Apple fait une

entorse à son modèle

pour rattraper
Shutterstock

LE QUOTIDIEN DE L'ÉCONOMIE // MARDI 4 DÉCEMBRE 2018 // LESECHOS.FR

Spotify// P. 22

« Gilets
L’ESSENTIEL
La mort d’Albert Frère, figure
du capitalisme européen
URSSAF : BERCY GÉNÉRALISE
LA MÉDIATION EN RÉGIONS

jaunes » :
Gérald Darmanin a nommé,
lundi, 22 médiateurs dans les dif-
férentes Urssaf régionales pour
limiter les contentieux et mieux
conseiller les contribuables. // P. 6

l’économie
POURQUOI LA RÉFORME
DE LA ZONE EURO PATINE
Le projet de réforme de l’Union
économique et monétaire reste
modeste faute de véritable dyna-
mique politique et de divergences

accuse le coup
affichées. // P. 8

ENTREPRISES
& MARCHÉS

L’EUROPE PEINE À DÉFINIR LE

CADRE SOCIAL DES ROUTIERS
l Pour le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire,
Lundi soir, les ministres des l’impact sur l’activité est « sévère et continu ».
Transports de l’UE ne parvenaient
pas à s’entendre sur la refonte des l La grande distribution a vu son chiffre d’affaires
règles sociales applicables au
transport international. // P. 19 reculer de 15 % à 25 % depuis le début de la crise.
NESTLÉ : POSSIBLE SORTIE

C ’est l’une des craintes du gouvernement : les carburants. Un débat, proposé par le gouverne-

DE L’ORÉAL
Pour la première fois, le géant
suisse serait prêt à étudier la ces-
sion de sa participation de 23 %
dans le capital de L’Oréal, leader
mondial de la cosmétique. // P. 20
ET « CRIBLE » P. 36
LA COUR DES COMPTES CRITIQUE
LA BANQUE DE FRANCE
Les sages de la Rue Camb on
exhortent la banque centrale à
accentuer sa transformation. Ils
épinglent certains investisse-
ments et les avantages « coûteux »
accordés aux salariés. // P. 30
que les « gilets jaunes » fassent dérailler
l’économie française. A trois semaines des
fêtes de fin d’année, les conséquences du mouve-
ment se font déjà sentir de façon importante dans
certains secteurs. La grande distribution et plus
généralement le commerce mais aussi l’agroali-
mentaire, l’hôtellerie et le transport aérien sont
affectés. Lundi, le ministre de l’Economie, Bruno
Le Maire, a qualifié l’impact de « sévère et continu ».
Le Premier ministre, Edouard Philippe, a reçu toute
la journée à Matignon les représentants de l’opposi-
tion, qui demandent un moratoire sur les taxes sur
Bruno Delessard/Challenges-RÉA
ment, aura lieu à l’Assemblée mercredi et des mesu-
res pourraient être annoncées par l’exécutif d’ici là
pour tenter de calmer la crise.
De leur côté, les députés de la majorité sont à la
recherche aussi de solutions pour apaiser la révolte
des « gilets jaunes ». De la baisse d’impôts, prônée
aussi par Bruno Le Maire, au coup de pouce au
SMIC en passant par un retour de l’impôt sur la for-
tune (ISF), les députés, très inquiets, rivalisent de
propositions, souvent divergentes. // PAGES 2 À 5,
L’ÉDITORIAL D’ÉTIENNE LEFEBVRE PAGE 11 DISPARITION L’homme d’affaires belge Albert Frère, ancien patron de
ET LA CHRONIQUE PAGE 12 Groupe Bruxelles Lambert (GBL), est décédé lundi à l’âge de 92 ans. Avec
son partenaire canadien Paul Desmarais, ce « génie des affaires » a bâti
un empire industriel pesant aujourd’hui 15 milliards d’euros via des par-
ticipations dans Pernod Ricard ou Total. Epicurien, maître des coups et

LES GÉRANTS DE FIP ET DE

Bourse : la trêve sur le aussi rapide que fidèle en affaires, le baron Frère aura marqué l’histoire
du capitalisme européen. « Il restera dans nos mémoires comme un
grand visionnaire de sa génération », selon Gérard Mestrallet, ancien
FCPI FACE À LA FIN DE L’ISF
L’impôt sur la fortune était un
vecteur majeur de collecte pour
commerce mondial rassure patron d’Engie. // PAGE 29

les gérants de FIP et de FCPI. Ils

doivent désormais se réinventer. MARCHÉS La réduction du Pétrole : L’analyse de
Vincent Collen
// GESTION D’ACTIFS P. 32
risque de guerre commerciale
a favorisé le rebond des actions. la vraie Nouveau test en vue pour l’Opep. Alors
CARNET // P. 35
La Bourse de Francfort a enregistré sa plus forte
force que le cartel se réunit à Vienne jeudi, les
marchés s’interrogent sur sa capacité à
progression (+1,85 %) depuis le 5 avril, alors que la de l’Opep stopper la chute des cours du pétrole
Bourse de Paris a pris 1 %. Les investisseurs ont après une dégringolade de 30 % en deux
salué l’annonce d’une suspension de l’entrée en mois. Mise à mal en 2014, l’influence de
vigueur de nouveaux droits de douane sur des l’organisation reste cruciale. L’Opep est
importations chinoises pour une période de désormais consciente de ses limites face
90 jours, même si cela ne présage pas un accord au boom du schiste aux Etats-Unis sur
entre les deux principales puissances économiques lequel elle n’a pas de prise. Son alliance

Automobile mondiales. Car de nombreux éléments restent à avec la Russie, qui tient bon depuis deux
Oliver Killig/DPA/AFP

régler. Les risques politiques demeurent aussi très ans, est un atout de taille. // PAGE 11
Les géants allemands présents en Europe. // PAGE 27 ET NOS INFORMATIONS PAGE 28

chez Trump // PP. 18-19 ET

L’ÉDITORIAL DE DAVID BARROUX P. 11

SUR

VOUS NE VOUDREZ PAS

DOMINIQUE SEUX
DANS « L’ÉDITO ÉCO » LES LAISSER PARTIR
À 7H45 C’est de son propre camp que viendra le plus grand danger
DU LUNDI AU VENDREDI pour Theresa May. Photo AFP

Brexit : May lance

la bataille du Parlement
Les députés britanniques entament
ISSN0153.4831
NUMÉRO 22837
110e ANNÉE
36PAGES
leurs travaux sur l’accord de divorce.
Antilles Réunion 3,70 €. Guyane-St Martin
4,80 €. Belgique 3, 20 €. Espagne 4 €. PARLEMENT C’est un rendez-vous à hauts risques pour le gouver-
Grande-Bretagne 3£40. Grèce 3,70 €. Italie nement. Si Theresa May perd la face en voyant son texte rejeté par
4 €. Luxembourg 3,40 €. Maroc 28 DH. Suisse
5 , 4 0 F S . Tu n i s i e 4 , 5 T N D. Z o n e C FA les députés le 11 décembre prochain, elle aura bien du mal à se main-
2.800 CFA. tenir au pouvoir. Portrait de ses principaux opposants. // PAGE 9
 02 // Mardi 4 décembre 2018 Les Echos

FRANCE LA CRISE DES « GILETS JAUNES » 3

Crise politique : Matignon

Macron-Philippe : la prépare un geste « fort »
course contre la montre l Le Premier ministre a reçu lundi une trentaine de chefs de parti,
dont l’écrasante majorité demande un moratoire sur les carburants.
La machinerie gouvernementale, bien huilée pour
piloter des réformes décidées d’en haut, se crispe l Une réunion d’arbitrages a eu lieu lundi soir à l’Elysée.
quand il faut s’amender sous pression de la base.
Isabelle Ficek
est de faire payer double @IsabelleFicek
LE FAIT les rendez-vous manqués.
DU JOUR Un moratoire des taxes Il y a urgence. Urgence à essayer de
POLITIQUE carburants pouvait peut-être sortir de la crise des « gilets jaunes »,
désamorcer le mouvement deux jours après l’éruption de vio-
Cécile il y a quinze jours, il n’est plus lences à Paris, mais aussi ailleurs
Cornudet qu’un préalable insuffisant, dans le pays, alors que des blocages
reconnaît l’exécutif. Les reculs se poursuivent un peu partout.

D
e la politique passée,
Emmanuel Macron
avait retenu que le
temps est une arme. « Maître
des horloges », se définissait-
il. Depuis ce 1er décembre qui
a embrasé Paris, l’horloge est
devenue le maître. L’exécutif
est dans une course contre la
montre. Casser l’escalade en
cours, éviter l’agrégation des
mécontentements quand des
lycéens, des ambulanciers,
des agriculteurs se mettent
à enfiler le gilet. Le président
qui détestait la pression doit
désamorcer en urgence
le nouveau samedi noir
qui se profile. Comment ?
Dans l’improvisation. La
machine Macron, huilée pour
faire passer les réformes, se
grippe quand il faut débattre,
trancher, et encore plus
s’amender. Elle peine, elle se
Dessins Fabien Clairefond pour « Les Echos »
qu’il hésite à concéder
aujourd’hui seront peut-être
largement dépassés demain.
Il faut donc viser juste. Chaque
jour qui passe voit se remplir
le cahier des revendications et
se fracturer l’assise politique.
Macron court après le temps.
Mais il faut rassurer, ne pas
le laisser paraître. L’exécutif
est dans ce curieux entre-deux
où il veut à la fois montrer
que la vie gouvernementale
continue et qu’il a pris la
mesure de la situation. Gérald
Darmanin explique ainsi
qu’il va « décrisper les relations
entre contribuables
et administration »
(lire page 6), tandis
qu’Emmanuel Macron
bouscule son agenda pour
montrer qu’il gère la crise.
Le président, sous pression,
joue son quinquennat dans
la réponse de cette semaine,
Urgence, alors que s’est ouvert un
front du côté des lycéens et que les
voyants sont au rouge du côté des
agriculteurs. Urgence, alors que les
forces de l’ordre sont à bout et que
des appels à de nouvelles mobilisa-
tions et à la violence courent de nou-
veau sur les réseaux sociaux.
Edouard Philippe est remonté
lundi en première ligne pour rece-
voir l’ensemble des responsables de
partis représentés au Parlement.
Mais, signe de la course contre la
montre et de la pression croissante
de toutes parts sur l’exécutif pour
faire des « gestes », Matignon a Edouard Philippe doit annoncer des « mesures destinées à permettre le déroulement serein de la
annoncé dans la matinée que le gou- concertation décentralisée », mais aussi à « assurer le maintien de l’ordre ». Photo Eliot Blondet/POOL/RÉA
vernement proposerait un débat à
l’Assemblée nationale ce mercredi table. Toutes les oppositions, sauf les Emmanuel Macron a chamboulé Plus de cent
puis au Sénat jeudi. écologistes, font d’ailleurs du mora- son agenda, reportant un déplace-
toire sur les taxes sur les carburants ment en Serbie. Une rencontre, lycées bloqués
Le préalable au 1er janvier un préalable à toute aussi, avec les associations d’élus
d’un moratoire négociation. Mais tous estiment que locaux ce mardi. L’Elysée a fait Cent à cent cinquante
Surtout, Matignon a promis cette réponse ne saurait suffire. savoir que le président avait déjeuné lycées ont été bloqués
qu’Edouard Philippe annoncerait « Aujourd’hui, il faut un symbole. Il y lundi avec des policiers et des CRS en totalité ou en partie,
des « mesures destinées à permettre le a quelques semaines, le moratoire dans une caserne à Paris. La lundi, selon le ministère

crispe, voire panique : à
quelques jours de ce fameux
samedi, elle doit mettre sur
la table les mesures qui
désarmeront les manifestants
sans démonétiser le reste du
quinquennat. Elle doit réussir
ce qu’elle a raté jusqu’ici.
« Nous n’avons plus qu’un fusil
à un coup », constate un proche
d’Emmanuel Macron.
Le propre des crises politiques
mais se veut suffisamment
distancé pour laisser son
Premier ministre monter en
première ligne. Pour l’instant
du moins. Parler ou laisser
parler ? Plusieurs de ses
proches le poussent à
intervenir et à répondre lui-
même à ces « gilets jaunes »
qui le ciblent tant. Mercredi ?
ccornudet@lesechos.fr
déroulement serein de la concertation
décentralisée », mais aussi à « assu-
rer le maintien de l’ordre ». Elles
pourraient être annoncées avant les
débats au Parlement. Car lundi en
début de soirée, une réunion à l’Ely-
sée a eu lieu autour du chef de l’Etat,
avec le Premier ministre mais aussi
des membres du gouvernement,
dont le ministre de l’Economie,
Bruno Le Maire, qui a quitté un
Eurogroupe à Bruxelles. Cette réu-
nion « a permis déchanger sur les
réponses à apporter aux mobilisa-
tions en cours », a fait savoir l’Elysée
était un symbole suffisant. Désor- semaine dernière, le débat au som- de l’Education. L’académie
mais, c’est un préalable au dialogue et met de l’exécutif sur le moratoire de Toulouse a été la plus
à d’indispensables mesures sociales », tournait autour du glas pour la capa- touchée, devant la région
avançait Hervé Marseille, président cité à réformer d’un côté, et de la parisienne. Un chiffre
du groupe Union centriste au Sénat porte ouverte pour sortir de la crise « très faible » au regard des
à l’issue de sa rencontre avec de l’autre. Toute la difficulté étant 4.000 lycées, a relativisé
Edouard Philippe. pour l’exécutif d’arriver à répondre le ministre de l’Education,
Franck Riester, ministre de la Cul- au malaise social et avec des interlo- Jean-Michel Blanquer.
ture mais aussi président-fondateur cuteurs – les « gilets jaunes » – qui Les syndicats avaient
d’Agir, a demandé un « Grenelle sur soit n’osent pas dialoguer en raison appelé à la mobilisation.
la fiscalité et les dépenses publiques ». des « menaces », soit refusent toutes Mais, selon le principal
Il a assuré en sortant de Matignon les institutions. Le tout, avec une opi- syndicat de proviseurs
qu’Edouard Philippe ferait un geste nion qui semble encore largement (SNPDEN), la contestation
« fort », d’« ouverture » pour tenter comprendre le mécontentement. échappe largement
de dénouer la crise. Un geste que « aux interlocuteurs

en bref
en fin de soirée. La question d’un
moratoire sur la hausse des taxes,
qui avait déjà fait débat au sommet
dans l’entourage du ministre on
décrypte comme un moratoire, sur
un temps limité, avant cette discus-
( L’éditorial d’Etienne
Lefebvre et la chronique
de Jean-Marc Vittori
habituels ».

L’intégralité de l’article
de l’Etat, semble de nouveau sur la sion sur la fiscalité. De son côté Pages 11 et 12 sur www.lesechos.fr

Déblocage des 415 millions d’euros

de crédits hospitaliers mis en réserve Inquiets, les députés LREM rivalisent de propositions
SANTÉ La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a annoncé lundi le
dégel de 415 millions d’euros de crédits hospitaliers mis en Baisser les impôts, augmen- Ils ont dit car on a raté la bataille des mesures
réserve comptable pour 2018, pour financer courts séjours, ter le SMIC ou rouvrir déjà annoncées », estime le député
soins de suite et psychiatrie. C’était l’une des réclamations for- le dossier ISF… la boîte des Bouches-du-Rhône Saïd Aha-
mulées en novembre par les quatre fédérations hospitalières en à idées fonctionne à plein mada, favorable à une mise à contri-
colère. En 2017, les crédits en réserve avaient aussi tous été dége- dans la majorité. bution de l’industrie pétrolière pour
lés, mais après le bouclage de l’exercice comptable. Les fédéra- accélérer la sortie du diesel.
tions ont été reçues par la ministre lundi soir. Elles demandent Grégoire Poussielgue
en sus une progression de 1 % de leurs tarifs en 2019. @Poussielgue Doubler les baisses d’impôts
avec Renaud Honoré Les parlementaires LREM enten-
dent bien faire entendre leurs pro-
Transports sanitaires : nouvelle Un moratoire sur les hausses de taxe positions à l’occasion de la réunion
manifestation des ambulanciers sur l’essence, une augmentation du du groupe avec Edouard Philippe,
SMIC, une accélération des baisses ce mardi à l’Assemblée. « La pres-
SANTÉ Au moins une centaine d’ambulanciers ont bloqué
lundi certains accès de la place de la Concorde à Paris pour
d’impôt et, pourquoi pas, une réou-
verture du dossier ISF ou de l’impôt
« Nous devons « Je suis opposé sion monte chez les députés qui
montrent de plus en plus leur
réclamer la suspension d’une réforme du financement des sur le revenu des plus aisés… Les être pragmatiques au moratoire inquiétude. Ils veulent une réponse
transports sanitaires qui menace, selon eux, les petites et députés de La République En mar- car on a raté la sur la hausse rapide pour dégonfler la manifesta-
Bertrand Guay/AFP

moyennes entreprises du secteur. Dans la ligne de mire, l’arti- che ont, eux aussi, leurs proposi- bataille des mesu- des carburants. » tion de samedi », pointe-t-on au
cle 80 du projet de budget de la Sécurité sociale 2017, entré en tions pour sortir de la crise des
res annoncées. » LAURENT SAINT-MARTIN sein du groupe.
Denis/RÉA

vigueur le 1er octobre 2018. Cette mesure a renversé les règles des « gilets jaunes ». Au risque de créer
transports entre établissements de santé : désormais, hôpitaux un « concours Lépine » de la propo-
et cliniques choisissent leurs ambulances par appel d’offres et sition venant concurrencer celui des
en assument directement le coût. « gilets jaunes » eux-mêmes.
Au départ, les élus de la majorité,
en grande majorité des novices en
politique, étaient dépités face à cette
À 7h12, retrouvez Nicolas Barré crise inédite. « C’est leur première
crise politique, ils sont désarçon-
pour “L’édito éco”dans le nés », pointe un habitué du Palais-
Bourbon. L’aggravation subite a
7h-9h de Nikos Aliagas. donc fait fleurir les propositions.
Mesures de court terme pour
répondre à l’urgence ou plus politi-
ques pour répondre à la crise, les
propositions vont bien au-delà du
seul moratoire sur la hausse des
taxes sur l’essence proposé fin
novembre par la présidente de la
SAÏD AHAMADA
Député LREM
commission des Affaires sociales,
Brigitte Bourguignon.
« Pas des affreux libéraux »
La semaine dernière, Bruno Bon-
nell, député du Rhône, s’est posé la
question de l’ISF, un an après l’entrée
en vigueur de sa transformation en
impôt sur le patrimoine immobilier.
« Il faut montrer des signes forts qu’on
réforme en n’étant pas des affreux
libéraux. On doit ouvrir le débat sur
l’ISF pour voir si la transformation en
impôt sur le patrimoine immobilier a
été efficace », indique le député
Député LREM
Modem Erwan Balanant. De son
côté, le député de Paris Sylvain
Maillard a évoqué un coup de pouce
au SMIC. Quant à son homologue
Matthieu Orphelin, il milite pour
une « prime mobilité-travail excep-
tionnelle et transitoire à destination
des territoires ruraux et périurbains »
qui serait versée lorsque le prix du
baril serait élevé. Le député Grégory
Besson-Moreau, lui, s’apprête à
déposer une proposition de loi pour
promouvoir le super éthanol et sor-
tir ainsi plus rapidement du diesel.
« Il faut faire preuve de pragmatisme
Au risque de mettre en péril la
cohésion du groupe. « Je suis opposé
au moratoire sur les hausses de taxes
de carburants. Il faut doubler le mon-
tant des baisses d’impôts que nous
avions prévues pour le quinquennat,
de 20 à 40 milliards d’euros, en axant
ces nouvelles baisses sur les ménages
puisque le boulot a déjà été fait pour
les entreprises », plaide Laurent
Saint-Martin, député du Val-de-
Marne. Une proposition que ne
récuse pas le ministre de l’Econo-
mie, Bruno Le Maire. « Il faut main-
tenant accélérer la baisse des impôts,
mais pour cela il faut accélérer la
baisse de la dépense publique », a-t-il
déclaré lundi, poussant lui aussi ses
propositions. n
04 // FRANCE
3 LA CRISE DES « GILETS JAUNES »
Ouvrir les vannes budgétaires, une voie périlleuse face à l’Europe
S’affranchir de la règle des
3 % de déficit public l’an
prochain, comme le suggère
l’économiste Philippe
Aghion, placerait Paris dans
une position très inconfor-
table face aux autres
capitales européennes.
Gabriel Grésillon
— Bureau de Bruxelles
et Renaud Honoré
« Gilets jaunes » en France, peur
bleue au sein de la majorité parle-
mentaire et colère noire à Bruxel-
les ? Les appels à lâcher du lest face
à la contestation sociale se multi-
plient parmi les députés En marche
et les soutiens d’Emmanuel
Macron. Mais emprunter cette voie
pourrait mener à un autre conflit
avec les partenaires européens du
pays. Les concessions envisagées
pourraient en effet faire déraper la
France au-delà du seuil fatidique
des 3 %.
Avec un déficit public attendu à
2,8 % du PIB l’an prochain, Paris n’a
guère de marge. D’autant que ce
chiffre ne tient pas compte des pre-
miers gestes accordés par l’exécutif
qui vont lester les finances publi-
ques de quelques centaines de mil-
Bercy s’alarme des répercussions économiques
Commerce, agroalimen-
taire, hôtellerie-restaura-
tion, tourisme : de nom-
breux secteurs sont touchés
par les blocages et les
violences. « L’impact est
sévère et continu »,
a estimé lundi le ministère
de l’Economie, Bruno
Le Maire.
Philippe Bertrand,
Vincent Collen,
Marie-José Cougard,
Christophe Palierse,
Bruno Trévidic
« L’impact [du mouvement des
« gilets jaunes », NDLR] sur l’écono-
mie française est sévère et continu. »
Le ministre de l’Economie, Bruno
Le Maire, s’est alarmé lundi des con-
séquences des violences et des blo-
cages, à la sortie d’une réunion avec
les fédérations professionnelles
dont l’activité est la plus touchée.
Tour d’horizon secteur par secteur
des dégâts provoqués par le mou-
vement des « gilets jaunes ».
•DELACARBURANTS
DISTRIBUTION
« La situation n’est pas critique à ce
stade. » L’Union française des
industries pétrolières (Ufip) s’est
voulue rassurante lundi sur la dis-
tribution des carburants. Toutefois,
les accès à cinq dépôts de carbu-
rants étaient bloqués ou gênés par
les « gilets jaunes » en début de soi-
rée. La France compte environ
200 dépôts. Quelque 130 stations-
service de Total, sur les 2.100 du
pétrolier tricolore, étaient en pénu-
rie totale.
La Bretagne était particulière-
ment affectée, amenant le préfet du
Finistère à prendre des mesures de
restriction de consommation.
L’Ufip averti sur le danger d’un
« effet boule de neige » si les automo-
bilistes commençaient à se précipi-
ter pour faire le plein.
• LE COMMERCE
Le commerce souffrait déjà d’une
inquiétude sur le pouvoir d’achat.
Les manifestations des « gilets jau-
nes » mettent du sel sur les plaies
des enseignes qui espéraient sauver
leur année avec les fêtes. Pour beau-
coup, le mois de décembre compte
double.
Selon le ministère de l’Economie,
les incidents des trois dernières
semaines auraient fait baisser le
chiffre d’affaires du commerce de
détail de 20 % à 40 %. La perte serait
comprise entre 15 % et 25 % pour les
grandes surfaces alimentaires.
Samedi dernier, la fréquentation
des centres commerciaux a chuté
de 14 %.
Le phénomène est largement
répandu. Carrefour a été pénalisé
dans le Nord, le Nord-Est, le Sud-
Ouest et le Sud-Est. Auchan a
compté une cinquantaine d’hyper-
marchés affectés samedi et mesure
une perte de 25 % pour l’ensemble
de sa chaîne. A l’Alliance du com-
merce, qui représente les grandes
chaînes textiles, on parle d’Avignon,
de Tours et d’Angers avec des bouti-
ques qui ont vu leurs ventes fondre
de 50 %. Les entreprises de trans-
port routier de marchandises et de
logistique ont estimé lundi à
400 millions d’euros les pertes
d’exploitation qu’elles ont subies
depuis le début des manifestations
des « gilets jaunes », il y a plus de
deux semaines.
Parallèlement, les incidents se
durcissent. Samedi, des Carrefour
ou des Monop’ ont été pillés à Paris,
mais aussi à Charleville-Mézières et
Saint-Etienne. Lundi, comme la
semaine passée, de nombreux
entrepôts ont été bloqués. L’appro-
visionnement en denrées alimen-
taires commence à souffrir.
•ALIMENTAIRE
L’INDUSTRIE
« Les trois semaines de blocage des
« gilets jaunes » mettent en péril les
entreprises agroalimentaires »,
s’inquiète l’Association nationale
des industries alimentaires (Ania).
Comment les assurances indemnisent les dégâts
Les assureurs commencent
à recevoir les premiers
dossiers de sinistres
envoyés par des particuliers
ou des commerçants.
Laurent Thévenin
@laurentthevenin
Voitures incendiées, magasins et
restaurants saccagés, commerces
ayant dû tirer le rideau avec une
perte de chiffre d’affaires à la clef…
Les assureurs ont commencé à
recevoir les premières demandes
d’indemnisation en lien avec les
manifestations des « gilets jau-
nes » à Paris et ailleurs. Mais il est
encore trop tôt pour avancer une
première évaluation du montant
Les incidents des trois dernières semaines auraient fait baisser le chiffre d’affaires du commerce
de détail de 20 % à 40 %. Photo François Guillot/AFP
« Plusieurs milliards d’euros de chif-
fre d’affaires sont d’ores et déjà
détruits. » Il s’ensuit « une désorga-
nisation totale de la production »,
des marchandises détruites et du
chômage technique, précise Domi-
nique Chargé, président de la sec-
tion agroalimentaire des coopérati-
ves du secteur. Le blocage des ports
des dégâts, indiquent-ils. « Nous
sommes bien conscients que cette
période de l’année est très particu-
lière pour les commerçants et que
chaque jour compte. Il s’agit donc
d’aller le plus vite possible pour
l’expertise et l’indemnisation », pro-
met Bernard Spitz, le président de
la Fédération française de l’assu-
rance (FFA).
Garantie « émeutes et
mouvements populaires »
« Nous serons le plus ouverts possible
pour les déclarations de sinistres.
Mais il n’y a pas de raison de faire de
gestes particuliers dans l’application
des contrats », explique-t-on chez
AXA France, qui avait une trentaine
de dossiers ouverts avant le week-
lions d’euros, ni d’un possible ralen-
tissement d’une croissance espérée
à 1,7 %. Autant dire que le gouverne-
ment n’a guère les moyens de
s’asseoir sur les quelque 3 milliards
d’euros que doit générer la hausse
des taxes sur les carburants l’an pro-
chain, ni de se permettre d’autres
gestes pour le pouvoir d’achat. A
moins de « sortir temporairement de
la contrainte budgétaire européenne
des 3 % », comme le propose dans
« Le Monde » l’économiste Philippe
Aghion, soutien de la première
heure d’Emmanuel Macron.
Une possibilité technique ?
Cette perspective serait lourde de
conséquences pour Paris. Sur la
scène européenne, la stratégie
d’Emmanuel Macron depuis sa
prise de fonctions a été de pousser –
souvent laborieusement – un
agenda réformateur pour l’Union
européenne, fondé sur une pro-
messe implicite : le retour de la
France dans les clous du pacte de
stabilité et de croissance. Dépasser
les 3 % sonnerait, à Bruxelles et
dans les capitales européennes,
comme un aveu d’échec et saperait
la crédibilité partiellement retrou-
vée de l’Hexagone. A Bruxelles, la
France s’abstient, à ce stade, d’évo-
400
MILLIONS D’EUROS
Les pertes d’exploitation
estimées des entreprises
de transport routier de
marchandises et de logistique.
end. Ce sont donc les dispositions
contractuellement prévues qui
s’appliqueront. Les commerces ont
généralement dans leurs contrats
d’assurance « une garantie émeutes
et mouvements populaires » pre-
nant en charge les dégradations
causées lors de violences urbaines.
Mais « ils sont rarement couverts
pour les vols commis lors d’émeu-
tes », précise la FFA sur son site
Internet.
Les entreprises ayant souscrit
une garantie « perte d’exploita-
tion » pourront demander à se faire
indemniser le manque à gagner
résultant de l’interruption d’acti-
vité occasionnée par des domma-
ges matériels directs. Certaines
peuvent aussi être couvertes pour la
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
quer un tel scénario. Bruno Le
Maire, le ministre des Finances, a
fait le déplacement dans la capitale
européenne, lundi, à l’occasion
d’une réunion de l’Eurogroupe,
avant de rentrer à Paris pour une
réunion d’urgence. A son arrivée
sur place, il a affirmé : « Le cap qui
me semble bon, c’est celui de la baisse
de la dépense publique française ».
Dépasser les 3 %
de déficit public
l’an prochain
saperait la crédibilité
partiellement
retrouvée de la France
auprès de Bruxelles.
Ouvrir les vannes de la dépense
semble d’autant plus toxique politi-
quement que la tentation italienne
de s’affranchir des règles européen-
nes a exaspéré la grande majorité
des Européens. Lors des dernières
réunions de l’Eurogroupe, les
ministres des Finances ont soutenu
sans la moindre hésitation la Com-
mission européenne dans sa pos-
ture de fermeté face à Rome. Bruno
se traduit par « la perte parfois irré-
médiable de marchés étrangers ».
Les entrepôts sont saturés et la dis-
tribution, qui reçoit les marchandi-
ses en retard réclame des pénalités
aux entreprises.
Les secteurs les plus touchés sont
ceux des fruits et légumes et de la
viande, les denrées les plus périssa-
perte d’exploitation « sans domma-
ges matériels ».
Dommages tous accidents
Pour les voitures qui ont été brûlées
lors des deux derniers week-ends,
l’assurance jouera si le contrat auto
comportait une garantie incendie.
Si le véhicule a été endommagé, il
faut avoir une couverture « dom-
mages tous accidents ».
Dans le cas où l’assurance n’a pas
pu prendre en charge les domma-
ges, il est possible, sous certaines
conditions de ressources, de dépo-
ser un dossier auprès de la Commis-
sion d’indemnisation des victimes
d’infractions (Civi). En cas d’avis
favorable, l’indemnisation sera au
maximum de 4.576 euros. n
Le Maire lui-même y a régulière-
ment rappelé l’importance de res-
pecter les règles du jeu.
Sur le plan technique en revan-
che, le jeu est peut-être plus ouvert
pour Paris. Le déficit public français
étant passé sous la barre des 3 % du
PIB, la France est actuellement dans
le « bras préventif » du pacte de sta-
bilité. Pour que la Commission euro-
péenne lance à nouveau, à son
encontre, une procédure pour défi-
cit excessif au titre de son déficit
public, il faudrait que ce dernier
dépasse les 3 % pendant plus d’un
an, ou soit au-dessus de 3,5 %. Or le
déficit de 2,8 % attendu pour l’an
prochain est calculé en tenant
compte d’un phénomène exception-
nel – la bascule du CICE en baisse des
charges, qui représente 0,9 point de
PIB. Autrement dit, si Paris dépassait
légèrement les 3 %, ce serait tempo-
raire : à ce stade, Bruxelles table sur
un déficit français à 1,7 % en 2020.
En revanche, un tel scénario
exposerait Paris, théoriquement, à
une éventuelle procédure compara-
ble à celle envisagée à l’encontre de
Rome au titre de la dette, pour non-
respect des règles du « bras préven-
tif » du pacte. Une décision très poli-
tique serait alors dans les mains de
la Commission européenne. n
bles. « Jusqu’à présent, il n’y avait
pas eu d’impact sur le monde agri-
cole. Mais les premiers reports de
livraison de porcs aux abattoirs com-
mencent », précise encore Domini-
que Chargé. Selon l’Ania, les pertes
en chiffre d’affaires s’élèveraient à
13,5 milliards.
• L’HÔTELLERIE,
LA RESTAURATION
ET LE TOURISME
Les répercussions dans l’hôtellerie-
restauration et le tourisme sont déjà
tangibles. Le président du Groupe-
ment national des chaînes hôteliè-
res (GNC), Jean-Virgile Crance,
constate une perte d’activité, du fait
des annulations de réservations : de
moins 20 % à moins 50 % entre les
deux derniers week-ends, le taux le
plus élevé étant relevé à Paris. Le
mouvement pèse aussi sur les
réservations, avec un retrait de 10 %
à 15 %. La période des fêtes est « très
compromise », indique le président
du GNC. La dégradation de l’image
de la France, avec le chaos qu’ont
connu samedi les Champs-Elysées,
est très sensible.
« Les premiers retours des tour-
opérateurs étrangers sont catastro-
phiques. Le mouvement des « gilets
jaunes » aura des répercussions au-
delà de décembre », déplore, le prési-
dent du GNC. « Nous avons constaté
à Paris dès samedi les départs des
premiers touristes. Quand cela
arrive, c’est qu’il se passe quelque
chose de très grave », indique de son
côté GNI, le second groupement
patronal de l’hôtellerie-restaura-
tion. S’agissant des hôtels parisiens,
le groupement fait état d’une chute
de 20 % à 50 %.
• LE TRANSPORT AÉRIEN
Les compagnies aériennes n’ont
pas, non plus, été épargnées. S’il est
encore trop tôt pour chiffrer l’éven-
tuelle perte de trafic liée à la baisse
de la fréquentation touristique, les
programmes de vols de plusieurs
compagnies ont été perturbés par
les manifestations.
Ce fut notamment le cas samedi
dernier à Nantes, où un petit
groupe de manifestants a inter-
rompu le trafic en pénétrant briè-
vement sur le tarmac de l’aéroport,
obligeant des appareils à atterrir à
Bordeaux ou Roissy-CDG. A Nice,
l’accès de l’aéroport a également
été bloqué par des manifestants.
Toutefois, c’est probablement sur
l’île de La Réunion que l’impact
sur le trafic aérien est le plus
important. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018 FRANCE // 05

Le débat sur la taxation

des hauts revenus resurgit
De Laurent Berger
à Philippe Aghion,
plusieurs personnalités
appellent à relever
les impôts des plus aisés.
L’idée ne prend pas pour
l’instant dans la majorité.
Ingrid Feuerstein
@In_Feuerstein
Il n’y a pas eu de barricades au
moment du vote sur la suppression
de l’ISF. Des débats fiscaux de
l ’a u t o m n e 2 0 1 7 , E m m a n u e l
Macron a conservé cette image de
« président des riches » qui lui colle
à la peau, mais la transformation
de cet impôt en un impôt sur la for-
tune immobilière n’avait pas
déclenché les blocages que certains
craignaient.
Un an plus tard, le débat resurgit
à la faveur du mouvement des
« gilets jaunes ». La réforme de l’ISF
est encore mal digérée par l’opi-
nion. Le rétablissement de cet
impôt symbolique a dans un pre-
mier temps figuré dans les revendi-
cations des manifestants, mais pas
dans leur liste finale, publiée la
semaine dernière, à la veille d’une
rencontre à Matignon.
sur les plus hauts revenus ». Dès le
début des rassemblements, le lea-
der de la CFDT avait tendu la main
au gouvernement en proposant de
réunir syndicats, organisations
patronales, et associations pour
« construire un pacte social de la
Philippe Aghion,
proche d’Emmanuel
Macron pendant
la campagne
présidentielle, prône
le rétablissement
temporaire d’une
« taxe de solidarité
sur les patrimoines
mobiliers ».
conversion écologique ». La moitié
des recettes pourraient être utili-
sées pour des mesures compensa-
toires à l’attention de personnes
mises en difficulté par la taxe car-
bone, l’autre moitié à des projets de
transition énergétique.
Cette taxation des plus hauts
revenus trouve un écho auprès de
l’économiste Philippe Aghion, pro-
Pour l’instant, ces propositions
ne prospèrent pas au sein de la
majorité. « Ce serait une erreur de
revenir sur la réforme de l’ISF, alors
que notre projet repose sur la lisibi-
lité fiscale. Il faut assumer cette
mesure, qui doit nous permettre de
faire repartir l’investissement »,
explique le député En marche Lau-
rent Saint-Martin. Lors du vote
supprimant l’ISF, à l’automne 2017,
Bruno Le Maire a promis la créa-
tion d’un comité d’évaluation qui
rendrait ses travaux au plus tard en
avril 2020.
Les « effets incidents »
de la disparition de l’ISF
Certains pensent qu’il faut aller Le sentiment d’injustice fiscale s’exprime dans les rassemblements des « gilets jaunes ».
plus vite. L’ancien patron d’Info- Photo Nicolas Tucat/AFP
grames, Bruno Bonnell,
aujourd’hui député LREM du éventuel rétablissement de cet dynamisme économique », expli- exceptionnelle sur les hauts reve-
Rhône, veut mesurer au plus vite impôt. Il s’en défend. « Dans mon que cet ancien redevable de l’ISF. nus (de 3 à 4 %), le taux marginal
« les effets incidents » de la dispari- esprit, il n’a jamais été question de Reste la question de l’impôt sur d’imposition en France atteint déjà
tion de l’ISF. Dans un premier rétablir l’ISF. Je veux bien au le revenu des plus aisés. Mais si l’on 55,8 %, contre 47,5 % en Allema-
temps, ses propos ont été interpré- contraire démontrer que c’est la tient compte de la CSG, de l’impôt gne et 45 % au Royaume-Uni, selon
tés comme une réflexion sur un meilleure méthode pour créer du sur le revenu et de la contribution les données du site Fipeco. n

« Construire
un pacte social »
Au-delà de la taxation des carbu-
rants, c’est un sentiment d’injustice
fiscale qui s’exprime dans les ronds-
points bloqués depuis la mi-no-
vembre. D’où la proposition de Lau-
rent Berger d’instaurer « une
tranche d’impôt supplémentaire
Deux grands patrons
appellent les plus riches
à davantage de générosité
Denis Duverne, du groupe
AXA, et Serge Weinberg,
de Sanofi, ont lancé lundi
un appel aux « Français
aisés » pour qu’ils lèguent
10 % de leurs revenus
annuels.
Marie Bellan
@mbellan1
avec Dominique Seux
@dseux
La semaine dernière, le secrétaire
d’Etat Gabriel Attal invitait les
grandes fortunes françaises à
léguer aux associations. Lundi, ce
sont deux grands patrons eux-mê-
mes qui ont lancé un appel « pour
encourager les Français aisés à don-
ner au moins 10 % de leurs revenus
ou de leur patrimoine à des fins phi-
lanthropiques ». L’initiative, bapti-
sée « Changer par le don », est par-
tie de deux grands patrons, Denis
Duverne, président du conseil
d’administration d’AXA, et Serge
Weinberg, président du conseil de
surveillance de Sanofi.
Les deux hommes partent du
constat que le don est une tradition
très ancrée aux Etats-Unis mais
beaucoup moins dans l’Hexagone.
« Les Français
les plus aisés
considèrent souvent
qu’ils paient
beaucoup d’impôts
et ils n’aiment guère
la publicité
autour de leur
générosité. »
DENIS DUVERNE
Président du conseil
d’administration d’AXA
che d’Emmanuel Macron pendant
la campagne présidentielle. Celui-ci
prône le rétablissement temporaire L’AVENIR,
C’EST VOUS
d’une « taxe de solidarité sur les
patrimoines mobiliers » qui per-
mettrait de maintenir l’indexation
des retraites sur l’inflation. Une
« nouvelle forme d’ISF touchant les
très hauts patrimoines », explique-
t-il dans un entretien au « Monde ».
QUI SAUREZ
LE DÉCODER
Notre programme ITSchool
permet la reconversion
de demandeurs d’emploi
« Les Français les plus aisés considè-
vers le coding.
rent souvent qu’ils paient beaucoup
d’impôts et ils n’aiment guère la
publicité autour de leur générosité
parce que c’est mal vu en France d’être
riche », explique Denis Duverne.
Réunir 400 personnalités
d’ici à la fin de l’année
Le dispositif « Changer par le
don » repose sur la visibilité des
donateurs puisqu’il faut s’engager
en signant une promesse de dons
(l’affectation des sommes reste
libre) et accepter que son nom soit
rendu public. Une publicité que
refusent certains donateurs
potentiels. A ce stade, l’initiative a
recueilli une quarantaine de
signatures, parmi lesquelles figu-
rent celles de Claude Bébéar,
ancien patron d’AXA, Michel de
Virville, ancien DRH de Renault,
Xavier Fontanet, ancien patron
d’Essilor, mais aussi l’écrivain à
succès Marc Levy ou la comé-
dienne Muriel Robin. La femme
du président du Medef, Sabine
Roux de Bézieux, fait également
partie des premiers signataires.
L’objectif est de réunir 400 person-
nalités d’ici à la fin de l’année.
« Nous voulons encourager une
générosité plus substantielle,
d’autant plus nécessaire que les finan-
cements publics aux associations ont
baissé. La réforme de l’ISF a changé la
donne aussi », remarque Serge
Weinberg. Les chiffres des dons
pour 2018 ne sont pas encore con-
nus, mais le périmètre de l’ISF,
devenu l’IFI (impôt sur la fortune
immobilière), ayant été réduit de
plus de la moitié en termes de nom-
bre de contribuables concernés, la
dynamique risque en effet d’être
touchée. Rien n’empêche toutefois
les Français aisés qui ont bénéficié
de la fin de l’ISF, très contestée
aujourd’hui par le mouvement des
« gilets jaunes », de reverser une Coding = codage.
Société Générale, S.A. au capital de 1009897173,75 € – 552120222 RCS PARIS – Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. Crédit photo : Tom Craig – Décembre 2018.
partie de leurs gains. C’est tout l’objet
du dispositif présenté lundi. n
06 // FRANCE
L’accompagnement
renforcé
des chômeurs
porte ses fruits
SOCIAL
Le dispositif global
pour les chômeurs
les plus en difficulté
affiche des taux de
retour à l’emploi
encourageants.
La clef ? Des entre-
tiens fréquents que
l’opérateur ne peut
pas répliquer pour
les autres publics,
faute d’effectifs
suffisants.
Alain Ruello
@AlainRuello
Faire travailler ensemble
conseillers de Pôle emploi spé-
cialisés et travailleurs sociaux
des conseils départementaux au
service des chômeurs qui cumu-
lent éloignement du marché du
travail et galères financières, de
transport, d’hébergement ou
autres freins dits « périphéri-
ques » : c’est l’objectif de l’accom-
pagnement global, un dispositif
mis en place début 2014 dans la
foulée d’une expérimentation
menée auprès de bénéficiaires
du RSA. Quatre ans et demi plus
tard, l’impact semble positif si
l’on en juge par les résultats,
récemment publiés, d’une éva-
luation menée fin 2017.
Trois points
supplémentaires
Réalisée auprès de onze conseils
départementaux et complétée
d’une approche nationale, cette
évaluation montre que l’accom-
pagnement global augmente le
taux de retour à l’emploi. Six
mois après l’entrée dans le dis-
positif, le taux d’accès à un CDI
ou à un CDD de plus six mois res-
sort à 13 %, contre 10 % pour une
population identique mais qui
n’a pas bénéficié du dispositif.
Ces trois points supplémen-
taires (près de 30 % de hausse)
peuvent paraître faibles. Ils doi-
vent être mis en regard des pro-
fils concernés. La moitié des
50.000 bénéficiaires de l’accom-
pagnement global recensés
fin 2017 avaient au moins
douze mois de chômage total
sur les quinze derniers mois.
Les trois quarts avaient, au
mieux, un CAP ou un BEP. Un
sur cinq résidait en quartier
prioritaire de la ville ou était de
nationalité étrangère. Près des
deux tiers, enfin, étaient au RSA.
« Les personnes en accompa-
gnement global rencontrent de
grandes difficultés d’accès à
l’emploi. Augmenter d’un quart
la probabilité d’en retrouver un
n’est pas négligeable. L’effet com-
mence à être important » ,
abonde Cyril Nouveau, directeur
des statistiques, des études et de
l’évaluation chez Pôle emploi.
Au-delà de ces chiffres, l’éva-
luation met en avant un certain
nombre d’éléments de nature
qualitative, non moins impor-
tants dans le contexte de réduc-
tion des effectifs au sein de
l’opérateur public. Ainsi, pour
pouvoir accompagner globale-
ment des chômeurs, encore
faut-il… les repérer. Le meilleur
moyen reste le bon vieil entre-
tien physique pour que les
960 conseillers spécialisés de
l’opérateur public identifient
leurs difficultés sociales.
Six mois après
le début du suivi,
le taux d’accès à
un CDI ou à un CDD
de plus de 6 mois
ressort à 13 %,
contre 10 % pour
une population
hors dispositif.
« Ce qui suppose une relation
de confiance bien établie », souli-
gne l’évaluation. Ce qui suppose
surtout de maintenir une fré-
quence de face-à-face élevée,
complétée par des e-mails et
des coups de fil. Meilleure capa-
cité d’écoute et meilleure
connaissance des besoins de la
personne découlent de la « dis-
ponibilité » du conseiller.
L’évidence ? Assurément,
mais une évidence qui vaut
aussi pour les dispositifs moins
intensifs de Pôle emploi, souli-
gnent la plupart d’entre eux,
tous submergés par la taille de
leurs portefeuilles. « Quand on
fait de l’accompagnement spécifi-
que, ce qui suppose de voir les
chômeurs régulièrement, on
obtient des super résultats. Le
problème, c’est qu’avec dix demi-
journées par mois pour recevoir
300 chômeurs on fait de l’abat-
tage », déplore l’un d’entre eux
sous couvert d’anonymat. n
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Comment le « droit à l’erreur »
s’appliquera dans les Urssaf
l Le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin,
a annoncé lundi la nomination de 22 médiateurs régionaux.
l L’objectif est d’éviter les contentieux entre l’administration et les entreprises.
ENTREPRISES
Ingrid Feuerstein
@In_Feuerstein
et Marie Bellan
@mbellan1
« Un Etat au service d’une société de
confiance ». C’est le nom que le
ministre de l’Action et des Comptes
publics, Gérald Darmanin, a choisi
pour baptiser sa loi votée en août.
S’il est une administration qui n’ins-
pire pas toujours confiance aux
chefs d’entreprise, c’est bien l’Urssaf.
C’est une des raisons pour lesquelles
cette administration est une des
premières à mettre en application
les principes votés dans ce texte éga-
lement appelé « Droit à l’erreur ».
Le ministre a réuni à cet effet lundi
à Paris les directeurs des Urssaf pour
leur présenter un plan en six points.
A commencer par la généralisation
des médiateurs dans 22 régions.
N’importe quelle entreprise en
conflit avec les Urssaf pourra saisir
un des 22 médiateurs officiellement
nommés au 1er janvier.
La médiation, qui permet d’éviter
des contentieux judiciaires, a déjà
été expérimentée en Ile-de-France,
en Bretagne et en Champagne-Ar-
INTERVIEW // GÉRALD DARMANIN Ministre de l’Action et des Comptes publics
« Nous voulons décrisper les relations
entre contribuables et administration »
Propos recueillis par In. F. et M. B.
D’autres ministres avant vous
ont promis une simplification
administrative. Pourquoi,
cette fois, cela marcherait-il ?
La loi pour un Etat au service d’une
société de confiance (Essoc) n’est
pas un « choc de simplification ».
D’ailleurs, ce n’est pas le nom que
nous lui avons donné. C’est un état
d’esprit reposant sur l’idée que la
bonne foi est acquise et que la
mauvaise foi est à prouver. Cela
représente un changement pro-
fond des mentalités dans notre
administration. Et j’ai à cœur de
m’assurer que cette révolution cul-
turelle sera bien mise en œuvre
sur le terrain.
145,00€
En Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Hauts-de-France, deux régions
pilotes, l’Etat s’est engagé à limiter la fréquence des contrôles.
dennes. En 2017, 385 dossiers ont
été étudiés, dont 89 % ont eu une
issue favorable. « Les médiateurs
s’engagent à répondre sous huit jours
et à proposer une solution sous un
mois », précise Gérald Darmanin.
Fréquence des contrôles
L’Etat s’engage, par ailleurs, dans
deux régions pilotes, Auvergne-Rhô-
ne-Alpes et Hauts-de-France, à limi-
ter la fréquence des contrôles. Dans
une entreprise, le contrôle ne pourra
pas excéder neuf mois sur une
Comment s’assurer que
ce « droit à l’erreur » devienne
bien une réalité ?
Je crois au « service après vote ». Il
faut être très concret. Pour com-
mencer, il fallait déjà publier tous
les décrets de la loi Essoc. Ce sera
chose faite au 1er janvier. Mainte-
nant, il faut mettre une amicale
pression sur tout le monde pour que
la loi soit suivie d’effets. Nous allons
être aidés par les parlementaires
réunis dans un Conseil de la
réforme, instauré dans le cadre de la
loi, dont la mission sera justement
de suivre l’application de cette loi.
Où en est la consultation sur
la « relation de confiance »
proposée par l’administration ?
Elle se termine ! Je viens d’adresser
un courrier à toutes les entreprises
du CAC 40 et aux ETI pour leur faire
part de nos propositions. L’idée est
d’accompagner les entrepri-
ses dans une démarche de conseil
plutôt que de contrôle. Pour cela,
nous sommes prêts à créer des
équipes dédiées. Et nous souhai-
tons ouvrir un guichet de régulari-
sation pour les entreprises, sur le
modèle de ce qui avait été fait pour
les particuliers. Les pénalités
seraient moins lourdes pour les
sociétés qui régularisent elles-mê-
mes une situation frauduleuse.
Les effectifs à Bercy sont-ils
suffisants pour cette mission ?
On peut faire de la conformité fis-
cale a posteriori par le contrôle ou a
priori par le conseil. Au final c’est la
même mission, il peut donc y avoir
des redéploiements. Par ailleurs,
grâce à l’intelligence artificielle et à
un meilleur ciblage des investiga-
tions, on peut faire des progrès dans
l’efficacité des contrôles, et ce n’est
qu’un début. Aujourd’hui, 25 % des
contrôles débouchent sur des
redressements nuls ou très faibles,
et nous ne savons même pas ce qui,
au final, est recouvré. C’est un
gâchis pour tout le monde !
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
Franck Crusiaux/RÉA
période de trois ans. Dans ces deux
régions, 820.000 entreprises sont
potentiellement concernées. Et
selon les chiffres de Bercy, plus de
5.000 entreprises avaient subi des
contrôles de plus de neuf mois. Le
travail dissimulé, qui relève du pénal,
est toutefois exclu de ce dispositif.
Le droit à l’erreur va aussi
s’appliquer aux pénalités. En cas
d’erreur détectée par l’administra-
tion mais commise de bonne foi
sur le paiement des cotisations à
l’Urssaf, 5 % de pénalités étaient
Gérald Darmanin souhaite que l’exécutif accélère encore la baisse
de la dépense publique. Photo Elodie Grégoire/RÉA
La défiance vient-elle parfois
des entreprises ?
Oui, c’est vrai, mais à nous de faire le
premier pas et de convaincre les
entreprises qu’elles ont plus à
gagner à la transparence avec le
fisc. Nous voulons décrisper les
relations entre les contribuables et
l’administration. Je reconnais que
la tâche est grande.
C’est la contradiction
des Français :
on veut moins
d’impôts, mais plus
de services publics.
Le mouvement des « gilets
jaunes » intervient alors que les
baisses de taxes se concrétisent
pour les ménages. Qu’est-ce
qui n’a pas fonctionné ?
Je tiens avant toute chose à condam-
ner les violences intolérables aux-
quelles nos forces de l’ordre ont eu à
faire face ces derniers jours. Nous ne
confondons pas ces actes inqualifia-
bles avec une partie du mouvement
des « gilets jaunes » qui exprime sans
violence une colère sincère. Après, il
est difficile de tirer des conclusions
de ce mouvement dont les revendi-
jusqu’à présent réclamés. Ce ne
sera plus le cas. L’entreprise aura
trente jours pour régulariser sa
situation. La pénalité sera appli-
quée au-delà de ce délai.
Rectifier sa déclaration
Au n i ve a u d e s d é c l a r a t i o n s ,
l’Urssaf sera aussi plus tolérante.
En cas d’erreur, l’entreprise recevra
un courrier lui demandant de recti-
fier. Elle aura trente jours pour cor-
riger. Ce dispositif va être expé-
rimenté en 2019 dans plusieurs
régions, dont Paca.
Enfin, toute entreprise pourra
demander un contrôle à blanc aux
Urssaf afin d’obtenir un rescrit.
« Beaucoup d’entreprises nous
disent qu’elles ont besoin d’être con-
seillées par l’administration. L’idée,
c’est que l’inspecteur des Urssaf
vienne dans l’entreprise dans une
position très différente de celle
d’aujourd’hui », indique le ministre.
Les erreurs les plus communé-
ment admises seront publiées et
anonymisées pour permettre aux
autres entreprises de ne pas tomber
dans les mêmes travers. Les direc-
teurs des Urssaf seront convoqués
tous les deux mois à Bercy pour ren-
dre compte de l’application de ces
six mesures. n
cations sont très disparates. Je pense
que nous sommes face à une crise
d’identité. Parmi les ressorts de la
colère, il y a forcément le sentiment,
et je le partage, qu’il y a trop d’impôts
en France. Nous gérons cet héritage.
Je me sens un peu comme un démi-
neur sur ce sujet. Il faut bien voir que
nous sommes le premier gouverne-
ment à baisser sensiblement les pré-
lèvements obligatoires, pour les
entreprises comme pour les ména-
ges, avec aucune dépense publique
supplémentaire. Nous avons engagé
la suppression d’un impôt, la taxe
d’habitation, c’est une première
depuis les années 1970. Il y a bien
une augmentation de pouvoir
d’achat. Qu’elle ne soit pas à la hau-
teur des années de ras-le-bol fiscal,
je le constate, mais nous prenons le
bon chemin.
Les Français ne s’en rendent
pas compte alors ?
Nous devons aller encore plus loin.
Et pour ce faire, il faut accélérer
encore la baisse de la dépense
publique. Mais regardez l’an der-
nier combien j’ai été critiqué en fai-
sant baisser les contrats aidés et en
réduisant les aides au logement.
C’est toute la contradiction des
Français : on veut moins d’impôts,
mais plus de services publics. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018 FRANCE // 07

L’OCDE suggère de réduire

les pensions de réversion
RETRAITES
Dans son rapport
annuel sur les pen-
sions, l’organisation
plaide pour des réver-
sions plus modestes
et qui ne pèsent pas
sur les célibataires
ou les couples bi-actifs.
Solveig Godeluck
@Solwii
« A-t-on encore besoin de pensions de
réversion ? » Dans son rapport
annuel sur les retraites publié lundi,
l’Organisation de coopération et de
développement économiques
(OCDE) ne prend pas de gants. Elle
pose la question qui fâche, souli-
gnant la réduction des incitations à
travailler que constituent les droits
trop généreux pour le conjoint sur-
vivant. L’avenir de la réversion est le
sujet qui a le plus échauffé les esprits
depuis que l’on discute réforme des
retraites en France – alors que, à ce
stade, le gouvernement ne parle que
d’une « harmonisation » des régi-
mes de réversion.
« Une redistribution
entre les foyers »
Les réversions assurent en
moyenne un taux de remplacement
de 50 % de la pension de la personne
décédée pour le survivant. Selon
l’organisation des pays développés,
elles ne devraient pas servir à autre
chose qu’à assurer un niveau de vie
honorable aux veufs et aux veuves
– des femmes dans 85 % des cas.
« Vu la façon dont elles sont conçues
actuellement, cependant, les pensions
de réversion impliquent générale-
ment une redistribution entre les
foyers », critique-t-elle. Autrement
dit, ce sont les célibataires qui « sub-
ventionnent » la retraite des couples
et les couples bi-actifs qui paient
pour les mères au foyer.
C’est pourquoi l’OCDE propose
de « réinternaliser » à l’intérieur de
chaque couple ou au moins pour
l’ensemble des couples, le coût de
ces réversions. Il y a plusieurs
façons d’y parvenir. Au Chili ou en
Suède, les époux peuvent décider
de toucher une pension réduite
tant qu’ils sont vivants tous les
deux et peuvent mutualiser leurs
dépenses. Cela permet au survi-
vant de toucher une pension plus
élevée. Mettre en œuvre une telle
réforme sans alourdir le coût total
des pensions impliquerait de bais-
ser de 9 % les pensions des retrai-
tés en couple.
L’autre façon de procéder consiste
à couper en deux les droits. Cette
technique du « splitting » a été adop-
tée en Suisse, de façon obligatoire, et
en Allemagne, en option. De la
même façon que les époux ou les
concubins décident de mettre en
commun leurs revenus et leurs biens
pendant la vie active, ils mettent en
commun leurs droits à retraite. Cette
somme est ensuite divisée à 50-50 ou
bien selon leurs apports respectifs.
Toutefois, souligne l’OCDE, le
« splitting » ne suffit pas pour rem-
placer la réversion. En effet, avec le
L’avenir de la réversion
est le sujet qui a le plus
échauffé les esprits
depuis que l’on
discute réforme des
retraites en France.
24 % de leur revenu disponible dans plément d’éventuelles pensions
les 35 pays de l’OCDE. Sans réver- partagées. « Par exemple, avec un
veuvage, les économies d’échelle de sions, la perte serait de 61 % », rappel- splitting à 50-50, un taux de rempla-
la vie en couple disparaissent et le le-t-elle. Par ailleurs, les réversions cement autour de 40 % suffirait
niveau de vie risque encore de se concourent à la réduction des écarts pour améliorer le niveau de vie d’une
dégrader en deçà du seuil accepta- de pensions hommes-femmes, qui veuve n’ayant jamais travaillé, alors
ble par la société. « Après la mort de découlent de l’inégalité des salaires. qu’il faudrait un taux de 70 % en
leur conjoint, les survivants qui n’ont D’où la nécessité de prévoir une l’absence de splitting », avancent les
pas travaillé perdent en moyenne sorte de socle de réversion en com- auteurs du rapport. n

Retraites complémentaires :
pourquoi les salariés vont
travailler plus longtemps
L’Agirc-Arrco va mettre en
œuvre dès 2019 un bonus-
malus temporaire pour in-
citer les assurés à partir un
an après l’âge du taux plein.
C’est une innovation dont on
n’attend pas beaucoup d’économies
à court terme, mais qui pourrait
transformer en profondeur les
départs à la retraite. Un peu plus de
trois ans après avoir été décidé, le
bonus-malus temporaire va entrer
en vigueur à l’Agirc-Arrco. Les affi-
liés au régime complémentaire des
salariés du privé qui liquident leurs
droits à pension à partir du 1er jan-
vier prochain pourront se voir
appliquer des « coefficients de soli-
darité » et « coefficients majo-
rants » − à condition toutefois qu’ils
ne soient pas nés avant 1957.
L’objectif du Medef, qui a condi-
tionné sa signature de l’accord
Agirc-Arrco de 2015 à l’adoption de
ce bonus-malus, était d’inciter les
travailleurs à retarder leur départ à
la retraite, pour qu’ils cotisent plus
longtemps et coûtent moins cher en
pensions. Il voulait surtout donner
un signal au régime de base sur la
nécessité de décaler l’âge minimum
au-delà de 62 ans.
De fait, le nouvel âge de référence
à l’Agirc-Arrco va être de 63 ans. Car
les affiliés qui liquideront à l’âge du
taux plein (62 ans pour ceux qui ont
bien tous leurs trimestres) subiront
un abattement de 10 % de leur pen-
sion complémentaire pendant les
trois premières années de leur
retraite. Pour y échapper, il faudra
cotiser une année supplémentaire
par rapport à l’âge du taux plein, tel
qu’on le calcule au régime de base.
Un malus très exclusif
Cependant, ce coefficient de solida-
rité ne concernera que la moitié des
affiliés, a estimé la direction de
l’Agirc-Arrco, lors d’une rencontre
avec l’Association des journalistes
d’information sociale, vendredi. En
seront exclus, les assurés ayant
atteint l’âge du taux plein avant
2019. Mais aussi, à plus long terme,
les retraités modestes exonérés de
CSG (30 % des liquidants), les per-
sonnes handicapées, les victimes de
l’amiante ou celles ayant atteint
l’âge du taux plein automatique (65
à 67 ans). Les retraités à CSG réduite
n’auront que 5 % de minoration.
« Par leur statut, leur situation fis-
cale ou leur comportement, de nom-
breux assurés échapperont au
malus », souligne François-Xavier
Selleret, le directeur général de
l’Agirc-Arrco. Les gestionnaires du
régime estiment donc qu’il faudrait
réviser à la baisse la prévision d’éco-
nomies réalisée il y a trois ans avec
ce bonus-malus, à 500 millions
d’euros en 2020.
Si l’effet du bâton s’avère limité, il
est possible que la carotte ait un
impact plus important. Les assurés
qui travaillent plus longtemps vont
être récompensés. S’ils partent à
l’âge du taux plein plus deux ans, ils
toucheront une prime de 10 % sur
leur pension complémentaire cette
année-là. Ce bonus d’un an attein-
dra 20 % pour un départ à taux
plein plus trois ans et 30 % à l’âge du
taux plein plus quatre ans.
La générosité
du régime de base
Mais en réalité, ce n’est pas ce sur-
plus du régime complémentaire qui
devrait emporter la décision des
assurés. Car le coefficient majorant
ne dure qu’un an, et porte sur la seule
partie complémentaire de la pen-
sion. Ainsi une retraitée ayant droit à
1.600 euros de pension totale men-
suelle, dont 500 euros à l’Arrco, ne
gagnera « que » 625 euros de bonus
(sur l’année), ponctuellement, si elle
part deux ans après le taux plein.
En revanche, elle aura un béné-
fice accru du côté du régime géné-
ral. Celui-ci verse déjà une surcote
bien plus intéressante : 10 % de
majoration, soit 1.572 euros supplé-
mentaires chaque année, toute sa
vie pour cette retraitée. Il y a
matière à réfléchir, pour les person-

