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BUREAU DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES

74. rue de la Fédération - 7B-PARIS-15» - Tél. 783 94-00

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RÉSULTATS D'UNE ÉTUDE DE MÉTHODE


DE PROSPECTION GÉOCHIMIQUE STRATÉGIQUE
POUR TUNGSTÈNE et SKARNS
EXÉCUTÉE SUR LE GISEMENT DE SALAU

(Ariège)

par

D. BIETRY et F. CACHAU-HERREILLAT

Direction des Recherches Minières


Direction du Service géologique national

et des Travaux à l'Étranger


Département Gitologie

D.R.M.M.
45 - Orléans-La Source

Division Sud-Ouest
BP. 818 - Tel 87-06-60 à 64

49, avenue de Courrèges

31 - TOULOUSE

69 SGL 265 GIT Orléans, décembre 1969


RESDI-IE

Le gisement de tungstène de SALAU est lié à un granite hercynien intrusif


et à la formation de skarns particuliers.

La prospection de gisements anadogues soulevait le problème de la détection


de granites enfouis encaissés dans les calcaires ordoviciens.

Une étude de la prospection géochimique aux niveaux tactique et stratégique,


sur le gisement lui-^nême, a permis de montrer que les éléments métalliques (Pb, Zn,
Cu) ne présentent que des anomalies faibles et limitées aux contours de l'anomalie
en tungstène, elle-même très bien développée, mais confinée à l'aplomb du gisement
et à son aval hydrographique.

Par contre, les éléments métalloïdes As, P, P dessinent un halo dans l'en¬
caissant du granite avec zonalité de ces trois éléments.

Le tungstène constitue vine cible de 140 m d'extension à l'aplomb


du gisement ; l'arsenic s'étale plus largement sur 260 m, en débordant
de 110 m l'aplomb du gisement ; le phosphore s'étend sur 300 m mais à une
distance de 500 m de l'aplomb du gisement ; enfin, le fluor dessine une

anomalie de 550 m environ, dont le sommet se situe à 400 m de l'aplomb


et qui est encore géométriquement significative à 500 m du contact entre
granite et encaissant.

I^ dosage des éléments métalloïdes As, F, P, peut donc être proposé, au


niveau stratégique de la hiérarchie des moyens de prospection, conme indicateur
indirect de l'un des éléments suivants : présence de granite, présence de skarns
de contact, ou présence de minéralisation.

Il est encore trop tôt pour préciser lequel de ces trois eirguments est
révélé ; des études complémentaires seront nécessaires ; mais on peut toujours,
dans une optique conservatoire, considérer qu'il s'agit du plus faible -
présence de granite - ce qui suffit à intéresser le prospecteur.

Deux autres anomalies rencontrées incidemment, l'une à l'Est de Ker de


l'Aigle, l'autre au Sud-Ouest du cirque d'Anglade, sont proposées à l'attention
des secteurs opérationnels.

Le prix de revient de l'étude s'établit à environ 86 000 FP, en partie


financés par la Division Sud-Ouest, dont 40 000 de prélèvements et interpréta¬
tion iissvirés par le SPG.
SOMAIRE

pages

I. INTRODUCTION 1

1 . Environnement géologique 1

2. Hiérarchie des moyens de prospection de


gîtes du même type 2

II. CONDITIONS D'EXECUTION 4

III. RESULTATS DE U PROSPECTION TACTIQUE 5

IV. RESULTATS DE U PROSPECTION STRATEGIQUE ... 8

V. CONCLUSIONS 11

BIBLIOGRAPHIE 13
I. INTRODUCTION

La découverte de gisements économiques de tvuigstène dans des skarns à


pyrrhotine liés aux granites hercyniens des Pyrénées posait à la Division
Sud-Ouest du B R G M le problème de leur recherche aux différents niveaux de
la prospection, notamment dans le cas où, ni ces gisements, ni ces granites

n'affleurant, aucun critère de reconnaissance superficielle ne permet de les

soupçonner.

