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MASTER MSROE

MÉCANIQUE DES SOLS, DES ROCHES ET DES OUVRAGES


DANS LEUR ENVIRONNEMENT
2020-2021

Ecole des Ponts ParisTech

RAPPORT DU PROJET D’INITIATION A LA RECHERCHE (PIR)

« LOIS DE SIMILITUDES POUR LA MODELISATION PHYSIQUE


DYNAMIQUE (FREQUENCES, ACCELERATIONS, CONTRAINTES,
FROTTEMENT ...) : BENCHMARK»

« Mohamed Elamine ALANSSARI »

« Thibault BADINIER »

« Jean de SAUVAGE »

« Gustave Eiffel »
Sommaire
1. Introduction : ........................................................................................................ 4
Modélisation physique : ................................................................................. 4
Lois de similitudes : ....................................................................................... 4
2. Elaborations des lois de similitudes : ................................................................... 5
2.1 Pour la centrifugeuse géotechnique : ............................................................ 5
2.1.1 Introduction : ........................................................................................... 5
2.1.2 Elaboration des lois de similitudes : ........................................................ 6
2.1.3 Facteurs d’échelle retenus : .................................................................... 8
2.2 Pour la table vibrante :................................................................................... 9
2.2.1 Introduction : ........................................................................................... 9
2.2.2 Elaboration des lois de similitudes : ...................................................... 10
2.2.3 Facteurs d’échelle retenus : .................................................................. 11
3 Application des lois de similitudes : .................................................................... 12
3.1 Comportement sismique d’un talus lors des tests de modèles en table
vibrante : ............................................................................................................... 12
3.1.1 Introduction : ......................................................................................... 12
3.1.2 L’essai : ................................................................................................. 13
3.1.3 Résultats : ............................................................................................. 14
3.2 Performance sismique des murs cloués à l'aide d'une table vibrante de 1 g:
15
3.2.1 Introduction : ......................................................................................... 15
3.2.2 L’essai : ................................................................................................. 16
3.2.3 Résultats : ............................................................................................. 17
3.3 Tests de table vibrante et analyse de stabilité des pentes clouées : ........... 18
3.3.1 Introduction : ......................................................................................... 18
3.3.2 L’essai : ................................................................................................. 18
3.3.3 Résultats : ............................................................................................. 21
4. Conclusion : ....................................................................................................... 21
5. Bibliographie : .................................................................................................... 22
Liste de figures :
Figure 1 : schéma explicatif de la centrifugeuse (source : Levy et Al. 2002[1]) .......... 5
Figure 2: Centrifugeuse géotechnique à Nantes ........................................................ 6
Figure 3: table vibrante à échelle réelle au (at the Japanese National Research
Institute) ...................................................................................................................... 9
Figure 4 : modèle de Talus avant et après le test (at National Taiwan University) ... 12
Figure 5: Dispositions de différents capteurs sur le modèle ..................................... 14
Figure 6 : géométrie schématique du modèle réduit................................................. 15
Figure 7 : le modèle réduit des murs cloués avant (a) et après les tests .................. 16
Figure 8 : Géométrie schématique du modèle réduit ................................................ 18
Figure 9 : modèle 4 après excitation et esquisse des résultats ................................ 20
Figure 10 : Surfaces de rupture observées et prévues par les méthodes analytiques
pour le modèle 5 ....................................................................................................... 20