1.572
EUROS
La surcote au régime général
versée chaque année à une
retraitée ayant droit à 1.600 euros
de pension totale mensuelle, si elle
part deux ans après le taux plein.
Au régime complémentaire, elle
touchera, l’année de son départ,
une prime de 625 euros.
nes qui ont la possibilité de poursui-
vre leur activité un peu plus long-
temps. La même retraitée qui
partirait au taux plein plus un an
toucherait aussi la surcote de 5 %
du régime général, soit 786 euros de
plus par an, toute sa vie.
Au final, ce mécanisme pourrait
bien faire grimper le pourcentage
de « surcoteurs », qui est de 13 % au
régime général. Provoquant, de fait,
un recul de l’âge moyen du départ
effectif en retraite, sans avoir modi-
fié l’âge légal. — S. G.
08 //
MONDE
en
chiffres
La réforme de la zone euro victime
des incertitudes politiques européennes
l La réunion de l’Eurogroupe devait déboucher, lundi, sur un projet de réforme de l’Union économique et monétaire.
l Un projet qui reste modeste, faute de véritable dynamique politique.
EUROPE
Gabriel Grésillon
@GGresillon
— Bureau de Bruxelles
Sur la scène européenne aussi, le
volontarisme d’Emmanuel Macron
se sera décidément heurté au mur
de la réalité. Arrivé à l’Elysée avec de
grandes ambitions pour la zone
euro, le chef de l’Etat doit composer
avec une Union peu encline à le sui-
vre. La réunion des ministres des
Finances de la zone euro, qui s’est
tenue lundi à Bruxelles en format
élargi, visant à clôturer un cycle de
quatre rencontres centrées autour
des réformes de la zone euro, en a
donné la démonstration.
La proposition qu’elle devait
transmettre aux chefs d’Etat et de
gouvernement en vue du sommet
de la mi-décembre semblait assez
éloignée des projets promus par le
président français.
Si de réels progrès sont en vue au
sujet du Mécanisme européen de
stabilité (MES), et si Paris et Berlin
ont remis sur la table un projet de
taxe sur les transactions financiè-
res, le grand budget de la zone euro
souhaité par Emmanuel Macron
est encore loin d’avoir vu le jour. Et
l’assurance commune des dépôts
qui constituerait le parachèvement
de l’union bancaire semble une
perspective plus lointaine encore.
Progrès sur le MES
Le contexte politique n’aide pas.
Entre une Allemagne hésitante du
fait de ses tiraillements politiques
internes et une Italie jusque-là ten-
tée de piétiner les règles européen-
nes en matière de finances publi-
ques, « les conditions d’un débat
apaisé ne sont pas exactement réu-
nies », note un pilier des institutions
européennes. Une situation qui a
fait émerger une coalition de pays
du nord de l’Europe redoutant de
En Andalousie, l’irruption de Vox brouille
la géographie électorale espagnole
ESPAGNE
La formation d’ex-
trême droite obtient
douze députés et sera
clef pour faire bascu-
ler à droite l’ancien
bastion socialiste.
Cécile Thibaud
@CecileThibaud
— Correspondante à Madrid
On attendait une nouvelle victoire
sans histoire des socialistes dans
leur grand fief. Mais c’est l’irruption
du petit parti d’extrême droite Vox
qui a créé la surprise, dimanche, lors
des élections régionales andalouses.
La jeune formation, sans aucune
CRAINTES EN CHINE
SUR LE MANUFACTURIER
La croissance de l’activité
manufacturière n’a que très
légèrement rebondi en
novembre en Chine (l’indice
PMI manufacturier s’est
établi à 50,2 en novembre,
après 50,1 en octobre), selon
l’enquête réalisée par Caixin/
Markit, tandis que le
tassement des nouvelles
commandes à l’exportation
se prolonge.
créer des mécanismes venant aider
les pays aux pratiques financières
laxistes.
Dans ce contexte, c’est le débat
sur l’avenir du MES qui a le plus pro-
gressé. Son rôle potentiel de prêteur
de dernier recours pour le secteur
bancaire est en passe d’être acté –
un mécanisme jugé essentiel pour
finaliser l’union bancaire.
Un accord est également en vue
pour renforcer les pouvoirs de ce
MES en cas de crise dans un Etat
membre ou de situation de crise
imminente. Plusieurs points res-
taient toutefois en suspens, lundi,
en particulier concernant le rôle
que pourrait avoir le MES en
matière de restructuration de dette
souveraine, l’automaticité plaidée
par les plus fermes faisant office de
repoussoir pour les pays du Sud et
la France.
Le budget de la zone euro, en
revanche, reste un sujet sensible.
Certes, comme l’a résumé le minis-
tre des Finances néerlandais,
Wopke Hoekstra, devant son Parle-
ment national, le budget « élé-
phant » voulu par Emmanuel
Macron a d’ores et déjà été trans-
formé en « souris dans une cage ».
Mais le changement d’échelle, fruit
d’un compromis franco-allemand
présenté il y a deux semaines, ne
suffit pas encore à créer l’unani-
mité. Les discussions butent
notamment sur la création d’un
mécanisme de stabilisation visant à
aider les pays frappés par un choc
conjoncturel. Le terme de « stabili-
sation » inquiète le nord de
l’Europe, qui y voit un risque d’inci-
tation au laxisme financier, selon la
théorie économique dite de « l’aléa
moral ». Sur ce point comme sur
celui d’une garantie commune des
dépôts, les débats sont donc appelés
à se poursuivre au cours du
prochain semestre. Avec, sur cette
question, une perspective encore
moins probable de débloquer le
jeu. n
présence parlementaire jusqu’ici,
a fait une entrée fracassante sur la
scène espagnole et prend de court
toutes les forces politiques en pré-
sence. « Il s’agit d’un moment histo-
rique », proclame le chef de Vox,
Santiago Abascal, qui appelle à unir
les forces pour « en finir avec le
régime socialiste ». Le Parti socialiste
ouvrier espagnol (PSOE) a certes
recueilli le plus de voix, mais son
avance est trop courte pour lui assu-
rer une majorité au Parlement de
Séville, même en y ajoutant le sou-
tien des députés d’Adelante Andalu-
cía (la marque locale de Podemos).
Avec ses douze nouveaux députés
régionaux et 11 % des votes, Vox
s’impose comme un partenaire
indispensable pour monter une
alliance de droite avec le PP et Ciuda-
Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, avec le ministre des Finances allemand, Olaf Scholz,
et le commissaire européen aux Affaires financières, Pierre Moscovici, au début de l’Eurogroupe lundi. Photo John Thys/AFP
La taxe sur les transactions financières au secours
du budget de la zone euro
Alors que les pays membres
ne veulent pas financer de
nouveau budget, le couple
franco-allemand voit dans
la TTF une nouvelle source
de recettes budgétaires.
Ninon Renaud
@NinonRenaud
— Correspondante à Berlin
Chassez-la par la porte, elle revient
par la fenêtre ! Depuis près de huit
ans, la taxe européenne sur les tran-
sactions financières (TTF) fait l’objet
de projets sans cesse reportés faute
de consensus entre les membres de
l’Union européenne. Cette fois, sa
chance pourrait être la réticence
danos, afin de changer le cap de cette
Andalousie qui avait été jusque-là
un grand bastion du PSOE installé
au pouvoir depuis trente-six ans.
Cette entrée en scène de l’extrême
droite était immédiatement applau-
die, dimanche soir, par Marine Le
Pen qui a posté un tweet avec ses
« vives et chaleureuses félicitations » à
ceux qu’elle appelle ses amis.
La question nationale
au cœur du discours
Le nouveau parti a obtenu ses
meilleurs scores dans les quartiers
populaires et les zones de forte
immigration, comme celle d’Alme-
ría où se trouvent les grandes exploi-
tations de cultures sous serre qui,
depuis des années, ont drainé une
forte immigration africaine. Dans la
L’INFLATION RALENTIT
UN PEU EN TURQUIE
Les prix à la consommation
en Turquie ont reculé de
1,44 % en novembre par
rapport au mois précédent,
mais l’inflation reste élevée,
à 21,62 % en rythme annuel,
selon les chiffres officiels
publiés lundi. C’est la
première fois depuis mars
que l’inflation, au plus haut
en Turquie depuis 15 ans,
ralentit d’un mois à l’autre.
que suscite le projet de budget de la
zone euro porté par la France et
l’Allemagne. Alors que leurs parte-
naires ne veulent pas mettre la main
à la poche pour alimenter cette nou-
velle cassette au sein du budget
européen, le couple franco-alle-
mand voit dans la TTF une nouvelle
source de recettes budgétaires.
Donnant-donnant
Les pays membres de l’UE auraient
d’autant plus intérêt à l’adopter
qu’ils auraient le droit de déduire de
leur contribution globale au budget
européen le produit de la TTF
reversé. Ce donnant-donnant risque
de limiter la portée du gain potentiel
pour le budget, mais il fait mouche
lignée d’autres forces populistes
européennes, Vox décline un dis-
cours brassant à la fois la xénopho-
bie et les attaques contre les droits
des homosexuels ou contre les fémi-
nistes. « Mais le cœur de son discours
tourne autour de la question natio-
nale », signale la politologue Astrid
Barrio, professeure à l’université de
Valence, en expliquant comment
Vox a commencé à se faire entendre,
agitant la défense de la patrie pour
exiger une réponse musclée face
aux indépendantistes catalans, afin
de prendre le relais d’un Parti popu-
laire considéré comme insuffisam-
ment belligérant. Ce décollage
rapide de Vox, qui n’avait pas été
bien jaugé par les instituts de son-
dage, vient déstabiliser dans un pays
qui croyait pourtant que quarante
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
alors que chacun va devoir augmen-
ter sa contribution pour compenser
le départ du Royaume-Uni. Objet de
zizanie par le passé, la TTF pourrait
donc finalement se révéler un « élé-
ment important » de cohésion au
sein de l’UE ! « Nous avons préparé
une solution franco-allemande, dont
nous tenterons de convaincre le plus
grand nombre possible », a confirmé,
lundi, le ministre allemand des
Finances, Olaf Scholz, avant le Con-
seil des ministres. Le ministre belge
des Finances, Johan Van Overtveldt,
a estimé en amont de l’Eurogroupe
que la nouvelle proposition franco-
allemande constituait une « évolu-
tion positive ». L’idée serait de partir
du modèle de TTF à la française.
« Il s’agit d’un moment historique », a proclamé le chef de Vox,
Santiago Abascal, qui appelle à unir les forces
pour « en finir avec le régime socialiste ». Photo Cristina Quicler/AFP
années de dictature franquiste
l’avaient immunisé contre la fièvre
populiste. Il est lu comme un pré-
lude à ce qui pourrait bientôt se pas-
ser à l’échelle nationale, alors que
l’Espagne se prépare à une grosse
année électorale en 2019. Des muni-
cipales et des régionales partielles
7,6 %
LE TAUX DE CHOMAGE EN
AUTRICHE EN NOVEMBRE
Le taux de chômage en Autri-
che a augmenté en novem-
bre, à 7,6 % de la population
active, après 7,3 % le mois
précédent, selon la norme
nationale. Elle diffère de celle
d’Eurostat qui estime ce taux
à 5,6 % en octobre.
Mise en place en 2012, cette taxe
s’applique aux seules transactions
sur les actions des entreprises valo-
risées plus de 1 milliard d’euros en
Bourse. Cela étant, la France, la Bel-
gique, l’Italie et la Grèce, qui ont déjà
mis en place une telle taxe, en tirent
des recettes budgétaires.
En France, la TTF a contribué en
2017 à hauteur de 652 millions
d’euros au budget de l’Etat et de
798 millions à l’aide au développe-
ment, pour un total de 1,45 milliard
d’euros depuis 2012. Pour éviter de
déshabiller Pierre pour habiller
Paul, des mécanismes de
compensation devraient donc être
discutés. Un nouveau casse-tête en
perspective… n
sont en effet programmées en mai
prochain, en même temps que les
européennes, tandis que les
rumeurs de convocation de législati-
ves anticipées se font aussi insistan-
tes, au vu de la faiblesse parlemen-
taire du gouvernement du socialiste
Pedro Sánchez. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
Brexit : Theresa May engage
la bataille du Parlement
l Les députés britanniques commencent ce mardi leurs travaux sur l’accord
conclu par la Première ministre avec Bruxelles.
l Ils voteront sur le texte le 11 décembre. Un rendez-vous à haut risque
pour le gouvernement.
ROYAUME-UNI
Alexandre Counis
@alexandrecounis
— Correspondant à Londres
Quel est le comble pour un Brexi-
ter ? Que deux ans et demi après le
vote en faveur du Brexit, le Royau-
me-Uni ne soit toujours pas sûr de
pouvoir couper, à terme, les amarres
avec l’UE. Un cauchemar qui pour-
rait devenir réalité si devait s’appli-
quer le mécanisme de « backstop »
prévu par l’accord de divorce que
Theresa May a conclu il y a quinze
jours avec Bruxelles.
Le texte prévoit en effet que Lon-
dres et Bruxelles devront tomber
d’accord pour mettre un terme à
cette période tampon, qui doit
s’ouvrir à la fin de la période de tran-
sition afin d’assurer la fluidité des
échanges entre les deux Irlandes, si
Londres et Bruxelles tardaient à
trouver un accord sur l’après-Brexit.
Autant dire que pour beaucoup de
tories, il risque de bloquer le Royau-
me-Uni dans une union douanière
avec l’UE. Pire : il met le pays dans la
main de Bruxelles, au lieu de lui ren-
dre sa souveraineté.
La couleuvre a, en tout cas, du mal
à passer, à Westminster, alors que le
Parlement britannique ouvre ce
mardi cinq jours de débats avant de
se prononcer, le 11 décembre, sur
l’accord conclu avec Bruxelles. Un
vote à haut risque pour le gouverne-
ment, tant les députés semblent peu
disposés à lui donner leur feu
vert. Près de 90 conservateurs ont
déjà prévenu qu’ils voteraient con-
tre, au risque de le priver de majorité.
Ce point était tout l’enjeu de l’avis
juridique sur l’accord que l’Attorney
Menacée de récession, l’Italie
cherche un accord avec Bruxelles
ITALIE
Après la confrontation
sur le dérapage
budgétaire, l’heure
est au dialogue
entre la Commission
européenne et le
gouvernement italien.
L’économie
transalpine connaît
un fort ralentissement.
Olivier Tosseri
@oliviertosseri
— Correspondant à Rome
Dans la guerre avec Bruxelles sur
son prochain budget, le gouverne-
ment italien est passé de la résis-
tance véhémente à un début de
capitulation. L’armistice avait déjà
sonné, la semaine dernière, avec un
arrêt des attaques verbales virulen-
tes lancées par les deux vice-prési-
dents du Conseil, Luigi Di Maio et
Matteo Salvini, à l’encontre des
« eurocrates et de leurs diktats ».
L’heure est maintenant aux
discussions et c’est le président du
Conseil, Giuseppe Conte, qui est
chargé de les mener pour trouver
un accord avant le 17 décembre,
date du prochain Ecofin. Giovanni
Tria est en train de revoir le budget
pour parvenir à ramener les prévi-
sions de déficit 2019 de 2,4 % de PIB
autour de 2 %. Pour y arriver, la loi
General du gouvernement, Goeffrey
Cox, a remis à Theresa May et dont
les députés demandent depuis plu-
sieurs jours la publication. Une
demande rejetée par la Première
ministre, qui n’en a divulgué lundi
qu’un résumé… au risque d’attiser
encore la colère des députés.
Plus d’accès aux eaux
britanniques
Le backstop a peu de chances de
s’appliquer, dans la mesure où il est
« inconfortable » pour Londres
comme pour Bruxelles, ont répété
pour les rassurer, lundi, le conseiller
Europe de Theresa May, Oliver Rob-
bins, et le nouveau ministre du
Brexit, Stephen Barclay, devant les
membres de la Commission parle-
mentaire sur le Brexit. Dès son
entrée en vigueur, les pêcheurs euro-
péens n’auraient plus, par exemple,
accès aux eaux du Royaume-Uni.
Pas sûr que cela suffise à calmer les
inquiétudes des députés britanni-
ques. Le très influent ministre Brexi-
ter de l’Environnement, Michael
Gove, leur a prêté main-forte en pré-
venant dimanche les Brexiters du
Parti conservateur qu’à trop criti-
quer le texte, c’est le Brexit lui-même
qu’ils risquaient de voir s’envoler.
Car si l’issue du vote est incertaine,
ses conséquences le sont encore
bien davantage. Si les députés reje-
taient l’accord, tous les scénarios
seraient de nouveau sur la table, du
« no deal » au « no Brexit ». Des
plans alternatifs pourraient être
ébauchés dans les six amendements
que devra choisir, parmi tous ceux
qui seront déposés, le « speaker » de
la Chambre des communes, John
Bercow, pour les soumettre eux
aussi au vote le 11 décembre.
Certains refaisaient surface, ces
Le président du Conseil, Giuseppe Conte, est chargé des discus-
sions avec Bruxelles, tandis que Giovanni Tria revoit le budget
pour ramener les prévisions de déficit 2019 autour de 2 %.
de finances qui sera soumise avant
Noël au Parlement a été en partie
expurgée des mesures les plus coû-
teuses : celles concernant le revenu
de citoyenneté et les départs antici-
pés à la retraite. Leur lancement
sera différé, le nombre des bénéfi-
ciaires réduit, tout comme le mon-
tant du revenu citoyen qui pourrait
passer de 780 à… 500 euros.
Pour faire accepter à l’opinion
publique l’abandon des deux sym-
boles de son programme, le gouver-
nement a multiplié les cadeaux
fiscaux et les embauches dans la
fonction publique. L’avenir dira s’ils
seront suffisants pour calmer la
derniers jours, comme celui consis- Si Theresa May perd la face en
tant à rester dans l’Espace économi- voyant son texte rejeté par les dépu-
que européen, sur le modèle norvé- tés, elle aura bien du mal à se mainte-
gien, ou celui consistant à nir au pouvoir. Keir Starmer, le res-
convoquer un second référendum, ponsable du Brexit pour l’opposition
pour lequel une pétition remise à travailliste, a mis la pression diman-
che en prévenant que le Labour
déposerait « inévitablement » un
Si les députés vote de défiance pour la renverser.
rejetaient l’accord, Selon le « Times », le DUP, le parti
unioniste nord-irlandais dont les 10
tous les scénarios députés donnent au gouvernement
seraient de nouveau sa majorité parlementaire, fait pla-
sur la table, du « no ner la menace de lâcher alors la Pre-
deal » au « no Brexit ». mière ministre. Mais c’est de son
propre camp que viendra le plus
grand danger : après avoir échoué
Downing Street a recueilli lundi plus mi-novembre à provoquer un vote
d’un million de signatures. Reste à de défiance interne, les « hard Brexi-
démontrer qu’ils peuvent, au Parle- ters » du Parti conservateur ne man-
ment, bénéficier d’une réelle majo- queront pas l’occasion de relancer
rité. Une chose est sûre néanmoins. leur tentative de putsch. n
La BEI va compenser le départ du Royaume-Uni
La Banque européenne Banque basée à Luxembourg. Selon
d'investissement va perdre nos informations, une solution
son plus gros actionnaire. serait sur le point d’être adoptée
Une solution est sur le point pour compenser ce départ. Le Con-
d’être trouvée pour seil d’administration de la BEI se
maintenir ses capacités réunira d’ici à la fin de l’année. Il
de financement. devrait annoncer un accord avec les
Etats membres.
Isabelle Couet
@icouet Capacité de financement
Avec plus de 16 % des parts, le
La Banque européenne d'investis- Royaume-Uni est, aux côtés de
sement (BEI) est sans doute l’insti- l’Allemagne, de la France et de l’Ita-
tution de l’UE qui risquait d’être la lie, le principal actionnaire de
plus pénalisée par le Brexit. Dans le l ’o rg a n i s a t i o n c o n n u e p o u r
cadre des négociations menées déployer le vaste plan d’investisse-
sous la houlette de Michel Barnier, ment européen – dit « Plan Junc-
il a en effet été décidé que le Royau- ker » –, ces dernières années. « Les
me-Uni sortirait du capital de la Britanniques comptent pour près de
prochain, d’une « procédure pour
déficit excessif » pouvant déboucher
sur des sanctions représentant plus
de 3 milliards d’euros si Rome per-
siste à ne pas modifier son budget.
Craintes de récession
Plus que les pressions bruxelloises,
ce sont celles des milieux économi-
ques qui ont eu raison de l’intransi-
geance de la Ligue et du M5S. Pour
la première fois depuis 2014, le PIB
A. Casasoli/A3/Contrasto-RÉA
de la péninsule a reculé de 0,1 % au
troisième trimestre. La croissance
à la fin de l’année devrait être de
+0,7 % bien loin du +1,2 % escompté
par le gouvernement. D’après la
Confindustria, la production indus-
trielle devrait avoir faibli de 0,5 % en
novembre. Quant à l’indice PMI
d’activité, il est tombé, en octobre,
sous les 50 points pour la première
fois depuis plus de deux ans.
Du ralentissement de l’économie
désillusion des électeurs. Ils ont à sa contraction, il n’y a qu’un pas
déjà été accueillis favorablement à qui pourrait bientôt être franchi.
Bruxelles. La Commission euro- « Le risque existe », s’inquiète Vin-
péenne a salué, par la voix de son cenzio Boccia, le président du
vice-président, le « changement de patronat italien. Pour Goldman
ton » de la coalition populiste au Sachs, l’Italie « jette des nuages som-
pouvoir à Rome. « Nous attendons bres sur le scénario des marchés en
maintenant des avancées concrè- Europe et son économie flirtera avec
tes », a déclaré Valdis Dombrovskis. la récession début 2019 ». La banque
Le commissaire aux Affaires éco- d’investissement table sur une
nomiques, Pierre Moscovici, a pour croissance de 0,4 % l’an prochain,
sa part noté « un changement de contre 1 % jusque-là pour la plupart
méthode » et assure son intention des analystes. De quoi motiver le
« à la fois de continuer le dialogue, changement de cap du gouverne-
inlassablement, et en même temps ment. « Il vivait dans une bulle,
continuer à préparer les décisions ». estime Mario Monti, maintenant
Celles de l’ouverture, le 19 décembre le moment Tsípras est arrivé. » n
MONDE // 09
Si Theresa May perd la face en voyant son texte rejeté par les
députés, elle aura bien du mal à se maintenir au pouvoir. Photo AFP
40 milliards d’euros dans le capital, Il s’agit d’engagements (capital
ce qui, du fait de notre multiplicateur, « callable ») et non de montants
représente une capacité de finance- déboursés. Par ailleurs, certains
ment de 100 milliards », rappelle pays, comme la Pologne ou le
Ambroise Fayolle, vice-président Luxembourg, souhaiteraient saisir
de la BEI. L’organisation, qui se tar- cette occasion pour ajuster leur clef
gue d’être le plus grand emprunteur de répartition en fonction de leur
et prêteur multilatéral au monde, PIB et peser davantage dans le capi-
ne pouvait subir une telle amputa- tal de la BEI, indique un négocia-
tion de sa capacité de prêts. teur.
La solution qui devrait voir le Si un accord est conclu sur le
jour est la suivante : les autres Brexit d’ici à la fin mars, le Royau-
actionnaires, autrement dit les me-Uni sera remboursé de la part
Etats membres, devraient augmen- de capital qu’il a effectivement
ter leur part au capital, mais sans versé, c’est-à-dire 3,5 milliards
effectuer de nouveaux versements. d’euros. Aucune période de transi-
La France a ainsi inscrit dans son tion ne s’appliquera. Quelque
Projet de loi de finances pour 2019 300 millions par an sur une période
l’augmentation de sa participation. de 12 ans lui seront retournés. n
en bref
La Chine va stimuler
sa demande intérieure
CONJONCTURE La Chine développera la demande intérieure
en promouvant la consommation et l’investissement dans les
grands projets, dans un contexte de ralentissement de l’activité
économique, a déclaré lundi le Premier ministre Li Keqiang.
Pékin compte toujours atteindre une croissance annuelle de
l’ordre de 6,5 % cette année, en dépit de nombreux freins exté-
rieurs, dont le moindre n’est pas la confrontation commerciale
avec les Etats-Unis. La guerre commerciale fait l’objet d’une
trêve depuis samedi après la rencontre entre les présidents
américain, Donald Trump, et chinois, Xi Jinping, en marge du
G20 à Buenos Aires.
Climat : la Banque mondiale promet
200 milliards de dollars de 2021 à 2025
ENVIRONNEMENT La Banque mondiale a annoncé, lundi, la
mobilisation d’environ 200 milliards de dollars de finance-
ments de 2021 à 2025 pour aider les pays en développement face
au changement climatique, soit un « doublement » par rapport
à la période précédente. L’enveloppe sera composée de 100 mil-
liards de dollars de « financements directs » de la Banque mon-
diale. L’autre moitié est répartie entre environ un tiers de fonds
directs de deux agences dépendant du groupe Banque mondiale
et deux tiers de fonds privés mobilisés par leur intermédiaire.
Trump dit vouloir enrayer la course
aux armements avec Pékin et Moscou
MILITAIRE Le président américain a affiché lundi sa volonté de
travailler avec la Chine et la Russie pour mettre fin à une course
aux armements devenue « incontrôlable », mais est resté évasif
sur le calendrier comme sur la portée de ces éventuelles discus-
sions. Donald Trump a annoncé fin octobre son intention de
retirer les Etats-Unis du traité sur les armes nucléaires de por-
tée intermédiaire (INF), bannissant les missiles nucléaires
d’une portée allant de 500 à 5.000 kilomètres, conclu avec la
Russie en 1987. Vladimir Poutine a immédiatement averti qu’un
tel retrait pourrait avoir des conséquences « dangereuses ».
10 // MONDE
Le coup de frein de l’économie indienne
complique la campagne de Modi
ASIE DU SUD
A quelques mois des
élections, la croissance
indienne a ralenti au
deuxième trimestre.
Le rythme
reste soutenu,
mais les besoins
en créations d’emplois
sont énormes.
Michel De Grandi
@MdeGrandi
A quelques mois des élections du
printemps où le BJP, le parti au
pouvoir, va tenter d’offrir un nou-
veau mandat de Premier ministre
à Narendra Modi, ce dernier aurait
sans doute préféré montrer com-
bien les performances économi-
ques restent solides. Las, l’écono-
mie indienne, +7,1 % sur un an pour
la période allant de juillet à septem-
bre de l’année fiscale 2018-2019
(avril-mars), subit le ralentisse-
ment mondial et les tensions com-
merciales. Plus précisément pour
l’Inde, l’activité automobile a mar-
qué le pas au deuxième trimestre
en répercussion à la hausse du prix
du baril.
Ce chiffre est non seulement net-
tement inférieur à celui du trimes-
tre précédent (+8,2 % en glissement
annuel), mais il se situe également
en deçà des prévisions des analys-
tes (+7,5 %). En soi, ce ralentisse-
Vendredi 7 décembre
SUPPLÉMENT
GRATUIT
PLACEMENTS
7 IDÉES POUR
INVESTIR AUTREMENT
ment n’est pas une catastrophe.
L’économie indienne, qui a dépassé
la France fin 2017 pour se hisser au
sixième rang mondial, reste une
star de la croissance. Le Fonds
monétaire international (FMI) ne
voit pas d’effondrement et table
pour cette année fiscale sur une
croissance soutenue de 7,3 %, puis
de 7,5 % en 2019-2020. Mais ce coup
de frein n’est pas dénué de risque, le
principal étant une dégradation
possible du climat social. Comme
la Chine avec 7 %, l’Inde a besoin
d’un taux de croissance plancher
de 8 % pour créer des emplois à
l’échelle des besoins du pays.
« Toute chute des chiffres du PIB
sous la barre des 8 % a des ramifica-
tions très importantes pour l’écono-
mie », estime Ashutosh Datar, éco-
nomiste indépendant à Bombay.
Selon lui, une croissance « infé-
rieure à 7 ou 7,5 % freinerait poten-
tiellement les créations d’emplois et
pénaliserait aussi notre potentiel de
croissance ». A l’heure où près de
1 million de jeunes Indiens entrent
chaque mois sur le marché du tra-
vail, les créations d’emplois demeu-
rent l’une des priorités affichées
par New Delhi. Dommage que la
situation sur ce terrain soit désor-
Le gouvernement israélien
de plus en plus fragilisé
MOYEN-ORIENT
Le Premier ministre,
Benyamin Netanyahu,
est visé par la police
pour corruption
et a échappé in
extremis à l’éclate-
ment de sa coalition.
Les ennuis s’accumulent pour le
chef du gouvernement israélien,
Benyamin Netanyahu. La police
israélienne a recommandé, diman-
che, son inculpation dans une
affaire de corruption, rien de moins
que la troisième.
Il est soupçonné d’avoir tenté de
s’assurer une couverture complai-
sante de la part du site d’informa-
tion Walla en contrepartie de régle-
mentations favorables au groupe
de télécommunications Bezeq. Cela
pourrait avoir rapporté des centai-
nes de millions de dollars à Shaul
Elovitch, propriétaire à la fois de
Walla et Bezeq. La police s’appuie
sur les témoignages de proches du
chef du gouvernement qui ont
passé un accord avec la justice en
échange d’une peine réduite.
Benyamin Netanyahu est déjà
poursuivi depuis février dans deux
autres affaires pour lesquelles il a
été entendu une dizaine de fois en
qualité de témoin. L’opposition tra-
vailliste l’a appelé lundi à démis-
sionner, mais légalement rien ne l’y
oblige tant qu’il n’a pas été con-
damné. La forte popularité de
« Bibi », ainsi que le surnomment
ses partisans, ne semble pas pâtir
depuis février de ces accusations de
corruption, à vrai dire fréquentes
en Israël.
Plus préoccupants pour Benya-
min Netanyahu sont ses ennuis
politiques, puisque sa coalition ne
tient plus qu’à un fil. Il ne dispose
plus que d’une seule voix de majo-
rité, avec 61 députés sur 120 à la
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
mais impossible à jauger, car dans
ce pays fort de 1,25 milliard d’habi-
tants, les autorités ont décidé,
depuis quelques mois, de ne plus
publier de chiffres de créations
d’emplois.
Agitation du monde paysan
L’autre facteur d’agitation vient du
monde paysan. Une manifestation
a eu lieu, en fin de semaine à New
Knesset, depuis le retrait du parti
nationaliste Israël Beiteinou à la
suite dela démission de son chef,
Avigdor Lieberman, du poste de
ministre de la Défense, le 14 novem-
bre. Et le gouvernement aurait pu
tomber ces jours-ci si la Cour
suprême ne lui avait accordé
dimanche au dernier moment un
petit répit dans l’affaire de la cons-
cription des étudiants ultraortho-
doxes.
La route sera ardue
En effet, les treize députés des deux
formations ultraorthodoxes, Shass
et Liste unifiée de la Torah, mena-
çaient de retirer leur soutien au
gouvernement si ce dernier pro-
mulguait un projet de loi adopté en
juillet qui imposerait le service mili-
taire (trente-deux mois pour les jeu-
nes hommes et vingt-quatre pour
les femmes) aux étudiants des insti-
Benyamin Netanyahu est déjà poursuivi depuis février dans deux
autres affaires. Photo Jack Guez/AFP
« Toute chute
des chiffres du PIB
sous la barre
des 8 % a des
ramifications
très importantes
pour l’économie. »
ASHUTOSH DATAR
Economiste indépendant
à Bombay
Delhi, pour attirer de nouveau
l’attention sur les conditions de vie
du monde rural, lourdement
endetté. Un Indien sur deux tra-
vaille dans ce secteur qui n’entre
que pour 16 % dans la formation du
PIB. A quelques jours d’une session
extraordinaire de trois semaines
du Parlement consacrée unique-
ment à ce sujet, les milieux agrico-
les veulent dénoncer leurs difficul-
tés et rappeler qu’en quarante ans,
la superficie moyenne par exploita-
tion a été divisée par deux, à 1,1 hec-
tare.
Seule consolation pour Naren-
dra Modi : l’activité manufactu-
rière en novembre a signé sa
meilleure performance de l’année.
De quoi permettre à l’indice IHS
Markit de regagner quelques
points, à 54 au lieu de 53,1 en octo-
bre. Et aux autorités de voir s’éloi-
gner de possibles mesures de
relance. n
tuts talmudiques. Les deux partis
ultraorthodoxes estiment que cela
les ferait sortir du monde fermé de
la prière et des études religieuses.
U n e exe m p t i o n q u e n o m b r e
d’Israéliens jugent injuste, même si
l’armée est peu demandeuse de ce
genre de recrues, aux interdits reli-
gieux si nombreux que cela obére-
rait leur capacité militaire. La Cour
suprême a accordé au gouverne-
ment jusqu’au 15 janvier pour pro-
mulguer la loi, alors que le gouver-
nement espérait disposer d’un délai
de quatre mois pour trouver un
compromis.
La route sera donc ardue d’ici
aux prochaines législatives, en
novembre 2019, pour Benyamin
Netanyahu, au pouvoir depuis
2009. Une durée dépassée seule-
ment par le premier chef de gouver-
nement de l’histoire du pays, David
Ben Gourion. — Y. B.
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
idées&débats
Pétrole : pourquoi l’Opep
compte toujours
Vincent Collen
@VincentCollen
—Chef adjoint au service Industrie
La mise en scène est immuable
depuis les années soixante. Ce jeudi
à Vienne, la réunion de l’Opep ras-
semblera des ministres vêtus de
costumes gris ou coiffés des fou-
lards blancs en vigueur dans la
région du Golfe, sous l’œil inquisi-
teur des caméras de télévision et des
agences de presse. Les quinze
membres de la principale organisa-
tion productrice de pétrole (ils ne
seront plus que 14 l’an prochain
suite au départ annoncé du Qatar)
représentent collectivement le tiers
des volumes de brut écoulés chaque
année dans le monde. S’y ajoutent la
Russie et neuf autres Etats qui ont
choisi, il y a deux ans, de s’associer à
l’Opep, sans y adhérer. Au total, ces
dirigeants qui se retrouvent au siège
du cartel dans la capitale autri-
chienne ont la main sur la moitié de
la production d’or noir de la planète.
A en croire Donald Trump, le
pouvoir d’influence de ces 25 minis-
tres sur les cours du pétrole serait
absolu. Depuis l’été dernier, le prési-
dent américain n’a cessé de tweeter
pour enjoindre à l’Opep de faire
baisser le prix du baril. La flambée
du cours des carburants commen-
çait à peser sur le pouvoir d’achat
des automobilistes américains. Ses
vœux ont été exaucés : le brent de la
mer du Nord comme le WTI du
Texas, les deux principales référen-
ces, ont perdu 30 % de leur valeur
depuis le pic atteint début octobre.
« Merci président T. », s’est auto con-
gratulé Trump sur Twitter. L’Opep,
et son premier contributeur, l’Ara-
bie saoudite, auraient cédé aux
pressions de la Maison-Blanche,
augmenté leur production et ainsi
fait baisser les prix en accroissant
l’offre mondiale. Le président laisse
donc entendre que l’Opep serait la
seule responsable de l’évolution des
cours ces dernières semaines.
La réalité, bien sûr, est un peu plus
compliquée. C’est vrai, l’Arabie a bien
augmenté sa production, répondant
aux pressions de son grand allié
américain. Et l’affaire Khashoggi ne
fait que renforcer le pouvoir de
Washington sur Riyad. Mais c’est le
cas d’autres pays qui ne font pas par-
L’ANALYSE
DE LA RÉDACTION
Mise à mal en 2014,
l’influence du cartel
reste cruciale.
La réunion de Vienne,
ce jeudi, est un nou-
veau test pour
une organisation
consciente de ses
limites face au boom
du schiste américain
mais renforcée
par son alliance
avec la Russie.
D ces derniers jours, déclarant que la
Les points à retenir
•retrouvent
Les dirigeants qui se
au siège du cartel
dans la capitale autrichienne,
ce jeudi, ont la main sur la
moitié de la production d’or
noir de la planète.
• Mais l’Opep avec, bientôt,
14 membres au lieu de 15, n’est
plus le seul maître de l’or noir.
• La Russie et surtout
les Etats-Unis, font varier
leurs productions de brut sans
toujours suivre les objectifs
du cartel.
• Malgré tout, il reste le seul
organisme en mesure d’ouvrir
ou refermer les vannes pour
faire varier ses exportations en
l’espace de quelques semaines.
Anne-Lise boutin pour « Les Echos »
tie de l’Opep, comme la Russie, qu’on
ne peut pas soupçonner d’être à la
botte de Washington. Et aussi… des
Etats-Unis, que Trump ne men-
tionne jamais bien qu’ils soient en
train de devenir le premier produc-
teur mondial. Grâce au succès du
schiste, la production américaine
bat record sur record. Si les prix ont
chuté, c’est également parce que les
sanctions que Trump lui-même a
infligées à l’un des premiers contri-
buteurs de l’Opep, l’Iran, seront fina-
lement moins dures qu’annoncé. A
cette tension moins forte que prévu
sur l’offre s’ajoute une demande
mondiale un peu plus faible.
En conséquence, la planète
pétrole est désormais en situation
de surproduction. L’Opep parvien-
dra-t-elle à redresser les cours ? Ces
dernières semaines, elle a donné
l’impression de perdre la main. Lors
d’une réunion de ministres à
Abu Dhabi, l’Arabie saoudite a indi-
qué qu’elle réduirait sa production.
Mais cette information n’a réussi à
stopper la baisse que pendant quel-
ques heures. Vingt-quatre heures
après l’annonce, la dégringolade
reprenait de plus belle. Cette impuis-
sance a résonné comme un signal
d’alarme. Les marchés s’interrogent
en particulier sur la capacité de
Riyad à embarquer la Russie dans ce
mouvement de réduction de l’offre.
Poutine a fait entendre sa différence
Russie pouvait se satisfaire d’un
baril à 60 dollars. Les investisseurs
constatent surtout qu’un acteur cru-
cial échappe totalement aux conci-
liabules de Vienne : les Etats-Unis.
Les variations de la production amé-
ricaine, éparpillée sur des centaines
de sociétés pétrolières, ne sont pas
dictées par des décisions politiques
mais purement économiques.
La production américaine va
augmenter fortement l’an prochain
et l’Opep n’y pourra rien. L’Opep
serait-elle devenue inutile ? Cer-
tains, ce n’est pas la première fois,
posent la question. Car la configura-
tion actuelle rappelle 2014. Il y a qua-
tre ans, le cartel avait laissé chuter
les prix. L’Arabie espérait ainsi
étrangler les producteurs de schiste
américains pour leur reprendre les
parts de marché perdues. Mais ces
derniers ont fortement réduit leurs
SOMMAIRE
coûts et ont pu continuer à produire,
même avec un baril à 50 dollars.
Riyad a perdu son pari. « Cette straté-
gie s’est avérée désastreuse. Les pays
producteurs ont vu leurs revenus
s’effondrer alors que certains étaient
encore en plein dans la gestion diffi-
cile du printemps arabe », explique
Nitesh Shah, du fonds WisdomTree.
L’organisation a tiré les leçons de
cet épisode douloureux. « L’Opep a
compris qu’elle ne pouvait pas se bat-
tre sur les parts de marché », analyse
Francis Perrin, chercheur associé à
l’OCP Policy Center. Elle peut comp-
ter sur de solides atouts. D’abord elle
est la seule organisation de ce type.
Une décision de l’Opep et c’est un
tiers de l’offre mondiale qui peut, en
théorie, monter ou baisser. Ensuite
elle est la seule à disposer de capaci-
tés de production inutilisées, offrant
le potentiel d’augmenter les volu-
mes rapidement. Dans les faits, il
s’agit essentiellement de l’Arabie, qui
peut ouvrir ou refermer les vannes
pour faire varier ses exportations en
l’espace de quelques semaines.
Les critiques diront que les déci-
sions prises à Vienne ne sont pas
toujours appliquées. « Dans les faits,
les pays membres ne suivent que rare-
ment les consignes, seule l’évolution
effective de la production saoudienne
importe vraiment », juge Jean-Fran-
çois Seznec, consultant au Global
Energy Center de l’Atlantic Council.
Mais l’organisation a montré qu’elle
pouvait être crédible ces dernières
années : la réduction de la produc-
tion annoncée fin 2016 a bien été
mise en œuvre (aidée, il est vrai, par
l’effondrement du Venezuela). Et
suscité une forte remontée des cours
en 2017 et 2018. L’Opep a également
fait la preuve de sa capacité à s’adap-
ter en nouant un partenariat solide
avec la Russie depuis deux ans.
C’est sans doute là le plus éton-
nant atout du cartel : son habileté à
surmonter les conflits dans l’intérêt
supérieur des revenus pétroliers. Le
départ annoncé du Qatar, ce lundi,
est l’exception qui confirme la règle,
mais ce géant du gaz n’est qu’un très
petit producteur de brut. « L’Opep, ce
sont des pays qui ne sont d’accord sur
presque rien mais qui arrivent à
s’entendre pour influencer le marché
du pétrole », résume Francis Perrin.
Depuis bientôt soixante ans. n
// 11
Le meilleur du Cercle Abandon des péages urbains :
des Echos l’Ile-de-France rit jaune
La Chronique « Gilets jaunes » :
une révolte de sortie de crise
Le Point de vue Sortir la mobilité de l’impasse écologique
Art et culture « La Traviata », version originale
Stratégie De nouveaux outils pour repousser
les limites de l’intelligence artificielle
LES ÉDITORIAUX DES « ÉCHOS »
Pouvoir d’achat :
le grand malentendu
L’augmentation du pouvoir d’achat, pour
boucler les fins de mois, est le principal
dénominateur commun du mouvement très
hétéroclite des « gilets jaunes ». C’était aussi
le principal objet de débat à l’Assemblée
nationale lors de l’examen du budget 2019.
Avec, déjà, un biais dans les discussions, la
Par Etienne
majorité et les oppositions se querellant
Lefebvre sur l’impact des mesures fiscales votées, en
omettant le fait que l’essentiel se joue ailleurs,
sur l’évolution de l’emploi, de la compétitivité,
Les « gilets des salaires, de l’inflation, etc. Et que ce n’est
jaunes » pas les quelques milliards d’impôts ou de
attendent prestations en plus ou en moins qui allaient
tout de l’Etat vraiment changer la donne.
Dans ce débat politique français toujours
et négligent obnubilé par le rôle de l’Etat, il n’est guère
syndicats et étonnant de voir les « gilets jaunes » se
tourner directement vers la puissance
entreprises. publique pour lui intimer l’ordre de tout
changer, dans un face-à-face inédit et
dangereux. Avec l’exigence que cela se traduise par des gestes
sonnants et trébuchants. Comme si l’Etat régentait une économie
et des prix toujours administrés. Comme si c’était lui qui fixait le
niveau des salaires. Comme si ses caisses étaient pleines… Il est
frappant de voir que les « gilets jaunes » ne se tournent ni vers les
syndicats ni vers les entreprises pour exiger l’ouverture de
négociations salariales, localement ou dans les branches. L’Etat
conserve bien sûr des leviers importants, en matière de fiscalité
notamment. Et le gouvernement ne pourra faire l’économie de
mesures immédiates, coûteuses et symboliquement fortes pour
sortir de cette crise politique. Mais cela ne suffira pas, au risque de
nourrir ce grand malentendu sur le pouvoir d’achat. La France se
distingue déjà, au sein des pays riches, par un système socio-fiscal
plus redistributif, qui lui a permis d’éviter la forte hausse des
inégalités observée ailleurs. Il est toujours possible d’aller plus loin,
mais ce ne sera pas sans générer des dégâts économiques
collatéraux, étant donné les niveaux d’imposition, de dépenses
publiques et d’endettement du pays. Le gouvernement peut aussi
décider d’un coup de pouce au SMIC, mais sauf à risquer des
destructions d’emplois, il devra s’accompagner de baisses de
charges et donc de déficits accrus. Et cela ne répondra pas au
malaise de classes moyennes qui craignent le déclassement.
Pour pouvoir redistribuer davantage, il faut créer plus de
richesse, plus d’activité, et avoir une sphère publique plus efficace.
Et c’est ensuite dans les entreprises et les branches que le dialogue
devrait se renouer sur le partage des fruits de la croissance
(intéressement, notamment), afin de sortir du face-à-face entre
la rue et l’Etat. En ramenant les acteurs sociaux autour de la table,
l’exécutif sortirait de son isolement et remettrait le pied à l’étrier
des corps intermédiaires affaiblis.
( Lire nos informations
Pages 2, 4 et 5
Vent de face
Par David Barroux
L’industrie automobile mondiale avait le vent dans le dos. Elle
affronte désormais le vent de face. En quelques mois, l’humeur a en
effet bien changé dans le monde de la voiture. Après dix années
d’une période de croissance quasi continue, c’est d’abord la
demande mondiale qui commence à marquer le pas. En Chine et
aux Etats-Unis, les deux premiers marchés de la planète, les ventes
pourraient au mieux rester stables, au pire reculer dès cette année.
En Europe, le moindre appétit des consommateurs est également
palpable. Au-delà des volumes, l’évolution des attentes des
consommateurs pose de vrais problèmes aux industriels. La chute
ultrarapide du diesel en Europe fragilise un outil industriel conçu
pour des volumes bien plus importants. Et la poursuite de la
montée en puissance des SUV pénalise les industriels comme
General Motors dont les usines sont encore tournées massivement
vers la fabrication de berlines traditionnelles. Les industriels de
l’auto ont plus d’une fois prouvé qu’ils savaient surmonter les à-
coups conjoncturels comme les évolutions structurelles. Mais en
cette fin d’année, la tempête qui s’annonce intervient dans un
contexte particulièrement menaçant. D’abord parce que les
politiques qui sont souvent les alliés de cette industrie stratégique
sont aujourd’hui parfois aussi les ennemis de l’auto. En Europe, ils
imposent des normes antipollution de plus en plus exigeantes. Aux
Etats-Unis, un Donald Trump fait du secteur l’une des principales
victimes collatérales potentielles de la montée des tensions
protectionnistes qu’il suscite. Ensuite parce qu’avec l’électrification
de la motorisation et les progrès de la conduite autonome, l’auto est
à l’aube d’une double révolution technologique qui va nécessiter
des investissements colossaux. Enfin parce que ce gros temps qui
s’annonce intervient juste au moment où chez plus d’un des géants
de l’auto, le patron vient ou va changer, comme c’est le cas chez Fiat
Chrysler, Renault-Nissan, Mercedes ou Ford. Or, il y a plus prudent
que de changer de capitaine en pleine tempête.
( Lire nos informations
Pages 18-19
12 // IDEES & DEBATS Mardi 4 décembre 2018 Les Echos

opinions
LES ARTICLES LES PLUS LUS SUR LESECHOS.FR
1. Crise des « gilets jaunes » : Macron face au chaos
2. La presse étrangère effarée par les violences à Paris
3. Fin du géoblocage en Europe : ce qui change pour les achats en ligne dès lundi
4. « Gilets jaunes » : de nouvelles « mesures » à l'issue des consultations à Matignon
5. Julien Denormandie : « Nous lançons un nouveau dispositif fiscal pour les rénovations dans l'ancien »

LE MEILLEUR DU DANS LA PRESSE

CERCLE DES ÉCHOS ÉTRANGÈRE

Abandon des péages L’encombrant

urbains : l’Ile-de-France M. ben Salmane
rit jaune en Algérie

Le recul du gouvernement sur les péages

urbains va compliquer la politique
de mobilité de la région parisienne,
regrettent Joël Hazan et Vincent Gauche
du Boston Consulting Group.

RENONCEMENT « Face à la mobilisation

•med
des “gilets jaunes” et, surtout, à sa popularité
au sein de l’opinion publique,
le gouvernement a d’ores et déjà pris une
décision forte : renoncer à la mise en place du
dispositif visant à opérationnaliser les péages
urbains. C’était pourtant une des mesures
phares de la loi d’orientation des mobilités. »
SUCCÈS « Le mécanisme a pourtant
démontré son succès à Oslo, Milan,
Stockholm, Singapour et Londres, où il a
permis de décongestionner les centres-villes,
favoriser l’essor des mobilités douces,
améliorer la qualité de l’air et contribuer à
développer l’activité économique.
Conséquence du dispositif : une baisse
Tout se complique pour Moham-
ben Salmane (MBS). Au G20 en
Argentine, à part Vladimir Poutine, le
prince héritier a été accueilli froide-
ment par ses pairs. « El Watan » le
qualifie désormais de « prince encom-
brant » qui tente de « briser son isole-
ment diplomatique ». Ben Salmane a
en effet vu « l’étau se resserrer autour
de lui après l’assassinat barbare du
journaliste Jamal Kashoggi ». Alors
que le jeune prince effectue, diman-
che et lundi, une visite officielle en
Algérie, le quotidien affirme que le
nouveau visage de l’Arabie saoudite Paris a vécu samedi les émeutes les plus violentes depuis un demi-siècle. Et si les émeutiers ne sont pas des damnés
que veut incarner MBS s’est « rapide- de la terre, ils n’en sont pas moins des milliers. Photo Come Sittler/RÉA
ment assombri par la brutalité avec
laquelle il gouverne son pays, la Mec-

« Gilets jaunes » :
du trafic de 15 à 30 % selon les cas […]. » que de l’autoritarisme. Par le feu et la
fureur ».
BUDGET « Le péage urbain aurait pu L’opération de charme, ajoute le

une révolte de sortie de crise

désamorcer la situation d’urgence
budgétaire dans laquelle se trouve la région
Ile-de-France. Le titanesque chantier
du Grand Paris Express laisse entrevoir
un déficit additionnel de 1 milliard d’euros
par an à partir de 2025. […] Il aurait permis
de faire contribuer les automobilistes au
financement des transports en commun. »
« CITÉS-ÉTATS » « Le péage urbain était
une lueur d’espoir. Pour permettre à Paris
de reprendre son rôle de pionnier en matière
de mobilités. Pour armer l’Ile-de-France dans
la course mondiale à l’adoption des nouvelles
mobilités et à la compétitivité. Reconnaissons
que l’Ile-de-France est un territoire à part,
qui joue dans la ligue des mégalopoles
internationales et doit disposer des outils
et de l’autonomie des “cités-Etats”. »
journal, passe en tout cas mal auprès
des opinions publiques. Au point où
« il doit y avoir de la gêne chez les gou-
vernements qui l’accueillent », notam-
ment en Algérie. Cela d’autant plus
que, note « El Watan », « Alger est de
plus en plus accusé par une partie de la Des milliers de casseurs, des dizaines de milliers de « gilets jaunes »,
classe politique nationale de s’être ali- la contestation sociale resurgit quand l’économie va mieux.
gné sur la position diplomatique saou-
dienne », comme « dans l’agression Comme en 2006 ou en 1995.
militaire contre le Yémen ». Et pour-
tant les intérêts, aux yeux d’« El
Watan », d’Alger et de Riyad ne coïn- en avait recensé plus de 1 million contre tre, Alain Juppé, pour s’attaquer aux
cident pas. L’Arabie saoudite « a un la réforme des retraites, un million qui régimes spéciaux. Même si son projet
rôle important dans le remodelage de la
LA n’avait rien obtenu. Sur les images diffu- était parfaitement justifiable pour des
carte géostratégique au Moyen-Orient CHRONIQUE sées à profusion par les chaînes d’info raisons de justice sociale, il devra retirer
post-révolution arabe ». de Jean-Marc apparaissent tout au plus quelques piteusement son projet. Deux ans plus
Et pour le journal, cette redéfini- Vittori dizaines de « gilets jaunes » – sauf à La tôt, son prédécesseur, Edouard Balla-
tion se « dessine par la normalisation Réunion. Sans casse, le mouvement dur, avait pourtant fait passer comme
avec l’Etat hébreu qui s’accompagne serait marginal. une lettre à la poste le durcissement des
inévitablement de l’abandon de la Pour l’équipe au pouvoir, le vrai pro- retraites du privé. Mais le pays était en