Entre les possibilités régionales de la géophysique aéroportée


(électromagnétisme) et les possibilités tactiques de la géophysique au sol
(résistivité) ou de la prospection "au marteau" (lampe de Wood), 1' interca¬
lation d'un niveau de prospection intermédiaire, stratégique, pouvait reposer
sur la recherche, par prospection géochimique, d'auréoles d'éléments indica¬
teurs, directs ou indirects. La présente étude, demandée et financée en majeure
partie par la Division Sud-Ouest du B R S M, avait pour but de préciser ces
possibilités en étudiant l'environnanent géochimique du gîte de SALAU, dans
l'Ariège (fig. l).

En fait, il convient de bien noter l'étroite connexion qui existe ici


entre minéralisation, présence de skarns, et intrusion granitique ; il est
donc difficile de dire si les résultats examinés ci-dessous caractérisent plu¬
tôt l'un que l'autre de ces élénents. Mais, comme c'est aussi cette étroite
connexion qui constitue le guide en prospection au marteau, nous pourrons

considérer que, au niveau stratégique, la détection de l'un de ces trois élé¬


ments constitue déjà un boa critère de sélection, quitte à procéder ensuite
au niveau tactique à la discrimination nécessaire, par géophysique notamment.

Il sera donc prudent de considérer la méthode exposée comme une méthode


de détection des apex granitiques cachés : cela revient à la retenir comme
caractéristique du plus faible des trois eirguments du prospecteur.

1 . Environnement géologique

L'environnement géologique est mentionné dans plusieurs rapports


de la Division Sud-Ouest (GUIRAUDIE et ail, 1964).

Les séries paléozoïques des Pyrénées qui affleurent dans la zone


axiale de cette chaîne sont constituées par des assises sédimentaires
cambro-ordoviciennes, avec intercalations volcaniques, terminées par les
schistes pyriteux carbures du Gothlandien et surmontées par les assises
plus ceiloaires du Dévonien. L' Ordovicien lui-même comporte des épisodes
schisteux ou calcschisteux avec des séries carbonatées qui peuvent
devenir importantes. Ces séries sont redressées au voisinage de la
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Fig:1 -CARTE DE LOCALISATION DU ^SECTEUR ETUDIE


De nombreux massifs granitiques d'âge hercynien sont intrvisifs
dans ces séries (Auzat-Bassiès , Trois Seigneurs) ; plus petit, le pointe-
ment granodioritique du Pic de la Fourque, au Sud du village de SALAU,
se présente comme un massif de 1 km? seulement, de forme générale trian¬
gulaire et encaissé entièrement dans les calcaires ordoviciens.

La reconnaissance des skarns et de leur minéralisation associée


remonte seulonent à B. PASSAQUI (i960). Le levé géologique et les travaux
de reconnaissance exécutés de 1961 à 1965 ont permis de mettre en évidence
un gisement économique de 500 000 t de minerai à 1 ,45 /» W0_ dont l'exploi¬
tation débutera prochainement (FONTEILLES et al. 1969).

L'étude détaillée des phénomènes de contact, par M. FONTEILLES et


G. MACHAIRAS (196?), conduit à individualiser plusieurs phases de la for¬
mation des skarns :

- première phase métamorphique sans apport, ayant conduit à la formation


de roches de contact : marbres, coméennes rubanées calciques ou
feldspathiques, directement liées à l'intrusion granodioritique.

- devixième phase métamorphique avec apport : skarns proprement dits et


skamoîdes, à hedenbergite, grossulaire, épidote, avec scheelite dissé¬
minée à basse teneur.

- troisikne phase hydrothermale, avec séricitisation, épidotisation,


minéralisation en sulfures (pyrrhotine, chalcopyrite, blende) et en
scheelite à forte teneur.

Pratiquement, la minéralisation économique en scheelite s'associe


à cette troisième phase à sulfures massifs dont le caractère conducteur
constitue un guide précieux pour la prospection géophysique (DUBRSUIL et
STANUDIN, 1964) et pour l'identification des faciès minéralisés en gale¬
ries.

