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Energie environnement et développement durable

(STE-602)
Bachelor III
Enseignants : Ch. Ibrahima Youm (UCAD)
Chapitre 1 – Les Gisements d’Hydrocarbures
Pétroles et Gaz
Cheikh Ibrahima
Cheikh Ibrahima
RESERVES = ??
Liées au prix que l’on veut bien mettre pour l’accès à la ressource => si le
prix d’achat augmente, les réserves AUSSI !
Une augmentation des prix peut induire une baisse de consommation une
baisse des prix peut induire une augmentation de la consommation.
finalement on distingue trois quantités
1. Quantité de pétrole DEJA EXTRAITE c’est la grandeur la plus sûre
2. Quantité de pétrole SUPPLEMENTAIRE à extraire à partir
des puits existants grâce aux progrès de la technologie
… certains gisements connus ne sont pas encore exploités
3. EVALUATION du pétrole à découvrir

Cheikh Ibrahima Youm_Département de Géologie


L’Evaluation des Réserves est donc pleine d’incertitudes et d’inconnues

• d’ordre géologique = caractéristiques des bassins et zones à explorer

• d’ordre technique = progrès des méthodes et outils de prospection

• d’ordre économique = prix du brut, fiscalités, conditions politiques

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LA REGLE DES 3 ‘P’ [prouvées-probables-potentielles]

Les réserves prouvées ‘1P’ définies qualitativement et mesurées quantitativement


à quelque 20% près par interpolation entre sondages et extrapolation limitée
appuyées sur des données sismiques fidèles
= > 90% … ’être réalisées

Les réserves probables ‘2P’ estimées par extrapolation à partir d’un puits et de
géophysique sur une structure, sur une ou plusieurs structures voisines bien
connues géologiquement Dans ce contexte: probable = 40 à 80% de chances de
découvertes
= > 50% … d’être réalisées

Les réserves ou ressources, possibles ou potentielles ‘3P’ sont hypothétiques : <


40 % de découvertes, généralement 5 à 10%
= > 10% … d’être réalisées
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I : Généralité sur la matière organique

La matière organique (MO)

 molécules organiques : monomère ou de polymère

 constituée de protides, lipides, glucides et lignine (végétaux supérieurs).

 C’est l’élément essentiel dans l’étude de différents processus de houillification et


genèse d’hydrocarbure.

 objectif majeur de la sédimentologie organique : l'évaluation et la


quantification des dépôts de sédiments riches en matière organique

 Évolution de la MO : concentrations en gisements exploitables de combustibles


fossiles (pétroles et charbons),

 Constituant banal des sédiments : les grès renferment 0,05% de MO, calcaires
0,3% et argiles environ 2%.

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1- Origine, accumulation et production de la matière organique (MO)
1-1 Origine de la MO

Conditions préalables à l’existence de ressources exploitables :

Production, accumulation et la préservation de MO non dégradée

La MO que ce soit de la terre ou des océans provient :

 processus de photosynthèse : transformation de l’énergie solaire en énergie


chimique (Bordenave, 1993).

 Ce processus dépend de :
• l'intensité de la lumière,
• la température des eaux,
• la composition chimique du milieu environnant et
• sa richesse en nutriments.

Energie lumineuse
6 CO2 + 6 H2O Cheikh Ibrahima C6 H12 O6 + 6O2
Après la MORT

 les substances constitutives : carbohydrates, protéines, lipides, lignines sont


décomposés dans le milieu :

 Une partie est recyclée par des organismes : biodégradation

 Une autre partie est transformée en simple molécules (CO2, H2O etc.) :
Oxydation

 Le RESTE, faible fraction de la quantité de la matière vivante initiale, échappe à


la dégradation

 et est incorporée dans les sédiments.

Cette fraction : première source de MO sédimentaire.