a
A lire en intégralité sur Le Cercle :
lesechos.fr/idees-debats/cercle
LE LIVRE
DU JOUR
Une sécu
pour les vieillards ?
LE PROPOS Alors que s’ouvre
à nouveau le chantier dit
de « la dépendance des personnes
âgées », voici l’un des livres à lire.
Issu d’un mémoire d’habilitation
à diriger des recherches en histoire,
avec notamment une plongée dans
les archives lyonnaises, l’ouvrage
réalise une mise en perspective
du sujet sur plus d’un siècle.
Il est d’ailleurs captivant de voir
combien les mêmes
questionnements traversent
le temps. On trouve toujours
des problèmes de budgets
et de classements bureaucratiques,
des débats sur les équilibres entre
solidarités publiques et solidarités
familiales, sur les places respectives
du social et du médical, sur les
établissements spécialisés
(hospices devenus Ehpad) et
les prestations pour se maintenir à
domicile. Surtout, en France, il s’agit
de trancher entre une approche par
les causes ou par les conséquences,
par les critères d’âge ou d’incapacité.
L’INTÉRÊT Cette analyse
très fouillée d’une politique
question palestinienne ». Décidément
le monde arabe se prépare à de nou-
velles fractures.
— J. H.-R.
Que faire de nos vieux ?
De Christophe Capuano,
Presses de Sciences Po, 2018,
352 pages, 26 euros.
aujourd’hui segmentée
(entre handicap et dépendance)
plutôt qu’intégrée constitue
une excellente manière d’aborder
la nouvelle séquence
de discussions. Et de réviser,
globalement, les contenus, vertus
et défauts respectifs de l’assistance,
de l’assurance et de la prévoyance.
— Julien Damon
L
a nuit fait de bien belles images. Il
y a dix-huit mois, un homme
jeune et seul traversait la cour du
Louvre pour venir célébrer sa victoire,
sous l’œil des caméras. Emmanuel
Macron, qui venait d’être élu président
de la République française, regardait
loin devant, plein ouest, du côté de la
place de l’Etoile. Mais il ne pouvait pas
voir les incroyables scènes de guérilla
urbaine qui s’y dérouleraient dix-huit
mois plus tard, avec des dizaines de voi-
tures incendiées, un Arc de triomphe
tagué, une Marianne énucléée.
Autant dire que le président a un pro-
blème majeur à régler. Paris a vécu les
émeutes les plus violentes depuis un
demi-siècle. Il y a là une question essen-
tielle de sécurité et de maintien de la
paix civile. Pas simple à traiter : si les
émeutiers ne sont pas des damnés de la
terre (ils volent des bouteilles de whisky
plutôt que des paquets de pâtes), ils n’en
sont pas moins des milliers. Bien organi-
sés, très outillés et extrêmement déter-
minés. C’est un problème technique, qui
doit être résolu par les forces de l’ordre.
Le problème majeur, lui, est politi-
que. Depuis mi-novembre, Emmanuel
Macron affronte une révolte inédite.
Les « gilets jaunes » voulaient d’abord
protester contre la hausse des taxes sur
les carburants, exprimer leur déses-
poir, réclamer de la considération. Ils
n’en pouvaient plus d’être les ignorés de
la République. Ils ont ensuite élargi
leurs revendications et réclamé la
démission de Macron.
Mais ces « gilets jaunes » sont peu
nombreux. Le ministère de l’Intérieur
en a recensé 283.000 le 17 novembre,
166.000 le 24 et 136.000 le 1er décembre.
Si ces chiffres sont discutables, d’autant
plus que le mouvement est éparpillé, il
paraît en revanche peu contestable que
les manifestants sont beaucoup moins
nombreux que ceux d’autres défilés. En
2010, le même ministère de l’Intérieur
blème est ailleurs : c’est le soutien mas-
sif des Français à ce mouvement margi-
nal. Trois sur quatre, voire cinq sur six y
seraient favorables (selon la façon dont
le sondeur pose la question). Impossi-
ble pour le gouvernement d’ignorer la
défiance du peuple. Surtout qu’il a
encore dans ses cartons une palanquée
de changements ambitieux.
Le politique part
dans le rouge alors que
l’économie est revenue
dans le vert.
La grogne monte
sur fond d’inflation
requinquée et de profits
élevés.
A vrai dire, ce n’est pas la première
fois que survient une rébellion très
ciblée qui est très largement approuvée
par l’opinion publique. C’est même un
classique. Les manifestations contre la
réforme des retraites de 2010 avaient
l’approbation de 70 % des Français.
Tout comme celles de 2006 contre le
contrat première embauche, réservé
aux jeunes qui pouvaient être plus faci-
lement licenciés. En 1995, les deux tiers
des Français exprimaient leur sympa-
thie pour la grève de la SNCF et de la
RATP contre la réforme des régimes
spéciaux de retraite.
Ces mouvements ont un point com-
mun : ça va plus mal au moment où ça
devrait aller mieux. Le politique part
dans le rouge alors que l’économie est
revenue dans le vert. En 1995, la France
commençait à peine à se remettre de la
récession de 1993. Un nouveau prési-
dent, Jacques Chirac, avait promis de
lutter contre la fracture sociale. C’est le
moment que choisit son Premier minis-
pleine récession.
Même scénario en 2006. L’économie
avait frôlé la récession en 2003, dans la
foulée de l’explosion de la bulle Internet.
L’emploi avait beaucoup tardé à redé-
marrer. Et au moment où le chômage
baisse enfin, le Premier ministre Domi-
nique de Villepin invente un système où
les entreprises peuvent mettre un jeune
à la porte sans raison. Le but était de
faciliter l’embauche des jeunes. Mais le
moyen était inacceptable pour les syn-
dicats d’étudiants qui menèrent la lutte
– et la gagnèrent.
L’histoire est un peu différente cette
fois-ci. L’économie française a encaissé
deux chocs en 2008 puis en 2011, suivis
de trois années de stagnation sans pré-
cédent. Elle a commencé à frémir en
2015 avant de dépasser enfin les 2 % en
2017. Et c’est le moment que choisit le
gouvernement pour accélérer la hausse
des taxes sur l’essence, là encore avec
d’excellentes raisons. La flambée du
pétrole a accentué la pente. Et les petits
revenus qui n’ont d’autre choix que de
prendre la voiture pour aller travailler à
20 ou 50 kilomètres de chez eux ont
enfilé leurs « gilets jaunes ».
Pour le gouvernement, la sortie de
crise s’annonce très, très compliquée.
Les entreprises sont elles aussi concer-
nées, même si elles ont été pour l’instant
épargnées. Si les casseurs sont des mil-
liers et les « gilets jaunes » des dizaines
ou des centaines de milliers, il y a ici des
millions d’hommes et de femmes. La
grogne monte pour les mêmes raisons,
sur fond d’inflation requinquée et de
profits élevés. Les revendications sala-
riales ont déjà provoqué des grèves dans
les raffineries de Total et à la banque
BNP Paribas. La tension monte chez
Peugeot Citroën. Les sorties de crise
sont souvent difficiles. Surtout quand la
crise suivante semble déjà s’esquisser.
Jean-Marc Vittori est éditorialiste
aux « Echos ».
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
LES ARTICLES LES PLUS PARTAGÉS SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX
1. EN VUE Ségolène Royal « Mémère » veut se venger
2. « Gilets jaunes » : la balle est dans le camp de Macron, selon la presse
3. Crise des « gilets jaunes » : Macron face au chaos
4. Face à un rare mouvement social, BNP Paribas appelle au dialogue
5. Retraite : l'OCDE suggère de réduire les pensions de réversion
LE POINT
DE VUE
de Thierry Mallet
L
a voiture individuelle condi-
tionne encore trop souvent les
déplacements des Français.
Faute d’alternative, elle reste un outil
incontournable, notamment dans les
zones périurbaines ou pour les trajets
longue distance. Or, ses conséquences
négatives sont globales et multiples :
économiques, environnementales et
sanitaires.
Economiques d’abord, comme le
révèlent les mobilisations face à la
hausse continue des prix des carbu-
rants ou les budgets alloués pour assu-
rer son propre véhicule. Les coûts asso-
ciés à la possession d’une voiture,
compris entre 3.000 et 4.000 euros
annuels, impactent très fortement les
capacités financières des ménages,
notamment les plus modestes. Mais les
conséquences sont aussi environne-
mentales. Depuis 1990, la hausse des
émissions de CO2 dans le secteur des
transports est estimée à 18 %. Et, selon
l’Ademe, en concentrent 53 %. Elles
sont sanitaires, surtout. En Europe, en
2017, 500.000 personnes sont mortes
prématurément en raison de la pollu-
tion de l’air, selon les chiffres de l’Agence
européenne pour l’environnement. A
l’échelle planétaire, les données, peu
précises, oscillent entre 3,2 et 7 millions
de personnes.
Véritable impasse écologique,
l’« autosolisme » [fait de circuler seul
dans un véhicule, NDLR] est l’incarna-
tion d’une fracture géographique dis-
criminante, entre une population
urbaine ayant accès aux transports
publics et des franges entières de nos
territoires encore ignorées par les poli-
tiques de mobilité. Aujourd’hui, 40 %
des Français n’ont pas accès aux trans-
ports en commun.
La mobilité partagée est au cœur de
la loi d’orientation sur les mobilités
LE POINT
DE VUE
de Bénédicte Durand
C achés derrière l’écran de leur
ordinateur portable, ils tapo-
tent leurs claviers au rythme de
la parole du professeur qui déroule son
cours devant eux. En amphithéâtre ou
en travaux dirigés, la scène se répète à
l’infini. A Sciences Po comme ailleurs,
les enseignants se battent pour capter le
regard de leurs étudiants. Qui a déjà
enseigné sait que ce regard est le
moteur le plus puissant de l’existence
d’une classe.
On y lit tour à tour l’étonnement, par-
fois la passion, on y cherche celle ou
celui qui voudra bien prendre la parole,
mais surtout, on y mesure si l’on est
compris ou pas. Mais que se passe-t-il
donc derrière ces écrans qui nous pri-
vent de cet échange ? Une sténographie
frénétique, mais aussi, et nous le savons
bien, une conversation sur Facebook ou
le visionnage d’une vidéo, parfois même
la vérification simultanée sur Wikipé-
dia du bien-fondé du cours magistral.
Que fait-on ? Faut-il bannir les ordina-
teurs portables des salles de cours ?
Les étudiants d’aujourd’hui sont plus
agiles que les générations qui les précè-
dent dans la recherche rapide d’infor-
mations sur le Web. Ils nous étonnent
par leur capacité à traiter simultané-
ment deux sources d’informations. En
revanche, ils peinent à lire des textes
longs et surtout à multiplier ces lectu-
res. Apprendre à lire en résistant à la
tyrannie d’une connaissance totale
immédiatement accessible et non hié-
rarchisée ; faire usage des ressources
documentaires de manière autonome
et critique ; réapprendre l’écriture argu-
Sortir la mobilité
de l’impasse écologique
(LOM) qui aspire à en développer
l’ensemble de ses déclinaisons. La tran-
sition vers un auto-partage du quoti-
dien devrait s’accélérer par la mise en
œuvre d’un véritable service généralisé
de mobilités partagées (covoiturage,
voitures ou vélos en libre-service…)
confié aux autorités organisatrices de
mobilité et aux collectivités locales.
N’oublions pas non plus les initiatives
solidaires locales. Aux Pays-Bas,
1.200 conducteurs bénévoles condui-
sent des « Buurt Bus », qui desservent
des zones rurales peu couvertes.
Il ne faut pas seulement
des voitures plus propres,
il faut moins de voitures.
Aux Pays-Bas,
1.200 conducteurs
bénévoles conduisent
des « Buurt Bus »,
qui desservent des zones
rurales peu couvertes.
La loi Pacte ouvre la voie au déploie-
ment, à court ou moyen terme, de systè-
mes de transport autonomes sur nos
routes. L’approche très volontariste du
gouvernement en la matière est salu-
taire. Mais, là encore, il s’agit de ne pas
se tromper d’optique. Les véhicules
autonomes n’auront de sens que s’ils
s’inscrivent dans une démarche de
mobilité partagée et inclusive. Faire des
véhicules autonomes des moyens de
transport individuels ne ferait que ren-
forcer la congestion de centres urbains
déjà saturés. Il ne faut pas seulement
des voitures plus propres, il faut moins
de voitures.
Pour une révolution
pédagogique à l’université
mentée ; communiquer au sein d’un
groupe avec une parole construite,
sereine et respectueuse de l’autre : voilà
aujourd’hui les défis qui se posent aux
professeurs d’université.
Certes, les militants de l’innovation
pédagogique sont présents partout
dans l’enseignement supérieur fran-
çais. Dans les IUT, les écoles d’ingé-
nieurs, en faculté de médecine, les expé-
rimentations fleurissent. Les MOOC
s’essoufflent à force d’avoir tenu les étu-
diants trop loin de leurs professeurs.
Mais les cours en ligne pour de petits
Les MOOC s’essoufflent
à force d’avoir tenu
les étudiants trop loin
de leurs professeurs.
groupes – les SPOC – et les classes inver-
sées alternant travail à distance et pré-
sence en cours se multiplient.
Parallèlement à la digitilisation de
l’enseignement, la confrontation
immédiate des habitants du Web que
sont nos étudiants à la réalité maté-
rielle du monde est devenue une exi-
gence pédagogique centrale. A Scien-
ces Po, l’étude de cas, l’art de la
controverse en classe, la simulation de
négociations internationales ou la pra-
tique de « cliniques du droit » dédiées
au traitement de situations juridiques
concrètes, mais aussi l’encourage-
ment à effectuer une année de césure
en cours d’études, sont autant de pro-
positions faites aux étudiants. Le
Dernier ou premier kilomètre, des-
serte fine des territoires, services à la
demande ou auto-partage, les véhicules
autonomes ont vocation à pallier les
failles de l’existant. Là où les faibles den-
sités interdisent le déploiement d’une
ligne de bus ou de métro, ils représen-
tent une solution de mobilité partagée
pour les zones peu – ou pas – desservies.
La réussite commune d’un nouveau
modèle repose sur l’engagement de
l’ensemble des acteurs de la mobilité,
appelés à collaborer dans le développe-
ment des territoires. La mobilité dura-
ble sera coconstruite et fondée sur une
coopération fructueuse entre l’ensem-
ble des acteurs, start-up, opérateurs de
transport, industriels, PME et, surtout,
collectivités.
Une gouvernance clairement définie
reste à acter. 80 % du pays n’est pas
encore couvert par une autorité organi-
satrice de mobilité. La LOM devrait y
remédier en en généralisant le modèle à
l’ensemble des intercommunalités du
territoire. C’est aux collectivités locales,
dont la fine connaissance des territoires
reste un atout majeur, que doit revenir
le soin d’organiser la mobilité. La coopé-
ration avec les opérateurs de transport
doit permettre d’expérimenter et de
penser une mobilité apte à offrir aux
usagers un maillage territorial complet
dans l’intérêt des usagers.
Rendre la possession de la voiture
inutile par une offre de transport com-
plète et abordable est, sans nul doute,
un objectif ambitieux. Pour autant, il
demeure la clef de l’avènement d’une
mobilité durable. Il est temps de s’enga-
ger en faveur d’un monde plus durable
et collaboratif… à l’opposé de la voiture
individuelle, plus polluante et indivi-
dualiste !
Thierry Mallet est PDG de Transdev.
« Learning by doing » tarde pourtant à
trouver une traduction dans le pay-
sage universitaire français. L’appro-
che par compétences suscite encore la
méfiance chez beaucoup de profes-
seurs, qui y voient le renoncement à la
pureté académique des disciplines.
Le modèle cours magistral-travaux
dirigés continue donc de dominer lar-
gement, le déploiement de stratégies
pédagogiques différenciées selon les
publics accueillis reste exceptionnel. En
invitant les universités à prendre en
compte les dossiers scolaires de leurs
candidats, Parcoursup ouvre une voie
prometteuse de prise en compte systé-
matique de la diversité des étudiants.
Mais, ensuite tout reste à faire. La cons-
truction de parcours adaptés, flexibles,
cohérents et qualifiants, innovants sur
le plan pédagogique, exigera une impli-
cation sans précédent des enseignants-
chercheurs et sans doute des moyens à
la mesure de cette mobilisation.
De ce point de vue, l’annonce faite par
la ministre de l’Enseignement supé-
rieur d’une prime de reconnaissance à
l’engagement pédagogique, est une
bonne nouvelle. Elle ne lève pas cepen-
dant l’obstacle majeur au déploiement
d’une véritable ambition en termes de
qualité d’enseignement au sein de l’uni-
versité française : celui de la seule prise
en compte de la qualité de la recherche
dans la progression de carrière des
enseignants-chercheurs. L’exigence
d’une révolution en appelle une autre.
Bénédicte Durand est directrice des
études et de la scolarité à Sciences Po.
IDEES & DEBATS // 13
art&culture
« La Traviata », version originale
Il faut oublier les robes à OPÉRA l’époque de Verdi comme
crinoline, le faste des intéri- La Traviata l’intégralité de la partition et
eurs Second Empire qui De Giuseppe Verdi en gommant les notes ajou-
habillent fréquemment les Dir. Jérémie Rhorer. tées par la tradition, Jérémie
productions de « La Tra- MS Deborah Warner. Rhorer évite aux chanteurs
viata » pour lui assurer une Paris, théâtre des Champs- de s'égosiller et permet à
conformité historique Elysées, jusqu'au 9 déc. son orchestre, le Cercle de
(création en 1853). Deborah (01 49 52 50 50) l’Harmonie, de retrouver
Warner dénude la scène du 2 h 45 entracte compris. des couleurs et des nuances
théâtre des Champs-Ely- inouïes. Violetta perd son
sées et transpose l’action dans la fin des contre-mi bémol – ce dont on se contrefiche,
années 1940 quand « la tuberculose dont l’opéra n'étant pas une arène – et la musique
souffre Violetta […] reste encore synonyme se rembrunit pour, paradoxalement, mieux
d'une condamnation à mort ». Cela ne éclairer les tourments de l’âme.
change pas les enjeux – d’autres metteurs
en scène l’ont fait, tel Willy Decker (en Théâtre sans grandiloquence
2005), que la metteuse en scène britannique D’un geste enlevé, le chef conduit cette valse
confie avoir beaucoup apprécié ; au point de mort vers son issue fatale et offre à Van-
de lui emprunter son goût du vide, le noir et nina Santoni un espace où elle peut s’appro-
blanc des costumes et le rouge de la robe prier les joies et tourments du rôle-titre
portée par la protagoniste. qu’elle aborde pour la première fois. La
Pas de décor donc, mais des lits où on jeune soprano française incarne avec autant
aime et où on meurt, comme un résumé de d’intensité que de raffinement cette femme
la vie de Violetta. « Amour et mort » était enfin aimée après n’avoir été que désirée,
d’ailleurs le titre original de l’opéra. Et pour sacrifiant sa passion pour l’ordre moral. Si
représenter les deux pôles de l’existence de l’Alfredo, son amant, interprété par Saimir
Violetta, Deborah Warner lui adjoint un Pirgu, ne peut se prévaloir d’un charme par-
double, un fantôme, une malade, un rôle ticulier, il fait montre d’une belle ligne musi-
muet mais omniprésent. En oubliant le cale et d’une justesse dramatique. Laurent
cadre pour se focaliser sur les acteurs Naouri laisse entrevoir derrière l’autorité
qu'elle dirige avec précision, Deborah War- inflexible de Germont, le père d’Alfredo, une
ner rappelle comment le drame bourgeois évidente sensibilité. A ce trio s’adjoint une
bascule dans la tragédie. kyrielle de rôles secondaires tous excellem-
Cette concentration vers l’intime anime ment distribués et partageant ce même goût
également l’interprétation musicale. En res- du théâtre sans grandiloquence qui va droit
tituant le diapason et les instruments de au cœur. — Philippe Venturini
En se focalisant sur les acteurs qu'elle dirige avec précision, Deborah Warner
rappelle comment le drame bourgeois bascule dans la tragédie. Photo Vincent Pontet
« Dernière journée sur Terre » :
familles en pièces
Philippe Chevilley NOUVELLES de cette réflexion amère de
@pchevilley AMÉRICAINES Jess, lorsqu’elle accompa-
Dernière journée gne les enfants de sa sœur à
Comme elles sont vives et sur Terre la razzia de bonbons d’Hal-
grinçantes les nouvelles D’Eric Puchner, traduit loween : « Pas étonnant
« nouvelles » d’Eric Puch- par France Camus-Pichon qu’en grandissant, les Améri-
ner ! Dans « Dernière jour- Albin Michel, 270 pages, cains deviennent si arro-
née sur Terre », l’auteur 22,50 euros gants, attendant tout
d’une « Famille modèle » d’autrui ; ensuite on envahis-
(2011), taille en pièces le mythe de l’« Ameri- sait d’autres pays et on se sentait insulté si on
can way of life » avec une ardeur redoublée. ne revenait pas avec quelques gâteries. » Ou de
Ses neuf histoires publiées en 2017 aux Etats- la réaction désespérée du garçon qui entend
Unis sont incisives, surprenantes, incorrec- sa « mère robot » frapper et pleurer à sa
tes… autant de pieds de nez à l’Amérique porte : « Josh écouta ces sons si particuliers,
rétrograde de Trump. faisant semblant de comprendre ce qu’ils signi-
Dans le monde explosé de Puchner, les fiaient : je suis un être humain. C’est un son
adolescents ne vont pas fort. Ils se réfugient humain. Nous pleurons dès le jour de notre
dans des multivers (« Couvée X »), se persua- naissance. »
dent que leur mère est un robot (« Là, main-
tenant ! »), quand ils n’ont pas carrément Tendresse
choisi de ne jamais devenir adultes dans un Puchner ne fait pas que brocarder la vie de
pays sans parents… (« Des Monstres magni- famille : il évoque avec tendresse le revival
fiques »). Leurs référents ne vont guère laborieux d’un vieux groupe punk (Trojan
mieux : tante dépressive, XXL, comme Jess Whores Hate You Back), livre une fable per-
dans « Être mère » ; ou femme abandonnée cutante sur l’avenir précaire des librairies
sans le sou par son mari – avec un fils hostile indépendantes (« Indépendance ») et
et deux vieux chiens de chasse sur les bras résume dans une poignante nouvelle initiati-
dans « Dernier jour sur Terre ». Quant aux que (« Expression ») le vampirisme des écri-
pères, ils sont aux abonnés absents ou totale- vains vis-à-vis de leurs proches.
ment irresponsables, tel Kevin qui, dans On met souvent plus de temps à lire un
« Paradis », s’invite avec son bébé à une recueil de nouvelles qu’un roman. Ce n’est
cocaïne party. pas le cas de cette « Dernière journée sur
L’écrivain cultive à merveille la concision, Terre » qui passe presque trop vite, nous lais-
l’ironie et un imaginaire sans tabou. Il a le sant la tête éclatée comme une boule à facet-
sens de la formule choc, riche de sens. Ainsi tes, réfléchissant un monde en morceaux. n
14 // IDEES & DEBATS
stratégie
Une usine vraiment
extraordinaire
LA
CHRONIQUE
de Catherine Simon
D u 22 au 25 novembre, le Grand Palais
accueillait l’événement L’Usine
extraordinaire. L’objectif était de montrer,
notamment aux jeunes générations, la modernité
technologique de l’industrie 4.0 et l’attractivité de
ses nouveaux métiers. Accueillis par les robots de
Staubli, les visiteurs découvraient les innovations
technologiques qui transforment les processus
industriels, du design à la fabrication/production, et
la chaîne logistique. Capteurs, Internet des objets,
intelligence artificielle, 5G, impression 3D, robots,
réalité augmentée et virtuelle… l’usine 4.0 ainsi
présentée est high-tech, connectée, efficiente. Mais
que faudrait-il de plus pour que les usines du futur
soient vraiment extraordinaires ? Quelques
éléments de réponse partagés avec Denis Lapoire,
vice-président formation et recherche d’Aquitaine
Robotics, suite à notre visite sur place. Bien sûr,
notre usine relèverait les enjeux d’orientation, de
recrutement et de formation de l’industrie 4.0. A
l’instar du Hall 32, centre des métiers de l’industrie
du groupe Michelin, elle mettrait à disposition ses
équipements et coopérerait avec les académiques
et les industries créatives pour des parcours de
formation professionnelle innovants. Elle
s’engagerait aussi résolument dans l’innovation
ouverte, partageant ses outils et savoir-faire au sein
d’un accélérateur industriel pour que les
innovations survivent à « la vallée de la mort »,
du prototype à la production industrielle.
A l’image d’Axandus (EFI-Automotive), à la fois
accélérateur industriel, unité de production et
fonds d’investissement, qui a déjà accompagné
60 start-up. Ancrée sur le territoire, notre Usine
extraordinaire contribuerait à l’acculturation du
grand public et lui proposerait un parcours de
visite, ouvert sur le site industriel en pleine activité.
L’usine Toyota de Nagoya est exemplaire à cet égard.
Et, pour que nous ne soyons pas de simples clients
ou usagers, mais bien des praticiens des nouvelles
technologies, elle inviterait à créer et expérimenter
au sein de son Fab Lab. En dialogue ouvert et
continu avec son écosystème, une véritable usine
extraordinaire serait le catalyseur des mutations
technologiques, économiques et sociales de nos
territoires. Reste à œuvrer pour qu’elle pose les
fondations d’un monde extraordinaire, aux modes
d’existence réinventés, inclusifs, responsables et
durables.
Catherine Simon est consultante et experte
en robotique.
o vente aux enchères d’un tableau créé grâce
LA PUBLICATION
IA : la fin du travail
en silo
T
ravailler en silo semble toujours être la
norme […] Pour que l’IA [intelligence
artificielle] soit couronnée de succès, cette
méthode doit évoluer vers plus d’agilité. En effet,
41 % des “active players” conduisent l’innovation
en matière d’IA par le biais d’équipes
multidisciplinaires. » Telle est l’une des
principales conclusions de la nouvelle étude du
Boston Consulting Group (BCG), cabinet de
conseil américain : « Mind The (AI) Gap :
Leadership Makes the Difference ». L’enquête
menée auprès de 2.700 dirigeants d’entreprise
dans sept pays en Amérique, en Europe et en
Asie montre que ceux qui adoptent tôt
l’IA « vont disposer d’un avantage fort ». Elle met
aussi en évidence l’importance de cycles
d’innovation courts ; ils vont de dix à quatorze
mois en France, en Allemagne et au Japon alors
qu’ils sont en moyenne de 7,3 mois en Chine. Or,
c’est dans ce dernier pays que l’on compte le
plus d’entreprises à avoir adopté l’IA au
quotidien : 32 % contre 20 % en France et en
Allemagne. Mais toutes les initiatives ne sont
pas concluantes : 36 % des entreprises ayant
lancé des projets en IA déclarent avoir déjà
échoué à implémenter une solution liée à cette
technologie. — Rémy Demichelis
SUR LE
WEB
L’intelligence artificielle ne se contente plus d’apprendre à reconnaître des données.
Depuis peu, elle est capable d’en générer également, grâce à un type de réseau de neurones
parmi les plus prometteurs : les réseaux antagonistes génératifs, ou GAN.
De nouveaux outils pour repousser
les limites de l’intelligence artificielle
Grâce aux GAN, Nvidia a réussi à créer des photos de fausses célébrités particulièrement crédibles. Photo Nvidia
Rémy Demichelis
@RemyDemichelis
L
es cerveaux en informatique du
monde entier se réunissent cette
semaine à Montréal, au Canada,
pour discuter intelligence artificielle à
l’occasion du plus grand rassemblement de
la discipline, le NeurIPS (anciennement
NIPS, Neural Information Processing Sys-
tems). Et l’un des sujets dont ils discuteront
sera les GAN, acronyme de « generative
adversarial networks » ou, en français,
« réseaux antagonistes génératifs ».
Ces nouveaux outils d’IA ont fait sensa-
tion cet automne chez Christie’s avec la
à eux, pour un montant total de
432.500 dollars (plus de 380.000 euros). Le
collectif français Obvious était à l’origine du
projet : la machine a produit un portrait,
intitulé « Edmond de Belamy », après avoir
analysé 15.000 exemples. Au même
moment, DeepMind (filiale d’Alphabet,
maison mère de Google) a généré des ima-
ges de chiens et de hamburgers troublantes
de réalisme. Le leader mondial des cartes
graphiques, Nvidia, avait quant à lui réussi,
l’année précédente, à créer des photos de
fausses célébrités particulièrement crédi-
bles. Moins glorieusement, ces algorithmes
sont aussi très bons pour créer des « deep-
fakes », des vidéos où le visage d’une star est
calqué sur le corps d’une actrice X, ou dans
lesquelles une personnalité comme Barack
Obama semble tenir des propos incohé-
rents. Inversement, ils peuvent servir à
améliorer la détection des fausses informa-
tions qu’ils ont eux-mêmes générées.
Au-delà de l’aspect sensationnel, les GAN
apparaissent comme un système d’intelli-
gence artificielle plein de promesses : « Ça a
l’air d’être un sujet technique, mais je pense
vraiment que ça ouvre une porte à tout un
monde de possibilités », écrivait Yann
LeCun, responsable du laboratoire de Face-
book en intelligence artificielle (FAIR) et
professeur à New York University, à propos
de ces algorithmes en 2016 sur le forum
Quora.
L’intérêt des GAN serait de fournir des
données quand elles sont en nombre insuf-
fisant. C’est le but de recherches actuelle-
BRAUNSCHWEIG
COORDINATEUR
INTELLIGENCE ARTIFICIELLE
RECHERCHE
Le chercheur en informatique
Bertrand Braunschweig a été nommé
coordinateur de la stratégie nationale
en matière de recherche en IA .
https://bit.ly/2QCPYYc
D ment menées par Nvidia sur la génération
Dates clefs
•Frank
1957. Le psychologue
Rosenblatt met
au point le Perceptron,
réseau de neurones
capable de reconnaître
les lettres de l’alphabet.
• 1987. Première
conférence du NIPS
(rebaptisé cette année
« NeurIPS ») à Denver
dans le Colorado, aux
Etats-Unis.
• 2012. Publication de
l’article « Building High-
level Features Using
Large Scale
Unsupervised
Learning », aussi connu
sous le nom de « The
Cat Paper », par des
chercheurs de Stanford
et de Google, souvent
considéré comme
marquant le début du
regain d’intérêt du
grand public pour l’IA et
les réseaux de neurones.
• 2014. Publication de
l’article scientifique de
Ian Goodfellow sur les
réseaux antagonistes
génératifs à l’occasion
du NIPS.
• 2016. Tournoi de go
entre le champion Lee
Sedol et le logiciel
AlphaGo, mis au point
par DeepMind (filiale
d’Alphabet, maison
mère de Google), à l’issu
duquel l’ordinateur
s’impose. L’algorithme
utilisé était un réseau de
neurones artificiels.
• 2017 Nvidia génère
des photos très réalistes
de fausses célébrités
grâce des GAN.
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
OBJECTIF LUNE
9
La Nasa a dévoilé le nom
de 9 entreprises avec
lesquelles l’agence spatiale
américaine travaillera pour
retourner sur la Lune, et
peut-être aller sur Mars.
https://go.nasa.gov/2Q4tiAg
en informatique et PDG de Valossa Labs Oy,
une entreprise de classification automati-
que de vidéos. L’objectif des GAN, comme
leur nom l’indique, est de « générer » quel-
que chose : des images, des vidéos, des tex-
tes, de la voix, etc. Bref, des données, qui, on
l’aura compris, peuvent à nouveau être utili-
sées pour entraîner la machine (ou un autre
ordinateur).
Pour y parvenir, il n’y a pas un, mais deux
réseaux, en face-à-face, qui vont se livrer
une bataille. Ce sont les « adversaires » : le
premier s’appelle le « générateur » et le
second le « discriminateur ». Si l’objectif est
de produire une image, alors on leur distri-
bue pour commencer le même catalogue
de photos, par exemple des chats. Le géné-
rateur va essayer de reproduire des images
qui ressemblent à celles du catalogue. Le
discriminateur, quant à lui, juge si les ima-
ges générées ressemblent à celle du catalo-
gue. « Cela fonctionne bien quand les don-
nées viennent des mêmes conditions »,
précise Mika Rautiainen. Il faut une cohé-
rence entre les images du catalogue (par
exemple, éviter de mélanger chiens et
chats). Charge au discriminateur de dire si
oui ou non les images produites par le géné-
rateur respectent les règles du catalogue.
L’intérêt des GAN serait
de fournir des données
quand elles sont en nombre
insuffisant.
« C’est comme un jeu, et si vous laissez le
jeu tourner, le résultat est qu’il y a un état sta-
d’images de tumeurs du cerveau. Le CERN
ble où le discriminateur échoue à faire la diffé-
rence entre des images générées et de vérita-
s’en sert de son côté pour simuler les inte- bles images », explique Jakob Uszkoreit,
ractions entre particules – cela coûte moins chercheur chez Google Brain en Californie.
cher que de mettre en route son accéléra- Le rôle du générateur est donc de duper le
teur. Ils se révèlent également très bons discriminateur. Cette technologie a permis
pour prédire ce qu’il peut se passer après de faire un grand pas en avant dans ce qu’on
une séquence d’images, par exemple pour appelle l’« apprentissage non supervisé »
anticiper un accident de voiture lorsqu’ils – quand un humain n’est pas derrière la
équipent des véhicules autonomes. machine pour lui dire si elle a raison ou si
elle se trompe.
Essaie encore ! Un article de la « MIT Technology
Pour comprendre où se situent les GAN Review » raconte que c’est en buvant une
dans l’arborescence de l’IA, il faut faire un bière au bar Les 3 Brasseurs à Montréal
peu de généalogie. Ils sont constitués de qu’un jeune chercheur ayant tout juste
réseaux de neurones, la technologie à l’ori- obtenu son doctorat, Ian Goodfellow, a eu
gine du retour en grâce de l’IA ces dernières
années pour sa capacité d’apprendre à par-
l’idée de ces GAN. Ses amis lui avaient
demandé de l’aide pour mettre au point un
tir de grandes bases de données ; le Big Data ordinateur capable de créer des images. Il
constitue son carburant. Sous le capot, il leur proposa cette fameuse architecture où
faut s’imaginer plein de cellules qui font des deux réseaux de neurones s’affrontent. Ses
opérations d’une simplicité enfantine – on
pourrait utiliser un tableur Excel pour y
amis furent un peu sceptiques, mais Ian
Goodfellow s’y attela le soir même. Et son
parvenir. Ces cellules commencent avec des
valeurs aléatoires puis ajustent leurs cal-
modèle fonctionna dès le premier essai.
L’article scientifique qui s’ensuivit fut publié
culs au fil de leur entraînement, de leurs pour la conférence NIPS de 2014 et compte
erreurs ou de leurs succès : c’est ainsi que le aujourd’hui près de 6.000 citations. Ian
réseau constitué de ces « neurones » artifi- Goodfellow a depuis rejoint Google Brain.
ciels apprend. Un peu comme dans un jeu Cette année, pour le grand rassemblement
vidéo : « Perdu, essaie encore ! » Seulement, de l’IA au Québec, il a cosigné (avec Gama-
il faut énormément de données, et souvent leldin F. Elsayed notamment) un article sur
aussi un humain derrière pour dire quand notre capacité à percevoir correctement
la réponse est bonne ou mauvaise. Les GAN, des images censées nous tromper par rap-
en revanche, « réduisent le besoin en données port à celle de la machine. L’IA, un jeu de
réelles », explique Mika Rautiainen, docteur dupes ? n
Les limites des images artificielles
Jakob Uszkoreit, chercheur chez Google Brain, n’est pas entièrement convaincu
de la pertinence des GAN pour créer des données là où il en manque. Selon lui,
si on utilise des GAN pour produire des images de chats, peut-être que les pro-
priétés que la machine attribue au chat n’ont rien à voir avec celles que nous,
humains, attribuons aux chats. Pour nous, c’est un animal quadrupède avec un
pelage, une moustache et qui fait « miaou ». Pour un réseau de neurones, ce
sera peut-être un chat parce qu’il y a un pixel roux à tel ou tel endroit. Difficile
de savoir. Donc utiliser ces images générées par des GAN pour nourrir un autre
algorithme, de classification par exemple, c’est courir le risque de l’éloigner des
propriétés qui nous permettent de définir un chat. « Il se pourrait qu’un classifi-
cateur soit dévoyé par des artefacts qui ne se produiraient jamais dans le monde
réel, mais qui arrivent dans les images générées. Sauf que le discriminateur n’a pas
la capacité de les distinguer. »
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
enquête
Brexit : les cinq adversaires de Theresa May
ROYAUME-UNI // La « bataille du Parlement » s’ouvre ce mardi pour la Première
ministre britannique. Malgré un rapport de force défavorable, elle va devoir
arracher aux députés britanniques un feu vert à l’accord de divorce conclu avec
Bruxelles. Tour d’horizon de ses cinq opposants les plus emblématiques.
Alexandre Counis
— Correspondant à Londres
V
ous êtes fan de « House of Cards »,
inconditionnel de « Borgen » ou
nostalgique de « West Wing » ?
Vous allez aimer les cinq jours de débats sur
le Brexit qui s’ouvrent ce mardi à Londres à
la Chambre des communes. L’enjeu de cette
confrontation est clef : les députés sont invi-
tés à voter, le 11 décembre, sur l’accord de
divorce conclu il y a quinze jours par Lon-
dres avec les pays de l’UE. Soit ils lui don-
nent leur feu vert et le texte part au Parle-
ment européen où son adoption ne devrait
pas faire de difficulté.
Soit ils le rejettent, et c’est le saut dans
l’inconnu. Tous les scénarios seraient alors
de nouveau sur la table, du « no deal » au
« no Brexit » ! Sachant que l’arithmétique
parlementaire lui était défavorable, The-
resa May se démène sans relâche depuis
deux semaines pour tenter d’inverser le
rapport de force.
Dans cette incroyable saga, le premier
rôle, ô combien ingrat, lui revient évidem-
ment. Contestée jusque dans son propre
camp, elle joue son poste. Face à elle, cinq
députés bien décidés, pour des raisons dif-
férentes, à ne lui faire absolument aucun
cadeau.
•LEJACOB REES-MOGG :
COMPLOTEUR
Certes, sa tentative de « putsch », lancée à
la mi-novembre contre Theresa May, a
échoué à réunir les 48 signatures nécessai-
res pour provoquer un vote de défiance à
l’intérieur du parti. Mais Jacob Rees-Mogg
pourrait repartir à l’offensive si Theresa
May perdait la face en se heurtant à un
« non » des députés. L’influence de ce con-
servateur de 49 ans, député du North East
Somerset depuis 2010, demeure forte sur les
60 à 80 « hard Brexiters » conservateurs
réunis dans l’European Research Group
(ERG) et qui ont annoncé vouloir voter
contre l’accord avec Bruxelles au risque de
le priver de majorité. Jacob Rees-Mogg
représente une droite dure sans complexe,
qui assume son côté réactionnaire (fervent
catholique et père de six enfants, il est con-
tre le mariage gay et contre l’avortement,
même en cas de viol ou d’inceste) mais aussi
sa profonde europhobie. Pour lui, l’Europe
est « une mafia » avec laquelle les Britanni-
ques ont bien raison de vouloir rompre. Et le
plus tôt sera le mieux : à ses yeux, la période
de transition est une hérésie et le « backs-
top » qui pourrait suivre une abomination.
« Il est la cabine téléphonique rouge faite
homme, le yacht royal “Britannia” en cos-
tume cravate, a dit de lui “The Economist”.
Le vestige d’un monde où les Britanniques
traditionnels n’avaient pas à s’excuser d’être
ce qu’ils sont. » Non seulement il ne s’excuse
pas, mais il parle bien et vise juste. Sa verve,
dans les jours qui viennent, pourrait faire
mouche. Toujours tiré à quatre épingles, cet
aristocrate pur jus, fils d’un baron qui fut le
rédacteur en chef du « Times », ne se dépar-
tit jamais de son extrême politesse, même
lorsqu’il s’agit de torpiller à la tribune
l’accord conclu avec Bruxelles par « la très
honorable » Theresa May. Mais cela ne
l’empêche pas d’intriguer ouverte-
ment contre elle, en unissant ses efforts à
ceux de Boris Johnson… dont il se verrait
bien chancelier de l’Echiquier si « BoJo »
devenait Premier ministre.
• BORIS JOHNSON : LE RIVAL
Prendre Downing Street est devenu son
idée fixe. Boris Johnson s’y prépare active-
ment depuis l’été. Pas de programme mûre-
ment réfléchi, ni d’équipe constituée à
l’avance. Mais à 54 ans, l’homme marche
toujours à l’instinct, et sait manœuvrer vite.
L’ex-ministre des Affaires étrangères, qui a
démissionné début juillet pour protester
contre la vision jugée trop soft de la Pre-
mière ministre sur le Brexit, n’a pas raté,
depuis, une occasion de pilonner ses propo-
sitions, puis de critiquer l’accord de divorce
qu’elle a conclu avec Bruxelles. Selon lui, la
clause de « backstop » est « un non-sens ».
Notamment parce qu’elle fait du Royaume-
Uni « un Etat vassal de l’UE », plutôt que de
lui rendre sa souveraineté, sa grandeur et sa
liberté, en le laissant par exemple conclure
des accords de libre-échange avec les parte-
naires de son choix.
Un rejet du texte par les députés pourrait
fragiliser Theresa May, sinon précipiter sa
chute. Le moment que Boris Johnson
attend depuis longtemps pour endosser
l’habit de chef du parti et gagner ainsi ses
galons de Premier ministre. Mais pour cela,
il lui faudra d’abord convaincre les députés
tories, dont beaucoup goûtent très peu ses
dérapages. L’aide de Jacob Rees-Mogg
pourrait s’avérer précieuse.
•LEJEREMY CORBYN :
TACTICIEN
De gauche à droite : Jacob Rees-Mogg,
Jeremy Corbyn, Nigel Dodds,
Boris Johnson et Anna Soubry.
Le débat qui doit opposer le chef
du Labour à Theresa May, le
dimanche 9 décembre au soir,
sur ITV ou sur les ondes de la
BBC, pourrait être un véritable
« game changer », comme
disent les Anglais. Dans
l’entourage de la Première
ministre, on mise en tout cas
sur cette confrontation pour
faire bouger les lignes en faveur
de l’accord conclu avec Bruxel-
les. Theresa May connaît son
dossier sur le bout des doigts, et
parie sur cette expertise pour
ridiculiser son adversaire,
qu’elle accuse régulièrement
au Parlement de ne pas avoir lu
les 585 pages de l’accord de
divorce… ou de ne pas les
avoir comprises. Mais le chef
du Labour a montré, au cours
des dernières séances à Westmins-
ter, qu’il savait trouver la formule qui
tue, celle qui reste dans les têtes et désar-
çonne l’adversaire. Comme lorsqu’il a com-
paré l’accord de divorce à « un acte d’auto-
mutilation nationale ».
Pour lui, la Chambre des communes « n’a
d’autre choix que de le rejeter ». Par calcul
politique, ce briscard de 69 ans connu pour
son eurosceptisme a appelé les travaillistes
à voter contre le texte, misant sur le chaos
politique que son rejet pourrait provoquer
pour tenter de déclencher des élections
législatives anticipées… et prendre le
pouvoir, au nez et à la barbe des conser-
vateurs. Il préfère de loin cette option à
celle d’un second référendum, qu’il a
accepté d’envisager sous la contrainte
des militants du Labour, mais seule-
ment dans un deuxième temps, autrement
dit s’il n’arrivait pas à ses fins. Car il le sait, la
pilule d’un nouveau référendum serait diffi-
cile à faire avaler aux 37 % de travaillistes
qui ont voté « leave » en juin 2016.
// 15
•L’EMBARRASSANT
NIGEL DODDS :
ALLIÉ
« Nous n’avons pas d’autre choix que de ne
pas soutenir le texte », répète en boucle
depuis plusieurs semaines Arlene Foster, la
dirigeante du DUP, le petit parti unioniste
nord-irlandais dont les 10 députés au Parle-
ment britannique permettent au gouverne-
ment de Theresa May de disposer d’une
majorité. Une prise de position qui met évi-
demment la Première ministre en difficulté.
Le DUP s’abstiendra-t-il ? Votera-t-il con-
tre ? L’avis de Nigel Dodds, le chef du groupe
parlementaire du parti à la Chambre des
communes, pèsera lourd dans la balance. A
60 ans, l’ancien maire de Belfast marié à une
eurodéputée, tombé dans la marmite de la
politique en rejoignant en 1983 au Parle-
ment européen le secrétariat du charisma-
tique pasteur protestant Ian Paisley, le fon-
dateur du DUP, représente la vieille école
d’un parti clairement eurosceptique, qui fit
campagne pour le « leave » en juin 2016.
S’il est une « Union » qu’il défend, ce n’est
pas l’Union européenne, mais bien celle qui
relie l’Irlande du Nord au reste du Royau-
me-Uni. Pas question pour lui d’imposer à
la province un traitement particulier dans
la clause de « backstop », ni de créer des
contrôles douaniers en mer d’Irlande, entre
l’Ulster et la Grande-Bretagne, pour éviter
de rétablir une frontière dure entre les deux
Irlandes. Et tant pis si cela doit remettre en
cause une paix encore fragile, vingt ans seu-
lement après la signature du « Good Friday
Agreement ». Pris pour cible à deux repri-
ses par l’IRA, ce fils de militaire joue pour
l’instant l’inflexible, quitte à être taxé de
jusqu’au-boutiste.
•LAANNA SOUBRY :
PRO « REMAIN »
Photos AFP, Sipa et RÉA
Elle est l’une des principales voix de ces
conservateurs qui ne veulent pas quitter
l’Union européenne, sans être à propre-
ment parler leur porte-parole. Après avoir
milité pour un Brexit aussi soft que possi-
ble, et mené la fronde des « Rebel Tories »
pour donner plus de poids au vote du Parle-
ment alors que le gouvernement cherchait
à l’endiguer, Anna Soubry est désormais
l’une des figures de proue du mouvement
prônant le « People’s Vote », autrement dit
un second référendum. Elle marchait ainsi
en tête de cortège quand 700.000 person-
nes ont défilé dans les rues de Londres, le
20 octobre, pour le réclamer.
Au Parlement, Anna Soubry et le député
travailliste Chuka Umunna ont derrière eux
une quinzaine de « MPs » conservateurs et
de 50 à 60 travaillistes. Pas de quoi, à ce
stade, constituer une majorité pour impo-
ser leurs vues. Mais les choses pourraient
changer rapidement si l’accord avec Bruxel-
les est rejeté par le Parlement et qu’aucune
solution alternative n’émerge dans les jours
qui suivent.
Depuis deux ans et demi, toute l’action
politique d’Anna Soubry vise à faire obsta-
cle au Brexit, quitte à s’attirer des inimitiés, à
faire l’objet de pressions, et même de mena-
ces. Dans son bureau de la Chambre des
communes, la députée de Broxtowe (centre
de l’Angleterre) a accroché la une du « Daily
Telegraph » qui, le 15 novembre 2017, avait
livré à la vindicte populaire les noms et les
photos des 15 « Brexit Mutineers » refusant
de faire figurer dans la loi, comme le souhai-
tait le gouvernement, le 29 mars 2019
comme date de sortie de l’UE.
A bientôt 62 ans, la pasionaria du
« remain » est un caillou dans la chaussure
de Theresa May. Mais elle abhorre Boris
Johnson. « Je ne sers pas le même parti que
lui », a-t-elle lancé, prévenant qu’elle quitte-
rait le Parti conservateur s’il devait en deve-
nir le chef et s’installer dans le fauteuil de
Premier ministre. n
16 // Mardi 4 décembre 2018Les Echos

, Budget de l’Etat 2018 : 386,3 milliards d’euros // PIB 2017 : 2.283,6 milliards d’euros courants //
Plafond Sécurité sociale : 3.311 euros/mois à partir du 01-01-2018 // SMIC horaire : 9,88 euros
à partir du 01-01-2018 // Capitalisation boursière de Paris : 1.532,96 milliards d’euros (au 05-07-2018)
Les chiffres // Indice des prix (base 100 en 2015) : 103,78 en août 2018 // Taux de chômage (BIT) : 9,1 %
de l'économie au 2e trimestre 2018 // Dette publique : 2.255,3 milliards d’euros au 1er trimestre 2018

EN FRANCE À L’ÉTRANGER

MARTINIQUE UN CONCOURS IRAN UN TIR DE MISSILE

LANCÉ POUR TROUVER QUI INQUIÈTE LA PHOTO DU JOUR
UN DRAPEAU ET UN HYMNE La France s’est dite préoccupée, lundi,
La collectivité territoriale de Martini- par le tir de missile balistique à La fusée Soyouz s’envole vers l’ISS
que veut doter le territoire d’un dra- moyenne portée réalisé le 1er décembre
peau et d’un hymne officiel pour la par l’armée iranienne, condamnant
représenter lors des rencontres spor- une action « provocatrice et déstabili-
tives et culturelles internationales et sante ». Les diplomaties occidentales
a lancé un concours avec, à la clef, estiment que ce tir contrevient à
plusieurs milliers d’euros pour les l’accord sur le programme nucléaire
trois meilleurs drapeaux et hymnes iranien de juillet 2015. La France rap-
proposés, a-t-on appris lundi. Elle a pelle que le programme balistique ira-
demandé une « création unique, origi- nien n’est pas conforme à la résolution
nale », dont « aucune partie ne fait 2231 (2015) du Conseil de sécurité des
partie d’une œuvre préexistante ». Nations unies.
LIGUE DES CHAMPIONS YÉMEN RIYAD AUTORISE
LE MATCH DÉCISIF DE LYON L’ÉVACUATION DE HOUTHIS
SERA DÉLOCALISÉ L e m é d i a t e u r d e l ’O N U p o u r l e
Yémen, Martin Griffiths, est arrivé
lundi dans la capitale Sanaa contrô-
lée par les rebelles Houthis, qui
devraient pouvoir évacuer 50 de
François Lo Presti/AFP

leurs combattants blessés dans le

cadre de « mesures de confiance » à
l’approche de possibles pourparlers
de paix en Suède. Selon une source
onusienne, il est également question
de la réouverture prochaine de l’aéro-
Le match de Ligue des champions port international de Sanaa, fermé
entre le Shakhtar Donetsk et Lyon, depuis trois ans.
initialement prévu le 12 décembre à
Kharkiv, sera délocalisé dans une BRÉSIL LULA DEMANDE À
ville qui reste à définir, a annoncé NOUVEAU SA REMISE EN LIBERTÉ
lundi l’UEFA, sur fond de tension
entre l’Ukraine et la Russie. La ren-
contre est décisive dans la course à la
qualification en huitième de finale de Un cosmonaute russe et deux astronautes américain et canadien sont partis sans accroc lundi à bord d’une fusée Soyouz
C1 entre Lyon et le Shakhtar. en direction de la Station spatiale internationale (ISS), un soulagement après l’échec du précédent vol habité en octobre.
La fusée s’est arrimée avec succès en soirée avec l’ISS pour une mission qui devrait durer six mois à 400 km d’altitude.
JUSTICE UN NOUVEAU NUMÉRO Photo : Kirill K/AFP
Evaristo Sa/AFP

D’AIDE AUX VICTIMES LANCÉ

Un nouveau numéro d’aide, le 116 006,
sera accessible, à partir de ce mardi,
aux victimes de tous types d’infrac-
tions (vols, agressions, attentats, etc.), A quelques semaines de l’intronisa-
d’accidents de la route ou de catastro- tion de Jair Bolsonaro comme prési- ON EN PARLE À BUDAPEST
phes naturelles, a annoncé lundi la dent du Brésil, la Cour suprême doit
fédération d’associations d’aide aux se prononcer ce mardi sur une nou-
victimes. Gratuit, ouvert 7 jours sur 7
toute l’année de 9 à 19 heures, ce
velle demande de remise en liberté de
l’ex-président Lula, incarcéré depuis L’université George Soros
obligée de déménager à Vienne
numéro est plus court et plus facile- avril pour corruption. Cette requête a
ment mémorisable que l’ancien p e u d e c h a n c e s d ’a b o u t i r, t o u t
numéro (01 41 83 42 08). comme les précédentes estiment les
experts. Luiz Inacio Lula da Silva,
MARSEILLE LA VIOLENCE ENTRE
TRAFIQUANTS À LA BARRE
73 ans, purge une peine de 12 ans et Le Premier ministre, Viktor Orbán, a eu raison de la résistance de l’université.
un mois de réclusion.
Des membres présumés de deux bandes
criminelles engagées dans une lutte ALGÉRIE MALADE, BOUTEFLIKA Catherine Chatignoux Lundi, faute d’agrément déli- ler et de fournir des services jamais reçu le feu vert de l’admi-
sanglante pour le trafic de drogue à Mar- N’A PAS REÇU « MBS » @chatignoux vré à temps par le pouvoir, l’uni- partout dans l’Union. La Com- nistration Orbán.

V
seille ont commencé à comparaître Le président Abdelaziz Bouteflika, versité a dû se résoudre à quit- mission a lancé l’année der- Concrètement, « les diri-
lundi devant le tribunal correctionnel de souffrant, n’a pas pu recevoir lundi, iktor Orbán avait pro- ter la Hongrie. « Nous avons été nière une procédure d’infrac- geants de l’université ont décidé
la ville. Ils sont soupçonnés d’avoir aidé à contrairement à ce qui était prévu, le mis pendant la campa- chassés de force, a indiqué son tion dans ce sens contre la d’ouvrir un campus à Vienne qui
l’élimination d’un chef de clan, Moha- prince héritier saoudien Mohammed gne électorale du prin- recteur, Michael Ignatieff, c’est Hongrie. proposera une formation diplô-
med Mhoumadi, alias « Babouin », pisté ben Salmane, en visite à Alger, a temps d’avoir la peau de George sans précédent. » L’offensive a commencé en mante dès la rentrée universi-
par balise GPS jusqu’à sa mort en annoncé la présidence, citée par Soros, le milliardaire et phi- mars 2017, avec le vote d’un taire 2019. Les locaux de Buda-
novembre 2015. Les auteurs de cet assas- l’agence d’Etat algérienne APS. lanthrope juif d’origine hon- Combat personnel amendement à la loi sur l’ensei- pest resteront ouverts pour les
sinat n’ont pas été identifiés. Arrivé la veille au soir, « MBS » a groise, très actif en Hongrie. Le L’affaire est le résultat d’un gnement supérieur qui obli- étudiants hongrois qui suivent
quitté lundi la capitale algérienne. Premier ministre hongrois est combat personnel d’un diri- geait les établissements étran- un cursus national et pour tous
HÉROÏSME MAMOUDOU parvenu à ses fins. A coups de geant nationaliste au tempéra- gers à disposer d’un campus et ceux qui y ont démarré un cycle
GASSAMA ENTAME SON SERVICE RÉPUBLIQUE TCHÈQUE PRAGUE textes de lois votés par un Parle- ment belliqueux contre une d’une activité pédagogique d’études », précise Péter Balázs,
CIVIQUE CHEZ LES POMPIERS DEVIENT UN NID D’ESPIONS ment à sa botte, d’accusations personnalité qui symbolise tout dans leur pays d’origine pour ancien commissaire européen
Mamoudou Gassama, le jeune Les diplomates russes et chinois ont mensongères et de pressions ce qu’il exècre et juge mena- obtenir une licence. Les diri- et professeur à la CEU. Autre
migrant malien naturalisé après intensifié leurs activités d’espionnage politiques, il a provoqué le çante pour son pouvoir. C’est geants de la CEU se sont pliés à question : les Etats-Unis tolére-
avoir sauvé un enfant en escaladant en République tchèque en 2017, départ de l’Université d’Europe aussi une atteinte à la liberté ces exigences en signant un ront-ils l’expulsion d’une uni-
la façade d’un immeuble parisien fin notamment grâce à la grande ambas- centrale (CEU) fondée en 1991 d’un établissement de l’ensei- accord avec une université de versité américaine de la part
mai, a démarré lundi son service civi- sade de Russie à Prague et aux impor- par son ennemi juré. gnement supérieur de s’instal- l’Etat de New York, mais n’ont d’un allié de l’Otan ? n
que de dix mois à la Brigade des tantes ressources financières chinoi-
sapeurs-pompiers de Paris. Il avait s e s , a a v e r t i l u n d i l ’a g e n c e d e
signé ce contrat, rémunéré 472 euros renseignement tchèque (BIS) dans
9
par mois, en juillet dernier. son rapport annuel 2017, publié lundi.
10
10
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18/22 18/23 18/25
VENDREDI
17 10/12 14/23 15/18 10/13
-0/1 1/3 1/3
10/14 11/16 7/10 5/12 9/11
 Le Cordon Bleu accélère
sa conquête du monde
Déjà présente dans une
vingtaine de pays,
l’école de cuisine
ouvrira trois

Emilie Burgat
établissements
Mardi 4 décembre 2018 en 2019 en Asie et en
www.lesechos.fr Amérique latine. // P. 21
DEVISES EUR/GBP 0,8914 EUR/JPY 1,2903 EUR/CHF 1,1333 GBP/USD 1,2751 USD/JPY 1,1356 USD/CHF 0,9975 TAUX EONIA -0,349 LIFFE EURIBOR 3 MOIS -0,316 OAT 10 ANS 0,6236 T-BONDS 10
ANS 3,0684

DOW JONES
25.826,43 points
+1,13 %

(*) A la clôture

INDUSTRIE & SERVICES

AUTOMOBILE
DERNIÈRE HEURE
L’auto allemande en opération
déminage à Washington.
// P. 18 ET L’ÉDITORIAL
DE DAVID BARROUX P. 11 Les « gilets jaunes » bons pour La dernière
usine
TRANSPORT
l’audimat, pas pour la publicité de Banania
en danger
Arthur Herve/RÉA

Marie-Josée Cougard
La SNCF poursuit la refonte @CougardMarie
de ses lignes de banlieue. // P. 19
La dernière usine de Banania, située
COSMÉTIQUE à Faverolles (Somme), est en très
Nestlé envisage pour la première mauvaise posture. Selon des sources
fois de céder ses parts dans L’Oréal. syndicales, Nutrimaine – c’est le nom
// P. 20 ET « CRIBLE » P. 36 de l’entreprise – est sur le point de
fermer. La direction aurait annoncé
DISTRIBUTION aux employés la délocalisation en
Showromprive tente mars prochain de l’unité de produc-
un nouveau départ. // P. 21 tion en Allemagne, dans les ateliers
de Krüger, l’actionnaire majoritaire.
HIGH-TECH & MÉDIAS Le site, ancien, requerrait des inves-
MUSIQUE tissements trop importants.
Apple Music fait une entorse Banania n’en est pas à ses premiè-
à son modèle pour rattraper res difficultés. L’usine a déjà connu
Spotify. // P. 22 deux plans sociaux, mais cette fois-ci
il s’agirait d’une fermeture définitive.
SPORT La direction a refusé de confirmer

Bruno Arbesu/Réa
Le groupe Amaury, l’autre lauréat ces informations, préférant parler de
du Ballon d’Or. // P. 23 « projet de réorganisation ». « La con-
sultation des représentants du person-
START’UP nel sera ouverte cette semaine pour
ENTREPRISES une période de deux mois », a-t-elle
L’Europe en chemin vers La mobilisation des « gilets jaunes » a permis aux chaînes d’information en continu de réaliser des audiences record. indiqué. La société Nutrimaine dit
une « European Tech ». // P. 24 avoir engagé « une réflexion stratégi-
ques », dit un dirigeant. Et les rédactions durée. Au-delà des chiffres de mobilisation que sur l’évolution de son activité en
PME & RÉGIONS Chaînes et sites Internet prennent la décision éditoriale de coller au des “gilets jaunes” dans la rue, on sent que France ».
AGRICULTURE d’information font des direct de l’événement. La consolation est les gens veulent comprendre […]. »
bonds d’audience depuis que les pics d’audience permettront de se Les rendez-vous d’information ont été Chocolat sans gluten
le début du mouvement. prévaloir d’une forte fréquentation dans très suivis sur toutes les chaînes généralis- L’usine de Faverolles, qui a des capa-
les ventes futures d’espaces publicitaires, tes : les JT de 20 heures ont attiré autour de cités de 20.000 tonnes, n’en produit
En revanche, la publicité « avec un effet retard de deux mois », dit un 7 millions de téléspectateurs sur TF1 et que 7.500. L’entreprise emploie qua-
spécialiste. En revanche, l’impact du mou- 5 millions pour France 2. Sur France 3, le rante salariés. Elle produit égale-
télévisuelle souffre.
DR

vement sur l’économie va se ressentir sur 19/20 régional et national a réalisé son ment des poudres et des granulés de
Bien-être animal : les industriels la publicité. meilleur score depuis trois ans avec 3,1 mil- chocolat sous la marque B enco.
s’y mettent à pas comptés. // P. 25 La mobilisation des « gilets jaunes » a per- lions de téléspectateurs en moyenne. « L e c œ u r d u p ro b l è m e , d i t u n e
mis aux chaînes d’information en continu Question d’éthique Les sites Web d’informations de jour- porte-parole de l’entreprise, c’est la
FINANCE & MARCHÉS de réaliser des audiences record au mois de BFMTV a en tout cas été regardé par plus de naux ou de médias audiovisuels voient éga- déconsommation du chocolat en
BOURSE novembre au détriment de certaines gran- 20 millions de Français dans ses meilleures lement leurs audiences progresser forte- poudre ». Le marché français a
La trêve sur le commerce mondial des chaînes, selon le baromètre mensuel de journées, enregistrant sur le mois 3,4 % de ment. « Les hausses d’audience se sont décliné de 27 % en sept ans avec une
rassure les marchés boursiers. Médiamétrie publié lundi. En revanche, le part d’audience, un record depuis l’élection établies à entre 40 % et 45 % le week-end des accélération au cours des deux der-
// P. 27 mouvement ne se traduit pas en gain de présidentielle, selon la chaîne. De leur côté, 17 et 18 novembre, dit Jean-Paul Dietsch, nières années à – 13,6 %. « Les choco-
chiffre d’affaires. « Au contraire, c’est une LCI enregistrait 1,1 % de part d’audience directeur de l’OJD à l’ACPM. Depuis les haus- lats en poudre Banania et Benco doi-
MATIÈRES PREMIÈRES perte de revenus importante, dit un dirigeant (+0,5 point par rapport à novembre 2017) – ses ralentissent à cause de l’effet de base mais vent faire face à cette tendance durable
Net rebond des cours du pétrole de télévision. Il y a eu zéro publicité sur les la chaîne a battu son record historique elles se poursuivent. » Les médias ayant des du marché français », dit Nutrimaine.
à l’approche de la réunion chaînes d’information samedi et dimanche ». samedi – tandis que CNews totalisait 0,9 % sites mobile au format AMP en profitent le
de l’Opep. // P. 28 La mobilisation des « gilets jaunes » est, (+0,4 point). Franceinfo réalise la meilleure plus. « Pour les événements de ce genre, les
du point de vue de la publicité, éthiquement audience de sa courte histoire avec 0,6 %. lecteurs sur smartphone vont moins vers les L’usine de Faverolles,
DISPARITION moins sensible que des attentats. Et ce ne Dans une interview au « Figaro », le patron applications et davantage directement sur les qui a des capacités
La mort d’Albert Frère, grande sont apparemment pas les annonceurs qui de l’info Thierry Thuillier a déclaré que sites, explique Jean-Paul Dietsch. Ceux qui
figure du capitalisme européen. demandent à retirer leurs messages. « ni aucune campagne électorale récente ni ont des sites AMP bénéficient de plus de trafic
de 20.000 tonnes,
// P. 29 Mais « Paris est quand même saccagé, c’est même les dramatiques attentats n’ont suscité renvoyé par Google News. » n’en produit
difficile de passer des publicités pour des mar- autant d’intérêt [des téléspectateurs] sur la — Nicolas Madelaine avec AFP que 7.500.
BANQUE CENTRALE
La Banque de France épinglée par Nutrimaine
la Cour des comptes. // P. 30

La Compagnie lance son vol

a lancé récemment
BANQUE sa pâte à tartiner
En Russie, la Société Générale sous la marque
face aux défis d’un secteur
en mutation. // P. 31 100 % affaires entre Nice et New York Banania.

GESTION D'ACTIFS Les consommateurs souhaitent

DIVERSIFICATION Christiane Navas
La fin de l’ISF, un big bang pour les — Correspondante à Nice
gérants de FIP et de FCPI. // P. 32
Après avoir lancé en 2014 une liaison Paris-
CARNET // P. 35 New York, La Compagnie, transporteur
aérien français spécialisé dans « les vols
100 % classe affaires au meilleur prix »,
ouvre une nouvelle ligne directe entre Nice
et la Grosse Pomme. « Nous espérons ainsi
contribuer à la démocratisation de la classe
SUR affaires entre Nice et New York », fait valoir
son directeur du marketing, Jean-Charles
Périno.
La liaison sera opérationnelle à compter
du 6 mai 2019 au rythme de cinq vols par
semaine, pour la durée de la saison d’été (jus-
DANS qu’en octobre). Les mille premiers billets
« LA CHRONIQUE
BOURSE » seront commercialisés dans le cadre d’une
À 13H ET 17H30 offre promotionnelle à 1.000 euros l’aller-re-
DU LUNDI AU VENDREDI tour, pour un prix moyen qui, en fonction du
niveau des réservations, pourra atteindre
2.000 euros sur cette liaison transatlantique.
« C’est une nouvelle étape dans le développe-
ment de notre entreprise », estime le PDG de
La Compagnie, Christian Vernet. « Avec
l’arrivée d’un premier A321neo fin avril 2019,
nous disposerons de trois avions long-cour-
riers, ce qui nous permettra d’étoffer notre
offre », poursuit le dirigeant.
74 sièges lits
Le transporteur aérien, racheté en 2016 par
XL Airways, annonce un taux de remplis-
sage de l’ordre de 80 % sur ses vols Paris Orly-
New York, en hausse de 15 % sur un an. Il
espère faire aussi bien sur le Nice-New York.
« Cette nouvelle liaison directe vient compléter
l’offre disponible à l’aéroport Nice Côte
d’Azur », se félicite le président du directoire
des Aéroports de la Côte d’Azur, Dominique
Thillaud. Il répond aussi à un besoin
« compte tenu de la croissance du nombre de
passagers de 15 % depuis le début de l’année au acheter du chocolat sans gluten. Une
départ et à destination des Etats-Unis », préci- exigence incompatible avec la recette
se-t-il. Delta Airlines assure déjà un vol quo- de Banania, qui contient du biscuit
tidien entre Nice et l’aéroport JFK de New contenant du blé. Banania et Benco
York durant la saison d’été. La Compagnie ont une part de marché de 13 % face
desservira, elle, l’aéroport de Newark. Le à Nestlé (41,8 %) et Eurazeo (Poulain,
transporteur compte sur une zone de cha- 20 %)
landise qui, outre Nice, Cannes et Monaco, La direction dit « privilégier un
peut s’étendre jusqu’à Marseille et même plan de relance axé sur la diversifi-
Gênes en Italie. cation des produits et des circuits de
« Nous ciblons la clientèle affaires, notam- distribution ». Pour soutenir cette
ment celle des salons et congrès, mais aussi les diversification, « d’importants inves-
passagers loisirs américains ainsi que les tissements seront nécessaires en inno-
expatriés français qui rentrent au pays pour vation, marketing et commercialisa-
des vacances en famille et souhaitent voyager tion ».
dans les meilleures conditions », explique Nutrimaine a lancé récemment
Jean-Charles Périno. La ligne sera assurée sa pâte à tartiner sous la marque
par un Boeing 757-200, proposant 74 sièges Banania. Il travaille également à
lits et une offre de restauration concoctée façon pour Dolce Gusto, la marque
par le cuisinier Christophe Langrée, qui fut de Nestlé, qui propose aussi des cap-
le chef de Matignon de 2008 à 2015. n sules de chocolat. n
18 // Mardi 4 décembre 2018 Les Echos

INDUSTRIE AUTOMOBILE

&SERVICES
L’auto allemande en opération
déminage à Washington
à suivre l Des dirigeants de BMW, VW et Daimler se rendent à la Maison-Blanche ce
mardi pour éviter une hausse des taxes sur les exportations auto européennes.
l Avec, dans leurs bagages, de nombreux projets d’investissement.
Pauline Houédé
@Pauline_H
— Correspondante à Francfort

Officiellement, il ne sera pas ques-

tion de négociations tarifaires. Die-
ter Zetsche (le patron de Daimler),
Emmanuel Dunand/AFP

Herbert Diess (à la tête de Volkswa-

gen) et Nicolas Peter (directeur
financier de BMW), qui se rendent
à la Maison-Blanche ce mardi, sont
des industriels et ils n’ont pas de
mandat pour négocier au nom de
l’Union européenne – comme le
Amazon brièvement première leur a sèchement rappelé Angela
capitalisation boursière mondiale Merkel lundi. L’objectif de la ren-
contre est pourtant bien diplomati-
DISTRIBUTION Amazon est brièvement devenue lundi en que et commercial : il s’agit de cal-
séance à Wall Street la première capitalisation boursière mon- mer le jeu avec l’administration
diale, un titre que Microsoft avait ravi à Apple vendredi en clô- américaine, alors que Donald
ture. L’action du numéro un mondial du commerce en ligne a Trump menace de relever ses taxes
gagné jusqu’à 4,7 %, portant sa valeur totale à 865 milliards de sur les exportations automobiles
dollars (762 milliards d’euros). Au même moment, Apple affi- européennes vers les Etats-Unis
chait une capitalisation de 864,8 milliards de dollars et Micro- de 2,5 % à 25 %.
soft de 859 milliards de dollars.

