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1).

L’immatriculation au registre de commerce


La principale publicité légale qui s’impose aux commerçants est de se faire inscrire au
registre de commerce et d’y faire mentionner les modifications éventuelles de leur
situation.
Commençons d’abord par définir le registre de commerce :
Notion :
C’est un support de publicité destiné à faire connaitre l’existence, les caractéristiques et le
devenir des établissements de commerce, en fournissant tous les renseignements sur leur
statut, leur activité et leurs exploitants. Le registre de commerce se démultiplie en un
registre central et des registres locaux .1

1-l’organisation du registre de commerce :


 Le registre local :

Selon l’article 28 du CC « Le registre local est tenu par le secrétariat-greffe du tribunal


compétent. La tenue du registre du commerce et l'observation des formalités prescrites
pour les inscriptions qui doivent y être faites sont surveillées par le président du tribunal ou
par un juge qu'il désigne chaque année à cet effet. »

Auprès du registre de commerce, Toute personne peut se faire délivrer une copie ou
un extrait certifié des inscriptions qui sont portées au registre du commerce ou un certificat
attestant qu'il n'existe point d'inscription ou que l'inscription existante a été rayée. Les
copies, extraits ou certificats sont certifiés conformes par le secrétaire-greffier chargé de la
tenue du registre.
Ainsi Toute inscription au registre du commerce d'un nom de commerçant ou d'une
dénomination commerciale doit être requise par voie électronique à travers la fenêtre
dédiée dans la plateforme électronique précitée au secrétariat-greffe du tribunal du lieu de
situation de l'établissement principal du commerçant ou du siège de la société.

 Le registre central :
Tenu sous l’égide du ministère chargé du commerce, par l’office marocain de la propriété
industrielle et commerciale (L’OMPID), Le registre central du commerce est public. Il est consulté
à travers la plateforme électronique de création et d’accompagnement d’entreprises par voie
électronique. -Le registre central est destiné :

1) À centraliser, pour l'ensemble du Royaume, les renseignements mentionnés dans les divers
registres locaux
2) À délivrer les certificats relatifs aux inscriptions des noms de commerçants, dénominations
commerciales et enseignes ainsi que les certificats et copies relatifs aux autres inscriptions
qui y sont portées
3) À publier, au début de chaque année, un recueil donnant tous renseignements sur les noms
de commerçants, les dénominations commerciales et les enseignes qui lui sont transmis.
(Art 33 du code de commerce)
1
. sur le détail de la tenue des registres : V. décret n°2-96-906 du 18 janvier 1997

2-les inscriptions au registre de commerce :


Selon l’Art 36 du CC : « les inscriptions au registre du commerce comprennent les immatriculations,
les inscriptions modificatives et les radiations »

 Les immatriculations :
Les personnes assujetties à l’immatriculation sont énumérées à l’art 37 du CC ce sont :

- Toutes les personnes physiques ou morales, marocaines ou étrangères, exerçant une activité sur le
territoire du royaume.

- Toute succursale ou agence commerciale d’entreprise marocaine ou étrangère.

- Toute représentation commerciale ou agence commerciale des états, collectivités ou


établissements publics étrangers.

- Tous les établissements publics marocains à caractère industriel ou commercial, soumis par leurs
lois à l’immatriculation au registre du commerce.

- Tout groupement d’intérêt économique. Cette formalité doit être accomplie, via une demande
écrite du commerçant lui-même ou de son mandataire muni d’une procuration au plus tard dans les
trois mois de l’ouverture de l’établissement commercial ou de l’acquisition du fonds de commerce
(Art 75 CC).

Une fois inscrit, le commerçant reçoit un numéro d’immatriculation qui doit obligatoirement
figurer sur tous les papiers commerciaux. Tout changement ou modification se rapportant
aux faits dont l’inscription est obligatoire doit être mentionné sur le registre.
 Les inscriptions modificatives :
« Tout changement ou modification concernant les mentions qui figurent sur le R.C. doit faire l’objet
d’une demande d’inscription modificative » (art. 50) dans le mois suivant le changement. Par
exemple, pour les personnes morales les décisions modifiant les statuts de la société
(l’augmentation ou la diminution du capital social, la forme juridique de la société, la dénomination
sociale), la nomination de nouveaux gérants, des membres des organes d’administration, etc.

 La radiation :
Selon l’article 51 du CC « Quand un commerçant cesse d'exercer son commerce ou vient à décéder,
sans qu'il y ait cession de fonds de commerce ou quand une société est dissoute, il y a lieu de
procéder à la radiation de l’immatriculation ». Autrement dit la radiation est le fait de rayer
l’immatriculation du commerçant du R.C. par exemple en cas de cessation totale de l’activité
commerciale, en cas de décès du commerçant, en cas de dissolution d’une société.

