’a conduit à l’hypothèse, probablement erronée, qu’il
devait se trouver dans la glande pinéale. » [Popper 1976, 268] En effet, puisque « dans l’évolution
des espèces, le moi, le soi ou la conscience de soi émerge en même temps que les fonctions
supérieures du langage » [Popper, 1994, 131], on peut conjecturer que « d’un côté le soi ou le moi
est lié à la fonction centrale de contrôle du cerveau et [que], d’un autre côté, il interagit avec les
objets du Monde 3. » [Popper 1994, 131] Or, « dans la mesure où il [le moi] interagit avec le
cerveau, le lieu de l’interaction peut être anatomiquement déterminé » [Popper 1994, 131] et on
peut, au vu de ce qui précède, émettre l’hypothèse que « l’interaction s’effectue au niveau du
centre cérébral de la parole. » [Popper 1994, 132]

57Pour conclure, il me semble que l’approche poppérienne du problème du corps et de l’âme


possède un intérêt philosophique majeur, non pas parce qu’elle est en décalage par rapport aux
tendances contemporaines (l originalité n’est pas une vertu rationaliste critique), mais parce qu’elle
met en évidence une question qui me semble être le cœur du problème corps-esprit : celle de la
causalité du mental. Certes, on ne saurait prétendre que Popper résout le problème du corps et de
l’âme. Sa théorie, en effet, bien que non essentialiste, rencontre les difficultés qui sont celles de
toutes formes de dualisme interactionniste : comment l’esprit, s’il n’est pas matériel, peut-il agir
sur le corps. Il me semble d’ailleurs que les difficultés de l’interactionnisme de Popper trouvent leur
source dans sa conception de l’émergence. Une distinction, empruntée à Searle, permet d’éclairer
ce point. L’auteur de La Redécouverte de l’esprit  distingue, en effet, deux conceptions de
l’émergence causale : il nomme la première « émergente 1 » et la seconde « émergente 2 ». Selon
la conception « émergente 1 », on peut dire que la conscience est « une caractéristique émergente
de certains systèmes de neurones tout comme la solidité et la liquidité sont des caractéristiques
émergentes de systèmes de molécules. l’existence de la conscience peut s’expliquer par les
interactions causales entre des éléments du cerveau au microniveau, mais la conscience ne peut
elle-même se déduire ou se calculer à partir de la simple structure physique des neurones sans
autre explication des relations causales existant entre eux. » [Searle 1992, 160] En revanche,
selon la deuxième conception de l’émergence, « une caractéristique F est émergente 2 si F est
émergente 1 et a des pouvoirs causaux qui ne peuvent s’expliquer par les interactions causales
de a, b, c... [c’est-à-dire les éléments constituants].

58Si la conscience était émergente 2, la conscience pourrait alors causer des choses qui ne
pourraient s’expliquer par le comportement causal des neurones. » [Searle 1992, 160]

12  C’est le cas, par exemple, du modèle de la bulle de savon que Popper utilise à plusieurs reprises  (...)
59Il paraît évident que la conception poppérienne de la conscience est « émergente 2 ». Même si le
dualisme cartésien des substances a été remplacé par un dualisme néocartésien des processus, la
différence entre les événements cérébraux et les événements mentaux est nettement affirmée
dans la mesure où ceux-ci n’appartiennent pas aux mêmes mondes. Or, il me semble que c’est à
ce niveau précis qu’il y a un glissement de sens dans le concept poppérien d’émergence car,
lorsque Popper analyse la structure de l’organisme (à l’aide des notions de contrôle plastique et de
hiérarchie de contrôles), ses propos se fondent sur ce que Searle nomme «  émergence 1 »12. En
revanche, c’est à partir du moment où Popper quitte le cadre du Monde 1 (et donc de la réalité
matérielle) qu’il a recours, et ceci par nécessité, à la notion d’émergence 2  ; c’est pourquoi,
l’interaction Monde 1-Monde 2 ne peut rester que mystérieuse. Comme le souligne Searle, avec
une certaine sévérité, « l’idée naïve [inhérente à l’émergence 2] qui est ici en cause est celle qui
voudrait que la conscience se mette à jaillir sous l’effet du comportement des neurones dans le
cerveau, mais sitôt après, qu’elle vive de sa propre vie. » [Searle 1992, 160] On peut admettre
que ces propos caricaturent à peine la thèse de Popper. Toutefois, on peut douter que l’idée que
veut critiquer (et ridiculiser) Searle, soit aussi naïve que celui-ci l’affirme.

