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SETIT 2009

5th International Conference: Sciences of Electronic,


Technologies of Information and Telecommunications
March 22-26, 2009 – TUNISIA

Etude Comparative d’une Ligne Coplanaire par


l’Utilisation de Trois Méthodes
Aziza ZERMANE *,**, Bruno SAUVIAC*, Bernard BAYARD*
et Abdelmadjid BENGHALIA **
*
Laboratoire DIOM, TELECOM Saint-Etienne, école associée de l’Institut TELECOM
Université de Saint-Etienne, F-42000, Saint-Etienne, FRANCE
Bernard.Bayard@univ-st-etienne.fr
bruno.sauviac@telecom-st-etienne.fr
**
Laboratoire LHS, Université Mentouri de Constantine,
Route d’Ain EL Bey 25000 Constantine, ALGÉRIE
zermaneaziza@yahoo.fr
ambenghalia@yahoo.fr

Résumé: Le but de cette étude est de modéliser correctement une ligne coplanaire et d’être capable de la représenter par
des éléments localisés. L’objectif qui motive ce travail est de transformer la ligne coplanaire, en ajoutant certains
éléments localisés afin de lui conférer des propriétés main gauche qui permettra par la suite de développer des
dispositifs plus compacts grâce à l’effet « métamatériaux ». La ligne coplanaire est caractérisée analytiquement de 1 à 8
GHz où la condition de propagation quasi-TEM est satisfaite. Les résultats de la modélisation analytique sont comparés
avec les résultats d’une simulation circuit sous le logiciel Ansoft Designer ainsi qu’à une modélisation numérique 3D
sous Ansoft HFSS. La comparaison des résultats obtenus montre une bonne concordance entre les trois méthodes et
permettra de définir des règles de conception et d’ingénierie basées sur des simulations de type circuit dont la rapidité
d’exécution surpasse sans contestations les logiciels de modélisation électromagnétique 3D.
Mots clés : Ligne coplanaire, propagation main gauche, propagation quasi-TEM, métamatériaux.

Dans ce travail les dimensions de la ligne et le


substrat sont choisies pour obtenir une impédance
INTRODUCTION caractéristique égale à 50 Ohm et pour que la
La configuration coplanaire est aujourd’hui très condition quasi-TEM soit satisfaite. L’étude
utilisée pour les applications hyperfréquences tel que analytique et la simulation sous Ansoft Designer sont
l’isolateur coplanaire [CAP 04], le circulateur comparées avec la simulation électromagnétique 3D
coplanaire [ZAH 07],…. En effet, les lignes sous Ansoft HFSS. La connaissance de la propagation
coplanaires présentent moins de dispersion et souffre dans la ligne est nécessaire afin de modifier la
de moins d’effet parasites que d’autres lignes planaires propagation des ondes (propagation main gauche).
comme les lignes micro rubans. L’avantage le plus L’objectif de cette étude est de modéliser correctement
important de la ligne coplanaire (CPW : CoPlanar une ligne coplanaire et d’être capable de la représenter
Waveguide) est la simplicité d’intégration des par des éléments localisés. Au final, il s’agira de
composants, puisque tous les conducteurs se trouvent connaître la taille minimale d’une cellule élémentaire
sur le même plan. permettant de décrire correctement le comportement
Plusieurs modèles analytiques ont été développés de la ligne par un modèle électrique.
pour prendre en compte différentes géométries
(Asymmetric CPW [GUP 96], CPW on multilayer 1. Etude analytique
substrate [HOM 90], Channelized CPW [WU 94]) et
La ligne étudiée est considérée sans pertes. La
différents domaines de fréquence [FRA 91]. Ces
géométrie la plus utilisée est représentée figure 1.
modèles analytiques sont basés sur l’approche quasi-
TEM, les dimensions de la ligne coplanaire sont Le ruban de largeur W est encadré par deux demi
petites devant la longueur d’onde guidée λ g . plans de masse situés à une distance S du bord de
ruban.

