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INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
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La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales
UROLOGIE
Hypertrophie bénigne
de la prostate
II-247
Dr Olivier TRAXER
Praticien Hospitalier
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Hypertrophie bénigne
de la prostate
POINTS IMPORTANTS
● L’adénome de la prostate, mieux appelé hypertrophie bénigne de la prostate (HBP), est très
fréquent chez l’homme à partir de 60 ans.
● L’HBP commence à apparaître microscopiquement vers 30 ans. Elle est présente chez plus de
la moitié des hommes de 50 ans, et chez la quasi-totalité des hommes de plus de 80 ans.
Malgré tout, sa traduction clinique est extrêmement variable.
● Les troubles mictionnels (symptômes du bas appareil urinaire) de l’homme ne sont pas tou-
jours d’origine prostatique, et c’est pour cela qu’il vaut mieux éviter le terme de prostatisme.
● Il n’y a pas de parallélisme entre la taille et la symptomatologie.
● L’installation progressive des troubles peut passer inaperçue pour le patient.
● L’obstacle à l’évacuation vésicale (obstruction se traduisant par une débitmétrie anormale)
n’est perçu (faiblesse du jet) qu’à un stade avancé.
● L’impériosité mictionnelle est le symptôme le plus gênant, il s’agit d’un signe irritatif.
● Une incontinence d’urine chez un homme qui n’a jamais été opéré des voies urinaires est le
plus souvent une incontinence par regorgement.
● Le toucher rectal est essentiel et indispensable au diagnostic.
● Le traitement dépendra du retentissement fonctionnel (symptômes) et organique (sur la
vessie et les reins).
● Les médicaments apportent une amélioration quantitativement faible mais souvent jugée
appréciable et suffisante par les patients : traitement symptomatique et non étiologique.
● Le traitement de référence est la chirurgie (principalement la résection transurétrale pros-
tatique ou RTUP), même si cela ne concerne qu’environ 10 % des patients ayant une HBP
clinique.
● On parle typiquement d’HBP chez un homme de plus de 50 ans, présentant des troubles
mictionnels, une prostate augmentée de volume et des signes d’obstacle à l’évacuation
vésicale.
● La diminution de la capacité vésicale totale doit alerter et faire traiter l’obstruction sous
peine d’aboutir à une pollakiurie irréversible invalidante.
● Le souci du diagnostic précoce de cancer de prostate amène à diagnostiquer beaucoup d’HBP
sans retentissement clinique et pour lesquelles une stratégie de surveillance est coûteuse.
● La médiatisation de la prostate et la volonté de « bien pisser », voire de toujours uriner de
la même façon, risque d’aboutir à une surconsommation médicale.
● L’augmentation de l’espérance de vie et la prise en charge de la qualité de vie poussent au
traitement des troubles mictionnels de l’HBP.
● Les patients asiatiques semblent moins affectés par l’HBP, et il existe des familles où l’HBP
est plus fréquente.
● L’HBP n’est pas toujours une maladie, mais elle est de plus en plus souvent traitée.
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ANATOMIE PATHOLOGIQUE
● L’HBP naît de la prostate crâniale (ou de la zone de transition selon MacNeal) et refoule à la
périphérie la glande prostatique normale.
● On peut comparer l’HBP à un « œuf dans un coquetier », l’œuf étant l’HBP, séparé par un
plan de clivage de la prostate périphérique formant le coquetier.
● Grande fréquence, de cause exacte encore inconnue malgré des progrès dans l’étude des fac-
teurs de croissance.
● Composantes fibreuse, musculaire et glandulaire en proportion différente selon les cas : c’est
un adénomyofibrome toujours bénin qui ne se cancérise jamais. Mais l’association à un can-
cer est possible.
● Volume variable : de quelques grammes jusqu’à plus de 150 g, en général entre 20 et 80 g.
● Aucun parallélisme entre la taille de l’HBP et le retentissement éventuel organique ou
fonctionnel (+++). Il existe de petits adénomes très dyssectasiants comme le lobe médian et
de volumineux adénomes sans retentissement mictionnel.
● Consistance ferme, élastique, homogène.
● Trois lobes : deux lobes latéraux et un lobe médian (ce troisième lobe est inconstant mais
particulièrement dysuriant et mal perçu au TR).
● Le retentissement sur le haut appareil, quand il existe, se fait toujours par le biais de l’obs-
truction cervico-urétrale due à l’HBP.
● Le retentissement est bilatéral et grossièrement symétrique. Toujours se méfier d’un
retentissement asymétrique (cancer de vessie ou de prostate associé).