2. Hiérarchie des moyens de prospection de gîtes du même type

La hiérarchie des moyens de prospection (au sens de J. FORTESCUE


1965) pour des gisements du même type décovile des caractères exposés
ci-dessus :

- en première phase (niveau régional) :

- recensement des pointements granitiques affleurants, ou de skarns,


- prospection électromagnétique aéroportée d'anomalies conductrices
liées à la pyrrhotine affleurante ou cachée (1).

- en devixième phase (niveau stratégique) :

- prospection au marteau des contacts granitiques et recensement

des faciès de skarns s'ils affleurent.

(1) La pyrrhotine du gisement de SALAU n'est pas magnétique, ce qui élimine


la méthode correspondante.
- en troisème phase (niveau tactique) :

- prospection de nuit au marteau et à la lampe de Vood, identification


des faciès favorables et de la minéralisation ;

- prospection géophysique tactique (résistivité) (l) ;

- tranchées, sondages, travavxx miniers.

Une lacune subsiste deins cette «urchitecture : la recherche straté¬


gique du granite fertile n'affleurant pas et la sélection à ce niveau des
anomalies géophysiques aéroportées susceptibles de correspondre à la miné¬
ralisation en scheelite. L'objectif assigné au présent essai consistait
donc à rechercher, parmi les méthodes géochimiques, laquelle permettrait
de prospecter dans des conditions économiques correctes des superficies

moyennes de calcaires ordoviciens susceptibles de coiffer des intrusions

granitiques .

(l) La -pyrrhotine du gisement de SALAU n'est pas magnétique, ce qui élimine


la méthode correspondante.
II. CONDITIONS d' EXECUTION

La campagne d'échantillonnage s'est déroulée en deux phases :

- au cours de l'été 1966 ; prélèvement de 303 échantillons à maille stratégique


serrée (profils de 3 points tous les 100 m le long du réseau hydrographique)
en vue de permettre un élargissement ultéiieur en prospection de routine ;
prélèvement de 95 échantillons à maille tactique (20 x 50 centrée) sur le
périmètre de la prospection géophysique en vue de déceler des variations de
détedl dans la seule zone de contact qui se développe jusqu'à l'encfiissant
sans risque de pollutions exagérées : la zone du Bois.

- au cours de l'été 1967, prélèvements complémentaires de 289 échantillons


stratégiques et de 160 échantillons tactiques, eu vue de confirmer les
résultats encovrrageants de la première phase et de préciser la fermeture
des anomalies.

Tous ces échantillons étaient prélevés en sol stabilisé, dans l'horizon


B du profil pédologique, et doublés dans la mesure du possible par un prélèvement
de roche.

Les échantillons de sols ont été traités sviivant les méthodes habituelles
d'analyse du Département KPHG puis Laboratoires du B R G M : tamisage de la
fraction fine (120 mesh), analyse pour huit éléments par colorimétrie (GRILLOT
et al., 1964).

L'objectif de l'opération étant de mettre en évidence une zonalité


des éléments, de nombrevix métaux ont été dosés (W, Mo, Pb, Zn, Cu), ainsi
que quelques métalloïdes (As, P, F). Les premiers résultats ayant montré
l'intérêt de ces derniers élénents, la campagne complémentaire a porté seule¬
ment sur les éléments W, As, P, P. En outre, vm profil complet a été analysé,
après broyage à 200 mesh des échantillons de roches, pour 22 éléments par
spectrométrie d'émission au quantomètre.
III. RESULTATS DE LA PROSPECTION TACTIQUE

En dépit de l'objectif stratégique assigné à cet essai, la méthodologie


habituelle de la prospection géochimique demandait de procéder des échelles plus
locales aux échelles plus régionales, c'est-à-dire l'inverse de la hiérarchie
des moyens de prospection qui vise à sélectionner des superficies décroissantes
d'intérêt croissant. Il convenait donc de déceler d'abord à l'échelle tacti¬
que les éléments susceptibles de présenter des auréoles primaires de bonnes di¬
mensions .

