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CHAPITRE 1- LA PRODUCTION TOTALE : PIB, VALEUR AJOUTEE ET REVENU

A- La production totale : PIB, revenu et dépense


B- La mesure du PIB
C- PIB réel versus PIB nominal
D- Les composantes su PIB
E- Le PIB et le bien-être économique
F- Exercices

Références
Blanchard et Cohen (2004), chap. 2
Mankiw (2010), chap. 2
Mankiw et Taylor (2010), chap. 23
Samuelson & Nordhaus (1995), chap. 24

A- La production totale : PIB, revenu et dépense

Tout comme les médecins prennent la température d’un patient pour déterminer son état
de santé, les économistes ont recours à de nombreux types de données pour mesurer la
manière dont se comporte une économie. Ce chapitre présente l’une des statistiques les
plus utilisées par les économistes et les décideurs politiques : le Produit Intérieur Brut (PIB),
reflète la richesse générée dans une économie et les dépenses totales que celle-ci consacre à
l’acquisition de biens et de services.

Le produit national brut : l’étalon des performances économiques d’une nation.


Qu’est- ce- que le PIB ? Le PIB est le nom que nous donnons à la valeur monétaire totale des
biens et services finals produits par une nation au cours d’une période donnée. C’est le
chiffre auquel nous arrivons quand nous appliquons l’instrument de mesure de la monnaie
aux différents biens et services –des pommes aux avions de guerre, des salles de cinéma aux
machines-outils qu’un pays produit avec ses ressources en terre, travail et capital.
Le PIB a de nombreux usages, la mesure des performances globales de l’économie est la
plus importante.

Comment mesurer la production ?

L’économie produits des millions de biens différents. Nous pourrions énumérer pour chaque
bien la quantité produite dans l’économie : 15000 voitures, 200000 montres-bracelets,
500000 pommes de terre, ect.
Comment additionner des pommes et des voitures ?
Pour calculer la valeur totale des différents biens et services, nous utilisons comme mesure
de valeur, le prix du marché. Ce prix reflète ce que les gens sont prêts à payer pour acquérir
un bien ou un service.

1
LES DIFFERENTES MESURES DE LA PRODUCTION
Deux mesures du produit national : les flux de biens et des flux de revenus
Comment les économistes mesurent-ils effectivement le PIB ? Le PIB est, à la fois, aux deux
grandeurs suivantes :
 Le revenu total de l’ensemble des membres de l’économie, et
 La dépense totale consacrée à l’acquisition des biens et service produits par cette
économie

Comment le PIB peut-il mesurer à la fois le revenu et la dépense d’une économie ? La


réponse est simple : en fait, ces deux quantités sont identiques. Pour l’économie dans son
ensemble, le revenu doit nécessairement être égal à la dépense. Ceci est le résultat d’un
constat plus fondamental encore : puisque dans toute transaction interviennent un vendeur
et un acheteur, chaque gourde dépensée par ce dernier constitue nécessairement une
gourde de revenu pour le vendeur. Quand Joe repeint la maison de Jeanne pour 10000
gourdes, ces 10000 gourdes sont un revenu pour lui et une dépense pour Jeanne. Cette
transaction ajoute 10000 gourdes au PIB, peu importe que l’opération se fasse du côté du
revenu ou du côté de la dépense.

1- DU COTE DE LA PRODUCTION OU DE LA DEPENSE


Soit une économie qui ne produit que des pommes et des oranges pour une année
quelconque. Le revenu national de cette économie de cette économie simplifiée est la
somme des biens finals :
PIB = (prix des oranges x nombre d’oranges) + (prix des pommes x nombre de pommes) +…
Le produit national brut est défini comme la valeur totale monétaire du flux de biens finals
produits par la nation.

Remarques
 Les biens usagés
Le PIB ne recense que les biens et services produits au cours de la période qu’elle se réfère.
La valeur d’une voiture sortie des chaînes de montage pendant cette période en fait donc
partie. Par contre, il n’inclut pas la valeur de revente d’une voiture de collection datant d’il y
a cinquante ans. En effet, cette vente n’est rien d’autre qu’un transfert d’actif entre deux
acteurs économiques, qui n’ajoute rien à la richesse totale de l’économie.

