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INSTALLATEUR SANITAIRE
Constructiv, Bruxelles, 1999
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AVANT-PROPOS
AVANT-PROPOS
Contexte
Le secteur de la construction, pilier de notre économie, est confronté constamment a un grand nombre de
défis. Parmi ceux-ci, le secteur veille à assurer la formation continue de la main-d’œuvre en activité dans la
construction.
Pour renforcer la réserve de main-d’œuvre qualifiée, Constructiv porte une attention particulière à
l’enseignement et à la formation des jeunes qui choisissent une formation dans le domaine de la construction.
La formation tout au long de la carrière professionnelle demeure une nécessite car les techniques et les
matériaux évoluent de manière significative; une plus grande attention sera accordée aux dispositions relatives
à la sécurité et aux exigences liées à la « Construction durable ».
Par conséquent, Constructiv, avec le soutien des organisations professionnelles, charge des équipes de
rédaction de manuels modulaires de formation. Ces manuels peuvent être complémentaires aux publications
du CSTC. Les équipes de rédaction peuvent varier selon le sujet. Les experts sont généralement identifiés auprès
des opérateurs de formation et de l’enseignement, des professionnels du secteur en activité ou encore auprès
des fabricants, pour être le plus proche possible de la réalité actuelle du milieu professionnel.
Les manuels modulaires ont été développés par Constructiv et ses partenaires comme supports de cours
à adapter selon les types de formation et selon les groupes cibles. Les supports didactiques et du contenu
supplémentaire sont également disponibles en format téléchargeable sur notre bibliothèque digitale
www.buildingyourlearning.be
Stefaan Vanthourenhout,
Président
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TABLE DES MATIÈRES
MODULE III: TUYAUX
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CHAPITRE I: LES TUYAUX EN PLOMB
I.1. PROPRIÉTÉS
I.1.1. ORIGINE
Bien que notre métier soit, en quelque sorte, placé sous le signe du plomb, qui lui a donné son nom,
ce métal ne joue pratiquement plus aucun rôle dans le domaine de la pose des tuyaux.
Les minerais de plomb (en réalité un matériau radioactif désintégré) étaient déjà extraits et traités
dans l’Antiquité. Leur irradiation procure au matériau 2 propriétés particulières :
• le plomb est insensible au rayonnement et n’accumule pas de rayonnement. C’est pour cette rai-
son que les murs des locaux hospitaliers où l’on utilise du matériel radioactif sont recouverts de
plomb.
• les molécules sont interchangeables, ce qui permet de repousser le plomb. Cette propriété rend
également le plomb malléable à faible température et lui confère ainsi des caractéristiques de
mise en oeuvre que d’autres métaux n’obtiennent qu’après échauffement.
A l’heure actuelle, le plomb est encore utilisé dans des environnements radioactifs, comme plaques
des batteries automobiles et sur les toitures, où la déformabilité du matériau permet de réaliser des
détails complexes de manière soignée et durable. La durée de vie des garde-gravier en plomb est
légendaire. En 1998, on a enregistré dans notre pays une consommation de 1 kg de plomb par
habitant.
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I.1.2. DÉFORMABILITÉ
Le plomb est le plus tendre de tous les métaux ordinaires et est, à l’état pur (non allié), très défor-
mable. Il peut être travaillé à température ambiante normale, sans échauffement, car il ne durcit pas
facilement.
Le plomb en feuilles peut dès lors être travaillé aisément à l’aide d’outils manuels sans risque de
rupture.
L’avantage de cette propriété réside dans le fait que le savoir-faire nécessaire au travail du plomb
en feuilles ou à sa fixation comme revêtement de façade est très avancé. L’homme a, pendant des
siècles, développé son expérience en ce domaine. Le repoussage peut faire acquérir au plomb en
feuilles les formes les plus complexes.
Les bavettes peuvent être aisément travaillées sur le terrain, même lorsque la surface est très irré-
gulière, comme c’est parfois le cas des toits de tuiles.
PHOTOS : J. VERHOEVEN
Le plomb est généralement appliqué sur les surfaces installées en plein air. Il est dès lors fort sujet
aux variations de température.