Seule la partie sud du granite, là où le flanc montagneux se développe en


direction nord-sud, perpendiculairement au contact du massif et de son encaissant,

présentait vme disposition favorable ; partout ailleurs, les flancs escarpés du


Pic de la Fourque enserrent le contact en amenant ainsi une pollution géochimique
secondaire de l'amont vers l'aval, c'est-à-dire du granite vers 1 ' encaiissant .

La "Zone du Bois" se trouve ainsi présenter l'heureuse caractéristique de


coïncider avec la minéralisation connue,avec le périmètre de l'étude géophysique
de résistivité, tout en constituant la seule surface acceptable du point de vue
géochimique, en dépit de quelques risques de contamination par les anciens tra¬
vaux (l), qui ne se sont pas révélés trop gênants.

Les éléments chimiques analysés ont comporté cinq métaux : tungstène,


molybdène, cuivre, plomb, zinc, dans l'espoir de retrouver la zonalité péribatho-
litique classique, et trois métalloïdes, en fonction des possibilités analytiques
des laboratoires à la date de l'étude : arsenic, phosphate, fluor (2).

Les résultats d'analyses sont consignés dans les annexes suivantes :

Annexes I (première phase tactique 1966-6?),


Annexes I * (première phase tactique 1966-67 complétée en 1967-68).
I*-A: Résultats tungstène,
I-B : Résultats cuivre,
I-C : Résultats zinc,
I-D : Résultats plomb,
I*-E ; Résultats arsenic,
I*-F : Résultats phosphore,
I*-G : Résultats fluor,
I-H : Résultats molybdène.

(1) Il est important de remarquer à cet égard à quel point le fait de ne pas avoir échantil-
loimé la Zone du Bois avant les travaux miniers, constitue ensuite un handicap définitif.
Il serait indispensable que, chaque fois que des pollutions par travavix miniers sont sus¬
ceptibles de rendre définitivement impossible toute étude géochimique en sols, le Service
de Prospection Géochimique soit averti et qu'il puisse prendre toutes les mesures de
prélèvement et de conservation d'échantillons en vue d'études ultérieures non soupçonnées
à l'instant des travaux.

(2) Sur les conseils, notamment, de G. AUBERT.


Le tungstène (annexe I*-a) montre une anomalie très forte, qui coïncide
avec la zone minéralisée affleurante, à l'amont des pollutions par les déblais de
la galerie d'exploration : il semble donc que l'on soit en présence de teneurs
naturelles, non exagérées par les travaux. L'anomalie reproduit les contoumements
d'ensemble de la zone minéralisée sous-jacente qui n'affleure pas mais suit la
foime en lobe du contact granitique, et qui se trouve soulignée par les contours
de résistivité.

Le molybdène (annexel-H) ne montre que des teneurs uniformes de fond,


avec quelques valeurs erratiques légèrement supérieures.

Le cuivre (annexe I-B) montre des anomalies proportionnellement moins


étendues que celles du tungstène, se manifestant dans le même secteur topographique.

Le zinc (annexe I-C) ne montre pas non plus des anomalies plus étendues
transversalement que celles du tungstène. Tout au plus s'étalent-elles d'avantage,
suivant la pente topographique, au gré des dispersions secondaires.

Le plomb (annexe I-D) montre aussi une anomalie qui reste peu intense et
peu étendue.

Au total, si paimi les métaux, le tungstène représente vme belle cible,


les autres éléments ne montrent aucune extension ou zonalité particulière qui
permette de les retenir comme indicateurs indirects (l).

L' arsenic (annexe I*-E) montre une anomalie très contrastée (large plage
à 200 ppn, pics locaux à 1 000 - 2 000 ppm) qui se dissocie spatialement du tungs¬
tène : elle s'étend plus largement vers le Sud, sur une centaine de mètres.