 Les biens intermédiaires : le problème des « doubles emplois »

Nous avons défini le PIB comme la production totale des biens et services finals. Un produit
final est celui qui est produit et vendu pour la consommation et l’investissement. Le PIB
exclut les biens intermédiaires – les biens qui sont utilises pour produire les autres biens.
C’est pourquoi le PIB comprend le pain mais non la farine, et les voitures mais non l’acier. La
farine et l’acier sont des produits intermédiaires et sont tout simplement en train de se
déplacer à l’intérieur du groupe appelé ‘’Entreprises’’. Ils ne sont jamais achetés par des
consommateurs en tant que produits finals dans le PIB.
Si, par exemple, une firme produit de l’acier. Elle le vend pour 100 euros à une autre firme,
laquelle produit des voitures. La firme 1 emploie des travailleurs et des machines. Elle paie
ses employés 80 euros et ce qui reste, constitue son profit. La firme 2 achète l’acier et
l’utilise pour produire des voitures. La vente des voitures rapporte 210 euros. Elle a

2
embauché des employés et utilise des machines. Des 210 euros de vente, 100 euros paie
l’acier et 70 euros les salaires, ce qui laisse un profit de 40 euros.

Entreprise sidérurgique
Chiffre d’affaires 100 euros
Dépenses (salaires) 80 euros
Profit 20 euros

Constructeur automobile
Chiffre d’affaires 210 euros
Dépenses 170 euros
Salaires 70
Achat d’acier 100
Profit 40

Quel est PIB de cette économie ? Est-ce la somme des valeurs de tous biens produits (100
euros d’aciers et 210 euros de voitures, soit 310 euros ?) Ou bien la valeur de la production
des biens finaux, ici les voitures, 210 euros ?
En fait, le PIB n’inclut que la valeur des biens finaux. Dans notre exemple, il recense les
voitures. Pourquoi ? Parce que l’acier, qui est un bien intermédiaire utilisé dans la
production du bien final, les voitures, ne devait pas être recompté dans le PIB. Le PIB est la
valeur totale des biens et services finaux produits par une économie.
Comment faire pour éviter tout double emploi de produits intermédiaires ? Pour répondre à
cette question, nous prenons soin de calculer la valeur ajoutée à chaque étape, en
soustrayant tous les coûts des matières premières et des produits intermédiaires qui ne sont
pas produits à ce stade mais achetés aux autres entreprises.

 La valeur ajoutée
La valeur ajoutée d’une entreprise est égale à sa production diminuée de la valeur des biens
intermédiaires qu’elle achète.
Dans l’exemple précédent, la firme 1 n’utilise aucune consommation intermédiaire. Sa
valeur ajoutée est simplement égale à sa production, soit 100 euros. La construction
automobile, en revanche, utilise l’acier comme un bien intermédiaire. La valeur ajoutée de
cette dernière entreprise est la valeur des voitures qu’elle produit moins la valeur de l’acier
qu’elle utilise, 210 euros- 100 euros=110 euros. La valeur totale dans l’économie, est donc
100 euros + 110 euros = 210 euros. Pour l’ensemble de l’économie, la somme de toutes les
valeurs ajoutées doit être égale à la valeur de tous les biens et services finaux. On peut donc
dire que le PIB est également égal à la valeur ajoutée totale de toutes les entreprises
présentes dans une économie.

2- DU COTE DES REVENUS


Le PIB est la somme des revenus distribues dans l’économie au cours d’une période donnée.
Considérons les revenus dont dispose une entreprise après qu’elle ait payé ses
consommations intermédiaires (CI).
 Une partie de ces revenus est prélevée par l’Etat sous la forme de taxe sur les
ventes : ce sont les impôts indirects

3
 Une autre partie sert à payer les employés : c’est le revenu du travail
 Le reste va dans les caisses de l’entreprise : c’est le revenu du capital.

Revenons à notre exemple. Il n’y a pas d’impôts indirects. Des 100 euros de valeur ajoutée
crée par le sidérurgiste, 80 vont aux travailleurs (revenus du travail) et 20 restent à
l’entreprise comme profit (revenu du capital). Des 110 euros de valeur ajoutée créée par le
constructeur automobile, 70 entrent dans les revenus du travail et 40 dans les revenus du
capital. Pour cette économie, la valeur ajoutée totale est de 210 euros, dont 150 de revenu
du travail et 60 de revenus du capital.
Pour résumer, on peut considérer le produit agrégé (le PIB) de trois façons différentes mais
équivalentes.
 Du coté de la production : le PIB est la valeur des biens et services
produits au cours d’une certaine période
 Du coté de la production, également, le PIB est la somme des valeurs
ajoutées dans l’économie durant une période ;
 Du point de vue des revenus : le PIB est la somme des revenus distribués
en une période.