-1-
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wg Où l est la longueur de la ligne et z 0 est


l’impédance de référence ( 50 Ω ).
A partir du graphe de fluence correspondant aux
L trajets des ondes électromagnétiques, les paramètres
t de dispersion sont obtenus par l’application de la règle
de Mason. On obtient alors les paramètres S du
εr W S h dispositif sous la forme :

Figure 1. Ligne coplanaire Γ(1 − Τ 2 )


s11 = s 22 = (5)
Les dimensions de la ligne sont présentées dans le 1 − Γ 2Τ2
tableau 1.
W (µm) S (µm) t (µm) H (µm) Wg(µm)
Γ(1 − Γ 2 )
300 150 5 1000 10 × w s12 = s21 = (6)
1 − Γ 2Τ2
Tableau 1. Dimensions pour une ligne coplanaire
d’impédance caractéristique 50Ω
2. Simulation sous Ansoft Designer
1.1. Circuit équivalent de la ligne sans pertes
Le logiciel Ansoft Designer est un simulateur de
Une ligne de propagation standard est modélisée type circuit. Nous décidons de modéliser le
de façon classique par un circuit périodique de type comportement de notre ligne comme une succession
inductance série, capacité parallèle (figure 2). d’éléments électriques localisés (figure 3). Un
segment de ligne de propagation sans pertes est
modélisé par un circuit de type inductance série
représentant l’inductance des conducteurs puis entre
C les conducteurs une capacité parallèle. Ce modèle
souffre de deux lacunes :

Figure 2. Schéma équivalent d’un tronçon de ligne • La première difficulté provient de la


sans pertes cellule électrique élémentaire qui a la
configuration d’un filtre passe bas ; il
Le calcul de l’inductance linéique L (H/m) et de la existe donc une fréquence de coupure
capacité linéique C (F/m) en fonction des dimensions
du CPW et de la permittivité relative du substrat est • La deuxième est que ce modèle présente
donné par [HEI 93]. une fréquence de résonance (circuit LC).
Ces deux difficultés n’existent pas dans la ligne
1.2. Calcul analytique des paramètres S véritable. Elles vont donc forcément limiter le modèle.
A partir des éléments L et C obtenus
précédemment, il est possible de calculer la constante
de propagation γ et l’impédance caractéristique de la
ligne Zc (Ω)

γ = β = jω LC (1) C C C C C

Figure 3. Modèle électrique de notre ligne


L Chaque segment de ligne comporte les deux
zc = (2) éléments (LC), donc plus la longueur de la cellule
C élémentaire est faible, plus les éléments localisés ont
Utilisant γ et z c , les coefficients de transmission et
des valeurs faibles, ce qui fait augmenter notablement
la fréquence de coupure et la fréquence de résonance.
de réflexion sont calculés par : Ainsi ces phénomènes ne gênent plus la modélisation.
On notera que, pour des tronçons infiniment courts,
Τ = e −γ l (3)
les deux fréquences sont repoussées à l’infini.
En pratique, nous ne pouvons pas considérer un
modèle composé d’un nombre infini de cellules LC,
zc − z0
Γ= (4) mais il suffit que les deux fréquences de notre modèle
zc + z0 soient suffisamment élevées en regard de la fréquence
de travail. Ainsi, la ligne de transmission, bien que
représentée à partir d’élément L et C, ne présente ni
fréquence de coupure ni fréquence de résonance, dans

-2-
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la bande de fréquence utile. -3


x 10
0
Nous devons donc effectuer une comparaison du

Coefficient de transmission (dB)


modèle avec une ligne réelle, afin de déterminer quelle -1

est la taille minimale des cellules à utiliser pour


reproduire correctement le comportement de la ligne. -2

2.1. Comparaison de résultat analytique avec les -3

simulations du modèle sous Ansoft Designer


-4
Pour une longueur fixe de la ligne, on décide
d’abord de faire varier le nombre de cellules -5
élémentaires qui modéliser la propagation de la ligne. Analytique
Designer
Cette étude va donner l’influence de la taille sur la -6
0 1 2 3 4 5 6 7 8
réponse. Fréquence (Hz) 9
x 10
La fréquence « référence » que nous avons choisie est
Figure 6. Réponse en fréquence du modèle analytique
2 GHz. Pour les trois tailles λ /20, λ /40 et λ /50, ce et de la simulation circuit pour 16 cellules
élémentaires ( λ /50)
qui correspond respectivement à 7, 13 et 16 cellules,
on peut observer sur les figures 4 à 6 une différence
remarquable entre le résultat analytique et les On notera que chaque fois que le nombre de
simulations circuit sous Ansoft Designer. Lorsque la cellules augmente, la taille de la cellule élémentaire
taille des cellules diminue, l’erreur entre les modèles diminue. On observe ainsi une amélioration du résultat
diminue également. pour 25, 35 et à 40 cellules, sur les figures 7 à 9.
Plus le nombre de cellules augmente (pour une
0
longueur total de ligne qui reste fixe) plus la bande de
fréquence où notre modèle est valide augmente. On
Coefficien de transmission (dB)

dépasse alors nettement la fréquence de référence


-0.5
(2GHz).
La figure 5 montre que le principe que nous avons
adopté converge très bien lorsque le nombre de cellule
augmente. Pour une simulation avec cent cellules
-1
élémentaires (figure 10) on observe ainsi une très
bonne concordance entre le résultat analytique et la
Analytique simulation circuit.
Designer
-3
-1.5 x 10
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0
Fréquence (Hz) x 10
9
Coefficient de transmission (dB)