Liste de tableaux :
Tableau 1: Facteurs d’échelle pour la modélisation en centrifugeuse ........................ 8
Tableau 2 : Lois de similitude pour table vibrante à 1g ............................................. 11
Tableau 3 : Lois de similitude réduite pour table vibrante à 1g ...Error! Bookmark not
defined.
Tableau 4 : Facteurs d'échelle retenus pour l'essai .................................................. 13
Tableau 5: Relations de similitudes entre le prototype et le modèle réduit ............... 13
Tableau 6 : les facteurs d'échelle retenus pour l'essai ............................................. 16
Tableau 7 : Paramètres d'entrée de chaque essai ................................................... 17
Tableau 8 : Facteurs d'échelle retenues pour l'essai ................................................ 19
Tableau 9: Paramètres de différents modèles .......................................................... 20
1. Introduction :
Depuis le début des années 80, les domaines d’application des modèles physiques en
géotechnique ne cessent de s'étendre apportant de nouvelles questions sur les règles
de similitude et la représentativité des modèles. Cela s’explique d’abord par les
progrès technologiques dans les domaines de l’informatique, de l’électronique et de la
mécanique.
Modélisation physique :
Les essais dynamiques à grande échelle permettent de reproduire des conditions aux
limites proches de la réalité et évitent l’effet d’échelle, mais ils sont souvent très
coûteux. Il est très compliqué de réaliser une série d’essais en faisant varier les
paramètres à cause de la grande quantité nécessaire de matériaux conduisant à une
répétitivité difficile. De plus il serait impossible d’amener le modèle à la rupture ou
utiliser un chargement complexe tel qu’un séisme.
Chose qui nous mène vers la modélisation physique dynamique à échelle réduite, qui
est un moyen très répandu dans le domaine géotechnique.
Les essais permettent alors d'obtenir des données sur la réponse de la structure à
diverses sollicitations, ainsi que sur les mécanismes de ruine. Ils servent aussi très
souvent à caler des modèles numériques ou théoriques.
On retrouve deux méthodes qui sont les plus utilisés :

• La modélisation physique en centrifugeuse sous une accélération Ng.


• La modélisation physique en table vibrante sous une accélération 1g.
Lois de similitudes :
Pour observer les mêmes phénomènes sur un ouvrage en grandeur réelle (prototype)
et sur son modèle à échelle réduite, il est nécessaire de respecter certaines relations
entre les différentes grandeurs physiques qui interviennent dans le processus.
Les lois de similitudes peuvent être vues, comme les règles qui permettent de
comparer le modèle réduit et le prototype (l’ouvrage en taille réelle), chose qui n’est
pas évidente, vu qu’un changement d’échelle n’implique pas toujours une similitude
de comportement physique.
La recherche de lois de similitudes se base principalement sur le principe :
Le changement d’unité de mesure n’affecte pas le problème en question, c'est
le principe utilisé pour s'assurer que les phénomènes physiques restent
comparables.
Ces lois de similitudes, peuvent notamment être déterminés à partir de l’analyse
dimensionnelle et l’étude des équations mécaniques.
2. Elaborations des lois de similitudes :
2.1 Pour la centrifugeuse géotechnique :

2.1.1 Introduction :
La technologie de la centrifugeuse géotechnique offre un outil très puissant et
sophistiqué pour comprendre la réponse mécanique globale des matériaux
géotechniques dans de nombreux types de structures et elle présente de nombreux
avantages par rapport aux autres alternatifs. Le principe de base de la modélisation
en centrifugeuse est de tester un modèle avec une échelle réduite de 1 / 𝑁𝑁 d’un
prototype dans le champ de gravité augmenté d’une centrifugeuse géotechnique. La
gravité est augmentée du même facteur géométrique 𝑁𝑁 par rapport au champ
gravitationnel normal de la terre (appelée 1 g), ce qui produit un champ d’accélération
centrifuge dont la magnitude est 𝑁𝑁𝑁𝑁 afin que le modèle le même état de contraintes
que le prototype équivalent.

Figure 1 : schéma explicatif de la centrifugeuse (source : Levy et Al. 2002[1])

Par conséquent, la technologie de la centrifugeuse géotechnique offre la possibilité de


reproduire le comportement réel contrainte-déformation des sols en accélérant des
modèles à petite échelle dont les géométries sont similaires à celles des prototypes
ciblés, ce qui est considéré comme un avantage très important de cette technologie.
Figure 2: Centrifugeuse géotechnique à Nantes

2.1.2 Elaboration des lois de similitudes :


Notations utilisées :
Xp : grandeur mesurée sur le prototype
Xm : grandeur mesurée sur le modèle

𝜆𝜆: le facteur d’échelle spécifique à la grandeur x, définit comme 𝜆𝜆 = Xp/ Xm.


