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Université Cadi Ayyad

Faculté des Sciences Semlalia


Département de Géologie

Sciences de la Terre et de l’Univers – Semestre 5


Module : Géologie du Maroc II
Cours du RIF
2014-2015
Géologie du Maroc : Rif 2015

Table des matières


I) La place du Rif dans la chaîne alpine : ............................................................................................. 3
1) Répartition des chaînes alpines :................................................................................................. 3
2) La Téthys : .................................................................................................................................... 3
3) Le modèle paléogéographique des chaines alpines périméditerranéennes : ............................ 5
4) L’organisation complexe des chaînes alpines : ........................................................................... 6
II) La place du Rif dans l’arc de Gibralttar :.......................................................................................... 8
1) Les zones externes=domaines Sud-Ibérique et Maghrébin : ...................................................... 8
2) Le domaine des Flyschs : ............................................................................................................. 8
3) Les zones internes ou domaine d’Alboran : ................................................................................ 9
III) Les différentes zones et unités tectoniques du Rif : ................................................................... 9
1) Les zones internes : ................................................................................................................... 10
a) Les Sebtides ou zones métamorphiques : ............................................................................. 10
b) Les Ghomarides ou nappes Paléozoïques : ........................................................................... 10
c) La chaîne calcaire : ................................................................................................................ 10
2) La zone des Flychs : ................................................................................................................... 11
a) Le Maurétanien : ................................................................................................................... 11
b) Le Massylien : ........................................................................................................................ 11
c) Le Numidien :......................................................................................................................... 11
3) Les zones externes :................................................................................................................... 11
a) La zone intrarifaine : .............................................................................................................. 12
b) La zone mésoriafine :............................................................................................................. 12
c) La zone prérifaine : ................................................................................................................ 12
d) Les nappes d’Aknoul et des Senhaja : ................................................................................... 12
IV) Les grands traits de la paléogéographie du Rif : ....................................................................... 12
V) Méga structure du Rif : .................................................................................................................. 13
VI) Evolution tectonique et géodynamique alpine du Rif dans le cadre de la Méditerranée
occidentale : .......................................................................................................................................... 14

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I) La place du Rif dans la chaîne alpine :

On appelle chaînes alpines les chaînes de montagnes formées pendant le cycle orogénique alpin,
qui s'étend sur l'ensemble des ères secondaire et tertiaire, pendant les derniers 245 millions
d'années de l'histoire du globe terrestre. Le cycle alpin succède au cycle hercynien ou varisque,
qui s'est développé pendant la seconde moitié de l'ère primaire, sur environ 200 millions
d'années, et dont les effets furent aussi généraux que ceux du cycle alpin.

La chaîne du rif fait partie du système alpin de la méditerranée occidentale. Elle se prolonge vers
l’Est dans le Tell allégro-tunisien et dans l’arc calabro-péloritain au Sud de l’Italie vers le Nord,
on trouve sa prolongation dans les cordillères bétiques au Sud de l’Espagne. Toutes ces chaînes
ont une structure en nappes de charriages dite structures alpines.

1) Répartition des chaînes alpines :


Les chaînes alpines forment deux ceintures orogéniques : l'une, de direction latitudinale, est la
ceinture téthysienne, développée des Antilles { l’Indonésie et devant son nom au vaste océan aux
dépens duquel elle s'est formée ; l'autre, aux directions méridiennes prédominantes, dite
ceinture péripacifique, doit son nom au fait que les chaînes qui la constituent bordent cet océan.

La ceinture péripacifique est formée, à l'Est, par les chaînes de montagnes qui bordent les
continents américains (cordillère des Andes, montagnes Rocheuses), et, à l'Ouest, par des arcs
insulaires qui longent les côtes asiatiques.

La ceinture téthysienne s'est développée entre un ensemble de continents septentrionaux,


comprenant l'Amérique du Nord et l'Eurasie septentrionale qui sont restées unies jusqu'au
début du Tertiaire, et un ensemble de continents méridionaux, Amérique du Sud, Afrique,
Madagascar, Inde, Australie qui, soudés jusqu'à la fin du Primaire, se sont disjoints au cours du
Secondaire d'une manière progressive.

