Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Maître d’Ouvrage
Architecte
Article
890 ART Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier Guillaume Maujean & Stéphanie Couhert 21/11/2008
Ingénieurs d’études Structure
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
SOMMAIRE
1 PREAMBULE ............................................................................................................................................. 1
3 MODELE NUMERIQUE 1 :
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU PLANCHER VIS-A-VIS DU VENT ................................................. 11
3.1 Présentation ..................................................................................................................................... 11
3.2 Résultats .......................................................................................................................................... 13
3.2.1 Déplacements .............................................................................................................................. 13
3.2.2 Efforts dans les poutres métalliques ............................................................................................ 13
3.2.3 Contraintes dans les dalles béton ............................................................................................... 16
3.3 Conclusion ....................................................................................................................................... 17
4 MODELE NUMERIQUE 2 :
EFFET DE LA DILATATION SUR LA STRUCTURE – MODELE SIMPLIFIE ............................................... 18
4.1 Présentation ..................................................................................................................................... 18
4.2 Résultats .......................................................................................................................................... 20
4.2.1 Déformations................................................................................................................................ 20
4.2.2 Contraintes dans les voiles béton ................................................................................................ 21
4.2.3 Contraintes dans les poutres métalliques .................................................................................... 22
4.3 Conclusion ....................................................................................................................................... 24
5 MODELE NUMERIQUE 3:
MODELE GENERAL ....................................................................................................................................... 25
5.1 Présentation ..................................................................................................................................... 25
5.1.1 Eléments du modèle .................................................................................................................... 27
5.1.2 Relâchements des barres métalliques ........................................................................................ 28
5.1.3 Cas de charges ............................................................................................................................ 30
5.2 Résultats .......................................................................................................................................... 32
5.2.1 Déplacements .............................................................................................................................. 32
5.2.2 Efforts axiaux dans les poutres dus au vent ................................................................................ 35
5.2.3 Efforts axiaux dans les poutres dus à la dilatation ...................................................................... 37
5.2.4 Contraintes dans les voiles béton ................................................................................................ 38
5.3 Conclusion ....................................................................................................................................... 44
6 CONCLUSION ......................................................................................................................................... 45
1 PREAMBULE
La réalisation, sur les berges du Lez, du projet du nouvel Hôtel de Ville de Montpellier est née de la volonté
de regrouper, sur un même site, tous les services municipaux de la Ville de Montpellier.
Le projet consiste en :
• la construction :
o du bâtiment de l’Hôtel de Ville, à proprement dit,
o d’un parking de 560 places, en sous-sol,
• l’aménagement :
o d’un parvis,
o d’un parc public,
o d’un parking de 140 places, en surface.
Une structure mixte acier – béton, entièrement dimensionnée et calculée aux Eurocodes, a été conçue, pour
ce projet. L’élaboration et l’étude de poutres treillis et poutres caisson de grande portée, et dont la stabilité
au feu a été justifiée avec béton dans les chambres, ont notamment constitué l’une des gageures de ce
projet emblématique.
Cet article est plus particulièrement consacré aux différents modèles numériques qui ont été réalisés durant
la phase de Conception de ce projet.
Ces modèles ont permis de vérifier le comportement et la stabilité de la structure vis-à-vis des efforts de vent
et de dilatation.
Page 1
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
2 HYPOTHESES GENERALES
La structure du bâtiment est constituée d’un système poteaux-poutres en charpente métallique enrobée de
béton.
Seuls les noyaux A, B et C sont conçus avec des voiles en béton armé.