60Il y a, en effet, au moins une bonne raison qui contraint Popper à adopter cette conception de
l’émergence lorsqu il essaie de rendre compte de l’apparition de l’esprit au sein de l’évolution du
vivant. Si Popper avait identifié l’esprit avec des propriétés physiques émergentes, il serait tombé
dans l’épiphénoménalisme. Le partisan de l’épiphénoménalisme prétend en effet concilier le
principe physicaliste de la clôture du Monde 1 avec l’idée d’une certaine réalité des processus et
des états mentaux tout en niant —c’est là le prix à payer— leur efficacité. Toutefois, d’un point de
vue épistémologique, d’une part, la reconnaissance de la réalité des processus psychiques
s’accorde très mal avec la thèse de leur inefficacité si l’on admet les principes de base du
darwinisme, point d’autant plus problématique que les matérialistes considèrent souvent —à juste
titre— le darwinisme comme un argument en faveur de leur propre conception du monde. D’autre
part, d’un point de vue ontologique, le partisan de l’épiphénoménalisme se trouve dans l’incapacité
d’expliquer pourquoi un mal de dent (une douleur, un processus psychique) peut me forcer à aller
chez le dentiste. l’épiphénoménalisme n’est donc pas une solution. Il doit être considéré comme
une fuite, certes habile, devant la réalité des problèmes liés à la question des rapports de l’âme et
du corps.

61C’est pourquoi le problème auquel est confronté Popper est le suivant : comment rendre compte
de la causalité des états ou événements mentaux, comment donc éviter l’épiphénoménalisme ? Il y
a une efficacité du mental (on voit mal comment expliquer l’ambition de l’alpiniste par l’analyse des
seules propriétés physiques de son cerveau) qui implique sa réalité. C’est à ce niveau que prend
sens la distinction, certes coûteuse, entre Monde 1 et Monde 2 ainsi que la critique du matérialisme
(notamment celle du principe physicaliste de la clôture du Monde 1). Sur ce point la théorie
poppérienne de l’esprit n’est peut-être pas aussi naïve qu’on pourrait le croire même si, certes, le
mystère de l’interaction n’est pas résolu. Force est cependant de constater que la menace
épiphéno-ménaliste constitue une sérieuse objection au programme de recherche matérialiste
(réductionniste ou pas). En effet, « l’épiphénoménaliste est conduit à affirmer que les arguments
ou les raisons n’ont pas vraiment d’importance. Ils ne peuvent réellement influencer nos
dispositions à agir —par exemple à parler ou à écrire — pas plus que nos actions elles-mêmes.
Toutes sont dues à des effets mécaniques, physico-chimiques, accoustiques, optiques et
électriques. Ainsi, l’argument épiphénoménaliste conduit à la reconnaissance de sa propre vacuité.
Cela ne réfute pas l’épiphénoménalisme. Cela montre simplement que si l’épiphénoménalisme est
vrai, nous ne pouvons tenir pour une raison ou un argument ce qui est dit en sa faveur.  » [Popper
1977, 74-75]

62Il me semble que ces remarques de Popper permettent de mieux comprendre en quoi sa théorie
de l’esprit découle logiquement de sa critique du matérialisme (c’est-à-dire en quoi on ne peut
séparer l’une de l’autre). En effet, refusant d’admettre le principe physicaliste de la clôture du
Monde 1, le problème essentiel de notre auteur est « de comprendre comment les raisons
abstraites peuvent interagir avec des causes mécaniques » [Boyer 1995, 91] car, « pour tout
interactionniste, même une explication complète des mouvements du corps humain, considérés
comme des mouvements purement physiques,  ne peut être fournie en termes purement
physiques : le Monde 1 n’est pas fermé sur lui-même, mais causalement ouvert sur le Monde 2 (et,
par l’intermédiaire de ce dernier, sur le Monde 3). » [Popper 1977, 171]

63En bref, la conception poppérienne du problème du corps et de l’âme est rationaliste critique. Au
même titre que toutes les autres théories de Popper, elle pose des questions essentielles d’ordre
ontologique et épistémologique. c’est pourquoi, elle devrait faire, au moins, l’objet d’une analyse
critique et, j’oserais dire, d’une lecture honnête.