La ceinture téthysienne est actuellement représentée, soit par des chaînes de montagnes comme
celles qui occupent le pourtour de la Méditerranée ou une grande partie de l'Asie méridionale,
soit par des arcs insulaires comme, à ses deux extrémités, l'arc caraïbe ou l'arc indonésien.

Cependant on restreint souvent le nom de chaînes alpines aux seules chaines issues de la Téthys,
en raison de leur nature de chaînes de collision, par opposition aux chaines andines et aux arcs
insulaire, liés essentiellement au processus de subduction.

2) La Téthys :
La Téthys est un océan aujourd'hui disparu qui s'est ouvert en ciseau d'Est en Ouest au travers
des continents rassemblés en une masse unique, la Pangée de la fin des temps primaires.

En Asie du Sud-Est, le passage de l'ère primaire à l'ère secondaire se fait en continuité de faciès
marins, ce qui montre que, dans sa partie la plus orientale, la Téthys est un golfe du Pacifique.

La Téthys s’est ouverte :

Au Permien en Asie du Sud-Ouest (280-245 Ma).

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Au Trias en Europe méditerranéenne (245-200 Ma ; c'est l'origine du mot Trias, dont le
nom exprime la constitution en trois termes sédimentologiques : sédiments
continentaux marquant le stade rift continental, évaporites marquant l’invasion du rift
par les premières et timides transgressions marines, sédiments marin en fin).

Au Lias au niveau de ce qui est actuellement l'Atlantique central (200-180 Ma).

Au Jurassique moyen et supérieur, enfin, dans le domaine caraïbe (180-160 Ma).

À l'extrême fin du Jurassique, la Téthys semble s'être ouverte dans le Pacifique (140 Ma).

Cette évolution a été interrompue par l'ouverture de l'Atlantique, qui se fait en ciseau du Sud
vers le nord ;

À partir de la limite Jurassique-Crétacé (140 Ma) que l'ouverture s'amorce dans


l'Atlantique austral.

Au Crétacé inférieur elle se développe dans l’Atlantique Sud.

Au Crétacé moyen (100 Ma), elle atteint l'Atlantique central, où elle recoupe la Téthys.

Au Crétacé supérieur elle atteint l'Atlantique Nord.

À l'Éocène supérieur (35 Ma) elle débouche dans l'Arctique.

Les modalités de l’ouverture atlantique sont telles que l’Afrique est rejetée vers l’Est et vers le
Nord et l’Amérique du Sud vers l’ouest et vers le Nord ; ces deux continents tendent donc à se
rabattre respectivement vers l’Eurasie et l’Amérique du Nord, non encore séparées au Crétacé
inférieur, en cours de séparation au Crétacé supérieur et au Tertiaire.

Ainsi se manifestent clairement les deux périodes essentielles de l’histoire téthysienne :

Une période d’ouverture du Trias au Jurassique.

Une période de fermeture du Crétacé au Tertiaire.

À la limite des deux périodes se situe ce qui apparaît comme une « révolution fini-jurassique »
dans les chaînes périméditerranéennes, où commence de se marquer le rapprochement de
l’Afrique avec l’Eurasie.

Ces deux périodes de l’évolution téthysienne sont successivement : de type atlantique pour
l’ensemble Trias-Jurassique ; de type pacifique avec formation d’arcs insulaires et de mers
marginales pour l’ensemble Crétacé-Tertiaire.

Cette chronologie est celle des chaînes périméditerranéennes, qui met en cause les mouvements
de l’Afrique.

Dans le domaine océanique proprement dit se déposent, sur la croûte océanique d’où naîtront
les futures ophiolites, les sédiments océaniques téthysiens, à dominante siliceuse : les
radiolarites y jouent un grand rôle. Telles sont les zones internes des chaînes alpines,

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3) Le modèle paléogéographique des chaines alpines
périméditerranéennes :
Pour ce qui est de la période d’ouverture Trias-Jurassique, leur modèle est celui de marges
stables en blocs basculés, qui détermine les futures zones externes de ces chaînes.