01 02 03 04 05 06 07 08
NOYAU A
NOYAU D
E E
D D
C C
B B
A A
NOYAU B NOYAU C
01 02 03 04 05 06 07 08
Page 2
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
01 02 03 04 05 06 07 08
00 01 02 03 04 05 06 07 08
Figure 2 : Extrait de la coupe Structure D-D (voir localisation sur la vue en plan de la Figure 1)
Page 3
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
La structure de ce bâtiment a été conçue dans l’optique de limiter, dans la mesure du possible et autant que
faire ce peut, l’intensité des efforts normaux, engendrés par la dilatation, dans les poutres reliant les noyaux.
er ème ème
A cet effet, des joints de dilatation ont été disposés du PH 1 sous sol au PH 4 étage. A partir du PH 5
étage, le principe des joints de dilatation a été suspendu.
La limitation des efforts normaux dans les poutres est assurée par à la souplesse relative de certains
noyaux. En effet, pour le noyau A, il n’existe pratiquement pas de voile dans le sens transversal. De la même
manière, dans le noyau C, il n’existe pas de voile dans le sens longitudinal à partir du PH 4. Ainsi, le
bâtiment peut se dilater librement dans les deux sens, à partir d’un noyau dur (le noyau B) qui dispose, en
revanche, de voiles dans les deux directions.
Comme l’illustre la Figure 4 ci-dessous, les noyaux A et C ont été conçus avec une raideur suffisante, dans un
sens, pour assurer le contreventement du bâtiment, et une souplesse suffisante, dans l’autre sens, pour ne
pas brider la dilatation du bâtiment.
Légende :
Il en est de même pour, le noyau D, qui a été conçu pour permettre la libre dilatation du bâtiment dans les
deux sens. Le portique en HEM 550 et la diagonale parallèle au limon des escaliers, qui caractérisent la
structure de ce noyau D, ont été introduits seulement pour permettre de stabiliser au flambement le noyau,
libre entre le sol et le PH 3.
Ce principe a notamment imposé que tous les murs, repérés « mur non porteur » sur les plans de structure,
soient réalisés avec intégration d’un joint vertical à chaque extrémité de mur, et d’un joint horizontal en partie
Page 4
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
haute de mur, de manière à ne pas apporter de raideur supplémentaire, non compatible avec le
fonctionnement envisagé pour cet ouvrage.
L’ossature des planchers porte une dalle en béton armé de 20 cm d’épaisseur, composée de prédalles
préfabriquées, de largeur 1,35 m.
En raison du choix des revêtements de sols fragiles, adopté pour ce projet, afin de se prémunir de tout
risque de fissuration de cette dalle (liée aux phénomènes de retrait gêné et de dilatation thermique), et afin
d’assurer la libre rotation des appuis des poutres mixtes (notamment dans les parties de bâtiments
« ponts »), la dalle comporte des joints de fractionnement, de pleine épaisseur, au droit de chaque file
porteuse.
Par conséquent, compte tenu des trames du projet, les dimensions maximales des panneaux de dalle (hors
zone noyaux) ont été fixée à :
• environ 12,50 m, dans les ailes « bureaux »
(i.e. : entre les files A et B, et entre les files D et E, tous niveaux,
entre les files 01 et 02, et 03 et 04, pour les niveaux 6 à 10
entre les files 07 et 08, pour les niveaux 8 à 10)
• environ 24,50 m, dans les zones « grandes salles »
(i.e. : entre les files B et D, aux niveaux 0, 2 et 4)
En raison de ces joints de fractionnement, le fonctionnement en diaphragme continu des planchers, agissant
1
comme des poutres au vent horizontales transférant les efforts du vent aux noyaux verticaux , a dû être
quelque peu adapté. Les planchers ont été, ici, plutôt assimilés à des poutres treillis, dont le béton des
planchers aurait assuré le rôle de diagonales, et les poutres mixtes, celui des membrures et montants.
L'intégralité des efforts axiaux dans les membrures et montants est transférée par l’ossature mixte et ses
attaches.
• Eviter les dédoublements des structures et / ou des transferts d’efforts verticaux, d’un bloc à un
autre, pour les bâtiments-ponts multi-étages, au droit des joints de dilatation.