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Selon l’origine nous avons :

Les MO allochtones : qui viennent d’ailleurs, issues d’apports détritiques :


• débris de végétaux supérieurs terrestres ou végétaux vasculaires, riches en
lignine (tissot et welte, 1984)
• MO des sols lors d'un lessivage important.

 d'origine continentale est pour la plupart issue des: environnements marécageux ou


les plaines d'inondation deltaïques.
 Donne des dépôts houillers constitués principalement de CHARBON

Les MO autochtones : production biologique propre au milieu :


 les principaux producteurs de MO en milieu marin sont essentiellement

• organismes d'origine planctonique, des algues….


• dépôts éoliens : spores, pollens, venus du continent.

 Les environnements d’accumulations : les deltas marins et les bassins


intracontinentaux d'effondrement.

 donne naissance à des hydrocarbures : huile et gaz.


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2.1. Les constituants de la MO
Chimiquement, la matière organique vivante est constituée principalement des 4
grandes
catégories de molécules complexes:
‐les lipides (les « graisses »)
‐les protéines
‐les hydrates de carbone (les « sucres »)
‐la lignine

Lipides et protéines:
Riches en H (H/C élevé)
Pauvres en O (O/C faible)

Hydrates de carbone et lignine:


Riches en O (O/C élevé)
Pauvres en H (H/C faible)

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2.1. Les constituants de la MO

Les végétaux terrestres contienne


une plus forte proportion de lignine
et cellulose (carbohydrates)
qui constituent leur tissus de
soutiens (bois)
=> Molécules riches en oxygène

La matière organique terrestre est


riche en O,
Contrairement à la matière
organique d’origine lacustre ou
marine

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1.3. TYPE de MO selon leur Milieu de Formation

Trois types de MO (Tissot et Welte, 1984).

LE TYPE I LE TYPE II
Composition : restes de membranes Composition : restes d'algues marines
bactériennes et d'algues unicellulaires planctoniques
• Milieu de dépôt : LACS. • Se dépose dans les OCÉANS
• Peu répandu, rare • Très commun, très répandu
• MO d'excellente qualité : • très bonne qualité :
• 70 à 80% en hydrocarbures • 40 à 60% en hydrocarbures

LE TYPE III
• Composition : des restes de plantes terrestres

• dans les deltas fossiles

• potentiel pétrolier assez faible: 10-30% en hydrocarbures

• Le charbon représente un exemple de type III.


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2- Mécanisme de conservation de la matière organique

 La qualité et la quantité de MO dans le sédiment dépendent des

• conditions du milieu de dépôt et nature des organismes planctoniques,


bactériennes.

 L’action de l’oxygène limite la préservation de la MO


• Oxydation, microorganismes aérobies, biodégradation, ralentissement de la
sédimentation.

 la MO continental est beaucoup plus difficile à conserver que la MO marine car


directement en contact avec l’air.
 Au final après diagénèse on considère une roche sédimentaire riche en MO si elle
en contient 1% de MO.

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2-1 : Les facteurs de conservation de la MO

Dans les sédiments la conservation de la MO dépend de plusieurs facteurs :


 Les conditions d’oxydo-réduction :
 La grande productivité de la MO crée
• des environnements à faible concentration en oxygène

 L’anoxie du milieu aquatique : favorise la conservation de la MO
• diminue l'activité biologique des bactéries aérobies : biodégradation, bioturbation
• favorise production de H2S par des bactéries sulfato-réductrices.

 concentrations faibles en oxygène, ou l'absence d'oxygène libre et la présence de


H2S : diminuent le taux de destruction de la MO

Cheikh Ibrahima
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 La production primaire :

Plus la production de la MO est importante, Plus qu’elle échappe à la minéralisation

Cette production dépend des conditions climatiques, environnementales et de la


disponibilité des nutriments.

Milieux de haute productivité : plateaux continentaux, lagunes, les estuaires, zones


d’Upwelling, les bassins profonds, les pentes continentales.

Cheikh Ibrahima
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 La granulométrie des sédiments :

 les particules plus petites,


 en raison de leur plus grande
capacité d'adsorption,
 sont associées à une plus
grande quantité de MO.