La guerre commerciale
GSK achète l’américain Tesaro entre Washington
pour 5 milliards de dollars et Pékin a pesé
PHARMACIE GSK, après avoir cédé son portefeuille de cancéro- sur les constructeurs
logie à Novartis en 2015, rachète Tesaro une société américaine allemands, dont la
spécialisée dans ce domaine. Cette dernière commercialise déjà Chine est le premier
le Zejula un produit concurrent du Lynparza d’AstraZeneca et
du Rubraca d’une autre biotech américaine, Clovis. Le labora- marché.
toire britannique a précisé qu’il comptait financer cette acquisi-
tion de 5,1 milliards de dollars sur ses propres ressources et par Ils y ont exporté environ
des emprunts bancaires. 150.000 véhicules
produits aux Etats-Unis
Loi alimentation : les agriculteurs en 2017.
manifesteront la semaine prochaine
Organisée avec, notamment, le
AGRICULTURE Les agriculteurs manifesteront « la semaine secrétaire américain au Commerce
prochaine » pour que le gouvernement tienne ses promesses Wilbur Ross, la rencontre proposée
contenues dans la récente loi Alimentation, a annoncé lundi, la par la Maison-Blanche est vue d’un totale des trois constructeurs [envi- mier marché. Ils y ont exporté envi- l’escalade avec l’Union européenne.
présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, sur Franceinfo. Le œil critique à Bruxelles, qui craint ron 16 millions, NDLR], mais ça ron 150.000 véhicules produits aux Pour y parvenir, ils débarquent
gouvernement doit présenter mercredi les ordonnances atta- qu’elle n’affaiblisse la position euro- reste important », commente Etats-Unis en 2017, soit environ un à Washington les valises pleines
chées à la loi Alimentation, notamment celle sur le relèvement péenne, raconte « Handelsblatt ». Jürgen Pieper, analyste de la cinquième de leur production amé- de projets d’investissement : Volks-
du seuil de revente à perte et la limitation des promotions. Le quotidien rapporte que, dans banque Metzler. Et au sein du ricaine. Le conflit sino-américain a wagen pourrait construire une
les cercles européens, on estime group e Volkswagen, Audi et coûté cette année environ 300 mil- usine dédiée aux voitures électri-
que la rencontre reflète la « pani- Porsche sont en première ligne : lions d’euros à BMW, qui exporte ques aux Etats-Unis.
Diesel : Merkel AUTOMOBILE La chancelière que » des constructeurs allemands. les deux marques ne possèdent pas en Chine une bonne partie de ses Le PDG de BMW, Harald Krüger,
débloque allemande a annoncé lundi que le d’usines aux Etats-Unis. SUV construits dans son usine de a quant à lui laissé entendre la
gouvernement allait débloquer 800.000 emplois Fin juillet dernier, le voyage à Spartanburg, en Caroline du Sud. semaine dernière que son groupe
1 milliard près de 1 milliard d’euros de fonds Car Donald Trump dispose avec sa Washington du président de la S on concurrent Daimler, qui pourrait construire une usine
de plus supplémentaires afin d’aider les menace d’un moyen de pression sur Commission européenne, Jean- exporte également vers la Chine ses de moteurs aux Etats-Unis. « Les
collectivités locales touchées par le secteur comme sur l’Allemagne, Claude Juncker, avait permis SUV construits dans l’Alabama, a groupes automobiles affluent aux
la lutte contre la pollution atmos- où l’industrie automobile repré- de désamorcer provisoirement la évoqué en juin les tensions com- Etats-Unis, dont BMW qui vient
phérique. L’objectif est de les sente environ 800.000 emplois. Les menace de taxes américaines, merciales pour expliquer son aver- d’annoncer une nouvelle usine
aider à assainir suffisamment nouvelles taxes viendraient freiner notamment sur les exportations tissement sur résultat. majeure. Les Etats-Unis prospè-
l’air pour éviter à leurs habitants les ventes des véhicules exportés automobiles européennes. rent ! » s’était empressé de tweeter
Tobias Schwarz/AFP

équipés de voitures diesel de par les constructeurs allemands Mais la guerre commerciale lan- Usine de moteurs Donald Trump.
subir une interdiction de circuler aux Etats-Unis – près de 500.000 en cée entre Washington et Pékin a, Si l’horizon semble s’éclaircir sur le
en ville. Cette somme s’ajoute au
milliard du « Clean Air Imme-
diate Program ».
2017. « Ce n’est pas un drame, ça
représente de 3 à 4 % de la production
depuis, pesé sur les constructeurs
allemands, dont la Chine est le pre-
front sino-américain, les indus-
triels allemands veulent empêcher ( Lire l’éditorial de
David Barroux Page 11

Lactalis va retirer AGROALIMENTAIRE Sofil, Les groupes américains face au défi des restructurations
Parmalat

N
véhicule d’investissement du
groupe laitier français Lacta- ’e n d é p l a i s e à D o n a l d duits. Les Asiatiques et les Euro- milliards et il tente de prendre de
de la Bourse lis, a annoncé lundi avoir Trump, la restructuration ANALYSE péens ont développé une puissance l’avance », commentait la semaine
acquis une participation sup- des constructeurs automo- de Nicolas Rauline de feu aux Etats-Unis, en s’installant dernière Joseph Foudy, professeur
plémentaire de 6,175 % dans biles américains pourrait bien n’en dans les Etats du Sud, à la législation à la New York University. Ce qui
Parmalat. Cette opération être qu’à ses débuts. Le président plus souple, quand GM, Ford ou n’était jusqu’alors que des tests et
porte à 95,8 % sa participation américain est encore sorti de ses Les constructeurs américains Chrysler restent dépendants de leur des productions à petite échelle va
dans le groupe alimentaire ita- gonds la semaine dernière, alors font aussi face aux changements histoire, avec des usines situées devoir être industrialisé dans les
lien. Sofil ajoute qu’il rachètera que General Motors annonçait des modes de consommation. Le pour beaucoup dans la Rust Belt, où mois à venir.
le solde du capital à Parmalat son intention de supprimer jusqu’à raz-de-marée des SUV et des cros- le coût du travail est supérieur. Ce A date, les investissements dans
et que le groupe italien sera 14.800 emplois et 7 sites de produc- sovers, encouragé par la baisse des sont ces sites qui sont visés par les les véhicules électriques sont esti-
DR

radié de la Bourse de Milan. tion. Il a même menacé de priver le
groupe de certaines subventions.
Mais la directrice générale de
GM, Mary Barra, a prévenu qu’il
s’agissait d’anticiper le retourne-
ment du marché, prédit par tous les
analystes. Le groupe continue en
effet de générer des profits mais il
SUR
avait déjà revu à la baisse ses prévi-
sions. Et les ventes de voitures
ralentissent aux Etats-Unis : l’an
dernier, après sept années de
RETROUVEZ ETIENNE LEFEBVRE hausse consécutives, elles ont
DANS « LE DUEL ECO » du baissé et il pourrait en être de même
présenté par FRANCIS LETELLIER cette année. Sur les neuf premiers
chaque mardi dès 22h45 en direct sur France 3 mois de 2018, elles sont en effet qua-
siment stables par rapport à 2017.
prix du pétrole, laisse peu de place
aux petits modèles. Ford avait déjà
annoncé qu’il cessait de produire la
plupart de ses berlines, dans le
cadre d’un plan de réduction des
coûts de 25 milliards de dollars, Fiat
Chrysler avait abandonné plu-
sieurs modèles… La décision de GM
de ne plus investir dans certaines
berlines ne fait que suivre la ten-
dance.
Autre nécessité : s’adapter à la
concurrence. Déjà dépassés en ter-
mes de ventes par les fabricants
étrangers, les constructeurs améri-
cains pourraient l’être dès cette
année en termes de véhicules pro-
restructurations.
Véhicules autonomes
A ces défis sont venus s’ajouter cette
année les surcoûts liés à la guerre
commerciale enclenchée par
Donald Trump : General Motors
et Ford avaient ainsi averti que la
hausse des prix de l’acier et de l’alu-
minium ferait grimper leurs dépen-
ses de 1 milliard de dollars chacun.
Enfin, les constructeurs doivent
se mettre en ordre de bataille pour
l’avènement de la voiture électrique
et l’arrivée des véhicules autono-
mes. « General Motors sait que les
investissements vont se compter en
més à plus de 20 milliards de dollars
(sur 90 milliards au niveau mon-
dial, selon Reuters) et les sommes
devraient exploser à l’avenir. Dans
l’auto-partage, Ford a accéléré en
déployant son service, mais il devra
investir davantage encore pour le
faire au niveau mondial.
« Les décisions que nous prenons
aujourd’hui vont nous permettre
d’être plus agiles », soulignait Mary
Barra la semaine dernière. Un
changement d’échelle qui doit faire
entrer les constructeurs améri-
cains dans une nouvelle ère, mar-
quée par une flexibilité croissante
et une logique de services. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
La Chine
baisserait
ses taxes à
l’importation
Pékin va baisser puis
supprimer ses taxes sur
les voitures fabriquées
aux Etats-Unis,
selon Donald Trump.
BMW et Daimler seront
les premiers gagnants.
Frédéric Schaeffer
@fr_schaeffer
— Correspondant à Pékin
Est-ce la première concession
chinoise résultant de la trêve
conclue entre Washington et
Pékin dans leur guerre commer-
ciale ? A peine rentré du G20
de Buenos Aires, Donald Trump
a assuré que la Chine avait
accepté « de réduire et suppri-
mer » les droits de douane
pesant sur les importations de
voitures fabriquées aux Etats-
Unis. Annoncée par le chef de
l’Etat américain dans un tweet
dimanche soir, la nouvelle
n’avait pas été confirmée lundi
par le gouvernement chinois,
visiblement pris de court.
Faisant suite à une promesse
de Xi Jinping lors du Boao
Forum Asia (le «Davos chinois»)
en avril, la Chine avait abaissé de
25 % à 15 % les droits de douane
sur toutes les importations auto
en juillet. Pékin entendait ainsi
faire un geste d’ouverture et
répondre implicitement à une
demande de Donald Trump qui
avait auparavant fustigé des
taxes chinoises dix fois supé-
rieures aux américaines (2,5 %).
Mais l’escalade du conflit com-
mercial entre les deux pays a vite
changé la donne, poussant les
Etats-Unis à relever leurs tarifs
sur les importations chinoises
de voitures à 27,5 % et la Chine à
répliquer en remontant à 40 %
ses taxes sur les seules voitures
importées des Etats-Unis.
Les constructeurs
allemands
continuent à faire
venir en Chine leurs
voitures de luxe.
Donald Trump n’a donné
aucun détail sur l’ampleur et
le calendrier de la baisse des
droits de douane qu’aurait con-
sentie Pékin. En toute logique,
la Chine pourrait avoir accepté
de ramener la taxe à son niveau
d’avant la guerre commerciale,
soit à 15 %. Mais le chef de l’Etat
américain a aussi évoqué, de
manière plus surprenante, une
suppression totale.
Cette absence de précision n’a
pas empêché les actions de
BMW et de Daimler de bondir,
lundi, à la Bourse de Francfort.
Des constructeurs allemands ?
Depuis leurs usines américai-
nes, BMW et Daimler (Merce-
des-Benz) sont en effet les plus
gros exportateurs de voitures
vers la Chine, devant GM et Ford.
Les constructeurs allemands
continuent à faire venir en Chine
leurs voitures de luxe tandis que
les américains (comme les
autres constructeurs européens
ou japonais) ont tous localisé en
Chine leur production d’entrée
ou de moyen de gamme. Les
importations représentent donc
une part infime (moins de 5 %)
des ventes de voitures en Chine
mais pèsent lourd sur le seg-
ment haut de gamme.
En novembre, BMW avait
estimé à 300 millions d’euros
l’impact du conflit commercial
sino-américain sur son bénéfice
cette année. La nouvelle fait
aussi les affaires de l’américain
Tesla qui a subi une chute de
70 % de ses ventes en Chine le
mois dernier. n
La SNCF poursuit la refonte
de ses lignes de banlieue
TRANSPORTS
Pour réduire les retards,
le RER D fonctionnera
à partir du 9 décembre
avec de nouveaux
horaires et une
structure simplifiée.
Lionel Steinmann
@lionelSteinmann
Ligne après ligne, la SNCF poursuit
la remise à plat du fonctionnement
de ses trains de banlieue en Ile-de-
France. Après les lignes L, U et J et le
RER A, elle s’est attaquée cette
année à une refonte du RER D, qui
inaugurera de nouveaux horaires
et une architecture simplifiée
dimanche 9 décembre. Dans sa
configuration actuelle, la ligne est
un nid à problèmes. Elle est très lon-
gue (194 kilomètres au total), ce qui
augmente mathématiquement le
risque d’incident d’exploitation.
Surtout, dans sa partie sud, elle ne
compte pas moins de cinq bifurca-
tions. Les trains qui s’élancent de
Malesherbes ou Melun vers Paris
Routier : l’Europe peine
toujours à sortir de l’impasse
TRANSPORTS
Lundi soir, les minis-
tres européens des
Transports ne parve-
naient pas à s’entendre
sur la refonte des règles
sociales du transport
international.
Les tensions restent
fortes entre les pays
de l’Ouest et de l’Est
sur ce dossier explosif.
Derek Perrotte
@DerekPerrotte
— Bureau de Bruxelles
La guerre du routier n’en finit plus
de battre son plein à Bruxelles.
Lundi, en début de soirée, les minis-
tres des Transports de l’UE, réunis
au Conseil, peinaient toujours à
parvenir à un accord sur le volet
social de la réforme du transport
routier, sur leur table depuis dix-
huit mois. Les discussions devaient
se poursuivre jusque tard dans la
nuit mais le pessimisme dominait
parmi les négociateurs et les obser-
vateurs.
Dans ce qui constitue une forme
de « match retour » de la réforme du
travail détaché, les discussions fri-
sent le dialogue de sourds. Les pays
de l’Ouest et du Nord, emmenés par
la France et l’Allemagne, réclament
au nom de l’Europe sociale et d’une
concurrence loyale des mesures
contre le « dump ing so cial »
des transporteurs de l’Est. La mon-
tée des populismes et de la grogne
sociale les incitent à la fermeté, a
fortiori pour la France dans le con-
texte des gilets jaunes.
La rémunération des
chauffeurs en question
A l’opposé, les pays de l’Est, Répu-
blique Tchèque et Pologne en tête,
exigent un maximum de souplesse
au nom du marché unique et accu-
sent l’Ouest de « protectionnisme
déguisé ». Avec 5 millions de salariés
et 560.000 entreprises recensées en
Europe, les enjeux sont lourds.
De nombreux pans de la réforme
cristallisent les tensions, avec en
toile de fond les questions de rému-
nération des chauffeurs : quand un
Les usagers de la ligne D du RER subissent quasi quotidiennement des retards en cascade.
doivent s’intercaler dans le tronçon
central selon des horaires calculés à
la minute près, notamment pour
emprunter le tunnel qui relie Châte-
let à Gare du Nord, partagé avec le
RER B, et qui voit passer un train
toutes les 90 secondes.
Le moindre accroc d’exploitation
dégénère donc souvent en retards
en cascade, ce que subissent quasi
Emmenés par la France et l’Allemagne, les pays de l’Ouest et du Nord
réclament, au nom de l’Europe sociale, des mesures contre le
« dumping social » des transporteurs de l’Est. Photo Shutterstock
routier est-il un « détaché » comme
un autre – et à ce titre payé au
salaire en vigueur dans le pays où il
roule – et quand doit-il rester
payé aux conditions de son pays
d’origine ?
Cabotage : un délai
de carence sur la table
La présidence autrichienne du Con-
seil propose que soient exclues du
détachement les opérations « bila-
térales », ces simples allers-retours
entre le pays d’origine du transpor-
teur et son pays de livraison. La
France y est ouverte mais refuse,
comme l’exige l’Est, d’introduire
plus de souplesse, par exemple en
autorisant d’autres opérations en
cours de route (comme récupérer
5
MILLIONS DE SALARIÉS
Les effectifs du secteur
pour 560.000 entreprises
recensées en Europe.
quotidiennement les 615.000 usa-
gers de la ligne. A l’heure de pointe
en soirée, la ponctualité moyenne
est de 87 % sur la partie nord de la
ligne, mais chute dans la partie sud,
la plus compliquée à exploiter, avec
seulement 64 % sur la branche Val-
lée-Littoral-Malesherbes.
Après deux ans et demi de con-
certation avec les élus et les associa-
un chargement en Allemagne lors
d’un trajet Pologne-France).
Le débat se concentre aussi sur
les conditions de « cabotage », c’est-
à-dire la possibilité pour un trans-
porteur international de faire, sur
son chemin de retour, des opéra-
tions au sein de l’Etat où il vient de
livrer. Selon le projet à l’étude, toute
opération de cabotage tomberait
sous le régime du détachement, en
conservant les limites actuelles
d’un maximum de trois opérations
en sept jours. Mais un délai de
carence serait instauré : un camion
ne pourrait revenir dans l’Etat qu’il
quitte avant un minimum de sept
jours. L’Est veut réduire cette durée,
l’Ouest la renforcer…
Derniers points de tensions : le
temps de repos en cabine et les
retours réguliers aux pays d’origine.
L’Ouest veut interdire les repos
longs en cabine. Au-delà de la pro-
blématique des conditions de tra-
vail et par extension de la sécurité,
c’est une manière d’obliger l’Est à
payer l’hôtel à ses chauffeurs et
ainsi augmenter leurs coûts. Le
bras de fer est intense. n
INDUSTRIE & SERVICES // 19
Arthur Herve/RÉA
tions de voyageurs, SNCF Transi-
lien a décidé de simplifier la
structure de la ligne. Les branches
venant de Malesherbes et de Melun
(vers Corbeil) vont être dissociées
de la ligne et fonctionneront
comme des tronçons autonomes.
Elles seront desservies par des
trains qui feront la navette avec les
stations de Corbeille-Essonnes,
Le coût des
embouteillages pointé
du doigt aux Pays-Bas
TRANSPORTS
Les entreprises de
transport, de logisti-
que et de distribution
ont constaté un
manque à gagner de
1,3 milliard l’an passé.
Didier Burg
— Correspondant à Amsterdam
L’image d’Epinal des Néerlan-
dais au guidon de leurs fameux
vélos hollandais masque une
réalité beaucoup moins rose
pour les entreprises du secteur
des transports, de la logistique et
de la distribution aux Pays-Bas.
La facture des embouteillages
n’en finit pas de s’alourdir dans
le pays. Directement touchées
par ce phénomène grandissant,
ces entreprises ont constaté un
manque à gagner de 1,3 milliard
d’euros l’an dernier du fait des
encombrements sur les routes
du royaume. Un chiffre en
hausse de 3 % en un an, selon
une enquête de Panteia menée
pour l’organisation profession-
nelle du secteur des transports,
Transport en Logistiek Neder-
land (TLN), et l’association
d’entreprises Evofenedex.
Outre les coûts supplémentai-
res pour les transporteurs, les
arrêts de chaînes de production
du fait de retards de livraison
sont parmi les principales
causes de surcoût. De son côté,
le secteur de la distribution fait
part de pertes de chiffre d’affai-
n ForMation
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Viry et Juvisy. Cela imposera à cer-
tains passagers de prendre une cor-
respondance pour se rendre à Paris,
alors qu’ils disposent aujourd’hui
de trains directs. « Mais ce cas de
figure ne concerne que 9.000 usagers,
qui bénéficieront en contrepartie
d’une ponctualité renforcée, alors
qu’aujourd’hui 10 % des trains sont
annulés sur la branche Malesher-
bes », fait valoir Alain Krakovitch,
patron de Transilien,
Le RER C prochain sur la liste
Dans le même temps, la SNCF va
augmenter le nombre de trains en
circulation sur les branches les plus
fréquentées. Les horaires ont égale-
ment été revus, en allongeant le
temps de stationnement en gare
afin de tenir compte des flux de pas-
sagers montant et descendant, qui
ne cessent d’augmenter (le nombre
d’usagers de la ligne a été multiplié
par 3 en vingt ans). Au total, la nou-
velle configuration doit permettre
de réduire le nombre de retards sur
l’ensemble du RER D de 25 %,
avance la SNCF. Prochaine refonte à
venir : celle du RER C, qui se fera en
plusieurs étap es, entre 2020
et 2023. n
r e s à c a u s e d ’u n m a n q u e
d’approvisionnement en temps
utile dans les magasins. « Les
solutions doivent être trouvées
pour mettre fin au plus vite aux
endroits de congestion les plus
critiques », estime Arthur van
Dijk, président de la TLN. Pour
celle-ci, les projets annoncés
récemment par le gouverne-
ment s’avèrent insuffisants pour
venir à bout du problème.
A côté de la construction de
nouveaux axes routiers pour un
montant de 19 milliards d’ici à
2030, La Haye a prévu d’instau-
rer une taxe au kilomètre pour
les camions dès 2023. Pour les
professionnels du transport, ce
nouvel impôt doit être étendu à
tous les utilisateurs du réseau
routier.
Coup d’épée dans l’eau
Selon le ministère des Trans-
ports, la situation risque encore
de se détériorer. D’ici à cinq ans,
la circulation devrait augmenter
de 10 % et la perte de temps au
volant d’un tiers par rapport à
aujourd’hui. De fait, la construc-
tion de nouvelles routes a eu
l’effet du coup d’épée dans l’eau.
En dix ans, la circulation a crû de
12 %. Outre la croissance écono-
mique, qui a incité les Néerlan-
dais à davantage utiliser leur
véhicule, la hausse du prix de
l’immobilier dans les grandes
villes les a poussés à aller vivre
dans des zones rurales moins
desservies. Au global, le coût des
encombrements est estimé à
3,7 milliards d’euros par an pour
l’économie du royaume. n
20 // INDUSTRIE & SERVICES
AbbVie marque
des points contre
les cancers du sang
PHARMACIE
Le laboratoire
américain a an-
noncé que l’effica-
cité du Venclyxto
était durable
à 3 ans.
Catherine Ducruet
@CDucruet
Nouvelle amélioration en vue
pour les patients atteints de cer-
tains types de leucémies. Les
résultats présentés samedi au
congrès annuel de l’American
Society of Hematology (ASH)
par l’américain AbbVie dans le
traitement de la leucémie lym-
phoïde chronique (30 % des can-
cers du sang) devraient aider le
laboratoire à obtenir, en France,
une évaluation favorable auprès
de la Haute Autorité de santé
pour la combinaison de son
médicament, le Venclyxto, avec
le Rituxan de Roche.
Combinaisons
Au bout de trois ans, la maladie
est toujours stabilisée chez plus
de 70 % des patients et près de
88 % d’entre eux sont toujours en
vie, bien que le Venclyxto ait été
administré pendant deux ans
seulement. « L’efficacité du traite-
ment persiste donc chez une majo-
rité de patients même après son
arrêt, ce qui n’était pas le cas avec
les médicaments existants dont
on devait maintenir l’administra-
tion jusqu’à rechute », explique
Guillaume Cartron, hématolo-
gue au CHU de Montpellier.
On savait déjà que le Ven-
clyxto, administré seul, était
efficace pour traiter les patients
en rechute après plusieurs trai-
tements. C’est dans ce cadre qu’il
est commercialisé en France
depuis juin dernier. Mais au
moment où le produit était enfin
disponible dans l’Hexagone,
dix-huit mois après le feu vert
européen, un nouveau feu vert
© Photos : Alexis Limousin & iStock
RENTRÉE
DÉCALÉE
8 DÉ CE MB RE • PARIS ES PACE
SAMEDI
était accordé par les autorités
américaines, puis quelques
mois plus tard par les autorités
européennes, à la combinaison
Venclyxto + Rituxan.
« Et cette fois, non plus comme
traitement de dernier ressort
mais dès la première rechute au
traitement initial de référence
[chimiothérapie + Rituxan
NDLR] », précise Pierre-Claude
Fumoleau, président de AbbVie
France. Il reste à espérer que les
Français ne devront pas atten-
dre à nouveau dix-huit mois
pour pouvoir accéder à cette
meilleure option thérapeutique.
Ces résultats ne sont pas la
seule bonne nouvelle pour les
patients. D’autres résultats inté-
ressants sont présentés à ce
congrès portant sur d’autres
combinaisons doubles ou tri-
ples impliquant Venclyxto et
d’autres médicaments comme
l’Imbruvica (AbbVie et J&J) ou
Gazyvaro (Roche). « Le but,
explique Guillaume Cartron,
c’est d’arriver à proposer à nos
patients, pour la plupart âgés
[plus de 70 ans, NDLR], des
traitements de première ligne
sans chimiothérapie, grâce à des
combinaisons qui restent encore
à définir. »
Enfin, pour les patients dont
la maladie résisterait à tous les
traitements, il restera peut-être
un jour le recours aux thérapies
cellulaires, dites CAR T-cells.
Novartis présentait, samedi,
les résultats d’un suivi à deux
ans de plus d’une centaine de
patients atteints de divers types
de leucémies traitées avec
Kymriah : plus de 60 % des
patients n’avaient pas connu de
rechute, avec un bon contrôle
des effets secondaires.
« Toutefois, compte tenu de la
lourdeur de ces traitements et de
leur coût, ils ne sont envisagea-
bles, à ce jour, qu’en dernier
recours », rappelle Guillaume
Cartron. Ils sont d’ailleurs plutôt
destinés pour l’instant aux leu-
cémies aiguës et aux jeunes
patients. n
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Nestlé envisage pour la première
fois de céder ses parts dans L’Oréal
COSMÉTIQUE
L’activiste Daniel Loeb
accroît la pression sur
le géant suisse pour
qu’il cède sa partici-
pation de 23 % dans
le numéro un mondial
de la cosmétique.
Marie-Josée Cougard
@CougardMarie
To u t a r r i ve . M ê m e l ’ i d é e
chez Nestlé de sortir de
L’Oréal. Pour la première fois, un
dirigeant du géant suisse a nette-
ment reconnu que la cession de sa
participation de 23 % dans le capital
du numéro un mondial de la cos-
métique était un sujet sur la table.
« C’est un point à l’agenda du con-
seil », a reconnu Paul Bulcke, le pré-
sident de Nestlé, cité par le « Finan-
cial Times ». « La bonne décision
sera prise au bon moment », a-t-il
ajouté. Une déclaration qui va dans
le sens des demandes de l’activiste
américain Daniel Loeb, patron du
fonds Third Point, détenteur de
1,25 % du capital de Nestlé.
L’Oréal prêt à racheter
Jusqu’à présent, le géant suisse
avait toujours entretenu le plus
grand flou quant à une éventuelle
sortie du capital de L’Oréal. La valo-
risation de L’Oréal est aujourd’hui
de 118,5 milliards d’euros. En ven-
dant ses actions, Nestlé disposerait
donc au cours du jour de 26,9 mil-
liards, qui pourraient potentielle-
ment être réinvestis ailleurs afin de
dégager une meilleure rentabilité
et de mieux rémunérer les action-
naires. Pour Daniel Loeb, « Nestlé
s’est montré incapable de bâtir une
stratégie de long terme liée à cet
investissement ».
Nestlé et L’Oréal ont été liés par
un pacte d’actionnaires conclu en
1974 qui empêchait le groupe suisse
de vendre sa part sans l’accord de
L’Oréal. Ce pacte a pris fin le 21 mars
dernier, donnant lieu à de multiples
conjectures. Nestlé détient à ce jour
23,17 % du capital tandis que la
PARTIR ÉTUDIER
À L’ÉTRANGER
Conférences et rencontres
Jean-Paul Agon (à gauche), patron de L’Oréal, a toujours dit disposer des moyens nécessaires
au rachat de la part de Nestlé dans le capital du groupe qu’il dirige. La décision de vendre revient
à Mark Schneider, patron de Nestlé depuis un an. Photos Bruno Delessard/Challenges-RÉA ; Nestlé
famille Bettencourt en possède
33,13 %. Pour le géant de Vevey, la
participation dans L’Oréal a tou-
jours été « un investissement impor-
tant procurant de très bons rende-
ments sur de très nombreuses
années ». Le pacte étant échu, le
groupe peut vendre à L’Oréal ou à
un tiers sa très juteuse participa-
tion. Jean-Paul Agon, PDG de
L’Oréal, a rappelé à de nombreuses
reprises que son groupe serait prêt
à racheter la part de Nestlé et qu’il
disposait des ressources financiè-
res pour l’opération.
Paul Bulcke stigmatisé
Les critiques de Daniel Loeb ne
s’arrêtent pas à la seule participa-
tion dans le capital de L’Oréal. L’acti-
viste s’en prend également à la gou-
vernance de Nestlé et au tandem
que forment Paul Bulcke, président
du groupe, et Ulf Mark Schneider,
directeur général opérationnel
depuis près d’un an. Daniel Loeb
stigmatise Paul Bulcke, président
du conseil, qui a dirigé le groupe
pendant « une longue période de
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
contre-performance ». Il affirme que
Paul Bulcke se satisfait d’une situa-
tion de statu quo, ce qui le conduit à
« freiner le pas » et à « limiter
l’ampleur du changement ».
Dans une interview des deux
dirigeants accordée au « Financial
Times », Paul Bulcke a déclaré
« laisser au patron de Nestlé la place
nécessaire pour exercer ses fonctions
en toute indépendance et lui apporter
son soutien lorsqu’il en avait
besoin ». De son côté, Mark Schnei-
der, qui a été recruté pour accroître
la rentabilité de Nestlé et relancer la
croissance, a estimé que les intérêts
« Nestlé s’est
montré incapable de
bâtir une stratégie
de long terme liée à
son investissement
dans L’Oréal. »
DANIEL LOEB
Patron du fonds Third Point
Unilever acquiert le lait
malté de GSK pour plus
de 3 milliards d’euros
AGROALIMENTAIRE
Le géant anglo-néer-
landais accroît forte-
ment sa position en
Inde en achetant les
boissons nutritionnel-
les Horlicks du labora-
toire britannique GSK.
L’information circulait depuis la fin
novembre. Unilever l’a confirmée
lundi en annonçant avoir acquis
pour 3,3 milliards d’euros des actifs
du laboratoire britannique GlaxoS-
mithKline (GSK). L’opération cou-
vre pour l’essentiel le lait malté et
une autre marque très connue en
Inde, Boost Brand. Elle se fera en
cash et en actions de la filiale
indienne d’Unilever.
Unilever renforce ainsi sa posi-
tion dans la catégorie « aliments et
boissons santé » en Inde et sur plu-
sieurs marchés asiatiques en forte
croissance, a indiqué le groupe de
grande consommation connu pour
des marques telles que Dove,
Rexona ou encore les thés Lipton et
les glaces Ben & Jerry’s. Le groupe
anglo-néerlandais est à la traîne
depuis des années sur ces marchés.
C’est la première acquisition du
groupe depuis l’annonce du départ
de son patron, Paul Polman, il y a
quelques jours. Concrètement
du groupe avaient été « bien servis
par ses dirigeants et par leur stratégie
de long terme pendant des années ».
Mark Schneider, qui vient du
monde de la santé, a également dit
apprécier la possibilité de se tour-
ner vers quelqu’un comme Paul
Bulcke lorsqu’il avait besoin de
« mettre les choses en perspective ».
Les changements sur un an
Mark Schneider a pris de nombreu-
ses décisions en un an, dont la ces-
sion de la confiserie aux Etats-Unis,
des assurances Gerber, la ferme-
ture du centre de R&D de Sophia
Antipolis, l’acquisition d’Atrium, un
leader des produits de santé nutri-
tionnelle, un partenariat avec Star-
bucks et la mise en vente de Skin
Health. Cependant, certains action-
naires réclament plus de change-
ment. Certains demandent le
départ de Paul Bulcke et soutien-
nent le principe de l’entrée de Third
Point au conseil.
( Lire également Crible
Page 36
l’acquisition se traduira par la
fusion de Hindustan Unilever avec
GSK India, la filiale cotée en Bourse
en Inde du laboratoire britannique.
« Je suis convaincu que cette fusion
créera une valeur significative pour
les actionnaires grâce aux synergies
des revenus et des coûts », a estimé
Sanjiv Mehata, directrice générale
de Hindustan Unilever.
Marques en forte croissance
Les produits de GSK sont « des lea-
ders incontestés des boissons et ali-
ments santé en Inde ». Les marques
Horlicks, qui revendique une part
de marché de 44 %, et Boost Brand,
ont près d’un siècle. Pour les diri-
geants d’Unilever, elles sont dotées
d’une « forte crédibilité » auprès des
consommateurs. « C’est rare de pou-
voir acquérir des marques occupant
une position aussi dominante sur un
des marchés les plus passionnants et
les plus dynamiques au monde », a
commenté Nitin Paranjpe, prési-
dent de la branche Aliments et bois-
sons d’Unilever.
Les boissons et aliments santé
vendus par GSK au géant anglo-
néerlandais ont connu une crois-
sance à deux chiffres au cours des
quinze dernières années en Inde,
où ils représentent 90 % de son chif-
fre d’affaires. — M.-J. C.
( Lire également Crible
Page 36
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
Showroomprive tente
un nouveau départ
DISTRIBUTION
Le spécialiste du
déstockage sur Inter-
net lance une augmen-
tation de capital de
40 millions d’euros.
L’objectif : financer
son redressement.
Philippe Bertrand
@Bertra1Philippe
Les fondateurs de Showroom-
prive.com essaient de remettre leur
création sur ses rails, avec l’appui de
Carrefour, porteur de 16,85 % des
actions. David Dayan et Thierry
Petit, qui détiennent 27 % du capital,
souscriront avec leur partenaire à
l’augmentation de capital d’environ
40 millions d’euros annoncée lundi.
Les grands actionnaires se sont
engagés à garantir jusqu’à 75 % de
l’opération, précise le communiqué
du spécialiste de déstockage de pro-
duits de mode. La souscription se
déroulera du 7 au 17 décembre. Le
prix d’émission des actions nouvel-
les a été fixé à 2,50 euros, soit une
décote de 26,5 % par rapport au
cours de clôture de 3,40 euros du
titre Showroomprive le 29 novem-
bre. Le marché a entendu le message
avec une baisse qui a amené lundi le
cours à près de 2,80 euros.
Forte décote
La valeur de la part reflète les diffi-
cultés du concurrent de Ventepri-
vee.com. Carrefour a racheté en jan-
vier la participation de près de 17 %
que Conforama a mise en vente à la
suite du scandale qui a touché sa
maison mère sud-africaine Stein-
hoff. L’action valait alors 13,50 euros.
Un an plus tôt, Conforama avait payé
le double, soit 157 millions
d’euros. Carrefour a investi 79 mil-
lions et a donc vu la valeur de son
La low cost Wow Air cherche son salut
auprès du fonds américain Indigo Partners
AÉRIEN
Après l’échec de
discussions avec
Icelandair, la compa-
gnie islandaise pour-
rait être sauvée de
la faillite par Indigo
Partners, spécialisé
dans le low cost.
Bruno Trévidic
@BrunoTrevidic
Les voyageurs tentés par les vols
Paris-New York à moins de
140 euros de Wow Air devraient
patienter avant de réserver. Après
l’échec d’un projet de rachat par Ice-
landair, l’avenir de la compagnie low
cost transatlantique islandaise ne
tient qu’à un fil. A savoir, son possible
rachat par le fonds d’investissement
américain Indigo Partners. Sans
quoi Wow Air risque de se retrouver
à court de cash et de clients.
En fin de semaine dernière,
l’annonce de l’échec des discussions
avec Icelandair, ajoutée à l’aggrava-
tion des pertes (35,5 millions de dol-
lars à fin septembre pour 457 mil-
lions de chiffre d’affaires) et au
retrait de quatre appareils (soit 20 %
de l’offre), avait fait plonger le cours
de Bourse de 24 %. Rompant avec
des semaines de déni, le PDG-fonda-
teur de Wow Air, l’homme d’affaires
Skúli Mogensen, avait lui-même dû
reconnaître que les difficultés finan-
cières avaient « un impact négatif
plus important qu’attendu sur les
investissement s’effondrer de
60 millions dans l’affaire en quel-
ques mois…
Le produit de cette augmentation
de capital permettra à Showroom-
prive de financer l’acquisition des
40 % de la société Beautéprivée qu’il
ne détient pas encore, pour un mon-
tant estimé entre 20 et 25 millions
d’euros. Il viendra aussi financer,
pour environ cinq millions, une
part résiduelle d’investissements
logistiques.
« Nous allons réaliser le plan 2020
annoncé en mars », confirme
Thierry Petit aux « Echos ». « Nous
ferons de 8 à 10 millions d’économies,
qui augmenteront d’autant notre
excédent brut d’exploitation (Ebitda),
notamment en augmentant la valeur
de chacune de nos ventes, en réduisant
nos coûts marketing, notre notoriété
La compagnie islandaise s’est fait connaître grâce à ses vols
transatlantiques à prix cassé. Photo Joël saget/AFP
réservations et les conditions de cré-
dit ». L’annonce dans la foulée d’un
« plan B » avec Indigo Partners, faite
manifestement dans l’urgence, a
probablement permis d’éviter le
pire, même si aucun détail n’a été
fourni et si l’accord paraît encore
loin d’être bouclé.
Il reste néanmoins permis d’être
optimiste sur les chances de voir le
« deal » aboutir. Le président-fonda-
teur d’Indigo Partners, Bill Franke, a
ayant atteint les 83 %, et en coupant environ 1.000 magasins. Des opéra-
nos investissements en Allemagne, en tions marketing croisées et le renfor-
Angleterre et en Pologne où nous cement de l’offre ont été réalisés.
n’avons pas atteint la taille critique. » Reuters rappelle que Showroom-
Le partenariat avec Carrefour se prive.com a enregistré en 2017 une
poursuit. Des points de retrait des perte nette de 5,2 millions d’euros,
commandes ont été installés dans avec un Ebitda de 13,1 millions. n
Cdiscount reprend le site Stootie
Cdiscount a repris, vendredi pour 720.000 euros à la barre
du tribunal de commerce de Paris, Stootie, l’acteur de réfé-
rence parmi les places de marché françaises de services à la
personne. Localisée à Paris, avec une base historique de
150.000 « Stooters » (personnes offrant leurs services) et
188.000 « demandeurs », couvrant une large gamme d’envi-
ron 385 prestations, Stootie est déjà lié à Cdiscount par un
partenariat commercial noué l’an dernier. Cdiscount propo-
sant à ses clients des prestations d’installation et de mon-
tage réalisées par Stootie sur 90.000 références.
non seulement confirmé son intérêt
pour la low cost islandaise, mais il
s’est même fendu d’un commentaire
élogieux sur le travail accompli par
Skúli Mogensen, depuis la création
de la compagnie en 2011.
Une commande record
de 430 Airbus
Fondé en 2002, Indigo Partners est
aujourd’hui à la tête d’un porte-
feuille de participations majoritai-
res dans plusieurs compagnies low
cost des deux côtés de l’Atlantique :
Frontier Airlines aux Etats-Unis,
Volaris au Mexique, JetSmart en
Amérique du Sud et Wizz Air en
Europe. Un groupe de transport
aérien low cost encore informel,
mais sans équivalent, auquel il ne
manque plus qu’une composante
transatlantique pour faire le lien.
Indigo Partners a les moyens de
ses ambitions. En novembre 2017, le
fonds d’investissement a annoncé la
plus importante commande jamais
passée à Airbus : 430 appareils au
total (273 A320 et 157 A321), destinés
à accompagner la croissance de ses
35,5
compagnies, d’une valeur totale de
près de 50 milliards de dollars.
Une force de frappe qui serait bien
utile à Wow Air. Si ses vols transat-
lantiques à prix cassés, ajoutés à
MILLIONS DE DOLLARS l’attractivité touristique de l’Islande,
Les pertes de la compagnie lui ont permis d’attirer 2,8 millions
low cost islandaise à fin de passagers en 2017, dont 60 % sur
septembre pour 457 millions ses vols transatlantiques avec escale
de chiffre d’affaires à Reykjavik, et 280.000 au départ ou
à destination de la France, Wow Air
a dû s’endetter lourdement pour
financer la croissance de sa flotte. n
INDUSTRIE & SERVICES // 21
marketing
Le Cordon Bleu accélère
sa conquête du monde
GASTRONOMIE
Déjà présente dans une
vingtaine de pays, l’école
de cuisine ouvrira trois
établissements en 2019
en Asie et en Amérique
latine. En France, elle
a noué des partenariats
avec des universités.
Clotilde Briard
@ClotildeBriard
Sur le toit du Cordon Bleu à Paris,
le potager bio dominant la Seine
regorge de sauge, thym ou topi-
nambours. Navets, choux et
mâche ont démarré. La récolte
alimentera les plats servis au café
de l’école de cuisine. « Connaître
la matière première, s’intéresser à
la traçabilité des produits font par-
tie des bases que doivent maîtriser
les élèves », souligne le chef Eric
Briffard, chef d’établissement et
directeur des arts culinaires du
Cordon Bleu Paris. Une manière
aussi pour l’institution née en
1895 d’afficher sa modernité à
l’heure où de plus en plus
d’hôtels et restaurants montent
leur propre potager.
Dans les étages en dessous
s’activent des étudiants de toutes
nationalités dans les multiples
cuisines servant de salles de
cours. Le Cordon Bleu parisien
accueille en effet 80 % d’élèves
étrangers. Sa réputation à
l’international est très forte.
Paradoxalement, en France, où
A Paris, Le Cordon Bleu accueille 80 % d’élèves étrangers.
il est confronté à une concur-
rence diversifiée, de l’école
Ferrandi à l’Institut Paul Bocuse,
il reste encore mal connu.
Même si son installation en 2016
dans un bâtiment qui lui a per-
mis de doubler sa surface l’a mis
sous les feux des projecteurs.
Sur tous les continents
Il faut dire que l’internationali-
sation a démarré très tôt. La
marque est arrivée à Londres en
1933, à New York en 1942.
Aujourd’hui, le réseau d’insti-
tuts d’arts culinaires et de mana-
gement hôtelier forme
20.000 étudiants dans une ving-
taine de pays à travers 35 établis-
sements, de Madrid à Sydney, de
Tokyo à Shanghai en passant,
depuis cette année, par Rio et
São Paulo. « Nous sommes les
seuls à avoir une telle implanta-
tion et à exister sur tous les conti-
nents. Mais nous prenons garde à
agir partout sur un mode local. Et
les techniques culinaires françai-
ses peuvent aussi s’apprendre
avec des ingrédients propres au
pays », note André Cointreau,
propriétaire du Cordon Bleu
depuis 1984 et voyageur au long
cours afin de veiller sur le
réseau. Signe de cet échange, à
Paris, la salle Marco Polo est
dotée d’un teppanyaki japonais,
de woks à induction et d’un four
tandoori à l’indienne.
Des partenariats sont menés
avec des facultés. En France, un
accord vient d’être noué avec
l’université de Reims Champa-
gne-Ardenne pour la création
d’un double diplôme pour la for-
mation Le Cordon Bleu art,
sciences et management du vin.
Une autre alliance s’est faite avec
l’université Paris-Dauphine
dans le cadre des programmes
de bachelor.
Cuisine végétarienne
Pour aider à se faire connaître,
l’institut peut compter sur des
« alumnis », ces anciens élèves
qui se sont fait une place sur la
scène gastronomique internatio-
nale, comme le Péruvien Gastón
Acurio, qui œuvre dans son pays
mais aussi à l’étranger, comme
au Manko à Paris. « Les étudiants
qui viennent en France faire leurs
études deviennent de vrais ambas-
sadeurs des arts culinaires fran-
çais », se félicite Eric Briffard.
Le grand public est lui aussi
visé par l’école. Parmi les cours
les plus récents figure « Cordon
vert », qui, air du temps oblige,
initie à la cuisine végétarienne.
Pour 2019, les projets ne man-
quent pas. Le café de l’établisse-
ment parisien, fréquenté aussi
bien par les étudiants que par les
salariés des bureaux environ-
nants, devrait accroître sa capa-
Le Cordon Bleu International 2018
cité. A l’entrée, la boutique, qui
propose des livres, des couteaux
et autres objets aux armes de
l’école verra son offre s’élargir.
Côté programmes, des maste
class seront mises en place pour
les professionnels de la boulan-
gerie. Et la rencontre des étu-
diants avec de petits produc-
teurs, thème cher à Eric Briffard,
sera accentuée. « Au fil du temps,
nos champs d’action se font plus
larges », se félicite André Coin-
treau. Le Cordon Bleu a ainsi
signé un partenariat avec le fabri-
cant d’électroménager Electro-
lux pour « améliorer les pratiques
culinaires dans le monde entier ».
Il passe par la transmission de
techniques mais aussi la recher-
che et le développement avec la
cocréation d’appareils. Les pre-
miers lancements sont prévus
pour 2020.
Le Cordon Bleu prévoit de
continuer à essaimer à travers le
monde, tout en refusant des pro-
positions qui lui sont faites. Les
trois nouvelles écoles prévues
pour 2019 ouvriront en Asie et
en Amérique latine. Mais l’Afri-
que fait aussi partie des conti-
nents que son dirigeant aimerait
davantage explorer. n
22 //
HIGH-TECH
&MEDIAS
Apple Music fait une entorse
à son modèle pour rattraper Spotify
l Fait rare dans l’histoire de la société de Tim Cook, Apple tend la main à Amazon.
l Son service Apple Music arrive sur des enceintes connectées concurrentes de son HomePod.
MUSIQUE
Nicolas Richaud
@NicoRichaud
et Nicolas Madelaine
@NLMadelaine
C’est une petite révolution pour
Apple. A compter du 17 décembre,
son service Apple Music sera acces-
sible depuis l’ensemble de la
gamme Echo, les enceintes connec-
tées d’Amazon qui fonctionnent
avec son assistant vocal Alexa.
Apple ébrèche ainsi son dogme de
l’écosystème fermé en proposant
son offre de streaming sur le pro-
duit d’un groupe concurrent, alors
même que le groupe américain a
commercialisé ses propres encein-
tes connectées HomePod en février.
Cette décision conduit d’abord
les analystes à s’interroger sur la
stratégie d’Apple dans les assistants
personnels. « C’est la reconnais-
sance d’un échec, explique ainsi
Matti Littunen, analyste chez
Enders. Les ventes de HomePod ne
décollent pas et c’est sans doute lié
aux problèmes rencontrés par la
division de son moteur d’intelligence
artificielle Siri, dont la structure de
management n’est pas stabilisée,
notamment parce que ce logiciel reste
subordonné aux différents produits
(hardware) de la marque. »
Ensuite, justement sur le sujet de
la priorité donnée soit aux services
soit au hardware, les analystes
notent qu’en choisissant de distri-
buer Apple Music sur Echo, la firme
de Tim Cook a, fait rare dans son his-
toire, privilégié un service par rap-
port à un produit. « Apple Music
part d’une position de force avec son
positionnement fort sur des consom-
mateurs haut de gamme, explique
Matti Littunen. Mais il protège ainsi
sa dynamique de croissance, surtout
hors Etats-Unis, quitte un jour à reve-
nir à son écosystème fermé quand il
s’en sentira la force. » Car Apple
Tencent Music donne le coup d’envoi de son entrée à Wall Street
L’opération aura lieu
le 12 décembre. Le groupe
pourrait lever jusqu’à
1,23 milliard de dollars.
C’est parti pour l’une des plus gros-
ses entrées en Bourse tech-média de
l’année. Le chinois Tencent Music a
déposé, lundi, son projet d’IPO à
Wall Street, auprès de la SEC, le gen-
darme boursier américain. Son
baptême à la Bourse de New York
est programmé pour le 12 décem-
bre. Avec la fourchette de prix dévoi-
lée, le groupe pourrait lever jusqu’à
1,23 milliard de dollars. Ce qui pose
les bases d’une valorisation pouvant
atteindre 25 milliards de dollars,
avance Reuters.
Annoncée depuis des mois, cette
entrée en Bourse a été maintes fois
repoussée par Tencent Music. La
raison ? Les conditions de marché
peu propices pour ce type d’opéra-
tion ; les valeurs tech sont globale-
en
pixels
Apple Music, lancé en juin 2015, compterait aujourd’hui 56 millions d’abonnés payants, selon le « Financial Times », contre 50 millions en mai dernier. Photo Shutterstock
Music est un des services les plus en
vue d’Apple, qui veut faire monter
les revenus de cette division à
50 milliards de dollars d’ici à 2020.
Cet accord avec Amazon est une
nouvelle preuve d’ouverture entre
les deux groupes. Il est en effet pos-
sible depuis décembre d’accéder à
l’application Amazon Prime Video
via l’Apple TV. De même qu’Ama-
zon et Apple se sont mis d’accord en
novembre pour que la plate-forme
puisse vendre plus de modèles
d’iPad, d’iPhone, etc. La maturité du
marché des smartphones haut de
gamme fait qu’Apple ne peut négli-
ment à la peine depuis des semai-
nes. Sans compter que les
entreprises du secteur qui se sont
introduites en Bourse cette année
vivent des débuts compliqués. Illus-
tration avec le numéro un mondial
du streaming, Spotify, qui est entré à
Wall Street en avril.
Après un pic à 35,3 milliards de
dollars cet été, sa capitalisation
boursière est redescendue de 30 %,
à 24,7 milliards. Au niveau donc de
celle que pourrait atteindre Tencent
Music pour ses débuts. Mais con-
trairement au groupe suédois qui
est un pure player du streaming
musical, ce dernier s’inscrit dans
une stratégie de groupe plus large.
Né du regroupement de trois pla-
tes-formes populaires (Kugou, QQ
Music et Kuwo) en Chine, Tencent
Music n’est qu’une des étoiles consti-
tuant la galaxie Tencent (8e capitali-
sation boursière mondiale). Celle-ci
comprend les messageries instanta-
JCDecaux, futur
actionnaire du
belge Publiroute
JCDecaux Belgique va
prendre une part majoritaire
dans Publiroute, acteur
historique du grand format
en Belgique où il exploite
15.000 dispositifs. Avec cette
opération JCDecaux
deviendrait leader
de l’affichage grand format
DR
en Belgique.
ger aucun canal de distribution.
Lancé en juin 2015, Apple Music
s ’e s t r a p i d e m e n t h i s s é à l a
deuxième place du marché du
streaming musical. La société cali-
fornienne compterait aujourd’hui
56 millions d’abonnés payants,
croit savoir le « Financial Times »,
contre 50 millions en mai dernier.
Discussions
avec iHeartMedia
Cet été, le groupe a détrôné Spotify
aux Etats-Unis et y génère désor-
mais plus de revenus que son rival
suédois. Mais à l’international le
nées WeChat et QQ (près de 2 mil-
liards d’utilisateurs actifs mensuels
à elles deux), ainsi que Tencent
Video, ou encore ses activités dans
les jeux vidéo dont il est le leader
mondial. Intégré dans le même éco-
système, Tencent Music bénéficie de
leur popularité et des passerelles
entre ces offres qui drainent du trafic
vers ses services. Résultat, la filiale
compte aujourd’hui plus de
800 millions d’utilisateurs tous les
mois (pour l’essentiel à son offre
accessible gratuitement).
Déjà rentable
Ces synergies lui permettent aussi
de limiter ses coûts, tout particuliè-
rement en termes de marketing et
de recrutement, là où un groupe
comme Spotify est contraint à une
politique très agressive et dispen-
dieuse pour faire face à ses rivaux
Apple Music et Amazon Music.
Malgré sa position de leader mon-
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
46 %
Groupe Les Echos-
Le Parisien, au capital
de Binge Audio
Le Groupe Les Echos-Le Parisien DES FRANÇAIS PRÉFÈRENT LE
entre au capital de Binge Audio, SMARTPHONE POUR SURFER
pure player français des podcasts Le téléphone mobile est
(NoCiné, NoFun…) totalisant nettement devenu le mode
1 million d’écoutes par mois. Pierre d’accès privilégié à Internet.
Louette (photo), PDG du groupe Il creuse l’écart avec l’ordina-
Joel Saget/AFP
veut « développer de manière teur (35 %). Ce dernier n’est
accélérée les nouveaux formats qui dominant que chez les plus
sauront conquérir les publics et de 60 ans, selon le Baromètre
générer le maximum d’engagement ». du numérique.
groupe américain est maintenu à forme de streaming gratuit de
bonne distance du numéro un « Apple veut 120 millions de comptes. A priori,
mondial du secteur. Arrivé sur le enrichir ses produits un rapprochement – dont les
marché plusieurs années avant
Apple, Spotify comptait 87 millions
de contenus modalités restent mystérieuses –
serait assez surprenant, Apple
d’abonnés payants, au dernier poin- qui plaisent n’étant pas intéressé par le marché
tage fin septembre. A l’heure aux Américains, et de la publicité. « Cela dit, la radio
actuelle, Spotify, Deezer et, bien sûr,
Amazon Music sont d’ores et déjà
la radio, écoutée aux Etats-Unis est un agrégat de
marchés locaux qui peuvent bien
disponibles sur la gamme Echo du en voiture, en fait rapporter, explique Matti Littunen.
géant de Seattle. partie. » Et surtout, Apple veut enrichir ses
L’accord avec Amazon intervient MATTI LITTUNEN produits de contenus qui plaisent
alors qu’Apple discuterait avec le Analyste chez Enders aux Américains, et la radio, écoutée
géant de la radio américaine iHeart- en voiture, en fait partie. » Elle vient
Media, a récemment révélé le compléter les prochaines offres
« FT ». Ce dernier gère une plate- dans la presse et dans la vidéo. n
dial sur le marché du streaming
musical avec 87 millions d’abonnés
payants, Spotify a ainsi généré
169 millions d’euros de pertes opéra-
tionnelles (pour 3,65 milliards de
chiffre d’affaires) lors des neuf pre-
miers mois de l’année.
A l’inverse, Tencent Music est
déjà rentable. Seuls 30 % de ses reve-
nus proviennent des abonnements ;
la filiale propose surtout des servi-
ces qui sont payants comme les
karaokés en direct, très populaires
en Chine, ou des concerts en live
streaming. En 2017, elle a généré
1,6 milliard de dollars de revenus
pour 192 millions de bénéfices nets.
Et le groupe est bien parti pour faire
mieux cette année, étant donné la
tendance des neuf premiers mois.
Entre janvier et septembre, la
société a dégagé 2 milliards de chif-
fre d’affaires et 394 millions de pro-
fits, selon le dernier document de la
SEC. — N. R. et N. M.
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
Le groupe Amaury,
l’autre lauréat du Ballon d’Or
SPORT
Pour la 63e édition
du Ballon d’Or, tout
le groupe Amaury se
mobilise pour optimi-
ser les retombées d’un
événement planétaire.
Basile Dekonink
@Bdekonink
Luka Modric, lauréat du Ballon
d’Or décerné lundi soir, n’est pas
le seul heureux à l’issue de la
remise de la récompense. L’évé-
nement profite aussi à son créa-
teur, le magazine « France Foot-
ball », à « L’Equipe » et au groupe
Amaury, auquel les deux titres
appartiennent. « C’est l’événe-
ment groupe de l’année, qui doit
n o u r r i r l a m a rq u e » , e s p è r e
Jérôme Cazadieu, directeur de la
rédaction de « L’Equipe ». Ima-
giné en 1956 par le journaliste
Gabriel Hanot et le patron de
« France Football » de l’époque,
Jacques Ferran, le Ballon d’Or
s’est imposé comme la distinc-
tion individuelle suprême du
football, devenant au passage
l’un des actifs les plus précieux du
groupe avec « L’Equipe », le Tour
de France ou le Paris-Dakar.
Et Amaury espère bien en tirer
profit en cette 63e édition, forcé-
ment particulière après la vic-
toire des Bleus à la Coupe du
monde. « On attendait un Fran-
çais dans les favoris depuis plu-
sieurs années, et le Ballon d’Or,
propriété de Messi et Ronaldo, a pu
créer une certaine frustration »,
précise le directeur de la rédac-
tion de « France Football », Pas-
cal Ferré.
120 à 150 millions de télés-
pectateurs dans le monde
Tout le groupe, y compris l’organi-
sateur d’événements Amaury Sport
Organisation, a donc été mobilisé.
Les tirages, d’abord, ont été ajustés :
celui du numéro de « France Foot-
ball », qui comprend comme cha-
que année un entretien exclusif du
lauréat, est supérieur de 25 % à un
numéro classique. Celui de
« L’Equipe », de 10 à 15 %. « On
Prix Effie : Intermarché rompt
avec les codes créatifs du secteur
PUBLICITÉ
Le 25e prix Effie rend
hommage au spot
publicitaire « L’Amour,
l’amour » d’Intermar-
ché et de son agence
Romance.
Véronique Richebois
@vrichebois
En 2017, la sortie du court-métrage
de trois minutes réalisé par l’agence
Romance pour Intermarché, récom-
pensé lundi soir par le 25e grand prix
Effie, avait fait figure d’ovni publici-
taire indéchiffrable… Durée inhabi-
tuelle pour une première diffusion
en prime time… absence de paroles
(sinon la chanson « L’Amour,
l’amour » de Mouloudji en bande-
son)… mise en avant de la « qualité »
des produits sans mention de prix…
Accompagnant une idylle nais-
sante entre un consommateur ama-
teur de « malbouffe » et une caissière
qui l’initiait au « mieux manger »,
l’exercice de style, très émotionnel et
orchestré par la filiale de DDB
(Omnicom), aurait pu verser dans la
mièvrerie. Mais grâce au talent de la
Droits TV, sponsoring, licensing, revenus publicitaires et tirages augmentés : le Ballon d’Or
est l’un des points d’orgue de l’année pour le groupe Amaury. Photo Chistophe Ena/AP/Sipa
« On attendait
un Français dans les
favoris depuis
plusieurs années. »
PASCAL FERRÉ
Directeur de la rédaction de
« France Football »
s’attend à des millions de pages vues
sur les audiences numériques »,
déclare Jérôme Cazadieu.
Le groupe a aussi insisté sur la
commercialisation, « un axe avec
une grosse marge de progression »,
indique-t-on en interne. Du « licen-
sing » et des contrats de sponsoring
réalisatrice Katia Lewkowicz, le spot
du troisième distributeur en France
avait emporté le morceau grâce à sa
spontanéité à la Truffaut. Au point,
dans un premier temps, d’entraîner
une modification en cascade de la
communication des concurrents
– Système U, Monoprix, Leroy Mer-
lin, Carrefour, Fleury Michon… – qui
se sont extraits à leur tour de « la
guerre des prix » pour se reposition-
ner sur le combat de la qualité.
Effet de mode ? Certains en
étaient convaincus. Mais l’attribu-
tion à Intermarché du 25e grand prix
Effie, compétition organisée con-
jointement par l’AACC et l’Union des
annonceurs (UDA), déjoue les pro-
nostics des plus sceptiques.
Efficacité commerciale
Créé aux Etats-Unis au début des
années 1960 et décliné dans 47 pays,
le Prix Effie salue moins, de fait, la
virtuosité d’une démarche créative
que son efficacité commerciale. « La
campagne Intermarché a permis une
progression de plus de 4 % du chiffre
d’affaires de l’enseigne entre 2016
et 2017 et une croissance historique du
trafic en magasin avec 13,3 millions de
tickets de caisse supplémentaires sur
la période », indique Didier Beau-
clair, directeur efficacité de l’UDA.
ont notamment été conclus avec
Fiat et le film « Aquaman » de la
Warner.
Mais c’est surtout pour la chaîne
de télévision L’Equipe que le groupe
espère les plus grosses retombées.
Avec une audience mondiale atten-
due entre 120 et 150 millions de
téléspectateurs, la chaîne de la TNT
ayant pu revendre au prix fort les
droits TV aux 37 diffuseurs qui
retransmettront l’événement dans
quelque 120 pays.
Nouveaux revenus
C’est d’ailleurs à l’occasion de la
remise du Ballon d’Or que la chaîne
a réalisé certains de ses plus gros
cartons d’audiences, réunissant en
2014 et en 2015 plus de 1,2 million de
téléspectateurs en moyenne. Le dis-
positif prévu cette année (prise
+4 %
DE CHIFFRE D’AFFAIRES
Entre 2016 et 2017
pour Intermarché.
Dans la foulée, le jury a attribué
trois récompenses particulières : le
prix de l’impact de la création à
Intermarché ; le prix spécial de
l’optimisation de la stratégie d’action
pour la campagne Johnson & John-
son intitulée « Nett : Boys react to
tampons », où un compte Snapchat
est créé pour répondre aux ques-
tions des filles sur l’utilisation des
tampons sur un marché en décrois-
sance, tandis qu’une vidéo montre
l’embarras des jeunes garçons sur le
sujet ; et enfin le prix de l’originalité
du dispositif pour la campagne cap-
sule « Save the species » signée
Lacoste et BETC, nommée Agence
de l’année Effie France. Le tradition-
nel logo du crocodile, l’un des plus
connus au monde, y cède la place à
dix espèces en danger sur la planète.
Une manière pour le Prix Effie de
s’ancrer davantage encore dans les
problématiques sociétales et envi-
ronnementales. n
d’antenne dès 15 h 45, cérémonie
prévue au Grand Palais, Top 30
révélé au fil de la journée sur les dif-
férents supports du groupe) en dit
long sur ses ambitions.
La stratégie, globale, a été enta-
mée en 2016 quand le groupe a mis
un terme au partenariat qui le liait à
la Fifa. « Les deux parties ne s’y
retrouvaient plus, et c’est plus facile
d’organiser l’événement seul »,
détaille Pascal Ferré.
Libre de ses mouvements, le
groupe a ainsi pu instaurer la
remise de deux nouvelles récom-
penses, un trophée pour le meilleur
jeune et un Ballon d’Or féminin.
« Nous n’avons pas lié de contrats
spécifiques cette année mais c’est, à
terme, un moyen de générer de nou-
veaux revenus », observe Jérôme
Cazadieu. n
PATRICK POUYANNÉ
Président-directeur
général de TOTAL
Mercredi 12 décembre 2018 à 19h00,
« Total, quels atouts, quels défis face
à la transition énergétique ? »
Informations et inscriptions :
www.lesechos-debats.fr
HIGH-TECH & MEDIAS // 23
Otro, le nouveau
venu dans le foot
SPORT
Lancée lundi,
cette plate-forme
a signé des parte-
nariats avec 17 stars
du football.
Nicolas Richaud
@NicoRichaud
Neymar, Messi, Beckham et
Zidane alignés dans le même
onze de départ ? C’est ce que
propose Otro, lancé lundi, nou-
veau venu dans le paysage des
contenus sportifs. Des stars du
football en l’occurrence.
Accessible ou téléchargeable
gratuitement, le site Web et
l’application mobile vont met-
tre à disposition de ses utilisa-
teurs des contenus exclusifs de
17 grands noms du ballon rond
(dont également David Luiz,
Luis Suárez, Eric Cantona ou
encore la footballeuse Toni
Duggan) avec qui la société a
noué des partenariats.
Pour se faire
connaître, Otro
mise sur
la notoriété
des célébrités avec
qui il travaille.
Pour avoir accès à l’ensemble
du catalogue de contenus, Otro
propose une offre payante à
3,99 livres sterling par mois ou
39,99 livres sterling à l’année.
Une part des recettes sera rever-
sée aux joueurs. La start-up pro-
pose des documentaires origi-
naux, des quiz, mais aussi des
questions-réponses avec les
joueurs. Pour séduire les fans de
foot, Otro compte surtout propo-
ser des formats présentant le
quotidien de ces sportifs en
dehors des stades : leur entraîne-
ment comme leur vie de famille.
Employant près de 80 sala-
riés, la jeune pousse bénéficie
de l’appui de la société 23 Capi-
tal, qui a injecté 50 millions de
dollars dans le projet, croit
savoir le « Financial Times ». Ce
groupe londonien est lui-même
soutenu par Corrum Capital et
Quantum Partners, le fonds
d’investissement géré par Soros
Fund Management, du milliar-
daire George Soros.
Pour se faire connaître, Otro
mise sur la notoriété des 17 célé-
brités avec qui il travaille. Tout
particulièrement sur les réseaux
sociaux puisque les publications
sur leurs différents comptes
(Instagram, Twitter, Facebook)
peuvent atteindre une audience
cumulée de près 850 millions de
personnes, avance Jeremy Dale,
le fondateur d’Otro. A lui seul,
Neymar est suivi par 41,5 mil-
lions de personnes sur Twitter et
compte 107 millions d’abonnés
sur Instagram et plus de 60 mil-
lions à sa page Facebook.
Un marché
déjà concurrentiel
Mais ce marché a beau être
encore naissant, l’horizon n’est
pas totalement dégagé pour
Otro. En 2014, l’américain Derek
Jeter, un ancien joueur de base-
ball, a lancé The Players’ Tri-
bune, une plate-forme numéri-
que permettant à des sportifs de
haut niveau de publier directe-
ment leurs propres contenus.
Fin 2015, cette société avait fait le
buzz quand la star du basket,
Kobe Bryant, s’en était servie
pour annoncer sa retraite spor-
tive, court-circuitant les médias
traditionnels. Au printemps,
The Players’ Tribune a débarqué
en Europe et opère sous le nom
de « Power to the Players ». La
plate-forme compte aussi pour
contributeurs des grands noms
du foot : Cristiano Ronaldo,
Antoine Griezmann, Gianluigi
Buffon, etc. Cette société colla-
bore avec la société Kosmos,
appartenant au footballeur du
FC Barcelone Gérard Piqué.
Autre société déjà présente
dans le secteur : Dugout (un
réseau social qui prend langue
directement avec les clubs de
football et propose aussi des
contenus sportifs en exclusivité)
qui a levé près de 10 millions
d’euros au printemps dernier.
Un tour de table auquel a
notamment participé Frank
McCourt, le propriétaire de
l’Olympique de Marseille. Si sur
un terrain de football, il y a de la
place pour 22 joueurs ; pas sûr
qu’il y en ait autant sur ce mar-
ché pour tous ces acteurs. n
24 // Mardi 4 décembre 2018 Les Echos

START U -
REBOND LE PRODUIT

10
Descartes Underwriting vient de rem- Iqoniq lance une plate-

UP
porter le concours du Challenge Fin-
t e c h f o r To m o r r ow. C e t t e j e u n e
pousse développe des produits d’assurance en
lien avec l’augmentation des catastrophes natu-
relles et s’est imposée face à sept autres projets,
dont Origins.earth (coup de cœur du jury) qui
aide les projets à l’impact carbone le moins
important d’accéder à des financements.
MILLIONS D’EUROS
Sentryo vient de boucler une levée de fonds auprès
d’investisseurs européens. La start-up cofondée en 2014
et dirigée par Thierry Rouquet propose des solutions de
gestion de cyber-risques, notamment dans les univers
industriels. Elle permet d’identifier les failles et d’inter-
venir en prévision des cyberattaques.
forme de personnalisation
de plaques funéraires. Cette
nouvelle pépite dans l’univers des obsè-
ques a été créée par Tiffany et Yoann
Sarrazin, sœur et frère dont le père évo-
lue déjà dans le secteur. Leur service
combine des artistes et des fabricants de
plaques afin de personnaliser un objet
peu enclin à l’innovation.