Le dédoublement des structures aurait, en effet, engendré des longueurs de flambement très
importantes, pour tous les porteurs des bâtiments-ponts, rendant cette solution difficilement
réalisable sur le plan technique.
Selon l’intensité des efforts verticaux à reprendre, leur transfert entre blocs aurait nécessité la mise
en œuvre d’appareils d’appui de forte dimension et présentant des risques de mauvais
fonctionnement.
• Rigidifier les plateaux dans le plan horizontal, de manière à permettre une répartition favorable des
efforts horizontaux aux trois noyaux, disposés aux angles du bâtiment.
Un découpage en blocs « traditionnels » des étages de superstructure aurait impliqué un transfert
d’efforts horizontaux entre blocs, à cause de l’absence de possibilités de contreventement, propres à
certains blocs (bâtiments-ponts, pilier 07-08 / D-E). Or des transferts de ce type, par goujonnage ou
1
Fonctionnement classiquement admis pour les projets de bâtiment.
Page 5
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
En contrepartie, l’absence de certains joints a impliqué la prise en compte des effets suivants :
2
Le système de joints de fractionnement a été proposé en Conception, dans le but de limiter ce risque. Il s’avère que ce système est
même plus favorable que le découpage traditionnel d’une structure rigide en blocs de 25,00 m de longueur.
3
« … structure primaire continue… » : i.e. sans joint de dilatation.
4
C’est à partir du PH 3 que les premiers planchers des bâtiments-ponts apparaissent.
Page 6
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
D’une manière générale, les hypothèses de charges prises en compte pour l’objet de cette étude concernent
les efforts de vent et de dilatation thermique.
Ces efforts ont été déterminés selon les normes de calcul des Eurocodes, notamment la partie 1-4 de
l’EN 1991 Actions générales – Charges de Vent et la partie 1-5 de l’EN 1991 Actions générales – Charges
Thermiques.
Les tableaux des Figure 5 et Figure 6 présentent le calcul des charges de vent, en fonction des étages.
Page 7
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Page 8
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 6 : Feuille de calculs pour le vent soufflant dans les autres directions
Page 9
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
2.2.2 Dilatation
Dans les calculs de stabilité, et dans les calculs de déformations pour l’état limite de service, le cas d’une
structure à ossature extérieure a été considéré.
5
Des variations uniformes de température de ∆ = + 25°C / ∆ = - 33°C ont été considérées, pour l’ensemble
de la structure, par rapport à l’état « zéro ». Ces variations de températures reflètent les écarts de
températures auxquels peuvent être soumis les éléments de la structure, au cours de leur « vie ». L’état
« initial », ou état « zéro », correspond à la géométrie des éléments, au moment de leur mise en œuvre.
6
L’objet de cette étude était de déterminer les « déformations » de ces éléments sous l’action de ces
variations de températures.
Cette approche permet de tenir compte d’effets de variations de température extrêmes en phase chantier,
avant réalisation de l’enveloppe du bâtiment, et correspond à une configuration pessimiste, pour le
dimensionnement des attaches, des joints des systèmes de façades et des autres éléments de second-
œuvre.
Les modèles numériques présentés dans cet article ont été réalisés avec le logiciel STAAD PRO.
La charpente métallique a été modélisée par des barres. Les éléments en béton (voiles ou dalles) ont été
modélisés par des plaques (éléments finis).
La démarche a consisté à réaliser, des modèles simplifiés, afin d’être en mesure, d’une part, de contrôler au
maximum les résultats, en les recoupant avec ceux des premiers calculs simplifiés, réalisés au stade de
l’APD, et, d’autre part, d’identifier les incertitudes liées à la modélisation.
5
Selon Eurocodes.
6
La dilatation des éléments de structure a été mesurée par rapport au niveau des fondations, qui ont été considérées comme fixes,
quelque soit la température ambiante.