 Vitesse de sédimentation (profondeur de dépôt) :


 une grande vitesse de sédimentation
 favorise la préservation de la MO
 par un enfouissement rapide
 permet sa soustraction aux conditions anoxiques des eaux.
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 La dégradation-recondensation

Ce mécanisme a été avancé par Tissot et Welte (1984) pour expliquer la formation
du kérogène.

kérogène = résultat de réactions de polymérisation et recondensation des


produits de dégradation de biopolymères métabolisables.

CONDITION DE BONNE CONSERVATION :

 environnements de dépôt à productivité biologique élevée

 temps de transport très réduit

 Milieu calme et abrité

 milieu anoxique (sans oxygène ) : empêcher la biodégradation et l’oxydation

 Les roches sources à grains fins :Ibrahima


Cheikh porosité et une perméabilité très faibles.
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II- LES KÉROGÈNES

La matière organique peut être utilement divisée en deux composants :

 le bitume : composés solubles dans les solvants organiques

• matière organique extractible : composés indigènes aliphatiques, aromatiques


et N-S-O, y compris les hydrocarbures migrés générés

 le kérogène, composants insolubles

• composant organique le plus abondant sur Terre

• ensemble de composés organiques complexes

• Sa composition dépend de la source organique d'origine.

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II- LES KÉROGÈNES

Cheikh Ibrahima Youm Département de Géologie


II- LES KÉROGÈNES

Cheikh Ibrahima Youm_Département de Géologie


II- LES KÉROGÈNES

Kérogènes immatures :
•Type I : formé en milieu lacustre
(micro-algues)
•Type II : représentatif de M.O. marine.
Phyto-plancton marin
•Type III : delta
Végétaux supérieurs

•Type IV :
aucune biomasse originelle définie
(mobilisation par érosion)

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3. Les périodes de préservation de la MO marine

-Roches-mères => périodes transgressives


-Charbons=> bas niveaux marins
II- LES KÉROGÈNES
Les grandes roches-mères mondiales

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II- LES KÉROGÈNES

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II GENESE DES HYDROCARBURES
1.La formation de la MO
L’accumulation de matière organique dans les sédiments

 La MO : issue d’êtres vivants (plancton, végétaux, animaux, etc.)

 MO = carbone, d’hydrogène, d’azote et d’oxygène : la biomasse

 Cette biomasse est généralement détruite par des bactéries

 mais une faible partie (moins de 1 %) dans les sédiments :

 fond de milieux aquatiques, environnement pauvre en oxygène, la matière


organique est en partie préservée.
 La Biomasse se mélange à des matières minérales (particules d’argiles ou
sables fins), créant ainsi des boues de sédimentation.

 Celles-ci s’accumulent par couches successives sur des dizaines voire des centaines
de mètres.
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II GENESE DES HYDROCARBURES

2. La formation du kérogène 3. Formation de la roche mère


 Au début de la sédimentation jusqu’à 1  les couches sédimentaires s’enfoncent
000 mètres : naturellement suite à la couverture par de
 la matière organique contenue dans les nouveaux dépôts : c’est l’enfouissement
boues de sédimentation
 subit une transformation sous l’action  au-delà de 1 000 mètres : les résidus
de bactéries anaérobies minéraux des boues se solidifient
 Elles en extraient l’oxygène et l’azote :
formation de KÉROGÈNE  Donnent une roche relativement
 K : composé solide, sous la forme de imperméable : ROCHE-MÈRE qui piège le
filets au sein des sédiments, contenant kérogène
surtout du carbone et de l’hydrogène.