« La radiation peut être requise par le commerçant, ou par ses héritiers, ou par le liquidateur, ou par
les gérants ou les membres des organes d'administration, de direction ou de gestion de la société en
fonction au moment de sa dissolution » art 51 du cc
« Préalablement à toute radiation, les inscriptions doivent être apurées et les créanciers gagistes
informés. » art 51 du CC

Les radiations peuvent être requises par les intéressés eux-mêmes, soit opérées d'office par
ordonnance du président du tribunal.

La radiation opérée par les intéressés eux-mêmes. : Lorsque le commerçant vient de cesser
d’exercer le commerce, ou par ses héritiers, s’il vient de décéder.

La radiation opérée par le président du tribunal : La radiation peut également s’opérer d’office, par
le greffier, en vertu d’une ordonnance du président du tribunal de commerce, dans les cas suivants :

- la déchéance d’un commerçant suite à une décision judicaire.


- Le décès depuis plus d'un an.
- La cessation effective de l'activité depuis plus de trois ans.
- La clôture d'une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire.

3) Les effets d’immatriculations 


Sanctions liées au défaut d’inscription :
Le non respect par le commerçant des obligations afférentes à l’inscription rend passible de
sanctions civiles et sanctions pénales

1- Sanctions civiles :
L’Art 59 du C.C dispose que la personne non immatriculée ne peut se prévaloir à l’égard des
tiers du statut de commerçant. En outre celui qui a omis de publier une information obligatoire
ou qui a publié une fausse information est tenu de réparer le préjudice subi par les tiers
conformément aux arts 77 et 78 du D.O.C.

2- Sanctions pénales :
 Le défaut d’immatriculation donne lieu à une amende de 1000 à 5000 dh après injonction
administrative d’y pouvoir dans le mois, et à une seconde amende de même montant après
injonction d’y satisfaire dans les deux mois (art 62 et 63 du C.C)
 Toute indication inexacte donnée de mauvaise foi lors de l’immatriculation ou d’une
inscription modificative, ou sur les papiers de commerce, ou le défaut d’une mention requise
sur ces papiers, est puni d’un emprisonnement d’un mois à un an et/ou d’une amende de
1000 à 50000 dh, sans préjudice des dispositions du code pénal (art 64 à 68)
 Est déclarée en état de récidive, la personne qui déjà condamné irrévocablement à une
première amende commet, dans les cinq ans, le même manquement. En cas, les peines
prévues à l’article 64 sont portées au double. 2

2
. Didier R.MARTIN. DROIT DES AFFAIRES, EDITION 2019
2).L’obligation de la tenue de la comptabilité
La deuxième obligation qui incombe au commerçant est relative à la comptabilité commerciale.
Cette obligation est imposée par les articles 19 à 26 et suivants du Code de commerce. Elle est
régie par la loi n°9-88 du 25 décembre 1992 modifiée par la loi 44-03 du 14 février 2006.

La comptabilité commerciale est la partie des sciences économiques qui consiste à enregistrer les
mouvements qui affectent constamment le patrimoine de l'entreprise, ainsi que la détermination
des résultats globaux de son exploitation au cours d'une période déterminée.

La comptabilité présente un intérêt primordial pour L'Etat, pour l'entreprise et pour les tiers car elle
permet à l’administration fiscale de pouvoir exercer un contrôle sur les déclarations d’impôts fournis
par le commerçant et en cas d’irrégularités de procéder à des vérifications fiscales ; en outre, elle
permet au commerçant de contrôler et de maîtriser le fonctionnement de son entreprise, l’évolution
de ses dettes et de ses créances, et le rapport avec ses partenaires commerciaux/clients ; et enfin,
elle permet aux créanciers de pouvoir être informés de la solvabilité de l’entreprise.

Ainsi, la comptabilité suppose de tenir plusieurs livres comptables (I) et lorsqu’elle est régulière, la
comptabilité a une valeur probante (II).

L’article 19 du Code de Commerce dispose (prévoit que): « Le commerçant tient une comptabilité
conformément aux dispositions de la loi n° 9-88 relative aux obligations comptables des
commerçants ». A cet égard, on va examiner l’objet de la comptabilité, ses documents et sa finalité .

- Les documents de la comptabilité : Les documents obligatoires de la comptabilité sont de deux


sortes Les livres comptables et les états de synthèse.

A) Les livres comptables : Ils sont au nombre de trois et qui sont obligatoires pour tous les
commerçants :
1- Le livre journal : C'est un document d'importance majeure. Son importance procède du fait qu'il
donne une image fidèle et précise de la situation financière de l'entreprise. Il enregistre opération
par opération, et jour après jour tous les mouvements affectant le patrimoine de l’entreprise.
2- Le grand livre : Il permet l’enregistrement des écritures du livre journal qui y sont recopiées, mais
cette fois réparties entre les différents comptes: situation de l’entreprise, administration, compte
spécial…
3- Le livre inventaire : L’inventaire se fait à la fin de chaque année. L’obligation comporte
l’élaboration d’un inventaire des effets mobiliers et immobiliers d’une part, et un inventaire des
dettes et des créances d’autre part

B) Les Etats de synthèse :

Pour compléter les livres comptables, le commerçant doit également tenir états de synthèse annuels
sur la base du contenu des livres comptables. Ces états de synthèse doivent être établis dans les
trois mois suivant la date de clôture de l’exercice, au vu des différents livres comptables. Ils doivent
donner une image fidèle des actifs et passifs ainsi que de la situation financière et des résultats de
l’entreprise.ils comprennent le bilan, le compte de produits et charges, l'état des soldes de gestion,
le tableau de financement et l'état des informations complémentaires, ces trois derniers sont
obligent pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est supérieur à 10.000.000 dhs.
De plus, il y a lieu de préciser que tout commerçant doit conserver les documents
comptables et de la correspondance pendant 10 ans, car ce sont des moyens de preuve valables en
droit commercial et ce, en application de l’article 211 du code général des impôts.