Page 10
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
3 MODELE NUMERIQUE 1 :
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT DU PLANCHER VIS-A-VIS DU VENT
3.1 Présentation
Comme exposé au paragraphe 2.1.2, la présence des joints de fractionnement dans les planchers, modifie
quelque peu le concept classiquement admis, d’un fonctionnement en diaphragme continu. Dans ce projet,
les planchers ont plutôt été considérés comme des poutres treillis :
• le béton des planchers assurant le rôle de diagonales,
• les poutres mixtes, celui des membrures et des montants.
L'intégralité des efforts axiaux dans les membrures et les montants est transférée par l’ossature mixte et ses
attaches.
Trois trames de planchers ont été modélisées (de la file 04 à la file 07, entre les files D et E, des étages
hauts), soit 36,45 m, correspondant à la longueur maximale compatible (et réaliste) avec un fonctionnement
en poutre au vent.
Les poutres ont été modélisées par des barres bi-articulées. Les sections de ces poutres étaient,
respectivement :
• poutres de rive : IPE 500,
• poutres maîtresse : HEB 550,
• solives : IPE 550.
Page 11
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
La dalle de plancher a été modélisée par des plaques en béton d’épaisseur 15 cm. Cette épaisseur
correspond à l’épaisseur du béton coulé en place, abstraction faite de l’épaisseur de prédalle.
Le joint de fractionnement a étémodélisé par une rupture de la dalle béton, au droit de la poutre maîtresse
(voir schéma de la Figure 8 ci-après).
Une charge de vent, d’une valeur de 3,84 kN/m, a été appliquée horizontalement à la poutre de rive.
Page 12
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
3.2 Résultats
3.2.1 Déplacements
Le diagramme de la Figure 9 présente les déformations engendrées par l’effort de vent.
Load 1 : Displacement
Displacement - mm
Figure 9 : Diagramme des déformations engendrées par le vent dans la zone de plancher modélisée
Le déplacement maximal obtenu est de l’ordre du dixième de millimètre, ce qui est une valeur négligeable et
non représentative, à l’échelle de ce projet.
Les poutres de rive de la trame centrale, du fait du fonctionnement en poutre treillis, sous la charge de vent,
présentent des efforts normaux inférieurs à 10 kN (ELS). La concentration d’efforts est localisée à l’appui,
pour des efforts d’environ 40 kN ELS, soit une contrainte inférieure à 10 MPa (ELU), à l’appui.
Page 13
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Page 14
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Les trois diagrammes des Figure 12 à Figure 14, ci-après, présentent la répartition de l’effort tranchant
horizontal dans les poutres métalliques.
Des concentrations d’efforts apparaissent au droit des joints de fractionnement, avec un effort maximum à
l’appui, de 34 kN (ELS), soit une contrainte de cisaillement de 10 MPa (ELU), à l’appui.
Load 1 : Shear Z
Force - kNm
Load 1 : Shear Z
Force - kNm
Page 15
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Load 1 : Shear Z
Force - kNm
L’analyse des efforts engendrés par les charges de vent, dans les poutres métalliques, suppose le
dimensionnement d’une liaison mécanique à chaque assemblage de poutre, par l’intermédiaire de boulons
fonctionnant au cisaillement. L’effort maximal à reprendre par ces boulons est de 80 kN (ELU)
(1,5x√(34²+40²)), soit deux boulons M16 de classe 6.8.
Page 16
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
L’analyse de ces deux diagrammes montre que les contraintes générées par les charges de vent sont
négligeables dans la dalle béton.
3.3 Conclusion
La présence de joint de fractionnement dans la dalle béton ne modifie pas, d’une manière significative, le
fonctionnement global des planchers vis-à-vis des efforts de vent. Les planchers fonctionnent en poutre
treillis, avec des valeurs d’efforts, aux nœuds des poutres, tout à fait acceptables et compatibles avec la
mise en place d’assemblages classiques.