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II GENESE DES HYDROCARBURES
4. La maturation du kérogène en pétrole
 Enfouissement à 2 000 à 3 000m (60° à
 enfouissement de La roche-mère.
120°C) : bcp de PB (léger) et une faible
P et T géothermiques plus élevées
quantité de gaz (gaz humide) ;
 Enfouissement à 1 500 à 2 000m, T >
60°C :
 Enfouissement à 3 000 et 4000m (120°C) :
 Craquage thermique ou pyrolyse du très peu de PB léger et bcp de gaz (gaz
kérogène : Élimination de l’N et l’O
humide)
résiduels
 Les hydrocarbures liquides : transformés en
 Exclusivement C et H : hydrocarbures,
molécules de gaz sous l’effet de la
eau, CO2
température et de la pression ;
 Hydrocarbures liquides: PÉTROLE
BRUT lourd et moyen
 Enfouissement au-delà de 4 000 mètres
 Hydrocarbures sous forme gazeuse
(150°C) : que du gaz (gaz sec).
(méthane): GAZ NATUREL

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II GENESE DES HYDROCARBURES
Evolution de la MO avec l’enfouissement
4-1 : La Diagenèse  diagénétique précoce: augmentation
La diagenèse est définie comme une géo- température et pression faible.
transformation de MO sous une température
 Début diagenèse : l’activité microbienne,
inférieure à 50° C : principaux agents
• processus physiques, chimiques et
 Les microorganismes aérobies qui vivent
biologiques.
dans la couche supérieure des sédiments
On distingue :
consomment de l'oxygène libre.
 diagenèse minérale qui intéresse par
définition les constituants minéraux
 Les microorganismes anaérobies réduisent
 diagenèse organique : transformations de les sulfates pour obtenir l'oxygène requis.
la MO sédimentaire et de ses dérivés
hydrocarbonés (Biju-Duval, 1999).  La conversion se fait généralement dans les
sables et en partie dans les boues.
L'intervalle de profondeur : 100 à quelques 1
000m

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II GENESE DES HYDROCARBURES
4-2 : La Catagenèse
La principale modification inorganique :
 Le dépôt successif de sédiments :
compactage de la roche :
inhumation des couches,
 Expulsion d'eau
 profondeurs de plusieurs
 diminution significative de la porosité et la
kilomètres
perméabilité
 augmentation considérable de la
 Augmentation de la salinité de l'eau
température et de la pression.
interstitielle et saturation.
 La tectonique peut également
 changements majeurs de la MO
contribuer à cette augmentation.
 Grâce à une évolution progressive
• La température peut varier entre 50 à
• Production de la première gouttelette de
150 ° C
pétrole liquide
• la pression géostatique due au sur-
• Production de "gaz humide" et le condensat à
chargement : 300 à 1000 ou 1500
bars. un stade ultérieur

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II GENESE DES HYDROCARBURES

4-3 : La Métagenèse  La température augmente avec la profondeur


 transformations sous l'effet du et les réactions hydrothermales se
métamorphisme poursuivent :
• craquage, polymérisation, Condensation
 la MO est composée uniquement de • seul le gaz sec (méthane) se forme.
méthane et d'un résidu de carbone
 Développement d’une certaine  C’est la phase surmature, températures
ordonnance cristalline supérieures à 150°C
 Les charbons se transforment en
anthracite et en méta-anthracite,  A ces températures élevées le kérogène ne
 Les constituants du kérogène résiduel produit plus d’hydrocarbures.
sont convertis en carbone graphitique.

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II GENESE DES HYDROCARBURES
Passage de la dégradation biochimique (régie par les bactéries) à thermique (régie par
l'augmentation de température)

Cracking (craquage) du kérogène:


gaz thermogénique primaire

Cracking de l’huile et du kérogène:


gaz thermogénique primaire

Etapes de maturation de la matière


organique à mesure de l'enfouissement

Cheikh Ibrahima
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Kérogène : fraction organique insoluble dans les solvants organiques
et al
Le kérogène est 10 000 [1016t] plus abondant que la MO vivante [1012t] malgré
que 0,01 (à 1%) de la production primaire soit fossilisée

 importance des temps géologiques pour les accumulations…


 => 1,4. 1012t sur 1016t soit un rapport de 1 à environ 10 000 pour le ‘passage’
de kérogène en HC

POUR OBTENIR UN LITRE D’ESSENCE IL AURA FALLU QUE 23 TONNES DE


MATIERES ORGANIQUES SOIENT TRANSFORMEES SUR UNE PERIODE D’AU
MOINS 1 MA.