Une nouvelle anomalie apparaît vers l'extrémité sud de la prospection,


assez sporadique.

Le phosphore (annexe I*-F) montre trois anomalies dont deux, au nord,


en connexion directe avec la zone minéralisée du Bois : l'une, très contrastée,
coïncide avec l'affleurement des skarns à tungstène et peut être en liaison avec
de l'apatite contenue dans le minerai de la troisième phase (PCKTEILLES et
MACHAIRAS, 1967) ; la seconde apparaît au Sud de l'anomalie en arsenic, donc en
position d'auréole plus externe.

La troisième anomalie semble indépendante des premières et du gisement


et de localise au Nord de l'anomalie en arsenic du cirque d'Anglade.

(l) Le mercure, indicateur réputé, n'a pas été dosé faute de disposer d'une méthode analy¬
tique appropriée à la date de l'étude.
Le fluor (annexe I*-g) montre vme seule, large et nette anomalie contour¬
née extérieurement par la courbe 800 ppn, et atteignant 2 000 ppm sur des plages
encore consistantes. Cette anomalie qui n'était que faiblement amorcée vers les
angles au périmètre de la tactique initiale, a pu être précisée grâce au prolon¬
gement du profil n» 25 vers le Sud, qui sans permettre de conclusion, avait permis
dès la première phase de présentir l'anomalie (fig. 2 à 8) .

Conclusions de la prospection tactique

Les conclusions partielles de l'étude tactique sont les suivantes :

- présence de fortes anomalies en sols résiduels pour le tungstène,

- présence, mais faiblesse d'anomalies pour les autres métaux (cuivre,


plomb, zinc) sans que ces éléments n'apportent aucune zonalité ni élargissement de
la cible visée .

- présence d'anomalies nettes en éléments métalloïdes, avec élargissement


des cibles de 140 m (irungstène) à 260 m (arsenic) 300 m (phosphore) et 350 m (fluor).

- zonalité de ces éléments, dans l'ordre tungstène - arsenic - phosphore -


fluor, en allant du plus proche au plus éloigné du granite. Cette disposition
élargit encore la cible, à 500 m si l'on convient de retenir non plus l'un des élé¬
ments pris individuellement, mais leur réunion (tab.l), et fournit en outre un
critère d'orientation du contact.

W As P P

W 140 W
500 j
As 250 260 As

P 300 380 300 P

P 500 500 360 350 P

Tab.l . Tableau des largeurs mesurées en mètres transversalement au contact granite-


encaissant, des anomalies en éléments simples (diagonale) des anomalies
constituées par le regroupement de deux éléments (triangle inférieur), et
par l'ensemble des éléments ¥, As, P, F (triangle supérieur).

- ébauche, vers le sud du périmètre, d'une novrvelle anomalie en phosphore

et arsenic dont la zonalité indiquerait vme zone intéressante au sud-ouest du


Cirque d'Anglade. (l)

(l) La vérification de ce dernier point constituerait un test intéressant de la méthode propo¬


sée. Elle ne peut être envisagée dans un cadre de méthodologie, mais plutôt comme un relai
opérationnel au niveau tactique : recherche des calcaires, de traces éventuelles de skarns,

résistivité.
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IV. RESULTATS DE LA PROSPECTION STRATEGIQUE

Parallèlement à l'étude détaillée des répartitions géochimiques au


niveau tactique, destinée à décrire les anomalies et levurs dimensions, il était
bon de replacer l'ensemble des auréoles éventuelles dans un cadre géochimique
plus régional. Tel était le but de la prospection au niveau stratégique :
éviter de concentrer l'attention sur des points de détails et d'extrapoler des
variations mineures ; déterminer le fond régional ainsi qu'une limite supérieure
de l'ordre de grandeur des dimensions des anomalies. Pour cela, l'ensemble de

l'encaissant du granite du Pic de la Fourque - à l'exception de la partie nord


très largement érodée par la vallée du Salât - a été enserré dans un réseau
d'échantillonnage stratégique relativement dense : réseau hydrographique complété
par le réseau virtuel des versants escarpés, avec equidistance de 100 m à proxi¬

mité du granite, de 250 m au-delà.