L’Europe en chemin vers une « European Tech »

ENTREPRISES
Les start-up
du continent
se portent bien,
selon une étude
dévoilée en exclusivité
par « Les Echos ».
La création d’une
véritable Europe
de la tech
dépendra cependant
de sa capacité à être
plus inclusive.
Déborah Loye
@deborahloye
Ce n’est pas une surprise, mais une
réelle confirmation. La tech est un
moteur de plus en plus important
pour l’économie européenne.
Selon une étude rédigée par Ato-
mico à l’occasion de Slush 2018, qui
s’ouvre ce mardi à Helsinki, le
nombre d’emplois générés par le
secteur a crû de 4 % en 2018, con-
tre 1,1 % pour le reste de l’économie.
La France se distingue comme
l’écosystème le plus dynamique,
avec 7,8 % d’emplois en plus en 2018
que l’année précédente, pointant
en tête du classement des écosystè-
mes les plus créateurs d’emploi sur
le continent.
Une croissance importante
Le capital continue lui aussi à
affluer : 23 milliards ont été inves-
tis dans les jeunes pousses euro-
péennes en 2018, selon l’étude, un
montant 4,4 fois plus conséquent
qu’il y a cinq ans. Le Royaume-Uni
draine toujours les montants les
plus importants (7,2 milliards de
dollars), talonné par l’Allemagne
(4 milliards) et la France (3,8 mil-
liards). Mais d’autres écosystèmes
connaissent une croissance impor-
tante des montants injectés dans
leurs jeunes pousses, comme l’Espa-
gne, qui a levé 1,9 milliard de dollars
en 2018, soit deux fois plus que
l’année précédente, et la Suisse, qui a
levé 3,5 fois plus d’argent en 2018
(1,1 milliard) qu’en 2017. L’étude ne dit
pas si cet argent fait le bonheur, mais
les entrepreneurs semblent satis-
faits de l’Europe, et selon l’étude,
leurs rêves de Silicon Valley s’estom-
pent. S’ils devaient à nouveau lancer
une entreprise, 63 % d’entre eux le
feraient dans le pays où ils sont
actuellement, et un peu moins de
20 % s’installeraient dans une autre
ville du continent. Seulement 6,2 %
des fondateurs indiquent qu’ils se
lanceraient sur la côte Ouest des
Etats-Unis. « A partir du moment où
vous commencez avec le bon niveau
d’ambition, vous pouvez trouver tout
ce dont vous avez besoin en Europe »,
résume Tom Wehmeier, associé
chez Atomico et auteur du rapport.
Harmonisation du marché
Il semble qui plus est qu’entrepre-
neurs et investisseurs tirent de plus
en plus parti de leur intégration dans
le plus grand marché du monde.
67 % des fondateurs interrogés dans
l’étude affirment « avoir échangé des
idées utiles » avec un homologue
d’un autre pays européen. Un chiffre
qui grimpe à 91 % chez les investis-
seurs. Ces derniers n’hésitent plus à
parier sur des jeunes pousses étran-
gères : un tiers des investissements
dans les entreprises tech en Europe
est transfrontalier, est-il indiqué
dans l’étude menée par Atomico.
« Et surtout, l’écosystème est bâti
sur la migration des talents », com-
mente Tom Wehmeier. Près de la
moitié (44 %) des fondateurs ou
employés de start-up travaillant au
Royaume-Uni ou en Allemagne
vient d’autres pays. En France, les
expatriés représentent 25 % des
effectifs des jeunes pousses.
Une « European Tech » qui profi-
terait pleinement de la taille du mar-
ché européen s’esquisse donc, avec
néanmoins plusieurs défis à relever,
dont celui de l’harmonisation du
marché. Mais c’est surtout à l’inclu-
sion que l’Europe des start-up
devra travailler si elle veut réelle-
ment monter en puissance. « Le
secteur crée énormément de valeur,
mais en laisse aussi beaucoup s’éva-
porer parce qu’il n’est pas assez inclu-
sif », met en garde Tom Wehmeier.
En 2018, 93 % des sommes levées par
des start-up auprès de fonds euro-
péens sont allés à des entreprises
dont tous les fondateurs étaient des
hommes. n

Agricool attaque Lancer sa start-up

reste réservé à une élite
l’industrialisation FINANCEMENT
Paris-Dauphine, il y a là un man-

de son déploiement
PRODUCTION
La start-up
de Saint-Denis (93)
va installer
six nouvelles unités
à Paris et à Dubaï
dès 2019.
Guillaume Bregeras
@gbregeras
Lorsque Agricool a démarré son
activité en 2015, beaucoup ont
souri. Cultiver des fraises en contai-
ner pour faciliter le développement
de l’agriculture urbaine pouvait
apparaître comme une lointaine
utopie, mais la jeune pousse, qui
vient de lever 25 millions d’euros,
poursuit sa trajectoire avec une
rigueur métronomique. Pour ce
nouveau tour de financement, les
premiers investisseurs (Daphni,
XAnge, Kima Ventures, Henri Sey-
doux) rejoignent un nouveau pool
composé de Danone Manifesto
Ventures, bpifrance Large Venture,
Antoine Arnault via Marbeuf Capi-
tal et Solomon Hykes.
Ce qui les a convaincus ? La capa-
cité d’Agricool à faire pousser des
fraises dans des conditions extrê-
mes, avec u n r e n d e m e n t a u
mètre carré 60 fois supérieur
aux fraises de grande distribu-
tion, une contenance en vitamine C
de 30 % au-dessus de la moyenne,
ainsi qu’un meilleur taux de sucre
qui explique son goût. Mais cela
n’est pas tout. La véritable clef qui
permet à la jeune pousse d’envisa-
ger désormais sereinement l’avenir
est sa capacité à se déployer de
manière industrielle, explique
Guillaume Fourdinier, cofondateur
et PDG d’Agricool : « Nous sortons
de la première phase de R&D où nous
avons pu caler le rendement et la qua-
lité des fraises que nous cultivons.
Mais surtout, nous avons travaillé
sur l’ensemble de la chaîne de valeur,
notamment la logistique et la distri-
bution, ce qui nous a permis de trou-
ver le modèle qui fonctionne. »
Devancer la concurrence
Au cœur de cette recette opération-
nelle, des partenaires distributeurs,
comme Monoprix à Paris, qui
assure la vente des fraises. L’ambi-
tion est désormais d’installer cinq
nouveaux conteneurs courant 2019,
probablement dans les villes de la
petite couronne afin d’encercler à
terme Paris. De cette manière, la
pépite pourra être en mesure
d’accroître le volume de sa produc-
tion tout en construisant un réseau
optimal. Ses conteneurs, comme
des Lego, peuvent s’empiler les uns
sur les autres, ce qui devrait encore
faciliter leur installation. Plusieurs
de ces « fermes », comme les décrit le
startuppeur, peuvent être pilotées
par un même opérateur (« agricool-
teur ») qui devient ainsi un cultiva-
teur urbain.
Pour Agricool, la course à l’expan-
sion est engagée car, selon l’ONU,
20 % de la consommation mon-
diale sera issue de l’agriculture
urbaine d’ici à 2030. Mieux vaut
donc être solidement financé pour
devancer la concurrence, et com-
Ses conteneurs, comme des Lego, peuvent s’empiler les uns
sur les autres. Photo Agricool
mencer à s’internationaliser. Ce qui
est déjà chose faite avec l’installation
d’un conteneur à Dubaï après une
phase de tests concluants. La jeune
pousse prouve ainsi sa capacité à
faire pousser des fraises, et demain
d’autres fruits et légumes, en plein
désert. Avant d’envisager d’autres
D’ici à 2021,
ce sont 200 recrues
qui vont rejoindre
l’entreprise pour
déployer les
centaines de
conteneurs prévus.
implantations, la start-up doit sur-
tout conforter la robustesse de son
modèle industriel. Accompagnée
d’un partenaire qui assemble ses
conteneurs en France, elle doit gran-
dir avec les bonnes personnes.
Car d’ici à 2021, ce sont 200
recrues qui vont rejoindre
l’entreprise pour déployer les
centaines de conteneurs pré-
vues. Pour cela, l’entrepreneur a
anticipé : « Tous les salariés d’Agri-
cool sont en CDI et intéressés au capi-
tal. Avec cette nouvelle levée, nous
avons prévu un fort plan d’intéresse-
ment pour attirer et garder les futu-
res personnes qui nous rejoindront,
car ce sont elles qui nous permettront
de réussir notre mission. » n
La quasi-totalité
des jeunes pousses
ont été créées par
des entrepreneurs
capables d’y injecter
des fonds personnels.
Pour lancer leur start-up, 93 %
des entrepreneurs français ont
eu recours à des fonds person-
nels, selon une étude menée par
Estimeo, en partenariat avec
Mazars, qui se base sur les répon-
ses de 217 fondateurs de start-up
early-stage. « Créer une start-up
est plus exigeant que l’on a ten-
dance à le croire, et le fait de dispo-
ser de fonds personnels est une
première barrière à l’entrée, qui
fait que l’on retrouve souvent les
mêmes profils parmi les entrepre-
neurs », commente Florian Ber-
cault, président d’Estimeo.
Un manque à pallier
Les financements publics issus
de bpifrance, dont disposent
34 % des entrepreneurs interro-
g é s d a n s l ’é t u d e , s o n t l a
deuxième source de fonds pour
les toutes jeunes pousses fran-
çaises, juste devant les prêts
d’honneur, sollicités par 29 %
des entrepreneurs. Les business
angels figurent, eux, au pied du
podium, avec une participation
au financement de 27 % des
start-up early-stage. Ces derniè-
res sont en outre seulement 3 %
à avoir su convaincre des fonds
de Venture Capital, vraisembla-
blement peu attirés par ces
entreprises encore peu matures.
Pour Eric Kalfon, associé chez
Day One Entrepreneurs & Par-
tners et directeur de l’incubateur
que à pallier. « Cette étude met
clairement en exergue la nécessité
de financements privés en early-
stage. Aujourd’hui, Pôle emploi et
bpifrance jouent ce rôle mais
l’argent privé doit prendre la relève
d‘une façon ou d’une autre, car la
situation actuelle n’est pas
pérenne », estime-t-il.
Et si les levées de fonds en
cryptomonnaies (ICO) ont porté
l’espoir du développement d’une
nouvelle source de financement,
plus ouverte et engageante, force
est de constater que les entrepre-
neurs y croient peu. Leur intérêt
pour ce sujet s’élève, selon l’étude,
à 2,9 sur 10, qu’importe l’âge de
leur start-up. « Ce chiffre clarifie
bien les choses : très peu de projets
peuvent réellement investir dans
une ICO et en profiter, affirme Sté-
phanie Latombe associée chez
Mazars. Il faut avoir en tête que ce
type de levées de fonds coûte en
moyenne 500.000 euros, et que
seules les entreprises dont le busi-
ness model est compatible avec la
blockchain verront un vrai retour
sur investissement. » — D. L.
« Le fait de
disposer de fonds
personnels est une
première barrière à
l’entrée, qui fait que
l’on retrouve
souvent les mêmes
profils parmi
les entrepreneurs. »
FLORIAN BERCAULT
Président Estimeo
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
PME
&REGIONS
Bien-être animal : les industriels
s’y mettent à pas comptés
l La loi EGalim – agriculture
et alimentation – promulguée début
novembre, porte notamment
sur le bien-être animal.
l Plusieurs textes contiennent
des mesures visant à améliorer
les conditions de vie et d’abattage
des animaux d’élevage.
AGRICULTURE
Stanislas du Guerny
— Correspondant à Rennes
Les images souvent insoutenables
d i f f u s é e s p a r l ’a s s o c i a t i o n
L214 d’abattoirs qui martyrisent les
animaux ont marqué les esprits.
Plusieurs textes de la loi EGalim
promulguée le 1er novembre der-
nier, qui fixe les nouvelles règles
concernant l’agriculture et l’ali-
mentation, portent sur l’améliora-
tion du bien-être animal avec une
« extension du délit de maltraitance
animale en élevage aux activités de
transport et d’abattage ».
Dans chaque abattoir, il est
notamment prévu la désignation
d’un responsable de la protection
animale qui aura le statut de « lan-
ceur d’alerte ». Par contre, les parle-
mentaires ont refusé la généralisa-
tion de la vidéosur veillance,
réclamée depuis longtemps par les
associations de défense des ani-
maux. Elle sera mise en place seule-
ment dans les abattoirs volontaires,
pour une période expérimentale de
deux ans.
Le groupe coopératif Cooperl
estime être en phase avec la loi,
puisque « des caméras sont d’ores et
déjà installées dans les différents
lieux d’abattage, par ailleurs en per-
Bétaillères ergonomiques, automate qui ajoute de la paille,
les solutions existent
Face à la volonté
des consommateurs de
lutter contre la maltraitance,
les fabricants de matériel
agricole commencent
à proposer des solutions.
•POUR
DES AUTOMATES
LES PORCS
Le président du groupe coopératif
Cooperl donne l’exemple. Patrice
Drillet vient de mettre en service
dans son élevage situé à Goudelin
(Côtes-d’Armor), un nouveau bâti-
ment d’engraissement qui peut
accueillir plus de 420 porcs. Les
animaux y disposent de deux zones
de vie, l’une pour se reposer et
l’autre pour se dégourdir. Un auto-
mate passe tous les jours au-dessus
des porcs pour déposer à leurs
pieds de la paille broyée afin d’amé-
liorer leur confort. Le sol en béton
est chauffé grâce à un circuit d’eau
et les animaux peuvent accéder à
un brumisateur en été pour se
rafraîchir. Enfin, un système auto-
matique de raclage des déjections
en
direct
manence surveillés par des vétérinai-
res publics », précise Patrice Drillet,
son président.
En Corrèze, Creuse et Haute-
Vienne, une soixantaine d’éle-
veurs participent à la construction
d’un nouvel abattoir « high-
tech ». La présence humaine sera
supprimée dans la zone d’abattage.
Un écran y projettera des paysa-
ges complétés par un diffuseur
d’odeurs familières pour les ani-
maux avant qu’un bras robotisé ne
vienne l’abattre, avec un objectif :
limiter le stress et la peur de l’animal.
Broyage des poussins
Député LREM de la Côte-d’Or,
Didier Martin dit avoir « mesuré le
degré de cruauté des conditions d’éle-
vage de certains animaux, tels que les
poules pondeuses en cages ». S’il a
voté la loi EGalim, il pense « qu’il
faudra revenir sans tarder sur le sujet
du respect de l’animal et élaborer une
nouvelle proposition de loi ». Il
estime notamment que le broyage
des poussins vivants est une « véri-
table barbarie ».
Chargé de ce dossier au sein de
l’association L214, Sylvain Dibiane
estime aussi que le Parlement n’est
pas allé assez loin. « Nous avons pro-
posé 15 mesures qui ont toutes été
rejetées par le gouvernement et le
rapporteur du texte », indique Syl-
vain Dibiane. Il fait notamment
permet de maintenir propre la por-
cherie. Le bâtiment, d’une surface
de 700 mètres carrés, a nécessité un
investissement du double de celui
d’une porcherie conventionnelle.
•LEUNE APPLI POUR MESURER
BIEN-ÊTRE DES VOLAILLES
L’Institut technique de l’aviculture
(Itavi) vient de mettre au point une
application qui a nécessité quatre
années de travaux et de tests. Nom-
mée « Ebene », elle est accessible
gratuitement aux éleveurs de
volailles pour qu’ils puissent mesu-
rer et évaluer le bien-être animal
dans leurs poulaillers. « Une série de
critères établis scientifiquement leur
permettent de se positionner et de
déterminer comment améliorer la
situation », indique l’Itavi. Le ques-
tionnaire porte notamment sur le
comportement des animaux pour
vérifier qu’ils peuvent étirer leurs
ailes, qu’ils ont la possibilité de grat-
ter la litière avec leurs griffes. A par-
tir du résultat, l’éleveur peut, sur la
base du volontariat, entamer des
modifications de ses installations.
Ecologie urbaine :
Cibi se renforce
ÎLE-DE-FRANCE L’association
Conseil international biodiver-
sité et immobilier (Cibi), à l’ini-
tiative des labels BiodiverCity,
est rejointe par l’association
Le Vivant et la Ville, qui rassem-
ble les acteurs du vivant.
Cette structure propose son
expertise aux territoires dans
le développement de la bio-
diversité urbaine et du vivant.
Les éleveurs assurent que certaines pratiques, comme la castration des porcs, le meulage des dents
ou le coupage des queues de porcelets, sont en recul. Photo Shutterstock
référence au transport des ani-
maux. Si des sanctions pourront
désormais être prises envers ceux
qui les maltraitent, L214 aurait sou-
haité que la durée de transport soit
de 8 heures maximum pour les
bovins et de 4 heures pour les
poules. Il n’en est rien. « Motif de
satisfaction », indique tout de même
la Fondation 30 millions d’amis,
le délit de mauvais traitements est
étendu aux personnes morales.
Une charte du bien-être
animal
L’institut de recherche Inra se pen-
che depuis plusieurs années sur
la situation des animaux d’éle-
vage. Il anime notamment le Centre
Le groupe Rolland a créé un nouveau type de bétaillère, plus confortable pour les animaux. Photo Rolland
•PLUS
DES BÉTAILLÈRES
ERGONOMIQUES
Le transport d’animaux vivants doit
obéir à une série de règles. Seules
les entreprises bénéficiant d’un
agrément des services vétérinaires
peuvent transporter des animaux.
Principal fabricant français de
bétaillères, le groupe Rol-
Biodivercity
national de référencement sur le
bien-être animal. Créé en 2017 suite
à une décision européenne, il ras-
semble une quarantaine d’organis-
mes. « N’oublions pas que les ani-
maux sont dotés d’un cerveau »,
indique son directeur, Alain Boissy.
Ce chercheur travaille sur un projet
de charte qui pourrait être appli-
quée dans les élevages. Des grilles
d’évaluation sont envisagées qui
permettront l’organisation d’audits
dans les fermes.
Nombre d’éleveurs disent ne pas
craindre ce type de charte. Chez
Cooperl, la plupart des porcs ne
sont désormais plus castrés. Le
meulage des dents est également en
recul, de même que le coupage des
land, implanté dans le Finistère,
vient de créer un nouveau type de
véhicule « avec fond en résine pour
diminuer de façon importante le
bruit et moins stresser les animaux
qui grimpent dans ce lieu qu’ils ne
connaissent pas », indique Gilles
Capitaine, le directeur du marke-
ting. De plus, ils sont désor-
Transdev reconduit
à Montpellier
OCCITANIE Transdev a remporté
le contrat de subdélégation avec
la société d’économie mixte TaM
(Transports de l’agglomération de
Montpellier), dont Montpellier
Méditerranée Métropole est
l’actionnaire majoritaire. Ce
contrat, qui comprend la coordi-
nation, le contrôle et l’exploitation
des transports suburbains de la
métropole, court pour une durée
queues des porcelets. « On se doit de
respecter les normes du bien-être,
mais certains actes sont compliqués
à stopper définitivement, comme la
caudectomie », insiste François Valy,
président de la section porcine à la
FRSEA de Bretagne. Un porcelet
qui garde sa queue peut être blessé
par un autre animal et doit être
euthanasié.
Reste que dans le bio, les normes
sont plus strictes. Tous les animaux
disposent d’un parcours extérieur.
Les castrations se font uniquement
sous anesthésie. De plus, l’époin-
tage du bec, l’écornage et le raccour-
cissement de la queue des agneaux
ne sont possibles qu’à titre stricte-
ment exceptionnel. n
mais tous chargés de plain-pied
grâce à un système hydraulique
permettant à la bétaillère de se pen-
cher vers l’arrière, ce qui évite les
risques de chute et les bouscula-
des. Enfin, les éléments de roues
situés dans le camion sont protégés
pour éviter les blessures des bovins,
moutons ou porcs. — S. du G.
// 25
de cinq ans et demi. Il prend effet
au 1er janvier 2019. Il concerne les
lignes régulières suburbaines, soit
19 lignes (2,5 millions de kilomè-
tres annuels), les services de
transport à la demande, les mini-
bus du soir, les services périsco-
laires, les services occasionnels et
les services L’Amigo. Ce contrat
comprend une mission d’assis-
tance technique et de conseil et
une mission relative à la mise en
place d’un laboratoire des mobili-
tés.
L’abattoir
mobile
bientôt dans
les fermes
L’Inra, des collectifs
d’éleveurs, mais aussi la
société Le Bœuf Ethique
ainsi qu’une jeune entre-
prise de l’Ouest dévelop-
pent des abattoirs mobiles.
La loi EGalim autorise désormais
les abattages à la ferme, ce qui sup-
pose de faire venir des équipe-
ments mobiles. L’expérimentation
est prévue pour une durée de qua-
tre ans. Elle était réclamée par cer-
tains éleveurs.
La start-up Le Bœuf Ethique, diri-
gée par Emilie Jeannin en Côte-d’Or,
met la dernière main à son premier
abattoir mobile pour bovins qu’elle
prévoit de faire fonctionner dès
2019. « Il a vocation à sillonner la
France, principalement les bassins
allaitants », indique Emilie Jeannin,
qui s’apprête à réunir 1,5 million
d’euros nécessaires auprès de ban-
ques et d’investisseurs privés. Cha-
que année, ce véhicule devrait trans-
former 6.000 animaux. Le modèle
de camion vient de Suède où ce type
de transformation, alternative à
l’abattage intensif, est autorisé
depuis plusieurs années.
Carcasses maturées
Composé de plusieurs remorques
réfrigérées, il permet d’abattre les
animaux dans le strict respect des
obligations sanitaires européen-
nes. Installé à deux pas des bâti-
ments d’élevage, il traite les ani-
maux les uns après les autres,
conduits par l’éleveur. Ils sont
immédiatement étourdis au pisto-
let avec un moindre stress que
dans un site classique où le bruit et
les odeurs sont puissants. Puis, le
personnel se charge de la mise en
carcasses. Elles seront ensuite
maturées pendant une quinzaine
de jours dans des entrepôts exis-
tants avant la découpe des diffé-
rentes pièces.
Emilie Jeannin considère que
l’animal ainsi transformé présente
une meilleure qualité de viande. De
son côté, l’Inra travaille depuis des
années à un projet de création d’un
mobile d’abattage qui se déplacera
de ferme en ferme. L’objectif est de
limiter le stress de la bête qui
n’aura pas à être transportée, par-
fois sur de longues distances,
jusqu’à l’abattoir industriel. Un
collectif d’éleveurs situés en
Dordogne déploie un autre projet
sur le modèle de celui de l’Inra. Sté-
phane Dinard, le porteur de ce dos-
sier, précise que son bouclage
financier est en cours.
Problème du coût
Il n’y a pas que les bovins ! La jeune
société Poupart (Loire-Atlantique)
vient de lever près de 500.000 euros
sur le site de financement participa-
tif Mimosa afin de l’aider au déve-
loppement de son abattoir mobile
dédié exclusivement à la transfor-
mation des volailles.
Reste le problème du coût de trai-
tement. Plusieurs éleveurs en Bre-
tagne, où se concentre une bonne
partie de la production animale,
craignent que ce type d’outil ne
génère des surcoûts compte tenu
des faibles volumes. Ils estiment
que « seule la vente directe pourrait
être concernée ». Les intermédiaires
y sont moins nombreux et les
clients acceptent des prix plus éle-
vés.— S. du G.
26 // PME & REGIONS
150
TONNES D’ALIMENTS POUR LE BÉTAIL CONTENANT DES OGM
récemment interdits par les autori-
tés européennes auraient été dis-
tribués en France à trois fabricants
d’aliments et douze éleveurs, a
confirmé la direction de la concur-
rence au ministère des Finances
(DGCCRF). Une déclaration qui fait
Sucre : Tereos crée un centre
logistique pour l’international
HAUTS-DE-FRANCE
Le numéro deux
mondial du sucre
vient de se doter d’une
plate-forme d’exporta-
tion à Escaudœuvres.
Olivier Ducuing
— Correspondant à Lille
Fin des quotas sucriers oblige,
depuis le 1er octobre 2017, les sucriers
doivent réduire leurs coûts pour
aller se battre sur le marché mondial.
Car les volumes produits en Europe
sont très supérieurs à la consomma-
tion du Vieux Continent, en recul,
tandis que le marché progresse dans
le monde, notamment en Afrique,
porté par la démographie.
C’est dans cœe sens que Tereos, le
numéro deux mondial, a bâti dans
sa sucrerie d’Escaudœuvres, près
de Cambrai, un centre logistique
dédié à l’international. L’investisse-
ment, de 7 millions d’euros, permet
de concentrer sur le site les volumes
grand export, plutôt que de condi-
tionner près des ports d’exporta-
tion. Déjà lancé en rodage depuis un
an, le centre, qui a généré
22 emplois, a expédié 192.000 ton-
All Circuits implante ses cartes
électroniques au Mexique
CENTRE
VAL-DE-LOIRE
Avec cette nouvelle
usine, ce spécialiste de
l’électronique automo-
bile espère décrocher
des contrats mondiaux.
Christine Berkovicius
— Correspondante à Orléans
All Circuits, l’une des plus grosses
PME de sous-traitance électronique
en France, s’ouvre une nouvelle
fenêtre sur l’étranger. Ce groupe, qui
compte un millier de salariés en
France avec deux usines, l’une au
Solexia marie les volailles de Vey et Sedivol
LA PME À SUIVRE
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES
Effectif : 80 salariés
Chiffre d’affaires : 13,3 millions
Activité : aviculture
Sylvie Jolivet
— Correspondante à Clermont-Ferrand
Les producteurs de volailles Vey et
Sedivol font leur nid chez Solexia. Le
fonds lyonnais d’investissement
entrepreneurial qui avait acheté le
premier en 2008 vient en effet de
reprendre le second. Alors qu’une
centaine de kilomètres séparent
suite à une enquête publiée par le
quotidien « Le Monde ». Plus d’une
centaine d’élevages clients pour-
raient avoir été approvisionnés.
Une partie a déjà été consommée
par les animaux, et les stocks res-
tants sont bloqués.
Tereos a investi 7 millions d’euros dans sa sucrerie d’Escaudœuvres,
près de Cambrai. Photo DR
nes l’an dernier, et devrait monter à
terme à 500.000 tonnes. Un volume
qui correspond à la consommation
annuelle de 15 millions de Français.
« C’est déjà aujourd’hui un des plus
gros sites de chargement de conte-
neurs de France, en nombre de conte-
neurs par jour », s’est félicité Alexis
Duval, président du directoire. A
terme, il pourra charger jusqu’à
70 conteneurs quotidiennement.
Le site d’Escaudœuvres est la der-
nière sucrerie du Nord, reprise par
siège de Meung-sur-Loire (Loiret),
l’autre près de Bayonne (Pyrénées-
Atlantiques), a décidé de s’implanter
au Mexique. Il s’agira de son
deuxième site à étranger, après la
Tunisie, où il emploie également un
millier de personnes, et fabrique les
produits qui exigent le plus de
main-d’œuvre. All Circuits y a
investi 5 millions d’euros, principa-
lement en machines.
Ce nouveau site de production de
12.000 m2 aura vocation à servir
l’industrie automobile – son premier
marché – par l’intermédiaire des sys-
témiers qui fournissent les cons-
tructeurs. « Cela représente actuelle-
ment 75 % de notre activité, c’est notre
grande force sur le marché de l’électro-
nique. Et c’est cette carte que nous
Sedivol, à Isserteaux (Puy-de-
Dôme), et Vey, à Polignac (Haute-
Loire), ce sont « des confrères de lon-
gue date. Les relations ont toujours
été excellentes », précise Hervé Kra-
tiroff, président de Solexia et de Vey.
« Depuis des années, il nous arri-
vait de nous dépanner pour servir des
clients », renchérit Didier Vialon,
directeur de Sedivol, créée par son
père. « Il était indispensable de se
regrouper pour faire face aux
contraintes sanitaires et réglementai-
res. Nous ne pesons pas lourd face aux
grands groupes. » Les deux entrepri-
ses s’approvisionnent auprès d’éle-
veurs sous contrats. « Chez nous, pas
de volailles élevées en batterie », pré-
vient Hervé Kratiroff. Les volailles
certifiées sont commercialisées en
AFP
Tereos en 2002 et sur laquelle le
groupe coopératif a lourdement
investi, tout en concentrant les outils
de production. Ces dernières
années, il a injecté 50 millions
d’euros dans l’usine, dont le volume
a été porté de 200.000 tonnes à
350.000 tonnes. Situé au bord du
canal, le centre d’expédition ne l’uti-
lise pas pour l’heure, faute de cali-
brage suffisant. Aussi la perspective
de réalisation du canal Seine-Nord
est-elle un enjeu important. Alexis
allons jouer, d’autant plus qu’il y a peu
d’entreprises comparables à la nôtre
sur ce segment de la sous-traitance
électronique au Mexique », explique
le président Bruno Racault.
Objectif Chine
L’entreprise inaugurera son site en
janvier, mais l’usine tourne déjà,
avec une quarantaine de salariés.
D’ici à quelques années, elle devrait y
faire travailler 400 à 500 personnes,
pour des clients au Mexique et aux
Etats-Unis, où All Circuits exporte
actuellement 10 % de sa produc-
tion. « Nos clients cherchent à sourcer
leurs fournisseurs au plus près de
leurs marchés. Mais ce site va aussi
nous permettre de répondre à des
appels d’offres transnationaux, aux-
entrée de gamme et la qualité supé-
rieure sous Lab el rouge. Les
« Volailles fermières d’Auvergne »
représentent 65 à 70 % des 5,6 mil-
lions d’euros de chiffre d’affaires de
Sedivol et Vey, qui réalise 7,7 mil-
lions d’euros de ventes avec 46 sala-
riés, est le seul à commercialiser les
volailles à chair jaune de l’Indication
géographique protégée du Velay.
Améliorer la qualité
« Nous jouons sur la synergie des gam-
mes pour créer une dynamique com-
merciale. Deux mois après la reprise,
Sedivol vend 250 volailles jaunes par
semaine et des canettes de Sedivol sont
commercialisées par Vey », se félicite
Hervé Kratiroff. L’une et l’autre ser-
vent des bouchers et restaurateurs
Stéphane Fratacci
DG de CCI Paris-IDF
ÎLE-DE-FRANCE Président de
la chambre de commerce de
Paris Ile-de-France, Didier Kling
a nommé Stéphane Fratacci
(photo) directeur général à partir
du 2 janvier. Conseiller d’Etat né
en 1963, HEC, ENA, il a notam-
ment été préfet du Grand Est et
directeur de cabinet du ministre
de l’Intérieur. Il succède à Etienne
Guyot, nommé préfet d’Occitanie.
Duval estime que, entre le sucre
mais aussi les volumes de blé et
d’amidon des usines du groupe en
Picardie, le potentiel annuel serait
de 1 million de tonnes. Ce qui ferait
de Tereos l’un des plus gros utilisa-
DR
teurs du canal, dont le trafic est anti-
cipé autour de 20 millions de tonnes.
Crise de gouvernance
L’inauguration du site a aussi été
l’occasion pour le groupe d’évoquer
la crise de gouvernance qui l’affecte
depuis l’été dernier : 70 délégués de
région avaient démissionné, ainsi
que plusieurs membres du conseil
de surveillance, mettant en cause
notamment la dette, la diversifica-
tion internationale et les charges
fixes. Ils furent exclus ensuite, pour
avoir dénigré le groupe. Ils contes-
tent cette procédure dans le cadre
d’un référé qui devrait être tranché
le 20 décembre à Saint-Quentin.
Une pétition lancée par l’associa-
tion des défenseurs des coopéra-
teurs de Tereos a reçu 2.400 signatu-
res. Le président du conseil de
surveillance, François Leroux, évo-
que une « entreprise de déstabilisa-
tion » et en appelle à des règles plus
claires pour protéger le monde coo-
pératif, qui pourrait passer selon lui
p a r l a c r é a t i o n d ’u n e f o r m e
d’AMF ad hoc. n
quels nous ne pouvions jusqu’alors
pas prétendre », ajoute le dirigeant.
Grâce à cette implantation mexi-
caine, le groupe espère doper l’acti-
vité de ses usines françaises, en leur
confiant la part européenne des nou-
veaux contrats mondiaux qu’il
décrochera. Dans cette optique, il a
investi environ 10 millions d’euros
cette année dans la modernisation
de son outil de production existant.
D’ici à quatre ans, l’objectif de crois-
sance est de l’ordre de 10 à 20 %, dont
50 millions pour la seule usine mexi-
Epsor
caine. A terme, le groupe, qui prévoit
250 millions d’euros de chiffre d’affai-
res en France cette année et 60 mil-
lions en Tunisie, réfléchit à une
implantation en Chine, pour renfor-
cer son champ d’action en Asie. n
régionaux. En outre, des grandes et
moyennes surfaces du Puy-de-
Dôme sont clientes de Sedivol, qui
fournit aussi des fabricants de surge-
lés hors région. Autre différence :
alors que Sedivol, qui emploie
34 salariés, n’est pas présente dans
l’amont de sa production, Vey assure
l’élevage de 30 % de ses volailles mais
n’utilise pas toujours tous ses bâti-
ments. « Nous avons implanté dans
les bâtiments de Vey des lots de poulets
certifiés qui sont livrés à Sedivol à un
prix de revient inférieur à celui d’éle-
veurs éloignés de son abattoir », indi-
que Hervé Kratiroff. « Les équipes
échangent leurs savoir-faire et leurs
connaissances pour améliorer la qua-
lité », ajoute le dirigeant qui prévoit
une croissance annuelle de 2 à 3 %. n
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
innovateurs
Agriconomie s’impose
comme la plate-forme
d’achats en ligne
LE SERVICE
AGRICONOMIE
Date de création : 2014
Fondateurs : Clément
Le Fournis, Dinh Nguyen
et Paolin Pascot
Chiffre d’affaires : 23 mil-
lions d’euros fin juin 2018
Effectif : 70 personnes
Secteur : e-agriculture
Guillaume Roussange
— Correspondant à Amiens
Son succès témoigne du déve-
loppement exponentiel de
l’Internet et des objets connec-
tés dans le secteur agricole. En
quatre ans, la place de marché
Agriconomie est parvenue à
séduire les agriculteurs fran-
çais, dont la moitié la consulte et
10 % en sont clients. De fait, elle
pratique des prix attractifs sur
tous les produits nécessaires à
un meilleur pilotage des exploi-
tations. « Pour la première fois,
les agriculteurs connaissent exac-
tement le coût d’achat de leurs
produits, ce qui leur donne une
Epsor finance sa
plate-forme d’épargne
salariale dédiée aux PME
LA LEVÉE DE FONDS
EPSOR
Date de création : 2017
Fondateurs : Julien
Niquet et Benjamin Perdini
Montant : 1,3 million d’euros
Effectif : 13 personnes
Secteur : épargne
Emmanuel Guimard
— Correspondant à Nantes
En quelque mois, Epsor a trouvé
sa place sur le marché de l’épar-
gne salariale. Cette start-up
angevine vient de lever 1,3 mil-
lion d’euros auprès de Partech
et de business angels du secteur
pour accompagner l’essor de sa
plate-forme, qui facilite la mise
en place des dispositifs d’épar-
gne salariale en entreprise.
L’outil, qui fonctionne 100 % en
ligne, répond en particulier aux
besoins des PME, parents pau-
vres de l’épargne salariale puis-
que seules 20 % d’entre elles la
proposent à leurs salariés, con-
tre 93 % des entreprises de plus
vision plus pointue de leur budget
et facilite la gestion de leur trésore-
rie », explique Paolin Pascot,
président et cofondateur d’Agri-
conomie. Deux ans de R&D ont
été nécessaires à la mise au
point du système algorithmi-
que, qui analyse les offres de
matières premières disponibles
sur le marché mondial et cal-
cule le coût d’acheminement
vers les exploitations. Intrants,
semences, matériel d’élevage,
pièces de tracteurs et même dif-
fuseurs de phéromones pour
l’agriculture biologique… Agri-
conomie propose des produits,
mais aussi des e-services, tels
que le suivi des cours des mar-
chés ou des conseils d’experts.
12 marques protégées
Depuis sa création en 2014, à
Coole, dans la Marne, la plate-
forme mise sur une forte protec-
tion. Elle a créé une douzaine de
marques, en France et en
Europe, ce qui lui vaut d’être
nommée dans cette catégorie
aux trophées 2018 de l’Inpi. « La
propriété intellectuelle apporte
de la valeur ajoutée à l’entreprise.
De gros acteurs veulent utiliser
notre technologie en marque
blanche, mais nous réfléchissons
encore sur ce point », poursuit-il.
D’ici à la mi-2019, Agriconomie
prépare une levée de fonds de
l’ordre de 25 millions d’euros,
qui lui permettra de continuer à
développer ses services, notam-
ment à l’international, et de
financer d’éventuelles opéra-
tions de croissance externe. n
de 1.000 salariés. « Notre plate-
forme dématérialise l’ensemble
des process », résume Benjamin
Pedrini, cofondateur d’Epsor
avec Julien Niquet. L’entreprise
cliente se voit proposer des
accords d’intéressement stan-
dard, une prise en charge des
démarches administratives,
dont la consultation des salariés
si nécessaire, mais aussi la pos-
sibilité de transférer des plans
d’épargne existants. « Côté épar-
gnant, la plate-forme apporte des
algorithmes permettant de
répondre aux questions des sala-
riés et de les conseiller sur les
choix d’investissement ou d’allo-
cation d’actifs », poursuit-il.
« Car, pour l’instant, les épar-
gnants ne sont pas considérés
comme des clients par l’offre exis-
tante. »
Objectif : 100 millions
à fin 2019
Epsor travaille avec Société
Générale Securities Services, en
tant que teneur de comptes, et a
établi des accords avec Fidelity
International, la Financière de
l’Echiquier, Financière Arbevel,
Federal Finance Gestion et
Schelcher Prince Gestion.
D’autres sont en discussion. A ce
jour, la start-up a dépassé 4 mil-
lions d’euros d’encours collectés.
« Nous visons les 100 millions
pour fin 2019 », projette Benja-
min Perdini. Avec l’argent levé,
elle va étoffer sa force commer-
ciale mais aussi développer de
nouvelles fonctionnalités. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
FINANCE
&MARCHES
La trêve sur le commerce mondial
rassure les marchés boursiers
l L’aversion au risque diminue : les principales Bourses ont terminé en nette hausse lundi.
l Mais le début des négociations entre la Chine et les Etats-Unis ne lève pas toutes les incertitudes.
BOURSE
Pierrick Fay
@pierrickfay
Les investisseurs avaient coché sur
leur calendrier la réunion du G20
avec la crainte d’une aggravation
des tensions commerciales entre la
Chine et les Etats-Unis. L’annonce
d’une trêve à Buenos Aires a rassuré
instantanément les investisseurs.
Mais elle ne lève pas toutes les incer-
titudes pour autant. Après avoir
ouvert en progression de 2,17 %, la
Bourse de Paris a finalement gagné
1 %, à 5.053 points, alors que Franc-
fort – la place la plus sensible au
commerce international – a gagné
1,85 % et que l’Euro STOXX 50 a pris
1,40 %. La Chine et les Etats-Unis se
sont engagés à ne pas imposer de
nouveaux droits de douane sur les
importations et à trouver un accord
sur le commerce d’ici à 90 jours.
« Comment ne pas considérer qu’il
y ait ici de quoi construire des anticipa-
tions plus positives en matière d’espé-
rance de rendement sur les actifs ris-
qués ? » s’interroge Her vé
Goulletquer à La Banque Postale
AM. D’autant que cette annonce
intervient quelques jours après une
réunion de la Fed perçue comme ras-
surante quant au rythme de remon-
tée des taux d’intérêt aux Etats-Unis.
Or, ces deux facteurs – guerre com-
merciale et erreur de politiques
monétaires – sont perçus comme
deux des risques les plus importants
sur les marchés. « Les surprises et les
espoirs politiques [monétaires et
commerciaux, NDLR] ont transmis
une stabilité partielle aux marchés »,
constate JP Morgan AM. Depuis son
point bas du 23 novembre, l’indice
S&P 500 a ainsi repris 6 % aux Etats-
Unis alors que l’Euro STOXX 50 a
regagné 3 % depuis le 20 novembre.
Mais pour Anton Brender, chez Can-
driam, le risque n’a pas disparu.
« Cette trêve de trois mois prolonge
l’incertitude et, à ce titre, cette annonce
n’est pas si positive que cela. Cela fait
des mois que la Chine propose d’ache-
ter plus de produits américains et, sur
le reste, rien n’est tranché. Tant qu’il
n’y aura pas de retournement des
attentes de Donald Trump, l’incerti-
tude subsistera. »
Propriété intellectuelle
et accès au marché
Si, lundi, l’attention du président
américain s’était reportée sur l’infla-
tion des dépenses militaires et sur la
construction du mur avec le Mexi-
que, rien ne dit que cette question du
commerce ne reviendra pas rapide-
ment sur le devant de la scène. Avec
la Chine car « la rivalité entre les deux
géants sera difficile à surmonter, sur-
tout dans les domaines de la propriété
intellectuelle et de l’accès au mar-
ché », rappelle Mark Haefele chez
UBS. « Il faudra du temps, de la com-
munication et une bonne volonté, un
tiercé rare de nos jours », renchérit
Oxford Economics, qui se dit plutôt
« sceptique » sur les chances de par-
venir à un accord dans trois mois.
Mais aussi avec l’Europe, qui pour-
rait bien être le dindon de la farce,
// 27
L’OR ATTEINT UN PIC
DEPUIS LE MOIS DE JUILLET
Comme l’ensemble des matières
premières, les cours de l’or
ont nettement rebondi lundi.
Les investisseurs ont été soula-
gés par la trêve commerciale
entre les Etats-Unis et la Chine
signée ce week-end. Le marché
de l’or commence aussi à parier
les sur une éventuelle pause dans
la hausse des taux de la Réserve
indices
fédérale en 2019, à même de
soutenir les cours du métal.
selon Aurel BGC. Celle-ci restant
sous « la menace de droits de douane
sur les exportations automobiles vers
les Etats-Unis ». Quoi qu’il en soit,
cette trêve est plutôt une bonne nou-
velle – à court terme – pour des mar-
chés, marqués ces dernières semai-
nes par une accumulation des
risques économiques et géopoliti-
ques. Cette dernière a occasionné
d’importantes sorties de capitaux
sur les actions en Europe, mais
aussi un basculement très net sur
les valeurs dites « défensives » au
détriment des valeurs cycliques et
technologiques. Ainsi, à la Bourse
de Paris, on ne trouve que 7 valeurs
en hausse sur le CAC 40 depuis le
3 octobre, essentiellement des
valeurs perçues comme résilientes,
tels Veolia, Orange, Sodexo, L’Oréal
ou Sanofi.
La hausse du jour préfigure-t-elle
pour autant un rally de fin d’année
ou est-ce l’expression d’un soulage-
ment passager ? Outre le risque
commercial, qui n’a pas disparu, les
incertitudes quant à la montée du
populisme en Europe, aux risques
d’un « hard Brexit » ou d’une guerre
ouverte entre Bruxelles et l’Italie
continuent aussi de fragiliser les
Bourses européennes. n
INTERVIEW // VINCENT MORTIER Responsable adjoint des investissements chez Amundi
« Les actions ne peuvent pas être considérées
comme bon marché aujourd’hui »
Y aura-t-il un rally de fin Chine représente déjà 60 % du PIB marché, il faudra sans doute avoir
d’année ? américain et, dans 10-20 ans, il le un peu plus de visibilité.
Difficile à dire. Ce qui est sûr, c’est dépassera. Il ne faut pas non plus
que les volumes ont diminué, la sous-estimer les considérations Le risque politique va-t-il
liquidité s’est réduite, ce qui ampli- géopolitiques, culturelles ou socié- rester très présent ?
fie les mouvements à la hausse tales dans l’affrontement entre ces Certainement. Mais avec un chan-
comme à la baisse. C’est un phéno- deux modèles idéologiques. gement important, ces événements
mène saisonnier, avec des interve- vont commencer à avoir un impact
nants qui veulent clore leur année Les banques centrales peuvent- économique. La guerre commer-
et qui attendent la nouvelle pour se elles encore être l’assurance ciale ou le Brexit vont avoir des
repositionner. Mais il y a aussi un tout risque des marchés ? répercussions concrètes sur la
phénomène de fatigue des investis- Tout dépend du degré de munitions sphère économique. Et il y a aussi
seurs. Beaucoup sont attentistes au dont elles disposent. La BCE n’en a
vu des événements importants à presque plus. En augmentant ses
venir. Ils attendent d’y voir plus clair taux et en commençant à réduire « Les risques ont
non seulement sur le Brexit, qui son bilan, la Fed a retrouvé un peu augmenté, donc
occupe le terrain médiatique, mais de marge de manœuvre, mais elle
aussi sur les discussions Trump-Xi reste encore faible au regard de
la prime de risque doit
Jinping et sur les actions des ban- l’endettement des entreprises ou des Vincent Mortier estime que « pour revenir sur le marché », aussi augmenter. »
ques centrales. Ces deux derniers ménages américains. L’économie les investisseurs ont besoin d’un « peu plus de visibilité ».
points seront décisifs pour les mar- est en effet beaucoup plus endettée Photo Magali Delporte les élections européennes qui peu-
chés pour les mois à venir. qu’avant. La Fed peut envoyer des vent prendre de l’importance si cel-
signaux, mais, si elle doit faire face à Vous ne voyez toujours pas vent pas être considérées comme les-ci donnent une majorité signifi-
Les tensions entre la Chine une crise de type 2008 – et ce n’est de récession à l’horizon ? bon marché aujourd’hui, à l’excep- cative aux populistes. Le Parlement
et les Etats-Unis vont-elles pas notre scénario –, sa marge de Non, en tout cas pas pour 2020. tion peut-être de certains secteurs n’a pas un pouvoir important, mais,
s’installer dans le temps ? manœuvre sera beaucoup plus Nous avons un scénario central – à en Europe. Aux niveaux de valori- en termes de signal, cela signifierait
Il ne faut pas être naïf, c’est une limitée. Il n’est pas certain que l’éco- 70 % – qui table sur un ralentisse- sation actuels, il est encore un peu que les nations prennent le pas sur
opposition de longue haleine. Les nomie puisse absorber des taux ment de la croissance mondiale et tôt pour être acheteur. l’Europe. On ne peut totalement
deux parties savent qu’elles jouent d’intérêt plus haut. Heureusement, une inflation mesurée, même si elle A côté de ce scénario de normali- exclure un tel scénario. A court
quelque chose de crucial sur le long nous n’anticipons pas une remontée sera un peu plus élevée en raison sation qui ne favorise pas les actifs terme, nous devrions observer plus
terme. La Chine n’est pas résolue à importante des taux. Ils pourraient des prix importés et des tensions risqués aux niveaux actuels de valo- de volatilité et des surréactions aux
perdre la face. Elle veut aussi asseoir au contraire baisser un peu, pour sur le marché du travail. Les marges risation, nous avons un scénario nouvelles, bonnes ou mauvaises. Il
son développement sur les services une raison simple : le manque de des entreprises devraient donc « rose » à 5 % et un scénario négatif faudra garder la tête froide et ne pas
et la croissance domestique. Ce qui dynamisme de la croissance. Pour baisser aux Etats-Unis et la crois- à 25 %. Ce qui n’est pas négligeable : perdre de vue la vision fondamen-
va la rendre plus autonome et plus nous, le niveau des taux US à 10 ans sance des résultats devrait être plus ce dernier était à 10 % il y a six mois. tale à moyen terme : un ralentisse-
crédible. Elle constitue une réelle actuel valorise assez bien le rythme faible. Il devrait donc y avoir un Les risques ont augmenté, donc la ment de l’économie et des marges
menace pour les Etats-Unis. Mais le de la croissance américaine, qui va ajustement des PE et des résultats. prime de risque doit aussi augmen- qui vont baisser à l’horizon 2020.
mouvement est engagé. Le PIB de la ralentir à 1,9-2 % en 2020. Cela signifie que les actions ne peu- ter. Pour savoir quand revenir sur le Propos recueillis par P. Fay
28 // FINANCE & MARCHES Mardi 4 décembre 2018 Les Echos

Net rebond des cours du pétrole Le transfert

des métiers
spécialisés
à l’approche de la réunion de l’Opep de Natixis vers
BPCE inquiète
l L’Arabie saoudite et la Russie sont prêtes à prolonger leur accord pour limiter les extractions. BANQUE
l L’Alberta va réduire sa production de 325.000 barils par jour. Quatre organisa-
tions syndicales
MATIÈRES
PREMIÈRES
Retrait du Qatar de ont appelé
à la grève lundi.

Etienne Goetz
l’organisation : les dessous Les salariés
craignent de perdre
@etiennegoetz

Après avoir enregistré son pire mois

depuis 2008, le pétrole reprend un
peu de hauteur. Lundi matin, les
deux principaux indices du brut ont
pris plus de 5 %. Le WTI, référence
américaine, a gagné jusqu’à 5,73 %
en séance, à 53,85 dollars, et le brent,
référence européenne, a pris jusqu’à
5,28 %, à 62,60 dollars. En fin
d’après-midi, les prix progressent de
près de 3 %. Ce rebond intervient
alors que les prix du baril avaient
dégringolé de plus de 30 % depuis
leur dernier pic début octobre.
L’emballement des cours fait
suite au G20. D’une part, la rencon-
tre a débouché sur une trêve entre
les Etats-Unis et la Chine. La guerre
commerciale à laquelle se livrent
les deux géants et principaux
consommateurs de pétrole au
monde fait craindre un ralentisse-
ment de la croissance mondiale et
de la demande en or noir. D’autre
part, au G20, à Buenos Aires, le pré-
sident russe, Vladimir Poutine, a
assuré que l’Arabie saoudite et la
Russie étaient disposées à mainte-
nir leur pacte pour soutenir les
cours, sans toutefois préciser des
volumes de réduction. En 2016,
l’Opep, emmenée par le royaume et
la Russie, avait décidé de limiter les
extractions d’or noir afin de rééqui-
librer le marché.
« Nous nous sommes mis d’accord
pour prolonger », cette entente, a
déclaré Vladimir Poutine après
s’être entretenu avec le prince héri-
tier Mohammed ben Salmane,
« MBS ». Devant les caméras du
monde entier, les deux chefs d’Etat
ont échangé une poignée de main
très chaleureuse et de larges souri-
res, des gestes peu habituels de la
part du président russe.
Décision canadienne
« Cela prépare le chemin à une déci-
sion commune pour réduire la
production lors des réunions de jeudi
et vendredi entre l’Opep et ses parte-
naires », commentent les analystes
de Commerzbank. Le marché anti-
cipe un accord sur une baisse de
1 million de barils par jour. Le
rebond a été d’autant plus fort que le
Canada a annoncé, à la surprise
générale, qu’il allait lui aussi réduire
sa production. La province d’Alberta
va pomper 325.000 barils en moins
par jour. Cette décision s’explique
par « une offre locale surabondante
qui a envoyé les prix du pétrole cana-
dien (Western Canada Select) sous les
20 dollars », rappellent les experts de
Commerzbank. « Peut-être l’Opep
devrait-elle envisager d’inviter le
Canada à sa réunion », ironisent-ils.
Le gouvernement albertain estime à
35 millions le nombre de barils qui
attendent d’être exportés. Une
surprise n’arrivant jamais seule, le
Qatar a fait savoir qu’il allait se
retirer de l’Opep. n
d’une décision surprise
Géant dans le gaz mais petit
dans le pétrole, l’émirat
tire les leçons de la crise qui
l’oppose à l’Arabie saoudite
depuis dix-huit mois. Son
départ ne devrait pas
changer la donne à l’Opep.
Vincent Collen
@VincentCollen
La crise diplomatique qui oppose le
Qatar à ses voisins depuis dix-huit
mois a eu une conséquence inatten-
due lundi : le richissime petit émirat a
annoncé qu’il quitterait l’Opep en jan-
vier. Il était membre du cartel depuis
1961. A en croire le ministre de l’Ener-
gie qatari, Saad Al Kaabi, cette
décision n’est pas liée à l’embargo
infligé par l’Arabie saoudite, les Emi-
rats arabes unis, Bahrein et l’Egypte
en juin 2017. Doha souhaiterait seule-
ment « concentrer ses efforts » sur le
gaz, a-t-il assuré lors d’une confé-
rence de presse.
Numéro un mondial du gaz
naturel liquéfié
Le Qatar est en effet un géant du gaz
et même le numéro un mondial du
gaz naturel liquéfié (GNL). Et il
compte augmenter ses capacités de
production de 40 % au cours des
prochaines années. Il est en revan-
che un « petit » dans le pétrole. Sa
production plafonne à
600.000 barils par jour, ce qui repré-
sente moins de 2 % des volumes de
l’Opep. « L’explication avancée par le
Qatar ne trompe personne, avance
Thierry Bros, chercheur à l’Oxford
Institute for Energy Studies. Le pays
n’a aucun besoin de quitter l’Opep
pour se focaliser sur le gaz. » Pour cet
expert, la décision de Doha est avant
tout politique, et dirigée contre
Riyad. « L’émirat profite de l’affaiblis-
sement de l’Arabie saoudite sur la
scène diplomatique provoqué par
l’affaire Khashoggi », décrypte-t-il.
L’annonce intervient à la veille d’une
réunion à Vienne, jeudi, où l’Opep
devra faire la preuve qu’elle peut
stopper la chute des cours. Le départ
du Qatar révèle que les intérêts des
pays arabes du cartel « sont moins
convergents que par le passé », estime
de son côté Denis Florin, associé
fondateur de Lavoisier Conseil.
« L’Arabie saoudite n’arrive plus à
aligner aussi bien les autres pays sous
sa bannière », observe-t-il.
Pour l’Opep, la décision du Qatar,
pour symbolique qu’elle soit, ne
changera pas fondamentalement la
donne. L’émirat n’est que son
onzième contributeur sur quinze
pays membres. Il dispose de capaci-
tés de production pétrolières « limi-
tées », souligne Ann-Louis Hittle,
analyste chez Wood Mackenzie.
Son départ « ne met donc pas en dan-
ger l’objectif de l’Opep » qui est de
réduire l’offre l’an prochain. Le
Qatar a, d’ailleurs, indiqué qu’il
appliquerait la décision qui sera
prise à Vienne cette semaine.
( Lire l’analyse
de la rédaction
Page 11
des avantages
sociaux.
Sharon Wajsbrot
@Sharonwaj
Massés sous leurs parapluies,
sous un grand ballon blanc au
sigle de la CGT, juste devant le
siège parisien de BPCE, plu-
sieurs dizaines de salariés de
Natixis sont venus protester
lundi contre les conditions de
leur transfert à BPCE SA. Si
quatre des organisations syndi-
cales (SNB, CFTC, CGT, Unsa) de
Natixis ont appelé à la grève
lundi, certains salariés n’ont
quitté leur bureau que le temps
de venir « montrer leur soutien ».
« Je voulais faire acte de présence,
nous risquons de perdre de nom-
breux avantages sociaux. Chez
Natixis, on peut toucher des
indemnités de départ à la retraite
de 20.000 euros. Cela risque d’être
nettement moins élevé chez
BPCE », explique Florence, qui
indique travailler chez Natixis
depuis trente-cinq ans.
2.700 salariés vont
être transférés de
Natixis à BPCE SA.
Annoncé en septembre
pour 2,7 milliards d’euros, le
transfert des métiers d’affac-
turage, de cautions, garanties,
crédit-bail, crédit à la
consommation et titres de
Natixis vers sa maison mère,
BPCE SA, fait craindre aux
2.700 salariés concernés une
perte d’avantages.