Mason 2003 Nature

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Le pétrole liquide (ou huile)
est un mélange complexe
constitué principalement
d’hydrocarbures appartenant
aux 3 familles suivantes :
‐ paraffines (hydrocarbures
saturés CnH2n+2 = alcanes à
chaîne ouverte);
‐ cyclo‐alcanes = naphtènes
(alcanes à molécule cyclique)
‐ composés aromatiques (à
noyau benzénique)

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Composition du gaz naturel (=pétrole gazeux)

Le gaz naturel est un mélange d’hydrocarbures saturés


composé essentiellement :

‐ de méthane (70 à 95 %)

‐ d’autres alcanes (éthane, propane, butane, ...)

‐des gaz inorganiques (N2, CO2, H2S)

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Cheikh Ibrahima Youm Département de Géologie
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CHAPITRE III :
PROCESSUS DE REMPLISSAGE DES RESERVOIRS

Cheikh Ibrahima Youm_Département de Géologie


Formé en milieu marin dans la plupart des cas, les hydrocarbures sont toujours contenus dans
les roches mères imprégnées d’eau. Les hydrocarbures étant plus légers que l’eau, soumis à la
pression hydrostatique ont tendance à remonter vers le haut à la surface de la Terre. En effet,
les hydrocarbures sont expulsés de la roche mère vers des roches poreuses et perméables
(roches réservoirs) pour être piégés ou jusqu’à aussi remonter une barrière. Il faut en arriver à
ce que les gouttelettes d’hydrocarbures se concentrent dans les roches réservoirs en quittant la
roche mère plus compacte et imperméable. Ce mouvement lent et continu est appelé
migration.

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Ce phénomène de déplacement des hydrocarbures contrôlé par des facteurs se subdivise
en 2 phases :
la migration primaire et migration secondaire.

I. FACTEURS DE LA MIGRATION
La vitesse de migration dépend de la perméabilité de chaque roche qu’ils traversent
Les molécules de gaz ont une ascension plus rapide que les molécules de pétrole : plus petites
et plus mobiles.

Parfois les molécules d’hydrocarbures sont freinées dans leur progression par une roche
couverture ,moins perméable.
Elles peuvent néanmoins poursuivre leur migration en pénétrant dans les failles éventuelles de
cette roche ou en passant à travers une roche voisine plus perméable.
une partie des hydrocarbures ne poursuivent leur ascension :
- Soit parce qu’ils se dissolvent dans l’eau contenue dans la roche traversée.
- Soit parce qu’ils restent collés aux grains qui composent la roche.
Ce phénomène se nomme perte de migration.
pertes très importantes si l’huile et le gaz parcourent un long trajet au cours de leur
progression.
De ce fait une certaine quantité des hydrocarbures issus des roches mères ne pourra jamais
faire l’objet d’une exploitation pétrolière.

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Pour que les fluides (l’eau, mais aussi le pétrole et le gaz) puissent circuler dans une roche, la
porosité ne suffit pas, les vides entre les grains doivent aussi rester connectés entre eux. Cette
capacité de connexion s’appelle la perméabilité. L’unité de mesure de la perméabilité est le Darcy
(D) et plus couramment son sous-multiple le milliDarcy (mD).

Analyse microscopique d'une roche réservoir, poreuse et perméable (x400)

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II. LES DIFFERENTES PHASES DE LA MIGRATION

1. Migration primaire

 Elle intervient après la formation des hydrocarbures

 déplacement des hydrocarbures des roches mères vers les roches réservoirs.

 Leur expulsion vers les roches réservoirs est due à 2 facteurs :

- La microfissuration des roches mères


 La génération dans la roche mère naturellement imperméable, entraine une augmentation du volume de
fluide présent à l’intérieur de celle-ci.

 Cela va créer des microfissurations à l’intérieur par lesquelles les hydrocarbures sont expulsés vers les
roches réservoirs (zones de faible pression)

La pression ou le poids des sédiments sus-jacents

 Les sédiments sus-jacents exercent une pression continue sur les sédiments sous-jacents.