Le coefficient de dilatation linéaire équivaut à 29,7 x 0,0297 mm/m/K. Il n’est pas rare qu’en été, on
enregistre des différences de température de 60 °C aux endroits exposés au soleil. Une feuille de
plomb de 5 mètres de long peut donc se dilater de 5 x 60 x 0,0297 = env. 9 mm. Si la dilatation et
le retrait qui en résulte lors du refroidissement du plomb ne peuvent se produire librement, le plomb
risque de se déformer et de se déchirer. Il est dès lors nécessaire de limiter la longueur des bandes
de plomb à 1 m de préférence, 2 m au maximum. Le sens de laminage ne joue ici aucun rôle.
Dans le cas du plomb utilisé en plein air, une première condition consiste dès lors à limiter les
dimensions de chaque pièce de manière à ce que la dilatation thermique de chaque élément de
construction ne devienne pas excessive. Inversement, il faut également veiller à ne pas entraver
cette même dilatation.
Il ressort de la longue expérience acquise au fil du temps que l’effet de la dilatation thermique et du
retrait du plomb doit être déjà pris en compte au stade de la conception. Il est ainsi possible d’exploiter
au maximum les autres propriétés remarquables du plomb, ce qui permet d’obtenir une très longue
durée de vie des travaux d’extérieur.
Il convient de constater qu’aujourd’hui, on utilise davantage de petites pièces que par le passé. C’est
un fait dont il faut aussi sérieusement tenir compte, en particulier lors des travaux de rénovation.
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Une longue expérience nous a montré qu’une épaisseur inadéquate peut entraîner des défectuosités
suite à la fatigue du matériau. Le principe suivant, communément accepté, a dès lors été érigé :
PLUS LE PLOMB EST FIN, PLUS LA BANDE DOIT ÊTRE PETITE.
Ce critère est entièrement rempli si l’on utilise une feuille de plomb suffisamment épaisse et de di-
mensions adéquates.
En règle générale, on recommande d’utiliser du plomb en feuilles d’au moins 20 kg/m2 ou 1,8 mm
d’épaisseur.
Pour les bandes plus petites, par exemple sous les rebords des fenêtres, du plomb plus mince peut
suffire.
La longueur des différentes bandes doit, dans tous les cas, rester limitée à maximum 1,5 m pour des
épaisseurs de plomb jusque 1,8 mm et à 1 m pour des épaisseurs moindres.
Le choix adéquat en matière d’épaisseur est très important et détermine en partie la qualité du travail;
l’épaisseur peut varier en fonction de la construction à revêtir.
Domaine d’application:
noquets B-C-D 2 mm
rebords de fenêtre B 1,5 mm
solins B-C 1,5 mm
bandes d’étanchéité pour murs creux B-C 2 mm
Il ressort du tableau ci-dessus que plusieurs épaisseurs de feuille peuvent être utilisées. Dans tous les
cas, il est essentiel de prendre en compte la longueur et la largeur maximum par rapport à l’épaisseur
de la feuille de plomb utilisée.
SOURCE : LE PLOMB EN FEUILLES DANS LA CONSTRUCTION SOURCE : LE PLOMB EN FEUILLES DANS LA CONSTRUCTION
(LEAD DEV. ASS. - LONDON) (LEAD DEV. ASS. - LONDON)
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I.1.4. FATIGUE DU MATÉRIAU, RÉSISTANCE AU FLUAGE
La taille et l’uniformité de la structure granulométrique du métal constituent l’un des facteurs qui
déterminent la résistance du plomb et des alliages de plomb. A l’instar d’autres métaux, le plomb
a une structure cristalline et la taille des cristaux dépend de la granulométrie. Les grains de plomb
sont aisément visibles au microscope; seul un léger agrandissement suffit. Il convient cependant au
préalable de nettoyer et de polir la surface à étudier.
En principe, on peut dire que les grains sont d’autant plus grands et leur taille d’autant plus variable
que le plomb est pur.
I.1.5. CORROSION
I.1.5.1. INTRODUCTION
SOURCE : U. M.
Dans certains cas cependant, il convient de prendre des précautions particulières, à plus forte raison
lorsque d’autres matériaux risquent de se corroder du fait de la présence de plomb.