Les résultats d'analyses pour les mêmes éléments que ceux de la pros¬

pection tactique font l'objet des annexes II et II* :

Annexes II : première phase stratégique 1966-67

Annexes II*: première phase stratégique 1966-67 complétée en 1967-68

II*A : résultats tungstène

II B : résultats cuivre

II C : résultats zinc

II D : résultats plomb

II*E : résultats arsenic

II*P : résultats phosphore

II*G : résultats fluor

Pour le tvingstène (annexe II*a), les résultats montrent de très fortes


teneurs dans le thalweg n° 1 (ruisseau d'Anglade) qui draine le contact sud du
massif granitique et la zone du Bois : 200 à 2000ppm. Ces teneurs pourraient être
dues aux pollutions par les travaux de reconnaissance ; toutefois les fortes

valeurs obtenues aussi en tactique, et la cohérence d'ensemble des résultats


laisse espérer que la forte trainee de dispersion obtenue correspond bien à
l'anomalie initiale. De toute façon, il est impossible de confinner ou d'infirmer

ce point.

Des anomalies à teneurs beaucoup plus faibles apparaissent dans tous

les autres thalwegs qui drainent les contacts nord-est et nord-ouest du granite.
En s 'éloignant du massif, les teneurs décroissent et se régularisent au niveau
de 2 à 5 ppm qui correspond au fond, et ne montrent plus aucune autre anomalie

consistante .
Le molybdène n'a montré que des teneurs uniformes (2 pjan) qui n'ont
pas justifié de reports sur carte.

Pour le cuivre (annexe II B), des anomalies apparaissent (50 à 200 pian),
mais elles sont moins intenses et moins étendues que celles du tungstène avec
lesquelles elles coïncident. En outre, quelques points anormaux apparaissent
vers l'est du Pic de Ker de l'Aigle (thalweg 18, 19 et sommet du thalweg 16).

Pour le zinc (annexe II c), des remarques analogues peuvent être faites :
anomalies faibles (200 à 300 ppm) de même extension que celles en tungstène à proxi¬
mité du gisement ; anomalies liées à l'aval du gisement de Saubé (thalweg 16) ;
mêmes anomalies très faibles que pour le cuivre pour les thalwegs 18 et 19» à
l'Est du Ker de l'Aigle.

Le plomb (annexe II d) montre une anomalie encore plus restreinte,


toujours dans les environs de la zone à tungstène (lOO ppm).

Au total, l'essai de recherche d'une zonalité des éléments méteilliques


ne conduit pas à des résultats positifs. Les anomalies en cuivre, zinc, plomb
décelées dans le voisinage du gisement sont suspectes de pollutions et sont
sensiblement plus faibles en teneurs et moins étendues en superficie que les
anomalies en tungstène. La recherche directe de cet élément apparaît donc actuel¬
lement comme nettement supérieure à toute recherche d'indicateurs métalliques
indirects problématiques.

Pour l'arsenic (planche II*E), plusieurs constatations intéressantes


peuvent être faites.

Il faut tout d'abord noter les fortes valeurs d'ensemble trouvées pour
les teneurs, ce qui semble traduire vin fond régional élevé : 30 à 50 ppm.

D'autre part, si les anomalies apparaissent comme pour le tungstène dans


les thalwegs 2, 3, 4 à l'aplomb du gisement, elles se montrent sensiblement plus
intenses vers le Sud (thalweg 12, 13» sommet du profil l). Il semble donc que
l'arsenic constitue une ananalie plus large que celle du tungstène, à une distance

d'environ 150 m du contact. Les autres tlialwegs qui drainent le massif granitique

perpendiculairement à son contact avec l'encaissant montrent aussi constamment


des anomalies en arsenic, mais leur assigner une localisation initiale précise
est impossible à cette échelle et dans cette orientation relative par rapport

au contact du granite.