 L’augmentation de cette pression est proportionnelle à la solubilité des hydrocarbures dans l’eau.

 Cette pression entraine l’expulsion de l’eau et des hydrocarbures qui précipitent dans les niveaux
réservoirs.

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2. Migration secondaire
 déplacement des hydrocarbures à l’intérieur de la roche réservoir.
 Les hydrocarbures dans la roche réservoir continuent toujours leur migration vers le haut
jusqu’à rencontrer une barrière.
 Les hydrocarbures expulsés avec l’eau cherchent à se stationner plus haut que l’eau en
fonction de leur densité sous l’action de la gravité et l’hydrodynamisme.
 De ce fait, dans un gisement les hydrocarbures occupent les parties hautes des réservoirs
fermés tandis que l’eau occupe les parties basses.
Ce schéma montre la superposition des composantes d’un gisement en fonction de leur densité.
Du haut vers le bas nous avons :
2. - Le gaz plus léger
3. - Le pétrole moins dense
4. - L’eau plus dense
Les molécules d’hydrocarbure formées dans la roche mère se trouvent dispersées et mélangées à
l’eau.
Sous la pression hydrostatique, les fluides (pétrole + gaz) migre de la roche mère pour se
concentrer dans une couche de roche perméable et poreuse qui lui sert de réservoir.
Dans ce réservoir une séparation de phase au sein du fluide expulsé s’effectue en fonction de la
densité respective de chaque composant.
Cela se réalise de sorte que le gaz se concentre dans la partie haute, le pétrole dans la partie
moyenne et l’eau dans la partie basse.
La migration permet en quelque sorte de concentrer les gouttelettes d’hydrocarbure disséminées
dans la roche mère en gisement dans le réservoir.

Cheikh Ibrahima Youm_Département de Géologie


Cheikh Ibrahima Youm_Département de Géologie
III. PIEGEAGE DES HYDROCARBURES
Contrairement à ce qu’on pense, les hydrocarbures se trouvent rarement là où ils se sont formés.

Expulsés des roches mères les hydrocarbures remontent vers la surface en se retrouvant dans des roches
poreuses et perméables appelées roches réservoirs. Celles-ci sont affectées de pièges dans lesquels les
hydrocarbures se concentrent.

Ces réservoirs à pétrole sont hermétiquement fermés par des couches imperméables formant une couverture
du gisement pour freiner la migration des hydrocarbures vers la surface.
Les roches dites réservoirs ont la capacité d’accueillir une certaine quantité d’hydrocarbure.

Quant aux roches couvertures qui surmontent ces réserves, elles ont le pouvoir de freiner le pétrole et le gaz
dans leur migration vers la surface.
1. Réservoirs à hydrocarbure

Pour qu’il y ait gisement de pétrole :


il faut que les hydrocarbures aient été après leur formation rassemblés puis piégés dans des réservoirs.
En effet, lorsque la migration continue jusqu’à la surface, les hydrocarbures risquent de se disperser (pour
les gaz) ou s’oxyder (pour le pétrole liquide), ne laissant sur le sol que les résidus solides (bitume)
inexploitables.

Pour les conserver il faut donc un piège.


Ces roches se comportent comme des éponges absorbant les hydrocarbures.
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Le réservoir est généralement poreux et perméable capable de récupérer et pièger les hydrocarbures.
Il se présente sous forme de roche sédimentaire dont la porosité permet de retenir de l’eau, des
hydrocarbures.
Quatre éléments essentiels caractérisent le réservoir.

Ce sont :
 la nature lithologique de la roche constituant le réservoir,

 la porosité,

 le contenu en fluide

 et la perméabilité.

Le réservoir a la capacité d’accumuler de grandes quantités d’hydrocarbures. La couverture stoppe leur


remontée vers la surface. Mais c’est insuffisant pour que s’accumulent des hydrocarbures et que se forme un
gisement de pétrole ou de gaz. En effet, arrivés sous la couverture, ces hydrocarbures se glissent dans les
espaces où ils peuvent continuer leur remontée, dans tous les points de fuite. Il faut donc un volume fermé
important afin que s’accumulent des hydrocarbures en quantité suffisante pour qu’ils soient exploitables de
manière rentable.