Haut de page

Bibliographie

Des DOI (Digital Object Identifier) sont automatiquement ajoutés aux références par Bilbo, l'outil
d'annotation bibliographique d'OpenEdition.
Les utilisateurs des institutions abonnées à l'un des programmes freemium d'OpenEdition peuvent
télécharger les références bibliographiques pour lesquelles Bilbo a trouvé un DOI.

BOYER, ALAIN
— 1994 Introduction à la lecture de Karl Popper, Paris : Presse de l’École Normale Supérieure.
— 1995 L’auto-transcendance du sujet : remarques sur la théorie poppérienne de la
subjectivité, Cahier de philosophie politique et juridique de l’université de Caen,  28, 75-111.

CHABIN, THOMAS
— 2003 Le corps et l’esprit : remarques sur le matérialisme contemporain, in [Quilliot 2003, 187-
206]

ENGEL, PASCAL
— 1994 Introduction à la philosophie de l’esprit, Paris : La découverte.

FODOR, JERRY
— 1974 Special Sciences (or : The Desunity of Science as a Working Hypothesis), Synthèse, 28,
97-115.

JACOB, PIERRE
— 1980 De Vienne à Cambridge,  Paris : Gallimard, 1996

PINKAS, DANIEL
— 1995 La Matérialité de l’esprit, Paris : La Découverte.

POPPER, KARL
— 1963 Conjectures and Refutations,  London : Routledge. Cité d’après la traduction française par
Michelle-Irène et Marc B. de Launay : Conjectures et réfutations,  Paris : Payot, 1985.
— 1972 Objective Knowledge,  Oxford : Clarendon Press. Cité d’après la traduction françase par
Jean-Jacques Rosat : La Connaissance objective,  Paris : Aubier, 1991.
— 1976 Unended Quest, London : Fontana. Cité d’après la traduction par Renée Bouveresse : La
quête inachevée,  Paris : Presses-Pocket, 1989.
— 1977 The Self and its Brain,  Berlin : Springer International, 1985.
— 1982 The Open Universe,  London : Routledge. Cité d’après la traduction française par Renée
Bouveresse : L’Univers irrésolu, Paris : Hermann, 1984.
— 1994 Knowledge and the Body-Mind Problem, London : Routledge, 1994.

PUTNAM, HILARY & OPPENHEIM, PAUL


— 1958 The Unity of Science as a Working Hypothesis, Minesota Studies in the Philosophy of
Science, II, Minneapolis : The University of Minesota Press. Cité dans la traduction française par
Pierre Jacob : l’unité de la science : une hypothèse de travail in  [Jacob 1980, 372-416]

PUTNAM, HILARY
— 1981 Reason, Truth and History,  Cambridge : Cambridge University Press. Cité dans la
traduction française par Abel Gerschenfeld : Raison, vérité et histoire, Paris : Minuit, 1984.
DOI : 10.1017/CBO9780511625398

QUILLIOT, ROLAND
— 2003 Le Corps et l’esprit,  Paris : Ellipses.
SEARLE, JOHN
— 1992 The Rediscovery of the Mind, Cambridge : M.I.T Press. Cité dans la traduction française
par Claudine Engel-Tiercelin : La Redécouverte de l’esprit,  Paris : Gallimard, 1995.

Haut de page

Notes

1  Knowledge and the Body-Mind Problem a été publié en 1994 mais regroupe, en fait, des conférences
qui furent données par Popper en 1969. Contrairement à ce que pourraient laisser penser les dates de
publication, la rédaction de The Self and its Brain est donc postérieure à celle de ces conférences.
Dans The Self and its Brain, les thèses de Popper sur le corps et l’esprit sont d’ailleurs bien plus précises,
exposées de manière plus sytématique et, notamment intégrées à son ontologie évolutionniste.

2  S’il n’y a qu’un seul Monde et que ce Monde est matériel (et causalement clos puisqu’il est unique), ce
Monde est soit déterministe, soit indéterministe. Le problème du déterminisme (ou de l’indéterminisme)
est, par conséquent, directement lié à celui du matérialisme (quelle qu’en soit la forme). Sur ce point, cf.
[Popper 1977, 75] où l’auteur insiste sur la proximité d'un argument d'Epicure relatif au déterminisme et
d'un argument de Haldane relatif au matérialisme.

3  On sait que Popper est indéterministe (même la physique classique l’est, selon lui) mais ce qui
m’intéresse, à ce stade de la réflexion, n’est pas le fait de savoir si le Monde matériel est déterminé ou
pas mais de montrer que, d’un point de vue poppérien, le matérialisme est incohérent, qu’il se fonde sur
une conception déterministe ou indéterministe des rapports entre événements physiques.