B- PIB REEL ET PIB NOMINAL

Nous définissons le PIB comme la valeur en gourdes des biens et services12. Pour mesurer la
valeur en gourdes, nous prenons comme un instrument de mesure les prix de marché des
différents biens et services. Mais, l’utilisation de la monnaie comme instrument de mesure
de la richesse pose un problème : les prix varient au cours du temps (les livres, les tickets de
cinéma coûtent plus chers qu’il y a dix ans ; en d’autres termes, 50 gourdes ne permettent
pas d’acheter autant qu’il y dix ans).

Pour résoudre le problème de la variation des prix dans le temps, nous pouvons calculer le
PIB d’une année particulière en utilisant les prix de marché effectifs de cette année ; ceci
nous amène au PIB nominal ou PIB en monnaie courante ou encore PIB avant ajustement,
c'est-à-dire le PIB aux prix courants. Ce dernier est défini comme la somme des quantités des
biens finaux produits multipliés par leurs prix courants (actuels).

Pour mesurer correctement le bien-être économique, il faut en fait apprécier la production


de biens et services en neutralisant l’influence de la variation de la hausse des prix. A cette
fin, les économistes font appel au PIB réel, constitué par la valeur des biens et services
mesurée à prix constants. En d’autres termes, le PIB réel reflète le volume de la production
de la période courante, et non de sa valeur, puisqu’il ne tient compte que de l’évolution, par
rapport à une année de référence, dite « année de base » des quantités produites, en
supposant que les prix n’ont pas bougé.

1
PIB = (prix des oranges x nombre d’oranges) + (prix des pommes x nombre de pommes) +… Le produit national brut est
défini comme la valeur totale monétaire du flux de biens finals produits par la nation.
2
Le PIB peut donc augmenter aussi bien parce que les prix s’élèvent que parce que les quantités s’accroissent.

4
Pour calculer ce PIB réel, appelé encore PIB en monnaie constante ou encore PIB ajusté de
l’inflation, on choisit donc une année de base, par exemple 2005. On additionne alors la
valeur de tous les biens et services aux prix de 2005. Dans notre économie de pommes et
d’oranges, le PIB réel pour l’année 2005 serait :

PIB réel = (prix des pommes en 2005 x quantités de pommes en 2005) + (prix des oranges en
2005 x quantités d’oranges en 2005)

Le PIB réel pour l’année 2006 serait alors :


PIB réel = (prix des pommes en 2005 x quantités de pommes en 2006) + (prix des oranges en
2005 x quantités d’oranges en 2006)

Et le PIB réel pour l’année 2007 serait :


PIB réel = (prix des pommes en 2005 x quantités de pommes en 2007) + (prix des oranges en
2005 x quantités d’oranges en 2007).

Les prix de 2005 sont utilisés pour calculer le PIB réel des trois années étudiées. Les prix
étant ainsi maintenus constant, le PIB varie d’une année à l’autre que si les quantités se
modifient.

En résumé : le PIB nominal utilise les prix courants pour attribuer une valeur à la production
de biens et de services de l’économie, alors que le PIB réel utilise les prix constants de
l’année de base pour attribuer une valeur à la production de biens et de services de
l’économie. Comme le PIB réel n’est pas affecté par les variations de prix, les variations du
PIB réel reflètent seulement les changements dans les quantités produites.

En calculant le PIB réel, notre objectif est de juger la performance de l’économie dans son
ensemble. Le PIB réel est une meilleure mesure du bien être économique que le PIB
nominal. Lorsque les économistes parlent du PIB de l’économie, ils font référence au PIB réel
plutôt qu’au PIB nominal. Lorsqu’ils parlent de la croissance économique, ils la mesurent
comme une variation de pourcentage du PIB réel d’une période à l’autre.