Ce phénomène se base sur le principe chimique selon lequel des différences de potentiel apparais-
sent lorsque deux métaux sont présents dans une solution. C’est sur ce principe que reposent la pile
électrique et la batterie.
Pour la plupart des métaux, on connaît avec exactitude le potentiel qu’ils sont susceptibles de fournir.
On parvient à éviter bien des problèmes en faisant en sorte que des métaux présentant des potentiels
fort éloignés ne soient pas en contact direct les uns avec les autres dans une construction.
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Nom de l’élément Symbole Potentiel Très solubles dans l’eau
en V MÉTAUX NON NOBLES
aluminium
Aluminium Al – 1,67
Sens d’écoulement zinc
Zinc Zn – 0,76 de l’eau
chrome
Fer Fe – 0,44
étain
MÉTAUX NOBLES
Cuivre Cu – 0,34 Peu solubles dans l’eau
Il ressort de l’expérience générale que le plomb peut être en principe utilisé en contact étroit avec
d’autres métaux, comme le cuivre, le zinc, l’acier galvanisé et les alliages d’aluminium les plus cou-
rants, sans qu’aucune corrosion ne se produise par électrolyse.
L’utilisation de clous et agrafes en cuivre, par exemple, ne devrait donc poser aucun problème pour
la fixation du plomb.
Pour certaines applications à la côte ou en mer ainsi que dans certaines atmosphères industrielles,
il peut être souhaitable d’éviter le contact de métal à métal entre le plomb et l’aluminium, afin de
prévenir la corrosion accélérée de l’aluminium.
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I.2. BRASAGE
Le brasage repose sur un phénomène naturel qui, à première vue, semble contre nature. Nous
utilisons en effet un métal liquide à une température à laquelle il ne devrait en réalité pas être liquide.
Et pourtant, il s’agit d’un phénomène courant. Décrivons-le, exemple à l’appui.
A l’instar de l’eau salée, il s’agit ici de deux liquides dissous l’un dans l’autre.
Et tout comme dans le cas de l’eau, le point de congélation ou point de solidification est abaissé.
Le métal d’apport d’un brasage simple se compose de 50 % de plomb et de 50 % d’étain (également
noté 50/50).
Bien que le point de fusion du plomb se situe à 327 °C et celui de l’étain à 215 °C, ce métal d’apport
fond déjà à 215 °C.
En présence de métal d’apport 60/40 et 40/60, les points de fusion se situent respectivement à 240 °C
et 183 °C.
On parle en réalité non pas de point de fusion fixe mais de trajet de fusion.
Ce métal d’apport peut être utilisé pour relier des pièces de métal entre elles.
Il existe différents types de métaux d’apport, chacun étant adapté à des métaux ou assemblages de
métaux donnés.
Il faudra toujours choisir un type de métal d’apport dont le point de fusion, et donc aussi le point de
solidification, est inférieur à celui du métal à assembler.
• le brasage tendre,
• le brasage fort.
Le brasage fort est spécialement utilisé pour assembler des métaux dont le point de fusion est rela-
tivement élevé. Le point de fusion du métal d’apport se situe alors au delà de 450 °C.
Pour le façonnage du plomb, ce type de métal d’apport ne joue aucun rôle étant donné que dans le
cas du plomb, on enregistre un point de fusion de 327 °C. Ce qui signifie que seul le brasage tendre
au moyen d’étain à braser convient pour le plomb.
Le brasage tendre avec noyau résineux ne se rencontre que dans l’industrie électrotechnique.
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I.2.2. BRASAGE TENDRE
Autre avantage: le brasage tendre peut s’effectuer à l’aide d’outils manuels simples.
Parmi les inconvénients, citons le fait que l’assemblage présente une résistance à la traction assez
réduite suite à la faible température à laquelle le brasage tendre s’effectue.
Dans le cas d’un assemblage en plomb, cela ne joue pas un grand rôle étant donné que le matériau
mère ne résiste pas à d’importantes contraintes en traction.
Il ne faut cependant pas perdre de vue que, vu la faible résistance à la traction d’environ 20 N/mm2,
on ne peut utiliser que les assemblages à recouvrement. L’assemblage n’est mis en charge qu’en
cisaillement, ce qui permet de contourner en partie le problème de la faible résistance à la traction.