X : la variable d’espace
t : la variable temporelle
ρ : la masse volumique
g : l’accélération de la pesanteur
u : le déplacement d’u
n : point matériel
* l’équation d’équilibre :
Appliquée au prototype :

∂σ ijp ∂ 2uip
+ ρ (g − p 2 ) =
p p
0 (1)
∂X jp (∂t )
i

En d’autres termes :

λσ ∂σ ij m λu ∂ 2u mi 
m

+ λρ ⋅ ρ  λ g . g i − 2
m
=0 (1)
λX ∂X m j  λt (∂t m )² 
Du fait de la complexité des lois de comportement des sols, il paraît nécessaire, pour
s’assurer que l’on observe le bon comportement de sol, de réaliser des modèles
réduits qui conservent le matériau (échelle des masses spécifiques égale à l’unité) et
les contraintes, c’est-à-dire tels que, les contraintes en des points homologues du
modèle et de la structure étant égales, les lois rhéologiques en ces points soient les
mêmes[2] .

Ainsi, on aura : λ=
ρ λ=
σ 1
D’où :

1 ∂σ ij m λu ∂ 2u m i 
m

+ ρ λ
 g i
. g m
− =0 (1’)
λX ∂X m j  λt
2
( ∂t m
)² 
Appliquée au modèle :

∂σ m ij  ∂ 2u m 
+ ρ m  g mi − m i  = 0 (1’’)
∂X m j  ( ∂t )² 
Les comportements du prototype et du modèle sont similaires si et seulement si les
équations conservent la même forme lors d’un changement d’unités.
Par conséquent, en comparant les équations :

λu 1 1
λ= = = (1*)
(λt )² λX λ
g

En particulier, on remarquera que pour un modèle conforme, l’accélération de la


pesanteur doit être multipliée par le facteur d’échelle n.
* Loi de Hooke : σ = E.ε (2)
En appliquant la même procédure que pour l’équation d’équilibre :

On retrouve la relation entre les facteurs d’échelle : λσ = λE .λε (2*)

1  
=
* définition de la déformation : ε ( grad (u ) + grad (u T )) (3)
2
λu
On retrouve la relation entre les facteurs d’échelle : λε = (3*)
λ

2.1.3 Facteurs d’échelle retenus :


On peut en déduire des relations (1*),(2*) et (3*) le tableau de facteurs d’échelles
retenues, suivant :

Tableau 1: Facteurs d’échelle pour la modélisation en centrifugeuse

Grandeur Facteur d'échelle


Longueur λ
Masse Volumique 1
Contrainte 1
Module de young ou de cisaillement 1
Déplacement λ
Déformation 1
Accélération 1/λ
Temps λ
Vitesse 1

Les grandeurs soulignées sont les grandeurs imposées, et celles non soulignés, sont
les grandeurs retrouvées avec les relations entre différents facteurs d’échelles
retrouvées.
2.2 Pour la table vibrante :
2.2.1 Introduction :
Les tests sur table vibrante sont souvent effectués dans le champ gravitationnel de 1
g afin de comprendre le comportement des structures du sol et des fondations lors des
séismes. La nécessité de tels essais sur modèles ne cesse d’augmenter, surtout dans
les zones sismiquement les plus actives du monde, en particulier au Japon.

Figure 3: table vibrante à échelle réelle au (at the Japanese National Research Institute)

En général, une loi de similitude est nécessaire pour interpréter les résultats des tests
sur modèle.
Une étude a été réalisée sur la similitude des réponses dynamiques des sols
(Kagawa[3]) basée sur les résultats statistiques des essais triaxiaux dynamiques et a
abouti à une loi de similitude. Cependant, le résultat de cette étude n'est applicable
qu'à la déformation par cisaillement du sol. Il est nécessaire d'étendre leur similitude à
une forme plus générale afin d'interpréter les tests dynamiques sur modèle. Dans ce
qui suit, une telle similitude est présentée, et qui a été démontrée par Iai [4] en utilisant
des équations de base qui régissent le comportement dynamique du système.
2.2.2 Elaboration des lois de similitudes :
On procède de la même manière décrite pour la centrifugeuse :
* l’équation d’équilibre :
Appliquée au prototype :

∂σ ijp ∂ 2uip
+ ρ (g − p 2 ) =
p p
0
∂X jp (∂t )
i (4’)

En d’autres termes :