LES SANCTIONS DES EXIGENCES LEGALES

1 - Les sanctions fiscales :

Lorsque ces documents ne respectent pas les normes prescrites par la loi 9-88, l’article 23 de cette
dernière laisse la faculté à l’administration des impôts de les rejeter et d’établir une imposition
forfaitaire. Elle peut même appliquer, le cas échéant, des sanctions pécuniaires (majorations,
indemnités de retard, etc.)

2 - Les sanctions pénales

S’il s’avère que le commerçant a falsifié les livres et documents comptables, il peut être poursuivi
pour banqueroute ou pour fraude fiscale ou pour faux en écriture du commerce.

D’un autre côté, en cas d’ouverture d’une procédure de traitement, les dirigeants d’une entreprise
individuelle ou à forme collective risquent d’être poursuivis pour banqueroute lorsqu’il se révèle
qu’ils ont tenu une comptabilité fictive ou font disparaître des documents comptables de
l’entreprise ou de la société ou s’ils se sont abstenus de tenir toute comptabilité prescrite par la loi.
Dans ce cas la sanction encourue est l’emprisonnement de 1 à 5 ans et une amende de 10 000 à
100000 dhs ou l’une de ces deux peines seulement. Ces peines sont portées au double lorsque le
banqueroutier est dirigeant d’une société dont les actions sont cotées en bourse.

3). L’obligation d’ouvrir un compte :


L’article 18 du CC stipule que « tout commerçant, pour les besoins de son commerce, a
l’obligation d’ouvrir un compte dans un établissement bancaire ou dans un bureau de chèque
postaux »
Par ailleurs, le commerçant est obligé de régler ses achats et dettes par chèque barré, virement
ou lettre de change pour toute opération dont la valeur dépasse 10000dh, effectuée entre
commerçants dans le cadre d’une activité commerciale.
A ce niveau, les chèques pré-barrés non endossables sont devenus obligatoires, par un
règlement interbancaire émanant du groupe professionnel marocain (GPBM), pour tous les
clients patentés des banques que ce soit des personnes morales, E/SES individuelles ou
professions libérales.
Obligation divers :
Parmi les obligations auxquelles les commerçants sont soumis on trouve :
 Obligations fiscales :
Les commerçants doivent s’acquitter régulièrement de plusieurs types d’impots, notamment :
IS, IR, TVA, patente et taxe professionnelle.
 Obligation envers les clients :
Il s’agit de deux obligations :
1/ Toute transaction réalisée nécessite l’établissement d’une facture de manière à ce que :
une opération commerciale = une facture
2/ le respect des règles de protection des consommateurs et les obligations de renseignement
 Obligations envers les organismes sociaux :
Les commerçants sont tenus de s’affilier à la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) dans
un délai maximum de 30 jours après l’embauche du premier salarié. Ils doivent également
déclarer régulièrement le nombre de jours travaillés et le montant mensuel de leurs salariés.
En cas d’un travailleur non salarié, il faut s’immatriculer et verser les cotisations dues auprès
de la CNSS.
Les Conséquences :
 Assurer un meilleur contrôle fiscal
 Réduire les paiements en espèces
 Laisser une traçabilité
 Diminuer la fraude fiscale
 la violation de cette règle est passible à une amende qui s’élève à 6% du montant payé
et les commerçants débiteur et créancier sont responsables solidairement du paiement
de cette amende.
 En outre le commerçant émetteur d’un chèque sans provision risque 1an à 5an
d’emprisonnement et une amende de 2000 à 10000dh.

 En principe le commerçant doit etre de bonne foi et se comporter loyalement,
toutefois en cas de non-respect de ces obligations cela peut engager la responsabilité
du commerçant pour tous les dommages causés au client et qui résultent de l’exercice
de son activité commerciale.

 Les sanctions fiscales se composent de trois catégories de pénalités :
 Pénalités d’assiette (les majorations)
 Pénalités de recouvrement (de retard dans le paiement des impots et autresdroits dus)
 Pénalités particulières (de non déclaration, d’absence de factures, de dépots tardifs…)

 (Envers organismes sociaux)Une amende de 5000 à 50000dh est prévue à l’encontre
de tout commerçant qui fait, par mauvaise foi, de fausses déclarations ou qui ne
procède pas au versement dans les délais déterminés.

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