LE DEFLATEUR DU PIB
A partir du PIB réel et du PIB nominal, nous pouvons calculer une troisième statistique : le
déflateur du PIB, appelé encore déflateur implicite des prix du PIB. Il se définit comme suit :
déflateur du PIB = (PIB nominal/ PIB réel) x 100. C’est le rapport du PIB nominal au PIB réel.

Cette définition du déflateur du PIB nous permet de distinguer deux éléments au sein du PIB
nominal : le premier mesure les quantités et le second les prix. On obtient donc :
PIB nominal = PIB réel x déflateur du PIB. Le PIB nominal mesure la valeur en gourdes de la
production de l’économie. Le PIB réel mesure la quantité produite, soit la production
évaluée aux prix constant de l’année de base. Le déflateur du PIB mesure le prix de l’unité
caractéristique de production par rapport à son prix au cours de l’année de base. Cette
équation peut également s’écrire de la manière suivante :
PIB réel = PIB nominal / déflateur du PIB
Sous cette forme, on voit mieux d’où le déflateur tire son nom : on l’utilise pour extraire
l’inflation du PIB nominal afin d’obtenir le PIB réel.

5
Soit Y, le PIB d’une nation, son taux de croissance annuel- l’augmentation du PIB d’une
année à l’autre- est :

Yt  Yt 1
Y ( )*100
Yt 1
Les périodes de croissance positive sont appelées expansion et les taux négatifs sont appelés
récession.

C- LES COMPOSANTES DU PIB.


Les économistes et les décideurs politiques ne se préoccupent pas uniquement de la
production totale de biens et services d’une économie, mais également de la manière dont
cette production est allouée entre diverses utilisations. On répartit le PIB en quatre grands
groupes :
 Consommation (C)
 Investissement (I)
 Dépenses Publiques (G)
 Exportations nettes (NX).

En désignant le PIB par Y, on obtient :


Y= C + I + G+ NX
Le PIB est égal à la somme des valeurs monétaires de tous les biens de consommation,
d’investissement, des dépenses publiques et des exportations nettes vers les autres pays.

La consommation est constituée de tous les biens et services achetés par les ménages, à
l’exception de l’achat de logements neufs. On y recense trois sous-catégories : i) des biens
non durables- ont une durée de vie relativement brève (c’est le cas notamment de la
nourriture et des vêtements) ; des biens durables qui perdurent plus longtemps, tels les
voitures et les appareils de télévision et; iii) des services- des prestations directement
effectuées au bénéfice de consommateurs par des individus ou des entreprises, comme c’est
le cas d’une coupe de cheveux ou d’une visite médicale.

L’investissement consiste à acheter des biens destinés à une utilisation future. C’est le
sacrifice de la consommation courante au profit de la consommation future. Les
investissements représentent les ajouts au stock de biens d’équipement durable qui
augmentent les possibilités de production dans le futur3.

Investissement net et brut. L’investissement brut n’est pas amputé de la dépréciation, qui
mesure le montant du capital qui a été usé en une année. Ainsi l’investissement brut
comprend toutes les machines, les usines et les maisons construites au cours d’une année-
bien que certains n’aient été achetés que pour remplacer certains biens d’équipement
anciens qui ont été mis à la ferraille.

3
Aussi devons-nous modifier notre première définition pour dire:
Le PIB est la somme de tous biens finals produits. Aux biens et services consommés, nous devons ajouter
l’investissement brut.

6
Si vous voulez obtenir une mesure de l’augmentation du capital4 de la société,
l’investissement brut n’est pas une notion très satisfaisante. Parce qu’il ne déduit pas la
provision nécessaire pour couvrir l’amortissement, il est trop important- trop brut.
Une analogie avec la population fera comprendre l’importance de la prise en compte de
l’amortissement. Si vous vous voulez mesurer l’accroissement de la population, vous ne
pouvez pas seulement compter le nombre de naissances, car ceci exagère évidemment
l’accroissement net de la population. Pour obtenir l’accroissement de la population, vous
devez soustraire le nombre de décès.
Le même raisonnement s’applique au capital. Pour calculer l’accroissement net de capital,
vous devez commencer par l’investissement brut et soustraire les décès c'est-à-dire la
dépréciation du capital ou encore la quantité de capital usée. Ainsi, pour calculer la
formation de capital, nous mesurons l’investissement net : l’investissement est toujours égal
aux naissances de capital (l’investissement brut) moins les décès du capital (l’amortissement
du capital).
L’investissement net est égal à l’investissement brut moins l’amortissement.