λσ ∂σ ij m λu ∂ 2u mi 
m

+ λρ ⋅ ρ  λ g . g i − 2
m
=0 (4’)
λX ∂X m j  λt ( ∂t m
)² 
λg (λg = 1) .
Sauf que dans ce cas, ç’est plutôt qui est imposé

λσ ∂σ ij m m λu ∂ 2u mi 
m

On retrouve ainsi : + λρ ⋅ ρ  g i − 2 =0 (4’)


λX ∂X m j  λt ( ∂t m
)² 
Appliquée au modèle :

∂σ m ij  m ∂ 2u m i 
+ρ g i − m =
m
0 (4’’)
∂X m j  (∂t )² 

λσ λ
Par conséquent : λ=
ρ = λρ ⋅ u2 (4*)
λ λt
De même avec la loi de Hook et la définition de la déformation :

*Loi de Hooke :
λσ = λE .λε (5*)

λu
λε =
*Définition de la déformation : λ (6*)
2.2.3 Facteurs d’échelle retenus :

Ainsi, on retrouve, à partir des équations (4*), (5*) et (6*) :


Tableau 2 : Lois de similitude pour table vibrante à 1g

Grandeur Facteur d'échelle


Longueur λ
Masse Volumique λρ
Déformation λε
Accélération 1
Déplacement λ.λε
Contrainte λ.λρ
Module de young ou de cisaillement λ.λρ/λε
0,5
Temps (λ.λε)
Vitesse (λ.λε)0,5

Cependant, ces lois de similitudes sont basées sur plusieurs hypothèses :

• Le sol est considéré comme un milieu continu.


• La déformation est supposée assez petite de sorte que l'équation d'équilibre
reste la même, avant et après la déformation.
• La déformation du squelette du sol est faible.
Ainsi, la loi de similitude est valable uniquement avant la rupture du modèle.
3 Application des lois de similitudes :
3.1 Comportement sismique d’un talus lors des tests de modèles en table
vibrante :
3.1.1 Introduction :
En 1999, le tremblement de terre de Chi-Chi d'une magnitude de moment de 7.6 a
frappé le centre de Taiwan et provoqué d'importantes ruptures de pente, qui ont causé
de graves dommages au réseau routier et aux maisons privées. Les ruptures de pente
induites par les tremblements de terre ont été largement étudiées et discutées dans le
passé.

Dans cette partie, on discutera des essais sur modèle en table vibrante qui ont été
menés par Meei-Ling Lin et Kuo-Lung Wangpour [5] pour étudier le comportement
sismique d’un talus.

Figure 4 : modèle de Talus avant et après le test (at National Taiwan University)

L'objectif est d'étudier le comportement et les réponses dynamiques des pentes à


l'aide d'un test sur modèle en table vibrante pour simuler un glissement de terrain induit
par un tremblement de terre dans une pente prototype.
La loi de similitude d’après Iai [4] a été appliquée avec les échelles des paramètres
principales ( longueur, masse volumique, accélération et déformation) fixés pour la
détermination des facteurs d’échelles d’autres grandeurs.
Tableau 3 : Facteurs d'échelle retenus pour l'essai

Grandeur Facteur d'échelle


Longueur λ
Masse Volumique 1
Déformation 1
Accélération 1
Déplacement λ
Contrainte λ
Module de young ou de cisaillement λ
Temps λ0,5
0,5
Vitesse λ

Le tableau ci-dessus est obtenue à partir du tableau 2, en imposant les valeurs des
facteurs d’échelle surlignés.
3.1.2 L’essai :
Le talus modèle a été installé dans un boîtier modèle d'une longueur de 4,4 m, d'une
largeur de 1,3 m et d'une hauteur de 1,2 m. Un sable uniforme a été utilisé et
l'échantillon a été reconstitué en utilisant le compactage à volume contrôlé, avec une
teneur en eau de 8% et un poids unitaire de 16,6 kN / m3.
Le facteur d'échelle λ utilisé dans cette expérience est de 20, ainsi, la taille du talus
modèle est de 0,5 m de haut, 1,3 m de large et avec un angle de pente de 30 °.
Tableau 4: Relations de similitudes entre le prototype et le modèle réduit