90 jours de répit pour la monnaie chinoise La structure de gestion des

titres de BPCE, qui ne dispose
pas d’accords sociaux spécifi-
ques, concentre certaines
inquiétudes syndicales.
ciale, a provoqué un gain de 1,1 % de gagne aussi du temps dans un con- « Chez BPCE SA, la participa-
CHANGES la monnaie chinoise. En trois jours, texte de ralentissement de sa crois- tion est plus faible pour les bas
le dollar a reculé de 6,96 à 6,88 ren- sance. La guerre commerciale est salaires, or le salaire médian
La trêve de 90 jours minbis. Sous pression, la monnaie i n t e r ve n u e a u p l u s m a u va i s chez EuroTitres est bien plus
dans la guerre com- chinoise a gagné 90 jours de répit. moment pour son économie. Les faible que chez BPCE SA », fait
merciale sino-améri- Passé ce délai et sans progrès sur les exportations chinoises aux Etats- valoir le SNB. « La complémen-
caine a permis au questions qui fâchent (propriété Unis sous la menace du rehausse- taire santé, les chèques vacan-
renminbi de rebondir. intellectuelle, transfert de technolo- ment des tarifs douaniers ont déjà ces, le complément familial,
gies…), l’administration Trump nettement reculé cette année. l’intéressement sont aussi net-
Mais les risques sont augmentera de 10 à 25 % ses droits Certains doutent que les deux pays tement moins intéressants chez
de douane sur 200 milliards de parviennent à un accord sur autant BPCE SA », renchérit la CFDT,
loin d’être dissipés.
dollars d’importations chinoises. de points litigieux en seulement qui, de son côté, n’a pas appelé
Pendant cette période, « la Chine 90 jours et d’ailleurs la Chine n’a pas à la grève mais seulement au
Nessim Aït-Kacimi devrait soutenir sa monnaie afin de évoqué ce délai dans son communi- rassemblement.
@NessimAitKacimi maintenir un environnement cons- q u é . « No u s d o u t o n s q u e c e s
tructif pour les négociations entre les questions puissent être résolues si Une volonté de négocier
La poignée de mains sino-améri- deux pays », commente sur Twitter rapidement et au-delà d’une appré- Chez BPCE, qui a vécu des
caine, consécutive à l’apaisement Brad Setser, économiste au Council ciation à court terme, le renminbi levés de boucliers similaires
temporaire de la guerre commer- on Foreign Relations. La Chine devrait reculer au premier semes- lors du transfert des métiers
tre », prédit Craig Chan, stratège de recherche de Natixis chez
chez Nomura. Oddo, ou lors de la fermeture
du Crédit Foncier, on met en
Engagements chinois avant une volonté de négocier.
Dans aucun des deux communi- Dans un courriel adressé fin
qués (américain et chinois), il n’a été novembre aux représentants
fait mention des devises. « Sur la des salariés, Laurent Mignon,
Hélène Bourbouloux Nathalie Leboucher
Jean-François Blanc Sylvain Hustaix RECHERCHE DE REPRENEURS question de la monnaie, nous avons dix estiment que la Chine manipule nomie », estime Stephen Jen, éco- qui préside le directoire de
Gaël Couturier Benjamin Tamboise
OU D’INVESTISSEURS
Cécile Dür
reçu l’engagement de la part de la sa devise, en l’affaiblissant, pour nomiste chez Eurizon SLJ. « Elle va BPCE, a indiqué son souhait de
SAS NORD PEINT / Peinture, revêtement de sol et mural Chine qu’elle comprend ce problème favoriser ses exportations aux d’abord privilégier les réformes maintenir « le salaire de base
Activité : Entreprise de peinture essentiellement pour professionnels
(administrations, promoteurs) – C.A. au 31/12/2017 (exercice clos) : 657.717 € et agira de manière appropriée », a Etats-Unis, selon un sondage (*). stru cturelles puis les baisses annuel et le dispositif rémuné-
Effectif total : 9 salariés – Siège social : Saint Martin Boulogne (62) assuré Steven Mnuchin, le secré- Pour Donald Trump, le yuan est d’impôts, le soutien de la politique ration variable » et de négocier
Intervention dans les Hauts de France taire au Trésor américain au une obsession. monétaire et, en dernier lieu, une « sur les autres éléments du sta-
La date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au 18 décembre 2018 à 18h00
Les tiers sont invités à remettre leur offre (conforme à l’article L.642-2 du Code de Commerce)
« Financial Times ». En clair, le pays dévaluation. » Le pays aurait retenu tut social ». Au sortir d’une
en 6 exemplaires (dont 1 non relié) à l’administrateur judiciaire. L’accès à une data room électronique ne va pas dévaluer sa devise en Les leçons de 2009-2012 les leçons de son soutien massif et réunion sur les modalités du
sera autorisé après régularisation d’un engagement de confidentialité, la signature du réglement,
et une présentation succinte du candidat à la reprise. Référence à rappeler impérativement : 18/6438 représailles à l’éventuelle hausse Le G20 s’est borné à rappeler les excessif à son économie, entre 2009 transfert des salariés lundi, les
Les candidats intéressés sont invités à se manifester par télécopie ou e-mail auprès de : des droits de douane de 10 à 25 %. engagements de la réunion du mois et 2012, à l’origine d’une grande part syndicats ont confirmé qu’un
SELARL FHB – Administrateurs Judiciaires Associés – Me Benjamin TAMBOISE
Tour CB21 – 16 place de l’Iris – 92 040 Paris La Défense – www.fhbx.eu Pour compenser cet impact, elle mars où les participants s’étaient des déséquilibres et des fragilités pas avait été fait en ce sens.
Fax : 01.40.97.02.33 / E-mails : valentin.laigneau@fhbx.eu et benjamin.tamboise@fhbx.eu devrait dévaluer de 6 % sa monnaie, engagés à « s’abstenir des dévalua- (endettement…) dont elle souffre « On risque d’avoir une inéga-
propulsant le billet vert à près de tions compétitives » et « à ne pas aujourd’hui. lité de traitement problémati-
7,30 renminbis par dollar, selon les cibler les taux de change pour des rai- que entre les salariés de BPCE
Vous souhaitez paraître dans cette rubrique calculs de Robin Brooks, chef sons de compétitivité ». « La Chine * « Misinformation, Economic Threat, SA et ceux qui vont les rejoindre
smedard@lesechosmedias.fr saraH Medard : 01 87 39 74 94
économiste à l’Institute of Interna- est loin d’envisager une dévaluation and Public Support for International de chez Natixis », avertit toute-
retrouvez une sélection d’annonces sur : reprise-entreprise.lesechos.fr
tional Finance. Six Américains sur de sa monnaie pour stimuler son éco- Trade », Flynn, Horiuchi, Zhang. fois le SNB. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018
Décédé lundi à l’âge de 92 ans, Albert Frère a marqué le monde des affaires pendant cinquante ans.
Au tournant du siècle, le plus français des hommes d’affaires belges est devenu le roi du CAC 40.
La mort
d’Albert Frère,
grande figure
du capitalisme
européen
DISPARITION
Sylvie Ramadier
« S’amuser en travaillant et travailler
en s’amusant. » Cette conception
épicurienne de l’existence a toujours
été celle d’Albert Frère, disparu
lundi à l’âge de 92 ans. Depuis la
modeste clouterie familiale de la
région de Charleroi, jusqu’au gotha
des affaires européennes, le plus
français des hommes d’affaires bel-
ges y a puisé l’énergie de sa longue
ascension puis de sa longévité
exceptionnelle. Il a attendu l’avant-
ve i l l e d e s e s 8 9 a n s , e n 2 0 1 5 ,
pour confier à ses héritiers le
Groupe Bruxelles Lambert (GBL),
l’ex-conglomérat vacillant trans-
formé par ses soins en une société
d’investissement de premier plan en
Europe.
Les honneurs ont fondu sur ce
contemp orain d’Elisab eth II
– baronnie héréditaire et Grand-
Croix de la Légion d’honneur – à
l’âge où la plupart des entrepreneurs
profitent de leur retraite. Il restera
dans les annales pour avoir été à la
manœuvre au tournant du millé-
naire, dans l’éclosion d’une série de
géants européens transfrontaliers,
comme AXA-UAP dans l’assurance,
Total dans les hydrocarbures, GDF
Suez (rebaptisé « Engie ») dans les
services aux collectivités, Bertels-
mann dans les médias, BNP Paribas
Fortis dans la banque et LafargeHol-
cim dans le ciment, sans oublier
Barry Callebaut dans le cacao ou
Media-Participations (Dupuis, Dar-
gaud, Lombard) dans la BD.
Sportif, jovial et bon vivant, ce
membre du « Club des 100 » se
délectait de faire affaire sur un court
de tennis ou autour d’une bonne
table. Grand négociateur, il aimait
aussi se lier d’amitiés indéfectibles.
Avec le self-made-man québécois
Paul Desmarais, il avait sympathisé
au conseil d’administration de Pari-
bas à la fin des années 1970, bien
avant de racheter avec lui GBL, un
partenariat 50-50 poursuivi par les
héritiers. Ce cas d’école d’actionna-
riat familial a survécu au décès du
très influent patron de Power Cor-
poration en 2013.
Période sidérurgique
Avec Bernard Arnault, tout a com-
mencé par l’intermédiaire des
enfants en vacances, bien avant que
ce voisin à Saint-Tropez ne com-
mence à bâtir le géant du luxe
LVMH (propriétaire des « Echos »).
Les deux amis ont ensuite fait des
investissements en commun,
notamment en rachetant Château
Cheval Blanc en 1998, la grande
fierté du baron belge, qui y a reçu
une visite de Vladimir Poutine et y a
marié sa fille Ségolène. Cette vieille
passion pour le vin lui avait aussi fait
prendre un ticket chez les Roths-
child (Rieussec et l’Evangile). Elle lui
permettait de joindre l’utile à l’agréa-
ble : un investissement avec bon
« return ».
L’investisseur financier craint
pour son flair et sa rapidité d’exécu-
tion n’a pourtant jamais oublié sa
« période sidérurgique », durant
laquelle il a commencé son sport
favori, la chasse, au propre et surtout
au figuré : « Dès qu’on a conclu une
bonne affaire, on songe déjà à la pro-
chaine », disait-il. Car loin de se con-
tenter de reprendre la boulonnerie
Frère-Bourgeois (clous et chaînes)
en 1947, l’année de ses 21 ans, pour
relayer sa mère veuve prématuré-
ment, il s’est risqué dans la grande
exportation sidérurgique, juteuse
sur fond de guerre de Corée et de
reconstruction allemande. Le « fer-
railleur » pris de haut par les maîtres
de forges et la noblesse locale les
qualifiait charitablement de « bron-
tosaures ». Son intérêt naissant pour
la Bourse ne l’empêchait pas de lor-
gner en amont. En 1954, Arbed a
accepté de lui vendre Les Laminoirs
et Boulonneries du Ruau : son pre-
mier coup fumant.
L’affaire déficitaire a si bien
remonté la pente que Paribas Belgi-
que l’a ensuite soutenu pour la
reprise d’Hainaut Sambre en 1966,
le début d’un long partenariat avec la
banque européenne. Cette success-
story, contrariée par la crise de 1974,
a trouvé son épilogue 1982, lors de la
nationalisation épique de Cockerill
Sambre.
Et pourtant, la cinquantaine bien
entamée, le magnat de l’acier carolo
a tout recommencé à zéro. Il n’a pas
tout perdu, loin de là. Sa branche
négoce, cédée elle aussi à l’Etat, était
bénéficiaire. Et il s’était taillé une
réputation de capitaine d’industrie
sans complexe, capable de lancer à
des syndicalistes envahissant son
bureau : « Ecoute bien, fils, c’est ma
galette à moi, je fais ce que je veux
avec. » Or dès sa sortie de l’acier, la
fameuse galette lui a conféré une
notoriété internationale avec son
coup de maître : l’« opération Arche
de Noé ».
Montée avec la direction de Pari-
bas en 1981, elle a consisté à sous-
traire les actifs suisses et belges à la
nationalisation, via Pargesa, au fil
d’habiles transactions boursières
réalisées dans la plus grande discré-
tion, avec le soutien de Desmarais.
Les foudres du président François
Mitterrand n’ont pas empêché un
« accord de pacification » avec le
gouvernement Maurois : Paribas
restait fréquentable à l’international
et Frère-Desmarais en France.
Tout naturellement, un an plus
tard, en 1982, les autorités de tutelle
belges se sont tournées vers ce duo
de choc pour prendre 35 % du capi-
tal du deuxième conglomérat belge
en mauvaise passe, le Groupe
Bruxelles Lambert (GBL), connu
pour ses possessions dans la banque
(BBL, Drexel Burnham Lambert),
Hommage du CAC 40 à « l’autodidacte visionnaire »
Pendant quinze ans, les deux hommes se
sont parlés tous les samedis matins à
8 heures, sans aucune exception. Lundi,
Gérard Mestrallet a éprouvé une « peine
immense » à l’annonce de la disparition
d’Albert Frère. « Il a été pour moi un soutien
considérable, un partenaire fidèle et un
conseiller intime pour la construction des
groupes Suez-Lyonnaises des Eaux, GDF
Suez puis Engie », a salué l’ancien patron du
géant de l’énergie, dont Groupe Bruxelles
Lambert (GBL), le holding du Baron Frère,
a été actionnaire dès son origine. « Il avait
le flair de l’homme d’affaires et, en même
temps, la fidélité du partenaire. » D’autres
capitaines d’industrie ont rendu hommage
au « génie des affaires » belge, qui laisse
carrefour, être consulté par les uns et
« Mieux vaut 50 % par les autres, se sentir indispensable,
d’une bonne affaire ce qui lui permet, au passage, de valo-
que 100 % d’une riser encore ses positions, financières
mauvaise. »
et stratégiques » (*).
Dès 1990, la présidence du conseil
ALBERT FRÈRE d’administration de Petrofina lui a
donné le sésame de l’or noir, la con-
sécration dans le « gratin » mondial.
Le raid de Carlo De Benedetti sur la
Société Générale de Belgique (SGB),
deux ans auparavant, avait débou-
les assurances (Royale Belge), l’éner- ché sur ce « Yalta de l’énergie » : la
gie (Tractebel, Petrofina) et l’audio- pétrochimie pour GBL, les services
visuel (CLT-RTL). Avec Albert Frère, aux collectivités pour le premier
l’ancrage belge paraissait mieux conglomérat belge rentré dans le
garanti qu’avec le financier canadien giron de Suez, son chevalier blanc.
Belzberg, qui avait pris langue avec Cette même année, Frère et Desma-
le baron Lambert. rais ont verrouillé leur contrôle con-
joint de GBL, et ce pacte d’actionnai-
Le gratin mondial res renouvelé plusieurs fois court
dans son carnet d’adresses jusqu’en 2029.
Deux décennies durant, l’ex-sidérur- En France, des relations de con-
giste a restructuré l’écheveau de par- fiance se sont nouées avec des
ticipations. Son carnet d’adresses patrons influents, comme Jean Pey-
entretenu avec gourmandise faisait relevade, Guy Dejouany ou Jean-
rêver les banquiers d’affaires. Bour- Marie Messier. Albert Frère a toute-
reau de travail, il passait des heures fois conservé son étiquette de
au téléphone pour entretenir son « trublion du PAF » – le paysage
réseau économico-politico-mon- audiovisuel français –, en confronta-
dain, assisté d’une petite garde rap- tion permanente avec André Rous-
prochée animée par son fils Gérald selet puis Pierre Dauzier, les patrons
et le financier Gilles Samyn. Loin d’Havas, sur les accords de régies
d’être un Harpagon ou un Gordon publicitaires (« pacte Audiofina »).
Gekko du Hainaut, il aimait « être au En 1987, sous la cohabitation, la CLT
derrière lui une femme et deux enfants.
« Albert était un homme extraordinaire et
un fantastique entrepreneur », a souligné
Bernard Arnault, patron du groupe de luxe
LVMH (propriétaire des « Echos »), avec
lequel il avait acheté Château Cheval Blanc
en 1998.
« Je salue l’autodidacte visionnaire et inspi-
rant », a déclaré Alexandre Ricard, PDG
du groupe des spiritueux Pernod-Ricard,
dont GBL est actionnaire à hauteur de
7,5 %. « Pendant plus de trois décennies, sous
son impulsion, GBL est devenu un des plus
grands holdings d’Europe », a déclaré la
société d’investissement, qui possède éga-
lement des participations dans le pétrolier
Total ou l’équipementier sportif Adidas.
FINANCE & MARCHES // 29
« Dès qu’on a conclu
une bonne affaire,
on songe déjà à la
prochaine. »
ALBERT FRÈRE
du capitalisme sans capitaux, les
opportunités n’ont pas manqué.
Albert Frère avait misé peu avant
sur des groupes familiaux comme
Pernod Ricard et Taittinger sans
Bruno Délesarrd/Challenges-RÉA
toutefois réussir à nouer le partena-
riat espéré avec les héritiers du
Champagne. Le savoir-faire d’un
actionnaire professionnel à la fois
amical et actif procurait l’avantage
de protéger des raids hostiles,
d’autant que la City avait vu que le
président Sarkozy appréciait le duo
belgo-canadien, invité au fameux
dîner du Fouquet’s en 2007. Un aller-
a dû faire tour de table commun retour fructueux est opéré chez Eif-
avec Lyonnaise des Eaux pour lan- fage, alors dans le viseur de l’espa-
cer M6. A bout de patience, Albert gnol Sacyr.
Frère l’a mariée avec l’audiovisuel de Pourtant, après la crise boursière
Bertelsmann en 1996, dans CLT- de 2007, la valorisation de son
UFA. Lui qui semblait sur la touche, navire amiral GBL a eu du mal à
il a su s’entendre avec la famille remonter la pente. La Bourse de
Mohn, un coup d’éclat. Bruxelles se demandait si le baron
A l’époque, les milieux boursiers Frère n’avait pas perdu la main à
n’en sont pas revenus de le voir aban- cause de son amour de la France.
donner son cri de guerre du début Avec le rachat d’International
des années 1980 : « Petit actionnaire Power par GDF Suez en 2010, l’hype-
minoritaire, petit con ! Gros action- ractif octogénaire a pourtant cru
naire minoritaire, gros con ! » Avec la toucher au but, la naissance d’une
nouvelle vague de la mondialisa- grande « utility » internationale. Les
tion, il préférait « être deuxième à bouleversements du marché de
Rome que premier au village ». La l’électricité en ont décidé autrement.
même veine lui faisait apprécier les Le dernier grand mariage dont il a
partenariats : « Mieux vaut 50 % tiré des ficelles, celui de Lafarge avec
d’une bonne affaire que 100 % d’une Holcim en 2013, se révèle autant
mauvaise. » En l’espace de deux ans, semé d’embûches que celui de Suez
les deals de consolidation se sont avec GDF en 2008.
enchaînés. Les 25 % de Tractebel,
l’EDF belge, ont été cédés à la Société
Générale de Belgique et le produit Il s’était taillé une
réinvesti dans sa maison mère Suez, réputation de
mariée un an plus tard à Lyonnaise
des Eaux. Le courant passait bien
capitaine d’industrie
avec le patron Gérard Mestrallet sans complexe,
– passé par la SGB – et GBL a été l’un capable de lancer
de ses gros actionnaires pendant à des syndicalistes
presque vingt ans.
Albert Frère a aussi adossé son envahissant son
joyau Petrofina à Total, juste avant bureau : « Ecoute bien,
d’être considéré comme l’artisan fils, c’est ma galette
autant que le partisan du raid victo-
rieux lancé sur Elf dans la foulée,
à moi, je fais ce que
une victoire éclair. Toujours en 1998, je veux avec. »
les parts dans Royale Belge ont été
fort bien vendues à AXA, incontour-
nable depuis son mariage avec UAP. Dans l’intervalle, en 2011, une
Et l’enlisement du « grand dessein » page s’est tournée pour sa cascade
– la constitution d’une grande ban- de sociétés, qui a dû être simplifiée.
que belge – a fait céder, encore au Car la réforme bancaire a contraint
prix fort, le paquet d’actions Banque BNP Paribas à céder ses parts, avec à
Bruxelles Lambert au néerlandais la clef une facture importante pour
ING. le groupe Frère et une force de
Au tournant du siècle, le Wallon frappe amoindrie à l’avenir. Le
tireur de ficelles est ainsi devenu le patriarche de la finance a alors
roi du CAC 40, une troisième déployé, pour la quatrième fois, son
période où son influence a continué exceptionnelle capacité de réaction.
de croître. Terriblement éprouvé Tout en jouant à fond l’effet de levier
par la perte tragique de son troi- de l’empilement des holdings de
sième enfant, Charles Albert, dis- contrôle, il s’était bien gardé d’un
paru en 1999 à 19 ans dans un acci- excès de dette. Cette prudence ne l’a
dent de voiture, le septuagénaire n’a pas hissé aux avant-postes des fortu-
pas raccroché. GBL est devenu une nes mondiales –300e, selon Forbes
société d’investissement, minori- avec 5,9 milliards de dollars à l’été
taire mais capable de se faire enten- 2018. Mais elle en a fait un homme
dre dans de grandes entreprises totalement libre.
comme Total, Suez et Bertelsmann, Trois ans lui ont donc suffi pour
dont un quart du capital a été obtenu passer les rênes de GBL à Gérard
contre un tiers de RTL Group en Lamarche et Ian Gallienne, le mari
2001. Et tant pis si on lui reprochait de sa fille Ségolène. Son fils Gérald à
d’avoir bradé les intérêts belges, un la présidence du board, la société
peu vite sans doute car les options de d’investissement a alors commencé
rechange n’étaient pas si nombreu- à se diversifier hors de l’énergie et
ses. Il n’a jamais ménagé ses efforts hors de France. La participation
pour désamorcer les malentendus dans Total est allégée, celle dans
franco-belges, capable de garder les Engie (ex-GDF Suez) cédée de 2013 à
secrets mais aussi de s’exposer dans 2017. Quand la troisième génération
les médias, armé d’un sens de la for- a fait ses premiers pas, celle de Paul
mule inimitable. Sans sa bénédic- Desmarais III et de Cédric Frère, le
tion, le mariage entre BNP Paribas et fils de Gérald, le grand-père n’a pas
Fortis n’aurait pas vu le jour en 2009. masqué sa fierté. Il se rappelait avoir
Cette capacité à renouer les fils s’est été orphelin de père bien trop jeune
même exercée en France, lorsque et il avait préparé la transmission du
Bernard Arnault et François Pinault patrimoine familial de longue date.
ont enterré la hache de guerre juridi- Il ne se croyait pas irremplaçable,
que, après l’affaire Gucci. même s’il était unique en son genre,
Quand la famille Mohn a refusé parfois qualifié de « Warren Buffett
de coter Bertelsmann, GBL s’est belge ». n
retrouvé avec 4,5 milliards d’euros à
réinvestir, un pactole dirigé en (*) « Albert Frère. Le fils du marchand
bonne partie sur Lafarge en 2006, de clous », par José-Alain Fralon,
un fleuron au capital éclaté. Au pays Fayard, 1997.
30 // FINANCE & MARCHES
Crédit Agricole fait
un appel du pied à
des « partenaires »
en Allemagne
BANQUE
Le géant mutualiste
veut renforcer ses
positions outre-Rhin.
Edouard Lederer,
Sophie Rolland
avec Pauline Houédé
(à Francfort)
Le cap est régulièrement rap-
pelé par Crédit Agricole : pour
grandir, le groupe mutualiste
compte avant tout sur la crois-
sance organique et s’appuie sur
les métiers qu’il exerce déjà. Il ne
sort le carnet de chèques que de
façon choisie – se taillant un
beau succès en Italie à coups
d’acquisitions régionales, ou en
rachetant en 2016 Pioneer, le
gestionnaire d’actifs d’Unicredit.
En Allemagne – marché où les
banques françaises boxent
encore en dessous de leur caté-
gorie – Crédit Agricole garde
cette ligne, et dans le même
temps commence à adresser des
messages à la place financière.
« Nous voulons devenir une
vraie banque européenne. Nous
sommes déjà une banque univer-
selle forte en Italie et en France,
mais pas encore en Allemagne, la
plus grande économie de l’Union
européenne », explique Philippe
Brassac, le directeur général de
Crédit Agricole SA dans un
récent entretien à la « Frankfur-
ter Allgemeine Zeitung » (FAZ).
S’il y confirme sa stratégie basée
sur la croissance organique, le
dirigeant ouvre la porte à des
discussions, des « partena-
riats », sans qu’il s’agisse là d’un
scénario central.
Dans cet entretien, le patron
précise que sur le marché alle-
mand, « nous sommes grands et
bien positionnés pour grandir par
nos propres forces, mais avant
tout avec nos partenaires ». Il
s’agit aussi pour le groupe de
préciser son positionnement
alors que des rumeurs de mar-
ché – démenties avec force
depuis – prêtaient l’an dernier à
Soutenus par
UNION EUROPÉENNE
Fonds Européen de Développement Régional
Crédit Agricole un intérêt pour
Commerzbank, géant encore
convalescent de la finance alle-
mande. Selon la « FAZ », ces logi-
ques de partenariats concernent
l’ensemble des métiers exercés
par Crédit Agricole en Allema-
gne, à savoir la banque de finan-
cement et d’investissement
(BFI), le crédit à la consomma-
tion, le leasing, les services titres,
mais aussi la puissante gestion
d’actifs portée par Amundi.
1.475 milliards d’encours
Filiale du groupe à 70 %, ce der-
nier est également coté et
domine le marché européen
avec 1.475 milliards d’euros
d’encours gérés. Cette masse lui
permet de réaliser d’importan-
tes économies d’échelle et de se
positionner en consolidateur du
secteur. L’acquisition de Pioneer
il y a deux ans lui a ainsi permis
de nouer un partenariat avec le
réseau de HypoVereinsbank, la
troisième banque allemande
contrôlée par UniCredit. Encore
assez peu présent outre-Rhin,
Amundi prévoit de doubler ses
actifs sous gestion pour les por-
ter à 80 milliards au cours des
trois prochaines années.
Si aucun scénario précis
n’existe à ce stade, certains esti-
ment qu’une manche beaucoup
plus décisive pourrait bien se
jouer en Allemagne dans la ges-
tion d’actifs. Récemment intro-
duite en Bourse, DWS reste déte-
nue à près de 78 % par Deutsche
Bank. Mais les malheurs persis-
tants de cette dernière rendent
de nouveaux changements de
cap imaginables. « Avec près de
800 milliards d’euros d’actifs sous
gestion, si DWS était en vente, il
serait l’objet qui donnerait la
suprématie sur le marché de
l’asset management européen »,
fait valoir un banquier. Des pers-
pectives que rejettent tant
Deutsche Bank que DWS. Pour
elles, il n’existe ni recherche de
partenaire, ni projet de cession
pour la filiale de gestion d’actifs.
( Lire « Crible »
Page 36
TROPHÉES DE L’INNOVATION
DU GRAND EST 2018
LES LAURÉATS
CLOTHPARENCY
Partenaires
La Banque de France épinglée
par la Cour des comptes
BANQUE CENTRALE
Nouveaux centres
fiduciaires, dépenses
sociales, immobilier…
la Cour des comptes
émet plusieurs
critiques sévères.
Isabelle Couet
@icouet
La Cour des comptes exhorte la
Banque de France à « accentuer sa
transformation au cours de la pro-
chaine décennie ». Dans un rapport
dévoilé lundi, les sages de la Rue
Cambon se sont livrés à un examen
de la période 2011-2017. Ces six
années ont été marquées par une
décrue du nombre d’agents – à
11.000 – et une baisse des dépenses
nettes. La Cour identifie néanmoins
plusieurs « points de vigilance ».
L’un d’eux porte sur la dépen-
dance de la Banque de France à
l’environnement monétaire et
financier. Les sages craignent que la
fin du programme d’achat de titres,
piloté par la BCE, ne « diminue le
résultat financier ». Le rapport
relève, en effet, que cette phase
exceptionnelle a été très bénéfique
à l’institution de la rue La Vrillière.
« Cette politique [….] ainsi que sa
propre politique de placement ont
permis à la Banque de France de
dégager depuis une dizaine d’années
des résultats élevés. Les versements
au budget de l’Etat sous forme
d’impôt sur les sociétés et de dividen-
des ont ainsi atteint 3,9 milliards
d’euros en moyenne par an entre
2008 et 2017 contre 0,7 milliard
entre 1999 et 2007. »
De 2011 à 2017, la politique moné-
taire a contribué au résultat finan-
cier pour 3,4 milliards d’euros
en moyenne. Les revenus pour
compte propre (placement de
titres) ont, eux, généré 4 milliards.
Un point sur lequel le gouverneur
François Villeroy de Galhau insiste
d’ailleurs dans sa réponse. Les
portefeuilles qui ne relèvent pas
de la politique monétaire servent
précisément à amortir les effets des
décisions de la BCE.
Dans sa liste de griefs, la Cour des
comptes s’intéresse aux billets. Avec,
Tous les lauréats sur
www.grandenov.fr
Partenaires médias
La Cour des comptes exhorte la Banque de France à « accentuer sa transformation au cours
de la prochaine décennie ». Photo Joël Saget/AFP
dans le viseur, les nouveaux centres
fiduciaires de Lille et de La Cour-
neuve. « Malgré la baisse prévisible
du nombre de billets à traiter, [la Ban-
que] a fait le choix de construire deux
nouveaux centres fortement automa-
tisés. Compte tenu de la part des billets
recyclée par d’autres acteurs que la
Banque, notamment les transpor-
teurs de fonds, la pertinence de ces
choix coûteux, qui pourraient entraî-
ner une forte surcapacité, n’est pas
établie. » Les sages épinglent, aussi,
les « avantages coûteux » dont béné-
ficient les salariés. « Les jours de
fractionnement devraient être limités
au maximum légal, les dépenses
sociales sont d’un niveau très élevé
et des objectifs chiffrés de réduction
doivent être formalisés. »
Tableau de Rembrandt
Les améliorations en matière de
dépenses immobilières ne vont, par
ailleurs, pas assez loin. « La Banque
n’a pas souhaité remettre en cause
sa politique de réfaction de 30 %
du montant des loyers au bénéfice
de ses agents, qui n’est pas placée
La France et l’Allemagne
progressent au capital de la BCE
RÉGULATION
La Banque centrale
européenne vient de
revoir la clef de répar-
tition de son capital.
Guillaume Benoit
@gb_eco
La Banque centrale européenne
(BCE) a mis fin au suspense. Elle
vient de publier sa nouvelle clef de
capital à compter du 1er janvier pro-
chain, une information très atten-
due par les marchés. L’exercice n’a
a priori rien d’exceptionnel. Tous les
cinq ans, ou lors de l’entrée d’un nou-
veau pays dans l’Union européenne,
la BCE recalcule la participation de
chaque banque centrale nationale
à son capital. Celle-là est notamment
déterminée par le poids du PIB du
pays dans le PIB total de l’Union. La
dernière répartition ayant eu lieu le
1er janvier 2014, il était donc normal
de la mettre à jour. Le résultat est
assez logique au regard des évolu-
tions économiques au cours des
cinq dernières années. Les pays
d’Europe du Nord voient leur part
relative augmenter. La Bundesbank
passe ainsi de 18 % à 18,43 %, la Ban-
que de France de 14,18 % à 14,21 % et
Mardi 4 décembre 2018 Les Echos
sous conditions de ressources et ne
fait l’objet d’aucune fiscalisation »,
dénoncent les sages.
Les sages épinglent
aussi les « avantages
coûteux » dont
bénéficient
les salariés.
Autre critique sévère : celle à
l’encontre de la politique de mécé-
nat, qui « s’est développée sans cohé-
rence globale jusqu’en 2015 et a
connu des dérives », affirme le rap-
port. « Les dispositifs fiscaux parti-
culièrement attractifs en matière de
mécénat culturel ont pu conduire la
Banque à se substituer aux mécènes
privés ou à l’Etat, avec notamment
l’acquisition en 2014 d’un tableau de
R e m b ra n d t p o u r 8 0 m i l l i o n s
d’euros. » La Cour des comptes
appelle à recentrer cette politique
de mécénat sur les missions de la
Banque de France. Dans la même
la Banque nationale de Belgique de
2,48 % à 2,53 %. A l’inverse, les Etats
du Sud ont réduit leur participation,
notamment l’Italie – à 11,8 % contre
12,31 % – ou le Portugal qui passe de
1,74 % à 1,64 %.
Nombreux fantasmes
La perspective de ce changement
purement mathématique a pour-
tant suscité de nombreux fantas-
mes chez les acteurs et les observa-
teurs du marché. Elle intervient en
effet dans un contexte inédit.
Depuis toujours, la clef de participa-
tion au capital de la BCE régit la
répartition des bénéfices que l’insti-
tution reverse aux banques centra-
les nationales, ainsi que les droits de
seigneuriage, l’avantage financier
découlant de l’émission de billets
de banque. Elle a également servi à
déterminer quelle part de l’enve-
lopp e du programme massif
d’achat d’obligations (QE) était attri-
buée à chaque pays.
Or ce programme, qui a inondé le
marché de liquidité et permis aux
Etats de la zone euro de se financer
sans difficulté et à moindre coût, va
prendre fin au 31 décembre, privant
d’un important acheteur sur le mar-
ché secondaire les Etats les plus
endettés. Au premier rang desquels
figure l’Italie, qui va devoir lever
veine, elle déplore la « dérive budgé-
taire et calendaire » du projet de Cité
de l’économie et de la monnaie
(Citéco). « Le budget prévisionnel
d’exploitation de Citéco est déficitaire
et pèsera sur le montant de l’IS et du
dividende que la Banque verse à
l’Etat. »
La Cour demande donc à l’insti-
tution dirigée par François Villeroy
de Galhau de ne pas relâcher ses
efforts et de prévoir une poursuite
au plan stratégique « Ambitions
2020 ». Elle rappelle que la Banque
de France reste l’institution moné-
taire de la zone euro avec le réseau
territorial le plus dense et les effec-
tifs les plus nombreux, compte tenu
de ses missions particulières de ser-
vice public, et recommande une
réflexion sur ces missions. En
réponse, le gouverneur indique
qu’un certain nombre de préconisa-
tions du rapport ont déjà fait l’objet
de décisions. Il insiste aussi sur le
fait que la Banque de France « ne
s’auto-attribue pas [ses] missions,
qui résultent pour l’essentiel de votes
du législateur ». n
240 milliards d’euros cette année, et
qui suscite la défiance chez de nom-
breux investisseurs, même domesti-
ques. Seuls seront réinvestis par la
BCE les montants des rembourse-
ments d’obligations de son porte-
feuille arrivant à échéance. Une trop
forte variation de la clef de capital au
détriment de l’Italie aurait compli-
qué la tâche de Rome. Au point que
la question s’était posé de conserver
jusqu’à l’extinction complète du pro-
gramme la répartition existante. Ce
ne sera a priori pas nécessaire.
La nouvelle clef ne durera pas très
longtemps : jusqu’à fin mars, plus
précisément. En effet, en tant que
banque centrale de l’Union euro-
péenne, la Banque d’Angleterre par-
ticipe au capital de la BCE, au même
titre par exemple que les autres insti-
tuts d’émission n’ayant pas adopté
l’euro, comme la Banque nationale
tchèque ou la Riksbank suédoise.
Elles ne reçoivent pas de part du
bénéfice et n’ont pas profité du QE.
Mais seule une toute petite portion
de leur part de capital a été effective-
ment appelée. Après le Brexit, la
Banque d’Angleterre récupérera
donc sa mise, soit un peu plus de
58 millions d’euros. Pas de quoi tou-
tefois bouleverser l’équilibre finan-
cier de la BCE, dont le capital va s’éle-
ver à près de 11 milliards d’euros. n
Les Echos Mardi 4 décembre 2018 FINANCE & MARCHES // 31

En Russie, la Société Générale face

LA SÉANCE DU 3 DÉCEMBRE 2018

aux défis d’un secteur en mutation

Mais elle a fortement réduit son
BANQUE réseau d’agences, passant de 600 à
330 en quatre ans.
Rosbank, la banque « Comme les deux autres banques
privée acquise progres- étrangères restées en Russie, UniCre-
sivement par la banque
de la Défense depuis
dit et Raiffeisen, la Société Générale
avec Rosbank donne en fait l’impres-
La Bourse de 7,68 %, LVMH a pris 5,03 % et
Hermès a grimpé de 3,35 %.
2006, est aujourd’hui
bénéficiaire.
sion de marquer le pas », prévient
Sergeï Voronenko, spécialiste du
Paris débute Les équipementiers automobi-
les ont eux aussi profité de la
secteur à S&P. « Elle a réduit les pro-
blèmes nés d’une fusion difficile mais
décembre en détente, à l’image de Valeo
(+8,02 %), en tête du CAC 40 ou
Mais elle doit s’adapter
aux nouvelles réalités ne se lance pas pour autant dans un nette hausse de Faurecia (+5,64 %). La fin
plan d’expansion. Serait-ce un pro- des craintes portant sur les
sur fond de faible
croissance économique.
blème de confiance au siège parisien
dans la Russie du fait de la stagnation
•uneLaséance
Bourse de Paris a connu
de hausse lundi, por-
fabricants chinois de compo-
sants électroniques a profité à
économique du pays et des tensions tée notamment par l’apaise- STMicrolectronics, en
Benjamin Quénelle géopolitiques ? » s’interroge-t-il. ment des tensions commercia- hausse de 6,03 %, et à Soitec
— Correspondant à Moscou « Rosbank a trouvé son rythme de les entre la Chine et les Etats- (+5,90 %). A l’inverse, le mouve-
croisière à Moscou mais, dans sa Unis. Dans un volume ment des « gilets jaunes » a fait
Douze ans après l’entrée au capital structure, reste une banque basée sur d’échanges étoffé de 4,5 mil- de nombreuses victimes en
de Société Générale, Rosbank mise le vieux modèle de la Société Générale liards d’euros, l’indice CAC 40 a Bourse. Les sociétés de distri-
sur la croissance du marché ban- d’il y a trente ans », regrette pareille- progressé de 1 %, soit bution ont souffert. Carrefour
caire russe en cours de restructura- ment un observateur extérieur, 50,06 points, à 5.053,98 points. Il a perdu 5,79 %, Casino, 3,68 %,
tion. « Il y a de la croissance dans tous expert français à Moscou du mar- avait ouvert en hausse de 2,17 %. Maisons du Monde, 5,90 % et
les secteurs de la banque de détail : ché bancaire. Du côté des valeurs, le sec- Fnac Darty, 4 %. Idem pour le
l’économie croît de 1,5 %, mais l’acti- teur du luxe, qui avait beaucoup concessionnaire d’autoroutes
vité crédit croît de 20 % et nous fai- Sanctions occidentales souffert des menaces de guerre Vinci (-2,20 %), Aéroports de
sons mieux que le marché, déclare « Dans la banque de détail, pour les commerciale a plus que relevé Paris (-1,57 %) ou groupe hôte-
aux “Echos” Ilya Polyakov, ce Russe comptes courants et d’épargne, notre la tête. Kering s’est adjugé lier Accor (-0,69 %).
nommé à la tête de Rosbank en mai part de marché est passée de 1,9 à
après avoir passé notamment 2,3 % sur la période de neuf mois
douze ans à la Société Générale à entre 2017 et 2018 », réplique Ilya

Paris. Rosbank enregistre également
une importante croissance, plus
forte encore pour les prêts en espèces
(“cash loans”), qui augmentent de
40 %. » Sur les neuf premiers mois
de l’année, les revenus nets ont pro-
gressé de 8 %, à 405 millions
d’euros, et le bénéfice net a gagné
26 %, à 116 millions d’euros.
La gageure est triple aujourd’hui.
Après la récession et la chute du
pouvoir d’achat entre 2014 et 2016,
l’économie russe peine d’autant
plus à se relancer que l’un de ses
moteurs, la consommation, reste
en panne. D’où, dans les faits, une
en bref
Ilya Polyakov, patron de la filiale russe de la Société Générale, Polyakov, assurant que la part de
l’affirme : « La forte croissance vient du digital, priorité stratégique marché pour les crédits est de 3 %.
du groupe et donc de Rosbank. » Photo Sputnik Côté corporate, il rejette les criti-
ques sur une politique de confor-
banques d’Etat d’environ 35 % à digitales de Tinkoff Bank et autres mité jugée trop dure par beaucoup Blanchiment : Danske Bank dispose
plus de 60 % en l’espace de quatre nouveaux venus. « La forte crois- d’entreprises françaises en Russie d’un coussin de capital de 2,7 milliards
ans. Et face à de nouveaux acteurs sance vient du digital, priorité straté- en ces temps de sanctions occiden-
privés très offensifs sur le digital, les gique du groupe et donc de Ros- tales contre Moscou. « Nous respec- BANQUE La première banque danoise, empêtrée dans un scan-
banques traditionnelles ont du mal bank », insiste-t-il. L’été dernier, la tons strictement les lois et réglemen- dale de blanchiment d’argent via l’Estonie, assure disposer d’un
à se développer. Rosbank n’est pas banque a lancé des « cash loans » en tations », répond Ilya Poliakov. coussin de capital à hauteur de 2,7 milliards de dollars pour
une exception. ligne disponibles en moins de Dans le contexte économique, absorber une amende. Selon le directeur général, le montant
15 minutes. Une offre toutefois limi- « beaucoup d’entreprises hésitent à excède significativement ce que le régulateur lui a demandé de
Grand nettoyage tée pour le moment aux clients prendre des décisions de grands conserver dans ses comptes pour ce litige.
du secteur bancaire ayant déjà domicilié leur salaire à investissements », ajoute-t-il. D’où
« Dans la banque de détail, nous Rosbank. Parallèlement, pour une activité de banque de finance-
sommes la principale banque de cré- s’adapter aux nouveaux besoins du ment stable, avec une part de mar- ANNLEGALECH

croissance faible et fragile. Le sec-
teur bancaire, lui, a subi un grand
nettoyage qui, orchestré par la ban-
que centrale, a fait passer la part des
ANNLEGALECH
dit privée, quatrième après les ban-
ques publiques Sberbank, VTB et
Gazprombank », rappelle Ilya Poly-
akov, conscient de l’attrait des offres
marché, elle a certes maintenu son
réseau physique, et se trouve être la
filiale d’un groupe international à
être présente sur tout le territoire.
ché pour les prêts autour de 1 %. Un
résultat encore loin du potentiel
annonces judiciaires & légales
dans une économie toujours sous-
bancarisée. n
RÉPUBLIQUE FRANCAISE
Liberté – Égalité – Fraternité
PRÉFECTURE DE LA RÉGION D’ÎLE-DE-FRANCE,
PRÉFECTURE DE PARIS
RAPPEL - AVIS D’ENQUÊTE PUBLIQUE

annonces judiciaires & légales
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Liberté - Égalité - Fraternité
PRÉFECTURE DE LA SEINE-SAINT-DENIS
Direction de la coordination des politiques publiques et de l’appui territorial
Bureau de l’environnement
DEMANDE D’AUTORISATION ENVIRONNEMENTALE AU TITRE
DE LA LÉGISLATION DES INSTALLATIONS CLASSÉES POUR LA
PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT (ICPE) DE LA SOCIÉTÉ DU
GRAND PARIS CONCERNANT LA PLATEFORME DE TRANSIT ET
DE CARACTÉRISATION DE DÉBLAIS À AULNAY-SOUS-BOIS, EN
APPLICATION DU CODE DE L’ENVIRONNEMENT
RAPPEL - AVIS D’ENQUÊTE PUBLIQUE
La Société du Grand Paris dont le siège social est situé au 30, avenue des fruitiers,
immeuble «Le Cézanne », à Saint-Denis (93200) a présenté les 14 février 2018,
au préfet de la Seine-Saint-Denis une demande d’autorisation environnementale
concernant une plate-forme de transit et de caractérisation de déblais située
sur l’ancienne emprise du site PSA d’Aulnay-sous-Bois, classable au titre de la
réglementation des installations classées pour la protection de l’environnement
(ICPE) :
- à autorisation sous la rubrique suivante : R.2791-1 (A) (installation de traitement de
déchets non dangereux),
- à enregistrement sous les rubriques suivantes : R.2515-1.b (E) (installations de
broyage, concassage, criblage, ensachage, pulvérisation, nettoyage, tamisage,
mélange de pierres, cailloux, minerais), R.2517-1 (E) (station de transit de produits
minéraux et de déchets non dangereux inertes), R.2716-1 (E) (installation de transit,
regroupement ou tri de déchets non dangereux non internes),
- à déclaration sous les rubriques suivantes : R.1435-1 (DC) (installations où les
carburants sont transférés de réservoirs de stockage fixes dans les réservoirs à
carburants de véhicules à moteur, de bateaux ou d’aéronefs),
- au titre de la loi sur l’eau, à déclaration sous la rubrique R.1.1.1.0 (pose de trois
piézomètres dans le cadre de la surveillance des eaux).
La plateforme de caractérisation et de tri des déblais du chantier de la ligne 16 du
Grand Paris Express est une installation temporaire de chantier, dimensionnée pour
permettre d’absorber des flux de matériaux en sortie de creusement de tunnelier.
Elle sera utilisée en vue de valoriser les matériaux, lesquels serviront pour les projets
d’aménagements et de réaménagement de carrières .
Le préfet de la Seine-Saint-Denis organise pour une durée de 35 jours consécutifs,
l’enquête publique relative à cette demande d’autorisation environnementale selon
les dispositions des articles L.123-1 à L.123-18 et R.123-1 à R.123-27 du code de
l’environnement et des titres II et III du livre IV, notamment de l’article L.214-1 et
suivants et R.214-1 et L.414-4 et L.181-2 et l’article L.512-1 et suivants de ce même
code.
L'enquête publique sera organisée en mairie d’Aulnay-sous-Bois
(93) du lundi 3 décembre 2018 au lundi 7 janvier 2019 inclus
Le dossier d’enquête publique comportant notamment l’étude d’impact, l’avis de
l’autorité environnementale, le mémoire en réponse de la Société du Grand Paris,
les avis exprimés par les services consultés ainsi qu’un registre, sera déposé à la
mairie d’Aulnay-sous-Bois, où il pourra être consulté pendant les heures d’ouverture
au public (lundi au vendredi de 8h30 à 12h-13h30 à 17h30- samedi de 8h30 à
La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de 6 points didot.
Le calibrage de l’annonce est établi de filet à filet.
Les départements habilités sont 75, 77,78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.
12h). Le dossier est également consultable sur le site internet de la préfecture de
la Seine-Saint-Denis (http://www.seine-saint-denis.gouv.fr/Politiques-publiques/
Environnement-paysage-risques-naturels-et-technologiques-bruit-nuisances-
publicite/Consultations-publiques/Dossiers-ICPE) et sur le site internet dédié :
http://enqueteicpeplateformedeblaispsa2.enquetepublique.net
Un poste informatique situé dans le hall de la préfecture de la Seine-Saint-Denis
(Bâtiment principal- horaires d’ouverture : 8h30 à 16h30) permet un libre accès au
dossier.
Le public peut obtenir communication des éléments de ce dossier, au bureau de
l'environnement de la préfecture de la Seine-Saint-Denis (1 esplanade Jean Moulin
à Bobigny tél. 01 41 60 64 76).
Toute personne qui aurait à formuler des observations concernant cette demande,
pourra les faire connaître, pendant la durée de l’enquête publique :
– en les consignant sur le registre papier d’enquête publique,
– en les adressant par écrit à M. Frédéric FERAL, commissaire enquêteur, au siège
de l’enquête, la Préfecture de la Seine-Saint-Denis (Direction de la coordination
des politiques publiques et de l’appui territorial-Bureau de l’environnement-
1,esplanade Jean moulin-93007 Bobigny cedex).
Les observations pourront être déposées de manière électronique sur un registre
dématérialisé, via le site internet dédié : http://enqueteicpeplateformedeblaispsa2.
enquetepublique.net
ou par mail : enqueteicpeplateformedeblaispsa2@enquetepublique.net du
3 décembre 2018 à 9 heures au 7 janvier 2019 à 17 heures. Les observations
reçues par voie électronique seront consultables sur le site dédié.
Monsieur Frédéric FERAL consultant en développement durable désigné par le
Président du tribunal administratif de Montreuil en qualité de commissaire-enquêteur
se tiendra à la disposition du public pour recevoir ses observations en mairie
d’Aulnay-sous-Bois, aux jours et heures suivants :
En mairie d’Aulnay-sous-Bois (16, boulevard de l’hôtel de Ville- direction générale
des services techniques)
Lundi 3 décembre 2018 de 8h30 à 12h00 ;
Samedi 15 décembre 2018 de 8h30 à 12h00 ;
Mardi 18 décembre 2018 de 13h30 à 17h00 ;
Vendredi 28 décembre 2018 de 8h30 à 12h30 ;
Jeudi 3 janvier 2018 de 13h30 à 17h30 ;
Lundi 7 janvier 2018 de 13h30 à 17h30.
Une demande d'informations peut être adressée à la Société du Grand Paris
(30, avenue des fruitiers-Immeuble « Le Cézanne »-93200 Saint-Denis- A l’attention
de Monsieur Stéphane Gaffie, chargé de mission - direction de l’ingénierie
environnementale).
À l’issue de cette enquête, le rapport et les conclusions du commissaire
enquêteur pourront être consultés pendant un an en préfecture de la Seine-Saint-
Denis, en mairie d’Aulnay-sous-Bois, dans les mairies comprises dans le rayon
de 2 km autour du périmètre de l’installation, ayant procédé à l’affichage de l’avis
d’enquête, notamment les mairies du Blanc-Mesnil (direction de l’aménagement),
de Villepinte (service de l’urbanisme), de Gonesse (direction de l’aménagement
urbain) et de Bonneuil-en-France (service d’accueil), ainsi que sur les sites
internet précités.
La décision susceptible d'intervenir à la fin de cette procédure est une autorisation
environnementale assortie du respect des prescriptions ou un refus. Elle est prise
par arrêté du préfet de la Seine-Saint-Denis.
EP18-484 enquete-publique@publilegal.fr
En exécution de l’arrêté préfectoral du 13 novembre 2018 de Monsieur le préfet
de la région d’Île-de-France, préfet de Paris et en application des dispositions du
code de l’environnement, une enquête publique portant sur le projet de classement
au titre des sites du « cimetière de Montmartre », à Paris 18e arrondissement
sera ouverte du lundi 3 décembre 2018 à 8h30 au vendredi 11 janvier 2019 à
17h, soit 40 jours consécutifs.
L’avis d’enquête peut être consulté sur le site internet de la préfecture de Paris
et d’Île-de-France : http://prefectures-regions,gouv,fr/ile-de-france/documents-
publications (thème : enquêtes publiques)
Le dossier d’enquête, comprenant notamment un rapport de présentation de la
demande de classement incluant une note de présentation, une analyse paysagère,
historique et géo-morphologique, un plan du périmètre de classement et le plan
cadastral, ainsi que les registres d’enquête publique, seront déposés dans les lieux
d’enquête suivants, où ils pourront être consultés aux jours et heures habituels
d’ouverture au public, pendant toute la durée de l’enquête publique :
• Préfecture de Paris et d’Île-de-France, Unité départementale de l’équipement
et de l’aménagement, service utilité publique et équilibres territoriaux (siège de
l’enquête) – 5, rue Leblanc, 75015 Paris
• Mairie du 18e arrondissement de Paris - 1, place Jules Joffrin, 75018 Paris
et sous une forme dématérialisée via :
• le site internet dédié à l’enquête publique : http://cimetiere-montmartre.
enquetepublique.net
• le site internet de la préfecture de Paris et d’Île-de-France :
http://prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/documents-publications (thème :
enquêtes publiques).
De plus, un poste informatique, permettant un accès gratuit au dossier
d’enquête, sera mis également à la disposition du public au siège de l’enquête.
Cette enquête sera conduite par un commissaire enquêteur, Madame Charlotte
CAILLAU, consultante.
Toute personne qui aurait à formuler des observations et propositions pourra
les faire connaître pendant la durée de l’enquête publique :
• en les consignant sur le registre d’enquête prévu à cet effet dans les lieux
d’enquête cités ci-dessus ou sur le registre dématérialisé via :
• le site internet dédié à l’enquête publique : http://cimetiere-montmartre.
enquetepublique.net
• l’adresse de courriel : cimetiere-montmartre@enquetepublique.net.
• en les adressant par écrit au siège de l’enquête :
à l’attention de Madame Charlotte CAILLAU, commissaire
enquêteur / projet de classement du cimetière de Montmartre
Préfecture de Paris et d’Île-de-France - UDEA 75
Unité départementale de l’équipement et de l’aménagement de Paris – service
utilité publique et équilibres territoriaux
5, rue Leblanc - 75911 Paris cedex 15
Le commissaire enquêteur se tiendra à la disposition du public pour recevoir ses
observations lors des permanences, à la mairie du 18e, 1, place Jules Joffrin, 75018
Paris, aux dates et heures fixées dans le tableau suivant :
mercredi 5 décembre 2018 - 10h à 13h
Jeudi 13 décembre 2018 - 16h à 19h
Jeudi 10 janvier 2019 - 16h à 19h
Pendant la durée de l’enquête publique, toute demande d'informations sur le
projet pourra être effectuée auprès du maître d’ouvrage, à l’attention de l’inspectrice
des sites de Paris, à la direction régionale et interdépartementale de l’environnement
et de l’énergie (DRIEE), service nature, paysages et ressources, pôle paysages
et sites – 12, Cours Louis Lumière – 94300 Vincennes ou à l’adresse courriel :
classement.montmartre@developpement-durable.gouv.fr.
A l’issue de l’enquête, le commissaire enquêteur établira son rapport et
consignera dans un document séparé ses conclusions motivées, dans un délai d’un
mois maximum à compter de la clôture de l’enquête. Le rapport et les conclusions
motivées du commissaire enquêteur seront tenus à la disposition du public pendant
un an à la mairie du 18e arrondissement de Paris ainsi qu’à la préfecture de Paris et
d’Île-de-France, siège de l’enquête.
Ces documents seront consultables sur le site internet de la préfecture de la
région d’Île-de-France : http://prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/documents-
publications/consultations/enquêtes-publiques
A l’issue de l’enquête et conformément aux dispositions de l’article L.341-4 du
code de l’environnement, la décision de classement au titre des sites du cimetière
de Montmartre sera prononcée par arrêté du ministre chargé des sites.
EP18-360 enquete-publique@publilegal.fr

LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE LES ECHOS SOCIÉTÉS - LE PUBLICATEUR LÉGAL - LA VIE JUDICIAIRE
MARDI 4 DÉCEMBRE 2018
DIVERSIFICATION // Pour ces acteurs du capital-investissement qui s’adressent aux particuliers,
l’impôt sur la fortune (ISF) était un vecteur majeur de collecte. Ils doivent désormais se réinventer.
La fin de l’ISF, un big bang pour
les gérants de FIP et de FCPI
Emmanuel Schafroth
@EmSchaf
L
a plupart des spécialistes de
l’investissement non coté
servant une clientèle de par-
ticuliers sont nés de dispositifs fis-
caux. Mis en œuvre au travers des
fonds communs de placement en
innovation (FCPI) et des fonds
d’investissement de proximité
(FIP), ces derniers ont d’abord pris
la forme d’une réduction de l’impôt
sur le revenu. La loi Tepa (travail
emploi pouvoir d’achat) de 2017 y a
ensuite ajouté un dispositif plus
généreux, permettant une écono-
mie d’ISF à hauteur de la moitié de
l’investissement. En 2008, la part de
l’ISF dans la collecte des FIP/FCPI
était déjà de 50 %. Retombée bruta-
lement avec la crise, elle est ensuite
remontée. Ces deux dernières
années elle en représentait plus de
53 %. La disparition de l’impôt sur
la fortune prive donc certains
gérants de FIP et de FCPI d’une
manne importante.
« Réduire notre dépendance
aux incitations fiscales »
Chez Sigma Gestion, l’ISF représen-
tait 60 % de la collecte. « On peut
espérer voir une partie des souscrip-
tions se reporter vers la collecte en
impôt sur le revenu, surtout si la
revalorisation de l’avantage fiscal de
18 à 25 % voit le jour en 2019 », estime
Emmanuel Simonneau, président
du directoire. Pour Inter Invest
Capital, spécialisé dans l’investisse-
ment Outre-mer, la disparition de
l’ISF sera en partie compensée par
l’ouverture des FIP Outre-mer, qui
autorisent une réduction d’impôt
sur le revenu attrayante (38 %) à
tous les investisseurs, et plus seule-
ment aux résidents ultramarins.
L’heure est à la diversification et
c e r t a i n s n’o n t d ’a i l l e u r s p a s
attendu. « Notre société de gestion a
été agréée en 2002, se souvient Jean-
L’assurance-vie, un nouveau
terrain de jeu pour les acteurs
du capital-investissement
Les évolutions réglementai-
res vont faciliter
la distribution du non-coté
dans l’assurance-vie.
Si l’assurance-vie offre une grande
variété de possibilités d’investisse-
ment, le capital-investissement en
est longtemps resté absent. « La
liquidité a été un des freins au dévelop-
pement, rappelle Bernard Le Bras,
PDG de Suravenir. Soit c’est l’assu-
reur qui porte le risque de liquidité,
dans le cas d’un arbitrage du client,
d’une clôture du contrat ou d’un décès,
soit on ouvre la possibilité d’un rem-
boursement en titres, ce qui impose de
recueillir l’avis des bénéficiaires. » Qui
plus est, la part du non-coté doit être
limitée à 10 % du contrat, ce qui
nécessite des outils de suivi comple-
xes pour l’assureur. Depuis la loi
Macron de 2015, les assureurs inté-
grant des unités de compte non
cotées peuvent rendre obligatoire la
sortie en titres à la fin du contrat.
« La loi Pacte devrait assouplir les
choses sur deux points, explique
David Haas, directeur général de
NextStage AM. Nous avons déjà vécu
sans l’apport de la collecte ISF et nous
avons été témoins à cette période des
nombreuses faillites de fonds de capi-
tal-risque. Dès 2004, cela nous a inci-
tés à réduire notre dépendance aux
incitations fiscales. »
Mais comment se diversifier ?
« Nous voyons plusieurs pistes d’évo-
lution pour notre métier, à commen-
cer par le marché du remploi de ces-
sions », explique Eric Gaillat,
associé cofondateur de Calao
Finance. En résumé, les entrepre-
neurs ayant vendu leur société peu-
vent optimiser leur impôt sur les
Bernard Le Bras. D’abord, elle pour-
rait élargir à 30 % la quote-part du
non-coté dans les contrats d’assuran-
ce-vie, contre 10 % actuellement.
Ensuite, elle pourrait aboutir à la
création de véhicules permettant
d’investir dans le non-coté construits
sur le modèle des organismes de pla-
cement collectif immobilier (OPCI). »
Autrement dit, des fonds investis en
non-coté, mais pas seulement,
assurant ainsi leur propre liquidité.
Côté assureurs, l’idée de faire une
place au non-coté fait son chemin,
mais chacun a son propre rythme,
comme le constate Antoine Delon,
président du distributeur d’épargne
en ligne LinXea. « Des quatre assu-
reurs avec lesquels nous travaillons,
Spirica a été le plus rapide à avan-
cer. » Cette entité de Crédit Agricole
Assurances qui distribue ses pro-
duits auprès de conseillers en ges-
tion de patrimoine indépendants et
de plates-formes Internet affiche un
certain volontarisme et n’utilise
même pas la possibilité offerte par
la loi Macron d’imposer à l’assuré
GESTION D’ACTIFS
« Nous voyons
plusieurs pistes
d’évolution pour
notre métier, à
commencer par le
marché du remploi
de cessions. »
ERIC GAILLAT
Associé cofondateur
de Calao Finance
une remise en titres de ses actifs non
cotés en cas de rupture du contrat.
« La sortie en titres est possible
mais non obligatoire et nous assu-
rons nous-mêmes la liquidité en cas
de rachat total ou de décès. Simple-
ment, une pénalité de 5 % est prévue
en cas de sortie avant cinq ans »,
explique Daniel Collignon, direc-
teur général de Spirica. Son souhait
est de construire une offre aussi
large que possible. « Nous propo-
sons une vraie gamme de private
equity, poursuit Daniel Collignon.
Quatre supports sont déjà disponi-
bles dans nos contrats et nous som-
mes en discussion avec trois ou qua-
tre autres acteurs. Nous avions eu la
même stratégie avec l’immobilier, où
nous proposons maintenant une
vingtaine de SCPI, SCI et OPCI. »
Convaincre les particuliers
Reste maintenant à convaincre les
investisseurs particuliers, qui ont
une image biaisée du capital-inves-
tissement, acquise au travers des
fonds fiscaux. Pour Antoine Delon,
plus-values à condition de réinves-
tir 50 % dans des PME européennes
non cotées. Actuellement, ils doi-
vent investir en direct mais la loi de
finance pour 2019 pourrait autori-
ser de le faire au travers de fonds
sous certaines conditions.
Les fonds communs de place-
ment à risque (FCPR) destinés à des
particuliers ont aussi un potentiel
de développement en assurance-
vie. « Même hors assurance-vie, ils
sont attrayants pour les particu-
liers », plaide Eric Gaillat. S’il n’y a
pas d’avantage fiscal à l’entrée, les
plus-values ne sont taxées que des
prélèvements sociaux au bout de
cela passera par des efforts de péda-
gogie importants. « Les clients des
FIP et FCPI sont motivés par l’avan-
tage fiscal et ne regardent pas vrai-
ment la politique d’investissement
des fonds, avance-t-il. La distribu-
tion de FCPR en assurance-vie néces-
sitera au contraire d’expliquer qu’il
s’agit d’investir dans des entreprises
qui vont produire une performance,
pas se contenter de parler d’écono-
mie réelle. »
Tout ne sera pas si simple, d’où la
relative prudence de Bernard Le
Bras, qui pense que le développe-
ment de la classe d’actifs en assu-
LA PERSONNALITÉ
Gilles Rolle/RÉA
cinq ans. « C’est une sorte de super
PEA. En outre leur gestion n’a pas les — Le haut fonctionnaire
Laurent Galzy, succède
contraintes que connaissent FIP et
FCPI, à commencer par l’âge maxi- à Philippe Desfossés,
mal des sociétés. » dont le mandat n'a pas
été renouvelé.
Une évolution stratégique
Chez Idinvest, on mise sur l’innova-
tion pour satisfaire la clientèle des Laurent Galzy
particuliers « post-ISF ». « Notre nommé à la tête
clientèle est majoritairement institu- de l’Erafp
tionnelle, mais l’ISF représentait
pour nous en 2017 une collecte de
170 millions d’euros, rappelle Luc
Maruenda, associé d’Idinvest. Mais
• SON ACTUALITÉ
Laurent Galzy vient d’être
nous y étions prêts, ayant lancé dès nommé directeur de l’Etablis-
2012 un fonds non fiscal à destina- sement de retraite addition-
tion des particuliers, en cours de rem- nelle de la fonction publique
boursement. Notre nouveau produit (Erafp) pour quatre ans. Il suc-
est construit sur un modèle inno- cède à Philippe Desfossés,
vant : il s’agit d’un fonds permanent dont le mandat n’avait pas été
qui bénéficiera à partir de cinq ans renouvelé.
d’une fenêtre de liquidité partielle et
trimestrielle. »
D’autres acteurs se sont déjà éten-
• SON PARCOURS
Diplômé de HEC et ancien élève
dus à des marchés connexes de l’ENA (1984), Laurent Galzy a
(immobilier, investissements fores- effectué la première partie de sa
tiers, financement participatif…) et carrière à la direction du bud-
tentent de diversifier leur clientèle. get. Il a notamment été con-
Pour Sigma Gestion, c’est aussi le seiller technique au cabinet de
moment d’une évolution stratégi- Michel Charasse en 1992-1993.
que. « Nous visons à nous rapprocher Il a rejoint Aéroports de Paris
d’acteurs complémentaires, gérant en 2002, dont il a été directeur
des actifs cotés, de l’immobilier, des général adjoint finances et
infrastructures, pour générer des administration de 2004 à 2013,
synergies de coûts, mais aussi pour
mutualiser les débouchés », explique
puis DGA international et parti-
cipations de 2013 à 2016. Il avait
Emmanuel Simonneau. Une sorte été nommé contrôleur général
de « one stop shop » au service d’un économique et financier au
réseau de 1.200 CGP distributeurs.
« La disparition de l’ISF n’est pas une
ministère de l’Economie et des
Finances en décembre 2017.
bonne nouvelle pour le financement
des PME, estime Luc Maruenda. • LE CONTEXTE
Après les sommes importantes levées
en 2017 grâce au dispositif ISF PME, il
Le gouvernement réfléchit
actuellement à la mise en place
y a cette année un vrai trou dans la d'un régime de retraite univer-
raquette. » Jean-David Haas préfère sel. Dans ce projet porté par le
y voir une opportunité de « tirer la Haut-Commissaire à la
profession vers le haut », les distribu- réforme des retraites, Jean-
teurs étant amenés à plus de sélecti- Paul Delevoye, b eaucoup
vité et à une ouverture vers des enve- s’interrogent sur la place du
loppes non fiscales. n fonds de pension des fonction-
naires, qui gère autour de
30 milliards d’euros de retraite
par capitalisation. n
en bref
CALASTONE PASSE
À LA BLOCKCHAIN
Le distributeur de fonds
londonien Calastone recourra
à la blockchain pour l’ensem-
ble de ses transactions à partir
de mai. La fintech compte
Shutterstock
parmi ses clients des sociétés
de gestion comme JP Morgan
AM, Schroders ou Invesco. Le
passage à la blockchain per-
mettrait à l’industrie d’écono-
rance-vie se fera plutôt dans le miser plus de 3 milliards de
cadre de mandats de gestion que dollars, selon Deloitte.
dans celui d’une détention en direct
par les investisseurs.
Reste que le potentiel semble
important. « A un horizon de cinq à
dix ans, le taux de pénétration du
capital-investissement en assurance-
vie et en épargne retraite peut attein-
dre 3 à 5 %, ce qui représentera des
financements d’au moins 60 mil-
liards d’euros pour nos PME et nos
entrepreneurs », indique Jean-
David Haas de NextStage AM. Bien
plus que les fonds levés par les FIP
et FCPI. — E. Sch.
Les Echos Mardi 4 décembre 2018 FINANCE & MARCHES // 33

euronext
SÉANCE DU 03 - 12 - 2018 A : Indicateur acompte, solde ou total du dividende. BPA : Bénfice par action. PER : Price Earning Ratio. Les plus hauts et plus bas ajustés sont sur l’année
CAC 40 : 5053,98 (1,00 %) NEXT 20 : 11338,65 (0,58 %) civile. Les valeurs classées par ordre alphabétique sont regroupées en trois classes de capitalisation signalées par les lettres A pour les capitalisations
CAC LARGE 60 : 5617,33 (0,96 %) supérieures à 1 milliard d’euros, B pour les capitalisations comprises entre 1 milliard d’euros et 150 millions d’euros et C pour les capitalisations inférieures
CAC ALL-TRADABLE : 3953,94 (0,92 %) à 150 millions d’euros. L : Valeurs de l’indice CACNext20. R : Valeurs de l’indice CACLarge60. G : Valeurs de l’indice CACMid60. g : Valeurs de l’indice
DATE DE PROROGATION : 24 DÉCEMBRE CACSmall. Les bénéfices par action : source FacSet JCF Estimates. Mise en ligne intégrale des informations réglementées sur www.lesechos-comfi.fr