● Ce retentissement n’est nullement obligatoire et, lorsqu’il existe, n’évolue pas obligatoire-
ment vers la dilatation du haut appareil.
DIAGNOSTIC
A/ Signes révélateurs
1. Symptômes fonctionnels
● Troubles mictionnels de type irritatif (aussi appelés anomalies de remplissage) :
– Pollakiurie : chiffrer la pollakiurie nocturne (envie d’uriner qui réveille le patient, à diffé-
rencier de la miction nocturne chez un patient insomniaque).
– Impériosités.
● Troubles mictionnels obstructifs (aussi appelés anomalies de l’évacuation) : la dysurie se tra-
duit par une attente de la miction, une faiblesse du jet, des gouttes retardataires, une miction
en plusieurs temps et une impression de ne pas vider complètement la vessie.
La dysurie est souvent très bien tolérée, et les patients ne prennent conscience de la gêne que
pour un débit maximal inférieur à 10 ml/s.
a) Hématurie
– Initiale : elle peut être expliquée par l’HBP (en raison d’une dilatation des veines prosta-
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tiques essentiellement en région cervicale, ces varicosités prostatiques peuvent très facile-
ment saigner, particulièrement lorsque le patient est sous traitement anticoagulant ou anti-
agrégeants plaquettaires).
– Totale : elle ne pourra être retenue comme liée à l’HBP qu’après avoir éliminé une autre
cause (cancer du rein, tumeur de la voie excrétrice ou de la vessie : intérêt de la cystoscopie
et de l’uro-scanner).
d) Accidents infectieux
– Survenant sur une vessie en rétention incomplète souvent : cystite, diverticulite, épididy-
mite.
– La plus redoutable : pyélonéphrite sur un haut appareil distendu, souvent due à des
manœuvres endo-urétrales qu’il faut éviter à tout prix.
e) Calculs de la vessie
– Hématuries et infections urinaires à répétition.
– Intérêt de l’ASP et de l’échographie réno-vésicale.
f) Insuffisance rénale
– Clinique, biologie (+++), échographie rénale (petits reins, séquelles de pyélonéphrite, dis-
tension des CPC bilatérales).
B/ Examen clinique
1. Interrogatoire (+++)
● L’évaluation des symptômes repose sur un interrogatoire minutieux qui doit être aidé par
l’utilisation d’un questionnaire (score IPSS : score international symptomatique de la pros-
tate).
d) Antécédents
– À la recherche d’une cause de sténose de l’urètre : urétrite, sondage, fracture du bassin plu-
sieurs années auparavant (+++), qui constitueraient un diagnostic différentiel, car ils
génèrent tous la même symptomatologie : dysurie par obstruction.
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2. Qualité de la miction
● L’appréciation de la miction est au mieux réalisée par une débitmétrie (évaluation objective
du débit maximal, du débit moyen, du temps mictionnel et du volume uriné, allure de la
courbe en cloche ou franchement aplatie) et une échographie vésicale postmictionnelle
(mesure du résidu postmictionnel).
d) Volume de la miction
3. Examen physique
b) Le TR (+++)
● Saillie intrarectale homogène, élastique, régulière, bien limitée, indolore, effacement ou non
du sillon médian, de la consistance d’une balle de tennis.
● Cas particulier :
* Lobe médian parfois non palpable au TR.
* L’existence d’un globe majore le volume.
– Remarque : en pratique, il existe des erreurs sur l’appréciation exacte du volume de l’adénome, mais
non sur le diagnostic d’adénome.
e) Orifices herniaires
● Souvent hernie inguinale directe (faiblesse de la sangle musculaire) en raison d’efforts de
poussée abdominale pour uriner.
C/ Examens complémentaires
1. Bandelette urinaire
● Elle permet de rechercher une hématurie ou des éléments en faveur d’une infection (leuco-
cytes et nitrites). Au besoin, elle est sensibilisée par un ECBU avec antibiogramme.
2. Fonction rénale
● Dosage de la créatininémie si l’on craint un retentissement sur le haut appareil, ou avant un
uroscanner, ou une UIV si l’on suspecte une atteinte associée du rein ou de la voie excrétrice.
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3. Échographie abdominale
● L’échographie abdominale apprécie le retentissement en amont de l’obstacle (vessie, reins) et
donc la présence de complications : mesure de l’épaisseur vésicale, recherche de diverticules,
mesure du résidu postmictionnel, recherche d’une dilatation de la voie excrétrice haute,
mesure de la taille des reins, recherche de lithiase vésicale. La mesure du volume de la pros-
tate est mieux réalisée par échographie endorectale, mais la correspondance n’est pas parfai-
te.