Enfin, il faut remarquer que les thalwegs situés à l'est de Ker de l'Aigle
(l8, 19 et 16 (soimnet)) montrent également vme plage anormale faible mais assez
constante (50 à 100 ppn).

Pour le phosphore (annexe II*P), on note une faible différenciation des


teneurs qui rendent, a priori, difficile la définition statistique des valeurs
anomales ; les valeurs de fond sont comprises entre 300 et 500 ppm, les plus

fortes valeurs anormales ne dépassent pas 1 200 ppm. Aucune de ces valeurs ne

s'associe directement avec l'anomalie en tungstène du secteur minéralisé ;


10

néaimioins, on observe un regroupement des teneurs supérieures à 600 ppm dans


l'encaissant éloigné du granite. Ce regroupement permet de définir une large
zone anormale située entre 100 et 200 m du contact (distance mesurée horizontale¬
ment, au sud-ouest du massif). (l)

Pour le fluor (annexe II*G), des constatations analogues peuvent être


établies : pas d'anomalie à l'aplomb même du gisement ; regroupement de teneurs
faiblement anormales (7OO à 1 250 ppm) à une distance de 200 à 400 m du contact
granitique : évolution irrégulière de fortes teneurs à l'est du Ker de l'Aigle.

Vers la partie ouest du secteur, dans la partie amont de la vallée du


Salât, de fortes valeurs apparaissent pour chacun des 4 éléments dosés. Hais
elles ne s'orgainisent pas de façon régulière et aucvme zonalité bien évidente
n'apparaît. Il est possible que ces fortes teneurs s'associent à des irrégula¬
rités d'un front granitique en profondeur et qu'elles se révèlent par la suite
intéressantes. Néanmoins, leur absence d'organisation bien claire conduit à ne
pas les recommander pour des travaux immédiats, quitte à ne pas ignorer leur
existence.

Au total, l'étude au niveau stratégique :

- confirme les conclusions déjà dégagées par la prospection tactique ;

- montre la délicatesse des interprétations au niveau stratégique ;

- indique une anomalie en Cu, Zn, As, P, F, à l'est du sommet Ker de l'Aigle.

(1) A l'est du massif, il est impossible de tenir compte de la distance horizontale


au granite décroché par faille, pas plus que de la complexité des surfaces

d' isoteneurs dans la troisième dimension, faute de connaître celle du contact

granitique .
11

V. CONCLUSIONS

En conclusion de cet essai de recherche d'une méthode de prospection


géochimique d'intrusions granitiques minéralisées en scheelite dans les skarns et
et calcaires de la chaîne ordovicienne des Pyrénées, on peut retenir que les
deux études exécutées en 1966 et 1967 convergent pour indiquer :

a) la présence d'anomalies en éléments métalliques (W, Pb, Zn, Cu) en liaison


de superposition avec l'affleurement de la zone minéralisée du gisement ;

b) la présence d'anomalies largement étendues et consistantes en éléments


métalloïdes : arsenic, fluor, phosphore, non directement superposées avec
l'aplomb du gisement ;

c) l'existence d'une zonalité de ces anomalies, qui permet d'utiliser l'arsenic


comme indicateur proche et intense (centaine de mètres), le phosphore et le
fluor comme indicateurs plus lointains et moins intenses (plusieurs centaines
de mèties) . Cette zonalité fournit vm critère directionnel qui permettra de
circonscrire les recherches.

On doit remarquer en outre que :

d) l'individualisation des anomalies loin du granite semble devoir poser des


problèmes d'interprétations qui resteront délicats en raison d'un "bruit"
important décelé, et mal expliqué.

e) la méthode conserve dans son principe même, quant à la cible visée, vme ambi¬
guïté dont on peut espérer que les études ultérieures permettront de la réduire.

f) le prix de revient de la méthode restera élevé en raison d'une part de la


cherté des analyses As, P, P, et d'autre part de la densité élevée de points
d'échantillonnage par unité de surface qu'elle nécessite.