CAC 40 SRD Suite VALEURS FRANÇAISES SRD Suite VALEURS FRANÇAISES

VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA
OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER
ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DEVISE / DATE DÉTACH. / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT
ACCOR (AC) R A 40,04 38,93 - 0,69 - 9,47 MICHELIN (ML) R A 96,1 92,56 + 0,15 - 22,58 GROUPE CRIT (CEN) g B 57,2 56 - 0,53 - 23,06 SEB (SK) G A 128,5 127,8 + 0,95 - 17,25
1484480 40,35 - 5,16 48,95 860574 96,46 + 0,96 130,85 1104 57,5 - 3,45 95 66016 130,1 + 1,59 175,9
FR0000120404 11/05/18 1,05 290.969.205 38,41 - 8,14 38,12 2,7 FR0000121261 22/05/18 3,55 179.750.453 92,34 - 23,69 84,06 3,84 FR0000036675 27/06/18 4,4 11.250.000 55,8 - 29,72 53,6 7,86
FR0000121709 21/05/18 2 50.169.049 126,4 - 16,58 112,2 1,35
AIR LIQUIDE (AI) R A 109,5 107 + 0,23 + 1,86 ORANGE (ORA) R A 15,25 14,975 - 1,22 + 3,45 GROUPE FLO (FLO) g C 0,229 0,222 - 1,33 - 14,62
882198 109,8 + 1,18 115,25 9317241 15,25 + 7,31 15,25 EX D S 13/06/17 16254 0,229 - 2,63 0,34 SEQUANA (SEQ) C 0,249 0,252 + 3,7 - 63,48
FR0004076891 08/07/14 0,06 765.157.113 0,222 - 11,2 0,18 224615 0,26 -16,28 0,9
FR0000120073 28/05/18 2,65 428.328.719 106,75 + 3,68 97,12 2,48 FR0000133308 05/06/18 0,4 2.660.056.599 14,975 + 3,63 13,315 2
GROUPE GORGÉ (GOE) g B 9,82 9,85 + 2,82 - 37,14 FR0011352590 65.183.351 0,249 - 63,48 0,211
AIRBUS GROUP (AIR) R A 97,27 95,7 + 1,14 + 15,3 3,4 PERNOD-RICARD (RI) R A 143,55 141 - 0,14 + 6,86 11345 9,98 - 2,28 19,04
1246570 97,3 + 0,09 111,16 28,19 353079 143,9 + 2,96 147,75 FR0000062671 19/06/18 0,32 13.502.843 9,68 - 40,73 8,9 SES-IMAGOTAG (SESL) g B 21,05 21,5 + 2,38 - 28
NL0000235190 16/04/18 1,28 776.367.881 95,06 + 12,18 81,33 1,57 FR0000120693 28/11/18 1,35 265.421.592 140,45 + 9,3 120,05 0,96 GROUPE LDLC (LDL) g C 10,22 10,04 - 1,57 - 49,77 2986 21,7 -15,69 30,95
ARCELORMITTAL (MT) A 21,6 20,82 + 4,02 - 23,22 PEUGEOT (UG) R A 19,95 19,22 - 0,93 + 13,36 NOM. 16086 10,3 -22,89 22,2 FR0010282822 25/06/12 0,5 14.376.762 21,05 - 25,61 17,6
8145603 21,725 - 6,57 30,765 3346304 20,06 - 8,74 25,4 FR0000075442 06/10/16 0,5 6.322.106 9,91 - 47,84 9,39
LU1598757687 17/05/18 0,09 1.021.903.623 20,82 - 18,38 19,368 FR0000121501 02/05/18 0,53 904.828.213 19,025 + 13,73 16,455 2,76 GROUPE PARTOUCHE (PARP) 21,2 21,8 + 3,32 - 35,48 SHOWROOMPRIVÉ (SRP) g B 2,9 2,715 - 18,96 - 57,18
REGR. 505 21,8 - 0,46 36,5 730011 2,9 -38,51 11,7
ATOS SE (ATO) R A 76,58 75,34 + 0,45 - 37,92 PUBLICIS GROUPE (PUB) R A 52,68 52,34 - 0,04 - 7,61 FR0012612646 11/09/17 0,31 9.627.034 21 - 29,63 19,8 1,42
304630 77,48 - 4,51 130,55 602314 53,16 + 0,15 63,18 FR0013006558 32.804.103 2,655 - 72,99 2,655
FR0000051732 31/05/18 1,7 106.884.219 74,62 - 39,22 65,1 2,26 FR0000130577 06/06/18 2 235.249.801 52,2 - 5,13 48,96 3,82 GTT (GTT) Gg A 67,85 69,35 + 5,08 + 38,42 SIPH (SIPH) g B - 2,15 - 1,86
80373 69,9 + 3,9 69,9
AXA (CS) R A 21,995 21,58 + 0,3 - 12,76 RENAULT (RNO) R A 63 61,86 - 0,31 - 26,28 FR0011726835 26/09/18 1,33 37.028.800 67,85 + 51,37 47,06 1,92 - 1,2 87,9
6511305 22 - 2,95 27,69 1714311 63,69 - 6,65 100,8 HAULOTTE GROUP (PIG) B 9,75 9,76 + 0,1 - 39,49 FR0000036857 14/06/18 0,79 5.060.790 - 2,84 80,7
FR0000120628 03/05/18 1,26 2.424.466.396 21,55 - 14,47 20,495 5,84 FR0000131906 21/06/18 3,55 295.722.284 61,86 - 25,65 54,8 5,74 15499 9,95 - 3,37 19,68
FR0000066755 10/07/18 0,22 31.371.274 9,72 - 36,08 8,9 2,25 SOITEC (SOI) G B 56,55 57,4 + 5,9 - 3,45
BNP PARIBAS (BNP) R A 45,265 44,845 + 1,06 - 27,96 SAFRAN (SAF) R A 112,55 112,15 + 1,63 + 30,54 EX-DS 13/05/16 REGR.1P20 313249 59,15 - 8,96 86,15
3980279 45,34 - 3,78 68,66 790972 112,55 - 0,58 122,25 HIGH CO (HCO) g C 4,29 4,325 + 1,77 - 11,73
FR0000131104 30/05/18 3,02 1.249.798.561 44,62 - 28,65 43,725 6,73 FR0000073272 29/05/18 1,6 443.680.643 110,45 + 27,81 81,04 1,43 11268 4,38 -10,82 6 FR0013227113 30.311.510 55,8 - 4,98 45,72
FR0000054231 01/06/18 0,14 22.421.332 4,29 - 12,63 4,12 3,24 SOLOCAL GPE (LOCAL) g B 0,624 0,637 + 2,08 - 23,25
BOUYGUES (EN) R A 34,7 33,76 - 0,59 - 22,05 SAINT-GOBAIN (SGO) R A 33,455 32,32 - 1,27 - 29,71
1355854 34,7 + 2,21 45,98 2318901 33,575 - 1,78 48,6 HUBWOO (HBW) g C + 3,9 REGR. 1083556 0,657 -11,03 1,297
FR0000120503 02/05/18 1,7 366.636.286 33,58 - 20,88 30,3 5,04 FR0000125007 11/06/18 1,3 552.783.955 32,245 - 30,95 30,525 4,02 - 9,6 0,204
FR0004052561 136.345.527 0,153 FR0012938884 583.621.956 0,624 - 29,3 0,542
CAP-GEMINI (CAP) R A 106,2 106,05 + 2,91 + 7,24 SANOFI (SAN) R A 79,49 78,22 - 1,99 + 8,87 ICADE (ICAD) G A 70,1 69,2 - 1,14 - 15,54 SOMFY (SO) A 66,5 66 - 1,49 - 19,87
571574 107,35 - 4,42 119,8 2973138 80,1 + 0,6 80,44 80107 71,7 - 6,8 88,65
FR0000125338 04/06/18 1,7 168.817.033 105,25 + 9,71 95,4 1,6 FR0000120578 11/05/18 3,03 1.251.997.345 77,87 + 4,54 62,88 3,87 2177 67,4 - 4,62 91
FR0000035081 02/05/18 4,3 74.535.741 69,05 - 10,49 69,05
FR0013199916 01/06/18 1,3 37.000.000 66 - 22,35 61,4 9,24
CARREFOUR (CA) R A 16,04 14,98 - 5,79 - 16,96 SCHNEIDER ELECTRIC (SU) R A 66,14 65,44 + 1,81 - 7,65 ID LOGISTIC (IDL) g B 140,2 141 + 0,71 + 4,29
8562743 16,1 -14,03 19,73 2075009 67 + 0,93 78,56 1225 142,8 - 5,37 156,6 SOPRA STERIA GP (SOP) A 91,8 90,45 + 0,5 - 41,96
FR0000120172 21/06/18 0,46 789.252.839 14,98 - 16,05 12,955 3,07 FR0000121972 02/05/18 2,2 579.062.698 65,36 - 7,82 57,66 3,36 FR0010929125 5.628.475 140,2 + 13,7 120 41387 93,35 - 9,46 187,9
CREDIT AGRICOLE (ACA) R A 11,19 11,084 + 1,06 - 19,68 SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (GLE) R A 33,09 32,85 + 1,2 - 23,69 ILIAD (ILD) G A 122,8 121,05 + 1,6 - 39,4 FR0000050809 03/07/18 2,4 20.547.701 90,05 - 39,44 81,95 2,65
4938826 11,238 - 4,35 15,54 3562528 33,305 - 0,85 47,505 188538 124,8 +14,74 214,4
FR0004035913 20/06/18 0,68 58.975.840 119,4 - 38,29 95,18 0,56 SPIE (SPIE) G A 12,83 12,43 - 1,27 - 42,73
FR0000045072 22/05/18 0,63 2.866.437.156 11,028 - 21 10,546 5,68 FR0000130809 30/05/18 2,2 807.917.739 32,71 - 21,71 31,85 6,7
IMERYS (NK) G A 49 48,22 + 1,73 - 38,6 370995 13,04 -10,77 22,4
DANONE (BN) R A 66,69 65,42 - 0,97 - 6,48 SODEXO (SW) R A 92,3 91,34 - 0,11 - 18,48 161073 49,54 -13,2 87,8 FR0012757854 26/09/18 0,17 150.000.000 12,38 - 46,06 12,29 3,22
1853694 66,69 + 3,94 71,78 309417 93,14 + 4,99 113,05 FR0000120859 11/05/18 2,08 79.604.285 48,1 - 36,64 47,2 4,3
FR0000120644 04/05/18 1,9 685.055.200 65,07 - 6,26 61,16 2,9 FR0000121220 01/02/18 2,75 147.454.887 91,32 - 16,43 76 3,01 INGENICO GROUP (ING) LR A 65,1 64 + 0,38 - 28,1 SQLI (SQI) 19 18,44 - 0,32 - 46,56
DASSAULT SYSTEMES (DSY) R A 108,1 111,65 + 5,33 + 26,03 STMICROELETRONICS (STM) R A 13,63 13,71 + 6,03 - 24,69 0,23 376575 65,5 - 2,26 94,34 4097 19 -18,04 39,22
570613 111,65 + 2,38 141 5663536 14,02 - 0,54 22,97 60,33 FR0000125346 23/05/18 1,6 63.144.527 63,64 - 26,13 55,8 2,34 FR0011289040 21/07/17 0,88 4.425.786 18,34 - 46,73 18,06
FR0000130650 29/05/18 0,58 261.541.129 108,1 + 24,33 87,52 0,52 NL0000226223 17/09/18 0,05 911.151.920 13,62 - 25,39 11,575 0,39 INNATE PHARMA (IPH) g B9 8,84 - 0,11 + 86,11 ST DUPONT (DPT) g C 0,13 0,139 + 1,83 - 7,33
ENGIE (ENGI) R A 12,605 12,55 + 1,05 - 12,45 1,21 TECHNIPFMC (FTI) R A 21,23 21,32 + 4,1 - 17,52 367772 9 + 4,86 9,445
FR0010331421 63.932.655 8,54 + 83,02 4,41 151484 0,139 0,205
4572413 12,685 + 5,37 14,815 10,41 1704080 21,97 - 7,75 29,17 FR0000054199 16/09/14 0 524.279.556 0,128 - 26,84 0,12
FR0010208488 10/10/18 0,37 2.435.285.011 12,48 - 14,57 11,31 2,95 GB00BDSFG982 19/11/18 0,13 451.431.642 21,19 - 12,41 19,46 INSIDE SECURE (INSD) C 1,84 1,868 + 2,08 - 36,46
36548 1,938 -14,31 3,12 STEF (STF) g B 78,2 77,9 - 0,26 - 17,5
ESSILORLUXOTTICA (EI) R A 113 113,5 + 1,2 - 1,26 TOTAL (FP) R A 50,99 49,815 + 1,32 + 8,19 FR0010291245 44.119.162 1,83 - 28,97 1,78
1846944 114,55 - 5,85 129,55 7597964 50,99 - 0,87 56,82 INTER PARFUMS (ITP) g B 39,9 39,6 + 0,25 + 26,08 2508 78,7 - 5,12 115
FR0000121667 26/04/18 1,53 359.665.193 112,5 + 5,39 105,35 1,35 FR0000120271 25/09/18 0,64 2.683.096.135 49,755 + 5,11 43,09 1,29 30296 40,05 + 3,94 45,85 FR0000064271 04/05/18 2,45 13.165.649 77,4 - 18,34 74,9 3,15
HERMES INTL (RMS) R A 487,1 493,7 + 3,35 + 10,63 UNIBAIL-R/WFD (URW) A 153,8 149,6 - 1,48 - 22,27 FR0004024222 09/05/18 0,67 42.965.628 39 + 29,64 30,727 1,69 STENTYS (STNT) g C 0,55 0,561 - 0,71 - 63,39
81256 496,6 - 2,7 614,6 620120 154,36 - 6,27 195,5 IPSEN (IPN) G A 114,95 118,05 + 3,83 + 18,56 37654 0,564 -19,97 2,011
FR0000052292 07/06/18 7,6 105.569.412 486 + 13,12 417,9 1,54 FR0013326246 138.286.626 149,18 149,08 162864 118,05 - 4,99 155,95
FR0010259150 04/06/18 1 83.794.128 114,75 + 17,29 99 0,85 FR0010949404 26.824.657 0,55 - 66,25 0,53
KERING (KER) R A 400 413,5 + 7,68 + 13,19 VALEO (FR) A 27 27,22 + 8,02 - 56,29
534587 417,4 - 1,78 522,4 DIV 3 06/06/16 3019452 27,47 - 5,32 66,48 IPSOS (IPS) G A 22,48 21,9 - 2,41 - 28,66 SUEZ ENVIRONNEMENT (SEV) LR A 13,245 13,16 + 0,27 - 10,26
FR0000121485 14/05/18 4 126.279.322 399,1 + 18,94 338,263 0,97 FR0013176526 04/06/18 1,25 240.253.100 26,51 - 54,11 22,69 4,59 51684 23,04 - 6,65 34,5 2050260 13,26 + 3,3 14,925
FR0000073298 02/07/18 0,87 44.436.235 21,9 - 26,93 21,02 3,97
L.V.M.H. (MC) R A 260,5 265,25 + 5,03 + 8,09 VEOLIA ENV. (VIE) R A 18,9 18,79 + 0,08 - 11,68 FR0010613471 22/05/18 0,65 621.362.579 13,09 - 14,27 10,58 4,94
JACQUET METAL SERVICE (JCQ) g B 16,58 16,52 + 2,61 - 39,93
1373047 269,05 - 4,95 313,7 1787716 19,17 + 6,97 22,29 69287 17,46 -11,66 32,9 SUPERSONIC IM. (SSI) g C 1,506 1,472 - 2,26 - 21,7
FR0000121014 17/04/18 3,4 505.028.789 260,1 + 9,02 232,5 1,28 FR0000124141 14/05/18 0,84 565.593.341 18,745 - 10,86 16,42 4,47 FR0000033904 04/07/18 0,7 24.028.438 16,4 - 34,76 14,34 4,24 26076 1,506 - 7,42 2,45
LEGRAND (LR) R A 54,24 53,06 - 1,92 - 17,34 VINCI (DG) R A 78,32 75,4 - 2,21 - 11,45 JCDECAUX (DEC) G A 30,62 30,6 + 2 - 8,94 FR0010526814 23.209.127 1,44 - 24,12 1,34
1098452 54,84 - 7,11 67,44 2086704 78,34 - 3,26 88,8 153244 31,16 - 1,03 36,9
FR0010307819 01/06/18 1,26 267.471.813 52,7 - 14,61 52,7 2,38 FR0000125486 06/11/18 0,75 597.451.069 74,64 - 11,21 74,06 1 FR0000077919 22/05/18 0,56 212.757.582 30,52 - 12,2 25,46 1,83 SWORD GROUP (SWP) g B 29,9 29,35 + 1,03 - 13,27
L'ORÉAL (OR) R A 212,1 212,2 + 2,07 + 14,73 VIVENDI (VIV) R A 22,5 22,45 + 2,05 + 0,13 KAUFMAN & BROAD (KOF) B 34,22 34,62 + 2,55 - 12,64 2821 30 -12,91 38,45
708277 214,1 + 5,52 214,9 3723676 22,65 + 2,65 24,87 25367 35,26 - 1,7 47,26 FR0004180578 12/11/18 3,06 9.544.965 29,25 - 9,66 27,25 12,27
FR0004007813 09/05/18 2,1 21.864.074 34,22 - 10,29 32,84 5,34
FR0000120321 25/04/18 3,55 560.341.550 210,2 + 14,95 170,3 1,67 FR0000127771 20/04/18 0,45 1.305.804.297 22,16 + 1,81 20,26 2 SYNERGIE (SDG) g B 28 28,45 + 3,83 - 35,17
KLEPIERRE (LI) LR A 29,32 28,46 - 1,59 - 22,38
1022009 29,32 - 4,75 38,58 8707 28,5 + 0,53 54,5
FR0000121964 26/04/18 1,96 314.356.063 28,18 - 18,17 28,18 FR0000032658 20/06/18 0,8 24.362.000 27,4 - 35,84 23,85 2,81
KORIAN (KORI) A 34,7 34,24 + 0,35 + 16,28 TARKETT (TKTT) G A 21,98 20,34 - 7,04 - 41,85
206053 35,3 - 0,75 35,3
FR0010386334 21/06/18 0,6 81.976.425 33,88 + 18,58 22,84 1,75 100661 22,04 + 2,06 37,34

SRD VALEURS FRANÇAISES LAFARGEHOLCIM (LHN)

CH0012214059
A 41
150776
CHF 11/05/18 2 606.909.080
40,5
41,5
40,45
+ 2,3 - 13,9
- 0,74 51,1
- 10,77 35,5
4 FR0004188670
TECHNICOLOR (TCH) G
03/07/18 0,6 63.722.696
A 1,09
20,28
1,105
- 37,08 17,94
+ 2,79 - 61,5
2,95

LAGARDÈRE (MMB) G A 25,15 24,84 - 0,56 - 7,07 2091091 1,133 - 9,05 3,328
318234 25,38 + 1,18 27,17 FR0010918292 21/06/17 0,06 414.461.178 1,09 - 64,74 0,905
VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA VALEURS MNÉMO / INFO / OUV CLOT % VEIL % AN BPA FR0000130213 07/05/18 1,3 131.133.286 24,84 - 9,24 21,99 5,23
OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER OST VOL. + HAUT % MOIS + HAUT AN PER TELEPERFORMANCE (RCF) G A 149 148,2 + 1,37 + 24,07
ISIN / DATE DÉTACH. COUPON / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT ISIN / DATE DÉTACH. COUPON / DIV NB TITRES + BAS % 52 S. + BAS AN RDT LATECOERE (LAT) g C 3,435 3,4 - 40,46 135401 149,5 + 0,47 171,7
105182 3,48 - 1,73 6
AB SCIENCE (AB) g B 3,97 3,99 + 0,55 - 52,16 CLARANOVA (CLA) g C 0,8 0,771 + 0,65 + 57,35 FR0000032278 29/06/07 0,75 94.744.952 3,385 - 36,92 3,1 FR0000051807 25/04/18 1,85 57.780.000 147,3 + 22,03 111 1,25
46821 4 - 7,25 11,15 2947872 0,81 - 4,46 1,223 LE BÉLIER (BELI) g C 32,6 32,65 + 2,03 - 34,71 TERREIS (TER) B 37 37 + 0,27 - 13,55
FR0010557264 40.789.901 3,942 - 54,4 3,71 FR0004026714 393.613.788 0,771 + 77,65 0,491 5456 34,5 - 8,03 66,3 908 37,3 - 4,88 48,2
ABC ARBITRAGE (ABCA) g B 6,39 6,25 - 2,19 - 0,48 CNP ASSURANCES (CNP) GR A 20,4 20,16 - 0,3 + 4,7 FR0000072399 29/05/18 1,18 6.582.120 32,35 - 29,94 29,4 3,61
31904 6,39 - 2,8 7,48 325685 20,42 + 1,41 21,62 FR0010407049 13/11/18 0,44 25.327.454 36,9 - 14,94 36,6
LNA SANTÉ (LNA) g B 48,75 48,1 - 0,21 - 18,34
FR0004040608 27/11/18 0,2 58.512.053 6,25 - 0,79 5,95 3,2 FR0000120222 03/05/18 0,84 686.618.477 20,12 + 8,18 18,41 4,17 10180 50,3 + 4,57 60 TF1 (TFI) G A 8,46 8,28 - 2,13 - 32,6
ABIVAX (ABVX) g B 10,3 10 - 6,37 + 15,87 COFACE (COFA) g A 8,22 8,11 - 1,22 - 9,02 FR0004170017 06/07/18 0,32 9.705.937 47,85 - 14,34 41,5 0,49 190275 8,6 - 7,43 12,89
181113 10,9 +61,55 10,9 107076 8,36 - 8,47 10,76 LECTRA (LSS) B 19,82 20,05 + 1,67 - 20,28 FR0000054900 30/04/18 0,35 209.895.340 8,28 - 36,79 8,02 4,23
FR0012333284 10.024.182 9,4 + 6,72 5,2 FR0010667147 24/05/18 0,34 157.248.232 8,09 - 12,32 7,2 4,19 9310 20,3 + 0,86 26,3
ACANTHE DEV. (ACAN) g C 0,558 0,55 - 0,72 - 36,05 COLAS (RE) A 143 141,6 - 0,28 - 21,98 FR0000065484 02/05/18 0,38 31.577.881 19,82 - 14,02 16,82 1,9 THALES (HO) LR A 108,9 109,7 + 1,29 + 22,05
8707 0,558 - 5,82 0,87 1156 143,2 - 5,73 192 LINEDATA SVICES (LIN) g B 30,55 30,8 + 0,82 - 21,65 319582 109,85 - 4,02 124,45
FR0000064602 08/02/18 0,3 147.125.260 0,54 - 27,63 0,522 FR0000121634 30/04/18 8,2 32.654.499 141,4 - 20,96 133,4 5,79 931 31,25 - 4,64 39,45 FR0000121329 30/05/18 1,3 213.085.259 107,75 + 29 84,3 1,19
ACTIA GROUP (ATI) g C 3,87 3,965 + 2,72 - 43,19 COVIVIO (COV) G A 86,65 85,9 - 0,17 - 9,08 FR0004156297 05/07/18 1,35 7.293.356 30,55 - 22,03 29 4,38
33778 4,06 - 9,06 9,08 139276 87,7 - 2,44 97,3 LISI (FII) g A 27,3 27,9 + 2,95 - 30,42 THERMADOR GROUPE (THEP) B 48 45,8 - 2,76 - 19,3
FR0000076655 13/06/18 0,12 20.099.941 3,87 - 43,6 3,555 3,03 FR0000064578 15/05/18 4,5 75.348.236 85,7 - 3,4 83,05 24491 28,35 + 8,14 41,75 2850 48 - 4,58 66,5
ADOCIA (ADOC) g B 13,16 12,94 + 2,54 - 9,83 COVIVIO HOTELS (COVH) A 25,5 25,4 - 1,17 - 11,25 FR0000050353 02/05/18 0,48 54.114.317 27,25 - 28,83 22,85 1,72 FR0013333432 9.109.752 45,8 - 16,19 42,5
15961 13,34 - 0,31 21,3 2300 25,5 - 0,39 29,9 LUMIBIRD (LBIRD) g C 12,5 11,76 - 4,7 + 79,48 TIKEHAU CAPITAL (TKO) A 23,6 23,4 + 0,43 + 6,61
FR0011184241 6.916.753 12,92 - 14,13 10,06 FR0000060303 11/04/18 1,55 118.057.886 25,4 - 10,88 23,6 24854 12,5 + 2,04 16,692
AÉROPORTS DE PARIS (ADP) G A 173,9 169 - 1,57 + 6,62 DASSAULT AV. (AM) G A 1373 1385 + 2,59 + 6,71 FR0000038242 15.884.557 11,6 + 88,86 6,32 EX D S 03/07/17 13413 23,8 - 2,5 29,3
75703 174,2 - 7,65 202,6 5131 1385 - 5,14 1729 M6-MÉTROPOLE TV (MMT) G A 15,9 15,54 - 0,89 - 27,84 FR0013230612 30/05/18 1 103.146.248 23 + 6,75 21,4 4,27
FR0010340141 06/06/18 2,76 98.960.602 168,8 + 6,19 156 1,15 FR0000121725 01/06/18 15,3 8.348.703 1350 + 7,4 1267 1,11 104336 15,96 - 9,12 24,34 TOUAX (TOUP) g C6 6,04 - 1,31 - 48,33
AIR FRANCE-KLM (AF) G A 10,315 9,922 - 2,53 - 26,94 DASSAULT SYSTÈMES (DSY) R A 108,1 111,65 + 5,33 + 26,03 FR0000053225 16/05/18 0,95 126.414.248 15,54 - 28,22 14,86 6,11
4575641 10,325 + 6,76 14,51 570613 111,65 + 2,38 141 MAISONS DU MONDE (MDM) B 20,38 18,97 - 5,9 - 49,75 3269 6,06 - 3,82 12,4
FR0000031122 14/07/08 0,58 428.634.035 9,756 - 17,69 6,646 FR0000130650 29/05/18 0,58 261.541.129 108,1 + 24,33 87,52 0,52 201949 20,5 -15,76 38,58 FR0000033003 30/12/14 0,5 7.011.547 6 - 48,02 5,5
AKKA TECHNOLOGIES (AKA) g B 56,5 55,8 + 0,54 + 20,52 DBV TECHNOLOGIES (DBV) G B 27 27,02 + 2,66 - 35,51 FR0013153541 18/06/18 0,44 45.241.894 18,81 - 44,53 17,53 2,32 TRANSGÈNE (TNG) B3 3,065 + 2,17 + 8,3
18195 57 - 6,22 70,8 113886 27,7 -20,2 47,38 MAISONS FRANCE CONF. (MFC) g B 32,55 32,65 + 0,93 - 45,52 15332 3,07 + 0,49 3,46
FR0004180537 29/06/18 0,49 20.291.990 55,4 + 21,3 46,2 1,25 FR0010417345 30.137.977 26,74 - 27,06 25,96 3246 32,7 - 2,97 63,9
FR0004159473 05/06/18 1,7 6.937.593 32,4 - 45,13 30,25 5,21 FR0005175080 62.275.923 3 + 13,1 2,65
AKWEL (AKW) g B 16,66 17,02 + 5,06 - 49,51 DERICHEBOURG (DBG) g B 3,92 3,866 + 2,01 - 57,57
31938 17,5 - 5,44 36,8 717008 3,94 -12,38 9,18 MANITOU (MTU) g B 25,95 26,3 + 2,53 - 13,77 TRIGANO (TRI) g B 94,65 92,55 - 0,75 - 37,17
FR0000053027 06/06/18 0,3 26.741.040 16,66 - 48,95 14,02 1,76 FR0000053381 13/02/18 0,14 163.878.780 3,804 - 56,43 3,372 3,62 22667 26,35 + 0,57 37,95 47111 96,2 - 3,59 180
ALD (ALD) A 11,8 11,79 + 1,29 - 8,71 DEVOTEAM (DVT) g C 94,8 95,3 + 2,25 + 27,32 FR0000038606 18/06/18 0,62 39.668.399 25,55 - 14,33 22 2,36
FR0005691656 11/01/18 1,3 19.336.269 91,25 - 29,13 79,4 1,41
141472 11,9 -10,68 16,93 7508 96,2 - 3,54 119 MARIE BRIZARD W & S (MBWS) B 4,29 4,3 + 0,94 - 65,82
FR0013258662 30/05/18 0,55 404.103.640 11,75 - 10,14 11,22 4,67 FR0000073793 14/06/18 0,9 8.332.407 94,3 + 30,55 72,5 0,94 8406 4,33 - 1,04 13 UBISOFT ENTERTAINMENT (UBI) LRA 73 73,42 + 2,06 + 14,47
ALPES (CIE DES ) (CDA) g B 25,8 25,3 - 1,75 - 22,58 DNXCORP (DNX) g C 5,68 5,7 + 0,71 - 8,8 FR0000060873 27/09/07 0,5 28.338.654 4,28 - 63,56 3,86 470675 74,16 -10,4 107,9
5930 25,8 - 6,3 36,1 1126 5,7 - 8,06 10 MAUNA KEA (MKEA) C 2,55 2,53 - 0,39 - 46,62 FR0000054470 112.706.806 72,42 + 12,66 61,28
FR0000053324 13/03/18 0,5 24.413.271 25,2 - 5,6 23,2 1,98 FR0010436584 10/07/18 0,6 2.834.575 5,5 - 8,8 5,22 24,56 40368 2,6 - 9,32 5,41
ALSTOM (ALO) LR A 39,11 38,31 - 1,16 + 10,71 EDENRED (EDEN) G A 34,27 33,71 + 0,09 + 39,41 FR0010609263 23.147.338 2,52 - 45,94 2,195 VALLOUREC (VK) G A 2,239 2,146 + 2,93 - 57,38
774052 39,11 + 0,08 41,52 535566 34,45 + 0,72 35,95 MERCIALYS (MERY) g A 12,78 12,65 - 0,86 - 31,42 6100133 2,249 -48,54 6,078
FR0010220475 20/07/18 0,35 223.058.368 38,22 + 12,03 32,79 0,91 FR0010908533 14/05/18 0,85 239.411.300 33,55 + 40,96 23,74 1,84 151903 12,89 - 3,07 18,75 FR0000120354 04/06/15 0,81 457.987.760 2,12 - 53,47 1,571
FR0010241638 19/10/18 0,5 92.049.169 12,61 - 27,96 12,46
ALTAREA (ALTA) g A 182,6 183,6 + 0,66 - 11,77 EDF (EDF) LR A 14,705 14,58 + 0,48 + 39,92 VALNEVA (VLA) g B 3,41 3,45 + 1,17 + 24,55
2163 186,2 - 5,17 218,5 EX-DS 7/03/17 2716927 14,815 - 0,85 15,89 MERSEN (MRN) g B 25,6 26 + 2,97 - 30,37
FR0000033219 22/05/18 12,5 16.061.329 182,6 - 4,47 178,2 FR0010242511 25/05/18 0,31 3.010.267.676 14,42 + 32,85 9,832 1,03 39543 26,5 -12,61 41,9 82125 3,52 - 1,15 4,19
FR0000039620 03/07/18 0,75 20.636.663 25,6 - 30,01 24,45 2,89 FR0004056851 92.106.952 3,41 + 18,97 2,78
ALTEN (ATE) G A 82,1 81,1 + 0,93 + 16,51 EIFFAGE (FGR) LR A 84,8 81,76 - 2,69 - 10,49
45960 82,65 - 4,02 94,4 510881 85 - 5,68 101,7 METABOLIC EXPLORER (METEX) g C 1,83 1,83 + 0,55 - 19,74
17371 1,83 - 0,54 2,52 VICAT (VCT) G A 43,5 43,16 + 1,79 - 34,4
FR0000071946 25/06/18 1 33.829.958 80,95 + 16,72 69,5 1,23 FR0000130452 22/05/18 2 98.000.000 81,36 - 10,33 81,1 2,45
FR0004177046 23.261.500 1,798 - 19,74 1,7 36181 44,22 -10,38 70,9
ALTRAN TECHNOLOGIES (ALT) G A 8,925 8,575 - 2,17 - 31,41 EKINOPS (EKI) g 3,1 3,135 + 1,13 - 33,01
1169223 8,97 + 0,35 13,681 15116 3,17 - 0,95 5,49 NANOBIOTIX (NANO) g B 12,43 12,94 + 6,07 - 12,74 FR0000031775 20/04/18 1,5 44.900.000 42,98 - 36,54 42,36 3,48
FR0000034639 11/05/18 0,24 257.021.105 8,455 - 32,67 6,5 2,8 FR0011466069 21.529.161 3,1 - 30,02 2,525 112193 12,94 - 2,34 18,87
FR0011341205 19.633.373 12,25 - 7,97 8,295 VILMORIN & CIE (RIN) G A 58,7 60,2 + 3,44 - 31,85
AMPLITUDE SURG. (AMPLI) g 3 2,96 + 0,68 - 16,38 ELIOR (ELIOR) G A 13,2 12,91 - 1,53 - 25,05 14853 61,4 +12,52 91,9
2291 3 - 7,79 4,4 236117 13,39 + 0,39 19,71 NATIXIS (KN) LR A 4,997 5,006 + 2,58 - 24,11
FR0012789667 47.804.841 2,96 - 20,86 2,9 FR0011950732 16/03/18 0,42 172.289.164 12,91 - 30,35 11,26 3,25 5467799 5,058 - 5,19 7,45 FR0000052516 13/12/17 1,6 20.833.902 58,7 - 25,64 49,5 2,66
FR0000120685 28/05/18 0,37 3.150.288.592 4,981 - 24,77 4,744 7,39 VIRBAC (VIRP) g A 122 127 + 5,31 + 2,83
AMUNDI (AMUN) G A 51,4 52,44 + 3,64 - 25,77 ELIS (ELIS) G A 17,6 17,5 + 1,16 - 23,96
EX-DS 15/03/17 258774 53,1 - 1,17 77,66 284226 17,6 - 4,53 23,94 NEOEN (NEOEN) A 19,02 18,6 - 1,8 + 8,77 14964 127 -10,69 150,8
FR0004125920 22/05/18 2,5 201.704.354 51,4 - 27,98 46,22 4,77 FR0012435121 29/05/18 0,37 219.872.942 17,31 - 19,93 16,12 2,11 40726 19,2 - 0,53 20,15
FR0011675362 84.957.498 18,6 + 12,73 17,1 FR0000031577 26/06/15 1,9 8.458.000 122 + 19,64 103
APRIL GROUP (APR) B 16,55 16,5 + 12,24 EOS IMAGING (EOSI) C 3,745 3,675 - 2,39 - 23,12
44144 17,1 - 1,79 17,95 27381 3,77 -13,33 5,92 NETGEM (NTG) g C 1,03 1,05 + 1,45 - 56,61 VRANKEN-POMMERY M. (VRAP) B 24,5 24,7 + 2,07 + 4,66
FR0004037125 10/05/18 0,27 40.904.135 16,4 + 10,89 12 1,64 FR0011191766 22.683.758 3,67 - 24,23 3,49 15996 1,085 -11,02 2,9 6608 24,7 + 2,49 24,8
FR0004154060 16/05/18 0,1 29.664.667 1,03 - 56,07 0,95 47,62
ARCHOS (JXR) g C 0,36 0,353 + 0,43 - 43,41 ERAMET (ERA) Gg A 74 74,85 + 5,05 - 24,42 FR0000062796 06/07/18 0,8 8.937.085 24,3 + 3,17 22,3 3,24
566499 0,37 -26 1,512 97253 76,45 -11,05 167,2 NEXANS (NEX) G A 28,6 27,97 + 0,4 - 45,27
FR0000182479 56.667.436 0,348 - 45,1 0,322 FR0000131757 29/05/18 2,3 26.633.660 73,3 - 10,85 65,2 3,07 181129 28,9 + 6,03 52,26 WAVESTONE (WAVE) B 29,35 29,8 + 1,88 - 28,96
FR0000044448 22/05/18 0,7 43.604.914 27,62 - 48,84 21,69 2,5 5706 30,05 - 0,83 42,75
ARKEMA (AKE) L A 86,52 85,38 + 1,89 - 15,92 ERYTECH PHARMA (ERYP) g B 6,84 7,02 + 4 - 62,05 NEXITY (NXI) G A 43,7 42,82 - 1,11 - 13,7
276906 88,38 -10,71 112,9 51761 7,04 + 1,89 19,57 159434 44,86 + 3,18 56,6 FR0013357621 20.196.492 29,35 - 29,05 25,4
FR0010313833 25/05/18 2,3 76.532.456 85,38 - 16,38 81,66 2,69 FR0011471135 17.940.035 6,755 - 70,2 5,92 FR0010112524 05/06/18 2,5 56.129.724 42,82 - 14,57 40,44 5,84 WENDEL (MF) G A 108,5 108,9 + 1,49 - 24,58
ARTPRICE.COM (PRC) g C 12,52 12,46 + 0,81 - 26,05 ESI GROUP (ESI) g C 31,5 31,5 - 32,26 NICOX (COX) B 5,02 4,996 + 0,69 - 50,73
4816 12,52 - 1,11 17,88 5074 31,5 -12,5 48 61221 109,7 - 4,81 152,6
FR0000074783 6.651.515 12,3 - 29,96 10,3 FR0004110310 5.955.072 30,9 - 22,26 30,9 60663 5,18 - 6,27 10,95 FR0000121204 22/05/18 2,65 46.279.301 108 - 22,46 105,6 2,43
FR0013018124 22.869.669 4,99 - 50,8 4,362
ASSYSTEM (ASY) g B 28,9 28,65 + 0,7 - 4,24 EURAZEO (RF) G A 66,5 66,8 + 0,98 - 8,91 NRJ GROUP (NRG) g B 7,6 7,44 - 0,8 - 18,42 WORLDLINE (WLN) G A 48 48,56 + 3,01 + 19,4
OPA 24/11/17 1786 28,9 +13,69 33,05 93228 67,5 + 2,61 82,286 14074 7,6 - 8,15 9,24 73024 48,88 + 1,8 57
FR0000074148 19/06/18 1 15.668.216 28,6 - 7,58 24,5 3,49 FR0000121121 30/04/18 1,25 78.030.886 66,45 - 5,36 61,25 1,87 FR0000121691 05/06/18 0,15 78.107.621 7,42 - 20,6 7,36 2,02
ATARI (ATA) C 0,351 0,356 + 1,28 - 1,11 EURO RESSOURCES (EUR) C 2,87 2,93 + 2,45 - 16,29 FR0011981968 133.486.189 47,9 + 17,51 39,74
1013122 0,365 - 7,53 0,948 201 2,93 - 2,33 3,61 OENEO (SBT) g B 9,14 9,19 + 1,32 - 10,34
16863 9,21 + 5,15 11,42 X-FAB SILICON (XFAB) A 5,5 5,26 + 0,57 - 45,23
FR0010478248 255.105.360 0,351 + 4,71 0,285 FR0000054678 12/06/18 0,15 62.491.281 2,87 - 14,33 2,76 5,12 FR0000052680 31/07/18 0,15 64.103.519 9,01 - 6,61 8,06 1,52 150723 5,59 -15,57 11
AUBAY (AUB) g C 32,4 32,2 + 0,63 - 6,94 EUROFINS SCIENTIFIC (ERF) G A 391,8 384,2 + 0,31 - 24,31 ONXEO (ONXEO) g B 0,96 0,975 + 2,26 - 9,72 BE0974310428 130.781.669 5,23 - 41,23 4,8
7163 32,65 - 1,23 43,3 33646 393,4 -13,08 545,5 68637 0,99 - 6,07 2,49
FR0000063737 08/11/18 0,27 13.136.796 31,85 - 3,88 28,85 0,84 FR0000038259 28/06/18 2,04 17.643.914 380,6 - 24,54 343,4 0,63 FR0010095596 50.892.509 0,96 - 11,36 0,87 XPO LOGISTICS (XPO) g A 342 350 + 35,92
AUREA (AURE) C 6,5 6,46 - 0,31 - 24,97 EUROPCAR GROUPE (EUCAR) G A 8,7 8,57 - 0,98 - 16,39 ORPÉA (ORP) G A 94,86 95,34 + 1,86 - 3,01 59 350 + 6,06 368
5087 6,5 - 2,71 9,3 301523 8,865 + 2,08 11,78 89605 96,64 -11,76 125,2 FR0000052870 12/07/18 0,8 9.836.241 342 + 34,62 242 0,23
FR0000039232 27/06/18 0,15 12.017.008 6,34 - 17,18 6,12 2,32 FR0012789949 29/05/18 0,15 161.030.883 8,48 - 18,15 7,17 1,77 FR0000184798 13/07/18 1,1 64.586.323 94,54 - 4,53 87,5 1,15
AVENIR TELECOM (AVT) g C 0,232 0,236 - 0,42 + 12,38 EUTELSAT COM. (ETL) LG A 19,065 18,17 - 3,48 - 5,83 PARROT (PARRO) g B 3,21 3,195 - 0,16 - 63,78
514802 0,243 +26,88 0,477 826790 19,065 - 0,08 23,11 257543 3,22 -26,89 9,56
FR0000066052
AXWAY SOFTWARE (AXW) g
21/10/11 0,05 110.501.888
B 11,6
0,232
12,34
+ 2,61
+ 6,93 - 45,88
0,164 FR0010221234
EXEL INDUSTRIES (EXE) g
20/11/18 1,27 232.774.635
B 75
18,02
75
- 3,81 15,275
+ 0,81 - 35,34
6,99 FR0004038263 30.174.671 3,195 - 62,59 1,432 AUTRES VALEURS DE LA ZONE EURO
20237 12,7 -14,19 23,1 180 75 +10,95 125,5 PHARMAGEST INT. (PHA) 53,9 55,3 + 3,75 + 25,82
FR0011040500 02/07/18 0,2 21.210.546 11,6 - 44,91 10,8 1,62 FR0004527638 14/02/18 1,58 6.787.900 74,8 - 31,94 67,2 2,11 3547 56 + 8,64 65,8 GEMALTO (GTO) L A 50,6 50,6 + 0,08 + 2,22 4,21
FR0012882389 02/07/18 0,75 15.174.125 53,9 + 26,37 44,05 1,18
BÉNÉTEAU (BEN) A 13,36 13,24 + 1,53 - 33,62 FAURECIA (EO) G A 36,89 36,36 + 5,64 - 44,17 165289 50,64 + 0,28 50,78 12,01
PIERRE & VACANCES (VAC) g B 16,22 16,42 - 1,32 - 64,17 NL0000400653 22/05/17 0,43 90.920.356 50,54 + 59,72 49,1
112844 13,56 -11,38 23,2 1140737 37,45 -21,5 76,98 12535 16,76 -17,4 45,65
FR0000035164 14/02/18 0,25 82.789.840 13,06 - 27,65 11,6 1,89 FR0000121147 01/06/18 1,1 138.035.801 36,02 - 42,6 33,76 3,03 FR0000073041 19/03/12 0,7 9.804.565 16 - 64,59 13,86 NOKIA (NOKIA) R A 4,934 4,949 + 2,68 + 27,09 0,3
BIC (BB) G A 95,45 94,4 - 0,37 + 2,99 FFP (FFP) g A 94,3 97 + 3,08 - 3,29 PIXIUM VISION (PIX) g C 1,578 1,64 + 5,81 - 35,66 481409 4,98 - 2,66 5,386 16,71
126432 96,7 +10,34 99,05 7277 98,4 - 7,44 120,4 111086 1,644 - 8,38 4,085
FR0000120966 28/05/18 3,45 46.645.433 94,15 - 1,58 71,8 3,66 FR0000064784 22/05/18 2 25.072.589 94,3 + 1,25 91,7 2,06 FR0011950641 21.606.363 1,574 - 29,46 1,514 FI0009000681 31/05/18 0,13 5.635.592.159 4,934 + 19,95 3,845 3,84
BIGBEN INT. (BIG) g C 10,04 9,99 + 1,42 - 27,56 FIGEAC AERO (FGA) g B 12,8 12,72 + 0,95 - 32,66 PLASTIC OMNIUM (POM) G A 24,31 23,63 + 0,81 - 37,64 SES (SESG) LR 19,2 19,075 - 0,39 + 46,62
51381 10,1 +23,64 16,2 12698 13,08 + 7,43 19,5 360202 25 -10,32 42,21 1073478 19,4 + 0,9 20,88
FR0000074072 30/07/18 0,1 19.500.119 9,84 - 24,89 6,9 1 FR0011665280 31.839.473 12,66 - 22,2 11,5 FR0000124570 02/05/18 0,67 148.566.107 23,35 - 34,23 21,13 2,07
BIOMÉRIEUX (BIM) A 62,8 63,4 + 1,77 - 15,12 FIN. ODET (ODET) A 798 786 + 0,77 - 20,28 LU0088087324 23/04/18 0,68 360.037.272 18,93 + 37,73 10,55 4,19
PLASTIVALOIRE (PVL) B 8,8 9,09 + 6,19 - 51,39
134533 64,3 - 7,98 82,6 501 816 + 0,26 1090 DIV 8 02/05/17 76165 9,3 -22,44 20,45
FR0013280286 05/06/18 0,34 118.361.220 62,5 - 9 59 0,54 FR0000062234 07/06/18 1 6.585.990 786 - 19,3 744 0,13 FR0013252186 05/04/18 0,27 22.125.600 8,8 - 58,68 7,52 22
BOIRON (BOI) g A 52,6
10313
51,4
53
- 2,1 - 31,33
- 1,53 78,5
FNAC DARTY (FNAC) A 60,45
47154
57,55
61
- 4 - 42,85
- 6,5 106,6
PSB INDUST. (PSB) C 45,3
1725
44,6
46,3
- 1,76 + 0,25
- 4,9 53
VALEURS ZONE INTERNATIONALE
FR0000061129 31/05/18 1,6 17.565.560 51 - 31,97 50,5 3,11 FR0011476928 26.792.938 57,5 - 37,34 51,6 FR0000060329 25/05/18 1,25 3.675.000 44,6 - 2,94 44,2 2,8
BOLLORÉ (BOL) G A 3,96 3,9 + 0,78 - 13,87 FONCIÈRE LYONNAISE (FLY) A 64 64 + 17,19 RALLYE (RAL) A 9,6 9,55 - 0,52 - 35,6 GENERAL ELECTRIC (GNE) 6,8 6,88 + 4,24 - 53,17 1,29
1139110 3,982 + 1,35 4,798 1547 64,6 + 0,95 66 63565 9,715 - 3,58 16,32 22996 6,88 -15,06 16,12
FR0000039299 07/09/18 0,02 2.927.197.152 3,864 - 11,12 3,46 0,51 FR0000033409 30/04/18 2,3 46.528.974 63,8 + 16,77 54,4 FR0000060618 30/05/18 1 54.999.135 9,48 - 36,84 8,565 10,47 US3696041033 USD 14/09/18 0,08 8.698.115.000 6,69 - 54,86 6,5
BONDUELLE (BON) g B 32,3 31,65 - 0,78 - 28,19 FROMAGERIES BEL (FBEL) A 316 310 - 1,9 - 36,73 RECYLEX SA (RX) C 6,94 6,35 - 6,2 - 51,27
4962 32,3 + 0,32 47,8 585 316 -16,67 565 49134 6,95 - 3,35 15,35 HSBC (HSB) 7,617 7,646 + 2,6 - 10,47 52,19
FR0000063935 13/12/17 0,45 32.281.118 31,55 - 21,11 27,05 1,42 FR0000121857 18/05/18 7 6.872.335 310 - 36,08 310 2,26 FR0000120388 04/07/90 0,61 25.886.482 6,35 - 50,58 4,97 82196 7,693 + 3,6 8,996
BUREAU VERITAS (BVI) L A 19,86 19,59 + 0,36 - 14,04 FUTUREN (FTRN) g C 1,13 1,13 RÉMY COINTREAU (RCO) G A 104 104,5 + 2,15 - 9,52 GB0005405286 USD 11/10/18 0,1 20.033.709.326 7,617 - 7,43 6,75
491770 19,975 - 1,48 24,28 N/P REGR. 45003 1,14 1,15 151615 105,7 - 3,15 131,3
FR0006174348 18/05/18 0,56 442.216.000 19,525 - 12,53 18,735 2,86 FR0011284991 277.776.587 1,13 1,125 FR0000130395 31/07/18 1,65 50.949.787 103,9 - 5,43 98,6 1,58 LAFARGEHOLCIM LTD (LHN) A 41 40,5 + 2,3 - 13,9 4
BURELLE SA (BUR) A 902 908 + 2,02 - 28,5 GECI INTERNATIONAL (GECP) g C 0,13 0,126 - 1,56 + 40 150776 41,5 - 0,74 51,1
REXEL (RXL) G A 10,65 10,25 - 3,26 - 32,21
21 908 - 7,72 1420 1230907 0,135 - 8,7 0,32 1412755 10,78 - 4,7 15,58 CH0012214059 CHF 11/05/18 2 606.909.080 40,45 - 10,77 35,5
FR0000061137 05/06/18 16 1.853.315 900 - 26,42 880 1,76 FR0000079634 01/10/01 0,1 160.325.030 0,124 + 14,55 0,09 FR0010451203 04/07/18 0,42 303.988.899 10,195 - 33,29 9,79 4,1 SCHLUMBERGER (SLB) A 40,5 40,6 + 1,75 - 27,32 3,45
CARMILA (CARM) C 18,74 18,2 - 2,78 - 21,6 GECINA (GFC) G A 125,9 123,9 + 0,32 - 19,49 ROBERTET SA (CBE) B /231118 + 43,33 8424 42,3 - 9,98 65,4
61104 18,9 - 6,86 25,35 145948 126,7 - 4,55 161,9 C.I.P. +11,83 477
FR0010828137 23/05/18 0,75 136.561.695 18,2 - 21,25 18,2 FR0010040865 12/06/18 2,65 76.225.110 123,9 - 11,28 119,8 FR0000045601 28/06/18 5,2 143.582 + 40,98 330 1,07 AN8068571086 USD 04/09/18 0,5 1.434.212.164 40,5 - 25,04 39,4
CASINO (CO) LR A 38,89 36,94 - 3,68 - 26,94 GEMALTO (GTO) L A 50,6 50,6 + 0,08 + 2,22 4,21 ROBERTET SA (CBR) B /121016 STALLERGENES GREER (STAGR) A 35 34 - 0,15 - 11,71
643752 38,93 - 4,55 53,48 165289 50,64 + 0,28 50,78 12,01 C.D.V. NOM. 8192 35 +22,08 41,7
FR0000125585 03/12/18 1,56 109.729.416 36,94 - 28,22 25,37 4,22 NL0000400653 22/05/17 0,43 90.920.356 50,54 + 59,72 49,1 FR0000045619
GB00BZ21RF93 19.738.742 33,6 - 14,87 22,6
CATANA GROUP (CATG) g C 2,565 2,63 + 4,57 - 13,2 GENFIT (GNFT) G B 20,88 20,46 + 0,1 - 14,46 ROTHSCHILD & CO (ROTH) A 35,9 35,6 + 2,01 + 16,59
97398 2,7 + 0,38 3,611 117446 21,08 - 4,39 28,28 28114 35,9 - 1,39 37,55
FR0010193052 30.514.178 2,5 + 4,95 2,015 FR0004163111 31.166.437 20,4 - 10,07 17,67 FR0000031684 22/05/18 0,68 77.462.512 35,4 + 13,32 28,25 1,91
CGG (CGG) G C 1,405 1,414 + 6,48 - 7,45 GENSIGHT (SIGHT) C 2,73 3 + 12,78 - 51,46 RUBIS (RUI) A 48,14 48,08 + 1,05 - 18,48
8446964 1,443 -30,89 4,1 421345 3 +76,99 7,68 DIV 2 28/07/17 171718 48,74 + 2,78 65,6
FR0013181864 709.943.886 1,38 - 7,93 1,281 FR0013183985 24.766.723 2,59 - 41,63 1,335 FR0013269123 08/06/18 1,5 96.811.004 47,76 - 18,72 41,32 3,12
CHARGEURS (CRI) g C 17,8 18,11 + 4,2 - 28,45 GENTICEL (GTCL) g 1,254 1,254 - 1,26 - 24,46 SARTORIUS STED. BIO. (DIM) A 91,2 94,8 + 6,04 + 57,24
43858 18,56 - 7,46 28,64 54538 1,284 -15,27 2,08 DIV 6 10/05/16 195453 94,8 -15,58 120,5
FR0000130692 12/09/18 0,3 23.551.755 17,68 - 23,94 16,3 1,66 FR0011790542 78.777.496 1,254 - 26,67 1,208 FR0013154002 09/04/18 0,46 92.180.190 90,95 + 58,32 59,75 0,44
CHRISTIAN DIOR (CDI) A 335,8 339 + 3,29 + 11,31 GETLINK (GET) LR A 11,47 11,25 - 1,96 + 4,94 SAVENCIA (BH) B 63 60,2 - 3,83 - 25,42
EX D OP 08/06/17 16565 342,2 - 2,45 383,8 1203737 11,475 + 1,4 12,49 1733 63 - 8,23 90,8
FR0000130403 17/04/18 3,4 180.507.516 334,3 + 13,21 291,6 1 FR0010533075 22/05/18 0,3 550.000.000 11,16 + 1,63 10,11 2,67 FR0000120107 14/05/18 1,4 14.032.930 59,6 - 24,75 59,6 2,66
CIE DU CAMBODGE (CBDG) A /301118 - 20,17 GL EVENTS (GLO) g B 18,1 18,14 + 0,33 - 23,7 SCOR (SCR) LR A 43,07 42,83 + 0,92 + 27,68
7550 6453 18,18 - 5,32 27,072 386837 43,4 + 2,91 43,79
FR0000079659 07/06/18 180 559.735 - 21,78 5600 3,16 FR0000066672 13/06/18 0,65 29.982.787 18 - 24,16 17,1 3,58 FR0010411983 30/04/18 1,65 192.784.482 42,63 + 25,69 30,84 3,85
34 // FINANCE & MARCHES Mardi 4 décembre 2018 Les Echos

euronext//taux&changes//matières premières
US58933Y1055 MERCK AND CO INC 70,5 71,5 69,5 69,5 623
ACTIONS ACTIONS ACTIONS
EURONEXT HORS SRD FRANÇAISES EURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES EURONEXT HORS SRD Suite FRANÇAISES US7427181091
LU0934195610
PROCTER & GAMBLE
RORENTO CDH
83 83,4 82,2 82,2 + 0,24
59,13
539

US9098831004 RUSAL PLC 19,91

ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL CH0008175645 TELEVERBIER C 48,2 48,2 48,2 48,2 - 7,31 50
FR0013341781 2CRSI C 8,6 8,84 8,6 8,84 + 3,03 63089 FR0010298620 MEMSCAPg C 2 2 1,965 2 - 0,5 222 FR0013295789 TFF GROUP B 39,995 39,995 39,995 39,995+ 3,88 1 GA0000121459 TOTAL GABON A 139,5 140 139 139 + 1,46 664
FR0000076887 A.S.T. GROUPEg C 6,54 6,57 5,95 6,16 - 4,2 60331 FR0000077570 MICROPOLEg C 0,88 0,9 0,88 0,886+ 0,68 16400 FR0004037182 THERMOCOMPACTg C 35,5 US91912E1055 VALE SA 12,2 + 4,58
FR0013185857 ABEO C 32,9 33 32,8 33 + 0,3 66 FR0011584549 MNDg 1,666 1,72 1,522 1,53 - 7,83 677996 FR0000066482 TIPIAK C 77 77 77 77 10 BMG9887P1068 ZCI LIMITED C 0,02
FR0000076861 ACTEOSg C 1,395 1,42 1,395 1,42 + 1,43 1501 FR0000064180 MOUL. STRASBOURG C 645 FR0000060949 TIVOLY C 30,8 31 30,8 31 152
BE0974269012 AD CAPITAL 0,081 FR0004034320 MR BRICOLAGE SA B 8,4 8,42 8,32 8,32 - 0,24 342 FR0000064388 TONNA ELECT. C 0,41
FR0000062978 ADL PARTNERg C 12,85 12,85 12,85 12,85 1414 FR0000060196 MRM C 1,49 1,5 1,49 1,5 + 1,35 1673 FR0000039240 TOUPARGEL GROUPE C 3 3 3 3 10
FR0012821890 ADUX (EX:HI MEDIA) C 2,86 2,94 2,85 2,94 + 2,8 4834 FR0000037970 MUSÉE GRÉVIN C 74 FR0000036816 TOUR EIFFEL B 41,2 41,6 41,1 41,1 - 0,73 1391
FR0004152874 ADVENISg C 1,57 1,57 1,53 1,535- 2,85 1239 FR0011341205 NANOBIOTIXg B 12,43 12,94 12,25 12,94 + 6,07 112193 FR0010127662 TXCELLg 2,58
FR0013296746 ADVICENNE
FR0000053043 ADVINI
C 11,65 11,65
C 29,2 29,2
11,5
28,8
11,6 + 0,43
28,8 + 2,86
1924
299
FR0013018041
FR0000120560
NAVYA
NEOPOSTG
B 3,232 3,232
A 24,52 25,26
2,991
23,9
3 + 4,44
23,92 - 2,21
33322
143741
FR0000054215
FR0000034548
UNIBEL
UNION FIN. FR. BQUE g
A
B 23,7 23,7 23,2
735
23,3 - 2,1 1840
EURONEXT GROWTH (Sélection)
FR0000036105 AFFINE REg C 13,74 14 13,66 13,74 - 1,15 8445 FR0004050250 NEURONESg B 19,9 19,9 19,5 19,8 - 0,5 912 FR0000074197 UTIg C 0,598 0,598 0,58 0,598- 0,33 2131 ISIN VALEUR OUV +HT +BS CLÔT ÉCART VOL
FR0000044612 AFONE PART. C 11,1 11,2 11,1 11,2 + 3,7 3632 FR0012789386 NEXTSTAGE C100 100 99 99 + 0,51 28 FR0000062465 VERNEUIL PART. C 1,9 1,9 1,9 1,9 + 43,94 10 FR0010641449 AGROGENERATION 0,152 0,152 0,141 0,148 - 2,31 195994
FR0000062804 ALPHA MOS C 0,37 0,38 0,37 0,38 + 5,56 4865 FR0010298901 OFFICIIS PROPERTIESg C 1 1,03 1 1 2680 FR0004186856 VETOQUINOLg B 50,8 51 49 49 - 1,41 1515 FR0010397760 AUPLATA 0,071 0,071 0,067 0,069- 2,14 4417376
FR0000053837 ALTAMIRg B 15,22 15,22 15,06 15,06 - 0,53 971 FR0000066680 VIDELIO (EX:IEC) C 1,83 1,83 1,82 1,82 - 0,55 201 FR0012788065 BIOCORP 7,34 8 7,34 8 + 14,29 4637
FR0010428771 OL GROUPEg C 2,79 2,79 2,76 2,76 - 1,08 13239
FR0000039216 ALTAREIT B482 482 482 482 1 FR0012816825 BIOPHYTIS 1,632 1,736 1,628 1,728+ 3,35 54556
FR0000075392 ORAPIg C 6,14 6,14 6,1 6,1 - 0,65 840 FR0000050049 VIEL ET CIEg C 4,21 4,59 4,2 4,59 + 9,29 14144 FR0011053636 BLOCKCHAIN GROUP 0,19 0,24 0,19 0,217+ 20,28 1828899
FR0011051598 AMOEBAg C 3,29 3,35 3,15 3,17 - 3,65 27348 FR0013190410 ORCHESTRA-PRE. C 0,64 0,65 0,638 0,648+ 1,89 40584 FR0000035719 VIKTORIA INVESTg C 3,3 3,3 3,3 3,3 + 6,45 260 FR0011648716 CARBIO 6 6,4 6 6,4 + 7,02 5726
FR0013258589 ANTALIS B 1,082 1,1 1,082 1,09 - 1,63 9584 FR0010609206 OREGE 3,36 3,36 3,36 3,36 6 FR0000065765 VISIODENTg C 2,2 FR0010907956 CARMAT 20,7 20,9 20,5 20,9 + 2,7 2949
FR0010481960 ARGANg B 43,6 43,6 43,2 43,6 823 FR0013318813 PARAGON ID C 17,58 17,58 16,06 16,1 - 8,52 1809 FR0004183960 VOLUNTIS C 5,9 5,9 5,75 5,75 - 2,54 279 FR0000035818 ESKER 60,3 62 60,3 62 + 3,33 1879
FR0012185536 ARTEA C 12,1 FR0010263202 PAREFg C 78 FR0011995588 VOLTALIA B 8,25 8,35 8,1 8,15 - 1,21 8970 FR0004166197 EVOLIS 23,4 23,5 23 23,5 150
FR0000076952 ARTOIS A 4940 FR0000044810 EUROPLASMA 0,097 0,106 0,089 0,096- 0,1 7936790
FR0000038465 PASSAT C 3,65 3,72 3,59 3,6 8000 FR0004034072 XILAM ANIMATIONg C 38,7 39,45 38,2 38,4 + 0,92 6088 FR0010342329 GAUSSIN 0,259 0,259 0,247 0,253- 2,13 899169
FR0011992700 ATEME C 12,02 12,06 11,4 11,96 + 0,84 11050 FR0011027135 PATRIMOINE & COM B 14,6 14,6 14,3 14,6 - 0,68 2403 FR0011471291 YMAGISg 1,65 1,69 1,6 1,63 + 1,88 16596 FR0012819381 GROUPE GUILLIN 17,4 17,76 17,2 17,42 + 0,93 39343
FR0000061780 AUGROS CP C 7 7 7 7 + 6,87 520 FR0000053514 PCAS g C 13 13 13 13 139 FR0013204070 GROUPE PAROT 5,48 5,5 5,44 5,48 - 0,73 23651
FR0013183589 AURES TECH. C 30,95 33,55 30,95 33 + 9,09 5615 FR0000066441 POUJOULAT C 35,6 35,6 35,6 35,6 1 FR0000077562 HIOLLE INDUSTRIES 4,38 4,4 4,32 4,4 1271
FR0011800218 AWOXg 1,145 1,16 1,145 1,145+ 0,44 4956 FR0012432516 POXELg C 6,09 6,09 5,89 5,95 - 0,34 50432 AUTRES VALEURS DE LA ZONE EURO FR0004153930 HYBRIGENICS 0,058 0,058 0,054 0,054- 1,27 455191
FR0000064123 BACCARAT B 222 FR0010458729 IMPLANET 0,174 0,174 0,164 0,167 + 1,21 191427
FR0000060832 PRECIA g C 190 - 2,06 FR0004155687 MASTRAD 0,434 0,434 0,406 0,419- 2,1 88517
MC0000031187 BAINS MONACO B 49,7 49,7 49 49 430 LU0569974404 APERAM A 26,2 27,47 26 26,34 + 5,83
FR0004044600 PRISMAFLEXg C 12 12,1 11,3 11,85 - 5,2 3093 FR0004032746 NEOVACS 0,217 0,22 0,211 0,22 + 1,15 644380
FR0013258399 BALYO C 3,4 3,45 3,26 3,36 + 3,07 114012 IT0001389631 BENI STABILI 0,715 - 4,27
FR0012613610 PRODWAYS GROUP B 3,15 3,27 3,13 3,16 + 1,12 27597 FR0004171346 NEXTEDIA 0,676 0,689 0,651 0,672+ 0,45 31502
FR0000062788 BARBARA BUI C 6,95 BE0974260896 CELYAD C 24,5 24,68 22,36 22,86 - 5,93 70257
FR0010380626 PROLOGUEg C 0,416 0,423 0,411 0,413+ 1,6 181894 FR0000064529 NSC GROUPE 78
FR0000035370 BASTIDE C 34,7 34,7 34,05 34,5 + 1,92 4267 NL0010949392 CNOVA NV A 4,28 4,28 4 4,18 - 2,34 1391 FR0000061608 PISCINES DESJOYAUX 11,1 11,1 11 11 - 0,9 132
FR0010211615 QUOTIUM TECH. C 21
FR0000062150 BLEECKER C 105 BE0974290224 DEXIA C 4,16 4,16 4,02 4,02 - 1,71 2183 FR0004197747 THERADIAG 1,05 1,09 1,045 1,05 - 0,94 3445
FR0000044471 RAMSAY GDS A 19,1 19,5 19,1 19,4 - 2,02 172
FR0011592104 BLUE SOLUTIONSg 16,4 16,4 16,35 16,4 + 0,31 542 NL0006294274 EURONEXT A 52,75 52,9 52,2 52,25 + 1,06 68503 FR0013263878 UMANIS 9,1 9,14 9,04 9,04 - 0,66 1832
FR0000075954 RIBERg C 1,95 2,035 1,902 1,922 + 1,16 49839 FR0004155240 VERGNET 0,27 0,27 0,264 0,264- 2,04 182107
FR0004548873 BOURBONGg A 4,195 4,36 4,195 4,36 + 4,56 53230 IE00BJYS1G50 MAINSTAY MEDICAL 2,96 2,96 2,48 2,48 + 3,33 2714
FR0000039091 ROBERTET SA B550 552 542 552 + 2,22 904 FR0004045847 VOY. DU MONDE 106 107,5 105 106 1928
FR0000074254 BOURSE DIRECT C 1,12 1,13 1,12 1,13 - 0,88 1101 BE0003853703 MONTEA CVA 57,4 58 55,8 56,6 - 1,39
FR0013344173 ROCHE BOBOIS B 19,2 19,6 19,2 19,6 + 0,51 388
FR0000078958 BUSINESS ET DEC.g C 7,59 - 0,38 FI0009000681 NOKIAR A 4,934 4,98 4,934 4,949+ 2,68 481409
FR0000060071 S.A.M.S.E. B 133 133 132 132 - 0,75 62
FR0010151589 CAFOM
FR0012969095 CAPELLI
C 5,45 5,55
40,8 41,2
5,45
39,6
5,5 + 0,92
41,2 + 1,73
1114
1324
FR0000060121
FR0006239109
SABETON
SCBSMg
C 22,2 22,2
C 6,45 6,65
22,2
6,45
22,2 - 0,89
6,5 - 0,76
250
1165
BE0946620946
NL0000289783
RENTABILIWEB GPg
ROBECO NV
C 8,98
38,68 CERTIFICAT/FONDS INVESTIR 10
FR0000064156 CARP.DE PARTIC. C 45,6 NL0000289817 ROLINCO 38,51 INVESTIR 10 GRANDES VALEURS I10GS - FR0011630474 121.15 0,87
FR0000039109 SÉCHÉ ENV.g B 28,1 28,7 28 28,4 + 1,07 5644
FR0000072894 CASTg C 3,75 3,82 3,75 3,8 + 1,06 13752 INVESTIR PEA PALATINE FR0013284114 91.38 0,34
FR0004175842 SELECTIRENTE C 87 87 87 87 3008
FR0000064446 CATERING INTER.g B 10,2 10,2 9,72 9,72 - 4,71 2660
FR0010193979 CBO TERRITORIAg C 3,44 3,45 3,35 3,35 - 1,76 39127
FR0011950682 SERGEFERRARI GROUP C 7,12 7,12 6,98 7,1 - 0,28 761 VALEURS ZONE INTERNATIONALE
FR0000060790 SIGNAUX GIROD C 12,8 12,95 12,45 12,5 - 1,96 1118
FR0000078339 CCA INTERN. C 4,99
FR0000074122 SII C 22,1 22,5 21,3 21,9 - 1,79 4248 CH0008853209 AGTA RECORD B 65 65,5 65 65,5 + 0,77 63
FR0000053506 CEGEDIMg B 23,6 23,8 23,6 23,6 - 0,42 1238
FR0013214145 SMCP A 17,7 18,498 17,7 17,8 + 1,13 62550 SN0008626971 BRAS. OUEST AFR. C 690
FR0010309096 CEGEREALg B 35,2 35,2 35,2 35,2 - 0,57 6
FR0004016699 SMTPCg B 18,94 19 18,4 18,4 - 1,08 1764 CM0000035113 BRASS. CAMEROUN B 92,5 92,5 92,5 92,5 + 0,54 20
FR0012633360 CELLNOVOg C 1,514 1,514 1,452 1,49 + 0,68 32387
FR0010209809 SOC. FR. CASINOS C 1,87 US1491231015 CATERPILLAR INC. 122,5 126 121,5 125 + 15,21 232
FR0012616852 CERENISg B 1,586 1,62 1,586 1,616 + 1,89 16222
FR0000072563 SODIFRANCE C 17,6 SN0000033192 CFOA C 4,02
FR0000037475 CFI C 1,73
FR0000078321 SODITECH ING. C 0,92 0,92 0,92 0,92 + 9,52 100 GB0002374006 DIAGEO 32,055 32,055 32 32,045+ 1,15 250
FR0000060907 CHAUSSERIA SA C 7,7
FR0000054322 CIBOX INTER.g C 0,12 0,127 0,12 0,124+ 2,92 128891 FR0000038804 SOFIBUS C 179 179 179 179 - 0,56 32 US5324571083 LILLY AND CO 103 + 0,99
FR0000060824 CLAYEUXg C 0,3 0,3 0,3 0,3 + 9,49 1 FR0000075517 SOFT COMPUTINGg C 15 15,3 15 15,3 + 1,33 298 CI0000053161 FORESTIÈRE EQ. C 750