4. Débitmétrie mictionnelle
● La débitmétrie est un bon examen pour évaluer le degré d’obstruction, puis ultérieurement
l’efficacité du traitement. Elle permet la mesure du débit urinaire maximal et n’est valable
que si le volume mictionnel est supérieur à 150 ml. Un débit normal n’exclut pas la présen-
ce d’un obstacle, car la vessie peut travailler sous haute pression. Elle est au mieux couplée
avec une échographie vésicale postmictionnelle.
5. Catalogue mictionnel
● Si la pollakiurie est un symptôme prédominant, il peut être intéressant de consigner les mic-
tions (horaire et volume) pour apprécier la variabilité des volumes urinés. Des mictions de
faible volume, alors que la vessie n’a pas de résidu, doit faire craindre une diminution de la
capacité vésicale. En l’absence de traitement, une petite vessie va se traduire par une polla-
kiurie irréversible.
6. Dosage de PSA
● Le dosage de PSA n’est pas un élément du diagnostic d’HBP, il fait partie du « bilan prosta-
tique » du patient. Classiquement, 1 gramme d’adénome sécrèterait 0,3 ng/ml de PSA.
● Si un traitement chirurgical est envisagé, un dosage de PSA est recommandé, surtout chez les
malades pour lesquels un diagnostic de cancer de prostate associé pourrait conduire à un trai-
tement différent.
● Si un traitement influant sur le taux de PSA devait être proposé, le dosage de PSA et sa sur-
veillance seraient alors nécessaires (inhibiteurs de la 5-alpha-réductase).
● Si une surveillance simple est décidée, les patients suivront les programmes généralement admis
de détection du cancer de prostate.
7. Urographie intraveineuse
● L’UIV a perdu la place prépondérante qu’elle occupait depuis l’avènement de l’échographie
qui apporte des informations généralement suffisantes ; elle est moins coûteuse et ne repré-
sente aucun risque pour le patient.
● L’UIV est exceptionnellement demandée mais permet d’avoir à la fois :
– Un état morphologique.
– Une étude fonctionnelle de l’ensemble de l’appareil urinaire.
● L’UIV est réalisée après dosage de la créatininémie, avec clichés per et postmictionnels.
● Elle peut, si besoin, être remplacée par un uro-scanner.
a) ASP
– Taille des reins.
– Résidu postmictionnel (ombre vésicale au niveau pelvien, au maximum globe vésical).
– Lithiase vésicale radio-opaque ou du haut appareil. (Figure 1)
– Cadre osseux.
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c) Retentissement vésical
– Nul.
– Résidu postmictionnel.
– Signes de lutte (aspect crénelé de la
vessie) : trabéculations vésicales (fais-
ceaux musculaires hypertrophiés) et
cellules (dépression muqueuse entre
les faisceaux de trabéculations).
– Diverticules.
– Calculs vésicaux.
8. Échographie endorectale
Il n’y a pas lieu, chez un homme sans antécédent urologique et n’ayant pas d’autres
symptômes que ceux d’une HBP non compliquée, d’effectuer en première intention
une UIV.
● Elle permet au mieux de mesurer le volume prostatique (pour le corréler au taux de PSA), de
voir un lobe médian, de rechercher des anomalies d’échogénicité évocatrice d’un cancer de
prostate associé. C’est l’examen radiologique de référence pour la prostate. L’échographie
prostatique ne doit pas être réalisée par voie sus-pubienne (sauf contre-indications à la voie
endorectale : fissure anale, crise hémorroïdaire aiguë…) (Figure 2).
9. Urétrocystoscopie
● Elle peut être indiquée pour rechercher une autre cause de dysurie ou pour le choix du trai-
tement. Elle permet de visualiser l’état de la muqueuse vésicale (signes de lutte) et d’évaluer
la faisabilité du traitement endoscopique.
D/ Diagnostic différentiel
● Pour chaque signe fonctionnel urinaire, il peut y avoir d’autres causes, car aucun symptôme
n’est spécifique de l’HBP (voir question « Trouble de la miction »).
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2. Sténose de l’urètre
● Elle peut être associée à l’HBP, surtout
en cas d’antécédents d’urétrite, de son-
dage, de traumatisme…
3. Prostatite chronique
● Antécédents infectieux.
● Atteinte plurifocale.
● Calcifications prostatiques (échogra-
phie, ASP).
● Opacification des glandes prostatiques
aux clichés mictionnels.
5. Hématurie révélatrice
● Ne retenir le diagnostic d’adénome
qu’une fois les autres causes
éliminées :
– Si l’UIV est normale, en dehors des
signes d’adénome, faire cystoscopie
(tumeur de vessie).