Tout compte fait, on peut néanmoins admettre que l'exécution de prograEnes


de prospection stratégique par la méthode proposée peut, dès à présent, être pro¬
posée. Cette méthode demandera à être utilisée avec prudence jusqu'à ce que l'on
en ait acquis l'expérience par de nombrevjx exemples (l). Il est probable qu'elle
constituera vm outil efficace destiné à s'intercaler au niveau stratégique de la
recherche, entre les méthodes aéroportées et la prospection de détail.

On peut donc recommander dès à présent sa mise en oeuvre et étudier les


possibilités de l'étendre à d'autres types de gisements liés à des intrusions

granitiques.

(l) Il convient de noter qu'un essai analogue exécuté à Aurenere (Espagne) dans
un contexte voisin a conduit à des résultats également positifs (J.P. PROUHST
et P. CACHAU, 1968).
12

Le prix de revient de cette étude s'établit à 86 000 P environ à la


date du 30 septembre 1969 dont 40 000 correspondent à des travaux exécutés
par le Service de prospection géochimique , le solde étant constitué par

des travaux d'analyses ou de dessin.

Décembre 1969

D. BIETRY et F. CACHAU-HERREILLAT
13

BIBLIOGRAPHIE

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Campagne 1964. Rapport BRGM inédit n» DS 64 A 112.

FONTEILLES M., MACHAIRAS G. (l967) - Elénents d'une description pétrographique


et métallogénique du gisement de scheelite de SALAU (Ariège) .
Rapport BRGïI inédit n® DS 67 A 101 .

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type de minéralisation en tungstène et sulfures dans les Pyrénées
françaises. Chr. Mines et rech. min., n^ 386, septembre 1969,

pp. 255-262.

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GRILLOT H., BEGUINOT J., BOUCETTA M., ROUQUETTE C, SIMA A. (l964) - Méthodes
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(scheelite) de SALAU (Ariège). Rapport BRGM-DRMIÍ inédit 64 A 2.

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Rapport BRGM inédit A 1760

PROUHET J.P., CACHAU F., (l968) - Résultats de la prospection géochimique


à AURENERE. Rapport BR(»1-DS0 inédit du 1-12-68.
B.R.G.M. D.S.G.L.
D.S.O. S.P.G.

A
\ . \\ X * «'"l.

Région de SALAU

PROSPECTION GEOCHIMIQUE
LEGENDE
TACTIQUE

De 50 a 100 ppm.
Planche IB

De 100 à 200ppm CUIVRE

De 200 à 400 ppm


ECHELLE : 1/1000
> A00 ppm. 10 5
î 20 30 40 ,°m

-100CK Rappel des courbes d'equiresishvife

695GL265GIT
B.R.G.M. D.S.G.L
D.5.0. S. P. G.

Région de SALAU

PROSPECTION GEOCHIMIQUE
TACTIQUE

Planche IC

ZINC

ECHELLE : 1/1000
10 20 30 ¿0 50 m .

-1000--^ Rappel des courbes d'equiresishvife

69SGL265GIT
B.R.G.M. D.S.G.L.
D.S.O. S.P.G.

Entrtc galenc

Région de SALAU

PROSPECTION GEOCHIMIQUE
LEGENDE
TACTIQUE

Planche ID
De 50 a 100 p p m

De 100 a 200 ppm. P L O M B

De 200 a 400 ppm

ECHELLE : 1/1000
5Qm
10 20 30 tp '

Rappel des courbes d equinesisMvtte

"695GL265GIT
B.R.G.M. D.S.G.L
D.5.0. S.P.G

Région de SALAU

PROSPECTION GEOCHIMIQUE
TACTIQUE

Planche I H

M O L Y B D E N E

ECHELLE : 1/1000

10 20 30 40

ílOOCr Rappel des courbes d'equiresishviïe

695GL265GIT

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