Ce volume fermé s’appelle un piège (voir figure en bas de page). Il est créé par des déformations des
couches rocheuses. Plus son point de fuite est bas par rapport à son sommet, plus vaste est le piège.

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Les Roches réservoir à pétrole

Réservoirs du pétrole : roches présentant des vides, pores ou fissures reliés entre eux
et dans lesquels circulent des fluides = pièges qui assurent l’accumulation des
hydrocarbures!

• Roches réservoirs : grès – sables (60%) et carbonates poreux (30%)

• Roches couvertures (imperméables) : sel, gypse et argiles, permafrost

La charge d’un réservoir = barrière imperméable (roches couvertures ou failles) =


étanchéité et arrête la migration des hydrocarbures

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Les Réservoir gréseux

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Les Réservoir gréseux

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Les Réservoir gréseux

Chartes d'abondance, de classement, Degré d'arrondi/sphéricité

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Les Réservoir gréseux

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Formation des gisements pétroliers.
La concentration des hydrocarbures :
Les Réservoir gréseux
Types de porosité de grès

Le tri granulométrique et effet sur la porosité et sa répartition

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Formation des gisements pétroliers
Les Réservoir gréseux
Types de porosité de grès

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Formation des gisements pétroliers
Types de porosité de grès

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Formation des gisements pétroliers

Réservoir gréseux

Perméabilité des Réservoirs gréseux

La relation entre la porosité et la perméabilité d’une roche est souvent complexe.

a) Grès poreux (porosité intergranulaire) et perméable

b) Grès poreux (porosité intragranulaire) et imperméable

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Formation des gisements pétroliers Réservoirs carbonatés

Roches carbonatées
1) Composition : constituants de la
roche

2) Les différents constituants d'un


calcaire ou d’une roche détritique
sont :
- les GRAINS (=éléments figurés
=corpuscules),

- la MATRICE (=la boue qui s'est


infiltrée entre les grains, pendant le
dépôt),

- le CIMENT (=la calcite ou


l'aragonite qui précipite entre les
grains après le dépôt)

- et la POROSITE (qui peut être


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emplie d'eau, d'air, d'hydrocarbures).
Formation des gisements pétroliers Réservoirs carbonatés
Roches carbonatées

A : classification des roches carbonatées en fonction du rapport Ca/Mg. B : classification des


roches carbonatées en fonction de la teneur en argile.
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Formation des gisements pétroliers Réservoirs carbonatés
Roches carbonatées
Types de porosité de carbonates
On utilise une classification simple de la porosité,
comme celle illustrée ci-dessous.
La proportion est déduite d'une estimation visuelle à l'aide de chartes
(cf. ci-dessous).

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Formation des gisements pétroliers Réservoirs carbonatés
Types de porosité de carbonates

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Formation des gisements pétroliers

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Les pièges à pétrole : exemples des différents réservoirs pétrolifères

•Piège structural: déformation des couches, plis ou failles

•Piège stratigraphique: biseaux ou discordances

•Piège lithologique: réservoir = piège (récifs, dunes)

•Piège mixte tecto-sédimentaire: diapir (sels, argiles)

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Les pièges à pétrole :
Exemples des différents réservoirs pétrolifères

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Les pièges à pétrole :
Exemples des différents réservoirs pétrolifères

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Les pièges à pétrole :
Exemples des différents réservoirs pétrolifères

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Les pièges à pétrole :
Exemples des différents réservoirs pétrolifères
Exemple par l’imagerie sismique

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II GENESE DES HYDROCARBURES

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Notions de système pétrolier

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Notions de système pétrolier

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Notions de système pétrolier

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Notions de système pétrolier
Les hydrocarbures non conventionnels

Cheikh Ibrahima
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Notions de système pétrolier
Les hydrocarbures non conventionnels

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Méthodes d’extraction

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Les hydrocarbures non conventionnels

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EXERCICES

Cheikh103
Ibrahima
Exercice 1
1. Donnez les différents types de kérogènes, leurs caractéristiques et des exemples précis dans le monde.
2. donnez la classification des hydrocarbures non conventionnels,
Expliquez une technique d’exploitation des gaz de schiste.
3. schématisez le processus de formation des hydrocarbures en précisant les profondeurs et les températures.
4. Donnez les noms, types des pièges pétroliers de la figure ci-dessous. Expliquez leurs modes de formation
(une ligne au maximum pour chaque piège).