La résistance du joint de brasage est principalement déterminée par la résistance de la couche dans
laquelle le matériau mère et le métal d’apport ont formé un alliage.
L’importance de l’étamage est clairement illustrée ci-après. Cette couche est appelée alliage de
surface.
La résistance de cette couche est supérieure à celle du métal d’apport pur, mais cette couche ne se
forme que lorsque les conditions sont optimales.
Elle tient essentiellement à l’épaisseur de la couche de métal d’apport. Le métal d’apport ne forme
un alliage avec le matériau mère que dans les joints fins.
Dans le cas d’une couche épaisse de métal d’apport, plusieurs couches de matériaux se forment.
• matériau mère,
• alliage de surface,
• métal d’apport,
• alliage de surface,
• matériau mère.
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Ces différentes couches présentent des résistances différentes à la traction.
A l’instar d’une chaîne, aussi résistante que son maillon le plus faible, le joint de brasage est aussi
robuste que la couche la moins résistante aux forces de traction, à savoir la couche du métal d’apport.
Il convient donc toujours d’essayer de supprimer cette couche. Ce n’est possible que lorsque le joint
est si fin que seuls des alliages de surface se forment.
Un autre avantage du joint de métal d’apport fin réside dans la pénétration du métal d’apport dans
l’espace compris entre les pièces à assembler.
Cet avantage repose sur la capillarité.
Le même phénomène est bien connu pour l’eau. Dans certains cas, l’eau peut monter au-dessus de
son niveau initial dans un matériau.
Le même phénomène se produit dans le cas du joint de métal d’apport. Le métal d’apport liquide
s’infiltre aux endroits où il ne pourrait normalement pas parvenir.
La surface du joint est donc plus grande et l’on voit se former simultanément dans cette couche un
alliage de surface plus résistant que le métal d’apport utilisé.
L’étain à braser se compose essentiellement d’étain et de plomb. La plupart des espèces contien-
nent en outre de l’antimoine, présent dans une proportion de 1 à 3 %. Le plomb à braser contient
33 % d’étain et 66 % de plomb. Nous choisissons toujours un métal d’apport à faible teneur en
antimoine.
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I.2.2.3. FLUX
Les fabricants de métaux d’apport et de produits de brasage ont mis au point un large éventail de
flux.
Pour obtenir les meilleurs résultats, ou à tout le moins les résultats attendus, il convient de suivre à
la lettre les prescriptions jointes au produit.
Il est en effet essentiel de respecter les prescriptions fournies car le métal d’apport et le flux provo-
quent, à eux deux, une réaction naturelle et chimique.
Exposé à l’air, le métal se lie surtout à l’oxygène de l’air ambiant. Des oxydes métalliques apparais-
sent.
Toutes les couches d’oxyde existantes sont alors éliminées. Une couche d’oxydation se formera
d’autant plus vite sur le matériau propre que la température de surface du métal est élevée.
Il va de soi que le nettoyage de la surface est nécessaire car le métal d’apport n’adhère pas à une
couche d’oxydation.
Un flux entraîne:
• la dissolution des couches d’oxyde et des impuretés encore présentes sur le métal;
• un ralentissement important de la formation de nouvelles pellicules d’oxyde sur le matériau mère
et sur le bain du métal d’apport;
• une meilleure fluidité du métal d’apport, ce qui améliore la capillarité.
Pour le brasage tendre du plomb, on utilise uniquement les flux exempts d’acides.
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I.2.2.4. OUTILS DE BRASAGE
PHOTO : J. VERHOEVEN
Pour le brasage du plomb en feuilles, on a le choix entre le brasage au moyen d’un fer à souder,
comme dans le cas des plaques de zinc, et le brasage avec une flamme nue, après lequel le joint
est frotté à l’aide d’un chiffon de brasage. Les assemblages de tuyaux sont effectués de la deuxième
façon.
PHOTO : J. VERHOEVEN
• Recouvrez-la immédiatement, à l’état froid, d’un flux (stéarine) et empêchez la formation d’une
nouvelle couche d’oxydation.