Un nombre total de 17 capteurs ont été utilisés pour les mesures pendant le test parmi
lesquels 7 accéléromètres ont été intégrés à différentes altitudes au sein du talus
modèle, 6 accéléromètres ont été fixés à l'extérieur du boîtier et 4 transducteurs
différentiels variables linéaires (LVDT) ont été installés aux quatre coins de la boîte
modèle pour enregistrer le déplacement de la boîte. Une disposition des instruments
a été présentée sur la figure ci-dessus.
Figure 5: Dispositions de différents capteurs sur le modèle

Le modèle est soumis, après sa réalisation, à des sollicitations similaires par lois de
similitudes au séisme de Chi-Chi, pour pouvoir ensuite comparer les résultats avec les
observations in-situ.
3.1.3 Résultats :
* En raison de la limitation de la capacité à réduire le module et la vitesse de l'onde de
cisaillement de l'échantillon de sable, la loi de similitude n'a été que partiellement
remplie dans cette étude. Cependant, le rapport de déformation du modèle et du
prototype n'a pas été affecté par ce problème et l'utilisation de la déformation pour
caractériser le comportement du talus reste raisonnable.
* La réponse du modèle semble refléter raisonnablement le comportement du talus
prototype dans des conditions de charge sismique par rapport aux observations sur le
terrain de la rupture du talus après le séisme de Chi-Chi.
*Ainsi, la réponse du talus prototype peut-être étudiée en laboratoire pour une
évaluation du comportement du talus dans des conditions de séisme, en particulier
pour les talus importants tels que les barrages en remblai dans des conditions de
charge sismique.
*Cependant, les résultats des conditions de contrainte et l'emplacement de la surface
de rupture n'étaient pas aussi satisfaisants.
Dans ce sens, une loi de similitude plus rigide (avec un facteur d’échelle moins
important pour le module de Young et le module de cisaillement) peut aider à améliorer
la simulation du talus prototype et à fournir une meilleure interprétation des résultats
concernant le champ de contraintes et le développement de la surface de rupture.
3.2 Performance sismique des murs cloués à l'aide d'une table vibrante
de 1 g:
3.2.1 Introduction :
Le clouage du sol est une méthode de renforcement des talus naturelles et des
excavations en installant des barres d'acier régulièrement espacées. Ce processus
crée une zone renforcée qui est auto-stable et capable de retenir le sol autour d'elle.
La combinaison sol-clou augmente également la cohésion apparente du sol grâce à
sa capacité à supporter des charges de traction. La facilité de mise en œuvre, les
performances appropriées et l'efficacité économique des murs cloués ont abouti à une
diffusion rapide et universelle des applications temporaires et permanentes au cours
des dernières décennies.
Dans cette partie, on discutera des essais sur modèle en table vibrante qui ont été
menés par M. Yazdandoust [6] Pour évaluer la performance sismique des murs cloués
au sol.
Le but de la série d’essais est d’évaluer la performance sismique des murs cloués et
d’évaluer l’effet de la longueur des clous et les paramètres de mouvements d’entrée
sur celle-ci.

Figure 6 : géométrie schématique du modèle réduit

La loi de similitude d’après Iai [4] ont été appliqués avec les échelles des paramètres
principales (longueur, accélération et déformation) fixés pour la détermination des
conditions de charges.
Le but de la série d’essais est d’évaluer la performance sismique des murs cloués et
d’évaluer l’effet de la longueur des clous et les paramètres de mouvements d’entrée
sur celle-ci.
La loi de similitude après Iai [4] ont été appliqués avec les échelles des paramètres
principales (longueur, densité, accélération et déformation) fixés pour la détermination
des conditions de charges.
Figure 7 : le modèle réduit des murs cloués avant (a) et après les tests