LES DEPENSES PUBLIQUES, G.


Les dépenses publiques incluent tous les achats de biens et de services réalisés par les
gouvernements nationaux et locaux. Ils incluent les salaires des employés de l’Etat et les
travaux publics.

Une partie de l’argent issu du PIB est versé à l’Etat : ce sont les impôts sur le produit (TCA,
taxes sur l’essence, sur l’alcool, droits de douane, taxe professionnelle, impôts sur les
bénéfices des sociétés…) destinés à financer ce que nous appelons les « charges
collectives », c'est-à-dire les dépenses publiques. En outre, les ménages ont, eux aussi, payé
des impôts (sur le revenu, sur le patrimoine, sur le foncier). Que fait l’Etat de cet ensemble
de ressources ? une légende tenace décrit l’utilisation de ces ressources comme semblable
au tonneau des Danaïdes : un puits sans fond ! Or, en économie, rien ne se perd, rien ne se
crée : l’argent finit toujours par être dépensé. En l’occurrence, l’Etat l’utilise essentiellement
pour réaliser une production non marchande. C'est-à-dire des services mis gratuitement
(moyennant une cotisation minime des usagers) à la disposition de la population. En voici,
quelques exemples, en vrac : le réseau routier (les autoroutes à péage, en revanche, font
partie du produit marchand), la justice, l’éclairage public, la défense nationale,
l’enseignement public5…Il arrive que l’on désigne ces par le nom de consommations
collectives ou biens publics: en effet, c’est l’ensemble de la collectivité (entreprises et
ménages) qui paie des impôts pour faire fonctionner ces services. Les bénéficiaires peuvent
donc les obtenir sans bourses délier (sans payer), ou peu s’en faut : tout se passe comme si
la collectivité complétait leur consommation privée en se cotisant. Ainsi, l’acheteur d’une
voiture peut l’utiliser sur des routes en bon état, grâce aux impôts payés aussi par ceux qui
ne possèdent pas de voiture.

4
Par capital, on entend l’ensemble des moyens de production durables grâce auxquels la société accroît
l’efficacité du travail de ses membres.
5
Il est à noter que tous les salaires que l’Etat verse à ses employés font partie également des dépenses publiques.

7
Question importante : toute gourde ou tout dollar de dépense publique sont-elles incluses
dans le PIB ? Certainement pas. Le PIB ne comprend que la dépense publique de biens et de
services ; il exclut la dépense au titre des paiements de transfert.
Les transferts publics constituent des versements de l’Etat aux individus qui ne sont pas
effectués en échange de biens et services offerts. L’assurance chômage, les pensions
d’anciens combattants et des allocations de vieillesse ou d’invalidité constituent des
exemples de transferts publics. Ils sont censés répondre à un type de besoin. Comme ils ne
correspondent pas à l’achat d’un bien ou service courant, ils sont exclus du PIB.
Si donc l’Etat vous verse un salaire parce que vous êtes un maître auxiliaire, c’est une
rémunération de facteur et il est inclus dans le PIB. Si vous recevez une prestation sociale
parce que vous êtes pauvre, cette prestation ne correspond pas à la rémunération d’un
service mais un paiement de transfert exclu du PIB.
Le versement d’intérêts sur la dette publique constitue un transfert public particulier. C’est
la rémunération de la dette contractée pour payer les guerres passées ou les programmes
publics et ce n’est pas un paiement de biens ou services publics courants. Les versements
d’intérêts par l’Etat sont considérés comme des transferts et ne sont pas inclus dans le PIB.
Ne confondez donc pas la façon dont le revenu national comptabilise la dépense publique en
biens et services (G) avec le montant officiel du budget. Quand le trésor public calcule ses
dépenses, celles-ci incluent les dépenses en biens et services (G) plus les transferts.