Page 17
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
4 MODELE NUMERIQUE 2 :
EFFET DE LA DILATATION SUR LA STRUCTURE – MODELE SIMPLIFIE
4.1 Présentation
Le but des modèles présentés ici était de contrôler la raideur relative des noyaux afin que le fonctionnement
de la structure, vis-à-vis des effets de la dilatation, n’engendre pas d’efforts importants dans les poutres.
En effet, étant donné l’absence de joint de dilatation dans la partie haute du bâtiment, les noyaux A et C ne
7
devaient pas brider les déplacements dus à la dilatation de la structure .
Le principe de modélisation a consisté à représenter deux noyaux béton en plaque d’épaisseur 20 cm sur
sept niveaux, et à les relier, en tête, par des poutres métalliques, dans lesquelles une charge de dilatation
équivalente à une variation de température de ∆ = + 33°C a été appliquée.
Il est à noter que la rigidité en flexion du noyau souple étant beaucoup plus importante que la rigidité axiale
des poutres soumises à la dilatation, la section de ces poutres n’a pratiquement aucune influence sur le
fonctionnement de ce modèle.
Ainsi, dans un premier temps, il a été considéré que c’était le blocage de la déformation due à la dilatation
qui engendrait des contraintes dans les poutres métalliques. Cette contrainte ne dépend pas de la section.
C’est l’effort normal qui dépend de la section :
• déformation due à la dilatation : e=4.10 /°C
-4
7
Dans le cas contraire (bridage des déplacements), des efforts normaux très importants (de l’ordre du millier de tonnes) se seraient
développés dans les poutres situées entre les noyaux A et B, ou entre les noyaux B et C.
Page 18
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Page 19
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
4.2 Résultats
Il s’agissait de vérifier, lors du calcul, que les noyaux souples se déformaient bien, par rapport aux noyaux
rigides, sans engendrer de contraintes élevées dans le béton. Les modèles devaient également permettre
de vérifier que les contraintes, dans les poutres métalliques, dans lesquelles les effets de la dilatation étaient
appliqués, restaient raisonnables, c'est-à-dire qu’elles n’engendraient pas de risque de flambement de la
structure du plancher.
4.2.1 Déformations
Les schémas, des Figure 19 et Figure 20, ci-dessous, présentent l’état de déformations de la structure du à la
dilatation.
Load 1 : Displacement
Displacement - mm
Load 1 : Displacement
Displacement - mm
Page 20
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Pour chacun de ces deux modèles, l’état de déformation présente un noyau rigide, ne se déformant
pratiquement pas, et un noyau souple, acceptant les déformations. Ces déformations, en tête de noyaux,
atteignent environ :
• 10 mm, pour le noyau A ;
• 13 mm, pour le noyau C.
Ces déformations sont légèrement inférieures aux valeurs calculées, de manière simplifiée, dans une
première approche, en supposant la rigidité de ces noyaux nulle.
Page 21
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Les contraintes de traction / compression dans les voiles béton des noyaux A et C, dues à la dilatation sont
8
inférieures à 2,50 MPa, en moyenne. Ces valeurs sont tout à fait acceptables .
8
Ces valeurs sont d’autant plus « acceptables » qu’on peut rappeler, ici, que le poids propre et les charges des planchers du bâtiment
ne sont pas pris en compte.
Page 22
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 23 : Etat de contraintes, dans les poutres métalliques entre les noyaux A et B, dû à la dilatation
Figure 24 : Etat de contraintes, dans les poutres métalliques entre les noyaux B et C, dû à la dilatation
Ces valeurs étant inférieures à 1,5 MPa (ELS), on peut considérer que le fonctionnement de la structure vis-
à-vis de la dilatation est valable. Les noyaux A et C sont suffisamment souples pour ne pas brider, de
manière significative, les déplacements dus à la dilatation.
