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La folie Instagram, ses excès et ses dérives

Depuis deux ans Instagram semble bel et bien être devenu l'une des plateformes sociales de référence
pour de nombreux secteurs, et en particulier pour le nôtre.

Chaque semaine, une multitude de comptes Instagram voit ainsi le jour et des "bloggers sans blogs"
(comprenez : des personnes qui n'ont jamais écrit une ligne sur l'élégance masculine classique)
s'autoproclament #publicfigures, #influencers ou "égéries de marques de luxe" en affichant des nombres
de "followers" complètement irréels. Certains petits malins, afin de séduire les annonceurs eux-mêmes
de plus en plus hypnotisés par le phénomène, n'hésitent en effet pas à passer de 3 000 followers à 50 000
en quelques jours voire en quelques heures...

Evidemment, il ne faut pas être sorti de Saint-Cyr pour comprendre que sur Instagram, peut-être plus
que nulle part ailleurs, tout s'achète et tout se vend, avec une facilité déconcertante : aujourd'hui pour
moins de 100 euros, n'importe quel aspirant "influenceur" peut ainsi se retrouver à la tête de 100 000
followers quelle que soit la qualité de ses photos ou de ses contenus. Et le plus étonnant dans cette
grande escroquerie, c'est que les annonceurs, surtout ceux nouvellement venus à l'internet, ont tendance
à se jeter sur ces égéries en toc dont le public supposé est, évidemment, lui aussi en toc.

Après presque 9 ans d'existence et de présence sur les réseaux sociaux - où notre communauté affiche
150 000 abonnés sur Facebook, 20 000 abonnés sur Tumblr, 25 000 followers sur Instagram, 4 900
abonnés sur Twitter et 2 530 abonnés sur Linkedin - nous sommes bien placés chez PG pour témoigner
de l'immense travail nécessaire pour bâtir, au long cours, un vrai lectorat fidèle et actif.

J'ai eu récemment l'occasion de discuter de ce sujet avec l'un de mes bons amis durant le dernier Pitti
Uomo (où les influenceurs auto-proclamés pullulent évidemment) et il m'a appris que les masques
risquaient de bientôt tomber avec l'apparition de petits programmes (softwares) permettant en un clic de
dévoiler sur n'importe quel compte Instagram, le nombre exact de faux followers achetés pour quelques
dizaines d'euros par rapport aux vrais followers acquis un par un organiquement. Evidemment Instagram
doit sans doute hésiter à laisser ces "trackers" proliférer, car ils pourraient bien mettre à mal la magie
Instagram et sa grande foire à l'égo et aux followers...

En attendant ce jour de la honte pour certaines #publicfigures en carton-pâte, nous avons le plaisir de
partager avec vous la traduction de larges passages de l'éditorial écrit par Wei Koh pour le numéro 50 de
"The Rake" où il aborde ce sujet avec l'humour, la finesse et la sagacité qu'on lui connaît.

Au moment où je m'apprête à lancer mon nouveau livre, The Italian Gentleman, qui aura monopolisé
presque trois années de ma vie, cet article en faveur des belles lettres et des vrais contenus, est un bain
de jouvence...

Hugo JACOMET /https://www.parisiangentleman.com / 16/8/2017

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