-1
Figure 4. Réponse en fréquence du modèle analytique
et de la simulation circuit pour 7 cellules
élémentaires ( λ /20)
-2

-3 -3
x 10
0

-4
Coefficient de transmission (dB)

-1

-5
-2 Analytique
Designer
-6
-3 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Fréquence (Hz) x 10
9

-4
Figure 7. Réponse en fréquence du modèle analytique
et de la simulation circuit pour 25 cellules
-5 élémentaires ( λ /80)
Analytique
Designer
-6
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Fréquence (Hz) x 10
9

Figure 5. Réponse en fréquence du modèle analytique


et de la simulation circuit pour 13 cellules
élémentaires ( λ /40)

-3-
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-3
x 10 La simulation de l’ensemble sous Ansoft Designer
0
est présentée dans la figure 11 sur une très large bande
de fréquence. On voit ainsi apparaître les fréquences
Coefficient de transmission (dB)

-1
de coupure bien au delà de 80 GHz.
-2
0

-3

Conefficient de transmission S21(dB)


-1

-4 -2

-5 -3
Analytique
Designer
-4
-6
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Fréquence (Hz) x 10
9
-5

Figure 8. Réponse en fréquence du modèle analytique -6


et de la simulation circuit pour 35 cellules
élémentaires ( λ /110) -7
0 20 40 60 80 95100
Fréquence(GHz)
-3
x 10
0
Figure 11. Réponse en fréquence au delà de la bande
de validité du modèle de la ligne
Coefficient de transmission (dB)

-1

-2 3. Simulation sous Ansoft HFSS


Pour compléter l’étude nous avons souhaité
-3
comparer avec un modèle électromagnétique 3D.
L’évolution des paramètres de transmission et de
-4
réflexion avec la fréquence est présentée dans la
figure 12, pour une longueur de ligne coplanaire de
20mm. Cette longueur est choisie plus petite que λ /2
-5
Analytique
Designer
-6 pour éviter la résonance de longueur. La fréquence ne
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Fréquence (Hz) 9
devrait pas dépasser la valeur où les effets des modes
x 10
non TEM apparaissent. La gamme de validité est
Figure 9. Réponse en fréquence du modèle analytique conditionnée par [HEI 93] :
et de la simulation circuit pour 40 cellules
élémentaires ( λ /128) 1 1 1
f ≤ (7)
-3
10 µ 0ε 0ε r w + 2 s
x 10
0
Coefficient de transmission (dB)

h ≥ 2.( w + 2 s )
-1
(8)
-2

-3 Dans notre exemple la limite de validité de


l’approximation quasi-TEM est 15 GHz.
-4
0 -20

-5 -0.001
Analytique S21 (dB) -25

Designer -0.002
-30
-6
0 1 2 3 4 5 6 7 8 -0.003
S11 (dB)
Fréquence (Hz) x 10
9
-35
-0.004

Figure 10. Réponse en fréquence du modèle -0.005 -40

analytique et de la simulation circuit pour 100 -0.006


-45
cellules élémentaires ( λ /320) -0.007
-50
-0.008
Dans notre exemple, la bande de fréquence dans
-55
laquelle on souhaite travailler est de 1 à 8 GHz, donc -0.009

il faut que la fréquence de coupure de l’ensemble soit -0.01


0 1 2 3 4 5 6 7 8
-60

beaucoup plus élevée que cette bande ( f << fc ). Si Fréquence(GHz)


l’on considère un rapport de dix entre les deux
fréquences, il faut donc que fc ≥ 80 GHz. Figure 12. Réponse en fréquence de la ligne simulée
en 3D avec HFSS

-4-
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La figure 13 représente l’excitation coplanaire, les un cas où la ligne mesurée est une ligne avec pertes. Si
champs ne sont pas entièrement confinés dans le l’on considère que les pertes sont faibles, la
diélectrique et s’étendent dans l’air au dessus du comparaison des résultats obtenus montre une bonne
substrat. concordance entre la mesure, la simulation et l’étude
analytique (figure 15).