Pendant la période de fermeture Crétacé et Tertiaire, la Téthys entre en subduction sous l’une ou
l’autre des marges qui la limitent et qui prennent la forme de marge active. La paléogéographie
devient plus complexe, en un système d’arcs insulaires et de mers marginales : des flyschs,
sédiments détritiques (grès, argiles) issus de l’érosion des arcs insulaires ou des cordillères, se
sédimentent au fond des bassins océaniques ; des schistes bleus se forment le long des surfaces
de subduction, tandis que des granodiorites et des andésites traversent la marge continentale
qui se trouve au-dessus des plans de subduction. Dans le même temps, la sédimentation
continue d’être celle d’une marge passive sur celle des deux marges téthysiennes qui n’est pas
affectée par la subduction.

La subduction s’achève, { des moments divers, par la collision, soit de l’un des continents avec
les arcs insulaires mis en place précédemment, soit, à la fin de la fermeture téthysienne, par la
collision des continents bordiers –Europe d’un côté, Afrique de l’autre.

Ces collisions développent un système de grandes nappes, qui viennent reposer sur les marges
continentales et reprennent les édifices tectoniques nés des subductions antérieures. C’est
certainement { l’ampleur des charriages dus aux collisions que les chaînes alpines doivent leurs
caractères les plus originaux.

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4) L’organisation complexe des chaînes alpines :


On oppose généralement des zones internes et des zones externes, ces dernières correspondant
{ la marge continentale, les premières aux unités d’origine océanique ou apparentées. En vérité,
la distinction zones internes-zones externes est souvent assez floue et la limite choisie peut ne
pas être la limite essentielle continent-océan : elle est généralement placée entre les terrains
ayant échappé au métamorphisme alpin (zones externes) et ceux qui ont été profondément
affectés par celui-ci (zones internes).

Les effets successifs des subductions - qui commencent par conséquent dans les zones internes -
et/ou des collisions font que les chaînes alpines se forment progressivement de l’intérieur vers
l’extérieur. Les épisodes tectoniques les plus anciens, souvent Jurassique supérieur (140 Ma),
sont situés dans les zones internes, les plus récents, néogènes (jusque vers 5 Ma, voire l’époque
actuelle en certains endroits), dans les zones les plus externes. En conséquence, les flyschs
détritiques qui sont liés { l’orogenèse sont eux-mêmes plus récents de l’intérieur vers l’extérieur
de la chaîne, débutant à la limite Jurassique-Crétacé dans les zones internes, s’achevant au
Tertiaire dans les zones externes.

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L’ensemble caractérise la polarité des chaînes alpines, qui s’exprime également dans la vergence
des accidents tectoniques, déversés, dans leur majorité, vers le continent qui leur sert d’avant-
pays.

À l’échelle de la Téthys, il y a donc un double système de chaînes, chacune bordant le continent


auquel elle est adjacente. L’ensemble alpin forme donc une chaîne { double déversement, dont
la symétrie géométrique est liée à la collision des continents.

À partir des Alpes et au-del{ vers l’Ouest, la subduction téthysienne se faisait vers le Sud, sous la
marge africaine qui se trouve traversée de granodiorites (les nombreuses granodiorites de
l’Algérie) ; au contraire, de vastes nappes ophiolitiques sont charriées vers l’Europe (par
exemple le mont Viso en Italie).

Les mouvements relatifs de l’Afrique et du continent indien n’ont pas été que de rapprochement
avec l’Eurasie ; une composante de coulissage y apparaît, plus marquée à certaines époques, qui
fait que, dans l’ensemble, l’Afrique s’est déplacée vers l’Est par rapport { l’Europe.

Les courbures des chaînes alpines sont parmi leurs traits les plus remarquables, telle la
courbure des Alpes occidentales, celle des Carpates, la courbure égéenne, ou encore la courbure
de Gibraltar, qui est la plus spectaculaire.