Figur 1

104
Cheikh Ibrahima Youm_Département de Géologie
Exercice 2
Les quantités de minéraux mises en jeu dans les gisements de plages peuvent être gigantesques.
Estimons qu’une roche banale, une argile par exemple, constitue la lithologie dominante d’un
bassin versant d’environ 100000km2. Cette roche contient 0,2% de volume de matière
organique.
(1) Si l’on considère que le fleuve draine les produits de l’érosion mécanique de l’équivalent d’un
mètre de roche surtout le bassin versant, et qu’il les libère dans un estuaire de 20 km2. Quelle
est l’épaisseur de sables et d’argiles déposée ?
(2) Quel est le volume de matière organique ?
(3) Si le sable et les argiles sont évacués par les courants qui ne laissent sur place que la matière
organique, c’est-à-dire si l’on considère la purification/concentration totale de la matière
organique, estimez l’épaisseur de la couche de matière organique pure sur toute la superficie de
l’estuaire.
(4) Un tel gisement vous paraît-inexploitable ?

105
Exercice 3
Doc.1a : Les conditions de formation du pétrole. Le pétrole est un mélange naturel
d’hydrocarbures et de quelques autres composés. Il se forme au sein de bassins sédimentaires par
transformation de la matière organique principalement d’origine planctonique, incorporée dans
les sédiments. Une des conditions essentielles à la formation de pétrole réside dans
l’accumulation d’une importante quantité de matière organique qui doit être enfouie rapidement,
afin de limiter les dégradations bactériennes en présence d’oxygène.
On estime qu’il se dépose en moyenne 50 m de sédiments par million d’années. La température
croît au cours de l’enfoncement en moyenne de 3°C tous les 100 m. Cet enfouissement conduit,
d'une part à une transformation progressive des sédiments en roches et, d'autre part, à la
dégradation thermique des matières organiques en pétrole. La roche dans laquelle se forment les
gouttelettes d'hydrocarbures est appelée roche-mère.
En langage pétrolier, on appelle "fenêtre à l'huile" la fourchette de profondeurs où se forme
l'huile, c'est-à-dire le pétrole. Cette huile se forme en moyenne entre 60 et 100°C. Le gaz est
produit en grande quantité à partir de 85°C, et au-delà de 130°C, l’huile est détruite.
a. Calculer les profondeurs de la fenêtre à huile. 0.5 Point
b. Déterminer la durée moyenne nécessaire à l’enfouissement de matière organique à 3 000 m de
profondeur. 0.5 Point
c. déterminez la profondeur à partir de laquelle nous n’avons que du gaz sec. 1 point
106 Cheikh Ibrahima Youm Département de Géologie
Doc. 2a : Répartition stratigraphique des principales roches-mères dans le monde et variations du niveau
marin. (D’après Ulmichek et Klemme, 1991)

Cheikh107
Ibrahima Youm_Département de Géologie
Doc. 2b : Abondance de quelques groupes
marins au cours du Cénomanien supérieur
et du Turonien inférieur (d’après J. Philip,
1986)

d. Décrivez brièvement les conditions de bonne conservation de la matière organique.


f. En utilisant les documents ci-dessous, donnez les grandes périodes de dépôt de roches mères, leurs origines, leurs types, et
des exemples dans le monde.
g. à partir des documents ci-dessus donnez les caractéristiques, la périodede dépôt, d’une roche mère connue dans le
BMSGBC.

Cheikh108
Ibrahima Youm_Département de Géologie

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