Nota : Les résultats présentés ici correspondent à une modélisation avec des poutres de section équivalente
à un W1000 x 400 x 883. Afin de vérifier l’hypothèse selon laquelle la rigidité flexionnelle du noyau béton est
beaucoup plus grande que celle des poutres soumises à la dilatation, nous avons effectué plusieurs
variantes du modèle en modifiant la section des poutres. Nous avons constaté que la contrainte dans les
poutres varie d’une manière non négligeable : de 18 MPa pour un IPE 80 à 1 MPa pour un W1000 x 400 x
883. Néanmoins, le fonctionnement global n’est pas remis en cause, il existe toujours un noyau souple qui
se déplace et les contraintes engendrées par la dilatation dans les poutres demeurent toujours faibles.
Page 23
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
4.3 Conclusion
Ces modèles ont permis de valider le principe de fonctionnement de la structure vis-à-vis de la dilatation,
conçu. Les noyaux A et C sont ainsi assez souples pour ne pas provoquer d’efforts normaux notables dans
les poutres métalliques, lorsqu’elles se dilatent. Les contraintes de traction / compression dues à la dilatation
dans les voiles béton restent acceptables.
Les développements qui suivent ont pour objectif de s’assurer que ces noyaux, dans lesquels les voiles
béton ont été optimisés pour être compatibles avec la dilatation (souplesse dans un sens), restent
suffisamment rigides vis-à-vis des efforts de vent (rigidité dans l’autre sens). En outre, ils permettent de
vérifier que la déformation des noyaux due à la dilatation, qui s’apparente à une flexion, n’engendre pas de
contraintes locales élevées. Ces vérifications constituent l’objet de l’étude du modèle général, développé en
partie 5, et dans lequel la totalité de la hauteur des voiles a été modélisée.
Page 24
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
5 MODELE NUMERIQUE 3:
MODELE GENERAL
5.1 Présentation
L’objet du modèle général est de contrôler, de manière globale, la stabilité générale du bâtiment, vis à vis
des efforts cumulés de vent et de dilatation.
Le modèle a été réalisé dans une optique de simplification de la structure, de manière à ne modéliser que
les éléments pertinents dans la stabilité générale, dans le but d’exploiter plus aisément les résultats. Une
réflexion a donc été entreprise pour supprimer tous les éléments non indispensables au modèle général.
1) La première simplification a consisté à supprimer les poteaux, exceptés ceux du noyau D, qui
participent à la stabilité. En effet, les poteaux courants ayant une très faible rigidité, ils n’ont aucun
rôle dans la stabilité générale du bâtiment.
2) La deuxième simplification a été de modéliser les dalles de planchers par des croix de Saint André.
Le modèle numérique 1 a permis de valider ce fonctionnement du plancher, le béton jouant le rôle
de diagonales. La modélisation complète du plancher, si elle générait un grand nombre d’éléments
supplémentaires, n’aurait fait que réduire la lisibilité des résultats, sans, pour autant, apporter
d’information complémentaire.
Les schémas de la Figure 25, ci-après, présentent des vues du modèle général.
Page 25
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Page 26
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Page 27
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Les joints de dilatation sont modélisés par la définition d’un relâchement spécial :
• relâchement Mx My Mz (bi-articulation)
• relâchement Fx (pas de transmission de l’effort axial)
Cette modélisation permet, en partie basse, la libre dilatation entre deux noyaux béton, tout en transmettant
les efforts de vent.
Page 28
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
JD
Figure 28 : Vue d’un plateau d’étage bas, avec détail de modélisation des joints de dilatation
Page 29
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Les six vues de la Figure 29, ci-après, présentent ces différents cas de charges, pour le niveau PH 7.
Les valeurs des charges de vent sont issues des calculs présentés en partie 2, au paragraphe
2.2.1 Charges de vent.
Le cas de charge N°1 (E-W) correspond à une rugosit é de 3, au sens de l’Eurocode 1, les autres cas, à une
rugosité de 4. Une charge réduite de moitié a été appliquée aux façades intérieures, puisque celles-ci sont
masquées par une aile du bâtiment.