Les exportations nettes rendent comptent des échanges avec les autres pays. Les
exportations nettes recensent les biens et services nationaux consommés par les étrangers
(les exportations : X) diminuées des biens et services étrangers consommés par les nationaux
(les importations : M)
NX= X – M : balance commerciale ou exportations nettes.
 Si X – M >0, balance commerciale excédentaire
 Si X- M < 0, balance commerciale déficitaire
 Si X – M = 0, équilibre commercial

AUTRES MESURES DE LA RICHESSE


Il existe d’autres mesures du revenu qui diffèrent légèrement du PIB. Il est important de
connaître ces mesures, car tant les économistes que les journalistes les utilisent
fréquemment.
Pour expliciter la relation entre les diverses mesures de la richesse, nous partons du PIB et
nous lui ajoutons ou en déduisons certaines valeurs.
Pour obtenir le produit national brut (PNB), nous ajoutons au PIB les revenus des facteurs
(salaires, dividendes, intérêts, loyers) reçus du reste du monde et nous en soustrayons les
revenus de même nature versés au reste du monde.

 reven u s d es fa cteu rs 
 
 
en p ro ven a n ce reven u s d es facteu rs
P N B  P IB  
 
 d u reste d u m o n d e   versés au reste d u m o n d e 
 
 

8
Le PIB6 mesure le revenu total gagné sur le territoire d’un pays. Il comprend donc le revenu
gagné sur ce territoire par des non-résidents, mais non celui que gagnent à l’étranger des
résidents du pays considéré.

 Le PNB mesure le revenu total gagné par les résidents d’un pays. Il comprend donc le
revenu gagné à l’étranger par les résidents de ce pays, mais non celui que gagnent
sur le territoire de celui-ci des non résidents.
En d’autres termes, les Ford qui sont fabriquées en Grande-Bretagne par du capital
américain sont comprises dans le PNB des USA mais comprises dans le PIB britannique. Le
loyer que perçoit un résident dominicain propriétaire d’un immeuble à Port –au- Prince est
comptabilisé dans le PIB haïtien (il est gagné sur le territoire d’Haïti), mais dans le PNB
dominicain (il est gagné par un résident dominicain et donne lieu à un paiement au reste du
monde, en l’occurrence Haïti).
 Le produit national net (PNN) est égal l’output final total produit par une nation au
cours d’une période, la production n’incluant que l’investissement net, c'est-à-dire
l’investissement brut moins l’amortissement.
PNN = PNB – amortissement.
L’amortissement mesure la perte annuelle du stock de capital (usines, équipements,
infrastructures, immeubles résidentiels, etc.) sous l’effet de l’usure ou de l’obsolescence.

DU PNN AU REVENU DISPONIBLE


Pour passer du PNN au revenu national, qui mesure ce que chacun a gagné au sein de
l’économie, nous devons encore retirer du PNN les impôts indirects, tels que la TCA ou les
droits d’accises. En effet, ces prélèvements introduisent un écart entre ce que paye le
consommateur pour un obtenir un bien et service et le revenu effectif de l’entreprise
vendeuse. En effet, celle-ci, soit ne perçoit la taxe (accise), soit la perçoit, mais la restituer à
l’Etat (TCA). Les impôts indirects ne font donc pas partie de son revenu et nous devons les
soustraire du PNN pour obtenir le revenu national.
Revenu national (RN) = PPN- impôts indirects liés à la production.
Le revenu national mesure ce qu’ont conjointement gagné tous les membres d’une
économie.
On distingue cinq composantes au sein du revenu national, en fonction de leur origine.
 Les rémunérations des salariés : salaires, traitements et autres revenus
professionnels des travailleurs salariés ;
 Les revenus des entrepreneurs individuels : revenus des indépendants et des
professions libérales ;
 Les revenus de la propriété des particuliers et de l’Etat : loyers perçus par les
propriétaires immobiliers, y compris les loyers imputés que « se paient » à eux-
mêmes les propriétaires de leur propre maison, diminués des dépenses au titre
notamment de l’amortissement ;
 Les bénéfices réservés et impôts des entreprises : revenus des entreprises après
paiement de leurs travailleurs et de leurs créanciers ;
 Les intérêts nets : intérêts payés moins intérêts perçus sur le territoire national, plus
intérêts perçus du monde extérieur.