3.2.2 L’essai :
Une série de tests sur table vibrante 1 g a été réalisée sur des murs cloués dans le sol
au Centrifuge and Physical Modeling Center de l'Université de Téhéran. L'équipement
d'essai était une table vibrante à un seul degré de liberté (horizontale) commandée par
ordinateur, à entraînement hydraulique, avec une plate-forme de chargement de 1,2
m de large sur 1,8 m de long. Les dimensions de la boîte étaient de 0,8 m de large,
1,82 m de long et 1,23 m de haut, fabriquées à partir de plaques de plexiglas
transparentes pour rendre visibles les déformations et le comportement des murs. Le
programme de test a été conçu pour observer les effets de la longueur des clous et
des paramètres de mouvement d'entrée sur le comportement sismique des modèles
de murs cloués dans le sol en mettant l'accent sur les modes de déformation, les
mécanismes de rupture, les limites des niveaux de performance et les paramètres de
comportement dynamique.
Tableau 5 : les facteurs d'échelle retenus pour l'essai
Dans ce sens, 5 modèles de murs cloués ont été réalisés avec les mêmes dimensions
mais différentes longueurs de clous, et qui sont soumis à 10 tests en variant le
chargement sismique (voir tableau ci-dessous)

Tableau 6 : Paramètres d'entrée de chaque essai

3.2.3 Résultats :
On peut conclure des résultats suivants de ces tests :

• Les tests sur table vibrante 1 g peuvent simuler avec succès le comportement
sismique qualitatif et quantitatif des murs cloués au sol soumis à de fortes forces
sismiques.
• Il a été constaté que le mode de déformation des murs cloués dans le sol
dépend fortement de la longueur des clous, de sorte qu'avec l'augmentation de
la longueur des clous de 0,5H à 0,7H, le mode de déformation par glissement
de la base s’est atténué progressivement.
• La surface de rupture dans tous les modèles était similaire quelle que soit la
longueur des clous ; le modèle de rupture comprend un bloc mobile et une
surface de rupture polynomiale de troisième degré avec un point d'inflexion
spécifique. La géométrie de la surface de rupture (la pente de la surface de
rupture après le point d'inflexion (i) et l'emplacement du point d'inflexion (b, h))
est fonction de la longueur des clous.
• Il y a une augmentation soudaine des déplacements du mur causée par la
diminution de la longueur du clou de 0,7H à 0,5H ; un rapport L / H de 0,7 s'est
avéré être le rapport critique dans des conditions sismiques.
• En raison de la faible contrainte de confinement dans les tests de table vibrante
1g et de la dépendance du comportement du sol à la contrainte : ces tests sur
murs cloués ne peuvent pas refléter fidèlement la réponse dynamique d’un
prototype.
• Malgré les nombreux problèmes liés à la modélisation dans les méthodes
analytiques et numériques, ces méthodes sont toujours développées et
utilisées, en parallèle avec la modélisation physique.

3.3 Tests de table vibrante et analyse de stabilité des pentes clouées :


3.3.1 Introduction :
L’une des solutions les plus utilisées aujourd’hui pour protéger les talus contre les
séismes de grande magnitude tel que le séisme de Chi-Chi 1999 en Taiwan : est le
clouage des talus, qui a pour but : le renforcement des talus naturelles permettant
d'assurer ainsi leur stabilité en plaçant des inclusions rigides (en général
métalliques).
Dans ce sens, des essais à la table vibrante ont été réalisés sur cinq modèles de
talus cloués pour examiner les effets de l’angle des clous, leurs longueurs et la
fréquence de la sollicitation sur la résistance sismique et sur le mécanisme de
rupture des talus. La sollicitation sismique a aussi été appliquée à des talus à divers

Figure 8 : Géométrie schématique du modèle réduit

angles.
Dans cette partie, on discutera des essais sur modèle en table vibrante qui ont été
menés par M. Hong [7] pour évaluer la performance sismique des pentes cloués.
3.3.2 L’essai :
Cinq pentes modèles de 0,7 m de haut avec différents angles de pente, les angles et
les longueurs de clous ont été construits à l'intérieur d'un bac à sable de 1,1 m ×
0,345 m × 1 m (longueur × largeur × hauteur).
Du sable de silice uniforme, avec des particules sub-angulaires, a été utilisé comme
remblai. Les propriétés du sable étaient les suivantes : granulométrie médiane D50 =
0,31 mm, coefficient d'uniformité Cu = 1,68, coefficient de courbure Cc = 1,11, densité
Gs = 2,64, poids unitaire sec maximum γd (max) = 16,3 kN / m3, et poids unitaire sec
minimum γd (min) = 13,8 kN / m3. Selon le système unifié de classification des sols,
le sol était classé SP.
La boîte comprend deux parois latérales en verre pour permettre l’observation de la
déformation de la pente.
Les caractéristiques des matériaux du modèle qui affectent le comportement de la
structure sont données par la loi de similitude d’après Iai [4] pour assurer un
comportement comparable entre le prototype et le modèle réduit.
Tableau 7 : Facteurs d'échelle retenues pour l'essai