Si certaines, comme la courbure égéenne, sont simplement liées { la forme d’arcs insulaires
encore actifs, il n’en va pas de même des autres, il semble bien que l’ampleur de mouvements
longitudinaux en fonction des mouvements relatifs Afrique-Europe rende compte de l’essentiel
de ces courbures.

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C’est certainement la translation vers le Nord de l’ensemble italo-dinarique qui a accentué, sinon
créé, la courbure des Alpes occidentales ; c’est la translation le long du front des zones internes
dans les cordillères Bétiques qui est responsable de la courbure de Gibraltar.

II) La place du Rif dans l’arc de Gibralttar :


L’arc de Gibraltar, situé { l’extrême Sud-Ouest de la Méditerranée occidentale, s’étend sur
plus de 400 km séparant l’Atlantique de l’Ouest de la Méditerranée et dessinant un arc {
concavité vers l’Est dont le cœur est occupé par le bassin d’Alboran. Cet arc est constitué de deux
chaines celle des Bétiques au Nord et celle du Rif au Sud, qui se rejoint au niveau du détroit de
Gibraltar

Les principaux domaines structuraux de l’arc de Gibraltar :

1) Les zones externes=domaines Sud-Ibérique et Maghrébin :


Terrains sédimentaires et non métamorphiques, d’âge Trias { Néogène ces unités chevauchent
les unités de socle de la Meseta marocaine et Ibérique. Le bassin d’avant pays du Gharb
représente l’équivalent du bassin Gadalquivir en Espagne.

a) Dans le domaine Sud-Ibérique, on distingue des parties externes aux parties internes, le
domaine Prébétique qui correspond à des sédiments déposés en milieu peu profond
(plateforme) et le domaine Subbétique qui est essentiellement constitué de sédiments
pélagiques.

b) Dans le Rif, ce domaine est classiquement divisé, des parties les plus externes aux plus
internes, en trois complexes de nappes : le Prérif, le Mésorif et l’Intrarif. Ces unités
montrent une évolution depuis un environnement marin peu profond dans le Prérif vers
une sédimentation pélagique dans l’Intrarif.

2) Le domaine des Flyschs :


Se situent entre les zones externes et les zones internes.

Ces Flyschs sont composés d’une séquence sédimentaire s’étandant du Lias { l’Oligocène et se
caractérisent par la présence de niveaux turbiditiques d’âge Crétacé inférieur et Oligo-Miocène.

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Ils sont caractéristiques d’un milieu profond et se sont déposées sur une croûte continentale
amincie ou éventuellement océanique.

Dans le Rif, ces Flyschs forment 4 séries de nappes : les nappes de Chaounat, Meloussa et
Numidiennes (Flysch massylien) et les nappes de Tisirène et Béni-Ider (Flysch Mouritanien)

3) Les zones internes ou domaine d’Alboran :


Les zones internes des cordillères Bétiques et du Rif et le socle de la mer d’Alboran.

Un empilement de nappes plus ou moins métamorphiques incluant des péridotites (Manteau


lithosphérique sous continental).

Dans les cordillères Bétiques, on peut distinguer trois grands ensembles structuraux qui sont de
bas en haut : le complexe Nevado-Filàbride, le complexe Alpujàrride et le complexe Malàguide.

Le complexe Alpujàrride et le complexe Malàguide trouvent leur éxuivalence dans le Rif : le


complexe Sebtide et le complexe Ghomaride respectivement.

Le complexe Nevado-Fil{bride n’a pas d’équivalence dans le Rif.

Le complexe Alpujàrride-Sebtide est composée d’une formation métapélitique attribué au


Paléozoïque, de métapélites probablement Permo-Triasiques surmontées par une formation
carbonatée composée de marbres et dolomies d’âge Trias moyen { supérieur, ces unités sont
caractérisés par un métamorphisme de HP-BT dans le faciès des schistes bleus et des éclogites. A
sa base affleurent les péridotites de Ronda et Beni Boussera.