6
C’est l’output total produit à l’intérieur d’un pays au cours d’une période donnée.

9
Une série d’autres ajustements nous font passer du national au revenu personnel, qui
désigne les revenus perçus par les ménages et les entrepreneurs individuels. Trois de ces
ajustements revètent d’une attention particulière. Tout d’abord nous soustrayons du revenu
ce que gagnent les entreprises, mais qu’elles ne dépensent pas, soit qu’elles les conservent
au titre de bénéfices réservés, soit qu’elles les paient sous forme d’impôts et taxes à l’Etat. A
cette fin, on soustrait les bénéfices des entreprises, égaux à la somme des taxes sur les
entreprises, des dividendes et des bénéfices réservés, et on ajoute les dividendes.
Deuxièmement, on augmente le revenu national des transferts effectués par les pouvoirs
publics. Ceci revient à ajouter les transferts publics vers les ménages et à soustraire les
cotisations sociales payées par ceux-ci. Troisièmement, nous ajoutons les intérêts perçus par
les ménages plutôt que ceux que paient les entreprises. Pour ce faire, on ajoute les revenus
d’intérêt personnels et on soustrait les intérêts nets. L’écart entre les intérêts personnels et
les intérêts nets s’explique en partie par les intérêts sur la dette publique. Le revenu
personnel se présente donc comme suit :
Revenu personnel = revenu personnel
- bénéfices des entreprises
- cotisations de sécurité sociale
- intérêts nets
+ dividendes
+ transferts publics aux ménages
+ revenus d’intérêt personnels

Enfin, si nous soustrayons l’impôt des personnes physiques et certains prélèvements non
fiscaux (tels que tickets de parking), nous obtenons le revenu personnel disponible.
 im p ô ts d es p erso n n es 
 
R even u p erso n n el d isp o n ib le= reven u p erso n n el - p h ysiq u es et p rélèvem en ts
 
 n o n fiscau x 
 
Le revenu personnel disponible désigne donc les revenus dont disposent les ménages et les
entrepreneurs individuels une fois qu’ils se sont acquittés de leurs obligations fiscales.

D- AU- DELA DU PIB VERS LE BIEN-ETRE ECONOMIQUE NET (BEN)


Les économistes ont essayé, au cours des années récentes, de corriger les défauts des
chiffres officiels du PIB pour qu’ils reflètent mieux la véritable satisfaction apportée par la
production dans notre économie. Une autre approche a consisté à élaborer une mesure
significative du produit intérieur, appelé bien-être économique net, ou BEN. Le BEN est
fondé sur le PIB mais apporte deux innovations essentielles. Tout d’abord, le BEN exclut de
nombreuses composantes du PIB qui ne contribuent pas au bien-être ; et deuxièmement,
certains articles essentiels de consommation qui ne font pas partie du PIB sont inclus dans le
BEN.

Le BEN est une mesure appropriée du PIB qui ne comprend que les articles de
consommation et d’investissement qui contribuent pas directement au bien-être.
Nous décrirons les principaux éléments du BEN.

10
A ajouter : la valeur des temps de loisir.
Supposez que vous décidiez, à mesure que vous devenez plus riche, d’effectuer un moins
grand nombre d’heures de travail, pour retirer des satisfactions psychiques des loisirs aussi
bien que des biens et services. Alors le PIB diminue malgré la progression du bien-être.
Aussi, pour tenir compte de la satisfaction psychique procurée par les loisirs, une correction
positive doit être apportée pour obtenir le BEN à partir du PIB.
Considérez aussi le travail fait soi-même à la maison- la préparation des repas ou l’isolation
des murs. Comme les valeurs ajoutées ne sont achetées ou vendues sur les marchés, elles ne
n’entrent jamais dans les biens et services du PIB. Un calcul du bien-être nécessite de
prendre en compte la valeur de ces activités assumées par soi-même.

A ajouter : l’économie souterraine. Les activités souterraines sont de deux sortes : les
activités qui sont illégales (telles que le trafic de drogue ou les tueurs à gage), et les activités
qui sont légales mais qui échappent au fisc (telles que l’ensemble des menuisiers, médecins,
des gardes d’enfants et des fermiers qui produisent biens et services qui ont une valeur mais
qui échapperont le filet des statisticiens du PIB. Plusieurs économistes, dont les chefs de file
sont Edward Feige et Peter Gutmann, affirment que ce secteur en pleine expansion.
Une étude précise d’Edward Denison soutient que la principale source d’erreur dans les
comptes nationaux vient de la sous-estimation de l’emploi.