• Pour les assemblages plomb x cuivre, il est conseillé d’étamer d’abord le cuivre à l’extérieur.
• Insérez le manchon en cuivre dans le tuyau en plomb évasé et veillez à ce que les éléments soient
bien centrés.
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• Appliquez une nouvelle couche de stéarine
et commencez à chauffer.
PHOTO : J. VERHOEVEN
Remarque : le brasage du plomb est une opération qui ne se maîtrise qu’après de nombreux exercices.
Évitez de chauffer continuellement le bain de métal d’apport, car en raison du point de fusion inférieur
de l’étain, celui-ci finirait par brûler, et le matériau de base ainsi que le matériau d’apport atteindraient
subitement la même température de fusion.
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I.3. SOUDAGE
I.3.1. PRINCIPES
Le soudage du plomb est une technique ancienne qui consiste à réaliser la soudure dans le même
matériau que la pièce à façonner. Le “lead-burning”, ou brasage au plomb par fusion, qui curieuse-
ment est utilisé de manière traditionnelle en Grande-Bretagne, n’a jamais vraiment connu de succès
sur le continent. C’est surtout avec la venue du brasage et du brûleur compact au propane que ce
type de soudage est tombé en désuétude.
Depuis quelques années, l’intérêt pour cette technique commence cependant à gagner aussi nos
régions car ce vieux procédé possède une série d’avantages que l’on ne peut sous-estimer. Son
principal avantage réside dans le risque réduit de corrosion du fait de l’utilisation d’un seul et même
matériau. Parmi les inconvénients, citons la formation de vapeurs de plomb qui peuvent être toxiques.
Il faut donc éviter de les inhaler.
Le soudage du plomb s’effectue à la flamme. Pour réaliser une soudure de qualité, il faut respecter
les conditions suivantes:
Les surfaces à assembler doivent être grattées sur la partie inférieure, supérieure et sur les bords.
Ces surfaces ne peuvent alors plus être touchées à main nue. Elles ne peuvent ABSOLUMENT PAS
être enduites de flux ou de suif.
La soudure doit pénétrer entièrement, ni plus ni moins. Une pénétration insuffisante résulte géné-
ralement de l’utilisation d’un bec de brûleur trop petit, d’une flamme à trop faible température ou
d’une exécution trop rapide entre l’apport du plomb de soudage et l’ajout consécutif de matériau de
soudage.
Une pénétration trop profonde résulte d’une flamme trop grande ou d’un mouvement trop lent entre
les apports de matériau de soudure.
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I.3.4. RENFORCEMENT DE SOUDURE
Un joint soudé doit être d’environ 30 % plus épais que le plomb en feuilles.
30 % de l’épaisseur matériau
sens des soudures du matériau d’apport
Manière de tenir le chalumeau et le métal d’apport lors du soudage d’un joint plat :
• soudage au moyen d’une flamme effectuant un mouvement de va-et-vient lent (point de soudage
= endroit où le métal d’apport est ajouté).
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I.3.5. SOUDURES D’ENTRÉE ET DE SORTIE
Il faut essayer d’effectuer la soudure exactement à l’endroit où elle doit commencer et l’arrêter où il
se doit.
La flamme doit être placée le plus précisément possible au début de la soudure et retirée à la fin de
celle-ci. Cette procédure, qui n’est déjà pas très facile en soi, l’est encore moins en plein air et par
grand vent.
Nous émettons cette mise en garde pour éviter que la pièce à façonner soit localement moins épaisse
en deçà et au-delà du joint de soudure.
Le même effet peut se produire lors d’un mauvais placement de la flamme ou lorsque la flamme
est maintenue trop longtemps dans le métal d’apport fondu.
D’autres problèmes peuvent trouver leur origine dans une exécution trop lente ou trop hésitante du
soudage, un soutien insuffisant à l’angle de surfaces superposées, etc.
L’expérience nous a appris que, pour des applications de type garde-gravier, la préférence doit être
accordée au soudage plutôt qu’au brasage tendre.
Quelques exemples de pose de joints soudés. Les lignes en pointillés reprises sur les schémas
représentent le trajet que doit suivre la flamme.