0
HFSS
Analytique

C o e f f ic i e n t d e t r a n s m i s s i o n ( d B )
-0.1
Mesure
-0.2

-0.3

-0.4

-0.5
Figure 13. Distribution de champ électrique
-0.6
Le CPW est supposé sans pertes, les conducteurs
-0.7
sont des conducteurs parfaits et le diélectrique a une 1 2 3 4 5 6 7 8
tangente de perte égale à zéro. Sous HFSS le CPW est Fréquence (GHz)
simulé entouré par une boite d’air à distance suffisante Figure 15. Réponse en fréquence de la ligne mesurée
de la ligne. et simulée de dimensions : w=300µm, s=300µm,
h=635µm, t=3µm
3.1. Comparaison de résultat de simulation HFSS,
Designer et analytique
La comparaison entre les trois méthodes de 5. Conclusion
modélisation est présentée sur la figure 14 où le Nous sommes capables maintenant de modéliser
nombre de cellules choisi pour la simulation sous une ligne coplanaire sans pertes par trois méthodes
Ansoft Designer est de cinquante cellules. différentes : analytique, circuit électrique LC et par
une modélisation électromagnétique 3D (sous le
Le décalage entre le résultat HFSS et Designer est
logiciel Ansoft HFSS). Nous avons étudié le cas de la
dû à la différence de l’impédance caractéristique
ligne coplanaire avec pertes et nous avons vérifié que
calculée et les méthodes utilisées par chaque
la résistance qui représente les pertes ohmiques et la
simulateur.
conductance qui représente les pertes diélectriques
Concernant le résultat de la simulation 3D sous sont bien calculées.
HFSS, on observe une variation de l’amplitude du
L’objectif de ces travaux est d’étudier par la suite
coefficient de transmission, cette variation est due aux
les possibilités de modifier la propagation des ondes
pertes de rayonnement, car on a essayé d’éliminer les
en rajoutant des éléments localisés (pour créer des
autres types de pertes comme les pertes ohmiques et
effets main gauche), pour permettre de miniaturiser
les pertes diélectriques.
des composants hyperfréquences.
0

-0.001 REFERENCES
-0.002 [CAP 04] S. Capraro, T. Rouiller, M. Le Berre, J.P.
-0.003 Chatelon, H. Joisten, B. Bayard, D. Barbier and J.J
-0.004
Rousseau , "Passive coplanar isolator with barium thin
films ", IEEE International Symposium on Industrial
-0.005
Electronics, vol. 1, N° , pp. 19-21, may 2004
-0.006
[FRA 91] Michael Y. Frankel, Shantanu Gupta, Janis A.
-0.007
Valdmanis and Gerard A. Mourou “Terahertz
-0.008
S21(dB) Analytique Attenuation and Dispersion Characteristics of Coplanar
-0.009 S21(dB) Designer
S21(dB) HFSS
Transmission Lines” IEEE Transactions on microwave
-0.01 Theory and techniques, vol. 39, N°6, June 1991
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Fréquence (Hz) 9
x 10 [GUP 96] K.C. Gupta, Ramesh Garg, Inder Bahl, Prakash
Figure 14. Réponse en fréquence de la ligne CPW Bhartia "Microstrip Lines and Slotlines“, Second
selon les trois méthodes Edition 1996 ARTECH HOUSE
[HEI 93] Wolfgang Heinrich “Quasi- TEM Description of
MMIC Coplanar Lines Including Conductor- Loss
4. Comparaison avec la mesure Effects” IEEE Transactions on microwave Theory and
Une comparaison entre la mesure, l’étude techniques, vol. 41, N°1, January 1993
analytique et la simulation numérique a été faite dans

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SETIT2009

[HOM 90] Manuel Horno, Fracisco L. Mesa, Francisco


Medina and Ricardo Marqués “ Quasi- TEM Analysis of
Multilayered, Multiconductor Coplanar Structures with
Dielectric and Magnetic Anisotropy Induding Substrate
Losses” IEEE Transactions on microwave Theory and
techniques, vol. 38, N°8, August 1990
[WU 94] Ke Wu, Yansbeng Xu and Benato G. Bosisio
“Theoretical and Experimental Analysis of Channelized
Coplanar Waveguides (CCPW) for Wideband
Applications of Integrated Microwave and Millimeter-
Wave Circuits” IEEE Transactions on microwave
Theory and techniques, vol. 42, N°9, September 1994
[ZAH 07] O. Zahwe, B. Sauviac, JP. Chatelon, AS.
Dehlinger, M. Leberre, S.Perrot , "Different Versions of
Circulators with Coplanar Wave Guide and YIG Thin
Film ", Proceedings of OHD 2007, 19ème Colloque
International Optique Hertzienne et Diélectriques ,
Valence , France , September 5-8, 2007

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