A retrancher : les dommages subis par l’environnement. Parfois le PNB comptabilise les
« biens » produits mais fait abstraction des « maux ». Notre calcul de la production ne
devrait pas se contenter d’ajouter la valeur d’électricité (ce que fait le PIB) mais aussi
retrancher les dommages infligés à l’environnement par la pollution (ce que ne fait pas le
PIB)7.
Les économistes viennent tout juste de commencer à élaborer des mesures du produit
intérieur qui corrigent le PIB de la pollution, des embouteillages, de l’épuisement des
ressources naturelles et d’autres imperfections.
L’un des problèmes est que le PIB inclut les coûts externes négatifs du développement
économique. Par exemple, l’aggravation des embouteillages urbains a un effet positif sur le
PIB en augmentant la consommation de carburant et les dépenses de santé induites par une
pollution accrue.

E- EXERCICES

I-Le tableau ci-dessous décrit les données relatives à une économie qui ne produit que du
miel et du lait.
Année Prix du lait Quantité de lait Prix du miel Quantité de miel
(en gourdes (en litres) (en gourdes) (en kg)

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Pourquoi les coûts de la pollution ne sont-ils pas intégrés dans le PIB ? ils ne le sont pas parce que personne
n’achète ou ne vend des dégâts provoqués par les émissions de sulfure.

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2010 1 100 2 50
2011 1 200 2 100
2012 2 200 4 100

a-Calculez le PIB nominal, le PIB réel ainsi que le déflateur du PIB pour chaque année
en utilisant l’année 2010 comme année de base.

b- Calculez le taux de variation par rapport à l’année précédente du PIB nominal, du


PIB réel ainsi que du déflateur du PIB pour les années 2011 et 2012. Pour chaque
année, identifiez la variable qui ne se modifie pas. Expliquez vos réponses.

c- Le bien-être économique a –t-il plus augmenté en 2011 ou en 2012? Expliquez.

II- Deux évènements ont lieu au cours d’une année donnée :


1. Une mine d’argent paie ses employés 200000 euros pour produire 75 kilos d’argent,
vendus ensuite à une bijouterie 300000 euros ;
2. La bijouterie paie ses employés 250000 euros pour produire des bijoux vendus un
million d’euros.
a) Quel est le PIB de cette économie selon la méthode de la production des biens
finaux ?
b) Quelle est la valeur ajoutée à chaque stade de la production ? Retrouvez le PIB par ce
moyen.
c) Que valent les salaires et les revenus ? Retrouvez le PIB par ce moyen.

III- Considérez les données suivantes : le PIB nominal en 2005 a été de 5465 milliards de $ à
comparer aux 5201 de milliards en 2004. Le déflateur du PIB en 2005 a été de 131,5, à
comparer au 126,3 en 2004. Le déflateur a été 100 en 1990.
Calculez le PIB réel en 2004 et 2005, au prix de 1990. Calculez les taux de croissance du PIB
nominal et du PIB réel en 2005. Quel a été le taux d’inflation (calculé au moyen du déflateur
du PIB) en 2005 ?

IV- Voici certains problèmes difficiles à résoudre. Pouvez-vous expliquer pourquoi les postes
suivants ne sont pas comptabilisés dans le PIB ?
a) Les repas confectionnés à la maison par un chef expérimenté.

b) L’achat d’une parcelle de terre.


c) L’achat d’un original de Picasso
d) La valeur que vous retirez en 2013 d’écouter un compact disque de Tropicana de 1985.
e) Les dommages subis par les maisons et les récoltes du fait de la pollution par le sulfure
émis par la centrale électrique.

V- Considérez la liste des articles de la question IV. Analysez comment chacun devrait être
traité dans le bien-être économique net (BEN).

VI- Dans un discours qu’il tint au cours de sa compagne électorale présidentielle de1968,le
sénateur Robert Kennedy dit ce qui suit du PIB :

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« Il Ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur éducation ou de la
joie qu’ils tirent de leurs jeux. Il n’intègre pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos
mariages, pas plus l’intelligence de nos débats publics ou que l’intégrité de nos
fonctionnaires. Il ne mesure ni notre courage, ni notre sagesse, ni l’amour que nous avons
de notre pays. Pour faire bref, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine
dette vécue. Il nous tout dit des USA, sauf les raisons que nous avons d être fiers des USA ».
Robert Kennedy avait il raison ?
Si oui, pourquoi continuons nous de tant de nous préoccuper du PIB ?

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