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LL13 

: La rencontre de Des Grieux et de Manon

Le 18ème, siècle des lumières, es aussi le siècle qui voit la sensibilité s’épanouir avec des écrivains
comme Bernardin de St Pierre ou l’Abbé Prévost. Ce dernier publie les Mémoires et aventures d’un
homme de qualité qui s’inscrit dans la ligné des romans mémoire très à la mode au 18ème. L’histoire
du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut est tirée du tome 7, l’œuvre sera édité séparément en
1753 et l’héroïne fini par donner son titre au roman. Celui-ci raconte les amours du chevalier et de
Manon et les premières pages présentent les circonstances dans lesquels l’auteur des Mémoires à
rencontré à deux reprises le chevalier Des Grieux. La seconde fois, alors qu’il rentre de Louisiane,
désespéré, Des Grieux lui raconte son histoire qui commence deux ans auparavant. L’extrait rapport
sa rencontre avec Manon qui va bouleverser sa vie. Le jeune homme à terminer ses études de philo
et rentre chez lui.

Problématique : En quoi le personnage de Manon est-il ambigu ?

L1à 6 : les circonstances et le cadre de la rencontre

L6à 13 : présentation de la jeune fille et les effets de la rencontre sur le narrateur

L13 à la fin : le premier tête à tête

1er mouvement :

L 1 à 2 :

Le récit commence par le plus que parfait, on a affaire à une analepse puisque deux ans se sont
écoulé. Interjection pathétique : « Hélas ! » qui inscrit le texte dans la fatalité et le conditionnel passé
« j’aurais porté » à valeur d’irréel dans le passé : le narrateur y exprime des regrets. Cela donne
l’impression que la destiné de Des Grieux à été scellé contre son gré. Cette incipit rappelle les débuts
de tragédie.

L2 à 5 :

Cette longue phrase situe précisément les faits avec le complément circonstanciel de temps « la
veille même » ; le compléments circonstanciel de lieu « jusqu’à l’hôtellerie » et une succession de
passée simple marquant une succession d’action. On y retrouve les réflexions du narrateur qui
constituent une explication précise. « étant à me promener… Tiberge ». Le caractère imprévu se
poursuit à la ligne 5 avec le termes de « curiosité ».

2ème mouvement :

Après avoir évoqué les actions du narrateur et de son ami le texte s’attache aux actions des autres
personnages dont les femmes de la diligence.

La conjonction « mais » à la ligne 6 souligne l’opposition et détache Manon du reste des femmes.
Antithèse : entre le déterminant « quelques » et le pronom numéral « une » : souligne que Manon
est différente des autres.

L’apposition « fort jeune » met un évidence la jeunesse de l’héroïne et l’adjectif « seule » montre
qu’elle ne se dérobe pas au regard extérieur. Le sort semble favorisé leur rencontre.
Ligne 8 : L’attribut « charmante » est à prendre au sens d’ensorcelante ou d’envoutante et la suite
de la phrase d’écrit l’effet immédiat de la rencontre sur le narrateur dans la subordonnée de
conséquence. Il est transformé comme le montre le vocabulaire hyperbolique « enflammée jusqu’au
transport » l10-11. Cette état s’oppose à son état naturel d’écrit dans les relatives des lignes 8 et 10.

Ces précisions sont le fait du narrateur plus âgé comme le montre le plus que parfait « n’avait jamais
pensé » l8-9 ; la forme pronominal « je me trouvais » souligne son absence de responsabilité.

L11 : Le narrateur insiste à nouveau sur sa retenu naturelle amplifiée par l’adverbe « excessivement »
et sa timidité est connoté négativement par les mots « défaut » et « faiblesse ». L’amour le
transforme en homme d’action comme le montre l’opposition entre les verbes « arrêter » et
« s’avancer ». La périphrase hyperbolique « maitresse de mon cœur » pour désigner l’inconnu
souligne sa soumission.

Ce second mouvement grâce aux oppositions entre l’état naturel et la métamorphose qui a lieu après
la rencontre doit permettre au lecteur et à l’interlocuteur de Des Grieux de comprendre la puissance
de l’effet produit par Manon, et cela permet aussi au narrateur de mettre en avant son innocence.

3ème mouvement :

Dans cette partie les pronoms « elle » et « je » alterne et de nombreux verbes de paroles montre
l’échange verbal (demandé, répondre, combattre, affecté). Le passé simple souligne la rapidité de
décision et l’immédiate mise en œuvre des initiatives. Le dialogue commence par des politesse l13 et
l’accent est mis sur l’opposition entre l’extrême jeunesse dans la subordonnée de concession et son
absence d’embarrât « sans paraitre embarrassé ».

L14 : discours indirecte qui porte sur les raisons du voyage et sa situation familiale : cela montre la
hardiesse de Des Grieux qui ne tiens pas compte de la bienséance. La réponse de Manon l15-16 la
présente comme une victime du choix parental. On notera l’ironie sur l’adverbe « ingénument » dû
au recul du temps qui permet à Des Grieux, plus âgé, de se moquer de lui-même : deux ans plus tard
il comprend qu’il s’est fait piéger.

L16 à 17 : Le Des Grieux, plus âgé, évoque avec ironie son aveuglement avec le vocabulaire
hyperbolique et la métaphore de la lumière « l’amour me rendait déjà si éclairé ».

L18-19 : Le verbe « parler » souligne encore sa hardiesse qui prend l’initiative de faire un aveu
indirecte mais clair de son amour. L’expression « fit comprendre » insiste sur l’efficacité de la
démarche. Et la proposition indépendante coordonnée « car elle était … » et à nouveau une réflexion
du Des Grieux plus âgé, c’est une prise de conscience : peut-être qu’il s’est fait manipuler.

L19 à 21 : discours indirecte libre qui permet de rapporter les explications de Manon qui se présente
à nouveau comme une victime mais la suite de la phrase évoque les réflexions de Des Grieux plus
expérimenté avec la prolepse qui annonce le sort malheureux qui l’attend. On peut souligner
l’antithèse « plaisir » / « malheur » qui annonce aussi la dimension moralisante du roman : le
malheur présent du chevalier est la punition de sa recherche de plaisir.

L21 à 22 : Des Grieux use de la persuasion comme le montre les termes d’éloquence scolastique. Le
vocabulaire militaire « combattre » souligne sa détermination. La dernière phrase évoque la réserve
naturelle de Manon mais le lecteur peut aussi comprendre qu’elle a l’habitude de recevoir des
déclarations de ce genre.
Conclusion :

Ce texte traite d’un topos (clichés) littéraire, la scène de rencontre, mais qui prend ici une valeur
particulière puisqu’elle va inaugurer une série de malheurs plus qu’une découverte du bonheur. Elle
met en contact deux personnages qui n’auraient pas dû se rencontrer : un jeune noble et une jeune
bourgeoise et amorale. Des Grieux racontent l’éblouissement de leur rencontre mais comme il est
plus âgé il se lamente aussi sur son innocence perdu. On notera l’originalité du texte puisque qu’on a
le seul point de vue du chevalier et jamais celui de Manon, décrite d’un point de vue ambiguë.

On peut ouvrir sur une autre scène de rencontre lors du bal entre la princesse de Clèves et le duc de
Nemours : coup de foudre réciproque avec l’importance du regard alors qu’ici il n’y a pas de
réciprocité du regard.

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