Le complexe Malàguide-Ghomarides et la Dorsale calcaire forment les unités supérieures du


domaine d’Alboran et sont situés au toit des unités du complexe Alpuj{rride-Sebtide

La séquence stratigraphique de ce complexe est composée de schistes et graywacks Paléozoïque,


de conglomérats rouges et quartzites d’âge Trias moyen et d’une séquence d’âge Trias moyen {
Paléocène composée essentiellement de carbonates.

Les contacts entre les unités Malàguides-Ghomarides et Alpujàrrides-Sebitides sont décrits


comme des détachements extensifs ou des failles normales à faible pendage.

Si les sédiments Paléozoïques de ce complexe sont caractérisés par un métamorphisme dans le


faciès des schistes verts, la série mésozoïque est elle généralement considéré comme non
métamorphique.

Les unités de la « Dorsale calcaire » sont également associées au domaine d’Alboran. Elles sont
situées structuralement entre le complexe Malàguide-Ghomaride et les unités de Flysch.

III) Les différentes zones et unités tectoniques du Rif :


Du faite de sa forme arquée, avec une concavité retournée vers le NE, la vergence du Rif est
variable d’un secteur { un autre ainsi elle est dirigée vers le Sud dans le Rif oriental et vers le SW
ou l’Ouest dans le Rif septentrional, au Sud et au Nord de Tétouan respectivement.

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Du point de vue structural, le Rif est subdivisé classiquement en trois grandes zones : les zones
internes, la zone des Flyschs et les zones externes.

1) Les zones internes :


Elles s’étendent le long de la côte méditerranéenne depuis Sebta jusqu’{ Jebha, où elles
disparaissent sous la mer, pour réapparaitre plus loin dans le massif des Bokayas { l’Ouest d’Al
Houceima.

Les zones internes du Rif constituées de 3 grandes ensembles structuraux : les Sebtides ou zones
métamorphiques, les Ghomarides ou nappes Paléozoïques et la chaîne calcaire.

a) Les Sebtides ou zones métamorphiques :


Les Sebtides inférieures sont constitués par un socle péridotitique, suivi par des Kinzigites, des
gneiss et des micaschistes. Les Sebtides supérieures ou unités de Féderico constituent la
couverture décollée des Sebtides inférieures et sont constitués par des terrains
épimétamorphiques, il s’agit de schistes et greywackes attribués au Dévono-Carbonifère, suivis
par des schistes, des quartzites, des grès alternant avec des conglomérats et des dolomies
cristallines du Permien et du Trias.

b) Les Ghomarides ou nappes Paléozoïques :


Ils sont constitués de 4 nappes à matériel essentiellement Paléozoïque peu ou pas
métamorphique. Il s’agit dans l’ensemble d’une sédimentation essentiellement schisto-grèseuse
à intercalations de niveaux carbonatés pendant le Dévonien. Ce socle Paléozoïque supporte, de
place en place, des résidus d’une couverture d’âge secondaire et tertiaire { matériel carbonaté
pendant le Lias- Eocène, et clastique pendant l’Oligo-Miocène.

c) La chaîne calcaire :
Elle borde vers l’extérieur de la chaîne les zones internes du Rif. Elle est constituée comme son
nom l’indique par des séries essentiellement carbonatées d’âge principalement Trias et Lias.

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On distingue classiquement des unités internes caractérisées par des calcaires blancs massifs du
Lias inférieur et des unités externes caractérisées par un Trias puissant et des calcaires sombres
partiellement dolomitiques.

2) La zone des Flychs :


Cette zone est séparée du domaine interne par un accident majeur sénestre, la faille de Jehba, de
direction ENE-WSW. Les sommets les plus hauts du Rif sont constitués par les nappes de
Flyschs.