Le rapport de la hauteur de la pente du prototype par rapport à la hauteur de la pente


du modèle (λ) est 8,57 ; on utilise ainsi des pentes de 0,7 m de haut pour simuler des
pentes de 6 m de haut.
Tableau 8 : Paramètres de différents modèles
Figure 9 : modèle 4 après excitation et esquisse des résultats

Les résultats obtenus par modèles réduits sur table vibrante sont comparés à deux
méthodes analytiques qui donnent à peu près les mêmes résultats :

• Une méthode d’analyse pseudo-statique issue d'équilibre des forces limites et


qui est couramment utilisée pour concevoir des structures de soutènement
parasismiques.
• La méthode de Schlosser (1984)[8] se basant sur l’analyse multicritères pour
évaluer la stabilité des talus cloués par rapport à différents modes de défaillance
potentiels.

Figure 10 : Surfaces de rupture observées et prévues par les méthodes analytiques pour le modèle 5
3.3.3 Résultats :
On peut conclure des résultats suivants de ces tests :

• L'augmentation de la longueur des clous a augmenté la résistance sismique de


la pente. L'allongement des clous de renfort ne réduit pas la déformation de la
pente soumise à une excitation modérée mais réduit la déformation lorsque la
pente est soumise à une forte excitation.
• Les résultats des tests des modèles 1 et 5 montrent qu'une pente clouée avec
un angle plus raide a une résistance sismique plus faible, qui diminue
drastiquement lorsque l'angle de la pente a été augmenté de 80 ° à 90 °.
• L'angle du clou n'affecte que faiblement la résistance sismique d'une pente
clouée.
• Les résultats obtenus par les essais sur les différents modèles réduits en table
vibrante, sont assez proches des résultats prédits par les deux méthodes
analytiques.

4. Conclusion :

En guise de conclusion, on tire que la modélisation physique en table vibrante sur


échelle réduite en appliquant des lois de similitudes, conduit à des résultats de
réponse sismique assez satisfaisantes et simulent très bien le comportement du
prototype, et grâce à elle, on peut même prédire l’influence de quelques paramètres
sur la réponse sismique (influence de l’angle des clous, leurs longueurs, l’angle du
talus, des conditions de charges…).
Néanmoins, les limites des modèles réduits restent sérieuses, en effet, ils présentent
toujours des incertitudes (incertitude sur le mécanisme de défaillance pour les pentes
clouées[7] , les résultats des conditions de contrainte et l'emplacement de la surface
de rupture pour les talus[5]), cette incertitude est généralement liée à l’incapacité de
produire un modèle réduit qui colle parfaitement avec ce que les lois de similitudes
prescrivent.
Ainsi, On ne peut se baser sur les résultats de la modélisation physique sur table
vibrante seul, il est judiciable de la coupler et l’appuyer avec les méthodes
analytiques numériques.
5. Bibliographie :
[1] L. C. Levy, P. J. Culligan, et J. T. Germaine, « Use of the
geotechnical centrifuge as a tool to model dense nonaqueous phase
liquid migration in fractures: GEOTECHNICAL CENTRIFUGE AS A
MODELING TOOL », Water Resour. Res., vol. 38, no 8, p. 34-1-
34‑12, août 2002, doi: 10.1029/2001WR000660.
[2] J. G. de Sauvage, « Étude du comportement des murs de
soutènement par clouage des sols en place: application au
dimensionnement du parement », p. 223.
[3] Kagawa, « K.AGAWA, T. (1978): “On the similitude in model vibration
tests of earth structures,” Proc. of Japan Society of Civil Engineers,
No. 275, pp. 69-77 (in Japanese). » .
[4] S. Iai, « Similitude for Shaking Table Tests on Soil-Structure-Fluid
Model in 1g Gravitational Field », Soils Found., vol. 29, no 1, p.
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