7. Vessie neurologique
● Symptômes suggérant des troubles mictionnels d’origine neurologique :
– Installation soudaine des signes urinaires.
– Troubles mictionnels chez des patients jeunes (< 50 ans).
– Symptômes de type irritatif sans signe de type obstructif.
– Troubles mictionnels associés à des troubles de l’érection, de l’éjaculation ou intestinaux.
E/ Formes cliniques
a) Toujours associée à une rétention incomplète, le globe est palpable mais indolore
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e) Échographie
– Le plus souvent, le seul examen disponible (UIV non ou pas réalisée) : dilatation bilatérale
du haut appareil et résidu postmictionnel important.
– L’insuffisance rénale est longtemps réversible si on lève l’obstacle prostatique : en urgence
en drainant par une sonde vésicale ou mieux par un cathéter sus-pubien.
a) En urgence
– TR à vessie pleine trompeur, le refaire à vessie vide.
– Drainer la vessie soit par sonde urétrale, soit par cathéter sus-pubien.
– Surveiller la diurèse pour dépister une levée d’obstacle (+++).
– Le choix entre sondage rétrograde et cathétérisme sus-pubien dépend des habitudes de cha-
cun, mais souvent les indications du cathétérisme découlent des contre-indications de la
sonde urétrale (rétrécissement de l’urètre, traumatisme urétral, prostatite).
– Le cathétérisme est contre-indiqué en cas de :
* Doute diagnostique sur l’existence d’un globe.
* Hématurie.
* Tumeur vésicale (risque de dissémination tumorale).
* Anticoagulant à dose efficace.
* Pontage artériel extra-anatomique sus-pubien.
* Laparotomie sous-ombilicale (contre-indication relative).
b) Interrogatoire
– Antécédents de dysurie et pollakiurie ou d’incontinence : laissent suspecter une rétention
incomplète qui, soudain, se complète.
– Peu de signes fonctionnels dans les antécédents : il peut s’agir d’une simple poussée infec-
tieuse (« adénomite ») sur un adénome jusque-là peu gênant.
– Prise médicamenteuse.
d) Traitement
– Si prostatite, chez un homme peu gêné, traiter l’infection et l’inflammation.
– Le malade peut souvent uriner à nouveau sans problème et revenir à son état antérieur; l’in-
tervention n’est pas indispensable.
– Si retentissement organique persistant : opérer.
3. Lithiase vésicale
● Chez l’homme, toujours due à une stase vésicale.
● Traiter la lithiase sans traiter la cause de la stase est illogique, l’HBP en est souvent la cause
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ÉVOLUTION
A/ Évolution
1. Latence totale
● Fréquent (à différencier du malade habitué à ses troubles mictionnels !).
3. Complications aiguës
a) Hématurie
– Elle n’est pas une indication opératoire en soi, sauf si récidive fréquente. Problème dia-
gnostique (QS). La prescription d’inhibiteur de la 5-alpha-réductase peut être utile dans
cette indication.
b) Rétention complète
– Par poussées d’adénomite.
– Par lithiase enclavée dans le col.
– En complément d’une rétention jusque-là incomplète (rétention souvent indolore).
– Provoquée par certains médicaments (anticholinergiques, sympathomimétiques alpha).
a) Lithiase vésicale
b) Diverticule de vessie
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B/ Éléments du pronostic
2. État général
● Il dicte pour beaucoup l’indication thérapeutique.
● Le bilan d’un adénome doit permettre de :
– Mesurer le degré de la dysurie.
– Apprécier le volume de l’HBP prostatique.
– Préciser le retentissement d’amont sur l’appareil urinaire.
– Rechercher les lésions associées, infectieuses, tumorales, lithiasiques ou générales.
● Le bilan « minimal » d’un adénome comprend :
– Anamnèse médicale.
– Évaluation des symptômes (score IPSS et qualité de vie).
– Examen physique avec TR.
– Analyse d’urine (bandelette, ± ECBU).
● En fonction de ces résultats et de l’attitude thérapeutique, on discutera :
– Débitmétrie.
– Mesure du résidu postmictionnel.
– Créatininémie.
– Imagerie : échographie.
– PSA.
– Mesure du volume prostatique.
– Urétrocystoscopie.
– UIV.
TRAITEMENT
A/ Méthodes
1. Traitement médical
b) Traitement médicamenteux :
Phytothérapie
(Tadénan 2 capsules deux fois par jour ; Permixon 2 cp par jour).