Page 30
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Cas 1 : Vent (E-W) soufflant sur la façade côté Lez Cas 2 : Vent (W-E) soufflant sur la façade opposée au Lez
Cas 3 : Vent (N-S) soufflant sur la façade côté Parvis Cas 4 : Vent (S-N) soufflant sur la façade opposée au Parvis
Cas 5 : Dilatation dans le sens transversal Cas 6 : Dilatation dans le sens longitudinal
Page 31
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
5.2 Résultats
5.2.1 Déplacements
Les schémas, présentés dans les Figure 30 à Figure 32 ci-après, présentent les déplacements calculés au
PH 8, selon les différents cas de charges.
Load 1 : Displacement
Displacement - mm
Load 2 : Displacement
Displacement - mm
Page 32
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Load 3 : Displacement
Displacement - mm
Load 4 : Displacement
Displacement - mm
Ainsi, les déplacements maximaux vis-à-vis des efforts de vent (à l’ELS) du bâtiment sont d’environ 58 mm
dans le sens transversal, et 23 mm dans le sens longitudinal ; soit un déplacement inférieur à H/700 (la limite
préconisée dans l’Eurocode étant H/500).
Page 33
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Load 5 : Displacement
Displacement - mm
Load 6 : Displacement
Displacement - mm
Ainsi, les déplacements maximaux vis-à-vis des efforts de dilatation (à l’ELS) du bâtiment sont d’environ
11 mm dans le sens transversal, et 16 mm dans le sens longitudinal ; soit un déplacement inférieur à
H/2500.
Page 34
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Le tableau de la Figure 34 présente les efforts axiaux dans les différentes barres, selon les quatre cas de
charges de vent.
Page 35
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 34 : Tableau des efforts axiaux dans les barres du PH 6, selon les cas de charges considérés
Page 36
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
La valeur maximale de l’effort normal, dû aux efforts de vent, sur l’ensemble des poutres du PH 6, est
obtenue dans la poutre N° 22 677 (c'est-à-dire au d roit du noyau C) et est égale à 90 kN (ELS). Cet effort
correspond à l’ensemble des charges de vent des poutres arrivant au nœud situé file 07/B. Un dispositif
d’attache par l’intermédiaire de boulons fonctionnant au cisaillement devra être mis en oeuvre de manière à
permettre la diffusion des efforts des différentes poutres au voile béton. Un effort de 90 kN ELS correspond à
un effort ELU de 135 kN, soit 4 boulons M16 de classe 6.8.
Cette analyse permet de conclure que le cheminement des efforts de vents vers les noyaux de
contreventement n’engendre pas de concentration d’efforts importants.
Les schémas des Figure 35 et Figure 36, ci-dessous, présentent la répartition des contraintes axiales dans les
principales poutres susceptibles d’être soumises à des efforts de dilatation, respectivement pour une
dilatation dans le sens transversal et pour une dilatation dans le sens longitudinal.
Figure 35 : Contraintes axiales dues à la dilatation entre les noyaux A et B (dilatation transversale)
Page 37
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 36 : Contraintes axiales dues à la dilatation entre les noyaux B et C (dilatation longitudinale)
En comparant ces valeurs à celles des modèles simplifiés, nous constatons une augmentation non
négligeable, de l’ordre de 1.000 %. Néanmoins, ces valeurs restent toujours acceptables.
A titre d’information, la contrainte maximale obtenue est égale à 17 MPa (ELS), ce qui équivaut pour une
section IPE 550 à une charge de compression d’environ 300 kN. Or, un IPE 550 non mixte, de longueur
12,15 m, maintenu latéralement, soumis à une charge de 300 kN (ELS) est sollicité à environ 10 % de sa
capacité.
Cette hausse brutale entre le modèle simplifié et le modèle global s’explique par le changement de la section
des poutres soumises à la dilatation. On se reportera au NOTA en fin de chapitre 4 - MODELE
NUMERIQUE 2 :
EFFET DE LA DILATATION SUR LA STRUCTURE – MODELE SIMPLIFIE.