La corrélation avec les Flyschs de la chaîne du Tell permet de distinguer trois types de Flyschs
qui flottent sur les zones externes : le Maurétanien, le Massylien et le Numidien.

a) Le Maurétanien :
Il correspond aux unités les plus internes et les plus élevées et comprend la nappe du Jbel
Tisirène et la nappe de Béni-Ider. La première est constituée par des argilites feuilletées à lits
gréseux et bancs de micrite argileuse du Néocomien suivis par des alternances de grés jaunes à
grain fin et d’argilites bariolées du Barrémien { Albien. La seconde est constituée par un Flysch
argilo-calcaire détritique à bancs de micrites argileuses verdâtres et microbrèches du Sénonien,
suivi par des calcaires à débris de microcadium du Paléocène, des pélites rouges biocalcarénites
détritiques en dalles et des conglomérats de l’Eocène inférieur-moyen, des pélites sableuses à
silteuses rouges de l’Eocène supérieur-Oligocène, et des alternances de grés micacé et de pélites,
à faciès Flysch ou molasse (Oligocène gréso-micacé) de l’Oligocène terminal-Aquitanien.

b) Le Massylien :
Les nappes du Massylien et du Numidien correspondent aux unités les plus externes et les moins
élevées. Le Massylien comprend les nappes de Melloussa et de Chaounat du fait qu’il est
constitué presque exclusivement par une série argilo-gréseuse turbiditique de l’Albien et de
l’Aptien, ce Flysch est appelée couramment « Flysch Albo-Aptien ».

c) Le Numidien :
Il occupe une position tectonique supérieure et apparait flottant aussi bien sur les autres Flyschs
que sur les zones externes. Il est constitué par une formation de base d’âge Crétacé ( ?)-
Paléogène, les argiles sous-numidiennes sur lesquelles repose une puissante série constituée par
des barres de grés quartzeux alternant avec des pélites d’âge Aquitanien. Le supranumidien est
constitué par des argiles à intercalation de niveaux de siltites qui atteignent le Bardigalien
moyen.

3) Les zones externes :


Elles sont subdivisées en 3 zones : la zone intrarifaine, la zone mésorifaine et la zone prérifaine
auxquelles il faut ajouter les nappes d’Aknoul et des Senhaja. L’ensemble des zones externes ne
sont pas métamorphiques seule les unités de Ketama (Intrarif profond) et celles du Nord de
Temsmane (Mésorif oriental) présentent des conditions métamorphiques du faciès schistes
verts.

Le domaine externe est recoupé par deux accidents sénestres majeurs, la faille des Nekor de
direction NE/SW et la faille d’Al Hoceima de direction ENE/WSW sur laquelle a eu lieu un séisme
de magnitude 6,4 le 24 Février 2004 qui a fait plus de 600 morts.

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a) La zone intrarifaine :
Elle est très étendue géographiquement et elle comprend les unités de Tanger, du Loukkos et de
Ketma, leurs séries stratigraphiques sont constitués par des terrains allant du Crétacé supérieur
jusqu’au Miocène inférieur cependant il y a prédominance de marnes et de marno-calcaires du
Crétacé supérieur.

b) La zone mésoriafine :
Elle est présente dans 3 régions : Zoumi, Taounate et Temsmane. Les séries stratigraphiques de
la zone mésorifaine sont variables d’une coupe { l’autre, cependant on note une prédominance
des terrains de Jurassique constitués par des carbonates suivis de séries à faciès détritiques et
calci-turbiditiques.

c) La zone prérifaine :
Elle est appelée généralement olistostrome péririfain, en effet, on y trouve des blocs de
différentes natures et age (Leptynites et roches ultrabasiques qui correspondent à des fragments
du socle, pélites, gypse et ophites du Trias, dépôts carbonatés de plateforme distale du
Jurassique) remaniés dans une matrice marneuse ou détritique d’âge Miocène moyen ou plus
récent.

d) Les nappes d’Aknoul et des Senhaja :


La nappe des Senhaja comporte une série jurassique complète constituée par des calcaires
massifs du Lias inférieur, des calcaires marneux du Lias supérieur-Dogger et des Flyschs du
Jurassique supérieur. Le Crétacé inférieur est représenté également par des faciès turbiditiques.
La nappe d’Aknoul repose en général sur l’olistostrome prérifain, sa colonne stratigraphique
débute par des pélites noires Apto-Albiennes et des marno-calcaires Cénomaniens. Elles sont
suivies par des marnes bleues du Sénonien et des calcaires détritiques massifs de l’Eocène.