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I.4. TUYAUX EN PLOMB
Il est strictement interdit d’encore utiliser des tuyaux et raccords en plomb pour la pose de conduites
d’eau potable.
Un métal qui entre en contact avec l’eau forme des oxydes métalliques mais une couche de carbonate
basique, ou fine couche de calcaire, protège le matériau contre une série d’effets néfastes.
Si cette même conduite transporte de l’eau douce ou adoucie, cette eau, de nature acide, va dissoudre
cette couche et entraîner la formation d’hydroxydes particulièrement nocifs. On parle dans ce cas
d’ions de plomb ou sels de plomb.
Même en cas de qualité normale de l’eau potable, les normes autorisent des émissions de plomb
tellement faibles qu’il vaut mieux éviter ce type de tuyaux.
Les compagnies de distribution d’eau se sont engagées à remplacer systématiquement les derniers
raccordements domestiques en plomb par des conduites en matière plastique afin d’éviter la formation
de substances et réactions dangereuses. La norme européenne va encore un peu plus loin et interdit
le brasage tendre avec un alliage étain-plomb pour les conduites d’eau. La norme européenne vise
un maximum de 10 mg/l .
Les fabricants de produits de soudage ont emboîté le pas et proposent depuis quelque temps déjà
du fil d’apport en alliage étain-argent ou étain-cuivre.
Grâce aux nouvelles technologies, à la percée des matières plastiques et aux diamètres de conduites
de plus en plus grands, les ventilations secondaires sont dans la plupart des cas devenues superflues,
ce qui entraîne une réduction de la quantité de tuyau mais surtout des heures de travail nécessaires
à la réalisation d’une installation de qualité.
Les constructions modernes se prêtent de moins en moins à la fixation des conduites, et c’est surtout
sous la pression de la masse salariale que ce matériau très exigeant en main-d’œuvre, a reçu son
coup de grâce.
Les hommes de métier qui songent encore au bon vieux temps, ne s’accrochent pas nécessairement
au matériau proprement dit mais restent davantage attachés à la liberté de ne pas faire dépendre
les rayons de cintrage et inclinaisons de tuyaux de l’offre de pièces mais plutôt de la volonté et des
connaissances de l’exécutant.
Nous nous sommes donc limités dans ce module aux raccords entre le plomb et d’autres matériaux
dans les installations existantes.
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Comme pour tout assemblage de conduites d’évacuation, il faut s’assurer du sens d’écoulement
des eaux résiduaires avant de réaliser un raccord donné. On applique le principe suivant : un tuyau
de diamètre inférieur doit toujours déboucher dans un tuyau plus grand, et à diamètre égal, c’est le
tuyau inférieur qui doit être évasé. Pour les raisons susmentionnées et par respect de la tradition du
métier, on évitera toujours d’utiliser des manchons (c.-à-d. des raccords à deux bouts mâles) comme
raccords étant donné que des assemblages inadéquats augmentent sensiblement les risques de fuite
et occasionnent souvent des obstructions dans les tuyaux d’évacuation.
PHOTO : J. VERHOEVEN
Il convient cependant de limiter l’utilisation de manchons de retrait car l’aspect après retrait n’est
pas toujours satisfaisant et, contre un mur ou dans un angle, endroits où se trouvent le plus souvent
les tuyaux, le manchon ne peut pas être chauffé assez régulièrement, ce qui empêche une bonne
répartition de la force de retrait, et crée même des contraintes indésirables sur le matériau, même
si l’étanchéité est assurée.
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I.4.2.2. PLOMB EN AVAL DE PVC OU DE CUIVRE
PHOTO : J. VERHOEVEN
REMARQUE
On évitera d’utiliser divers moyens d’étanchéité et remèdes miracles pour deux raisons principales :
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Les manuels ont pu voir le jour grâce à la contribution des organisations suivantes:
Constructiv
Rue Royale 132 boîte 1, 1000 Bruxelles
t +32 2 209 65 65 • f +32 2 209 65 00
www.constructiv.be • info@constructiv.be
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https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/4.0/deed.fr
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que les nouvelles œuvres soient diffusées selon les mêmes conditions.
L’INSTALLATEUR SANITAIRE
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