FR0000053399 CNIMg B 93,8 95 93,4 93,4 - 0,43 182 FR0000065864 SOGECLAIRg C 19,25 20 19,05 19,25 + 5,48 6458 CH0308403085 GENEUROg B 3,95 3,98 3,93 3,98 + 0,76 651
FR0013335742 COGELEC C 8,09 8,09 7,95 7,95 - 1,73 6340 FR0000131732 SPIR COM. C 2,7 2,7 2,7 2,7 - 1,1 3000 US4282911084 HEXCEL 50,5 - 13,79
FR0004031763 COHERISg C 1,725 1,74 1,705 1,73 + 0,58 3138 FR0000063307 TAYNINH C 1,36 US4567881085 INFOSYS C 15,2

FR0000065393 COURTOIS C 139 139 139 139 1 FR0004529147 TESSIg B 132 132 126 130,5 377 MA0000011488 MAROC TELECOM 12,95 13,05 12,9 12,95 - 0,77 1735
FR0000044323 CR ALPES PROV. C 111,58 111,8 110,76 111,8 + 0,68 379
FR0000185506 CR ATL. VENDÉE C 133,62 135,5 133,62 135,5 + 1,41 624
FR0010483768 CR BRIE PICARD. B 26,34 26,4 26,1 26,4 - 0,32 10891
FR0000045213 CR ILLE VILAINE
FR0010461053 CR LANGUEDOC
C100,4 103
C 74,4 75,4
100,26 103
74,4
+ 1,98
75,21 + 0,01
2187
312
TAUX ET CHANGES
FR0000045239 CR LOIRE HTE-LOIRE C 92,8 93 92,7 93 + 0,22 337
CHANGES : COURS AU COMPTANT COURS DE CHANGES CROISÉS TAUX MARCHÉS MONÉTAIRES ET EURODEVISES MARCHÉ OBLIGATAIRE
FR0000045551 CR MORBIHAN C 86,6 86,9 85,01 86,9 + 0,81 275
VAR. VAR. 03-12-2018 EUR USD GBP CHF SEK DKK JPY (100) CAD MARCHÉS MONÉTAIRES
FR0000185514 CR NORD FRANCE B 23,5 23,6 23,4 23,45 + 0,21 8373 03-12-2018 COURS VEILLE ANNÉE 03-12-2018 JOUR 1 MOIS 3 MOIS 6 MOIS 1 AN EUROMTS INDICE VAR % 31/12 VAR %
FR0000044364 CR NORM. SEINE C 132 132,6 131 132,6 + 1,16 604 1 EURO EN DEVISE BCE EN % EN % EUR 1 0,88 1,1218 0,8824 0,0975 0,134 0,775 0,6673
ZONE EURO-0,36/-0,66 -0,37/-0,67 -0,19/-0,49 -0,17/-0,47-0,08/-0,38
FR0000045528 CR PARIS IDF B 90 90,3 90 90,3 + 0,11 747 DOLLAR US 1,1363 0,25 -5,35 USD 1,1363 1 1,2751 1,0025 0,1109 0,1523 0,8806 0,7582 FRANCE 249,46 0.06 248,89 0.17
FR0000045346 CR RHÔNE-ALPES C198 199,38 198 199,38 + 0,39 155 LIVRE STERLING 0,8914 0,19 0,47 GBP 0,8914 0,7843 1 0,7861 0,0869 0,1194 0,6906 0,5946 1-3 ANS 171,08 0.06 171,84 0.70
ECARTS DE TAUX AVEC L’ALLEMAGNE
FR0000045544 CR TOULOUSE C 114,5 115,18 114,42 114,42 - 0,5 629 FRANC SUISSE 1,1333 0,04 -3,12 CHF 1,1333 0,9975 1,272 1 0,1106 0,1519 0,8784 0,7564 03-12-2018 6 MOIS 2 ANS 5 ANS 7 ANS 10 ANS
COURONNE DANOISE 7,463 0,00 0,21 5-7 ANS 235,04 0.16 236,20 -0.65
FR0000045304 CR TOUR. POITOU C109,6 110,5 109,6 110,5 + 1,1 299 SEK 10,2514 9,0201 11,5017 9,0419 1 1,3735 0,0794 6,8394 ALLEMAGNE 100,23 -0,65 -0,31 -0,06 0,24
COURONNE NORV. 9,6934 -0,21 -1,60 10-15 ANS 284,15 0.14 284,90 -0.39
FR0000050395 CROSSWOOD C 4,08 KUNA CROATE 7,3899 -0,16 -0,57 DKK 7,463 6,5678 8,3747 6,5837 0,7281 1 5,7837 4,98 PORTUGAL -0,23 0,52 0,94 1,36 1,59
COURONNE SUEDOISE 10,2514 -0,39 4,38 JPY 1,2903 1,1356 144,7991 113,845 12,5894 0,1729 1 0,8614 FRANCE 0,04 0,08 0,15 0,23 0,38 PLUS 15 ANS 332,31 0.07 327,74 1.32
FR0007317813 CS-COM. ET SYST.g C 5,06 5,06 4,97 4,97 - 0,2 690 DOLLAR CANADIEN 1,4985 -0,26 -0,73 CAD 1,4985 1,3189 1,6817 1,322 0,1462 20,0802 1,1609 1 ESPAGNE -0,05 0,34 0,61 0,93 1,19 PLUS 25 ANS 341,37 0.11 332,52 2.55
FR0011026749 DALETg C 12,6 12,6 12,4 12,4 - 0,8 5047 YEN JAPONAIS 129,028 0,15 -4,70
FR0000036774 DANE-ELEC MEMORYg C 0,56 DOLLAR AUSTRALIEN 1,5434 0,23 0,37 ITALIE -0,32 1,50 2,25 2,77 2,85 EMTXI-BE 233,49 0.17 234,24 -0.49
ROUBLE RUSSE 75,7239 -0,21 9,49
FR0010879056 DEINOVE 1,85 1,85 1,764 1,842+ 3,25 19438 ROUPIE INDIENNE 80,004 1,17 4,36 COURS A TERME DE L’EURO CONTRE LES PRINCIPALES DEVISES
FR0013283108 DELTA PLUS GROUP B 38 40 37,8 38,8 + 4,87 5437 DOLLAR NEO-ZELANDAIS 1,6387 -0,19 -3,10 03-12-2018 USD GBP CHF SEK DKK JPY (100) CAD
FR0000035784 DIGIGRAM C 0,785
COURONNE TCHEQUE 25,9247 -0,15 1,50 INDICES DE RÉFÉRENCE DES EMPRUNTS À TAUX VARIABLES SOURCE CDC IXIS

FORINT HONGROIS 322,735 -0,30 3,85 COMPTANT MOY. TMM EURIBOR TME TMOR. MOY. EONIA EURIBOR TEC THE THOR.
FR0012202497 DMS C 0,712 0,712 0,712 0,712+ 0,28 358 ZLOTY POLONAIS 4,2766 -0,28 2,41 ACHAT 1,1362 0,8909 1,1333 10,2476 7,4605 129,0240 1,4984 MENS. 1 MOIS 3 MOIS PUB. PRIV. HEBDO 1 MOIS 3 MOIS 10 PUB. PRIV.
FR0000065260 DOCKS PÉTROLES A C500 500 500 500 + 5,93 5 LEV BULGARE 1,9571 -0,08 0,06 VENTE 1,1364 0,8912 1,1334 10,2487 7,4638 129,0320 1,4986
DOLLAR HONG-KONG 8,8794 0,13 -5,35 OCT. 16 -0,3462 -0,371 -0,309 0,36 0,56 0,56 26-10 -0,369 -0,369 -0,317 0,75 0,81 1,01 1,01
FR0010099515 ECAg C 11 12 11 11,8 + 7,27 4874 WON SUD COREEN 1262,18 -0,53 -1,46 A 1 MOIS NOV. 16 -0,3486 -0,373 -0,313 0,70 0,90 0,90 29-10 -0,369 -0,369 -0,318 0,74 0,81 1,01 1,01
FR0000072373 EGIDEg C 1,51 1,51 1,51 1,51 - 2,27 918 PESO MEXICAIN 22,9718 0,45 -2,68 ACHAT -0,0036 0,0006 0,0006 -0,0012 0,0015 0,1704 -0,0023 DÉC. 16 -0,3501 -0,373 -0,313 0,80 1,00 1,00 30-10 -0,369 -0,369 -0,318 0,75 0,81 1,01 1,01
FR0000031023 ELECT. STRASBOURG B104,5 105 103,5 104,5 - 0,95 490 REAL 4,3527 -0,68 9,49 VENTE -0,0039 0,0004 0,0001 -0,0039 0,0024 0,1309 -0,0027 JANV. 17 -0,3511 -0,371 -0,325 0,91 1,11 1,11 31-10 -0,37 -0,369 -0,318 0,75 0,81 1,01 1,01
DOLLAR SINGAPOUR 1,5524 -0,01 -3,32 A 3 MOIS FÉV. 17 -0,353 -0,372 -0,329 1,11 1,31 1,31 01-11 -0,366 -0,369 -0,318 0,77 0,81 1,01 1,01
FR0012650166 ELECTRO POWERg C 12,95 13 12,75 12,75 5155 RAND SUD-AFRICAIN 15,521 -0,41 4,45
ACHAT -0,0091 0,0010 0,0013 -0,0025 0,0041 0,1277 -0,0078 MARS 17 -0,3532 -0,372 -0,329 1,10 1,30 1,30 02-11 -0,341 -0,368 -0,318 0,77 0,82 1,02 1,02
FR0004030708 ENCRES DUBUITg C 5,46 5,46 5,34 5,36 - 1,83 958 LIVRE TURQUE 5,9618 1,58 30,90 05-11 -0,362 -0,368 -0,318 0,79 0,82 1,02 1,02
RENMIBI YUAN 7,8206 -0,84 0,20 VENTE -0,0094 -0,0014 0,0006 -0,0053 0,0046 0,0904 -0,0082 AVR. 17 -0,3563 -0,372 -0,33 0,97 1,17 1,17
FR0000120669 ESSOg B 37,9 37,9 36,05 36,05 - 2,44 1245 MAI 17 -0,3585 -0,373 -0,329 0,87 1,07 1,07 06-11 -0,362 -0,369 -0,318 0,78 0,82 1,02 1,02
RUPIAH 16178,7771 -0,54 -0,52 A 6 MOIS
FR0000061475 EURASIA FONC INV C 0,246 0,246 0,246 0,246+ 29,47 30 PESO PHILIPPIN 59,693 0,47 -0,55 JUIN 17 -0,3569 -0,373 -0,33 0,71 0,91 0,91 07-11 -0,362 -0,369 -0,317 0,79 0,82 1,02 1,02
ACHAT -0,0186 -0,0045 0,0026 -0,0048 0,0075 0,1053 -0,0178 08-11 -0,362 -0,369 -0,317 0,82 0,82 1,02 1,02
FR0000075343 EUROMEDIS GROUPEg C 6,65 6,8 6,65 6,8 + 2,26 935 RINGGIT MALAIS 4,7218 -0,35 -3,26 JUIL. 17 -0,359 -0,373 -0,33 0,89 1,09 1,09
BATH THALANDAIS 37,2544 -0,03 -4,70 VENTE -0,0189 -0,0046 0,0017 -0,0098 0,0086 0,0473 -0,0184 AOÛT 17 -0,3561 -0,372 -0,329 0,78 0,98 0,98 09-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,80 0,87 1,07 1,07
FR0010490920 EUROPACORPg C 1,29 1,33 1,26 1,285+ 1,98 43544 A 12 MOIS 12-11 -0,361 -0,369 -0,316 0,77 0,87 1,07 1,07
FR0000064164 EXACOMPTA CLAIREF. C 107 107 107 107 + 2,89 10 SEPT. 17 -0,3573 -0,372 -0,329 0,77 0,97 0,97
ACHAT -0,0382 -0,0112 0,0055 -0,0180 0,0158 0,0634 -0,0391 13-11 -0,361 -0,369 -0,316 0,77 0,87 1,07 1,07
FR0000037343 EXPL. PROD. CHIM. C 845
PRINCIPAUX TAUX DIRECTEURS OCT. 17 -0,3589 -0,372 -0,33 0,77 0,97 0,97
14-11 -0,36 -0,369 -0,316 0,77 0,87 1,07 1,07
VENTE -0,0386 -0,0116 0,0035 -0,0230 0,0147 -0,0056 -0,0399 NOV. 17 -0,3513 -0,372 -0,329 0,65 0,85 0,85
FR0000039026 EXPL. PROD. CHIM. C 865 PAYS TAUX DE RÉFÉRENCE TAUX EN % 15-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,74 0,87 1,07 1,07
DÉC. 17 -0,3411 -0,369 -0,328 0,62 0,82 0,82 16-11 -0,36 -0,371 -0,316 0,76 0,79 0,99 0,99
FR0000062341 F.I.E.B.M. C 6,1 BCE TAUX PRET MARGINAL 0.25 % JANV. 18 -0,3614 -0,369 -0,328 0,82 1,02 1,02
FR0000062507 F.I.E.B.M. C 110 Taux repo (refi) 0.00 % TAUX BONS DU TRÉSOR FÉV. 18 -0,3649 -0,37 -0,329 0,97 0 1,17
19-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,78 0,79 0,99 0,99
Taux DepoT -0.40 % 20-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,77 0,79 0,99 0,99
FR0000038184 F.I.P.P. C 0,308 0,308 0,264 0,3 + 1,7 16115 BTF TAUX MARS 18 -0,3628 -0,371 -0,328 0,85 0 1,05 21-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,77 0,79 0,99 0,99
ROYAUME UNI TAUX JOUR LE JOUR 0.45 % AVR. 18 -0,3648 -0,372 -0,329 0,80 0 1,00
FR0000063034 FAUVET-GIREL g C 32,2 Taux De base 0.75 % 1 MOIS -0,52 22-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,75 0,79 0,99 0,99
3 MOIS -0,70 MAI 18 -0,3628 -0,371 -0,326 0,83 0 1,03 23-11 -0,363 -0,369 -0,316 0,73 0,80 1,00 1,00
FR0011271600 FERMENTALGg 2,93 3,21 2,895 3,16 + 8,41 45747 USA TAUX JOUR LE JOUR 2.10 % JUIN 18 -0,3614 -0,37 -0,322 0,83 0 1,03
fonDs feDeraux 2.25 % 6 MOIS -0,66 26-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,73 0,80 1,00 1,00
FR0000062101 FERMIÈRE CANNES B1450 1450 1450 1450 - 1,36 1 JUIL. 18 -0,3636 -0,37 -0,321 0,68 0 0,88 27-11 -0,362 -0,368 -0,316 0,73 0,80 1,00 1,00
2 ans 2.86 % 9 MOIS -0,67
FR0000061418 FIDUCIAL OFFICE C 28,4 28,4 28,4 28,4 1 10 ans 3.07 % AOÛT 18 -0,359 -0,369 -0,319 0,73 0 0,93 28-11 -0,362 -0,369 -0,316 0,71 0,80 1,00 1,00
1 AN -0,57 SEPT. 18 -0,3609 -0,371 -0,319 0,79 0 0,99
FR0000060535 FIDUCIAL RE B 170 170 170 170 1 JAPON BOJ TOKYO -0.10 % 29-11 -0,362 -0,368 -0,316 0,71 0,80 1,00 1,00
2 ANS -0,46 OCT. 18 -0,3662 -0,37 -0,318 0,86 0 1,06 30-11 -0,365 -0,368 -0,316 0,69 0,76 0,96 0,96
FR0000076986 FIN. MONCEY A5450 5450 5450 5450 6 Taux Jour le Jour -0.25 % 5 ANS 0,03
Taux repo (refi) -0.10 % NOV. 18 -0,3614 -0,369 -0,316 0,81 0 1,01 03-12 -0,349 -0,368 -0,316 0,70 0,76 0,96 0,96
FR0000035123 FINATIS B 41,4 41,6 41,4 41,6 + 0,48 2 10 ans 0.02 % 10 ANS 0,70
FR0000074759 FLEURY MICHON B 41,5 42 41,5 42 + 1,21 979
FR0000065930 FONCIÈRE 7 INV. C 2,08
FR0000064362 FONCIÈRE ATLAND C 113 113 113 113 101
FR0000038499 FONCIÈRE EURIS B 29,8 29,8 29,8 29,8 6094 MATIÈRES PREMIÈRES
FR0010341032 FONCIÈRE INEA B 39,8 39,8 39,5 39,8 + 0,25 811
FR0011277391 FONCIÈRE PARIS NORD C 0,032 0,033 0,032 0,033 53400 MÉTAUX PRÉCIEUX MÉTAUX NON FERREUX MÉTAUX STRATÉGIQUES PRODUITS PÉTROLIERS SUCRE CÉRÉALES
FR0000063265 FONCIÈRE R-PARIS C 34,97 PARIS CUIVRE (GIRM): LONDRES ROTTERDAM London Daily Price: 12,97 cts/lb BLÉ DE MEUNERIE N°2 À PARIS
FR0000053944 FONCIÈRE VOLTA C 4,12 4,12 4,12 4,12 + 4,57 225 OR (EUROS CPROR/*COURS HEBDO) CATHODES : 5749 A COMPTER DU 03/12/ (EN DOLLARS) 03/12 30/11 (BARGES - FOB) (EN $ PAR TONNE) LONDRES (EN DOLLARS PAR TONNE) (EN EUROS PAR TONNE)
FR0013030152 FRANÇAISE ENERGIE C 10,2 10,2 10,05 10,05 1995 03/12 30/11 ANTIMOINE 99,65% (PAR TONNE) CLÔTURE CLÔTURE VOL SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
AUTRES DEMI PRODUITS CUIVREUX : GAS OIL 0.1% SUL. 542 532,5 03/12 30/11
FR0010588079 FREY B 28,2 28,2 28,2 28,2 + 0,71 110 COURS PRIME PREC. 8050 8050 03/12 30/11
LINGOT 34990 0 34530 FUEL MARS 19 349,9 348 2718 DÉC. 18 202,25 201,25 17837
FR0000031973 FSDV C 36 10 FLORINS 211,9 0,1 211,8 BASE CUIVRE 656,92 DEPUIS LE 03/12 BISMUTH 99,99% (PAR LB) MAI 19 353,8 352,1 1102 MARS 19 203,25 202,75 27014
5 DOLLARS* 290 10,21 310 FUEL OIL (HS 180) 397 383,5 MAI 19 203,75 203,25 5293
FR0000030611 GALIMMO C 24,2 24,2 24,2 24,2 1 BASE LAMINÉ LAITON 1 TITRE 553,09 DEPUIS LE 03/12 4,3 4,3 AOUT 19 358,8 356,9 527
10 DOLLARS 585 11,16 585 FUEL OIL (HS 380) 372 358,5 OCT. 19 360,8 361 173
FR0000034894 GAUMONT B 121 121 116,5 117 - 1,68 168 20 DOLLARS 1185 12,55 1170 BASE LAMINÉ LAITON 70/30 562,53 DEPUIS LE 03/12 CADMIUM 99,95% (PAR LB) BLÉ À CHICAGO (EN CENTS PAR BOISSEAU)
SINGAPOUR DÉC. 19 368,5 363,8 102 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
FR0000053035 GEA C 86,8 89 86,6 87,6 + 0,92 342 5 ROUBLES* 0 -100 0 BASE LAMINÉ LAITON 85/15 609,72 DEPUIS LE 03/12 1,35 1,35
50 PESOS 1319,5 0,56 1298,75 GASOLINE 97 63,15 60,76 NEW YORK (EN CENTS PAR LB) 03/12 30/11
FR0010501692 GENERIXg C 3,38 3,39 3,36 3,36 - 0,59 1843 COBALT (CATHODES) 99,80% (PAR LB) DÉC. 18 515,75 515,75 3
LATINE 204 0,42 202 BASE LAMINÉ BRONZE 94/6 742,44 DEPUIS LE 03/12 GAS OIL 70,48 70,25 CLÔTURE CLÔTURE VOL
FR0011799907 GENOMIC VISIONg 0,51 0,533 0,468 0,482- 0,82 970630 NAPOLEON 206 1,4 205,7 33 33 03/12 30/11 MARS 19 521,25 515,75 136
BASE LAMINÉ BRONZE 94/4 713,93 DEPUIS LE 03/12 FUEL OIL (180) 455,5 440,5
FR0000061459 GÉRARD PERRIER C 48,1 48,1 47,7 47,7 - 0,83 146 1/2 NAPOLEON* 113,5 11,74 110 EPONGE DE TITANE 99,60% (PAR KG) MARS 19 12,91 12,83 46310 MAI 19 527,5 521,25
SOUVERAIN ELI I* 269,7 5,3 269,7 FUEL OIL (380) 423,5 408,5 MAI 19 13,02 12,94 18101
FR0004038099 GFI INFORMATIQUEg B 10,5 10,5 10,5 10,5 29918 LONDON METAL EXCHANGE 6,8 6,8 MAIS À PARIS (EN EUROS PAR TONNE)
SOUVERAIN 256 -0,05 255,9 JUIL. 19 13,11 13,05 10729
1/2 SOUVERAIN* 134 4,64 134 03/12 30/11 FERRO MANGANESE (HC) (PAR TONNE) ÉMISSION CO2 OCT. 19 13,35 13,3 3697 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
FR0000065971 GRAINES VOLTZ C 35,8 35,8 35,8 35,8 - 0,56 36 03/12 30/11
SUISSE 205,7 1,25 205,7 ALLIAGE D`ALUMIN. (EN $ PAR TONNE) 975 975 NYMEX EMISSIONS (EN EUROS PAR TONNE) MARS 10 13,86 13,79 1046
FR0000124232 GROUPE IRD C 25,8 25,8 25,8 25,8 1 TUNISIENNE* 205 0,91 205 JANV. 19 173 172,75 530
CLÔTURE CLÔTURE VOL
FR0004010338 GROUPE JAJ C 1,7 MARK* 263 4,98 261 CASH 1385-1395 1320-1330 FERRO MOLYBDENE (PAR KG) 03/12 30/11 MARS 19 175,5 175,25 561
KRUGERRAND 1130 3,83 1144,5 29,1 29,1 CACAO JUIN 19 178,75 178,5 231
FR0004050300 GROUPE OPENg C 21,95 22,45 21,7 22,05 + 1,15 12008 3 MOIS 1370-1380 1360-1370 SPOT 20,52 19,35
LINGOTIN 500GRS 18080 3,34 17890 Prix indicatif de l'Organisation internationale du MAIS À CHICAGO (EN CENTS PAR
FR0010214064 GROUPE PIZZORNO C 15,55 15,55 15,5 15,5 213 LINGOTIN 250GRS 9040 3,34 8950 VOL. 12560 12660 GERMANIUM (PAR KG)
cacao (dollars/tonne) : le 29/11/ BOISSEAU)
FR0004155000 GROUPE SFPIg C 2,45 2,49 2,39 2,4 28401 LINGOTIN 100GRS 3620 3,46 3600 1400 1400
ALUMINIUM (EN $ PAR TONNE) URANIUM Prix indicatif : 2154,66 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
FR0000032526 GUERBETg B 58,4 59,7 57,9 58,6 + 0,34 4636 ARGENT C3E (EURO PAR KILO) (CSFANMP) SELENIUM 99,50% (PAR LB) 03/12 30/11
CASH 1934,5-1935 1931-1933 14,5 14,5 URANIUM NYMEX (EN $ PAR LB) LONDRES (EN £ PAR TONNE) DÉC. 18 371,25 366 7579
FR0000066722 GUILLEMOT CORP.g C 3,6 3,8 3,6 3,7 + 2,78 17363 489,59 483,03
3 MOIS 1937,5-1938,5 1932-1933 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
CLÔTURE CLÔTURE VOL MARS 19 382 376,75 168335
FR0004035061 GUY DEGRENNE C 0,214 0,214 0,214 0,214 - 0,93 1 PALLADIUM (EURO PAR KILO) (CSFANMP) SILICIUM (PAR TONNE) 03/12 30/11 MAI 19 389,25 384 39449
VOL. 1052450 1055275 1905 1905 03/12 30/11
FR0000038531 HF COMPANYg C 5,84 6,08 5,84 6,08 + 5,19 2228 FIX1 33 777 33 691 DÉC. 18 1572 1568 4147 RIZ À CHICAGO (EN CENTS PAR LB)
CUIVRE (EN $ PAR TONNE) DÉC. 18 28,9 28,9 MARS 19 1619 1620 7785
FR0012821916 HIPAY GROUP C 10,6 11,05 10,25 10,35 - 4,17 1203 FIX2 34 406 34 088 ÉLECTRICITÉ SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
JANV. 19 29 29 MAI 19 1627 1624 3029
FR0000065278 HOPSCOTCH GROUPEg C 6,64 6,64 6,62 6,62 - 0,3 485 PLATINE (EURO PAR KILO) (CSFANMP) CASH 6237-6238 6280-6282 MAI 19 29,4 29,4 03/12 30/11
ICE JUIL. 19 1634 1631 1720
FIX1 22 942 22 894 SEPT. 19 1640 1641 757 JANV. 19 10,98 10,86 943
FR0000051393 IDI B 39,7 40,5 39,6 40,5 + 2,27 388 3 MOIS 6200-6202 6240-6241 (EN GBP PAR MWH) MARS 19 11,15 11,06 602
FIX2 22 805 22 773 STOCKS 136175 136250 NEW YORK (EN $ PAR TONNE) MAI 19 11,3 11,21 1
FR0000030827 IGE + XAOg C 131 + 0,39 CLÔTURE CLÔTURE VOL
GAZ NATUREL
FR0000033243 IMMO. DASSAULT B 53,2 54 53,2 53,8 + 0,75 588 LONDON BULLION MARKET ETAIN (EN $ PAR TONNE) 03/12 30/11 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL AVOINE À CHICAGO
03/12 30/11 BASE 40,69 40,69 364004 NYMEX ( EN $ PAR MBTU) 03/12 30/11
FR0000036980 IMMO. HÔTELIÈRE C 1,04 CASH 18500-18525 18575-18580 (EN CENTS PAR BOISSEAU)
POINTE 46,28 46,28 192492 CLÔTURE CLÔTURE VOL DÉC. 18 2144 2083
FR0000066219 IND. FIN. ENT. C ARGENT (EN CENTS PAR OZ) SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
60 3 MOIS 18500-18525 18550-18560 ICE FUTURES 03/12 30/11 MARS 19 2203 2194 18507 03/12 30/11
FR0000071797 INFOTELg C 43,9 44,15 42 42 - 4,33 2048 FIXAGE 1 438 1 409 MAI 19 2211 2204 8441
VOL. 3000 2905 (EN GBP PAR MWH) JANV. 19 4,34 4,64 DÉC. 18 286,75 294,75 7
OR (EN DOLLARS PAR OZ) SEPT. 19 2233 2231 900
FR0000064297 INNELEC MULT.g C 5,54 5,7 5,42 5,52 - 0,36 4711 CLÔTURE CLÔTURE VOL FÉV. 19 4,17 4,44 DÉC. 19 2240 2239 466
MARS 19 294,5 292 236
FIX 1 230 1 218 NICKEL (EN $ PAR TONNE) MAI 19 295,75 293,25 22
FR0000060451 INSTALLUX SA C 340 03/12 30/11 MARS 19 3,8 4,05
FR0000064958 INTEXA C 2,36 PALLADIUM (EN DOLLARS PAR ONCE TROY) CASH 11010-11020 10885-10890 BASE JAN 19 66,94 65,98 POWERNEXT GAS SPOT BLÉ FOURRAGER À LONDRES
1 213 1 205 3 MOIS 11080-11090 10950-10955 BASE FEB 19 66,88 66,07 CAFÉ (EN £ PAR TONNE)
FR0013233012 INVENTIVA B 6 6,06 5,9 5,9 2278 POINTE JAN 19 74,05 72,85
CLÔTURE CLÔTURE VOL
VOL. 213570 213720 03/12 30/11 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
FR0000072597 IT LINKg C 6,94 7 6,92 7 1966 PLATINE (EN DOLLARS PAR ONCE TROY) POINTE FEB 19 73,69 72,75 Prix indicatif de l'Organisation internationale du 03/12 30/11
804 805 PLOMB (EN $ PAR TONNE) NORD DA 24,07 24,38 café (cents US/livre) :
FR0004026151 ITESOFTg C 3,7 3,7 3,7 3,7 1 PRODUITS PÉTROLIERS
JANV. 19 170,75 169
FR0000073843 ITS GROUPg C 4,7 4,74 4,64 4,74 + 0,21 2052 CASH 1956-1956,5 1932-1932,5 POWERNEXT GAS FUTURES Prix composé : 104.4 MARS 19 173,1 172,5
LONDRES-BRENT (EN $ PAR BARIL) SETTLEMENT SETTLEMENT VOL Moyenne quinze derniers jours : 205.461 MAI 19 175,25 174,5 74
FR0012872141 JACQUES BOGART C 5,42 5,46 5,12 5,28 - 3,3 3829 NEW YORK 3 MOIS 1968-1970 1949-1951 CLÔTURE CLÔTURE VOL 03/12 30/11 LONDRES-ROBUSTA (EN $ PAR TONNE) BETAILS
FR0004029411 KEYRUSg C 5,3 5,3 5,14 5,3 6835 ARGENT (EN CENTS PAR ONCE) VOL. 105200 105600 03/12 30/11 DEC 2018 24,65 24,52 CLÔTURE CLÔTURE VOL
FR0000039638 LA FONCIÈREVERTE C 57 SETTLEMENT SETTLEMENT
ZINC (EN $ PAR TONNE) JOUR 61,69 59,46 JAN 2019 24,73 25,02 VEAU VIVANT - BRESIL - BRL : 149.9
03/12 30/11 03/12 30/11
FR0000066607 LACROIX SA C 19,1 19,3 19,1 19,2 + 1,05 705 DÉC. 18 14,38 14,14 FÉV. 19 61,69 59,46 287885 FEV 2019 24,38 25,03 JANV. 19 1566 1580 4915 LE 30/11//18
CASH 2628-2628,5 2552-2553
FR0000035263 LAFUMA C 23 23 23 23 + 0,88 17 JANV. 19 14,41 14,16 MARS 19 61,82 59,58 115729 MARS 19 1590 1600 4090 BETAIL VIVANT - CME - USD : 1.16875
3 MOIS 2499-2499,5 2454,5-2455 MAI 19 1605 1612 661 LE 30/11//18
FR0004027068 LANSON-BCC B 30,2 30,8 30,2 30,8 110 MARS 19 14,5 14,25 LONDRES-GAZOLE (EN $ PAR TONNE)
MAI 19 14,59 14,36 VOL. 117550 119200 COTON JUIL. 19 1619 1627 264 BETAIL D'ENGRAIS - CME - USD : 1.445
FR0006864484 LAURENT-PERRIER B 95 95 94 95 + 1,06 109 CLÔTURE CLÔTURE VOL SEPT. 19 1633 1646 67
JUIL. 19 14,68 14,45 NEW YORK 03/12 30/11 INDICE COTLOOK A : 86,55, LE 03/12//18 LE 30/11//18
FR0000075673 LE TANNEURg C 1,95 1,95 1,95 1,95 100
OR (EN DOLLARS PAR ONCE) CUIVRE (EN CENTS PAR LB) NEW YORK-ARABICA (EN CENTS PAR LB) PORC MAIGRE - CME - USD : 0.58025
FR0000121295 LEBON C 128,5 129 128,5 128,5 428 FÉV. 19 567 546 50535 NEW YORK (CONT. N°2 - CENTS PAR LB)
SETTLEMENT SETTLEMENT SETTLEMENT SETTLEMENT VOL SETTLEMENT SETTLEMENT VOL LE 30/11//18
FR0004165801 LES HÔTELS DE PARIS C 2,3 03/12 30/11 MARS 19 567,25 547 31456 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL 03/12 30/11
03/12 30/11 03/12 30/11 PORC FRANCE E - EUR : 1.5
FR0004023208 LES NX CONSTR. B 37,8 38 37,7 38 + 1,06 373 DÉC. 18 1233,9 1222,1 DÉC. 18 2,8 2,78 1281 AVR. 19 566,75 547,75 18002 DÉC. 18 103,5 104 LE 02/03//17
AVR. 19 1245,5 1233,9 Déc. 18 78,91 77,79 16 MARS 19 107,8 107,35 26945
FR0000033599 LEXIBOOKg C 0,978 0,978 0,89 0,976 - 0,41 7301 JANV. 19 2,81 2,78 490 MAI 19 567,5 549,25 10386
JUIN 19 1251,6 1238,1 Mars 19 79,95 78,83 30526 MAI 19 110,7 110,25 11162
FR0000121352 LOCINDUS B 24,9 25 24,9 24,9 599 FÉV. 19 2,81 2,79 69 JUIL. 19 570,25 553 4184 Juil. 19 82,03 80,93 3764 INDICES
AOUT 19 1257,7 1244,8 SEPT. 19 116 115,55 1482
DÉC. 19 1270,2 1256,4 MARS 19 2,81 2,79 86155 NEW YORK NYMEX WTI (EN $ PAR BARIL) 03/12 30/11
FR0000030074 MALTERIES FR-B C605 605 605 605 28
CLÔTURE CLÔTURE VOL
FR0000032302 MANUTAN INTER.g B 59,8 61 59,8 60 + 0,33 425 PLATINE (EN DOLLARS PAR ONCE) RJ CRB 189,81 187,94
03/12 30/11 BOIS JUS D’ORANGE
FR0000051070 MAUREL & PROMG A 3,57 3,85 3,54 3,785+ 9,55 395975 SETTLEMENT SETTLEMENT
KUALA LUMPUR
03/12 30/11 AVR. 19 53,52 51,36 3 CHICAGO (EN $ PAR 1000 BDFT) REUTERS COM. 2378,12 2371,71
FR0011742329 MCPHY ENERGYg 4,17 4,35 4,17 4,24 + 3,42 15084 NEW YORK (CONT. NO2 - EN CENTS PAR LB)
DÉC. 18 808,9 798,8 ETAIN (EN DOLLARS PAR TONNE) MAI 19 53,7 51,5 8 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL
FR0000061244 MECELEC C 1,58 1,58 1,5 1,535 - 2,85 3940 JANV. 19 810,7 801 03/12 30/11 SETTLEMENT SETTLEMENT VOL MOODYS COM. 5646,11 5616,38
SETTLEMENT SETTLEMENT VOL JUIN 19 53,83 51,6 11
FR0000052623 MEDASYSg C 0,293 0,318 0,293 0,318+ 7,43 29834 AVR. 19 816,4 805 JANV. 19 334,8 323,3 03/12 30/11
JUIL. 19 820 811,4 03/12 30/11 JUIL. 19 53,92 51,66 14 MARS 19 343,7 333 OR INDUSTRIEL 35146 34785
FR0000064404 MÉDIA 6 C 14,05 14,05 14,05 14,05 135
OCT. 19 824,8 828 JOU R 18850 18700 AOUT 19 53,98 51,71 2 MAI 19 351 341,1 JOU R 112,45 115,7 112.45
FR0004065605 MEDINCELL C 7,1 7,1 7,05 7,05 22 LMEX 2909,8 2894
Les Echos Mardi 4 décembre 2018 FINANCE & MARCHES // 35

sicav//fcp
VAL. UNIT DATE DERNIER VAL. UNIT DATE DERNIER VAL. UNIT DATE DERNIER VAL. UNIT DATE DERNIER

CLASSIFICATION

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geoises (LX), diversifiés (DI), garantis ou assortis d’une protection (GP). ** : en euros ou dans la devise indiquée dans la colonne «DÉSIGNATION DES VALEURS».

carnet
fr

PORTRAIT années passées au lycée français de Londres, où fut DRH du groupe C & A de 2008 ASSOCIATION
vit sa mère, remariée à un citoyen britannique, à 2017. Œuvrant comme DRH de PROFESSIONNELLE
Par Nicole Buyse il a le goût des voyages (il a récemment sillonné Fast Retailing France pendant un
–– Correspondante à Lille le Sri Lanka en dehors des sentiers battus). En an, elle était ensuite devenue PLASTICSEUROPE
2016, il prend donc la direction de Norauto Polo- DRH de Conforama France. Javier Constante
gne, avec une solide feuille de route : mener à la est élu à la présidence
fois le redressement de la filiale polonaise et le EDF de cette association européenne
rachat et l’intégration de Feu Vert, principal Sabine Le Gac des fabricants de matières
Samuel concurrent de Norauto sur place. « Je ne con-
naissais ni le marché local ni la langue… il fallait
Florian Debionne
deviennent respectivement
en plastique.

Barnabas, faire “matcher” les équipes. » directrice juridique et directeur

immobilier du groupe EDF.
Javier Constante, 57 ans, études
d’ingénieur à La Plata (Argen-

au volant « Mettre de la lumière et du liant »

Désormais au volant de Norauto France, il est Sabine Le Gac, 43 ans, diplômée de
tine), est vice-président commer-
cial Emea de Dow Europe pour

de Norauto France
heureux de retrouver, chez lui, le double métier l’Edhec, est titulaire d’un DEA en les activités emballage et plasti-
DR

du centre auto : commerce en magasin et ser- droit des contrats de l’université de que de spécialités. C’est en 1989
vice en atelier. Mais les défis sur ce secteur cha- Lille-II. Débutant comme juriste qu’il a rejoint Dow à Buenos
huté par de profonds changements ne man- chez EDF SA en 1998, elle a notam- Aires, occupant des postes de
C’est un joli coup d’accélérateur ! A 42 ans, sance externe. De quoi lui donner envie d’opéra- quent pas. Sur fond de révolution énergétique, ment occupé le poste de chef du direction dans la vente et le mar-
Samuel Barnabas vient de prendre la direction tionnel : en 2005, il est propulsé directeur finan- les incitations poussent à l’achat de véhicules service juridique d’EDF ENR, keting en Amérique latine et en
générale de Norauto France, leader des centres cier de l’enseigne de centre auto de la galaxie neufs, alors que le marché de Norauto est celui avant d’être chargée de mission Europe. Depuis 2015, il était vice-
auto dans l’Hexagone. L’entité, plus grosse filiale Mulliez. Il n’a alors que 29 ans. Loin de lui faire de véhicules anciens, qu’il faut réparer ou entre- auprès du secrétaire général d’EDF président de PlasticsEurope. Il
de Mobivia, ne pèse pas moins d’un tiers des peur, se retrouver à la tête d’une équipe de tenir. L’innovation technologique dans l’auto- en 2010. Trois ans plus tard, elle a est, par ailleurs, membre du
2,7 milliards d’euros du chiffre d’affaires du 80 personnes lui plaît. mobile modifie aussi le métier, nécessitant tou- rejoint la direction juridique com- World Plastics Council.
groupe. Mais ce fils d’une secrétaire de direction A l’approche de la quarantaine, il a soif de jours plus d’investissement en matériel comme merce, optimisation trading
et d’un technicien chauffagiste ne veut pas par- nouvelles responsabilités et souhaite user en formation. qu’elle dirigeait depuis 2015.
ler de revanche sociale. C’est plutôt à propos de d’autres leviers que la finance. Mais, pour y pré- Fort de ses 400 points de vente et de
son père, né en Ethiopie et qui, à 20 ans, a quitté tendre, il lui faut connaître le terrain. En 2014, il 6.500 salariés, le vaisseau amiral français veut, Florian Debionne, 50 ans, ancien
ILS SONT NÉS
la mission catholique de Djibouti pour étudier prend alors – passage obligé – la direction du par ailleurs, sortir de l’exclusivité de la voiture élève de l’Ecole polytechnique et de
UN 4 DÉCEMBRE
en France grâce à une bourse d’Etat, que Samuel centre auto de Roncq, gérant des chiffres… et pour devenir une « plate-forme de solution » l’Ecole nationale des ponts et Jean-Michel Blanquer,
Barnabas emploie le terme de « belle revanche des hommes. Il se frotte à la clientèle, règle aussi destinée aux usagers de la route. « Cela nous chaussées, est titulaire d’un MBA à ministre de l’Education
sur la vie ». Il reconnaît toutefois avoir grimpé à bien les récriminations des clients ou des sala- incite à nous ouvrir sur l’extérieur », estime le l’Insead. Débutant dans le parc nationale, 54 ans.
force de travail, cette valeur, essentielle à ses riés que la présence de Manouches sur le par- dirigeant, soucieux de « garder des parts de mar- nucléaire d’EDF, il a officié ensuite Sergueï Bubka,
yeux, source d’« autonomie et d’indépendance », king. « On est bien loin des réunions du comité ché, en mutant vers une expérience client irrépro- dans le domaine de la finance, perchiste, 55 ans.
qu’il veut inculquer à ses deux fils de 11 et 13 ans. de direction, lâche-t-il, sourire aux lèvres. chable, face à des consommateurs de plus en plus d’abord au niveau corporate en Jeff Bridges, acteur, 69 ans.
Son bagage ? Un diplôme en alternance de Aujourd’hui, je sais de quoi me parlent les équi- exigeants et pressés ». fusion-acquisition. Il fut directeur Chiara Corazza,
Skema Business School à Lille. Samuel Barna- pes, et je comprends les grains de sable qui peu- Mais l’homme est agile et adaptable. « Mon financier pour l’Asie Pacifique (à directrice générale
bas fait son apprentissage puis, dès 1996, ses vent enrayer la machine. » rôle est de mettre de la lumière et du liant, et de Pékin), puis de la direction optimi- du Women’s Forum, 59 ans.
premiers pas, chez PwC. Pendant neuf ans réussir à faire bouger tout le monde en même sation amont aval trading. Après Jean-Pierre Darroussin,
comme auditeur d’abord, puis en tant que Deux ans à Londres, un an au Maroc temps, en laissant un maximum d’autonomie et avoir participé à la création de la comédien, 65 ans.
senior manager, il découvre, au sein du cabinet, Mais l’homme aime le changement. Deux ans en restant profitable », résume ce patron, qui, le structure de management d’EDF Thomas Grenon,
l’univers de l’industrie mais aussi les rouages de plus tard, c’est l’appel de l’étranger. Pour PwC, dimanche dans le privé, savoure des plaisirs en Pologne, il a rejoint, en 2013, directeur général
la distribution. Ainsi, il accompagne Norauto, Samuel Barnabas avait déjà passé, tout jeune simples : bricoler, jardiner ou pratiquer le ten- EDF Energy en tant que directeur du Laboratoire national de
un de ses clients, dans ses opérations de crois- marié, un an au Maroc. Et depuis ses deux nis et le ping-pong avec ses fils. n financier du projet Hinkley Point C. métrologie et d’essais, 55 ans.
Christian Jacob,
LA POSTE député de Seine-et-Marne,
Olivier Fauqueux président du groupe LR à
deviendra directeur juridique l’Assemblée nationale, 59 ans.
ENTREPRISES tion de cette société, avant de F r a n ç o i s P e t r y, 5 2 a n s , e s t PMU du groupe La Poste ce mois-ci. Jay Z,
superviser le groupe Europ Assis- diplômé des Arts et Métiers Paris- Catherine de Freitas rappeur
EUROP ASSISTANCE tance. Il a débuté chez UAP en 1990 Tech et de HEC. Après des débuts est désormais DRH du PMU, Olivier Fauqueux, 55 ans, est titu- et homme d’affaires, 49 ans.
Jean-Laurent Granier puis a rejoint AXA en 1997. Il a dans l’entreprise de travaux membre du comité de direction. laire d’une maîtrise de droit des Paul O’Neill, ancien secrétaire
accède à la présidence notamment dirigé les régions publics Jean Lefèvre en 1991, il a affaires, d’un DESS droit de la com- au Trésor américain, 83 ans.
du conseil d’administration Méditerranée et Amérique latine, officié, dès 2000, comme direc- Catherine de Freitas, 53 ans, est munication et d’un DESS adminis- Nathalie Rykiel,
d’Europ Assistance Holding. avant de devenir président et CEO teur de filiales chez Séché Envi- titulaire d’un DEA en sciences tration des entreprises. Actuelle- créatrice de mode, 63 ans.
d’AXA Global P&C. ronnement où il est resté huit ans. sociales du travail. Devenue res- ment, il assure la direction Perla Servan-Schreiber,
Jean-Laurent Granier, 52 ans, Nommé directeur général de ponsable du personnel de Ser- juridique d’EDF. En 1994, il a inté- femme de presse, ancienne
ancien élève de l’Ecole polytechni- LAFARGEHOLCIM l’activité granulats d’Holcim gent Major en 1996, elle a intégré, gré la direction juridique de France directrice du magazine « Clés »,
que, diplômé de l’Ensae et de l’Insti- François Petry France, il a dirigé la filiale du en 1999, la branche réseau de dis- Télécom, gérant notamment les 75 ans.
tut français des actuaires, est PDG devient directeur général groupe Holcim en Roumanie en tribution du groupe Lagardère. aspects juridiques de l’ouverture
de Generali France depuis 2017 et de LafargeHolcim France, 2013 avant de devenir directeur Elle a été nommée directrice des du capital. Devenu directeur juri-
membre du comité de direction du directeur de la zone général d’Aggregates Industries ressources humaines du réseau dique de Wanadoo en 1998, il avait
groupe Generali. L’année dernière,
il a rejoint le conseil d’administra-
France-Belgique. Il succède à
Bénédicte de Bonnechose.
UK (filiale du groupe au Royau-
me-Uni) en 2015.
Couleurs de Tollens (groupe
Matéris Peintures) en 2001, puis
rejoint EDF, en 2005, en tant que
directeur juridique corporate. , Envoyez vos nominations à
carnetlesechos@nomination.fr
 crible
Mardi 4 décembre 2018

` SUR LE WEB WWW.LESECHOS.FR

Défi nutritionnel
La dernière emplette d’Unilever passe mieux Quand le vin est tiré il faut le boire, surtout quand il vient d’une grande puis-

+ L’INVITÉ
DES « ÉCHOS »
la rampe que celle de GlaxoSmithKline. sance viticole. Le renforcement du partenariat existant entre le Crédit
Agricole et Banco BPM – le troisième prêteur de la Botte – dans le crédit
à la consommation a donc été salué comme une bonne nouvelle à Paris
(+0,9 % pour l’action du groupe français) comme à Milan (+5,4 % pour celle
de son partenaire italien). Si les investisseurs bancaires sont toujours aussi
inquiets de la tournure des événements budgétaires à Rome, il ne leur sert
à rien de regretter rétrospectivement que la diversification géographique
de la Banque verte se trouve principalement de l’autre côté des Alpes
et beaucoup moins dans le nord ou le centre de l’Europe, à la différence
de BNP Paribas ou de la Société Générale. Il vaut mieux encourager tout
ce qui peut muscler le dispositif existant quand il est encore temps.
L’accord global pour quinze ans entre les deux groupes coopératifs cherche
manifestement à le faire, même si les modalités en matière de refinance-
ment restent à préciser. La filiale commune existante Agos (61 % pour
« Les Echos »

le français et 39 % pour l’italien), dont les encours représentent plus de 15 %

Anne Rigail Directrice générale
adjointe client chez Air France
APPLE PAY « Notre application et notre site Internet
représentent 30 millions d’euros d’investissement tous
les ans. Nous avons 1 million de clients qui se connectent
chaque jour à l’application ou au site Internet, dont 60 %
en mobile. Il est donc important pour eux de pouvoir payer
très rapidement en situation de mobilité. Nous allons donc
avoir Apple Pay et Google Pay qui seront disponibles
au premier trimestre 2019 sur l’application et le site »,
a annoncé Anne Rigail lors de l’émission. « La simplicité
du paiement est vraiment clef dans l’expérience. »
JOON Plusieurs médias ont rapporté qu’une fermeture
de Joon, une compagnie lancée il y a un an par Air France,
serait à l’étude. « Je vous confirme qu’une revue stratégique
des marques du groupe est en cours. Aucune décision
n’est prise à ce jour. Et donc, pour tous nos clients qui ont
un billet sur Joon, ou qui s’apprêtent à prendre un billet
sur Joon, les opérations continuent », déclare Anne Rigail,
dans l’émission enregistrée lundi.
CHATBOT Il y a un an, Air France lançait un chatbot
permettant d’aider les clients dans la gestion de leurs
bagages. « De plus en plus de clients utilisent ce lien.
Nous allons avoir ce chatbot sur Internet ou sur Facebook
Messenger. Il grandit : nous constatons une très forte
croissance, c’est pour cela que nous poursuivons dans
notre politique de chatbot », explique Anne Rigail,
qui annonce deux nouveaux chatbots.
Interview réalisée par Olivier Harmant
a L’intégralité de l’émission sur lesechos. fr/invitedesechos
de ceux de Credit Agricole Consumer Finance, ne reprendra qu’une partie
de l’activité de ProFamily, la filiale de production de Banco BPM, moyen-
nant 310 millions d’euros. Et la garantie de rachat de 10 % d’Agos, consentie
par le français à l’italien pour 150 millions d’euros, valorise environ 5 fois
les bénéfices de 2017, un niveau bien inférieur à la valeur intrinsèque
selon les signataires. Si la filiale ainsi agrandie est cotée, le juge de paix sera
le marché boursier, ce qui ne peut le prendre à rebrousse-poil.
Kit-Kat et cacahuètes
Au pays des vaches sacrées, le lait malté Horlicks n’a pas dit son dernier
mot. C’est la conviction d’Unilever qui vient de confirmer le rachat de cette Nestlé veut démontrer sa bonne volonté
marque iconique à GlaxoSmithKline qui lui vend son portefeuille santé, ali- à l’activiste Daniel Loeb.
ments et boissons en Inde, au Bangladesh ainsi que dans une vingtaine de
pays asiatiques. Le lessivier très désireux de surfer sur le « méga trend » de
la santé et du bien-être mise depuis longtemps sur la croissance des pays
émergents. Ce qui pourrait être le dernier « deal » du patron Paul Polman
coche ainsi la case facile à comprendre de l’opération de renforcement
(3,3 milliards d’euros pour une capitalisation proche de 140 milliards).
Et il conserve toute sa flexibilité financière au fleuron anglo-néerlandais,
comme l’a déjà acté l’agence de notation S&P. La transaction sera en effet
payée partie en cash et partie en actions, à travers le rapprochement des
deux filiales cotées respectives au pays de l’éléphant. La filiale Hindustan
Unilever fait passer le message du potentiel de synergies et de croissance.
Le réemploi rapide des fonds ainsi libérés par GlaxoSmithKline n’a pas eu
l’heur de plaire autant. La City a jugé le rachat de la biotech Tesaro
pour 4 milliards de livres trop cher payé. Le cours d’Unilever est resté
de marbre comme doit l’être un grand bovidé hindou, là où celui de GSK
a incinéré 6,1 milliards de livres, moitié plus que le prix sur l’étiquette
de cette emplette qui doit le faire grandir dans la pharma.
Consommation durable
Le Crédit Agricole s’emploie à muscler
sa filiale Agos, qui pourrait être cotée.

« Briser la montre n’arrête pas le temps qui fuit ». Au pays du coucou, le

LES ENTREPRISES CITÉES proverbe suisse parle d’or et ce n’est pas la première entreprise locale, Nest-
lé, qui oserait s’en démarquer. Il ne reste que cinq mois avant la prochaine
assemblée générale pour renverser l’opinion sur une éventuelle réélection
AbbVie 20 Dugout 23 Orange 27 du président de son conseil d’administration, Paul Bulcke. Et à voir le récent
Agriconomie 26 DWS 30 Otro 23
sondage d’un courtier auprès des investisseurs qui se déclarent aux deux
Agricoo 24 Epsor 26 Rolland 25
All Circuits 26 GlaxoSmithKline 20 Rosbank 31 tiers contre son renouvellement, et aux trois quarts en faveur d’un candidat
Amaury 23 Google Brain 14 Sanofi 27 présenté par l’activiste Daniel Loeb, il y a le feu au lac. Le patron du fonds
Amazon 22 HBV 30 Sedivol 26 Third Point s’est montré beaucoup plus agressif chez Campbell Soup que
Apple 22 Indigo Partners 21 Showroomprive.com chez le leader mondial de l’alimentaire, vingt fois plus gros. En tentant
Auchan 4 Intermarché 23 21 de renverser la totalité des administrateurs du fabricant de soupes et de
Banania 17 Johnson & Johnson 23 SNCF 19 snacks, il a finalement obtenu plus que des cacahuètes : 14 % du conseil
BETC 23 Kosmos 23 Sodexo 27
(pour des parts au capital deux fois moindres). Chez le producteur des Kit-
Boost Brand 20 La Compagnie 17 Spotify 22
BPCE 28 Lacoste 23 Tencent Music 22 Kat qu’il pousse à un grand coup de balai dans son portefeuille d’activités,
Carrefour 4 L’Oréal 20, 27 Unilever 20 il a longtemps reproché à Paul Bulcke de faire obstruction au changement,
Cdiscount 21 Natixis 28 Veolia 27 s’agissant notamment des 23 % détenus par le groupe dans L’Oréal, repré-
Cooperl 25 Nestlé 20 Vey 26 sentant presque 12 % de sa propre capitalisation boursière. En confiant au
Crédit Agricole 20 Nutrimaine 17 Volkswagen 18 « Financial Times » de lundi qu’il attend « le bon moment » pour prendre la
Deezer 22 Oddo 28 Wow Air 21 « bonne décision » sur cette participation, l’ancien directeur général de Nest-
lé de 2008 à 2016 montre à peu de frais qu’il n’a pas de tabou. Même Daniel
Loeb préfère certainement un bon compte en Suisse à un contentieux.

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David Barroux (Entreprises) Sabine Delanglade, Laurent Flallo, Qatar qui quitte son club au moment ces d’une équipe de foot, il peut se révé-
Laura Berny (Enquêtes) Sylvie Ramadier (Le Crible) où ce dernier n’est pas au mieux. Le nul ler moins à l’aise sur le terrain de la
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Arnaud Le Gal (Les Echos Entrepreneurs RÉDACTRICE EN CHEF Muriel Jasor encaissé par le PSG contre Bordeaux diplomatie. Le septième souverain le
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Etienne Lefebvre (France et International)
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Clémence Lemaistre (Information digitale) DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Henri Gibier
Guillaume Maujean (Finance-Marchés) RÉDACTEURS EN CHEF Gilles Denis, club du Qatar, qu’il s’agit. Doha en fait au pouvoir à l’âge de 34 ans, il en a 38,
Pascal Pogam (Information Karl de Meyer et Lucie Robequain partie depuis 1961, soit un an après la neuf enfants et déjà quelques épouses.
et transformation digitale) DIRECTRICE ARTISTIQUE Cécile Texeraud
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TIRAGE DU 3 DÉCEMBRE 2018 : 91.210 exemplaires situation du cheikh l’est encore plus.

(
Origine du papier : Belgique. Taux de fibres recyclées : 100%.
Ce journal est imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen L’embargo décrété contre lui par une Lire nos informations
sous le numéro FI/37/002. Eutrophisation : Ptot 0.013kg/tonne de papier Arabie saoudite voulant le punir de Pages 11 et 28
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