4  Ceci selon la théorie darwinienne de l’évolution que Popper accepte bien qu’il y apporte quelques
modifications sensibles notamment pour répondre à certaines critiques (fondées) des antidarwiniens. La
théorie de l’évolution, comme le reconnaît Popper, « montra qu’il est possible, par principe, de réduire la
téléologie à la causalité en expliquant, en termes purement physiques, l’existence de desseins et de
projets dans le monde. » [Popper 1972, 399]. Cette remarque pourrait constituer un argument massue
en faveur de la thèse de Dennett. A contrario, cela implique que l'évolutionnisme poppérien doit rendre
compte de l’émergence de la conscience et de la culture à partir d’un Monde originellement matériel.

5  L’idée de force était, selon Descartes, une qualité occulte, un mélange de spirituel et de corporel qui
n’a rien à voir avec la connaissance claire et distincte sur laquelle repose la science. Expliquer un
phénomène naturel, c’est le ramener au mécanisme capable de le produire.

6  C’est exactement cette conception de la causalité que Putnam et Oppenheim ont en tête quand ils
écrivent : « Supposons, comme on le fait couramment en science, que la détermination causale soit un
bon guide, supposons que les choses qui apparaissent plus tard dans le temps s’expliquent au moyen de
choses et de processus qui les ont précédées dans le temps. Si l’on découvre qu’à une certaine époque,
une totalité n’existait pas, puisque des choses de niveau inférieur se sont assemblées pour former cette
totalité, alors il devient très naturel de supposer que l’on peut causalement expliquer toutes les
caractéristiques de cette totalité en faisant référence aux événements et parties antérieurs évoqués  ;
que la théorie décrivant le tout est micro-réductible à la théorie décrivant les parties. » [Putnam &
Oppenheim 1958 ,388]

7  Ces propos permettent de relativiser l’exemple que Popper donne dans The Self and its Brain de la
théorie de Maxwell comme réduction réussie des optiques de Young et de Fresnel : « Il serait mieux,
écrit Popper, de ne pas la décrire comme la réduction d’une théorie à une autre, ou celle d’une partie de
la physique à une autre, mais plutôt comme une théorie radicalement nouvelle, qui accomplit la réunion
de deux parties de la physique. » [Popper 1982, 110]

8  C’est moi qui souligne.

9  C’est moi qui souligne. La notion de système de contrôle a quelque chose de cybernétique, mais il
s’agit bel et bien de rendre compte ici de la possibilité du dualisme et de l'interaction.
10  Comme le note Popper, il n’est pas évident que l’on puisse, même dans le cas des abeilles, parler
d’un véritable langage descriptif : « Il se peut que l’on puisse dire que la danse des abeilles véhicule une
information descriptive ou factuelle. Un thermomètre ou un baromètre fait la même chose. Il est
intéressant de remarquer que le problème du mensonge, dans les deux cas, ne semble pas se poser bien
que le fabriquant du thermomètre puisse l’utiliser dans le but de nous tromper. » [Popper 1977, 58]. Sur
ce point, le propos de Popper est toutefois un petit peu plus nuancé dans [Popper 1994, 87].

11  On trouve la même remarque dans [Popper 1977, 48] : « Il apparaît que la capacité à apprendre un
langage —et même un besoin puissant d’apprendre un langage— fait partie du patrimoine génétique de
l'homme. »

12  C’est le cas, par exemple, du modèle de la bulle de savon que Popper utilise à plusieurs reprises  :
« La bulle de savon est faite de deux sous-systèmes qui sont tous deux des nuages et qui se contrôlent
mutuellement : sans l’air, la pellicule savonneuse se dégonflerait, et nous n'aurions plus qu’une goutte
d'eau savonneuse. Sans la pellicule savonneuse, l’air serait sans contrôle : il se disperserait et cesserait
d'exister en tant que système. Le contrôle est donc mutuel ; il est plastique et il a un caractère de
rétroaction. Pourtant il est possible de faire une distinction entre le système contrôlé (l’air) et le système
qui contrôle (la pellicule) : l’air enfermé n'est pas seulement plus nébuleux que la pellicule qui l’enferme,
mais il cesserait de plus d’être un système physique (qui interagit par lui-même) si la pellicule
disparaissait. » [Popper 1972, 374—375]. Dans ce cas, il y a contrôle plastique et émergence 1.

Vous aimerez peut-être aussi