IV) Les grands traits de la paléogéographie du Rif :


Les zones externes sont issues de la paléo-marge africaine. L’Intrarif, le Mésorif et le Prérif
dérivent respectivement de parties de plus en plus proches de la paléo-marge africaine.

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Le complexe de nappes de flyschs maghrébins s’est formé dans l’océan liguro-maghrébin qui
était connecté { l’Atlantique et aux océans alpins du Jurassique au Paléogène. La
convergence a provoqué l’empilement des nappes de flyschs { l’Oligocène supérieur-
Miocène inférieur. Celles-ci s’enracinent sous les zones internes et recouvrent les zones
externes.

Les zones internes correspondent { des unités de socle varisque déplacées vers l’Ouest sur
plusieurs centaines de kilomètres.

Les zones internes comprennent aussi des carbonates Triaso-liasiques constituant la


Dorsale Calcaire. Elle correspond à des reliques de ce qu’était la marge passive Sud de la Téthys.

La crise de salinité messinienne (la fin du Miocène 5,9 à 5,3 Ma) :

C’est une période pendant laquelle la voie de communication entre l’océan Atlantique et la mer
Méditerranée (détroit de Gibraltar) à été fermée par la convergence Afrique-Europe au
Miocène. Le niveau de la mer Méditerranée était alors plus de 1500 mètres en-dessous du
niveau actuel. Il s’est accompagné d’un dépôt massif d’évaporites et d’une érosion intense des
cours d’eau se jetant dans la méditerranée.

V) Méga structure du Rif :


Dans l’avant pays rifain, les études géophysiques montrent que la croûte continentale a une
épaisseur de 30 km, dont 9 à 10 km de croûte inférieure.

La racine orogénique est faiblement marquée au niveau du Rif central (Moho à -34 km de
profondeur). Elle est suivie par une remontée du Moho vers la mer d’Alboran.

A l’Uuest de la mer d’Alboran la profondeur de l’eau n’excède pas 1 km et le Moho est localisé {
18-20 km associé à une croûte continentale amincie de 15-18 km. Vers l’Est la profondeur de
l’eau augmente jusqu’{ 2,5 km et l’épaisseur de la croûte atteint 12 km, la croûte devient
océanique entre les îles Baléares et l’Algérie.

L’épaisseur du manteau lithosphérique est moins contrainte que celle de la croûte continentale.
Elle varie selon le modèle géodynamique proposé pour la chaîne.

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VI) Evolution tectonique et géodynamique alpine du Rif dans le


cadre de la Méditerranée occidentale :
La structure de la chaine caractérisée par l’empilement de ses complexes de nappes sous forme
arquée ainsi que sa structure crûstale et lithosphérique et l’amincissement de la croûte
continentale sous la mer d’Alboran résultent respectivement d’une phase de compression et
d’extension { priori contemporains.

Le bloc d’Alboran s’est détaché de la marge africaine au cours de l’ouverture téthysienne et s’est
retrouvé entouré de deux branches de l’océan ligurien au Jurassique-Crétacé inférieur.

Depuis 80 Ma, il y’a rapprochement entre les plaques Europe et Afrique.

Dans la région Bétique-Rif il y’a mise en jeu d’une zone de subduction à vergence Sud dans la
cordillère Bétique au Nord du bloc d’Alboran, liée { l’Est à la subduction alpine.

La subduction à vergence nord et la formation de la chaîne de montagne du Rif ont commencée


depuis l’Oligocène.

Le retrait progressif de la zone de subduction vers le Sud Est entraîne une extension dans le bloc
Alboran.

L’extrémité ouest de la zone de subduction maghrébine commence ensuite { se tourner au cours


du temps, elle engendre une direction Nord-Sud, puis elle s’est probablement connectée avec la
subduction alpine-bétique dans la partie Nord.

De l’Oligocène au Miocène moyen, l’extension arrière-arc a provoqué une extension extrême et


un collapse extensif dans les parties internes de l’orogénèse qui donne lieu { l’ouverture de la
mer d’Alboran.

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