Alphabloquant (+++)
– Les alphabloquants (Xatral, Josir, Omix, Zoxan, Dysalpha, Hytrine) diminuent l’hyper-tonie
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urétrale, améliorent la contraction vésicale en relaxant les fibres du col vésical et ont une action
myorelaxante sur la prostate. Cependant, ils n’agissent pas sur le volume de la glande.
– Les effets secondaires sont moins fréquents avec les monoprises (Xatral 10 mg LP, Omix et
Josir 0,4 mg et Zoxan 4 ou 8 mg) : hypotension artérielle, éjaculation rétrograde ou anéja-
culation, nausées, vertiges.
Inhibiteur de la 5-alpha-réductase
– Le finastéride ou Chibro-Proscar et le dutastéride ou Avodart diminuent le volume de la
prostate après plusieurs mois de traitement (au moins trois) et modifient le PSA (après plu-
sieurs mois de traitement le PSA mesuré doit être multiplié par deux pour obtenir le véri-
table chiffre de PSA). Risque de diminution de la libido et de dysérection.
– Le finastéride et le dutastéride inhibent spécifiquement la 5-alpha-réductase, enzyme qui
transforme la testostérone en dihydrotestostérone, facteur majeur de la croissance prosta-
tique.
2. Traitement chirurgical
a) Incision cervico-prostatique
– Est indiquée dans certaines sténoses dysuriantes du col. Principalement chez l’homme
jeune afin de préserver l’éjaculation antégrade, ou chez le sujet très âgé avec comorbidité
importante ne permettant pas d’envisager un traitement plus radical (adénomectomie ou
résection endoscopique).
– L’intervention (une dizaine de minutes) se déroule au bloc opératoire sous anesthésie géné-
rale ou locorégionale.
c) Adénomectomie
– Par voie transvésicale (ou rétropubienne). Il s’agit d’une ablation de l’adénome (adénomec-
tomie) et non d’une ablation de la prostate (prostatectomie radicale).
– Surtout indiquée si l’HBP est supérieur à 60-80 g ou en cas de geste associé (diverticulecto-
mie, lithiase).
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– Sonde à demeure (traitement palliatif) changée régulièrement toutes les quatre à six
semaines (préférer les sondes 100 % siliconées mieux tolérées par les patients).
B/ Indications
1. Abstention thérapeutique
● Ne doivent pas être traités les hommes :
– Ayant une HBP non compliquée.
– Avec des symptômes modérés qu’ils jugent acceptables, à condition qu’il n’y ait pas de reten-
tissement sur la vessie, ni sur le haut appareil.
– Ayant des symptômes évocateurs, mais dus à une autre cause.
– Chez qui une HBP est diagnostiquée (TR ou échographie) mais sans signes cliniques :
patients asymptomatiques. On rappelle qu’il ne faut traiter que les patients gênés (scores
IPPSS et qualité de vie) ou avec retentissement organique.
Il n’y a pas lieu de pratiquer une chirurgie préventive des complications de l’adénome
prostatique chez un sujet asymptomatique.
2. Un traitement chirurgical (quel que soit le geste) doit être proposé aux
hommes
● Ayant une HBP compliquée :
– Retentissement sur le haut appareil, insuffisance rénale.
– Lithiase vésicale, diverticule vésical.
– Résidu postmictionnel important avec vessie de lutte.
– Rétention d’urine itérative sans possibilité de sevrage de la sonde (à condition que l’état cli-
nique le permette).
– Hématuries récidivantes.
● Ayant une HBP invalidante non améliorée par le traitement médical.
● En cas d’intervention chirurgicale, les urines doivent être stériles ou le patient sous antibio-
thérapie adaptée depuis au moins cinq jours.
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Il n’y a pas lieu d’utiliser l’association de deux médicaments ou plus pour traiter les
troubles mictionnels de l’HBP.
2. Pollakiurie persistante
● La cicatrisation de la loge prostatique va durer trois à quatre mois. L’intervention améliore
la dysurie plus rapidement que les symptômes irritatifs, qui sont parfois majorés durant les
premières semaines postopératoires.
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4. Incontinence
● Exceptionnellement, véritable incontinence par destruction du sphincter, nécessitant la mise
en place d’un sphincter artificiel.
● Le plus souvent, trouble de la continence temporaire postopératoire disparaissant au bout de
trois à quatre mois. ■
POINTS FORTS
● Très Fréquent.
● Traduction clinique variable.
● Signes obstructifs et irritatifs.
● Obstacle à l’évacuation vésicale.
● Toucher rectal.
● Échographie prostatique par voie endorectale.
● Débitmétrie mictionnelle.
● Scores IPPSS et Qualité de Vie.
● Retentissement fonctionnel et organique.
● RTUP.
● Alphabloquants.
● TURP syndrome.
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