Cette analyse doit permettre de s’assurer que les contraintes de traction restent compatibles avec la
réalisation et la mise en œuvre d’un ferraillage réaliste dans les voiles.
9
Les contraintes dans les voiles du noyau B ne sont pas présentées dans ce document. En effet, le noyau B étant plus massif, les
contraintes qui se développent dans ses voiles sont, par conséquent, plus faibles.
Page 38
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 37 : Noyau A
Contraintes Traction / Compression
Vent N-S et Vent S-N
Page 39
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 38 : Noyau A
Contraintes Traction / Compression
Dilatation entre les noyaux A et B
Page 40
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 39 : Noyau C
Contraintes Traction / Compression
Vent E-W et Vent W-E
Page 41
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Figure 40 : Noyau C
Contraintes Traction / Compression
Dilatation entre les noyaux B et C
L’analyse des contraintes dans les noyaux A et C, montre que la contrainte de traction moyenne sur 2,00 ml,
au pied des voiles, est de l’ordre de 6 MPa (ELS).
Or, la contrainte due aux charges permanentes est d’environ 1,5 MPa (ELS).
Soit un effort de traction de : N = 2 (m) x 0,2 (m) x 7,5 (MPa) = 3000 kN ELU.
Les armatures à mettre en place sont donc d’environ As= 1,15 x N / fy = 1,15 x 3000 kN / 500 MPa = 70 cm²
Ceci nous permet d’affirmer que, bien que les contraintes de traction paraissent élevées, elles ne sont
cependant pas incompatibles avec la résistance de l’ouvrage. Le voile nécessite seulement d’être ferraillé
d’une manière correcte à son extrémité, par la réalisation d’un tirant.
Page 42
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Les diagrammes, des Figure 41 à Figure 42, ci-après, présentent les contraintes Tresca dues aux efforts de
dilatation. Cette présentation permet d’avoir une idée des contraintes générées par la déformation, due à la
dilatation, des noyaux A et C.
Une concentration d’efforts apparaît au droit de la courbure maximale, c'est-à-dire vers les niveaux où les
joints de dilatation disparaissent. Ces contraintes sont, au maximum, de l’ordre de 4 MPa (ELS). Donc, bien
que non négligeables, et nécessitant un ferraillage adéquat, ces contraintes sont tout à fait acceptables.
Load 6 : Displacement
Displacement - mm
Figure 41 : Noyau C
Contraintes Tresca et Déformations
Dilatation entre les noyaux B et C
Page 43
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
Load 5 : Displacement
Displacement - mm
Figure 42 : Noyau A
Contraintes Tresca et Déformations
Dilatation entre les noyaux A et B
5.3 Conclusion
Le modèle général a permis de conforter les hypothèses et les choix structurels proposés pour le
fonctionnement global de la structure vis-à-vis des efforts de vent et de dilatation.
Notamment, les noyaux, dans leur configuration, permettent, à la fois d’éviter des efforts importants dans les
poutres dus à la dilatation (souplesse relative de certains noyaux), tout en restant compatibles avec le rôle
qu’ils doivent jouer vis-à-vis du contreventement.
Page 44
Article : Le nouvel Hôtel de Ville de Montpellier
6 CONCLUSION
D’une manière générale, les différents modèles numériques présentés dans ces pages ont permis de
conforter les premiers calculs simplifiés qui avaient été élaborés en phase APD, dans la conception de ce
projet.
Les principes structurels, propres à ce bâtiment, vis-à-vis de la stabilité générale, tels que :
• l’absence de joint de dilatation dans les étages hauts,
• la souplesse relative de certains noyaux qui en découle,
• la faible densité de noyaux de contreventement,
• la présence de joint de fractionnement dans les dalles,
n’ont finalement pas nécessité la mise en œuvre de techniques de construction de complexité trop élevée.
Page 45